• il y a 3 mois
Tous les soirs et pendant tout l’été, CNEWS vous propose un rendez-vous consacré à la politique de 21h à minuit

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue sur CNews, si vous nous rejoignez, nous sommes
00:00:04ensemble pendant trois heures pour décrypter l'actualité politique, mais pas seulement,
00:00:10pour débattre avec moi, je suis entourée ce soir de Sabrina Medjeber, merci beaucoup
00:00:15d'être restée sur ce plateau.
00:00:17Bonsoir ma chère Cédia.
00:00:18Bonsoir, je rappelle que vous êtes essayiste et sociologue.
00:00:20En face de vous, Arnaud Clarsfeld.
00:00:22Bonjour.
00:00:23Bonjour, avocat et écrivain, et puis à vos côtés, Eliott Mamann, chroniqueur politique.
00:00:28Bonsoir, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:00:31Pour commencer cette émission, nous allons revenir sur cette information concernant
00:00:37cet athlète français, Mohamed Abdallah Kounta, membre de l'équipe de France d'athlétisme
00:00:43lors des derniers Jeux Olympiques.
00:00:44Il a été suspendu aujourd'hui par sa fédération pour avoir publié et relayé sur les réseaux
00:00:51sociaux des propos incitant à la haine.
00:00:53Regardez ce sujet réalisé par Sharon Camara.
00:00:57Quelques jours après la fin des Jeux Olympiques, le spécialiste du 400 mètres, Mohamed Abdallah
00:01:02Kounta, se retrouve dans la tourmente.
00:01:04Sur le réseau X anciennement Twitter, des internautes ont fait ressortir des publications
00:01:09postées entre 2021 et août 2024.
00:01:12Au village olympique, tous les bâtiments étaient grands, tout vert.
00:01:15Tu pouvais rentrer comme tu voulais, sauf un seul bâtiment surveillé par le GIGN.
00:01:19Je vous laisse deviner lequel.
00:01:20Portes toujours fermées, entrée avec code.
00:01:24Je suis trop heureux, loin de la souffrance.
00:01:27L'athlète français est accusé d'antisémitisme et d'incitation à la haine.
00:01:31Pour moi, le sport c'est un modèle de fraternité, de respect, de partage.
00:01:36Et là, je ne comprends pas du tout, donc j'ai saisi immédiatement le président de la fédération
00:01:42qui m'a succédé.
00:01:43Il a pris la décision hier de suspension provisoire, de convocation de la commission
00:01:48de discipline et puis aussi l'article 40 pour saisir le procureur.
00:01:53Une décision du président de la fédération qui a été saluée par la ministre démissionnaire
00:01:57des sports et des Jeux olympiques.
00:01:59Après avoir désactivé un temps son compte, l'athlète a fini par présenter ses excuses.
00:02:04Je m'excuse sincèrement si des personnes se sont senties offensées.
00:02:08Je suis contre les génocides et toute forme de racisme ou d'injustice.
00:02:11Et je ne pense pas avoir besoin de prouver à quel point j'aime mon pays.
00:02:15Les personnes présentes au Stade de France pourront témoigner.
00:02:19En plus de sa suspension par la fédération, le sportif de 29 ans risque gros.
00:02:23Les sanctions pourraient aller jusqu'à la radiation définitive de sa discipline, en
00:02:28plus de poursuites pénales.
00:02:29Maître Clarsfeld, on a vu pendant ces Jeux olympiques des athlètes qui ont prôné de
00:02:35belles valeurs, qui se sont portés et montrés en tant que modèle.
00:02:39Que pensez-vous aussi de ce comportement qui fait de l'ombre et qui fait tâche après
00:02:46ces Jeux olympiques ?
00:02:47J'ai vu dans un article les tweets.
00:02:49Il n'y avait pas seulement ces tweets qui sont condamnables, mais qui ne sont pas affreux
00:02:55non plus.
00:02:56Il y avait des tweets sur le fait que les femmes devraient avoir honte d'aller chez
00:03:00le gynécologue masculin, des tweets sur le fait que les musulmans devaient s'allier
00:03:10entre les juifs et les chrétiens, et une haine maladive d'Israël sur des dizaines
00:03:19ou des centaines de tweets.
00:03:22Donc c'est quand même préjudiciable à la fédération française d'athlétisme.
00:03:28Maintenant, il a dit qu'il regrettait.
00:03:31Moi, je suis pour le pardon.
00:03:34D'ailleurs, demain, c'est le 15 août, la montée de la Vierge au ciel.
00:03:38Et il y avait en Judée le Jourdain et Jean-Baptiste qui baignaient les gens pour la rémission
00:03:48des péchés.
00:03:49Mais si on devait être lavé de ses péchés, il fallait auparavant un repentir sincère.
00:03:55Et je n'ai pas l'impression que cet athlète ait montré un repentir sincère.
00:04:02Sinon, le pardon devrait venir.
00:04:04Mais il faudrait qu'il s'engage, qu'il ait des actions concrètes pour montrer qu'il
00:04:08a changé vis-à-vis des juifs, vis-à-vis des femmes et vis-à-vis de la haine maladive
00:04:15d'Israël.
00:04:16Maintenant, il faut quand même atténuer les choses.
00:04:18C'est le haut niveau français, mais ce n'est pas le haut niveau mondial.
00:04:23J'ai vu ses temps, ses temps sont quasi équivalents à celles qu'il y avait le record du monde
00:04:31du plus de 400 mètres, Martina Kors.
00:04:33Qu'il ait de la notoriété ou non, on ne doit pas tenir ce genre de propos.
00:04:36Vous savez très bien que plus grande est la responsabilité, plus grand est le châtiment.
00:04:42Vous voyez ce que je veux dire ? Si c'est quelqu'un que tout le monde connaît, ça
00:04:46a un impact plus grand que quelqu'un qui avait la médaille d'argent.
00:04:50Mais la peine est la même aussi pour la communauté juive.
00:04:53La peine n'est pas toujours la même puisque la peine est personnalisée par rapport à
00:05:00la peine des gens.
00:05:01Oui, la peine ressentie.
00:05:02Non, la peine des gens.
00:05:03Il y a des centaines, des milliers de gens en France qui sont antisémites.
00:05:07Bon, ça joue parce qu'il est dans l'équipe de France, mais sinon qu'il y ait des gens
00:05:12antisémites en France, ça ne cause pas de la peine aux Juifs.
00:05:15Sinon, ils ne pourraient pas vivre tranquillement dans leur tête tous les jours.
00:05:20Sabrina Medjeba, une réaction face à ce comportement qui ne reflète pas les valeurs
00:05:25sportives finalement ?
00:05:27Je considère qu'il s'agit du narratif ou d'un narratif digne d'un prédicateur
00:05:33islamiste avec tous les agrégats linguistiques et symboliques que cela acte, c'est-à-dire
00:05:42l'homophobie, le sexisme, la misogynie, l'antisémitisme.
00:05:46Je pourrais même aller plus loin et je pourrais dire que c'est une sorte de télégraphiste
00:05:51du Hamas que nous pouvons lire à travers ses tweets et ses retweets.
00:05:56Il s'inscrit absolument dans cette logique victimaire racialiste qui, sur fond d'assignation
00:06:04identitaire, sème la division au sein de notre nation d'une façon plus large, mais
00:06:10même au sein du sport puisqu'il a quand même une responsabilité morale en tant que
00:06:15sportif, même s'il n'a que 4000 followers.
00:06:17Il n'empêche qu'il a quand même une responsabilité, c'est un athlète français.
00:06:21Mais je reviendrai après sur le fait que ça ne se soit finalement révélé que maintenant
00:06:26sachant que les tweets ne datent pas d'hier non plus.
00:06:28Simplement, je voudrais terminer sur ce type de profil.
00:06:31Évidemment que les propos tombent sous le coup de la loi.
00:06:34J'espère que la justice sera exemplaire pour sanctionner ce Mohamed Abdelakoumteh
00:06:41qui en réalité rappelle un peu ce qu'écrivait Louis Sfarrakan dans Nation of Islam où il
00:06:48comparait, qui était un suprémaciste noir américain, le sort des Palestiniens au sort
00:06:54des opprimés afro-américains.
00:06:57On a l'impression finalement à travers son narratif qu'il s'inscrit dans cette convergence
00:07:01des luttes, qu'il s'inscrit comme étant également une référence culturelle, une
00:07:05figure identificatrice de cette nouvelle lutte-là, de cet antisémitisme largement débridé
00:07:13par déjà des responsables politiques, mais également par l'afflux des réseaux sociaux
00:07:18et notamment Twitter.
00:07:20D'ailleurs c'est Mme Oudéa Kastéra qui a relayé le lanceur d'alerte, Swarn Salamand,
00:07:26qui lui a fait l'historique et l'inventaire de ces tweets.
00:07:29Maintenant, pourquoi est-ce que ça fait polémique à ce moment-là ? C'est parce que j'estime
00:07:35que pendant cette trêve olympique, cette trêve enchantresse, il fallait un peu mettre la
00:07:39poussière sous le tapis et ne pas créer de discorde et ne pas ramener à nouveau ce
00:07:44conflit israélo-palestinien sur notre sol.
00:07:47On a fait comme si tout se passait bien et on découvre finalement, en définitive, qu'il
00:07:53y a ce type d'antisémitisme islamiste notoire qui pullule sur les réseaux sociaux et qui
00:07:59profère ce type de propos abominables.
00:08:01Vous avez évoqué la ministre des missionnaires des sports qui a qualifié les messages et
00:08:05les postes visant notamment Israël d'aussi choquants qu'inadmissibles.
00:08:09Elle a expliqué que le président de la fédération d'athlétisme lui a confirmé avoir suspendu
00:08:14l'athlète et à nos confrères de l'AFP, la fédération a expliqué qu'elle rappelle
00:08:20à l'ensemble des athlètes de l'équipe de France que l'expression de leurs opinions
00:08:24personnelles doit en aucun cas mettre en péril l'unité de l'athlétisme français et de
00:08:28l'équipe de France et doit respecter les valeurs républicaines.
00:08:31Eliott Mamann, les Jeux olympiques se sont bien déroulés.
00:08:35En France, on a eu quand même quelques sorties de route d'athlètes, notamment en athlétisme.
00:08:43C'est commun, ces athlètes qui prennent possession d'événements sportifs pour faire
00:08:50passer des messages, des opinions, on pouvait s'attendre à ces prises de position concernant
00:08:55le conflit au Moyen-Orient durant ces Jeux ?
00:08:57C'est-à-dire aussi qu'ils remplissent un manque, à savoir l'incapacité à trouver
00:09:01aujourd'hui dans la société française des modèles qui puissent fédérer.
00:09:05D'ailleurs, on nous explique souvent que les valeurs du sport, qui me semblent assez
00:09:09mal définies en réalité, surtout au vu des polémiques incessantes que nous sommes
00:09:14conduisent à commenter sur précisément des sportifs qui auraient tenu des propos
00:09:18intolérables.
00:09:19On nous explique que les valeurs du sport doivent fédérer la société et pourraient
00:09:23être présentées comme un modèle, par exemple, à la jeunesse.
00:09:27Mais peut-être aussi qu'il faut interroger notre rapport à nos élites intellectuelles,
00:09:31aujourd'hui touchées par un discrédit malheureux et qui précisément conduit à
00:09:37laisser à des personnes qui, de toute façon, n'ont absolument pas la légitimité à asseoir
00:09:42une pareille responsabilité, le besoin de remplir la fonction de modèle intellectuel.
00:09:49Puisqu'en réalité, qu'un athlète considère qu'il est légitime, qu'il est fondé à
00:09:55s'exprimer sur des sujets politiques est tout de même assez étonnant.
00:09:57Alors évidemment, cela interroge notre rapport au caractère très horizontal de la parole
00:10:02sur les réseaux sociaux.
00:10:03Néanmoins, si l'on y accorde autant d'importance, c'est aussi précisément puisque l'on ne
00:10:07parvient plus à trouver d'autres modèles.
00:10:09Et simplement, encore d'un mot, vous avez rappelé le contexte dans lequel en France
00:10:13s'inscrivaient ces Jeux olympiques.
00:10:14Sabrina Madjeber rappelait tout à l'heure les valeurs qui étaient véhiculées par
00:10:19les islamistes, alimentées par l'idéologie des frères musulmans.
00:10:22L'antisémitisme, l'homophobie, la misogynie.
00:10:24On nous a expliqué pendant la période électorale qui a précédé les Jeux olympiques qu'il
00:10:28fallait faire barrage à l'extrême droite, ce qui constitue l'extrême droite d'un
00:10:33point de vue historique.
00:10:34C'est précisément l'antisémitisme, la misogynie, l'homophobie.
00:10:36Peut-être donc, pourrait-on se demander contre qui aurait véritablement opéré ce
00:10:41même barrage ?
00:10:42Les athlètes ont quand même le droit de s'exprimer en matière de politique, même
00:10:47s'ils ne sont pas des experts.
00:10:49Si c'étaient seulement les experts qui devaient parler, il n'y aurait pas grand
00:10:52monde sur les plateaux ni de CNews, ni de BFM, ni de LCI.
00:10:56Enfin, pour certains, en tout cas pour moi.
00:10:59Mais regardez, aux Jeux olympiques de Mexico, vous ne vous rappelez pas les deux athlètes
00:11:04noirs ?
00:11:05Il y avait Tommy Smith et John Carlos qui appartenaient au Black Panther, qui ont levé
00:11:11le point pour la condition, ils étaient extrémistes dans les Black Panther, mais il y avait réellement
00:11:17un problème noir aux États-Unis, c'est-à-dire un problème d'exclusion de droits civiques.
00:11:21Ils ont été bannis à vie, je ne sais même pas s'ils ont retrouvé du travail.
00:11:25Après, dans le football américain aujourd'hui, il y a des athlètes noirs qui s'agenouillaient,
00:11:32vous vous rappelez, pendant le National Anthem, ça a aussi provoqué des scandales.
00:11:36Donc, je ne crois pas qu'il faille être expert, mais là, pour cet athlète français,
00:11:45il y avait, c'était un message, non pas de revendication, mais il y avait de la haine
00:11:49vis-à-vis des femmes et vis-à-vis des Juifs.
00:11:52On le voit à l'écran.
00:11:53Oui, et même s'il n'avait pas été français, s'il avait fait une demande de naturalisation,
00:12:00il y aurait eu des problèmes, parce qu'il y avait cette exclusion des femmes, disons,
00:12:04où les mettre à un niveau inférieur, et ça posait problème, sans parler du problème
00:12:11juif et du problème chrétien.
00:12:13On va écouter Bernard Hamsalem, qui est l'ancien président de la Fédération française de
00:12:20l'athlétisme, qui justement parle des propositions qu'il faut faire, des solutions à tenir et à engager.
00:12:29Au niveau du sport français, il faudrait qu'on mette en place, que l'État mette en place
00:12:33avec le ministère des Sports, un système de surveillance pour éviter toutes ces dérives.
00:12:38Sinon, les valeurs du sport vont être détruites si on laisse faire les choses.
00:12:41Or, on l'a vu, l'événement des Jeux a été pour cela extraordinaire.
00:12:47Il y a vraiment des valeurs qui sont passées au travers de ces événements.
00:12:51Tout le monde a retrouvé un peu du plaisir, du bonheur.
00:12:56Si on ne met pas en avant un système de surveillance, et si on n'essaie pas de prévenir les choses,
00:13:02je pense qu'il y aura d'autres dérives dans les années qui viennent.
00:13:05Eliott Mahamad, est-ce qu'on peut craindre des dérives dans les années à venir ?
00:13:09Oui, on rappelle d'ailleurs souvent que le milieu du sport amateur est tout de même
00:13:13gangréné par une forme de communautarisme, où notamment du fait du rapport avec certains
00:13:18coachs sportifs, des idéologies peuvent être véhiculées.
00:13:21Cela se voit vraisemblablement également dans la modification de certaines tenues sportives.
00:13:25Donc, on voit que c'est tout de même véritablement prégnant.
00:13:27Cela va au-delà de simples excès que l'on peut parfois être amené à commenter.
00:13:31Je pense qu'il faut tout de même en effet en prendre la mesure.
00:13:34D'ailleurs, au-delà de la condamnation pénale, il faut parvenir à opérer un travail intellectuel,
00:13:40idéologique, qui vise à proposer, à opposer un projet de société qui contredit celui
00:13:47des frères musulmans, dans lequel peut parfois s'enfermer une partie communautarisée de
00:13:52la jeunesse française.
00:13:53Il y a aussi un défi qu'il faut véritablement penser à cette dimension-là.
00:13:57Condamner des personnes qui, de toute évidence, ont eu des propos qui par ailleurs peuvent
00:14:01sembler être une incitation à la violence également, me semble tout à fait salutaire
00:14:05naturellement.
00:14:06Mais cela ne suffirait pas à régler le problème abyssal qui est le nôtre.
00:14:10Il faut également parvenir à redonner l'envie à la jeunesse d'être partie constituante
00:14:15du projet national français.
00:14:17Et c'est peut-être quelque chose qui nous manque.
00:14:18Sabrina Benjaver, sur les solutions à apporter face à ce genre de situation, est-ce que
00:14:24la Fédération française d'athlétisme a manqué à son devoir de vérification concernant
00:14:30cette athlète ?
00:14:31Oui, absolument.
00:14:32C'est ce que j'exprimais tout à l'heure, c'est cette curiosité qui soulève le fait
00:14:39qu'il n'y ait pas d'enquête, entre guillemets, préliminaire sur le type de profil des athlètes
00:14:45de très haut niveau qui doivent, en tout cas qui sont censés respecter les valeurs
00:14:49de la charte olympique et de son article 50 et son alinéa 2, qui œuvrent justement,
00:14:55qui prouvent que l'appartenance idéologique, religieuse, politique ne doit pas, encore
00:15:00une fois, se montrer ou être indiquée lors de la participation à une compétition sportive.
00:15:07Comme le disait Eliott Mamann, le sport n'est plus l'universalisme, le sport il est illustratif
00:15:15de la société française telle qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire fracturé
00:15:18en chapelle communautaire où chacun y va finalement de la sienne et du référentiel
00:15:24qu'il incarne pour pouvoir au mieux la représenter.
00:15:27Donc que l'islamisme, encore une fois, et l'antisémitisme qui l'accompagnent malheureusement,
00:15:33ce n'est pas une nouveauté, ça fait des années que des chercheurs se penchent sur
00:15:36cette question, il y a même eu un rapport en 2008 écrit par Éric Diarre sur le communautarisme
00:15:41dans le sport, Daniel Riolo qui est un spécialiste du football l'a écrit depuis encore une
00:15:45fois des années, donc évidemment que c'est à l'image de la société et que plus la
00:15:50société française est fracturée, divisée sur le plan sociétal et culturel sans, encore
00:15:57une fois, référentiel commun, sans récit national, parce qu'il y a eu aussi un manquement
00:16:03à l'assimilation, il y a eu un communautarisme qui a été méthodiquement organisé depuis
00:16:0840 ans et qui malheureusement aboutit à ce type de profil qui se croit, encore une fois,
00:16:14tout permis.
00:16:15Mais, là je vais nuancer un peu mon propos.
00:16:17Et puis qu'il libère aussi la parole des jeunes qui lisent ce genre de contenu.
00:16:21Bien sûr, parce que vous savez les réseaux sociaux ne sont pas des amplificateurs, ce
00:16:27sont des facteurs générateurs, ce sont souvent des avatars identitaires et ils servent souvent
00:16:32d'applaudimètres existentiels, donc plus finalement on est dans la surenchère de
00:16:35la rhétorique et plus on est sûr d'avoir des followers.
00:16:38Et comme disait tout à l'heure Eliott, il y a un tel niveau de baisse de l'instruction
00:16:42qu'aujourd'hui on se sent galvanisé parce qu'on a des followers, parce que les réseaux
00:16:48sociaux ont complètement aboli finalement le lien social réel.
00:16:51Mais ça c'est encore une autre donne sociologique.
00:16:53Il faut être indulgent aussi avec la fédération, c'est difficile de vérifier tous les athlètes.
00:16:59On a fait quand même aussi des enquêtes administratives pour les volontaires et les
00:17:02personnes qui ont travaillé pendant ces Jeux.
00:17:05Le Rassemblement national aussi a laissé passer des brebis galeuses qu'ils ont ensuite
00:17:13écartées.
00:17:14C'est difficile de vérifier tout ce que les athlètes ont écrit, on devait savoir
00:17:21qu'il était borderline, ses amis devaient savoir.
00:17:24Comme je vous disais Maître Clarseped, on l'a fait pour des milliers de personnes,
00:17:27on a fait des enquêtes administratives justement pour ces Jeux, pour éviter ce genre de situation.
00:17:32Ceux-là ce sont des enquêtes administratives, là il n'y a pas d'enquêtes administratives
00:17:36sur les athlètes.
00:17:37Mais en interne, chaque fédération devrait surveiller.
00:17:38Les enquêtes administratives, c'est ceux qui sont chargés d'assurer la sécurité.
00:17:43Lui il est seulement chargé de courir le 400 mètres.
00:17:47La France a terminé dernière parce que le dernier n'est pas tombé, lui il n'est
00:17:51pas tombé, il a dû sans doute bien courir, donc je ne vais pas lui mettre ça en plus
00:17:55sur le dos.
00:17:56Mais c'est compliqué et ces tweets ne sont pas tellement différents, ces tweets ne sont
00:18:01pas tellement différents sur certains aspects, des tweets de certains députés de la France
00:18:08insoumise qui ne sont pas exclus mais qui sont élus au premier tour.
00:18:12Allez on va passer à un tout autre sujet, un policier de la BAC de Seine-Saint-Denis
00:18:17qui a été violemment agressé par six hommes alors qu'il rentrait chez lui après son
00:18:23service.
00:18:24Il était accompagné d'un collègue.
00:18:25Sandra Buisson nous fait le récit des faits et on ouvre le débat juste après.
00:18:29Selon les premiers éléments du dossier, lundi soir vers 22h après la fin de leur service,
00:18:36deux policiers de la BAC départementale 93 ont eu une altercation avec un automobiliste
00:18:42sur la route alors qu'ils rentraient chez eux en Seine-et-Marne en covoiturage.
00:18:46A ce moment-là, selon les premières déclarations, l'un des agents aurait dit qu'ils étaient
00:18:50policiers.
00:18:51Ils ont ensuite eu l'impression d'avoir semé le véhicule mais l'individu est ensuite
00:18:56arrivé devant le domicile d'un des deux agents accompagné de plusieurs personnes.
00:19:01L'un des policiers s'est fait rouer de coups pendant que son collègue était ceinturé.
00:19:05Pendant les violences, selon les premières informations qui doivent être confirmées
00:19:10par l'enquête, l'un des deux agents a redit qu'ils étaient policiers mais les
00:19:14violences ont continué jusqu'à ce que les individus prennent la fuite.
00:19:19La question de savoir à quel moment les agents ont dit qu'ils étaient policiers
00:19:22est essentielle pour la qualification des faits car si l'enquête confirme que ces
00:19:27individus ont commis les violences en sachant qu'ils s'en prenaient à des fonctionnaires
00:19:31de police, la peine encourue est plus importante.
00:19:34On est loin de l'engouement et du lien de solidarité et des preuves aussi d'amour
00:19:42que les forces de l'ordre ont pu recevoir ces dernières semaines.
00:19:46Encore un triste constat des policiers qui, même après leur service, sont victimes parce
00:19:52qu'ils sont policiers.
00:19:53Oui, vous avez raison de rappeler en effet l'épisode qui se conclut.
00:19:56Une partie de l'espace politico-médiatique n'a de cesse de nous expliquer qu'il y
00:20:01aurait des violences policières systématiques puisque les policiers seraient incapables
00:20:06de contenir une haine qui se mènerait en eux et voudraient dès lors que faire se
00:20:10peut attaquer de manière injustifiée des Français.
00:20:12On a bien vu qu'il n'y a jamais eu autant de forces de l'ordre mobilisées sur le territoire
00:20:16national qu'au cours de cette période olympique et que nous n'avons eu à repérer aucun
00:20:22écart de ce type.
00:20:23En revanche, ce qui reste vrai, c'est qu'il est absolument terrifiant de voir à quel
00:20:28point ce qui est systématique, ce ne sont pas les violences des policiers envers d'innocentes
00:20:33personnes mais au contraire la volonté de s'en prendre à des policiers en tant que
00:20:38représentant d'un ordre social français que l'on souhaiterait contester.
00:20:41C'est ça ce à quoi l'on assiste à chaque fois.
00:20:44Il n'est pas insignifiant que cet homme ait été reconnu en tant que membre des forces
00:20:50de l'ordre et d'ailleurs, il est absolument terrifiant d'entendre la plupart de ses
00:20:55collègues nous expliquer que dès lors qu'ils ont des enfants, par exemple, ils font tout
00:20:59pour éviter que parmi leurs voisins, la fierté qui devrait être la leur de porter l'uniforme
00:21:05des forces de l'ordre française soit connue précisément de leur voisinage.
00:21:10Donc, on est dans une situation effroyable où les policiers doivent se cacher et au-delà
00:21:15de la réponse pénale, il nous faut donc naturellement aussi, de la même manière que
00:21:20s'agissant de l'athlète dont on parlait tout à l'heure, opérer une réponse intellectuelle
00:21:25afin de comprendre pourquoi est-ce que la haine anti-policière est tellement répandue
00:21:30et tellement justifiée aussi par une partie de l'espace politico-médiatique.
00:21:33Je ne suis pas sûr, il faudrait vérifier dans l'article, mais je crois avoir lu qu'ils
00:21:37ont fait état de leur qualité de policier, ce qui n'excuse rien.
00:21:42Mais ce n'est pas qu'il a été...
00:21:43Pour l'instant, on ne sait pas encore, il n'y a pas encore eu de précision, puisque
00:21:46c'est pour ça que la qualification sur personne dépositaire ou non de l'autorité
00:21:51publique n'a pas encore été donnée.
00:21:53Non, mais la qualification reste la même.
00:21:55Enfin, s'il a été reconnu, c'est parce qu'il était policier et s'il a fait état,
00:22:01ils en sont pris à lui parce qu'il était policier.
