• il y a 7 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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00:00 Il est 20h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:04 Augustin, donne adieu pour le point sur l'information.
00:07 Greta Thunberg a été interpellée lors d'une manifestation à la haie.
00:11 La jeune militante suédoise pour le climat a manifesté contre les subventions aux énergies fossiles.
00:16 Un rassemblement organisé par Extinction Rebellion.
00:20 Greta Thunberg est parvenue avec d'autres militants à bloquer une route illégalement, juste à côté d'une autoroute.
00:26 Une décision rarissime. La juge Hélène Gérard a été mise en examen et placée en détention provisoire la nuit dernière.
00:34 Elle est poursuivie dans une enquête concernant ces liens suspects avec un membre du grand banditisme corse.
00:40 Sur les 11 infractions retenues figure le crime de faux en écriture publique par personne dépositaire de l'autorité publique.
00:46 Une infraction passible de la cour criminelle départementale.
00:50 Et à Paris, 12 personnes ont été blessées dont 2 grièvement dans un accident de bus la nuit dernière.
00:55 L'accident s'est produit sur les quais de Bercy aux abords de la Corarena dans le 12e arrondissement de la capitale.
01:00 Selon les premières constatations, le chauffeur qui a dû être désincarcéré se serait endormi au volant.
01:06 Une quarantaine de sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour prendre en charge ce conducteur et ses passagers.
01:11 Merci Augustin, donne adieu pour le point sur l'information.
01:14 20h donc, Geoffroy Lejeune, Georges Fenech, Martin Garagnon, Xavier Roffer.
01:18 J'ai cru que vous alliez arriver un tout petit peu en retard mais non.
01:23 C'est mal vous connaître.
01:25 J'ai cru qu'il y allait y avoir une Jean-Sébastien Ferjou.
01:28 Vous savez qu'il y a une jurisprudence avec Jean-Sébastien.
01:30 Je vous l'ai déjà fait, il a été mémoire courte.
01:32 Non, jamais.
01:33 La semaine dernière je suis allé à l'avort.
01:34 Ah oui, la semaine dernière ?
01:35 J'ai la mémoire courte alors c'est ça le problème.
01:37 Messieurs, avant de parler de Viery-Châtillon, je vous propose une autre histoire qui rejoint peu ou prou ce qui se passe
01:44 sur l'insécurité, sur l'impunité, sur la violence juvénile et sur l'injustice.
01:51 Ça se passe à Cannes et on en avait déjà parlé.
01:54 Personne n'en parle.
01:55 En août 2020, peu après midi, il y a une femme de 89 ans qui rentre des courses et qui arrive au pied de sa porte.
02:03 Elle va être agressée par trois délinquants qui ont entre 14 et 15 ans.
02:08 Vous vous souvenez peut-être de ces images.
02:10 Elle s'appelle Angèle, elle a 89 ans.
02:12 Il y a un individu qui va filmer la scène, un autre qui va l'étrangler
02:17 et un troisième qui va la frapper puis prendre son sac à main.
02:23 Ils lui ont volé 20 euros, pour 20 euros.
02:26 Cette femme va avoir, vous le voyez à l'image, l'œil tu méfiais.
02:31 Évidemment c'est ultra violent.
02:33 Il va falloir attendre, donc c'est août 2022, juin 2023 pour que deux des trois délinquants soient condamnés.
02:42 Le troisième, celui qui filmait, est relaxé.
02:45 Un an plus tard, on arrive aujourd'hui, que se passe-t-il ?
02:49 C'est le maire de Cannes qui nous l'annonce.
02:51 Vous vous souvenez de l'agression d'Angèle, 89 ans, violemment frappée, volée de 20 euros, le tout filmé.
02:56 Comme je l'indiquais en vain aux autorités de l'État, certains des agresseurs, toujours mineurs, sont de retour et d'île.
03:04 La police municipale en a interpellé un.
03:07 Celui qui a interpellé, c'est celui qui avait arraché le sac.
03:12 Il a été retrouvé à 2h30 du matin, avec de la cocaïne, avec du shit, dans un point de ville.
03:20 Il a 17 ans.
03:21 On écoute le directeur de la police municipale.
03:24 Je ne vois aucun durcissement de la loi par rapport à ces mineurs.
03:28 On ne peut pas impunément continuer à commettre des délits, des agressions.
03:33 C'est quand même les mineurs aujourd'hui qui commettent un maximum d'agressions sur des personnes souvent âgées, en tout cas vulnérables.
03:39 Et on ne peut pas continuer comme ça. C'est un non-sens.
03:42 C'est un déni de justice en France et il faut vraiment régler ce problème aujourd'hui.
03:48 Et je vous propose d'écouter à présent le fils de l'octogénaire, qui attendait évidemment une justice exemplaire après l'agression de sa mère.
03:56 89 ans. Il n'en était rien. On retrouve cet homme sur un point de ville.
04:01 J'ai bien vu qu'ils n'avaient aucun remord déjà pour l'histoire de ma mère.
04:05 Quand ils sont passés, ils avaient des arguments qui ne m'ont pas satisfait.
04:09 Et j'en étais sûr qu'ils allaient recommencer dès qu'ils pouvaient faire des conneries.
04:14 On marche sur la tête. Il faut vraiment faire quelque chose parce que là, ça va trop loin maintenant.
04:19 Ça va trop loin aussi bien pour les enfants dans les écoles que pour les personnes âgées qui se font agresser, pour les viols, pour tout ce qui se passe actuellement.
04:27 Il faut vraiment, vraiment, vraiment faire quelque chose.
04:29 Moi, pour moi, il faudrait remettre encore de l'armée disciplinaire et puis tout ce racaille, les mettre là-bas.
04:35 Au moins, là, ils auront, ils apprendront peut-être à vivre parce que la prison, pour eux, ce n'est pas une solution.
04:41 L'un des deux agresseurs, celui qui a été interpellé, avait passé quelques mois dans un dit centre éducatif fermé qui n'était ni éducatif ni fermé.
04:51 Le maire de Cannes nous en parle. David Lysnard, qui était avec nous il y a quelques instants.
04:55 C'est l'État qui est impuissant en l'occurrence puisque la sécurité et la justice sont du ressort de l'État.
05:00 C'est pour ça qu'il a été inventé même. Il y a une impunité chez les mineurs délinquants et qu'on ne peut plus continuer comme cela.
05:07 Donc, au-delà du simple constat, nous proposons plusieurs choses avec Nouvelle Énergie et notamment Alessandra Martin, députée.
05:14 Une proposition de loi qui permettrait d'adapter le code pénal des mineurs et de faire en sorte qu'on sorte de cette culture de l'excuse et de l'irresponsabilité actuelle qui est dramatique.
05:24 Et d'autre part, il va falloir qu'il y ait un vrai plan avec des moyens d'action pour ce qu'on a appelé des maisons de redressement,
05:31 des centres disciplinaires pour les mineurs qui ont besoin d'autorité.
05:35 L'enfant en question, 15 ans, l'adolescent devait être dans un centre éducatif fermé. En fait, ce n'est ni éducatif ni fermé.
05:42 Ils ne sont pas idiots. Donc, ils voient bien qu'en réalité, il n'y a pas de sanction. Or, la sanction, elle fait partie de l'éducation.
05:47 C'est une évidence. La transgression est normale pour un jeune, si vous voulez. Mais il y a plusieurs formes de transgression.
05:53 Là, on est sur les formes de transgression ultime, de l'hyperviolence, du deal, etc. Mais il faut que dès les premières transgressions, il y ait une réponse.
06:01 Et puisque manifestement, il n'y a pas de réponse des parents, eh bien c'est le rôle de l'État en solidarité d'apporter une réponse.
06:07 Ce n'est pas à nous de payer par nos impôts pour des dispositifs qui ne fonctionnent pas.
06:13 Les centres éducatifs fermés, c'est presque 400 euros par jour. Or, pour des gamins qui, en fait, sont dans des trucs qui ne sont pas fermés.
06:20 Donc il y en a assez, toute cette hypocrisie.
06:22 C'est un maire courageux qui, au moment des faits, quand cette femme de 89 ans s'était faite agresser, il y était allé sur le terrain pour les récupérer.
06:30 Deux ans plus tard, on le retrouve sur un point de deal. Je disais, il y a tout dans ce sujet-là. Mais peut-être que le point le plus important, c'est l'injustice.
