Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00 Il est quasiment 20h, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:04 Kevin Bossuet, Pierre Gentillet, Paul Melun, Yoann Usahi, Amélie Rebière, merci d'être avec nous.
00:09 Vous êtes vice-présidente de la coordination rurale.
00:12 Vous êtes les cinq personnes qui vont tenter de décrypter, décoder, comprendre, expliquer ce fiasco, cette chronique d'un fiasco à annoncer.
00:21 On sentait le coup hier déjà.
00:23 À l'annonce des soulèvements de la terre au Grand Débat, on sentait qu'il y avait un petit problème.
00:28 De là à ce que le Grand Débat soit une grande débâcle et que finalement il n'y ait pas de débat, on est à l'image.
00:34 Elle est exceptionnelle parce que tout était prêt.
00:35 Il y avait 300 chaises, un parterre magnifique.
00:38 Le buffet était installé, le micro était là, tout.
00:43 C'est parce qu'il s'est passé.
00:44 Tout pour rien.
00:45 Simon Guilain, il y a quand même un grand JT avec vous.
00:48 Absolument. Bonsoir, cher Eliott, et bonsoir à tous.
00:51 Mahjoubi va se défendre en justice pour retourner en France.
00:54 Cet imam tunisien de 52 ans a été expulsé hier du territoire français.
00:59 12 heures après son interpellation dans le Gard, il dénonce une décision injuste et arbitraire.
01:05 Mahjoubi est accusé d'avoir tenu des propos anti-France lors de prêches.
01:09 20 000 foyers toujours privés d'électricité après le passage de la tempête Louis dans une grande partie nord de la France.
01:15 Le courant a été rétabli dans 70 000 foyers, indique aujourd'hui le gestionnaire du réseau électrique Enedis.
01:21 Il s'agit de la plus grosse tempête en France depuis le début de l'année.
01:25 Et puis, Joe Biden a dévoilé une série de sanctions contre Vladimir Poutine.
01:29 Le président américain souhaite que son homologue russe paye un prix encore plus élevé pour son aversion de l'Ukraine.
01:35 Il s'agit de la plus importante série de sanctions depuis le début de la guerre, il y a deux ans, cher Eliott.
01:40 Merci, Simon Guilain.
01:41 Rendez-vous à 20h30 pour un nouveau point.
01:44 L'image de la journée, c'est celle-là.
01:46 Regardez, regardez cette pièce, cette place qui a été faite pour le fameux grand débat.
01:53 Eh bien voilà, il y a des chaises vides.
01:54 Non mais on rit, mais c'est très sérieux.
01:56 C'est un fiasco historique.
01:58 Je me demande si cette séquence là restera dans l'histoire du second quinquennat d'Emmanuel Macron.
02:04 Non, il ne faut peut-être pas exagérer.
02:06 Ah bon ? Non ?
02:07 Il faut quand même raison garder.
02:08 Oui, alors dites-moi.
02:09 C'est effectivement une séquence de communication qui est très mauvaise pour le chef de l'État.
02:15 Ça va ajouter encore un peu plus à la colère des agriculteurs.
02:18 Évidemment, les Français vont comprendre de tout cela qu'il n'est pas capable de gérer cette situation de crise,
02:24 mais ça ne restera pas comme un moment marquant du second quinquennat.
02:28 Pas sûr.
02:29 Ce n'est pas un tournant.
02:30 Vous dites que ce n'est pas un tournant.
02:31 Non, je ne suis pas d'accord.
02:32 Je serais plus dur que Johan dans l'approche.
02:34 C'est-à-dire qu'une image de la chaise vide où un certain nombre de personnes,
02:37 notamment accessoirement les gens qui nous nourrissent et qui se sont battus pour notre souveraineté alimentaire,
02:41 disent au président de la République, non merci.
02:44 Nous, on n'a rien à entendre de vous.
02:45 On n'a rien à attendre de vous.
02:46 On ne vient même pas pour dialoguer.
02:48 Ce n'est pas tout à fait ce que vous dites.
02:49 C'est quand même un symbole assez fort.
02:51 C'est quand même le signe d'un pouvoir en perdition.
02:55 Emmanuel Macron n'arrive pas à rassembler.
02:57 Emmanuel Macron n'a aucune vision.
03:00 Ce qu'on lui reproche, c'est de n'avoir aucune vision.
03:03 Il essaye d'organiser un débat pour essayer d'endormir tout le monde avec un mépris qui est quand même abyssal,
03:09 en invitant le soulèvement de la terre des écolos complètement radicaux.
03:14 Moi, je pense qu'il se moque ouvertement du monde.
03:17 Et depuis le début, de toute façon, M. Macron considère que quand il ne peut pas faire,
03:21 il faut qu'il parle et parler, c'est faire.
03:24 Donc, ça montre un pouvoir qui est aux abois.
03:26 Mais messieurs les commentateurs, vous n'avez aucune décence.
03:29 La première concernée, c'est madame Amélie Robière.
03:34 Et vous, vous prenez la parole, vous commencez déjà à commenter.
03:36 Mais vous avez rêvé ! Madame la vice-présidente de la coordination rurale,
03:41 quel regard portez-vous sur ce qui vient de se passer ?
03:43 Moi, je trouve ça pathétique.
03:45 D'abord, le grand débat pour nous, c'était une instrumentalisation de la misère du monde paysan.
03:53 C'était une façon pour Emmanuel Macron de se mettre en avant,
03:56 d'endormir un peu plus les agriculteurs.
03:59 Ça fait des mois qu'on débat avec eux en amont.
04:02 On en a rencontré Emmanuel Macron, on a rencontré Attal,
04:05 on a rencontré le ministre de l'Agriculture depuis très longtemps.
04:09 On rencontre les préfets régulièrement sur le terrain.
04:12 On n'attendait rien, en fait, de ce grand débat.
04:15 Soit disant, la FNSEA avait demandé ce grand débat.
04:18 La FNSEA ne veut plus y participer, donc plus de grand débat.
04:21 Bon, ça se demandait s'il n'y a que la FNSEA qui décide au niveau du gouvernement.
04:26 Mais bon, bref.
04:27 Donc, nous, on a du mal, enfin, moi, je ne comprends plus rien.
04:30 Déjà, on a du mal à comprendre le cap politique d'Emmanuel Macron avec le gouvernement.
04:34 On a un Premier ministre qui nous parle de mettre l'agriculture au-dessus de tout,
04:38 de défendre l'agriculture française.
04:40 Et puis, on a un président de la République qui est pro-européen,
04:42 qui nous parle de souveraineté alimentaire européenne et pro-française.
04:46 Donc, déjà, nous, on a du mal à s'y retrouver entre les deux discours.
04:49 Là, on nous dit, il va y avoir un grand débat.
04:51 Donc, faites venir des agriculteurs qui expliquent leurs difficultés en fonction des productions.
04:58 Donc, on s'était dit, bon, pourquoi pas ?
05:01 Ça permettrait à l'agriculteur, en fait, de base, alors, c'est pas du tout péjoratif,
05:06 l'agriculteur de la base, de venir s'exprimer devant le gouvernement.
05:09 De raconter son quotidien.
05:10 Voilà, de raconter son quotidien.
05:11 Et quand on vous explique que vous allez devoir débattre avec, possiblement,
05:16 soulèvement de la terre, quelle est votre réaction à ce moment-là ?
05:19 Nous, on était prêts à leur ramener les boules de pétanque qu'ils avaient oubliées à Saint-Sauline.
05:23 Mais ce ne sera pas le cas, pour le coup.
05:25 Mais non, c'est de la provoque, c'est de la provocation.
05:28 Vous l'avez vécu comme une provocation.
05:30 Ce qui est un peu triste dans cette séquence, c'est que le Salon de l'agriculture,
05:35 c'est le moment où la star, ce n'est ni le responsable politique,
05:42 ni le grand industriel, c'est le paysan.
05:46 Et pour ouvrir un Salon de l'agriculture, on a voulu imaginer un grand débat national
05:52 où la personne au-dessus des tensions était Emmanuel Macron.
05:55 Emmanuel Macron s'est rapé, on voit tout ça avec les équipes de la rédaction de CNews
05:59 et notamment Kylian Salé.
06:01 C'est le dernier rebondissement dans cette affaire.
06:04 Le grand débat de ce samedi après-midi est annulé.
06:07 Les syndicats agricoles ont voulu que ce Salon ne soit pas un Salon comme les autres.
06:11 Ils avaient voulu un débat ouvert.
06:14 Ils en demandent aujourd'hui l'annulation, dont acte.
06:17 J'inviterai demain matin tous les syndicats agricoles,
06:20 avant l'ouverture officielle du Salon.
