100% Politique Été (Émission du 15/08/2024)

  • il y a 2 semaines
Tous les soirs et pendant tout l’été, CNEWS vous propose un rendez-vous consacré à la politique de 21h à minuit
Transcript
00:00:00Bonsoir à toutes et à tous, votre émission 100% politique été, c'est dès à présent et jusqu'à minuit, merci beaucoup d'être avec nous pour m'accompagner sur ce plateau et décrypter l'actualité mais aussi ouvrir les débats.
00:00:15J'accueille Paul-Antoine Politologue, merci beaucoup d'être sur ce plateau. A vos côtés Françoise Laborde, journaliste.
00:00:22Bonsoir.
00:00:23Merci beaucoup d'avoir continué votre présence sur CNews.
00:00:29Et puis en face de vous, Aminel Bailly, également vous avez renouvelé cette invitation puisque vous étiez tout à l'heure avec Thierry dans l'heure des pros.
00:00:38Oui mais j'avais des choses à dire.
00:00:39Et bien c'est pour ça. On vous offre, sur CNews, il y a la liberté d'expression donc on vous offre beaucoup plus de temps de parole.
00:00:45C'est ça qu'on aime et c'est ça que les téléspectateurs aiment.
00:00:47Et puis à vos côtés Gérard Vespière, géopolitologue.
00:00:50Bonsoir.
00:00:51Bonsoir, on va revenir sur de nombreux sujets, notamment sur la situation en Israël et les discussions sur un potentiel cessez-le-feu.
00:00:59Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:01:02On va commencer avec cette triste nouvelle, cette triste séquence, puisque hier un individu a été filmé dans le métro de la ligne 9 à Paris.
00:01:11Sur un ton violent, menaçant, cet homme a proféré des injures antisémites à l'encontre d'une famille de confessions juives.
00:01:18La préfecture de police a été alertée et l'homme est depuis recherché.
00:01:23Regardez cette séquence qui est vraiment choquante.
00:01:32Bâtard ! Salaud !
00:01:35Tu es bébé ? Bébé, t'as fait quoi ?
00:01:39Bâtard, youda ! Tu me parles de quoi, bâtard ?
00:01:48C'est ce qu'il ne peut pas faire. Vous vous plaisantez, vous faites crime continuementé.
00:01:52Vous faites les crimes qu'on voit.
00:01:54Il est là, il a des raisons. Il a été... Il devait tuer tous les youdas. Il est là.
00:02:00Là, ils ont battu un casseur. Vous, vous faites des mal, on voit.
00:02:06Il est là, il a des raisons. Vous avez des raisons.
00:02:10Il a tué tous les youdas.
00:02:12Pourquoi je vous crache dans la gueule ?
00:02:14J'ai tué les enfants.
00:02:16Il s'est fait tuer. Il s'est fait tuer tous.
00:02:19Eh, t'arrête ! Je vais porter plainte contre toi. Regarde-moi, je vais porter plainte contre toi, ok ?
00:02:23Je vais aller voir la police.
00:02:25Je crache sur toi.
00:02:26Crache, crache ! Moi, je vais aller porter plainte contre toi, ok ?
00:02:29Ouais, c'est ça. Vas-y, sors du métro !
00:02:31Allez, sors !
00:02:33Tu m'entends ?
00:02:35Alors, pour parler de cette séquence très choquante, nous sommes en connexion avec Robert Ejnes, le directeur exécutif du CRIF.
00:02:42Bonsoir, Robert Ejnes. Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:02:46Quand vous voyez ce genre de faits, ces menaces, ces insultes, on ne peut que comprendre votre colère et puis votre réaction qui peut se partager.
00:03:00Vous êtes très touché par ces injures qui continuent et ces injures antisémites en France.
00:03:05Bonsoir. Bien entendu, et bien entendu, malheureusement, ce n'est pas la première fois, ce n'est pas la dernière non plus,
00:03:12on est devant un phénomène de société et je crois qu'il faut interroger la société sur la raison pour laquelle ce genre de phénomène arrive,
00:03:19de la part d'un type qui a l'air très dérangé et quand même dans sa tête.
00:03:23Mais pourquoi est-ce qu'il se permet de faire ça aujourd'hui à Paris, dans une rame de métro en plein jour, et pourquoi ce cas se multiplie ?
00:03:33Donc bien entendu que la population française juive est choquée par ce genre de propos,
00:03:39mais je crois qu'elle interroge aussi toute la société française et que c'est une vraie question sociétale qui nous est posée
00:03:47et à laquelle on va devoir répondre dans les prochains jours, dans les prochaines semaines.
00:03:50Lorsqu'il y a ces faits, il y a des personnes qui sont interpellées.
00:03:54La préfecture de police de Paris a fait savoir qu'une recherche était faite en contre de cet homme.
00:04:00Mais est-ce que vous estimez que la justice n'est pas assez dissuasive dans ces peines pour éviter ce genre de situation ?
00:04:07Vous savez qu'on a eu un cas à peu près similaire à Montpellier la semaine dernière.
00:04:11Il y a eu comparution immédiate lundi.
00:04:14La peine était sévère, celle qui était infligée au coupable, mais encore une fois il faut évidemment que la justice passe,
00:04:24il faut que la justice soit sévère, il faut qu'elle soit dissuasive.
00:04:28Je crois qu'il faut qu'on retrouve une justice dissuasive sur ces sujets-là.
00:04:33En même temps, je le répète, c'est vraiment à la société de s'interroger, de trouver les solutions
00:04:39pour que ça ne se reproduise pas et que ça ne se multiplie pas en permanence comme on est en train de le voir ces derniers jours.
00:04:45Robert Regnès, Françoise Laborde sur ce plateau a une question pour vous.
00:04:49Oui, je suis frappée. Pour reprendre le mot que vous avez employé, vous dites que quelqu'un est dérangé.
00:04:57La voix de ce monsieur, en effet, il a l'air un peu troublé psychologiquement.
00:05:02Mais est-ce que ce n'est pas parce qu'il y a un climat qu'il porte ?
00:05:05Parce qu'il y a plein de gens qui sont dérangés et qui pour autant ne se lancent pas dans des harangues antisémites.
00:05:11Donc, il y a bien quelque chose qui fait que, oui, ce sont des personnalités fragiles,
00:05:16mais qui s'appuient sur un contexte qui les incite d'une certaine façon à tenir ce type de propos.
00:05:22Tout à fait. Et c'est pour ça que je parlais tout à l'heure d'un antisémitisme d'atmosphère
00:05:27et qu'on ressent en ce moment dans la société française, dans les expériences de tous les jours,
00:05:32que les Français juifs, où qu'ils soient en France, ont ce sentiment d'insécurité.
00:05:37Et c'est pour ça que je dis aussi, Françoise, qu'il faut effectivement que la société s'interroge
00:05:43et qu'elle s'interroge aux raisons qui font que cet individu se permette de faire ça en plein jour,
00:05:49en plein Paris, devant une rame de métro pleine.
00:05:54Et on peut en même temps saluer le courage de la jeune fille.
00:05:57Oui, c'est ce que j'allais dire.
00:05:58Et du coup, cette jeune fille qui se lève en disant « ça suffit, c'est insupportable ».
00:06:04C'est la seule, c'est la seule qui réagit dans cette situation.
00:06:06Et moi aussi, j'allais dire quelque chose de…
00:06:08De positif ?
00:06:09Ah ben d'extraordinairement positif.
00:06:11Un sursaut citoyen qui permet de redonner espoir à la communauté juive aussi.
00:06:15Oui, bien sûr.
00:06:17Le fait qu'elle le fasse, c'est impressionnant.
00:06:19Le fait que tout le wagon se taise, l'est tout autant et je crois doit nous interpeller aussi.
00:06:25On ne sait pas comment réagissent les uns les autres dans ces situations.
00:06:29Mais quand même, pour un wagon plein, et on voit cette jeune fille…
00:06:34Une fois que cette jeune fille a eu le courage de le faire,
00:06:36on s'attendait à ce que dans le wagon, il y ait quand même d'autres personnes
00:06:40qui la suivent et qui auraient eu le courage eux aussi de dire à ce monsieur
00:06:45que ses propos étaient non pas incohérents mais intolérables.
00:06:49Oui, une adolescente juive justement est ensuite venue voir cette jeune femme
00:06:53qui a filmé la scène et l'a remerciée d'être intervenue.
00:06:56Robert Regnès, restez avec nous.
00:06:58On va écouter l'avocat de cette jeune femme qui a filmé la scène, Maître Avener.
00:07:04Ce qu'elle explique, ce qu'elle m'a expliqué en tout cas,
00:07:06c'est que les mots sont sortis d'eux-mêmes,
00:07:08que pour elle, l'injustice dont faisait l'objet cette famille,
00:07:15ce n'était pas normal.
00:07:17Il fallait réagir, il fallait intervenir.
00:07:19Et c'est ce qu'elle a fait, c'est le courage qu'elle a eu.
00:07:21C'est vrai que vous l'avez rappelé, il n'y a personne dans le métro,
00:07:23personne dans la rame, personne, personne, personne qui va intervenir,
00:07:27personne qui va parler, personne qui va s'interposer aux côtés de cette jeune fille.
00:07:31Quand cet homme finit par sortir du métro, finit de sortir de la rame,
00:07:35il y a une jeune femme, une autre jeune femme,
00:07:37qui n'est absolument pas visée par les insultes, qui a 17 ans,
00:07:40et qui vient s'asseoir à côté de ma cliente,
00:07:42celle qui s'est interposée, qui s'est levée et qu'on entend dans la vidéo,
00:07:45et qui vient lui dire, j'ai 17 ans, je suis de confession juive,
00:07:48et je vous remercie, je vous remercie de vous être opposé à cet homme,
00:07:52aussi farouchement, je vous remercie d'avoir pris notre défense,
00:07:54parce que c'est vrai que malheureusement, on est dans un...
00:07:59Depuis le 7 octobre, on est dans une sorte d'antisémitisme
00:08:02qui est complètement décomplexé, et on voit que c'est de nouvelles barrières
00:08:07qui tombent sans arrêt, tous les jours, tous les jours,
00:08:10sur ce type d'infraction, et ce qui est gravissime.
00:08:18Avec les messages que l'on peut voir sur les réseaux sociaux,
00:08:20notamment de la part d'athlètes, ou encore de personnalités politiques...
00:08:24Les athlètes, c'est un type qui a été viré de la fédération de l'athlétisme au moment des JO.
00:08:29Suite à ses propos, voilà.
00:08:30Oui, mais enfin au moment des JO, ça fout mal.
00:08:33Robert Regnès, est-ce que vous avez l'impression qu'il y a des personnes
00:08:36qui profitent aussi de ce contexte pour faire passer des messages décomplexés ?
00:08:41Bien sûr, il ne faut pas se leurrer.
00:08:43Aujourd'hui, on l'entend de plusieurs membres de LFI,
00:08:47on est devant des gens qui expriment un antisémitisme totalement décomplexé.
00:08:52C'est un prétexte de la guerre de Gaza, ce qui n'a rien à voir quand même.
00:08:56Je vous rappelle que ce monsieur, il disait que Hitler n'avait pas fini, il avait raison.
00:09:00Donc on est dans des situations où les prétextes sont absolument nuls,
00:09:07mais l'antisémitisme devient totalement décomplexé.
00:09:11Donc c'est pour ça qu'il faut vraiment que la société entière se reprenne.
00:09:15C'est les politiques, mais pas seulement.
00:09:17C'est aussi la société civile, c'est aussi l'ensemble de notre société
00:09:23qui doit réagir à ce genre de situation pour qu'elle n'arrive plus.
00:09:27Non pas pour que simplement ils soient condamnés, etc.
00:09:30Mais ce qui nous intéresse, bien entendu, c'est que ces situations cessent.
00:09:34Françoise Laborde, vous avez une réaction ?
00:09:37Non, non, juste, moi, mon côté un peu optimiste dans la vie
00:09:42me fait dire que cette jeune femme, elle est peut-être aussi représentative
00:09:47d'une majorité silencieuse qui n'a plus envie de rester silencieuse
00:09:51et qui a envie de se réveiller un peu.
00:09:53Alors tout à l'heure, on parlait d'influencer par le climat.
00:09:56Est-ce qu'elle est influencée par le climat des Jeux Olympiques
00:09:59où à un moment donné, on est là, on se célèbre et on est solidaires ?
00:10:03Peut-être, mais ce que je trouve quand même, vous avez raison,
00:10:08dans cette ambiance d'antisémitisme décomplexé depuis le 7 octobre, etc.
00:10:12tout ce qui nous fait vomir, il y a quand même à un moment donné
00:10:15quelqu'un qui se lève.
00:10:16Et peut-être, peut-être, que ça peut créer des vocations aussi.
00:10:19Qu'il peut y avoir un effet d'entraînement.
00:10:21Que demain, un jeune homme ou une jeune femme dans le métro
00:10:24ou ailleurs, confrontée à ce genre de situation, aura aussi la capacité
00:10:28de se lever et peut-être de se tourner vers d'autres en disant
00:10:31« ne me laissez pas toute seule ».
00:10:33Oui, parce qu'il y a la peur des représailles.
00:10:35On voit aussi parfois des situations dans les transports.
00:10:38Oui, c'est une vieille histoire en France, l'histoire des représailles.
00:10:40Ça fait des années et des années qu'on dit aux gens « attention, n'intervenez pas,
00:10:44il peut se passer quelque chose, laissez faire la police,
00:10:47ne vous emmêlez pas, etc. »
00:10:48Moi, quand j'étais petite fille, on disait « il faut tout un village
00:10:51pour élever un enfant ». Je ne sais pas si vous connaissez ce précepte.
00:10:55Eh bien, tout un village, ça veut dire que tout le monde se sentait concerné
00:10:59par les déviations ou les absurdités de comportement.
00:11:03Ce n'est pas un enfant. Manifestement, c'est quelqu'un qui est plus ou moins dérangé.
00:11:06Là, il y a une jeune fille qui se lève.
00:11:08Eh bien, peut-être que c'est le début de quelque chose
00:11:10et peut-être qu'il faut encourager ça.
00:11:12Je voudrais redire ce que j'ai dit tout à l'heure.
00:11:14Il serait bon que la classe politique ne se contente pas,
00:11:17quand elle est à l'extrême gauche, de soutenir plus ou moins ouvertement
00:11:21l'antisémitisme. Il faudrait aussi qu'au plus haut niveau de l'État
00:11:24et le président de la République se réveillent et disent à un moment donné
00:11:28l'antisémitisme, ça n'est pas la France, ça n'est pas l'esprit français,
00:11:32ça n'est pas ça que nous voulons et il faut le condamner
00:11:34avec la plus grande fermeté. Je pense que ça doit aussi venir d'en haut.
00:11:37Amine Elbaï.
00:11:38Écoutez, moi, ce qui m'a évidemment frappé sur cette agression antisémite
00:11:45dans le métro, c'est évidemment la violence des propos qui ont été tenus,
00:11:50mais c'est aussi non pas la passivité, mais je le disais tout à l'heure,
00:11:54l'indifférence. L'indifférence qui s'est installée peu à peu
00:12:00dans la société française. L'indifférence face à la banalisation
00:12:04des discours antisémites. Et j'aimerais relever que, de ce point de vue-là,
00:12:11notre pays manque de courage politique, d'impulsion politique.
00:12:15Il y avait eu une marche pour l'antisémitisme, marquée notamment
00:12:19par l'absence de la France insoumise, qui avait honteusement osé comparer
00:12:23une marche contre l'antisémitisme par une marche en faveur des conséquences
00:12:33sur les victimes civiles à Gaza, alors que l'un n'est pas l'autre
00:12:36et les deux ne sont absolument pas liés. Et puis, évidemment,
00:12:40l'absence du président de la République, que je trouve beaucoup trop peu présent
00:12:45pour porter en tout cas un message clé et éveiller les citoyens,
00:12:50la société française, pour s'indigner, comme l'a fait courageusement
00:12:53cette jeune femme, face aux actes antisémites. Et un dernier point,
00:12:58évidemment, c'est que... Pardonnez-moi, mais face à la banalisation
00:13:03des actes antisémites, je crois qu'il y a un grand absent aussi.
00:13:08Ce grand absent...
00:13:11On va rappeler justement les chiffres de l'antisémitisme en France.
00:13:14887 actes antisémites au premier semestre 2024 en France.
00:13:18304 actes constatés sur la même période en 2023.
00:13:21On voit cette augmentation qui est quand même très importante.
00:13:24Amine ?
00:13:25Pour moi, il y a un grand absent, en fait, face à l'antisémitisme.
00:13:28Ce grand absent s'appelle la communauté musulmane.
00:13:31Pourquoi ? Parce que la première cause de la montée de l'antisémitisme
00:13:37depuis le 7 octobre, c'est l'islamisme.
00:13:40C'est ceux qui instrumentalisent la religion,
00:13:45la religion de plus de 6 millions de nos compatriotes musulmans,
00:13:48pour s'en prendre à nos compatriotes juifs.
00:13:53Et les acteurs musulmans ont un rôle à jouer dans tout cela.
00:13:56Un rôle, d'abord, de dénoncer...
00:13:58Mais il y a quand même des imams qui ont appelé à la paix,
00:14:00véhiculé des messages de paix et ne prennent pas forcément ces actes
00:14:05ou encore ces menaces.
00:14:06Je les trouve beaucoup trop peu nombreux. C'est mon avis.
00:14:11Mais au-delà de la quantité, c'est surtout la qualité du message à apporter.
00:14:16Parce qu'il y a une distinction à faire entre les drames humanitaires
00:14:23que nous pouvons constater à Gaza,
00:14:26et la situation de nos compatriotes juifs en France,
00:14:29qui, eux, ne sont pas responsables de cette situation géopolitique.
00:14:33Et je vous rappellerai ce soir que 7 500 de nos compatriotes juifs français
00:14:38ont choisi cette année de repartir en Israël
00:14:44parce qu'ils s'estiment plus en sécurité dans un pays en guerre
00:14:47qu'en France, qu'à Paris,
00:14:49là où nous fermons les yeux face à la montée de l'islamisme.
00:14:53Robert Regnès, quand vous entendez les intervenants en plateau
00:14:57qui comprennent et soutiennent aussi la communauté juive,
00:15:00qu'est-ce que ça vous procure ?
00:15:04Et puis aussi cette question,
00:15:06comment se sentent vos compatriotes de confession juive ?
00:15:11Est-ce qu'à l'approche de cet anniversaire du 7 octobre,
00:15:15ils se sentent soutenus ou tout de même encore abandonnés
00:15:18par les représentants politiques ?
00:15:21Alors d'abord, bien entendu, je suis à 100% d'accord
00:15:25avec ce qu'Amine vient de dire, avec ce que Françoise a dit auparavant.
00:15:32Et je crois que la communauté juive, ça fait des années,
00:15:35elle a un sentiment d'insécurité en France, et on voit pourquoi.
00:15:39On voit pourquoi parce qu'on a laissé faire.
00:15:41Et encore une fois, quand on dit qu'on a laissé faire,
00:15:44c'est qu'on a tous laissé faire.
00:15:46On a laissé monter des actes inacceptables dans notre pays
00:15:51sans mettre les moyens pour les arrêter.
00:15:54Alors on peut discuter jusqu'à demain les moyens,
00:15:57je crois que les mots sont plus suffisants,
00:15:59je crois que la police joue son rôle, la justice joue son rôle,
00:16:02mais la classe politique doit jouer son rôle,
00:16:04mais la société civile également doit jouer son rôle.
00:16:08Et je reviens simplement sur un mot, sur cette jeune fille
00:16:11qui s'est levée dans le métro, parce que j'ai entendu dire
00:16:15qu'elle avait peur au moment où elle a interpellé,
00:16:18parce qu'il aurait pu avoir un couteau, il aurait pu avoir une arme.
00:16:22Elle avait peur, donc elle avait une forme d'inconscience
00:16:24lorsqu'elle l'a fait, elle s'est sentie poussée à le faire,
00:16:27et je crois que c'est ce qu'on appelle l'héroïsme.
00:16:30Et j'espère que cet héroïsme qu'elle a eu dans le métro
00:16:33pour s'attaquer à quelqu'un qui faisait quelque chose d'inacceptable
00:16:36sur un plan républicain servira d'exemple.
00:16:40Et elle doit être remarquée comme étant la première
00:16:43qui s'est levée avec l'héroïsme pour lutter contre cet antisémitisme
00:16:47du quotidien que nous devons tous ensemble condamner,
00:16:51mais aussi que nous devons interdire.
00:16:54Robert Réjeunesse, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation
00:16:57et d'avoir répondu à nos questions.
00:16:59On vous souhaite une très belle soirée.
00:17:01Merci à vous.
00:17:02Paul-Antoine, vous vouliez réagir ?
00:17:04Oui, plusieurs choses à dire.
00:17:05Déjà, je suis assez d'accord avec ce que vous avez dit
00:17:07sur la tête de l'État français qui n'a pas trop réagi depuis le 7 octobre.
00:17:14Et à la marche contre l'antisémitisme, le président Emmanuel Macron n'était pas là.
00:17:18Ce qui est quand même assez hallucinant.
00:17:20C'est la première fois vraiment qu'un président,
00:17:22et il n'avait d'ailleurs pas donné vraiment d'explication.
00:17:24Il avait essayé de faire un peu oublier ça en faisant une cérémonie à l'Élysée après.
00:17:29Mais globalement, ça prouve à mon avis qu'il a du mal à comprendre
00:17:33ce qui se passe dans le pays.
00:17:34Et pas que sur l'antisémitisme, sur beaucoup de choses.
00:17:36Il a à mon avis du mal à comprendre certaines réalités dans le pays.
00:17:41Après, là où je nuancerais un peu,
00:17:45pour moi, ça fait longtemps qu'il y a de l'antisémitisme.
00:17:48Dès évidemment qu'il y a des problèmes en Israël
00:17:51et dans la bande de Gaza, forcément le conflit.
00:17:54On parle de l'exportation du conflit.
00:17:56On se souvient en 2008, en 2009, il y avait eu des émeutes assez importantes
00:17:59dans certaines banlieues où il y a des communautés juives
00:18:01parce que l'armée israélienne était rentrée dans Gaza.
00:18:05Ce qui change énormément par contre, c'est aussi les réseaux sociaux.
00:18:07C'est-à-dire qu'avant, je pense qu'il y avait une augmentation des actes.
00:18:10Vous avez les chiffres, c'est factuel.
00:18:12Maintenant, je pense qu'on le voit plus parce qu'on voit aussi les réseaux sociaux.
00:18:16Les gens, on peut critiquer ou pas,
00:18:19les gens prennent l'habitude de filmer.
00:18:21Moi, j'ai toujours tendance à me dire, plutôt que de filmer,
00:18:23il faudrait peut-être y aller, mais je ne suis pas là,
00:18:25donc c'est très facile de juger.
00:18:26Mais au moins, grâce à ça, on a les vidéos, on a les images.
00:18:29Et on peut interpeller la personne.
00:18:31Et je pense que ce genre d'événement, malheureusement, arrive assez souvent.
00:18:35Il est arrivé aussi avant les réseaux sociaux.
00:18:37Je pense que les gens avaient peut-être plus tendance à un peu oublier.
00:18:40Et il y a aussi une certaine résilience des Français en général
00:18:43avec des incivilités et malheureusement, la communauté juive qui s'habitue.
00:18:48Moi, je me souviens, j'habitais jeune à Strasbourg.
00:18:51Il y a une grosse communauté juive.
00:18:53Ils sont habitués, malheureusement, à avoir des forces de police
00:18:56et des forces de l'armée devant leurs synagogues, devant leurs écoles.
00:18:59Je pense que c'est bien malheureux, évidemment.
00:19:01Je le condamne, mais ils ont un peu intériorisé ça.
00:19:04Et là, il y a un effet positif, pour une fois, des réseaux sociaux
00:19:07qui montrent ça et qui forcent à une condamnation de la part de certains
00:19:12et qui mobilisent un peu l'opinion publique
00:19:15ou en tout cas, qui ramènent ça dans le débat.
00:19:17Et ça, c'est pour le coup, assez positif.
00:19:19Oui, mais il y a...
00:19:20Un dernier mot, Amine.
00:19:21Vous savez, je n'ai pas vu la France insoumise s'indigner sur les réseaux sociaux
00:19:27lorsque nos compatriotes juifs sont victimes,
00:19:30honteusement, lâchement, d'actes antisémites.
00:19:34Donc, il y a un deux poids, deux mesures qui est insupportable
00:19:36parce que parfois, il y a des silences coupables.
00:19:40Il y a des silences complaisants.
00:19:42S'indigner, évidemment, des victimes civiles,
00:19:47qu'elles soient israéliennes ou palestiniennes, à Gaza,
00:19:52évidemment qu'il faut le faire, bien sûr,
00:19:55mais se taire lorsque nos compatriotes juifs français
00:19:59qui se trouvent en France sont honteusement associés à une politique,
00:20:06à des choix politiques, à des choix diplomatiques,
00:20:10à des choix militaires à Gaza,
00:20:13quand on met une cible sur le dos de nos compatriotes juifs
00:20:17en les pointant comme les responsables en France
00:20:20de ce qui se passe à Gaza,
00:20:23là, effectivement, se trouve un certain nombre de responsabilités.
00:20:27Et c'est notamment la responsabilité de ceux qui ne disent rien, se taisent.
00:20:33Et je trouve que la France insoumise est beaucoup trop absente
00:20:38sur la question de l'antisémitisme.
00:20:41Tellement absente que j'ai l'impression que ces représentants dignes du peuple
00:20:47semblent surfer par leur silence avec l'antisémitisme des banlieues,
00:20:52pour quelques voix modestes.
00:20:54– Gérard Vespière, une dernière réaction.
00:20:57– Paul Antoine vient de souligner tout à l'heure les racines internationales
00:21:01au Moyen-Orient de ces mouvements antisémites.
00:21:05Et donc à partir du moment où les racines sont internationales,
00:21:10les effets sont-ils purement français ?
00:21:13Non.
00:21:14On se souvient des attentats qui ont eu lieu, hélas, hélas,
00:21:18en Grande-Bretagne, au cri d'Allah Akbar.
00:21:22Donc voyez-vous, à des racines internationales,
00:21:25il y a aussi des effets internationaux.
00:21:28Et donc sans vouloir, bien sûr, minimiser l'ampleur du problème,
00:21:33donc les mesures à prendre, mais c'est un phénomène global.
00:21:37Donc le retour de la paix au Moyen-Orient va dans le bon sens,
00:21:42c'est une absolue priorité pour les Israéliens et pour le monde international.
00:21:49– D'ailleurs, les discussions ont vu d'une trêve dans la bande de Gaza
00:21:52entre Israël et le Hamas ont débuté aujourd'hui à Doha, au Qatar,
00:21:56de nouvelles discussions menées à l'appel des pays médiateurs.
00:21:59Le Qatar, l'Égypte et bien sûr les États-Unis
00:22:02ont fait le point avec notre correspondante à New York, Elisabeth Guedel.
00:22:06– C'est le plan en trois phases présenté fin mai par Joe Biden
00:22:09qui doit servir de base à ces nouvelles négociations.
00:22:12Un plan qui prévoit de passer progressivement d'une trêve de six semaines
00:22:16à un cessez-le-feu permanent,
00:22:18qui prévoit le retrait par étape des forces israéliennes de Gaza
00:22:22et puis la libération des otages encore retenus par le Hamas
00:22:26en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
00:22:30Selon la Maison-Blanche, le Hamas a accepté ce plan, Israël l'a soutenue,
00:22:34mais après dix semaines et plusieurs séries de négociations.
00:22:38On est bien loin d'un accord.
00:22:40Le New York Times rapportait cette semaine que Benyamin Netanyahou
00:22:43avait ajouté de nouvelles conditions, ce qu'a démenti le Premier ministre israélien.
00:22:48Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris ont été briefés hier
00:22:52par leur conseiller à la Sécurité nationale sur le niveau de tension
00:22:56qui règne au Moyen-Orient, sur le dispositif militaire américain
00:22:59dans la région qui a été renforcé.
00:23:02Les Etats-Unis, qui sont avec le Qatar et l'Egypte les médiateurs de ces négociations,
00:23:07pèsent tout leur poids avec l'envoi du chef de la CIA William Burns à Doha
00:23:12pour tenter de décrocher un accord.
00:23:15Il n'y a plus de temps à perdre, répète l'administration Biden,
00:23:18persuadée que seule la conclusion d'un cessez-le-feu
00:23:21permettrait d'éloigner les risques d'escalade au Moyen-Orient.
00:23:25En début d'après-midi heure française, un porte-parole de la Maison-Blanche
00:23:29a annoncé un début prometteur des discussions qui viennent de commencer
00:23:34aujourd'hui à Doha sur un cessez-le-feu et une libération des otages
00:23:37dans la bande de Gaza. Gérard Ravespierre, que signifie ce début prometteur ?
