100% Politique Été (Émission du 07/08/2024)

  • il y a 2 mois
Tous les soirs et pendant tout l’été, CNEWS vous propose un rendez-vous consacré à la politique de 21h à minuit

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00:00:00Trois heures d'infos, d'écriptage, de direct sur CNews, bien sûr, avec Jérémy Calfon, ce soir, avocat, pénaliste au barreau de Rouen, merci d'être présent.
00:00:08Jean-Christophe Couvis, secrétaire national, unité police. Bonsoir Jean-Christophe, bonsoir Jérémy Steeve, spécialiste du Royaume-Uni, directeur adjoint de la rédaction de Causeur,
00:00:16et bonsoir Régis Le Sommier, journaliste, spécialiste international, directeur de la rédaction d'OMERTA, un plateau évidemment qui va beaucoup réagir ce soir à ce qu'il se passe outre-Manche,
00:00:27un appel à manifester, à casser, peut-être également à créer des débordements dans différentes villes d'Angleterre, à Londres principalement, huit jours après le drame de Southport,
00:00:37c'est une journée à haut risque en Grande-Bretagne, après plusieurs jours d'émeute, les autorités craignent de nouveaux débordements, on va y consacrer une grande partie de la soirée,
00:00:47la régie va m'informer si ces images sont en direct et d'où elles nous proviennent précisément, de Londres en direct, en effet avec cette foule et ces drapeaux,
00:00:58alors là je vais sans trop m'avancer, plutôt opter pour des gens qui sont en faveur de l'immigration et qui viennent défendre le droit des immigrés dans le pays,
00:01:08puisqu'on a vu Refugee Welcome et ces drapeaux palestiniens que l'on voit beaucoup de ce côté-ci des manifestants britanniques, sachez pour terminer ce propos préliminaire,
00:01:20qu'une trentaine d'appels à manifester, voire plus, ont été lancés devant des cabinets d'avocats qui traitent des dossiers de demandeurs d'asile ou encore des centres d'hébergement de migrants,
00:01:29la police est sur le Kiviv ce soir, en effet pour le moment les images qui nous parviennent ressemblent à un rassemblement certes dense, mais pour l'instant nous n'observons à l'image aucune tension,
00:01:39ce qui est sûr c'est qu'en effet Jean-Christophe Couvy, les autorités britanniques et je me tournerai vers Jeremy Stubbs évidemment dans un instant également,
00:01:47les autorités sont sur le Kiv, je le disais parce que la tension elle est immense, la violence et la colère n'a fait que croître ces derniers jours en Angleterre,
00:01:56quand bien même ce qui a mis le feu aux poudres, c'est-à-dire ce terrible assassinat de jeunes filles attaquées au couteau et le profil de celui qui est suspecté d'avoir commis ce crime a été revu,
00:02:08c'est-à-dire que des émeutes ont démarré et des violences ont démarré en Angleterre il y a huit jours parce que le profil de l'agresseur était décrit comme demandeur d'asile étranger,
00:02:18un professeur rwandais musulman et tout cela a été de la pure désinformation puisque ce jeune garçon de 17 ans est d'origine rwandaise mais né sur le sol britannique et serait donc,
00:02:28cela aussi ça a été confirmé, de religion catholique, pour autant le soufflet n'est pas retombé, la tension est son maximum, c'est un test à grandeur nature et un défi extrêmement important pour le pouvoir britannique
00:02:40et le nouveau gouvernement qui est arrivé en place après législative il y a environ un mois, une police britannique ce soir sur le qui-vive qui n'a pas le même fonctionnement, la même méthode de maintien de l'ordre
00:02:51et la même habitude de cette foule et de ces manifestations parfois violentes, outre manche, comparée à ce que l'on connaît ici en France.
00:02:58Oui, alors ce n'est pas du tout la même doctrine d'emploi, la doctrine française c'est plutôt la distance, c'est-à-dire qu'on fait un vrai maintien de l'ordre avec une distance qui est conservée avec les manifestants ou les émeutiers,
00:03:08on voit avec les gaz lacrymogènes par exemple pour garder cette distance et surtout c'est que nous avons des personnels, des gardiens de la paix, donc les CRS et les gendarmes mobiles aussi,
00:03:18des gendarmes qui sont spécialisés dans le maintien de l'ordre toute l'année, l'Angleterre c'est complètement différent, c'est la police par consentement en fait, c'est une vieille tradition britannique
00:03:29où en fait c'est une collaboration entre les sujets britanniques et leur police et donc du coup c'est pas du tout la même façon, donc ils pratiquent la désescalade sauf qu'en face de vous quand vous avez des émeutiers,
00:03:40des personnes qui veulent se battre et en découdre, la désescalade ne marche plus et donc on assiste à des affrontements assez violents, on a vu des images, effectivement on voit les policiers britanniques
00:03:52venir au contact, amener les chiens, enlever les muselières, donc on a des chiens qu'on appelle au mordant, qui mordent des manifestants, des chevaux qui chargent, enfin voilà c'est vraiment, c'est une autre façon de faire du maintien de l'ordre.
00:04:03Là on est sur le maintien de l'ordre.
00:04:04On peut discuter chacun sa technique parce qu'on a tous une histoire, chaque pays a son histoire dans le maintien de l'ordre et dans une démocratie, la chose la plus complexe justement c'est de gérer les foules,
00:04:15c'est-à-dire que quand vous avez une foule immense avec une multitude effectivement de manifestations dans tout le pays, il faut avoir des forces en réserve, il faut gérer les foules, il faut paquets de morts, il faut essayer de calmer le soufflé en fait, de faire retomber le soufflé et c'est ce qui est très très compliqué à faire.
00:04:29Là les images qui nous parviennent le confirment, Jeremy Stubbs, ce sont des manifestations dites antiracistes pour répondre justement aux différents émeutiers et à notamment ces militants d'ultra droite puisque c'est une réalité qui ont mis le feu aux poudres,
00:04:43quand bien même une partie de la population s'est agrégée à cette colère et elle aussi a créé des remous, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:04:50Ce que l'on observe c'est qu'il y a plusieurs Angleterres dans la rue ce soir, il y a ces antiracistes, ces antifas, on évoquera d'ailleurs un député français Raphaël Arnault qui a décidé de se joindre à cette foule également et bon ce sera un autre sujet qu'on évoquera.
00:05:05Il y a ces gens qui ont exprimé pour différentes raisons un ras-le-bol de l'immigration, parfois de façon totalement illégale, totalement condamnable et d'autres pour des raisons de déclassement qu'on peut comprendre si on fouille un petit peu le fond du sujet.
00:05:20Il y a la police bien sûr qui est au milieu de tout cela également et aussi une population musulmane qui pour certains membres de cette communauté, parfois chez les islamistes radicaux surtout, on voit là aussi des gens qui sortent dans la rue et qui sont déterminés à exprimer également leur violence.
00:05:38C'est une équation extrêmement compliquée, on se demande comment sur le très court terme et sur le très long terme le pouvoir britannique va pouvoir gérer ces différentes questions.
00:05:48Oui pour répondre à la dernière partie tout de suite, le court terme c'est en train d'être fait, le long terme ça reste un mystère absolu et ça va rester probablement comme ça mais ce soir les informations sont contradictoires, il y aurait peut-être jusqu'à une centaine d'actions à travers l'Angleterre avec une trentaine de contre-manifestations de la part...
00:06:15On est sur une contre-manifestation selon toute voix semblant.
00:06:18En fait à la télé on ne voit que des contre-manifestations pour le moment donc qu'est-ce qui va se passer ? C'est vraiment comme vous l'avez très bien présenté, c'est ce qu'on appelle en anglais un showdown, ça va tomber d'un côté ou de l'autre, peut-être que ce sera calme à la fin.
00:06:35Et il faut l'espérer.
00:06:36On peut l'espérer, on peut l'espérer. Il y a 6000 policiers dans les rues donc ils ont mis les moyens et le Premier ministre Kirsten Stoltenberg il a sorti les gros engins en quelque sorte juridiques, on a déjà mis les photos des gens condamnés dans les médias, on a annoncé les peines des gens qui ont déjà été condamnés donc il y a...
00:07:04J'ai vu les trois premières peines, vous me confirmez, qui sont assez lourdes. Alors il faudrait voir ce qu'avaient fait précisément les différentes personnes qui ont été condamnées mais donc ce sont des violences urbaines de toute évidence.
00:07:14Il y a des peines de 3 ans, de 20 mois, de 10 mois je crois si ma mémoire est bonne, 2 ans et demi et 20 mois, pardon, 2 ans et demi et 20 mois et la plus grosse c'était 3 ans sur les trois premières condamnations aujourd'hui.
00:07:25Voilà, la main de la justice britannique ne tremble pas sur cette séquence, ça c'est une première certitude.
00:07:29Absolument et d'ailleurs c'est exactement la même méthode qu'en 2011 lors des dernières manifestations et qui est-ce qui a été le procureur général à cette époque? Kirstarmer.
00:07:40Donc il est dans son élément et à mon avis il est mieux qualifié pour ça que pour résoudre les problèmes à long terme que vous avez évoqués.
00:07:52Même si c'est calme ce soir, il se peut que samedi c'est le début de la ligue de football et comme beaucoup de ces groupuscules d'extrême droite sont aussi des fans de foot et le comportement violent est souvent le même, on pourrait voir une petite recrudescence de violences samedi aussi.
00:08:16Donc ce phénomène qui a pris de l'ampleur et qui est loin d'être totalement maîtrisé même si les images à 21h15 ici heure de Paris pour le moment ne laissent pas apparaître quelconque violence ou affrontement.
00:08:30Dans le nord-ouest de Londres on retrouve notre envoyé spécial Thibaut Marcheteau qui est avec nous depuis plusieurs jours dans le pays et qui était avec nous à Southport dans le nord-ouest de l'Angleterre et maintenant au plus près de la capitale où beaucoup d'appels à se mobiliser, à manifester ont été passés.
00:08:48Où est-ce que vous vous trouvez précisément Thibaut? Pourquoi est-ce que devant cette bibliothèque, donc j'ai l'impression que vous êtes puisque l'on voit à l'image, il y a-t-il des forces de l'ordre?
00:08:59Que se passe-t-il autour de vous?
00:09:03Eh bien écoutez Julien, je suis dans la ville d'Arrow, c'est au nord-ouest de Londres, c'était un endroit qui a été fixé par les deux camps entre guillemets, les personnes qui sont anti-immigration et les personnes qui sont anti-racisme parce que le bureau que vous voyez à l'image héberge un avocat qui est spécialisé dans le droit des migrants.
00:09:25Voilà pourquoi ce lieu de rendez-vous a été donné, vous le voyez donc sous très haute sécurité avec une police qui est présente en ombre devant ces bureaux, ces camions que vous voyez juste derrière avec des grillages qui peuvent descendre sur le pare-brise si des émeutes viennent arriver auprès de ce bureau, des effectifs en ombre mais pour l'instant pas de présence de ces militants anti-immigration.
00:09:52Peut-être que les mots employés par le premier ministre nouvellement élu fonctionnent avec une répression pénale très forte, on sait qu'aujourd'hui il y a d'ailleurs eu des peines de prison prononcées contre les personnes qui manifestaient et qui ont pris part à ces émeutes, il y a également encore eu de nouvelles interpellations aujourd'hui parce qu'on savait que depuis quelques jours la police anglaise analysait toutes les images que l'on voit sur les réseaux sociaux donc vous le voyez pour l'instant, c'est plutôt calme et c'est plutôt calme partout en Angleterre.
00:10:22Ce sont les retombées que l'on a, voilà donc peut-être que les sanctions, la mainmise qu'a pris le gouvernement sur toutes ces émeutes fonctionnent et donc pas pour l'instant pas d'émeute alors qu'il y avait quand même 30 points de rendez-vous qui étaient fixés par ces militants anti-immigration.
00:10:39Et puis un dernier mot et puis je rappelle qu'on va rester avec vous toute la soirée, Thibault on peut imaginer également, je ne sais pas si c'est ce que vous ressentez sur place mais vous allez nous le dire, on peut imaginer que ce dispositif extrêmement important, 6000 policiers spécialisés, dispatchés et puis ces forces de l'ordre que l'on voit simplement devant ce bureau que vous nous avez décrit à l'instant, on peut imaginer un caractère assez dissuasif peut-être, c'est pour ça que les autorités ont mis le paquet ?
00:11:02Absolument, le caractère dissuasif ce sont les bons mots Julien parce que ces policiers sont arrivés très tôt, on voit énormément aussi de patrouilles dans les rues de Harrow avec des agents qui contrôlent certains passants même s'ils sont seuls mais qui portent une cagoule ou alors qui ont l'air suspects, beaucoup de contrôles en amont, beaucoup de prises de renseignements, les policiers discutent beaucoup avec la population, vous parliez du maintien de l'ordre ici en Angleterre,
00:11:32sachez que les policiers qui sont à l'image ne sont pas armés, n'ont pas d'armes à feu, c'est simplement un bâton pour la répression, voilà donc des informations concernant ce maintien de l'ordre et j'entendais votre invité en plateau parler d'éventuelles manifestations qui pourraient reprendre samedi, effectivement ce sont des informations que l'on a de potentielles manifestations qui pourraient effectivement reprendre samedi de la part des militants anti-immigration.
00:11:57La force du pouvoir britannique qui est mise en avant mais un phénomène qui est loin d'être endigué, vous êtes notre filouche tout au long de la soirée Thibaut Marcheteau et on reste très attentif à ce qui se passe sous vos yeux et sous les caméras des différentes agences notamment en bas à droite de votre image un peu plus dans le centre de Londres où cette manifestation anti-raciste qui est pour le moins pacifique pour le moment se déroule également.
00:12:21Avant d'aller vers Jérémy Calfon parce que c'est important aussi de voir que des avocats sont protégés ce soir, un mot sur les policiers également parce que ce que nous dit Thibaut Marcheteau, ce qu'il nous raconte est à commenter je pense des forces de l'ordre que l'on voit non casquées, non armées également, pourtant la menace est celle d'une manifestation violente comme on en connaît chez nous, c'est vrai que ça fait bizarre, alors il n'y a pas de jugement de valeur, je ne sais pas ce qui est mieux ou pas, je n'ai pas la qualification pour le dire mais c'est vrai que c'est étonnant dans un moment à risque comme celui-là sous haute tension de voir des policiers à visage découvert qui n'ont
00:12:51qu'une matraque pour armes de défense.
00:12:53L'arme de service, même en maintien de l'ordre...
00:12:56Ils n'ont pas de revolver ces policiers.
00:12:58On ne s'en sert jamais en maintien de l'ordre, même si la légitime défense a quand même lieu, c'est-à-dire qu'on pourrait un jour s'en servir si on est en état de légitime défense absolue.
00:13:08Mais effectivement c'est une autre doctrine, là souvent quand on a des maintiens de l'ordre ou des services d'ordre, on ne met pas forcément le casque non plus, les CRS ne mettent pas le casque ou les compagnies d'intervention à Paris ne le mettent pas non plus.
00:13:21Tant qu'on n'est pas menacé, on ne s'habille pas en fonction, c'est une gradation de la violence.
00:13:26Dès lors qu'il va y avoir des manifestants qui commencent à être un peu plus violents, plus véhéments, là on passe à un autre niveau et du coup nous aussi on s'équipe en fonction.
00:13:36Donc là on voit bien que pour l'instant c'est le niveau zéro, on se prépare mais en même temps on essaie d'avoir un dialogue.
00:13:42C'est vraiment, comme je vous disais, pour les policiers c'est « policing by consentment », c'est ça, c'est vraiment, on est en collaboration avec les...
00:13:50Il y a des différentes échelles d'intervention.
00:13:52Mais il y a quand même un maintien de l'ordre en France aussi, c'est la politique qui fait la gradation en fait et qui décide à un moment donné d'appuyer sur stop ou play, c'est ça en fait.
00:14:02Deux commentaires, Jérémy Calfon et Régis Le Sommier, et puis je salue François-Joseph Chichane qui est avec nous, ancien conseiller de l'ambassadeur de France au Royaume-Uni,
00:14:11consultant au cabinet de conseil Flint Global, merci d'être avec nous, je me permets deux commentaires en plateau et je viens tout de suite vers vous M. Chichane.
00:14:20Jérémy Calfon, moi je veux vous entendre, c'est un symbole fort également, des bureaux d'avocats protégés parce qu'ils sont, ils travaillent sur des dossiers de demande d'asile,
00:14:29nous en sommes là également en 2024 dans les grandes villes anglaises.
00:14:33C'est un symbole extrêmement fort et ça n'est pas très surprenant puisqu'il y a, alors actuellement là il semble n'y avoir personne et c'est heureux,
00:14:42mais il y a une petite musique qui monte sur les réseaux sociaux, une petite musique qui monte chez un certain nombre de militants, qui est celle de dire que les avocats qui travaillent
00:14:54dans les dossiers de demande d'asile, qui travaillent sur les dossiers migratoires sont finalement complices de cette immigration, sont finalement en réalité des militants déguisés en avocats,
00:15:05et ça, cela ne me semble pas acceptable parce qu'il ne faut pas oublier une chose, c'est que…
00:15:08Mais est-ce qu'on peut dire que ça n'existe pas pour autant ?
00:15:11L'avocat n'est que la bouche du droit, l'avocat en réalité ne fait qu'utiliser le droit que le législateur et donc le peuple à mise en place.
00:15:18Oui mais vous avez par exemple certaines associations pro-migrants qui se défendent toujours avec les mêmes avocats, c'est-à-dire qu'il y a un moment, il y a une forme de connivence peut-être également.
00:15:28Je ne suis pas en train de dire que tous les avocats ont un biais idéologique lorsqu'ils traitent un sujet, je suis en train de dire qu'il y a certains avocats qui sont spécialisés dans un domaine précis,
00:15:36notamment avec des demandeurs d'asile, qui savent leur donner les différentes clés pour éviter parfois de passer, pour leur permettre de passer parfois entre les mailles du filet.
00:15:44Il y a une réalité, sans jeter l'opprobre sur toute une profession…
00:15:47Je comprends ce que vous dites, mais le terme « passer entre les mailles du filet » est mal choisi en réalité.
00:15:52Les avocats donnent les clés à des migrants, à des associations, à des demandeurs d'asile…
00:15:58Pour faire valoir leur plein droit.
00:16:00Et en réalité, attaquer un avocat, attaquer des avocats, s'en prendre aux avocats, c'est d'une certaine façon s'en prendre à l'état de droit et se méfier de l'état de droit, et ça c'est inquiétant.
00:16:08C'est inadmissible, sur ça nous sommes tous d'accord, je l'imagine, sur ce sujet.
00:16:11Régis Kelsomier, qu'est-ce qu'elles disent, ces différentes journées qui s'enchaînent, ces différents camps que nous avons décrits ces dernières minutes, qui se retrouvent face à face,
00:16:20quand bien même, à 21h24, chaque type de manifestation, pour le moment, selon les informations dont nous disposons, se diffusent sans heure, se déroulent sans heure ?
00:16:29Moi je crois que c'est un moment charnière pour le Royaume-Uni, c'est le communautarisme à l'anglaise qui est mis à rude épreuve.
00:16:41Il a déjà été mis à rude épreuve, si vous voulez, dans le principe, ce communautarisme qui permettait justement la coexistence de communautés avec un principe totalement différent de notre philosophie française,
00:16:54de voir des communautés se côtoyer pacifiquement, entretenir des liens, mais que chacun puisse vivre sa religion, vivre sa culture dans son coin.
00:17:05Eh bien, quand vous intégrez plus d'un million d'immigrés par an depuis des années, quand vous êtes devenu, ce qu'est l'Angleterre, le pôle migratoire de l'ensemble de la planète,
00:17:17au bout d'un moment, ça casse. Au bout d'un moment, vous avez une catégorie de gens, britanniques de souche, qui estiment ne plus être représentés, ou en tout cas être déclassés,
00:17:31voire ne plus avoir la priorité par rapport à certains groupes. Dans le même temps, ce communautarisme laisse développer dans des véritables enclaves, souvenez-vous,
00:17:43je vais dire, les manifestations monstres qui se sont déroulées au Royaume-Uni en soutien à Gaza, où il n'y avait pas simplement, comme chez nous, que quelques drapeaux et quelques slogans.
00:17:54– Il y avait quasiment des drapeaux de Daesh. – Mais carrément, mais bien sûr, et la tolérance, bien sûr, avec la Shahada dessus, enfin vraiment, le drapeau de Daesh, oui, clairement.
00:18:05Et vous avez, mais ce n'est pas nouveau, la mosquée de Fitzbury, dans le nord de Londres, il y avait des zones réservées où s'appliquait la charia,
00:18:14vous avez des communautés qui pratiquent des mariages, ces mariages ne sont pas reconnus, ce n'est pas comme chez nous, on ne passe pas devant le maire, vous voyez.
00:18:21Donc, en fait, le problème de ce modèle, c'est qu'à fur et à mesure que vous intégrez, que vous n'intégrez pas, que vous agglutinez…
00:18:28– Trop de multiculturalisme tue le multiculturalisme.
00:18:30– Ce n'est pas, vous n'intégrez pas, vous agglutinez des communautés qui ont de moins en moins de relations entre les autres, les unes avec les autres,
00:18:37la monarchie britannique par rapport à ça, alors certes, il y a des gens qui jouent le jeu, il y a d'ailleurs d'autres communautés, il n'y a pas que de l'ouvrier britannique qui a protesté,
00:18:50on a vu, y compris sur les réseaux sociaux, des sikhs, on a vu des pakistanais dire « nos enfants sont menacés » face au drame, parce qu'on oublie,
00:19:00et ça moi je pense que c'est la faute principale du Premier ministre, c'est de ne pas avoir perçu l'émotion, l'ampleur de l'émotion par rapport à ces gamines, n'oubliez pas que…
00:19:09– Il y a eu un fait divers là où il y a eu un fait de société.
00:19:11– En 2018, vous avez un millier de gamines qui ont été violées par des gangs de pakistanais dans une viquisse qui s'appellerait Rotterham, au nord de l'Angleterre,
00:19:20ça a été un choc parce que la police, à l'époque, n'a rien dit de peur d'être assimilé à du racisme, donc ça les britanniques ils ne l'ont pas oublié,
00:19:28et si vous voulez, peu importe que ce soit un rwandais, encore une fois c'est vrai qu'un rwandais musulman il y en a très peu,
00:19:34mais peu importe, c'est la psychologie des foules, ça a été écrit par Bergson il y a un siècle, la foule quand elle prend, quand la rumeur l'alimente,
00:19:44ça part, un intrait de poudre, et là c'est plus de la raison, c'est plus rien, mais il y a une véritable crise de société.
00:19:50– François-Joseph Chichane, pardon de vous avoir fait attendre,
00:19:52vous êtes ancien conseiller de l'ambassadeur de France au Royaume-Uni, consultant au cabinet de conseil Flynn Global,
00:19:57merci encore d'être présent en direct sur CNews, est-ce que vous reconnaissez ce pays,
00:20:03vous connaissez par cœur la Grande-Bretagne et son modèle multiculturel ces derniers jours ?
00:20:08– Non mais ces derniers jours ont montré que le pays en quelques années a changé radicalement,
00:20:13sous l'effet d'ailleurs de l'immigration de masse, c'est clairement ce qui est en train de se passer,
00:20:19et comme ce qui a été dit très justement à l'instant, c'est un système aujourd'hui qui est à un point de rupture,
00:20:25et c'est vraiment ce que ces événements des derniers jours montrent,
00:20:29c'est un système qui pendant des années a permis l'expression des communautés culturelles, religieuses,
00:20:36c'est un peu du laisser-faire si vous voulez, chacun pouvait exprimer ses convictions religieuses et culturelles de manière très ouverte,
00:20:44il n'y avait pas de débat sur le voile par exemple au Royaume-Uni,
00:20:47et ça a permis pendant des années d'avoir une illusion d'une diversité heureuse, d'un multiculturalisme heureux au Royaume-Uni,
00:20:57et il ne suffisait que d'une étincelle pour que les choses explosent, et c'est vraiment ce qui s'est passé au cours des derniers jours.
00:21:08Est-ce que le nouveau gouvernement, on rappelle que le Premier ministre Kirstarmer a pris ses fonctions il y a à peine un mois en Grande-Bretagne,
00:21:17est-ce que ce nouveau gouvernement qui est face à son premier grand défi est à la hauteur de l'événement vous trouvez depuis huitaines de jours maintenant ?
00:21:27Alors vous avez raison, c'est le premier grand test de Kirstarmer, et la posture qu'il a choisie délibérément c'est celle de la fermeté,
00:21:36et je pense qu'il est dans son rôle, je pense qu'il a raison de vouloir rétablir l'ordre,
00:21:39il y a un certain nombre d'événements violents qui sont absolument inacceptables.
00:21:43Mais est-ce qu'il n'a pas manqué le coche en étant sur l'instant présent, à savoir ce besoin, il n'y a pas de souci là-dessus, de fermeté, de montrer l'autorité,
00:21:53sans pour autant creuser un petit peu dans la profondeur du mal qui ressort de tout ce qui est en train de se passer ?
00:22:01Absolument, je pense que la réponse initiale d'un gouvernement à un premier ministre c'est de rétablir l'ordre, donc il a eu raison de le faire.
00:22:08Le problème c'est effectivement qu'il ne prend pas en compte les changements profonds qui sont en cours dans la société britannique,
00:22:15qui n'essaient même pas d'apporter de réponses à ces problèmes, et si vous voulez, en qualifiant l'ensemble de ces manifestations d'extrême droite,
00:22:24c'est une façon de mettre le problème sous le tapis, et je pense qu'il va réussir à rétablir l'ordre,
00:22:32les moyens qui sont déployés sont absolument considérables, le nombre de policiers, mais aussi les tribunaux sociaux, de les interdire,
00:22:41c'est la mobilisation totale du système judiciaire, mais effectivement c'est une réponse qui est insuffisante au long terme,
00:22:48et la grande question aujourd'hui pour le Royaume-Uni c'est comment faire fonctionner ce multiculturalisme qui aujourd'hui ne fonctionne clairement plus.
00:22:57Est-ce qu'il n'est pas trop tard ?
00:22:59Non, je ne pense pas qu'il soit trop tard, on est je pense à un moment vérité, à un point de rupture,
00:23:05le problème c'est que ce n'est pas du tout dans l'éthos politique du Parti travailliste au Royaume-Uni de prendre ces sujets à bras-le-corps,
00:23:13notamment la question de l'immigration, et si vous voulez, l'une des raisons aussi pour laquelle il y a ces manifestations et ces accès de violence,
00:23:19c'est qu'au Royaume-Uni il n'y a pas de débouché politique très clair sur ce genre de sujet,
00:23:24le Parti conservateur comme le Parti travailliste ont en fait des positions très similaires,
00:23:28et c'est sous le Parti conservateur, sous les gouvernements conservateurs successifs de ces dernières années,
00:23:32qu'on a battu tous les records en matière d'immigration au Royaume-Uni,
00:23:36notamment en 2023 où on a atteint les 700 000 entrées nettes au Royaume-Uni,
00:23:41qui est un chiffre absolument considérable, encore une fois sous un gouvernement conservateur.
00:23:46Donc il n'y a pas de débouché politique clair encore aujourd'hui,
00:23:49ce qui explique en partie les violences auxquelles on a assisté au cours des derniers jours.
