Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00Un peu plus de 20 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros 2, on est avec Sarah Salmane, Sarah bonsoir,
00:07Yoann Usaï avec Jean-Sébastien Ferjou, bonsoir à tous les deux, Patrick Roger, vous avez votre tronc de serviette.
00:14Le vendredi soir, vous êtes un éternel de l'heure des pros 2, le vendredi.
00:19L'éternel, c'est parce qu'on parle de Notre-Dame.
00:22Et à côté de vous, et vraiment on est très heureux de vous recevoir, Marie-Cécile Fourry, vous êtes restauratrice de peinture,
00:30vous étiez présente aujourd'hui, mais vous avez surtout passé 5 ans à reconstruire un chef-d'oeuvre qui est Notre-Dame.
00:40C'est la première fois, je le dis aux téléspectateurs, vous m'avez dit hors antenne, je suis stressé, c'est la première fois que j'interviens en direct à la télévision,
00:47mais sachez que si vous avez réussi à produire ce chef-d'oeuvre, l'émission l'heure des pros va passer toute seule.
00:54Vous allez voir, ça va être très très simple.
00:56Vous allez être très sympa, très lisse, très simple.
00:59En tous les cas, merci d'être avec nous.
01:00Bonjour.
01:01Comment allez-vous, Marie-Cécile, qu'est-ce que vous pouvez nous raconter sur ce que vous avez vécu aujourd'hui ?
01:05Parce que nous, on a découvert ces images absolument merveilleuses.
01:09C'est un chef-d'oeuvre absolu, c'est la grandeur de la France qu'on retrouve à travers Notre-Dame.
01:16Mais peut-être qu'on a besoin aussi d'avoir votre témoignage, racontez-nous.
01:19Alors nous, aujourd'hui, c'était vraiment un mélange d'émotions.
01:22C'est sûr qu'on est assez nostalgiques, c'est une aventure qui se termine, une très belle aventure.
01:27Donc on rend la cathédrale, elle ne nous appartient plus, on l'a habitée il y a quelques années.
01:32Et en même temps, on est fiers de la rendre dans cet état et de la rendre aussi belle.
01:38Et je dirais qu'on est aussi impatients qu'elle revive.
01:42Pour l'instant, on la rend belle. Maintenant, elle a besoin de vivre.
01:45Elle a besoin de retrouver le culte, les visiteurs, le son de l'or, le son des cloches.
01:50Donc ça, on attend de voir et on a hâte de la voir revivre.
01:54Vous faites partie de l'équipe de Marie Parent Andaloro pour la restauration des peintures murales dans les chapelles du déambulatoire de Notre-Dame.
02:03Peinture de Viollet-le-Duc. Et vous étiez présente dans la Nef lors de la visite du président de la République.
02:12Quand on a découvert ces images, ce qui nous a surpris, c'est cette lumière.
02:16Chose qu'on n'avait jamais vue de notre vivant.
02:20Apparemment, c'était tout aussi lumineux, mais il fallait remonter au Moyen-Âge.
02:24Personne ne l'a jamais vue comme ça. Personne vivant ici ne l'a vue comme ça.
02:31On savait, on connaissait et on ne voyait pas.
02:33Donc ça a été l'occasion de restaurer ce qu'il y a d'extraordinaire sur ce chantier.
02:37C'est que ça a été restauré dans son ensemble.
02:39C'est-à-dire, on a restauré la pierre, les vitraux, les peintures, tout.
02:43Et tout fonctionne ensemble. Notre-Dame, ça a été conçu pour que tout fonctionne ensemble.
02:47La peinture fait écho à la couleur de la pierre.
02:50La lumière du vitrail, suivant les moments de la journée, fait écho aussi à la couleur dans les chapelles, suivant l'orientation.
02:56Tout est pensé et conçu comme ça.
02:58Donc aujourd'hui, on la retrouve cohérente et magnifique telle qu'elle est et telle qu'elle aurait été.
03:03Vous faites partie de ces 2000 compagnons qui ont réussi à répondre oui à ce Paris complètement fou,
03:11de reconstruire et de faire renaître Notre-Dame en l'espace de cinq ans.
03:15Vous avez passé combien de temps dans la cathédrale ?
03:19Un certain temps.
03:21Vous n'avez jamais compté les heures ?
03:23Non, on devrait. Maintenant qu'on a un peu plus de temps et que c'est terminé, on va peut-être compter les heures.
03:28On est arrivés peu de temps après l'incendie pour faire un premier état des lieux.
03:32Ça a duré six mois.
03:34Ensuite, on a fait une petite pause et on est revenus après restaurer l'ensemble des chapelles, dix chapelles.
03:41On y est restés trois ans.
03:44Vous étiez là quotidiennement. Vous êtes une équipe de combien ?
03:48On est une équipe d'indépendants. On est 14 personnes dans l'équipe.
03:53On était là quotidiennement. Pas 14, mais en tout cas, on était assez nombreuses à être là quotidiennement.
03:58Avant de voir le sujet de Noémie Hardy, qui va revenir sur cette journée pour l'histoire,
04:03lorsque vous rentrez pour la première fois après l'incendie dans la cathédrale, vous vous dites quoi ?
04:09C'est la sidération d'abord.
04:12Parce qu'on a beau avoir vu les images de l'incendie, on est comme tout le monde, on a vu ça à la télé,
04:17on n'y croit presque pas en fait.
04:19On se dit que ce n'est pas possible. Notre-Dame, on l'avait quittée six mois avant.
04:22On avait restauré déjà une des chapelles de Notre-Dame.
04:25On était très attachés et là, sidération totale.
04:29Un petit peu de découragement, on va dire, le premier jour.
04:34Quand on voit ça, on se dit que cinq ans, ce n'est pas possible.
04:36C'est un pari fou.
04:37C'est un pari fou.
04:38Et c'était un défi. Je pense que plus le pari était fou, plus on avait envie de le relever.
04:42Et ça a été un défi réussi aujourd'hui. On est fiers de l'avoir présenté au président de la République.
04:48Et les Français ont découvert ça, évidemment, aujourd'hui.
04:52On va revoir cette journée extrêmement forte.
04:56C'est vrai que ça participe à cette fierté française.
04:59Je pense aussi aux téléspectateurs, aux Français qui nous regardent.
05:02Souvent, l'actualité, elle est lourde.
05:04Souvent, il y a du découragement.
05:05Souvent, on se dit que ce n'est pas possible.
05:08Quand est-ce qu'on va avoir des actualités qui vont nous porter,
05:12qui vont nous faire du bien, qui vont alimenter cette espérance ?
05:16De voir Notre-Dame dans cet état-là, j'ai juste envie de vous dire merci.
05:22Évidemment, Marie-Cécile Khoury.
05:25Noémie Hardy qui revient sur cette journée.
05:29Cinq ans après, les portes s'ouvrent.
05:32Le chantier du siècle s'achève.
05:34Cinq ans après la vision de désolation qu'on avait eue en avril 2016.
05:38Elle est à la fois réparée, réinventée, rebâtie.
05:40La cathédrale se révèle sous ses plus beaux atouts.
05:43Une rénovation spectaculaire qui lui donne une blancheur immaculée.
05:47Cette statue, comme Notre-Dame de Paris, est une miraculée.
05:51Parce que quand la voûte de la croisée du transept s'est effondrée dans la nuit de l'incendie,
05:55la statue aurait dû pulvériser.
05:58La visite de Notre-Dame s'est déroulée en une dizaine d'étapes.
06:02De faire un objet contemporain dans un lieu aussi magique.
06:06L'objectif, mettre en avant les principales réalisations de ce chantier hors normes
06:11en passant par exemple par la charpente totalement ravagée par l'incendie.
06:16On s'est tous battus pour redorer l'image de la France,
06:21la fierté et la passion des savoir-faire de la restauration du patrimoine.
06:27Sourire et fierté sur les visages.
