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Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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Transcription
00:00Il est quasiment 20h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:04On est avec Rachel Khan, chère Rachel, bonsoir.
00:07On est avec Pierre Lelouch, bonsoir cher Pierre.
00:10Martin Garagnon, merci d'être avec nous, heureux de vous retrouver.
00:14Geoffroy Lejeune, dans un instant on va avoir un journaliste franco-italien présent,
00:19Matteo Ghisalberti, parce qu'il y a un scandale actuellement,
00:22un bras de fer politico-juridique en Italie sur la question migratoire.
00:28C'est exceptionnel ce qui est en train de se passer en Italie.
00:33Mais d'abord c'est le point sur l'information avec vous Isabelle Puy-de-Boulot.
00:35Bonsoir Isabelle.
00:37Bonsoir Eliott, bonsoir à tous.
00:38Face à l'ampleur des dégâts des inondations, le ministre de l'économie presse les assureurs.
00:43La reconnaissance de catastrophes naturelles a bien été enclenchée.
00:47Le centre-est de la France a particulièrement été touché jeudi
00:50par un épisode sévenol exceptionnel du jamais vu depuis 40 ans.
00:55Désormais seule la Géronde reste placée en vigilance orange pour crue.
00:59Le prix Samuel Paty est remis aujourd'hui à la Sorbonne.
01:02Après une semaine d'hommages aux professeurs assassinés il y a quatre ans,
01:05la ministre de l'éducation a adressé un message à tous les professeurs du pays
01:10en assurant toujours se tenir à leur côté.
01:13Ensemble nous continuerons à défendre une école qui refuse l'abîme de l'obscurité,
01:18a déclaré Anne Genté.
01:20Et puis on poursuit avec cette alliance militaire entre Pyongyang et Moscou.
01:24Environ 1500 soldats des forces spéciales nord-coréennes
01:27sont en train de parfaire leur entraînement d'acclimatation en Russie
01:31et devraient bientôt partir sur le front.
01:33Des milliers d'autres soldats devraient prochainement les rejoindre dans le pays.
01:37En juin Vladimir Poutine et Kim Jong-un avaient signé un accord militaire
01:42avec une clause de défense mutuelle.
01:45Merci beaucoup Isabelle Piboulot pour le point sur l'information.
01:47Je vous entendais dire Pierre Lelouch sur la dernière actualité, ce n'est pas bon du tout.
01:53Et puisque ce n'est pas bon du tout et puisque vous sentez qu'il peut y avoir un grand problème là-dessus,
01:58on va en parler en fin d'émission.
02:00Je vous propose qu'on rajoute cette thématique, même si les thèmes sont nombreux ce soir.
02:04Et on va commencer par rendre hommage à Simon.
02:06Simon est l'ancien webmaster de Charlie Hebdo.
02:08Il est mort à l'âge de 40 ans, près de 10 ans après l'attentat terroriste islamiste contre le Journal,
02:13en janvier 2015.
02:15Il avait été l'une des premières victimes, si ce n'est la première victime,
02:19des frères Kwashi, la shérif Essaïd Kwashi, quand ils étaient entrés dans les locaux de la rédaction.
02:25Alors, il y a eu de nombreux messages d'hommage, notamment le chef de l'État, Emmanuel Macron,
02:30le 7 janvier 2015.
02:31Simon a survécu au feu des terroristes qui arrachèrent la vie à ses camarades de Charlie Hebdo.
02:35Grievement blessé, il n'a depuis cessé de se battre pour la vie, pour la liberté,
02:40pour dire avec courage et humanité l'horreur du terrorisme islamiste.
02:44Sa disparition aujourd'hui est une grande tristesse pour nous tous,
02:47déchirures qui ravivent une douleur intacte.
02:49Presque une décennie plus tard, j'adresse à sa famille et ses proches,
02:52à Charlie les condamnations de la nation.
02:54Également un message de François Hollande, survivant de l'attentat contre Charlie,
02:59Simon luttait pour surmonter l'horreur dont il avait été l'une des victimes.
03:04Il y a des cicatrices que beaucoup ne voient plus, mais qui ne se referment jamais.
03:08Je n'oublierai jamais Simon.
03:10J'adresse à sa famille mon affection.
03:15C'était il y a quasiment dix ans.
03:17C'est vrai qu'on va commémorer, dix ans jour pour jour, en juillet 2025,
03:22l'attentat islamiste qui a frappé la rédaction de Charlie Hebdo.
03:27Je me suis rendu très vite sur place, naturellement,
03:30comme député de Paris, j'ai vu.
03:32C'était absolument épouvantable.
03:34Ce garçon, il a vécu l'enfer depuis dix ans.
03:37C'est une très très grande tristesse.
03:39Et c'est vrai ce que dit le mot du Président,
03:41ça ravive les douleurs de toute cette époque.
03:44J'y avais un des tout premiers morts quand les terroristes sont arrivés dans la pièce.
03:49C'était un policier qui s'appelait François Larreau,
03:53qui avait été mon garde du corps quand j'étais en charge d'Afghanistan,
03:56qui mort tout de suite.
03:58Lui, il a pris une balle aussi immédiatement.
04:00J'ai beaucoup beaucoup de tristesse,
04:02parce qu'il a énormément souffert, ce garçon-là, depuis dix ans.
04:05J'ai beaucoup de tristesse pour tous ceux qui sont morts ce jour-là.
04:09C'est pour ça que je ne sais pas si on doit parler de lui comme survivant.
04:14Parce qu'en réalité, le terrorisme, ce n'est pas simplement physique.
04:19Ça brise des vies, même si on continue à vivre,
04:23et ça brise des âmes.
04:28On ne connaît pas les circonstances de sa mort,
04:31on restera très prudents.
04:33Mais c'est un homme qui s'est battu,
04:36ses blessures extrêmement graves,
04:38puisqu'il avait été touché par des balles de Kalachnikov
04:41au moment de l'attaque de Charlie Hebdo.
04:45On ne va pas, évidemment, polémiquer.
04:47Il y a ce message de François Hollande,
04:49qui lui aussi était présent, évidemment,
04:51et qui s'était rendu sur place à l'époque.
04:53Il était président de la République.
04:55Je n'ai pas envie non plus de montrer les messages
04:58qui ont suivi son message d'hommage,
05:01mais beaucoup lui rappellent,
05:03et en tous les cas, le renvoient,
05:06à ce qu'il a fait il y a quelques mois,
05:09c'est de taper dans la main,
05:11indirectement, en allant avec le Nouveau Front Populaire,
05:15de certains, pas tous, bien évidemment,
05:17mais de ceux qui n'arrivent pas à poser les bons mots sur nos mots.
05:20Le janvier 2015, c'est un attentat terroriste islamiste.
05:24Et beaucoup le renvoient à cela en disant
05:27« Mais comment vous pouvez dire, je n'oublie pas Simon,
05:30alors qu'il y a quelques mois, à des fins politiques,
05:33vous n'avez plus tapé dans la main de certains
05:36qui ne parlent pas de la lutte contre le terrorisme islamiste ? »
05:39– Comment vous dire ?
05:42Évidemment, on peut reprocher ses choix politiques à François Hollande.
05:46Il se trouve que j'ai beaucoup de désaccords et d'aversions,
05:49même parfois pour certains membres de la France Insoumise,
05:51et pourtant, ils ne l'ont tiré sur personne.
05:53C'est pour ça que c'est difficilement comparable.
05:56En revanche, puisqu'on évoquait la longueur et la durée
05:59des combats à l'essence et des combats qui peuvent être menés
06:01après ce genre d'attaque, moi ça m'évoque le livre de Philippe Lançon,
06:04lui aussi survivant, qui a raconté dans un livre magnifique
06:07qui s'appelle « Le Lambeau », ces mois et ces années de combats
06:11pour récupérer la faculté tout simplement de vivre,
06:14et son visage, parce que lui avait été atteint au visage.
06:17Et c'est vrai que nous, ces attentats nous ont particulièrement marqués,
06:20mais il y a des gens dont ça a changé la vie pour toujours.
06:24C'est très très bluffant, et par rapport à l'émotion ressentie
06:27dix ans après, moi il se trouve que je me suis retrouvé par hasard
06:29dans la rue où ça a eu lieu il n'y a pas longtemps,
06:32et j'ai reconnu parce qu'il y a une fresque en hommage d'un autre policier,
06:35Ahmed Merabet, qui a été assassiné par les frères Kwashi
06:38qui étaient dans la rue, et j'ai été saisi de la même émotion
06:41alors qu'on est dix ans après, alors que c'est quelque chose
06:44dont on ne se remettra pas tout de suite.
06:45Et que pendant ces dix dernières années, la France a été frappée
06:48à de nombreuses reprises par le terrorisme islamiste,
06:51que de nombreux attentats, il faut saluer aussi les forces de l'ordre
06:54et tous les services qui travaillent tous les jours,
06:57bien évidemment, avec une quarantaine d'attentats
07:00qui ont été déjoués, une quarantaine d'attentats
07:03qui ont été déjoués depuis 2017.
