Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00 -19h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver ce soir à l'Info avec Augustin.
00:00:05 Donna Dieu, comment allez-vous, Augustin ?
00:00:07 -Très bien, Christine. Merci beaucoup. J'espère que vous aussi.
00:00:09 -En pleine forme.
00:00:10 -Un rassemblement contre l'antisémitisme se tiendra à Paris dimanche prochain.
00:00:14 L'appel à manifester a été lancé par la présidente de l'Assemblée nationale,
00:00:18 Yael Broun-Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher.
00:00:21 Le Rassemblement national et les Républicains participeront au rassemblement.
00:00:26 La France insoumise, elle, indique ne pas encore avoir pris sa décision
00:00:30 concernant sa participation.
00:00:32 Quelques jours après la découverte d'étoiles de David dans les rues de la capitale,
00:00:36 le commanditaire de l'opération a été identifié par les autorités.
00:00:40 L'enquête s'oriente désormais vers une déstabilisation étrangère.
00:00:44 Selon les informations de nos confrères d'Europe 1,
00:00:47 Anatoly P., un opposant politique moldave pro-russe,
00:00:51 est à l'origine de ces tags.
00:00:53 Un juste d'instruction a été désigné pour enquêter sur ces faits.
00:00:56 Et enfin, une information plus légère,
00:00:58 le Prix Goncourt a été attribué à Jean-Baptiste Andréa
00:01:00 pour son quatrième roman, Veillé sur elle,
00:01:03 une fresque métaphysique autour de la sculpture,
00:01:06 une méditation sur la présence et l'absence.
00:01:09 Cette distinction est une consécration pour l'iconoclaste,
00:01:12 la maison d'édition de l'auteur,
00:01:14 endeuillée par la disparition de sa fondatrice en mai dernier.
00:01:17 - Et au sommaire ce soir, merci beaucoup Christiane Donatio.
00:01:22 Au sommaire ce soir, faut-il quitter la France ?
00:01:26 La France incapable de maîtriser les actes antisémites,
00:01:29 la France incapable de protéger ses enfants,
00:01:31 la France incapable d'être ferme face à l'insécurité,
00:01:34 la France incapable de maîtriser l'immigration,
00:01:37 la France incapable de faire preuve d'autorité.
00:01:39 Faut-il quitter la France ? Où aller ? Quel pays ?
00:01:42 Où y a-t-il encore un espoir ?
00:01:44 Une faible lueur d'espoir comme ces jeunes,
00:01:46 ces chanteurs à la croix de bois,
00:01:48 en tenant douce France dans le métro parisien.
00:01:51 L'édito de Mathieu Bocoté.
00:01:53 Un mois après le 7 octobre,
00:01:55 le cri du cœur de Dominique de Villepin pour la paix,
00:01:58 alors que personne ne voit poindre une éventuelle fin de guerre ou solution,
00:02:02 l'ancien Premier ministre déclare s'exprimer en amie d'Israël
00:02:06 et déclare "la force n'est pas la réponse,
00:02:10 la vengeance n'est pas la réponse,
00:02:12 la réponse c'est la justice,
00:02:14 la guerre contre le terrorisme n'a jamais été gagnée nulle part,
00:02:18 il faut empêcher Benhamin Netanyahou de continuer sa logique suicidaire.
00:02:22 En quoi la stratégie d'Israël est-elle contre-productive ?
00:02:26 A-t-il raison ?
00:02:27 Quelle est la frontière entre défense et vengeance ?
00:02:30 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
00:02:32 Les Français sont-ils les plus haineux d'Europe ?
00:02:37 La France est-elle le pays les plus haineux d'Europe ?
00:02:40 C'est la question qu'on se posera lorsqu'on apprend
00:02:43 que les Français sont les utilisateurs de truiteurs les plus violents
00:02:46 et les plus haineux selon le premier rapport de transparence de X entièrement,
00:02:50 Twitter sur les réseaux sociaux.
00:02:52 Pourquoi tant de haine ?
00:02:53 Qui est haineux en France ?
00:02:55 Le regard de Marc Menand.
00:02:57 Qui aurait pu imaginer une telle violence organisée en France ?
00:03:01 Attaques au couteau, vols, bagarres, viols,
00:03:03 des femmes prostituées de force et violées.
00:03:05 Toute une organisation ultra-violente a été démantelée.
00:03:09 Cette organisation criminelle et nigériane,
00:03:12 les Aro Bagha, c'est leur nom,
00:03:15 sont en ce moment devant la justice à Marseille.
00:03:17 Ils sont également accusés d'avoir alimenté des réseaux d'immigration clandestine
00:03:22 lorsque l'immigration se structure en organisation criminelle.
00:03:26 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:29 Et puis les féministes identitaires de Némésie
00:03:32 se font fermer leurs comptes bancaires sans préavis.
00:03:35 La raison ? Leur engagement contrôle l'immigration.
00:03:39 En quoi s'agit-il d'une persécution juridique
00:03:42 de toute personne engagée sur le front identitaire
00:03:45 ou sur le front de l'immigration ?
00:03:47 L'édito de Mathieu Beaucotter.
00:03:49 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité
00:03:52 avec nos mousquetaires. C'est parti !
00:03:55 Ravie de vous retrouver, vous allez bien ?
00:04:09 - Toujours. - Oui, toujours.
00:04:11 Toujours bien. C'est le slogan de Mathieu Beaucotter.
00:04:14 J'hésite, j'ai tellement de choses à vous montrer.
00:04:17 J'ai envie de vous montrer un petit échange à l'Assemblée nationale.
00:04:20 Mais on va commencer par la question avec vous, Mathieu Beaucotter.
00:04:23 - Quel sujet !
00:04:25 - C'est vrai que j'hésite.
00:04:27 Les Français ont peur, Mathieu Beaucotter.
00:04:30 Peur de l'insécurité, peur de la montée de la haine,
00:04:33 de l'incapacité de l'État à assurer leur sécurité.
00:04:36 Et il y a une question qui hante alors.
00:04:38 Faut-il quitter la France ?
00:04:40 Je suis sûre qu'on vous l'a posée à vous tous.
00:04:42 Arrêtez de regarder vos feuilles, écoutez-moi un peu quand même.
00:04:45 - On vous écoute. On prend des notes.
00:04:47 - On vous l'a pas posée à vous de temps en temps ?
00:04:50 Faut-il quitter la France ?
00:04:52 - Ça c'est pour les défaitistes. Je m'y suis plutôt installé.
00:04:55 - C'est vrai que les gens vous demandent.
00:04:57 Faut-il quitter la France ? Où aller ? Faut-il désespérer ?
00:05:00 Ils sont nombreux à répondre positivement.
00:05:03 Ils sont nombreux à s'exiler, Mathieu Beaucotter.
00:05:05 Aller en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Portugal, Québec, Canada.
00:05:08 Ont-ils raison de fuir un pays qu'ils jugent perdu ?
00:05:11 Les Français ont-ils raison de vouloir quitter la France ?
00:05:15 - Mathieu, répondez-nous.
00:05:17 - Alors non, évidemment qu'ils ont tort.
00:05:19 Mais on verra pourquoi.
00:05:21 Je le dis, c'est pas de là que je vous posez la question.
00:05:23 À quelqu'un qui, de son côté, a traversé l'Atlantique de l'autre côté.
00:05:26 Et qui voit la France comme sa mère patrie.
00:05:28 Arrivé en France, j'ai l'impression de toucher la terre des ancêtres, de mon côté.
00:05:32 Donc vous voyez un peu l'état d'esprit qui est le mien.
00:05:35 Mais je suis bien conscient, je regarde ça autour de moi.
00:05:38 Et je vais me permettre quelques anecdotes personnelles au début.
00:05:40 Pour rendre compte du fait que ces conversations-là ne sont pas que théoriques.
00:05:44 Ce sont des conversations qui sont fréquentes.
00:05:46 Qui sont courantes de gens autour de nous, de tous les milieux.
00:05:50 Alors, quand j'étais à Montréal,
00:05:52 il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de Français qui s'installent au Québec depuis quelques années.
00:05:56 Et ils arrivent véritablement par vagues.
00:05:58 Et lorsqu'on leur demande « Mais pourquoi vous avez quitté la France ? »
00:06:00 C'est toujours une question que je leur pose très spontanément.
00:06:02 « Mais ça, vous êtes quand même dans le plus beau pays du monde.
00:06:04 Qu'est-ce que vous faites à quitter ce magnifique pays ? »
00:06:07 Et la réponse vient, j'appelle ça quelquefois, la réponse vient en trois vers.
00:06:11 Au premier vers, on prend un verre ensemble, on dit « Vous savez, les opportunités d'Amérique du Nord, c'est formidable. »
00:06:16 D'accord. La deuxième réponse, au deuxième vers, « Vous savez, la sécurité, c'était quand même un problème. »
00:06:21 Ah bon ? Et au troisième vers, « On ne se sentait plus chez nous en France. »
00:06:25 Donc, et ça je vous dirais que…
00:06:26 Non mais sérieusement.
00:06:27 Oui, ce n'est pas une blague.
00:06:28 Que ce soit des électeurs de Marine Le Pen ou de Sandrine Rousseau ou d'Éric Zemmour ou d'Édouard Philippe
00:06:33 ou faites la liste des gens qui ont des électeurs ou non.
00:06:36 Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ont à peu près tous la même structure mentale.
00:06:40 Ils quittent leur pays parce qu'ils l'aiment encore, mais il n'est plus ce qu'il était.
00:06:45 Ils désespèrent à l'idée qu'ils pourraient redevenir ce qu'il a toujours été pour eux.
00:06:50 Au-delà des préférences idéologiques, ça vaut la peine de le dire. Premier élément.
00:06:54 Deuxième élément, conversations nombreuses au moment de la présidentielle, qui m'avaient beaucoup marqué.
00:06:59 Souvent des dîners en ville, dans la bonne bourgeoisie, je prends la peine de le dire.
00:07:03 Des gens qui sont très avantageux en France. Des gens de beaux appartements, de beaux quartiers,
00:07:08 qui ont plusieurs propriétés souvent. Leur vie va bien personnellement.
00:07:12 Et on leur demande, pour vos enfants, qu'est-ce que vous pensez?
00:07:15 Ils nous disent tous, mais tous, je les élève, je les éduque pour les préparer à quitter le pays.
00:07:21 Je les éduque pour qu'ils ne soient pas prisonniers de ce pays.
00:07:25 Pour qu'ils puissent le fuir. Qu'ils puissent le fuir vers les États-Unis, vers la Grande-Bretagne,
00:07:30 vers le Canada, le Québec, l'Asie, dans certains cas.
00:07:33 Donc c'est une éducation à la fuite. C'est particulier.
00:07:36 Normalement, les élites préparent leurs enfants à prendre le relais.
00:07:41 Elles éduquent les enfants pour dire, un jour tu prendras la responsabilité de ce pays,
00:07:45 tu prendras la suite, mon enfant.
00:07:47 Et aujourd'hui, ce n'est pas tu prendras la suite, tu prendras la fuite.
00:07:51 Et c'est assez étonnant comme mentalité. Et souvent on leur dit, politiquement, vous pourriez voter.
00:07:56 Parce que souvent c'était paradoxal. C'était des gens qui étaient des électeurs macronistes,
00:07:59 mais qui, autour de cette table, auraient été tout à fait d'accord avec ce qu'on peut dire.
00:08:03 Alors qu'est-ce que ça voulait dire? C'est que fondamentalement, ils ne croient plus à leur pays.
00:08:07 Ils se repliaient sur leur classe sociale.
00:08:10 Et ils se disaient, l'avenir ne nous appartient plus, mais nous nous sauverons un par un.
00:08:14 Donc, deux anecdotes, mais qui me semblent être parlantes pour notre sujet.
00:08:18 Alors, au-delà des anecdotes personnelles, on peut voir trois mouvements,
00:08:22 au-delà des catégories sociales indiquées, trois mouvements de fond aujourd'hui.
