Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00 20h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros de Geoffroy Lejeune,
00:04 Gabriel Cluzel, Mikaël Sadoun et Martin Garagnon.
00:07 Bonsoir à tous les quatre.
00:08 On a énormément de choses à traiter avec des surprises,
00:11 avec des déclarations politiques.
00:14 Vous allez rester accrochés quand on va parler des Jeux olympiques
00:17 et de David Béliard, il a inventé quelque chose.
00:20 Il a plié le prix de l'humour politique le 6 janvier.
00:22 Ah oui, c'est-à-dire que là, on a un champion olympique.
00:25 Ça y est, on l'a trouvé.
00:27 Donc, vous allez découvrir ça dans un instant, chers téléspectateurs.
00:29 Mais avant, c'est le point sur l'information avec vous, Augustin, donne adieu.
00:32 Cher Eliott, il va falloir sortir.
00:35 Les écharpes, le froid arrive sur la France à partir de demain.
00:38 Le Moscou-Paris est en train de se mettre en place
00:40 et il promet des températures en dessous des normales de saison.
00:44 Les gelées vont se généraliser dans la nuit de dimanche à lundi.
00:47 Le thermomètre dépassera difficilement les zéros degrés sur la majorité du territoire
00:51 en début de semaine prochaine.
00:53 Depuis quelques jours, l'Europe grelotte avec un record relevé en Suède.
00:58 Mercredi, -43,6 degrés, la température la plus basse enregistrée en 25 ans.
01:04 Allons-nous vers un embrasement entre Israël et le Liban.
01:09 Le Hezbollah a affirmé avoir tiré aujourd'hui
01:11 des dizaines de roquettes en direction d'une base militaire au nord de l'État hébreu.
01:16 L'organisation terroriste présente cette attaque comme sa première riposte
01:20 à l'élimination ciblée du numéro 2 du Hamas mardi dernier.
01:22 L'armée israélienne a, elle, comptabilisé une quarantaine de tirs de roquettes
01:26 tirés depuis le Liban.
01:28 Et la bande de Gaza, devenue un lieu de mort inhabitable pour l'ONU.
01:32 Après trois mois de guerre entre Israël et le Hamas,
01:34 les combats se poursuivent.
01:36 Des bombardements ont retentit tôt ce matin à Rafah
01:38 où se sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens.
01:41 Un pont aérien mis en place par l'Union européenne a permis la livraison
01:44 d'une nouvelle aide humanitaire hier à l'intention des Gazaouis.
01:47 Merci pour le point sur l'information.
01:50 Avant de parler de David Béliard, je voulais qu'on commence
01:52 avec cette déclaration de Guillaume Meurice.
01:55 Alors ne lui demandez pas de se faire discret
01:58 après avoir comparé Benjamin Netanyahou à un nazi sans prépuce.
02:03 Cette fois-ci, ce n'est pas Netanyahou qui prend pour son grade,
02:06 mais c'est le fils de Bernard Arnault.
02:08 Le fils de Bernard Arnault a le malheur d'être, finalement,
02:13 peut-être brillant, talentueux.
02:15 Plus brillant que lui en tout cas.
02:16 Mais pour Guillaume Meurice, c'est un anti.
02:19 C'est quelqu'un qui ne mérite pas son poste.
02:22 Il ne va pas voir son CV, son parcours,
02:25 ce jeune polytechnicien.
02:27 Non, absolument pas.
02:28 C'est un riche, un riche qui a un papa avec tant de pouvoir
02:32 que ça lui permet de devenir.
02:34 Eh bien, il a été PDG de Taguia-Huert,
02:36 qui est une marque de montre,
02:37 et il est désormais à la tête du secteur montre de LVMH.
02:42 Et ça l'embête, Guillaume Meurice.
02:44 D'ailleurs, il a tweeté "Quand l'ascenseur social part de ta chambre
02:48 et arrive dans le bureau de ton papa".
02:51 Charles Prats lui a répondu.
02:53 Il trouvait que c'était assez intéressant
02:54 quand un pauvre type qui a obtenu un pauvre DUT en trichant
02:58 et même pas sa licence en trichant encore,
03:00 s'étouffe de rage devant la carrière d'un polytechnicien brillant
03:04 et qui ne triche pas lui.
03:06 L'ascenseur social républicain, ce n'est pas pour les malhonnêtes.
03:09 Et alors, ce qui est encore plus intéressant,
03:12 c'est que Guillaume Meurice partage les mêmes positions
03:15 qu'une certaine Hercilia Soudé, la députée LFI,
03:19 grande députée de la République, la fameuse méritocratie.
03:23 Alors, qu'est ce que vous en pensez de ces déclarations
03:25 et notamment de Guillaume Meurice ?
03:27 Geoffroy Lejeune.
03:29 Que vous dire ?
03:31 C'est ce que vous avez dit en premier, moi, qui m'a frappé.
03:33 Je me suis dit, mais il ose encore parler.
03:35 En fait, il devrait se cacher.
03:37 Il a plus les droits, vous plaisantez.
03:38 Il devrait raser les murs après ce qu'il a fait.
03:40 Il a quand même énormément de chance de n'avoir été que sanctionné d'un blâme.
03:44 Et il ose encore l'ouvrir.
03:45 Après, sur le fond, je trouve ça...
03:48 Comment dire ? En fait, la méritocratie, y compris dans la famille Arnault, ça existe.
03:52 C'est à dire que si le fils de Bernard Arnault plante l'entreprise familiale,
03:55 croyez moi, la sanction, elle va être très violente.
03:58 Si vous rouinez votre famille, si vous...
04:00 Et donc, ces gens vivent dans un monde irréel.
04:03 Ils rêvent d'une société où il n'y aurait pas de Bernard Arnault,
04:06 c'est à dire pas de recette fiscale, pas d'emploi, pas d'excellence.
04:09 Enfin, je veux dire, tout est consternant.
04:11 Mais vous imaginez le poids qu'il a sur les épaules, le fils Arnault ?
04:16 - Évidemment. - Il a 29 ans, si je ne m'abuse.
04:19 Taguer UR est une marque qui a prospéré et il a réussi avec Brio
04:25 en tant que PDG pendant 5 années, si je ne m'abuse ?
04:28 - 6. - 6 ? Vous imaginez ?
04:30 Donc là, on lui donne des responsabilités encore plus importantes.
04:33 Donc, il a une responsabilité immense.
04:36 Il a un poids qui est immense, mais on déteste. Il est riche, bien évidemment.
04:39 Il s'appelle Arnault, qu'elle est honte. Honte à lui.
04:41 Il a réussi des choses comme chef d'entreprise en plus,
04:44 puisqu'il a introduit les montres connectées sur lesquelles il est rentré à la base chez LVMH.
04:48 Il a opéré une espèce de montée en gamme qui fait qu'aujourd'hui,
04:51 les montres Taguer UR sont deux fois plus chères qu'auparavant.
04:54 Puis, on pourrait simplement se réjouir que ce prix des montres,
04:59 qui peut paraître indécent à certains, serve aussi à enrichir la France.
05:02 Par ailleurs, je rappellerais à Guillaume Meurice,
05:04 qui n'a aucune culture économique, que la grande majorité des entreprises
05:07 en France sont des entreprises familiales.
05:09 83% des entreprises en France sont des entreprises familiales.
05:13 Donc, le fait de construire un groupe et de le transmettre,
05:15 ce n'est pas un gros mot non plus.
05:17 Mais c'est une honte.
05:18 Vous présentez Michael Sanour, tous les enfants de Bernard Arnault.
05:20 C'est un scandale. Ils ne devraient pas faire ça.
05:22 Bien sûr. Ils n'ont pas le droit.
05:24 De quel droit ce polytechnicien peut se permettre d'être à à peine 30 ans
05:29 PDG d'une aussi grande entreprise ?
05:31 Par ailleurs, pour Ercilia Soudé, je rappelle qu'elle-même a été introduite comme députée.
05:35 C'est un autre souci, c'est parce qu'il n'aime pas la K-pop.
05:37 Donc là, on est sur un autre problème.
05:39 Le père d'Ercilia Soudé, Michel Soudé, est un ami de Jean-Luc Mélenchon.
05:42 Donc, elle est une fille à papa et elle se tourne.
05:46 Mais personne ne lui reproche.
05:47 C'est-à-dire que Néa Carnault, qui lui, a fait ses preuves,
05:48 alors qu'elle n'a pas fait ses preuves en tant que députée.
05:50 Mais c'est pour ça que c'est drôle.
05:51 Mais moi, je ne vais pas reprocher Ercilia Soudé.
05:53 Ce n'est pas grâce à son père qu'elle est là.
05:55 Grâce à son talent, évidemment, de narratrice.
05:58 Ses grandes connaissances sur les questions d'antisémitisme.
