Face à l'Info (Émission du 16/11/2023)

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 -19h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver ce soir.
00:00:04 Comment allez-vous ? Moi, ça va.
00:00:06 -Lâcheuse !
00:00:08 -Non, je suis là.
00:00:10 Merci infiniment à notre ami Eliott Deval pour ces 48 heures.
00:00:14 Mais tout de suite, la Minute Info avec vous, mon cher Simon Guylain.
00:00:18 -Bonsoir, chère Christine, et bonsoir à tous.
00:00:20 Le Hamas revendique l'attaque en Cisjordanie
00:00:23 dans laquelle un soldat israélien a été tué aujourd'hui.
00:00:26 Une attaque menée par trois assaillants sur un barrage
00:00:28 qui sépare Jérusalem de la Cisjordanie.
00:00:31 Cette attaque a été menée pour venger le sang des martyrs de Gaza,
00:00:34 affirme le groupe terroriste.
00:00:36 Les arrivées de migrants au Canary ont dépassé cette année le record de 2006.
00:00:40 Entre le 1er janvier et le 15 novembre,
00:00:43 plus de 32 000 migrants ont débarqué sur l'archipel espagnol.
00:00:46 Ce nombre représente un bond de 118 % par rapport à l'année dernière.
00:00:51 Et puis en France, une église de Rouen a été cambriolée et pillée
00:00:54 dans la nuit de mardi à mercredi.
00:00:56 Il s'agit de la basilique du Sacré-Cœur.
00:00:58 Selon le curé de la paroisse, une statue a été brisée
00:01:01 et des vases sacrés ont été volés.
00:01:03 Les dégâts sont estimés à des dizaines de milliers d'euros,
00:01:05 chère Christine.
00:01:06 - Merci beaucoup, Simon.
00:01:09 Et au sommaire, ce soir, nous ferons un tour de table
00:01:12 sur ces 67 % de Français qui sont farouchement opposés
00:01:17 à la suppression des minima sociaux pour les étrangers.
00:01:20 On parlera de la basilique du Sacré-Cœur de Rouen
00:01:23 qui a été vandalisée.
00:01:24 Mais vous qui nous regardez ce soir, de quel peuple faites-vous partie ?
00:01:29 Selon Éric Zemmour, Emmanuel Macron est en réalité le président de deux peuples.
00:01:34 L'un judéo-chrétien, l'autre islamo-gauchiste.
00:01:38 Et si Emmanuel Macron y croyait ?
00:01:40 Et prenait déjà acte de cette réalité dans toutes ses décisions.
00:01:43 Est-ce deux peuples ?
00:01:44 D'un côté, les banlieues avec son interprète légitime du soir, Yacine Bélatar.
00:01:49 Et de l'autre, la France qui ne veut pas mourir, qui a marché dimanche.
00:01:53 La République n'est-elle pas pourtant indivisible ?
00:01:56 L'édito de Mathieu Bocoté.
00:01:59 En quoi une partie de l'islam entraînerait-elle des conflits un peu partout dans le monde,
00:02:03 sur tous les continents ?
00:02:05 La civilisation islamique pose-t-elle réellement problème à toutes les autres civilisations ?
00:02:10 Les hindous, la chinoise avec les Ouïghours, les Russes, ou encore les Tchétchènes.
00:02:15 L'Afrique qui voit aussi se battre chrétien et musulman.
00:02:19 Pourquoi l'islam produit-t-elle des conflits dans le monde ?
00:02:22 L'islam ou l'islamisme ?
00:02:24 En France, si la culpabilité coloniale est un des terreaux de cette guerre de civilisation,
00:02:29 quel est celui des autres pays dans le monde ?
00:02:32 L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:35 Une enquête de Cluster17 pour Le Point montre que ceux qui utilisent le plus
00:02:41 les services de livraison de repas à domicile,
00:02:43 c'est pas la bonne image,
00:02:45 sont les électeurs d'extrême gauche.
00:02:47 Sachant que les livreurs de ces repas domiciles sont pour la plupart issus de l'immigration
00:02:52 et souvent sans papier, certains s'empressent de définir, je cite,
00:02:55 les nouveaux esclavagistes qui veulent toujours plus de personnes à leur service.
00:03:00 Et pour les insister, que tirer de ce sondage ?
00:03:03 Le regard de Marc Menend.
00:03:06 Alors que Napoléon avait voulu mettre fin aux difficultés qui opposaient apparemment
00:03:11 les communautés et le reste de la société en France en imposant une politique d'assimilation,
00:03:17 les musulmans doivent-ils eux aussi rompre avec une partie de l'islam,
00:03:20 celle qui n'est pas compatible avec la France ?
00:03:23 Si oui, à quoi doivent-ils renoncer ?
00:03:26 Ce qui a été possible pour les juifs est-il réalisable avec les musulmans,
00:03:29 au nom de la France ?
00:03:31 Le décryptage de Charlotte Dornel.
00:03:34 Et puis le pédophile multirécidiviste Francis Evra,
00:03:38 condamné en 2009 à 30 ans de prison pour avoir enlevé, séquestré et violé le petit tennis 5 ans,
00:03:45 a changé de nom grâce à la loi du Pomeraitis-Vieux-Gaulais votée en 2002
00:03:50 et prépare sa sortie de prison.
00:03:52 Il a reconnu avoir violé une quarantaine de victimes au cours de sa vie.
00:03:56 La pédocriminalité reste un sujet tabou en France.
00:03:59 Pourtant, la France est le troisième pays consommateur et hébergeur de contenu pédopornographique.
00:04:04 En France, on ne croit pas les enfants, on ne croit pas les parents qui signalent.
00:04:08 Dans ce contexte, le film "Sound of Freedom" est boycotté par plusieurs salles en France.
00:04:13 Mensonges, complotismes, désinformation, extrême droite, tout a été brandi contre ce film.
00:04:19 Tous les moyens sont-ils bons pour éviter de parler de la pédocriminalité ?
00:04:23 L'édito de Mathieu Boccoté.
00:04:25 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité. C'est parti !
00:04:30 [Générique]
00:04:42 Alors, on parlera de la basilique de sacré cœur de Rouen,
00:04:48 on parlera de ce sondage aussi dans un instant.
00:04:50 Avant tout, petite...
00:04:53 Je me la tais très bien la tête de jour.
00:04:54 - Je vais vraiment avoir le retour de la maîtresse des pommées.
00:04:56 - Ah pardon ! Ça s'est bien passé sans moi ?
