Face à l'Info Été (Émission du 22/08/2024)

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Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00:00Bonsoir, il est 19h, 19h, 20h, c'est votre Face à l'Info, une équipe de 4 personnes, 4 personnalités, 4 regards sur l'actualité,
00:00:09et un objectif, prendre une certaine hauteur sur des sujets qui vous concernent. Je vous présente mon équipe du jeudi soir.
00:00:14Dans quelques instants, tout de suite on fait un tour complet d'informations avec Félicité Kinnocki que je suis ravi d'accueillir en ce jeudi soir.
00:00:20Bonsoir, félicité.
00:00:21Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
00:00:23Gabriel Attal serait le grand favori des Français pour Matignon. Selon un sondage Harris Interactive pour le magazine Challenge,
00:00:3140% des Français ont déclaré préférer l'actuel Premier ministre démissionnaire juste devant Jordan Bardella ou encore Xavier Bertrand,
00:00:39qui n'obtient que 32% des opinions favorables.
00:00:42Plus de 2 tonnes de cannabis ont été saisies à Cherbourg sur un voilier.
00:00:46Les stupéfiants étaient dissimulés dans des ballots de type valise marocaine.
00:00:50Les deux hommes à bord âgés de 41 et 56 ans ont été interpellés et immédiatement placés en retenue douanière.
00:00:56Ils sont de nationalité norvégienne.
00:00:58Et puis les tout premiers athlètes paralympiques sont arrivés hier au Village des Jeux à Saint-Denis.
00:01:04Au total, 180 pays sont attendus dont la majorité des 237 sportives de la délégation française.
00:01:10La compétition débute mercredi prochain et durera jusqu'au 8 septembre.
00:01:14800 000 places restent encore disponibles.
00:01:18Et vous avez fini.
00:01:19C'est tout.
00:01:20Merci beaucoup, c'est tout.
00:01:21Et en tous les cas, nous, on démarre Face à l'Info, nous sommes ensemble jusqu'à 20h.
00:01:25Voici le programme.
00:01:27On commencera ce Face à l'Info avec Vincent Roy.
00:01:30Depuis ce matin, CNews est à Calais avec une équipe.
00:01:32Nous décrivons le quotidien des habitants avec les migrants qui tentent coûte que coûte,
00:01:36au péril de leur vie, de traverser la Manche malgré une forte présence des forces de l'ordre sur le terrain.
00:01:42Vincent, lui, a choisi ce soir de nous faire un double focus.
00:01:45Comment les choses se passent en Espagne, comment les choses se passent en Italie.
00:01:48Il évoquera aussi les conséquences pour la France, vaste sujet aux enjeux majeurs.
00:01:54Avec Régis Le Sommier, vous le savez, vous le connaissez, la politique internationale n'a pas de secret pour lui.
00:01:59On prendra un billet pour les Etats-Unis ce soir.
00:02:01C'est une façon pour moi de lui mettre une certaine pression.
00:02:03On évoquera bien sûr la course à la Maison Blanche.
00:02:06D'un côté Kamala Harris qui fait beaucoup parler d'elle depuis le retrait de Joe Biden et qui occupe le terrain.
00:02:11Et puis de l'autre, oui de l'autre, Donald Trump qui lui occupe toujours et encore le terrain
00:02:16mais qui a fort à faire pour contrecarrer la montée en puissance de la candidate démocrate.
00:02:21Et puis il y a Robert Kennedy Jr.
00:02:23Le candidat indépendant devrait renoncer à la course.
00:02:26Pas simple pour lui d'exister.
00:02:28Il se dit qu'il pourrait peut-être rallier Trump.
00:02:31Oui ? Non ? Est-ce que cela pourrait changer certaines choses ?
00:02:34Réponse de Régis.
00:02:36Avec Véronique Jacquet, on va aller sur un domaine qu'elle maîtrise parfaitement bien.
00:02:41Cela ne vous a pas échappé mais cet été, les chrétiens ont subi un certain nombre d'attaques.
00:02:45Il y a eu, vous vous en souvenez, la cérémonie des Jeux Olympiques qui a fait grand bruit.
00:02:49Et puis il y a eu une affiche, celle de Charlie Hebdo insultant la Vierge Marie le 15 août dernier.
00:02:54Véronique nous dira que les chrétiens, oui les chrétiens, n'ont pas l'intention de subir.
00:02:58Ils ne veulent plus se laisser offenser.
00:03:01Olivier Dardigole, lui, à la fin de notre émission, va nous faire chanter.
00:03:06C'est une surprise, je ne vous dis rien.
00:03:08Il va se replonger dans son enfance, peut-être dans votre enfance d'ailleurs.
00:03:11Séquence nostalgique, quand il nous tient, il va nous parler des jolies colonies de vacances.
00:03:16Le milieu des années 60, c'était l'âge d'or des colos.
00:03:19Oui mais depuis, les choses ont un peu changé.
00:03:21Pourquoi ? Olivier nous dira tout.
00:03:37Mais avant de parler des colonies de vacances, on va commencer avec vous, mon cher Vincent.
00:03:40On va parler de l'immigration.
00:03:42L'immigration clandestine est incontrôlée en Espagne et en Italie.
00:03:46Bilan provisoire est plutôt alarmant pour la France.
00:03:50Oui parce qu'en réalité, tout se tient, évidemment, aujourd'hui.
00:03:54Les flux migratoires, la déferlante migratoire en Europe a évidemment une influence sur notre pays.
00:04:02Puisque, de toute façon, vous savez bien que Schengen est une réalité.
00:04:08Alors, on commence par l'Espagne.
00:04:10Oui, alors plantons le décor.
00:04:12Entre janvier et août 2024, selon Euractiv.com, 31 155 migrants en situation irrégulière sont arrivés en Espagne.
00:04:24Soit 66,2% de plus qu'au cours de la même période, l'année dernière,
00:04:30où 18 745 avaient réussi à rentrer dans le pays, selon la même étude.
00:04:36Les arrivés d'exilés en situation irrégulière en provenance d'Afrique ont atteint des niveaux records en Espagne
00:04:42au cours des deux premières semaines de ce mois d'août.
00:04:45Face à une augmentation, tenez-vous bien, de 126% dans les îles Canaries
00:04:51et de 143% dans l'enclave espagnole de Ceuta.
00:04:55L'enclave espagnole de Ceuta, elle est au Maroc.
00:04:57Les régions ne s'en sortent plus, écrit au secours.
00:05:00Un grand nombre de personnes en situation irrégulière qui parviennent à atteindre le territoire espagnol
00:05:05sont originaires principalement de Mauritanie ou du Sahel.
00:05:10L'escalade actuelle de la violence dans ces régions d'Afrique provoque,
00:05:14comme on peut très facilement le comprendre, le déplacement de milliers de personnes.
00:05:18Entre le 1er et le 15 août, 1033 personnes sont arrivées sur les côtes de la péninsule ibérique
00:05:24à bord de 72 embarcations, tandis qu'en juillet, 1698 personnes ont posé le pied sur le territoire espagnol.
00:05:32Une tendance bien supérieure au mois précédent, si l'on va de janvier à août,
00:05:37selon un nouveau rapport du ministère espagnol de l'Intérieur.
00:05:40Alors Vincent, comment arrive la majorité de ces migrants ?
00:05:43La plupart des 31 155 migrants sont arrivés par la mer.
00:05:4929 512 personnes à bord de 908 embarcations.
00:05:55L'Espagne est donc un point névralgique pour l'entrée des exilés,
00:05:59surtout par la dangereuse route de l'Atlantique qui relie les pays d'Afrique de l'Ouest aux îles Canaries.
00:06:05Sans oublier les deux frontières physiques avec le Maroc,
00:06:09autour des villes autonomes et espagnoles de Ceuta et de Melilla,
00:06:13qui se trouvent sur le continent africain.
00:06:15Madrid a récemment eu plusieurs différents diplomatiques avec le Maroc,
00:06:18au sujet précisément de cette immigration.
00:06:21La frontière entre l'Espagne et le Maroc a été décrite par de nombreux experts
00:06:26comme la plus inégale du monde avec des PIB par habitant aux extrémités opposées de l'échelle.
00:06:34Ecoutez bien, l'Espagne avec près de 32 677 dollars par habitant,
00:06:41PIB par habitant,
00:06:42et le Maroc avec 3672 dollars PIB par habitant selon les données de la Banque mondiale.
00:06:49Et au milieu, enfin à la frontière, vous avez d'un côté Ceuta, c'est-à-dire l'Espagne,
00:06:55et de l'autre côté le Maroc.
00:06:56Je crois que vous n'avez pas besoin d'explications superfétatoires.
00:06:59La police espagnole a annoncé le vendredi 2 août avoir démantelé un réseau de passeurs
00:07:04qui a introduit un millier de migrants algériens et syriens en Espagne depuis l'Algérie,
00:07:09avant de les emmener dans d'autres pays d'Europe en leur faisant payer jusqu'à 20 000 euros par personne.
00:07:15Alors quelles sont les réactions politiques en Espagne ?
00:07:18Ça chauffe, ça chauffe dur.
00:07:20La question de l'immigration est l'un des sujets les plus controversés de la scène politique espagnole.
00:07:24Le parti d'extrême droite, VOX, patriote pour le Parti européen,
00:07:29l'utilise pour attaquer le gouvernement progressiste du Premier ministre Pedro Sanchez,
00:07:33faisant écho à la rhétorique d'autres partis d'extrême droite de l'Union européenne,
00:07:36telles que l'AFD en Allemagne ou la Lega en Italie.
00:07:40Je vous passe sous silence les réactions d'autres partis d'extrême droite ibériques,
00:07:43comme la nouvelle formation SALF, l'acronyme de C.A. Cabo da Fiesta, c'est terminé, la fête.
00:07:49Les chiffres officiels montrent que l'Espagne est un pays de plus en plus diversifié
00:07:53sur une population de 48,8 millions d'habitants.
00:07:578,7 millions, c'est-à-dire un peu plus de 17% de la population, sont des étrangers et des émigrés.
00:08:03En situation irrégulière, représentent désormais 13,6% de la main d'œuvre totale,
00:08:09selon les données de l'Institut national de la statistique.
00:08:12En juillet dernier, Fernando Clavijo, chef de l'exécutif régional des îles Canaries,
00:08:18a exhorté Pedro Sanchez, le Premier ministre, et l'Union européenne
00:08:22à répondre aux besoins urgents de la région en la matière.
00:08:25Rien qu'entre janvier et le 15 août, un total de 22 304 personnes sont arrivées aux îles Canaries,
00:08:33soit 126% de plus qu'au cours de la même période de l'année précédente,
00:08:37lorsque 9864 exilés en situation irrégulière avaient posé le pied dans cette communauté autonome espagnole.
