L'Heure des Pros 2 Week-End (Émission du 23/09/2023)

  • l’année dernière
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
Transcript
00:00 -Il est 20h, ravi de vous retrouver pour l'heure des pro 2.
00:02 D'abord, le point sur l'information
00:04 avec Mathieu Deveze.
00:05 -Bonjour, Marseille, bonjour, la France.
00:08 C'est par ces mots que le pape François a ouvert la messe
00:11 géante au stade Vélodrome de Marseille.
00:13 Il est arrivé vers 16h dans le stade à bord de sa Papa Mobile,
00:16 une déambulation, puis une messe devant 60 000 personnes.
00:19 En conclusion, le souverain pontife a délivré un message
00:22 en faveur de la fin des conflits, notamment en Ukraine.
00:25 Un homme soupçonné de préparer un attentat terroriste
00:28 a été appelé à Nice.
00:30 Agé de 29 ans, il a été arrêté à son domicile par la DGSI.
00:33 Une arme et des cartouches ont été découvertes
00:36 lors de la perquisition.
00:37 Connu depuis plusieurs années pour radicalisation,
00:40 il a été placé en garde à vue, tandis que le parquet antiterroriste
00:43 a ouvert une enquête.
00:45 En Crimée annexée, le gouverneur de Sébastopol met en garde
00:48 contre la possibilité d'une nouvelle attaque
00:51 de missiles ukrainiens sur la ville.
00:53 Hier, Kiev a frappé le quartier général
00:55 de la flotte russe de la Mer Noire.
00:57 -Cher Mathieu, quand on vous dit "bonjour Marseille",
01:00 je me suis dit "mais qu'est-ce qui s'est passé ?"
01:03 Oui, j'ai bien compris que c'était vous.
01:05 Vous m'avez eu, cher Mathieu.
01:07 On vous retrouve à 20h30 et on parlera évidemment
01:10 du pape François, parce que les images étaient magnifiques.
01:13 C'est un événement historique.
01:15 Il y a eu un discours qu'il faut décrypter,
01:18 le discours du pape.
01:19 Elisabeth Lévy, Marc Warno, Frédéric Durand, Geoffroy Lejeune
01:23 et Mathieu Vallée, merci d'être avec nous.
01:25 La situation est extrêmement grave.
01:27 Il y avait une manifestation, je le rappelle,
01:30 un peu partout en France, des rassemblements, 120.
01:33 Je rappelle que le slogan, c'était "contre les violences policières,
01:38 "contre le racisme systémique et pour les libertés publiques".
01:41 Beaucoup en off disaient
01:43 "ce n'est pas une manifestation pour les violences policières,
01:46 "c'est la marche de la honte".
01:48 Vous allez voir des séquences de cette manifestation,
01:51 notamment à Paris.
01:52 Sur 120 mobilisations, vous avez 32 000 personnes.
01:57 -La marche de la honte, c'est des commentateurs extérieurs ?
02:00 -Oui, bien sûr.
02:01 Peut-être que vous allez me dire
02:03 que ce qu'on va découvrir à l'antenne
02:05 est absolument honteux,
02:07 puisque des policiers ont été pris à partie.
02:09 Un policier, pour se protéger, a sorti son arme.
02:14 Des personnes ont été interpellées.
02:16 La séquence, je le dis aux téléspectateurs
02:19 qui vont peut-être la découvrir,
02:21 est honteuse pour des raisons de sécurité,
02:23 puisque la personne qui filme ça craint également pour sa sécurité.
02:27 (Cris de la foule)
02:31 (...)
02:33 (...)
02:35 (Cris de la foule)
02:37 (...)
02:39 (Cris de la foule)
02:41 (...)
02:44 (Cris de la foule)
02:46 (...)
02:48 (Cris de la foule)
02:50 (...)
02:52 (...)
02:54 (Cris de la foule)
02:56 (...)
02:59 (...)
03:01 (Cris de la foule)
03:03 (...)
03:05 (Cris de la foule)
03:07 (...)
03:09 (Cris de la foule)
03:12 (...)
03:14 (Cris de la foule)
03:16 (Cris de la foule)
03:18 (...)
03:20 - Elisabeth Lévy, vous avez dit "je n'y crois pas".
03:23 On va avoir des explications avec vous.
03:25 Mathieu Vallée, on a besoin de comprendre ce qui s'est passé.
03:27 - Les images parlent d'elles-mêmes.
03:29 Sur le 9e arrondissement dans le secteur de Pigalle,
03:31 pour les non-françaises et les Indiens,
03:33 dans le 18e arrondissement nord de la capitale,
03:35 on a un équipage de police qui a contrôlé des personnes
03:38 dans le cadre de la sécurisation, notamment liée au match
03:40 de la Coupe du monde de rugby ce soir.
03:42 Les manifestations à côté de la ville ne s'arrêtent pas.
03:44 On sécurise aussi les Parisiens.
03:46 Ils ont été pris à partie par ces black box,
03:48 il n'y a pas malheureusement de nouvelles recettes.
03:50 C'est toujours les mêmes qui pourrissent les manifestations.
03:53 Ils ont agressé les quatre policiers.
03:55 Il y en a trois qui ont été blessés,
03:56 notamment pour des traumatismes au niveau de la nuque.
03:58 Le quatrième est choqué, et évidemment,
03:59 ses trois autres collègues également.
04:01 Ils ont pris la fuite, acculés et harcelés
04:04 par ces individus en noir que vous voyez se déchaîner
04:06 sur la voiture de police.
04:08 Et à l'issue, comme le véhicule était bloqué,
04:10 on le voit en même moment sur votre télévision,
04:13 on a un policier qui sort et qui fait une sortie d'arme
04:15 pour protéger son véhicule parce qu'à Stade,
04:18 il y a une semaine, on a un policier qui s'est fait lâcher
04:20 dans la cité du Clos Saint-Lazare par une vingtaine de voyous.
04:22 Et là, ce policier, en ayant le véhicule bloqué,
04:24 en étant acculé par ces vingtaines, trentaines de black box,
04:27 s'est dit on va y passer, on va nous dégrader le véhicule
04:30 et on va s'en prendre physiquement à nos personnes.
04:32 Et c'est pour ça que moi, je suis choqué
04:34 par cette ultra violence aujourd'hui qui sévit
04:36 en plein cœur de Paris, en plein jour, par des voyous
04:38 que la majorité des services de renseignement connaissent.
04:40 On avait proposé d'ailleurs qu'ils soient à la maison,
04:43 qu'ils soient interdits de manifestation,
04:44 comme pour les interdits de stade,
04:45 parce qu'on les connaît que trop bien
04:46 et on sait qu'ils viennent uniquement en ce milieu-là.
04:47 C'est toujours pas le cas, dans Acte.
04:49 Et là, moi, ce qui ne me choque absolument pas,
04:51 c'est l'usage de la sortie d'arme par le policier
04:54 qui fait une mise en joue de ces agresseurs,
04:57 de ces barbares, de ces sauvages.
04:58 Et derrière, ça a marché, puisque vous voyez,
05:00 regardez, ils prennent la fuite,
05:01 ce qui permet de protéger le véhicule.
05:02 Et juste après, j'en termine là.
05:03 Oui, parce qu'on n'a pas la suite.
05:04 Qu'est-ce qui se passe ? Ils arrivent à sortir ?
05:07 On a la brave à moto, vous savez,
05:08 ces policiers qui sont tant décriés par l'extrême-gauche
05:11 parce qu'ils interpellent les délinquants
05:12 et qu'ils les dérangent.
05:13 Que ceux qui manifestaient aujourd'hui veulent,
05:15 d'ailleurs, la plupart, ils veulent que…
05:17 Ils veulent dissoudre la brave.
05:20 Et donc, ces policiers de la brave à moto
05:22 sont intervenus très rapidement,
05:23 ils ont protégé les policiers,
05:24 ils ont fait un périmètre de sécurité,
05:26 et en plus, ils ont interpellé, me dit-on,
05:28 trois personnes étant auteurs présumés
05:31 de l'agression des policiers qu'on voit sur vos images.
05:33 Alors, la France Insoumise, Europe Écologie,
05:35 les Verts, aux yeux des Français,
05:36 n'étaient déjà plus vraiment crédibles
05:39 sur les questions de police et de justice.
05:41 Encore le syndicat de la magistrature aussi.
05:44 Alors ça, c'est autre chose,
05:44 mais c'est vrai qu'ils ont participé.
05:46 Et j'attends avec impatience,
05:47 et j'espère que ça va arriver,
05:48 puisque maintenant, ils manifestent…
05:50 Ils étaient très discrets.
