Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00Arnaud Bédeletti, Sarah Salmane, Jules Torres, Joachim Le Floch et Imad, bonsoir à tous les quatre.
00:06Merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:08On va commencer avec cette actualité très lourde à Rennes, mais pas que, également à Poitiers.
00:16La drogue est un cancer en France, un cancer qui s'est métastasé.
00:21Avant c'était dans les grandes villes, maintenant c'est dans les villes moyennes.
00:24Et on voit que ça touche toutes les strates de notre société.
00:28Avec un discours extrêmement fort du ministre de l'Intérieur qui nous plonge vers quelque chose d'assez vertigineux.
00:36Ça s'appelle le narcotrafic, le narco-État.
00:39On l'entendra dans un instant.
00:41Mais avant d'écouter les responsables politiques, la priorité c'est de donner de la parole aux Français.
00:46Ces Français qui sont des Français de quartier dit populaire, qui n'ont pas beaucoup d'argent,
00:52qui sont en grande souffrance, qui souvent ont vu leur quartier basculer.
00:57Et qui ne peuvent pas quitter ces territoires parce que justement ils n'ont pas les moyens.
01:02Donc on va écouter ces gens qui sont très courageux, qui parlent à visage découvert.
01:06Et notamment des femmes.
01:07Et ça, ça se passe à Rennes.
01:09On écoute justement le témoignage de plusieurs femmes.
01:12Je suis arrivée, j'avais 13 mois, j'en ai 58 actuellement.
01:16Et depuis une quinzaine, dix, quinze ans, c'est catastrophique.
01:19Les quartiers sont en train de mourir.
01:21La drogue est arrivée.
01:23On vit sur la peur.
01:25Personnellement, je vais plus au centre commercial de Rochette parce que j'ai peur.
01:29Moi j'ai deux jeunes qui sont tombés dedans.
01:32Qui fument du hashish, qui vont régulièrement.
01:36Ils ont même des applications qui leur disent sur Rennes, où sont les points de vente.
01:44Et les petits dealers ou les points de vente, en fin de compte, c'est que des pions.
01:48Donc après, il faut aller voir plus haut.
01:50Il faut vraiment attaquer le réseau à sa source.
01:53Il faut le courage de parler dans ces quartiers-là.
01:57Souvent, quand on va, et tout à l'heure on ira à Poitiers, vous verrez, certains parlent à visage couvert.
02:02Visage caché, la voix est modifiée.
02:04Parce qu'il y a la crainte, évidemment, de représailles.
02:07Cette même personne qui parlait de ses enfants, qui ont justement été victimes,
02:11et du trafic, et de la consommation,
02:13elle sait qu'en parlant face caméra, elle va pouvoir peut-être se retrouver victime de ses dealers.
02:20Vous dire ça là, maintenant, en réel, on n'est pas à l'abri d'avoir des représailles.
02:26Parce que le fait de faire ça, là, on ne sait pas qui c'est qui est dans un coin
02:30qui peut nous faire des représailles parce qu'on a trop parlé.
02:34Parce qu'on a dit, non, il faut que ça s'arrête.
02:37Je vous donne la parole dans un instant, mais ces mêmes femmes,
02:40elles ont pu échanger avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui était à Rennes.
02:45Je rappelle qu'à Rennes, on a un enfant de 5 ans qui est entre la vie et la mort
02:49parce que son père était visé sur fond de trafic de stupéfiants.
02:53Et c'est cet enfant, aujourd'hui, qui lutte pour survivre.
02:57Et vous allez avoir un échange entre le ministre de l'Intérieur et l'une de ses femmes
03:01qui lui dit, mais moi j'aimerais partir, mais je ne peux pas, je n'ai pas les moyens.
03:05J'ai demandé un appartement au centre commercial, au CTS, un appartement,
03:11parce que mon mari a des problèmes de santé.
03:13Moi j'ai des problèmes de santé actuellement.
03:15J'ai donné deux ordonnances, on m'a dit, vous savez ce qu'on m'a répondu ?
03:18On m'a dit, excusez-moi Madame Colas, mais vous n'aurez pas d'appartement
03:21parce que la mairesse de Rennes a fait un contrat avec Paris pour les immigrés,
03:25c'était prioritaire. Voilà.
03:27Et bien j'y vive la France.
03:29Et je repartis avec mes deux certificats médicaux.
03:31Et mon mari a des problèmes de cœur.
03:33C'est un T2 ?
03:34Non, un 4 étages, un T3.
03:36On a 4 étages sans ascenseur, il a des gros problèmes de cœur.
03:39J'ai des problèmes de santé aussi, et bien on tolère.
03:41Et on n'a le droit à rien. Nous, on n'est plus en France.
03:43On n'a plus le droit à rien du tout.
03:45Alors, pour préciser, nous avons contacté la mairie de Rennes,
03:48pour qu'elle réponde spécifiquement sur notre antenne en direct
03:51aux propos de cette habitante,
03:53qui accuse la mairesse de privilégier les immigrés dans les attributions de HLM.
03:58On leur a même proposé de nous donner des éléments de réponse.
04:02Silence radio.
04:04Peut-être que la mairie de Rennes a piscine en ce moment,
04:06mais en tous les cas, ils ne veulent pas répondre.
04:07C'est la Toussaint.
04:08Voilà, c'est la Toussaint.
04:09Plus sérieusement, revenons sur ce qui se passe aujourd'hui,
04:11parce que vous avez des Français qui sont en souffrance,
04:13qui témoignent de ce quotidien-là,
04:15et eux, ils sont...
04:17Voilà, on n'est pas boulevard Saint-Germain,
04:19on n'est pas avec des idéologues qui ont un problème
04:23quand on leur parle de drogue.
04:25J'ai envie de partir, mais je n'ai pas les moyens.
04:27Ce n'est pas à elle de partir, en fait.
04:29Là, on voit que ce sont aux honnêtes citoyens qui payent un loyer,
04:31on leur cherche des solutions.
04:32La solution, c'est d'arrêter le trafic de stupéfiants,
04:35de mettre des peines de prison fermes et exécutées,
04:37et pas d'expliquer aux gens comment ils doivent faire
04:39pour partir, je crois.
04:40Là, on inverse complètement les choses.
04:41Bruno Retailleau a été assez habile là-dessus,
04:43parce qu'il a eu l'intelligence d'articuler la question
04:45de la lutte contre les narcotrafics,
04:47et la question sociale,
04:48ce que la droite française a été incapable de faire
04:50pendant des décennies,
04:51d'où son rétrécissement sur un socle sociologique
04:53extrêmement étroit, je crois.
04:55Et je pense que la gauche aurait intérêt à faire de même,
04:57à renouer avec ses racines,
04:58par exemple avec la constitution de 1793,
05:01qui faisait du droit à la sûreté un droit naturel et imprescriptible.
05:03Quand on voit la politique de logements sociaux,
05:05la politique migratoire défendue par la gauche,
05:07le refus de la vidéosurveillance,
05:09on se dit qu'il y a beaucoup de travail à faire en la matière.
05:11Mais parce que, chez certains maires,
05:13la question de la sécurité
05:15n'est pas la priorité des priorités.
05:17C'est un arbre, c'est total.
05:19On a passé des années,
05:21et on passe encore des heures,
05:23Arnaud Benedetti, à ergoter
05:25pour savoir si, oui ou non, l'expression
05:27« zone de non-droit »,
05:29on peut le dire à l'antenne.
05:31S'il parlait de quartier perdu
05:33et aux mains de dealers,
05:35c'est d'extrême-droite ou non.
05:37« Des territoires perdus de la République »,
05:39c'est un livre de Georges Bensoussan
05:41datant du début des années 2000.
05:43Et il s'est passé quoi ?
05:45Qu'est-ce qu'il s'est passé après ?
05:47Sur le plan judiciaire.
05:49Maintenant, force est de constater
05:51quand même qu'il y a un progrès
05:53au moins sur le plan sémantique dans le débat public
05:55par rapport à il y a 10 ans
05:57ou par rapport à il y a 15 ans.
05:59Mais on est très en retard, forcément.
