Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00L'heure des pro 2, on est ensemble pendant une heure pour décrypter l'actualité.
00:05Actualité marquée, vous le verrez, par un nouveau drame à proximité de Romand-sur-Isère.
00:09Un jeune homme a perdu la vie à la sortie d'une boîte de nuit,
00:12et ce, un an presque jour pour jour après la mort de Thomas à Crépole.
00:16Mais d'abord, on fait un point complet sur l'actualité à 20h avec vous Isabelle Pippoloro.
00:20Bonjour Isabelle.
00:21Bonjour Thomas, bonjour à tous.
00:23Nouveau drame à Rennes, un homme d'une vingtaine d'années est mort cet après-midi
00:27après avoir reçu des coups de couteau vers 16h30 dans le quartier de Pontchaillou.
00:32Il a été grièvement blessé dans le hall d'un immeuble considéré comme un point de deal.
00:36Il est décédé des suites de ces blessures une heure plus tard.
00:39Selon le procureur de la République de Rennes, à ce stade,
00:42ce décès n'est peut-être pas lié au point de deal.
00:45Le bilan des inondations en Espagne ne cesse de s'alourdir.
00:48Le pays pleure au moins 211 morts et des dizaines de disparus,
00:52en majorité dans la région de Valence.
00:54Quatre jours après les intempéries, les sinistrés ont encore besoin de soutien.
00:58Le gouvernement a annoncé l'envoi de 10 000 soldats et policiers supplémentaires
01:02dans le sud-est de l'Espagne.
01:04Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique,
01:07Rodrigo Petito est arrivé à Paris.
01:09Une trentaine de soutiens l'attendait à Orly.
01:12En scandant « on est chez nous, partout, même ici »,
01:15Rodrigo Petito, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples
01:19et des ressources afro-caribéennes, souhaite être reçu par le ministre des Outre-mer
01:23et appelle à manifester demain, place d'Anfer-Rochereau, à Paris, dès 13h.
01:29Merci beaucoup Isabelle.
01:31Olivier Vial, Nathan Devers, Rachel Khan et Geoffroy Lejeune m'accompagnent ce soir.
01:35Bonsoir à tous les quatre.
01:37Il y avait Thomas, il y a maintenant Nicolas, avec un triste air de déjà-vu.
01:41Un jeune homme est mort à la sortie d'une boîte de nuit,
01:44ça s'est passé cette semaine, près de Romans-sur-Isère,
01:47plus précisément dans la ville de Saint-Péret, commune de 7500 habitants.
01:51On a encore très peu d'informations sur les circonstances de ce drame.
01:55Ce que l'on sait, c'est qu'il y a eu une fusillade à la sortie d'une boîte de nuit
01:58et que ce jeune homme a perdu la vie.
02:00Il se trouve que le jeune Nicolas était membre du même club de rugby que Thomas,
02:05qui a été victime, on vous le rappelle, d'un meurtre à Crépole.
02:09Voilà l'émotion du club de rugby en question.
02:12Le RC Romand-Péage qui a publié ce message sur les réseaux sociaux,
02:15le club à nouveau touché en plein cœur depuis jeudi soir.
02:18Nicolas, ou encore tellement d'autres surnoms,
02:20vient de nous quitter dans d'atroces circonstances.
02:22Nous sommes de nouveau anéantis et adressons nos plus sincères condoléances
02:25à sa famille et à ses proches.
02:27Réaction aussi de la mère de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval,
02:31qui s'est exprimée sur le réseau social X, on va le découvrir, Nicolas n'est plus.
02:35À 22 ans, il a été victime de la fusillade jeudi devant une boîte de nuit
02:38de Saint-Péret, je pense à sa famille, à ses proches, ses amis du RCRP,
02:42toute une ville meurtrie.
02:44Sachez que Marie-Hélène Thoraval sera notre invitée à 20h30
02:47pour réagir sur ce nouveau drame qui endeuille la ville de Romans-sur-Isère.
02:52Geoffroy Lejeune, une première réaction.
02:54Malheureusement, c'est près d'un an, jour pour jour,
02:57après le drame de Thomas et ça nous rappelle de très mauvais souvenirs.
02:59C'est dramatique et symboliquement, c'est très lourd,
03:02parce qu'on dit souvent que la foudre ne frappe pas deux fois au même endroit.
03:05Là, on a vraiment le sentiment de revivre exactement la même chose un an après.
03:09On sait que peu de conséquences ont été tirées de ce drame,
03:12en tout cas que les choses n'ont pas fondamentalement changé.
03:15Aujourd'hui, c'est le même gamin, en tout cas, c'est le même profil,
03:18le même club de rugby, le même endroit.
03:20Et évidemment, la même détresse, la même tristesse, la même impuissance pour nous.
03:25Et la même colère aussi, ça fait beaucoup.
03:28Je ne sais pas quoi dire d'autre qu'entre temps,
03:31qu'est-ce qui a changé ?
03:32Les gens qui nous gouvernent ne sont plus exactement les mêmes.
03:34Je ne dis plus exactement parce que ça a un peu changé,
03:36mais pas complètement non plus.
03:37Et on peut espérer de la part de ce gouvernement,
03:40une prise en compte peut-être plus rapide et plus efficace qu'avant.
03:46Et en même temps, comment vous voulez redresser la barre d'un pays
03:49où il y a des fusillades en sortie de boîte de nuit
03:51dans des petits villages comme celui-là ?
03:53Il faut nettoyer les écuries d'OGS, c'est colossal.
03:57Et Bruno Rotailleau aura beaucoup de travail.
03:59Évidemment, on va devoir faire la lumière sur les circonstances exactes,
04:02pas de lien à ce stade entre les deux affaires.
04:04Malgré tout, ça nous rappelle de mauvais souvenirs, Olivier Vial.
04:08Avec ce club de rugby à nouveau endeuillé,
04:10on voyait pendant que vous parliez les images de ses camarades,
04:13de Thomas qui avait rendu hommage justement à leurs collègues de rugby.
04:17Ce club à nouveau endeuillé, c'est terrible.
04:20C'est effectivement terrible.
04:21Et puis effectivement, ça montre qu'aujourd'hui,
04:24la violence n'est pas simplement dans les grandes villes ou dans les banlieues.
04:28Elle s'est développée partout sur le territoire.
04:32Il y a toujours eu dans ces villages des bagarres à la fin des balles à l'époque,
04:38il y a une vingtaine d'années.
04:39Sauf qu'aujourd'hui, ce n'est pas des bagarres, c'est des fusillades,
04:42c'est des coups de couteau.
04:43Et du coup, il y a une violence, un ensauvagement
04:46qui est effectivement très inquiétant.
04:48Et même si on espère que le gouvernement soit plus ferme,
04:52ça ne va pas suffire comme ça.
04:54Parce qu'il y a une reprise en main culturelle quasiment.
04:57Parce qu'on voit un ensauvagement de cette génération
05:00une violence qui est aujourd'hui assumée, légitimée,
05:04qui fait qu'effectivement, il y aura un vrai travail de longue haleine
05:08à faire sur ce terrain-là.
05:09On va être malheureusement amené ce soir à commenter beaucoup de faits similaires.
05:13Force est de constater qu'il y a beaucoup de fusillades ces dernières heures.
05:16Là, on parle évidemment d'un drame qui a eu lieu dans une petite ville de 7500 habitants.
05:23Mais on verra aussi qu'à Rennes, il y a eu des faits similaires, à Poitiers.
05:27Évidemment, on est obligé de constater, Rachel Kahn,
05:30qu'il y a une augmentation de ce phénomène de fusillade.
05:33Là où auparavant, c'est vrai, on était sur une bagarre qui pouvait mal finir aussi,
05:37mais qui restait une bagarre.
05:38Désormais, il y a des armes à feu dans l'équation.
05:40Oui, et de manière générale, c'est la violence qui imbibe l'ensemble de la société.
05:47Jusqu'à la fusillade.
05:49Mais la violence aujourd'hui, elle est verbale, elle est sur les réseaux sociaux,
05:54elle est à l'Assemblée nationale.
05:56Quand on voit ce spectacle et les mots qui sont prononcés,
05:59ça donne le la sur la violence ensuite dans la rue.
06:02Et jusqu'à ce drame de ce jeune homme qui avait toute sa vie devant lui.
06:08Une vive pensée pour sa famille et pour cette ville, une nouvelle fois frappée par ce fléau-là,
06:16qui est la violence.
06:17Après, on voit aussi cette violence au sein des institutions.
06:21Nos institutions, nos écoles, Sciences Po, etc.
06:25Tout ça, ça participe d'un climat général qui est absolument délétère.
06:29Nathan Devers, ça fait presque un an jour pour jour que Thomas a été tué à Crépole.
06:33On se rappelle de l'écho qu'avait eu ce drame déjà à l'époque dans l'Opinion.
06:36Encore une fois, on va rester prudents.
06:38On n'a pas toutes les circonstances sur le décès de Nicolas,
06:41mais c'est un jeune homme de 22 ans qui va en boîte de nuit.
06:45Il y a une fusillade à la sortie de la boîte de nuit, une fusillade.
06:48Certains, je lisais les commentaires, les témoignages sur un média local,
06:52certains ont cru à un attentat.
