• il y a 3 mois
Tous les soirs et pendant tout l’été, CNEWS vous propose un rendez-vous consacré à la politique de 21h à minuit

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00:00:00Bonsoir à tous, 100% politique parce que tout est politique, évidemment, bienvenue
00:00:05sur CNews.
00:00:06Comme chaque soir, de 21h à minuit, on décrypte, on commente tout ce qui fait l'actualité
00:00:10des dernières heures.
00:00:11J'ai le plaisir d'accueillir Amine Elbaïe ce soir, encore ce soir j'ai envie de dire
00:00:15puisque nous ne nous quittons plus, cher ami, juriste, auteur, merci d'être présent.
00:00:19Pierre-Marie Sèvres, également habitué de ces plateaux qui prolongent la soirée
00:00:23avec nous, directeur de l'Institut pour la Justice.
00:00:25On a beaucoup d'actualités ce soir, qu'elles soient à l'international ou ici, à l'intérieur
00:00:31de nos frontières.
00:00:32On se posera des questions purement politiques dans quelques instants.
00:00:35La date du 15 août arrive, Xavier Bertrand fait un appel du pied au président de la
00:00:39République dans les colonnes du Figaro où il se voit bien à Matignon et se sent prêt.
00:00:43On va discuter de ça dans un instant mais d'abord, bien sûr, ce qui retient notre attention
00:00:47ces derniers jours, c'est ce qui se passe en Grande-Bretagne, nous sommes une semaine
00:00:51après cette fameuse attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes le Royaume-Uni.
00:00:55Vous le voyez depuis plusieurs jours, on le relate et on le commente.
00:00:58Confrontés à ces pires émeutes depuis 13 ans hier soir, de nouveaux incidents ont éclaté
00:01:03dans le pays.
00:01:04Des affrontements notamment ont eu lieu entre des militants d'extrême-droite, des manifestants,
00:01:08dont de nombreux membres de la communauté musulmane également, avant d'aller sur place
00:01:12dans le nord de l'Angleterre.
00:01:13Marie-Élise Chevalier nous résume les dernières heures.
00:01:15Lundi soir, l'Angleterre a encore connu de violentes manifestations.
00:01:19Des émeutes qui interviennent à la suite de l'attaque au couteau à Sarsport, ayant
00:01:24causé la mort de trois enfants.
00:01:25Elles ont débuté sur fond de rumeurs, sur le profil du suspect et son origine.
00:01:30Des slogans anti-immigration et anti-islam sont scandés pendant ces affrontements.
00:01:35Mais pour ce manifestant, cela n'a rien à voir avec l'extrême-droite.
00:01:39C'est une question de paix pour les fillettes, rien à voir avec l'extrême-droite ou la
00:01:45ligue de défense anglaise ou quoi que ce soit de ce genre.
00:01:47Comme je l'ai dit, si nous ne prenons pas position, qui le fera ?
00:01:51Depuis six jours, ces rassemblements se sont propagés au Royaume-Uni.
00:01:55Un hôtel accueillant des migrants, des mosquées et des policiers ont été attaqués.
00:02:00Du jamais vu pour cet habitant.
00:02:01Ils ont brisé les vitres et brûlé quelques voitures.
00:02:08Ils ont menacé quelques personnes.
00:02:11De toute évidence, les commerçants ont tous fermé leurs magasins.
00:02:15Plus de 370 personnes ont été arrêtées.
00:02:18Le Premier ministre Keir Starmer a fait preuve de fermeté.
00:02:22Quelle que soit la motivation apparente, ce n'est pas une protestation.
00:02:26C'est de la violence pure et simple.
00:02:28Et nous ne tolérerons pas les attaques contre les mosquées ou nos communautés musulmanes.
00:02:33Ainsi, la pleine force de la loi sera rendue à tous ceux qui sont identifiés comme ayant
00:02:40participé à ces activités.
00:02:44Pour rétablir l'ordre, l'Etat a annoncé la mobilisation de 6 000 policiers.
00:02:52Thibault Marcheteau est avec nous depuis le nord de l'Angleterre.
00:02:54Liverpool, précisément à quelques kilomètres de cette ville de Southport.
00:03:00Thibault, quel est l'état d'esprit dominant au sein de la population ces dernières heures ?
00:03:08Écoutez Julien, j'ai pu passer toute la journée dans cette ville de Southport.
00:03:11C'est une ville au nord de l'Angleterre de 91 000 habitants, très calme.
00:03:14Ce qui m'a frappé là-bas, c'est que plus d'une semaine après les faits, l'émotion
00:03:19est encore très forte.
00:03:20Certaines personnes ne veulent même pas parler avec des journalistes mais préfèrent garder
00:03:24cette colère froide pour eux.
00:03:26J'ai pu aussi voir tous ces endroits de recueillement à proximité du lieu où le
00:03:31drame s'est déroulé.
00:03:33Des dizaines de milliers de fleurs, mais également devant l'hôtel de ville où des citoyens
00:03:38se rassemblent, apportent des peluches, des ballons mais également aussi des fleurs,
00:03:42des mots à destination de la famille de ces trois fillettes qui sont, vous l'imaginez,
00:03:45dans une épreuve terrible.
00:03:47C'est une ambiance très pesante que j'ai pu remarquer durant toute cette journée à
00:03:52Southport.
00:03:53On a pu aussi échanger avec certains habitants concernant les manifestations qui ont émaillé
00:03:57le pays après ces événements.
00:03:59Certains sont complètement pour et pensent qu'il faut vraiment régler ce problème
00:04:03d'immigration.
00:04:04Si c'est par la force, alors ce sera par la force, mais il faut vraiment régler ce
00:04:08problème.
00:04:09Ils reprennent ce slogan, trop c'est trop, mais aussi certaines personnes qui ne comprennent
00:04:14pas, qui ne donnent pas de légitimité à ce mouvement, il faut qu'il y ait ce débat
00:04:17sur l'immigration, mais de manière calme et surtout pas après un événement comme
00:04:20celui-ci parce qu'on a tendance à réagir à chaud, pour citer une habitante avec qui
00:04:25j'ai pu échanger cet après-midi.
00:04:26On constate à travers vos commentaires et vos observations que la population britannique
00:04:31est divisée, de son côté le gouvernement essaie d'un petit peu de gouvernement nouvellement
00:04:36élu, tente de sauver un petit peu la face et il se trouve Thibault que les arrestations
00:04:42sont très nombreuses, près de 400, vous allez me confirmer si ce chiffre est toujours
00:04:47celui-ci et puis surtout cette réponse pénale particulièrement forte, autorité affichée
00:04:52de la part du nouveau gouvernement en place.
00:04:54Absolument et on aurait pu penser que ce lundi allait être très calme, la journée
00:05:01de ce lundi, mais seulement il y a eu encore des manifestations très violentes, on pensait
00:05:07que ce discours très ferme du gouvernement, vous l'avez dit, nouvellement élu, allait
00:05:11fonctionner, allait calmer un petit peu les adhères de ces manifestants, il n'en est
00:05:14rien, ces manifestations ont continué, alors dans une moindre mesure par rapport à celles
00:05:18qui ont été menées ce week-end, pour demain, on peut s'attendre déjà ce soir à de nouvelles
00:05:24manifestations peut-être, mais on sait que demain sur les réseaux sociaux qui jouent
00:05:28un rôle très important durant ce qui se passe en ce moment en Angleterre, on a appelé
00:05:33déjà à de nouvelles manifestations demain, une manifestation notamment d'extrême droite
00:05:37à proximité de Londres, mais également des mouvements, des collectifs anti-racistes
00:05:43qui ont manifesté l'envie de se rassembler dans plusieurs villes du nord de l'Angleterre,
00:05:48il faudra donc suivre ces manifestations avec un œil très attentif demain ici en Angleterre.
00:05:52Action maximale, merci beaucoup Thibaut Marcheteau pour toutes ces observations et vos commentaires
00:05:57depuis le nord-ouest de l'Angleterre, envoyé spécial pour ces news.
00:06:00Pierre-Marie Sèvres, un premier commentaire, on est à quasiment 400 arrestations, Thibaut
00:06:06a rappelé que les forces de police britanniques, évidemment sous l'autorité du gouvernement,
00:06:12apportent une réponse ferme, immédiate, on pourrait s'en inspirer ici chez nous en France,
00:06:18des tribunaux spéciaux sont mis en place, plus de 500 places de prison seront disponibles
00:06:23dans les prisons prochainement pour écrouer les émeutiers, la mobilisation de 6000 policiers
00:06:27spécialisés également, on prend ce sujet à bras-le-corps, même si on voit bien que
00:06:31la solution n'a pas été apportée à cette colère de la rue, la réponse du gouvernement
00:06:35britannique est d'envergure.
00:06:39Oui, on peut quand même s'étonner, vous savez ce Premier ministre avait mis le genou
00:06:43à terre pour les émeutes de BLM qui n'avaient pas fait moins de dégâts, peut-être même
00:06:46potentiellement plus, donc non, maintenant je pense que la réponse de l'État, on l'a
00:06:51vu par exemple pendant les gilets jaunes qui était une crise majeure avec énormément
00:06:55de manifestants dans tout le territoire, l'État a fini par, en mettant les moyens policiers,
00:06:59par mettre fin au mouvement, donc quand l'État veut, il peut quelque part, bon je dis ça,
00:07:04je ne suis pas aux manettes donc c'est facile à dire, autre point sur les prisons, moi
00:07:09je m'inquiète quand même pas mal, alors ça faisait un moment que les travaillistes
00:07:12annonçaient qu'ils allaient libérer les détenus, comme la France Insoumise l'annonce
00:07:16depuis des années ou le demande depuis des années en France, et donc ils l'ont fait
00:07:21un petit peu en avance visiblement, mais je trouve que symboliquement c'est quand
00:07:24même compliqué de laisser sortir des délinquants de droit commun pour mettre des manifestants
00:07:30qui ont au moins une certaine dimension politique, même si évidemment c'est une huile des délits.
00:07:35Avant de donner la parole à Amine Elbahi, évidemment, si on persiste à penser que
00:07:40cette colère est issue seulement de militants d'ultra ou d'extrême droite, on est dans
00:07:45le vrai ?
00:07:46Non, je pense qu'on est dans le faux, il suffit de voir les images, c'est certain
00:07:49qu'il y a une teneur politique importante, les militants nationalistes n'ont aucune
00:07:53envie quand ils voient ce genre d'émotions, c'est de l'utiliser pour faire passer leurs
00:07:57idées, bon voilà, quelque part c'est logique.
00:08:00Et faire passer leur violence en l'occurrence.
00:08:01Faire passer aussi leur violence, mais sur les images on ne voit pas que ça, on voit
00:08:04aussi quand même beaucoup de femmes, moi je suis assez marqué de voir beaucoup de
00:08:07beaucoup de femmes, on voit même des enfants parfois, donc on ne peut pas penser qu'il
00:08:10n'y a que ça.
00:08:11Maintenant, je ne peux pas vous dire.
00:08:13C'est-à-dire que ce que l'on comprend c'est que ces militants d'ultra droite,
00:08:17violent et répréhensible, évidemment ont initié ce mouvement de violence et cette
00:08:22colère, mais il y a une agrégation d'une autre partie de la population, Amine Elbahi,
00:08:27qui n'est pas forcément affiliée à quelque partie que ce soit, ou n'a même aucun casier
00:08:32judiciaire.
00:08:33C'est à ce niveau-là d'implication de la population qu'on comprend que le drame
00:08:38de Southport est une sorte de goutte d'eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli.
00:08:43Vous savez, moi je n'entrerai pas ce soir dans une critique opportuniste sur l'effondrement
00:08:50de la politique migratoire, nous la connaissons, elle est dénoncée depuis maintenant plusieurs
00:08:54années en Europe bien évidemment, mais nous assistons d'abord à travers la crise sociale
00:09:02qui frappe le Royaume-Uni aux prémices de l'effondrement de l'Occident.
00:09:07Un effondrement sociétal, puisqu'on s'attache une fois de plus aux conséquences plutôt
00:09:14qu'aux causes.
00:09:15Les conséquences c'est les émeutes, mais les causes ce n'est pas plus d'immigration,
00:09:20les causes c'est moins de natalité.
00:09:21C'est justement parce que les États d'Europe refusent aujourd'hui de regarder la réalité
00:09:27en face, de regarder ce déclin démographique qui est en train de frapper l'Europe.
00:09:31Vous savez, dans 50 ans, l'Europe va passer de 500 millions à 450 millions d'habitants.
00:09:36On va perdre 50 millions d'habitants, alors que dans le même temps, l'Afrique va passer
00:09:39de 1,2 à 2,5 milliards d'habitants.
00:09:42Le continent africain va clairement doubler son nombre d'habitants.
00:09:46Et aujourd'hui, les nations d'Europe doivent regarder la réalité en face.
00:09:51Elles doivent reconnaître que la politique familiale a été totalement abandonnée.
00:09:56Regardez ce qui se passe en France, on renonce à faire des enfants.
00:09:59Lorsqu'on renonce à faire des enfants, Pierre-Marie Sèvres pour en témoigner, lui qui a habité
00:10:02au Canada, eh bien le Canada a adopté un modèle immigrationni, c'est-à-dire on accueille plus.
00:10:07On demande à des populations étrangères de faire ce que notre propre population refuse.
00:10:12Pourquoi ? Parce que nous n'avons pas de projet républicain, nous n'avons pas de récit national
00:10:18à raconter aux futures générations.
00:10:20Aujourd'hui, nous assistons bien évidemment aux prémices de cette crise qui est marquée
00:10:26notamment par l'avènement du consumérisme qui a emporté en Europe en particulier
00:10:32une certaine révolution, une révolution sexuelle qui n'a pas du tout été un progrès.
00:10:37Cette révolution sexuelle qu'on entend souvent portée par les progressistes.
00:10:41Avec la révolution sexuelle, on a réalisé l'avènement de la phallocratie, c'est-à-dire
00:10:48être en couple, favoriser l'accouplement, mais pas la mise en couple.
00:10:54C'est la consommation du corps de la femme, mais pas son entretien sentimental,
00:10:58pas son entretien financier.
00:11:00On a démantelé la politique de la famille, si bien qu'au fur et à mesure du temps,
00:11:04en France particulièrement, avec notamment l'extension de la PMA, avec l'adoption de la GPA,
00:11:12on a en quelque sorte mis sur un pied d'égalité la sexualité féminine et la sexualité masculine.
00:11:18On a dissocié la fonction érotique de la fonction reproductive.
00:11:23– J'ai peur de ne pas vous suivre, Amine, en quoi la semaine d'émeute en Grande-Bretagne
00:11:29est à mettre en relation avec la conception de la famille que vous êtes en train de nous décrire ?
00:11:34– Parce que c'est beaucoup trop condescendant, on a un comportement occidental
00:11:39beaucoup trop condescendant à vouloir remettre en cause,
00:11:42à vouloir remettre le problème sur le dos de l'immigration,
00:11:44alors que ce sont nos politiques qui ont voulu cette immigration
00:11:47parce qu'ils ont fermé les yeux sur la chute de la natalité.
00:11:51Le vrai débat, c'est l'effondrement de la politique familiale, c'est la chute de la natalité,
00:11:56et je trouve que ce serait opportuniste de ma part ce soir que de m'inscrire en faux dans ce débat
00:12:03en disant mais regardez, c'est de la faute de l'immigration, regardez, c'est de la faute de l'islam.
00:12:07Non, si on en est arrivé là, c'est d'abord parce que les États européens
00:12:10ont refusé de protéger les nations, ont refusé de protéger leurs frontières,
00:12:15n'ont pas conçu un projet républicain, n'ont pas conçu un récit national.
00:12:20Et quel projet a venu demain ?
00:12:22L'Europe s'est tendue elle-même son propre piège, c'est en gros ce que vous constatez.
00:12:26Pierre-Marie Sèvres a une réponse à ça.
00:12:28Moi, je suis assez d'accord sur le fond, je pense que l'essentiel des problèmes que nous avons,
00:12:32que ce soit du déclin de l'éducation, que ce soit l'effondrement des services publics, hospitaliers, etc.,
00:12:37ça a une racine très profonde qui est que les civilisations ont des cycles
00:12:42et on en arrive à un moment du cycle où la civilisation, à nous, s'effondre.
00:12:46C'est quand même assez facile à voir.
00:12:48C'est ça qui se passe en Angleterre.
00:12:50C'est un symptôme de ce qui se passe.
00:12:52Les Britanniques qui manifestent et qui se montrent violents parfois.
00:12:54Je pense que c'est un symptôme de ce qui se passe, parce que l'immigration qui a une dimension presque...
00:13:00Je n'ai pas envie de dire nécessaire, mais oui, pour certains métiers, en regardant les deux points sur le BTP,
00:13:05c'est nécessaire d'avoir l'immigration.
00:13:07Je ne dis pas que c'est bien et je ne dis pas qu'on ne pourrait pas faire autrement.
00:13:09Je pense qu'on pourrait faire autrement.
00:13:11C'est un état de fait.
00:13:13Mais voilà, c'est un fait et cette immigration-là va nécessairement aussi créer des tensions.
00:13:16Ça, c'est inévitable.
00:13:18Le chef de file du parti Reform UK, qui a rassemblé 14% des voix lors des dernières législatives,
00:13:23a réagi dans un communiqué publié sur son compte X.
00:13:26Il dénonce la volonté du gouvernement d'ignorer les causes profondes qui ont conduit à cette explosion de colère,
00:13:31estimant que la majorité de la population peut constater une fracture des communautés,
00:13:35comme le résultat d'une immigration massive et incontrôlée, qu'elle soit légale ou illégale, dit-il.
00:13:40Une explosion démographique sans intégration allait forcément mal finir.
00:13:46Oui, oui, je suis en accord avec lui.
00:13:49Et j'ajouterais une autre cause à cette crise qui survient, c'est la démocratie.
00:13:54En Angleterre, Nigel Farage a réuni 14% des suffrages.
00:13:59Vous savez quel pourcentage de députés il a eu ? 0,8%.
00:14:03À l'inverse, les libéraux-démocrates, qui ont eu 12 ou 13% des suffrages, ont eu 14% des députés.
00:14:08Donc il y a un problème de représentativité.
00:14:10Ces gens-là, les gens qui s'expriment dans la rue, ils ont voté pour le Brexit,
00:14:14pour des raisons d'immigration essentiellement, ils ont l'impression qu'on ne les a pas écoutés.
00:14:18Ils ont voté pour Nigel Farage, ils sont quand même 15% de la population,
00:14:21ils ont l'impression qu'on ne les écoute toujours.
00:14:23Ça fait d'une certaine manière écho à la situation que nous connaissons.
00:14:25Absolument, complètement.
00:14:26Avec évidemment des considérations différentes, un système culturel qui n'est pas le même,
00:14:31un système politique constitutionnel qui n'est pas le même non plus,
00:14:34mais en effet il y a des rapprochements à faire et finalement,
00:14:37que ce soit entre la France, l'Angleterre, la Suède, il y a deux ou trois ans je crois,
00:14:41et d'autres nations européennes qui vivent substantiellement la même dynamique.
00:14:46Oui bien sûr, et j'ajoute d'ailleurs lorsque je lis dans le bandeau la défaite du multiculturalisme,
00:14:52moi je ne suis pas certain que ce soit la défaite du multiculturalisme,
00:14:55je considère que c'est la défaite d'abord du christianisme, c'est la défaite de l'Occident,
00:15:00à avoir renoncé à son modèle d'intégration, à avoir renoncé au sacré,
00:15:06c'est la victoire d'ailleurs de l'islamisme.
00:15:09L'islamisme en fait s'est installé en même temps que notre modèle culturel chrétien s'est évaporé.
00:15:17Et je vais prendre un autre exemple, on pourrait d'ailleurs comparer cette situation à la France.
00:15:22La France, vous savez, elle abandonne son patrimoine culturel chrétien.
00:15:25Vous avez une église qui est détruite toutes les 15 jours, soit elle est détruite,
00:15:29soit elle est dégradée, et sous le silence complice bien évidemment de ceux qui nous dirigent.
00:15:35Donc il ne faut pas s'étonner que 30 ans plus tard, on se retrouve avec ce cocktail explosif,
00:15:40d'autant plus qu'ici il est question du Royaume-Uni.
00:15:42Vous avez vu qu'au Royaume-Uni, peu à peu, au fur et à mesure de cette immigration,
00:15:45on a accepté plus d'islamisme, parce que l'islam politique s'est infiltré les réseaux,
00:15:51les réseaux communautaires, les réseaux économiques, les réseaux universitaires,
00:15:54notamment en particulier les frères musulmans.
00:15:57Et puis en second lieu, l'explosion du salafisme.
00:16:00En réalité, les Anglais ne manifestent pas uniquement contre l'immigration,
00:16:05ils manifestent aussi contre l'islamisme.
00:16:07Il y a une forme de non-dit qu'on n'assume pas.
00:16:10– Et puis il y a une charge émotionnelle, on rappelle encore une fois
00:16:13que le déclencheur de ce qui s'est passé,
00:16:15c'est trois petites filles qui ont été assassinées à coups de couteau,
00:16:21une dizaine de gamines lacérées de coups de couteau,
00:16:25avec des images qui ont fait le tour du Royaume-Uni,
00:16:27et qui ont ému évidemment toute la population,
00:16:30et mis à fleur de peau les plus précaires,
00:16:34notamment des Britanniques qui vivent les dernières séquences sociétales
00:16:40comme un affront et un déclassement également.
00:16:42– Absolument, et on pourrait aussi parler des grooming gangs,
00:16:45ce sont des gangs de pédophiles, c'est même pas quelque chose d'organisé,
00:16:50mais il y en a eu dans toute l'Angleterre,
00:16:52dans toutes les villes ouvrières Angleterre,
00:16:54vous avez eu des gangs de pédophiles,
00:16:56essentiellement d'origine indienne et pakistanaise,
00:17:00qui ont trafiqué des petites filles essentiellement blanches
00:17:03des milieux pauvres, populaires, qui étaient enlevées, séquestrées,
00:17:07violées parfois sur des années et des années,
00:17:09ça a frappé très très très durablement l'Angleterre,
00:17:12ça a frappé l'opinion, et c'est encore une fois comme là
00:17:15pour l'affaire de Sartre-Porte.
00:17:16– Une série de séquences qui…
00:17:17– Et c'est la classe ouvrière blanche qui se sent attaquée,
00:17:21à tort ou à raison, en l'occurrence à raison.
00:17:23– On continue bien sûr de suivre très attentivement
00:17:26cette actualité outrement, je retourne ici en France,
00:17:30l'heure du grand choix approche pour le Président de la République,
00:17:33dimanche ce sera, ça n'a échappé à personne,
00:17:36la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques
00:17:38et la réouverture des débats, à n'en pas douter,
00:17:40notamment sur nos plateaux, la politique va reprendre ses pleins droits
00:17:45et on va évidemment tous se questionner sur le choix du futur Premier Ministre,
00:17:49annoncé pour la deuxième moitié du mois d'août,
00:17:51on verra si le Président tient ses promesses.
00:17:53Invité ce matin sur notre antenne, Adrien Clouet,
00:17:55et les députés de l'FINFP ne souhaitent pas laisser le choix
00:17:59au Président de la République, c'est Lucie Castex,
00:18:01c'est comme ça et ce n'est pas autrement.
00:18:03– C'est Emmanuel Macron qui se soumettra aux institutions,
00:18:07et un Président dans ce pays, ça fait maintenant 100 ans
00:18:09qu'on a l'expérience depuis M. Millerand,
00:18:11un Président il se soumet ou il se démet,
00:18:13et donc M. Macron doit, c'est la nature des institutions,
00:18:16c'est la nature de la démocratie,
00:18:18il doit nommer à Matignon la force.
00:18:20Le plan B c'est également pour Mme Castex,
00:18:22c'est aussi le plan C, le plan D, le plan E.
00:18:24Donc M. Macron il doit céder,
00:18:26il a perdu des élections coup sur coup,
00:18:29donc ça suffit ce type d'opération autoritaire.
00:18:32– C'est la bonne, Amine Elbaïe, la stratégie du NFP,
00:18:35continuer à pilonner, à mettre la pression sur le Président
00:18:38avec ce nom qu'on a découvert il y a quelques semaines maintenant,
00:18:40celui de Lucie Castex.
00:18:41– Je ne suis pas certain que ce soit la meilleure stratégie,
00:18:44d'abord le choix de Lucie Castex est un choix mort,
00:18:47il est mort-né, si je peux vous dire.
00:18:50– C'est vrai qu'il a été balayé une heure après son annonce
00:18:52dans cette fameuse interview du Président de la République.
00:18:54– Oui absolument, mais d'autant plus que le Nouveau Front Populaire,
00:18:58ou du moins ce qu'il en reste, c'est parfaitement que,
00:19:01à eux seuls, ils n'ont pas suffisamment de forces politiques en présence
00:19:06pour pouvoir gouverner.
00:19:08Et demain, si vous avez un Premier ministre du Nouveau Front Populaire
00:19:13avec des ministres membres de la France Insoumise,
00:19:16vous savez qu'immédiatement une motion de censure pourra être votée
00:19:21par les groupes de droite et le rassemblement national.
00:19:25Donc vous voyez bien qu'aujourd'hui nous faisons face
00:19:27à une situation d'instabilité politique, c'est l'heure du choix évidemment
00:19:31pour Emmanuel Macron, mais ce choix doit être à la fois représentatif du vote
00:19:39des Français bien sûr, mais aussi tenir compte de l'équilibre
00:19:43des pouvoirs de la Ve République.
00:19:45Vous aurez, pour les prochaines années, un gouvernement, je pense, d'affaires courantes
00:19:50qui ne pourra pas faire de politique, mais qui ne pourra que veiller…
00:19:53– Un gouvernement technique.
00:19:55– Absolument, un gouvernement technique qui ne pourra que veiller…
00:19:57– Pour une dissolution dans un an.
00:19:59– Avec peut-être une dissolution dans un an ou pas,
00:20:02mais là aujourd'hui le jeu politique a besoin de s'élargir,
00:20:06parce qu'à force de balancer des noms comme ça,
00:20:09Mme Castet, M. Bertrand, j'entendis tout à l'heure…
00:20:12– On y vient, on y vient.
00:20:14– On ne fait que réduire le jeu politique,
00:20:16on ne fait qu'analyser des hypothèses aussi réduites,
00:20:20alors que le jeu politique devrait plutôt s'élargir sur des nouveaux visages,
00:20:25sur de nouveaux projets, sur un pacte législatif,
00:20:29en faisant confiance à l'esprit parlementaire de la Ve République.
00:20:34– Je suis prêt à relever le défi, ce n'est pas moi qui le dis,
00:20:38c'est Xavier Bertrand qui, dans les colonnes du Figaro,
00:20:41dit qu'il est prêt à relever le défi, qu'il est préparé,
00:20:43qu'il faudra du savoir-faire politique, ce sera très compliqué,
00:20:46je garde la tête froide, il y est déjà, si on lit comme ça,
00:20:49pour moi il est déjà nommé à Matignon,
00:20:51donc soit il a des infos qu'on n'a pas,
00:20:53soit il est très confiant, Xavier Bertrand, qui se place en favori.
00:20:57Qu'est-ce que vous en dites Pierre-Marie Steff ?
00:20:59Quel message serait envoyé avec une telle nomination ?
00:21:01En tout cas, c'est vrai qu'on serait dans cette stratégie,
00:21:03en effet, d'une coalition qui irait donc de Messieurs Larcher,
00:21:07Bertrand à François Hollande.
00:21:10Moi je pense qu'on essaie de faire entrer un cercle dans un carré
00:21:13depuis quelques semaines là, et ça ne fonctionne pas,
00:21:16on va tester beaucoup d'options,
00:21:18on les teste peut-être dans l'opinion, etc.,
00:21:20et je pense, comme Amine en face,
00:21:23qu'on va finir par un gouvernement technique,
00:21:25je ne suis pas devin, mais il me semble que
00:21:28gérer des querelles d'égo,
00:21:30on peut les connaître entre Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez,
00:21:32tout le monde est au courant que...
00:21:34Mais surtout, on voit le message qui est passé
00:21:36sur ces trois élections consécutives,
00:21:38qui sont bien sûr aux européennes et autour de législatives,
00:21:41on voit ce besoin de renouveau,
00:21:43cette envie qu'ont les Français
00:21:45de voir un nouveau cap et un nouvel élan au pays,
00:21:48et faire du neuf avec du vieux.
00:21:50Si le 15 août, le Président de la République
00:21:52nomme Xavier Bertrand, on se dira, mais tout ça pour ça,
00:21:54voilà où nous en sommes aujourd'hui.
00:21:56Après, c'est un monsieur très compétent,
00:21:58et techniquement, c'est vrai qu'il gère une région très importante,
00:22:01et qu'il a des résultats dans les Hauts-de-France,
00:22:04Xavier Bertrand, ça reste un homme politique majeur
00:22:06de la vie politique française.
00:22:08Mais il y a un moment, est-ce que c'est ça que les Français attendent ?