00:23:42Lorsqu'un porte-parole évoque un début prometteur,
00:23:45est-ce que vous pouvez nous donner des billes sur ça ?
00:23:47Vous voulez que je vous donne des billes ?
00:23:50Je vais même abstenir de vous donner des billes.
00:23:53Je pense qu'il y a surtout trois volets à cette négociation-là.
00:23:57Il y a un volet concernant la libération et ce volet est à deux orientations.
00:24:02Premièrement, libération des otages en échange de la libération
00:24:06de prisonniers palestiniens détenus en Israël.
00:24:10Donc il y a un double processus.
00:24:12Le deuxième volet est sécuritaire.
00:24:16Quel est l'avenir de la présence de l'armée israélienne dans la bande de Gaza
00:24:22et comment contrôler les accès et la fameuse sécurité
00:24:26le long de la route Philadelphia, donc dans le sud de la bande
00:24:29et en lisière de l'Égypte.
00:24:32Et troisième volet, l'avenir politique de la bande de Gaza.
00:24:36Et ce qui est très intéressant, c'est qu'il y a quelques jours,
00:24:39le nouveau responsable du Hamas, Ayassi Noir,
00:24:42a dit qu'il était favorable à un rapprochement avec le FATA.
00:24:48Et qu'est-ce qui se passe ?
00:24:51Ça veut dire que, premièrement, le Hamas a été fortement diminué
00:24:55dans sa puissance militaire et politique.
00:24:58Et aujourd'hui, nous venons d'apprendre que Mahmoud Abbas
00:25:01allait se rendre à Gaza.
00:25:03On va l'écouter, justement.
00:25:08J'annonce devant vous, devant le monde entier
00:25:11et devant notre peuple palestinien,
00:25:16puisque nous n'avons pas d'autre solution
00:25:21que j'ai décidé de me rendre à Gaza
00:25:23avec d'autres dirigeants frères palestiniens.
00:25:32Donc après 17 ans d'absence sur le territoire palestinien,
00:25:35Mahmoud Abbas qui fait une étonnante déclaration.
00:25:39Étonnant, pas vraiment.
00:25:41Mahmoud Abbas a été viré sous les tomates de la bande de Gaza
00:25:47parce que le FATA est à un niveau de corruption rarement atteint.
00:25:51Donc il s'est réfugié en Cisjordanie,
00:25:53il a laissé le Gaza au moins du Hamas.
00:25:56Là maintenant, en profitant en effet de la situation,
00:25:59il se dit qu'il y a peut-être moyen de revenir dans le paysage
00:26:02et d'être à nouveau sur la photo.
00:26:04Mais j'allais dire, c'est le problème des vieux crocodiles,
00:26:06d'être toujours, de ressusciter à chaque fois,
00:26:08d'essayer de se faufiler dans le chemin.
00:26:10Est-ce que Mahmoud Abbas peut représenter un avenir
00:26:13pour les Palestiniens et pour la bande de Gaza ?
00:26:15J'en doute fortement.
00:26:17De toute façon, s'il avait eu le sens de l'intérêt supérieur
00:26:20des Palestiniens et de Gaza, on l'aurait remarqué depuis longtemps.
00:26:23Donc je pense que c'est oui, une opération politique.
00:26:27Peut-être qu'il espère qu'il pourra devenir en effet
00:26:30la marionnette de telle ou telle puissance régionale
00:26:34qu'il serait très content de l'utiliser pour dire
00:26:36qu'on a quelqu'un éventuellement pour s'occuper de Gaza.
00:26:39Mais vous êtes beaucoup plus compétent que moi à la matière.
00:26:43Vous devez nous dire si vous pensez que Mahmoud Abbas
00:26:46a un avenir à Gaza.
00:26:48Votre regard, Paul-Antoine, sur la situation internationale ?
00:26:50Moi, je n'ai pas la même vision optimiste.
00:26:52Déjà, deux choses. Je vois qu'il fait son discours en Turquie.
00:26:55Il y a quelques années, la Turquie n'avait pas une position
00:26:57aussi anti-israélienne, donc elle a changé.
00:26:59La Turquie qui avant était un peu considérée à une certaine époque
00:27:02comme peut-être pas un allié mais au moins un partenaire d'Israël,
00:27:05maintenant, on voit que ce n'est plus le cas.
00:27:07C'est la première chose.
00:27:08Ensuite, je ne vois pas du tout le Hamas comme ayant eu un gros coup.
00:27:13Évidemment, son leader est mort.
00:27:15D'ailleurs, Israël a tué un leader qui était plutôt d'accord
00:27:19pour avoir des pourparlers.
00:27:21Ils ont maintenant un nouveau leader qui est encore plus radical qu'avant.
00:27:24C'est un petit peu délicat à à peine une semaine des négociations.
00:27:29On se demande comment les Israéliens voient ça.
00:27:32Ensuite, le nouveau leader du Hamas, M.Sinouar,
00:27:36a justement dit dans son premier discours qu'il voulait faire,
00:27:39et c'est ces mots, l'alliance sacrée entre le Hamas et le Fatah
00:27:44qui étaient les plus grands ennemis et qui se détestaient cordialement.
00:27:48Il faut bien comprendre qu'entre les deux, il y a Israël.
00:27:51Quand ils se détestaient, Israël pouvait s'occuper du Hamas
00:27:56sans avoir dans son dos l'ennemi en Cisjordanie.
00:28:01Et d'ailleurs, depuis le début, il y a moins de problèmes de sécurité
00:28:05pour Israël en Cisjordanie qu'il y en a en Gaza.
00:28:08Je ne dis pas qu'il n'y a rien, mais ils ne sont pas sur les deux fronts.
00:28:10Ils ont déjà le front du Hezbollah au nord avec le Liban
00:28:13et ils ont la bande de Gaza.
00:28:15Là, si cette alliance se fait entre le Hamas et le Fatah,
00:28:19c'est-à-dire qu'Israël va maintenant avoir trois fronts,
00:28:22le Hezbollah, le Hamas et le Fatah en Cisjordanie.
00:28:26Je pense que ça va commencer à faire beaucoup pour l'armée israélienne
00:28:29qui ne va pas pouvoir lutter efficacement sur tous les fronts
00:28:32et je pense que c'est un casse-tête.
00:28:33Et d'ailleurs, je ne suis pas le seul à le dire,
00:28:37le ministre de la Défense israélienne, M. Galan,
00:28:40qui est un ancien officier général de l'armée israélienne,
00:28:43lui-même, sur Twitter, a expliqué avoir plusieurs différences
00:28:48de points de vue et de stratégie avec le Premier ministre israélien.
00:28:51Il y a des dissonances qui commencent à se faire
00:28:54au sein même du gouvernement israélien sur la question.
00:28:58Mais cette dissonance n'a absolument rien à voir
00:29:00contre les dissonances antérieures du Fatah et du Hamas, n'est-ce pas ?
00:29:04Ce que M. Galan reproche au Premier ministre israélien,
00:29:10c'est sa lenteur dans le mouvement vers le dialogue
00:29:15et la libération des otages.
00:29:17Alors, vis-à-vis de la dynamique des forces palestiniennes,
00:29:21le fait d'avoir maintenant potentiellement un rapprochement
00:29:24entre les deux mouvements est plutôt une simplification pour Israël,
00:29:29plutôt qu'une opposition, comme il vient d'être décrit,
00:29:32parce qu'on a vu, effectivement, qu'il y avait une opposition Fatah-Hamas,
00:29:37qu'Israël a encouragé cela, pour quel résultat ?
00:29:42La plus grande catastrophe, à part la guerre du Kipour, n'est-ce pas ?
00:29:48La plus grande catastrophe, à savoir le meurtre de 1200 personnes,
00:29:52qui est l'attaque du Hamas.
00:29:54Donc, le fait d'avoir divisé pour régner, finalement,
00:29:58le règne n'a pas été vraiment assumé.
00:30:01Donc, je pense que c'est une nouvelle étape.
00:30:03Personne ne peut dire ce qui sortira de cette étape-là,
00:30:06mais en tout cas, c'est un mouvement intéressant.
00:30:09Avant de vous donner la parole à Amine Elbaïe,
00:30:12on va juste écouter les familles des otages,
00:30:15parce que dans tout ça, c'est l'attente pour eux,
00:30:18et ils ont des revendications.
00:30:20Écoutez-les.
00:30:22Nous avons besoin d'un cessez-le-feu pour récupérer tous les otages.
00:30:25Nous ne pouvons plus faire confiance au gouvernement israélien.
00:30:31Ça fait dix mois qu'il torpille tous les efforts déployés pour parvenir à un accord.
00:30:35Nous savons qu'il y a un sommet aujourd'hui.
00:30:37Nous n'avons que très peu d'espoir quant au sérieux de la délégation israélienne
00:30:40pour signer l'accord.
00:30:44Nous appelons les nations du monde à nous aider à remédier à cette situation,
00:30:48à faire pression sur les deux parties,
00:30:50et en particulier sur le gouvernement israélien,
00:30:52qui ne fait que traîner les pieds et éviter de signer un accord sur les otages.
00:31:02À l'équipe de négociation,
00:31:04si un accord n'est pas signé aujourd'hui ou dans les prochains jours lors de ce sommet,
00:31:07ne retournez pas en Israël.
00:31:09Vous n'avez aucune raison de retourner en Israël sans accord.
00:31:12Il vaut mieux que vous restiez là-bas,
00:31:14que vous disiez que Netanyahou fait échouer l'accord,
00:31:16que vous n'avez pas de mandat,
00:31:18que vous n'avez aucune raison de retourner en Israël les mains vides.
00:31:23Mais toujours l'attente pour ces otages.
00:31:25Oui bien sûr, n'oublions pas,
00:31:27nous avons deux otages franco-israéliens
00:31:30qui sont toujours retenus par le Hamas.
00:31:33Le Hamas qui est une organisation terroriste,
00:31:35il faut le dire et le répéter,
00:31:37qui ne représente pas démocratiquement la cause palestinienne
00:31:41et qui ne représente pas l'armée conventionnelle d'un État de Palestine.
00:31:45Une fois que les choses sont dites,
00:31:47évidemment, adresser toutes nos pensées aux familles des otages.
00:31:51Et d'ailleurs, à travers leur combat,
00:31:53et le combat des familles des otages,
00:31:55il y a un message extrêmement intéressant.
00:31:58Les familles des otages réclament la libération des otages immédiatement.
00:32:02Et évidemment, on comprend leur chagrin.
00:32:04La stratégie de Benyamin Netanyahou,
00:32:07le Premier ministre israélien,
00:32:09c'est de dire d'abord éliminer le Hamas,
00:32:12puis ensuite récupérer les otages.
00:32:14Et vous voyez que cette stratégie, aujourd'hui,
00:32:17elle atteint toute sa limite.
00:32:19Et d'ailleurs, l'équité doit nous inviter à admettre
00:32:24qu'il n'est pas impossible que des otages soient morts
00:32:31sous le joug de la réaction militaire israélienne dans la bande de Gaza.
00:32:37Donc évidemment qu'un cessez-le-feu est souhaitable immédiatement,
00:32:42à la fois pour obtenir la libération des otages,
00:32:44et on les espère vivants,
00:32:46mais aussi pour prévenir, en tout cas,
00:32:50le sort des populations civiles à Gaza,
00:32:53qui sont retenues à Gaza,
00:32:55d'abord retenues par le Hamas,
00:32:56qui fait de ces populations civiles un bouclier humain,
00:32:58et aussi victimes de la réaction militaire israélienne
00:33:02qui n'est pas adaptée ni proportionnée.
00:33:04Je ne dis pas qu'elle n'est pas nécessaire,
00:33:06mais en tout cas, elle apparaît disproportionnée.
00:33:08Et enfin, un dernier point, et j'invite vraiment là-dessus.
00:33:11Je crois que Benyamin Netanyahou porte aussi une certaine responsabilité
00:33:15sur le 7 octobre,
00:33:17notamment sur les carences dans la détection de l'attaque du 7 octobre.
00:33:21Et ça, les familles des otages le disent,
00:33:23et je crois qu'une oreille attentive doit être accordée à ces familles.
00:33:27Merci beaucoup Amine Elbaye.
00:33:28On va marquer une courte pause.
00:33:29Restez avec nous, 100% Politique Été continue.
00:33:35De retour dans 100% Politique Été.
00:33:37Merci beaucoup d'être avec nous.
00:33:39Les invités sont toujours là.
00:33:41Paul Antoine, Françoise Laborde, Gérard Vespière et Amine Elbaye,
00:33:44merci beaucoup d'être restés avec nous.
00:33:46On va ouvrir une nouvelle page avec de nouvelles informations,
00:33:50notamment à Grenoble.
00:33:52Cette ville fait face à une guerre des gangs intense
00:33:55et c'est le procureur de la République Éric Vaillant
00:33:57qui dénonce cette guerre des gangs.
00:34:00Hier soir, une nouvelle fusillade a fait un blessé.
00:34:02Il s'agit d'un homme de 20 ans,
00:34:04touché à la main et à la cuisse dans un des quartiers de Grenoble,
00:34:08quartier Saint-Bruno.
00:34:09Ses jours ne sont pas en danger.
00:34:11A noter que cette victime est connue de la justice,
00:34:14mais pas pour du trafic de stupéfiants.
00:34:16Déjà en début de semaine, nous évoquions sur ce plateau
00:34:19l'augmentation des actes de violence,
00:34:21des règlements de comptes à Grenoble et ses alentours.
00:34:24Je vous propose d'écouter Brice Gagent,
00:34:26secrétaire départemental en Isère de Police Unité.
00:34:30À Grenoble, on ne compte plus.
00:34:32On ne compte plus parce que ça fait 10 jours,
00:34:34la dernière semaine des Jeux Olympiques,
00:34:36nous avons eu, je ne veux pas exagérer,
00:34:38mais tous les jours, tous les jours,
00:34:40une tentative d'assassinat, notamment sur le quartier Saint-Bruno,
00:34:43notamment sur Échirol.
00:34:45Et les faits s'empilent, les faits s'enchaînent
00:34:48et rien ne bouge.
00:34:49Nous ne sommes plus vraiment en capacité d'absorber tout ça.
00:34:54Les enquêteurs sont submergés de saisines.
00:34:57Chaque fait, comme hier, nécessite une saisine d'enquêteurs
00:35:01qui va monopoliser 1, 2, 3, 4 enquêteurs
00:35:04de la police judiciaire ou du SLPJ Grenoble.
00:35:08Et donc, inlassablement, les faits qui s'enchaînent
00:35:10demandent une ressource humaine que nous n'avons plus.
00:35:13Notre ministre de l'Intérieur est venu très récemment
00:35:16devant nous en Isère, s'est exprimé en face de nous
00:35:19et nous a promis des effectifs.
00:35:21Et bien maintenant, vu le contexte politique,
00:35:24il va falloir que ces effectifs arrivent rapidement
00:35:27car nous ne sommes plus en mesure d'assumer quoi que ce soit
00:35:30au niveau de la sécurité de nos rues.
00:35:32Amine Elbaye, on est face à une nouvelle fusillade.
00:35:35Grenoble, liste jour après jour.
00:35:38Sur une semaine, on a de plus en plus d'actes de violence.
00:35:41Quel regard vous portez sur la situation de Grenoble
00:35:44qui finalement se marseillise, on pourrait dire ce terme ?
00:35:47Ce que je vous dis, c'est que l'État aujourd'hui
00:35:50doit reprendre le contrôle à l'instar de ce qui se passe à Grenoble.
00:35:53On a envoyé des CRS, bien sûr.
00:35:56Il ne faut pas gêner les dealers.
00:35:59Il faut éradiquer la drogue.
00:36:01Il faut éradiquer la délinquance.
00:36:04Mais la question est la suivante.
00:36:07C'est jusqu'à quand allons-nous déployer autant d'objectifs
00:36:11à l'égard de la police nationale
00:36:14alors que l'objectif n'est pas seulement sécuritaire,
00:36:17il est aussi financier, il est aussi économique,
00:36:20il est aussi fiscal, il est aussi social.
00:36:23Voyons la situation de ces quartiers à Grenoble.
00:36:26Ces personnes-là qui se vouent à des fusillades,
00:36:30à des trafics de drogue, des cartels entiers de drogue
00:36:33qui ont repris le contrôle d'un certain nombre de territoires,
00:36:36c'est d'abord des personnes que nous hébergeons
00:36:39dans des logements sociaux, que nous fournissons
00:36:42aux frais de l'État.
00:36:45L'État doit reprendre le contrôle en retirant ces logements sociaux.
00:36:48L'État doit reprendre le contrôle en allant envoyer
00:36:51les impôts, les services fiscaux,
00:36:54les services des caisses d'allocations familiales des URSAF.
00:36:57Il faut comprendre où cet argent est blanchi.
00:37:00Je vois de plus en plus dans les quartiers populaires
00:37:03cueillir des nightshops. Je ne connais personne qui se lève
00:37:06à 3h du matin pour aller acheter des yaourts.
00:37:09On sait très bien que ce fléau-là, à l'instar de ce qui se passe
00:37:12à Anvers en Belgique, a pour effet de blanchir l'argent sale.
00:37:15Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est réduire la pression
00:37:18et les attentes envers les policiers et aller déployer
00:37:21tout cet arsenal administratif qu'on sait envoyer
00:37:24vers les Français les plus honnêtes.
00:37:27Les Français qui se lèvent le matin, qui travaillent, qui se font flasher
00:37:30par les radars, qui payent beaucoup trop d'impôts, qui payent beaucoup trop de taxes,
00:37:33mais qu'on ne sait pas envoyer envers les délinquants.
00:37:36Voilà aujourd'hui cette justice sociale et fiscale à deux vitesses
00:37:39avec un État fort avec les faibles, mais faible avec les forts.
00:37:42On va juste se connecter avec Axel Ronde,
00:37:45le porte-parole du syndicat CFTC Police.
00:37:48Merci beaucoup d'être connecté avec nous ce soir.
00:37:51Vous êtes sur le terrain, vous êtes représentant des policiers.
00:37:54Quels sont les retours que vous avez notamment sur la situation
00:37:57peut-être à Grenoble ou sur ces métropoles
00:38:00qui sont de plus en plus touchées par ces phénomènes de gangs ?
00:38:03C'est le procureur de la République qui justement dénonce
00:38:06un phénomène de gang.
00:38:09Oui, sur Grenoble, c'est quand même la cinquième fusillade
00:38:12en 15 jours qui a eu lieu.
00:38:15On se retrouve avec énormément de règlements de comptes,
00:38:18énormément de tirs à l'arme automatique.
00:38:21Ça devient vraiment très, très inquiétant,
00:38:24mais on le voit bien, c'est toujours un petit peu
00:38:27le même type de profil.
00:38:30On a toujours des jeunes mineurs qui sont souvent mis
00:38:33à contribution dans ces attaques.
00:38:36Il va falloir peut-être revoir,
00:38:39rabaisser peut-être l'âge de la minorité pénale
00:38:42à 16 ans parce que les jeunes mineurs
00:38:45délinquants d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes
00:38:48d'il y a 30 ans.
00:38:51Il y a à peu près 200 000 jeunes mineurs
00:38:54qui sont mis en cause dans des affaires.
00:38:57On se retrouve donc avec des jeunes
00:39:00qui se sentent complètement impunis
00:39:03et on voit bien, c'est qu'à peu près 25 %
00:39:06de ces jeunes ont une condamnation.
00:39:09Françoise Laborde ?
00:39:12Oui, bonsoir.
00:39:15Je voulais faire le parallèle avec, si j'ai bonne mémoire,
00:39:18il y avait quelques magistrats à Marseille qui avaient dit
00:39:21qu'on était en train de perdre la guerre contre Narcoville.
00:39:24C'était fait sérieusement remonter les bretelles
00:39:27par le garde des Sceaux Dupont-Moretti.
00:39:30Donc là encore, à partir du moment où on ne veut pas voir,
00:39:33on ne veut pas voir. La question de l'abaisser l'âge de minorité,
00:39:36pourquoi pas ? Je rappelle qu'on n'a déjà pas de centre
00:39:39pour les jeunes qui sont placés par l'ASE
00:39:42parce qu'ils sont victimes de violences
00:39:45et on n'est pas capable de les prendre en charge
00:39:48parce que l'État manque à ses obligations.
00:39:51Donc, en ce qui concerne le placement, j'allais dire,
00:39:54dans des maisons un peu plus sévères de jeunes mineurs délinquants,
00:39:57je ne sais pas où on va les mettre.
00:40:00C'était juste ce que je voulais dire.
00:40:03Vous avez peut-être songé à construire de nouveau le...
00:40:06Pour l'instant, restez avec nous, Axel Ronde,
00:40:09puisqu'on va revenir sur ces policiers qui ont été agressés,
00:40:12notamment à Lorient. C'est un autre sujet
00:40:15qui, tous les jours, revient sur ce plateau.
00:40:18Seules les villes changent. Il n'y a pas que dans les grandes villes
00:40:21que les forces de l'ordre sont donc victimes de coups et blessures.
00:40:24Illustration à Lorient, en Bretagne, où trois policiers
00:40:27ont été blessés lors d'une intervention dimanche dernier.
00:40:30C'est un sujet de notre reporter, Michael Chailloux.
00:40:34L'intervention pour nuisance sonore date de dimanche soir
00:40:37dans cette cité de Hennebon, en agglomération de Lorient.
00:40:40Le ton monte, coup de pied, coup de poing
00:40:43en direction des trois policiers qui bénéficient respectivement
00:40:46de 5, 3 et 2 jours d'interruption temporaire de travail.
00:40:49Stupeur dans les rangs des fonctionnaires lorientais
00:40:52qui alertent via leur syndicat.
00:40:55L'uniforme ne fait plus peur, surtout pour des individus
00:40:58qui sont au-dessus des lois. Là, il n'y a plus de souci pour eux.
00:41:01La violence, il n'y a pas de problème.
00:41:04Les sanctions pénales ne sont pas assez fermes.
00:41:07On a un code pénal, on a des individus qui ont des rappels à la loi,
00:41:10des rappels à la loi, des rappels à la loi.
00:41:13On les retrouve tous les jours dans les commissariats
00:41:16et ça ne les décourage pas.
00:41:19Le phénomène n'est pas nouveau dans les grandes agglomérations
00:41:22mais ils toussent aujourd'hui de la même façon des villes moyennes
00:41:25comme Lorient, 60 000 habitants.
00:41:28Je ne dis pas qu'ils n'ont plus peur, je dis qu'ils ont de moins en moins peur.
00:41:31Je dis que la justice est de moins en moins ferme, sévère
00:41:34à l'égard des formes les plus inacceptables de délinquance
00:41:37ou de criminalité, bien évidemment.
00:41:40Les formes les plus inacceptables de la délinquance, ce sont les violences.
00:41:43Ce sont les violences de surcroît
00:41:46quand elles touchent naturellement ceux qui sont chargés
00:41:49de nous protéger et qui tous les jours risquent leur vie.
00:41:52Les policiers, les gendarmes.
00:41:55Les autorités font savoir que depuis 7 mois,
00:41:58les violences envers les personnes dépositaires de l'autorité publique
00:42:01sont en baisse de 30%.
00:42:04Par ailleurs, un des auteurs des coups contre les policiers
00:42:07dans le quartier Kérioué a été condamné en comparaison immédiate
00:42:10mardi à 14 mois de prison ferme.
00:42:13Axel Ronde, on l'a entendu dans ce sujet,
00:42:16l'uniforme ne fait plus peur ?
00:42:19Vous avez bien résumé.
00:42:22On n'a plus peur des forces de l'ordre.
00:42:25On n'a plus peur des magistrats.
00:42:28On ne respecte plus au niveau de l'éducation nationale
00:42:31ses professeurs.
00:42:34C'est toute l'autorité, tout l'État qui est faible
00:42:37et qui n'est plus respecté.
00:42:40On a des difficultés sur l'Orient pour parler de cette ville.
00:42:43Il y a déjà trois collègues qui ont été blessés au couteau
00:42:46depuis le début de l'année.
00:42:49On est vraiment dans une situation assez critique.
00:42:52Il y a aussi eu un collègue en début d'année qui a été blessé
00:42:55hors service devant son épouse.
00:42:58Il y a des agressions en service et hors service.
00:43:01C'est ce qui inquiète le plus votre profession ?
00:43:04Oui.
00:43:07Sur nos temps de repos avec nos familles,
00:43:10on peut être attaqué.
00:43:13On peut être tabassé.
00:43:16Il va falloir mettre des règles plus strictes.
00:43:19Au moins, faire appliquer les textes.
00:43:22Comme je disais tout à l'heure,
00:43:25ça serait bien d'abaisser l'âge de la minorité à 16 ans
00:43:28pour les mettre en prison et pas dans des centres fermés.
00:43:31On sait très bien qu'ils ne sont absolument pas fermés.
00:43:34Les personnes les plus véhémentes échappent de ces centres.
00:43:37Il va bien falloir mettre des sanctions à la hauteur
00:43:40pour leur passer l'envie de recommencer.
00:43:43Il y a un profil type.
00:43:46Quel est le profil de ces personnes
00:43:49qui s'attaquent aux policiers ?
00:43:52On parle souvent de problèmes psychologiques, psychiatriques
00:43:55ou encore de la jeunesse.
00:43:58Est-ce que vous avez réussi à établir un certain profil d'agresseur ?
00:44:01C'est assez difficile.
00:44:04On a beaucoup de jeunes mineurs délinquants
00:44:07qui sont souvent dans le trafic de drogue.
00:44:10Finalement, on fait des opérations XXL place nette
00:44:13et on les dérange, on les interpelle, on casse le trafic.
00:44:16Ils ne peuvent plus faire d'argent.
00:44:19C'est ce qu'ils veulent, faire de la monnaie.
00:44:22Forcément, comme on les interpelle,
00:44:25on casse ce trafic.
00:44:28Ils se vengent soit en nous attaquant
00:44:31soit en nous tendant des pièges, en nous surveillant aussi
00:44:34puisque des collègues sont pris en chasse.
00:44:37Ils sont sur leur qui-vive.
00:44:40Ils regardent s'il n'y a pas un véhicule qui les a pris en filature.
00:44:43Ces délinquants font les mêmes techniques de surveillance
00:44:46que fait la police nationale.
00:44:49On se retrouve avec des situations complètement impossibles
00:44:52à gérer pour nos policiers quand on est hors service.
00:44:55Même quand on est en service, ça devient compliqué d'intervenir
00:44:58parce qu'on a des individus qui n'ont peur de rien
00:45:01et qui sont extrêmement déterminés à s'échapper
00:45:04ou même à essayer de nous donner des coups de couteau
00:45:07pour nous donner la mort.
00:45:10– Et puis Paul-Antoine, Françoise, on en a parlé tout à l'heure.
00:45:13Il y a eu cette commission sénatorielle
00:45:16lors de laquelle certains magistrats ont parlé de Narcoville à Marseille.
00:45:19Il y a eu des projets, des propositions de la part du garde des Sceaux
00:45:22mais actuellement plus de garde des Sceaux.
00:45:25On est sur un ministre démissionnaire.
00:45:28Donc des projets, des propositions qui sont à l'arrêt face à cette situation.
00:45:32– Quand vous parlez du garde des Sceaux, c'est bien M. Dupond-Moretti
00:45:35qui joue au baby-foot avec les prisonniers.
00:45:38Juste pour recentrer un petit peu. – C'est bien lui.
00:45:41– Le problème, c'est qu'il y a un manque de volonté politique.
00:45:44J'ai écouté hier M. Roffer, un grand spécialiste
00:45:47qui était sur votre plateau, qui expliquait que le système judiciaire
00:45:50en France a traversé toutes les époques
00:45:53et notamment la Révolution, il n'a pas changé depuis l'Ancien Régime.
00:45:56C'est catastrophique. Il n'y a aucune volonté politique
00:45:59pour mettre fin au trafic.
00:46:02Il y a une banalisation complète du stupéfiant en France
00:46:05et tant qu'il y aura du stupéfiant, tant qu'il y aura des milliards
00:46:08de l'argent de la drogue, forcément il y aura des gens pour travailler
00:46:11parce que ça en devient un travail en fait,
00:46:14travailler dans les cages d'escalier et qui du coup protégeront.
00:46:17Il faut bien comprendre qu'en fait, dans certains quartiers
00:46:20où il y a énormément de trafic de drogue, la police n'est pas vue comme la police.
00:46:23Vous, nous, on voit la police comme la personne qui nous arrête,
00:46:26ils sont vus comme une bande rivale.