00:04:59 - Oui, oui, oui !
00:05:00 - Il est top, Elliot.
00:05:02 - Les jambons décollent eux, les gars.
00:05:04 - Il est le meilleur d'entre nous.
00:05:06 Petite devinette, elle a 230 ans.
00:05:09 Elle est née pendant la Révolution.
00:05:11 [Rires]
00:05:13 - Elle est née pendant la Révolution.
00:05:15 La Convention l'impose.
00:05:18 C'est une sorte de pain, le pain de l'égalité.
00:05:21 Aujourd'hui, la voilà, c'est la baguette.
00:05:24 C'est son anniversaire.
00:05:25 J'essaie de ne pas montrer la marque de la baguette.
00:05:29 Et voilà, donc joyeux anniversaire à la baguette bien française,
00:05:32 bien symbole de la France, qui a aujourd'hui 230 ans.
00:05:36 - Le pain en tant que tel a 230 ans.
00:05:39 Mais la baguette, c'est au moment où on a fait le métro...
00:05:42 - 15 novembre 1793.
00:05:44 - Oui, mais au moment où on faisait le métro,
00:05:47 les ouvriers immigrés, qui étaient les Auvergnats, les Bretons,
00:05:51 se tapaient dessus et ils avaient besoin pour couper le pain
00:05:54 dont vous venez de parler, ils avaient besoin d'un couteau.
00:05:57 Alors, le créateur du métro a dit il faut changer tout ça.
00:06:01 Et c'est comme ça que c'est devenu un truc allongé.
00:06:03 - Sans couteau.
00:06:04 - Que l'on pouvait casser sans couteau.
00:06:05 - C'est la journée de la tolérance.
00:06:07 - Heureusement qu'elle est républicaine,
00:06:09 sinon elle aurait pu être d'extrême droite la baguette.
00:06:11 On a échappé belle.
00:06:12 - Justement, elle est souvent...
00:06:14 Elle sera avec le biret, avec le drapeau français.
00:06:16 On va la manger quand même.
00:06:18 Alors, vous allez me dire un peu ce que vous en pensez,
00:06:20 puisque la basilique du Sacré-Cœur de Rond a été cambriolée.
00:06:23 Pillée, vandalisée cette nuit,
00:06:26 dans la nuit du 14 au 15 novembre précisément.
00:06:29 Des dégâts évalués à plusieurs dizaines de milliers d'euros.
00:06:34 Le diocèse de Rond a porté plainte.
00:06:37 Est-ce que le christianisme est menacé en France?
00:06:40 Ça a beaucoup choqué les internautes.
00:06:43 Mathieu Bocote.
00:06:44 - Je dirais que s'il est menacé,
00:06:46 ce n'est pas nécessairement à cause d'un tel événement
00:06:48 qui en lui-même est tragique.
00:06:50 S'il est menacé, c'est pour des raisons bien plus vastes.
00:06:52 Peut-être, d'abord, si je peux me permettre,
00:06:54 parce que l'Église catholique elle-même a tout fait
00:06:56 pour se renier depuis 50 ans.
00:06:57 Je pense que la première cause des difficultés du christianisme,
00:06:59 c'est ça.
00:07:00 Ensuite, si on parle de l'actualité directe,
00:07:02 le christianisme est aujourd'hui ciblé,
00:07:04 est aujourd'hui agressé, est aujourd'hui attaqué.
00:07:06 Mais c'est l'ultime, je dirais,
00:07:07 c'est une conséquence du climat d'insécurité
00:07:09 dont on parle souvent.
00:07:10 Mais les causes profondes de la crise du christianisme
00:07:12 me semblent plus profondes, justement.
00:07:14 - Charlotte Dornelas,
00:07:15 comment on peut oser entrer dans une église
00:07:18 et tout casser?
00:07:20 - Il y a plusieurs raisons à ça.
00:07:23 Il y a plusieurs raisons invoquées à ça.
00:07:25 Je ne vais pas donner les raisons
00:07:26 de rentrer dans une église pour la fracasser,
00:07:27 vous imaginez bien.
00:07:28 Mais on voit, et là, en l'occurrence,
00:07:30 je ne sais pas quelle est l'histoire,
00:07:31 il y a des gens volontairement hostiles
00:07:33 dans l'église,
00:07:34 dans une église en particulier.
00:07:36 Il y a des gens complètement fous.
00:07:38 Il y a toutes les dérives satanistes
00:07:40 qui, elles, vont se servir extrêmement précisément.
00:07:43 Il y a différentes raisons
00:07:45 pour lesquelles les gens viennent attaquer les églises.
00:07:47 Ce qui est sûr, c'est que,
00:07:48 et on en a déjà parlé sur votre plateau,
00:07:50 il y a énormément d'attaques,
00:07:52 parfois de profanations,
00:07:54 là, ça a l'air d'être le cas,
00:07:55 et assez peu d'indignations par rapport au nombre.
00:08:00 - En tout cas, nous, on en parle.
00:08:03 Mathieu Bocoté,
00:08:05 de passage chez Pascal Praud,
00:08:07 hier, Éric Zemmour a affirmé
00:08:09 que les hésitations d'Emmanuel Macron
00:08:10 dans le conflit entre Israël et le Hamas
00:08:13 s'expliquaient par le fait
00:08:15 qu'il était désormais un président
00:08:18 à la tête de deux peuples,
00:08:20 un peuple jédéo-chrétien,
00:08:22 un peuple islamo-gauchiste.
00:08:24 Est-ce aussi votre constat ?
00:08:26 - Ce qu'il faut voir, c'est que la formule de Zemmour,
00:08:29 qui est plus brutale que d'autres selon certains,
00:08:31 reprend une analyse
00:08:33 qui circule de bien des manières
00:08:35 dans la vie politique française,
00:08:37 depuis un bon moment.
00:08:38 Je vais y aller avec quelques formules connues
00:08:40 ou moins connues,
00:08:41 et assez récentes aussi,
00:08:43 pour voir en quoi ce diagnostic est généralement partagé,
00:08:46 même s'il n'est pas formulé dans ses mots.
00:08:49 On connaît la formule de Gérard Collomb,
00:08:51 qui parle "Nous étions contre-à-contre,
00:08:53 nous serons face à face demain, possiblement".