00:08:26 Le premier, c'est ce qu'on pourrait appeler le départ vers la France périphérique.
00:08:29 C'est assez particulier. Donc des gens qui quittent les métropoles parce qu'ils ne se sentent plus
00:08:33 chez eux dans ces métropoles, parce qu'ils n'ont plus les moyens d'y habiter.
00:08:37 Ce n'est pas un détail. On pourrait dire qu'ils quittent la métropole pour retrouver leur pays.
00:08:41 Donc ils se disent, on va retourner en France, dans une France culturellement française,
00:08:46 où on ne sera plus nécessairement minoritaire, où on va peut-être fuir l'insécurité,
00:08:50 où on va pouvoir peut-être se retrouver dans un esprit de communauté au moins.
00:08:54 Donc il faut quitter les métropoles post-nationales et quelquefois multiculturalisées
00:08:59 pour retrouver un peu de chez soi. Donc c'est ce qu'on pourrait appeler un exil intérieur français.
00:09:04 Deuxième élément qui n'est pas sans intérêt, c'est l'immigration, et ça c'est tragique,
00:09:09 c'est quitter son pays pour retrouver sa civilisation.
00:09:12 Donc ça on entend ce discours-là souvent, ceux qui disent, je vais partir pour le Portugal,
00:09:16 c'est encore un pays apaisé, tranquille. Je vais partir pour l'Europe de l'Est.
00:09:20 Ça c'était à la mode il y a quelques années. On va partir en Europe de l'Est, pourquoi?
00:09:24 Parce que là on se retrouverait encore dans une civilisation européenne, encore européenne.
00:09:28 Et on sait d'ailleurs le discours des dirigeants de l'Europe de l'Est qui disent souvent,
00:09:32 tout ce qu'on veut c'est que nos pays ne deviennent pas comme la France, l'Allemagne ou la Grande-Bretagne.
00:09:35 Vous voyez un peu cet état d'esprit. Donc je ne dis pas que ce sont des mouvements massifs,
00:09:39 je dis que ce sont des courants idéologiques qu'on entend beaucoup.
00:09:42 Et troisième, il y a aussi le refuge en Israël pour certains, mais c'est moins vrai depuis quelques semaines.
00:09:47 Et dernier réflexe, c'est le réflexe survivaliste, qui est assez étonnant,
00:09:52 assez présent chez les jeunes générations. Globalement c'est cette idée, le monde va s'effondrer,
00:09:56 ça ne tiendra plus, ça va se décomposer, tout ce qu'on peut faire désormais,
00:10:00 c'est construire des petites communautés qui nous permettront de protéger nos enfants
00:10:04 dans l'entre-soi, loin du tumulte, loin du chaos qui vient.
00:10:08 Alors quel est le point commun à tout ça? C'est évidemment le sentiment de dépossession.
00:10:14 Pas seulement d'insécurité, mais de dépossession.
00:10:17 Dépossession culturelle, ne plus être chez soi, dépossession économique,
00:10:22 je parle de mes Français du Québec ici, qui nous disent finalement
00:10:26 l'ascenseur social est bloqué en France et on quitte pour essayer de trouver un ascenseur social qui fonctionne.
00:10:32 De ce point de vue, fuir la bureaucratie française est peut-être la seule raison légitime,
00:10:36 la bureaucratie et les impôts, ça je peux comprendre, c'est un exil légitime.
00:10:40 Et finalement, il y a l'insécurité, évidemment, physique, qui n'est pas un détail,
00:10:44 et donc c'est l'insécurité, dépossession, tout ça fait en sorte qu'on fuit,
00:10:49 mais non pas parce qu'on n'aime plus son pays, mais parce qu'on croit que ce pays
00:10:53 que l'on aime tant n'existera plus. Cela dit, à la question, Dimitri disait,
00:10:58 répondons, répondons avec raison, si on décide de ne pas fuir son pays,
00:11:03 ce qui est ce qu'on peut donner comme conseil à tout homme qui se tient à ses matières,
00:11:06 il s'agit dès lors, non pas de fuir son pays, mais de croire au seul instrument collectif
00:11:11 qui permet encore de le redresser, et c'est croire en la politique.
00:11:16 Le problème est évidemment que la politique est aujourd'hui discréditée,
00:11:19 la politique est aujourd'hui dégradée, en bonne partie parce que c'est la politique elle-même
00:11:24 qui a amené le pays dans les abîmes.
00:11:26 Pas d'hypocrisie, hein?
00:11:28 Ah non, non, je ne veux pas donner pression de lettre en ce moment.
00:11:31 Je veux bien insister qu'il faut vraiment...
00:11:33 Pourquoi je vous dis ça? C'est parce que nous, dans notre émission,
00:11:37 tous les soirs, on décrit la France, la France qui sombre,
00:11:40 et dire aux Français ce soir, restés en France, vous voyez ce que je veux dire?
00:11:45 J'attends des arguments, mais je ne vous avais pas prévenus.
00:11:48 Oui, mais d'une formule simple, c'est quand même un pays absolument magnifique
00:11:50 qui mérite d'être sauvé. Sur le fond des choses, c'est un pays qui,
00:11:53 si ce pays s'effondre, la civilisation européenne tombe aussi.
00:11:56 Si ce pays tombe, il y a une part essentielle de l'histoire du monde qui s'effondre.
00:11:59 Je pense fondamentalement que c'est la raison.
00:12:01 - On va faire un petit tour de table à deux. - Allons-y.
00:12:03 - Autrement dit, Mathieu Boquete, il faut s'accrocher.
00:12:05 Vous dites aux promesses de la politique électorale, expliquez-vous,
00:12:09 les Français ne l'ont-ils pas justement déserté fondamentalement depuis 20 ans?
00:12:14 - Ah ben, vous avez tout à fait raison. On est devant ce paradoxe.
00:12:17 La France, partout, promenez-vous à travers le monde,
00:12:19 qu'est-ce que c'est un Français? C'est quelqu'un qui mange du fromage,
00:12:21 qui boit du vin et qui manifeste.
00:12:23 Donc, c'est un peuple très politique tel qu'on se le représente.
00:12:26 Or, c'est un peuple très politique qui, aujourd'hui, déteste la politique
00:12:30 ou à tout le moins déteste ce que la politique a fait de son pays.
00:12:33 Et c'est une critique légitime.
00:12:36 C'est-à-dire que l'état de dégénérescence de la classe politique est quand même indéniable.
00:12:39 Il y a de bons éléments ici et là, mais on est quand même loin des grandes époques.
00:12:42 Donc, qu'est-ce que ça veut dire, croire aux politiques?
00:12:44 Alors là, il y a une thèse qui circule souvent dans les milieux intellectuels.
00:12:47 On l'a souvent entendue, on dit « Gramsci ».
00:12:49 Et ensuite, on dit « la conquête culturelle précède la conquête politique ».
00:12:53 Et moi, je veux relativiser cette affirmation.
00:12:56 Parce qu'aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit en France?
00:12:59 Globalement, les idées dominantes sont des idées minoritaires dans la population.
00:13:03 Les idées dominantes chez les élites, les idées qu'on impose à la population,
00:13:08 ce sont des idées qui se maintiennent de manière autoritaire
00:13:10 grâce au contrôle du service public, grâce au contrôle des médias,
00:13:14 grâce au contrôle des institutions, des tribunaux.
00:13:16 Mais l'immense majorité de la population souhaite une tout autre politique
00:13:20 que celle qu'on lui inflige.
00:13:22 Dès lors, la bataille, ce n'est plus seulement une bataille culturelle,
00:13:25 c'est une bataille politique au sens le plus élémentaire du terme.
00:13:29 Alors, on nous répondra quelquefois, c'est la mystique populiste,
00:13:31 il faudra que le peuple se soulève.
00:13:34 C'est compliqué, ça.
00:13:35 Le peuple se soulève généralement pour dire non.
00:13:37 Il se soulève, donc ça donne 2005.
00:13:39 Non à l'Europe telle qu'elle se présente à nous.
00:13:41 Ça donne les Gilets jaunes.
00:13:43 Mais le peuple porte rarement lui-même une proposition nouvelle.
00:13:46 Ce qui est nécessaire quand on se retrouve devant une élite décomposée,
00:13:49 une élite décadente, ce n'est pas abolir les élites,
00:13:52 c'est faire apparaître une autre élite.
00:13:55 Est-ce que cette autre élite est prête?
00:13:57 Est-ce qu'une autre élite est prête à relever son pays?
00:14:00 Je crois que c'est la question que plusieurs se posent encore aujourd'hui.
00:14:03 - Alors, on dit souvent qu'un tel changement ne sera pas possible sans turbulence.
00:14:08 Est-ce aussi votre avis?
00:14:10 - Alors, moi, quand j'entends cette question, et je la trouve tout à fait pertinente,
00:14:13 je réponds simplement, vous n'avez pas l'impression que c'est déjà pas mal turbulent aujourd'hui?
00:14:16 C'est-à-dire, c'est cette idée qu'un chaos plus grand rendrait possible un redressement plus grand.
00:14:21 Cette formule que j'affectionne, les choses vont plus mal qu'on le croit,
00:14:24 mais peuvent aller mieux qu'on l'espère.
00:14:26 Mais pour les temps présents, si vous n'avez pas l'impression que c'est chaotique,
00:14:29 c'est que vous vivez, à mon avis, sur une planète lointaine.
00:14:32 Mars, Mercure, Pluton, si c'en est encore une.
00:14:35 Mais le fait est... - Jupiter.
00:14:37 - Jupiter, oui, de ça, je la laisse à quelqu'un d'autre.
00:14:40 Mais ce qui est assez intéressant dans les circonstances,
00:14:44 c'est que le chaos, parce qu'on entend souvent ça,
00:14:47 il faudrait un immense chaos et le pays pourrait se redresser.
00:14:49 Le chaos est déjà là, mais le récit médiatique fragmente,
00:14:53 fractionne ce chaos pour le rendre inintelligible collectivement.
00:14:56 Donc, c'est ce qu'on appelle les faits divers à répétition,
00:14:59 c'est l'incapacité de mettre en récit ce chaos,
00:15:02 qui est porteur lui-même, effectivement, d'une possibilité de redressement.
00:15:05 Et là, il y a une différence au présent des peuples.
00:15:07 Les Britanniques ne sont pas... c'est pas exactement un peuple qui est mis...
00:15:10 ils n'attendent pas de toucher le fond pour se redresser.
00:15:13 Ils veulent faire en sorte qu'ils puissent développer la continuité institutionnelle.
00:15:16 La France, c'est autre chose. Globalement, c'est quand même un pays qui,
00:15:19 effectivement, historiquement, attend de toucher le fond pour rebondir et se reconstruire.
00:15:22 Ce que disait, soit dit en passant, Jacques Julliard dans le livre "Postume",
00:15:25 qui paraît aujourd'hui, il dit peut-être sommes-nous enfin arrivés au fond,
00:15:29 dit-il, sur une forme de d'espoir négatif, parce qu'ensuite, on peut se redresser.
00:15:33 C'est possible, c'est-à-dire... mais j'ai l'impression que le fond, nous y sommes déjà.
00:15:36 Donc, la question, maintenant, c'est d'attendre quel sera le levier.
00:15:39 J'aimerais simplement rappeler une chose.
00:15:41 Partout dans le monde occidental, la France demeure quand même le seul pays
00:15:44 qui, pour s'être redressé à partir de 1958, a eu besoin d'un général
00:15:48 qui a improvisé un coup d'État ne disant pas son nom, s'appuyant sur une guerre extérieure
00:15:52 et la possibilité d'une guerre civile pour refonder des institutions
00:15:55 et redonner de la force à son pays.
00:15:57 C'est une combinaison spécifiquement française qu'on retrouve ni en Belgique,
00:16:00 ni en Suède, ni en... c'est particulier quand même.