06:01C'est un problème de moyens,
06:03c'est un problème d'articulation police-justice,
06:05c'est vrai. C'est un problème d'arsenal judiciaire,
06:07c'est vrai. Mais le problème,
06:09c'est que la matrice de tout ça,
06:11c'est qu'on a eu un discours pendant des années
06:13et des années, c'est ce que vous disiez,
06:15qui était un discours de relativisation,
06:17de minoration, voire d'invisibilisation
06:19du problème. Et notamment,
06:21il faut être clair, c'est que la gauche
06:23porte une part de responsabilité historique,
06:25malgré tout, et malgré ce qu'elle peut dire
06:27encore aujourd'hui, dans le fait
06:29qu'on n'ait pas pris ce problème à bras-le-corps,
06:31parce qu'on trouvait des excuses,
06:33parce qu'il y avait des excuses sociales,
06:35parce qu'il y avait...
06:37On considérait que c'était d'abord
06:39un problème économique. La réalité,
06:41c'est que c'est plus qu'un problème social
06:43et qu'un problème économique, c'est un problème aussi
06:45culturel, qui se pose dans un certain
06:47nombre de quartiers. Et Rotaillot
06:49ne fait pas seulement le lien avec la question sociale,
06:51il fait le lien avec la question
06:53migratoire, bien sûr, clairement.
06:55Parce que nous n'oublions pas ça.
06:57En fait, c'est vrai,
06:59là où vous avez parfaitement raison, c'est
07:01qui sont ceux qui sont le plus victimes
07:03finalement du délitement de l'ordre public
07:05dans ce pays ? Mais ce n'est pas le bobo qui vit dans le 10e
07:07arrondissement, qui fait la leçon à ces personnes-là ?
07:09Ce sont les classes populaires et une partie
07:11des classes moyennes.
07:13Mais rappelez-vous que pendant les...
07:15Mais pendant les élections européennes,
07:17par exemple, moi j'étais frappé
07:19quand on voyait dans les quartiers à Marseille
07:21que dans les quartiers à Marseille,
07:23les quartiers dits sensibles,
07:25vous aviez Jordan Bardella qui est arrivé en tête
07:27parce que sur les questions
07:29de sécurité, sur les questions
07:31migratoires, peut-être
07:33que cette population qui voit
07:35son quartier changer, qui a changé
07:37complètement ses habitudes, s'est dit il y a un moment
07:39on va peut-être falloir ouvrir et enlever
07:41ses oeillères et parler sécurité, parler
07:43de la question de la drogue. Je vous donne
07:45la parole dans un instant, mais juste je voudrais qu'on écoute
07:47Bruno Rattaio qui a continué d'échanger
07:49avec ses habitantes et qu'est-ce qu'il
07:51dit ? Il veut attaquer
07:53les consommateurs, les consommateurs
07:55qui ont du sang sur les mains.
07:57On écoute les consommateurs,
07:59on écoutera la maximisation
08:01juste après si on peut.
08:03Les consommateurs pour Bruno Rattaio.
08:05Je veux m'adresser aux consommateurs pour leur dire
08:07vous qui fumez des joints,
08:09vous qui prenez des rails de coque,
08:11et bien ce joint, ce rail de coque,
08:13il a le goût des larmes,
08:15il a le goût surtout du sang,
08:17parce que derrière, en bout de chaîne, vous avez
08:19les narcotrafiquants
08:21qui sont souvent des proxénètes,
08:23qui utilisent des gamins, et qui utilisent
08:25des adolescents comme
08:27Chéracanon. On a passé toute la semaine
08:29dernière à savoir si un député qui avait été dans
08:31le métro pour aller acheter de la drogue
08:33à un mineur, il avait
08:35finalement, le pauvre, il était addict
08:37et donc il était victime de sa consommation
08:39ou si exemplaire a été oblige,
08:41il doit quitter ses fonctions. Et c'est parce que
08:43dans le logiciel victimaire de la gauche aujourd'hui,
08:45il n'y a que des victimes. Le député
08:47qui va acheter sa drogue, il est victime,
08:49il est victime de l'addiction, il l'achète
08:51à qui cette drogue ? A un jeune homme de 14 ans, qui en effet,
08:53Bruno Roteiro le dit, est utilisé
08:55comme de la Chéracanon, aujourd'hui,
08:57par les narcotrafiquants. Mais finalement,
08:59c'est le débat qu'on a, c'est pas seulement les habitants
09:01qui sont les premières victimes, c'est
09:03les plus pauvres, les plus fragiles.
09:05On a des habitants qui ne peuvent pas quitter
09:07leur quartier, on a aussi
09:09des jeunes, parce qu'il faut, c'est ça,
09:11on en a discuté, à Marseille.
09:13Qui utilise-t-on pour aller
09:15régler son compte à une bande rivale ?
09:17Un jeune de 15 ans, qui
09:19aujourd'hui est victime, à Rennes,
09:21la semaine dernière, c'est un garçonnet de 5 ans.
09:23Et donc oui, il y a une
09:25levée, un front, qui
09:27aujourd'hui, dans certaines villes, je pense notamment à Sarcelles,
09:29où il y a 3 bureaux de vote pendant la campagne présidentielle
09:31de 2022, qui donnaient Éric Zemmour en tête.
09:33Mais c'est pas rien.
09:35À Paris, ce qui est une ville
09:37qui n'est pas acquise, à Jordan Bardella...
09:39Ah bah non, c'est tout l'inverse.
09:41Il est arrivé en tête dans plusieurs bureaux de vote
09:43européennes de 2024.
09:45Alors là, pour le coup, Paris,
09:47ça reste quand même très idéologisé.
09:49C'est-à-dire qu'on pense
09:51plus Sandrine Rousseau que Jordan Bardella
09:53à Paris, pardonnez-moi.
09:55Mais où sont situés ces bureaux de vote ? Porte de Clignancourt ?
09:57Porte de Versailles ?
09:59Des endroits où il y a des points de deal.
10:01Et donc, il y a un peuple qui se lève...
10:03En tout cas, j'avais signalé, je ne savais pas non plus.
10:05En revanche, moi, ce qui m'intéresse,
10:07c'est d'écouter là également Bruno
10:09Rotaillot sur l'idée de
10:11mexicanisation, c'est-à-dire qu'il
10:13fait le comparatif entre ce qui se passe
10:15en Amérique du Sud et ce qui se passe
10:17désormais dans certains quartiers en France.
10:19Il nous faut un sursaut.
10:21Il faut, comme on a fait du terrorisme,
10:23une cause nationale.
10:25Il faut faire de la lutte,
10:27de la guerre, du combat contre les
10:29narco-racailles, contre le narco-banditisme,
10:31une vraie cause nationale.
10:33Parce que ce qui se passe aujourd'hui,
10:35vous avez vu à Marseille, vous avez vu
10:37cette nuit à Poitiers, vous avez vu
10:39il y a quelques jours ici, avec un gamin
10:41de cinq ans qui est encore entre la vie et la mort.
10:43Et ça, ce n'est pas en Amérique du Sud.
10:45Ce n'est pas au Mexique, ce n'est pas en Bolivie.
10:47C'est à Rennes, c'est à Poitiers, c'est à Marseille
10:49et c'est en France. Et aujourd'hui,
10:51les narcotrafiquants ne connaissent plus de limites.
10:53Et là où ça devient
10:55inquiétant, c'est que peut-être que cette bascule,
10:57elle est aussi dans l'administration
10:59corrompue par le trafic de drogue.
11:01C'est du moins ce que dit Bruno Rotaillot.
11:03Écoutez, et là, on bascule dans d'autres choses.
11:05Ce n'est plus que le narcotrafic, c'est le narco-État.
11:08Ce que je vois, moi,
11:10c'est une toile de la corruption qui s'étend
11:12dans diverses administrations.
11:14Ce que je vois, c'est que
11:16sur le territoire national,
11:18il y a des enclaves,
11:20des narco-enclaves
11:22qui sont en train de se créer,
11:24qui sont en train de se soustraire
11:26à la souveraineté nationale,
11:28à la loi de la République
11:30et à l'État de droit.
11:32Il y a un certain nombre
11:34d'infiltrations parce que
11:36on a des milliards qui sont en jeu.
11:38Ce sont des puissances financières
11:40qui parviennent à corrompre,
11:42y compris jusque
11:44dans l'administration de l'État.
11:46Je n'en dis pas plus.
11:48Il y a eu déjà un certain nombre d'affaires.