00:08:55 C'est une manière comme une autre de dire
00:08:57 que la société française est à ce point clivée
00:09:01 que deux peuples parviennent à se constituer,
00:09:04 le peuple d'origine,
00:09:05 on ne sait pas exactement comment le nommer,
00:09:07 le peuple historique,
00:09:08 et un peuple nouveau
00:09:09 qui prend le visage des banlieues,
00:09:11 qui trouve souvent dans l'islam son étendard,
00:09:13 qui trouve, et je reviendrai dans la mémoire décoloniale,
00:09:16 son ressentiment, le ressentiment identitaire,
00:09:19 le carburant identitaire,
00:09:20 en fait nécessaire pour s'affirmer publiquement.
00:09:22 Donc c'est un constat qu'il faisait,
00:09:24 en plus dans une position
00:09:25 qui était celle du ministre de l'Intérieur.
00:09:27 Donc il voyait concrètement
00:09:28 le visage de cet affrontement
00:09:30 que nous nommons souvent pudiquement "faits divers".
00:09:33 Donc ça c'était Gérard Collomb.
00:09:35 François Hollande,
00:09:36 qui parlait de partition ethnique,
00:09:37 mais il n'en parlait, cela dit,
00:09:39 il ne faut pas en parler devant les journalistes,
00:09:41 en disait-il,
00:09:42 il faut garder ça entre soi.
00:09:43 Donc lorsqu'il les micros étaient fermés,
00:09:45 le président ne devrait pas dire ça,
00:09:47 c'était le nom du livre,
00:09:48 il parlait librement de partition ethnique.
00:09:50 Parler de partition ethnique dans les faits,
00:09:52 ça veut dire que nous sommes devant un pays
00:09:54 qui porte en lui à tout le moins la possibilité,
00:09:56 peut-être de plusieurs peuples,
00:09:58 ou de deux peuples.
00:09:59 Donc François Hollande le disait,
00:10:01 mais le disait privément.
00:10:02 Comme, soit dit en passant,
00:10:03 tant et tant de politiques disent des choses en privé
00:10:06 pour ensuite dire le contraire en public
00:10:08 et stigmatiser en public
00:10:09 ceux qui disent la même chose qu'eux
00:10:11 lorsqu'ils parlent en privé.
00:10:12 On connaît quand même ce jeu.
00:10:14 Georges Bensoussan, en 2015,
00:10:17 dit « Nous sommes en train d'assister, en France,
00:10:22 à l'émergence de deux peuples
00:10:24 au point que certains évoquent des germes de guerre civile. »
00:10:28 Georges Bensoussan utilise cette formule en 2015.
00:10:30 D'ailleurs, j'étais étonné de l'entendre ce matin
00:10:32 dire le contraire,
00:10:33 lorsqu'on lui demande,
00:10:35 Sonia Mabrouk lui demande,
00:10:37 la formule des émeurs, les deux peuples,
00:10:40 il dit « C'est une phrase dangereuse.
00:10:43 On ne peut pas parler de deux peuples.
00:10:45 On doit continuer à considérer
00:10:48 qu'il n'y a qu'un seul peuple,
00:10:50 même si nous savons que les fractions sont terribles. »
00:10:52 Donc est-ce que Georges Bensoussan, en 2023,
00:10:54 considère que Georges Bensoussan, en 2015,
00:10:56 a prononcé une phrase dangereuse ?
00:10:58 Je ne le crois pas.
00:10:59 C'est probablement parce qu'il considère
00:11:00 que la situation s'est améliorée depuis
00:11:02 et qu'on ne peut plus utiliser de tels termes aujourd'hui.
00:11:05 Mais je reviendrai sur une formule
00:11:07 qui me semble plus frappante,
00:11:09 en fait, chez Bensoussan,
00:11:10 et ça nous conduira chez Alain Juppé.
00:11:12 Il dit « On doit continuer à considérer
00:11:14 qu'il n'y a qu'un seul peuple. »
00:11:16 Donc il ne nous dit pas « il y a un seul peuple ».
00:11:18 Il nous dit « c'est un choix de la volonté,
00:11:20 nous devons voir. »
00:11:22 - « Voilez-vous la face. »
00:11:23 - Mais, je ne le dirai pas comme ça.
00:11:25 Donc il nous dit, en gros,
00:11:27 « on doit se forcer à voir un peuple,
00:11:29 même si, lui-même le disait il y a huit ans,
00:11:31 j'en vois deux. »
00:11:33 Alors c'est intéressant, autrement dit,
00:11:35 on doit quitter, mais peut-être,
00:11:37 ce plastil du point de vue du responsable politique,
00:11:39 qui considère que le mensonge est quelquefois nécessaire
00:11:42 pour assurer la concorde civique.
00:11:44 Donc il nous dit « dans les circonstances,
00:11:46 il est nécessaire de se forcer
00:11:48 pour voir un seul peuple, même si on peut en voir d'autres. »
00:11:51 Donc c'est à ce moment-là,
00:11:52 quelle est la fonction de l'idéologie,
00:11:54 quelle est la fonction du mensonge sur soi-même,
00:11:56 quelle est la fonction de la citude.
00:11:57 Ça peut être aussi un mythe créateur.
00:11:58 On peut décider de voir quelque chose qui n'est pas là
00:12:00 dans l'espoir de le faire apparaître.
00:12:02 Peut-être est-ce ce qu'il a voulu nous dire.
00:12:04 J'étais un peu étonné,
00:12:05 parce que j'ai beaucoup d'estime pour George Benson,
00:12:06 j'étais étonné de cette déclaration.
00:12:08 Peut-être aussi, c'est simplement parce qu'Éric Zemmour
00:12:10 avait dit de tels propos,
00:12:11 et qu'être en accord avec Éric Zemmour
00:12:13 est une chose qui n'est pas permise dans l'espace public.
00:12:15 Mais, mais, mais, ça m'a fait penser aussi,
00:12:17 plus important de ce point de vue,
00:12:19 parce que c'est un politique à l'injuper.
00:12:21 Rappelez-vous, on en avait parlé sur ce plateau.
00:12:23 Est-ce qu'il y a, je cite,
00:12:24 « est-ce qu'il y a une forme d'islam
00:12:26 qui est compatible avec la République? »
00:12:28 Je veux encore le croire.
00:12:30 Parce que si la réponse est non à cette question,
00:12:33 cela veut dire qu'il y a 4 à 5 millions de Français musulmans
00:12:35 qui n'ont pas la place chez nous.
00:12:37 Alain Juppé, 2023.
00:12:39 Il faut dire qu'Alain Juppé, 1990,
00:12:41 avait aussi dit que l'islam
00:12:43 était incompatible avec la France.
00:12:45 Mais quel est le passage important dans ce que dit Juppé ici?
