Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00Quasiment 20 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:04On est avec l'équipe du dimanche.
00:06Jean-Sébastien Ferjou, bonsoir.
00:08Véronique Jacquet, bonsoir.
00:10Jules Torres, Sébastien Ligné.
00:12Un cinquième homme est avec nous, Gérard Westpierre.
00:14Merci d'être présent.
00:16Le monde décrypté.
00:18Lorsque l'actualité internationale est compliquée,
00:20on a besoin de vous pour nous éclairer.
00:22Auriez-vous des questions ?
00:24J'en ai quelques-unes.
00:26En fait, ce qui est insupportable depuis le début de l'après-midi,
00:28c'est la géopolitique-fiction.
00:30Et c'est finalement ces analyses
00:32où c'est tellement pas ce qui se passe
00:34qu'on a besoin aussi de...
00:36...prendre du champ.
00:38Voilà, exactement.
00:40Et d'essayer d'être le plus prudent possible
00:42parce qu'on sait à quel point ce qui se dit aujourd'hui
00:44peut être contredit le lendemain.
00:46On a besoin d'y voir un peu plus clair.
00:48Mais avant cela, c'est le point sur l'information.
00:50Avec vous, Isabelle Pipelot.
00:52Bonsoir, Isabelle.
00:54Bonsoir, Eliott. Bonsoir à tous.
00:56Bachar al-Assad et sa famille se trouvent à Moscou.
00:58C'est ce qu'ont annoncé les agences de presse russes,
01:00citant une source du Kremlin.
01:02Sur la base de considérations humanitaires,
01:04la Russie a accordé l'asile
01:06aux dirigeants syriens et à ses proches.
01:08Dans ce contexte, la Russie a par ailleurs
01:10demandé une réunion d'urgence
01:12du Conseil de sécurité de l'ONU pour demain.
01:14Joe Biden salue la chute
01:16du pouvoir de Bachar al-Assad.
01:18Pour le président américain, cela représente
01:20une opportunité historique pour les Syriens
01:22de construire un avenir meilleur.
01:24Depuis la Maison-Blanche,
01:26le dirigeant américain a évoqué
01:28un acte fondamental de justice,
01:30tout en avertissant contre les risques
01:32et l'incertitude qui découlent de la situation.
01:34Enfin, dans l'actualité nationale,
01:36deux jours après l'accord de libre-échange
01:38conclu entre l'Union européenne
01:40et le Mercosur, de nombreux agriculteurs
01:42français sont inquiets.
01:44En ligne de mire, la concurrence sud-américaine
01:46qui produit à bas coût.
01:48La FNSEA a annoncé de nouvelles actions
01:50partout en France. Demain et mardi,
01:52certains agriculteurs promettent de durcir
01:54leur mobilisation.
01:56Merci Isabelle Piboulot.
01:58L'information de ce dimanche est historique.
02:00C'est bien sûr la chute du régime
02:02de Bachar al-Assad en Syrie.
02:04Après 24 ans à la tête du pays,
02:06ça fait un demi-siècle que
02:08le clan Assad régnait
02:10du côté de la Syrie.
02:12Bachar al-Assad est renversé
02:14par des groupes rebelles, eux-mêmes
02:16dirigés par des
02:18islamistes radicaux.
02:20On va commencer avec la réaction
02:22d'Emmanuel Macron. L'état de barbarie
02:24est tombé. Enfin, je rends hommage
02:26au peuple syrien, à son courage, à sa patience.
02:28Dans ce moment d'incertitude,
02:30je forme pour lui le vœu de paix,
02:32de liberté, d'unité. La France restera
02:34engagée pour la sécurité de tous au Moyen-Orient.
02:36Joe Biden a
02:38pris la parole il y a quelques minutes.
02:40Il explique que c'est
02:42un moment historique,
02:44que ça peut être un tournant pour les
02:46Syriens, que Bachar al-Assad
02:48devrait rendre des comptes,
02:50a affirmé Joe Biden. Il s'avère
02:52que, et on l'a appris là aussi en début
02:54de soirée, que Bachar al-Assad
02:56était actuellement à Moscou.
02:58Première question que je vais vous poser,
03:00et on va faire ça vraiment de la manière la plus simple
03:02possible. Comment vous expliquez
03:04la chute du régime de
03:06Bachar al-Assad qui, disons-le
03:08très clairement, est un homme qui a du sang
03:10sur les mains ? Il n'y a pas de doute là-dessus.
03:12La disparition des trois parrains.
03:14Les trois parrains du régime
03:16sont premièrement
03:18la Russie, deuxièmement l'U.S.B.O.L.A.,
03:20troisièmement l'Iran. Donc
03:22on insiste là à l'effet
03:24secondaire de la réaction
03:26d'Israël au 7 octobre.
03:28Après s'être occupé du Hamas,
03:30ils ont décidé de s'occuper
03:32de l'U.S.B.O.L.A. et de réduire
03:34considérablement les capacités
03:36de l'U.S.B.O.L.A. Ça a conduit
03:38ce dernier
03:40à quitter en grande partie
03:42la Syrie.
03:44Or, les gens du U.S.B.O.L.A.
03:46en Syrie étaient maîtres du terrain,
03:48étaient l'architecture
03:50sécuritaire du régime.
03:52Donc
03:54le U.S.B.O.L.A. disparaissant,
03:56le deuxième parrain, l'Iran,
03:58n'avait plus
04:00l'interlocuteur à financer, à armer.
04:02Deux parrains qui disparaissent.
04:04Le troisième, la Russie,
04:06qui depuis 2017-2019
04:08avait déjà réduit
04:10sa présence et là,
04:12depuis 2022,
04:14et l'Ukraine a complètement
04:16retiré ses capacités.
04:18Donc les trois parrains ont disparu.
04:20Deuxième raison,
04:22une vision
04:24différente de H.T.S.,
04:26la fameuse équipe
04:28des islamistes
04:30qui ont mené ce mouvement
04:32vers Damas. Ils ont,
04:34à mon sens, réduit
04:36considérablement leur vision
04:38idéologique. On les présente comme
04:40des radicaux. Je serai très prudent.
04:42Eux ont décidé de dire
04:44et écrire
04:46« nous assurerons la liberté de culte ».
04:48Donc, ils ont réuni
04:50autour d'eux un certain nombre de factions
04:52complémentaires. Ils n'ont pas été
04:54les radicaux auxquels on s'attendait.
04:56Et on a vu cela vis-à-vis
04:58de l'armée syrienne.
05:00Ils ont dit
05:02aux soldats syriens « déposez les armes,
05:04nous ne vous poursuivrons pas,
05:06nous n'allons pas vous exécuter ».
05:08Et c'est ce sur quoi il faut être extrêmement
05:10prudent aussi.
05:12Ce fameux groupe H.T.S.,
05:14vous dites qu'aujourd'hui, ce sont des
05:16rebelles. Est-ce qu'hier,
05:18parmi ces rebelles, il y avait
05:20des djihadistes, des membres par exemple
05:22de Daesh ? Non.
05:24Al-Qaïda, oui.
05:26Dont Johani est un ancien.
05:28J'entends,
05:30c'est-à-dire qu'hier, c'était des membres
05:32d'un groupe terroriste. Aujourd'hui,
05:34ils se présentent comme
05:36des modérés, peut-être faut-il
05:38les croire. Est-ce qu'on a la certitude
05:40que demain,
05:42on ne retrouvera pas cette fibre
05:44radicale, dangereuse ?
05:46Non.
05:48Prenons, je dirais, pour argent comptant
05:50ce qu'ils nous annoncent maintenant,
05:52mais peut-être que dans 24 heures, 48 heures,
05:54effectivement. Soyons prudents.
05:56Mais ils ont montré qu'avec les décisions
05:58qu'ils ont prises vis-à-vis de l'armée,
06:00vis-à-vis de leurs concitoyens,
06:02ils les respectaient. La troisième
06:04raison de l'effondrement du régime,
06:06c'est la pauvreté absolue de la Syrie.
