Face à l'Info (Émission du 22/11/2023)

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Il est 19h, on a Benjamin qui est nouveau chef d'édition, c'est la première fois qu'il est dit à l'oreillette à Face à l'Info, il stresse, il se dit "ouh là là, elle va pas commencer à l'heure, elle est encore en train de se coiffer"
00:00:12 alors qu'il est dit "sois zen Benjamin, tout se passe toujours bien à Face à l'Info" et maintenant c'est l'heure de l'info.
00:00:20 Bonsoir Christine et bonsoir à tous. Alors que se tient en ce moment le 105e congrès des maires de France, Emmanuel Macron reçoit ce soir 1000 élus à l'Elysée.
00:00:29 Il sera bien sûr question des violences et des incivilités contre les maires. Le chef de l'état absent du congrès cette année entend également les remercier pour leur engagement.
00:00:38 Sébastien Lecornu annonce ce soir s'être entretenu avec son homologue israélien Yoav Golan. La libération des otages c'est notre priorité absolue a-t-il déclaré sur X.
00:00:47 L'espoir renaît chez les familles des otages retenues à Gaza puisque Israël et le Hamas ont conclu un accord qui prévoit la libération de 50 otages.
00:00:55 Et puis c'était il y a 60 ans jour pour jour le 22 novembre 1963 jeune Fitzgerald Kennedy était victime d'un attentat touché par une balle à la gorge puis d'une seconde en pleine tête.
00:01:08 Le principal suspect arrêté sur place avait été assassiné deux jours plus tard et malgré l'ouverture des archives année après année et bien le mystère demeure chère Christine.
00:01:17 Merci Simon Guillain et au sommaire ce soir émotions, tensions, témoignages d'affection, dignité, fraternité.
00:01:29 La marche blanche en hommage à Thomas 16 ans tué samedi à Crépole a rassemblé 6000 personnes à Rome en Syrizaire.
00:01:37 De quoi cette marche est-elle le nom ? Au delà de l'hommage et du réconfort apporté à toutes les victimes.
00:01:43 A quoi sert ce rassemblement ? Contenir la colère ? Canaliser l'émotion ? Crier plus jamais ça ?
00:01:49 Une marche mais pour qu'elle démarche ? L'édito de Mathieu Bobcoté.
00:01:54 Au lendemain de l'accord trouvé pour la libération des otages l'ONU déclare qu'une trêve de quatre jours est insuffisante.
00:02:01 En quoi consiste cet accord qui prévoit la libération de 50 otages israéliens contre celle de 150 prisonniers palestiniens ?
00:02:09 Entre la pression exercée par les familles sur le gouvernement israélien et la volonté du Hamas de mener le jeu de bout en bout,
00:02:16 qui perd ? Qui gagne dans cet accord ? Est-ce un premier pas vers la paix ou au contraire une trêve vers un regain de colère ?
00:02:24 L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:26 Napoléon de Ridley Scott sur les écrans, on en parlait hier, la polémique mais oublions tout cela aujourd'hui.
00:02:32 Le réalisateur américain voulait compter avant tout l'histoire d'amour entre Joséphine et Bonaparte.
00:02:37 Une histoire où ils se laissent aller à quelques licences.
00:02:40 Il est temps pour nous de nous rappeler ce destin amoureux entre deux êtres sortant de l'ordinaire.
00:02:45 D'autant que Marc Menand, que l'on peut dire que Joséphine, incarne la bonne étoile de Bonaparte, le regard de Marc Menand.
00:02:54 Qui se souvient du père Olivier Maire, tué en Vendée par un Rwandais de 40 ans ?
00:03:00 Qui se souvient du père Amel, retrouvé mort et gorgé par 18 coups de couteau ?
00:03:05 Les chrétiens constituent le groupe religieux le plus persécuté dans le monde.
00:03:13 Et ce soir, l'aide à l'église en détresse, la ED, illumine en rouge les bâtiments pour alerter sur la situation dans le monde.
00:03:22 Cathédrales, églises sont illuminées, des veillées de prières ont lieu un peu partout en France pour alerter.
00:03:27 En France comme au Nigeria, en Arménie, en Inde.
00:03:30 Comment peut-on expliquer ce silence autour des persécutions de chrétiens ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:36 100 euros par an, c'est la somme que verse tout étudiant comme contribution à l'université.
00:03:44 Normalement, elle est consacrée aux activités extrascolaires, mais l'université d'Oran a décidé d'utiliser cette somme pour un atelier broderie de, tenez-vous bien, de vulves et de pénis.
00:03:56 Le but ? Dénoncer les violences sexuelles et sexistes.
00:04:00 Les femmes ne peuvent plus se promener seules dans des quartiers, la peur est permanente dans les transports,
00:04:05 mais pour le dénoncer, on utilise l'argent des étudiants pour broder des vulves et des pénis.
00:04:09 Pourquoi combattre les violences sexuelles par la sexualisation à tout va ? L'édito de Mathieu Bocquete.
00:04:16 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité, avec nos rosquetaires. C'est parti.
00:04:21 *Générique*
00:04:33 - Charlotte est là, de plus en plus radieuse, et Guillaume Bigot est là, on est mercredi, vous allez bien ?
00:04:38 - Très très bien. Le mercredi, on sort notre Bigot.
00:04:42 - Je me sors tout seul un peu quand même.
00:04:45 - Ne le prenez pas mal. - Je le prends très bien.
00:04:47 - Ça va, Marco ? - Oui, oui, oui.
00:04:49 - Votre livre sort demain ? - Oui.
00:04:51 - Mathieu en forme ? - Une humeur constante et joyeuse, vous le savez.
00:04:55 - Encore aujourd'hui, on m'a félicité sur votre tenue vestimentaire régulièrement, exceptionnellement classe et chic.
00:05:01 - Merci effiniment. L'essentiel est de vous plaire.
00:05:05 - Je vous adore. On a beaucoup de sujets ce soir, j'ai une petite vidéo à vous montrer.
00:05:10 Elle est choquante, mais je vous la montre dans un instant.
00:05:13 D'abord, aujourd'hui se tenait à 13h30 une marche blanche pour Thomas.
00:05:18 Tué à Crépole dans les circonstances dramatiques, la famille voulait ainsi honorer la mémoire de ce jeune homme aimé de tous.
00:05:24 Sportif, mais victime de la barbarie.
00:05:28 Les marches blanches s'accumulent, Mathieu Bocote, ces dernières années.
00:05:32 De quoi ces marches sont-elles devenues le symbole ? Que représentent-elles ?
00:05:36 - Je crois que c'est la question qu'on doit se poser parce qu'effectivement, elles se multiplient.
00:05:40 C'est presque une séquence médiatique attendue désormais.
00:05:44 Vous avez une agression, quelqu'un perd la vie et poignardé dans ce cas-là.
00:05:50 Et ensuite, il y a la réponse qui est la marche blanche, qui est une manière de protester,
00:05:54 qui se veut être une manière de protester dans la dignité.
00:05:58 Je dirais que c'est un moment presque aujourd'hui ritualisé.
00:06:01 Un moment ritualisé de quelle manière et pour quelle manière toute société devant l'horreur,
00:06:05 toute société devant un événement de cette nature a besoin d'un moment de catharsis.
00:06:10 A besoin d'un moment pour s'unir en prière, on aurait dit autrefois.
00:06:14 A besoin d'un moment pour s'unir en prière, pour éviter d'ailleurs la tentation de la vengeance.
00:06:19 Et c'est une manière devant l'horreur, justement je le dis, de protester dignement,
00:06:26 de rappeler l'importance des victimes, de visibiliser les victimes,
00:06:29 de rappeler que cette victime, c'est aussi des tonnes d'autres victimes,
00:06:33 ceux qui étaient proches de cette personne, et de montrer que toute une communauté est frappée.
00:06:37 Le problème, et là je suis dans le mauvais rôle si je peux me permettre,
00:06:41 parce qu'on comprend tous la nécessité pour les victimes et leurs proches d'une telle marche.
00:06:47 Mais de quoi sont-elles le symbole politiquement, de quoi sont-elles le signe politiquement,
00:06:52 un peu quoi qu'on en dise de notre impuissance collective.
00:06:55 Je dirais que c'est le point d'aboutissement de la logique du « vous n'aurez pas ma haine ».
00:06:59 « Vous n'aurez pas ma haine », on le sait, c'est la réponse, après le Bataclan si je ne me trompe pas,
00:07:04 la réponse c'est « vous n'aurez pas ma haine », c'est quand même assez étonnant comme réponse.
00:07:08 Généralement, moi si vous massacrez ma famille, je vous l'avoue, vous aurez ma haine, éternelle, sans pardon.
00:07:13 C'est mon côté Nietzschéen non-chrétien. En ces matières, moi, je laisse le pardon à mes amis,
00:07:17 et de mon côté, je crois à la justice, la justice première, c'est que celui qui a tué doit quand même savoir
00:07:22 que ce ne sera pas permis. Je ne parle pas de la peine de mort, je dis seulement que celui qui a tué doit,
00:07:26 avant de le pardonner, il doit quand même connaître la sanction.
00:07:29 Et nos sociétés aujourd'hui peinent à accepter cela. Je donne un autre exemple,
00:07:33 c'est la mise en scène de l'émotion dont on a besoin, mais qui dit quelque chose sur nous.
00:07:37 Rappelez-vous l'attentat de Bruxelles. Dans les heures qui suivent, partout, partout,
00:07:43 sur les réseaux sociaux, il y avait une petite affiche, vous savez, les gens ont des dessins
00:07:47 pour témoigner de leurs émotions, et c'était Tintin qui pleurait. Tintin pleurait.
00:07:51 Donc c'était les nounours, ensuite ce sont les bougies, ensuite les déclarations d'amour,
00:07:56 et là maintenant c'est Tintin qui pleurait. Je me souviens, à ce moment-là, j'avais envie de dire
00:07:59 « ne cessez pas de pleurer, frappe plutôt, frappe plutôt que pleurer ». Quoi qu'il en soit...
00:08:03 - Ne citons pas la violence... - Non, non, non, vous avez tout à fait raison,
00:08:08 sur le plan symbolique, c'est-à-dire le moment de la douleur, de ritualiser, c'en est un,
00:08:13 mais le moment de la réponse politique, ce que j'entendais par « frappe », c'est-à-dire
00:08:16 il faut réagir à la hauteur de l'enjeu. Vous avez raison de me faire préciser la chose.
00:08:21 L'enjeu, c'est que c'est une marche qui est apolitique, d'ailleurs la famille l'a demandé,
00:08:26 l'a-t-elle demandé, est-ce qu'on lui a demandé de le demander, ça j'en sais rien,
00:08:30 mais c'est une marche apolitique dans un moment qui devrait être tout à fait politique,
00:08:34 dans un moment qui devrait être absolument politique, dans un moment où...
00:08:38 Quelle est la fonction première de l'État ? C'est assurer la sécurité de ceux qui vivent,
00:08:43 qui ont sa nationalité, qui vivent sous l'autorité d'un État.
00:08:46 Quand l'État n'est plus capable d'assurer cette sécurité, quand des bandes sont capables
00:08:50 de se promener sur un territoire, de lancer des raids, des razzias, poignarder,
00:08:54 ainsi tuer un homme, en blesser d'autres, c'est que l'État, fondamentalement,
00:08:58 je n'accuse personne, je dis que sur le plan du pacte social, le pacte social n'est plus tenu,
00:09:02 la promesse au cœur du pacte social n'est plus tenue.
00:09:06 Et on ne veut pas, on s'entend bien, on ne veut pas d'un monde où après une telle raid,
00:09:10 une telle razzia, le commun des mortels plaiderait pour une forme de contre-raid des natifs.
00:09:16 Le contre-raid, c'est-à-dire on attaque, on contre-attaque, personne ne souhaite cela.