00:46:29Donc en fait, il faut bien comprendre que tant que l'État ne voudra pas reprendre
00:46:32ces quartiers où il y a des problèmes de stupéfiant
00:46:35en cassant vraiment le trafic de drogue,
00:46:38en donnant des possibilités aux gens qui ne sont pas dedans,
00:46:41en protégeant aussi, parce que moi je pense à tous les habitants,
00:46:44la grande majorité des habitants qui subissent ça,
00:46:47qui sont des citoyens comme nous, qui payent des impôts et qui malgré ça
00:46:50n'ont pas le droit à la sécurité, tant que l'État ne reprendra pas
00:46:53ces quartiers-là et ne montrera pas sa force, malheureusement,
00:46:56la situation ira de pire en pire.
00:46:59Axel Ronde, restez avec nous, on va marquer une nouvelle pause,
00:47:02mais on va parler à nouveau de cette délinquance,
00:47:05notamment la délinquance des mineurs, juste après la pub.
00:47:11De retour dans 100% politique, Étai, merci beaucoup d'être avec nous
00:47:14et bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews.
00:47:17Il est bientôt 22h, le moment pour nous de faire un point
00:47:20sur les principales informations du jour, et c'est avec vous,
00:47:23Adrien Fontenot, bonsoir Adrien.
00:47:26Bonsoir Célia, bonsoir à tous. La Maison Blanche évoque des débuts
00:47:29prometteurs pour les négociations autour d'un cessez-le-feu à Gaza
00:47:32au premier jour de la reprise des discussions à Doha au Qatar.
00:47:35Nous en sommes à un point où le cadre de l'accord est généralement
00:47:38accepté et où les lacunes à combler concernent sa mise en œuvre.
00:47:41Dans le même temps, le président de l'autorité palestinienne,
00:47:44Mahmoud Abbas, a annoncé se rendre à Gaza, une première depuis 17 ans.
00:47:47Il n'y aurait pas eu de victoire alliée sans les étrangers.
00:47:50Les tirailleurs d'Afrique, c'est le vibrant hommage rendu ce jeudi
00:47:53par les présidents français Emmanuel Macron et Camerounais Paul Biya
00:47:56à l'occasion du 80e anniversaire du débarquement de Provence.
00:47:59Deux mois après les commémorations du débarquement de Normandie,
00:48:02ces célébrations rendaient hommage aux combattants des ex-colonies françaises.
00:48:05Et puis nouvelle flambée de violence en Nouvelle-Calédonie,
00:48:08une onzième personne est décédée ce jeudi, un homme de 43 ans
00:48:11atteint au niveau de la tête après un tir de gendarme,
00:48:14un tir de riposte précise le procureur de Nouméa, Yves Dupas.
00:48:17Avant ce drame, les forces de l'ordre avaient été la cible
00:48:20de jets de pierre, de cocktails Molotov et de tirs d'armes à feu
00:48:23de la part des émeutiers.
00:48:25Merci beaucoup Adrien, on se retrouve à 23h pour votre prochain point sur l'actualité.
00:48:29Et on va continuer notre débat sur cette montée de la violence,
00:48:34notamment la délinquance des mineurs.
00:48:37Avia, petite commune à proximité d'Agde, un boulanger et son épouse
00:48:42ont été agressés à l'arme blanche il y a quelques jours.
00:48:45Avant d'ouvrir le débat, avec notamment mes invités
00:48:48qui sont restés sur ce plateau, Françoise Laborde, Paul Antoine,
00:48:51Gérard Vespière, Aminel Bailly et puis Axel Ronde qui est connecté avec nous.
00:48:55Retour sur cette violente agression avec notre journaliste Dunia Tengour.
00:49:01Un couple de boulangers victimes de plusieurs coups de couteau.
00:49:04L'agression a eu lieu le 9 août dernier à l'Aube,
00:49:07dans la commune de Vias, dans les Rots.
00:49:09La femme a été touchée à trois reprises.
00:49:11L'homme, lui qui se présentait avec cette plaie,
00:49:14a été placé en soins intensifs, mais ses jours ne sont pas en danger.
00:49:18L'auteur des coups serait un adolescent âgé de 15 ans,
00:49:23resté sur place après son acte.
00:49:25Il a été interpellé et mis en garde à vue.
00:49:28En ce qui concerne ses motivations, il dit avoir agi par vengeance
00:49:32contre ce boulanger qui aurait, selon ses dires,
00:49:35refusé de lui verser de l'argent dans le cadre d'un contentieux
00:49:38à l'issue de sa garde à vue.
00:49:40Le mineur soupçonné d'être l'auteur des coups a été présenté
00:49:44à un magistrat instructeur qui l'a mis en examen
00:49:47pour des chefs de chantage et tentative d'assassinat.
00:49:51Enfin, conformément aux réquisitions du parquet,
00:49:54le mineur a été placé en détention provisoire
00:49:57par le juge des libertés et de la détention.
00:50:00Axelle Ronde, vous êtes porte-parole du syndicat CFTC Police.
00:50:05On parlait de cet irrespect de l'uniforme.
00:50:09Ce sont des boulangers qui ont dû faire face
00:50:13à des scènes de violence au risque de leur vie
00:50:16puisque le boulanger a le pronostic vital engagé.
00:50:19Quel regard vous portez sur le profil de cette violence
00:50:23qui se change en fonction de la société
00:50:26et ses auteurs qui sont de plus en plus jeunes ?
00:50:29On le voit bien.
00:50:31Ce serait peut-être pour un motif un peu futile.
00:50:34On voit que tout de suite, on utilise un couteau,
00:50:38on utilise de la violence pour régler ses comptes
00:50:41au lieu d'aller vers, je ne sais pas, la justice
00:50:44si jamais il y avait un problème.
00:50:46Non, on se fait justice soi-même
00:50:48parce qu'on se pense supérieur aux autres.
00:50:51Ils utilisent des couteaux,
00:50:53comme avant d'utiliser les coups de poing
00:50:55quand on voulait se battre.
00:50:57Maintenant, on est à faire à des mineurs
00:50:59qui se sentent complètement impunis
00:51:01parce que finalement, il n'y a que 25 % d'entre eux
00:51:05qui ont une sanction pénale
00:51:08qui n'est pas forcément la prison.
00:51:10On voit bien que ces mineurs sont de plus en plus violents.
00:51:14Moi, ça va faire bientôt 30 ans
00:51:16que je suis dans la police nationale
00:51:18et en 30 ans, j'ai bien vu l'évolution de ces jeunes
00:51:21qui sont de plus en plus violents
00:51:23et qui n'ont pas cette conscience,
00:51:25n'ont plus de filtre.
00:51:27Ils utilisent, je vous dis, ces armes qu'ils ont sur eux.
00:51:30Il y a une facilité au recours de l'arme blanche,
00:51:33vous le constatez sur le terrain ?
00:51:35Complètement, on le voit bien.
00:51:37La dernière statistique date d'il y a trois ans
00:51:40où on parlait de 120 attaques au couteau,
00:51:42mais au jour d'aujourd'hui, j'imagine que ça serait 150,
00:51:45voire même beaucoup plus,
00:51:47puisque ces deux dernières années,
00:51:50on a vraiment l'impression qu'il y a des attaques
00:51:55et des coups au niveau des couteaux de plus en plus.
00:51:59On intervient sur beaucoup de RICS
00:52:02où des jeunes utilisent ces armes blanches
00:52:05et les utilisent, n'ont pas peur de les utiliser.
00:52:08Ils vont jusqu'à donner la mort.
00:52:10Après, une fois qu'on les interpelle,
00:52:12une fois qu'ils ont compris ce qu'ils ont fait,
00:52:14ils s'effondrent et ne comprennent pas ce qui leur arrive.
00:52:17Il y a souvent des excuses en garde à vue.
00:52:20Comment réagissent-ils une fois l'acte passé ?
00:52:23En général, ils essayent de se défausser
00:52:26en disant que ce n'était pas vraiment eux,
00:52:28c'était parce qu'ils essayaient de se justifier,
00:52:31mais ils se rendent bien compte qu'ils ont tué quelqu'un.
00:52:36C'est pour ça qu'il va peut-être falloir faire plus de prévention
00:52:40avec l'aide de l'Éducation nationale,
00:52:43peut-être parler sur le fait de cette violence qu'il y a
00:52:47et qu'il ne faut pas utiliser ces couteaux.
00:52:50Mais quand on voit de plus en plus de jeunes ont peur,
00:52:53eux-mêmes, et s'arment aussi.
00:52:56Dans les classes, il y a à peu près, dans certaines zones,
00:53:00on avait fait des collègues qui se déplacent dans les écoles
00:53:04lors des opérations de sensibilisation,
00:53:06on avait fait des petits sondages et à peu près plus de la moitié
00:53:09des élèves déclaraient avoir un couteau fumé.
00:53:12Donc, on se retrouve avec forcément une utilisation
00:53:15de ces armes blanches.
00:53:17Donc, il va bien falloir qu'on remette, si vous voulez,
00:53:20des peines de prison réelles.
00:53:22Et c'est pour ça que nous, on voudrait que ce soit
00:53:25des peines courtes pour les primo-délinquants,
00:53:27pour leur montrer réellement ce que c'est la prison,
00:53:30mais vraiment la vraie prison.
00:53:31Parce qu'on sait très bien que la prison, malheureusement,
00:53:34si vous avez de l'argent en prison en France,
00:53:36vous êtes un petit peu le roi, vous faites un petit peu
00:53:38ce que vous voulez.
00:53:39On voit souvent des vidéos sur les réseaux sociaux
00:53:42de ces jeunes qui se filment dans les prisons
00:53:44où on voit qu'ils ont un accès à de l'alcool,
00:53:47à de la drogue, mais aussi à du confort supérieur.
00:53:51Donc, il va bien falloir aussi revoir cela
00:53:53et donner des conditions un petit peu plus spartiales
00:53:56pour certains prisonniers, tous les délinquants.
00:53:59Axel, vous évoquiez la prévention dans les classes.
00:54:01Ce n'est pas un avis que partage Amine Elbaï.
00:54:04Non, moi, je crois qu'au discours de prévention,
00:54:07il faut évidemment allier prévention et répression.
00:54:11Mais au-delà de ce discours prévention et répression,
00:54:15il n'y a pas d'enfant délinquant sans parent démissionnaire.
00:54:18Et donc, à un moment donné, il va aussi falloir
00:54:20serrer la ceinture, pas seulement mobiliser
00:54:23l'éducation nationale.
00:54:25Le rôle de l'éducation nationale, c'est d'abord
00:54:27un rôle d'instruction, mais le rôle d'éducation,
00:54:30c'est celui de la famille.
00:54:31Et si la famille n'est pas là, à un moment donné,
00:54:33il va falloir aussi se concentrer sur les droits sociaux,
00:54:35les allocations, les bourses, parce qu'on ne peut pas
00:54:37non plus donner sans exiger en contrepartie des devoirs.
00:54:41Et puis, au-delà de ça, il y a aussi un autre problème
00:54:44pour lutter contre la violence chez les jeunes.
00:54:46On sait que ces jeunes sombrent dans la délinquance
00:54:51de plus en plus jeunes et souvent agissent en bande,
00:54:54parce qu'on a aussi ces filières de bande.
00:54:56Et à un moment donné, il va falloir traiter
00:54:58la délinquance juvénile telle qu'elle est,
00:55:00telle qu'on la voit et non pas telle qu'on l'aperçoit,
00:55:03c'est-à-dire traiter le problème à la racine.
00:55:06Un enfant délinquant qui s'en prend aux forces de l'ordre,
00:55:10qui s'en prend à un fonctionnaire,
00:55:12qui s'en prend ici dans son village à un boulanger,
00:55:14ce n'est pas un jeune qui se cherche.
00:55:16Si tu es assez âgé pour frapper un policier,
00:55:18tu es assez âgé pour dormir en prison.
00:55:20Et donc, au-delà d'abaisser la majorité pénale à 16 ans,
00:55:23c'est surtout supprimer de l'excuse de minorité.
00:55:26C'est ça le vrai débat.
00:55:28Parce que désormais, quand vous arrivez...
00:55:30Mais quand ils ont plus de 13 ans,
00:55:31ils peuvent quand même aller en prison.
00:55:33Ils peuvent évidemment aller en prison,
00:55:34ce qui est assez rare quand même.
00:55:35Ici, il faut quand même souligner...
00:55:37C'est l'application de la peine et du texte de loi.
00:55:39Absolument, l'application de la peine,
00:55:41l'exécution de la peine,
00:55:42mais ne mettre pas l'excuse de minorité.
00:55:44C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:55:45vous avez des jeunes qui arrivent devant le juge
00:55:47et qui, parce qu'ils sont mineurs,
00:55:49bénéficient d'une peine beaucoup plus courte
00:55:51au simple motif qu'ils étaient mineurs.
00:55:54On avait parlé lors de son discours de politique générale.
00:55:58On l'écoute et puis je vous donne la parole,
00:55:59Françoise Laborde, juste après.
00:56:01Nous devons faire respecter l'autorité partout,
00:56:03dans les classes, dans les familles, dans les rues.
00:56:05Ce respect, ça prend à l'école, je le disais,
00:56:07mais ce respect passe aussi par les familles.
00:56:09Les violences de juillet dernier
00:56:11ont profondément marqué notre pays.
00:56:13Parmi les émeutiers, des très jeunes,
00:56:15très jeunes parfois,
00:56:16qui semblaient avoir déjà coupé les ponts
00:56:18avec notre société.
00:56:19Je ne me résoudrai pas à ce qu'on a préféré attendre
00:56:22avant de donner une lourde peine,
00:56:24alors que bien souvent,
00:56:25c'est très tôt qu'il aurait fallu agir.
00:56:27Nous devons disposer de sanctions adaptées
00:56:29pour les mineurs de moins de 16 ans.
00:56:31Pour eux, on ne peut pas aujourd'hui
00:56:33prononcer de peine de travaux d'intérêt général.
00:56:35Je vous annonce que nous créerons des travaux
00:56:37d'intérêt éducatif qui seront leur équivalent
00:56:39et seront donnés plus facilement
00:56:41que des peines d'intérêt général.
00:56:43Dès le plus jeune âge,
00:56:44il faut en revenir à un principe clair.
00:56:46Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies,
00:56:49tu défies l'autorité,
00:56:50on t'apprend à la respecter.
00:56:52Françoise Laborde,
00:56:53tu casses, tu répares,
00:56:54c'était les mots de Gabriel Attal.
00:56:56Oui, c'est très bien,
00:56:57sauf que ça n'a jamais été appliqué
00:56:59et que de toute façon...
00:57:00On ne lui a peut-être pas donné assez de temps.
00:57:02Ce n'est pas une question,
00:57:03ça fait des années qu'on entend ça.
00:57:05Franchement, c'est un discours
00:57:06qu'on a déjà entendu 50 fois.
00:57:09C'est très bien de dire ça
00:57:10de façon martiale à l'Assemblée nationale.
00:57:12Tout le monde applaudit,
00:57:13on est content, tu casses, tu répares.
00:57:14Formidable.
00:57:15Après, on passe à autre chose.
00:57:16De toute façon,
00:57:17il n'y a plus moyen de décider quoi que ce soit.
00:57:20De toute façon, ce qui est très clair,
00:57:22c'est qu'il y a une idéologie
00:57:23depuis des années et des années en France
00:57:25qui fait qu'on considère que la sanction...
00:57:28On sait très bien que les gamins,
00:57:30quand ils sont délinquants,
00:57:32une fois sur deux,
00:57:33de toute façon,
00:57:34quand on est condamné
00:57:35à moins de deux ans de prison,
00:57:36on ne va pas en prison.
00:57:38Il y a deux problèmes,
00:57:39de mon point de vue.
00:57:40D'abord, personne ne veut construire des prisons.
00:57:42On pense que si on construit des prisons,
00:57:44on va fabriquer des délinquants.
00:57:45Comme si c'était...
00:57:46Parce qu'il y a beaucoup de prisons,
00:57:47c'est comme pour la sécurité sociale.
00:57:49On supprime le nombre d'étudiants en médecine
00:57:51en pensant qu'il y aura moins de malades
00:57:52s'il y a moins de médecins.
00:57:53Eh bien, ça ne marche pas comme ça.
00:57:54Donc, la vérité,
00:57:55c'est qu'on a quand même beaucoup de délinquants
00:57:57et que l'état de nos prisons en France
00:57:59est une honte.
00:58:00On peut être condamné à la prison,
00:58:01mais on n'est pas condamné
00:58:02à vivre dans des situations dégradantes,
00:58:04à se faire violer par des co-détenus
00:58:06et à être dans des prisons
00:58:08où le niveau de violence
00:58:09est absolument inacceptable.
00:58:11Donc, il faut commencer déjà par dire
00:58:13oui, il faut avoir une politique pénitentiaire humaine
00:58:16et digne de ce nom.
00:58:17Et pas dire
00:58:18on va condamner des gens en prison
00:58:19pour les envoyer dans des endroits
00:58:21qui sont absolument épouvantables.
00:58:22Par ailleurs,
00:58:23toutes les structures
00:58:24qui ont pu exister à un moment donné,
00:58:26qui permettaient,
00:58:27quand on a des enfants qui sont un peu compliqués
00:58:29ou des familles qui sont perdues,
00:58:31par exemple, les grands internats
00:58:33qui permettaient justement de dire
00:58:35tu peux être bon élève
00:58:36si on te sort de ton milieu, de ta famille,
00:58:38on te met dans un internat
00:58:39où tu vas travailler.
00:58:40On a supprimé tout ça.
00:58:41Donc après, il ne faut pas s'étonner, en effet,
00:58:43qu'on n'arrive pas à avoir des résultats.
00:58:45Merci beaucoup à tous
00:58:46et merci à Axelle Ronde
00:58:47d'avoir répondu à nos questions.
00:58:50Merci beaucoup
00:58:51et à bientôt sur CNews.
00:58:53J'ai dû vous couper la parole,
00:58:54excusez-moi,
00:58:55à tous mes intervenants,
00:58:56mais c'est parce qu'on va rediffuser
00:58:58l'interview,
00:58:59si vous l'avez manqué ce matin,
00:59:00de Guillaume Casbarian.
00:59:01Il était l'invité d'Anthony Faveli.
00:59:02Écoutez.
00:59:06Bonjour à vous, Guillaume Casbarian.
00:59:07Bonjour.
00:59:08Vous êtes ministre délégué démissionnaire
00:59:10chargé du logement.
00:59:12Ma première question,
00:59:13sommes-nous condamnés à l'immobilisme
00:59:15pendant un an ?
00:59:16Un gouvernement technique
00:59:17qui ne fera pas de réforme majeure,
00:59:19qui ne transformera pas la vie des Français
00:59:21jusqu'à une éventuelle prochaine dissolution
00:59:23en juillet prochain.
00:59:24Pourquoi je vous demande ça ?
00:59:25Parce que c'est ce que suggérait
00:59:27hier à votre place
00:59:28Hervé Morin,
00:59:29président l'Essentriste
00:59:30de la région Normandie.
00:59:32Alors écoutez,
00:59:33moi je ne suis pas défaitiste.
00:59:34Moi je pense que la France
00:59:35peut toujours être gouvernable
00:59:36et que ça dépend de la bonne volonté
00:59:37des parlementaires.
00:59:38Ce qui permettra à la France
00:59:39d'être gouvernable,
00:59:40c'est si une large coalition
00:59:42permet de former une majorité,
00:59:44même si elle est relative,
00:59:45et qu'elle accepte
00:59:47de mettre en place
00:59:48un certain nombre de projets de loi,
00:59:49de propositions de loi,
00:59:50dans un temps imparti,
00:59:51comme ça se passe
00:59:52dans tous les pays européens.
00:59:53Donc vous pensez que la France
00:59:54est gouvernable aujourd'hui ?
00:59:55Écoutez, la question,
00:59:56vous me la posez en France,
00:59:57mais en réalité,
00:59:58elle se pose dans tous les pays européens
00:59:59qui ont la proportionnelle
01:00:00des élections législatives
01:00:01et qui ont des parlements
01:00:02où il n'y a pas de majorité absolue.
01:00:03Qu'est-ce qui se passe là-bas ?
01:00:04Dans tous ces pays,
01:00:05dans tous les pays qui nous entourent,
01:00:06on se met d'accord
01:00:07avec une large coalition
01:00:08sur un programme
01:00:09avec 5, 6, 7, 8 projets de loi
01:00:11qui arrivent,
01:00:12et on se dit, ok,
01:00:13on n'était pas d'accord
01:00:14pendant les élections,
01:00:15on ne partage pas tout,
01:00:16on n'a pas la même philosophie,
01:00:17on n'est pas dans la même crèmerie,
01:00:18mais on accepte de se mettre d'accord
01:00:19pour l'intérêt des Français
01:00:20et pour l'intérêt de la France.
01:00:21Et donc, c'est ça l'objectif,
01:00:23c'est de se dire
01:00:24qu'est-ce qui permettrait
01:00:25d'avoir une large formation
01:00:27qui permettrait
01:00:28de se mettre d'accord
01:00:29sur un programme
01:00:30pendant quelques mois,
01:00:31quelques années,
01:00:32qui permettent de stabiliser le pays.
01:00:33Ce n'est pas pour se faire plaisir
01:00:34personnellement,
01:00:35c'est parce qu'il en va
01:00:36de l'intérêt des Français
01:00:37et de la France.
01:00:38Sinon, ça veut dire
01:00:39qu'on lève le crayon,
01:00:40on ne fait rien,
01:00:41la France est bloquée
01:00:42et je ne crois pas
01:00:43que les responsables politiques
01:00:44soient dans cette optique-là.
01:00:45En tout cas, je ne pense pas
01:00:46que c'est pour ça
01:00:47qu'ils s'engagent en politique
01:00:48et je ne suis pas sûr
01:00:49que les citoyens
01:00:50leur pardonneraient
01:00:51de chacun rester dans leur coin
01:00:52de la conciliation,
01:00:53de la concertation
01:00:54avec les autres.
01:00:55Et si les autres pays européens
01:00:56y arrivent,
01:00:57je ne vois pas très bien
01:00:58pourquoi les Français
01:00:59seraient les seuls
01:01:00à ne pas y arriver
01:01:01dans ce contexte-là.
01:01:02Donc oui, on peut y arriver,
01:01:03il faut de la volonté,
01:01:04il faut un sens
01:01:05de l'intérêt national,
01:01:06un sens de l'intérêt général
01:01:07et il faut se mettre
01:01:08autour de la table
01:01:09pour essayer d'y arriver.
01:01:10Alors, Guillaume Casbarian,
01:01:11gouverné,
01:01:12mais avec quelle coalition on a ?
01:01:13En ce moment,
01:01:14quelque chose d'assez exceptionnel
01:01:15à l'Assemblée nationale,
01:01:16on a une inflation épistolaire
01:01:17avec chaque chef de parti
01:01:18qui va de sa lettre
01:01:19pour essayer de rassembler
01:01:22Lucie Castel,
01:01:23les centristes du groupe Horizon
01:01:24et dernière lettre en date,
01:01:25celle de Gabriel Attal.
01:01:26Ces lettres,
01:01:27elles ont tout un point commun,
01:01:28c'est l'exclusion
01:01:29de l'alliance RN-CIOTI
01:01:30des destinataires.
01:01:31Est-ce que ça veut dire
01:01:32qu'un groupe aujourd'hui
01:01:33qui obtient 143 sièges
01:01:34à l'Assemblée
01:01:35est de facto exclu
01:01:36par tout le monde
01:01:37de la vie politique
01:01:38dans les prochains mois ?
01:01:39Est-ce que c'est normal ?
01:01:40Est-ce que c'est démocratique ?
01:01:41Non, mais je pense
01:01:42qu'il faut arrêter la victimisation.
01:01:43Je veux dire,
01:01:44que chacun ait des valeurs
01:01:45et souhaite travailler avec certains,
01:01:46c'est normal,
01:01:47ça fait partie de la démocratie.
01:01:48Moi, je ne souhaite pas
01:01:49travailler avec le RN
01:01:50dans une coalition
01:01:51avec le RN.
01:01:52J'ai moi-même été élu
01:01:53contre le RN
01:01:54avec face à moi
01:01:55une candidate RN
01:01:56et j'ai eu 60%
01:01:57de mes électeurs
01:01:58qui ont voté pour moi
01:01:59contre le RN.
01:02:00Donc je ne vais pas aujourd'hui
01:02:01faire une alliance
01:02:02avec le RN
01:02:03parce qu'il faut faire
01:02:04une alliance.
01:02:05On parle de dépasser
01:02:06les clivages en permanence
01:02:07dans les lettres,
01:02:08envoyé par Gabriel Attal.
01:02:09On forme une coalition
01:02:10et on propose en tout cas
01:02:11un pacte d'action.
01:02:12On dit qui on est,
01:02:13on tend la main
01:02:14et on dit
01:02:15qu'on veut
01:02:17on tend la main
01:02:18aux différentes forces républicaines
01:02:19et on essaye
01:02:20de faire quelque chose.
01:02:21Après, ça ne veut pas dire
01:02:22qu'on méprise
01:02:23quiconque au Parlement.
01:02:24Chacun au Parlement
01:02:25est légitime.
01:02:26Chaque groupe a la liberté
01:02:27de porter ses textes de loi.
01:02:28Chaque groupe a la possibilité
01:02:29de déposer des propositions.
01:02:30Chaque groupe a la possibilité
01:02:31de participer aux travaux.
01:02:32Et ça,
01:02:33on le respecte parfaitement,
01:02:34c'est ça la démocratie.
01:02:35Mais ce n'est pas parce que
01:02:36vous respectez chacun
01:02:37des parlementaires
01:02:38et chacun des groupes
01:02:39que vous avez forcément envie
01:02:40de partager une coalition
01:02:41avec eux.
01:02:42Donc c'est la liberté
01:02:43de chacun des groupes
01:02:44de dire avec qui
01:02:45l'inverse,
01:02:46il ne souhaite pas travailler
01:02:47et puis de l'assumer comme tel.
01:02:48Et donc moi,
01:02:49je suis très à l'aise
01:02:50avec la position
01:02:51qui vise à dire
01:02:52qu'on essaye
01:02:53dans un large arc républicain
01:02:54de travailler
01:02:55allant de la droite républicaine
01:02:56jusqu'aux sociodémocrates
01:02:57en tendant la main
01:02:58et en essayant
01:02:59de se mettre d'accord
01:03:00sur une large coalition.
01:03:01Mais la solution
01:03:02ne viendra pas
01:03:03avec une coalition
01:03:04avec l'ERN.
01:03:05Une nouvelle voie
01:03:06à l'Assemblée nationale
01:03:07par le dialogue
01:03:08et le dépassement
01:03:09des clivages habituels.
01:03:10Je reprends les mots
01:03:11de Gabriel Attal dans sa lettre
01:03:12qui exclut, je le disais,
01:03:13l'ERN
01:03:15par une autre question.
01:03:16Cette volonté
01:03:17de dépasser les clivages
01:03:18tout en excluant,
01:03:19comme vous le disiez,
01:03:20les deux bouts
01:03:21du spectre politique.
01:03:22C'est qu'en gros,
01:03:23chacun dit avec qui
01:03:24il est prêt à travailler
01:03:25ou avec qui
01:03:26il n'est pas prêt à travailler.
01:03:27Alors justement,
01:03:28est-ce que ça ne s'appelle pas déjà
01:03:29la Macronie
01:03:30avec le succès relatif
01:03:31qu'on lui connaît ?
01:03:32Non, pas du tout.
01:03:33C'est quelque chose de différent
01:03:34puisque là,
01:03:35on parle bien
01:03:36de tendre la main
01:03:37et d'essayer de trouver
01:03:38des points de convergence
01:03:39avec feu les républicains,
01:03:40c'est-à-dire la droite républicaine
01:03:41aujourd'hui dirigée
01:03:42par Laurent Wauquiez,
01:03:44qui ont envie éventuellement
01:03:45de travailler avec nous
01:03:46ou en tout cas
01:03:47sur un projet commun,
01:03:48mais aussi les indépendants,
01:03:49Liberté Indépendant Territoire.
01:03:50Ça ressemble au projet de 2017.
01:03:51Mais attendez,
01:03:52on est dans une situation
01:03:53où on a besoin
01:03:54de trouver
01:03:55des points de convergence
01:03:56pour pouvoir faire avancer
01:03:57la France.
01:03:58La Macronie 2024,
01:03:59pardonnez-moi,
01:04:00est-ce que ce n'est pas
01:04:01une Macronie expurgée
01:04:02d'une forme d'omniprésence
01:04:03d'Emmanuel Macron ?
01:04:04Le sujet n'est pas
01:04:05la Macronie,
01:04:06pas la Macronie.
01:04:07Aujourd'hui,
01:04:08vous voyez bien
01:04:09la situation dans laquelle
01:04:10on est au Parlement.