00:12:48 Il nous dit « je veux encore le croire ».
00:12:51 Il ne dit pas « je le crois »,
00:12:52 il ne dit pas « je le sais »,
00:12:54 il ne dit pas « c'est le cas »,
00:12:55 il ne dit pas « l'islam est compatible avec la France aujourd'hui »,
00:12:57 il dit « je veux encore le croire ».
00:12:59 Donc tout comme, et c'est là-dessus que je crois
00:13:01 qu'il y a probablement un point de contact intellectuel
00:13:04 avec ce que disait Ben Soussan,
00:13:06 c'est qu'il faut faire...
00:13:07 On a une réalité devant soi,
00:13:09 et c'est celle d'une France décomposée, fragmentée,
00:13:12 mais il faut faire semblant de voir autre chose
00:13:16 pour accoucher à terme de cette autre chose
00:13:18 que l'on souhaite voir apparaître.
00:13:20 Évidemment, le problème, c'est que dans une société comme la nôtre,
00:13:22 de moins en moins de gens tolèrent de leurs responsables politiques,
00:13:26 de leurs intellectuels, de leurs commentateurs,
00:13:28 de leurs éditorialistes,
00:13:29 qu'ils disent le contraire de ce qu'ils voient,
00:13:31 par quelle peur ?
00:13:33 Soit la peur de l'insurrection, c'est possible,
00:13:35 soit la peur d'être très mal vu par les collègues
00:13:37 ou par les intellectuels ou par les politiques.
00:13:39 C'est une autre possibilité.
00:13:41 Quoi qu'il en soit, c'est étonnant.
00:13:43 Donc ce constat, il est partout fait depuis plusieurs années.
00:13:46 Zemmour a utilisé certains termes,
00:13:48 on pourra en utiliser d'autres,
00:13:49 mais ce constat, il est récurrent.
00:13:51 - Alors la Constitution parle d'une république une et indivisible.
00:13:55 Est-ce qu'il n'y a pas justement un non-sens, alors,
00:13:58 à parler de deux peuples ?
00:14:00 - Je pense qu'on arrive à un moment où justement,
00:14:02 il y a un grand écart entre la Constitution,
00:14:04 qui peut bien proclamer ce qu'elle veut,
00:14:05 et des réalités sociologiques, démographiques, culturelles,
00:14:09 qui me semblent fondamentales.
00:14:11 On l'oublie, mais un peuple,
00:14:12 ce n'est pas d'abord une communauté juridique.
00:14:14 Un peuple, dit-je, c'est d'abord et avant tout
00:14:17 une communauté de culture, d'histoire, de mémoire,
00:14:20 qui veut se constituer politiquement,
00:14:22 mais qui n'y parvient pas toujours, soit dit en passant.
00:14:25 Un peuple, ce n'est pas d'abord un texte juridique.
00:14:27 La nationalité juridique est là.
00:14:28 Mais qu'est-ce qu'on voit à travers le monde
00:14:30 dans tant et tant d'États ?
00:14:31 On voit quelquefois une nationalité juridique
00:14:33 qui ne recoupe pas les identités nationales dans un pays.
00:14:36 Vous avez des pays plurinationaux.
00:14:38 Et, j'arriverai à la France dans un instant,
00:14:41 mais je donne quelques exemples.
00:14:42 Pensez aux Polonais.
00:14:43 Les Polonais ont traversé l'histoire,
00:14:44 ils ont été mutilés, leur pays a été combien de fois séparé, partagé.
00:14:48 Ils se sont recomposés parce que,
00:14:50 même s'ils étaient partagés en plusieurs pays,
00:14:52 ils n'étaient qu'un seul peuple.
00:14:54 Donc, on est un peuple et on veut se reconstituer
00:14:56 même si on est partagé entre plusieurs souverainetés.
00:14:58 Les Écossais, aujourd'hui,
00:14:59 on pense ce qu'on veut de leur cause,
00:15:01 mais les Écossais, pendant longtemps,
00:15:02 ont dit qu'on veut une assemblée.
00:15:03 C'était la dévolution.
00:15:04 Et là, ils ont eu leur assemblée représentative,
00:15:07 "provinciale", entre guillemets.
00:15:08 Et ensuite, ils ont dit,
00:15:09 maintenant, on veut l'indépendance.
00:15:10 Donc, voilà un peuple qui n'avait pas d'institution,
00:15:12 mais qui dit qu'on existe comme peuple
00:15:14 même si on n'a pas de texte juridique.
00:15:16 Les Catalans, dont on parle beaucoup, beaucoup,
00:15:18 ces jours-ci, sont dans la même situation,
00:15:20 en disant, nous sommes un peuple
00:15:21 et on veut s'autodéterminer nous-mêmes,
00:15:23 même si on n'est pas à l'origine de la Constitution espagnole.
00:15:26 Donc, ils disent le contraire de nos aspirations nationales.
00:15:29 Alors, là, on parle de situation étrangère.
00:15:31 C'est quoi, l'originalité de la situation française,
00:15:33 en ce moment?
00:15:34 C'est qu'ici, on ne parle pas de peuple historique
00:15:36 qui se serait endormi et qui se réveillerait aujourd'hui,
00:15:38 comme les Catalans ou les Écossais.
00:15:40 On parle de populations nouvelles,
00:15:42 récemment arrivées, qui se sont constituées,
00:15:45 pas toutes, évidemment,
00:15:46 il faut prendre la peine de le dire chaque fois,
00:15:48 mais qui se sont constituées à l'extérieur
00:15:50 du référentiel national,
00:15:51 à l'extérieur du référentiel qu'on dit républicain,
00:15:54 qui se sont autonomisées en banlieue,
00:15:56 d'abord, c'était le territoire,
00:15:57 on a dit territoire perdu de la République,
00:15:59 certains disent aujourd'hui enclave étrangère,
00:16:01 on cherche le bon terme pour le nommer,
00:16:03 les territoires conquis de l'islamisme, disent plusieurs,
00:16:06 donc on cherche à nommer cette réalité.
00:16:08 Et là, on le voit aujourd'hui,
00:16:09 il y a des territoires qui se dérobent
00:16:10 à la fois à la loi française, à la police française
00:16:13 et aux mœurs françaises.
00:16:14 La question qu'on peut se poser,
00:16:16 c'est est-ce que nous sommes devant un autre peuple,
00:16:18 comme dit Zemmour,
00:16:19 ou est-ce que nous sommes devant
00:16:20 une myriade de communautés dispersées
00:16:22 qui ne formeraient pas un peuple ensemble?