06:08Le pouvoir n'avait même plus le moyen
06:10de payer son armée. On va regarder
06:12qui est cet homme,
06:14Abou Mohamed Al Jolani,
06:16l'ancien d'Al-Qaïda.
06:18C'est un sujet de Kylian Saleh.
06:20Abou Mohamed
06:22Al Jolani, 42 ans.
06:24Cet homme est un chef islamiste
06:26à la tête d'un groupe considéré comme
06:28terroriste par les pays occidentaux.
06:30Il a mené une coalition de rebelles,
06:32auteur d'une offensive éclair
06:34qui a fait chuter le régime de Bachar
06:36al-Assad. Abou Mohamed
06:38Al Jolani est né en 1982.
06:40Il a grandi à Mazé,
06:42un quartier au sud de Damas,
06:44dans une famille aisée.
06:46Selon un média britannique,
06:48les premiers signes de djihadisme apparaissent
06:50chez lui après les attentats du 11 septembre
06:522001. En 2003,
06:54lors de l'invasion américaine
06:56en Irak, il part combattre
06:58dans ce pays voisin de la Syrie
07:00où il rejoint le groupe Al-Qaïda
07:02avant d'être emprisonné
07:04durant 5 ans. En 2011,
07:06lors du début de la révolte
07:08contre Bachar al-Assad,
07:10Abou Mohamed Al Jolani rejoint son
07:12pays. Il fonde le front
07:14Al-Nosra, qui deviendra plus tard
07:16le groupe actuel Hayat Tarih
07:18al-Sham. En 2016,
07:20il rompt ses liens avec Al-Qaïda,
07:22il abandonne les habits des groupes islamistes
07:24et tente de changer son image.
07:26Aujourd'hui,
07:28ou du moins,
07:30est-ce que la communauté internationale,
07:32l'Occident, peut parler,
07:34échanger avec cet individu ?
07:36S'il y est prêt, pourquoi pas ?
07:38Nous, on est prêt à parler avec tout le monde.
07:40On a bien parlé
07:42avec le Hezbollah politique
07:44au Liban, donc il n'y a pas de raison
07:46si effectivement il donne les preuves.
07:48Et jusqu'à présent,
07:50ça se présente ainsi
07:52de sa vision.
07:54On va revenir
07:56après sur l'aspect politique français.
07:58Vous avez deux types de réactions.
08:00De manière unanime,
08:02évidemment, c'est la chute d'un dictateur
08:04qui a du sang sur les mains.
08:06Mais certains prennent une autre ligne en disant
08:08oui, c'est un dictateur qui tombe,
08:10mais attention, en quelque sorte,
08:12on a une jurisprudence irakienne-libyenne.
08:14On ne sait pas
08:16quelles seront les conséquences
08:18et on sait ce que ça peut faire quand un régime
08:20dans ces régions la tombe.
08:22Ça peut avoir des conséquences dramatiques
08:24sur la sécurité intérieure française
08:26et sur les questions migratoires.
08:28Jean-Sébastien Ferjou, quel regard vous portez
08:30sur ce tournant historique et la chute de Bachar Al-Assad ?
08:32Justement, je pense que c'est effectivement
08:34historique avec un grand H.
08:36Pour compléter, je suis absolument d'accord
08:38avec ce que disait Gérard Verspierre
08:40sur les trois parrains
08:42qui ont été profondément affaiblis.
08:44Mais c'est aussi une forme de camouflet
08:46pour les Américains, ou en tout cas plus exactement
08:48pour les démocrates et pour Barack Obama.
08:50Pourquoi je vous dis ça ?
08:52Il y a eu l'invasion de l'Irak
08:54ou de la Libye pour essayer d'exporter
08:56la démocratie. Ça, ça a été
08:58les néoconservateurs après le 11 septembre.
09:00Réaction des États-Unis, on essaye
09:02d'exporter la démocratie libérale
09:04au Moyen-Orient. Et puis en 2009,
09:06Barack Obama a pris une autre décision.
09:08Il a dit qu'on va se retirer pour partie
09:10du Moyen-Orient et on va
09:12essayer d'établir une politique d'équilibre
09:14entre l'Iran et Israël. Et c'est peut-être comme ça
09:16d'ailleurs en permettant aux Iraniens
09:18de développer leur puissance que nous obtiendrons
09:20des Israéliens qui négocient
09:22un accord de paix. Et c'est pour ça
09:24que les Américains ont à ce moment-là
09:26négocié sur les accords nucléaires
09:28en permettant aux Iraniens d'être soumis
09:30à beaucoup moins de sanctions.
09:32Barack Obama a quand même eu un prix Nobel
09:34de la paix alors que la vision stratégique
09:36était désastreuse.
09:38Désastreuse pour la Syrie,
09:40désastreuse pour l'Égypte. Vous vous souvenez que les Américains
09:42en version Obama et Hillary Clinton ont quand même
09:44laissé les frères musulmans prendre le pouvoir en Égypte.
09:46Ce sont les Saoudiens
09:48qui ensuite ont viré
09:50les frères musulmans. C'est-à-dire que Barack Obama
09:52d'une certaine manière a entretenu justement
09:54par cette vision stratégique-là
09:56le développement d'une forme d'islamisme
09:58absolument. C'est pas les seules responsabilités.
10:00On a parlé de la Turquie, on a parlé
10:02des Russes, on a parlé des Iraniens.
10:04Et Donald Trump, lui, pendant son premier mandat
10:06avait compris que cette politique-là vis-à-vis
10:08de l'Iran, elle était toxique.
10:10Les Israéliens ont de facto renversé la table
10:12après le 7 octobre. Et c'est ça qui se joue.
10:14C'est à l'échelle de 25 ans. C'est vraiment
10:16historique. Dans un instant on va parler de la crise
10:18migratoire, mais je me tourne une nouvelle fois vers vous
10:20Gérard Vespière. On sait que
10:22ces rebelles ont libéré
10:24plusieurs prisonniers
10:26et plusieurs prisons aujourd'hui.
10:28Parfois il y avait des femmes, des enfants
10:30qui étaient dans des conditions absolument déplorables.
10:32Certains étaient même torturés.
10:34Bref, c'était visiblement un enfer
10:36sur terre. On sait également
10:38que dans les geôles syriennes, il peut y avoir
10:40des individus extrêmement
10:42dangereux. Et pour la Syrie
10:44bien sûr, mais également pour
10:46l'Occident. Est-ce que c'est
10:48un risque aussi qu'on ait
10:50aujourd'hui dehors, en Syrie,
10:52des gens qui voudraient
10:54s'en prendre à l'Europe
10:56et pourquoi pas la France, qu'ils soient désormais
10:58libérés ? Alors s'ils s'en prennent à l'Europe
11:00et s'ils s'en prennent à la France, c'est dans le cadre d'une
11:02vision
11:04de la part de leur patron.
11:06Depuis 3 jours,
11:08depuis 4 jours, on n'a pas
11:10cette perception de la vision
11:12d'Al Joulani.
11:14Il a quitté le djihad et qu'est-ce que
11:16la différence entre un djihad et
11:18un musulman radical ? C'est la vision
11:20internationaliste. Il a
11:22justement quitté Al-Qaïda
11:24pour venir à une vision
11:26nationaliste
11:28syrienne. Et c'est cette vision
11:30nationaliste syrienne qui lui a permis
11:32de regrouper autour de lui
11:34d'autres mouvements. Jules Torres,
11:36vous vouliez réagir ? Oui, j'ai eu des
11:38services de renseignement, moi cet après-midi, les services de
11:40renseignement français qui sont très inquiets de ce que pourraient
11:42devenir les 150 djihadistes français
11:44qui sont aujourd'hui détenus
11:46par les Kurdes en Syrie. Ça, c'est vraiment
11:48une alerte qui a été émise du côté
11:50de Ballard et même du côté du ministère de l'Intérieur.
