• il y a 7 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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00:00 Quasiment 20 heures sur CNews, Yoann Uzay, Jean-Sébastien Ferjou, Kevin Bossuet, bonsoir à tous les trois.
00:06 - Bonsoir Eliott. - Bonsoir Eliott.
00:07 - Vous savez que normalement c'est Jean-Sébastien qui est en retard et que c'est un virus.
00:12 - Non, qui arrive. - C'est un virus.
00:14 Il a contaminé visiblement Axel Ronde qui est porte-parole du syndicat SFTC Police qui est en retard
00:21 et Patrick Roger, vous avez même contaminé le directeur de Sud Radio. Félicitations.
00:26 - C'est vous qui le faites, Eliott. - Franchement.
00:28 - Est-ce qu'il y a un vaccin contre le retard ? Est-ce que vous êtes en train de pencher là-dessus ?
00:33 - Non, je pense que c'est un trouble mental.
00:35 - Le point sur l'information, c'est avec Simon Guillain qui est à l'heure bien sûr. Simon c'est à vous.
00:42 - Bonsoir, chers Eliott et bonsoir à tous.
00:44 Un homme menaçant a été interpellé et placé en garde à vue après une alerte donnée par le consulat d'Iran à Paris.
00:50 Grâce à l'intervention de la police, ce franco-iranien né en 1963 est finalement sorti par lui-même.
00:56 Le suspect, déjà connu des services de police, avait sur lui un gilet avec des grenades factices.
01:01 Une adolescente de 14 ans est décédée en marge de l'attaque au couteau survenu hier dans le Barin.
01:06 Elle avait été victime d'un malaise cardiaque lors du confinement de son collège.
01:10 Deux fillettes âgées de 7 et 11 ans avaient été agressées par un homme armé de ce couteau.
01:15 Le suspect interpellé présente des antécédents psychiatriques.
01:18 Et puis à partir du 1er juillet prochain, les supermarchés auront l'obligation de signaler
01:22 les produits dont la qualité a baissé mais dont le prix ne diminue pas.
01:26 Une annonce faite aujourd'hui par la ministre déléguée au commerce Olivia Grégoire.
01:31 Des petites affiches seront collées sur tous les produits concernés, cher Elliot.
01:34 Merci beaucoup, cher Simon, pour le point sur l'information.
01:38 Et on salue Patrick Roger, puisque vous êtes arrivé en retard.
01:43 Ah non, pas pile, puisque quand on dit bonjour, vous n'étiez pas là.
01:46 C'est vrai, j'étais en bas. Je patientais.
01:50 Ah, c'est de la faute des autres. Vous patientez en bas, bien sûr.
01:54 Je n'ai pas de badge.
01:55 C'est de notre responsabilité, bien sûr. C'est de notre faute.
01:57 Vous avez entièrement raison, cher Patrick.
01:59 Heureux de vous retrouver ce vendredi soir.
02:01 Et on va commencer avec une actualité qui est tombée en fin d'après-midi,
02:05 qui est une actualité politico-judiciaire, puisqu'on a appris que Rima Hassan
02:09 serait convoquée pour apologie du terrorisme le 30 avril prochain.
02:15 Ce sont nos confrères du Monde qui ont dévoilé cette information.
02:18 Cela concerne des propos tenus sur les réseaux sociaux entre novembre et décembre dernier.
02:23 La candidate de la France Insoumise européenne dénonce des pressions politiques
02:27 visant à compromettre sa liberté d'expression.
02:29 Je cite Rima Hassan, "J'apprends avec stupéfaction cette convocation.
02:33 Je ne me laisserai pas intimider par des manœuvres purement politiciennes
02:37 visant à compromettre ma liberté d'expression".
02:41 Sur la Palestine, communiqué également de l'avocat de Mme Rima Hassan.
02:45 À ce stade, strictement aucune espèce d'information n'a été communiquée
02:48 à Mme Rima Hassan concernant la nature des faits qui lui seraient reprochés.
02:52 Cette convocation qui intervient dans un contexte électoral est d'autant plus surprenante
02:57 qu'elle a lieu le lendemain de l'annulation de la conférence organisée à Lille
03:00 qui devait accueillir M. Mélenchon et Mme Hassan.
03:03 Cela s'inscrit dans un climat général tendant à faire taire les voix qui s'élèvent
03:07 pour appeler à la protection des droits palestiniens et condamner les exactions
03:12 mises par Israël dans la bande de Gaza.
03:16 Tour de table sur cette information, Jean-Sébastien Ferjou.
03:20 Convocation ne veut pas dire mise en examen.
03:23 Condamnation ne veut pas dire...
03:26 Convocation ne veut pas dire condamnation.
03:29 Mais c'est une première, je crois, d'avoir une élue, ou en tous les cas,
03:34 une candidate aux européennes qui est convoquée par la police judiciaire,
03:39 je ne m'abuse, pour apologie du terrorisme. C'est une première.
03:42 Oui, c'est quand même pour apologie du terrorisme.
03:45 Et vous avez eu raison de souligner que, évidemment, ça ne vaut ni mise en examen
03:48 en l'état, ni encore moins condamnation.
03:51 Mais moi, ce qui me surprend, ce n'est pas tant ça que la réaction de Mme Hassan
03:55 qui, finalement, s'inscrit dans le fil de la grande, très grande violence
03:59 verbale et politique qui est celle des insoumis.
04:02 Ce qu'elle ne dit pas, je me rendrai à cette convocation avec sérénité
04:05 parce qu'on a pu mal me comprendre, ou je suis certaine
04:08 de ce que sont mes convictions. Elle dit, elle remet en cause,
04:11 en quelque sorte, l'institution de la justice.
04:14 Il me semble que, quand même, dans un état de droit, que dans le cadre
04:17 du champ républicain, comme on dit, une réaction plus normale aurait été
04:20 d'accepter cette convocation, disant qu'elle avait confiance
04:23 dans la justice de son pays. Donc, après la police tue, maintenant,
04:26 les insoumis passent à la justice intimide, parce que c'est quand même ça
04:29 qu'elle dit. Ce sont des intimidations. Et moi, ce qui me frappe,
04:32 je vous dis, au-delà du fond, il revient à la justice de se prononcer
04:36 sur l'apologie du terrorisme, en tout cas sur celle qu'aurait faite
04:41 ou pas faite Mme Hassan. En revanche, politiquement, moi, je vous le dis,
04:45 sa réaction, ça ne s'inscrit pas dans la logique d'un parti
04:49 qui est encore dans le champ républicain.
04:51 Ce qui est intéressant, c'est qu'elle fait le parallèle,
04:55 ou du moins dans le communiqué, de dire, il y a un timing
04:58 entre hier, les interdictions de ces grandes réunions à Lille
05:04 et aujourd'hui, cette annonce de la convocation.
05:07 Je crois que le parquet n'a pas voulu, d'ailleurs, communiquer.
05:11 C'est pour ça qu'on met évidemment du conditionnel et que c'est via
05:14 un communiqué de la France insoumise que cette information est sortie,
05:17 Patrick Broglie.
05:18 Oui, et pour compléter, en fait, ce que dit Jean-Sébastien,
05:21 c'est vrai que la France insoumise ne s'inscrit pas totalement,
05:25 évidemment, dans une pratique républicaine.
05:27 Une partie de la France insoumise.
05:28 Une partie de la France insoumise, dans les valeurs républicaines,
05:32 bien sûr, et démocratiques.
05:34 En même temps, on peut comprendre, en fait, cette réaction,
05:36 puisqu'il y a un cumul dans l'espace de 48 heures entre l'interdiction,
05:41 effectivement, de la tenue d'une réunion, derrière cette convocation, etc.
05:46 Oui, mais les deux n'ont rien à voir.
05:48 Non, mais ça n'a rien à voir.
05:49 Forcément, le timing, j'en vous montre que c'est…
05:52 Va être commenté, c'est ça que vous voulez dire.
05:53 Voilà, bien sûr.
05:54 Et alors, dans ces conditions, on se dit…
05:56 Mais peut-être qu'il y a fait chuter l'information,
05:58 parce que c'est quand même la question.
05:59 Bien sûr.
06:00 Ça n'est pas le parquet qui a communiqué dessus.
06:02 Donc, si ça se trouve, le timing que vous évoquez,
06:04 c'est juste la France insoumise qui s'est débrouillée pour le faire savoir.
06:07 Non, mais totalement.
06:08 Et d'ailleurs, je regardais…
06:09 C'est ça, la demande.