06:30Rassemblés d'abord sur le parvis, les 2000 personnes qui ont contribué aux travaux
06:34ont pu découvrir ce chef-d'oeuvre fini.
06:38Emmanuel Macron en a profité pour les remercier.
06:42Le choc de la réouverture sera, je crois et je veux le croire, aussi fort que celui de l'incendie.
06:48Mais ce sera un choc d'espérance.
06:51Parce que vous toutes et tous qui êtes là aujourd'hui avez oeuvré.
06:56Et cette métamorphose, c'est en effet à vous que nous la devons.
07:00Vous avez été les alchimistes du chantier et vous avez transformé le charbon
07:06en art, si je puis dire.
07:08Le brasier de Notre-Dame était une blessure nationale et vous avez été son remède.
07:12Par la volonté, par le travail, par l'engagement.
07:16Les mécènes ont aussi été à l'honneur.
07:19Le projet qui a coûté quelques 700 millions d'euros a été financé exclusivement par des donations.
07:28Et concernant les mécènes, il faut rappeler qu'il y a eu plus de 340 000 donateurs
07:33dans 104 pays différents.
07:35Et quand on voit ces images-là, on se dit qu'il y a une culture française.
07:39Et que la culture française se transmet de génération en génération.
07:42Et que l'artisanat français est un artisanat mondialement reconnu.
07:47C'est une référence.
07:48Et grâce à vous, aujourd'hui, on peut faire encore des miracles.
07:52On souffle.
07:54Ça fait du bien, Jean-Sébastien Ferjot.
07:56Je suis très ému en voyant cette cathédrale.
07:59J'habite à côté.
08:00C'est l'église.
08:01C'est mon église, en tant que catholique.
08:05Ce n'est pas une icône touristique à mes yeux.
08:09Ma voisine vient de me rassurer.
08:12Il y a juste une chose qui m'a heurté.
08:14Je trouve que c'est un exploit.
08:15Il faut saluer Emmanuel Macron qui a réussi à tenir un chantier en 5 ans.
08:19Il faut saluer le travail extraordinaire des artisans.
08:22La lumière m'a dérangé.
08:24Il y a une théologie de la lumière dans une cathédrale.
08:27Avant, la lumière était plus centrée sur le cœur.
08:29Vous avez d'abord la pénombre avant d'arriver à la lumière divine.
08:32C'est un effort d'arriver à la lumière divine.
08:34Là, c'est une vision de l'homme.
08:36Comme si l'homme était transparent, s'empare de complexités.
08:39Sans effort, là où la spiritualité et la prière vont,
08:43avec cette alternance de pénombre et de lumière.
08:47Ma voisine me rassurait en me disant
08:49que l'effet produit à l'intérieur n'est pas aussi lumineux
08:52que celui qu'on voyait à la télé.
08:54L'éclairage est prévu en fonction des temps liturgiques.
08:57Le fidèle que je suis est un peu rassuré.
09:00Merci.
09:02Je rappelle que vous êtes restauratrice et que vous étiez présente.
09:06On va écouter Emmanuel Macron qui parlait du chantier du siècle.
09:11Emmanuel Macron qui a pris la parole dans la cathédrale Notre-Dame
09:16cet après-midi. On l'écoute.
09:18On n'avait jamais vu un tel chantier.
09:22Vous avez toutes et tous participé au chantier du siècle.
09:26Un chantier école, un chantier modèle
09:30où se résout à ce point par le dialogue, la bonne volonté,
09:34les efforts de chacun, alors même que les délais étaient serrés
09:38et la pression, je le sais, immense.
09:40Notre-Dame fut durant ces cinq années le chantier du jamais vu.
09:46Vous l'avez dit Jean-Sébastien Ferjou à juste titre,
09:50c'est qu'Emmanuel Macron, il y a cinq ans,
09:52a pris la parole au lendemain de l'incendie en disant
09:55en cinq ans, on arrivera à faire renaître de ces cendres
10:00la cathédrale Notre-Dame de Paris.
10:03C'est vrai que c'était un défi absolument monumental.
10:08D'ailleurs, personne n'y croyait vraiment.
10:10Souvenez-vous de ces détracteurs parce qu'Emmanuel Macron avait dit
10:12nous allons reconstruire Notre-Dame encore plus belle.
10:15Ces détracteurs disaient comment encore plus belle,
10:17mais pour qui se prend-il ?
10:19La réalité manifestement est qu'il a réussi.
10:21Quand Emmanuel Macron réussit quelque chose,
10:23ça n'arrive pas souvent, il faut le reconnaître.
10:25Et là, manifestement, il a réussi.
10:27C'était quelque chose de personnel pour lui
10:30parce qu'il a presque personnellement,
10:32via le général Georges Lin, qui l'avait nommé
10:34et qui malheureusement n'était pas là pour voir...
10:36Qui est décédé en 2023, à qui il a rendu hommage dans son discours.
10:40Emmanuel Macron, via le général Georges Lin,
10:43a presque supervisé en personne ce chantier.
10:45C'était quelque chose vraiment de très personnel pour lui,
10:47un engagement pris devant les Français.
10:49Et on est obligés de constater ce soir, et c'est heureux,
10:52que ce pari pour le président de la République est gagné.
10:54Marie-Cécile Fourry, je rappelle que vous êtes restauratrice.
10:57Vous étiez présente, évidemment, cet après-midi.
11:00Vous étiez présente dans la Nef au moment du discours d'Emmanuel Macron.
11:04On met de côté les polémiques.
11:06Fallait-il qu'il parle à l'intérieur ou à l'extérieur de la cathédrale ?
11:09Moi, ce qui m'intéresse, c'est ce que vous avez ressenti
11:11au moment de ce discours, avec ce millier de compagnons,
11:15de personnes qui ont permis de retrouver cette grandeur de la cathédrale.
11:21On est très fiers de l'avoir présenté comme ça au président.
11:25Et on était fiers de l'avoir fait ensemble
11:27et de se retrouver ensemble pour ce moment devant le président.
11:30C'était vraiment un moment collectif.
11:32Et c'est vrai qu'on a tous été des petits maillons de cette grande chaîne
11:35qui a rendu ce défi complètement fou.
11:39Donc on était fiers d'être tous là ensemble.
11:42C'était un bon moment entre ces 2500 personnes, je crois qu'on était aujourd'hui.
11:47Je pense encore une fois aux téléspectateurs qui nous regardent
11:50et qui se disent qu'il y avait 2000 compagnons, des restaurateurs,
11:53des sculpteurs, des chaudronniers, des menuisiers,
12:00bref, de l'artisanat français.
12:02Votre rôle, qu'est-ce que c'était concrètement ?
12:06Qu'est-ce que vous faisiez, votre quotidien, votre journée type
12:09au sein de la cathédrale Notre-Dame de Paris ?
12:11Alors nous, notre mission, c'était la restauration des peintures murales
12:14dans le cœur du diambulatoire.
12:16Il faut savoir que ces peintures sont peintes du sol à la voûte.
12:20Ça étonne toujours quand on le dit, mais on ne le voyait pas en fait.
12:24C'était noir de crasse, c'était noir, ces chapelles étaient noires.
12:27Donc nous, on est arrivés.
12:29Noires à cause de l'incendie ?
12:31Noires à cause du temps.
12:32Certaines chapelles n'avaient jamais été restaurées depuis Viollet-le-Duc.
12:35Elles avaient souffert de l'eau des pompiers, après incendie.
12:40Sur des peintures aux enduits plâtre, le plâtre n'aime pas l'eau,
12:43donc elles s'écaillaient beaucoup, elles avaient besoin d'être consolidées.
12:46Donc ça, ça a été notre première mission,
12:49ça a été de conserver les décors et de conserver tout ce qui peut être...
12:53Alors peut-être que vous pouvez regarder,
12:55est-ce que c'était, par exemple, vous avez travaillé sur ces peintures-là ?