06:53Il s'agissait d'une fusillade.
06:55Il en a perdu la vie, 22 ans.
06:57C'est incontestablement un drame inexplicable, ineffable.
07:03C'est impossible de se mettre à la place des proches de ce jeune homme
07:09dont la vie a été fauchée absolument pour rien,
07:12qui avait un avenir, qui avait des possibilités, qui avait des gens qui l'aimaient.
07:15Tout ça s'arrête sans aucune raison.
07:17Maintenant, comme vous le disiez extrêmement justement,
07:19je pense que ça fait partie des questions vraiment brûlantes de notre époque,
07:23notamment avec l'apparition des réseaux sociaux.
07:26Quelle est, si vous voulez, la part de commentaires politiques qu'on peut faire sur un drame ?
07:31Je n'aime pas l'expression employée usuellement dans le monde journalistique de faits divers,
07:35parce que ça donne l'impression d'une sorte de froideur qu'on relativise.
07:38Faits divers, c'est le fait qu'on ne sait pas où caser dans quelle rubrique d'un journal,
07:42et donc on dit faits divers.
07:43Non, ce sont des faits dramatiques, ce sont des faits tragiques.
07:45Mais en tout cas, quelle place politique on va accorder à ces faits tragiques ?
07:49Mais il est vrai, comme vous le disiez, que pour l'instant, on a extrêmement peu d'informations,
07:53qu'il y a ce lien, mais qui n'est pas forcément un lien logique,
07:57qui n'est pas forcément un lien étayé par des analyses sociologiques, politiques.
08:01C'est un lien simplement symbolique, mais qui est déjà…
08:02Voilà, qui est un lien symbolique avec la mort tout aussi tragique de Thomas Acrépole.
08:06Et j'observe qu'ici et là, mais comme très, très souvent,
08:09quand il y a des faits tragiques dans notre société,
08:11certaines personnes veulent aller plus vite que la logique du temps de l'enquête,
08:17que la logique du temps judiciaire, que la logique du temps des faits,
08:19pour en tirer des conclusions.
08:21Je ne dis pas ça pour, si vous voulez inciter à fermer les yeux,
08:25à faire la politique de l'autruche, à dire tout va bien dans le meilleur du monde,
08:28madame la marquise, non.
08:29Mais il me semble que quand on parle d'augmentation de la violence,
08:31il faut davantage le faire avec des statistiques annuelles,
08:33de dire entre l'année 2023 et l'année 2022, il y a eu une augmentation de x% des fusillades,
08:38la sortie des boîtes de nuit ou des fusillades tout court,
08:40des attaques au couteau, etc.
08:42Mais que le risque étant de tomber dans une sorte de logique
08:47où le débat public a lieu sous le coup de l'émotion,
08:50l'émotion absolument légitime suscitée par des faits tragiques,
08:53j'y vois aussi un risque pour la rationalité du débat démocratique.
08:58Justement, les chiffres sont tombés en tout cas pour la hausse des homicides
09:03ou des tentatives d'homicides liées au narcotrafic,
09:05parce que depuis cette semaine, on a quand même beaucoup de sujets là-dessus.
09:082023 a été l'année record.
09:10418 homicides ou tentatives d'homicides directement liées au narcotrafic.
09:14Cette année, on est déjà à 182 tentatives sur les six premiers mois.
09:19Donc on voit bien effectivement que sur les dernières années,
09:21il y a une véritable augmentation, et notamment une augmentation de l'hyperviolence.
09:26C'est ce qui aujourd'hui est très marquant,
09:29et qu'on retrouve effectivement à la fois dans les affaires liées au narcotrafic,
09:34mais qu'on retrouve aussi effectivement dans la violence plus quotidienne.
09:37Vous aviez parlé tout à l'heure un peu de la violence politique.
09:39La violence politique aujourd'hui, elle est légitimée par des universitaires
09:43qui jugent normal d'utiliser la violence comme une arme.
09:47Je pense par exemple à André Asman, qui aujourd'hui fait des conférences partout,
09:52qui a été invité par LFI et qui est un pape du sabotage
09:56et même des actions de résistance civique violentes.
10:00Et on a ça de plus en plus marqué,
10:03à tel point qu'il y a effectivement une partie de l'opinion
10:05qui considère qu'une forme de violence est tolérable,
10:08ce qui n'était pas le cas il y a une dizaine d'années.
10:10Je ne suis pas sûr que les auteurs de cette fusillade aient lu l'auteur.
10:13Non, mais en fait, on a effectivement une atmosphère
10:16qui est propice à une montée de la violence,
10:18parce qu'il y a effectivement une montée des tensions très fortes
10:23qui peut être effectivement aussi en partie liée à la crispation sur les réseaux sociaux.
10:28Je crois que Geoffroy voulait réagir aussi à ce que Nathan en disait tout à l'heure.
10:31Je ne vais pas couper non plus, mais je voulais répondre à Nathan.
10:35En effet, je suis d'accord avec Olivier.
10:37Je ne pense pas qu'on ait besoin spécialement de beaucoup de recul
10:39pour analyser ce qui est en train de se passer.
10:41C'est-à-dire qu'en effet, cette multiplication des règlements de comptes
10:45avec des armes, avec des couteaux ou avec des armes à feu,
10:47on la constate depuis quelques années.
10:49Ces actualités-là qu'on traite aujourd'hui beaucoup.
10:52Moi, quand j'ai commencé à travailler il y a 15 ans,
10:54ce n'était pas dans la même proportion.
10:56Les chiffres le prouvent.
10:57Mais par ailleurs, même dans le ressenti, dans mon métier,
10:59c'est de regarder l'actualité.
11:00Il n'y avait pas autant d'affaires.
11:02Et ce recul-là, en fait, on commence à l'avoir un peu.
11:04En revanche, je suis d'accord avec Nathan sur un point,
11:06c'est que les coups de menton de responsables politiques
11:08qui veulent tout à coup impressionner leur auditoire
11:10en disant « plus jamais, c'est terrible ! »
11:12avec des mots dégueulasses, des superlatifs,
11:14et des mots très grandiloquents, etc.,
11:15en effet, ne régleront pas le problème.
11:16En revanche, par contre, le problème, on le connaît déjà.
11:18Tout à l'heure, Olivier a dit, c'est presque un problème culturel.
11:20Moi, je suis assez d'accord avec ça.
11:22C'est-à-dire que ce serait intéressant,
11:24je pense que c'est même au-delà de l'émotion
11:30de comprendre pourquoi on en est arrivé là,
11:32pourquoi aujourd'hui, la violence est devenue
11:34la norme dans certaines générations,
11:36pourquoi les jeux vidéo véhiculent
11:38cette vision-là de la violence,
11:41pourquoi les jeunes sont aussi désocialisés,
11:43pourquoi la drogue fait des ravages,
11:44pourquoi l'immigration, parce que dans le cas de Crépol,
11:46première version avec Thomas,
11:48il y avait un rapport avec l'immigration,
11:49en tout cas, il y avait un conflit identitaire
11:50entre les gens qui avaient tué et ceux qui avaient été tués.
11:52Tout ça, on a le droit de se poser la question dès maintenant.
11:54Ce n'est pas céder à l'émotion que de le faire.
11:56Au contraire, c'est gagner du temps par rapport aux prochaines affaires.
11:59Vous vouliez réagir ?
12:00Je voulais juste vous montrer,
12:01parce qu'on parle justement de réactions politiques,
12:03on a des réactions politiques qui nous sont déjà parvenues.
12:05Ça a été le cas notamment de David Lysnard,
12:07le maire de Cannes, président de l'AMF,
12:09l'association des maires de France,
12:10a réagi publiquement suite à ce drame.
12:13On va découvrir sans doute son message
12:15dans quelques instants.
12:16David Lysnard qui a fait part de son émotion.
12:19Alors, on n'a pas le message pour l'instant,
12:20si le voilà.
12:21Il répond en réalité à Marie-Hélène Thoraval
12:23dont on a lu le message tout à l'heure.
12:24Émotion, colère, combativité partagée,
12:26combien de temps encore nos enfants vont-ils être victimes
12:28de ces voyous dont la nuisance macabre et destructrice
12:31est proportionnelle à l'impuissance publique ?
12:33Nos condoléances à la famille de Nicolas
12:35et tout mon soutien.
12:36Marie-Hélène Thoraval.
12:38David Lysnard, c'est intéressant,
12:39parce qu'il avait déjà réagi un peu plus tôt,
12:41d'ailleurs sur notre antenne,
12:42à la recrudescence des fusillades
12:44en lien avec le narcotrafic.
12:46Visiblement là, on ne sait pas s'il y a un lien d'ailleurs.
12:49Peut-être que ce sera établi par l'enquête.
12:51En tout cas, force est de constater que ce week-end,
12:53nous avons énormément de faits similaires
12:55qui se produisent sur un temps très court.
12:57Et vous le disiez, la foudre ne frappe jamais deux fois
12:59au même endroit, à quelques kilomètres près.
13:01C'est le cas dans cette affaire qui nous concerne.