06:22 Je serai là pour l'ouvrir et irai au contact de tous ceux qui veulent échanger,
06:27 comme je le fais chaque année.
06:28 Dans un premier temps, l'Élysée avait invité ce mouvement qualifié d'écoterroriste,
06:33 avant de rétropédaler, à la suite de la grogne de nombreux agriculteurs.
06:38 Aujourd'hui, ces derniers sont déçus.
06:41 C'est là qu'on attendait vraiment une vision politique, une vision d'un président,
06:45 d'orienter un peu sa stratégie et ses agriculteurs.
06:50 Aujourd'hui, en termes de confiance, je pense qu'on est redescendus en dessous zéro.
06:54 On n'est pas surpris d'annulation du grand débat proposé par le président demain matin,
07:00 puisque c'était plutôt mal engagé de réunir des agriculteurs
07:04 et leurs pires ennemis au même endroit.
07:07 Tout était pourtant prêt, le public en arc de cercle, Emmanuel Macron au centre,
07:12 un exercice qu'il affectionne particulièrement depuis les gilets jaunes.
07:16 Et dans ce fiasco, je voudrais qu'on décode une nouvelle fois la déclaration du président de la République,
07:21 qui annonce donc qu'il n'y aura pas de débat.
07:24 C'est très intéressant de voir comment c'est présenté.
07:26 Les syndicats agricoles ont voulu que ce salon ne soit pas un salon comme les autres.
07:30 Ils avaient voulu un débat ouvert.
07:33 Ils en demandent aujourd'hui l'annulation, dont acte.
07:36 Donc je me retourne vers vous, Amélie Rebière, je rappelle que vous êtes vice-présidente de la coordination rurale.
07:41 Quand je lis ça, j'ai la sensation que c'est de votre faute, en fait, qu'il n'y a pas de débat.
07:45 Oui, dont acte, ça fait un peu représailles.
07:48 Après, on en prend bonne note.
07:51 Vous ne voulez pas débattre ?
07:53 D'abord, on n'a jamais demandé un débat.
07:55 Nous, on a des revendications claires.
07:57 On veut une année blanche, c'est oui ou c'est non.
08:00 On ne veut pas l'entrée de l'Ukraine dans l'Europe, c'est oui ou c'est non.
08:03 Il n'y a pas besoin de débattre.
08:04 On veut enlever l'agriculture des traités de libre-échange via le traité de l'OMC, c'est oui ou c'est non.
08:10 Après, c'est à eux de faire le boulot sur place.
08:12 Et puis, au niveau de l'Europe, au niveau national, tout ce qui est simplification,
08:16 on le fait déjà sur le terrain avec les préfets.
08:18 Donc, on fait notre travail sur le terrain.
08:20 Il n'y a pas de problème de ce côté-là.
08:22 Mais nous, on n'a jamais demandé un débat. Il n'y a pas besoin de débat.
08:24 J'inviterai demain matin tous les syndicats agricoles avant l'ouverture officielle du salon.
08:28 Est-ce que vous répondez positivement à cette demande ?
08:30 Je crois que la coordination rurale a dit oui.
08:32 C'est-à-dire que vous allez le rencontrer avant 9h,
08:34 puisque c'est à 9h que s'ouvre le salon de l'agriculture.
08:36 On a reçu l'invitation il y a une demi-heure, trois quarts d'heure.
08:40 En même temps qu'on a su que le débat était annulé,
08:42 parce que c'est un grand cafouillage, il fallait donner des noms.
08:44 Et puis, finalement, on ne savait pas si le débat allait avoir lieu.
08:46 Donc, on a prévenu une vingtaine de personnes qui devaient venir.
08:50 Et puis, finalement, ils ont reçu un mail qu'ils étaient prévus pour le grand débat.
08:54 Et puis, finalement, ils ne viennent plus.
08:56 Donc, là, pour le petit déjeuner, soi-disant, avec le président demain matin,
09:00 on n'est franchement pas sûrs d'y aller.
09:04 Là, il y a deux personnes qui sont...
09:06 Il y a la présidente et le secrétaire général qui sont préposés pour y aller.
09:10 Parce que c'est deux personnes, pas plus, par syndicat, un plus, rien à faire.
09:14 Donc, après, je ne sais pas, la nuit porte-conseils.
09:18 Mais franchement, on n'attend plus rien.
09:20 En fait, on n'attend plus rien de lui, quoi.
09:22 - Claire Gentillet.
09:23 - Je vais vous dire une chose.
09:24 Moi, je trouve que c'est très bien.
09:25 C'est-à-dire que je pense qu'on a évité de perdre du temps.
09:28 Vous avez évité de perdre du temps, madame.
09:29 En fait, la seule personne qui voulait ce grand débat
09:31 et le spécialiste de ces grands débats,
09:33 qui ne sont que des grands enfumages,
09:35 c'est le président de la République.
09:37 Le président de la République s'est fait le spécialiste des grands débats.
09:39 Moi, j'ai mémoire des Gilets jaunes, souvenez-vous.
09:41 On nous a dit, pour éteindre les Gilets jaunes...
09:43 Alors, on a donné un peu d'argent quand même,
09:44 parce que quand même, il y avait quelque chose.
09:45 Puis après, on a dit, on va faire un grand débat.
09:47 Puis ce grand débat, il a abouti à un autre grand débat
09:50 et à d'autres grands débats, puis, soi-disant, une proposition
09:52 qui, finalement, a été enterrée parmi d'autres propositions sélectionnées.
09:56 Le grand débat, c'est un grand enfumage.
09:58 Ce n'est pas d'un débat dont on a besoin sur l'agriculture.
10:01 On a suffisamment débattu là-dessus.
10:03 On a suffisamment entendu les propositions.
10:05 Ce dont on a besoin, ce n'est pas de débattre, c'est d'agir.
10:07 D'agir sur les traités de libre-échange.
10:09 D'agir sur la concurrence des loyers.
10:12 D'agir vis-à-vis de l'Ukraine qui veut rentrer dans l'Europe
10:15 et nous mettre dans une situation de concurrence,
10:17 en particulier pour les poulets,
10:19 qui sera intenable pour nos agriculteurs français.
10:22 Il faut agir.
10:23 Ça suffit de débattre.
10:24 Ça ne sert à rien, maintenant, de débattre.
10:26 - Pierre, il ne peut pas agir parce qu'il est prisonnier de sa propre idéologie.
10:31 C'est ça, son problème.
10:33 Cette crise agricole remet en cause les trois piliers du macronisme.
10:37 L'écologie politique, l'européisme et le libre-échange.
10:41 C'est pour ça qu'il essaye d'enfumer le monde.
10:44 Il essaye de tirer le débat jusqu'aux élections européennes
10:47 parce qu'il est effrayé à son approche.
10:49 La vérité, c'est qu'il organise des séances de communication.
10:52 Il voulait sans doute se faire photographier avec un tracteur.
10:55 La vérité, c'est que ce président de la République est devenu avec le temps
10:58 un président de carte postale.
11:00 Et ça, c'est dramatique pour la démocratie.
11:02 - On va revenir évidemment sur la possibilité, ou non,
11:05 d'avoir un moment imaginé, échangé agriculteur et soulèvement de la terre.
11:11 Je rappelle que c'est un mouvement écolo radical
11:14 qui a participé à des actions violentes.
11:16 Vous avez mentionné, Sainte-Soline, il y a quasiment un an, jour pour jour,
11:20 on avait 47 gendarmes qui étaient blessés lors de ce week-end à Sainte-Soline.
11:25 Et voilà ce qu'a dit l'Élysée dans le cadre des soulèvements de la terre.
11:29 "N'ont été ni conviés ni contactés.
11:32 Il s'agit d'une erreur faite lors de l'entretien avec la presse
11:36 en amont de l'événement."
11:37 Alors, je vais citer le tweet de Florian Tardif,
11:39 notre journaliste confrère à CNews.
11:43 "Je tombe des nues en lisant ce tweet.
11:45 L'invitation des soulèvements de la terre serait une erreur
11:47 faite lors de l'entretien avec la presse en amont de l'événement.
11:50 C'est faux.
11:51 Nous avons rappelé après pour confirmer.
11:54 Réponse, le président n'a peur de rien."
11:57 François-Xavier Bellamy a d'ailleurs réagi lui aussi.
12:00 "Le mensonge ajoute donc à l'indécence.
12:04 Emmanuel Macron doit assumer présente et s'excuser aux agriculteurs.
12:07 S'il n'avait pas peur d'inviter à leur salon des délinquants
12:09 qu'il les insulte et les menace,
12:11 il ait au moins le courage de ne pas se défausser maintenant."
12:14 C'est une séquence qu'on n'a jamais vue, Johan, pardonnez-moi.