01:04:11Il y a un chiffre magique
01:04:12dans cette élection.
01:04:13Aucun groupe
01:04:14ne peut prétendre
01:04:15être à 289 députés.
01:04:16Donc ça appelle
01:04:17à de l'humilité
01:04:18de la part
01:04:19de tous les groupes politiques,
01:04:20y compris le mien,
01:04:21de tous les groupes politiques
01:04:22parce que personne
01:04:23n'a gagné cette élection.
01:04:24Et ça appelle,
01:04:25deuxièmement,
01:04:26que chacun se mette
01:04:27autour de la table
01:04:28pour essayer de trouver
01:04:29des points de convergence.
01:04:30Parce que si on ne fait pas ça,
01:04:31on va bloquer le pays
01:04:32et les Français
01:04:33vont en souffrir
01:04:34à la fin des fins.
01:04:35Et moi, je ne le souhaite pas.
01:04:36Moi, je ne me suis pas engagé
01:04:37en politique
01:04:38pour bloquer le pays
01:04:39ou pour poser des problèmes
01:04:40dans le quotidien des Français.
01:04:41La question à un million d'euros,
01:04:42Guillaume Casbarian.
01:04:43Qui pour Premier ministre
01:04:44aujourd'hui ?
01:04:45Mais encore une fois,
01:04:46je ne suis pas sûr
01:04:47que ce soit le sujet numéro un
01:04:48parce que la réalité,
01:04:49c'est qu'aujourd'hui,
01:04:50la première des questions...
01:04:51Mais c'est par ça
01:04:52que ça va commencer.
01:04:53Vous le savez très bien.
01:04:54C'est Guillaume Casbarian
01:04:55qu'on va nommer
01:04:56un Premier ministre
01:04:57qui va faire un gouvernement
01:04:58et qui va proposer
01:04:59un budget à l'Assemblée.
01:05:00Regardez un peu notre histoire.
01:05:01Cette situation,
01:05:02on l'a déjà vécue
01:05:03sous la Quatrième République.
01:05:04Relisez Vincent Auréol.
01:05:05Regardez ce qui a été fait
01:05:06à l'époque.
01:05:07Vincent Auréol,
01:05:09Il y avait là aussi
01:05:10une tripartition.
01:05:11Il y avait trois blocs
01:05:12et on essayait d'abord
01:05:13de se mettre en ordre
01:05:14sur un programme
01:05:15et ensuite,
01:05:16d'essayer de trouver
01:05:17la bonne personne.
01:05:18Il n'y a pas de nom
01:05:19qui vous vient en tête ?
01:05:20Xavier Bertrand ?
01:05:21Bernard Cazeneuve ?
01:05:22Laurent Wauquiez ?
01:05:23On a même parlé de
01:05:24Tony Estanguet pour vous dire.
01:05:25C'est au Président de la République
01:05:26bien évidemment
01:05:27de choisir souverainement
01:05:28qui...
01:05:29Vous avez un conseil
01:05:30à lui donner ?
01:05:31Je n'ai aucun conseil
01:05:32à lui donner,
01:05:33bien évidemment.
01:05:34Avec humilité,
01:05:35c'est à lui de choisir
01:05:36qui sera le bon Premier ministre
01:05:37parce qu'il y a tout d'un coup
01:05:38289 députés
01:05:39qui votent pour une motion de censure
01:05:40et qu'ils font tomber.
01:05:41Quand est-ce qu'il fera l'annonce ?
01:05:42Si on arrive à trouver
01:05:43la perle rare
01:05:44qui arrive à fédérer
01:05:45différents groupes
01:05:46et éviter que 289 députés
01:05:47s'unissent pour le faire tomber
01:05:48dans les 24 heures qui suivent,
01:05:49là, on aura la bonne personne.
01:05:51Et je pense que c'est
01:05:52une perle rare
01:05:53qu'il a trouvé.
01:05:54Il y a le budget 2025.
01:05:55Quand est-ce qu'il fera l'annonce ?
01:05:56Il faut se dépêcher.
01:05:57Alors, il y a l'annonce
01:05:58mais aussi tout le débat parlementaire.
01:05:59Le challenge,
01:06:00c'est d'essayer de voter un budget
01:06:01de cette année.
01:06:02Parce que s'il n'y a pas de budget
01:06:03avant le 31 décembre,
01:06:04on risque d'avoir de grosses difficultés
01:06:05en 2025.
01:06:06Mais quelle que soit
01:06:07la feuille d'entrée,
01:06:08j'allais dire le budget de base
01:06:09de départ,
01:06:10le vrai sujet sera
01:06:11le débat parlementaire
01:06:12qui va suivre entre octobre et décembre
01:06:14et qui doit permettre
01:06:15de faire émerger un budget
01:06:16sur lequel on évite
01:06:17de bloquer la France.
01:06:18Parce que sinon,
01:06:19on se retrouvera au 31 décembre
01:06:20avec de grosses difficultés.
01:06:21Guillaume Casbarian,
01:06:22Emmanuel Macron a-t-il peur
01:06:23de la gueule de bois ?
01:06:24On a le sentiment
01:06:25qu'il ne veut pas mettre fin
01:06:26à l'ivresse des Jeux olympiques
01:06:27à tel point
01:06:28qu'il a déclaré ce lundi
01:06:29à l'Elysée.
01:06:30On n'a pas envie
01:06:31que la vie reprenne ses droits.
01:06:32La vie,
01:06:33c'est ce qu'on a vécu
01:06:34ces dernières semaines.
01:06:35C'est ça la vraie vie.
01:06:36C'est très étonnant
01:06:37comme propos.
01:06:38Malheureusement,
01:06:39ces JO étaient tout sauf
01:06:40la vraie vie.
01:06:41Je suis désolé,
01:06:42mais c'est une parenthèse
01:06:43exceptionnelle
01:06:44et on y a tous adhéré.
01:06:45Mais ce n'est pas la vraie vie.
01:06:46Pardon,
01:06:47mais moi,
01:06:48je ne fais pas partie
01:06:49des ronchons
01:06:50qui ont tapé sur les JO
01:06:51du matin au soir
01:06:52et du soir au matin.
01:06:53Justement,
01:06:54j'ai vu plein de Français
01:06:55qui étaient heureux
01:06:56de ces JO,
01:06:57qui étaient fiers
01:06:58de soutenir leurs athlètes,
01:06:59qui étaient fiers
01:07:00de voir les Français
01:07:01rentrer dans la compétition mondiale
01:07:02et gagner des médailles,
01:07:03qui étaient fiers
01:07:04de cet esprit national qu'on a vu,
01:07:05qui étaient joyeux,
01:07:06qui étaient dans une sorte de bonheur.
01:07:07Et je ne vois pas
01:07:08pourquoi on irait leur piquer ça.
01:07:09Cette période olympique,
01:07:10elle a fait beaucoup de bien
01:07:11aux Français
01:07:12et elle a fait beaucoup de bien
01:07:13aussi parce qu'ils ont entendu
01:07:14peu de politique
01:07:15à ce moment-là
01:07:16et je pense que ça leur a fait
01:07:17beaucoup de bien
01:07:18de ne pas avoir du matin au soir
01:07:19et du soir au matin
01:07:20des commentateurs politiques
01:07:21Et effectivement,
01:07:22je pense que beaucoup
01:07:23sortent de cette période
01:07:24en se disant
01:07:25qu'on aimerait bien
01:07:26que ça continue.
01:07:27On aimerait bien retrouver
01:07:28ce sens de l'unité nationale,
01:07:29ce sens de la cohésion,
01:07:30ce sens de la nation.
01:07:31C'est vrai qu'Emmanuel Macron
01:07:32aimerait bien que ça continue,
01:07:33prolonger cette période.
01:07:34Il veut une parade
01:07:35des athlètes olympiques
01:07:36le 14 septembre prochain.
01:07:37Daniel Obono, député LFI,
01:07:38a le sentiment
01:07:39qu'Emmanuel Macron
01:07:40instrumentalise ces JO.
01:07:41Non mais,
01:07:42je ne vais pas commenter
01:07:43Daniel Obono
01:07:44qui du matin au soir
01:07:45et du soir au matin
01:07:46depuis 7 ans
01:07:47tape sur le président
01:07:48de la République.
01:07:49Ça fait partie du jeu.
01:07:50Enfin, je veux dire,
01:07:51on ne se réveille pas aujourd'hui
01:07:52en le découvrant.
01:07:53Donc, le sujet,
01:07:54ce n'est pas ce que pense
01:07:55Daniel Obono.
01:07:56Les JO,
01:07:57ça fait partie d'une grande fête
01:07:58nationale et internationale
01:07:59qui nous a rendus tous très fiers.
01:08:00Ça a été un grand moment de bonheur.
01:08:01Et donc,
01:08:02le fait de rendre hommage
01:08:03à nos athlètes
01:08:04qui ont gagné des médailles,
01:08:05c'est la première fois
01:08:06qu'on gagne autant de médailles.
01:08:07C'est la première fois
01:08:08qu'on a un tel sentiment.
01:08:09Donc, je trouve ça
01:08:10totalement légitime
01:08:11de rendre hommage
01:08:12à nos athlètes,
01:08:13de les féliciter,
01:08:14de les décorer,
01:08:15de les applaudir.
01:08:16Pour aller les soutenir
01:08:17sur les Champs-Elysées
01:08:18et partout où ils seront.
01:08:19Mais réjouissons-nous
01:08:20un peu pour la France.
01:08:21Arrêtons d'être
01:08:22systématiquement dans le négatif,
01:08:23le pessimisme.
01:08:24Là, on a eu une image
01:08:25où les Français étaient très heureux
01:08:26de ces Jeux Olympiques.
01:08:27Vous avez raison.
01:08:28Qu'est-ce qu'on gardera ?
01:08:29Soyons fiers de ça.
01:08:30Vous avez raison.
01:08:31Qu'est-ce qu'on gardera des JO ?
01:08:32Parce que la vraie vie,
01:08:33c'est le retour des vendeurs
01:08:34à la sauvette sur le champ de Mars.
01:08:35C'est des métros
01:08:36qui passent moins souvent.
01:08:37C'est aussi moins de police.
01:08:38Les Français ont vu
01:08:39qu'on était capable
01:08:41Bien sûr qu'on sera capable.
01:08:42Ça doit nous inspirer
01:08:43sur une politique sécuritaire
01:08:44où on met encore plus
01:08:45de gendarmes,
01:08:46de forces de l'ordre,
01:08:47de policiers sur le terrain.
01:08:48Mais l'héritage,
01:08:49c'est aussi notamment
01:08:50sur le logement,
01:08:51des logements en plus.
01:08:52En Seine-Saint-Denis,
01:08:53avec le village olympique
01:08:54et le village des Médias,
01:08:55ce sont des milliers
01:08:56de logements abordables
01:08:57qui vont être mis
01:08:58à disposition des habitants.
01:08:59Des milliers d'offres
01:09:00de logements en plus
01:09:01dans un contexte de crise
01:09:02du logement qui est assez élevé.
01:09:03Avec du logement social,
01:09:04du logement abordable,
01:09:05du logement libre,
01:09:06de toutes les tailles,
01:09:07donc un des héritages
01:09:08des JO,
01:09:09c'est plus de logements
01:09:10pour les Français,
01:09:11en tout cas en Seine-Saint-Denis
01:09:12et en Île-de-France.
01:09:13Rien que ça,
01:09:14c'est une bonne nouvelle.
01:09:15On peut s'en réjouir.
01:09:16On se réjouit
01:09:17de ses propres dossiers.
01:09:18Mais non,
01:09:19pas que les propres dossiers.
01:09:20C'est quelque chose
01:09:21qui a été porté par le ministère
01:09:22depuis des années.
01:09:23En réalité,
01:09:24ce n'est pas moi
01:09:25qui ai inventé
01:09:26le village olympique.
01:09:27Très bien.
01:09:28J'espère qu'on pourra
01:09:29en dire autant
01:09:30sur la sécurité
01:09:31des Français au quotidien
01:09:32parce que c'est ça
01:09:33qu'ils attendent aussi.
01:09:35C'est une bonne nouvelle.
01:09:36Toujours sur les JO.
01:09:37Faut-il vérifier
01:09:38les profils de nos athlètes
01:09:39sur les réseaux sociaux
01:09:40notamment avant les JO ?
01:09:41L'athlète
01:09:42Mohamed Abdallah Kounta
01:09:43qui vient d'être suspendu
01:09:44par la Fédération française
01:09:45d'athlétisme.
01:09:46Il avait posté
01:09:47des messages haineux
01:09:48contre Israël.
01:09:49Il a notamment comparé
01:09:50les Israéliens
01:09:51à des tueurs d'enfants.
01:09:52Des propos choquants
01:09:53et inacceptables
01:09:54selon la ministre des Sports.
01:09:55Je précise toutefois
01:09:56qu'il a présenté
01:09:57ses excuses.
01:09:58Donc, faut-il vérifier
01:09:59ces profils des athlètes ?
01:10:00Oui, je pense
01:10:01qu'il faut les vérifier
01:10:02parce que ces propos-là
01:10:03ont choqué.
01:10:04Ce sont des propos
01:10:05qui sont inadmissibles.
01:10:06Ce sont des propos
01:10:07qui probablement tombent
01:10:08sous le coup de la loi
01:10:09et c'est pour ça d'ailleurs
01:10:10que la Fédération d'athlétisme
01:10:11a très rapidement agi
01:10:12et que le ministère
01:10:13a aussi très rapidement agi
01:10:14et qu'un signalement
01:10:15article 40 au procureur
01:10:16a été fait
01:10:17et que ces propos
01:10:18probablement relèvent
01:10:19de la justice
01:10:20et seront jugés comme tels.
01:10:21Mais on ne peut pas
01:10:22tolérer aujourd'hui
01:10:23d'avoir quiconque
01:10:24que ce soit des athlètes
01:10:25ou d'autres
01:10:26qui tiennent des propos
01:10:27qui incitent à la haine
01:10:28qui incitent à la violence
01:10:29qui sont antisémites
01:10:30et qui sont incompatibles
01:10:31avec les valeurs de la République
01:10:32et avec ce que nous portons tous.
01:10:33Donc il faut être très ferme
01:10:34sur le sujet,
01:10:35contrôler le plus en amont possible
01:10:36c'est la Fédération d'athlétisme
01:10:37ou différentes fédérations
01:10:38de le faire aussi
01:10:39et puis quand ce genre
01:10:40d'événement se produit
01:10:41de réagir promptement
01:10:42c'est ce qui a été fait.
01:10:43Je veux saluer
01:10:44cette réaction
01:10:45qui a été rapide
01:10:46et ensuite saisir la justice
01:10:47parce que ces propos-là
01:10:48ne sont pas anodins
01:10:49et relèvent encore une fois
01:10:50d'un processus judiciaire.
01:10:51Alors cela a été
01:10:52votre dossier
01:10:53pendant longtemps
01:10:54la loi anti-squat
01:10:55que vous avez portée
01:10:56à l'Assemblée
01:10:57avant de devenir
01:10:58ministre du dernier gouvernement.
01:10:59Environ 47 000 locataires
01:11:00ont été expulsés
01:11:01de leur logement
01:11:02en 2023
01:11:03en raison de leurs loyers impayés.
01:11:04C'est plus de 23%
01:11:05par rapport à l'année précédente.
01:11:06Un chiffre corps
01:11:07qui s'explique en partie
01:11:08par la promulgation
01:11:09justement de cette loi anti-squat.
01:11:10Une loi qui met en place
01:11:11des procédures accélérées
01:11:12que vous avez impulsées
01:11:13lorsque vous étiez encore député.
01:11:14Votre loi aujourd'hui
01:11:15elle est dans le collimateur
01:11:16des milieux associatifs
01:11:17qui dénoncent des expulsions
01:11:18pour des dettes mineures.
01:11:19Vous leur répondez quoi
01:11:20à ces associations ?
01:11:21Non mais je respecte
01:11:22les associations
01:11:23qui ont été expulsées
01:11:25Non mais je respecte
01:11:26les associations
01:11:27on ne partage pas
01:11:28le même point de vue
01:11:29sur le sujet.
01:11:30Quand j'ai porté
01:11:31ma proposition de loi
01:11:32je m'en suis pris plein la tête
01:11:33venant de collectifs,
01:11:34d'associations,
01:11:35de personnalités
01:11:36très marquées politiquement
01:11:37qui n'étaient pas en phase
01:11:38avec moi pour rééquilibrer
01:11:39la relation entre
01:11:40propriétaire et locataire
01:11:41et qui n'étaient pas
01:11:42d'accord avec moi
01:11:43pour faire respecter
01:11:44la propriété privée.
01:11:45Mais en réalité
01:11:46moi le sujet
01:11:47c'est pas les associations
01:11:48c'est les Français
01:11:49et les Français
01:11:50sont d'accord avec moi
01:11:51quand je dis qu'il faut
01:11:52respecter la propriété privée
01:11:53je mets en place
01:11:54avec mes collègues
01:11:55une procédure
01:11:56qui permet en quelques jours
01:11:57pas plus tard
01:11:58qu'à Ville-Parisie
01:11:59il y a quelques jours
01:12:00on a encore eu une affaire
01:12:01sur laquelle en quelques semaines
01:12:02grâce au préfet
01:12:03on a réussi à sortir
01:12:04les squatteurs.
01:12:05Bon et bien les Français
01:12:06ils sont d'accord avec ça
01:12:07donc moi ce qui m'importe
01:12:08c'est pas l'approbation
01:12:09ou la médaille
01:12:10venant des milieux associatifs
01:12:11ce qui m'importe
01:12:12c'est de porter mes convictions
01:12:13moi je crois en la liberté
01:12:14je crois en la propriété privée
01:12:15et ce qui m'importe
01:12:16c'est que les Français
01:12:17comprennent ce que je fais
01:12:18et j'ai le sentiment
01:12:19que sur la loi anti-squat
01:12:20ils ont très bien compris
01:12:24C'est le cas avec cette loi
01:12:25qui en quelques jours
01:12:26vous permet de récupérer votre bien
01:12:27et qui permet de tripler
01:12:28les sanctions sur les squatteurs
01:12:29alors que ça ne plaît pas
01:12:30à tous les milieux.
01:12:31Bah écoutez ça ne plaît pas
01:12:32à tous les milieux
01:12:33moi j'assume en politique
01:12:34parfois de cliver
01:12:35et de porter des combats
01:12:36qui ne plaisent pas à tout le monde.
01:12:37Et bien la réponse est entendue
01:12:38merci infiniment
01:12:39Guillaume Casbarian
01:12:40ministre délégué démissionnaire
01:12:42chargé du logement.
01:12:44Merci.
01:12:45C'était donc la grande interview
01:12:47d'Anthony Favalli
01:12:49retrouvez Anthony Favalli
01:12:50dès demain matin
01:12:51sur CNews.
01:12:52Quant à moi
01:12:53on se retrouve dans quelques instants
01:12:54avec un nouveau plateau
01:12:55de nouveaux invités
01:12:56et de nouvelles informations.
01:13:01De retour dans
01:13:02100% politique été
01:13:03merci beaucoup
01:13:04d'être avec nous
01:13:05et bienvenue
01:13:06si vous nous rejoignez
01:13:07sur CNews.
01:13:08Alors de nouveaux invités
01:13:09m'ont rejoint
01:13:10il y a Frédéric Fougera
01:13:11président du Tenkan Paris
01:13:13merci beaucoup
01:13:14d'avoir renouvelé
01:13:15votre présence
01:13:16sur ce plateau.
01:13:17Bonsoir Célia.
01:13:18Bonsoir
01:13:19et puis il y a Nathan Devers
01:13:20vous êtes écrivain
01:13:21merci beaucoup
01:13:22de m'accompagner
01:13:23ce soir.
01:13:24Bonsoir Célia
01:13:25merci à vous.
01:13:26A vos côtés
01:13:27Gérard Vespière
01:13:28est resté
01:13:29géopolitologue
01:13:30on va revenir ensemble
01:13:31sur la situation
01:13:32notamment en Israël.
01:13:33Rebonsoir.
01:13:34Et puis Paul-Antoine
01:13:35politologue
01:13:36merci beaucoup
01:13:37pour toutes ces interventions
01:13:38pertinentes.
01:13:39On va continuer
01:13:40tout au long
01:13:41de la soirée.
01:13:42On va revenir ensemble
01:13:43sur ces injures antisémites
01:13:44qui ont été prononcées
01:13:45dans le métro parisien.
01:13:46Hier un individu
01:13:47a été filmé
01:13:48dans la ligne 9
01:13:49et sur un ton
01:13:50violent
01:13:51menaçant
01:13:52cet homme a proféré
01:13:53des injures antisémites
01:13:54à l'encontre
01:13:55d'une famille
01:13:56de confessions juives.
01:13:57La préfecture de police
01:13:58de Paris a été alertée
01:13:59et l'homme
01:14:00est depuis recherché.
01:14:01Regardez cette séquence.
01:14:21C'est ce qu'il préfère.
01:14:22Vous plaisantez.
01:14:23Vous faites crime
01:14:24quand il mentez.
01:14:25Vous faites les crimes
01:14:26qu'on voit.
01:14:27Il est clair
01:14:28il a des raisons.
01:14:29Il a été tué.
01:14:30Il devait tuer
01:14:31tous les houdans.
01:14:32Il est clair.
01:14:33Là ils ont pas
01:14:34des raisons.
01:14:35Vous faites du mal
01:14:36au monde.
01:14:37Il est clair
01:14:38il a des raisons.
01:14:39Vous avez des raisons.
01:14:40Vous avez des raisons.
01:14:41Pourquoi je vous cache
01:14:42dans la gueule ?
01:14:43J'ai tué
01:14:44les enfants.
01:14:45J'ai tué
01:14:46les enfants.
01:14:47J'ai tué
01:14:48les enfants.
01:14:49J'ai tué
01:14:50les enfants.
01:14:51J'ai tué
01:14:52les enfants.
01:14:53J'ai tué
01:14:54les enfants.
01:14:55Hey arrête
01:14:56je vais porter
01:14:57plainte contre toi.
01:14:58Regarde-moi
01:14:59Je vais porter
01:15:00plainte contre toi ok ?
01:15:01Je vais aller
01:15:02voir la police.
01:15:03Tu craches ou pas ?
01:15:04Mais crache, crache !
01:15:05Moi je vais aller
01:15:06porter plainte
01:15:07contre toi ok ?
01:15:08Ouais c'est ça
01:15:09vas-y sors du métro.
01:15:10Allez sors.
01:15:11Allez mets-toi
01:15:12dans le bas.
01:15:13Tu m'as onde !
01:15:14Une vidéo choquante
01:15:15toujours plus de violence
01:15:16à l'encontre
01:15:17de la communauté juive,
01:15:18jeune fille qui s'est interposée et qui a manifesté son mécontentement.
01:15:22Oui, courage vraiment impressionnant parce qu'il faut distinguer deux types de courage
01:15:27qui ne se recoupent pas toujours, le courage moral et le courage physique.
01:15:29Et là, elle a vraiment les deux.
01:15:31Mais à part cette lueur d'espoir, une vidéo comme ça glace le sang.
01:15:35Elle a un côté quand même, sans faire de point Godwin,
01:15:38on se dit qu'on est retombé dans des années très très sombres
01:15:41pour les juifs de France, d'Europe et peut-être du monde occidental.
01:15:46Il y a deux choses que j'aimerais dire très rapidement.
01:15:49La première, c'est qu'on entend quand même une grande forme de déni
01:15:53sur la montée de l'antisémitisme avec certaines personnes
01:15:57qui sont adeptes d'une sorte de logique, de paradigme
01:16:00où on dit qu'il y a des minorités dont on pourrait dire comme ça
01:16:03qu'elles seraient dominées, que les juifs n'en feraient pas partie,
01:16:05qu'il n'y aurait pas de racisme systémique les visant.
01:16:09Et pourtant, les chiffres parlent.
01:16:10Oui, les chiffres et ces images.
01:16:12Quand vous voyez des images de cette nature,
01:16:13vous ne pouvez pas commencer à être tâtillon sur la question du constat
01:16:17qu'il y a une augmentation de l'antisémitisme.
01:16:19La deuxième chose qui m'interpelle, c'est dans le lexique que ce monsieur emploie.
01:16:22On voit bien qu'il y a un mélange.
01:16:24L'antisémitisme est toujours, c'est un phénomène historiquement sédimenté.
01:16:27Vous avez l'antisémitisme chrétien des origines, racial,
01:16:31celui économique et aujourd'hui tout un antisémitisme
01:16:36qui se nourrit d'une instrumentalisation du conflit israélo-palestinien,
01:16:39instrumentalisation dont manifestement le monsieur de cette vidéo
01:16:43s'est profondément inspiré.
01:16:45Donc je pense qu'il y a aussi la question de la responsabilité morale,
01:16:48pas judiciaire, mais de toutes les personnes qui,
01:16:51depuis sept mois, un an,
01:16:53se sont, de manière complètement débridées,
01:16:58dans le débat public, des individus, je pense à des politiques,
01:17:02je pense parfois à certains intellectuels,
01:17:04en tout cas certaines personnes qui ont la chance, l'honneur
01:17:06et donc la responsabilité d'avoir une parole publique,
01:17:09qui ont donné libre cours à une phrase zéologie antisémite.
01:17:12Et j'insiste bien sur le mot phrase zéologie,
01:17:14ça veut dire la plupart du temps ce sont des déclarations
01:17:16qui ne peuvent pas faire l'objet d'une condamnation judiciaire
01:17:18puisqu'il n'y a pas d'antisémitisme explicite,
01:17:20mais des sortes d'implicites, de clins d'œil, d'allusions,
01:17:24de références, comme on dit en anglais maintenant dog whistle,
01:17:27des sortes de petits sifflements que les gens comprennent bien
01:17:30et qui en effet agitent ce genre d'événements.
01:17:33Donc malheureusement ce qui est terrible, je conclurai là-dessus,
01:17:35c'est que des images de cette nature, en fait elles ne sont pas étonnantes,
01:17:38et elles sont même, je vais employer un mot choquant,
01:17:40mais elles sont même normales dans un pays où une partie de la classe politique
01:17:44a décidé de pousser à cette phrase zéologie-là.
01:17:47Il est normal au sens de, il est automatique,
01:17:49il y a un lien presque de causalité qui peut être fait
01:17:52entre quand dans un pays vous avez une partie de l'élite
01:17:55qui décide de prendre une phrase zéologie
01:17:58qui désigne des individus comme problématiques
01:18:02et ensuite les actions qui se passent évidemment dans la rue.
01:18:04Frédéric Fougera, votre avis, votre réaction
01:18:08en voyant ces images quand même choquantes,
01:18:10on est en 2024 dans le métro parisien,
01:18:12heureusement il y a ce courage de cette jeune fille,
01:18:15mais aucune autre réaction autour d'elle ?
01:18:17C'est un peu ça qui me choque,
01:18:19ça m'évitera de paraphraser ce que disait Nathan,
01:18:22et je préférais son mot automatique et anormal,
01:18:24mais j'ai bien compris le sens du mot normal.
01:18:26Mais oui, le manque de réaction des personnes dans le métro,
01:18:31ce silence quelque part, cette forme de complicité,
01:18:34alors peut-être y a-t-il un effet de sidération,
01:18:36on voit qu'on a affaire à un personnage
01:18:38qui n'a pas l'air dans son état normal,
01:18:40qui peut faire peur, il a l'air grand,
01:18:42on peut comprendre ça,
01:18:43mais un homme seul et une masse de personnes
01:18:46dans une rame de métro,
01:18:47il y a un moment où il faut aussi être capable de réagir
01:18:50et il faut prendre le dessus.
01:18:53Mais ce silence, il n'est pas que dans cette rame de métro,
01:18:57il est un peu dans l'absolu.
01:18:59Tout à l'heure sur votre plateau,
01:19:00j'ai noté que Amine Elbari,
01:19:03si je ne n'esclane pas son nom,
01:19:06a fait référence au silence de la communauté musulmane.
01:19:09Mais la communauté musulmane,
01:19:11ce ne sont pas les premières,
01:19:13mais au moins les secondes victimes
01:19:15de ce type d'incidents,
01:19:16parce que c'est contre eux que naturellement,
01:19:18il va être facile de se retourner.
01:19:20Mais moi, aucun de mes collègues associés,
01:19:22amis musulmans ne cautionnent ce genre de choses,
01:19:25je me retrouve là-dedans.
01:19:26C'est-à-dire qu'il y a un moment,
01:19:27il faut prendre la parole.
01:19:29Ce silence, il est de tout le monde,
01:19:31où est SOS Racisme ces derniers temps ?
01:19:33Certaines élites, certains parlementaires
01:19:36mettent des cibles contre des politiques,
01:19:38contre des artistes.
01:19:40Où est SOS Racisme ?