00:16:03 Donc, vu les années présentes qui sont tragiques, qui portent en elles
00:16:06 des contradictions terribles, je me tourne vers Marcel Gauchet,
00:16:09 le philosophe à la fin, qui disait « La question de l'immigration sera peut-être
00:16:13 pour la Ve République, ce que la question algérienne a été pour la IVe. »
00:16:19 C'est une hypothèse qui mérite d'être considérée.
00:16:25 (Musique)
00:16:39 Ils chantent bien en plus.
00:16:41 C'est les petits chanteurs à la Croix de Bois, je vous en prie, c'est normal qu'ils chantent bien.
00:16:44 Donc, ils étaient dans le métro parisien lundi.
00:16:47 Alors, est-ce que ces images, c'est quand même un signe d'espoir ?
00:16:52 Est-ce qu'on se dit justement qu'on peut encore espérer une douce France ?
00:16:55 Ensuite, on fait un petit tour de temps rapide. On a beaucoup de sujets, ce soir.
00:16:58 Je pense que la douceur viendra après le redressement.
00:17:00 Et le redressement exige davantage de virilité que de tendresse.
00:17:03 Dimitri.
00:17:05 Moi, je ferais deux remarques. C'est d'abord cet esprit de fuite,
00:17:08 cette éducation à la fuite. C'est exactement ce que nous reprochons
00:17:12 aux migrants d'Afrique qui viennent en Europe. C'est exactement la même chose.
00:17:15 Je vous ai dit l'autre jour, c'est ce que dit, son nom m'échappe, je ne me rappelle plus.
00:17:19 C'est Stephen Smith qui dit que les migrants sont fondamentalement des défaitistes.
00:17:25 Et l'autre remarque, je pense qu'en fait...
00:17:29 Pardon, pardon, je viens de t'y soucier.
00:17:32 Je crois qu'il y a beaucoup de peur aussi chez les gens.
00:17:34 Ils ont peur de la guerre civile, ils ont peur de l'affrontement.
00:17:36 Ça nous hante, en fait. Cette peur d'un jour, les armes parlent.
00:17:39 On voit les images en Israël, on se dit "mais demain, c'est ça qui va..."
00:17:41 Et je pense que les gens se sentent démunis.
00:17:43 Seulement, on peut préparer face à ça. Et c'est ça qui fait peur.
00:17:46 Mais la question, c'est faut-il quitter la France pour autant ?
00:17:48 On a déjà entendu...
00:17:49 Mais il faut aller aux États-Unis, le pays où il y a le plus grand nombre de morts par arme à feu chaque année.
00:17:52 Mais en fait, tout le monde se pose la question, enfin beaucoup, d'où aller.
00:17:56 C'est-à-dire aux États-Unis...
00:17:57 Mais restez en France, et battez-vous pour votre pays.
00:17:59 Alors, rester en France, c'est impressionnant aussi, je vous donne la parole,
00:18:01 mais c'est impressionnant aussi d'avoir le nombre de personnes qui nous regardent
00:18:04 et qui ne sont pas en France, qui nous envoient beaucoup de messages.
00:18:07 "Vous n'êtes pas en France, vous nous regardez, vous êtes à l'étranger, vous nous regardez,
00:18:10 vous avez quitté la France et vous nous dites pourquoi vous avez quitté la France aussi."
00:18:13 Oui, non, mais il faut insister sur ce que vient de dire Dimitri, effectivement, on est là, on dit "oui, il y a trop d'immigrés",
00:18:18 et puis nous, on fait nos valises, on se revoit ailleurs, mais là, nous, on n'est pas immigrés ailleurs.
00:18:22 On devrait nous accueillir, on est les Messiens, c'est quoi ?
00:18:25 C'est-à-dire qu'ailleurs, parce qu'on est français, nous devrions être accueillis comme les meilleurs amis du monde.
00:18:32 Et puis arrêtons de masochiste, parce que c'est vrai que, regardons le monde,
00:18:36 donnez-moi un seul endroit où il y a une sorte d'euphorie, une allégresse.
00:18:41 Ça n'existe pas, puis on est là pour forger notre présent, on est là pour se donner l'élan.
00:18:46 Les ancêtres, vous vous rendez compte, tout ce qu'ils ont traversé, toutes les crises, les guerres, etc., c'était terrifiant.
00:18:52 Il y avait, on parle d'insécurité, pourquoi Clémenceau invente les brigades d'Utrich ?
00:18:57 Parce que vous aviez les chauffeurs, c'était des brigands qui allaient, qui déferlaient chez les gens,
00:19:01 ils leur chauffaient les pieds pour savoir où on trouvait l'argent dans la maison.
00:19:05 Arrêtons, arrêtons, il faut croire en la vie, il faut croire en la France, il faut croire en notre culture, en notre langue,
00:19:11 et c'est ça qu'il faut comme élément moteur.
00:19:13 Je vous entends bien, mais ce n'est pas un peu hypocrite et...
00:19:16 Non, non, non, moi c'est ma mentalité, c'est ce que j'ai donné à mes enfants.
00:19:20 Et Charlotte Dornelas, votre regard ?
00:19:23 Non mais moi je suis d'accord...
00:19:24 J'ose, j'ose poser les questions, pardon, mais...
00:19:26 Je suis d'accord sur la volonté de rester quoi qu'il arrive ou quoi qu'il en soit.
00:19:30 La seule chose, la seule différence, la seule distinction que je vois entre les générations précédentes,
00:19:35 en effet, il suffit d'ouvrir un livre d'histoire pour se dire qu'on a beaucoup de chance dans ce que nous vivons individuellement.
00:19:42 Seulement, il y a deux choses un peu paradoxales, c'est que d'abord, traverser des crises et des guerres,
00:19:47 c'était une habitude et ça fait 70 ans qu'on l'a perdue.
00:19:49 Et donc le confort et l'individualisme qui vont avec forgent des personnalités qui ne sont plus celles des générations précédentes.
00:19:57 Et par ailleurs, je pense que c'est l'autre paradoxe, plus que la peur de ce qui peut nous arriver,
00:20:03 il y a le désespoir de ne pas pouvoir réagir, d'avoir un sentiment d'impuissance qui lui est désespérant.
00:20:08 C'est moins la peur que le désespoir en fait qui anime beaucoup de ces personnes-là.
00:20:13 Merci en tout cas pour votre regard.
00:20:15 En fait oui, en un mot, depuis 30 ans on a écrit l'histoire du malaise français et ce malaise s'est radicalisé,
00:20:20 je suis d'accord avec Charlotte, en désespoir.
00:20:21 Mais le désespoir dans ces matières est une saucisse.
00:20:24 Merci beaucoup en tout cas.
00:20:25 Je vous le surmonte.
00:20:27 Voilà.
00:20:28 Merci pour votre regard.
00:20:29 Bon on est là pour donner de l'espoir.
00:20:32 Dimitri, c'est en ami d'Israël qu'il dit s'exprimer.
00:20:35 En ami d'Israël ! Parole très forte ce matin de Dominique de Villepin,
00:20:39 si au France Info en faveur de la paix au Proche-Orient,
00:20:42 un mois pile après l'attaque du Hamas du 7 octobre, l'ancien Premier ministre a livré son jugement très sévère
00:20:47 à l'égard de Benhamin Netanyahou, lui reprochant de mener une politique de vengeance.
00:20:51 C'est une guerre d'hier perdue d'avance.
00:20:54 Il explique que la vengeance est contre-productive.
00:20:56 Alors n'oublions pas, petite parenthèse, d'où parle Dominique de Villepin.
00:21:00 Il a été quand même financé par le Qatar.
00:21:03 Il a été financé, il avait son fonds de pension du Qatar.
00:21:08 Mais il faut le dire, les mots de Dominique de Villepin aujourd'hui sont les mots des États arabes.
00:21:12 Que ce soit l'Egypte, que ce soit les Émirats Arabes Unis,
00:21:15 tous ces gens-là étaient réunis hier ensemble et ils ont prononcé aux mots près les mots de Dominique de Villepin.
00:21:23 Mais au-delà de ça, il faut quand même prendre le temps d'écouter son message
00:21:26 parce que résumé ainsi, c'est vrai que ça peut donner l'impression d'une inversion de la charge.
00:21:30 Comme si c'était Israël, finalement, responsable de son malheur
00:21:33 et de ces 1400 civils massacrés par le Hamas le 7 octobre.
00:21:37 En fait, je pense que Dominique de Villepin s'inscrit plutôt dans la lignée d'un Jean-Louis Bourlange
00:21:41 qui avait ces mots, je trouve très juste.
00:21:43 Quelques jours seulement après l'attaque du 7 octobre, il dit
00:21:46 "Le massacre commis par le Hamas est sans excuses mais n'est pas sans cause."
00:21:50 C'est ce qu'avait dit Jean-Louis Bourlange.
00:21:51 Et donc c'est l'école, je crois, un peu 20ème siècle
00:21:54 et qui croit encore aux vertus de la diplomatie, plus fortes que les armes.
00:21:58 L'école du multilatéralisme qui croit que la communauté internationale
00:22:01 avec des guillemets, ça veut parfois encore dire quelque chose.
00:22:04 C'est le vrai camp de la paix, je dirais pas le faux camp de la paix.
00:22:08 Celui qui se soucouvert d'appels au cessez-le-feu
00:22:11 en réalité mène un agenda anti-sioniste et anti-israélien.
00:22:14 C'est celui par exemple de la France insoumise
00:22:16 qui pose des cessez-le-feu partout dans Paris avec des colombes.
00:22:18 Là, Dominique de Villepin, lui, reste à équidistance des deux.
00:22:23 Et c'est une position courageuse, c'est une position qui peut en être
00:22:25 la plus difficile à tenir en ce moment parce que le monde,
00:22:28 et j'aime bien l'expression, c'est Dominique Moisy qui parle
00:22:31 du divorce émotionnel du monde entre un Occident rétréci
00:22:34 et un Sud qui a tendance à plutôt s'élargir.
00:22:37 Cette idée de divorce émotionnel, chacun c'est mort, chacun dans son camp finalement.
00:22:42 Avec aussi le camp majoritaire des indifférents, il faut le dire.
00:22:45 La majorité du monde ne se passionne pas du tout pour le conflit israélo-palestinien.
00:22:49 Parce qu'aussi le conflit présent n'oppose pas deux États.
00:22:52 Ça c'est important à dire.
00:22:54 Vous avez un faible qui a tendu un piège dans lequel le fort s'est en quelque sorte rué.
00:23:00 Le faible étant évidemment le Hamas et le fort étant Israël.
00:23:04 Et ce que dit Dominique de Villepin, c'est que, étant donné sa force,
00:23:07 Israël a des responsabilités plus grandes finalement que le Hamas dans ce conflit.
00:23:14 Or la paix, on le voit bien, elle n'est pas du tout à l'agenda de Benyamin Netanyahou.
00:23:18 Il fallait entendre ce qu'il disait hier sur la chaîne américaine ABC.
00:23:20 Le Premier ministre israélien dit très clairement "aucune trêve à Gaza tant qu'il y a des otages aux mains du Hamas".
00:23:26 Et il promet de prendre pour une durée indéterminée, je le cite au mot près,
00:23:31 "la responsabilité générale de la sécurité à Gaza une fois que les opérations militaires sont terminées".
00:23:38 Ça veut dire quoi ?
00:23:39 À nouveau l'occupation militaire de Tsahal dans la bande de Gaza comme avant 2005,
00:23:45 comme ça a duré pendant 38 ans.
00:23:47 Et rappelez-vous, c'est Ariel Sharon qui prend la décision historique de retirer Israël de la bande de Gaza,
00:23:53 constatant que ça ne produisait aucun effet.
00:23:55 Et on était en 2005 à la fin de la deuxième intifada.
00:23:58 Donc on terminait sur une guerre ce retrait.
