L'Heure des Pros 2 Week-End (Émission du 01/03/2024)

  • il y a 6 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
Transcript
00:00 Il est quasiment 20h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:05 Kevin Besuet, Eric Revelle, Elisabeth Lévy, Amélie Rebière qui était avec nous la semaine dernière et qui est présente ce vendredi soir.
00:12 Merci d'être sur ce plateau, vous êtes vice-présidente de la coordination rurale.
00:16 Il y a eu des mobilisations agricoles aujourd'hui, on va y revenir longuement dans cette émission, donc c'est un plaisir de vous avoir sur le plateau.
00:22 Johann Usai, vous étiez également présent la semaine dernière, il n'y a pas eu de mobilisation du service politique à l'Arc du Triomphe,
00:31 mais en tous les cas vous êtes sur le plateau et c'est un plaisir de vous avoir également.
00:34 Simon Guillain pour l'information, c'est à vous.
00:36 Bonsoir Elliot et bonsoir à tous.
00:38 Le verdict est tombé au procès du meurtre d'Eric Masson.
00:41 Ilias Akoudad a été condamné à 30 ans de prison par la cour d'assises du Vaucluse avec une période de sûreté de 20 ans.
00:47 La cour a bien retenu la circonstance aggravante de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.
00:53 Le policier Eric Masson a été tué le 5 mai 2021 près d'un point de deal à Avignon.
00:58 L'Union Européenne va débloquer 50 millions d'euros pour l'UNEROI, cette agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.
01:05 A la fin du mois de janvier, l'Union Européenne avait réclamé un audit sur le fonctionnement de cette agence
01:10 après des accusations sur la possible implication de certains de ses employés dans l'attaque du 7 octobre.
01:16 Et puis les obsèques de l'opposant au Kremlin Alexei Navalny se sont déroulés aujourd'hui à Moscou.
01:21 Des milliers de personnes sont venues lui rendre un dernier hommage, donc aujourd'hui.
01:25 Et lors de ce rassemblement, la police a procédé à l'arrestation de 45 personnes.
01:30 Merci beaucoup Simon Guillain. Eric Revelle, vous avez annoncé votre présence sur les réseaux sociaux.
01:36 Oui, mais j'ai fait une petite erreur.
01:38 Oui, Pascal Prost. Laissez-le se proposer un E quand même.
01:43 Il m'a corrigé. Par mémoire, j'avais.
01:46 La semaine passe tellement vite que je sais plus quelle source c'est.
01:49 Vous imaginez, il a trois émissions par jour sur cinq jours.
01:51 Vous n'êtes pas trop déçu, ça ?
01:53 Sinon je l'appelle.
01:54 J'ai corrigé assez vite à mon heure.
01:56 Très vite.
01:57 Ou Eliott Deval.
01:58 Moi je ne me suis pas trompé, je suis très bien.
02:00 Jamais, mais vous ne vous trompez jamais. Vous êtes le bon élève. Vous êtes le professeur et le bon élève, bien sûr.
02:03 Non mais je rêve, là c'est la 10e réunion.
02:07 Bon, la colère agricole.
02:09 Alors c'est intéressant, j'ai hâte d'avoir votre ressenti, bien sûr le vôtre,
02:15 mais la perception que peuvent avoir les Français de ce qui s'est passé aujourd'hui.
02:20 C'est-à-dire qu'une manifestation, normalement, il faut la déclarer, il faut avoir une autorisation,
02:27 elle peut être interdite pour trouble à l'ordre public.
02:31 Et puis de l'autre côté, on peut se dire, toutes les mobilisations agricoles se sont passées dans le calme.
02:36 On ne peut pas considérer qu'un agriculteur c'est un black block.
02:41 On ne peut pas non plus considérer qu'un agriculteur, au vu de ce qui se passe depuis des semaines,
02:48 de la souffrance dans laquelle vous êtes au quotidien,
02:50 est-ce qu'aujourd'hui, les interpellations ont heurté les téléspectateurs ?
02:57 Et c'est vraiment une question que je me suis posée aujourd'hui,
03:00 et je n'ai pas la réponse et j'ai hâte de vous entendre là-dessus.
03:03 Ce que je vous propose, c'est qu'on revoie le sujet, ce qui s'est passé aujourd'hui,
03:06 parce qu'il y a eu une mobilisation, une action dite coup de poing, mais non violente bien sûr,
03:12 au pied de l'Arc de Triomphe, et ça a commencé très tôt ce matin, aux alentours de 5h du matin.
03:17 On voit le sujet, on en parle juste après.
03:19 Très tôt ce vendredi matin, au pied de l'Arc de Triomphe,
03:23 la coordination rurale a mené une opération surprise.
03:26 Les agriculteurs ont déposé des gerbes de fleurs pour rendre hommage à leurs collègues,
03:30 qui se sont donné la mort.
03:32 Avec des tracteurs et des balleaux de paille sur la place de l'Etoile,
03:35 ils ont appelé le gouvernement à sauver l'agriculture française.
03:38 L'objectif de base, c'était de faire une commémoration pour nos agriculteurs et agricultrices
03:44 qui se sont suicidés à cause de leur métier.
03:46 On a fait une haie d'honneur, un genou à terre, une musique de silence,
03:50 on a déposé notre gerbe, il y a eu les honneurs de sonner avec le cléron.
03:56 Une manifestation pacifique et symbolique, mais pas déclarée.
04:00 Ce convoi devait initialement rejoindre le château de Versailles pour une manifestation autorisée.
04:05 Les forces de l'ordre ont donc interpellé de nombreux participants.
04:08 Pour les agriculteurs, c'est l'incompréhension.
04:11 On vit dans un drôle de pays parce qu'on a vu les émeutes en juin dernier,
04:17 et il n'y avait pas tout ce déploiement.
04:19 On est tous ensemble, à nous pousser, à nous bousculer, à nous marcher dessus.
04:23 C'est juste inadmissible de prendre les gens comme ça.
04:27 Les agriculteurs sont arrivés à Versailles,
04:30 où la préfecture leur a interdit de stationner devant le château.
04:33 Plus tard, le convoi a repris son chemin.
04:36 Je me tourne évidemment vers vous Amélie Rebière,
04:39 je rappelle que vous êtes vice-présidente de la coordination rurale.
04:42 Il y a une image qui me marque dans ce reportage,
04:45 ce sont ces agriculteurs qui sont dans ce fourgon et qui ont en fait été interpellés.
04:50 Je rappelle ce chiffre, 66 interpellations.
04:52 Vous étiez présente ce matin ?
04:53 Non, je n'étais pas présente.
04:55 Je savais qu'il y avait une manifestation qui était prévue, qui était déclarée.
05:00 La manifestation pour aller à Versailles était déclarée.
05:02 Oui, c'est ce qui est dit dans le sujet, c'est autre chose.
05:04 Et ce qui s'est passé, c'est que très tôt ce matin,
05:07 mes collègues, vers 5h du matin, ont fait un petit détour par l'Arc de Triomphe
05:12 pour déposer cette gerbe et faire cet hommage à nos collègues qui se suicident tous les deux jours.
05:17 Et c'était important pour eux parce que c'était pour montrer aussi la fin d'un système et la fin d'une profession.
05:24 Parce que ceux à qui on rend hommage, ça peut être mon mari demain, ça peut être notre enfant après-demain.
05:31 Donc c'était important pour nous de le rendre hommage.
05:33 Et dans le calme, à 5h du matin, on ne dérangeait personne.
05:36 Il était prévu de déposer cette gerbe.
05:39 C'était important pour nous au niveau de la symbolique.
05:41 Et après, on repartait tous à Versailles, où la déclaration était de toute façon déclarée.
05:46 Donc on n'avait pas l'intention de troubler l'ordre public, d'embêter le monde.
05:52 Loin de là, sinon on l'aurait fait à midi, on aurait mis du lisier partout.
05:56 On n'est pas des black blocs.
05:57 Et je me permets de préciser que lorsque vous avez par exemple bloqué les autoroutes,
06:02 lorsque les convois sont partis et le Premier ministre l'a rappelé,
06:06 c'est-à-dire que les agriculteurs ont tout rangé, ont pris le temps justement de tout remettre à niveau.