11:50Et là, ça devient inquiétant
11:52parce que c'est dans la continuité
11:54de ce qu'avaient dit les magistrats
11:56à Marseille, magistrats,
11:58qui s'étaient fait taper sur les doigts
12:00par l'ancien ministre du Sentiment d'insécurité.
12:02Le rapport sénatorial qui avait été publié
12:04au printemps également.
12:06Ce terme de mexicanisation,
12:08c'est courageux de la part de Bruno Rotailleau,
12:10l'employé. Maintenant, tous les chiffres lui donnent raison.
12:12Ces chiffres-là sont incablants.
12:146 milliards de chiffres d'affaires par an
12:16liés au narcotrafic,
12:18240 000 personnes qui en vivent,
12:20un nombre de tentatives d'homicide
12:22qui a augmenté de 60 %
12:24cette année.
12:26Il a raison là-dessus.
12:28Maintenant, je pense que les Français
12:30ne demandent pas juste des discours martiaux.
12:32Ils attendent des actes.
12:34On va y aller dans un instant sur ce qu'on peut faire.
12:36En revanche, j'ai l'impression que c'est la première fois
12:38qu'un ministre de l'Intérieur
12:40ou même
12:42qu'un ministre en fonction
12:44parle d'une administration
12:46qui serait en tous les cas
12:48en partie corrompue par le trafic de drogue.
12:50Un petit peu comme les mots qu'il utilise Bruno Rotailleau.
12:52Il parle pour prendre l'opinion
12:54à témoin et pour marquer les esprits.
12:56Et qu'est-ce qui marque plus les esprits que des agents corrompus ?
12:58Aujourd'hui, en effet,
13:00c'est une réalité.
13:02La commission d'enquête que le ministre de la Justice
13:04avait balayée d'un revers de main
13:06nous l'avait indiqué.
13:08La commission d'enquête nous avait indiqué beaucoup de choses
13:10qui ont été passées sous le tapis
13:12par les gouvernements précédents,
13:14par les ministres précédents.
13:16Aujourd'hui, Bruno Rotailleau est courageux,
13:18il est volontaire, il est déterminé
13:20d'aller sur ces sujets-là.
13:22On parle souvent de sa sécurité.
13:24Aujourd'hui, il prend des risques en disant ce qu'il dit.
13:26On parlait du risque des habitants.
13:28Vous savez que Bruno Rotailleau,
13:30il n'a jamais été aussi protégé
13:32que les anciens ministres de l'Intérieur.
13:34Je veux dire par rapport aux anciens ministres de l'Intérieur.
13:36Si mes souvenirs sont bons,
13:38Gérald Darmanin, aujourd'hui, sa sécurité,
13:40elle est XXL, elle est encore plus
13:42protégée que Michel Barnier.
13:44Pourquoi il y a des écartes du corps ?
13:46Parce qu'on fait face, en effet,
13:48Joachim l'a rappelé, à une entreprise
13:50du CAC 40, c'est-à-dire que
13:525 milliards de chiffre d'affaires,
13:54200 000 personnes qui vivent de ça,
13:56c'est une entreprise du CAC 40.
13:58C'est une entreprise qui est très riche.
14:00C'est une entreprise qui a également connaissance du droit
14:02et on le voit de plus en plus souvent.
14:04C'est-à-dire que les grands trafiquants ont bien compris
14:06nos failles dans le droit
14:08et on utilise, par exemple, de plus en plus,
14:10du côté des dealers, des mineurs isolés.
14:12Bien sûr, parce qu'un mineur,
14:14la peine est réduite schématiquement par deux,
14:16donc la peine est moindre, ils ont l'excuse de minorité,
14:18donc évidemment, ils se tournent vers des mineurs.
14:20Mais il faut savoir qu'il faut se mettre dans l'esprit d'un dealer.
14:22Il se dit, mon espérance de vie,
14:24je peux mourir avant 30 ans et c'est un risque,
14:26mais au moins, je vais brasser énormément d'argent.
14:28Et nous, la prison, ça nous semble quelque chose d'épouvantable.
14:30Pour eux, c'est un aléa.
14:32Vous, vous avez des aléas professionnels.
14:34Et bien eux, leur aléa, c'est d'aller par la case prison
14:36et finalement, ce n'est pas si grave.
14:38On peut continuer une fois à l'intérieur.
14:40Je pense aux témoignages qu'on a entendus.
14:42On écoutera d'autres témoignages du côté de Poitiers,
14:44mais c'est personne qui le vive au quotidien.
14:46Alors là, vous allez pousser des cris d'orfeil en expliquant
14:48que c'est impossible, etc.
14:5071%, 70% des Français sont favorables
14:52à ce que l'armée intervienne dans les quartiers sensibles.
14:54Donc, on fait quoi maintenant, Arnaud Médenéti ?
14:56Je ne sais pas si c'est l'armée.
14:58Eux, ils veulent ça. 70% des Français veulent ça.
15:00Le problème, c'est que si on en est à faire intervenir l'armée,
15:02c'est un constat d'échec exceptionnel.
15:04Parce que ce n'est pas une mission de l'armée.
15:06En l'occurrence, ça ne devrait pas être une mission de l'armée.
15:08Sauf que c'est la guerre en ce moment.
15:10Oui, mais ça traduit finalement
15:1220 ans, 30 ans de renoncement
15:14ou 20 ans, 30 ans d'impuissance publique
15:16qui nous amènerait finalement
15:18à faire intervenir l'armée dans les quartiers.
15:20Alors, je sais que ça a été réclamé
15:22notamment par une sénatrice de Marseille,
15:24Madame Galli.
15:26Mais là, je vous parle des Français.
15:28Ce n'est pas Madame Galli que je souligne.
15:30Il y a 7 Français sur 10 qui seraient favorables
15:32à ce que l'armée intervienne.
15:34La question peut se poser parce que,
15:36in fine, la réalité, c'est que de toute façon,
15:38Bruno Retailleau ne va pas
15:40résoudre les problèmes par
15:42un claquement de doigts en quelques jours,
15:44clairement.
15:46Moi, j'entendais tout à l'heure
15:48un responsable de la police qui insistait sur le fait
15:50que les moyens, aujourd'hui, qui étaient dévolus
15:52notamment à la lutte contre
15:54le narcotrafic, étaient
15:56globalement largement insuffisants
15:58et que même ce qu'on était en train d'allouer
16:00était largement insuffisant.
16:02Donc, est-ce qu'à un moment donné, un pouvoir politique
16:04prendra, j'allais dire, la responsabilité
16:06de faire intervenir l'armée
16:08pour lutter contre les narcotrafiquants ?
16:12J'ai du mal à le croire, surtout dans la situation
16:14politique actuelle.
16:16Face à une situation
16:18aussi grave,
16:20Bruno Retailleau envisage une
16:22coalition transpartisane pour lutter
16:24contre le trafic de drogue.
16:26Écoutez Eric Piolle, ce matin, le maire
16:28de Grenoble, qui se permet de faire des leçons
16:30sur les questions de la drogue,
16:32alors que sa ville, là aussi, est comparée
16:34à Chicago et on a vu, au gré
16:36des semaines précédentes, ce qui peut se passer
16:38dans cette ville-là. Monsieur Piolle,
16:40qui va donc expliquer que
16:42Bruno Retailleau parle beaucoup, mais il ne fait pas grand-chose.
16:44Face à le caractère
16:46éphémère de leur poste de ministre de l'Intérieur,
16:48ils choisissent la Com'
16:50et la Com' c'est plus facile d'être
16:52dans l'ultra répressif pour la Com' de dire
16:54maintenant ça va changer avec moi.
16:56En fait, personne n'y croit, les habitants
16:58n'y croient pas et nous, élus locaux,
17:00n'y croyons pas non plus. Eric Piolle, qui a choisi
17:02les pistes cyclables plutôt que les caméras
17:04vidéosurveillance dans sa ville.
17:06Tous les responsables politiques
17:08qui vous disent qu'il y a une baguette magique,
17:10non, il n'y en a pas. Pour régler le problème
17:12du trafic de drogue qui a pris une ampleur grandissante
17:14ces dernières années, il n'y a pas de
17:16baguette magique, il n'y a pas de solution miracle.
