Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Un peu plus de 20 heures sur CNews, on a un tout petit peu de retard.
00:04 Bonsoir à ceux qui nous rejoignent pour l'heure des pro 2.
00:06 Kevin Bossuet, Jean-Sébastien Ferjou, Patrick Roger, Amine Elkatmi.
00:10 Bonsoir à tous les quatre.
00:11 On se disait pendant la publicité qu'on rêverait de commencer une émission
00:14 par une actualité heureuse, des bonnes nouvelles, quelque chose qui nous permette
00:18 de respirer un peu parce que cette actualité dramatique est tellement lourde.
00:22 Et Patrick, vous m'avez annoncé une information que je n'avais pas vue.
00:25 Et donc on ne commencera pas avec, mais on en parlera dans l'émission.
00:28 Surprise, je ne dis rien aux téléspectateurs.
00:31 Et pour mettre un peu de baume au cœur aux téléspectateurs,
00:34 je vais vous raconter une petite anecdote.
00:36 Cette semaine, j'étais dans le sud du côté de Villefranche,
00:39 je suis passé dans un établissement de soins et j'ai rencontré un téléspectateur
00:42 qui nous regarde régulièrement.
00:44 Et il m'a dit mais j'aimerais bien que tu me salues en direct.
00:47 Bien sûr que je vais le faire. Il s'appelle Pierre.
00:49 Il m'a dit surtout tu ne dis pas mon prénom.
00:51 Je lui ai dit si bien sûr.
00:52 Il m'a dit juste touche-toi le nez et je sais que tu penseras à moi.
00:55 J'ai trouvé ça super mignon.
00:57 Donc on touche tous notre nez et on pense à notre téléspectateur Pierre.
01:01 L'information avec Simon Guillain qui est une information bien triste ce soir.
01:05 Bonsoir à chers Elliot et bonsoir à tous.
01:08 Emmanuel Macron annonce un changement dans la formation des enseignants
01:11 à partir de l'année prochaine.
01:13 Le concours sera désormais passé à la fin de la licence,
01:15 soit Bac +3 au lieu de Bac +5 aujourd'hui.
01:18 Une mesure pour tenter de remédier à une crise de recrutement des professeurs.
01:22 La pression internationale s'accentue sur Israël
01:25 pour laisser davantage d'aides humanitaires rentrer dans la bande de Gaza.
01:28 Et dans le même temps, l'État hébreu admet de graves erreurs
01:31 dans la mort de 7 humanitaires qui ont été tués lundi dans l'enclave palestinienne.
01:35 L'organisation humanitaire américaine qui a été touchée
01:37 demande la création d'une commission d'enquête indépendante.
01:40 Et puis préparez-vous puisque demain sera une journée estivale en France.
01:44 Jusqu'à 30 degrés sont attendus dans certaines régions du pays.
01:47 C'est 10 degrés de plus que les normales de saison
01:49 et on devrait même frôler un record pour un mois d'avril par endroit, chers Elliot.
01:53 Merci beaucoup Simon. On se retrouve à 20h30.
01:56 C'est un nouveau drame, je le disais.
01:58 Le jeune garçon de 15 ans passé à Taba hier après-midi à Villiers-Châtillon est mort ce vendredi.
02:03 Il a été opéré en urgence cette nuit.
02:05 Il a succombé à ses blessures.
02:07 Aux alentours de 19h, on apprenait qu'un mineur de 17 ans
02:11 avait été placé en garde à vue, interpellé là aussi cet après-midi.
02:16 Vous allez regarder le reportage.
02:17 Il a été tourné ce matin sur place par nos équipes.
02:21 Et vous allez voir que c'est toute une ville qui est traumatisée,
02:24 un établissement qui est traumatisé avec des jeunes filles, des jeunes étudiants.
02:28 Ce sont des enfants que vous allez voir dans le reportage, qui sont évidemment sous le choc.
02:33 C'est juste qu'il habitait là et que ça s'est passé là.
02:37 C'est ici que l'agression aurait eu lieu, près du domicile du jeune garçon situé en face de son collège.
02:45 Ces deux élèves qui connaissaient la victime nous décrivent une personne gentille et sans histoire,
02:50 selon eux, cette attaque mortelle serait due à une querelle amoureuse.
02:54 Dans le collège, ça a tourné et la plupart de ses amis, je crois que c'est ça,
02:58 ils avaient dit qu'ils vont en fait aller avec une fille.
03:00 Et bizarrement, pile à ce moment-là, le jour après, ça s'est passé.
03:05 Un lâchage d'une violence inouïe qui émeut tout un quartier.
03:08 Ce matin, devant le collège, élèves et parents nous confient leur inquiétude.
03:14 Quand j'ai entendu, j'avais très peur.
03:17 Même là, il y a mon coeur qui bat parce que j'ai peur que ça se passe la même chose avec moi et mes copines.
03:22 Imagine, c'est moi à sa place.
03:25 Et du coup, j'ai peur.
03:27 J'ai peur, j'essaie de dépenser et récupérer tous les jours,
03:31 mais de temps en temps, je ne peux pas parce que je travaille.
03:33 Une peur qui se justifie dans un quartier sensible où les affrontements sont fréquents.
03:38 Ce n'est pas la première fois.
03:39 Ce n'est pas la première fois ?
03:40 Il y a plusieurs fois, il y a eu des descentes.
03:42 C'est des gens qui viennent et qui tabassent des gens du collège.
03:45 Des accidents graves comme ça, non, mais il y a toujours des règlements de compte.
03:48 Il y a toujours des règlements de compte, des grandes bagarres.
03:51 Pour assurer la sécurité des élèves, une présence policière est maintenue pendant plusieurs jours.
03:57 Une enquête est ouverte des chefs d'assassinats et de violences en réunion aux abords d'un établissement scolaire.
04:03 Avant de vous donner la parole, je voudrais qu'on écoute le maire de Vierrichatillon,
04:08 qui a témoigné de nombreuses fois aujourd'hui.
04:10 Il faut saluer son courage.
04:12 Là aussi, il y a beaucoup de pudeur, mais il ne retient pas ses larmes,
04:15 il ne retient pas son émotion et il parle de drame absolu.
04:18 Il y a des fous furieux qui disent que pour X raisons, j'ai le droit d'enlever la vie.
04:26 Il y a des gens qui se sont battus justement contre ça.
04:31 Et puis une fois de plus, là, c'est un drame absolu.
04:39 Les enseignants, ils sont par terre.
04:41 Ses copains aussi.
04:45 Et puis nous aussi.
04:47 C'est juste inadmissible, quelle que soit la raison, de massacrer un gamin comme ça.
04:52 Donc la raison m'importe même peu.
04:54 Parce que de toute façon, pour moi, elle sera futile.
04:57 On est parti, j'ai mon agent de la sécurité ici.
04:59 On avait quatre agents il y a une dizaine d'années.
05:01 Aujourd'hui, deux agents, un agent de la sécurité, un agent de la sécurité.
05:05 On avait quatre agents il y a une dizaine d'années.
05:07 Aujourd'hui, dix ans après, vous imaginez aujourd'hui ?
05:10 Dix ans.
05:13 C'est horrible.
05:17 Ça fait dix ans aujourd'hui que je suis maire.
05:20 Et j'ai ça.
05:21 C'est horrible.
05:23 Et après cette prise de parole, une dernière image avant de pouvoir échanger sur ce sujet-là.
05:29 Regardez, c'est celle des élus qui, après le point presse,
05:33 sont traumatisés.
05:35 Là aussi, ils ne cachent pas leurs émotions.
05:37 Des images de détresse qui nous rappellent, évidemment, tant de drames.
05:41 Tant de drames, Kévin Bessuet.
05:43 Le professeur que vous êtes aujourd'hui est très certainement meurtri.
05:46 Évidemment que je suis meurtri.
05:48 Un adolescent qui meurt.
05:51 Sous les coups d'autres adolescents.
05:54 Ce n'est pas un fait divers.
05:57 C'est un fait de société.
05:59 Moi, en tant qu'enseignant, je vois depuis des années la violence monter.
06:03 Des gamins qui tapent pour taper, pour faire mal, pour s'en prendre psychologiquement à autrui.
06:09 Qui n'ont plus aucune mesure.
06:11 Une violence totalement débridée.
06:13 Qui prend souvent la forme d'une meute devant les établissements scolaires,
06:18 mais parfois également dans la cour de récréation.
06:20 Et puis un moment, ça va trop loin.
06:22 Et il y a, en effet, un adolescent qui meurt.
06:26 Il faut peut-être s'interroger sur les causes de tout cela.
06:29 Sur la montée de l'individualisme, de l'enfant roi.
06:32 Sur la perte de repères, sur des enfants qui ne font plus la différence entre le bien et le mal.