00:22:10Moi, je ne pense pas, et moi je me souviens
00:22:12d'un Xavier Bertrand, jeune et fringant,
00:22:14il avait les cheveux tout bruns à l'époque,
00:22:16quand il était ministre du Travail,
00:22:18sous, je crois, Nicolas Sarkozy,
00:22:20donc ça commence à dater un petit peu,
00:22:22donc non, je ne pense pas que ça satisfasse les Français,
00:22:24peut-être que ça sera la...
00:22:26Je ne pense pas à qui pourrait rassembler
00:22:28autour de propositions fortes,
00:22:30qui peut faire cette coalition ?
00:22:32Jean-Jacques Goldman ?
00:22:34Qu'est-ce que vous me racontez ?
00:22:36C'est une émission sérieuse,
00:22:38Serge Lama, pourquoi pas ?
00:22:40Serge Lama, pourquoi pas ?
00:22:42Je connais moins, ça ne vous aura pas échappé.
00:22:44Plus sérieusement,
00:22:46je ne dirai pas de mal,
00:22:48de Xavier Bertrand, c'est quelqu'un que je connais très bien,
00:22:50j'ai énormément d'amis en commun avec lui,
00:22:52Vous êtes passé par sa famille politique, je crois.
00:22:54Je suis d'ailleurs passé par sa famille politique,
00:22:56il est issu de ma région,
00:22:58il est président
00:23:00d'un conseil régional,
00:23:02il a été élu dès le premier tour
00:23:04avec des gens issus des rangs de la gauche,
00:23:06du centre, de chez Emmanuel Macron, de la droite,
00:23:08il répond en partie
00:23:10à ces critères,
00:23:12mais est-ce que ces critères-là sont réellement
00:23:14les critères recherchés par les Français ?
00:23:16C'est une autre question.
00:23:18Ce n'est pas les Français qui décident,
00:23:20c'est Emmanuel Macron, ça ne vous aura pas échappé.
00:23:22Aujourd'hui, en proposant
00:23:24médiatiquement le nom de Xavier Bertrand
00:23:26Premier ministre,
00:23:28on ne fait que le repositionner
00:23:30pour 2027.
00:23:32Je ne suis pas certain que
00:23:34Xavier Bertrand, au fond de lui-même...
00:23:36Il était aussi ministre de la Santé sous Jacques Chirac, il faut le rappeler.
00:23:38Il était sous Jacques Chirac ministre de la Santé,
00:23:40mais je ne suis pas certain, au fond de lui-même,
00:23:42qu'il veuille vraiment être Premier ministre.
00:23:44Je ne connais aucun Premier ministre de la Ve République
00:23:46qui a fini président de la République.
00:23:48Ah oui, d'accord.
00:23:50Xavier Bertrand a essayé l'Elysée,
00:23:52on a vu que même en primaire,
00:23:54c'était compliqué.
00:23:56Oui, quatrième, alors qu'on l'avait
00:23:58réellement mis en avant...
00:24:00Est-ce qu'au contraire, il ne s'est pas dit pour l'Elysée,
00:24:02mon tour est passé et
00:24:04Matignon, ce sera déjà ça de pris ?
00:24:06Est-ce que c'est possible d'envisager ça aussi ?
00:24:08Je n'en sais rien, on n'est pas dans la tête de
00:24:10Xavier Bertrand. En tout cas, ce qui est sûr,
00:24:12c'est que cette trêve olympique, trêve politique,
00:24:14elle ne pourra pas durer au-delà du 15 août.
00:24:16On a le sentiment que le Président de la République,
00:24:18en tout cas une partie des Français, a le sentiment
00:24:20que le Président de la République a un petit peu
00:24:22jeu avec l'avenir du pays ces dernières semaines,
00:24:24que les affaires courantes, gérées pendant des semaines
00:24:26au bout d'un moment, ça se voit
00:24:28et ça devient surtout dangereux.
00:24:30La vérité, c'est que personne ne sait
00:24:32où on va aujourd'hui, Pierre-Marie Sèvres.
00:24:34Toute la situation constitutionnellement,
00:24:36la Constitution n'a pas du tout été prévue
00:24:38pour des situations telles que celles qu'on connaît.
00:24:40La dissolution, je rappelle que c'était
00:24:42pendant toute notre histoire constitutionnelle,
00:24:44la dissolution
00:24:46était une mesure extrêmement
00:24:48rare, extrêmement
00:24:50lourde, qu'on comprenait
00:24:52pour être une mesure extrêmement lourde.
00:24:54Donc je pense que d'ailleurs
00:24:56c'était une erreur de jouer avec ça
00:24:58comme si c'était un gadget.
00:25:00Donc non, la Constitution n'a pas été
00:25:02faite pour ça, donc on découvre des choses,
00:25:04on découvre des nouvelles façons de faire la politique
00:25:06et c'est ça aussi, en droit constitutionnel, qui est intéressant
00:25:08quelque part, en tout cas pour les experts,
00:25:10c'est de voir jusqu'où, quelles sont les limites de cette
00:25:12Constitution. Autre sujet,
00:25:14et on reviendra bien sûr sur cette séquence politique
00:25:16qui risque de nous tenir en haleine pas mal de temps
00:25:18après les Jeux Olympiques.
00:25:20Ce qu'on connaît mal et qu'on découvre
00:25:22également, ce sont les affaires
00:25:24de cyberattaques qui sont de plus en plus importantes
00:25:26ces derniers mois, ces dernières années.
00:25:28On a appris hier que le Grand Palais, qui est un site
00:25:30olympique, vous le savez, où l'escrime a eu lieu,
00:25:32où aura lieu notamment le taekwondo
00:25:34dans quelques jours, ainsi qu'une
00:25:36quarantaine de musées du pays ont été victimes
00:25:38d'une attaque par
00:25:40rançon JCL. En gros,
00:25:42c'est une attaque de pirates
00:25:44et pour rétablir les différents serveurs
00:25:46et vos équipements technologiques,
00:25:48ceux des entreprises, des institutions,
00:25:50ils demandent une rançon
00:25:52et parfois extrêmement conséquente. Écoutez cet
00:25:54expert en cybersécurité
00:25:56qui nous parle de ce phénomène, Célim Milhed.
00:25:58On a une rançon
00:26:00qui est générée par un logiciel.
00:26:02C'est-à-dire que ce logiciel
00:26:04malveillant va empêcher
00:26:06d'utiliser les systèmes
00:26:08informatiques dans le but d'exiger
00:26:10une rançon. C'est une
00:26:12manière en fait de
00:26:14vous empêcher de travailler avec vos outils
00:26:16informatiques et de dire,
00:26:18si vous voulez retrouver ces outils informatiques,
00:26:20il va falloir nous payer. Il y a eu beaucoup de travail
00:26:22de montée en maturité ces dernières années
00:26:24puisque c'est le type de cyberattaque qu'on a le plus
00:26:26vu en France et dans le monde.
00:26:28Ils se sont préparés.
00:26:30L'Agence nationale
00:26:32de la sécurité des systèmes d'information
00:26:34intervient à leur côté aussi. Ce sont des experts
00:26:36de très haut niveau.
00:26:38Après, ce sont des attaques qui sont toujours difficiles à contrer
00:26:40en fonction du niveau de profondeur, en fonction
00:26:42de ce que le pirate a pu faire avant d'être détecté.
00:26:44Donc c'est difficile aujourd'hui de dire si l'attaque
00:26:46est grave ou pas. Ce qui est certain, c'est
00:26:48qu'elle n'est pas innocente, elle n'est pas
00:26:50anodine et il y a du travail
00:26:52d'experts à faire
00:26:54pour la contenir au mieux et minimiser
00:26:56les dégâts. Ce qui est sûr, c'est
00:26:58qu'elles sont de plus en plus nombreuses,
00:27:00qu'elles font de plus en plus souvent la une de
00:27:02l'actualité. Il faut s'inquiéter de cette augmentation
00:27:04des cyberattaques, notamment
00:27:06évidemment au niveau institutionnel et
00:27:08administratif. Il faut s'en inquiéter. Après, quelque part,
00:27:10c'est inévitable.
00:27:12C'est la rançon de la numérisation de notre vie.
00:27:14Et puis aussi, en premier
00:27:16lieu et aussi en second lieu,
00:27:18d'une tension croissante au niveau international
00:27:20puisque bien souvent, ce sont des Etats qui sont
00:27:22derrière tout ça. Pour s'attaquer aux Jeux olympiques,
00:27:24je ne serais pas surpris qu'on
00:27:26découvre l'influence d'un Etat
00:27:28qui a une diplomatie derrière
00:27:30et qui pourrait être
00:27:32derrière ça. Parce qu'il faut avoir les reins solides, je pense,
00:27:34quand même, pour s'attaquer.
00:27:35Gabriel Attal avait annoncé il y a quelques jours, au début des Jeux,
00:27:37que 68 cyberattaques, d'ores et déjà,
00:27:39avaient été déjouées. Mais c'est vrai que
00:27:41dans la masse de ces dizaines de milliers
00:27:43parfois de cyberattaques sur
00:27:45un temps plus ou moins long,
00:27:47il y a un moment, il y en a une qui passe en travers les mailles du
00:27:49filet. Ça devient un casse-tête
00:27:51pour les institutions, pour les entreprises
00:27:53également, qui se méfient énormément
00:27:55de ces attaques.
00:27:56Notre attention, en fait, a tellement été concentrée
00:27:58sur le dispositif sécuritaire
00:28:00déployé à Paris.
00:28:01Et ça en fait partie, d'une certaine façon, mais invisible.
00:28:03De manière invisible. C'est-à-dire
00:28:05sur la protection des personnes, qu'on oublie
00:28:07effectivement la nécessité de
00:28:09sauvegarder, de protéger les biens.
00:28:11On l'a pressenti d'abord
00:28:13avec l'attaque de la SNCF.
00:28:15On l'a vu également
00:28:17avec la paralysie d'un certain
00:28:19nombre de services numériques,
00:28:21y compris des chaînes de télévision,
00:28:23y compris des grandes entreprises, où depuis
00:28:25un simple ordinateur, vous pouvez paralyser
00:28:27toute une activité économique. Vous pouvez
00:28:29paralyser un aéroport.
00:28:31Si bien que ces cyberattaques
00:28:33sont un peu les grands oubliés
00:28:35dans l'intensité
00:28:37des menaces qui pèsent sur notre pays.
00:28:39Plus grand public, mais pas des pouvoirs publics.
00:28:41Parce qu'il y a de plus en plus de moyens
00:28:43qui sont mis...
00:28:45On a d'ailleurs lancé...
00:28:47Ça devient la menace principale même.
00:28:49A l'agence nationale.
00:28:51Nous avons des hauts fonctionnaires
00:28:53qui pilotent l'agence nationale
00:28:55de sécurité des systèmes d'information
00:28:57en lien avec nos services
00:28:59de renseignement, qui sont évidemment
00:29:01capables aussi de pouvoir apporter une réponse immédiate
00:29:03à l'instant T auprès des grands groupes,
00:29:05auprès des hôpitaux, auprès des services publics
00:29:07de proximité et de première nécessité.
00:29:09C'est évidemment l'occasion
00:29:11de rappeler qu'un
00:29:13nouveau front s'est ouvert.
00:29:15Il s'est ouvert depuis
00:29:17maintenant dix ans, mais rien
00:29:19de tout cela n'était envisageable
00:29:21pour les personnes
00:29:23nées avant les années 2000.
00:29:25Aujourd'hui, nous assistons
00:29:27à une révolution, une révolution technologique,
00:29:29révolution cybernétique, qui nécessite
00:29:31constamment de s'armer. C'est pour ça que
00:29:33nous devons être très vigilants aujourd'hui
00:29:35dans notre façon
00:29:37de concevoir la sécurité avec
00:29:39le numérique.
00:29:41Il est important de ne pas céder
00:29:43au chantage
00:29:45de ces pirates, parce que ce sont des millions
00:29:47d'euros ou de dollars qui sont réclamés à chaque fois.
00:29:49Il y a une doctrine française qui est officielle,
00:29:51en tout cas lorsque ça concerne les entreprises
00:29:53publiques, les administrations, les institutions.
00:29:55Ne jamais céder au chantage,
00:29:57ne jamais payer ces amendes, parce que vous vous engouffrez
00:29:59forcément après dans un engrenage
00:30:01dont il est difficile de sortir, Pierre-Marie.
00:30:03Quand les pirates ont le pouvoir
00:30:05sur une situation donnée, ce n'est pas en leur donnant
00:30:07ce qu'ils veulent qu'ils vont lâcher ce pouvoir,
00:30:09ils le gardent.
00:30:11Effectivement, il faut passer par des moyens.
00:30:13C'est une guerre, ce sont des moyens
00:30:15violents à l'échelle numérique,
00:30:17mais ce sont des moyens qui sont
00:30:19violents et qui parfois ont des conséquences très réelles,
00:30:21parce que régulièrement, on voit ce genre de crise.
00:30:23Il y a des fuites de données aussi, de particuliers.
00:30:25Oui, et parfois ce sont des hôpitaux.
00:30:27Oui, c'est arrivé à Créteil,
00:30:29je crois, il y a quelques mois.
00:30:31C'est très régulier.
00:30:33Et là, si la santé des patients est en jeu,
00:30:35et que du matériel aussi
00:30:37est dysfonctionnant.
00:30:39Est-ce que ce n'est pas les limites
00:30:41de la start-up nation ?
00:30:43Parce que depuis 2016, on nous vend
00:30:45cette société du numérique,
00:30:47cette économie...
00:30:49Ce n'est pas parce qu'il y a des risques
00:30:51qu'on va retourner aux pigeons voyageurs ?
00:30:53Non, absolument pas, mais quand même,
00:30:55je pense que quand on rappelle, en particulier ici,
00:30:57que la sécurité est la première des libertés,
00:30:59rappelons aussi que la sécurité numérique
00:31:01doit faire partie aussi de cet espace,
00:31:03qu'il faut réinvestir, évidemment.
00:31:05Réinvestir, en tout cas,
00:31:07du côté du grand public, évidemment.
00:31:09Voilà, pour ces cyberattaques
00:31:11qui ont touché Paris
00:31:13ces dernières heures.
00:31:15On va marquer une courte pause et se retrouver
00:31:17avec un nouvel invité qui va nous rejoindre.
00:31:19Restez avec nous, parce que ce sera passionnant
00:31:21d'entendre, dans un instant, Kaveh Mohseni,
00:31:23iranien spécialiste de l'Iran.
00:31:25Évidemment que les tensions au Proche-Orient
00:31:27sont palpables et l'embrasement
00:31:29semble inévitable.
00:31:31On va s'intéresser à ce conflit
00:31:33vraiment avec l'œil iranien,
00:31:35essayer de comprendre, de se plonger
00:31:37dans ce pays, dans son pouvoir, dans ce que
00:31:39son peuple également
00:31:41ressent et pense, grâce à notre invité,
00:31:43pour vraiment comprendre l'état d'esprit
00:31:45et ce qu'est la puissance iranienne,
00:31:47à quel point elle peut déstabiliser
00:31:49Israël dans ces tensions énormes
00:31:51observées ces derniers jours. Restez bien avec nous.
00:31:53A tout de suite.
00:31:55Nous sommes de retour
00:31:57sur le plateau de 100% politique.
00:31:59Pierre-Marie Sèvres et Amine Elbaïe
00:32:01m'accompagnent toujours. On a le plaisir de
00:32:03retrouver avec nous sur ce plateau Kaveh Mohseni.
00:32:05Bonsoir monsieur.
00:32:07Merci beaucoup d'être présent.
00:32:09Vous êtes spécialiste de l'Iran.
00:32:11Je voulais absolument vous recevoir ce soir,
00:32:13à l'aune, bien sûr, des tensions au Proche-Orient,
00:32:15mesurer un petit peu avec vous
00:32:17ce que pèse l'Iran
00:32:19sur plein d'angles différents,
00:32:21pour bien comprendre à quel point
00:32:23l'Iran menace la région, menace Israël.
00:32:25Quelles sont ses capacités ?
00:32:27Puisque pense également le peuple iranien.
00:32:29La menace plane toujours, je le disais, au Proche-Orient.
00:32:31Près d'une semaine après la mort d'Ismail Raniyeh
00:32:33et le chef du Hamas lors d'une attaque
00:32:35à Téhéran, les menaces de l'Iran
00:32:37envers Israël inquiètent toujours fortement.
00:32:39On relance les interrogations
00:32:41sur la puissance militaire de l'Iran,
00:32:43sur ses réelles capacités. On va y revenir.
00:32:45Mais d'abord, la dernière menace en date,
00:32:47elle date d'aujourd'hui, d'il y a quelques heures.
00:32:49Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah,
00:32:51s'est exprimé à la télévision,
00:32:53en direct, et il promet une vengeance,
00:32:55quoi qu'il en coûte.
00:32:59L'objectif de cette bataille
00:33:01est d'empêcher Israël de gagner.
00:33:03D'empêcher Israël
00:33:05d'éliminer la résistance palestinienne.
00:33:07D'empêcher Israël
00:33:09d'éliminer la cause palestinienne menacée.
00:33:11Car si Israël y parvient,
00:33:13c'est toute la région qui sera en danger.
00:33:15Notre réponse arrive,
00:33:17si Dieu le veut.
00:33:19Notre réponse sera forte,
00:33:21percutante et efficace.
00:33:23Les jours et les nuits sont encore devant nous.
00:33:25Et nous attendons le champ de bataille.
00:33:29On comprend à travers ces différentes
00:33:31menaces qu'avait Mohseni que l'Iran
00:33:33va forcément riposter.
00:33:35Ça semble évident. La question c'est
00:33:37aujourd'hui, quand et dans
00:33:39quelles proportions ?
00:33:41Et directement de la part de l'Iran
00:33:43ou avec des proxys ? On est dans ces questions-là
00:33:45en ce moment.
00:33:47Je pense que c'est eux-mêmes qui ont tué
00:33:49Ismail Haniyeh.
00:33:51Les mollahs doivent
00:33:53nécessairement...
00:33:55Vous dites quelque chose d'important.
00:33:57C'est l'Iran lui-même qui a...
00:33:59C'est quelque chose qui vient de votre imagination ?
00:34:01Le New York Times l'a dit.
00:34:03Le ?
00:34:05Moi je l'avais écrit avant.
00:34:07Mais des Iraniens à la solde d'Israël,
00:34:09bien sûr.
00:34:11Les gens du régime.
00:34:13Les gens du régime.
00:34:15C'est la première fois que ça est arrivé.
00:34:17Je me permets d'être très prudent sur cette
00:34:19information qui, à l'heure où on se parle, n'est pas du tout
00:34:21vérifiée, que moi-même je découvre
00:34:23dans votre bouche.
00:34:25Et quand bien même Israël n'a pas
00:34:27revendiqué, parce que c'est une tradition et qu'Israël
00:34:29ne revendique jamais ce genre d'attaque.
00:34:31Elle a revendiqué ce qui s'est passé
00:34:33à Téhéran, à Beyrouth.
00:34:35Mais pas ce qui s'est passé à Téhéran
00:34:37pour des raisons
00:34:39que l'on imagine tout de même.
00:34:41Les différentes sources
00:34:43évoquent
00:34:45bien sûr les services israéliens
00:34:47qui auraient bien sûr
00:34:49avec des complicités dans ces services
00:34:51de renseignement de la part d'Iraniens
00:34:53quels qu'ils soient, mais
00:34:55le commanditaire de cet assassinat
00:34:57c'est l'État hébreu.
00:34:59Pour moi et pour beaucoup d'Iraniens,
00:35:01le commanditaire c'est le régime.
00:35:03Le régime veut et doit
00:35:05arriver à un deal avec
00:35:07les démocrates avant
00:35:09l'arrivée de Trump.
00:35:11Trump a été le seul leader mondial
00:35:13à soutenir le peuple iranien
00:35:15quand les Iraniens se sont révoltés.
00:35:17Depuis, il n'y a pas
00:35:19des manifestations de jeunes
00:35:21mais tous les jours, il y a des dizaines
00:35:23de manifestations anti-Régime,
00:35:25des petites manifestations.
00:35:27Et personne n'en parle, personne
00:35:29ne veut soutenir les Iraniens.
00:35:31Aujourd'hui, un jeune
00:35:33opposant de cette période,
00:35:35Reza al-Essaoui,
00:35:37a été pendu en secret
00:35:39à l'ouest d'Iran.
00:35:41Et déjà, il y a des manifestations
00:35:43dans les prisons.
00:35:45Les femmes dans les prisons
00:35:47se sont révoltées, ils cassent tout.
00:35:49Les hommes les ont rejoints
00:35:51contre cette pendaison.
00:35:53Il y a énormément de colère en Iran.
00:35:55Le régime
00:35:57n'a pas vraiment
00:35:59beaucoup de ressources
00:36:01en dollars.
00:36:03Parce que depuis son arrivée au pouvoir,
00:36:05il a toujours vendu des concessions
00:36:07pétrolières et non pas des barils.
00:36:09Une fois que les barils
00:36:11sont produits,
00:36:13autant de barils produits en Iran,
00:36:15il multiplie par le prix du marché
00:36:17et dit, voici nos revenus.
00:36:19C'est pour plaire
00:36:21à ces Sbires
00:36:23et ceux, les Sbires étrangers,
00:36:25Hezbollah, Hamas et autres.
00:36:27Il y a une dizaine, une vingtaine
00:36:29de groupes, même en Pakistan,
00:36:31en Afghanistan, qu'il entretient.
00:36:33Et pour leur dire,
00:36:35nous sommes forts et nous allons aider vos objectifs.
00:36:37Pour vous, ce que vous êtes en train de me dire ce soir,
00:36:39c'est que ces menaces du pouvoir iranien,
00:36:41du Hezbollah, encore ce soir,
00:36:43c'est du cinéma ?
00:36:45Le Hezbollah, non.
00:36:47De riposte, il n'y aura pas, selon vous ?
00:36:49Hier soir,
00:36:51une base
00:36:53de missiles en Iran,
00:36:55il y a eu cinq explosions
00:36:57dans la principale base de missiles
00:36:59en Iran, où il y a
00:37:01les missiles longue portée du régime.
00:37:03Je pense que,
00:37:05encore, c'est un coup du régime,
00:37:07parce qu'il n'a pas envie,
00:37:09ni les moyens, d'attaquer.
00:37:11La dernière attaque
00:37:13contre Israël,
00:37:15il a lancé des missiles
00:37:17depuis la Russie,
00:37:19depuis le Sud-Liban,
00:37:21partout. Toutes les missiles
00:37:23sont parties dans toutes les
00:37:25vassaux des Mollahs,
00:37:27mais les missiles tirés
00:37:29depuis l'Iran, une bonne partie
00:37:31sont tombés en Iran.
00:37:33Et ça, c'est acté.
00:37:35Quel est le rôle du peuple iranien
00:37:37dans cette éventuelle
00:37:39capacité à dissuader le pouvoir,
00:37:41de franchir un point de non-retour
00:37:43et d'embraser la région ?
00:37:45Les Iraniens ne sont pas du tout d'accord
00:37:47avec les Mollahs au pouvoir,
00:37:49parce qu'ils pensent à l'histoire.
00:37:51Comment ça se fait que le régime ne tombe pas ?
00:37:53Parce qu'il y a
00:37:55beaucoup de soutiens à l'étranger.
00:37:57Quelle est la proportion du peuple
00:37:59iranien qui s'oppose aux Mollahs ?
00:38:0199%.
00:38:03Et 99% d'une population
00:38:05n'arrive pas, malgré
00:38:07évidemment toutes ces
00:38:09manifestations, cet élan
00:38:11qui est né de
00:38:13la mort de Massa Amini,
00:38:15depuis presque deux ans maintenant,
00:38:17si je ne me trompe.
00:38:19On a vu énormément de révoltes,
00:38:21la jeunesse iranienne qui a voulu
00:38:23se manifester et faire entendre sa colère.
00:38:2599% d'une population
00:38:27qui pourtant ne parvient pas
00:38:29à ébranler ce régime.
00:38:31Oui, parce que les vieux
00:38:33qui ont fait
00:38:35la révolution
00:38:37décèdent de ce régime aussi,
00:38:39mais ils sont vieux, ils restent
00:38:41chez eux. Ceux qui ont
00:38:43un petit boulot que ça rapporte, ils restent
00:38:45chez eux. Les jeunes
00:38:47n'ont rien à perdre, ils sont dans la rue.
00:38:49Mais est-ce que vous avez vu une puissance étrangère
00:38:51les aider ? Est-ce que
00:38:53le président Macron a reçu
00:38:55Trois femmes.
00:38:57Le président Macron a reçu
00:38:59trois femmes que les
00:39:01iraniens considèrent comme des
00:39:03opposants infiltrés par le régime
00:39:05ou par les démocrates qui
00:39:07défendent l'islamo-gauchisme.
00:39:09Ils veulent la chute des Mollah
00:39:11et le remplacer par
00:39:13une république islamique
00:39:15modérée. Pour les iraniens,
00:39:17l'islamique modérée, ça n'existe pas.
00:39:19Dans les années
00:39:211990,
00:39:23les Mollah ont dit
00:39:25on va devenir modéré.
00:39:27Et qui ils ont choisi comme modéré ?
00:39:29Khatami. Khatami, c'est l'homme
00:39:31qui avait purgé d'une manière sanglante
00:39:33l'université iranienne.
00:39:35Il avait été le fondateur
00:39:37des groupes
00:39:39d'assassins qui sont venus
00:39:41tuer des opposants à l'étranger.
00:39:43Et c'est l'homme qui a le plus armé
00:39:45le Hezbollah. Il était très souriant
00:39:47jusqu'à ce qu'il aille
00:39:49aux Etats-Unis.
00:39:51On lui dit pourquoi vous pendez
00:39:53ou tuez les homosexuels ?
00:39:55Il a dit on n'a pas d'homosexuels en Iran.
00:39:57La faux est fausse.
00:39:59Il n'y a pas de modéré.
00:40:01Je voudrais qu'on se recentre sur
00:40:03les capacités militaires de l'Iran.
00:40:05Cette capacité, ou non d'ailleurs,
00:40:07à entrer en guerre contre un Etat
00:40:09militairement très armé
00:40:11et évidemment accompagné par
00:40:13les Etats-Unis, en l'occurrence Israël.
00:40:15Quels sont les moyens militaires
00:40:17de la République islamique d'Iran ?
00:40:19Regardez ce sujet de Juliette Sadat.
00:40:21D'une escalade
00:40:23des tensions dans la région,
00:40:25l'Iran montre les muscles et revendique
00:40:27le droit de punir Israël pour la mort
00:40:29du numéro un du Hamas.
00:40:31Mais de quoi se compose la force militaire
00:40:33de la République islamique ?
00:40:35L'armée iranienne est divisée en deux groupes.
00:40:37L'armée régulière composée d'environ
00:40:39415 000 soldats et les gardiens
00:40:41de la révolution islamique qui comptent
00:40:43dans leur rang. S'ajoute à cela
00:40:45un arsenal important. L'Iran possède
00:40:47le plus grand nombre de missiles balistiques
00:40:49de la région, suivant les modèles
00:40:51nord-coréens, russes et chinois.
00:40:53L'Iran, grand producteur de drones,
00:40:55fièrement exposé, comme ici, à la télévision
00:40:57iranienne. Enfin, la principale
00:40:59inquiétude de l'Occident,
00:41:01c'est la capacité nucléaire de la République
00:41:03islamique. Difficile pour les experts
00:41:05de savoir à quel point l'Iran s'approche
00:41:07de la bombe atomique, même cité
00:41:09Iran prétend des activités pacifiques.
00:41:11L'agence internationale de l'énergie atomique
00:41:13alerte sur le stock d'uranium
00:41:15enrichi par l'Iran, qui dépasse
00:41:17largement le taux autorisé par l'accord
00:41:19sur le nucléaire iranien.
00:41:21Très simple, Kaveh Mosseini.
00:41:23L'Iran a-t-il les moyens d'entrer
00:41:25en guerre contre une puissance telle qu'Israël ?
00:41:27Et la volonté aussi ?
00:41:29L'envie, oui.
00:41:31L'envie, mais...
00:41:33L'envie d'anéantir Israël, ça, on a compris
00:41:35qu'elle est assez présente dans la tête
00:41:37du pouvoir iranien et des molas.
00:41:39Parce que c'est un moyen
00:41:41de dire, je contrôle la rue arabe,
00:41:43si vous m'embêtez,
00:41:45si vous m'empêchez
00:41:47de continuer ce régime corrompu,
00:41:49je vous mets
00:41:51toutes sortes de terrorisme dans les pattes.
00:41:53C'est envie de plaire de la rue arabe.
00:41:55Je me souviens,
00:41:57pendant des années,
00:41:59cette envie était très forte, jusqu'à ce que
00:42:01Daesh apparaisse.
00:42:03Moi, j'ai été agressé
00:42:05par un type assez violent dans la rue.
00:42:07En France ?
00:42:09Oui, j'ai dit, je suis iranien, pour qu'il me laisse tranquille.
00:42:11Il m'a dit, ah, saleté de Hezbollah !
00:42:13Moi, je suis pour Daesh !
00:42:15Daesh va vous vaincre tous !
00:42:17Heureusement, il est boité,
00:42:19j'ai pu m'enfuir.
00:42:21Donc,
00:42:23les molas veulent regagner
00:42:25la place que Daesh
00:42:27occupe dans le cœur
00:42:29des arabes et des intégristes musulmans.