00:22:04Donc, la qualification pénale reste la même puisqu'ils s'en sont pris à lui,
00:22:08sachant qu'il était policier.
00:22:10Maintenant, c'est évidemment regrettable et condamnable, d'autant que les séquelles
00:22:14ont l'air importantes, que ça s'est passé devant le domicile ou non loin du domicile
00:22:20des policiers, que ça laisse des marques physiques, des stigmates physiques et des
00:22:26stigmates psychologiques sur lui, sur sa famille, tout ça.
00:22:30Maintenant, les solutions sont compliquées.
00:22:32C'est remettre de l'autorité dans toutes les strates de l'appareil répressif français.
00:22:43Comment remettre de l'autorité tout en étant compatible avec l'État de droit ?
00:22:49Ça, c'est plus compliqué.
00:22:51C'est un puzzle plus compliqué à remplir, mais je crois que ça se fera.
00:22:58Je crois qu'on arrivera à trouver les pièces du puzzle nécessaires parce que la violence,
00:23:04une violence importante, s'est installée dans certains quartiers et les braves gens
00:23:10sont souvent les victimes.
00:23:12On va se connecter justement avec un policier.
00:23:16Rudy Mana, vous êtes porte-parole Police Alliance Sud.
00:23:19Bonsoir, Rudy.
00:23:20Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:23:24Avez-vous, première question, des nouvelles de ce collègue qui a été violemment agressé ?
00:23:29On a vu ces photos des agressions comme celles-ci.
00:23:33Malheureusement, il y en a de plus en plus souvent.
00:23:37Vous avez raison de le dire.
00:23:38Alors, je n'ai pas de nouvelles récentes, en tout cas de ce collègue.
00:23:42Ce que je peux vous dire, c'est que non seulement il est marqué physiquement,
00:23:46mais très clairement, il va être marqué pendant de longs mois, voire de longues années psychologiquement.
00:23:52Et comme vous l'avez dit également précédemment,
00:23:54ça s'est passé à proximité du domicile d'un des policiers.
00:23:58Donc, imaginez aujourd'hui les familles, parce que vous savez,
00:24:01parfois on parle beaucoup de nous, des policiers, de ce qu'on subit,
00:24:04mais on oublie aussi parfois nos familles.
00:24:06Imaginez les familles de ces deux collègues qui aujourd'hui vont se dire
00:24:11« mais mon papa ou mon époux s'est fait fracasser par cinq courageux individus »,
00:24:17parce qu'ils sont rarement à nombre égal, ils sont souvent beaucoup plus nombreux,
00:24:21parce que le courage, ils l'ont beaucoup plus quand ils sont nombreux.
00:24:24Imaginez ces enfants ou ces époux et épouses qui se disent parfois
00:24:29« mais vous vous rendez compte, mon mari, il est policier, il est gardien de la paix »,
00:24:33c'est-à-dire qu'il est là pour garantir la paix publique de nos concitoyens,
00:24:38et il est pris pour cible et massacré par des individus
00:24:42tout simplement parce qu'ils ont de la haine anti-flic.
00:24:46Cette société elle va mal, on le dit suffisamment sur votre plateau,
00:24:50et nous en tant que syndicat de police on le dit aussi suffisamment souvent.
00:24:54Donc il faut effectivement trouver des remèdes, il faut trouver des antidotes à tout ça.
00:24:57Alors nous la première proposition qu'on a faite à Alliance,
00:25:00vous voyez ces images horribles qu'on voit,
00:25:03je pense qu'il faut mettre les peines minimum,
00:25:06c'est-à-dire qu'on ne peut pas discuter dès qu'on touche le cheveu d'un policier
00:25:11ou qu'on touche le cheveu d'un professeur ou d'une infirmière ou d'un surveillant de prison,
00:25:15eh bien on va systématiquement en prison, c'est la base, c'est obligatoire ça.
00:25:21Il faut qu'on remette un peu d'autorité de l'État,
00:25:24parce que c'est bien l'autorité de l'État qui est bafouée aujourd'hui,
00:25:27et elle est bafouée à travers l'agression de policiers.
00:25:31Vous savez, on a eu 15 jours de Jeux Olympiques…
00:25:33– Oui justement, on pose la question, c'est la fin de la parenthèse enchantée des Jeux,
00:25:38vos collègues, vous-même vous redescendez un petit peu de cette parenthèse
00:25:43sans violence, avec beaucoup d'amour, beaucoup de démonstration de solidarité
00:25:48et de remerciement de la part de la population,
00:25:50et finalement là on arrive à des situations catastrophiques,
00:25:54un policier agressé parce que, ou non policier, c'est terrible.
00:26:00– Vous avez raison de le dire, moi j'ai été auprès des collègues,
00:26:04notamment sur Marseille, pour ces Jeux Olympiques,
00:26:07et j'ai vu une population, j'ai vu un peuple de France qui était heureux de voir sa police,
00:26:12qui était heureux de voir des policiers partout et qui nous le disait,
00:26:15qui disait mais nous en fait c'est cette société qu'on veut,
00:26:18nous on veut vivre de notre travail et on veut vivre en sécurité,
00:26:21et quand vous êtes nombreux, on est content de vivre dans ce pays
00:26:25parce que c'est certainement le plus beau pays du monde.
00:26:27Et il y avait même des gens qui prenaient des photos avec les policiers,
00:26:30qui voulaient faire des bises aux policiers,
00:26:33c'était vraiment un moment, comme vous l'avez dit, une parenthèse enchantée.
00:26:38Mais il faut éviter aujourd'hui, il faut essayer de la poursuivre
00:26:41et éviter de retomber dans le chaos,
00:26:43pour de nouveau avoir une génération désenchantée.
00:26:46On a besoin de ça, alors on a besoin de policiers,
00:26:49on a besoin aussi d'une justice forte,
00:26:52parce que, peut-être qu'on va parler de l'affaire aussi de Marseille,
00:26:54de cet individu qui a blessé deux policiers,
00:26:58qui a été convoqué dans six mois au tribunal,
00:27:01on a besoin aussi d'avoir une justice forte,
00:27:03d'avoir une justice qui frappe fort quand des policiers sont agressés,
00:27:08parce qu'ils sont policiers, parce qu'aujourd'hui c'est insupportable.
00:27:11Et moi, tous les jours, je vois des collègues qui me disent
00:27:13mais à quoi bon ?
00:27:14On aime notre métier, on le fait passionnément,
00:27:17on le fait avec beaucoup de cœur,
00:27:18parce qu'on aime nos concitoyens, on aime notre pays,
00:27:20mais à quoi bon continuer si on est traité de telle manière ?
00:27:24Maître Clarsfeld souhaite vous poser une question, Rudi Manin.
00:27:27Non, ce n'est pas une question, mais je rappelle qu'à Rome,
00:27:31il y avait une magistrature, c'était le tribunal, les tribuns,
00:27:34et ceux qui portaient la main sur les tribuns,
00:27:37quel que soit le coup qu'ils portaient, étaient condamnés à mort.
00:27:40Ce n'est pas ce que je préconise, évidemment, en France.
00:27:43Mais disons, en France, il y a une aggravation pénale,
00:27:49que monsieur a rappelé,
00:27:51il faut peut-être étudier si cette aggravation pénale
00:27:54est suffisante pour faire peur aux délinquants,
00:27:57et peut-être étudier toutes les peines qui ont été passées par les magistrats
00:28:01ces cinq dernières années,
00:28:03et voir si l'aggravation est bien respectée
00:28:07ou si c'est atténué parfois.
00:28:10Je vais revenir sur cette déclaration de Laurent Nunez,
00:28:15qui a déclaré à nos confrères du Parisien
00:28:17« Les forces de l'ordre se sont rapprochées de la population
00:28:20durant ces Jeux olympiques,
00:28:22n'en déplaisent à la minorité qui les désigne comme violentes et racistes.
00:28:26Quand il n'y a pas de nécessité d'intervention,
00:28:27les policiers n'interviennent pas.
00:28:29Ils sont là pour aider les gens, les conseiller, les guider.
00:28:32Ça ne m'étonne pas du tout que la Bravem soit applaudie. »
00:28:35Sabrina Medjeber, on est face à un changement aussi de configuration.
00:28:40Pendant quinze jours, les policiers, les forces de l'ordre ont été applaudis,
00:28:44salués, et on se retrouve une nouvelle fois face à de la violence contre l'uniforme.
00:28:50Oui, comme après chaque heureux événement,
00:28:52souvenez-vous, heureux et dramatique événement,
00:28:55souvenez-vous qu'après le Bataclan, les policiers avaient été ovationnés
00:28:59du fait qu'ils furent les primos intervenants ce soir-là.
00:29:07Et cette rêve olympique, cette parenthèse enchantée,
00:29:12malheureusement, elle n'est que dans la symbolique,
00:29:15puisque la criminalité, elle, n'a pas participé aux Jeux olympiques.
00:29:19Et si on a eu une délinquance zéro,
00:29:21c'est précisément parce que le dispositif de sécurité a été déployé
00:29:24afin justement d'assurer l'ordre public,
00:29:27les moyens inédits, la tranquillité, absolument, et la célébrité publique.
00:29:31Donc ça, c'est pour le constat, M. Nunez a raison,
00:29:34mais encore une fois, la criminalité, elle, elle n'a pas pris de congé.
00:29:37Mais pour en revenir à ce cas précis,
00:29:40finalement, c'est le résultat de la révolution culturelle de mai 68,
00:29:46où finalement toutes les figures de l'autorité ont été abattues.
00:29:50Cette société est une société désacralisée,
00:29:53l'autorité est complètement disqualifiée,
00:29:57et il y a une attaque vraiment dans le symbolique concernant le professeur,
00:30:00justement, par rapport à la transmission du savoir.
00:30:03Vous avez souvent des attaques qui sont commises
00:30:06contre les médecins et les pompiers,
00:30:08qui sont garants de la solidarité et de la santé sociale.
00:30:11Vous avez souvent des attaques contre les chauffeurs de bus,
00:30:14voire des tueries, parce qu'ils sont en lien avec le collectif,
00:30:17et des policiers, évidemment, parce qu'ils sont garants
00:30:21de la protection des citoyens.
00:30:23Alors, évidemment, les quartiers ou les zones en France
00:30:27qui en ont le plus besoin n'en ont malheureusement pas,
00:30:29parce que ce sont des proto-États dans l'État,
00:30:33mais ça, c'est une discussion qui prendrait des heures là-dessus.
00:30:37Mais par rapport au vécu des policiers,
00:30:39c'est évidemment très révélateur de leurs conditions de vie.
00:30:44Certains ont des enfants à qui ils disent
00:30:47de ne même pas oser prononcer la profession de leurs parents à l'école.
00:30:51Il y a des associations, des dizaines d'associations
00:30:53de femmes de policiers qui luttent pour avoir,
00:30:56justement, vivre en paix.
00:30:58Mais au-delà même de la délinquance quotidienne,
00:31:02vous avez aussi une supervision idéologique de certains politiques
00:31:06qui portent cette responsabilité d'accusation en permanence
00:31:10de la violence et du racisme systématique de la police.
00:31:15On se souvient, par exemple, que monsieur Poutou
00:31:18avait qualifié ça d'un joli, joyeux feu d'artifice.
00:31:22Les mortiers qui avaient été tirés dans les commissariats,
00:31:26je ne sais plus dans quelle ville de la Seine-Saint-Denis,
00:31:28suite à un refus d'obtempérer à Aubervilliers.
00:31:30Donc, tout ça, malheureusement, encourage l'ultra-violence.
00:31:34Après, je ne connais pas les profils de ces personnes
00:31:36qui ont agressé ces policiers,
00:31:38mais ce serait quand même assez révélateur,
00:31:40ne serait-ce que de savoir s'ils sont mineurs ou pas.
00:31:42Il risque, j'ai regardé, il risque jusqu'à normalement
00:31:45cinq ans de prison.
00:31:47Il faudra suivre l'affaire et voir à combien ils seront condamnés.
00:31:54Parce que j'ai vu, vous en avez parlé plusieurs fois sur votre antenne,
00:31:58la personne qui n'était pas juive, qui a été rouée de coups parce que juive,
00:32:03qui a été condamnée à deux ans, dont un an avec sursis.
00:32:08En fait, il risquait sept ans de prison.
00:32:10Et il a eu un an de prison ferme et il n'ira pas en prison.
00:32:15Donc, ce n'est même pas symbolique et ce n'est même pas dissuasif.
00:32:20Maître Klersfeld a raison.
00:32:21On ne peut pas résoudre l'autorité s'il n'y a pas d'exemplarité des peines.
00:32:26C'est tout.
00:32:27Réaction de Rudi Mana depuis Marseille.
00:32:31Oui, tout à fait.
00:32:32Sabrina a raison de le dire.
00:32:33Il faut une immédiateté de la peine et il faut une certitude de la peine.
00:32:37C'est-à-dire qu'aujourd'hui, tous ces individus,
00:32:40ils ont la quasi-certitude, malheureusement,
00:32:42qu'ils ne vont pas être condamnés ou alors ils vont être condamnés.
00:32:45Et M. Klersfeld a raison de le dire.
00:32:47Vous voyez, l'individu qui a agressé la personne,
00:32:50qui disait juive et qui ne l'était pas, il a pris deux ans dans un enferme,
00:32:53mais il ne va pas en prison parce qu'il y a un aménagement de peine,
00:32:56parce que vous êtes en dessous de deux ans ferme.
00:32:59Et ça, ce n'est pas possible.
00:33:00Ça, en fait, ce n'est plus possible.
00:33:02Alors, je sais qu'il y a des pays comme les Pays-Bas
00:33:04où ils ont mis en place des peines de prison très courtes,
00:33:08d'une semaine, quinze jours,
00:33:10pour donner une immédiateté à la sanction.
00:33:13Il faut que ces gens-là comprennent qu'ils font une bêtise,
00:33:17il y aura une sanction quoi qu'il arrive.
00:33:18Alors, si c'est une semaine, c'est une semaine,
00:33:21si c'est quinze jours, c'est quinze jours.
00:33:22Bien sûr qu'on ne demande pas quinze jours pour une adhésion de policier,
00:33:24on demande bien plus,
00:33:26mais il faut qu'ils aient cette certitude-là,
00:33:28ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
00:33:30C'est pour ça qu'on retrouve des jeunes de plus en plus violents,
00:33:33parce que vous savez, c'est des gens normaux,
00:33:35à partir du moment où ils ont peur,
00:33:38ils deviennent beaucoup plus faibles,
00:33:40ils sont forts avec les faibles et faibles avec les forts.
00:33:43Ça, c'est une réalité.
00:33:45Et puis, cette autre actualité à Marseille,
00:33:47Rudi, vous en avez parlé tout à l'heure,
00:33:49un automobiliste de 44 ans en situation irrégulière en France
00:33:53a été interpellé samedi après avoir présenté
00:33:57un faux permis de conduire lors d'un contrôle routier.
00:34:00Suite à son interpellation, des policiers ont été blessés.
00:34:03Écoutez les informations de Sandra Buisson
00:34:05et on ouvre le débat juste ensuite.
00:34:07Au début, sommes toutes banales pour des policiers
00:34:09qui vont contrôler un véhicule.
00:34:10L'individu s'arrête, présente le permis
00:34:13qui s'avère en fait être un faux permis italien.
00:34:16Et puis, les policiers constatent que le véhicule n'est pas assuré.
00:34:20Donc, ils vont emmener cet individu en direction du commissariat.
00:34:24Comme les choses se sont bien passées,
00:34:26ils ne l'ont pas menotté dans le véhicule de police.
00:34:29Et en fait, en arrivant devant le commissariat,
00:34:30l'individu ouvre la porte et essaie de s'enfuir.
00:34:33Dans la foulée, il percute, il pousse un policier qui va se blesser.
00:34:37Et puis ensuite, il est rattrapé, cet individu, par d'autres policiers
00:34:41qui vont essayer de le maîtriser et de l'interpeller.
00:34:44Alors, c'est assez compliqué parce que ce débat,
00:34:46il se rebelle, il porte des coups.
00:34:47Là, un deuxième policier est blessé.
00:34:49Au final, les deux policiers blessés ont eu,
00:34:51pour l'un, deux jours d'ITT, pour l'autre, 15 jours d'ITT.
00:34:55Ce qu'il va se passer ensuite, c'est qu'en garde à vue,
00:34:58cet individu va nier s'être rebellé.
00:35:00Il nie également avoir porté des coups.
00:35:03Au final, le cas de cet individu est porté à la connaissance
00:35:06du magistrat qui va décider de le remettre en liberté
00:35:10avec une convocation pour être jugée fin janvier 2025, le 21 janvier.
00:35:17Et ce qui inquiétait les policiers, c'est qu'en fait,
00:35:21cet individu a peu de garantie de représentation.
00:35:24C'est un sans domicile fixe qui est également sous le coup d'une OQTF.
00:35:29Donc, il risque de ne pas se représenter le jour de son procès.
00:35:34Rudy Mana, comment qualifiez-vous cette décision de justice,
00:35:38plutôt dans la journée ?
00:35:39Je crois que vous la qualifiez de lunaire.
00:35:42Complètement, c'est le mot que je voulais employer.
00:35:46Elle est lunaire.
00:35:47Non, mais là, il faut se dire les choses de manière très claire.
00:35:49Sandra Buisson a bien résumé.
00:35:51Vous savez, contrôler des individus à Marseille
00:35:53qui n'ont pas de permis, qui sont sans assurance,
00:35:55vous en faites un à tous les coins de rue, il y en a un.
00:35:58En plus, si c'est une OQTF, aussi à tous les coins de rue,
00:36:01on en a un.
00:36:02Ce qui est frappant dans cette affaire,
00:36:05alors que le contrôle se passe extrêmement bien au début d'ailleurs,
00:36:07les policiers ne le menotent même pas.
00:36:09Lors du transfert au commissariat
00:36:12pour le présenter à un officier de police judiciaire,
00:36:13ils ne le menotent pas.
00:36:14Et là, tout d'un coup, l'individu décide de prendre la fuite,
00:36:16bouscule des collègues, leur porte des coups,
00:36:19provoquant les blessures de deux collègues,
00:36:21dont un quand même qui a 15 jours d'ITT
00:36:23et il a un genou totalement en braque.
00:36:25Et à la fin de l'histoire, on se rend compte
00:36:27qu'après ces 48 heures de garde à vue,
00:36:29cet individu, il est convoqué
00:36:31alors qu'il n'a aucune garantie de représentation,
00:36:34il n'a pas de travail, il n'a pas de domicile,
00:36:37il est convoqué dans plus de six mois
00:36:39au tribunal pour répondre de ses méfaits
00:36:43devant les magistrats.
00:36:46Mais cet individu, il faut se dire les choses,
00:36:48il ne se rendra jamais au tribunal.
00:36:50Et comme on n'a aucune garantie de le retrouver
00:36:52parce qu'on ne sait pas où il habite,
00:36:54il n'a pas de papier français
00:36:55et il va certainement devenir introuvable,
00:36:58on a des policiers qui sont totalement dégoûtés
00:37:01devant cette situation,
00:37:02parce que ce sont les policiers
00:37:03qui prennent les risques sur l'interpellation,
00:37:06ce sont les policiers qui sont blessés
00:37:08et ce sont les policiers qui vivent ça à longueur d'année.
00:37:10Et c'est eux-mêmes qui m'ont contacté en disant
00:37:13mais nous on n'a plus envie,
00:37:14on est démotivés devant ce genre de choses.
00:37:17Comment voulez-vous qu'on soit motivés
00:37:19quand on voit que l'autorité de l'État…
00:37:22Nous on essaye de faire respecter l'autorité de l'État
00:37:24sur la voie publique,
00:37:25mais l'autorité de l'État est in fine,
00:37:28c'est la main de la justice,
00:37:29c'est le bras de la justice qui ne doit pas trembler.
00:37:32Et là en l'occurrence,
00:37:33quand c'est des policiers qui sont concernés
00:37:35et qui sont victimes,
00:37:36en fait le bras de la justice il tremble.
00:37:39Donc c'est terrible pour les policiers,
00:37:40le message est terrible,
00:37:42et je vous assure que ce n'est pas que ces simples policiers
00:37:44de la compagnie de sécurité routière de Marseille,
00:37:47ce sont la totalité de la corporation police
00:37:50qui est touchée par ce genre de décision de justice.
00:37:52Alors je ne veux pas mettre tous les magistrats
00:37:54dans le même cercle,
00:37:56parce que ce serait faux de dire ça.
00:37:57Bien sûr qu'il y a des problèmes dans la justice,
00:37:59bien sûr qu'ils ont des manques de moyens,
00:38:01il y en a qui travaillent formidablement,
00:38:03on l'a vu à Marseille,
00:38:05quand on travaille ensemble on a vu les résultats qu'on a
00:38:07sur les trafics de stup',
00:38:08sur les homicides qu'on résout
00:38:11avec les règlements de comptes incessants qu'on a à Marseille,
00:38:13il y a des magistrats formidables.
00:38:15Mais vous savez, nous les policiers,
00:38:16quand on fait une bêtise, quand on fait une connerie,
00:38:18et bien on donne des explications,
00:38:20on a l'IGPN,
00:38:21parfois on les sanctionne administrativement
00:38:22et parfois on les sanctionne judiciairement.
00:38:24Et bien il faudrait peut-être que les magistrats,
00:38:26quand ils font des conneries,
00:38:27ils rendent aussi des comptes,
00:38:30ils soient peut-être aussi sanctionnés
00:38:32dans le corps de leur métier, administrativement,
00:38:35parce que ce n'est plus possible de voir ça,
00:38:37parce que ceux qui sont sur le terrain et qui prennent les risques,
00:38:39ce sont bel et bien les fonctionnaires de police.
00:38:41– Édouard Mamann, est-ce que vous comprenez cette colère des policiers
00:38:44vis-à-vis de la justice qui aussi entraîne des craintes
00:38:49de non-garantie de cette personne pour son procès ?
00:38:53– Oui absolument, et par ailleurs je la comprends d'autant plus
00:38:55que par exemple dans les fréquents refus d'automne terré,
00:38:58dont on peut se faire l'écho dans les médias,
00:39:02le fait de ne pas être suffisamment ferme
00:39:04avec des personnes qui se sont livrées à ce genre d'actes
00:39:07pourrait s'avérer absolument fatal,
00:39:08tant pour les prévenus que pour les policiers qui sont ciblés,
00:39:12puisqu'il y a une prise de risque absolument intolérable.
00:39:15Alors heureusement, puisque les forces de l'ordre
00:39:16sont de grands professionnels,
00:39:17il y a régulièrement des refus d'automne terré
00:39:20qui se terminent sans bain de sang,
00:39:23néanmoins par rapport à la volonté qui est manifestée par le prévenu,
00:39:26il y a en effet la nécessité, me semble-t-il,
00:39:29d'y opposer une réponse pénale absolument claire.
00:39:31Et par ailleurs, juste encore un mot par rapport aux OQTF,
00:39:34il est vrai que l'on en rit presque puisque l'on se dit
00:39:37qu'il s'agit en réalité d'une situation tout à fait commode
00:39:41pour l'accusé qui ainsi pourra ne pas se présenter
00:39:44à son contrôle début janvier,
00:39:46et rappelez également que les OQTF sont souvent une manière
00:39:49pour les responsables politiques de mettre en scène leur impuissance
00:39:52qui explique notamment qu'elles ne sont pas exécutées.
00:39:55Moins de 10% d'exécution.
00:39:56Exactement, puisqu'ils ne trouvent pas les laissés-passés consulaires
00:39:59correspondants du côté des États dont les coupables sont ressortissants.
00:40:03A préciser tout de même une chose, la France est l'État
00:40:07qui donne le plus de possibilités de recours administratif
00:40:11aux personnes qui ont reçu une injonction de quitter le territoire.
00:40:14Donc le problème se fait en réalité en amont
00:40:16de la problématique des laissés-passés consulaires.
00:40:19Donc il faut aussi interroger la volonté politique
00:40:22qui est exprimée en la matière, alors même que l'on a vu pendant l'IGEO
00:40:25que la volonté politique pouvait encore avoir des effets tout à fait significatifs.
00:40:28Un dernier mot Rudy Mana sur cette situation
00:40:30et puis sur l'état d'esprit de vos collègues
00:40:33qui doivent revenir à la réalité et faire face à ces violences
00:40:37et ces problématiques qui violentaient la société avant ces Jeux Olympiques.
00:40:45Bien sûr, et c'est vrai qu'on n'est pas dupes non plus Célia,
00:40:49je vous dis les choses, on savait très bien que cette parenthèse enchantée
00:40:52elle allait se terminer et on savait très bien qu'on serait les premiers
00:40:55à subir les foudres de cette fin de parenthèse enchantée.
00:40:59On n'est pas dupes, vous savez on est tous des policiers professionnels,
00:41:02ça fait longtemps qu'on fait ça, donc là-dessus il n'y a pas de problème.
00:41:05Mais nous ce qu'on veut aujourd'hui c'est qu'on a vécu qu'un jour
00:41:09où on a vu que des solutions simples, voire simplistes,
00:41:12c'est-à-dire plus de policiers sur la loi publique,
00:41:15plus de policiers dans les services d'investigation,
00:41:18permettent de monter des procédures plus faciles pour les magistrats
00:41:21qui permettent d'avoir des condamnations.
00:41:24En fait quand on essaie de résoudre un problème compliqué
00:41:27avec des solutions simples, parfois ça peut marcher.
00:41:30Donc prenons exemple de ce qui s'est passé pendant ces 15 jours de Jeux Olympiques,
00:41:35essayons de continuer dans ce sens-là avec peut-être un futur gouvernement qui va arriver
00:41:40et surtout il ne faut pas oublier que les policiers font ça pour nos concitoyens,
00:41:45on fait ça pour le peuple de France, on fait ça pour eux,
00:41:48et on a envie que nos concitoyens vivent en paix dans ce pays
00:41:51qui est un pays magnifique.
00:41:53Donc on continuera malgré notre désarroi devant de telles décisions,
00:41:57malgré nos incessantes déceptions,
00:42:00on continuera à être là pour nos concitoyens
00:42:02parce que nous on aime notre peuple et on aime notre pays.