00:09:21 Mais pour que ça ne puisse pas se passer, il faut normalement justement que les choses soient dites,
00:09:26 que le pouvoir de l'État s'affirme. Or, en ce moment, on a l'impression que le pouvoir de l'État
00:09:30 se retourne contre le commun des mortels. J'en veux quelques exemples.
00:09:34 Vous savez, depuis hier, on le sait, c'est une attaque qui s'est passée sous le signe
00:09:37 d'on va planter des Blancs. C'est du racisme anti-Blanc pur.
00:09:41 J'utilise le mot avec des guillemets parce qu'il est chargé, mais il y a un côté pogrom anti-Blanc,
00:09:45 un côté pogrom anti-français dans une telle charge.
00:09:48 - Mais il ne faut pas le dire, c'est tabou. - Je le remarque.
00:09:52 Et non seulement il ne faut pas le dire, mais imaginons un scénario alternatif.
00:09:56 Scénario. 15 personnes, des néo-nazis, décident d'aller attaquer une fête musulmane
00:10:01 en disant on va aller planter du musulman. Et là, ils arrivent et tuent un musulman.
00:10:06 Est-ce que vous croyez véritablement que ce ne serait pas au cœur de l'actualité ?
00:10:09 Est-ce que vous croyez que ce ne serait pas une nouvelle mondiale qui ferait en sorte
00:10:12 qu'on défilerait de Jakarta à Washington en passant par Vancouver, Montréal, Londres, Paris ?
00:10:17 Ah non. Dans les circonstances, puisqu'on veut planter du blanc, puisqu'on veut tuer quelqu'un
00:10:23 parce qu'il est blanc, c'est comme ça la question, on n'ose pas nommer ça pogrom,
00:10:27 on n'ose pas nommer ça tentative d'assassinat, on n'ose pas appeler ça raid violent.
00:10:32 On dit même que le principal enjeu, ici j'y reviens, c'est le danger que ça fasse monter l'extrême droite.
00:10:36 Encore une fois, on le disait hier, et deux concepts, vous savez que j'aime les concepts
00:10:39 qui traînent dans l'actualité, donc deux concepts sont apparus aujourd'hui
00:10:42 qui doivent être mentionnés. Le premier concept c'est d'essence.
00:10:45 C'est la première ministre, Mme Borne, qui a dit, qui a appelé les marcheurs à réagir dans la d'essence
00:10:51 et ce ne serait pas rendre hommage et honneur aux victimes que d'exprimer une colère
00:10:57 et de consentir à la récupération. Donc, soyez poignardés, marchez dans la d'essence pour protester,
00:11:03 dans le silence, mais la d'essence veut que vous ne politisiez pas ce qui vous est arrivé,
00:11:07 même si on a voulu vous tuer sur un motif explicitement racial.
00:11:11 Tel était le message étonnant de la première ministre.
00:11:14 J'ai retrouvé l'autre message de la première ministre au moment de Lula.
00:11:17 Je cite, "Élisabeth Borne fustige l'indécence de l'opposition et appelle à respecter la douleur de la famille."
00:11:25 Ah ben oui, mais comme quoi elle est constante. C'est-à-dire qu'après Lula, l'indécence c'était de dire
00:11:31 qu'il y avait une signification collective à ça, qu'on écoutait au QTF, et là l'indécence ça serait de dire
00:11:36 que quand une bande lance une expédition punitive, un raid programmé, avec des gens qui ont des couteaux
00:11:42 et des lames pour être capable de poignarder des gens en disant on va planter du blanc,
00:11:46 si vous nommez cette séquence en les voyant une signification politique, vous êtes indécent.
00:11:50 Ah ben d'accord, je constate qu'on n'a pas tous la même conception de l'indécence,
00:11:54 c'est une société plus réaliste.
00:11:56 Ensuite, l'autre concept qu'on doit utiliser c'est le concept de jouer sur les peurs.
00:12:00 Donc là on a accusé la droite et l'extrême droite, pour reprendre la formule,
00:12:05 la droite et l'extrême droite de jouer sur les peurs.
00:12:08 Je suis curieux, est-ce que des gens qui aujourd'hui savent qu'ils peuvent se faire poignarder
00:12:12 à la salle municipale comme ça, est-ce qu'ils n'ont pas raison d'avoir peur?
00:12:16 Qu'est-ce que ça veut dire jouer avec les peurs? Est-ce que ça veut dire finalement
00:12:19 soyez conscient d'une réalité nouvelle, de telles bandes peuvent poignarder,
00:12:23 de telles bandes peuvent véritablement vous gâcher la vie?
00:12:26 Est-ce que nommer cette réalité c'est jouer sur les peurs?
00:12:28 Est-ce qu'on n'est pas dans une variante du sentiment d'insécurité?
00:12:31 Donc c'est le double concept de la journée, d'essence, si on vous poignarde, taisez-vous.
00:12:37 Vous pouvez marcher silencieusement, sinon vous ne respectez pas les victimes.
00:12:41 Et de l'autre côté, jouer sur les peurs, c'est-à-dire nommer la réalité
00:12:45 et ne pas se contenter de dire c'est un fait divers et une rixe.
00:12:48 Vous savez, il y en a depuis toujours, des gens qui se font poignarder dans les campagnes
00:12:52 en se faisant dire on va planter du blanc, il y en a depuis toujours en France,
00:12:55 c'est bien connu, à tout le moins c'est ce que je comprends du discours des derniers jours,
00:12:58 et dire le contraire c'est même raciste.
00:13:00 Retenons ces leçons du traitement médiatique des derniers jours.
00:13:04 - Restons un instant sur la marche blanche.
00:13:07 Les familles, après de tels événements, n'ont-elles pas besoin d'un tel moment de recueillement
00:13:13 pour traverser l'épreuve?
00:13:15 - Et vous avez raison de me ramener à l'ordre parce que c'est une vraie question,
00:13:18 c'est-à-dire une société ne peut pas fonctionner sans rituel.
00:13:21 Tous ceux qui s'étaient dit on va chasser la religion de la cité
00:13:25 pour vivre dans la pure transparence de la conscience laïque et républicaine,
00:13:29 découvrent que devant la naissance, la mort, les grandes étapes de la vie,
00:13:32 ce que l'on voyait comme étant l'opium des peuples, les religions,
00:13:36 ça permettait de structurer existentiellement, symboliquement, les grands rituels de la vie.
00:13:41 Donc qu'est-ce qu'on cherche dans une marche blanche comme celle-là?
00:13:44 On cherche le caractère solennel d'une messe.
00:13:46 On cherche le caractère solennel en fait d'un dernier moment pour dire adieu.
00:13:50 On le cherche mais c'est une messe sans Dieu.
00:13:52 Si je peux me permettre, on est croyant ou non, c'est une question secondaire,
00:13:54 mais c'est une solennité qui ne sait pas s'accrocher à d'autres choses que la douleur des victimes.
00:13:59 Et j'y reviens. Donc vous me dites, est-ce que ce n'est pas nécessaire?
00:14:02 C'est absolument nécessaire pour les victimes.
00:14:05 Mais il n'en demeure pas moins que c'est le signe d'une hyper morale qui se substitue aux politiques.
00:14:11 Parce qu'après un tel événement, ma première réaction, je me trompe peut-être,
00:14:14 je voudrais surtout que l'État soit capable de nommer les agresseurs.
00:14:18 Je voudrais que l'État ne fustige pas ceux qui ont une profonde douleur et qui disent « il est temps que ça cesse ».
00:14:23 Je voudrais que l'État ne se dise pas « il faut éviter surtout que tout déborde ».
00:14:26 Quel est le débordement redouté ici? Pour moi, le débordement, c'est ce qui s'est passé de samedi à dimanche.
00:14:32 Le débordement, je ne vois pas la suite. Peut-être que le débordement pour eux, c'est voter pour des mauvais partis.
00:14:37 Mais j'aimerais surtout que les agresseurs aient peur désormais.
00:14:40 Parce que pour l'instant, ce sont les agressés d'aujourd'hui et de demain qui ont peur.
00:14:43 Et de ce point de vue, il va falloir une forme de révolution mentale qui va au-delà de la politique.
00:14:47 Quand est-ce que vous entendez par révolution mentale « au-delà de la politique »?
00:14:50 Alors nos sociétés ont besoin de pleurer, je l'entends, mais elles ont aussi besoin de serrer les dents, franchement.
00:14:55 Il y a une forme d'amolissement du tempérament dans les sociétés occidentales qui ont perdu le contact avec la guerre.
00:15:01 Et c'est heureux, soit dit en passant. On est très heureux d'avoir traversé plusieurs générations sans guerre.
00:15:05 Mais le fait est que nos sociétés aujourd'hui sont tétanisées lorsque des gens veulent, des bandes dans les circonstances, veulent tuer leurs enfants.
00:15:13 On ne sait pas comment réagir devant cela. Nous sommes devant une force qui jouit de son sentiment de toute puissance,
00:15:20 d'autant que nous n'avons que des pleurs à opposer à leur lame.
00:15:24 Ils ont les lames, on a les larmes en ces matières.
00:15:27 Le fait de retirer un R vous donne une force supplémentaire, et on le voit.
00:15:31 Dans cet état d'esprit, c'est la question de l'État. Il ne s'agit d'accuser personne, on s'entend.
00:15:36 Moi, je ne donne pas d'accusations pour l'un ou pour l'autre, mais l'État, j'y reviens, une fonction politique fondamentale,
00:15:41 c'est d'assurer la concorde civique en toutes circonstances.
00:15:44 Et dès lors, il ne s'agit pas, dans un événement comme celui-là, de se retourner contre les victimes.
00:15:49 Si aujourd'hui, vous dites aux victimes « soyez décentes et taisez-vous, sinon vous faites partie du problème »,
00:15:54 je considère que de ce point de vue, la véritable indécence était là aujourd'hui.
00:15:59 Merci pour votre regard. J'ai beaucoup de questions à vous poser.
00:16:05 Déjà sur ce sujet-là, est-ce que selon vous, Guillaume Bigot a parlé du racisme anti-blanc, est-ce que le racisme anti-blanc est devenu tabou ?
00:16:12 Est-ce que c'est ce dont on ne veut pas parler aujourd'hui ?
00:16:15 Est-ce que c'est ce qu'on ne veut pas voir au-delà de ce qui s'est passé ?
00:16:19 D'abord, c'est un peu le comble du racisme de penser que le racisme aurait une couleur de peau,
00:16:23 que certains ne pourraient pas être victimes de racisme par couleur de peau,
00:16:27 et par couleur de peau ne pourraient pas être porteurs de racisme ou vecteurs de racisme.
00:16:31 S'il y a bien une chose qui est universellement propagée, malheureusement, c'est et la bêtise et le racisme et qu'il y en ait une déclinaison.
00:16:37 Deuxième chose, je pense que comme on n'a pas voulu voir cet antisémitisme,
00:16:40 puisqu'on a projeté sur les enfants issus d'immigration, on les a vus comme des porteurs symboliques d'étoiles jaunes,
00:16:45 c'est-à-dire la fameuse main jaune de l'essai de racisme,
00:16:47 pendant très longtemps, on a voulu voir le racisme qui était soi-disant enfoui au fond de nous,
00:16:53 la bête immonde qui allait ressurgir, etc.
00:16:55 Et on n'a pas vu la graine de SS s'avancer avec des couteaux, juste pour en faire mal,
00:17:01 pour tuer celui qui était différent, parce qu'il est différent.
00:17:05 C'est ce qui s'est passé aussi quand les islamistes se sont comportés comme des Einsatzgruppen
00:17:09 et ont mitraillé et ont rafalé des gens qui étaient dans une salle de concert.
00:17:14 C'est de la graine de SS en fait, et ça doit être traité comme tel.
00:17:17 Et à mon avis, pas par l'état de droit, on n'en est plus là, mais c'est une autre question.
00:17:20 - Charlotte Dornela, je me tourne vers vous, et ensuite Marc Menand.
00:17:24 Je vais vous citer une réflexion que j'ai vue sur les réseaux sociaux, sans citer l'auteur, je vous donnerai l'auteur après.