12:17 D'abord, le président de la République est responsable de ce qui se passe
12:20 parce qu'il est le chef de l'État,
12:21 donc c'est à lui d'endosser sa responsabilité.
12:23 Mais je crois sincèrement qu'il n'est pas à l'initiative de cette invitation.
12:29 Ça, ça sent vraiment l'invitation faite par des conseillers
12:33 qui n'ont aucun sens politique.
12:34 Parce que n'importe qui ayant un minimum de sens politique
12:38 et le président de la République a un sens politique,
12:40 sinon il ne serait pas là où il est,
12:42 ne peut pas lancer une telle invitation.
12:45 Personne qui fait de la politique depuis des années
12:48 n'aurait lancé une telle invitation, ça n'est pas possible.
12:51 Ça, ça sent effectivement un conseiller sorti tout droit d'une administration
12:54 qui ne sent pas le pays, sincèrement.
12:57 - Vous dites Amélie Robillard, je ne le crois pas. Pourquoi vous dites ça ?
13:00 - Parce que c'est à se demander s'il n'allait pas faire diversion
13:04 et faire dévier la colère des agriculteurs face, par exemple, au soulèvement de la terre.
13:09 Et finalement, être là en spectateur et voir les deux camps divisés pour mieux régner,
13:15 voir les deux camps plus ou moins s'affronter
13:17 et se dire "en fait, tant qu'ils s'engueulent les uns les autres, moi je suis pénible".
13:21 - Moi je pense que Mme Robillard a parfaitement raison.
13:23 Le président de la République, dans sa posture jupitérienne,
13:26 voulait être l'arbitre des élégances,
13:28 expliquer qu'il était aux confins des problématiques écologiques
13:31 et en même temps, comme dirait l'autre, des intérêts des agriculteurs.
13:34 Ce grand débat, et ça a été fort bien rappelé par mes camarades Kevin et Pierre,
13:38 c'était un grand exercice de soliste d'Emmanuel Macron,
13:41 vous savez, comme il a fait au grand débat national pour les Gilets jaunes.
13:44 Il se serait mis en bras de chemise, il aurait déambulé dans l'assistance
13:47 en montrant à quel point il comprenait bien les enjeux, il aurait enfumé tout le monde
13:50 et il serait parti signer le Mercosur à Bruxelles.
13:52 Voilà la vérité.
13:53 Donc effectivement, les agriculteurs ont bien fait,
13:55 et c'est une bonne chose pour les agriculteurs que ce débat n'ait pas lieu,
13:58 puisque ce n'était pas un débat.
13:59 Moi j'aime bien, je pense que le débat c'est très important
14:02 et que théoriquement, un débat entre des militants écologistes, des agriculteurs,
14:06 de plusieurs lignes politiques, de plusieurs tendances, c'est très intéressant.
14:09 Mais là, ce n'était pas un débat, c'était le grand oral de l'ENA d'Emmanuel Macron
14:12 qui serait venu expliquer aux agriculteurs sa non-vision pour l'agriculture française,
14:16 qui serait reparti en voiture avec chauffeur et rien n'aurait changé.
14:19 Donc si vous voulez, c'était un exercice démagogique.
14:21 Donc vous dites que c'est en fait une personne qui ne connaît pas ce monde,
14:23 qui ne le comprend peut-être pas.
14:24 Il y a un papier absolument passionnant cet après-midi
14:26 qui a été sorti par nos confrères du Point,
14:28 qui revient justement sur les deux conseillers majeurs du président de la République,
14:32 le conseiller agriculture du président, il s'appelle Mathias Ginet,
14:35 et le chef du pôle écologie, agriculture, énergie, transport, logement, Benoît Farrako.
14:42 Tous deux proches de qui ?
14:44 Pascal Canfin, eurodéputé macroniste, président de la commission environnement au Parlement européen.
14:49 Et écoutez ce matin Pascal Canfin, on comprend un peu mieux ce qui s'est passé.
14:53 Les soulèvements de la terre ne sont pas invités.
14:59 En revanche, toutes les ONG, y compris celles qui sont très critiques vis-à-vis de la FNSEA,
15:06 environnementales, par exemple Génération Futur, sont invitées.
15:11 Pourquoi ? Parce qu'on a besoin, et c'est je pense un très grand moment important
15:16 que le président de la République va animer demain, ce grand débat au Salon de l'agriculture,
15:20 on a besoin de mettre tout le monde autour de la table,
15:23 de dépolariser pour réinventer ensemble le modèle agricole français,
15:30 qui permet plus de revenus pour les agriculteurs,
15:33 plus de transition écologique pour lutter par exemple contre le dérèglement climatique.
15:39 On sait que les premières victimes du dérèglement climatique aujourd'hui,
15:43 ce sont les agriculteurs, dans leurs revenus, dans leur rendement,
15:46 et donc dans notre sécurité alimentaire.
15:48 - Excusez-moi Yoann Uzayi, mais vous êtes responsable des personnes qui vous entourent.
15:52 - C'est ce que j'ai dit.
15:53 - Vous avez raison, mais ce n'est pas un reproche que je vous fais.
15:56 - En disant Emmanuel Macron est responsable.
15:58 - Mais excusez-moi, Pascal Canfin, il est au plus près d'Emmanuel Macron.
16:01 Ses conseillers étaient au plus près de Pascal Canfin.
16:04 - Mais ça corrobore précisément ce que je vous dis, ce sont des conseillers...
16:06 - Qui n'ont rien compris, qui sont à l'ouest, quand il faut être à Paris.
16:10 - Qui ont une idéologie, disons d'extrême gauche,
16:14 ou en tout cas vraiment de gauche très... comment dirais-je...
16:19 - Radicale ?
16:20 - Radicale, de décroissance.
16:22 - Ah, une idéologie de décroissance.
16:24 - Ce sont des conseillers du président de la République qui ont un peu cette idéologie-là.
16:27 C'est pour ça que je vous dis, cette invitation, moi je pense que ça vient d'eux.
16:31 - Non mais il faut expliquer qui est Pascal Canfin.
16:34 C'est le bourreau des agriculteurs à Bruxelles.
16:37 Il est macroniste et c'est celui qui a organisé l'un des plus grands plans sociaux de notre histoire
16:43 vis-à-vis de nos agriculteurs, qui est pour la décroissance,
16:46 qui veut empêcher nos agriculteurs de travailler pour des raisons écolo.
16:51 Et si cet homme n'était pas là, ça se trouve, le Green Deal n'aurait jamais vu le jour.
16:56 Donc si M. Macron tient vraiment à nos agriculteurs, qu'il se débarrasse de ces gens.
17:00 - Mais la question c'est que font ces conseillers à l'Élysée ?
17:03 Est-ce que leur idéologie est vraiment celle-ci ?
17:05 - Ils ont été choisis par le président.
17:07 - Ils ont été choisis.
17:08 - C'est pour ça que je dis qu'il y a une responsabilité XXL.
17:10 - Mais oui, pardonnez-moi, vous êtes en tournée.
17:14 - Depuis des années, on essaie de comprendre ce qu'est le macronisme.
17:17 Le macronisme n'a pas de vraie substance, hormis l'européisme et je pense une dose de libéralisme.
17:22 Mais il essaye de plaire à tout le monde.
17:24 Sauf que là, il s'est rendu compte que sur un sujet aussi critique,
17:26 aussi vital au moment où les agriculteurs sont en train de mourir,
17:28 c'est pas possible de plaire comme ça à tout le monde.
17:30 C'est pas possible de mettre les soulevés de la terre d'un côté
17:32 et de l'eau des agriculteurs qui sont en train de mourir.
17:34 Et là, en même temps, il s'est fracassé contre le réel.
17:37 - Qu'il faudrait dire à ces idéologues ?
17:40 Mettez votre idéologie en jachère et écoutez les agriculteurs.
17:45 Foutez-leur la paix.
17:47 - C'est pas possible. Ils ont été choisis pour ça.
17:51 - C'est pour ça que la responsabilité est importante.
17:54 - Je suis curieux de savoir ce que va dire demain matin.
17:56 - Je vais vous dire ce que tout cela montre en réalité.
17:58 Cette séquence, elle montre qu'Emmanuel Macron, il s'est perdu.
18:01 Il s'est perdu depuis le début de son second quinquennat.
18:03 Il n'arrive plus à sentir le pays.
18:05 Il n'arrive plus à se réinventer.
18:07 Il n'arrive plus à avoir de nouvelles propositions.
18:10 Il ne sent plus les choses.
18:12 Il les sentait durant le premier quinquennat, me semble-t-il.
18:15 Il a eu un moment où il sentait les choses.
18:17 Et là, ça ne fonctionne plus.
18:19 Il ne sent plus le pays. Il ne sent plus les gens.