11:52Il y a une grosse alerte. On sait très bien, et vous allez
11:54en parler, qu'il y a des gros risques sur les flux migratoires,
11:56qu'ils pourraient servir des flux migratoires comme
11:58pour les attentats en 2015 où il y avait des kamikazes
12:00qui avaient infiltré les flux
12:02migratoires. Donc ça, c'est une grosse alerte en tout cas
12:04aujourd'hui au sein des autorités.
12:06On écoute Jordan Bardella justement sur le risque
12:08de crise migratoire parce qu'au
12:10moment de la guerre en Syrie,
12:12vous avez eu un million de
12:14Syriens au moment
12:16du début de la guerre civile, un million
12:18de Syriens qui ont quitté clandestinement
12:20la Syrie pour rejoindre
12:22l'Europe. Et ça a été
12:24un bouleversement évidemment
12:26migratoire. Écoutez Jordan Bardella.
12:30Dans quelques mois, il est possible que
12:32nous payons les conséquences
12:34de cette prise de pouvoir
12:36des fondamentalistes islamistes par
12:38des flux migratoires importants. Et moi, j'appelle
12:40d'ores et déjà aujourd'hui l'Union Européenne
12:42et les différents pays de l'Union
12:44à anticiper dès
12:46maintenant le risque d'un
12:48déferlement migratoire où pourraient
12:50être d'ailleurs, où pourraient se glisser
12:52des terroristes islamistes. Et je vous
12:54propose une citation d'Eric Ciotti
12:56qui a également réagi.
12:58On va la découvrir ensemble. La chute de Bachar
13:00al-Assad va provoquer un chaos aux conséquences
13:02incalculables, notamment migratoires
13:04pour l'Europe. Derrière de prétendus
13:06rebelles se trouvent les pires
13:08islamistes. Voilà pour les réactions
13:10politiques. La question migratoire
13:12était une question qui était évidemment
13:14essentielle. Gérard Vespierre ? Parce que
13:16il y avait des massacres
13:18à l'intérieur de la Syrie.
13:20Si on ne voit pas à nouveau
13:22cette situation se reproduire,
13:24si HTS
13:26maintient un cap d'apaisement,
13:28le processus qui est
13:30engagé actuellement, c'est un retour
13:32des Syriens dans leur pays.
13:34Véronique Jacquet ? Oui, je pense que c'est quand même
13:36difficile d'imaginer pour l'instant un cap
13:38d'apaisement, tout de même.
13:40Il faut quand même préciser une chose. Entre Syriens, n'est-ce pas ?
13:42Tous ceux qui ont pu ces dernières années quitter la Syrie
13:44l'ont fait. Si on prend par
13:46exemple les chrétiens
13:48syriens, il y a bien
13:50longtemps... Nous parlons du futur, là.
13:52Oui, d'accord, mais enfin
13:54toujours est-il qu'on va dire qu'ils étaient
13:562 millions il y a
13:58un peu plus de 10 ans, ils sont 500 000
14:00aujourd'hui. Les 500 000
14:02chrétiens qui sont encore en Syrie
14:04sont ceux qui ne peuvent pas partir, parce qu'il y a
14:06une diaspora, de toute façon, qui est de plus en plus
14:08importante. Donc moi, je serais beaucoup moins
14:10optimiste que vous. Je pense que la situation
14:12là-bas va être catastrophique, qu'il
14:14va y avoir des actes de vengeance des sunnites
14:16sur la minorité halawite
14:18qui est donc une branche du chiisme
14:20et que de toute façon, les chrétiens, comme
14:22dans tous les pays islamisés,
14:24comme ça a été le cas en Irak,
14:26comme c'est maintenant le cas au
14:28Liban, où ils sont minoritaires, sont
14:30extrêmement maltraités. Donc je ne vois pas comment
14:32ça peut bien tourner.
14:34Si on parle des réfugiés,
14:36il y a vraiment deux questions. Il y a qu'est-ce qu'on fait
14:38avec ceux qui sont arrivés en Europe, vous parlez de ce
14:40million qui est arrivé
14:42entre 2011 et 2015 principalement,
14:44en grande majorité en Allemagne,
14:46et on a vu les conséquences, même politiques
14:48en Allemagne, avec le réveil
14:50des partis, l'explosion des partis patriotiques
14:52en premier lieu, l'AFD,
14:54qui sont une des conséquences directes de cet arrivé
14:56expiratoire. On m'explique que
14:58finalement, les Syriens pourraient être amenés à rentrer
15:00chez eux. Vous imaginez ce que ça
15:02représente en termes de coûts,
15:04en termes d'infrastructure, en termes d'organisation
15:06de rapatrier un million
15:08de Syriens vers leur pays d'origine,
15:10à condition évidemment qu'ils souhaitent
15:12y revenir. Parce que moi, j'entends ce que vous
15:14dites, mais je suis un peu d'accord avec vous, Véronique,
15:16il y a un espèce d'optimisme, un petit peu de naïveté
15:18autour de ce mouvement.
15:20Non, justement, j'ai la sensation que les gens
15:22sont très prudents et qu'on fait quand même
15:24attention. Quand on a été djihadiste
15:26un jour, on l'est le lendemain, et j'ai
15:28peur qu'on se retrouve dans une situation similaire
15:30à celle qu'on a vécue en Afghanistan il y a
15:32quelques années, où on nous expliquait, certains
15:34notamment à gauche, que les talibans avaient changé
15:36avec des promesses, notamment sur le droit
15:38des femmes, où ils expliquaient que les femmes pourraient rentrer
15:40dans la fonction publique, et depuis que les talibans
15:42sont revenus au pouvoir, on a vu un effondrement
15:44des quelques droits aux femmes
15:46qui existaient en Afghanistan et qui se sont complétés.
15:48J'ai l'esprit
15:50d'escalier, et quand je me
15:52posais la question,
15:54j'avais l'esprit d'escalier,
15:56et j'ai oublié de vous poser cette question,
15:58monsieur Al-Jolani,
16:00qui était un ancien djihadiste,
16:02vous dites djihadiste repenti,
16:04est-ce qu'on connaît sa
16:06vision de la société,
16:08la manière dont il pense
16:10le rapport entre
16:12les hommes et les femmes ? Est-ce que c'est un homme
16:14qui a une vision rigoriste
16:16de la religion, ou au contraire,
16:18justement, quelqu'un de plutôt ouvert ?
16:20Je pense qu'à l'intérieur
16:22de son bloc, effectivement,
16:24idéologique, il est
16:26pour le maintien d'un islam rigoriste.
16:28Mais il accepte,
16:30pour le moment, c'est ce qu'il dit, c'est ce qu'il écrit,
16:32la cohabitation
16:34pacifique, c'est ce qui
16:36est le changement radicalement
16:38nouveau, si je puis utiliser
16:40à nouveau ce terme radical.
16:42Je ne suis pas un optimiste
16:44BA, je suis un observateur
16:46pointu, j'espère,
16:48et donc voilà, je vous
16:50analyse.
16:52Et je suis vraiment
16:54accroché à votre déclaration
16:56parce que, effectivement,
16:58nous, le commun des mortels, on ne sait pas
17:00véritablement ce qui se passe.
17:02Et on a besoin de l'analyse
17:04de spécialistes sur ce sujet,
17:06spécialistes que vous êtes.
17:08Comme le disait bien Véronique, il n'y a pas de djihadisme
17:10modéré, et cette personne
17:12est parmi les djihadistes les plus recherchés
17:14de la planète, et d'ailleurs,
17:16sa tête est mise à prix pour 10 millions de dollars.
17:18Donc, on voit très bien que c'est quand même
17:20par les Etats-Unis, notamment.
17:22Donc, on voit très bien que ce n'est pas
17:24quelqu'un qui est considéré comme modéré,
17:26en tout cas pour les démocraties occidentales.
17:28Juste là-dessus,
17:30nous avons quand même des partenaires, pour aller dans le sens
17:32de Gérard Verspierre, des partenaires occidentaux,
17:34enfin, des occidentaux, dont certains
17:36ont été invités, peut-être hier,
17:38qui sont promoteurs d'un islam
17:40particulièrement rigoriste, et dont on sait
17:42qu'ils ont pu être aussi
17:44des sponsors du terrorisme. Donc, je pense que la situation,
17:46il faut l'avoir aussi.