06:13 Donc comment vous avez vécu ces images ou ces informations qui vous parvenaient,
06:20 de collègues à l'agriculteur qui ont été placés en garde à vue, interpellés et placés en garde à vue ?
06:25 Ça a été très mal vécu parce que, encore une fois, on n'était pas là pour faire le buzz,
06:31 comme l'a dit le ministre de l'Agriculture.
06:33 On est là pour faire remonter une détresse et que les gens se rendent compte vraiment de quelle détresse on parle.
06:40 Donc il était important qu'on soit là ce matin.
06:43 Après à Versailles, c'était la symbolique aussi.
06:46 Mais le souci, c'est que ça s'est mal terminé parce qu'on n'a pas compris ces interpellations.
06:52 J'ai des collègues qui ont fini, Patrick Legras entre autres, a été interpellé de façon un peu musclée.
06:58 Il a fini avec des côtes cassées.
07:00 Il a des côtes cassées ?
07:01 Oui, et d'autres ont fini en caleçon, en garde à vue, avec une fouille au corps.
07:07 C'était humiliant. Vous voyez bien qu'on n'est pas des casseurs.
07:11 C'est ce que j'ai dit dès le début d'ailleurs.
07:13 Attendez, je voudrais juste qu'on écoute Patrick Legras.
07:15 Vous l'avez dit, c'est l'un des porte-parole de la coordination rurale.
07:18 Il a été interpellé et c'est vrai que c'était une interpellation assez musclée.
07:23 J'ai échangé plusieurs fois, aussi bien avec Edouard et moi-même, avec la commissaire qui était en charge de la gendarmerie.
07:33 Elle nous a dit à deux ou trois responsables de venir au fourgon pour les papiers.
07:37 On a été là-bas, il y avait 70 mètres.
07:40 Quand on est arrivé, on s'est rendu compte que c'était pour nous mettre dans le panier à salade.
07:43 Vous vous emmenez en garde à vue ?
07:45 Oui, je me suis barré, je suis revenu dans le groupe.
07:48 Je pense que ça n'a pas dû leur plaire.
07:50 Le temps que je discute, d'un coup, sont arrivés une dizaine de policiers.
07:54 Après, je n'ai pas besoin de le raconter puisque moi-même je ne l'ai pas vu, mais ils m'ont sauté dessus.
07:59 On a été à la gendarmerie, au commissariat du 8e.
08:03 Ils m'ont descendu tout seul et ils m'ont dit qu'ils me retenaient pour rébellion.
08:10 Et puis j'en passe pour rébellion.
08:12 J'ai demandé à voir un médecin. Au bout de cinq heures, j'ai vu un médecin.
08:15 Et le médecin a vu, il avait une tâche bleue.
08:19 Il m'a fait un papier pour aller aux hôpitaux de Paris parce que je dois avoir une côte de cassé et j'ai une déchirure musculaire.
08:26 Et là, une demi-heure après, même pas, ils m'ont dit "on vous lâche".
08:30 Et c'est pour ça que je suis venu ici, comme c'était prévu.
08:32 Mais bon, ce n'est pas la super grande forme, mais il m'en faut plus que ça, comme je vous ai dit.
08:35 C'est peut-être aussi pour ça qu'il a du mal à s'exprimer.
08:39 Il prend le temps avec une côte cassée.
08:41 Je pense toujours aux téléspectateurs qui nous regardent.
08:44 Et je me dis, peut-être que certains vont se dire "c'est toujours la même chose".
08:49 C'est-à-dire, c'est fort avec les faibles et faible avec les forts.
08:51 On a le droit de penser quand même autre chose ?
08:53 Bien sûr, évidemment, c'est pour ça que j'ai dit "certains téléspectateurs".
08:56 Je n'ai pas dit "tout le monde penserait ça".
08:58 Je dis simplement que c'est quand même l'emploi, l'intervention aussi rapide,
09:03 les 66 interpellations pour des agriculteurs qui rendent hommage à d'autres agriculteurs qui se sont suicidés.
09:09 Je pense une nouvelle fois aux téléspectateurs et je me dis, peut-être qu'ils vont être étonnés
09:14 parce qu'ils ont vu d'autres mobilisations interdites, où ça se passait différemment.
09:18 On avait la tremblote pour interpeller.
09:20 Souffrez, mais néanmoins qu'on mette un tout petit peu de dissensus.
09:24 D'abord, je pense que quand on sanctifie une cause trop, on finit, si vous voulez, par la tuer.
09:29 C'est ce qu'on a fait avec les Gilets jaunes.
09:31 Et je pense que la souffrance des agriculteurs, en tous les cas d'un certain nombre d'agriculteurs,
09:37 parce qu'on a bien vu qu'il y avait des disparités, et M. Rousseau n'a pas l'air de faire partie des gens qui souffrent.
09:43 Donc, la souffrance des agriculteurs, évidemment, a touché tous les Français.
09:47 C'est le suicide qu'on imagine de gens qui travaillent beaucoup.
09:51 On a entendu tout cela.
09:53 Néanmoins, je pense que la colère et la souffrance ne peuvent pas tout justifier.
09:58 Vous dites "c'était important pour nous", mais ça ne suffit pas.
10:01 L'argument de "c'était important pour nous" ne suffit pas.
10:04 Mais je suis désolée, oui, je sais, Eliott ne veut pas entendre cela.
10:07 - Ah, mais moi non plus ! - Vous êtes la première personne.
10:11 - Je sais que ça vous choque. - Non, ça ne me choque absolument pas.
10:13 Je vous donne la parole. Tout le monde a la même parole.
10:16 - Mais vous avez fait un geste d'énerveux. - Non, c'est simplement pour donner la parole à tout le monde.
10:20 Chacun a le droit de penser ce qu'il veut.
10:22 C'est simplement, parfois, il y a des causes qu'il faut entendre.
10:27 Lorsque vous avez un agriculteur tous les deux jours qui se suicide,
10:31 et que vous avez des agriculteurs qui veulent juste déposer une gerbe de fleurs,
10:35 vous pouvez vous dire "on peut peut-être les laisser".
10:37 Et puis ensuite, on les amène le plus rapidement possible à Versailles.
10:41 Et puis on peut penser autre chose, c'est-à-dire, force est à la loi.
10:43 Lorsque vous voulez manifester, vous déclarez votre manifestation.
10:46 - Non, mais... - Quelle qu'elle soit. C'est aussi ça.
10:48 Voilà, c'est les deux positions.
10:50 - Nos agriculteurs sont en train de crever. Ils jouent ici leur survie.
10:55 Ils ont manifesté près de l'Arc de Triomphe pour rendre hommage, notamment, aux agriculteurs qui se suicidaient.
11:04 Certes, ils n'étaient pas tout à fait dans la légalité, puisque ce n'était pas déclaré.
11:09 Mais quand même, la répression a été honteuse.
11:13 On s'en est pris à des gens qui sont des gens civilisés, qui sont des gens responsables.
11:18 Toutes les manifestations où il y avait des agriculteurs, ça s'est bien passé.
11:23 Et j'ai l'impression que cela, ça participe à l'agribashing.
11:27 On a envie de criminaliser tous ceux qui ne pensent pas comme le gouvernement.
11:32 On a envie de criminaliser ces agriculteurs qui posent problème au début d'une campagne européenne.
11:39 Et moi, oui, j'ai été choqué en tant que citoyen.
11:41 - On ne les criminalise pas, n'exagérez pas.
11:43 Mais en revanche, on essaie de... - Merci.
11:46 - Non, mais il y a un discours, notamment du côté de la majorité,
11:50 d'expliquer que certains agriculteurs sont idéologisés, proches de l'extrême droite,
11:54 les marchepieds du Rassemblement national, pour peut-être décrédibiliser ce mouvement.
11:59 - Non, bon, écoutez, je crois d'abord, et je veux dire que je soutiens les agriculteurs, évidemment,
12:04 et que leurs revendications sont tout à fait légitimes, qu'il faut sauver l'agriculture dans ce pays.
12:09 C'est absolument indispensable de conserver cette souveraineté et un revenu décent pour les agriculteurs.
12:14 Je partage tout à fait leurs revendications.
12:16 Néanmoins, je partage les propos d'Elisabeth Lévy,
12:19 parce qu'on ne peut pas, à longueur de journée, comme je le fais sur ce plateau,
12:23 demander que la loi soit respectée, demander aux forces de l'ordre de faire respecter la loi,
12:27 demander à la justice d'être plus sévère.