13:03Je rappelle aussi que Marie-Hélène Thoraval sera notre invitée
13:05à 20h30, maire de Roman-sur-Isère,
13:07à la portée de ce combat justement
13:09contre les mineurs, notamment,
13:11qui se rendent coupables de violences.
13:13Donc on reviendra sur ce sujet.
13:15On va élargir un peu le spectre,
13:16même si, vous allez voir,
13:17on va rester un peu dans la même thématique,
13:19puisqu'on va se rendre à Rieux-la-Pape.
13:21C'est juste à côté, finalement.
13:22Ce n'est pas très très loin géographiquement.
13:24Pendant la deuxième nuit consécutive,
13:25il y a eu des violences.
13:26Et sans doute, ce qui doit attirer notre attention
13:29dans le cas de Rieux-la-Pape,
13:30c'est qu'il n'y a pas de raison à ces violences.
13:32Ce sont des violences gratuites,
13:33simplement sur le motif de la fête d'Halloween.
13:36Alors, on avait le 14 juillet,
13:37on avait le 1er janvier,
13:39on avait certains matchs de football.
13:40Maintenant, la fête d'Halloween, visiblement,
13:42est un prétexte à la violence.
13:44Écoutez le maire, justement, de la commune,
13:46Alexandre Vincentdet,
13:47qui était sur notre antenne tout à l'heure.
13:55Alexandre Vincentdet, qu'on va écouter dans un instant,
13:58qui nous parle justement des profils des jeunes
14:01qui sont rendus coupables de violences.
14:04Rien ne justifie de telles violences.
14:06Ce n'est pas, d'ailleurs,
14:07l'œuvre d'une jeunesse désœuvrée
14:08qu'on voudrait s'excuser dans les quartiers.
14:11Ce ne sont même pas des jeunes, d'ailleurs.
14:12On appelle ça des voyous.
14:13Il faut appeler un chat un chat.
14:14Ce sont des voyous, ce sont des délinquants.
14:16L'immense majorité des jeunes de la ville de Rieux,
14:18ils ont juste envie de s'en sortir,
14:19ils ont envie de travailler,
14:20ils ont envie de réussir.
14:21Ils ne brûlent pas des voitures,
14:22ils ne brûlent pas des bus
14:23et ils ne terrorisent pas les quartiers.
14:24Donc ce sont des voyous et pas des jeunes.
14:26Une des personnes interpellées,
14:27elle est bien connue des services de police,
14:28bien évidemment.
14:29Il y a un certain nombre de personnes
14:30qui souhaitent faire régner leurs lois
14:32à la place des lois de la république dans les quartiers.
14:34À Rieux-la-Pape,
14:35il n'y a plus que le quartier de la Velette
14:36qui nous pose problème.
14:37On a réglé les problèmes dans les autres quartiers.
14:39Maintenant, il faut vraiment qu'on s'y attelle.
14:41Et c'est pour ça que derrière,
14:42il y a le travail d'enquête.
14:43Je fais totalement confiance aux forces de l'ordre
14:44qui font un travail, je le dis, remarquable.
14:45Encore hier, il y a eu un policier blessé.
14:47Et bien sûr, je pense à lui et à ses proches
14:49parce qu'ils font un travail extrêmement difficile.
14:51Ils sont en première ligne pour nous protéger.
14:53Ils sont tout le temps sur le terrain.
14:54Ils sont tout le temps mobilisés.
14:55On va le voir encore ce soir
14:56avec une importante mobilisation des forces de l'ordre.
14:58Et sans les forces de l'ordre
14:59et sans le travail exemplaire
15:01entre la police municipale
15:02et la police nationale
15:03et leur coopération,
15:04très clairement,
15:05on aurait, je pense,
15:06que ça aurait pu être bien pire.
15:07À Rieux-la-Pape,
15:08où des renforts de police
15:09vont être déployés dans les quartiers,
15:11à Rieux-la-Pape,
15:12où des renforts de police
15:13vont être déployés ce soir
15:15pour tenter d'éviter
15:16une troisième nuit de violence.
15:18La préfète de la région
15:20était également sur notre antenne.
15:22On l'écoute.
15:23On a eu ce nouvel épisode
15:25de violence inqualifiable
15:26puisque, je le rappelle,
15:27ils se sont pris à des bus.
15:29Ils ont fait sortir le conducteur.
15:32Les passagers ont dressé des barricades
15:36pour retarder l'intervention
15:38des forces de l'ordre et des secours
15:40et ont mis le feu à ces bus
15:42dont l'un a menacé un immeuble,
15:44comme vous l'avez bien dit,
15:46dont les habitants,
15:47des familles avec des enfants
15:49ont dû être évacués au milieu de la nuit.
15:51Ce sont des violences totalement gratuites
15:55que je condamne fermement.
15:57Pour résumer,
15:58vous avez une vingtaine,
15:59voire une trentaine de jeunes
16:01qui mettent le feu à des poubelles,
16:02à des bus,
16:03pour attirer les pompiers,
16:04les policiers,
16:05qui ensuite leur jettent des projectiles.
16:07C'est malheureusement quelque chose
16:08qu'on a déjà vu par le passé.
16:10Il y a un policier qui a été blessé,
16:12là aussi encore,
16:13heureusement,
16:14pas trop gravement visiblement.
16:16Mais malgré tout,
16:17on est obligés de s'étonner à nouveau
16:19de cette gratuité de la violence.
16:21C'est-à-dire que là,
16:22il n'y a même pas de prétexte.
16:23Je ne dis pas que c'est plus excusable
16:24quand il y a un prétexte,
16:25mais là, il n'y a même pas de prétexte
16:26à cette violence d'une vingtaine de jeunes.
16:27Ce n'est pas sûr que ce soit aussi gratuit que ça,
16:29parce qu'en fait,
16:30très souvent,
16:31dans ces quartiers-là,
16:32quand c'est lié au narcotrafic,
16:35il y a la volonté de montrer
16:38qu'on impose un ordre
16:40qui vient se substituer à l'ordre républicain.
16:43On défie l'autorité.
16:44On défie l'autorité.
16:45On essaie de déstabiliser les institutions
16:47pour montrer qu'on est plus forts
16:48que les institutions.
16:49Et quand le maire dit
16:51que ce sont des délinquants,
16:52qu'on connaît bien,
16:53qui veulent faire régner l'ordre,
16:55leur loi dans ces quartiers-là,
16:57on est tout à fait dans ce dispositif-là.
16:59Est-ce que c'est aussi gratuit que ça ?
17:01Ce n'est pas évident,
17:02parce qu'il y a une volonté,
17:03effectivement,
17:04de défier l'État
17:05en montrant qu'on est en capacité,
17:07nous, d'être les vrais maîtres du quartier.
17:09Et en faisant ça,
17:10ils imposent une sorte d'omerta aussi
17:13sur le reste du quartier.
17:14Ils prennent le quartier en otage.
17:16Et ça, on l'a vu beaucoup
17:17ces dernières semaines.
17:19Et c'est un des vrais enjeux,
17:20parce que cette déstabilisation du quartier,
17:22c'est le premier moyen
17:24d'imposer après leurs propres règles,
17:27leur propre ordre,
17:28aussi bien au niveau de sécurité,
17:30au niveau de recrutement.
17:31C'est un moyen pour eux
17:32de recruter d'autres jeunes derrière.
17:34Et c'est souvent un moyen
17:35d'imposer une omerta
17:38qui les protège aussi.
17:39Donc, on l'avait vu
17:40pendant les dernières émeutes.
17:41Les émeutes, ça avait été...
17:43Je rappelle souvent ça,
17:44mais les émeutes,
17:45ça a été plusieurs centaines,
17:46plusieurs dizaines de milliers
17:48de tirs de mortier
17:49qui ont été faits
17:50pendant les émeutes.
17:51Il ne faut pas croire
17:52que des jeunes de 14 ou 15 ans
17:54avaient plusieurs dizaines de milliers
17:56cachés sous leur lit.
17:57S'ils avaient autant de feux d'artifice,
18:00c'est bien parce qu'il y a
18:01des stocks et parce qu'il y a des gens
18:03qui leur fournissent
18:04ces stocks-là.
18:05Donc, à chaque fois,
18:06on a l'impression que c'est
18:07quelques jeunes qui font ça
18:08de façon gratuite.
18:09En réalité, derrière,
18:10il y a souvent des réseaux
18:11et des gens qui les instrumentalisent
18:13et même qui les arment.
18:14Rappelez-vous,
18:15à l'époque des émeutes
18:16au mois de juin,
18:17Emmanuel Macron avait parlé
18:18de loisiveté
18:19pour tenter d'expliquer
18:21les violences.
18:22Peut-être pourra-t-il utiliser
18:24la même excuse ici
18:26pour ces violences-là
18:27à Rio-la-Pape.
18:28Non, non, mais là, absolument pas.
18:29Après, je voulais juste
18:30rebondir sur la question
18:32de la violence gratuite
18:34parce qu'on est quand même
18:35en pleine discussion budgétaire
18:36de finances publiques, etc.
18:38Cette violence-là,
18:39elle a un coût,
18:40notamment pour les petites villes.