06:37 Plus que l'impunité, plus que la violence juvénile, c'est l'injustice. Vous avez des Français qui sont agressés, qui n'attendent qu'une chose, c'est une réponse pénale ferme.
06:46 Et on retrouve cet adolescent de 15 ans, désormais 17 ans, sur un point de deal. Georges Fenech, injustice.
06:53 David Lysnard propose une réforme de la délinquance des mineurs. Mais que je sache, elle a eu lieu. C'est cette majorité qu'il a fait adopter en 2021.
07:04 On a enfin réformé l'ordonnance de 1945. Il y avait 75 ans. On l'a réformée comment ? Par une simple ordonnance.
07:12 Il n'y a même pas eu de débat à l'Assemblée nationale. Et qui a encore, de mon point de vue, aggravé l'impunité des mineurs.
07:20 Puisqu'on a créé à ce moment-là une idée absolument géniale, qui était celle de Mme Belloubet, reprise par M. Dupond-Moretti.
07:28 C'est de créer la césure du procès pénal. C'est-à-dire que le mineur qui comparaît devant le tribunal pour enfants n'a même plus de condamnation le jour de son procès.
07:36 Puisque le tribunal ne peut pas le condamner. C'est la nouvelle loi. Il renvoie à 6 mois.
07:41 C'est exactement ce qui s'est passé dans le dossier.
07:43 À 6 mois ou 9 mois pour savoir quelle serait l'éventuelle sanction.
07:47 Exactement ce qui s'est passé.
07:48 Nous sommes, et les Français le savent maintenant, devant une impunité totale des mineurs.
07:54 Les tribunaux pour enfants ne sanctionnent plus. D'ailleurs, les courtes peines d'emprisonnement jusqu'à 6 mois ont disparu.
08:01 Donc vous voyez ce jeune qui avait été condamné à 12 mois avec sursis. Vous imaginez dans son intelligence que ça veut dire ?
08:07 Il rigole !
08:08 Ça veut dire qu'il retourne dans son quartier en toute impunité. Il devient un vrai tabqaïd.
08:12 Et vous le retrouvez aujourd'hui sur des points de deal.
08:15 Et d'ailleurs je n'entends jamais le gouvernement et Éric Dupond-Moretti s'exprimer là-dessus.
08:21 Si, on nous a donné une explication pour les émeutiers de juin dernier.
08:24 L'oisiveté.
08:25 C'était l'oisiveté, voyez-vous. Non !
08:27 C'est le fait que le jeune n'a plus peur de la police, qui est une bande rivale.
08:31 Il n'a pas peur de la justice puisqu'elle ne le sanctionne pas.
08:34 Et au cas où extraordinaire, il serait quand même sanctionné un petit peu, il sait qu'en prison il aura son shit, son portable, etc.
08:40 Donc ça suffit. Nous sommes là face à une situation, et on le voit avec la succession de ces violences entre mineurs notamment, qu'on va aborder tout à l'heure.
08:49 C'est une responsabilité régalienne, il faut le savoir.
08:52 On aurait évidemment très bien pu commencer par virer Chatillon avec les avancées de l'enquête.
08:57 Mais ce sujet cannois est typique justement sur cette insécurité, cette injustice et cette impunité, avec un échec complet de la politique qui est menée depuis maintenant 7 ans.
09:08 Donc je veux bien qu'aujourd'hui on sorte les grands mots, les grands remèdes, qu'on promette la fermeté, qu'on n'ait pas la main qui tremble.
09:14 Factuellement, voilà ce qui se passe sur notre sol.
09:17 Et c'est factuellement pour ça que vous avez 92% des Français qui vous disent "l'insécurité elle progresse sur notre territoire, Martin Garagnon".
09:25 C'est un réexquisitoire. Alors malheureusement, là, vous êtes sur le plateau, mais je ne sais pas comment défendre cette situation ?
09:33 Vous savez quand ça ne fonctionne pas, il ne faut pas chercher à défendre à tout prix.
09:37 Moi je ne suis pas un idéologue. Notre parti s'est construit, le mouvement d'Emmanuel Macron s'est construit justement sur la fin des tabous.
09:44 Être en capacité de pouvoir examiner tous les sujets sans tabou, sans dogme.
09:48 Sans tabou c'est un échec ?
09:52 A nous d'assumer une forme de radicalité sur les sujets sur lesquels les Français nous attendent.
09:57 Vous savez que ça ne fonctionne pas ?
09:59 Rien ne peut excuser que cet adolescent de 17 ans soit retrouvé sur un point de vie.
10:03 Alors c'est quoi ? Si on n'a pas de tabou ensemble, si on n'a pas de tabou, c'est une faillite ?
10:09 Il faut effectivement qu'on réforme de manière beaucoup plus en profondeur la petite pénale des mineurs.
10:14 Vous n'avez pas construit des places de prison et vous n'avez pas construit les centres éducatifs fermés.
10:18 Il n'y en a même pas un par département. Il y en a 53. Et effectivement ils ne sont pas très fermés.
10:22 D'hab. Disney a raison. Donc arrêtez de dire il n'y a pas de tabou, il n'y a pas de tabou. Vous ne faites rien.
10:26 Non pas rien mais en tout cas c'est un échec.
10:28 Vous ne faites rien en termes de répression. Il ne faut pas avoir peur de prononcer ce terme.
10:32 Je n'ai aucun problème ni avec la répression ni avec l'autorité.
10:35 Pour un mineur, je vous assure, c'est salutaire. Il comprend.
10:38 Je peux me faire l'avocat de Martin Garagnon mais ce qui est vrai c'est qu'il est là tous les week-ends sur les plateaux.
10:42 Il ne s'est jamais échappé sur ces sujets, quel que soit le sujet.
10:48 Et quand beaucoup se cachent, vous êtes le premier à venir pour parler de tout et de rien.
10:51 Mais là vous avez dit pas de tabou. Moi je suis désolé, vous êtes face à moi.
10:54 On se parle en toute transparence avec beaucoup d'estime. C'est une faillite.
10:57 Mais sur ce cas-là, évidemment que ça ne s'entend pas, ça ne s'explique pas.
11:00 Sur le cas de Vierge-et-Châtillon, sur le cas de Nîmes, sur le cas de Montpellier, sur le cas de Tours, c'est une faillite sécuritaire.
11:06 Un point quand même, il faut louer aussi le sang-froid d'un certain nombre de victimes de ce type de délinquance
11:12 qui continue, et il faut le soutenir évidemment, à faire confiance à la justice.
11:16 Allez dire ça au fils d'Angèle, allez dire ça à cette femme de 89 ans.
11:23 Vous croyez qu'elle a confiance à la justice aujourd'hui ?
11:25 Beaucoup, y compris parmi les adresseurs, auraient tendance à se faire justice eux-mêmes.
11:29 Donc à nous aussi, à la justice, de montrer aussi sa fermeté là-dessus.
11:32 Parce que parfois, on a la mémoire courte, mais j'ai le souvenir que pendant cette séquence,
11:36 vous avez eu plus une polémique autour de la déclaration du maire de Cannes, David Lysnard,
11:40 qui avait dit "si ça avait été ma mère, peut-être que je serais aujourd'hui en prison".
11:46 Non, moi j'avais ça.
11:47 Non, mais certains avaient dit "mais c'est un scandale, on ne peut pas dire ça quand on est maire", etc.
11:51 Geoffroy Lejeune, quel regard vous portez sur ce sujet ?
11:53 J'allais justement rappeler cet épisode parce que je pense que c'est la prochaine étape en fait.
11:57 Vous avez bien raison d'en reparler, même si c'est une ancienne actualité,
12:01 une des raisons pour lesquelles ça ne craque pas, c'est qu'en fait on oublie ces affaires.
12:05 Et donc le fait d'en reparler et de voir laquelle suite a été donnée,
12:08 ça permet aussi de comprendre en fait, parce que là c'est une vieille dame à Cannes,
12:12 mais en fait toutes les victimes de l'insécurité dans ce pays vivent exactement la même chose.
12:15 Elles vous disent d'ailleurs toutes qu'elles retrouvent leurs agresseurs sur les mêmes lieux,
12:19 qu'elles ne sont pas protégées de lui, etc.
12:21 C'est vraiment un truc qui revient dans les témoignages de familles des victimes.
12:24 Et donc moi je me souviens exactement de la réaction en effet du maire de Cannes
12:27 qui avait dit qu'il aurait dormi en prison, lui, si ça avait été sa mère.
12:30 Et ça veut dire quoi ?