06:10 C'est très intéressant, parce que je regardais la dépêche de l'agence France Presse.
06:13 La militante franco-palestinienne, Irine Miasan, présente à la septième position
06:17 de la liste insoumise aux élections européennes,
06:19 a été convoquée par la police pour apologie du terrorisme,
06:22 indique vendredi la France insoumise dans un communiqué.
06:26 Voilà, donc, le fameux timing.
06:27 Oui.
06:28 Parce que la convocation, peut-être, ne l'ont-ils pas appris ?
06:30 Vous voulez dire que peut-être qu'on la connaissait bien avant ?
06:34 C'est la FPE qui le révèle, donc on ne peut pas l'évoquer, peut-être.
06:36 Bien sûr, la décision de la convocation n'a pas dû être prise aujourd'hui.
06:39 Non, mais je veux dire…
06:40 Monsieur Bossuet.
06:41 Personne ne reproche à quiconque de soutenir le peuple palestinien.
06:46 Personne ne reproche à quiconque d'être ému par rapport à ce qui se passe à Gaza.
06:51 Néanmoins, tenir des propos qui relèvent du négationnisme historique,
06:57 en parlant de génocide ou en parlant d'apartheid, c'est inadmissible.
07:02 Dire que le pogrom du 7 octobre est justifié par l'État d'Israël
07:08 que l'on qualifie d'entité coloniale fasciste, c'est évidemment inadmissible.
07:13 La justice doit passer.
07:15 Je crois qu'il y a un syndicaliste dans le nord de la France,
07:17 de la CGT Nord, qui a été condamné pour apologie du terrorisme.
07:21 À un moment, ça suffit.
07:23 Moi, j'ai une pensée pour les juifs en France qui en ont marre d'être finalement
07:27 la serpillère de certains antisionistes qui ne sont en fait que des antisémites.
07:32 Je ne parle pas ici de Mme Hassan, on est bien d'accord.
07:35 Je parle de manière générale de certains militants antisionistes
07:38 et de certains militants d'extrême gauche.
07:40 Il y en a marre. La justice doit passer.
07:42 En France, il y a des lois, il y a des valeurs, il y a des règles.
07:45 Que la justice passe.
07:46 Juste, je pense que dans un climat de tension dans lequel on est,
07:50 un peu de sérénité ne fera de mal à personne.
07:52 Je suis d'accord.
07:53 On peut le dire plus calmement.
07:54 Deuxième chose, vous dites qu'il faut que la justice passe.
07:57 Bien sûr.
07:58 Il s'avère que vous avez fait référence à ce communiqué de la CGT
08:00 et de ce responsable de la CGT.
08:02 La justice est passée.
08:04 Il a été condamné.
08:06 À voir si ces derniers mois, Rima Hassan a pu tenir des propos
08:12 qui seront pénalement répréhensibles.
08:14 Yoann Uzay, vous vouliez réagir ?
08:16 Oui, écoutez, je crois que c'est dans la suite logique des événements,
08:21 en réalité, que les enquêteurs, que la justice s'intéressent
08:24 aux déclarations de Mme Hassan.
08:26 Ça ne me semble pas quelque chose de tout à fait illogique.
08:28 Voyez-vous, je trouve même plutôt cela cohérent
08:31 parce qu'il y a certaines de ses déclarations
08:33 qui, pour le moins, interrogent.
08:36 Donc, que la justice fasse son travail,
08:38 je trouve que c'est de ce point de vue-là plutôt rassurant.
08:42 Ensuite, Patrick Roger disait,
08:44 il y en a certains au sein de la France insoumise
08:47 qui ne s'inscrivent pas tout à fait dans le cadre républicain.
08:50 Moi, j'irais plus loin que vous.
08:51 Je dirais qu'il y en a certains au sein de la France insoumise
08:54 qui ne s'inscrivent pas du tout dans le cadre républicain,
08:57 qui l'ont quitté totalement et définitivement depuis longtemps.
09:01 On en a un nouvel exemple ici, effectivement.
09:03 Ils contestent maintenant désormais toutes les institutions,
09:06 y compris l'institution judiciaire.
09:08 Ça fait bien longtemps qu'elles critiquent,
09:11 et même plus que cela, la police.
09:13 Donc, il est évident qu'ils ont quitté définitivement ce champ-là.
09:17 Le débat est claud, de ce point de vue-là.
09:18 Plusieurs réactions du côté de la France insoumise.
09:20 Mathilde Panot qui dit,
09:21 "Atterré d'apprendre cette convocation.
09:24 Apologie du terrorisme.
09:25 Quelle est cette fumisterie ?
09:27 On verra si c'est une fumisterie ou non.
09:29 Voyez comme les voies par la paix et contre le génocide sont traquées.
09:33 Nous ne baisserons pas les yeux."
09:35 Louis Boyard, tout a commencé par un lâchage médiatique.
09:38 Ensuite, des conférences censurées.
09:40 Maintenant, la police judiciaire qui convoque la candidature
09:42 Ima Hassan pour apologie du terrorisme, sans aucun élément.
09:45 Encore une fois, c'est à la justice de le déterminer.
09:48 Voyez combien Macron est prêt à tout pour faire taire les voix.
09:51 Pour la paix, on frise le complotisme ?
09:54 Quel est le rapport entre Emmanuel Macron...
09:56 - On est dans le complotisme.
09:57 - Non mais... - On est complètement dans le complotisme.
09:58 - En fait, je ne comprends pas le rapport entre Emmanuel Macron
10:01 et une convocation qui ne veut pas dire, et je le répète,
10:05 mise en examen, qui ne veut pas dire...
10:07 - Non, mais on joue du côté de la France insoumise à travers ça.
10:10 Et on ne sait pas de quand date évidemment la convocation,
10:13 comme le disait Jean-Sébastien tout à l'heure,
10:15 mais on joue une forme de victimisation,
10:17 comme si on était "martyre",
10:19 et que la liberté d'expression s'arrêtait pour la France insoumise.
10:23 - Le discours de Jean-Luc Mélenchon hier était insoutenable.
10:27 - On y vient dans un instant.
10:28 - Le discours de Jean-Luc Mélenchon hier était insoutenable.
10:30 Ce qu'il a dit notamment sur Jérôme Getsch,
10:32 le choix des mots employés.
10:34 Le choix des mots employés.
10:36 Mais on est dans quelque chose qui relève,
10:38 et d'ailleurs, en matière d'antisémitisme,
10:40 Rivarol, vous savez, le fameux journal d'extrême droite antisémite,
10:45 ne s'y est pas trompé en saluant Jean-Luc Mélenchon
10:48 comme l'un des leurs.
10:49 C'est quand même un indice.
10:51 - En tous les cas, encore une fois, Jean-Luc Mélenchon,
10:53 moi c'est ce que je vous ai dit,
10:54 on en parlait déjà dimanche ensemble, Jean-Sébastien,
10:56 sur cette émission, je disais,
10:58 la citation à la haine, l'antisémitisme, le racisme,
11:02 l'apologie du terrorisme, lorsque vous tenez ces propos-là,
11:05 c'est pénalement répréhensible.
11:06 Si la justice condamne parce qu'il y a des faits concrets,
11:11 eh bien là, ensuite, on peut parler de ça.
11:13 Mais il y a une différence entre dire
11:15 ce sont des propos condamnables
11:16 et ce sont des propos qui ont été condamnés.
11:18 - Vous vous souvenez de cette caricature de Charlie Hebdo
11:20 qui montrait le prophète en disant
11:22 "c'est dur d'être aimé par des cons".
11:23 Je pense que quand on est acclamé par des antisémites,
11:25 à minima, on peut se poser la question sur son expression.
11:28 Et c'est quand même la situation dans laquelle se trouve Jean-Luc Mélenchon.
11:31 - Et Eliot, il y a évidemment la loi,
11:33 mais il y a aussi la morale, la responsabilisation.
11:35 Quand vous êtes un homme politique comme Jean-Luc Mélenchon
11:38 et que vous savez que votre voix porte,
11:40 vous faites attention à ce que vous racontez.
11:42 Quand je vois qu'il a associé le président de l'université de Lille
11:45 à Eichmann, qui est un criminel nazi,
11:48 mais on est où ici ?
11:49 La vérité, c'est que M. Mélenchon
11:51 essaye de s'ériger en homme antisystème.
11:54 Tout ce qui est à droite de lui est considéré
11:56 comme l'extrême droite à combattre.