17:48On écoute Dominique
17:50de Villepin,
17:52qui était l'invité
17:54de nos confrères de BFA.
17:56Le soulagement est grand, on le voit
17:58dans toutes les capitales européennes,
18:00on le voit aussi aujourd'hui
18:02dans nombre de villes
18:04en Syrie. La question,
18:06c'est l'inconnu
18:08de demain. C'est donc
18:10après le soulagement,
18:12l'incertitude qui va s'ouvrir.
18:14Que va-t-il se passer ?
18:16Il faut être extrêmement prudent,
18:18se saluer, effectivement,
18:20la chute d'un régime
18:22qui est un régime uni, mais en même temps
18:24être extrêmement prudent sur l'avenir,
18:26car nous ne savons pas
18:28de quoi demain sera fait.
18:30Par contre, nous savons
18:32l'itinéraire de ceux
18:34qui, aujourd'hui, arrivent au pouvoir à Damas,
18:36et cet itinéraire a tout
18:38pour nous inquiéter. Est-ce que
18:40ce pays qui est divisé depuis de nombreuses années
18:42va pouvoir maintenir son intégrité ?
18:44C'est un enjeu
18:46important, parce que la Syrie occupe
18:48géographiquement un espace.
18:50L'éclatement du pays aurait des répercussions
18:52sur l'ensemble
18:54de la région et pour la stabilité de tous les
18:56pays avoisinants.
18:58Je comprends parfaitement ce que dit
19:00M. de Villepin, au sens où, oui, bien sûr,
19:02ce régime-là, ce n'est pas une option. D'un seul coup,
19:04la Syrie va devenir une social-démocratie
19:06scandinave. J'aimerais bien
19:08que M. de Villepin nous explique le raisonnement.
19:10Parce que, là, il considérait que,
19:12finalement, le fait que Bachar el-Assad
19:14ait massacré 500 000
19:16Syriens, y compris avec des armes
19:18chimiques, y compris en massacrant d'ailleurs
19:20un certain nombre de Palestiniens. Vous savez qu'il y a eu beaucoup de morts palestiniens
19:22à Yarmouk, le quartier de
19:24palestiniens à Damas. Mais j'aimerais
19:26qu'il nous explique pourquoi il considère que
19:28finalement, ça valait le coup de miser sur un
19:30régime criminel pour assurer la stabilité
19:32de la région, mais sur une démocratie
19:34qui reste Israël, même si
19:36on peut considérer qu'il y a des crimes de guerre, même si
19:38on peut remettre en cause et critiquer Israël. Alors là,
19:40il ne voit plus du tout le même raisonnement pour assurer la stabilité
19:42de la région. Là, il ne comprend plus. Mais pour
19:44quelle raison ?
19:46Voilà ce qu'on pouvait dire sur cette actualité
19:48internationale, actualité
19:50historique, on le disait.
19:52Merci beaucoup, Gérard Verspierre.
19:54Ce que je vous propose, c'est qu'on fasse une courte
19:56pause et qu'on revienne dans un instant
19:58pour parler de l'actualité politique
20:00française, puisqu'on connaîtra
20:02très certainement, très probablement
20:04ou peut-être, on n'est pas sûr.
20:06Après la
20:08géopolitique-fiction, la politique-fiction,
20:10la première ministre
20:12ou le premier ministre...
20:14Vous m'avez demandé quelque chose, c'est-à-dire, est-ce que vous parlerez
20:16à la cathédrale Notre-Dame ?
20:18Je vous ai répondu oui, j'ai eu raison, je crois.
20:20Oui, mais il était
20:22un peu... Non, je ne sais pas ce que faire.
20:24Jules a gagné son pari.
20:26Eh bien, Jules a perdu son pari.
20:28On revient. Merci beaucoup, Gérard Verspierre,
20:30d'être venu pour décrypter
20:32cette actualité internationale.
20:34A tout de suite pour la deuxième partie de l'heure des pros.
20:3820h25 sur CNews.
20:40On poursuit l'heure
20:42des pros 2. On parlait de la Syrie
20:44avant,
20:46en première partie. Permettez-moi juste
20:48de vous lire le tweet
20:50de Florence Bergeau-Blacklare
20:52qui a quand même
20:54une forte connaissance du
20:56monde islamiste
20:58et qui a tweeté
21:00les rebelles HTS,
21:02c'est comme ça qu'ils sont présentés, ces rebelles qui ont fait tomber le régime
21:04de Bachar Al-Assad, et pourquoi pas
21:06les résistants. Cette façon de
21:08nommer des djihadistes montre qu'on n'apprend
21:10rien de ces conflits du Moyen-Orient
21:12enflammés par l'islamisme.
21:14Après le choléra,
21:16Bachar Al-Assad, voici pourtant la paix.
21:18Ce que dit Bruno Rotailleau dans un tweet,
21:20souhaitons que ce printemps syrien ne débouche pas sur un hiver
21:22islamiste.
21:24Je pense qu'on a tout dit sur la question syrienne
21:26et c'est pour ça qu'on avance
21:28et qu'on parle de l'actualité politique à présent.
21:30L'information est tombée en fin d'après-midi.
21:32Emmanuel Macron avait jeudi, dans son allocution,
21:34dit qu'il nommerait un Premier ministre dans les prochains jours.
21:36Il souhaite donner
21:38un nom avant mardi.
21:40Ah ! Donc mardi,
21:42on devrait connaître le ou la
21:44Premier ministre. Nouvelle consultation
21:46à gauche, socle commun. Il espère
21:48annoncer un Premier ministre ce
21:50mardi. Alors, puisqu'il a parlé
21:52beaucoup d'espérance hier dans
21:54la cathédrale Notre-Dame, est-ce que
21:56cet espoir est quelque chose
21:58qui se dessine, qui se précise, Jules Torres ?
22:00Mercredi soir, on nous disait peut-être que
22:02le Président annoncera un Premier
22:04ministre pendant son allocution. On ne l'a pas eu.
22:06Puis ensuite, on nous a dit que ce serait potentiellement
22:08lundi parce qu'il y avait le week-end
22:10avec Notre-Dame. Là, on a enfin, encore une fois,
22:12reporté à mardi.
22:14C'est très compliqué de nommer un Premier ministre.
22:16Souvenez-vous, après les législatives anticipées,
22:18certes, il y avait eu l'excuse des Jeux olympiques,
22:20mais Michel Barnier, il a été nommé
22:22le 5 septembre pour des élections
22:24qui étaient tombées. Le 7 juillet,
22:26on voit bien qu'il y a eu deux mois. C'est très compliqué.
22:28Il y a des consultations qui sont menées.
22:30D'autant plus qu'Emmanuel Macron, il a changé d'avis,
22:32il a changé de braquet à de nombreuses
22:34reprises. Au départ, il ne devait pas recevoir
22:36les Insoumis, les communistes et les écologistes.
22:38Il recevra les deux
22:40derniers et les Insoumis ont refusé d'aller
22:42à l'Elysée. Donc, on voit bien qu'il n'y a
22:44pas vraiment, pour l'instant, de pistes.
22:46On a des noms qui ressortent, on en parlera
22:48sans doute tout à l'heure. Mais Emmanuel
22:50Macron, il semble dans une impasse. Il fait des consultations
22:52mais rien ne dit qu'on aura un Premier ministre
22:54mardi. François Bayrou qui serait dans la
22:56shortlist à réagir aujourd'hui. On va découvrir
22:58ses déclarations. On ne peut pas continuer
23:00comme ça. Si je peux aider à ce qu'on sorte
23:02de tout ça, je le ferai. François Bayrou
23:04qui fait partie des favoris. On va découvrir
23:06cette liste avec Catherine Vautrin
23:08qui, elle aussi,
23:10est en train de devenir
23:12un nom très sérieux. Elle revient
23:14souvent. Elle doit détester ça. Catherine
23:16Vautrin et François Bayrou reviennent très régulièrement.