12:31 Ça veut dire qu'on n'est pas sûr évidemment que ces familles sont résilientes,
12:35 mais en fait ça n'a pas duré très longtemps.
12:37 Si David Lysnard, qui est un élu, le président des maires de France,
12:41 un homme respectable qui fait partie du système,
12:43 qui peut-être un jour dirigera ce pays,
12:45 est capable d'avoir cette réaction de colère et d'envisager lui-même de se faire justice lui-même,
12:49 ça veut dire que vous imaginez bien que pour un très très grand nombre de nos concitoyens,
12:53 la barrière a déjà été franchie.
12:54 Et parfois, malheureusement, la barrière a déjà été franchie.
12:58 Je vais vous donner la parole dans un instant Xavier Roffer,
13:00 mais ce matin, et je n'avais pas encore l'information, je ne le savais pas,
13:04 ce matin j'ai évoqué ce sujet de cette femme de 89 ans violentée
13:09 parce que j'avais le souvenir qu'en septembre de la même année,
13:12 donc ça se passe en août 2022, fin août,
13:15 et en septembre CNews décide de faire un sondage sur par exemple l'excuse de minorité.
13:20 Est-ce qu'il faut lever automatiquement l'excuse de minorité pour les affaires de délinquance grave ?
13:25 Déjà à mon avis, la BCO…
13:27 Non mais attendez, lever automatique pour des faits graves,
13:30 vous avez 71% des Français qui sont d'accord avec ça.
13:34 Bon, il n'y a pas de tabou.
13:35 Est-ce qu'on lève l'excuse ?
13:38 Pourquoi on attend deux ans ?
13:39 Que faut-il faire aujourd'hui pour qu'on abaisse cette excuse de minorité,
13:44 non pas à 16 mais à 15 ou peut-être 14 ans ?
13:46 Et est-ce qu'aujourd'hui il faut la lever ?
13:49 Monsieur Roffer.
13:50 Alors d'abord, ce qu'on vient d'entendre là, ça ne vient pas du ciel.
13:54 La plupart des mesures qui consistent à innocenter complètement
13:59 les malheureuses victimes de l'exclusion et tout ce qu'on veut,
14:02 ça remonte quand même à Madame Taubira, il ne faut pas l'oublier.
14:04 Ah, Madame Taubira, bien sûr.
14:06 C'est d'elle.
14:07 Ce que je voulais dire, c'est que…
14:09 Grande idéologie.
14:10 Voilà.
14:11 Des avortements de justice, il y en a sans arrêt de 100 fois pire.
14:16 Là, c'est une mamie, c'est horrible, mais ça concerne une personne.
14:21 Savez-vous ce qui s'est passé au mois de février de cette année ?
14:24 On a arrêté une voiture avec des gens qui revenaient de Hollande,
14:28 d'une bande, des narcotrafiquants de Montfermeil.
14:32 Dans la voiture, on a trouvé 50 kg de drogue chimique
14:36 qui était arrosée d'une drogue follement dangereuse.
14:42 Il y a l'héroïne.
14:44 10 à 20 fois plus puissant que l'héroïne, il y a le fentanyl.
14:48 Maintenant, il y a une drogue qui est encore plus puissante
14:51 qui s'appelle le carfentanil.
14:52 2 mg, c'est la mort.
14:54 À New York, un policier s'est penché sur une personne
14:58 qui avait été en état d'overdose avec le carfentanil.
15:02 Il s'est penché dessus, il est tombé mort à ses côtés.
15:05 Il avait respiré à côté d'elle.
15:06 2 mg, c'est la mort.
15:08 On arrête, en région parisienne, des gangsters qui reviennent…
15:13 Et pas un réseau, des gangsters, un gang, un voilà,
15:16 qui reviennent des Pays-Bas avec de la drogue chimique
15:19 arrosée de fentanyl.
15:20 C'est un poison hyper violent.
15:22 Ils ont été, ouvrez les guillemets, condamnés à la même peine
15:25 que s'ils avaient eu deux pétards dans leur voiture.
15:27 Les gens qui s'occupent de la lutte physique
15:30 contre la criminalité et la drogue en France,
15:33 c'est-à-dire les gens des offices qui étudient les stupéfiants,
15:37 étaient agares.
15:38 Les 50 kg en question, il y a de quoi tuer des centaines de personnes.
15:42 Injustice, voilà.
15:43 Faillite, injustice.
15:45 Je pense aux téléspectateurs qui nous regardent,
15:47 ils doivent tomber de leur chaise après ces dossiers-là.
15:50 Parlons de Viry-Châtillon à présent,
15:52 24 heures après la mort de Shem Seddin,
15:55 la population de Viry-Châtillon est sous le choc.
15:57 Je le disais aussi ce matin, je pense que derrière ce drame,
16:01 il faudrait en parler des heures.
16:03 Parce que dans ce drame-là aussi, il y a tout.
16:06 C'est toujours la même chose, cette impunité,
16:08 ce changement de code, de règles.
16:11 C'est l'ultra-violence.
16:14 C'est l'ultra-violence juvénile.
16:16 C'est l'insécurité.
16:18 C'est des quartiers populaires qui sont mis en grande difficulté
16:21 par une minorité ultra-violente.
16:24 Et on ne sait rien, on ne sait pas quoi faire.
16:26 En tous les cas, on n'a pas pour l'instant la réponse.
16:28 Et il faudra voir aussi, parmi les cinq gardes à vue,
16:31 les gardes à vue ont été prolongés,
16:33 il faut regarder le CV de certains.
16:35 J'ai hâte de savoir qui sont ces gens.
16:37 J'ai besoin de comprendre qui sont ces gens,
16:39 qu'ont-ils fait auparavant.
16:41 - Regardons le sujet de Solène Boulan,
16:44 qui était sur le terrain tout au long de l'après-midi,
16:46 parce que c'est une ville qui est désormais traumatisée.
16:49 - Ce samedi, les familles se sont succédées
16:53 devant l'établissement où étudiait Shams Eddin.
16:56 Des familles, le plus souvent venues avec leurs enfants,
16:59 pour déposer des roses blanches en hommage à cette jeune victime.
17:03 Et parmi les fleurs, il y avait aussi des mots,
17:06 écrits par des camarades de classe.
17:09 "Je suis mon ami depuis 9 ans, repose en paix,
17:11 je n'ai pas d'argent ni de fleurs, RIP Shams."
17:14 Et puis il y avait aussi des messages d'adultes, de parents.
17:17 "Condoléances d'un papa d'enfant de ton âge,
17:20 personne ne mérite de mourir ainsi."
17:22 Devant cet établissement de 700 élèves, réputés calmes,
17:25 l'émotion était sur tous les visages.
17:28 Je vous propose d'écouter les personnes que nous avons croisées.
17:31 - Je me mets à la place de la mère,
17:33 et ça ne devrait plus exister à l'heure actuelle.
17:35 Ça fait des années qu'on parle de violence,
17:37 on parle de violence, on parle de viol.
17:39 On dit on va faire quelque chose, on va faire quelque chose,
17:41 mais il n'y a rien qui est fait.
17:43 - Comment ça a pu se passer, comment peuvent arriver des choses comme ça ?
17:46 C'est moche, c'est triste, c'est une maman dans le désespoir.
17:51 - Je sais qu'il y a beaucoup de tensions,
17:54 mais je n'aurais pas pensé que ça arrive à ce stade-là.
17:58 - On est en 2024 et c'est pire qu'avant.
18:01 Plus les années passent et la violence, elle est là.
18:04 - Au-delà de l'émotion, les familles attendent maintenant des réponses,
18:07 que l'enquête aboutisse et que justice soit rendue.
18:10 - Avant de vous donner la parole, je pense qu'il est prioritaire
18:14 de tendre le micro aux enfants, aux camarades de Shemsheddin.
18:19 Parce qu'en fait, ils sont terrorisés.
18:21 Ils se disent, c'était Shemsheddin hier, ce sera peut-être moi demain.
18:25 Parce que les descentes, la violence, c'est quelque chose de régulier.
18:29 Ce qui est arrivé hier n'est pas...
18:32 C'est un drame absolu qui n'arrive pas tous les jours dans ce quartier-là,
18:36 mais l'ultra-violence, c'est quelque chose de régulier.
18:39 - Parce que je le connaissais, ce camarade,
18:42 j'étais en classe avec lui en 4e.