11:58 Et il essaye de gagner des voix par le chaos et pour le chaos.
12:02 Et c'est pour ça que sa stratégie est extrêmement dangereuse.
12:05 Et en plus, il blesse une partie de nos concitoyens,
12:08 notamment nos concitoyens juifs.
12:09 Moi, je pense qu'en effet, M. Mélenchon
12:11 n'est plus dans l'arc républicain.
12:13 Et pourtant, il y a encore quelques années,
12:14 j'avais beaucoup d'estime pour lui.
12:16 - Vous aviez parlé de ce responsable de la CGT.
12:18 Le tribunal correctionnel de Lille avait infligé
12:20 un an de prison avec sursis pour apologie du terrorisme,
12:23 Jean-Paul de Lescaux, pour donner suite
12:25 à un tract de soutien aux Palestiniens diffusé le 10 octobre,
12:28 donc trois jours après les attaques du Hamas.
12:31 Dans ce tract, on pouvait lire les horreurs de l'occupation illégale
12:35 se sont accumulées depuis samedi, donc le 7 octobre.
12:38 Elles reçoivent les réponses qu'elles ont provoquées.
12:41 Apologie du terrorisme, condamnation.
12:43 On peut d'ailleurs s'étonner que cet homme ait été condamné,
12:46 certains diraient, seulement à un an de prison avec sursis.
12:49 - Il faut noter que Mme Binet,
12:51 qui est la secrétaire générale de la CGT,
12:53 a apporté à nouveau aujourd'hui son soutien à ce monsieur,
12:57 malgré sa condamnation, pour apologie du terrorisme.
13:00 - Mais oui, c'est ce que je vous dis.
13:03 - Dans un communiqué, la CGT du Nord a déploré
13:06 une attaque d'une grande violence contre le syndicalisme.
13:09 Lors de l'audience du 28 mars, le procureur avait qualifié
13:12 le tract de légitimation d'un attentat de masse
13:15 sous couvert d'une analyse historique.
13:18 Voilà où on en est aujourd'hui.
13:20 C'est pour ça que je vous disais, le climat, c'est important,
13:23 le climat dans lequel on est.
13:25 Je crois qu'on n'avait jamais vécu un tel climat d'attention
13:28 à la fois. - Ce climat-là.
13:30 - Totalement, parce que ce climat devient extrêmement délétère.
13:33 - Axel Ronde nous rejoint. Axel Ronde, qui était en retard.
13:36 Alors moi, je ne peux pas mettre d'amende,
13:38 mais je suis à deux doigts de vous en mettre une.
13:40 - Ah, fou, là ! - Que se passe-t-il,
13:42 monsieur Axel Ronde ? Je rappelle que vous êtes porte-parole
13:45 du syndicat CFTC Police. - J'étais sur une chaîne concurrente.
13:48 - Mais qu'est-ce que vous faites sur une chaîne concurrente ?
13:51 Mais il n'allait pas bien, monsieur Ronde.
13:53 - C'est un terme, ça. - Franchement, vous avez 13 minutes
13:56 pour poursuivre ce qu'on disait quand même,
13:58 c'est ce climat délétère de la campagne,
14:00 et le clivage qui va s'accentuer à travers
14:03 ces différentes déclarations et ce qui s'est produit cette semaine.
14:06 Et ça, c'est assez terrible, parce qu'il y a une atmosphère,
14:09 c'est nauséabond, quand même, en fait, pour la politique.
14:12 - J'entends, mais vous savez, par exemple, les propos,
14:15 le terme "nauséabond", "la valeur morale", etc.,
14:18 vous savez, vous avez ostracisé, vous avez mis de côté
14:21 pendant des années des responsables politiques
14:23 en disant qu'ils tiennent des propos nauséabonds.
14:25 Il y a la morale aussi qui doit rentrer en compte.
14:27 Pardonnez-moi, il n'y a qu'une seule boussole, c'est la justice.
14:30 Si la justice répond, s'il y a condamnation
14:33 pour apologie du terrorisme, là, ça change tout.
14:36 - Non, mais ce climat, effectivement...
14:38 - Et à l'inverse, il y a relax. - C'est un terme que je reprends,
14:41 c'est un climat nauséabond, délétère, qui traverse le pays en ce moment,
14:44 mais c'est voulu, c'est organisé par la France insoumise.
14:47 C'est pensé, c'est réfléchi, ça n'arrive pas par hasard.
14:50 C'est la stratégie de Jean-Luc Mélenchon,
14:52 qui veut diviser profondément, non pas pour gagner des voix,
14:55 je ne le crois pas, il a définitivement compris
14:57 qu'il ne serait jamais président de la République.
14:59 - Ah, mais c'est rien ! - Si, si, si.
15:01 Je crois qu'il l'a compris.
15:03 En revanche, il souhaite arriver au second tour
15:05 de l'élection présidentielle face à Marine Le Pen
15:07 parce qu'il considère que Marine Le Pen gagnera,
15:09 c'est une évidence, face à lui,
15:11 et que ça provoquera dans le pays, éventuellement,
15:13 une sorte de mini-révolution.
15:15 Et je crois que c'est ce qu'il souhaite profondément.
15:17 C'est pensé, c'est réfléchi, encore une fois.
15:19 - Ce qui m'intéresse, et on entendra Jean-Luc Mélenchon,
15:23 ce sont ses propos, mais M. Ronde,
15:25 je ne vais pas, évidemment, vous demander un avis
15:28 sur ce sujet éminemment politique.
15:30 Moi, ce qui m'intéresse, c'est l'aspect police-justice.
15:33 Qu'est-ce que ça représente ?
15:35 Peut-être que vous ne le savez pas, mais j'en doute.
15:38 C'est-à-dire qu'on a un responsable politique
15:40 qui est convoqué.
15:42 Ça veut dire quoi, une convocation ?
15:44 Je pense que c'est les spectateurs qui nous regardent également.
15:46 - C'est dans le cadre d'une enquête,
15:48 c'est pour éviter de...
15:50 - Mais ça veut dire quoi ? C'est une garde à vue ?
15:52 - Non, ça peut déboucher sur une garde à vue,
15:54 une convocation, mais ça peut être une audition libre aussi.
15:57 On va prendre ses déclarations par rapport à des faits.
16:01 Soit il est accusé, soit on le soupçonne de quelque chose.
16:06 Donc on envoie un fonctionnaire de police
16:09 mettre une convocation soit remise en main propre,
16:12 soit en boîte aux lettres.
16:14 Et donc la personne doit prendre contact
16:16 avec le commissariat local pour les modalités.
16:20 Des fois, on ne met pas forcément l'heure
16:23 pour essayer d'arranger au mieux.
16:25 Ce sont vraiment une convocation finalement.
16:27 - Très bien.
16:28 - Et après, s'il ne veut pas déférer à cette convocation,
16:31 là, ça se passera par voie de justice.
16:34 - C'est-à-dire que demain, vous me convoquez,
16:36 je vous dis que je n'ai pas envie de vous retrouver.
16:38 Qu'est-ce qui se passe ?
16:40 - On informera le procureur de la République
16:42 du refus de cette personne
16:44 et il pourra nous demander d'aller chercher cette personne à domicile.
16:49 - Donc, dernière question, qui dit convocation,
16:52 dit ouverture d'une enquête.
16:54 - C'est par rapport à une enquête, bien évidemment.
16:57 On ne convoque pas nous-mêmes par...
16:59 Alors ça peut être un témoignage.
17:01 - Un signalement, un témoignage.
17:03 - De toute façon, on en réfère toujours à la justice.
17:06 - C'est des questions que je souhaitais vous poser à 20h.
17:09 - La police judiciaire, puisque c'est du judiciaire,
17:11 on réfère toujours à la justice.
17:13 - C'était des questions que je souhaitais vous poser à 20h,
17:15 mais vous aviez 13 minutes de retard,
17:17 parce que je vous étiche et des concurrents différents.
17:19 Merci encore.
17:20 Vous avez parlé de Jean-Luc Mélenchon,
17:22 parce qu'il y a une nouvelle déclaration,
17:25 certains disent dérapage hier à Lille,
17:27 certains politiques de gauche également,
17:29 mais des ministres.
17:30 J'ai vu qu'Aurore Berger avait condamné les propos de Jean-Luc Mélenchon,
17:34 qui reproche donc au président de l'université de Lille
17:38 d'avoir interdit cette manifestation,
17:41 ce meeting qui avait été prévu jeudi.