18:41Alors, peut-être que l'État
18:43va aider dans un contrat de plan
18:46avec cette commune,
18:49mais le coût de mettre le feu
18:52à des bus, aux services publics,
18:54donc, en fait, pour les habitants
18:56de ces villes,
18:57finalement, c'est si bien
18:59finalement, c'est ces citoyens-là
19:00qui sont...
19:01On l'a vu à Rennes,
19:02cette dame,
19:03on l'entendra peut-être
19:04d'ailleurs tout à l'heure
19:05parler à Bruno Retailleau
19:06et expliquer qu'elle n'avait
19:07même plus la possibilité
19:08de sortir faire ses courses
19:09parce qu'il y a trop de violences
19:10dans son quartier.
19:11Les habitants sont ceux
19:12qui en payent le prix.
19:13C'est important de le rappeler.
19:14Surtout, on est en train
19:15à l'Assemblée nationale
19:16d'essayer de faire des économies.
19:17On a quand même
19:18des objectifs budgétaires
19:19qui sont assez tendus
19:20et là, finalement,
19:21on a des jeunes
19:23et ces délinquants
19:24qui mettent le feu
19:25aux équipements,
19:26aux services publics, etc.
19:27Donc c'est quand même,
19:28là, au lieu de convoquer
19:29l'oisiveté,
19:30il faut mettre en place
19:31un véritable système
19:32de répression
19:33de ce qui se passe.
19:34Moi, j'étais très frappé
19:35en faisant des recherches
19:36sur les événements
19:37de Rio-la-Pape
19:38que ce soit chapitré
19:39dans les médias
19:40sous l'intitulé
19:41Fête d'Halloween.
19:42Comme si la fête d'Halloween
19:43était désormais...
19:44C'était admis globalement
19:45que c'était devenu
19:46un prétexte pour les violences.
19:47Mais c'est Halloween
19:48parce que ça fait peur.
19:49C'est Halloween.
19:50Oui, mais alors,
19:51sur ce point-là, d'accord.
19:52Mais j'ignorais
19:53que la tradition d'Halloween
19:54voulait qu'on brûle des bus
19:55et qu'on caillasse des policiers.
19:56Mais ça, c'est...
19:57Je parlais tout à l'heure
19:58du poids des symboles.
19:59C'est un symbole intéressant.
20:00Cette grande idée Nietzschéenne
20:01qu'on peut juger
20:02la santé d'une civilisation
20:03à la manière dont elle organise
20:04ses fêtes
20:05et que, notamment,
20:06la grandeur de la Grèce antique
20:07vient du fait
20:08qu'elle avait réussi
20:09à réunir
20:10l'instinct apollinien,
20:11celui de la beauté,
20:12de la forme, etc.
20:13et l'instinct dionysiaque,
20:14celui de la dissolution,
20:15de la violence,
20:16de l'ivresse.
20:17Et qu'évidemment,
20:18dans toutes fêtes,
20:19il y a un peu des deux.
20:20Il y a un peu d'ivresse,
20:21il y a un peu de décomposition,
20:22il y a un peu
20:23où on se tire vers le bas.
20:24Mais s'il n'y a pas
20:25quelque chose
20:26qui nous sauve,
20:27un idéal,
20:28une transcendance,
20:29un projet esthétique,
20:30un projet social quelconque,
20:31eh bien,
20:32on est uniquement
20:33dans la désagrégation.
20:34Et évidemment
20:35que les images
20:36que vous montrez ici
20:37de Réunion-la-Pape,
20:38alors, il y aurait
20:39un deuxième symbole
20:40sur l'histoire de cette ville
20:41qui n'est pas associée
20:42toujours aux heures
20:43les plus lumineuses
20:44de l'histoire de France,
20:45ça fait un sacré symbole.
20:46Mais j'aimerais juste
20:47revenir sur ce qu'on disait
20:48et répondre à Geoffroy.
20:49Moi, évidemment,
20:50je n'appelle absolument pas
20:51à censurer des questions
20:52face à ce genre de fait.
20:53Ce n'est pas du tout
20:54ce que je dis.
20:55Mais il me semble
20:56qu'il est très important
20:57de ne pas,
20:58si vous voulez,
20:59devenir prisonnier
21:00de concepts
21:01qui sont des concepts
21:02purement abstraits
21:03et qui veulent,
21:04en quelque sorte,
21:05rien dire.
21:06Le concept d'ensauvagement,
21:07par exemple,
21:08là,
21:09comme vous l'expliquez
21:10très précisément,
21:11il s'agit d'un type
21:12de violence
21:13qui est la violence
21:14structurelle
21:15liée au narcotrafic.
21:16Donc, si vous voulez,
21:17on ne parle pas
21:18de l'ensauvagement,
21:19de la société.
21:20Alors, dans le quadrilleux
21:21La Pape,
21:22on n'en sait rien pour l'instant.
21:23On parle de quartiers
21:24comme le Québec,
21:25bien sûr.
21:26On sait bien que,
21:27en dehors de ce fait-là
21:28spécifique,
21:29la plupart des faits
21:30qu'on commande
21:31de cette nature
21:32sont liés d'une manière
21:33ou d'une autre
21:34au narcotrafic,
21:35que l'augmentation
21:36des fusillades,
21:37l'augmentation des armes,
21:38etc.,
21:39est liée au narcotrafic.
21:40Donc, vous rétorquez
21:41qu'il y avait moins
21:42de narcotrafic
21:43et que les plaques tournantes
21:44de la drogue
21:45ont été relativement épargnées
21:46par les armes.
21:47Vous avez raison,
21:48mais les émeutes,
21:49c'était encore une question
21:50je pense différente.
21:51Et d'ailleurs,
21:52ça s'est moins passé
21:53par des fusillades.
21:54C'était vraiment
21:55des faits d'émeute,
21:56de pillage,
21:57de sabotage,
21:58de fabrication
21:59de barricades,
22:00entre guillemets.
22:01Donc, je pense
22:02qu'on gagne vraiment
22:03à manier des concepts
22:04extrêmement concrets.
22:05Ne pas, si vous voulez,
22:06commenter la montée
22:07de la violence
22:08dans la société
22:09avec des choses
22:10qui n'ont rien à voir
22:11avec la montée
22:12de la violence
22:13liée au narcotrafic.
22:14En revanche,
22:15quand on manie
22:16des problématiques
22:17qui sont précises,
22:18qui sont affinées
22:19et qui sont concrètes,
22:20on se donne un moyen
22:21à long terme
22:22de pouvoir peut-être
22:23les régler.
22:24En tout cas,
22:25de faire un diagnostic.
22:26Et la question aussi,
22:27Geoffroy,
22:28c'est une enquête
22:29va être ouverte,
22:30des arrestations,
22:31des interpellations
22:32vont sans doute
22:33avoir lieu en lien
22:34avec ces actes
22:35de délinquance.
22:36Pour quelles réponses ?
22:37S'ils sont mineurs,
22:38le maire semblait parler
22:39à la police.
22:40On sait très bien
22:41que les poursuites
22:42sont compliquées.
22:43La réponse pénale
22:44sera très décevante,
22:45en effet.
22:46Mais dans ce cas précis,
22:47je n'en sais rien,
22:48mais en règle générale,
22:49il y a deux manières
22:50et je vais à nouveau
22:51répondre à Nathan.
22:52Il y a deux manières
22:53parce que j'aime bien
22:54sa manière de réfléchir.
22:55Je suis souvent en désaccord
22:56mais je vois le chemin.
22:57Il y a deux manières
22:58de prendre la chose.
22:59Soit on regarde
23:00tout ce qui distingue
23:01ces différents éléments
23:02et donc on dit
23:03oui, dans un cas,
23:04c'est du narcotrafic,
23:05dans l'autre,
23:06ce sont des émeutes,
23:07là c'est comme ci,
23:08là c'est comme ça.
23:09C'est ce qui les rassemble.
23:10Et pour moi,
23:11ce qui les rassemble,
23:12c'est qu'il y a aujourd'hui
23:13sur notre territoire
23:14des gens qui sont
23:15nos concitoyens
23:16qui ont décidé
23:17de pourrir la vie
23:18de tous ceux
23:19qui ne sont pas
23:20dans la délinquance.
23:21Et pour le coup,
23:22ça, c'est partout
23:23sur le territoire.
23:24Ce n'est pas partout,
23:25partout,
23:26mais ça existe
23:27dans tous les types
23:28de conditions.
23:29Est-ce qu'ils relient
23:30toutes les affaires ?
23:31Je pense.
23:32Le narcotrafic,
23:33mais ça aussi,
23:34Halloween,
23:35mais aussi le fait
23:36de ne plus pouvoir
23:37s'occuper de la vie
23:38d'autres personnes.
23:39Et comment dire,
23:40l'explosion de ce phénomène,
23:41elle n'est pas si ancienne
23:42que ça.
23:43Moi, par exemple,
23:44j'ai habité,
23:45quand j'étais adolescent,
23:46dans le sud de la France,
23:47dans des endroits
23:48qui aujourd'hui sont
23:49devenus invivables,
23:50à Marseille,
23:51à Avignon, etc.
23:52Des endroits qui ont changé,
23:53que j'ai vu changer.