12:30 Et parce que c'est une cause que nous soutenons, dire, puisque nous soutenons cette cause,
12:35 le fait de ne pas respecter la loi, finalement, ça n'est pas bien grave.
12:38 Je crois, effectivement, que le respect de la loi s'applique à tous,
12:41 quelles que soient les revendications, et qu'aller bloquer la circulation sur la Place de l'Étoile,
12:45 ça n'est pas quelque chose...
12:46 - Enfin, à 5h du matin...
12:47 - Il y a six manifs pro-palestinienne, par exemple, qui ont fait le droit...
12:50 - Mais qui sont déclarés, pardon !
12:51 - Non, il y en a qui ne sont pas déclarés.
12:52 - Attendez, moi, je ne prenais pas cet exemple précis,
12:54 mais de manière générale, vous avez parfois des manifestations non déclarées,
12:59 et il n'y a pas le même niveau d'intervention, aussi rapide, avec...
13:04 Il devait y avoir à peine... Combien il y avait des agriculteurs ?
13:06 - On peut toujours comparer à peu près 200 agriculteurs et 1100 agriculteurs.
13:09 - Il y avait 200, il y a eu 65, pardon.
13:10 - Mais c'est le cas en proteste !
13:12 - Non, mais attendez, attendez, que ce cas soit un cas pratique, et que ça fasse jurisprudence.
13:18 C'est-à-dire, il y a 200 agriculteurs qui sont à l'arc des triomphes,
13:21 qui, effectivement, participent à une mobilisation qui n'était pas déclarée.
13:25 Vous avez donc 66 interpellations sur 200 agriculteurs.
13:29 Bon, ben, ça fait beaucoup, quand même, ça fait quand même 25% quasiment des interpellés.
13:33 Eh ben, jurisprudence.
13:35 À toutes les manifestations interdites, quel que soit le sujet demain,
13:38 eh ben, qu'on ait 25% d'interpellations.
13:40 On verra si l'État...
13:41 - Moi, pour les faces...
13:42 - Non, mais on verra si l'État va faire la même chose !
13:44 - Bon, d'abord, moi, je trouve le symbole magnifique.
13:48 Ces agriculteurs qui se suicident, ils se suicident dans un anonymat total.
13:52 C'est-à-dire qu'on ne connaît pas leur visage, on ne connaît pas leur nom,
13:56 et précisément, déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu qu'on ne connaît pas,
14:01 celui qui est en dessous de l'arc des triomphes,
14:03 puisque, par définition, c'est un poilu qui a été pris sur le champ de bataille,
14:06 je trouve le symbole très beau.
14:07 C'est-à-dire, des agriculteurs qui se suicident de manière anonyme,
14:10 dont on ne connaît ni les noms, ni les visages,
14:12 ou déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu, je trouve ça très fort.
14:16 Alors, j'imagine que tout ça, évidemment, vous avez réfléchi,
14:18 mais je trouve ça très fort et je voulais le souligner.
14:20 Bon, maintenant, tout a été assez bien dit sur une manifestation autorisée et non autorisée.
14:26 Effectivement, on ne peut pas regretter, comme on le fait très souvent,
14:30 des manifestations non autorisées qui dégénèrent avec une police
14:34 à qui on demande surtout de ne pas intervenir,
14:36 pour ne pas remarquer que la vôtre, en tout cas à l'arc des triomphes, n'était pas autorisée.
14:40 Maintenant, je vais vous dire, la vraie violence qu'on vous fait aujourd'hui,
14:42 ce n'est pas celle qui a été réalisée ce matin,
14:46 d'Épaule-Trominé, autour de l'arc des triomphes.
14:48 C'est la signature de deux traités commerciaux avec le Kenya et le Chili,
14:54 alors que vous avez enfumé en vous expliquant que tout ça ne se ferait pas,
14:58 parce que les traités commerciaux sont à la mondialisation de l'agriculture,
15:02 ce que les délocalisations ont été à la mondialisation de l'industrie,
15:06 c'est-à-dire un désastre.
15:08 La vraie violence qu'on vous fait aujourd'hui, et soyez vigilants sur le Mercosur,
15:12 la vraie violence qu'on vous fait aujourd'hui,
15:14 on ne sait même pas s'il y a des clouses miroirs, on ne sait même pas si ces produits respecteront,
15:17 mais on vient d'apprendre que jeudi dernier, au Parlement européen,
15:20 ont été ratifiés deux traités commerciaux supplémentaires
15:23 qui vont mettre en difficulté l'élevage et l'agriculture françaises.
15:26 Tout ça parce qu'on veut le cuivre du Chili dont on a besoin pour raccorder nos éoliennes.
15:29 C'est ça la vérité.
15:31 Amélie Robillard peut-être que vous voulez, puisqu'il vous interpelle, réagir évidemment.
15:34 Oui, parce qu'en fait, cette manifestation à Versailles, c'était aussi une piqûre de rappel,
15:39 parce qu'on a beau nous faire des promesses,
15:42 et moi j'ai vu M. Attal mardi matin, on a fait une réunion de travail,
15:47 on voit bien que malgré tout, le gouvernement au niveau national nous tend un peu la main,
15:52 mais d'un autre côté, en même temps...
15:55 Ah ça y est, vous êtes embarquée dans le "en même temps".
15:58 Non mais faut avoir un peu plus de "en même temps".
16:00 Allez-y Amélie Robillard.
16:02 Du coup, les traités de libre-échange avec le Chili et le Kenya ont été ratifiés hier.
16:06 Donc c'est pour dire au gouvernement "attention, on est attentif à ce qui signe au niveau européen".
16:12 Et là, bon, c'était une petite piqûre de rappel, mais le prochain coup on ira à Bruxelles.
16:16 Et puis de toute façon, cette crise ne s'arrêtera pas,
16:19 puisqu'il y a des vies en jeu et que c'est marche ou crève.
16:23 Et c'est justement parce que nos agriculteurs, nos paysans français sont dans une sorte d'opération survie,
16:31 qui sont en souffrance, qu'aujourd'hui, vous avez 90% des Français qui soutiennent cette mobilisation,
16:37 parce qu'ils l'ont bien compris.
16:39 Et même si les Français ne connaissent pas ce monde-là, tous les Français, le monde paysan,
16:43 il y a une empathie, il y a une tendresse envers ce monde agricole, il y a une fierté agricole française.
16:49 Et vous avez 90% des Français qui soutiennent.
16:52 Alors c'est intéressant de savoir, parce que ce sondage-là, c'était il y a une dizaine de jours.
16:56 Je serais curieux de savoir s'il y a toujours 90% des Français qui soutiennent la mobilisation agricole
17:02 après les tensions lors de l'inauguration du Salon de l'agriculture,
17:06 ou encore lorsqu'il y a des mobilisations dites sauvages, qui ne sont pas encadrées.
17:11 Mais quand vous parlez des agriculteurs qui sont en souffrance,
17:14 je vais vous faire écouter le témoignage de Xavier Blandin.
17:18 C'est un agriculteur qui a 34 ans.
17:20 Il travaille sa terre dans le Lyon.
17:22 183 hectares d'agriculture bio et il élève seuls 80 vaches, limousines.
17:29 Il s'est lancé par passion.
17:31 Il n'a pas du tout de famille, de père, de mère qui était agriculteur.
17:36 Et donc il n'a récupéré aucune terre.
17:38 C'est vraiment par passion.
17:39 Aujourd'hui, il ne peut plus faire ce métier.
17:41 Il est submergé par les factures et il est en souffrance.
17:46 C'est une souffrance la plus totale, écoutez.
17:48 Je suis à bout parce que depuis tout petit, je suis dedans.
17:52 J'allais dans les fermes à droite à gauche.
17:54 J'aime ce métier-là.
17:56 Et aujourd'hui, bon ben, moi j'ai pris le truc parce que je suis hors cadre familial.
18:01 Mes parents ne sont plus là.
18:03 C'est le truc qui me manque un petit peu parce que j'aurais mes parents pour me soutenir un peu.
18:07 Mais moi, j'ai plus mes parents.
18:08 Ma mère est décédée en 2010 et mon père en 2017.
18:10 Aujourd'hui, je ne peux plus y arriver.