17:18Donc évidemment, ça passera par des petites
17:20mesures, des moyennes mesures, puis ensuite
17:22des grandes mesures. Et Bruno Retailleau, il a annoncé
17:24un nouvel arsenal législatif qui arrivera
17:26sans doute au début de l'année 2025.
17:28Eh bien, il faut attendre ce moment-là, mais
17:30c'est sûr qu'on n'a pas des résultats sur ce sujet-là
17:32en peu de temps.
17:34On va parler de Poitiers,
17:36petite parenthèse, Rennes,
17:38Ville,
17:40dont le maire ou la mère
17:42est à gauche depuis 1977.
17:44Poitiers, ville dont le maire
17:46ou la mère est à gauche depuis
17:481977.
17:50Nantes, aujourd'hui, c'est à gauche.
17:52Grenoble, donc M. Piolle,
17:54est à gauche. Marseille, pendant un temps,
17:56ça a été à droite, quand même.
17:58Mais parlons de Poitiers à présent, parce que c'est intimement
18:00lié. Une fusillade
18:02a éclaté la nuit dernière, sur fond de
18:04trafic de drogue. Vous avez cinq
18:06adolescents qui sont blessés, dont un
18:08qui est entre la vie et la mort.
18:10Il y aurait entre
18:1240 à 60 individus
18:14impliqués dans la
18:16RICS. Et puis, ça a
18:18provoqué une série d'effets boule de neige.
18:20C'est-à-dire qu'il y avait entre 500 et 600
18:22personnes sur cette fameuse place,
18:24avec, je le répète, des
18:26adolescents qui
18:28échangeaient des tirs.
18:30C'est ça qui s'est passé à Poitiers.
18:32On parle de Poitiers, là.
18:34Donc, on voit le sujet de la rédaction, puisque
18:36le procureur a parlé.
18:38C'est aux alentours de
18:4023h que plusieurs coups de feu ont été
18:42tirés sur la terrasse de ce restaurant.
18:44À bord d'une voiture, un individu
18:46a ouvert le feu avant de prendre
18:48la fuite. Arrivés sur les lieux de
18:50la fusillade, les policiers ont été
18:52pris à partie par un groupe de personnes.
18:54Les premiers éléments de
18:56l'enquête laissent suggérer
18:58que le tireur se serait livré
19:00à la vente de produits stupéfiants sur le secteur
19:02des couronneries dans les jours précédents.
19:04Une perquisition réalisée
19:06ce jour à 6h, dans une habitation
19:08sur la commune de Poitiers,
19:10a permis de découvrir 7 munitions
19:12de calibre
19:1422 Long Riff, ainsi que des éléments partiels
19:16d'une arme démontée,
19:18crosse et mécanisme.
19:20La montée de la violence sur fond de tensions
19:22entre bandes rivales a conduit dans la même soirée
19:24à une rixe impliquant une centaine
19:26de personnes. Les 5 victimes
19:28recensées, toutes
19:30résidentes de Poitiers,
19:32sont nées en 2008
19:34et 2009.
19:36L'une d'entre elles est actuellement
19:38hospitalisée au centre hospitalier
19:40universitaire en urgence absolue
19:42avec un pronostic
19:44vital qui est engagé. Plus d'une centaine
19:46de policiers de la CRS 8
19:48et de la CRS 84, spécialisés
19:50dans la lutte contre les violences urbaines,
19:52ont été déployés afin de sécuriser
19:54le quartier. Le tireur,
19:56quant à lui, est toujours activement
19:58recherché. Des victimes,
20:00des blessés qui ont entre 15 et 16 ans.
20:02On en est là aujourd'hui. Je vous propose
20:04d'écouter d'autres témoignages cette fois-ci, non pas
20:06à Rennes, mais à Poitiers,
20:08mais c'est la même situation,
20:10c'est la même veine, c'est-à-dire vraiment qu'on est
20:12dans des quartiers qui ont été gangrénés
20:14par le trafic de strupefiants.
20:16Le commissariat est fermé depuis les émeutes
20:18et c'est pas demain
20:20qu'il va rouvrir, je pense. Ça sera en 2025.
20:22Et c'est pénible pour...
20:24Il y a une demande énorme...
20:27On est quand même une population.
20:29La vie, c'est énorme.
20:31Il faut qu'ils trouvent du boulot.
20:33L'État, il fait pas de...
20:35Les gens, ils ont pas de travail.
20:37Même nous, à Poitiers, il y a pas de travail.
20:39Les gens, ils font que ça.
20:41Ils font rien. Ils survivent avec ça.
20:43C'est plus pareil. Honnêtement,
20:45je reconnais plus.
20:47C'est pas comme avant.
20:49C'est plus... C'est pas comme ça.
20:51Moi, j'ai pas vécu comme ça.
20:53Moi, c'était vivant, y avait pas de bagarre,
20:55de ce qu'il y a en ce moment.
20:59Ça me fait mal au cœur de voir ce qu'il se passe.
21:01Et ce discours-là, on l'a entendu à Rennes,
21:03ce discours-là, on l'a entendu à Marseille,
21:05à Nantes,
21:07on l'a entendu à Grenoble, désormais Poitiers.
21:09La France des préfectures et des sous-préfectures.
21:11Donc si ça, c'est pas un symptôme de la mexicanisation,
21:13le soleil en moins, peut-être.
21:15Je ne sais pas dans quoi on est.
21:17Ce qui est intéressant aussi à Poitiers,
21:19c'est qu'on a vu que tout était parti
21:21d'une rixe interethnique
21:23entre Antillais et Maghrébins, manifestement.
21:25Pour l'instant, on n'a pas l'information,
21:27donc on reste prudents. En revanche,
21:29ce qui est vrai, c'est que c'est un...
21:31Je rappelle les chiffres
21:33que le préfet Moutou, source préfectorale,
21:35avait dévoilé l'an dernier à Nice,
21:37à savoir que 72%
21:39des mises en garde à vue à Nice
21:41pour trafic de drogue sont étrangers.
21:43Donc quiconque, aujourd'hui, prétend régler les problèmes
21:45de narcotrafic sans agir à la racine du problème
21:47sur l'immigration, est un imposteur.
21:49Le préfet Moutou, qui avait été attaqué
21:51par certains élus de gauche ou d'extrême-gauche,
21:53parce que pendant les émeutes, il avait eu le malheur
21:55de dire les délinquants mineurs
21:57de une claque et au lit.
21:59Ça s'appelle l'échelle des priorités.
22:01Et on comprend aujourd'hui,
22:03et on paye toutes les factures en même temps.
22:05La publicité, on revient dans un instant,
22:07parce que voilà ce qu'on pouvait dire sur le trafic de drogue.
22:09On reviendra dans un instant sur ce qui s'est passé
22:11hier à l'Assemblée nationale,
22:13sous-traité par les médias.
22:15Imaginez un instant
22:17qu'un député du Rassemblement national
22:19menace, insulte d'autres députés.
22:21Je pense qu'il y aurait
22:23une autre couverture médiatique.
22:25A tout de suite.
22:3720h30 sur CNews, l'information
22:39avec Isabelle Piboulot. Chère Isabelle,
22:41bonsoir. Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
22:43À la Une, 5 mineurs blessés
22:45dans une fusillade hier soir
22:47à Poitiers. Parmi eux,
22:49un adolescent de 15 ans est toujours
22:51entre la vie et la mort. Le logement d'un individu
22:53a été perquisitionné.
22:557 munitions de calibre .22 long-rifle
22:57et des éléments partiels d'une arme
22:59démontée ont été retrouvés.
23:01L'homme est activement recherché.
23:03Des policiers de la CRS-8
23:05et de la CRS-84 ont été
23:07déployés à Poitiers.
23:09Le chaos en Espagne. Le bilan provisoire
23:11des inondations est d'au moins 205
23:13morts et des dizaines de disparus.
23:15500 soldats seront déployés
23:17demain dans le sud-est du pays.
23:19Ces renforts porteront à 2200
23:21le nombre de militaires mobilisés
23:23dans la région de Valence.
23:25En parallèle des opérations de secours,
23:27des scènes de pillage ont eu lieu.
23:29Le Premier ministre libanais
23:31accuse Israël de refuser tout cesser le feu
23:33avec le Hezbollah. L'aviation
23:35israélienne a mené à l'aube
23:37une dizaine de frappes sur la banlieue sud
23:39de Beyrouth en affirmant avoir
23:41visé des cibles du mouvement chiite.