06:37 Mais aussi sur le laxisme.
06:39 Pourquoi aujourd'hui, il y a encore, par exemple, une excuse de minorité.
06:42 Alors que les adolescents sont quasiment adultes à 13 ou 14 ans.
06:46 Ils ont leur téléphone portable.
06:48 Ils sont considérés, finalement, comme des adultes.
06:50 On est dans une société, il faut sévir.
06:52 Parce que ce genre de drame, on en a connu.
06:56 On en connaît un aujourd'hui.
06:57 Et on va en connaître de plus en plus.
06:59 C'est une société sans valeurs, sans repères.
07:01 Où finalement, la vie n'est plus considérée comme quelque chose de précieux.
07:06 Mais on peut loter, à tout instant, pour des broutilles.
07:10 C'est intéressant ce que vous dites sur l'excuse de minorité.
07:13 Puisque là, par exemple, le premier suspect qui a été interpellé a 17 ans.
07:16 Il faut dire aux téléspectateurs qu'entre 16 et 18 ans,
07:19 cette excuse de minorité, en fonction de la gravité de l'acte,
07:23 peut être levée.
07:25 Mais avant 16 ans, il n'y a l'excuse de minorité.
07:28 Ce qui implique qu'au moment du jugement, la peine est divisée par deux.
07:32 Je rappelle que ces questions-là, on se les pose depuis des années.
07:36 On avait fait un sondage en septembre 2022 sur l'excuse de minorité.
07:40 Vous aviez 71% des Français qui étaient favorables
07:44 à la levée automatique de l'excuse de minorité
07:47 pour les affaires de délinquance grave.
07:49 Mais au-delà de ce sujet-là, prenons de la hauteur.
07:52 C'est ce que vous avez dit, il faut peut-être réapprendre à sanctionner.
07:56 Il faut que demain, le criminel de demain,
07:59 il ait la main qui tremble avant de frapper.
08:01 Ce qui n'arrive pas aujourd'hui, c'est toute la question de l'impunité.
08:04 Le maire en a parlé. Écoutez.
08:06 - Il faut apprendre aux enfants, quand ils sont jeunes,
08:11 il faut leur apprendre que oui, il y a le bien, puis il y a le mal.
08:14 Et puis le mal, on n'a pas le droit de le faire.
08:17 Et surtout, quand on le fait, on est puni.
08:19 Donc il va falloir peut-être nous réapprendre à nous,
08:22 à vraiment punir, à être fort, à être ferme aussi.
08:27 Parce que ce n'est pas pour être ferme et pour être méchant avec eux,
08:30 c'est pour leur apprendre que dans la vie, il y a des choses bien
08:33 et il y a des choses mal.
08:34 Ces choses mal, on n'a pas le droit de les faire
08:36 parce que c'est toujours au détriment de quelqu'un.
08:38 - C'est très fort ce qu'il dit, parce que c'est un aveu d'impuissance.
08:41 À la force, à la fermeté, aujourd'hui, c'est la faiblesse,
08:45 c'est l'incertitude, c'est l'impuissance
08:48 qui gagne les institutions et l'État.
08:50 Nicole Belloubet a réagi, elle s'est rendue sur place aujourd'hui,
08:54 profondément bouleversée par le décès d'un jeune agressé à Viry-Châtillon,
08:58 mais pensée d'abord à sa famille, à la communauté éducative,
09:00 ensuite dont j'ai pu mesurer l'infinie tristesse.
09:03 À leur côté, pour réaffirmer que jamais nous n'accepterons
09:06 l'horreur de la violence.
09:07 Ce qui est intéressant, ce n'est pas son message,
09:10 c'est la réponse de François Jolivet, qui est député horizon de l'Indre,
09:14 qui lui a répondu juste en dessous.
09:16 Que faisons-nous maintenant, Madame la Ministre ?
09:19 Je ne sais plus quoi répondre aux concitoyens qui m'interpellent sur ce sujet.
09:22 L'insécurité de nos établissements fait son lit dans notre frilosité
09:26 à défendre une autorité républicaine.
09:29 Ma tristesse est matinée de colère.
09:31 Et j'aimerais bien la voir demain matin, Monsieur Jolivet,
09:33 parce que c'est peut-être là qu'il est l'essentiel.
09:36 Au-delà des promesses de fermeté,
09:39 vous avez des députés ou des élus qui sont sans réponse
09:42 face à des parents qui commencent à paniquer.
09:44 On a l'impression, de manière de psalmodier,
09:46 nous n'accepterons jamais ou la République ne reculera pas,
09:49 parce que c'est souvent ça qui est répété.
09:51 Oui, elle ne reculera pas, parce que je pense que la République
09:53 est dos au mur.
09:54 De toute façon, elle ne risque plus de reculer.
09:57 Et c'est vrai que ça a un côté totalement dérisoire,
09:59 même si aucun ministre ne peut dire fondamentalement autre chose
10:04 dans des circonstances pareilles.
10:05 Ce qui compte, c'est l'action.
10:06 Mais je ne sais pas si les adolescents sont des adultes.
10:08 Moi, je dirais presque à l'inverse,
10:10 que la société toute entière est adolescente.
10:12 Plus exactement, qu'elle est immature.
10:14 C'est l'infantilisation.
10:15 Nous sommes tous immatures.
10:16 Et que la question qu'il faut se poser,
10:17 ce n'est pas juste de réapprendre le bien et le mal.
10:19 C'est parce que pendant des décennies, on nous a expliqué
10:21 que le bien et le mal, en réalité, étaient liés à des structures sociales.
10:25 Et que si on arrivait à extraire le mal des structures sociales,
10:28 à fortiori de la civilisation occidentale, du patriarcat, etc.,
10:32 tout ira bien.
10:33 Non, le bien et le mal sont consubstantiels à la nature humaine,
10:37 quelles que soient les groupes ethniques,
10:39 quelles que soient les confessions,
10:40 quelles que soient les appartenances politiques.
10:42 Et ça, on a tellement oublié.
10:44 On a tellement oublié toute référence au sacré.
10:46 On ne va pas décréter la foi, ne se décrète pas.
10:48 Je voulais juste vous citer là, la semaine dernière,
10:50 on a publié un entretien avec Mgr Mathieu Rouget,
10:53 qui est l'évêque de Nanterre,
10:54 et qui disait que les transgressions éthiques génèrent de la violence.
10:58 À partir du moment où on décide que toutes les vies
11:01 ne valent pas la peine d'être vécues,
11:03 à partir de ce moment-là,
11:05 de facto, on légitime inconsciemment
11:08 le fait de porter atteinte à autrui.
11:10 Et je crois que collectivement,
11:11 il faut quand même que nous nous posions ces questions-là,
11:13 parce que, vous disiez, nous sommes une société très individualiste,
11:16 on le prend toujours sous l'angle des libertés de l'émancipation.
11:19 On oublie quand même que la liberté s'arrête là
11:21 où commence celle des autres.
11:22 Et cette deuxième partida de la phrase, on l'a compris.
11:25 Et la désacralisation,
11:26 j'invite les téléspectateurs à lire le dernier essai,
11:28 c'était publié l'année dernière, de Sonia Mabrouk,
11:30 sur justement la perte du sacré.
11:33 En fait, ce qui est terrible,
11:35 ce qui explique sans doute les mots de François Jolivet,
11:38 et l'émotion,
11:39 c'est rare de voir un maire pleurer comme ça face caméra,
11:42 de voir des élus se livrer comme ça
11:46 dans leur émotion et dans leur sincérité.
11:49 C'est qu'en fait, il y a un sentiment de lassitude,
11:52 parce que le même scénario se reproduit à chaque fois,
11:55 il donne lieu aux mêmes condamnations
11:57 formulées avec les mêmes mots.
11:59 Donc il y a une forme de lassitude,
12:01 d'avoir en fait le gouffre entre d'un côté,
12:04 cette espèce de ministère de la parole
12:06 qui est condamné à condamner précisément
12:09 et qui n'arrive pas à changer les choses,
12:11 et de l'autre, cette hyper-violence
12:13 qui est en train de...
12:14 On aurait pu parler de Montpellier,
12:16 peut-être qu'on va en parler.
12:17 On a cet exemple à Viri-Châtillon,
12:20 avec des gamins qui ont maintenant des couteaux
12:22 comme prolongement de leurs bras
12:23 et qui plantent à tour de bras.
12:25 - Crépole.
12:26 - Crépole, bien sûr, le petit Thomas.
12:28 Et donc il y a une lassitude de ces élus,
12:31 des enseignants, Kévin en a parlé,
12:33 il y a une peur des parents,
12:35 parce qu'ils voient la situation se dégrader
12:37 et elle se dégrade nettement.
12:39 Ils voient des gouvernants qui parlent,
12:41 qui bavardent, qui font des tweets
12:43 avec toujours les mêmes mots.