00:08:45Et pourtant, selon un rapport de la Commission espagnole d'aide aux réfugiés,
00:08:50l'Espagne a accordé l'asile à seulement 12% des demandeurs en 2023,
00:08:55soit le taux le plus bas parmi les États membres,
00:08:58et 30 points en dessous de la moyenne de l'Union européenne.
00:09:01On peut considérer que la péninsule ibérique n'est pas conséquente, pas attirante.
00:09:06Dans une tentative de renforcer le message de solidarité économique de Madrid,
00:09:10y compris l'investissement de millions d'euros avec les principaux pays d'Afrique où arrivent les exilés,
00:09:15Pedro Sanchez prévoit une visite officielle en Mauritanie.
00:09:19D'ici la fin du mois d'août, il va falloir qu'il se presse parce qu'on y arrive.
00:09:22Sa deuxième visite dans le pays, c'est pas la première, en moins d'un an.
00:09:26L'un des problèmes les plus importants auxquels sont actuellement confrontés les autorités des îles Canaries
00:09:31est le goulet d'étranglement en matière d'accueil de mineurs non accompagnés.
00:09:35En effet, près de 6000 enfants sont actuellement hébergés,
00:09:39soit près de trois fois la capacité d'accueil des centres publics.
00:09:43L'enclave de Ceuta a également tiré la sonnette d'alarme cet été,
00:09:48demandant au gouvernement une aide urgente pour faire face à une situation qu'elle qualifie d'insoutenable
00:09:54après l'arrivée de 416 mineurs non accompagnés au cours des derniers jours,
00:09:58alors que la capacité maximale des centres publics est de 130.
00:10:02Qu'est-ce qu'on fait de ces gamins ?
00:10:04La situation est devenue si grave que le chef de l'opposition de centre droit du Parti populaire espagnol,
00:10:11Alberto Nunez Ferroi, a récemment demandé au gouvernement de déclarer une urgence migratoire dans le pays.
00:10:18Plus de 5000 migrants sont morts dans la Méditerranée en tentant de rejoindre l'Espagne depuis le début de l'année.
00:10:27Après l'Espagne, focus sur l'Italie, Vincent.
00:10:30Selon le journal Le Monde, les traversées de migrants reprennent en Méditerranée,
00:10:34mais les arrivées en Italie diminuent.
00:10:37Avec un peu plus de 7000 personnes débarquées entre janvier et mars, les arrivées en Italie depuis la Libye restent stables.
00:10:44En revanche, elles ont nettement baissé depuis la Tunisie.
00:10:48Il a suffi de quelques jours d'une météo un peu clémente
00:10:52pour que les traversées en Méditerranée centrale entre la Tunisie, la Libye et l'Italie repartent à la hausse.
00:10:58Environ 5000 personnes sont arrivées en Italie lors des deux dernières semaines,
00:11:02selon le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies,
00:11:05presque autant que sur la période courant du 1er janvier à mi-mars.
00:11:11Des chiffres qui restent cependant très inférieurs aux plus de 2400 arrivées comptabilisées entre janvier et mars 2023,
00:11:19si on se reporte de période à période.
00:11:21La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, et son gouvernement n'ont pas manqué de se féliciter de ce fléchissement.
00:11:27Leurs efforts, tant à l'échelle nationale qu'internationale, disent-ils,
00:11:31ont permis une diminution significative des arrivées dans la péninsule.
00:11:34Avec un peu plus de 7000 personnes débarquées entre janvier et mars, comme je vous le disais,
00:11:39les arrivées en Italie depuis la Libye restent stables.
00:11:42Par contre, elles ont nettement baissé depuis la Tunisie.
00:11:45Après une vague sans précédent en 2023, mais vraiment sans précédent,
00:11:49la Tunisie a vu les départs de migrants et de demandeurs d'asile se contracter de 71% depuis le début de l'année,
00:11:56après que leurs conditions de vie sur place se soient brutalement dégradées,
00:12:00suite aux déclarations, on s'en souvient, du président Caïs Saïed.
00:12:04Ce dernier avait décrit en février 2023 l'afflux d'exilés subsahariens
00:12:10comme une entreprise criminelle visant à changer la composition démographique de la Tunisie.
00:12:18On se souvient tous de ces déclarations.
00:12:20L'Europe s'était alors mobilisée au plus haut niveau pour tenter d'endiguer les migrations en provenance des côtes tunisiennes,
00:12:26avec pour point d'orgue la signature d'un mémorandum d'entente entre Bruxelles et Tunis, le 16 juillet 2023,
00:12:32dont l'un des volets porte sur la lutte contre l'immigration irrégulière.
00:12:36Bien que M. Saïed ait répété que son pays ne jouera pas le rôle de garde aux frontières,
00:12:41les forces de l'or tunisienne ont multiplié les opérations contre les réseaux de passeurs,
00:12:45mais encore contre les ateliers de fabrication de bateaux servant à la traversée depuis la fin de l'été précédent.
00:12:52Elles ont en parallèle poursuivi les arrestations et expulsions arbitraires des migrants et demandeurs d'asile vers les frontières de ses voisins.
00:12:59Celles-ci sont devenues systématiques après chaque interception en mer,
00:13:04selon le porte-parole du forum tunisien des droits économiques et sociaux.
00:13:07Bien que documentés par Le Monde et d'autres médias et dénoncés par plusieurs organisations de la société civile,
00:13:14ces pratiques sont évidemment continuellement niées par les autorités tunisiennes.
00:13:20Dans la zone maritime entre la Libye et l'Italie, la situation est l'arseneguer meilleure.
00:13:2660 personnes d'un canot secouru par l'ONG fameuse SOS Méditerranée, le 13 mars, sont portées disparues.
00:13:33Au total, au moins 422 personnes ont déjà péri noyées depuis janvier, selon l'organisation internationale pour les migrations.
00:13:42Je ne parle ici évidemment et tout le temps que des naufrages connus.
00:13:48On ne peut pas parler de ceux précisément qui sont inconnus, puisqu'ils sont inconnus.
00:13:52Les ONG, qui essaient de venir en aide aux migrants, subissent une répression croissante des autorités italiennes.
00:13:58Les autorités maritimes italiennes ont depuis plus d'un an pris l'habitude de désigner des ports du centre et du nord du pays
00:14:05pour débarquer les rescapés secourus par les ONG.
00:14:08Une pratique qui rallonge le temps de trajet et éloigne les navires des zones de sauvetage.
00:14:13Dans un communiqué publié le 22 février, un groupe d'ONG a dénoncé ces obstructions
00:14:19qui participent, selon elle, à entraver les activités de recherche et de sauvetage,
00:14:24provoquant, je cite, une augmentation du nombre de morts.
00:14:28Alors, quelles sont les conséquences pour nous en France ?
00:14:31Tout cela revient à poser la question de savoir, finalement, où vont les migrants clandestins
00:14:36arrivés par l'Espagne ou par l'Italie ?
00:14:39Évidemment, on n'a pas le détail. Et pour l'état des lieux, il faudra repasser.
00:14:44Il reste que, dans une tribune du Figaro en date du 18 août dernier, il y a donc seulement quelques jours,
00:14:50l'ancien directeur français de la police aux frontières déplore le manque de moyens et tire la sonnette d'alarme.
00:14:56Monsieur Gontier, qui était d'ailleurs ce matin sur l'antenne de CNews, souligne la difficulté d'exercir un contrôle
00:15:04efficace aux frontières françaises et européennes, faute de moyens.
00:15:08Il délargue d'un manque de moyens, manque d'effectifs et de matériel technologique,
00:15:14lacune de coopération entre les différents services, bref, lacune à tous les états,
00:15:21sans oublier un cadre juridique toujours plus contraignant.
00:15:25Un seul exemple, la décision du Conseil d'État du 2 février 2024,
00:15:29interdisant l'expulsion manu militari des migrants contrôlés en situation irrégulière aux frontières intérieures.
00:15:37Par ailleurs, l'ex-fonctionnaire souligne surtout le manque de coordination entre les services.
00:15:42Dans le cadre de l'Union européenne, au-delà des frontières intérieures de chaque état membre,
00:15:47il y a surtout les frontières extérieures, celles de Schengen.
00:15:51Là aussi se joue un réel manque de coopération.
00:15:55Mais il insiste, l'ex-fonctionnaire, sur le manque d'accès aux technologies.
00:15:59De nombreux outils permettent de détecter par exemple la présence de personnes cachées dans les véhicules aux frontières.
00:16:04Il s'agit de détecteurs thermiques, de détecteurs de gaz carbonique,
00:16:08de détecteurs de battements cardiaques, de détecteurs de silhouettes grâce à des ondes millimétriques.
00:16:13Ces outils sont presque exclusivement, alors ça c'est très curieux,
00:16:16utilisés dans les quelques 120 aéroports et ports qui constituent des points de passage frontaliers.
00:16:22En revanche, il n'y en a pas, ou très peu, aux frontières terrestres intérieures,
00:16:27alors que ces derniers représentent, encore une fois, tenez-vous bien,
00:16:3190% de l'immigration clandestine pénétrant sur le territoire national.
00:16:35Ce qui fait qu'on a des moyens dans les ports et les aéroports, le problème c'est que ce n'est pas là que ça passe.
00:16:39La situation préoccupante de Mayotte, par exemple,
00:16:42est le cas typique là où on n'a pas le matériel suffisant qu'on devrait avoir,
00:16:47et il se trouve précisément dans les ports ou les aéroports,
00:16:50où là il ne se passe manifestement pas grand-chose.
00:16:53C'est ce que déclare M. Gontier, qui sait de quoi il parle, la sécurité des Français.
00:16:57Commence aux frontières, selon l'expression courante,
00:17:00mais on pourrait compléter en disant que l'insécurité aussi.
00:17:04L'immigration illégale, subie et massive, devient par conséquent ingérable,
00:17:10dangereuse et déstabilisante, je le cite, pour les démocraties et nos modes de vie.
00:17:16Les frontières permettent ainsi de protéger l'intérêt général face à des intérêts individuels étrangers.
00:17:22Vous voyez tout de même qu'à l'échelle européenne, la volonté politique n'y est pas.
00:17:29Merci pour ce focus. Qui veut réagir très rapidement ?
00:17:33Je crois que l'état des lieux fait par Vincent révèle une chose,
00:17:37c'est non seulement qu'il n'y a pas de volonté politique européenne,
00:17:41mais que c'est une capitulation coupable quand même,
00:17:45parce que la crise migratoire est encore devant nous,
00:17:47et quand on entend les chiffres ça donne le tournis,
00:17:49notamment ces mineurs comme ça, qui arrivent à Ceuta ou au Canary,
00:17:54et il n'y a plus de politique de coopération, vraiment ce qui manque,
00:17:57même à l'échelle européenne, à l'échelle française bien entendu,
00:18:00mais à l'échelle européenne, c'est une véritable politique de coopération,
00:18:03c'est-à-dire se rendre dans ces pays.