00:24:00 Et là, Benyamin Netanyahou nous dit finalement non, ce serait la solution, il faut retourner.
00:24:03 Il faut maintenir une pression militaire permanente sur le Hamas.
00:24:07 Ce à quoi le Hamas a répondu, et écoutez bien les mots,
00:24:10 qu'il n'accepterait jamais un gouvernement de Vichy à Gaza.
00:24:15 Donc c'est intéressant cette idée d'un gouvernement collaborationniste avec Israël
00:24:18 et au passage une nazification dont on commence à avoir l'habitude dès qu'il s'agit d'Israël.
00:24:22 Quand dit Dominique de Milpan justement ?
00:24:25 Ben lui il dit, Benyamin Netanyahou, il a déjà failli une première fois le 7 octobre.
00:24:29 Il a failli assurer la sécurité des Israéliens.
00:24:32 Mais ça tout le monde l'a vu.
00:24:34 Le procès politique qui viendra de Benyamin Netanyahou,
00:24:37 à laquelle il est lui-même résigné, il sait ce qui va se passer,
00:24:40 il viendra après la guerre.
00:24:42 Mais l'erreur que commet actuellement Netanyahou du point de vue de Dominique de Milpan,
00:24:46 c'est de ne s'en remettre qu'à la force,
00:24:48 croyant que c'est par la force et uniquement par elle,
00:24:50 qu'il restaura la sécurité.
00:24:52 Or, il est en train de mener, encore une fois,
00:24:55 et je vous fais le verbatim de Dominique de Milpan,
00:24:57 une triple guerre.
00:24:58 Benyamin Netanyahou a fait le choix d'une triple guerre,
00:25:00 c'est-à-dire bombardement de Gaza, plus le siège total de Gaza,
00:25:05 et des raids pour traquer les terroristes du Hamas,
00:25:07 ce qui ne laisse aucune issue à personne finalement.
00:25:10 Et c'est une politique, il parle d'une politique de vengeance
00:25:13 ni ciblée, ni proportionnée,
00:25:15 qui a pour effet, on le voit bien, déguisé les antagonismes internationaux
00:25:19 et les tensions communautaires internes.
00:25:21 Et on le voit chez nous, et c'est très clairement ce qui est en train de se passer,
00:25:24 avec ce risque d'élargissement d'une guerre au Hezbollah,
00:25:28 au Hezbollah libanais,
00:25:29 éventuellement, pourquoi pas, à l'Iran,
00:25:31 bref, la guerre des civilisations, en fait.
00:25:34 Autrement dit, aujourd'hui, et j'aime bien cette image,
00:25:36 vous avez un Goliath israël qui assiège un David, Gaza,
00:25:40 et c'est peut-être demain un David israël qui va se retrouver assiégé
00:25:44 par un Goliath arabo-musulman.
00:25:47 On va marquer une pause et on va continuer justement sur ce sujet,
00:25:50 défense ou vengeance ?
00:25:52 Quelle est la frontière entre les deux ?
00:25:55 Dans un instant, je vous montre un petit extrait
00:25:57 de ce qui s'est passé d'un échange à l'Assemblée nationale,
00:26:00 particulièrement croustillant.
00:26:02 On aime ce genre d'échange.
00:26:03 Vous allez voir pourquoi dans un instant.
00:26:05 À tout de suite.
00:26:06 Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:26:11 Dans un instant, on parlera avec vous, Marc Menon,
00:26:13 de la France haineuse.
00:26:15 Pourquoi est-elle si haineuse ?
00:26:18 Question.
00:26:19 Avec vous, Charlotte Dornelas,
00:26:20 on va plonger dans une organisation criminelle hors normes française,
00:26:25 ou plutôt étrangère en France.
00:26:28 Incroyable.
00:26:30 On en parle dans un instant avec vous, Mathieu Boccoté.
00:26:33 On ferme des comptes de certaines personnes
00:26:36 parce qu'elles ont une idéologie identitaire.
00:26:40 On va dire ça comme ça.
00:26:41 On était en train de parler avec vous, Dimitri Pavlenko,
00:26:44 un mois après le lancement de cette guerre
00:26:47 entre le Hamas et Israël,
00:26:48 de cette réaction virulente de Dominique de Villepin
00:26:52 qui accuse un peu Israël,
00:26:55 tout en se disant amie d'Israël,
00:26:57 tout en étant, en tout cas en ayant été au moins financée par le Qatar,
00:27:01 il faut le dire, défense ou vengeance ?
00:27:04 Question.
00:27:06 Il s'inquiète de cette possible montée des périls
00:27:08 et d'une extension de la guerre.
00:27:10 On en était là.
00:27:11 En fait, tout le monde s'inquiète de ça.
00:27:12 Mais vous avez raison, c'est important de rappeler la position
00:27:15 d'où parle Dominique de Villepin.
00:27:18 C'est un ami du Qatar
00:27:20 qui n'a pas un rôle neutre dans cette guerre.
00:27:22 C'est l'intercesseur entre le Hamas et Israël.
00:27:25 Et c'est quand même le camp du monde arabe.
00:27:28 C'est le Qatar qui héberge Khaled Meshal,
00:27:31 le chef politique du Hamas.
00:27:35 Donc tout ça n'est pas neutre.
00:27:37 Dominique de Villepin a en plus la position
00:27:40 qui est finalement la plus confortable pour se faire aimer
00:27:43 et en même temps pour se faire tirer dessus de part et d'autre.
00:27:45 Ça, on l'a dit.
00:27:46 Bon, malgré tout, il dit quand même des choses intéressantes.
00:27:48 Et dans les reproches qu'il fait à Benyamin Netanyahou,
00:27:51 et ça je pense que quand on est français,
00:27:53 quand on a un peu de mémoire,
00:27:54 notamment de la guerre d'Algérie,
00:27:55 il dit des choses qui sont assez intéressantes.
00:27:57 Netanyahou, il le dit,
00:27:59 alors les mots sont de moi,
00:28:00 il a en quelque sorte une vision hygiénique de la guerre.
00:28:03 Parce qu'en fait, ce que dit Benyamin Netanyahou,
00:28:05 c'est qu'il va nettoyer Gaza,
00:28:07 nettoyer Gaza de tous les terroristes du Hamas.
00:28:10 Et ensuite, comme disaient les militaires israéliens,
00:28:12 je vous avais déjà dit l'expression,
00:28:14 tondre le gazon régulièrement.
00:28:15 On fait une petite coupe comme ça
00:28:17 pour contenir finalement la menace
00:28:19 qu'on n'éteindra pas totalement.
00:28:21 Bref, en gros,
00:28:22 Israël serait en train de mener une espèce de grosse opération terroriste
00:28:25 comparable à la bataille d'Alger
00:28:27 que l'armée française a menée en 1957.
00:28:29 Avec succès, rue par rue,
00:28:31 immeuble par immeuble,
00:28:33 et puis à la fin, ils seront tous morts et ce sera fini.
00:28:35 Qui gagne la guerre d'Algérie en 1962 ?
00:28:38 Comment se terminent les opérations ?
00:28:41 Donc, comparaison n'est pas raison, évidemment.
00:28:44 Les situations ne sont pas historiquement tout à fait les mêmes, bien sûr.
00:28:47 Mais enfin, ayons quand même cette mémoire de la guerre d'Algérie à l'esprit.
00:28:51 Dominique de Villepin, d'ailleurs, a parlé de l'Algérie un petit peu plus loin dans son intervention.
00:28:54 Mais peut-être qu'il y pensait un petit peu quand il dit cette phrase
00:28:57 "Israël mène une guerre d'hier, perdu d'avance,
00:29:01 une guerre qui ne se terminera pas,
00:29:03 car la guerre contre le terrorisme n'a jamais été gagnée nulle part."
00:29:06 Et là, comment dire, vous songez à l'Irak,
00:29:09 vous songez à l'Afghanistan, au Mali,
00:29:11 une guerre de 20 ans dont on voit bien ce dont il se passe.
00:29:14 C'est-à-dire que les Occidentaux repartent finalement la queue entre les jambes
00:29:17 et laissent des déserts sécuritaires derrière eux,
00:29:19 dont ils ne sont pas évidemment totalement responsables.
00:29:21 Mais la situation est la suivante,
00:29:23 que la menace terroriste perdure dans ces régions
00:29:26 où l'on pensait facilement vaincre finalement
00:29:29 des adversaires faiblement armés, etc.
00:29:32 Et Dominique de Villepin, de citer Albert Camus,
00:29:35 "Un homme, ça s'empêche. Un État, ça s'empêche aussi.
00:29:38 Un État démocratique encore plus."
00:29:40 Et là, évidemment, il s'adresse à Israël et Benyamin Netanyahou.
00:29:43 - Alors, toute la question à Dimitri est de savoir
00:29:46 est-ce qu'Israël écoutera Dominique de Villepin ?
00:29:48 - Lui ou un autre, mais c'est vrai que ça rappelle son discours
00:29:51 aux Nations Unies, 2003, vous vous rappelez, on cite toujours la conclusion
00:29:54 "Et c'est un vieux pays, la France, d'un vieux continent comme le mien,
00:29:57 l'Europe qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'occupation,
00:30:00 la barbarie, etc."
00:30:01 Les mots de Cassandre, ça n'avait pas retenu les Américains,
00:30:04 ils avaient malgré tout envahi l'Irak,
00:30:06 mais, et d'ailleurs il l'a rappelé ce matin, avec une certaine fierté,
00:30:09 il avait raison, d'une certaine manière, il avait raison,
00:30:12 cette guerre de 20 ans est une défaite, finalement, pour l'Occident,
00:30:16 cette guerre contre le terrorisme.
00:30:18 Et Israël, probablement, n'est pas prêt, aujourd'hui,
00:30:21 à entendre ces appels à la modération.
00:30:23 Faut lire les éditoriaux de la presse israélienne pour mesurer l'état d'esprit.
00:30:26 C'est une guerre existentielle que les Israéliens sont en train de mener,
00:30:30 c'est comme ça qu'ils le vivent.
00:30:31 Le combat pour le foyer national juif, ça c'est...
00:30:34 Vous allez sur le site du Yedioth à Oronod,
00:30:36 c'est le grand quotidien du centre, centriste,
00:30:38 c'est pas du tout des extrémistes israéliens,
00:30:41 ils vous parlent "Fight for our home",
00:30:43 le combat pour son foyer.
00:30:45 Le Times of Israel, qui a une édition en français,
00:30:47 ils vous parlent d'une nouvelle nation,
00:30:49 qui est née le 7 octobre, une nation meurtrie à jamais.
00:30:52 Vous voyez, les mots sont forts, c'est...
00:30:54 dix fois, cent fois, peut-être, ce que nous avons ressenti, nous,
00:30:58 après le 13 novembre 2015.
00:31:00 Peut-être même plus encore de ce qu'on a ressenti après le 11 septembre, vous voyez.
00:31:03 Ils se sont touchés dans leur chair.
00:31:05 Et ça, d'ailleurs, les dirigeants arabes le voient bien.
00:31:07 Et c'est intéressant parce que eux aussi sont tombés dans un piège.
00:31:11 Et ça, c'est Gilles Kepel qui l'explique très bien,
00:31:12 il était chez Laurence Ferrari il y a quelques minutes, il l'a rappelé.
00:31:14 On croit que le monde musulman, en fait,
00:31:16 la division c'était entre chiites et sunnites,
00:31:18 d'un côté, sunnites 85%, à peu près, des musulmans,
00:31:21 chiites 15%.
00:31:22 En fait, la ligne de fracture aujourd'hui, c'est cet axe de la résistance,
00:31:25 qui est emmené en fait par l'Iran,
00:31:28 et qui dit aux populations, à ce qu'on appelle la rue arabe,
00:31:31 vous voyez, c'est moi le champion de la cause palestinienne.