23:54Et j'entends dans
23:55les descriptions
23:56de beaucoup,
23:57beaucoup de monde,
23:58le fait que les endroits
23:59qu'on a connus
24:00il y a 20 ans
24:01ou il y a 15 ans
24:02ont changé,
24:03qu'on vit moins en sécurité,
24:04qu'on a plus peur,
24:05parce que parfois,
24:06c'est du narcotrafic,
24:07parfois c'est pas ça,
24:08parfois c'est de la petite délinquance,
24:09parfois de la grande.
24:10Mais le problème,
24:11et encore une fois,
24:12la réponse doit être,
24:13c'est presque un projet
24:14de civilisation.
24:15Comment est-ce qu'on inverse
24:16le rapport de force ?
24:17Aujourd'hui,
24:18l'honnête Jean a peur.
24:19On verra justement
24:20quelles réponses politiques
24:21peuvent être apportées
24:22à ces faits-là.
24:23Et puis, je vous rappelle,
24:24juste après la pause,
24:25Marie-Hélène Thoraval,
24:26la maire de Romand-sur-Isère,
24:27sera en direct avec nous.
24:28A tout de suite
24:29dans Leur Dépôt.
24:30Leur Dépôt,
24:31toujours avec nous,
24:35avec Olivier Vial,
24:36Nathan Devers, HL Khan
24:37et Geoffroy Lejeune.
24:38On vous donnait
24:39cette information.
24:40Un jeune homme
24:41de 22 ans, Nicolas,
24:42a été tué
24:43à la sortie
24:44d'une boîte de nuit.
24:45Une fusillade
24:46a éclaté.
24:47Il a perdu la vie.
24:48Son décès
24:49a été prononcé
24:50aujourd'hui.
24:51Évidemment,
24:52c'est un drame
24:53qui nous rappelle
24:54l'affaire de Thomas
24:55à Crépole.
24:56C'était il y a presque
24:57un an, jour pour jour,
24:58tout simplement parce que
24:59les deux jeunes hommes
25:00étaient dans le même club
25:01de rugby.
25:02À ce stade,
25:03il n'y a aucun lien
25:04entre les deux affaires
25:05mais ce lien est
25:06au moins symbolique
25:07et nous ramène
25:08à la triste actualité
25:09que nous avions commentée
25:10il y a un an.
25:11Marie-Hélène Thauraval,
25:12maire de Romand-sur-Isère,
25:13est en direct avec nous.
25:14Bonsoir,
25:15Madame la maire.
25:16Merci beaucoup
25:17d'avoir accepté
25:18notre invitation.
25:19On vous a vu réagir
25:20sur le réseau social X.
25:21D'abord,
25:22quelles sont
25:23les informations
25:24que vous avez
25:25en votre possession
25:26sur ce nouveau drame
25:27qui touche
25:28la ville de Romand-sur-Isère ?
25:29Alors,
25:30je n'ai pas
25:31beaucoup plus d'informations
25:32que vous pouvez
25:33que vous ne pouvez en disposer
25:34mais effectivement,
25:35Nicolas a été tué
25:36ce vendredi 31 octobre.
25:37Il est décédé
25:38c'est d'après-midi,
25:39en fin d'après-midi.
25:40On imagine
25:41une très forte émotion.
25:42Vous l'avez d'ailleurs
25:43partagé,
25:44je le disais,
25:45sur les réseaux sociaux.
25:46Il faisait partie
25:47du club de rugby
25:48qui est dans votre ville.
25:49Votre ville,
25:50déjà en deux îles,
25:51il y a un an.
25:52C'était presque
25:53un an jour pour jour.
25:54Ça doit vous replonger,
25:55on l'imagine,
25:56dans les tristes souvenirs
25:57qui ont été
25:58traités
25:59par la police
26:00et qui ont été
26:01traités
26:02par la police
26:03et qui ont été
26:04les vôtres.
26:05Oui,
26:06ça nous replonge
26:07mais j'oserais vous dire
26:08que le souvenir de Thomas
26:09est dans le cœur de chacun
26:10et on n'a rien oublié.
26:11Et je peux vous assurer
26:12qu'on attend vraiment aussi
26:13qu'il y ait des résultats
26:14par rapport à l'enquête
26:15qui est engagée.
26:16Aujourd'hui,
26:17je crains
26:18qu'il n'y ait pas encore
26:19de meurtrier identifié.
26:20Peut-être
26:21qu'il y aura des annonces
26:22d'ici quelques jours
26:23mais jusqu'à présent,
26:24nous n'avons rien
26:25et ce nouveau
26:26meurtrier
26:27n'est pas
26:28encore
26:29identifié.
26:30Donc,
26:31je crains
26:32qu'il y ait
26:33ce nouveau meurtre,
26:34ce nouveau jeune
26:35qui nous quitte
26:36et vous l'avez précisé,
26:37il s'agit d'un jeune
26:38qui jouait dans le même
26:39club de rugby.
26:40J'y suis allée
26:41hier soir
26:42et je peux vous assurer
26:43que l'émotion
26:44est intense
26:45et aussi
26:46cette forme
26:47d'incompréhension
26:48par rapport
26:49à la violence.
26:50Thomas a été
26:51tué
26:52de coup de couteau,
26:53Nicolas
26:54est mort
26:55d'une balle
26:56dans la tête.
26:57Marie-Hélène Thoraval,
26:58vous avez fait
26:59du combat
27:00contre la délinquance
27:01dans votre ville
27:02mais plus largement
27:03votre cheval de bataille
27:04depuis la mort
27:05de Thomas
27:06il y a près d'un an.
27:07Est-ce que vous diriez
27:08qu'en un an,
27:09finalement,
27:10rien n'a changé
27:11et qu'aujourd'hui
27:12on est frappé
27:13par les mêmes mots ?
27:14Ça me fait mal
27:15de dire
27:16que rien n'a changé
27:17mais si je suis
27:18objective,
27:19j'oserais vous dire
27:20que rien n'a changé
27:21c'est-à-dire que
27:22lorsqu'il y a
27:23des événements
27:24comme ceux-là,
27:25eh bien,
27:26finalement,
27:27on nous parle
27:28de Beauvau,
27:29de la sécurité.
27:30Je m'étais déjà exprimée
27:31sur ce sujet.
27:32Je pense qu'aujourd'hui,
27:33le diagnostic,
27:34il est connu
27:35de tous
27:36nos interlocuteurs politiques,
27:37de ceux qui ont
27:38le pouvoir aussi,
27:39non seulement
27:40le pouvoir de dire
27:41mais le pouvoir de faire.
27:42Donc,
27:43je pense que la société
27:44aussi est prête
27:45à ce qu'il y ait
27:46des changements
27:47de ce côté-là
27:48et on a l'impression
27:49que,
27:50finalement,
27:51on est plus
27:52attentif
27:53à ce qu'il y a
27:54d'événements
27:55comme ceux-là.
27:56Donc,
27:57je pense que
27:58on est plus
27:59attentif
28:00à ceux
28:01qui font le mal
28:02qu'à ceux
28:03qui le subissent.
28:04Comment vous expliquez
28:05et quelle piste
28:06vous pouvez avancer
28:07pour faire face
28:08à cette violence
28:09que l'on n'arrive pas
28:10à expliquer non plus,
28:11c'est-à-dire
28:12que des bagarres,
28:13on en parlait,
28:14des bagarres
28:15à la sortie de boîte de nuit,
28:16ça a toujours existé
28:17ou presque.
28:18Cette fois-ci,
28:19il y a une fusillade
28:20et vous l'avez dit,
28:21une balle tirée
28:22contre un jeune
28:23de 22 ans.
28:24Comment on fait face
28:25et comment on lutte
28:26contre cette explosion
28:27de violence ?
28:28C'est-à-dire qu'on peut,
28:29alors je ne sais pas,
28:30je n'ai pas d'informations
28:31sur l'auteur,
28:32je ne sais même pas
28:33s'il était seul,
28:34l'enquête le précisera,
28:35mais j'aimerais comprendre
28:36comment l'année dernière
28:37sur un bal de campagne,
28:38on arrive armé de couteaux.
28:39J'aimerais savoir
28:40comment on se rend
28:41sur une discothèque,
28:42je ne sais pas
28:43quel est l'âge de l'auteur,
28:44mais avec une arme à feu.
28:45C'est-à-dire
28:46qu'aujourd'hui,
28:47on a un niveau d'armée
28:48de plus en plus élevé
28:49qu'il n'y avait
28:50à l'époque.
28:51C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
28:52on a un niveau d'armement
28:53d'une certaine catégorie
28:54de personnes
28:55qui est au-delà
28:56de l'entendement
28:57ou au-delà
28:58de ce que l'on peut supposer
28:59et on ne sait pas
29:00qui on va croiser.
29:01Donc,
29:02c'est un petit peu
29:03le sentiment,
29:04c'est un petit peu
29:05ce que les gens me disent
29:06parce que finalement
29:07ils se disent
29:08qu'on est en sécurité
29:09nulle part.
29:10Ce qui est assez terrible,
29:11Marie-Hélène Thoraval,
29:12c'est que les faits
29:13se sont déroulés
29:14cette semaine
29:15alors même
29:16qu'il n'y avait
29:17pas d'information
29:18sur l'événement.