12:58Voilà, toutes les voûtes, ça ce sont les voûtes du diambulatoire
13:01et c'est tout un ciel étoilé.
13:03Il ne faut pas avoir le vertige.
13:06Les échafaudages étaient très confortables.
13:09Ça, pardon, mais on ne le voyait pas avant l'incendie ?
13:12Les voûtes étaient sombres, pas aussi lumineuses.
13:15La dorure, vous voyez, elle est en l'état.
13:17Après le nettoyage, elle nous est apparue comme ça.
13:20Oui, c'est ça, il y a eu la rénovation.
13:22Le plus gros du travail, ça a été le refixage, la consolidation
13:25et puis ensuite la restauration, c'est tout le nettoyage des peintures.
13:28Et ensuite, la dernière étape, c'est la reconstitution des lacunes
13:31quand il y avait des lacunes.
13:33Mais ce que vous voyez, c'est de l'original.
13:35On n'a pas repeint la cathédrale.
13:37Elle était dans cet état après nettoyage.
13:39Elle s'est révélée.
13:41C'est tout un travail chirurgical, j'imagine.
13:46Ça a été un long travail, mais on a pris beaucoup de plaisir et d'enthousiasme.
13:52Je voudrais juste qu'on voit cette séquence,
13:54parce que vous avez parlé de la lumière.
13:56Ce qui surprend aussi, c'est la blancheur de Notre-Dame.
13:59Quand quiconque est allé dans la cathédrale, dans la nef,
14:03c'était quand même un lieu assez sombre.
14:05Je vous propose d'écouter cette séquence,
14:07et ensuite je vous donne la parole, Patrick.
14:09On a l'espace qui se révèle,
14:11parce que tout était noir, on ne voyait plus rien.
14:13Tout était absorbé par le noir,
14:15alors que la lumière révèle l'espace.
14:17Du coup, on ne levait pas le regard.
14:19En fait, elle révèle vraiment cette cathédrale,
14:22qui pour moi, c'est une forêt de pierre,
14:25recréée par les architectes,
14:27avec ces murs qui montent jusqu'à la canopée de la voûte,
14:30un peu comme une préfiguration du jardin d'Éden, d'une certaine façon.
14:34En nettoyant les poussières de l'incendie,
14:36on est allé bien au-delà,
14:38et on a restitué à cette architecture
14:40toute sa lisibilité et sa beauté.
14:42Patrick Roger.
14:44C'est vrai que ce qui frappe beaucoup, c'est l'éclat,
14:46alors qu'on est habitué, quand on rentre dans une église,
14:48une cathédrale, quelle qu'elle soit,
14:50à avoir ce que disait Jean-Sébastien tout à l'heure,
14:53une pénombre pour aller au cœur, vers la lumière.
14:55Et là, c'est assez incroyable.
14:57On verra en réalité, parce que vous nous dites
14:59que ce n'est pas l'effet, peut-être un petit peu,
15:01mais c'est frappant quand même.
15:03Parce que quand on va, quand on entre
15:05dans un lieu de culte catholique,
15:07comme ça, on a envie de se retrouver
15:09dans une forme de pénombre,
15:11pour pouvoir se retrouver, en fait, nous-mêmes.
15:13Et du recueillement.
15:15Et là, ce n'est pas tout à fait le cas.
15:17Quelque chose, quand même, aussi,
15:19qu'il faut souligner, quand même,
15:21parce qu'au moment où ça ne va pas très bien en France,
15:23globalement, dégradation de la vie.
15:25Tout va mal, on va en parler dans un instant.
15:27Paris, Notre-Dame, redevient
15:29le centre du monde.
15:31On l'a vite oublié.
15:33C'est pour ça que cette renaissance de Notre-Dame
15:35est importante.
15:37C'est pour ça qu'on le traite ce soir en longueur.
15:39Parce qu'on est fiers.
15:41On est fiers de notre culture.
15:43On est fiers de notre histoire.
15:45On est fiers de nos artisans.
15:47C'est un lieu de culte.
15:49Je ne retire rien de ce que vous dites.
15:51C'est pas que ça.
15:53Les cathédrales ont souvent été embellies
15:55par le feu, justement.
15:57Parce qu'on voulait les reconstruire
15:59spirituellement.
16:01Au nom de Dieu,
16:03au nom d'une démarche spirituelle,
16:05il ne faudrait pas, de mon point de vue de catholique,
16:07qu'on n'en fasse qu'une icône touristique.
16:09Ou même une fierté.
16:11J'espère que dans ce que je vous dis...
16:13Je ne sais pas ce que vous dites.
16:15Comment on serait fiers d'un excédent commercial ?
16:17Je pense que c'est une fierté
16:19qui vient au plus profond de nous-mêmes.
16:21Et qui est le fruit
16:23de générations
16:25et d'une transmission.
16:27Et d'ailleurs, Jean-Sébastien,
16:29la première messe depuis l'incendie
16:31se tiendra le 8 décembre et sera célébrée
16:33par l'évêque de Paris.
16:35Ce qui me frappe quand même,
16:37je reviens à un sujet profane,
16:39c'est que malgré tout ce qui a permis ce chantier,
16:41on devrait en tirer des conclusions
16:43pour le reste de la France.
16:45Quand on veut, on peut.
16:47Ce n'est pas que de la volonté.
16:49C'est la loi d'exception.
16:51On a allégé les contraintes
16:53qui pèsent sur tout autre chantier en France.
16:55On a réussi à le faire.
16:57Peut-être pourriez-vous nous aider ?
16:59Il y a eu beaucoup de dons aussi.
17:01Ailleurs dans le pays.
17:03Les lois d'exception,
17:05le fait que ça soit dirigé...
17:07C'est comme les JO.
17:09Pourquoi on ne doit aller bien que pour les JO ?
17:11Le fait que ça soit dirigé
17:13par un homme
17:15qui avait le sens
17:17de la direction,
17:19même si ce n'est pas très bien dit.
17:21C'était dirigé par un général.
17:23Les donations,
17:25vous l'avez dit,
17:27plus de 800 millions d'euros.
17:29La famille Arnaud a donné 200 millions
17:31et la famille Pinot 100 millions.
17:33340 000 donateurs.
17:35Un dernier mot avec vous.
17:37On passera à d'autres sujets
17:39après Marie-Cécile Kfoury.
17:41Vous avez reçu un brevet
17:43pour les 2 000 à 3 000 compagnons
17:45qui ont œuvré pour Notre-Dame.
17:47Qu'est-ce que c'est précisément ?
17:49C'est un papier ?
17:51C'est un diplôme.
17:53Avec la ministre de la Culture,
17:55le président de la République.
17:57Il nous remet un diplôme
17:59de bâtisseur de Notre-Dame.
18:01Vous avez pu échanger
18:03avec le président de la République ?
18:05Oui, brièvement.
18:07On lui dit qu'on est heureux
18:09de le voir ici.
18:11Il est très intéressé.
18:13Il est venu plusieurs fois.
18:15C'est quasiment sa dixième visite
18:17en 5 ans.
18:19Pendant le discours,
18:21il parlait même d'une visite de chantier.
18:23Il dit que c'est sa dernière visite.
18:25C'est vrai que c'est l'impression
18:27qu'on a eu.
18:29De toute façon, c'est fini.
18:31Aujourd'hui, on a changé de statut.
18:33On n'est plus travailleur.
18:35On va retrouver visiteur, pèlerin.
18:37On va retrouver tous les autres statuts.
18:39On n'est plus travailleur.
18:41Marie-Cécile Kfoury, merci beaucoup.
18:43C'était important de prendre le temps
18:45de parler de cette actualité.
18:47Au combien positif,
18:49au combien historique,
18:51parce que dans 200 ans,
18:53on reparlera de cet incendie de Notre-Dame
18:55en 2019.
18:57On reparlera de ses compagnons.