17:44 Et il fait, selon certains, un parallèle
17:47 entre le criminel nazi Adolf Eichmann
17:50 et ce président de l'université Lillois.
17:52 Regardez.
17:53 - Nous connaissons les bassesses
17:57 qui ont conduit la police française
18:00 à faire la rafle du Veldiv
18:02 sur les ors décapitulars de l'époque,
18:05 qui étaient déjà couchés comme des chiens gémissants
18:08 après avoir capitulé sans condition
18:10 devant l'envahisseur nazi.
18:12 Nous connaissons l'histoire de notre pays,
18:15 et c'est parce que nous la connaissons
18:18 que nous nous méfions,
18:19 pas seulement des fascistes,
18:22 mais plus encore peut-être des lâches,
18:25 des faibles, ceux qui dans la chaîne interminable du mal
18:28 signent un papier pour organiser un convoi SNCF,
18:32 qui signent des papiers pour donner des ordres à la police.
18:35 "Moi je n'ai rien fait", disait Eichmann,
18:38 "je n'ai fait qu'obéir à la loi telle qu'elle était dans mon pays".
18:41 Alors ils disent qu'ils obéissent à la loi,
18:44 et ils mettent en oeuvre des mesures immorales
18:46 qui ne sont justifiées par rien ni personne.
18:49 Celui qui a cédé,
18:51 président de l'université,
18:52 dont on me dit que par ailleurs c'est un brave homme,
18:55 ce que je veux bien croire.
18:57 Mais à l'instant où il avait à décider,
18:59 il n'était plus un brave homme singulier,
19:02 il était le président d'une université,
19:04 c'est-à-dire d'un lieu de la liberté de l'esprit,
19:07 où il faut, quoi qu'il en compte, tenir bon pour la liberté.
19:11 Et c'est la réaction d'Arthur Delaporte qui m'a marqué,
19:14 député de la deuxième circonscription du Calvados,
19:16 porte-parole des députés socialistes à l'Assemblée nationale.
19:19 "Mettre sur le même plan un président d'université,
19:22 un dignitaire nazi, est une faute morale grave.
19:25 J'ai défendu hier le principe de la liberté de réunion
19:27 au nom de la démocratie,
19:28 c'est au nom de cette même démocratie
19:30 que nous ne pouvons pas accepter
19:33 une telle mise en accusation."
19:35 Jean-Sébastien.
19:37 Je pense que Jean-Luc Mélenchon est en pleine confusion,
19:41 à moins que ça ne participe d'une stratégie
19:45 d'antisémitisme d'atmosphère, pour le dire autrement,
19:48 parce que c'est quand même une espèce d'inversion accusatoire.
19:51 Après, il s'est justifié, il a répondu à M. Delaporte,
19:53 vous avez cité son tweet, il a répondu à d'autres éditorialistes
19:56 en disant que s'il avait parlé d'Eichmann,
19:58 c'était en référence à Hannah Arendt,
20:00 et il a cité un livre, "L'origine du mal".
20:02 Le problème, c'est que le livre qu'il a cité
20:04 datait de 10 ans avant le procès d'Eichmann,
20:09 justement, à Jérusalem, en 1963.
20:11 Donc on voit bien qu'il ne sait plus où il se situe.
20:15 La comparaison avec Adolf Eichmann
20:17 ne vise pas à faire un parallèle d'une exacte similitude
20:19 entre le nazisme et aujourd'hui.
20:21 J'ai le sens de l'histoire, je la connais bien,
20:23 en tout cas plus que ceux qui me critiquent.
20:25 Il se justifie, il reçoit franchement par une référence
20:27 très célèbre pour ceux qui lisent un peu
20:29 les origines du totalitarisme de Hannah Arendt.
20:32 C'est très intéressant, parce qu'à quoi fait-il référence ?
20:34 Il fait référence à la banalité du mal,
20:36 qui a été développée par Hannah Arendt.
20:39 Et donc la banalité du mal, c'était quoi ?
20:41 C'est-à-dire que finalement, Eichmann pouvait être
20:43 juste un fonctionnaire appliquant une idéologie
20:45 qui n'était pas la sienne.
20:46 Mais c'est complètement faux, parce que des années après,
20:48 il y a des archives qui ont été retrouvées
20:50 où on voit Adolf Eichmann en Argentine,
20:53 avant que les Israéliens le capturent.
20:56 Et il y a un néerlandais, néo-nazi,
20:58 qui est allé le voir après la guerre,
20:59 parce qu'il essayait de démontrer que les camps de concentration
21:01 n'avaient jamais existé.
21:02 Et sur ces vidéos, on voit Adolf Eichmann
21:05 qui assume avec une joie mauvaise extraordinaire
21:08 le fait d'avoir voulu détruire un maximum de juifs.
21:11 Donc ce que dit Jean-Luc Mélenchon,
21:13 il prétend connaître l'histoire, est totalement faux,
21:15 parce qu'Adolf Eichmann était tout sauf un fonctionnaire gris.
21:18 Peut-être qu'Hannah Arendt, qui restait une seule semaine
21:21 au procès de Jérusalem, a pu y voir un fonctionnaire.
21:24 La réalité, c'est que c'était un monstre.
21:26 C'est que c'était un monstre.
21:28 Donc Jean-Luc Mélenchon, Aminima,
21:29 et s'il lui reste encore un tantinet d'honnêteté intellectuelle,
21:32 parce que vous le disiez, Kevin,
21:33 il y a quelques années, on pouvait le respecter,
21:35 il devrait savoir reconnaître ses erreurs.
21:37 Mais bien sûr qu'Eichmann est un monstre.
21:39 C'est l'un de ceux qui était chargé de mettre en place la Shoah.
21:43 C'est quand même grave de faire cette comparaison.
21:45 Et moi, ce qui me choque, c'est que M. Mélenchon
21:49 met des cibles sur la tête des gens.
21:51 Il met une cible sur la tête du président de l'université.
21:54 Comme il a mis une cible, il y a quelques semaines,
21:56 sur Goutel-Krief, qui a dû être protégée.
21:59 Comme il a mis une cible sur la tête de Mme Yael Brown-Pivet,
22:03 en disant qu'elle a été campée à Tel Aviv.
22:06 Donc elle a reçu des menacements.
22:08 Cet homme est dangereux.
22:10 Cet homme, par ses propos nauséabonds,
22:13 met la vie des autres en danger.
22:15 C'est pour ça qu'il n'est plus dans le cercle démocratique.
22:18 Et je pense qu'il n'est même plus dans le cercle de la raison.
22:20 Et je ne vais pas vous parler de la dernière déclaration
22:23 qu'il avait pu faire sur CNews, largement commentée.
22:26 Ce que je vous propose, puisque là on est restés
22:28 sur une question très politique,
22:30 qu'on parte en publicité, qu'on revienne dans un instant,
22:33 et on reviendra sur ces faits tragiques,
22:35 et notamment à Grande-Synthe,
22:37 puisque la procureure a parlé,
22:40 et on a besoin d'avoir toute votre expertise, M. Ronde.
22:45 A tout de suite pour la suite de l'Ordre des Produits.
22:50 - Un peu moins de 20h30 sur CNews, l'information très vite,
22:53 et ensuite on reprend le débat. C'est à vous, Simon.
22:55 - La procureure de la République de Dunkerque s'est exprimée
22:58 cet après-midi après la mort de Philippe à Grande-Synthe,
23:00 dans le Nord.
23:02 Deux mineurs ont été mis en examen pour assassinat
23:04 et les deux adolescents âgés de 14 et 15 ans
23:06 ont été placés en détention provisoire.
23:08 Philippe, 22 ans, a été battu à mort dans la nuit de lundi à mardi
23:12 et la piste du guet-apens semble se confirmer ce soir.
23:15 La communauté internationale appelle à la retenue
23:18 après les explosions ce matin en Iran.
23:20 Une opération imputée à Israël en représailles
23:23 à l'attaque sans précédent de l'Iran, c'était le week-end dernier.
23:26 Le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken, a affirmé
23:29 que les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans cette attaque
23:31 qui n'a provoqué aucun dégât.
23:33 Et puis en Ukraine, au moins huit personnes, dont deux enfants,
23:36 ont été tuées dans des frappes qui ont touché le centre du pays
23:38 la nuit dernière.
23:40 Une annonce des autorités ukrainiennes ce matin.
23:42 Et dans le même temps, l'Ukraine affirme pour la première fois
23:45 avoir abattu un bombardier stratégique russe.