00:42:31Et pour cela,
00:42:33ils doivent créer tout le temps
00:42:35des tensions dans la région.
00:42:37Il y a un point que j'ai fait remarquer
00:42:39à beaucoup d'amis,
00:42:41c'est la relation,
00:42:43ça va être courant,
00:42:45entre l'Iran
00:42:47et Israël avant
00:42:49l'avènement de la révolution
00:42:51islamique. A cette époque,
00:42:53le Shah d'Iran était ami d'Israël
00:42:55et ami d'Egypte.
00:42:57Il avait
00:42:59cette théorie que les arabes
00:43:01ne pourraient pas s'asseoir à une table de négociation
00:43:03puisqu'ils ont perdu
00:43:05toutes les guerres. Et il a aidé
00:43:07l'Egypte pendant
00:43:09la guerre de Kipour,
00:43:11bien que l'Egypte a perdu
00:43:13beaucoup d'hommes, il a dit c'est une victoire
00:43:15et ils sont allés aux négociations
00:43:17et le résultat, c'est la paix
00:43:19au camp d'Evide.
00:43:21L'attaque de Kipour a eu le 7 octobre.
00:43:23L'attaque
00:43:25de 7 octobre,
00:43:27une guerre pour la paix.
00:43:29Le 7 octobre, il y a eu
00:43:31l'attaque d'une telle violence
00:43:33avec des assassinats d'enfants
00:43:35qui rend
00:43:37impossible toute paix
00:43:39entre les arabes et les israéliens.
00:43:41Sur les moyens militaires,
00:43:43à quel point l'Iran peut rivaliser avec Israël ?
00:43:45L'Iran
00:43:47démôle là, le régime démôle là,
00:43:49a deux défauts. Il n'a pas de satellite
00:43:51militaire et il n'a pas
00:43:53de DCA digne de ce nom.
00:43:55Les russes... DCA ?
00:43:57Défense contre aérien. D'accord.
00:43:59Ils demandent
00:44:01depuis des années que les russes
00:44:03leur livrent le S-300
00:44:05et S-400 qui peuvent
00:44:07atteindre 18 cibles en même temps
00:44:09et ils sont
00:44:11très puissants.
00:44:13La Russie en a vendu au Qatar,
00:44:15en a vendu
00:44:17à l'Arabie Saoudite qui sont les ennemis
00:44:19des Mollahs, mais on n'a pas vendu aux Mollahs.
00:44:21Alors les Mollahs ont fabriqué un fake
00:44:23qui s'appelle Boavare 73
00:44:25mais je fais remarquer aujourd'hui
00:44:27quand les tubes se redressent
00:44:29pour tirer, ils ne sont pas posés au sol
00:44:31ils sont en l'air.
00:44:33Alors premièrement,
00:44:35ça va partir dans tous les sens. C'est pas très pointu.
00:44:37Voilà. En fait, ils font beaucoup
00:44:39de fakes. Par exemple, ils ont fait un avion
00:44:41ils ont dit on a un avion furtif
00:44:43mais personne ne l'a vu. Sur une guerre
00:44:45régionale, la vérité
00:44:47c'est que l'Iran n'a aucun moyen de
00:44:49déstabiliser Israël. En revanche
00:44:51l'utilisation des proxys
00:44:53comme l'a signifié Hassan Nasrallah
00:44:55d'ailleurs aujourd'hui
00:44:57le fait de riposter à travers
00:44:59le Hamas, le Hezbollah
00:45:01évidemment, ça c'est le risque majeur
00:45:03et c'est ce qui pourrait le plus vraisemblablement
00:45:05arriver ces prochains jours.
00:45:07Hassan Nasrallah a dit d'autres choses
00:45:09dans son discours.
00:45:11Il a dit
00:45:13chacun de nous attaquera
00:45:15séparément ou ensemble.
00:45:17En fait, il veut forcer les Mollahs à attaquer
00:45:19et eux ils ne veulent pas attaquer.
00:45:21Et même leur nouveau président
00:45:23qui est encore une fois qualifié
00:45:25de modéré, même s'il n'en est pas
00:45:27vraiment. On ne sait pas trop ce que ça veut dire modéré
00:45:29lorsqu'il s'agit du pouvoir iranien.
00:45:31Voilà, ça veut dire je veux
00:45:33vous endormir.
00:45:35Il a dit oui
00:45:37il faut privilégier la
00:45:39négociation. En fait, il veut négocier avec
00:45:41les Américains et il utilise la menace
00:45:43sur Israël, la menace de déstabilisation
00:45:45de la région pour y arriver.
00:45:47Et autre chose, Hassan Nasrallah
00:45:49en dit autre chose, il a dit
00:45:51le fait que nous attendions
00:45:53cette attente est insupportable
00:45:55pour des Israéliens.
00:45:57Ça fait partie de notre punition.
00:45:59Franchement, je trouve que c'est de la nauve langue.
00:46:01Ça ne veut pas dire grand chose.
00:46:03Voilà, ça ne sert pas à grand chose.
00:46:05Il nous reste une minute. Monsieur Mosseini
00:46:07on n'est pas là pour lire dans une boule de cristal
00:46:09mais avec votre connaissance
00:46:11de l'Iran
00:46:13et de son idéologie, de ses capacités
00:46:15militaires, sa volonté de déstabilisation
00:46:17comment est-ce que vous imaginez les prochains jours
00:46:19les prochaines semaines ?
00:46:21Je pense qu'ils vont continuer à
00:46:23perorer.
00:46:25Et qu'il n'y aura rien de concret ?
00:46:27Non. Ils n'en ont pas les moyens.
00:46:29En avril
00:46:312019
00:46:33le chef de contre-espionnage
00:46:35Le 7 octobre
00:46:37chacun, enfin le 6 au soir plutôt
00:46:39chacun pensait que le Hamas n'avait pas les moyens
00:46:41de déstabiliser Israël à l'intérieur de ses frontières.
00:46:43Et vous savez ce qui s'est passé
00:46:45le 7 octobre au matin.
00:46:47Il ne faut pas insulter l'avenir
00:46:49Le Hezbollah qui est dix fois plus puissant
00:46:51que le Hamas a peut-être
00:46:53moyen de déstabiliser Israël
00:46:55là encore au sein même de ses frontières.
00:46:57Mais le Hezbollah
00:46:59bien que créé par les Mollahs
00:47:01n'est pas seulement financé par les Mollahs
00:47:03et aujourd'hui joue un rôle au Liban.
00:47:05Et son rôle au Liban
00:47:07je pense lui tient plus à cœur
00:47:09que son rôle en Iran.
00:47:11Mais il y a aussi un autre
00:47:13son du monde arabe
00:47:15un compte Twitter
00:47:17arabe
00:47:19forcément anti-israélien
00:47:21qui a 300 000 abonnés
00:47:23a dit les Iraniens
00:47:25lancent beaucoup de slogans
00:47:27et entre temps les Arabes s'engagent
00:47:29et meurent toujours.
00:47:31Une situation particulièrement fragile
00:47:33et difficile à déchiffrer
00:47:35et on a besoin de spécialistes
00:47:37comme vous qui connaissent le terrain
00:47:39pour nous aider à décrypter tout ça.
00:47:41Merci Kaveh Mosseini d'avoir
00:47:43éclairé nos lanternes
00:47:45dans 100% politique spécialiste de l'Iran.
00:47:47Pardon messieurs
00:47:49je me suis concentré sur Kaveh Mosseini
00:47:51mais on va vous retrouver dans un instant.
00:47:53On marque une très courte pause.
00:47:55Merci monsieur d'être passé en direct sur ces news.
00:47:57Courte pause je vous le disais
00:47:59et on continue à évoquer l'actualité.
00:48:07Nous sommes de retour sur le plateau de 100% politique.
00:48:09Il est presque 22h avant de poursuivre les débats
00:48:11de réentendre Adrien Clouet
00:48:13député LFINFP
00:48:15qui était l'invité de la matinale ce matin.
00:48:17L'essentiel de l'actualité.
00:48:19Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:48:21L'embrasement au Proche-Orient est-il imminent ?
00:48:23Le chef du Hezbollah au Liban
00:48:25a affirmé aujourd'hui
00:48:27que sa formation pro-iranienne
00:48:29et l'Iran étaient obligés de riposter
00:48:31à Israël, quelles qu'en soient
00:48:33les conséquences.
00:48:35Cela fait suite aux assassinats
00:48:37du chef politique du Hamas
00:48:39et du responsable militaire du Hezbollah.
00:48:41Les fouilles pour tenter
00:48:43de retrouver Lina suspendues
00:48:45dans une forêt de Haute-Saône
00:48:47reprendront demain dans le même secteur
00:48:49à plus de 130 km du lieu
00:48:51de la disparition de l'adolescente.
00:48:53Après trois jours de pause
00:48:55elles avaient repris très tôt ce matin
00:48:57impliquant 90 gendarmes
00:48:59accompagnés de chiens formés à la détection de restes humains.
00:49:01Enfin dans un Bercy incandescent
00:49:03l'équipe de France de basket a livré
00:49:05le match quasi parfait
00:49:07pour déterminer le Canada
00:49:09en quart de finale du tournoi olympique.
00:49:11Score finale 82-73.
00:49:13En demi-finale jeudi
00:49:15les Bleus affronteront le champion du monde allemand.
00:49:17Aïe !
00:49:19Ça va passer vous pensez Barbara ?
00:49:21Vous qui êtes fan de basket ?
00:49:23Ça va être un peu plus compliqué mais il n'y a pas de raison.
00:49:25Et derrière l'idéal ce serait quoi ?
00:49:27Ce serait merveilleux.
00:49:29Vous avez des places ?
00:49:31Pas du tout et vous ?
00:49:33Moi non plus j'en cherche.
00:49:35C'est l'essentiel de l'actualité.
00:49:37Pierre-Marie Sèvres et Amine Elbahi toujours en plateau.
00:49:39Je les en remercie pour cette nouvelle demi-heure.
00:49:41On va parler d'un sujet
00:49:43dans quelques instants
00:49:45qui fait beaucoup jaser ces dernières heures.
00:49:47Je serais intéressé par vos avis
00:49:49les uns les autres.
00:49:51Vous savez que les médaillés olympiques ont des primes
00:49:53à la hauteur de leurs exploits.
00:49:55Elles sont soumises à l'impôt
00:49:57et pour un double champion olympique comme David Douillet
00:49:59c'est un scandale, une honte absolue.
00:50:01Vous me direz ce que vous en pensez
00:50:03si vous n'étiez pas avec nous ce matin.
00:50:05Anthony Favalli recevait Adrien Clouet
00:50:07député de la France Insoumise.
00:50:09Nouveau front populaire.
00:50:11Je vous propose si vous l'avez manqué de revivre
00:50:13en intégralité cette interview.
00:50:15On se retrouve juste après.
00:50:17Adrien Clouet avec Anthony Favalli.
00:50:19Bonjour Adrien Clouet.
00:50:21Bonjour.
00:50:23Vous êtes député LFI de Haute-Garonne.
00:50:25On a l'impression et dites-moi si je me trompe
00:50:27que ces JO vous rendent un petit peu
00:50:29chagrin à la France Insoumise.
00:50:31Parce que ce n'est pas vraiment votre tasse de thé.
00:50:33Pourquoi je dis ça ?
00:50:35Est-ce que vous avez vous le sentiment
00:50:37comme votre collègue député Arnaud Saint-Martin
00:50:39qu'il s'agit là d'une régression nationaliste ?
00:50:41Ce n'est pas ce qu'a dit M. Saint-Martin.
00:50:43Il a déploré qu'il y avait un cadre
00:50:45où parfois on ne regardait pas
00:50:47les performances humaines de sportifs
00:50:49parce que ce n'était pas français.
00:50:51C'est une critique qui me paraît légitime.
00:50:53Ça peut être le cas dans certaines disciplines
00:50:55et je remarque qu'aujourd'hui le cadre
00:50:57est un peu modifié et c'est tant mieux.
00:50:59Ils sont encore en lice pour avoir des médailles.
00:51:01Vous n'êtes pas si chagrin que ça.
00:51:03Ça me rassure.
00:51:05Néanmoins, une autre question.
00:51:07A la veille des JO, vous aviez annoncé
00:51:09le lancement d'une commission d'enquête populaire
00:51:11pour mesurer les implications sociales,
00:51:13économiques, écologiques de la compétition.
00:51:15Vous vouliez auditionner des syndicats,
00:51:17des associations, des chefs d'entreprise.
00:51:19Une sorte de commission d'enquête parlementaire
00:51:21mais sans la légitimité qui va avec.
00:51:23Ça m'interroge. Où ça en est aujourd'hui ?
00:51:25Les députés franciliens sont sur le pont.
00:51:27Ils sont en train de travailler là-dessus.
00:51:29Je vais juste prendre un exemple
00:51:31pour que les auditeurs comprennent bien
00:51:33l'importance de cette commission d'enquête.
00:51:35Aujourd'hui, à Paris, on n'a plus le droit
00:51:37de faire des maraudes, c'est-à-dire venir le soir
00:51:39donner de l'alimentation ou des soins
00:51:41à des personnes sans domicile fixe.
00:51:43Aujourd'hui, à Paris, il n'y a plus de points
00:51:45pour se laver, pour être nourri, y compris
00:51:47pour les bébés qui sont à la rue.
00:51:49Ça, c'est partie des conséquences sociales
00:51:51concrètes de ces JO que je déplore
00:51:53et je ne suis pas le seul à le déplorer.
00:51:55Dans les forces de la sûreté,
00:51:57chez les gardiens de la paix, je déplore
00:51:59de devoir aujourd'hui consacrer du temps
00:52:01à un nettoyage social de la capitale.
00:52:03Vous n'avez, hors du cadre parlementaire,
00:52:05aucune autorité pour contraindre
00:52:07qui que ce soit à être auditionné
00:52:09ou à répondre à vos questions.
00:52:11Ce qui peut laisser penser que ce que vous faites
00:52:13c'est juste de la com ?
00:52:15Non, à chaque fois qu'on rencontre des gens
00:52:17pour discuter avec eux, c'est pour avoir
00:52:19de l'information et la rendre publique.
00:52:21Il y a beaucoup d'associations qui ont envie
00:52:23de discuter de leur expérience des JO
00:52:25et je pense que c'est d'utilité publique.
00:52:27Vous parliez de la police.
00:52:29Peut-on se féliciter aujourd'hui
00:52:31de la sécurité autour de cette compétition ?
00:52:33Est-ce que vous pouvez remercier
00:52:35les forces de l'ordre qui sont mobilisées
00:52:37jusqu'à 45 000 policiers et gendarmes ?
00:52:39Évidemment qu'on peut remercier
00:52:41toutes les personnes qui assurent la sûreté.
00:52:43Soignantes, soignants également,
00:52:45à l'hôpital, mais pas que,
00:52:47sapeurs-pompiers, il y a beaucoup de métiers
00:52:49qui sont sur le pont.
00:52:51C'est un peu marrant quand même qu'on demande
00:52:53uniquement d'applaudir aux fenêtres les gens.
00:52:55Si on est reconnaissant à des professionnels
00:52:57qui donnent des heures et du temps sans compter
00:52:59qui s'engagent sur le terrain,
00:53:01il faut aussi les payer correctement
00:53:03parce que là c'est le nerf de la guerre.
00:53:05On peut venir dire bravo, merci,
00:53:07mais moi ce que je demande,
00:53:09c'est qu'on les paye correctement.
00:53:11Je prends juste quelques exemples.
00:53:13Prenez l'exemple des primes de la police.
00:53:15Elles ne sont pas financées sur le budget des JO,
00:53:17elles sont financées sur le budget du ministère lui-même.
00:53:19Ce qu'on leur donne aujourd'hui en prime,
00:53:21leur sera pris demain. Je ne trouve pas ça normal.
00:53:23Un autre exemple, les pompiers.
00:53:25Les sapeurs-pompiers qui sont aujourd'hui au statut de volontaires,
00:53:27qui sont professionnels mais qui sont engagés en volontaires
00:53:29aujourd'hui dans les JO, ne toucheront pas la prime dédiée.
00:53:31Quant aux soignants, c'est à peine 20%
00:53:33d'entre eux qui auront le bénéfice
00:53:35de la prime des JO. Je ne trouve pas ça normal.
00:53:37Donc applaudir, dire merci, c'est bien,
00:53:39mais il faut considérer les gens et les rémunérer
00:53:41à leur juste valeur.
00:53:43Est-ce que ce n'est pas la preuve aussi aujourd'hui
00:53:45qu'on a besoin de plus de police dans nos rues en France
00:53:47différent de celui du reste de l'année ?
00:53:49Je ne sais pas si c'est lié au nombre de policiers.
00:53:51Ce n'est pas le nombre qui fait l'affaire.
00:53:53Si on se balade dans Paris, on s'en rend très vite compte.
00:53:55Si on se balade dans Paris, on se rend compte que beaucoup de gens
00:53:57ne sont plus là. Et puis surtout, ce que je déplore
00:53:59et ce que déplore aussi une bonne partie des gardiens de la paix,
00:54:01c'est qu'il y a eu un tri social qui a été effectué.
00:54:03Nous, par exemple, à Toulouse, il y a des centaines
00:54:05de personnes sans domicile qui ont été
00:54:07expulsées de Paris
00:54:09pour être mises dans des centres d'hébergement de notre ville.
00:54:11Je ne pense pas que la solution au problème
00:54:13parisien, ce soit de
00:54:15rejeter les plus pauvres et les plus miséreux
00:54:17en dehors de la ville. Fallait-il organiser
00:54:19des épreuves dans la Seine avec le prix
00:54:21que cela nous a coûté, 1,4 milliard d'euros ?
00:54:23Et toute l'incertitude
00:54:25et la suspicion que cela génère, notamment
00:54:27chez les athlètes ? Moi, je ne suis pas
00:54:29un expert en biologie pour juger
00:54:31la sécurité des athlètes. En revanche,
00:54:33j'entends bien qu'il y a un débat. Cela a déstabilisé la compétition.
00:54:35Voilà, j'entends bien qu'il y a un débat.
00:54:37Ce que je trouve, disons, dommage,
00:54:39c'est qu'on avait six ans
00:54:41pour se poser la question de la qualité de l'eau,
00:54:43de l'organisation des Jeux. On a su six ans avant qu'on allait les organiser.
00:54:45Il me paraît étonnant
00:54:47qu'on se mette deux, trois mois avant les épreuves
00:54:49à se poser les vraies et les bonnes questions.
00:54:51Moi, je m'arrêterai là par souci de prudence
00:54:53parce que je ne veux pas engager une parole publique sur un sujet
00:54:55qui est finalement scientifique.
00:54:57Un mot également sur les menaces de mort
00:54:59qui ciblent les organisateurs de la cérémonie d'ouverture
00:55:01des JO. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes
00:55:03par le parquet de Paris. Vous leur apportez
00:55:05votre soutien ce matin ? Evidemment.
00:55:07Pas qu'organisateurs. Vous aurez bien vu que c'est les organisateurs,
00:55:09monsieur Joly et d'autres, mais aussi des
00:55:11participantes et des participants. Notamment
00:55:13beaucoup de personnes qui sont ciblées parce qu'elles sont
00:55:15gays, lesbiennes ou drag queens.
00:55:17Beaucoup de personnes qui sont ciblées
00:55:19en raison de leurs origines réelles ou supposées.
00:55:21Donc, il y a effectivement une vague de haine
00:55:23raciste,
00:55:25LGBTphobe,
00:55:27transphobe qui se joue dans ces Jeux
00:55:29et qu'on ne peut à la fois que déplorer
00:55:31et on espère à la fois la protection
00:55:33des personnes concernées. Et je suis là pour, évidemment,
00:55:35leur donner non seulement mon amitié,
00:55:37mon respect, mon admiration pour ce qu'elles
00:55:39et ce qu'ils ont pu faire dans cette cérémonie parce que ça,
00:55:41c'est vraiment la France nouvelle.
00:55:43Cette France qui a des origines de partout.
00:55:45Cette France qui
00:55:47sait être transgressive
00:55:49et qui sait ne pas
00:55:51répondre au fouet de l'ordre moral.
00:55:53Je les salue. On va parler
00:55:55politique à présent et refermer cette page sur les Jeux olympiques.
00:55:57Est-ce que vous n'avez pas le sentiment
00:55:59parfois d'embarrasser vos camarades du Nouveau Front
00:56:01populaire ? Alors, je ne parle pas de vous personnellement,
00:56:03mais de la France insoumise, notamment à travers
00:56:05vos positions sur la situation
00:56:07au Proche-Orient. Je pense à la députée
00:56:09insoumise, Sophia Chikirou, qui a publié
00:56:11sur son compte Instagram, en fin de semaine, des textes
00:56:13qui rendent hommage au chef du Hamas tué dans un
00:56:15bombardement. Ismail Haniyeh y est présenté
00:56:17comme un martyr, comme un chef résistant.
00:56:19Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
00:56:21Non, ce n'est pas ce qui s'est passé.
00:56:23Non, ce n'est pas ce qui s'est passé.
00:56:25Vous voyez comment ça marche Instagram. C'est-à-dire qu'il y a
00:56:27des publications. Je le dis pour
00:56:29tous les gens qui nous écoutent parce que ce n'est pas évident,
00:56:31les réseaux sociaux. Ce n'est pas toujours évident.
00:56:33Ça, ça s'appelle des stories, c'est-à-dire qu'on ne peut mettre qu'une image à la fois.
00:56:35Et madame Chikirou, le jour
00:56:37de cette
00:56:39exécution, a repris
00:56:41un ensemble de communiqués de presse différents, de différentes sources.
00:56:43Parce qu'elle fait un travail, qu'elle fait d'ailleurs à chaque fois
00:56:45qu'il y a un événement géopolitique. Elle confronte
00:56:47différentes sources. Elle reprend ce qui est
00:56:49publié par différents camps. Et d'ailleurs,
00:56:51je tiens à dire qu'en général, lorsqu'on fait de la politique, on a plutôt
00:56:53intérêt à lire les communiqués de presse des adversaires.
00:56:55Moi-même, à plusieurs reprises, j'ai repris
00:56:57les communiqués de presse israéliens, dans des moments
00:56:59où je ne suis pas d'accord, pour les commenter. Pour dire, regardez ce qui est
00:57:01publié, pensons-y. Elle l'a fait
00:57:03de la même manière. Qu'est-ce qu'elle a publié en même temps ?
00:57:05Elle a publié les différents collectifs
00:57:07urgences palestines. Elle a publié le
00:57:09communiqué que vous évoquez. Et elle a publié l'interview de
00:57:11monsieur De Villepin, qui rappelait,
00:57:13c'était ça le point de conclusion, qui rappelait que la cause
00:57:15palestinienne était une cause de gauche laïque
00:57:17qui avait été, depuis quelques années,
00:57:19sous l'emprise de mouvements islamistes
00:57:21qui ont réussi à se faire une place plus grande au détriment
00:57:23de l'OLP. Donc, ce qu'elle m'a fait,
00:57:25Madame Chikirou, c'est ça. Elle a mis six ou sept
00:57:27sources différentes qui apportaient
00:57:29des regards sur cette exécution.
00:57:31Elle a conclu par la parole de monsieur De Villepin.
00:57:33Alors, je veux bien, mais cela n'a pas plu à Olivier Faure,
00:57:35patron du PS. Il dénonce des provocations qui ont
00:57:37pour seul effet de susciter des polémiques
00:57:39qui minent le travail collectif. Cela n'a
00:57:41pas plu à Carole Delga, présidente de la
00:57:43région Occitanie. En relayant les
00:57:45hommages au chef du Hamas, la députée fait l'apologie
00:57:47du terrorisme et se fait le
00:57:49porte-voix de la haine des Juifs. Voilà ce qu'elle dit.
00:57:51Moi, ce que je vous dis, c'est que Madame Chikirou, dans ce qu'elle a
00:57:53partagé, elle a partagé des condamnations
00:57:55en story du Hamas par monsieur
00:57:57De Villepin ou aussi par
00:57:59un communiqué de presse palestinien. C'était une erreur politique
00:58:01parce qu'il y a en enjeu
00:58:03derrière tout ça, votre capacité à
00:58:05travailler finalement avec le PS.
00:58:07Est-ce que vous croyez vraiment que quand moi, je reprends
00:58:09un communiqué de presse de monsieur Netanyahou pour
00:58:11le commenter, je dis voilà ce que dit monsieur Netanyahou,
00:58:13puis, en story suivante, voilà
00:58:15ce que j'en pense. Vous croyez vraiment que ça veut dire que je valide monsieur Netanyahou ?
00:58:17Bien sûr que non. Je le reprends
00:58:19parce qu'il faut que les gens sachent ce qui est dit, les sources
00:58:21primaires, c'est important. Vous êtes journaliste, vous le savez bien.
00:58:23Il faut prendre la source primaire, ensuite la commenter.
00:58:25C'est ce qu'elle a fait là.
00:58:27Sur une story, quand on reprend une source
00:58:29primaire, on la commande pas forcément en même temps,
00:58:31ce qui peut générer des ambiguïtés,
00:58:33une incompréhension. C'est la raison pour laquelle je vais expliquer
00:58:35comment marche Instagram, pour vous faire bien sûr de saisir.
00:58:37Adrien Clouet, après les JO, quel premier
00:58:39ministre ou quelle première ministre pour la France ?
00:58:41J'ai le sentiment que le nom... Première ministre.
00:58:43J'ai le sentiment en tout cas, malheureusement pour vous,
00:58:45que le nom de votre candidate, Lucie Castex,
00:58:47a été rapidement évacué par l'Elysée,
00:58:49qu'on est plutôt en train de chercher du côté de la droite
00:58:51ou du centre droit, ce sont les noms de Laurent Wauquiez,
00:58:53de Xavier Bertrand, qui circulent
00:58:55beaucoup en ce moment. Moi, je vous les évacue sur votre plateau.
00:58:57Non, écoutez, on est dans un régime...
00:58:59Le problème, c'est que c'est Emmanuel Macron qui prendra la décision.
00:59:01C'est Emmanuel Macron qui se soumettra aux institutions.
00:59:03Et un président dans ce pays,
00:59:05ça fait maintenant 100 ans qu'on a l'expérience
00:59:07depuis M. Millerand, un président, il se soumet
00:59:09ou il se démet. Et donc, M. Macron
00:59:11doit, c'est la nature des institutions,
00:59:13c'est la nature de la démocratie, il doit
00:59:15nommer à Matignon la force qui est arrivée en tête
00:59:17aux élections. M. Macron a perdu...
00:59:19Pas de plan B pour le nouveau Front Populaire. Pas de plan B.
00:59:21Le plan B, c'est également pour Mme Castex, c'est aussi le plan C, le plan D, le plan E.
00:59:23Donc, M. Macron,
00:59:25il doit céder. Il a perdu
00:59:27des élections coup sur coup.
00:59:29Donc, ça suffit, ce type
00:59:31d'opération autoritaire. Et vous remarquerez que
00:59:33toute la presse étrangère témoigne
00:59:35de son incompréhension. C'est une première
00:59:37en France qu'un président de la République essaye de faire
00:59:39barrage au vote populaire. Ça, je ne l'accepterai pas
00:59:41ni aujourd'hui, ni demain.
00:59:43Le ministre démissionnaire du budget,
00:59:45est-ce qu'il a raison de préparer un budget
00:59:47malgré le statut des missionnaires du gouvernement ?
00:59:49Bien sûr que non. Il a raison
00:59:51de préparer des fiches pour ceux qui vont arriver après
00:59:53et de ne pas les mettre à la broyeuse. Mais il n'a rien
00:59:55à faire à préparer un budget, car il ne sera pas
00:59:57en charge du budget. Il a perdu, lui aussi,
00:59:59les élections, comme tous ses petits camarades.
01:00:01Et donc, ils n'ont aucune espèce de légitimité
01:00:03pour préparer des budgets. D'autant plus
01:00:05qu'on a bien vu les premières pistes.
01:00:07C'est coupé dans les hôpitaux. C'est coupé
01:00:09dans la santé publique. C'est coupé
01:00:11dans les écoles. Donc, si ce qu'ils veulent nous faire,
01:00:13c'est du Macron en pire, après avoir perdu les élections,
01:00:15ça suffit. Je voudrais qu'on évoque
01:00:17maintenant ensemble la situation
01:00:19en Grande-Bretagne. Le pays est
01:00:21confronté à des émeutes inédites depuis
01:00:2313 ans. Le point de départ,
01:00:25c'est cette attaque atroce au couteau
01:00:27à Southport, un jeune homme de 17 ans, dont les parents
01:00:29sont rwandais, qui a tué trois fillettes dans
01:00:31une école de danse. Aujourd'hui,
01:00:33beaucoup de manifestants font un lien
01:00:35avec la situation migratoire dans le
01:00:37pays. Leur slogan, c'est « Enough is enough ».
01:00:39C'est assez. Ça suffit.
01:00:41Je peux le traduire ainsi.
01:00:43Est-ce qu'il y a
01:00:45un malaise aujourd'hui dans la société britannique ?