07:04– Mais vous soyez d'accord pour penser que les quelques voix
07:07dont certains élus qui traitent si noir de héros disparus,
07:13aujourd'hui qui rendent hommage aux chefs des terroristes du Hamas
07:17en France, élus de la République française,
07:20c'est quand même assez étonnant ce qui nous arrive.
07:22– On pourra peut-être en parler dans cette émission, bien sûr.
07:26Je salue Matteo Ghisalberti, merci d'être avec nous,
07:29vous êtes journaliste franco-italien.
07:32Merci d'être avec nous, je voulais qu'on en parle un peu plus tard,
07:35mais puisque vous êtes arrivé, tant mieux.
07:37Parlons-en, séisme politico-juridique en Italie,
07:41comment on dit quel pagaille en italien ?
07:43– Che casino !
07:44– Che casino !
07:45– Che casino !
07:46Bon, écoutez, un peu de sourire, ça fait du bien.
07:48Après la décision d'un tribunal d'invalider la rétention
07:53des migrants envoyés en Albanie, c'est l'une des mesures phares
07:56de Giorgia Meloni, qui a été élue avec notamment
08:00cette lutte contre l'immigration illégale,
08:02c'est un projet qui a été mûri, construit,
08:05qui coûte des centaines de millions d'euros,
08:08et vous avez un juge à Rome qui va s'appuyer
08:11sur une jurisprudence de la Cour européenne de justice,
08:15qui est à Bruxelles, non pas à Luxembourg, pardon ?
08:17– Frasbourg.
08:18– Non, Luxembourg.
08:19– Luxembourg ?
08:20– Luxembourg, ou peut-être Frasbourg, vous mettez les deux.
08:21– Ah non, c'est les droits de l'homme, attendez.
08:23– Non, pas les droits de l'homme, la Cour européenne de justice.
08:26On va regarder, on va regarder.
08:28Moi je dirais Luxembourg.
08:29– Non, vous aussi.
08:30– Si j'ai raison.
08:31– Non, c'est vous, c'est vous.
08:32– Là, j'envoie un message à ma mère.
08:35Augustin Donadio nous explique tout dans ce sujet,
08:37parce que ce qui se passe en fait en Italie est un cas d'école,
08:40on ne pourra pas faire grand-chose en France non plus.
08:44Récemment construit en Albanie dans le cadre d'un accord
08:47à 653 millions d'euros avec l'Italie,
08:50ces centres de rétention n'accueilleront peut-être jamais de migrants.
08:54Les 12 premiers demandeurs d'asile égyptiens et bengladais
08:57que Rome y a transférés cette semaine
08:59ont vu leur rétention invalidée par le tribunal italien.
09:02La décision fait la une des journaux dans la péninsule.
09:06Comme en France, le gouvernement de Giorgia Meloni
09:09se voit entravé par l'Europe,
09:11les juges romains ont invoqué un arrêt de la Cour européenne de justice
09:14sur les pays de provenance considérés comme sûrs.
09:17Pour l'Union européenne, l'Egypte et le Bangladesh sont des pays à risque,
09:21mais pas pour l'Italie.
09:23Or, selon l'accord, les centres ne peuvent recevoir
09:26que des migrants provenant de pays sûrs.
09:28La jurisprudence européenne étant supérieure aux lois du pays,
09:31les 12 demandeurs d'asile font donc route en direction de l'Italie
09:34avec la marine nationale.
09:36Le gouvernement de Giorgia Meloni devrait étudier lundi,
09:38en Conseil des ministres, un nouveau décret
09:40pour se mettre en conformité avec la jurisprudence européenne.
09:45– Mathéo Ghisalberti, comment en Italie,
09:48on a vu très rapidement des articles,
09:50parce que je suis allé fouiner un peu pour savoir,
09:53est-ce que c'est un non-sujet ?
09:54Pas du tout, c'est un scandale.
09:56En Italie, c'est la polémique du week-end.
09:58– Oui, parce qu'il faut dire aussi que le Premier ministre,
10:02depuis Beyrouth où il s'est trouvé pour les questions
10:05qui concernent le Moyen-Orient,
10:07a dit que ce n'est pas possible qu'une partie des institutions
10:12aille contre l'autre partie des institutions.
10:15D'ailleurs, cela fausse un petit peu le principe
10:18de la séparation des pouvoirs et donc de la démocratie.
10:21Effectivement, on voit qu'il y a des juges,
10:24une juge en particulier, qu'il faut aussi préciser
10:28qu'elle fait partie, c'est tout au son droit,
10:30de magistratura democratica, c'est un peu…
10:32– C'est quoi, c'est un syndicat ?
10:34– C'est un peu le syndicat de la magistrature française.
10:36– Comme c'est bizarre !
10:37C'est-à-dire qu'en Italie, vous avez les mêmes problématiques qu'en France.
10:40Comme c'est bizarre !
10:42– Et qui avait dit d'ailleurs, dès que cet accord avait été établi,
10:47qu'à son avis, de cette juge, il s'agissait d'une déportation.
10:52Or, peut-être, cette juge observe le monde selon un prisme
10:57qui est celui d'un pays développé qui dit
11:00« Ah non, je pense que ce pays-là n'est pas assez sûr de mon point de vue ».
11:05Le problème, c'est aussi que la perception d'un magistrat,
11:08ce n'est pas celle d'un politique.
11:09Et d'ailleurs, il y a le ministre de la Justice,
11:11qui est un ancien magistrat, Carlo Nordio,
11:14qui a dit « Attention, parce que cela va nous provoquer
11:17aussi des problèmes diplomatiques. »
11:18Parce que par exemple, le Maroc n'est pas considéré sûr
11:21pour une autre histoire de renvoi d'un son de clandestine.
11:26Mais qui a dit que le Maroc n'est pas sûr ?
11:30Et d'ailleurs, l'Albanie n'est pas sûre.
11:32Il faut dire que depuis quelques années,
11:34il y a des millions, peut-être pas,
11:36mais des milliers de touristes qui y vont et qui se trouvent bien.
11:39On a bien compris que se jouait en Italie actuellement
11:44ce qui se joue depuis des années en France.
11:46Et d'ailleurs, on a un nouveau gouvernement qui nous promet
11:49de durcir le ton sur la question migratoire.
11:52Malheureusement, je dirais certains, il ne se passera rien.
11:57Le 129e texte qui va être pondu par le gouvernement Barnier
12:01ne changera strictement rien puisque les lois européennes
12:05et même la jurisprudence européenne
12:07est plus importante que la loi nationale.
12:10Donc, il ne se passera strictement rien.
12:13Pierre, et ensuite, on donne la parole à tout le monde.
12:16L'idée sur laquelle un pays comme l'Égypte,
12:17avec lequel nous avons des relations diplomatiques ou le Maroc,
12:20puisse ne pas être un pays sûr pour nos juges est une aberration.
12:24Parce qu'à ce rythme, il ne va pas rester beaucoup de pays sûrs,
12:27sauf en Europe où la terre entière va pouvoir s'installer
12:30puisque nous sommes sûrs.
12:31Aucun autre pays du monde n'est sûr aux yeux de certains juges.
12:34Donc là, il y a un tout petit problème.
12:37Le deuxième problème auquel a fait allusion notre ami Retailleau
12:41lors de son déplacement à Menton avec le Premier ministre,
12:45c'est le préambule de la Constitution de 1946.
12:48C'est là que la réforme constitutionnelle est un problème.
12:54Le préambule de 1946 dit que tout homme persécuté
13:00en raison de son action en faveur de la liberté
13:04a droit d'asile sur les territoires de la République.
13:07Son action en faveur de la liberté.
13:10Ça, c'était aussi la Convention des droits de l'homme de 1949,
13:14pendant la guerre froide.
13:16Le problème, c'est que la plupart des migrants
13:20qui arrivent en Europe aujourd'hui sont des migrants économiques.
13:23Ils ne sont pas des combattants pour la liberté.
13:25Ils cherchent à avoir une vie meilleure.
13:27Donc, en étirant le protocole de 1946,
13:31le préambule de notre Constitution,
13:33on est en train de fabriquer un droit
13:35qui ne correspond absolument pas à la réalité.
13:37On est surtout en train de fabriquer ce qu'on appelle
13:39la gouvernance des juges.
13:41C'est-à-dire que vous avez, Geoffroy Lejeune,
13:45des juges qui, au nom de jurisprudence européenne,
13:49regardent, toisent les chefs d'État qui ont été élus
13:52ou les chefs de gouvernement et qui disent
13:54« Mais attendez, vous vous plaisantez, c'est moi qui décide. »
13:57Au nom du droit ou de la jurisprudence européenne.
14:00Ça a commencé en France sous Louis XV.