23:48 Merci Simon pour le point sur l'information.
23:50 Vous en avez parlé dans votre journal.
23:52 Deux mineurs de 14 et 15 ans ont donc été mis en examen
23:55 ce vendredi pour assassinat après l'agression mortelle
23:58 de Philippe, jeune homme de 22 ans battu à mort.
24:01 L'enquête se poursuit.
24:03 A ce stade, les premiers éléments permettent de penser
24:05 qu'il s'agit d'un meurtre aggravé par la circonstance de guet-apens.
24:08 On va écouter la procureure Charlotte Huet
24:11 sur les faits et sur le mobile.
24:14 Selon leur déclaration,
24:17 ils auraient utilisé une bombe lacrymogène
24:20 à l'encontre de la victime.
24:23 Celle-ci aurait chuté au sol et aurait alors été victime
24:26 de plusieurs coups.
24:29 Le mineur de 14 ans reconnaît sa participation.
24:33 Il admet qu'il a porté des coups de pied,
24:37 mais il affirme qu'il n'avait pas l'intention de tuer la victime.
24:41 Le mineur de 15 ans, pour sa part,
24:44 reconnaît qu'il était présent pendant les faits,
24:47 mais il réfute avoir porté des coups.
24:50 S'agissant du mobile,
24:53 nous ne disposons à ce stade, et j'insiste,
24:56 que des déclarations des mises en cause.
24:59 Il mentionne avoir fixé un rendez-vous avec la victime
25:03 via un site internet de rencontre dénommé "Coco Land"
25:07 en se faisant passer pour une jeune fille mineure.
25:11 Les mises en cause affirment avoir vérifié
25:14 que la victime était bien la personne ayant répondu à l'annonce
25:18 en l'appelant et en entendant la sonnerie de son téléphone.
25:22 J'insiste, ce sont leurs déclarations
25:25 et l'exploitation des téléphones saisit permettra de préciser ces éléments.
25:29 On voit toute la prudence et les précautions
25:32 prises par la procureure de la République
25:35 puisqu'on n'en est qu'au début de l'enquête.
25:38 Ce dont on est certain aujourd'hui, c'est l'horreur,
25:41 c'est la barbarie avec laquelle ils se sont attaqués
25:45 à ce jeune homme de 22 ans, Philippe,
25:49 qui est mort, et on est dans un fait.
25:52 Le policier que vous êtes, j'imagine,
25:55 a pu avoir quelques témoignages de ce drame.
25:58 On est dans l'horreur absolue.
26:01 - 14-15 ans qui dormiront ce soir en prison d'attention provisoire.
26:05 - Ils se sont acharnés complètement sur ce pauvre jeune homme.
26:09 Ils recherchent à chaque fois dans ces genres d'affaires
26:16 à mettre à terre la personne
26:19 pour justement après mettre énormément de coups de pied,
26:23 prendre des cailloux, des parts de fer pour l'achever.
26:27 On n'est plus dans une simple bagarre
26:31 ou dans un simple dépouillement d'une personne.
26:34 Là, on va la mettre à mort, la tuer gratuitement
26:38 pour absolument rien du tout, pour des futilités.
26:41 L'enquête déterminera exactement les circonstances,
26:45 mais ce qui se dessine, ce serait un rendez-vous
26:49 sur cette application Coco.
26:52 - Pour le coup, je me permets,
26:55 étant donné que la procureure nous demande
26:58 de prendre énormément de précautions
27:01 sur les circonstances de ce drame,
27:04 je me permets d'être très prudent là-dessus
27:07 parce qu'en plus, on n'a que les déclarations
27:10 de ces deux individus.
27:13 C'est pour ça que j'ai pu entendre chez certains
27:16 parler des réseaux sociaux, des applications
27:19 du dark web ou je ne sais quoi.
27:22 Ce dont on est certain également,
27:25 c'est que ces deux individus de 14 ans et 15 ans
27:28 étaient connus des services de police et de justice.
27:31 Écoutons, parce qu'en fait, ils avaient déjà un CV
27:34 assez important.
27:37 Pour moi, c'est là la question qui est centrale.
27:40 - Le mineur de 14 ans a été déclaré coupable
27:43 pour des faits de violence commis en juillet 2023,
27:46 août 2023 et décembre 2023.
27:49 Les sanctions seront prononcées à l'issue d'audience
27:52 qui se tiendront à compter de mai 2024.
27:55 Il est soumis dans cette attente à ce qu'on appelle
27:58 une mesure éducative judiciaire provisoire
28:01 afin de réparer le préjudice.
28:04 Le mineur de 15 ans, pour sa part,
28:07 a été condamné pour des dégradations commises
28:10 en mars 2022. Il a par ailleurs été déclaré
28:13 coupable de faits de vol en Réunion,
28:16 commis en août 2023.
28:19 De la même façon, sa sanction doit être examinée
28:22 en juin prochain.
28:25 Il fait également l'objet de cette mesure éducative
28:28 judiciaire provisoire afin de réparer le préjudice.
28:31 - Et là, on peut s'arrêter un instant.
28:34 C'est là l'élément central.
28:37 Ces deux individus, vous avez entendu,
28:40 en plus il y a eu des condamnations à répétition
28:43 mais comme ils sont mineurs, il fallait avoir la convocation.
28:46 Je pense que les téléspectateurs qui nous regardent,
28:49 Axel, et ensuite on donnera la parole à tout le monde,
28:52 disent "mais c'est pas possible".
28:55 Vous êtes en quelque sorte condamné dans un premier temps
28:58 mais il faut un second temps pour avoir la vraie peine.
29:01 Et vous êtes laissé libre de tout mouvement ?
29:04 - Normalement, il y a des mesures transitoires éducatives
29:07 mais on sait très bien que ce soit des centres fermés
29:10 et ils ne sont pas si fermés que ça
29:13 puisque ces jeunes fugent énormément et ne restent pas.
29:16 Donc il va falloir prendre des mesures un peu plus fortes
29:19 parce que ça devient catastrophique
29:22 et l'opinion publique ne le comprend pas.
29:25 - Ce n'est plus qu'une question d'opinion,
29:28 c'est une question de sécurité intérieure.
29:31 - Evidemment, maintenant, concernant la justice des mineurs,
29:34 les choses sont faites en deux temps.
29:37 Vous êtes déclaré ou non coupable
29:40 et si vous êtes déclaré coupable dans un second temps,
29:43 lors d'une seconde audience, là, on décide de votre peine.
29:46 Ça, c'est la réforme du pont Moretti en 2021.
29:49 Il y a seulement trois ans.
29:52 Et effectivement, on se rend compte que cette réforme marche tellement bien
29:55 que Gabriel Attal est obligé hier de dire
29:58 qu'il faut un choc d'autorité dans ce pays.
30:01 Alors même que cette réforme d'il y a trois ans
30:04 n'a pas produit ses effets, les effets aient se compté
30:07 puisque la violence, et notamment la violence des mineurs,
30:10 ne fait qu'augmenter dans ce pays.
30:13 Le casier judiciaire des mises en cause, c'est un élément extrêmement important
30:16 puisque ça montre bien qu'ils n'ont manifestement,
30:19 durant tout leur délit, pas été punis à la hauteur de ce qu'ils ont fait
30:22 parce que s'ils l'avaient été, ils n'auraient manifestement pas commiscrié.
30:25 On peut penser de cette manière-là, en tout cas.
30:28 Mais ce qui me semble essentiel aussi, c'est le motif supposé
30:31 de cet homicide. Parce que si ce que dit la procureure est vrai,
30:36 ça signifie qu'ils ont tué un jeune homme de 22 ans
30:39 simplement parce qu'il avait rendez-vous avec une mineure
30:42 et que, selon leur mode de vie, ça ne se fait pas.
30:45 Un adulte...
30:47 Oui, mais j'entends. Mais sur cette partie-là, pardonnez-moi,
30:50 permettez-moi d'être très prudent et parce qu'elle l'a rappelé plusieurs fois.
30:53 J'ai bien dit si.
30:55 Oui, mais j'entends. Moi, ce qui me paraît le plus saisissant aujourd'hui,
30:58 c'est de savoir que vous avez des délinquants récents
31:01 avec des faits quand même plutôt graves.
31:04 Vol en réunion, violente volontaire...
31:06 On ne peut pas occulter le motif.
31:08 Si c'est réellement ça, c'est gravissime.
31:11 Mais au-delà de ce cas-là...