00:42:05Merci beaucoup Rudi Mana,
00:42:06c'est toujours très intéressant d'avoir votre témoignage sur notre antenne.
00:42:09On va marquer une courte pause dans 100% Politique été.
00:42:13Restez avec nous, restez sur CNews.
00:42:18De retour dans 100% Politique été,
00:42:21merci beaucoup d'être avec nous,
00:42:22bienvenue sur CNews si vous nous rejoignez.
00:42:24Nous allons ouvrir désormais une page politique
00:42:27et avec ce flou qui persiste concernant le futur Premier ministre en France,
00:42:34un gouvernement qui n'est toujours pas désigné,
00:42:37et Lucie Castex qui se fait entendre dans les médias.
00:42:43Tous les jours on parle un peu plus d'elle,
00:42:45elle dit qu'elle ne se décourage pas pour accéder à Matignon,
00:42:50le Nouveau Front Populaire devra donc chercher des accords,
00:42:53c'est ce qu'elle a déclaré à nos confrères du Parisien
00:42:56pour la candidate de l'Alliance de Gauche à Matignon.
00:42:58L'augmentation du SMIC à 1600 euros ou encore la suppression de l'ISF
00:43:03reste des horizons, des mots qui ont rapidement fait réagir à gauche.
00:43:07Un sujet d'Adrien Spiteri.
00:43:11Lucie Castex, rétropédale-t-elle déjà avant même une éventuelle nomination à Matignon ?
00:43:16Oui, pour certaines personnalités de gauche comme Nathalie Arthaud,
00:43:20porte-parole de lutte ouvrière.
00:43:22Même pas à Matignon, que les promesses s'envolent déjà !
00:43:25Ces critiques interviennent après une prise de parole
00:43:28de la candidate du Nouveau Front Populaire dans les colonnes du Parisien.
00:43:32Le programme du NFP c'est notre base de travail,
00:43:34mais il a été construit pour l'exercice du pouvoir en cas de majorité absolue.
00:43:38Sur cette base programmatique, on veut aller chercher des accords.
00:43:41Sur le SMIC à 1600 euros et le rétablissement de l'ISF, elle assure…
00:43:45cela reste des horizons.
00:43:47Un avis loin d'être partagé par Aurélie Trouvé, députée LFI.
00:43:51Pour elle, le programme du NFP doit être appliqué dans son intégralité.
00:43:55Si nous commençons un gouvernement en disant
00:43:59finalement on ne va peut-être pas faire l'abrogation de la réforme des retraites,
00:44:01on ne va peut-être pas faire le SMIC à 1600 euros, ça ne marchera pas.
00:44:04Nous ne voulons pas trahir les électeurs qui ont voté pour nous.
00:44:08Lundi, Lucie Castex avait envoyé un courrier aux parlementaires
00:44:11excepté ceux du Rassemblement National.
00:44:14Elle expliquait vouloir convaincre au-delà de son propre camp.
00:44:18Sabrina Medjeber, on est face à une Lucie Castex qui ne lâche rien
00:44:22et pourtant elle oublie que c'est Emmanuel Macron qui doit faire son choix, lui seul.
00:44:26Oui, il me semble qu'il ne l'a pas officiellement désavoué
00:44:29mais il n'a pas non plus montré son engouement
00:44:32lorsque elle a été désignée après de longues journées d'atermoiement
00:44:37à son sujet concernant le Nouveau Front Populaire.
00:44:41Eh bien là, nous assistons à ce qui était prévisible,
00:44:44c'est-à-dire les dissonances et les dissensions au sein même du Nouveau Front Populaire
00:44:50quant aux projets politiques qu'ils sont censés porter.
00:44:54Je rappelle que là, malgré la tripolarisation de l'architecture de l'Assemblée Nationale,
00:45:01il va y avoir une loi qui va être votée, qui est très importante, qui est celle du budget
00:45:07et que Mme Castex a annoncé dans le point qu'elle, en tant que Premier ministre,
00:45:11utiliserait le 49.3 pour abroger le jour J la réforme des retraites.
00:45:17Or, dans le programme du Nouveau Front Populaire,
00:45:21il souhaite l'abrogation du 49.3.
00:45:24Donc, d'un point de vue idéologique, il y a des dissensus,
00:45:27d'un point de vue de la technicité du droit parlementaire,
00:45:31il va y avoir énormément de turbulences qui vont s'annoncer au sein du Nouveau Front Populaire.
00:45:36Quant à sa capacité d'agrégation de tous les partis et de former,
00:45:43de sortir, de s'extraire de l'idéologie du Nouveau Front Populaire
00:45:47et de sa capacité à rassembler, ça semble déjà très limité au sein même de son propre camp,
00:45:52ce qui ne laisse pas présager, à mon sens, un bel avenir de Premier ministre.
00:45:56Eliott Mamann, on a Lucie Castex qui est rétro-pédale déjà sur des points importants
00:46:01qui ont permis au Nouveau Front Populaire d'être élu,
00:46:05notamment sur le SMIC.
00:46:06On a la réaction de Nathalie Arthaud qui explique, même pas à Matignon,
00:46:11que les promesses s'envolent déjà.
00:46:13Vous avez l'impression que Lucie Castex rétro-pédale sur des points très importants
00:46:18et ça peut lui faire défaut ?
00:46:20Mais peut-être aussi que ce rétro-pédalage est le signe du manque de sérieux
00:46:23des propositions politiques que l'on nous soumet à l'heure actuelle.
00:46:25Il s'avère qu'une hausse du SMIC ne pourrait être votée que dans le cadre du PLFSS,
00:46:30le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
00:46:33Il est présenté aux parlementaires en automne et il se prépare avec beaucoup d'avance
00:46:37puisqu'il est très complexe à établir.
00:46:39En réalité, l'administration sortante de Bercy est déjà en train de prévoir
00:46:45ce qui sera le PLFSS pour l'année 2025.
00:46:48Lucie Castex sait également que même dans le cas très improbable
00:46:52où elle pourrait en définitive accéder à Matignon,
00:46:55elle ne serait pas en mesure de présenter un projet déjà aussi bien construit
00:46:59qu'il pourrait aller jusqu'à l'augmentation du SMIC en aussi peu de temps
00:47:03puisque de fait, la saison parlementaire va très vite s'ouvrir
00:47:07et le gouvernement n'aura pas encore véritablement pris possession
00:47:10de ses administrations et n'aura pas encore eu le temps
00:47:12de développer des projets de loi prêts à être présentés.
00:47:16C'est bien pour cela d'ailleurs que Bruno Le Maire est en ce moment même
00:47:19en train de dédicter ce qui seront les PLF et PLFSS,
00:47:23donc le financement de l'État de manière générale
00:47:25et celui plus spécifique de la sécurité sociale pour l'année prochaine.
00:47:29Il y a aussi cette conscience-là puisque, de toute évidence,
00:47:33une nouvelle dissolution aura lieu dans environ un an
00:47:35et donc même si Jussi Kasté devait être nommé Premier ministre,
00:47:38elle n'aurait pas le temps de mener à bien cette promesse-là.
00:47:42Votre analyse, Maître Klarsfeld ?
00:47:43L'analyse, c'est un grand mot.
00:47:46Mais elle a dit que la retraite et le SMIC étaient des horizons.
00:47:51Alors mon analyse, c'est que quand j'étais petit,
00:47:53il y avait un héros de bande dessinée qui vivait au temps préhistorique
00:47:58et qui cherchait à atteindre l'horizon
00:48:01et qui allait de tribu en tribu pour atteindre l'horizon,
00:48:04mais qu'il n'atteignait jamais cette ligne d'horizon
00:48:07parce qu'en fait, elle n'existe pas parce que la Terre est ronde.
00:48:11Donc si elle dit que c'est un horizon, ça veut dire qu'elle ne le mettra pas en œuvre
00:48:17et je comprends que la France insoumise ne veuille pas tellement la soutenir.
00:48:22Donc si elle a contre elle la France insoumise et le président de la République,
00:48:27il n'y a peu de chances qu'elle soit nommée Première ministre.
00:48:30Voilà ma piètre analyse.
00:48:33Elle avait déclaré à nos confrères du Parisien,
00:48:36j'ai toujours été très claire sur le sujet, le programme du NFP,
00:48:39c'est notre base de travail.
00:48:41On veut aller chercher des accords sur des sujets relatifs au pouvoir d'achat des Français,
00:48:45au renforcement des services publics de la santé et de l'éducation,
00:48:48à la bifurcation écologique.
00:48:50On travaillera avec tout le monde, sauf avec le Rassemblement national.
00:48:53Sabrina Medjaber, on voit qu'elle se positionne quand même en tête de liste.
00:48:57Il n'y a pas d'autre option que sa nomination finalement à ses yeux.
00:49:01Oui, elle l'a indiqué plusieurs fois.
00:49:04C'est, je ne vais pas dire acharné,
00:49:06mais elle a exalté en tout cas cette volonté-là d'incarner cette fonction.
00:49:11Ça, c'est une évidence.
00:49:13Mais quel projet aussi finalement ?
00:49:15C'est le projet qu'elle est censée porter puisqu'elle a été érigée pour ça.
00:49:19C'est le projet du Nouveau Front Populaire,
00:49:21le nouveau programme commun pour donner son libellé exact.
00:49:27Mais comme je l'ai rappelé tout à l'heure,
00:49:28il y a déjà, voyez-vous, des distorsions de fond sur les mesures
00:49:32qu'elle avancerait au conditionnel.
00:49:34Mais je note tout de même qu'elle a une conception assez étrange de la démocratie,
00:49:41puisque si elle souhaite travailler avec tout le monde,
00:49:44ce qu'elle sera donc obligée de faire en tant que Premier ministre,
00:49:47elle va devoir composer avec le Rassemblement national.
00:49:49Et donc là, à dessein d'exclure le Rassemblement national,
00:49:55qui est quand même le premier parti avec 11 millions de voix, 143 parlementaires,
00:49:58ça va être très compliqué absolument de pouvoir discuter sur des accords.
00:50:03Elle parle de discuter sur des accords.
00:50:05Et si déjà elle commence par exclure le premier parti
00:50:07et le premier groupe parlementaire en tant que tel,
00:50:10pas un agrégat de parlementaires qui se résume à une formation politique,
00:50:15ça va être très compliqué en tant que Premier ministre.
00:50:18Alors cette nomination, elle se fait attendre et elle pose plusieurs questions.
00:50:22Un flou qui persiste et qui vous fait beaucoup réagir.
00:50:25Notre journaliste Laura Lestrade est allée à votre rencontre.
00:50:28Écoutez.
00:50:29On verra ça à la rentrée, avec les choses de la rentrée, j'ai envie de dire.
00:50:33Je ne pense pas qu'il y ait péril en la demeure pour le moment et voilà.
00:50:37J'ai l'impression qu'ils gagnent du temps quand même.
00:50:39J'ai l'impression qu'ils gagnent du temps et je trouve ça quand même un peu aberrant
00:50:42qu'on ne prenne pas en compte le résultat du vote et qu'il y ait une tentative d'esquive.
00:50:49Je comprends qu'il faille un petit peu de temps.
00:50:51C'est une manière de différer et en même temps, il va falloir un jour affronter le sujet.
00:51:00Déjà, je trouve que c'est pas normal d'utiliser l'excuse de trêve olympique.
00:51:02Ils utilisent toutes les excuses possibles pour gagner du temps.
00:51:05Je trouve que ce n'est pas normal et c'est même pitoyable.
00:51:08Eliott Mamann, vous comprenez la réaction de ces Français qui s'agacent un petit peu
00:51:12de cette situation puisqu'on est face à une France qui pourrait être ingouvernable ?
00:51:16En tout cas, ce qui m'amuse avec la situation, c'est qu'il y a une situation,
00:51:20un problème, pardonnez-moi, dont les Français se plaignent régulièrement,
00:51:23c'est la surabondance de leur administration.
00:51:26Cela fait plus d'un mois que la France n'a plus de gouvernement officiellement en place
00:51:30puisque l'intégralité du gouvernement est démissionnaire.
00:51:32On voit bien qu'en réalité, d'un point de vue politique,
00:51:34le pays ne s'est presque jamais aussi bien porté.
00:51:36Donc, d'une certaine manière, on voit bien qu'on a une administration
00:51:42tellement surabondante qu'elle peut s'alimenter elle-même,
00:51:44qu'elle n'a pas besoin des directives politiques qui lui sont communiquées.
00:51:48D'ailleurs, c'est vrai qu'on n'a pas de « spoil system » à l'américaine.
00:51:51C'est-à-dire que lorsqu'il y a un nouveau pouvoir qui arrive en place,
00:51:53il n'importe pas avec lui de nouveaux fonctionnaires.
00:51:57Et donc, c'est tout de même en réalité une situation
00:51:59qui révèle l'ampleur de l'administration en France.
00:52:02On en avait déjà une petite idée, mais c'est tout de même très significatif
00:52:06de voir que la continuité des affaires est en effet assurée,
00:52:11d'ailleurs avec l'aide, certes, de ministres démissionnaires,
00:52:14même s'ils ont un pouvoir tellement limité
00:52:16qu'ils n'ont pas l'autorisation de partir en vacances,
00:52:19puisque l'on estime qu'ils sont là pour régler d'éventuelles urgences
00:52:22qui pourraient survenir.
00:52:23Exactement.
00:52:24Donc, ils n'ont aucune prérogative politique,
00:52:27mais tout de même l'interdiction de partir en vacances.
00:52:29La situation est totalement hubuesque, mais pourquoi pas ?
00:52:31Ça fait un feuilleton estival.
00:52:32Alors, il est 22h, le moment pour nous de faire un point
00:52:34sur les principales informations du jour.
00:52:37Et c'est avec vous, Adrien Fontenot.
00:52:38Bonsoir, Adrien.
00:52:39Bonsoir, Célia. Bonsoir à tous.
00:52:41L'Organisation mondiale de la santé déclenche son plus haut niveau
00:52:44d'alerte sanitaire au niveau international.
00:52:47En cause, la résurgence de cas de mpox,
00:52:49plus connu sous le nom de variole du singe.
00:52:52L'épidémie actuelle ne touche que l'Afrique pour le moment,
00:52:54mais le virus est présenté comme plus contagieux et dangereux.
00:52:57Il se transmet par contact physique étroit avec une personne infectée.
00:53:00Son taux de mortalité est estimé à 3,6%.
00:53:04Deux avions rafales de l'armée de l'air et de l'espace
00:53:06qui entrent en collision.
00:53:07L'accident s'est produit ce mercredi en milieu de journée en Meurthe-et-Moselle.
00:53:10Le pilote d'un des deux appareils s'est éjecté avant l'impact.
00:53:13L'instructeur et l'élève pilote du deuxième avion
00:53:15sont toujours portés disparus.
00:53:17Un important dispositif et des opérations de recherche
00:53:20ont immédiatement été déclenchées.
00:53:22Et puis, moi, Madame Dalla-Counta,
00:53:23membre de l'équipe de France d'athlétisme lors des JO 2024,
00:53:27a été suspendu ce mercredi par sa fédération.
00:53:29Le motif, des publications sur les réseaux sociaux
00:53:32de propos incitant à la haine.
00:53:33Les messages ont depuis été effacés par l'athlète
00:53:35avant une nouvelle publication d'excuses.
00:53:37Trop tard pour la fédération et Amélie Houdet à Castera.
00:53:40La ministre des Sports a qualifié ces messages
00:53:42d'aussi choquants qu'inadmissibles.
00:53:44Merci beaucoup, Adrien.
00:53:46On vous retrouve à 23h pour votre prochain point sur l'actualité.
00:53:50On continue les débats et le décryptage
00:53:53du côté du Nouveau Front populaire
00:53:56et notamment concernant les universités d'été.
00:53:59Le député Rassemblement national de l'Aude, Frédéric Falcone,
00:54:03souhaite faire interdire l'université d'été du NPA
00:54:08qui doit se tenir à le cadre dans le département
00:54:10où il a été élu du 25 au 28 août au prochain.
00:54:13Le parlementaire pointe du doigt certaines compromissions
00:54:17entre le mouvement mené par Philippe Poutou
00:54:19et des organisations terroristes.
00:54:21S'il n'a pour l'instant reçu aucun retour de la part du préfet,
00:54:25Frédéric Falcone craint d'ores et déjà la tenue
00:54:28d'une potentielle contre-manifestation
00:54:30des militants du NPA.
00:54:32Sabrina Medjaber, est-ce que vous comprenez
00:54:34et vous partagez cet avis de Frédéric Falcone
00:54:38d'interdire cette université d'été
00:54:40s'il ne partage pas les idéologies de ce parti ?
00:54:44Non, la démocratie c'est l'acceptation de la pluralité
00:54:48des expressions politiques.
00:54:49Et moi qui me bats en plus pour la liberté d'expression,
00:54:53ce n'est pas moi qui serais une partisane de la cancel culture
00:54:57comme on aime justement, ou en tout cas comme certains
00:55:00de ce parti aiment à faire valoir.
00:55:02Donc non, je suis évidemment contre l'interdiction
00:55:05d'une université d'été, même si l'idéologie ne me plaît pas.
00:55:10Ça s'appelle le respect de la démocratie.
00:55:12En revanche, je suis en accord avec le risque de trouble
00:55:15à l'ordre public lorsqu'on sait, on a rappelé tout à l'heure
00:55:18qu'il y a M. Poutou par rapport à l'histoire des mortiers
00:55:21qui ont été tirés sur certains commissariats,
00:55:25mais également ses propos abominables
00:55:27au lendemain du pogrom pour lesquels il est convoqué
00:55:30pour apologie du terrorisme.
00:55:31Donc ce n'est pas à mon sens des personnalités
00:55:35qui sont fréquentables, voire même condamnables,
00:55:37moralement en tout cas, me concernant.
00:55:39Maintenant, non, il n'est pas question d'interdire
00:55:42une université d'été.
00:55:43Il faudra simplement que l'ordre public soit assuré.
00:55:45C'est tout ce qu'on espère.
00:55:46Maître Klarsfeld, on est face à un élu qui ne veut pas
00:55:50que cette université d'été soit maintenue.
00:55:53Vous partagez les arguments de Sabrina Medjéber
00:55:55qui prônent aussi à la liberté d'expression ?
00:55:57Oui, je ne crois pas qu'une telle plainte ait des chances
00:56:02de prospérer.
00:56:04Je rappelle que le Parti communiste,
00:56:05jusqu'à une certaine période, préconisait la révolution.
00:56:10Il n'a pas été interdit, il me semble.
00:56:12Donc, ça rentre dans le cadre de la liberté d'expression.
00:56:17Elias Mermann ?
00:56:18Oui, je ne sais pas d'ailleurs dans quelle mesure
00:56:19l'initiative du maire peut être un peu isolée,
00:56:21puisque vous aurez remarqué que l'on a peu entendu
00:56:23les cadres nationaux du Rassemblement national
00:56:25communiquer sur cette volonté.
00:56:28Je dirais qu'il y a deux choses.
00:56:29Il y a en effet une enquête administrative
00:56:32qui a été initiée à l'encontre du Nouveau Parti anticapitaliste
00:56:35pour des propos qui relèveraient de l'incitation
00:56:38de l'apologie du terrorisme, pardonnez-moi.
00:56:41Et donc, si pareils propos devaient être entendus
00:56:43au cours de cette université d'été,
00:56:44il serait en effet bon de le faire savoir,
00:56:46puisque c'est tout de même quelque chose
00:56:48que les électeurs doivent être en mesure d'identifier
00:56:51au prochain scrutin.
00:56:52Par ailleurs, il y a tout de même une autre chose
00:56:53qui me semble dérangeante et qui d'ailleurs témoigne
00:56:56du caractère un peu insoluble de la situation.
00:56:58Le maire soutient sa volonté d'interdire
00:57:02cette université d'été en expliquant que notamment
00:57:04Erssi Hassoudé, députée de la France insoumise,
00:57:07était invitée à s'exprimer au cours de cette même université.
00:57:10Il explique qu'elle a tenu des propos outrancis
00:57:12au sujet du 7 octobre.
00:57:13C'est quelque chose que l'on peut en effet
00:57:16tout à fait lui concéder.
00:57:18Néanmoins, elle est députée.
00:57:19Donc, au bout d'un moment, on comprend bien
00:57:21qu'il y a en effet une République qui accepte
00:57:25une parole aussi vaste et diverse que possible.
00:57:28Alors, si l'on estime que véritablement,
00:57:30ces propos-là tombent totalement sous le coup de la loi,
00:57:32eh bien, il faut peut-être parvenir à faire interdire des partis.
00:57:35Mais à l'heure actuelle, de toute évidence,
00:57:37la menace que représenteraient éventuellement
00:57:40certains partis que l'on dénonce régulièrement
00:57:41n'est pas suffisamment caractérisée
00:57:43pour conduire à une interdiction.
00:57:45Et donc, il faut naturellement laisser
00:57:47ces divers partis être en mesure de s'exprimer.
00:57:50Peut-être tout de même que cela aura une vertu,
00:57:52c'est que les universités d'été sont toujours
00:57:54un moment très intéressant pour comprendre
00:57:57sur quel point vont vouloir se focaliser
00:57:59les diverses formations politiques.
00:58:01Et d'ailleurs, les formations qui ont rejoint l'ONFP
00:58:04ont toujours des universités d'été très radicales.
00:58:06Donc, peut-être au moins, pourra-t-on les mettre
00:58:09sur le devant de l'agenda médiatique
00:58:10puisque cela sera fort instructif.
00:58:12Merci beaucoup, Eliott.
00:58:13On va parler d'un tout autre sujet.
00:58:15Comme tous les étés, dans les hôpitaux,
00:58:17les urgences sont sous tension.
00:58:19À Nantes, le syndicat Force Ouvrière évoque
00:58:22la mort de quatre patients en trois semaines.
00:58:24La direction ne confirme qu'un seul décès,
00:58:26mais cette situation met mal à l'aise
00:58:28toute la communauté des soignants.
00:58:30Un sujet de Michael Chaillot.
00:58:32Milieu d'après-midi, en plein mois d'août,
00:58:35c'est un défilé incessant d'ambulances
00:58:37sur la rampe d'accès qui mène aux urgences du CHU de Nantes.
00:58:41Même si les choses se sont un peu calmées depuis quelques jours,
00:58:44la situation a incité le syndicat Force Ouvrière
00:58:47à tirer la sonnette d'alarme.
00:58:49On a été alerté par nos collègues la semaine dernière
00:58:52sur quatre patients qui seraient décédés aux urgences
00:58:56de faute de place en hospitalisation
00:58:58et qui ont dû rester en file d'attente de longues heures.
00:59:02On a eu jusqu'à 70 heures pour plusieurs patients en file d'attente.
00:59:06Quatre décès en trois semaines selon Force Ouvrière.
00:59:09La direction du CHU n'en confirme qu'un seul.
00:59:12Dans un communiqué, elle donne une explication
00:59:14sur cet embouteillage estival aux urgences.
00:59:17Comme chaque année, des fermetures de lits d'hospitalisation
00:59:20et de places dans le secteur sanitaire et médico-social
00:59:23ont eu lieu sur l'ensemble du territoire
00:59:25afin de permettre la prise des congés annuels
00:59:27des professionnels de santé.
00:59:29Ces tensions en aval peuvent provoquer certains jours
00:59:32des temps de présence allongés aux urgences.
00:59:34De dire qu'on doit fermer les établissements
00:59:36pour donner les congés annuels,
00:59:38ça participe du manque d'anticipation des directeurs.
00:59:43Parce qu'il y a quelques années de cela,
00:59:45nous avions des remplacements
00:59:47et les remplacements permettaient de maintenir les lits ouverts
00:59:51et maintenir des établissements ouverts sur le territoire.
00:59:53Si cette situation est récurrente aux urgences durant l'été,
00:59:56le CHU de Nantes l'a déjà rencontré
00:59:59au 1er janvier de cette année.
01:00:02Pour parler de ce sujet,
01:00:04nous sommes connectés avec Thierry Amouroux,
01:00:06porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers.
01:00:10Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
01:00:15Première question, c'est un sujet qui se répète tous les ans.
01:00:19Comment expliquez-vous cette surtention des urgences en France ?
01:00:24Déjà, il faut bien comprendre que ça fait 20 ans
01:00:27que le système hospitalier subit des coups franches.
01:00:30On asphyxie progressivement, gouvernement après gouvernement.
01:00:34Chaque année, il y a un vote du budget des hôpitaux
01:00:38et chaque année, on nous retire des moyens.
01:00:42Donc la situation se dégrade année après année.
01:00:46En 20 ans, ils ont fermé 100 000 lits.
01:00:49On est passé de 500 000 lits d'hospitalisation à 400 000,
01:00:53c'est-à-dire 20 % en moins.
01:00:55Donc on est très en dessous de la situation d'autres pays
01:00:58comme l'Allemagne, par exemple.
01:01:01À cela se rajoute, au moment de l'été,
01:01:06comme vous le disiez dans le reportage,
01:01:08les soignants partent eux aussi, comme tous les citoyens, en vacances.
01:01:14Et donc, il y a moins de soignants disponibles.
01:01:17Et en même temps, sur tout le parcours des côtes,
01:01:24il y a beaucoup plus de Français qui vont en vacances au bord de la mer.
01:01:30Donc là, on a déjà du mal à faire face tout au long de l'année.
01:01:34Vous parliez de Nantes, mais on retrouve la même chose en Normandie,
01:01:40en Bretagne, en Aquitaine, sur la côte d'Azur, etc.
01:01:45C'est-à-dire que déjà, quand on est au service minimum
01:01:47pour faire face à la population locale,
01:01:50lorsqu'il y a un surcroît d'activité lié au déplacement des touristes
01:01:54pour les vacances, on n'arrive plus à faire face.
01:01:58Et ça, c'est sur l'ensemble du territoire.
01:02:02Il faut bien comprendre que ce n'est pas limité à certaines villes
01:02:07ou certains départements ruraux ou de haute montagne.
01:02:11Vous avez 87% du territoire représentant un tiers de la population
01:02:18qui sont aujourd'hui en désert médical.