01:00:47Est-ce que vous l'entendez aujourd'hui, ce malaise autour
01:00:49de la situation migratoire, même si on se détache
01:00:51de ce fait terrible qui s'est déroulé
01:00:53dans cette école de danse ?
01:00:55Quelle est votre analyse ?
01:00:57Mon analyse, en l'occurrence, c'est celle
01:00:59qui est partagée
01:01:01par la plupart des experts du sujet en matière de sûreté
01:01:03intérieure. C'est-à-dire que ce qu'on a en ce moment au Royaume-Uni,
01:01:05c'est un ensemble d'organisations
01:01:07d'extrême droite, notamment la
01:01:09Ligue de défense anti-immigration, comme elle s'appelle,
01:01:11qui ont diffusé des « fake news »
01:01:13dès le début pour faire croire qu'il y avait des attaques de grande
01:01:15ampleur, et plusieurs personnes
01:01:17qui seraient issues de l'immigration
01:01:19auraient conduit une attaque. La plupart des informations
01:01:21données étaient fausses, mais elles avaient
01:01:23pour objectif strict de mettre des gens
01:01:25dans la rue, d'exercer de la violence. Parce que ce à quoi on
01:01:27assiste depuis maintenant plusieurs jours, c'est des ratonnades.
01:01:29C'est des personnes qui se font tabasser
01:01:31dans la rue. Il y a aussi
01:01:33des manifestations. Ce que je veux dire,
01:01:35c'est que... Les gens ont le droit de manifester. En revanche,
01:01:37ce qui se passe aujourd'hui comme sujet
01:01:39majeur, c'est que des gens sont agressés dans la rue,
01:01:41sont battus, et pour l'instant,
01:01:43il n'y a pas eu de gens qui ont été battus à mort, mais enfin
01:01:45sont battus et laissés grièvement blessés
01:01:47parce qu'ils ou elles ont des origines étrangères,
01:01:49parce qu'ils n'ont pas la bonne couleur de peau.
01:01:51Donc on a des manifestants qui viennent s'en prendre à des gens dans la rue
01:01:53au hasard. Et ça, c'est inacceptable.
01:01:55Il faut le condamner avec fermeté, vous avez tout à fait raison.
01:01:57Néanmoins, est-ce qu'au sein
01:01:59de la société britannique, il n'y a pas
01:02:01un problème avec la question migratoire
01:02:03en ce moment, pour qu'il y ait une telle explosion
01:02:05aujourd'hui, avec ce phénomène
01:02:07qui a été une étincelle, finalement ?
01:02:09Non, ce n'est pas la faute des gens qui sont tabassés
01:02:11s'ils sont tabassés. Le problème qu'il y a aujourd'hui...
01:02:13Je ne parle pas de ça, bien sûr.
01:02:15Oui, mais en même temps, c'est un petit peu lié, puisque c'est
01:02:17le nerf de la guerre, en l'occurrence. On a des manifestations
01:02:19violentes qui s'en prennent à des personnes
01:02:21parce qu'elles sont d'origine étrangère. Donc, en aucun cas,
01:02:23vous me ferez dire que c'est la faute des personnes d'origine étrangère
01:02:25parce qu'elles sont agressées. C'est la faute
01:02:27de mouvements et d'organisations
01:02:29d'extrême droite qui attisent
01:02:31la haine, qui encouragent
01:02:33à passer à l'acte et qui encouragent
01:02:35des voies de fait. Mais, il faut évidemment
01:02:37le rappeler, c'est quand même pitoyable de devoir le faire
01:02:39en 2024, que ce n'est pas par le meurtre qu'on
01:02:41solde des meurtres.
01:02:43Dès lors qu'il y a eu des meurtres qui ont été commis,
01:02:45la personne doit être arrêtée, elle doit être
01:02:47jugée et elle doit avoir
01:02:49les poursuites pénales et l'incarcération.
01:02:51On va revenir en France, Adrien Clouet,
01:02:53et parler d'un sujet qui vous concerne,
01:02:55la France qui connaît chaque été des vagues de canicule.
01:02:57Vous voulez remettre sur la table une proposition
01:02:59de loi sur la chaleur au travail.
01:03:01Le droit du travail n'est pas suffisant
01:03:03aujourd'hui, quand par exemple
01:03:05on a une alerte rouge, la charge de travail,
01:03:07les horaires et l'organisation du travail
01:03:09doivent être aménagées
01:03:11par l'entreprise en temps normal.
01:03:13Tout à fait. Pourquoi ? D'abord parce que
01:03:15à une très forte chaleur, il y a des risques
01:03:17pour les personnes qui sont concernées.
01:03:19Vous êtes au travail et il fait trop chaud, vous avez la vigilance
01:03:21qui baisse, vous avez des risques d'arrêt cardiaque,
01:03:23de déshydratation, d'épuisement, etc.
01:03:25Tout ça met des gens en danger
01:03:27et chaque été des personnes décèdent sur le lieu de travail
01:03:29parce qu'il fait beaucoup trop chaud.
01:03:31Beaucoup de pays dans le monde, y compris des pays voisins,
01:03:33je pense à l'Espagne par exemple, ont une législation
01:03:35qui dit qu'à un certain seuil
01:03:37de température, il faut soit suspendre
01:03:39le travail, soit aménager des pauses.
01:03:41Nous, c'est ce qu'on propose. On s'appuie sur l'IRSN,
01:03:43un institut en France qui s'occupe des risques,
01:03:45notamment des risques sanitaires sur le lieu
01:03:47de travail, qui dit qu'au-delà
01:03:49de 28 degrés prolongés sur un poste de travail,
01:03:51les gens sont un petit peu en danger. Au-delà de 33 degrés,
01:03:53le danger est majeur. Donc on redépose
01:03:55un texte de loi disant qu'il faut des temps
01:03:57de pause légaux et obligatoires
01:03:59à une température qui est
01:04:01trop chaude, une température excessive,
01:04:03et qu'il faut aussi habiliter l'inspection
01:04:05du travail à interrompre une activité,
01:04:07par exemple un chantier, lorsque la température
01:04:09est excessive, pour protéger les gens. Et d'ailleurs, j'en profite
01:04:11pour inviter tout le monde à lire. Vous avez dans le dernier
01:04:13numéro de la revue dessinée un très beau
01:04:15docu, en fait, qui
01:04:17justement s'intéresse aux questions de chaleur
01:04:19au travail et revient sur les
01:04:21blessures, les décès et les dangers
01:04:23pour les personnes concernées. Donc j'espère que ce texte de loi
01:04:25sera examiné et qu'on pourra enfin
01:04:27en France faire comme en Espagne,
01:04:29faire comme à Chypre, faire comme
01:04:31des pays du Golfe et avoir une législation
01:04:33dans la matière qui est protectrice des salariés
01:04:35et dit qu'au-delà de 33 degrés, c'est une
01:04:37mise en danger des gens. Et c'est le mot de la fin
01:04:39Adrien Clouet. Merci infiniment. Vous êtes député
01:04:41LFI de Haute-Garonne. Merci d'avoir
01:04:43accepté notre invitation sur CNews Europe.
01:04:45Voilà pour cette interview
01:04:47CNews Europe
01:04:49d'Adrien Clouet, ce matin
01:04:51député LFI-NFP.
01:04:53Il nous reste 5-6 minutes avant de marquer
01:04:55une dernière pause dans ce 100%
01:04:57politique, toujours avec Pierre-Marie Sèvres, Amine
01:04:59Elbahi.
01:05:01Une polémique un peu anecdotique, diront
01:05:03certains, mais elle fait beaucoup jaser. J'aurais aimé
01:05:05avoir votre avis là-dessus avant
01:05:07de marquer notre dernière pause. Je le disais
01:05:09de la Soirée de la France. Vous le savez,
01:05:11parlons un petit peu des Jeux Olympiques, chers amis, la France
01:05:13qui a remporté d'ores et déjà 48
01:05:15médailles. Vous le savez, c'est un record. On peut s'en
01:05:17féliciter et surtout féliciter nos champions
01:05:19depuis le début de ces Jeux de Paris. Alors sachez
01:05:21que tous les athlètes français qui ont participé à ce
01:05:23succès vont recevoir des primes en fonction
01:05:25de leur performance. Bon, c'est
01:05:27logique jusque là. Sachez que ce sera
01:05:2980 000 euros pour une médaille d'or, 40 000
01:05:31euros pour l'argent, 20 000 euros pour
01:05:33le bronze. Mais ils seront tous imposés.
01:05:35Et c'est ça qu'on a appris ces dernières
01:05:37heures. Tous imposés sur cette somme.
01:05:39C'est un scandale qu'a dénoncé David
01:05:41Douillet, l'ancien secrétaire d'État
01:05:43et ancien surtout double champion olympique
01:05:45de judo. Je te rappelle qu'ils sont imposés.
01:05:47Oui, alors ça c'est hallucinant.
01:05:49L'État te donne d'une main, ce qui reprend de l'autre
01:05:51main. C'est un scandale. Pourquoi ? Parce que
01:05:53c'est vrai que c'est de l'argent.
01:05:55C'est beaucoup d'argent. Ça peut paraître beaucoup d'argent
01:05:57au regard de gens qui
01:05:59ont des petits salaires, qui ont
01:06:01des SMIC, etc. C'est beaucoup d'argent.
01:06:03Mais il faut prendre conscience d'une chose,
01:06:05monsieur le maire, ou
01:06:07tous ceux qui ont voté cette loi
01:06:09de fiscalisation des primes pour les athlètes.
01:06:11Avant, ce n'était pas le cas. Parce que ça s'est passé à 3h du matin
01:06:13à l'Assemblée. Je sais comment ça se passe
01:06:15ce genre de truc. Personne n'est là,
01:06:17on vote, boum boum, personne ne s'en aperçoit, c'est terminé.
01:06:19Ça passe dans le projet de loi de finances.
01:06:21Ni vu, ni connu, je t'embrouille.
01:06:23C'est comme ça que ça s'est passé. C'est scandaleux.
01:06:25Quand un athlète touche, je ne sais pas combien il est maintenant ?
01:06:2780 000 euros.
01:06:29Vous savez combien de temps il met pour avoir
01:06:31sa breloque ? Entre 10 et 15 ans.
01:06:33Et c'est plutôt 15.
01:06:35Si tu étales 80 000 euros sur 15 ans,
01:06:37tu fais le compte, tu verras ce que c'est.
01:06:39Et en plus, tu dois payer des impôts là-dessus. C'est scandaleux.
01:06:41Quelques mots sur cette
01:06:43polémique. Pierre-Marie Sèvres, est-ce que ça
01:06:45vous choque ? Est-ce qu'il faudrait exonérer
01:06:47les athlètes médaillés de toute fiscalité ?
01:06:49Je pense que le fait
01:06:51que les athlètes soient des amateurs,
01:06:53on ne parle pas de joueurs de foot multimillionnaires.
01:06:55Alors oui et non.
01:06:57Et c'est là qu'il y a peut-être
01:06:59quelque chose à revoir.
01:07:01Je regardais tout à l'heure en préparant, c'est vrai que
01:07:03vous prenez deux exemples diamétralement
01:07:05opposés, je pense. Pourquoi pas
01:07:07Félix Lebrun d'un côté, ce jeune garçon
01:07:09de 17 ans, médaillé de bronze
01:07:11en tennis de table,
01:07:13qui lui prendra
01:07:1520 000 euros de prime.
01:07:17Et puis de l'autre côté, je pense
01:07:19à Alexandre Lacazette, star du football,
01:07:21qui est à environ 500 000 euros
01:07:23brut mensuel en club
01:07:25et qui aura le même
01:07:27traitement. Alors que pour des sportifs
01:07:29professionnels à l'année, qui ont des revenus
01:07:31extrêmement confortables,
01:07:33il y a une imposition là-dessus.
01:07:35J'ai envie de dire que ça n'émouvra
01:07:37pas grand monde. En revanche,
01:07:39que des athlètes amateurs
01:07:41qui peinent à joindre
01:07:43les deux bouts chaque mois,
01:07:45parfois certains d'entre eux ont fait des cagnottes
01:07:47même avant les Jeux Olympiques pour financer
01:07:49leurs entraînements, leurs déplacements.
01:07:51Là, c'est vrai qu'on se dit que
01:07:53c'est un peu mesquin de
01:07:55prendre cette part qui pourrait leur revenir
01:07:57intégralement. D'autant qu'il participe
01:07:59au rayonnement de la France
01:08:01et pas qu'un peu, surtout les Jeux
01:08:03en France. Donc oui, moi je trouve que c'est
01:08:05mesquin, mais comme beaucoup de taxes
01:08:07sont mesquines, j'ai envie de vous dire.
01:08:09C'est souvent ça. Souvent les taxes
01:08:11sont mises en place. L'impôt sur le revenu,
01:08:13vous savez, au début du XXe siècle, c'était supposé être
01:08:15temporaire. Donc des taxes,
01:08:17l'État est toujours à l'affût de taxes.
01:08:19Les taxes sur les fenêtres, à une époque. Enfin bref, il y a eu
01:08:21tout un tas de taxes. – Les vignettes sur les voitures.
01:08:23– Oui, voilà, il y a vraiment
01:08:25beaucoup d'imagination
01:08:27contrairement à ce qu'on pourrait croire à Bercy sur les taxes.
01:08:29Mais en l'occurrence, quand ça participe
01:08:31au rayonnement de la France, oui. – Mais il y a un argument
01:08:33massif, Amine Elbaïe,
01:08:35c'est qu'on est dans un
01:08:37pays où tout salaire mérite impôt.
01:08:39– Oui, un impôt juste,
01:08:41mais non seulement à la fiscalité.
01:08:43Il faut
01:08:45le juste impôt et pas
01:08:47juste l'imposition. Aujourd'hui,
01:08:49ce que nous constatons,
01:08:51c'est que, bien évidemment,
01:08:53personne ne doit être exonéré
01:08:55à l'impôt. Simplement,
01:08:57ce que nous attendons,
01:08:59c'est que l'imposition
01:09:01assure sa fonction première,
01:09:03qui est notamment la redistribution.
01:09:05Et je pense,
01:09:07en particulier, à 50%
01:09:09de nos athlètes au cours des précédents Jeux
01:09:11olympiques, qui vivaient, eux,
01:09:13non pas sous le seuil de pauvreté, mais avec moins de 500 euros
01:09:15par mois. Vous avez, par exemple,
01:09:17sur un certain nombre d'épreuves,
01:09:19moi je pense à ceux qui pratiquent
01:09:21la voile ou le tir à l'arc et qui doivent eux-mêmes payer
01:09:23leurs propres frais de déplacement.
01:09:25– C'est le cas d'énormément de fédérations.
01:09:27– C'est le cas d'énormément de fédérations
01:09:29qui n'ont pas les moyens d'assumer
01:09:31les frais pour leurs sportifs
01:09:33et on le comprend.
01:09:35Aujourd'hui, dans le pays,
01:09:37la France, qui est quand même championne
01:09:39d'Europe des prélèvements obligatoires,
01:09:41ce qu'on attend pour les sportifs,
01:09:43c'est que tout le monde soit logé à la même enseigne.
01:09:45Et donc,
01:09:47imposer à ce point, pour redistribuer…
01:09:49– Parce que là, on n'est qu'entre 15 et 30%.
01:09:51– Non pas aux sportifs,
01:09:53c'est simplement incompréhensible, bien sûr.
01:09:55– C'est tout sauf une bagatelle pour des sportifs
01:09:57qui évoluent dans des disciplines,
01:09:59en effet, où ils ne gagnent presque rien,
01:10:01Pierre-Marie Sèvres.
01:10:03– Oui, après, à voir aussi concrètement
01:10:05comment est-ce que ça se fait,
01:10:07est-ce que c'est une imposition en fonction
01:10:09des revenus généraux ?
01:10:11Typiquement, Alexandre Lacazette sera plus imposé
01:10:13sur cette prime-là que ne le sera celui qui gagne…
01:10:15– Certes, mais il y a une part de symbole, je trouve,
01:10:17même si cette part est plus maigre
01:10:19selon les revenus des uns et des autres.
01:10:21En effet, on se dit qu'on envoie un drôle de message
01:10:23à nos athlètes
01:10:25qui ont sué, encore une fois,
01:10:27pendant des années pour arriver à ce sacrifice
01:10:29et qui ont surtout besoin
01:10:31pour continuer de rayonner,
01:10:33parce qu'on est content de les voir gagner des médailles
01:10:35et de voir se dépasser pour le pays,
01:10:37mais à un moment, si on réduit leurs revenus
01:10:39et qu'on les empêche de performer et d'atteindre
01:10:41le plus haut niveau et de progresser,
01:10:43on se tire aussi une balle dans le pied.
01:10:45– Ça fait peut-être partie du problème,
01:10:47j'avais été étonné de savoir, je ne savais pas,
01:10:49que Léon Marchand était parti aux États-Unis pour s'entraîner.
01:10:51C'est aussi parce qu'on a des infrastructures
01:10:5310, 20, 30, 40 fois plus importantes,
01:10:55parce qu'il y a beaucoup plus d'argent.
01:10:57C'était de retrouver l'entraîneur de Michael Phelps.
01:10:59– Oui, oui, je comprends qu'il y soit allé,
01:11:01pour être le meilleur, c'est ce qu'il faut.
01:11:03Vous vous souvenez qu'il y avait une prix Nobel
01:11:05de chimie il y a quelques années aussi,
01:11:07pareil, la dernière française en titre,
01:11:09on s'était rendu compte qu'elle travaillait aux États-Unis
01:11:11depuis des années et des années.
01:11:13– La fuite des talents dans tous les secteurs.
01:11:15– C'est cette pression fiscale.
01:11:17– Ça fait partie évidemment de ce qui explique,
01:11:19là on élargit un peu le sujet bien sûr,
01:11:21mais quand on parle de fuite des talents,
01:11:23bien sûr que la fiscalité, les salaires,
01:11:25les moyens d'accompagner les formations
01:11:27et les entraînements, en l'occurrence,
01:11:29pour les sportifs, ça compte.
01:11:31Et c'est vrai que de l'autre côté de l'Atlantique,
01:11:33il y a un accompagnement et un développement
01:11:35notamment universitaire qui est bien autre.
01:11:37– C'est tout à fait juste, avec un seul chiffre,
01:11:39c'est que 2 diplômés sur 3 d'un Master 2,
01:11:43donc d'un Bac plus 5, ne travaillent pas en France,
01:11:47s'en vont dans un autre pays.
01:11:49– 2 diplômés sur 3 ?
01:11:51– Oui, 2 diplômés sur 3.
01:11:53– Les diplômés d'un Master 2 en France travaillent à l'étranger ?
01:11:55– C'est d'ailleurs la campagne qui a été menée
01:11:57notamment par le syndicat Uni,
01:11:59le syndicat des étudiants Uni,
01:12:01qui est un syndicat de droite d'ailleurs,
01:12:03et c'est la raison pour laquelle
01:12:05aujourd'hui des jeunes Français diplômés
01:12:09trouvent leur bonheur ailleurs,
01:12:11parce que nous n'avons rien d'autre
01:12:13à leur proposer en France.
01:12:15On doit revoir ce projet de société
01:12:17autour de l'insertion professionnelle,
01:12:19autour de la fiscalité, autour des prélèvements obligatoires,
01:12:21les Français ne peuvent plus payer autant d'impôts.
01:12:23– Pas d'impôts pour nos médaillés !
01:12:25Voilà ce que l'on réclame ce soir sur CNews.
01:12:27Amine Elbaïe, merci infiniment d'avoir passé
01:12:29cette heure et demie avec nous sur CNews.
01:12:31Pierre-Marie Sèvres, merci également.
01:12:33On vous retrouvera tous les deux très prochainement,
01:12:35j'en suis sûr, et je l'espère.
01:12:37Notre dernière pause de la soirée
01:12:39avant de se retrouver jusqu'à minuit sans aucune interruption.
01:12:41Trois nouveaux invités vont nous rejoindre
01:12:43pour évoquer les grands thèmes d'actualité,
01:12:45les décrypter, les commenter.
01:12:47A tout de suite.
01:12:49Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
01:12:53– 100% politique, la suite, nous sommes ensemble jusqu'à minuit
01:12:56sans aucune interruption, merci à nos téléspectateurs
01:12:58de nous rejoindre en direct avec un nouveau casting
01:13:00pour cette dernière heure et demie ensemble.
01:13:02Nathan Devers est parmi nous ce soir avec le sourire,
01:13:04ça fait plaisir ! Nathan, bonsoir.
01:13:06– Bonsoir Julien, je suis content de vous voir,
01:13:08on ne peut vous voir qu'en plateau, je suis très heureux.
01:13:10– C'est vrai, on n'a plus qu'à se dire au revoir.
01:13:12– Formidable.
01:13:14– Merci Nathan, c'était un plaisir de vous avoir ce soir.
01:13:16Je plaisante, merci d'être là.
01:13:18Éliott Mamann est parmi nous ce soir,
01:13:20il a mis sa prupelle cravate et nous en sommes ravis,
01:13:22chroniqueur politique.
01:13:24Merci chère Éliott d'être présent sur ce plateau,
01:13:26Régis Le Sommier, dans un style un peu chic décontracté
01:13:29pour Régis Le Sommier, journaliste, reporter
01:13:32et notamment patron de la rédaction d'Omerta.
01:13:35Merci à tous les trois d'être présents.
01:13:37– Et Julien, lequel préférez-vous des trois styles ?
01:13:40– Je vous aime tous les trois, tous autant,
01:13:42avec vos qualités, vos défauts et vous le savez,
01:13:44il n'y a qu'amour sur ce plateau et partage.
01:13:46L'heure du grand choix approche,
01:13:48retour à l'actualité à eau sérieux,
01:13:50évidemment l'heure du grand choix approche
01:13:52pour Emmanuel Macron dimanche.
01:13:54Ce sera la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques
01:13:56et la réouverture des débats,
01:13:58à n'en pas douter, sur nos plateaux.
01:14:00La politique va reprendre le dessus,
01:14:02notamment autour de la question d'un choix important,
01:14:04celui d'un nouveau Premier ministre,
01:14:06invité ce matin sur notre antenne.
01:14:07Tiens, Adrien Clouet, député LFI-NFP,
01:14:09ne souhaite pas laisser le choix au Président de la République,
01:14:12c'est Lucie Castex et personne d'autre.
01:14:16C'est Emmanuel Macron qui se soumettra aux institutions.
01:14:18Et un Président, dans ce pays,
01:14:20ça fait maintenant 100 ans qu'on a l'expérience
01:14:22depuis Monsieur Millerand,
01:14:23un Président, il se soumet ou il se démet.
01:14:25Et donc, Monsieur Macron doit,
01:14:27c'est la nature des institutions,
01:14:28c'est la nature de la démocratie,
01:14:29il doit nommer à Matignon la force.
01:14:31Le plan B, c'est également pour Madame Castex,
01:14:33c'est aussi le plan C, le plan D, le plan E.
01:14:34Donc, Monsieur Macron, il doit céder.
01:14:37Il a perdu des élections coup sur coup.
01:14:40Donc ça suffit, ce type d'opération autoritaire.
01:14:44Éliott Mamann, on est en direct.
01:14:46Est-ce que la stratégie du NFP est la bonne ?
01:14:49C'est vrai que continuer à mettre cette pression constante
01:14:52sur le Président avec le nom de Lucie Castex,
01:14:54on a l'impression qu'il se bat un peu contre des moulins avant,
01:14:56nos amis du NFP.
01:14:57Mais je pense qu'il y a deux choses.
01:14:58D'abord, Emmanuel Macron, en un instant,
01:15:00se fait prendre à son propre piège,
01:15:02puisque c'est lui qui a voulu renverser la logique institutionnelle
01:15:04en demandant à la gauche de trouver un nom de Premier ministre
01:15:08avec aujourd'hui des personnes qui peuvent s'auto-désigner
01:15:10et attendre d'être convoquées à Matignon,
01:15:12ce qui est un peu particulier.
01:15:13C'est beau, hein ?
01:15:14Néanmoins, ce qui est vrai, c'est que là où ce pacte législatif
01:15:17ou cet accord, comme le dit plutôt le camp macronien
01:15:21du côté de la droite, a quelque chose de plus pertinent
01:15:24que ce qui se passe du côté du Nouveau Front Populaire,
01:15:26c'est que l'enjeu en l'absence de majorité absolue
01:15:29d'un parti présidentiel
01:15:30est de parvenir à trouver un accord parlementaire,
01:15:33une forme de coalition qui ne soit pas renversée.
01:15:36Ce qui est certain, c'est que le Nouveau Front Populaire
01:15:39se ferait censurer à l'instant même où il serait intronisé
01:15:42au gouvernement.
01:15:44C'est ce que tout le monde dit, sauf le NFP, bien sûr.
01:15:47Il se sent capable de trouver des coalitions ici et là,
01:15:50sans dépasser cette limite insupportable, évidemment,
01:15:53que le Rassemblement National pour Lucie Castex et le NFP.
01:15:56Mais eux sont convaincus qu'à coup de coalitions,
01:15:59selon les textes, ils pourraient se maintenir.
01:16:02Leur message est d'ailleurs totalement thératique.
01:16:04Les électeurs ont raison d'avoir l'impression
01:16:06qu'en un sens leur vote a été confisqué
01:16:08par des logiques d'appareils insignifiantes,
01:16:10puisqu'ils nous expliquent à la fois qu'en effet
01:16:12ils pourront gouverner au cas par cas,
01:16:14et à la fois on a des membres de la France Insoumise,
01:16:16par exemple, qui se montrent particulièrement intransigeants
01:16:18et qui nous expliquent que non, c'est le programme,
01:16:20tout le programme, et seulement le programme du NFP.
01:16:23Ce qui vraisemblablement ne saurait convenir
01:16:25à l'intégralité de l'hémicycle,
01:16:27notamment sur les questions fiscales,
01:16:29où à la fois le NFP et les Républicains
01:16:31prennent un peu en tenaille cet enjeu politique.
01:16:34Cette parenthèse enchantée que sont les Jeux Olympiques
01:16:37va bientôt se refermer, malheureusement,
01:16:39pour Emmanuel Macron, Nathan Devers,
01:16:41la date du 15 août approche,
01:16:43et le Président va devoir faire un choix
01:16:46et l'expliquer aux Français peut-être également.
01:16:49Malheureusement pour Emmanuel Macron,
01:16:51malheureusement pour les Français,
01:16:53parce que la classe politique a fait preuve
01:16:55franchement d'une telle médiocrité,
01:16:57depuis le début de la séquence de la dissolution,
01:17:00où les Français ont fait part
01:17:02de plusieurs types de souffrances,
01:17:04qui sont des souffrances réelles,
01:17:06liées à leur pouvoir d'achat,
01:17:08liées à l'insécurité,
01:17:10liées à la question de savoir
01:17:12quelle va être la place de la France
01:17:14dans le monde dans les prochaines décennies,
01:17:16liées aux inquiétudes internationales.
01:17:18Et en face, on a une classe politique
01:17:20mais qui est vraiment d'une indécence,
01:17:22j'ai employé plusieurs fois le mot,
01:17:24je le réemploie, il est très grave,
01:17:26mais pornographique, ça veut dire
01:17:28que ces gens-là viennent nous casser les pieds
01:17:30avec leurs histoires de postes,
01:17:32de gyrophares et d'hôtels particuliers,
01:17:34personnels, dans le cas de certains.
01:17:36– C'est un peu caricatural, venant de vous Nathan.
01:17:38– Non, non, non, ce n'est pas caricatural.
01:17:40Je déteste la démagogie, Julien,
01:17:42mais depuis la dissolution, est-ce que vous avez entendu
01:17:44une personnalité politique, à l'exception peut-être
01:17:46de François Ruffin, de quelques-uns,
01:17:48mais une seule personnalité politique
01:17:50nous parler d'idées ?
01:17:52Ou est-ce que vous entendez une sorte de ballet insupportable
01:17:54où ils nous parlent de leurs postes en permanence ?
01:17:56Sachant que ce sont des postes,
01:17:58pour une fois dans l'histoire de la Ve,
01:18:00qui n'auront aucune incidence politique.
01:18:02Vous mettez Lucie Castet à Matignon,
01:18:04vous mettez Jean-Luc Mélenchon,
01:18:06vous mettez n'importe qui,
01:18:08ils ne pourront pas faire leur programme.
01:18:10Point final, ça s'arrête là.
01:18:12Moi à la limite, si j'étais Emmanuel Macron,
01:18:14je la mettrais Lucie Castet, elle est très bien,
01:18:16elle est très sympathique, elle se ferait comme vous l'avez dit.
01:18:18– Mais si demain Emmanuel Macron ne trouve pas de coalition
01:18:20dans son propre camp,
01:18:22qu'est-ce qu'il fait ?
01:18:24– Justement Julien, ce sera la prime pour l'année qui vient
01:18:26aux personnalités de la classe politique
01:18:28qui font preuve de grandeur.
01:18:30C'est-à-dire le sens de la France,
01:18:32le sens de l'État, le sens de ce que c'est que la politique.
01:18:34C'est-à-dire l'art de la nuance,
01:18:36l'art du compromis, l'art du dialogue,
01:18:38l'art de prendre du recul par rapport à sa petite idéologie
01:18:40étriquée et absolutiste.