18:12 C'est ça qui me fait un peu mal au cœur parce que je suis tout seul sur la ferme.
18:15 Il ne faut que débrouiller l'administration pour les papiers.
18:18 Il faut tout faire tout seul.
18:19 Quand vous rentrez le soir, que vous êtes tout le temps en ligne et puis que les gens qu'on s'engueule font plein de trucs à cause de ça surtout.
18:27 Parce qu'on ne peut pas gagner notre vie dans ce métier-là.
18:29 C'est ça le problème.
18:30 Mais vraiment, c'est dur de tout faire.
18:32 Vous vous faites agresser parce que vous n'avez pas payé une facture, tout ça.
18:36 Mais bon, c'est comme ça.
18:40 Aujourd'hui, je suis fouillis.
18:42 Je pars le matin, je suis malheureux.
18:43 Le rendez-vous le soir, je suis malheureux.
18:45 J'ai vraiment, vraiment peur de tout perdre.
18:49 Bon, ces témoignages-là, j'étais au salon de l'agriculture mardi.
18:53 Mais c'est des dizaines d'agriculteurs qui viennent vous voir et qui vous annoncent ça.
18:56 Des agriculteurs qui viennent, les larmes aux yeux, qui vous disent "mais c'est un enfer ce qu'on vit".
19:01 Donc c'est aussi ça ces témoignages qui percutent aujourd'hui les Français.
19:05 Sur le soutien des Français, si vous voulez, moi je suis...
19:09 Une grande agricultrice.
19:10 Non mais je voudrais vous poser une question. Est-ce que ce soutien, vous ne vous parait pas un peu sans lendemain, c'est ça ?
19:14 Est-ce que le soutien de gens qui après, finalement, n'achètent pas forcément français, est-ce que, si vous voulez, il n'y a pas de l'émotion qui...
19:21 Non mais écoutez, excusez-moi, est-ce que les gens vont voter en fonction de ça ?
19:24 Est-ce que c'est facile de dire qu'on soutient et qu'on aime ?
19:27 Bien sûr qu'on vous aime, mais il faut que ça change aussi.
19:30 Non, parce qu'on ne peut pas s'empêcher de se mettre à la place d'une mère de famille qui court,
19:35 qui travaille, je ne sais pas moi, qui est caissière, qui boit sa usine, qui gagne le SMIC,
19:42 et qui doit élever ses enfants, et qui court dans le métro, qui doit faire les courses,
19:48 qui doit payer la nounou, qui court...
19:51 On ne peut pas lui en vouloir d'aller à la facilité et au moins cher.
19:55 Nous, notre principale cible, et c'est pour ça que c'est si bien suivi notre mouvement par la population,
20:04 parce qu'on n'est pas en but contre le consommateur, on comprend tout à fait les problématiques des parents.
20:10 Notre cible, nous, c'est le gouvernement qui ne nous protège pas et qui nous sacrifie pour importer du lithium.
20:17 Et c'est ce que vous avez dit il y a quelques instants, c'est-à-dire qu'on vous dit A le mardi,
20:21 et qu'en fait à Bruxelles on fait B le lendemain.
20:24 On a une perte de confiance.
20:26 Finalement, ça vous énerve à tel point qu'aujourd'hui, il y a quand même une image intéressante au salon de l'agricultrice,
20:32 de l'agriculteur, pardon, de l'agriculture.
20:35 L'agricultrice, l'agriculteur, l'agriculture.
20:37 - Oui, c'est les oeufs.
20:39 - Voilà, l'accueil qui a été fait pour le ministre de l'agriculture, monsieur Faino,
20:45 et Christophe Béchut, ministre de la transition écologique, qui ont été hués.
20:49 Alors des oeufs ont été lancés également, c'est là aussi, c'est des choses qui sont évidemment condamnées,
20:54 toutes les violences sont condamnées.
20:56 Mais ce qui était intéressant, c'était les pancartes avec marqué "Revenez sur Terre",
21:00 parce que le ministre, monsieur Béchut, avait pu dire dans la semaine "Je suis ministre de la planète",
21:05 il a dû vite revenir.
21:08 - Oui, ça s'adressait évidemment à Christophe Béchut,
21:11 parce que je crois que les agriculteurs souffrent beaucoup aussi de la surtransposition de toutes les normes de Bruxelles.
21:17 Il y a des produits phytosanitaires qu'on n'a pas le droit d'utiliser en France,
21:20 alors que dans d'autres pays en Europe, la surtransposition existe beaucoup moins.
21:24 Donc eux ont le droit de les utiliser.
21:26 Donc effectivement, il y a une concurrence déloyale déjà au sein de l'Union européenne.
21:29 Et ça, c'est de la responsabilité directe du gouvernement français.
21:33 Là, le gouvernement français pourrait faire en sorte que ça change.
21:36 Et puis Marc Fesneau, parce que je crois, madame, que vous ne voyez rien venir.
21:41 On vous a fait des promesses et...
21:43 - Non, on vous a donné rendez-vous dans deux semaines.
21:45 - Non, mais Marc Fesneau, il est sous antidépresseur actuellement.
21:48 Moi, je pense qu'il va mal finir.
21:50 - Oui, c'est ironique, bien évidemment.
21:52 - Mais c'est ironique, non, parce qu'il a découvert les annonces en même temps que nous,
21:55 les annonces faites par monsieur Macron.
21:57 Il y a trois semaines, il nous dit que les prix planchers, c'est démagogique.
21:59 Et puis, monsieur Macron nous dit qu'il va falloir mettre des prix planchers.
22:02 Donc lui, il ne sait plus où il habite.
22:04 - Pourquoi cette image est intéressante ?
22:06 Parce que vous avez donc le ministre de l'Agriculture, le ministre de la Transition écologique.
22:10 Après toutes ces négociations, ces heures d'échange avec les agriculteurs,
22:15 ces discussions, parfois ces tensions, ces promesses,
22:18 vous avez quand même, Éric Revelle, les ministres qui arrivent au Salon de l'Agriculture hué.
22:24 - Oui, bon.
22:25 - Ça veut dire quand même, c'est un signe, ça veut dire que ça n'avance pas.
22:28 Ça veut dire que la parole est démonétisée ?
22:30 - Oui, en dépit de ce que croit le président de la République,
22:32 je pense que la colère des agriculteurs n'est pas du tout derrière nous.
22:35 Elle est toujours très forte et très puissante.
22:38 Mais sur le dossier agricole, je crois qu'on assiste à une double fracture.
22:41 L'émotion de ce monsieur tout à l'heure, en pleurant, expliquait qu'il ne peut plus s'en sortir à cause des factures.
22:47 En fait, vous avez la fracture de ces agriculteurs qui aiment la terre, qui aiment leur métier,
22:52 et en face d'eux, je vais faire un peu caricatural, mais des gens, des hauts fonctionnaires,
22:57 qui transposent des directives, qui rajoutent des règlements,
23:00 sans savoir ce que ça va avoir comme conséquence sur le terrain.
23:03 Et puis, l'autre fracture, moi, que je vois puissante aussi,
23:07 c'est cette fracture entre les agriculteurs qui, certains, les grands, l'agro-industrie,
23:16 je pense aux gens de la FNSEA, pour ne pas les nommer, qui exportent du blé,
23:19 qui eux, évidemment, voient, grâce à ces traités commerciaux, des débouchés pour exporter.
23:24 Et puis, cette petite agriculture, ce n'est pas péjoratif, ce que je dis,
23:27 cette petite agriculture, c'est-à-dire cette agriculture de terroir,
23:30 qui, elle, va souffrir de plein fouet de la signature de ces traités.
23:35 Et cette double fracture, je pense que c'est les deux piliers, à mon sens, de la crise agricole aujourd'hui.
23:40 Suite F1, il y a tout juste une semaine, du grand débat, du fiasco autour du grand débat
23:44 au Salon de l'agriculture avec les soulèvements de la terre.
23:46 Je ne sais pas si vous avez vu les déclarations de Pascal Canfin,
23:49 mais je voulais vous faire réagir là-dessus, Amélie Rebière.
23:52 C'était hier, voilà ce que dit Pascal Canfin, qui est eurodéputé macroniste
23:57 et président de la Commission de l'environnement.