00:23:55Une dernière question M. Chichane avant de vous libérer,
00:23:58est-ce que dire comme Keir Starmer, comme le nouveau Premier ministre britannique,
00:24:01que c'est uniquement l'ultra droite et des militants racistes qui sont à la manœuvre,
00:24:06est-ce que ce n'est pas un petit peu simpliste pour décrypter ce qui est en train de se passer ?
00:24:10Je pense que c'est une grave erreur de jugement,
00:24:12parce que si vous regardez la carte des manifestations soi-disant d'extrême droite qui ont lieu,
00:24:20c'est la carte...
00:24:21Alors on ne nie pas une réalité monsieur, et je vous rends tout de suite la parole, j'en suis désolé,
00:24:24c'est que ce qui a initié ce mouvement de violence, c'est l'ultra droite britannique,
00:24:31ça à n'en pas douter, mais est-ce qu'il y a une agrégation de différents profils
00:24:34qui ensuite est venue s'ajouter et a créé ces différentes émeutes aux quatre coins du pays,
00:24:38ça c'est une autre question.
00:24:39Absolument, c'est un peu simpliste de dire que c'est uniquement l'ultra droite,
00:24:44il y a d'autres éléments qui sont à l'œuvre ici,
00:24:47et c'est ça que le gouvernement ne prend pas en compte, et je pense que c'est une erreur très grave.
00:24:51Et comme je le disais, si vous regardez la carte de ces manifestations,
00:24:54c'est la carte du vote du Brexit en 2016, et le vote du Brexit en 2016,
00:24:58c'était un vote aussi pour la reprise du contrôle de la politique migratoire,
00:25:02pour la reprise du contrôle des frontières,
00:25:04et tous les gouvernements qui se sont succédés depuis ce référendum en 2016
00:25:08ont échoué, ou n'ont pas voulu prendre en compte ce problème.
00:25:14Et donc on a aujourd'hui cette situation d'extrême tension à laquelle on assiste.
00:25:17Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions,
00:25:19François-Joseph Chichat, ancien conseiller de l'ambassadeur de France au Royaume-Uni.
00:25:24Un commentaire à ce qui vient d'être dit, Jeremy Stubbs.
00:25:27Le nouveau gouvernement, en effet, se montre présent et réactif
00:25:33en oubliant peut-être de s'adresser à cette émotion au cœur des Anglais, en fait.
00:25:39Il ne touche pas le cœur des Anglais qui sont dans la rue et qui expriment leur colère ces derniers jours.
00:25:44C'est absolument vrai ça, c'est absolument vrai.
00:25:46En même temps, il y a certains mythes français concernant le Royaume-Uni,
00:25:52et c'est peut-être le moment de...
00:25:54De démystifier ?
00:25:55Oui, un peu démystifier, le plus rapidement possible.
00:25:58D'abord, il n'y a pas de loi charia au Royaume-Uni.
00:26:02Ça n'existe pas.
00:26:04Et tout mariage qui n'est pas célébré par les instances laïques n'a aucun statut légal.
00:26:12Alors pourquoi on entend en permanence qu'il y a certains quartiers de certaines villes anglaises
00:26:18qui sont aux mains d'une communauté qui veut valoir ses propres droits et sa propre culture ?
00:26:23C'est complètement faux.
00:26:24C'est comme une légende urbaine qui a la vie dure en France.
00:26:28J'ai écrit des articles, donc, aux heures là-dessus.
00:26:31Ah non, mais je ne me permettrai pas de vous remettre en question sur la société britannique.
00:26:35On peut, mais c'est intéressant que cette légende...
00:26:38Il y a aussi, bien sûr, des légendes urbaines au Royaume-Uni sur la France qui servent un peu l'idéologie.
00:26:47Ensuite, le communautarisme, en fait, ces communautés sont arrivées comme ça.
00:26:53Les gens arrivent, ils s'agglutinent dans certains quartiers ensemble.
00:26:58Et comme il y a beaucoup de communautés différentes,
00:27:01en France, on parle principalement de l'Afrique du Nord, des musulmans d'Afrique du Nord,
00:27:06il n'y a pas que ça, mais au Royaume-Uni, on a musulmans, on a hindous, on a sikhs,
00:27:12on a des chrétiens d'Afrique, on a des rastas de Jamaïque.
00:27:18Donc, on a tout.
00:27:20L'État n'a pas décidé de les loger dans des sortes de ghettos.
00:27:26C'est arrivé comme ça, l'État n'y pouvait rien.
00:27:30Et puis, l'État, comme en France, essaie de créer une sorte d'identité homogène par l'éducation.
00:27:36Ça marche dans une certaine mesure.
00:27:39Les tensions entre les différents groupes existent depuis...
00:27:45J'ai une liste des émeutes entre différents groupes ethniques depuis 25 ans.
00:27:53Il y en a beaucoup, énormément, même récemment.
00:27:57Donc, d'un certain côté, ce qui arrive en ce moment, ça a de l'ampleur, mais ce n'est pas si nouveau.
00:28:04Vous n'observez pas, vous, un point de rupture et une sorte d'avant et après, la séquence que nous observons en ce moment ?
00:28:11Notamment sur ce modèle multiculturaliste ?
00:28:15Justement, comme il n'y a pas de modèle, c'est-à-dire qu'on conçoit un modèle, on l'applique.
00:28:20Il n'y a rien comme ça.
00:28:21Les choses sont arrivées largement sur le terrain, comme ça.
00:28:25Mais ce qui est important, et je crois que, quand vous avez parlé du crime qui est à la base de ça,
00:28:32le diagnostic est relativement simple.
00:28:35On a encouragé différents groupes à affirmer leur identité,
00:28:40et avec la doctrine wokeiste aussi, d'affirmer leur statut de victime.
00:28:45Alors, les classes ouvrières blanches n'ont rien de tout ça.
00:28:50On ne leur a rien donné.
00:28:52Et c'est cette colère-là qui ressort aujourd'hui.
00:28:56Ce n'est pas vraiment une question simplement de race ou de racisme.
00:29:01On doit marquer une courte pause, mais on va rester sur ces images, évidemment, en retour de pub.
00:29:04Je sais que vous avez beaucoup de choses à dire également.
00:29:07J'ai encore pas mal de questions à vous poser pour l'instant.
00:29:10Et c'est tant mieux, aucun débordement à enregistrer.
00:29:13Mais on reste très attentifs.
00:29:15On verra, au gré de la soirée, si on évoque d'autres actualités.
00:29:18Mais j'aimerais qu'on consacre encore les prochaines minutes à ces images en direct
00:29:21et à l'analyse de ce phénomène social qui est en train d'être observé par le monde entier en Grande-Bretagne.
00:29:28A tout de suite.
00:29:34De retour sur le plateau de 100% Politique.
00:29:37Merci de nous rejoindre en direct sur ces images au cœur de notre soirée,
00:29:42puisqu'on va se consacrer très largement à ce qui se passe en Grande-Bretagne,
00:29:47ces Britanniques, comme vous le découvrez en bas de l'écran, qui se déchirent d'une certaine façon
00:29:52entre ces questions, cette colère sur l'immigration incontrôlée,
00:29:57la désinformation qui a mené à des vagues de violence après ce drame de sans-porte
00:30:02et un phénomène sociétal qui ressurgit et qui met à mal ces différentes communautés en Grande-Bretagne
00:30:09avec la promesse ce soir de nouvelles émeutes et de nouvelles violences.
00:30:13Quand bien même les images et les récentes informations, pour l'instant, ne livrent pas cette violence.
00:30:19Et c'est heureux.
00:30:20Nouvelles images au nord-ouest de Londres, dans la banlieue de Harrow, comme vous le voyez en haut à gauche de l'écran.
00:30:26Images en direct de notre journaliste envoyé spécial Thibault Marcheteau.
00:30:29Là encore, comme les images à Londres que l'on vient de voir il y a un instant,
00:30:33on est sur des rassemblements que je perçois, mais vous me confirmez tout ça,
00:30:38des rassemblements antiracistes plutôt que des rassemblements pour exprimer cette colère
00:30:44contre une immigration non contrôlée et une forme de relégation d'une partie de la société britannique.
00:30:51Là, on est plutôt dans le camp d'en face, si je puis le dire de cette façon, Thibault Marcheteau.
00:30:58Oui, absolument, Julien.
00:30:59Vous l'avez exactement bien décrit, ces manifestations.
00:31:03Vous le voyez, manifestation sous très gros contrôle, un contrôle très important.
00:31:08Toutes les personnes que vous voyez avec un gilet jaune, ce sont des policiers qui contrôlent toute la manifestation.
00:31:13Cela fait maintenant plus de deux heures que tout le monde s'est rejoint à ce carrefour de Harrow.
00:31:18C'est à proximité d'un bureau d'un avocat qui s'occupe du droit des migrants.
00:31:23Alors, il y a eu un appel à manifestation d'une association qui s'appelle Stop Debout face au racisme.
00:31:30Mais il y a également énormément d'habitants du quartier.
00:31:33Vous pouvez voir, il y a énormément de revendications.
00:31:36On voit des drapeaux palestiniens.
00:31:37On a entendu aussi des slogans pour la Palestine.
00:31:41Vous le voyez donc, les personnes qui sont présentes ici se sont rassemblées contre le racisme et contre l'extrême droite
00:31:47selon les pancartes qu'elles affichaient et souhaitaient la bienvenue aux réfugiés.
00:31:53Les membres des manifestations anti-immigration ne se sont pas rejoints
00:31:59alors qu'ils avaient pourtant cette adresse comme point de ralliement.
00:32:02Merci beaucoup Thibault Marchoteau.
00:32:04On va rester, si c'est possible Thibault, sur vos images.
00:32:07Je sais qu'évidemment que les capacités techniques nous obligeront peut-être à couper dans un instant.
00:32:14Mais si on peut rester un tout petit instant sur ces images et puis on reviendra sur le centre de Londres.
00:32:19Je dis ça pour nos amis en régie.
00:32:22Il y a une autre information, une parenthèse que je voulais évoquer avec vous parce qu'il a tweeté.
00:32:26D'ailleurs, on va peut-être l'afficher le tweet de Raphaël Arnault, député de la République française pour la France insoumise.
00:32:33Le premier fiché est, comme on le rappelle souvent, qui est entré à l'Assemblée nationale
00:32:38et qui a décidé de partir pour Londres ce soir, Jean-Christophe Kouvi,
00:32:42et se mêler pourquoi pas aux antifas qui ont l'intention de montrer cette supposée ultra droite.
00:32:51Il y a de l'ultra droite, il y a des militants violents, condamnables, mais il y a aussi une partie du peuple anglais qui exprime sa colère.
00:32:57En tout cas, Raphaël Arnault a décidé, en plus avec ses petits jeux de mots,
00:33:01« So I debarque to Londres for soutenir les camarades antifascistes locaux face aux émeutes et attaques ciblées,
00:33:08mode jeune garde activé, nazis hors de nos rues ».
00:33:12Voilà ce que commente un député de la nation.
00:33:15Il se prend pour le général de Gaulle à l'envers.
00:33:17En fait, après le 18 juin, c'est le 7 août 2024.
00:33:19C'est pas faux.
00:33:21Moi, je n'ai pas grand chose à dire, si ce n'est qu'effectivement, c'est un député...
00:33:24Moi, je remarquerais qu'il est habillé comme un paramilitaire.
00:33:27Je regarde les antifas...
00:33:29Je trouve que le message, le code vestimentaire, déjà, est un code un peu guerrier, un peu violent,
00:33:34ne serait-ce que de s'afficher en kaki comme ça, comme s'il portait une veste militaire.
00:33:37C'est paramilitaire.
00:33:38Je trouve que c'est un...
00:33:39En fait, c'est un groupe paramilitaire, les antifas, et tout comme les fascistes.
00:33:43Je veux dire, c'est très pour eux, d'ailleurs, c'est marrant, ils ont les mêmes méthodes.
00:33:46Mais bon, l'ultra-gauche et l'ultra-droite, c'est...
00:33:49D'ailleurs, on ne peut jamais dialoguer.
00:33:51C'est plus de faire le coup de poing et aller à l'affrontement.
00:33:54Mais voilà, après, c'est quand même un député de la République.
00:33:57Donc, imaginez qu'effectivement, il aille faire le coup de poing en Angleterre.
00:34:00Est-ce qu'on va avoir une affaire diplomatique derrière ou pas ? Je n'en sais rien.
00:34:04Nous, on montre le... Je vois mal...
00:34:06– Je pense qu'il... J'ose espérer qu'il va avoir l'intelligence
00:34:09de se mettre hors des actions violentes et hors des face-à-face violents.
00:34:14Ou alors, on serait vraiment sur un cas psychiatrique.
00:34:18– Ce n'est pas ce qu'indique le tweet.
00:34:20– Ce n'est pas ce qu'indique le tweet.
00:34:21Mais il s'adresse à ses électeurs aussi d'une certaine façon.
00:34:24Mais j'ose espérer que notre député, avec tout le respect que je lui dois
00:34:28en tant qu'élu de la nation, aura l'intelligence de ne pas se mêler aux éléments violents.
00:34:33Mais je ne suis pas son tweeter légal.
00:34:36– Il se grime en militaire du débarquement, entre guillemets, à l'inverse.
00:34:40C'est-à-dire, c'est lui qui va débarquer et libérer l'Angleterre des nazis.
00:34:43C'est ça. C'est une mise en scène. On fait de la publicité.
00:34:46Il va flatter son égo et l'égo de ceux qui ont voté pour lui.
00:34:49Donc plus on va en parler, plus il va créer le buzz.
00:34:51Et de toute façon, en ce moment, on ne parle plus d'eux.
00:34:53Donc forcément, il faut parler encore une fois de l'LFI.
00:34:55Il faut parler de l'ultra-gauche, de l'extrême-gauche.
00:34:57– Et de façon de buzzer aussi.
00:34:59Et nous tombons dans le piège puisque nous en parlons également.
00:35:03Mais bon, on ne va pas rester très longtemps sur cette information.
00:35:06Mais encore une fois, c'est important de relayer le fait
00:35:09qu'un député français a choisi de traverser la manche
00:35:12pour aller se mêler à un combat sociétal
00:35:14qui, a priori, nous regarde quand même assez peu en tant qu'élu français.
00:35:18Le regarde assez peu en tant qu'élu français.
00:35:20Jérémy Calfon ?
00:35:21– Moi, je suis quand même atterré que député de la Nation,
00:35:23il n'ait pas compris deux choses.
00:35:25La première chose, c'est que les antifascistes
00:35:28sont la lentille grossissante de leur pendant fasciste.
00:35:32Et d'ailleurs, les fascistes cherchent la confrontation avec les antifas
00:35:35parce qu'ils savent pertinemment que c'est ce qui va leur donner
00:35:39de la visibilité, du poids et du crédit.
00:35:41Je ne comprends pas qu'il n'ait pas saisi cela.
00:35:46La deuxième chose que je ne comprends pas,
00:35:49c'est qu'il n'est pas saisi que parmi ces manifestants,
00:35:52je parle des manifestants anti-immigration au Royaume-Uni,
00:35:56il n'y avait pas que des nazis, comme il le dit,
00:35:59mais qu'il y a des ouvriers déclassés que la gauche devrait précisément défendre
00:36:05et dont la gauche devrait se saisir des intérêts.
00:36:08Et ce tweet montre bien la dérive de la gauche française,
00:36:11montre bien à quel point ils ont cru que la question sociale
00:36:14était soluble dans la question migratoire
00:36:19et à quel point ils ont abandonné ceux qui, à l'origine,
00:36:23ils devaient défendre.
00:36:24Jeremy Stubbs, qu'est-ce que vous pensez d'un député français
00:36:27qui vient se mêler aux manifestants britanniques ?
00:36:31Quelle folie !
00:36:35Ce qui est intéressant, c'est qu'au Royaume-Uni,
00:36:38on n'a pas vraiment d'antifa.
00:36:40C'est assez extraordinaire.
00:36:43Il y en a, bien sûr, aux États-Unis.
00:36:45Ils sont très forts aux États-Unis, en Allemagne, en France,
00:36:49médaille d'or, pratiquement.
00:36:52Et c'est international.
00:36:54Ils se rendent les uns aux manifestations des autres.
00:36:59On a des Français aux États-Unis.
00:37:01Il y a aussi en Irlande, la République d'Irlande,
00:37:04il y a des antifas qui y vont aussi, pour les protestations.
00:37:07Peut-être qu'ils pensent que c'est une sorte d'international
00:37:11de l'antifa et qu'il va trouver des camarades,
00:37:14mais à mon avis, il va être déçu.
00:37:17C'est comme ça que ça se passe aussi.
00:37:18On voit souvent les black blocs, l'ultra-gauche,
00:37:20lors des grosses manifestations,
00:37:22ou des manifestations anti-bassines.
00:37:24Ça vient de l'Europe entière, en fait.
00:37:26C'est des congrégations qui se réunissent
00:37:28pour passer leur violence.
00:37:30C'est surtout, permettez-moi, des gens qui se payent deux mots.
00:37:33Parce que finalement, c'est quoi, nazis hors de nos rues ?
00:37:36S'il y avait des vrais nazis en face,
00:37:38là, il y aurait un vrai combat.
00:37:40C'est de l'exhibition de vertu, en fait.
00:37:42C'est facile.
00:37:43Voilà, c'est des gens qui se payent deux mots,
00:37:45qui s'inventent des ennemis,
00:37:46qui ont une cause qui est un peu blancale,
00:37:48parce qu'on ne sait pas très bien ce qu'ils veulent dire, en fait.
00:37:51S'ils veulent dire oui, aller se confronter avec des ouvriers
00:37:55qui n'ont que le foot comme exutoire,
00:37:58le samedi soir et la bière,
00:38:00et qui subissent finalement un déclassement total
00:38:04que, effectivement, des mouvements populistes sont en train de récupérer.
00:38:08Parce que c'est exactement les électeurs,
00:38:10c'est ceux qui ont fait Trump.
00:38:12C'est les électeurs de la Rose Belt aux Etats-Unis.
00:38:14C'est les oubliés de la mondialisation, ces gens-là.
00:38:17Eh bien, si ces gens-là, c'est les nazis,
00:38:19il y a un problème.
00:38:20Donc, qu'ils fassent un peu d'histoire, en fait.
00:38:22Le problème, ce qui m'énerve avec ces gens,
00:38:24des gens comme Raphaël Arnault,
00:38:25c'est que ça sent très creux.
00:38:27On sent qu'il n'y a pas beaucoup de conséquences derrière.
00:38:29Malheureusement, assez globalement,
00:38:31la politique française et la politique moderne,
00:38:34globalement, sont assez creux.
00:38:36On est loin de la profondeur qu'on a pu connaître
00:38:38il y a quelques dizaines d'années encore.
00:38:40En fait, pour exister, il leur faut un ennemi.
00:38:42C'est obligé.
00:38:43Sinon, ils n'existent pas,
00:38:44parce qu'ils n'ont pas de programme à proprement parler.
00:38:46Il leur faut un ennemi identifié.
00:38:48Maintenant, je lui souhaite d'aller même à Newcastle,
00:38:50dans le quartier de Quayside,
00:38:51aller chasser du nazi.
00:38:53Je pense qu'il va tomber sur un bon Jordi de base,
00:38:55élevé à la roue blond.
00:38:56Un bon quoi, pardon ?
00:38:57Un Jordi.
00:38:58C'est un habitant de Newcastle.
00:38:59D'accord.
00:39:00Et vous, qui êtes femme de Newcastle United ?
00:39:01Non, je ne suis pas femme des McPies,
00:39:03mais je ne connaissais pas cette...
00:39:05Des bons anglais, bien élevés, aux vignes blondes.
00:39:07Bien sûr.
00:39:08Je peux vous dire qu'il va comprendre ce que c'est que l'Angleterre.
00:39:10Je lui souhaite de faire une rencontre amicale
00:39:13avec nos amis anglais dans Quayside.
00:39:15Au-delà de Raphaël Arnault,
00:39:18ces manifestations Jeremy Stubbs,
00:39:20on essaie de les décrypter, de les comprendre
00:39:22depuis plusieurs jours,
00:39:24puisqu'encore une fois, je m'évertue à le répéter,
00:39:26ce qui a mis le feu aux poudres
00:39:28est une fausse information qui a été révélée.
00:39:31Donc, ce qui est en train de se passer
00:39:33dépasse très largement ce drame de Southport,
00:39:35même si on peut imaginer le traumatisme
00:39:38qu'il a créé dans la nation.
00:39:40Des gamines poignardées,
00:39:42lardées de coups de couteau.
00:39:44Dix, une dizaine de gamines attaquées,
00:39:46dont trois sont décédées.
00:39:48C'est un drame national que l'on peut comprendre,
00:39:51mais ce qui a motivé cette colère n'est pas avéré.
00:39:54Et pourtant, elle perdure, elle augmente,
00:39:56elle gagne l'ensemble du pays.
00:39:59Ce sentiment de déclassement, en effet,
00:40:01il est vraiment ressenti,
00:40:03et il y avait besoin d'une simple étincelle.
00:40:06N'importe quel autre fait divers
00:40:08approchant de près ou de loin
00:40:10l'immigration incontrôlée
00:40:12et le fait que des personnes
00:40:14issues de la diversité ou de l'immigration
00:40:17soient impliquées dans un méfait
00:40:20auraient pu provoquer cela.
00:40:22C'est la sensation que ça donne.
00:40:24Oui, en même temps,
00:40:26et je pense que vous y avez fait allusion,
00:40:28le symbolisme et la signification du couteau,
00:40:31c'est très profond.
00:40:33Oui, c'est vrai.
00:40:35Et là aussi, on est dans les erreurs de communication
00:40:40et plus que ça, d'interprétation du gouvernement
00:40:43et des médias traditionnels.
00:40:47Il y a un phénomène de criminalité à l'arme blanche
00:40:51au Royaume-Uni.
00:40:53Il s'agit d'écoliers, d'adolescents
00:40:57qui font des règlements de comptes.
00:41:00Parfois, ceux qui sont impliqués
00:41:02dans des trafics de drogue,
00:41:04des petites frappes,
00:41:06ils règlent leurs comptes au couteau.
00:41:08C'est ce qu'on peut connaître ici aussi,
00:41:10d'une certaine manière.
00:41:12Il y a un phénomène qui s'appelle
00:41:14les couteaux zombies.
00:41:16C'est-à-dire que c'est des ados
00:41:18qui jouent avec des couteaux
00:41:21La différence au Royaume-Uni,
00:41:23c'est qu'un très grand nombre de jeunes
00:41:26à l'école portent un couteau.
00:41:29Ce ne sont pas des personnes violentes,
00:41:32mais ils pensent qu'il faut qu'ils aient un couteau
00:41:34pour se défendre,
00:41:36sans réaliser qu'en fait, le port du couteau
00:41:38va attirer des ennuis
00:41:40beaucoup plus que l'absence du couteau.
00:41:42C'est pour ça qu'il y a une épidémie du couteau.
00:41:46En même temps,
00:41:48c'est exactement comme en France.
00:41:50Le nombre d'assassinats et d'attentats
00:41:54qui sont motivés soit directement par le terrorisme,
00:41:58soit indirectement,
00:42:00ça s'accumule.
00:42:02Je pense qu'encore une fois,
00:42:04la liste complète ces dernières années
00:42:06serait impressionnante.
00:42:08De la même façon qu'en France,
00:42:10quand il y a un assassinat, par exemple,
00:42:13d'un policier, d'une policière,
00:42:16et on se dit, ah oui,
00:42:18mais celui qui a commis le crime,
00:42:20il était peut-être plutôt...
00:42:22il avait des problèmes psychiatriques.
00:42:24La même chose exactement au Royaume-Uni.
00:42:29Il y a un an,
00:42:31et c'est ça encore la signification,
00:42:34il y a un an,
00:42:36il y avait déjà un grand drame l'été dernier
00:42:39au Royaume-Uni,
00:42:41parce que dans encore une ville du nord de l'Angleterre...
00:42:44C'est touché par le plus de précarité.
00:42:46C'est pour ça qu'il y a souvent ce genre de phénomène
00:42:48dans le nord-ouest du pays,
00:42:50qui sont des bassins ouvriers et plus précaires.
00:42:52Mais en même temps, pas que.
00:42:54Là, c'était dans un quartier,
00:42:56pas trop mauvais,
00:42:58mais c'était un migrant
00:43:02qui avait des problèmes psychiatriques
00:43:04à poignarder deux jeunes étudiants
00:43:07et un homme qui conduisait une camionnette.
00:43:10Alors ça a été déjà un drame énorme,
00:43:13les photos des deux jeunes partout.
00:43:16Si vous voulez, ça arrive par-dessus le marché
00:43:19cette année-là,
00:43:21avec maintenant trois jeunes filles.
00:43:24Qu'est-ce qu'on peut faire après ça ?
00:43:26Mais dès qu'il y a eu
00:43:29le problème de Southport,
00:43:32qu'a fait le gouvernement, qu'ont fait les médias,
00:43:35et c'est en plus du problème
00:43:38de l'identité cachée de l'assassin,
00:43:42ils ont parlé de l'épidémie
00:43:45du crime à l'arme blanche.
00:43:47Comme si ce phénomène-là
00:43:49relevait nécessairement
00:43:51de ce crime banal quotidien.
00:43:54Et une erreur de lecture totale.
00:43:57Ça a été le choc, je pense, le plus dur
00:43:59pour la plupart des Anglais.
00:44:01Il nous reste deux minutes avant de faire une première pause.
00:44:03Jean-Christophe Kouvi,
00:44:05est-ce qu'il y a une raison pour que
00:44:07ce qui se passe en Angleterre ces derniers jours
00:44:09n'arrive pas ici en France ?
00:44:11Non.
00:44:13Et en même temps, je voudrais compléter ma question en disant
00:44:16si ça avait dû arriver en France,
00:44:18avec le nombre de drames qu'on a connus,
00:44:20commis par des gens notamment
00:44:22qui n'auraient pas dû être sur notre territoire,
00:44:24si ça avait dû arriver en France, ce serait déjà arrivé.
00:44:26C'est ce que je me dis aussi.
00:44:28Ça aurait pu arriver après Crépole.
00:44:30Ça aurait pu arriver après Lola, après Crépole.
00:44:32Pourquoi on est préservé de ça ?
00:44:34Déjà, on n'a pas le même système social.
00:44:36L'Empire britannique,
00:44:38le Royaume-Uni maintenant,
00:44:40c'est-à-dire le Royaume des Unis,
00:44:42si on peut faire un jeu de mots,
00:44:44parce qu'on voit qu'il y a un schisme dans leur société.
00:44:46Nous, ce qui nous tient quand même,
00:44:48c'est cette notion de république et de laïcité.
00:44:50C'est très important.
00:44:52Même si là, ce n'est pas que la religion
00:44:54qui est mise à jour.
00:44:56Mais on a quand même
00:44:58les quatre pieds de la République.
00:45:00C'est l'article 1 de notre Constitution.
00:45:02La République est indivisible,
00:45:04laïque, démocratique et sociale.
00:45:06En fait, c'est ce qui divise.
00:45:08Mais aujourd'hui, on est en train de voir aussi
00:45:10un communautarisme qui s'installe en France,
00:45:12qui est très important.
00:45:14On le voit d'ailleurs, nous, du prisme policier.
00:45:16Quand, par exemple, à Dijon, il y a quelques temps,
00:45:18il y avait des communautés tchétchènes
00:45:20qui affrontaient des communautés maghrébines.
00:45:22Vous allez sur Montpellier, c'est la communauté maghrébine
00:45:24contre la communauté gitane.
00:45:26Vous allez à Oman, c'est pareil,
00:45:28c'est subsahariens contre tchétchènes, etc.