01:18:42Et par exemple, il y a une personnalité…
01:18:44– C'est un doux rêveur, c'est fini l'Agora.
01:18:46– Non, mais il y a une personnalité…
01:18:48Non, c'est pas fini l'Agora, on y est en plein,
01:18:50on est en plein dans l'Agora.
01:18:52Il y a une personnalité qui pourrait tout à fait se déployer,
01:18:54par exemple, il y en a mille,
01:18:56certains parlent de Xavier Bertrand,
01:18:58Bernard Cazeneuve, voilà quelqu'un
01:19:00qui est de gauche, mais qui n'est pas de la gauche
01:19:02du Nouveau Front Populaire, qui est d'une gauche
01:19:04qui a été intransigeante vis-à-vis d'un certain nombre
01:19:06de dérapages, et plus c'est pas des dérapages
01:19:08d'ailleurs de stratégies politiques absolument
01:19:10délétères qui ont été choisies par
01:19:12certains membres du Nouveau Front Populaire,
01:19:14et qui est en même temps capable
01:19:16de mettre de l'eau dans son vin
01:19:18et de dialoguer avec des gens de la droite républicaine.
01:19:20Bernard Cazeneuve, c'est un admirateur
01:19:22de Mauryac, comme certains le sont
01:19:24dans le cangoliste de Malraux,
01:19:26et c'est quelqu'un qui est capable du dialogue,
01:19:28et c'est un art qui a été perdu
01:19:30par une grande partie de la classe politique.
01:19:32Xavier Bertrand,
01:19:34lui s'y voit déjà, Régis,
01:19:36je ne sais pas si vous avez vu passer cette interview
01:19:38dans les colonnes du Figaro,
01:19:40on va voir que Xavier Bertrand...
01:19:42Moi, si je lis
01:19:44l'interview sans connaître le contexte politique,
01:19:46je me dis qu'en fait il vient d'être nommé.
01:19:48Je suis prêt à relever le défi,
01:19:50je suis prêt pareil, il faudra du savoir-faire politique,
01:19:52ce sera très compliqué, mais je garde
01:19:54la tête froide, dit Xavier Bertrand.
01:19:56Soit il a des informations que nous n'avons pas,
01:19:58il a eu le président de la République,
01:20:00il est assuré d'entrer à Matignon,
01:20:02soit il a une grosse confiance en ses capacités
01:20:04d'accéder à la tête du gouvernement.
01:20:06Je crois que ces gens-là ne doutent pas
01:20:08d'eux-mêmes, il est un peu dans la même situation.
01:20:10C'est un homme politique avec un grand H,
01:20:12comme l'a décrit Nathan Devers il y a un instant ?
01:20:14Non, je pense pas, enfin, je pense par contre
01:20:16que...
01:20:18comme pas mal de...
01:20:20comme ce que disait Nicolas Sarkozy,
01:20:22c'est qu'il y pense même en
01:20:24se rasant, quoi.
01:20:26Chaque matin en se rasant,
01:20:28ce qui n'est pas mon cas.
01:20:30Ou alors ça pousse très vite.
01:20:32Ou alors ça pousse très vite.
01:20:34Mais non, je pense que c'est la même attitude que
01:20:36Lucie Castex, c'est de faire comme si,
01:20:38c'est-à-dire de créer
01:20:40le fait accompli,
01:20:42voilà,
01:20:44on y est, on fait comme si
01:20:46on y était.
01:20:48Il s'impose de lui-même.
01:20:50Il s'impose de lui-même et il prétend
01:20:52être le recours.
01:20:54Je suis prêt, je me suis
01:20:56formé, etc.
01:20:58Voilà, je suis prêt à prendre de grandes
01:21:00destinées avec
01:21:02une posture morale.
01:21:04Mais
01:21:06le problème, en fait,
01:21:08me semble,
01:21:10que ce soit pour lui ou pour Lucie Castex,
01:21:12c'est qu'on est face
01:21:14à... en fait, on a l'impression que
01:21:16ces gens ne veulent pas voir
01:21:18la réalité de l'Assemblée nationale
01:21:20ou alors refusent de la voir.
01:21:22Une fois qu'ils seront nommés,
01:21:24eh bien, il y aura
01:21:26le fait accompli, c'est-à-dire qu'ils ont été
01:21:28nommés et puis ça va suffire
01:21:30à résoudre l'équation.
01:21:32Le risque, c'est d'être
01:21:34snipé au premier
01:21:36vote
01:21:38par une censure et puis terminé, quoi.
01:21:40Et après, on passe à autre chose et on revient
01:21:42dans une configuration, hélas,
01:21:44quatrième république, que
01:21:46la constitution de la cinquième était censée
01:21:48éviter à la base.
01:21:50— Avant de vous entendre, Eliott, sur la capacité
01:21:52ou non, et puis le message qu'enverrait une nomination
01:21:54de Xavier Bertrand à
01:21:56Matignon. J'ai mal résumé votre pensée
01:21:58il y a un instant. Je ne dis pas que vous disiez
01:22:00de Xavier Bertrand qu'il est un homme politique
01:22:02avec un grand H, mais est-ce qu'il a la stature
01:22:04que vous avez décrite de ce que
01:22:06doit être un véritable homme politique ?
01:22:08— Non, mais je ne veux pas être méchant,
01:22:10mais... — Ah ben, on n'est pas là pour ça ?
01:22:12— Moi, je pense qu'un grand
01:22:14homme politique, c'est avant tout quelqu'un qui a le sens de la France.
01:22:16— Et il a le sens de sa région, ça, on ne peut pas
01:22:18lui enlever la gestion
01:22:20qu'il fait de sa région, et
01:22:22quand même à mettre à son crédit.
01:22:24— Mais ça, c'est le signe, quand même, d'une forme
01:22:26de nivellement par le bas de la politique
01:22:28française. — Pourquoi ? — Il y a quelques
01:22:30décennies, quand on nommait un grand politique,
01:22:32quand le général de Gaulle nommait son premier ministre...
01:22:34Non, mais je suis désolé d'avoir des grandes références.
01:22:36On peut citer des choses
01:22:38médiocres. Moi, je pense que quand on est
01:22:40un grand pays, on peut rêver général de Gaulle. On n'est pas
01:22:42obligé de rêver Xavier Bertrand. Et donc
01:22:44quand le général de Gaulle nommait
01:22:46son premier ministre, ce qui était important pour lui...
01:22:48— De Gaulle à Matignon, là, ça va être compliqué.
01:22:50— Non, mais justement, c'était pas lui qui était à Matignon. Il nommait
01:22:52quelqu'un qui avait fait une anthologie de la poésie
01:22:54française, qui avait le sens de la France,
01:22:56qui avait quand même une certaine
01:22:58forme de grandeur, quoi qu'on puisse dire en matière de critique,
01:23:00contre M. Pompidou.
01:23:02Mais si vous voulez, je pense que c'est quand même
01:23:04une forme de nivellement par le bas.
01:23:06C'est pas un hasard, si vous voulez, si depuis
01:23:08la dissolution, on a une classe politique
01:23:10qui ne nous parle que de choses absolument insignifiantes,
01:23:12qui n'intéresse que le petit
01:23:14monde des Parisiens
01:23:16qui commente la politique, mais qui n'intéresse personne.
01:23:18C'est parce qu'on a des gens qui n'ont aucune,
01:23:20aucune vision.
01:23:22Leur seule vision, c'est de s'adapter
01:23:24à ce que va dire Ipsos ou tel ou tel institut
01:23:26de sondage. Ils n'ont aucune vision.
01:23:28Et donc, je ne sais pas si M. Bertrand...
01:23:30— Févère, mais juste. — Non, mais on peut m'expliquer que M. Bertrand
01:23:32est le grand sauveur de la France,
01:23:34et que c'est un grand homme qui est pénétré, qui connaît
01:23:36Corneille par cœur et Proust par cœur.
01:23:38Peut-être. Et si c'est le cas, je serais le premier
01:23:40à présenter mes excuses. Je ne pense pas.
01:23:42Et je pense qu'il y a peut-être... — Et même s'il connaît Sepp Proust
01:23:44et Corneille par cœur, je ne suis pas sûr que ça fasse de lui un grand
01:23:46homme politique pour autant, non plus.
01:23:48On peut inverser la lecture. — Ça fait peut-être
01:23:50quelqu'un qui connaît un peu plus, qui comprend un peu
01:23:52plus ce que c'est que la France, la grande France,
01:23:54la vraie France, la France qui vise haut,
01:23:56la France qui pense, pas la France, si vous voulez,
01:23:58des sondages et
01:24:00d'une forme de nivellement par le bas de tout.
01:24:02Et je ne suis pas sûr que Xavier Bertrand...
01:24:04— Je vais vous faire un scoop, Nathan. Vous allez être forcément déçu
01:24:06par rapport au prochain premier ministre. Parce que là,
01:24:08le portrait que vous dépeignez, je ne crois pas qu'il existe
01:24:10en 2024 dans ce pays.
01:24:12— Eh ben, c'est triste. — C'est possible.
01:24:14— Pour revenir à ce que disait...
01:24:16— Rapidement, parce que je voudrais qu'Eliott Mamann apporte...
01:24:18— ...quand on parle de Cazeneuve, c'est vrai qu'il y a
01:24:20quand même une différence entre, par exemple,
01:24:22la façon dont Cazeneuve a joué,
01:24:24géré
01:24:26les questions de terrorisme
01:24:28quand il était au pouvoir. Bon, c'est quand même
01:24:30quelqu'un qui a été confronté à du dur,
01:24:32pour le cas. — Ah oui. C'est moi, en plus.
01:24:34Et là, je me souviens, avec le duo
01:24:36qu'il faisait avec François Mollins,
01:24:38le procureur,
01:24:40et qu'on était tous les jours
01:24:42à une époque où la France tremblait,
01:24:44on avait ces deux personnes, et on savait qu'il y avait
01:24:46quelqu'un qui
01:24:48dormait pas pour nous,
01:24:50au moment de cette
01:24:52parenthèse tragique
01:24:54qui avait mis la France
01:24:56par terre. — Un dernier mot sur Xavier Bertrand,
01:24:58Eliott Mamann.
01:25:00Quel message serais-t-il envoyé avec une telle
01:25:02nomination ? Je rappelle que
01:25:04rien ne dit qu'il ira à Matignon. C'est lui,
01:25:06dans les colonnes du Figaro, aujourd'hui, qui dit
01:25:08qu'il est prêt à relever le défi et qu'il s'y voit presque déjà.
01:25:10— Oui, c'est lui, dans les colonnes du Figaro,
01:25:12qui le dit. Néanmoins, les membres
01:25:14des Républicains, pour la plupart, ne semblent pas
01:25:16particulièrement enthousiastes à cette idée-là. On le comprend.
01:25:18Il a, en effet, quitté
01:25:20la formation politique à chaque fois que
01:25:22il lui semblait que cela pouvait aller dans le sens
01:25:24de ce qui pouvait le favoriser
01:25:26d'un point de vue personnel. Et d'ailleurs, peut-être qu'une autre
01:25:28opposition entre lui et Cazeneuve
01:25:30et que Cazeneuve a tout de même agi avec une forme
01:25:32de rigueur idéologique tout au long de sa carrière politique,
01:25:34là où Xavier Bertrand, précisément,
01:25:36et ça rejoint d'ailleurs ce que disait Nathan Devers
01:25:38tout à l'heure, ne s'est jamais engagé sur le terrain
01:25:40des idées. Il n'a jamais cherché à formuler
01:25:42un projet politique
01:25:44qui soit motivé
01:25:46par des références de philosophie politique.
01:25:48Il a toujours cherché à agir
01:25:50avec autant de pragmatisme que possible.
01:25:52— C'est votre favori à vous, aussi ?
01:25:54— Au vent des sondages. — M. Cazeneuve ?
01:25:56— Non, M. Cazeneuve,
01:25:58non. Mais c'était simplement pour insister sur le contraste
01:26:00entre Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve.
01:26:02Mais simplement, il est vrai
01:26:04que Xavier Bertrand a plus souvent gouverné
01:26:06selon ce que lui indiquaient les sondages
01:26:08que selon ce que lui indiquaient les convictions.
01:26:10Et de manière plus générale, ce que cela traduit simplement,
01:26:12c'est qu'on est dans une époque où, malgré
01:26:14des convictions particulièrement
01:26:16clivées qui sont exprimées par les Français,
01:26:18la classe politique ne répond que par des logiques
01:26:20d'appareil. La question du
01:26:22programme est totalement ignorée.
01:26:24Des négociations qui ont lieu depuis la dissolution
01:26:26de l'Assemblée nationale. Et je crois que c'est quelque chose
01:26:28qui va alimenter un ressentiment
01:26:30absolument inextricable dans la société française.
01:26:32— Et c'est en cela que cette période
01:26:34est dangereuse.
01:26:36Parce que cette rêve, si elle
01:26:38perdure, cette façon
01:26:40ressentie par
01:26:42beaucoup d'électeurs, beaucoup de Français,
01:26:44de se dire que le président joue un peu avec l'affaire
01:26:46du pays, avec l'avenir du
01:26:48pays, en
01:26:50laissant un gouvernement
01:26:52aux affaires courantes pendant des semaines et des semaines
01:26:54et des semaines, on se dit mais personne ne sait
01:26:56où on va aujourd'hui. Et finalement, on a une seule
01:26:58certitude, c'est que la rentrée sociale
01:27:00va évidemment
01:27:02libérer énormément de frustrations
01:27:04dans la population. — Oui, et je pense
01:27:06que d'autant plus qu'on est
01:27:08sur un petit nuage avec les Jeux olympiques
01:27:10et que ça nous
01:27:12sert
01:27:14ponctuellement, jusqu'à la
01:27:16semaine prochaine, on en parlera,
01:27:18on finira par en parler, on continuera
01:27:20d'en parler, mais que
01:27:22on a quand même
01:27:24l'idée, et les Français le savent,
01:27:26qu'il y a une échéance,
01:27:28qu'il y a des choses qui n'ont pas été réglées
01:27:30et que dans leur quotidien
01:27:32il y a des choses qui vont devoir changer.
01:27:34Clairement, ce qu'ont démontré
01:27:36les trois élections, parce qu'on a eu
01:27:38trois élections coup sur coup,
01:27:40qu'Emmanuel Macron a perdu,
01:27:42quoiqu'il en pense,
01:27:44que personne
01:27:46n'a vraiment gagné et que
01:27:48cette France ingouvernable, elle va
01:27:50être au pied du mur à la rentrée
01:27:52et qu'il n'y aura plus d'athlètes
01:27:54pour nous faire rêver à ce moment-là.
01:27:56– Un petit mot là-dessus Nathan,
01:27:58rapidement ? – Moi je ferai juste une toute
01:28:00petite remarque, c'est que ça peut aussi
01:28:02cette situation de confusion
01:28:04nous faire prendre confiance d'une chose
01:28:06qui est aussi une des formes de grande lubie
01:28:08de la classe politique. Vous savez
01:28:10cette croyance que la politique c'est comme le vélo,
01:28:12si on ne pédale pas, on tombe.
01:28:14Et cette manie des réformes,
01:28:16réforme permanente, cette idée que si on ne fait pas
01:28:18un gouvernement qui ne réforme pas la France
01:28:20est un gouvernement qui ne travaille pas.
01:28:22On a vu ce que ça a donné, ça a donné
01:28:24depuis 2022 une réforme dont les Français ne voulaient pas
01:28:26et qui a été approuvée pour autant
01:28:28et qui est rentrée en vigueur, à savoir la réforme
01:28:30des retraites. Et pour l'instant,
01:28:32depuis le second tour des législatives, il n'y a pas
01:28:34de réforme, il y a un gouvernement qui expédie
01:28:36les affaires courantes et tout se passe
01:28:38très bien, très bien, il faut
01:28:40quand même le dire. Donc on peut se poser aussi
01:28:42la question de savoir si ça ne vient pas,
01:28:44si ça ne peut pas venir guérir
01:28:46la classe politique de toute cette
01:28:48forme d'illusionnisme,
01:28:50d'une forme d'agitation
01:28:52permanente qui ne fait que
01:28:54camoufler,
01:28:56déguiser, dissimuler
01:28:58une réalité d'attentisme. Finalement,
01:29:00ces gens-là ne changent rien à leur
01:29:02manière d'agir, de penser, qu'ils soient en effet, comme vous l'avez
01:29:04dit, des non-pensés, une absence
01:29:06complète de conviction, d'idée, de pensée,
01:29:08de réflexion, de questionnement,
01:29:10en semblant d'agitation permanente.
01:29:12Une situation politique qui va
01:29:14nourrir sans aucun doute
01:29:16les débats des prochains jours.
01:29:18La fin de cette parenthèse
01:29:20olympique réussie,
01:29:22somptueuse par ailleurs.
01:29:24C'est vrai qu'on peut difficilement
01:29:26dire le contraire. Traversons la manche
01:29:28pour notre prochain thème avec une situation
01:29:30qui, là aussi, nous tient en haleine depuis
01:29:32une semaine après l'attaque au couteau qui a coûté la vie
01:29:34à trois fillettes. Le Royaume-Uni
01:29:36est confronté à
01:29:38ses pires émeutes depuis plus de 13 ans.
01:29:40Hier soir, de nouveaux incidents ont éclaté
01:29:42dans le pays. Des affrontements ont eu lieu
01:29:44entre des militants d'extrême droite et des manifestants
01:29:46dont certains membres
01:29:48de la communauté musulmane.
01:29:50Les explications et le résumé des dernières heures avec
01:29:52Noemi Hardy.
01:29:54Lundi soir, l'Angleterre a encore connu
01:29:56de violentes manifestations.
01:29:58Des émeutes qui interviennent à la suite de l'attaque au couteau
01:30:00à Sarsport, ayant causé
01:30:02la mort de trois enfants.
01:30:04Elles ont débuté sur fond de rumeurs
01:30:06sur le profil du suspect et son origine.
01:30:08Des slogans anti-immigration
01:30:10et anti-islam sont scandés pendant
01:30:12ces affrontements. Mais pour ce manifestant,
01:30:14cela n'a rien à voir avec l'extrême droite.
01:30:16C'est une question
01:30:18de paix pour les fillettes.
01:30:20Rien à voir avec l'extrême droite
01:30:22ou la ligue de défense anglaise ou
01:30:24quoi que ce soit de ce genre. Comme je l'ai dit,
01:30:26si nous ne prenons pas position,
01:30:28qui le fera ? Depuis six jours,
01:30:30ces rassemblements se sont propagés
01:30:32au Royaume-Uni. Un hôtel
01:30:34accueillant des migrants, des mosquées
01:30:36et des policiers ont été attaqués.
01:30:38Ce n'est jamais vu pour cet habitant.
01:30:42Ils ont brisé les vitres
01:30:44et brûlé quelques voitures.
01:30:46Ils ont menacé quelques personnes.
01:30:48De toute évidence,
01:30:50les commerçants ont tous fermé leurs magasins.
01:30:54Plus de 370 personnes ont été arrêtées.
01:30:56Le Premier ministre,
01:30:58Keir Starmer, a fait preuve de fermeté.
01:31:00Quelle que soit la motivation apparente,
01:31:02ce n'est pas une protestation.
01:31:04C'est de la violence pure et simple.
01:31:06Et nous ne tolérerons pas
01:31:08les attaques contre les mosquées
01:31:10ou nos communautés musulmanes.
01:31:14Ainsi, la pleine force de la loi
01:31:16sera rendue à tous ceux qui sont identifiés
01:31:18comme ayant participé à ces activités.
01:31:22Pour rétablir l'ordre,
01:31:24l'État a annoncé la mobilisation de 6000 policiers.
01:31:30Pour s'intéresser au fond du sujet,
01:31:32Régis Le Sommier, sur la façon
01:31:34dont le gouvernement britannique gère
01:31:36ces émeutes,
01:31:38on note environ 400 arrestations
01:31:40ces derniers jours, un nombre qui continue
01:31:42d'augmenter au fil des heures.
01:31:44On sent que la réponse est ferme, immédiate.
01:31:46Je rappelle également
01:31:48que plus de 500 places de prison
01:31:50devraient être disponibles dans les prisons
01:31:52pour y écrouer les émeutiers.
01:31:54Mobilisation également de 6000 policiers spécialisés.
01:31:56Enfin, des tribunaux spéciaux
01:31:58sont mis en place
01:32:00pour gérer et montrer
01:32:02ce que le gouvernement
01:32:04pose une main de fer sur cette situation.
01:32:06Vraiment sur ce volet répressif
01:32:08et la façon que le gouvernement
01:32:10a d'essayer de sauver la situation,
01:32:12de se sauver la face.
01:32:14On pourrait s'en inspirer à situations exceptionnelles,
01:32:16justice exceptionnelle, moyens exceptionnels.
01:32:18C'est vrai qu'on ne connaît pas ça,
01:32:20des tribunaux spéciaux, des...
01:32:22On ne connaît pas ça.
01:32:24Certains jugements qui ont été appliqués
01:32:26au gilet jaune étaient particulièrement sévères.
01:32:28Oui.
01:32:30Il y a eu...
01:32:32Il y a un rapprochement à faire de ce côté-là,
01:32:34vous trouvez ?
01:32:36Je pense qu'il y a
01:32:38une forme de...
01:32:40de crainte.
01:32:42C'est-à-dire qu'on craint
01:32:44que ça déborde, qu'on craint que ça aille plus loin.
01:32:46Vous avez vu le nombre de villes qui sont touchées.
01:32:48Chaque jour, c'est une nouvelle ville
01:32:50ou c'est plusieurs en même temps.
01:32:52Je le disais,
01:32:54je l'avais déjà dit.
01:32:56On a vu la carte dans le sujet.
01:32:58Pour que des catholiques
01:33:00et des protestants acceptent
01:33:02à Belfast de défiler ensemble
01:33:04alors qu'ils se sont fait la guerre pendant 30 ans
01:33:06pour défendre leur identité et contre l'immigration,
01:33:08c'est qu'il y a bien un problème d'immigration.
01:33:10Et donc de dire de la part du Premier ministre
01:33:12que c'est de la violence pure,
01:33:14non, la violence pure ça n'existe pas.
01:33:16Si vous voulez, on ne devient pas
01:33:18violent comme ça, il y a forcément
01:33:20une analyse derrière, il y a forcément quelque chose.
01:33:22Et la réalité
01:33:24qu'on voit
01:33:26en regardant une partie des manifestants.
01:33:28C'est vrai qu'on voit souvent
01:33:30un profil particulier
01:33:32mais moi j'ai vu des manifestations
01:33:34où il y a aussi des familles qui manifestent.
01:33:36Il y a même des gens...
01:33:38En effet, ce sont vraiment des militants
01:33:40d'ultra droite violente
01:33:42qui ont initié cette colère et cette violence.
01:33:44Il y a eu une agrégation et là encore, vous faites le parallèle
01:33:46avec les Gilets jaunes. On se souvient
01:33:48qu'au fur et à mesure des semaines,
01:33:50s'agrégeaient aux casseurs chevronnés
01:33:52des messieurs et mesdames tout le monde
01:33:54qui étaient pris dans le mouvement, qui n'avaient pas de casier judiciaire.
01:33:56On retrouvait
01:33:58au tribunal justement des profils
01:34:00qu'on n'aurait jamais imaginés.
01:34:02Bien sûr qu'on n'aurait jamais imaginé.
01:34:04Et là, ce qui se passe, c'est que
01:34:06le trop-plein migratoire n'a pas été...
01:34:08Je dirais qu'il y a encore
01:34:10une fois une déconnexion totale entre
01:34:12les élites et le peuple. C'est-à-dire que le peuple,
01:34:14c'est lui qui subit, c'est lui
01:34:16qui récupère les
01:34:18migrants qu'on met dans des
01:34:20hôtels en attendant de leur traitement,
01:34:22etc. C'est lui qui vit avec eux
01:34:24au quotidien. Et ce peuple,
01:34:26cette classe ouvrière britannique,
01:34:28elle a l'impression d'être
01:34:30déclassée. Il y a des statistiques
01:34:32ethniques au Royaume-Uni.
01:34:34En France, on ne peut pas en parler.
01:34:36Pour la ville de Londres, il y a 15 ans,
01:34:38c'était 90%
01:34:40de britanniques de souche.
01:34:42Aujourd'hui, il n'y en a plus que 30%.
01:34:44Mais cette réalité,
01:34:46elle montre quoi ? Elle montre que
01:34:48une partie du peuple britannique
01:34:50se sent remplacée,
01:34:52se sent ostracisée, ne se sent
01:34:54plus chez lui. Et ces
01:34:56excès, ces débordements,
01:34:58sont la traduction
01:35:00de gens qui ont l'impression
01:35:02d'être au bout du...
01:35:04de ne plus pouvoir faire face.
01:35:06D'où viennent d'ailleurs précisément ces
01:35:08débordements ? Qui les initie ?
01:35:10On l'a compris, des militants
01:35:12d'ultra-droite, d'extrême-droite, mais je le disais,
01:35:14de plus en plus de gens s'agrègent.
01:35:16Thibault Marcheteau, qui est
01:35:18sur place pour nous dans le nord-ouest
01:35:20de l'Angleterre depuis quelques jours,
01:35:22s'est penché sur
01:35:24la question, et on va le retrouver
01:35:26tout de suite sur place. Qui souffle
01:35:28précisément sur les Brests dans ce
01:35:30contexte, Thibault ? Ce que l'on sait,
01:35:32c'est que les réseaux sociaux jouent un rôle très important
01:35:34sur ce qui se passe en ce moment en
01:35:36Angleterre. Parce que très rapidement, après les faits,
01:35:38des influenceurs d'extrême-droite ont relayé
01:35:40de fausses informations sur leurs
01:35:42canaux, notamment concernant le
01:35:44profil de ce principal suspect,
01:35:46surtout concernant sa religion, mais également
01:35:48son origine, ce qui a permis
01:35:50à ces manifestations d'attiser encore
01:35:52plus la haine, et donc de basculer vers la violence
01:35:54que nous avons pu voir ces derniers jours.
01:35:56Il y a également un groupe dont on parle
01:35:58beaucoup outre-Manche, c'est la
01:36:00Ligue de Défense Anglaise, qui,
01:36:02créée en 2019 par des hooligans,
01:36:04des anciens hooligans, fait parler
01:36:06d'elle, et notamment son co-fondateur,
01:36:08Tommy Robinson, qui commente énormément
01:36:10des vidéos de ces émeutes
01:36:12sur les réseaux sociaux, et qui
01:36:14laisse les manifestants aller encore plus loin.
01:36:16Selon plusieurs informations,
01:36:18les journaux britanniques affirment qu'ils seraient
01:36:20sur l'île de Chypre, exilés donc
01:36:22d'Angleterre, parce qu'il est poursuivi ici
01:36:24pour de nombreux faits. Le Premier ministre
01:36:26a évoqué des sanctions pénales très fortes
01:36:28pour ceux qui participaient à ces
01:36:30manifestations. Il a également parlé
01:36:32des commanditaires qui seront, selon lui,
01:36:34retrouvés interpellés, mais également
01:36:36jugés ici, en Angleterre.
01:36:38Eliott Mamann,
01:36:40si on dit, comme le Premier ministre britannique,
01:36:42que c'est uniquement l'ultra-droite
01:36:44qui est à la manœuvre, en Angleterre, en ce moment,
01:36:46c'est un petit peu simpliste ?
01:36:48Oui, je le pense absolument. Je crois que, en réalité,
01:36:50Kirchheimer reproduit, à l'égard
01:36:52des manifestants qui se font
01:36:54entendre, exactement le même
01:36:56amalgame que celui qui leur reproche.
01:36:58C'est-à-dire que Kirchheimer, de manière
01:37:00très légitime, reproche aux
01:37:02manifestants les plus violents, ceux qui ont ciblé,
01:37:04par exemple, les lieux de rassemblement des personnes
01:37:06de confession musulmane, de confondre
01:37:08tout immigré avec des
01:37:10délinquants d'origine étrangère.
01:37:12Mais, de la même manière, Kirchheimer...
01:37:14C'est, évidemment, la problématique majeure.
01:37:16Kirchheimer confond des personnes
01:37:18qui sont véritablement d'extrême-droite
01:37:20et qui considèrent que la violence est un moyen
01:37:22légitime de régler un conflit politique
01:37:24et des personnes qui, simplement,
01:37:26comme Régis Le Semier l'a très précisément rappelé,
01:37:28veulent mettre un certain nombre de préoccupations
01:37:30sur le devant de l'agenda politique
01:37:32parce qu'ils estiment qu'il y a un sentiment
01:37:34de déconnexion et qu'ils n'ont
01:37:36pas été tout à fait entendus sur
01:37:38un certain nombre de questions. Et d'ailleurs, il est tout de même
01:37:40étonnant d'entendre
01:37:42le parti travailliste qui a expliqué
01:37:44que l'un des
01:37:46responsables du vote en faveur
01:37:48du Brexit était le racisme
01:37:50qui grandissait dans la société britannique
01:37:52de ne pas avoir, lui-même,
01:37:54anticipé l'émotion tout de même
01:37:56légitime que pouvait
01:37:58susciter l'horreur qui s'est
01:38:00produite initialement à Southport.
01:38:02En réalité, ils avaient déjà fait une partie du...