00:18:05De quoi avez-vous besoin ? Pourquoi tant d'enfants sont arrachés à leur famille
00:18:09alors qu'ils sont mineurs pour aller comme ça en Europe ?
00:18:13Qu'est-ce qui se passe ?
00:18:15Parce que si la crise migratoire est devant nous,
00:18:17là on se rend compte, vu les chiffres absolument affolants dont on parle Vincent,
00:18:21que c'est la moitié de l'Afrique qui veut venir en Europe,
00:18:25et on ne peut pas tous les accueillir, ça c'est évident.
00:18:28Ils viennent du Sahel, et quand on voit ce que je citais,
00:18:31c'est-à-dire le PIB, quand on passe du Maroc à l'enclave espagnole située en Afrique,
00:18:41on passe d'un PIB de 3000 et quelques euros à un PIB de 30 000.
00:18:48Donc on comprend très bien pourquoi les gens veulent passer cette frontière et veulent migrer.
00:18:54Il y a quand même le Premier ministre espagnol qui une première fois s'est déplacé en Mauritanie,
00:19:01là il y retourne, pas seulement je pense sous la pression de Vox ou de la droite espagnole,
00:19:07je pense qu'il a compris qu'il fallait...
00:19:09Le problème c'est que s'il est seul à faire cette démarche en Europe,
00:19:14c'est-à-dire qu'il n'y a pas de... ce qu'il faut c'est une coordination,
00:19:17et M. Gontier le dit très bien, il y a un vrai problème de coordination sur ces politiques.
00:19:22Il y a une politique européenne plutôt immigrationniste,
00:19:26on va le dire comme ça encore qu'on puisse en discuter,
00:19:29mais il y a surtout un vrai problème de coopération entre les États
00:19:33qui là ne sont pas d'accord sur les méthodes, les techniques.
00:19:36Chaque pays joue dans son couloir et l'Italie par exemple,
00:19:39elle a mis en place quelque chose avec la Tunisie,
00:19:41elle a mis aussi en place une externalisation pour accueillir les migrants
00:19:45qui sont tombés dans les eaux italiennes.
00:19:47Oui mais qu'est-ce qu'on en fait une fois qu'ils sont en Albanie ?
00:19:49L'Italie ne joue pas une solidarité européenne exemplaire
00:19:52puisque la manière dont elle a traité le problème là concernant
00:19:55n'a fait que déplacer le problème sur d'autres pays européens,
00:19:59notamment l'Espagne.
00:20:01Et l'Albanie ?
00:20:02Oui, je suis très sensible au fait que Vincent ait pu évoquer
00:20:05la question des pays de départ, la déstabilisation du Sahel,
00:20:08on en voit aussi les conséquences immédiates.
00:20:11Personnellement je souhaiterais qu'on puisse évoquer la question
00:20:14de couloirs, de routes, d'immigration légale et sécurisée
00:20:21avec bien sûr l'Union européenne et les États qui devraient pouvoir
00:20:25souverainement décider de quelle politique migratoire.
00:20:28Alors pour cela, une route migratoire sécurisée,
00:20:32ça supposerait par conséquent qu'on puisse faire sa demande d'asile
00:20:38dans le pays de départ.
00:20:40Oui.
00:20:41Allez Vincent, on enchaîne parce que je suis le maître des horloges,
00:20:44je vois l'horloge tourner et j'aimerais qu'on prenne la direction
00:20:47des États-Unis avec vous, mon cher Régis.
00:20:51On va parler du troisième candidat dont on parle très peu,
00:20:54il faut bien le reconnaître ces derniers temps.
00:20:56Robert Kennedy Jr. qu'il devrait annoncer demain normalement
00:20:58dans un discours à Phoenix dans l'Arizona, son retrait
00:21:01de la course à la présidence américaine.
00:21:03La raison a priori, c'est l'argent qui se taille
00:21:06et puis l'accélération évidemment, je le disais,
00:21:08de la campagne de Trump et d'Ice qui est désormais
00:21:12laisse très peu de classe à Robert Kennedy.
00:21:16Alors oui, d'abord il faut quand même souligner que Robert Kennedy Jr.,
00:21:19même si on en a peu parlé en France, on en a beaucoup parlé aux États-Unis.
00:21:22Beaucoup mais moins chez nous.
00:21:24Sa candidature a marqué, elle aura marqué l'histoire.
00:21:27C'est la première fois qu'un candidat se maintient,
00:21:29un troisième candidat se maintient aussi longtemps.
00:21:34Il a fait une belle campagne, alors je mets à part Ross Perot
00:21:38dont je parlerai tout à l'heure, qui lui a maintenu sa candidature
00:21:41et a permis finalement à Clinton de l'emporter en 1992,
00:21:44ça je fais une parenthèse.
00:21:46Alors on a tendance effectivement en France à oublier le neveu
00:21:51de John Kennedy et Robert Kennedy,
00:21:55qui cette semaine faisait encore, il y avait encore un sondage
00:21:58dans The Hill qui le créditait de 8,7% des voix.
00:22:03Ce n'est pas rien.
00:22:05Il avait quand même baissé, on l'a noté,
00:22:07significativement depuis l'arrivée de Kamala Harris dans la bataille.
00:22:11D'autres sondages le plaçaient autour de 5%.
00:22:14Il n'était pas présent encore dans tous les États.
00:22:17Les démocrates avaient beaucoup bataillé d'ailleurs
00:22:19au niveau juridique pour essayer de l'empêcher d'être sur les candidats
00:22:24et d'être présent dans les États et de grappiller des points.
00:22:28Alors son programme était un peu un fourre-tout.
00:22:32Il s'est présenté d'abord en indépendant,
00:22:34donc il y avait un peu de démocrate, un peu de républicain.
00:22:37Parfois ses propres équipes étaient un peu confuses
00:22:40quant à son positionnement politique.
00:22:42Alors on sait que c'est une figure désormais connue anti-vax.
00:22:45C'est aussi un défenseur de l'environnement, je vais y revenir.
00:22:48Il est en faveur du droit à l'avortement.
00:22:51Il est un peu entre la droite et la gauche,
00:22:53mais très anti-capitaliste au sens « il y a trop d'argent dans les campagnes ».
00:23:00Il a des thèmes de bataille et l'environnement est en premier.
00:23:03Alors justement, je vais vous raconter.
00:23:05Je l'avais interviewé en 2006 à New York.
00:23:08Son grand combat à l'époque, c'était très intéressant, c'était l'eau.
00:23:12Il m'avait expliqué comment il en était venu à défendre l'environnement,
00:23:15à devenir l'avocat le plus réputé aux Etats-Unis à cause d'un problème de drogue.
00:23:21Il m'a dit, je cite, « en 1983, j'ai été arrêté pour détention d'héroïne
00:23:26et condamné à des travaux d'intérêt généraux
00:23:28qui avaient un lien avec la fondation pour la rivière Hudson ».
00:23:32Donc c'est comme ça qu'il a commencé à défendre la rivière Hudson.
00:23:35Ensuite, il a défendu les marins-pêcheurs.
00:23:37Donc c'est sa propre addiction.
00:23:39Il a eu des problèmes de santé.
00:23:41C'est quelqu'un, c'est un personnage très atypique, ce Robert Kennedy Junior.
00:23:46Et ensuite, il a gagné à peu près 400 procès, tous liés à la défense de l'environnement.
00:23:52Alors évidemment, à l'époque, Fox News, le surnommé l'écologiste de la 5ème Avenue,
00:23:57ont tourné en dérision son action en rappelant qu'il voyait,
00:24:00voyageait assez souvent en jet privé.
00:24:02Ce n'est pas le seul.
00:24:03Leonardo DiCaprio est le premier grand écologiste.
00:24:07Mais il laisse une empreinte carbone significative dès qu'il se déplace.
00:24:12Bref, chacun n'est pas à l'abri d'un paradoxe.
00:24:15Ça ne l'empêche pas d'ailleurs de critiquer justement ce côté
00:24:20« fils de bonne famille, issu d'une famille fortunée »,
00:24:24l'impact de l'argent, et ça c'est un de ses grands thèmes de bataille,
00:24:28l'impact de l'argent politique aux États-Unis.
00:24:30Il m'expliquait par exemple au cours de cette interview que
00:24:33pour se présenter au Sénat américain, il faut lever au minimum 30 millions de dollars.
00:24:38Et qu'ensuite évidemment, cet argent vient de généreux donateurs
00:24:42qui ont des intérêts particuliers qui ensuite évidemment vont influencer
00:24:45sur votre vision et vos décisions politiques.
00:24:49Au cours de cette interview, il était peu revenu sur son père.
00:24:52Je lui avais posé la question à la fin pour savoir
00:24:55qu'est-ce qui fait que Robert Kennedy Jr. ne parle pas de son père.
00:24:59Il m'a dit « ça fait 22 ans que je refuse d'en parler »
00:25:02depuis l'assassinat de son père.
00:25:04Il ne faut pas oublier que son père et son oncle ont été assassinés.
00:25:07Et donc sur la possibilité aussi du retour d'un Kennedy à la Maison-Blanche,
00:25:12il m'avait dit « je ne répondrai pas à cette question ».
00:25:15Il lui est quand même arrivé de franchir la barre des 10 %,
00:25:17ce n'est pas rien 10 % Régis.
00:25:19Alors ce n'est pas rien, ce sont des électeurs, je l'ai dit,
00:25:21qui viennent des républicains surtout, des démocrates mais aussi des indépendants,
00:25:25et qui ont eu la particularité, vous savez en France,
00:25:28on ne voulait pas pendant la dernière élection présidentielle,
00:25:32ce qu'on ne voulait pas c'était de revoir le match Marine Le Pen-Emmanuel Macron.
00:25:37Mais aux Etats-Unis c'est pareil, beaucoup s'étaient tournés vers lui
00:25:40parce qu'ils ne voulaient pas revoir le Trump-Biden,
00:25:43la revanche de Trump sur Biden de 2020.
00:25:46Alors maintenant Biden n'est plus dans la course,
00:25:48donc certains démocrates sont rentrés au bercail
00:25:50en se ralliant à la candidature de Kamala Harris,
00:25:53en se disant peut-être que finalement c'est là qu'il faut aller,
00:25:56d'où sa baisse dans les sondages,
00:25:58il continue néanmoins de mobiliser autour de sa personne.