00:17:29 Quand Nahel est mort, Emmanuel Macron, je cite, a déclaré dans l'heure que le geste du policier était inexcusable,
00:17:36 et le lendemain, on a eu droit à une minute de silence à l'Assemblée Nationale.
00:17:40 Alors pourquoi, après la mort de Thomas Akrepol, le même Emmanuel Macron n'a-t-il pas déclaré dans l'heure
00:17:47 que le geste de la racaille immigrée était inexcusable, et pourquoi n'y a-t-il pas une minute de silence à l'Assemblée Nationale ?
00:17:55 La vie d'un petit voyou immigré a-t-elle plus de valeur que celle d'un jeune Français bien élevé ?
00:18:01 C'est la question que j'ai envie de vous poser. Est-ce que c'est cette question qui fâche ?
00:18:07 La vie de l'un ne vaut pas la vie de l'autre ? On a beaucoup abordé ce sujet lorsqu'on parlait de ce qui s'est passé en Israël.
00:18:14 La vie de l'un vaut-elle la vie de l'autre ? Et est-ce que sur notre sol, la vie de l'un vaut la vie de l'autre ?
00:18:21 Oui, les vies se valent de manière indiscutable. En revanche, la réaction, c'est-à-dire que la volonté de dénoncer la politisation est une politisation puissance 10 000.
00:18:32 C'est-à-dire que leur manière d'appeler à la retenue et à la décence le lendemain de l'Olah, puisque vous avez rappelé qu'Elizabeth Borne en avait parlé le lendemain de l'Olah,
00:18:40 aujourd'hui, alors même qu'une marche blanche se fait dans le calme absolu, que la mer prend la parole avec une dignité hallucinante.
00:18:47 Et où était Mme Borne pour appeler au calme et à la retenue le lendemain de la mort de Nahel, quand le pays entier était en train de brûler ?
00:18:53 Non, elle appelait à la retenue à ce moment-là sur les gens qui dénonçaient les émeutiers.
00:18:57 Donc là, c'est même plus que les gens ne veulent plus voir, c'est même plus que... C'est de la pure lâcheté. C'est de la lâcheté sur le dos de leur peuple.
00:19:06 Je ne sais pas si on imagine, en fait, le degré de trahison qu'il y a dans cette volonté de dénoncer la politisation,
00:19:12 qui en est une par peur et par lâcheté vis-à-vis de gens qui leur font peur.
00:19:17 Et ils appellent en effet au calme à des gens qui ne leur font pas peur, parce que la dernière fois qu'ils ont fait parler d'eux,
00:19:23 c'est juste qu'ils avaient enfilé un gilet jaune gentiment sur des ronds-points, et on s'est servi de quelques excités à Paris,
00:19:29 qui en effet détruisaient tout, pour dénoncer ce mouvement-là. Parce que dans le fond, c'est la même France.
00:19:33 Et c'est toujours sur elle que ça retombe à la fin. C'est toujours elle qu'on invisibilise. C'est elle qu'on demande de se taire toute la journée.
00:19:39 Moi, je vous assure, la phrase d'Elizabeth Borne, elle n'est pas passée. Mais vraiment pas.
00:19:42 Vous savez la colère que j'ai à chaque fois qu'il y a ces temps-là ?
00:19:45 Là, j'ai entendu cette phrase et je me suis dit "mais ils veulent quoi, en fait ? Ils veulent quoi ?"
00:19:49 Mais ils veulent apaiser, peut-être.
00:19:52 Ils veulent apaiser pile au moment où tout le monde est déjà apaisé, où tout le monde réclame précisément,
00:19:56 où tout le monde a encore précisément le degré de civilisation suffisant par rapport à l'ensauvagement,
00:20:02 pour organiser une marche blanche, pour prendre la parole calmement, pour expliquer qu'ils veulent la justice précisément,
00:20:08 pour pouvoir imaginer un jour retrouver l'apaisement.
00:20:11 C'est le degré ultime de la civilisation. Ils veulent quoi de plus, en fait ?
00:20:14 - C'est terrible. - Vous me donnez la chair de poule, Charlotte.
00:20:20 La façon dont vous exprimez avec... Et on ressent le cri de la France d'en bas, en fait.
00:20:27 C'est elle qui n'est pas entendue par les pouvoirs publics.
00:20:30 C'est elle qui souffre et qui ne se sent pas représentée, même au sein de l'Assemblée nationale.
00:20:36 Et c'est elle qui dit sa colère tout calmement à chaque nouveau prénom.
00:20:39 C'est elle qui est borniée pendant les marques des Gilets jaunes.
00:20:43 - Et qui n'est jamais entendue. - Jamais.
00:20:46 - Marc Monant, pardon.
00:20:48 - C'est l'abject du monde politique qui aujourd'hui est dans un entre-soi,
00:20:53 et qui laisse s'importer une mentalité venue des États-Unis,
00:20:58 cette fascination que l'on a eue pour les Amériques,
00:21:01 et le wauquisme qui est quoi au départ ?
00:21:04 Une sorte de vengeance, effectivement, des Africains qui avaient été importés comme esclaves,
00:21:11 qui n'avaient pas les droits civiques, qui ont dû lutter pour avoir le droit d'émerger.
00:21:16 Mais en France, il n'y a jamais eu ça.
00:21:18 En France, quand on regarde l'histoire sainement,
00:21:21 il y a toujours eu un accueil extraordinaire pour les gens dits de couleur.
00:21:25 C'est-à-dire que partout, on leur tendait les bras.
00:21:29 Tu sais, je l'ai déjà dit ici, comment Joséphine Becker dit "Mais enfin, enfin, je suis un être humain".
00:21:36 Il n'y a pas qu'elle, il y a Félix Héboué, il y a Léopold Senghor, je peux vous faire une liste inouïe.
00:21:40 Et pour autant, on arrive à payer des études,
00:21:44 telles les études payées à l'ancien ministre de l'Éducation, Papandaye,
00:21:49 qui s'en va aux États-Unis et qui revient tout imprégné de wauquisme en disant
00:21:54 "C'est terrible, l'indigénisme est nécessaire, il nous faut avoir notre vengeance".
00:21:58 Vous vous rendez compte ? Et les politiques ne font que cimenter ce propos fallacieux.
00:22:05 - Guillaume Bigot, imaginons... Pardon, je prends un petit peu de temps, mais on va accélérer après.
00:22:10 Imaginons un seul instant l'inverse.
00:22:13 C'est-à-dire que le gouvernement Elisabeth Borne prend en compte ce que dit Charles Dornelas,
00:22:19 prend en compte ce que disent les victimes,
00:22:21 prend en compte ce qu'on voit sur les vidéos,
00:22:24 prend en compte ce qu'on peut lire dans le Dauphiné libéré.
00:22:27 Quelles seraient les conséquences dans la société ?
00:22:30 - C'est ce que j'essaie de suggérer.
00:22:32 C'est-à-dire, quand je dis "C'est pas dans le cadre de l'État de droit",
00:22:34 parce que l'État de droit actuel, c'est vraiment le droit qui paralyse l'État,
00:22:37 il y a en plus dans notre Constitution des tas de ressources.
00:22:40 C'est l'article 16, il y avait l'état d'urgence.
00:22:42 Enfin, cette espèce de violence totalement endémique ne relève plus du traitement judiciaire classique.
00:22:48 Ça, c'est pas possible.
00:22:50 Et il y a des armes en plus qui circulent, c'est extrêmement dangereux.
00:22:53 - Alors, si le milieu médiatique faisait son travail, je m'attends pas à ce qu'il le fasse.
00:22:58 À chaque responsable politique, on lui demanderait, dans les prochains jours, les prochaines semaines,
00:23:03 lorsqu'on dit "Je m'en vais planter du blanc", hein, "Poignarder le blanc",
00:23:07 est-ce que c'est du racisme anti-blanc ? Oui.
00:23:09 Est-ce que le racisme anti-blanc est un vrai problème en France ? Oui ou non.
00:23:12 Je serais curieux de savoir, de la France insoumise à Roccoca,
00:23:15 et en passant par le RN, en passant par les Verts, tout,
00:23:17 j'aimerais leur poser la question, chacun,
00:23:19 est-ce que, franchement, franchement, que cette déclaration, c'est un crime raciste ?
00:23:23 Ouvert ! Ouvert ! Il y a aucune ambiguïté là-dessus.
00:23:25 Eh bien ça, on s'en fiche, parce que, finalement, la race de la victime, entre guillemets, n'est pas la bonne.
00:23:30 Ceux-là, on ne peut pas les nommer.
00:23:32 On nous a même expliqué que c'était anti-scientifique comme concept, le racisme anti-blanc,
00:23:35 au moment de recevoir une lame dans le ventre.
00:23:37 Parce qu'on a la mauvaise couleur de peau,
00:23:39 je serais curieux de savoir si le concept est toujours aussi anti-scientifique.
00:23:42 - Et est-ce que, justement, on pourrait peut-être noter que si on dénonce ces actes
00:23:47 comme étant un racisme, avec, justement, planté des Blancs,
00:23:52 c'est là que vous êtes traité de raciste ?
00:23:54 - Mais bien sûr ! - Vous qui dénoncez.
00:23:56 - Je fais tout un livre là-dessus il y a quelques années.
00:23:58 C'est quand vous nommez le racisme anti-blanc, c'est là que vous vous rendez coupable de racisme blanc.
00:24:02 Donc, comprenez bien, on est dans un monde totalement horrorien, c'est 1984 à la puissance 1000,
00:24:07 et aujourd'hui, comme en France, on s'indigne d'un groupe qui a lancé une expédition punitive
00:24:12 avec des lames, dis-je, à l'avance, pour poignarder les gens,
00:24:15 si vous nommez ce qui s'est passé là, un raid raciste contre des Français
00:24:20 qui faisaient un bal populaire, c'est vous le problème.
00:24:23 C'est du génie.
00:24:25 - Merci à tous pour tous ces sujets. Dans un instant, on parlera de Bonaparte
00:24:31 et de Joséphine, l'histoire d'amour. Avec vous, Charlotte Dornelas,
00:24:35 on parlera de persécution, de chrétiens persécutés.
00:24:39 On a beaucoup parlé de juifs, on va parler des chrétiens ce soir,
00:24:42 il y a des bâtiments cathédrales qui sont illuminés en faveur,
00:24:45 pour une pensée pour ces chrétiens dans le monde.
00:24:47 On pense à l'Arménie, on en a beaucoup parlé, qui sont persécutés.
00:24:51 Juste avant de donner la parole à Guillaume Bigouille, avant la pub,
00:24:55 on va regarder une petite image, une image de parlementaire,
00:24:58 de cette opération de parrainage, un parlementaire, un otage,
00:25:03 puisqu'on va parler dans un instant avec vous de la libération des otages,
00:25:06 et pour rappeler un peu le soutien aux otages,
00:25:09 on a vu que les parlementaires ont posé avec une photo,
00:25:12 avec leur filleule israélienne, Yann Bolle-Privé,
00:25:15 présidente de l'Assemblée nationale, a publié une photo d'elle
00:25:18 en parrainant un bébé. Alors on va justement se poser,
00:25:22 pour parler des otages, des conditions de libération des otages.
00:25:26 Est-ce que ce n'est pas le Hamas qui, au bout du bout, mène le bal,
00:25:30 si je peux me permettre l'expression "jusqu'au bout",
00:25:32 c'est la question que je vais vous poser.
00:25:33 Et puis je vais vous montrer une vidéo qui fait sensation,
00:25:36 juste après la pause.
00:25:39 On reviendra dans un instant sur le 7 octobre,
00:25:43 avec une vidéo que je vais vous montrer dans un instant.
00:25:46 Mais d'abord l'actualité, Guillaume Bigot,
00:25:49 puisque là on demande l'accord trouvé pour la libération des otages,
00:25:52 déjà la déclaration de l'ONU qui fait toujours sensation,
00:25:55 qui déclare qu'une trêve de 4 jours est insuffisante.
