Face à l'Info Été (Émission du 01/08/2024)

  • il y a 2 mois
Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00:00Bonsoir à tous. Très heureux de vous retrouver en ce jeudi soir pour Face à l'Info.
00:00:06Nous sommes ensemble pendant une heure avec nos éditorialistes du soir.
00:00:09Paul Sujit est présent ce soir. Bonsoir, cher Paul. Journaliste, la petite chemise de lin qui va bien avec la température.
00:00:15Vous êtes parfait ce soir. Que dire de Philippe David, animateur Sud Radio ?
00:00:19Bonsoir.
00:00:20C'est un peu plus terne, mais c'est très élégant.
00:00:22C'est une question d'âge.
00:00:24C'est très élégant aussi. Je vais garder Alexandre Devecchio pour la fin.
00:00:28Paul Melun est avec nous. Écrivain, président de Souverain Demain.
00:00:32Il n'y a rien à dire sur Paul, de toute façon. Du lundi au dimanche, vous c'est nickel.
00:00:36Alexandre Devecchio, là c'est une soirée Eddie Barclay qui se profile pour Alexandre.
00:00:42C'est bien de vous voir dans des tenues un peu estivales également.
00:00:44C'est des couleurs, ça rafraîchit et ça fait du bien.
00:00:47Ici Niels fournit le champagne après.
00:00:49Vous verrez ça avec la direction.
00:00:51Ceux-là ne nous regardent pas. On est ensemble pendant une heure.
00:00:54Les titaux évidemment passionnants comme d'habitude sont à suivre.
00:00:56Mais avant de vous proposer le sommaire, on salue Maureen Vidal pour l'essentiel.
00:01:00Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:01:02A l'œil de l'actualité face à la montée des tensions au Proche-Orient,
00:01:05Benjamin Netanyahou l'affirme.
00:01:07Israël est à un niveau très élevé de préparation pour n'importe quel scénario défensif ou offensif.
00:01:13L'État hébreu se prépare.
00:01:14Nous ferons payer un prix très élevé pour tout acte d'agression contre nous,
00:01:17a déclaré le Premier ministre israélien.
00:01:20Ce rapport de l'Inspection Générale de la Justice concernant l'évasion de Mohamed Hamra.
00:01:24Ce rapport pointe notamment un déficit de communication entre les autorités judiciaires pénitentiaires et les enquêteurs.
00:01:30Pour rappel, le 14 mai dernier, deux agents de l'administration pénitentiaire avaient été tués
00:01:34et trois autres blessés lors de l'attaque ultra-violente de leur fourgon.
00:01:37Mohamed Hamra est toujours activement recherché.
00:01:40Titouan Castrigues décroche la médaille d'argent dans l'épreuve de kayak slalom vice-champion olympique à 19 ans.
00:01:47Il s'agit de la 27ème médaille pour la délégation française depuis le coup d'envoi des JO.
00:01:52Merci beaucoup Maureen Vidal.
00:01:55Au sommaire de Face à l'Info ce soir,
00:01:58Philippe David d'abord évoquera un chiffre dont très peu de médias ont parlé
00:02:02mais qui a une importance immense pour des millions de français.
00:02:05Il s'agit des chiffres des permis de construire délivrés en France de juillet 2023 à juillet 2024.
00:02:10Ils sont catastrophiques.
00:02:12Nous sommes au plus bas depuis 2015.
00:02:14Une chute qui risque d'avoir des conséquences dramatiques
00:02:17tant en termes d'emploi, de finances publiques, pour les collectivités locales également.
00:02:21Comment l'expliquer ? Rendez-vous dans un instant avec Philippe.
00:02:24Paul Sugy reviendra lui sur le sauvetage de l'usine Duralex par ses salariés
00:02:28en obtenant in extremis la construction d'une coopérative.
00:02:31Une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle pour l'industrie, pour l'économie française.
00:02:34D'ailleurs tous les politiques auraient dû s'y rendre pour saluer et féliciter les salariés.
00:02:39Le nouveau Front Populaire, lui, en a eu l'idée et vous allez le souligner Paul.
00:02:42En revanche, vous goûtez beaucoup moins de voir Lucie Castet s'y rendre comme si elle était une quasi-première ministre
00:02:48alors qu'en septembre on pourrait déjà l'avoir oubliée.
00:02:50A-t-elle vraiment besoin de nous envoyer des photos de vacances Madame Castet ?
00:02:54Car aux yeux de la mairie de Paris, c'est vrai qu'elle est en vacances.
00:02:56Paul Sugy à suivre tout à l'heure.
00:02:58La guerre entre la Russie et l'Ukraine, pourrait-elle connaître une prochaine issue diplomatique ?
00:03:03Dans une interview donnée à des médias français,
00:03:05aujourd'hui le président ukrainien Volodymyr Zelensky renouvelle ses appels à une aide franche
00:03:10des partenaires européens et américains dans un contexte difficile sur le front.
00:03:13Et il laisse entendre que des négociations pourraient mettre fin au conflit si la Russie le veut.
00:03:19Paul Melun reviendra sur cet entretien et les conditions qui pourraient permettre, pourquoi pas, la résolution de cette guerre.
00:03:25Alexandre Devecchio, lui, va revenir sur la campagne présidentielle américaine
00:03:29après avoir vivement critiqué l'ex-candidat Biden.
00:03:32Bien sûr, Donald Trump charge sa nouvelle cible lors d'un échange avec des journalistes américains.
00:03:37Hier, le milliardaire républicain a affirmé que sa rivale démocrate Kamala Harris, née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne,
00:03:43est devenue noire pour des raisons électoralistes.
00:03:47Une attaque que la vice-présidente a moquée comme un manque de respect.
00:03:50Une saillie qui donne le ton des mois à venir entre les deux finalistes pour la Maison Blanche.
00:03:54On en parle avec vous, Alexandre, dans un instant.
00:03:56Et puis pour finir, le retour en masse des forces de l'ordre dans les rues de Paris bouleverse la vie des Parisiens ces derniers jours.
00:04:02Depuis le début des Jeux, notamment bien sûr en termes de sécurité dans chaque rue, à proximité des sites olympiques.
00:04:08Les forces de l'ordre sont présentes. Un retour au calme très apprécié par les Parisiens.
00:04:12Y a-t-il un effet bleu ? Un miracle des forces de l'ordre ? Ce sera l'objet du dernier édito de Philippe David.
00:04:18C'est parti pour Face à l'Info.
00:04:33Et on commence donc ce Face à l'Info avec vous, cher Philippe David.
00:04:36Philippe, vous allez nous parler, je le disais dans le sommaire, d'un chiffre que personne n'évoque ces derniers jours, ces dernières heures.
00:04:42Aucun média, mais qui a une importance immense, on va le comprendre, pour des millions de Français.
00:04:47Oui, Julien, il s'agit des chiffres des permis de construire délivrés en France de juillet 2023 à 2024.
00:04:52Et ils sont catastrophiques avec une baisse totale de 15,5%, ce qui équivaut à 63 000 constructions de moins sur la période.
00:05:01La baisse la plus importante concerne les maisons individuelles, à moins 24%.
00:05:05Les immeubles, moins 15%.
00:05:07Les seules qui sauvent un peu, on va dire, la mise, mais à moins 6%, ce sont les résidences type résidence de vacances, résidence senior ou résidence étudiante.
00:05:16On est au plus bas depuis 2015.
00:05:18Comment est-ce qu'on explique cette chute vertigineuse, Philippe ?
00:05:21Eh bien, elle est multifactorielle.
00:05:23Et elle a été probablement vécue par des milliers de téléspectateurs de CNews.
00:05:28Avec les nouvelles normes écologiques, le coût de la construction a explosé.
00:05:32Un facteur aggravé par l'inflation sur les matériaux dû à la guerre en Ukraine.
00:05:36Guerre en Ukraine qui n'est qu'un prétexte pour gagner un peu plus d'argent dans nombre de cas.
00:05:40Si vous ajoutez à cela la loi ZAD, zéro artificialisation nette, qui interdit de construire dans certains endroits,
00:05:47ce qui a pour conséquence du fait de la réduction de l'offre de terrain, de faire augmenter mécaniquement, monter les prix des terrains.
00:05:55Et vous avez le premier triple effet qui se pas cool, qui explique cette chute.
00:05:59Est-ce qu'il y a d'autres facteurs ? On l'aime beaucoup, Philippe David.
00:06:02Notamment pour ces jeux de mots.
00:06:04Est-ce qu'il y a d'autres facteurs, outre cet aspect inflationniste qui joue ?
00:06:08Alors évidemment.
00:06:09Et un point essentiel, la hausse des taux d'intérêt.
00:06:12Face à l'inflation, la Banque Centrale Européenne a augmenté ses taux.
00:06:15Une hausse qui a bien évidemment été répercutée par les banques.
00:06:18Là, on les comprend.
00:06:19Rappelons que quand on achète un bien immobilier à crédit, on n'achète pas un prix, mais un montant qu'on est capable de rembourser sur une durée déterminée, qui est la durée du crédit.
00:06:30Rappelons également que le taux d'endettement pour se loger accepté par les banques est de l'ordre de 30%.
00:06:36Si vous cumulez l'inflation sur les biens neufs et les taux d'intérêt qui ont augmenté,
00:06:41des milliers de foyers se retrouvent dans l'incapacité d'acheter le bien dont ils auraient besoin.
00:06:46Il y a aussi un autre facteur qui joue, la taxation de l'immobilier pour les propriétaires bailleurs.
00:06:51Investir dans l'immobilier locatif est somme toute peu rentable, vu la rentabilité dégagée après les frais d'entretien et les impôts et taxes payées,
00:06:59notamment la taxe foncière qui a explosé dans nombre d'endroits et qui est toujours à la charge des propriétaires, faut-il le rappeler.
00:07:05Des propriétaires bailleurs qui, parfois fortunés, préféraient investir dans la pierre, bien immobilier matériel, plus que dans la bourse, bien immobilier immatériel.
00:07:17Les politiques fiscales du gouvernement ont dissuadé nombre d'entre eux de continuer à investir dans l'immobilier neuf,
00:07:22en raison notamment de la mise en place de l'IFI, l'impôt sur la fortune immobilière, qui a remplacé l'ISF, l'impôt de solidarité sur la fortune.
00:07:30Ainsi, vu la flambée des prix de l'immobilier dans les grandes villes, on atteint beaucoup plus facilement le seuil de taxation qui se situe à 1,3 million d'euros.
00:07:39Un impôt aussi injuste que stupide, puisqu'on voit désormais sa conséquence sur la construction immobilière,
00:07:45on avait mal compris l'acronyme IFI, signifiant beaucoup plus simplement impôt foncièrement inept.
00:07:52Ce qui est bien, c'est qu'à chaque fin de chapitre, on a la petite blagonnette qui va bien.
00:07:57Quelles risquent d'être les conséquences concrètement et plus sérieusement, cher Philippe ?
00:08:01Elles risquent d'être dramatiques en termes d'emplois.
00:08:04Un rapport du député horizon, François Jolivet, qui avait été publié mi-novembre 2023,
00:08:08sonnait l'alarme, notamment sur les mesures budgétaires inscrites dans la loi de finances 2024,
00:08:13qui semblaient insuffisantes pour faire face à la crise nationale de production de logements neufs.
00:08:18Il craignait, il y a neuf mois, une perte d'emplois dans le secteur de l'ordre de 150 à 300 000.
00:08:24Je rappelle que la construction d'un logement neuf crée ou maintient 1,8 emplois.
00:08:29Des emplois qui concernent tous les Français, puisque ce sont avant tout des métiers de TPE, PME, de proximité.
00:08:35Votre plombier, votre maçon, votre électricien sont des artisans qui vivent et travaillent dans votre ville ou votre village,
00:08:42et qui sont des éléments clés de la vie économique et sociale.
00:08:45Ce sont de plus des emplois non délocalisables.
00:08:48Même chose pour leurs produits.
00:08:49Le béton ne vient pas de Chine ou de Pologne, mais est fabriqué sur place,
00:08:53comme on fabrique encore de nombreux produits utilisés dans le bâtiment en France.
00:08:56Serrures, briques, placo, laine de verre, vitres, fenêtres.
00:08:59J'arrêterai là cet inventaire à la pré-verre.
00:09:01Des emplois qui seront aussi menacés dans la chaîne économique.
00:09:05Dans le même temps, la perte pour l'État est énorme.
00:09:084 milliards de TVA.
00:09:10Sans oublier les droits de mutation à titre onéreux,
00:09:12qui avaient rapporté en 2021 plus de 16 milliards d'euros aux collectivités locales.