01:19:42Il y a un silence collectif.
01:19:45Il ne faut peut-être pas le dénoncer,
01:19:47mais il faut dire attention,
01:19:48il faut aussi se réveiller.
01:19:50Il faut parfois avoir la force physique et morale
01:19:53de cette jeune femme qui a su réagir,
01:19:56peut-être sous l'effet de la peur,
01:19:57de la peur d'une certaine adrénaline,
01:19:59mais elle, au moins, elle a réagi,
01:20:00elle a fait ce qu'il fallait.
01:20:01On va écouter justement cet avocat,
01:20:03l'avocat de cette jeune fille
01:20:05qui est intervenue et qui a filmé la scène.
01:20:08Ce qu'elle explique, ce qu'elle m'a expliqué en tout cas,
01:20:10c'est que les mots sont sortis d'eux-mêmes,
01:20:12que pour elle, l'injustice dont faisait
01:20:17l'objet cette famille,
01:20:19ce n'était pas normal.
01:20:21Il fallait réagir, il fallait intervenir,
01:20:23et c'est ce qu'elle a fait, c'est le courage qu'elle a eu.
01:20:25C'est vrai que vous l'avez rappelé,
01:20:26il n'y a personne dans le métro,
01:20:27personne dans la rame,
01:20:28personne, personne, personne qui va intervenir,
01:20:30personne qui va parler,
01:20:32personne qui va s'interposer aux côtés de cette jeune fille.
01:20:34Quand cet homme finit par sortir du métro,
01:20:37finit de sortir de la rame,
01:20:38il y a une jeune femme, une autre jeune femme,
01:20:40qui n'est absolument pas visée par les insultes, etc.,
01:20:42qui a 17 ans,
01:20:43et qui vient s'asseoir à côté de ma cliente,
01:20:46celle qui s'est interposée,
01:20:47qui s'est levée et qu'on entend dans la vidéo,
01:20:49et qui vient lui dire,
01:20:50j'ai 17 ans, je suis de confession juive,
01:20:52et je vous remercie,
01:20:53je vous remercie de vous être opposé à cet homme,
01:20:55aussi farouchement,
01:20:56je vous remercie d'avoir pris notre défense,
01:20:58parce que c'est vrai que malheureusement,
01:21:00on est dans un,
01:21:01actuellement,
01:21:02depuis le 7 octobre,
01:21:03on est dans une sorte d'antisémitisme
01:21:05qui est complètement décomplexé,
01:21:07et on voit que c'est de nouvelles barrières
01:21:11qui tombent sans arrêt,
01:21:12tous les jours, tous les jours,
01:21:13sur ce type d'infraction,
01:21:15et ce qui est gravissime.
01:21:16Paul-Antoine,
01:21:17on voit aussi cette utilisation
01:21:19des réseaux sociaux,
01:21:20abonnés sur, pour une fois.
01:21:21Oui, pour une fois,
01:21:22les réseaux sociaux sont plutôt bien utilisés,
01:21:24donc il faut le préciser.
01:21:25Après, je pense que justement,
01:21:27s'il n'y avait pas ces réseaux sociaux,
01:21:29et si cette fille n'avait pas filmé,
01:21:31c'est des séquences qu'on ne verrait pas,
01:21:33et je pense que les gens, du coup,
01:21:35s'habituent.
01:21:36Moi, je voulais juste rebondir
01:21:37sur ce qu'avait dit aussi Nathan Devers,
01:21:39à un moment,
01:21:40vous parliez, en fait,
01:21:41d'une partie de la classe politique
01:21:42qui, au mieux,
01:21:43condamne très très mollement,
01:21:45au pire, ne condamne pas du tout,
01:21:47et en fait,
01:21:48à la limite,
01:21:49ça c'est leur parti politique,
01:21:50ils font, entre guillemets,
01:21:51ce qu'ils veulent.
01:21:52En revanche,
01:21:53ce qui me gêne beaucoup,
01:21:54c'est que c'est eux,
01:21:55c'est les mêmes
01:21:56qui se permettent
01:21:57de donner des brevets
01:21:58de respectabilité,
01:21:59de république,
01:22:00de citoyenneté,
01:22:01d'expliquer qu'une chaîne de télé
01:22:02est bien,
01:22:03mais qu'une autre chaîne
01:22:04n'est pas bien,
01:22:05de faire tout ça,
01:22:06en plus,
01:22:07avec l'argent de nos impôts,
01:22:08parce qu'ils font
01:22:09des commissions d'enquête,
01:22:10et d'expliquer
01:22:11à des présentateurs
01:22:12que vous faites votre métier
01:22:13parfois bien,
01:22:14parfois pas bien,
01:22:15que le direct,
01:22:16il faudrait le mettre
01:22:17avec un temps différé,
01:22:18voilà.
01:22:19Et c'est ça,
01:22:20je diffère un peu,
01:22:21pour le coup,
01:22:22du sujet,
01:22:23c'est qu'ils ont
01:22:24tous les droits.
01:22:25Les donneurs de leçons,
01:22:26finalement,
01:22:27ne sont pas les plus propres.
01:22:28Eux ont le droit
01:22:29de dire ce qu'ils veulent,
01:22:30et nous,
01:22:31on a juste le droit
01:22:32de dire merci,
01:22:33excusez-nous.
01:22:34Et quand on a
01:22:35des cas comme ça,
01:22:36qui sont quand même
01:22:37atroces,
01:22:38comme phrase,
01:22:39Hitler avait raison,
01:22:40bon,
01:22:41je crois qu'on est
01:22:42tous d'accord,
01:22:43en tout cas,
01:22:44j'espère que c'est
01:22:45quand même inadmissible,
01:22:46là,
01:22:47ces mêmes personnes,
01:22:48encore une fois,
01:22:49au mieux,
01:22:50condamnent mollement,
01:22:51parce qu'il faut
01:22:52que les Français
01:22:53commencent à le voir
01:22:54et commencent à en avoir
01:22:55un peu marre.
01:22:56Gérard Vespière,
01:22:57on assiste aussi
01:22:58à l'exportation
01:22:59du conflit en France
01:23:00avec des personnes
01:23:01qui font des confusions,
01:23:02mélangent tout,
01:23:03et parfois
01:23:04passent à l'attaque
01:23:05avec des menaces
01:23:06et aussi des violences
01:23:07physiques contre
01:23:08la communauté juive.
01:23:09Oui,
01:23:10comme on l'a dit
01:23:11précédemment,
01:23:12on est
01:23:13dans une situation
01:23:14avec des racines
01:23:15à l'extérieur
01:23:16de l'Europe,
01:23:17donc,
01:23:18qui ont des conséquences
01:23:19en Europe,
01:23:20et pas,
01:23:21donc,
01:23:22seulement en France.
01:23:23On se souvient
01:23:24des attaques
01:23:25qui ont eu lieu
01:23:26en Angleterre,
01:23:27pas celles
01:23:28de la semaine dernière,
01:23:29mais il y a
01:23:30un an ou deux
01:23:31au cri d'Allah Akbar
01:23:32sur un grand pont
01:23:33à Londres.
01:23:34Donc,
01:23:35il y a
01:23:36un sentiment
01:23:37et des actions
01:23:38qui sont,
01:23:39effectivement,
01:23:40de nature internationale
01:23:41et on ne peut
01:23:42qu'attendre
01:23:43avec
01:23:44grande
01:23:45impatience
01:23:46à la conclusion
01:23:47d'accord
01:23:48de cesser le feu
01:23:49et même au-delà
01:23:50au Moyen-Orient
01:23:51parce que cela
01:23:52devrait
01:23:53apaiser
01:23:54aussi
01:23:55nos situations
01:23:56internationales.
01:23:57On va se connecter
01:23:58avec
01:23:59Emmanuel
01:24:00Alioua.
01:24:01Vous êtes représentant
01:24:02officiel
01:24:03du protocole
01:24:04israélien
01:24:056C.
01:24:06Merci beaucoup
01:24:07d'être avec nous.
01:24:08Vous souhaitiez
01:24:09réagir
01:24:10sur
01:24:11cette information,
01:24:12sur cette terrible
01:24:13séquence.
01:24:14On va d'abord
01:24:15rappeler
01:24:16les chiffres
01:24:17des actes
01:24:18antisémites en France
01:24:19qui augmentent.
01:24:20Alors,
01:24:21par rapport à
01:24:222023,
01:24:23en 2023,
01:24:24c'était 304 actes
01:24:25constatés
01:24:26sur cette période
01:24:27et puis
01:24:28en 887 actes
01:24:29antisémites
01:24:30au premier semestre
01:24:31de 2024
01:24:32en France.
01:24:33On voit une augmentation
01:24:34quand même
01:24:35assez importante.
01:24:36Est-ce que
01:24:37l'on assiste
01:24:38Emmanuel Alioua
01:24:39à un antisémitisme
01:24:40décomplexé ?
01:24:41Ah,
01:24:42je crois
01:24:43que…
01:24:44Vous m'entendez ?
01:24:45Oui,
01:24:46on vous entend.
01:24:47Allez-y,
01:24:48reprenez votre phone.
01:24:49D'accord.
01:24:50Bonjour,
01:24:51bonsoir.
01:24:52Je disais que
01:24:53le 7 octobre,
01:24:54en fait,
01:24:55a fait tomber
01:24:56les masques,
01:24:57ni plus ni moins,
01:24:58mais n'a fait que
01:24:59révéler
01:25:00ce que nous,
01:25:01nous savions déjà.
01:25:02Quand je dis nous,
01:25:03c'est la communauté
01:25:04française
01:25:05de confession juive.
01:25:06Ce que vous venez
01:25:07de voir là,
01:25:08ça fait des années
01:25:09qu'on le vit.
01:25:10Il se trouve que
01:25:11maintenant,
01:25:12c'est médiatisé
01:25:13et tant mieux.
01:25:14Et encore,
01:25:15vous êtes un des rares
01:25:16à médiatiser
01:25:17mais c'est
01:25:18extrêmement fréquent.
01:25:19Le problème,
01:25:20c'est que
01:25:21la plupart du temps,
01:25:22les gens ne déposent
01:25:23pas plainte
01:25:24par peur
01:25:25de représailles.
01:25:26Mais la communauté
01:25:27juive,
01:25:28j'ai envie de dire
01:25:29tout ce qui commence
01:25:30avec la communauté juive
01:25:31ne finit jamais
01:25:32qu'avec la communauté
01:25:33juive.
01:25:34Frédéric Fougera,
01:25:35est-ce qu'on assiste
01:25:36aussi à une
01:25:37sorte de
01:25:38complaisance
01:25:39de la part
01:25:40de ces auteurs
01:25:41d'agressions physiques
01:25:42ou encore
01:25:43d'agressions
01:25:44sexuelles ?
01:25:45Est-ce que
01:25:46il y a
01:25:47une réponse
01:25:48judiciaire
01:25:49assez forte
01:25:50face à ces actes ?
01:25:51Alors complaisance,
01:25:52je refuse
01:25:53l'idée
01:25:54mais le constat
01:25:55nous impose
01:25:56de devoir
01:25:57l'admettre.
01:25:58Avant de répondre
01:25:59à votre question
01:26:00et en espérant
01:26:01ne pas l'oublier,
01:26:02je voudrais dire
01:26:03que c'est intéressant
01:26:04d'avoir rappelé
01:26:05que ces chiffres
01:26:06sont certainement
01:26:07très réduits
01:26:08par rapport
01:26:09à la réalité
01:26:10parce que tout le monde
01:26:11ne pense pas,
01:26:12n'ose pas,
01:26:13n'a pas le courage,
01:26:14n'a pas le temps
01:26:15pour X raisons
01:26:16d'aller porter plainte
01:26:17ou n'ose pas.
01:26:18Donc voilà,
01:26:19il y a certainement
01:26:20un chiffre,
01:26:21enfin ces chiffres
01:26:22sont certainement
01:26:23inférieurs à la réalité
01:26:24sans aucun doute
01:26:25et je voudrais aussi dire
01:26:26que 887
01:26:27par rapport
01:26:28à 304,
01:26:29certains se permettent
01:26:30de dire que c'est
01:26:31une augmentation
01:26:32résiduelle.
01:26:33Je pense qu'on a
01:26:34aussi le droit
01:26:35voire c'est notre responsabilité
01:26:36de rappeler
01:26:37que ça n'a rien
01:26:38de résiduel
01:26:39et que c'est absolument
01:26:40honteux,
01:26:41scandaleux,
01:26:42dégueulasse
01:26:43de prétendre
01:26:44que ça n'a rien
01:26:45de résiduel.
01:26:46Emmanuel Allioua,
01:26:47vous êtes notamment
01:26:48connecté avec nous
01:26:49pour revenir ensemble
01:26:50sur les négociations
01:26:51quant à une trêve,
01:26:52un cessez-le-feu
01:26:53entre Israël
01:26:54et le Hamas.
01:26:55Les discussions
01:26:56en vue de cette trêve
01:26:57ont débuté aujourd'hui
01:26:58à Doha,
01:26:59au Qatar.
01:27:00De nouvelles discussions
01:27:01menées à l'appel
01:27:02des pays médiateurs,
01:27:03le Qatar,
01:27:04l'Egypte
01:27:05et les Etats-Unis.
01:27:06On va faire d'abord
01:27:07le point avec notre journaliste
01:27:08à New York,
01:27:09Elisabeth Guedel
01:27:10et ensuite
01:27:11on ouvre le débat.
01:27:12C'est le plan
01:27:14qui doit servir de base
01:27:15à ces nouvelles négociations.
01:27:16Un plan qui prévoit
01:27:17de passer progressivement
01:27:18d'une trêve de six semaines
01:27:19à un cessez-le-feu permanent,
01:27:20qui prévoit
01:27:21le retrait par étape
01:27:22des forces israéliennes
01:27:23de Gaza
01:27:24et puis la libération
01:27:25des otages
01:27:26encore retenus
01:27:27par le Hamas
01:27:28en échange
01:27:29de prisonniers palestiniens
01:27:30détenus par Israël.
01:27:31Selon La Maison Blanche,
01:27:32le Hamas a accepté ce plan,
01:27:33Israël l'a soutenu,
01:27:34mais après dix semaines
01:27:35et plusieurs séries
01:27:36de négociations.
01:27:37On est donc
01:27:38sur le point
01:27:39de passer
01:27:40progressivement
01:27:41à un cessez-le-feu
01:27:43On est bien loin
01:27:44d'un accord.
01:27:45Le New York Times
01:27:46rapportait cette semaine
01:27:47que Benyamin Netanyahou
01:27:48avait ajouté
01:27:49de nouvelles conditions,
01:27:50ce qu'a démenti
01:27:51le premier ministre israélien.
01:27:53Joe Biden
01:27:54et sa vice-présidente
01:27:55Kamala Harris
01:27:56ont été briefés hier
01:27:57par leur conseiller
01:27:58à la Sécurité nationale
01:27:59sur le niveau de tension
01:28:00qui règne
01:28:01au Moyen-Orient,
01:28:02sur le dispositif
01:28:03militaire américain
01:28:04dans la région
01:28:05qui a été renforcé.
01:28:06Les États-Unis,
01:28:07qui sont avec le Qatar
01:28:08et l'Égypte
01:28:09les médiateurs
01:28:10de ces négociations,
01:28:11pèsent tout leur poids
01:28:12avec l'envoi du chef
01:28:13de la CIA
01:28:14William Burns à Doha
01:28:15pour tenter
01:28:16de décrocher
01:28:17un accord.
01:28:18Il n'y a plus
01:28:19de temps à perdre,
01:28:20répète l'administration Biden,
01:28:21persuadée que seule
01:28:22la conclusion
01:28:23d'un cessez-le-feu
01:28:24permettrait d'éloigner
01:28:25les risques
01:28:26d'escalade
01:28:27au Moyen-Orient.
01:28:28Gérard Vespière,
01:28:29on assiste
01:28:30à un début prometteur
01:28:31comme l'annonce
01:28:32Washington.
01:28:33Quelle est
01:28:34votre analyse ?
01:28:35Quels constats
01:28:36on peut aussi
01:28:37dresser
01:28:38face à ces annonces
01:28:39et ces discussions
01:28:40qui se sont déroulées
01:28:41aujourd'hui ?
01:28:42Début prometteur
01:28:43depuis la proposition
01:28:44américaine
01:28:45de fin mai.
01:28:46Donc voyez-vous,
01:28:47on n'est pas tout à fait
01:28:48dans le début,
01:28:49on est dans la continuation
01:28:50et il y a trois volets
01:28:51très importants
01:28:52et complexes
01:28:53dans ces projets
01:28:54d'accord.
01:28:55Donc le volet
01:28:56effectivement
01:28:57des libérations
01:28:58et pas seulement
01:28:59des otages
01:29:00retenus par le Hamas
01:29:01mais aussi
01:29:02en échange
01:29:03à des prisonniers
01:29:04palestiniens
01:29:05détenus en Israël.
01:29:06Donc là,
01:29:07il y a aussi
01:29:08des négociations
01:29:09difficiles
01:29:10sur les ratios.
01:29:11Deuxièmement,
01:29:12vous avez
01:29:13donc
01:29:14la partie
01:29:15militaire,
01:29:16la position
01:29:17de Tsar
01:29:18dans la bande de Gaza
01:29:19après l'arrêt
01:29:20des combats
01:29:21et la sécurité
01:29:22des accès
01:29:23à Gaza,
01:29:24surtout dans le sud
01:29:25avec la route
01:29:26de Philadelphie
01:29:27qui est
01:29:28le long
01:29:29de la frontière
01:29:30égyptienne.
01:29:31Enfin,
01:29:32la partie politique
01:29:33avec le souhait
01:29:34assez étonnant
01:29:35d'établir
01:29:36un accord
01:29:37entre
01:29:39Yassine Ouard
01:29:40de se rapprocher
01:29:41du Fatah,
01:29:42ce qui veut dire
01:29:43entre guillemets
01:29:44que le Hamas
01:29:45a été
01:29:46très fortement
01:29:47abaissé
01:29:48dans ses capacités
01:29:49politiques
01:29:50et militaires.
01:29:51Ça a marqué
01:29:52un tournant ?
01:29:53Oui,
01:29:54certainement.
01:29:55Il y a entre 15 000
01:29:56et 20 000
01:29:57membres du Hamas
01:29:58qui ont été tués
01:29:59pendant ces neuf mois.
01:30:00C'est quand même
01:30:01assez conséquent.
01:30:02Et deuxièmement,
01:30:03la venue
01:30:04aujourd'hui
01:30:05ou l'annonce
01:30:06en tout cas
01:30:07de Marmouda Abbas
01:30:08à Gaza.
01:30:09Donc,
01:30:10le rapprochement
01:30:11entre le Fatah
01:30:12et le Hamas.
01:30:13On va l'écouter,
01:30:14Marmouda Abbas.
01:30:15Ensuite,
01:30:16je vous laisse
01:30:17poursuivre
01:30:18sur le président
01:30:19du territoire palestinien.
01:30:20J'annonce devant vous,
01:30:21devant le monde entier
01:30:22et devant notre peuple
01:30:23palestinien,
01:30:24puisque nous n'avons
01:30:25pas d'autre solution,
01:30:26que j'ai décidé
01:30:27de me rendre
01:30:28à Gaza
01:30:29avec
01:30:30d'autres
01:30:31solutions
01:30:32et que
01:30:33j'ai décidé
01:30:34de me rendre
01:30:35à Gaza
01:30:36avec
01:30:37d'autres dirigeants
01:30:38frères palestiniens.
01:30:39Voilà,
01:30:40Marmouda Abbas,
01:30:41le président
01:30:42de l'autorité
01:30:43palestinienne
01:30:44qui annonce
01:30:45éventuellement
01:30:46son arrivée
01:30:47à Gaza
01:30:48après 17 ans.
01:30:49Vous y croyez ?
01:30:50Parce que
01:30:51avec les annonces,
01:30:52parfois,
01:30:53les annonces
01:30:54ne sont pas suivies
01:30:55d'action.
01:30:56Après 17 ans
01:30:57d'absence,
01:30:58il va y aller ?
01:30:59Oui,
01:31:00parce que
01:31:01la nature
01:31:02horreur du vide
01:31:03et,
01:31:04deuxièmement,
01:31:05parce que
01:31:06le représentant
01:31:07maintenant nouveau
01:31:08du Hamas
01:31:09a souhaité
01:31:10cette option stratégique,
01:31:11bien qu'il ait été
01:31:12en charge
01:31:13des affaires militaires,
01:31:14mais on voit
01:31:15où les affaires militaires
01:31:16ont mené
01:31:17le Hamas.
01:31:18Et donc,
01:31:19il faut aussi voir
01:31:20la pression internationale
01:31:21qui a été exercée.
01:31:22Amos Holstein,
01:31:23qui est le représentant
01:31:24du président
01:31:25des Etats-Unis
01:31:26pour le Moyen-Orient,
01:31:27a dit
01:31:28« Aidez-nous ! »
01:31:29entre parenthèses,
01:31:30« Arrêtez-vous ! »
01:31:31« Arrêtez-nous ! »
01:31:32entre parenthèses,
01:31:33« Arrêtez-vous ! »
01:31:34à établir la paix,
01:31:35nous allons, nous,
01:31:36vous aider,
01:31:37entre parenthèses,
01:31:38économiquement.
01:31:39Donc, voyez-vous,
01:31:40au-delà des trois chapitres
01:31:41que j'ai évoqués tout à l'heure,
01:31:42il y a des grands, aussi,
01:31:43échanges et négociations
01:31:44sur l'ensemble
01:31:45de la région.
01:31:46Et puis,
01:31:47cette attente
01:31:48pour les otages,
01:31:49pour les familles d'otages,
01:31:50Emmanuel Alioua,
01:31:51est-ce que
01:31:52ces négociations
01:31:53sont synonymes
01:31:54d'espoir
01:31:55ou, au contraire,
01:31:56elles soulèvent encore
01:31:57des revendications
01:31:58de la part des proches
01:31:59de ces deux otages ?
01:32:03Je sais qu'on leur vende
01:32:04leurs enfants
01:32:05et leurs familles.
01:32:06Et « Les débuts prometteurs »,
01:32:07c'est un titre
01:32:08qui nous fait sourire,
01:32:09évidemment,
01:32:10parce que,
01:32:11comme disait monsieur,
01:32:12depuis le mois de mai,
01:32:13on essaie,
01:32:14les Israéliens
01:32:15essaient de négocier
01:32:16et, systématiquement,
01:32:17le Hamas décline
01:32:18toutes les propositions
01:32:19qui sont faites,
01:32:20systématiquement.
01:32:21Donc, il y a des divisions,
01:32:22aujourd'hui,
01:32:23au sein des Israéliens
01:32:24qui sont très fortes
01:32:25vis-à-vis
01:32:26vis-à-vis du retour
01:32:27des otages
01:32:28et de la continuité
01:32:29de la guerre.
01:32:30Certains parents
01:32:31veulent à tout prix
01:32:32qu'on ramène leurs corps,
01:32:33les corps des enfants,
01:32:34les corps des familles,
01:32:35au prix même
01:32:36de ce que demande le Hamas.
01:32:37Et vous avez
01:32:38une autre partie
01:32:39qui dit non,
01:32:40on doit continuer,
01:32:41quel que soit
01:32:42le prix à payer.
01:32:43On a déjà sacrifié
01:32:44600 soldats.
01:32:45Il y a eu des milliers
01:32:46de morts
01:32:47et de blessés.
01:32:48Il y a 35 %
01:32:49de troupes
01:32:50de sécurité
01:32:51en Israël
01:32:52qui ont été détruites
01:32:53par les Israéliens.
01:32:5436 % de troubles
01:32:55de stress post-traumat
01:32:56dans le pays.
01:32:5736 % d'amputés.
01:32:58Donc pas question
01:32:59qu'on s'arrête là.
01:33:00On va écouter
01:33:01ces proches
01:33:02des otages
01:33:03qui ont manifesté
01:33:04aujourd'hui
01:33:05à Tel Aviv.
01:33:06Écoutez leur message
01:33:07qui est très poignant.
01:33:08Nous avons besoin
01:33:09d'un cessez-le-feu
01:33:10pour récupérer
01:33:11tous les otages.
01:33:12Nous ne pouvons plus
01:33:13faire confiance
01:33:14au gouvernement israélien.
01:33:15Ça fait 10 mois
01:33:16qu'ils torpillent
01:33:17tous les efforts
01:33:18d'éployés
01:33:19en Israël.
01:33:20Nous avons besoin
01:33:21d'un cessez-le-feu
01:33:22pour récupérer
01:33:23tous les efforts
01:33:24d'éployés
01:33:25pour parvenir
01:33:26à un accord.
01:33:27Nous savons
01:33:28qu'il y a un sommet
01:33:29aujourd'hui.
01:33:30Nous n'avons que
01:33:31très peu d'espoir
01:33:32quant au sérieux
01:33:33de la délégation israélienne
01:33:34pour signer l'accord.
01:33:35Nous appelons
01:33:36les nations du monde
01:33:37à nous aider
01:33:38à remédier à cette situation,
01:33:39à faire pression
01:33:40sur les deux partis
01:33:41et en particulier
01:33:42sur le gouvernement israélien
01:33:43qui ne fait que
01:33:44traîner les pieds
01:33:45et éviter de signer
01:33:46un accord
01:33:47sur les otages.
01:33:48À l'équipe
01:33:49de Netanyahou,
01:33:50nous avons besoin
01:33:51d'un cessez-le-feu
01:33:52à l'équipe de négociation.
01:33:53Si un accord
01:33:54n'est pas signé aujourd'hui
01:33:55ou dans les prochains jours
01:33:56lors de ce sommet,
01:33:57ne retournez pas en Israël.
01:33:58Vous n'avez aucune raison
01:33:59de retourner en Israël
01:34:00sans accord.
01:34:01Il vaut mieux
01:34:02que vous restiez là-bas,
01:34:03que vous disiez
01:34:04que Netanyahou fait échouer
01:34:05l'accord,
01:34:06que vous n'avez pas
01:34:07de mandat,
01:34:08que vous n'avez aucune raison
01:34:09de retourner en Israël
01:34:10les mains vides.
01:34:11Emmanuel Allioua,
01:34:12on ressent
01:34:13dans ces messages
01:34:14une certaine défiance
01:34:15envers la politique
01:34:16de Benyamin Netanyahou.
01:34:17Oui, vous avez
01:34:18ce temps-là
01:34:19de réponse
01:34:21Il se trouve
01:34:22que beaucoup
01:34:23des manifestants
01:34:24que vous voyez là
01:34:25qui se réunissent
01:34:26très souvent
01:34:27dans cet endroit-là,
01:34:28ils se sont mobilisés
01:34:29depuis le départ.
01:34:30Ce sont des manifestants
01:34:31qui sont d'abord
01:34:32des parents,
01:34:33qui sont d'abord
01:34:34des familles.
01:34:35C'est très compliqué
01:34:36pour moi
01:34:37de vous dire
01:34:38qu'ils ont tort
01:34:39dans leur revendication.
01:34:40Je n'ai personne
01:34:41qui a été enlevé.
01:34:42Maintenant,
01:34:43ce sont des gens
01:34:44qui la plupart,
01:34:45bien avant la prise
01:34:46d'otages
01:34:47et le 7 octobre,
01:34:48sont très à gauche
01:34:49et donc forcément
01:34:50très hostiles
01:34:51à Netanyahou.
01:34:52Voilà,
01:34:53ça rejoint
01:34:54ce que je disais
01:34:55précédemment,
01:34:56c'est que vous avez
01:34:57des divisions
01:34:58extrêmement fortes
01:34:59au sein
01:35:00de la population
01:35:01israélienne
01:35:02entre les
01:35:03« on continue la guerre »
01:35:04et ceux qui sont
01:35:05prêts à donner
01:35:06au Hamas
01:35:07absolument
01:35:08tout ce qu'ils veulent
01:35:09pour voir leurs enfants
01:35:10et leurs familles
01:35:11revenir.
01:35:12Donc,
01:35:13c'est très compliqué
01:35:14pour moi
01:35:15de vous dire
01:35:16qu'ils sont
01:35:18morts ou vivants.
01:35:19Alors,
01:35:20on a cette information
01:35:21qui vient de tomber.
01:35:22Le Hamas
01:35:23a réaffirmé
01:35:24ce soir
01:35:25qu'un cessez-le-feu
01:35:26dans ce territoire
01:35:27devait s'accompagner
01:35:28d'un retrait complet
01:35:29des forces armées israéliennes.
01:35:30Tout accord
01:35:31doit aboutir
01:35:32à un cessez-le-feu global,
01:35:33à un retrait
01:35:34complet
01:35:35de Gaza
01:35:36et au retour
01:35:37des personnes déplacées.