23:18Sébastien Lecornu.
23:20On a mis Bernard Cazeneuve.
23:22J'ai l'impression que la proposition de gauche
23:24s'éloigne. Véronique Jacquier,
23:26le profil de Catherine Vautrin est intéressant
23:28parce qu'on l'avait déjà annoncé
23:30un temps à... En 2022. Exactement
23:32à Matignon. Elle avait
23:34même échangé avec le Président de la République
23:36et 24 heures plus tard, c'était finalement Elisabeth Borne.
23:38Elle était Premier ministre quasiment pendant 24 heures.
23:40Emmanuel Macron lui avait dit qu'il l'allait.
23:42Voilà. Véronique Jacquier.
23:44Écoutez, Catherine
23:46Vautrin, elle a échoué une fois.
23:48Je ne la voyais pas trop dans la short list.
23:50Très honnêtement, je
23:52voyais plutôt un profil
23:54comme François Bayrou, ne serait-ce que
23:56parce que, souvenez-vous, en 2017, il a quand même
23:58aidé Emmanuel Macron à
24:00gagner et à accéder à l'Élysée.
24:02Il se rêvait déjà à l'époque
24:04Premier ministre. Il est par
24:06essence l'incarnation d'un
24:08bloc central. Vous avez Bernard Cazeneuve
24:10qui a dit avant-hier qu'il ferait un excellent
24:12Premier ministre. Il est
24:14capable de tendre la main, c'est un bien
24:16grand mot, mais
24:18quand même de parler à Marine Le Pen
24:20puisqu'il lui avait donné son parrainage en
24:222022, même s'il avait dit que ça ne valait pas soutien.
24:24Et puis il est pour la
24:26proportionnelle. Alors il peut aussi jouer cette carte-là
24:28avec Marine Le Pen. Donc moi,
24:30je ne vois pas trop, pardonnez-moi,
24:32j'aime pas le mot, mais la plus-value de Catherine
24:34Vautrin. Peut-être parce qu'elle ne dérange
24:36personne.
24:38Elle n'a aucune ambition personnelle
24:40pour 2027.
24:42Alors que eux, tous,
24:44pensent à 2027.
24:46Je ne sais pas si Sébastien Lecornu pense à 2027.
24:48Véronique, François Bayrou,
24:50les Républicains ou peut-être les électeurs de droite
24:52ont gardé en travers de la gorge le fait qu'il
24:54est voté pour Ségolène Royal, le fait
24:56qu'il est en quelque sorte
24:58de leur point de vue trahi en
25:00s'alliant avec Emmanuel Macron
25:02en 2017, alors qu'il faisait partie
25:04y compris d'ailleurs dans beaucoup d'exécutifs locaux,
25:06dans les conseils régionaux ou départementaux
25:08de majorité de droite.
25:10Donc il est perçu par la droite
25:12comme une forme de chiffon.
25:14Mais madame Vautrin...
25:16Il a été inventé pour François Hollande contre Nicolas Sarkozy.
25:18On est en droite, ils ne l'ont pas oublié.
25:20Catherine Vautrin, il y a aussi des électeurs de droite.
25:22Bon, avancez un petit peu.
25:24Justement à droite, ça pouvait être simple.
25:26Ça a eu moins de conséquences
25:28sur l'histoire.
25:30Ça pouvait être simple à droite, mais ça s'est tendu
25:32ces quelques derniers jours.
25:34Il y a un papier absolument formidable
25:36de Jules Torres, et je ne dis pas ça parce qu'il m'a donné
25:38de l'argent, mais parce que j'ai lu
25:40son papier ce dimanche matin dans le JDD.
25:42Vous parlez du duel
25:44qui divise la droite,
25:46Retailleau-Wauquiez.
25:48Vendredi, Bruno Retailleau est quasiment
25:50tombé de sa chaise. Non seulement il n'est plus
25:52invité à l'Elysée pour les conclusions présidentielles,
25:54les consultations présidentielles, mais il découvre
25:56que son absence a été imposée
25:58par Laurent Wauquiez, le patron des LR,
26:00qui a exigé qu'il soit
26:02tenu à le quart du rendez-vous de 20h
26:04avec Emmanuel Macron, parce que visiblement,
26:06Laurent Wauquiez, c'était dimanche matin,
26:08souhaitait, en quelque sorte,
26:10un ministre de gauche,
26:12pour faire sortir les LR.
26:14Laurent Wauquiez, sans le dire, ouvrait la porte
26:16aux négociations pour avoir des ministres de gauche,
26:18mais il savait très bien qu'à la fin,
26:20la droite se retirait pour sortir
26:22la droite du gouvernement, parce que Laurent Wauquiez,
26:24il considère qu'il est plus fort à l'extérieur
26:26du pouvoir qu'à l'intérieur.
26:28Bruno Retailleau, lui, il pense l'inverse. Donc on voit bien
26:30que cette question, elle traverse
26:32un petit peu la droite et elle la divise.
26:34Ça, ça date depuis vendredi.
26:36Quand Gauthier Lebrecht, journaliste à CNews,
26:38fait ce tweet où il nous dit qu'il y a
26:40un combat actuellement entre
26:42Gabriel Attal et Laurent Wauquiez contre
26:44Sébastien Lecornu et Bruno Retailleau,
26:46on voit bien que tous ces gens-là sont attirés, non seulement
26:48par le fait de
26:50barrer la route à Bruno Retailleau,
26:52et en plus, ils ont 2027
26:54dans leur tête, évidemment.
26:56Donc ce soir, on a un volte-face
26:58de Laurent Wauquiez qui a dit dans le Figaro...
27:00On y vient, mais ne dévoilez pas tout.
27:02Ce qui m'intéressait aussi, c'est les témoignages
27:04que vous avez eus dans votre article.
27:06On vient de connaître le gouvernement le plus à droite depuis Sarkozy.
27:08Ça faisait 12 ans qu'on n'avait pas touché au pouvoir.
27:10Et là, sous prétexte que les extrêmes
27:12ont fait tomber Barnier, on va refiler les clés
27:14aux socialistes. Mélenchoniste donne
27:16un autre ministre.
27:18Mélenchonisé.
27:20Mais ce ministre, vous ne donnez pas son nom. C'est qui ?
27:22Je ne vais pas vous le dire.
27:24C'est très intéressant de voir que
27:26l'affronte que connaît aujourd'hui Laurent Wauquiez
27:28au sein des Républicains, elle vient notamment
27:30des parlementaires, mais elle vient surtout des
27:32ministres démissionnaires. Je ne vous donnerai pas les noms.
27:34C'est un ministre LR ?
27:36C'est un ministre démissionnaire.
27:38Ministre ou secrétaire d'Etat ?
27:40C'est un ministre démissionnaire.
27:42Ou secrétaire d'Etat ?
27:44Ministre délégué ?
27:46C'est un ministre.
27:48Un ministre de plein exercice.
27:50Ah ! Vous voyez comment ça...
27:52Vous êtes un fin intervieweur.
27:54Mais la réalité,
27:56c'est que qui a brillé
27:58pendant ces 3 mois au sein du gouvernement ?
28:00On a Bruno Retailleau,
28:02on a Hauteman Nassrou, qui a fait beaucoup parler,
28:04Alexandre Portier,
28:06à la réussite scolaire,
28:08M.Daragon, qui a fait beaucoup parler de lui.
28:10Tous ces personnes-là sont encartées,
28:12font partie des Républicains,
28:14et ils n'auraient pas compris la ligne de Laurent Wauquiez,
28:16qui consiste à dire qu'en fait,
28:18ils n'ont pas allé au gouvernement,
28:20alors que c'est eux qui ont fait parler d'eux pendant 3 mois.
28:22Le volte-face, vous l'annonciez, puisque Laurent Wauquiez
28:24a accordé un entretien
28:26au Figaro ce soir,
28:28pour découvrir ce qu'a dit
28:30Laurent Wauquiez ensemble,
28:32notre préférence
28:34ira à un Premier ministre
28:36issu des LR.