00:09:17Des départements qui pompent dans leurs réserves,
00:09:19leur épargne brute a fondu de 40%,
00:09:21ou empruntent pour boucler les fins de mois,
00:09:23vu la baisse de leur entrée fiscale.
00:09:25Une situation résumée de manière laconique par la Cour des comptes,
00:09:28par la formule, je cite,
00:09:30« La situation financière des départements s'est dégradée.
00:09:33Une situation telle que certains élus en aimeraient pouvoir lever un nouvel impôt spécial de solidarité. »
00:09:39Qu'est-ce qu'on doit en conclure ?
00:09:41Avec la hausse de la taxe foncière qui a augmenté les charges des propriétaires,
00:09:44l'IFI qui a dissuadé d'investir dans la pierre,
00:09:47l'imposition de normes écologiques incompatibles avec le pouvoir d'achat des Français,
00:09:51on a tout fait pour tuer la construction en France,
00:09:54et il semble qu'on est vraiment parti pour un immense succès.
00:09:57C'est assez incroyable, en effet.
00:09:59C'est vrai que cette question du bâtiment et de cette chute vertigineuse,
00:10:05on se dit, bon, elle concerne le syndicat du bâtiment,
00:10:07mais en fait, des millions de Français sont impactés.
00:10:10Un petit commentaire, peut-être, avant de passer à l'édito de Paul Suger ?
00:10:12Oui, c'est vrai qu'en économie, il y a une vieille phrase que disent souvent les profs d'économie,
00:10:16ils disent « quand le bâtiment va, tout va ».
00:10:18C'est-à-dire que généralement, effectivement, quand la construction se porte bien,
00:10:22les autres secteurs économiques généralement se portent bien.
00:10:25Il se trouve que là, la construction, bien sûr, Philippe a cité les principales causes
00:10:28qui font que la construction va mal.
00:10:30Il est vrai que le contexte international, l'inflation, la hausse des matières premières
00:10:34jouent grandement et moi, je pense qu'une partie de l'avenir,
00:10:38puisqu'il faut connecter le sujet de la construction à celui du logement,
00:10:40c'est notamment la rénovation et la restauration de l'ancien.
00:10:43Je pense que c'est là-dessus qu'il y a beaucoup de travail à faire
00:10:45parce que c'est bon à la fois pour la planète de rénover l'ancien
00:10:48et c'est à la fois bon pour l'économie et pour les ménages.
00:10:50Je pense que ce sont des pistes qu'il faut explorer et réfléchir aussi la construction
00:10:54à l'aune de nos paysages et à l'aune de l'écologie
00:10:56parce que bien souvent, malheureusement, avec les grandes politiques, vous savez,
00:11:00d'étalement urbain, les zones pavillonnaires immenses et l'artificialisation des sols,
00:11:03on a quand même beaucoup abîmé notre pays.
00:11:05Donc je pense qu'il faut envisager la construction, certes d'un point de vue économique,
00:11:09mais aussi d'un point de vue social et environnemental.
00:11:11Passionnant sujet qu'on voulait évoquer.
00:11:13Oui, Paul, avant votre édito, vous vouliez apporter un petit commentaire.
00:11:16Comme Paul Melun, je me soucie évidemment de la beauté de mon pays
00:11:19et évidemment, il y a des formes d'étalement urbain qui sont déplorables
00:11:21mais je crois quand même que sur la zéro artificialisation nette,
00:11:23et d'ailleurs, Philippe l'a bien montré,
00:11:25il y a vraiment eu un coup de collet qui a été mis de la part des pouvoirs publics
00:11:29qui ne laissaient aucune possibilité d'appréciation sur le terrain,
00:11:32notamment aux élus locaux, aux maires.
00:11:34Et la conséquence de ça, c'est que ça a quand même contribué aussi à étouffer
00:11:37les possibilités de construction.
00:11:39Et tout ça parce qu'on a voulu, au niveau macro,
00:11:42faire une politique qui était peut-être bonne dans son principe
00:11:44mais qui n'était pas forcément ajustée à la réalité de chaque situation.
00:11:47Je crois que beaucoup d'élus locaux qui aimeraient justement pouvoir contribuer
00:11:51aussi à relancer la construction et à revoir à leur façon,
00:11:54en connaissant la réalité locale, l'urbanisation de leur ville,
00:11:58aimeraient justement pouvoir échapper un petit peu
00:12:00à cette réglementation sur l'artificialisation des sols
00:12:02qui, encore une fois, confond tous les terrains,
00:12:04que ce soit des zones rurales, des zones urbaines, etc.
00:12:07et ne permet pas toujours, encore une fois, une appréciation locale
00:12:10en fonction des enjeux.
00:12:11Paul Sujit, vous gardez la main.
00:12:13À votre tour de nous commenter et d'analyser une question d'actualité.
00:12:18On s'en réjouit, c'est vrai qu'on se fait plaisir depuis quelques jours
00:12:22avec ces médailles d'or, d'argent, de bronze, surtout d'or,
00:12:26qui pleuvent sur la France, en politique.
00:12:29Pendant ce temps-là, il n'y a plus trop de commentaires.
00:12:32C'est vrai que la politique semble s'arrêter, mais non, en fait.
00:12:36La politique continue toujours.
00:12:38En tout cas, elle ne s'est pas arrêtée pour tout le monde.
00:12:40Voilà ce que je voulais préciser, surtout.
00:12:42Oui, ça ne s'est pas arrêté pour tout le monde, effectivement.
00:12:44Et on connaissait, vous savez, les albums de Martine.
00:12:47Martine fait un peu ce qu'elle lui chante.
00:12:48Martine va à la plage, Martine va à la montagne en ce moment, pourquoi pas.
00:12:51Vous avez préparé avec Paul David ?
00:12:54J'ai même pas terminé ma phrase, mais je pense qu'il a chuté.
00:13:00Martine à la montagne.
00:13:01Martine fait un peu ce qu'il lui plaît.
00:13:02Mais là, on a découvert une nouvelle collection jeunesse.
00:13:05C'est Lucie.
00:13:06Lucie, tantôt, va visiter des quartiers populaires à Lille.
00:13:08Maintenant, Lucie visite une usine.
00:13:10C'était hier l'usine Duralex.
00:13:12Vous savez, cette verrerie française ô combien célèbre,
00:13:14parce qu'elle équipait toutes les cantines scolaires.
00:13:16On savait très bien que celui qui devait aller remplir le pichet d'eau,
00:13:18c'était celui qui avait le plus grand ou le plus petit des âges,
00:13:20qui était marqué au fond des verres.
00:13:22On a une belle madeleine de chacun d'entre nous.
00:13:25Est-ce que c'est le plus âgé ou le plus jeune ?
00:13:27Les traditions diffèrent selon les établissements scolaires.
00:13:29Mais enfin, on voit tout ce que c'est.
00:13:30C'est verre Duralex.
00:13:31Il faisait partie de ces fleurons industriels connus de la France,
00:13:34rachetés par une grande société qui faisait du verre,
00:13:37qui avait aussi repris Pyrex.
00:13:38Bref, Duralex, ça ne marchait plus très bien
00:13:40pour des raisons que beaucoup d'industriels connaissent.
00:13:42C'était la hausse des prix de l'énergie, suite notamment à la guerre en Ukraine.
00:13:46Et donc, cette usine a été presque miraculeusement
00:13:50finalement sauvée par un projet de construction coopérative
00:13:53qui permet donc de confier maintenant la gestion de l'usine à ses salariés.
00:13:58C'est un jugement qui a été rendu le 26 juillet par le tribunal de commerce
00:14:01et qui donc permet d'envisager au moins un sursis.
00:14:03On ne sait pas si ce sera un sursaut définitif,
00:14:05mais au moins un sursis pour les plus de 200 employés de l'usine
00:14:09et qui donc auront reçu la visite de Lucie, Lucie Castet,
00:14:13candidate putative à Matignon et qui s'y voit déjà
00:14:16à tel point qu'elle continue son tour de gaule de Lucie Castet
00:14:19des différents endroits où une potentielle candidate de gauche à Matignon
00:14:24pourrait vouloir se rendre.
00:14:26Alors, Lucie Castet est en vacances, c'est une précision qui ne manque pas d'importance
00:14:29parce que vous savez qu'elle est employée par la mairie de Paris
00:14:32et qu'on a appris qu'elle n'avait pas été mise en disponibilité
00:14:35à sa demande de la mairie de Paris,
00:14:37ce qui veut dire qu'elle est en congé comme probablement beaucoup de ceux qui nous écoutent
00:14:39et qu'à la fin du mois d'août, en théorie, elle devra donc retourner au travail.
00:14:43C'est dire si même elle se fait peu d'illusions
00:14:46sur la probabilité d'entrer tôt ou tard à Matignon.
00:14:49Et pourtant, elle montre qu'elle veut.
00:14:51On a quand même des socialistes qui travaillent pendant les vacances.
00:14:53Moi, je dis.
00:14:57Quel est le but, Paul ? Quel est le but de ces déplacements ?
00:14:59Est-ce que ce n'est pas un peu contre-productif en plein été
00:15:02et puis surtout pendant cette période olympique
00:15:04où la politique, certes, passe au second plan ?
00:15:08Lucie Castet fait partie des quelques noms de l'été
00:15:10que l'on ne connaissait pas avant le mois de juillet
00:15:12et que l'on a appris à retenir.
00:15:14Alors, il y en a d'autres. Léon Marchand, par exemple.
00:15:16Enfin, bon, lui, il gagne des médailles.
00:15:18Elle, c'est vrai que pour exister, pour être connue,
00:15:20le but, c'est quand même d'occuper le terrain.
00:15:22Et le terrain, ça s'occupe de plusieurs façons
00:15:24et je crois qu'à tout prendre,
00:15:26le fait de visiter une usine n'est pas la pire des solutions pour elle.
00:15:28Au départ, et après que son nom soit sorti
00:15:30comme d'un chapeau magique des tractations
00:15:32entre les différentes parties de gauche,
00:15:34alors qu'on désespérait même de la possibilité
00:15:36du Nouveau Front Populaire de s'accorder sur un nom.
00:15:38Donc, au départ, elle a commencé à faire de la télévision.
00:15:40Mais ce n'était pas la meilleure idée pour elle.
00:15:42Parce que le problème, c'est que lorsque vous recevez un mandat
00:15:44pour représenter une coalition de partis
00:15:46qui n'ont finalement pas tant de choses que cela en commun,
00:15:48c'est difficile de porter leur voix
00:15:50et de répondre à des questions précises en même temps.
00:15:52Parce que chaque fois qu'il y avait une question d'un journaliste,
00:15:54soit il fallait qu'elle réponde à côté pour ne surtout pas
00:15:56paraître donnée la position officielle
00:15:58du Nouveau Front Populaire. Vous ne savez très bien
00:16:00comment c'est difficile de faire émerger des positions communes à gauche.
00:16:02Soit elle se risquait une réponse personnelle
00:16:04et à ce moment-là, tous ses amis lui tombaient dessus en disant
00:16:06« Mais comment est-ce que tu peux oser dire ça ? »
00:16:08Par exemple, quand elle disait que ça ne la choquait pas de voter
00:16:10certains textes au Parlement avec les voix du Ration national.
00:16:12Beaucoup se sont étranglés dans son propre camp.
00:16:14C'est du funambulisme.
00:16:16C'est un peu le jeu du « ni oui ni non ».
00:16:18Est-ce que vous condamnez les propos de Thomas Porte
00:16:20qui dit que les athlètes israéliens n'ont pas leur place en France ?
00:16:22Vous pouvez répéter la question ?
00:16:24Ce n'était pas un exercice idéal,
00:16:26l'interview politique.
00:16:28Donc, à tout prendre, une séquence
00:16:30de communication bien huilée dans une usine
00:16:32avec le travail, les photographes suffisamment loin
00:16:34pour ne pas qu'ils posent de questions, ce n'est pas plus mal.
00:16:36En l'occurrence, surtout,
00:16:38elle doit se faire connaître, elle doit montrer
00:16:40qu'elle est déjà ancrée
00:16:42dans les futurs dossiers éventuels
00:16:44qu'elle pourrait avoir à gérer.
00:16:46Surtout, le dossier du Ralex
00:16:48n'est pas le moindre de tous.
00:16:50C'est une entreprise qui compte
00:16:52parce qu'elle est inscrite dans le paysage mental
00:16:54de tous les Français. C'est un sauvetage industriel
00:16:56qui était risqué,
00:16:58qui n'était pas gagné d'avance,
00:17:00ce n'est pas dans le bon sens si l'on pense que la France,
00:17:02demain, ne doit surtout pas lâcher
00:17:04un seul centimètre carré de terrain sur
00:17:06l'étendue de son industrie. Et je m'étonne
00:17:08surtout qu'elle ait été la seule
00:17:10à s'y être rendue. Je vois notamment
00:17:12dans les députés du Rassemblement national
00:17:14beaucoup qui moquent la séquence.