18:59On reparlera de l'artiste.
19:01Peut-être avec vous,
19:03Jean-Sébastien Ferjou.
19:05Ce que je vous propose,
19:07courte pause.
19:09On revient dans un instant
19:11et on repartira sur une actualité politique
19:13un peu plus lourde.
19:15Vous avez des députés
19:17qui menacent les autres maintenant.
19:19Vous avez M. Bompard qui est accusé
19:21d'avoir menacé la vice-présidente de l'Assemblée nationale.
19:23Certains ne seront pas surpris
19:25par cette actualité-là,
19:27qui semble moins importante
19:29que ce qu'on a vécu ce vendredi midi.
19:31A tout de suite pour l'heure d'épreuve.
19:35On a consacré notre première partie
19:37sur l'espérance à Notre-Dame
19:39et cette fierté française.
19:41On va parler désormais du chaos
19:43de l'Assemblée nationale.
19:45La vice-présidente de l'Assemblée nationale,
19:47Naïma Moutchou, accuse M. Bompard
19:49de l'avoir menacée hier.
19:51Elle a communiqué
19:53à l'occasion d'une suspension de séance.
19:55M. Bompard m'a jeté à la figure à plusieurs reprises
19:57ce qui suit.
19:59« Tu vas payer ce que tu es en train de faire.
20:01Tu es complice, oui.
20:03Tu paieras ça, oui, y compris électoralement. »
20:05Une question grave se pose.
20:07Pourquoi ceux qui m'ont succédé
20:09à la présidence d'eux-mêmes en appliquant
20:11que moi n'ai-je pas été la cible
20:13de telles intimidations ?
20:15Pourquoi m'attaque-t-on avec une telle virulence ?
20:17Est-ce parce que je suis une femme ?
20:19Une femme issue de l'immigration,
20:21c'est plus facile.
20:23Naïma Moutchou était notre invitée
20:25chez Thierry Cabane dans Punchline.
20:27Je vous propose de l'écouter.
20:29« Je suspends la séance.
20:31Je l'ai suspendue à plusieurs reprises.
20:33Il y a eu des rappels au règlement.
20:35Je descends du perchoir et M. Bompard
20:37vient vers moi, m'interpelle,
20:39et me dit « Tu vas le payer.
20:41Tu vas le payer, oui, tu le paieras,
20:43tu es complice, et tu le paieras,
20:45y compris électoralement. »
20:47C'est une intimidation.
20:49C'est une mise sous pression.
20:51Insupportable. Alors que je préside
20:53depuis plus de deux ans.
20:55Je connais les cibles souleuses.
20:57Vous pouvez interroger les députés
20:59et les présidents de groupe.
21:01Je suis une vice-présidente impartiale
21:03et objective au perchoir,
21:05parce que je sais que c'est un gage
21:07de violence.
21:09Les reproches qui m'ont été faits,
21:11de complicité, de l'obstruction,
21:13sont totalement injustes et infondées.
21:15Mais l'intimidation et la pression,
21:17eux, sont insupportables.
21:19Je rappelle que ce qui s'est passé
21:21entre Mme Moutchou et M. Bompard
21:23c'était lors des débats sur la brogation
21:25de la réforme des retraites.
21:27M. Bompard qui a réagi, je confirme
21:29avoir indiqué à Naïma Moutchou
21:31lors d'une suspension de séance
21:33qu'elle aurait à assumer électoralement
21:35cette démarche de victimisation
21:37qui vise à faire croire l'inverse
21:39est détestable, etc.
21:41Si seulement M. Bompard avait dit
21:43à Naïma Moutchou qu'il fallait
21:45assumer électoralement sa participation
21:47au blocage organisé de la brogation
21:49de la réforme des retraites,
21:51je ne suis pas sûr que Mme Moutchou
21:53aurait pu se communiquer.
21:55Maintenant, c'est parole contre parole.
21:57Naturellement, la France insoumise
21:59comme d'habitude n'assume pas
22:01ses propos.
22:03C'est quelque chose de coutume nuée.
22:05Passons là-dessus.
22:07Mais la réalité, c'est que
22:09Naïma Moutchou n'a pas été victime
22:11d'intimidation.
22:13Ce sont clairement des menaces.
22:15Des menaces d'agression physique.
22:17On peut l'imaginer comme ça
22:19parce qu'il a dit à Naïma Moutchou
22:21tu le paieras y compris électoralement.
22:23Pas seulement électoralement,
22:25y compris électoralement.
22:27Ça veut dire qu'elle va le payer
22:29d'une autre manière.
22:31Mais la France insoumise, encore une fois,
22:33est coutumière de cela.
22:35Je ne sais pas si c'est physiquement,
22:37mais ça sous-entend en tous les cas
22:39y compris électoralement.
22:41Ça sous-entend qu'elle va payer
22:43si ses propos sont avérés
22:45d'une autre manière.
22:47Encore hier, M. Bernalicis
22:49qui était le rapporteur de cette loi
22:51de la France insoumise pour l'abrogation
22:53de la réforme des retraites a interpellé
22:55les députés en leur disant
22:57ceux qui ne votent pas l'abrogation,
22:59nous avons vos adresses.
23:01M. Delogu
23:03est coutumier
23:05du fait d'intimider
23:07physiquement les députés
23:09et notamment les députés les plus jeunes de l'Assemblée nationale.
23:11Il est coutumier de cela.
23:13En réalité, je vais vous dire, la France insoumise
23:15a importé à l'Assemblée nationale
23:17des méthodes qui ne sont
23:19rien d'autre que des méthodes de racaille.
23:21Jean-Sébastien Ferjou, on parle beaucoup
23:23du climat à l'Assemblée. Dans un instant, on va parler
23:25des altercations
23:27encore hier soir entre un député
23:29MEDAM et un député PS.
23:31Antoine Léaument qui dit
23:33avoir lui aussi été
23:35quasiment violenté
23:37par ce député. C'est tout un
23:39climat assez délétère
23:41au sein de l'Assemblée nationale.
23:43Bien sûr, il y a ce qu'a rappelé Johan Usage sur le fait que la France insoumise
23:45soit devenue coutumière de ces méthodes-là.
23:47Moi, je me souviens toujours quand Raphaël Glucksmann
23:49avait à très juste titre, me semble-t-il,
23:51un peu brusqué à Saint-Étienne
23:53parlé de brutalisation
23:55des morts, des mœurs par des mœurs.
23:57C'est exactement la stratégie
23:59que les fascistes employaient dans les années 30.
24:01C'est ce que font les gens de la France insoumise
24:03y compris en pointant du doigt.
24:05Mettre une affiche avec l'adresse de quelqu'un,
24:07c'est ça. C'est la menace physique.
24:09C'est monter le coût social, économique
24:11voire physique de la prise de parole
24:13et de la liberté de pensée.
24:15Par ailleurs, ce que fait la France insoumise
24:17et qui ne se limite pas
24:19à la France insoumise mais qui pourrit, je trouve,
24:21le débat, qui pollue le débat politique français,
24:23c'est cette espèce de polarisation
24:25qui naît du sectarisme absolu.
24:27C'est-à-dire, à partir du moment où vous disqualifiez
24:29les gens en face de vous parce que vous leur dites
24:31« Ah, tiens, vous êtes d'extrême-droite »
24:33ou « vous êtes d'ailleurs antisémite »
24:35ou bref, avec des arguments qui ont vocation
24:37à éteindre tout débat, à empêcher
24:39tout simplement le fait que l'autre
24:41puisse répondre, ça pollue
24:43profondément le débat français
24:45et le macronisme a beaucoup entretenu ça
24:47avec des gens qui ont prétendu, regardez, des Claude Maluret,
24:49des...
24:51bref, Clément Beaune, qui revendiquait
24:53avoir le monopole de la raison.