18:45 - Ça nous touche vraiment parce que c'est quand même inquiétant,
18:49 sachant que ça s'est passé devant notre collège.
18:52 - Avec tout ce qui se passe ici, vraiment,
18:54 je ne comprends pas pourquoi ça tombe sur ce jeune homme.
18:57 - Moi, je me demande en tout cas si je suis pas visé, peut-être,
19:00 parce qu'il est dans ma classe, quand même, ce garçon.
19:03 Et je suis triste aussi, en colère contre les agresseurs qui ont fait ça.
19:08 - Oui, moi, j'ai peur.
19:09 Bah, je sais pas qu'il m'arrive la même chose.
19:12 - Moi aussi. Moi aussi, j'ai peur aussi que ça m'arrive,
19:15 que ça arrive à l'un de mes proches.
19:18 - Ouais, c'est vrai que c'est très dur.
19:21 - Il y a plusieurs fois, il y a eu des descentes.
19:24 - C'est des gens qui viennent et qui tabassent des gens du collège.
19:27 - Des accidents graves comme ça, non, mais il y a toujours des règlements de compte.
19:30 Il y a toujours des règlements de compte, des grandes bagarres.
19:32 - Quand j'ai entendu, j'avais très peur.
19:34 Même là, il y a mon cœur qui bat parce que j'ai peur
19:36 que ça se passe la même chose avec moi et mes copines.
19:39 - Imagine, c'est moi à sa place.
19:42 Et du coup, bah, j'ai peur.
19:44 - On a des enfants traumatisés, vous nous aviez offert.
19:48 - Oui. Alors, ce qui n'aide pas à comprendre,
19:52 c'est le fait qu'on ne présente pas les phénomènes
19:55 souvent dans les médias d'information comme il le faudrait.
19:58 Il y a Viry-Châtillon et il y a à Viry-Châtillon,
20:02 une zone de non-droit qui s'appelle la Grande Borne.
20:05 À moitié sur la commune de Viry-Châtillon,
20:07 c'est là où des policiers avaient été embrasés
20:10 à coups de cocktail Molotov il y a quatre ans, etc.
20:12 - 2016.
20:13 - Voilà. Il faudrait savoir d'où ça vient.
20:16 Il faudrait savoir d'où viennent les très jeunes gens
20:20 qui ont battu à mort celui-là.
20:24 Quand il n'y a pas de décès après une expédition punitive
20:27 comme celle-là, quand c'est simplement un blessé
20:30 et un blessé grave, c'est toutes les semaines, vous savez,
20:33 à proximité de ces zones-là.
20:35 C'est sans arrêt et souvent dans les zones.
20:37 Les bagarres, les rixes, les bagarres,
20:40 ce ne sont pas vraiment des bandes.
20:42 - Mais c'est ce que disent les enfants, pardonnez-moi.
20:44 Ils ont dit mais en fait, les descentes,
20:46 les règlements de comptes, ça arrive régulièrement.
20:48 Alors là, que notre camarade meurt battu à mort,
20:51 on n'avait jamais vu ça et c'est d'ailleurs pour ça qu'on a peur.
20:54 Mais il faut les écouter, ces enfants.
20:57 - Mais bien entendu.
20:58 - Parce qu'en fait, ils sont sans filtre.
21:00 Il n'y a pas de politique là-dedans.
21:01 Il n'y a pas d'idéologie là-dedans.
21:02 - C'est eux qui sont menacés.
21:03 - Et c'est eux qui sont les victimes de demain.
21:06 C'est des enfants.
21:07 On est face à des enfants de 12, 13, 14 ans qui parlent.
21:11 On attend quoi en fait pour agir ?
21:13 - Dans les zones hors contrôle comme la Grande-Borne,
21:17 les très jeunes enfants sont laissés à eux-mêmes.
21:20 Il n'y a aucun contrôle.
21:21 Ils ne sont jamais sanctionnés.
21:23 Dans les quartiers en question, sans doute ont-ils vu dans leur vie
21:26 plus de soucoupes volantes que de cartes de police.
21:29 C'est ça la réalité.
21:30 Et au lieu de faire du tourisme,
21:32 comme M. Darmanin en fait d'une semaine avec les CRS,
21:35 peut-être faudrait-il mettre des commissariats de police
21:37 dans ces endroits-là définitivement.
21:39 - Pour Gérald Darmanin, pardonnez-moi,
21:41 là aussi je ne vais pas me faire l'avocat de Gérald Darmanin,
21:43 mais il s'avère que lorsqu'il arrive au poste de ministre de l'Intérieur,
21:46 c'est le premier à poser le bon diagnostic,
21:48 à parler d'ensauvagement de la société,
21:50 et il se fait atomiser par tous ses confrères,
21:52 et par tous ses collègues au ministère.
21:54 Et sur la drogue, c'est lui qui explique qu'il faut faire la guerre contre le trafic,
21:58 que la drogue c'est de la merde, vous avez des élus qui...
22:00 - Pas d'accord.
22:01 - Je reste sur les faits, rien que les faits.
22:03 - Rien que les faits, le terme d'ensauvagement,
22:05 c'est moi qui l'ai écrit dans la préface du livre d'Auberton, en 2007.
22:09 - M. Roffert, je ne parle pas des politiques, je ne parle pas de vous.
22:11 - Oui, c'est le fait de les copier, les criminologues, c'est bien, mais ça ne suffit pas.
22:15 - M. Roffert, c'est pour ça que vous êtes sur ce plateau,
22:17 parce que votre analyse est essentielle,
22:19 et que vous étiez effectivement l'un des premiers à l'alerter,
22:22 mais vous avez bien raison de parler des médias,
22:24 parce que l'univers médiatique c'est quoi ?
22:26 C'est de mettre de côté ce qui se passe.
22:28 C'est de dire "mais attendez, on ne va pas parler d'un fait divers,
22:31 mais attendez, vous allez faire le jeu de l'extrême droite,
22:34 on ne va pas parler de ça, on ne va pas alimenter les haines, alimenter la peur".
22:37 - Maintenant, vous avez vu, j'ai lu des journaux aujourd'hui,
22:40 il n'y a plus de voyous, il n'y a plus de malfaiteurs, il n'y a que des personnes.
22:43 Après l'anonymisation des curriculum vitae, des CV,
22:46 il y a l'anonymisation des articles.
22:48 C'est des personnes, on ne sait pas qui c'est.
22:50 - Pour fermer la parenthèse, je dis simplement qu'on a un ministre de la Justice
22:53 qui refuse de parler d'ensauvagement, et qu'on a un ministre de l'intérieur
22:55 qui parle d'ensauvagement de la société.
22:57 C'est pour ça que je dis que c'est ça.
22:59 Et l'ensauvagement de la France, c'est un certain livre aussi,
23:02 d'un certain Georges Fenech, qui est édité en 2023, Georges.
23:05 C'était là, il y a quelques mois.
23:07 - C'était le mois de septembre, effectivement,
23:10 où je consacre de longs développements à cette délinquance des mineurs.
23:13 Il faut savoir que c'est un crime ou délit sur cinq qui est commis par un mineur,
23:16 c'est-à-dire à peu près 20% de toute la délinquance confondue.
23:20 Ils sont assurés de leur impunité, ils sont même recrutés
23:23 par les trafiquants de drogue, pour faire un certain nombre de surveillance et tout,
23:27 parce qu'ils savent qu'ils n'en courent rien.
23:29 Donc si on ne prend pas vraiment le taureau par les cornes,
23:32 et qu'on ne décide pas une fois pour toutes à réformer cette ordonnance de 45
23:36 à un véritable code des mineurs, avec des sanctions,
23:39 de la prévention bien sûr, de la sanction éducative, mais aussi de la répression,
23:43 on ne réglera pas ce problème.
23:44 - Messieurs la publicité, on revient dans un instant,
23:46 vous allez nous dévoiler dans quelques minutes
23:48 ce qui va être disponible demain dans nos kiosques,
23:52 avec le journal du dimanche, on attendra quelques réactions politiques
23:56 après ce drame de Vierry Chatillon, on parlera de Montpellier également.
23:59 Vous savez qu'il y avait plusieurs personnes qui étaient impliquées
24:01 dans le lynchage de la petite Samara,
24:04 qui sont mises en examen pour homicide volontaire, d'accord ?
24:07 Mise en examen. - Assassinage.
24:09 - Ils dorment où ce soir ? - Chez eux.
24:12 - Placés sous contrôle judiciaire, pas un an de détention provisoire.