06:01 Vous avez vu ce papier fameux de Libération, Gabriel Cluzel.
06:05 On ne va pas passer trois heures là-dessus.
06:07 C'est une espèce de réflexe pavlovien de gauche qui est absolument ridicule.
06:11 Parce que, de fait, Frédéric Arnault serait un branquignol.
06:15 On pourrait dire quelque chose.
06:18 Mais de fait, cet homme-là a fait ses preuves.
06:20 C'est un polytechnicien.
06:21 On conviendra que ce n'est pas une école qui est tout à fait à la portée de tout le monde.
06:24 Un garçon dont certains pourraient dire qu'il est né avec une cuillère en or dans la bouche,
06:29 il aurait pu se tourner les pouces.
06:30 Il aurait pu dire, je vais attendre que ça se passe.
06:31 Et puis, je vais vivre des rentes de papa.
06:33 Pas du tout.
06:34 Il a travaillé.
06:35 C'est assez admirable.
06:36 Et puis, moi, je défends le droit pour des parents, quels qu'ils soient,
06:40 de transmettre à leurs enfants.
06:42 C'est quelque chose qui, d'ailleurs, est profondément ancré chez les Français.
06:46 Vous savez, par exemple, baisser les droits de succession,
06:49 c'est une aspiration forte des Français.
06:51 C'était parmi les promesses du président Macron.
06:53 Pour le moment, c'est enterré, c'est le moins qu'on puisse dire.
06:56 Mais pourquoi n'aurait-on pas le droit de construire et de transmettre ?
07:01 En quoi serait-ce grave ?
07:02 D'autant plus quand, de toute évidence, le fils est tout à fait méritant.
07:06 Il y a un vrai problème avec toute cette question d'héritage familial à gauche.
07:10 Et il y a un problème avec le riche.
07:11 Hypocrite.
07:11 Il y a un problème avec le milliardaire.
07:14 La fille n'est pas la fille de n'importe qui.
07:16 Et elle n'est pas la seule.
07:17 Vous l'avez dit.
07:17 David Guiraud est lui aussi un fils de casier.
07:19 Mais n'en trompez pas.
07:20 Moi, je trouve que cet argument est grotesque.
07:23 Donc, on ne va pas répondre au grotesque par le grotesque.
07:25 En revanche, ce qui est intéressant, il faut toujours le rappeler,
07:28 parce que j'ai le souvenir d'une interview en 2021 d'Antoine Arnault.
07:34 On attaquait LVMH et Antoine Arnault avait dit
07:37 "un employé gagne en moyenne 52 000 euros par an".
07:42 En moyenne, chez LVMH.
07:44 Ce n'est pas rien 52 000 euros.
07:45 C'est des centaines de milliers d'emplois, le groupe LVMH.
07:49 Donc, j'ai quand même l'impression que c'est une famille qui semble réussir
07:53 à des responsabilités qui sont extrêmement importantes.
07:56 Allez, le mot de la fin avec vous, Martin Garrett.
07:57 - En un mot, vous avez deux sujets en ouverture.
07:59 Avec David Béliard, on fait de l'humour sans politique.
08:01 Et avec Maurice, on fait de la politique sans humour.
08:04 On est dans une inversion totale des rôles.
08:06 C'est quand même assez grotesque parce que des héritiers
08:08 qui ne savent pas gérer l'empire de la famille,
08:11 en général, ils ne durent jamais très très longtemps.
08:12 Donc, jugeons effectivement les actions et déjà l'oeuvre de monsieur Arnault
08:17 sur ce qu'il a fait à la tête de Tagueur.
08:18 Et puis, on verra bien.
08:19 Et cela dit, c'est assez cocasse quand même pour des gens
08:22 qui passent leur temps à dénoncer l'essentialisation
08:24 de certaines catégories de la population,
08:26 eux-mêmes de tomber dans ce travers et de dénoncer,
08:29 a priori, des dénominations comme celle de monsieur Arnault.
08:33 - Guillaume Meurice est à la bonne heure.
08:35 La bonne heure des bien-pensants.
08:36 Parlons de David Béliard à présent.
08:38 - Ah, ça c'est extraordinaire, David Béliard.
08:40 - Bon, David Béliard, c'est l'adjoint,
08:42 pour les téléspectateurs qui ne le connaissent pas,
08:44 c'est l'adjoint à la mairie de Paris, élu écologique.
08:46 Il est en charge de la transformation de l'espace public,
08:48 des transports, de mobilité, du code de la rue et de la voirie.
08:52 Pour ceux qui connaissent un peu Paris,
08:54 c'est donc David Béliard qui est en charge de ça.
08:59 Vous avez vu apparaître, pardonnez-moi,
09:01 je viens de le voir apparaître, et c'est vrai que je l'ai oublié,
09:03 parce qu'on pose parfois des questions dans leur dépôt.
09:06 On va faire le fameux CVOX, c'est l'affaire Delon,
09:10 et on va poser une question, et vraiment,
09:11 vous prenez votre téléphone, vous scannez le petit QR code,
09:14 et la question c'est, est-ce que vous êtes choqué
09:16 par la polémique familiale autour de l'affaire Delon ?
09:19 C'est une affaire qui a beaucoup été traitée cette semaine
09:21 et on en parlera en fin d'émission.
09:22 Pendant l'émission, vous allez voir apparaître ce petit QR code.
09:26 Revenons donc à David Béliard, je le disais,
09:28 il est en charge de la transformation de l'espace public.
09:30 Il était invité de Sud Radio, et d'ailleurs,
09:32 on remercie Benjamin Gleize, le journaliste de Sud Radio,
09:35 d'être en direct avec nous.
09:37 Je dis toujours tout aux téléspectateurs.
09:39 Quand j'ai écouté David Béliard, je me suis même demandé
09:42 si ce n'était pas un deepfake, c'est un montage,
09:45 parce que je trouvais ça tellement grotesque,
09:47 je me suis dit, ce n'est pas possible.
09:49 Donc j'ai appelé Benjamin Gleize pour demander confirmation.
09:53 C'est toujours intéressant d'avoir le regard du journaliste
09:55 qui peut interviewer un responsable politique
09:58 quand un responsable politique dit absolument n'importe quoi.
10:03 Écoutez bien, c'est très intéressant.
10:04 Il revient sur les Jeux olympiques et pour lui,
10:05 les JO devaient être réservées pour le tourisme aux Français et aux Européens.
10:11 Regardez.
10:13 Permettez-moi quand même un petit mot.
10:14 On nous a prévus, on nous a prédit, ou en tout cas,
10:17 on nous a promis plutôt des Jeux olympiques parfaitement écologistes.
10:21 Et dans le même temps, on continue à dire qu'il faut accueillir 15 millions de touristes
10:26 et en particulier des touristes internationaux,
10:27 faire venir tout ce monde en avion.
10:30 Franchement, c'était là l'occasion, presque magnifique occasion,
10:36 de limiter le nombre de touristes internationaux
10:39 et donc de dire que finalement, ces Jeux olympiques
10:42 auraient pu être parfaitement dédiés uniquement aux personnes françaises et européennes.
10:48 C'est une fête internationale.
10:50 C'est vous qui dites ça.
10:52 Les Jeux olympiques, c'est ce qu'on en fait.
10:57 On ne peut pas à la fois dire tout va bien se passer,
11:00 on va pouvoir accueillir 15 millions de personnes
11:02 et on voit bien les effets dévastateurs ou les effets en tout cas très compliqués
11:06 qu'il y a sur le quotidien des gens.
11:08 On voit la montée des prix.
11:11 Benjamin Gleize, merci d'être en direct avec nous.
11:12 C'est rare qu'on fasse des FaceTime dans l'heure des Pro2,
11:15 mais là, j'avais vraiment besoin d'avoir votre ressenti,
11:18 savoir ce que vous avez ressenti quand il vous dit ça.
11:20 Et d'ailleurs, vous-même, vous êtes surpris.
11:22 Vous dites, mais attendez, c'est une fête internationale, les Jeux olympiques.
11:24 Mais qu'est-ce qui vous fait dire, Benjamin Gleize,
11:26 que les JO, c'est une fête internationale ?
11:31 Bonjour à tous, déjà.
11:33 Oui, j'ai été un peu surpris en fait.
11:37 Et je pense que lui-même était surpris que je sois surpris.
11:41 Parce qu'il cherche un petit peu ces mots, c'est vous qui le dites.
11:45 À mon avis, c'est un peu embourbé et il ne s'en est pas forcément rendu compte.
11:49 Il ne savait pas comment s'en sortir.
11:50 Donc, je pense que c'était un peu une béquille pour lui, le temps de réfléchir.
11:55 C'est vrai, quand on pense aux JO,
11:57 c'est difficile d'y voir autre chose qu'une fête internationale.
12:01 Et réserver cela aux Français et aux Européens,
12:04 je trouve ça assez particulier, assez surprenant.