05:51 Qu'est-ce qui s'est passé à la manif, en fait ?
05:52 Il y a eu des slogans, genre, débiles,
05:54 habituels, des débordements ?
05:58 Il y a eu une banque qui a été attaquée,
06:01 qui a été rapidement pris en main par les policiers,
06:04 puisque les forces de l'ordre, vous le savez,
06:05 sont mises en extérieur du cortège.
06:07 On n'est pas présents en amont.
06:09 On n'intervient que quand il y a des violences.
06:10 Donc, on a rapidement mis fin à ces exactions
06:12 contre les télétransports bancaires.
06:13 Et là, on était en fin de manifestation,
06:14 puisque la dispersion était dans le secteur de Pigalle.
06:17 Vous parliez du syndicat de la magistrature.
06:18 J'attends avec impatience leur communiquer,
06:20 eux qui ont le communiqué facile
06:22 pour condamner les violences policières
06:24 et les situations assez rudes pour ces pauvres manifestants
06:28 qui sont souvent interpellés
06:29 lorsqu'ils commettent des exactions
06:31 lors des manifestants.
06:32 J'espère qu'ils vont très rapidement communiquer,
06:34 tout comme Mathilde Panot,
06:36 qui était auprès de Assa Traoré,
06:37 qu'on entendra dans un instant, etc.
06:40 Qu'est-ce que vous en pensez ?
06:41 - Je peux dire juste un mot, pour commenter l'image.
06:43 On est en présence de gens qui manifestent
06:45 contre les violences policières.
06:46 Si on écoute la propagande politico-médiatique
06:47 qu'on nous fait en permanence,
06:49 c'est des gens qui vivent dans la peur
06:50 de croiser un jour un policier,
06:51 parce qu'il peut être tué à tout moment,
06:53 qui, quand ils croisent du bleu, comme on dit,
06:55 pensent qu'on va leur tirer dessus sans sommation.
06:57 Et en fait, quand vous voyez l'image,
06:59 il y a un décalage tellement énorme
07:00 avec ce qu'il nous a raconté.
07:01 C'est juste qu'ils n'ont aucune peur de la police.
07:04 C'est eux qui attaquent la police.
07:05 Ils se jettent sur une voiture de police
07:06 qui ne viendrait à l'idée de personne,
07:07 aucun citoyen normal.
07:09 Et c'est les policiers qui sont attaqués.
07:10 Là, on assiste à une scène de violence
07:12 contre les policiers.
07:12 - Alors c'était contre les violences policières,
07:14 mais également contre le racisme systémique.
07:16 - Oui, bien sûr.
07:16 - Regardez cette autre séquence qu'on vous propose.
07:18 Vous avez des policiers qui sortent d'une bouche de métro
07:21 et qui vont être insultés.
07:23 Un des manifestants qui va dire "sale race".
07:28 - Cassez-vous ! Cassez-vous !
07:30 - Ça fait moins les voix.
07:33 - Venez les culs !
07:35 - Ça fait moins les voix.
07:37 - Allez-vous, bande de racistes !
07:40 - C'est raciste ! Raciste !
07:43 - Bande de racistes !
07:45 - C'est un crime !
07:46 - Envoyez !
07:48 - C'est un crime !
07:49 - C'est un crime !
07:51 - C'est un crime !
07:52 - C'est un crime !
07:54 - C'est un crime !
07:55 - C'est un crime !
07:56 - Alors, je vous présente mes excuses.
07:57 Je me suis trompé.
07:58 Je pensais que c'était "sale race".
07:59 C'est "bande de race de merde".
08:00 Voilà ce qui est dit lors de ces manifestations.
08:03 Quel regard vous portez sur ce qui s'est passé, Marc Varnot ?
08:06 - D'abord, sur le point de départ,
08:08 je trouve que d'autoriser cette manifestation est un scandale.
08:11 Je pense que si on faisait un sondage,
08:14 on n'aurait pas de surprise, 80 % des Français seraient choqués
08:16 qu'on autorise une manifestation contre la police
08:18 et le racisme systémique dans la police.
08:20 Déjà, c'est complètement dingue.
08:22 Ensuite, on a une manifestation organisée par LFI.
08:25 Là, il va falloir tôt ou tard aussi faire quelque chose.
08:27 On ne peut pas continuer à avoir indéfiniment LFI
08:30 qui sert de chapeau "respectable"
08:33 à toutes les associations qui veulent créer la révolution sur la rue.
08:37 Il faut quand même rappeler qui était dans cette manifestation.
08:39 - Il faut quand même rappeler qu'on est en démocratie.
08:41 - Non, mais d'accord.
08:42 La démocratie, pour ceux qui veulent la détruire,
08:44 c'est un débat qu'on devrait avoir.
08:45 - Oui, la démocratie pour ceux qui veulent la détruire.
08:46 - Quand on a une manifestation derrière LFI,
08:48 "extinction rébellion",
08:50 vous savez, ceux qui se collent les mains, qui bloquent les routes.
08:51 Si eux, ils voulaient faire une manifestation,
08:52 sans doute, ça serait interdit.
08:54 "Attac" et "Hélodal", qui squattent.
08:56 "Libre pensée", qui déboulonne les statuts.
08:58 "SES racisme", "l'homme rap" et "j'en passe".
09:00 Et puis au milieu de ça, le syndicat de la magistrature.
09:02 C'est quand même extraordinaire.
09:03 Vous vous rendez compte que le syndicat de la magistrature
09:05 est entouré de ceux qui sont supposés condamnés toute l'année.
09:07 Enfin, on marche complètement sur la tête.
09:09 Cette manifestation n'aurait jamais dû être autorisée.
09:11 - On peut vous répondre quand même,
09:12 parce que moi, je déteste toutes ces causes, tous.
09:16 Mais pardonnez-moi, je ne crois pas qu'ils seraient de bonnes politiques.
09:19 D'abord, je suis très attachée à la liberté,
09:21 y compris pour mes adversaires.
09:23 Je pense que si on ne défend pas la liberté
09:25 des gens avec qui on est en désaccord frontal,
09:27 ça n'est pas la peine de la défendre.
09:29 Et par ailleurs, je ne sais pas si vous mesurez le poids politique LFI,
09:35 pour lequel je n'ai pas la moindre sympathie,
09:37 c'est des oseaux avec leurs trucs antipolis, c'est vraiment...
09:39 Et ça, ça va de toute façon les balayer à terme.
09:43 Mais LFI est à partir représenté à l'Assemblée,
09:45 un des premiers de l'opposition.
09:47 Je n'ai plus le nombre exact, mais enfin, c'est quand même...
09:49 Vous ne pouvez pas décider, si vous voulez,
09:52 que vous interdisez leur manifestation,
09:54 y compris sur des mots d'ordre.
09:56 Si vous voulez, la démocratie,
09:57 c'est le régime qui tolère sa propre contradiction.
10:00 Sinon, ça n'a pas de sens.
10:02 - C'est aussi un système dans lequel il y a des lois, madame.
10:03 Et ces lois, elles interdisent heureusement l'insurrection
10:06 ou l'appellent à l'insurrection.
10:07 Et d'ailleurs, on parlait de l'Assemblée.
10:08 Demain, c'est un jour où on va d'élection.
10:11 Demain, c'est le Sénat.
10:12 Et demain, c'est un grand jour, parce que figurez-vous...
10:14 - Non, mais attendez, excusez-moi,
10:16 mais ne parlons pas, s'il vous plaît, des élections sénatoriales.
10:19 Je vous le dis, on ne peut pas parler des élections sénatoriales.
10:21 - On ne peut pas être à débat entre vous et moi.
10:23 - Je ne suis pas contre le droit de manifester.
10:25 - Je suis pour le respect de la loi.
10:28 - Non, mais pardon, il faut interdire avec la main qui tremble.
10:31 Et votre main ne tremble pas assez.
10:32 - Pas du tout.
10:34 - Non, on a vu que beaucoup de...
10:37 Comment dire ?
10:38 De déplacements de ministres ont été annulés, reportés,
10:40 parce que la police n'avait beaucoup à faire
10:42 dans ce moment-là, justement.
10:44 Le roi Charles, le pape, etc.
10:46 Et c'est là qu'on fait un appel à ce genre de manifestation.
10:48 Je trouve ça déjà pas tout à fait dans les règles de la bien-séance,
10:53 mais ça n'outre pas leurs soucis.
10:54 Moi, ce qui m'intéresse, c'est, ça rassemble qui,
10:57 ce genre de manifestation ?
10:58 Pas les classes populaires, parce que le troisième terme
11:01 du mot d'ordre, c'est liberté publique.
11:04 Or, pas de liberté publique sans police.