01:35:38C'est ce qu'a déclaré
01:35:39un haut responsable
01:35:40du Hamas,
01:35:41Adoah,
01:35:42où ont repris
01:35:43les discussions
01:35:44aujourd'hui
01:35:45au sujet d'une trêve.
01:35:46Votre réaction,
01:35:47votre analyse,
01:35:48Gérard Vespière,
01:35:49avec cette nouvelle réaffirmation
01:35:50du Hamas
01:35:51concernant
01:35:52un retrait complet
01:35:53d'Israël ?
01:35:54Vous voyez,
01:35:55c'était les deux volets
01:35:56qui ont été évoqués
01:35:57tout à l'heure,
01:35:58les libérations
01:35:59et la présence militaire.
01:36:00Là,
01:36:01on est vraiment
01:36:02dans le nœud
01:36:03de la situation actuelle.
01:36:04Mais par rapport
01:36:05aux commentaires
01:36:06qui ont été faits tout à l'heure
01:36:07en demandant
01:36:08aux négociateurs israéliens
01:36:09de ne pas rentrer chez eux,
01:36:10il ne faut quand même
01:36:11que savoir
01:36:12qu'il y a trois représentants
01:36:13d'Israël,
01:36:14Adoah,
01:36:15le chef du SINBET,
01:36:16les services de renseignement
01:36:17extérieur et intérieur,
01:36:18et un représentant
01:36:19du Premier ministre.
01:36:20Donc je pense
01:36:21qu'ils ont à cœur
01:36:22les services secrets
01:36:23et ont démontré
01:36:24depuis un certain nombre
01:36:25de dizaines d'années
01:36:26l'endévouement
01:36:27à la cause
01:36:28de leur pays.
01:36:29Frédéric Faugerat,
01:36:30une réaction
01:36:31sur cette nouvelle information
01:36:32concernant le Hamas ?
01:36:33Dans une négociation,
01:36:34il n'est pas anormal
01:36:35d'émettre des conditions.
01:36:36On s'y attendait.
01:36:37Mais quand une partie
01:36:38de l'ensemble
01:36:39de l'ensemble
01:36:40de l'ensemble
01:36:41de l'ensemble
01:36:42de l'ensemble
01:36:43de l'ensemble
01:36:45Quand une partie
01:36:46met des conditions,
01:36:47il faut, a priori,
01:36:48qu'elle accepte
01:36:49que l'autre partie
01:36:50en mette aussi
01:36:51et qu'on puisse
01:36:52se réconcilier
01:36:53sur la base
01:36:54de ces conditions.
01:36:55Si on fait le choix
01:36:56de conditions
01:36:57qui sont irréconciliables,
01:36:58alors il n'y a même
01:36:59pas de négociation.
01:37:00C'est une farce,
01:37:01c'est de la manipulation.
01:37:02Et si vous me permettez,
01:37:03je voulais juste revenir
01:37:04une seconde sur
01:37:05l'implication des États-Unis
01:37:06sur le retour à la paix.
01:37:07Je ne doute pas
01:37:08à l'instant
01:37:09qu'ils préfèrent
01:37:10une solution de paix
01:37:11à une solution de guerre.
01:37:12Je voudrais juste,
01:37:13On est dans une période électorale, et évidemment le camp démocrate a tout intérêt à ce qu'il y ait des avancées
01:37:19et donc à faire une communication autour de chaque parcelle de progrès possibles, éventuels, à annoncer
01:37:27parce que c'est nécessaire aussi pour l'image et la communication dans le cadre de leur campagne électorale.
01:37:32Paul Ansel.
01:37:33Juste pour compléter, vraiment, deux verres après, je veux parler, j'ai déjà beaucoup parlé.
01:37:38Pour compléter, je suis d'accord avec ce qui a été dit, c'est une période électorale aux États-Unis
01:37:42et les États-Unis ont annoncé un deal de 6 milliards de dollars en matériel à l'armée israélienne.
01:37:49Il faut bien comprendre que l'armée israélienne, sans le matériel, ce n'est pas les avions dont ils ont besoin,
01:37:54c'est les missiles, c'est les munitions.
01:37:56C'est une guerre qui est extrêmement coûteuse en munitions et Israël ne peut pas produire toutes les munitions qu'elle tire.
01:38:01Donc les États-Unis, ici, et le président Biden, ont un argument de poids au moins du côté israélien,
01:38:07côté palestinien, évidemment non, mais il a un argument de poids pour dire au gouvernement de M. Netanyahou,
01:38:14là, vous signez parce que sinon, nous, les munitions, ça va commencer à venir de moins en moins.
01:38:18Donc au moins de ce côté-là, ça peut avancer un peu.
01:38:20Après, évidemment, ça peut faire pression.
01:38:22Après, l'inconnu, c'est évidemment le Hamas.
01:38:24Est-ce que le Hamas va vouloir un cessez-le-feu ?
01:38:27Est-ce qu'ils vont vouloir un cessez-le-feu juste pour un mois, refaire leur force, repartir ensuite à l'assaut ?
01:38:32Ça, on n'en sait rien.
01:38:33Votre analyse, Nathan Devers, sur la situation internationale ?
01:38:36Oui, je voulais revenir aussi sur ce que disait tout à l'heure Mme Alioua,
01:38:38mais c'est lié aux négociations, sur la question des otages.
01:38:41Israël, depuis le 7 octobre, est placée dans un dilemme moral qui est quasiment insoluble.
01:38:46Vous avez d'un côté, en un sens, on pourrait dire la raison d'État, l'intérêt général,
01:38:51la nécessité de faire en sorte que les conditions de possibilité du 7 octobre ne soient plus présentes à Gaza
01:38:58et donc de détruire les infrastructures militaires et politiques, mais surtout militaires du Hamas.
01:39:04Et puis vous avez, de l'autre, la nécessité de sauver des individus civils coûte que coûte.
01:39:10Et en l'occurrence, dans l'histoire d'Israël, le positionnement traditionnel, en quelque sorte, sur la question des otages,
01:39:16on l'avait vu par exemple pendant l'affaire Gilad Chalit, c'était d'estimer qu'une vie humaine n'a pas de prix.
01:39:21Une vie humaine, donc quand un Israélien est pris en otage, si, comme à l'époque de Gilad Chalit,
01:39:28le Hamas demande la libération de milliers de prisonniers extrêmement dangereux, de terroristes, etc.,
01:39:33il fallait le faire, Israël l'avait fait, et d'ailleurs, parmi les prisonniers qui avaient été libérés jadis,
01:39:38beaucoup de gens ont commis ou organisé le 7 octobre.
01:39:41Donc ce qui est intéressant de voir, c'est ça, c'est que depuis le 7 octobre,
01:39:44Israël n'a pas pu s'en tenir à cette position traditionnelle, ce qu'on peut comprendre,
01:39:48mais que dans les familles des otages et dans les proches des otages,
01:39:52je pense, et c'est le désaccord que j'aurai avec Mme Alioua qui s'exprimait,
01:39:56ce n'est pas une haine anti-Netanyahou ou une opposition à Netanyahou en quelque sorte mécanique qu'ils avaient depuis bien longtemps.
01:40:03C'est aussi qu'ils ont eu l'impression de ne pas être écoutés,
01:40:06et que notamment dans les jours qui ont suivi le 7 octobre, en fait, dans les semaines qui ont suivi le 7 octobre,
01:40:10par exemple, M. Netanyahou n'est pas allé les rencontrer,
01:40:12n'est pas allé montrer des signes de compassion, même faire de la com',
01:40:16même dans une situation de guerre, un chef d'État fait de la com' en allant voir les familles des otages,
01:40:20il n'a même pas fait ça, et ça a été vu comme une forme de...
01:40:24parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui comprennent très très bien le dilemme,
01:40:27de gens, je veux dire, de proches des otages, qui comprennent très très bien ce dilemme-là,
01:40:31et qui sont justement elles-mêmes déchirées.
01:40:34Mais là, c'était autre chose, c'était une forme de froideur,
01:40:37c'était une forme de manque d'empathie, exactement.
01:40:40Et je pense que c'est ça aussi qui a choqué dès le début,
01:40:44et qui a lancé ce mouvement de contestation.
01:40:46Votre réponse, Emmanuelle Allioua, avant de redonner la parole à Gérard Vespière.
01:40:52Je crois qu'en matière de communication, je vais rejoindre M. Netanyahou.
01:40:57Globalement, le gouvernement et son premier ministre en tête sont très mauvais.
01:41:02Ils ne sont pas mauvais depuis le 7 octobre, ils sont mauvais depuis bien longtemps.
01:41:06Donc effectivement, l'image que favorise,
01:41:10l'image que donne Benjamin Netanyahou est très souvent en sa défaveur.
01:41:15Maintenant, souvenez-vous quand même du choc et du traumatisme gigantesque
01:41:21qu'a représenté pour tout le monde et, à mon avis, pour lui inclus, le 7 octobre.
01:41:27Parce que personne n'imaginait que le niveau de sécurité des Israéliens,
01:41:33qui est quand même une référence mondiale, serait à ce point mis à mal
01:41:38et qu'on rentrerait dans leur maison, dans leur foyer, dans leur campagne.
01:41:42Gérard Vespière.
01:41:43La recherche de la paix par les États-Unis est-elle une question électorale ?
01:41:50Si on regarde un petit peu l'histoire de ces dernières années, n'est-ce pas,
01:41:54la paix au Moyen-Orient a été articulée autour des accords d'Abraham.
01:42:00Et je ne crois pas que ce soit ni M. Biden ni Mme Harris
01:42:06qui soient derrière les accords d'Abraham puisqu'ils ont été lancés par Donald Trump.
01:42:11Donc il ne faut pas faire d'erreur entre l'image et la communication à court terme
01:42:18et surtout prendre en considération la stratégie à long terme de l'administration américaine
01:42:24qui va au-delà du nom des présidents et du court-termisme.
01:42:29C'est des stratégies de 10 ou 15 ans.
01:42:32Le mot de la fin, Emmanuelle Allioua sur ce sujet.
01:42:36Emmanuelle Allioua. Le mot de la fin, j'espère qu'il reste des otages vivants.
01:42:39Je vais avoir une conclusion très pragmatique, très israélienne.
01:42:43On espère tous, mais ces espoirs se réduisent de jour en jour.
01:42:46Personne n'aurait imaginé en Israël que la prise d'otages durerait aussi longtemps.
01:42:51Surtout connaissant la façon d'intervenir des Israéliens
01:42:54qui vont toujours systématiquement récupérer leurs otages.
01:43:01Oui, on pense à tous ces otages et notamment à ces deux Français
01:43:04qui sont encore retenus entre les mains du Hamas.
01:43:07Merci beaucoup Emmanuelle Allioua d'avoir été présente sur notre matinée.
01:43:12Je rappelle, vous êtes représentante officielle du protocole israélien 6C.
01:43:16Merci beaucoup à vous.
01:43:18Gérard Vespière, est-ce que les discussions vont reprendre demain ?
01:43:22Quelle est la suite de ces négociations ?
01:43:24Tant qu'aucun des négociateurs ne quitte Doha ou la salle de réunion,
01:43:30les efforts vont se poursuivre.
01:43:32Et puis Paul-Antoine, on va revenir aussi sur ce discours de Mahmoud Abbas
01:43:36prononcé depuis la Turquie.
01:43:38C'est un élément quand même important à prendre en compte.
01:43:40C'est un élément assez important parce que la Turquie a été vue comme,
01:43:44par un allié, il ne faut pas exagérer,
01:43:45mais comme un pays qui travaillait avec Israël, notamment sur certains dossiers.
01:43:51Et là, le fait que la Turquie accepte ce discours,
01:43:54accepte M. Mahmoud Abbas, prouve que la Turquie a complètement changé.
01:43:59Ce n'est pas nouveau.
01:44:00Depuis quelques années maintenant, ils ont changé par rapport à Israël.
01:44:04Ils ont un regard très différent, beaucoup plus anti-israélien.
01:44:06C'est surtout M. Erdogan.
01:44:09Donc, ça prouve qu'Israël se retrouve quand même isolé dans la région.
01:44:13Il est bientôt 23h sur CNews.
01:44:16Merci beaucoup d'être avec nous et d'être fidèle tous les soirs.
01:44:19Le moment pour nous de faire un point sur les principales informations du jour.
01:44:23Et c'est toujours avec Adrien Fontenot.
01:44:25Rebonsoir, Adrien.
01:44:26Bonsoir, Célia. Bonsoir à tous.
01:44:27Un premier cas du nouveau variant de la variole du singe,
01:44:30découvert en Suède, une première hors du continent africain.
01:44:34Et à en croire l'Organisation mondiale de la santé,
01:44:36il est probable que d'autres cas importés soient enregistrés en Europe
01:44:39au cours des prochains jours et des prochaines semaines.
01:44:41Pour rappel, l'OMS avait déclenché ce mercredi
01:44:44son plus haut niveau d'alerte sanitaire à l'échelle internationale.
01:44:47L'Ukraine contrôle de plus en plus de territoires dans la région de Koursk,
01:44:501150 m2 et 82 localités selon les chiffres de l'armée ukrainienne.
01:44:54L'état-major ajoute même qu'une administration militaire
01:44:57a été mise en place dans la région pour s'implanter dans la durée.
01:45:00La Russie, de son côté, frappe le sud et l'est de l'Ukraine.
01:45:03Cinq civils sont décédés dans les bombardements selon les autorités locales.
01:45:07Et puis, 25 établissements français dans le top 1000 mondial,
01:45:09c'est le résultat du dernier classement de Shanghai publié ce jeudi.
01:45:13Paris-Saclay en 12e position,
01:45:14se distingue comme première université tricolore et premier établissement d'Europe.
01:45:18Et sans surprise, pour la 22e année consécutive,
01:45:21l'université américaine Harvard est numéro 1 de ce classement.
01:45:24Merci beaucoup Adrien Fontenot pour ce rappel d'informations
01:45:28et puis pour votre journal plus complet.
01:45:30Les téléspectateurs de CNews vous retrouvent dès minuit et toute la nuit.
01:45:34Merci beaucoup.
01:45:36On va continuer à parler du Hamas, d'Israël,
01:45:39puisque dans une publication du 2 août dernier,
01:45:42la section jeunesse de l'organisation internationale Al-Shark Forum a appelé,
01:45:46je cite, à « rendre un dernier hommage au martyr Ismaël Haniyeh
01:45:50sur la place Sainte-Sophie à Istanbul »,
01:45:52considérant avoir, je cite toujours, « un engagement envers lui ».
01:45:56Dans le détail, si vous ne connaissez pas Al-Shark Forum,
01:45:59elle se présente comme une ONG visant à consolider les valeurs du pluralisme et de justice
01:46:04et à élaborer des stratégies à long terme pour contribuer au développement politique,
01:46:08à la prospérité économique et à la cohésion sociale des populations de l'Orient et du monde entier.
01:46:13Gérard Vespière, vous êtes géopolitologue, votre analyse sur ce sujet ?
01:46:18Vous savez, le sigle d'organisation non-gouvernementale
01:46:24recouvre une grande variété de profils
01:46:27et donc ce n'est pas forcément un label
01:46:32qui donne une capacité d'intervention,
01:46:36j'aurais dit Urbi et Orbi, c'est vrai, sur tout sujet et sur le monde.
01:46:40On n'a pas forcément raison d'avoir ce genre de décision et de démonstration
01:46:46parce qu'on est ONG.
01:46:48– Oui, de rendre hommage à Ismaël Haniyeh, ce n'est pas anodin, ce n'est pas rien.
01:46:53– C'est l'homme qui est à un des rouages,
01:46:57parce que les rouages fondamentaux sont à Téhéran
01:46:59et les généraux iraniens qui ont été éliminés en Liban.
01:47:06– C'était l'un des cerveaux du 7 octobre, c'est important de le rappeler.
01:47:10– Qui ont été éliminés fin mars
01:47:12et qui a créé la réponse de l'Iran en avril, n'est-ce pas ?
01:47:16Donc voilà, on a des rouages vraiment importants
01:47:19qui ont créé l'aboutissement au 7 octobre,
01:47:24donc c'est quand même regrettable qu'effectivement
01:47:28on utilise des appellations normalement reconnues pour un sens moral
01:47:35dans le cadre d'actions qui sont plutôt immorales.
01:47:39– Paul-Antoine ?
01:47:40– Ça rejoint, deux minutes, sur ce que je disais sur la Turquie avant,
01:47:44Erdogan contrôle tout en Turquie,
01:47:46il ne peut pas y avoir un hommage qui soit rendu en Turquie
01:47:49sans que les services de renseignement et qu'Erdogan soient d'accord.
01:47:51Si cet hommage a eu lieu, c'est qu'Erdogan a dit oui.
01:47:54Donc c'est encore un message envoyé par Erdogan à Israël
01:47:59et à la communauté internationale,
01:48:00et on n'oublie pas quand même que la Turquie est aussi membre de l'OTAN,
01:48:04qui est quand même l'alliance militaire dans laquelle la France et les Etats-Unis sont,
01:48:08et cette association, si je ne me trompe pas,
01:48:11est financée en partie par l'Union européenne.
01:48:14Je souris mais c'est pas bon.
01:48:16– Et c'est là tout le problème finalement,
01:48:18parce que si on fait un raccourci,
01:48:22l'Union européenne financerait donc un hommage à Ismail Agnier ?
01:48:25– Alors je ne pense pas qu'ils ont financé directement en sachant,
01:48:28mais ce qui est clair c'est que l'Union européenne finance beaucoup d'associations
01:48:32dont ils ne connaissent pas le but à la fin,
01:48:34et d'ailleurs l'Union européenne soutient au moins politiquement tacitement Mahmoud Abbas
01:48:39qui est président sans élection depuis 17 ans
01:48:41et soutient financièrement l'autorité palestinienne.
01:48:44Donc oui, il y a une question à se poser sur les financements de l'Union européenne.
01:48:46– Frédéric Faugerard.
01:48:47– Ma question à se poser sur les financements de l'Union européenne,
01:48:51sur beaucoup de collectivités territoriales en France.
01:48:54– Vous avez des exemples ?
01:48:55– On finance des associations,
01:48:56maintenant je ne vais pas jeter en peinture des noms,
01:48:59on finance des associations, des fondations
01:49:02dont les actions ne sont pas ou ne correspondent pas toujours
01:49:05aux missions qui sont affichées.
01:49:06– Pour un meilleur contrôle ?
01:49:07– Et comme il était dit, ONG ne veut pas dire on est tous des gentils,
01:49:11mais associations et fondations non plus,
01:49:13les contrôles manquent terriblement, les contrôles manquent terriblement, oui.
01:49:15– Nathan Devers.
01:49:16– Oui et puis une petite remarque,
01:49:18c'est aussi une tendance qu'on a pu voir sur les réseaux sociaux du monde entier,
01:49:22y compris français, je ne vais pas citer de noms,
01:49:24mais de gens qui ont été un peu ambiguës,
01:49:26voire qui ont rendu hommage à M.Agné après son élimination.
01:49:30J'aimerais juste rappeler une chose,
01:49:31c'est que M.Agné, il y a plusieurs discours de lui,
01:49:34mais notamment un qui était resté un peu fameux,
01:49:36où il parlait des civils qui mouraient chez les Palestiniens de Gaza,
01:49:40les enfants, les femmes, les vieillards,
01:49:42et il disait, ce sang-là, le sang qui coule de notre peuple,
01:49:46est précisément le moteur, le carburant de la cause palestinienne,
01:49:50qui nous rend héroïques, qui suscite la pitié du monde entier,
01:49:53et c'est grâce à ce sang que nous allons grandir et servir notre nation.
01:49:58C'est un monsieur qui a, on a beaucoup dit évidemment,
01:50:01les crimes qu'il a fait commettre contre les civils israéliens,
01:50:07mais c'est quelqu'un qui a ruiné sa propre cause,
01:50:10qui a détruit sa nation, qui a organisé sciemment,
01:50:13pas seul, avec toute une armada de gens,
01:50:17mais qui a organisé sciemment le fait que ses propres civils,
01:50:21ce dont il doit censer être le représentant moral en quelque sorte,
01:50:26et le protecteur, allaient se faire massacrer
01:50:28afin de servir soi-disant leur cause.
01:50:33Et donc je trouve ça toujours très étonnant
01:50:35quand il y a des gens qui sont sans doute sincèrement dans le monde entier
01:50:38et qui ont raison de l'être,
01:50:40soucieux de la cause palestinienne et soucieux du sort des Palestiniens,
01:50:43qu'on puisse avoir la moindre complaisance vis-à-vis de quelqu'un
01:50:46qui a transformé Gaza, d'abord en prison,
01:50:49parce que s'il y a eu un blocus à Gaza,
01:50:51c'est précisément parce que le Hamas a pris le pouvoir par les armes,
01:50:54à la suite des élections certes, mais par les armes quand même,
01:50:56avec une guerre civile en tuant les opposants,
01:50:58et puis ensuite en charnier.
01:51:01Donc ce sont des complaisances qui sont inadmissibles finalement.
01:51:04– Alors quelles conséquences pour cette ONG ?
01:51:06On va écouter la réaction de Gilles-William Gollnadel.
01:51:10– Maintenant qu'ils ont rendu hommage à un chef terroriste,
01:51:15ils vont quand même être difficilement défendables
01:51:19si jamais ils poursuivaient la politique de subvention.
01:51:23Mais il y a beaucoup d'organisations islamistes
01:51:27qui sont de la même farine et qui continuent
01:51:30et qui continueront à avoir l'argent de l'Europe.
01:51:33Il faut comprendre que cette Europe-là n'est pas l'ennemi de l'islamisme.
01:51:38Pas du tout.
01:51:39Cette Europe-là est plutôt l'ennemi des États-nations occidentaux.
01:51:45Donc ils sont dans leur logique implacable.
01:51:47– Gérard Westpierre, est-ce que l'on doit s'inquiéter
01:51:50suite à cette information et cet hommage
01:51:52qui est évoqué pour Ismail Haniyeh ?
01:51:56– S'interroger et avoir craindre quoi ?
01:51:59– Que cet ONG ou d'autres puissent s'engager dans des projets tels que celui-là ?
01:52:05– Je ne crois pas.
01:52:06Je pense que c'est vraiment d'abord le conflit qui dure depuis,
01:52:09hélas, plus de dix mois maintenant.
01:52:12Et donc on se dirige vers un apaisement.
01:52:15Donc ce n'est pas le moment, je ne crois pas,
01:52:17de mettre en plus de l'huile sur le feu.
01:52:21Et si ça avait été le cas, n'est-ce pas,
01:52:23il y aurait eu d'autres associations qui auraient commencé
01:52:26depuis le 9, le 10 octobre de l'année dernière.
01:52:28Donc je pense que c'est un épiphénomène avec des intérêts politiques derrière,
01:52:35derrière, n'ayant pas peur des mots,
01:52:37il y a un intérêt à s'exprimer de cette façon-là.
01:52:40– Frédéric Fougera, est-ce que vous rejoignez les propos de Gilles-William Gonnadel
01:52:44aussi en termes de crédibilité pour cette ONG ?
01:52:47Ça peut marquer un tournant pour elle, pour sa réputation ?
01:52:51– D'une part un tournant sur sa réputation, effectivement,
01:52:53et puis j'imagine sur ses financements.
01:52:57– Vous êtes bien naïf.
01:52:59– Je suis très naïf, mais je préfère le dire plutôt que de ne pas le dire.
01:53:03Mais oui, espérons que nous ne soyons pas trop naïfs
01:53:06et qu'il y ait des changements à ce niveau-là.
01:53:08– J'espère aussi, je ne dis pas le contraire,
01:53:11mais nous connaissons l'Union européenne.
01:53:13– Gérard Vespillière, merci beaucoup d'avoir partagé cette émission,
01:53:16d'avoir décrypté cette actualité internationale très complexe et importante.
01:53:21On vous revoit bientôt sur CNews.
01:53:23Merci beaucoup pour votre retour.
01:53:25On va désormais prendre la direction de Grenoble, tous ensemble,
01:53:29puisque le procureur de la République, Éric Vaillant,
01:53:32dénonce une guerre des gangs intenses autour du trafic de drogue.
01:53:37Hier soir, une nouvelle fusillade a fait un blessé.
01:53:40Il s'agit d'un homme de 20 ans, touché à la main et à la cuisse
01:53:43dans le quartier Saint-Bruno.
01:53:46Ces jours ne sont pas en danger.
01:53:48A noter que cette victime est connue de la justice,
01:53:50mais pas pour des affaires de trafic de stupéfiants.
01:53:53Déjà, en début de semaine, nous évoquions sur ce plateau
01:53:56l'augmentation des actes de violence, des règlements de comptes
01:53:59à Grenoble et ses alentours.
01:54:01On va écouter la réaction de Brice Gagent, secrétaire départemental ISER
01:54:05du syndicat Police Unité.
01:54:08– À Grenoble, on ne compte plus, parce que ça fait 10 jours,
01:54:12la dernière semaine des Jeux olympiques, nous avons eu,
01:54:15je ne veux pas exagérer, mais tous les jours,
01:54:17tous les jours, une tentative d'assassinat,
01:54:19notamment sur le quartier Saint-Bruno,
01:54:21notamment sur Échirol, et les faits s'empilent,
01:54:24les faits s'enchaînent et rien ne bouge.
01:54:27Nous ne sommes plus vraiment en capacité d'absorber tout ça.
01:54:31Les enquêteurs sont submergés de saisines.
01:54:35Chaque fait, comme hier, nécessite une saisine d'enquêteurs
01:54:39qui va monopoliser 1, 2, 3, 4 enquêteurs de la police judiciaire
01:54:43ou du SLPJ Grenoble.
01:54:45Et donc, inlassablement, les faits qui s'enchaînent
01:54:48demandent une ressource humaine que nous n'avons plus.
01:54:50Notre ministre de l'Intérieur est venu très récemment,
01:54:54devant nous en Isère, s'est exprimé en face de nous
01:54:57et nous a promis des effectifs.
01:54:59Et bien maintenant, vu le contexte politique,
01:55:02il va falloir que ces effectifs arrivent rapidement
01:55:05car nous ne sommes plus en mesure d'assumer quoi que ce soit
01:55:08au niveau de la sécurité de nos rues.
01:55:10Nous sommes connectés avec William Maury, délégué national
01:55:13Nuit Police Alliance.
01:55:15Merci beaucoup d'être avec nous et de répondre
01:55:18à nos questions sur ce sujet.
01:55:20Vous dénoncez également un manque d'effectifs,
01:55:22notamment sur Grenoble, face à cette multiplication
01:55:25des règlements de comptes et puis cette guerre des gangs
01:55:28dénoncée par le procureur de la République ?
01:55:32Oui, effectivement, il y a un vrai problème.
01:55:34Il y a un manque d'effectifs.
01:55:36Nous, on le voit de plus en plus.
01:55:38Par exemple, quand on compare avec d'autres villes,
01:55:41il y a un policier municipal pour 550 habitants à Nice,
01:55:44par exemple.
01:55:45À Grenoble, c'est un policier municipal pour 1580 habitants.
01:55:49Il y a un manque de moyens, il y a un manque de policiers,
01:55:52il y a aussi un manque de caméras de vidéoprotection
01:55:55qui est flagrant.
01:55:56Il y en a seulement 118 à Grenoble,
01:55:58dont 50 qui appartiennent à la municipalité de Grenoble
01:56:02et 70 qui appartiennent à la métropole.
01:56:05Donc effectivement, il y a un sous-investissement
01:56:07qui est fait de la part d'Éric Piolle
01:56:10et nous, on a l'habitude de dire,
01:56:12Piolle sème le laxisme
01:56:14et les grenoblois, malheureusement, récoltent la violence.
01:56:17Et nous, on dénonce constamment ce manque de moyens.
01:56:21On dénonce constamment, finalement,
01:56:23cette insécurité qui est grandissante,
01:56:26qui est toujours présente
01:56:28pour, justement, salir la réputation de Grenoble
01:56:32et nuire à la vie des grenoblois.
01:56:34Je vais juste préciser, puisque je vous ai présenté
01:56:37comme étant déléguée nationale Nupolis Alliance,
01:56:39mais vous êtes Samuel Sagpa,
01:56:41habitant de Grenoble, il y a eu une petite confusion.
01:56:44Est-ce que vous pouvez nous expliquer,
01:56:46en tant qu'habitant, quel est votre quotidien ?
01:56:48Est-ce que vous avez aussi constaté
01:56:50une certaine dégradation des conditions de vie
01:56:53et des grenoblois ?
01:56:55Oui, il y a une dégradation qui est clairement présente,
01:56:59malheureusement.