18:21 Il ne comprend pas les problématiques.
18:23 Et vraiment, il n'arrive pas à se réinventer.
18:25 Il n'arrive pas à aller de l'avant, à formuler des propositions innovantes.
18:27 - Il est un féodé, pour moi, un double paradigme
18:30 qui est terrible pour l'agriculture française.
18:32 C'est un, la construction européenne, le libre-échange
18:34 et le néolibéralisme qui, appliqué à l'agriculture,
18:36 nous emmène droit dans le mur.
18:37 Ça, il ne veut pas le réaliser.
18:38 Et deux, il est un féodé à la culture écolo-urbaine,
18:41 écolo-bobo, de gens qui ne connaissent pas l'écologie,
18:44 alors même que l'écologie, c'est un sujet éminemment important,
18:47 y compris pour nos agriculteurs.
18:49 Et que nos agriculteurs sont les premiers écologistes.
18:51 Moi, je suis fils d'agriculteur. Je connais beaucoup d'agriculteurs.
18:53 Je sais très bien comment ça fonctionne.
18:55 Ce sont des gens qui savent parfaitement
18:57 quand tailler une haie, quand l'oiseau peut nidifier,
18:59 quels sont les substrats qu'il y a dans la terre, etc.
19:01 Ils n'ont pas besoin pour ça d'avoir M. Canfin,
19:03 qui n'a jamais chaussé une paire de bottes,
19:05 à part pour faire des photos dans Paris Match,
19:07 qui va nous donner des leçons.
19:08 - Respectez Paris Match, qui est un grand club de Madère.
19:10 - Non, ce n'est pas pour Paris Match que je dis ça.
19:12 - Faites attention à ce que vous dites sur Paris Match.
19:14 - C'est cet article-là qui est excellent, d'ailleurs.
19:17 - Un grand article. Coupez le micro, bien évidemment.
19:20 On écoute Arnaud Rousseau.
19:22 Il y a quelques instants, il a fait une grande manifestation,
19:26 non loin de la porte de Versailles,
19:28 au pied aux portes du Salon de l'Agriculture.
19:31 - Je le dis parce qu'il y a une communication,
19:34 il y a quelques dizaines de minutes,
19:36 qui consiste à dire qu'on avait demandé un débat,
19:38 puis qu'on avait changé d'avis,
19:39 comme si on était des gerouettes.
19:41 Nous ne sommes pas des gerouettes, nous sommes des gens sérieux.
19:44 En revanche, on ne va pas nous prendre pour des oseaux.
19:47 Le président de la République a annoncé il y a quelques minutes
19:54 que finalement le grand débat ne se tiendrait pas.
19:56 - Bien reçu !
19:59 - En tous les cas, ce type de grand débat dont nous ne voulons pas.
20:06 - Et ce que je vous propose, c'est...
20:08 Parce que là, il y avait une question,
20:09 c'est quel accueil demain matin ?
20:11 Parce que vous avez des agriculteurs qui disent
20:13 "il ne rentrera pas dans le Salon".
20:14 - Mais c'est vrai que la FNSEA,
20:15 on entend le discours de M. Rousseau,
20:17 qui est quand même très vindicatif,
20:18 il est très, très, très en colère contre le chef de l'État.
20:21 La FNSEA, c'est quand même un syndicat qui est conciliant,
20:24 qui normalement a de très bons rapports avec l'Elysée,
20:33 avec le chef de l'État, etc.
20:34 Si lui tient ce discours-là, ça montre bien à quel point
20:37 la situation, l'ambiance est crispée
20:39 et à quel point demain, ça risque d'être extrêmement tendu.
20:43 - Mais non, il est obligé d'avoir ce discours
20:45 pour ne pas être dépassé par la base.
20:46 Depuis le début, c'est une crise syndicale,
20:48 il est dépassé par sa base,
20:49 donc là, il est obligé de dire "je ne suis pas content".
20:52 - Mais la base, précisément, la base est très en colère.
20:53 - Par contre, il oublie de dire dans son discours
20:55 qu'il a dit la semaine dernière sur votre chaîne
20:57 qu'il était d'accord pour l'entrée de l'Ukraine dans l'Europe.
20:59 Il va expliquer ça à ses petits céréaliers
21:01 qui vont crever de faim dans quelques mois, quelques années.
21:04 Donc, il dit "on n'est pas des jurettes".
21:06 Un petit peu quand même, parce que depuis le début,
21:10 d'abord, ils sont en congestion depuis des dizaines d'années
21:12 avec le gouvernement,
21:13 donc si on est dans la misère, c'est un peu à cause d'eux.
21:15 Et en plus, ils ne peuvent pas cracher sur un système
21:18 qu'ils ont mis en place.
21:19 Donc là, il fait le monsieur énervé,
21:21 excusez-moi, mais moi, quand je suis énervée,
21:23 je fais plus peur que lui.
21:24 - Non, mais c'est intéressant de voir,
21:27 parce qu'il y a une politique, ou en tous les cas,
21:30 une crise qui est vécue différemment,
21:32 qu'on soit de la coordination rurale ou de la FNSEA.
21:35 Là, je parle des hauts responsables,
21:38 parce que la base, vous avez raison,
21:40 aujourd'hui, monsieur Rousseau est débordé par sa base
21:43 qui vit aujourd'hui, ou qui tente de survivre,
21:45 et qui n'en peut plus.
21:46 - Monsieur Rousseau est millionnaire,
21:48 et moi, je déclare 11 000 euros par an,
21:50 à deux, avec mon mari.
21:51 - 1000 euros par an ?
21:52 - 11 000 euros par an, à deux, avec mon mari, on déclare.
21:55 Donc je suis loin d'avoir les revenus de monsieur Rousseau,
21:57 donc je n'ai pas vraiment les mêmes préoccupations
21:59 que lui non plus, vous voyez.
22:00 - Et c'est pour ça qu'aujourd'hui,
22:02 c'est indispensable de vous donner la parole,
22:04 c'est indispensable de vous avoir sur le plateau,
22:06 c'est indispensable que demain matin,
22:08 on rende hommage, que ce soit vous la star,
22:10 que ce ne soit pas...
22:11 Alors Auréliette, si, c'est aussi la star, la vache.
22:14 - Vous savez ce qui me marque ?
22:16 - On va peut-être débattre avec Auréliette demain matin,
22:18 ce sera plus simple.
22:19 - Ce sera aussi intéressant.
22:20 - Ce qui me marque, Elliot, c'est que derrière cette crise,
22:23 il y a une crise identitaire, une crise civilisationnelle.
22:26 Quand vous parlez à beaucoup de macronistes,
22:28 ils vous racontent que l'agriculture, c'est l'ancien monde,
22:31 que c'est un monde qu'il faut révoquer,
22:33 que ce qui est important, c'est la start-up nation.
22:35 Et ce mépris de classe qui est surpuissant chez les macronistes,
22:39 moi franchement, ça me fait vomir.
22:42 En plus, cette manière d'instrumentaliser la misère,
22:45 je trouve ça franchement très bas.
22:47 On a affaire à un président complètement déconnecté,
22:51 à un pouvoir déconnecté, et je le redis,
22:53 à un pouvoir en fin de course qui est aux abois,
22:56 qui est en train de se noyer sous la pression de l'opinion
22:59 qui soutient les agriculteurs à plus de 90%.
23:02 - Messieurs, dames, ce que je vous propose,
23:04 c'est qu'on fasse juste une petite parenthèse culture,
23:07 puisqu'on va parler des Césars, je le dis aux téléspectateurs,
23:09 juste après la pub, on revient évidemment sur le salon de l'agriculture.
23:12 On va se poser la question, quel accueil demain pour Emmanuel Macron ?
23:15 On se pose la question, viendra-t-il ? Oui, il viendra.
23:18 Arrivera-t-il ? Non, non, non, non, non,
23:20 il a annoncé, il viendra.
23:22 C'est quel accueil ? J'ai entendu des agriculteurs dire,
23:26 certains ne veulent même pas qu'il rentre dans le salon.
23:30 Quand même, on parle du président de la République.
23:32 - Je veux dire, on n'est pas à l'abri de notre deuxième communiqué.
23:34 - Non. Bon, écoutez, en tous les cas, la 49e soirée des Césars,
23:37 la grande messe du cinéma français à l'Olympiacé,
23:39 ce soir, à suivre sur les antennes de Canal+,
23:41 dans un contexte quand même particulier,
23:43 de nombreuses accusations de violences sexuelles,
23:45 de plaintes déposées contre les réalisateurs,
23:47 notamment Benoît Jacot ou encore Jacques Douayon.
23:49 On est sur le tapis rouge avec notre envoyé spécial,
23:51 CNews Europe 1, Marie Gickel.