00:26:01Alors la question qu'on peut se poser, s'il se retire,
00:26:03a priori ça semble être le cas,
00:26:05à qui ça va profiter très concrètement ?
00:26:07Alors sauf surprise, alors attendez,
00:26:10je suis un peu perdu dans mes notes,
00:26:13mais vous faites bien de le préciser,
00:26:15en fait l'élection américaine en ce moment elle va jouer,
00:26:19on le sent bien, comme souvent d'ailleurs dans un mouchoir de poche.
00:26:23Alors il y avait déjà eu dans cette élection
00:26:26beaucoup de surprises,
00:26:28l'attentat raté contre Trump,
00:26:31le débat Trump-Biden aussi qui a précipité la sortie
00:26:34et le désistement de Biden,
00:26:36l'arrivée de Kamala Harris,
00:26:38s'il y a le retrait en plus de la candidature de Kennedy,
00:26:42de Robert Kennedy Junior,
00:26:44et l'arrivée peut-être d'un Kennedy, on va le voir,
00:26:46chez Trump, on est encore,
00:26:48c'est vraiment un feuilleton époustouflant cette campagne.
00:26:52On a eu un été de feu,
00:26:54rien ne dit que ça ne se reproduira pas avant novembre.
00:26:58Alors pour ce qui est des Kennedy d'ailleurs,
00:27:01il faut quand même reconnaître que c'est une famille
00:27:04qui représente quelque chose aux Etats-Unis,
00:27:07j'ai parlé de son oncle et de son père
00:27:10qui ont été assassinés,
00:27:12c'est aussi positif d'avoir un Kennedy avec soi,
00:27:16car c'est un nom mythique aux Etats-Unis,
00:27:19ça représente pour les Américains une période heureuse,
00:27:22même s'il y a eu ces assassinats,
00:27:24mais où le pays était véritablement au sommet,
00:27:27ce n'est pas négligeable,
00:27:29donc son désistement pourrait aider Donald Trump.
00:27:32On note que demain, vendredi,
00:27:34donc il devrait annoncer son retrait,
00:27:37peut-être son ralliement à Donald Trump
00:27:39et que Donald Trump est également en Arizona
00:27:42le même jour, demain,
00:27:44donc peut-être qu'il y aura un meeting commun
00:27:47avec un ralliement prévu,
00:27:49en tout cas, Trump a déjà dit qu'il est le bienvenu,
00:27:52et ce que l'on sait, c'est qu'en tant qu'avocat,
00:27:55Robert Kennedy Jr. pourrait briguer
00:27:58dans une administration Trump
00:28:00le rôle d'attorney general,
00:28:02c'est-à-dire de ministre de la Justice de l'Amérique,
00:28:05qui était le rôle qu'avait eu son père entre 1961 et 1964.
00:28:08Ça serait vraiment une ironie encore de l'histoire.
00:28:11Est-ce que ça, son ralliement,
00:28:13pourrait être suffisant
00:28:15pour battre Kamala Harris ?
00:28:17Alors, c'est sans doute pas suffisant,
00:28:20je vais dire, pour l'emporter
00:28:23ou faire que Donald Trump distance nettement
00:28:26Kamala Harris dans le vote populaire.
00:28:28Il y a quand même des informations aujourd'hui
00:28:31qui montrent que l'actuelle campagne,
00:28:34l'actuelle convention démocrate
00:28:36à laquelle on a beaucoup commenté sur ce plateau
00:28:39qui a lieu actuellement à Chicago,
00:28:41n'a pas apporté pour le moment à Kamala Harris,
00:28:43mais laissons-lui le bénéfice du doute
00:28:45parce qu'elle n'a pas encore parlé,
00:28:47ce sera jeudi soir,
00:28:48le boost qu'on attend normalement d'une convention,
00:28:50boost que Donald Trump avait eu
00:28:52avec son attentat raté et la convention après.
00:28:54Normalement, une convention,
00:28:56ça propulse les candidats,
00:28:58après ça se calme,
00:28:59mais il y a une période d'euphorie.
00:29:01Là, on a vu le Parti démocrate rassembler,
00:29:03mais là, on voit qu'il y a un démocrate,
00:29:05parce que c'est un démocrate qui n'est pas là
00:29:07et qui va peut-être rejoindre Trump.
00:29:09Ça vient perturber un petit peu la musique d'harmonie
00:29:11qu'on a entendue depuis deux ou trois jours
00:29:13du côté de Chicago.
00:29:14Alors, l'arithmétique électorale,
00:29:16il faut le rappeler ici,
00:29:18ce n'est pas le vote populaire,
00:29:20c'est le vote des grands électeurs
00:29:22et c'est là où précisément
00:29:24le ralliement de Robert Kennedy Jr.
00:29:26avec ses 5 ou 6 %
00:29:28peut jouer
00:29:30quelques pourcentages de plus dans l'Ohio,
00:29:32dans le Michigan, l'Arizona
00:29:34ou la Géorgie,
00:29:35et l'élection peut basculer.
00:29:36Surtout pour l'instant,
00:29:37dans ces États qu'on appelle les États pivots,
00:29:40ou ce que les Américains appellent les « battlegrounds ».
00:29:42Vous savez, c'est la guerre tous les jours,
00:29:46surtout sur CNN ou sur ABC.
00:29:49En Pennsylvanie, par exemple,
00:29:51rien n'est joué.
00:29:52Harris avait pris le dessus la semaine dernière
00:29:55et maintenant, dernier sondage,
00:29:56Trump est à nouveau devant.
00:29:59Rappelons aussi que
00:30:02l'importance de ces candidatures tierces
00:30:05n'a jamais été aussi bien illustrée
00:30:07qu'en 1992.
00:30:09Je l'ai évoqué, mais je vais en parler un petit peu.
00:30:11La candidature du milliardaire texan Ross Perot
00:30:14avait rassemblé 19 % des voix
00:30:17et évidemment, ça avait coûté l'élection à George Bush
00:30:20qui avait été battue par un certain Bill Clinton.
00:30:23Alors, est-ce que ça pourra se jouer cette fois-ci ?
00:30:26Sans doute de façon moindre.
00:30:29Les démocrates disent que non,
00:30:31mais pour toutes les raisons que j'ai évoquées,
00:30:35rien n'est certain.
00:30:36On est loin du cas Ross Perot,
00:30:38mais s'il s'avère que son ralliement a un impact,
00:30:42on dira à l'avenir,
00:30:44qu'un Kennedy dont la famille incarne la tradition démocrate
00:30:47est venu gâcher la grande fête du parti
00:30:49au beau milieu de l'été.
00:30:51Et je rajouterai aussi une chose,
00:30:53une information qui a été donnée cet après-midi
00:30:55par le magazine Newsweek,
00:30:57qu'on ne peut pas accuser d'être pro-Trump,
00:31:00ni républicain,
00:31:01qui annonce, vous savez, aux Etats-Unis,
00:31:03on aime bien les paris,
00:31:04on aime bien savoir qui a le plus de chances de gagner.
00:31:06Il y a quatre bookmakers
00:31:08qui analysent les chances des deux candidats
00:31:10et qui aujourd'hui pensent que Donald Trump,
00:31:13c'est Newsweek qui l'annonce,
00:31:15a désormais davantage de chances que Harris de l'emporter.
00:31:19Quel scénario quand même !
00:31:20Mais est-ce que son ralliement...
00:31:22Oui, alors, tu as à peu près répondu à la question,
00:31:25mais on ne peut pas connaître exactement
00:31:28l'importance du ralliement de Kennedy à Trump,
00:31:31l'influence que ça pourrait avoir sur les voix.
00:31:33Il y a déjà eu des sondages donnés,
00:31:35on estime que 40% des électeurs de Kennedy,
00:31:39enfin de ceux qui s'apprêtaient à voter pour lui,
00:31:42se reporteraient automatiquement sur Trump,
00:31:44seulement 20% sur Harris.
00:31:46Une partie de ceux qui étaient vraiment démocrates de cœur
00:31:49et qui le suivaient,
00:31:51sont déjà passés chez Harris,
00:31:53donc ça veut dire que la comptabilité, elle est déjà faite.
00:31:55Donc ça veut dire qu'au niveau des battlegrounds,
00:31:57dont je parlais,
00:31:58le 1 ou 2% supplémentaire, il est là.
00:32:00Donc clairement, il y a un danger,
00:32:02et tout ce qu'on vous dira, le contraire,
00:32:04il y a quand même une incertitude réelle,
00:32:06alors que, ce qui est une mauvaise nouvelle pour Harris,
00:32:09alors que cette convention démocrate
00:32:12devait normalement l'emporter,
00:32:14il y avait quand même le formidable appareil
00:32:17politico-médiatique que savent déployer les démocrates
00:32:20qui étaient en cours,
00:32:22ils savent très bien faire du neuf avec du vieux,
00:32:24ou inventer un personnage et le rendre merveilleux.
00:32:27Ils avaient réussi,
00:32:29l'annonce possible du ralliement de Kennedy
00:32:31sera quand même une très mauvaise nouvelle.
00:32:33Bon, c'est long quand même la campagne,
00:32:35parce qu'il y a un mois, on voyait Trump
00:32:37directement aller à la Maison Blanche.
00:32:39Il reste 11 semaines, ça va être une...
00:32:41C'est long, il peut s'en passer des choses.
00:32:43Alors moi, je suis tout à fait d'accord
00:32:45que le trumpisme conserve des bases
00:32:47sociologiques et électorales fortes,
00:32:49mais il y a un moment, là,
00:32:51concernant les démocrates,
00:32:53qu'on n'aurait pas imaginé,
00:32:55c'est totalement stupéfiant,
00:32:57il y a encore quelques semaines,
00:32:59notamment au lendemain du débat
00:33:01et avec une convention à Chicago,
00:33:03avec l'investiture ce soir,
00:33:05il me semble, qui tombera,
00:33:07qui dégage quand même quelque chose
00:33:09de très positif,
00:33:11le thème de l'espoir,
00:33:13« Yes, she can »,
00:33:15comme l'a dit Obama,
00:33:17concernant Kamala Harris.
00:33:19Et on le voit bien,
00:33:21une hésitation dans le camp de Trump
00:33:23sur la manière de prendre cet adversaire.
00:33:25Il savait très bien le faire
00:33:27avec Biden.
00:33:29L'illustration, il a du mal
00:33:31à lui trouver un surnom,
00:33:33il vient de dire « Kamala Harris »
00:33:35pour véritablement essayer de la marquer.
00:33:37Sur son programme économique,
00:33:39il y a eu des attaques sur ses origines,
00:33:41sur beaucoup de choses,
00:33:43mais on voit bien qu'il y a
00:33:45dans la campagne Trump, là,
00:33:47une hésitation de stratégie sur comment
00:33:49s'opposer à elle.