00:45:30Et les Turcs, à Rouen, avec des subsahariens.
00:45:32Enfin, on se rend compte
00:45:34qu'on commence à avoir aussi un amas de communautés
00:45:36qui veulent vivre ensemble.
00:45:38Pourquoi ? Parce que quand vous faites venir
00:45:40des personnes d'autres pays,
00:45:42ce qui est normal, c'est un réflexe.
00:45:44Vous allez vers les gens qui vous ressemblent,
00:45:46qui parlent votre langue et qui vivent la même coutume que vous,
00:45:48la même culture.
00:45:50On est en train de laisser faire ça.
00:45:52Il faut éviter de prendre ce modèle britannique,
00:45:54de garder notre modèle français.
00:45:56On va ressortir de l'assimilation.
00:45:58Même s'il y a une inquiétude, je disais en France...
00:46:00Qu'est-ce qui nous rassemble ?
00:46:02C'est ça, la vraie question.
00:46:04Il faut trouver notre point commun.
00:46:06Et en fait, on manque d'exigence.
00:46:08Aujourd'hui, on parle de droit et de devoir,
00:46:10mais on parle surtout de devoir avant de parler de droit.
00:46:12Quand on fait venir des gens
00:46:14qui viennent d'un autre pays, d'une autre culture,
00:46:16on doit leur donner de l'exigence
00:46:18pour vivre ensemble.
00:46:20Et même si on n'en est pas encore là en France,
00:46:22on le verra après la pause.
00:46:24Il y a des coins de notre pays,
00:46:26notamment à Calais,
00:46:28où énormément de migrants sont stabilisés,
00:46:30en attendant, pourquoi pas,
00:46:32d'essayer de traverser la Manche.
00:46:34Il y a une colère des populations
00:46:36qui pourrait peut-être un jour mener à ce type d'étincelle.
00:46:38On le verra après la pause.
00:46:40On a toujours ces images en direct de Rao.
00:46:42C'est la banlieue nord-ouest de Londres
00:46:44où le déploiement policier
00:46:46semble un petit peu plus dense.
00:46:48La foule, elle aussi,
00:46:50quand bien même cette manifestation,
00:46:52ce rassemblement qui, celui-ci, est qualifié d'antiraciste,
00:46:54pour l'instant,
00:46:56semble se dérouler sans heure.
00:46:58On ira reprendre le pouls de la situation
00:47:00avec Thibaut Marcheteau.
00:47:02Vous restez bien avec nous.
00:47:04On revient sur CNews en direct.
00:47:08Quasiment 22h de retour
00:47:10sur le plateau de CNews en direct.
00:47:12100% Politique revient.
00:47:14On s'intéresse particulièrement, bien sûr,
00:47:16à la situation en Grande-Bretagne
00:47:18et ses différentes mobilisations annoncées
00:47:20aux quatre coins du pays
00:47:22et ses tensions qui pourraient surgir.
00:47:24On sera sur place avec notre envoi spécial dans un instant.
00:47:26Mais à 22h, pile, tout pile même,
00:47:28bonsoir à vous, l'essentiel de l'actualité.
00:47:30Bonsoir, Julien, bonsoir à tous et à la une.
00:47:32Patrice Laffont est donc mort ce matin à l'âge de 84 ans.
00:47:34L'animateur de télévision a été victime
00:47:36d'une crise cardiaque.
00:47:38Il est connu pour avoir notamment présenté
00:47:40des chiffres et des lettres fort boyards et pyramides.
00:47:42Emmanuel Macron salue la mémoire
00:47:44de celui qui a rassemblé des familles entières
00:47:46devant la télévision.
00:47:48Gérald Darmanin se félicite du bilan sécuritaire
00:47:50des Jeux Olympiques.
00:47:52C'est une belle médaille d'or pour le ministère de l'Intérieur
00:47:54et les forces de sécurité.
00:47:56Emmanuel Macron salue Gérald Darmanin
00:47:58lors d'un déplacement à Marseille.
00:48:00Des Jeux sans accroc, même s'il reste encore
00:48:02quelques jours de compétition.
00:48:04Et justement, côté sport,
00:48:06c'est une excellente nouvelle en volet.
00:48:08Les Français sont en finale.
00:48:10Victoire convaincante ce soir
00:48:12contre l'Italie 3-7 à 0.
00:48:14Trois ans après leur titre olympique
00:48:16obtenu à Tokyo, les Bleus auront donc l'occasion
00:48:18de décrocher une nouvelle médaille d'or.
00:48:20Ce sera samedi face à la Pologne.
00:48:22Allez les Bleus.
00:48:24À la finale.
00:48:26Contre la Pologne.
00:48:28Et peut-être titre conservé pour les coéquipiers
00:48:30d'Irvine Gapet.
00:48:32Merci beaucoup, chère amie Mathieu Dewez.
00:48:34On est toujours en plateau avec Jérémy Calfon,
00:48:36Jean-Christophe Couvit, Jérémy Stubbs
00:48:38et Régis Le Semi.
00:48:40Ces images toujours en direct du nord-ouest
00:48:42de Londres, la banlieue de Haro.
00:48:44Précisément où,
00:48:46j'allais dire, ça commence à chauffer.
00:48:48Ce serait exagéré Thibault Marchotto.
00:48:50En revanche, la foule s'est un petit peu
00:48:52densifiée. On est sur une manifestation
00:48:54qualifiée d'anti-raciste.
00:48:56On voit d'ailleurs beaucoup de drapeaux palestiniens.
00:48:58Il faudrait peut-être nous expliquer pourquoi.
00:49:00Mais bon, ça c'est un autre sujet.
00:49:02Si la violence n'est pas observée,
00:49:04des comportements,
00:49:06on va dire, un petit peu tendus,
00:49:08que vous observez ou pas du tout ?
00:49:12Tendu, je ne sais pas si c'est le mot.
00:49:14C'était un petit peu excessif.
00:49:16Mais en tout cas, on sent les gens à cran.
00:49:18Parce que, pour dire vrai,
00:49:20on est arrivé à une soirée de tensions.
00:49:22Ici, dans ce quartier, les magasins
00:49:24avaient fermé très tôt.
00:49:26Il y a un dispositif policier très important.
00:49:28Les manifestants anti-immigration
00:49:30ne sont pas venus
00:49:32pour manifester devant
00:49:34ce bureau d'un avocat
00:49:36qui aide les migrants.
00:49:38Ce rassemblement se termine.
00:49:40Les personnes qui avaient ces pancartes
00:49:42contre le racisme
00:49:44et contre l'extrême droite sont parties.
00:49:46Ils ont levé le camp. Il ne reste que
00:49:48les habitants du quartier qui sont encore là
00:49:50et qui sont en train de se disperser.
00:49:52Pour reprendre ce même terme,
00:49:54il y a un petit peu de personnes
00:49:56qui sont à cran.
00:49:58Je pense que le dispositif de police
00:50:00va rester pendant un petit moment
00:50:02ce soir dans ce quartier
00:50:04du nord-ouest de Londres.
00:50:06Mais pas de violences significatives
00:50:08à vous signaler. C'est d'ailleurs le cas
00:50:10dans une grande partie
00:50:12de l'Angleterre, notamment autour de Londres
00:50:14où étaient attendus de nombreux rassemblements.
00:50:16Peut-être que ce sont
00:50:18les mots employés
00:50:20par le Premier ministre qui parle d'une sanction pénale
00:50:22très forte qui ont un petit peu
00:50:24refroidi les ardeurs des manifestants
00:50:26qui pouvaient faire
00:50:28basculer ces manifestations dans la violence.
00:50:30Merci beaucoup Thibaut Marcheteau.
00:50:32On revient vous voir
00:50:34régulièrement au cours
00:50:36de la soirée. Cette image en bas à droite
00:50:38de votre écran, c'est le cœur de Londres.
00:50:40Avec Thibaut, on était dans la banlieue nord-ouest.
00:50:42Là, on est dans le cœur de Londres
00:50:44où la foule est plus dense.
00:50:46Même si on n'observe pas non plus de violences.
00:50:48C'est tant mieux.
00:50:50C'est vrai qu'en effet, on le dit
00:50:52depuis une petite heure, si les téléspectateurs
00:50:54nous rejoignent, il y a un effet assez
00:50:56dissuasif des mesures
00:50:58annoncées par le Premier ministre
00:51:00qui a rappelé que la justice ne tremblerait pas.
00:51:02Des tribunaux spéciaux ont été ouverts.
00:51:04Des peines très lourdes ont déjà été infligées
00:51:06aux premières personnes qui ont été interpellées
00:51:08en début de semaine.
00:51:10Il n'a pas forcément apporté
00:51:12de réponses à long terme.
00:51:14Il n'a pas touché l'âme des Britanniques
00:51:16qui sont en colère. En revanche, le volet répressif
00:51:18et le côté force de l'ordre
00:51:20ont largement été mis en avant.
00:51:22Il semblerait que ça fonctionne. Je ne sais pas
00:51:24si ça explique les raisons
00:51:26que ce ne soit pas attendu pour le moment.
00:51:28Il semblerait que ça fonctionne
00:51:30et que la dissuasion fonctionne.
00:51:32Pour le moment, on dirait que cette dissuasion...
00:51:34Après, on n'est pas aux quatre coins de l'Angleterre.
00:51:36C'est difficile d'être péremptoire dans l'instant T.
00:51:38Il faudra attendre de recenser un petit peu
00:51:40dans le pays tout ce qui a pu se passer ou pas.
00:51:42Ce qui est sûr aussi,
00:51:44c'est qu'aucun leader politique
00:51:46n'a cautionné
00:51:48les violences ou les événements.
00:51:50Tous l'ont condamné,
00:51:52qu'il soit de droite ou de gauche.
00:51:54On a aussi
00:51:56déjà des témoignages
00:51:58qui semblent indiquer que dans
00:52:00beaucoup de communautés,
00:52:02certains liens se resserrent
00:52:04après ça.
00:52:06Les gens ne veulent pas être divisés
00:52:08par les groupuscules d'extrême-droite.
00:52:10Donc, l'action
00:52:12violente est en train
00:52:14de malservir
00:52:16la cause
00:52:18de ceux qui sont
00:52:20derrière elle.
00:52:22Tout l'espoir,
00:52:24nous l'avons déjà
00:52:26suggéré,
00:52:28je pense,
00:52:30que le gouvernement,
00:52:32si ça continue comme ça,
00:52:34va pouvoir enterrer
00:52:36cet épisode comme étant
00:52:38un malheur.
00:52:40Et continuer comme si de rien n'était
00:52:42dans cette société multiculturaliste
00:52:44qui fonctionne par intermittence
00:52:46et qui explose à d'autres.
00:52:48Il y a une ironie
00:52:50tragique
00:52:52qui est qu'en fait,
00:52:54avec l'élection
00:52:56de Keir Starmer,
00:52:58il a mis fin
00:53:00à tous les projets des conservateurs
00:53:02pour limiter l'immigration,
00:53:04sur le Rwanda.
00:53:06Rappelez-nous en quoi ça consistait.
00:53:08C'était de créer un sas d'accueil
00:53:10pour les demandeurs d'asile
00:53:12dans un pays tiers
00:53:14qu'aurait été le Rwanda.
00:53:16De les renvoyer carrément,
00:53:18de les exporter au Rwanda
00:53:20pratiquement pour toujours.
00:53:22Ce qui arrivait par des moyens
00:53:24illégaux. Alors, ça c'est fini.
00:53:26Et pourtant, c'est quelqu'un
00:53:28issu de
00:53:30l'immigration rwandaise
00:53:32qui est derrière cet acte.
00:53:34C'est très curieux.
00:53:36Ça n'a pas vraiment d'importance
00:53:38mais c'est juste ironique.
00:53:40Les travaillistes ont été élus
00:53:42sans avoir le moindre projet
00:53:44pour limiter
00:53:46l'immigration.
00:53:48Je doute
00:53:50qu'il y ait quelque action
00:53:52que ce soit, si ce n'est quelques mesures
00:53:54pour renforcer les pouvoirs de l'État
00:53:56contre les manifestants.
00:53:58On en parlait pendant la pause
00:54:00avec Jérémy Calfon. Je vous donnerai
00:54:02la parole là-dessus, Jérémy.
00:54:04Mais je voudrais d'abord en parler avec
00:54:06Jérémy également.
00:54:08Avec Jeremy. Comme ça, on fera
00:54:10mieux le distingo.
00:54:12C'est vrai que la façon...
00:54:14On fait le parallèle, évidemment,
00:54:16depuis plusieurs jours. Est-ce que ça peut arriver en France ?
00:54:18Est-ce que notre modèle nous préserve
00:54:20ou pas ? Il y a une question
00:54:22institutionnelle, politique également.
00:54:24Et c'est ce qu'on disait pendant la publicité.
00:54:26Et on en parle avec nos téléspectateurs
00:54:28également qui nous regardent.
00:54:30Chez nous, en France, il y a des parties exutoires.
00:54:32Le vote
00:54:34permet
00:54:36assez largement d'exprimer son mécontentement,
00:54:38l'opinion, parce qu'il y a une grande diversité
00:54:40et une grande représentativité
00:54:42idéologique dans ce pays.
00:54:44En Angleterre, vous votez
00:54:46travailliste ou conservateur. Vous n'avez pas
00:54:48trop de choix.
00:54:50Il n'y a pas de place au vote exutoire,
00:54:52au vote de colère.
00:54:54Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.
00:54:56Oui, tout à fait. Il y a
00:54:58une nouvelle option qui est
00:55:00le parti Reform UK de Nigel Farage
00:55:02qui a fait 14%.
00:55:04Ce monsieur fait 14%
00:55:06et obtient 5 sièges sur 650
00:55:08à la Chambre des représentants, c'est ça ?
00:55:10Là encore, il y a
00:55:12cette impression de démocratie
00:55:14pour les Britanniques qui ont voté pour eux.
00:55:16C'est ça le problème du système.
00:55:18En même temps, on assiste
00:55:20à une révolte
00:55:22de Blancs.
00:55:24Je ne crois pas qu'on ait vu
00:55:26une telle révolte en France,
00:55:28même si c'est à la fin
00:55:30une révolte assez limitée.
00:55:32Peut-être que ça attend
00:55:34dans l'avenir, mais
00:55:36il est vrai que la politique...
00:55:38Parce que les gens qui sont là,
00:55:40ce sont des électeurs,
00:55:42des travaillistes. Ce sont leurs
00:55:44propres électeurs qui sont en train
00:55:46de trahir, de disqualifier,
00:55:48de rejeter dans la poubelle.
00:55:50Donc, ça ne peut pas
00:55:52bien finir.
00:55:54Alors allez-y Jean-Christophe
00:55:56et Jérémy un petit mot, puis on va aller
00:55:58retrouver un invité également en visio
00:56:00dans un instant. Non, c'est juste pour les téléspectateurs,
00:56:02parce que les Britanniques peuvent parler
00:56:04de race, de Blancs, etc. Et en France,
00:56:06c'est juste pour vous dire qu'on ne peut pas trop parler comme ça,
00:56:08parce que nous, c'est très tabou, et on n'a pas la même
00:56:10liberté de parole sur ça.
00:56:12C'est juste pour ça, pour ne pas qu'il y ait
00:56:14des fous sur Twitter, parce qu'il va
00:56:16se faire lyncher. Il y a des statistiques
00:56:18ethniques qui sont publiées régulièrement,
00:56:20ce qui est interdit en France,
00:56:22et ce qu'on constate quand on regarde
00:56:24ces statistiques ethniques, c'est qu'en 20 ans,
00:56:26le nombre de Blancs, parce que c'est la catégorie,
00:56:28elle est présentée comme ça dans les statistiques, a diminué
00:56:30de 10 points entre 2000
00:56:32et 2020. Donc,
00:56:34évidemment, c'est le reflet de
00:56:36cet afflux massif, mais ce qui est
00:56:38en plus particulièrement pervers
00:56:40au Royaume-Uni, c'est le fait que les minorités
00:56:42soient... Quand je dis les minorités, attention,
00:56:44je ne parle pas des minorités,
00:56:46je parle de la minorité politique.
00:56:48Que la minorité politique est
00:56:50laminée du fait du scrutin
00:56:52uninominal à un tour,
00:56:54et que vous pouvez
00:56:56avoir un vote de protestation,
00:56:58Nigel Farage ou d'autres
00:57:00groupuscules, sans que ce vote
00:57:02de protestation ne débouche
00:57:04sur un avenir politique, ni de
00:57:06déboucher politique concret. Donc, fatalement,
00:57:08vous condamnez
00:57:10le débat sur l'immigration
00:57:12à rester un débat
00:57:14extra-parlementaire, et
00:57:16une des explications
00:57:18du Brexit, c'est que le Brexit
00:57:20avait été l'occasion pour les Britanniques
00:57:22d'exprimer leur mécontentement
00:57:24au-delà d'un bipartisme
00:57:26qui était trop limitant.
00:57:28Dernier mot avant d'aller retrouver notre invité.
00:57:30Moi, je crois que la France permet un exutoire électoral
00:57:32pour une certaine catégorie
00:57:34de la population qui souffre de l'immigration,
00:57:36parce que, ça, je pense qu'on va être d'accord quand même
00:57:38entre la France, l'Allemagne,
00:57:40la Grande-Bretagne,
00:57:42l'immigration est un problème.
00:57:44On ne peut plus continuer
00:57:46à nous dire que c'est une chance,
00:57:48certains immigrés apportent au pays
00:57:50dans lequel ils s'installent, mais globalement,
00:57:52c'est un fléau, c'est un véritable problème.
00:57:54Là, on est face
00:57:56à des gens qui n'ont aucun exutoire.
00:57:58Les 14%
00:58:00de Nigel Farage
00:58:02et de son Reform UK,
00:58:04et ils sont
00:58:06face, encore une fois, à une onde de choc
00:58:08terrible, le souvenir
00:58:10et la constatation que leurs enfants
00:58:12ont tué leurs enfants.
00:58:14Ils sont à bout,
00:58:16donc ils se révoltent.
00:58:18En France, nous avons quand même
00:58:20une représentation
00:58:22d'un courant national
00:58:24qui permet d'espérer et qui a porté
00:58:26au Parlement,
00:58:28on l'a vu qu'il a été
00:58:30largement mis de côté,
00:58:32mais en tout cas, plus de 130 députés.
00:58:34Et donc, ça, ces mouvements-là
00:58:36existent en France.
00:58:38Au Royaume-Uni, malheureusement,
00:58:40et je rajouterais
00:58:42une chose aussi sur laquelle le problème
00:58:44du communautarisme britannique, moi, tel que je le vois
00:58:46quand je vais au Royaume-Uni,
00:58:48c'est qu'en France, si vous voulez,
00:58:50il y a des ghettos, c'est clair,
00:58:52il y a des endroits, on parlait de Vénitieux, etc.,
00:58:54qui sont très très compliqués,
00:58:56mais vous avez quand même au Royaume-Uni des gens
00:58:58qui vivent coupés de la réalité
00:59:00des autres. Il me semble qu'il y a
00:59:02des territoires au Royaume-Uni
00:59:04qui sont très étranges,
00:59:06il y a des endroits où il n'y a que des femmes voilées,
00:59:08en France, il y en a aussi,
00:59:10mais si vous voulez, ça me semble sectorisé
00:59:12par ces questions de catégorie,
00:59:14de population, etc.
00:59:16Et je trouve que ça, ça n'aide pas à bâtir
00:59:18un avenir en commun, et ça va l'aider
00:59:20de moins en moins, parce qu'on ne voit pas pourquoi
00:59:22ces gens communieraient vers un modèle
00:59:24britannique. Il faut faire quelque chose,
00:59:26et ce Premier ministre
00:59:28ne me paraît pas à la hauteur
00:59:30de l'enjeu, et son tour répressif
00:59:32parce qu'il a été procureur pendant longtemps
00:59:34ne me paraît pas être la solution.
00:59:36On vous offre une transition toute choisie
00:59:38pour accueillir Duncan Fairgreave.
00:59:40Bonsoir monsieur,
00:59:42merci d'être avec nous. Vous êtes professeur de droit
00:59:44comparé à Paris Dauphine, avocat
00:59:46au barreau de Londres également,
00:59:48et de Paris. Je ne sais pas si on peut
00:59:50recaler l'image de monsieur Fairgreave,
00:59:52permettez-moi de vous dire juste un petit
00:59:54problème technique, si vous pouvez remonter un petit peu,
00:59:56parce que là, on voit seulement vos yeux,
00:59:58si vous pouvez faire en sorte
01:00:00que vos cheveux atteignent
01:00:02le haut de l'écran.
01:00:04Merci infiniment monsieur, c'est parfait.
01:00:06Merci beaucoup
01:00:08d'être avec nous, je le disais, avocat au barreau
01:00:10de Londres et de Paris. Un mot
01:00:12d'abord sur cette réponse
01:00:14autoritaire voulue par le
01:00:16nouveau Premier ministre en place, on l'a bien
01:00:18compris, et ça vient d'être dit par Régis Le Sommier,
01:00:20ancien procureur, qui connaît
01:00:22les rouages de la justice britannique.
01:00:24La réponse,
01:00:26elle est assez exceptionnelle, ces
01:00:28derniers jours, avec ces tribunaux spéciaux,
01:00:30ces arrestations
01:00:32en masse et ces jugements
01:00:34quasi expéditifs, il y a des
01:00:36premières peines qui ont été prononcées,
01:00:38vous qui avez de l'expérience de la justice
01:00:40anglaise, est-ce que
01:00:42la dureté des peines
01:00:44est équivalente à ce que
01:00:46l'on voit d'habitude, ou est-ce qu'on a renforcé le curseur
01:00:48ces derniers jours en Angleterre pour dissuader
01:00:50complètement la violence ?
01:00:52Alors,
01:00:54c'est exceptionnel,
01:00:56mais il y a eu en 2011
01:00:58déjà
01:01:00des émeutes en Angleterre
01:01:02assez importants,
01:01:04avec une réponse
01:01:06très rapide,
01:01:08à la fois par le système judiciaire,
01:01:10par le parquet,
01:01:12et que
01:01:14le procureur général à l'époque
01:01:16c'était monsieur
01:01:18Keir Starmer, donc le premier ministre
01:01:20actuel qui était procureur général à l'époque
01:01:22connaît bien
01:01:24la situation, la réponse
01:01:26judiciaire, en étant,
01:01:28grâce à son expérience
01:01:30à l'époque.
01:01:32Donc,
01:01:34il y a une réponse
01:01:36qui est, je pense,
01:01:38qui est intempérante
01:01:40de cette expérience
01:01:42dans le parquet.
01:01:44Ce ne sont pas des tribunaux
01:01:46d'exception, ce sont des tribunaux
01:01:48classiques, avec une procédure
01:01:50accélérée, ça c'est vrai,
01:01:52et avec des infractions
01:01:54qui, bien évidemment,
01:01:56sont par rapport à ce qui s'est passé,
01:01:58c'est-à-dire
01:02:00qui correspondent
01:02:02à des faits en question
01:02:04qui sont
01:02:06très graves.
01:02:08Est-ce que vous avez le sentiment que
01:02:10le pouvoir britannique met le paquet
01:02:12sur l'autorité et sur la réponse judiciaire
01:02:14au dépend
01:02:16d'une réponse peut-être plus sociale,
01:02:18plus profonde, à apporter aux Britanniques
01:02:20pour, en effet,
01:02:22peut-être permettre à la pression de redescendre
01:02:24à un cran ?
01:02:26Je pense
01:02:28qu'il faut
01:02:30une réponse du système judiciaire
01:02:32à cet immédiat, et c'est là
01:02:34qu'on voit ces réponses.
01:02:36C'est-à-dire qu'on est
01:02:38en pleine
01:02:40situation, donc
01:02:42il y a des arrestations, les personnes
01:02:44qui ont été arrêtées
01:02:46ont été très rapidement
01:02:48devant les tribunaux,
01:02:50justement pour montrer qu'à la fois
01:02:52la police et le parquet
01:02:54vont rapidement
01:02:56gérer la situation.
01:02:58Mais évidemment, ça ne peut pas
01:03:00uniquement être une réponse
01:03:02répressive, il y aura
01:03:04évidemment d'autres choses sans doute derrière,
01:03:06mais là pour le moment, c'est une réponse
01:03:08pour essayer de dissuader
01:03:10à la fois
01:03:12de punir ceux
01:03:14qui ont commis ces actes, mais aussi
01:03:16c'est un volet dissuasif,
01:03:18c'est-à-dire pour décourager
01:03:20et protéger, parce qu'ils vont voir
01:03:22que très rapidement, ils vont être arrêtés,
01:03:24comme on dit les autorités,
01:03:26ils vont avoir un toc-toc à la
01:03:28porte, ils vont être arrêtés
01:03:30et ils vont être condamnés à des peines assez
01:03:32lourdes. On a vu des
01:03:34peines de 30 mois, de
01:03:363 ans, prononcées
01:03:38très récemment, donc ça va vite
01:03:40et c'est avec des peines lourdes, parce que
01:03:42souvent avec
01:03:44des mobiles, les intentions
01:03:46qui aggravent
01:03:48l'effet de
01:03:50violence, etc.
01:03:52Je me permets une question, vous êtes vous-même citoyen
01:03:54britannique, monsieur ?
01:03:56Oui.
01:03:57Est-ce que vous reconnaissez
01:03:59votre pays et votre système
01:04:01multiculturaliste ces derniers jours ?
01:04:06Non, mais c'est une situation grave,
01:04:08c'est une situation grave
01:04:10qui a lieu
01:04:12en Angleterre.
01:04:14Comme citoyen, évidemment, on est très
01:04:16inquiétés par ce qui se passe,
01:04:18mais c'est un phénomène qu'on
01:04:20a vu malheureusement dans d'autres
01:04:22pays aussi, c'est
01:04:24des faits paras. Ce n'est pas
01:04:26unique en Angleterre,
01:04:28ou réunie,
01:04:30mais effectivement,
01:04:32c'est très inquiétant et comme je disais
01:04:34tout à l'heure, on a eu des situations
01:04:36semblables dans le passé,
01:04:38il y a quelques années, en 2011,
01:04:40avec des émeutes, mais qui étaient
01:04:42un peu différentes, qui étaient en
01:04:44relation à d'autres problématiques.
01:04:46Là, on voit
01:04:48des phénomènes un peu différents
01:04:50avec l'action de l'extrême
01:04:52droite, qui est assez
01:04:54avérée, et puis évidemment
01:04:56aussi des attaques
01:04:58contre des cibles particulières,
01:05:00contre les avocats, il y a une liste
01:05:02qui a été
01:05:04découverte, avec
01:05:06un certain nombre d'avocats,
01:05:08d'espécialistes de l'immigration,
01:05:10des associations,
01:05:12etc.
01:05:14C'est très inquiétant,
01:05:16c'est un état,
01:05:18c'est une attaque contre l'État de droit
01:05:20aussi, c'est des prises qui sont visées,
01:05:22c'est des avocats,
01:05:24c'est des centres d'accueil,
01:05:26c'est des associations,
01:05:28donc effectivement, à la fois, il y a la violence
01:05:30qui est condamnable, et puis aussi
01:05:32les cibles de personnes qui sont vulnérables,
01:05:34qui sont en situation difficile, etc.
01:05:36Un tout dernier mot, monsieur Ferry,
01:05:38avant de vous libérer sur un sujet
01:05:40que, là encore, vous connaissez très bien,
01:05:42c'est l'état des prisons britanniques,
01:05:44parce que ce que l'on apprend aussi ces derniers jours,
01:05:46c'est que le gouvernement
01:05:48va libérer
01:05:50500 places de
01:05:52prison pour y mettre
01:05:54les émeutiers.