01:38:04Une dizaine de gamines soignardées,
01:38:06c'est une émotion terrible
01:38:08qui parcourt tout le pays
01:38:10outre-Manche. Il y a des mots très forts,
01:38:12des formules très fortes qui sont
01:38:14utilisées ces derniers jours, avec plus ou moins
01:38:16de justesse. On parle de
01:38:18prémisses de guerre civile, j'ai entendu
01:38:20également parler de
01:38:22guerre de religion. Comment on décrit
01:38:24la situation et ce
01:38:26face-à-face ? C'est même pas un face-à-face,
01:38:28c'est un face-à-face à quatre !
01:38:30Avec cette ultra-droite,
01:38:32ces militants, cette population qui s'agrège,
01:38:34ces antifas également qui viennent faire le coup de
01:38:36poing et là
01:38:38encore dans la violence,
01:38:40cette part de musulmans
01:38:42également qui prend part
01:38:44à la révolte et qui
01:38:46commet des actes de violence,
01:38:48on parle évidemment d'intégristes et de délinquants,
01:38:50et puis la police, la police qui est
01:38:52évidemment une partie prenante dans
01:38:54cette équation. Guerre de religion,
01:38:56guerre civile, ça va trop loin ?
01:38:58Autodécomposition de la démocratie.
01:39:00C'est une autre formule. Platon,
01:39:02dans un livre que vous aimez bien,
01:39:04décrit
01:39:06très très bien la manière dont la
01:39:08démocratie ne peut
01:39:10survivre et se perpétuer que
01:39:12dans la mesure où elle est gouvernée
01:39:14par la pudeur, la sophrosphonie,
01:39:16la modération, le fait de ne pas
01:39:18donner libre cours
01:39:20à ses instincts les plus médiocres
01:39:22et les plus régressifs.
01:39:24Et Platon remarque bien que
01:39:26dès lors que cette vertu
01:39:28se met à déserter les
01:39:30élites politiques et les élites de la société,
01:39:32la démocratie cesse d'en être une
01:39:34et devient tyrannie.
01:39:36Au début c'est imperceptible parce que c'est toujours le peuple
01:39:38qui gouverne ou ce qu'on nomme le peuple.
01:39:40Et très très vite ça vient dériver.
01:39:42Un des aspects majeurs évidemment
01:39:44de la pudeur, c'est-à-dire de l'état d'esprit,
01:39:46de l'éthos démocratique,
01:39:48c'est que quand il y a un drame,
01:39:50et ce qui s'est passé avec ce monsieur monstrueux
01:39:52qui a poignardé des enfants,
01:39:54c'est absolument un drame, il n'y a pas de nom là-dessus,
01:39:56les élites
01:39:58se doivent d'avoir une réaction
01:40:00où elles ne viennent pas stimuler
01:40:02les bas instincts, où elles viennent participer
01:40:04de l'effort de deuil,
01:40:06de l'effort de l'horreur,
01:40:08de l'effort du silence
01:40:10qu'implique la mort quand on est pudique
01:40:12et je pense que d'ailleurs c'est une sorte
01:40:14d'invariable de toutes les religions monothéistes
01:40:16que la mort inspire le silence
01:40:18et c'est le cas particulièrement
01:40:20dans le monde chrétien. Des gens qui se mettent à
01:40:22hurler face à des morts,
01:40:24aussi horribles soient-elles, des gens qui se mettent
01:40:26à leur publicité politique ou idéologique
01:40:28face à des morts parce qu'ils ont remarqué
01:40:30que le père du tueur était rwandais
01:40:32comme si c'était le seul critère qui permettait
01:40:34comme ça de comprendre cet acte monstrueux.
01:40:36Il faut comprendre également Nathan, je me permets
01:40:38de vous interrompre un instant, c'est que
01:40:40ce qui s'est passé à Sarsport, aussi terrible
01:40:42soit ce drame
01:40:44avec toute la désinformation qu'il y a eu
01:40:46autour justement du profil du suspect
01:40:48et de voir que
01:40:50quand bien même de véritables
01:40:52informations sont parvenues à la population
01:40:54finalement à savoir que ce garçon
01:40:56est né sur le sol britannique, qu'il est d'origine
01:40:58rwandaise mais qu'il n'était pas demandeur d'asile
01:41:00qu'il n'est pas musulman. On s'est dit
01:41:02maintenant que la population a le
01:41:04véritable profil, le soufflet
01:41:06va retomber. Non, en l'occurrence
01:41:08parce que cet épisode n'est qu'une
01:41:10goutte d'eau dans un vase qui était déjà
01:41:12particulièrement rempli pour les
01:41:14britanniques et des épisodes qui se succèdent
01:41:16additionnés les uns aux autres et on arrive à cette
01:41:18étincelle qui a mis le feu aux poudres.
01:41:20C'est une lecture, je ne dis pas que
01:41:22c'est la vérité. J'entends bien votre lecture
01:41:24mais je ne suis pas d'accord avec cette lecture.
01:41:26Et quoi d'autre puisque ça continue alors qu'on sait
01:41:28que ce jeune homme n'est ni musulman ni demandeur
01:41:30d'asile. Mais je pense que quand on est européen
01:41:32on sait ce que c'est. La manière dont un peuple
01:41:34se transforme en foule, dont une foule se transforme
01:41:36en meute et dont une meute peut générer
01:41:38je suis désolé d'employer le mot mais une forme de fascisme
01:41:40on le sait ce que c'est. Détruire
01:41:42des mosquées à la suite d'un fait divers
01:41:44s'en prendre à des centres de demandeurs d'asile
01:41:46hurler des slogans racistes. Personne ne cautionne ça.
01:41:48Non mais c'est
01:41:50pas seulement ce que certains appelleraient de l'ensauvagement
01:41:52c'est littéralement
01:41:54ce que Norbert Elias appelait la décivilisation
01:41:56il ne l'appelait pas comme ça mais dans les Allemands
01:41:58il disait un truc comme ça. C'est à dire
01:42:00la manière dont un peuple
01:42:02donne libre cours collectivement
01:42:04incité par ses élites. Parce que tout ça c'est une démission
01:42:06de la bourgeoisie. On l'a vu en France avec l'affaire Lola
01:42:08on l'a vu en France avec l'affaire Crépole
01:42:10c'est une partie de la bourgeoisie qui décide
01:42:12de transformer le peuple en foule.
01:42:14Je n'ai pas le sentiment que ce soit partie des élites
01:42:16ce mouvement en Angleterre.
01:42:18Au contraire, c'est pour ça
01:42:20que le terme de guerre civile est galvaudé
01:42:22c'est parce que le pouvoir et les
01:42:24responsables politiques n'ont pas
01:42:26utilisé, n'ont pas instrumentalisé
01:42:28ce drame. En France on a
01:42:30bien vu la manière dont c'était une partie des
01:42:32élites qui l'ont fait et en Angleterre c'est pas forcément
01:42:34des élites politiques mais enfin c'est quand même des gens
01:42:36qui ont un usage de la parole publique. Je pense qu'il faut
01:42:38être extrêmement alerte vis-à-vis de ça.
01:42:40Et encore une fois ça n'a rien à voir. Je finis juste une phrase
01:42:42il ne s'agit pas de dire qu'il faut
01:42:44interdire les débats sur l'insécurité
01:42:46il ne s'agit pas de dire qu'il ne faut pas parler de l'immigration
01:42:48ce sont deux sujets qui ont leur place dans un débat
01:42:50démocratique. Vous vous couperiez totalement du réel.
01:42:52Non mais bien sûr, mais surtout de la démocratie.
01:42:54On doit, quand on est démocrate, estimer que
01:42:56tous les sujets doivent faire l'objet d'un débat et que toutes les
01:42:58opinions sont possibles. Mais là, ce qui a lieu en ce
01:43:00moment, ce n'est pas ça. Une réponse
01:43:02Régis ? Non, moi je
01:43:04je retiendrai
01:43:06je suis assez d'accord avec la façon
01:43:08dont les travaillistes et en tout cas
01:43:10le premier ministre britannique
01:43:12n'a pas
01:43:14justement, n'a pas pris partie
01:43:16justement, n'a pas compris, n'a pas ressenti
01:43:18la douleur
01:43:20l'immense douleur
01:43:22qu'ont ressenti les britanniques. Il l'a
01:43:24peut-être ressenti, mais en tout cas
01:43:26il y avait matière quand même
01:43:28déjà à ce qu'il se déplace
01:43:30à ce qu'il aille voir ses familles endeuillées
01:43:32je pense qu'en France
01:43:34on l'aurait fait. Là
01:43:36ça n'a pas été fait ?
01:43:38Je ne l'ai pas vu, sinon vous verrez des images
01:43:40Il est allé à la rencontre il y a quelques jours, le premier ministre
01:43:42si ma mémoire ne me fait pas défaut
01:43:44il est allé à la rencontre des forces de l'ordre
01:43:46à Southport je crois. Oui, il est peut-être allé
01:43:48il a rencontré la famille, peut-être qu'en Régis
01:43:50on peut vérifier. Peut-être que le contexte était déjà
01:43:52explosif. En tout
01:43:54état de cause, il n'a pas montré
01:43:56en tout cas, de la part dans ses déclarations
01:43:58suffisamment
01:44:00d'empathie et je crois que
01:44:02il n'a peut-être pas mesuré
01:44:04l'impact que ce drame
01:44:06avait pu avoir sur
01:44:08la population. Et là il court après le temps
01:44:10en remettant l'autorité au cœur du jeu
01:44:12D'où aussi le fait
01:44:14de s'être laissé déborder. J'ai
01:44:16fait la comparaison
01:44:18de façon
01:44:20même si les deux événements et les deux
01:44:22phénomènes ne sont pas comparables
01:44:24mais avec les gilets jaunes
01:44:26c'est-à-dire qu'il y a dans la réponse policière
01:44:28et dans la réponse judiciaire
01:44:30l'idée que le gouvernement britannique
01:44:32est dépassé par la situation
01:44:34et qu'il a peur que la contamination
01:44:36puisse grandir encore
01:44:38Ça je pense que
01:44:40on est dans le cadre d'un pouvoir qui s'est
01:44:42fait dépasser, peut-être qu'il
01:44:44venait de s'installer au pouvoir
01:44:46et que les événements
01:44:48finalement, peu importe leur origine
01:44:50et c'est là où le problème
01:44:52demeure, c'est-à-dire que peu importe
01:44:54leur origine, l'interprétation suffit
01:44:56à déclencher la colère.
01:44:58C'est ce qui s'est passé, c'est bien résumé.
01:45:00J'aimerais qu'on dise encore quelques mots là-dessus
01:45:02Eliott je vous entends dans une seconde, il est 23h pile
01:45:04on va retrouver d'abord Barbara Durand
01:45:06comme chaque soir à la même heure pour l'essentiel de l'actu.
01:45:08Re-bonsoir Barbara. Re-bonsoir Julien
01:45:10Bonsoir à tous, à la une de
01:45:12l'actualité, le chef du Hamas
01:45:14à Gaza, Yahya Sinouar
01:45:16nommé à la tête du bureau politique
01:45:18du mouvement palestinien
01:45:20le mouvement islamiste a officiellement désigné
01:45:22son chef dans l'enclave comme successeur
01:45:24d'Ismail Haniyeh, tué par
01:45:26une frappe israélienne à Téhéran la semaine
01:45:28dernière. En France, une
01:45:30fusillade fait un mort à Mulhouse
01:45:32les faits se sont produits cet après-midi
01:45:34près du tribunal judiciaire
01:45:36deux personnes circulant à moto
01:45:38ont été visées par des tirs provenant
01:45:40d'un ou de plusieurs occupants
01:45:42d'une voiture. D'après les
01:45:44premières constatations, aucun lien n'a été
01:45:46établi entre les faits et le tribunal
01:45:48Enfin, Kamala Harris a choisi
01:45:50le gouverneur du Minnesota, Tim Walz
01:45:52comme colistier pour défendre
01:45:54sa candidature face à Donald Trump
01:45:56lors de la présidentielle américaine
01:45:58en novembre prochain. C'est l'honneur
01:46:00d'une vie, je vais tout donner à
01:46:02cette élu du Midwest et ancien
01:46:04professeur.
01:46:06Et bien merci pour l'essentiel
01:46:08donc Barbara Durand et bonne soirée
01:46:10à vous. J'aurais qu'on reste un instant
01:46:12sur Southport et ses conséquences
01:46:14dans tout le pays, dans toute la Grande-Bretagne
01:46:16Nigel Farage a réagi ces dernières
01:46:18heures, le chef du parti Reform UK
01:46:20qui a rassemblé 14% des voix
01:46:22lors des dernières législatives. Dans un communiqué
01:46:24il dit en substance, il dénonce
01:46:26la volonté du gouvernement, je cite
01:46:28d'ignorer les causes profondes qui ont
01:46:30conduit à cette explosion de colère en estimant
01:46:32que la majorité de la population peut
01:46:34constater la fracture des communautés
01:46:36comme le résultat d'une immigration massive et incontrôlée
01:46:38qu'elle soit d'ailleurs légale
01:46:40ou illégale. Il finit
01:46:42une explosion démographique sans
01:46:44intégration allait forcément
01:46:46finir mal. Elliot Mamman
01:46:48est-ce qu'il voit juste, Nigel Farage
01:46:50ces manifestations traduisent
01:46:52un ras-le-bol
01:46:54des britanniques vis-à-vis de la
01:46:56politique migratoire ?
01:46:58La progression majeure
01:47:00de Nigel Farage à l'échelle nationale britannique
01:47:02elle-même signifie
01:47:04et caractérise cette
01:47:06volonté d'une partie de la population britannique
01:47:08de changer d'approche sur les questions
01:47:10migratoires et sur l'accueil des nouveaux
01:47:12venus. Je vous rappelle que Nigel Farage
01:47:14au précédent scrutin
01:47:16ne se présentait même pas à l'échelle britannique
01:47:18puisqu'il était affairé à Bruxelles
01:47:20ou à Strasbourg pour faire
01:47:22avancer une question qui était spécifique
01:47:24et de la même manière qu'il avait
01:47:26un enjeu spécifique sur lequel il se
01:47:28présentait aux élections européennes en Grande-Bretagne
01:47:30à partir du moment où il a obtenu le Brexit
01:47:32il a reconverti son parti
01:47:34de niche pour en faire un parti
01:47:36anti-immigration qui était donc un
01:47:38nouveau parti à ces dernières élections
01:47:40au Royaume-Uni et il a fait
01:47:42un score qui est tout à fait impressionnant pour
01:47:44un parti aussi récent donc il faut tout de même
01:47:46le remarquer. Par ailleurs il y a
01:47:48une autre chose qui est plus ou moins sous-entendue
01:47:50par lui mais qui fait beaucoup de débats
01:47:52dans la société politique britannique
01:47:54à l'heure actuelle, c'est qu'il y a une impression
01:47:56de double vitesse
01:47:58quant à la manière
01:48:00de laquelle les forces de l'ordre agissent
01:48:02face à certains types de violences
01:48:04politiques. Il y a par exemple
01:48:06eu ces derniers mois, on en a beaucoup
01:48:08parlé, des manifestants
01:48:10dites pro-palestinienne en réalité
01:48:12anti-israélienne au cours desquels
01:48:14des débordements extrêmement violents
01:48:16ont eu lieu et pourtant... En Angleterre
01:48:18vous parlez ? Oui en Angleterre toujours
01:48:20et absolument à Londres il y a notamment
01:48:22eu d'importantes manifestations et pourtant
01:48:24la classe politique n'a pas
01:48:26condamné
01:48:28cette violence politique avec autant
01:48:30de fermeté qu'elle le fait en l'occurrence
01:48:32et il est naturellement très bien de condamner
01:48:34la violence politique. On dit souvent ici en France que les bonnes, les mauvaises victimes
01:48:36les bons et les mauvais coupables, c'est un petit
01:48:38peu ce raisonnement. Il faut condamner la violence
01:48:40d'où qu'elle vienne et certains britanniques ont l'impression
01:48:42que les forces de l'ordre
01:48:44se montrent un petit peu plus brutales
01:48:46avec certains manifestants. Deux poids deux mesures
01:48:48dénoncées par certains
01:48:50En effet, encore juste un mot. Tiens, il y a l'ancien
01:48:52général de gendarmerie qu'on connaît bien sur ce plateau
01:48:54Bertrand Cavalier qui nous suit
01:48:56et je l'en remercie et qui m'écrit
01:48:58En Grande-Bretagne depuis des années
01:49:00l'idéologie communautariste a conduit les autorités
01:49:02britanniques à laisser se développer
01:49:04des mouvances qui prônent ouvertement
01:49:06la destruction du Royaume-Uni entendue
01:49:08dans ses valeurs et son système politique
01:49:10C'est le paradoxe de l'Angleterre
01:49:12c'est-à-dire que vous pouvez tout faire à partir du moment
01:49:14que vous êtes protégé par l'habillage corpus
01:49:16et il y a un certain nombre
01:49:18de lois qui vous permettent de tout dire
01:49:20et qui vous permettent quelque part de tout faire
01:49:22à partir du moment où vous êtes dans votre communauté
01:49:24Là, si vous voulez
01:49:26je pense qu'il y a un élément essentiel
01:49:28c'est le communautarisme
01:49:30c'est quelque chose qui est vécu
01:49:32théoriquement pour
01:49:34dans certaines villes en Angleterre
01:49:36vous avez par exemple des posters
01:49:38quatre par trois qui
01:49:40vont montrer des
01:49:42manifestations religieuses
01:49:44qui vont expliquer qu'il y a une manifestation religieuse
01:49:46de telle ou telle communauté
01:49:48ce qu'on ne voit pas en France
01:49:50vous avez aussi des mariages
01:49:52vous avez des endroits où carrément
01:49:54la charia est appliquée
01:49:56et ce depuis beaucoup d'années
01:49:58à partir du moment
01:50:00je dirais que ce qui s'est passé là
01:50:02a une
01:50:04particularité
01:50:06vous avez en effet raison de dire, de rappeler
01:50:08que ce jeune homme de 17 ans
01:50:10qui a poignardé, qui a commis
01:50:12cet acte atroce
01:50:14d'origine rwandaise mais n'est pas de ce quartier
01:50:16n'est pas de cette communauté
01:50:18et ce qui a été perçu par ces gens
01:50:20issus justement des classes moyennes
01:50:22ou des classes ouvrières britanniques
01:50:24c'est que
01:50:26quelque part un individu d'une autre communauté
01:50:28vient commer un acte
01:50:30atroce sur des enfants
01:50:32et des enfants britanniques
01:50:34et là je pense que c'est ce qui a vraiment mis le feu
01:50:36aux poudres, à partir du moment où les communautés
01:50:38cohabitent les unes à côté des autres
01:50:40peu importe ce qu'elles font
01:50:42c'est la règle de base
01:50:44c'est pas du tout comme en France
01:50:46où par exemple on ne peut pas célébrer un mariage
01:50:48uniquement religieux pour qu'il soit valable
01:50:50il y a des règles
01:50:52comme ça en Angleterre
01:50:54qui ne sont pas les mêmes
01:50:56et je pense que trop de tolérance
01:50:58mène quelque part à l'intolérance
01:51:00et mène au chaos
01:51:02et c'est là où on est arrivé peut-être au bout
01:51:04du communautarisme à l'anglaise
01:51:06et qu'il va falloir changer pas mal de choses
01:51:08un dernier mot en vise de conclusion
01:51:10Nathan, la laïcité nous protège
01:51:12de ce qu'on observe en Angleterre
01:51:14la laïcité française bien sûr
01:51:16moi je pense que le grand mot
01:51:18c'est pas tellement celui de laïcité
01:51:20c'est celui de démocratie
01:51:22la démocratie c'est pas seulement la loi de la majorité
01:51:24c'est évidemment la loi de la majorité
01:51:26c'est aussi le respect des droits de l'homme
01:51:28des droits humains de manière générale
01:51:30évidemment que s'attaquer une mosquée
01:51:32à la suite d'un fait tragique
01:51:34c'est pas une action démocratique
01:51:36même hypothèse de pensée, imaginons que dans un pays
01:51:38la majorité de la population
01:51:40se livre à de telles actions
01:51:42ce ne serait pas conforme à l'esprit de la démocratie
01:51:44mais c'est aussi, et on n'en parle pas assez
01:51:46une certaine forme de qualité du débat public
01:51:48et je pense que
01:51:50nos amis les britanniques
01:51:52en ont fait l'expérience, vous parliez tout à l'heure
01:51:54de monsieur Farage
01:51:56au moment du référendum du Brexit
01:51:58il y a eu à ce moment là
01:52:00un référendum
01:52:02moment éminemment démocratique
01:52:04mais qui n'a pas été accompagné d'un débat public
01:52:06qui était à la hauteur des enjeux
01:52:08que les britanniques
01:52:10allaient affronter
01:52:12au cours des années suivantes
01:52:14résultat, monsieur Farage lui-même
01:52:16a dit il y a quelques mois, a reconnu publiquement
01:52:18que le Brexit avait été un échec
01:52:20lamentable, un certain nombre
01:52:22d'études d'opinion montrent que
01:52:24si les britanniques
01:52:26devaient se réexprimer sur le Brexit
01:52:28il changerait manifestement d'avis
01:52:30autrement dit, nous avons encore une fois
01:52:32j'insiste, sur le divorce élite-peuple
01:52:34mais ce n'est pas le divorce que disent les populistes
01:52:36c'est le divorce inverse
01:52:38c'est le divorce où un certain nombre
01:52:40une certaine partie des élites
01:52:42a décidé de rentrer
01:52:44dans une stratégie populiste
01:52:46de quitter toutes les valeurs qui devaient l'habiter
01:52:48quand elle était démocrate
01:52:50de flinter les instincts les plus médiocres qui peuvent exister
01:52:52dans un corps social et de le précipiter
01:52:54vers sa ruine en prétendant le sauver
01:52:56et en prétendant l'aider
01:52:58je pense qu'on peut dire de manière quasiment unanime
01:53:00que c'est ce qui s'est passé pendant le Brexit
01:53:02encore une fois
01:53:04les instituts de sondage le montrent aujourd'hui
01:53:06et je pense qu'on pourra dire de manière aussi unanime
01:53:08que c'est ce qui s'est passé ces derniers jours
01:53:10au Royaume-Uni
01:53:12en tout cas on verra quel sera l'issue de cette crise
01:53:14combien de temps ces émeutes vont durer
01:53:16et à quel point la situation peut s'apaiser
01:53:18ou pas, on est très attentif
01:53:20à cette actualité ici en France
01:53:22qui fait écho bien sûr
01:53:24à une partie de ce que l'on peut vivre également
01:53:26dans la société française
01:53:28je voudrais qu'on prenne quelques instants à présent
01:53:30et je voulais vraiment qu'on évoque cette actualité
01:53:32qui est un petit peu sous-traitée
01:53:34ces derniers jours ici en France
01:53:36mais qui est un fait majeur
01:53:38une situation quasi apocalyptique
01:53:40c'est vrai que c'est très loin de chez nous
01:53:42et qu'on en parle assez peu
01:53:44mais la situation au Bangladesh
01:53:46est ahurissante et je voulais qu'on essaie
01:53:48de la comprendre en quelques minutes ensemble ce soir
01:53:50le Bangladesh qui est secoué
01:53:52par des manifestations meurtrières
01:53:54depuis plusieurs semaines
01:53:56la première ministre Sheikh Hasina a démissionné hier
01:53:58elle a quitté la capitale d'Akka
01:54:00d'ailleurs en hélicoptère
01:54:02son palais a été pris d'assaut par des manifestants
01:54:04c'est la pire crise politique
01:54:06que traverse le pays depuis une dizaine d'années
01:54:08au moins 56 personnes
01:54:10sont mortes pour la seule journée d'hier
01:54:12résumé des dernières heures
01:54:14et on essaie de vous expliquer
01:54:16et de comprendre la situation dans ce pays
01:54:18c'est vrai méconnu et très loin de chez nous
01:54:20mais cette actualité est marquante
01:54:22et d'une importance majeure
01:54:24c'est l'information à la une
01:54:26de tous les journaux du Bangladesh
01:54:28la démission de la première ministre du pays
01:54:30acculée par les manifestants
01:54:32Sheikh Hasina a pris la fuite en Inde
01:54:34arrivée au pouvoir en 2009
01:54:36elle a longtemps incarné un espoir démocratique
01:54:38avant de se montrer de plus en plus autoritaire
01:54:42nous ne vivons pas en paix
01:54:44depuis les 15 dernières années
01:54:46elle s'est emparée du pouvoir comme un dictateur
01:54:48avec l'aide de la police et de l'administration
01:54:52c'est la deuxième libération de notre histoire
01:54:54c'est la liberté pour la jeune génération
01:54:56le gouvernement a écrasé la liberté du système judiciaire
01:54:58en un mot
01:55:00ils ont écrasé la liberté du Bangladesh
01:55:04nous sommes submergés par la joie
01:55:06tout le monde avait une colère enfouie
01:55:08maintenant nous ne voulons plus qu'un dictateur revienne au pouvoir
01:55:12hier au moins 122 personnes ont été tuées
01:55:14c'est la journée la plus meurtrière
01:55:16depuis le début des manifestations en juillet
01:55:18elles ont commencé par des rassemblements
01:55:20contre les quotas d'emploi dans la fonction publique
01:55:22une réforme perçue par les manifestants
01:55:24comme une tentative de la première ministre
01:55:26de mettre à son service les institutions
01:55:28pour éradiquer toute opposition
01:55:30dans une vidéo publiée sur le réseau social X
01:55:32le fils de Sheikh Hasina salue son bilan
01:55:34et condamne les affrontements
01:55:36lors des manifestations
01:55:40le Bangladesh aurait-il pu en arriver là
01:55:42sans Sheikh Hasina ?
01:55:44personne n'aurait imaginé que le pays connaîtrait de tels développements
01:55:46personne ne peut prendre le pouvoir
01:55:48en commettant des meurtres
01:55:50quand des policiers et des civils sont tués
01:55:52des maisons brûlées
01:55:54c'est de la terreur
01:55:56l'armée a pris le contrôle du pays
01:55:58et a annoncé la mise en place d'un gouvernement provisoire
01:56:00de leur côté les diplomates de l'Union Européenne
01:56:02se disent très inquiets
01:56:04concernant des attaques contre des groupes minoritaires
01:56:06je voudrais qu'on compose encore ce contexte
01:56:08parce qu'il est important
01:56:10et que bien sûr qu'ici
01:56:12globalement on méconnaît la situation politique
01:56:14et sociale au Bangladesh
01:56:16on l'a compris dans le sujet
01:56:18il y a ces violences, il y a ces étudiants
01:56:20qui demandaient l'abolition
01:56:22d'un système de discrimination positive
01:56:24qui aurait conduit de nombreux diplômés
01:56:26à se retrouver au chômage
01:56:28parce que cette mesure permet de réserver
01:56:30un quota d'emploi public aux familles
01:56:32des vétérans de l'indépendance
01:56:34cette mesure avait été allégée en 2018
01:56:36mais elle a été rétablie en juin 2023
01:56:38le 16 juillet dernier la contestation a pris de l'ampleur
01:56:40après la mort de plusieurs manifestants
01:56:42et dimanche
01:56:44la justice a finalement revu à la baisse
01:56:46ce système de quota mais sans l'abolir
01:56:48depuis le début des affrontements
01:56:50qui continuent, qui perdurent
01:56:52vous avez 300 personnes qui sont mortes, l'armée a été déployée
01:56:54les universités, les écoles
01:56:563500 usines ont été fermées
01:56:58le réseau internet a été coupé
01:57:00et par-dessus tout cela
01:57:02il y a des affrontements
01:57:04et des attaques également de minorités religieuses
01:57:06sur lesquelles on reviendra avec des images
01:57:08insupportables que l'on peut voir
01:57:10notamment sur les réseaux sociaux
01:57:12mais d'abord avant de se...