11:06 Donc, il y a une contradiction inhérente même
11:08 au slogan qu'il nous propose.
11:10 Moi, je pense que ça réunit une partie de la délinquance
11:14 et une partie de la bourgeoisie gauchiste.
11:16 Pas les classes populaires.
11:17 Et pas les classes populaires, parce que les classes populaires
11:19 sont les premières à savoir qu'elles ont besoin
11:21 pour se protéger de la police.
11:23 - Je vais vous donner les chiffres.
11:25 - Je dis pas qu'il fallait pas l'autoriser.
11:27 - Ce week-end, ça ne réunit personne.
11:29 Je le dis, ça ne réunit personne,
11:31 puisqu'il y avait dans toute la France 31 000,
11:34 4 300 personnes et 9 000 à Paris.
11:38 Donc, c'est pour le dire, c'est un flop pour la France insoumise.
11:41 Et puis, certains diront que c'est une honte,
11:43 puisque ces gens refusent de condamner ce qui vient de se passer.
11:47 Et vous dites des manifestations, il ne faut pas les interdire.
11:49 - Je dis, laissez-les se décrédibiliser.
11:52 - Non, mais entre le discrédit et le risque,
11:56 pour, par exemple, les forces de l'ordre,
11:58 pour les commerçants, le risque de trouble à l'ordre public,
12:02 c'est un élément qui est majeur
12:03 et qui permet parfois d'interdire des manifestations.
12:06 Le risque de trouble à l'ordre public, c'est un point.
12:09 Vous en pensez quoi, Mathieu Vallée ?
12:12 - Moi, je pense que la manifestation aujourd'hui,
12:14 effectivement, aurait pu être interdite.
12:15 D'abord, il faut mettre quand même des forces,
12:16 parce que pour assurer l'effectivité de l'interdiction,
12:18 vous savez qu'aujourd'hui, quand on a même des élus
12:20 qui portent la chaire de la République,
12:21 qui bravent à Sainte-Sauline,
12:23 dans d'autres sites du territoire de la France,
12:25 qui ont bravé les interdictions de manifestations,
12:26 il a fallu mettre quasiment autant, si ce n'est plus,
12:28 d'escadrons de gendarmes en vue,
12:29 d'autres compagnies républicaines de sécurité,
12:30 pour assurer cette mesure administrative.
12:33 Maintenant, ce qui est, moi, à mon sens, important,
12:35 et j'en terminerai là, c'est qu'on a aujourd'hui deux blocs.
12:38 On a un bloc minéritaire mené par la France insoumise,
12:41 et l'autre, Europe Écologie Les Verts,
12:42 puisque je remarque malheureusement
12:43 que les écologistes qui avant avaient un discours mesuré
12:45 sont de plus en plus associés à la LFI.
12:46 - Ah bon ? Quand ?
12:47 - Avant, ils étaient moins anti-flics, quand même.
12:49 Là, aujourd'hui, c'est sûr qu'il n'y a plus d'ambiguïté.
12:51 Et vous avez, et c'est là, moi, je l'ai dit,
12:53 dans beaucoup de médias, dont le vôtre,
12:55 qui m'interpellent beaucoup,
12:56 et qui a interpellé mon syndicat, et comme beaucoup de syndicats,
12:57 c'est le syndicat de la magistrature.
12:59 Quand on prétend représenter 30 % des juges
13:02 qui rendent la justice au nom du peuple français,
13:04 on ne peut pas s'associer à des discours politiques,
13:07 à des thèses politiques qui visent à dire
13:08 que tous les policiers sont violents et racistes.
13:10 Vous imaginez-moi demain, quand je vais dans un tribunal
13:12 et que je suis face à un juge dont je n'ai pas à savoir
13:14 l'obédience syndicale, mais dont je pourrais avoir un doute
13:16 dans la décision, parce que je me dis que l'un de ces syndicats
13:18 est associé pleinement à faire de la politique.
13:20 - Oui, mais Mathieu, ça, c'est un élément majeur.
13:21 C'est-à-dire que beaucoup de gens m'interpellent dans la rue,
13:24 et me disent "mais par exemple, est-ce qu'on peut demander
13:27 si le juge que j'ai en face de moi est syndiqué ou non ?"
13:33 - Dans la République, on ne peut pas savoir les appartenances syndicales
13:35 des uns et des autres, c'est un problème.
13:36 - Oui, mais c'est intéressant.
13:37 Sachez une chose, c'est que moi, j'ai demandé aux reporters
13:40 sur le terrain de tendre le micro à ce syndicat
13:44 qui, fièrement sur les réseaux sociaux, dit
13:46 "le syndicat vient manifester, on est présent à la manifestation".
13:50 Ils ont été d'une discrétion, c'était Fantomas,
13:52 le syndicat de la magistrature.
13:53 - D'habitude, ils viennent avec leur robe.
13:57 - Eh bien, l'information que j'ai eue de deux reporters
13:59 sur le terrain, l'information que j'ai eue
14:03 de deux reporters sur le terrain, c'est de dire
14:05 qu'il n'y avait quasiment pas un magistrat
14:07 et ils étaient très discrets, voire trop discrets.
14:09 - En tout cas, ils n'assument pas leur compétence
14:11 dans le domaine de la violence.
14:12 - Oui, mais s'il vous plaît, Éric Dupond-Moretti,
14:13 nos forces de sécurité intérieure et nos magistrats
14:16 sont dans le même barque républicaine.
14:17 Opposer la justice et la police est mortifère pour notre démocratie.
14:22 En ce jour de manifestation anti-flic,
14:23 je veux redire mon soutien aux policiers et aux gendarmes.
14:26 Et le tweet du syndicat de la magistrature qui a répondu
14:28 "manifester pour les libertés publiques contre les violences policières
14:31 et le racisme systémique, ce n'est pas être anti-flic.
14:34 Au contraire, c'est une grave confusion volontairement entretenue
14:37 qui ne correspond pas aux mots d'ordre et qui polarise le débat."
14:41 Ils ont posté ça, le syndicat de la magistrature, il y a cinq heures.
14:45 Donc la vidéo, elle circule sur les réseaux sociaux
14:47 des policiers qui ont été pris à partie.
14:49 Ça aurait pu, je le répète, être dramatique.
14:51 - Non, mais ils vont certainement faire un communiqué.
14:52 - Imaginons que le policier utilise son arme,
14:56 touche un des casseurs.
14:58 - Il serait déjà en train de manifester de nouveau.
15:00 - Donc, attendons de voir.
15:02 - C'est jamais le cas.
15:03 - En train de s'expliquer son effet.
15:04 - C'est jamais le cas.
15:05 - Ça, c'est la réalité aujourd'hui.
15:06 C'est que quand on a évoqué les affaires de cet été
15:09 après les émeutes, on a aujourd'hui des policiers
15:11 à qui on demande tout et de tout faire et de tout gérer.
15:14 Voyez, ces policiers qui faisaient une mission de police classique
15:16 à côté de la manifestation, ils n'avaient rien demandé.
15:18 Ils n'ont rien demandé.
15:19 - Même les policiers ne demanderaient rien.
15:21 - Une émeute dévale.
15:22 Sur le plateau, après le 1er mai, quand vous avez ce policier
15:24 de la direction de l'ordre public et de la circulation
15:26 de la préfecture de police de Paris qui avait été brûlé
15:28 par des cocktails, le 1er mai, on avait été reçus
15:31 moins d'un mois après à l'Élysée pour demander
15:33 au président de la République, comme il disait à l'intérieur,
15:34 une loi qui permet, je le redis, il faut se donner
15:37 tous les outils d'assigner à résidence des gens qu'on connaît,
15:40 pas le fait du prince que le préfet voudrait mettre en route.
15:43 Des gens qu'on connaît, qui sont fichés par le renseignement,
15:45 qui sont suivis par des groupes spécialisés,
15:47 qui sont documentés, dont les décisions motivées
15:50 peuvent faire l'objet de recours auprès du tribunal administratif.
15:52 C'est simple.
15:53 Si on a des gens qu'on connaît très bien,
15:55 qu'on peut identifier, qu'on suit et qu'on documente,
15:57 on peut dire au préfet, interdisez-le,
15:59 comme pour le stade de manifestation,
16:00 ça veut dire que pendant, avant et après la manifestation,
16:03 il sera obligé d'être dans le commissariat
16:05 où la gendarmerie a pointé plutôt qu'à casser
16:07 dans les manifestations.
16:08 Demandez aux Français, posez la question aux Français,
16:10 ils seront 70 à 80 % favorables à cette mesure-là.
16:14 Et vous dites, on a été reçus à l'Élysée
16:16 pour demander au président de la République.