23:59 Des conseillers de l'Elysée ont eu l'intention d'inviter les soulèvements de la terre.
24:02 Ils ont donc demandé à mon équipe les numéros de téléphone.
24:05 Je leur ai transmis les numéros et ensuite, les soulèvements de la terre n'ont jamais été invités.
24:08 Le président de la République a raison de dire qu'ils n'ont jamais été formellement invités.
24:12 Les soulèvements de la terre ont raison de dire que leurs numéros ont été transmis,
24:15 y compris par mes équipes. Tout ça est parfaitement vrai.
24:18 L'intention de les inviter était là au départ, il n'y a aucun doute.
24:22 Sinon, on ne m'aurait pas demandé les numéros de téléphone.
24:24 Maintenant, ils n'ont jamais été invités, je peux vous le garantir.
24:27 Il y a trois informations dans cette déclaration.
24:29 Un, il y a bien eu une intention d'inviter, donc qui vaut quand même invitation, peut-être.
24:35 On pourrait se dire ça.
24:36 Pascal Canfin et ses équipes ont les numéros de soulèvements de la terre.
24:38 Ils ont trouvé ça très bien.
24:40 C'est quand même particulier.
24:41 Pascal Canfin, eurodéputé macroniste, a les numéros d'un groupe qui a participé à Seine-Solide.
24:46 Et ces gens ne se présentent jamais leurs excuses.
24:49 Ils pourraient très bien dire que c'était une erreur, qu'on n'aurait jamais dû les inviter.
24:52 Qu'est-ce que vous en avez pensé ? Qu'est-ce que vous en pensez de ces déclarations ?
24:55 C'est révélateur du mépris du président de la République pour le monde agricole.
24:59 C'est exactement ça.
25:01 C'est-à-dire qu'il se renvoie la balle, c'est pas moi, c'est l'autre.
25:03 Non, finalement, on ne voulait pas l'inviter.
25:05 Mais en fait, non. Il faut arrêter de nous balader cinq minutes.
25:08 On comprend ce qui se passe.
25:09 On sait que M. Canfin, en plus, il est pour la décroissance en France.
25:13 Pour le Green Deal, ils ont voté il y a quelques jours, le premier pilier du Green Deal.
25:18 Donc ça y est, on va vers la décroissance.
25:20 Il y a 10% des terres arables qui vont être gelées.
25:23 Donc on nous balade. On nous balade et on n'en peut plus.
25:26 Et c'est pour ça qu'on voulait vous avoir dans l'heure des pros, ce soir, pour donner la parole aux agriculteurs.
25:32 Merci beaucoup, Amélie Robière.
25:34 La deuxième partie, c'est dans un instant. On aura d'autres sujets à traiter,
25:37 notamment la menace de Troisième Guerre mondiale, avec certaines déclarations du côté français.
25:43 On en parle dans un instant, dans l'heure des pros.
25:45 20h30 sur CNews, la suite de l'heure des pros 2.
25:50 D'abord, l'information avec vous, Simon Guillain. Rebonsoir, Simon.
25:53 Rebonsoir, cher Elliot. Il faudra désormais travailler au moins 15 heures par semaine pour toucher le RSA.
25:58 La mesure a été étendue aujourd'hui à 47 départements sur le territoire français.
26:03 Cette obligation devrait se généraliser sur le territoire l'année prochaine, annonce la ministre du Travail Catherine Vautrin.
26:09 Les condamnations internationales se multiplient après des tirs israéliens sur un convoi d'aide humanitaire à Gaza.
26:16 Hier, plus de 110 Palestiniens ont été tués par TSAL lors d'une distribution.
26:20 Ce sont des chiffres communiqués par le Hamas.
26:22 La communauté internationale a souligné l'urgence d'un cessez-le-feu humanitaire et réclame une enquête immédiate.
26:28 Et puis ce chiffre, plus d'un milliard de personnes sont touchées par l'obésité dans le monde.
26:33 Cette estimation révèle un accroissement du fléau, notamment dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.
26:39 Et entre 1990 et 2022, le taux d'obésité a été multiplié par 4 chez les enfants et les adolescents.
26:47 Merci beaucoup, Simon Guillain, qu'on vous retrouve pour...
26:51 Un grand désir d'être sur vos plateaux, cher Elliot.
26:53 Oh, quel cinéma ! Je vous vois dans Face à l'Info avec Christine Kelly.
27:00 Ah, mais je n'ai pas dit que c'était mon moment préféré de la journée.
27:03 Je ne vais pas dire ce que je n'ai pas dit.
27:04 Simon Guillain, ce que je vous propose, c'est que vous allez chercher le violon que vous laissez dans le couloir
27:09 et vous revenez parce qu'on a senti. Vous faites la même déclaration à tout le monde, cher Simon.
27:15 Est-ce qu'on peut parler de la situation et du risque de conflit mondial concernant l'Ukraine ?
27:22 Emmanuel Macron. D'ailleurs, c'est une information importante, Johan,
27:25 puisque jeudi prochain, Emmanuel Macron va réunir tous les chefs de parti.
27:29 Est-ce que vous pouvez nous donner quelques détails sur cette information qui est tombée il y a quelques heures ?
27:34 Oui, il va recevoir effectivement les chefs de parti parce qu'il a bien compris que sa déclaration
27:38 concernant l'envoi éventuel de troupes occidentales en Ukraine
27:43 avait beaucoup interrogé pour le moins les responsables politiques,
27:48 notamment les membres de l'opposition et interrogé beaucoup les Français aussi.
27:51 Donc il va convoquer, il invite à l'Elysée ses chefs de parti pour leur donner le sous-texte, une explication,
27:59 peut-être leur annoncer aussi que le Parlement sera saisi pour débattre.
28:03 Mais Marine Le Pen, par exemple, sera conviée à l'Elysée ?
28:06 Alors, elle n'est pas chef de parti, Marine Le Pen.
28:07 Oui, donc ce sera Jordan Bardella.
28:09 Probablement Jordan Bardella.
28:10 J'ai compris que le RN, selon la majorité, était main dans la main avec Vladimir Poutine.
28:14 Donc maintenant, vous discutez avec des gens qui seraient...
28:18 Vous discutez avec tous les responsables représentés, en tout cas à l'Assemblée nationale.
28:22 Oui, mais c'est une question parce que moi j'ai eu l'impression que c'était des parias
28:25 ou quasiment des dangers publics dans l'hémicycle, selon des traîtres, presque.
28:30 Le gouvernement a le droit de rappeler les positions du RN, qui est un parti pro-russe.
28:36 Mais on a le droit d'être pro-russe.
28:38 Mais je ne suis pas d'accord avec ça.
28:39 Je ne parle pas de la guerre.
28:40 Mais avant cette guerre, le RN était un parti...
28:43 Gabriel Attal, Gabriel Attal, c'est un remédié de traître à l'Assemblée.
28:46 Quand vous êtes là, c'est les soldats de Poutine qui sont là.
28:49 J'ai enligné les choses aussi, on fait des préparations pro-russes.
28:52 On a le droit de dire n'importe quoi.
28:54 Pas tous en même temps, s'il vous plaît.
28:55 Pardon, mais avant cette guerre, le parti de Marine Le Pen était un parti particulièrement pro-russe.
29:00 Mais ils ont le droit.
29:01 Simplement, c'est un fait.
29:02 Le gouvernement a le droit de le faire remarquer.
29:05 C'est un fait.
29:06 Non mais attention aussi à ne pas faire d'anachronisme.
29:09 Au moment, en effet, où Marine Le Pen était proche des Russes, la guerre n'avait pas encore eu lieu.
29:15 Et quand la guerre a eu lieu, Jordan Bardella a condamné tout de suite la Russie et a soutenu l'Ukraine.
29:23 Est-ce que j'ai dit autre chose ?
29:24 Non, je sais, mais il faut le dire quand même.
29:26 Et dernière chose aussi, on a beaucoup reproché le prêt russe à Marine Le Pen.
29:29 Mais moi, je trouve que c'est un scandale démocratique qu'un parti comme le RN n'ait pas réussi à avoir un prêt en France.
29:36 Mais je n'ai pas dit autre chose.
29:37 Voilà, mais je ne le dis pas pour vous, Johan.
29:39 Je le dis pour certains de nos téléspectateurs.