23:53 Merci d'être avec nous, Marie.
23:55 Que se passe-t-il autour de vous ?
23:57 Je le disais, plein au-dessus de la cérémonie,
24:00 la libération de la parole des femmes
24:02 et ces nombreuses accusations quand même.
24:04 - Oui, alors, on attend toujours Judith Gaudrech,
24:08 on ne sait pas si elle prendra la parole ce soir.
24:11 Prise de parole nécessaire et soutenue par Rachida Dati,
24:14 la ministre de la Culture,
24:16 qui dénonce un aveuglement collectif du milieu.
24:19 Judith Gaudrech a pourtant repéré la salle de l'Olympia
24:22 lors des répétitions, mais on ne sait toujours pas
24:24 si elle prendra la parole ce soir.
24:26 Alors, vous parlez des moments forts.
24:28 Ce soir, il y aura aussi un hommage à Jane Birkin,
24:30 qui nous a quittés l'été dernier.
24:32 Pour le moment, c'est le tapis rouge,
24:34 moment réjouissant avec l'arrivée des talents.
24:37 On a vu l'équipe du film "Le Procès Goldman",
24:40 8 nominations ce soir.
24:42 Nous avons vu aussi l'équipe du film "Je verrai toujours vos visages",
24:45 qui a une particularité, puisque son casting
24:48 monopolise complètement la catégorie de l'actrice
24:51 dans un second rôle.
24:53 4 comédiennes sur 5 de "Je verrai toujours vos visages"
24:56 sont nommées ce soir.
24:58 Leila Bekti, Miu Miu, Elodie Bouchez,
25:01 et la dernière, je ne l'ai pas, mais je vais bien sûr la retrouver,
25:04 Adèle Xarcopoulos.
25:06 Voilà.
25:07 Donc, pour l'instant, le tapis rouge suit son cours
25:09 et dans une demi-heure, la cérémonie pourra commencer.
25:13 - Marie, derrière vous, il y a Brad Pitt.
25:16 Il est juste derrière vous, regardez.
25:18 Non, je plaisante.
25:20 - Je le connais bien, Brad Pitt.
25:22 Il m'a dit qu'il ne pourrait pas venir ce soir.
25:24 Je suis désolée, mais il y aura Christopher Nolan, Elliot, ce soir.
25:27 Christopher Nolan, César Donner,
25:30 et il pourrait aussi repartir avec le César
25:32 du meilleur film étranger pour Oppenheimer.
25:34 Si je vois Brad Pitt, je vous tiendrai au courant, évidemment.
25:37 - Merci beaucoup, Marie Gickel.
25:40 Rendez-vous aux alentours de 21h sur les antennes de Canal+.
25:44 Bien sûr, la publicité, ça fait du bien de sourire.
25:46 On revient dans un instant.
25:48 On parle de la colère des agriculteurs,
25:50 de ce grand débat qui est annulé.
25:52 Comment va-t-il être accueilli demain matin, Emmanuel Macron ?
25:55 Et puis, on a évidemment d'autres sujets à traiter dans l'heure des pro 2.
25:57 A tout de suite.
25:58 Simon Guillain, l'information.
26:04 - Emmanuel Macron renonce à son grand débat
26:06 sur les agriculteurs, mais le chef de l'Etat
26:08 ouvrira bien le salon de l'agriculture,
26:10 demain, porte de Versailles.
26:12 Une inauguration sous haute tension.
26:14 Si les syndicats agricoles ont bien accepté
26:16 de rencontrer le président de la République,
26:18 ils lui prédisent un accueil mouvementé.
26:20 Un drame évité de peu a bondi en Seine-Saint-Denis.
26:23 Une balle perdue est allée se loger
26:25 dans le plafond de la chambre d'un enfant.
26:27 Il n'y a heureusement pas eu de blessés
26:29 et sur place, plusieurs étuis de balles
26:31 ont été retrouvés par les forces de l'ordre.
26:33 L'armée israélienne bombarde le sud de la bande de Gaza.
26:36 Des frappes aériennes ont visé la ville de Hanyounès
26:39 et celle de Rafah, la ville la plus au sud
26:41 de l'enclave palestinienne.
26:43 Dans le même temps, une délégation israélienne
26:45 est arrivée à Paris pour de nouveau pourparler
26:47 sur une trêve.
26:48 - Merci beaucoup, cher Simon, pour le point sur l'information.
26:51 On est toujours avec Kevin Bossuet, Pierre Gentillet,
26:53 Paul Melun, Yoann Usahi et Amélie Rebière.
26:55 Vous êtes vice-présidente de la coordination rurale.
26:58 L'information de ce vendredi, c'est qu'il n'y aura
27:01 pas de grand débat en ouverture du salon de l'agriculture
27:04 face au boycott des principaux syndicats.
27:07 Mais pas que, parce que les grands distributeurs
27:09 ont également dit qu'on ne viendra pas.
27:11 On va le voir dans un instant.
27:13 Ce que je vous propose, c'est qu'on s'arrête un instant
27:15 sur l'accueil que pourrait recevoir Emmanuel Macron.
27:17 Arnaud Rousseau a dit il y a quelques heures
27:20 que ce ne sera pas un salon comme les autres
27:23 et un accueil comme les autres.
27:25 - Le président de la République entend venir dans ce salon.
27:28 - Non !
27:31 - Comme nous l'avons fait depuis le début, en responsabilité,
27:34 nous lui avons dit que ce salon ne se passerait pas
27:38 comme tous les ans.
27:40 - C'est chez nous !
27:42 - Nous lui avons dit que l'attente était extrêmement grande
27:45 et qu'avant de défiler et de faire des photos,
27:48 il fallait d'abord annoncer aux paysans ce qu'ils attendent
27:51 et qu'ils réclament depuis des semaines.
27:54 Nous lui avons dit que l'exercice de la responsabilité
27:57 dont nous avons toujours fait preuve
28:00 ne pouvait pas se faire dans le chaos
28:03 et dans une forme de défiance telle qu'elle s'est vécue hier soir.
28:06 - Au-delà des revendications, ce qui est saisissant
28:09 dans ce sonore et c'est dommage d'ailleurs qu'il y ait une coupure,
28:12 c'est que vous avez Arnaud Rousseau qui dit
28:15 "le président veut venir" et autour vous entendez des huées,
28:18 des noms, etc. Ce qui pourrait se passer demain matin.
28:21 A tel point que dans l'après-midi, un ancien député de la Macronie
28:25 a été invité chez nos confrères du Figaro.
28:28 C'est un ancien agriculteur, Jean-Baptiste Moreau.
28:31 Oui parce qu'il est désormais lobbyiste, c'est ça ?
28:34 - Oui.
28:37 - Racontez-nous pourquoi il y a un problème avec Jean-Baptiste Moreau.
28:40 En tous les cas, quand je cite son nom, vous soufflez.
28:43 - C'est un ancien député de la Creuse,
28:46 c'est un ancien agriculteur qui était président de coopérative agricole,
28:49 qui a soutenu la loi Egalim, qui exclut tous les agriculteurs
28:52 qui sont dans des coopératives agricoles.
28:55 Charité bien ordonnée commence par soi-même.
28:58 Il a fait une loi qui ne le concernait pas, comme ça il est peinard.
29:01 - Et ben dis donc, bam, voilà, ça s'appelle un taquet.
29:04 On l'écoute parce que lui il dit "je conseille à Emmanuel Macron
29:07 de ne pas aller au salon de l'agriculture".
29:10 - Moi je pense qu'il ne faut pas qu'il y aille demain.
29:13 Honnêtement, vu le niveau de tension depuis ces 24 dernières heures
29:16 telle qu'il est monté, je pense qu'y aller demain,
29:19 il y a un certain nombre de personnes, que ce soit les visiteurs,
29:22 les manifestants ou les forces de l'ordre, je pense que c'est...
29:25 Demain non, mais il faut qu'il y aille dans la semaine, c'est sûr.
29:28 Dans le contexte actuel, je pense qu'il y a un grand nombre de...
29:31 Mais même sans organisation syndicale d'agriculteurs à titre individuel
29:34 qui vont être très remontés et qui vont essayer de tout faire pour l'en empêcher.
29:37 Donc effectivement non, je ne suis pas persuadé aujourd'hui
29:40 qu'il va arriver à accéder jusqu'au ring.
29:43 - Le président de la République est potentiellement en danger physique demain, très clairement.
29:46 Lui, il y a des officiers de sécurité, le GSPR et autres,
29:50 qui connaissent très bien leur boulot, donc qui sont capables d'assurer sa sécurité.
29:53 Mais ça peut mettre en danger des manifestants, des agriculteurs.
29:56 Donc voilà, c'est pas ce qu'on souhaite.