16:17 J'ai le souvenir que vous n'avez pas été reçus
16:19 par le président de la République,
16:20 mais par son directeur de cabinet.
16:22 Et on dit, c'est pas pareil.
16:23 Après, merci sans blesser.
16:24 - La demande n'est pas la même d'interdire des gens qui sont,
16:28 et moi, je partage complètement cette mesure-là
16:30 qui me paraît être la moindre des choses,
16:32 que d'interdire une manifestation.
16:34 Parce qu'interdire une manifestation,
16:36 on peut aussi interdire le débat d'idées,
16:38 quelque part derrière.
16:39 Donc j'entends ce que dit Elisabeth aussi.
16:41 Par contre, interdire des gens dont on sait pertinemment
16:44 qu'ils sont des casseurs, qui sont là uniquement pour ça,
16:47 c'est une erreur.
16:48 - Pardon, si je peux, je veux ajouter une phrase.
16:50 - Vous voulez aller voir Otayo ?
16:52 - Non mais si, si je peux ajouter une phrase.
16:53 Nous pouvons tous, si vous voulez, c'est ça la France,
16:56 nous pouvons entendre des slogans dans les rues qui nous dégoûtent,
16:59 nous ne voulons pas voir de violence.
17:00 Donc effectivement, quand il y a des gens qui, a priori,
17:04 sont connus comme violents, ceux-là n'ont rien à faire là.
17:06 Par ailleurs, oui, nous devons pouvoir entendre
17:09 des choses qui nous révulent, c'est comme ça.
17:10 - Pardonnez-moi, la loi anti-casseurs,
17:12 elle a été proposée en 2019 par M. Otayo,
17:15 elle a été cassée en deux par Laurent Fabius,
17:19 à l'époque, le conseil,
17:20 et au prétexte que c'était une atteinte de liberté publique.
17:23 Donc il faut dire aussi les choses,
17:24 c'est-à-dire que si aujourd'hui la police n'a pas les moyens
17:26 de faire des interpellations préalables,
17:28 d'assigner à résidence, etc., etc., etc.,
17:30 c'est parce qu'à l'époque, ça a été refusé.
17:33 Et donc il faut aussi savoir ça.
17:34 - Vous avez raison.
17:35 - Est-ce que je peux juste, sur un sujet ?
17:37 Pardon, ça me sort un peu de mon champ syndical.
17:39 Je pense que dans notre pays,
17:40 il faut redonner toutes ces lettres de noblesse à notre législateur.
17:43 On a des juges au Conseil constitutionnel,
17:45 au Conseil d'État, à la Cour de cassation,
17:46 qui font de la jurisprudence, c'est-à-dire qui font de la loi
17:49 à la place de ceux qui sont élus par les Français pour la fabriquer.
17:52 Et donc la réalité, c'est que quand des élus politiques
17:55 qui se présentent aux élections,
17:56 donc au suffrage universel des Français,
17:59 ce qui est le principe même de notre démocratie
18:00 et que tous les pays ont documenté,
18:02 je pense à Alexis de Tocqueville pour la démocratie en Amérique,
18:04 qui fait référence en la matière,
18:05 j'estime que demain, il faudra porter un vrai débat,
18:08 comme on veut porter un débat sur la légalisation
18:10 et la déprimisation du cannabis.
18:11 Et bien moi, je trouve que le premier débat à porter,
18:13 puisque nous, les syndicats de police,
18:14 on sort souvent à cette jurisprudence,
18:16 il faut qu'on dise, est-ce qu'aujourd'hui,
18:18 le pouvoir est dans ceux qui sont élus par les Français
18:20 pour fabriquer la loi ou est-ce que le pouvoir appartient
18:22 à ceux qui font de la jurisprudence
18:23 et qui sont les juges contre lesquels je n'ai rien du tout ?
18:25 C'est un inquiétant dans la démocratie
18:27 qu'on ait le pouvoir législatif élu par les électeurs
18:29 qui sont remplacés par le pouvoir de certains juges
18:31 qui font une jurisprudence par l'absence de définition de la loi
18:34 que ne permet pas actuellement notre Parlement.
18:35 -M. Vallée, vous vous sacrifiez.
18:37 -Même si moi, je suis d'accord pour mon rôle le plus fort
18:39 du Parlement et du législateur...
18:40 -C'est la fin de notre démocratie.
18:41 -Mais vous n'empêcherez pas la jurisprudence.
18:43 -M. Vallée qui s'est fait des amis au syndicat de la magistrature
18:45 et maintenant au conseil constitutionnel.
18:47 -Ou alors il faut élire les magistrats.
18:49 -Avançons d'autres.
18:50 -C'est très intéressant, on a dit qu'il ne faut pas interdire
18:52 les manifestations.
18:53 Elisabeth, vous avez dit par exemple
18:55 qu'il ne faut pas interdire les manifestations.
18:56 -Je n'ai pas dit les manifestations.
18:57 -La manifestation à Sacra-Orée du collectif Adama.
19:00 -Puisque vous me citez,
19:02 je vais essayer de préciser ce que j'ai dit.
19:05 -Si, je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas interdire
19:07 les manifestations, j'ai dit qu'il fallait interdire
19:09 avec la main qui tremble et que, si vous voulez,
19:12 et que je pense que celle-là, effectivement,
19:16 ce n'est pas parce que LFI a appelé
19:18 qu'on n'aime pas leur discours qu'il faut dire qu'on doit l'interdire.
19:20 -Il y avait 80 associations.
19:22 En revanche, parmi les 80 signataires,
19:24 il y a eu de l'appel, ce qui est très intéressant,
19:26 puisque la dernière manifestation qui avait été proposée
19:29 par le collectif Adama, rappelez-vous, avait été interdite.
19:32 Eh bien, c'était au début de l'été,
19:34 ils lancent l'appel à la mobilisation après le drame
19:39 qui touche la famille de Naël et Naël.
19:40 Ils disent qu'il faut se mobiliser en septembre.
19:43 Et le collectif Asatra Ore n'avait pas posé sa signature.
19:49 Vous n'avez pas l'association, si je ne me trompe pas,
19:51 je crois que le collectif Adama n'a pas signé cet appel à manifester.
19:54 -D'accord. -Je me suis dit que c'était très intéressant.
19:56 Est-ce que c'est parce qu'une semaine avant,
19:58 ils avaient participé à une manifestation interdite
20:01 qu'ils n'ont pas signé ?
20:01 -Il y a peut-être du rififi dans les mots.
20:05 -Pas du tout, il n'y a pas de rififi,
20:07 puisque regardez, Asatra Ore était aux côtés de Martin Paton.
20:09 -C'est quoi alors ?
20:10 -On a une explication.
20:12 Et d'abord, Asatra Ore.
20:14 -Tout le monde sait qu'il y a du racisme
20:16 au sein de la police française,
20:18 sauf l'État français,
20:19 et qui dit qu'il n'y a pas de racisme.
20:21 Assumer qu'il y a du racisme au sein de la police française,
20:24 ce n'est pas un échec.
20:26 Assumer qu'il y a du racisme au sein de la police française,
20:29 c'est pouvoir sauver des vies.
20:30 Et sauver des vies, ça doit être la priorité du gouvernement,
20:34 ça doit être la priorité de notre président.
20:36 Il doit protéger son peuple, il doit protéger sa population.
20:38 Aujourd'hui, on est dans un pays où on a un peuple,
20:41 où on a un président, où on a un État
20:43 qui n'écoute pas son peuple,
20:44 qui n'avance pas en même temps que son peuple.
20:46 Aujourd'hui, on a une jeunesse,
20:47 on a des personnes qui se font tuer
20:48 depuis des années dans les quartiers populaires.
20:50 Je rentre d'Harvard, il y a quelques jours.
20:54 On participe aujourd'hui à une stratégie mondiale
20:58 sur les violences policières,
21:00 et la France est citée, la France est regardée par tout le monde.
21:03 -J'attends évidemment le tweet d'Asatra Ore
21:06 pour soutenir les forces de l'ordre
21:07 qui ont été attaquées cet après-midi.
21:09 -Je vais vous rendre hommage, Eliott,
21:10 parce que la raison de la présence d'Asatra Ore
21:12 dans la manifestation sans avoir signé l'appel,
21:14 vous l'avez donnée ici il y a peut-être trois mois ou deux mois et demi.
21:17 -J'ai émis une hypothèse, on n'a pas l'information.
21:19 -C'est l'hypothèse qui s'est avérée.
21:20 L'hypothèse qui a été l'hypothèse...
21:21 À l'époque, on avait un débat
21:23 et on ne savait pas pourquoi le comité d'Adama ne signait pas.