00:25:57 - Ils ne déçoivent jamais l'ONU.
00:25:59 - En quoi consiste cet accord qui prévoit la libération de 50 otages israéliens,
00:26:03 dont 30 femmes, 30 enfants, 20 femmes, dont 4 français,
00:26:07 contre la libération de 150 préisolés palestiniens,
00:26:10 pour la plupart des adolescents et des femmes ?
00:26:12 En quoi ça compte ?
00:26:13 - Alors j'essaie de vous expliquer un peu la mécanique de l'accord,
00:26:17 et peut-être même aussi la négociation qui a précédé l'accord,
00:26:19 et peut-être s'interroger sur la mise en oeuvre,
00:26:22 le tout en deux minutes chrono.
00:26:23 Bon, on va essayer, en tout cas.
00:26:25 - Non, vous avez le temps.
00:26:26 - La négociation d'abord,
00:26:28 la négociation, normalement c'est très compliqué,
00:26:31 ces négociations d'otages.
00:26:32 Il y a quelqu'un de la DGSE qui expliquait que c'était une sorte de,
00:26:35 comme ouvrir un coffre avec plusieurs verrous,
00:26:37 et quand on ouvrait un verrou,
00:26:38 il fallait veiller à ce que l'autre ne se referme pas,
00:26:40 donc c'est long et compliqué.
00:26:41 Et là, ça a été étonnamment, d'une certaine façon, rapide.
00:26:44 Je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:26:45 mais le 20 octobre, il y a deux Israéliennes,
00:26:47 en fait, américano-israéliennes, qui ont été libérées.
00:26:49 Et on s'est aperçu, rétrospectivement,
00:26:52 que c'était un test grandeur nature,
00:26:53 de la manière de sortir des otages de la bande de Gaza,
00:26:56 notamment avec la Croix-Rouge.
00:26:57 Ensuite, on a appris, toujours pareil, rétrospectivement,
00:27:00 que début novembre, il y avait un accord, finalement,
00:27:03 d'une liste de 50 noms, parce que les Israéliens,
00:27:05 évidemment, ont voulu identifier les gens qu'ils allaient sortir.
00:27:08 Et puis, les négociations se sont enlisées,
00:27:10 et on est redescendus à 10 noms.
00:27:12 Et là, Joe Biden s'est énervé, il a pris son téléphone,
00:27:14 quand il était à la mi-novembre,
00:27:15 et il a appelé l'émir du Qatar en lui disant,
00:27:18 non, ce n'est pas sérieux, ces 50 noms,
00:27:19 c'était mis d'accord sur 50 noms.
00:27:21 Et le 18 novembre, Joe Biden a dit, ça y est, l'accord est scellé.
00:27:24 Donc, vous voyez, c'était assez rapide.
00:27:25 Ensuite, les protagonistes, on peut dire,
00:27:28 bien sûr, les États-Unis,
00:27:29 évidemment, le Hamas qui détient les otages,
00:27:31 bien sûr, Israël,
00:27:33 avec le patron du Mossad qui a été négocié directement.
00:27:37 Et en fait, il y a deux autres pays,
00:27:39 le Qatar, qui héberge les négociations,
00:27:41 et qui est bien avec tout le monde, d'ailleurs,
00:27:43 et puis l'Égypte.
00:27:44 Pourquoi l'Égypte ? Parce que l'Égypte a une frontière
00:27:46 avec le sud de Gaza,
00:27:47 et que les moukhabarates, les services secrets égyptiens,
00:27:50 peuvent rentrer, ont des contacts à l'intérieur du Hamas,
00:27:52 et peuvent négocier directement.
00:27:54 Donc, le rand de négociations,
00:27:55 c'est négociations à doigt entre tout le monde,
00:27:57 puis ils partaient au Caire,
00:27:59 au Caire, ils remontaient à la bande de Gaza,
00:28:01 ils faisaient valider l'accord,
00:28:02 puis ils repartaient voir le Mossad ou le Shin Bet,
00:28:04 et ils repartaient ensuite à doigt, et ainsi de suite.
00:28:06 Donc, c'était assez rapide.
00:28:07 Maintenant, l'accord en lui-même.
00:28:09 Alors, l'accord en lui-même, il est très différent,
00:28:11 par exemple, de l'accord qui avait été passé entre Israël
00:28:13 et le Hamas, déjà en 2011,
00:28:15 pour faire sortir, vous vous souvenez,
00:28:16 le caporal Gilad Chalit.
00:28:18 Là, à ce moment-là,
00:28:19 c'était 1000 prisonniers palestiniens libérés
00:28:22 pour un Israélien, un soldat israélien,
00:28:25 qu'on appelle otage,
00:28:26 c'est un peu abusif,
00:28:27 c'est quand même un prisonnier de guerre, on va dire.
00:28:28 Là, ce ne sont plus des prisonniers de guerre,
00:28:29 ce sont vraiment des otages, des civils,
00:28:31 quelques soldats, évidemment,
00:28:32 et là, ce n'est plus un pour mille,
00:28:33 c'est un pour trois,
00:28:34 puisqu'il est question de libérer 150 prisonniers
00:28:36 pour 50 otages qui seraient libérés.
00:28:39 Et Israël ne veut pas recommencer les erreurs de 2011,
00:28:43 puisqu'en 2011, ils avaient libéré notamment
00:28:46 Yahya Sinbar,
00:28:48 qui est un des cerveaux du 7 octobre,
00:28:51 et celui qui détient les otages,
00:28:53 et là, il l'avait libéré en 2011,
00:28:55 ils le connaissent très bien,
00:28:56 c'est quasiment un psychopathe,
00:28:57 c'est un peu le Hannibal Lecter du terrorisme,
00:28:59 il est très dangereux, très intelligent
00:29:01 et complètement psychopathe.
00:29:02 Et donc là, il n'est pas question de libérer
00:29:04 des gens aussi dangereux,
00:29:05 cette fois-ci, pour cet accord-là.
00:29:06 Donc, il y a plusieurs volets dans cet accord,
00:29:08 il y a un volet militaire,
00:29:09 c'est un cesser le feu,
00:29:10 pour arrêter le feu,
00:29:11 pour pouvoir sortir les gens,
00:29:12 il y a un volet humanitaire,
00:29:13 puisqu'il est question d'acheminer des vivres,
00:29:15 mais aussi des médicaments,
00:29:16 et même du carburant,
00:29:17 et maintenant, la question,
00:29:18 c'est celle de sa mise en œuvre,
00:29:20 et quand on regarde la mise en œuvre,
00:29:21 il faut quand même rester extrêmement prudent,
00:29:24 même si l'accord est signé.
00:29:25 Pourquoi ?
00:29:26 D'abord, parce qu'en raison de l'esprit déménigérant,
00:29:28 de manière un peu subjective,
00:29:30 Israël ne parle pas du tout de cesser le feu,
00:29:32 Israël dit ce matin "accalmi pendant les combats",
00:29:35 on n'est pas dans l'ambiance de cesser le feu,
00:29:37 accalmi pendant les combats.
00:29:38 Le Hamas dit "on va rester le doigt sur la gâchette",
00:29:41 vous voyez, on n'est pas dans cette ambiance.
00:29:43 Et puis, pour des raisons, j'allais dire,
00:29:45 objectives,
00:29:46 les communications ont été coupées
00:29:48 par les bombardements et par l'offensive militaire de Tsaïl sur place,
00:29:52 ce qui veut dire qu'ils ont négocié des choses, le Hamas,
00:29:54 mais est-ce que, sur place,
00:29:56 ils seront en mesure de regrouper des otages
00:29:58 qui ont été dispersés ?
00:30:00 On sait par ailleurs que le Hamas ne détient pas seuls les otages,
00:30:03 le djihad islamique en a,
00:30:05 même des personnes privées en ont,
00:30:07 qui sont des gens des Gazaouis,
00:30:10 donc voilà, c'est difficile,
00:30:11 ce n'est pas encore fait.
00:30:13 Alors, est-ce que ce n'est pas une défaite pour Israël
00:30:15 et pour Ben Amin Netanyahou,
00:30:17 finalement, cet accord ?
00:30:19 Écoutez, ça a tout l'air d'une défaite pour Ben Amin Netanyahou,
00:30:22 mais je pense que ça n'est pas...
00:30:23 Pourquoi ça a l'air d'une défaite ?
00:30:24 Parce qu'il avait dit d'abord,
00:30:26 on ne négociera rien avec le Hamas,
00:30:29 il a dit, on n'aura pas de cesser le feu
00:30:31 avant de libérer tous les otages,
00:30:33 et même si ceux-là sont libérés,
00:30:34 il y en a encore au moins 170, 180
00:30:36 qui resteront derrière,
00:30:38 et puis, bien sûr, parce que le cesser le feu
00:30:41 offre un avantage tactique aux combattants du Hamas.
00:30:44 Il y aura,
00:30:45 on va rentrer dans le détail,
00:30:47 mais vraiment pas d'entrée de véhicules militaires
00:30:49 pendant 24 heures,
00:30:51 il n'y aura plus de survol du sud de Gaza
00:30:54 et même du nord de Gaza,
00:30:56 là où est le Hamas retranché de 10 heures à 16 heures,
00:30:59 et en plus, ça peut être renouvelé
00:31:01 par tranche de 24 heures s'il libère 10 otages de plus.
00:31:04 Et donc, ça va permettre aux djihadistes de souffler,
00:31:06 de se regrouper, voire de s'exfiltrer.
00:31:08 Mais je pense que ce n'est pas un échec
00:31:10 pour Netanyahou et pour l'État d'Israël.
00:31:12 Pourquoi ? C'est presque le contraire.
00:31:14 C'est parce que l'État d'Israël a l'avantage sur le terrain
00:31:16 qu'il peut se permettre ça.
00:31:18 Inversement, c'est parce que le Hamas est en train de suffoquer
00:31:21 militairement qu'il est en train de supplier
00:31:24 pour qu'il y ait un peu encore 5 minutes,
00:31:26 en tout cas 24 heures, M. Le Bourreau.
00:31:28 Ensuite, tous les membres du cabinet de Netanyahou sont d'accord.
00:31:31 Il n'y a qu'un fanatique, Ben Gvir,
00:31:33 qui s'oppose à ça, les services de renseignement,
00:31:36 tout le monde est d'accord avec le deal qui a été passé.
00:31:39 Ensuite, il faut bien comprendre aussi,
00:31:41 et ça c'est spécifique à Israël,
00:31:43 l'importance des otages et de la vie humaine.
00:31:45 Pourquoi ?
00:31:47 D'abord, c'est un petit pays, Israël.
00:31:49 C'est 9 millions d'habitants, dont 7 millions de juifs.
00:31:51 Imaginons, à l'échelle, qu'on ait eu autant d'otages
00:31:55 dans la bande de Gaza, nous, en France,
00:31:57 c'est-à-dire qu'on aurait eu par exemple 1200 otages.
00:31:59 1200 otages alors que toute la population française
00:32:02 serait regroupée dans l'île de France.
00:32:04 Donc ça veut dire que tout le monde connaîtrait quelqu'un
00:32:06 qui a été pris en otage.
00:32:08 Et il y a vraiment cet esprit de famille dans le judaïsme,
00:32:10 en général, et c'est très important.
00:32:12 Zola, c'est Émile Zola qui parlait de la passion juive
00:32:15 pour la famille.
00:32:16 Et on voit bien d'ailleurs en Israël,
00:32:18 comment il y a le shabbat qui est organisé pour les otages.
00:32:20 Vous voyez, et c'est pas une mise en scène, c'est très profond.
00:32:22 Ensuite, il y a évidemment le souvenir des persécutions,
00:32:25 des pogroms des tsars,
00:32:27 qui ont conduit aux premières colonies
00:32:29 qui se sont installées dans la région.