14:02Louis XV était un roi qui a perdu beaucoup de pouvoir
14:04parce que les parlements, les juges de l'époque
14:07allaient exhumer des textes de l'Antiquité
14:10ou des textes d'il y a très longtemps,
14:13plusieurs centaines d'années, pour lui expliquer
14:15qu'il n'avait pas le droit de faire ce qu'il voulait faire.
14:18Ça veut dire, vous avez dit, rien ne va changer.
14:20En fait, tant qu'on ne dira pas qu'on remet la Constitution,
14:23qu'on réforme la Constitution pour permettre
14:26que nos lois soient supérieures à tout ce qui nous vient d'au-dessus,
14:29tant qu'on ne dira pas ça, on ne pourra pas faire grand-chose.
14:32Rien, en réalité, mais pas grand-chose.
14:34Je suis d'accord avec vous.
14:36Rien, c'est-à-dire qu'après le 119e texte depuis 1945,
14:41il en faudra un 120e l'année prochaine
14:44parce qu'il n'y aura pas eu de révolution sur la politique migratoire.
14:48Je vais être rapide, mais vous remarquerez qu'en fait,
14:51on peut faire quelque chose.
14:53Par exemple, ils veulent allonger le délai de rétention dans les cras.
14:56Mais c'est intéressant.
14:58À partir du moment où vous avez décidé d'expulser quelqu'un,
15:00peut-être qu'on peut améliorer un peu les choses.
15:02En revanche, ce qu'on ne peut pas faire,
15:04et ça pour le coup, tant qu'on n'a pas réformé la Constitution,
15:06on ne peut pas le faire, c'est empêcher quelqu'un
15:08qui a décidé illégalement d'entrer chez nous.
15:10On ne peut pas l'en empêcher.
15:11Mais quel déni de démocratie.
15:13Vous avez en Italie, mais pas qu'en Italie.
15:15En Angleterre aussi, ils ont eu le même problème.
15:17En France, vous avez des gens,
15:19une majorité de Français,
15:21qui votent pour quelqu'un,
15:23pour que cette question-là soit modifiée.
15:25Et vous avez donc un juge
15:27qui va aller chercher une jurisprudence
15:29du côté de l'Union Européenne
15:31pour dire, mais non,
15:33la politique aujourd'hui migratoire,
15:35elle ne se joue pas dans votre pays.
15:37Elle ne se joue pas à Rome,
15:39elle ne se joue pas à Paris.
15:41Oui, moi ça m'inspire deux remarques.
15:43Une de manière plus générale sur l'équilibre des pouvoirs.
15:45Vous l'avez dit, ça a été rappelé,
15:47la justice est un pouvoir indépendant.
15:49Ce n'est pas un contre-pouvoir,
15:51et ce n'est pas un pouvoir supérieur.
15:53Donc ça pose une question d'équilibre des pouvoirs
15:55dans nos démocraties.
15:57La deuxième remarque sur le cas très concret,
15:59c'est que la jurisprudence est une interprétation d'un texte.
16:01Donc ça ne sort pas de nulle part.
16:03Le juge italien se réfère à une jurisprudence européenne.
16:05Et le nœud du problème,
16:07c'est le critère à partir duquel on définit
16:09s'il est sûr ou pas.
16:11Donc il y a une réponse extrêmement simple
16:13à apporter à l'interprétation de ce juge italien,
16:15c'est de définir, au niveau européen,
16:17une liste annuellement.
16:19Parce qu'à l'heure actuelle,
16:21j'ai regardé avant de venir au plateau,
16:23le Bangladesh ou l'Egypte ne sont pas des pays
16:25sur lesquels nous avons des réserves
16:27pour s'y rendre pour des motifs de tourisme
16:29ou professionnels.
16:31C'est-à-dire que si demain vous avez une raison professionnelle
16:33d'aller au Bangladesh, rien ne vous interdit.
16:35Donc ces pays sont considérés comme sûrs pour vous.
16:37Il ne faut même pas parler de quels sont les pays sûrs
16:39ou quels sont les pays qui ne sont pas sûrs.
16:41C'est un ridicule d'aller là-dessus.
16:45La France est considérée
16:47comme un pays sûr ou pas ?
16:49Oui, nous sommes sûrs.
16:51Vous avez un petit doute là-dessus,
16:53Matteo Ghisalberti ?
16:55Non, ça dépend qui.
16:57Je disais d'un certain Louis de Paris.
16:59En revanche, par exemple,
17:01en France, vous avez
17:03une volonté,
17:05la majorité de Français considère
17:07qu'il faut passer par un référendum et changer la Constitution.
17:09Il y a le même système en Italie ?
17:11Vous avez la possibilité d'avoir un référendum ?
17:13Oui, nous en avons beaucoup plus.
17:15Pratiquement chaque année, on vote par des référendums.
17:17C'est d'ailleurs une des choses qui m'étonnent en France.
17:19Moi, je suis aussi Français.
17:21De voir que dans un pays
17:23un peu mal organisé parfois comme l'Italie,
17:25je fais un peu de mea culpa,
17:27on réussit à faire des référendums.
17:29Par exemple, on peut aimer ou pas aimer,
17:31mais les Italiens ont voté deux fois contre le nucléaire.
17:35Ils ont été les premiers, je pense,
17:37en Europe, ou en tout cas parmi les premiers,
17:39qui ont voté pour la libéralisation
17:41du divorce et de l'avortement.
17:43On a des référendums qui sont seulement
17:45abrogatifs ou confirmatifs,
17:47en ce qui concerne les modifications
17:49de la Constitution italienne.
17:51Mais voilà, c'est tout à fait possible.
17:53Quelle est la suite ?
17:55Je pense qu'il faut considérer une chose
17:57que c'est important.
17:59En Italie, on ne vote pas comme en France.
18:01Avec un système un peu byzantin
18:03de double tour,
18:05francs républicains, etc.
18:07On vote en tour unique.
18:09Surtout, il y a une représentation
18:11de toutes les forces politiques, grosso modo,
18:13avec un barrage d'entrée
18:15dans le Parlement.
18:17Cela veut dire que si on considère
18:19les tendances
18:21des derniers sondages,
18:23j'ai regardé le dernier du Corriere,
18:25réalisé par Ipsos, Corriere della Sera,
18:27et publié le 14 octobre,
18:29on avait Fratelli d'Italia,
18:31c'est-à-dire le parti de Giorgio Meloni,
18:33à 27-28%.
18:35Et des mémoires,
18:37Giorgio Meloni avait une popularité
18:39de 44%.
18:41Vous faites la comparaison
18:43avec les valeurs des hommes
18:45et femmes politiques français,
18:47vous voyez tout de suite qu'il y a
18:49une situation complètement différente.
18:51Et puis,
18:53si un parti veut gagner,
18:55il doit mettre en pratique
18:57sa politique,
18:59ses promesses de campagne.
19:01Lundi matin,
19:03il y aura un conseil
19:05des ministres spéciales
19:07à Rome.
19:09Oui, parce qu'en plus,
19:11ce n'est pas comme si
19:13aujourd'hui, on pouvait dépenser
19:15sans compter, que ce soit en France
19:17comme en Italie. C'est un projet
19:19qui a été mis en place sur plusieurs années,
19:21c'est plus de
19:23650 millions d'euros.
19:25Donc, vous avez investi,
19:27vous mettez en place
19:29toute une idée,
19:31vous négociez avec
19:33un pays voisin comme l'Albanie,
19:35et on vous dit que ce n'est pas possible.
19:37Il y a vraiment un changement de climat
19:39sur l'Europe. Parce que rappelez-vous,
19:41avant l'été,
19:43l'Europe, au bout de 10 ans
19:45de négociations, avait adopté le fameux
19:47pacte asile.
19:4915 jours après,
19:5115 pays derrière le Danemark
19:53ont demandé la révision du pacte.
19:55Ils ont demandé à ce qu'on utilise
19:57la déportation ou le transport
19:59des migrants dans des pays sûrs et pas
20:01l'asile dans le pays d'accueil.
20:03Et donc, le système
20:05est en train d'évoluer.
20:07Le chancelier allemand,
20:09voyant les résultats
20:11des électoraux, était obligé
20:13de remettre des contrôles aux frontières,
20:15ce qui est sans précédent en Allemagne.
20:17Ce genre de décision va pousser
20:19un peu plus encore les pays,
20:21ou en tous les cas, se détacher encore
20:23un peu plus de Bruxelles, de Luxembourg
20:25pour l'accord de justice européenne,
20:27et des institutions européennes.
20:29C'est une certitude. Autre sujet,
20:31accrochez-vous bien,
20:33une pétition réclame l'ouverture
20:35d'une salle de shoot dans la Basilique Notre-Dame
20:37de la Garde à Marseille.
20:39Alors, on en a parlé ce matin.