00:17:16Et de fait, il y a des choses qui sont effectivement,
00:17:18et on va y revenir avec vous dans un instant,
00:17:20qui interrogent. Mais enfin, peut-être qu'ils auraient
00:17:22pu aussi se poser la question de savoir s'il n'était pas de bon ton
00:17:24d'aller encourager, d'aller montrer leur soutien
00:17:26à ses salariés qui, encore une fois,
00:17:28courageusement, grâce à un projet de reprise
00:17:30sous forme de coopérative qui était soutenu par plus
00:17:32de la moitié des employés de l'usine,
00:17:34ont réussi à reprendre leur destin en main. Il aurait fallu
00:17:36peut-être que Lucie Castex et les différents
00:17:38chefs de partis à gauche soient un peu
00:17:40moins seuls pour aller rendre visite à ses employés.
00:17:42Parce que c'est vrai qu'on s'étonne
00:17:44de ne pas avoir vu d'autres responsables politiques
00:17:46se rendre dans cette usine.
00:17:48Et on peut se réjouir
00:17:50en l'occurrence, en effet, que la gauche, que Lucie Castex
00:17:52y soit allée. Mais c'est vrai que Paul,
00:17:54est-ce que c'était sa place, alors qu'elle n'est pas
00:17:56du tout Première Ministre, qu'elle a
00:17:58autant de chances de l'être, peut-être que
00:18:00Alexandre Devecchio, par exemple ?
00:18:02Je ne savais pas.
00:18:04Je ne sais pas.
00:18:06Encore qu'Alexandre Devecchio peut l'importer.
00:18:08C'est vrai.
00:18:10Avec les propositions du gouvernement qui ont été faites tout à l'heure par
00:18:12Gabriel Attal. Non, mais c'est sûr que la fin de la série
00:18:14risque d'être décevante. Après, Lucie va
00:18:16à l'usine, j'imagine qu'on aura toute la suite.
00:18:18Lucie va à l'écolieu participatif auto-géré
00:18:20de la ville de Nantes. Lucie va à la Gay Pride.
00:18:22Lucie va au funérail du Hamas. Je ne sais quoi.
00:18:24Aux Jeux Olympiques.
00:18:26Aux Jeux Olympiques, c'est plus classique. On a peu de chances
00:18:28d'avoir Lucie à Matignon. Je ne veux pas spoiler la fin
00:18:30de la série. Enfin bon. On n'en a pas aucune.
00:18:32On n'en a pas aucune. C'est pas encore
00:18:34gagné. Bon, ça ne l'empêche pas d'aller où
00:18:36elle veut, surtout sur son temps de vacances.
00:18:38Et puis si elle veut nous envoyer au passage une carte
00:18:40postale pour nous dire qu'elle est bien arrivée
00:18:42à l'usine, pourquoi pas ?
00:18:44Mais c'est vrai que le plus nerf, c'est qu'effectivement,
00:18:46on ne sait pas très bien au nom de quoi
00:18:48elle occupe cet espace médiatique. Alors peut-être
00:18:50que celui-ci est laissé vacant par
00:18:52d'autres qui ont pris
00:18:54des vacances pour le coup effectives.
00:18:56Elle n'est pas au camping comme son ami Fabien Roussel
00:18:58qui, lui, reçoit les journalistes depuis sa tente au camping
00:19:00Corse où il passe ses congés.
00:19:02Non, ce qui est un peu plus lunaire dans cette séquence
00:19:04entre vous et moi, c'est aussi la façon
00:19:06dont la gauche et Lucie Castex
00:19:08se sont appropriées cette victoire
00:19:10pour les salariés de Duralex. Alors je crois
00:19:12qu'à tout lieu de se réjouir, c'est probablement une bonne solution.
00:19:14On verra si elle est durable encore
00:19:16une fois. Mais c'est une bonne solution que cette
00:19:18coopérative puisse se faire pour reprendre l'usine.
00:19:20Mais si ça a pu se faire, c'est, il faut aussi
00:19:22le dire, parce qu'il y a eu un engagement depuis plusieurs
00:19:24années, notamment du ministre de l'Industrie
00:19:26Roland Lescure, qui a aussi agi
00:19:28en faveur de ses salariés
00:19:30et de ce projet de reprise en le consolidant avec
00:19:32un engagement de l'État qui était relativement fort.
00:19:34Et là, on a un petit peu l'impression, si vous me permettez de filer
00:19:36cette métaphore olympique, d'avoir
00:19:38un compétiteur qui remporte l'épreuve
00:19:40olympique pour avoir ensuite son adversaire
00:19:42qui monte à sa place sur le podium pour recevoir la médaille.
00:19:44De fait, Lucie Castex, qui hier encore
00:19:46n'était aux affaires de rien du tout si ce n'est de la mairie de Paris
00:19:48et Dieu sait si elles étaient désastreuses.
00:19:50Mais même si ses amis à gauche, qui étaient trop occupés
00:19:52à essayer de trouver un accord entre eux, n'ont pas fait grand chose
00:19:54pour les salariés de Duralex. Et la façon
00:19:56dont cette séquence de communication est construite,
00:19:58comme si d'un coup c'était le projet de la gauche
00:20:00qui se réalisait en acte dans cette usine,
00:20:02c'est à mon avis une manipulation un petit peu grossière.
00:20:04Et de fait, le ministre Roland Lescure
00:20:06a raison, comme il le fait dans l'entretien qu'il a donné au point
00:20:08tout à l'heure, de montrer un peu aidant.
00:20:10Un autre feuilleton de Lucie,
00:20:12c'est Lucie a les oreilles qui sifflent, grâce à vous.
00:20:14Pas le sujet,
00:20:16parce qu'à mon avis,
00:20:18elle risque d'écouter, de réagir
00:20:20à cet édito au vitriol.
00:20:22Un petit commentaire peut-être ?
00:20:24Je sais pas, elle va peut-être envoyer une carte postale
00:20:26à peu près au sujet, en fait.
00:20:28Cher Paul, mes vacances se passent très bien.
00:20:30À l'adresse de Figaro, 23 rue de Provence.
00:20:32C'est sympathique pour nous, journalistes,
00:20:34parce que c'est un peu l'écran de fumée du moment, Lucie Castex.
00:20:36Difficile de parler de pas. Il y a les jeux
00:20:38olympiques, la politique c'est un peu mou,
00:20:40il faut bien parler de quelque chose. On parle
00:20:42de Lucie Castex, la pauvre...
00:20:44Évidemment que l'édito est très bien pensée,
00:20:46et qu'il y a un petit peu ce côté,
00:20:48en effet, Martine à la plage,
00:20:50et on connaît un petit peu,
00:20:52on a tous évidemment en tête l'issue
00:20:54pour Lucie Castex, qui vraisemblablement
00:20:56ne se trouvera pas du côté de l'hôtel
00:20:58de Matignon, mais en même temps, c'est son rôle.
00:21:00C'est son rôle de se montrer.
00:21:02Elle est la candidate désignée pour cette gauche,
00:21:04ce nouveau front populaire. Si on ne la voyait
00:21:06nulle part, je pense qu'il y aurait un édito de Paul Sujit.
00:21:08Mais où est Lucie Castex ?
00:21:10C'est possible aussi.
00:21:12J'essaie d'être cohérent, ça fait
00:21:14longtemps que je dis, et je ne suis vraiment pas le seul,
00:21:16beaucoup de gens le disent, et dénoncent le fait que
00:21:18la gauche qu'incarne aussi Lucie Castex
00:21:20est une gauche qui s'est désintéressée des usines.
00:21:22Pour une fois qu'ils mettent les pieds dans une usine,
00:21:24je ne vais pas dire que c'est terrible.
00:21:26Effectivement, les écolieux participatifs
00:21:28féministes et inclusifs
00:21:30les voient plus souvent que les usines.
00:21:32Et moi, je le déplore.
00:21:34Après, effectivement, qu'il y ait de la récupération, c'est vrai,
00:21:36que cette gauche,
00:21:38la gauche Terra Nova, qui n'a rien compris
00:21:40à la désindustrialisation, et qui, pire,
00:21:42l'a favorisé en embrassant sur les deux joues
00:21:44la mondialisation, soit un peu tartuffe
00:21:46en y allant, c'est vrai aussi.
00:21:48Mais bon, on peut quand même se dire que c'est une bonne nouvelle
00:21:50qu'ils y soient allés. Après, avant tout,
00:21:52c'est une réussite des salariés, parce que quand on
00:21:54fait une scope, le risque est pris par les salariés,
00:21:56c'est eux qui travaillent, c'est eux qui ont repris
00:21:58l'outil de production, et moi je trouve que les scopes,
00:22:00c'est quelque chose de formidable.
00:22:01Deux petits commentaires avant de passer au prochain édito.
00:22:03Philippe et Alexandre.
00:22:04Deux choses très courtes. La première, c'est que parfois,
00:22:06malheureusement, quand les salariés ont repris, ça s'est mal terminé.
00:22:08On se souvient des années 70 de Lippe,
00:22:10un fabricant de mots. On s'en souvient des Lippe.
00:22:12Deuxièmement, c'est sûr que
00:22:14après avoir, avec Terra Nova, dit qu'il fallait oublier
00:22:16les classes populaires pour passer
00:22:18à une autre clientèle électorale,
00:22:20c'est un peu amusant. Et un dernier message
00:22:22à Alexandre Devecchio, s'il est nommé
00:22:24à Matignon et qu'il a des problèmes de casting,
00:22:26il peut toujours m'appeler, c'est pour un ami.
00:22:28Très bien.
00:22:30Je voulais juste faire une blague
00:22:32aussi.
00:22:34Je suis un téléspectateur,
00:22:36c'est pas les grosses têtes.
00:22:38C'est bien face
00:22:40à l'info, mais bon, c'est les vacances.
00:22:42On se détend un petit peu.
00:22:44Comme référence, ça m'a fait penser à Amélie Poulain.
00:22:46Elle se photographie avec Annette Jardin.
00:22:48Oui.
00:22:52Bon. Est-ce que je peux essayer
00:22:54de retrouver un peu de sérieux sur ce plateau
00:22:56et passer à Paul Melun ?
00:22:58On va le faire en deux temps,
00:23:00je pense, cet édito, avec une petite
00:23:02coupure pub entre les deux.
00:23:04Évoquons donc plus sérieusement la guerre
00:23:06entre la Russie et l'Ukraine.
00:23:08Cette question pourrait-elle connaître une prochaine
00:23:10issue diplomatique ? Il y a cette interview
00:23:12donnée à plusieurs médias français
00:23:14aujourd'hui par le président ukrainien
00:23:16Volodymyr Zelensky. Il redouvelle
00:23:18bien sûr les appels à une aide des partenaires
00:23:20européens, américains aussi.
00:23:22Un contexte qu'il rappelle très difficile
00:23:24sur le front. On en parle
00:23:26évidemment quasi quotidiennement.
00:23:28Et il laisse entendre, et c'est ça qui nous intéresse aussi,
00:23:30que ces négociations pourraient mettre
00:23:32fin au conflit, je le cite,
00:23:34si la Russie le veut. Dans quelle
00:23:36situation d'abord, Paul, pour bien
00:23:38comprendre, dans quel contexte
00:23:40plutôt même s'inscrit cette interview
00:23:42de Volodymyr Zelensky aujourd'hui ?
00:23:44Oui, parce qu'il faut partir de là. C'est-à-dire que
00:23:46cette interview est édifiante parce que
00:23:48on détecte entre les lignes.
00:23:50Après, c'est de la diplomatie, donc il faut parfois
00:23:52essayer de lire entre les lignes. On détecte
00:23:54chez Volodymyr Zelensky un changement
00:23:56de registre, un changement de champ lexical.
00:23:58Une autre façon peut-être d'apprécier les événements.
00:24:00Et ces événements, quels sont-ils ?
00:24:02C'est pour ça que je commence par là
00:24:04et par ce contexte. Les événements, ils ne sont pas bons.
00:24:06C'est-à-dire que la Russie gagne du terrain aujourd'hui.
00:24:08Alors, on a eu une ligne de front qui a été figée
00:24:10pendant très longtemps, mais là, maintenant,
00:24:12l'Ukraine fait face à une situation militaire qui est
00:24:14très complexe. Dans le Donbass,
00:24:16le front se rapproche de la ville notamment
00:24:18de Pokrovsk, qui était une petite ville.