00:31:33 C'est moi qui suis face à l'ennemi sioniste et à ses alliés occidentaux,
00:31:37 pendant que vos États, ils achètent les logiciels israéliens,
00:31:40 ils achètent le dôme de fer israélien,
00:31:42 comme était en train de le faire l'Arabie saoudite.
00:31:44 Eux qui signent la paix avec les juifs,
00:31:46 et qui croyaient avoir endigué la question palestinienne,
00:31:50 ce sont eux les traîtres, vous voyez.
00:31:51 Donc c'est une opération, c'est une OPA populiste,
00:31:54 techniquement c'est populiste,
00:31:56 belliqueuse, très belliqueuse,
00:31:58 et donc pour nous extrêmement dangereuse,
00:31:59 sur la rue arabe, pilotée par l'Iran.
00:32:02 Et ça force tous ces États aujourd'hui à se tenir éloignés finalement de l'Occident,
00:32:06 c'est pour ça qu'on les retrouve sur une position, entre guillemets,
00:32:09 pacifiste, comme celle que prône Dominique de Villepin.
00:32:11 Si vous me laissez juste un petit instant,
00:32:13 qu'est-ce qu'il prône Dominique de Villepin ?
00:32:14 Classique, la solution à deux États.
00:32:17 Et là, je vous avais dit, il a parlé de l'Algérie ce matin,
00:32:19 et qu'a-t-il dit ?
00:32:20 Il a dit, ça suppose, cette paix,
00:32:22 qu'Israël, quitte, renonce à la Cisjordanie,
00:32:25 que les colons qui y sont installés en Cisjordanie,
00:32:28 se retirent, et là il le dit comme cela,
00:32:30 comme un million de Français ont décidé de quitter l'Algérie en 1962.
00:32:36 Ça, je ne suis pas du tout certain que les Israéliens soient prêts à l'entendre aujourd'hui.
00:32:39 Merci beaucoup pour votre analyse, Dimitri Pavlenko.
00:32:43 Je vous propose d'écouter cet échange à l'Assemblée Nationale,
00:32:46 avant d'enchaîner avec Marc Menon,
00:32:48 sur l'affaire Guillaume Meurisse,
00:32:50 qui n'en finit plus de faire polémique sur France Inter,
00:32:52 et s'était moqué de Benhamin Netanyahou,
00:32:54 sans prépuce à l'Assemblée Nationale,
00:32:56 Laurent Jacobelli, député RN,
00:32:58 a interpellé la ministre de la Culture,
00:33:00 Rima Abdoulmalak, sur cette controverse.
00:33:03 Madame la ministre, vous avez l'indignation sélective.
00:33:08 Vous étiez plus loquace pour condamner
00:33:10 la nomination d'un nouveau rédacteur en chef
00:33:13 pour un journal privé.
00:33:15 Vous étiez plus loquace pour condamner une chaîne d'information privée.
00:33:18 Vous étiez plus loquace pour condamner
00:33:20 une émission de divertissement d'un groupe privé.
00:33:22 Mais là, par hasard,
00:33:24 lorsqu'il s'agit de condamner l'antisémitisme
00:33:26 du service public,
00:33:28 il n'y a plus personne qui consente.
00:33:30 C'est votre responsabilité, madame la ministre,
00:33:32 et vous ne l'assumez pas.
00:33:34 Moi, quand j'interviens,
00:33:36 vous pouvez reprendre tous mes tweets,
00:33:38 toutes mes interactions, je n'ai jamais commenté
00:33:40 les propos de Conanimateur à aucun moment.
00:33:42 Je rappelle à chaque fois le cadre de la loi,
00:33:44 les obligations qu'une chaîne, notamment de la TNT,
00:33:46 chaîne gratuite, doit respecter.
00:33:48 Et c'est à l'Arkham, autorité indépendante,
00:33:50 de faire son travail.
00:33:52 Deux poids, deux mesures.
00:33:54 Oui, mais évidemment, parce que d'abord, la première fois,
00:33:56 elle avait rappelé les obligations, mais en oubliant de préciser
00:33:58 que c'était le cadre qu'elle rappelait. Elle avait expliqué qu'il fallait
00:34:00 du pluralisme. Souvenez-vous, il fallait
00:34:02 commenter de manière équilibrée les affaires de justice.
00:34:04 Alors, je ne sais pas ce qu'elle regarde comme chaîne, mais apparemment
00:34:06 pas les autres. Et ensuite,
00:34:08 elle s'était rattrapée. Elle avait fait une espèce de pirouette
00:34:10 sur France Inter en expliquant
00:34:12 "Non mais attendez, c'est les règles de l'Arkham dont je parle",
00:34:14 parce qu'elle avait bien compris elle-même qu'elle était un peu sortie
00:34:16 du cadre. Et elle a en effet
00:34:18 recommencé à parler, excusez-moi,
00:34:20 au moment de la nomination d'un nouveau
00:34:22 directeur au journal du dimanche.
00:34:24 Là, ce n'était pas l'Arkham, en l'occurrence.
00:34:26 Et la ministre, ça ne l'a pas empêchée de parler.
00:34:28 Et là, subitement... - L'Arkham n'a aucun droit de regard sur la précédente.
00:34:30 - C'est ça ? Et là, subitement,
00:34:32 la ministre, elle vient nous expliquer que...
00:34:34 Elle vient nous donner l'exacte définition de ce qu'elle doit être
00:34:36 avec tous les médias, notamment
00:34:38 privés, évidemment, au moment où elle ne sait pas
00:34:40 quoi dire sur le service public. C'est énorme.
00:34:42 - Et rappelons que l'Arkham a été créé
00:34:44 justement pour que le gouvernement, c'est-à-dire
00:34:46 le ministre de la Culture, ne puisse pas
00:34:48 donner son avis sur les médias. - Oui, mais en fait, aujourd'hui,
00:34:50 elle a donné la bonne définition du ministre de la Culture.
00:34:52 En effet, simplement, le reste du temps,
00:34:54 elle se comporte différemment. C'est un peu énervant.
00:34:56 - Elle devrait être exemplaire dans
00:34:58 ses propos parlant des médias, mais
00:35:00 tout homme politique aujourd'hui,
00:35:02 quel qu'il soit, quand il entend...
00:35:04 Et moi, je suis comme Mathieu,
00:35:06 la liberté, on caricature, on fait ce que l'on veut.
00:35:08 Mais quand on entend
00:35:10 un humoriste,
00:35:12 je voudrais savoir comment ça fait rire,
00:35:14 de dire un nazi
00:35:16 à prépuce. "Nazi", c'est pas
00:35:18 un mot innocent. "Nazi",
00:35:20 c'est quelque chose
00:35:22 d'immonde. Et à partir de là,
00:35:24 en tant que femme politique,
00:35:26 en tant que personne responsable,
00:35:28 elle devrait condamner ce type de propos.
00:35:30 - Je vous ferai réagir, tous les deux, sur un autre
00:35:32 sujet, sur Raquel Garrido,
00:35:34 qui a été évincée de
00:35:36 quatre mois à l'Assemblée nationale. Ouh là là,
00:35:38 beaucoup de sujets. Mais avant,
00:35:40 Marc Menand, les Français
00:35:42 sont-ils les plus haineux d'Europe ?
00:35:44 La France était le pays le plus haineux.
00:35:46 C'est la question qu'on va se poser avec vous, parce que
00:35:48 on a vu que, selon
00:35:50 le premier rapport de transparence
00:35:52 de X sur Twitter,
00:35:54 en Europe, c'est la France qui est
00:35:56 leader, leader de la haine, leader des propos
00:35:58 haineux. Pourquoi tant de haine en France ?
00:36:00 - Alors déjà, on peut donner les chiffres.
00:36:02 Il y a eu 16 288
00:36:05 suppressions de messages automatiques,
00:36:07 donc messages haineux.
00:36:09 Il y a eu 4 300
00:36:11 harcèlements en France,
00:36:13 donc des insultes,
00:36:15 des obscénités, des menaces.
00:36:17 Dans le même temps, en Espagne,
00:36:19 il n'y en avait que 1 200, et
00:36:21 en Allemagne, il n'y en avait que
00:36:23 1 000. Alors tout de suite, on se dit
00:36:25 mais ça veut dire quoi ? Pourquoi
00:36:27 effectivement, nous sommes
00:36:29 ainsi l'infamie
00:36:31 de la communauté européenne ?
00:36:33 Alors, il nous faut
00:36:35 nous poser les bonnes questions. Moi,
00:36:37 je suis fier d'être Français.
00:36:39 Je suis viscéralement
00:36:41 Français. Mais ça veut dire quoi,
00:36:43 être Français ? C'est ça qui est
00:36:45 intéressant. Est-ce que si l'on est Français,
00:36:47 on est condamné à la haine ?
00:36:49 Non. Mais il n'en reste pas moins
00:36:51 qu'il y a un
00:36:53 caractère Français. D'ailleurs,
00:36:55 une enquête a été menée par le site
00:36:57 Scopalic,
00:36:59 qui est un centre de recherche
00:37:01 sur Google, et
00:37:03 les internautes se sont exprimés
00:37:05 à propos des Français, l'image qu'ils ont des Français,
00:37:07 les Français sont arrogants,
00:37:09 les Français sont mal élevés,
00:37:11 les Français sont
00:37:13 grossiers. Ça veut dire quoi, déjà ?
00:37:15 C'est qu'on peut catégoriser
00:37:17 un peuple. C'est-à-dire,
00:37:19 et ça c'est passionnant,
00:37:21 nous avons une âme, un peuple,
00:37:23 ce ne sont pas des gens
00:37:25 qui vivent ensemble, ce sont des gens
00:37:27 qui partagent une imprégnation.
00:37:29 C'est quoi cette imprégnation ?
00:37:31 C'est la culture. Ce sont
00:37:33 les mœurs, ce sont les traditions,
00:37:35 ce sont les coutumes.
00:37:37 Et comment peut-on,
00:37:39 allez, faire un
00:37:41 stéréotype du Français ?
00:37:43 Astérix !
00:37:45 Et c'est quoi Astérix ? Alors c'est le
00:37:47 débrouillard, c'est l'inventif, c'est le
00:37:49 conquérant, mais c'est surtout le râleur,
00:37:51 c'est le gueulard,
00:37:53 c'est l'insupportable, c'est le
00:37:55 gratineux, c'est le ronchonneux.
00:37:57 Eh oui, c'est ça
00:37:59 qui caractérise le
00:38:01 Français. Alors c'est passionnant
00:38:03 en soi. Parce que ça veut dire quoi ?
00:38:05 Qu'on peut même en arriver
00:38:07 parfois aux mains,
00:38:09 mais on est plutôt dévélitaires.
00:38:11 Vous voyez ? C'est-à-dire que
00:38:13 le coup de poing, on se défile
00:38:15 rapidement, le coup de poing,
00:38:17 on tourne à la chamaille.
00:38:19 Une fois qu'on s'est bien négocié,
00:38:21 on se retranche. Et comment expliquer
00:38:23 cela ? Alors,
00:38:25 j'ai cherché, s'il y avait des
00:38:27 sociologues, j'en ai trouvé un, entre autres,
00:38:29 qui s'appelle Pascal Nguyen,
00:38:31 qui est professeur à l'école supérieure
00:38:33 pour le développement
00:38:35 économique et social.
00:38:37 Il nous parle de ce
00:38:39 sens du français pour
00:38:41 la hiérarchie. Là, je rejoins les
00:38:43 propos de Mathieu tout à l'heure.
00:38:45 Notre sociologue national. Ben oui !
00:38:47 Non mais, il faut un chef ! Binational.
00:38:49 En France, il nous faut un chef !
00:38:51 Et on respecte le chef.
00:38:53 On marche derrière le chef. Il nous parlait
00:38:55 de De Gaulle. En France,
00:38:57 on a également, c'est bizarre,
00:38:59 un respect pour l'ordre social.