12:45 Je suis sûr que sur d'autres événements,
12:46 vous prenez les mêmes mots.
12:48 - C'est le même lexique.
12:49 - La République ne retendra pas les bavards.
12:51 - Je vous donne un exemple.
12:52 Demain, un policier est frappé violemment,
12:56 blessé grièvement, je peux vous faire la phrase.
12:59 S'attaquer à un policier, c'est s'attaquer à la République.
13:02 - Mais, Eliott, Viry-Châtillon, ça résonne.
13:05 C'est à Viry-Châtillon que des policiers
13:07 avaient été, vous vous souvenez-vous,
13:09 attaqués dans leur voiture.
13:11 Nous n'accepterons plus jamais
13:12 cette horreur de la violence, cette barbarie.
13:15 C'était les mots qui avaient été utilisés à l'époque.
13:17 Ce n'est pas si vieux que ça.
13:18 C'était en 2016.
13:19 C'est quatre policiers qui avaient été brûlés
13:21 dans leur voiture.
13:22 Viry-Châtillon, c'est dans les Sonnes.
13:24 Il y a eu ces bagarres, vous vous souvenez, l'année dernière.
13:26 On nous en parlait, on a encore les RICS,
13:28 entrebandes, dans ce département.
13:30 Il y en a énormément.
13:31 Et pourtant, je sais qu'il y a des forces d'intervention
13:33 qui interviennent aujourd'hui.
13:35 Quelques-unes qui sont liées au Conseil,
13:37 je crois au Conseil régional.
13:38 Dans les régions, on a mis...
13:39 Mais c'est minime par rapport au chantier qui est devant nous.
13:42 Pourquoi ?
13:43 Parce que nous avons une déstructuration
13:45 de la société et de ses quartiers.
13:48 Et les parents eux-mêmes n'ont plus de repères.
13:51 Donc la société perd tous ses repères dans ces conditions.
13:54 Et ce que vous disiez tout à l'heure,
13:57 c'est-à-dire que la vie, la mort,
13:59 finalement, ça n'a plus aucune importance.
14:01 On ne sait plus mesurer l'importance des choses.
14:04 Et là, je pense qu'il y a un gros travail.
14:06 Et quand Béloubet dit que l'école est un sanctuaire,
14:09 il faut arrêter avec ces phrases.
14:10 - C'est Emmanuel Macron qui l'a dit aussi.
14:12 Plus personne n'y croit.
14:14 - Bien sûr.
14:15 - Il y avait un article ce matin dans le Parisien
14:17 qui racontait qu'une rue du 18e arrondissement à Paris
14:20 ça fait 4 mois qu'il n'y a plus d'éclairage public.
14:23 Et que la société est intervenue de mémoire 24 fois,
14:26 me semble-t-il.
14:27 Mais à partir d'où nous vivons, dans un pays
14:29 où si les dealers ont décidé qu'ils occupaient une rue,
14:32 les habitants sont contraints de vivre dans le noir.
14:34 Ça dure depuis 4 mois.
14:35 Est-ce que, véritablement, vous pouvez me faire croire
14:38 qu'il n'est pas possible d'intervenir ?
14:40 - Bien sûr.
14:41 - On utilise Google pour l'envoyer des piscines.
14:44 - Pas tous en même temps, s'il vous plaît.
14:46 - La peur du gendarme n'existe plus dans le pays.
14:49 Et on le disait par ailleurs,
14:50 le respect de la vie n'existe plus non plus.
14:52 - Vous pouvez mettre toutes les caméras dans toutes les rues.
14:55 - Ce ne sont pas des caméras, c'est un truc.
14:57 - Vous pouvez mettre tous les policiers dans toutes les rues.
14:59 Le problème, c'est un problème qui est devenu
15:01 un problème de société.
15:02 Puisque aujourd'hui, vous avez des générations
15:04 qui ne font plus la différence entre le bien et le mal.
15:07 Vous en avez parlé et vous en êtes témoin au quotidien
15:10 puisque vous êtes professeur, Kevin.
15:12 Et vous avez une société ultra-violente.
15:14 Sauf que cette France orange mécanique,
15:16 qui a des alertes, ça fait 30 ans que certains alertent.
15:20 30 ans.
15:21 Bon, on ne pouvait pas en parler.
15:23 - Mais regardez quelle est la cause idéologique de tout cela.
15:27 C'est mai 68, c'est "il est interdit d'interdire".
15:30 C'est le fait que finalement, il n'y a pas de sanctions systématiques.
15:34 Quand vous êtes dans un établissement scolaire,
15:36 qu'un élève insulte un professeur ou insulte un autre camarade,
15:40 souvent, on couvre les choses.
15:42 On ne va pas jusqu'au conseil de discipline.
15:44 Parfois, il n'y a même pas de sanctions.
15:46 Comment voulez-vous que les élèves ou que les adolescents
15:50 comprennent que c'est mal ou que c'est bien ?
15:52 Et autre chose que je voudrais dire,
15:54 parce que moi, ça bousille mon quotidien d'enseignant,
15:56 c'est les réseaux sociaux.
15:58 - Mais c'est l'enfer !
16:00 - Tout se passe sur les réseaux sociaux.
16:02 - C'est un déversoir de la part.
16:04 - Il y a des conflits qui naissent sur les réseaux sociaux.
16:06 Ils font tous les règlements de compte.
16:08 On se donne rendez-vous sur les réseaux sociaux.
16:10 Et ça, c'est un fléau.
16:12 - Je me permets également de faire une petite parenthèse.
16:14 Je l'avais déjà fait avec vous, Kevin, l'année dernière ou il y a deux ans.
16:18 Vous aviez aussi parlé du danger des réseaux sociaux,
16:22 mais pas que. Par exemple, des jeux vidéo qui sont ultra violents.
16:24 J'ai le souvenir que certaines âmes malheureuses
16:28 avaient pris une petite séquence pour se moquer de vous
16:31 en disant qu'ils racontent n'importe quoi.
16:33 Quelques mois plus tard, le président de la République
16:35 n'a en personne expliqué qu'il y avait aussi un problème
16:37 avec les réseaux sociaux, aussi un problème
16:39 avec cette ultra-violence.
16:41 - Et une forme aussi de fermeté,
16:43 je parlais de déstructuration aussi, des parents.
16:45 Quand, par exemple, il y a quelques jours,
16:47 à Gennevilliers, une enseignante est allée porter plainte
16:51 parce qu'elle avait voulu exclure une élève
16:54 qui se comportait mal.
16:56 Son frère de cette élève est venu en classe
16:58 pour régler ses comptes, entre guillemets, à l'enseignante.
17:01 Elle a porté plainte, et les parents de leur côté
17:04 ont porté plainte pour diffamation.
17:06 Vous imaginez où on va ?
17:08 Il n'y a plus de limite.
17:10 - C'est le vrai sujet.
17:12 J'entendais quelqu'un dire tout à l'heure
17:14 que cette histoire de vrichatillon,
17:16 c'est l'échec de l'éducation nationale.
17:18 J'ai trouvé cette phrase absolument folle.
17:20 La responsabilité première, c'est les familles.
17:22 Ce n'est pas l'éducation nationale.
17:24 Ce n'est pas Kévin Bossuet et ses collègues
17:27 qui vont expliquer aux gamins
17:29 qu'il ne faut pas frapper quelqu'un à mort.
17:31 Ça, ça prend dans les familles.
17:33 Le respect, la civilité, le fait de ne pas tapasser
17:36 quelqu'un jusqu'à le tuer.
17:38 Ce n'est pas un professeur d'histoire géographique
17:40 qui apprend ça.
17:42 - Quand vous avez des parents qui donnent des iPhones
17:44 à des gamins de 11 ou 12 ans,
17:46 il ne faut pas s'étonner des conséquences.
17:48 - Je vous propose d'écouter
17:50 François-Xavier Balamier,
17:52 l'invité d'Olivier de Carenfleck dans Punchline.
17:54 Il parle d'état d'urgence éducative.
17:56 - Je me suis engagé dans la vie publique de ce pays
17:58 parce que je voulais dire la crise de l'école.
18:00 Dans un moment où tout le monde
18:02 relativisait ce qui se passait,
18:04 tout le monde disait que tout va bien,
18:06 que tout le monde ne s'en est jamais été aussi bon.
18:08 À ce moment-là, je voyais bien, moi, comme professeur,
18:10 comme tellement de collègues, je vois bien, je sais,
18:12 je l'ai touché du doigt, à quel point la crise de l'école,
18:14 l'effondrement de l'école,
18:16 produit cette violence gratuite, aveugle,
18:18 cette sauvagerie qui monte.
18:20 Il faut transmettre à nouveau les repères essentiels.