00:33:51Allez, les amis, on a encore deux thèmes
00:33:53à évoquer, on marque une pause,
00:33:55on se retrouve dans quelques instants.
00:33:57C'est la deuxième mi-temps
00:33:59de votre Face à l'info été.
00:34:01Merci de nous accueillir,
00:34:03avec moi, Régis Le Sommier,
00:34:05Vincent Roy, Olivier Dertigole
00:34:07et Véronique Jacquet.
00:34:09Et on poursuit avec vous,
00:34:11Véronique voulait revenir sur les insultes
00:34:13subies, je le disais, par les chrétiens
00:34:15durant la période estivale. Je rappelle la polémique
00:34:17née au cours de la parodie
00:34:19de la scène lors de la cérémonie
00:34:21des JO qui a fait grand bruit,
00:34:23c'est le moins que l'on puisse dire.
00:34:25Vous avez eu également cette affiche
00:34:27plus récente de Charlie Hebdo insultant
00:34:29la Vierge Marie le 15 août et vous nous dites
00:34:31qu'il y a une véritable prise de conscience
00:34:33et les chrétiens
00:34:35ne veulent plus se laisser faire.
00:34:37Expliquez-nous un petit peu.
00:34:39En fait, on peut penser qu'il y a un avant
00:34:41et un après la cérémonie des JO.
00:34:43Effectivement, une prise de conscience qui fait
00:34:45que les chrétiens n'ont plus envie de se laisser
00:34:47piétiner ou de se laisser
00:34:49cracher à la figure. Dans l'évangile,
00:34:51il est écrit de tendre
00:34:53l'autre joue. Alors, cette
00:34:55phrase de l'évangile a toujours été interprétée
00:34:57et souvent mal interprétée
00:34:59parce que tendre l'autre joue, c'est pour expliquer
00:35:01qu'il ne faut pas répondre à la violence
00:35:03par la violence.
00:35:05Le chrétien doit tirer une force
00:35:07de cette attitude. C'est par essence
00:35:09un artisan de paix. Voilà ce qu'elle
00:35:11veut dire cette phrase. Or, tous les
00:35:13détracteurs du christianisme y voient de la
00:35:15faiblesse et une magnifique porte d'entrée
00:35:17pour humilier tous les disciples
00:35:19du Christ. Ça marche à tous les coups
00:35:21et ça marchera encore pour longtemps.
00:35:23Alors, le message, c'est qu'on peut s'en prendre
00:35:25aux chrétiens puisque de toute façon, quand on leur frappe
00:35:27sur une joue, on sait qu'ils vont tendre l'autre
00:35:29et hop, on peut y aller. Eh bien non,
00:35:31ce temps est sans doute en passe d'être révolu
00:35:33parce que les attaques contre le christianisme
00:35:35sont de moins en moins supportées
00:35:37par les fidèles. Alors, je ne vais pas
00:35:39évoquer les attaques à bas bruit,
00:35:41contre les calvaires qu'on détruit,
00:35:43contre les églises qu'on pille ou qu'on incendie
00:35:45et dont on ne parle pas beaucoup. Il y a
00:35:47heureusement beaucoup de bénévoles pour
00:35:49être de l'ordre dans tout ça.
00:35:51Mais je vais vous parler de la riposte qui s'organise
00:35:53après le dessin publié par
00:35:55Cagny et Hebdo qui, le 15 août,
00:35:57insulte véritablement et
00:35:59salement la Vierge Marie.
00:36:01Les réactions d'indignation sont tellement
00:36:03nombreuses que l'hebdomadaire a dû réagir
00:36:05en dénonçant et en se moquant
00:36:07là encore de l'hypersensibilité catholique.
00:36:09Il dit, oh là là, vous êtes des chochottes.
00:36:11Se moquer du sacré,
00:36:13c'est notre fond de commerce. Voilà ce que dit
00:36:15l'hebdomadaire. Alors, si depuis le terrible
00:36:17attentat de janvier 2015,
00:36:19les journalistes de Charlie Hebdo
00:36:21s'autorisent toujours des dessins
00:36:23traitant de l'islam,
00:36:25force est quand même de constater qu'ils s'en donnent
00:36:27à cœur joie à longueur
00:36:29de une et deux dessins avec
00:36:31le catholicisme en particulier.
00:36:33Sur 38
00:36:35unes, dernièrement, ces derniers mois,
00:36:37évoquant la religion, plus de la moitié
00:36:39visait la religion catholique.
00:36:41Donc, quelque part, on sait que la messe est dite, on ne va pas
00:36:43se mentir. Donc, depuis ce dessin
00:36:45qui insulte la Vierge Marie,
00:36:47qui est quand même, rappelons-le, vénéré comme la mère
00:36:49de Dieu pour des milliards
00:36:51de chrétiens à travers le monde,
00:36:53une pétition a été lancée par Tribune chrétienne
00:36:55qui dépasse les 19 000 signatures.
00:36:57Et puis, des avocats se disent prêts à accompagner
00:36:59des associations en justice
00:37:01pour porter plainte pour injures et incitations
00:37:03à la haine raciale. Quand je vous dis
00:37:05qu'il y a un petit changement avec ce qui se passait avant,
00:37:07c'est que maintenant, on a quand même des personnalités,
00:37:09des chrétiens engagés, des laïcs
00:37:11qui se disent, mais moi, avec mes compétences,
00:37:13qu'est-ce que je peux faire
00:37:15pour qu'on arrête de me marcher
00:37:17sur les pieds et qu'on respecte ma foi ?
00:37:19Alors, justement, après cette cérémonie
00:37:21qui a suscité un grand nombre
00:37:23de réactions et d'émotions,
00:37:25que reste-t-il, un petit peu, de cette
00:37:27révolte ? Expliquez-nous.
00:37:29Alors, tout d'abord, triste symbole, le 26 juillet,
00:37:31je vous rappelle que c'était aussi le triste anniversaire
00:37:33de l'assassinat du père Hamel
00:37:35qui est mort en martyr
00:37:37égorgé alors qu'il célébrait
00:37:39la messe à Saint-Etienne-du-Rouvray,
00:37:41un martyr finalement déjà oublié
00:37:43dont on n'a tiré aucune leçon.
00:37:45Et donc, ce 26 juillet,
00:37:47huit ans plus tard, la parodie de la scène.
00:37:49La parodie de la scène qui a été vue par des milliards
00:37:51de catholiques, de chrétiens
00:37:53dans le monde, et tout
00:37:55chrétien comprend immédiatement
00:37:57de quoi il s'agit. Tout chrétien comprend
00:37:59immédiatement qu'il s'agit d'une parodie.
00:38:01Alors, ce jour-là, d'ailleurs, les premiers à réagir,
00:38:03ça, c'est intéressant, ce sont les évêques
00:38:05américains. Ils n'y sont pas allés de main morte,
00:38:07ils ont tout de suite appelé à travers
00:38:09la voix de certains d'entre eux, extrêmement
00:38:11médiatisés, à jeûner,
00:38:13à prier, à renouveler
00:38:15la dévotion à l'Eucharistie, au Sacré-Cœur
00:38:17et à la Vierge Marie. Il faut savoir
00:38:19que le même jour, au Moyen-Orient, les églises
00:38:21catholiques romaines, melkites,
00:38:23maronites, arméniennes, syriaques
00:38:25et chaldéennes ont déploré
00:38:27dans une déclaration commune.
00:38:29Vous imaginez comme tout s'était remonté.
00:38:31Dans une déclaration commune, ils ont fustigé
00:38:33la moquerie des ministères du christianisme.
00:38:35Et il faut savoir que les chrétiens irakiens
00:38:37ont été appelés à jeûner et à
00:38:39prier en réparation de cette
00:38:41offense lors de la cérémonie d'ouverture.
00:38:43En France, la conférence des évêques de France
00:38:45a regretté des scènes de dérision
00:38:47et de moquerie du christianisme
00:38:49et à titre personnel, il y a des évêques qui se
00:38:51sont engagés et qui l'ont
00:38:53dit sur les réseaux sociaux.
00:38:55Donc il y a de plus en plus de médiatisation,
00:38:57quitte à se prendre des coups, quitte à paraître
00:38:59évidemment pour un vieux réac
00:39:01conservateur. Alors il y a eu
00:39:03Mgr Ayé, évêque de Bayonne,
00:39:05qui a conclu son appel
00:39:07à les pénitents sur les réseaux sociaux par
00:39:09la parole du Christ. Père, pardonne-le,
00:39:11pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.
00:39:13Et donc il y a eu une messe de réparation.
00:39:15Même chose du côté
00:39:17de Mgr Touvé, qui est l'évêque
00:39:19coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulon,
00:39:21qui a prié pour la France
00:39:23en la basilique de Saint-Maximin dans
00:39:25le Var. Et puis il y a eu aussi Mgr
00:39:27Broué, l'évêque de Nîmes,
00:39:29qui a encouragé les fidèles à participer à une
00:39:31heure sainte devant le Saint-Sacrement,
00:39:33après, là encore, une messe de réparation.
00:39:35Alors on a l'impression qu'on parle de choses d'un
00:39:37autre siècle, mais non, ça existe
00:39:39toujours et ça tient au cœur de
00:39:41milliers de catholiques. Il faut aussi savoir
00:39:43que des chaînes de prières ont été lancées
00:39:45et qu'il y a eu aussi, là aussi,
00:39:47des pétitions qui ont été spontanément
00:39:49organisées. Alors est-ce que ça a
00:39:51servi à quelque chose ? Oui.
00:39:53Pourquoi ? Parce que fait notable, le
00:39:55comité international olympique, le CIO,
00:39:57a présenté des excuses et
00:39:59il a supprimé le replay de la
00:40:01cérémonie d'ouverture, une décision
00:40:03sans précédent dans l'histoire récente
00:40:05des Jeux olympiques. C'était jamais
00:40:07arrivé, là on avait l'impression qu'il y avait un petit
00:40:09signal qui était envoyé en disant
00:40:11ça peut aller plus loin, les cathos
00:40:13on va les calmer, on enlève le replay, etc.
00:40:15Bon, quant à Thomas Joly,
00:40:17le directeur artistique des Jeux olympiques,
00:40:19il a abredouillé qu'il s'agissait
00:40:21d'une fête païenne, mais enfin ces explications n'ont
00:40:23pas été très claires et très convaincantes pour
00:40:25grand monde. Alors, quelle différence
00:40:27me direz-vous entre cet événement
00:40:29et les nombreuses agressions que subissent
00:40:31les catholiques ?