01:05:56Ça veut dire quoi précisément ? C'est-à-dire qu'on va libérer
01:05:58des prisonniers avant la fin de leur peine
01:06:00pour y mettre les émeutiers, mais de quel profil
01:06:02on parle exactement ? Ça nous interpelle
01:06:04ici également.
01:06:06Alors,
01:06:08effectivement, il y a une situation carcérale
01:06:10qui est très compliquée au Royaume-Uni.
01:06:12C'est l'un des héritages
01:06:14du précédent gouvernement.
01:06:16C'est-à-dire qu'il y a une surpopulation
01:06:18carcérale
01:06:20en Angleterre, comme ailleurs
01:06:22d'ailleurs, mais c'est très critique
01:06:24en Angleterre, qui est héritée. Et déjà,
01:06:26il y a une politique, dès le début
01:06:28du gouvernement de Starmer,
01:06:30d'essayer de réduire
01:06:32le nombre de personnes. Et ça, c'était avec
01:06:34une politique, effectivement, de
01:06:36pouvoir relâcher les personnes un peu avant
01:06:38la fin de leur peine, pour justement
01:06:40libérer des places et pour améliorer
01:06:42les conditions. Là, évidemment…
01:06:44La question des constructions de prisons ne se pose pas ?
01:06:46Plutôt que de
01:06:48libérer des… Pardon, c'est un peu simpliste
01:06:50comme question, mais… On ne peut pas construire
01:06:52une prison en 15 jours.
01:06:54Non, mais on ne constate pas une
01:06:56surpopulation carcérale en 15 jours non plus.
01:06:58Mais les questions actuelles,
01:07:00la vraie question, c'est comment gérer
01:07:02la situation actuelle
01:07:04et ça va passer, je pense,
01:07:06effectivement, par des
01:07:08modifications des peines.
01:07:10Et là,
01:07:12effectivement,
01:07:14la crise actuelle,
01:07:16évidemment, ça arrive
01:07:18entre les mouvements pour le système carcéral
01:07:20qui est déjà en crise.
01:07:22Donc, ça va être très compliqué, mais
01:07:24le Premier ministre a dit
01:07:26qu'il y avait assez de moyens policiers
01:07:28qui
01:07:30ont coordonné les actions
01:07:32avec la police de l'Angleterre
01:07:34et qui a fait le nécessaire
01:07:36dans les prisons
01:07:38pour libérer des places, pour accueillir
01:07:40ceux qui ont été condamnés
01:07:42en compréhension immédiate
01:07:44ou dans les jours à venir.
01:07:46Mais effectivement, la situation
01:07:48est assez critique de façon générale, en fait,
01:07:50dans le service public et notamment
01:07:52dans le service de justice, les tribunaux
01:07:54et puis aussi le système carcéral.
01:07:56Donc, ça résulte
01:07:58d'un élément de
01:08:00complication, de situation préexistante
01:08:02qui est très compliqué.
01:08:04Merci beaucoup de nous avoir répondu
01:08:06en direct, Duncan Fairgrieve, professeur de droit
01:08:08comparé à Paris Dauphine, avocat
01:08:10au barreau de Londres
01:08:12et de Paris. Merci beaucoup d'être intervenu
01:08:14sur scène. Je vous ai vu pas mal réagir
01:08:16facialement,
01:08:18Jean-Christophe Fouvy, lorsqu'on écoutait
01:08:20notre invité. Pourquoi ?
01:08:22Oui, parce qu'en fait, ils ont le même problème que nous par rapport aux prisons.
01:08:24C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'anticipation.
01:08:26On a des gouvernements qui, malheureusement,
01:08:28n'anticipent pas et
01:08:30en fait, à un moment donné, ils vont avoir
01:08:32les mêmes problématiques que nous. C'est-à-dire que
01:08:34la prison va devenir l'exception. Mais vous donnez
01:08:36des signaux. Je suis désolé, à chaque fois on y revient
01:08:38mais vous donnez des signaux à la délinquance
01:08:40en disant qu'il y a plein
01:08:42d'options avant d'aller en prison.
01:08:44Et nous, on n'arrête pas de dire qu'il faut punir très rapidement
01:08:46concomitamment aux infractions
01:08:48et même des petites peines pour justement essayer
01:08:50d'enrayer ce qu'on voit aujourd'hui.
01:08:52J'ai l'impression que c'est la maladie de tous les
01:08:54pays démocratiques un peu matures.
01:08:56Ils ne comprennent pas encore
01:08:58qu'il faut revenir
01:09:00aux bases.
01:09:02On n'a rien inventé. C'est des systèmes qui existent
01:09:04depuis des décennies
01:09:06et des décennies. Et aujourd'hui, on a une espèce
01:09:08d'idéologie, et malheureusement
01:09:10qui ne marche pas.
01:09:12— Régis, oui. — Non, moi je dirais
01:09:14et je rajouterai par rapport à ça que
01:09:16on est face à... Je pense
01:09:18quand même que
01:09:20l'Angleterre, il faut vraiment
01:09:22aller au fond du problème
01:09:24et que d'abord, un,
01:09:26la réponse du gouvernement a été
01:09:28exclusivement pénale.
01:09:30On le voit.
01:09:32On s'apprête
01:09:34à ces fameux tribunaux, ces prisons,
01:09:36à faire
01:09:38payer d'une certaine façon un certain
01:09:40nombre d'émetiers. Je pense que
01:09:42ça traduit une très grande
01:09:44fébrilité, d'abord de ce gouvernement
01:09:46qui a mal mesuré
01:09:48l'émotion populaire au début
01:09:50avec les meurtres,
01:09:52qui vient d'arriver. — Qui n'apporte pas de réponse à ces Britanniques
01:09:54en colère également. — Et voilà.
01:09:56Et que quand on n'apporte pas de réponse
01:09:58à un problème, on est condamné à le revivre
01:10:00sur le long terme.
01:10:02Vous savez, l'expérience
01:10:04de la prison, c'est aussi quelque chose
01:10:06qui peut renforcer et qui peut
01:10:08créer aussi des choses, au lieu de
01:10:10les calmer, de dire « oui, oui, on va tout calmer »,
01:10:12machin. Non, non.
01:10:14Je pense que là, vraiment,
01:10:16il y a une grosse partie de la population
01:10:18britannique qui a appris,
01:10:20qui se dit « voilà, on a
01:10:22une classe politique qui n'est pas à la hauteur
01:10:24et on est en train de disparaître ».
01:10:26Et quand des personnes pensent qu'ils sont en train
01:10:28de disparaître, c'est là où ça devient très dangereux.
01:10:30Vous savez, Lénine disait « on ne fait pas
01:10:32la révolution quand les gens n'ont pas faim ».
01:10:34Là, ils ont faim, ils ont faim d'identité,
01:10:36ils ont faim de reconnaissance. Et ça,
01:10:38ça peut aller très, très loin. — Jérémy Catt,
01:10:40ton dernier mot ? — Oui, moi, j'ai deux éléments,
01:10:42simplement. Le premier, c'est que le gouvernement britannique,
01:10:44ce qu'on peut lui reprocher, c'est de ne pas avoir anticipé,
01:10:46mais on ne va pas recréer une doctrine en quelques
01:10:48jours. J'ose espérer
01:10:50que le gouvernement de Keir Starmer va
01:10:52quand même réfléchir à la question et proposer
01:10:54des choses. Alors, la difficulté,
01:10:56et là, je vous rejoins, c'est que si, finalement, tout cela
01:10:58s'arrête ce soir ou demain, ils pourront s'en
01:11:00tirer à bon compte et ne pas réfléchir à ça.
01:11:02— On disait qu'il y a déjà des annonces, des appels pour
01:11:04samedi. — Mais on ne peut pas reprocher au gouvernement
01:11:06britannique de ne pas avoir réinventé un modèle en cinq jours.
01:11:08Le deuxième élément de réponse que je voudrais apporter,
01:11:10c'est que toutes les statistiques
01:11:12démontrent que ce que vous dites
01:11:14est faux, en fait.
01:11:16Le gouvernement
01:11:18d'Elisabeth Borne a supprimé
01:11:20les peines... — Vous créez un débat à 40 secondes
01:11:22de la présentation. — Non, mais il vient de le dire.
01:11:24— On reviendra. — Il vient de le dire. A supprimé les peines
01:11:26de prison inférieures à six mois, parce que la recherche a montré
01:11:28non seulement qu'elles étaient inefficaces, mais
01:11:30qu'elles étaient en plus contre-productives, puisque parfaitement
01:11:32désocialisantes, et donc vous créez de la
01:11:34surdélinquance. Donc,
01:11:36ce sont des modèles... — On peut laisser les gens libres.
01:11:38— Ce sont des modèles qui fonctionnent mal. Et on voit que dans un certain
01:11:40nombre de pays qui ont adopté un grand
01:11:42nombre de SASS avant l'emprisonnement,
01:11:44la délinquance a beaucoup diminué.
01:11:46On pense notamment à certains pays scandinaves.
01:11:48— Moi, je pense aux Pays-Bas, qui ont...
01:11:50qui ont fait un système de peines
01:11:52très courte et dissuasive, quel que soit
01:11:54le crime ou le délit,
01:11:56et qui ont des prisons
01:11:58qui sont vides aujourd'hui.
01:12:00— Non. Les prisons hollandaises... — Ah, il y a des prisons
01:12:02aux Pays-Bas qui sont transformées en hôtels. — Les prisons hollandaises
01:12:04ne sont pas vides, et les Pays-Bas ne vont pas bien.
01:12:06— Vous m'avez compris. — Je comprends. Les Pays-Bas
01:12:08ne vont pas bien d'un point de vue de la délinquance et de la criminalité.
01:12:10On va dire...
01:12:12— Mais dites-moi. Juste un pays qui marche bien, alors,
01:12:14par rapport à la délinquance. — La Suède.
01:12:16— À la Suède ? Ah ouais. Vous savez que la Suède...
01:12:18— Il y a 3 ans, il y avait des émeutes.
01:12:20— Ah oui, c'est vrai. — Non, mais je vous dis...
01:12:22— Le même type d'émeute, d'ailleurs.
01:12:24— Les prisons suédoises sont vides, les prisons norvégiennes
01:12:26sont vides, parce que vous avez énormément
01:12:28de SASS avant
01:12:30le placement en détention.
01:12:32C'est un fait. — Merci. En tout cas, on pourra pas
01:12:34prolonger ce débat, en tout cas, pour ce soir,
01:12:36parce qu'on n'a pas le temps. Vous m'avez initié la chose
01:12:38avec... C'est dommage.
01:12:405 minutes plus tôt, on aurait pu discuter un petit peu plus,
01:12:42mais là, on est pris par le temps.
01:12:44Jérémy Calfon, Jean-Christophe Couville, Jérémy Stubbs,
01:12:46Régis Le Sommier, merci beaucoup. Juste un mot,
01:12:48Jérémy. J'imagine que vous êtes
01:12:50un peu plus en lien que nous avec des médias
01:12:52britanniques et différentes infos qui viendraient
01:12:54du Royaume-Uni. A priori,
01:12:56sur l'ensemble du territoire, ça reste
01:12:58plutôt calme pour le moment ? — Eh bien, le bilan,
01:13:00c'est 3 arrestations
01:13:02à Northampton. — À Northampton.
01:13:04— 3 arrestations. — Bon. Pour l'instant,
01:13:06c'est assez résiduel, comme dirait l'autre.
01:13:08Merci à tous les 4.
01:13:10On se retrouve juste après la pause.
01:13:12On reviendra sur la situation
01:13:14britannique. Mais comme les choses
01:13:16semblent plutôt apaisées, on va balayer
01:13:18pas mal d'actualités également. Restez bien
01:13:20avec nous. Quel Premier ministre ?
01:13:22Les injures d'Anne Hidalgo,
01:13:24elles sont-elles à la hauteur d'une maire de Paris
01:13:26ancienne candidate à la présidentielle ?
01:13:28On se posera la question. La situation
01:13:30en Israël également. Et puis
01:13:32Gérald Darmanin qui fait un point sécu
01:13:34et qui se félicite de ces Jeux olympiques
01:13:36qui pour l'instant se passent admirablement
01:13:38notamment d'un point de vue sécuritaire.
01:13:40A tout de suite. Merci de rester fidèle à CNews.
01:13:42...
01:13:44De retour sur le plateau
01:13:46de 100% politique.
01:13:48Ces images qui nous parviennent de l'Angleterre.
01:13:50Si vous étiez avec nous en début
01:13:52d'émission, on est largement revenus
01:13:54sur cette soirée sous haute tension.
01:13:56Des forces de l'ordre déployées un petit peu partout
01:13:58sur le territoire. Beaucoup à Londres,
01:14:00bien sûr également, où nous sommes en direct
01:14:02avec ces images, comme je le disais
01:14:04jusqu'à présent, alors que les rassemblements
01:14:06consécutifs bien sûr au drame de Southport
01:14:08et ces émeutes qui se généralisent dans le pays
01:14:10depuis plusieurs jours. Pour l'instant,
01:14:12selon les dernières informations
01:14:14et nos envoyés spéciaux sur le terrain,
01:14:16d'éventuels débordements semblent
01:14:18maîtrisés, puisque les différents rassemblements
01:14:20semblent s'évaporer un petit peu
01:14:22et aucune réelle violence
01:14:24n'a été observée. On reste
01:14:26attentif à ces images et ce sera évidemment
01:14:28l'actualité fil rouge.
01:14:30Images impressionnantes d'hélicoptères
01:14:32où on distingue cette grande artère londonienne
01:14:34et surtout des camions et des véhicules
01:14:36de police pour maintenir
01:14:38l'ordre et éviter tout débordement.
01:14:40On garde ça en fil rouge, mais on va balayer
01:14:42le reste d'actualité avec mes invités
01:14:44jusqu'à minuit. Bonsoir Nathan Devers.
01:14:46Merci d'être présent sur ce plateau écrivain.
01:14:48Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du Red.
01:14:50Merci d'être présent
01:14:52également à Maurie Brelet, journaliste Valeurs Actuelles.
01:14:54Bonsoir à Maurie et Mathieu Hocq,
01:14:56secrétaire général
01:14:58le millénaire. On garde bien sûr
01:15:00l'attentif en régie et on fera
01:15:02des allers-retours avec l'Angleterre,
01:15:04mais je voudrais commencer cette heure et demie
01:15:06ensemble avec un peu de politique
01:15:08française, puisque Mme Castey
01:15:10a eu les honneurs de Paris Match
01:15:12ces derniers jours. Lucie Castey,
01:15:14la candidate choisie par le
01:15:16NFP pour prendre la place
01:15:18de Premier ministre à Matignon
01:15:20malgré le nom
01:15:22assisté dès le premier jour
01:15:24par le Président de la République, elle continue sa route.
01:15:26Elle se dévoile à nos confrères de
01:15:28Paris Match. Pourquoi pas s'intéresser
01:15:30à l'avis personnel de Mme Castey.
01:15:32Regardez ce sujet de Noemi Hardy.
01:15:34L'étiquette de l'énarque,
01:15:36Lucie Castey n'en veut pas.
01:15:38Quand elle se confie à Paris Match, le ton est donné.
01:15:40Je n'ai rien à prouver.
01:15:42Je suis bien dans mes baskets.
01:15:44Les gens découvriront cela ou pas.
01:15:46Enarque, c'est une partie de ma réalité.
01:15:48La candidate profite pour le rappeler.
01:15:50Elle n'aime pas l'image de la parisienne
01:15:52déconnectée. Je suis née à Caen
01:15:54et j'en suis partie à 18 ans.
01:15:56Personne n'a jamais été haut fonctionnaire
01:15:58dans ma famille. Au lycée, je me passionnais
01:16:00déjà pour les questions politiques et économiques.
01:16:02Je savais que je voulais travailler
01:16:04dans la fonction publique.
01:16:06Cette ambition lui permet aujourd'hui d'être proposée
01:16:08par la gauche pour être première ministre.
01:16:10Un goût du travail qu'elle dit avoir
01:16:12depuis le plus jeune âge.
01:16:14A l'école, je participais à tous les crosses.
01:16:16J'ai fait du tennis pendant une dizaine d'années,
01:16:18du handball, du taekwondo.
01:16:20J'aime l'effort physique.
01:16:22Avec un potentiel poste à responsabilité,
01:16:24elle insiste aussi sur l'importance de sa vie de famille.
01:16:26Je souhaite trouver un équilibre
01:16:28entre protéger ma famille, ma femme
01:16:30et notre enfant, et dire qui je suis.
01:16:32Ça me semble encore important aujourd'hui.
01:16:34Alors que le gouvernement démissionnaire
01:16:36est encore en charge des affaires courantes du pays,
01:16:38un nouveau Premier ministre
01:16:40devrait être nommé après les Jeux Olympiques.
01:16:44Voilà, pour ce portrait
01:16:46un peu plus intimiste de Mme Castex,
01:16:48je voudrais revenir sur 2-3 citations
01:16:50rapidement et des commentaires
01:16:52aussi rapides.
01:16:54Je n'ai pas grandi à Paris, je suis né à Caen et j'en suis parti
01:16:56à 18 ans. Personne n'a jamais été au fonctionnaire
01:16:58dans ma famille. Au lycée, je me passionnais déjà
01:17:00pour les questions politiques et économiques.
01:17:02Je savais que je voulais travailler dans la fonction
01:17:04publique. Mathieu, est-ce que c'est important
01:17:06de mieux connaître Mme Castex ?
01:17:08Pour le Nouveau Front Populaire,
01:17:10ça a une importance, puisque comme ils proposent
01:17:12un premier ministre à Emmanuel Macron...
01:17:14Et pour les Français ?
01:17:16Non, ce n'est pas le sujet.
01:17:18Pour les Français, ce qui va les intéresser,
01:17:20est-ce que ce sera Lucie Castex ou pas,
01:17:22c'est quel bloc va pouvoir proposer un premier ministre,
01:17:24que ce soit Lucie Castex ou quelqu'un d'autre
01:17:26du Nouveau Front Populaire. Ça ne change rien à l'avis
01:17:28des Français. C'est surtout ça
01:17:30la question qui va se poser. Ensuite, après, son profil
01:17:32m'interpelle parce qu'elle est
01:17:34à la fois, je trouve, très proche d'Emmanuel Macron
01:17:36en termes de parcours politique, c'est-à-dire qu'elle a
01:17:38été au fonctionnaire, elle vient de la province,
01:17:40plutôt grande métropole de province,
01:17:42et ensuite, elle est au fonctionnaire
01:17:44avec un parcours brillant, etc.
01:17:46Mais par contre, toutes les priorités
01:17:48qui veulent inscrire dans la feuille de roue du Nouveau Front Populaire
01:17:50sont antinomiques avec celles du Président de la République,
01:17:52notamment sur les questions budgétaires, économiques
01:17:54et financières. Donc ça pose quand même un problème,
01:17:56je pense, de compatibilité
01:17:58au sein de l'exécutif entre
01:18:00Emmanuel Macron et Lucie Castex.
01:18:02En tout cas, Mme Castex doit bien profiter des JO,
01:18:04puisqu'on découvre qu'elle est fan de surf,
01:18:06elle a fait du handball, du taekwondo,
01:18:08trois sports olympiques.
01:18:10Je n'ai rien à prouver,
01:18:12également, je suis bien dans mes baskets,
01:18:14dit-elle, les gens découvriront cela.
01:18:16Et Narque,
01:18:18découvrant cela ou pas, c'est une partie
01:18:20de la réalité. Je n'ai rien à prouver
01:18:22de ma réalité, pardon.
01:18:24Je n'ai rien à prouver, dit Mme Castex.
01:18:28J'adore parce que vous lisez la citation
01:18:30avec tellement de pénétration,
01:18:32comme si c'était du Baudelaire.
01:18:34Il faudrait que ce soit lu par Luchini,
01:18:36vous voyez.
01:18:38La dette n'est pas problématique quand on la met en relation
01:18:40avec celle de l'État, défend-elle.
01:18:42Elle parle évidemment de son année passée
01:18:44en finance de la mairie de Paris. Elle n'a rien à prouver ?
01:18:46Encore une fois, sans doute que Mme Castex
01:18:48est quelqu'un qui a un parcours très intéressant,
01:18:50des compétences,
01:18:52et l'interview à Paris Match est
01:18:54intéressante à lire, et son profil
01:18:56peut-être gagne à être connu. Je pense que le sujet
01:18:58n'est pas là. Je ne veux pas parler au nom des Français,
01:19:00mais on a tous compris qu'au terme de ces élections
01:19:02législatives, aucun bloc politique
01:19:04ne pourrait mettre en oeuvre son programme.
01:19:06Point final. Donc si vous voulez, cette classe
01:19:08politique, que ce soit à gauche, que ce soit à droite,
01:19:10que ce soit aussi parfois chez les macronistes,
01:19:12qui continue à rester accrochée à une sorte
01:19:14de victoire imaginaire, alors que Mme Castex,
01:19:16quel que soit son parcours, énarque ou pas,
01:19:18ce n'est pas le sujet, née à Caen ou née à Paris,
01:19:20ce n'est pas le sujet, elle arrive à Matignon, 48 heures plus tard,
01:19:22elle en repart. Et sa vision politique,
01:19:24son programme, ses idées, ça ne peut pas être
01:19:26appliqué. Point final. C'est assez
01:19:28épuisant de voir une classe politique
01:19:30qui continue d'être dans le déni.
01:19:32Nous sommes début août, ça fait déjà longtemps,
01:19:34plus d'un mois que ces élections sont passées,
01:19:36et les politiques n'ont pas fait...
01:19:38Mais ils ne peuvent pas apparaître en état de démission ?
01:19:40Mais non, ce n'est pas une question de démission,
01:19:42c'est avoir le courage de dire, écoutez,
01:19:44nous n'avons pas gagné, personne n'a gagné,
01:19:46donc de toutes les manières, là, ce qui va,
01:19:48si vous voulez être important,
01:19:50ce sont les forces qui vont essayer
01:19:52de faire avancer le pays, en responsabilité,
01:19:54en mettant un peu d'eau dans son vin, en prenant
01:19:56de la distance par rapport à son programme,
01:19:58en acceptant de discuter avec des adversaires,
01:20:00en essayant de construire une coalition. Ceux qui ne font pas ça,
01:20:02c'est-à-dire la quasi-totalité de la classe politique...
01:20:04Emmanuel Macron n'a pas reçu Mme Castex,
01:20:06n'a reçu aucun leader politique après
01:20:08la législative, et il ne discute pas
01:20:10non plus avec les leaders politiques,
01:20:12et ne montre pas cette ouverture souhaitable.
01:20:14Peut-être, mais il aurait peut-être dû
01:20:16la nommer, c'est une erreur, et ça aurait été intéressant,
01:20:18il l'aurait nommée à Matignon un lundi, le mercredi,
01:20:20elle serait partie, point final. Il n'y a même pas de sujet,
01:20:22en fait, et c'est épuisant de voir ça.
01:20:24Je me sens, dernière citation,
01:20:26avant de passer à un autre sujet, je me sens tout à fait
01:20:28capable d'encadrer un gouvernement,
01:20:30et je tiens ma légitimité
01:20:32de ma désignation par le
01:20:34NFP, et s'il la lui retire,
01:20:36et la réponse de Mme Castex, alors
01:20:38il n'y a plus personne qui peut incarner
01:20:40l'union de la gauche.
01:20:42J'allais dire elle a la grosse tête, non, mais
01:20:44une belle confiance en elle. Jean-Michel et Amaury,
01:20:46Jean-Michel, d'abord ?
01:20:48Oui, enfin, moi je n'ai pas grand-chose à dire sur
01:20:50Mme Castex d'une manière générale,
01:20:52parce que tout a été dit,
01:20:54en réalité, c'est la situation politique
01:20:56qui est intéressante. Personne n'a...
01:20:58Ça manque un petit peu d'humilité, quand même. Oui, personne n'a
01:21:00de majorité, oui, et puis... J'ai rien à prouver,
01:21:02je suis capable d'encadrer un gouvernement.
01:21:04Elle tient ma légitimité
01:21:06de la désignation du NFP ? Oui, elle tiendra
01:21:08sa légitimité,
01:21:10quand elle sera, si
01:21:12elle est
01:21:14choisie,
01:21:16par
01:21:18l'Assemblée nationale.
01:21:20Mais enfin, la situation que l'on connaît, elle est quand même
01:21:22extraordinaire. Vous avez un gouvernement
01:21:24démissionnaire, mais qui est toujours là,
01:21:26et vous avez une première ministre
01:21:28qui prétend être là,
01:21:30mais qui n'a jamais été nommée, si ce n'est
01:21:32par une majorité qui est minoritaire.
01:21:34En fait, en gros,
01:21:36voilà la situation.
01:21:38Il va falloir avancer là-dessus.
01:21:40Vous disiez tout à l'heure
01:21:42qu'il ne se passe rien avec Emmanuel Macron.
01:21:44Je pense qu'il doit y avoir des coups de fil
01:21:46et un nombre
01:21:48d'échanges. La Cour des comptes
01:21:50a donné les factures de téléphone d'Emmanuel Macron,
01:21:52oui, j'espère que... Oui, oui,
01:21:54ça chauffe.
01:21:56Le téléphone doit être en train
01:21:58de chauffer, donc on verra ce qui se passe
01:22:00après, mais...
01:22:02Voilà, il n'y a pas grand-chose à dire.
01:22:04Depuis hier, il y en a un qui tient la barre à droite,
01:22:06c'est Xavier Bertrand, qui disait
01:22:08dans les colonnes du Figaro qu'il était prêt à relever
01:22:10le défi. Un proche de
01:22:12Xavier Bertrand qui s'exprime... Alors ça,
01:22:14c'est la citation d'hier,
01:22:16qui mange un peu la photo,
01:22:18mais un proche aujourd'hui dit qu'il est prêt à relever
01:22:20le défi, il est préparé. En gros,
01:22:22il y a la même chose que Xavier Bertrand.
01:22:24C'est un bon candidat,
01:22:26Amaury Brelet ? Xavier Bertrand à Matignon ?
01:22:28C'est l'option numéro un ? C'est pareil que Lucie Castex.
01:22:30Ah, ça lui fera plaisir,
01:22:32Xavier Bertrand. Sauf qu'il n'a pas fait de taekwondo.
01:22:34Il n'est pas né à Caen.
01:22:36J'ai déjà dit, mais les deux vivent en pleine féerie.
01:22:38Lucie Castex, elle souffre non seulement d'un déficit
01:22:40de notoriété, mais pire encore,
01:22:42d'un taux d'image négative. Il y a un sondage
01:22:44qui a été produit, qui montre
01:22:46qu'elle souffre de 33%
01:22:48d'image négative et seulement de 15%
01:22:50d'image positive. C'est un peu injuste, parce qu'on personne la connaît.
01:22:52Tout le monde a un avis sur elle,
01:22:54mais personne ne la connaît.
01:22:56Plus les Français apprennent à la connaître, et moins ils ont envie d'elle.
01:22:58Ils ont appris, en effet, qu'elle a travaillé
01:23:00au cabinet d'Anne Hidalgo,
01:23:02depuis 2020, où elle a pu voir
01:23:04devant elle
01:23:06le trou se creuser, mais de visu,
01:23:08de la dette de Paris
01:23:10qui frôle aujourd'hui les 10 milliards.