24:15 - Chez eux. - Tentative.
24:16 - Comment ? - Pour tentative, elle est tentative.
24:18 - Oui, tentative d'homicide, oui, oui.
24:20 Ah bah c'est pour ça qu'ils dorment chez eux.
24:22 - Non, non, non, c'est juste que c'est des homicides.
24:23 - Ah pardon, excusez-moi. - Tentative.
24:30 - 1h30 sur CNews, le point sur l'information avec vous cher Augustin.
24:34 - À Grenoble, un suspect de 22 ans a été interpellé hier
24:37 dans l'enquête sur une série d'agressions sexuelles et de viols
24:40 commis par un homme circulant en trottinette.
24:42 Selon le procureur de la République, à ce stade,
24:45 un seul viol peut être imputé de façon sûre au suspect grâce à son ADN.
24:50 Il précise que l'enquête se poursuit sur les autres faits.
24:54 Au Proche-Orient, le Hamas a indiqué aujourd'hui
24:56 qu'il ne renoncerait pas à ses exigences d'un cessez-le-feu avec Israël.
25:00 Déclaration faite au moment où l'organisation terroriste
25:02 a envoyé une délégation au CAIR
25:04 discutée avec des négociateurs américains et israéliens.
25:07 Les discussions porteront sur une trêve associée à une libération d'otages.
25:12 Et toujours au Proche-Orient, le corps d'Eilat Kadzir, 47 ans,
25:15 a été rapatrié en Israël.
25:17 Il avait été enlevé le 7 octobre dernier au kiboutz Nîroz.
25:21 Ça a récupéré sa dépouille la nuit dernière à Cannes-Unesse,
25:24 dans le sud de la Vente de Gaza.
25:26 Il aurait été tué lors de sa captivité par l'organisation terroriste Jihad Islamique.
25:30 - Et encore plus de 130 personnes sont prises en otage
25:34 par les terroristes du Hamas.
25:36 Six mois plus tard, on en parlera dans cette émission.
25:38 Pensons à Ouad, Ofer et Orion,
25:41 qui sont les trois Français détenus, portés disparus depuis le 7 octobre dernier.
25:47 Revenons sur l'affaire de Viri-Châtillon,
25:50 le choc, la sidération, la colère.
25:52 Également après la mort de Shem Sedin, battu.
25:56 Cinq personnes sont toujours en garde à vue.
25:59 Les gardes à vue ont été prolongés il y a quatre mineurs
26:02 et un majeur d'une vingtaine d'années.
26:05 Je vous propose d'écouter le maire de Viri-Châtillon,
26:07 qui était l'invité de CNews ce samedi.
26:11 - C'est un gamin !
26:13 C'est ça que je n'arrive pas à mesurer.
26:18 Comment on arrive ?
26:20 En plus, avec des coups de pied, des coups de poing,
26:24 comment on arrive ?
26:26 Parce que toute la différence de quelqu'un qui arrive avec un couteau,
26:30 peut-être dans un accès de rage, peut-être volontairement,
26:33 peut-être dans...
26:35 La démarche, là, c'est vraiment comme ça.
26:37 Là, on vient à quatre ou cinq,
26:39 et on tape dessus jusqu'à temps qu'il s'écrase par terre.
26:41 C'est pas possible, quoi.
26:44 Il y a quelque chose d'inhumain.
26:47 Alors que ce sont des humains.
26:49 Mais pourtant, dans la démarche, il y a quelque chose d'inhumain.
26:52 - Parce qu'on a basculé dans une société
26:56 qui se tribalise, peut-être, Geoffroy Lejeune.
26:59 - Vous m'avez demandé tout à l'heure,
27:01 la une du journal du dimanche, on fait évidemment ça.
27:03 Notre métier, je pense, c'est d'essayer de mettre en perspective
27:06 les événements qui ne sont pas ni des fêtes d'hiver,
27:08 ni des fêtes isolées, et de les relier entre eux
27:10 pour montrer qu'il y a une cohérence dans tout ce qui se passe.
27:13 Et Viri-Châtillon, Montpellier,
27:15 la jeune fille hier matin, c'est la même chose.
27:18 Il y a la tribalisation.
27:20 L'enquête nous en dira plus.
27:22 Mais s'il s'agit, par exemple, de crimes d'honneur
27:24 parce que le gamin s'est mal comporté
27:26 avec une fille de la tribu d'en face,
27:28 enfin, de la bande d'en face,
27:30 ça donne un sens quand même tout particulier à l'affaire.
27:33 Et ensuite, il y a ce climat autour de l'école qui est sidérant.
27:36 C'est-à-dire qu'en fait, vous avez en même temps,
27:38 et là, l'actualité récente nous a apporté tous ces éléments,
27:40 il suffit de relister ce qu'on vient de vivre.
27:42 Proviseur menacé, l'État qui dit, le rectorat qui dit,
27:45 il est parti pour convenance personnelle,
27:47 on le laisse partir.
27:49 Et donc, ce sont les islamistes qui ont gagné.
27:51 Vous avez des établissements scolaires
27:53 qui sont visés par des menaces d'attentats,
27:57 qui sont visés nommément.
27:59 Vous avez aujourd'hui un climat qui est absolument effrayant.
28:01 Et en fait, c'est à la fois l'ensauvagement,
28:03 à la fois, vous avez raison, une forme de tribalisation.
28:05 Hier soir, avec nous,
28:07 Philippe de Villiers, lui, parlait de la fin de la civilisation.
28:09 En tout cas, il disait que c'était un problème de civilisation.
28:11 Comment lui donner tort ?
28:13 On a perdu quelque chose
28:15 qui, en ce moment, nous est rappelé
28:17 quasiment quotidiennement par l'actualité.
28:19 Jordan Bardella, qui a également réagi
28:21 puisque ça devient un enjeu politique des armées,
28:25 enjeu civilisationnel,
28:27 qui peut trouver une réponse politique.
28:29 Ce sont ceux qui défient aujourd'hui l'autorité de l'État
28:33 et qui, pour beaucoup, sont incontestablement de France,
28:39 mais dont l'âme est ailleurs.
28:41 Ils se comportent, parfois en France,
28:45 à l'égard de l'État,
28:49 à l'égard de la civilité française,
28:51 comme les ressortissants d'un État étranger.
28:55 Et ils le font parce que, précisément,
28:59 l'État donne le sentiment d'une impunité généralisée.
29:03 Et je pense que le cocktail immigration massive,
29:05 communautarisme et laxisme judiciaire
29:07 entraînent les conditions d'un ensauvagement de notre société.
29:10 Mais ça fait des années que nous alertons.
29:12 Comment lui donner tort ce soir, Martin Gargnon ?
29:16 Alors, en deux mots,
29:18 moi je ne fais pas partie de ceux qui considèrent
29:20 que c'est en parlant de ces sujets-là
29:22 que l'on fait monter l'extrême droite.
29:24 Je considère au contraire que c'est en ne parlant pas de ces sujets-là,
29:26 une fois de plus le sans tabou,
29:28 que l'on fait monter l'extrême droite.
29:30 À mon sens, je ne combats pas l'extrême droite par idéologie ou par posture.
29:34 C'est simplement par conviction
29:36 qu'à l'heure actuelle, il n'apporterait aucune solution concrète
29:39 aux problèmes des Français.
29:41 Là où je suis parfaitement en désaccord, mais je vais y venir.
29:43 Et notamment le propos de M. Bardella,
29:45 qui rejoint le propos de M. Zemmour.
29:48 Il y a eu des propos particulièrement indignes
29:50 avec une volonté de communautariser et d'ethniciser ce drame-là.
29:54 Pour une raison simple, je vais vous donner le parfait contre-exemple
29:56 qui est d'actualité.
29:58 Vous avez tous vu depuis quelques jours ce hashtag
30:00 "Je ne contracte pas".
30:02 C'est le...
30:04 Je vais aller au bout du raisonnement.
30:06 M. Bardella nous explique que ce sont
30:08 des communautés qui s'inscrivent en marge de la République
30:11 sur le territoire national.
30:13 Il a raison là-dessus. C'est un constat que l'on partage.
30:15 Il y a une partie de la population,
30:18 pour des raisons que l'on peut développer ultérieurement,
30:20 mais qui, effectivement, fonctionne avec ses codes,
30:23 avec ses propres lois, en marge de la société.
30:25 Qui sont, en partie, en phase de sécession.
30:28 Et c'est là-dessus qu'il faut combattre.