00:32:31 Puis évidemment la Shoah, qui a légitimé
00:32:33 la création de l'État d'Israël.
00:32:35 L'État d'Israël s'est conçu comme le foyer national juif
00:32:38 de protection des juifs, pour que les juifs soient enfin en sécurité.
00:32:41 Évidemment, c'est ce qui a quasiment volé en éclat
00:32:43 avec le 7 octobre, avec les otages.
00:32:45 Donc le fait de voir des femmes et des enfants
00:32:47 revenir sains et saufs,
00:32:49 j'espère qu'ils seront en bon état de la bande de Gaza
00:32:51 s'ils reviennent,
00:32:52 et bien, ça ne peut pas être une défaite pour Netanyahou.
00:32:54 Alors, est-ce que le cessez-le-feu prévu
00:32:57 pour permettre la libération des otages
00:32:59 va se prolonger, déboucher sur la paix ?
00:33:02 Et est-ce que le Hamas va gagner ?
00:33:04 Alors, je ne suis pas malheureusement sûr à 100%
00:33:06 que cette libération va avoir lieu.
00:33:08 Je l'espère bien sûr.
00:33:09 Par contre, si je suis sûr d'une chose à 100%,
00:33:11 c'est que la guerre va continuer,
00:33:12 et qu'en aucun cas, cet accord va suspendre les hostilités.
00:33:15 En aucun cas.
00:33:16 Et on peut dire, d'une certaine façon,
00:33:17 qu'il y a un paradoxe dans cette histoire.
00:33:19 C'est que le Hamas, il a déjà militairement perdu,
00:33:21 et il a déjà politiquement gagné,
00:33:23 et c'est presque l'inverse pour l'État d'Israël.
00:33:25 Pourquoi le Hamas a perdu ?
00:33:26 Parce que la disproportion de force est telle
00:33:28 qu'ils ne peuvent pas gagner.
00:33:29 Les tunnels et les armes seront réduits en cendres
00:33:32 dans la bande de Gaza,
00:33:34 et ensuite, les combattants du Hamas
00:33:36 qui ne se fonderont pas dans la population civile
00:33:38 vont être tués.
00:33:39 Par ailleurs, il y a une enquête assez intéressante
00:33:41 de nos confrères de Factuel,
00:33:43 qui montre que, non seulement, on le sait,
00:33:45 les dirigeants politiques du Hamas
00:33:47 se trouvent aujourd'hui au Qatar,
00:33:49 mais en plus, si on prend les deux principaux,
00:33:51 Ismail Agneh et Khaled Mouchal...
00:33:53 Le Qatar dit qu'Ismail Agneh est en Turquie, pour info.
00:33:56 C'est possible.
00:33:57 Mais en tout cas, ses actifs seraient dans des banques qataristes.
00:34:00 Et ces gens-là seraient riches à milliards,
00:34:02 2,5 milliards pour les deux familles.
00:34:04 C'est-à-dire qu'ils ont ponctionné allègrement
00:34:07 sur l'aide qu'on leur a donnée.
00:34:09 Notamment les Européens, car c'est eux qui payent,
00:34:11 comme toujours.
00:34:12 Quant au Hamas, c'est presque politiquement une victoire.
00:34:15 Pourquoi ? Parce qu'au lendemain du 7 octobre,
00:34:17 c'était Hitler.
00:34:18 Là, maintenant, on discute avec le Hamas.
00:34:20 Beaucoup de choses se sont passées.
00:34:22 Ça ne veut pas dire qu'Israël va les épargner.
00:34:24 Et Israël, en plus, a de la mémoire.
00:34:26 Mais par contre, je pense que la question palestinienne,
00:34:28 ils ont réussi, avec leur horreur,
00:34:30 à la remettre au cœur de l'agenda.
00:34:32 Pour Israël, c'est l'inverse.
00:34:34 Militairement, l'État hébreu, à mon avis,
00:34:36 c'est vraiment un coup sûr.
00:34:39 Lorsque les otages auront été libérés,
00:34:42 on peut dire que Sahal ne sera plus contenu
00:34:46 dans son effort militaire.
00:34:48 Il faut bien comprendre que l'État d'Israël,
00:34:50 en dehors de détruire les infrastructures militaires
00:34:52 du Hamas et des combattants du Hamas,
00:34:53 est très inquiet par plusieurs choses.
00:34:55 D'abord, les capacités offensives du Hezbollah.
00:34:57 On l'a vu aussi, les outils,
00:34:59 les fameux outils, les guerrieros chiites du Yémen
00:35:03 qui ont pris d'assaut un bâtiment
00:35:06 qui appartient à un Israélien dans le Golfe.
00:35:09 Et évidemment, le fantasme absolu d'Israël,
00:35:11 c'est d'aller bombarder les infrastructures nucléaires de l'Iran.
00:35:14 Donc je pense qu'une fois que les otages seront libérés,
00:35:16 enfin ceux qui pourront être libérés,
00:35:17 ils auront un peu les mains libres.
00:35:19 Mais politiquement, et j'en termine là,
00:35:21 politiquement, Israël risque de perdre. Pourquoi ?
00:35:23 Parce qu'une fois qu'ils auront détruit le Hamas,
00:35:25 ils auront le choix entre trois solutions.
00:35:27 Première chose, ils ne pourront pas annexer.
00:35:29 La communauté internationale et les États-Unis en premier
00:35:31 ne les laisseront pas faire.
00:35:32 Ils vont, ils voudraient,
00:35:34 ils ne pourront pas laisser le vide derrière eux.
00:35:36 Le vide politique, c'est impossible.
00:35:37 La nature est hors du vide et des gens pires que le Hamas
00:35:39 pourraient prendre la suite.
00:35:41 Et troisièmement, donc, ils vont être tentés d'administrer directement.
00:35:43 Mais attention, les Américains leur ont déjà dit
00:35:45 que ce n'était pas possible.
00:35:46 Mais même s'ils administrent directement,
00:35:48 vous savez, on peut faire beaucoup de choses avec des baïonnettes.
00:35:50 On peut embrocher un poulet,
00:35:51 on peut se servir comme cure-dents, etc.
00:35:54 Mais Bonaparte a dit, on peut tout faire avec des baïonnettes
00:35:57 sauf rester assis dessus.
00:35:59 On parlera de Bonaparte avec Marc Menard dans un instant.
00:36:03 Je vais quand même juste vous montrer.
00:36:05 Merci beaucoup, mon cher Guillaume.
00:36:07 Je vais vous faire réagir en dix secondes peut-être sur
00:36:09 la députée LFI, Ursula Soudé,
00:36:13 qui raconte que le 7 octobre a contrarié la promotion d'un film
00:36:18 qu'elle souhaitait diffuser à l'Assemblée nationale
00:36:21 avec un ton empli de dignité.
00:36:24 Il y a aussi toujours l'idée de,
00:36:27 on ne peut pas se contenter de cesser le feu.
00:36:29 Évidemment, il faut aussi faire en sorte de ne pas revenir
00:36:31 à la situation d'avant qui a gêné.
00:36:33 Finalement, sinon c'est le serpent qui se meurt à la queue.
00:36:35 On aura juste à attendre la prochaine explosion.
00:36:37 Et c'était le sens d'ailleurs du fait qu'on ait tenu bon
00:36:40 sur notre ciné-débat sur Yalagaza.
00:36:43 C'est un ciné-débat qu'on a organisé Charlotte Leduc et moi-même
00:36:46 avec le soutien du groupe de La France Insoumise
00:36:49 à l'Assemblée nationale.
00:36:51 Alors, il faut savoir qu'au départ, ce ciné-débat,
00:36:53 on l'avait prévu avant le 7 octobre.
00:36:55 Sauf qu'évidemment, on a eu tellement de bol
00:36:59 qu'avec Charlotte, on avait préparé notre com'
00:37:01 genre la veille.
00:37:03 Et donc forcément, dans le week-end,
00:37:05 il y a eu des fuites. Caroline Niadant et Meher Habib,
00:37:08 toutes ils sont montées au créneau.
00:37:10 Yael Brone-Pivet, c'est scandaleux.
00:37:12 En plus, j'ai invité Mariam Abou-Dakar,
00:37:14 alors là c'était le bonbon.
00:37:16 Et donc, on a attendu, on a attendu.
00:37:18 Et on a fini par organiser assez au dernier moment
00:37:21 parce qu'on s'avise de laisser trop le temps
00:37:24 à nos adversaires de s'en prendre à nous.
00:37:27 Une députée de la République ?
00:37:30 Bon, d'abord, je pense que c'est intéressant
00:37:32 pour les agences de communication,
00:37:34 c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire.
00:37:36 Donc ça, c'est une anti-publicité, même politique.
00:37:38 En matière d'indécence, là, je pense
00:37:40 qu'on est vraiment dans le cœur de cible.
00:37:42 Et pour terminer, la cause palestinienne
00:37:44 n'est pas une mauvaise cause, elle est tout à fait légitime.
00:37:46 Mais il y a un temps pour tout.
00:37:48 Sortir ce film là, maintenant,
00:37:50 c'est fait partie de l'éducation minimale,
00:37:52 c'est peut-être beaucoup demander à Mme Soudé.
00:37:54 Déjà, c'est même pas indécent,
00:37:56 mais c'est incroyable de pouvoir être dans cet état d'esprit.
00:37:59 C'est-à-dire qu'on a un événement
00:38:01 qui met en péril le monde entier.
00:38:05 Et elle, elle est là.
00:38:07 "On s'est fait une petite farce, on avait prévu !
00:38:10 Un petit canard à manger entre nous, etc."
00:38:12 Et puis alors, excusez-moi,
00:38:14 mais si le niveau des députés, des gens politiques,
00:38:17 c'est d'avoir une rhétorique, une éloquence aussi minable,
00:38:21 c'est que la France n'est plus un grand pays.
00:38:25 Elle ne jargonne même pas, il faut lui apprendre à parler.
00:38:29 Elle n'est même pas du niveau de la maternelle.
00:38:31 - Merci pour votre regard, Marc Menand.
00:38:34 Avec vous, Charles Odonais,
00:38:36 on va parler de la persécution des chrétiens
00:38:38 et des cathédrales qui sont illuminées.
00:38:40 On parle dans un instant, juste avant, un peu de légèreté.
00:38:42 Hier soir, on parlait avec Mathieu Beaucotter
00:38:45 du film "Napoléon" de Ridley Scott, qui est très critiqué.
00:38:47 Ce film raconte l'histoire de Bonaparte et Joséphine,
00:38:52 l'histoire d'amour.
00:38:53 Une histoire d'amour pour vous qui...
00:38:55 Elle vous fait pétiller les yeux, cette histoire d'amour.
00:38:57 Pourquoi ? Non mais c'est vrai !
00:38:58 - Non mais c'est une histoire extraordinaire,
00:39:00 parce que ce sont deux êtres indispensables,
00:39:02 deux êtres qui se réalisent en étant ensemble
00:39:05 et qui passent leur temps à se déchirer d'une certaine manière.
00:39:09 Mais ils ne peuvent pas avoir une seconde
00:39:13 sans être dans l'obsession de l'autre.
00:39:17 Et avant la rencontre avec Joséphine,
00:39:20 il y a le petit bonhomme qui arrive de Corse à 10 ans,
00:39:23 qui est là à Autun, puis après à l'école militaire.
00:39:26 Il est toujours dans la solitude,
00:39:28 heureusement que les livres lui tiennent compagnie,
00:39:30 mais il est seul contre les autres.
00:39:33 On n'a pas le temps de raconter toute l'histoire, n'oublions pas.
00:39:36 Il émerge, grâce à la conquête du fameux fort à Toulon,
00:39:41 face aux Anglais.
00:39:43 Il y rencontre Barras, il remonte à Paris.
00:39:46 Il est général, c'est formidable !
00:39:48 Mais d'abord, son costume est tout élimé,
00:39:51 il ne sait pas où aller,
00:39:53 et il a la tendance à une âme qui vacille.
00:39:59 La tentation du suicide.