24:55Quand vous revendiquez le monopole de la raison, vous excluez
24:57les autres. Qu'ont-ils comme moyens que de répondre de manière...
24:59Je rappelle que le 30 octobre dernier,
25:01Thomas Porte avait menacé un député RN
25:03en lui disant « Ferme ta gueule, on va s'occuper de toi,
25:05on va s'expliquer dehors », et que
25:07le bureau de l'Assemblée nationale avait alors
25:09prononcé le 20 novembre un rappel à l'ordre
25:11à l'encontre du député insoumis Thomas Porte
25:13pour des menaces proférées contre son collègue du Rassemblement
25:15national, Philippe Lotio,
25:17dans l'hémicycle, en octobre
25:19dernier, que Thomas Porte, en 2023,
25:21jouait avec un ballon
25:23à l'effigie de la tête du ministre
25:25du Travail, Olivier Dussopt.
25:27Et pour poursuivre dans ce que disait à l'instant
25:29Jean-Sébastien, c'est West Side Story
25:31en fait, à l'Assemblée.
25:33C'est la guerre des bandes, aujourd'hui.
25:35C'est cette guerre des bandes qui se joue en permanence.
25:37Vous avez raison, il y avait aussi le Modem,
25:39il y a LFI, il y a les autres aussi qui s'invectivent
25:41dans les couloirs, etc. Et c'est pas
25:43possible. Aujourd'hui, les Français
25:45élisent des députés
25:47pour qu'ils les représentent
25:49avec conscience, avec
25:51sagesse et détermination. Et là,
25:53parce qu'ils n'arrivent plus à faire passer leurs idées,
25:55ils en viennent à de l'invective,
25:57de la querelle. Alors certains me disaient
25:59oui, mais souviens-toi, il y a un siècle, c'était
26:01la même chose. Non. Parce que le niveau
26:03était autre, il y a un siècle. Certes,
26:05il y avait des saillis,
26:07il y avait vraiment de belles déclarations
26:09à l'Assemblée,
26:11mais on n'en était
26:13pas, en fait, à ce niveau-là.
26:15Dans le même ton, dans la même
26:17soirée, le député Modem, Nicolas
26:19Tourquoi, qui regrette son altercation
26:21avec M. Boudou, député
26:23PS, ainsi qu'Antoine Léaument, député
26:25LFI. Voilà ce qu'il a dit aujourd'hui,
26:27Nicolas Tourquoi, député
26:29Modem. Évidemment que je regrette, je
26:31présenterai mes excuses naturellement. J'ai pété
26:33un câble. Mes décisions politiques, c'est une
26:35chose. Qu'on mette la pression sur mes proches
26:37en est une autre. Et le député
26:39Boulou connaît personnellement mes proches. Je vais demander
26:41ce qu'il en pensait à détailler.
26:43Et donc, M. Courtois,
26:45parce que lui aussi,
26:47tout part d'une histoire de mail,
26:49si j'ai bien compris, Yurène Usaï, entre les deux hommes.
26:51A priori, il y aurait eu effectivement
26:53un échange de mail. Et de ce que je
26:55comprends également, il aurait été
26:57invectivé par
26:59M. Léaument. Et c'est pour ça
27:01qu'il fait demi-tour pour aller
27:03physiquement à sa rencontre. Mais a priori,
27:05il y aurait eu une invective venant
27:07de la France Insoumise. Et c'est pour ça
27:09qu'alors qu'il s'apprêtait à quitter l'hémicycle,
27:11il fait demi-tour pour venir à la rencontre
27:13de M. Léaument, qui l'aurait donc
27:15insulté, encore une fois,
27:17pour parler du climat qui règne
27:19à l'Assemblée Nationale depuis plusieurs années maintenant.
27:21Ce climat, pardon, mais il a été
27:23instauré dans l'hémicycle par
27:25la France Insoumise. On connaît leurs méthodes par cœur.
27:27On les a décryptées sur ce plateau.
27:29Là, en l'état, c'est celui qui pète un plomb.
27:31Celui qui le dit, d'ailleurs. C'est un député modem.
27:33Pourquoi pète-t-il un plomb ?
27:35Parce qu'il en a marre ?
27:37Ça se retient, député, pardonnez-moi.
27:39Je ne l'excuse pas. C'est inexcusable.
27:41Mais il a pété un plomb parce qu'il en a marre
27:43des invectives permanentes de la France Insoumise,
27:45des menaces de la France Insoumise,
27:47du comportement inadmissible dans l'hémicycle
27:49de la France Insoumise. Il a pété un câble.
27:51Je ne l'excuse pas, mais je peux le comprendre.
27:53Regardez ce qui se passe. Je ne sais pas si vous avez suivi
27:55aujourd'hui ce qui est arrivé à Génie Bastier.
27:57Notre consoeur et amie Génie Bastier
27:59qui a été mise en cause, qui a rappelé un principe
28:01qui est pourtant tout simple, en disant que dans une démocratie,
28:03il faut savoir convaincre. On ne peut pas
28:05imposer des opinions, on ne peut pas interdire
28:07les opinions. Il faut savoir convaincre.
28:09Il y a des gens qui lui ont dit, tous les fact-checkers de la Place de Paris
28:11lui ont répondu, mais regardez, elle conteste
28:13la science, le fait qu'il y ait des faits établis,
28:15elle mélange ce qui relèverait de la superstition
28:17et des... Et elle s'en est prise,
28:19mais pardonnez-moi pour parler de manière...
28:21Voilà, une avalanche
28:23de tweets, mais c'est profondément inquiétant.
28:25Oui, aujourd'hui. Et c'est profondément inquiétant
28:27parce que, justement, le pari de la démocratie,
28:29c'est un cerveau égale
28:31une voix. Ce n'est pas vous, Eliott,
28:33ou moi qui sait mieux que le voisin.
28:35Il faut convaincre. Et si nous ne parvenons
28:37pas à convaincre... Je me souviens toujours de ce grand penseur
28:39libéral, Milton Friedman, qui disait
28:41il faut... Vous pouvez avoir les moyens
28:43politiques pour imposer quelque chose,
28:45si vous ne parvenez pas à convaincre les gens,
28:47alors c'est illégitime. On parlait
28:49de la France insoumise, mais quand même, le macronisme,
28:51j'y reviens, a eu assez souvent
28:53tendance à considérer qu'ils étaient les seuls
28:55à avoir le monopole de la raison et donc à générer aussi...
28:57Yael Brown-Pivet qui a réagi par
28:59communiqué, qui condamne fermement
29:01les incidents survenus
29:03le jeudi 28 novembre au soir
29:05en séance publique. Elle tient
29:07à rappeler que les invectives et les altercations
29:09n'ont pas leur place dans l'hémicycle
29:11et déportent le triste spectacle
29:13donné aux Français à cette occasion.
29:15La Présidente prend acte des regrets
29:17et des excuses exprimées par le député Nicolas Turcot.
29:19Elle réunira prochainement,
29:21il va être sanctionné, bien évidemment,
29:23ce député. Elle tient également
29:25à rappeler que le débat... Bien sûr.
29:27Qu'il soit à NSE ou non,
29:29il sera sanctionné. La Présidente
29:31tient à rappeler que le débat parlementaire
29:33qui fonde notre démocratie a vocation
29:35à trancher les désaccords de manière
29:37pacifiée. Le terme pacifié
29:39depuis quelques années,
29:41il n'existe pas. Mais si vous regardez le député du Modem qui a eu une réaction
29:43inappropriée, il ne réagit pas du tout pareil
29:45que les députés LFI. Il présente ses excuses,
29:47il dit qu'il regrette, donc ce n'est pas du tout
29:49le même moyen de défense, même si je trouve
29:51que ce n'est pas justifié. Je regardais, vous disiez
29:53que c'est le macronisme qui a créé finalement cette
29:55bordélisation dans l'hémicycle. Il a entretenu.