18:22 On vit une crise éducative majeure
18:24 qui se vit dans l'effondrement
18:26 des résultats de notre école,
18:28 mais derrière les savoirs,
18:30 derrière la culture, il y a en réalité
18:32 la transmission d'une certaine manière de vivre.
18:34 - Je pense que les téléspectateurs le rejoignent.
18:36 Vous dites que c'est aussi une question de famille,
18:38 mais il y a aussi l'effondrement
18:40 de l'éducation nationale.
18:42 Un cours, c'est un cours magistral.
18:44 Il y a une hiérarchie entre le professeur
18:46 et l'élève. Il y a une hiérarchie
18:48 entre l'enseignant. Il y a un respect à avoir.
18:50 - Mais Eliott, vous avez raison, sauf que l'école
18:52 est devenue ce qu'elle est devenue parce que la société
18:54 voulait que l'école soit ça.
18:56 Ce n'est pas l'école qui, d'elle-même, a décidé.
18:58 - Donc il y a une responsabilité politique,
19:00 c'est ce que je dis.
19:02 - Ce n'est pas que les politiques.
19:04 C'est collectivement. Nous avons produit
19:06 cette société-là parce que nous avons
19:08 collectivement considéré que finalement,
19:10 quand on les rappelle à l'ordre, relève
19:12 d'une frustration injuste et quasiment parfois
19:14 d'une atteinte au droit de l'homme.
19:16 Et comme nous sommes incapables de fixer des priorités,
19:18 la priorité de l'école devrait y en avoir une seule.
19:20 Une seule, c'est l'instruction. Ce n'est pas l'égalité.
19:22 Ce n'est pas l'égalité entre les sexes. Ce n'est pas
19:24 le harcèlement scolaire. C'est l'instruction.
19:26 Parce que le reste, c'est à la société de le prendre en charge.
19:28 On attend de l'école des choses
19:30 à laquelle elles ne peuvent pas répondre.
19:32 C'est exactement n'importe quel spécialiste
19:34 des réseaux sociaux vous dira "mais si les parents eux-mêmes
19:36 sont le nez plongé dans leur écran,
19:38 vous pouvez dire ce que vous voulez à l'école,
19:40 même que les parents donnent n'importe quel message
19:42 aux enfants, parce que... - Vous avez raison.
19:44 - ...ils valent leur comportement sur ce qu'ils voient.
19:46 La violence, elle est aussi chez les parents.
19:48 La largue et la frustration, elle est aussi
19:50 chez les parents. - L'instruction est évidemment
19:52 la priorité, mais pardonnez-moi, vous pouvez
19:54 avoir un certain cadre qui est donné
19:56 à travers l'école. - Je suis d'accord.
19:58 - C'est même comme ça que l'instruction peut...
20:00 - Les deux vont de pair. - Pas tous en même temps.
20:02 - Les deux vont de pair, et je suis d'accord
20:04 avec François-Xavier Bellamy. C'est-à-dire que
20:06 quand vous avez des gamins qui ont très peu
20:08 de mots de vocabulaire, qui ne réfléchissent
20:10 plus par eux-mêmes, au lieu de discuter,
20:12 au lieu d'argumenter, au lieu de régler
20:14 un conflit par les mots, on le règle
20:16 par les points et on se tape dessus
20:18 avec un culte du virilisme,
20:20 de la virilité. Plus vous tapez
20:22 fort, plus vous êtes un héros
20:24 au sein de l'espace.
20:26 Et dernière chose aussi, je veux dire que c'est important,
20:28 l'idéologie dans l'éducation nationale,
20:30 et notamment de certains professeurs,
20:32 la culture de l'excuse, le laxisme
20:34 à tous les étages. Je peux vous dire que dans l'éducation nationale,
20:36 quand vous ne pensez pas à gauche,
20:38 vous êtes quand même discriminés par
20:40 certains collègues et on vous tourne le dos,
20:42 alors que les conséquences de leur
20:44 idéologie, c'est ce qu'on voit. - Mais ne faisons pas
20:46 le procès quand même aujourd'hui de l'école, parce que
20:48 n'oublions pas que ça s'est passé dans une cage d'escalier
20:50 en fait à l'extérieur et que
20:52 on a voulu régler ses comptes à ce
20:54 gamin, probablement pour une histoire
20:56 de filles, etc.
20:58 - Mais vous avez raison. - C'est tout le reste,
21:00 c'est tout le quartier aussi, où il n'y a aucune
21:02 règle en fait dans ces quartiers. - Mais juste d'un mot
21:04 vraiment sur l'éducation,
21:06 je crois que ça n'a rien à voir avec l'éducation.
21:08 Beaucoup de gradés nazis
21:10 étaient des gens qui étaient extrêmement diplômés,
21:12 qui étaient des fins lettrés. Quand vous voyez les combats
21:14 de MMA entre Mark Zuckerberg, le patron
21:16 de Meta à Facebook, et Elon Musk,
21:18 c'est-à-dire les plus grands milliardaires de la planète,
21:20 quand vous voyez justement l'attitude viriliste
21:22 qu'adoptent des milliardaires dont on peut
21:24 difficilement soutenir qu'ils ne seraient pas éduqués,
21:26 non, la question, c'est pas unique.
21:28 C'est pour ça que je vous disais, l'école, elle doit instruire,
21:30 mais c'est aussi le reste de la société,
21:32 dans les valeurs qu'elle transmet collectivement,
21:34 qui doit véritablement faire son examen de conscience.
21:36 - Jordan Bardella sur Twitter, "Il est temps de voir en face et de punir
21:38 cette barbarie qui frappe la France
21:40 chaque jour et dans l'impunité. J'adresse
21:42 mes condoléances à la famille de ce jeune collégien
21:44 tué à Viry-Châtillon, touché par
21:46 l'insupportable douleur de la perte d'un enfant."
21:48 Antoine Léaumant, député de la 10e
21:50 circonscription de l'Essonne, le jeune homme de 15 ans
21:52 tabatté à Viry-Châtillon
21:54 et décédé des coups
21:56 qu'il a reçus, tristesse et colère.
21:58 Il avait la vie devant lui
22:00 et elle lui a été arrachée.
22:02 A ses parents, ses amis, ses camarades de classe,
22:04 ses enseignants, condoléances.
22:06 Fraternité, dernier message sur Twitter
22:08 de Nicolas Dupont-Aignan, "Comment accepter
22:10 qu'un adolescent de 15 ans
22:12 puisse mourir après avoir été passé à tabac
22:14 à la sortie de son collège de Viry-Châtillon ?
22:16 Quelle honte dans une France
22:18 abandonnée à l'anarchie par la lâcheté
22:20 de nos gouvernants. Rétablissons
22:22 l'ordre avant qu'il ne soit trop tard."
22:24 Avant la publicité, un
22:26 dernier témoignage d'étudiants
22:28 enfin d'élèves qui ont pu répondre
22:30 au micro de CNews.
22:32 "Je me sens triste parce que je le connaissais
22:34 ce camarade, j'étais
22:36 en classe avec lui en 4e."
22:38 "Ca nous touche vraiment parce que
22:40 c'est quand même inquiétant
22:42 sachant que ça s'est passé
22:44 dans notre collège."
22:46 "Avec tout ce qui se passe ici, vraiment,
22:48 je ne comprends pas pourquoi ça tombe sur
22:50 ce jeune homme."
22:52 "Je me demande en tout cas si je ne suis pas visé
22:54 parce qu'il est dans ma classe quand même, ce garçon.
22:56 Je suis triste
22:58 et aussi en colère contre
23:00 les agresseurs qui ont fait ça."
23:02 "Moi j'ai peur. Je ne sais pas qu'il m'arrive
23:04 la même chose."
23:06 "Moi aussi j'ai peur que ça m'arrive,
23:08 que ça arrive à l'un de mes proches."
23:12 "C'est vrai que c'est très dur."
23:14 "C'est des voix d'enfants,
23:18 vous vous rendez compte, c'est des voix d'enfants.
23:20 Un enfant ne devrait pas avoir
23:22 à prononcer des mots pareils
23:24 dans un pays comme le mien, dire
23:26 'j'ai peur d'être tué', c'est terrible."
23:28 "Moi ce qui me fait mal, c'est de voir tous ces enfants
23:30 qui ont peur d'aller à l'école, parce qu'ils sont harcelés,
23:32 parce qu'ils ont peur qu'un grand frère
23:34 les attende à la sortie, parce qu'ils ont déjà
23:36 pris des coups, ils ont déjà pris des coups de poing,
23:38 parfois ils ont alerté, sans conséquence.
23:40 L'école c'est le lieu de l'émancipation,
23:42 c'est pas le lieu de la peur."