29:41 Mais pardonnez-moi Johan, ce n'est pas du tout comme ça que c'est présenté par la majorité.
29:45 Aujourd'hui, d'ailleurs, les plus influents du côté de la majorité disent que le RN, ce sont les amis de Poutine.
29:52 Aujourd'hui ?
29:53 Aujourd'hui, pas avant la guerre.
29:55 Aujourd'hui, vous êtes les amis de Poutine.
29:57 Mais ce qui est intéressant, c'est qu'entre la position d'Emmanuel Macron et la volonté des Français, ce n'est pas une feuille qui sépare.
30:04 C'est un monde qui sépare les deux.
30:05 Puisque vous avez encore un sondage aujourd'hui, IFOP pour Sud Radio.
30:09 Le conflit en Ukraine, 27% des Français se déclarent seulement favorables à ce que la France participe dans une coalition européenne à une intervention militaire en Ukraine contre les forces russes.
30:18 Seulement 27.
30:19 Vous avez donc 73% des Français.
30:21 C'est déjà énorme.
30:22 Moi je trouve 27% favorable.
30:23 Oui, bien sûr.
30:24 Donc on peut dire que...
30:25 Si il y a 24, c'est à peu ou prou le bloc d'adhérents macronistes.
30:32 Qu'est-ce que vous en pensez, Eric Leval ?
30:34 J'ai été surpris évidemment par la déclaration du président de la République qui suivait le fiasco du salon de l'agriculture.
30:40 Mais il y a des stratèges militaires qui m'ont expliqué que c'était ce qu'on appelle l'ambiguïté stratégique.
30:46 C'est-à-dire que l'Ukraine est en train sans doute d'être en grande difficulté, faute d'hommes et de munitions.
30:51 Et que lorsque vous avez un adversaire qui est sur le point d'être en partie potentiellement en train de gagner le match, alors vous faites une déclaration qui doit tenir en respect votre adversaire.
31:03 Le problème c'est que le président de la République a fait cette déclaration, on en voit des troupes européennes sans visiblement parler à ses autres alliés.
31:10 Et que de l'ambiguïté stratégique, en fait, il en est sorti assez dépens, comme disait le cardinal de l'Ouest, à propos de l'ambiguïté.
31:16 Donc en fait, il a voulu faire ça et en fait il donne le lead maintenant à Poutine.
31:19 Pourquoi ? Parce que Poutine dans son discours à la Nation hier, en fait il a repris le lead de l'ambiguïté stratégique.
31:26 C'est-à-dire que lui maintenant il menace d'utiliser une arme nucléaire tactique.
31:30 Donc on voit ce qu'a voulu faire le président de la République, mais comme me disait un conseiller de défense...
31:35 On voit tellement bien ce qu'il a voulu faire que 27% des Français le soutiennent et que tous les pays occidentaux membres de l'OTAN l'ont lâché.
31:42 Je suis pas sûr qu'on ait bien vu ce qu'il a voulu faire.
31:45 Non mais ce que je veux dire c'est que c'était perdu d'avance.
31:47 Marc Route, qui est le futur secrétaire général de l'OTAN, qui est le Premier ministre des Pays-Bas, quand il est sorti de cette réunion en 21, il a dit "on n'a pas abordé la question de s'édifier aux troupes européennes".
31:56 Donc il est parti tout seul.
31:58 Il est parti tout seul comme Don Quichotte et il a pensé qu'il allait renverser la tête.
32:02 Clémentine Autain qui a réagi, je vous donne évidemment la parole.
32:06 Je suis pour qu'on ait une aide militaire, je suis pour qu'on cherche non pas à entrer en guerre avec la Russie, et c'est ce qui m'inquiète dans ce que vient de dire Emmanuel Macron.
32:17 C'est-à-dire qu'il décide tout seul quelque chose qui tourne le dos à un processus de paix.
32:22 C'est extrêmement grave d'imaginer que nous deviendrions nous-mêmes belligérants.
32:26 Une chose est d'aider les Ukrainiens à faire en sorte qu'ils puissent mener le rapport de force pour ensuite pouvoir négocier.
32:31 Si vous voulez négocier, il faut qu'on puisse le faire dans un cadre où les Ukrainiens ne sont pas laminés militairement.
32:37 Elisabeth Lévy.
32:38 Alors, la première chose, Emmanuel Macron n'a pas dit de but en blanc "on va faire la guerre".
32:42 Il a dit une chose qui me paraît très importante, que cette option ne doit pas être exclue.
32:47 C'est exactement ça l'ambiguïté stratégique.
32:49 Il y a une phrase de Jacques Chirac qui me paraît très grave, c'est de dire "la guerre est toujours la plus mauvaise des solutions".
32:55 Non, on peut penser que si en 1938 on avait fait la guerre, ça n'aurait pas été la plus mauvaise des solutions.
33:00 Donc cette idée pacifiste par principe me paraît pas bonne.
33:04 J'ai été quand même un peu frappée par l'unanimité.
33:07 Je vais vous dire pourquoi.
33:08 Parce que tout le monde nous dit "si Poutine gagne, c'est une catastrophe pour l'Europe".
33:13 Et personne ne nous dit par quels moyens, alors il y a l'envoi d'armes, on pourrait le faire.
33:18 Mais si vous excluez d'emblée cela, si vous voulez, comme on l'a fait, en tous les cas ça ne méritait pas.
33:23 Juste un mot très vite.
33:25 En fait, on peut voir la chose de deux façons.
33:27 Soit on est en 1914 et à ce moment-là il y a des dingues qui sont en train de nous amener à la guerre
33:32 avec des mécanismes qu'on ne maîtrise plus, les somnambules si vous voulez.
33:36 Soit on est en 1939 et on a un type qui veut, si vous voulez, dominer l'Europe.
33:41 Voilà, c'est ça les deux points.
33:43 Déjà ce qu'il faut dire c'est qu'Emmanuel Macron s'est déjugé lui-même.
33:46 Parce qu'il y a encore quelques mois, il nous a fait comprendre qu'on pouvait discuter avec Vladimir Poutine,
33:51 qu'il ne fallait pas humilier la Russie.
33:53 Là il a changé, il a compris que Vladimir Poutine ne comprenait que le rapport de force.
33:59 Après je suis d'accord avec Emmanuel Macron.
34:01 La Russie est aujourd'hui un danger et on ne peut pas laisser la Russie gagner en Ukraine.
34:07 Le problème c'est que là il a affaibli l'Europe, le monde occidental,
34:12 et il a donné des pions à Vladimir Poutine.
34:14 Puisque la France est apparue comme extrêmement divisée,
34:17 puisqu'il a été très critiqué en son sein suite à sa position sur les forces françaises en Ukraine,
34:24 mais surtout il a divisé l'Europe.
34:26 Et on sait très bien que Poutine va jouer là-dessus,
34:29 notamment pour affirmer sa prédominance sur le monde occidental.
34:33 Regardez, le monde occidental, l'Europe est complètement divisée.
34:36 Voilà l'image que ça donne.
34:38 Voilà, moi je trouve que c'est catastrophique.
34:41 Et ça me fait penser à ce qu'il avait fait lorsqu'il a voulu faire une coalition avec les pays de Hamas.
34:49 Et pour moi c'est de l'impréparation.
34:51 Et moi j'ai très peur d'avoir Emmanuel Macron au pouvoir.
34:53 J'ai l'impression qu'il est dans l'impréparation permanente.
34:56 Je le dis au téléspectateur, Philippe Devilliers, on a parlé de ça pendant 20 minutes avec lui,
35:01 c'était absolument passionnant sur la question ukrainienne.
35:03 Et il avait, je vais vulgariser vraiment très rapidement, une réflexion de 20 minutes,
35:07 mais en gros c'était de dire, il faut soutenir au maximum l'Ukraine
35:12 pour lui offrir une sorte de bras de fer dans la négociation
35:17 et avoir une Ukraine forte face à une Russie forte dans un processus de paix.
35:21 Mais c'est pas en disant on va peut-être ramener des troupes, c'est pas exclu.
35:26 L'envoi des troupes n'est pas exclu.
35:28 Johan Usahi, en un mot, parce qu'après on a plein de sujets à nous rester.
35:31 En un mot rapidement, ça n'arrive pas tout le temps,
35:34 mais là c'est vrai que je suis en désaccord total avec tout ce que vient de dire Kevin.