29:57Non, non, non, qu'il n'a pas créé, qu'il a entretenu
29:59Regardez les chiffres et le nombre de sanctions au total.
30:01Il y a eu 132 sanctions depuis
30:031958 et depuis 2017
30:05il y en a eu 109 au sein de l'hémicycle.
30:07Donc c'est depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron
30:09qu'il y a, certes alimenté par
30:11la France insoumise, une bordélisation
30:13de l'hémicycle. C'est surtout depuis qu'il y a
30:15beaucoup de députés de la France insoumise, parce que 2017
30:17ça correspond à une arrivée massive des députés
30:19LFI dans l'hémicycle,
30:21c'est surtout cela qui a créé la bordélisation
30:23à l'Assemblée, c'est l'arrivée massive de ces députés.
30:25Ça touche toutes les démocraties occidentales,
30:27C'est Pascal qui le rappelait
30:29très bien ce matin, Pascal Praud dans son
30:31édito, il disait il y a quelques mois, on avait
30:33tous relayé
30:35cette bagarre, je crois que c'était
30:37en Hongrie ou en Bulgarie,
30:39en disant
30:41Et nous on y est.
30:43Et nous on y est.
30:45C'est quand même ce que je disais tout à l'heure.
30:47Et ensuite on va parler de Michel Barnier.
30:49Et aujourd'hui, vous dites, c'est avec l'arrivée
30:51d'Emmanuel Macron.
30:53Si il y a quelque chose
30:55qui correspond à cela,
30:57c'est que
30:59auparavant, il y avait les politiques
31:01qui étaient élus à l'Assemblée nationale,
31:03ils avaient eu des mandats.
31:05Ils avaient eu à faire face à
31:07des citoyens.
31:09Ils devaient répondre
31:11à des défis, à des problématiques
31:13sur un plan local. Ils devaient
31:15répondre à ces idées en permanence.
31:17Et alors que là,
31:19aujourd'hui, ce sont des gens
31:21inexpérimentés qui sont arrivés là.
31:23Ils n'arrivent pas à faire passer leurs idées.
31:25Et puis voilà, ils partent dans le désinvestissement.
31:27Dans un instant, on va parler de la situation
31:29à Échirol. Vous avez
31:31des familles avec des enfants
31:33qui ne peuvent même pas aller à la cantine
31:35parce qu'il y a des trafics de drogue. J'imagine
31:37qu'ils regardent ce qui passe à l'Assemblée
31:39et qu'ils se disent, mais ce n'est pas possible.
31:41Ils sont à deux doigts
31:43de se battre. Nous, on ne peut même pas mettre nos enfants à la cantine
31:45parce que le trafic de drogue est en train
31:47d'engrainer notre commune.
31:49Mais avant cela, je vois qu'on a mis
31:51la réalité en régie. Parlons
31:53rapidement, toujours de la politique
31:55avec Michel Barnier qui plaide
31:57le dialogue sur cette possibilité de censure.
31:59C'est-à-dire que lundi, le gouvernement
32:01pourrait, on va mettre du conditionnel,
32:03pourrait tomber. Lundi,
32:05mardi, mercredi. Mercredi ?
32:07A quelle heure ?
32:09Généralement, les motions
32:11de censure sont débattues à partir de 15h.
32:13C'est long, les motions de censure,
32:15aux alentours de 19h30-20h.
32:17Le gouvernement pourrait tomber dès mercredi. On écoute
32:19Michel Barnier qui plaide, non pas
32:21la confrontation, mais le dialogue.
32:23Nous sommes en état
32:25d'esprit de respect
32:27et de dialogue. C'est ce que je voulais exprimer
32:29en recevant Marine Le Pen
32:31lundi, longuement,
32:33mais aussi hier,
32:35les dirigeants du Parti communiste
32:37et avant ce, du Parti socialiste.
32:39Il est vert. Comme naturellement,
32:41j'ai reçu les dirigeants
32:43avec lesquels je travaille chaque semaine,
32:45pratiquement chaque jour,
32:47du socle parlementaire
32:49qui soutient le gouvernement,
32:51qu'il s'agisse d'Ensemble pour la République,
32:53des Républicains,
32:55du Modem et d'Horizon.
32:57Je suis dans
32:59cet état d'esprit d'écouter, de respecter,
33:01d'écouter les Français
33:05qui veulent que ça marche
33:07et qui veulent que ça continue.
33:09Marine Le Pen qui a répondu
33:11en quelque sorte indirectement
33:13à Michel Barnier,
33:15puisque, selon Europe 1,
33:17l'entourage de Michel Barnier s'étonnait de la réaction de Marine Le Pen
33:19de mettre une sorte d'ultimatum
33:21au chef du gouvernement.
33:23Ce grossier mensonge n'est pas digne du gouvernement.
33:25Les propositions d'économie réclamées,
33:27taxation du rachat d'actions à 15%,
33:29augmentation de la TTF à 0,5%.
33:31C'est technique, mais c'était
33:33une liste non exhaustive
33:35qui avait été présentée dès lundi.
33:37Et d'ailleurs, Michel Barnier, je dis que j'ai reçu
33:39longuement Marine Le Pen
33:41lundi. C'est le premier groupe
33:43à l'Assemblée nationale,
33:45le Rassemblement national. Ça fait deux mois
33:47qu'il aurait pu peut-être
33:49la recevoir un peu plus tôt, peut-être pas en urgence
33:51dans ces cas-là.
33:53Oui, mais les questions de budget sont arrivées
33:55uniquement ces derniers jours, ces dernières semaines.
33:57Non, mais ce qui est marrant, c'est que ça a quand même évolué
33:59depuis lundi. Lundi, il y avait trois lignes rouges.
34:01Là, se sont accumulées
34:03deux, trois autres petites choses, comme par exemple
34:05le déremboursement des médicaments qui n'étaient pas
34:07forcément initialement prévus.
34:09Tout était prévu.
34:11Oui, mais il y avait trois lignes rouges très fortes.
34:13Et après, là, on voit
34:15parce qu'il a déjà répondu quand même en partie
34:17sur les retraites, il a répondu
34:19en fait sur l'électricité.
34:21Il y a aussi en partie...
34:23Moi, je pense que, bien sûr, c'est politique.
34:25Jusqu'au dernier moment, il va y avoir du suspense.
34:27Mais parce qu'il y a une raison politique qui est le choc
34:29produit par le réquisitoire contre Marine Le Pen,
34:31malgré tout, parce que ce réquisitoire-là
34:33avec une inéligibilité
34:35provisoire qui empêcherait
34:37Marine Le Pen potentiellement de se présenter,
34:39elle lui met l'équation en main,
34:41attend-elle d'être menée à l'abattoir
34:43comme un agneau ?
34:45Ou essaie-t-elle de provoquer une crise politique
34:47qui mènerait à la démission d'Emmanuel Macron
34:49avant ? Et de son point de vue,
34:51on peut le comprendre politiquement,
34:53il y a un rationnel à ça.
34:55Moi, je crois que le suspense est assez mince.
34:57En réalité, j'ai l'impression
34:59que le RN est clairement parti
35:01pour censurer Marine Barnier.
35:03Compte tenu des mots qui sont utilisés
35:05ces dernières heures,
35:07Marine Le Pen, maintenant, ne pourra plus justifier
35:09auprès des électeurs de ne pas censurer
35:11si toutes les lignes rouges
35:13n'ont pas été, comment dirais-je, si Michel Barnier
35:15n'a pas répondu à toutes les demandes du RN,
35:17et Michel Barnier ne peut pas répondre à toutes les demandes
35:19sinon il sera accusé, et effectivement,
35:21de faire le budget,
35:23que ce budget soit dicté
35:25par Marine Le Pen.
35:27Il ne peut pas répondre à tout, ça serait une forme de soumission
35:29pour lui. Donc, clairement, je crois
35:31qu'on est parti pour de l'avancée.