00:40:01 Il dit un jour "Je ne m'en tirerai plus
00:40:03 lorsque j'entendrai les chevaux courir
00:40:05 et je passerai sous un carrosse."
00:40:07 Il en est là, il n'oubliait pas qu'il avait écrit sur le suicide
00:40:10 quand il était étudiant.
00:40:12 C'est quelque chose que les femmes n'osent pas aborder.
00:40:15 Il y a eu une petite à Marseille,
00:40:17 quand il est revenu de la Corse,
00:40:19 où il s'était battu contre Paoli,
00:40:21 il est parti en clandestin avec la famille.
00:40:24 Mais il n'ose pas.
00:40:27 Il est empétré dans les vêtements.
00:40:30 Il y a Mme Tallien qui le reçoit quand même.
00:40:33 Elle tient un beau salon,
00:40:35 mais quand il arrive avec ses lips de dépenaillé,
00:40:37 il n'y a pas une dame.
00:40:39 Pourtant, ce sont les merveilleuses.
00:40:41 C'est l'époque du grand libertinage.
00:40:43 On ne fait pas attention à lui.
00:40:45 Elle lui paye un costume.
00:40:47 Et parmi les dames qui sont là, de temps en temps,
00:40:49 il y a Joséphine Veuve du général de Boarnay,
00:40:51 grand héros de la guerre révolutionnaire.
00:40:54 - La créole.
00:40:56 - La créole.
00:40:58 Il a fait attention à elle,
00:41:00 mais c'est barasse.
00:41:02 Et Eugène également, qui un jour vient lui dire
00:41:04 "Ma maman voudrait récupérer le sabre de mon père".
00:41:08 Et il s'arrange.
00:41:10 Elle l'invite à dîner.
00:41:12 Et là, c'est extraordinaire.
00:41:14 Apparemment, puisqu'il lui écrit
00:41:16 "Je me réveille plein de toi, ton portrait".
00:41:18 - Mais qui a dragué qui ?
00:41:20 Soyons directs.
00:41:22 Vous dites qu'il serait vieil.
00:41:24 - Non, mais non.
00:41:26 C'est-à-dire que lui se précipite.
00:41:28 - Vous dites qu'il était très timide.
00:41:30 - Oui, mais Joséphine n'est pas timide.
00:41:32 - C'est ça.
00:41:34 - Elle sait dire merci.
00:41:36 Elle lui a rendu service.
00:41:38 Elle sait dire merci.
00:41:40 Alors, le lendemain matin,
00:41:42 il est émerveillé.
00:41:44 Ça lui est jamais arrivé.
00:41:46 "Je me réveille plein de toi, ton portrait
00:41:48 "et le souvenir de l'étrange,
00:41:50 "de l'énivrante soirée.
00:41:52 "L'énivrante soirée
00:41:54 "sont là, me laissent sans repos.
00:41:56 "Je t'envoie mille baisers,
00:41:58 "mais ne m'en renvoie pas,
00:42:00 "car ça me met l'essence en ébullition."
00:42:02 Voilà où il en est !
00:42:04 Et puis, il y a le chien,
00:42:06 fortuné qu'il mordra le jour du mariage.
00:42:08 Un mariage qui se fait,
00:42:10 mais là, sur sa volonté.
00:42:12 Il s'est entiché d'elle.
00:42:14 Elle s'est dit, "En général,
00:42:16 "j'espère mieux que ça, un jour dans ma vie."
00:42:18 Barrasse qui a été son amant
00:42:20 s'en débarrasse. Bref, il y a le mariage.
00:42:22 Et ce qui est extraordinaire,
00:42:24 c'est qu'il va partir pour la campagne d'Italie.
00:42:26 C'est Barrasse qu'il envoie là-bas.
00:42:28 C'est le passé de cet homme ambitieux
00:42:30 qui a déjà été remarqué par le peuple.
00:42:32 Et de là, on peut dire que son étoile
00:42:34 va lui.
00:42:36 Il ne pense qu'à elle.
00:42:38 Durant les batailles, il pleure, il lui écrit !
00:42:40 C'est incroyable !
00:42:42 C'est-à-dire qu'il vit des instants
00:42:44 de drame par rapport à ces hommes
00:42:46 qu'il faut galvaniser.
00:42:48 Le sang coule et il lui écrit, il pleure.
00:42:50 Il envoie Murat pour qu'il la fasse revenir.
00:42:52 Et c'est Barrasse qui se fâche,
00:42:54 qui lui dit, "Maintenant, faut que tu ailles sur place."
00:42:56 Et dans le film, on parle du retour de l'Egypte.
00:42:58 On dit, "Il est revenu parce qu'elle le trompait."
00:43:00 Mais il s'est récupéré, lui aussi.
00:43:02 La petite Fouresse,
00:43:04 c'était la femme d'un officier.
00:43:06 Il a muté l'officier,
00:43:08 il a gardé la petite Fouresse.
00:43:10 Et quand il revient, c'est pour mener un coup d'État.
00:43:12 Du moins, il l'espère.
00:43:14 Ils s'accompagneront.
00:43:16 Je n'ai pas le temps de vous raconter.
00:43:18 8 ans après, comme il n'y a pas d'enfant,
00:43:20 car elle est stérile,
00:43:22 et lui, il a découvert qu'il était capable, en revanche,
00:43:24 il y a un déjeuner
00:43:26 où il lui dit, "Il nous faut nous quitter."
00:43:28 Elle pleure, elle pleure.
00:43:30 Ils feront encore, toujours,
00:43:32 des étreintes pour se retrouver.
00:43:34 Des étreintes, mais là,
00:43:36 qui sont purement platoniques.
00:43:38 Il lui laissera tous les titres,
00:43:40 il lui offrira l'Élysée,
00:43:42 le château d'Évreux, et une rente
00:43:44 de 2 millions sur sa dot personnelle.
00:43:46 Il pleurera énormément.
00:43:48 - L'amour, on n'a pas besoin de le dire.
00:43:50 - Ça vous touche, ça.
00:43:52 - Je vous connais, mes petits mousquetaires.
00:43:54 Je vous connais, comme vous êtes remplis d'émotions.
00:43:56 Et vous vouliez parler de ce livre,
00:43:58 parce que demain,
00:44:00 ça sera sorti. "Les grands destins qui ont fait l'histoire",
00:44:02 l'émission que nous avons faite ensemble,
00:44:04 où on parle justement de Bonaparte.
00:44:06 - Et on est dans notre tac au tac,
00:44:08 et on essaie de faire fleurir le verbe
00:44:10 pour être en connivence avec ceux que nous évoquons,
00:44:12 dont Bonaparte, mais il y a aussi La Fontaine.
00:44:14 - Oui, mon cher Marc.
00:44:16 Charlotte Tornélas,
00:44:18 aujourd'hui, ce soir, en ce moment même,
00:44:20 sont illuminés en rouge
00:44:22 des bâtiments partout dans le monde
00:44:24 en soutien aux chrétiens persécutés.
00:44:26 On va voir des images, en ce moment même,
00:44:28 du Sacré-Cœur à Paris.
00:44:30 Quel est le sens de cette initiative ?
00:44:32 Là, ce sont des images tournées il y a
00:44:34 quelques instants seulement.
00:44:36 - C'est l'Aide à l'Église en détresse,
00:44:38 qui est une association dont le nom indique l'action.
00:44:40 L'Aide à l'Église en détresse à travers le monde,
00:44:42 qui organise cette semaine rouge,
00:44:44 qui s'appelle la semaine rouge, ou le mercredi rouge.
00:44:46 Depuis 2015, partout dans le monde,
00:44:48 et depuis 2018 en particulier en France.
00:44:50 Pour alerter sur la persécution
00:44:52 des chrétiens, qui est de loin
00:44:54 et toute persécution confondue,
00:44:56 la plus tenace, à la fois en nombre
00:44:58 et dans le temps.
00:45:00 On a le Christ Rédempteur
00:45:02 à Rio, par exemple, qui est illuminé,
00:45:04 la Fontaine de Trivia ou le Colisée à Rome.
00:45:06 On a des cathédrales un peu partout
00:45:08 dans le monde et plusieurs églises dans plusieurs
00:45:10 villes de France qui sont accompagnées
00:45:12 le soir d'une veillée de prière.
00:45:14 Le but de l'illumination, c'était vraiment
00:45:16 de marquer du rouge,
00:45:18 du sang des martyrs, la couleur du martyr,
00:45:20 tous ces bâtiments pour
00:45:22 attirer l'attention sur une persécution
00:45:24 qui n'attire assez peu l'attention.
00:45:26 Ce martyr des chrétiens,
00:45:28 il a frappé
00:45:30 particulièrement au XXe siècle,
00:45:32 évidemment sous
00:45:34 les nazis, puis
00:45:36 dans l'empire soviétique.
00:45:38 L'Aide à l'Église en détresse
00:45:40 s'est créée précisément
00:45:42 pour venir en aide à la base,
00:45:44 en 1847, pour venir en aide aux prêtres
00:45:46 et aux chrétiens qui fuyaient l'Union soviétique
00:45:48 en raison des persécutions
00:45:50 qui tenaient sur eux. Petit à petit,
00:45:52 puisque les bourreaux ont changé partout
00:45:54 dans le monde, en Europe
00:45:56 et partout dans le monde, l'action s'est développée
00:45:58 à travers les cinq continents.
00:46:00 Comme l'ONG, vous savez, on avait parlé l'année dernière
00:46:02 de l'ONG protestante Portes Ouvertes
00:46:04 qui fait régulièrement un index de la persécution
00:46:06 des chrétiens dans le monde,
00:46:08 l'AED, comme d'autres associations
00:46:10 d'ailleurs, renseigne
00:46:12 en étant sur le terrain, notamment,
00:46:14 toutes ces persécutions. Et ils nous disent, en 2023,
00:46:16 ces persécutions
00:46:18 s'aggravent sur beaucoup de continents.
00:46:20 On a des kidnappings, des meurtres,
00:46:22 des viols, des fuites, des églises brûlées,
00:46:24 des expulsions, des emprisonnements,
00:46:26 des interdictions très claires du culte.
00:46:28 Donc le martyr, oui, prend
00:46:30 plusieurs formes, mais on a aujourd'hui
00:46:32 un chrétien sur sept dans le monde,
00:46:34 c'est-à-dire plus de...
00:46:36 quasiment 400 millions de chrétiens
00:46:38 qui vivent dans des pays où il y a carrément
00:46:40 une persécution aggravée, ou alors
00:46:42 des discriminations légales
00:46:44 envers eux.
00:46:46 Donc c'est pas rien, et le directeur de l'AED a finalement
00:46:48 résumé la démarche en disant "Nous voulons rendre visible
00:46:50 la violence invisible et silencieuse
00:46:52 subie par tant de chrétiens dans le monde."
00:46:54 - Justement, silencieuse, silencieuse,
00:46:56 silencieuse, personne n'en parle.
00:46:58 À quoi ressemble cette persécution
00:47:00 dans le monde aujourd'hui ? Ne me regardez pas
00:47:02 comme ça, Amadou, inquiète.
00:47:04 Non mais je dis silencieuse parce que c'est la...
00:47:06 400 millions de personnes dans le monde et
00:47:08 pour l'Arménie, il faut en parler
00:47:10 vraiment entre deux, vraiment...
00:47:12 On n'en parle pas, pourquoi ? - Il y a encore des
00:47:14 horreurs qui se sont passées, c'est probablement celle dont on a
00:47:16 plus parlé, pour vous donner une idée du
00:47:18 degré, en effet, d'invisibilisation.
00:47:20 En 2023, la situation
00:47:22 s'est notamment beaucoup aggravée en Afrique.
00:47:24 Alors les chrétiens sont les cibles
00:47:26 privilégiées, on va dire, cibles parmi d'autres,
00:47:28 mais privilégiées des groupes armés, notamment djihadistes
00:47:30 qui fleurissent un peu
00:47:32 partout en Afrique. On a des attaques de villages
00:47:34 et des blocus faits sur les villages qui
00:47:36 littéralement affament
00:47:38 les populations dans ces villages-là.