31:13 Et puis c'est même pas parallèle. Quand vous êtes majeur,
31:15 d'aller rencontrer une fille mineure, je vois pas ce qu'il y a de très normal.
31:19 Mais ça ne vaut pas, évidemment, ce qui s'est passé.
31:21 Ce que je veux juste dire, c'est qu'il faut faire très attention avec les faits.
31:25 Au-delà de ce cas-là en particulier, laissant à la justice et à la police
31:28 le temps de faire mener son enquête.
31:31 Sur la fameuse réforme, et Johan vient de le dire,
31:33 c'est depuis la réforme de la justice des mineurs de 2021
31:37 qu'on a, tout en voulant réduire les délais,
31:40 en réalité allongé les délais entre la commission des faits,
31:44 la condamnation et la sanction effective.
31:47 Tout le monde répète que pour des mineurs,
31:49 ce n'est pas nécessairement la lourdeur de la peine qui compte,
31:52 c'est la certitude de la peine et la rapidité de la peine.
31:54 Quand Gabriel Attal nous dit qu'il faut sortir de la culture de l'excuse,
31:57 ça veut dire quoi, la culture de l'excuse ?
31:59 Ça veut dire ne pas assumer ses responsabilités.
32:01 Eh bien, lui devrait assumer ses responsabilités.
32:04 Parce que sa responsabilité politique, c'est quoi ?
32:06 C'est que la vision idéologique, la philosophie pénale
32:09 qui est celle de M. Dupond-Moretti, ça n'a rien à voir
32:11 avec le choc d'autorité qu'il défend, lui.
32:13 C'est que Mme Belloubet, alors c'est certes pas lui qui l'a choisie,
32:16 il est furieux que Mme Belloubet soit ministre de l'Éducation nationale,
32:18 c'est Emmanuel Macron qui lui a imposé.
32:20 Mais ça n'empêche pas qu'il l'assume.
32:22 Alors précisément, la culture de la responsabilité,
32:25 je vais vous dire, c'est soit qu'il claque la porte,
32:27 soit qu'il dise à Emmanuel Macron que, en même temps,
32:30 ça suffit parce que ça n'est pas une manière de transcender les choses,
32:33 c'est juste dire une chose et son contraire à tous les moments
32:36 et que ça, c'est tout sauf la culture de la responsabilité,
32:39 c'est l'immaturité politique.
32:40 Deux points par rapport à ça, pour être complémentaire.
32:43 D'une part, puisqu'on est en pleine campagne européenne,
32:45 il faut savoir aussi qu'il y a une convention européenne
32:49 qui incite la plupart des pays à aller non pas vers le punitif
32:53 vis-à-vis des mineurs, mais à essayer de les remettre
32:56 dans le droit chemin sans les condamner fermement.
32:59 Donc, une partie des magistrats sont plutôt dans cette logique.
33:03 Ça, c'est le premier point.
33:04 Ça existe.
33:05 On a signé cette convention sur le droit des enfants,
33:08 qui se comprend dans l'absolu.
33:10 Ça, c'est le premier point.
33:12 Si, bien sûr, parce qu'on ne peut pas...
33:14 Le problème, c'est qu'Éliott...
33:16 On ne peut pas condamner un jeune homme de 15 ans
33:20 comme un adulte de 18.
33:22 C'est que la société a complètement changé.
33:24 Aujourd'hui, si vous avez un homme de 15 ans
33:26 qui est capable d'avoir la folie de prendre une batte de baseball,
33:30 d'exploser la tête de quelqu'un,
33:32 et qu'ensuite, on lui dit "mais il est mineur",
33:34 il est mineur, il faut réduire sa tête.
33:37 Éliott, je ne commande pas, je donne des éléments factuels.
33:40 En fait, c'est ça, il y a cette convention.
33:42 Ça, c'est la première.
33:44 Deuxièmement, c'est qu'on n'a pas mis au point
33:46 de système pour aller...
33:48 Par rapport à ces enfants,
33:50 vous les mettez dans un centre d'éducation fermé,
33:53 c'est 700 euros la journée.
33:55 Est-ce que vous croyez...
33:56 700 euros la journée.
33:57 Est-ce que vous croyez qu'aujourd'hui,
33:59 on se donne les moyens ?
34:00 Mais non, on n'y arrive pas.
34:01 - Quand je prenais l'exemple de la batte de baseball,
34:02 c'est de manière générale,
34:03 c'est-à-dire qu'on a des jeunes de plus en plus...
34:05 S'il vous plaît, on a des jeunes de plus en plus violents
34:07 et de plus en plus jeunes
34:09 qui commettent ces actes-là.
34:11 - Vous avez des policiers qui sont aujourd'hui...
34:13 - Ce n'est pas le cas, c'est le syndicat de la magistrature.
34:16 - On va parler de l'excuse de...
34:18 - La magistrature nous explique pas tout.
34:19 - Les chiffres montrent que la violence des mineurs...
34:21 - Moi, je pense que ce pays est perdu.
34:24 - Eh ben merci, bonjour.
34:25 - Non, mais je...
34:26 - Merci, merci.
34:27 - J'ai écouté, mais je veux dire...
34:29 Est-ce que je peux m'exprimer ?
34:31 - Bonjour, l'ambiance, hein.
34:32 - Voilà.
34:33 Non, juste une chose.
34:34 J'ai écouté Gabriel Attal.
34:35 Je suis d'accord avec tout ce qu'il a dit,
34:36 mais ça reste quand même beaucoup de blabla.
34:38 - Je pense que la dénonciation, à mon avis, ne deviendra pas.
34:40 Mais quand je vois les syndicats enseignants,
34:42 quand je vois le syndicat de la magistrature,
34:44 quand je vois une partie du spectre politique
34:46 contester ce qui est finalement la normalité,
34:49 ce qui est finalement la base dans une société saine,
34:52 ça me fait peur.
34:53 J'ai l'impression, parce que moi, je suis enseignant,
34:55 parfois, quand j'écoute les enseignants,
34:57 quand vous avez des politiques qui disent
34:58 "il faut être moins laxiste",
34:59 des enseignants qui contestent cela
35:01 et qui sont finalement victimes d'une idéologie.
35:03 Tant qu'on ne mettra pas fin à cette gauche-là
35:07 qui pollue notre société depuis des années,
35:10 la fermeté ne reviendra pas
35:12 et on arrive de plus en plus à ce qu'on appelle
35:15 le règne de l'anomie du "sans foi ni loi".
35:18 Et les jeunes, aujourd'hui, font ce qu'ils veulent
35:19 parce qu'ils savent qu'il ne leur arrivera strictement rien.
35:22 - C'est pour ça, juste un mot sur Gabriel Attal.
35:24 Finalement, c'est comme s'il avait compris
35:25 comment s'adresser aux boomers de droite.
35:27 On ne va surtout pas...
35:28 C'est trop compliqué de parler de comment
35:30 remettre les hôpitaux en échange.
35:32 C'est très difficile d'assumer l'état des finances publiques.
35:35 Donc on va dire aux boomers de droite
35:37 "Ah ben, ma bonne dame, les téléphones, c'est dangereux.
35:39 On va faire se lever les élèves".
35:41 Par ailleurs, c'est une mesure que je soutiens.
35:42 Mais enfin, c'est quand même un peu léger, certainement.
35:44 Et le boomer de droite, il dit "Ah ben oui,
35:46 ah ben, ma bonne dame, allez en sur ce petit jeune homme".
35:49 - Revenons sur l'hyperviolence,
35:51 sur cette société, justement,
35:53 qui factuellement est de plus en plus violente.
35:56 Et c'était Alain Bauer qui en parlait ce matin
35:58 puisque les homicides et tentatives d'homicides augmentent.
36:01 Et l'homicidité, c'est comme ça qu'il la présente,
36:04 c'est un fait de comprendre si, oui ou non,
36:07 on vit dans une société de plus en plus violente.
36:10 - Nous avons domestiqué et civilisé les homicides
36:14 avec un niveau le plus bas de l'histoire
36:16 que nous avions eu en 2012-2013, 700.
36:20 Nous sommes remontés à plus de 1 000.
36:21 Et avec les tentatives d'homicides qui ne sont que des homicides ratés,
36:24 nous sommes au plus haut niveau des 50 dernières années, 5 000.
36:27 La plupart de mes collègues sociolâtres,
36:29 je ne parle pas des sociologues, c'est un beau métier,
36:31 mais sociolâterie qui est un culte,
36:33 qui est partout, explique que ce n'est pas pire qu'avant.