35:33Vu que c'est de la politique fiction pour l'instant,
35:35je vous propose qu'on avance et qu'on aille
35:37sur les priorités des Français.
35:39La cible, c'est le président de la République.
35:41Et vous avez vu le sondage CNews
35:43aujourd'hui ?
35:4563% des Français
35:47seraient en faveur d'une démission
35:49d'Emmanuel Macron si Michel Barnier...
35:51Alors, ce n'est pas un sondage CNews,
35:53c'est nos excellents confrères.
35:55C'est nos excellents confrères,
35:57si mes souvenirs sont bons.
35:59Ah oui, c'est le même, parce que c'était le même score
36:01hier.
36:03Avançons et parlons
36:05des priorités des Français.
36:07La sécurité, une des priorités des Français.
36:09Et là, on va dans
36:11le quotidien de Français
36:13qui sont en souffrance, et notamment à Échirol,
36:15avec une situation absolument
36:17folle près de Grenoble, avec des
36:19enfants d'une école maternelle qui sont privés
36:21de leur cantine, parce que située
36:23à une centaine de mètres de l'établissement,
36:25il y a une passerelle qui permet d'y accéder,
36:27et cette passerelle,
36:29elle est squatée par des dealers.
36:31Donc on voit le sujet de
36:33Mickaël Dos Santos et d'Olivier Madiné.
36:35Cette passerelle
36:37permettait aux enfants d'une école maternelle
36:39de rejoindre leur cantine.
36:41Aujourd'hui, elle alimente les consommateurs
36:43de drogue. Les dealers,
36:45y sont omniprésents, guettent et vendent
36:47de jour comme de nuit. Pour des
36:49raisons de sécurité, les élèves déjeunent
36:51désormais sur place, des repas fournis
36:53par leurs parents, au moins jusqu'à Noël.
36:55Des mères, des pères,
36:57logiquement inquiets, selon Laurence Ameskovski,
36:59porte-parole de la PEP.
37:21Des parents, des habitants,
37:23qui se sont rassemblés ce mardi pour réclamer
37:25la construction d'un nouveau commissariat
37:27des patrouilles de police plus régulières.
37:29Yannick Biancheri, membre du
37:31syndicat Alliance, déplore un manque d'effectifs.
37:33Dès qu'on est là, que ce soit
37:35la police nationale ou la police municipale,
37:37ils s'enlèvent. Mais une fois qu'on
37:39n'est plus là, ils reviennent. Ce n'est pas une vie
37:41de pouvoir être à chaque endroit,
37:43on ne peut pas être de partout, on ne peut pas être dans chaque immeuble,
37:45on ne peut pas être dans chaque rue pour éviter
37:47le trafic de stupor. Et encore moins
37:49avec le manque d'effectifs que l'on a. C'est le
37:51recul de l'Etat. Donc non, donnant
37:53les moyens, occupant l'espace et empêchant
37:55ce trafiquant de se
37:57déployer et de vendre leurs produits stupéfiants.
37:59De son côté, la ville d'Echirol
38:01a lancé une pétition pour réclamer
38:03à Emmanuel Macron le droit à la tranquillité
38:05publique. Près de 2400
38:07personnes l'ont déjà signé.
38:09Et je sais qu'il y a eu une mobilisation
38:11de la maire qui réclame à ce qu'il
38:13y ait une police municipale dans
38:15sa ville. C'est une, si mes
38:17souvenirs sont bons, une édile communiste.
38:19Il faut savoir que pendant
38:21la législative, ces mêmes élus
38:23ont tapé dans la main
38:25de ceux qui ne pensaient pas forcément
38:27à armer la police,
38:29à avoir une police,
38:31une BAC par exemple, une brigade
38:33d'anticriminalité, etc.
38:35Il la réclame aujourd'hui parce que vous avez quand même vu...
38:37Echirol mériterait d'avoir une police municipale.
38:39Non, nationale. Je crois qu'il
38:41voulait un commissariat, une police nationale.
38:43C'est ce qu'il disait dans son temps
38:45d'alliance. Non mais surtout, parce qu'il y a
38:47Echirol, mais
38:49j'allais dire c'est à l'infini. Quasiment
38:51à l'échelle de la France, 80%
38:538 communes
38:55sur 10, vous avez vu ce rapport de la Cour
38:57des comptes cette semaine, sont touchées
38:59par du trafic de drogue.
39:018 communes, c'est effacé.
39:03Et donc quand on dit oui, il faut
39:05qu'on installe un commissariat ici et là,
39:07mais on ne pourra pas faire
39:09face à ça aujourd'hui. Parce qu'il y a une...
39:11Non mais ce que je veux dire, c'est qu'il faut un plan
39:13massif, c'est pas que localement...
39:15Il y a des choix à faire quand même.
39:17Oui, mais alors d'accord. Le choix,
39:19vous avez vu les conclusions du rapport
39:21de la Cour des comptes ? Il n'y a rien.
39:23Finalement, il n'y a rien. Ils disent
39:25qu'il faut formaliser les choses, les contrôles,
39:27etc. Non, c'est-à-dire qu'il faut
39:29s'équiper avec des moyens beaucoup
39:31plus conséquents. Il y a une ubérisation
39:33du trafic de drogue,
39:35donc il faut lutter contre ça.
39:37Il faut effectivement aller sécuriser
39:39ces lieux. Il faut coordonner aujourd'hui
39:41police nationale, police
39:43municipale, sinon on n'y arrivera pas.
39:45Le maire de Bordeaux,
39:47le maire de Bordeaux, ça fait à peine deux semaines
39:49qu'il a décidé d'armer une partie
39:51de sa police municipale en disant
39:53j'ai été rattrapé par la réalité.
39:55Le maire de Grenoble, il n'est toujours
39:57pas rattrapé par la réalité.
39:59Ce qu'elle a dit aussi hier,
40:01la responsable de la Gendarmerie nationale,
40:03il peut y avoir un risque de corruption
40:05aujourd'hui des agents de l'État.
40:07Et c'est ce qui correspond
40:09aux narcotraficants.
40:11C'est ce qui correspond aux narcotraficants.
40:13Mais ils avaient fait une opération
40:15place nette qui n'a pas eu d'effet.
40:17Ils ont fait cette opération-là,
40:19c'est mieux que rien, mais il faudrait
40:21des réelles sanctions fermes et efficaces.
40:23Parce que là, on les prend, mais si on met
40:25un commissariat, qu'on les met en garde à vue et qu'on les relâche,
40:27ça ne sert strictement à rien.
40:29Parlons de Rima Hassan à présent, puisqu'il nous reste
40:31quelques minutes.
40:33Rima Hassan qui a peut-être crié victoire trop tôt.
40:35Peut-être, c'est sûr, puisqu'elle a perdu
40:37devant la plus haute juridiction administrative.
40:39Sa conférence à Sciences Po
40:41est interdite, ou plus précisément
40:43la direction de Sciences Po est dans son
40:45bon droit. M. Louis Vassil,
40:47directeur de Sciences Po, était dans son bon droit
40:49en refusant
40:51cette conférence
40:53de Mme Hassan
40:55dans les locaux de Sciences Po Paris.
40:57Je vous propose
40:59d'écouter attentivement les explications
41:01de Célia Barotte.
41:03Pour le Conseil d'État, le choix de Sciences Po
41:05Paris d'interdire dans ses locaux la conférence
41:07de Rima Hassan est
41:09justifiée. Une décision donc contraire
41:11à celle qui avait été donnée
41:13le 22 novembre dernier par le tribunal
41:15administratif de Paris, qui avait
41:17ordonné à l'établissement de
41:19laisser se tenir cette conférence portant
41:21sur la question d'un embargo sur
41:23les armes à Israël. Le juge des référés
41:25du Conseil d'État a expliqué que le directeur
41:27de Sciences Po n'a pas porté une
41:29atteinte grave et manifestement
41:31illégale à la liberté d'expression
41:33et à la liberté de réunion des
41:35étudiants. Et ce, je cite,
41:37compte tenu de la situation actuelle de l'établissement
41:39et parce que Rima Hassan a
41:41à plusieurs reprises apporté son soutien
41:43aux occupations et blocages de l'université.