35:38 Parce que...
35:39 Ça arrive.
35:40 Non mais il se trouve, tant mieux, d'abord Emmanuel Macron,
35:43 évidemment en quelques mois, mais quelques mois dans une guerre c'est énorme,
35:46 il a pu changer de position.
35:48 Je le reprends à ça.
35:49 Vous lui avez un peu reproché quand même.
35:50 Non pas du tout.
35:51 Qu'on change de position.
35:52 Je pense qu'il a raison.
35:53 Quand au début de la guerre on dit il ne faut pas humilier la Russie, bien sûr,
35:55 parce qu'au début de la guerre on a encore espoir de ramener Vladimir Poutine rapidement
35:59 à la table des négociations.
36:01 Là au bout de deux ans les choses sont différentes.
36:03 On n'en est plus là.
36:04 Évidemment les choses ont évolué.
36:06 Tout le monde peut évoluer sur la question russe.
36:08 D'ailleurs en 2017 la première personne qui vient au château de Versailles
36:11 il s'appelle Vladimir Poutine.
36:13 Et il avait raison de l'inviter en tant que chef d'éléments.
36:17 Mais on ne va pas lui dire c'est l'ex-ami de Vladimir Poutine.
36:19 Non mais Yohan, vous admettez que Jordan Bardella peut changer aussi.
36:24 Non, parce que Yohan, à bout de temps, Jordan Bardella ne peut pas évoluer sur cette question.
36:30 Emmanuel Macron peut évoluer sur cette question.
36:33 Vous reconnaissez l'évolution de tous.
36:36 Mais vous êtes une mauvaise foi, ce livre.
36:38 Je cherche votre pérennce, Yohan.
36:40 Vous parlez de qui ? Vous me regardez moi ?
36:42 Un chef de l'État, Emmanuel Macron, qui invite un autre chef de l'État au château de Versailles ?
36:46 Il a quand même évolué dans son point de vue sur la Russie.
36:52 Ce que disait Kevin n'est quand même pas rien.
36:56 Le RN peut aussi évoluer.
37:01 Quand on leur balance ça maintenant, c'est pour les disqualifier maintenant.
37:05 On essaie de poutiniser l'opposition.
37:08 Là, vous n'êtes pas sympa, c'est que vous ne pensez pas aux téléspectateurs.
37:11 Vous avez l'impression que vous êtes tous les quatre et que vous criez dessus.
37:14 C'est moi qui avais la parole.
37:15 Bien sûr, c'est pour ça que je vous l'ai donnée.
37:17 Je la donne à Éric Revelle alors.
37:18 Vous avez l'impression d'être en FRA.
37:20 Je vais vous poser une question, Ayotte.
37:21 Ah non, M. Revelle.
37:22 Si, je vais vous poser une question.
37:23 Je la pose à tout le monde, tiens.
37:25 En Ukraine, ils n'ont pas d'armes pour se défendre.
37:28 Ils n'en ont pas.
37:29 On n'a livré que 30% des armes européennes qui ont été promises à l'Ukraine.
37:33 Très bien.
37:34 Imaginez qu'on envoie des troupes européennes sur le sol.
37:37 Avec quelles armes vont-elles se battre ?
37:40 Vous pensez que je suis chef d'état de majeure ?
37:42 Puisqu'on n'a pas de stop à livrer à l'Ukraine.
37:44 Mais, attendez, c'est une vraie question.
37:45 Très bien.
37:46 Mais, c'est une vraie question.
37:47 Ce que je vous propose, c'est d'y réfléchir toute la soirée
37:49 et de nous donner la réponse demain parce qu'on a plein de sujets.
37:52 En revanche, l'image du jour, s'il vous plaît, elle nous vient de Russie, toujours, à Moscou.
37:56 Le corps d'Alexei Navalny a été inhumé en présence de milliers de ses partisans.
38:00 Sa mort avait été annoncée, je le rappelle, le 16 février dernier.
38:03 Les circonstances restent encore très troubles.
38:06 Emmanuel Macron a réagi à l'instant.
38:08 Il en fallait du courage pour aller rendre hommage à Alexei Navalny.
38:12 Des milliers de Russes n'en ont pas manqué.
38:14 Son héritage est là.
38:15 Mémoire éternelle.
38:17 C'est vrai que cette image, dans une Russie, dans un régime aussi autoritaire,
38:21 avec un homme qui était dans les geôles, russe, mort dans cette prison-là,
38:27 avec ces milliers de personnes qui se sont mobilisées...
38:29 Vous savez ce qui se pendait ?
38:30 "Vous n'avez pas eu peur", il s'adresse à Navalny.
38:32 C'était vraiment émouvant.
38:33 "Vous n'avez pas eu peur, nous n'aurons pas peur."
38:35 Et c'était quand même très impressionnant.
38:37 Et c'est probablement l'image du jour, bien évidemment.
38:40 Dans l'actualité, et retour en France à présent, cette semaine, un proviseur.
38:44 Un proviseur a été menacé de mort à Paris.
38:46 Ça se passe non loin de la place de la Nation, dans le lycée Maurice Ravel.
38:49 La cause, il a demandé à une élève de retirer son voile.
38:54 On voit le sujet d'Aminat Adem et on en parle juste après.
38:57 Les faits se sont déroulés ce mercredi dans un établissement du 20e arrondissement de Paris.
39:04 Le proviseur du lycée Maurice Ravel a été menacé de mort sur les réseaux sociaux
39:08 après un incident avec une élève de BTS.
39:11 L'étudiante âgée de 19 ans aurait mis son voile dans la cour du bâtiment
39:15 et a refusé de le retirer malgré les injonctions du personnel.
39:19 Averti, le proviseur est arrivé en soutien pour réitérer la demande auprès de la jeune femme.
39:24 Face à son refus, le chef d'établissement a été contraint de l'escorter vers la sortie.
39:29 Se plaignant de violences de la part du proviseur, l'étudiante a déposé plainte.
39:34 Aucun jour d'ITT ne lui a été délivré après plusieurs examens complémentaires.
39:38 Le rectorat a réagi via un communiqué.
39:41 L'incident portant atteinte aux valeurs de la République a été repris et détourné sur les réseaux sociaux
39:46 générant des propos diffamatoires et des menaces.
39:49 La cellule Valeurs de la République est mobilisée pour accompagner les équipes pédagogiques
39:53 et rétablir la réalité des faits.
39:56 En plus des menaces de mort envers le proviseur,
39:58 des menaces de destruction de l'établissement circulent également sur les réseaux sociaux.
40:02 La ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet apporte son soutien et condamne.
40:08 Nous ne laisserons rien passer. Dès la connaissance des faits,
40:11 j'ai mobilisé les services pour garantir la sécurité du proviseur et saisis le procureur.
40:16 Face à la colère d'une majeure partie des élèves, les cours ont été suspendus pour la journée.
40:21 L'information est tombée tôt ce matin, c'était sur Europe 1.
40:25 La ministre de l'Éducation nationale, jurisprudence Gabrielle Attal, réaction sur les réseaux sociaux.
40:31 Alors peut-être qu'elle se rendra dans les prochains jours, la semaine prochaine,
40:36 dans le lycée Maurice Ravel pour soutenir ce proviseur.
40:39 Monsieur le professeur, c'est à vous.
40:41 J'ai été encore une fois choqué mais pas étonné.
40:45 Parce qu'à partir du moment où les enseignants, les principaux, les proviseurs,
40:50 appliquent la laïcité, c'est se mettre en danger.
40:53 On est dans une menace permanente.
40:55 Et vous voyez cette jeune fille, tout de suite, elle va porter plainte contre ce proviseur
40:59 en affirmant qu'elle aurait été tapée.
41:02 Sauf qu'on se rend compte qu'il n'y a aucun jour dit été.
41:05 Donc je pense que si c'était le cas, c'est quand même très léger.
41:08 Il y a une volonté de défier l'école de la République.
41:11 Il y a une volonté finalement de dire, regardez,
41:13 si jamais vous faites enlever un voile à une élève au sein de la sphère scolaire,
41:20 déjà on va porter plainte pour vous.
41:22 Et ensuite vous allez être lâché en pâture sur les réseaux sociaux.
41:25 Ça s'appelle en fait de la terreur et on veut faire reculer les valeurs républicaines,
41:30 la laïcité et je trouve ça très grave.