00:24:20Cette guerre nous permet
00:24:22effectivement d'avoir en tête un certain
00:24:24nombre de villes dont on n'aurait évidemment
00:24:26jamais parlé avant, que ce soit à Barkhmout, à Donetsk,
00:24:28etc. Mais là, si vous voulez, c'est une ville
00:24:30qui a la particularité de ne pas être fortifiée,
00:24:32mais qui est une ville qui est un relais
00:24:34pour l'aide humanitaire, une ville
00:24:36où la gare permet
00:24:38d'acheminer un certain nombre de réfugiés,
00:24:40d'amener du matériel humanitaire,
00:24:42un certain nombre d'aides. Et donc, si vous voulez,
00:24:44c'est quand même une ville importante
00:24:46surtout pour les Ukrainiens et notamment pour les ONG.
00:24:48Donc, la question qu'il faut
00:24:50se poser, c'est pourquoi les Russes
00:24:52ont cette progression ? Il y a plusieurs raisons.
00:24:54D'abord, ils ont l'usage des drones.
00:24:56Ça, c'est très important parce que ça leur permet d'identifier
00:24:58les mouvements de troupes et il y a
00:25:00de plus en plus de rotations, nous expliquent
00:25:02les spécialistes sur le terrain, parce que
00:25:04les troupes ukrainiennes étant
00:25:06dégarnies sur certains fronts, il y a
00:25:08des mouvements de réorganisation. Et ces mouvements-là,
00:25:10ils sont observés par les drones et ça
00:25:12permet aux Russes de frapper
00:25:14avec beaucoup plus, malheureusement, d'efficacité
00:25:16sur les troupes. Et puis ensuite, deuxième sujet
00:25:18qui est corollaire à celui-là, c'est que l'Ukraine,
00:25:20aujourd'hui, manque de soldats. Mais ça, je dirais, c'est
00:25:22presque consubstantiel à ce qu'est
00:25:24l'Ukraine au plan de la démographie. L'Ukraine,
00:25:26c'est 38 millions d'habitants contre
00:25:28144 millions pour la Russie. Donc les réserves
00:25:30de troupes ne sont pas du tout les mêmes
00:25:32entre les deux pays. Alors, je nuance tout de suite
00:25:34ce que je dis là sur la progression
00:25:36qui n'est pas fulgurante parce que ça fait maintenant
00:25:38quelques temps, mais en tout cas sur la progression russe,
00:25:40je le nuance en vous disant que la Russie a tout de même
00:25:42certaines faiblesses, notamment
00:25:44d'importantes pertes, effectivement,
00:25:46quasiment 500 chars, des pertes d'hommes,
00:25:48donc aussi une démobilisation
00:25:50à l'arrière du front,
00:25:52quelques inquiétudes, notamment, évidemment,
00:25:54des familles, des malheureux qui sont partis
00:25:56au combat. Et donc,
00:25:58j'ai lu cette information,
00:26:00c'est une information de l'institut Ford Study of War
00:26:02qui nous dit que l'assaut qui a été
00:26:04diligenté cet été par les Russes
00:26:06ne serait pas duplicable une deuxième
00:26:08fois à d'autres endroits. Pourquoi ?
00:26:10Parce que là, les Russes, si vous voulez,
00:26:12ils sont un peu au maximum de leur capacité
00:26:14sur le terrain de
00:26:16projection. Et donc,
00:26:18il y a fort à parier que là, ils soient, si vous voulez,
00:26:20d'après ce qu'on sait par rapport au nombre d'hommes,
00:26:22par rapport à l'infanterie, etc.,
00:26:24qu'ils soient tout de même au maximum de leur capacité.
00:26:26Aujourd'hui, donc, situation éminemment
00:26:28complexe, mais en passe
00:26:30aussi de se figer. Alors, face à ce
00:26:32constat, quelle est l'attitude de
00:26:34Volodymyr Zelensky, du président de l'État ukrainien ?
00:26:36La progression de la Russie dans le Donbass
00:26:38fait un peu évoluer Zelensky.
00:26:40Notons aussi qu'il y a un certain nombre de
00:26:42phénomènes extérieurs qui, depuis plusieurs mois,
00:26:44jouent contre l'Ukraine. Bien sûr,
00:26:46il y a l'élection présidentielle américaine.
00:26:48Que va faire Donald Trump ?
00:26:50D'ailleurs, dans l'interview, il est très prudent,
00:26:52Volodymyr Zelensky. Il dit qu'il a eu des contacts
00:26:54avec l'équipe de Trump, qu'il parle avec lui.
00:26:56Alors, quand le journaliste lui dit
00:26:58« Oui, mais, monsieur le président Zelensky,
00:27:00si Trump est élu,
00:27:02ça va forcément dégarnir vos aides. »
00:27:04Lui, il répond « Oui, mais il n'y a pas que le président,
00:27:06il y a aussi le Congrès, il y a aussi le Sénat. »
00:27:08Donc, il essaie de ménager les uns les autres, mais on sait très bien
00:27:10que si Donald Trump est élu à la fin
00:27:12de l'année, tout ça va être beaucoup plus compliqué.
00:27:14Le contexte américain, c'est lié aussi
00:27:16le contexte du conflit israélo-palestinien
00:27:18qui a détourné les yeux du monde
00:27:20vers ce conflit israélo-palestinien
00:27:22qui est absolument terrible. Donc, Zelensky sait
00:27:24que cet outil
00:27:26communicationnel qui a été
00:27:28pour lui son meilleur atout dans sa manche
00:27:30de pouvoir parler,
00:27:32aller dans les assemblées nationales, etc.
00:27:34Là, c'est un peu moins prégnant.
00:27:36On l'a vu énormément dans les universités,
00:27:38à Sciences Po, etc. Donc là, c'est extrêmement compliqué.
00:27:40Et puis, c'est lié aussi avec ces deux
00:27:42premiers sujets. Il y a quand même une usure
00:27:44de la part des opinions publiques internationales,
00:27:46notamment de l'Occident, et ça, c'est compliqué.
00:27:48Donc, Zelensky, aujourd'hui,
00:27:50il demande plus d'armes et de technologies.
00:27:52Là-dessus, il n'a pas varié. Il demande toujours ça.
00:27:54Il dit qu'on a besoin d'hommes, mais pas que.
00:27:56Alors, besoin d'hommes, il parle des Ukrainiens.
00:27:58Il ne demande pas l'intervention des hommes en Occident.
00:28:00Mais par contre, il dit plus d'armes, plus de technologies.
00:28:02Et il demande, alors ça, c'est
00:28:04quelque chose qui est beaucoup plus complexe comme sujet.
00:28:06Il demande à pouvoir frapper des cibles militaires
00:28:08à l'intérieur de la Russie.
00:28:10Ce que, pour le moment, naturellement,
00:28:12l'Occident refuse. Parce que là, ce serait
00:28:14vraiment une ligne rouge.
00:28:16Mais, effectivement, au-delà
00:28:18de l'aspect purement militaire, il évoque
00:28:20désormais la voie diplomatique.
00:28:22Et ça, c'est important. Il faut savoir que son ministre des Affaires
00:28:24étrangères, il est allé en Chine pour demander
00:28:26à Pékin, non pas d'être seulement dans le rôle
00:28:28de médiateur dans lequel ils sont depuis le début,
00:28:30mais véritablement dans un rôle
00:28:32de contrainte sur la Russie.
00:28:34Ce qui est tout à fait nouveau et qui n'est vraiment
00:28:36pas gagné. L'Ukraine, en fait,
00:28:38propose d'ici la fin novembre un plan d'action
00:28:40pour la paix. Et là, je vais vous lire une très courte
00:28:42citation de l'interview de Zelensky. Il dit
00:28:44« J'estime qu'il ne faut pas libérer tous nos
00:28:46territoires par la force et par les armes
00:28:48car cela nous coûte beaucoup de temps et de vie humaine.
00:28:50C'est pourquoi je pense que nous
00:28:52pouvons récupérer nos territoires par la voie
00:28:54diplomatique. » Alors ça, c'est très intéressant
00:28:56car, effectivement, ça montre que Zelensky
00:28:58renonce au combat dans les
00:29:00républiques reprises par la Russie. Et ça, c'est
00:29:02un vrai changement de paradigme. Donc, l'ouverture
00:29:04à la négociation de Zelensky,
00:29:06effectivement, vient de l'usure de la guerre,
00:29:08ça c'est sûr, des pertes humaines, etc.
00:29:10Mais aujourd'hui, il faut saisir cette opportunité.
00:29:12Alors, est-ce que la voie diplomatique
00:29:14est la solution ? Paul Melun, vous nous répondrez
00:29:16après la pub. La suite
00:29:18de cet édito. L'art du teasing,
00:29:20c'est important en télévision.
00:29:22On reste en direct, bien sûr. On marque une très courte pause.
00:29:24La suite et la réponse à cette
00:29:26question avec Paul Melun dans un instant, Face à l'Info.
00:29:28Reviens.
00:29:30C'est un bon mythe.
00:29:32Nous sommes de retour
00:29:34sur le plateau de Face à l'Info. J'ai un petit sourire
00:29:36parce que Paul Sujit s'est absenté un instant. Entrez,
00:29:38Paul Sujit, on est en direct. Regardez. Faites une entrée
00:29:40de star. En plus, la chemise en lin, comme ça, on la verra
00:29:42bien. Elle flotte au vent, elle est légère
00:29:44et à la fois soyeuse. C'est parfait.
00:29:46Paul Sujit, toujours avec nous.
00:29:48Philippe David, Alexandre Devecchio.
00:29:50Paul Melun, la suite de
00:29:52votre édito. On parle évidemment de ce conflit
00:29:54entre la Russie
00:29:56et l'Ukraine. Et cette
00:29:58interview importante donnée à des
00:30:00médias français par le président Zelensky
00:30:02ces dernières heures. On a bien compris le
00:30:04contexte, la situation et cette voie
00:30:06diplomatique de nouveau
00:30:08mise en avant, notamment par le président
00:30:10ukrainien. Il semblerait
00:30:12que ça redevienne
00:30:14une solution. Oui ou non ?
00:30:16Vous allez nous le dire. Et si oui, ça
00:30:18veut dire qu'on a énormément tardé.
00:30:20Oui, on a beaucoup tardé.
00:30:22Alors attention, ne nous réjouissons pas trop vite non plus.
00:30:24Mais en tout cas, ce qui est sûr,
00:30:26c'est qu'il n'y a pas d'autre alternative
00:30:28que la négociation. Les déclarations
00:30:30à l'emporte-pièce qui visent à dire
00:30:32que les uns vont aller jusqu'à
00:30:34Moscou ou les autres jusqu'à Kiev et qu'il
00:30:36faut faire tomber Poutine, il faut lui faire rendre
00:30:38gorge. Tout ce bellicisme ne sert à rien.
00:30:40Et effectivement, l'escalade verbale, elle a été
00:30:42évidemment des deux côtés,
00:30:44de la part des dirigeants au Kremlin,
00:30:46évidemment dans leur tradition, mais aussi
00:30:48du côté de l'Occident. On se souvient évidemment
00:30:50de la phrase de Joe Biden qui avait
00:30:52traité Poutine de boucher. On se souvient
00:30:54d'Emmanuel Macron qui avait dit
00:30:56comme ça, un verre de whisky à la main, je vais
00:30:58envoyer des gars à Odessa. Tout ça n'a
00:31:00pas servi à la paix et
00:31:02effectivement, il faut aller à la négociation. Alors,
00:31:04tout de suite, il y a une chose à rappeler quand même, c'est que prenez
00:31:06la négociation, ce n'est pas tout
00:31:08céder à la Russie et abandonner notre soutien
00:31:10à l'Ukraine. Bien au contraire,
00:31:12c'est agir pour une paix durable. Parce qu'il y a
00:31:14cette petite musique qui, moi, m'agace un peu
00:31:16et c'est un peu l'esprit du temps aussi qui est comme ça, ces
00:31:18accusations, mais dès lors que vous
00:31:20travaillez, vous discutez sur la négociation,
00:31:22vous parlez de diplomatie, on vous traite de
00:31:24pro-russe depuis des mois et ça, c'est pénible.
00:31:26La négociation et un objectif
00:31:28de paix, ça ne veut pas dire être pro-russe. Alors, sur
00:31:30quelle base et sur quelle méthode ? Il faut probablement
00:31:32travailler avec d'autres pays, avec les pays émergents.
00:31:34Il faut probablement travailler avec les
00:31:36Chinois, il faut travailler avec Modi en Inde.