23:44 "On revient dans un instant, mais là pour le coup,
23:46 Patrick avait entièrement raison, c'est pas l'établissement
23:48 qui est en cause, ce qui est en cause c'est qu'il y a
23:50 une autre loi qui s'est imposée dans ce quartier-là,
23:52 avec des jeunes qui
23:54 et je joue,
23:56 oublions le mot jeunes, parce que là
23:58 ce sont des criminels qui ont agi,
24:00 ce sont des barbares.
24:02 La publicité."
24:04 20h30 sur CNews, l'information Simon Guylain,
24:08 rebonsoir Simon.
24:10 Rebonsoir, un mineur de 17 ans placé en garde à vue
24:12 après la mort d'un adolescent à Viry-Châtillon.
24:14 La victime a donc succombé à ses blessures
24:16 cet après-midi, et hier, elle avait été
24:18 rouée de coups par plusieurs personnes
24:20 à la sortie du collège.
24:22 Une enquête a été ouverte des chefs d'assassinat et de violence
24:24 en réunion aux abords d'un établissement scolaire.
24:26 Le gouvernement de son côté dénonce
24:28 un crime barbare.
24:30 Xavier Dupont de Ligonnès aurait-il trouvé
24:32 refuge dans un couvent ? Une femme a signalé
24:34 à la gendarmerie du Doubs avoir rencontré
24:36 un homme qui lui ressemble fortement.
24:38 Elle l'aurait aperçu lors d'une veillée de prière
24:40 le 9 mars dernier.
24:42 Des investigations sont actuellement menées
24:44 pour tenter de retrouver d'éventuelles traces d'ADN.
24:46 Selon nos confrères du Parisien,
24:48 deux autres personnes pensent également
24:50 l'avoir reconnue.
24:52 Et puis, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU
24:54 demande de cesser les ventes d'armes à Israël.
24:56 C'est sa première prise de position depuis le début
24:58 de cette guerre. 28 des 47 membres
25:00 du Conseil ont donc voté
25:02 en faveur du texte présenté par le Pakistan.
25:04 On continue de parler
25:06 de cette actualité dramatique
25:08 en Essonne, puisque le collégien
25:10 roué de cou à la sortie des cours
25:12 Avir Ishatillon est mort.
25:14 L'adolescent de 15 ans a succombé à ses blessures
25:16 au lendemain de son agression
25:18 par un groupe d'individus cacoulés.
25:20 Il s'avère que l'un des suspects a été
25:22 interpellé. Simon le disait,
25:24 c'est un mineur de 17 ans.
25:26 Il a été placé en garde à vue.
25:28 Ça va être très intéressant de savoir
25:30 qui est cet homme.
25:32 Est-ce qu'il était connu des services de police
25:34 et de justice ? Quel est son entourage ?
25:36 Le maire de
25:38 Avir Ishatillon a dit "peu importe
25:40 le mobil, peu importe".
25:42 Parce que massacrer un enfant,
25:44 il n'y a pas de raison.
25:46 On ne peut pas même réfléchir.
25:48 Le maire de Avir Ishatillon
25:50 il s'en fiche du mobil. Lui il a bien compris
25:52 que c'était l'horreur absolue dans sa ville
25:54 et qu'aujourd'hui
25:56 c'est un traumatisme
25:58 pour tout le monde. On écoute le cousin
26:00 de la victime qui a été interrogée
26:02 au micro de CNews.
26:04 Il l'attendait avec une cagoule
26:06 dans un chemin. Vous voyez,
26:08 ce n'est pas une chose qui a été faite comme ça, mon petit cousin.
26:10 C'était un ange. Il n'a jamais
26:12 eu de problème avec la justice, il n'a jamais eu de problème avec personne.
26:14 Toujours souriant, toujours
26:16 le sourire aux lèvres. Là, ce qui a été
26:18 fait c'est un meurtre, c'est un assassinat
26:20 qui a été commandé par quelqu'un.
26:22 Pour quelle raison, je ne sais pas.
26:24 La justice ne le dira pas la suite.
26:26 En tant que père de famille,
26:28 de voir que son enfant part à l'école
26:30 et ne revient pas parce qu'il a été
26:32 sauvagement frappé,
26:34 c'est dur pour tous les parents
26:36 et pour tout le monde.
26:38 C'est très très dur.
26:40 - Et cette colère,
26:42 cette sidération, qu'est-ce qui va se passer après ?
26:44 C'est quoi ? C'est les marches blanches ?
26:46 C'est la minute de silence
26:48 à l'Assemblée ? C'est les bougies ?
26:50 Qu'est-ce qui va se passer enfin pour que demain,
26:52 on ne soit plus là ensemble
26:54 à commenter chaque semaine
26:56 les mêmes drames, avec à chaque fois
26:58 les mêmes problématiques ?
27:00 - Et Eliott, vous parliez, et nous l'évoquions tout à l'heure,
27:02 la question de l'éducation nationale.
27:04 Et je disais, ce n'est pas que l'éducation nationale
27:06 qui est en cause. La preuve, ça s'est passé
27:08 quand même à l'extérieur, comme à Montpellier.
27:10 Je pense que derrière tout ça, il y a plutôt
27:12 une loi des quartiers.
27:14 Avec certains qui se font justice
27:16 eux-mêmes, et ce qui est assez terrible,
27:18 on en parle souvent, on se fait justice
27:20 soi-même dans les trafics de drogue.
27:22 Là, on va au-delà. C'est-à-dire,
27:24 ce sont des gamins de 12 à 14,
27:26 15 ans, on se souvient,
27:28 dans le 15e arrondissement, tout près
27:30 d'ici, il y a 3 ans,
27:32 l'expédition punitive
27:34 également pour...
27:36 - Il n'y a pas de temps dans le 4e arrondissement à Paris.
27:38 - Bien sûr, mais il y en a.
27:40 Donc vous voyez, il y a ça. Et ce qu'on disait tout à l'heure aussi,
27:42 c'est vrai qu'on se donne
27:44 chez les ados, rendez-vous
27:46 évidemment sur les réseaux sociaux, dans des lieux
27:48 pour se bastonner. - Mais là, on n'est pas sur une Rix.
27:50 On n'est pas sur une Rix. Là, on est sur un pauvre
27:52 garçon de 15 ans qui a été tabassé,
27:54 qui a été amené dans une cage d'escalier.
27:56 En revanche, vous avez raison de dire,
27:58 c'est la loi des quartiers. Mais c'est une
28:00 minorité qui fait la loi.
28:02 C'est une minorité qui pourrit la vie,
28:04 le quotidien, et ce sont toutes
28:06 les personnes qui habitent dans ce quartier qui en sont victimes.
28:08 - Ce qu'on n'arrête pas de dire... - Avant de vous donner
28:10 la parole, juste, rappelez-vous,
28:12 toujours la même chose, très Paul,
28:14 la maire de Romand-sur-Isère,
28:16 qui a pris la parole en disant,
28:18 il y a un groupe, allez, sur cet
28:20 quartier de Romand-sur-Isère qui est un quartier
28:22 effectivement sous haute tension,
28:24 c'est une famille, il y a une
28:26 dizaine, une vingtaine de personnes... - C'est ça qui est terrible.
28:28 - ...qui mettent la pagaille dans ce quartier.
28:30 C'est compliqué d'aller les chercher, d'aller les
28:32 punir durement
28:34 pour que plus jamais elles ne reproduisent les mêmes méfaits.
28:36 - C'est ça qui est terrible, c'est qu'il y a un consensus
28:38 de tous les gens qui travaillent sur
28:40 ces sujets, les élus locaux,
28:42 les acteurs
28:44 sociaux
28:46 qui interviennent, les assistantes sociales, etc.,
28:48 qui interviennent dans ces quartiers, il y a un consensus
28:50 effectivement pour dire que
28:52 globalement, à chaque fois,
28:54 on a un quartier qui va plutôt bien
28:56 et une petite minorité, souvent...
28:58 D'ailleurs, on a des cas de fratrie,
29:00 où c'est trois, quatre frères
29:02 qui foutent un boxon absolument monstrueux
29:04 et qui terrorisent tout le monde, plus personne
29:06 n'ose leur dire. Et ce qui est
29:08 terrible, c'est qu'on a...
29:10 de ne pas réussir
29:12 à ce que la puissance publique
29:14 neutralise
29:16 avec des moyens légaux,
29:18 évidemment, mettre hors d'état de nuire
29:20 cette petite minorité qui fout
29:22 la pagaille
29:24 et qui emmerde... - Rappelez-vous également
29:26 que Marie-Hélène Thauraval, lorsqu'elle
29:28 dit ce qui se passe
29:30 à Romand-sur-Isère, elle est
29:32 menacée de mort. - Oui, elle est traitée
29:34 d'extrême droite. - Elle est
29:36 menacée de mort, et puis après, il y a
29:38 des médias qui vont aller s'intéresser
29:40 à son CV en expliquant
29:42 qu'en fait, c'est une femme qui fait le jeu
29:44 d'extrême droite. - Je crois qu'il y a une continuité.