21:26 Eliott dit, sûrement pour que la manifestation ne soit pas interdite,
21:29 parce qu'en effet, une semaine avant,
21:30 la manifestation du comité d'Adama avait été interdite.
21:32 Donc bravo, parce que vous avez eu raison avant tout le monde.
21:34 -Ne dites pas bravo, parce que ça se trouve,
21:35 on va regarder la liste et ils étaient bien dans les signataires.
21:38 -Le jour où on a commenté ça...
21:39 -Ah oui, ils n'avaient pas signé.
21:40 -Il serait temps quand même, pardon.
21:42 Là, pour le coup.
21:43 -Oui, pardon.
21:44 -Attendez, il n'a pas parlé.
21:45 -Et donc, juste...
21:46 Pardon, je n'ai pas beaucoup parlé depuis le début.
21:49 Juste, ce qui est intéressant,
21:50 c'est que la manifestation, soit interdite ou pas, elle a lieu.
21:52 Déjà, moi, je note ça juste pour commencer
21:54 et on s'en doute plus que quasiment plus.
21:55 La fameuse manifestation d'Adama avec les élus de la France insoumise,
21:58 elle était interdite, elle a eu lieu
21:59 et ça n'empêche pas les élus de la France insoumise
22:01 de dormir, manifestement, premièrement.
22:02 Ensuite, ce qui est intéressant,
22:04 entre la manifestation du comité d'Adama avant l'été et celle-là,
22:07 il y a eu justice pour Adama
22:09 et la justice a confirmé l'innocence des gendarmes.
22:12 Et elle continue à porter le t-shirt "Justice pour Adama",
22:13 ce qui prouve que depuis le début...
22:15 -Il y a Appel.
22:16 -D'accord, mais c'est un non-lieu, quand même.
22:18 -Non, mais je suis d'accord.
22:19 -C'est du marketing commercial.
22:20 -Appel, je ne suis même pas sûr.
22:21 -Si, si, si.
22:22 -En attendant, c'était 7 ans d'enquête
22:25 où toute leur logorée a été démentie
22:30 et elle continue à porter son t-shirt.
22:31 -Une dernière séquence.
22:32 Je vais vous montrer une dernière séquence
22:34 parce que ce qu'on a vu cet après-midi,
22:35 c'est là où on voit l'impunité des casseurs.
22:38 Ce n'est pas la première fois qu'on voit des policiers
22:40 qui sont attaqués.
22:41 Ça s'était passé en 2016 pendant la loi M Comrie
22:45 et l'image avait évidemment choqué, regardez.
22:47 Donc, c'était au moment de cette manifestation
22:49 où une voiture de police est prise à partie
22:51 et elle va finir en flamant.
22:52 -Allez !
22:56 -Arrêtez !
22:57 -Arrêtez !
22:58 -Arrêtez !
22:59 -Eh ! Eh !
23:00 -Dégagez !
23:01 -Arrêtez !
23:03 -Arrêtez !
23:04 -Arrêtez !
23:05 -Arrêtez !
23:06 -Arrêtez !
23:07 -Arrêtez !
23:08 -Arrêtez !
23:10 -Arrêtez !
23:11 -J'ai une équipe, je suis d'accord.
23:12 -Ca danse ?
23:13 -Ca danse, oui.
23:14 -Ah, moi aussi, ça fait du bien.
23:16 -Tu connais mes copains ?
23:18 -Oui, je connais.
23:19 -Comment il s'appelle ?
23:20 -Rosso-Prosse.
23:21 -Ah, bah oui.
23:22 -18 mai 2016, on est le 23 septembre 2023.
23:26 Alors là, il n'y a pas de voiture qui s'enflamme,
23:29 mais on a quand même un policier qui est obligé
23:31 de sortir son arme pour se protéger.
23:32 Donc, rien n'a changé entre 2016 et 2018.
23:34 -Pourquoi la droite ne fait pas une manifestation contrôlée ?
23:37 -Il y a une chose qui a changé et qui, moi, me choque énormément,
23:40 c'est que désormais, les casseurs, les voyous,
23:42 ont une caution morale qui s'appelle la France insoumise.
23:45 C'est-à-dire que désormais, vous avez des élus de la République,
23:47 des députés, qui ont leur écharpe
23:49 et qui font corps devant les policiers.
23:51 Ce qui a changé, c'est qu'il faut quand même savoir
23:53 que pour que le mal existe depuis la nuit des temps,
23:56 depuis l'Antiquité, il faut qu'il y ait une caution morale
23:58 qui fait penser à celui qui va tuer ou qui va attaquer,
24:01 qui fait le bien.
24:02 La France insoumise a ce rôle aujourd'hui
24:03 dans les manifestations au casse-tout.
24:05 C'est-à-dire qu'ils sont là avec leurs écharpes
24:06 pour leur expliquer qu'ils sont la France.
24:08 -Vous restez un peu, Mathieu Vallée ?
24:09 Vous voulez réagir juste après la publicité ?
24:11 -Oui, je veux rester un peu plus bas.
24:12 -On va parler de Fabien Roussel,
24:15 qui a été attaqué par la France insoumise.
24:17 -Incroyable.
24:18 -Il y a du référendum dans la République.
24:20 -Je précise que ni le PCF ni le Parti socialiste
24:22 n'étaient présents à cette mobilisation
24:24 contre les violences policières.
24:25 On en parle juste après la pub.
24:26 A tout de suite.
24:28 -Heure 30, le point sur l'information.
24:32 Mathieu Devez, rebonsoir, Mathieu.
24:33 -Bonsoir à tous.
24:35 Plusieurs incidents ont éclaté aujourd'hui
24:37 lors d'une manifestation contre les violences policières à Paris.
24:40 Des centaines d'individus vêtus de noir et cagoulé
24:42 ont notamment caillassé une voiture de police
24:44 et attaqué une banque.
24:45 Le préfet de police, Laurent Nouniez,
24:47 condamne fermement ces attaques et apporte son soutien aux policiers.
24:51 Selon le ministère de l'Intérieur,
24:52 31 300 personnes ont défilé en France,
24:55 dont 9 000 à Paris.
24:56 Les premiers convois humanitaires arrivent dans la région du Haut-Karabakh.
25:00 Un premier convoi de la Croix-Rouge internationale
25:02 a notamment livré à la population
25:04 70 tonnes de nourriture et de médicaments.
25:06 Après une offensive éclair,
25:08 l'Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh
25:11 sont en cours de pourparler.
25:13 Enfin, en rugby, Antoine Dupont a été opéré
25:15 et fera son retour dans quelques jours au sein de l'équipe de France.
25:19 Jeudi soir, le capitaine des Bleus a été victime
25:21 d'une fracture de la mâchoire.
25:22 C'était lors du match contre la Namibie.
25:24 L'encadrement espère pouvoir l'aligner lors du quart de finale.
25:28 Vous savez que #ManifDeLaHonte, par exemple,
25:32 c'est le hashtag qui est le plus utilisé
25:34 pendant ces dernières minutes.
25:36 Vous êtes très nombreux à réagir après ces images
25:38 effectivement choquantes.
25:40 Un policier pris à partie lors de cette manifestation à Paris.
25:45 Je rappelle les chiffres, 32 000 personnes
25:47 qui ont manifesté dans toute la France
25:49 avec un peu plus de 120 cortèges.
25:50 Je comprenais que cette manifestation était un flop.
25:53 Je voudrais qu'avec vous, Mathieu Vallée,
25:55 qu'on revienne sur ces deux images.
25:57 Celle de 2016, Manif El Khomri,
25:59 et à droite, celle de cet après-midi.
26:02 Dans les deux cas, on vit la même chose,
26:05 c'est-à-dire l'impunité des casseurs,
26:07 des délinquants qui sont organisés,
26:10 qui sont préparés,
26:11 des personnes qui se forment en Black Bloc
26:14 et qui sont là, disons-le,
26:16 pour fracasser du policier.
26:18 Et rien ne bouge.
26:19 Oui, effectivement, Eliott, vous avez raison.
26:22 Le principal et le premier fléau
26:23 dans nos manifestations aujourd'hui,
26:25 ce sont les antifas et les Black Bloc,
26:27 donc l'ultra-gauche.
26:28 Et en réalité, quand on interpelle des personnes
26:30 qui font partie de cette mouvance extrémiste
26:32 de la gauche et de l'ultra-gauche,
26:34 les peines sont souvent dérisoires.
26:35 Sur cette affaire où Kevin, à gauche, pardon,
26:38 - Carles Saint-Martin 2016... - Remettez-la, s'il vous plaît.