01:57:01Et cette dégradation, elle est marquée
01:57:03dans quasiment tous les quartiers de Grenoble,
01:57:05que ce soit à l'Alma, que ce soit au quartier de Mistral,
01:57:07que ce soit même aux Eauclair,
01:57:09que ce soit à Saint-Bruno,
01:57:11Saint-Bruno qui est pourtant,
01:57:13on pourrait presque dire que c'est le cœur historique
01:57:15de Grenoble,
01:57:17que ce soit aussi à Échirol,
01:57:19ou justement au quartier de la Luire,
01:57:21où il y a eu malheureusement
01:57:23ces quatre personnes qui ont été visées
01:57:25par des rafales.
01:57:27Mais ces rafales, elles ont eu lieu
01:57:29dans un abri bus, c'est-à-dire qu'une personne
01:57:31qui aurait pu attendre son bus
01:57:33certes à 23h, aurait pu être touchée
01:57:35par une triste balle perdue.
01:57:37Donc vraiment,
01:57:39il y a une insécurité qui est là.
01:57:41Et moi je discute avec des voisins
01:57:43qui ont peur de rentrer tard
01:57:45la nuit et qui préfèrent
01:57:47soit rentrer en Uber,
01:57:49soit ne pas sortir du tout.
01:57:51Et ça c'est évidemment problématique.
01:57:53– Est-ce que ça touche
01:57:55principalement des zones spécifiques
01:57:57ou au contraire même le centre-ville,
01:57:59même des quartiers beaucoup plus calmes
01:58:01font face à cette violence ?
01:58:03– En fait,
01:58:05la particularité à Grenoble,
01:58:07c'est qu'il y a des
01:58:09quartiers sensibles au cœur même
01:58:11de la ville. C'est le cadre
01:58:13de Saint-Bruno par exemple,
01:58:15qui est au cœur,
01:58:17qui n'est pas dans l'hyper-centre
01:58:19mais qui est dans le centre-ville
01:58:21de Grenoble. Donc c'est quelque chose
01:58:23qui est problématique
01:58:25parce qu'au sein même du centre-ville
01:58:27on a l'habitude
01:58:29de se dire que le centre-ville
01:58:31est plutôt épargné. Et bien même là
01:58:33ce n'est pas le cas.
01:58:35– Concrètement, qu'est-ce que vous demandez
01:58:37à votre maire, à l'État ?
01:58:39Quelles sont les priorités
01:58:41que les riverains réclament ?
01:58:43– Les priorités,
01:58:45elles sont simples, c'est de la sécurité.
01:58:47Mais de la sécurité qui est réfléchie.
01:58:49Nous, on veut des caméras de surveillance.
01:58:51Pas pour fliquer les gens,
01:58:53pas pour savoir s'ils mangent
01:58:55telle chose ou telle chose, non.
01:58:57C'est pour faire avancer les enquêtes,
01:58:59justement, peut-être
01:59:01c'est instinctif,
01:59:03mais voir une caméra de surveillance
01:59:05c'est aussi un moyen de se dire
01:59:07ok, dans cette rue, je suis protégé.
01:59:09Parce que s'il m'arrive quelque chose,
01:59:11on sera potentiellement en mesure
01:59:13de trouver qui a fait ça.
01:59:15Et naturellement, on demande
01:59:17aussi plus de moyens, parce que
01:59:19des patrouilles de police, on en voit de moins en moins.
01:59:21Et ça, ça s'est
01:59:23particulièrement accentué.
01:59:25– Parce qu'il y a eu des opérations
01:59:27XXL, il y a eu aussi
01:59:29des déplacements de représentants
01:59:31de l'autorité et finalement, ce n'a été que
01:59:33des actions ponctuelles.
01:59:35– Oui, à la fois ça a été des actions
01:59:37ponctuelles et quand
01:59:39par exemple, il y a eu ces actions
01:59:41Place Net,
01:59:43Éric Piolle avait parlé de coups de communication.
01:59:45C'est-à-dire que
01:59:47Piolle n'en a que fait.
01:59:49– Même lui n'y croyait pas finalement.
01:59:51– Oui, mais en fait, même lui n'y croit pas.
01:59:53Et Piolle, en
01:59:55mai dernier, c'est-à-dire très
01:59:57récemment, nous incitait
01:59:59à vivre, comment vivre
02:00:01à proximité d'un point de vie. Sauf qu'en fait,
02:00:03les Grenoblois ne veulent pas vivre à proximité
02:00:05d'un point de vie, ils veulent juste vivre.
02:00:07Point. – Frédéric Fougera sur
02:00:09ce plateau a une réaction, une question peut-être
02:00:11pour cet habitant. – Plus une
02:00:13question qu'une réaction, parce que M. Sarkozy justement
02:00:15évoquait
02:00:17le maire de Grenoble. Alors souvent
02:00:19on dit, que fait la police ? Mais là, j'avais envie de demander
02:00:21mais que fait le maire ? Parce que, alors j'ai peut-être loupé
02:00:23quelque chose, j'ai pas le sentiment de l'avoir
02:00:25entendu s'exprimer sur ce sujet, alors que
02:00:27– Alors que les faits se
02:00:29multiplient, le mois d'août est horrible. – Il prend volontiers la parole
02:00:31sur beaucoup de sujets, donc la
02:00:33communication, ça ne lui est pas étranger.
02:00:35Donc peut-être critique-t-il
02:00:37les coups de com' du ministre de l'Intérieur, mais j'aimerais bien
02:00:39savoir, est-ce que vous avez idée de quelle est
02:00:41sa position, quelle est sa politique, quelles sont
02:00:43ses propositions, ses solutions ?
02:00:45Ou est-ce qu'il
02:00:47est en vacances et qu'il s'occupera de ça plus tard ?
02:00:49– Bah écoutez,
02:00:51justement, il y a
02:00:53un an, suite à…
02:00:55parce que ça revient toujours en été
02:00:57où on sait que, et à chaque été
02:00:59c'est des violences de plus en plus fortes,
02:01:01à Grenoble,
02:01:03il y avait la région qui avait proposé
02:01:05un investissement de 2 millions, quand même,
02:01:07pour investir dans des
02:01:09caméras de vidéoprotection, et bien le maire
02:01:11– Il s'est opposé. – N'a pas parlé.
02:01:13Enfin, il s'est tué, on connaît
02:01:15son avis, il est contre, parce que
02:01:17c'est un écologiste qui préfère
02:01:19enfin, il préfère
02:01:21empêcher les voitures
02:01:23de circuler plutôt que d'assurer la sécurité
02:01:25des Grenobleurs.
02:01:27– Eh bien, je vous remercie, Samuel Sagpa
02:01:29pour votre témoignage, on vous souhaite
02:01:31aussi beaucoup de courage, n'hésitez pas
02:01:33à nous informer de l'évolution
02:01:35de la situation, si vous avez aussi
02:01:37éventuellement une réponse de la part
02:01:39du maire Éric Piolle,
02:01:41et puis on reste en contact
02:01:43pour poursuivre malheureusement
02:01:45tous ces drames qui touchent votre ville.
02:01:47– Merci beaucoup. – Merci à vous.
02:01:49– C'est vrai que, Paul-Antoine,
02:01:51on a des politiques qui sont
02:01:53dans l'action de com',
02:01:55dans les actions ponctuelles,
02:01:57on a parlé beaucoup ces derniers mois
02:01:59des opérations PlaceNet, finalement,
02:02:01elles n'ont pas été si efficaces que cela.
02:02:03– Je crois que
02:02:05M. Piolle s'intéresse beaucoup
02:02:07au Tour de France, je crois que l'année dernière
02:02:09il était revenu sur le Tour de France.
02:02:11– On l'entend aussi beaucoup parler du Burkini à la piscine
02:02:13ou encore sur d'autres sujets chaque année.
02:02:15– Je ne crois pas qu'il soit en vacances, je crois qu'il travaille beaucoup,
02:02:17c'est juste un sujet qui ne l'intéresse pas.
02:02:19– Je pensais que peut-être j'avais loupé une intervention.
02:02:21– Non, je ne le crois pas. – Il parle du Tour de France
02:02:23parce qu'il n'en veut pas. – Oui, il n'en veut pas.
02:02:25– Donc il ne veut pas de voiture parce qu'il préfère des vélos,
02:02:27mais le Tour de France, les vélos, il n'en veut pas.
02:02:29– Assez contradictoire, ce maire.
02:02:31– On est bien d'accord.
02:02:33Oui, globalement, faire de la politique,
02:02:35c'est aussi faire de la communication.
02:02:37Le problème, c'est qu'on a beaucoup d'hommes politiques
02:02:39qui aujourd'hui ne font que de la communication
02:02:41parce que c'est ce qu'il y a de plus simple.
02:02:43C'est extrêmement simple pour un ministre de l'Intérieur
02:02:45d'envoyer un escadron de gendarmerie mobile,
02:02:47de rétablir l'ordre, parce que quand vous avez 150 gendarmes
02:02:49qui sont là, l'ordre va être rétabli,
02:02:51ils vont rétablir l'ordre pendant une, deux, trois semaines.
02:02:54Comme vous l'avez dit, ils vont vous montrer les saisies,
02:02:56les deux, trois armes qui ont été prises,
02:02:58ils vont prendre les photos, les habitants vont être contents
02:03:01pendant trois semaines parce qu'ils peuvent vivre en paix
02:03:03et puis quand les gendarmes repartent sur une autre affectation,
02:03:07ça reprend, malheureusement, le business reprend ses droits.
02:03:11Et juste pour finir, le problème, en fait,
02:03:13la racine de ça, c'est le trafic de drogue.
02:03:15Tant qu'on ne touchera pas au trafic de drogue,
02:03:17on ne touchera pas à ça et il ne faut pas oublier
02:03:19que depuis deux ans ou trois ans maintenant,
02:03:21les bénéfices, l'argent de la drogue est intégré
02:03:24dans le PIB français, dans le calcul du PIB français.
02:03:27Ça prouve qu'en fait, tout au sommet de l'État,
02:03:30on n'a pas vraiment envie de s'attaquer
02:03:32au problème du trafic de drogue.
02:03:34Malheureusement, peut-être que le point d'île,
02:03:36et je l'espère pour les habitants, peut-être que le point d'île
02:03:38partira dans une semaine ou deux, vraiment, je l'espère,
02:03:40mais il ira dans un autre endroit, en fait.
02:03:42On va juste délocaliser les points d'île.
02:03:45On a délocalisé les usines françaises,
02:03:47maintenant on va délocaliser les points d'île.
02:03:49Frédéric Fauchera, vous vouliez ajouter ?
02:03:51Je voudrais rajouter une précision et ce n'est pas ce que vous avez dit.
02:03:54Je voudrais, un, dire que la communication,
02:03:56ce n'est pas un gros mot, mais ce n'est pas ce qui a été dit.
02:03:59Et en communication politique, la communication,
02:04:01elle est là pour accompagner, elle est là pour valoriser,
02:04:03elle est là pour promouvoir, elle n'est pas là pour guider l'action politique.
02:04:07On ne décide pas par la com' de ce qu'on va faire en politique.
02:04:10C'est qu'on a des idées, on a des projets, on a des engagements
02:04:12et on va communiquer pour les accompagner.
02:04:14Et quand on le fait dans l'autre sens, en principe, ça ne fonctionne pas.
02:04:16Ce n'est pas une fin en soi.
02:04:17Le problème, ce n'est pas avec tous évidemment,
02:04:19mais avec certains hommes politiques, on a l'impression que c'est une fin en soi.
02:04:22On va écouter justement ce représentant syndical de la police
02:04:26qui parle de ces mesures et ces engagements politiques
02:04:30qui ne sont pas aboutis.
02:04:32J'ai envie de vous dire Plasnet, les karchers,
02:04:34tous ces termes de nettoyage qu'on entend depuis 15 ans,
02:04:37ça n'a plus lieu d'être.
02:04:38Il faut un changement de politique de fond.
02:04:40Il faut un travail de fond.
02:04:42Il faut redonner un sens à la police de terrain,
02:04:45aux enquêteurs, pour rechercher une seule et unique chose, l'efficacité.
02:04:50Le karcher n'est pas efficace.
02:04:51Le karcher nettoie pendant 15 minutes,
02:04:53mais le lendemain, la mousse a repoussé
02:04:55et les délinquants sont là à nouveau.
02:04:57Donc j'ai envie de vous dire, il faut tout reprendre à zéro.
02:05:00Il faut une politique forte,
02:05:03avec des décisions de la part de nos dirigeants
02:05:06et reprendre le crime à la base.
02:05:10Mais on a tellement perdu de terrain,
02:05:12que j'ai envie de vous dire, moi j'ai dépassé les 50 ans,
02:05:15je ne sais pas comment on va pouvoir faire un retour en arrière
02:05:18pour reprendre ce que l'on a perdu
02:05:20pendant les 15 derniers qui se sont passés.
02:05:23C'est bon, William Maury,
02:05:26je vous ai annoncé un peu trop tôt tout à l'heure,
02:05:28vous êtes délégué national Nuit Police Alliance.
02:05:31Merci beaucoup d'être connecté avec nous.
02:05:34On va revenir ensemble sur ce qui s'est passé malheureusement à Lorient
02:05:38où trois policiers ont été blessés
02:05:40lors d'une intervention dimanche dernier.
02:05:42Un sujet qui revient malheureusement beaucoup trop souvent
02:05:45sur cette antenne et en France.
02:05:47Un sujet de notre reporter Michael Chaillot.
02:05:51L'intervention pour nuisance sonore date de dimanche soir
02:05:54dans cette cité de Hainebon en agglomération de Lorient.
02:05:57Le ton monte, coup de pied, coup de poing en direction des trois policiers
02:06:01qui bénéficient respectivement de 5, 3 et 2 jours d'interruption temporaire de travail.
02:06:06Stupeur dans les rangs des fonctionnaires lorientais
02:06:09qui alertent via leur syndicat.
02:06:11L'uniforme ne fait plus peur,
02:06:13surtout pour des individus qui sont au-dessus des lois.
02:06:15Là, il n'y a plus de soucis pour eux,
02:06:17la violence, il n'y a pas de problème.
02:06:19Les sanctions pénales ne sont pas assez fermes.
02:06:21On a un code pénal,
02:06:22on a des individus qui ont des rappels à la loi,
02:06:24des rappels à la loi, des rappels à la loi.
02:06:25On les retrouve tous les jours dans les commissariats
02:06:27et ça ne les décourage pas.
02:06:30Le phénomène n'est pas nouveau dans les grandes agglomérations,
02:06:33mais ils tous aujourd'hui de la même façon des villes moyennes
02:06:36comme Lorient, 60 000 habitants.
02:06:38La réponse pénale est au cœur de cette problématique,
02:06:41selon cet ancien magistrat.
02:06:43Je ne dis pas que les délinquants n'ont plus peur,
02:06:45je dis qu'ils ont de moins en moins peur.
02:06:47Je dis que la justice est de moins en moins ferme,
02:06:50sévère à l'égard des formes les plus inacceptables de délinquance
02:06:54ou de criminalité, bien évidemment.
02:06:56Les formes les plus inacceptables de la délinquance,
02:06:59ce sont les violences.
02:07:00Ce sont les violences de surcroît,
02:07:03de surcroît quand elles touchent naturellement
02:07:05ceux qui sont chargés de nous protéger
02:07:07et qui tous les jours risquent leur vie.
02:07:09Les policiers, les gendarmes.
02:07:10À Lorient, les autorités font savoir que depuis sept mois,
02:07:14les violences envers les personnes dépositaires
02:07:16de l'autorité publique sont en baisse de 30%.
02:07:19Par ailleurs, un des auteurs des coups contre les policiers
02:07:22dans le quartier Kérioué a été condamné en comparaison immédiate,
02:07:25mardi, à 14 mois de prison ferme.
02:07:29William Maury, on est déjà à trois policiers agressés au couteau
02:07:33en service à Lorient depuis le début de l'année,
02:07:35des policiers également agressés lorsqu'ils sont hors service.
02:07:39Quel est l'état d'esprit dans les rangs de votre profession
02:07:42puisque les agressions vous touchent peu importe le moment ?
02:07:47Chaque fois que je passe sur votre antenne,
02:07:49j'ai l'impression de me répéter.
02:07:51Le problème, c'est que c'est continuel.
02:07:54Vous avez un collègue hier à Bordeaux
02:07:56qui a pris un coup de pique en fer derrière le crâne.
02:07:59Vous avez nos collègues de Lorient,
02:08:00vous avez nos collègues dans le 93 qui ont été agressés
02:08:03alors qu'ils n'étaient pas en service et rentraient à la maison.
02:08:06Vous avez un collègue à Marseille qui a été blessé par un OQTF,
02:08:12laissé libre par le magistrat, lui reconvoqué en janvier
02:08:17pour être jugé sans aucune garantie de représentation.
02:08:20C'est un scandale.
02:08:22Il y a un moment où je veux bien faire le travail,
02:08:25mes collègues font preuve d'une résilience hors du commun.
02:08:29On sait que tous les jours, on va se faire cracher dessus,
02:08:32on va se faire insulter, mais derrière, il n'y a rien qui suit.
02:08:34On demande un choc d'autorité,
02:08:36on demande juste à ce que des peines soient appliquées
02:08:38et même ça encore c'est trop.
02:08:40La faute à qui ? La faute à la justice ?
02:08:43Mais ce n'est même pas faute à la justice,
02:08:45parce que vous avez des magistrats qui font très bien leur travail.
02:08:48Mais regardez, il y a deux jours,
02:08:50il y a un blanc-seing qui a été donné à des criminels
02:08:52en disant que tel individu, connu pour évasion,
02:08:55à de multiples reprises, condamné X fois,
02:08:57va pouvoir sortir 20 heures pour aller passer son permis dehors.
02:09:01Pour faire quoi ? Pour faire du karting en prison la prochaine fois
02:09:03et qu'on refera un Koh-Lanta ?
02:09:05Non, mais il y a un moment, il faut arrêter.
02:09:07Parce que c'est bien beau de prendre des décisions derrière un bureau,
02:09:10les fesses vissées sur un siège,
02:09:12quand vous ne risquez rien derrière votre bureau.
02:09:15Mais le problème, c'est que là, c'est mes collègues
02:09:17qui en pâtissent tous les jours et c'est quotidien.
02:09:19Quand je parle de mes collègues, je parle des gendarmes,
02:09:21je parle des pompiers également,
02:09:22parce que dès que vous représentez l'État,
02:09:24vous êtes une cible et ça monte crescendo.
02:09:26Il n'y a pas un jour où c'est calme en France.
02:09:28Et puis on demande à ce que les effectifs soient renforcés,
02:09:30mais finalement, il va y avoir une crise des vocations
02:09:33difficile de convaincre et de séduire les jeunes,
02:09:36les jeunes qui veulent s'engager
02:09:38lorsqu'on assiste à de tels drames.
02:09:41On sait déjà que les policiers doivent cacher leur profession,
02:09:46ne pas habiter dans les mêmes localités
02:09:49que leur lieu d'exercice.
02:09:51Comment séduire les jeunes à s'engager dans la police ?
02:09:57Ce n'est même pas un fait de vocation.
02:09:59Vous avez des jeunes qui rentrent dans la police
02:10:01parce qu'ils croient et parce qu'ils ont envie de défendre,
02:10:04comme on disait avant, la veuve et l'orphelin.
02:10:07On rentre dans la police, non pas parce qu'on voit la lumière,
02:10:09mais parce qu'on croit qu'on peut faire changer les choses.
02:10:12Le problème, c'est que si la police et la justice
02:10:14ne travaillent pas dans un même sens, on n'y arrivera pas.
02:10:17Et il faut aussi, parce que tout ça c'est bien beau,
02:10:20de dire la police, la justice,
02:10:21mais vous avez aussi le gouvernement.
02:10:23Il ne faut pas avoir la main qui tremble.
02:10:25J'espère que le prochain garde des Sceaux
02:10:27ne se fera pas applaudir quand il va rentrer dans une prison.
02:10:30Parce qu'il y a ça aussi.
02:10:31C'est toute une idéologie, c'est tout.
02:10:33Il faut arrêter de faire du touff social de partout.
02:10:35Quelqu'un qui commet un délit, un crime ou un délit,
02:10:38quelqu'un qui tape sur des policiers,
02:10:41sur des gendarmes ou sur des pompiers, c'est prison.
02:10:43Point barre, on arrête le sursis, on arrête tout ça.
02:10:45Ça ne sert à rien de mettre des 24 mois de prison
02:10:48qui ne seront pas appliqués.
02:10:49C'est 15 jours, 3 semaines.
02:10:51Il faut un choc.
02:10:52Il faut un choc psychologique.
02:10:53Il faut que le délinquant, il sache que s'il s'en prend
02:10:56aux forces de l'ordre ou à tout ce qui peut représenter l'État,
02:10:59c'est la prison.
02:11:00Et là, on commencera à avancer.
02:11:03On a l'impression aussi que c'est un peu la fin de cette parenthèse
02:11:06enchantée pour votre profession puisque vous avez reçu
02:11:09beaucoup d'éloges lors de votre mobilisation
02:11:13pour les Jeux olympiques.
02:11:14Et finalement, c'est un triste retour à la réalité.
02:11:18Vous savez, le triste retour à la réalité,
02:11:20j'ai mes collègues parisiens, qui ont été engagés
02:11:24sur les Jeux olympiques à Paris,
02:11:26qui étaient contents de cette parenthèse au final,
02:11:28qui ont pu quitter leur localité en province,
02:11:31même si ça a été un safardos.
02:11:33On n'a pas eu de vacances, etc.
02:11:35Donc, ça a été compliqué.
02:11:37Mais par contre, les faits de délinquance,
02:11:39vu que les projecteurs ont été braqués sur les Jeux olympiques,
02:11:43les faits de délinquance, les outrages, les rébellions,
02:11:45les violences faites aux femmes, etc.,
02:11:48les violences intrafamiliales, tout ça, ça a continué.
02:11:51Il n'y a rien qui s'est arrêté.
02:11:52C'est juste qu'il y a eu un moment,
02:11:54c'est le braquet qui a été mis sur les Jeux olympiques.
02:11:58Mais nous, sur le terrain, on le voit tous les jours.
02:12:00C'est la même impunité.
02:12:02On a des gens qui sont connus, je vous dis,
02:12:04une fois, deux fois, vingt fois, trente fois,
02:12:06mais ils n'en ont strictement rien à faire,
02:12:08puisqu'ils ressortent libres.
02:12:10Vous pouvez faire ce que vous voulez.
02:12:11Tant qu'il n'y aura pas de répression,
02:12:13et tant qu'il n'y aura pas quelque chose
02:12:15qui fait peur aux délinquants,
02:12:16on n'y arrivera pas.
02:12:17On ne s'en sortira pas.
02:12:19– Nathan Devers est sur ce plateau.
02:12:20C'est un habitué de CNews,
02:12:23et malheureusement un habitué de ces décryptages d'informations,
02:12:27de ces tristes constats,
02:12:30puisque les forces de l'ordre sont mobilisées,
02:12:33sont engagées, sont dévouées lorsqu'on a besoin d'elles,
02:12:36et finalement elles sont salies,
02:12:38elles sont souvent victimes de violences très importantes.
02:12:41– Oui, exactement.
02:12:42Je pense que déjà, ils et elles font un métier extrêmement difficile,
02:12:48dans des conditions qui, à bien des égards, sont dégradées,
02:12:51avec une rémunération qui n'est pas…
02:12:54– À la hauteur.
02:12:55– À la hauteur de l'effort qu'ils font,
02:12:58et avec évidemment un danger.
02:12:59Alors un danger qui est presque associé de manière inhérente à ce métier,
02:13:06mais un danger qui est aussi révélateur de ce qui se passe dans la société.
02:13:10Et je pense, ça fait le lien aussi avec le sujet précédent,
02:13:13quand on parle de délinquance,
02:13:15il y a plein de types de délinquance extrêmement différents,
02:13:17mais aujourd'hui vous avez quand même une délinquance
02:13:19qui est structurée autour du trafic de drogue en grande partie.
02:13:23Et on sait qu'un nombre important de violences,
02:13:26de violences contre les policiers,
02:13:28de manières de défier comme ça l'autorité de l'État,
02:13:32émanent souvent d'individus qui le font sous l'autorité d'un trafic de drogue,
02:13:38c'est-à-dire d'une mafia.
02:13:40Et je pense que la question que ça pose,
02:13:42peut-être je suis d'accord avec ce que dit ce policier,
02:13:46évidemment qu'il a raison,
02:13:48mais je pense qu'il ne faut pas parler que de répression.
02:13:50Plus largement, chaque fois,
02:13:52comme dans le sujet tout à l'heure qu'il y a une fusillade
02:13:54dans une ville impliquant des trafiquants de drogue,
02:13:56moi j'aime toujours poser la même question,
02:13:59avec quel argent l'arme a-t-elle été achetée ?
02:14:01Et en l'occurrence avec l'argent des consommateurs.
02:14:03On est un des grands pays de consommation de drogue européens.
02:14:07Nous avons une législation,
02:14:09qui est une des législations d'ailleurs les plus répressives d'Europe,
02:14:11mais qui est en décalage complet avec la réalité de la situation.
02:14:15Et ce qui se passe, c'est que dans ce genre de quartier,
02:14:18le recul de l'État,
02:14:20et quand je parle de recul de l'État, ce n'est pas seulement la police,
02:14:22c'est le recul de tous les aspects de l'État,
02:14:24fait que, où va la mère quand elle se retire ?
02:14:28Eh bien, vous avez des mafias,
02:14:30qui se substituent en quelque sorte à l'autorité de l'État,
02:14:32qui gèrent l'ascenseur social des jeunes,
02:14:34en donnant du travail aux jeunes de 14-15 ans,
02:14:38de faire le chouffe contre 2 ou 3 000 euros par mois,
02:14:41et ensuite en gérant en quelque sorte leur carrière,
02:14:44en faisant la sécurité, en faisant la police dans le quartier, etc.
02:14:47Il me semble que cette question-là, elle doit être posée.
02:14:50La répression, c'est comme si on s'intéresse uniquement aux symptômes,
02:14:54ou uniquement aux problèmes, une fois qu'ils existent.
02:14:56La question, c'est aussi de faire essayer,
02:14:58quand on fait un diagnostic complet,
02:14:59de se dire comment empêcher le problème de se constituer.
02:15:02C'est un avis partagé par Paul-Antoine.
02:15:03Je pense que vous avez deux options.
02:15:05Il y a deux modèles.
02:15:06On a le modèle parisien des JO avec 18 000,
02:15:08si je ne me trompe pas, policiers, militaires et gendarmes.
02:15:1135 000 tous les jours.
02:15:13Je n'ai pas les bons chiffres.
02:15:15Globalement, la sécurité, je n'étais pas dans Paris,
02:15:17pour être tout à fait honnête, sur toute la durée,
02:15:19mais au début et à la fin, la sécurité régnait.
02:15:21Je crois que c'est ce qui est ressorti de ça.
02:15:23On peut faire ça sur toute la France.
02:15:25Il va falloir qu'on recrute énormément.
02:15:27Jérôme Darmanin parlait de 60 000 effectifs.
02:15:29Oui, mais il y a soit ça qui n'est pas la solution,
02:15:32pour moi, très clairement,
02:15:33soit il faut faire du répressif.
02:15:35Je ne dis pas qu'il ne faut pas mettre les gens en prison,
02:15:37mais là où je vous rejoins,
02:15:39c'est qu'il faut revenir à la racine du problème,
02:15:42toucher au trafic de drogue,
02:15:44et il y a évidemment les gens qui font des attaques
02:15:47au nom, entre guillemets, pour le trafic de drogue,
02:15:51parce que c'est leur métier,
02:15:52et il y a aussi tous les problèmes que génère la drogue.
02:15:54C'est-à-dire qu'il y a des gens qui deviennent complètement fous,
02:15:57qui ont des problèmes psychologiques avec ça,
02:16:00et qui du coup font des agressions
02:16:02qui ne sont pas forcément toujours violentes, je dirais,
02:16:04mais ce qu'on appelle maintenant des incivilités dans le métro,
02:16:08sont liées en partie, pas qu'eux, mais en partie à ça.
02:16:11Donc la drogue est un problème qui est gigantesque en France,
02:16:14en Europe aussi, et qui n'est clairement pas pris à la racine,
02:16:19et je crois que le mal n'est pas vraiment compris en France.
02:16:21Oui, Yamouri, restez connecté avec nous.
02:16:24On va parler d'un autre sujet qui vous concerne,
02:16:27notamment la délinquance des mineurs,
02:16:29puisque à Vias, petite commune à proximité d'Agde,
02:16:33un boulanger et son épouse ont été agressés à l'arme blanche
02:16:36il y a quelques jours,
02:16:37donc lorsque ce n'est pas les forces de l'ordre,
02:16:39c'est les commerçants.
02:16:40L'auteur soupçonné est un mineur de 15 ans.
02:16:43Retour sur cette violente agression
02:16:45avec notre journaliste Dunia Tengour.