00:31:38Est-ce qu'il développe là-dessus ?
00:31:40Là, a priori, en envoyant son ministre des Affaires
00:31:42étrangères à Pékin, il a quand même considéré
00:31:44et il a détourné son regard de l'Ouest
00:31:46vers l'Est et il s'est aussi dit que peut-être
00:31:48les Chinois pouvaient l'aider. Donc ça,
00:31:50c'est très important. Et puis après, sur les
00:31:52propositions qui peuvent être formulées lors de ces négociations,
00:31:54on peut peut-être proposer
00:31:56des contreparties, réfléchir à des mécaniques
00:31:58parfois de finlandisation ou de
00:32:00démilitarisation, des garanties
00:32:02peut-être sur la non adhésion ou pas
00:32:04de l'Ukraine à l'Union Européenne et à l'OTAN.
00:32:06C'est vrai qu'aller vers la négociation
00:32:08avec le Kremlin en disant on négocie
00:32:10mais par contre, vous aurez l'OTAN
00:32:12à 20 km de vos frontières
00:32:14et vous aurez potentiellement dans l'Union
00:32:16Européenne l'Ukraine, c'est compliqué.
00:32:18Dans le même temps, difficile d'aller à la négociation
00:32:20si en face, les Russes ne s'engagent pas
00:32:22à retirer immédiatement leurs troupes
00:32:24si les négociations réussissent. Donc, il faut
00:32:26véritablement y travailler. Et moi, je pense
00:32:28que la France doit y prendre toute sa place.
00:32:30La tradition de la diplomatie
00:32:32française, c'est de parler à tout le monde.
00:32:34On a déjà essayé, non ? On a déjà essayé
00:32:36et j'ai pas été dur avec Emmanuel Macron
00:32:38là-dessus parce que je pense qu'il a quand même
00:32:40essayé, au moins aux prémices du conflit
00:32:42de faire ce qu'il pouvait, mais il faut
00:32:44continuer et il n'y a pas d'alternative
00:32:46à cela. Il faut aller à la négociation
00:32:48et effectivement, quelle que soit
00:32:50l'issue de cette guerre, la Russie sera
00:32:52toujours là dans un siècle, dans deux siècles, dans trois siècles
00:32:54à nos frontières. Et l'Ukraine
00:32:56sera aussi au même endroit. Donc, si vous voulez
00:32:58on ne peut pas changer ses voisins
00:33:00donc autant essayer de faire la paix avec eux.
00:33:02Merci cher Paul Melun.
00:33:04Il faut aller à la négociation.
00:33:06Une réaction, Paul Sujit,
00:33:08Alexandre Devecchio ? Ça ressemble quand même aussi
00:33:10à la prise de parole
00:33:12d'un chef militaire qui sait
00:33:14que son principal allié est aujourd'hui
00:33:16dans une situation d'incertitude politique
00:33:18parce que de fait, l'issue de l'élection américaine
00:33:20va quand même changer considérablement la donne
00:33:22entre une candidate qui est dans la
00:33:24stricte succession de Joe Biden
00:33:26sur un interventionnisme
00:33:28par matériel interposé
00:33:30par envoi d'avions interposés, certes
00:33:32et puis Donald Trump qui a fait quand même
00:33:34de l'un de ses axes de campagne
00:33:36ce retour, pour le coup,
00:33:38à un critique d'America First
00:33:40qui forcément complique la donne pour l'Ukraine
00:33:42sur l'anticipation du soutien
00:33:44qu'elle pourra avoir à l'avenir de la part des Etats-Unis.
00:33:46Alors aussi pour le président ukrainien
00:33:48dans cette optique-là.
00:33:50D'autant plus qu'au-delà même de Donald Trump
00:33:52effectivement, ça a été bien dit
00:33:54par Paul,
00:33:56il y a aussi le contexte géopolitique
00:33:58avec la question
00:34:00israélo-palestinienne
00:34:02mais aussi la possibilité d'une escalade
00:34:04avec l'Iran,
00:34:06conflit dans lequel les Américains
00:34:08pourraient être très engagés
00:34:10et un front, si vous voulez,
00:34:12pourrait en effacer un autre.
00:34:14D'ailleurs, c'est le cas, on le voit bien,
00:34:16médiatiquement, on parle aujourd'hui
00:34:18beaucoup moins...
00:34:20Depuis le 7 octobre, il y a eu une transition médiatique
00:34:22extrêmement importante.
00:34:24Et Zelensky, qui est un acteur
00:34:26mais aussi au bon sens du terme,
00:34:28puisque ça lui permet justement
00:34:30de mobiliser médiatiquement sur sa cause,
00:34:32voit bien tout ça
00:34:34et voit bien que c'est une branche de manoeuvre.
00:34:36Il est revenu notamment sur le devant de la scène géopolitique et internationale
00:34:38au moment des 80 ans du débarquement
00:34:40avec cette invitation.
00:34:42Il a fait toutes les brèches de ce point de vue-là.
00:34:44Quoi qu'on pense de lui, il est assez
00:34:46efficace, mais il sait bien aussi
00:34:48qu'il en a de moins en moins,
00:34:50d'autant plus que c'est compliqué sur le terrain.
00:34:52Pour l'instant, il n'y a pas eu de frein encore
00:34:54au soutien occidental, ce que, de fait, Zelensky attendait
00:34:56des avions, il les a eus, les premiers F-16 sont
00:34:58arrivés aussi en Ukraine.
00:35:00Pour l'instant, les deux fronts
00:35:02qui sont ouverts en même temps n'ont pas encore eu
00:35:04d'effet, mais effectivement...
00:35:06Mais l'Occident ne le laisse toujours pas frapper des cibles
00:35:08sur le territoire russe.
00:35:10Et ça montre aussi qu'il ne croit pas tellement à l'Union.
00:35:12Parce que c'est une ligne rouge pour nous occidentaux
00:35:14et que forcément
00:35:16les menaces russes
00:35:18que l'on entend maintenant depuis deux ans
00:35:20pourraient peut-être être un petit peu plus réelles
00:35:22si cette fameuse ligne rouge
00:35:24était franchie.
00:35:26Il faut se réjouir de la négociation de toute manière.
00:35:28Ça a déjà fait
00:35:30beaucoup de morts et ce serait bien
00:35:32qu'on trouve une issue diplomatique.
00:35:34C'est vrai que depuis quelques mois, on se disait
00:35:36que la diplomatie, c'est terminé entre ces deux parties.
00:35:38Oui, mais le réalisme va conduire
00:35:40à réactiver
00:35:42la voie diplomatique. Mais ce qui est intéressant
00:35:44aussi, c'est que Zelensky, ça veut dire
00:35:46qu'il ne croit pas tellement à l'Union Européenne.
00:35:48On aurait pu imaginer que les Etats-Unis
00:35:50sortant du jeu, l'Union Européenne
00:35:52prennent le relais, même Zelensky n'a pas l'air
00:35:54d'y croire.
00:35:56Ce qui montre notre faiblesse
00:35:58en réalité.
00:36:00Notre faiblesse, effectivement, puisque comme
00:36:02on sait que la défense européenne est un sujet
00:36:04qui pour l'instant n'existe pas.
00:36:06Il est voulu par certains.
00:36:08Philippe ? C'est ce qui est très intéressant dans l'éditorial
00:36:10de Paul. La Chine
00:36:12qui viendrait comme médiateur dans un conflit
00:36:14100% européen.
00:36:16Parce que si la Russie est un pays
00:36:18européen et asiatique, la guerre
00:36:20se déroule à 100% en Europe, puisque
00:36:22l'Ukraine est à 100% en Europe.
00:36:24Mais quel camouflet pour l'Europe !
00:36:26Je crois qu'il y a pile 50 ans, j'ai un trou sur la date
00:36:28mais pas sur la personne, Henry Kissinger
00:36:30avait dit, l'Europe, quel numéro
00:36:32de téléphone ? En version originale,
00:36:34c'est Europe, who do I call ?
00:36:36Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:36:38Madame von der Leyen,
00:36:40l'Allemagne n'a aucun poids militaire,
00:36:42le seul pays qui a un poids militaire
00:36:44en Europe continentale, c'est la France.
00:36:46Faut être sérieux, c'est la France.
00:36:48Donc, reprendre
00:36:50une initiative diplomatique,
00:36:52mais comme les rapports ont vraiment l'air
00:36:54d'être exécrables entre Macron et Poutine,
00:36:56ça me paraît extrêmement compliqué.
00:36:58Mais je vous laisse imaginer une paix
00:37:00signée entre les Ukrainiens,
00:37:02les Russes, avec comme négociateurs
00:37:04les Chinois et les Américains
00:37:06après une élection de Trump, je vous dis pas
00:37:08le camouflet pour les Européens.
00:37:10Là, c'est même plus un camouflet, c'est une
00:37:12humiliation.
00:37:14Dans la liste des camouflets, ça ne serait
00:37:16qu'un autre
00:37:18événement, j'ai envie de dire,
00:37:20pour l'Europe.
00:37:22C'est vrai qu'on est habitués.
00:37:24C'est ça. On enchaîne, Alexandre ?
00:37:26C'est à vous.
00:37:28Il y a un lien,
00:37:30forcément, on reste sur la politique
00:37:32internationale avant de revenir en France
00:37:34dans un instant aussi avec Philippe
00:37:36pour le dernier édito.
00:37:38Cette séquence passionnante et qui
00:37:40dit encore une fois beaucoup de choses de cette
00:37:42nouvelle campagne qui a débuté
00:37:44récemment, le candidat républicain
00:37:46Donald Trump a provoqué une nouvelle
00:37:48grosse polémique en accusant
00:37:50hier sa nouvelle rivale, Kamala Harris,
00:37:52d'être, et je le cite bien sûr,
00:37:54devenue noire. Avant de revenir
00:37:56sur cette polémique, ce qui vous a frappé
00:37:58Alexandre, c'est la vitesse
00:38:00et le caractère extrêmement
00:38:02spectaculaire de cette élection
00:38:04américaine où finalement un événement
00:38:06chasse un autre à une vitesse
00:38:08de la lumière. Oui, c'est une série Netflix
00:38:10avec des épisodes de plus en plus
00:38:12invraisemblables les uns que les
00:38:14autres, sauf que la réalité dépasse
00:38:16la fiction. C'était il y a deux mois, ça ressemble
00:38:18à la préhistoire, mais
00:38:20Donald Trump, souvenez-vous, était
00:38:22condamné par la justice américaine
00:38:24pour essayer d'avoir acheté le
00:38:26silence d'une actrice porno.
00:38:28Les américains se demandaient si
00:38:30leur probable
00:38:32ou possible futur président allait
00:38:34prêter serment depuis une prison.
00:38:36C'était déjà quand même un scénario
00:38:38invraisemblable pour les États-Unis
00:38:40d'Amérique. Je vous ramène à
00:38:42deux semaines. Vous avez oublié peut-être
00:38:44déjà ce qui s'est passé il y a deux semaines. Donald
00:38:46Trump a été victime d'une tentative d'assassinat.
00:38:48C'est quand même un événement
00:38:50énorme. Il a pris une balle dans l'oreille.
00:38:52Il s'est relevé. C'était pas une série
00:38:54américaine. C'était carrément un blockbuster
00:38:56américain en criant
00:38:58« Fight ! ».
00:39:00C'était complètement
00:39:02fou. Ce n'était pas
00:39:04arrivé depuis
00:39:06Reagan qui a eu une tentative d'assassinat
00:39:08sur un président américain. Donc, c'est un
00:39:10événement extraordinaire. On
00:39:12l'a déjà presque oublié.
00:39:14D'ailleurs, c'est le storytelling
00:39:16des démocrates qui a été assez efficace
00:39:18puisque, après Trump,
00:39:20on se concentrait sur
00:39:22Biden qui apparaissait
00:39:24totalement sénile et il a démissionné.
00:39:26Ce qui paraît...
00:39:28Il a renoncé.
00:39:30Soyons précis, vous avez raison. Il a renoncé
00:39:32mais c'est pareil. C'est quand même quelque chose
00:39:34de quasiment inédit dans l'histoire américaine.
00:39:36Biden, on l'a déjà oublié
00:39:38alors même qu'il est encore président.
00:39:40Vous l'avez rappelé.
00:39:42On ne parle plus que de Kamala Harris
00:39:44et aujourd'hui de cette nouvelle
00:39:46polémique provoquée par Trump.