29:58 La salle d'agriculture, c'est une grande fête de l'agriculture.
30:01 Ça attire tous les ans beaucoup de spectateurs, de familles avec des enfants.
30:05 Et il faut avoir le sens des responsabilités, y compris quand on est agriculteur.
30:08 Enfin je veux dire, on ne peut pas faire tout et n'importe quoi.
30:11 Qui demande à ce que le président les entende, c'est tout à fait logique.
30:16 Mais justement, quand on veut qu'il nous entende, il faut lui parler.
30:19 Et il ne faut pas lui hurler dessus ou essayer de lui taper dessus.
30:22 Ce n'est pas la solution, absolument pas.
30:24 - Ne jouerons pas les cassandres comme M. Moreau en disant
30:26 qu'il est en danger physique.
30:27 Effectuellement, Emmanuel Macron, quand il sort, il y a une protection qui est faite.
30:30 Ce qui est intéressant en revanche, c'est l'accueil.
30:32 C'est de savoir qu'on sera face à des agriculteurs extrêmement déçus
30:36 qui sont toujours restés dignes depuis le début.
30:39 Il y a 91% des Français qui soutiennent cette mobilisation.
30:42 Il ne faut jamais l'oublier.
30:43 - Qu'ils resteront demain, enfin personne n'imagine que les agriculteurs
30:46 vont agresser le président de la République.
30:48 Ça ne va pas se passer comme ça.
30:49 Les agriculteurs, ce ne sont pas des énergumènes d'extrême gauche
30:52 qu'on voit dans les rues de Paris, dans des manifestations et qui cassent tout.
30:55 Ça ne va pas se passer comme ça.
30:56 Et heureusement.
30:57 Mais je vous disais tout à l'heure que l'annulation du Grand Débat
31:00 n'était pas un tournant du quinquennat.
31:01 Ça ne resterait pas un moment fort du quinquennat.
31:03 En revanche, si demain le président de la République ne peut pas entrer dans le salon,
31:07 s'il est obligé de rebrousser chemin au bout de deux ou trois heures seulement,
31:12 ça, ça restera.
31:13 - Mais c'est la séquence.
31:14 Quand je dis que c'est la séquence qui est un tournant,
31:16 c'est pour ça que je vous dis ça.
31:17 La séquence, c'est le Grand Débat, la manière dont va se passer le salon.
31:23 - Mais non, mais le plus important, c'est demain.
31:25 Parce qu'effectivement, s'il ne peut pas rentrer dans le salon,
31:27 ça, ça reste comme une tâche indélébile sur ce quinquennat.
31:30 - Politiquement, il est dans une équation insoluble.
31:32 C'est-à-dire que où il va au salon, de toute façon, il y a 99% de chances d'être assué.
31:36 - Il est obligé.
31:37 - Et Yoann a raison.
31:38 On va retenir des moments où il va avoir été hué,
31:41 où les gens vont lui dire des choses désagréables, que sais-je.
31:44 Effectivement, les agriculteurs ne sont pas des brutes violentes,
31:46 ce sont des pacifistes, leur mobilisation nous l'a prouvé.
31:49 Donc, je ne crois pas aux violences physiques.
31:51 En revanche, il va être face à ses responsabilités.
31:54 Des gens vont lui dire ce qu'il a fait et ce qu'il n'a pas fait.
31:57 Donc, ça, c'est la première option.
31:58 Il y va, il se fait huer.
31:59 Et la deuxième option, c'est qu'il n'y va pas.
32:01 Et tout le monde va dire, voyez-vous, le président de la République s'est défilé.
32:04 Donc, il est dans cette équation insoluble.
32:06 Il va y aller et ça risque, à mon avis, de ne pas bien se passer
32:10 parce qu'il va y avoir des critiques, des reproches,
32:12 des gens qui vont peut-être le huer.
32:13 Et c'est cette image-là qui va rester d'un président
32:16 qui va être déconnecté des provinces, déconnecté de l'agriculture,
32:20 déconnecté de la paysannerie.
32:22 Et ça, ça va rester, à mon avis, dans son second quinquennat, bien sûr.
32:25 - C'est certain.
32:26 Encore une fois, je ne veux pas jouer les cassants non plus et les devins.
32:28 Mais si vous voulez, après ce qui s'est passé là, ce soir,
32:31 et effectivement, les échanges qu'on a vus avec le président de la FNSA,
32:35 les gens qui crient, moi non plus, je ne crois pas que les agriculteurs
32:38 vont sauter sur le président de la République et vont lui envoyer des coups de poing.
32:40 Par contre, je pense qu'ils sont dans un niveau de colère tel
32:43 que demain, il y a à peu près une certitude,
32:45 c'est que ça va être une mauvaise séquence.
32:47 En tout cas, ça ne va pas être une bonne séquence pour le président de la République.
32:49 - Oui, oui.
32:50 - Parce que les gens sont en colère.
32:51 Parce que Emmanuel Macron, pardon, mais plus que François Hollande,
32:53 plus que Nicolas Sarkozy, plus que tous les autres,
32:55 c'est quand même le...
32:56 Enfin, il faut le rappeler, c'est une évidence,
32:57 c'est le faux soyeur de l'agriculture française.
32:59 On parlait de Pascal Canfin tout à l'heure, le député de La République En Marche,
33:03 au Parlement européen, je le rappelle que ces gens ont voté
33:05 les traités de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande,
33:07 avec le Canada, avec absolument, pardon, je voulais dire avec le Chili,
33:11 et que tout ça ne va pas s'arrêter.
33:12 - Il faut jouer des coups d'Amélie Robillard dans ce plateau,
33:14 ils prennent tous la parole, ils m'ont, ce qu'on appelle, bouffé le micro.
33:17 Donc vraiment, vous avez le droit de mettre des coups ici.
33:20 - J'en ai des plus grosses, à l'heure de l'interview.
33:22 - Si vous aviez la possibilité,
33:25 si vous aviez la possibilité demain d'échanger avec le président,
33:29 qu'est-ce que vous aimeriez lui dire aujourd'hui ?
33:32 - On n'est pas des voyous, après, ce qu'on aimerait lui dire,
33:34 c'est d'avoir un cap clair, de nous dire oui ou non.
33:38 Mais on veut des réponses, on en a marre d'être baladés.
33:41 On nous parle d'un débat, on nous parle de, on va faire quoi, une autre réunion ?
33:45 La FNSEA a donné ses directives, nous on a nos revendications,
33:50 c'est oui ou c'est non, mais bon, au bout d'un moment, il faut trancher quoi.
33:53 - Ce slogan, on l'a entendu ce matin, c'est oui ou c'est non,
33:56 avec M. Converse, qui est porte-parole de la coordination rurale,
34:00 et il était l'invité de Pascal Praud.
34:02 C'est très intéressant, parce qu'au fond, il n'y a pas 36 000 questions à se poser.
34:07 Et c'est très clair, il n'y a pas besoin d'avoir 12 conseillers
34:09 pour comprendre vos urgences absolues.
34:12 On l'écoute et on en parle juste après ?
34:14 - C'est assez simple, 5 ou 6 points, l'année blanche,
34:19 M. le Président, elle aimait ça, c'est oui ou c'est non.
34:22 Après, l'énergie, puisqu'on reste dans le truc trésorerie,
34:27 l'énergie, il a dit ça pour le GNR,
34:30 est-ce que l'électricité et le gaz sont dans le même tarif préférentiel ?
34:36 C'est oui ou c'est non ?
34:37 Tout ce qui est du domaine de simplification,
34:40 ce qui est du domaine de simplification, ça c'est complexe,
34:44 et ça, on lui a dit au Président, c'est pas simple de simplifier.
34:48 Oui, il est d'accord, sauf qu'il nous dit que ça va se faire en 8 jours avant le salon.
34:51 - Bon, ça faut du temps, on est d'accord.
34:53 - Il faut du temps, donc le temps, c'est année pédagogique pour les contrôles,
34:59 c'est oui ou c'est non pour l'Europe ?
35:01 Est-ce qu'il est d'accord de sortir les produits agricoles des traités de libre-échange ?
35:04 C'est oui ou c'est non ?
35:05 C'est oui ou c'est non ?
35:07 - Il ne pourra pas.
35:09 - Il peut avoir une volonté d'y aller, pour l'instant, on n'a pas cette volonté-là.
35:13 Est-ce que la France est prête à s'engager pour une autre PAC ?
35:16 On connaît le résultat de où on en est depuis 20 ans.
35:18 C'est oui ou c'est non ?
35:19 On continue ou pas ?
35:21 Et puis après, on est sur les successions pour les transmissions.
35:24 Monsieur le Président, est-ce que vous êtes d'accord d'exonérer les fermes familiales de droit de succession ?