12:07 Et donc, vous le relancez.
12:09 Est-ce que vous avez eu l'occasion d'en parler après avec lui,
12:11 en vous disant est-ce que vous êtes trompé ou vous confirmez ce que vous dites,
12:15 qui est évidemment une déclaration inédite,
12:17 qu'on n'avait jamais entendue dans l'histoire des interviews politiques ?
12:21 C'était un peu compliqué parce qu'après,
12:23 il y a une publicité qui est partie à la fin de l'interview.
12:25 C'est très rapide, on a deux minutes.
12:28 On se reconcentre aussi sur autre chose, sur la suite de l'émission.
12:32 Donc, l'échange est finalement assez rapide.
12:38 Et puis, on était passé aussi à d'autres sujets.
12:41 Mais bon, je l'avais lancé dessus
12:44 parce que je savais qu'il avait un avis très clair sur ces JO,
12:47 qu'il ne souhaitait pas.
12:49 Et que pour lui, dans cette majorité-là, c'était difficile d'assumer.
12:52 Par contre, je ne pensais pas qu'il allait m'embarquer de cette manière-là.
12:56 C'était important d'avoir votre ressenti sur ce qui s'était passé lors de cet entretien.
13:01 Je rappelle quand même que David Béliard,
13:03 il y a quelques semaines, on lui demandait, il est adjoint à la mairie de Paris,
13:06 on lui avait demandé les dates des Jeux olympiques,
13:09 le calendrier des Jeux olympiques à Paris, donc dans sa ville,
13:11 était incapable de répondre.
13:13 Voilà, donc on a un adjoint à la mairie de Paris qui nous explique
13:16 que les touristes internationaux hors France, hors Europe,
13:22 pour l'écologie, c'est un problème.
13:23 Mais c'est fantastique parce qu'on voit que David Béliard
13:26 découvre les joies de la préférence nationale, finalement.
13:28 Non, mais c'est exactement ça, en fait.
13:30 Les JO ont été attribués à Paris en 2017,
13:34 donc ils ont eu 7 ans pour se préparer.
13:36 Et à 6 mois des JO, on a l'adjoint d'un secteur qui est quand même assez clé
13:39 pour l'organisation des JO, qui nous annonce,
13:41 alors je ne sais pas si effectivement,
13:42 moi je rejoins peut-être un peu l'analyse de Benjamin Gleize,
13:45 c'est-à-dire que ça me donne le sentiment qu'il s'est pris un peu les pieds dans le tapis,
13:47 qu'il a commencé un début de pensée et qu'il n'a pas su s'en sortir.
13:50 Je ne sais pas si c'est validé par Anne Hidalgo
13:52 ou si c'est une expédition solitaire,
13:55 mais je serais très étonné d'avoir la réaction de la maire de Paris sur ce propos,
13:58 parce que ça va totalement à l'encontre de ce que sont les JO,
14:02 de ce qui était censé être une fête internationale et européenne
14:06 et image de grandeur de notre pays.
14:08 Et ça donne le sentiment qu'en fait,
14:10 ils se défaussent par avance des responsabilités qui sont les siennes
14:13 dans la préparation, notamment des transports et de la circulation à Paris.
14:16 Au-delà des JO, dans l'absurdité la plus totale,
14:19 Paris, c'est juste la ville la plus visitée au monde.
14:22 C'est la ville la plus touristique au monde.
14:23 Donc qu'est-ce qu'on dit au nom de l'écologie ?
14:25 On va dire que Paris, qui vit du tourisme international,
14:31 on va dire quoi ?
14:32 Ah bah non, maintenant c'est terminé.
14:33 Au nom de l'écologie, vous savez quoi ?
14:34 Les touristes chinois, américains, africains, que sais-je,
14:39 vous ne venez plus, vous ne prenez plus l'avion,
14:41 vous allez ailleurs, vous n'allez plus à Paris.
14:43 Je crois le jeune.
14:44 Effectivement, c'est très important pour les finances de la ville de Paris,
14:48 le tourisme, et vu ce qui se passe sur le plan sécuritaire,
14:50 notamment dans des endroits très touristiques
14:52 comme le Champ de Mars, le Trocadéro, la Tour Eiffel, etc.
14:54 Je pense que dans quelques temps, on va avoir un problème
14:57 de manque d'attractivité touristique.
14:58 Si en plus de ça, les élus écolos de la ville se mettent à être contre,
15:03 ça risque d'accélérer à vitesse grand V le déclin de notre capitale.
15:07 Et ensuite, moi, je ne suis pas un fanatique des Jeux olympiques à Paris.
15:10 En fait, quand on s'est battus pour les avoir,
15:12 je faisais partie de ceux qui trouvaient qu'on s'en rajoutait beaucoup
15:14 et que ce n'était pas le meilleur moment pour les organiser.
15:18 Ou même pas pour les mêmes raisons.
15:19 Ça n'avait rien à voir avec...
15:20 À l'époque, on répondait, j'entends, mais à l'époque, on répondait
15:23 oui, mais c'est génial pour le tourisme.
15:25 En fait, c'est le seul intérêt d'organiser des JO
15:27 avec tout ce que ça comporte.
15:28 Alors, il y a les infrastructures et le tourisme.
15:30 Si on se prive de l'un des deux intérêts de l'opération,
15:33 je pense qu'à part prendre le risque d'avoir un attentat,
15:34 on n'a rien à gagner.
15:36 Je rappelle qu'en 2019, par exemple, il y a eu 39 millions de touristes à Paris.
15:40 Bien sûr, mais il y a deux aspects.
15:42 Le premier, qui est complètement absurde,
15:43 parce que dans le CIO, il y a international,
15:45 les cinq anneaux et les drapeaux...
15:47 Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
15:48 Donc, c'est comme si on disait, on va faire le flanc
15:50 entre Miss Bretagne et Miss Normandie, ça va bien se passer.
15:53 Ben, disons que ce n'est pas le concept, quoi.
15:54 Voilà.
15:55 C'est pareil pour la Coupe du monde de foot.
15:57 Ça va être compliqué de limiter ça à Marseille et Paris.
16:01 Bon, déjà, il y a une absurdité de base dans le discours.
16:05 Alors, admettons qu'il n'ait pas réussi à s'en sortir.
16:07 Mais le deuxième point, c'est qu'il y a une forme de schizophrénie dans la réflexion,
16:12 parce que c'est une gauche très vivre-ensemble, très ouverte.
16:17 Il n'y a plus de frontières. C'est merveilleux.
16:19 Mais en fait, elle est dans l'entre-soi absolu.
16:22 C'est Paris aux Parisiens.
16:23 Ça, on l'a déjà vu avec la suppression de la voiture en centre-ville.
16:25 Et c'est vrai pour tout le reste.
16:27 Donc, il faudrait que ce soit les Jeux olympiques uniquement européens.
16:31 Mais je dirais qu'européens, mais pas 27, 28 européens.
16:34 L'Europe initiale des six, parce que parfois, il faut prendre l'avion
16:38 quand on voit comment s'élargit l'Europe.
16:39 Donc, c'est curieux, ce côté tout à fait antinomique du discours.
16:47 Et de fait, imaginez que Paris puisse se passer des touristes.
16:50 Paris s'est déjà débarrassé des banlieusards, si j'ose dire,
16:54 en virant les voitures.
16:55 Paris a décidé de se débarrasser des touristes.
16:57 Il n'y a plus d'enfants, plus de touristes, plus de banlieusards.
17:00 On va vivre entre électeurs de Anne Hidalgo.
17:03 Il n'y a plus de cabine téléphonique.
17:04 Donc, je ne ferai pas la plaisanterie,
17:05 mais vous voyez à peu près ce que ça pourrait donner.
17:07 Dans une déclaration aussi absurde soit-elle,
17:10 est-ce qu'il y a une pensée plus dogmatique ?
17:13 Et là, j'en viens à ce qu'on a pu entendre chez certains écolos,
17:16 c'est-à-dire que dans les années à venir,
17:18 pourraient s'inviter dans le débat,
17:19 et s'invitent déjà dans le débat, un pass écolo.
17:23 C'est-à-dire qu'on va limiter vos déplacements.
17:27 On va dire, vous allez prendre deux à trois fois l'avion par an.
17:31 Vous allez finalement faire tant de kilomètres en avion
17:34 parce qu'il faut respecter la planète
17:36 et qu'en prenant la vision trop régulièrement,
17:39 vous ne la respectez pas.
17:40 Est-ce que finalement, ce n'est pas ça la réflexion de David Béliard
17:43 à travers cette déclaration qui est lunaire ?
17:45 Ah oui, disons-le.
17:46 Évidemment que le fond de la proposition,
17:48 c'est la décroissance, le fait de limiter les voyages en avion, etc.