29:19C'est-à-dire
29:21que l'enquête
29:22autour de la mort de Thomas
29:23n'est pas terminée,
29:24justement.
29:25Là aussi,
29:26ça veut dire
29:27qu'on retourne
29:28dans une affaire,
29:29vous l'avez dit,
29:30qui est encore
29:31dans tous les esprits
29:32à Romand-sur-Isère.
29:33Elle est dans tous les esprits.
29:34Si vous vous souvenez,
29:35l'année dernière,
29:36j'avais dit
29:37je ne veux pas
29:40que la mort de Thomas
29:41soit considérée
29:42comme un fait divers.
29:43Il s'agit bien
29:45d'un fait de société.
29:47Et finalement,
29:50je me dis que malheureusement,
29:52l'actualité
29:53et encore l'actualité
29:54de ce dernier week-end
29:55me donne raison.
29:57Donc à cette situation-là,
29:59je pense qu'il faut
30:00qu'une réaction forte
30:01nous fasse vouloir considérer
30:04que ce sont des faits divers.
30:07Finalement,
30:08ça voudrait nous conduire
30:09à accepter une forme
30:10de banalisation.
30:11Et qui dit banalisation ?
30:13Eh bien derrière,
30:14ça veut dire aussi
30:15qu'il y aurait
30:16un niveau d'acceptabilité
30:17de la population.
30:18Et il n'en est absolument rien.
30:19Les gens n'en peuvent plus.
30:21Et ça, il va falloir
30:22vraiment le considérer.
30:25Si on regarde aussi
30:26le résultat
30:27des dernières élections,
30:28je pense qu'au travers des urnes,
30:30cette non-acceptation,
30:33elle s'est largement manifestée.
30:35Donc c'est un fait de société.
30:38Je pense que le ministre
30:40de l'Intérieur
30:41l'a bien saisi.
30:42Je pense qu'il met des mots
30:44qui traduisent
30:45une forme de lucidité
30:46qui, moi, me va bien.
30:48Mais je dis aussi
30:49que si on n'a pas
30:50un ministre de l'Intérieur
30:51qui peut travailler
30:52main dans la main aussi
30:53avec un garde des sceaux
30:54sur ces problématiques,
30:56sur cette situation
30:57et sur cette évolution
30:58de la société,
30:59rien ne changera.
31:01Merci beaucoup
31:02Marie-Hélène Thoraval
31:03d'avoir accepté notre invitation
31:04ce soir en direct
31:05sur l'antenne de CNews
31:06dans l'heure des pros.
31:07On attendra évidemment
31:08les réactions
31:09peut-être du ministre
31:10de l'Intérieur,
31:11pourquoi pas.
31:12Et évidemment,
31:13on aura l'occasion
31:14d'en reparler avec vous.
31:15Merci beaucoup
31:16d'avoir témoigné
31:17et c'est terrible
31:18d'entendre ce témoignage.
31:19La mort de Thomas
31:20est encore dans tous les esprits
31:21évidemment,
31:22plus que seulement
31:23à Romans-sur-Isère
31:24ou à Crépeaule.
31:25Et voilà
31:26qu'une autre affaire
31:27très similaire
31:28vient se rajouter
31:29au triste palmarès
31:30de cette année.
31:31Moi, ce que je trouve
31:32le plus terrible,
31:33c'est bien sûr
31:34que ce nouveau drame
31:35est terrible
31:36et très symboliquement
31:37très chargé.
31:38Ce que je trouve
31:39le plus terrible
31:40dans ce qu'on vient d'entendre
31:41c'est que Marie-Hélène Thoraval
31:42il y a un an
31:43avait fait la tournée
31:44des plateaux.
31:45Elle était beaucoup venue ici
31:46et elle n'avait pas
31:47non plus eu besoin
31:48de beaucoup de temps
31:49pour analyser
31:50ce qui s'était passé.
31:51Un diagnostic
31:52ultra lucide
31:53et ultra radical
31:54aussi sur l'état
31:55de sa ville
31:56et les raisons
31:57très précises
31:58qui avaient conduit
31:59à ça en fait.
32:00Elle parlait de politique
32:01de la ville,
32:02elle parlait de millions
32:03d'euros injectés
32:04dans un quartier
32:05qui était devenu
32:06un enfer.
32:07Elle parlait d'autorité,
32:08elle parlait de beaucoup
32:09de choses.
32:10Il s'est passé un an,
32:11il y a eu deux élections
32:12depuis et en fait,
32:13elle le dit d'ailleurs
32:14elle-même,
32:15il n'y a pas eu
32:16de résultats
32:17d'être maximal
32:18et pour autant,
32:19est-ce que vous avez
32:20le sentiment
32:21que dans les faits,
32:22les gens qui sortent
32:23de chez eux avec des armes
32:24ont un peu plus peur
32:25qu'avant,
32:26peut-être sortent moins
32:27avec des armes
32:28ou ont un peu moins
32:29envie de tirer ?
32:30Non, la réponse est non.
32:31Donc il y a un non.
32:32On pensait tous
32:33que c'était l'électrochoc,
32:34le dernier électrochoc.
32:35Entre temps,
32:36on a commenté,
32:37on commente aujourd'hui
32:38Nicolas,
32:39on a commenté
32:40il y a trois semaines
32:41Philippine,
32:42vous allez me dire
32:43ça n'a rien à voir
32:44avec la France.
32:45C'est vrai que
32:46ce qui est terrible,
32:47c'est parfois
32:48de mettre
32:49le parallèle
32:50entre deux affaires
32:51qui n'ont en effet
32:52pas grand-chose
32:53à voir initialement
32:54mais qui nous obligent
32:55à constater
32:56qu'il y a une similitude
32:57dans ces affaires
32:58et là,
32:59en l'occurrence,
33:00ils partageaient
33:01un club de rugby.
33:02C'est déjà
33:03une proximité
33:04immeniable.
33:05Au-delà de cette affaire,
33:06de ce que dit
33:07la maire de la ville,
33:08je pense quand même
33:09qu'elle a eu un rôle
33:10de lanceur d'alerte
33:11parce que quand,
33:12il y a un an,
33:13il y avait eu
33:14une porte très loin
33:15du politiquement correct,
33:16assez lucide,
33:17malgré tout,
33:18peut-être ce qui avançait.
33:19Alors effectivement,
33:20on n'a pas de résultat concret
33:21mais ce qui avance
33:22c'est que dans
33:23l'opinion publique,
33:24on voit qu'aujourd'hui
33:25l'opinion publique
33:26est extrêmement,
33:27majoritairement,
33:28on est sur plus de 80%
33:29sur des solutions
33:30de plus grande fermeté
33:31et que malgré tout,
33:32le discours
33:33notamment du ministre
33:34de l'Intérieur
33:35est beaucoup plus en phase
33:36avec ce qu'elle disait
33:37elle il y a un an
33:38qu'avec les précédents ministres
33:39sur ces questions-là
33:40qui avaient essayé
33:41de temporiser,
33:42d'améliorer les choses.
33:43C'est intéressant de savoir
33:44si le ministre de la Justice
33:45est au diapason
33:46et en le posant la question,
33:47j'ai la réponse.
33:48Sauf qu'en fait,
33:49ce qui va se passer
33:50c'est la pression politique
33:51et je pense que Bruno Rattaio,
33:52il est aussi dans un moment
33:54où il essaie d'imposer
33:56un bras de fer politique
33:57en s'appuyant
33:58sur l'opinion publique
33:59et quand on a
34:00l'opinion publique
34:01qui a 80% derrière soi,
34:02c'est plus facile
34:03de faire peut-être
34:04pression
34:05sur le ministre
34:06de la Justice
34:07qui effectivement,
34:08pour l'instant,
34:09est encore assez absent
34:11et on ne le voit pas
34:12beaucoup parler
34:13sur ces questions-là
34:14depuis quelques semaines
34:15et son silence
34:16est peut-être déjà
34:17un bon signe.
34:18On a quand même vu
34:19que sur l'état de droit,
34:20lorsque Bruno Rattaio
34:21a osé émettre
34:22quelques réserves
34:23peut-être sur notre état de droit,
34:24on a vu les réactions
34:25et donc ce ne sera pas simple
34:26malgré tout d'agir
34:27sur ces sujets-là.
34:28Mais finalement,
34:29à la fin,
34:30il a engrangé
34:31quand même
34:32quelques soutiens là-dessus
34:33et notamment
34:34dans l'opinion publique
34:35qui fait plus de 14 points
34:36dans l'opinion publique
34:37grâce à ça.
34:38Ça fait des mois
34:39voire des années
34:40que ces échanges
34:41se succédaient
34:42et vous avez entre 70
34:43et 80% des Français
34:44qui sont pour des solutions
34:45de grande fermeté
34:46sur les sujets d'insécurité,
34:47sur les sujets d'immigration.
34:48La question maintenant,
34:49c'est quand est-ce
34:50qu'on va suivre
34:51cette majorité de Français.
34:52Vous parliez de Bruno Rattaio,
34:53justement,
34:54ça nous amène
34:55à sa visite à Rennes.