23:43Ces frappes sont intervenues quelques heures
23:45après une visite à Jérusalem
23:47de deux émissaires américains qui ont tenté
23:49de négocier une issue à la guerre.
23:51Merci beaucoup Isabelle Piboulot
23:53pour le point sur l'information
23:55sur les questions de sécurité
23:57comme sur les questions de
23:59immigration. Un monde
24:01sépare l'idéologue du réel.
24:03L'élu parfois
24:05radical de ce que veut
24:07même le sympathisant qui a voté
24:09pour ce même élu. J'en veux
24:11pour preuve ce qui s'est passé avec le
24:13ministre délégué à la sécurité du quotidien
24:15on parlera de monsieur Porte dans un instant mais
24:17Nicolas Daragon, il a provoqué
24:19un tollé hier parce qu'il a
24:21en tous les cas rappelé, non pas une évidence
24:23mais rappelé quelque chose que les Français
24:25veulent. Sur chaque sondage qu'on a fait
24:27il y a 7 à 8 Français qui veulent une fermeté
24:29sur la délinquance
24:31des migrants, l'expulsion
24:33de migrants délinquants.
24:35Je résume très rapidement.
24:37Un migrant qui bascule
24:39dans la criminalité
24:41ou dans la délinquance, dehors.
24:43Un migrant en situation
24:45irrégulière, il n'est pas censé être là.
24:47Je le dis
24:49sans une once d'hésitation, sans un
24:51doute, avec fermeté
24:53l'étranger qui assassine, dehors.
24:55L'étranger qui viole, dehors.
24:57L'étranger qui a un lien
24:59quelconque avec une entreprise.
25:01L'étranger qui a un lien
25:03quelconque avec une entreprise
25:05terroriste, dehors.
25:07L'étranger islamiste, dehors.
25:09L'étranger voleur
25:11harceleur
25:13agresseur.
25:17L'étranger voleur, harceleur
25:19agresseur, trois fois dehors.
25:21Nous devons reprendre
25:23le contrôle. Nous devons
25:25le reprendre, car c'est un acte
25:27de terrorisme.
25:29Nous devons le reprendre, car c'est
25:31un enjeu de souveraineté.
25:33Bon, juste avant de vous donner la parole
25:3570% des Français
25:37estiment qu'il existe un lien entre immigration
25:39et insécurité, sondage de juin 2024.
25:4168% plus précisément.
25:4384% des Français estiment qu'il faut
25:45emprisonner tous les étrangers sous
25:47QTF, auteurs de crimes et délits, avant leur
25:49expulsion, 12 octobre 2024.
25:5175% des Français
25:53voudraient un renforcement de la politique d'immigration
25:55octobre 2024.
25:57Donc, en fait, cette déclaration
25:59c'est une déclaration
26:01qui épouse la volonté des Français.
26:03Ce n'est pas une déclaration de bon sens, mais c'est
26:05une déclaration qui est raccord avec ce que veulent les Français.
26:07Je ne suis même pas sûr que les élus de la France
26:09insoumise, qui ont pesté contre Nicolas
26:11Dragon, lui reprochent ces propos.
26:13Ce qu'ils lui reprochent vraiment, c'est de se faire applaudir
26:15par le rassemble national.
26:17Si je dis à midi, alors qu'il y a un grand
26:19soleil, il fait beau et il fait chaud,
26:21ce n'est pas parce que...
26:23Vous serez hué par la France insoumise. C'est ça la vérité du débat
26:25aujourd'hui parlementaire et du débat politique.
26:27On en était lors de la niche
26:29des élus du Rassemblement National
26:31et il était question de l'expulsion
26:33des clandestins délinquants
26:35condamnés. Donc, aujourd'hui,
26:37les Français, vous l'avez très bien dit,
26:39sont très majoritairement
26:41en faveur de cette proposition,
26:43même les sympathisants de la France insoumise,
26:45même les sympathisants du Parti socialiste,
26:47même les sympathisants des écologistes. Ils ne disent rien d'extraordinaire.
26:49En réalité, ils nous expliquent que quand on arrive
26:51illégalement dans un pays,
26:53déjà, on ne doit pas y être et si on commet
26:55un délit ou un crime, on doit être renvoyé
26:57dans son pays d'origine. Je ne vois pas ce qu'il y a de fou dans cette déclaration.
26:59Ils rappellent la loi.
27:01Oui, mais ça n'a rien d'extraordinaire
27:03et quand vous arrivez dans un pays, vous devez apporter
27:05votre pierre à l'édifice. Dans ce pays, vous ne devez pas
27:07le détériorer. Vous devez respecter
27:09la loi, vous devez respecter. Je ne vois pas ce qu'il y a d'extraordinaire
27:11dans ces propos. En tous les cas,
27:13selon certains, c'est un discours d'extrême-droite.
27:15C'est ce que disait ce matin, par exemple,
27:17l'ancien ministre qu'on reçoit
27:19très souvent ici, André Valigny.
27:21Il a dit que dans la forme,
27:23il y a un côté extrémiste. On l'écoute ?
27:25On l'écoute et ensuite, je vous donne la parole.
27:27C'est un discours d'extrême-droite
27:29parce que, monsieur Daragon,
27:31monsieur...
27:33Je peux
27:35continuer.
27:37Au début, monsieur Daragon a raison
27:39quand il dit sur un ton très calme,
27:41modéré, mesuré, un étranger criminel
27:43n'a rien à faire sur le sol de France.
27:45On est d'accord. Il continue sur le même registre
27:47pendant deux minutes. On est d'accord.
27:49Mais ensuite, quand il monte en gamme, si j'ose dire,
27:51pour se faire applaudir par le Rassemblement national
27:53avec des phrases caricaturales,
27:55des phrases à l'emporte de pièces.
27:57Tout ça, c'est pour faire du buzz.
27:59Laquelle est caricaturale ?
28:01Trois fois dehors !
28:03Pourquoi c'est caricatural ?
28:05Pourquoi c'est d'extrême droite ?
28:07Pardonnez-moi, André, j'ai beaucoup d'affection pour vous.
28:09En fait, on n'y arrivera pas.
28:11Au début, il était bien.
28:13Pourquoi c'est d'extrême droite ?
28:15Le ton et les applaudissements.
28:17C'est ce que dit André Wallenig.
28:19J'aime beaucoup, d'ailleurs.
28:21J'aimerais bien qu'on arrête avec cette notion d'extrême droite
28:23qui ne veut absolument rien dire,
28:25qui sert non pas à décrire, mais simplement à décrier.
28:27Et concernant les propos de Nicolas Daragon,
28:29je pense qu'il relève d'une forme de bon sens.
28:31Maintenant, les propos, si vous voulez, on en a assez.
28:33Emmanuel Macron lui-même avait promis 100 % d'exécution
28:35des OQTF. On en est à 7-8 % aujourd'hui.
28:37Donc il y a beaucoup de boulot.
28:39Et je pense que ce boulot ne passera pas
28:41uniquement par le réglementaire ou le législatif,
28:43mais par un changement de la Constitution.
28:45On a très bien compris qu'aujourd'hui, la catégorie
28:47d'extrême droite était un moyen finalement
28:49de délégitimer les arguments
28:51qui sont des arguments tenus par les concurrents politiques
28:53et qui souvent s'appuient sur la réalité.
28:55C'est ce qui se passe de manière...
28:57Et qui sont partagés.
28:59Dans ce cas-là, on peut considérer
29:01qu'il y a 70 % de l'opinion publique qui est d'extrême droite.
29:03Je ne suis pas du tout sûr que ce soit la réalité.
29:05Arnaud, ça marche ?
29:07Bah si, ça marche.
29:09Le second tour des législatives,
29:11c'est exactement...
29:13Bah oui, ça marche encore.
29:15Ça fait juste 20 ans que ça marche.
29:17Ce qui est drôle quand même dans cette séquence
29:19et dont on n'a pas parlé, c'est que Nicolas Daragon
29:21a des propos en effet très chocs.
29:23Franchement, très chocs.
29:25Et son gouvernement et sa majorité
29:27ont décidé, malgré ce discours-là,
29:29de ne pas voter la proposition
29:31d'Eurasien Asselineau, d'expulser
29:33les délinquants étrangers. C'est là où il y a aussi
29:35une hypocrisie de la part du gouvernement.