01:02:20C'est-à-dire que même dans les grandes villes,
01:02:23vous n'arrivez pas à trouver une réponse rapide
01:02:28lorsque vous avez un problème de santé,
01:02:30parce qu'en fait, les médecins généralistes
01:02:34n'arrivent plus à prendre d'autres patients.
01:02:37Donc, dès qu'il y en a un qui part en retraite,
01:02:39c'est la galère pour avoir un suivi.
01:02:43Vous avez 600 000 patients en ALD, des patients chroniques,
01:02:48qui n'ont plus de médecin traitant.
01:02:50Vous avez 13% des personnes atteintes de cancer
01:02:57qui n'ont plus de médecin traitant.
01:02:59Et je vois leurs cancérologues une fois tous les six mois
01:03:02qui n'ont pas de médecin traitant entre ces deux séances.
01:03:05Enfin, on arrive à une situation dramatique aussi bien pour les patients.
01:03:09Et donc, quelle solution, Thierry Amouroux,
01:03:10est-ce qu'il faut motiver peut-être aussi les étudiants
01:03:14en études infirmières, en études de médecine ?
01:03:17Est-ce qu'il va falloir aussi penser à des primes ?
01:03:19Quand vous en parlez à l'État,
01:03:21quelles promesses, quels engagements on vous donne ?
01:03:25Alors, beaucoup de promesses,
01:03:28beaucoup de paroles, mais assez peu d'actes finalement.
01:03:32Il faut savoir que les normes internationales,
01:03:37c'est 6 à 8 patients par infirmière.
01:03:41En France, on est au double.
01:03:43Donc, ça veut dire qu'on passe à côté de certaines choses,
01:03:47qu'on commet plus d'erreurs,
01:03:49que ça a une incidence sur la mortalité.
01:03:52Donc, derrière tous ces plans d'économie qui nous font subir,
01:03:56ça a des conséquences très chiffrées
01:03:59en termes de mortalité de la population.
01:04:02Je vous rappelle par exemple qu'au niveau de la pédiatrie,
01:04:06la mortalité infantile ne s'est qu'augmentée en France,
01:04:11où on est passé de la 7e place à la 20e place mondiale.
01:04:16Bref, on est dans une situation où on s'éloigne du peloton de tête
01:04:21pour se rapprocher des pays en voie de développement.
01:04:26C'est le problème de ces déserts médicaux.
01:04:28Vous avez la même chose par rapport aux maternités.
01:04:33La moitié des maternités ont été fermées depuis 20 ans.
01:04:37Donc, vous avez des femmes qui accouchent au bord de la route,
01:04:42devant un canon de pompier, dans une voiture de taxi.
01:04:45Enfin, on est dans une situation pas croyable.
01:04:49C'est inquiétant.
01:04:51Sur le plateau, Maître Klarsfeld souhaite réagir.
01:04:55Je n'ai aucune expérience médicale,
01:04:57mais il faut espérer que l'épidémie qu'on a vue en Afrique de Hempox
01:05:01n'arrive pas en France.
01:05:04D'autre part, sans être démagogique,
01:05:07ça fait un peu de peine de voir des cérémonies d'ouverture et de clôture
01:05:12si somptueuses, et voir des personnes âgées mourir sur les brancards.
01:05:19C'est un peu démagogique, mais il y a une partie de vrai aussi.
01:05:23La question que je voudrais poser à Monsieur,
01:05:25c'est est-ce que la situation des hôpitaux en France est meilleure
01:05:30ou pire que celle des hôpitaux en Belgique, aux Pays-Bas ?
01:05:34Il a mentionné l'Allemagne.
01:05:38Combien de milliards vous croyez qu'il faudrait insuffler
01:05:44dans le système médical français pour que ce système médical
01:05:49retrouve des normes meilleures ?
01:05:55Il y a un très net décalage par rapport à l'Allemagne.
01:05:58On compare souvent la France et l'Allemagne.
01:06:02On est à 5,9 lits,
01:06:09là où l'Allemagne a 8 lits d'hospitalisation pour 1 000 habitants.
01:06:16Pour 1 000 habitants toujours, la France a 10 infirmières, l'Allemagne 13.
01:06:22Au niveau des personnes âgées en Allemagne,
01:06:27ils ont deux fois plus de soignants dans les EHPAD qu'en France.
01:06:32Donc on voit bien que tous ces plans d'économie
01:06:36font qu'on est très en dessous des standards internationaux.
01:06:39Je vais vous rappeler les normes faciaux.
01:06:43Il y a 20 ans, on était dans une situation équivalente à celle de l'Allemagne
01:06:48ou alors notre situation s'est dégradée tandis que la situation en Allemagne s'est améliorée ?
01:06:54Notre situation s'est nettement dégradée par rapport à l'Allemagne.
01:06:59Et en fait, ça fait 20 ans qu'on se mobilise régulièrement
01:07:06pour dénoncer les fermetures des petits services d'urgence,
01:07:09des petites maternités sur l'ensemble du territoire.
01:07:13Mais il y a eu le choc de la première vague Covid
01:07:17où là, on a constaté à quel point il y avait un décalage par rapport à l'Allemagne
01:07:23parce que nous n'avions que 5 000 lits de réanimation.
01:07:26On n'en a toujours que 5 000.
01:07:28L'Allemagne, on avait 25 000.
01:07:30Donc ils ont pu mieux faire face.
01:07:34Et nous, on a été confrontés à un tri des patients lors de la première vague
01:07:40et le fait, pendant trois semaines, d'avoir sacrifié des personnes faute de lits de réanimation.
01:07:48Parce que lorsque nous avions trois patients qui nécessitaient d'être hospitalisés en réanimation,
01:07:55nous aurions pu les sauver.
01:07:56Quand on n'avait qu'un seul lit, il y avait deux familles qui devaient être sacrifiées.
01:08:02Et ça, ça a été quelque chose de terrible pour nous
01:08:06parce qu'on pensait qu'au moins dans la santé, il y aurait un monde d'après.
01:08:14Or, ça n'a pas été le cas.
01:08:15Dès le premier déconfinement, le 11 mai, ils ont repris les plans d'économie là où ils en étaient.
01:08:21Ils ont continué à fermer des lits en 2020, 2021, 2022, 2023, 2024.
01:08:27Ça continue.
01:08:28Donc chaque année, la situation se dégrade.
01:08:30Du coup, les soignants ont perdu espoir parce que s'ils n'ont pas changé le logiciel
01:08:37après une telle catastrophe comme la première vague Covid,
01:08:42il y a une perte de sens pour nous.
01:08:46Et en fait, même si on forme beaucoup d'infirmières chaque année,
01:08:54ça ne compense pas le départ des anciens.
01:08:59La direction des statistiques du ministère indique elle-même
01:09:07qu'au bout de dix années de diplôme,
01:09:11vous avez la moitié des infirmières qui ont cessé d'exercer
01:09:15parce qu'elles ont été broyées par le système.
01:09:18C'est ça qui est terrible.
01:09:19On va devoir vous dire au revoir.
01:09:21Vous remerciez, merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions.
01:09:24On vous souhaite beaucoup de courage.
01:09:25On apporte aussi beaucoup de soutien au personnel hospitalier.
01:09:30Merci et bonne soirée.
01:09:33Eliott Mamann, une réaction face à ce sujet ?
01:09:36Je vous voyais très préoccupé par cette problématique.
01:09:39Oui, bien sûr, d'autant que la problématique qui est mise en exergue
01:09:42n'est pas uniquement celle du manque de moyens matériels,
01:09:45mais également le manque simplement d'effectifs.
01:09:48Et c'est d'ailleurs tout particulièrement vrai s'agissant d'un flux tendu
01:09:52continu aux urgences où il y a simplement aussi un manque de personnel
01:09:56quant au recrutement dans ces milieux hospitaliers.
01:10:00Et peut-être, même si c'est là aussi très démagogique,
01:10:03interroger tout de même les responsabilités politiques.
01:10:06Il y avait une revendication qui consistait à assouplir le numerus clausus
01:10:10à l'entrée des études en médecine.
01:10:12Le gouvernement sortant l'a plus ou moins entendu
01:10:14puisqu'il a en effet été abandonné.
01:10:17Néanmoins, dans le même temps, on a rendu impossible le fait de redoubler
01:10:21la première année de médecine.
01:10:22Ce qui là aussi, pour réengorger les effectifs de personnel médical,
01:10:27ne me semble pas la plus pertinente des choses.
01:10:29D'autant qu'on peut tout de même estimer que les connaissances acquises
01:10:32en première année de médecine ne sont pas celles qui sont ensuite
01:10:34les plus essentielles dans le quotidien d'un médecin
01:10:36et donc qu'un redoublement est tout à fait acceptable.
01:10:38Merci beaucoup, Elliot.
01:10:40On va désormais parler de Florent Pagny,
01:10:42qui met en garde ses fans et les Français contre une nouvelle façon d'escroquer.
01:10:48C'est le deepfake.
01:10:49Il s'agit d'un enregistrement vidéo ou audio,
01:10:53réalisé ou modifié grâce à l'intelligence artificielle
01:10:56qui permet de faire dire à des personnes des choses qu'ils n'ont jamais dites.
01:11:00Sur les réseaux sociaux, Florent Pagny a donc tenu à mettre les choses au clair
01:11:04après avoir été victime de cette nouvelle méthode d'escroquerie.
01:11:08Dans le détail, l'artiste a été alerté par la fille d'une fan qui a été piégée.
01:11:11Écoutez-le.
01:11:13Je vais vous faire voir un petit film qui m'a été envoyé,
01:11:15mais qui était adressé à une dame,
01:11:18une fan qui, depuis quelques temps,
01:11:22croyait entretenir une relation directe, privée avec moi.
01:11:27Elle s'est fait escroquer de quelques centaines d'euros
01:11:29et sa fille ayant découvert cette histoire a dû réagir
01:11:34et voilà ce qu'on lui a envoyé pour la rassurer.
01:11:36Bonjour Catherine, j'espère que tu vas bien.
01:11:39Je fais cette petite vidéo pour t'informer que c'est bel et bien à moi,
01:11:42que tu parles avec ces pirates qui se font passer pour moi.
01:11:48C'est ma voix, c'est moi qui parle, mais je n'ai jamais filmé ça.
01:11:53C'est le film que j'ai fait en 2022 pour annoncer mon problème
01:11:57et annuler la fin de ma tournée.
01:12:00Mais avec l'intelligence artificielle, ils sont capables de faire ça.
01:12:03Alors vous avez vu, ils se traitent eux-mêmes de pirates, ce sont des ordures.
01:12:09Sabrina Medjeba, on voit que les nouvelles technologies peuvent avoir d'importantes dérives
01:12:14et peuvent amener à des situations quand même très importantes et très critiques.
01:12:18Oui, bien sûr, c'est un ouvrage très intéressant qui pourrait intéresser nos téléspectateurs
01:12:24qui s'appelle Révolution numérique, révolution anthropologique de Rémy Riefel,
01:12:30qui explique très bien comment déjà la numérisation des rapports sociaux
01:12:38ont complètement ébranlé le lien humain et travesti la vérité.
01:12:42Mais là, il s'agit d'un échelon un peu supérieur puisque c'est l'intelligence artificielle
01:12:47qui vient complètement confronter la vérité à l'escroquerie.
01:12:52Et là, Florent Pagny, c'est une célébrité, mais il y a d'autres types d'escroqueries
01:12:57qui sont réalisées, notamment sur des fausses publicités.
01:13:03Et ce sur quoi on peut du coup fantasmer sur les causalités
01:13:07qui amèneraient ce type de trucage via l'IA, des ingérences étrangères,
01:13:14enfin toute forme d'hybridation qui sont liées aux relations sociales
01:13:19et qui donc amènent ce type de trucage, d'escroquerie,
01:13:23puisqu'il me semble que cette personne, cette femme a perdu énormément d'argent.
01:13:28Donc c'est malheureusement le danger anthropologique de l'intelligence artificielle
01:13:33et qui n'est pas présagée de bonne chose pour le reste.
01:13:35Maître Clarsen, sur les suites judiciaires, quand on est face à une situation comme telle,
01:13:39déjà, il faut encourager les gens à porter plainte
01:13:42quand ils sont face à une situation de ce genre ?
01:13:45Oui, il faut encourager les gens à porter plainte, c'est normal si on est victime d'une escroquerie.
01:13:50Mais ça a toujours existé, regardez dans les trois mousquetaires,
01:13:55il y avait les faux ferrets de l'arène.
01:13:59Avant, on pouvait forger des lettres, des fausses lettres.
01:14:02Donc c'est pour ça que ce qui est important, c'est à l'école, très tôt,
01:14:05de développer l'esprit critique, de développer un canevas de connaissances dans plusieurs domaines,
01:14:12mais de développer surtout l'esprit critique.
01:14:15C'est ce dont les Français, et d'ailleurs les citoyens du monde entier,
01:14:20ont besoin le plus pour se confronter aux nouvelles, aux fake news,
01:14:26aux paroles des politiciens et aux paroles des escrocs.
01:14:29Je ne mets pas sur le même plan les politiciens et les escrocs,
01:14:32bien que certains le fassent, mais ce n'est pas du tout moi qui le fasse.
01:14:36On va écouter les conseils de Fabrice Eppelboin, qui nous donne ses conseils face à ces situations.
01:14:44Cette vidéo de Florent Pagny, la voie n'est pas parfaite.
01:14:46Quelqu'un de sachant sur ces technologies-là aurait pu détecter un problème,
01:14:52mais très objectivement, ce que je suis en train de vous dire aujourd'hui,
01:14:54il ne sera absolument pas valable dans trois mois, les progrès allant à une vitesse telle.
01:14:59C'est notre rapport à l'image qui va devoir changer.
01:15:02Il n'y a pas vraiment moyen de détecter le vrai du faux,
01:15:05dès aujourd'hui sur l'image fixe, et très rapidement sur l'image animée.
01:15:09Ce qu'il va falloir mettre en place, c'est une éducation du public,
01:15:12et ce qu'il va falloir assumer, c'est un rapport fort différent avec l'image,
01:15:16parce qu'on vit depuis des générations dans une société dans laquelle l'image fait foi,
01:15:22l'image fait force de preuve, l'image permet de rapporter un événement,
01:15:25et dans les mois, les années qui viennent, tout ça va basculer.
01:15:30Pour terminer, Eliott Maman.
01:15:31Oui, au-delà des photos truquées de manière avérée ou des vidéos,
01:15:34il est vrai que cela instaure un rapport à la vérité totalement biaisé,
01:15:38puisque vous pouvez avoir sur les réseaux sociaux des images qui sont vraies,
01:15:42mais que pour des fins politiques,
01:15:43on va accuser d'avoir été généré par l'intelligence artificielle.
01:15:47Et donc cela instaure un rapport à la vérité totalement différent que celui qui préexistait.
01:15:52Et on va terminer cette première partie de 100% Politique été avec ces mots.
01:15:56Merci beaucoup Eliott Maman, merci beaucoup Maître Klarsfeld,
01:15:59et Sabrina Medjéber, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
01:16:03Je vous souhaite une belle soirée, on va marquer une courte pause,
01:16:06et puis de nouveaux invités vont me rejoindre, restez avec nous.
01:16:13De retour sur CNews, merci beaucoup d'être avec nous.
01:16:16Votre émission 100% Politique été continue avec de nouveaux invités
01:16:20qui m'ont rejoint sur son plateau.
01:16:22Eric Degner, directeur de la rédaction Livre Noir,
01:16:24merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
01:16:27A vos côtés Frédéric Fougera, président de Tandcan Paris.
01:16:31Bonsoir Célia.
01:16:33Et puis Georges Fenech, un fidèle de CNews, vous êtes ancien magistrat.
01:16:36Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation pour débattre sur l'actualité,
01:16:40notamment politique.
01:16:41On va revenir ensemble sur les propos de Lucie Castex qui divise à gauche,
01:16:47puisque la candidate de l'alliance de gauche à Matignon est revenue
01:16:52sur l'augmentation du SMIC à 1600 euros,
01:16:54ou encore sur la suppression de l'ISF qu'elle qualifie d'horizon dans son projet politique.
01:16:59Regardez le reportage d'Adrien Spiteri.
01:17:05Lucie Castex, rétropédale-t-elle déjà avant même une éventuelle nomination à Matignon ?
01:17:10Oui, pour certaines personnalités de gauche comme Nathalie Arthaud,
01:17:14porte-parole de lutte ouvrière.
01:17:16Même pas à Matignon, que les promesses s'envolent déjà.
01:17:19Ces critiques interviennent après une prise de parole de la candidate du nouveau Front populaire
01:17:24dans les colonnes du Parisien.
01:17:25Le programme du NFP, c'est notre base de travail,
01:17:28mais il a été construit pour l'exercice du pouvoir en cas de majorité absolue.
01:17:32Sur cette base programmatique, on veut aller chercher des accords.
01:17:34Sur le SMIC à 1600 euros et le rétablissement de l'ISF, elle assure…
01:17:39Cela reste des horizons.
01:17:40Un avis loin d'être partagé par Aurélie Trouvé, députée LFI.
01:17:45Pour elle, le programme du NFP doit être appliqué dans son intégralité.
01:17:49Si nous commençons un gouvernement en disant
01:17:52« on ne va peut-être pas faire la brougation de la réforme des retraites,
01:17:55on ne va peut-être pas faire le SMIC à 1600 euros, etc. », ça ne marchera pas.
01:17:58Nous ne voulons pas trahir les électeurs qui ont voté pour nous.
01:18:01Lundi, Lucie Castex avait envoyé un courrier aux parlementaires
01:18:05excepté ceux du Rassemblement national.
01:18:07Elle expliquait vouloir convaincre au-delà de son propre camp.
01:18:12Frédéric Fougera, on assiste à un rétropédalage de Lucie.
01:18:15Castex, notamment sur le fond du programme du Nouveau Front Populaire.
01:18:19Oui, rétropédalage.
01:18:20Je dirais que j'ai plutôt envie de parler de ce que je connais le mieux, la communication.
01:18:24Pour moi, elle est dans une erreur de communication.
01:18:26C'est une après une autre après une autre.
01:18:29Je ne comprends même pas pourquoi elle s'engage dans cette direction.
01:18:32Elle ne sera jamais Première ministre.
01:18:34Qu'est-ce qu'elle a besoin ?
01:18:35Elle est déjà racontée qu'elle va trahir ses électeurs
01:18:38et qu'elle ne va pas respecter un programme qui a été annoncé.
01:18:42Elle cherche à créer un couac gouvernemental dans un gouvernement fantôme
01:18:45qui n'existe même pas.
01:18:47Entre se déguiser en ouvrier pour faire prolo et ce genre de couac,
01:18:52je ne comprends même pas la stratégie de communication.
01:18:55Si l'idée, c'est de faire pression sur le président de la République,
01:18:57je ne pense pas qu'il tremble beaucoup.
01:18:58Je te décrédibilise, Éric Teignard.
01:19:00En fait, le problème, c'est que Lucie Castex est la seule, depuis le début,
01:19:03à croire qu'elle peut vraiment accéder à Matignon.
01:19:06Elle a pris le rôle, elle a passé l'été quand même à se rendre sur le terrain.
01:19:10Vas-y, je ne me décourage pas.
01:19:11Des Français, exactement.
01:19:13Sauf que le problème, c'est qu'elle est socialiste.
01:19:16Et en fait, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit ?
01:19:17On voit que s'il y a un gouvernement avec des socialistes,
01:19:20ça sera sans la France insoumise.
01:19:22Donc, si justement, aujourd'hui, ces personnes de l'Union de la gauche
01:19:27voulaient avoir un candidat de Matignon avec le programme du NFP,
01:19:31il ne fallait pas mettre un socialiste.
01:19:33Parce que l'objectif aujourd'hui d'Emmanuel Macron, notamment par exemple,
01:19:36avec le choix de Bernard Cazeneuve, qui pourrait tout à fait arriver,
01:19:39c'est de diviser justement, de diviser ce groupe d'Union de la gauche
01:19:44et de récupérer les socialistes.
01:19:46Donc, de toute façon, ça devait arriver.
01:19:48Après, la problématique, c'est qu'il se retrouve effectivement à montrer
01:19:51qu'ils sont en capacité, en fait, de trahir.
01:19:54Mais elle, je crois qu'elle y croit depuis le début, et c'est le problème.
01:19:57Georges Fenech, le Nouveau Front Populaire a peut-être misé sur le mauvais cheval pour Matignon.
01:20:02On parlait d'erreurs de communication.
01:20:05Et Lucie Casté, tous les jours, il y a une interview, tous les jours,
01:20:08elle essaye de se montrer et d'affirmer sa volonté d'accéder à Matignon.
01:20:13Elle a été désignée par un conclave, elle n'a pas été élue, par défaut.
01:20:20Parce qu'ils n'ont pas pu trouver un candidat qui fasse, disons, un consensus
01:20:27au sein des différents partis composants du Nouveau Front Populaire.
01:20:32Un candidat qui aurait déjà eu une expérience politique, qui a de la notoriété.
01:20:38Là, on a été chercher une fonctionnaire à la mairie de Paris que personne ne connaissait.
01:20:42Qui n'avait fait peut-être le moins de vagues possibles pendant ces élections.
01:20:45Voilà, parce qu'il fallait pousser un petit peu ses billes
01:20:48vis-à-vis du président de la République dans cette période.
01:20:52Mais au final, ils ont déjà perdu en réalité.
01:20:57Lorsqu'ils ont présenté un candidat, M. Chassin, pour la présidence de l'Assemblée nationale,
01:21:03ils n'ont pas eu de majorité.
01:21:04Ils n'en auront pas plus demain qu'hier.
01:21:07Parce que même s'ils ont coalisé le plus grand nombre de députés,
01:21:12ils sont très loin d'avoir une majorité même relative.
01:21:16Donc, ils n'ont pas gagné, contrairement à ce qu'ils veulent nous faire croire.
01:21:19Alors, Mme Cassez, elle fait ce qu'elle peut, avec les moyens qu'elle a.
01:21:23Elle essaye d'exister.
01:21:25Elle fait sans doute des erreurs.
01:21:26Elle a déjà rétro-pédalé.
01:21:28Vous avez raison.
01:21:29Mais tout ça n'a pas d'intérêt.
01:21:31En réalité, d'autant plus que le président de la République a déjà fait savoir
01:21:35qu'il ne la lommerait pas à Matignon.
01:21:37Moi, je la trouve courageuse, franchement.
01:21:40Elle mouille la chemise, mais ça n'ira pas plus loin.
01:21:44– Frédéric Faugerin, on parlait de communication, d'erreur de communication.
01:21:49Finalement, lorsque le futur Premier ministre ou la future Première ministre
01:21:54va être nommée, si ce n'est pas elle, la carrière politique de Lucie Castex
01:21:58pourrait s'éteindre avec cet épisode ?
01:22:01– Oui, je ne suis même pas certain que sa carrière politique
01:22:03ait commencé, donc je ne sais pas si elle peut s'éteindre.
01:22:06Il faudrait-il qu'elle ait été allumée.
01:22:08Mais dans les erreurs de communication, déjà, il y a le seul argument utilisé
01:22:12de dire qu'elle est issue du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale
01:22:16et qu'à ce titre, elle doit être nommée Première ministre.
01:22:19Déjà, ça, c'est faux.
01:22:20Elle n'est pas élue du premier groupe à l'Assemblée nationale.
01:22:24Comme disait Georges Fenech, elle est issue et désignée par une coalition.
01:22:29Le premier groupe à l'Assemblée nationale, c'est le RN avec 142 députés.
01:22:32Le deuxième, c'est Ensemble avec 99 députés.
01:22:35Le troisième, c'est seulement LFI, toujours en numéro 3.
01:22:41Aux Jeux olympiques, ça fait une médaille de bronze,
01:22:42mais dans les élections, ça ne fait souvent rien du tout.
01:22:45Donc, à gauche, il y a une coalition, tout à fait légitime, tout à fait possible.
01:22:49Il y a une autre coalition que le président de la République,
01:22:52ou en tout cas, ceux qui le représentent, essayent de constituer.
01:22:55Donc, la légitimité qu'elle revendique en étant le premier groupe
01:22:58est déjà une fausse légitimité puisque ce n'est pas un groupe,
01:23:00ce n'est qu'une coalition, le premier groupe.
01:23:02Si on respectait sa logique et son raisonnement,
01:23:06alors il faudrait nommer un Premier ministre qui soit issu du RN,
01:23:09même si on sait qu'il le refuserait puisqu'ils n'ont pas de majorité absolue.
01:23:11Mais rien que ça, dans sa communication,
01:23:13elle est déjà incohérente par rapport à la logique du nombre.
01:23:17– Et puis, elle fracture cette coalition, cette union à gauche.
01:23:20On va revoir la réaction de Nathalie Arthaud
01:23:22qui ne dit même pas à Matignon que les promesses s'envolent déjà.
01:23:25On assiste Éric Tegner au divorce de la gauche,
01:23:28à ce Nouveau Front Populaire qui finalement n'était utile
01:23:31que pour ces élections législatives.
01:23:33– Bien entendu, c'était la même chose justement en 2022 avec la NUPES.
01:23:38Alors ce qu'il faut comprendre, c'est que le verre était déjà dans le fruit
01:23:41lorsqu'il y a eu justement un projet porté par le Nouveau Front Populaire
01:23:44qui d'abord était issu de la France Insoumise.
01:23:47On se rappelle pendant cette campagne législative,
01:23:49on considérait que la France Insoumise était extrêmement influente,
01:23:52extrêmement importante et d'un coup,
01:23:54on a vu François Hollande revenir en politique.
01:23:56Et le retour de François Hollande justement en politique,
01:23:58c'était aussi la signification d'un retour du courant social-démocrate
01:24:02qui voyait très bien dans cette dissolution tout ce qu'il pouvait retrouver,
01:24:06tout ce qu'il pouvait gagner.
01:24:07Et le grand vainqueur lorsqu'on regarde les différents partis politiques
01:24:10au-delà du Rassemblement National, c'est le Parti Socialiste.
01:24:13Les députés de la France Insoumise n'ont pas progressé,
01:24:15je crois même qu'ils ont légèrement régressé par rapport aux dernières législatives
01:24:19et ceux qui ont monté, ce sont les socialistes.