28:38Il ne l'avait jamais dit !
28:40Il ne l'avait jamais dit depuis la motion de censure,
28:42et c'est ça aussi qui déplaisait à droite.
28:44Faut aussi comprendre,
28:46Laurent Wauquiez, on vient d'avoir
28:48un ministre issu...
28:50C'est compliqué, mais essayons d'essayer de comprendre.
28:52On sort d'un gouvernement LR,
28:54où LR, extrêmement minoritaire
28:56à l'Assemblée, a réussi à avoir 10 ministres.
28:58C'était énorme.
29:00C'est impensable pour Laurent Wauquiez,
29:02une fois la censure passée,
29:04de se terminer avec un gouvernement socialiste.
29:06Idéologiquement, même pour ses
29:08politiquement, électoralement,
29:10c'est impensable.
29:12Il faut que Laurent Wauquiez ait un ministre de droite.
29:14Et c'est justement pas la ligne
29:16qu'il a défendue
29:18les 4 derniers jours.
29:20Parce que Catherine Votrain n'est plus chez LR.
29:22Mais elle vient de la droite.
29:24On a une France à droite.
29:26On a 11 millions de personnes qui ont voté pour le RN.
29:28Ca paraît quand même
29:30la moindre des choses, d'avoir un Premier ministre
29:32qui est maintenant capable
29:34de parler avec Marine Le Pen
29:36et entre guillemets de bien la traiter,
29:38puisqu'elle a reproché qu'on ne la traitait pas assez.
29:40Donc quelque part, Marine Le Pen
29:42est capable de mettre le pistolet sur la tempe de n'importe quel Premier ministre.
29:44Donc ça me paraît être le B.A.B.
29:46du casting.
29:48Même s'il me semble
29:50qu'on marche sur la tête et qu'on a un problème de méthode dans notre pays.
29:52Parce que le Premier ministre
29:54devrait être issu,
29:56devrait être en capacité de former
29:58une majorité, tout au moins de ne pas être mis en minorité
30:00et que tout le monde s'entende
30:02à minima sur un programme.
30:04C'est comme ça que ça se passe dans les pays où ça marche bien.
30:06Il y a deux aspects dans cette histoire-là.
30:08Il y a l'aspect gouvernement.
30:10De toute façon, je ne sais pas pourquoi on perd autant de temps quand il n'y a pas de solution.
30:12Il n'y en aura pas plus dans 3 semaines
30:14ou dans 3 mois.
30:16Emmanuel Macron aurait pu respecter
30:18son intention première qui était de nommer un Premier ministre.
30:20La logique des institutions,
30:22c'est-à-dire déléguer, c'est au Parlement que ça se joue.
30:24Ce n'est pas à lui de décider à qui il confie
30:26ou non, ou il exclut le RN
30:28ou la FI ou je ne sais qui.
30:30Il aurait dû confier au président des deux assemblées
30:32probablement. C'est comme ça que ça se passe
30:34dans toutes les démocraties parlementaires.
30:36À un moment, il y a un monarque ou un président
30:38qui va voir quelqu'un qui arrive en tête des élections
30:40et qui dit maintenant que vous avez deux semaines pour former un gouvernement.
30:42Vous revenez avec une solution et sinon
30:44je passe à l'option B.
30:46La deuxième histoire qui se joue, c'est évidemment la candidature
30:48LR pour 2027.
30:50C'est assez surprenant au regard
30:52de ce qu'en pensent les électeurs de droite
30:54que Laurent Wauquiez se soit mis dans cet impasse-là.
30:56On avance un petit peu.
30:58Pardonnez-moi de vous couper.
31:00À chaque fois, les électeurs de droite
31:02ont l'impression d'avoir la droite la plus conne du monde.
31:04Il n'est pas encore 22 heures
31:06donc je vous retire cette expression-là.
31:08C'est une expression déposée.
31:10C'est la plus bête du monde.
31:12Parlons en revanche de
31:14M. Moscovici qui a réagi
31:16cet après-midi.
31:18C'est très intéressant. Il y avait des alarmistes.
31:20Si vous censurez,
31:22c'est le chaos.
31:24Il n'y aura plus de sécurité sociale.
31:26Votre carte ne fonctionnera plus.
31:28Les fonctionnaires n'auront plus de salaire.
31:30Les sauterelles vont tomber.
31:32Même votre cravate.
31:34Écoutez M. Moscovici.
31:36Il annonce qu'il n'y aura pas de chaos
31:38mais il faut faire attention.
31:40Il y a plusieurs scénarios possibles. Il faut aller vite.
31:42Ce n'est pas le chaos aujourd'hui.
31:44Des gouvernements qui tombent parce qu'ils sont censurés,
31:46c'est-à-dire dans des démocraties,
31:48ce sont des choses qui arrivent.
31:50Ne faisons pas comme si c'était un coup d'Etat
31:52et si ça nous plongeait dans l'ombre.
31:54D'ailleurs, j'observe que les marchés
31:56n'ont pas frémi et qu'au contraire
31:58les discrètes ont plutôt
32:00un tout petit peu diminué.
32:02En revanche, nous devons être extrêmement
32:04vigilants parce que ce qui nous menace,
32:06c'est d'abord
32:08d'être trop importante qui nous empêche
32:10d'agir, qui nous empêche de préparer
32:12pour l'avenir. Ça pour moi, c'est l'essentiel.
32:14Et c'est aussi une perte de crédibilité progressive
32:16comme si on s'enfonçait
32:18doucement, comme si on sortait
32:20des radars. Derrière ça, il y a
32:22toutes les conséquences multidimensionnelles
32:24qui ne sont pas le chaos qui était
32:26annoncé par ceux qui
32:28disaient qu'il faut absolument que Soubhan reste parce qu'après
32:30on tombe. Pas encore le chaos ?
32:32Non, ce n'est pas le chaos et ce ne sera pas
32:34le chaos. Mais ce que je crains
32:36beaucoup plus, je le redis, c'est une forme d'enfoncement.
32:38C'est pour ça que je
32:40souhaite que d'abord
32:42on puisse arriver à une situation
32:44politique plus stable et je souhaite aussi
32:46qu'on continue à agir sur nos
32:48déficits et notre dette.
32:50Emmanuel Macron a parlé de chaos
32:52dans son allocution.
32:54Elisabeth Borne nous disait que ça allait être une
32:56catastrophe. Emmanuel Macron
32:58a fait des choses qui n'arrivent pas.
33:00Emmanuel Macron était moins alarmiste
33:02que sa Macronie et que ses ministres.
33:04Il a employé le terme de chaos.
33:06Moi, j'ai toujours pensé que l'argument était
33:08idiot, indépendamment du fond, parce qu'on a
33:10promis aux électeurs britanniques le chaos
33:12après le Brexit. Ça n'a pas été un succès
33:14mirobolant, mais ça n'a pas été le chaos. Le Royaume-Uni
33:16est redevenu le quatrième exportateur mondial. On avait
33:18prédit aux Américains l'effondrement
33:20de l'économie américaine
33:22si Donald Trump était élu en 2016. Ça n'a pas été le cas.
33:24Donc, ces arguments-là, ils sont essentiellement
33:26perçus comme des baillons démocratiques.
33:28En revanche, moi,
33:30je pense que nous nous sommes enfoncés dans une pensée qui est très
33:32dangereuse. C'est-à-dire qu'on est dans le fameux
33:34« quoi qu'il en coûte, whatever it takes »
33:36que Mario Draghi avait employé pour sauver l'Europe.
33:38Et on est dans la même logique. C'est-à-dire que là,
33:40M. Moscovici considère
33:42oui, bien sûr, la crise, elle est grave,
33:44mais l'Europe est en train de faire en sorte
33:46qu'elle le soit moins. Mais sauf que
33:48on le fait, on le fait, on le fait.
33:50Jusqu'où est-ce que ça tiendra ? Parce que c'est ça la
33:52question, et que cet esprit de l'argent
33:54magique qui, finalement,
33:56on déverse. Mais c'est aussi
33:58ce qui fait qu'on ne peut pas s'en sortir, et c'est aussi
34:00ce qui fait que nous sommes incapables de nous en tenir
34:02à la moindre discipline budgétaire.