30:30 Mais là où je suis en désaccord avec eux,
30:32 M. Zemmour comme M. Bardella,
30:34 c'est lorsqu'ils veulent à tout prix ethniciser ou communautariser
30:36 ces phénomènes-là.
30:38 Et j'en reviens au hashtag "Je ne contracte pas".
30:40 Puisque l'on voit bien qu'il y a aussi cette forme de sécession
30:42 chez une partie de la population
30:44 qui, pour le coup, ne correspond pas
30:46 à la description qu'en font M. Bardella et M. Zemmour.
30:49 - Pardonnez-moi, là vous me perdez.
30:51 - Non, non. Je ne peux pas vous perdre, M. Deval.
30:54 Au contraire, je veux essayer de vous montrer...
30:56 - Bon, sur Téléspectateurs, j'ai rien compris avec "Je ne contracte pas".
30:58 Ça veut dire quoi ? Ils contractent quoi ?
31:00 - Vous savez, c'est cette vidéo qui circule beaucoup
31:02 avec ce hashtag, etc., d'une partie d'une population
31:04 qui est un peu complotiste et qui dit, en gros,
31:06 "Moi, je ne suis pas inscrit dans la loi de la République".
31:08 C'est-à-dire, "Je vis en marge de la République".
31:10 On est sur la même démarche.
31:12 Et ce que ça révèle, c'est effectivement
31:14 la dégradation du contraint social sur notre territoire.
31:17 Avec l'analyse qui en est faite, c'est-à-dire
31:19 la volonté d'ethniciser et de communautariser cela.
31:22 Quand vous reprenez les propos de M. Zemmour ou de M. Bardella...
31:25 - Je vous présente mes excuses, Martin, et je pense vraiment
31:27 aux Téléspectateurs, je pense qu'on a strictement rien compris.
31:30 C'est-à-dire que là, vous parlez des complotistes...
31:32 - Non, non, non, je parle...
31:34 - ... qui, d'un hashtag...
31:36 Revenons au sujet, s'il vous plaît.
31:38 - Oui, mais le sujet, c'est la dégradation du contrat social.
31:40 C'est-à-dire qu'on est en train de perdre
31:42 une partie de la population qui ne s'inscrit plus
31:44 dans le contrat social qui fait le fondement de notre République
31:46 et de notre pouvoir ensemble.
31:48 - Vous n'avez apporté aucun argument qui va contre ce que l'a dit Bardella ?
31:51 - La seule question que je vous posais, c'est...
31:53 Est-ce que vous êtes...
31:55 Est-ce que le diagnostic qui est posé par Jordan Bardella
31:59 est le bon ? Est-ce qu'il peut y avoir une sorte de consensus
32:03 sur cette frange minoritaire
32:07 qui est en marge de la société,
32:09 qui est en marge de la culture,
32:13 des codes, des moeurs français,
32:16 et qui aujourd'hui réagit non pas avec les mots,
32:19 mais avec les clous. C'est aussi simple.
32:21 - C'est pas parce que Marine Le Pen va dire demain
32:24 qu'il faut qu'on s'arrête au feu rouge
32:26 que je vais dire le contraire.
32:28 - Effectivement. Et moi j'attends aussi la responsabilité
32:30 de l'ensemble de la classe politique,
32:32 quelle que soit son bord de l'échiquier,
32:35 à faire preuve de responsabilité.
32:37 Je pense qu'on peut effectivement être d'accord
32:39 sur un certain nombre de constats.
32:41 Ce constat-là qui est posé, c'est pas le problème du constat,
32:43 c'est le problème des solutions qui sont proposées.
32:46 Si je considérais que les solutions de Bardella étaient les bonnes,
32:48 je serais avec eux.
32:50 Et ce n'est pas le cas.
32:52 Donc on peut poser des constats justes
32:54 et n'apporter pas les solutions, c'est pas possible.
32:56 - Ce que vous venez de faire est assez intéressant,
32:58 parce qu'en fait vous avez attaqué en premier temps
33:00 le diagnostic de Bardella en disant
33:02 "il y a une volonté d'ethniciser".
33:04 - C'est clairement le propos qu'il tient.
33:06 - Pas du tout. Il n'était pas présent dans son propos justement.
33:08 Puis vous avez dit "je n'ai pas de problème de diagnostic,
33:10 j'ai un problème sur les solutions".
33:12 Moi je vais vous dire juste une chose.
33:14 Oubliez l'étiquette politique de Bardella, de Zemmour, etc.
33:16 Il y a un certain nombre de Français dont je fais partie
33:18 qui ont les yeux ouverts et qui cette semaine
33:20 ont vu un matin la maman de la petite Samara dire
33:23 "je pense qu'elle s'est fait agresser, tabasser
33:26 et qu'elle est dans le coma parce qu'on lui reprochait
33:28 de ne pas s'habiller à l'européenne".
33:30 - J'ai pas compris ça.
33:32 - Qui ont vu le soir, c'est malheureusement
33:34 la réalité d'un certain nombre de personnes
33:36 qui vivent dans des quartiers où il y a beaucoup de gens
33:38 issus de l'immigration à qui on reproche
33:40 de vivre à l'occidentale. En effet, c'est même le calvaire
33:42 de beaucoup de jeunes femmes.
33:44 On a vu cette dame le matin dire ça
33:46 et le soir lire un texte qui lui avait manifestement
33:48 été dicté ou en tout cas écrit
33:50 pour dire "j'aime l'islam, elle fait ses prières
33:52 ses cinq prières par jour et c'est pas un problème
33:54 de religion et arrêter les amalgames".
33:56 Et là, honnêtement, pardon, moi ça m'a l'glacé le sang
33:58 parce que je sais pas si elle avait raison ou tort
34:00 l'enquête dira... mais en attendant
34:02 elle a eu une pression dans la journée
34:04 qui a limité sa parole sur le sujet.
34:06 - Donc là où on se rejoint c'est sur le constat
34:08 de la dégradation du contraste social.
34:10 Quelles qu'en soient les raisons ?
34:12 - Xavier Roffer, quel regard ?
34:14 Est-ce que vous pouvez m'éclairer ?
34:16 - Ce que vient de décrire Geoffroy, c'est toujours le cas
34:18 chaque fois que des parents voient leur enfant
34:20 tué ou blessé gravement
34:22 il y a des pressions énormes
34:24 et un chantage qui s'exerce pour eux
34:26 émanant des gens qui n'ont pas
34:28 été capables de les aider et de les protéger
34:30 pour qu'ils ne s'adressent pas
34:32 à ceux qui éventuellement pourraient le faire.
34:34 Ça fait 10 ans, 15 ans que ça dure.
34:36 Et deuxièmement, parce que dans l'affaire
34:38 de Viry-Châtillon, on a quand même eu mort d'hommes.
34:40 C'est quand même un phénomène important
34:42 c'est pas un problème abstrait.
34:44 Dans le cas du contraste social, c'est deux farfelus
34:46 et ils ont jamais tué personne.
34:48 Donc c'est peut-être regrettable qu'ils refusent
34:50 de se plier à la loi de la République, mais jusqu'à présent
34:52 ils n'ont tué personne.
34:54 Ou même molesté ou blessé personne.
34:56 C'est juste des farfelus.
34:58 S'agissant de l'affaire de Viry-Châtillon,
35:00 on sait, tout le monde sait
35:02 tous les éducateurs vous diront
35:04 que les enfants sont cruels.
35:06 Que les enfants sont cruels.
35:08 Quand ils sont petits, et même adolescents, ils sont cruels.
35:10 Quand ils sont petits, ils arrachent les ailes des mouches
35:12 et après ça, ils peuvent se livrer à des persécutions
35:14 à l'école ou ailleurs
35:16 dans le stade ou n'importe où.
35:18 Ils sont extrêmement violents.
35:20 Le seul moyen d'empêcher ça, c'est l'éducation.
35:22 L'éducation ne s'applique pas en France.
35:24 Elle est absente.
35:26 Elle est hors de portée
35:28 de plusieurs centaines de quartiers
35:30 dans lesquels la grande borne
35:32 à Viry-Châtillon, enfin
35:34 les quartiers en Quissillon sont toujours
35:36 parce qu'autrement ça serait trop simple
35:38 à cheval sur deux ou trois communes
35:40 parce que comme ça chacun peut se renvoyer la patate chaude
35:42 et en réalité c'est jamais de la faute du maire
35:44 parce que c'est celui d'à côté
35:46 qui a mal agi. Toujours est-il que
35:48 s'agissant des quartiers en question
35:50 vous avez des gamins de 12 ou 13 ans
35:52 qui sont devenus
35:54 de véritables fauves.