17:51 Mais s'il vous voulait, il y a évidemment la question de l'incohérence
17:54 puisque ces gens-là veulent ouvrir la France au monde entier,
17:57 à toutes les migrations qui viennent d'ailleurs d'autres continents
18:00 et pas seulement de l'Europe,
18:02 et surtout d'autres continents pour ces gens-là.
18:04 Mais par contre, dans le cadre du tourisme,
18:06 qui génère une partie du PIB français,
18:08 qui permet à la France d'encore un peu rayonner dans le monde,
18:11 là, ils veulent le limiter.
18:13 Il faut quand même rappeler que ces gens-là
18:15 se sont arrangés ces dernières années à faire de Paris une ville-musée
18:18 pour destiner simplement à accueillir les touristes du monde entier.
18:21 Et maintenant, ils viennent en nous disant que même ça, ils veulent l'arrêter.
18:24 Donc je ne sais pas quel est l'avenir de Paris
18:26 entre peut-être des super-riches qui ont encore les moyens
18:29 de s'acheter un local dans la capitale
18:32 et des quartiers qui sont laissés à l'abandon, à la délinquance,
18:35 type colline du Crac.
18:36 On remercie Benjamin Gleize
18:38 et on remercie le journaliste Sud Radio que vous êtes.
18:41 Merci pour cette pépite.
18:43 On a dit que ce sera le prix de l'humour 2024 dès le 6 janvier.
18:47 Quand même, vous avez fait très fort.
18:48 Mais peut-être invitez-le la semaine prochaine
18:50 pour qu'il s'explique un peu plus.
18:51 Moi, je voudrais qu'il fasse une spéciale JO avec David Bélia.
18:55 Il faudrait lui demander comment on fait pratiquement
18:57 pour discriminer entre ceux qui viennent d'ailleurs et ceux qui viennent d'Europe.
19:00 Évidemment. Merci beaucoup Benjamin Gleize.
19:02 La publicité, on revient dans un instant.
19:04 Comment ? Je ne vous ai pas entendu.
19:05 Je vous souhaitais une très bonne soirée.
19:07 Eh bien, bonne soirée également
19:09 et tous nos vœux à la rédaction de Sud Radio.
19:11 On revient dans un instant.
19:12 On va parler de Pierre Moscovici.
19:14 C'est extraordinaire.
19:16 Il assume le fait d'avoir reporté ce rapport de la Cour des comptes
19:20 qui ne sert strictement à rien désormais,
19:22 qui aurait pu servir dans le débat sur la question migratoire,
19:25 qui ne sert plus à rien.
19:26 Et il dit "j'ai pris la décision,
19:28 en mon amoigne conscience, j'ai décidé seul".
19:31 Il y a peut-être un sujet autour de la légalité de ce qu'il a fait.
19:36 Est-ce qu'il a finalement, en prenant cette décision-là,
19:39 il n'a pas balayé d'un revers de main
19:42 l'un des articles de la Constitution
19:43 que je vais vous citer juste après la publicité.
19:45 La suite de l'Or des pro-2 avec Geoffroy Lejeune,
19:51 Gabriel Cluzel, Miquel Sadounet et Martin Garagnon.
19:54 Vous voyez apparaître sur votre écran ce QR code
19:57 et vous allez répondre à la question.
19:59 On découvrira vos réponses en fin d'émission.
20:02 Êtes-vous choqué par la polémique familiale,
20:04 cette guerre entre frères et sœurs autour d'Alain Delon,
20:08 un sujet qui a passionné les téléspectateurs ?
20:12 Il y a eu un record d'audience historique hier matin
20:14 avec l'entretien d'Anthony Lelon et de Pascal.
20:18 Dans l'Or des pro-2, je crois qu'il y avait plus de 700 000 personnes.
20:22 Et c'est vrai que c'était un échange qui était extrêmement fort,
20:25 qui a duré une quarantaine de minutes.
20:27 Et donc, je disais, c'est un sujet qui passionne les foules.
20:31 Donc, je voulais savoir si vous avez été choqué par cette polémique.
20:34 Avant cela, revenons sur l'affaire de la Cour des comptes
20:38 et Pierre Moscovici, le rapport de la Cour des comptes.
20:40 Je rappelle que le budget de la Cour des comptes, c'est 200 millions d'euros.
20:44 Donc, il va falloir nous expliquer à quoi sert la Cour des comptes,
20:47 si c'est pour pondre des rapports qui ne sont pas utilisés
20:50 lorsqu'il y a un débat sur la question lié au rapport.
20:54 C'est kafkaïen ce que je suis en train de vous dire.
20:56 Je rappelle juste cet article 47-2 de la Constitution.
21:00 La Cour des comptes assiste le Parlement
21:02 dans le contrôle de l'action du gouvernement.
21:04 Elle assiste le Parlement et le gouvernement
21:06 dans le contrôle de l'exécution des lois de finances
21:08 et de l'application des lois de financement de la sécurité sociale,
21:11 ainsi que dans l'évaluation des politiques publiques.
21:13 Par ces rapports publics,
21:14 elle contribue à l'information de citoyens.
21:17 Les comptes des administrations publiques sont réguliers et sincères.
21:20 Ils donnent une image fidèle du résultat de la gestion
21:22 dans leur patrimoine et de leur situation financière.
21:25 Donc, le rôle de la Cour des comptes est également d'assister,
21:29 vous l'avez compris, les parlementaires et d'éclairer les citoyens.
21:33 Ce que n'a pas fait la Cour des comptes sur la question migratoire.
21:36 Je vais vous demander pourquoi.
21:37 Mais avant cela, on écoute Pierre Moscovici,
21:38 le président de la Cour des comptes, qui assume.
21:40 Il est bien content de l'avoir fait.
21:43 Oui, j'ai vu quelques tweets un peu excités
21:47 de personnes que je respecte,
21:48 mais qui, je pense, se sont fourvoyés en me critiquant.
21:51 C'est une décision que j'ai prise personnellement.
21:54 Et je l'assume totalement.
21:56 Ce rapport, d'abord, la Cour publie ces rapports,
21:58 elle les publie quand elle le veut.
21:59 J'avais programmé, nous avions programmé de le faire le 13 décembre.
22:02 Ils trouvent que le 13 décembre, c'était le surlendemain
22:05 du vote de la motion de rejet de la loi sur l'immigration.
22:09 Comme nous étions dans une crise politique,
22:11 ça a été une crise politique,
22:12 dans un moment où les arguments rationnels
22:14 se faisaient peu entendre,
22:16 je n'ai pas voulu, d'une part, que ce rapport soit déformé, utilisé,
22:20 et je n'ai pas voulu non plus interférer avec
22:23 un vote sous pression du Parlement.
22:26 Je vous donne juste la réaction de Rachida Dati,
22:28 qui a répondu à Pierre Moscovici.
22:31 Les rapports de la Cour des comptes
22:33 sont faits pour éclairer le débat public.
22:34 Pierre Moscovici a utilisé son pouvoir personnel
22:37 pour priver le Parlement d'éléments factuels
22:39 pour légiférer sur l'immigration.
22:41 Cet acte antidémocratique traduit son mépris du peuple et des élus.
22:46 Est-ce qu'on est face à un déni de démocratie dans ce cas-là, Gabrielle ?
22:49 Non, c'est vrai que c'est complètement fou, cette affaire.
22:51 Imaginez une entreprise privée qui aurait à statuer sur un sujet grave,
22:55 et on se rendrait compte qu'un audit a été fait
22:57 et que quelqu'un, de façon sciemment, a décidé de ne pas communiquer
23:02 cette audite dont il avait la responsabilité.
23:05 Mais c'est complètement délirant de ne communiquer que quelques jours plus tard,
23:08 au moment où, comme vous le disiez, il ne sert plus à rien.
23:11 On se dirait, mais il serait sanctionné.
23:13 Eh bien là, Pierre Moscovici assume, et je reconnais quand même
23:17 l'arrogance et l'impunité du vieux monde politique,
23:20 de celui des années 80, 90,
23:24 qui, à gauche, s'imagine finalement le roi.
23:31 Et c'est lui qui décide de dire ou non,
23:35 et à quel moment ce doit être dit.
23:38 Donc, en réalité, on pourrait même dire que le débat, que ce vote a été biaisé.
23:43 Biaisé, bien sûr.
23:44 Il n'y avait pas connaissance des éléments.
23:45 Évidemment.
23:46 Et il nous dit en plus, et encore, je suis bien gentille de l'avoir donné.
23:49 Moi, c'est comme ça que je le comprends.
23:51 J'aurais pu l'occulter tout à fait.
23:53 Mais il le dit un peu plus tard.
23:54 Mais dans quel pays vivons-nous ?
23:55 Il nous prend pour des imbéciles.
23:56 C'est aussi simple que ça.
23:57 Mais c'est le roi Moscovici qui décide.