29:46 En fait, c'est pas que des bandes,
29:48 parce que ça se passe, à vrai dire, dans des quartiers
29:50 et des endroits extrêmement différents.
29:52 Je voyais un journaliste de La Voix du Nord
29:54 qui racontait un incident du même ordre. Heureusement, la jeune fille
29:56 a réussi à être exfiltrée. Ils se demandaient
29:58 ce qui se passait en bas de leur bureau, ils le voyaient par sa fenêtre.
30:00 Mais il y a une continuité. Quand vous avez...
30:02 Je vous en parlais la semaine dernière. André Asmalme,
30:04 vous savez, le théoricien suédois de la violence
30:06 en politique reçue par la France insoumise,
30:08 qui d'ailleurs considère que
30:10 le 7 octobre, c'était
30:12 parfaitement légitime. Ça ne pose pas le problème
30:14 à la France insoumise de le recevoir.
30:16 Quand vous avez, justement, des gens qui
30:18 en permanence considèrent que tout est
30:20 possible, parce que c'est au nom de n'importe
30:22 quelle cause, finalement. Que ce soit au nom
30:24 de la planète ou au nom de la cause qui leur
30:26 paraît juste. Le sujet n'est pas que les causes
30:28 en soi soient plus ou moins justes. Le sujet
30:30 est que le signal envoyé est finalement
30:32 la violence est acceptable dans notre
30:34 société. Et quand vous avez des politiques qui
30:36 considèrent que la violence est acceptable
30:38 dans une démocratie, comme mode de régulation
30:40 des relations sociales,
30:42 et bien, de facto, ça contamine
30:44 et c'est comme ce que je vous disais, c'est la même chose
30:46 avec les transgressions éthiques.
30:48 A partir du moment où on ne respecte plus la vie,
30:50 il n'y a pas de raison que ce ne soit pas
30:52 une ouverture des vannes. - Je précise
30:54 simplement, et c'est toujours très intéressant,
30:56 vous avez un ministre de l'Intérieur qui,
30:58 quelques semaines après avoir été nommé,
31:00 parle d'ensauvagement de la société.
31:02 Ensauvagement de la société, c'est un scandale
31:04 au sein du gouvernement. Vous avez
31:06 le ministre de la Justice qui refuse de
31:08 prendre cette expression, parce que ça
31:10 ferait le jeu de
31:12 de groupes politiques.
31:14 C'est-à-dire qu'au pas de vague, il y a
31:16 le déni.
31:18 Et il s'ajoute en plus du déni le "à fois bon".
31:20 - C'est une forme de racisme, pardon, juste d'un mot,
31:22 c'est une forme de racisme inconscient. Parce qu'ils ne veulent
31:24 pas parler d'ensauvagement, parce qu'ils ont l'impression
31:26 qu'on pointe une certaine partie
31:28 des Français. Sauf que non,
31:30 précisément, quand on parle d'ensauvagement de la société,
31:32 ça concerne tout le monde et
31:34 c'est loin de concerner uniquement les Français
31:36 et l'immigration. Mais c'est eux qui projettent cette vision.
31:38 - Emmanuel Macron a pris la parole aujourd'hui,
31:40 il parle d'une violence désinhibée,
31:42 je le dis aux téléspectateurs, c'était avant
31:44 de connaître le décès
31:46 de ce jeune garçon
31:48 de 15 ans. C'est très intéressant.
31:50 Ce que dit Emmanuel Macron, j'ai l'impression
31:52 de l'avoir entendu 150 fois.
31:54 - Mais c'est le cas. - Mais bien sûr qu'on l'avait entendu 150 fois.
31:56 - Je crois qu'il ne faut pas être
31:58 aveugle sur ce qui se passe.
32:00 Nous sommes dans une société de plus en plus
32:02 violente et on a une forme de violence
32:04 désinhibée chez nos adolescents
32:06 et parfois de plus en plus jeunes.
32:08 On a d'abord de plus en plus de problèmes
32:10 qui commencent dans les familles.
32:12 Regardez les enfants qui sont
32:14 en situation difficile, ils sont souvent
32:16 des enfants qui soit viennent de familles
32:18 dites monoparentales, soit
32:20 sont à l'aide sociale à l'enfance. Et donc là,
32:22 on doit mettre le paquet, on a commencé à le faire
32:24 mais on va accroître les efforts pour
32:26 beaucoup mieux accompagner les familles
32:28 et dans certains cas les responsabiliser.
32:30 - Je note également qu'Emmanuel Macron
32:32 était très prudent sur le drame
32:34 de Viri-Châtillon, très prudent
32:36 sur l'affaire de Montpellier et Samara.
32:38 Jurisprudence,
32:42 peut-être Nael, puisqu'il n'avait pas
32:44 cette même prudence lorsqu'il était intervenu
32:46 depuis Marseille. - Mais monsieur le président de la République
32:48 a raison, je suis d'accord avec lui.
32:50 - Oui, on peut être que d'accord. - Il faut accompagner
32:52 socialement mais il faut aussi responsabiliser
32:54 également avec la sanction
32:56 et aussi responsabiliser les parents
32:58 qui ne s'occupent pas de leurs enfants.
33:00 - Tout à l'heure, Eliott, vous avez parlé du déni
33:02 mais c'est plus que ça, c'est la lâcheté.
33:04 On sait très bien qu'il y a des
33:06 minorités qui créent des problèmes
33:08 dans des cités, même dans une salle de classe.
33:10 C'est souvent trois ou quatre élèves
33:12 toujours les mêmes qui perturbent
33:14 toute une classe qui empêche
33:16 les élèves de progresser
33:18 et qu'est-ce qu'on fait ? On met la poussière
33:20 sous le tapis et on attend que l'année
33:22 se passe et quand vous avez des gens qui disent
33:24 la vérité, comme madame Thoraval,
33:26 on la traite d'extrême droite, c'est de
33:28 la lâcheté, on refuse de voir
33:30 la réalité parce que ça ne correspond pas
33:32 à sa petite idéologie.
33:34 La vérité, c'est que la France est en train
33:36 de crever de son idéologie
33:38 laxiste et de
33:40 son refus de voir la réalité
33:42 en place. Quand je vois certaines personnes
33:44 d'extrême gauche qui prétendent qu'ils
33:46 savent mieux ce qui se passe dans ma salle de classe
33:48 que moi-même, moi, je rigole
33:50 quand même. - Oui, Eliott, le
33:52 constat du président de la République est tout à fait juste.
33:54 Comme d'habitude, souvent, Emmanuel Macron, il est bon
33:56 en diagnostic dans le contat. Il a toujours les bons
33:58 diagnostics dans le contat. Et bon constat,
34:00 souvent, il dit d'ailleurs cette phrase derrière
34:02 "on va mettre le paquet", on met le paquet.
34:04 On attend de voir. Et moi, j'aimerais bien
34:06 voir une discussion
34:08 entre Emmanuel Macron et son ministre
34:10 de la Justice, Dupond-Moreti. - Ah !
34:12 - Quand il dit justement qu'il y a... - Il compte bien avec
34:14 madame Belloubet. - Et y compris avec madame
34:16 Belloubet, vous avez raison. - Elle était sur place
34:18 aujourd'hui, madame Boulot. - Parce que
34:20 incontestablement, il dit juste
34:22 dans ce qu'il dit. Bon, bah maintenant,
34:24 comment agir ? Ça fait 7 ans qu'il est là.
34:26 - 7 ans qu'il est là. C'est-à-dire que
34:28 il reproche à Bruno Le Maire de ne pas
34:30 avoir fait suffisamment sur les finances
34:32 en disant "écoute Bruno, ça fait 7 ans que t'es là".
34:34 - Alors que c'est son patron. - Sur les questions de sécurité,
34:36 on pourrait dire "écoutez, monsieur le président, ça fait 7 ans que
34:38 vous êtes là". - Et sur Bruno Le Maire,
34:40 il dit d'ailleurs qu'il était lui-même ministre des Finances
34:42 avant Bruno Le Maire. - Oui, mais bon, c'est normal
34:44 qu'il demande des comptes à son ministre de l'Économie
34:46 après 7 ans. Effectivement.
34:48 Mais c'est normal que les Français, aujourd'hui,
34:50 réclament des comptes à ce gouvernement
34:52 et au chef de l'État, qui est
34:54 là depuis 7 ans. - Bien sûr.
34:56 - C'est une question d'état d'esprit,
34:58 c'est une question de priorité,
35:00 c'est une question aussi de savoir poser les bons mots
35:02 sur les maux, et qu'aujourd'hui, on parle
35:04 de la décivilisation,
35:06 il en a parlé depuis les émeutes.