02:16:49Deux boulangers victimes de plusieurs coups de couteau.
02:16:51L'agression a eu lieu le 9 août dernier,
02:16:53à l'aube, dans la commune de Vias, dans l'Hérault.
02:16:56La femme a été touchée à trois reprises.
02:16:58L'homme, lui qui se présentait avec cette plaie,
02:17:01a été placé en soins intensifs,
02:17:03mais ces jours ne sont pas en danger.
02:17:05L'auteur des coups serait un adolescent,
02:17:08âgé de 15 ans.
02:17:10Resté sur place après son acte,
02:17:12il a été interpellé et mis en garde à vue.
02:17:15En ce qui concerne ses motivations,
02:17:17il dit avoir agi par vengeance contre ce boulanger
02:17:20qui aurait, selon ses dires,
02:17:22refusé de lui verser de l'argent
02:17:24dans le cadre d'un contentieux.
02:17:26A l'issue de sa garde à vue,
02:17:28le mineur soupçonné d'être l'auteur des coups
02:17:30a été présenté à un magistrat instructeur
02:17:32qui l'a mis en examen
02:17:34pour des chefs de chantage
02:17:36et tentative d'assassinat.
02:17:38Enfin, conformément aux réquisitions du parquet,
02:17:41le mineur a été placé en détention provisoire
02:17:44par le juge des libertés et de la détention.
02:17:47Une violence qui concerne tous les corps de métier
02:17:50avec des auteurs de plus en plus jeunes.
02:17:52Frédéric Fougera, vous vouliez justement aussi
02:17:54revenir sur le sujet précédemment évoqué
02:17:58avec William Mory qui est toujours connecté avec nous.
02:18:00Effectivement, revenir sur ce sujet
02:18:02et sur ce que disait Paul précédemment,
02:18:04il ne suffit pas de multiplier par dix
02:18:07les forces de l'ordre pour qu'on soit plus en sécurité.
02:18:10Peut-être qu'il y aura dix fois plus d'arrestations
02:18:12mais si ensuite il y a dix fois plus de libérations,
02:18:14finalement ça ne change rien.
02:18:16J'ai noté dans les propos de William Mory
02:18:18la citation,
02:18:20le juge qui ne risque rien derrière sa chaise.
02:18:23On l'a évoqué hier.
02:18:25Les questions de drogue, de financement,
02:18:27ce sont des choses évidemment importantes
02:18:29mais il y a aussi la question de l'organisation administrative
02:18:32de nos services de l'État
02:18:34et la responsabilité des policiers
02:18:36qui sont directement engagés quand ils commettent une faute.
02:18:38La responsabilité des juges
02:18:40qui n'est pas du tout engagé et qui est celle de l'État.
02:18:42Là, il y a une incompréhension entre
02:18:44la police qui fait son travail,
02:18:46qui court après le lapin
02:18:48et le juge qui ouvre la cage
02:18:50et le laisse ressortir.
02:18:51Évidemment, il y a une énorme incompréhension
02:18:53des Français que nous sommes
02:18:55en ne comprenant pas pourquoi on arrête des gens
02:18:57si c'est pour ensuite les laisser ressortir.
02:18:59C'est le cas de celui qui est condamné
02:19:01jusqu'à 2034 ou 2044
02:19:03mais qui va sortir se balader
02:19:05pour passer son permis de conduire.
02:19:07Je n'ose pas imaginer
02:19:09quels vont être nos commentaires
02:19:11quand on va apprendre qu'il a pris la fuite
02:19:13parce que certainement
02:19:15qu'il sait déjà conduire peut-être.
02:19:19Ce niveau de responsabilité
02:19:21qui est très différent, c'est vraiment un problème clé
02:19:23je trouve tant qu'il n'y aura aucune responsabilité
02:19:25de la part des juges et que c'est l'État
02:19:27qui portera la responsabilité en leur nom.
02:19:29Je ne vois pas comment les choses peuvent évoluer.
02:19:31On en parlait avec Georges Fenech
02:19:33qui était d'accord sur cette idée
02:19:35que lorsqu'un policier fait une faute
02:19:37il y a tout de suite l'IGPN
02:19:39on contrôle les moindres faits et gestes
02:19:41lors de vos rapports,
02:19:43lors de vos interpellations.
02:19:45Est-ce qu'il faudrait une institution
02:19:47qui contrôle les magistrats ?
02:19:49Il faut que les magistrats rendent des comptes
02:19:51et soient tenus responsables parfois
02:19:53de dérives et de comportements
02:19:55Il faut que la justice soit rendue
02:19:57au nom du peuple français
02:19:59parce qu'à la base c'est ça.
02:20:01Il faut qu'un magistrat
02:20:03qui prend une décision
02:20:05telle que celle de la libération
02:20:07pour passer un permis de conduire
02:20:09il faut que ce magistrat-là
02:20:11et ces magistrats, parce que je rappelle
02:20:13qu'il n'y en a pas qu'un, il y en a un
02:20:15qui a pris une décision
02:20:17et pendant qu'il y a eu un appel
02:20:19qui a été fait,
02:20:21un second magistrat l'a conforté
02:20:23dans sa prise de décision.
02:20:25C'est un scandale.
02:20:27Le problème c'est qu'on voit bien qu'à un moment
02:20:29il y a des décisions qui sont rendues
02:20:31non pas avec un code pénal
02:20:33et un code de procédure pénale
02:20:35mais par de l'idéologie.
02:20:37Et penser que remettre quelqu'un dehors
02:20:39et qui est condamné jusqu'en 2044
02:20:41alors que ça fait 10 ans
02:20:43qu'il dit de partout qu'il va s'évader
02:20:45par n'importe quel moyen,
02:20:47aujourd'hui on lui ouvre la cage.
02:20:49Et aujourd'hui on lui dit
02:20:51fais le garçon, t'as les clés, fais ce que tu veux.
02:20:53Mais c'est scandaleux.
02:20:55C'est scandaleux ce qui est en train de se passer.
02:20:57Je vous dis vous pouvez mettre du bleu partout.
02:20:59Vous pouvez multiplier par 100
02:21:01les effectifs de police et de gendarmerie
02:21:03comme le disait votre intervenant
02:21:05s'il n'y a pas à la clé
02:21:07une peine de prison ferme,
02:21:09ça n'aboutira à rien.
02:21:11Pareil, tant que les parents au niveau éducatif
02:21:13ne sont pas mis dans la boucle
02:21:15et prennent leurs responsabilités
02:21:17parce que quand vous avez un gamin de 15 ans
02:21:19ou quand vous avez un gamin de 14 ans
02:21:21de 12 ans ou de 9 ans dans la rue
02:21:23à 3h du matin
02:21:25c'est pas normal.
02:21:27Moi il faut pas me dire que c'est pas de la faute des parents.
02:21:29Un gamin à 9 ans il va pas être dehors.
02:21:31Moi à Montpellier tous les soirs je remets des gamins de 12 ans
02:21:33dans la rue et après on nous dit
02:21:35ah oui mais c'est pas de la faute des parents.
02:21:37Ben si c'est de la faute des parents.
02:21:39S'il y a un moment où il y a un lâcher prise
02:21:41et il y a le niveau éducatif,
02:21:43il faut que chacun prenne ses responsabilités.
02:21:45Sans ça on pourra pas avancer
02:21:47on pourra pas améliorer les choses.
02:21:49Un boulanger qui prend 7 coups de couteau
02:21:51c'est pas normal. Hier on a encore
02:21:53un gamin à Béziers qui a pris des coups de cutter
02:21:55en pleine gorge et qui en est décédé.
02:21:57Un gamin de 16 ans qui se prend
02:21:59des coups de cutter à la gorge
02:22:01c'est juste pas normal.
02:22:03Il me semble que l'auteur est à peine majeur.
02:22:05On a l'impression de se répéter
02:22:07tous les jours.
02:22:09C'est un peu comme les refus d'obtempérer.
02:22:11On fait un constat,
02:22:13ça fait des années qu'on le fait,
02:22:15on a des solutions, on peut en avoir
02:22:17mais il faut juste avoir le courage politique
02:22:19pour les mettre en oeuvre.
02:22:21On comprend votre ras-le-bol,
02:22:23votre fatigue, votre lassitude.
02:22:25On espère un jour vous contacter
02:22:27pour de meilleures nouvelles
02:22:29puisque c'est vrai que ces derniers jours
02:22:31les forces de l'ordre font face à de nombreuses violences.
02:22:33Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions
02:22:35et d'avoir partagé votre soirée avec nous.
02:22:37Merci beaucoup.
02:22:39On a retrouvé,
02:22:41et je vais vous faire réagir sur ce sujet,
02:22:43une archive de Gabriel Attal
02:22:45qui, souvenez-vous,
02:22:47lors de son discours de politique générale,
02:22:49évoquait ses ambitions en matière de
02:22:51justice des mineurs.
02:22:53Nous devons faire respecter
02:22:55l'autorité partout, dans les classes, dans les familles,
02:22:57dans les rues. Ce respect ça prend
02:22:59à l'école, je le disais, mais ce respect passe aussi
02:23:01par les familles. Les violences
02:23:03de juillet dernier ont profondément marqué
02:23:05notre pays. Parmi les émeutiers,
02:23:07des très jeunes, très jeunes parfois,
02:23:09qui semblaient avoir déjà coupé les ponts
02:23:11de notre société. Je ne me résoudrai
02:23:13pas à ce qu'on a préféré attendre
02:23:15avant de donner une lourde peine, alors que bien
02:23:17souvent, c'est très tôt qu'il aurait fallu agir.
02:23:19Nous devons disposer de sanctions
02:23:21adaptées pour les mineurs de moins de 16 ans.
02:23:23Pour eux, on ne peut pas aujourd'hui
02:23:25prononcer de peine de travaux d'intérêt général.
02:23:27Je vous annonce que nous créerons
02:23:29des travaux d'intérêt éducatif qui seront leurs équivalents
02:23:31et seront donnés plus facilement
02:23:33que des peines d'intérêt général.
02:23:35Dès le plus jeune âge, il faut en revenir
02:23:37à un principe clair. Tu casses,
02:23:39tu répares, tu salies, tu nettoies,
02:23:41tu défies l'autorité, on t'apprend
02:23:43à la respecter.
02:23:45Finalement, sans gouvernement actuel,
02:23:47on est face à un Premier ministre démissionnaire
02:23:49où en sont ses projets
02:23:51et ses envies
02:23:53de taper plus fort
02:23:55pour les mineurs. Paul-Antoine,
02:23:57tout cela est à l'arrêt.
02:23:59Je ne vais pas tirer sur l'ambulance.
02:24:01Monsieur Attal n'est pas resté
02:24:03Premier ministre. Oui, on ne lui a pas donné la chance
02:24:05peut-être.
02:24:07Je vais être gentil.
02:24:09Il a eu beaucoup de dossiers à régler.
02:24:11Il était en campagne électorale.
02:24:13C'est peut-être le premier
02:24:15à avoir pris les choses en main.
02:24:17Ça aurait pu être Éric Dupond-Moretti.
02:24:19Ça rejoint la discussion qu'on a eue avant.
02:24:21Là, il a fait de la communication.
02:24:23Ce n'est pas moi l'expert en communication, c'est mon voisin de droite.
02:24:25Globalement, il a fait de la communication.
02:24:27Je lui laisse le bénéfice du doute.
02:24:29Il est très impliqué pour les jeunes.
02:24:31Quand il était ministre de l'Éducation nationale,
02:24:33il avait voulu
02:24:35faire certaines choses.
02:24:37Je lui laisse le bénéfice du doute.
02:24:39Encore une fois, ce n'est pas juste de la com'
02:24:41qu'il faut.
02:24:43Les policiers, les gendarmes, par exemple,
02:24:45le gouvernement, pas moi,
02:24:47est content de les utiliser pour des choses comme les JO.
02:24:49Il ne faut pas oublier que certains ont vécu
02:24:51pendant deux semaines, trois semaines,
02:24:53loin de leur famille, en juillet.
02:24:55Ça a recommencé en août.
02:24:57Après, ils sont abandonnés.
02:24:59Le problème,
02:25:01c'est qu'en France, on envoie les mauvais signaux.
02:25:03Il y avait à Lorient,
02:25:05la ville dont on parlait avant,
02:25:07pendant les émeutes,
02:25:09il y avait eu
02:25:11des militaires qui avaient
02:25:13arrêté des émeutiers
02:25:15et qui les avaient attachés et donnés à la police.
02:25:17Évidemment, illégal, ils n'ont pas le droit de le faire.
02:25:19Ils sont militaires, ils ne sont pas policiers.
02:25:21C'est évidemment
02:25:23condamnable sur le papier, j'entends.
02:25:25Il ne leur avait évidemment pas fait de mal,
02:25:27mais eux avaient tout de suite été arrêtés.
02:25:29C'est normal, encore une fois,
02:25:31de dire que ce qu'ils avaient fait...
02:25:33Il faut une punition des deux côtés.
02:25:35Ce que je veux dire, c'est que
02:25:37le signal qu'on envoie, d'un côté,
02:25:39quand vous essayez de protéger
02:25:41votre famille et votre maison,
02:25:43on vous arrête immédiatement, alors que vous êtes
02:25:45au service de votre pays, de votre nation.
02:25:47En revanche,
02:25:49quand vous avez encore 20 ans,
02:25:51d'ailleurs, il ne fera pas 20 ans, M. Hamra,
02:25:53dont on parlait tout à l'heure, parce qu'il sera libéré pour bonne conduite dans 10 ans,
02:25:55vous ne vous inquiétez pas,
02:25:57quand il a passé 27 ans déjà
02:25:59de vie derrière les barreaux,
02:26:01vous, vous êtes libéré
02:26:0320 heures pour passer le permis.
02:26:05Voilà, vous pouvez
02:26:07payer le permis,
02:26:09vous n'indemnisez pas du coup
02:26:11les victimes que vous avez fait à la société.
02:26:13En fait, ce sont des signaux
02:26:15qui sont très mauvais
02:26:17et qui prouvent que ça ne va pas dans le bon sens.
02:26:19On va parler désormais
02:26:21de la variole du singe,
02:26:23puisqu'hier, l'Organisation mondiale
02:26:25de la santé a déclenché
02:26:27son plus haut degré d'alerte au niveau
02:26:29international face à la résurgence
02:26:31des cas de mpox en Afrique.
02:26:33Anciennement connu sous le nom
02:26:35de variole du singe, l'OMS a
02:26:37également alerté sur le fait que d'autres
02:26:39cas importés de mpox étaient
02:26:41susceptibles d'être détectés prochainement
02:26:43en Europe, après le signalement
02:26:45en Suède d'un premier cas d'un variant
02:26:47plus contagieux et dangereux.
02:26:49Le ministre des Affaires sociales
02:26:51et de la Santé publique en Suède.
02:26:54Nous avons également confirmé
02:26:56cet après-midi que nous avons un cas
02:26:58en Suède du type le plus grave de mpox
02:27:00appelé GLAD1.
02:27:02Il s'agit bien sûr d'un problème que nous
02:27:04prenons au sérieux.
02:27:06Frédéric Fougera,
02:27:08est-ce que vous êtes inquiet face à
02:27:10cette épidémie, cette variole du
02:27:12singe qui revient et qui
02:27:14commence à arriver
02:27:16en Europe ?
02:27:18Inquiet, attentif en tout cas,
02:27:20puisqu'il faut voir comment les choses évoluent.
02:27:22Il faut aussi avoir les bonnes informations
02:27:24sur la façon dont
02:27:26cela s'attrape.
02:27:28Je n'ai pas le sentiment que ce soit exactement
02:27:30comme le Covid.
02:27:32Maintenant, attentif et avoir
02:27:34des bonnes informations partagées
02:27:36pour pouvoir être vigilant et se
02:27:38protéger. Nous sommes connectés
02:27:40avec Bruno Megarban, le chef du
02:27:42service réanimation à l'hôpital Larry
02:27:44Boisier. Merci beaucoup d'être connecté
02:27:46à cette heure tardive avec nous.
02:27:48Première question,
02:27:50professeur,
02:27:52quel constat est-ce que
02:27:54vous dressez face à cette situation
02:27:56avec ces cas, ces premiers cas
02:27:58hors Afrique qui sont recensés ?
02:28:00Écoutez,
02:28:02l'OMS a déclaré
02:28:04l'infection par
02:28:06Monkeypox comme étant
02:28:08une urgence de santé publique de portée
02:28:10internationale. Cela veut dire qu'il faut être
02:28:12vigilant car l'épidémie progresse.
02:28:14Effectivement, une nouvelle
02:28:16souche appelée
02:28:18M1B est apparue
02:28:20en Afrique, notamment
02:28:22en République
02:28:24du Congo, en RDC,
02:28:26et semble s'étendre
02:28:28à des pays africains aux alentours
02:28:30qui n'avaient pas connu
02:28:32jusque-là cette infection.
02:28:34Et de fait, évidemment, il y a un risque
02:28:36que
02:28:38le virus
02:28:40soit importé vers les pays occidentaux,
02:28:42notamment en Europe, et donc
02:28:44si j'ai bien compris, depuis aujourd'hui,
02:28:46un premier cas a été identifié
02:28:48en Suède.
02:28:50Est-ce que les touristes,
02:28:52les Français qui voyagent dans cette période estivale,
02:28:54doivent adopter
02:28:56un comportement
02:28:58particulier ? Il faut prendre
02:29:00des précautions ou reprendre
02:29:02aussi les gestes barrières ? Quel conseil vous pouvez
02:29:04donner à ces Français qui voyagent
02:29:06actuellement ?
02:29:08La contamination
02:29:10par
02:29:12ce virus,
02:29:14le monkeypox,
02:29:16est essentiellement dû à des contacts
02:29:18directs avec
02:29:20une personne qui a des érosions
02:29:22cutanées,
02:29:24ou qui a des fluides
02:29:26corporels qui sont contaminés,
02:29:28porteurs du virus. Donc essentiellement
02:29:30par des rapports très proches,
02:29:32comme des rapports sexuels.
02:29:34Il peut aussi être
02:29:36contaminé par des gouttelettes
02:29:38si on est à proximité pendant
02:29:40un temps suffisamment long.
02:29:42Évidemment, ce n'est pas le même risque
02:29:44que l'on a connu avec la COVID-19.
02:29:46Ici, il faut des contacts
02:29:48très prolongés.
02:29:50Lorsqu'on est en zone
02:29:52d'endémie, et notamment dans les
02:29:54zones où actuellement l'épidémie progresse,
02:29:56il faut être vigilant
02:29:58et faire attention.
02:30:00Notamment si on avait des rapports sexuels
02:30:02avec des personnes
02:30:04de cette région.
02:30:06Ceux d'autant plus qu'ils auraient des lésions
02:30:08cutanées. Nathan Devers, sur le
02:30:10plateau, une question pour vous, professeur.
02:30:12Je ne me permettrai pas du tout
02:30:14ni d'affirmer quoi que ce soit,
02:30:16ni de vous questionner sur la dimension
02:30:18médicale des choses, mais je voulais vous poser
02:30:20une question sur la manière dont
02:30:22vous vivez, je dirais même presque,
02:30:24pas forcément personnellement,
02:30:26la manière dont
02:30:28les épidémies sont
02:30:30expliquées
02:30:32et fonctionnent dans le débat public,
02:30:34notamment depuis la dernière crise sanitaire.
02:30:36Une situation beaucoup plus
02:30:38alarmante qui avait bouleversé
02:30:40politiquement le pays et le monde.
02:30:42Est-ce que vous avez l'impression
02:30:44qu'on a fait des progrès depuis
02:30:46quatre ans en matière
02:30:48de démocratie scientifique ?
02:30:50Ça veut dire d'explications
02:30:52et est-ce que les scientifiques sont mieux compris ?
02:30:54Est-ce que peut-être qu'il y a plus
02:30:56de canaux
02:30:58d'explication et d'apprentissage ?
02:31:00Est-ce que peut-être aussi des erreurs qui ont pu être faites ?
02:31:02Je ne parle pas des erreurs scientifiques, mais je parle
02:31:04d'erreurs de communication de certains membres de la
02:31:06communauté scientifique. Aujourd'hui,
02:31:08il y a plus de réflexions sur
02:31:10la manière aussi d'expliquer aux Français.
02:31:12Est-ce que vous voyez
02:31:14une évolution ?
02:31:16Oui, je crois qu'on tire des leçons
02:31:18de toutes les expériences, notamment
02:31:20celles que l'on a eues avec la Covid-19.
02:31:22De plus, le public
02:31:24aujourd'hui est beaucoup plus sensibilisé
02:31:26au risque de ces épidémies avec l'émergence
02:31:28de nouveaux virus
02:31:30et de nouveaux agents pathogènes.
02:31:32Ici, c'est un agent pathogène
02:31:34qui est connu depuis les années 70
02:31:36avec, depuis
02:31:38maintenant moins d'un an,
02:31:40l'émergence d'un nouveau mutant
02:31:42beaucoup plus transmissible et surtout
02:31:44beaucoup plus létal et donc à risque.
02:31:46Évidemment, c'est le rôle
02:31:48de la communauté scientifique d'alerter,
02:31:52d'expliquer les modes
02:31:54de contamination, les dangers,
02:31:56les risques, les complications
02:31:58et bien sûr les moyens de prévention
02:32:00et bien sûr de soutenir
02:32:02lorsque, comme ici,
02:32:04c'est le cas, il existe un vaccin
02:32:06pour permettre à la population
02:32:08à risque de se protéger.
02:32:10Donc oui, évidemment,
02:32:12il y a une modification,
02:32:14une amélioration probablement
02:32:16des explications et notamment
02:32:18de l'écoute du grand public
02:32:20qui a fait face, il y a à peine trois ans,
02:32:22à une épidémie, cette fois-ci bien plus
02:32:24importante, celle de la Covid-19.
02:32:26Mais en France, professeur,
02:32:28il ne faut pas tomber dans la paranoïa,
02:32:30dans une inquiétude
02:32:32grandissante. C'est vrai que depuis
02:32:34la Covid-19, les Français
02:32:36sont inquiets, ils n'espèrent
02:32:38pas un nouveau confinement.
02:32:40Est-ce que vous pouvez les rassurer
02:32:42et rassurer nos téléspectateurs ce soir ?
02:32:44Oui, bien sûr.
02:32:46Les modalités de transmission
02:32:48du virus de la
02:32:50variole du SARS n'ont rien à voir avec
02:32:52ceux d'un virus
02:32:54respiratoire comme le
02:32:56SARS-CoV-2. Donc évidemment,
02:32:58ce n'est pas question de confinement,
02:33:00mais plutôt de précaution.
02:33:02Surtout au sein
02:33:04de la population à plus haut risque,
02:33:06c'est-à-dire les personnes qui ont des partenaires
02:33:08sexuels multiples, qu'ils soient
02:33:10hétéros ou homosexuels.
02:33:12Et bien sûr, lorsqu'on est immunodéprimé,
02:33:14il faut encore être plus vigilant. Il faut savoir
02:33:16de toutes les façons qu'il existe
02:33:18un vaccin qui a
02:33:20été montré comme étant
02:33:22suffisamment efficace pour réduire
02:33:24les risques du
02:33:26époque que l'on a connue
02:33:28il y a un an qui était liée
02:33:30au sous-type CLAD2.
02:33:32Il est très probable que ce vaccin soit aussi
02:33:34efficace pour le nouveau
02:33:36variant. Par ailleurs,
02:33:38évidemment,
02:33:40il faut, en cas
02:33:42de situation à risque,
02:33:44évidemment,
02:33:46à ce moment-là, alerter les
02:33:48personnes avec lesquelles on a été rentré en contact.
02:33:50C'est ce qu'on appelle le contact tracing et
02:33:52surtout le contact warning
02:33:54des personnes à risque.
02:33:56Il faut savoir que ce virus est
02:33:58un peu plus dangereux chez les enfants et les
02:34:00immunodéprimés. Il faut donc être
02:34:02prudent avec eux.
02:34:04Frédéric Fougera, sur le
02:34:06plateau, il y a une réaction, une question aussi
02:34:08pour vous, professeur. C'est vrai que c'est un sujet
02:34:10qui fait beaucoup réagir
02:34:12sur les réseaux sociaux, mais aussi sur
02:34:14notre plateau. Non, je n'ai pas de
02:34:16question, mais je dois juste vous dire
02:34:18que je demande à l'Umbachi dans
02:34:20quelques jours en RDC, donc je vous promets
02:34:22d'être très attentif.
02:34:24Vous êtes inquiet, justement ?
02:34:26C'est pas rassurant,
02:34:28on préférerait s'en passer, mais
02:34:30comme je n'entends pas avoir de relations sexuelles
02:34:32sur place,
02:34:34je ferai attention
02:34:36au contact physique quand même, puisque
02:34:38on sert des mains, il y a des accolades,
02:34:40donc il y a quand même du contact physique.
02:34:42Vous avez reçu des précautions, peut-être
02:34:44des avertissements de la part de vos organismes
02:34:46de voyage ? Pour le moment, rien du tout.
02:34:48Aucun déconseil ?
02:34:50Non, pas encore.
02:34:52Paul-Antoine, pour Professeur.
02:34:54J'avais juste une question, bonsoir Professeur.
02:34:56C'est un peu technique, mais on parle
02:34:58en fait que dans cette maladie,
02:35:00il y a des éruptions cutanées
02:35:02qui arrivent, et en fait
02:35:04ma question est la suivante, c'est que le problème
02:35:06qu'on avait avec le Covid, c'est qu'on ne savait pas
02:35:08si on avait le Covid ou pas, on sortait
02:35:10pensant être en bonne santé, et en fait
02:35:12on donnait le Covid à d'autres personnes.
02:35:14Là, dans ces cas-là, est-ce que j'ai
02:35:16raison ou je me trompe ? Il y a des éruptions
02:35:18cutanées, si oui, est-ce qu'elles
02:35:20apparaissent tout de suite, ou
02:35:22il y a un laps de temps
02:35:24avant d'avoir ces éruptions
02:35:26cutanées ? Pour Frédéric Fougera
02:35:28quand il va revenir de voyage.
02:35:30Et donc, est-ce que c'est simple d'identifier quelqu'un
02:35:32qui a cette maladie, et s'identifier
02:35:34soi-même quand on l'a, et dans ce cas-là on reste chez soi,
02:35:36ou il y a un laps de temps
02:35:38où en fait on croit ne pas l'avoir, et en fait
02:35:40on l'a ? Ça sera votre dernière réponse,
02:35:42Professeur. Oui, alors
02:35:44c'est une très bonne question, alors
02:35:46on réserve évidemment
02:35:48des connaissances qui peuvent bouger, parce qu'évidemment
02:35:50on ne connaît pas tout sur ce virus.
02:35:52Il faut savoir que l'incubation
02:35:54est de l'ordre de 5 à 20 jours.
02:35:56Donc,
02:35:58qui correspond à la durée
02:36:00entre la contamination
02:36:02et l'expression des symptômes. A l'inverse,
02:36:04évidemment, la contamination se fait
02:36:06au travers des
02:36:08vésicules qui contiennent le virus,
02:36:10c'est des sécrétions qui contiennent le virus. Donc,
02:36:12théoriquement, on ne se contamine
02:36:14qu'avec une personne qui est
02:36:16symptomatique, c'est-à-dire qui a des éruptions.
02:36:18Alors, avec ce nouveau variant,
02:36:20les éruptions sont assez florides
02:36:22sur la totalité du corps. Néanmoins,
02:36:24il se peut que chez certains individus
02:36:26l'éruption et les vésicules
02:36:28soient peu nombreuses, discrètes,
02:36:30et donc que la personne soit
02:36:32peu symptomatique et ne se sache pas contaminée.
02:36:34Professeur Bruno Mergaban,
02:36:36merci beaucoup d'avoir répondu
02:36:38à toutes nos interrogations. On va sûrement
02:36:40vous ressolliciter dans les prochains jours
02:36:42puisque c'est un sujet qui nous inquiète
02:36:44et qui fait beaucoup réagir
02:36:46sur ce plateau, mais aussi sur les réseaux sociaux.
02:36:48Le moment aussi pour moi de vous
02:36:50remercier, messieurs, de m'avoir accompagné
02:36:52ce soir, Paul-Antoine, Frédéric Fougera
02:36:54et puis Nathan Devers.
02:36:56Je remercie également toute l'équipe de la rédaction
02:36:58de CNews qui m'a aidé à préparer
02:37:00cette émission. Merci à
02:37:02Martin Mazur dans mon oreillette, mais aussi
02:37:04à Maxime Ferre qui m'ont beaucoup
02:37:06aidé lors de cette semaine.
02:37:08À demain pour un prochain numéro de
02:37:10100% politique été.
02:37:12On se retrouve demain dès 21h.