34:04Demain, grande journée de tractation avec
34:06à gauche, la venue à l'Élysée
34:08des communistes, des Verts,
34:10du groupe Liott. LFI a
34:12dit non. On voit cela avec Mathilde Ibanez.
34:16C'est un retour à la réalité
34:18et un agenda bien chargé
34:20pour Emmanuel Macron. Il va recevoir
34:22et consulter à nouveau
34:24plusieurs groupes politiques demain.
34:26Notamment les écologistes,
34:28avec comme délégation Marine Tondelier,
34:30et les deux chefs du groupe
34:32parlementaires, Cyriel Chatelain
34:34et Guillaume Gontard. Dans l'impasse politique
34:36dans laquelle notre pays se trouve,
34:38la stabilité de ce gouvernement ne peut
34:40exister que dans un dialogue avec les partis
34:42qui ont participé au Front républicain.
34:44Un échange crucial avant la nomination
34:46d'un nouveau Premier ministre que
34:48les Verts souhaitent de gauche.
34:50Le parti a également demandé aux chefs
34:52de l'État de recevoir ses alliés du nouveau
34:54Front populaire. Invitation
34:56reçue pour la France insoumise
34:58qui a décliné l'offre. Nous sommes prêts
35:00à gouverner sur le programme pour lequel
35:02nous avons été élus. Aucune discussion
35:04autre que la nomination d'un gouvernement
35:06du nouveau Front populaire ne saurait
35:08avoir lieu avec le chef de l'État.
35:10Autre groupe politique reçu à l'Élysée lundi,
35:12le parti communiste et le groupe
35:14Liott, inscrits jusque-là dans l'opposition,
35:16seront bien présents. Un nouveau
35:18Premier ministre, qui à la suite de ces discussions
35:20pourrait être nommé ce lundi,
35:22après le renversement le 4 décembre
35:24par motion de censure du gouvernement
35:26de Michel Barnier.
35:28Merci Jean-Thoraz, puisqu'effectivement Emmanuel Macron
35:30avait parlé du sens du chaos du RN et du
35:32NFP politiquement et non sur
35:34l'aspect économique. En revanche,
35:36comment Mme Borne
35:38nous expliquait que ça allait être une catastrophe ?
35:40On a parlé de shutdowns de 350...
35:42Avoir expliqué qu'elle n'était pas d'accord ni avec les recettes
35:44ni avec les décès...
35:46Est-ce que ça a un sens de se recevoir ?
35:48C'est une mise en scène, puisque
35:50la seule manière que tout cela accouche
35:52à une entrée de
35:54personnalité de gauche au gouvernement, c'est si le PS
35:56accepte de rentrer dans la danse,
35:58vu qu'on a bien compris que ni les écologistes
36:00ni les insoumis semblent partants.
36:02Sauf que pour ça, il faudrait que le PS se libère
36:04du joug insoumis, ce qui est extrêmement improbable
36:06d'un point de vue politique, puisque
36:08le PS sait pertinemment que s'il
36:10venait à quitter le Nouveau Front Populaire,
36:12leur nombre de sièges se verrait
36:14drastiquement mis en danger
36:16lors des prochaines élections électorales, puisque le PS
36:18a été élu. Et si le PS est aussi encore
36:20influent aujourd'hui, c'est grâce au fait
36:22qu'ils ont pactisé à la France Insoumise.
36:24Et la deuxième raison, qui est peut-être un peu plus
36:26terrible, c'est que vous avez aujourd'hui un certain
36:28nombre d'élus et de cadres socialistes qui
36:30adhèrent à l'idéologie insoumise,
36:32qui considèrent que l'idéologie insoumise
36:34est la direction prise par la France Insoumise.
36:36Ils adhèrent et ils adorent leur siège.
36:38Ils adorent leur siège, mais ça va ensemble.
36:40Le PS de 2020, c'est plus le même.
36:42Il y a quand même François Hollande, ancien président de la République,
36:44qui vote la censure. Mais silence complet, lui.
36:46Voilà, donc... Et qui vote même
36:48le détricotage de la réforme des retraites.
36:50Bien sûr. Et qui vote le détricotage de la réforme des retraites.
36:52C'est le seul Touraine quand il était président.
36:54Donc on voit que le PS est complètement dans l'impasse.
36:56La vérité, c'est quand même qu'Emmanuel Macron préfère taper
36:58dans la main et des communistes et des insoumis
37:00que dans celle du Rassemblement National.
37:02Le Rassemblement National, justement. Côté RN, l'Elysée ne change
37:04pas bon pour le moment de les recevoir.
37:06Ça veut dire que vous mettez de côté encore une fois
37:0811 millions d'électeurs qui sont
37:10mis au banc des discussions.
37:12Jordan Bardella qui a présenté cet après-midi
37:14les lignes rouges du RN,
37:16en disant, on ne touche pas au pouvoir d'achat de nos
37:18compatriotes. Il n'y aura pas de mesure
37:20contre la compétitivité de
37:22nos entreprises.
37:24C'est un tournant
37:26sur la politique migratoire
37:28et sécuritaire et la mise en place
37:30de la proportionnelle.
37:32Voilà les grands axes
37:34que souhaitent
37:36imposer en quelque sorte ou mettre sur
37:38la table des négociations.
37:40Le Rassemblement National
37:42et peut-être que des Français, qu'ils soient de droite ou de gauche,
37:44adhèrent là, pour le coup, à ces idées.
37:46C'est un petit peu ce que demande le ministre
37:48de la fonction publique des missionnaires
37:50aujourd'hui dans le JDD. Parlons de refaire la promotion.
37:52Mais Guillaume Casbarian,
37:54qui nous dit ce matin que finalement
37:56le nouveau socle, il faudrait
37:58peut-être qu'il soit du PS au RN.
38:00Un accord tacite avec le RN,
38:02c'est-à-dire travailler avec ses élus.
38:04C'est ce qu'il avait fait pendant la loi sur les squatters.
38:06Il avait bénéficié des voix du RN.
38:08Il s'était fait critiquer par la gauche, mais il avait
38:10assumé. Et lui, plutôt que de lignes rouges,
38:12il nous parle de lignes vertes, c'est-à-dire
38:14la baisse de la fiscalité, la baisse
38:16de la dépense publique, la tolérance zéro sur la sécurité,
38:18la simplification administrative.
38:20Aujourd'hui, pardonnez-moi, mais du socle
38:22commun de la majorité présidentielle au RN,
38:24on est d'accord sur ces
38:26sujets-là. Donc, ils peuvent faire consensus.
38:28Et au moins, voilà.
38:30C'est très bien de dire
38:32respecter la compétitivité des entreprises et la croissance.
38:34Mais après, il faut avoir des discussions
38:36concrètes sur la manière dont on s'y prend.
38:38Parce qu'effectivement, on peut dire
38:40n'augmentons pas les impôts des entreprises, mais ça veut dire
38:42baisser les dépenses. Et donc, où va-t-on
38:44chercher ces sources d'économie-là ?
38:46Je ne suis pas certain qu'il y ait beaucoup
38:48d'intentions communes de ce point de vue-là.
38:50Mais c'est bien pour ça qu'il n'y a pas de compromis
38:52possibles.
38:54Alors, il nous reste quelques minutes.
38:56C'est une interview exclusive
38:58de Canal+, avec notre
39:00confrère Monod Achour.
39:02Kylian Mbappé, qui a été interrogé, sa parole
39:04est rare. Il n'avait plus parlé, d'ailleurs,
39:06depuis
39:08très longtemps.
39:10Il avait parlé à Élise Lucet.
39:12Il avait parlé à Élise Lucet.
39:14C'était au moment...
39:16Post-Euro.
39:18Au moment des Jeux Olympiques, si je ne m'abuse.
39:20À l'été.
39:22Donc, Kylian Mbappé, qui est revenu
39:24aussi sur ses accusations.