00:16:24 Autrement dit, il y aurait des Pakistanais,
00:16:26 des Algériens, des Marocains,
00:16:28 faites la liste de tous les gens qui sont...
00:16:30 Et est-ce que tous ces gens mis ensemble
00:16:31 parce qu'ils se vivent,
00:16:32 forment un peuple en tant que tel?
00:16:35 Pour l'instant, c'est hasardeux de l'affirmer.
00:16:38 Ce qui est vrai, cela dit, c'est que si le temps passe,
00:16:41 et tout est une question de temps et de matière,
00:16:43 eh bien, le peuple des banlieues, entre guillemets,
00:16:46 eh bien, à travers la mobilisation
00:16:47 de la mémoire décoloniale française
00:16:49 qui fait le procès de la France historique,
00:16:51 à travers l'islam, qui lui sert souvent d'étendard
00:16:54 et qui peut être un étendard fédérateur,
00:16:56 peut être capable de... peut surgir,
00:16:58 peut-être est en train de surgir,
00:17:00 cet autre peuple français.
00:17:02 Aujourd'hui, je note, soit dit en passant,
00:17:03 que chez les plus radicaux
00:17:04 qui souhaitent l'émergence de cet autre peuple en France,
00:17:07 ceux issus de l'immigration qui s'assimilent à la France,
00:17:10 on les traite de collabo, souvent.
00:17:12 On les traite de harkis, harkettes.
00:17:13 C'est le terme nouveau pour les femmes, par exemple,
00:17:15 qui s'assimilent à la culture française.
00:17:17 Donc, il y a un conflit d'allégeance et de légitimité
00:17:20 qui doit être vécu chez certains,
00:17:21 mais en fait, par plusieurs.
00:17:23 Un dernier mot, un mot sur Yassine Belattar.
00:17:26 Je sais que vous en avez parlé hier dans l'émission,
00:17:28 mais j'aimerais vous entendre peut-être sur un autre angle.
00:17:30 Emmanuel Macron, est-ce qu'il ne prend pas un vrai risque
00:17:32 en faisant d'Yassine Belattar
00:17:34 l'interprète légitime des banlieues?
00:17:36 Vous avez les deux mots importants ici, je crois.
00:17:38 Interprète illégitime.
00:17:40 Si Emmanuel Macron parle...
00:17:42 En fait, s'arrange pour avoir un contact indirect
00:17:45 avec Yassine Belattar,
00:17:46 simplement parce qu'il veut parler à 100, à 1 000 personnes
00:17:49 pour sentir comment va le pays, ça, c'est normal.
00:17:51 Je veux dire, en politique, il est normal de parler
00:17:53 aux réalités qui sont là,
00:17:54 même les réalités les plus désagréables.
00:17:56 Je ne présente pas Yassine Belattar
00:17:57 comme une réalité désagréable.
00:17:58 Je dis qu'on doit parler à toutes les réalités,
00:18:00 même les plus désagréables.
00:18:02 Je fais la distinction.
00:18:03 Cela dit, il y a une autre possibilité,
00:18:06 c'est que le président de la République
00:18:07 considère désormais Yassine Belattar
00:18:09 comme le représentant légitime des banlieues,
00:18:12 comme celui qui en exprime la voix,
00:18:14 qui en exprime les préférences,
00:18:15 qui en exprime les ressorts profonds.
00:18:18 Et de ce point de vue, s'il le voit ainsi,
00:18:20 s'il va voir, autrement dit,
00:18:22 quelle sera la réaction des banlieues
00:18:23 si je vais marcher dimanche, c'est la question,
00:18:25 dans cet état d'esprit, il ne le traite plus
00:18:27 comme un interlocuteur parmi d'autres,
00:18:29 il le traite comme un grand féodal.
00:18:31 Il le traite comme un grand féodal
00:18:33 qui est l'interprète symbolique, culturel,
00:18:35 politique un peu, de communauté,
00:18:37 dont il serait non seulement l'interprète,
00:18:39 mais le porte-parole et dès lors
00:18:40 le chef politique implicite.
00:18:42 S'il l'a considéré de cette manière,
00:18:44 et s'il nous dit « on a peur
00:18:45 que les banlieues se soulèvent,
00:18:46 on a vraiment peur que les banlieues se soulèvent »,
00:18:48 et lui va nous dire si elles vont se soulever
00:18:50 oui ou non, alors là, il est traité
00:18:52 comme un grand féodal, ce qui est
00:18:53 un titre important en politique,
00:18:55 ce qui n'est pas nécessairement
00:18:56 de bonne nouvelle pour la France.
00:18:57 - Merci pour votre regard, Mathieu Bocote.
00:19:00 Dans un instant, on va parler de ce film
00:19:03 « The Sound of Freedom »,
00:19:05 non pas pour faire la promotion du film,
00:19:07 mais pour comprendre, est-ce qu'il ne cache pas
00:19:09 la volonté de parler de la pédocriminalité.
00:19:11 Ici en France, dès qu'on a un enfant,
00:19:13 il faut lui expliquer, une fille à deux ans,
00:19:15 fais attention, on ne touche pas à ton corps,
00:19:18 à quatre ans, la surveiller dans un jardin d'enfants,
00:19:20 parce qu'il y a certains prédateurs sexuels
00:19:23 qui surveillent tout le temps nos enfants en France
00:19:26 et les parents peuvent en témoigner très régulièrement.
00:19:29 On va se demander si on n'ose pas parler
00:19:31 des vrais sujets de la pédocriminalité en France,
00:19:33 alors qu'on est le troisième pays
00:19:35 hébergeur de contenus pédopornographiques
00:19:38 et consommateur au monde de contenus pédopornographiques.
00:19:43 Question. Oui, en effet, ça pose question.
00:19:46 - Aterron.
00:19:47 - On va se poser toutes les questions.
00:19:49 Eric Zemmour a-t-il raison de dire
00:19:51 que l'islam entraîne des conflits
00:19:52 un peu partout dans le monde ?
00:19:54 L'islam ou l'islamisme ?
00:19:56 - Je dirais l'islamisme, mais vous allez voir
00:19:58 qu'il n'y a pas une atténuation
00:20:00 ou une facilité de langage.
00:20:02 C'est parce que l'islamisme,
00:20:03 la névrose de l'islamisme à l'intérieur de l'islam,
00:20:06 c'est la volonté de revenir,
00:20:07 de renouer en permanence
00:20:09 avec les origines mythiques de l'islam,
00:20:11 c'est-à-dire l'Arabie du VIIe siècle.