41:45Pour Sciences Po, cette décision
41:47prouve alors que le Conseil d'État reconnaît
41:49le risque de trouble à l'ordre public
41:51qui a été soulevé par la direction.
41:53Mais de l'autre côté, l'avocat de
41:55Rima Hassan a fait savoir à nos confrères de
41:57l'AFP que c'est une décision extrêmement
41:59préoccupante car, selon lui,
42:01elle n'est pas l'élément déclencheur
42:03des troubles à Sciences Po et que l'on
42:05interdit à une députée de pouvoir s'exprimer
42:07dans une école sur un sujet d'intérêt
42:09général majeur.
42:11Je résume, Sciences Po,
42:13Paris 1, Rima Hassan 0
42:15et ça fait quelque chose de prudente puisque là, c'est la plus haute
42:17juridiction qui le dit.
42:19J'entends
42:21la défense de Rima Hassan,
42:23on va museler une députée
42:25en réalité. La liberté d'expression,
42:27non, la réalité est bien différente.
42:29Ce que vient de dire le Conseil d'État, c'est que
42:31Rima Hassan ne pourra pas aller cracher son
42:33venin islamiste sur Israël
42:35auprès des étudiants de Sciences Po.
42:37Ça va faire jurisprudence, vous l'avez dit,
42:39donc ça va s'appliquer à d'autres facs
42:41parce que la réalité, c'est qu'il ne s'agit pas de liberté
42:43d'expression. Rima Hassan soutient
42:45les terroristes du Hamas. J'en veux pour preuve,
42:47elle est allée en Jordanie dans une manifestation
42:49de soutien au Hamas. Elle est allée en Jordanie
42:51dans une manifestation qui a rendu
42:53hommage à Ismaël Haniye.
42:55Donc, il est évident qu'on n'est pas là dans le cadre de la
42:57liberté d'expression et que
42:59Rima Hassan, bien sûr, n'a pas
43:01à aller, comment dirais-je,
43:03endoctriner des étudiants
43:05qui n'en ont pas besoin. Ce qui m'intéresse, c'est de
43:07voir qu'en première instance, donc, le
43:09tribunal avait retoqué la décision
43:11de la direction
43:13de Sciences Po et que là,
43:15la plus haute juridiction administrative
43:17confirme...
43:19Pas tellement sur la question de la liberté
43:21d'expression, pour le coup, ni même sur le concours des propos
43:23de Mme Hassan, mais sur le risque de trouble
43:25à l'ordre public.
43:27Et le Conseil d'État constate, et c'est là où je
43:29vous rejoins, Yohann, c'est qu'il y a une hypocrisie
43:31énorme de la part de la France Insoumise
43:33qui, elle, n'a jamais hésité à
43:35entretenir les blocages dans de nombreuses
43:37universités françaises, qui a pu même soutenir
43:39des personnalités aussi contestables
43:41que cet ancien terroriste d'Action
43:43Directe, je ne me souviens plus de son nom là, tout de suite,
43:45Jean-Marc Rouillant, pardon,
43:47qui était intervenu, me semble-t-il, à l'université
43:49de Toulouse, et qu'eux ne se battent
43:51jamais, ni pour la liberté
43:53d'expression des autres, ni
43:55pour éviter les troubles à l'ordre public,
43:57parce que qui attaque les étudiants de l'Uni
43:59du syndicat de droite
44:01si ce n'est les militants, justement, là encore,
44:03de l'extrême gauche ?
44:05Qui crée les troubles ? Qui crée les heurts ?
44:07Ce ne sont pas, il peut y avoir le GUD,
44:09il peut y avoir des mouvements d'extrême droite, ça existe,
44:11mais ce que nous avons vécu ces dernières années, et notamment
44:13à propos de Gaza, ceux qui à chaque fois
44:15ont produit des troubles, et c'était le cas
44:17à Sciences Po, c'était les gens
44:19issus de la gauche radicale.
44:21Mais je pense qu'il va y avoir quand même,
44:23vous parliez de la liberté d'expression, beaucoup vont
44:25la mettre sur la table,
44:27pour dire, on doit regarder
44:29ce qui a été décidé par le Conseil d'Etat
44:31pour Sciences Po, et donc
44:33s'il y a des personnes qui sont trop sensibles
44:35à droite, par exemple, qui veulent intervenir
44:37dans telle université,
44:39et bien on va, certes, il n'y a pas
44:41derrière le conflit israélo-palestinien,
44:43mais quand même, on va essayer de mettre
44:45cet argument de nouveau sur la table, avec la
44:47jurisprudence, et c'est en cela
44:49que c'est un peu, quand même...
44:51Je vais vous présenter, depuis des années, je vais vous dire, il y a les personnalités
44:53de droite, ou de gauche,
44:55certaines même de gauche, je pense à François Hollande,
44:57ils n'avaient même pas la possibilité de faire des conférences
44:59dans certaines universités.
45:01Vous avez raison d'un point de vue théorique.
45:03Bien sûr, le raisonnement est parfait. Le problème, c'est
45:05que c'est déjà le cas. Florence Bergeau-Blacler
45:07ou d'autres personnalités, on
45:09annule leurs conférences, au nom du risque de
45:11troubles à l'ordre public.
45:13Ce qui est intéressant, c'est la motivation retenue
45:15par le Conseil d'Etat, à savoir l'activité
45:17qu'elle a eue sur les réseaux sociaux, parce que son avocat
45:19dit, il est dans son rôle, elle n'est pour rien
45:21des troubles à l'ordre public. En réalité, c'est faux.
45:23C'est elle qui a impulsé
45:25ces troubles à l'ordre public, parce qu'elle a pris
45:27sur ses réseaux sociaux, en otage,
45:29les étudiants de Sciences Po. Et ça, c'est repris
45:31dans la motivation du Conseil d'Etat.
45:33C'est-à-dire qu'elle a poussé à ses blocus ?
45:35Elle a apporté publiquement
45:37ce soutien aux étudiants lors de l'intervention
45:39des forces de l'ordre, le 9 octobre 2024,
45:41pour rétablir l'accès et les activités de l'établissement.
45:43Et ça, le Conseil d'Etat le reprend. Donc quand vous dites
45:45qu'on pourra l'appliquer indistinctement
45:47à des personnes de droite, de gauche, là, il y a
45:49une réelle motivation, c'est qu'elle-même,
45:51sur ses réseaux sociaux, elle impulse
45:53des troubles à l'ordre public.
45:55Tout à fait, mais je veux dire,
45:57évidemment qu'à chaque fois,
45:59on va essayer de s'engouffrer dans cette brèche
46:01en disant, il y a cette jurisprudence, c'est ce qui est regrettable
46:03dans cette histoire, qu'on en vienne
46:05à un recours auprès du Conseil d'Etat
46:07pour une telle histoire, qui aurait dû être réglée
46:09normalement. C'est terminé, et je
46:11vous remercie, c'était très agréable
46:13d'être avec vous. J'imagine que
46:15c'était intéressant de voir les deux
46:17parties qu'on a pu traiter.
46:19La première qui nous soulage, la seconde
46:21qui nous inquiète.
46:23Donc essayons de retrouver
46:25cet équilibre. C'est agréable.
46:27Voilà, de parler de bonnes choses
46:29assez régulièrement
46:31avec cette reconstruction
46:33de Notre-Dame. Merci à toutes les équipes
46:35en régie, on se retrouve demain
46:37matin. Dans un instant, c'est
46:39non pas Cyril qui est en train de me
46:41parler, mais Olivier Friere en flec pour
46:43ça se dispute.