01:23:12On a appris depuis qu'elle était membre d'un
01:23:14obscur observatoire national
01:23:16de l'extrême droite, présidé par
01:23:18l'inénarrable Thomas Porte, qui, lui,
01:23:20en connaît un rayon en question d'extrémisme.
01:23:22Et puis enfin, elle soutient à fond
01:23:24le programme du Nouveau Front Populaire,
01:23:26totalement réalisé par
01:23:28la France Insoumise, qui nous promet évidemment
01:23:30la ruine demain. Et puis on l'a dit, de toute façon,
01:23:32quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise,
01:23:34Emmanuel Macron n'en veut pas, elle n'a pas de majorité,
01:23:36et jamais elle ne pourra résister à une motion de censure.
01:23:38Ça sent la drôle de rentrée sociale,
01:23:40après cette parenthèse auxchantée,
01:23:42le décalage
01:23:44entre ce que nous sommes
01:23:46en train de vivre jusqu'à dimanche
01:23:48et la rentrée qui nous attend,
01:23:50et l'imbroglio politique dans lequel nous sommes,
01:23:52risque de nous sauter au visage
01:23:54de façon assez conséquente.
01:23:56Mathieu, un dernier mot peut-être ?
01:23:58Oui, en effet, le vrai problème
01:24:00et la vraie personne qui est à la cause de tout ça,
01:24:02c'est Emmanuel Macron lui-même. C'est lui qui a provoqué
01:24:04la dissolution et qui a provoqué un chaos politique
01:24:06sans précédent, et potentiellement une crise
01:24:08de régime à quelques mois des Jeux Olympiques.
01:24:10Moi, je rejoins ce qui a été dit en partie,
01:24:12Emmanuel Macron aurait dû nommer,
01:24:14Lucie Castex,
01:24:16aurait dû charger le Nouveau Front Populaire au soir du second
01:24:18tour des élections législatives pour démontrer
01:24:20véritablement, pour démontrer
01:24:22qu'ils sont en incapacité
01:24:24de pouvoir gouverner. Parce que, justement,
01:24:26si le Nouveau Front Populaire arrive aujourd'hui
01:24:28à Matignon, avec l'assentiment de l'Assemblée nationale,
01:24:30ils n'auront pas la majorité.
01:24:32Ils auront, on va dire, une fronde contre eux
01:24:34à l'Assemblée nationale. Ça, c'est le premier élément.
01:24:36Ensuite, après, il s'est dit,
01:24:38il va être accusé de déni démocratique,
01:24:40puisqu'il cherche à bâtir une coalition
01:24:42de droite, de centre droit et
01:24:44une partie du centre gauche, sans avoir justement
01:24:46testé cette option
01:24:48du Nouveau Front Populaire. Il aurait dû faire, comme a fait
01:24:50le roi d'Espagne après les élections législatives
01:24:52il y a un an en Espagne, où c'était
01:24:54l'alliance, l'union des droites, qui était arrivée au pouvoir,
01:24:56qui avait gagné les élections
01:24:58législatives de la même façon que le Nouveau Front Populaire
01:25:00les a, entre guillemets, gagnées. Ils n'étaient pas
01:25:02en capacité de proposer un Premier ministre.
01:25:04Et du coup, c'est Pedro Sanchez, le socialiste, qui est resté au pouvoir.
01:25:06Ça nous promet, dans les jours et les semaines qui viennent,
01:25:08de beaux débats politiques sur
01:25:10nos plateaux. La maire de Paris,
01:25:12Anne Hidalgo,
01:25:14totalement lâchée dans les
01:25:16colonnes du monde, elle fustige ceux qui
01:25:18prédisaient le pire aux Jeux Olympiques.
01:25:20Il a fallu le lire plusieurs fois
01:25:22et vraiment que je me frotte
01:25:24les yeux pour me rendre compte que c'était vraiment
01:25:26une vraie citation et qu'on n'était pas
01:25:28sur une fake news. Fuck
01:25:30au réac, fuck
01:25:32à cette extrême droite, fuck à tous ceux
01:25:34qui voudraient nous enfermer dans la guerre
01:25:36de tous contre tous. Paris est le symbole de
01:25:38l'humanisme, c'est la ville des droits humains.
01:25:40Et c'est ça que beaucoup ont voulu détruire en s'attaquant
01:25:42à nous. Et c'est un processus
01:25:44long, cela fait dix ans que
01:25:46ça dure. Quand on dit, tiens Nathan,
01:25:48parce que vous étiez, il y a quelques
01:25:50instants, en train de fustiger la classe politique
01:25:52sur son attitude et son manque
01:25:54de responsabilité face à
01:25:56la politique avec un grand P, j'ai envie de dire,
01:25:58quand on voit le niveau
01:26:00de nos politiques ces derniers
01:26:02temps, Anne Hidalgo, elle s'avoue,
01:26:04oui très bien, bravo Madame la maire, ces Jeux se passent
01:26:06formidablement. Paris est apprécié
01:26:08par les touristes et cette parenthèse
01:26:10Disneyland est formidable à vivre.
01:26:12Mais, quel manque
01:26:14d'élégance. C'est un dérapage
01:26:16à n'en pas douter, cette façon de s'exprimer.
01:26:18Je ne vais pas traduire pour les rares français
01:26:20qui nous écoutent et qui ne savent pas ce que veut dire le mot
01:26:22fuck, c'est une énorme grossièreté
01:26:24en anglais. Voilà.
01:26:26C'est pas un dérapage, c'est l'expression d'une
01:26:28pensée, d'une vision des choses, je pense.
01:26:30Quand on lutte contre l'extrême droite,
01:26:32quel est le but de lutter contre l'extrême droite, normalement ?
01:26:34C'est de faire en sorte qu'il y ait moins d'électeurs
01:26:36qui soient tentés de voter pour l'extrême droite.
01:26:38Comme on dit, ça passe quand on est politique
01:26:40de l'action publique. Essayer de
01:26:42faire en sorte qu'il y ait moins de souffrance,
01:26:44ça passe aussi par le débat, par l'argumentation,
01:26:46par la rationalité. Dire fuck
01:26:48l'extrême droite, je pense... Est-ce que
01:26:50vous pensez qu'il y a un seul français qui était tenté
01:26:52de voter pour l'extrême droite qui,
01:26:54voyant une déclaration pareille, va dire, oh bah tiens,
01:26:56je change d'avis puisqu'on me dit fuck. Pas du tout.
01:26:58C'est quelque chose, c'est d'ailleurs assez contre-productif
01:27:00parce que ça renvoie une image
01:27:02extrêmement condescendante, si vous voulez.
01:27:04Vous sentez mauvais, vous puez,
01:27:06je n'ai même pas à vous expliquer pourquoi c'est pas bien
01:27:08et par contre, ce que vous pensez,
01:27:10ça mérite un fuck.
01:27:12Et c'est à l'image un peu, d'ailleurs, des résultats,
01:27:14vous savez, cette carte électorale
01:27:16à la suite des élections, du premier tour des élections
01:27:18législatives, moi, elle m'avait beaucoup marqué
01:27:20parce qu'on voyait une France qui était acquise
01:27:22en tout cas au premier tour à Jordan Bardella,
01:27:24quasiment partout, avec,
01:27:26comme dans Astérix, les centres-villes
01:27:28et à commencer par le centre de Paris
01:27:30et enfin toute la ville de Paris qui résistait
01:27:32à cette vague.
01:27:34Je pense que c'est dangereux cette logique de la coupure
01:27:36précisément quand on est maire de Paris
01:27:38et là où Anne Hidalgo a raison, c'est que Paris est la ville
01:27:40de l'humanisme et qu'on l'a vu, d'ailleurs, pendant
01:27:42les Jeux Olympiques, on ne doit pas transformer
01:27:44ça en une sorte de...
01:27:46C'est la ville de l'humanisme avec des migrants et des sans-abris
01:27:48qui ont été chassés pour faire le village
01:27:50Potemkin des Jeux Olympiques.
01:27:52Je ne suis pas sûr qu'en termes d'humanisme,
01:27:54on soit exactement dans ce que défend
01:27:56Madame Hidalgo d'habitude.
01:27:58Quand je dis ça, je pense au Paris,
01:28:00chez Victor Hugo,
01:28:02c'est cette notion-là.
01:28:04Qui n'existe pas.
01:28:06Qui n'existe peut-être pas suffisamment.
01:28:08Quand on est maire de Paris, on doit, je pense,
01:28:10essayer aussi de dépasser cette logique
01:28:12de la fracture et Madame Hidalgo,
01:28:14parmi ses prédécesseurs, il y avait Jacques Chirac
01:28:16et Jacques Chirac, précisément, c'était quelqu'un
01:28:18qui avait la lutte contre l'extrême droite qui était absolument
01:28:20chevillée au corps du début à la fin de sa vie politique
01:28:22et qui était maire de Paris
01:28:24et qui, pour autant, n'a jamais été dans cette logique
01:28:26en quelque sorte.
01:28:28Jacques Chirac, il n'a pas fait un point 7 aux présidentielles,
01:28:30que je sache de mémoire.
01:28:32Je veux juste dire une phrase,
01:28:36je trouve que quelqu'un comme Jacques Chirac,
01:28:38il manque terriblement au contexte politique dans lequel on est
01:28:40parce que finalement, quand on voit, et ça rejoint le sujet précédent,
01:28:42le niveau de la classe politique actuelle,
01:28:44son sectarisme, sa bassesse d'esprit
01:28:46et sa petite lutte permanente,
01:28:48quelqu'un comme Jacques Chirac manque.
01:28:50En effet.
01:28:52Vraiment sur la forme, encore une fois, je trouve
01:28:54atterrant qu'une présidentiable,
01:28:56quel que soit son score,
01:28:58et c'est vrai qu'on aime être un peu sarcastique,
01:29:00mais qu'une personne d'importance
01:29:02dans la vie politique,
01:29:04la maire de la première ville
01:29:06de notre pays, ancienne candidate,
01:29:08je le disais à la présidentielle,
01:29:10qui s'adresse de cette façon,
01:29:12oui, je ne vois pas d'autre mot, c'est atterrant.
01:29:14C'est d'un niveau lamentable.
01:29:16Au-delà du manque d'élégance, c'est surtout,
01:29:18quelle est la légitimité d'Anne Hidalgo pour parler comme ça
01:29:20aux Français et à l'opposition
01:29:22parce qu'elle parle aussi, elle s'adresse à l'opposition
01:29:24à la ville de Paris.
01:29:26Et surtout, à part sur la cérémonie d'ouverture
01:29:28de l'UPRC, je n'ai pas entendu de membres
01:29:30du rassemblement national ou des jeunes
01:29:32à l'extrême droite qui auraient critiqué les Jeux.
01:29:34Par contre, j'ai vu des gens de l'ultra-gauche
01:29:36saboter des trains SNCF,
01:29:38enfin des cathéters ou je ne sais plus comment ça s'appelle,
01:29:40des câbles, et qui a paralysé le trafic.
01:29:42J'ai vu un député des caténaires, oui pardonnez-moi,
01:29:44j'ai vu un député LFI dire
01:29:46que le patriotisme
01:29:48exacerbé des Jeux Olympiques était à vomir
01:29:50pour résumer partiellement ce qu'il disait.
01:29:52Enfin, j'ai surtout vu du jeobashing
01:29:54pour reprendre les mots d'Anne Hidalgo,
01:29:56de l'extrême-gauche plutôt que de l'extrême-droite,
01:29:58et des réacs à qui elle dit fuck.
01:30:00Parce qu'Anne Hidalgo va pratiquer le deux-poids-deux-mesures,
01:30:02elle est forte contre les faibles et faible contre les forts.
01:30:04Mais la réalité aujourd'hui, je repose la question,
01:30:06c'est quelle est la légitimité d'Anne Hidalgo pour dire cela ?
01:30:08Elle est maire de Paris.
01:30:10Vous avez deux légitimités, justement.
01:30:12Vous avez une légitimité de position, Anne Hidalgo est maire de Paris
01:30:14et tout le monde la respecte pour cela, et c'est tout à fait normal.
01:30:16Mais ensuite, vous avez une deuxième légitimité
01:30:18qui est la légitimité d'action, c'est-à-dire
01:30:20le capital politique que vous avez pour mener à bien vos projets
01:30:22et surtout pour porter vos idées.
01:30:24Or, le capital politique en démocratie,
01:30:26il est donné par les électeurs, il est donné par les voix.
01:30:28Or, moi, je m'interroge réellement
01:30:30sur le capital politique d'Anne Hidalgo
01:30:32parce que, je vais rappeler deux chiffres majeurs,
01:30:34les élections municipales de Paris
01:30:362020, elle a été élue avec 64% d'abstention.
01:30:38Ça, c'est la réalité des faits.
01:30:40C'est vrai.
01:30:42Elle est très fragile, maire de Paris,
01:30:44sur un point de vue électoral.
01:30:46Elle n'a pas de capital politique pour pouvoir mener à bien ses idées.
01:30:48Et, deuxième point, comme vous l'avez dit,
01:30:50face aux Français, elle a fait 1,7%.
01:30:52Donc, malgré tout,
01:30:54son capital politique n'est pas assez suffisant, je trouve,
01:30:56pour pouvoir se permettre de parler comme ça
01:30:58à une partie des gens qui représentent,
01:31:00comme vous l'avez dit, 30-35% des Français.
01:31:02Alors, ce qui est étonnant,
01:31:04et je vous fais réagir tout de suite à Maury Bourlet
01:31:06et Jean-Michel Fauverg, c'est qu'Anne Hidalgo
01:31:08dit ça dans la presse, écrite,
01:31:10et après, elle se retrouve à la télé,
01:31:12et qu'est-ce qu'elle dit ?
01:31:14Je ne suis pas dans la revanche, pas du tout.
01:31:16J'apprends jamais de revanche,
01:31:18parce que je pense que, quand on est dans la revanche,
01:31:20on perd beaucoup d'énergie.
01:31:22C'est comme les sportifs, j'apprends beaucoup
01:31:24des sportifs de haut niveau.
01:31:26Il faut être dans la liberté
01:31:28et dans la libération
01:31:30de sa créativité.
01:31:32La revanche, elle vous fait perdre de l'énergie.
01:31:34Donc, ce n'est pas ce qui m'anime.
01:31:36En revanche, je suis très heureuse de voir
01:31:38que Paris est aimée dans le monde entier.
01:31:40Merci beaucoup.
01:31:42Après, je vais être très objectif, très factuel.
01:31:44On peut rendre justice à Anne Hidalgo
01:31:46sur un point. En effet, le bilan des Jeux
01:31:48est bon.
01:31:50Elle y est pour quelque chose.
01:31:52Elle aurait tort de ne pas en profiter politiquement.
01:31:54C'est une évidence. N'importe quel autre
01:31:56leader politique aurait fait la même chose.
01:31:58C'est vraiment l'attitude, la façon
01:32:00de le faire qui est assez déplorable, je trouve.
01:32:02Oui, elle a gagné la médaille d'or
01:32:04de la médiocrité, très certainement.
01:32:06Je rappelle quand même qu'elle était, à l'origine,
01:32:08lorsqu'elle était candidate à la mairie de Paris
01:32:10en 2014, elle n'était pas vraiment
01:32:12favorable, entre guillemets, avait-elle déclaré
01:32:14à l'époque. Elle avait ajouté, les Jeux, ça coûte
01:32:16cher, y compris la candidature en soi
01:32:18coûte cher, et les Jeux, disons Dieu, je crois
01:32:20que ce n'est plus du tout d'actualité.
01:32:22Depuis, elle a été élue et elle a évidemment
01:32:24changé d'avis. Et le paradoxe,
01:32:26c'est que la bonne tenue des Jeux, Jean-Michel
01:32:28Fauberg, si on regarde un petit peu
01:32:30de plus près, ça va totalement à l'encontre
01:32:32des valeurs d'Anne Hidalgo, puisque
01:32:34pourquoi ça se passe bien ? Parce qu'il y a des forces de l'ordre partout.
01:32:36Je rappelle que Mme Hidalgo
01:32:38ne veut pas armer sa police municipale.
01:32:40Mme Hidalgo
01:32:42met en avant l'humanisme de Paris. Je le rappelais
01:32:44il y a un instant, la misère a été cachée
01:32:46aux touristes et aux millions de gens
01:32:48qui viennent profiter de ces JO. Et puis, il y a
01:32:50des équipes de propreté supplémentaires qu'elle n'a jamais
01:32:52mises en action dans
01:32:54Paris, qui font que la ville est propre.
01:32:56En effet, ces derniers jours, la réussite des
01:32:58Jeux, je caricature à peine.
01:33:00C'est quasiment tout ce qu'elle a toujours rejeté.
01:33:02Non, vous ne caricaturez pas.
01:33:04Et en même temps,
01:33:06vous m'enlevez tous mes thèmes.
01:33:08Effectivement.
01:33:10Mais il me semblait, et je parle sous votre
01:33:12contrôle, qu'à un certain moment, les Jeux,
01:33:14elle les critiquait, en particulier les transports
01:33:16en commun, en disant qu'on ne sera jamais prêts
01:33:18pour les Jeux Olympiques.
01:33:20Il y a cette séquence dans un documentaire où on voit
01:33:22Valérie Pécresse, et elle autour
01:33:24d'une table, où Valérie Pécresse
01:33:26recadre Anne Hidalgo sur son bashing
01:33:28des transports.
01:33:30Séquence extrêmement savoureuse
01:33:32que les uns et les autres, vous avez vu.
01:33:34Elle est malvenue de
01:33:36dire tout ce qu'elle dit, d'autant qu'elle ratisse
01:33:38l'arge. Elle ratisse les réacs,
01:33:40l'extrême droite, tous ceux qui
01:33:42seraient contre elle, et sans doute
01:33:44à la municipalité,
01:33:46dans son conseil municipal.
01:33:48Donc, effectivement. Moi, je suis choqué, quand même,
01:33:50par l'usage
01:33:52de ces métaphores,
01:33:54je vais le dire comme ça. Je suis quand même
01:33:56assez choqué, et par contre, je ne vous rejoins pas.
01:33:58Ce ne sont pas des métaphores, ce sont des gros mots,
01:34:00ce sont des grosses certés, tout simplement.
01:34:02Je voulais le dire différemment.
01:34:04C'est nom d'oiseau.
01:34:06Par contre, je ne vous rejoins pas sur
01:34:08un certain nombre de choses
01:34:10qui ont été dites à plusieurs reprises.
01:34:12Le niveau des hommes et des femmes politiques,
01:34:14bien sûr.
01:34:16Parce que vous en avez fait partie, vous étiez une exception, Jean-Michel.
01:34:18Non, mais moi, j'ai côtoyé des gens qui,
01:34:20d'abord, n'utilisaient pas ces noms d'oiseaux,
01:34:22comme on dit, ces gros mots,
01:34:24et ensuite, j'ai côtoyé
01:34:26des gens de qualité, il y en a.
01:34:28Bien sûr qu'il y en a chez les hommes politiques, que ce soit au local,
01:34:30que ce soit au national.
01:34:32Vous avez parlé tout à l'heure
01:34:34du président de la région
01:34:36des Hauts-de-France.
01:34:40C'est une personne de qualité,
01:34:42qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas,
01:34:44qu'on le veuille comme Premier ministre ou non, c'est une personne de qualité.
01:34:46Il y en a d'autres aussi.
01:34:48Il nous reste des hommes et des femmes politiques.
01:34:50Et ça, ce sont des personnages qui sont
01:34:52dans l'échiquier politique, dans notre vie politique
01:34:54depuis des dizaines d'années.
01:34:56En l'occurrence, Anne Hidalgo également,
01:34:58mais c'est vrai que ce sont les nouveaux arrivants
01:35:00de l'Assemblée de Nouveaux Politiques,
01:35:02les visages que l'on découvre,
01:35:04qui sont souvent assez déceptifs.
01:35:06Pas que, Julien.
01:35:08Vous avez le Premier ministre
01:35:10et missionnaire actuel,
01:35:12Gabriel Attal, qui est issu
01:35:14de la Macronie.
01:35:16Et puis vous en avez d'autres aussi.
01:35:18Il ne faut pas que cet arbre
01:35:20malpoli de la mairie
01:35:22de Paris cache
01:35:24quelques hommes politiques
01:35:26et femmes politiques valables.
01:35:28Oui, dernier mot ?
01:35:30Laissez-moi juste vous proposer
01:35:32deux dernières citations.
01:35:34Et je vous laisse le mot de la fin sur Anne Hidalgo,
01:35:36sur cette interview de la maire de Paris.
01:35:38Les Français ne sont dupes de rien.
01:35:40La preuve, ils l'ont montrée à la dernière élection.
01:35:42Et ils le montrent par leur enthousiasme.
01:35:44Il faut laisser les athlètes
01:35:46dans leur moment.
01:35:48Pourquoi aller jouer les coucous ?
01:35:50Les Français ne sont dupes de rien.
01:35:52Ils l'ont montrée lors de la dernière élection.
01:35:54Elle interprète mal les résultats.
01:35:56J'ai l'impression que Mme Hidalgo
01:35:58a mal lu le résultat
01:36:00du deuxième tour des législatives.
01:36:02Pour le coup,
01:36:04je suis assez d'accord avec ce genre de...
01:36:06Comment vous faites ?
01:36:08Qu'est-ce qui s'est passé lors de la dernière élection législative ?
01:36:10Il y a eu un premier tour, on s'en souvient,
01:36:12la vague Bardella,
01:36:14la vague Rassemblement National.
01:36:16Et à ce moment-là, le barrage républicain
01:36:18a été lancé.
01:36:20Et les partisans du barrage républicain eux-mêmes disaient
01:36:22faisons-le, sachant que de toutes les manières,
01:36:24il s'agit de limiter la casse.
01:36:26Dominique Strauss-Kahn avait dit
01:36:28j'appelle même à voter LFI parce qu'ils n'auront jamais,
01:36:30même pas une majorité politique.
01:36:32Et la question est de savoir si
01:36:34le Rassemblement National aura un gouvernement
01:36:36avec une majorité absolue
01:36:38ou une majorité relative.
01:36:40C'était ça ce qu'avait dit par exemple quelqu'un comme Dominique Strauss-Kahn.
01:36:42Et en effet, le barrage républicain
01:36:44a fonctionné
01:36:46au-delà de toutes les espérances.
01:36:48Et d'ailleurs, tout le monde se souvient,
01:36:50je veux dire, le soir du deuxième tour,
01:36:52à 19h, quand on commence à voir
01:36:54les résultats se profiler, on se dit
01:36:56qu'est-ce qui se passe entre les différents instituts de sondage ?
01:36:58Il y avait vraiment une sorte d'hésitation.
01:37:00À gauche, les partisans
01:37:02du Nouveau Front Populaire étaient les premiers
01:37:04étonnés par la situation.
01:37:06Donc je pense que Mme Hidalgo a raison sur ce point.
01:37:08Et d'ailleurs, Pascal Praud avait fait une bonne remarque le lendemain.
01:37:10Il avait dit il y a trois leçons des élections législatives.
01:37:12Il avait dit la première, c'est que les Français
01:37:14estiment qu'il y a un ras-le-bol
01:37:16généralisé sur plein de sujets, le pouvoir d'achat, etc.
01:37:18La deuxième, il avait dit, c'est que
01:37:20les Français ne veulent manifestement pas
01:37:22du Rassemblement National à Matignon. La troisième, j'ai oublié.
01:37:24Mais en tout cas,
01:37:26voici les deux leçons.
01:37:28Mais je pense qu'elle a raison et que de la même manière,
01:37:30l'optimisme qui a été retrouvé
01:37:32pendant les Jeux Olympiques est aussi
01:37:34le signe d'une joie collective
01:37:36retrouvée. – Dernière citation
01:37:38sur laquelle j'aimerais vous entendre
01:37:40avoir un petit commentaire.
01:37:42Tout le discours du saccage Paris
01:37:44d'il y a quelques années nous a été jeté à la figure
01:37:46comme s'il y avait une réalité, comme si
01:37:48le travail à mon équipe et à moi depuis dix ans
01:37:50c'était la destruction de la ville. On a l'impression
01:37:52à Maury que 15 jours
01:37:54de JO durant lesquels on a totalement aseptisé
01:37:56la ville suffisent à faire
01:37:58oublier tout le bilan
01:38:00d'Anne Hidalgo. Vraiment, j'ai l'impression
01:38:02qu'elle se voile totalement la face.
01:38:04– Évidemment, concernant le saccage Paris,
01:38:06elle voit des militants
01:38:08d'extrême droite partout, des néonazis partout.
01:38:10Ça fait trois ans qu'elle nous explique
01:38:12que derrière chaque militant de saccage Paris,
01:38:14chaque Parisien qui ose
01:38:16critiquer. – Quand on va retrouver les rats,
01:38:18les camps de migrants, les craqueux
01:38:20et autres…
01:38:22– Les surmulots. – Oui, les surmulots,
01:38:24c'est vrai. Mais quand l'insécurité
01:38:26et l'insalubrité vont revenir,
01:38:28elle risque de moins fanfaronner peut-être la maire de Paris.
01:38:30Qu'elle profite de cette parenthèse enchantée
01:38:32parce que je ne suis pas sûr que ça dure. – Il y a des sondages
01:38:34qui ont été faits sur son bilan l'année passée,
01:38:36notamment un sondage du Figaro qui avait montré
01:38:38qu'elle était dans le rouge sur quasiment
01:38:40tous les items exceptés sur la politique culturelle.
01:38:42Mais tout ce qui s'agissait du logement,
01:38:44de la sécurité, de la pollution,
01:38:46etc., elle était dans le rouge,
01:38:48on était à 20-25% d'opinions
01:38:50positives. Donc son bilan est absolument
01:38:52catastrophique. Aujourd'hui, il suffit
01:38:54de discuter, moi j'habite dans le 18ème,
01:38:56je rencontre des gens issus de toutes origines,
01:38:58y compris des gens de gauche, il y en a
01:39:00beaucoup dans cet arrondissement théorique,
01:39:02et qui me disent qu'ils sont effarés
01:39:04de voir le bilan de ce qui est devenu Paris.
01:39:06On en a parlé
01:39:08récemment de la fameuse place
01:39:10de la Concorde qui a retrouvé
01:39:12son lustre d'antan, et pendant des années
01:39:14on a dû souffrir, nous Parisiens,
01:39:16à la traverser, à la voir totalement dégradée,
01:39:18laissée à l'abandon
01:39:20avec des candélabres qui ne tenaient
01:39:22plus debout, des taques sur tous les murs,
01:39:24et on a mis un petit coup de poing à l'arrache
01:39:26au dernier moment pour essayer
01:39:28d'améliorer, d'embellir
01:39:30la carte postale, mais évidemment
01:39:32qu'une fois les JO terminées, on retombera
01:39:34dans le saccage Paris,
01:39:36et de ce point de vue, la politique
01:39:38d'Anne Hidalgo est véritablement
01:39:40criminelle vis-à-vis de la ville de Paris,
01:39:42de son histoire, de sa culture et de son patrimoine.
01:39:44Et puis elle nous parle d'héritage, Mathieu Hoque,
01:39:46d'héritage des jeux,
01:39:48mais c'est quoi l'héritage des jeux pour l'instant ?
01:39:50Moi j'ai entendu parler d'une vasque,
01:39:52d'une montgolfière lumineuse
01:39:54qu'on va garder, c'est très joli, pourquoi pas,
01:39:56et d'un éventuel
01:39:58point de baignette dans la Seine.
01:40:00Elle veut garder les anneaux aussi.
01:40:02Elle voulait garder les anneaux aussi.