01:57:14il y a deux sujets en un finalement
01:57:16il y a cette situation politique et sociale
01:57:18ces manifestations et puis il y a des exactions
01:57:20autour de minorités religieuses dans ce contexte de chaos
01:57:22sur lesquelles on va revenir
01:57:24dans un instant mais donc
01:57:26situation cataclysmique au Bangladesh
01:57:2818 millions de jeunes Bangladais
01:57:30qui sont sans emploi d'après les chiffres
01:57:32du gouvernement et bien sûr
01:57:34que la situation de maître des quotas
01:57:36a fait dégénérer
01:57:38les choses. Non mais c'est uniquement
01:57:40cette loi
01:57:42en fait qui a été rétablie
01:57:44et durcie comme vous l'avez dit
01:57:46qui réservait 30%
01:57:48des emplois publics
01:57:50aux vétérans
01:57:52des guerres d'indépendance donc à ceux
01:57:54quelque part de la caste au pouvoir
01:57:56de chez
01:57:58Cassina. En fait vous êtes
01:58:00dans une situation où les
01:58:02étudiants ont commencé leurs manifestations
01:58:04au départ c'était des manifestations relativement pacifistes
01:58:06qui ont eu lieu
01:58:08pendant tout le mois de juillet
01:58:10avec des accrochages, avec une montée
01:58:12de la colère
01:58:14et qui finalement se sont
01:58:16transformés justement en voyant que
01:58:18les choses n'évoluaient pas
01:58:20en un affrontement entre eux justement
01:58:22ces deux parties de la société
01:58:24alors ce qui est très intéressant c'est qu'un des étudiants
01:58:26a expliqué que c'est la deuxième libération
01:58:28oui parce que au départ
01:58:30il y a déjà eu
01:58:32ce genre de phénomène
01:58:34mais si vous voulez
01:58:36le pouvoir s'est retrouvé
01:58:38aux yeux de la rue totalement illégitime
01:58:40et on voit cette hargne
01:58:42là c'est la statue du père
01:58:44de chez Cassina qui est
01:58:46le fondateur de la nation
01:58:48et qui est assailli
01:58:50on a vraiment l'impression que c'est
01:58:52la statue de Saddam
01:58:54les Irakiens
01:58:56et les Américains mais si vous voulez
01:58:58ou un peu une révolution à la hongroise
01:59:00où on s'acharne
01:59:02sur la statue de Staline
01:59:04en fait de ce qui est jugé comme
01:59:06l'oppresseur aujourd'hui
01:59:08c'est très intéressant parce que ça a été
01:59:10la répression a été sanglante
01:59:12la répression a été absolument sanglante
01:59:14ce qui a évidemment dynamisé
01:59:16les étudiants jusqu'à les conduire
01:59:18finalement
01:59:20à attaquer le palais
01:59:22où se trouvait
01:59:24la dirigeante benglanie
01:59:26qui a fui en hélicoptère donc image surréaliste
01:59:28hier au coeur de ce chaos politique
01:59:30et ça aussi je voulais l'évoquer parce que je vous dis
01:59:32moi j'étais très marqué par les images
01:59:34et ce qu'on peut lire sur les réseaux sociaux
01:59:36certains commencent même à parler
01:59:38d'un pogrom type 7 octobre
01:59:40sur la minorité hindoue
01:59:42parce qu'au coeur de ce chaos politique
01:59:44le Bangladesh est aussi le théâtre d'attaque
01:59:46visant des minorités religieuses
01:59:48les diplomaties étrangères sont très inquiètes
01:59:50on a noté que des commerces
01:59:52des maisons appartenant à des hindous
01:59:54ont été pris pour cibles par des manifestants
01:59:56selon des témoins, le média indien
01:59:58The Print a pour sa part fait
02:00:00état d'attaque visant au moins
02:00:02par exemple hindous
02:00:04la maison d'un musicien célèbre
02:00:06hindou Raoul Arnanda
02:00:08a été incendiée
02:00:10cette crise politique ravive des tensions
02:00:12entre les communautés au Bangladesh
02:00:14je rappelle une dernière chose avant de vous entendre
02:00:16c'est que le pays compte 91% de musulmans
02:00:188% d'hindous
02:00:20et le pourcentage restant
02:00:22étant constitué de chrétiens et de bouddhistes
02:00:24ce sont particulièrement les hindous
02:00:26qui sont visés ces derniers jours
02:00:28oui vous avez un groupe
02:00:30des pendaisons en pleine rue
02:00:32on voit des choses atroces
02:00:34mais qui sont malheureusement
02:00:36assez communes
02:00:38dans cette péninsule indienne
02:00:40sur laquelle le Bangladesh
02:00:42se situe au nord
02:00:44mais les violences entre les hindous
02:00:46et les musulmans
02:00:48elles sont malheureusement
02:00:50extrêmement classiques
02:00:52en Inde
02:00:54elles sont aussi évidemment à l'origine
02:00:56de l'affrontement entre le Pakistan
02:00:58et l'Inde
02:01:00deux anciennes colonies britanniques
02:01:02faites justement suivant des critères
02:01:04religieux
02:01:06c'est à dire avec le Pakistan
02:01:08mécomportant de part et d'autre
02:01:10des minorités
02:01:12les musulmans et l'Inde plutôt
02:01:14exactement, mais il y a quand même
02:01:16je crois plus d'une centaine de millions de musulmans
02:01:18en Inde, donc vous avez toujours
02:01:20ces tensions, on en parle moins
02:01:22parce que c'est loin, mais au Bangladesh
02:01:24c'est vraiment au coeur du sujet
02:01:26vous l'avez rappelé
02:01:28les hindous c'est 10%
02:01:30le chaos en général
02:01:32est susceptible
02:01:34est propice
02:01:36au réveil justement
02:01:38des pulsions les plus basses et en l'occurrence
02:01:40d'un affrontement religieux
02:01:42qui existe depuis
02:01:44particulièrement inquiétant, des exactions
02:01:46insupportables au Bangladesh
02:01:48sur ces minorités, Nathan un petit commentaire
02:01:50si vous le souhaitez, les hindous
02:01:52pour terminer sont d'autant plus visés
02:01:54que la dirigeante
02:01:56déchue hier, Cheikh Assina
02:01:58est accusée de proximité aussi
02:02:00avec les hindous, donc non seulement
02:02:02ils sont une minorité détestée et pourchassée
02:02:04mais en plus pointée du doigt pour certaines
02:02:06incointances avec le pouvoir
02:02:08qui était en place
02:02:10oui, mais
02:02:12c'est totalement chaotique
02:02:14bien sûr, et quelle que soit
02:02:16la légitimité ou non
02:02:18des revendications politiques
02:02:20je pense que la grande leçon
02:02:22qu'on peut tirer de l'année que nous avons vécu
02:02:24que nous pouvons tirer
02:02:26des décennies que nous avons vécu
02:02:28c'est précisément qu'aucune
02:02:30cause politique ne justifie
02:02:32des images que vous avez
02:02:34comparées au 7 octobre
02:02:36et que quand on assiste à ce genre d'images
02:02:38elles disqualifient automatiquement
02:02:40mécaniquement la cause
02:02:42qui les engendre, d'autant que
02:02:44j'aimerais dire, alors moi je ne suis jamais allé au Bangladesh
02:02:46mais le directeur de ma revue Bernard-Henri Lévy
02:02:48a couvert la guerre d'indépendance du Bangladesh
02:02:50il a été conseiller du président
02:02:52du premier président du Bangladesh
02:02:54et plus particulièrement pendant cette guerre d'indépendance
02:02:56il y a eu des viols massifs sur des femmes
02:02:58et c'était d'ailleurs lui qui avait créé
02:03:00cette loi qui permettait de sauver le statut
02:03:02des femmes violées au Bangladesh
02:03:04et qui avait inspiré cette loi
02:03:06que pendant la guerre d'indépendance il y a eu des viols massifs
02:03:08et qu'on ait revu ce genre de situation
02:03:10tellement
02:03:12inqualifiable
02:03:14se reproduire en ce jour
02:03:16je pense que ça suffit
02:03:18la méthode par le moyen
02:03:20a disqualifié la fin
02:03:22et je pense encore une fois, vous avez comparé vous même au 7 octobre
02:03:24que il arrive dans des luttes politiques
02:03:26ça ne vient pas de moi, c'est vraiment les commentaires
02:03:28à travers le monde
02:03:30sur ce qui se fait, ce qui se passe
02:03:32quand on voit certaines images, quand on voit un monsieur
02:03:34être brûlé vif, quand on voit un monsieur être fouetté
02:03:36en étant pendu, etc, de toutes les manières
02:03:38ça rappelle le 7 octobre
02:03:40ça rappelle pas que le 7 octobre, vous avez parlé de l'islamisme
02:03:42tout à l'heure, enfin mille et une causes
02:03:44et dans ces sujets là, les moyens
02:03:46disqualifient la fin, même si la fin
02:03:48était légitime, donner raison
02:03:50à ce genre de moyens, c'est donner raison à une
02:03:52horreur politique. Voilà, pour cette situation, je voulais
02:03:54qu'on s'intéresse, qu'on s'attarde
02:03:56un instant, ne serait-ce que
02:03:58pour l'expliquer à nos téléspectateurs, parce que
02:04:00c'est vrai que les yeux du monde sont un petit peu
02:04:02détournés, même si les différentes diplomaties
02:04:04s'inquiètent véritablement
02:04:06de ce qui est en train de se passer, et la crise
02:04:08même si la présidente
02:04:10déchue a fui
02:04:12le palais présidentiel en hélicoptère
02:04:14la crise est loin d'être réglée, notamment
02:04:16avec ces affrontements communautaires.
02:04:18On gardera un oeil attentif au Bangladesh.
02:04:20Retour ici en France
02:04:22avec un tout autre sujet, vous avez certainement
02:04:24entendu parler de cette nouvelle cyberattaque
02:04:26qui a été révélée
02:04:28aujourd'hui, le Grand Palais
02:04:30où se déroulent des épreuves olympiques,
02:04:32l'escrime, le taekwondo prochainement,
02:04:34une quarantaine de musées de France également ont été victimes
02:04:36hier d'une attaque dite par
02:04:38Ransongiciel. De quoi s'agit-il ?
02:04:40Céline Millet
02:04:42vous le dira précisément, il est expert en sécurité.
02:04:44On a
02:04:46une rançon qui est générée
02:04:48par un logiciel, c'est-à-dire
02:04:50que ce logiciel malveillant
02:04:52va empêcher d'utiliser
02:04:54les systèmes informatiques dans le but
02:04:56d'exiger une rançon.
02:04:58C'est une manière
02:05:00de vous empêcher de travailler
02:05:02avec vos outils informatiques, et de dire
02:05:04si vous voulez retrouver ces outils informatiques
02:05:06il va falloir nous payer. Il y a eu beaucoup
02:05:08de travail de montée en maturité ces dernières
02:05:10années puisque c'est le type de cyberattaque
02:05:12qu'on a le plus vu en France et dans
02:05:14le monde. Ils se
02:05:16sont préparés, l'Agence
02:05:18nationale de la sécurité des systèmes d'information
02:05:20intervient à leur côté aussi, ce sont des
02:05:22experts de très haut niveau.
02:05:24Après c'est des attaques qui sont toujours difficiles à
02:05:26contrer, en fonction du niveau de profondeur,
02:05:28en fonction de ce que le pirate a pu faire avant d'être détecté.
02:05:30Donc c'est difficile aujourd'hui de dire
02:05:32si l'attaque est grave ou pas. Ce qui est
02:05:34certain c'est qu'elle n'est pas innocente,
02:05:36elle n'est pas anodine, et il y a
02:05:38du travail d'experts à faire
02:05:40pour la contenir au mieux et
02:05:42minimiser les dégâts.
02:05:44Qu'est-ce qui était sur la
02:05:46résurgence, l'émergence plutôt, l'augmentation
02:05:48de ces cyberattaques Régis ?
02:05:50Augmentation, je crois qu'elles existent depuis déjà pas mal
02:05:52d'années, qu'elles ont coûté... Mais le grand public
02:05:54les découvre au gré de l'actualité
02:05:56ces derniers mois. C'est compliqué à expliquer,
02:05:58c'est compliqué à savoir, et puis ça ne touche
02:06:00pas directement les gens quand
02:06:02il s'agit de la billetterie d'un
02:06:04palais ou quand il s'agit de
02:06:06ces infrastructures informatiques.
02:06:08C'est loin des gens,
02:06:10mais en réalité c'est un vrai
02:06:12problème, c'est un vrai fléau.
02:06:14Aujourd'hui quand on est face à
02:06:16ce type d'attaque,
02:06:18ça peut paralyser complètement
02:06:20un événement, ça peut
02:06:22paralyser aussi un hôpital.
02:06:24On l'a vu à Créteil il y a quelques mois.
02:06:26On est quand même très vulnérables
02:06:28dans nos sociétés.
02:06:30Evidemment la France au départ avait
02:06:32fait comme si ça n'existait pas, on a
02:06:34rattrapé le temps perdu,
02:06:36heureusement, mais il y a encore
02:06:38des failles,
02:06:40et évidemment à chaque fois c'est toujours
02:06:42les groupes de
02:06:44hackers qui travaillent pour
02:06:46des intérêts divers et variés
02:06:48et parfois pour des puissances
02:06:50étrangères,
02:06:52vont toujours essayer de trouver
02:06:54ou de tester le dispositif pour
02:06:56trouver la faille et essayer de perturber au maximum.
02:06:58Gabriel Attal avait dévoilé que 68
02:07:00cyberattaques avaient été déjouées
02:07:02avant le tout début
02:07:04des Jeux Olympiques. Elliot Maman,
02:07:06les cyberattaques d'ampleur, ça devient vraiment un casse-tête.
02:07:08Pour les entreprises privées c'est une chose,
02:07:10mais pour nos institutions,
02:07:12pour nos administrations
02:07:14également, et c'est important de ne pas
02:07:16céder au chantage, parce qu'il y a une doctrine
02:07:18française établie, ne jamais
02:07:20payer les rançons. On parle de dizaines de millions d'euros
02:07:22qui sont réclamés par ces cyberpirates.
02:07:24Oui, absolument, qui sont généralement
02:07:26qui opèrent depuis
02:07:28des pays qui sont bien peu démocratiques
02:07:30Et qui allaient remonter à la source
02:07:32aussi pour les retrouver. C'est un travail
02:07:34extrêmement pointu pour les enquêteurs spécialisés.
02:07:36L'argent qui les a cédés, généralement,
02:07:38il est entendu que cet argent ne sera pas retrouvé
02:07:40mais qu'au contraire il augmentera
02:07:42les ressources de l'organisation
02:07:44mal intentionnée qui a commis
02:07:46la cyberattaque. Et c'est vrai qu'il y a
02:07:48deux sentiments paradoxaux
02:07:50qui nous animent
02:07:52après ce type de constat,
02:07:54puisqu'on peut à la fois se dire que cela
02:07:56met en exergue le besoin de
02:07:58souveraineté, notamment sur les questions numériques
02:08:00avec pourquoi pas la création
02:08:02de logiciels qui seraient spécifiques à la France
02:08:04mais dans le même temps se priver d'une coopération
02:08:06internationale, s'agissant
02:08:08des enjeux de sécurité
02:08:10numérique, précisément, pour
02:08:12parvenir à développer des logiciels qui soient
02:08:14résistants, autant que faire se peut
02:08:16à ce type d'attaque
02:08:18peut aussi s'avérer
02:08:20pertinent. C'est toujours la même histoire, c'est le gendarme et les voleurs
02:08:22Exactement, puisqu'ils sont naturellement gestés
02:08:24Qui a un peu de temps d'avance sur l'autre ou pas
02:08:26Cela rappelle une chose de manière très générale
02:08:28et cela vaut pour les particuliers comme pour
02:08:30les institutions plus
02:08:32générales, même si naturellement
02:08:34elles n'ont pas toujours la possibilité matérielle
02:08:36de le faire, c'est qu'il faut impérativement
02:08:38opérer des sauvegardes
02:08:40de l'intégralité des serveurs, puisque
02:08:42naturellement... Petit contrôle S, si vous êtes
02:08:44chez vous, avant de fermer
02:08:46votre document ou votre mémoire, votre thèse
02:08:48parce que là, il y a moyen de...
02:08:50Bon, en l'occurrence, c'est pas exactement le même... Parce que si il y a
02:08:52une copie de l'intégralité des fichiers qui ont été
02:08:54concernés par une attaque
02:08:56de rançon logicielle, il est très facile
02:08:58de contourner cette attaque sans donner
02:09:00le moindre euro
02:09:02aux personnes mal intentionnées
02:09:04Et en même temps, j'ai envie de dire, Nathan Devers
02:09:06pour conclure sur ce sujet
02:09:08c'est un peu... Alors en ces temps olympiques
02:09:10le jeu de mots est facilement trouvé, mais c'est vrai que c'est
02:09:12le revers de la médaille, de la surnumérisation
02:09:14de nos activités
02:09:16plus notre vie
02:09:18est numérisée, digitalisée
02:09:20plus elle est soumise à des
02:09:22attaques et des cyberattaques
02:09:24C'est pas vous qui allez dire le contraire, vous qui avez
02:09:26écrit un magnifique ouvrage sur les réseaux
02:09:28sociaux et leur rôle dans la société
02:09:30C'est gentil, moi, qu'il allait vous flatter sur votre jeu de mots
02:09:32et dire qu'il était formidable
02:09:34On est dans la séquence flatterie
02:09:36Le renvoi d'ascenseur absolu
02:09:38Donc oui, je pense que c'est la démonstration
02:09:40quand même beaucoup du fait
02:09:42que la France a des ennemis
02:09:44Ca prend aujourd'hui la forme de cyberattaques
02:09:46mais ça prend la forme d'attaques tout court
02:09:48On a vu un certain nombre d'attaques
02:09:50qui montraient
02:09:52alors des attaques symboliques, ces cercueils déposés
02:09:54à côté du Trocadéro
02:09:56ces étoiles bleues
02:09:58dessinées à la suite du 7 octobre
02:10:00ces mains rouges peintes sur certains
02:10:02murs de Paris, je crois, au Mémorial de la Choix
02:10:04il y a quelques mois aussi
02:10:06et puis des attaques numériques qui sont nombreuses
02:10:08et dont il faut aussi préciser
02:10:10on parlait tout à l'heure de détérioration du débat public
02:10:12mais qu'un certain nombre
02:10:14d'ennemis de la France, à commencer par
02:10:16exemple la Russie, ont décidé
02:10:18de s'interférer dans les sujets
02:10:20qui allaient agiter l'actualité politique
02:10:22il y avait eu cette fameuse
02:10:24histoire des punaises de lit
02:10:26dont il avait été démontré par les services français
02:10:28que c'était la Russie qui avait lancé cette psychose
02:10:30alors qu'elle était complètement fausse et bidon
02:10:32et que ça faisait évidemment baisser le tourisme à Paris
02:10:34parce que dès lors que les gens dans le monde entier
02:10:36apprennent que la ville de Paris est envahie
02:10:38de punaises de nuit, de lit
02:10:40à quelques mois
02:10:42des Jeux Olympiques
02:10:44évidemment que ça porte atteinte
02:10:46et puis il y a eu
02:10:48il y a quelques temps, vous avez vu il y a quelques jours
02:10:50cette fausse une de Libération
02:10:52qui a été diffusée sur les réseaux sociaux
02:10:54qui a été d'ailleurs reprise par un député de la République
02:10:56R.Sylvia Soudet qui s'est fait piéger
02:10:58exactement, soit disant
02:11:00selon laquelle il y avait des dizaines de sportifs
02:11:0225 sportifs olympiques
02:11:04qui auraient été intoxiqués par la scène
02:11:06c'était une une complètement bidon qui n'avait pas du tout été publiée
02:11:08par le journal Libération
02:11:10tout cela montre que nous avons des pays...
02:11:12On a monté à la source de cette une d'ailleurs, on sait d'où ça vient ?
02:11:14En tout cas on sait que
02:11:16au vu des comptes qui ont partagé ça
02:11:18sur les réseaux sociaux
02:11:20on sait très très probablement
02:11:22que ça vient de l'étranger
02:11:24et quand je dis de l'étranger, c'est pas de l'Italie
02:11:26et donc ce qu'on peut se dire
02:11:28c'est qu'on a un certain nombre de pays
02:11:30quand on voit les réseaux
02:11:32de tweets, je pourrais vous montrer
02:11:34tout à l'heure, qui ont partagé ça
02:11:36c'est des réseaux pour ceux qui regardent un peu
02:11:38les mêmes mais visiblement aussi
02:11:40LFI aussi, je pense qu'il n'y a pas que
02:11:42Hercile Assoudé qui l'a re...
02:11:44Alors en plus après, ce qui s'est passé
02:11:46c'est qu'on dit 40 athlètes
02:11:48ont été contaminés etc, c'est évidemment faux
02:11:50mais la communication gouvernementale dit
02:11:52non non, ça n'a aucun rapport avec l'eau de la Seine
02:11:54etc, et puis on s'aperçoit
02:11:56dans la journée qu'il y a plus
02:11:58il y a la fameuse Belge
02:12:00Oui, elle s'est avérée, mais le lien
02:12:02n'est pas fait, mais il y a aussi un Néo-Zélandais
02:12:04etc, et que, bon, on n'est pas
02:12:06à 40, mais il y en a quand même quelques-uns
02:12:08qui ne sont pas sortis indemnes de cette
02:12:10baignade dans la Seine
02:12:12Il y a ce fait de la fausse une de l'IB
02:12:14et puis il y a tout le reste qu'on évoque
02:12:16En tout cas, ce qu'il faut remarquer, c'est de manière
02:12:18chronique, nous avons des pays
02:12:20à l'étranger qui nous jettent à
02:12:22qui nous déstabilisent, et que ça fait partie
02:12:24d'une sorte de conflictualité
02:12:26on ne va pas employer le mot de guerre parce qu'il est un peu fort
02:12:28de conflictualité hybride qui se joue
02:12:30aujourd'hui, pas par des armes, pas par des tanks
02:12:32mais par les armes d'aujourd'hui, qu'il y ait le numérique, bien sûr
02:12:34Je précise que l'agence française de sécurité
02:12:36informatique a confirmé
02:12:38avoir été alerté de cet incident
02:12:40au Grand Palais, qui n'affecte pas
02:12:42des systèmes d'information impliqués dans le déroulement
02:12:44des Jeux Olympiques et Paralympiques
02:12:46et je précise pour finir qu'un rançon
02:12:48JCL exploite
02:12:50des failles de sécurité des entreprises
02:12:52ou d'un individu pour chiffrer, bloquer
02:12:54ces systèmes informatiques aiguis et exigeants
02:12:56donc en conséquence
02:12:58une rançon pour les débloquer
02:13:00une menace 2.0
02:13:02que ces cyberattaques
02:13:04à répétition, tout va bien Eliott Mamad
02:13:06il nous reste une vingtaine de minutes
02:13:08ensemble
02:13:10parlons de réseaux sociaux également
02:13:12qui sont un sujet transversal, on aurait pu
02:13:14l'évoquer également, on l'a fait
02:13:16sur l'affaire de Southport qui est née
02:13:18d'une désinformation également
02:13:20véhiculée sur les réseaux sociaux
02:13:22cette info intéressante
02:13:24et qu'il ne faut pas prendre à la légère je pense
02:13:26l'Union Européenne vient de restreindre TikTok
02:13:28vous avez peut-être vu passer cela
02:13:30le réseau social chinois qui s'est engagé hier
02:13:32a retiré définitivement
02:13:34de l'Union Européenne une fonction controversée
02:13:36de sa nouvelle application TikTok Lite
02:13:38qui récompense
02:13:40le visionnage de vidéos
02:13:42en gros plus
02:13:44vous visionnez de vidéos, plus vous
02:13:46scrollez, vous balayez sur votre téléphone
02:13:48plus vous êtes rétribué
02:13:50même financièrement, cette décision intervient
02:13:52à la suite de l'ouverture d'une enquête par Bruxelles qui a évoqué
02:13:54des risques graves pour la santé mentale
02:13:56des utilisateurs évidemment
02:13:58c'est le premier résultat de taille
02:14:00pour la nouvelle législation européenne sur le numérique
02:14:02Noémie Hardy nous en dit un petit peu plus
02:14:06plus l'utilisateur regarde des vidéos
02:14:08plus il est récompensé
02:14:10d'habitude je scrolle dans le vide, là ça paie
02:14:12tu gagnes de l'argent juste en regardant des vidéos
02:14:14simples, faciles et aucun effort à fournir
02:14:16je kiffe trop
02:14:18j'avais gagné 7 euros en une semaine, dommage que cela
02:14:20soit déjà fini
02:14:22instauré au printemps, ces récompenses permettaient de gagner
02:14:24de l'argent ou d'échanger ses points
02:14:26contre des cartes cadeaux sur des sites partenaires
02:14:28cette nouvelle fonctionnalité
02:14:30TikTok a dû y renoncer
02:14:32le temps de cerveau disponible des jeunes européens
02:14:34n'est pas une monnaie d'échange
02:14:36pour les réseaux sociaux
02:14:38nous avons obtenu le retrait définitif du programme
02:14:40de récompense TikTok Lite
02:14:42qui aurait pu avoir des conséquences très addictives
02:14:44ce risque d'addiction était une évidence
02:14:46pour ce spécialiste
02:14:48il y a quelque chose de très intéressant dans cette décision
02:14:50bien sûr qu'attirer
02:14:52des publics et les récompenser
02:14:54parce qu'ils vont rester connectés le plus longtemps possible
02:14:56c'est le rêve de tout
02:14:58de toute entreprise capitaliste
02:15:00on sait très bien que leur intérêt c'est bien sûr de fidéliser
02:15:02cette clientèle et de la faire
02:15:04et quelque part de la mener à des conduites
02:15:06addictives, c'est-à-dire à ne plus se passer
02:15:08de ces jeux. L'Union Européenne insiste
02:15:10elle surveillera attentivement
02:15:12le respect de cette interdiction
02:15:14TikTok s'est engagée à ne pas lancer
02:15:16d'autres programmes qui contourneraient
02:15:18ce retrait
02:15:20je commence par vous Nathan
02:15:22parce qu'encore une fois je sais que vous êtes vraiment plongé
02:15:24pendant très longtemps sur ce phénomène des réseaux
02:15:26sociaux et leurs différentes implications
02:15:28un premier pas qui relève
02:15:30du symbole c'est sûr mais c'est important
02:15:32de montrer une volonté de réguler
02:15:34les réseaux sociaux à l'échelle
02:15:36de l'Europe également
02:15:38c'est fou cette affaire
02:15:40de rétribuer, de récompenser
02:15:42les gens qui regardent des vidéos
02:15:44en fait on veut vous lobotomiser
02:15:46et vous donner de l'argent pour ça
02:15:48moi je pense que c'est une grande perte pour la culture
02:15:50française d'interdire ça
02:15:52c'est très important que les jeunes puissent s'instruire
02:15:54en regardant des vidéos de chats
02:15:56des vidéos de...
02:15:58si c'était que des chats je vous dis franchement
02:16:00le monde serait sauvé
02:16:02d'imbéciles qui poussent des coups de gueule dans leur salle de bain
02:16:04de corps dénudés, tout ça
02:16:06c'est de la grande culture
02:16:08et c'est très dommage d'interdire ça
02:16:10non écoutez c'est...
02:16:12de pros élites
02:16:14qui veulent radicaliser la jeunesse
02:16:16je suis déjà contre TikTok
02:16:18TikTok est une entreprise chinoise
02:16:20qui pratique une certaine forme
02:16:22de recueil des données de l'Occident
02:16:24je trouve ça déjà dérangeant
02:16:26que cette entreprise ait un peu libre cours
02:16:28comme ça en France, premièrement
02:16:30deuxièmement c'est évidemment
02:16:32le summum de l'aligné
02:16:34le sommier
02:16:36le summum, le sommet, tout ce que vous voulez
02:16:38il est tard
02:16:40le sommet, le pasquet
02:16:42vous êtes au sommet aussi
02:16:44de l'aligné, de l'abrutissement
02:16:46d'une certaine forme
02:16:48de l'abrutissement absolu de la jeunesse
02:16:50et après Twitter, c'est le règne
02:16:52de la soi-disant concision
02:16:54de la rapidité
02:16:56de la brevitas, où vous voyez quelque chose qui dure
02:16:588 secondes, 10 secondes
02:17:00et vous êtes absolument incapable de retenir ce que vous avez vu
02:17:02regardez, faites du scrolling
02:17:04sur TikTok pendant 3 ou 4 minutes
02:17:06vous seriez incapable de vous souvenir des vidéos
02:17:08que vous avez vues pendant 3 ou 4 minutes
02:17:10donc TikTok c'est une entreprise massive
02:17:12de destruction cognitive
02:17:14et je trouve très très important pour des raisons à la fois politiques
02:17:16et même cognitives et même humaines
02:17:18qu'on s'en prenne
02:17:20à ce genre d'application
02:17:22en tout cas qu'on nous alerte sur les dangers
02:17:24de ce genre de support
02:17:26ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir des usages
02:17:28émancipateurs
02:17:30des réseaux sociaux, bien sûr que si
02:17:32Régis ?
02:17:34Moi je rajouterais une chose
02:17:36dans l'application qui a été interdite
02:17:38il y a quand même une aberration
02:17:40je dirais dans l'histoire de l'humanité
02:17:42c'est à dire que
02:17:44d'être rémunéré
02:17:46tout simplement pour regarder un écran
02:17:48on ne vous demande pas d'ailleurs
02:17:50d'aller chercher un truc de qualité
02:17:52ou de se dire tiens on va faire un jeu
02:17:54il n'y a aucun sens
02:17:56d'ailleurs les vidéos qui prennent le plus de vues
02:17:58c'est les vidéos les plus provocatrices, les plus obsèdes
02:18:00les plus violentes
02:18:02je ne sais pas exactement
02:18:04quel est le contrat de cette nouvelle formule
02:18:06s'il y a un type de vidéo à regarder
02:18:08ou pas
02:18:10je ne sais pas du tout
02:18:12mais la passivité
02:18:14de regarder devant un écran uniquement
02:18:16avec ses yeux vous permet d'être rémunéré
02:18:18jusqu'à présent il y avait déjà des choses aberrantes
02:18:20c'est à dire quand on se mettait en scène sur Instagram
02:18:22on gagnait des fortunes
02:18:24je crois que
02:18:26Fabrice Eboué
02:18:28le comique
02:18:30avait expliqué, il avait fait un sketch en disant
02:18:32vous passez 13 ans
02:18:34vous faites votre médecine
02:18:36vous faites 13 ans d'études
02:18:38et vous gagnez 3000 euros
02:18:40tandis que
02:18:42les Nabila et Enko
02:18:44se montent sur Instagram
02:18:46et c'est 30000
02:18:48là où une Nabila
02:18:50et Enko comme vous dites
02:18:52réussit à tirer son épingle du jeu
02:18:54combien de milliers d'autres ne s'y sont pas parvenus
02:18:56déjà dans la définition
02:18:58on parle de culture du vide etc
02:19:00c'est vrai que bon
02:19:02mais en même temps voilà
02:19:04il y a une forme d'opportunisme
02:19:06de business plan
02:19:08à l'échelle d'une personne qui fait succès
02:19:10il y a un vrai problème
02:19:12de rapport à la valeur travail
02:19:14et là en l'occurrence
02:19:16la valeur travail c'est quoi ?