24:01 Lui, grand patron de la Cour des comptes, il fait ce qu'il veut.
24:05 Et si vous n'êtes pas content de Gabriel Cluzel, c'est la même chose.
24:08 C'est pareil.
24:09 On s'en fiche.
24:10 Qu'est-ce qu'il y a, Martin Garignan ?
24:11 Juste un petit point en nuance, c'est que la date de publication initialement prévue
24:13 était donc deux jours après le vote de la motion de Roger.
24:17 Donc, justement, je pense que cette date de publication aurait été maintenue
24:21 si la motion de Roger n'avait pas été votée.
24:24 C'est la faute de la motion de Roger, vous allez nous dire ça.
24:26 Je suis juste en train de contextualiser.
24:27 Je ne suis pas là pour défendre les choix de Pierre Moscovici.
24:30 Il préside la Cour des comptes comme il l'entend, effectivement.
24:32 Ah non, non, non, non, non, non, non, non.
24:33 Il ne préside pas comme il l'entend.
24:34 Non, non, non, non.
24:35 Lui, ce qu'il dit, je vous ai juste rappelé l'article de la Constitution.
24:39 Non, non, non, mais je ne suis pas là pour qu'on commente les commentaires.
24:42 Il faut aussi prendre un peu de hauteur.
24:43 Il ne fait pas ce qu'il veut, Pierre Moscovici.
24:45 Je redonne juste le contexte.
24:46 C'est que si la motion de Roger a exclu l'étude du texte qui était proposé à l'Assemblée,
24:54 qui était sortie de la Commission des lois où il y avait eu des amendements suite au passage du texte.
24:59 Justement, ce serait arrivé au moment où il s'agissait de reconstruire un texte.
25:02 Ce rapport-là, il aurait été à mon avis beaucoup plus utile pour éclairer,
25:07 on va dire, le débat à l'Assemblée nationale si le texte avait pu être étudié hors de loi.
25:11 Non, précisément, Martin Guérin, vous voyez bien que ça n'a aucun sens.
25:15 Précisément, c'était le moment de reconstruire un texte.
25:17 Il s'agissait de le reconstruire avec de nouveaux éléments.
25:20 Oui, mais en CMP, on sait bien qu'on ne reconstruisait pas un texte
25:23 puisqu'on repartait du texte initialement voté au Sénat.
25:26 Et pas du texte qui était proposé à la Commission des lois.
25:28 Je ne suis pas en train de défendre, je recontexte juste un petit peu.
25:31 Pardonnez-moi, tout le monde a compris ce qui s'était passé.
25:34 Pierre Moscovici lui-même dit qu'il ne l'a pas publié à ce moment-là pour ne pas interférer.
25:38 C'est bien qu'il sait lui-même que cela pouvait avoir une influence.
25:42 Ça, c'est mon analyse. À l'époque, à mon avis, le vrai sujet n'était finalement plus
25:46 le fond du projet de loi sur l'immigration, mais était la crise politique dans laquelle on se trouvait.
25:51 Et c'est en ce sens...
25:52 Mais attention, Madame Borne disait qu'il n'y avait pas de crise politique à cette période-là.
25:58 En l'occurrence, moi je considère qu'effectivement, on était, et je ne suis pas le seul,
26:01 dans une situation où on n'était pas sur le fond du sujet qui était l'immigration, on n'était plus sur une...
26:05 En attendant, on avait juste un rapport qui a été pondu par la Cour des comptes
26:10 qui permettait de pointer les manquements, les failles de notre politique migratoire
26:14 par la question de... Mais on en a parlé toute la semaine, en tous les cas, au moment où ça a été publié.
26:19 Et ce rapport aurait pu peut-être permis d'étoffer un projet de loi qui se doit d'être le projet de loi
26:26 qui va transformer notre politique migratoire.
26:29 En fait, je vais vous dire la vérité, c'est la honte.
26:32 Les Français qui nous regardent, ils se disent "mais attendez, un, à quoi sert la Cour des comptes ?
26:36 Deux, à quoi va servir ce rapport qui sera aux oubliettes dans une semaine ?
26:40 Et trois, excusez-moi sur la question de l'immigration illégale,
26:42 vous n'avez jamais eu un tel consensus. Il y a huit Français sur dix qui pensent exactement la même chose.
26:47 Donc vous avez des dirigeants qui balaissent ça d'un revers de main,
26:50 et la sanction, ça sera plus tard, ce sera les élections avec des gens qui vont dire "c'est aux Français décidés par référendum".
26:55 On va être extrêmement clair, moi je fais partie de ceux qui ont soutenu ce vote,
26:59 et je pense que ce rapport-là peut aussi être extrêmement éclairant
27:03 en fonction de ce que le Conseil constitutionnel décidera de faire sur cette loi.
27:07 Et puis il y a d'autres textes qui arrivent, on sait que l'AME va faire aussi l'objet d'un texte à partir du début d'année, etc.
27:12 Donc il y a pas mal d'éléments dans ce rapport-là qui pourront aussi éclairer les débats parlementaires dans un deuxième temps.
27:16 - C'est pas le sujet central du rapport, non.
27:18 Et en plus, sur le fond, c'est grave de se dire que quelqu'un qui a la responsabilité de Pierre Moscovici
27:24 participe activement à la désinformation du débat public.
27:27 C'est ça qu'il est en train de nous dire.
27:28 Et le fond de tout ça, c'est de dire quoi ?
27:30 C'est de dire que le peuple est trop bête.
27:32 C'est de dire que le peuple est guidé par ses passions.
27:34 C'est de dire que lui, il est détenteur de la raison, mais que les autres n'ont pas le droit d'avoir l'information parce qu'ils l'utiliseront mal.
27:39 Et ça, c'est très, très grave parce que c'est vraiment une tentation populicide.
27:43 - Il est élu par qui, Pierre Moscovici ?
27:45 - Personne.
27:46 - Non mais qui l'a nommé ?
27:47 - Personne.
27:48 - Il est décrit au Conseil des ministres.
27:49 - Oui, mais qui l'a nommé ?
27:50 Qui a décidé que Pierre Moscovici devait être à la tête de la Cour des comptes ?
27:53 - Le président de la République.
27:54 - C'est le président de la République ?
27:55 - Oui.
27:56 - Là aussi, c'est un peu comme...
27:57 - C'est intéressant, ça.
27:58 - Oui.
27:59 - Et qui l'a nommé ?
28:00 - Il a été nommé par Emmanuel Macron.
28:01 - Il a été nommé par Emmanuel Macron ?
28:02 - Par Emmanuel Macron, que si.
28:03 - Il y a un problème d'indépendance, très clair.
28:05 - On va vérifier ça, oui.
28:07 Moi, il y a un mot qui m'a amusé dans la déclaration de Pierre Moscovici, c'est le mot "excité".
28:12 Les tweets "excité" de certaines personnes.
28:14 Moi, je veux juste poser la question, par quoi est-on excité en réalité ?
28:17 Et ce que vient de dire Mickaël, c'est ça qui est très excitant, c'est ça qui est très énervant même.
28:22 C'est ce sentiment que je vais utiliser à dessein le mot de complot.
28:26 Il y a des élites en France qui complotent, pas dans des caves, avec des déguisements, etc.,
28:30 mais qui complotent au fait que les citoyens ne soient jamais informés de ce qui se passe en matière d'immigration.
28:37 C'est-à-dire que pour avoir une vision claire sur l'immigration, il faut vraiment travailler beaucoup sur les chiffres,
28:41 sur les procédures, sur la gestion publique de cette affaire.
28:45 Et Dieu sait, heureusement, la loi immigration nous a permis, nous, par exemple, journalistes,
28:49 de bosser un peu plus le truc et de comprendre certaines choses,
28:51 mais le citoyen, globalement, ne sait pas tout ce qu'il y a dans ce rapport.
28:54 Et c'est ça qui est d'ailleurs très intéressant.
28:56 Et il y a une autre chose qui est scandaleuse, c'est que les Français n'ont jamais voté sur la question de l'immigration.
29:01 Jamais. On ne les a jamais interrogés, il n'y a jamais eu de référendum,
29:03 il n'y a jamais eu de possibilité du peuple français de s'exprimer sur cette question-là.
29:06 - Alors directement au présidentiel, vous votez aussi sur des sujets, sur tous les sujets.
29:10 - C'est vrai que la question de l'immigration a été au cœur de la campagne présidentielle.
29:13 - Non, non, nous avons fait une question à la présidentielle, mais ce n'était pas le sujet le plus...
29:16 - Ce n'est pas le sujet.
29:17 - Je me permets juste de dire qu'il a été nommé le 3 juin 2020 et que c'était en Conseil des ministres, par décret.
29:25 Donc évidemment, c'était une position 2020, le président de la République était Emmanuel Macron.
29:29 - C'était un petit cadeau fait par Emmanuel Macron à son ancien ami.