20:41J'hésitais beaucoup à en parler. Pourquoi ? Parce que
20:43cette pétition, elle a été signée
20:45par 96 individus.
20:47Ce qui veut dire qu'elle a été signée
20:49par personne. Tout le monde peut
20:51créer une pétition, et dans cette pétition,
20:53on dira absolument n'importe quoi.
20:55Ce qui est intéressant, en revanche,
20:57c'est que vous avez
20:59des représentants politiques,
21:01et pas n'importe lesquels, puisque le porte-parole
21:03d'Europe Écologie Les Verts,
21:05Hassane Hammou, qui est quelqu'un qui intervient
21:07souvent chez notre ami Jean-Marc Morandini,
21:09quelqu'un de brillant,
21:11valide cette hypothèse.
21:13Donc on l'a eu ce matin,
21:15ça a été un peu musclé, je ne vais pas vous mettre
21:17tout l'échange,
21:19mais ça devient un sujet, parce qu'Europe
21:21Écologie Les Verts est capable,
21:23dans cette région, de dire
21:25une salle de shoot dans la basilique ?
21:27Pourquoi pas ? On écoute M. Hammou.
21:31Moi je soutiens toutes les initiatives
21:33qui consistent à prendre
21:35en charge les personnes
21:37toxicomanes dans la ville, au moins ça c'est clair.
21:39Et donc si les paroissiens
21:41et les responsables de la pétition ont discuté
21:43pour pouvoir y installer
21:45un point,
21:47une salle dans l'enceinte
21:49de la basilique, je le dis sans
21:51ambiguïté, je soutiendrai cette
21:53initiative et je ne suis pas contre,
21:55absolument pas contre.
21:57Et il a été soutenu sur les réseaux sociaux par qui ?
21:59Mme Sandrine Rousseau,
22:01position parfaite de
22:03Hassane Hammou. Quand il
22:05dit paroissiens, je suis très curieux
22:07de savoir qui sont ces paroissiens.
22:09Les paroissiens c'est ceux qui vont dans la paroisse
22:11ou qui vont dans une église.
22:13Ce n'est pas forcément
22:15très représentatif et encore une fois ça a été signé
22:17par 96 personnes. Mais dans
22:19quelle France on est en train de s'engager
22:21Geoffroy Lejeune ? Moi j'ai vécu un peu à Marseille
22:23je peux vous garantir que les Marseillais ne sont pas pour ça.
22:25Je pense, j'en suis absolument certain.
22:27Parce qu'ils ne sont que 96 à avoir signé, vous avez
22:29entièrement raison. Et je pense que ça provoquerait un énorme
22:31tollé. Ensuite la deuxième réflexion qui me vient c'est que
22:33on sait, parce qu'on a expérimenté ça
22:35à Paris, ce que deviennent les
22:37abords d'une salle de shoot, ça veut dire que tout à
22:39coup cet édifice religieux
22:41devient, ce lieu de culte
22:43devient l'enfer sur terre, c'est-à-dire qu'il y a des
22:45toxicos qui traînent partout autour, des dealers
22:47il y a de l'insécurité, parler aux riverains
22:49des salles de shoot à Paris
22:51c'est l'enfer. Et ensuite le simple fait
22:53que la question se soit posée va m'empêcher de dormir
22:55en fait. Un lieu de culte
22:57vous vous rendez compte ?
22:59On n'a plus aucun respect en fait.
23:01Et je ne comprenais pas.
23:03Et ce matin... C'est un mémoricide.
23:05Non mais c'est vrai que
23:07la question du sacré, un lieu
23:09de culte
23:11premièrement. Et cette inversion des valeurs
23:13comme quoi ça serait super bien
23:15d'en faire une salle de shoot. C'est d'un
23:17irrespect total. Et puis la question culturelle
23:19patrimoniale. Respectons
23:21nos bâtisses
23:23qui sont le fondement aussi de notre société.
23:25L'autre sujet c'est que
23:27souvent vous pouvez avoir des militants
23:29qui sont dans la provocation.
23:31Vous pouvez avoir des militants ou des élus politiques
23:33qui veulent justement provoquer
23:35pour avoir une certaine lumière
23:37et qu'on parle plus du sujet de fond que du sujet
23:39que de la forme. C'est intéressant.
23:41Ce qui est également choquant c'est que
23:43personne n'en parle.
23:45Que même la question se pose
23:47de mettre une salle de shoot dans une
23:49basilique, tout le monde s'en fiche.
23:51Pardonnez-moi d'être un peu
23:53vulgaire.
23:55Oui c'est une provocation dont sont finalement assez
23:57coutumiers
23:59les écologistes et notamment à Marseille.
24:01Mais se pose la question à la fois
24:03de transformation d'un lieu de culte
24:05vous l'avez dit, quel que soit le culte d'ailleurs.
24:07Au-delà du culte, c'est aussi un lieu
24:09de mémoire collective, c'est un lieu patrimonial.
24:11Il y a un changement
24:13d'utilisation de l'édifice
24:15qui est proprement problématique.
24:17Et surtout, la raison qui est invoquée par
24:19cet élu qui nous explique
24:21que ça permet de traiter les personnes en dépendance
24:23mais en fait les salles de shoot ce sont des mouroirs à zombies.
24:25Ça ne règle en aucun cas le problème.
24:27C'est juste un poids de fixation.
24:29Il se trouve qu'autour de Notre-Dame de la Garde
24:31il n'y a pas beaucoup de voisinages puisque c'est
24:33en haut d'une butte mais ça ne change
24:35rien au fait que vous ne traitez pas le problème
24:37à la racine, vous permettez
24:39finalement qu'il se perpétue.
24:41Et en cela, vous donnez
24:43bonne conscience en disant on traite le problème.
24:45Vous ne traitez absolument pas le problème. Le problème de la
24:47dépendance aux stupéfiants, il se traite bien en amont
24:49que la salle de shoot.
24:50C'est assez intéressant parce qu'Hassane Namou
24:52voulait revenir sur le sujet de fond.
24:54Il dit qu'il y a eu environ 5000 personnes
24:56toxicomanes à Marseille
24:58qui sont laissées dans les rues
25:00sans qu'elles soient prises en charge et qu'il faut absolument
25:02une prise en charge. Je vous propose
25:04qu'on en parle juste après la publicité.
25:06En tous les cas, c'était
25:08du moins son analyse.
25:10Mais je trouve que c'est un sujet absolument passionnant parce qu'on
25:12est en train de tout désacraliser
25:14et si on en vient à ce...
25:16Je vous assure. Et c'est pour ça que je l'ai pris en direct
25:18ce samedi matin.
25:20Parce que je lui disais, sans
25:22politique aucune, je voulais être certain
25:24de l'entendre vraiment de sa bouche dire
25:26oui je soutiens ça. Parce que je pensais que c'était
25:28une fausse information, une fake news.
25:30La publicité.
25:34Merci.
25:36Merci.
25:38Merci.
25:40Merci.
25:42Merci.
25:44Merci.
25:4620h30 sur CNews.
25:48Vous êtes très nombreux sur les réseaux sociaux
25:50à réagir à notre thématique avant la publicité.
25:52A savoir cette pétition
25:54qui réclamait l'ouverture
25:56d'une salle de shoot dans la basilique
25:58Notre-Dame de la Garde à Marseille.
26:00Alors rassurez-vous,
26:02ce sont 96 signataires.
26:04Voilà, donc sur 70 millions
26:06de français, 96 signataires,
26:08c'est très peu. En revanche, ce qui est intéressant
26:10et ce pourquoi on en parle, c'est que vous avez
26:12des élus qui ont applaudi
26:14en quelque sorte, du moins qui soutenaient
26:16cette pétition.
26:18Et notamment le porte-parole
26:20Europe Écologie Les Verts
26:22du côté de la région Provence-Alpes
26:24Côte d'Azur.
26:26C'est une provocation et c'est une
26:28volonté délibérée de désacraliser
26:30et de détruire tout ce qu'il y a de plus sacré
26:32dans la religion catholique en s'attaquant
26:34à la basilique.
26:36Imaginez deux secondes que 96
26:38autres personnes fassent une
26:40pétition pour la dégustation
26:42de charcuterie à la Grande Mosquée de Paris.
26:44Ça ferait quoi comme effet ?
26:46Je ne sais pas si la
26:48comparaison est
26:50heureuse, en revanche
26:52je n'imagine pas
26:54un instant qu'il y ait
26:56des
26:58salles de shoot ou qu'il y ait des
27:00salles de dégustation de quoi que ce soit.
27:02Du moins qu'on désacralise quel que soit
27:04le lieu de culte.
27:06Voilà.
27:08D'ailleurs on est sur
27:10un sujet différent.
27:12En revanche, ce qui m'intéresse avec vous
27:14Mathéo Ghisalberti, c'est que vous êtes franco-italien
27:16que la religion est
27:18au cœur de l'Italie.