01:24:21Donc ce n'est pas étonnant avec Ulysse Castex
01:24:23qui est directrice effectivement des finances de la mairie de Paris,
01:24:27alors elle, elle s'est retrouvée quand même aussi désavouée par Anne Hidalgo
01:24:30qui a dit il y a quelques jours que de toute façon,
01:24:33il fallait justement une coalition avec des sociaux-démocrates.
01:24:38Donc elle a aussi mis le couteau dans le dos de sa collaboratrice.
01:24:42Un mot Georges ?
01:24:43Ils ont peut-être augmenté effectivement le Parti Socialiste en nombre de sièges,
01:24:47mais ils sont quand même vampirisés par la France Insoumise.
01:24:50Bien sûr.
01:24:51La France Insoumise qui a un leader maximo,
01:24:55si je puis dire, Jean-Luc Chevènement.
01:24:58Chevènement ?
01:24:59Jean-Luc Mélenchon, pardon,
01:25:02et qui reste le candidat naturel pour 2010, pour 2027.
01:25:08Donc alors que chez les socialistes,
01:25:10on ne voit pas émerger effectivement une personnalité très forte,
01:25:15à moins que François Hollande peut-être veuille à nouveau rejouer le coup.
01:25:20Après, il y aura la question peut-être des alliances à l'Assemblée Nationale,
01:25:22c'est-à-dire dans le cadre d'une motion de censure,
01:25:25on voit bien qu'on est à peu près convaincu que les députés de la France Insoumise
01:25:28voteront pour une éventuelle motion de censure.
01:25:31Et on le sait, je crois que c'était Alain Minc qui en parlait ce matin dans Le Figaro,
01:25:34que si on veut qu'un gouvernement tienne,
01:25:36d'abord il faudra l'abstention des socialistes.
01:25:38Donc à ce moment-là aussi, on verra s'ils sont vraiment ensemble,
01:25:42même si effectivement, la problématique de Jean-Luc Mélenchon,
01:25:44c'est la problématique de la prochaine présidentielle,
01:25:46parce qu'on est déjà en route vers 2022-2027,
01:25:49et c'est ce qui effectivement cannibalise tout à gauche.
01:25:51Bien sûr.
01:25:52Alors quand est-ce qu'Emmanuel Macron va sortir du silence
01:25:55et nommer un Premier ministre ?
01:25:56Qui sera nommé à Matignon ?
01:25:58Un flou qui persiste et qui vous fait beaucoup réagir.
01:26:01Notre journaliste Laura Lestrade est allée à votre rencontre.
01:26:04On verra ça à la rentrée, avec les choses de la rentrée, j'ai envie de dire.
01:26:08Je ne pense pas qu'il y ait péril en la demeure pour le moment et voilà.
01:26:12J'ai l'impression qu'il gagne du temps quand même.
01:26:14J'ai l'impression qu'il gagne du temps et je trouve ça quand même un peu aberrant
01:26:17qu'on ne prenne pas en compte le résultat du vote
01:26:22et qu'il y ait une tentative d'esquive.
01:26:24Je comprends qu'il faille un petit peu de temps.
01:26:27C'est une manière de différer et en même temps,
01:26:31il va falloir un jour affronter le sujet.
01:26:35Déjà, je trouve que ce n'est pas normal d'utiliser l'excuse de trêve olympique.
01:26:38Ils utilisent toutes les excuses possibles pour gagner du temps.
01:26:40Je trouve que ce n'est pas normal et c'est même pitoyable.
01:26:43Alors des pistes commencent à être évoquées sur France Info.
01:26:47François Patria, le président du groupe Rassemblement des démocrates progressistes
01:26:51et indépendants au Sénat, a déclaré voir une nomination début septembre
01:26:54ou vraiment à la fin du mois.
01:26:56Il y a une échéance incontournable, c'est le 15 septembre,
01:26:59car il faut présenter un budget.
01:27:01Donc, il faut que le gouvernement soit fait en amont.
01:27:04Georges Fenech, c'est vrai qu'il y a cette échéance du budget.
01:27:09Mais finalement, Emmanuel Macron a aussi le délai qu'il souhaite pour nommer ce futur président.
01:27:13Non, je ne crois pas.
01:27:15Je ne pense pas que ça puisse tenir comme ça jusqu'au 15 septembre.
01:27:18C'est une éternité.
01:27:22La question de la trêve olympique, OK.
01:27:24Maintenant, les Jeux olympiques, c'est terminé.
01:27:27Il y a les Jeux paralympiques, certes.
01:27:29Jusqu'au 8 septembre, les paralympiques.
01:27:32Non, mais on peut raisonnablement penser que la semaine prochaine,
01:27:35il y aura la désignation en deux temps, sans doute, d'un Premier ministre
01:27:40qui va ensuite avoir comme mission d'essayer de constituer un gouvernement.
01:27:45Et constituer un gouvernement à partir d'une majorité
01:27:49qu'il faudra trouver au sein de cet hémicycle extrêmement compliqué.
01:27:54C'est la quadrature du cercle, que ce soit ce qui est certain,
01:27:57moi, ce que je vois, en tout cas, ce qui n'a absolument pas de doute,
01:28:02c'est que le président de la République a perdu le pouvoir et a perdu les élections.
01:28:07Son parti a été vraiment pas laminé, mais son parti a perdu les élections.
01:28:13Ça veut donc dire qu'on va rentrer d'une manière ou d'une autre,
01:28:15que ce soit un Premier ministre à tendance gauche ou à tendance droite,
01:28:20on va rentrer dans une forme de cohabitation, d'accord ?
01:28:24C'est-à-dire que c'est le Premier ministre qui va gérer ce gouvernement
01:28:28et impulser une politique économique, enfin, une politique générale pour le pays.
01:28:33Donc, d'ores et déjà, ça, pour moi, c'est une certitude.
01:28:36Là où il y a une grande incertitude, c'est combien de temps ce Premier ministre pourra tenir.
01:28:41C'est ça, la vraie question.
01:28:42Alors, le sénateur François Patria a estimé que les vraies discussions n'avaient commencé
01:28:46que ces derniers jours.
01:28:47Mais Eric Degner, jusqu'à quand, finalement, il va falloir attendre ?
01:28:51Et puis, ces affaires courantes qui continuent, mais à demi-temps.
01:28:55Et puis, les projets qui étaient annoncés sont à l'arrêt, finalement.
01:28:59Je pense notamment à la justice des mineurs, plusieurs projets qui sont en attente.
01:29:04Oui, on voit en ce moment le débat sur l'envoi au nom,
01:29:07un peu des formes de lettres de créance aux différents ministères
01:29:09où le budget est censé, normalement, justement,
01:29:11on est censé leur donner des consignes sur les restrictions de budget.
01:29:14Ça devait être fait déjà début août, ça a été reporté au 15 août.
01:29:18Et là, on attend.
01:29:19Moi, je suis complètement à ce que dit Georges Fenech.
01:29:21Dans la mesure où, vous savez, il y a cette date du 20 septembre,
01:29:24où justement, la France va être auditionnée d'une certaine façon par la Commission européenne,
01:29:29parce qu'aujourd'hui, elle est un peu mise sous cloche en raison, justement,
01:29:32de nos problématiques économiques.
01:29:34Et Emmanuel Macron est extrêmement attaché, quand même,
01:29:37à assurer devant les marchés une certaine crédibilité.
01:29:40Or, qu'est-ce qu'on sait ?
01:29:41On sait que la dernière fois qu'on a nommé, justement, un Premier ministre,
01:29:44il a fallu près d'une semaine pour nommer derrière un gouvernement.
01:29:47Donc, imaginez si, en plus de toutes ces règles de respect de l'HATV,
01:29:51des déclarations, etc.,
01:29:52il va falloir faire une coalition avec différentes personnalités,
01:29:55la nomination d'un gouvernement pour prendre une dizaine de jours.
01:29:58Donc, il ne va certainement pas attendre le 15 septembre dans cette période.
01:30:01On sait que le 14, il y a aussi, justement,
01:30:04le passage sur les Champs-Élysées avec les champions des Jeux olympiques.
01:30:08Donc, je crois également que ce sera la semaine prochaine.
01:30:10Après, il y a quand même derrière un déni démocratique qui est extrêmement grave
01:30:13dans la mesure où on sait qu'étant donné qu'on doit déposer le budget
01:30:16pour le 1er octobre, de facto, de toute façon,
01:30:19le nouveau Premier ministre, qui soit plutôt à gauche ou plutôt à droite,
01:30:21va devoir reprendre ce qu'est en train de préparer Bruno Le Maire.
01:30:25Et de toute façon, on sait très bien que le centre droit
01:30:28ou les Républicains, étant des personnalités responsables,
01:30:31ils vont de toute façon faire en sorte d'avoir un budget
01:30:33puisqu'il y a cette possibilité qu'on n'ait pas de budget
01:30:36au 1er janvier 2025.
01:30:37Donc, ils vont être contraints d'une certaine façon.
01:30:40Macron va leur dire, écoutez, soit vous acceptez
01:30:43de reprendre d'une certaine façon quand même notre projet de budget,
01:30:46soit de toute façon, il n'y en aura pas.
01:30:48Frédéric Faugerat.
01:30:49Oui, quand on dit que le dernier gouvernement a mis une semaine
01:30:51pour être constitué après la nomination du Premier ministre,
01:30:54il s'agissait seulement des ministres de premier rang.
01:30:57Il a fait un mois pour avoir l'intégralité du gouvernement.
01:31:01Et il est probable que le complément du gouvernement
01:31:07ait été nommé en précipitation avec une limite
01:31:11qui était celle de l'ensemble des suppléants des ministres
01:31:14qui devaient quitter l'Assemblée nationale
01:31:16si leur ministre n'était pas renouvelé à une date précise.
01:31:20Donc, ça peut être, et comme le disait Georges Fenech,
01:31:21là, ça ne va pas être juste nommer un Premier ministre,
01:31:24ça va être une équipe gouvernementale qui ne va probablement
01:31:28pas être si simple à trouver pour arriver à satisfaire
01:31:31tout le monde et les poids politiques et les personnalités
01:31:34et les égaux qui ne manquent pas dans ce domaine.
01:31:37Plusieurs noms ont circulé, donc on parlait de Lucie Castel,
01:31:40il y a eu Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand,
01:31:42certains ont même évoqué les noms de Tony Estanguet
01:31:45ou encore de Laurent Nunez.
01:31:46Mais pour François Patria, le futur chef de gouvernement
01:31:50ne pourrait pas sortir des rangs macronistes.
01:31:52Il s'est positionné pour quelqu'un qui est à la fois
01:31:54une autorité morale incontestable et quand même une expérience politique.
01:31:58Georges Fenech, c'est un CV quand même difficile peut-être à trouver,
01:32:02quelqu'un qui est à la fois une autorité morale incontestable
01:32:04et quand même une expérience politique.
01:32:06Vous l'avez rappelé justement ces arguments
01:32:08quand on parlait de Lucie Castel.
01:32:10Je crois qu'il n'y a pas une fonction politique qui soit plus difficile
01:32:15que celle du Premier ministre,
01:32:17qui suppose vraiment une connaissance parfaite des rouages politiques,
01:32:24de ce qu'est l'Assemblée nationale.
01:32:26Ce que ne connaît pas Mme Castel n'a jamais été élue,
01:32:29de ce que sont les rapports politiques.
01:32:31Tout remonte à Matignon, beaucoup plus qu'à l'Elysée.
01:32:35Tout remonte à Matignon.
01:32:37Donc l'exercice de Matignon ne s'improvise pas.
01:32:41Ça veut donc dire qu'il faut effectivement une personnalité
01:32:44d'expérience, contestablement.
01:32:48Bon, c'est vrai que dans l'histoire de la Ve République,
01:32:49on a vu arriver des premiers ministres qu'on ne connaissait pas,
01:32:53qui n'avaient jamais été élus.
01:32:54Je pense à Raymond Barr, par exemple.
01:32:57Il y a eu Dominique de Villepin aussi, qui ne sortait pas de l'élection
01:33:01et qui se sont révélés des hommes politiques,
01:33:02mais qui avaient quand même déjà une certaine expérience
01:33:06au sein des affaires européennes.
01:33:08Là, Mme Castel, je suis désolé,
01:33:11mais elle n'a pas cette expérience politique.
01:33:14Alors après, une autorité morale.
01:33:16Une autorité morale, ça veut dire quoi ?
01:33:17Ça veut dire une personnalité qui est capable de parler un peu
01:33:23en dehors même de son propre camp,
01:33:25c'est-à-dire d'aller trouver des formes de consensus.
01:33:29Gabriel Attal avait cette position, à vos yeux ?
01:33:32Est-ce qu'il faisait union ou il était encore trop du clan macroniste,
01:33:37Éric Degner ?
01:33:39Je pense qu'il y en a qui se sont illusionnés.
01:33:41Ça n'a pas duré très longtemps.
01:33:42Il est arrivé à Matignon en incarnant une forme d'aile droite de la Macronie
01:33:48et s'est révélé ces dernières semaines comme étant le fervent partisan
01:33:51de l'aile gauche de la Macronie.
01:33:53Moi, je pense que Xavier Bertrand,
01:33:55c'est un nom qui a été mis en avant par Emmanuel Macron.
01:33:58D'abord, oui, pour des raisons aussi locales de la part d'Armanin
01:34:02qui vient de Tourcoing et du Nord avec Xavier Bertrand,
01:34:07pour pouvoir montrer aussi que de toute façon,
01:34:09les Républicains n'auraient pas soutenu Xavier Bertrand.
01:34:11Donc, pour pouvoir tester un autre choix.
01:34:12Je pense que Bernard Cazeneuve est une bonne option.
01:34:15D'abord parce que, à mon avis, ce qui va se passer,
01:34:18c'est effectivement un gouvernement qui va être social-démocrate,
01:34:21parce qu'en général, c'est ce qui fait le plus consensus.
01:34:23Bernard Cazeneuve, c'est quelqu'un qui a été également Premier ministre.
01:34:26C'était le dernier Premier ministre de François Hollande.
01:34:28Donc, il connaît cet exercice.
01:34:30Il a un peu cette prestance, cette apparence qui plaît aussi un peu
01:34:34à une sorte de bourgeoisie de droite, qui va la rassurer.
01:34:37Également, il était ministre de l'Intérieur.
01:34:39Donc, il peut justement pouvoir envoyer différents messages.
01:34:43Il n'est pas fondamentalement marqué sur les questions sociétales.
01:34:47Après, on sait qu'Emmanuel Macron, de toute façon, il est capable d'une surprise.
01:34:50Ça se joue au feeling.
01:34:51En tout cas, ce qu'on entend et ce qu'on lit,
01:34:53c'est qu'il aurait justement quelques contacts avec lui.
01:34:57On verra bien.
01:34:58On sait à chaque fois qu'après les nominations, qu'est-ce qui se passe ?
01:35:01Dans le fond, c'est une bataille de couloirs avec Desbailloux,
01:35:04avec également Alexis Kohler, le secrétaire général.
01:35:07Et donc, dans le fond, il faudra voir si un Bernard Cazeneuve
01:35:10a un tir de barrage de l'Intérieur qui soit important
01:35:13par les proches d'Emmanuel Macron comme Richard Ferrand.
01:35:15Parce que malheureusement, en fait, ce n'est pas le résultat
01:35:18de cette élection législative qui détermine le Premier ministre.
01:35:21Ils vont décider entre eux dans le petit Sénac.
01:35:24C'est vrai que Frédéric Fougera, on a été habitué avec Emmanuel Macron
01:35:26à plusieurs surprises, notamment celle qu'il a mis en tête,
01:35:29c'est celle de Rachida Dati au sein du gouvernement.
01:35:32Il y avait pas mal aussi de dons comme ça qui ont circulé
01:35:35et qui finalement ne se sont pas avérés être nommés ou encore élus.
01:35:41Oui, mais ça, c'est à peu près dans la constitution de chaque gouvernement
01:35:44où il y a toujours un ou deux surprises de personnes inattendues.
01:35:50Celui qui est au gouvernement, on parle d'ouverture,
01:35:54les autres parlent de débauchage.
01:35:56Pour revenir sur le cas Cazeneuve, je pense que, comme ça a été dit,
01:36:02je pense que c'est pour le président de la République
01:36:04certainement une option intéressante pour lui,
01:36:07pour les raisons qui viennent d'être données,
01:36:10mais également parce qu'il est absolument anti Jean-Luc Mélenchon.
01:36:16Et donc, je pense que dans le profil recherché
01:36:19pour le président de la République, il faut absolument une personne
01:36:21qui puisse être en opposition à la France insoumise.
01:36:25Et puis aussi, il a un certain âge, donc il a une expérience,
01:36:28mais un certain âge et donc probablement pas une carrière politique en devenir
01:36:32et donc probablement pas quelqu'un qui chercherait à lui faire de l'ombre.
01:36:36Et je pense que c'est aussi important dans l'esprit du président de la République.
01:36:39Je ne sais pas si c'est essentiel pour le quotidien des Français,
01:36:42mais en tout cas, dans l'esprit du président de la République,
01:36:44je pense que c'est des données qui doivent compter
01:36:46et qui font que c'est un candidat crédible pour lui, je pense.
01:36:50Bernard Cazeneuve pour Jean-Luc Mélenchon.
01:36:53Je connais les qualités, j'ai côtoyé M. Cazeneuve à l'Assemblée.
01:36:57Quand il était au gouvernement, je connais parfaitement ses qualités
01:37:00qui sont indéniables.
01:37:02Mais moi, je crois malheureusement que la France va être à l'arrêt.
01:37:06Il ne faut pas s'attendre, quelle que soit la qualité même du Premier ministre,
01:37:12à des grandes réformes dont le pays a besoin.
01:37:15La France sera à l'arrêt, c'est bien simple.
01:37:18Il faudra trouver un budget de bricolage pour satisfaire,
01:37:23évidemment, la Commission européenne,
01:37:25mais également faire fonctionner quand même nos ministères.
01:37:29Mais la France va être à l'arrêt.
01:37:31Et je pense que plus vite, on rebattra les cartes, mais complètement.
01:37:38Pas avec du rafistolage ou avec des discussions de couloirs,
01:37:43mais avec l'écoute de ce que veulent les Français.
01:37:46Les Français, ils ont répondu très clairement, en réalité.
01:37:49Le président de la République, qu'est-ce qu'il a dit, au fond ?
01:37:52Il a dit, je prends acte des résultats des élections européennes,
01:37:57mais chiche, maintenant, je vous demande de me confirmer.
01:37:59Vous êtes avec moi ou vous êtes contre moi ?
01:38:01Le peuple a répondu, le peuple a répondu.
01:38:05Il n'a plus de majorité.
01:38:08À une certaine époque, quand on s'appelait le général de Gaulle,
01:38:11on quittait le pouvoir.
01:38:13Parce que le pays, vous le demandez, en réalité.
01:38:16Là, ce n'est plus cette époque-là, donc on se maintient au pouvoir.
01:38:19Mais tant qu'on n'aura pas de nouvelles élections présidentielles,
01:38:23on n'aura pas une nouvelle majorité,
01:38:25le pays risque de prendre beaucoup, beaucoup de retard.
01:38:29Et je suis convaincu que nous n'avons pas les moyens d'attendre.
01:38:31Alors, Georges, vous parliez d'une France à l'arrêt.
01:38:33Il y a aussi cette déclaration de Gérald Darmanin qui, très terre à terre,
01:38:39explique que les gens ne supportent plus du tout la politique aérie.
01:38:42Et il faudra que la classe politique se montre à la hauteur.
01:38:46Ces jeux se sont déroulés sans politique et sans polémique.
01:38:49Et ça a reposé tout le monde.
01:38:50Les gens, ça leur a fait du bien qu'on soit absent pendant trois semaines.
01:38:55Les Français nous en veulent collectivement beaucoup.
01:38:58Quelque chose ne va pas entre les gens et nous.
01:39:00Alors, Gérald Darmanin qui fait un triste constat.
01:39:03On est allé justement poser la question aux Français.
01:39:05Écoutez leur réponse.
01:39:08Il y a de quoi être en colère.
01:39:09Le fait est qu'il y a eu énormément de participation aux législatives.
01:39:12Et ça, ça ne dénote pas que les Français soient fâchés avec la politique.
01:39:18Après, qu'ils soient fâchés avec certains de leurs représentants,
01:39:21c'est autre chose et c'est un autre sujet.
01:39:24Oui, je pense que le spectacle qui a été donné ces derniers temps à l'Assemblée,
01:39:29le fait que malgré le vote, on n'écoute pas ce que les Français disent.
01:39:34Je pense, oui, qu'effectivement, à un moment donné, la confiance est perdue.
01:39:38À titre personnel, on devrait abolir la Vème République et changer la Constitution.
01:39:42Là, au moins, ça rebattrait les cartes et on pourrait s'approcher
01:39:45d'un modèle beaucoup plus démocratique.
01:39:48Éric Degner, on voit une rupture encore plus marquée
01:39:51entre les Français et la politique qui se met en place.
01:39:55Bien sûr, vous savez, le parti qui a fait le plus de voix seul,
01:39:59sans alliance de la Vème depuis 40 ans, c'est-à-dire le Rassemblement national,
01:40:03aujourd'hui, n'est même pas vu comme victorieux.
01:40:06Et pire, dans toutes ces discussions, pour essayer de se dire,
01:40:09faisons des coalitions, travaillons ensemble, etc.,
01:40:13de toute façon, à chaque fois, ils disent, on envoie un courrier,
01:40:15on ne l'envoie même pas au Rassemblement national.
01:40:18Donc, imaginez un petit peu ce que les Français peuvent ressentir.
01:40:21Et c'est la raison pour laquelle, moi, quand je parle d'avoir Narcazeneuf,
01:40:23c'est évidemment pas parce que je le soutiens ou que je pense que c'est la bonne solution.
01:40:27C'est parce que j'ai appris aussi de ce qui s'est passé au second tour de ces législatives.
01:40:31On fait face aujourd'hui à des responsables politiques
01:40:34qui s'opposent en permanence sur les plateaux de télévision.
01:40:37Mais le jour où il y a une possibilité que le Rassemblement national gagne,
01:40:41ils sont prêts à toutes les compromissions.
01:40:43On se retrouve avec un Édouard Philippe qui va soutenir,
01:40:46justement, des candidats communistes.
01:40:48Donc, de toute façon, ils feront tout pour systématiquement essayer de s'en sortir.
01:40:52Alors, évidemment, oui, mais c'est ça, bien entendu, l'hypocrisie de leur part.
01:40:58Mais il y a effectivement cette élection présidentielle qui arrivera.
01:41:01De quel participant au dîner ?
01:41:03Non, mais de la part d'Édouard Philippe.
01:41:04Marine Le Pen, elle a toujours été dans une discussion avec absolument tout le monde.
01:41:08Elle essaie dans une démarche républicaine.
01:41:10Cette élection présidentielle, je pense qu'effectivement, ça sera celle de 2027.
01:41:14Je ne crois pas, moi, qu'Emmanuel Macron démissionnera.
01:41:17On va essayer justement de le pousser pour qu'il reste jusqu'au bout.
01:41:21Et donc, c'est à ce moment-là qu'il va se passer quelque chose.
01:41:23Et de toute façon, moi, je suis de ceux qui pensent que même s'il n'y avait pas eu de dissolution,
01:41:28il ne se serait rien passé après l'égo.
01:41:30Pourquoi ? Parce que de toute façon, l'élection présidentielle commençait
01:41:33après ces Jeux olympiques de 2027, avec des oppositions internes, des opposants internes.
01:41:37Et c'est pour ça aussi qu'Emmanuel Macron a dissout l'Assemblée nationale,
01:41:41parce qu'il savait que de toute façon, Édouard Philippe, Darmanin allaient se battre.
01:41:45Et d'une certaine façon, moi, je suis convaincu qu'il s'est dit que de toute façon,
01:41:49ces députés qui allaient finir par le poignarder dans le dos au bout de six mois pour se différencier.
01:41:53Parce que vous savez, on ne gagne pas une élection présidentielle,
01:41:55même quand on vient du camp du président sans se différencier.
01:41:58Sarkozy s'est différencié de Chirac, tout le monde se différencie, toujours Macron de François Hollande.
01:42:03Et donc, il a dit d'une certaine façon, après moi, le déluge.
01:42:06C'est un peu comme un Jean-Claude Gaudin à Marseille.
01:42:08Il ne veut pas de successeur.
01:42:10Il est prêt à casser la baraque pour ça.
01:42:12Et donc, il ne cherchera pas de toute façon à essayer de construire au-delà de lui-même.
01:42:16Je le pense. Et les institutions vont tenir, même si moi, je suis d'accord avec Georges Fenech.
01:42:20Il ne se passera absolument rien sur les 18 prochains mois.
01:42:24Frédéric Fougera, quand on voit Gérald Darmanin qui explique
01:42:27que les gens ne supportent plus du tout la politique aérie,
01:42:30il faudra que la classe politique se montre à la hauteur.
01:42:33Qu'est-ce que vous pensez de ses propos ?
01:42:35Est-ce qu'il y a vraiment une rupture désormais entre les Français et ses dirigeants ?
01:42:40Je crois que cette rupture, elle est installée ou elle s'installe de plus en plus depuis longtemps.
01:42:45Je suis aussi certain que les médias ont leur part de responsabilité.
01:42:50Et souvent, à chaque élection, ils disent qu'ils vont se regarder,
01:42:54ils vont faire leur bilan, mais ils ne le font pas réellement.
01:42:57Voyez le nombre de talks dans lesquels il y a des commentateurs professionnels,
01:43:02j'entends journalistes, qui passent leur temps à dénigrer,
01:43:05toujours dénigrer, uniquement dénigrer.
01:43:07Il n'y a jamais rien de positif dans leurs propos.
01:43:11Ça, ça ne peut pas participer à rapprocher les Français de leur politique.
01:43:16Ça les fait même douter de leurs institutions, ça les fait douter de tout.
01:43:20Donc oui, il y a certainement un examen, il y a toujours un examen de conscience à faire,
01:43:24pas seulement de la part des politiques, mais quelque part, ce qui est amusant,
01:43:27le mot n'est peut-être pas le bon mot, mais quand M. Darmanin tient ce propos,
01:43:33il fait ce qu'il dénonce en même temps.