01:40:04Il est beau l'héritage, merci
01:40:06Madame Hidalgo. La Seine, personne n'a envie de s'y baigner,
01:40:08même si vous mettez de l'eau
01:40:10turquoise à 30 degrés,
01:40:12j'ai jamais eu pour ambition
01:40:14d'aller me baigner dans la Seine, et aucun Parisien n'a jamais eu
01:40:16pour ambition d'aller se baigner dans la Seine.
01:40:18Et la vasque, je ne suis pas sûr que ça change le quotidien
01:40:20des Parisiens non plus, donc en termes d'héritage,
01:40:22là aussi, pardon, mais
01:40:24ce n'est pas l'intérêt.
01:40:26Je pense qu'elle se trompe sur l'héritage des Jeux Olympiques
01:40:28qui sera double. Il y a un premier héritage, quand on regarde
01:40:30le bilan des Jeux Olympiques, notamment quand on regarde Londres
01:40:322012, c'est un
01:40:34héritage économique,
01:40:36qui profite à la capitale,
01:40:38mais également au reste du
01:40:40pays. Quand on voit
01:40:42le bilan des Jeux Olympiques de Londres, on a vu effectivement
01:40:44s'améliorer les indicateurs d'attractivité,
01:40:46notamment sur le tourisme.
01:40:48Londres a coûté
01:40:50au bas mot, je crois, 9 milliards
01:40:52de Sterling
01:40:54et a rapporté 40 milliards
01:40:56au Royaume-Uni dix ans
01:40:58après. Donc ça, c'est le premier héritage
01:41:00des Jeux Olympiques. Mais ça, ça ne dépend pas d'Anne Hidalgo,
01:41:02ça dépend de l'attractivité du pays.
01:41:04Elle dépend de l'insécurité aussi
01:41:06de notre pays. Et c'est ça
01:41:08le deuxième sujet, quand même, de ce bilan des Jeux
01:41:10Olympiques. C'est un bilan qui sera politique.
01:41:12Il n'y a pas d'avancée pour les Parisiens.
01:41:14Le bilan, il sera politique, c'est-à-dire que va-t-on
01:41:16retenir de ces Jeux Olympiques ? On va retenir
01:41:18une seule chose qui est évidente, c'est que lorsque
01:41:20les pouvoirs publics et lorsque le
01:41:22personnel politique se donne les moyens de
01:41:24mettre en place une politique publique volontariste
01:41:26en matière de lutte contre l'insécurité,
01:41:28de lutte contre l'insalubrité, il est
01:41:30possible de faire bouger les lignes. Et c'est
01:41:32une question, véritablement, de volontarisme politique
01:41:34plutôt que de moyens ou de je-ne-sais-quoi.
01:41:3630 secondes, Mathieu Devesse, on va retrouver...
01:41:3830 secondes, Nathan Devers, on va retrouver
01:41:40Mathieu Devesse dans un instant pour le jeter.
01:41:42Oui, non, et si je peux être un peu fleur bleue en 30 secondes ?
01:41:44Mais vous l'êtes toujours.
01:41:45L'héritage de ces Jeux Olympiques, c'est aussi
01:41:47qu'on vit un moment qui est en quelque sorte
01:41:49un, je pense, un trésor dans notre conscience
01:41:51collective et dans notre mémoire collective.
01:41:53Il y a eu tellement de gens
01:41:55qui ont pensé
01:41:57à tort ou à raison que ça allait être une
01:41:59catastrophe, que ça allait être une humiliation
01:42:01pour la France, que ça survenait dans
01:42:03un contexte de psychose nationale,
01:42:05de psychose collective. Et en effet,
01:42:07depuis le moment du début de la
01:42:09cérémonie d'ouverture, il se passe quelque chose
01:42:11qu'il faut bien nommer magie.
01:42:13Une beauté, un émerveillement qui a été partagé
01:42:15par tout le monde, qu'on ait apprécié ou non
01:42:17cette cérémonie, c'est même pas le sujet. Tout le monde a été
01:42:19émerveillé, une joie, des médailles. Comme
01:42:21dirait Léa Salamé, c'est quel jeu !
01:42:23On est dans la joie, on est dans la jubilation.
01:42:25Et ça, à mon avis, ça fait partie
01:42:27quand même de quelque chose
01:42:29qui restera dans un héritage immatériel.
01:42:31J'ai limite
01:42:33la larme à l'œil.
01:42:35De la part d'un sportif.
01:42:37J'en ai les poils
01:42:39qui se hérissent, quasiment.
01:42:41Merci beaucoup Nathan. Il est 23h pile,
01:42:43on va passer à un autre sujet juste après
01:42:45avoir fait un point sur l'actualité
01:42:47avec l'excellent Mathieu Devese. Mathieu, c'est à vous.
01:42:49Patrice Laffont est mort ce matin
01:42:51à l'âge de 84 ans. L'animateur de
01:42:53télévision a été victime d'une crise cardiaque.
01:42:55Il est connu pour avoir notamment
01:42:57présenté des chiffres et des lettres,
01:42:59Fort Boyard et Pyramide. Emmanuel Macron salue
01:43:01la mémoire de celui, je cite,
01:43:03qui a rassemblé des familles entières
01:43:05devant la télévision.
01:43:07Les trois concerts de la star américaine
01:43:09Tyler Swift à Vienne ont été annulés. Ils devaient
01:43:11se dérouler demain, le 9 et le
01:43:1310 août également. Mais la police a annoncé
01:43:15avoir déjoué un projet d'attentat islamiste.
01:43:17Elle a arrêté aujourd'hui deux personnes, dont un jeune
01:43:19homme de 19 ans.
01:43:21Enfin, les Jeux Olympiques et c'est une grande
01:43:23déception pour les handballeurs français. Ils ont
01:43:25perdu en quarts de finale contre l'Allemagne
01:43:27après un scénario incroyable. Les Bleus
01:43:29menaient d'un but et étaient à 4 secondes
01:43:31seulement d'une place en demi-finale.
01:43:33Pas de nouveau titre olympique donc pour
01:43:35Nicolas Karabatic qui disputait
01:43:37le dernier match de son immense carrière.
01:43:41Ah, quelle déception.
01:43:43Les handballeurs français, champions olympiques
01:43:45en titre. On était champions
01:43:47en titre. Ça s'est joué.
01:43:49J'ai vu une perte de balle dans les dernières secondes.
01:43:51Exactement, à 4 secondes de la fin et puis un
01:43:53éclair de l'Allemagne. En prolongation,
01:43:55on a cédé. Quelle déception.
01:43:57Par contre, on a battu l'Allemagne en volet.
01:43:59Vous dites ? On a battu l'Allemagne en volet.
01:44:01C'était l'Italie. On a battu l'Allemagne
01:44:03en basket féminin. En fait, il y avait un double
01:44:05France-Allemagne en basket féminin et masculin.
01:44:07Les hommes et les femmes ont gagné.
01:44:09On a perdu en handball contre les Allemands également
01:44:11mais on a gagné en volet contre les Italiens.
01:44:13C'est beau. J'ai des frissons.
01:44:15Je repense encore à ce que vous disiez il y a un instant.
01:44:17Merci à Mathieu.
01:44:19On enchaîne. On va reprendre notre sérieux
01:44:21avec cette information
01:44:23dans l'actualité internationale. L'agence de l'ONU
01:44:25pour les réfugiés palestiniens, l'UNEROI,
01:44:27qui est dans la tourmente
01:44:29de nouveau puisqu'on apprend aujourd'hui que
01:44:319 membres du personnel
01:44:33de cette UNEROI
01:44:35pourraient avoir été impliqués dans les attaques
01:44:37du Hamas du 7 octobre dernier
01:44:39selon l'enquête interne des Nations Unies
01:44:41qui portait sur 19 personnes accusées par Israël.
01:44:43Mathilde Ibaniez vous en dit un petit peu plus.
01:44:457 mois après
01:44:47les premiers soupçons de complicité
01:44:49des attaques du 7 octobre,
01:44:51l'ONU confirme la participation
01:44:53de 9 agents des Nations Unies
01:44:55pour les réfugiés palestiniens.
01:44:57Il ne fait aucun doute que cette affaire
01:44:59sera balayée comme s'il s'agissait
01:45:01de quelques pommes pourries.
01:45:03Il ne s'agit pas de quelques pommes pourries,
01:45:05il s'agit de tout un verger pourri de terreur.
01:45:07Pendant 10 mois, l'UNERA a nié ses faits.
01:45:09Dans les médias par écrit, il a menti.
01:45:1110 mois plus tard, on leur a littéralement
01:45:13tiré les vers du nez.
01:45:15Dans cette vidéo publiée en février dernier,
01:45:17un homme transporte un cadavre
01:45:19dans le kibbutz israélien Béry.
01:45:21L'un des plus touchés par les attaques
01:45:23pour emmener ce cadavre côté Gaza.
01:45:25L'un des hommes a été identifié
01:45:27comme étant un employé de l'agence des Nations Unies
01:45:29pour les réfugiés palestiniens.
01:45:31Après l'enquête interne du bureau
01:45:33des services de contrôle de l'ONU,
01:45:35les 9 accusés ont été licenciés.
01:45:37Israël avait accusé plusieurs membres de l'UNERA
01:45:39de faire partie des membres du Hamas
01:45:41et d'avoir participé aux attaques.
01:45:43Sur ces 19 personnes,
01:45:45nous avons constaté que dans 10 cas,
01:45:47il n'y a pas d'informations
01:45:49ou des informations insuffisantes
01:45:51pour étayer les allégations d'implication
01:45:53dans les attentats du 7 octobre.
01:45:55Les Nations Unies ont lancé l'enquête
01:45:57après qu'Israël a accusé 12 membres
01:45:59du personnel d'avoir participé
01:46:01aux attaques menées par le Hamas.
01:46:03Des accusations ont intensifié en mars dernier,
01:46:05déclarant que plus de 450 employés
01:46:07seraient également en lien
01:46:09avec ces meurtres.
01:46:11Amélie Brelet,
01:46:13on pouvait le craindre,
01:46:15l'UNERA complice du Hamas,
01:46:17c'est édifiant comme information.
01:46:19Ça fait des années qu'Israël
01:46:21alerte les pays occidentaux,
01:46:23qui financent à grands frais cette organisation,
01:46:25qu'elle entretient, au moins passivement,
01:46:27pour ne pas dire activement,
01:46:29des liens avec l'organisation terroriste.
01:46:31On a d'ailleurs vu ces derniers mois
01:46:33au cours du conflit, depuis le 7 octobre,
01:46:35et c'est Israël qui l'a rapporté,
01:46:37que plusieurs sites de l'UNERA
01:46:39à Gaza avaient été occupés
01:46:41par des terroristes du Hamas,
01:46:43en s'en servant notamment
01:46:45comme zone de tir.
01:46:47Rien de surprenant, mais plus largement,
01:46:49ça fait des années qu'en matière
01:46:51de relations avec Israël,
01:46:53l'ONU s'est totalement discréditée,
01:46:55totalement corrompue moralement.
01:46:57Il faut rappeler les condamnations,
01:46:59on ne les compte plus, de ce fameux Conseil des droits de l'homme
01:47:01de l'ONU, où siègent les pires
01:47:03dictatures et régimes de la planète,
01:47:05et qui condamnent depuis plus d'une dizaine d'années,
01:47:07quasiment tous les ans, Israël,
01:47:09uniquement Israël, évidemment,
01:47:11donc tout cela n'est absolument pas surprenant
01:47:13et particulièrement scandaleux.
01:47:15Mais c'est un discrédit
01:47:17total, que
01:47:19je pense le grand public
01:47:21est peut-être un petit peu moins
01:47:23concerné
01:47:25par ce que vous décrivez
01:47:27et ce qui se passe depuis une dizaine d'années
01:47:29à l'ONU, mais là c'est le genre d'information
01:47:31qui fait le tour de la planète,
01:47:33et donc l'ONU
01:47:35soutient cette agence, enfin l'UNERA dépend
01:47:37de l'ONU pour être tout à fait
01:47:39précis, que doit faire l'ONU ?
01:47:41C'est
01:47:43une affaire gravissime.
01:47:45Et c'est ce que dit souvent
01:47:47Israël, c'est-à-dire que la difficulté avec le Hamas
01:47:49c'est que le Hamas a infiltré toute la société
01:47:51à Gaza,
01:47:53toute la société des Gazaouis,
01:47:55il faut rappeler qu'ils ont été élus
01:47:57en 2006, je crois,
01:47:59à Gaza, notamment,
01:48:01c'était un des seuls territoires
01:48:03où il y a eu des élections
01:48:05démocratiques d'une certaine façon
01:48:07et qui ont porté le
01:48:09Hamas au pouvoir, donc effectivement on les retrouvait
01:48:11dans toutes les instances aujourd'hui
01:48:13qui aident
01:48:15la Palestine, c'est-à-dire les associations,
01:48:17les différents organismes
01:48:19de l'ONU
01:48:21ou également le reste de la société civile,
01:48:23c'est quelque chose qui est logique, et c'est pour cela
01:48:25que de toute façon, tant que le Hamas
01:48:27ne sera pas détruit,
01:48:29la paix en Palestine,
01:48:31dans cet espace de la Palestine mandataire,
01:48:33l'ancienne Palestine mandataire, pardon,
01:48:35ne pourra pas être effectuée, et c'est pour cela
01:48:37qu'il faut, je pense,
01:48:39nous pensons, on va sortir un texte dessus,
01:48:41qu'il serait nécessaire d'une coalition internationale,
01:48:43un petit peu sur le modèle qui avait eu lieu
01:48:45contre Daesh
01:48:47en 2015,
01:48:49entre justement
01:48:51les pays arabo-musulmans,
01:48:53notamment l'Arabie Saoudite,
01:48:55l'Egypte, la Jordanie, mais également
01:48:57Israël et le monde occidental, pour vaincre
01:48:59le totalitarisme islamique qui, en Palestine,
01:49:01à Gaza, s'incarne par le Hamas.
01:49:03Un commentaire, que doit faire l'ONU
01:49:05face à une situation pareille ?
01:49:07C'est une horreur, et ce n'est pas étonnant.
01:49:09Il faut bien comprendre que l'UNRWA,
01:49:11c'est une organisation
01:49:13qui lutte pour les droits de l'homme,
01:49:15qui lutte pour les droits humains,
01:49:17qui lutte pour les réfugiés,
01:49:19qui lutte contre la violence,
01:49:21qui lutte pour la dignité de chacun,
01:49:23des civils, et qui a
01:49:25participé, en partie, mais en partie,
01:49:27à un des plus grands massacres
01:49:29du XXIe siècle, de civils.
01:49:31Après, certains vous diront que ce sont
01:49:33neuf pommes pourries dans un immense
01:49:35verger qu'est l'UNRWA,
01:49:37et cette organisation...
01:49:39Certains diront ça, mais de manière certaine...
01:49:41Est-ce que ce n'est pas tout le verger qui est contaminé,
01:49:43qui est pourri ?
01:49:45Certains disent toujours, si vous voulez,
01:49:47les preuves peuvent s'accumuler, certains continueront de nier.
01:49:49Comme l'a dit Amori, l'armée israélienne a découvert
01:49:51que sous les locaux de l'UNRWA,
01:49:53mais c'est-à-dire, ils ne pouvaient pas ne pas le savoir, à Gaza,
01:49:55il y avait un des tunnels
01:49:57les plus importants du Hamas
01:49:59qui servait de lieu de communication, etc.,
01:50:01et qu'évidemment, ils le savaient.
01:50:03Ces gens-là sont ou bien des lâches ou bien des criminels,
01:50:05point final. Et j'aimerais donner un autre exemple
01:50:07dont on ne parle pas assez, parce que ces gens-là
01:50:09demandent des dons en France. La Croix-Rouge.
01:50:11La Croix-Rouge, qui est une organisation
01:50:13que tout le monde connaît,
01:50:15qui sert le bien de l'humanité,
01:50:17qui est formidable,
01:50:19qui s'occupe des civils, qui s'occupe des gens
01:50:21qui souffrent, qui, pendant la Seconde Guerre mondiale,
01:50:23a fait preuve d'un courage absolument héroïque.
01:50:25On le sait, c'est ironique quand je dis ça,
01:50:27puisqu'ils allaient devant les camps,
01:50:29ils voyaient devant la porte, oh ben non, il ne se passe rien,
01:50:31circulez, il n'y a rien à voir. Il y a d'une lâcheté absolument crasse
01:50:33qui frisait parfois, d'ailleurs,
01:50:35des accusations plus graves qu'on pourrait leur faire.
01:50:37Et la Croix-Rouge
01:50:39a été d'une lâcheté absolue depuis le 7 octobre.
01:50:41Absolue. Les familles des otages
01:50:43ont demandé mille fois à la Croix-Rouge
01:50:45d'avoir des visites, d'avoir des informations,
01:50:47d'avoir des médicaments, etc., etc.
01:50:49Ils ont eu une fin de non recevoir
01:50:51qui discrédite aussi une organisation
01:50:53comme la Croix-Rouge. Alors, la seule solution,
01:50:55c'est ce que disait, je crois, Amaury tout à l'heure,
01:50:57c'est, en effet, quand on défend la cause palestinienne
01:50:59et que je défends, moi, depuis
01:51:01que j'ai la possibilité
01:51:03de le faire, évidemment que ça suppose
01:51:05d'avoir un regard critique sur les actions d'Israël,
01:51:07sur la politique d'Israël, sur ce qui se fait en Cisjordanie,
01:51:09mais ça ne peut pas se défendre avec des gens
01:51:11qui ont la moindre complaisance vis-à-vis de cela.
01:51:13Et je me permets d'ailleurs de le dire,
01:51:15c'est pas seulement contre Israël que c'est un problème,
01:51:17ou contre les Juifs ou contre les Israéliens.
01:51:19Les gens qui ont participé au 7 octobre
01:51:21et les gens qui ont la moindre complaisance vis-à-vis du 7 octobre
01:51:23ont détruit la cause palestinienne,
01:51:25ont fait un mal fou aux Palestiniens.
01:51:27Et je pense que les Palestiniens, notamment de Gaza,
01:51:29s'en rendront compte, et s'en rendront compte
01:51:31de plus en plus dans les décennies à venir.
01:51:33Le Hamas qui a annoncé hier
01:51:35que son chef à Gaza, Yahya Sinwar,
01:51:37l'un des hommes les plus recherchés par Israël,
01:51:39avait été désigné à la tête du mouvement terroriste
01:51:41après l'assassinat de son prédécesseur
01:51:43qui a relancé les craintes
01:51:45qu'on évoque énormément ces derniers jours
01:51:47d'une nouvelle escalade militaire au Proche-Orient.
01:51:49Il était jusque-là le chef du Hamas à Gaza.
01:51:51Explication de Maxime Lavandier.
01:51:53On en dit quelques mots également.
01:51:55Il est l'homme le plus recherché par Israël
01:51:57et est désormais le numéro 1 du Hamas.
01:51:59Un choix qui n'est pas anodin
01:52:01et qui envoie un message fort
01:52:03à l'État hébreu.
01:52:05Il est considéré comme le cerveau,
01:52:07l'instigateur, le coordonnateur
01:52:09des massacres du 7 octobre.
01:52:11Je rappelle, 1200 personnes assassinées,
01:52:13250 otages dont un grand nombre
01:52:15est encore entre les mains du Hamas.
01:52:17Un rôle qui ne s'arrête pas là.
01:52:19Membre du Hamas depuis 30 ans
01:52:21et élu chef du bureau politique en 2017.
01:52:23Yassin Ouar serait également celui
01:52:25qui négocie chaque point
01:52:27des accords de trêve
01:52:29entre Israël et le Hamas
01:52:31et qui dictait la liste
01:52:33des otages israéliens
01:52:35et des prisonniers palestiniens.
01:52:37Là, on est avec vraiment le Hamas
01:52:39dans ce qu'il a de plus dur.
01:52:41Dans une personne
01:52:43issue de la bande de Gaza
01:52:45qui est de Ranyounès
01:52:47qui est une des villes
01:52:49complètement rasées par l'opération
01:52:51menée par Tzahal depuis octobre dernier.
01:52:53Des négociations
01:52:55qu'il connaît bien.
01:52:57Le nouveau chef du Hamas a passé 23 ans
01:52:59dans les geôles israéliennes.
01:53:01Il a lui-même été libéré en échange
01:53:03du soldat franco-israélien Gilad Chalit,
01:53:05otage du Hamas pendant 5 ans.
01:53:07Considéré comme un mort en sursis
01:53:09par l'armée israélienne,
01:53:11il n'est plus apparu en public
01:53:13et serait caché dans les tunnels de Gaza.
01:53:15Il y a une volonté
01:53:17de montrer à Jean-Michel Fauvert
01:53:19que le groupe terroriste n'est pas affaibli
01:53:21avec ces nominations
01:53:23qui surviennent
01:53:25juste après l'assassinat d'Ismail Haniyeh.
01:53:27Il y a une volonté de rester sur la même ligne
01:53:29et de dire aux Israéliens
01:53:31en particulier et au monde entier
01:53:33que les choses vont continuer
01:53:35que dorénavant ça sera comme hier.
01:53:37Les choses vont continuer
01:53:39de la même manière.
01:53:41Et c'est ça qui est terrible
01:53:43parce qu'on l'a dit
01:53:45avec le sujet précédent
01:53:47sur l'UNRWA,
01:53:49sur cette bande de Gaza,
01:53:51la population palestinienne
01:53:53est prise en otage par
01:53:55un certain nombre de ces terroristes
01:53:57et on se demande
01:53:59comment les choses vont se terminer
01:54:01et comment une population
01:54:03comme la population palestinienne
01:54:05sur la bande de Gaza va pouvoir s'en sortir.
01:54:07Tout à l'heure,
01:54:09sur le sujet de l'UNRWA,
01:54:11j'étais en train de...
01:54:13On parlait aussi de la Croix-Rouge.
01:54:15J'étais en train de me dire
01:54:17qu'il y a un certain nombre d'associations
01:54:19pas seulement là-bas
01:54:21mais dans notre pays aussi,
01:54:23peu partout, il y a un certain nombre
01:54:25d'associations, d'ONG, etc.
01:54:27qui travaillent
01:54:29à contre-emploi de ce qu'elles déclarent.
01:54:31À un certain moment,
01:54:33elles sont là pour favoriser le chaos,
01:54:35pour favoriser,
01:54:37pour s'opposer aux États
01:54:39et ça,
01:54:41c'est une problématique
01:54:43qu'il va falloir régler
01:54:45en particulier au niveau de l'ONU
01:54:47mais est-ce qu'il y a la volonté de régler ça ?
01:54:49Je rappelle, Nathan Devers,
01:54:51que cet homme,
01:54:53c'est le commanditaire principal
01:54:55des attaques du 7 octobre.
01:54:57Qu'est-ce que ça peut changer
01:54:59au niveau du sort des otages
01:55:01que Yassine Ouar soit
01:55:03le nouveau leader du Hamas ?
01:55:05Ça, je pense qu'on ne peut pas savoir
01:55:07parce qu'il y a une situation
01:55:09où d'un côté,
01:55:11on peut estimer que l'élimination
01:55:13d'Agné, etc.
01:55:15va faire que le Hamas
01:55:17va vouloir se venger
01:55:19mais de l'autre, là, ils subissent quand même
01:55:21une telle pression qu'à mon avis, on ne peut pas du tout prévoir
01:55:23surtout que les négociations
01:55:25sont secrètes, sont confidentielles
01:55:27et que tant qu'il n'y a pas de résultat, le principe de la négociation
01:55:29c'est d'en dire le moins possible
01:55:31ou de donner des fausses pistes
01:55:33J'ai toujours espéré à mon avis
01:55:35dans cette direction, mais sur Sinoir, j'aimerais juste rappeler une chose
01:55:3723 ans dans les geôles israéliennes
01:55:39il connaît très bien la société israélienne
01:55:41il parle hébreu
01:55:43et sa vie a été sauvée par Israël
01:55:45par un médecin israélien
01:55:47et sa vie a été sauvée par un médecin israélien
01:55:49qui l'a guéri
01:55:51et ce médecin israélien, je crois que sa nièce
01:55:53ou sa fille, mais je crois sa nièce
01:55:55est décédée lors du 7 octobre
01:55:57Il a une drôle de façon de montrer sa gratitude
01:55:59J'arrive pas à... il faudrait essayer
01:56:01une seule seconde de se mettre dans sa tête
01:56:03et de se dire est-ce qu'il revoit
01:56:05le visage
01:56:07le regard, est-ce qu'il a imaginé une seule seconde
01:56:09la manière dont l'individu
01:56:11qui lui a sauvé sa vie
01:56:13a appris que cette vie sauve, il l'a utilisée
01:56:15pour semer la mort
01:56:17et d'ailleurs c'est ça qui est le plus terrible du 7 octobre
01:56:19c'est que les victimes du 7 octobre, principalement
01:56:21surtout les habitants des kibbutz
01:56:23c'était des gens, on a beaucoup dit des gens de gauche
01:56:25mais surtout c'était des gens qui pour beaucoup
01:56:27croyaient à une paix avec les gazaouis
01:56:29et il y avait beaucoup
01:56:31d'habitants des kibbutz qui passaient leur journée
01:56:33à aller à Gaza, à prendre des civils
01:56:35à les emmener dans des hôpitaux israéliens
01:56:37à les employer dans leurs kibbutz, à créer des sortes de coopératives
01:56:39en essayant de faire en sorte que
01:56:41juifs et palestiniens
01:56:43israéliens et gazaouis puissent travailler ensemble
01:56:45et ces gens là se sont pris
01:56:47en plus de la violence qu'il y a eu lors du 7 octobre
01:56:49mais une telle claque si vous voulez
01:56:51du réel qui est venu gifler
01:56:53leurs idéaux et ce qui est très intéressant
01:56:55c'est de voir que parmi eux, certains
01:56:57parmi les survivants, certains disent
01:56:59depuis le 7 octobre
01:57:01mes idéaux je les ai jetés à la poubelle
01:57:03et je ne veux plus en entendre parler et d'autres disent
01:57:05si c'était à refaire, je le referais
01:57:07sachant que notamment dans les kibbutz
01:57:09je donne juste ce détail mais parce que c'est très important
01:57:11ce qui a permis de faire les attaques de 7 octobre
01:57:13notamment, c'est qu'il y avait des gens
01:57:15qui étaient des gazaouis, qui étaient employés
01:57:17dans ces kibbutz, ces habitants
01:57:19de gauche, etc. et qui ont livré tous les plans
01:57:21et certains de ces habitants en disent
01:57:23si c'était à refaire, quelle que soit
01:57:25la chose, je ne cracherais pas sur la morale
01:57:27que j'ai eue, la morale humaniste
01:57:29la morale de paix, etc. et je pense que
01:57:31la figure monstrueuse de Cinois
01:57:33incarne parfaitement la manière
01:57:35dont la morale peut se retourner, malheureusement
01:57:37contre elle.
01:57:39La question, je pense, elle se pose
01:57:41pas sur la personne
01:57:43en géopolitique, c'est souvent une question
01:57:45de rapport de force. Or aujourd'hui, quand vous regardez
01:57:47le rapport de force dans la région, le Hamas est en
01:57:49grande difficulté. C'est pour cela que le Hamas
01:57:51a intérêt à l'escalade
01:57:53militaire. C'est pour cela que le Hamas a fait
01:57:55les attentats du 7 octobre, en plus de la date symbolique
01:57:57qui était les 50 ans de la guerre
01:57:59du Kippour. Le Hamas a besoin
01:58:01de provoquer une escalade, ce qu'on appelle
01:58:03une régionalisation du conflit, parce qu'il est dans
01:58:05une impasse politique et militaire qui est
01:58:07majeure. Il a
01:58:09deux objectifs, deux raisons. Le premier point, c'est
01:58:11d'un point de vue un petit peu interne. Vous savez, dans
01:58:13la galaxie des proxys iraniens,
01:58:15le Hamas était en perte de vitesse par
01:58:17rapport au Hezbollah, qui est davantage soutenu par l'Iran
01:58:19et surtout par rapport au djihad islamique palestinien
01:58:21qui est un autre Hamas d'une certaine
01:58:23façon, qui intervient à la fois
01:58:25en Cisjordanie et à Gaza.