00:39:01 Et ça se traduit très tôt,
00:39:03 c'est d'ailleurs ce que dit M. Nguyen,
00:39:05 à l'école. C'est-à-dire qu'il y a
00:39:07 une sorte d'élite qui peut
00:39:09 suivre les études dans les
00:39:11 meilleures conditions. Et on
00:39:13 l'adore aux éloges. Le premier de la
00:39:15 classe, il est là, il est
00:39:17 applaudi. Et l'autre, il y a une sorte d'infamie
00:39:19 à être le traîneux
00:39:21 du fond de cour, celui
00:39:23 qui n'est pas capable de se redresser.
00:39:25 Il nous rappelle que,
00:39:27 par tout ailleurs, on fait en sorte
00:39:29 qu'il y ait une sorte de tutora qui
00:39:31 s'organise entre les meilleurs et les plus
00:39:33 démunis, je dirais,
00:39:35 intellectuellement,
00:39:37 dans le secours et la
00:39:39 vivacité d'esprit. Et hop,
00:39:41 il y a cette solidarité qui
00:39:43 porte l'ensemble. Et tout
00:39:45 ça, ça fait quoi ? Eh bien, ça fait
00:39:47 qu'à un moment donné,
00:39:49 lorsque l'on est dans ce système
00:39:51 du chef, on est
00:39:53 dans l'obéissance. Mais ça veut dire
00:39:55 quoi, l'obéissance ? Eh bien, c'est la
00:39:57 frustration. C'est-à-dire qu'à un
00:39:59 moment donné, on est là, on subit, on
00:40:01 subit, et à la moindre petite
00:40:03 étincelle, on râle.
00:40:05 Et on se met à tenir
00:40:07 des propos vitupérants.
00:40:09 Et que fait-on aujourd'hui,
00:40:11 puisqu'on a les réseaux sociaux ?
00:40:13 On y va de sa griffe.
00:40:15 Et puis, on se traite de tous les noms. C'est
00:40:17 une sorte d'exutoire. C'est
00:40:19 une catharsis. - Entre râler,
00:40:21 le râlage, pardon,
00:40:23 et la haine, Marc Menand.
00:40:25 - Mais on peut aller jusqu'à la haine, c'est ce que je vous dis.
00:40:27 Mais quand on se retrouve
00:40:29 devant la situation, soudain,
00:40:31 eh bien, on n'est plus du tout
00:40:33 dans ce rapport-là. On n'est
00:40:35 pas le peuple le plus violent, mais c'est
00:40:37 vrai qu'il y a de la violence.
00:40:39 Mais se conjugue à cela, aujourd'hui
00:40:41 aussi, des problèmes d'une société
00:40:43 qui explose.
00:40:45 Une société en partition.
00:40:47 Et ces partitions, forcément,
00:40:49 aiguisent les différences.
00:40:51 Et ces différences entraînent
00:40:53 la haine. Et là,
00:40:55 il y a un point de cristallisation
00:40:57 avec ce que nous vivons en Algérie.
00:40:59 Parce que vous avez des gens
00:41:01 qui ne se sentent pas spécialement
00:41:03 emportés par cette fougue. Ils ne sont pas
00:41:05 imprégnés de cette histoire,
00:41:07 telle que je vous l'ai dit. C'est-à-dire
00:41:09 qu'ils sont en intention
00:41:11 éventuellement d'être français,
00:41:13 mais souvent, ils sont encouragés, aujourd'hui,
00:41:15 par certains courants, comme les
00:41:17 salafistes, comme les frères musulmans
00:41:19 et compagnie, pour ne surtout pas
00:41:21 s'assimiler. Alors, ça veut dire
00:41:23 qu'ils ont en eux
00:41:25 un foyer d'incandescence du rejet
00:41:27 de l'autre. Et avec ce que nous vivons
00:41:29 depuis un mois, maintenant,
00:41:31 on cristallise
00:41:33 sur le sionisme.
00:41:35 Et ça, parce que ce qui est vrai aussi,
00:41:37 c'est que le juif,
00:41:39 il a toujours été
00:41:41 ici et là, le bouc émissaire.
00:41:43 D'abord, parce qu'il était celui
00:41:45 qui tenait l'usure.
00:41:47 Donc, c'était un usurpateur, également.
00:41:49 Il spéculait sur la misère des autres.
00:41:51 Après, il y a eu,
00:41:53 quand ils sont devenus citoyens,
00:41:55 la jalousie de voir qu'une élite
00:41:57 se dégageait. Ils étaient peut-être plus
00:41:59 brillants que les autres, à l'exemple d'Einstein.
00:42:01 Et tout ça se renforce
00:42:03 par une haine religieuse,
00:42:05 aujourd'hui. Haine qui fait
00:42:07 qu'il n'y a plus de possibilité.
00:42:09 Et dans cette
00:42:11 apparition du sondage
00:42:13 sur X, eh bien, il y a une explosion
00:42:15 de haine sur les réseaux
00:42:17 depuis, maintenant, un mois.
00:42:19 - Merci beaucoup, Marc Menand.
00:42:21 C'est intéressant, parce qu'on voyait tout à l'heure
00:42:23 les petits chanteurs à la croix de bois.
00:42:25 Par exemple, sur les réseaux sociaux, on a vu
00:42:27 des gens qui réagissent. Ça mérite un attentat.
00:42:29 C'est quand même assez surprenant.
00:42:31 On apprend à l'instant que le Sénat adopte
00:42:33 la suppression de l'aide médicale
00:42:35 d'État pour les sans-papiers.
00:42:37 Je voulais vous demander de réagir rapidement
00:42:39 peut-être à Raquel Garrido. On ne peut pas ne pas en parler,
00:42:41 même si c'est deux mots. Puisque Raquel Garrido,
00:42:43 qui a toujours été très proche
00:42:45 de Jean-Luc Mélenchon, député insoumis
00:42:47 du 93, a été suspendu
00:42:49 quatre mois par le groupe LFI.
00:42:51 Elle ne pourra plus prendre la parole, du coup,
00:42:53 au nom du groupe LFI à l'Assemblée nationale.
00:42:55 Il lui a reproché la diffusion
00:42:57 de fausses informations, la mise en cause
00:42:59 et l'indénigrement de plusieurs membres du groupe.
00:43:01 Bref, de critiquer Jean-Luc Mélenchon
00:43:03 et ses proches. Réaction,
00:43:05 question, est-ce que c'est la technique de la purge
00:43:07 au sein du parti ?
00:43:09 - C'est exactement ça. C'est l'histoire de la gauche
00:43:11 radicale qui est reconduite. C'est la purge
00:43:13 chaque fois. Le parti se renforce
00:43:15 en se purgeant, en multipliant les purges.
00:43:17 C'est la vieille thèse de Lévine.
00:43:19 C'est-à-dire qu'on va purger pour atteindre le noyau
00:43:21 originel des vrais fidèles et ainsi de suite.
00:43:23 Dans les circonstances présentes, c'est la fidélité,
00:43:25 c'est la soumission à Jean-Luc Mélenchon.
00:43:27 Mais ce n'est pas surprenant du tout pour qui connaît
00:43:29 l'histoire de la gauche radicale. - Clémentine Autain
00:43:31 se dit atterrée. François Ruffin, lui aussi,
00:43:33 réagit. Il dit mais Raquel Garrido
00:43:35 est en désaccord sur l'absence
00:43:37 de la démocratie et finalement, on la sanctionne.
00:43:39 Et Éric Nolot, c'est intéressant,
00:43:41 qui dit "c'est bien la peine de quitter
00:43:43 le Chili pour se retrouver en Union soviétique".
00:43:45 [Rires]
00:43:47 - C'est joliment dit. Après,
00:43:49 elle est mise à pied, elle n'est pas virée
00:43:51 d'une certaine manière parce que
00:43:53 à l'extérieur, elle est dangereuse.
00:43:55 Elle peut se monter en martyr,
00:43:57 elle peut s'ériger en martyr, elle peut être tentée
00:43:59 de fédérer autour d'elle d'autres
00:44:01 mécontents comme elle.
00:44:03 Donc il y a une gestion. Elle est quand même gardée
00:44:05 à l'escourte d'une certaine manière
00:44:07 Raquel Garrido. Que va-t-elle faire ? Est-ce qu'elle va
00:44:09 partir ? Ça, ce serait courageux de
00:44:11 sa part. - Charlotte,
00:44:13 on continue avec vous puisqu'à Marseille,
00:44:15 s'est ouvert un procès
00:44:17 incroyable.
00:44:19 Le procès d'une organisation
00:44:21 mafieuse, nigériane,
00:44:23 aux méthodes
00:44:25 ultra-violentes.
00:44:27 On n'en croit pas ses oreilles.
00:44:29 - On n'en croit pas ses oreilles et surtout, on découvre que ça n'est pas la première
00:44:31 fois et que surtout, il y a une montée en puissance de ce phénomène.
00:44:33 Donc on découvre un pays
00:44:35 dans le pays, un truc qu'on n'imagine même pas
00:44:37 possible déjà ailleurs. Alors en France,
00:44:39 encore moins. Alors cette fois-ci, en effet,
00:44:41 ça s'est ouvert hier. Ils sont 13 sur le banc des prévenus.
00:44:43 C'est des hommes âgés de 22 à 37
00:44:45 ans en l'occurrence. Il y en a 10 qui sont déjà
00:44:47 en détention et ils sont
00:44:49 tous issus de la hiérarchie
00:44:51 des Haro-Baga, qui est
00:44:53 une ancienne fraternité étudiante
00:44:55 nigériane transformée
00:44:57 en, je cite le juge d'instruction cette fois-ci,
00:44:59 en organisation criminelle et
00:45:01 structurée avec ses règles et ses rites,
00:45:03 ses artifices et ses accessoires.
00:45:05 Alors vous allez voir que cette phrase a l'air un peu
00:45:07 mystérieuse. Vous allez voir pourquoi il
00:45:09 explique tout ça. Parce qu'il résume parfaitement
00:45:11 ce qu'est cette organisation
00:45:13 et il en existe plusieurs, figurez-vous.
00:45:15 Parce que non seulement ce sont
00:45:17 tous, ils sont en situation irrégulière, ils sont
00:45:19 nigérians, ils viennent du Nigeria,
00:45:21 donc ils organisent
00:45:23 des filières d'immigration illégale,
00:45:25 de la traite d'êtres humains et de l'exploitation sexuelle
00:45:27 de leurs compatriotes, en l'occurrence
00:45:29 féminines. Et en plus, ils se font la
00:45:31 guerre entre groupes nigérians
00:45:33 sur le sol français. Enfin, c'est lunaire du début
00:45:35 à la fin. Donc là, il y a deux anciens
00:45:37 chefs de cette organisation-là qui
00:45:39 sont au tribunal. Le troisième est sous mandat
00:45:41 d'arrêt mais il est échappé en Italie. Est-ce qu'il
00:45:43 y a encore ? Je ne sais pas. Et en
00:45:45 face de tous ces hommes, il y a une dizaine
00:45:47 de jeunes femmes, prostituées de
00:45:49 force et violées. En gros, c'est ça
00:45:51 qui les réunit dans ce
00:45:53 tribunal et elles sont accompagnées par deux associations
00:45:55 qui d'abord les protègent,
00:45:57 leur permettent de parler et
00:45:59 d'exister. Parce que, les policiers vous disent
00:46:01 c'est très rare qu'on ait des dossiers de
00:46:03 nigérianes parce qu'elles sont littéralement
00:46:05 terrorisées au moment de parler
00:46:07 et de prendre la parole.
00:46:09 Alors, pour ces femmes,
00:46:11 il est question, je vous disais, de viol, de vol,
00:46:13 de violence. Et pour
00:46:15 les hommes, également, il y a le
00:46:17 lot d'horreur,
00:46:19 notamment pour quiconque tente de quitter le groupe.