29:33 Ils n'ont pas été au gouvernement en même temps, mais il a occupé le même poste juste avant.
29:36 - Très honnêtement, l'opposition serait fondée à demander sa démission.
29:39 - Je nuancerais et je préciserais plutôt, parce que je trouve que ça ne relève pas du complot,
29:44 c'est juste une synchronisation qui découle du fait que les élites sont traversées par la même idéologie.
29:49 - Absolument.
29:50 - Et j'en sais quelque chose, franchement, je suis passé par les écoles qui forment en théorie des élites.
29:54 Ils se prennent sincèrement beaucoup pour des gens supérieurs.
29:57 Ils maîtrisent un savoir complexe, le droit de l'Union européenne, le droit international, l'économie, les finances publiques.
30:03 Il ne faudrait pas rendre ce savoir accessible au peuple, parce que derrière,
30:06 il y a l'idée que les totalitarismes du XXe siècle ont été décidés par le peuple,
30:11 qui s'est laissé guider par des populistes qui jouaient sur les sentiments.
30:15 Et je pense que vraiment, ils charrissaient derrière eux.
30:17 Et ils pensent que la solution à ça, c'est la technocratie.
30:20 La technocratie qui immobilise le peuple, qui le paralyse dans des procédures, dans des explications complexes.
30:26 Et d'ailleurs, le mot phare de ce gouvernement et d'Emmanuel Macron, c'est la complexité.
30:31 Parce que la complexité, elle neutralise le débat public, elle le technicise.
30:35 Rappelons également que Pierre Moscovici partage plus les positions de la gauche ou alors de la Macronie en matière migratoire
30:43 que d'Éric Ciotti, que d'Olivier Marlex, que de Marine Le Pen ou que de Jordane Bardella.
30:49 Rappelons également qu'en 2021, Pierre Moscovici, en décembre 2021, la Cour des comptes a publié un grand rapport
30:57 pour éclairer les Français à l'approche de la campagne présidentielle sur les grands axes.
31:01 Et il était tout fier d'expliquer que c'était essentiel.
31:03 - Ah là, il n'y avait pas de problème.
31:05 - Ah bah non, là, il n'y avait pas de problème.
31:06 Mais dès qu'on parle d'immigration, là, il peut y avoir un souci.
31:09 Et il assume, il est très content.
31:11 - Non, il faut quand même juste rappeler, je l'ai quand même dit en préambule,
31:14 mais que le fond du problème est que nous avons des députés qui ont refusé...
31:18 - Mais ça n'a rien à voir.
31:19 - Arrêtez Martin, ce n'est pas du tout le sujet.
31:21 - Monsieur Lejeune, vous venez de nous dire que les Français ne sont jamais consultés sur l'immigration.
31:24 - Si vous me dites que le problème, le cœur du sujet, c'est la motion de rejet sur la loi immigration...
31:31 - C'est pas le même rival. Tout le monde parle de l'immigration depuis des mois et des mois et des mois.
31:34 Et on a un texte qui arrive au Parlement et qui est refusé par une partie...
31:38 - Non mais Pierre Moscovici vous contredit lui-même, puisqu'il dit "je ne l'ai pas sorti à cette date parce que j'avais peur d'influer".
31:46 - Non, il veut sortir deux jours après le vote de la motion de rejet.
31:48 - Non, mais il dit lui-même qu'il a écarté cette date-là parce qu'il pensait que ça pouvait avoir de l'influence.
31:53 - Mais vous avez raison, il y a une motion de rejet.
31:56 Du jour au lendemain, il n'y a plus de texte.
31:58 Il s'agit maintenant de reconstruire un texte.
31:59 Est-ce que ce ne serait pas exactement le moment d'informer les parlementaires pour qu'ils reconstruisent un texte plus apte à répondre aux problèmes...
32:06 - Vous arrivez en disant "chers parlementaires, on a travaillé pendant des mois sur la question de l'immigration illégale.
32:14 Il s'avère que dans ce projet de loi, l'immigration illégale n'est pas suffisamment traitée.
32:18 Du moins, faites-vous votre avis.
32:20 Réfléchissez ensemble sur des mesures qui pourraient permettre de réduire ou en tous les cas, par exemple, sur les OQTF, d'être plus efficaces, etc.
32:28 Et donc vous avez le rapport.
32:29 - Parce que c'est très détaillé sur les OQTF.
32:30 - Il y a 140 pages dans ce projet.
32:33 Et c'est 140 pages que vous mettez à la poubelle.
32:35 - Ce que Pierre Moscovici a voulu éviter, c'est qu'on lise à la fois le projet de loi du gouvernement et le rapport de la Cour des comptes dans la même séquence.
32:45 Parce que si vous lisez les deux, vous comprenez que ce projet de loi ne sert à rien.
32:49 C'était ça la vraie leçon.
32:50 Il y a 457 000 OQTF qui ont été prononcés entre 2017 et 2022.
32:58 10% d'entre elles sont respectées.
33:00 Le projet de loi ne résolvait absolument pas cette question.
33:03 Le projet de loi n'empêchait absolument pas les entrées.
33:06 Le projet de loi n'influait à la limite que sur l'expulsion des délinquants dangereux dans le rapport.
33:11 On apprend qu'ils sont 4600.
33:13 - Et 45% sont appliqués.
33:15 Pour les OQTF sur les condamnations pénales, 45% sont appliqués.
33:18 - Vous ne parlez pas des 2%.
33:21 Sur les déboutés du droit d'asile, c'est combien de % ?
33:24 - 2%.
33:26 - C'est toujours intéressant de jouer avec les chiffres.
33:28 - Quand vous lisez les deux, vous vous rendez compte de la faiblesse de ce projet de loi dont la moitié de la personne critique disait...
33:33 - C'est pour ça que c'était essentiel.
33:36 Je pense que les Français qui nous regardent se disent "mais ils nous prennent pour des imbéciles".
33:40 C'est une honte.
33:41 Avançons un petit peu et parlons de Jean-Luc Mélenchon.
33:43 Rien ne va plus à la gauche de la gauche puisque maintenant le divorce est acté entre le journal Le Monde
33:47 et le grand timonier Jean-Luc Mélenchon.
33:50 La faute à un article publié hier, titré "Antisémitisme, comment Jean-Luc Mélenchon cultive l'ambiguïté".
33:55 Voilà ce qui est dit dans cet article.
33:57 Voilà 10 ans que les doutes accompagnent les sailles provocatrices de Jean-Luc Mélenchon
34:00 depuis qu'il avait accusé Pierre Moscovici en 2013 de ne pas penser français mais finance internationale.
34:07 En référence aux banquiers riches, etc.
34:09 Certains font un lien entre l'ambiguïté de l'insoumis à l'égard des Juifs
34:13 et son virage vers les quartiers populaires.
34:15 Officialisé en 2019 lors de la marche controversée contre l'islamophobie.
34:19 Bien que les insoumis se défendent de viser une religion en particulier,
34:22 une stratégie qui a permis à Jean-Luc Mélenchon de se hisser aux portes du second tour de la présidentielle en 2022.
34:28 Et enfin, dernière déclaration qui m'a intéressé,
34:31 après trois mois de guerre à Gaza, Jean-Luc Mélenchon n'a pas dévié d'un pouce
34:35 refusant de s'amender sur le moindre de ses propos.
34:38 Cette obstination s'est traduite par une dégringolade dans plusieurs baromètres d'opinion
34:42 faisant de l'ancien sénateur socialiste une personnalité plus diabolisée que Marine Le Pen.
34:47 Réaction du côté de la France insoumise, Antoine Léaumant,
34:51 Le Monde 5,8 millions d'euros d'aide à la presse en 2022,
34:54 nos impôts financent n'importe quoi.
34:57 Et puis, Manuel Bompard, cet article est stupéfiant de mensonges,
35:00 d'amalgame honteux et de procès d'intention infamants.
35:03 Le pire est de qualifier d'électoralisme l'application de principes humanistes
35:07 et renvoyer par là même une partie de la population à une essence par nature antisémite.
35:11 Juste honteux.
35:14 Le Monde se réveille peut-être un peu tard.
35:17 Je pense que le prochain tweet va nous expliquer que Le Monde est d'extrême droite.
35:20 Je me demande s'il n'avait pas fait cette remarque-là pendant la campagne.
35:25 De toute façon, tous les médias qui ne sont pas d'accord avec lui sont d'extrême droite.
35:28 Tous les politiques qui ne sont pas d'accord avec lui ne sont pas d'accord.
35:31 On parle beaucoup de Jean-Luc Mélenchon.
35:34 On se dit que le jour où Jean-Luc Mélenchon sera mis de côté, ça arrivera un jour,
35:38 ça donnera un blanc-seing au reste de la France insoumise.