29:37C'est pour ça qu'il ne faut pas rester au pur discours.
29:39Je vous propose d'écouter juste
29:41Marine Le Pen, toujours hier,
29:43qui interpelle
29:45l'hémicycle à gauche
29:47en disant, mais attendez, sur les questions
29:49migratoires, est-ce que vous vous souvenez de ce que disait
29:51François Mitterrand ?
29:55J'entends ce que vous avez dit, mais l'immigration
29:57désordonnée, massive,
29:59irrationnelle,
30:01hors contrôle, est un problème
30:03et évidemment, vous le savez.
30:05Mais d'ailleurs,
30:07le Parti Socialiste, avant,
30:09aussi, le savait.
30:11Et je voudrais juste vous lire
30:13à propos de François Mitterrand.
30:15Vous vous souvenez, François Mitterrand ?
30:17Sur le renvoi
30:19de tous les clandestins, notamment
30:21ceux qui sont clandestins,
30:23il n'y a qu'une seule loi possible, disait-il.
30:25Il faut, et c'est malheureux pour eux,
30:27mais c'est la nécessité,
30:29il faut qu'ils rentrent chez eux.
30:31Quant aux communistes,
30:33Monsieur Marchais,
30:35Monsieur Marchais,
30:37il disait, il faut stopper
30:39l'immigration officielle
30:41et clandestine. Il est inadmissible
30:43de laisser rentrer
30:45de nouveaux travailleurs immigrés en France,
30:47alors que notre pays compte
30:49près de 2 millions de chômeurs
30:51français et immigrés. Il n'y en avait
30:53que 2 millions, à l'époque.
30:55Bon, toujours à l'Assemblée, ce qui s'est
30:57passé hier, je le disais avant la publicité,
30:59peut-être dans l'indifférence
31:01médiatique, et pourtant le reflet
31:03aussi de notre société, c'est-à-dire
31:05toujours plus violente, avec
31:07maintenant des députés
31:09de la France insoumise qui menacent,
31:11qui intimident. On va
31:13s'occuper de toi, le député LFI
31:15Thomas Porte menace un élu RN en plein
31:17débat à l'Assemblée, ça s'est passé
31:19mercredi,
31:21lors des questions au gouvernement sur l'interdiction
31:23des activités de l'UNRWA en Israël.
31:25Les échanges ont été
31:27houleux, l'insoumis Thomas Porte n'a pas hésité
31:29à insulter et
31:31à menacer l'élu RN Philippe Lautiot.
31:33Revoyons cette séquence
31:35et on a zoomé sur le visage de
31:37Thomas Porte.
31:39Condamnez-vous le communiqué du CRIF
31:41qui, en attaquant le président
31:43de la République, crée sciemment
31:45une confusion entre critique
31:47légitime de la politique de Netanyahou
31:49et antisémitisme.
31:51Ce qui se passe au Proche-Orient,
31:53c'est la colonisation, un génocide
31:55et la généralisation du
31:57conflit au Liban.
31:59Serez-vous plus clair que
32:01les soutiens inconditionnels
32:03qui prétendent ne pas savoir à quoi
32:05Emmanuel Macron fait allusion ?
32:07On...
32:08Ferme ta gueule, on va s'occuper
32:10de toi. On écoute Laurent Jacobelli
32:12qui a réagi cet après-midi.
32:14Dès que vous les critiquez, dès que vous ne pensez
32:16pas comme eux, ils vous menacent,
32:18ils sont arrogants,
32:20voire pire, violents, ils vous insultent,
32:22c'est terrible en fait, ces gens-là n'aiment pas la démocratie,
32:24ils veulent imposer leurs idées par la force.
32:26C'est pas le premier, Thomas Porte,
32:28qui a menacé, on peut parler de M. Delogu,
32:30on peut parler d'un certain nombre
32:32des députés qui, lorsqu'ils croisent leurs
32:34collègues dans le couloir, les intimident
32:36physiquement, c'est terrible l'ambiance à l'Assemblée nationale.
32:38On a l'impression d'avoir des caïds
32:40de banlieue qui sont venus mettre
32:42l'Assemblée nationale en coupe réglée, on n'a pas l'impression
32:44de voir des collègues. Et ça crée
32:46un climat horrible, on ne peut pas travailler
32:48dans ces conditions et un jour
32:50ils passeront vraiment à la violence.
32:52On écoutera dans un instant
32:54Louis Boyard et vous découvrirez
32:56si, dans un instant, Louis Boyard
32:58se désolidarise de son
33:00ami et collègue
33:02Thomas Porte. En revanche, moi,
33:04ce qui m'intéresse, c'est le silence
33:06médiatique, l'indifférence, pardonnez-moi,
33:08mais il y a le Brune Pivet, la présidente
33:10de l'Assemblée nationale. Il y a les sujets.
33:12Bah quand même ! Non mais le problème
33:14c'est que,
33:16je veux dire, en bonne logique,
33:18M. Porte, compte tenu
33:20de la gravité des propos et de
33:22l'intimidation quasi-physique, en l'occurrence,
33:24qu'il porte vis-à-vis de ses collègues
33:26aux concurrents du
33:28Rassemblement national, devrait être
33:30sanctionné. Mais il ne le sera pas. Pourquoi ?
33:32Mais tout simplement pour une raison qui est très simple,
33:34c'est que Mme Brune Pivet n'a pas la majorité
33:36au sein du bureau de l'Assemblée nationale.
33:38Il faut un vote du bureau de l'Assemblée nationale
33:40et c'est qui est majoritaire au bureau
33:42de l'Assemblée nationale ? Le nouveau
33:44Front Populaire !
33:46J'ose imaginer que le nouveau Front Populaire
33:48n'est pas sur la ligne
33:50aussi violente que Thomas Porte.
33:52J'ai des doutes, je ne vois pas
33:54aujourd'hui qu'il soit élu
33:56plus en UPS que
33:58des Verts,
34:00qui sont associés
34:02à une...
34:04Vous voulez dire qu'un homme comme Olivier Faure
34:06au Parti Socialiste
34:08se couche devant Thomas Porte ?
34:10Il a été élu grâce à LFI, donc oui,
34:12il se couche.
34:14Et Yael Brune Pivet,
34:16pas de sanctions, imaginons, mais Yael Brune Pivet,
34:18la présidente de l'Assemblée nationale,
34:20réagit régulièrement sur les réseaux sociaux,
34:22comment se fait-il que 24 heures plus tard,
34:24celle qui est la garante
34:26du débat dans l'hémicycle
34:28n'ait pas eu une réaction ?
34:30Ce qui est dingue, c'est qu'en plus,
34:32elle-même a créé une propre jurisprudence,
34:34parce que normalement, l'Assemblée nationale,
34:36c'est un temple sacré où on peut dire tout ce qu'on veut,
34:38où la liberté d'expression est quasiment totale.
34:40On ne dit pas « ferme ta gueule ».
34:42Absolument, mais après, ça, ça sera écrit dans les journes.
34:44Mais Yael Brune Pivet,
34:46quand elle avait condamné à 15 jours d'exclusion Grégoire de Fournasse,
34:48quand elle avait condamné à 15 jours d'exclusion,
34:50déjà Thomas Porte, vous savez,
34:52quand il y a eu cette histoire, alors que c'était à l'extérieur,
34:54elle a créé une jurisprudence,
34:56et aujourd'hui, elle est en effet un petit peu embêtée,
34:58parce qu'elle ne prend pas position.
35:00Mais vous savez, ce n'est pas très étonnant.
35:02Ils ne veulent pas entrer dans ce genre de polémique,
35:04défendre le Rassemblement national,
35:06quand bien même ils seraient attaqués, menacés, insultés,
35:08c'est impensable pour eux.
35:10Vous avez parlé
35:12de la précédente sanction de Thomas Porte,
35:14qui avait déjà été exclu 15 jours,
35:16c'était pendant la réforme des retraites,
35:18les grands débats et les manifestations.
35:20On le voyait, tout fier,
35:22avec son écharpe tricolore,
35:24à ses pieds, un ballon de foot
35:26à l'effigie de l'ancien ministre du Travail,
35:28Olivier Dussopt.
35:30Et pour cela,
35:32il avait été exclu pendant 15 jours.