00:47:40 L'exemple du Nigeria, je me souviens,
00:47:42 on en avait déjà parlé ici, mais
00:47:44 l'exemple du Nigeria, et notamment au nord du Nigeria,
00:47:46 où vous savez, vous avez des Etats qui vivent sous la coupe de la
00:47:48 charia, en réalité, une charia plus ou moins
00:47:50 adaptée selon les Etats, où les chrétiens...
00:47:52 Alors là, c'est une discrimination d'abord légalisée,
00:47:54 et on a plusieurs
00:47:56 morts par jour, des attaques de
00:47:58 villages et des milliers d'enlèvements par an.
00:48:00 Des milliers d'enlèvements.
00:48:02 C'est dans au Nigeria.
00:48:04 Et en 2023, il y a par exemple 23
00:48:06 prêtres religieuses et séminaristes qui ont été
00:48:08 enlevés comme tels, 4
00:48:10 qui ont déjà été assassinés, le dernier, c'était
00:48:12 la fin octobre, parce qu'ils sont
00:48:14 des prêtres des religieuses, et le reste du
00:48:16 temps, ce sont des chrétiens, tout simplement parce qu'ils sont
00:48:18 chrétiens, sans être
00:48:20 hommes ou femmes d'église.
00:48:22 En Asie, le problème particulier,
00:48:24 ce sont les lois qui sont appelées lois anti-conversion
00:48:26 ou anti-blasphème,
00:48:28 qui provoquent des attaques récurrentes
00:48:30 de foules sur des minorités chrétiennes,
00:48:32 parce que les fameux lois anti-blasphème,
00:48:34 on en avait parlé, les lois anti-blasphème, beaucoup au Pakistan
00:48:36 avec Asia Bibi, souvenez-vous, il suffit
00:48:38 de venir et de dire "ma voisine
00:48:40 a dit que", et c'est terminé.
00:48:42 Vous avez une foule qui se déchaîne
00:48:44 parce que la loi n'attend pas, on va dire
00:48:46 même pas la justice,
00:48:48 et la justice par ailleurs condamne à mort
00:48:50 sur le témoignage, surtout que
00:48:52 le témoignage d'un musulman vaut plus
00:48:54 que celui d'une chrétienne qui essaye de se défendre.
00:48:56 Donc on a des tensions exacerbées
00:48:58 sur ce terrain-là, en Inde, au Pakistan,
00:49:00 au Bangladesh, en Malaisie et en Indonésie.
00:49:02 Il y a, alors la Chine et la Corée du Nord,
00:49:04 c'est un peu particulier, ce sont des régimes totalitaires,
00:49:06 en l'occurrence, qui imposent un contrôle
00:49:08 total du culte,
00:49:10 donc évidemment avec la persécution
00:49:12 qui potentiellement va avec pour quiconque
00:49:14 oserait critiquer la chose.
00:49:16 La Birmanie, ou la prise de pouvoir d'une junte
00:49:18 militaire, entraîne une répression
00:49:20 sanglante sur les communautés chrétiennes,
00:49:22 notamment depuis 2021, et alors,
00:49:24 à la frontière dans le nord-est de l'Inde,
00:49:26 à la frontière de la Birmanie, en mai dernier,
00:49:28 185 chrétiens ont été...
00:49:30 enfin, sont morts dans des affrontements
00:49:32 sur les minorités chrétiennes.
00:49:34 Des dizaines de milliers
00:49:36 de personnes ont dû quitter leur village,
00:49:38 pourchassés par une ethnie, en l'occurrence,
00:49:40 hindoue. A l'époque, on a la fuite
00:49:42 de 100 000 catholiques et plus de 300
00:49:44 églises brûlées, il y a quelques mois seulement.
00:49:46 Donc au nord de l'Inde,
00:49:48 il y a une accusation par les autorités religieuses
00:49:50 du pays de complicité qui pèse
00:49:52 sur le gouvernement indien,
00:49:54 on n'en a pas beaucoup entendu parler.
00:49:56 Au Pakistan, c'était en août, une quinzaine
00:49:58 d'églises attaquées, des centaines de maisons chrétiennes
00:50:00 détruites dans un quartier qui avait été là
00:50:02 ciblée par des islamistes qui les accusaient,
00:50:04 encore une fois, de blasphème
00:50:06 par le seul fait d'être chrétiens.
00:50:08 Et alors, ça a l'air plus étonnant, mais en Amérique
00:50:10 centrale, on a aussi des persécutions,
00:50:12 je dis plus étonnant
00:50:14 parce qu'on imagine un sous-continent qui est quand même
00:50:16 largement chrétien. Alors, il y a des discriminations
00:50:18 étatiques au Venezuela,
00:50:20 du contrôle de la pratique religieuse, contrôle drastique
00:50:22 à Cuba, évidemment. Une véritable
00:50:24 persécution au Nicaragua,
00:50:26 mais surtout en Colombie et au Mexique.
00:50:28 Le problème, c'est que les prêtres sont les
00:50:30 derniers à prendre la parole contre les narcotrafiquants
00:50:32 et les gangs. Enfin, les derniers, non, mais
00:50:34 ils font partie, notamment dans les villages, c'est-à-dire pas
00:50:36 dans la capitale un peu plus éloignée,
00:50:38 dans les villages à tenir tête,
00:50:40 et ils meurent énormément au Mexique.
00:50:42 On n'imagine pas, quand même, le Mexique, qui est un pays
00:50:44 largement chrétien. Plus de soixante-dix
00:50:46 prêtres qui ont été assassinés par ces gangs
00:50:48 ces dernières décennies.
00:50:50 Et l'Arménie, évidemment, vous l'avez cité,
00:50:52 cent mille chrétiens qui ont été chassés de leur terre
00:50:54 ancestrale après neuf mois de blocus
00:50:56 total d'une population
00:50:58 et un président azarbaijani
00:51:00 qui ne se contente pas de
00:51:02 vouloir récupérer un territoire,
00:51:04 si je puis dire comme ça, mais qui
00:51:06 compare les Arméniens à des chiens qu'il faut donc chasser
00:51:08 du territoire. Le chien, c'est un
00:51:10 mot qu'il a souvent utilisé
00:51:12 avec l'aval de son allié turc
00:51:14 en l'occurrence, et l'inquiétude aujourd'hui
00:51:16 pèse sur tout le reste de l'Arménie, donc c'est pas
00:51:18 juste une question de territoire partagé.
00:51:20 Et vous l'avez dit, et je pense que
00:51:22 c'est... Alors évidemment, c'est pas celle sur laquelle
00:51:24 on met l'accent, étant donné tout ce qui se passe dans le monde,
00:51:26 mais la persécution réelle,
00:51:28 alors évidemment qui n'est pas étatique,
00:51:30 en Europe, est en train
00:51:32 de, petit à petit, s'installer.
00:51:34 C'est extrêmement marginal pour l'instant,
00:51:36 on avait parlé de processions attaquées,
00:51:38 vous avez évoqué ces prêtres qui ont été tués,
00:51:40 et je note quand même que l'Union Européenne,
00:51:42 qui a des...
00:51:44 vous savez, des instances ou des personnes chargées
00:51:46 de la lutte contre la haine
00:51:48 anti-musulman ou anti-juif, a refusé,
00:51:50 sur une question posée au Parlement,
00:51:52 a refusé de faire
00:51:54 la même entité pour la haine anti-chrétienne
00:51:56 qui pourtant existe.
00:51:58 Alors, qu'elle existe et qu'on l'analyse
00:52:00 et qu'on nous dise qu'elle est marginale, vu le nombre
00:52:02 d'attaques sur les églises et de profanations,
00:52:04 j'ai un petit doute, mais au moins,
00:52:06 si une personne était chargée de le faire, peut-être pourrait-on y voir
00:52:08 plus clair. - Et justement, donc
00:52:10 personne n'en parle, en effet, malgré l'ampleur de ces
00:52:12 persécutions, comment comprendre
00:52:14 cette injustice, ce silence ?
00:52:16 - C'est vrai qu'objectivement,
00:52:18 ce sont des minorités, je sais pas si on peut dire minorité,
00:52:20 mais en tout cas, c'est un groupe
00:52:22 de croyants qui est
00:52:24 objectivement la plus persécutée au monde
00:52:26 de manière absolument indiscutable.
00:52:28 - C'est parce qu'ils tentent trop la joue ?
00:52:30 - Bah, je...
00:52:32 Non, mais il y a...
00:52:34 Je pense surtout, honnêtement, que l'histoire...
00:52:36 - Non, mais c'est vrai, il y a un certain silence,
00:52:38 une certaine retenue, on ne crie pas, on a mal...
00:52:40 - Non, mais bien sûr, de toute façon, la particularité,
00:52:42 on va dire, des chrétiens partout dans le monde,
00:52:44 au Roche-Orient, vous verrez, n'importe qui vous dira
00:52:46 que dans un village, le seul moyen de faire vivre des communautés
00:52:48 ensemble, c'est de mettre des chrétiens au milieu.
00:52:50 Parce que eux, et vous voyez partout dans le monde,
00:52:52 dans les pays, ils ouvrent des écoles,
00:52:54 ils sont les seuls à accueillir toutes les communautés dans leurs écoles,
00:52:56 ils ouvrent des hôpitaux, ils sont les seuls à accueillir
00:52:58 tout le monde dans les hôpitaux. Il y a une particularité,
00:53:00 on va dire, dans la manière de vivre
00:53:02 avec les autres, des chrétiens,
00:53:04 et par ailleurs, ils ont la réponse
00:53:06 en général moins
00:53:08 sanglante que l'attaque.
00:53:10 C'est vrai, ils ne prennent pas, ils n'acceptent pas, jusqu'au bout,
00:53:12 de prendre les mêmes moyens que ceux
00:53:14 qui les attaquent. Donc c'est vrai qu'il y a probablement
00:53:16 une dimension comme ça à comprendre.
00:53:18 Mais il y a par ailleurs une autre chose, c'est que l'Occident,
00:53:20 qui devrait être le protecteur
00:53:22 naturel, même dans les mots, même dans la manière
00:53:24 d'accorder une place, on ne va pas attendre
00:53:26 qu'Erdogan se préoccupe des chrétiens persécutés dans le monde.
00:53:28 Enfin, je veux dire, ce serait un peu étonnant, pourquoi pas,
00:53:30 s'il le faisait, on le rend bien l'ufface,
00:53:32 mais bon, il faudrait qu'il s'occupe des gens en Turquie.
00:53:34 Mais l'Occident
00:53:36 voit, soit, il y a une partie de l'Occident
00:53:38 qui voit dans les chrétiens
00:53:40 les oppresseurs parce que c'est la vieille religion
00:53:42 de l'Occident lui-même qui, de toute façon, est oppresseur.
00:53:44 Il n'imagine pas
00:53:46 que ce soit autre chose. Et il y a l'autre
00:53:48 qui voit
00:53:50 le christianisme et le catholicisme
00:53:52 en particulier comme la religion
00:53:54 d'un vieux monde qu'ils ont voulu détruire
00:53:56 et qu'ils ont voulu déraciner de lui-même.
00:53:58 Donc ils ne savent plus, je pense, dans une certaine mesure,
00:54:00 ils ne savent plus
00:54:02 l'appréhender parce qu'ils ne s'en sentent plus
00:54:04 proches. Et ça, je pense que c'est un des
00:54:06 drames. Et
00:54:08 même à Gaza, ces derniers jours,
00:54:10 qui est quand même dans le projecteur absolu du monde
00:54:12 entier, il reste quelques chrétiens.
00:54:14 Je note que ces 15 dernières années,
00:54:16 depuis la prise de pouvoir, notamment du Hamas,
00:54:18 la population chrétienne s'est exilée.