00:39:48Comment expliquer cette amnésie
00:39:50collective ? Je crois qu'il y a
00:39:52deux raisons. Il y a
00:39:54la puissance d'un système médiatique
00:39:56américain qui est quand même
00:39:58poussé en grande partie par les démocrates
00:40:00et qui n'a pas été tellement poil à gratter
00:40:02sur beaucoup de choses. Sur
00:40:04l'assassinat de Donald Trump. Je disais que c'était
00:40:06un événement important. La tentative.
00:40:08La tentative.
00:40:10Tout le monde a compris qu'il l'était.
00:40:12La tentative
00:40:14d'assassinat de Donald Trump.
00:40:16Il y aurait eu des choses à en dire.
00:40:18On aurait aimé savoir
00:40:20un peu plus sur le
00:40:22contexte. Peut-être d'ailleurs que les républicains
00:40:24auraient pu mettre beaucoup plus en accusation
00:40:26le parti démocrate.
00:40:28Est-ce que les accusations
00:40:30de Donald Trump, les comparaisons
00:40:32avec Adolf Hitler
00:40:34et je ne sais quoi, les procès
00:40:36en fascisme que fait le parti démocrate
00:40:38n'ont pas finalement favorisé la violence
00:40:40contre lui ?
00:40:42On aurait pu se demander.
00:40:44Ensuite, la renonciation effectivement
00:40:46de Joe Biden.
00:40:48Ça pose quand même un certain nombre de questions.
00:40:50S'il renonce, est-ce que c'est
00:40:52parce qu'il n'est pas en état de
00:40:54gouverner ? Depuis quand il n'est pas en état
00:40:56de gouverner ? Qui est-ce qui gouvernait ?
00:40:58Là encore, le storytelling.
00:41:00Kamala Harris est une héroïne.
00:41:02Mais on évite de poser les questions
00:41:04qui fâchent.
00:41:06Bravo aux démocrates
00:41:08et au système médiatique qui est quand même
00:41:10en harmonie. Ils sont très efficaces.
00:41:12Il faut dire qu'ils sont aidés par Donald Trump
00:41:14lui-même. Parce qu'après
00:41:16cette tentative d'assassinat,
00:41:18on avait vu Donald Trump changer,
00:41:20être un peu plus
00:41:22rassembleur. Ça a duré à peu près un quart
00:41:24de seconde. Il revient au galop.
00:41:26Ça c'est le naturel.
00:41:28Il revient au galop.
00:41:30Donald Trump ne peut pas s'en empêcher.
00:41:32Il insulte son adversaire.
00:41:34Un jour il dit qu'elle
00:41:36est pour l'élimination des bébés
00:41:38parce qu'elle est pro-avortement.
00:41:40Là effectivement, la dernière en date,
00:41:42il accuse d'être soudainement
00:41:44devenu noir.
00:41:46C'est une accusation et un propos
00:41:48absolument raciste. Pour en revenir
00:41:50à cette polémique, qu'est-ce qu'elle révèle
00:41:52sur les obsessions
00:41:54raciales et identitaires qui sont
00:41:56particulièrement fortes en Amérique.
00:41:58Je ne sais pas si c'est un propos raciste.
00:42:00Je trouve que ça révèle des choses sur les obsessions
00:42:02raciales de l'Amérique.
00:42:04Je ne sais pas parce que
00:42:06en France, on est dans l'universalisme.
00:42:08On s'intéresse aux gens
00:42:10pour ce qu'ils font finalement
00:42:12et pas pour ce qu'ils sont. On a tendance
00:42:14à avoir une forme d'indifférence à l'égard
00:42:16de la couleur de peau. Ce que ça révèle
00:42:18c'est que les Etats-Unis, c'est
00:42:20exactement l'inverse.
00:42:22Ils sont obsédés par cela.
00:42:24C'est pour ça aussi
00:42:26que Donald Trump appuie là-dessus.
00:42:28Là où je vous rejoins, c'est qu'il est
00:42:30extrêmement politiquement incorrect,
00:42:32sans doute extrêmement agressif
00:42:34et outrancier. Il n'avait pas besoin
00:42:36de l'être. Mais il insiste
00:42:38là-dessus parce que justement, les démocrates
00:42:40jouent beaucoup sur la couleur de peau.
00:42:42Ils ont tendance à l'instrumentaliser.
00:42:44Le vote ethnique est quelque
00:42:46chose de très important pour les démocrates.
00:42:48C'est vrai que Kamala Harris, après tout,
00:42:50est à 50 indiennes
00:42:52et noires américaines.
00:42:54Elle insiste beaucoup plus sur son
00:42:56identité noire puisqu'évidemment,
00:42:58le poids démographique de la communauté
00:43:00noire est beaucoup
00:43:02plus important.
00:43:04Cette espèce de clientélisme ethnique
00:43:06est quelque chose qui existe depuis
00:43:08assez longtemps aux Etats-Unis,
00:43:10mais qui a pris peut-être une démension
00:43:12inégalée ces dernières années,
00:43:14notamment depuis le mouvement
00:43:16Black Lives Matter.
00:43:18Depuis aussi le
00:43:20wokisme, le
00:43:22phare intellectuel
00:43:24des démocrates. C'est
00:43:26l'intellectuel et l'activiste
00:43:28Robin DiAngelo qui est devenu
00:43:30une star avec un livre intitulé
00:43:32La fragilité blanche
00:43:34qui insiste sur la
00:43:36culpabilité blanche, la nécessité
00:43:38de déblanchir
00:43:40l'Amérique. Il y a cette
00:43:42obsession raciale qui a des conséquences.
00:43:44Il y a la politique des quotas qu'on connaît
00:43:46depuis longtemps, qui a pu avoir des effets
00:43:48de rattrapage bénéfique, mais qui a
00:43:50été mal vécue notamment par
00:43:52les blancs des classes populaires
00:43:54qui se sont dit « pourquoi nous,
00:43:56à travail égal, à diplôme égal,
00:43:58pourquoi on ne se ferait pas recruter ? »
00:44:00Cette politique des quotas a contribué
00:44:02à diviser l'Amérique et puis elle va
00:44:04parfois très très loin. Vous savez
00:44:06par exemple que dans certaines écoles aujourd'hui,
00:44:08au nom de l'antiracisme, paradoxalement,
00:44:10on revient
00:44:12à une forme d'apartheid puisque
00:44:14des écoles, notamment...
00:44:16Tu veux dire aussi par ce mouvement qu'on appelle le wokisme.
00:44:18Oui, exactement. Ces écoles de
00:44:20la côte Est, des écoles
00:44:22parfois assez chères,
00:44:24qui se veulent bienveillantes,
00:44:26eh bien,
00:44:28mettent les Noirs entre eux
00:44:30parce qu'on doit être
00:44:32pour se développer
00:44:34bien dans sa vie, avec sa propre
00:44:36communauté. C'est quand même contre-productif
00:44:38et là, on voit qu'on a
00:44:40une Amérique totalement obsédée
00:44:42par la question
00:44:44de la race. Moi, je n'aime pas d'ailleurs
00:44:46ce vocabulaire, mais c'est le leur.
00:44:48Et Donald Trump
00:44:50joue aussi effectivement sur
00:44:52ce ressort-là et en
00:44:54attaquant Kamala Harris là-dessus,
00:44:56il attaque effectivement le
00:44:58mouvement woke, mais il pourrait le faire beaucoup plus subtilement.
00:45:00Cette obsession que vous décrivez
00:45:02raciale, identitaire, très américaine,
00:45:04elle a été peut-être accentuée
00:45:06par l'élection de Barack Obama à son époque ?
00:45:08J'ai envie de vous dire oui et non.
00:45:10Barack Obama n'en est pas directement
00:45:12responsable parce que pour le coup, autant
00:45:14qu'à Kamala Harris peut jouer sur sa
00:45:16couleur de peau, elle le fait aussi avec
00:45:18son époque. Ce n'est pas la plus woke du Parti
00:45:20démocrate, mais elle a une
00:45:22base woke et donc
00:45:24elle est obligée d'en tenir compte.
00:45:26Obama a fait exactement le contraire.
00:45:28Pour gagner en tout cas sa première élection,
00:45:30il était justement dans une stratégie
00:45:32de mettre la couleur de côté.
00:45:34Je rappelle son discours,
00:45:36très beau discours sur la question raciale
00:45:38en mars 2018, c'était pendant sa campagne
00:45:40avant son élection.
00:45:42Nous pouvons ne pas avoir la même apparence
00:45:44et ne pas venir des mêmes endroits,
00:45:46mais ce que nous voulons, c'est
00:45:48tous aller dans la même direction, vers un avenir
00:45:50meilleur pour nos enfants et nos petits-enfants.
00:45:52Il rappelait qu'il était le fils d'un noir du Kenya
00:45:54et d'une blanche du Kansas. J'ai été élevé par
00:45:56un grand-père blanc qui a survécu
00:45:58à la Grande Dépression.
00:46:00Donc lui, il voulait justement évacuer
00:46:02plutôt la question raciale. Il rappelait
00:46:04d'ailleurs notamment que lui,
00:46:06étant en parti noir, avait eu
00:46:08accès aux plus grandes écoles
00:46:10américaines et avait eu un parcours
00:46:12tout à fait méritocratique.
00:46:14Donc, on ne peut pas accuser
00:46:16directement Barack Obama d'avoir fait dans le
00:46:18communautarisme. Par contre,
00:46:20ses deux mandats, peut-être ont été décevants
00:46:22justement pour la communauté noire
00:46:24en termes de rattrapage économique
00:46:26et social.
00:46:28Et ça a donné un espace finalement
00:46:30aux plus radicaux
00:46:32pour s'exprimer avec un antiraciste
00:46:34qui n'était plus du tout universaliste et qui
00:46:36devenait de plus en plus racialiste.
00:46:38Est-ce que les démocrates sont les seuls à jouer sur ce
00:46:40vote ethnique ou même religieux parfois ?
00:46:42Non, il faut être totalement
00:46:44honnête. Les woke
00:46:46et les démocrates sont ceux qui
00:46:48vont le plus sur ce terrain-là.
00:46:50Il faut bien le dire. On a beaucoup parlé
00:46:52de la question noire, la question aussi
00:46:54du conflit israélo-palestinien.
00:46:56On voit la dimension qu'elle prend
00:46:58dans les universités justement
00:47:00parce que ça s'inscrit dans ce contexte et que les Juifs
00:47:02sont considérés comme des Blancs
00:47:04et donc sont forcément coupables par essence.
00:47:06Donc, effectivement,
00:47:08les démocrates ont une plus grande responsabilité
00:47:10mais il serait faux de dire que les Républicains
00:47:12ne jouent pas aussi là-dessus.
00:47:14Donald Trump, quand il attaque
00:47:16la cérémonie d'ouverture
00:47:18des Jeux Olympiques,
00:47:20il s'adresse aussi à un électorat
00:47:22conservateur.
00:47:24Il y a la question raciale mais il y a aussi la question
00:47:26religieuse et il vise
00:47:28effectivement le vote
00:47:30évangélique.
00:47:32Il a dit que c'était une honte, je précise.
00:47:34Exactement. On peut être d'accord
00:47:36avec lui. Par ailleurs, je dis juste qu'il y a
00:47:38derrière une forme
00:47:40de stratégie politique. Quand il prend
00:47:42quelqu'un comme J.D. Vance,
00:47:44comme Colistier, il prend
00:47:46quelqu'un qui
00:47:48n'est pas dans une logique racialiste
00:47:50mais qui, quand même, incarne ce qu'on
00:47:52appelle l'Amérique des petits Blancs. Encore
00:47:54une fois, je n'aime pas le terme mais c'est quelqu'un qui a
00:47:56fait un livre d'ailleurs très intéressant qui s'appelle
00:47:58I Believe Elegy, c'est-à-dire
00:48:00l'éloge des ploucs,
00:48:02entre guillemets, et qui vient d'un milieu populaire
00:48:04et qui prend la défense de cette classe
00:48:06populaire blanche qui a un peu
00:48:08été aussi parfois
00:48:10ridiculisée. Donc,
00:48:12effectivement,
00:48:14Donald Trump joue aussi
00:48:16là-dessus mais paradoxalement,
00:48:18malgré son côté politiquement
00:48:20incorrect, il a peut-être été
00:48:22plus rassembleur et finalement plus
00:48:24indifférent à la couleur
00:48:26que les démocrates
00:48:28à tel point que, pour un républicain,
00:48:30eh bien, il a su
00:48:32convaincre une partie minoritaire
00:48:34mais une partie quand même plus importante
00:48:36qu'habituellement du vote
00:48:38noir qui vote
00:48:40pour Donald Trump aujourd'hui.