27:22Je ne suis pas sûr que ce soit possible
27:24en Italie, peut-être que je me trompe.
27:26Dans les églises
27:28on fait beaucoup de choses
27:30aussi en Italie, mais sans doute pas des
27:32salles de shoot. En France, après, il y a
27:34le principe de la laïcité.
27:36Donc c'est assez étonnant
27:38de voir que des élus
27:40évidemment ne connaissent pas
27:42le système
27:44administratif qui est fait
27:46pour des personnes qui sont malheureusement victimes
27:48de la toxicomanie,
27:50de la dépendance vis-à-vis de la drogue.
27:52Et ils ne savent pas peut-être
27:54qu'à Marseille, il y a des centres pour ça
27:56qui sont gérés par l'État.
27:58Mais il n'y en a pas suffisamment
28:00à Marseille. C'est ça aussi la difficulté,
28:02c'est que vous avez 5000 personnes
28:04qui errent dans
28:06les rues de Marseille, qui sont considérées
28:08comme toxicomanes.
28:10Et Asena Mou expliquait ce matin
28:12et ça c'était intéressant,
28:14c'était que finalement l'État
28:16ne faisait rien, que la municipalité ne faisait
28:18pas suffisamment pour prendre en charge
28:20ces personnes qui étaient
28:22donc toxicomanes.
28:24Je ne suis pas le maître de l'église.
28:26Je ne suis pas l'empereur de provocation.
28:28Je te dirai à monsieur Asena,
28:30je vous renvoie la chose
28:32et on va voir qui a la provocation.
28:34En tout cas il y a quelqu'un qui a déjà
28:36chassé des marchands
28:38d'un temple
28:40il y a un peu d'années.
28:42Autre sujet, toujours
28:44à Marseille, là aussi
28:46c'est très important et ça a été sous-traité,
28:48les fonctionnaires de police
28:50sont essuyés des jets
28:52continu jeudi à la Castellane
28:54de pierre, de bouteilles en verre
28:56dans le 15ème arrondissement de Marseille
28:58après qu'un équipage de la brigade
29:00explique la Provence, spécialisé
29:02de terrain a interpellé un individu
29:04en pleine transaction de produits de stupéfiants.
29:06Vous allez voir les images, vous avez
29:08Mathieu Vallée, ancien commissaire de police
29:10et désormais député européen
29:12qui a relayé
29:14cette image de lynchage
29:16avec deux policiers qui interviennent
29:18pour justement interpeller
29:20des individus qui font
29:22du trafic de stupéfiants du côté de la Castellane
29:24et qui sont lynchés.
29:26La scène est insoutenable
29:28deux policiers nationaux
29:30au sol
29:32lynchés sauvagement.
29:36Mercredi après-midi
29:38ces deux fonctionnaires de la brigade spécialisée
29:40de terrain procèdent à l'interpellation
29:42d'un individu alors en pleine transaction
29:44de produits stupéfiants dans la cité
29:46de la Castellane.
29:48C'est alors qu'une horde d'individus
29:50les prend à partie, leur jettent
29:52des pierres et des bouteilles en verre
29:54et les passent à tabac.
29:56On a des individus déterminés
29:58lâches évidemment
30:00très lâches puisqu'ils arrivent à plusieurs
30:02et n'hésitent pas à frapper
30:04des hommes à terre, en l'occurrence
30:06mes collègues policiers. Dans un geste
30:08de désespoir, les deux policiers jettent
30:10une gredade de désencerclement, ce qui a
30:12pour effet d'éloigner leurs agresseurs.
30:14Trois fonctionnaires sont finalement blessés
30:16dont un à la main, un autre à l'oeil
30:18avec une double fracture de l'orbite.
30:20Ils vont s'en relever
30:22avec détermination, ils vont reprendre
30:24le service prochainement.
30:26J'ai envie de dire que les nouvelles sont
30:28rassurantes
30:30malgré
30:32les fractures qui ont été relevées, notamment
30:34à l'endroit de celui qui a pris un coup de pied
30:36au visage et notamment à l'oeil.
30:38Un individu a été interpellé et écroué.
30:40Chaque année, 15 000 policiers
30:42sont blessés dans l'exercice
30:44de leurs fonctions.
30:46Ces images-là, c'est en quelque sorte
30:48un réquisitoire qui montre
30:50la faillite de cette promesse qui avait été
30:52faite, de cet objectif en 2021
30:54avec le Marseille en grand.
30:56Malheureusement, ce n'est pas propre
30:58à Marseille. C'est l'échec en grand,
31:00l'échec à ciel ouvert avec des policiers
31:02qui sont lynchés et c'est miraculeux
31:04qu'on se retrouve avec un policier
31:06qui n'est qu'une, et je mets vraiment des guillemets à qu'une,
31:08fracture au niveau de... Ce qui est miraculeux, c'est
31:10que les voyous s'en sortent sans qu'un des policiers
31:12ait fait usage de son arme à feu.
31:14Honnêtement, quand on voit le sang-froid de ces policiers,
31:16parce qu'on sait comment ça commence,
31:18mais on ne sait pas jusqu'où ils sont prêts à aller.
31:20On aurait pu avoir des victimes.
31:22Lorsque les policiers
31:24font usage de leur arme à feu,
31:26on peut entendre que
31:28c'est inexcusable et inqualifiable.
31:30Vous n'entendrez pas de ma bouche.
31:32On parle d'inversion, de la peur entre
31:34la police, les forces de l'ordre et les voyous.
31:36Il faut savoir ce que l'on veut. Si c'est le message
31:38qu'on veut porter, il faut être très clair sur le soutien
31:40apporté aux policiers. Et ces voyous-là s'en sortent
31:42extrêmement bien que les policiers aient fait preuve de sang-froid
31:44et n'aient pas fait usage de leur arme, parce que
31:46on peut considérer, dans un certain cas,
31:48qu'il y a une mise en danger de leur vie.
31:50Vous voulez mettre le feu à Marseille ?
31:52Mais attendez, moi, je ne défends pas
31:54l'impuissance
31:56de public.
31:58Qu'est-ce que ça veut dire, mettre le feu à Marseille ?
32:00Il vaut mieux que les policiers
32:02soient massacrés ? Pas du tout. Vous avez bien compris
32:04que je me fais, justement, en quelque sorte,
32:06la parole de l'impuissance
32:08publique, parfois, malheureusement.
32:10Mais il n'y a pas d'impuissance, il y a une volonté politique.
32:12Evidemment que ces gens qui lynchent les policiers,
32:14ils considèrent qu'ils sont
32:16ici, chez eux. Mais c'est bien ce qu'il faut inverser.
32:18Vous voyez bien, là, dans ces images,
32:20ce ne sont pas que des dealers qui s'en prennent aux policiers.
32:22Il y a une forme de complicité de la rue.
32:24Donc il y a... Non mais quand
32:26on nous dit qu'il faut faire le distinguo
32:28entre les dealers, etc., il y a toute une économie qui érigue
32:30certains quartiers, certains bâtiments, certaines rues.
32:32Et on voit bien qu'il y a une participation
32:34presque normale
32:36à une forme de clanisme
32:38criminel. Et il est légitime
32:40de s'en prendre aux uniformes.
32:42On constate simplement qu'il y avait des promesses de faire la guerre
32:44contre la drogue, des placenatics
32:46excels, d'avoir un Marseille en grand
32:48et que factuellement, depuis
32:502021, les choses n'ont pas
32:52véritablement évolué.
32:54Que ce soit à Londres, s'il...
32:56D'accord qu'il y a un léger problème dans les
32:58consignes du ministère de l'Intérieur
33:00et je dis à mon ami Retailleau,
33:02peut-être de réfléchir à ça,
33:04si l'indication c'est que vous n'utilisez
33:06jamais votre arme, alors on assiste
33:08à des scènes qui sont profondément
33:10choquantes et déprimantes pour les citoyens
33:12français. Il a compris
33:14que la police ne sert plus à rien et qu'elle est
33:16elle-même visée et victime.
33:18Ou bien alors, il autorise,
33:20au nom de la légitime défense et de tout ce qui a été dit
33:22sur l'emploi de la force par le policier
33:24agressé, qu'en moins
33:26l'emploi
33:28de l'arme pour tirer en l'air,
33:30faire peur à ces gens, parce que sinon
33:32on va rentrer dans une
33:34anarchie...
33:36Mais ça l'est déjà une fois, c'est déjà
33:38en image, du moins,
33:40il y a une forme d'anarchie là-dedans.
33:42Du moins, il y a une forme de pouvoir qui a été
33:44légué à d'autres, malheureusement. Et vous avez
33:46des policiers qui continuent à se
33:48mobiliser, qui ont le courage d'y aller
33:50et ils sont que deux, ils veulent continuer
33:52à maintenir cet homme au sol
33:54qu'ils souhaitaient interpeller,
33:56au péril parfois de leur vie.
33:58Le pouvoir légitime, ça se reprend.