01:58:27Et donc, effectivement, pour le Hamas, il fallait
01:58:29se repositionner dans la galaxie des proxys
01:58:31et donc réavoir une sorte d'utilité
01:58:33pour le régime iranien qui
01:58:35déteste Israël et qui veut sa destruction.
01:58:37Deuxième objectif, c'est de
01:58:39et c'est malheureux de le dire, mais c'est la réalité,
01:58:41c'est de faire en sorte que la population gazaouie soit
01:58:43dans un état tellement précaire qu'elle puisse
01:58:45attirer, d'une certaine façon, la pitié
01:58:47d'une partie des opinions publiques du monde
01:58:49arabo-musulman, pour que justement
01:58:51les opinions publiques du monde arabo-musulman, notamment
01:58:53dans les pays sunnites, dont les
01:58:55leaders s'étaient justement rapprochés d'Israël,
01:58:57je pense à l'Arabie Saoudite, évidemment la Jordanie,
01:58:59l'Egypte, etc.
01:59:01Et bien, effectivement, le Hamas a besoin
01:59:03d'un soutien de ces pays-là, également,
01:59:05d'une certaine façon, et il était en perte de vitesse auprès
01:59:07de ces pays-là, et donc c'est pour ça qu'il a intérêt
01:59:09à régionaliser le conflit et donc
01:59:11à laisser les gazaouis à leur sort.
01:59:13Un dernier mot, Amaury, sur l'actualité des derniers jours,
01:59:15les manœuvres diplomatiques se sont intensifiées
01:59:17depuis lundi, notamment pour tenter d'éviter
01:59:19cette fameuse escalade au Proche-Orient,
01:59:21entre l'Iran, ses alliés,
01:59:23et Israël de l'autre côté.
01:59:25Ça peut être efficace ? Les Américains ont
01:59:27toujours ce rôle central qui
01:59:29pourrait faire basculer
01:59:31le conflit d'un côté ou de l'autre ?
01:59:33Oui, ils ont un rôle central, mais on a bien compris
01:59:35que, notamment dans les séjours passés,
01:59:37que la relation entre
01:59:39Joe Biden et Benjamin Netanyahou,
01:59:41que l'on sait très difficile,
01:59:43influence directement l'état des négociations.
01:59:45Selon le New York Times,
01:59:47le président lui a d'ailleurs reproché
01:59:49directement au téléphone
01:59:51d'avoir pratiqué
01:59:53ces assassinats ciblés et d'avoir
01:59:55choisi un timing, a-t-il dit,
01:59:57évidemment, totalement hors propos
01:59:59et qui aurait, selon lui,
02:00:01mis en danger l'état des négociations.
02:00:03Selon la presse israélienne,
02:00:05qui a aussi retranscrit
02:00:07cet échange téléphonique,
02:00:09Benjamin Netanyahou
02:00:11aurait déclaré à Joe Biden,
02:00:13demandant d'envoyer une délégation,
02:00:15ce à quoi le président américain
02:00:17lui aurait dit d'arrêter de raconter des conneries.
02:00:19Donc ça en dit long sur l'état
02:00:21aujourd'hui des relations
02:00:23entre la Maison Blanche et Benjamin Netanyahou,
02:00:25mais il ne fait nul doute que les Etats-Unis ont un rôle
02:00:27central dans cette affaire, comme d'ailleurs
02:00:29l'ont l'Égypte et le Qatar.
02:00:31Et il faut le rappeler, même si aujourd'hui
02:00:33le Hamas a choisi de placer
02:00:35à sa tête l'architecte
02:00:37du programme du 7 octobre,
02:00:39lui-même était déjà depuis le début, en réalité,
02:00:41non pas dans les négociations,
02:00:43puisqu'il était au fond des tunnels
02:00:45de Gaza, mais il avait sa part
02:00:47de décision, il était l'un des décisionnaires
02:00:49dans ces négociations.
02:00:51Et aujourd'hui...
02:00:53Ismail Ndiaye était un émissaire, finalement,
02:00:55et il y avait déjà à l'époque, et ils sont toujours là,
02:00:57des intermédiaires qui permettent à ces négociations
02:00:59de se poursuivre. Dans quelques instants, on va repartir
02:01:01pour l'Angleterre, faire un point sur la situation
02:01:03avec cette nouvelle
02:01:05soirée d'émeutes et de violences
02:01:07annoncées. En l'occurrence,
02:01:09il semblerait que la situation soit plutôt
02:01:11maîtrisée et que le retour au calme,
02:01:13d'ailleurs pas de retour, que le calme
02:01:15soit maintenu depuis le début
02:01:17de ces manifestations, on fera un point
02:01:19dans un instant. Je voudrais juste
02:01:21qu'on vous raconte d'abord
02:01:23ce qui se passe au Liban, pour conclure cette séquence autour
02:01:25du Proche-Orient, puisque depuis quelques jours,
02:01:27le conflit entre les Lesbolas et Israël,
02:01:29qui est sur le point d'imploser,
02:01:31en tout cas, tous les voyants
02:01:33sont au rouge, poussent les habitants
02:01:35au départ. Seul problème, c'est que la majorité
02:01:37des vols du seul aéroport
02:01:39du pays sont suspendus, de quoi inquiéter
02:01:41notamment les ressortissants français qui sont, eux,
02:01:43encore toujours sur place. Regardez
02:01:45ce sujet, Nicolas Roche.
02:01:47À Beyrouth, dans le seul aéroport
02:01:49du pays, les files d'attente s'allongent
02:01:51après la suspension de nombreux vols.
02:01:53Suite aux tensions entre Israël et le Lesbola,
02:01:55plusieurs pays, dont la France, ont appelé
02:01:57leurs ressortissants à quitter le Liban
02:01:59dès que possible. Parmi eux,
02:02:01Laurent, en voyage touristique à Beyrouth,
02:02:03a anticipé tous les scénarios,
02:02:05même les plus dramatiques.
02:02:07Moi, j'attends de voir ce qu'il se passe pour aussi
02:02:09aller à la montagne aujourd'hui ou demain.
02:02:11Donc, c'est une heure de trajet
02:02:13à peu près pour aller à 50 km
02:02:15de Beyrouth dans une zone qui,
02:02:17a priori, est safe, qui n'a aucune raison d'être bombardée.
02:02:19Mais il n'y a pas que les ressortissants
02:02:21qui se font du souci.
02:02:23Nour, expatriée franco-libanaise
02:02:25encore sur place, craint d'abandonner sa famille
02:02:27au cœur d'une guerre effroyable.
02:02:29Ma famille est au Liban, ma mère habite
02:02:31au Liban et je vous avoue que je ne suis
02:02:33pas très sereine à l'idée de la laisser,
02:02:35sachant que j'essaie
02:02:37de rentrer en Europe le plus vite possible.
02:02:39Donc, ce n'est pas évident en tant qu'expatriée
02:02:41d'avoir à suivre
02:02:43tout cet enchaînement d'événements
02:02:45assez négatifs de loin.
02:02:47On ne se concentre plus au travail.
02:02:49C'est très compliqué à vivre quotidiennement.
02:02:51Après la mort de son leader
02:02:53dans une frappe israélienne,
02:02:55le Hezbollah a promis une riposte sévère.
02:02:57La communauté internationale
02:02:59se mobilise pour empêcher un embrasement
02:03:01de la région.
02:03:03Une inquiétude malheureusement habituelle,
02:03:05Nathan.
02:03:07C'est une situation terrible.
02:03:09Les Libanais ont vécu
02:03:11tellement de drames accumulés
02:03:13les uns après les autres.
02:03:15C'est un peuple qui a quelque chose...
02:03:17Il ne faut jamais faire des clichés sur les peuples,
02:03:19mais les Libanais ont une résilience.
02:03:21Ils ont vécu des choses hallucinantes
02:03:23entre le souvenir,
02:03:25le traumatisme de cette guerre
02:03:27qui a déchiré leur nation
02:03:29en deux et qui a créé
02:03:31une division terrible.
02:03:33Plus récemment, la corruption,
02:03:35la médiocrité. On parlait tout à l'heure
02:03:37de la classe politique française,
02:03:39mais enfin la médiocrité absolue de la classe politique libanaise.
02:03:41Les espoirs qui sont nés
02:03:43lors de cette grande révolte et qui ont été
02:03:45lamentablement douchés
02:03:47par ces situations
02:03:49de clientélisme permanente.
02:03:51La crise économique qui est terrible.
02:03:53L'explosion de Beyrouth qui a été
02:03:55le révélateur de tout ça.
02:03:57Le fait que, on parlait tout à l'heure de l'Iran,
02:03:59que l'Iran joue sur la fragilité
02:04:01de l'État libanais pour l'infiltrer,
02:04:03pour le contaminer, pour le
02:04:05parasiter. Et résultat, on se retrouve
02:04:07avec un pays qui est aussi
02:04:09à sa manière un exemple
02:04:11de ce que le Moyen-Orient constitue
02:04:13et incarne de plus beau, à savoir
02:04:15la coexistence entre des peuples, entre des
02:04:17religions, entre des origines, entre des
02:04:19langues qui sont extrêmement
02:04:21différentes et qui se passent quand même
02:04:23en bonne intelligence. Pas toujours,
02:04:25malheureusement dans l'histoire du Liban, mais en tout cas avec
02:04:27cet idéal-là. Et j'ai une
02:04:29pensée pour le peuple
02:04:31libanais qui se retrouve aujourd'hui
02:04:33confronté à une guerre auxquelles
02:04:35ils ne veulent pas. Parce que toutes les études
02:04:37d'opinion montrent bien que les Libanais sont
02:04:39de manière quasiment unanime.
02:04:41Que dire du peuple iranien dans la même idée.
02:04:43Oui, mais les Libanais ont davantage souffert.
02:04:45Notamment dans leur relation avec
02:04:47Israël depuis 40-50 ans. Ils ont connu
02:04:49des choses tellement horribles. Ils ne veulent
02:04:51absolument pas de cette guerre. Et l'Hezbollah est en train
02:04:53de les précipiter
02:04:55au bord de l'abîme.
02:04:57Voilà ce que l'on pouvait dire sur cette situation
02:04:59au Proche-Orient. Direction
02:05:01l'Angleterre. Huit jours après le drame de Southport.
02:05:03C'est une journée qualifiée
02:05:05à haut risque qui est en train de s'écouler
02:05:07en Angleterre. Une soirée qui était
02:05:09particulièrement redoutée après plusieurs jours
02:05:11d'émeute. Les autorités craignaient de nouveaux
02:05:13débordements. On parle de 30 à 100
02:05:15appels à manifester qui avaient
02:05:17été lancés ces dernières heures.
02:05:19Pour se retrouver devant des cabinets d'avocats
02:05:21qui traitent des dossiers de demandeurs d'asile
02:05:23ou encore des centres d'hébergement
02:05:25de migrants. On va vous proposer
02:05:27dans quelques instants des illustrations
02:05:29des différents rassemblements
02:05:31qu'on a pu observer aujourd'hui
02:05:33dans la soirée. Notamment ces
02:05:35images assez impressionnantes.
02:05:37Des vues du ciel
02:05:39de ces rassemblements. On va noter une première
02:05:41chose importante à Maury-Brelay.
02:05:43C'est déjà pour le moment et c'est difficile
02:05:45de quantifier en temps réel
02:05:47ce qui peut se passer sur le
02:05:49terrain. Mais pour l'instant on a vu
02:05:51des différentes agences de presse
02:05:53de notre envoyé spécial sur le
02:05:55terrain. Les différents rassemblements
02:05:57n'ont pas donné suite à des heures
02:05:59combien même ils ont eu lieu. Que ce soit
02:06:01les rassemblements des personnes
02:06:03qui viennent crier leur colère
02:06:05contre une immigration incontrôlée
02:06:07et une sorte de déclassement ressenti.
02:06:09Que ce soit ces manifestations
02:06:11dites antiracistes
02:06:13également. Tout s'est déroulé
02:06:15sans qu'on assiste pour le moment.
02:06:17Je prends des précautions puisqu'il faudra
02:06:19quelques heures peut-être pour être sûr que tout s'est bien passé
02:06:21sur l'ensemble du territoire. En tout cas
02:06:23le pire a été évité ce soir. Mais on sait
02:06:25d'ores et déjà que de nouveaux appels à
02:06:27manifester ont été lancés notamment en
02:06:29Angleterre pour ce week-end.
02:06:31Ça c'était dans la banlieue de Londres
02:06:33également les images de notre envoyé spécial tout à l'heure.
02:06:35La colère est
02:06:37forte. La soirée était importante
02:06:39notamment pour le nouveau Premier Ministre Kirstarmer
02:06:41qui semble du moins sur le
02:06:43court terme, sur le très court terme, c'est-à-dire
02:06:45la question de l'ordre dans
02:06:47l'imminence de la situation.
02:06:49Avoir su répondre aux
02:06:51différentes inquiétudes et aux troubles
02:06:53enregistrés ces derniers jours.
02:06:55Oui on nous annonçait en effet la pire journée
02:06:57de violence depuis le début des émeutes.
02:06:59Pour l'instant rien de très grave.
02:07:01Et cela est évidemment
02:07:03la conséquence de la réponse
02:07:05à la fois policière, sécurité
02:07:07au sens large et pénale
02:07:09des autorités britanniques qui ont mis le paquet
02:07:11en effet en mobilisant des milliers
02:07:13de policiers sur le terrain
02:07:15et en demandant aux tribunaux
02:07:17de juger et de condamner
02:07:19le plus fermement possible tous ceux qui ont pu
02:07:21être interpellés.
02:07:23Les premières condamnations sont tombées et elles sont en effet
02:07:25assez importantes, assez dures.
02:07:27On a un peu moins je crois de 500
02:07:29interpellations depuis le début
02:07:31des émeutes et des violences et en effet
02:07:33les premiers ont comparu ces derniers jours.
02:07:35D'ailleurs intéressant de voir les rapports
02:07:37qui sont faits par la presse britannique
02:07:39des profils de ces émeutiers, de ces
02:07:41violents et qui
02:07:43c'est loin que de l'image
02:07:45que l'on nous diffuse
02:07:47et qu'on nous répète ces derniers jours.
02:07:49Je crois qu'on m'explique juste les drapeaux palestiniens dans le cortège antiraciste.
02:07:51Là et puis je vois
02:07:53la banderole qui est en bas de l'écran
02:07:55je vois le mot « Jews » qui apparaît
02:07:57donc « Juifs »
02:07:59« Against » « Contre » je ne vois pas le...
02:08:01« Juifs contre le sionisme »
02:08:03Ah d'accord. Je ne comprends pas bien
02:08:05ce que viennent faire, oui « Jews against
02:08:07Zionists » en effet. Je ne vois pas bien
02:08:09ce que viennent faire ces pancartes dans une
02:08:11manifestation antiraciste
02:08:13dans une crise sociale purement
02:08:15britannique mais bon.
02:08:17Excusez-moi, veuillez m'excuser.
02:08:19Les profils des émeutiers
02:08:21qui ont comparu devant la justice
02:08:23c'était intéressant de les voir
02:08:25et de les préciser
02:08:27parce qu'on s'éloigne de l'image
02:08:29qui a été faite par les médias, notamment britanniques
02:08:31et même par une bonne partie des médias français
02:08:33d'émeutiers tous
02:08:35vendus à l'ultra-droite, bien connus.
02:08:37En réalité vous aviez à la fois
02:08:39des pères de famille, des hommes même plus
02:08:41âgés, il y avait des adolescents.
02:08:43Il y a et ont initié
02:08:45ces mouvements et ces violences
02:08:47des émeutiers, d'ultra-droite
02:08:49des militants violents
02:08:51mais il y a eu une agrégation
02:08:53d'une partie de la population.
02:08:55C'est même la majorité parmi les plus violents et les plus radicaux
02:08:57mais on avait des profils, je vous dis, des pères de famille
02:08:59on a même des adolescents de 16 ans
02:09:01certains qui étaient fortement
02:09:03politisés en effet à l'extrême droite
02:09:05d'autres qui n'étaient absolument pas
02:09:07et pour la plupart d'ailleurs, ils se sont
02:09:09confondus en excuses, pour certains
02:09:11ils n'ont même pas pu trouver une explication
02:09:13à leurs gestes et à leurs violences.
02:09:15C'est assez incroyable ce qui se passe
02:09:17de l'autre côté de la Manche. Jean-Michel Feuvert,
02:09:19juste un mot sur cette soirée.
02:09:21Vous allez peut-être trouver la comparaison
02:09:23hasardeuse mais on le voit
02:09:25avec les Jeux Olympiques
02:09:27on le voit avec cette soirée
02:09:29en fait quand on met du bleu, quand on met de la présence
02:09:31quand on affiche l'autorité, il y a un moment
02:09:33il y a dissuasion,
02:09:35elle est effective et la question
02:09:37de la violence ne se pose pas.
02:09:39C'est marrant,
02:09:41quand on met des policiers quelque part
02:09:43il n'y a plus de violence et il n'y a plus de délinquance.
02:09:45Tiens donc, ça c'est une drôle d'idée.
02:09:47Surtout en maintien d'ordre
02:09:49et ils font un dispositif
02:09:51un dispositif important
02:09:53et évidemment c'est ce qu'on est en train
02:09:55de voir là
02:09:57mais je signale et je souligne
02:09:59et c'est quelque chose
02:10:01qui n'existe pas chez nous
02:10:03qui a une répression ferme
02:10:05de la part de la justice.
02:10:07Alors sur les dernières émeutes
02:10:09on a eu une répression en France
02:10:11un peu plus importante
02:10:13les émeutes de juin 2020.
02:10:15C'est un peu plus marqué dans le temps.
02:10:17Là les émeutiers sont attrapés en 24h
02:10:19ils sont gardés à vue, jugés et mis en prison.
02:10:21Effectivement et c'est ça le secret
02:10:23de l'art, c'est-à-dire qu'il faut aller
02:10:25rapidement pour marquer les esprits.
02:10:27Ça on ne sait pas faire nous.
02:10:29Pas pour l'instant en tout cas.
02:10:31Il faut mettre en place un certain nombre de choses
02:10:33si on veut le faire mais la continuité
02:10:35de l'action entre la police et la justice
02:10:37c'est quelque chose qui fonctionne
02:10:39dans des situations
02:10:41exceptionnelles comme ça
02:10:43mais qui fonctionne aussi
02:10:45dans des situations plus courantes
02:10:47de la vie plus courante
02:10:49et de la lutte contre la criminalité
02:10:51d'une manière générale.
02:10:53La question de l'immigration est centrale
02:10:55dans la séquence que nous vivons
02:10:57en Angleterre.
02:10:59Il y a cette affaire, ce déclencheur,
02:11:01cette désinformation
02:11:03qui précise
02:11:05dans un premier temps
02:11:07le présumé coupable, le suspect
02:11:09de cette tuerie ignoble
02:11:11est un Rwandais musulman
02:11:13demandeur d'asile. On apprend
02:11:15qu'il est Rwandais par ses parents
02:11:17mais citoyen britannique né en Grande-Bretagne
02:11:19qui a priori n'est pas musulman
02:11:21non plus mais
02:11:23j'ai envie de dire que le mal est fait
02:11:25la Russie s'est propagée, la Russie s'est enflammée
02:11:27et toutes les questions
02:11:29sociétales qui remuent
02:11:31le peuple britannique
02:11:33et les plus défavorisés
02:11:35d'entre eux explosent
02:11:37comme une cocotte minute.
02:11:39Il faut rattraper le coup
02:11:41et sauver les apparences.
02:11:43Il faut bien avoir en tête
02:11:45que le peuple britannique
02:11:47à l'image des peuples européens, on a marre
02:11:49de subir l'immigration et pour plusieurs raisons
02:11:51parce qu'en fait quand on regarde le vote du Brexit
02:11:53qui est un indicateur qui est très intéressant
02:11:55le vote du Brexit en 2015
02:11:57quand on regarde les enquêtes qualitatives
02:11:5947% des Britanniques
02:12:01qui ont voté pour le Brexit
02:12:03l'ont fait pour pouvoir réguler les flux migratoires
02:12:05à l'époque en 2015
02:12:07il y avait 500 000 entrées légales
02:12:09au Royaume-Uni par an
02:12:11et je ne vous parle même pas des entrées qui sont
02:12:13illégales parce que la Manche
02:12:15est mal gérée notamment par
02:12:17nos propres autorités.
02:12:19500 000 en 2015, aujourd'hui il y en a
02:12:21plus d'un million. Et donc effectivement
02:12:23ce que disent les Britanniques c'est que
02:12:25c'est un message qui est plus général porté à l'encontre
02:12:27des responsables politiques, c'est-à-dire que
02:12:29ils votent, ils expriment des avis
02:12:31effectivement en l'occurrence ici pour reprendre le contrôle
02:12:33de la politique migratoire, pour réguler les flux
02:12:35migratoires et les responsables politiques
02:12:37n'arrivent pas à répondre
02:12:39à cette aspiration profonde des Britanniques
02:12:41d'autant plus qu'il y a
02:12:43au Royaume-Uni mais comme en France, une multiplication
02:12:45de faits divers effectivement
02:12:47qui deviennent des faits de société progressivement
02:12:49avec des gens issus de l'immigration
02:12:51parfois étrangers en situation
02:12:53régulière qui commettent des crimes, des délits
02:12:55des viols. Et donc effectivement ça
02:12:57c'est une question qui se pose pour les Britanniques
02:12:59qui se posera également chez nous
02:13:01et si les pouvoirs publics
02:13:03restent dans l'impuissance alors effectivement
02:13:05les émeutes
02:13:07enfin pas les émeutes mais la mobilisation
02:13:09populaire va pouvoir
02:13:11s'exercer. En revanche après effectivement
02:13:13elle doit s'exercer dans le respect
02:13:15évidemment des pratiques démocratiques
02:13:17de ce qu'est la manifestation
02:13:19dans nos pays, dans nos sociétés occidentales
02:13:21et donc effectivement en plus quand on est
02:13:23plutôt pour l'ordre, si on est quelqu'un qui est plutôt
02:13:25attaché à l'ordre, on ne va pas utiliser et employer
02:13:27des méthodes de cassage, de pillage, etc
02:13:29que l'on reproche à certains.
02:13:31Il y a ce sentiment que oui
02:13:33ce modèle multiculturaliste
02:13:35britannique est en train de
02:13:37tutoyer ses propres limites.
02:13:39Oui, vous avez vu la série La Fièvre ?
02:13:41J'ai vu le début.
02:13:43Je ne vous recommande la suite
02:13:45Non, c'est une série intéressante même si on peut avoir
02:13:47un regard critique sur le diagnostic qu'ils font
02:13:49mais en gros pourquoi j'en parle ? Parce que Eric Benzécry
02:13:51le réalisateur de la série avait fait Baron Noir
02:13:53avant, qui est une série politique
02:13:55où il avait un peu d'ailleurs prophétisé l'apparition
02:13:57du macronisme. Et puis avec La Fièvre
02:13:59il a décidé de faire une série sociétale
02:14:01et il a justifié ce choix en disant
02:14:03ce que nous allons vivre dans les prochaines décennies
02:14:05en France mais dans toutes les démocraties
02:14:07occidentales donc aussi au Royaume-Uni
02:14:09c'est plus tellement la classe politique qui fait
02:14:11le là, qui décide des
02:14:13grandes orientations qui arrivent et même
02:14:15du débat public, ça part du bas
02:14:17et ça passe de manière plus réticulaire
02:14:19si ça veut dire sur les réseaux sociaux
02:14:21sans qu'il y ait forcément des agents
02:14:23qui soient déterminants. Et il décrivait très très bien
02:14:25la manière dont il suffit
02:14:27d'allumer une étincelle et
02:14:29c'est l'explosion de gaz dans la société
02:14:31à partir d'un fait divers. Je pense que là
02:14:33on est exactement dans ce genre de logique
02:14:35Il y a eu des élections législatives au Royaume-Uni
02:14:37il n'y a pas longtemps qui ont donné une victoire importante
02:14:39à la gauche mais à une gauche
02:14:41d'ailleurs qui avait des positions sur l'immigration
02:14:43qui étaient beaucoup plus fermes que ce que les
02:14:45travaillistes prenaient ces dernières années.
02:14:47Donc ça c'était la victoire politique
02:14:49et que voyons-nous quelques semaines après ?
02:14:51Nous voyons une horreur, un fait tragique
02:14:53un fait absolument monstrueux, je ne reviens pas
02:14:55là-dessus, mais comme vous l'avez dit qui a été
02:14:57instrumentalisé avec énormément
02:14:59de désinformation avec
02:15:01cette logique encore une fois de fièvre
02:15:03des réseaux sociaux
02:15:05qui ont joué le rôle
02:15:07d'incendiaire de la vie publique
02:15:09et c'est ça à mon avis qu'on est en train de voir
02:15:11c'est pas l'effondrement seulement
02:15:13du modèle multiculturel, etc.
02:15:15C'est aussi la manière dont le monde démocratique
02:15:17ne peut pas subsister
02:15:19si le monde commun
02:15:21commence à se dissoudre. Le monde commun
02:15:23c'est précisément le fait que
02:15:25qu'on soit de gauche, qu'on soit de droite
02:15:27qu'on soit pour ou qu'on soit contre l'immigration
02:15:29on accepte d'avoir ces débats-là
02:15:31comme nous sommes en train de le faire ce soir
02:15:33ça veut dire dans un moment où la parole est possible
02:15:35pas dans une explosion fiévreuse
02:15:37en l'occurrence raciste et violente.
02:15:39On poursuit dans quelques instants
02:15:41la discussion mais priorité à ce qui se passe
02:15:43sur le terrain. Thibault Marcheteau
02:15:45est avec nous à Weltram
02:15:47si j'ai bien entendu ce qu'on me
02:15:49communique dans l'oreillette, cher Thibault
02:15:51on est dans le nord-est
02:15:53de Londres, là encore vous allez
02:15:55me le confirmer, vous êtes déplacé
02:15:57par rapport au point sur lequel
02:15:59on vous a retrouvé tout à l'heure
02:16:01dans une banlieue nord-ouest de
02:16:03Londres. Pourquoi ? Parce qu'il y a
02:16:05différents points de rassemblement, de
02:16:07manifestations. Ce que vous avez observé dans un
02:16:09premier temps, dans le début de l'émission, c'était un
02:16:11point de rassemblement
02:16:13statique où il y avait
02:16:15des personnalités, pour réutiliser
02:16:17vos mots, qui étaient plutôt à cran
02:16:19mais tout cela est resté quand même
02:16:21plutôt apaisé, vous n'avez pas assisté
02:16:23à quelconque violence
02:16:25est-ce que globalement, donc pour avoir
02:16:27cheminé un petit peu dans Londres ce soir
02:16:29et vous retrouvez un autre point maintenant
02:16:31est-ce que vous faites le même constat
02:16:33que des gens sont dans les rues mais que
02:16:35la violence est contenue et l'ordre reste
02:16:37maintenu ?