39:26Vous savez qu'il a été accusé
39:28de viol
39:30du côté de
39:32la Suède, si je ne m'abuse.
39:34Mais de Stockholm. À Stockholm, bien sûr.
39:36Je vous propose de l'écouter.
39:38Il dit, je ne suis pas concerné par l'affaire.
39:42J'étais surpris.
39:44Je suis toujours surpris, d'ailleurs.
39:46Mais c'est des choses qui...
39:48Qui...
39:50Qui débarquent dans ta vie, comme ça, que tu
39:52ne vois pas venir. C'est des choses que tu n'avais pas prévues.
39:54Il y a beaucoup de choses que je n'avais pas prévues dans ma vie,
39:56positivement ou négativement. Et ça, ça en fait partie.
39:58Parce que là, l'affaire, elle est en cours.
40:00Écoute, moi, je n'ai rien reçu.
40:02Pas de convocation, rien.
40:04J'ai la même chose que tout le monde. Dans la presse,
40:06il y en a qui en ont parlé. Le gouvernement
40:08suédois n'a rien dit. Donc...
40:10Je ne suis pas concerné.
40:12Je pense que ça ne m'a pas pesé dans la mesure
40:14où je ne me suis jamais senti concerné.
40:16Donc c'est quelque chose qui ne m'a pas pesé.
40:18D'autres choses peuvent te peser quand tu es dans le vif du sujet.
40:20Mais sur des choses où tu ne te sens pas concerné,
40:22c'est des choses qui ne te pèsent pas.
40:24Des heures ont été consacrées
40:26à cette affaire dans les médias.
40:28Alors que, comme il le dit, il n'a jamais été convoqué.
40:30On ne sait pas ce qui s'est véritablement passé.
40:32Et lui-même, aujourd'hui, explique qu'il n'est pas concerné
40:34par l'affaire. En revanche, la presse suédoise...
40:36Vous savez qu'aujourd'hui, il y a une...
40:38C'est l'une des personnalités préférées des Français.
40:40Depuis plusieurs mois, Kylian Mbappé...
40:42Il y a une sorte de désamour
40:44autour de Kylian Mbappé. Alors, est-ce que c'est
40:46conjoncturel parce que ses performances
40:48sont moins bonnes ? Est-ce que c'est aussi
40:50par rapport à ses prises de position ?
40:52On se souvient de son tweet au moment
40:54du drame qui a touché la famille de Naël.
40:56Petit ange, je suis parti trop tôt.
40:58Ce tweet-là, il ne l'a pas eu pour Lola.
41:00On n'a pas eu de message pour Thomas.
41:02Donc, voilà, c'est des combats
41:04géométriques variables.
41:06L'élection...
41:08Les élections européennes, en plein euro,
41:10Kylian Mbappé, en conférence
41:12de presse, expliquait qu'il fallait
41:14voter contre... Législative, même.
41:16C'est un tout. Mais moi, honnêtement,
41:18je pense qu'il faut laisser
41:20cet homme tranquille, à la fois pour lui, à la fois
41:22pour nous. On va l'écouter. On va découvrir
41:24ce qu'il a dit. Mais à ce moment-là, il pourrait très bien dire
41:26écoutez, moi, je me concentre sur le sport.
41:28Il aurait dû, je pense. Et tout ce qui est
41:30politique, pour l'instant, voilà...
41:32Ce n'est pas mon combat. Peut-être qu'il faut
41:34dire ça. Ou alors, au contraire, c'est un exemple
41:36pour les jeunes. Et il a besoin
41:38aussi d'exprimer, de faire porter
41:40une voix différente des autres.
41:42On écoute Kylian Mbappé.
41:44Ma France à moi, c'est
41:46une France remplie de mixité, où on
41:48ne met pas de barrière, où on laisse
41:50les jeunes rêver. On ne leur impose
41:52pas ce qu'ils doivent être.
41:54Elle est dans le vivre-ensemble, aussi.
41:56Parce que moi, j'ai été éduqué
41:58comme ça. J'ai grandi à Bondy.
42:00Il y avait de tout.
42:02Et on grandissait ensemble.
42:04On avait des différences.
42:06On était tous différents, bien sûr.
42:08Mais on les acceptait. Et on aimait ça.
42:10Et on a grandi comme ça.
42:12Qui pourrait contredire ça ? La mixité des personnes ?
42:14Le vivre-ensemble personnel ?
42:16Le respect des autres personnes ?
42:18Il a 25 ans
42:20et il parle dans une rhétorique
42:22des années 80.
42:24C'est un peu bateau.
42:26C'est un peu bateau. Et encore une fois,
42:28juste pour terminer sur le fait que je pense qu'il faut vraiment
42:30qu'on le laisse tranquille pour lui.
42:32Je ne souhaite vraiment pas sa vie.
42:34La pression, tout ça. Honnêtement.
42:36Qu'on le laisse tranquille, mais aussi pour les Français.
42:38Je pense que les Français, ils en ont soupé.
42:40Ils en ont marre de l'entendre parler 24h sur 24.
42:42Ils en ont marre de ses positions politiques.
42:44Et ils ont juste envie de dire, mais parle sur le terrain.
42:46On n'aimera bien.
42:48On ne peut pas lui reprocher de penser comme il pense.
42:50Il est libre.
42:52Ses parents sont un couple mixte.
42:54Très bien intégré.
42:56Il a eu une vie heureuse à Bondy.
42:58On ne peut pas lui reprocher.
43:00Il oublie juste un volet.
43:02Je pense que c'est la prégnance de l'islamisme.
43:04Y compris dans le sport et dans le foot.
43:06J'aimerais bien l'entendre sur ces questions-là.
43:08Sur cet entrisme-là, il serait le porte-parole
43:10d'un foot qui essaye de se défendre
43:12par rapport à cette question-là.
43:14Ce serait déjà pas mal.
43:16Je pense qu'il a bien le droit de dire ce qu'il veut.
43:18On est tous d'accord.
43:20La question n'est pas que Kylian Mbappé s'exprime
43:22et dise la vision de la France qui est la sienne.
43:24C'est que quelqu'un qui aurait une vision
43:26plus proche de celle de Véronique,
43:28vraisemblablement, ça poserait des problèmes.
43:30C'est-à-dire ?
43:32Sur ce que vous venez de dire.
43:34En dénonçant l'entrisme de l'islamisme.
43:36Rien de scandaleux à mes yeux.
43:40Vous voulez voir Véronique ?
43:42Je vais vous foutre.
43:44La liberté de parole,
43:46il y a une espèce de deux poids, deux mesures
43:48qui pèsent sur la liberté de parole.
43:50Malheureusement, il y a plus de respect
43:52de la liberté de parole dans une certaine partie
43:54des politiques ou intellectuels français
43:56qu'il y en a dans l'autre.
43:58Vous avez entendu la musique, c'est quasiment déjà terminé.
44:00Dans un instant, ce sera en quête d'esprit.
44:02Vous allez revenir en longueur, j'imagine, sur Notre-Dame.
44:04On va revenir vraiment avec une belle analyse.
44:06C'est du costaud, bien entendu,
44:08sur ce qui s'est passé ce matin
44:10à Notre-Dame de Paris.
44:12Mais aussi sur la messe de l'Immaculée Conception
44:14qui a été célébrée
44:16par le pape François à Rome.
44:18C'est aussi pour ça qu'il n'est pas venu à Paris.
44:20Parce qu'il tient à célébrer
44:22l'immaculée conception géniale depuis Rome.
44:24Et donc, on vous fait un mix
44:26des deux célébrations.
44:28Je salue et je remercie
44:30parce qu'hier, on était ensemble
44:32pour commenter
44:34cette cérémonie de réouverture
44:36absolument merveilleuse de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
44:38Merci à tous les quatre.
44:40Merci à Patrick Urbain qui a préparé cette émission.
44:42On est très en retard, donc on va rendre l'antenne.
44:44C'est de la faute de Véronique Jacquet.
44:46Je plaisante.
44:48À la semaine prochaine.