35:08 Ils ont mis 6 mois à présenter
35:10 un diagnostic pour nous expliquer que c'était l'oisiveté
35:12 qui avait
35:14 entraîné ce qui s'est passé. - En un mot, ce qui manque
35:16 beaucoup dans notre société aujourd'hui,
35:18 c'est qu'on est toujours dans la culture de l'urgence,
35:20 et qu'on ne parle pas suffisamment de la stratégie à moyen terme.
35:22 Je ne parle pas du long terme, mais de la stratégie à moyen terme
35:24 pour que la société se remette véritablement sur les rades.
35:26 - Pardonnez-moi, là, il y a une...
35:28 Pour le coup, il y a juste une urgence à changer la politique pénale.
35:30 C'est-à-dire que, au premier... Non mais,
35:32 au premier effet, lorsque vous violentez quelqu'un,
35:34 c'est une peine
35:36 XXL. Et comme ça,
35:38 je peux vous dire, ça va passer l'envie
35:40 de certains... - Et les frais de la
35:42 fin de la peine rapide,
35:44 ça, c'est difficile. - Je vous propose
35:46 un dernier témoignage,
35:48 c'est un journaliste du Figaro
35:50 qui était un ancien élève de cette école-là,
35:52 et qui explique
35:54 que le quartier a changé.
35:56 - Mon copain est également
36:00 qui, lui,
36:02 pour le coup, vit
36:04 à Viry-Châtillon, a repris
36:06 la maison où il vivait avec ses parents,
36:08 et il me dit "Ah, mais tu sais, ma fille,
36:10 je ne l'ai pas mise au sablon".
36:12 Le collège où il y a eu
36:14 cet épouvantable
36:16 fait divers au fait de société.
36:18 J'ai dit "Ah bon, mais je ne comprends pas,
36:20 pourquoi tu ne l'as pas mise là où on est allé ?
36:22 Qu'est-ce qui s'est passé ?"
36:24 Il me dit "Il s'est passé que ça ne ressemble plus
36:26 du tout à ce que
36:28 c'était quand on y était,
36:30 parce que la
36:32 carte scolaire n'est plus tout à fait
36:34 la même,
36:36 qu'à côté
36:38 de
36:40 Viry-Châtillon, il y a une
36:42 ville en grande difficulté
36:44 avec des bars,
36:46 des tours, etc., et une population
36:48 qui est constituée uniquement de gens
36:50 qui sont pauvres,
36:52 d'accord, ou qui n'ont pas de travail,
36:54 qui s'appelle Grigny.
36:56 Ils ont fait venir des gens
36:58 de Grigny. Comme à Grigny,
37:00 la situation
37:04 s'est dégradée,
37:06 très rapidement,
37:08 les gens qui, eux,
37:10 venaient de milieux
37:12 sociaux
37:14 pas forcément hyper favorisés,
37:16 des fonctionnaires
37:18 de catégorie B
37:20 ou catégorie A.
37:22 Quand ils ont vu qu'il y avait
37:24 un danger sur l'école,
37:26 ils n'ont pas hésité, pour leur mot,
37:28 ils ont dit "Ok,
37:30 on les retire et on les met à l'école
37:32 privée."
37:34 C'est un témoignage, c'est assez intéressant de voir ce témoignage-là,
37:36 et je vous invite à le voir,
37:38 c'est assez long. Je pense
37:40 aux téléspectateurs qui nous regardent et qui, peut-être,
37:42 s'étonnent, ils se disent "mais c'est étonnant,
37:44 des chaînes d'information, on fait
37:46 10 heures d'édition spéciale
37:48 le week-end dernier
37:50 sur la découverte des ossements du petit Émile,
37:52 et là, il n'y a pas eu d'édition spéciale
37:54 sur ce drame-là,
37:56 qui meurtrit peut-être
37:58 tout autant l'ensemble
38:00 du territoire, parce qu'on est sur un fait,
38:02 on est sur un enfant qui est tabassé à mort, etc.
38:04 C'est intéressant, et on se posait la question,
38:06 on se posait la question
38:08 en rédaction, et il y a peut-être aussi
38:10 une forme d'habitude, c'est-à-dire que
38:12 chaque semaine, on va devoir traiter
38:14 de ces sujets-là ? C'est une question que je me pose.
38:16 Que ça soit
38:18 Enzo, que ça soit
38:20 Thomas, que ça soit ce jeune garçon,
38:22 que ça soit Samara,
38:24 que ça soit Shaina...
38:26 - Vous avez vu,
38:28 ce qu'on disait, les propos tenus
38:30 sont toujours les mêmes, c'est "nous n'accepterons pas,
38:32 nous ne reculerons pas", et effectivement, peut-être que
38:34 s'installe dans des réunions fragiles
38:36 - Un peu de résignation, s'il vous plaît.
38:38 - Oui, allez-y. - Non, non, non, allez-y.
38:40 - Il y a un deux poids, deux mesures,
38:42 globalement, dans le traitement médiatique de ces affaires.
38:44 Pardon, souvenez-vous,
38:46 mettez en parallèle le traitement de l'affaire Nahel
38:48 et le traitement médiatique
38:50 de l'affaire de Thomas à Crépol.
38:52 C'est le jour et la nuit, d'accord ?
38:54 Donc, en fonction
38:56 de l'identité de la victime, ou de ces
38:58 bourreaux présumés, en fonction
39:00 du lieu où ça se passe, en fonction des
39:02 enjeux que ça pose, vous allez avoir
39:04 soit une cécité absolue,
39:06 soit une hyper-focalisation
39:08 sur l'affaire. Ça s'appelle le deux poids, deux mesures.
39:10 - 72 heures après l'agression
39:12 de Samara, 13 ans, devant son collège
39:14 à Montpellier, les trois mineurs mis en
39:16 cause ont reconnu leur implication.
39:18 Le Parc n'évoque pour l'instant pas de dimensions
39:20 religieuses, mais
39:22 des infectives entre élèves
39:24 sur les réseaux sociaux. C'est très intéressant, parce que ça aussi,
39:26 ça m'a fait penser à Crépol.
39:28 À Crépol, vous aviez 9 témoins qui expliquaient
39:30 qu'il y avait un caractère raciste dans l'agression.
39:32 Ça n'avait pas été retenu par le Parquet.
39:34 Là, il y a eu
39:36 les premiers mots de la maman, quand même,
39:38 de Samara, qui est un peu revenu
39:40 sur son discours
39:42 quelques heures plus tard, mais le Parquet
39:44 pourrait élargir,
39:46 étendre le spectre, puis ensuite
39:48 le réduire au fur et à mesure de
39:50 l'enquête. Mais là, pour l'instant,
39:52 le Parquet n'évoque pas de dimensions
39:54 religieuses, donc on va être très prudent
39:56 sur ce qu'on dit là-dessus. Je vous donne les derniers éléments
39:58 avec Augustin Donadio et Stéphanie Roquet.
40:00 Après l'horreur et les mots
40:02 engendrés par la violence
40:04 de l'agression de Samara,
40:06 dans ce collège Arthur-Rimbaud,
40:08 l'enquête et le Parquet de Montpellier
40:10 apportent des premiers éléments
40:12 de réponse.
40:14 Les trois mineurs reconnaissent leur implication
40:16 dans le cadre de l'agression perpétrée
40:18 le 2 avril 2024.
40:20 Chacun d'entre eux admet avoir porté
40:22 des coups à la victime.
40:24 Les trois adolescents en question,
40:26 deux garçons de 14 et 15 ans
40:28 et une jeune fille de 14 ans, sont
40:30 ou trois scolarisés dans le même collège que Samara.
40:32 Pour la mère de la victime,
40:34 l'élément déclencheur de ce drame
40:36 aurait été une prise à partie sur les réseaux sociaux.
40:38 - Cette jeune fille, elle a crié un conte.
40:40 Elle a mis une photo
40:42 du jeune homme
40:44 qui a porté un coup à ma fille
40:46 avec des oreilles de lapin. C'est la période
40:48 de Pâques et il a mis des oreilles de lapin.
40:50 Il n'a pas accepté de voir sa tête avec des oreilles de lapin
40:52 sur les réseaux et cette jeune fille, elle a dit
40:54 "c'est Samara qui a fait ça, va la frapper,
40:56 c'est sa faute".
40:58 Donc ce jeune homme s'est présenté
41:00 et de là, en parallèle, elle avait fait
41:02 un appel pour frapper Samara.
41:04 Ma fille, elle est
41:06 une couleur sur les cheveux.
41:08 Tous les jours, elle lui crachait dans les cheveux.
41:10 Ma fille, elle devait aller se laver les cheveux
41:12 tous les jours parce que cette jeune fille
41:14 lui crachait dessus.