35:28 C'est oui ou c'est non ?
35:30 - Je vous ai proposé tout à l'heure un son d'une direction de Pascal Canfoy
35:33 qui, en quelque sorte, disait "Bon, c'est vrai, ils ne seront pas là au soulèvement de la terre,
35:37 mais il y aura d'autres ONG, et c'est très bien d'ailleurs,
35:39 parce qu'il faut faire naître le débat d'autres collectifs
35:42 qui ont pu avoir des mouvements, des actions contre les agriculteurs.
35:48 Et donc, il faut faire naître le débat.
35:51 Pas compris grand chose.
35:52 Écoutez, là, c'est très court, mais c'est très intéressant.
35:55 Ça en dit long sur la philosophie de Pascal Canfoy.
35:58 Les agriculteurs savent très bien ce qu'ils doivent à l'Europe.
36:01 Le premier budget de l'Europe, c'est la politique agricole commune.
36:04 - 9 milliards pour la France.
36:05 - C'est colossal.
36:07 Les agriculteurs le savent très bien, que sans ce budget, ils iraient infiniment moins bien.
36:12 - Alors, c'est dommage parce qu'on n'a pas vu votre réaction.
36:15 Mais vous n'étiez pas en train de sourire du tout.
36:17 Vous aviez l'impression d'être heurtée, presque insultée quand vous entendiez ça.
36:21 - Oui, c'est un mépris évident pour le monde agricole.
36:25 On voit bien que ce monsieur ne connaît rien du tout au monde agricole.
36:28 On doit tout à l'Europe, mais bien sûr, je l'invite à venir dans ma ferme.
36:32 D'abord, M. Canfin ou même les conseillers de M. Macron,
36:35 qui savent tout sur l'agriculture.
36:37 Moi, je propose de les lâcher chez moi au début de l'hiver.
36:40 Et puis, on ne les retrouve pas au printemps, ces gens-là,
36:42 parce qu'ils n'ont aucun bon sens.
36:44 Ils ne vont pas survivre un hiver chez moi dans la montagne.
36:46 Ça, je peux vous le dire. Et ça fera le tri.
36:48 On garde ceux qui restent au printemps, et puis comme ça, on verra après ce qu'on fait.
36:52 C'est inadmissible d'entendre un discours pareil.
36:55 C'est inadmissible. Comment voulez-vous qu'on ne soit pas en colère après ?
36:58 - Redevable à l'Europe, en plus, quand vous faites la balance entre ce qu'on donne à l'Union européenne
37:02 et ce que l'Union européenne nous restitue, effectivement, c'est une mauvaise banque.
37:05 - Une dernière image, messieurs.
37:08 Une dernière image, parce que quand même, c'est symbolique.
37:11 Les tracteurs étaient aux portes de Paris lors de la grande mobilisation sur les autoroutes.
37:15 Et cette fois-ci, les tracteurs sont emparés. Il y en avait des centaines.
37:18 - Ça se passe très bien. Ça se passe très bien.
37:21 La circulation était aussi difficile avec que sans tracteur. Je ne sais pas pourquoi.
37:27 On regarde le sujet. On ne voit pas la différence. Il en faudrait un peu plus de tracteurs.
37:30 Je sais qu'elle a un problème avec les SUV. Est-ce qu'elle a un problème avec les tracteurs ?
37:35 - Moi, je dis plus de tracteurs, moins de trottinettes.
37:38 - On regarde le sujet.
37:44 À coups de klaxons,
37:47 une cinquantaine de tracteurs quittent la porte de Saint-Cloud à Paris.
37:51 Direction les invalides, avec l'espoir d'interpeller le gouvernement.
37:55 - Pour l'instant, ils ont annoncé des mesures par branches pour essayer de diviser les agriculteurs.
37:59 Il n'y a pas eu de mesure qui va améliorer notre revenu à tout le monde pour le moment.
38:03 Il n'y a aucune mesure. On est toujours sur une concurrence déloyale
38:06 vers les produits d'importation. Donc, il n'y a rien de fait, en fait.
38:09 Le président de la République prendra part à un grand débat au Salon de l'agriculture ce samedi après-midi.
38:15 Son accueil risque d'être houleux.
38:17 - Je ne sais pas s'il va être très bien reçu, monsieur Macron.
38:20 Parce qu'on n'est quand même pas très content du repas.
38:23 C'est un peu du mépris qu'il a envers nous, quand même, parce qu'il ne nous écoute pas, en fait.
38:27 Il envoie Gabriel Attal et puis il ne nous parle pas. Il fait des annoncettes.
38:32 Donc, on ne se sent pas écouté.
38:35 À plus de 700 kilomètres de là...
38:38 - Allez !
38:41 Les agriculteurs de la coordination rurale déversent des bennes devant ce supermarché.
38:46 - On continue toujours à être étranglés par la grande distribution
38:49 qui nous impose toujours des prix de plus en plus bas.
38:52 Ce qui fait que nous, en Bouchesne, on n'arrive plus à vivre de notre métier.
38:55 Et ça, c'est vraiment un problème.
38:57 Durant les deux semaines que dureront le Salon,
38:59 les agriculteurs se relaieront pour maintenir la pression.
39:03 - Votre acteur Amélie Rebière, vice-présidente de la coordination rurale,
39:07 est donc dans Paris pour une nouvelle fois.
39:10 C'était magnifique, vous avez dit ? Vous avez reçu un bel accueil ?
39:12 - Oui. Moi, j'avais les larmes aux yeux quand je les ai vues arriver.
39:17 - Mais je vous sens, vous me permettez, je vous sens très émue depuis le début de l'émission.
39:21 - De les voir, en fait, de voir l'accueil qu'on a eu en arrivant à Paris
39:25 et de voir tous ces jeunes qui reprenaient espoir,
39:28 ça fait vraiment du bien parce que c'est une profession qui souffre depuis très longtemps
39:34 et qui souffre de cette mauvaise image de parasite, de pollueur.
39:39 Parce qu'on entend depuis des années qu'on veut des primes.
39:43 On ne parle pas de prix rémunérateurs.
39:45 Heureusement que vous nous donnez la parole,
39:47 parce qu'avec la coordination rurale, c'est ce qu'on demande depuis des années,
39:49 des prix rémunérateurs.
39:50 Et ça fait du bien de pouvoir expliquer aux consommateurs
39:53 qu'en fait, nous, on est la seule profession
39:55 qui ne peut pas répercuter l'augmentation des charges sur le prix de vente.
39:59 Donc c'est de ça dont on souffre.
40:01 Et de voir tous ces jeunes arriver à Paris et applaudir,
40:05 je vous assure, ça fait un bien fou et c'est magnifique.
40:09 - C'est intéressant parce qu'en fait, on voit à travers votre discours
40:12 qu'il y a là un vrai mouvement de tenaille entre d'un côté, effectivement,
40:15 l'extrême gauche qui stigmatise les agriculteurs,
40:18 tout un discours écologique qui existe au Parlement européen
40:21 et qui impose de plus en plus de normes.
40:22 Et de l'autre côté, cette idéologie de la Commission européenne
40:25 qui fait qu'il faut plus de libre-échange, qu'il faut casser les prix
40:28 et qui fait qu'effectivement, ces gens-là vendent à perte.
40:30 On voit les difficultés et malgré ça, effectivement,
40:33 évidemment, on voit bien et c'est logique, vous êtes largement soutenus.
40:36 - Mais au-delà du soutien et au-delà de l'aspect politique,
40:39 lorsque vous parlez, ça fait combien de temps que vous êtes agricultrice ?
40:43 - Ça fait 10 ans et depuis des générations, il y a des agriculteurs.
40:49 - Et vous êtes en difficulté depuis combien de temps ?
40:51 Vous êtes en souffrance depuis combien de temps ?
40:53 - Vraiment depuis deux ans, depuis qu'il y a l'explosion des charges, vraiment.
40:58 Parce qu'en plus, nous, on fait une production qui est un produit fini,
41:02 si vous voulez, donc on n'a pas énormément d'intermédiaires,
41:04 on n'a pas ce problème d'intermédiaires qui se gavent, entre guillemets,
41:08 sur le dos des producteurs.
41:09 Donc jusque-là, on s'en sortait à peu près, enfin, on élève nos trois enfants.
41:13 - Et vous, vous produisez quoi ?
41:15 - Du veau de lait sous la mer.
41:16 Alors, je sais que ça a fait beaucoup rire,
41:17 parce qu'il y en a qui pensaient que c'était sous la mer, sous l'eau,
41:19 mais non, c'est sous la mer, la vache.
41:21 Donc, voilà.
41:23 Mais c'est un produit fini, un produit labellisé, donc de qualité,
41:27 et on s'en sortait.