26:39 C'est ce policier adjoint,
26:41 alors avant on les appelait des adjoints de sécurité,
26:42 qui sort de son véhicule, vous vous rappelez,
26:44 alors on ne voit pas toutes les images,
26:45 mais il avait fait face à son agresseur
26:46 de manière héroïque, et dans les deux cas,
26:48 on peut aussi dire que les policiers
26:50 n'ont pas utilisé leur arme.
26:51 Alors aujourd'hui, il a mis en joue
26:52 des individus facciaux en noir qui venaient les fracasser,
26:56 et grâce au professionnalisme
26:57 à chaque fois de nos collègues, il n'y a pas de drame,
26:58 il arrive à s'en sortir, mais jusqu'à quand ?
27:01 C'est ça, la réalité.
27:02 Et le discours, et j'en terminerai là,
27:04 de l'extrême gauche et de l'ultra-gauche aujourd'hui,
27:05 c'est de faire peur aux policiers,
27:07 c'est de leur dire que se défendre, c'est mal,
27:09 que d'utiliser leur arme, et pas uniquement l'arme à feu,
27:11 mais les armes intermédiaires, comme le tonfa,
27:13 comme la bâton téléscopique, comme le taser,
27:15 qu'on appelle pistolet à impulsion électrique,
27:16 c'est mal, en fait, ce qu'ils voudraient,
27:18 c'est que face à des voyous de plus en plus violents,
27:20 qu'on ne connaît que trop bien, puisque 5 % des militaires
27:22 et civils se font saccomber sans d'indélicence,
27:24 on se dise "Allez-y, fracassez-moi, lâchez-moi",
27:26 comme à Steyn, il y a une semaine, et puis on se taise,
27:28 et qu'on meurt en silence, parce que la vie d'un policier,
27:30 pour ces gens-là, vous vaut moins que la vie d'un voyou.
27:32 - Frédéric, je vous donne la parole dans un instant,
27:35 et on va remercier Mathieu,
27:36 mais je veux vraiment qu'on revoie ces deux images, pourquoi ?
27:38 Parce que ce qui est terrible, c'est qu'on n'a pas
27:40 ce qu'on appelle les petits synthés qui nous permettent
27:42 de connaître la date.
27:46 Vous regardez ces deux images, je peux vous dire,
27:48 à gauche, c'était hier, et puis à droite, c'est aujourd'hui,
27:51 alors que là, il y a 10 ans quasiment.
27:53 - Mais justement, et moi, j'ai fait à l'époque
27:55 beaucoup de manifs, et on a commencé à l'époque de 2016
27:59 à voir les gens dont vous parliez avant,
28:01 vous ne les voyiez pas dans les cortèges.
28:02 - Non, non, non. - Et c'est cette époque-là,
28:04 et moi-même, j'avais été surpris, on voyait courir des gens
28:06 qui avaient des capos, etc. - En cargolage, bien sûr.
28:08 - Et des manifs, j'en ai faits, maintenant,
28:10 je ne fais plus, mais j'en ai beaucoup faits,
28:11 on ne voyait jamais ce qu'il y avait de gens-là.
28:13 Et ensuite, on avait un service d'ordre de la CGT,
28:17 notamment, qui était extrêmement puissant.
28:19 - Mais je n'aurais pas envie de dire, parce qu'on a tellement
28:21 laissé faire ces Black Blogs, parce que vous savez,
28:23 en France, on est toujours dans la réaction,
28:24 on n'est pas dans l'anticipation.
28:25 Eh bien avant, comme ils avaient un peu honte,
28:27 ils restaient en fin de cortège.
28:28 Aujourd'hui, quoi qu'on en dise,
28:29 moi qui fausse les manifestations,
28:31 ils vont en tête de cortège, en lieu et place,
28:33 des services d'ordre et des têtes de bourgeois.
28:34 - Je vais citer le seul pro, le vrai pro, qui dirait,
28:38 tant qu'on ne changera pas de logiciel
28:40 et que ces personnes-là ne prendront pas 5 à 10 ans de prison
28:42 quand on s'attaque à un policier, rien ne changera.
28:44 - Non, mais pardon, Mathieu Vallée, vous avez juste un mot,
28:47 vous avez juste dit, ces gens-là sont contre le fait
28:50 qu'on recourt à la force.
28:52 Je pense que ça va au-delà de ces gens-là,
28:54 qu'il y a une méfiance aujourd'hui,
28:56 même y compris du pouvoir, sur le recours à la force.
28:58 On a l'impression que quand un policier recourt à la force,
29:00 c'est forcément illégitime.
29:02 Le recours à la force, ça fait partie de la panoplie
29:04 de vos moyens, me semble-t-il ?
29:05 - Oui, bien entendu, ça fait partie,
29:06 mais je te surcrois, le fait que la police
29:08 ne soit un des seuls pays au monde, en France,
29:11 où elle ne recourt pas à la force quand sa vie est menacée,
29:13 souvenez-vous des images de Saint-Sauline,
29:14 des cocktails Molotov et des bombes…
29:16 - Même de la voiture qui brûle !
29:17 - Bien sûr, les policiers ne tirent pas,
29:19 donc non seulement ils ne tirent pas,
29:20 mais en plus, ils incitent les manifestants
29:24 à continuer, juste pour dire…
29:25 - Parce qu'à partir du moment où celui qui veut tuer un policier
29:28 risque de passer la vie, il recommence.
29:29 - Je suis de gauche, je trouve qu'ils ont un sang-froid
29:31 extraordinaire.
29:32 Quand on voit qu'il y a 27 000 refus d'Octape-Pérée,
29:35 donc 5 200, où la vie du policier est en danger
29:38 de blessure ou de mort, et que finalement,
29:41 il y a aussi peu de cas de mort en retour,
29:44 on se dit, même si c'est dramatique,
29:47 on se dit quand même qu'il y a du sang-froid.
29:48 - Voilà ce qu'on pourrait dire sur cette manifestation.
29:51 - La gauche devrait faire une manifestation contre…
29:53 - Voilà ce qu'on pourrait dire, s'il vous plaît.
29:55 - … les violences anti-policières.
29:56 - Voilà ce qu'on pourrait dire.
29:57 - Je reprends ce que vous dites, vous avez entièrement raison,
29:58 il y a 0,005 % de chants de vous faire tuer
30:02 quand vous refusez d'Octape-Pérée en France,
30:03 seul pays au monde.
30:04 - Avançons dans l'actualité également,
30:07 cette visite historique et cette communion
30:10 entre les Marseillais et le pape François,
30:13 une visite pour l'histoire, ça faisait un demi-millénaire.
30:15 Il y a deux images qui m'ont marqué cet après-midi.
30:19 D'abord, c'est celle-ci, vous le voyez donc,
30:22 le cortège assez lent le long du Prado,
30:27 cette déambulation avec des milliers de personnes
30:30 qui étaient présentes, le pape François.
30:32 Alors là, c'est la pape automobile, la vraie,
30:34 parce qu'en début de matinée,
30:35 il était dans une petite voiture très simple.
30:38 - Une Fiat !
30:38 - Non mais…
30:39 - Oh pardon !
30:41 - Pardon, pardon.
30:41 - On va en donner Renaud, Peugeot, on va donner d'autres marques.
30:43 - Pardon, désolé.
30:44 - Deuxième image qui m'a marqué,
30:45 deuxième image, c'est pas bien grave,
30:46 deuxième image, attendez, on va vous saluer.
30:48 Et saluons les forces de l'ordre qui ont sécurisé
30:50 cette venue du pape historique.
30:54 Là, c'est le tifo,
30:56 le tifo immense du pape François aux côtés de la bonne mer.
30:58 Pour la petite histoire, c'est le groupe d'Ultra Marseillais
31:01 qui l'a préparé, les Southwinders, 62 000 fidèles.
31:04 - De l'accent !
31:05 - On va remercier Matthieu Vallée.
31:08 Et écoutons le pape François, parce que là,
31:10 on revient sur le concret,
31:11 et cet aumélier où il va parler de la France
31:13 et il va parler aussi des migrants.
31:15 Ecoutez attentivement ce qu'il a dit.
31:16 Merci Matthieu.
31:17 - Merci, Eliott.
31:18 Frère, sœur,
31:22 je pense aux nombreux tressaillements
31:26 qu'a connus la France,
31:29 à son histoire riche de sainteté, de culture, d'artistes
31:34 et de penseurs qui ont passionné tant de générations.
31:39 Aujourd'hui encore, notre vie, la vie de l'Église,
31:43 la vie de la France, l'Europe, ont besoin de cela.
31:47 De la grâce d'un tressaillement,
31:49 d'un nouveau tressaillement de foi,
31:51 de charité et d'espérance.