34:00Arrêtez avec ces phrases de Martin Garagnon.
34:02Le pouvoir, ça se reprend.
34:04Si vous ne croyez pas à la force...
34:06C'est des images d'une violence
34:08rare, effectivement, en tant que citoyen,
34:10on est heurté par ces images,
34:12notamment parce que ce sont des personnes
34:14qui nous défendent, mais là on a le sentiment
34:16véritablement que les
34:18criminels qui sont en face, parce que c'est ça,
34:20estiment que
34:22les policiers font partie d'une
34:24bande adverse, c'est-à-dire qu'il y a une légitimation
34:26de cette violence qui est très instabile.
34:28Vous pensez que c'est possible aux Etats-Unis, des images comme ça ?
34:30Ah non, c'est sûr.
34:32Parce que les conditions d'envoi
34:34de la force ne sont pas les mêmes.
34:36Vous pensez que c'est possible, ça, au Maroc ?
34:38A votre avis, vous pensez que
34:40des jeunes marocains peuvent même en importer une arme
34:42et vous faire respecter ?
34:44La violence, elle ne concerne pas que la France.
34:46Les Etats-Unis sont là aussi un miroir.
34:48Pour avoir beaucoup circulé
34:50dans ma vie, dans beaucoup de pays du monde,
34:52j'ai jamais vu ça. Ça veut dire qu'on a des policiers
34:54qui ont l'ordre de ne pas tirer, donc ils deviennent
34:56eux-mêmes victimes. C'est juste pas possible.
34:58Si vous voulez reprendre le contrôle des choses,
35:00il faut changer les règles d'emploi de la force
35:02dans la police nationale, sinon ils vont devenir
35:04des gibiers,
35:06des proies, au lieu d'être ceux qui
35:08mettent les vilains en prison.
35:10Autre sujet à présent.
35:12Autre sujet à présent.
35:14On a recensé ce samedi 200
35:16rassemblements dans toute la France pour rendre hommage à
35:18Paul. Paul, c'est ce cycliste
35:20de 27 ans
35:22qui a été tué mardi
35:24en plein Paris par un chauffard.
35:26Le conducteur, je le rappelle, a été mis en examen
35:28pour meurtre et placé en détention
35:30préavisoire à Paris,
35:32place de la République. Ils étaient
35:34quelques centaines à se mobiliser.
35:36Je pense qu'on a tendu le micro
35:38pour écouter leur colère,
35:40l'émotion. Et puis ensuite, on reviendra
35:42sur les prises de position
35:44d'Anne Hidalgo, qui souhaite
35:46avoir une place
35:48au nom, du moins
35:50un lieu au nom de ce
35:52cycliste tué,
35:54qui souhaite, je crois, une minute de silence
35:56au conseil municipal de Paris.
35:58C'est pour elle un enjeu
36:00politique majeur, ça peut s'entendre.
36:02Certains disent qu'on aurait aimé
36:04qu'elle ait la même force
36:06pour d'autres drames également.
36:08Et notamment, par exemple, pour Philippines.
36:10C'était pas hier. C'était pas il y a 10 ans, Philippines, pardon.
36:12C'était hier.
36:14J'imagine aussi que
36:16j'aurais pu être à sa place. C'est un peu égoïste
36:18effectivement,
36:20mais ça nous touche directement
36:22tous de ce point-là.
36:24C'était indispensable.
36:26Rendre une place aux cyclistes et dire
36:28qu'ils existent, quand on veut les rayer de la carte,
36:30ça me paraît tout à fait indispensable.
36:32Tous les aménagements qu'on peut faire,
36:34c'est pas forcément l'unique solution.
36:36Parce que là, on le voit bien, Paul,
36:38il est mort sur une piste cyclable
36:40parce qu'il y a un automobiliste pressé
36:42qui a décidé de prendre cette piste.
36:44Il faut de la bonne volonté de la part des individus,
36:46il faut qu'on s'aide à une sorte d'intention
36:48de vivre ensemble.
36:50C'est à la fois au niveau politique et au niveau individuel.
36:52Si les gens ne font pas l'effort,
36:54il faut que chacun ait envie de faire l'effort.
36:56Juste qu'on survive et qu'on vive ensemble dans cette ville.
37:00C'est peut-être la parole la plus foncée de tous les témoignages
37:02qu'on a entendus. C'est un homme qui dit
37:04que le vrai sujet de société, c'est celui du vivre ensemble
37:06et de la décivilisation complète
37:08face à une énergumène
37:10qu'il soit en SUV ou en Clio
37:12électrique. Alors je vais devoir dire d'autres
37:14Renault ou autre
37:16ou même vélo. Parce qu'effectivement
37:18il peut se poser aussi une question
37:20non pas dans ce drame là
37:22mais de manière générale à Paris.
37:24En plus je suis cycliste à Paris.
37:26Vous aussi Mathéo ?
37:28C'est vrai que ça peut être...
37:30Vous ne respectez pas toutes les règles
37:32lorsque vous êtes à vélo.
37:34Et je ne parle pas évidemment de Paul.
37:36Mais c'est vrai que je constate aussi quotidiennement
37:38qu'il y a tout un tas de personnes
37:40qui se croient tout permis
37:42tout simplement parce qu'ils sont sur un vélo
37:44et donc ils disent
37:46c'est écologique et donc on y va.
37:48Je vois beaucoup
37:50des gens qui ont les auriculaires
37:52dans les oreilles
37:54donc ils n'entendent pas si...
37:56Même on a la sonnette
37:58qui sonne.
38:00Là pour le coup c'est vraiment le sujet de fond
38:02et je me tourne la bouche au froid le jeûne. Un homme politique
38:04il voit un sujet d'actualité
38:06un drame, il le prend
38:08et il se pose les questions.
38:10C'est la récupération politique.
38:12Il récupère un sujet pour en faire des questions.
38:14C'est d'ailleurs totalement normal.
38:16Et Anne Hidalgo, qu'elle veuille
38:18nommer une place ou un lieu
38:20du nom du jeune homme tué
38:22et 7 minutes de silence
38:24pour le conseil municipal
38:26ça me paraît tout à fait normal.
38:28C'est son combat.
38:30Certains disent qu'elle a une hiérarchie assez particulière
38:32des combats qu'elle mène.
38:34Je pense que vous avez donné la parfaite définition de la récupération politique
38:36qui en soi n'est pas condamnable.
38:38C'est pour en faire autre chose en essayant de l'améliorer.
38:40Après en effet c'est intéressant de voir
38:42de qualifier les causes qui sont choisies.
38:44Vous avez dit tout à l'heure qu'il n'y aura pas de place pour Philippines.
38:46C'est dommage parce que c'était une cause
38:48noble et la lutte contre
38:50l'immigration illégale
38:52les violeurs récidivistes
38:54qui n'ont pas été expulsés alors qu'ils n'avaient rien à faire chez nous
38:56ça aurait mérité une place peut-être. Mais ça ce n'est que mon avis.
38:58Ensuite ce qui est intéressant c'est que dans tout ce qu'on a
39:00entendu là il n'y a que de l'idéologie.
39:02On essaie d'installer un discours en fait
39:04expliquant que les cyclistes
39:06je mets complètement de côté l'affaire
39:08de ce pauvre Paul qui est évidemment un drame
39:10mais les cyclistes seraient tous des gens vertueux
39:12les SUV seraient tous des gens
39:14atroces et des chauffards
39:16et il faut éradiquer les seconds
39:18pour protéger la vie des premiers.
39:20Ça ne se passe pas comme ça. Je rebondis sur ce que vous avez dit.
39:22Moi je ne suis pas cycliste, je l'ai été.
39:24Il y a des gens en voiture qui font n'importe quoi
39:26il y a des gens en scooter qui font n'importe quoi, il y a des gens en vélo
39:28qui font n'importe quoi.
39:30Et les piétons qui deviennent une troisième forme ?
39:32Les piétons deviennent la cible.
39:34Si vous me permettez, il faut aussi se rappeler
39:36qu'à Paris, il y a des soi-disant
39:38pistes cyclables qui sont des dessins
39:40par terre dans des rues
39:42très étroites
39:44en contresens, c'est suicidaire.
39:46Donc Anne Hidalgo
39:48devrait aussi penser à ça.
39:50C'est-à-dire qu'Anne Hidalgo
39:52et ses plus proches collaborateurs
39:54ont expliqué qu'il fallait interdire désormais
39:56les SUV à Paris et que le problème
39:58c'était les SUV.
40:00La limite c'est, qu'est-ce qu'il y a de la récupération
40:02du politique pour parler
40:04d'un sujet et qu'est-ce qu'il y a
40:06de l'instrumentalisation politique ?
40:08Est-ce que là, pour le coup, avec Anne Hidalgo, on est dans le cadre
40:10de l'instrumentalisation ?