01:43:35Alors évidemment, s'il se taille, il ne peut pas s'exprimer.
01:43:38Mais voilà, c'est quand même un cercle assez vicieux.
01:43:41Et nous, nous sommes là pour le commenter.
01:43:43Donc finalement, on participe aussi à tout ça.
01:43:45Ce que je trouvais, je voulais dire un point sur le micro-trottoir que vous avez fait,
01:43:51c'est que vous avez un certain nombre de personnes qui se sont interrogées
01:43:54et qui, évidemment, elles attendraient qu'il se passe et qu'on respecte leur vote.
01:43:59Oui, mais toutes les personnes que vous avez interrogées n'ont pas mis le même bulletin de vote.
01:44:03Et donc, il y a nécessairement un certain nombre de ces personnes qui seront forcément déçues
01:44:06par les décisions qui seront prises, puisque chacun a envie qu'on respecte ce pourquoi il a voté.
01:44:12Mais sauf qu'on n'a pas tous voté pareil.
01:44:13Résultat, l'Assemblée nationale, il n'y a pas de majorité.
01:44:16Il y a trois blocs très différents, distincts, mais qui sont quasiment avec un poids identique.
01:44:21Alors rapidement, on va aussi évoquer cette actualité.
01:44:24Ce député du Rassemblement national de Lod, Frédéric Falcone,
01:44:28qui souhaite faire interdire l'université d'été du NPA,
01:44:31qui doit se tenir à Lecate, dans le département où il a été élu, du 25 au 28 août prochain.
01:44:37Le parlementaire pointe du doigt certaines compromissions
01:44:40entre le mouvement mené par Philippe Poutou et des organisations terroristes.
01:44:44S'il n'a pour l'instant reçu aucun retour de la part du préfet,
01:44:47Frédéric Falcone craint d'ores et déjà la tenue
01:44:50d'une potentielle contre-manifestation des militants du NPA.
01:44:53Georges Fenech, est-ce qu'en termes de droit,
01:44:57ce député peut avoir gain de cause d'interdire cette université d'été ?
01:45:02Est-ce que vous comprenez son choix de ne pas laisser libre cours
01:45:07à des idéologies contraires aux siennes ?
01:45:09Qu'il combatte des idéologies contraires aux siennes, c'est tout à fait normal.
01:45:13C'est son honneur, oui.
01:45:14C'est son rôle.
01:45:16Et de la interdire, l'université d'été ?
01:45:18Interdire une manifestation politique d'un parti politique qu'on combat, non.
01:45:25Sauf à démontrer effectivement qu'il y a un risque majeur de trouble à l'ordre public.
01:45:30Ce qui n'est pas manifestement, me semble-t-il, le cas.
01:45:34Si ça devait se produire à ce moment-là,
01:45:36le préfet pourrait effectivement intervenir en urgence.
01:45:40Mais interdire sous prétexte qu'il y a des personnalités sulfurieuses,
01:45:44on peut évidemment les contester.
01:45:46Il y en a eu, vous vous souvenez,
01:45:49certains partis politiques qui ont invité des personnalités effectivement sulfureuses.
01:45:55Ce qui a donné lieu à beaucoup de débats et de critiques.
01:45:58Mais interdire, je ne crois pas.
01:45:59Je ne crois pas que ce soit...
01:46:01Malgré les propos polémiques de Philippe Poutou,
01:46:03notamment sur le Hamas, sur les attaques du 7 octobre ?
01:46:06Il faut le combattre, mais pas l'interdire.
01:46:10Ou alors, il faut que ça tombe sous le coup d'un loi pénale.
01:46:15Ce qui ne semble pas être encore le cas pour ce qui concerne M. Poutou.
01:46:18Enfin, il ne me semble pas.
01:46:19Éric Degnard ?
01:46:20Il faut faire attention parce que le Rassemblement national
01:46:23pourrait tout à fait un jour être victime de cela.
01:46:27On se rappelait qu'aujourd'hui, les principaux...
01:46:30Ceux qui sont désignés comme les principaux ennemis
01:46:32ne sont pas les NPA qui restent les plus radicaux de l'extrême gauche la plus radicale.
01:46:37C'est le Rassemblement national.
01:46:39Moi, ce qui m'intéresse sur cette conférence, en revanche,
01:46:42cette université d'été, c'est qu'on voit des personnalités, par exemple,
01:46:44comme Edoui Plenel, le fondateur de Mediapart, journaliste, etc.
01:46:49et qui se retrouvent justement à ce type d'université.
01:46:52Edoui Plenel, on l'a vu pendant cette élection législative
01:46:56qui s'est mobilisée avec Mediapart en faisant des tribunes,
01:46:58en appelant à la mobilisation, etc.
01:47:00Ce sont les mêmes journalistes qui, en permanence,
01:47:02vont dire que dès que vous êtes de droite, vous n'êtes pas un journaliste,
01:47:05vous êtes un militant, vous faites de la propagande.
01:47:07Mais eux, ils ont le droit de le faire.
01:47:08Ils ont le droit de militer.
01:47:09Ils ont le droit d'aller dans l'équivalent d'un parti qui,
01:47:12pour l'extrême droite, serait justement le GUD.
01:47:15Et en fait, ils y vont, il n'y a pas de problème pour eux
01:47:17parce qu'ils se considèrent être dans le camp du bien.
01:47:19Moi, c'est ce qui m'a le plus, non pas surpris,
01:47:22mais le plus amusé, justement, dans cette université d'été.
01:47:25Un mot, Frédéric Faugerin ?
01:47:26Combattre, mais ne pas interdire.
01:47:27Et pour combattre les idées des adversaires politiques,
01:47:30il faut-il les laisser s'exprimer pour leur permettre de dire
01:47:34jusqu'à leurs outrances et donc pour pouvoir les combattre.
01:47:37Merci beaucoup.
01:47:38On va passer au point sur l'information.
01:47:41Et c'est avec Adrien Fontenot, puisqu'il est bientôt 23h.
01:47:44Re-bonsoir, Adrien.
01:47:46Re-bonsoir, Célia. Bonsoir à tous.
01:47:47Nouvelle discussion en vue d'une trêve à Gaza.
01:47:50Les pourparlers se tiendront autour d'un cessez-feu,
01:47:52se tiendront à Doha, au Qatar, ce jeudi.
01:47:54Si Benyamin Netanyahou confirme l'envoi de ses chefs du renseignement,
01:47:58le Mossad et le Shin Bet, la participation du Hamas
01:48:00est toujours incertaine.
01:48:02Un peu plus tôt, l'armée israélienne annonce avoir mené
01:48:04plus de 40 frappes aériennes à travers la bande de Gaza
01:48:06sur des infrastructures terroristes.
01:48:09Au 8e jour de la bataille dans la région frontalière de Kours,
01:48:11que l'Ukraine annonce l'ouverture de couloirs humanitaires.
01:48:14Sur le front, l'armée russe affirme avoir repoussé
01:48:16des attaques ukrainiennes.
01:48:17Un peu plus tôt, Volodymyr Zelensky saluait, lui,
01:48:19la progression de ses troupes.
01:48:21Le président ukrainien fait même état de plus de 100 militaires
01:48:23russes capturés.
01:48:25Et puis, deux avions ont rafale de l'armée de l'air et de l'espace
01:48:27qui entrent en collision.
01:48:28L'accident s'est produit ce mercredi en milieu de journée
01:48:30en Meurthe-et-Moselle.
01:48:31Le pilote d'un des deux appareils s'est éjecté avant l'impact.
01:48:34Il est sain et sauf, mais l'instructeur et l'élève pilote
01:48:36du deuxième avion sont toujours portés disparus.
01:48:39Un important dispositif et des opérations de recherche
01:48:41ont immédiatement été déclenchées.
01:48:43Merci beaucoup, Adrien Fontenot.
01:48:45Les téléspectateurs de CNews vous retrouvent dès minuit
01:48:48pour votre journal de la nuit.
01:48:49Merci à vous.
01:48:51On va ouvrir désormais une nouvelle page d'informations
01:48:54et c'est au sujet de ce policier de la BAC de Seine-Saint-Denis
01:48:58qui a été violemment agressé par six hommes
01:49:01alors qu'il rentrait chez lui après son service.
01:49:03Il était accompagné d'un collègue.
01:49:05Les informations de notre journaliste de police-justice,
01:49:08Sandra Busson.
01:49:09Selon les premiers éléments du dossier,
01:49:11lundi soir vers 22h après la fin de leur service,
01:49:15deux policiers de la BAC départementale 93
01:49:18ont eu une altercation avec un automobiliste sur la route
01:49:21alors qu'ils rentraient chez eux en Seine-et-Marne en covoiturage.
01:49:24À ce moment-là, selon les premières déclarations,
01:49:27l'un des agents aurait dit qu'ils étaient policiers.
01:49:30Ils ont ensuite eu l'impression d'avoir semé le véhicule
01:49:34mais l'individu est ensuite arrivé devant le domicile
01:49:37d'un des deux agents accompagné de plusieurs personnes.
01:49:39L'un des policiers s'est fait rouer de coups
01:49:42pendant que son collègue était ceinturé.
01:49:44Pendant les violences, selon les premières informations
01:49:47qui doivent être confirmées par l'enquête,
01:49:50l'un des deux agents a redit qu'ils étaient policiers
01:49:53mais les violences ont continué
01:49:55jusqu'à ce que les individus prennent la fuite.
01:49:57La question de savoir à quel moment les agents ont dit
01:50:00qu'ils étaient policiers est essentielle
01:50:02pour la qualification des faits car si l'enquête confirme
01:50:05que ces individus ont commis les violences
01:50:08en sachant qu'ils s'en prenaient à des fonctionnaires de police,
01:50:11la peine encourue est plus importante.
01:50:14Georges Fenech, on est face à de nouvelles violences
01:50:17contre les forces de l'ordre après cette parenthèse enchantée
01:50:20des Jeux olympiques, là où on a vu des démonstrations
01:50:24d'amour et de soutien auprès des forces et de l'ordre.
01:50:28Oui, maintenant, policiers ou pas policiers,
01:50:30ce sont des violences qui doivent être réprimées comme il se doit.
01:50:35On voit sur ces clichés des violences très importantes.
01:50:37Puisqu'elles ont été commises, je crois, avec une barre de fer,
01:50:40avec des préjudices très importants,
01:50:43quinze jours d'incapacité de travail.
01:50:46Maintenant, si effectivement, ils ont été visés...
01:50:49Si la qualification est retenue...
01:50:51Ils ont été visés en tant que policiers,
01:50:54dans ces violences, la circonstance aggravante
01:50:59fait que la peine est beaucoup plus lourde, bien entendu.
01:51:02On a une fourchette de peine pour expliquer à nos téléspectateurs
01:51:04peut-être ce qu'encourent ces personnes qui s'attaquent à l'uniforme.
01:51:09Alors, la fourchette de peine, c'est suivant l'incapacité de travail.
01:51:14Si c'est moins de huit jours ou plus de huit jours.
01:51:15Si c'est plus de huit jours, ça peut aller à trois ans, cinq ans.
01:51:18Et si c'est en connaissance de cause contre des policiers,
01:51:21ça peut aller, je crois, jusqu'à sept ans.
01:51:24D'emprisonnement, des peines qui sont malheureusement
01:51:26jamais prononcées, je tiens à le dire.
01:51:28Ce sont des peines théoriques dont je vous parle.
01:51:30Et qui mériteraient, à mon avis, d'être prononcées.
01:51:34Je pense que lorsqu'il y a une agression volontaire
01:51:38contre des fonctionnaires de police,
01:51:40elle devrait jouer un minimum.
01:51:43On parle souvent des peines planchées.
01:51:45C'est d'ailleurs une des revendications des fonctionnaires de police.
01:51:49C'est qu'il y ait des peines minimales
01:51:50et que ces auteurs soient traduits immédiatement
01:51:54devant les juridictions.
01:51:55Qu'on ne fasse pas des convocations ultérieures.
01:51:57Une autre affaire où ils comparaîtront en mois de janvier.
01:51:59Oui, on en parlera tout à l'heure.
01:52:01On en parlera tout à l'heure, qui est en plus sous OQTF.
01:52:03Donc la réalité, elle ressort.
01:52:06La période enchantée des Jeux olympiques nous a fait croire
01:52:10à un moment, pour ceux qui ne connaissent pas véritablement
01:52:13ce qu'est la délinquance dans ce pays,
01:52:14que tous les problèmes étaient réglés.
01:52:16Non, les problèmes ne sont pas réglés.
01:52:17Et il s'en sera encore moins qu'il n'y ait toujours pas de gouvernement.
01:52:20Et puis Eric Degner, il y a de ces personnalités politiques
01:52:23qui souvent parlent des violences commises par les policiers,
01:52:26parlent de violences policières.
01:52:28Finalement, on parle très peu de ces policiers
01:52:31qui sont victimes de violences.
01:52:32Bien sûr, mais comme ces gens du NPA tout à l'heure,
01:52:35qui veulent interdire la police, désarmer la police,
01:52:38qui sont en permanence justement à l'insulter,
01:52:40qui disent que la police tue,
01:52:41qui véhiculent des fake news contre la police,
01:52:43qui d'une certaine façon légitiment justement
01:52:45le fait qu'on s'en prenne à des policiers.
01:52:47Moi, ce qui me choque le plus dans ce qui s'est passé,
01:52:49c'est que lorsque ce policier dit « je suis policier »,
01:52:53la personne en face n'a pas peur.
01:52:56Et c'est ça en fait qui est inquiétant aujourd'hui.
01:52:58C'est que les forces de police ne font plus peur.
01:53:00On s'en moque en fait des forces de police.
01:53:02Dans certains quartiers de France aujourd'hui justement,
01:53:04ils en rient parce qu'ils savent que de toute façon,
01:53:06dès que le policier va sortir son arme,
01:53:08il va avoir justement une enquête sur lui.
01:53:10De toute façon, les hommes politiques vont dire qu'il est coupable.
01:53:13Encore une fois, que la police tue.
01:53:15Il n'y a plus de respect de cette autorité,
01:53:17alors qu'on se retrouve aujourd'hui quand même
01:53:19avec 40 policiers et gendarmes blessés chaque jour.
01:53:22C'est immense.
01:53:24J'ai une question pour Georges Fenech,
01:53:25si vous me permettez, en tant qu'ancien parlementaire.
01:53:28Est-ce que les peines planchées pour les policiers ont existé dans le passé ?
01:53:32Et sinon, est-ce que vous avez une idée de pourquoi
01:53:34on n'a jamais mis ça en place dans notre pays ?
01:53:36Toutes les tendances, toute la couleur, la palette politique
01:53:39est passée dans les gouvernements.
01:53:40Pourquoi ce qui fait à mon avis plutôt,
01:53:43donne plutôt un accord d'une grande majorité des politiques,
01:53:48pourquoi ce type de mesures, on en parle quand on a des incidents
01:53:50et pourquoi quand on est au gouvernement, finalement, on ne le fait pas ?
01:53:53Qu'est-ce qui s'oppose à ça ?
01:53:54Ou qu'est-ce qui s'y opposerait ?
01:53:56Si vous voulez, vous avez plusieurs conceptions,
01:53:59de droite ou de gauche, disons pour caricaturer,
01:54:01mais c'est une réalité, il y a une opposition.
01:54:04Je rappelle quand même que sous la présidence de Nicolas Sarkozy,
01:54:09les peines planchées avaient été instituées.
01:54:11D'accord, donc ça a déjà existé ?
01:54:12Bien sûr, et d'ailleurs...
01:54:15C'est bien de se remettre dans un contexte...
01:54:17Les peines planchées, notamment pour les récidivistes,
01:54:20ceux qui commettent deuxième infraction
01:54:23et qui ne peuvent pas descendre en dessous d'un certain seuil,
01:54:27certains planchers.
01:54:29Les juges s'étaient appropriés, ce texte avait été très critiqué
01:54:32par une idéologie judiciaire.
01:54:34C'est une atteinte à l'individuation de la peine.
01:54:37C'est une atteinte à l'indépendance de la justice.
01:54:39C'est contraire à la Constitution.
01:54:41Il ne peut pas y avoir d'automaticité des peines, on a tout entendu.
01:54:45Ça avait été confirmé par le Conseil constitutionnel et ça fonctionnait.
01:54:48Ça fonctionnait.
01:54:49Et puis, il y a eu un changement de président.
01:54:54M. François Hollande est arrivé.
01:54:56Un nouveau garde des Sceaux, qui était Mme Taubira,
01:54:58et la première des choses qu'elle a faites,
01:55:00c'est de supprimer, d'abroger ces peines planchées.
01:55:04Parce que c'est une autre vision, vous voyez ?
01:55:06Il y a une vision de gauche, je dirais,
01:55:08et une vision de droite, ce que je regrette beaucoup.
01:55:10Parce qu'il ne devrait pas y avoir deux visions.
01:55:12Votre question, d'ailleurs, la manière dont vous me posez la question,
01:55:15montre bien que c'est le bon sens qui devrait parler, en réalité.
01:55:19Le bon sens ne devrait pas être de gauche ou de droite.
01:55:22Un policier qui est agressé doit être protégé plus fortement
01:55:26qu'un citoyen ordinaire parce qu'il est exposé.
01:55:29Et un récidivisme, c'est le bon sens,
01:55:32devrait être sanctionné plus sévèrement qu'un primo délinquant
01:55:35parce qu'il a déjà eu un avertissement, voyez-vous ?
01:55:37Et pourtant, ça ne rentre pas dans la tête de tout le monde.
01:55:41Alors, messieurs, on va écouter Éric Couvras,
01:55:43secrétaire départemental adjoint d'Unité 93.
01:55:46Il revient sur les blessures de ce policier
01:55:49et puis de cette colère qui monte dans les rangs de la police.
01:55:53Gréivement blessé, donc plusieurs blessures
01:55:57au niveau de la mâchoire, au niveau de l'optique.
01:56:01Il y a une fracture au niveau de l'optique,
01:56:02au niveau des côtes, une fracture au niveau des côtes.
01:56:05Donc ça, c'est toutes les séquelles physiques.
01:56:07Et après, il y a tout le côté moral,
01:56:09où bien sûr, il est impacté aussi moralement et très impacté.
01:56:12Il ne comprend pas un tel déchaînement de violence.
01:56:14C'est un véritable lynchage, un déchaînement de violence total.
01:56:19C'est un collègue expérimenté, un collègue qui est très apprécié.
01:56:23Et ça a choqué l'ensemble des policiers,
01:56:28ce lynchage et ce déchaînement de violence.
01:56:31Nous, maintenant, au niveau de la police,
01:56:33ce qu'on espère, l'ensemble des policiers espèrent,
01:56:35c'est qu'il y ait des interpellations rapides.
01:56:37Et ce qu'on espère aussi, c'est qu'il y ait des sanctions
01:56:40qui soient exemplaires, fermes contre les individus
01:56:43qui ont commis ces agissements.
01:56:44On parlait de la justice, notamment avec Georges Fenech, Eric Degner.
01:56:48Vous partagez l'avis de Georges sur ces peines planchées,
01:56:51sur ce système de justice qu'il va falloir peut-être changer
01:56:55pour faire face à cette violence qui change aussi dans notre société.
01:57:00Bien entendu, puisqu'on a vu pendant ces Jeux olympiques,
01:57:02près de 40 000 policiers, justement, qui étaient à chaque coin de rue.
01:57:05Sauf que ça ne pourra pas durer éternellement,
01:57:07de mettre des policiers l'an dernier en Ile-de-France.
01:57:10Il faudrait 60 000 effectifs de plus pour avoir cette situation à pérenne.
01:57:15En permanence.
01:57:16Et donc, de toute façon, la réponse derrière, elle doit être judiciaire.
01:57:18Elle doit être également dans la construction de places de prison.
01:57:21Moi, je vois, ils ont essayé de rénover cette semaine,
01:57:23justement, les quartiers à Nîmes, etc.
01:57:25Et d'abord, ils commencent par construire des places de prison
01:57:29parce que c'est le policier derrière, justement, celui-là
01:57:31qui a été attaqué aussi devant son domicile.
01:57:33Moi, j'en connais beaucoup à Marseille ou dans d'autres cités
01:57:36qui me disent que lorsqu'ils rentrent le soir chez eux,
01:57:39déjà, en règle générale, ils habitent en dehors de la ville.
01:57:41Ils habitent loin.
01:57:42Il faut en sorte de vérifier qu'ils ne sont pas suivis.
01:57:45Il y a un impact psychologique qui est extrêmement important
01:57:48parce qu'ils savent très bien que ces délinquants,
01:57:50beaucoup, se retrouvent en liberté ou sont en liberté provisoire.
01:57:54Ce qui envoie quand même un très mauvais message,
01:57:57y compris à la nouvelle génération.
01:57:59Moi, si vous permettez, j'entends cette petite musique,
01:58:03vous voyez, avec les Jeux olympiques,
01:58:04il y avait 45 000 fonctionnaires de police dans Paris.
01:58:07Il n'y avait plus de délinquance.
01:58:08Donc, il faudrait peut-être réfléchir à mettre autant de policiers
01:58:11de manière pérenne.
01:58:12Mais attendez, moi, je n'ai pas envie de vivre dans un État policier.
01:58:16Avec des gendarmes partout, dans les transports, à chaque coin de rue.
01:58:19Je n'ai pas envie de vivre en Corée du Nord.
01:58:21Je préfère rester en France, un pays de liberté où on peut se déplacer.
01:58:25Il faut des effectifs, il faut du bleu sur la voie publique,
01:58:29mais il ne faut pas non plus qu'il y ait des policiers
01:58:32à chaque coin de rue.
01:58:34Ce n'est pas la France.
01:58:35Parce que là, on avait une surmobilisation aussi.
01:58:37On voyait des équipes de trois.
01:58:38Mais bien sûr, ce n'est pas la seule réponse.
01:58:41La seule réponse, vous l'avez évoquée, c'est qu'il faut aussi
01:58:44que la justice fonctionne.
01:58:45C'est-à-dire que la sécurité, c'est une chaîne.
01:58:49Et s'il manque un maillon dans la chaîne, ça ne peut pas fonctionner.
01:58:52Il peut y avoir Darmanin et Dupond-Moreti de l'autre côté qui,
01:58:55pour premier geste du prénomé, c'est d'aller visiter les prisons
01:58:58et de se faire applaudir.
01:58:59On va écouter René Labellage, représentant du syndicat
01:59:02Unité Île-de-France, qui, justement, revient sur cette parenthèse
01:59:06enchantée qui s'est terminée.
01:59:09Ces derniers temps, on avait vu une image,
01:59:13on voyait des images où la police s'était rapprochée de sa population.
01:59:17On voyait des sourires.
01:59:18Et là, on voit le dessous de l'iceberg, si je puis dire.
01:59:23La parenthèse enchantée Gio, 24 heures après, est terminée.
01:59:27Et puis, on revient à la duréalité, la réalité où on vit dans un monde
01:59:31qui est de plus en plus, une société qui est très, très, extrêmement violente.
01:59:34Et que ce soit à l'égard des personnes civiles ou à l'égard des policiers.
01:59:39Actualité toujours au sujet des policiers, mais désormais à Marseille,
01:59:43où un automobiliste de 44 ans en situation irrégulière en France
01:59:48a été interpellé samedi après avoir présenté un faux permis de conduire
01:59:52lors d'un contrôle routier.
01:59:53On en parlait justement, Georges, tout à l'heure.
01:59:55Suite à son interpellation, des policiers ont été blessés.
01:59:59Les informations de Sandra Buisson.
02:00:04Au début, somme toute banale pour des policiers qui vont contrôler un véhicule.
02:00:08L'individu s'arrête, présente le permis qui s'avère en fait être un faux permis italien.
02:00:14Et puis, les policiers constatent que le véhicule n'est pas assuré.
02:00:18Donc, ils vont emmener cet individu en direction du commissariat.
02:00:21Comme les choses se sont bien passées,
02:00:24ils ne l'ont pas menotté dans le véhicule de police.
02:00:26Et en fait, en arrivant devant le commissariat, l'individu ouvre la porte et essaie de s'enfuir.
02:00:31Dans la foulée, il percute, enfin, il pousse un policier qui va se blesser.
02:00:35Et puis ensuite, il est rattrapé, cet individu, par d'autres policiers
02:00:39qui vont essayer de le maîtriser et de l'interpeller.
02:00:42Alors, c'est assez compliqué parce que ce débat, il se rebelle, il porte des coups.
02:00:45Là, un deuxième policier est blessé.
02:00:47Au final, les deux policiers blessés ont eu, pour l'un, deux jours d'ITT,
02:00:50pour l'autre, 15 jours d'ITT.
02:00:53Ce qui va se passer ensuite, c'est qu'en garde à vue, cet individu va nier s'être rebellé.
02:00:58Il nie également avoir porté des coups.
02:01:00Au final, le cas de cet individu est porté à la connaissance du magistrat
02:01:05qui va décider de le remettre en liberté avec une convocation pour être jugée fin janvier 2025, le 21 janvier.
02:01:15Et ce qui inquiétait les policiers, c'est qu'en fait, cet individu a peu de garantie de représentation.
02:01:22C'est un sans domicile fixe, qui est également sous le coup d'une OQTF.
02:01:26Donc, il risque de ne pas se représenter le jour de son procès.
02:01:32Georges Fenech, on voit que les policiers ont fait leur travail.
02:01:34Ils ont interpellé cet individu.
02:01:37Et comment on peut expliquer qu'il ne sera présenté à la justice qu'en janvier 2025, sans garantie de représentation ?
02:01:46Je vous invite à poser la question au procureur qui a pris cette décision.
02:01:50Ce n'est pas un juge, c'est un procureur qui a pris cette décision.
02:01:54Quand l'enquête a été portée à sa connaissance, le procureur doit prendre une décision.
02:02:01Soit il fait déférer, il saurait mériter un déferment.
02:02:05Évidemment, une agression comme celle-ci par quelqu'un qui, en plus, en situation irrégulière,
02:02:11qui roule sans permis, qui agresse des policiers, qui prend la fuite,
02:02:14ça aurait mérité un minimum un déferment et une comparution immédiate
02:02:19devant un tribunal qui aurait condamné immédiatement.