31:53 Nous avons besoin de retrouver passion et enthousiasme.
31:57 - Le port de Marseille, depuis des siècles,
32:00 est une porte grande ouverte sur la mer,
32:02 sur la France et sur l'Europe.
32:04 Marseille a un grand port,
32:07 et elle est une grande porte qui ne peut être fermée.
32:11 Plusieurs ports méditerranéens, en revanche, se sont fermés.
32:15 Et deux mots ont résonné, alimentant la peur des gens,
32:18 "invasion" et "urgence", et on ferme les ports.
32:23 Mais ceux qui risquent leur vie en mer n'envahissent pas.
32:27 Ils cherchent hospitalité.
32:30 Ils cherchent de la vie.
32:32 Quant à l'urgence, le phénomène migratoire
32:34 n'est pas tant une urgence momentanée,
32:37 toujours bonne à susciter une propagande alarmiste,
32:41 mais un fait de notre temps.
32:44 Un processus qui concerne trois continents
32:48 autour de la Méditerranée,
32:50 et qui doit être géré avec une sage prévoyance,
32:53 avec une responsabilité européenne
32:56 capable de faire face aux difficultés objectives.
32:59 -Vous l'avez compris, il y a eu deux passages de discours
33:02 du pape François, un peu plus tôt dans la matinée,
33:06 lors de la session conclusive des Rencontres méditerranéennes,
33:09 et au Vélodrome.
33:10 C'était un discours très politique.
33:12 Est-ce que ce discours est audible ?
33:16 Ils n'envahissent pas en parlant des migrants,
33:18 mais cherchent hospitalité.
33:19 -Il est audible, visiblement, pour la gauche.
33:22 C'est marrant, ça se passe à fond renversé.
33:24 La gauche marseillaise,
33:25 et d'ailleurs nos amis de gauche ont vu la Vierge, en quelque sorte.
33:29 Ils sont tout à fait contents.
33:31 La droite catholique, et la droite en général,
33:34 est plus réservée.
33:35 Ce qui me frappe, en fait,
33:36 c'est qu'évidemment, le message, si vous voulez,
33:39 spirituel, humaniste, "nous sommes tous des frères humains",
33:42 il est au fondement de toutes les religions,
33:44 même au fondement de nos civilisations.
33:46 On peut l'entendre, simplement, c'est pas cela le problème.
33:50 Ce qui me pose un problème,
33:52 c'est quand ce discours est politique
33:54 et qu'au nom des valeurs chrétiennes,
33:56 il semble faire vraiment peu de cas de la civilisation chrétienne.
34:00 Par ailleurs, j'aimerais aussi qu'il y ait de la compassion,
34:04 pour les gens qui, ensuite, vont se retrouver,
34:06 c'est déjà arrivé dans notre pays,
34:08 des gens qui ont été violés, agressés, attaqués
34:11 par des gens qui n'auraient pas dû être sur le territoire
34:14 ou qui étaient entrés comme ça, en demandant refuge,
34:16 et qui ont commis un certain nombre de choses.
34:19 -Il leur a rendu hommage. Il a eu un mot...
34:21 -Je parle pas du terrorisme, moi.
34:23 Je parle des faits de tous les jours dont on a parlé ici,
34:26 où il y en a eu beaucoup.
34:28 Il y a eu beaucoup de faits commis par des mineurs isolés,
34:31 des gens que nous ne savons pas intégrer,
34:33 qui viennent de cultures qui n'ont pas l'habitude de nos libertés.
34:37 Donc, il y a eu beaucoup de gens qui en ont souffert.
34:40 Je n'ai pas entendu le pape parler d'eux.
34:42 Donc, moi, je suis un peu empruntée,
34:44 parce que c'est très beau, ces discours,
34:46 mais je dois dire que je suis assez choquée.
34:49 -Au sortir de ces discours, il y en a eu trois temps,
34:52 il y a eu le vendredi soir, avec vraiment cet axe
34:55 où il faut accueillir les migrants, il faut aider les migrants.
34:59 Samedi matin, une nouvelle fois, lorsqu'il nous explique
35:02 que les migrants n'envahissent pas, mais cherchent hospitalité.
35:06 Et encore au Vélodrome, troisième temps,
35:08 où là aussi, il y a la question migratoire en jeu.
35:11 J'aimerais qu'on me dise comment on appelle une arrivée inégale
35:14 de 12 000 personnes en quelques jours sur un territoire.
35:17 -On l'appelle pas par son nom.
35:20 Le pape oublie que, déjà, il devrait consulter Eurostat,
35:23 que l'Europe accueille 3 millions d'étrangers par an.
35:27 On parle toujours des 300 000 ou des 12 000,
35:29 mais on accueille des millions de gens légalement.
35:32 Il faut pas avoir l'idée que les étrangers qui arrivent en Europe
35:36 sont tous des migrants illégaux.
35:38 Il y en a 10 fois plus.
35:39 La deuxième chose, c'est qu'il faut pas oublier
35:42 que la France est un pays où il y a 300 000 SDF,
35:44 4 millions de mal logés, 10 millions de pauvres.
35:47 Je veux qu'on ait toute la générosité de la Terre
35:50 pour les migrants, mais le pape, il me donne l'impression
35:53 de tenir un discours marketing vers l'avenir du catholicisme
35:56 et avoir un discours ancré dans la réalité.
35:58 C'est ça qui me dérange, parce qu'il est décalé
36:01 par rapport à ce qui se passe en réalité.
36:03 -Alors, nous avons un catholique...
36:06 -Non, mais je crois que le pape a un discours de pape.
36:09 Il parle de... Non, mais je vais essayer de préciser.
36:12 Il parle de charité, de mésir aux cordes, de fraternité.
36:16 Il a pas à avoir un discours, je l'y répète,
36:18 qui est un discours... Pour moi, il est pas politique.
36:21 Il y a 26 000 corps dans la Méditerranée depuis 2014,
36:26 de gens qui se sont noyés. Il les pape.
36:28 Il dit que c'est un drame humain extraordinaire.
36:30 Il faut que l'Europe s'organise pour pas que ça se produise.
36:34 Est-ce anormal qu'un pape,
36:35 qui se tient pas sur les questions conjoncturelles ?
36:38 Parce que le décalage... -Il dit "accueillir tout le monde".
36:41 -Je vais essayer de finir. Non, il a pas dit ça.
36:44 J'essaie juste de terminer.
36:46 C'est-à-dire qu'on attend du pape un discours
36:49 qui soit un discours temporel, conjoncturel,
36:51 alors qu'il a forcément un discours avec ce surplomb-là.
36:55 Le pape n'est pas là pour régler les problèmes politiques.
36:58 Il fait aucune proposition. On en est bien d'accord.
37:00 Mais non, il dit qu'il y a eu 26 000 noyés dans la Méditerranée.
37:04 C'est un drame humain.
37:05 Je rappelle que c'était le thème de sa visite.
37:08 Je rappelle aussi que c'était une série de rencontres
37:11 qui étaient destinées à la Méditerranée.
37:14 Que ce soit le sujet principal,
37:15 ça n'est pas étonnant.
37:17 Que le pape en dise ce qu'il en dit,
37:19 qu'il y ait des utilisations politiques,
37:21 c'est déplorable.
37:22 -J'entends, Frédéric, que vous avez dit
37:25 que le pape a eu un discours de pape.
37:27 Je vais vous donner le discours d'un autre pape,
37:29 qui s'appelle Benoît XVI.
37:31 Je vais le dire aux téléspectateurs
37:33 qui ne connaissent peut-être pas.
37:35 "Si toute personne détient le droit à immigrer,
37:38 "en vue de meilleures conditions de vie,
37:40 "les Etats ont le droit de réglementer les flux migratoires
37:43 "en garantissant le respect dû à la dignité de chaque personne humaine.
37:47 "Les immigrés ont le devoir de s'intégrer
37:50 "respectant ses lois et l'identité nationale."
37:53 Geoffroy Lejeune.
37:54 -Je pense que vous ne voyez...
37:56 Non, mais voilà.
37:57 C'est un bizarre.
37:58 Quand c'est François, c'est pas politique.
38:01 Quand c'est Benoît XVI, c'est politique.
38:03 Vous ne voyez que la moitié de la chose.
38:05 Quand vous dites que le pape a un discours de pape,
38:08 c'est vrai à plein d'égards.
38:10 Quand il parle d'euthanasie, c'est vrai à cet égard-là.
38:13 Quand il parle d'avortement, de protection des plus faibles,
38:16 c'est vrai aussi.
38:18 Quand il est dans son rôle de pape...
38:20 La liesse populaire est intéressante.