00:48:42Comment on explique, et ce sera la dernière question
00:48:44de cet édito, comment on explique que malgré ces attaques,
00:48:46malgré cette dernière attaque directement
00:48:48visant la couleur de peau de
00:48:50Kamala Harris, la percée
00:48:52du vote noir continue et
00:48:54est assez importante en faveur de Donald Trump ?
00:48:56Oui, alors, relativisons parce que les républicains
00:48:58sont traditionnellement minoritaires
00:49:00chez les noirs américains mais Donald Trump,
00:49:02il avait déjà surpris
00:49:04lors de sa deuxième élection.
00:49:06En progressant,
00:49:08notamment dans le vote noir masculin,
00:49:10il est passé de 8 à 12%.
00:49:12Je vous disais, ce n'est pas énorme,
00:49:14mais par rapport aux républicains, c'est une progression
00:49:16par rapport à ce que
00:49:18faisait le parti républicain et ce qu'avait fait
00:49:20Donald Trump lors de sa première
00:49:22élection. Et là, il pourrait
00:49:24remporter 17% de ce vote
00:49:26afro-américain masculin
00:49:28en novembre et près de 23%
00:49:30dans les états pivots. C'est pour ça que je vous dis
00:49:32que c'est tout de même important puisque
00:49:34ça peut faire très bien basculer
00:49:36une élection, ce vote noir
00:49:38de 23%
00:49:40dans les états clés.
00:49:42Je vais répondre à votre question.
00:49:44Pourquoi
00:49:46cette relative
00:49:48percée ? Tout simplement parce que
00:49:50le niveau de vie des noirs américains
00:49:52a plutôt augmenté durant
00:49:54le mandat de Trump et c'était d'ailleurs
00:49:56un de ses ressorts en disant « moi, je ne suis
00:49:58pas condescendant avec vous, je ne suis pas tout le temps
00:50:00en train de parler de racisme, mais en tout cas
00:50:02je vous donne du boulot ». Donc, il a
00:50:04axé son discours sur l'économie,
00:50:06notamment la classe ouvrière noire.
00:50:08Ça a été plutôt efficace, donc on peut penser
00:50:10que certains noirs américains
00:50:12finalement s'en fichent un peu de leur propre couleur de peau
00:50:14et des questions de racisme
00:50:16et sont contents surtout d'avoir
00:50:18du travail et de progresser,
00:50:20d'accéder à la classe
00:50:22moyenne. Ensuite, je crois qu'il y a
00:50:24le ras-le-bol
00:50:26de l'idéologie progressiste woke
00:50:28chez les noirs américains. Les noirs américains
00:50:30votent traditionnellement
00:50:32pour les démocrates parce que
00:50:34justement, ils considéraient que les démocrates
00:50:36pour les noirs
00:50:38qui sont plutôt défavorisés
00:50:40aux Etats-Unis,
00:50:42que les démocrates étaient le parti
00:50:44de gauche ouvrier. Donc, ils votaient
00:50:46traditionnellement plutôt
00:50:48démocrates pour ces questions-là, mais par contre, sur les
00:50:50questions culturelles, ils sont plutôt
00:50:52conservateurs, les noirs américains. Si vous voulez,
00:50:54les questions de féminisme,
00:50:56de genre, de transsexualité,
00:50:58ce n'est pas tellement leur truc.
00:51:00Je pense que tactiquement,
00:51:02pour les démocrates...
00:51:04Pourquoi il n'y a pas d'écriture inclusive ?
00:51:06D'accentuer leur truc sur...
00:51:08Il y a une écriture inclusive en Angleterre ?
00:51:10A priori, oui.
00:51:12Ça vient
00:51:14de là-bas.
00:51:16On a importé le wokisme en France.
00:51:18Il y a l'écriture inclusive
00:51:20qui, effectivement, quand vous êtes
00:51:22un noir américain venant
00:51:24d'un milieu défavorisé,
00:51:26il vaut mieux que vous sachiez lire
00:51:28convenablement. Donc, l'écriture
00:51:30inclusive, paradoxalement, c'est toujours
00:51:32le paradoxe avec les démocrates, ne sert pas
00:51:34les catégories les plus
00:51:36défavorisées socialement, qu'elles soient
00:51:38noires ou pas, d'ailleurs.
00:51:40Et enfin, la troisième raison, je disais,
00:51:42le ras-le-bol du wokisme,
00:51:44le ras-le-bol d'être instrumentalisé, peut-être
00:51:46aussi, par les
00:51:48démocrates, c'est-à-dire que
00:51:50l'antiracisme, le fait de considérer
00:51:52que les noirs doivent
00:51:54voter démocrate par essence,
00:51:56quasiment, ou doivent voter pour une noire
00:51:58parce qu'elle est noire, ça énerve
00:52:00un certain nombre de citoyens américains
00:52:02qui se considèrent avant tout comme citoyens.
00:52:04Il y a des intellectuels noirs
00:52:06qui commencent à émerger, notamment
00:52:08quelqu'un qui s'appelle Coleman Hughes, qui a écrit un livre
00:52:10La fin de la politique raciale, plaidoyé pour
00:52:12une Amérique indifférente à la couleur.
00:52:14Et tout ça est plutôt une bonne nouvelle.
00:52:16Kamala Harris, elle sera élue ou pas,
00:52:18mais il vaut mieux qu'elle soit élue, effectivement,
00:52:20pour son programme, pour ce qu'elle propose,
00:52:22plutôt que parce qu'elle est noire, ou indienne,
00:52:24ou femme, ou je ne sais quoi.
00:52:26Merci beaucoup.
00:52:28C'est vrai que cette campagne, avec ce changement
00:52:30de candidat, ça ressemble à une campagne éclair,
00:52:32mais en effet, les épisodes
00:52:34sont déjà nombreux,
00:52:36et ça promet des joutes.
00:52:38Et de la part de Donald Trump,
00:52:40il va y avoir des rebondissements, sans doute.
00:52:44Pas mal d'outrance, également, on peut l'imaginer,
00:52:46parce que la campagne, c'est une
00:52:48vraie rivalité exacerbée
00:52:50aux Etats-Unis, avec notamment, je pense à ces spots
00:52:52où chacun s'invectit,
00:52:54va chercher les casseroles de l'autre, etc.
00:52:56Ça va être, je ne sais pas si vous voulez dire un petit
00:52:58moins de 30 secondes, Paul, avant de passer au dernier édito,
00:53:00mais c'est vrai que ça s'annonce...
00:53:02Je faisais la réflexion, simplement, et il est intéressant,
00:53:04je trouve que la phrase qu'a dit Donald Trump au sujet de Kamala Harris,
00:53:06elle aurait pu être dite par quelqu'un de woke,
00:53:08c'est-à-dire dire que quelqu'un devient
00:53:10noir, c'est en fait aussi le discours
00:53:12woke, qui dit qu'en fait, le stigmate,
00:53:14il est appliqué par la société. On n'est
00:53:16pas noir, on n'est pas d'une
00:53:18certaine race, on est racisé,
00:53:20c'est-à-dire qu'on nous renvoie au fond
00:53:22de la perception de ce que
00:53:24notre identité pourrait
00:53:26faire susciter comme effet
00:53:28chez les autres. Cette idée, au fond,
00:53:30elle se renvoie un peu comme un match de ping-pong.
00:53:32Il y a un effet miroir, en tout cas.
00:53:34Que le stigmate, il est soit imposé de façon raciste
00:53:36par une société qui, encore une fois, calque
00:53:38ses grilles de lecture ethno-racialistes
00:53:40sur les gens, ça c'est ce que
00:53:42vous dites quand vous êtes woke, soit
00:53:44qu'il y a un effet d'opportunisme,
00:53:46il faudrait appartenir à certaines minorités
00:53:48pour obtenir ensuite des répercussions
00:53:50politiques. C'est ce que dirait
00:53:52en creux Donald Trump pour accuser son adversaire
00:53:54d'en profiter. Mais vous voyez, finalement, il se renvoie
00:53:56à cette idée. Aucun des deux, au fond,
00:53:58n'accepte l'idée plutôt française d'un universalisme
00:54:00qui, comme l'est très bien dit Alexandre en citant
00:54:02Barack Obama, est indifférent, au fond,
00:54:04en différence physique. – Et je rappelle que cette échéance
00:54:06américaine va nous emmener jusqu'au mois de novembre
00:54:08prochain où, évidemment,
00:54:10c'est au mois de novembre, traditionnellement, qu'a lieu
00:54:12cette élection tous les 4 ans.
00:54:14Philippe David, pour le dernier édito de la soirée.
00:54:16Alors, Philippe va nous dire le plus grand bien
00:54:18des bleus ce soir. Vous n'allez pas dire le plus
00:54:20grand bien des athlètes, puisque les bleus,
00:54:22ce sont d'autres bleus dont vous allez
00:54:24nous parler dans ces
00:54:26Jeux Olympiques, mais eux aussi brillent
00:54:28énormément. – Absolument.
00:54:30Julien, même si on a encore envie de parler
00:54:32de nos athlètes, puisqu'on a vécu ensemble
00:54:34sur CNews, en direct, la 3ème médaille d'or
00:54:36de Léon Marchand.
00:54:38Non, c'est de nos forces de l'ordre
00:54:40dont j'ai envie de dire le plus grand bien, puisque
00:54:42grâce aux Jeux Olympiques, les parisiens
00:54:44et probablement les résidents des villes
00:54:46qui accueillent des épreuves, ont pu
00:54:48constater depuis le début des Jeux
00:54:50à quel point ils étaient utiles
00:54:52à la vie des Français.
00:54:54– Utiles dans quel sens exactement ? – Alors déjà, à tous les sens
00:54:56du terme. Commençons par leur utilité.
00:54:58Première, la sécurité. Avec du
00:55:00bleu à chaque coin de rue, en ombre et toujours
00:55:02sur le qui-vive, on a un sentiment
00:55:04de sécurité comme on n'en avait plus
00:55:06depuis fort longtemps dans la capitale
00:55:08au point que Gérald Darmanin a pu se
00:55:10féliciter le 24 juillet dernier,
00:55:12je cite, que la délinquance à Paris
00:55:14en Ile-de-France avait été quasiment
00:55:16ramenée à zéro. On peut
00:55:18donc quasiment, sans craindre quoi que ce soit,
00:55:20poser son téléphone portable
00:55:22à la terrasse d'un café en buvant
00:55:24un verre sans avoir peur de
00:55:26se le faire arracher. Rappelons qu'il y a quelques jours
00:55:28avant le début des Jeux, un homme avait été
00:55:30poignardé à mort pour avoir essayé
00:55:32de récupérer son téléphone portable
00:55:34que quelqu'un lui avait volé sur une table
00:55:36à la terrasse d'un café. Alors, ça fait
00:55:38du bien de parler de sentiments
00:55:40de sécurité dans un pays où depuis des
00:55:42années, ceux qui osent parler d'insécurité
00:55:44se font soit railler, soit
00:55:46traiter de fachos. On se souvient du
00:55:48garde des Sceaux déclarant, je cite,
00:55:50que le sentiment d'insécurité
00:55:52relevait du fantasme. Une première fois,
00:55:54merci les Bleus. – Bon, d'accord pour la sécurité,
00:55:56c'est vrai et c'est important
00:55:58de le relever, mais pour quoi d'autre
00:56:00la vie des Parisiens s'est-elle améliorée
00:56:02ces derniers jours ? – Eh bien, aussi bizarre que ça
00:56:04puisse paraître, pour la circulation. Et Dieu sait
00:56:06si j'ai souvent dit du mal pour la circulation
00:56:08dans Paris. – Enfin, ça dépend où vous allez, hein. Pardon, Philippe.
00:56:10– J'ai testé. Depuis des années,
00:56:12les élus de la mairie de Paris
00:56:14ont un but avoué et assumé,
00:56:16emmerder les automobilistes.
00:56:18Pourrir la vie des automobilistes en
00:56:20ayant, par exemple, fermé les voies surberges. On pensait
00:56:22qu'avec la fermeture de la file
00:56:24de gauche sur le périphérique et
00:56:26nombre d'eau-fils sur des grandes artères,
00:56:28réservées aux petits véhicules autorisés,
00:56:30la circulation, elle est encore empirée. Pas du tout,
00:56:32elle s'est améliorée, grâce à qui ?
00:56:34Aux forces de l'ordre. Pourquoi ? Parce qu'elles
00:56:36sont présentes en masse sur les carrefours
00:56:38et elles font abstraction des feux
00:56:40et fluidifient la circulation. Extraordinaire
00:56:42pour circuler, d'autant qu'on rajeunit
00:56:44de 20 ou 30 ans. Rappelez-vous
00:56:46à l'époque où les policiers qui faisaient la circulation
00:56:48étaient en bleu et jaune,
00:56:50adamiés, je crois, et on les reconnaissait de loin.