02:02:22On préfère le convoquer.
02:02:23Voilà, donc il sera convoqué dans six mois.
02:02:26Alors, mettez-vous une seconde à la place dans la psychologie du fonctionnaire de police
02:02:30qui a subi 15 jours d'incapacité de travail,
02:02:34qui, au péril de son intégrité physique, va quand même l'interpeller, le déferer au parquet,
02:02:41et que le parquet dit « mais on verra ça ».
02:02:44Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? J'en sais rien.
02:02:47Je ne sais pas pourquoi cette décision a été prise.
02:02:50Est-ce qu'il n'y avait pas d'audience possible ?
02:02:53Nous sommes au mois d'août.
02:02:54Est-ce que la juridiction de comparution immédiate était déjà surencombrée ?
02:02:59Je ne sais pas.
02:02:59Toujours est-il qu'il y a une décision qu'on ne comprend pas et que la police ne peut pas accepter.
02:03:05La police, elle n'accepte pas, elle juge même cette décision lunaire.
02:03:09On va écouter Rudy Mana, porte-parole national du syndicat Alliance Police.
02:03:14Il s'avère que cet individu qui n'a pas de papier en France,
02:03:17qui a violenté des policiers dont un a 15 jours d'ITT et l'autre a un jour d'ITT,
02:03:22cet individu qui n'a aucune garantie de représentation non plus,
02:03:26il est convoqué au tribunal de Marseille au mois de janvier 2025.
02:03:33Donc si vous voulez, les collègues policiers m'appellent
02:03:36et ils sont complètement stupéfaits par ce genre de décision
02:03:40parce qu'on sait très bien que cet individu ne se représentera pas le fin janvier au tribunal de Marseille.
02:03:46On n'a aucune garantie de représentation,
02:03:50on n'a aucune adresse pour ce garçon qui, en plus, sans papier,
02:03:54qui a une obligation de quitter le territoire français.
02:03:56Et vous imaginez ce que ressentent les policiers alors qu'ils ont été touchés dans leur chair,
02:04:02touchés physiquement dans leur chair.
02:04:03Vous imaginez ce que ressentent des policiers qui voient cette décision de justice complètement lunaire.
02:04:08C'est une réaction complètement révoltée des policiers, il faut se dire les choses.
02:04:13En fait, les policiers m'ont appelé et m'ont dit on est révolté par cette situation.
02:04:17On n'a plus envie nous de prendre des risques,
02:04:21de prendre des risques à la voie publique avec des individus qui aujourd'hui sont prêts à tout.
02:04:25On le voit en France au quotidien
02:04:27et on se rend compte que là, pour le coup, la justice ne nous suit pas.
02:04:31C'est pour ça qu'avec l'Alliance Police Nationale,
02:04:33on demande ces peines minimums, ces peines minimums pour les agressions de policiers,
02:04:38pour les agressions de professeurs, de gendarmes, de douaniers, de surveillants pénitentiaires.
02:04:44Vous touchez le cheveu d'un policier, vous allez irrémédiablement en prison.
02:04:49Des mots très forts de Ruizimana, on le sent vraiment très touché par cette décision.
02:04:55Il est même dégoûté de cette décision par rapport à sa fonction de policier.
02:05:01Il a l'impression qu'on est en train de bafouer son travail, Éric Tegner.
02:05:05Bien sûr, et c'est injuste.
02:05:06Imaginez, il a ce mot « obligation » de quitter le territoire.
02:05:09Elle est où l'obligation ?
02:05:11De toute façon, si on est en train d'expliquer que la justice, justement, est aujourd'hui surbondée,
02:05:15déjà, on est quand même au courant qu'il y a une problématique à Marseille,
02:05:17donc on devrait peut-être mettre plus de juges, peut-être mettre plus de moyens là-dedans.
02:05:21On sait qu'il y a également des places de prison, encore dans la prison des Beaumet,
02:05:24qui est en train de s'agrandir.
02:05:26Et on pourrait tout à fait ne pas le condamner en soi pour ses faits
02:05:29et de toute façon l'expulser directement dans son pays.
02:05:32Surtout qu'il y a une question qui peut se poser, on n'a pas encore les éléments,
02:05:35c'est que vous savez, lorsqu'une OQTF est prononcée et qu'elle n'est pas appliquée dans l'année,
02:05:39elle est levée ensuite.
02:05:40Donc, qu'est-ce qui se passera au mois de janvier ?
02:05:42Est-ce qu'il sera encore sous OQTF ?
02:05:44Et effectivement, il ne reviendra pas de toute façon,
02:05:46parce que pour les OQTF, c'est la même chose.
02:05:48Lorsqu'ils sont obligés de revenir, ils s'évadent complètement dans la nature
02:05:52parce qu'il y a cette loi aberrante qui fait que les centres de rétention administrative,
02:05:55de toute façon, on ne peut pas les maintenir plus de 90 jours.
02:05:59De toute façon, de fait, l'obligation de quitter le territoire, elle tombe.
02:06:03Oui, elle tombe d'ici janvier.
02:06:04Il doit comparaître en janvier.
02:06:06Mais vous voyez, il y a une décision de justice, enfin de justice, une décision du parquet,
02:06:12mais ça relève aussi d'une responsabilité politique.
02:06:16Parce que le parquet, il doit appliquer une politique pénale.
02:06:19Qui décide d'une politique pénale ? Le garde des Sceaux.
02:06:23Donc, il devrait y avoir une injonction ferme par voie circulaire.
02:06:30La chancellerie qui dit qu'à chaque fois qu'on touche un policier,
02:06:34on doit déférer devant la justice et pas prendre des procédures dérivatives,
02:06:40de convocation, etc.
02:06:42Il faut, non seulement pour montrer l'exemple, mais pour empêcher la récidive
02:06:47et puis pour prendre en compte le travail de ce qu'est le travail de la police.
02:06:52Donc ça, ça relève d'une politique pénale, de circulaire et d'une volonté affirmée
02:06:57de défendre notre police et de traduire les auteurs de ces infractions devant la justice.
02:07:03Frédéric Fougera, quand vous entendez ce témoignage fort de Rudi Manas, ça colère.
02:07:08C'est vrai que ça touche et puis ça nous révolte.
02:07:12Ça touche, ça révolte, mais c'est surtout très compréhensible.
02:07:14Compréhensible par rapport à une incompréhension qu'il y a dans notre pays,
02:07:19enfin une chose incompréhensible, mais qu'il est important de soulever.
02:07:23Tout à l'heure, on évoquait cette chaîne entre la police et la justice,
02:07:26mais cette chaîne n'est pas de qualité égale.
02:07:28Parce que les policiers qui ont interpellé cet individu, s'il s'y était mal pris,
02:07:32s'il avait commis une faute, s'il l'avait blessé,
02:07:35il serait personnellement responsable de ce qu'ils ont fait.
02:07:39Alors que le procureur qui décide,
02:07:41alors on n'a pas la compréhension exacte des raisons pour lesquelles il le fait,
02:07:45mais lui, s'il commet une erreur, ce n'est pas lui qui est responsable.
02:07:48C'est l'État français qui est responsable.
02:07:49Tout à l'heure, Rudi Manet a expliqué, quand un policier fait une faute,
02:07:55il y a l'inspection, l'IGPN qui...
02:07:59Parce que sa responsabilité personnelle est engagée, alors que du côté justice,
02:08:03c'est toujours l'État français qui doit répondre.
02:08:05C'est la responsabilité de l'État et ce n'est pas la responsabilité du juge.
02:08:08Alors je n'imagine pas qu'on puisse rendre chaque juge 100% responsable
02:08:13de 100% de ses décisions.
02:08:14Et pourquoi pas ?
02:08:15Et pourquoi pas ?
02:08:16Non mais pourquoi pas ?
02:08:18Là, vous allez me mettre à dos le syndicat et la magistrature.
02:08:21Entre 100% et 0% ?
02:08:22Vous connaissez d'autres métiers ou d'autres fonctions de responsabilité
02:08:25où il n'y a pas 100% de responsabilité ?
02:08:27Je n'en connais pas.
02:08:27Un chef d'entreprise ?
02:08:28Non mais je n'en connais pas.
02:08:30Un élu ? Un médecin ?
02:08:31Peut-être y a-t-il un progrès à trouver avant d'aller jusqu'au blocage ?
02:08:35Oui, c'est le serpent de mer.
02:08:36On a essayé plusieurs fois de le faire, d'introduire une forme de responsabilité.
02:08:43Je l'entends professionnellement, sur l'acte même de juger,
02:08:46mais à chaque fois on vous rétorque que ce serait une atteinte à l'indépendance du juge
02:08:51que de mettre en cause sa décision.
02:08:53Vous n'avez qu'à faire appel de ma décision.
02:08:54Voilà ce qu'on entend.
02:08:56Et en réalité, il faudra bien un jour ou l'autre qu'il y ait aussi une forme de responsabilité,
02:09:02tout en respectant le statut du magistrat, qu'il y ait une forme de responsabilité.
02:09:07Je ne dis rien d'autre.
02:09:08J'ai besoin d'entendre.
02:09:09J'aimerais par exemple comprendre pourquoi ce procureur-là,
02:09:13que je ne connais pas, a pris cette décision et n'a pas déféré.
02:09:17Pourquoi ?
02:09:18J'aimerais entendre pourquoi ailleurs on a autorisé quelqu'un
02:09:24qui doit encore faire 20 ans de prison et qui s'est évadé à plusieurs reprises,
02:09:27pourquoi on l'autorise à sortir librement pour aller passer son permis de conduire ?
02:09:32Vous avez entendu une explication ?
02:09:33Je n'ai pas entendu une explication.
02:09:35Quand vous n'expliquez pas, c'est que vous n'êtes pas responsable.
02:09:38Celui qui est responsable doit rendre des comptes.
02:09:40Or là, on ne sait pas.
02:09:42En parlant des forces de l'ordre, elles vont être encore mobilisées,
02:09:46notamment demain, lors du 15 août,
02:09:48puisque le ministre de l'Intérieur a appelé les préfets et les forces de l'ordre
02:09:52à l'extrême vigilance, notamment vis-à-vis des manifestations
02:09:55et des lieux à caractère religieux à l'occasion de la fête chrétienne de l'Assomption.
02:10:00Gérald Darmanin souligne le niveau très élevé de la menace terroriste
02:10:04qui continue de peser sur la France.
02:10:06L'approche des Jeux paralympiques et le contexte de vives tensions au plan international,
02:10:10en particulier au Proche-Orient, augmente cette menace terroriste.
02:10:15Éric Tegner, malgré les Jeux, malgré cette parenthèse enchantée,
02:10:19on en parlait tout à l'heure, il ne faut pas oublier cette menace terroriste,
02:10:22notamment dans ce contexte de fêtes religieuses.
02:10:25Moi, je me souviens du mois d'août 2016, avec l'assassinat terrible, justement, du Père Hamel,
02:10:31lorsqu'il était en train, justement, de célébrer sa messe
02:10:35avec des fidèles et que, justement, il y a deux personnes qui sont venues
02:10:40et au cri d'Allahu Akbar, qui l'ont, justement, assassiné dans ce terrible attentat.
02:10:45Il faut souligner que, malheureusement, les actes aussi de christianophobie,
02:10:49aujourd'hui, sont les grands oubliés.
02:10:51Le nombre d'attaques qu'il peut y avoir, le nombre d'insultes,
02:10:54le nombre de profanations d'églises, etc.,
02:10:56il y a aussi derrière une haine du chrétien de la part de certaines populations
02:11:01dont, malheureusement, on parle trop peu.
02:11:02Donc, c'est une bonne chose que Gérald Darmanin fasse cela, cet appel.
02:11:06Et d'ailleurs, je souligne qu'il le fait avant chaque fête,
02:11:09y compris pour les fêtes musulmanes.
02:11:13Aujourd'hui, on est aussi dans un pays où, justement, il y a des tensions vis-à-vis des religions.
02:11:18Pour autant, il faut rappeler qu'en règle générale,
02:11:20les tensions viennent plutôt d'un certain camp que de l'autre.
02:11:24Frédéric Fougera, sur cette crainte à l'approche de chaque fête religieuse,
02:11:29c'est vrai qu'on vit dans un contexte où on doit protéger nos églises,
02:11:32protéger les synagogues, les mosquées, lorsqu'il y a ce genre de fêtes,
02:11:36puisque la menace terroriste pèse toujours sur notre pays.
02:11:40Effectivement, cette menace pèse toujours.
02:11:42On est toujours entre le fait de « faut-il en parler ? », au risque de faire peur,
02:11:47mais quelque part d'être responsable ou de ne pas en parler.
02:11:51Quoi qu'il en soit, le ministre de l'Intérieur, c'est aussi le ministre des cultes,
02:11:55c'est le ministre de la liberté de culte.
02:11:58Il est pleinement dans son rôle, c'est normal,
02:12:00mais je crois très bien que ça a été rappelé,
02:12:04à l'occasion de toutes les fêtes religieuses,
02:12:06pour assurer la sécurité de tous les pratiquants, de toutes les religions.
02:12:10C'est le propre et le principe de notre pays qui est laïc,
02:12:14mais qui assure et garantit la liberté de culte à chacun.
02:12:18Ça rassure aussi les fidèles.
02:12:19Ça doit rassurer, effectivement.
02:12:22C'est peut-être important de rassurer,
02:12:23c'est peut-être pour ça aussi qu'il médiatise cette sécurisation particulière.
02:12:28Jean-Christophe, on assiste quand même à des moyens importants
02:12:32pour sécuriser des fêtes religieuses,
02:12:35mais jusqu'à quand allons-nous vivre dans cette ambiance,
02:12:40cette atmosphère de menaces terroristes ?
02:12:42C'est vrai que malgré les jeux, et cette parenthèse enchantée,
02:12:45il ne faut pas oublier que la France est la cible de nombreuses menaces,
02:12:49et justement ces jeux et le contexte international
02:12:52augmentent ce risque.
02:12:54Bien sûr, on a rappelé, Éric Tegner a rappelé l'attentat de Saint-Étienne de Rouvray.
02:13:00On pourrait évoquer aussi, souvenez-vous,
02:13:03l'attentat avec mort à l'église de Nice, vous vous en souvenez.
02:13:09On pourrait évoquer aussi les bonbonnes de gaz devant Notre-Dame
02:13:14et devant ces lieux de culte, malheureusement,
02:13:17qui sont l'objet, la cible d'actes de terrorisme.
02:13:22Nous vivons depuis maintenant 2012, depuis l'affaire Mohamed Merah,
02:13:27parce qu'entre 1995 et 2012, la France avait été épargnée de tout attentat.
02:13:321995, c'était le RER Saint-Michel, vous vous souvenez.
02:13:362012, Mohamed Merah, et ensuite 2015,
02:13:38et ça n'a pas cessé jusqu'à la période récente des attentats.
02:13:44Bon, on a été durement frappés.
02:13:46La menace, elle est là.
02:13:48La menace, elle existe toujours.
02:13:50Les services le disent.
02:13:52La menace est élevée.
02:13:54Nous avons toujours la force sentinelle qui patrouille.
02:13:56Nous avons des services qui ont été renforcés,
02:13:59notamment les services de renseignement.
02:14:01Nous savons aujourd'hui qu'il y a, malheureusement,
02:14:04une capacité de certaines organisations à projeter aussi des attentats.
02:14:08On a vu ce qui s'est passé à Moscou avec l'État islamique au Khorasan.
02:14:12On a vu qu'ils sont capables, effectivement, de projeter des attentats.
02:14:16Donc, on ne doit jamais baisser la garde là-dessus, jamais.
02:14:19Et continuer, on a eu beaucoup de chance et beaucoup de travail
02:14:23et de réussite aussi de nos fonctionnaires de police,
02:14:26qu'il faut saluer pendant les Jeux.
02:14:28Mais ça ne veut pas dire qu'on est à l'abri aujourd'hui d'un autre attentat.
02:14:32Vous parliez des Jeux, Georges Fenech.
02:14:35Alors, c'est un tout autre sujet.
02:14:37Ce n'est pas une réussite ni une médaille.
02:14:40Mohamed Abdallah Kounta, membre de l'équipe de France d'athlétisme
02:14:44lors des Jeux 2024, a été suspendu par sa fédération
02:14:48pour avoir publié et relayé sur les réseaux sociaux des propos incitant à la haine.
02:14:54Toutes les explications dans ce sujet avec Sharon Kamara.
02:14:58Quelques jours après la fin des Jeux olympiques,
02:15:00le spécialiste du 400 mètres, Mohamed Abdallah Kounta,
02:15:03se retrouve dans la tourmente.
02:15:05Sur le réseau X, anciennement Twitter,
02:15:07des internautes ont fait ressortir des publications
02:15:10postées entre 2021 et août 2024.
02:15:13Au village olympique, tous les bâtiments étaient grands ouverts.
02:15:16Tu pouvais rentrer comme tu voulais,
02:15:17sauf un seul bâtiment surveillé par le GIGN.
02:15:20Je vous laisse deviner lequel.
02:15:22Portes toujours fermées, entrée avec code.
02:15:25Je suis trop heureux, loin de la sous-France.
02:15:28L'athlète français est accusé d'antisémitisme et d'incitation à la haine.
02:15:33Pour moi, le sport, c'est un modèle de fraternité, de respect, de partage.
02:15:38Et là, je ne comprends pas du tout.
02:15:39Donc, j'ai saisi immédiatement le président de la fédération qui m'a succédé.
02:15:44Il a pris la décision hier de suspension provisoire,
02:15:47de convocation de la commission de discipline
02:15:50et puis aussi l'article 40 pour saisir le procureur.
02:15:54Une décision du président de la fédération
02:15:56qui a été saluée par la ministre démissionnaire des sports et des Jeux olympiques.
02:16:00Après avoir désactivé un temps son compte,
02:16:03l'athlète a fini par présenter ses excuses.
02:16:05Je m'excuse sincèrement si des personnes se sont senties offensées.
02:16:08Je suis contre les génocides et toute forme de racisme ou d'injustice.
02:16:12Et je ne pense pas avoir besoin de prouver à quel point j'aime mon pays.
02:16:16Les personnes présentes au Stade de France pourront témoigner.
02:16:19En plus de sa suspension par la fédération,
02:16:22le sportif de 29 ans risque gros.
02:16:25Les sanctions pourraient aller jusqu'à la radiation définitive de sa discipline,
02:16:29en plus de poursuites pénales.
02:16:31Frédéric Fougeras, c'est une mauvaise publicité
02:16:33pour la fédération française de l'athlétisme.
02:16:35On pourrait lui reprocher quelques manquements
02:16:37dans la vérification du profit de son athlète ?
02:16:41Oui, alors effectivement, c'est plutôt une mauvaise publicité,
02:16:43mais ça tombe sur cette fédération.
02:16:44Ça tombera peut-être demain sur une autre,
02:16:46et ça aurait pu ou ça pourrait tomber sur bien d'autres.
02:16:49Je pense que de ce triste épisode,
02:16:53on va pouvoir retirer peut-être de leçons.
02:16:56Les sportifs vont peut-être faire un usage plus prudent des réseaux sociaux
02:16:59à l'avenir, surtout ceux qui ont des ambitions
02:17:03pour des compétitions importantes.
02:17:04Et je pense que, comme vous le dites,
02:17:06les fédérations sportives et le monde du sport de façon générale
02:17:10va peut-être désormais mettre en place les contrôles qu'il faut
02:17:14avant de valider, de retenir des sportifs
02:17:17pour participer à des compétitions.
02:17:19Parce qu'on peut faire la faute une fois,
02:17:21ça serait compliqué de pouvoir expliquer
02:17:23qu'on l'ait faite à la répétition plusieurs fois.
02:17:25Éric Degner, est-ce que vous comprenez ces sportifs,
02:17:28ces athlètes qui prennent position et utilisent notamment
02:17:32ces grandes compétitions pour s'engager dans certains combats ?
02:17:36Je vais vous dire, on passe notre temps à vanter,
02:17:38justement, l'immigration dans le sport.
02:17:40Alors, elle apporte certaines choses d'un côté, bien évidemment,
02:17:42mais il y a l'autre monnaie de la pièce qui se passe aujourd'hui.
02:17:46On retrouve un petit peu tout dans ce qu'il dit à ce moment-là.
02:17:49Il y a la haine de la France.
02:17:51Il y a une forme aussi d'islamisme, il faut le dire dedans.
02:17:54Et il faut rappeler que le sport aujourd'hui en France,
02:17:56une partie des clubs de sport est gangrénée par cette idéologie.
02:18:00Les services intérieurs ont justement comptabilisé
02:18:03près de 200 clubs de sport aujourd'hui
02:18:05qui seraient infiltrés par l'islamisme.
02:18:07Ces islamistes, justement, qui ont construit cette idée
02:18:09que c'est dans ces clubs sportifs,
02:18:11il y a énormément d'enquêtes et de livres qui ont été faits à ce sujet,
02:18:14qu'ils pourront justement recruter des personnalités.
02:18:16Et donc, 200 clubs de sport, c'est près de 11 000 personnes.
02:18:19Ce n'est pas rien aujourd'hui.
02:18:21Et donc, que cette personne, justement, haïsse autant la France,
02:18:24parce qu'il dit j'aime mon pays.
02:18:25J'ai envie de dire quel pays, en fait ?
02:18:27À quel moment on peut aimer son pays et parler de souffrance ?
02:18:31Là-dessus, c'est absolument scandaleux,
02:18:33mais ça ne m'étonne pas pour autant.
02:18:35Et je préfère pour le coup qu'il l'ait tweeté,
02:18:36parce qu'au moins, c'est un visage découvert, justement.
02:18:40Et on s'en aperçoit, c'est aussi une force, justement, des réseaux sociaux,
02:18:43parce que ça permet d'identifier ce type de choses.
02:18:46Je pense que c'est important de le dire,
02:18:48parce qu'on a cessé en permanence aussi de parler de la Seine-Saint-Denis.
02:18:52On a cessé de voir Libération, etc.
02:18:53à chaque fois, qui mettait en avant certains profits.
02:18:56J'espère qu'ils montreront aussi, pas seulement évidemment ceux
02:18:59qui ont été de véritables forces issues de l'immigration dans ces Jeux olympiques,
02:19:03mais d'autres qui posent des problèmes et qui savent qu'il y a un public.
02:19:07Parce que pendant les Jeux olympiques, on se rappelle,
02:19:09personne n'en a parlé, à part sur les réseaux sociaux,
02:19:11que le seul drapeau aussi qui a été éclairé pendant la cérémonie,
02:19:14justement, de clôture, c'est le drapeau palestinien.
02:19:16Ça permet de libérer aussi une certaine voie sur les réseaux sociaux.
02:19:19Et bien entendu, il y a un public derrière qui soutient cette cause.
02:19:24Et c'est la raison pour laquelle, justement, il se permet de le faire.
02:19:28Mais heureusement que la Fédération française d'athlétisme condamne cela.
02:19:31Moi, je pense qu'il y a quelques mois,
02:19:34il n'aurait pas été aussi réactif sur ce sujet.
02:19:38Donc, je pense qu'ils savent très bien qu'ils peuvent être dans le collimateur.
02:19:40Alors, dans ses excuses, il explique que certains de ses propos
02:19:44sont sortis de leur contexte et qu'on essaie de lui créer
02:19:47une réputation d'anti-blanc, d'anti-France, d'antisémitisme, d'antisémite.
02:19:52Mais quand on voit ces propos, c'est clair aussi, Georges Fenech,
02:19:55finalement, il est difficile de faire la balance entre tous ces propos.
02:20:00Il faudra un bon avocat, aussi bien devant la section disciplinaire
02:20:04de sa fédération que devant la justice.
02:20:07La justice engage des poursuites, puisqu'on a fait jouer l'article 40,
02:20:11si j'ai bien compris, c'est-à-dire qu'on a saisi le parquet.
02:20:14Mais je crois que vous avez raison de rappeler, Eric,
02:20:18que le sport est très gangréné par, notamment, la radicalisation.
02:20:27Il y a eu des rapports parlementaires qui ont été faits en ce sens,
02:20:31mais c'est surtout les sports de combat, le football, les clubs de foot.
02:20:36Là, l'athlétisme, on n'est pas à l'habitude de voir ce genre de réaction.
02:20:41Et je pense que ça devrait peut-être susciter, j'espère,
02:20:47un examen de conscience de la part de certains responsables politiques
02:20:51qui libèrent ces paroles-là, voyez-vous,
02:20:53lorsque eux-mêmes ont des paroles qui sont très tendancieuses, limites.
02:20:58Je rappelle qu'il y a quand même des poursuites pénales aussi actuelles,
02:21:01enfin, des enquêtes pénales contre des responsables politiques,
02:21:05et notamment des parlementaires qui sont en cours.
02:21:08Donc, tout cela devrait peut-être rappeler la responsabilité
02:21:11de la classe dirigeante politique.
02:21:13Alors, que doit faire l'État ?
02:21:15On écoute le témoignage de Bernard Hamsalem,
02:21:18l'ancien président de la Fédération française d'athlétisme.
02:21:22Au niveau du sport français, il faudrait qu'on mette en place,
02:21:25que l'État mette en place avec le ministère des Sports,
02:21:27un système de surveillance pour éviter toutes ces dérives.
02:21:31Sinon, les valeurs du sport vont être détruites si on laisse faire les choses.
02:21:35Or, on l'a vu, l'événement des Jeux a été pour cela extraordinaire.
02:21:41Il y a vraiment des valeurs qui sont passées au travers de ces événements.
02:21:46Tout le monde a retrouvé un peu du plaisir, du bonheur.
02:21:50Si on ne met pas en avant un système de surveillance,
02:21:53et si ce n'est pas de prévenir les choses,
02:21:56je pense qu'il y aura d'autres dérives dans les années qui viennent.
02:21:58Frédéric Fougera, on vient d'entendre l'ancien président
02:22:01de la Fédération française d'athlétisme.
02:22:03Qu'est-ce que son propos vous évoque ?