36:36 Tout ça n'est pas vrai.
36:37 Il y a un retournement de tendance accéléré et intensifié
36:40 avec des gens plus jeunes, plus violents,
36:42 plus souvent condamnés qu'on ne le dit,
36:44 mais très tardivement, la justice n'est pas laxiste, elle est lente.
36:47 - Je vous propose d'avancer un petit peu
36:49 puisque ça fait 4 ans, vous le disiez,
36:51 qu'il parlait d'Éric Dupond-Moréti, Jean-Sébastien Ferjou,
36:53 qu'il était à la tête du ministère de la Justice.
36:56 - D'ailleurs la réforme avait été préparée par Mme Béjoubert.
36:59 - Emmanuel Macron est président de la République
37:01 et c'est que maintenant qu'on va envisager
37:04 de réfléchir sur la question de la levée ou non de l'excuse de minorité,
37:08 d'abaisser par exemple, c'est hallucinant.
37:11 - Mais c'est un débat qu'on a depuis 1912,
37:13 et ça n'a pas grand intérêt en réalité.
37:15 - Mais c'est insupportable.
37:16 Jean-Sébastien, vous avez beaucoup parlé,
37:18 je voudrais qu'on écoute quelques témoignages.
37:20 Éric Dupond-Moréti, il en a parlé de l'excuse de minorité.
37:22 Vous allez faire la traduction, j'ai rien compris à ce qu'il avait dit.
37:25 - Ça ne signifie pas qu'on oublie qu'un gamin est un gamin.
37:29 Ça ne signifie pas qu'on oublie que
37:32 certains sont privilégiés par rapport à d'autres.
37:35 Ça ne signifie pas que l'on oublie des différences sociologiques
37:40 que l'on retrouve dans une traduction judiciaire.
37:45 Le gamin qui a été en général aimé,
37:48 qui vient d'un milieu culturel favorisé,
37:50 il a moins de risque d'être délinquant qu'un autre.
37:53 Ça ne signifie pas cela dans la bouche du Premier ministre.
37:56 Mais ça signifie, en revanche, qu'il faut regarder les choses avec lucidité.
38:00 Que la délinquance des mineurs a évolué,
38:04 qu'elle est plus violente qu'autrefois,
38:06 qu'il y a un certain nombre de facteurs auxquels nous n'avions pas été confrontés.
38:10 Les réseaux sociaux peuvent expliquer un certain nombre de choses.
38:13 Le malaise psychologique, psychiatrique des adolescents,
38:16 qui est un vrai problème.
38:18 Donc il y a un certain nombre de facteurs nouveaux
38:20 qui nous conduisent vers une délinquance nouvelle
38:22 et on ne peut pas rester les bras ballants.
38:24 - Allez-y, Johan, parce que moi je n'ai toujours pas compris ce qu'il vous dit.
38:28 - Je n'ai pas compris non plus, mais j'ai compris une chose,
38:30 c'est qu'on n'était pas sortis de l'auberge.
38:32 Il est évident que là, ce n'est pas un choc d'autorité
38:36 que nous propose Eric Dupond-Moretti.
38:38 Manifestement, il veut tout changer pour ne rien changer.
38:40 C'est ce que je comprends à peu près.
38:42 Après, dans les détails, je ne serai pas capable de vous l'expliquer,
38:44 mais je comprends quand même que ça va être compliqué
38:47 d'agir avec ce genre de discours.
38:49 - Ce qui a quand même changé, c'est que là, cette fois-ci,
38:52 il y avait un déni d'une certaine réalité de la violence
38:55 d'Eric Dupond-Moretti ces dernières années, vous vous souvenez ?
38:58 - Oui, mais attendez...
39:00 - Il y avait un ressenti d'une certaine insécurité.
39:02 - Je n'ai jamais entendu revenir sur ces propos.
39:05 Je n'ai jamais vu un journaliste d'ailleurs lui dire
39:08 "Monsieur le ministre, vous êtes le premier à avoir parlé du sentiment d'insécurité".
39:12 C'était il y a trois ans.
39:13 Est-ce que vous revenez sur ce que vous avez dit ?
39:15 Est-ce que vous regrettez d'avoir dit auprès de millions de Français
39:19 "le sentiment d'insécurité, la France n'est pas un coupe-gorge" ?
39:22 Parce qu'aujourd'hui, l'insécurité est quelque chose de réel, de vécu,
39:25 et pas un fantasme.
39:26 - Mais cette fois-ci, c'est le garde des Sceaux qui dit
39:29 "Oui, il y a une...", qui reconnaît.
39:31 - Qui reconnaît quoi ?
39:32 - Il a toujours dit...
39:33 - Il reconnaît quoi ? On ne comprend rien à ce qu'il a dit.
39:35 - En fait, il faudrait changer de prisme.
39:37 Je veux dire, on voit tout à travers ceux qui commettent des délits.
39:40 J'aimerais qu'on s'intéresse aux victimes.
39:42 Moi, en tant qu'enseignant, je le vois.
39:44 Quand vous avez un perturbateur dans une salle de classe,
39:46 on s'intéresse au perturbateur en se disant
39:48 "Si on le punit trop, il va rater sa scolarité."
39:50 Mais on ne s'intéresse jamais aux victimes,
39:52 de ceux qui ne peuvent pas écouter le cours correctement
39:54 parce qu'il y a des camarades qui les embêtent,
39:56 de ces élèves qui sont harcelés.
39:58 Il faut peut-être changer un peu le prisme des choses.
40:00 Il faut s'intéresser aux victimes dans cette société.
40:02 À force de trop mettre en avant le droit des délinquants,
40:05 on oublie le droit des victimes et le droit de tous.
40:08 La justice fonctionne parce qu'on paye à travers nos impôts.
40:11 Ça, c'est la base du contrat social.
40:13 Et s'il n'y a plus ça, tout s'effondre.
40:15 Le syndicat de la magistrature est très serein
40:17 puisqu'ils ont communiqué, les jeunes et l'autorité,
40:19 à force de bon sens, l'exécutif va dans le mur.
40:22 C'est-à-dire qu'ils font de la politique, c'est quand même extraordinaire.
40:24 Réactivant par exemple le fantasme de la culture de l'excuse
40:28 et promettant la fin d'un sentiment d'impunité,
40:31 entre guillemets, qu'auraient ces jeunes,
40:32 le Premier ministre a déroulé une liste de mesures hautement préoccupantes.
40:36 On a un syndicat de la magistrature qui poursuit.
40:40 Ils ont bien le droit de dire ce qu'ils veulent.
40:42 Je ne suis pas en train de censurer le syndicat de la magistrature.
40:45 Je dis simplement que c'est un tract politique.
40:47 - Oui, mais s'en est un. - Ah, ben, c'est en un cas.
40:50 La problématique n'est pas ce que dit le syndicat de la magistrature.
40:52 La problématique, c'est ce que fait le gouvernement.
40:55 Parce qu'on peut lever l'excuse de minorité autant qu'on veut.
40:58 On peut avoir des débats à ce sujet-là.
41:00 Mais si les magistrats n'impliquent pas les mesures de toute façon,
41:02 ça ne change rien.
41:03 Parce que la question qui se pose véritablement,
41:05 c'est celle de la sociologie de la magistrature.
41:08 Et c'est celle probablement de la formation des magistrats,
41:10 avec notamment des postes, Georges Fenech le soulignait,
41:12 des postes dans la justice pour enfants
41:14 qui sont trustés par le syndicat de la magistrature.
41:16 - J'ai bien compris.
41:17 Augmenter encore les peines encourues pour les mineurs
41:18 et les soumettre à partir de 16 ans à la procédure de comparution immédiate,
41:20 c'est choisir une justice toujours plus expéditive et stigmatisante.
41:23 C'est renoncer à une toute ambition d'accompagner la construction de leur avenir.
41:27 Et en plus, ils donnent des leçons de morale.
41:29 C'est intéressant parce que c'est à l'opposé de ce que veulent les Français.
41:32 Moi, je donne toujours ce sondage qu'on avait fait
41:34 sur la levée automatique de l'excuse de minorité pour des faits graves.
41:37 Septembre 2022, c'était il y a deux ans et demi.
41:41 Il y a deux ans et demi, il y avait déjà 71% des Français qui disaient
41:44 "mais il faut la lever bien évidemment cette excuse de minorité".