40:12Geoffroy Lejeune l'a très bien dit. Effectivement, vous choisissez
40:14vos combats et vos causes. Anne Hidalgo fait un choix
40:16qui lui appartient, qui résonne politiquement
40:18par rapport à sa gestion de la
40:20ville de Paris. Maintenant, moi je veux
40:22bien, une fois de plus, qu'on fasse des marches blanches, des minutes
40:24de silence, etc. Mais ça ne règle jamais aucun problème.
40:26Donc rendre hommage, le temps
40:28de l'émotion, il s'impose. Moi j'ai découvert que
40:30Paul avait grandi
40:32à quelques kilomètres de chez moi dans les Hautes-Alpes,
40:34un territoire où, pour le coup, on fait du vélo
40:36un peu partout et en sécurité.
40:38Ce qui n'est pas le cas à Paris. Le problème
40:40de fond, c'est que
40:42finalement, c'est une fois de plus l'expression de la loi du plus fort.
40:44On en parlait avec Marseille, mais c'est toujours pareil.
40:46Le sujet, il est là. C'est qu'on ne respecte
40:48plus la loi du vivre ensemble collectif
40:50qui permet de faire société, de faire corps.
40:52Mais on exprime la loi du plus fort.
40:54J'ai une grosse voiture, je passe.
40:56Et si tu as un impact, c'est toi qui en pérades les conséquences.
40:58Ça n'est pas comme ça qu'on fait mes sociétés.
41:00Et le problème, c'est qu'il y a
41:02une perte totale du respect
41:04de ce que doit être une hiérarchie des autorités
41:06et des normes et de la façon
41:08de pouvoir vivre ensemble.
41:10À Paris, il y a une anarchie qui s'est développée.
41:12Il y a eu beaucoup d'efforts de la ville de Paris pour
41:14développer des voies cyclistes. Alors parfois,
41:16elles sont juste avec un marquage au sol.
41:18D'autres fois, elles sont beaucoup plus matérialisées.
41:20C'est des rues à sens inverse
41:22sur les rues d'État.
41:24C'est d'un danger absolu.
41:26Moi, je suis cycliste.
41:28Et ça ne marche pas.
41:30C'est amener les gens en grand danger.
41:32Faire rouler des cyclistes à contre-sens
41:34dans des voies étroites, c'est les mettre
41:36en danger.
41:38Je voudrais juste qu'on écoute quand même Anne Hidalgo.
41:40Elle est vraiment mobilisée
41:42sur la question de Paul.
41:44Elle avait pris la parole au Conseil municipal
41:46sur la question du drame qui avait frappé
41:48Philippines. Je vous propose
41:50de réécouter ce qu'elle avait dit.
41:52Ce n'était pas, encore une fois, il y a dix ans.
41:54Il y a quelques semaines, ça.
41:56Oui, il y a
41:58le sujet
42:00du meurtre
42:02de Philippine Lenoir de Carland
42:04par une personne
42:06qui avait déjà commis
42:08un acte de cette nature
42:10et qui était en OQTF.
42:12Et ça, ça doit se réprimer.
42:14Mais il y a, dans le débat public
42:16et dans le débat médiatique,
42:18une tentative de confusion.
42:20J'en veux pour preuve, une campagne
42:22de communication et d'affichage
42:24qui m'a, mais vraiment, glacée
42:26sur
42:28les murs de notre capitale
42:30avec
42:32ce dessin
42:34du portrait de Philippines
42:36et des propos
42:38d'un racisme avéré.
42:40Voilà.
42:42Les combats d'Anne Hidalgo
42:44qui peuvent être à géométrie variable.
42:46Je vous rappelle
42:48qu'à Paris, pour le coup,
42:50je crois que j'ai vu cette affiche en plus.
42:52Voilà, c'était cette affiche
42:54qui posait problème pour...
42:56Tué par un migrant marocain sous OQTF et déjà condamné pour viol.
42:58Ça, c'est raciste.
43:00Vous avez entièrement raison. La récupération politique,
43:02c'est de prendre le réel, de se poser les questions.
43:04Elle refuse le réel, Anne Hidalgo.
43:06Là, c'est une question de langue française.
43:08Le racisme, on sait ce que c'est.
43:10C'est la hiérarchie des gens selon leur couleur de peau.
43:12Tué par un migrant marocain sous OQTF
43:14déjà condamné pour viol.
43:16Il n'y a déjà aucune référence à la couleur de peau
43:18de ce criminel, premièrement.
43:20Et deuxièmement, ce n'est que factuel.
43:22Je sais. C'était important de le rappeler.
43:24Ce qui m'interroge aussi,
43:26c'est par rapport au combat
43:28des femmes et notamment la protection
43:30de nos jeunes filles,
43:32de ne pas faire passer seulement
43:34ça par rapport au drame qu'a vécu
43:36Philippine.
43:38Bien sûr. Autre sujet
43:40à présent, et ça relève de
43:42la liberté d'expression
43:44et de la liberté. Jordan Bardella
43:46qui dénonce les appels à la
43:48censure. Je ne sais pas si vous avez vu ce sujet
43:50puisque des syndicats de la SNCF,
43:52CGT et Sud Rail, qui ne veulent pas de publicité
43:54pour le livre du président du RN,
43:56qui sortira le 9 novembre prochain.
43:58Voilà ce qu'a dit Jordan Bardella.
44:00Les tentatives d'intimidation
44:02et les menaces des syndicats d'extrême gauche
44:04à l'endroit de la SNCF
44:06pour empêcher la publicité de mon livre
44:08sont inacceptables et préoccupantes.
44:10Cet appel à la censure
44:12constitue une atteinte grave
44:14à la liberté d'expression.
44:16Ce qui est saisissant dans ce dossier-là
44:18c'est là aussi
44:20le silence médiatique,
44:22le peu de soutien politique. Pire,
44:24vous avez des élus de la République qui
44:26applaudissent. Donc, quelle est la prochaine étape ?
44:28C'est quoi ? C'est l'autodafé ?
44:30On va brûler des livres parce qu'on est
44:32finalement contre son auteur ?
44:34C'est comme ça que ça va se passer ?
44:36Ces gens qui se présentent comme des antiracistes,
44:38antifascistes, pardonnez-moi,
44:40utilisent les mêmes méthodes
44:42que dans les années 30,
44:44je crois.
44:46Rachel, allez-y !
44:48Ce qui me choque, c'est que c'est une guerre
44:50qu'on soit pour ou contre, etc.
44:52C'est une guerre contre la bibliothèque.
44:54C'est une guerre qui est menée depuis un certain moment
44:56et par rapport à ce syndicat
44:58Sudrail qui est véritablement
45:00l'un des pires
45:02censeurs.
45:04Et effectivement, cette démarche
45:06de disqualifier, d'humilier la parole
45:08de l'autre, de la censurer, etc.
45:10C'est quand même quelque chose d'extrêmement
45:12dangereux.
45:14Geoffroy, qu'est-ce que vous en pensez ?
45:16La plume journalististe
45:18que vous êtes, qui avait pu écrire,
45:20on n'a pas brûlé vos livres,
45:22quand même. Non, je n'ai pas eu
45:24cet honneur.
45:26La première chose que ça m'a inspiré, figurez-vous,
45:28c'est que je me suis dit qu'ils résistaient beaucoup moins
45:30pendant l'occupation, les cheminots,
45:32les syndicalistes.
45:34On ne les a pas beaucoup entendu s'opposer
45:36au fait que les trans servent à des horreurs
45:38et à des atrocités.
45:40C'est la première chose. La deuxième,
45:42j'ai pas été censuré pour
45:44mes livres, mais par contre, j'ai été interdit
45:46d'université, etc. C'est toujours la même chose.
45:48Vous avez été à Sciences Po ? Non, à Lille.
45:50Vous avez été dans
45:52plusieurs universités interdites, vous vous rendez compte ?
45:54Il y a des façons
45:56de... La façon la plus simple
45:58de censurer quelqu'un ou un livre,
46:00c'est de ne pas en parler.
46:02Et de ne pas être invité sur les plateaux,
46:04et de ne pas pouvoir vendre ce livre, ni le faire connaître.
46:06J'ai connu ça.
46:08Le problème que nous avons en France aujourd'hui,
46:10c'est que nous sommes en train de devenir une société
46:12extrêmement polarisée
46:14sur le plan politique,
46:16qui considère que l'autre,
46:18celui qui ne pense pas comme soi, est un ennemi.
46:20Et donc, il n'a pas le droit de parler,
46:22on doit lui interdire la télé,
46:24notamment le service public, et si on peut en plus
46:26l'interdire des librairies, on l'interdira.
46:28Mais ça, c'est grave.
46:30Ça veut dire qu'on est
46:32à l'inverse même de la démocratie,
46:34comme le disait Voltaire, sur le respect
46:36qu'on doit avoir à celui qui n'est pas de son avis.
46:38Sinon, il n'y a pas de démocratie possible.