34:56Il était donc à Rennes
34:57suite à une fusillade,
34:58là encore,
34:59qui avait eu lieu
35:00la semaine dernière
35:01avec un enfant de 5 ans
35:02qui se trouve
35:03entre la vie et la mort.
35:04On a appris depuis
35:05qu'il y avait eu
35:06un autre fait à Rennes
35:07sans qu'on ne sache
35:08pas.
35:09En tout cas,
35:10un homme a été poignardé
35:11aujourd'hui.
35:12En tout cas,
35:13hier, Bruno Rattaio
35:14était sur place.
35:15L'occasion de faire face
35:16à des habitants.
35:17L'occasion aussi
35:18de parler de la corruption
35:19et je crois que c'est
35:20la première fois
35:21en tout cas en ce qui me concerne
35:22que j'entends un ministre,
35:23un ministre de l'Intérieur
35:24de Surcroît,
35:25parler du phénomène
35:26de corruption
35:27avec des termes aussi clairs.
35:28On l'écoute
35:29et on en parle
35:30juste après.
35:31Quand on n'est plus
35:32en sécurité,
35:33on sort par obligation
35:34pour aller voir le médecin.
35:35Les courses,
35:36on ne les fait plus
35:37dans les quartiers.
35:38Je viens d'avoir
35:39une réunion
35:40avec un présentant d'association
35:41et il me disait désormais
35:42que les commerces
35:43ne voyaient plus grand monde
35:44parce que les gens
35:45n'osaient même plus
35:46dans la journée
35:47aller faire leurs courses
35:48sur place.
35:49Un soir,
35:50je fais un manger
35:51et j'entends
35:52une rafale de mitraillettes.
35:53Vous vous rendez compte ?
35:54Je croyais que c'était la télé.
35:55J'appelle au mari
35:56et ça criait.
35:57Je dis non,
35:58c'est ici.
35:59Et à partir de quand
36:00vous avez vu la situation
36:01se dégrader ?
36:02Ça fait 6 mois
36:03que ça n'arrête pas.
36:04Je sors une fois
36:05et il y avait des gens
36:06avec des pochettes hautes
36:07qui sont sortis
36:08d'une voiture.
36:09C'est des gens
36:10que vous connaissez ?
36:11Non.
36:12Ils ont quel âge environ ?
36:13C'est des jeunes.
36:14Des ados ?
36:15Des gens de couleur.
36:16Ils sont habillés
36:17en noir.
36:18Ils sont toujours habillés
36:19pareil avec leurs pochettes.
36:20C'est que des étrangers
36:21et des jeunes.
36:22Il y en a
36:23qui ont 13 ans
36:24ou 14 ans.
36:25Ils ont des chaises,
36:26ils s'installent,
36:27ils appellent
36:28pour qu'on passe.
36:29C'est que ça.
36:30Vous venez demain
36:31en jogging,
36:32vous vous cachez
36:33et vous allez voir
36:34comment on vit.
36:36Ce que je vois, moi,
36:38c'est une toile
36:39de la corruption
36:40qui s'étend
36:41dans diverses administrations.
36:43Ce que je vois,
36:44c'est que
36:45sur le territoire national,
36:47il y a des enclaves,
36:49des narco-enclaves
36:50qui sont en train
36:51de se créer,
36:52qui sont en train
36:53de se soustraire
36:54à la souveraineté nationale,
36:56à la loi de la République
36:59et à l'état de droit.
37:01Il y a un certain nombre
37:02d'infiltrations
37:03parce qu'on a
37:04des milliards
37:05qui sont en jeu.
37:06Ce sont des puissances
37:07financières
37:08qui parviennent
37:09à corrompre,
37:10y compris jusque
37:11dans l'administration
37:12de l'État.
37:13Je n'en dis pas plus.
37:14Il y a eu déjà
37:15un certain nombre
37:16d'affaires.
37:17Les derniers mots
37:18de Bruno Retailleau
37:19sont littéralement effrayants.
37:20Je n'ai jamais entendu
37:21le premier flic de France
37:22nous parler de corruption
37:23à ce point-là.
37:24Alors, il ne veut pas
37:25en dire plus
37:26et on peut comprendre pourquoi.
37:27Malgré tout,
37:28souvent on parle
37:29du phénomène
37:30de mexicanisation
37:31et c'est d'ailleurs lui
37:32qui emploie ce terme,
37:33c'est-à-dire que
37:34si on part des cartels mexicains,
37:35c'est le niveau de corruption,
37:36notamment.
37:37D'autres choses,
37:38mais notamment ça.
37:39Si on passe
37:40ce palier-là,
37:41puis rien ne nous sépare.
37:42C'est vraiment
37:43la seule différence
37:44entre la France
37:45et un narco-État,
37:46c'est dans quelle mesure
37:47l'administration,
37:48l'appareil de l'État
37:49est infiltré ou pas.
37:50Et en même temps,
37:51comment voulez-vous
37:52qu'il en soit autrement ?
37:53Les fameuses puissances financières
37:54qui sont derrière la drogue
37:55ont besoin,
37:56en vie
37:57et les moyens
37:58que ça se passe comme ça.
37:59Il n'y a pas de raison
38:00si on n'est pas capable
38:01d'agir sur la drogue
38:02qui transite,
38:03qui passe nos frontières
38:04et qui arrive chez nous
38:05ni sur la demande,
38:06à savoir les consommateurs.
38:07C'est normal,
38:08le marché est tellement important,
38:09il est normal
38:10que les narco-trafiquants
38:11aient envie de corrompre
38:12l'appareil d'État
38:13pour avoir moins de problèmes.
38:14Ajoutons une chose aussi,
38:15c'est que parfois,
38:16la corruption passe
38:17par la menace
38:18et par la terreur.
38:19Il y a des gens
38:20qui se laissent acheter
38:21parce qu'ils préfèrent ça
38:22plutôt qu'une balle dans la tête
38:23et on peut les comprendre.
38:24La vérité,
38:25c'est que,
38:26souvenez-vous de l'audition
38:27au Sénat de Bruno Le Maire
38:28il y a quelques mois maintenant,
38:29il avait parlé des moyens
38:30qui étaient ceux,
38:31aujourd'hui,
38:32des narco-trafiquants.
38:33Il parlait de sous-marins
38:34notamment pour passer
38:35les frontières, etc.
38:36Il avait fait la description
38:37d'une organisation
38:38qui est plus puissante
38:39que l'État.
38:40Surtout un État aussi exsangue
38:41que le nôtre
38:42en période de disette budgétaire.
38:43Donc c'est un affrontement
38:44qui va être homérique
38:45et qu'on n'a pas mené
38:46jusqu'à présent
38:47donc c'est normal
38:48qu'on en soit là.
38:49Et dans une autre commission
38:50des magistrats marseillais,
38:51là aussi, rappelez-vous,
38:52avaient dénoncé
38:53la corruption
38:54qui commençait
38:55à gagner leur profession
38:56avant d'être rattrapé
38:57par la patrouille
38:58en la personne
38:59de M. Dupond-Moretti
39:00à l'époque.
39:01On note aussi,
39:02et on verra peut-être
39:03à l'image
39:04pendant que je vous donne
39:05la parole,
39:06une délégation mexicaine
39:07est venue en France
39:08il y a quelques mois
39:09et cette délégation
39:10avait dit très clairement
39:11vous êtes à un seuil.
39:12Il est temps maintenant
39:13de prendre des décisions
39:14pour ne pas suivre
39:15notre chemin.
39:16On dit long quand même
39:17Nathan Devers.
39:18On doit agir.
39:19Pour l'instant,
39:20on ne voit pas l'action.
39:21Bien sûr.
39:22Il me semble que Bruno Rotailleau
39:23est dans le constat
39:24et que sur le constat
39:25il a plutôt raison
39:26qu'en effet,
39:27aujourd'hui,
39:28on a des mafias
39:29de trafic de drogue
39:30qui deviennent
39:31presque plus fortes
39:32que l'État
39:33et qui représentent
39:34un véritable danger
39:35sécuritaire au quotidien
39:36dans les quartiers
39:37où elles sont
39:38le plus implantées
39:39et un danger même
39:40pour l'avenir de l'État
39:41avec une corruption,
39:42etc.
39:43Cependant,
39:44je pense que
39:45Bruno Rotailleau
39:46refuse de penser
39:47le problème.
39:48De penser le problème
39:49à la racine
39:50et pas seulement
39:51d'en commenter les symptômes.
39:52Et on ne peut pas agir
39:53si on ne pense pas
39:54le problème
39:55vraiment dans son fond.
39:56Quand il fait savoir
39:57qu'il faut mettre fin
39:58à la culture du joint,
39:59c'est une absurdité totale.
40:00Quel pays a-t-il réussi
40:01à supprimer
40:02le fait
40:03qu'il y a
40:04des consommateurs
40:05de drogue
40:06uniquement
40:07par une loi
40:08plus répressive ?
40:09La France
40:10est un des pays
40:11où la consommation
40:12de drogue
40:13et notamment
40:14de cannabis
40:15est la plus élevée
40:16d'Europe.
40:17C'est un des pays
40:18où la loi
40:19est la plus répressive
40:20sur cette question
40:21en Europe.