02:22:06Je vais, j'allais dire qu'il va dans le même sens que moi,
02:22:09mais c'est plutôt moi qui vais dans le même sens que lui,
02:22:11puisque son propos était enregistré sur le fait qu'il y a des enseignements à attirer
02:22:14et qu'effectivement, il y a des leçons à prendre derrière ces événements.
02:22:19Et peut-être que ça aidera pour l'avenir.
02:22:20Je voulais juste revenir sur les excuses de ce sportif
02:22:24que vous aviez évoqué juste précédemment.
02:22:26Moi, je crains que ces excuses ne soient pas sincères.
02:22:29S'il dit que ses propos ont été sortis de leur contexte,
02:22:33qu'ils ont été mal interprétés, alors pourquoi se précipite-t-il à effacer ses tweets ?
02:22:36Qu'il les laisse, qu'il les assume et puis on en parlera
02:22:39ou il en parlera ensuite devant les responsables de sa fédération et de la justice.
02:22:43Donc les excuses, je comprends que là, il est un peu chaud aux fesses
02:22:46et qu'il a tendance à vouloir éviter le pire,
02:22:48mais le mal est fait et il faut maintenant qu'il assume
02:22:51et qu'il prenne ses responsabilités.
02:22:52Dernier mot, Éric Dagnard, sur ce sujet ?
02:22:55Ça nous rappelle aussi que le racisme anti-blanc, il existe et il est prégnant en France.
02:22:59Parce qu'avoir justement un sportif d'un tel niveau,
02:23:03il se retrouve à assumer ce type de propos.
02:23:04C'est-à-dire que là, il est en train de dire quand même,
02:23:06je suis ravi d'être parti de la France.
02:23:07Là où je vais, ça a plus de 40 degrés, donc on peut imaginer aussi où c'est.
02:23:12Et vous savez, ça arrive tous les jours.
02:23:13Moi, hier, j'étais dans le métro et je voyais une petite bande d'amis
02:23:17qui étaient en train de se voir et il y en a un qui, devant tout le monde pourtant,
02:23:21lui a dit, non, mets-toi à la salle blanc, etc.
02:23:23Et le pire, d'ailleurs, c'est que son ami, il a ri.
02:23:26Mais ce qui m'a surpris, c'est qu'à la fois cette acceptation,
02:23:30d'abord de son ami d'avoir ce type d'insultes
02:23:32et de le faire de façon aussi publique dans le métro,
02:23:35c'est complètement libéré aujourd'hui sur les réseaux sociaux.
02:23:38Mais à chaque fois qu'on pense au racisme,
02:23:39on considère que c'est les Blancs contre les Noirs,
02:23:42les Blancs contre les Maghrébins.
02:23:43Alors qu'aujourd'hui, le racisme, il est partout.
02:23:46Il est des Maghrébins contre les Noirs.
02:23:48On l'a vu dans certains pays du Maghreb contre les subsahariens.
02:23:52Mais ça, on refuse de le voir.
02:23:54Les responsables politiques refusent de le voir.
02:23:56Et là, ça leur éclate à la figure.
02:23:57Alors, fermons cette page sportive et on va prendre la direction de Nantes.
02:24:02Comme tous les étés, dans les hôpitaux, les urgences sont sous tension.
02:24:06Et à Nantes, le syndicat force ouvrière évoque la mort de quatre patients en trois semaines.
02:24:11La direction ne confirme qu'un seul décès.
02:24:13Mais cette situation met mal à l'aise toute la communauté des soignants.
02:24:17Un sujet de Mickaël Chaillou sur place.
02:24:20Milieu d'après-midi en plein mois d'août,
02:24:23c'est un défilé incessant d'ambulances sur la rampe d'accès
02:24:26qui mène aux urgences du CHU de Nantes.
02:24:29Même si les choses se sont un peu calmées depuis quelques jours,
02:24:32la situation a incité le syndicat force ouvrière à tirer la sonnette d'alarme.
02:24:36On a été alertés par nos collègues la semaine dernière sur quatre patients
02:24:41qui seraient décédés aux urgences faute de place en hospitalisation
02:24:46et qui ont dû rester en file d'attente de longues heures.
02:24:50On a eu jusqu'à 70 heures pour plusieurs patients en file d'attente.
02:24:54Quatre décès en trois semaines selon force ouvrière.
02:24:56La direction du CHU n'en confirme qu'un seul.
02:24:59Dans un communiqué, elle donne une explication
02:25:02sur cet embouteillage estival aux urgences.
02:25:05Comme chaque année, des fermetures de lits d'hospitalisation
02:25:08et de places dans le secteur sanitaire et médico-social
02:25:10ont eu lieu sur l'ensemble du territoire
02:25:13afin de permettre la prise des congés annuels des professionnels de santé.
02:25:17Ces tensions en aval peuvent provoquer certains jours
02:25:19des temps de présence allongés aux urgences.
02:25:22De dire qu'on doit fermer les établissements
02:25:24pour donner des congés annuels,
02:25:25ça participe du manque d'anticipation des directeurs.
02:25:30Parce qu'il y a quelques années de cela,
02:25:33nous avions des remplacements
02:25:35et les remplacements permettaient de maintenir les lits ouverts
02:25:38et maintenir des établissements ouverts sur le territoire.
02:25:41Si cette situation est récurrente aux urgences durant l'été,
02:25:44le CHU de Nantes l'a déjà rencontré au 1er janvier de cette année.
02:25:50C'est un triste marronnier Georges Fenech,
02:25:52on en parle chaque année et finalement pas d'engagement,
02:25:56pas d'action concrète de la part de l'État.
02:26:00Où est le gouvernement ?
02:26:01Si je peux dire ainsi, où est le ministre de la Santé ?
02:26:05Il est démissionnaire.
02:26:06Il change tous les six mois en toute façon depuis l'élection Macron.
02:26:09Voilà, c'est effrayant de voir ça en France.
02:26:13En 2024, on fait attendre 70 heures malades
02:26:19dans un couloir.
02:26:21Certains en meurent.
02:26:21Ils décèdent.
02:26:24S'il y a une plainte, ça s'appelle de la non-assistance à personnes en danger.
02:26:27Ça peut se qualifier aussi d'homicide involontaire.
02:26:33Et comme je le disais dans l'interview, ça ne peut pas s'anticiper,
02:26:37ça ne peut pas se planifier la période de congé prévoit effectivement.
02:26:41Non, c'est qu'au fond, il y a un gros problème d'effectifs, de moyens.
02:26:45L'hôpital est en faillite.
02:26:49On le sait, comme beaucoup de nos services publics, malheureusement.
02:26:52On le sait.
02:26:53On aimerait bien entendre là aussi des responsables,
02:26:56notamment les ARS qui sont chargés de cela,
02:26:59le directeur de l'hôpital qui a la gestion de son hôpital.
02:27:03Il faut qu'on nous explique comment se fait-il qu'au CHU de Nantes,
02:27:06il vaut mieux ne pas aller au service des urgences
02:27:08quand on a un vrai sujet, un vrai problème.
02:27:10Et il n'y a pas qu'à Nantes, malheureusement.
02:27:12Non, mais parce qu'on parle de Nantes, mais c'est toutes les urgences
02:27:15qui sont impactées.
02:27:16Cette situation médicale en France est inquiétante.
02:27:19Oui, et comme disait Georges Fenech, le gouvernement ne fait rien.
02:27:22Et d'ailleurs, le ministère de la Santé,
02:27:24c'est celui qui a connu justement le plus de changements au niveau des ministres.
02:27:27On se rappelle que lors de la loi Immigration,
02:27:29le ministre de la Santé a démissionné en raison de la loi Immigration,
02:27:32alors que ça n'avait absolument rien à voir justement avec son portefeuille.
02:27:37On pensait justement après le Covid que ça allait changer.
02:27:41Rappelez-vous, à ce moment-là, sur les plateaux de télévision,
02:27:44en permanence, on parlait de la question des urgences,
02:27:46matin, midi et soir pendant des mois.
02:27:49Il ne s'est rien passé, il ne s'est rien passé parce que c'est une réforme
02:27:51en profondeur qu'il faut faire.
02:27:53Il y a énormément de gens, effectivement, qui vont aux urgences
02:27:55et qui ne devraient pas y aller parce qu'ils se retrouvent
02:27:58avec aucun, justement, médecin dans les différentes campagnes.
02:28:02Donc, on est face aussi à un phénomène de paupérisation
02:28:04de l'ensemble de la France avec une perte des services publics.
02:28:07Et ça, c'est étonnant que personne ne s'en occupe, alors que la France,
02:28:10pourtant, on passe notre temps à parler de notre fameux modèle
02:28:13de la sécurité sociale, de l'importance de la santé.
02:28:15On parle justement des urgences, mais on ne parle pas trop.
02:28:18On parle trop peu, aujourd'hui, des maisons de retraite,
02:28:20où il y a énormément de gens qui ne trouvent pas de maison de retraite,
02:28:23justement, pour leurs parents ou pour leurs grands-parents.
02:28:26Lorsqu'ils vont, justement, dans certaines maisons de retraite,
02:28:28sans critiquer les médecins, ils les voient shooter
02:28:31parce qu'il n'y a plus d'autres choix, parce qu'ils ne savent pas s'en occuper,
02:28:34parce qu'il n'y a pas les moyens pour le faire.
02:28:35Et donc, aujourd'hui, on l'a vu ces derniers mois,
02:28:37on est en train de nous parler plutôt d'une loi euthanasie,
02:28:40sans investir le milliard qu'il faudrait dans les soins palliatifs,
02:28:43où il y a près de 20 départements qui n'en ont pas aujourd'hui.
02:28:46Et donc, on est dans un abandon complet, justement, de ce système de santé.
02:28:51Et ça n'est jamais, dans les débats, même ceux à gauche,
02:28:54au moment des élections législatives,
02:28:56on n'a pas parlé de ces questions de santé
02:28:57parce qu'ils ne sont pas prêts non plus à faire les réformes qu'il faut.
02:29:00Avant de vous donner la parole, Frédéric Fougera,
02:29:02on va écouter Thierry Amouroux.
02:29:04Si vous étiez avec nous en début d'émission,
02:29:06il a réagi, il a témoigné sur cette situation.
02:29:10C'est le porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers.
02:29:13Beaucoup de promesses, beaucoup de paroles,
02:29:17mais assez peu d'actes, finalement.
02:29:20Il faut savoir que les normes internationales,
02:29:25c'est six à huit patients par infirmière.
02:29:29En France, on est au double.
02:29:31Donc, ça veut dire qu'on passe à côté de certaines choses,
02:29:35qu'on commet plus d'erreurs,
02:29:37que ça a une incidence sur la mortalité.
02:29:39Donc, derrière tous ces plans d'économie qu'ils nous font subir,
02:29:44ça a des conséquences très chiffrées
02:29:47en termes de mortalité de la population.
02:29:50On est dans une situation où on s'éloigne du peloton de tête
02:29:55pour se rapprocher des pays en voie de développement.
02:29:59Frédéric Fougera, qu'est-ce que vous en pensez de cette situation ?
02:30:03C'est vrai qu'on en parle avec Jean Chenet, qu'on a en France, en 2024,
02:30:06des promesses, des négociations,
02:30:08mais toujours aucune action de la part de l'État.
02:30:11Déjà, vous avez raison, en introduction de ce sujet,
02:30:13de parler de marronnier, parce que j'ai souvenir,
02:30:15il y a un an, sur ce plateau, à la même heure,
02:30:19nous étions ensemble et nous évoquions déjà ce sujet.
02:30:22Et j'avais noté, et quand je dis ça, je ne veux pas du tout
02:30:26mettre en cause, sous-estimer la situation de l'hôpital
02:30:30et la situation dans laquelle est l'hôpital aujourd'hui.
02:30:32Mais on peut aussi, on peut tout mettre sur le dos des autres,
02:30:35tout attendre des autres, toujours tout attendre de l'État.
02:30:37On peut aussi se regarder et voir.
02:30:40Non, même pas sans regarder ce qui est déjà fait,
02:30:42voir nos propres responsabilités.
02:30:43J'ai le souvenir que dans un des reportages
02:30:46qui tournait en boucle sur votre chaîne, c'était, je crois,
02:30:49le chef du service des urgences de l'hôpital Lariboisière à Paris.
02:30:52Donc, on n'était pas dans les zones de déserts médicaux
02:30:56et qui évoquait le fait que plus de 20% des personnes
02:31:00qui se présentaient à l'hôpital se présentaient pour des bobos.
02:31:02Et que si chacun de nous, parce que c'est nous tous,
02:31:05c'est pas les autres, c'est nous tous.
02:31:07Si déjà, nous avions un respect pour ce qu'est l'urgence
02:31:12et que pour un bobo, on ne se rende pas aux urgences.
02:31:14Déjà, la situation serait plus acceptable.
02:31:16Alors, le sujet est grave.
02:31:19On sait que les plateformes aussi du SAMU, c'est compliqué.
02:31:20C'est plus important, il est plus profond.
02:31:21Déjà, si chacun...
02:31:23Mais c'est la crise de la médecine de ville aussi.
02:31:24Oui, mais...
02:31:25La désertification médicale, c'est pas une bonne...
02:31:29Je pense qu'on peut...
02:31:29Vous avez raison, il y a un problème de responsabilité personnelle.
02:31:32Il y a aussi le fait qu'il y a moins et moins de médecins.
02:31:34C'est important, oui.
02:31:35Et je ne fais que reprendre de la parole de ce professionnel
02:31:38qui me semblait connaître son sujet.
02:31:40Moi, je ne le connais pas, donc je ne me fais que l'écho de ce qu'il disait.
02:31:44Mais voilà, c'est aussi un sujet.
02:31:46Voilà, si j'ai un bobo, est-ce que je me rends aux urgences ?
02:31:48Parce que pendant ce temps-là, il y a peut-être un accidenté de la route,
02:31:51une crise cardiaque qui, elle, ne va pas être traitée.
02:31:54Et juste pour la plaisanterie, mais pas tant que ça.
02:31:56Et ça fait lien avec ce qui a été dit avant.
02:31:58Je pense que la question sera intéressante à poser à Aurélien Rousseau.
02:32:01Monsieur Rousseau, il a été directeur de cabinet de la première ministre,
02:32:06Mme Borne.
02:32:06Il a dirigé une agence régionale de santé, et pas des moindres.
02:32:10Il a été ministre de la Santé pas longtemps.
02:32:12Il est parti pour des raisons pas forcément compréhensibles.
02:32:14Aujourd'hui, il est député du Nouveau Front Populaire.
02:32:17Je pense que comme il est allé un peu partout et qu'il a occupé toutes les responsabilités,
02:32:20il devrait avoir un avis très éclairé sur cette question.
02:32:23Un dernier mot, Éric Tegner ?
02:32:24Les Français aussi ressentent une forme d'injustice
02:32:27quand ils voient qu'ils n'ont pas accès aux soins et que d'autres l'ont,
02:32:29alors qu'ils n'ont pas eu les mêmes cotisations.
02:32:31Depuis 2017, on est à plus de 8,5 milliards d'euros
02:32:34qui ont été mis, par exemple, dans l'AME, l'Aide médicale d'État.
02:32:37C'est 1,3 milliard d'euros.
02:32:39Et on se rappelle qu'au mois de décembre, il y avait une promesse
02:32:42de la première ministre de l'époque, Elisabeth Borne,
02:32:44qui avait dit qu'il ferait justement une réforme de l'AME.
02:32:47Il l'avait proposé notamment avec Patrick Stefanini.
02:32:50Et tout cela, eh bien, c'est parti.
02:32:52La démission de M. Rousseau.
02:32:54Exactement. Et il ne s'est absolument rien passé derrière.
02:32:57Alors que ce n'est pas compliqué,
02:32:59tout simplement, de dire on va d'abord privilégier les Français.
02:33:01Bien sûr que ça ne résoudra pas tout, mais déjà 1,4 milliard.
02:33:05C'est énorme de le récupérer.
02:33:07Il y a un petit côté quand même.
02:33:09Il y en a certains, ils se disent j'ai cotisé toute ma vie.
02:33:11Ils arrivent à 70 ans.
02:33:12Ils se disent bon, peut-être qu'on va prendre soin de moi.
02:33:14Elle lui dit non, madame, pas vous, de côté, mais les autres, peut-être.
02:33:17Alors qu'ils n'ont pas cotisé.
02:33:18Et bien sûr que ça, ça révolte les Français.
02:33:20Dernier sujet de votre émission 100% politique été.
02:33:23C'est cette arnaque d'un nouveau genre.
02:33:26Ça s'appelle le deep fake.
02:33:27Et Florent Pagny met en garde ses fans, met en garde les internautes,
02:33:32puisque le deep fake, il s'agit d'un enregistrement vidéo ou audio
02:33:36réalisé ou modifié grâce à l'intelligence artificielle
02:33:40qui permet de faire dire à des personnes des choses
02:33:43qu'ils n'ont jamais dites sur les réseaux sociaux.
02:33:46Florent Pagny a donc tenu à mettre les choses au clair
02:33:49après avoir été victime de cette nouvelle méthode d'escroquerie.
02:33:52Écoutez-le.
02:33:53Je vais vous faire voir un petit film qui m'a été envoyé,
02:33:56mais qui était adressé à une dame, une fan qui,
02:34:01qui, depuis quelques temps,
02:34:03croyait entretenir une relation directe, privée avec moi.
02:34:08Elle s'est fait escroquer de quelques centaines d'euros
02:34:10et sa fille ayant découvert cette histoire a dû réagir.
02:34:15Et voilà ce qu'on lui a envoyé pour la rassurer.
02:34:17Bonjour Catherine, j'espère que tu vas bien.
02:34:20Je fais cette petite vidéo pour t'informer que c'est bel et bien à moi
02:34:23que tu parles avec ces pirates qui se font passer pour moi.
02:34:29C'est ma voix, c'est moi qui parle, mais j'ai jamais filmé ça.
02:34:34C'est le film que j'ai fait en 2022 pour annoncer mon problème
02:34:38et annuler la fin de ma tournée.
02:34:41Mais avec l'intelligence artificielle, ils sont capables de faire ça.
02:34:43Alors, vous avez vu, ils se traitent eux-mêmes de pirates.
02:34:46Ce sont des ordures.
02:34:50Eric Degner, face à cette technologie, on peut aussi s'inquiéter
02:34:53d'ingérences étrangères, de dérives, notamment sur le plan politique.
02:34:58C'est vrai que c'est une personnalité du monde musical,
02:35:02du monde artistique qui est touchée, ses fans également.
02:35:05Mais on peut s'attendre à d'autres répercussions beaucoup plus importantes.
02:35:09Oui, mais je pense que dans les décennies à venir,
02:35:11justement, le paysage médiatique n'est absolument pas prêt à cela.
02:35:15Combien de journalistes aujourd'hui sont formés justement
02:35:18pour essayer de décrypter, de savoir si une image, elle est réelle ?
02:35:21On le voit aujourd'hui.
02:35:21Il y a des polémiques aux élections américaines, des deux côtés,
02:35:26où cette semaine, ils accusaient par exemple Kamala Harris
02:35:28d'avoir que les supporters de Kamala Harris s'est rajouté
02:35:31un ensemble de militants l'attendant justement au niveau de l'aéroport.
02:35:36Les autres en face disaient que c'était faux.
02:35:37Et donc, on est dans une ère aussi de la post-vérité aujourd'hui.
02:35:40Après, là où ça ne m'inquiète pas, c'est qu'il y a les outils aussi
02:35:44pour décrypter, il y a les outils pour le comprendre.
02:35:46Mais ce qu'il faut, ce qui compte, c'est justement d'éduquer les populations.
02:35:49Je pense que du côté des Occidentaux et des Européens,
02:35:52on commence à l'être, on commence à l'être.
02:35:54Malgré tout, il y a eu ce type de vidéos qui ont été faites sur Emmanuel Macron.
02:35:58Mais ceux, par exemple, qui croient, ce sont toujours les mêmes.
02:36:01Donc moi, ça ne m'inquiète pas.
02:36:02Ce qui compte, en revanche,
02:36:03c'est de préparer justement les générations à venir à cela.
02:36:07Et ces outils aussi, ils sont utiles pour d'autres choses,
02:36:10parce que c'est assez simple de prendre ce type de vidéos.
02:36:12Ils ont pris une vidéo, ils ont pris du clonage de voix.
02:36:16Et on sait aujourd'hui qu'il y a également des médias qui utilisent,
02:36:19je sais que le média Loopsider, qui le mois dernier s'était révélé.
02:36:22Ils utilisent justement les voix de ces journalistes
02:36:24pour faire justement des reportages.
02:36:26Donc il y a aussi des médias qui s'en saisissent.
02:36:29Évidemment que c'est inquiétant, c'est inquiétant pour l'avenir.
02:36:32On peut en être victime, mais je pense qu'on peut aussi l'apprivoiser.
02:36:36Georges Fenech, on est sur aussi un nouveau délit.
02:36:38Finalement, il va falloir sanctionner ces personnes
02:36:41qui utilisent l'intelligence artificielle à mauvaise ession.
02:36:45Oui, bien sûr.
02:36:46Mais ça, c'est tout ce qui est technologie qui est formidable.
02:36:51C'est toujours des avancées.
02:36:52L'Internet, maintenant l'intelligence artificielle
02:36:56est toujours exploitée par des fraudeurs, des escrocs.
02:36:59Et il faut mettre en place effectivement des moyens de repérer cela.
02:37:04Il faut informer, il faut éduquer, notamment les plus jeunes.
02:37:08Déjà dès l'école.
02:37:10Et puis, au niveau de l'État, vous avez tous les services
02:37:12comme l'ANSI, l'Agence nationale de sécurité informatique
02:37:16et qui doit effectivement préserver tous nos services.
02:37:21Notamment, je pense à tout ce qui relève de la cybercriminalité,
02:37:25les cyberattaques et l'intelligence artificielle.
02:37:28Aujourd'hui, c'est un moyen de tromperie extraordinaire.
02:37:32Il faut être extrêmement vigilant.
02:37:35Frédéric Faugeras, sur ce sujet, vous avez sûrement de nombreuses connaissances.
02:37:39Même, quels conseils vous allez pouvoir donner à nos téléspectateurs
02:37:42pour ne pas se faire prendre au piège ?
02:37:44Déjà, pour commencer, Célia, j'ai envie de vous demander,
02:37:46mais qu'est-ce qui vous dit que cette mise en garde de Florent Pagny n'est pas un deepfake ?
02:37:51C'est vrai qu'on va devoir avoir un oeil à visi sur chaque sujet.
02:37:55Bon, je vous rassure, derrière votre écran, je ne suis pas une deepfake,
02:37:58mais ça va être compliqué.
02:38:00J'imagine que vous avez vérifié ou que la rédaction a vérifié,
02:38:03mais je rejoindrai totalement le propos de Georges Fenech.
02:38:06Il y a un besoin de grande éducation, d'information.
02:38:09Nous avons besoin, alors les professionnels de la communication, les journalistes,
02:38:13mais dès l'école, d'apprendre à lutter contre cette guerre de l'information.
02:38:18Parce que quelque part, c'est une guerre avec toutes les mauvaises intentions
02:38:21qui peut y avoir derrière.
02:38:22Ça peut être très drôle, on peut faire des choses formidables,
02:38:24mais ça peut aussi créer des dégâts et des délits.
02:38:28Donc, il y a besoin de beaucoup de pédagogie, d'éducation, d'information.
02:38:31C'est ça l'avenir.
02:38:32Et toujours se renseigner, puisque vous me demandiez plutôt un conseil.
02:38:36Et quand on voit quelque chose qui nous surprend
02:38:39ou qui ne paraît pas dans la normalité des choses,
02:38:44quand même s'interroger.
02:38:45Quand une star de la chanson vous contacte et tout d'un coup,
02:38:50vous fait des avances et puis vous demande aussi éventuellement
02:38:53de vous prêter un peu d'argent parce que sa carte bancaire ne fonctionne pas.
02:38:57Ne jamais communiquer ses données bancaires.
02:38:58Peut-être que c'est suspect.
02:39:00Allez, on termine avec cette information.
02:39:02Je ne sais pas si vous suivez l'actualité du football.
02:39:06Georges, vous êtes un fan du Ballon Rond ?
02:39:09Un fan du Ballon Rond et un fan de Mbappé.
02:39:11Alors, ces images vont sûrement vous faire plaisir, Georges,
02:39:14puisque regardez, premier match, premier but et premier trophée
02:39:17pour Kylian Mbappé au Real Madrid.
02:39:20Ce soir, le Français et les Madrilennes ont remporté la Supercoupe d'Europe
02:39:24contre l'Atalanta à Bergam, une victoire de buse à zéro.
02:39:29Un début réussi pour le capitaine de l'équipe de France
02:39:32qui remporte le premier trophée européen de sa carrière.
02:39:36Un très beau but.
02:39:37Il a toujours l'habitude de nous surprendre, ce Kylian.
02:39:42Et puis, après cette saison au Paris Saint-Germain,
02:39:45la carrière de Kylian Mbappé au Real Madrid est donc bel et bien lancée.
02:39:49Écoutez, on ne peut que se féliciter.
02:39:51Vous êtes content, Georges ?
02:39:51Oui, très content.
02:39:52Vous avez loupé le match parce que vous étiez avec nous.
02:39:54Mais bon, on vous remontre ces magnifiques buts.
02:39:57En tout cas, il a été titularisé dès le début du match.
02:40:00On pouvait se poser la question.
02:40:01Oui, il n'a eu qu'une semaine d'entraînement.
02:40:04Il revient d'un championnat européen qui n'a pas été extraordinaire
02:40:09et il rentre dans l'équipe la plus fabuleuse qui existe aujourd'hui.
02:40:12Et il marque.
02:40:13Donc, c'est formidable.
02:40:15C'est signe qu'il va vivre une très belle aventure à Madrid.
02:40:19Merci beaucoup.
02:40:19Merci, messieurs, de m'avoir accompagné ce soir.
02:40:22On se retrouve dès 21h pour une nouvelle émission de 100% politique.
02:40:27Merci à toutes les équipes de la rédaction de CNews
02:40:29qui m'ont aidé à préparer cette émission.
02:40:32Bonne soirée.
02:40:32Adrien Fontenot vous donne rendez-vous dans quelques instants
02:40:35pour votre journal de la nuit.

Recommandations