00:46:21 Alors, pour les femmes, par exemple, une femme
00:46:23 qui refuserait, par exemple, le mode de
00:46:25 prostitution dans lequel elle est,
00:46:27 il y a des viols collectifs
00:46:29 publics qui sont organisés,
00:46:31 techniques de soumission absolument barbares,
00:46:33 en l'occurrence. Et pour les
00:46:35 hommes, alors il y a un des prévenus, par exemple,
00:46:37 qui a subi les conséquences, qui l'a dit quand j'étais plus
00:46:39 tellement d'accord, alors je le cite, "je ne voulais
00:46:41 plus les suivre dans leurs activités de bagarre,
00:46:43 d'attaque au couteau, de vol d'argent,
00:46:45 alors ils m'ont coupé au poignet avec une machette".
00:46:47 Et les enquêtes
00:46:49 sont extrêmement difficiles,
00:46:51 je vous le disais, d'abord parce que ce sont des personnes,
00:46:53 aussi bien les hommes que les femmes, qui sont
00:46:55 en situation irrégulière, donc par définition au profil
00:46:57 inconnu, ils échappent
00:46:59 évidemment à tous les radars possibles,
00:47:01 les identités sont inconnues, la violence
00:47:03 est absolument terrible et donc elle génère
00:47:05 une omerta totale.
00:47:07 Et en plus, il y a des qualifications parfois qui sont
00:47:09 trompeuses, il y a des femmes qui arrivent,
00:47:11 on requalifie, par exemple, en viol
00:47:13 conjugal, parce que la femme explique
00:47:15 que c'est l'homme à qui elle appartenait
00:47:17 et donc on se dit, ok, ça doit être une
00:47:19 manière de dire que c'était sa femme,
00:47:21 en l'occurrence ce sont des réseaux de prostitution,
00:47:23 d'exploitation sexuelle et de traite d'êtres humains
00:47:25 absolument, mais qui sont parfois difficiles.
00:47:27 Et quand je vous disais que ça avait déjà existé,
00:47:29 à Marseille déjà, en 2022, il y avait eu
00:47:31 un procès déjà d'une autre
00:47:33 organisation, du CEF, d'une organisation
00:47:35 qui avait pris 10 ans de prison
00:47:37 pour traite et proxénétisme aggravé, avec tout ce que je vous ai
00:47:39 raconté, il prend 10 ans.
00:47:41 Et ce qui était présenté comme la peine maximale
00:47:43 en l'occurrence, donc il faudrait peut-être revoir,
00:47:45 je ne sais pas ce qu'on avait imaginé au moment où on a
00:47:47 fait le code pénal, mais en l'occurrence
00:47:49 10 ans, ça me semble peu,
00:47:51 surtout qu'en général c'est la sortie d'une interdiction du territoire,
00:47:53 on sait ce qu'elle devienne.
00:47:55 - Alors Charlotte, sait-on seulement comment s'organisent
00:47:57 concrètement,
00:47:59 justement, ces structures incriminées
00:48:01 dont on peine à soupçonner
00:48:03 en effet l'existence ?
00:48:05 - Alors là c'est vraiment
00:48:07 la partie de folie absolue.
00:48:09 C'est-à-dire que c'est une véritable
00:48:11 organisation au Nigeria,
00:48:13 en l'occurrence, ce sont des jeunes filles
00:48:15 qui sont en général, qui ont
00:48:17 un désir d'émigrer
00:48:19 du Nigeria, notamment pour aller vivre
00:48:21 de manière générale en Europe, pour aller
00:48:23 y travailler, récupérer de l'argent et faire
00:48:25 vivre leur famille. Il y a ce désir-là,
00:48:27 alors c'est parfois un désir qui existe chez ces jeunes
00:48:29 femmes, ou alors à la suite d'un décès, elles se
00:48:31 retrouvent à devoir faire vivre leurs
00:48:33 frères et sœurs, leur famille, etc. Bref,
00:48:35 c'est cette brèche-là qu'exploitent en
00:48:37 l'occurrence ces criminels.
00:48:39 Et on leur explique qu'on va
00:48:41 leur trouver un métier, une formation
00:48:43 en Europe, on organise tout
00:48:45 leur voyage vers l'Europe, pour
00:48:47 les aider à faire vivre leur famille, et elles
00:48:49 se retrouvent contraintes, à leur arrivée
00:48:51 en Europe, de rembourser des dizaines
00:48:53 de milliers d'euros aux
00:48:55 personnes qui ont organisé leur
00:48:57 voyage, on va dire, par le biais de la prostitution
00:48:59 de rue la plupart du temps,
00:49:01 en tout cas une prostitution
00:49:03 enfin, je veux dire, comment dire,
00:49:05 artisanale, quoi, qui se fait dans la rue, dans des
00:49:07 camionnettes, ici ou là, en France.
00:49:09 Et l'émergence
00:49:11 de ce phénomène date des années
00:49:13 90, donc c'est pas tout à fait nouveau,
00:49:15 et c'est essentiellement dans les milieux
00:49:17 ruraux nigérians, et j'ai découvert qu'il y avait
00:49:19 des villages anti-au-nigéria qui ne vivaient
00:49:21 que de cette exploitation,
00:49:23 par plusieurs biais. Alors au début,
00:49:25 dans les années 90, on pensait que ces jeunes femmes
00:49:27 et leurs familles notamment, étaient enrôlées
00:49:29 de force, complètement à
00:49:31 l'insu, on va dire, de leur connaissance
00:49:33 de la situation. Depuis, plusieurs
00:49:35 travaux de recherche, qui sont plus récents,
00:49:37 expliquent qu'en partant du
00:49:39 Nigéria, elles savent que ça va être le
00:49:41 passage obligé, c'est-à-dire que la prostitution, mais c'est
00:49:43 de l'ordre de l'imaginaire. Ça va être un passage
00:49:45 obligé pour avoir une formation,
00:49:47 puis un travail. Elles n'imaginent pas
00:49:49 un quart de seconde, et leurs familles encore moins,
00:49:51 le système d'exploitation
00:49:53 qui est mis en place, et qu'elles renforcent
00:49:55 on va dire, en y participant.
00:49:57 Et alors il y a plusieurs rôles d'exploitants
00:49:59 qui existent. Il y a d'abord
00:50:01 les "madames". Alors les "madames",
00:50:03 ce sont en général d'anciennes prostituées qui se
00:50:05 transforment en proxénètes, qui arrangent leur
00:50:07 départ. Alors là, ce sont des départs,
00:50:09 elles exigent une somme à l'arrivée en Europe
00:50:11 entre 30 et 65 000 euros.
00:50:13 - À qui ? - Donc, aux
00:50:15 jeunes femmes nigérianes, qu'elles
00:50:17 emmènent, à qui elles promettent un métier, et qui en
00:50:19 réalité, doivent d'abord
00:50:21 rembourser 30 à 65 000 euros par le
00:50:23 biais de la prostitution. Donc c'est l'histoire d'une vie
00:50:25 concrètement. C'est extrêmement
00:50:27 long. C'est évidemment pas le prix que coûte
00:50:29 le voyage. C'est là que c'est lucratif.
00:50:31 Ensuite, il y a des
00:50:33 serments d'allégeance qui sont faits, et là vous retrouvez
00:50:35 la phrase du juge qui nous parlait
00:50:37 de ses règles et ses rites, ses artifices et ses
00:50:39 histoires. Il y a des serments d'allégeance
00:50:41 qui sont passés devant ce qu'ils appellent des "priests"
00:50:43 au Nigeria.
00:50:45 Ils appellent ça le rite du
00:50:47 "djoudjou", et ce sont des rituels
00:50:49 qui sont organisés là-bas,
00:50:51 et on a un genre de mélange, on va dire, de
00:50:53 justice traditionnelle et de justice
00:50:55 étatique, si bien que
00:50:57 ces rites qui sont passés devant le
00:50:59 "priest", ils ont valeur
00:51:01 quasiment de duissier de justice, en fait.
00:51:03 Donc le serment a une valeur juridique
00:51:05 au Nigeria. Et là,
00:51:07 on arrive au groupe cultiste,
00:51:09 et là, nous avons nos fameuses
00:51:11 organisations étudiantes, des organisations,
00:51:13 il y en a qui sont religieuses, c'est des
00:51:15 organisations secrètes de confraternité
00:51:17 qui sont surtout devenues des associations
00:51:19 de malfaiteurs. Elles sont extrêmement
00:51:21 implantées au Nigeria, et désormais
00:51:23 bien implantées en France. Je cite
00:51:25 là encore les rapports qui sont faits là-dessus.
00:51:27 Et alors ces groupes-là, ils interviennent
00:51:29 à différents stades du processus d'exploitation,
00:51:31 notamment pour menacer
00:51:33 et mettre la pression sur les jeunes femmes,
00:51:35 et éventuellement sur leurs familles
00:51:37 restées au Nigeria, si
00:51:39 elles ne font pas exactement ce qu'on leur demande
00:51:41 en France. Et là, à ce moment-là,
00:51:43 on leur sort le fameux serment qui a
00:51:45 été passé devant le "priest", le fameux
00:51:47 "juju", qui vaut
00:51:49 d'aller menacer, voire tuer
00:51:51 des membres de leur famille restés
00:51:53 au Nigeria. Et enfin,
00:51:55 il y a ce qu'ils appellent les "clubs de femmes". Alors les clubs
00:51:57 de femmes, elles font passer notamment ces jeunes filles,
00:51:59 elles ont parfois des rôles sociaux
00:52:01 absolument énormes au Nigeria,
00:52:03 et donc elles prennent sous leur coupe
00:52:05 en gros ces jeunes filles, et elles
00:52:07 suivent le recrutement, voire même
00:52:09 elles les repèrent pour le
00:52:11 compte, on va dire, de ces organisations
00:52:13 criminelles. Donc vous voyez que c'est à la fois
00:52:15 extrêmement bien organisé, et en même temps
00:52:17 on comprend que l'exploitation sexuelle des jeunes filles,
00:52:19 ce n'est pas une tradition au Nigeria.
00:52:21 C'est simplement qu'ils ont réussi à exploiter
00:52:23 et à faire profiter beaucoup de monde
00:52:25 d'une volonté de sortir de la
00:52:27 précarité de certaines familles, qui s'est
00:52:29 mutée en
00:52:31 nourriture pour groupe criminel
00:52:33 absolument sans limite.
00:52:35 - Alors la question qu'on se pose, Charlotte Dornela,
00:52:37 c'est quelle est l'ampleur de ce phénomène aujourd'hui
00:52:39 en France ? - L'ampleur
00:52:41 de la vie de policiers
00:52:43 notamment à Marseille, puisque là en l'occurrence c'est à Marseille
00:52:45 que ça se passe, elle monte en puissance.
00:52:47 - Ah oui ? - Alors, elle monte en puissance
00:52:49 et ce qui est sûr c'est qu'au Nigeria,
00:52:51 j'ai trouvé en 2018, vous avez
00:52:53 Loba Dubénin, alors on découvre beaucoup de choses,
00:52:55 on va travailler là-dessus, c'est une sorte de
00:52:57 personnage sacré, c'est un homme donc
00:52:59 qui est une sorte de, quasiment de personnage
00:53:01 sacré, il s'appelle Loba Dubénin mais c'est
00:53:03 une zone, on va dire en Afrique, qui ne correspond
00:53:05 pas aux frontières terrestres, donc c'est une
00:53:07 partie du Nigeria notamment, d'où viennent
00:53:09 certaines de ces jeunes filles, et qui
00:53:11 est consultée pour tout ce qui concerne l'ordre
00:53:13 social. Et en 2018,
00:53:15 ce fameux Loba Dubénin
00:53:17 a lancé un appel aux chefs religieux
00:53:19 politiques et aux leaders traditionnels
00:53:21 dans les différents villages, pour se
00:53:23 mobiliser pour stopper les pratiques liées à la
00:53:25 traite d'êtres humains, notamment des jeunes filles
00:53:27 envoyées en Europe pour se prostituer.