40:22C'est pour ça
40:23qu'on a dit
40:24par exemple
40:25des Philippines
40:26de Duterte
40:27ou du Salvador
40:28de Bukele
40:29évidemment
40:30que ce n'est pas
40:31en créant
40:32des sanctions supplémentaires
40:33chez les consommateurs
40:34qu'on va régler
40:35la question
40:36de la dépendance
40:37notamment pour les personnes
40:38les 2 millions
40:39de consommateurs
40:40très réguliers.
40:41Mais c'est pour faire
40:42prendre conscience
40:43à ces consommateurs
40:44que leur consommation
40:45a un impact
40:46très concrètement.
40:47Mais ça ne marche pas.
40:48Il n'a pas parlé
40:49d'augmenter
40:50l'amende forfaitaire
40:51qui est le cas
40:52de ces gens-là.
40:53Quand je suis en Spain
40:54je connais des gens
40:55qui font un joint
40:56et je le connais
40:57moi j'ai eu de la chance
40:58que je n'ai jamais été
40:59tenté par ça.
41:00En revanche
41:01je connais des gens
41:02qui fument un joint
41:03et ces gens-là
41:04n'ont absolument
41:05pas conscience
41:06du fait que derrière
41:07ils sont à l'origine
41:08du problème
41:09qu'on est en train
41:10d'écrire depuis tout à l'heure.
41:11La phrase
41:12« le joint a le goût du sang »
41:13permettra de faire réfléchir
41:14tu as raison
41:15il y a beaucoup de gens
41:16il y a des addicts
41:17des gens qu'il va falloir
41:18sortir de là
41:19par les traitements médicaux
41:20un coffre de voiture, de mettre de l'essence et de le laisser brûler ou de la balle dans
41:22la tête du gamin à un poitier, peut-être que ce jour-là ils vont penser à autre chose
41:25pour faire des récréations.
41:26Mais en quoi c'est un problème ? D'avoir une consommation, si ça ne finançait pas
41:31des trafiquants qui détruisent des quartiers ?
41:33C'est ça le problème.
41:34Non, sur le point de vue juste de la loi, en quoi est-ce un problème ? Je précise,
41:37ce n'est pas mon cas, mais pour les 2 millions de personnes qui sont concernées par ça,
41:40d'avoir une consommation de produits…
41:42Est-ce que ça finance un trafic qui tue des gens ?
41:44On va parler de la PAC sur la santé, je crois qu'elle a été documentée aussi.
41:45Pourquoi ce serait un problème ?
41:46Je ne crois pas que la légalisation, il y aura un problème.
41:47Ce qui se passe, c'est qu'on est dans une logique effectivement de trafiquants et
41:54donc même ce qu'on appelait les drogues douces, ils ont fait en sorte qu'elles soient
41:57de moins en moins douces.
41:58Le taux d'addiction au THC a augmenté de façon exponentielle ces dernières années
42:03parce que leur objectif, ce n'est justement pas d'être dans une logique sanitaire,
42:07ils veulent rendre les consommateurs addicts et les faire passer.
42:10Et d'ailleurs, ils ont mis tout en place un système où quand tu commences avec un
42:13joint, ils vont te proposer eux-mêmes gratuitement de passer à autre chose.
42:16En fait, on est dans une vraie logique aujourd'hui où ils essayent de tenir les jeunes comme
42:20ça et de les déstabiliser.
42:22Moi, je reviendrai juste sur la corruption parce que cette sud-américanisation de la
42:28société, effectivement, des gens comme Thibaud de Montbrial en parlent depuis plusieurs années,
42:33mais c'est la première fois qu'au niveau de l'État, il y avait eu juste avant un
42:37rapport sénatorial qui l'avait dit, et c'est nécessaire parce qu'en fait, c'est
42:41un secret de polychinelle.
42:42On sait que la dézenne mafia, les principaux responsables de cette mafia-là, commandent
42:49depuis les prisons leurs actions.
42:51Donc, ça veut dire que quand on est capable de gérer son réseau et gérer son trafic
42:56depuis sa cellule, c'est qu'il y a bien des complicités quelque part.
43:01Moi, ce qui me fait peur, en fait, dans cette situation-là, c'est que d'un côté,
43:05on a de l'antrisme idéologique au niveau des associations, des institutions, etc.,
43:10au niveau de l'État, et on l'a très bien vu avec les dernières élections.
43:15Limite pro-Hamas, pro-Hezbollah, etc., et que de l'autre côté, ces narcotrafics financent
43:25aussi une partie du terrorisme au niveau international, et que là, la conjugaison des deux est vertigineuse.
43:33Je pense que la prise de parole du ministre est forte, mais que vu l'ampleur et vu le
43:42maillage à la fois territorial et international de ce processus, il faut impérativement que
43:48la France entre en dialogue avec d'autres États au niveau européen et au niveau international.
43:54Je sais que par exemple, lors de la visite au Maroc, il a été question de cette lutte
43:58contre le narcotrafic entre la France et le Maroc.
44:00Bruno Retailleau a eu l'occasion d'échanger.
44:02On verra les résultats, mais en tout cas, il a eu l'occasion d'en parler.
44:05Le désaccord fondamental que j'ai, non seulement avec Bruno Retailleau, mais d'ailleurs
44:09avec tous les gouvernements successifs, c'est qu'on n'a pas vraiment une politique de
44:12santé publique, on a une politique d'hygiénisme d'État.
44:15Faisons une expérience de pensée toute simple.
44:17Imaginons que demain, la France interdise la consommation de tabac ou d'alcool, qui
44:21sont dans les deux cas des substances extrêmement dangereuses, qui tuent des dizaines de milliers
44:25de personnes chaque année, qui créent des cancers, etc.
44:27Il y aurait une logique médicale à dire « on va interdire au même titre que la drogue ».
44:31L'alcool en plus est dangereux, non pas seulement pour soi, mais pour les autres,
44:33parce que quand on est en situation d'ivresse, on peut devenir agressif, etc.
44:36Évidemment que si ça avait lieu, et d'ailleurs la Commission européenne veut créer une
44:41génération sans tabac d'ici 15 ans, la consommation, la vente de tabac ou la vente
44:46d'alcool se concentrerait entre les mains de gens qui seraient des criminels, des mafieux,
44:51des trafiquants, violents, armés.
44:53Si je vous comprends bien, si j'étends votre raisonnement, vous êtes pour la circulation,
44:57la mise en circulation de la drogue par l'État.
44:58Une fois, c'est un problème philosophique.
45:00Sauf qu'en réalité, ça serait vrai si, par exemple, le tabac est légal, et si le
45:06tabac est légal, il ne devrait pas y avoir de trafic.
45:07Or, le trafic de tabac a augmenté de 20 ans.
45:09Parce que les prix sont démesurés.
45:10Non, parce que justement, il y a toujours une raison pour des trafiquants ou pour des
45:14criminels de trouver un moyen de faire mieux leur crime.
45:17Donc effectivement, si demain l'État légalise, il y aura des trafiquants qui feront de la
45:25drogue plus forte, de la drogue moins chère, et il y aura toujours du trafic.
45:28Donc, ce n'est pas en se couchant sur ces questions-là qu'on a une chance de résoudre
45:32le problème.
45:33En tout cas, on a vu que Bruno Retailleau en appelle à faire de la lutte contre le
45:36narcotrafic une grande cause nationale.
45:38On verra s'il est suivi.
45:39On a déjà vu quelques réactions, notamment à gauche, qui nous laissent sceptiques sur
45:44le fait qu'il y ait un consensus.
45:45Vu la situation politique à l'Assemblée, en plus, ce sera assez compliqué pour lui,
45:48mais il prépare une loi.
45:49On verra le contenu de cette loi.
45:52On arrive déjà au terme de cette émission, on n'a pas eu le temps de parler de notre
45:55chère Greta Thunberg.
45:56On aura peut-être l'occasion demain.
45:57Tu as vu, elle va soutenir Kamala Harris.
45:58On est surpris.
45:59On attendait son avis.
46:00On est surpris en tout cas.
46:01Alors, elle la soutient, mais en disant qu'elle a du temps sur les mains.
46:04Voilà.
46:05J'espère ça, absolument.
46:06J'ai un soutien, donc peut-être Kamala Harris se serait passée.
46:09Je vous rappelle d'ailleurs, c'est l'occasion pour moi de vous rappeler que lors de l'élection
46:12américaine, CNews vous fera vivre en direct la nuit des élections avec les résultats
46:16et nos envoyés spéciaux sur place.
46:18Et on sera ensemble.
46:19Et on sera ensemble, chère Rachel.
46:20Tout à fait.
46:21À 4h du matin.
46:22Greta Thunberg, elle n'a jamais soutenu la moindre cause criminelle de sa vie.
46:25Je l'ai dit, évidemment.
46:26Jamais.
46:27Merci en tout cas à tous les quatre de m'avoir accompagné ce soir.
46:29Ça a été un plaisir.
46:30Merci également à toutes les équipes qui m'ont aidé à préparer cette émission.
46:32Dans quelques minutes, vous avez rendez-vous avec Face à en frais, animé par Laurence
46:36Ferrari.
46:37Et puis ce soir, c'est Olivier de Caire en Flec.
46:38Moi, je vous retrouve demain matin à 9h.