00:54:20 C'est-à-dire qu'on a perdu 70%
00:54:22 de la population chrétienne à Gaza
00:54:24 par exil, cette fois-ci.
00:54:26 Ces dernières années, il y a évidemment
00:54:28 le poids du Hamas qui interdit
00:54:30 tout ce qu'ils appellent le prosélytisme.
00:54:32 Ça va très vite, le prosélytisme. Dans ces pays-là,
00:54:34 il y a aussi les restrictions de sorties
00:54:36 imposées par Israël sur la bande de Gaza
00:54:38 qui pèse notamment
00:54:40 sur les chrétiens, les difficultés à vivre
00:54:42 tout simplement à Gaza. Et depuis
00:54:44 le 7 octobre, ils sont eux aussi des victimes
00:54:46 collatérales, bien sûr, des
00:54:48 bombardements. Mais vous voyez que ces
00:54:50 dernières années, on va dire
00:54:52 la disparition de ces chrétiens sur la
00:54:54 Terre Sainte, où ils étaient là
00:54:56 depuis excessivement longtemps,
00:54:58 même dans cette région qui est sous le feu des projecteurs,
00:55:00 il n'intéresse toujours personne.
00:55:02 C'est... Voilà.
00:55:04 - Et s'ils sont heureux si on vous persécute ? Ils auront leur récompense
00:55:06 dans les cieux ?
00:55:08 - Non mais ils ont au moins la chance d'avoir une foi,
00:55:10 je le dis parce que je la partage et c'est
00:55:12 une récompense qui
00:55:14 permet à beaucoup de vivre. J'en ai rencontré
00:55:16 beaucoup qui se sont accrochés à ça et ça les a
00:55:18 littéralement aidés à vivre. - Ça serait bien qu'ils soient
00:55:20 protégés quand même aussi. - Ah bah bien sûr.
00:55:22 - En attendant le paradis.
00:55:24 Mon cher
00:55:26 Mathieu, je ne comprends pas là.
00:55:28 Je ne comprends pas ce sujet de sort.
00:55:30 - Il est merveilleux. - Non, je ne comprends
00:55:32 pas. Je veux dire, moi quand j'étais jeune,
00:55:34 on m'a appris la broderie à l'école.
00:55:36 Mais ce n'était pas des vulves et des pénis.
00:55:38 Alors on a appris
00:55:40 que l'université de Rouen-Normandie
00:55:42 organisera un atelier de broderie,
00:55:44 de vulves et de pénis dans le cadre
00:55:46 de la semaine contre les virus sexuels
00:55:48 et sexistes. De quoi s'agit-il ?
00:55:50 - Comme on rédit
00:55:52 le personnage principal, je crois c'est
00:55:54 Hubert de Montmirail, non plus,
00:55:56 dans le viseur, qu'est-ce que cette diablerie ?
00:55:58 On est quand même un peu loin.
00:56:00 - Je vais vous décrire
00:56:02 l'activité.
00:56:04 C'est tel que présenté sur les réseaux sociaux
00:56:06 hier et aujourd'hui.
00:56:08 Dans le cadre de la... Ah oui, ça vient de la maison
00:56:10 de l'université de direction de la culture.
00:56:12 Tout ça, c'est au nom de la culture.
00:56:14 Dans le cadre de la semaine
00:56:16 de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles
00:56:18 et pour briser les tabous,
00:56:20 il faut toujours briser les tabous,
00:56:22 des ateliers autour du textile
00:56:24 vous sont proposés sur le thème
00:56:26 de la pluralité des corps et de l'acceptation
00:56:28 de soi. Alors qu'est-ce qu'on propose ?
00:56:30 Broderie. On ramène un t-shirt,
00:56:32 un tote bag et ensuite on brode
00:56:34 dessus une vulve ou un pénis
00:56:36 coloré. Ou alors
00:56:38 le tofting, j'apprends le terme,
00:56:40 création d'un petit tapis en forme de
00:56:42 vulve ou de pénis coloré. On peut aussi
00:56:44 faire des badges tétons
00:56:46 en laine feutrée.
00:56:48 - Vous la ponez tétons ?
00:56:50 - J'ai pensé à vous Marc, à ce moment particulier.
00:56:52 - Non mais quel est l'objectif ?
00:56:54 - Ah ah ! Je vous pose une question, je sens bien
00:56:56 que c'est ici votre mauvaise foi.
00:56:58 Alors pourquoi ? Parce que là on est
00:57:00 quand même dans le cadre de la semaine contre les violences
00:57:02 sexuelles et sexistes. - Oui.
00:57:04 - Dont la définition, ne l'oublions pas, violences sexuelles et sexistes,
00:57:06 ça va du clin d'œil pour chercher
00:57:08 à charmer une femme jusqu'à l'agression
00:57:10 sexuelle et au viol. C'est une catégorie assez large
00:57:12 des statistiques soviétiques.
00:57:14 Mais quoi qu'il en soit,
00:57:16 pourquoi ? Pourquoi ?
00:57:18 Pour défendre la pluralité des corps
00:57:20 et l'acceptation de soi.
00:57:22 Quel est l'objectif affiché de cet atelier ?
00:57:24 - Donc, celui-ci s'inscrit dans le cadre
00:57:26 de la semaine de lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
00:57:28 Pour défendre la pluralité des corps
00:57:30 et l'acceptation de soi.
00:57:32 Il y a probablement un lien dans l'esprit
00:57:34 de ces gens, entre brodés,
00:57:36 donc des vulves, des pénis colorés,
00:57:38 et des badges tétons
00:57:40 en laine feutrée, mais dans leur esprit,
00:57:42 c'est une forme de
00:57:44 promotion de la diversité des corps,
00:57:46 une promotion de la diversité
00:57:48 des rapports au corps, et c'est dans cet esprit
00:57:50 que tous doivent financer cette activité.
00:57:52 - Parce qu'on sait quand même pas gratuit !
00:57:54 Oh non, il n'y a rien de gratuit en ce monde, ma chère Christine !
00:57:56 Et qu'est-ce que ça veut dire dans les circonstances ?
00:57:58 C'est l'Uni qui dénonce, parce que
00:58:00 c'est financé à partir d'une forme d'impôt étudiant,
00:58:02 qui est la contribution à la vie
00:58:04 étudiante et de campus.
00:58:06 Tout le monde doit contribuer à la hauteur de 100 euros,
00:58:08 à peu près, mais on ne sait pas
00:58:10 exactement comment les fonds sont gérés,
00:58:12 comment ils sont alloués, comment ils sont attribués,
00:58:14 et c'est ce qui fait en sorte que les gens de l'Uni,
00:58:16 notamment Estéban Nahy,
00:58:18 disent qu'on n'est pas contre l'idée d'une semaine
00:58:20 contre les violences sexuelles et sexistes.
00:58:22 On n'est pas contre. Mais cette activité,
00:58:24 là-dedans, c'est niché,
00:58:26 c'est perché, ça relève de l'obsession
00:58:28 idéologique, il dit que ça relève du wokeisme,
00:58:30 je pense que dans les circonstances, c'est tout à fait vrai.
00:58:32 Et quant à moi, j'ajouterais,
00:58:34 ça relève de la zombification mentale des étudiants,
00:58:36 ce qui nous rappelle que les campus,
00:58:38 aujourd'hui, sont des asiles à ciel ouvert,
00:58:40 des deux côtés de l'Atlantique, ça nous rapproche.
00:58:42 - Mais la lutte contre les violences sexuelles, Mathieu,
00:58:44 beaucoup de côtés, sexistes, est-ce que c'est pas
00:58:46 une lutte quand même plus que légitime ?
00:58:48 - Vous avez absolument raison, et voilà pourquoi,
00:58:50 si j'étais ministre responsable de la protection des femmes,
00:58:52 c'est pas le mien de la veille, parce que je suis pas
00:58:54 le premier ministre en France, mais si je l'étais,
00:58:56 et je voulais lutter contre les violences sexuelles et sexistes,
00:58:58 est-ce que je déciderais de faire une petite broderie
00:59:00 de badges tétons en laine feutrée ?
00:59:02 Oh que non, madame, j'irais plus loin.
00:59:04 Je ferais plutôt, je miserais sur la sécurisation
00:59:06 du métro et des transports en commun.
00:59:08 Ah, c'est réac, j'en conviens.
00:59:10 Mais pour s'assurer que les femmes puissent désormais
00:59:12 prendre les transports en commun,
00:59:14 sans avoir à changer de tenue selon la ligne
00:59:16 qu'elles empruntent, sans avoir en sortant
00:59:18 de chez elles à voir une bombe au poivre,
00:59:20 sans avoir à prendre des cours d'autodéfense
00:59:22 ou de boxe, eh ben oui, moi,
00:59:24 plutôt que le téton brodé,
00:59:26 je m'y sur la sécurité dans le métro.
00:59:28 Mais vous me direz que je suis de droite, et peut-être encore
00:59:30 pire. Dans le même esprit, je sécuriserais
00:59:32 le RER, pourquoi pas ?
00:59:34 Parce qu'apparemment, c'est pas nécessairement le lieu
00:59:36 le plus agréable pour une femme qui veut s'y promener
00:59:38 librement. Allons plus loin,
00:59:40 je miserais aussi, je lutterais contre
00:59:42 la culture porno qui ravage
00:59:44 complètement l'état d'esprit
00:59:46 des jeunes générations, qui fait en sorte
00:59:48 que les rapports entre les sexes, on a d'un côté
00:59:50 la neutralisation du désir, et de l'autre côté
00:59:52 le sexe bestial version
00:59:54 porno, ce qui ravage complètement
00:59:56 l'imaginaire sexuel des jeunes générations,
00:59:58 et notamment des jeunes filles qui se croient obligées
01:00:00 de se prêter à des trucs un peu bizarres pour être
01:00:02 capables de plaire aux hommes, version
01:00:04 culture du porno.
01:00:06 Et un dernier mot, on nous dit que tout ça,
01:00:08 c'est pour la question de se plaider pour la diversité corporelle.
01:00:10 Ça, je pense que c'est la plus grande fraude
01:00:12 intellectuelle des temps présents. On est dans une époque
01:00:14 d'épidémie d'obésité. C'est un vrai, vrai,
01:00:16 vrai problème qui va avoir des effets pour la vie de chacun,
01:00:18 et qui va avoir des effets sur la santé
01:00:20 publique, les fonds publics,
01:00:22 le système de santé. Alors, mais
01:00:24 parce qu'il faut toujours flatter le petit soin intérieur
01:00:26 de chacun, on dit, même dans des situations
01:00:28 d'obésité grave, quels que soient, aimez-vous
01:00:30 tel que vous êtes, ne vous reprenez pas en main
01:00:32 parce que l'appel à se reprendre en main, c'est
01:00:34 en fait un discours obésophobe, ou
01:00:36 grossophobe, ah oui, les nouvelles phobies,
01:00:38 en les matières, ils sont en train de nous dire,
01:00:40 finalement, je termine là-dessus, qu'il faut célébrer
01:00:42 l'épidémie d'obésité au nom de la diversité
01:00:44 plutôt que la combattre au nom de la santé
01:00:46 de chacun. Je félicite cette université
01:00:48 pour son caractère créatif, vulve,
01:00:50 pénis brodé, et tétons en laine
01:00:52 feutrée au cœur de la révolution des temps
01:00:54 présents. Comment finir
01:00:56 le pénis? - Merci.
01:00:58 Merci infiniment à tous,
01:01:00 et on apprend qu'à Lyon,
01:01:02 pour empêcher une manifestation
01:01:04 en soutien à Thomas et ses proches,
01:01:06 la préfecture utilise les
01:01:08 moyens pour empêcher
01:01:10 ce rassemblement,
01:01:12 et beaucoup s'étonnent un petit
01:01:14 peu de la présence de la police
01:01:16 pour empêcher ce rassemblement. Merci à tous,
01:01:18 Pascal Proulx et ses invités, et puis à demain.
01:01:20 merci à bientôt !