35:41 Mais sur ces sujets-là, c'est toute la France insoumise, ou en tout cas une bonne partie d'entre elles,
35:45 qui est largement ambiguë.
35:47 Et pour ne pas dire que l'ambiguïté est largement dépassée.
35:51 Sur les questions d'antisémitisme, on parlait de Madame Soudé,
35:55 mais M. Guiraud et combien d'autres.
35:58 Ils en parlent dans l'article de M. Guiraud, justement.
36:01 Dans l'article du Monde, ils parlent de M. Guiraud.
36:04 Et à Jean-Luc Mélenchon, ça me paraît presque un peu dédouanant pour le reste de la France insoumise.
36:10 Qui ne s'est jamais désolidarisé.
36:12 À la France insoumise, vous avez deux clans schématiquement.
36:15 Vous avez les bébés Mélenchon, qui sont toute cette nouvelle génération
36:18 qui a éclos sous l'ombre du grand mentor Mélenchon, donc Guiraud, etc.
36:23 Et vous avez les historiques, ceux qui ont plus une culture politique ancienne.
36:27 Les Corbières, Garrido, Clementinotin, etc.
36:30 Et on voit bien qu'il y a une fracture au sein de LFI à l'heure actuelle.
36:33 Ce qui est intéressant dans l'article du Monde...
36:35 Oui, mais enfin, ils ne se désolidarisent pas complètement.
36:37 À quel moment ils se disent "nous on claque la porte parce qu'on ne peut pas rester ensemble, jamais".
36:40 Ils ne sont pas encore claqué la porte, mais ils sont très clairement mis de côté
36:43 et mis au frais par la direction de LFI dont Manuel Bonpart.
36:46 En fracture, ce qui se fait selon leurs intérêts, pas selon une distension idéologique.
36:49 Ce qui est intéressant dans l'article...
36:51 A l'échéance des Corbières et Raquel Garrido, je ne suis pas sûr qu'on puisse les mettre loin de l'islamo-gauchisme.
36:54 Non, non, mais ça après c'est encore...
36:56 Raquel Garrido parlait de se réconcilier avec les terroristes.
36:59 Mais ce qui est intéressant dans l'article, à mon sens, c'est qu'on a des verbatims
37:03 de gens qui sont extrêmement proches ou qui ont été très très proches de Mélenchon.
37:06 On a Jérôme Gage, qui a été son ancien collaborateur parlementaire.
37:09 On a Gérard Miller, qui était un très très proche de LFI,
37:12 qui a participé notamment aux médias très proches de LFI.
37:15 Enfin bon, qui abonde un peu en ce sens.
37:18 Donc, crier au complot et dénoncer un article à charge,
37:23 je trouve que pour le coup c'est un peu gros comme...
37:26 Gérard Miller est plus prolixe pour attaquer le grand danger de l'extrême droite
37:31 que de remettre en question les positions de Jean-Luc Mélenchon.
37:35 Encore une fois, c'est un peu tardif.
37:38 Oui, parce qu'elle ne donne pas de meilleurs. Je vous rappelle que c'est lui qui avait remis en cause...
37:42 J'ai bien compris. Vous prenez le costume d'avocat aujourd'hui, Martin Garagnon.
37:46 Parlons s'il vous plaît d'actualité internationale.
37:50 Très rapidement, Donald Trump, la course à la présidentielle américaine a déjà commencé.
37:55 Donald Trump enchaîne les bras de fer judiciaire.
37:57 Sachez que la cour suprême américaine a d'ailleurs accepté de se saisir
38:01 sur la question de l'inégibilité de Donald Trump.
38:03 Dans l'état du Colorado, par exemple, le nom de Donald Trump pourrait ne pas figurer sur les bulletins.
38:08 Et la cour suprême va prendre le dossier en main début février.
38:13 Joe Biden, lui aussi, alors là c'est un bras de fer XXL entre les deux.
38:17 Et c'est déjà extrêmement violent, puisque Joe Biden a attaqué
38:22 et fait un parallèle entre Donald Trump et l'Allemagne nazie.
38:26 Il qualifie ceux qui s'opposent à lui de vermines.
38:32 Il parle du sang de l'Amérique qui est empoisonné.
38:37 Faisons écho exactement au même langage que celui utilisé dans l'Allemagne nazie.
38:44 Alors c'est toujours la même chose dans ces cas-là, ces qualificatifs ultra violents
38:49 qui nous renvoient à des heures extrêmement sombres.
38:52 Est-ce qu'elles font mouche ou est-ce qu'on doit s'attendre à une campagne américaine
38:59 toujours plus violente au gré des semaines ?
39:02 Moi ce qui me perturbe c'est que, que ce soit en France ou aux Etats-Unis,
39:09 il y a un certain camp qui pratique toujours la réduction à Hitler.
39:15 Il y a beaucoup de choses à dire sur Donald Trump, on peut parler de beaucoup de points,
39:20 mais pourquoi toujours foncer là-dessus ?
39:23 Je crois qu'en plus c'est une erreur, parce qu'aujourd'hui c'est complètement démonétisé ce genre d'argument.
39:28 Tout le monde, ça a été vu et revu, tout le monde a compris que la ficelle était énorme.
39:33 Et donc je ne vois pas bien pourquoi on en reste là.
39:38 Ou alors c'est parce que Joe Biden n'a rien d'autre à dire, n'a rien à offrir, rien à proposer.
39:42 Mais c'est un constat d'échec incroyable pour lui.
39:45 Et on peut faire quand même le parallèle en France, bien sûr, c'est assez frappant de voir qu'il n'y a toujours que ça.
39:51 Et c'est quand même assez regrettable.
39:53 Dans l'actualité également, on va revenir sur l'affaire Depardieu qui n'est pas terminée.
39:57 Après les quatre tribunes, les artistes continuent de réagir.
40:01 C'est le cas de Léo, la chanteuse, très sévère ce samedi soir dans "C'est les dos"
40:07 sur la complicité selon elle du monde de la culture complice des agissements,
40:11 dit-elle de Gérard Depardieu.
40:12 Voilà ce qu'elle dit chez nos confrères de "C'est les dos".
40:16 J'ai eu la chance de pouvoir l'éviter, en parlant de Gérard Depardieu.
40:20 À ma sœur, on lui a dit "Avant, tu sais, il touche les seins, il met les mains dans les culottes, mais enfin, c'est Gérard".
40:26 Il y a des femmes fortes qui disent non, mais que fait-on des autres ?
40:29 Les prédateurs choisissent la blessée dans le troupeau.
40:34 Je rappelle également que 61% des Français estiment qu'Emmanuel Macron a eu tort
40:38 si Dérick Depardieu rend fière la France et qu'il est victime d'une chasse à l'homme
40:42 et que 42% des Français estiment que les personnalités publiques accusées de violences sexistes ou sexuelles
40:50 accusées, devrait automatiquement être écartées de leur domaine d'activité.
40:56 C'est aberrant.
40:57 Qu'est-ce qui est aberrant ?
40:58 C'est aberrant parce que 42%, ça veut dire qu'il y a 42% des Français qui sont contre la présomption d'innocence.
41:04 Il suffirait d'être accusé pour être blacklisté de son domaine d'activité.
41:08 Ça me paraît totalement aberrant.
41:10 Que le combat contre les violences sexuelles et sexistes soit une priorité, c'est une évidence.
41:14 Ce qui est reproché à Depardieu, c'est inqualifiable, c'est totalement condamnable, il n'y a aucun problème là-dessus.
41:19 Mais en l'occurrence, on a une institution en France qui s'appelle la justice.
41:22 Il y a des enquêtes qui sont en cours, il y a des plaintes qui ont été déposées.
41:24 Donc il ne suffit pas simplement de se fier à un tribunal médiatique.
41:27 Moi j'entends, Lyo et bien d'autres aussi, mais que ne se sont-elles pas réveillées un peu plus tôt ?
41:32 Parce qu'on a des personnalités qui dénoncent des faits qui datent de plusieurs décennies,
41:36 qui ont une carrière, une notoriété qui aurait pu les protéger.
41:39 C'est-à-dire être à la fois lanceuse d'alerte et en même temps ne pas mettre en danger leur carrière
41:43 qui était suffisamment établie pour se protéger de sanctions éventuelles.
41:48 Ce qui n'est pas le cas nécessairement de jeunes actrices, dont je peux comprendre effectivement la trouille
41:53 au moment de refuser une avance d'une star comme Depardieu ou d'autres.
41:55 Mais ces actrices-là qui sont là, qui sont sur le devant de la scène depuis des décennies,
41:59 pourquoi elles se réveillent maintenant ?
42:01 Moi c'est ce qui me gêne un peu dans cette situation.
42:05 Ce qui vous perturbe c'est la question de la présomption d'innocence.
42:09 Il y a quand même deux Français sur trois qui ne sont pas en accord avec la position
42:13 qu'a pu avoir Emmanuel Macron une semaine avant le réveillon sur France 5.