41:16 Cette jeune fille, c'est elle qui l'a traité de mécréante.
41:18 - Le parquet de Montpellier
41:20 a requis le placement en détention provisoire
41:22 du mineur de 15 ans,
41:24 suspecté d'avoir porté les coups
41:26 les plus violents.
41:28 - Cette maman
41:30 réaffirme le fait que
41:32 sa fille a été
41:34 traitée par exemple de mécréante, mais le parquet
41:36 ne retient pas pour l'instant
41:38 le caractère.
41:40 - Elle peut l'avoir été dans le quotidien
41:42 sans que ce soit la motivation de l'agression.
41:44 - J'entends et c'est pour ça que je vais...
41:46 On ne va même pas commenter, je donne juste
41:48 les derniers éléments. - Oui, mais elle a été très critiquée
41:50 la maire pour un soi-disant
41:52 changement de discours,
41:54 etc. Il faut quand même imaginer que cette
41:56 femme va se retrouver avec sa famille
41:58 dans ce quartier de la paillade.
42:00 Parce que là, il y a les caméras, il y a la mère, il y a le préfet,
42:02 il y a tout le monde qui a l'air de la détention. - Demain, il n'y a plus personne.
42:04 - Pendant deux semaines, elle est toute seule.
42:06 Et les gens qu'elle vise
42:08 et qu'elle accuse, ce sont ses voisins de palier.
42:10 Donc moi, je comprends qu'une
42:12 mère de famille,
42:14 soit prudente et pense
42:16 à l'après et à ce qu'elle risque avec ses enfants.
42:18 - Vous entendez ?
42:20 - Je ne me permettrais pas de vous reprocher quoi que ce soit.
42:22 - Mais ça rejoint ce que je disais tout à l'heure.
42:24 - Il nous reste deux minutes.
42:26 Je voulais qu'on termine avec une actualité
42:28 positive, mais l'information
42:30 vient de tomber. Il y a plus qu'une
42:32 interpellation. Cinq personnes sont désormais
42:34 placées en garde à vue dans l'affaire
42:36 de Viry-Châtillon et
42:38 la mort de ce
42:40 jeune garçon de 15 ans. Un mineur
42:42 de 17 ans a été placé en garde à vue en fin
42:44 d'après-midi. Une mineure de 15
42:46 ans a été placée
42:48 en garde à vue en début de soirée.
42:50 Deux mineurs de 17 ans ont également été
42:52 placés en garde à vue. Et un majeur
42:54 de 20 ans a été placé en garde
42:56 à vue en début de soirée. Donc ça fait 5
42:58 personnes placées
43:00 en garde à vue maintenant.
43:02 Ça va être intéressant de voir les suites
43:04 de cette affaire.
43:06 Pour l'instant,
43:08 on n'a pas d'éléments sur les circonstances
43:10 et sur le mobile, donc je ne préfère pas
43:12 m'avancer. Il y a beaucoup de choses
43:14 qui circulent sur les réseaux sociaux,
43:16 quelques rumeurs parfois, mais n'ayant
43:18 pas ces éléments, je ne veux absolument
43:20 pas avancer sur une hypothèse. Je vois
43:22 simplement que parmi les placés en garde à vue,
43:24 vous avez 4 mineurs et un majeur.
43:26 Dont une jeune fille de 15 ans.
43:28 - Sans s'avancer et tout en
43:30 restant prudent, on voit qu'il y a un faisceau
43:32 d'indices quand même qui montrent
43:34 que c'est du règlement de compte entre
43:36 quartiers, avec
43:38 des affaires qui vont au-delà, évidemment.
43:40 - Je ne sais pas si c'est une histoire de règlement
43:42 de compte entre quartiers. Pardon, pas des projets.
43:44 - Quand je dis quartier, à l'intérieur du quartier.
43:46 - Parce que moi, ce que disent les jeunes garçons
43:48 qui ont été interrogés, les élèves,
43:50 ils disent plutôt, c'est vrai qu'il y a
43:52 peut-être une histoire avec une fille,
43:54 que c'est des grands frères qui
43:56 s'en sont pris à lui. Ce n'est pas une histoire
43:58 de rixe entre quartiers.
44:00 - Ce qu'on peut noter aussi, c'est l'hyper-violence
44:02 chez les filles, et on a de plus en plus en effet
44:04 de problèmes de violence qui viennent d'adolescentes.
44:06 - Je n'ai pas l'impression que
44:08 ce soit aussi ce sujet. En revanche,
44:10 dans l'affaire Samara, effectivement...
44:12 - Dans l'affaire Samara, oui.
44:14 - C'est terminé. Messieurs, un grand merci.
44:16 - Pas d'informations.
44:20 - La famille qui regarde CNews,
44:22 qui a metté un chapitre dessus.
44:24 - On va en parler demain. Je ne sais même pas si c'est un intérêt.
44:26 Le "Fington Post", qui est financé par Le Monde.
44:28 - Vous savez pourquoi ça en a.
44:30 - Il explique que CNews est une source de tension
44:32 dans certaines familles. Alors ça, c'est du génie absolu.
44:34 - Eliade, vous savez pourquoi ça en a ?
44:36 - Il y a quand même quelqu'un qui s'est dit, je vais faire une enquête
44:38 pour expliquer que des familles se déchirent
44:40 en regardant CNews.
44:42 - Quand bien même ce serait vrai
44:44 que les gens se disputent à propos des diagnostics
44:46 qui sont sur la société française.
44:48 - Ce n'est pas l'algorithme, c'est le poste.
44:50 - Ce que je veux vous dire par là, c'est que tous ces gens
44:52 qui passent leur temps à traiter de fascistes,
44:54 tous ceux qui ont un avis différent d'eux,
44:56 qui nous tous nous traitent de fascistes
44:58 à longueur de genouille, ne se rendent pas compte
45:00 qu'ils sont exactement dans la continuité de cette violence
45:02 qui s'installe dans la société. Ils peuvent dire
45:04 "je ne suis pas d'accord avec la supervision de la société,
45:06 débattons-en, je ne suis pas d'accord
45:08 avec la solution que vous proposez"
45:10 mais non, ils essaient juste de disqualifier,
45:12 d'exclure, d'éliminer, c'est une forme de violence.
45:14 - Pardonnez-moi,
45:16 on vient d'apporter la lumière
45:18 à un article qui a été vu par
45:20 trois personnes,
45:22 un journaliste inconnu au milieu
45:24 d'Yeu et qui a pondu un article
45:26 en prenant trois témoignages.
45:28 Si c'est ça l'information et l'enquête...
45:30 - Mais ce sont des gens qui sont jacques, c'est un audience...
45:32 - Moi ça m'a fait rire.
45:34 - Ça entre en raison, c'est vrai qu'il y a beaucoup de discours par ailleurs.
45:36 - L'accouchement dans le métro...
45:38 - Au vu de l'actualité, ça n'a rien à voir.
45:40 C'est un sujet futile
45:42 par rapport au drame
45:44 qu'on a pu traiter ce soir
45:46 et penser évidemment
45:48 à la famille de ce jeune garçon qui est décédé.
45:50 Une toute dernière information,
45:52 laissez-moi 30 secondes je vous en supplie,
45:54 c'est vous Patrick Roger qui m'avez dit "regardez, c'est une belle aphobe,
45:56 on pourrait en parler". Ça s'est passé sept semaines,
45:58 une femme a accouché dans le métro
46:00 et son bébé va avoir un passe Navigo
46:02 gratuit jusqu'à ses 18 ans.
46:04 Un enfant est né dans le métro,
46:06 l'heureux événement s'est déroulé dimanche matin
46:08 au niveau de la gare du Nord en direction de Bobigny
46:10 sur la ligne 5. Les secours ont pu transporter
46:12 la femme et son nouveau-né
46:14 qui se porte bien.
46:16 - Pour apprendre la ligne 14 jusqu'à Orly...
46:18 - Si j'avais envie de polémiquer, on est un peu...
46:20 - Gratuitement. - Gratuitement à vie.
46:22 - C'est un peu radin jusqu'à ses 18 ans.
46:24 - C'est radin. - C'est vraiment des radins.
46:26 - Il pourra apprendre la ligne 14 jusqu'à Orly
46:28 depuis parmi nous.
46:30 - En avion, certaines compagnies
46:32 l'offrent la possibilité...
46:34 - Arnaud Carre à la réalisation, Alice Malet
46:36 à la vision, Marc Fontaineau, Son Benjamin Naud,
46:38 Robin Piette, Guilhem Lafarge et Noémie Hardy
46:40 ont préparé cette émission.
46:42 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr
46:44 et dans un instant c'est 16 disputes avec Lionel Rousseau.
46:46 Je l'ai dit assez vite. Merci à tous. A demain matin.
46:48 - Merci, Eliott.