38:22 C'est le pape qui est acclamé.
38:24 Des papes ont plus ou moins de popularité,
38:26 mais les gens sont venus voir le pape.
38:29 L'émotion est liée au pape.
38:30 Ensuite, il y a la dimension spirituelle.
38:33 Le côté gardien...
38:34 -Pourquoi ?
38:35 -C'était pas une accusation.
38:37 -J'étais un fan de Kersh.
38:39 -C'est pas du tout un jugement de valeur.
38:41 En l'occurrence, c'était pas l'objet de ce voyage.
38:44 La dimension spirituelle, avec le gardien du dogme,
38:47 et puis, le reste.
38:48 C'est la conviction personnelle de l'homme Bergoglio,
38:52 qui est devenu pape,
38:53 et qui, lui, s'exprime avec un porte-voix exceptionnel,
38:56 parce qu'il est pape,
38:58 mais qui donne des convictions personnelles sur des sujets.
39:01 En l'occurrence, il est argentin,
39:03 il ne connaît pas nos problématiques d'immigration.
39:06 Il est proche des communistes,
39:08 c'est peut-être pour ça que vous les mettez.
39:10 -Il parle un peu comme Mélenchon.
39:12 Il a été adombé par Jean-Luc Mélenchon.
39:15 -Attendez, je prends...
39:17 -En disant que ça n'est pas chrétien de dire
39:19 que Marseille est un formidable exemple
39:22 de la cohabitation des cultures.
39:24 En tout cas, ça n'est pas vrai.
39:26 Et ça n'est pas chrétien non plus.
39:28 Une ville qui devient le Kosovo,
39:30 il y a eu 45 règlements de comptes en 6 mois.
39:32 En tant que catholique, je ne me sens pas concerné.
39:35 Sur la question de l'accueil,
39:37 on peut dire qu'il y a des passeurs qui sont des criminels,
39:40 mais il aurait pu aussi attaquer billenté de ces gens-là,
39:44 qui sont les responsables des 26 000 morts dont vous parlez.
39:47 Mais là, c'est de la politique.
39:49 C'est un pape de gauche, voire d'extrême gauche,
39:52 et il a des prises de position qui heurtent
39:55 un certain nombre de catholiques.
39:57 -Il nous reste quelques minutes.
39:59 On continuera le traité.
40:00 Dans le journal du dimanche,
40:02 vous allez revenir longuement sur ce sujet.
40:05 -On décrypte cette question-là pour expliquer
40:08 que c'est une vision historique.
40:10 -C'est intéressant, ce qui se passe
40:12 avec le problème des catholiques avec ce pape.
40:15 -On pourrait parler aussi de Jean-Paul II.
40:17 Il est entré dans la réalité.
40:19 -Il y a un sujet énorme dans l'Eglise
40:22 qui bascule vers un progressisme plus accru.
40:24 C'est aussi ça qu'on décrypte dans le journal de demain.
40:28 -Demain, dans le journal du dimanche,
40:30 il nous reste 3 minutes.
40:32 Pendant la publicité, je dis tout aux téléspectateurs,
40:35 Elisabeth Lévy me dit "Est-ce que tu as une dernière image ?"
40:39 J'ai pas de dernière image, mais j'en ai une.
40:42 C'est une séquence, et pour moi, c'est une pépite.
40:45 Il y a 10 jours, et ça circule sur les réseaux sociaux,
40:48 le 13 septembre dernier, Jonathan Cohen
40:50 vient présenter son prochain film, dans lequel il joue,
40:54 puisque le réalisateur, c'est Nakashiro Toda.
40:57 Euh...
40:58 On peut peut-être voir l'affiche du film.
41:01 "Une année difficile".
41:03 Il y a une avant-première,
41:05 c'est du côté de Montpellier, je crois.
41:08 Et donc, on tend le micro à tout.
41:11 Et là, un individu va l'interpeller en disant
41:14 "Ce film a quand même été financé en partie
41:16 "par un certain Vincent Bolloré, qui n'est pas très écolo.
41:20 "Est-ce que ça vous dérange ?"
41:22 Réponse de Jonathan Cohen.
41:24 Il y a 2 options.
41:25 Soit on l'écoute, en oscillo,
41:27 soit vous avez la vidéo filmée dans l'auditorium,
41:31 mais il y a une sorte de...
41:32 C'est pas très genre "on va l'écouter".
41:35 -Jonathan Cohen, ça se regarde. -Mais on voit pas sa tête.
41:39 C'est pas en clean, comme on dit,
41:41 mais c'est pas très joli.
41:42 Qui vote pour la vidéo et pour l'oscillo ?
41:45 -Moi, je vote. -Jean-Luc, c'est moi qui décide.
41:47 La vidéo, l'oscillo.
41:49 -La démocratie ! -La démocratie !
41:51 France va décider.
41:52 France, qui est à l'édition, va décider.
41:55 La chef décide.
41:56 On va écouter ou on va regarder. C'est à elle de décider.
42:00 Le film était un peu financé par le Canal.
42:03 Je sais que Vincent Bolloré est tout sauf un militant écolo.
42:07 Comment vous avez fait ?
42:08 Trouve-moi un militant écolo parmi toutes les chaînes,
42:11 parmi toutes les plateformes,
42:13 parmi tous les moyens de communication.
42:16 Ne rentre pas dans ce débat-là.
42:18 Pourquoi ? Parce que ce serait du temps perdu.
42:21 L'Apple que t'as dans la poche,
42:23 est-ce que l'écologiquement, il fait mal ?
42:25 Tout ce que tu fais, les voitures que t'achètes,
42:28 ne rentre pas dans ce débat-là qui est terrible.
42:31 Tout le monde a de quoi se reprocher.
42:33 Tout et n'importe quoi.
42:35 M6F, Air France 2, Netflix, tout le monde.
42:38 Tout le monde.
42:40 Ne commence pas, toi, à juger de ta petite lunette
42:43 en disant "Disons, moi, ça me paraît pas top."
42:46 Personne peut juger.
42:48 Vous, ni nous, on peut vous juger.
42:50 Arrêtons avec le jugement facile.
42:53 Vous n'êtes pas... Ne vous mettez pas à cet endroit-là.
42:55 -Ca fait du bien.
42:57 -On est vengés. On se sent vengés.
42:59 -Ca fait du bien. En même temps,
43:02 il met le point sur quelque chose dont on ne parle jamais,
43:05 qui sont les obsessions écologistes fausses.
43:07 Ca, c'est un gobelet en carton.
43:09 On l'a imposé à la France entière. On a interdit le plastique.
43:11 Sauf que le carton, l'eau passe au travers.
43:14 Donc là, il y a un film de PU.
43:16 Du coup, c'est plus du tout écolo.
43:17 Mais bon, c'est pas grave.
43:18 Les jeans que l'on a, c'est 5000 litres d'eau par jean
43:21 pour pouvoir les blanchir.
43:22 -La différence, c'est que vous n'allez pas faire la leçon
43:25 aux uns et aux autres.
43:26 Vous avez un bobo qui veut faire sa pub
43:30 en interpellant un super humoriste et acteur
43:33 et il lui renvoie dans ses 22...
43:35 -Laisse tranquille. Bravo, Jonathan Cohen.
43:37 -Ce qui est marrant, c'est que le fait que ce soit
43:40 un people du cinéma, l'autre s'écrase.
43:42 -Vous avez raison.
43:43 Vous imaginez si c'est Geoffroy Lejeune qui dit ça.
43:46 -C'est un scandale.
43:47 Là, c'est fini. Vous n'avez plus de carrière.
43:49 -C'est marrant aussi que la salle applaudisse.
43:51 -Oui, ça aussi, j'adore.
43:53 Parce que je me dis...
43:54 -Ca fait plaisir.
43:55 -C'était une bonne séquence.
43:57 -Merci, Eliott.
43:58 -J'aurais aimé qu'on la voit à l'image,
44:00 mais il y a un carton.
44:01 Dans un instant, c'est ça.
44:02 Je dispute avec Lionel Rousseau.
44:04 Merci pour cette émission.
44:06 Je félicite toutes les équipes de CNews
44:08 qui ont permis de vivre cette édition spéciale.
44:13 -Ils ont très bien couvert. -C'était formidable.
44:15 Je crois qu'Enquête d'esprit, demain,
44:18 sera en partie consacrée à une sorte de débrief
44:21 avec Émeric Pourbet et Véronique Jacquet.
44:23 Bravo à toutes les équipes.
44:25 Merci à tous. On se voit demain matin.
44:27 -Merci. -Merci, Eliott.
44:29 -Merci.
44:31 Y'a rien

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