00:20:13 Et c'est ça, profondément, l'islamisme,
00:20:15 c'est un retour en permanence aux sources.
00:20:18 Et si on fait un détour par la géographie et l'histoire,
00:20:21 oui, alors effectivement,
00:20:22 cette volonté de revenir sans arrêt aux sources de l'islam,
00:20:25 ça pose un tas de problèmes.
00:20:26 Et pour commencer, ça pose des problèmes
00:20:28 au monde musulman lui-même,
00:20:30 et notamment un problème de modernisation.
00:20:31 Je vais essayer de vous expliquer.
00:20:32 D'abord, il faut, je pense, en passer par la géographie,
00:20:37 qui est une clé d'explication très importante.
00:20:39 Il y a un géographe français
00:20:40 qui s'appelle Xavier de Planol,
00:20:42 et il a expliqué que l'islam,
00:20:45 c'est une religion du désert,
00:20:47 qui vient du désert.
00:20:48 Et les conquérants de l'islam
00:20:50 se sont arrêtés là où le désert s'arrêtait.
00:20:52 C'est la raison pour laquelle,
00:20:53 si vous regardez une carte de géographie,
00:20:55 en Afrique, en Asie centrale, au Moyen-Orient,
00:20:58 que là où il y a de l'islam, il y a du désert.
00:21:01 Par exemple, on sait qu'en 732,
00:21:03 l'islam a été arrêté à Poitiers.
00:21:05 Mais de l'autre côté du monde, en 750,
00:21:07 c'est la bataille de Thalas,
00:21:08 les Chinois ont aussi arrêté l'islam.
00:21:10 Et pourquoi l'islam n'a pas été plus loin ?
00:21:12 Parce que justement, l'islam a rencontré
00:21:13 la température, le monde tempéré,
00:21:16 et l'agriculture, et donc s'est arrêté.
00:21:18 Ensuite, l'islam ne fait pas que s'étendre
00:21:21 là où il y a du désert.
00:21:22 L'islam peut aussi apporter le désert avec lui.
00:21:24 Par exemple, Xavier de Pannol rappelle
00:21:27 qu'entre les rives nord et les rives sud
00:21:29 de la Méditerranée, à l'époque romaine,
00:21:30 c'était typique, le sud de la Méditerranée,
00:21:33 l'Égypte, la Libye, qui est pleine de ruines
00:21:35 magnifiques de la Grèce et de Rome,
00:21:37 et évidemment tout le Maghreb,
00:21:38 était beaucoup plus riche et beaucoup plus
00:21:40 florissant que le nord de la Méditerranée.
00:21:42 Et donc l'islam, la conquête musulmane,
00:21:44 en arrivant à apporter une espèce de culture
00:21:47 du désert, en quelque sorte, à l'époque.
00:21:49 Ensuite, il faut bien comprendre également
00:21:52 que, et ça c'est un autre auteur,
00:21:54 Jean-Claude Barrault, qui est un écrivain
00:21:56 et un théologien qui l'explique,
00:21:58 c'est qu'en fait, le péché de l'islam,
00:22:01 d'une certaine façon, des origines,
00:22:04 c'est que c'est un monothéisme
00:22:06 qui n'est pas prophétique.
00:22:08 Alors qu'est-ce que ça veut dire ?
00:22:09 Ça veut dire que le christianisme et le judaïsme
00:22:11 attendent de l'avenir, attendent un prophète.
00:22:14 Le retour d'un prophète.
00:22:15 Donc ils attendent quelque chose de l'avenir.
00:22:16 Il y a une espérance dans l'avenir.
00:22:18 Là, c'est un monothéisme qui considère
00:22:20 que toutes les prophéties sont réalisées
00:22:22 et c'est pour ça qu'il y a toujours cette tentation
00:22:24 d'en revenir à l'origine.
00:22:25 En quelque sorte, il y a la maison témoin
00:22:27 du 7e siècle en Arabie
00:22:28 et on fait ça et on applique tout ça
00:22:30 et tout est parfait.
00:22:31 Et ça ne concerne pas l'islam chiite, par exemple,
00:22:33 qu'on appelle aussi l'islam djôdésimen
00:22:35 parce qu'ils ont 11 prophètes
00:22:36 et qu'ils en attendent un 12e.
00:22:38 Donc en Iran, on voit bien que l'Iran,
00:22:40 même aujourd'hui, avec tous ses défauts, etc.,
00:22:42 est un pays beaucoup plus moderne, en quelque sorte.
00:22:44 Donc il y a un problème de modernité,
00:22:46 de rapport au futur et de rapport au progrès,
00:22:49 en quelque sorte.
00:22:50 Et là, on comprend mieux ce qui se passe,
00:22:52 si vous voulez, dans le monde arabo-musulman.
00:22:55 D'abord, on voit des pays qui sont très salafistes,
00:22:57 comme on dit "salaf" en arabe,
00:22:58 ça veut dire les ancêtres,
00:22:59 qui sont vraiment dans un islam très rétrograde,
00:23:01 les pays du Golfe, le Persique,
00:23:02 et qui pourtant sont très riches,
00:23:03 l'Arabie saoudite, le Qatar, etc.
00:23:05 Mais en fait, c'est une illusion de modernité.
00:23:07 D'abord, ils ont très peu de main-d'oeuvre
00:23:09 qui est tournée le pays,
00:23:10 ils importent la main-d'oeuvre
00:23:11 et c'est parce qu'il y a, bien sûr,
00:23:12 cette manne énergétique.
00:23:13 Quand le pétrole s'arrêtera,
00:23:14 le truc retombera dans le sable.
00:23:16 Ensuite, on voit que là où il y a eu
00:23:19 modernisation du monde arabe,
00:23:21 dans l'islam, il y a eu
00:23:22 une modernisation du monde arabe,
00:23:23 c'est tout le mouvement nationaliste arabe laïque,
00:23:27 ça s'est fait comme par hasard,
00:23:28 là où il y avait des minorités chrétiennes importantes.
00:23:30 En Égypte, au Liban, en Syrie, en Irak,
00:23:34 et d'ailleurs, ces régimes arabes laïques
00:23:36 sont fragilisés,
00:23:37 c'est eux qui ont pensé l'État moderne,
00:23:38 Michel Aflac, l'idéologie du baâcisme.