35:56 Et ça n'est surtout pas
35:58 une remarque ethnique, monsieur,
36:00 puisque la situation
36:02 archétypique de toute
36:04 situation d'immigration
36:06 qui vire à la violence,
36:08 là où ça a été le plus violent partout au monde,
36:10 c'est à New York dans les années 20
36:12 où les migrations sont venues d'Irlande.
36:14 Ils étaient blonds, ils avaient les cheveux
36:16 blonds et les yeux bleus,
36:18 ça a été un tel bazar que
36:20 le quart de police secours,
36:22 vous savez celui qu'en France, en Argonne, on appelle
36:24 le panier à salade, parce qu'à l'origine
36:26 c'était des grillages. Vous savez comment ça s'appelle
36:28 à New York ? Pallywagon, le fourgon des
36:30 Irlandais. Pourquoi ? Parce que c'était eux.
36:32 Donc vous voyez, ça n'a rien de racial, vous laissez des gens
36:34 immigrer. - Mais donc on n'est pas censés... - Attendez,
36:36 laissez le terminer. - Où il n'y a aucune espèce
36:38 de contrainte ni d'éducation
36:40 et à la fin, une partie de ces jeunes
36:42 se tournent mal. Je veux même dire quelque chose
36:44 d'affreux, le comportement de
36:46 ceux qui ont lâché le gamin en question,
36:48 compte tenu de l'environnement dans lequel
36:50 ils vivent, compte tenu de ce qu'ils subissent
36:52 à longueur de journée, dans des
36:54 quartiers où tous les rapports humains sont médiatisés
36:56 par la violence. Les maris battent
36:58 leurs femmes, les femmes battent leurs enfants et tout le monde
37:00 cogne sur tout le monde, dans certaines des
37:02 familles les plus criminalisées. Eh bien
37:04 à ce moment-là, ce qu'ils ont fait, c'est pour eux un
37:06 acte normal. Quand on les arrêtera,
37:08 ils diront "mais qu'est-ce qu'on me veut ?" - Oui mais attendez,
37:10 Xavier Ruffert, je pense également
37:12 à ces gens qui
37:14 subissent cette violence-là,
37:16 qui souffrent
37:18 de cette violence-là,
37:20 qui habitent dans ces quartiers et qui
37:22 ne partagent en rien
37:24 ni les codes, ni les mœurs
37:26 de ces criminels-là
37:28 et qui pourraient être heurtés en disant "mais attendez,
37:30 moi j'ai rien à voir avec ces fouilles."
37:32 Regardez qu'on a entendu les camarades
37:34 du jeune
37:36 M. Chemsénide dire "mais moi
37:38 j'ai peur que demain ça soit..." - Mais chaque
37:40 année, pendant 20 ans, j'en ai eu qui venaient
37:42 de ces quartiers-là, qui étaient mes étudiants.
37:44 J'étais obligé de les accompagner
37:46 chez des futurs employeurs,
37:48 parce qu'il y a le délit de salle d'adresse,
37:50 pire encore que le délit de salle de droit. - On en recense 1500
37:52 à peu près aujourd'hui de ces quartiers. - Dont 700
37:54 graves. - Ça a doublé en 20 ans,
37:56 ce qui correspond à une population
37:58 entre 5 et 6 millions d'habitants
38:00 qui sont directement impactés
38:02 à ces phénomènes et ces violences,
38:04 qui est énorme. - A ce propos, on voyait avant la publicité
38:06 l'extrait des jeunes camarades
38:08 de Chemsédine
38:10 qui parlaient à CNews,
38:12 et je vais reprendre à mon compte
38:14 une analyse qui a été faite par Pierre Brochon, vous savez, l'ancien patron
38:16 de la DGSE qui a beaucoup de prises de parole
38:18 sur ce sujet. On ne voit pas leur visage,
38:20 en fait. Aujourd'hui, ils demandent systématiquement
38:22 à ce qu'on ne voit pas leur visage. Pour vous dire
38:24 dans quel climat de terreur ces gens vivent,
38:26 et en effet c'est 5 à 6 millions de personnes,
38:28 aujourd'hui, ça prouve le fait qu'on
38:30 accepte, nous journalistes, de ne pas montrer leur visage,
38:32 qu'eux demandent à ne pas être filmés
38:34 parce qu'ils ont peur des représailles éventuelles, d'avoir juste donné
38:36 leur sentiment sur la mort d'un gamin,
38:38 ça montre à quel point, en fait,
38:40 la loi est faite aujourd'hui par les caïds.
38:42 - Ils sont soumis à la loi du financement.
38:44 - Pour les mineurs, naturellement, normalement,
38:46 soit on floute les villages âge, soit il faut demander
38:48 l'accord parental, mais quand on parlait...
38:50 - C'est un phénomène... - Non mais vous avez entièrement raison, je le crois.
38:52 Quel que soit le témoignage qu'on fait,
38:54 sur 10 témoignages dans les quartiers dissensibles,
38:56 où il y a un autre droit,
38:58 une autre loi
39:00 qui règne dans ces quartiers-là,
39:02 vous avez des habitants, mais qui sont en souffrance,
39:04 qui rêveraient que d'une chose, c'est de partir
39:06 parfois, mais qui ne peuvent pas, parce que
39:08 finalement ils sont bloqués. Il nous reste 5 minutes.
39:10 - En deux mots, il y a une autre loi
39:12 qui règne dans ces quartiers, parce que
39:14 il ne faut pas envoyer les CRS
39:16 dans ces quartiers une semaine,
39:18 il faut que l'état de droit
39:20 y soit en permanence.
39:22 Pourquoi n'y a-t-il pas de commissariat de police
39:24 dans les quartiers nord de Marseille ?
39:26 Alors que c'est là que se vend toute la drogue.
39:28 - C'est simple.
39:30 - Je voulais qu'on parle de Tours et de Montpellier,
39:32 parce que là aussi c'est l'ultra-violence juvénile.
39:34 Je voulais qu'on revienne sur ces mises en examen
39:36 des personnes qui sont suspectées,
39:38 je précise,
39:40 mises en examen pour tentative d'homicide
39:42 volontaire, qui n'ont même pas
39:44 été placées en détention provisoire.
39:46 Ces trois personnes qui dorment
39:48 ce soir sans contrôle judiciaire,
39:50 mais donc qui dorment chez elles. Vous avez une jeune
39:52 fille, Samara, qui aurait pu mourir,
39:54 qui a été placée dans le coma
39:56 pendant 24 heures, et vous avez trois
39:58 individus qui ont participé à ce lynchage
40:00 qui ne sont même pas en détention provisoire.
40:02 Mineurs, pas mineurs. Ce soir,
40:04 voilà ce qu'il en est. Donc on n'en parle
40:06 pas malheureusement parce qu'il nous manque du temps
40:08 et que demain, cela fera
40:10 six mois. - Ça confirme ce que nous disions tout à l'heure.
40:12 - Mais bien sûr, c'est l'année. - Il n'y a pas de sanctions.
40:14 - Demain, cela fera
40:16 six mois, jour pour jour, que le Hamas
40:18 aura donc lancé cette
40:20 opération terroriste sur
40:22 Israël. Six mois plus tard,
40:24 plus de 130 personnes sont toujours retenues en otage
40:26 par les terroristes. Je vais donner les trois
40:28 noms des portés disparus
40:30 ou pris en otage français.
40:32 Ouad, Orion
40:34 et Ofer. Je vous propose de revoir
40:36 le sujet de Mathilde Ibanez
40:38 sur les otages.
40:40 - Le 7 octobre
40:42 dernier, le monde découvrait les
40:44 horreurs du Hamas en Israël.
40:46 Entracte de barbarie, meurtre de masse et
40:48 kidnapping, des milliers de familles ont
40:50 vu leur vie basculer. Six mois
40:52 déjà, qu'environ 250 personnes ont été
40:54 enlevées et 130 d'entre elles seraient toujours
40:56 otages à Gaza, dont 34
40:58 sont mortes pendant leur captivité, selon
41:00 les autorités israéliennes.
41:02 Des familles déchirées qui, depuis le premier jour,
41:04 se battaient pour leurs proches.