35:34Alors, Louis Boyard,
35:36est-ce que ce matin, Louis Boyard,
35:38considère peut-être que
35:40ses propos ne peuvent pas être tenus dans un livre ?
35:42Il les a peut-être condamnés ?
35:44Exactement, il peut se dire qu'il est allé trop loin.
35:46On n'insulte pas,
35:48on ne menace pas les députés.
35:50En revanche, on les combat sur les idées.
35:52Peut-être, Louis Boyard.
35:54Écoutons Louis Boyard.
35:56On est à peu près les seuls
35:58à recevoir des réfugiés et des associations
36:00palestiniennes. Elles étaient
36:02en tribune au-dessus du Rassemblement national.
36:04Et quand vous avez Nathalie Oziol
36:06qui pose une question, vous avez un député
36:08Rassemblement national qui dit
36:10« Ce sont des terroristes qui soutiennent ».
36:12Franchement, je vais être très franc.
36:14Ça fait un an
36:16qu'on se fait traiter de terroristes,
36:18qu'on se fait traiter d'islamistes.
36:20Là, on a des palestiniens qui ont vécu
36:22sous les bombes et qui nous écoutent.
36:24Et on a un député du Rassemblement national
36:26qui les insulte,
36:28alors que ce sont des gens qui vivent des massacres tous les jours,
36:30qui ont des membres de leur famille qui sont morts autour d'eux.
36:32Au bout d'un moment, on ne va pas se laisser insulter.
36:34Et donc, en fait,
36:36il cautionne, il valide
36:38la réaction de M. Portes.
36:40C'est tout à fait cohérent.
36:42Elle est fille d'une stratégie insurrectionnelle de longue date.
36:44Chaque jour, elle apporte une preuve supplémentaire
36:46qu'ils veulent le chaos, non seulement
36:48sur les réseaux sociaux, mais aussi dans la rue
36:50et maintenant dans les institutions. Tout ça est extrêmement dangereux
36:52parce que ça a énormément d'écho dans la jeunesse.
36:54Il y avait un sondage Harris en 2021
36:56qui montrait que 22% des jeunes français trouvent désormais
36:58légitime de recourir à la violence pour défendre ses idées.
37:00Et c'est aussi très dangereux.
37:02Thomas Portes est représentatif
37:04d'une partie de la société.
37:06J'ajoute un dernier point, c'est que toute l'histoire du XXe siècle
37:08montre que les pires déferlements violents
37:10ont commencé par une phase de préparation des esprits.
37:12Je crois qu'on est en plein là-dedans aujourd'hui.
37:14Et moi, le sujet qui m'importe le plus là-dedans,
37:16c'est aussi la réaction médiatique.
37:18J'ai vu une chaîne concurrente d'informations
37:20qui a qualifié cet échange
37:22de vif échange.
37:24Une chaîne d'informations en continu ?
37:26Non, mais c'était, vous voulez dire,
37:28sur un site Internet, ce n'était pas en direct.
37:30Absolument. Non, ils n'ont pas parlé de vif.
37:32Je vous le promets, Eliott, vif échange.
37:34C'est à quelle heure ?
37:36Trouvez l'heure. Je veux trouver la séquence.
37:38Je n'y crois pas.
37:40Non, ce qui est vrai, c'est que de toute façon, l'Assemblée nationale,
37:42historiquement, a toujours...
37:44Mais c'était une plaisanterie, Jules.
37:46Il y a eu des débats qui étaient parfois très vifs, virulents, voire violents.
37:48Mais là, ce n'est pas là.
37:50Dans la 4e République, ça existe.
37:52Mais là, ça va plus loin.
37:54On est saudés.
37:56Laissez-moi terminer.
37:58Arnaud !
38:00Laissez-moi juste terminer.
38:02Ce n'est pas parce que ça a été toléré par le passé
38:04qu'il faut le tolérer aujourd'hui.
38:06Voilà ce que je voulais dire.
38:08Mais en l'occurrence, ce n'est pas nouveau à l'Assemblée nationale,
38:10malheureusement, on peut le regretter,
38:12que l'on ait ce type d'échanges qui sont des échanges parfois...
38:14Vous savez, Jules Moch,
38:16ministre de l'Intérieur,
38:18en 47 et 48,
38:20se fait traiter de nazi par les députés communistes.
38:22Il ne faut quand même pas l'oublier.
38:24C'était un grand résistant qui était lui-même juif.
38:26Ils en sont à se menacer dans les couloirs.
38:28On va parler de Tienspo.
38:30Vif échange entre un député insoumis
38:32et un élu RN à l'Assemblée nationale.
38:34On va s'occuper de toi.
38:36Ferme ta gueule à intimer le député insoumis.
38:38Je vous laisse imaginer si un élu du RN
38:40avait utilisé des mots tels à l'Assemblée.
38:42C'est ce que je disais tout à l'heure.
38:44Vous vous répétez.
38:46Je vous répète.
38:48Tienspo à présent.
38:50Là, Joachim,
38:52vous êtes un ancien élève de Tienspo.
38:54Oui, j'ai été diplômé en 2019,
38:56mais tout ce qui se passe là n'a rien d'inédit.
38:58Pardonnez-moi, mais j'ai vu exactement la même chose dans les années 2010.
39:00Le florissement des associations intersectionnelles,
39:02le Hijab Day, la Queer Week,
39:04des réunions non mixitées.
39:06Il y en avait déjà plein quand j'y allais.
39:08Vous avez écouté le ministre de l'Enseignement supérieur ce matin ?
39:10Vous l'avez trouvé convaincant ou pas ?
39:12Il a dit qu'il condamnait.
39:14Maintenant, les actes doivent suivre.
39:16Mais là, j'ai quand même le sentiment que l'administration a plutôt bien réagi.
39:18Laquelle ? De Tienspo ?
39:20De Tienspo Paris. Louis Vassi, oui.
39:22Louis Vassi, j'ai l'impression qu'il y va.
39:24Mais quand même, il marche sur les oeufs.
39:26Ah, c'est pas ce qui est...
39:28Je vais vous parler dans un instant.
39:30Je suis favorable à l'exclusion des quatre étudiants...
39:32S'il vous plaît, je suis favorable à l'exclusion des quatre étudiants
39:34pro-palestiniens de Sciences Po Paris.
39:36C'est ce qu'a dit ce matin
39:38Patrick Ezel,
39:40le ministre de l'Enseignement supérieur.
39:42Il était l'invité
39:44de Pascal Praud ce matin.
39:46Il est revenu sur cette situation.
39:48Je sais. On va revenir dans un instant
39:50sur ce qui s'est passé avec cette
39:52réunion
39:54non... Comment c'est ?
39:56Réunion en mixité. Je ne sais même pas comment le dire.
39:58Réunion en non-mixité choisie.
40:00Bon. Il faut faire un
40:02master the walk. Mais moi, je n'avais pas
40:04cette expression-là. Avant de revenir
40:06sur cette réunion, je veux qu'on revienne
40:08sur ce qui s'était passé à Sciences Po Paris
40:10avec ces manifestations.
40:12Certains disent pro-palestinienne.
40:14D'autres disent pro-amas.
40:16Il y a quatre étudiants
40:18qui ont été mis au banc
40:20en disant qu'ils vont avoir des sanctions.
40:22Et finalement, le ministre de l'Enseignement
40:24supérieur, lui, il veut l'exclusion.
40:28Cette suspension était
40:30provisoire et surtout, je tiens
40:32à rappeler, et le directeur a eu des mesures
40:34extrêmement fermes depuis son
40:36arrivée. C'était assez inédit.
40:38Jusqu'à présent, il n'y avait jamais eu de suspension.
40:40Et vous évoquez la possibilité
40:42d'une exclusion. En fait, elle ne
40:44peut pas être prononcée de manière définitive
40:46par le directeur, mais la section
40:48disciplinaire peut le faire.
40:50Toujours est-il que le directeur...
40:52extrêmement ferme.
40:54Moi, je pense qu'il
40:56faut rester ferme. D'ailleurs,
40:58vous noterez que depuis mon arrivée,
41:00je ne fais que rappeler la loi
41:02et indiquer qu'il faut de la
41:04fermeté et qu'à aucun moment
41:06nos établissements d'enseignement supérieur
41:08et de recherche ne doivent être instrumentalisés
41:10à quelques finalités politiques.