00:40:33Cette ironie qu'on peut ressentir
00:40:35quotidiennement, même quand on parle
00:40:37de certains sujets sur CNews,
00:40:39même moi d'ailleurs sur les réseaux sociaux,
00:40:41je suis toujours attaquée là-dessus,
00:40:43eh bien, il y a une
00:40:45différence qui est fondamentale depuis la
00:40:47cérémonie d'ouverture des JO,
00:40:49c'est qu'il y a un changement historique
00:40:51de comportement, me semble-t-il. C'est-à-dire
00:40:53que les catholiques eux-mêmes se rendent
00:40:55compte que ce fameux esprit de tolérance
00:40:57signifie qu'en fait, ils s'en prennent à longueur de journée plein la figure.
00:40:59Et donc, les chrétiens veulent désormais
00:41:01que leur foi soit respectée.
00:41:03Ça va donc être intéressant de voir si
00:41:05dans les prochaines manifestations
00:41:07teintées, vous savez, de réactions
00:41:09artistiques, on va prendre le
00:41:11risque de s'en prendre au christianisme
00:41:13en suscitant des vagues d'indignation.
00:41:15Alors, on ne va pas se mentir, je parle sur votre gouverne, mais
00:41:17en France, quand même, les réactions ont été relativement
00:41:19timides, vous l'avouerez.
00:41:21Est-ce que les chrétiens vont savoir se
00:41:23défendre très concrètement ? Est-ce que vous sentez
00:41:25qu'ils vont être capables ? Alors, je vous l'accorde,
00:41:27la réaction des évêques aurait pu être
00:41:29plus vigoureuse, la réaction des
00:41:31évêques de France. Je parle de la réaction collégiale.
00:41:33J'entends. Mais, vous
00:41:35remarquerez que même Jean-Luc Mélenchon
00:41:37quand même est venu à la rescousse des chrétiens
00:41:39en disant, franchement, c'est
00:41:41too much dans une
00:41:43cérémonie de blesser ainsi
00:41:45des millions de consciences.
00:41:47Alors, comme souvent, les combats sont menés par la base,
00:41:49ils sont menés par les laïcs,
00:41:51c'est dans l'histoire de la vie politique,
00:41:53c'est dans l'histoire aussi de la vie religieuse
00:41:55et il y a désormais des cercles de réflexion
00:41:57qui travaillent à mener des actions politiques
00:41:59pour que dans l'espace public,
00:42:01la foi chrétienne ne soit plus l'objet
00:42:03de railleries. Il y a
00:42:05de plus en plus d'universités d'été
00:42:07catholiques qui incitent les jeunes
00:42:09à se former pour défendre leur foi
00:42:11et puis il y a aussi un regain
00:42:13de la piété populaire
00:42:15à travers les nombreux pèlerinages que l'on voit
00:42:17fleurir cet été.
00:42:19En fait, pour les catholiques, pour les
00:42:21chrétiens en règle générale, c'est vraiment une façon
00:42:23d'occuper l'espace d'une façon visible
00:42:25et de dire respectez-nous,
00:42:27on est là.
00:42:29Pardonnez-moi pour la question, Véronique,
00:42:31mais au fond, on n'a pas le droit de critiquer
00:42:33la foi chrétienne ? Alors, on n'a pas le droit
00:42:35de se moquer à partir du moment où vous savez
00:42:37que vous portez offense à ce qu'une personne
00:42:39porte en elle de plus intime.
00:42:41Vous n'avez pas le droit
00:42:43de le faire volontairement pour blesser.
00:42:45Les Montépitons, par exemple,
00:42:47ils ont fait des blagues avec Jésus.
00:42:49Et certains catholiques sont capables d'en rire.
00:42:51Ils ne vont pas dire
00:42:53qu'il y a quelque chose de sacrilège.
00:42:55Là, aussi bien dans
00:42:57le dessein de Charlie Hebdo
00:42:59que dans la cérémonie d'ouverture des JO,
00:43:01on peut penser qu'il y avait quand même une intention
00:43:03malveillante. Et c'est ça qui est forcément
00:43:05à combattre. La cérémonie d'ouverture des JO,
00:43:07en plus, il y avait quelque chose
00:43:09de l'ordre d'imposer
00:43:11un récit idéologique.
00:43:13Il y avait l'idée de remplacer un sacré,
00:43:15celui de l'institution de l'Eucharistie,
00:43:17qui est pour des milliards de chrétiens la chose
00:43:19la plus sacrée qui soit, par
00:43:21un autre sacré, c'est-à-dire
00:43:23l'idéologie wokiste.
00:43:25En plus, parodier une scène,
00:43:27la scène, l'institution
00:43:29de l'Eucharistie, qui préfigure
00:43:31la torture et la mort du Christ sur la croix,
00:43:33franchement, ça n'a rien de drôle.
00:43:35Et on peut comprendre que ça blesse
00:43:37infiniment des millions
00:43:39d'âmes catholiques qui croient
00:43:41que ce Jésus est le Fils de Dieu.
00:43:43Aujourd'hui, on pense que tout est permis pour plusieurs
00:43:45raisons. Je ne dis pas qu'on n'a pas
00:43:47le droit de se moquer par ailleurs, évidemment.
00:43:49Sinon, on est dans un état totalitaire.
00:43:51On est d'accord. Mais aujourd'hui,
00:43:53on pense que tout est permis pour deux raisons.
00:43:55La première raison, c'est qu'on
00:43:57pense que tout est permis au nom de la liberté d'expression.
00:43:59Or, il me semble que cette
00:44:01liberté d'expression, elle s'arrête
00:44:03quand l'offense est
00:44:05gratuite. Est-ce que c'est de la liberté d'expression
00:44:07d'insulter ainsi la Vierge Marie
00:44:09dans Charlie Hebdo ?
00:44:11Est-ce qu'on prend des risques en insultant
00:44:13ainsi la Vierge Marie ? Qu'est-ce qu'on veut
00:44:15exprimer comme liberté d'expression ?
00:44:17Franchement, ça ne va pas très loin.
00:44:19Et ça veut dire, si on n'est plus capable
00:44:21de respecter cette liberté-là,
00:44:23qu'on n'est plus des gens civilisés.
00:44:25Il se pose aussi la question, d'ailleurs,
00:44:27de notre forme de démocratie.
00:44:29Le deuxième argument que j'entends souvent,
00:44:31c'est que, parce que nous serions un pays laïc,
00:44:33donc au nom de notre fameuse laïcité
00:44:35à la française, on aurait le droit
00:44:37de se moquer de toutes les religions.
00:44:39Mais alors, vraiment, de leur en mettre plein la gueule,
00:44:41c'est-à-dire qu'il n'y a pas de limite.
00:44:43Notons d'abord qu'on ne se moque que d'une religion,
00:44:45moi je n'entends jamais de moquerie sur les autres religions,
00:44:47et que la laïcité
00:44:49à la française est née d'une conception
00:44:51éminemment chrétienne.
00:44:53C'est-à-dire, rendre à César
00:44:55ce qui est à César, donc ça veut dire séparation
00:44:57du temporel et du spirituel, neutralité
00:44:59de l'État, bien entendu c'est
00:45:01obligatoire, c'est l'oxygène
00:45:03de notre démocratie, tout le monde est d'accord
00:45:05là-dessus, même des milliards de chrétiens
00:45:07sont d'accord là-dessus, puisque la laïcité
00:45:09est tirée de cette phrase
00:45:11de l'évangile. Donc, rendre à César
00:45:13ce qui est à César, mais rendre
00:45:15à Dieu ce qui doit être rendu
00:45:17à Dieu. Et on oublie toujours, finalement,
00:45:19la deuxième partie de la phrase qui
00:45:21découle là encore des évangiles.
00:45:23Pourquoi on oublie cette deuxième partie de la phrase ?
00:45:25Parce que, tout simplement, ça nous arrange.
00:45:27Mais ça veut dire aussi que les gens qui
00:45:29croient peuvent librement
00:45:31rendre des comptes à leur Dieu.
00:45:33Et que cette partie-là, cette partie
00:45:35intime d'eux-mêmes, elle est
00:45:37infiniment respectable.
00:45:39La laïcité permet encore, heureusement,
00:45:41le libre exercice des religions
00:45:43dans l'espace public, c'est ça aussi la laïcité,
00:45:45c'est pas plus de religion,
00:45:47c'est libre exercice des religions dans l'espace
00:45:49public, et surtout
00:45:51respect de la liberté de conscience.
00:45:53La liberté de conscience, c'est quoi ? C'est la liberté
00:45:55de suivre sa conscience.
00:45:57Si on nous enlève ça, si on nous
00:45:59crache à la gueule, si on crache à la gueule
00:46:01des chrétiens et des catholiques sur cette
00:46:03question-là, il n'y a plus de liberté tout
00:46:05court, il n'y a plus de démocratie,
00:46:07et il n'y a plus de volonté, d'ailleurs,
00:46:09de vivre ensemble. – Merci pour ce
00:46:11focus, ma chère Véronique. Réaction
00:46:13Olivier Tartigold, je l'ai vue.
00:46:15– Je suis content d'entendre Jean-Luc
00:46:17Jacquet citer Jean-Luc
00:46:19Mélenchon dans son
00:46:21mémoire de défense.
00:46:23– Oui, parce que Jean-Luc Mélenchon, il est élu catholiquement.
00:46:25– Oui, comme beaucoup d'entre nous.
00:46:27D'abord, moi je prends au sérieux
00:46:29le fait
00:46:31que des chrétiens puissent
00:46:33cette ressentie attaquer.
00:46:35Je prends cette question-là au sérieux,
00:46:37je ne dis pas comme ce que j'ai pu lire
00:46:39sur les réseaux sociaux, dans la presse,
00:46:41des attaques
00:46:43visant ce ressenti. Je
00:46:45respecte ce ressenti, c'est important de le dire.
00:46:47Pour autant,
00:46:49je trouve que
00:46:51le communiqué de la conférence
00:46:53des évêques de France
00:46:55était beaucoup plus
00:46:57équilibré, puisque dans ce texte
00:46:59ils évoquent des
00:47:01moments de beauté concernant cette cérémonie.