00:56:52Les enquiquineurs qui,
00:56:54pour gagner 10 mètres, passent un feu et bloquent
00:56:56le trafic, un blocage qui s'étend de facto,
00:56:58ne le font plus, sauf à prendre
00:57:00une contravention, encore une fois,
00:57:02merci les bleus. – Il y a peut-être une autre raison,
00:57:04je me permets, Philippe, c'est qu'il y a quand même beaucoup moins de gens à Paris
00:57:06dans ce moment-là.
00:57:08– Pardon de vous casser un petit peu l'édito,
00:57:12mais on est quand même grand nombreux à Paris dans ce moment-là.
00:57:14– Oui, mais il y a tellement de fils en moins
00:57:16que je pense que ça comble facilement.
00:57:18– C'est vrai, vous avez raison. Bon, il y a un domaine que vous
00:57:20vouliez évoquer également, qui est plus surprenant,
00:57:22alors c'est votre avis,
00:57:24et on l'entend, pourquoi pas, c'est l'embellissement
00:57:26de la voie publique, vous trouvez ?
00:57:28– Absolument, Julien. Aussi surprenant que ça puisse
00:57:30paraître, la présence des forces de l'ordre un peu partout
00:57:32a embelli Paris. Et je vais vous dire pourquoi.
00:57:34– D'accord. – Je ne vous chanterai pas
00:57:36Jacques Offenbach quand il louait dans une opérette
00:57:38les militaires en disant qu'il aimait leur uniforme,
00:57:40leur moustaché, leur béret,
00:57:42mais cette présence de forces de l'ordre a eu le mérite
00:57:44de faire disparaître de la voie publique
00:57:46nombre de marchands à la sauvette
00:57:48qui vendaient tout et n'importe quoi,
00:57:50parfois avec des méthodes agressives
00:57:52pour les touristes, sans payer
00:57:54ni droit de stationner, ni TVA,
00:57:56ni impôts et taxes.
00:57:58Ces étalages à la sauvette
00:58:00qui transformaient certains trottoirs en cloaques
00:58:02ont disparu, mais on peut
00:58:04légitimement craindre qu'ils reviennent souiller
00:58:06la voie publique dès la fin des JO
00:58:08quand les forces de l'ordre seront retournées
00:58:10dans leurs commissariats, leurs casernes ou leurs gendarmeries.
00:58:12Encore et toujours, merci les Bleus.
00:58:14– Quelles autres leçons
00:58:16on peut tirer de cette
00:58:18présence massive des forces de l'ordre
00:58:20dans la capitale et la région parisienne ?
00:58:22Surtout les sites olympiques d'ailleurs en région.
00:58:24– Encore un point, regardez la politique de prévention
00:58:26routière. On a fait disparaître les Bleus des routes
00:58:28pour mettre des bancs dimancheaux,
00:58:30placés en général dans les endroits les plus rentables
00:58:32mais pas les plus dangereux, comme unique mode
00:58:34de contrôle routier ou presque.
00:58:36Ainsi, des fous du volant qui conduisent sous alcool
00:58:38ou stupéfiants, changent de file à grande vitesse
00:58:40sans clignoter en étant des dangers publics
00:58:42ne sont jamais inquiétés ou presque
00:58:44alors que ce sont eux
00:58:46les principaux vecteurs d'insécurité routière.
00:58:48Cela nous remet devant une réalité.
00:58:50Le fiasco de la politique Sarkozy
00:58:52qui, au nom des finances publiques, avait supprimé
00:58:5413 000 postes au sein des forces de l'ordre.
00:58:56Un fiasco qui s'est payé très cher en termes
00:58:58d'insécurité. On peut en tirer une conclusion
00:59:00des forces de l'ordre partout
00:59:02et une justice très dure, et on pourra faire
00:59:04revenir la sécurité en France. Pour cumuler
00:59:06les deux, une chose suffit, mais elle est
00:59:08très rare dans la politique française, le courage.
00:59:10– Et une deuxième conclusion alors ?
00:59:12– Merci les Bleus, et allez les Bleus.
00:59:14– Et merci Philippe, et allez Philippe.
00:59:16C'est vrai, c'est vrai, il a raison.
00:59:18C'est écrit avec la plume
00:59:20de Philippe qu'on apprécie,
00:59:22qui nous donne le sourire, cher Philippe.
00:59:24Merci à vous. Mais il y a une réalité, c'est vrai
00:59:26que la police est partout, le Bleu
00:59:28est partout, et ce qui est intéressant
00:59:30c'est d'entendre les femmes. C'est d'entendre les femmes
00:59:32à plusieurs reprises sur le plateau, depuis
00:59:34une semaine, on a eu l'occasion de mémoire
00:59:36avec Rachel Khan, avec Alice Cordier,
00:59:38avec Sabrina Medjéber,
00:59:40d'évoquer cette présence policière,
00:59:42et elles me disent toutes la même chose.
00:59:44Depuis une semaine, un peu plus, avant la
00:59:46cérémonie d'ouverture, je me sens en
00:59:48sécurité totale. Je n'ai pas peur
00:59:50d'être dans la rue, quelle que soit l'heure,
00:59:52je n'ai pas peur de me promener, quelle que soit ma tenue.
00:59:54C'est une réalité.
00:59:56C'est bien sûr grâce à l'engagement sans
00:59:58faille des forces de l'ordre, et moi je m'associe
01:00:00à 100% au message de Philippe, mais c'est
01:00:02aussi dû au fait que, effectivement
01:00:04Paris s'est vidé. Quand on se balade dans
01:00:06Paris en ce moment, hormis les zones
01:00:08proprement parlées olympiques, les autres quartiers,
01:00:10c'est fantomatique quand même.
01:00:12Pour sécuriser Paris, on a vidé Paris,
01:00:14on a aussi déplacé un peu un certain nombre
01:00:16de gens dont on ne voulait plus trop qu'ils soient là,
01:00:18et c'est comme ça que ça a été fait.
01:00:20Et effectivement, qui parlait des vendeurs à la sonnette,
01:00:22on a juste déplacé les personnes,
01:00:24vous savez, un peu comme quand on déplace les craquettes de quartier en quartier.
01:00:26Donc là, ils vont revenir après,
01:00:28et il n'y a aucune pérennité dans les mesures
01:00:30qui ont été prises, et ça, je trouve ça assez désolant.
01:00:32C'est vrai que le paradoxe, c'est que Paris
01:00:34n'a jamais été aussi paisible
01:00:36que quand elle est bunkerisée.
01:00:38Mais avec
01:00:40QR code, les blocs en béton,
01:00:42les barrières partout,
01:00:44elles sont encore là physiquement,
01:00:46mais c'est vrai qu'il y a moins de
01:00:48checkpoints. Mais c'est vrai que c'est pas tout à fait
01:00:50le Paris dans lequel j'ai envie de me balader non plus.
01:00:52Non, mais ce qui est quand même lamentable,
01:00:54c'est que pour ce qui est,
01:00:56si on enlève
01:00:58les c'est passé et compagnie,
01:01:00c'est vrai que c'est plutôt rassurant
01:01:02d'avoir toutes ces forces de police. Et ce qui est
01:01:04lamentable, c'est qu'elles sont là pour les Jeux Olympiques,
01:01:06et qu'elles vont effectivement
01:01:08repartir ensuite. C'est lamentable aussi
01:01:10que parfois, bah oui.
01:01:12Et encore plus dans certains
01:01:14autres quartiers, c'est ce que j'allais dire.
01:01:16Il va falloir embaucher des porteurs.
01:01:18Bah oui, d'ailleurs,
01:01:20Philippe a eu raison
01:01:22d'évoquer la RGPP de Nicolas Sarkozy.
01:01:24Et je pense aussi à ceux qui habitent dans
01:01:26des quartiers difficiles, à Marseille ou dans
01:01:28d'autres villes aujourd'hui, et qui doivent
01:01:30se dire, bon, on est capable de mettre le paquet
01:01:32pour les Jeux Olympiques, et on n'est pas
01:01:34capable au quotidien d'assurer
01:01:36un minimum notre sécurité,
01:01:38de faire que certains quartiers ne soient pas
01:01:40tenus par des dealers par exemple.
01:01:42Et Marseille,
01:01:44si vous mettez de la police comme c'est le cas à Paris
01:01:46en trois semaines, trois semaines après, ça repartira ?
01:01:48Mais il faut les mettre de manière
01:01:50pérenne. On n'a pas essayé de les mettre sur un
01:01:52si long temps, d'ailleurs, parce que
01:01:54ça a été dit par Alain Bauer, on pourrait le faire,
01:01:56ça assécherait les trafics, mais on aurait peur
01:01:58des émeutes, notamment.
01:02:00Donc moi, voilà, je pense
01:02:02que ça montre que quand on veut, on peut.
01:02:04Donc c'est intéressant. J'ajouterais la propreté.
01:02:06Ça n'a rien à voir avec la police, mais c'est
01:02:08pareil, bizarrement. Les
01:02:10rues sont propres en ce moment.
01:02:12Et on peut en remercier ceux...
01:02:14Les agents de la propreté, mais
01:02:16là on se demande aussi pourquoi ce n'est pas le cas
01:02:18d'habitude. Essentiellement parce que les
01:02:20personnes, on l'a vu, qui composent les
01:02:22supporters, les touristes qui viennent pour regarder les Jeux
01:02:24olympiques, se comportent beaucoup mieux que les parisiens qui
01:02:26eux sont partis. C'est peut-être possible.
01:02:28C'est vrai, c'est vrai.
01:02:30On a vu quand même des supporters
01:02:32qui ramassaient eux-mêmes à la fin d'un
01:02:34match les déchets qu'ils avaient laissés sur
01:02:36les places. Ça c'est souvent les supporters japonais
01:02:38qui le font particulièrement. J'ai jamais vu ça dans
01:02:40un stade avec des supporters. Et d'ailleurs, les athlètes,
01:02:42moi j'ai souvenir d'équipes de foot
01:02:44japonaises et des images
01:02:46quand ils vont dans d'autres stades,
01:02:48vous allez dans le vestiaire, une fois que l'équipe et le staff
01:02:50a quitté le stade, c'est
01:02:52nickel, ça brille, alors que vous voyez d'autres
01:02:54équipes qui ont laissé des déchets, des bananes,
01:02:56des affaires sales, enfin bon peu
01:02:58importe. C'est vrai qu'il y a une discipline
01:03:00de certains supporters qui est assez exemplaire.
01:03:02Et un dernier mot, parce que là on se dit
01:03:04c'est magnifique, il y a des bleus partout.
01:03:06Les policiers qu'on a mobilisés, ils le sont de façon exceptionnelle
01:03:08et souvent ils le sont dans des périmètres
01:03:10qui sont complètement éloignés de leur mission
01:03:12d'habitude. Il y en a un qui a fait
01:03:14une vidéo plutôt humoristique
01:03:16pour s'en moquer gentiment et peut-être aussi
01:03:18pour exprimer un peu le sentiment qu'il avait
01:03:20d'être sous-employé. C'est un
01:03:22officier de police judiciaire, 25 ans de métier derrière lui.
01:03:24C'est un gars, si vous voulez, c'est quand même des postes
01:03:26dans la police qui nécessitent un niveau de compétence,
01:03:28un niveau d'études, etc. important et qui s'est filmé
01:03:30en train de mettre de la rubalise. Il a dit voilà, mon quotidien
01:03:32pendant trois semaines, je mets de la rubalise. La vidéo
01:03:34était hilarante, et bien il a été
01:03:36convoqué par sa hiérarchie.
01:03:38Il a été renvoyé à Strasbourg d'où il venait.
01:03:40Il a reçu une co-location par l'IGPN.
01:03:42Je trouve que la police manque un peu d'humour.
01:03:44Mais en tout cas,
01:03:46il y a un très bon contact avec la police judiciaire.
01:03:48Et c'est ce qu'on tiendra.
01:03:50C'est la fin de ce
01:03:52Face à Info. C'est pas malheureux parce qu'il y a
01:03:54Ylodi Huchard qui arrive pour l'heure des pro-2.
01:03:56Voilà pourquoi je me reprends.
01:03:58Ylodi Huchard pour l'heure des pro-2 dans un instant.
01:04:00Et puis j'aurai le plaisir de vous retrouver
01:04:02dans une petite heure puisque je
01:04:04vous retrouve pour 100% Politique dans un instant.
01:04:06Merci à Martin Mazur qui a préparé cette émission.
01:04:08Très bonne soirée sur CNews.

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