41:06 - Chaque nuit, je peux entendre mon fils
41:10 crier en ma direction. "Maman,
41:12 ramène-moi à la maison." Je peux l'entendre.
41:14 "Ramène-moi à la maison, maman. Sauve-moi."
41:16 - "No, mom, save me."
41:18 - "Je vous le demande à vous, sauvez nos enfants."
41:20 - "Our child."
41:22 - Entre les silences pesantes du gouvernement israélien
41:24 et le Hamas, ces familles ont organisé
41:26 de nombreuses manifestations, avec
41:28 un seul objectif, la libération
41:30 des otages. - "Je supplie le monde
41:32 entier de ramener mon bébé à la maison."
41:34 - "She only went to a party."
41:36 - "Elle est seulement allée à une fête,
41:38 à un festival pour s'amuser." - Après des
41:40 longues négociations, des otages ont pu
41:42 enfin être libérés, des femmes et des
41:44 enfants, des familles ont pu
41:46 enfin être soulagées.
41:48 - "I'm sorry."
41:50 - "I'm sorry."
41:52 - Début mars, les pays médiateurs
41:54 proposaient, dans le cadre de la négociation
41:56 d'une trêve, la libération de 42
41:58 otages détenus à Gaza contre celles
42:00 de Palestiniens emprisonnés par Israël.
42:02 En échange, le Hamas réclame
42:04 un cessez-le-feu définitif et un retrait
42:06 militaire israélien de Gaza, où la
42:08 situation humanitaire est désespérée.
42:10 - "I'm sorry."
42:12 - C'est rappelé par Mathilde Ibanez,
42:14 la situation à Gaza aujourd'hui est critique.
42:16 Elle disait "désespérée".
42:18 Et il y a tout un enjeu politique,
42:20 une sémantique politique aussi qui s'installe
42:22 en France, puisque par exemple, la France insoumise,
42:24 certains de la France insoumise parlent de génocide
42:26 à Gaza. Il s'avère que ce matin,
42:28 je recevais Alain Destex,
42:30 l'ancien secrétaire général de
42:32 Médecins sans frontières, qui a
42:34 publié un ouvrage sur le génocide du Rwanda
42:36 qui était présent en
42:38 1994.
42:40 Demain, nous commémorons
42:42 les 30 ans du génocide rwandais
42:44 et je lui ai posé la question
42:46 "est-ce qu'à Gaza, on peut parler
42:48 de génocide ?"
42:50 - "Génocide, c'est l'extermination
42:52 de tout un peuple, y compris
42:54 les femmes et les enfants.
42:56 L'armée israélienne, on peut lui reprocher
42:58 ce qu'on veut, mais elle ne cherche
43:00 pas à exterminer tous les Palestiniens.
43:02 Et même en termes de
43:04 nombre de victimes, alors il y en a
43:06 évidemment beaucoup trop. Le Hamas
43:08 parle de 40 000 personnes,
43:10 on parle plutôt de la moitié
43:12 et essentiellement, d'ailleurs,
43:14 plutôt des hommes, curieusement, que des
43:16 femmes et des enfants. Mais en aucun cas,
43:18 l'armée israélienne ne cherche à
43:20 exterminer et à éliminer les Palestiniens."
43:22 - Situation, je le disais,
43:24 à Gaza qui est critique.
43:26 Situation politique tendue
43:28 en Israël, je crois qu'il y a de nombreuses
43:30 mobilisations aussi contre la politique du gouvernement
43:32 de Benjamin Netanyahou.
43:34 Ça se passe en direct à Tel Aviv
43:36 avec plusieurs centaines de personnes
43:38 qui sont actuellement rassemblées.
43:40 Martin Garagnon, vous vouliez dire un mot
43:42 sur ces six mois après
43:44 l'attaque terroriste du Hamas
43:46 et ces Français qui sont toujours pris en
43:48 otage et dont on parle
43:50 le plus beaucoup. - Et ces Français qui sont morts aussi
43:52 parce qu'il faut rappeler que cette attaque terroriste du 7 octobre
43:54 c'est la plus grosse
43:56 contribution de victimes françaises, donc de
43:58 nos compatriotes, depuis l'attentat de Nice.
44:00 C'est là où la France a payé
44:02 le plus lourd tribut depuis Nice.
44:04 Donc c'est pas un acte extérieur,
44:06 lointain ou je ne sais quoi, c'est un acte qui nous touche
44:08 à notre chair. Donc évidemment on a toujours encore des
44:10 otages, on ne sait pas pour certains s'ils sont toujours
44:12 en vie ou pas, si on les reverra un jour.
44:14 Ce qui est dramatique dans cette situation
44:16 évidemment aussi une pensée pour les victimes civiles
44:18 à Gaza, c'est aussi une situation
44:20 qui est dramatique. Ce qui
44:22 est problématique dans cette situation c'est l'absence de
44:24 perspectives de sortie de la crise.
44:26 Il y a des propositions qui sont faites
44:28 pour des cesser le feu, contre des échanges d'otages
44:30 etc. Mais
44:32 on sait où se trouvent les chefs du Hamas.
44:34 On sait où ils sont physiquement, on sait dans quel pays
44:36 ils se trouvent. On sait que
44:38 on peut en trouver en Turquie, on peut en trouver dans certains
44:40 états du Golfe. On sait très très bien
44:42 quel est le moyen de pression qui peut être
44:44 mené aussi sur ces chefs-là, sur ces
44:46 personnes physiques-là. Donc il faut
44:48 aussi qu'on mette en place d'un point de vue
44:50 diplomatique la pression
44:52 nécessaire à la fois sur le
44:54 gouvernement israélien, et ça on sait que seuls les
44:56 Etats-Unis en ont les moyens pour que
44:58 on ramène aussi à la raison Benjamin Netanyahou.
45:00 Et que effectivement
45:02 sur les chefs du Hamas, on puisse avoir exercé des
45:04 pressions physiques pour qu'ils
45:06 acceptent une solution pour ces otages-là.
45:08 - Eh bien merci messieurs pour
45:10 cette émission qui s'achève. Merci
45:12 à vous que vous aviez refaire, c'est la seconde fois que je vous
45:14 ai cette semaine sur le plateau, c'est toujours un plaisir
45:16 de vous avoir. On était ensemble lundi matin.
45:18 Vous étiez
45:20 notamment, vous nous aviez
45:22 apporté votre expertise,
45:24 votre expérience du terrain
45:26 à travers la découverte
45:28 des ossements du petit Émile.
45:30 Certains
45:32 médias ont fait des heures dessus,
45:34 sans rien savoir. Des heures
45:36 d'édition spéciale, notamment
45:38 dimanche dernier.
45:40 C'est une situation que quand nous,
45:42 journalistes, on a pu en parler d'ailleurs hors-antenne
45:44 avec Geoffroy Lejeune, il n'était pas très à l'aise
45:46 par rapport à cette situation.
45:48 - Mais il y a un traité
45:50 criminalistique, c'est-à-dire
45:52 un traité où 500 pages
45:54 sur les tâches, les
45:56 indices, tout ce que la science
45:58 peut apporter à la recherche de la preuve,
46:00 il a été publié aux presses universitaires
46:02 de France et c'est moi qui l'ai édité.
46:04 C'est pour ça que j'ai pu parler un peu plus précisément.
46:06 - Mais c'est pour ça que je n'en aurais pas parlé
46:08 si vous n'aviez pas été avec moi
46:10 ou s'il n'y avait pas un spécialiste de la question.
46:12 Je vais vite
46:14 parler de sujet sans avoir des spécialistes.
46:16 Notamment sur des questions où on n'a aucun
46:18 élément. D'ailleurs depuis dimanche dernier,
46:20 on n'en a toujours pas. - Comme j'ai été témoin,
46:22 enfin je vous ai vu hésiter à en parler,
46:24 je peux quand même témoigner d'une chose, c'est que
46:26 vous avez pensé aussi à la famille.
46:28 Ce qui probablement n'a pas été le cas
46:30 de nos confrères qui se sont donnés à cœur.
46:32 - C'était d'ailleurs la priorité
46:34 des priorités. - Bien sûr.
46:36 - Merci à tous les quatre messieurs, merci à toutes les équipes en régie.
46:38 Dans un instant,
46:40 si vous n'avez pas vu,
46:42 Michel Onfray face à Michel Onfray
46:44 avec Laurence Ferrari et nous,
46:46 on se retrouve demain matin.
46:48 Toujours l'une des meilleures.

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