00:47:03Il y a bien sûr eu
00:47:05la polémique sur la Seine
00:47:07où en direct
00:47:09beaucoup de personnes ne voient pas directement
00:47:11ce tableau-là, mais ils voient
00:47:13autre chose, mais ça on peut
00:47:15en discuter. En tout cas,
00:47:17rien ne vaut
00:47:19ce que j'ai pu lire, Philippe de Villiers
00:47:21disant que tout était laid dans cette
00:47:23cérémonie, cérémonie qui quand même
00:47:25à l'échelle du monde, a quand même
00:47:27suscité quelque chose
00:47:29d'assez fort. Ça, c'est le premier
00:47:31point. Je trouve qu'il y a eu
00:47:33de la démesure et la manière dont
00:47:35Thomas Joliet a dû
00:47:37essuyer une campagne détestable
00:47:39de haine absolue sur les réseaux sociaux
00:47:41l'amenant à porter plainte
00:47:43pour harcèlement est aussi à prendre
00:47:45en considération. Ma deuxième
00:47:47idée, c'est qu'en effet
00:47:49nous ne vivons pas heureusement
00:47:51dans un régime
00:47:53islamiste, nous vivons
00:47:55dans une république laïque
00:47:57où on peut attaquer
00:47:59une religion, sans moquer
00:48:01est-ce qu'il faut le faire ou pas, là-dessus je suis
00:48:03beaucoup plus dansé, je pense que c'est pas toujours très judicieux
00:48:05mais on peut être
00:48:07cathophobe, judéophobe, islamophobe
00:48:09à condition de ne pas s'en prendre aux
00:48:11individus. Et
00:48:13ce distinguo
00:48:15est très important.
00:48:17Donc moi je suis un peu nostalgique d'une
00:48:19période où nous ne
00:48:21savions pas qui croyait au ciel et qui
00:48:23ne croyait pas, où on pouvait
00:48:25simplement être des citoyens et où les
00:48:27aspects religieux faisaient partie de la vie privée
00:48:29et intime. Véronique, une réponse très rapide.
00:48:31Oui, une réponse très rapide pour
00:48:33revenir sur ce que vous soulignez, c'est-à-dire
00:48:35effectivement le communiqué de la conférence
00:48:37des évêques de France était équilibré, on ne revient
00:48:39pas là-dessus, mais
00:48:41moi je m'étais en balance avec la réaction
00:48:43des évêques américains qui avaient
00:48:45été beaucoup plus guerrières,
00:48:47mais ils ont l'habitude aussi
00:48:49que le champ religieux soit beaucoup plus dans le
00:48:51champ politique, voilà. Donc
00:48:53il y a une différence culturelle
00:48:55entre les Etats-Unis et la France. La deuxième
00:48:57chose, vous avez raison de le souligner, ce sont les
00:48:59attaques contre Thomas Joly, parce que qu'on aime ou
00:49:01pas ce qu'a fait Thomas Joly,
00:49:03ces coups à bas bruit,
00:49:05c'est-à-dire s'en prendre à la
00:49:07personne via les réseaux sociaux, ça je crois
00:49:09que c'est infiniment blâmable et infiniment
00:49:11condamnable, quelle que soit la religion
00:49:13de la personne d'ailleurs, et
00:49:15si j'ai voulu faire cet édito, c'est pour dire
00:49:17qu'il y avait quand même une mobilisation des consciences chez
00:49:19les cathos, un avant et un après pour dire
00:49:21comment on peut répondre,
00:49:23il faut savoir répondre comment
00:49:25on répond, c'est évidemment pas
00:49:27en insultant Thomas Joly. Il y avait une chose
00:49:29quand même qui est très étonnante, dans juste une seconde,
00:49:31il y a une chose qui est très étonnante, cette cérémonie a lieu
00:49:33sur la Seine, Notre-Dame vient de brûler,
00:49:35elle est à deux pas, il n'y a pas autre chose
00:49:37à présenter qu'une parodie de la Seine.
00:49:39Il y a eu un beau tableau sur la reconstruction de la Seine.
00:49:41Il n'y a pas autre chose
00:49:43à présenter,
00:49:45il n'y a pas autre chose à représenter
00:49:47qu'une parodie de la Seine,
00:49:49il faut quand même vraiment manquer un peu
00:49:51d'imagination. Allez les amis,
00:49:53vous êtes prêts ? Ah oui.
00:49:55Je vous ai réservé une petite surprise
00:49:57parce que dans quelques secondes,
00:49:59notre ami
00:50:01Olivier Dardigolle va nous replonger
00:50:03dans notre passé.
00:50:15Les jolies
00:50:17colonies de vacances
00:50:19Merci maman,
00:50:21merci papa
00:50:23C'est ma dernière, face à un faux été.
00:50:25Christine Kelly va
00:50:27reprendre ce
00:50:29beau fauteuil des lundis
00:50:31et on termine sur une petite note
00:50:33nostalgique. Quel avenir
00:50:35pour les colonies de vacances. Je ne pouvais pas
00:50:37commencer cet édito sans
00:50:39faire référence à Pierre Perret, mon cher Olivier.
00:50:41A Pierre Perret, nous sommes au milieu
00:50:43des années 60 et c'est la chanson
00:50:45qui va lancer sa carrière, qui devient
00:50:47un tube très important
00:50:49dès sa diffusion, chanson
00:50:51devenue culte, inscrite au panthéon
00:50:53de la chanson populaire française
00:50:55mais qui a connu
00:50:57des débuts difficiles
00:50:59parce que ça a
00:51:01fait du foin du côté de l'Elysée.
00:51:03En effet,
00:51:05non pas directement de Général Dugolle
00:51:07mais de Madame Dugolle
00:51:09qui, la première fois où elle a
00:51:11entendu cette chanson
00:51:13sur les ondes, a dit, je cite
00:51:15qu'il s'agissait d'une véritable honte
00:51:17pour la France.
00:51:19Il faut bien dire que le facétieux
00:51:21Pierre Perret décrit dans cette chanson
00:51:23une colonie très particulière
00:51:25vous vous en souvenez peut-être
00:51:27avec de l'argot, des grivoiseries
00:51:29où les surveillants sont ronds comme des
00:51:31queues de pelle, où les faillots
00:51:33à la cantine sont du vrai béton
00:51:35où on urine dans les lavabos
00:51:37sans compter les baignades
00:51:39près des égouts qui laissent le
00:51:41pétrus tout boutonneux.
00:51:43J'en arrête là.
00:51:45Cette colo fait sensation
00:51:47sur les ondes donc en 1966
00:51:49elle est en tête des diffusions
00:51:51mais décidément, à l'Elysée, ça ne passe pas.
00:51:53On préfère
00:51:55la jeune Mireille Mathieu ou encore
00:51:57Lyne Renaud. Lors des repas familiaux
00:51:59le Général pouvait fredonner
00:52:01j'ai appris en début d'émission qu'il
00:52:03s'agissait aussi d'une chanson que vous appréciez beaucoup
00:52:05Thierry, qui est sur votre playlist
00:52:07on préférait donc le chien dans la vitrine
00:52:09de Lyne Renaud
00:52:11pour amuser la tablée. Mais l'affaire
00:52:13a pris une sale tournure
00:52:15puisque Madame de Gaulle en personne
00:52:17est intervenue, c'est Pierre Péret
00:52:19qui raconte ça il y a 3 ou 4 ans
00:52:21auprès de Roland Dordain, patron
00:52:23de France Inter, grosse figure
00:52:25médiatique, et de l'ORTF
00:52:27pour ne pas diffuser la chanson.
00:52:29Alors on demande à Pierre Péret de modifier
00:52:31les paroles. Il s'y refuse
00:52:33c'est un esprit libre
00:52:35et se trouve ainsi
00:52:37interdit d'antenne
00:52:39plusieurs mois. Mais la chanson
00:52:41continue à être largement diffusée
00:52:43sur les ondes, notamment sur les radios privées
00:52:45avec une ruée chez les disquaires
00:52:47et à la clé des ventes qui dépassent
00:52:49les 200 000 exemplaires.
00:52:51Alors on va pas se mentir, l'âge d'or
00:52:53des colos, c'est quand même
00:52:55aux alentours des années 60
00:52:57milieu des années 60. Oui, l'âge d'or
00:52:59c'est les années 60
00:53:0170, colos à la mer
00:53:03colos à la montagne
00:53:05à la campagne, c'est en effet
00:53:07un âge d'or de ces structures
00:53:09et de ces séjours. Nous sommes
00:53:11nombreux à avoir le souvenir
00:53:13de ces premiers départs en vacances
00:53:15sans les parents
00:53:17les parents qui peuvent peut-être
00:53:19aussi se dire à l'époque aux premières vacances
00:53:21sans les enfants. Pour moi cela fut
00:53:23en 1977, j'ai souvenir
00:53:25du premier départ, de cette appréhension
00:53:27la découverte des nouveaux
00:53:29copains. C'est la première fois que je découvrais
00:53:31les Pyrénées, je venais d'un peu
00:53:33plus loin et donc j'ai souvenir
00:53:35de cette émotion
00:53:37de cette sociabilisation
00:53:39de l'estime de soi quand le collectif vous confiait
00:53:41une tâche
00:53:43à faire, à effectuer,
00:53:45d'éveiller. Nous avions l'une des activités
00:53:47consistait, on avait une pente
00:53:49assez raide et il fallait donc
00:53:51trouver une bonne planche, l'herbe
00:53:53était sèche, il fallait gravir cette pente
00:53:55puis se mettre donc sur la planche
00:53:57on avait organisé un petit commerce
00:53:59clandestin de savon de Marseille
00:54:01parce que celui qui en avait le plus pouvait
00:54:03frotter le savon de Marseille
00:54:05sur sa planche mais j'ai compris
00:54:07en fin de séjour que c'était en fait celui qui était le plus
00:54:09lourd qui arrivait le plus vite en bas
00:54:11malgré les exploits techniques qu'on
00:54:13essayait d'avoir. Mais enfin
00:54:15plus sérieusement ce sont bien sûr
00:54:17des collos qui ont permis
00:54:19un brassage à l'époque social
00:54:21ce sont aussi des collos
00:54:23qui ont permis de découvrir
00:54:25pour la première fois d'autres lieux
00:54:27je tiens à rendre hommage à beaucoup d'associations
00:54:29notamment au secours populaire français
00:54:31qui chaque année fait ces
00:54:33journées à la mer qui sont remarquables
00:54:35la dernière c'était du côté
00:54:37d'Eauville-Trouville où
00:54:39des milliers d'enfants notamment
00:54:41de l'île de France mais pas que découvrent
00:54:43pour la première fois les joies
00:54:45de la baignade dans la mer. C'est des coquillages
00:54:47Oui, dans les années 60
00:54:494 millions d'enfants étaient accueillis
00:54:51dans les colonies de vacances, aujourd'hui
00:54:53ils ne sont plus qu'un million
00:54:55Un enfant sur 4 ne part pas
00:54:5752% des français ayant des enfants
00:54:59de moins de 18 ans déclarent avoir
00:55:01renoncé à faire partir leur enfant en vacances
00:55:03d'été, la première raison
00:55:05est d'ordre financier. Est-ce que le coût
00:55:07est élevé Olivier ?