00:53:29 Il avait indiqué à l'époque, pardonner
00:53:31 à ceux qui l'avaient fait dans le passé, mais
00:53:33 préciser que ceux qui se livreraient à de telles
00:53:35 pratiques seraient punis de mort par la
00:53:37 divinité de Loba, parce qu'il est quasiment
00:53:39 divin. Et il avait annulé avec effet
00:53:41 immédiat tous les serments qui avaient été passés
00:53:43 par ces jeunes filles, qui étaient présentes en
00:53:45 Europe mais qui sont déjà sous la coupe de ces réseaux criminels
00:53:47 donc vous pensez bien que pour s'échapper, c'est
00:53:49 un peu compliqué. Alors à Paris,
00:53:51 certains en Ile-de-France, certains
00:53:53 avaient noté qu'il y avait eu un effet, qu'il y avait un
00:53:55 rarissement, notamment chez les mineurs,
00:53:57 les jeunes mineurs prostituées nigérianes,
00:53:59 mais à Marseille, on vous dit aujourd'hui qu'il y a une montée
00:54:01 en puissance, notamment du nombre de
00:54:03 nigérians par ailleurs que l'on retrouve ailleurs
00:54:05 et alors c'est autre chose et c'est pas
00:54:07 beaucoup plus réjouissant, on retrouve des nigérians
00:54:09 notamment jeunes et évidemment
00:54:11 en situation irrégulière, dans les règlements
00:54:13 de compte de la drogue. Donc il y a
00:54:15 une montée en puissance en tout cas de leur présence
00:54:17 et des réseaux criminels nigérians
00:54:19 notamment, en tout cas ce qui est sûr c'est que
00:54:21 à Marseille, c'est le cas.
00:54:23 - Vous avez invité plusieurs français en France.
00:54:25 - Ah oui, là je vous confirme.
00:54:27 - Merci beaucoup pour votre enquête sur ce sujet
00:54:29 ma chère Charlotte.
00:54:31 On termine avec vous.
00:54:33 Alors peut-être juste avant, peut-être
00:54:35 on se retrouve ce soir sur C8
00:54:37 après l'émission Face à l'Info
00:54:39 à 21h20
00:54:41 pour un débat que je vais animer sur
00:54:43 la fin de vie, enquête au coeur de la fin de vie
00:54:45 sur l'Etat national. On a eu l'occasion de parler
00:54:47 de cela ici
00:54:49 avec vous Charlotte, puisque
00:54:51 il y aura un
00:54:53 projet de loi qui va
00:54:55 passer en Conseil des ministres en décembre
00:54:57 et qui sera débattu à l'Assemblée en janvier.
00:54:59 Qu'est-ce que vous pensez
00:55:01 de la fin de vie ? Faut-il légiférer ?
00:55:03 Qui a intérêt à ce qu'on légifère ?
00:55:05 Je vous donne rendez-vous et je suis
00:55:07 très fière d'animer ce débat sur C8
00:55:09 dans un instant. - Avec Rio !
00:55:11 - Mais non, mais non ! - Et beaucoup de sensibilité !
00:55:13 - C'est gentil. En tout cas à 21h20
00:55:15 sur C8 après un documentaire passionnant.
00:55:17 Mathieu Bocoté, c'est très intéressant
00:55:19 ce qui se passe. Parce que ce matin
00:55:21 sur Twitter, Alice Cordier, porte-parole
00:55:23 du groupe identitaire
00:55:25 Nemesis, s'est désolée
00:55:27 sur les réseaux sociaux de la
00:55:29 fermeture arbitraire du compte
00:55:31 bancaire de son association
00:55:33 militante. Elle y voit une forme de
00:55:35 persécution idéologique qui ne dit pas son nom
00:55:37 mais qui vise les militants identitaires.
00:55:39 Faut-il voir dans cet événement
00:55:41 une réelle persécution ou un
00:55:43 fin d'hiver sans trop d'importance ?
00:55:45 - Commençons par un petit détour en Grande-Bretagne.
00:55:47 Nigel Farage, la grande figure
00:55:49 du Brexit, il y a
00:55:51 quelques mois, découvre
00:55:53 qu'il est chassé de sa banque.
00:55:55 On ne veut plus de lui comme client.
00:55:57 Et qu'est-ce qu'on lui donne comme raison ?
00:55:59 Vous n'êtes pas un assez bon client, ça ne fonctionne pas, il y a un problème avec vous.
00:56:01 Mais là, il y a une fuite à l'intérieur
00:56:03 de la banque. Et qu'est-ce qu'on apprend ?
00:56:05 Qu'on décide de chasser Nigel Farage
00:56:07 de sa banque à cause
00:56:09 de ses opinions politiques,
00:56:11 de ses positionnements politiques.
00:56:13 Il critique la théorie du genre,
00:56:15 anti-vax, ami
00:56:17 de Joe... le tennis-man
00:56:19 qui était anti-vax aussi. - Joe Cody.
00:56:21 - Proche de Trump, Trumpien.
00:56:23 Donc, on le chasse
00:56:25 de sa banque pour cela, au point
00:56:27 où ça crée une réaction très vive dans la classe politique
00:56:29 britannique. On dit, un instant,
00:56:31 on ne chasse pas un homme de banque à cause de ses opinions politiques.
00:56:33 - C'est incroyable. - Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:56:35 Est-ce que de telles pratiques existent
00:56:37 ailleurs ? C'est ce que suggère Alice Cordier,
00:56:39 donc à la tête de Nemesis, qui est une
00:56:41 association féministe identitaire
00:56:43 qui fait le lien très souvent
00:56:45 entre immigration et délinquance
00:56:47 du point de vue des femmes.
00:56:49 Qu'est-ce qu'elle nous dit sur Twitter ?
00:56:51 Elle nous dit, globalement, on ne comprend pas
00:56:53 cette fermeture arbitraire
00:56:55 de notre compte de banque
00:56:57 parce qu'on a toujours été réglos,
00:56:59 on n'a jamais... Imagine tout
00:57:01 ce qui pourrait vous conduire à être
00:57:03 en rapport trouble avec une banque.
00:57:05 D'aucune manière, ce n'est le cas.
00:57:07 Je l'ai contacté, je cite,
00:57:09 « Depuis quelques semaines,
00:57:11 nous avions remarqué un changement de comportement
00:57:13 de la part de nos conseillers, tantôt
00:57:15 injoignables, tantôt à la limite du harcèlement
00:57:17 pour récupérer les informations
00:57:19 dont une banque n'a pas besoin concernant nos donateurs. »
00:57:21 Nos donateurs, pourquoi ?
00:57:23 Parce que c'est une association qui fonctionne
00:57:25 essentiellement par le don de gens
00:57:27 qui soutiennent cette cause.
00:57:29 En lien avec cela, le compte de Nemesis
00:57:31 a été fermé par PayPal tout récemment.
00:57:33 Donc la structure de financement
00:57:35 qui permet à cette association
00:57:37 de fonctionner, eh bien, on coupe les vivres.
00:57:39 Alors, est-ce qu'on a une preuve
00:57:41 formelle du fait que cette association
00:57:43 s'est fait chasser de sa banque
00:57:45 ou de PayPal
00:57:47 pour des raisons idéologiques et politiques ?
00:57:49 Les preuves formelles ne sont pas là.
00:57:51 Est-ce qu'on a de bonnes raisons de croire
00:57:53 qu'Alice Cordier se plaint
00:57:55 avec raison du fait qu'elle est victime d'une persécution
00:57:57 idéologique ? Eh bien, ça, je pense que c'est la question
00:57:59 à se poser. - Et ça, est-ce que c'est votre avis ?
00:58:01 - Ah oui, absolument, à 100 %. Soyons honnêtes.
00:58:03 - Donc, fermer son compte en fonction
00:58:05 de ses idées. - C'est que ce n'est pas la première fois
00:58:07 de telle fermeture arbitraire,
00:58:09 soit d'un compte pour une personne.
00:58:11 Je vais vous donner quelques exemples récents ces derniers temps.
00:58:13 D'abord, la dissolution des identitaires.
00:58:15 Les identitaires qui sont frappés de dissolution
00:58:17 alors qu'ils ne sont pas violents. Et quant au
00:58:19 soulèvement de la terre, qui, eux, sont violents,
00:58:21 finalement, la dissolution, mauvaise idée, ça passe pas.
00:58:23 Deux poids, deux mesures.
00:58:25 On peut penser à l'interdiction du colloque
00:58:27 Dominique Veyner, il y a quelques mois.
00:58:29 On peut penser ce qu'on veut de Dominique Veyner,
00:58:31 mais interdire un colloque, pour quelles raisons
00:58:33 il l'avait interdit à ce moment-là ? Parce que pour
00:58:35 s'y tenir des propos, contraires
00:58:37 à la loi Pleven, disait-on.
00:58:39 Un instant. Si vous interdisez à l'avance
00:58:41 un événement parce que pourrait s'y tenir des propos
00:58:43 qui heurtent une loi, c'est Minority Report,
00:58:45 pour ceux qui connaissent le film
00:58:47 ou le livre. - Minority Report
00:58:49 pour les Français. - Ah oui, absolument.
00:58:51 Pardonnez-moi. Rapport minoritaire,
00:58:53 comme on dit au Québec.
00:58:55 Les manifestations dites
00:58:57 d'extrême droite à réellement,
00:58:59 on s'en souvient, pour contester
00:59:01 l'implantation d'un camp de migrants,
00:59:03 que dit le responsable qui interdit la manifestation ?
00:59:05 C'est organisé par
00:59:07 des gens d'extrême droite.
00:59:09 Donc on peut interdire la manifestation.
00:59:11 Je suis curieux de savoir comment cette personne va gérer les prochaines élections
00:59:13 présidentielles avec les différents
00:59:15 partis étiquetés ainsi.
00:59:17 La sévérité dont nous avait parlé Charlotte, contre les militantes
00:59:19 d'Argos, qui s'inquiètent justement
00:59:21 de la violence, souvent dont les femmes
00:59:23 sont victimes. Et maintenant, Némésis.
00:59:25 C'est toujours la même chose, soyons sérieux.
00:59:27 La mouvance identitaire a été présentée comme une mouvance
00:59:29 qui pourrait être politique. On peut la critiquer de mille
00:59:31 manières, on s'entend très sévèrement.
00:59:33 Mais elle est traitée comme une mouvance factieuse,
00:59:35 une mouvance criminogène, une mouvance
00:59:37 toxique, et on nous dit sans cesse qu'il faut interdire
00:59:39 la haine. On assimile
00:59:41 cette association, une association porteuse
00:59:43 de discours haineux. Dès lors,
00:59:45 il est légitime, directement ou indirectement,
00:59:47 formellement ou informellement,
00:59:49 par le chuchotement ou par l'action brutale
00:59:51 quelquefois, d'interdire tout simplement
00:59:53 la constitution politique
00:59:55 de cette mouvance. On pourrait dire que les gens de Némésis
00:59:57 ont été victimes d'une forme d'échéance de citoyenneté.
00:59:59 Ce sont les citoyens de seconde
01:00:01 zone, parce que leurs idées ne leur permettent
01:00:03 pas d'avoir accès non seulement à la vie publique,
01:00:05 mais aussi aux commodités ordinaires
01:00:07 de vie dans une société libérale et démocratique.
01:00:09 Je pense que ça mérite d'être mentionné
01:00:11 et j'espère qu'il y aura une suite à ce dossier.
01:00:13 - La chasse à l'homme.
01:00:15 - Ah ben, absolument.
01:00:17 - Merci beaucoup Mathieu, Dimitri, Charlotte,
01:00:19 Marc. - À ce soir.
01:00:21 - Oui, à ce soir, 21h20 sur C8, mais tout de suite,
01:00:23 l'heure des produits.
01:00:25 merci à bientôt !