02:19:18c'est d'être passif devant une particularité
02:19:20de cette application
02:19:22un des aspects
02:19:24où vous regardez un écran et vous êtes rémunéré
02:19:26c'est là où bon
02:19:28je pense qu'il y a un bon sens quand même
02:19:30qui s'est appliqué au niveau européen
02:19:32tant mieux, TikTok moi je rajouterais
02:19:34que pour en parler
02:19:36il faut avoir un ado ou un pré-ado
02:19:38pour comprendre parce que c'est vrai
02:19:40qu'il y a une capacité de captation
02:19:42de l'attention
02:19:44des jeunes qui est phénoménale
02:19:46qu'il faut faire des efforts
02:19:48et puis les algorithmes vous amènent également
02:19:50dans des sphères et des dimensions
02:19:52que chaque parent redoute
02:19:54il faut faire un effort considérable
02:19:56pour les sortir de ça
02:19:58les sortir des smartphones
02:20:00et qu'on n'a pas toujours le temps
02:20:02vous étiez avec moi tout à l'heure
02:20:04il y a un endroit dans le monde
02:20:06où des parents
02:20:08dans leur très grande majorité
02:20:10interdisent les réseaux sociaux et les téléphones portables
02:20:12aux enfants avant un âge très avancé
02:20:14il ne faut pas l'inventer
02:20:16c'est la Silicon Valley
02:20:18c'est dans cet endroit évidemment en Californie
02:20:20que toutes les techs, les grandes entreprises
02:20:22numériques sont basées
02:20:24et tous les parents qui bossent dans ces entreprises-là
02:20:26savent les méfaits, le fléau des réseaux sociaux
02:20:28et l'interdisent à leurs enfants
02:20:30Steve Jobs avait interdit à ses enfants
02:20:32l'usage d'ordinateurs
02:20:34si on rémunérait les enfants
02:20:36à voir votre émission
02:20:38si on rémunérait les enfants
02:20:40à voir votre émission, ils seraient cultivés
02:20:42ils s'instruiraient, ils apprendraient
02:20:44de chaque enfant l'émission
02:20:46mais Julien vous êtes peut-être déjà sur TikTok
02:20:48je n'ai jamais été sur TikTok de ma vie
02:20:50peut-être que votre émission a été
02:20:52on a fait la promotion de CNews
02:20:54sur TikTok
02:20:56peut-être que des gens ont gagné de l'argent
02:20:58regardez en boucle des vidéos CNews sur TikTok
02:21:00et c'est moi-même qui vous rétribue
02:21:02Eliott Maman
02:21:04De la même manière qu'il est en effet intéressant
02:21:06de savoir comment se comportent
02:21:08ou se sont comportés les pionniers
02:21:10de l'industrie numérique
02:21:12à l'égard de leurs enfants
02:21:14il est aussi intéressant de savoir comment se comporte
02:21:16le pouvoir chinois à l'égard de l'utilisation
02:21:18de TikTok en Chine
02:21:20parce que le fait qu'il y ait eu
02:21:22une volonté de rémunérer le temps passé
02:21:24à faire défiler des vidéos sur TikTok
02:21:26est tout de même particulièrement
02:21:28significatif
02:21:30pour la portée politique
02:21:32qu'il peut y avoir dans l'algorithme de TikTok
02:21:34c'est-à-dire que dans la présentation
02:21:36des vidéos à un enfant
02:21:38qui emploie TikTok
02:21:40les vidéos ne défilent pas au hasard
02:21:42il y a tout de même une volonté algorithmique
02:21:44qui en découle
02:21:46pourtant par exemple en Chine
02:21:48l'algorithme de TikTok, bien que cette même application
02:21:50existe en Chine, n'est pas le même
02:21:52il n'est pas configuré de la même façon
02:21:54que dans nos démocraties occidentales
02:21:56donc c'est un jeu stratégique
02:21:58on propose de l'absurdité aux jeunes chinois sur TikTok
02:22:00on leur propose de la littérature
02:22:02des choses un petit peu plus...
02:22:04d'autant que
02:22:06du peu que je connaisse de l'application
02:22:08on ne nous propose pas que des chats
02:22:10ou de la nudité
02:22:12il y a aussi, malgré ces vidéos
02:22:14en apparence dépolitisées
02:22:16des messages idéologiques
02:22:18qui sont véhiculés à travers
02:22:20la radicalisation des jeunes passe aussi
02:22:22par les réseaux et par TikTok
02:22:24il y avait des études qui avaient été faites
02:22:26par exemple qui montraient qu'il suffisait de
02:22:28passer une demi-heure sur TikTok
02:22:30et il semble hélas que pour un nombre important d'adolescents
02:22:32mais pas uniquement en France
02:22:34une demi-heure soit un temps assez restreint
02:22:36en réalité sur TikTok
02:22:38il est impossible de passer une demi-heure sur TikTok
02:22:40sans tomber sur une vidéo qui fait du prosélytisme
02:22:42islamiste. Et c'est aussi dans ce contexte-là
02:22:44que cette guerre d'influence s'inscrit
02:22:46et cela rejoint d'ailleurs
02:22:48le sujet sur les cyber-attaques
02:22:50que nous venons d'évoquer, c'est qu'il y a en effet
02:22:52des puissances étrangères
02:22:54Mais je n'en doute pas, vous êtes absolument brillant
02:22:56il y a des puissances étrangères
02:22:58qui veulent déstabiliser
02:23:00l'équilibre démocratique
02:23:02de nos démocraties occidentales
02:23:04et TikTok en est un exemple.
02:23:06Et pour terminer sérieusement sur ce sujet
02:23:08je note également que les jeunes passent en moyenne
02:23:10deux heures par jour sur TikTok
02:23:12et 70% des jeunes français
02:23:14s'informent uniquement sur les réseaux sociaux
02:23:16quand on sait évidemment
02:23:18la masse de désinformation
02:23:20qui passe, l'enjeu
02:23:22il est immense
02:23:24et en effet ce TikTok Lite
02:23:26qui est supprimé en Europe
02:23:28c'est un symbole et ça ne change pas grand-chose
02:23:30C'est tragique pour l'industrie du livre
02:23:32C'est tragique pour notre amie
02:23:34Franchement, tout simplement
02:23:36Ces gamins n'ouvrent jamais un livre
02:23:38Non, ils ne regardent plus les infos
02:23:40Parce que c'est faire un effort
02:23:42Ils sont abreuvés surtout par des informations non censées
02:23:44non vérifiées, manipulatrices
02:23:46et ça fait peur
02:23:48et quand on a des enfants
02:23:50on se dit que plus tard ils auront accès
02:23:52à ces réseaux sociaux et mieux les parents
02:23:54se porteront
02:23:56Le danger est beaucoup plus grave que les fake news
02:23:58Si c'est juste qu'il y a des fake news
02:24:00sur internet, sur n'importe où
02:24:02C'est qu'elles sont assimilées et prises pour argent comptant
02:24:04C'est beaucoup plus grave à mon avis
02:24:06C'est que quand vous vous informez par les réseaux sociaux
02:24:08vous avez l'impression
02:24:10d'avoir un fil d'actualité
02:24:12mais ce fil d'actualité est composé
02:24:14des pages que vous suivez déjà
02:24:16et des pages dont l'algorithme sait
02:24:18qu'il correspond à vos idées
02:24:20parce qu'il les a calculées
02:24:22Donc autrement dit, vous vous réveillez le matin
02:24:24vous apprenez du monde ce que vous voulez en apprendre
02:24:26Si vous êtes américain et que vous êtes pour Trump
02:24:28vous allez apprendre que Biden est un président illégitime
02:24:30Si vous êtes américain et que vous êtes pour Biden
02:24:32vous allez apprendre que Trump est un président
02:24:34fasciste, abject, etc.
02:24:36Et donc vous n'avez plus capacité à la fin
02:24:38de construire un monde commun
02:24:40Je pense que la comparaison
02:24:42elle est très simple
02:24:44Dans le monde d'avant les réseaux sociaux
02:24:46ça s'appliquait aux lignes éditoriales des journaux
02:24:48Evidemment que chaque journal a une ligne éditoriale
02:24:50Si vous êtes abonné uniquement à un seul journal
02:24:52vous avez une seule version du réel
02:24:54Mais enfin, il y avait aussi par exemple le journal de 20h
02:24:56Elle existe toujours
02:24:58mais elle est moins gardée par les gens
02:25:00C'est plus la source majoritaire d'informations
02:25:02Et donc le journal de 20h
02:25:04ça faisait que chacun avait par exemple
02:25:06une version univoque du réel
02:25:08ensuite chacun peut en discuter
02:25:10gauche, droite, extrême gauche, extrême droite, centre, etc.
02:25:12Et c'est ça qui est dangereux
02:25:14C'est la multiplication du réel
02:25:16Le réel qui devient aussi nombreux, aussi variés
02:25:18que les opinions qu'il peut inspirer
02:25:20Un ou deux derniers thèmes avant de conclure cette émission
02:25:22et de vous libérer
02:25:24Chers amis, qu'est-ce qu'il se passe ?
02:25:26Vous faites des petites messes basses
02:25:28mais je n'ai pas le droit d'être au courant
02:25:30Je crois que vous avez volé la parole
02:25:32Vous vouliez dire un dernier mot ?
02:25:34Non pas du tout, enchaînons
02:25:36Vous êtes chez vous Eliott, si vous voulez rajouter un petit mot
02:25:38Oui mais vous savez, passer après Nathan Devers
02:25:40c'est quand même extrêmement compliqué
02:25:42C'est très brillant, n'en doutez pas une seconde
02:25:44Est-ce que vous vouliez rajouter un mot ?
02:25:46Non mais simplement c'est intéressant parce qu'on comprend bien
02:25:48en vraiment deux mots que l'Union Européenne
02:25:50n'a pas encore tout à fait établi sa stratégie
02:25:52en matière de souveraineté numérique
02:25:54Vous savez au début de l'année, notamment Mark Arendt-Vestager
02:25:56était allé très en avant
02:25:58s'agissant de la régulation des réseaux sociaux
02:26:00issus des Etats-Unis
02:26:02et il faut tout de même remarquer qu'il y a en effet
02:26:04une faiblesse comparative de l'intégralité des Etats Européens
02:26:06par rapport aux deux nations où sont développés
02:26:08ces produits technologiques aujourd'hui
02:26:10les Etats-Unis et la Chine
02:26:12puisque par exemple, les utilisateurs américains
02:26:14sont très lourdement protégés
02:26:16à l'égard des débordements
02:26:18s'agissant notamment de l'emploi
02:26:20des données personnelles par les plateformes numériques
02:26:22qu'il peut y avoir sur les utilisateurs américains
02:26:24En revanche, la Constitution américaine
02:26:26de fait, ne protège pas
02:26:28les utilisateurs européens
02:26:30d'une récupération par les GAFAM
02:26:32des données personnelles des utilisateurs européens
02:26:34et en réalité, l'Union Européenne
02:26:36essaie de trouver un équilibre
02:26:38parce que je vois vos petits gestes
02:26:40toujours très élégants par ailleurs
02:26:42Oui, j'essaie d'allier la grâce et la justesse
02:26:44Absolument, je le vois
02:26:46Robustesse, me dit
02:26:48Aminou, moi je dirais
02:26:50Martin dans l'oreille
02:26:52Il nous reste une dizaine de minutes
02:26:54parce que j'ai un ou deux petits thèmes que je voudrais vraiment vous faire commenter
02:26:56notamment cette affaire
02:26:58des médaillés, des primes
02:27:00pour les médaillés, vous avez forcément vu passer ça
02:27:02la France, on félicite
02:27:04nos athlètes à 48 médailles
02:27:06depuis le début des JO
02:27:08tous les athlètes qui ont participé à ce succès vont recevoir des primes
02:27:10en fonction de la couleur de leur médaille
02:27:12s'ils ont gagné l'or, ce sera 80 000 euros
02:27:14s'ils ont gagné l'argent, ce sera
02:27:1640 000
02:27:18et le bronze, 20 000
02:27:20et ce que l'on apprend, c'est qu'ils seront tous
02:27:22imposés sur
02:27:24cette somme, c'est un scandale
02:27:26dénonce David Douillet
02:27:28l'ancien double champion olympique de judo
02:27:30Tu te rappelles qu'ils sont imposés
02:27:32Oui, alors ça c'est hallucinant
02:27:34ça se donne d'une main, ce qui reprend de l'autre main
02:27:36C'est un scandale, pourquoi ?
02:27:38C'est vrai que c'est de l'argent, c'est beaucoup
02:27:40d'argent, ça peut paraître beaucoup d'argent
02:27:42au regard de gens qui
02:27:44ont des petits salaires, qui ont des SMIC
02:27:46c'est beaucoup d'argent
02:27:48mais il faut prendre conscience d'une chose
02:27:50monsieur le maire, ou tous ceux
02:27:52qui ont voté cette loi de
02:27:54fiscalisation des primes pour les athlètes
02:27:56parce que ça s'est passé à 3h du matin
02:27:58à l'assemblée, je sais comment ça se passe ce genre de truc
02:28:00personne est là, on vote
02:28:02personne ne s'en aperçoit, c'est terminé
02:28:04ça passe dans le projet de loi de finance
02:28:06ni vu ni connu, je t'embrouille, c'est comme ça que ça s'est passé
02:28:08c'est scandaleux, quand un athlète
02:28:10touche, je ne sais pas combien il est maintenant
02:28:1280 000 euros
02:28:14vous savez combien de temps il met pour avoir sa breloque ?
02:28:16entre 10 et 15 ans
02:28:18et c'est plutôt 15
02:28:20si tu étales 80 000 euros sur 15 ans, tu fais le compte
02:28:22tu verras ce que c'est
02:28:24et en plus tu dois payer des impôts là-dessus, c'est scandaleux
02:28:26ça vous choque ?
02:28:28à vous
02:28:30je ne vais pas
02:28:32dommage Laurent, on a raté la tête
02:28:34de Nathan Devers
02:28:36gros plan sur Nathan Devers, ça vous choque ?
02:28:38il était exaspéré
02:28:40par cette...
02:28:42ça me choque
02:28:44quand j'ai entendu cette nouvelle
02:28:46je me suis dit, on est en France
02:28:48on est en France, forcément
02:28:50il y a de l'impôt, forcément
02:28:52c'est entre 15 et 30%
02:28:54c'est ça qui...
02:28:56qui vont être appliqués
02:28:58tout simplement
02:29:00pour certains sportifs
02:29:02est-ce qu'il faut exagérer les athlètes de cette fiscalité ?
02:29:04ceux qui appartiennent à des
02:29:06on va dire des sports
02:29:08nantis dans lesquels
02:29:10comme le football et quelques autres
02:29:12on ne va pas
02:29:14ceux-là n'ont pas visiblement
02:29:16besoin d'avoir d'argent déjà
02:29:18mais les petits sports
02:29:20on parlait de
02:29:22Félix Lebrun par exemple
02:29:24l'étrangiste, il va avoir
02:29:2620 000 euros et puis il va se faire
02:29:28amputer
02:29:30et c'est pas justifié
02:29:32c'est pas justifié
02:29:34il y a le canoe et le kayak
02:29:36c'est pareil, il y a des gens qui se saignent
02:29:38les marchés, les lutteurs
02:29:40les tireurs, la carabine
02:29:42dans lesquels les familles
02:29:44c'est des gens toute l'année qui
02:29:46pour faire vivre leur sport
02:29:48sont obligés de se serrer la ceinture
02:29:50on en a parlé tout à l'heure ensemble Régis, il y a même des athlètes
02:29:52qui ont dû faire des cagnottes avant les Jeux
02:29:54pour pouvoir se déplacer sur certaines
02:29:56compétitions de préparation
02:29:58pour avoir du matériel
02:30:00on va dire que pour ceux-là c'est pas justifié
02:30:02pour les autres...
02:30:04il y a un argument massue bien sûr
02:30:06c'est tout salaire mérite impôt
02:30:08mais en effet c'est important ce que dit
02:30:10Régis Le Sommier
02:30:12parce que Félix Lebrun
02:30:14plongiste 20 000 euros de prime
02:30:16c'est pas la même chose que pour Alexandre Lacazette
02:30:18qui va faire une médaille d'or on l'espère
02:30:20ou d'argent si il est bleu et perd en finale
02:30:22qui lui gagne 500 000 euros brut mensuels
02:30:24à l'Olympique Lyonnais
02:30:26donc peut-être
02:30:28qu'il faut faire une différence entre les revenus
02:30:30hors JO
02:30:32de ces sportifs
02:30:34et trancher en fonction
02:30:36mais il y a un moment, ils ont donné à la France
02:30:38ils ont brillé
02:30:40ils se sont sacrifiés eux et leur famille
02:30:42pour arriver dans les meilleures conditions
02:30:44et c'est un projet de vie, c'est un sacrifice d'une vie
02:30:46d'arriver là, il y a un moment
02:30:48ils gagnent rien dans leur sport, ils sont anonymes
02:30:50c'est le reste de l'année à part une fois tous les 4 ans
02:30:52si on en pute, c'est un peu mesquin
02:30:54Non mais cette rémunération
02:30:56qui peut être en effet considérée
02:30:58comme étant assez basse par rapport à
02:31:00la rémunération d'autres sportifs en réalité
02:31:02met en exergue le fait que le milieu du sport
02:31:04est le milieu des médias
02:31:06et lorsque ces deux milieux là se rencontrent
02:31:08sont les plus cruels qui soient
02:31:10notamment parce qu'il n'y a en effet
02:31:12pas de place aux artifices
02:31:14et que les sportifs les plus
02:31:16médiatisés vont en effet recevoir
02:31:18des rémunérations qui peuvent
02:31:20sembler indécentes aux communs des mortels
02:31:22tandis que ceux qui concourent
02:31:24dans des sports qui récoltent un peu moins d'attention
02:31:26vont obtenir une rémunération
02:31:28qui semble beaucoup plus banale
02:31:30et qui d'ailleurs rappelle en effet
02:31:32la faible rémunération
02:31:34du travail en France
02:31:36je crois qu'il y a un problème très général
02:31:38quant à la valeur du travail
02:31:40aujourd'hui en France, les salaires sont
02:31:42trop bas, on le dit très régulièrement et de la même
02:31:44manière que les sportifs
02:31:46n'atteignent pas des sommets d'un point de vue
02:31:48par rapport à leur exposition médiatique
02:31:50reçoivent des sommes qui nous
02:31:52semblent presque ridicules au vu de
02:31:54l'investissement personnel qu'ils mettent
02:31:56dans l'accomplissement de leur tâche. Alors, on m'interpelle dans l'oreille
02:31:58on me dit Félix Lebrun, t'as peut-être pas pris le bon exemple
02:32:00parce qu'il a 17 ans et qu'il sera pas forcément
02:32:02imposé parce qu'il est mineur
02:32:04sur ce qu'il gagne, mais bon
02:32:06des exemples de médaillés qui sont dans des sports amateurs
02:32:08et anonymes le reste de l'année, il y en a d'autres
02:32:10on va prendre par exemple Lisa Barbelin qui a fait médaille de bronze
02:32:12au tir à l'arc, a priori
02:32:14elle est pas sous les feux des projecteurs et elle a pas
02:32:1630 000 sponsors à l'année pour la faire vivre
02:32:18confortablement, donc
02:32:20en effet, ça peut être
02:32:22choquant, et moi je comprends les propos
02:32:24de David Douillet, Nathan Devers
02:32:26J'ai soufflé tout à l'heure
02:32:28Mais vous n'aimez pas le sport déjà. Et je souffle un peu dans ma tête
02:32:30Non mais parce que j'aime pas la divinisation
02:32:32des sportifs. Mais il s'agit pas
02:32:34de diviniser. On est en dépasse sur les impôts
02:32:36qui sont peut-être trop élevés dans certains
02:32:38cas bien sûr, mais pourquoi
02:32:40une championne de tir à l'arc
02:32:42elle a pas plus travaillé
02:32:44Parce que c'est des gens qui sacrifient leur vie professionnelle
02:32:46peut-être par ailleurs pour
02:32:48porter leur sport au firmament
02:32:50c'est un argent qu'ils ne peuvent
02:32:52pas gagner s'ils veulent s'entraîner
02:32:54et pouvoir rivaliser avec les meilleurs mondiaux
02:32:56il faut tous les 4 ans. Donc il y a vraiment ce sacrifice
02:32:58qu'ils font pour la France, pour faire
02:33:00briller et rayonner le sport de notre pays
02:33:02on peut peut-être leur dire, ok vous avez sacrifié
02:33:04une partie de votre vie professionnelle à côté
02:33:06mais pas de moyens, vous y êtes allé à la force du poignet
02:33:08avec une famille, un entourage
02:33:10qui s'est privé peut-être aussi pendant pas mal
02:33:12d'années que vous en arriviez là. Bon, vous avez une prime
02:33:14de 40 000 euros qui vient récompenser
02:33:16des années, une vie d'effort et à un moment
02:33:18est-ce qu'on va fiscaliser ça ?
02:33:20A la rigueur, fiscaliser les gains au loto
02:33:22quand quelqu'un prend 60 millions au loto
02:33:24peut-être qu'on peut le fiscaliser, ça me choquerait moins
02:33:26que quelqu'un qui a sacrifié son existence
02:33:28pour gagner 20 000 euros à l'arrivée
02:33:30Encore une fois, d'accord, mais je vois pas
02:33:32pourquoi on appliquerait aux sportifs une sorte de jurisprudence
02:33:34particulière. Moi je suis d'accord avec votre
02:33:36constat général que le travail
02:33:38est un peu trop imposé en France et que d'ailleurs
02:33:40les héritages, les successions
02:33:42moi je suis pas économiste mais la distinction que je fais
02:33:44c'est l'argent qu'on reçoit parce qu'on l'a gagné
02:33:46et l'argent qu'on reçoit parce qu'on le reçoit
02:33:48donc vous parliez tout à l'heure de l'auto, on pourrait
02:33:50parler des héritages etc, tout ça c'est de l'argent
02:33:52qui ne repose pas sur une force de travail
02:33:54et c'est vrai que peut-être que celui-ci n'est pas assez imposé
02:33:56par rapport à l'argent du travail
02:33:58qui est peut-être lui plutôt trop imposé
02:34:00bon, mais pourquoi faire un cas particulier
02:34:02pour les sportifs ? On parlait très
02:34:04souvent cette année. Parce que les athlètes de haut niveau ont une vie
02:34:06particulière, ont une carrière extrêmement courte
02:34:08moi j'ai pas plus de respect pour le travail
02:34:10d'une championne au tir à l'arc
02:34:12que pour les artisans dont on a parlé toute l'année
02:34:14les boulangers, les
02:34:16pâtissiers, les restaurateurs, les gens
02:34:18qui ont passé l'année à se faire égorger
02:34:20par des factures énergétiques qui explosaient
02:34:22par des impôts qui explosent également
02:34:24je veux dire, je vois pas pourquoi il y aurait une jurisprudence
02:34:26particulière pour les sportifs. Est-ce qu'on est revenu
02:34:28aux sortes de temps de la Rome antique
02:34:30où les sportifs sont les nouveaux gladiateurs
02:34:32et qu'on doit se mettre à genoux devant eux parce qu'ils
02:34:34résument l'esprit de la nation ? Je ne suis pas certain
02:34:36qu'il faille, si vous voulez, systématiquement
02:34:38appliquer une logique quasiment surréelle
02:34:40surhumaine, divine
02:34:42aux sportifs. Pourquoi les sportifs seraient plus importants
02:34:44que les chanteurs, que les cinéastes, que les écrivains
02:34:46que vous
02:34:48que les artisans ?
02:34:50Vous voyez ce que je veux dire ? Pourquoi il y a cette sorte
02:34:52d'extase comme ça devant
02:34:54les sportifs où on veut leur appliquer une loi particulière
02:34:56et ça c'est une question, je n'arrive pas à y répondre
02:34:58Je ne suis pas en train de vous parler d'extase ou d'adoration
02:35:00ou de divination ou de je ne sais quoi
02:35:02je suis juste en train de vous dire que c'est des gens
02:35:04qui, par leur sport et par
02:35:06leur implication dans leur sport
02:35:08n'ont pas la possibilité par ailleurs
02:35:10de gagner leur vie, reposent tout sur leur sport
02:35:12qui n'est pas rémunérateur dans la plupart des cas
02:35:14parce que anonyme, pas télévisé, pas sponsorisé
02:35:16et qu'il y a un moment quand ils arrivent
02:35:18à l'application, au firmament de leur carrière
02:35:20et que pour tout ce travail on leur remet un chèque
02:35:22de l'Etat français
02:35:24il y a un moment, aller prélever quelque chose là-dessus
02:35:26je trouve qu'il y a une forme de mesquinerie
02:35:28et qu'on récompense mal le travail
02:35:30de ces gens, mais après que dans
02:35:32l'entreprise qu'on fiscalise
02:35:34les primes, c'est peut-être aussi un autre
02:35:36sujet sur lequel on peut discuter
02:35:38et ce n'est pas parce que les primes dans le privé sont fiscalisées
02:35:40qu'il faut fiscaliser les primes sportives
02:35:42Je vous donnerai un exemple, moi cette semaine j'ai reçu un message
02:35:44d'un couple de boulangers-pâtissiers
02:35:46qui m'ont écrit qu'ils travaillaient comme des
02:35:48fous furieux depuis un an, qu'ils se faisaient égorger
02:35:50et qu'ils payaient des dizaines de milliers
02:35:52d'euros d'impôts qu'ils ne savaient pas comment les payer à la rentrée
02:35:54bon, je veux dire, pas pourquoi
02:35:56je pleurerais plus pour une championne au tir à l'arc
02:35:58que pour les boulangers-pâtissiers
02:36:00ce que je veux dire par là c'est que je pense que la question
02:36:02on la pose au niveau local
02:36:04mais c'est pas de la démagogie, je pense que la question
02:36:06on la pose au niveau global ou on la pose pas
02:36:08je vois pourquoi le travail
02:36:10d'un champion
02:36:12c'est passionnant de vous entendre
02:36:14et très bien, ça nourrit le débat
02:36:16quelqu'un veut répondre en 30 secondes ?
02:36:18Moi en 30 secondes je dirais qu'on est dans le cadre de l'olympisme
02:36:20qui est d'une dimension particulière
02:36:22du sport, ce n'est pas simplement
02:36:24la coupe du monde de foot ou autre chose
02:36:26on est dans un moment particulier
02:36:28où le fait que
02:36:30le monde entier est rassemblé
02:36:32à Paris, a les yeux focalisés sur nous
02:36:34et on a des
02:36:36sportifs qui brillent
02:36:38et ça, ça participe pour moi
02:36:40d'une certaine valeur
02:36:42il y a une dimension supplémentaire
02:36:44qui nous permet, il faut le dire, d'oublier
02:36:46ce qui s'est passé avant
02:36:48d'oublier tout notre raca
02:36:50et de ce point de vue là, moi j'ai envie de récompenser
02:36:52je trouve légitime
02:36:54qu'il soit récompensé
02:36:56Voilà une parole censée sur ce plateau
02:36:58je plaisante évidemment
02:37:00c'est bien et c'est un sujet
02:37:02qui comme ça ne paye pas de mine
02:37:04mais qui clive beaucoup et qui suscite
02:37:06un débat intéressant, merci Nathan
02:37:08merci Elliot
02:37:10merci Régis LeSommem
02:37:12d'avoir été avec nous ce soir
02:37:14Martin Mazur, Maxime Ferre, André Mallet
02:37:16on prépare cette émission
02:37:18je leur dis un grand merci
02:37:20on va se retrouver demain, qu'est-ce qu'il y a ?
02:37:22J'ai dit Martin Mazur ?
02:37:24Qu'est-ce qu'il y a ?
02:37:26Vous apportez de la joie aux français, c'est vous qui devriez être défiscalisés
02:37:28On va en parler
02:37:30si vous avez un peu de contact
02:37:32n'hésitez pas à plaider en ma faveur
02:37:34merci aux téléspectateurs de CNews
02:37:36bien sûr de nous être fidèles, j'aurai le plaisir de vous retrouver
02:37:38dans Punchline et dans 100% Politique demain
02:37:40l'édition de la nuit est à suivre avec Barbara Durand
02:37:42Bonne nuit à tous, à demain

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