41:47 En fait, il faut tout revoir parce que, Axel Ronde, je le répète,
41:49 vous êtes confronté au quotidien à des jeunes, un, qui n'ont pas peur de vous.
41:53 Vous, vous avez la trouille, parce que si demain, vous vous en prenez à des jeunes
41:56 que c'est filmé, qu'on récupère cinq secondes, violence policière.
42:00 - C'est ça le problème.
42:01 - Et qu'ils n'ont pas peur de vous et qu'ils n'ont plus aucune limite.
42:05 - Il n'y a plus de limite, c'est dans l'irrespect total.
42:08 Et on le voit bien, il n'y a plus de valeur.
42:11 Et puis, il y a toujours certains politiques qui vont tout de suite nous dénigrer,
42:16 tout de suite jeter l'eau propre sur toute la profession.
42:20 Alors que même nous tenons à bout de bras la République dans certaines zones.
42:24 Nous intervenons le plus possible.
42:26 D'ailleurs, je tiens à souligner que dans ces zones-là,
42:29 c'est la population qui nous demande justement de les protéger.
42:32 C'est elles qui subissent ces assauts de ces jeunes délinquants.
42:39 Et on le voit bien qu'ils sont toujours, toujours les mêmes personnes qu'on interpelle.
42:43 Toujours les jeunes, ces jeunes délinquants qui sont de plus en plus jeunes,
42:48 12, 13 ans, et qui basculent dans une violence inouïe.
42:53 Et quand on les interpelle, ils n'ont absolument pas peur des fonctionnaires de police.
42:56 Ils continuent à nous insulter.
42:58 Ils continuent à être dans la défiance permanente.
43:01 Et là, ça crée des situations de crispation avec certains fonctionnaires de police
43:05 qui eux-mêmes n'en peuvent plus.
43:06 La marche blanche en l'honneur de Philippe s'est déroulée ce matin à 11h,
43:10 en présence des frères de la victime, entourés de 1500 personnes.
43:14 Le choc dans cette commune de 20 000 habitants.
43:16 Chaque semaine, il y a ces marches blanches.
43:18 Aujourd'hui, il y en avait une pour Philippe, une autre pour Zacharia.
43:21 C'était à Romand-sur-Isère.
43:23 Il y a vraiment une forme d'impuissance.
43:25 Toutes les semaines, à commenter ces drames,
43:27 on pense évidemment à la famille de Philippe.
43:29 On pense aux frères de Philippe qui ont eu le courage de témoigner ces deux derniers jours
43:33 pour rappeler à combien ils étaient attachés à leur frère
43:37 et à combien c'était une personne douce.
43:39 Voyez le reportage de Noémie Hardy, Maxime Leguet et Olivier Gangloff.
43:44 Des fleurs, un silence, des photos et 1500 personnes réunies pour honorer Philippe.
43:50 Le cortège de la marche blanche s'est rendu sur les lieux de l'assassinat.
43:54 Une mobilisation évidente pour les habitants.
43:56 Pour soutenir la famille, surtout pour montrer qu'on est là,
43:59 pour montrer qu'il faut que ça bouge.
44:02 Parce qu'il n'y a pas qu'ici, ce n'est pas Grande-Synthe, Saint-Paul.
44:05 Il n'y a pas qu'ici, c'est dans toute la France en ce moment.
44:07 Ça m'a fait mal, j'ai pleuré, j'ai pleuré, j'ai pleuré.
44:09 J'ai fait comme tout le monde, ça fait trop mal.
44:11 La marche blanche s'est déroulée avec beaucoup d'émotion.
44:14 Le frère de Philippe n'a finalement pas réussi à prendre la parole.
44:17 Ce sont les amis de Philippe qui se sont exprimés.
44:19 Dans la soirée du lundi 15 au mardi 16, des criminels s'en sont pris à un innocent
44:25 et l'ont laissé pour mort sur le bitume.
44:27 Pourquoi ? Pour rien.
44:29 Marcher d'un pas calme mais ferme.
44:32 Marcher pour faire entendre la vérité et pour que Philippe ne soit jamais oublié.
44:36 Marcher comme on prie, sans un bruit, avec recueillement et sincérité.
44:41 Un recueillement traduit par une minute de silence.
44:45 Le maire, lui, a fait appel au bon sens.
44:48 Nous ne t'oublierons pas Philippe.
44:51 Puisse ton décès faire réfléchir cette partie de la jeunesse à la dérive.
44:56 Puisse ton histoire aspirer notre avenir.
44:59 Les habitants veulent que la justice soit faite.
45:02 En attendant, une cagnotte pour aider la famille de Philippe à faire le deuil a été ouverte.
45:07 Quand on voit ces images, c'est la France aussi silencieuse qui souffre en silence.
45:13 France docile, France bien élevée qui se retrouve dans ces moments dramatiques
45:18 mais qui en même temps se tait.
45:21 Là, vous ne verrez pas de voiture brûlée.
45:24 Et qui tente à travers des maires, les élus, d'interpeller la population.
45:28 On se souvient, il y a 10 jours, c'était le maire de Virigifion
45:31 qui avait les larmes, les sanglots en parlant de ce qui s'était passé.
45:36 Et à travers ces déclarations, on sent une impuissance.
45:39 Parce qu'on dit "puisse", en espérant que ce sera une leçon,
45:42 que ce sera retenu par les jeunes.
45:44 Sauf que non, c'est plus comme ça malheureusement que ça fonctionne.
45:47 Un tout petit bémol, c'est que le maire de Grande-Synthe,
45:50 on ne va pas polémiquer aujourd'hui évidemment,
45:53 mais il y a eu une déclaration du maire qui revient en disant
45:57 les récupérations, qui parle de l'extrême droite,
46:00 et qui interpelle dans ces moments-là.
46:03 C'est-à-dire que je n'ai pas vu de récupération,
46:06 je ne suis pas sûr que ce soit une question de récupération
46:08 que de parler d'un ensauvagement de la société
46:10 et d'aller au plus vite pour changer la loi,
46:13 pour que les délinquants, quel que soit leur âge,
46:15 soient mis hors d'état de nuire, une société n'a rien demandé.
46:19 - Et ça renforce justement ce sentiment d'impuissance.
46:22 Et la population, elle s'en rend compte.
46:25 Parce que comme le disait tout à l'heure Axel Ronde,
46:29 nous on y va, on se fait caillasser,
46:32 on est insulté par des jeunes de 12-13 ans, etc.,
46:35 qui n'ont aucune conscience par rapport à ça.
46:38 Il y a une forme d'inconscience totale.
46:40 Ils ne voient pas ce danger.
46:42 - Et donc ça ne sert à rien de les alerter à travers ces propos, tel qu'il le dit ?
46:45 - En fait derrière ça, il y a la question de la dignité.
46:48 C'est l'histoire d'une violence extraordinaire
46:50 qui touche des gens ordinaires.
46:52 Ces gens ont l'impression finalement de ne plus exister socialement,
46:55 de ne plus exister politiquement,
46:57 et aujourd'hui on peut leur ôter la vie
47:00 et ils ont l'impression qu'il ne se passe rien.
47:02 C'est ça qu'il y a derrière.
47:04 - C'est terminé messieurs, juste une dernière information.
47:06 Vous savez c'était le procès de l'agresseur présumé de Marco
47:08 aux victimes d'antisémitisme qui s'était ouvert aujourd'hui.
47:11 Le sexagénaire avait été frappé devant une synagogue du 20ème arrondissement
47:15 le 1er mars dernier.
47:17 Son agresseur a été condamné à trois ans de prison,
47:20 dont un an assorti d'insursis probatoires durant trois ans.
47:23 Donc il fait de la prison ferme.
47:25 Voilà la justice qui peut répondre avec fermeté bien sûr sur ces sujets-là.
47:31 Merci à tous les cinq, c'était un plaisir d'être avec vous.
47:33 Dans un instant, c'est Lionel Rousseau pour Sasse Dispute.
47:35 Et nous, on se retrouve demain.
47:37 Thibaut Palfroy à la réalisation,
47:39 David Tonnelly à la vision,
47:41 Benjamin Osson, Benjamin Nommor,
47:42 Moaz Said et Guilhem Laffage ont préparé cette émission.
47:45 Je me dépêche, oui, parce qu'on est en retard.
47:47 Vous me moquez de moi.
47:48 Très heureux de travailler avec vous, chers yeux.
47:50 - La contagion, la contagion.
47:52 - Ah ! - Ah !
47:53 *rire*

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