00:23:40 Et enfin, il y a un contre-exemple
00:23:42 qui peut venir aussi à l'esprit,
00:23:43 qui est très important,
00:23:44 parce que c'était le barricentre
00:23:45 du monde musulman avant que le califat ne s'écroule,
00:23:47 c'est l'Empire ottoman.
00:23:48 Derrière l'Empire ottoman,
00:23:49 il y a eu la Turquie.
00:23:50 Et la Turquie, effectivement,
00:23:51 est très moderne,
00:23:52 et c'est un pays moderne.
00:23:53 Mais pourquoi c'est un pays moderne ?
00:23:55 Parce qu'il y a eu un modernisateur laïque,
00:23:57 qui est un ami de Lénine d'ailleurs,
00:23:59 qui a brutalisé l'islam,
00:24:00 qui a désislamisé de force la Turquie.
00:24:02 C'est pour ça que la Turquie est moderne.
00:24:04 Alors bien sûr, elle retourne maintenant,
00:24:06 c'est la tentation d'Erdogan aux origines.
00:24:08 Et donc on voit que l'islamisme,
00:24:10 c'est la névrose de l'islam
00:24:11 qui veut revenir aux origines,
00:24:12 et qui a effectivement un problème,
00:24:14 dès le départ, avec la modernité,
00:24:15 avec le progrès.
00:24:16 On va continuer dans un instant pour savoir
00:24:18 est-ce que c'est pour cela que l'islam produit des conflits,
00:24:21 et pas seulement en Occident,
00:24:22 mais aussi dans d'autres ères de civilisation.
00:24:25 On parlera de la paix de criminalité,
00:24:27 on parlera avec vous de ces livreurs à domicile.
00:24:30 On se rend compte que c'est l'extrême-gauche
00:24:32 qui est le plus consommateur de livraison à domicile,
00:24:34 de repas à domicile.
00:24:35 Qu'est-ce que cela signifie ?
00:24:36 - Colonialiste toujours.
00:24:38 - C'est un peu ça mon athome, justement son édito.
00:24:41 Et avec Charlotte Dornelas,
00:24:43 on va aussi décrypter un sujet exceptionnel,
00:24:45 vous le verrez dans un instant.
00:24:46 A tout de suite.
00:24:47 Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:24:52 On était avec Guillaume Bigot,
00:24:54 en train de parler de...
00:24:55 - Quel enthousiasme !
00:24:57 J'aime bien.
00:24:59 - Pardon, pardon.
00:25:01 On parlait justement,
00:25:03 et ma question était la suivante.
00:25:04 Il y a tellement de sujets que...
00:25:06 Est-ce que ces pensées-là,
00:25:08 on parlait justement de l'islam
00:25:10 qui créerait ou pas des conflits dans tout le monde ?
00:25:15 Et on se demandait, ma question était la suivante,
00:25:17 est-ce que c'est uniquement dans l'Occident ?
00:25:19 Ou bien est-ce que c'est aussi dans d'autres erres ?
00:25:21 - Déjà, on a répondu clairement
00:25:23 que c'est même à l'intérieur du monde musulman.
00:25:24 Mais vous avez raison,
00:25:25 ce n'est pas qu'en Occident
00:25:26 que cet islamisme, disons,
00:25:29 crée plus que des frictions,
00:25:30 fait aussi couler le sang.
00:25:32 - Dans notre terme de civilisation.
00:25:33 - Exactement.
00:25:34 Il faut comprendre que l'islam,
00:25:35 dans sa version originelle, originale, archaïque,
00:25:37 si vous voulez, à l'origine,
00:25:39 c'est une religion qui n'a pas été pensée,
00:25:41 qui n'a pas été conçue pour être en minorité.
00:25:44 Ça se veut comme le dernier monothéisme
00:25:46 et comme une religion dominante.
00:25:48 Donc c'est la raison pour laquelle,
00:25:49 si on se réfère au fameux livre d'Huntington,
00:25:51 "Le choc des civilisations",
00:25:52 Huntington a cette formule, il dit,
00:25:54 il y a toujours du sang aux frontières de l'islam.
00:25:57 Parce que justement, l'islam
00:25:59 n'accepte pas d'être en minorité.
00:26:01 Donc quand il est en minorité,
00:26:03 effectivement, c'est compliqué.
00:26:04 Et on a eu des islams qui étaient
00:26:05 tout à fait paisibles, traditionnels,
00:26:07 on va dire, contrairement à l'islamisme,
00:26:08 qui est une espèce de révolutionnaire.
00:26:10 Par exemple, l'islam de Bosnie
00:26:11 ou l'islam, surtout en Asie,
00:26:13 par exemple, l'islam des Philippines,
00:26:15 en contact avec les marins, les commerçants,
00:26:19 c'est un islam qui était répandu par la guerre,
00:26:21 qui était très calme.
00:26:22 Et il s'est réveillé.
00:26:23 Alors il s'est réveillé, effectivement,
00:26:24 financé par l'Arabie saoudite
00:26:25 à l'occasion de guerre, mais il s'est réveillé.
00:26:27 Or, il faut bien comprendre que l'islam,
00:26:29 la coexistence de l'islam avec les autres monothéismes
00:26:32 est déjà compliquée, on le voit dans l'actualité.
00:26:34 Mais la coexistence avec des non-monothéismes,
00:26:37 par exemple avec le polythéisme,
00:26:38 qui est l'hindouisme,
00:26:39 ou avec un athéisme, qui est le confucianisme,
00:26:41 alors là, c'est le sang qui coule,
00:26:43 puisque, en fait, c'est soit la conversion,
00:26:44 soit la mort.
00:26:45 Donc ça donne des choses extrêmement violentes,
00:26:47 ça donne la partition de l'Inde,
00:26:48 qui a été absolument cauchemardesque,
00:26:50 ça donne des tensions et des intercommunautaires
00:26:53 à l'intérieur de l'Inde aujourd'hui,
00:26:55 et ça donne en Asie des zones de conflits,
00:26:59 et parfois, d'ailleurs, il faut le dire,
00:27:01 il faut le reconnaître aussi,
00:27:02 c'est parfois des pays asiatiques
00:27:04 qui massacrent et qui persécutent des musulmans,
00:27:08 les minorités musulmanes.
00:27:09 C'est évident avec les Oigours dans le nord-ouest de la Chine,
00:27:13 et c'est évident aussi avec la minorité Rohingya en Birmanie.
00:27:16 Donc, la thèse d'Huntington, qu'est-ce que c'est ?
00:27:18 Que reprenait Éric Zemmour hier ?