41:12La neutralité politique
41:14est une nécessité pour l'ensemble
41:16du service public.
41:18Le mot fermeté ne veut rien dire. Est-ce que
41:20ces étudiants, selon vous,
41:22doivent être exclus définitivement de Sciences Po ?
41:24Oui ou non ?
41:28Pour ma part, je serai
41:30favorable à leur exclusion.
41:32Il a dû y aller, Pascal.
41:34Heureusement qu'il y va. Monsieur le ministre,
41:36vous êtes bien gentil. On ne comprend rien.
41:38Soyez direct.
41:39Edsel est courageux dans cette affaire.
41:41On va reprendre...
41:43Depuis... On a eu quand même
41:45des ministres de l'enseignement supérieur et de la recherche
41:47depuis 2017
41:49qui n'ont jamais tenu ce type de propos.
41:51Qu'il s'agisse de Mme Vidal ou de Mme Rotaillot,
41:53qui étaient rue Descartes.
41:55Là, on voit bien qu'il y a quand même, malgré tout,
41:57un ministre qui rompt avec une
41:59jurisprudence de l'apaisement
42:01ou de la poussière sur le tapis.
42:03Il est à l'air, c'est normal.
42:05Il le fait en effet parce qu'il connaît le milieu universitaire
42:07lui-même et il a quand même travaillé dans le milieu universitaire
42:09avec, j'allais dire, toute la prudence
42:11qui s'impose, mais malgré tout, il y a...
42:13Je précise que
42:15le nouveau directeur de Sciences Po a levé
42:17sanctions contre les 4 étudiants pro-palestiniens.
42:19Ils étaient mis au banc pendant
42:21suspendu un temps,
42:23mais on attend de voir si ces 4 étudiants
42:25vont être exclus.
42:27Ce qui me paraît être une évidence aux yeux
42:29des Français qui voient la situation
42:31dans Sciences Po et qui se disent, mais où est-ce qu'on est ?
42:33Ce n'est pas une ZAD, Sciences Po.
42:35Ce n'est pas non plus une salle où on peut
42:37prôner l'intifada.
42:39Vous avez raison, mais ce n'est pas le ministre qui en a la responsabilité.
42:41C'est le directeur de Sciences Po.
42:43Heureusement que Pascal était là pour poser la question
42:45parce qu'on ne comprenait pas
42:47la pensée de monsieur Ezel.
42:49Vous vouliez en venir à cette histoire
42:51parce que Sciences Po, ce n'est pas fini.
42:53Regardez ce qui s'est passé aujourd'hui.
42:55Une association de l'université de Sciences Po Paris
42:57organise un rassemblement en non-mixité
42:59de genre ou de couleur de peau.
43:01Il s'agit de l'association des collectifs
43:03féministes qui
43:05se définit comme une association
43:07féministe décoloniale.
43:09Son objectif est de lutter contre l'oppression sexiste,
43:11raciste et capitaliste à Sciences Po.
43:13Ça, c'est la première affiche.
43:15Projection, discussion.
43:17Ce qui est intéressant, c'est ce que vous voyez un peu plus bas.
43:19Non-mixité de genre
43:21plus non-blanche.
43:23Imaginez juste un instant une association
43:25qui dirait à Sciences Po
43:27on ne veut pas de femmes
43:29et on ne veut pas de noirs.
43:31Imaginez un instant.
43:33Là, ça a été relayé sur les réseaux sociaux
43:35et Louis Vassy,
43:37il a publié
43:39là aussi, ce n'est pas très clair,
43:41c'est-à-dire qu'il rappelle, il dit
43:43à Sciences Po, aucune discrimination n'est admise.
43:45L'article 22 du règlement de la vie étudiante stipule
43:47que tout étudiant, enseignant ou salarié
43:49peut se rendre ou assister à un événement organisé
43:51dans le cadre de la vie associative.
43:53Ce principe s'applique à tous.
43:55Il en a refait un autre ?
43:57Je l'ai raté celui-là. Je vous présente mes excuses.
43:59Je vais le retrouver.
44:01Parce que celui-là, je ne comprenais pas ce que ça voulait dire.
44:03Cette conférence bien spécifique
44:05n'aura pas lieu.
44:07La réaction pour une fois a été bonne.
44:09Ah !
44:11Je vous présente mes excuses.
44:13Pour empêcher Sciences Po
44:15de devenir un temple d'importation des pierres névreuses
44:17américaines en France.
44:19Allez-y, je cherche le tweet de Louis Vassy.
44:21Sur Louis Vassy, il faut quand même dire que c'est moins
44:23un CRS qu'un diplomate.
44:25C'est-à-dire que Sciences Po, aujourd'hui,
44:27on ne peut pas régler la situation en étant
44:29très ferme, autoritaire.
44:31C'est quelque chose qui doit se faire sur le
44:33temps long, qui doit se faire à tâtons
44:35comme je le disais tout à l'heure
44:37parce que sinon, on a
44:39les syndicats...
44:41Louis Vassy, vous avez raison.
44:43Malheur des réseaux sociaux, deux points.
44:45Il a publié ça à 18h30.
44:47Acte 1, annonce
44:49par des étudiants d'une réunion qui enfreint
44:51le règlement de Sciences Po et ne sera pas autorisée.
44:53Acte 2, des comptes accusent
44:55Sciences Po de soutenir cette
44:57initiative pourtant non autorisée. Acte 3,
44:59nous précisons tout cela. Acte 4,
45:01la polémique se poursuit sur la base
45:03de l'information démentie, chacun
45:05restant enfermé dans sa bulle
45:07algorithmique. Bon 1er novembre.
45:09Publié à 18h30. Mais
45:11le premier message qu'il publie
45:13à 15h50
45:15n'était pas très clair. Et d'ailleurs,
45:17vous voyez ce qui se passe, c'est qu'à 18h30
45:19il est obligé de préciser un peu
45:21ses propos. Mais il y a quand même une association
45:23et cette association, elle n'a pas lieu d'être en fait.
45:25Pardonnez-moi.
45:27Elle n'a pas lieu d'être mais il y en a...
45:29Il y en a énormément.
45:31C'est la partie émergée de l'ISB.
45:33Mais ces associations dites racialistes
45:35mais en fait qui sont, pardonnez-moi, une manifeste...
45:37C'est raciste de choisir
45:39une personne
45:41qui pourrait venir à une réunion si vous êtes...
45:43Ou de sa couleur de peau.
45:45C'est juste raciste. Mais la lutte
45:47contre la domination justifie les pires
45:49forfaitures aujourd'hui.
45:51Ce serait intéressant de savoir quel est l'objet de l'association.
45:53Quand vous êtes une association loin de 1901, vous devez avoir un objet.
45:55Quel est l'objet de cette association ? Parce que
45:57si c'est lutter contre le racisme, cette
45:59association tient des propos racistes.
46:01En tous les cas, voilà ce qu'on pouvait dire
46:03sur Sciences Po. C'est plutôt rassurant
46:05le deuxième message
46:07un peu plus complet de M. Louis Vassy.
46:09Parce que le premier, on
46:11ne le comprenait pas
46:13très bien. L'émission est
46:15quasiment terminée.
46:17Si ce n'est même terminée.
46:19Je vais vous remercier tous les quatre.
46:21C'est un plaisir.
46:23J'avais une dernière information à vous donner mais je ne l'ai plus.
46:25À la réalisation,
46:27c'était Arnaud Carrat. À la vision,
46:29c'était Juliette.
46:31Au son, c'était
46:33Anatole, Lucas Buzutil,
46:35Benjamin O, Pauline Treffzère ont participé
46:37à cette émission.
46:39Et avant de terminer, c'est ça que j'avais oublié,
46:41il y a un téléspectateur
46:43qui nous regarde régulièrement qui est papa.
46:45Il s'appelle Trésor. Il est désormais papa
46:47et il a choisi le plus beau des prénoms pour son fils.
46:49Vous savez comment il s'appelle ?
46:51Eliott. Exactement.
46:53C'est deux ailes de thé. Il s'est un peu trompé sur l'orthographe
46:55mais il s'appelle Eliott. L'intention était là.
46:57Pour moi qu'il le fasse.
46:59C'est l'une des pêches.
47:01Vous savez lire.
47:03Merci beaucoup. Ça se dispute dans un instant.