02:16:39Oui exactement, c'est le
02:16:41même constat, on a traversé Londres
02:16:43tout le nord de Londres avec
02:16:45toutes les banlieues qu'il y a au nord
02:16:47de cette grande ville d'Europe
02:16:49et c'est assez calme, il y a énormément
02:16:51de police dans les rues, c'est ce qu'on a pu constater
02:16:53durant ce trajet et je me
02:16:55trouve, vous l'avez dit, à Waltham
02:16:57c'est une ville au nord-est
02:16:59de Londres et il y a eu
02:17:01comme tout à l'heure et comme à d'autres points
02:17:03de Londres, une
02:17:05manifestation de personnes anti-racistes
02:17:07étaient attendus aussi ici des
02:17:09personnes qui sont
02:17:11contre l'immigration, ils ne sont pas venus
02:17:13tout s'est passé dans le calme et je dois dire
02:17:15que tout s'est passé dans le calme dans le pays
02:17:17en général selon les remontées que nous avons
02:17:19alors il faudra affiner toutes les remontées
02:17:21du pays et des différentes villes mais en tout cas
02:17:23tout semble s'être passé dans le calme ce soir
02:17:25alors on peut expliquer ça par un discours
02:17:27très ferme de la part du gouvernement qui a promis
02:17:29une sanction pénale très forte, on sait qu'il y a eu
02:17:31de nouvelles interpellations aujourd'hui parce que
02:17:33notamment la police a analysé toutes les
02:17:35vidéos sur les réseaux
02:17:37sociaux mais également toutes les vidéos
02:17:39mais aussi parce que les premières peines de prison
02:17:41ont été données aujourd'hui
02:17:43pour des personnes qui ont participé à ces émeutes
02:17:45c'était donc une soirée sous haute tension
02:17:47avec un dispositif de grande sécurité
02:17:49et pour l'instant toute cette soirée à Londres
02:17:51et aussi en Angleterre s'est passée dans le calme
02:17:53Vous savez Thibaut qu'un député LFI était présent
02:17:55à Londres ce soir, en l'occurrence
02:17:57Raphaël Arnaud, triple fichier, est-ce qu'il a voulu
02:17:59se joindre à ses amis antiracistes
02:18:01vous ne l'avez pas aperçu par hasard ?
02:18:03Non je ne l'ai pas aperçu
02:18:05alors il y avait beaucoup de points de rassemblement
02:18:07à Londres, il y a eu beaucoup de personnes
02:18:09il faut le dire aussi à ces rassemblements antiracistes
02:18:11alors il y avait plusieurs causes
02:18:13qui étaient reprises, on a entendu plusieurs
02:18:15slogans, vous l'avez entendu tout à l'heure à l'antenne
02:18:17sur notamment la Palestine
02:18:19sur les slogans qui étaient affichés
02:18:21pendant ces manifestations antiracistes
02:18:23c'était nous souhaitons la bienvenue à tous les réfugiés
02:18:25il faut battre l'extrême droite
02:18:27stop à l'extrême droite
02:18:29je n'ai pas eu la chance de croiser Raphaël Arnaud
02:18:31ici à Londres mais effectivement il était
02:18:33présent ici à Londres
02:18:35Merci beaucoup Thibaut Marcheteau
02:18:37pour ces news à Londres
02:18:39au Royaume-Uni, merci de nous avoir
02:18:41permis de suivre cette soirée
02:18:43de mobilisation à différents
02:18:45spots, pour utiliser la langue
02:18:47de Shakespeare, de la capitale
02:18:49britannique, c'est vrai que
02:18:51j'ai fait une petite allusion à Raphaël Arnaud
02:18:53avec Thibaut
02:18:55étonnant, ce tweet
02:18:57que vous avez peut-être vu, Raphaël Arnaud
02:18:59qui laissait comprendre
02:19:01à ses suiveurs
02:19:03qu'il prenait la direction de Londres pour se joindre
02:19:05aux manifestations antiracistes, je ne sais pas si
02:19:07on peut réafficher ce tweet
02:19:09qui date d'il y a quelques heures
02:19:11il y a deux choses qui me frappent
02:19:13c'est qu'un député français, un élu de la nation
02:19:15se traverse la manche pour se joindre
02:19:17à un mouvement social qui a priori ne nous
02:19:19concerne pas vraiment
02:19:21donc il y a ce tweet que je vous lis
02:19:23parce qu'il s'est amusé à faire un peu de franglais
02:19:25So I debarque tout Londres
02:19:27fort soutenir les camarades antifascistes
02:19:29locaux aux émeutes
02:19:31et attaques ciblées racistes, mode
02:19:33jeunes gardes activés, nazis
02:19:35hors de nos rues
02:19:37et puis moi ce que je remarque
02:19:39également, ce qui me saute aux yeux c'est
02:19:41cette tenue qui est militaire
02:19:43qui envoie un signal également
02:19:45un peu guerrier
02:19:47et voilà, je me demande ce que vous pensez
02:19:49de cet élu de la nation, Fiché S je le rappelle
02:19:51qui a décidé de
02:19:53communiquer sur le fait d'aller à
02:19:55Londres et de retrouver
02:19:57son côté militantiste
02:20:01On peut penser qu'il y a une conscience
02:20:03internationaliste
02:20:05à viser, ça c'est une première chose
02:20:07mais
02:20:09il n'y a rien d'étonnant dans le fait
02:20:11que des
02:20:13individus de ce type là
02:20:15continuent
02:20:17à s'afficher de cette manière là
02:20:19à un certain moment
02:20:21l'onction
02:20:23de la députation
02:20:25n'existe plus vraiment
02:20:27et je
02:20:29ne pense pas qu'ils aient été
02:20:31pour ceux qui font ça
02:20:33élus en particulier
02:20:35qu'ils aient été à un certain moment
02:20:37intéressés par
02:20:39le rôle traditionnel du député qui est de voter
02:20:41des lois, de contrôler l'administration
02:20:43de contrôler l'action du gouvernement
02:20:45je pense qu'ils sont
02:20:47à l'Assemblée nationale
02:20:49pour autre chose que ça
02:20:51et ils continuent leur
02:20:53manière de s'exprimer
02:20:55sur l'ensemble du territoire européen
02:20:57différemment.
02:20:59Amaury Brela assure cette présence
02:21:01de notre député LFI
02:21:03à Londres
02:21:05dans cette action militante. Il fait évidemment
02:21:07honte à sa fonction, trois fois
02:21:09affiché en effet
02:21:11après nous on a appris
02:21:13il y a quelques semaines que selon une source du renseignement intérieur
02:21:15qu'il n'était plus
02:21:17qu'il ne serait plus suivi
02:21:19du fait de ses fiches puisqu'il est
02:21:21aujourd'hui député
02:21:23là il y a fort à parier en revanche
02:21:25puisqu'il sort de son rôle de député
02:21:27il franchit une frontière
02:21:29il se rend à un endroit
02:21:31où il peut se produire
02:21:33des violences, où il s'est déjà produit des violences
02:21:35il y a potentiellement
02:21:37il y a la possibilité que nos services
02:21:39le suivent et puissent se renseigner
02:21:41ce qu'il y fait, c'est quand même l'occasion de rappeler
02:21:43que face à l'extrême-droite
02:21:45qu'est-ce qu'il y fait d'ailleurs ?
02:21:47il a dit qu'il était allé soutenir ses amis
02:21:49antiracistes
02:21:51c'est quand même l'occasion
02:21:53de rappeler que lui-même a été condamné
02:21:55en première instance en 2022 pour violences en réunion
02:21:57et que ceux qui
02:21:59face à l'extrême-droite violente en Grande-Bretagne
02:22:01il y en a aussi qui ont commis
02:22:03des violences, notamment ces milices islamistes
02:22:05que l'on a vu défiler
02:22:07courir dans les rues, s'adonner à la
02:22:09chasse à l'homme, cagouler et même
02:22:11armer. Très vite un dernier mot
02:22:13et puis on va ouvrir un autre
02:22:15sujet. Moi je
02:22:17pense que l'internationalisme
02:22:19est tout à fait important
02:22:21chez un homme politique, ça veut dire d'estimer qu'on peut avoir
02:22:23des luttes politiques qui sont pas
02:22:25seulement franco-françaises. Pourquoi vous pouvez être internationaliste
02:22:27en mettant autre chose qu'un treillis pour aller
02:22:29annoncer que vous allez faire la guerre aux nazis ?
02:22:31C'est ce que j'allais dire, l'internationalisme
02:22:33il suppose peut-être deux choses
02:22:35premièrement la non-violence, en tout cas
02:22:37on est de gauche particulièrement
02:22:39et je ne crois pas que Raphaël Arnault
02:22:41soit spécifiquement dans cette
02:22:43logique, je crois que son tweet le montre
02:22:45et deuxièmement l'internationalisme suppose aussi
02:22:47de ne pas appartenir à une force politique
02:22:49qui prenait l'alliance bolivarienne
02:22:51qui s'alignait
02:22:53dans une forme de complaisance
02:22:55voire de lâcheté, voire de compromission
02:22:57vis-à-vis de tous les pires régimes
02:22:59dictatoriaux du monde. Il est gentil
02:23:01l'internationalisme s'il se fait
02:23:03si vous voulez aller
02:23:05faire le violent à Londres
02:23:07et à se coucher devant
02:23:09monsieur Maduro, monsieur Poutine, monsieur
02:23:11Jinping, etc.
02:23:13Sans parler de l'Iran et des autres.
02:23:15Avançons
02:23:17en restant autour de cette thématique
02:23:19britannique, je voudrais juste qu'on voit
02:23:21ce sujet, le Royaume-Uni qui est
02:23:23secoué par des manifestations anti-immigration
02:23:25violentes, ici de l'autre
02:23:27côté de la Manche on s'inquiète de
02:23:29voir exporter ce type de mouvements
02:23:31c'est notamment le cas à Calais où la problématique
02:23:33est grande autour des
02:23:35migrants, vous le savez, ville de transit pour des
02:23:37milliers d'entre eux qui souhaitent rejoindre la Grande-Bretagne
02:23:39Regardez ce sujet et on en dit un petit mot
02:23:43A Calais, Jérôme
02:23:45habite le long de cette route de campagne
02:23:47de l'autre côté, un champ
02:23:49arpenté par des personnes sans papiers
02:23:51du matin au soir. Toute la journée vous les voyez
02:23:53passer, là d'ici peu de temps
02:23:55ils vont repasser
02:23:57et c'est toute la journée, c'est incessant
02:23:59C'est dans ce même champ qu'il y a plusieurs
02:24:01mois des affrontements ont lieu entre
02:24:03des migrants et les forces de l'ordre
02:24:05Dans ce champ là, on a eu des émeutes
02:24:07phénoménales avec tout ce qui était migrant
02:24:09et les CRS étaient d'un côté
02:24:11de l'autre côté là-bas et les migrants étaient au milieu
02:24:13pour essayer de partir en Angleterre par l'autoroute
02:24:15Des tensions qui rendent la cohabitation
02:24:17de plus en plus compliquée pour ces riverains
02:24:19excédés. Moi je pense que
02:24:21ça fera pareil qu'en Angleterre, si jamais
02:24:23il y a quelqu'un qui se fait agresser, mais bien
02:24:25je pense que c'est ce qui va faire déborder
02:24:27l'eau du vase. Alors que
02:24:29le Royaume-Uni est secoué par des manifestations
02:24:31anti-immigration violentes
02:24:33avec certains émeutiers qui s'en prennent
02:24:35physiquement à des personnes noires
02:24:37de l'autre côté de la Manche
02:24:39on s'inquiète de voir s'exporter le mouvement
02:24:41Surtout qu'on a une grosse population migratoire sur Calais
02:24:43donc c'est des choses qui peuvent arriver
02:24:45qui sont déjà arrivées, on a eu quelques manifestations
02:24:47qui ont débordé. Les pauvres gens, c'est malheureux pour eux
02:24:49mais vous savez des fois
02:24:51ça ennuie quand même le reste du monde
02:24:53des gens qui travaillent
02:24:55enfin de toutes sortes
02:24:57des fois des petites choses qui se passent
02:24:59qui ne sont pas normales.
02:25:01Depuis des années, plusieurs milliers de personnes sans papier
02:25:03transitent dans la ville de Calais
02:25:05porte d'entrée vers la Grande-Bretagne
02:25:07On peut voir le
02:25:09même phénomène ici en France
02:25:11Mathieu Hoque. Oui parce que les habitants de Calais
02:25:13ont la même problématique
02:25:15que les britanniques, c'est-à-dire
02:25:17qu'ils en ont marre aussi de sublir l'immigration
02:25:19il faut quand même rappeler les chiffres qui sont quand même
02:25:21assez éloquents. Il y a environ 50 000
02:25:23personnes qui traversent la Manche
02:25:25chaque année aujourd'hui
02:25:27entre la France et le Royaume-Uni.
02:25:29Ça démontre, en tout cas pour le Royaume-Uni
02:25:31une problématique de lutte
02:25:33de régulation des flux à l'entrée du pays
02:25:35et ça dépend des relations
02:25:37qu'entretiennent les pouvoirs publics
02:25:39britanniques avec les pouvoirs publics français
02:25:41Or ces relations-là se sont profondément
02:25:43dégradées depuis qu'Emmanuel Macron
02:25:45est à la présidence de la République puisqu'il s'est
02:25:47brouillé avec Boris Johnson, il s'est
02:25:49brouillé également avec Liz Truss et il s'était un petit peu
02:25:51rabiboché avec
02:25:53le prédécesseur justement
02:25:55du travailliste qui est arrivé aujourd'hui
02:25:57qui est aujourd'hui à la tête du Royaume-Uni
02:25:59donc la problématique qui va être
02:26:01importante c'est ce que c'est justement
02:26:03ces émeutes-là, ce contexte social très fort
02:26:05que l'on voit au Royaume-Uni va pouvoir migrer
02:26:07vers Calais parce que la jungle de
02:26:09Calais aujourd'hui n'est toujours pas
02:26:11restaurée, la situation n'est pas
02:26:13restaurée. Est-ce que
02:26:15à l'image de l'Angleterre, l'étincelle
02:26:17pourrait venir de groupuscules, d'ultra-droites
02:26:19violents ? À ce propos
02:26:21Gérald Darmanin répond à nos confrères de la
02:26:23Provence, on surveille des groupuscules
02:26:25d'extrême-droite comme d'extrême-gauche
02:26:27c'est pour cela que j'ai proposé une quinzaine
02:26:29de dissolutions de groupe, notamment
02:26:31Legude ou Génération Identitaire
02:26:33mais l'islamisme radical
02:26:35reste notre principale
02:26:37menace. Un commentaire
02:26:39Jean-Michel Fauvergue. Oui, deux choses, d'abord
02:26:41sur la zone de Calais
02:26:43depuis très
02:26:45longtemps on a eu Sangatte, on a eu
02:26:47la jungle à Calais
02:26:49depuis très longtemps, donc les migrants
02:26:51se fixent là pour passer de l'autre côté
02:26:53et c'est une espèce de zone tampon
02:26:55qui est régulée
02:26:57par des réseaux
02:26:59organisés et qui font
02:27:01payer le passage et donc
02:27:03on en est là, en fait
02:27:05c'est un fait criminel aussi
02:27:07d'une manière générale. La deuxième chose pour
02:27:09répondre, est-ce que ça pourrait arriver en
02:27:11France ? Alors en France
02:27:13on a
02:27:15quelque chose de différent, c'est que
02:27:17ces mouvements
02:27:19anti-immigration, ce sentiment
02:27:21contre l'immigration
02:27:23s'expriment à travers les votes
02:27:25et ces votes-là
02:27:27sont représentés au Parlement
02:27:29aujourd'hui, à l'Assemblée Nationale.
02:27:31Ce n'est pas le cas en
02:27:33Angleterre et en Angleterre
02:27:35au Royaume-Uni d'une manière générale
02:27:37et la seule possibilité
02:27:39que les gens de s'exprimer contre
02:27:41l'immigration, c'est dans la rue
02:27:43de manière violente. Pour autant
02:27:45les gènes existent
02:27:47non seulement en France mais partout en Europe
02:27:49et cette
02:27:51problématique de l'immigration aujourd'hui
02:27:53c'est une problématique
02:27:55qui est partagée par tout le monde et qui peut
02:27:57exploser aux quatre coins de l'Europe à mon avis.
02:27:59Je salue le général Cavalier
02:28:01qui nous regarde souvent et je l'en remercie
02:28:03ancien général de gendarmerie qui m'écrit dans
02:28:05le Pas-de-Calais, les flux de migrants
02:28:07sont tellement massifs que les forces de l'ordre
02:28:09ne peuvent même plus effectuer les procédures
02:28:11prévues, par ailleurs les migrants sont
02:28:13de plus en plus violents vis-à-vis des forces de l'ordre
02:28:15ces migrants ont traversé un espace
02:28:17Schengen qui est une véritable passoire, ça
02:28:19en effet on le sait depuis
02:28:21un moment. Dernier commentaire ?
02:28:23Oui Nathan, rapidement. Très rapidement je pense
02:28:25que la situation à Calais
02:28:27elle est vraiment indigne
02:28:29de tous les côtés, une des raisons
02:28:31de cette indignité c'est aussi les accords que nous
02:28:33avons signés avec le Royaume-Uni, les accords
02:28:35du Touquet, où le Royaume-Uni
02:28:37nous paye
02:28:39pour que nous fassions
02:28:41le travail de garde-frontière à leur place
02:28:43à un moment si vous voulez, là il y a
02:28:45un véritable sujet. C'est dingue. Parce
02:28:47qu'en plus, on l'a accepté, des migrants
02:28:49oui nous l'avons accepté
02:28:51on n'a pas trop eu le choix en quelque sorte
02:28:53la plupart des migrants qui sont à Calais
02:28:55ils ne veulent pas du tout rester en France, ils sont
02:28:57dans une logique, c'est pour ça qu'ils sont à Calais spécifiquement
02:28:59Oui, ils rêvent de l'Angleterre
02:29:01Exactement, ils ont de la famille qui les attend au Royaume-Uni
02:29:03Pourquoi ?
02:29:05Très souvent ils ont au moins un contact, une personne
02:29:07qui connaissent, etc. Une petite
02:29:09perspective d'un lieu où atterrir
02:29:11pour certains d'un travail
02:29:13et donc ils n'ont absolument pas envie de rester en France
02:29:15et ça crée une situation qui est non seulement
02:29:17indigne mais qui est absurde
02:29:19qui n'a juste fondamentalement aucun sens
02:29:21nous obligeons des gens
02:29:23à rester chez nous alors qu'ils n'en ont
02:29:25aucun envie, qu'ils veulent partir et c'est un jeu
02:29:27de chat et de la souris qui est absolument
02:29:29tragique puisqu'ils se soldent avec la manche
02:29:31qui devient excessivement énergivore
02:29:33pour les forces de l'ordre aussi. Oui bien sûr, la manche qui devient
02:29:35un cimetière
02:29:37qui devient énergivore pour les forces de l'ordre
02:29:39donc je pense qu'à un moment aussi, il faut prendre un peu
02:29:41de recul quand on pose la question des flux migratoires
02:29:43ce que ne font pas d'ailleurs peut-être le Royaume-Uni
02:29:45avec cette solution absurde qu'ils avaient
02:29:47ils ont voulu faire la même chose un peu au Rwanda
02:29:49récemment, en voulant payer
02:29:51en arroser d'argent
02:29:53un régime
02:29:55qui est un peu corrompu, on peut le dire
02:29:57pour faire
02:29:59pour prendre et faire de la rétention
02:30:01de tous leurs migrants. Ces méthodes-là
02:30:03sont des méthodes qui sont quand même lunaires et je pense
02:30:05que nous gagnerions à les dénoncer
02:30:07et à changer notre relation avec le Royaume-Uni
02:30:09sur ce plan. Voilà ce que l'on pouvait dire ce soir
02:30:11sur ce sujet, il nous reste 3-4 minutes
02:30:13je voudrais juste qu'on entende Gérald Darmanin
02:30:15sur un autre sujet
02:30:17Gérald Darmanin qui était en visite surprise à Marseille
02:30:19aujourd'hui, ministre de l'Intérieur qui est venu
02:30:21saluer la mobilisation
02:30:23des forces de l'ordre, des pompiers pour
02:30:25beaucoup privés de congés, aussi décorer des policiers
02:30:27du Raid, cher
02:30:29Jean-Michel. Vous savez pourquoi ?
02:30:31Pourquoi il a décoré des policiers du Raid ?
02:30:33Dites-le moi. Il a décoré les policiers du Raid
02:30:35parce que ces policiers-là avaient été mis en garde à vue
02:30:37après les... un certain nombre de policiers
02:30:39avaient été mis en garde à vue du Raid
02:30:41après les émeutes
02:30:43parce qu'ils avaient été sollicités
02:30:45et donc là, et c'est pour réagir
02:30:47un peu... Pourquoi ils ont été mis en garde à vue pardon ?
02:30:49Ils ont été mis en garde à vue parce que
02:30:51ils se sont intervenus sur
02:30:53des émeutes et à l'issue de ça, il y a eu
02:30:55un émeutier
02:30:57qui a pris
02:30:59un projectile.
02:31:01D'accord.
02:31:03Ça s'est mal passé.
02:31:05Les policiers du Raid, il ne faut pas trop les provoquer.
02:31:07A priori.
02:31:09Si j'ai un conseil à donner...
02:31:11Déjà un policier
02:31:13on ne touche pas, alors un policier du Raid...
02:31:15De plus, ça n'était pas un projectile qui au départ
02:31:17était létal. D'accord.
02:31:19Retour au sujet
02:31:21que je voulais évoquer. Gérald Darmanin qui s'est
02:31:23félicité en marge de cette décoration
02:31:25bien sûr de la bonne tenue et de la sécurité
02:31:27des Jeux Olympiques.
02:31:29Avec l'excellent travail que font
02:31:31les forces de sécurité au général pendant ces Jeux Olympiques
02:31:33qui pour l'instant
02:31:35même s'il reste encore quelques jours
02:31:37sans accroc de sécurité
02:31:39et ça a commencé ici à Marseille
02:31:41avec l'arrivée de la flamme dans des conditions
02:31:43vraiment magnifiques
02:31:45qui auguraient bien la suite de ces
02:31:47Jeux Olympiques. Ces Jeux Olympiques
02:31:49c'est à la fois de belles médailles françaises
02:31:51et puis une belle médaille d'or pour le
02:31:53ministère de l'Intérieur, pour les forces de sécurité.
02:31:55Et je sais que beaucoup auraient aimé que ces Jeux Olympiques
02:31:57se passent mal peut-être. Moi j'ai
02:31:59constaté beaucoup de cassandres,
02:32:01beaucoup de gens qui ne faisaient pas confiance dans les services de l'État
02:32:03qui ne faisaient pas confiance dans nos services de renseignement
02:32:05qui ne faisaient pas confiance aux policiers, aux gendarmes
02:32:07aux sapeurs-pompiers, qui se disaient
02:32:09pourtant patriotes. Mais en fait
02:32:11le patriotisme c'est de faire confiance dans les forces de l'ordre
02:32:13c'est de faire confiance dans les agents de l'État
02:32:15la capacité de la France à réussir
02:32:17ces grands événements et
02:32:19vous voyez moi je suis très heureux de pouvoir voir
02:32:21que la France est capable de cela.
02:32:23Pardon mais le petit polo ouvert
02:32:25Gérald Darmanin il est
02:32:27mentalement je pense qu'il est déjà ailleurs
02:32:29Il est en train de préparer sans doute autre chose
02:32:31Oui il prépare autre chose
02:32:33qui sera plus détendue j'ai l'impression
02:32:35je ne sais pas si vous avez des infos
02:32:37J'ai des infos comme tout le monde
02:32:39ça ne varie pas mais
02:32:41avec une image de marque un peu différente
02:32:43effectivement il est
02:32:45sur autre chose. Il faut se montrer présidentiable
02:32:47si vous voyez ce que je veux dire
02:32:49Il est ministre démissionnaire donc
02:32:51là avec le polo le plus démissionnaire
02:32:53Une petite minute malheureusement avant qu'on se quitte
02:32:55on a entendu se féliciter bien sûr de la sécurité
02:32:57c'est vrai que son pari est réussi
02:32:59Jean-Michel
02:33:01Si il y a un gagnant
02:33:03moi je vois deux gagnants
02:33:05dans ces Jeux Olympiques surtout pas
02:33:07Anne Hidalgo mais
02:33:09je vois en dehors de nos médailles
02:33:11je sais bien
02:33:13en dehors de nos médailles et en particulier
02:33:15d'Antoine Dupont et de Léon Marchand
02:33:17je vois le président de la République
02:33:19qui les a voulu ces Jeux de cette manière là
02:33:21et ça se passe plutôt pas mal
02:33:23et surtout Gérald Darmanin
02:33:25qui a organisé effectivement cette sécurité
02:33:27C'est vrai. J'ajouterais Gabriel Attal
02:33:29aussi. Gabriel Attal dont le mandat
02:33:31de premier ministre démissionnaire
02:33:33Emmanuel Macron je suis moins sûr mais
02:33:35Gabriel Attal en tout cas
02:33:37C'est vrai qu'il a raison Martin dans mon oreillette on dirait qu'il part pour faire un 18 roues
02:33:39Gérald Darmanin
02:33:41plus que pour décorer des policiers du Raid
02:33:43Il joue effectivement
02:33:45la suite. Gérald Darmanin il fait depuis le début
02:33:47le diagnostic suivant c'est que la Macronie
02:33:49va couper des classes populaires et des classes moyennes
02:33:51et donc effectivement il faut
02:33:53faire une campagne de proximité
02:33:55c'est pour ça que depuis qu'il fait le second tour législatif
02:33:57il est toujours comme ça. Est-ce que ça marche
02:33:59ou est-ce que ça marche pas on verra mais effectivement
02:34:01c'est sa stratégie
02:34:03Une chose que j'arrive vraiment pas à comprendre
02:34:05à quel moment enlever sa cravate ça rend présidentiable
02:34:07On dirait la réflexion
02:34:09Entre vous et moi il y a une différence
02:34:11Moi je vous vois très bien à l'Elysée et moi je ne m'y vois pas du tout
02:34:13C'est la réflexion la plus déconnectée qu'il soit
02:34:15ça pourrait être un personnage de film
02:34:17C'est la communication
02:34:19C'est pour se rapprocher des gens
02:34:21C'est un symbole
02:34:23C'est terminé
02:34:25C'est terminé vraiment en une seconde
02:34:27On se construit une personnalité
02:34:29Regardez François Hollande quand il s'est présenté au présidentiel
02:34:31Il avait fait un petit régime
02:34:33Il avait été relooké
02:34:35D'ailleurs en parlant de régime
02:34:37Je vais vous saloper
02:34:39Je vais pas la faire
02:34:41Ça va trop loin
02:34:43Ça va beaucoup trop loin
02:34:45Merci les amis
02:34:47C'était un plaisir malgré la lourdeur de l'actualité
02:34:49de partager ces 3h avec vous
02:34:51En tout cas 7h30 et les 3h avec les téléspectateurs
02:34:53Merci à Martin Mazur
02:34:55Donc Maxime Fer
02:34:57Et André
02:34:59Il était avec nous ce soir encore
02:35:01Ah Martin il est parti déjà
02:35:03Martin il était sur autre chose
02:35:05C'est pas grave, merci les amis, bonne nuit l'édition de la nuit
02:35:07On se retrouve demain pour Punchline pour 100% Politique
02:35:09Bonne nuit

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