41:32 Et dernière chose...
41:33 - Et attendez, c'est pénalement réappréhensible.
41:35 - Ah ben, et je crois que le rectorat a porté plainte.
41:37 Il faut dire que le rectorat était irréprochable.
41:39 - Non mais pas des menaces de mort, là.
41:41 Je parle d'une dénonciation calomnieuse.
41:43 C'est-à-dire que lorsque vous arrivez en disant "j'ai été blessé", etc.
41:46 et qu'il y a un médecin qui explique qu'il n'y a strictement rien,
41:48 c'est quand même intéressant.
41:50 Ce que vous avez dit est juste.
41:51 C'est-à-dire que c'est aujourd'hui cette multiplicité de personnes
41:55 qui viennent défier l'école de la République.
41:57 Éric Revelle, qu'est-ce que vous en avez pensé ?
41:59 - A peu près la même chose que Kévin, mais j'ajouterais quand même une petite chose.
42:03 C'est que, bon, je ne sais pas dans quel état était le proviseur.
42:06 Pour moi, ce n'est pas seulement le fait que porter une gifle, je ne sais pas,
42:12 sur cet élève est grave, si seulement s'il y a des jours d'ITT.
42:18 Non, je ne pense pas.
42:19 Je pense quand même que le proviseur, alors il a donné un ordre clair
42:24 de retirer son voile, alors que depuis Gabriel Attal,
42:28 on sait que ce n'est plus admis dans les lycées de la République,
42:31 mais tout de même, le fait qu'il ait porté visiblement un coup à cet élève
42:37 sans que ce soit grave, à mon avis, ce n'est pas ça le sujet.
42:40 - Peut-être pour les enlever ?
42:41 - C'est le principe, voilà, est-ce qu'un proviseur, même excédé,
42:45 même poussé à bout, doit se livrer à ce genre d'actes ?
42:50 - Il faut vérifier l'informe...
42:51 - Voilà, voilà, je pose la question.
42:53 - Un petit mot quand même sur ce que ça nous dit,
42:55 parce qu'on parle beaucoup du terrorisme avec les procès, etc.
42:58 Ce que ça nous dit, c'est que le terreau, si vous voulez,
43:02 le terreau idéologique, le séparatisme, l'islamisation,
43:05 contrairement à ce qu'on espérait, que c'était une toute petite minorité,
43:10 que c'était des épiphénomènes, c'est en train de progresser.
43:13 - Oui, c'est juste.
43:14 - Qui dit, en fait, que la peur devient un état normal pour les professeurs.
43:18 Donc on a affaire à un phénomène, si vous voulez, dont on ne parle plus tellement...
43:21 - Oui, oui, oui.
43:22 - Bon, pardon, allez-y.
43:23 - Allez-y, allez-y, faites-le lucide.
43:25 - Non, non, non, c'est quoi ?
43:26 - Le phénomène dont on ne parle plus, c'est la censure, c'est ça que vous voulez dire ?
43:29 - Oui, un phénomène dont on ne parle plus tellement et qui se manifeste un coup.
43:31 Alors, on a de temps en temps l'histoire de l'imam,
43:33 de temps en temps on a des choses qui affleurent à la surface.
43:36 Mais souterrainement, cette idéologie est en train de gagner et de progresser.
43:41 - Que veut dire Elisabeth Lévy ?
43:42 C'est qu'on n'est pas sur quelque chose de marginal,
43:44 on n'est pas sur des faits anecdotiques,
43:46 et ça correspond à un problème bien plus profond.
43:48 - Mais c'est un problème profond, et c'est un problème qui, effectivement, est en progression.
43:52 L'islamisme est, dans ce pays, en train de gagner du terrain.
43:55 Ça, c'est quelque chose qui est absolument incontestable.
43:57 La preuve la plus flagrante qui nous a tous sauté au visage après le 7 octobre,
44:01 c'est la montée en puissance de l'antisémitisme.
44:04 L'antisémitisme nous a sauté au visage parce que le 7 octobre, etc.
44:08 Mais l'antisémitisme dans ce pays, il est latent, il augmente depuis des années.
44:14 Il augmente parce que...
44:15 - Oui, mais là, il a explosé depuis le 7 octobre.
44:17 - Il a explosé depuis le 7 octobre, mais il a augmenté déjà depuis des années,
44:19 précisément parce que l'islamisme a aussi gagné du terrain.
44:23 L'antisémitisme, il vient en grande partie de cela.
44:27 - Il nous reste exactement deux minutes.
44:30 Malheureusement, on n'aura pas le temps de tout traiter,
44:32 mais je voulais quand même avoir un mot, puisque c'est un drame qui se répète
44:35 et qui entre malheureusement dans notre quotidien.
44:37 Je pensais à la famille de Thomas Crepol, je pensais à Enzo aussi dans le Nord.
44:41 Là, cette fois-ci, c'est un jeune homme de 30 ans qui a été tué à coup de batte de baseball,
44:46 tué pour avoir klaxonné un peu plus tôt avant le drame.
44:49 Deux frères ont été mis en examen d'ailleurs pour meurtre.
44:52 Ça se passe dans une petite commune d'Ille-et-Vilaine,
44:54 dans un village de 2200 habitants, à Saint-Uriel, à une vingtaine de kilomètres de Rennes.
45:00 On ne va pas regarder le sujet, je sais qu'il y a une marche blanche demain.
45:03 Je voudrais juste qu'on écoute le maire de Saint-Uriel, qui était l'invité de Medi-News.
45:07 - On n'avait jamais eu d'actes de violence.
45:11 C'était des violences verbales, mais pas d'agressions physiques jusqu'à présent.
45:16 Et ce drame, voilà, ce déferlement de violence nous atterre complètement.
45:24 Je pense aussi alerter les pouvoirs publics sur ces drames qui peuvent aujourd'hui, malheureusement,
45:33 exister en milieu rural.
45:35 - Et donc, pensez évidemment à la famille qui vit un nouveau drame.
45:38 C'est toute une région également qui est attristée.
45:41 Vous vouliez accorder un commentaire ?
45:42 - Oui, parce que j'écoutais tout à l'heure votre excellente émission avec Philippe Le Villier.
45:45 Et en fait, il a lié les deux problèmes qu'on vient de traiter là, l'éducation et la violence.
45:49 Une société violente engendre une éducation violente.
45:52 C'est ce qu'il dit dans votre émission.
45:54 Et c'est assez juste.
45:56 C'est-à-dire qu'en réalité, si l'éducation est débordée par cette violence,
46:00 c'est parce que la société est de plus en plus violente aussi.
46:02 Et ça, ça m'a frappé de ce qu'a dit Philippe tout à l'heure de Villier.
46:05 - La violence n'est plus vraiment une conséquence, c'est devenu un prétexte.
46:10 On cherche la moindre chose pour pouvoir taper, pour pouvoir insulter,
46:14 aller dans les transports en commun.
46:16 Parfois, quand on colle un petit peu trop quelqu'un,
46:19 parfois, on regarde bizarrement quelqu'un, tout de suite, ça part dans des insultes.
46:23 Et ça part dans un excès de violence.
46:25 On sent que les verrous moraux sont en train de sauter dans notre société.
46:28 Et moi, en effet, ça m'effraie.
46:30 - Eh bien, écoutez, c'est malheureusement...
46:32 - Vous n'avez pas un sujet marrant ?
46:34 - Non, je n'ai pas malheureusement de sujet.
46:37 - Pas d'image ?
46:38 - Non, de respiration.
46:39 C'est vrai que parfois, l'actualité, comme ça, elle est bien trop lourde.
46:42 Mais pensons aux proches de cette victime.
46:45 Merci à tous les quatre.
46:46 L'info, c'est ici, sur CNews, bien sûr, dans un instant.
46:49 C'est 16 disputes.
46:50 Je vais vous donner les noms.
46:51 Laurent Capra, à la réalisation.
46:52 À la vision, c'est Philippe.
46:53 Ausson, Rodrigue, le Prado.
46:55 Benjamin Naud, Robin Piette, Guilhem Lafage.
46:58 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
47:00 À demain matin.
47:01 demain matin.
47:01 (je n'ai pas de réglage de la batterie, je vais tester la batterie)

Recommandée