46:40On est en train d'aller vers un clash
46:42très très violent
46:44entre deux visions de la société.
46:46– Mais moi, je n'ai jamais entendu personne,
46:48à droite ou à gauche d'ailleurs, demander l'interdiction
46:50d'un livre d'Edouard Pleynel par exemple.
46:52– Je vous propose d'écouter un grand démocrate,
46:54il s'appelle Thomas Porte. Qu'est-ce qu'il en pense justement
46:56le député La France Insoumise de ses appels
46:58à boycotter ou d'interdire du moins
47:00la publicité d'un livre dans les gares ?
47:02– Nous avons appris
47:04que 600 panneaux publicitaires
47:06avaient été réservés pour faire la publicité
47:08du livre de Jordan Bardella dans une centaine de gares.
47:10C'est absolument inacceptable.
47:12Jamais l'extrême droite et Jordan Bardella ne seront bienvenus
47:14dans les gares françaises. Les cheminottes et les cheminots
47:16se sont construits dans la résistance, se battraient
47:18contre le fascisme. Plus de 7500 cheminots
47:20sont morts sous les bombes des nazis.
47:22L'ancien secrétaire général de la fédération
47:24des cheminots, Pierre Semar, a été fusillé
47:26en 1942. Et en 1944,
47:28les cheminots ont lancé la grève insurrectionnelle
47:30au moment où les fondateurs du Rassemblement National
47:32collaboraient avec l'Allemagne nazie.
47:34Jamais, jamais nous n'accepterons des affiches
47:36de l'extrême droite et de Jordan Bardella
47:38dans les gares françaises. Interpeller Jean-Pierre Farandou,
47:40le patron de la SNCF, pour le faire reculer,
47:42pour le faire céder et renoncer
47:44à cet accord indigne qui fait honte à la mémoire
47:46des milliers de cheminots massacrés par le régime nazi.
47:48– Et l'élu de la République
47:50qui s'est entré évidemment dans l'hémicycle,
47:54s'il va pouvoir prendre la place.
47:56C'est la meilleure publicité qu'on pourrait faire
47:58pour les radicaux, pour Jordan Bardella.
48:00– En termes de communication politique, ils mettent le plan de com
48:02de Bardella sur une rampe de lancement incroyable.
48:04C'est la meilleure publicité qu'ils peuvent faire
48:06au livre de Jordan Bardella. Et d'un point de vue plus juridique,
48:08je ne suis pas sûr qu'ils aient les moyens
48:10d'interdire la promotion de cet ouvrage
48:12sur les espaces publicitaires,
48:14s'ils ont été dûment réservés.
48:16Donc une fois de plus, on est vraiment sur la posture idéologique.
48:18Mais ce n'est pas une nouveauté.
48:20– Le livre qui sortira, je le crois, le 9 novembre prochain.
48:22Ce que je cherche…
48:24Il nous reste 3 minutes s'il vous plaît,
48:26sur les inondations.
48:28Est-ce que c'est seulement un problème de climat ?
48:30Est-ce qu'on ne peut rien faire ?
48:32Parce que de mémoire d'homme, on n'avait pas vécu ça ?
48:34Finalement, en ayant cette phrase-là,
48:36vous balayez toutes les questions
48:38qu'on pourrait se poser.
48:40Pareil, lorsque vous parlez de sinistrés,
48:42vous avez des Français qui sont victimes,
48:44qui sont un peu dans la difficulté.
48:46Moi, je n'ai pas vu des Français
48:48qui sont dans la sinistrose.
48:50Bien au contraire.
48:52Depuis 48 heures, on voit des résilients,
48:54on voit de la solidarité,
48:56on voit des Français qui sont mobilisés,
48:58qui vont aider leurs voisins.
49:00Donc, dans cette grande difficulté,
49:02parce qu'ils ne vont pas non plus être
49:04dans le nihilisme, bien évidemment,
49:06dans cette grande difficulté,
49:08vous avez une France qui se réveille.
49:10Et ça peut être aussi ça qui nous marque.
49:12Je vous propose de voir le sujet
49:14de Maxime Legay,
49:16parce que ces Français également,
49:18ils sont désabusés plus que désinistrés.
49:20Les phénomènes se répètent
49:22et ils vivent à chaque fois la même situation,
49:24sans pour autant être aidés rapidement
49:26par les pouvoirs publics.
49:28C'est toute une ville
49:30mobilisée pour tenter de réparer
49:32le désastre.
49:34Des tonnes de boue à évacuer des rues,
49:36mais aussi des commerces d'anonnées.
49:38Je vois qu'il y a pas mal de volontaires,
49:40et c'est pas mal parce que ça renforce la solidarité.
49:42Nous, les pompiers, c'est notre mission,
49:44on va dire on l'a fait, mais heureusement
49:46qu'il y a aussi des volontaires pour nous aider
49:48parce que c'est un gros travail un peu minutieux
49:50mais on va dire glorieux.
49:52Une vingtaine de kilomètres plus loin,
49:54à Limonie, même scène de désolation.
49:56Le balai des camions s'intensifie.
49:58Ici, le Rhône est sorti de son lit
50:00charriant des tonnes de bois
50:02qui ont tout détruit sur leur passage.
50:04Richard est le maire de la commune depuis 24 ans.
50:06Il n'a jamais vu ça.
50:08Je suis né dans ce village,
50:10on n'a jamais vu le cours d'eau en furie
50:12comme on l'a eu ce jeudi.
50:14Vous avez pu le voir, c'est une catastrophe,
50:16c'est inondé, les maisons ont eu
50:183 mètres d'eau dans les maisons,
50:20les dégâts sont gigantesques.
50:22Dans ces inondations...
50:24Là, le problème c'est qu'il y a encore énormément de boue
50:26et la boue, les pompiers ne peuvent pas
50:28ne peuvent pas la pomper.
50:30Les habitants ont vu leur maison dévastée.
50:32Ils sont tout autant démunis matériellement
50:34que sentimentalement.
50:36J'avais entreposé aussi tout un tas de souvenirs,
50:38des bouquins, tout un tas de choses
50:40qui étaient de mon enfance et autres
50:42donc c'est dramatique,
50:44c'est dur.
50:46Dans le village, l'eau est montée jusqu'à
50:482 mètres 50 de haut.
50:50Je suis à 1 mètre 76, donc ça veut dire que
50:52grosso modo j'avais pas pied.
50:5430 personnes ont dû être élitreuillées.
50:56Fort heureusement, aucun blessé
50:58ni disparu n'est à déplorer.
51:00Et saluons justement l'intervention
51:02de la sécurité civile ainsi que des gendarmes
51:04et héros qui ont sauvé des vies,
51:06je cite le Premier ministre.
51:08Mais on va se poser quand même les questions,
51:10est-ce que c'est seulement un problème de climat ?
51:12On se la pose pas ce soir parce qu'on manque de temps
51:14mais on sera demain matin avec le maire de Mandelieu
51:16qui a tweeté maintenant que l'émotion
51:18de l'actualité passe, on va continuer
51:20longtemps à imposer au maire des normes
51:22et des prélèvements de budget délirants
51:24qui paléralisent toutes nos actions
51:26de protection comme prendre 2 millions
51:28d'euros d'amende à Mandelieu
51:30par an au titre de la
51:32SRU pour ne pas bétonner.
51:34Voilà ce qu'on pouvait dire là-dessus, il nous reste quelques
51:36secondes, chose promise, chose due et je remercie
51:38les téléspectateurs qui sont très nombreux
51:40et qui me disent, et les soldats de la Corée du Nord
51:42vous les avez oubliés parce que j'avais dit
51:44en début d'émission, ça vous préoccupait
51:46Pierre Lelouch, je dis aux téléspectateurs
51:48qui nous rejoignent, environ 1500 soldats
51:50des forces spéciales nord-coréennes sont en train
51:52de parfaire leur entraînement d'acclimatation
51:54en Russie pour bientôt partir
51:56sur le front ukrainien, pourquoi c'est
51:58une grande préoccupation selon vous ?
52:00C'est quelque chose de très
52:02très grave parce que
52:04de facto depuis presque 3 ans maintenant on est
52:06dans une guerre par procuration
52:08entre l'OTAN d'un côté
52:10la Russie de l'autre et au milieu un état
52:12tampon qui reçoit des armes
52:14occidentales et en face
52:16la Russie reçoit des armes de la
52:18Corée mais aussi de l'Iran
52:20d'envoyer des hommes sur place
52:22c'est un éclat énorme vers
52:24l'internationalisation de la guerre
52:26et peut-être déclenchement de choses
52:28extrêmement graves. Merci beaucoup
52:30pour la concision, merci à tous pour
52:32vos expertises, ce soir c'était un plaisir
52:34d'être avec vous, on est très pressés dans un instant
52:36c'est face à Michel Onfray, merci à France Cotfab
52:38qui a préparé cette émission.

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