42:18 Il a rappelé deux choses dans cet entretien, à cet avou.
42:21 C'est que 1) la question de la Légion d'honneur ne se pose pas nécessairement en ces termes.
42:25 Et 2) qu'il y a un principe fondamental dans notre État de droit qui est la présomption d'innocence.
42:29 Le renier c'est renier un des principes fondamentaux de notre collectivité.
42:33 On ne peut pas faire mais faire sans.
42:35 Donc ce sondage-là qui annonce 42%, imaginez si vous l'appliquiez dans tous les métiers.
42:39 Y compris dans le vôtre.
42:41 Moi je pense que la vraie information, c'est ce que vous venez de dire,
42:43 c'est la présomption d'innocence qui n'existe plus et elle existe de moins en moins
42:47 parce que les jeunes sont plus particulièrement remontés sur cette question.
42:51 La deuxième chose c'est... comment vous dire...
42:55 Je déteste les corporations qui se rachètent une virginité.
42:59 C'est-à-dire que ce sont vraiment loin d'être les plus vertus sur ce sujet-là.
43:03 Le monde du show business, du cinéma, etc.
43:05 globalement a couvert absolument toutes les ignominies.
43:09 Et se rachètent une conscience quand il s'agit d'aller piétiner le cadavre de quelqu'un.
43:13 - Quand il y en a à ma terre, exactement.
43:15 - Et donc là en l'occurrence c'est Gérard Depardieu, donc on ne sait pas encore s'il est coupable.
43:17 Parfois c'est un vrai coupable, en l'occurrence Harvey Weinstein.
43:19 Mais pour autant c'était une façon de se racheter une conscience qui moi me glace le sang.
43:23 Et les meutes honnêtement sont extrêmement angoissantes.
43:27 - L'affaire Depardieu donc, qui a été énormément traité ces 4 dernières semaines.
43:31 Et puis cette semaine, c'est une toute autre affaire.
43:35 Ça n'a absolument rien à voir, mais on parle d'une icône, Alain Delon.
43:39 Dans une interview publiée jeudi dans Paris Match, le comédien Anthony Delon, son fils,
43:43 révèle avoir déposé une main courante contre sa demi-sœur Anouchka.
43:47 En réaction, Alain et Anouchka Delon ont décidé de porter plainte contre Anthony.
43:51 Ça veut dire qu'Anthony Delon était l'invité de Pascal Praud vendredi matin.
43:54 Et je le dis, il y avait plus de 700 000 téléspectateurs à ce moment-là.
43:58 On vous a posé la question avec le CVOX et on vous a demandé, à vous chers téléspectateurs,
44:02 est-ce que vous avez été choqué par cette guerre entre frères et sœurs ?
44:08 - Ces héritiers sont juste dans un système où il n'y a aucune communication entre eux.
44:13 Et ils ne savent qu'utiliser les médias pour pouvoir communiquer, tout simplement.
44:20 Donc je ne suis pas choqué particulièrement.
44:23 - Choqué, oui, parce que je trouve que ça fait un peu déballage.
44:26 Cela étant, je comprends parfaitement la position des deux garçons,
44:30 car je trouve cette situation inqualifiable de favoriser un de ses enfants.
44:35 - Je trouve dommage que ses enfants lèvent leur linge sale en public.
44:39 Au lieu de rester en famille et de l'accompagner jusqu'à la fin de sa vie,
44:44 je pense que c'est ce qu'ils souhaitent.
44:46 J'espère que toutes ces plaintes verront une issue favorable
44:50 et surtout que M. Arnaud Delon pourra voir le résultat de ces plaintes.
44:56 Mais je confirme que les affaires privées doivent rester absolument privées.
45:00 - C'est complètement indécent.
45:02 Ils peuvent régler leurs problèmes tout seuls s'ils veulent se faire de la pub.
45:07 Franchement, je trouve ça honteux.
45:09 - Je suis très choquée et attristée de voir toutes ces polémiques.
45:13 Je pense qu'il y aurait d'autres sujets à débattre
45:18 plutôt que de s'occuper de choses qui ne nous regardent pas.
45:24 M. Delon est quelqu'un que j'admire profondément.
45:28 - Je vous propose rapidement une réaction.
45:31 Gabrielle Cluzel, le regard que vous avez pu porter sur ce...
45:34 - Je trouve évidemment que c'est infiniment triste.
45:37 C'est infiniment triste de voir des enfants se déchirer autour d'un parent âgé,
45:44 quel qu'il soit.
45:45 Malheureusement, il y a beaucoup de familles qui sont touchées.
45:47 Je pense qu'il y a deux.
45:48 C'est vieux comme Abel et Cain, malheureusement.
45:50 Mais il y a deux éléments qui décuplent l'affaire.
45:52 Le premier, c'est qu'il y a plusieurs livres.
45:54 C'est connu.
45:55 Les familles encomposées, c'est parfois complexe
45:57 parce qu'il y a des vieilles rancœurs qui remontent.
45:59 Et puis, le deuxième point, c'est évidemment la célébrité
46:02 qui décuple la visibilité que peuvent donner les rancœurs des uns et des autres.
46:07 Je crois que ce qui choque les Français, c'est qu'ils aiment beaucoup Alain Delon
46:09 et qu'ils ont envie qu'il puisse jouir de sa vieillesse
46:14 et qu'il reste l'icône qu'il était.
46:18 Donc, c'est important.
46:19 Ils se sentent blessés à la place d'Alain Delon, je pense.
46:23 - Et d'ailleurs, la version d'Antony Delon est de dire,
46:25 "Nous, ce qu'on veut, c'est qu'Alain Delon puisse être en France,
46:31 adouchi dans sa propriété et vivre sereinement ses prochaines années."
46:36 Dans un instant, ce sera Philippe Devilliers.
46:38 Philippe Devilliers, hier, est revenu longuement sur son amitié,
46:42 son lien avec Alain Delon.
46:44 Et on a balayé avec vous, Geoffroy Lejeune,
46:46 complètement la polémique pour revenir sur l'icône qu'est Alain Delon.
46:51 Parlons d'une autre icône, d'une star française
46:54 qui répond au JDD demain matin.
46:56 Tous les samedis, on va essayer de mettre en avant
46:59 le journal du dimanche qui va apparaître, évidemment, demain matin.
47:03 Et vous avez interrogé, cher Geoffroy Lejeune, Florent Pagny.
47:07 Avec cette déclaration, "Ce n'est plus moi qui ai les commandes, mais la maladie."
47:11 A savoir que Florent Pagny se bat depuis des années contre un cancer
47:14 et qu'il a eu une rechute, en quelque sorte, il y a quelques mois.
47:20 - Oui, et en fait, il raconte dans l'interview...
47:22 Déjà, je remercie pour ce coup de projecteur sur le journal du dimanche.
47:25 C'est très gentil à vous, mais cette interview, elle est très touchante
47:28 parce qu'il est arrivé numéro 2 au palmarès des 50 personnalités préférées des Français
47:33 il y a une semaine, Florent Pagny.
47:34 Et il passait de la 6e à la 2e place, probablement parce qu'il a parlé de cette maladie.
47:38 Il a sorti un album et un livre en 2023.
47:41 Et probablement parce qu'il a osé en parler.
47:43 Et il raconte dans l'interview qu'il est devenu, un peu malgré lui,
47:45 le porte-parole de beaucoup de gens qui se battent contre le cancer.
47:48 Et c'est quelque chose qui touche énormément, malheureusement, de Français et de gens sur la planète.
47:53 Et donc, il est devenu un peu leur étendard.
47:56 Et il parle de cette maladie sans fausse pudeur.
48:00 Et je pense que ça a joué dans l'attachement, en tout cas, c'est ce que lui pense aussi,
48:03 dans l'attachement que les Français ont pu éprouver pour lui cette année.
48:05 Et ensuite, c'est un entretien très touchant, très humain.
48:08 Il dit évidemment ce qu'il traverse en ce moment.
48:10 Et il parle aussi de beaucoup de choses, comme par exemple son rapport à la notoriété,
48:14 son rapport à sa carrière, le fait qu'il ait eu de la chance, pas de chance.
48:17 Il raconte que finalement, sa carrière s'est faite sur cinq chansons, il dit lesquelles.
48:20 C'est une personne très attachante.
48:22 Et il nous a répondu depuis le fin fond de la Patagonie, où il vit en ce moment.
48:25 Et c'est à découvrir dans les colonnes du JDD demain matin.
48:28 Merci à tous les quatre.
48:29 L'info se poursuit sur CNews dans un instant.
48:31 Si vous avez manqué, c'est la rediffusion de Face à Philippe Devilliers.
48:34 Philippe Devilliers qui balaie lui aussi l'actualité.
48:36 À demain matin.
48:38 *bruit de la bouche*