00:55:09Oui, en moyenne un séjour d'une semaine est estimé
00:55:11à 500 euros mais il faut faire un constat
00:55:13tout cela a bien changé
00:55:15les colonies ont changé
00:55:17à mon époque il n'y avait pas de catalogue
00:55:19avec des pages, des papiers glacés
00:55:21présentant
00:55:23une offre commerciale
00:55:25c'est-à-dire que
00:55:27ce qui était avant
00:55:29porté par des structures
00:55:31publiques, notamment des communes
00:55:33qui permettaient
00:55:35aux enfants de ces communes
00:55:37souvent populaires, ça a été vrai
00:55:39dans ce qu'on appelait la ceinture rouge
00:55:41permettaient donc à ces enfants de partir
00:55:43cela a été porté aussi
00:55:45par des grands comités d'entreprise
00:55:47de grandes entreprises publiques
00:55:51mais donc c'était
00:55:53dans cette sphère-là
00:55:55mais maintenant c'est vraiment devenu un marché
00:55:57c'est-à-dire que le fric
00:55:59c'est un peu emparé de ces sujets-là
00:56:01avec des séjours
00:56:03à thème pour aller
00:56:05à l'étranger, séjour linguistique
00:56:07ou sur des activités
00:56:09beaucoup plus précises
00:56:11de haut gamme
00:56:13si je peux dire
00:56:15alors qu'avant
00:56:17c'était plutôt le sac à dos
00:56:19et les chaussures de montagne
00:56:21c'était plutôt la veillée au feu de bois
00:56:23c'était plutôt la chasse au trésor
00:56:25ou l'organisation de journées sportives
00:56:27de JO sur une journée
00:56:29face à d'autres colonies de vacances
00:56:31il faut se dire aujourd'hui que les colonies
00:56:33sont devenues donc une offre, les enfants
00:56:35catégories sociales supérieures partent davantage
00:56:37les études nous le disent
00:56:39et sur des durées plus longues que les enfants
00:56:41des catégories populaires
00:56:43le brassage social n'est plus au rendez-vous
00:56:45et c'est bien triste. Mais le gouvernement
00:56:47n'avait pas proposé il me semble
00:56:49un dispositif particulier, une espèce de passe colo
00:56:51c'est ça ? Exact, mais le bilan n'est pas
00:56:53satisfaisant. Il s'agissait d'une aide
00:56:55de 300 à 500 euros pour les enfants
00:56:57âgés de 11 ans
00:56:59des familles avec un revenu égal ou inférieur
00:57:01à 4000 euros par mois. Ce qui permettait
00:57:03d'intégrer les familles des classes moyennes
00:57:05qui ne disposent pas d'aide alors que
00:57:07les familles plus en difficulté
00:57:09peuvent disposer d'aide au départ
00:57:11avec la caisse d'allocation familiale. 11 ans
00:57:13c'est un âge charnière, pourquoi ?
00:57:15C'est le passage entre le CM2 et la 6ème
00:57:17C'est donc un passage d'apprentissage
00:57:19de nouvelles formes d'autonomie
00:57:21C'est 80% des foyers
00:57:23des pré-ados de 11 ans
00:57:25Malheureusement
00:57:27ça n'a pas fonctionné
00:57:29Pourquoi ? Parce que seulement 13 000
00:57:31jeunes de 11 ans, c'est là où on voit
00:57:33que certains dispositifs annoncés
00:57:35ne portent pas bien loin
00:57:3713 000 jeunes de 11 ans ont au final
00:57:39bénéficié cette année
00:57:41de ce dispositif alors que
00:57:43600 000 familles étaient
00:57:45éligibles. En fait, cette opportunité
00:57:47n'a pas été mise en valeur, tout simplement
00:57:49il y a eu peu de communication
00:57:51un département s'est distingué avec un taux
00:57:53d'utilisation plus important
00:57:55L'héros, vous savez comment ?
00:57:57Tout simplement en
00:57:59appelant directement les familles
00:58:01qui pouvaient bénéficier de ce dispositif
00:58:03pour leur dire, Madame, Monsieur, sachez
00:58:05que nous avons mis en place
00:58:07cette aide, est-ce que cela vous intéresse ?
00:58:09C'est tout bête mais efficace
00:58:11J'ai juste une dernière question à vous poser
00:58:13Pourquoi l'avenir des jolis colos ?
00:58:15Depuis le Covid, les chiffres
00:58:17sont en baisse, il n'y a pas de fatalité
00:58:19sur cette question comme sur les autres, il faut
00:58:21très certainement une volonté politique
00:58:23avec une grande et belle politique
00:58:25de la puissance publique en matière d'éducation populaire
00:58:27Un enfant qui part en vacances
00:58:29qui vit des expériences nouvelles, ce n'est pas
00:58:31un coût mais un investissement pour notre société
00:58:33Les collectivités locales
00:58:35par choix politique ou par manque
00:58:37de moyens, investissement, fonctionnement
00:58:39ont dû réduire
00:58:41leurs poilures, elles doivent certainement
00:58:43retrouver le chemin de ce qui a fait le succès
00:58:45des colos d'il y a 30-40 ans
00:58:47idem pour les comités d'entreprise
00:58:49ou pour d'autres associations, mais qui tirent
00:58:51le diable par la queue concernant les financements
00:58:53Il y a aussi un gros sujet
00:58:55sur la valorisation des métiers
00:58:57d'animateurs, d'encadrement
00:58:59besoin d'être au top
00:59:01sur les formations, certains parents
00:59:03avec des affaires qui ont été médiatisées
00:59:05ont pu avoir des craintes sur l'encadrement
00:59:07reconnaissance sociale et salariale
00:59:09de ces métiers, cela est
00:59:11important pour pouvoir relancer
00:59:13l'économie de vacances
00:59:15alors on pourra de nouveau dire
00:59:27Il faudra mettre le chien dans la vitrine
00:59:29après à la fin
00:59:31Qui a fait l'écolo ?
00:59:33Moi non plus
00:59:35Petite réaction ?
00:59:37Très sympa
00:59:43Il y a moins de colonies de vacances
00:59:45avec cet état d'esprit populaire
00:59:47où ça s'abrassait
00:59:49plusieurs catégories
00:59:51de familles, d'enfants
00:59:53mais je pense que ce qui sape
00:59:55l'esprit des colonies de vacances
00:59:57c'est que maintenant on ne connait plus que le principe de précaution
00:59:59les parents sont aussi très précautionnés
01:00:01en se disant s'il arrive quelque chose à mon gamin
01:00:03j'ai déjà la liste de tous les gens
01:00:05que je vais attaquer en justice
01:00:07du côté des organisateurs
01:00:09donc il y a de moins en moins
01:00:11de bonne volonté parce qu'il y a de plus en plus
01:00:13malheureusement de coups à prendre
01:00:15Mais c'était les mairies communistes qui organisaient tout cela
01:00:17Le fait que la ceinture rouge
01:00:19ne soit plus totalement rouge
01:00:21par exemple
01:00:23fait qu'évidemment
01:00:25il y a eu une tradition communiste
01:00:27d'écolos
01:00:29où on emmenait
01:00:31les enfants
01:00:33oui on emmenait les enfants
01:00:35c'est là que beaucoup découvraient
01:00:37Ferrat, Ferret
01:00:39et Aragon
01:00:41que sais-je encore
01:00:43il y avait une vraie tradition
01:00:45il y avait une vraie tradition
01:00:47La naissance vraiment des colonies
01:00:49c'est en Suisse
01:00:51et c'est un religieux
01:00:53qui trouve que les enfants
01:00:55sont malingres, qui ne sont pas en bonne santé
01:00:57et donc c'est à partir de là
01:00:59au milieu du 19ème siècle
01:01:01que les choses se lancent
01:01:03Avec les fameux patronages d'ailleurs
01:01:05L'ancêtre des colonies de vacances ce sont les patronages
01:01:07Puis il y a eu bien évidemment en 1936
01:01:09il y a eu les mairies
01:01:11communistes à ceinture rouge
01:01:13et au-delà
01:01:15moi je viens d'une municipalité d'Union
01:01:17de la Gauche
01:01:19d'une ville sous préfecture de Gironde, Langon
01:01:21et il y avait un partenariat
01:01:23avec un établissement
01:01:25du côté d'Aro
01:01:27dans les Hautes-Pyrénées
01:01:29ce qui permettait tous les ans
01:01:31aux enfants de la commune de partir là-bas
01:01:33On voit vos paillettes dans les yeux
01:01:35Oui mais sans plaisanter
01:01:37quand il m'arrive de repasser
01:01:39devant cette structure qui existe
01:01:41toujours mais qui est en délabrement
01:01:43il y a en effet une pointe
01:01:45de nostalgie, c'est aussi la période
01:01:47des premiers amours
01:01:49J'osais pas d'aborder
01:01:51Alors là Olivier
01:01:53Je n'ai pas posé la question
01:01:55Mais vous avez 11-12 ans, 13 ans
01:01:57Des premiers amours
01:01:59mais qui ne sont jamais avoués
01:02:03et qui vous accompagnent
01:02:05toute une vie d'adulte
01:02:07des blessures d'âme, d'enfance
01:02:09Vous les avez eues ça
01:02:11Olivier il faut être très clair
01:02:13Vous vous en dites un peu ou vous dites tout
01:02:15C'est la fin de l'émission les amis
01:02:19Ecoutez merci en tous les cas
01:02:21c'est la fin de ce Face à l'info
01:02:23je trouvais que c'était très sympa de terminer là-dessus
01:02:25Merci à vous
01:02:27Merci à l'équipe qui m'a entouré
01:02:29Sébastien Caquineau, André Mallet
01:02:31Félicité à Ekin Doki, vous pourrez revivre cette émission
01:02:33sur notre site cnews.fr
01:02:35Ce soir à 22h en rediffusion
01:02:37Pour moi c'était mon dernier rendez-vous
01:02:39de l'été, ça a été un vrai plaisir
01:02:41de vous présenter cette émission
01:02:43Demain c'est Anthony Favali
01:02:45qui sera dans ce fauteuil
01:02:47et puis lundi vous retrouverez évidemment
01:02:49Christine Kelly
01:02:51avec ses chars mousquetaires
01:02:53C'est un journal où les gens peuvent écrire
01:02:55s'ils veulent des renseignements sur la vie sentimentale
01:02:57Olivier Dardigonne peut peut-être poser des questions
01:02:59Je serai bientôt dans un livre
01:03:05Macono mes amours
01:03:07Bonsoir
01:03:09et je vous retrouve dans quelques instants
01:03:11pour l'heure des pro 2
01:03:13A tout de suite

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