41:29 C'est une astreinte, matin et soir, tous les jours de l'année.
41:32 - Vous travaillez combien d'heures par jour ?
41:34 Vous ne savez même pas, vous n'avez jamais compté.
41:36 - Une amplitude de 14, 15 heures, 16 heures, des fois,
41:39 ou alors il faut se relever la nuit pour veiller les vaches.
41:41 Mais ce n'est pas le problème, parce que quand moi,
41:44 je me suis installée avec mon mari,
41:46 d'abord j'ai épousé un agriculteur, donc j'ai épousé un mode de vie,
41:49 et après, quand je me suis installée avec lui,
41:52 je savais ce qui m'attendait.
41:54 Ce n'était pas le problème, mais on vivait,
41:58 on ne partait pas en vacances, on n'a pas de loisirs coûteux,
42:01 on élève nos trois enfants tranquillement,
42:03 mais jusque-là, on s'en sortait à peu près.
42:05 Et puis là, depuis deux ans, on a les charges qui explosent,
42:08 on se sent complètement sacrifiés par cette Europe.
42:11 Donc, moi, j'ai un enfant de 15 ans qui veut s'installer,
42:14 qui veut reprendre derrière.
42:15 - Ils vous disent quoi, vos enfants, justement ?
42:17 - Ils sont avec nous à fond.
42:19 Ce soir, ils sont en train de faire tétélévaux avec leur père
42:22 pendant que moi, je suis là, vous voyez.
42:24 Donc, j'ai des enfants adorables,
42:26 qui comprennent tout à fait les soucis qu'on a,
42:29 et qui comprennent qu'on se bat pour eux, en fait.
42:32 Et mon fils, qui veut reprendre derrière,
42:35 j'espère qu'il aura un peu plus d'optimisme que moi,
42:38 un meilleur avenir que ce que moi, je vois arriver.
42:42 Parce que si on continue comme ça, on va droit dans le mur.
42:45 Et il faut nous le dire clairement,
42:47 si on ne veut plus d'agriculteurs en France, on fera autre chose.
42:50 - Non, mais c'est formidable.
42:52 Moi, j'ai grandi dans les Ardennes, dans un village de 300 habitants.
42:55 J'ai vu les agriculteurs travailler 70 heures, 80 heures par semaine.
42:59 Et toujours cette envie, ce soin vis-à-vis des bêtes,
43:03 ce soin vis-à-vis des terres qu'ils cultivaient,
43:06 cette envie de nourrir des hommes.
43:08 Mais c'était formidable.
43:09 Et là, moi, j'ai un profond respect pour cette France qui travaille,
43:12 pour ces gilets verts qui sont dans la rue,
43:14 que j'ai été saluer tout à l'heure.
43:16 C'est la France du mérite.
43:17 C'est la France qui fait partie de l'identité française,
43:19 du roman national.
43:21 Parce que la France s'est construite autour de nos agriculteurs,
43:24 autour de nos campagnes.
43:26 En 1945, il y avait 46% d'agriculteurs.
43:29 Aujourd'hui, il n'y en a plus que 3%.
43:31 C'est un plan social qui a été organisé,
43:33 organisé de la part de certains européistes
43:36 qui trouvent en effet que c'est une activité qui est complètement datée.
43:39 Donc maintenant, il faut les soutenir, ces agriculteurs.
43:41 Parce que c'est la France du mérite.
43:43 C'est ça qu'il faut comprendre.
43:44 - Bon, vous allez être classé gilet vert.
43:46 - Ah bah avec plaisir !
43:47 - Enfin, Jost, il l'a dit.
43:49 Il vient d'envoyer un message, il m'a dit "trop long".
43:51 Ça, c'est le premier classement.
43:53 Et après, gilet vert, c'est le deuxième.
43:54 - Je pense que vous allez être en train de dormir à Storlup.
43:56 - C'est une bonne...
43:58 Je ne sais pas si le...
43:59 Comment dirais-je ?
44:00 Je ne sais pas comment est-ce qu'il classerait le soutien à nos agriculteurs.
44:02 Mais en tout cas, je trouve, madame, votre discours frappant au saut du coup.
44:05 - Ah oui, c'est très émouvant.
44:06 - Extrêmement émouvant.
44:07 Moi, ça me touche profondément.
44:08 Et je trouve que vous parlez d'or.
44:10 Et que vos propos sont très justes.
44:12 Je déplore que ces propos aient parfois des filtres vis-à-vis,
44:15 notamment du président de la République, du pouvoir.
44:17 Et je ne parle même pas de Bruxelles.
44:19 Et je pense que ça devrait être ça, faire de la politique, finalement.
44:22 Que certains grands élus, que certains ministres,
44:25 que certains commissaires européens,
44:26 viennent travailler concrètement.
44:28 Se rendre compte de ce que c'est que l'agriculture française.
44:30 L'agriculture française, c'est la souveraineté alimentaire pour la France.
44:33 Mais c'est aussi pour toute l'Europe.
44:34 Donc, c'est notre grenier.
44:35 C'est formidable.
44:36 - J'ai entendu sur une autre chaîne.
44:39 On parle d'indécence.
44:40 Les agriculteurs, votre parole est à politique.
44:44 Vous êtes loin de tout ça.
44:46 Vous êtes juste en opération survie depuis des années.
44:48 D'accord ?
44:49 Donc, vous exprimez votre colère.
44:51 Et cette colère, elle est en contradiction avec ce qui se passe aujourd'hui.
44:54 La politique qui est menée.
44:55 C'est un fait.
44:56 Il y a un autre représentant, je crois, de la coordination rurale,
44:59 qui était face à un porte-parole de La République En Marche.
45:02 L'argument qui a été présenté par ce porte-parole,
45:04 c'est d'expliquer que monsieur avait une proximité avec le Rassemblement National.
45:10 Voilà l'argument qui est présent.
45:12 Mais vous vous rendez compte de l'indécence ?
45:14 - Vous connaissez la forme ?
45:15 - L'indécence.
45:16 - Mais ça, c'est une vieille ficelle.
45:17 - C'est une tristesse.
45:18 - C'est un argument qu'on utilise.
45:19 - Vieille ficelle.
45:20 - Parce qu'on n'a pas d'autre argument, si vous voulez.
45:21 - Je me suis dit, c'est tellement triste en ce moment.
45:24 On a juste des agriculteurs, des paysans qui sont en souffrance.
45:28 On leur donne la parole et ils vous expliquent que vous êtes à côté de la plaque
45:32 avec vos grands débats qui ne servent à rien en mettant sous les mains de la terre.
45:36 Et vous dites ça parce que vous êtes d'extrême droite.
45:39 - C'est fondamental que le système se défende toujours comme ça.
45:43 Ils ont fait le même coup avec les Gilets jaunes, c'est les Rouges-Bruns, c'est l'extrême droite.
45:46 Si ça continue, ils diront que c'est insupportable.
45:48 - On sait depuis la crise sanitaire que la souveraineté, c'est quelque chose qui est fondamental.
45:53 La souveraineté alimentaire, c'est quelque chose qui devrait faire l'unanimité.
45:56 Et c'est pour cela que les agriculteurs, évidemment, il faut qu'ils obtiennent satisfaction.
46:00 - Merci à tous les cinq et un grand merci à Amélie Robillard.
46:04 Peut-être que vos enfants et votre mari nous regardent ce soir.
46:07 Alors on les salue.
46:08 Votre mari, quel est son prénom ?
46:09 - Jean-Pierre.
46:10 - Jean-Pierre. Vous avez une femme extraordinaire. Merci beaucoup.
46:13 Merci Jean-Pierre et bravo aux enfants.
46:15 Gérald Ventura était à la réalisation, David Tonnelly était à la vision,
46:18 Jean-François Couvlard était au son, Benjamin Noluc abusé-t-il,
46:21 Guilhem Lafage à la préparation.
46:23 Toutes les émissions sont évidemment à revoir.
46:25 Sur cnews.fr, on avait plein de sujets à traiter,
46:28 mais je vous assure, votre témoignage était tellement émouvant
46:32 que je me suis dit qu'on met de côté les autres thématiques.
46:34 Et honneur et place aux paysans de France.
46:39 L'info se poursuit sur CNews.
46:41 Demain matin, il arrive à quelle heure au salon ?
46:43 - 7h je crois.
46:44 - 7h du matin ?
46:46 - Il est censé repartir.
46:48 - C'est 14h je crois. Il reste 14h.
46:51 - On ne sait pas quand il va repartir.
46:53 - Bon, merci à tous.
46:55 L'info se poursuit sur CNews dans un instant.
46:57 C'est ça, c'est Dispute.
46:59 [SILENCE]