00:27:20 C'est grosso modo les Chinois, les Indiens, les Russes
00:27:23 qui veulent remplacer les États-Unis comme hégémones,
00:27:25 qui veulent dominer le monde,
00:27:27 ils vont faire comme les États-Unis l'ont fait depuis 1947.
00:27:30 C'est-à-dire, ils vont aller voir les Salafistes,
00:27:32 l'Islam extrêmement rétrograde du Golfe Persique,
00:27:35 qui est plein de pétrole et de gaz,
00:27:36 et ils vont dealer avec eux sur notre dos.
00:27:38 Mais en fait, je crois que ça, c'est vraiment une réflexion d'Huntington,
00:27:41 c'est une réflexion d'Américains.
00:27:42 En réalité, les Chinois, justement, les Indiens et les Russes
00:27:45 ont déjà de gros problèmes avec l'islamisme.
00:27:47 Donc, ça m'étonnerait qu'ils agissent de manière aussi légère,
00:27:50 on va dire, avec l'islamisme,
00:27:51 que l'a fait l'Amérique pendant les 40 dernières années.
00:27:53 Alors, justement, est-ce que l'islam sunnite
00:27:56 ne va pas réussir à prendre le pouvoir en Europe,
00:27:58 voire à conquérir le monde ?
00:28:00 Je pense qu'on est assez loin du compte,
00:28:02 ça ne veut pas dire que ce n'est pas dangereux,
00:28:03 que ce n'est pas coulé le sang,
00:28:04 ça fait couler le sang, ça va continuer,
00:28:06 c'est une guerre très très longue.
00:28:08 Mais d'abord, la tentation pour l'islamisme
00:28:10 de créer un État moderne a partout échoué.
00:28:12 Ça a échoué au Soudan, ça a échoué en Algérie,
00:28:14 ça a échoué au Syrie, ça a échoué en Égypte.
00:28:17 L'indice de développement d'Afghanistan montre
00:28:19 que ce n'est pas vraiment un projet totalement d'avenir,
00:28:21 on va dire ça comme ça.
00:28:23 Donc l'islamisme sunnite a deux chances devant lui.
00:28:25 La première chance, c'est la mondialisation,
00:28:27 et la deuxième chance, c'est la déconfliture de l'Europe,
00:28:29 l'effondrement de l'Europe, l'Europe qui coule
00:28:31 sur elle-même comme une espèce de bougie.
00:28:33 Alors la mondialisation, pourquoi ça favorise l'islamisme ?
00:28:35 Parce que d'abord, l'islam adore les villes,
00:28:37 déteste l'agriculture, etc.
00:28:39 Et l'islam adore aussi le commerce,
00:28:41 c'est l'origine des caravanes.
00:28:44 Le mot « business » d'ailleurs est un mot d'origine arabe,
00:28:46 soit un business légal ou illégal.
00:28:48 Et l'islamisme déteste les États-nations.
00:28:51 C'est exactement ce que fait la mondialisation,
00:28:53 c'est d'affaiblir les États-nations.
00:28:55 Et en fait, les pétrodollars d'un côté et Internet de l'autre
00:28:58 a donné à l'islam, notamment à l'islam sunnite,
00:29:00 version islamiste, a donné une unité
00:29:02 qu'il n'a jamais eue finalement dans son histoire.
00:29:05 Donc oui, la mondialisation d'une certaine façon est une chance.
00:29:08 Deuxièmement, l'effondrement de l'Europe de l'Ouest
00:29:10 et des nations de l'Europe de l'Ouest,
00:29:12 oui bien sûr, ça fait d'ailleurs de l'Europe de l'Ouest
00:29:14 une sorte de maillon faible en quelque sorte.
00:29:16 Parce qu'il y a, grâce à la construction européenne ou à cause,
00:29:19 un effondrement du patriotisme et de la démocratie, ça va ensemble.
00:29:22 Parce qu'il y a un vide spirituel,
00:29:24 l'effondrement des religions de l'Europe de l'Ouest.
00:29:26 Parce qu'il y a effectivement une immigration principalement musulmane.
00:29:30 Parce qu'il y a un effondrement du taux de fécondité ici.
00:29:33 Parce qu'il y a aussi un effondrement du niveau scolaire.
00:29:36 Et donc ça crée un écosystème parfait.
00:29:38 En fait, l'islamisme, c'est la religion naturelle
00:29:41 d'une espèce d'îlote décérébré qui va sur TikTok
00:29:44 et qui en plus est absolument apeuré.
00:29:46 Et donc je pense que les adeptes,
00:29:49 le paradoxe c'est ça, c'est que les adeptes de la construction européenne
00:29:52 ou les partisans de la théorie du choc des civilisations,
00:29:54 qu'est-ce qu'ils veulent faire ?
00:29:55 Ils veulent qu'on soit tous comme des petits poussins
00:29:57 à se serrer les uns les autres parce qu'on est chrétien
00:29:59 ou chrétien ou juif et qu'en plus on aille se réfugier dans l'aile des Etats-Unis.
00:30:03 Les Etats-Unis qui ont diffusé la mondialisation
00:30:06 et l'islamisme partout au cours des 40 dernières années.
00:30:08 Voilà une idée qu'elle est bonne.
00:30:09 Donc en fait, sans le savoir, ces partisans du Bloc Occidental
00:30:12 se font les idiots utiles de l'islamisme
00:30:14 parce que seul le patriotisme, seul l'État fort
00:30:17 peut briser les reins de l'islamisme.
00:30:19 Et puis on rappelle qu'il y a beaucoup de musulmans qui nous regardent,
00:30:21 qui ne sont pas effectivement...
00:30:22 Et qui sont, j'imagine, des patriotes français et fiers de l'être.
00:30:24 Bien sûr, bien sûr, il faut le rappeler.
00:30:26 Alors on a appris...
00:30:27 Ni des Américains, ni des islamistes.
00:30:28 Des assimilés.
00:30:29 Ni des européistes.
00:30:30 Ça va, je peux continuer ou pas ?
00:30:33 Je peux faire mon émission ?
00:30:34 Why not ?
00:30:35 On a appris à l'instant que l'armée israélienne
00:30:39 dit avoir trouvé le corps d'une otage du Hamas
00:30:42 près de l'hôpital Al-Shifa.
00:30:44 L'occasion de rappeler qu'on est au 41ème jour de détention des otages
00:30:48 et une pensée aux 8 otages français détenus par le Hamas.
00:30:53 Pensée aussi à toute leur famille.
00:30:56 Marc Menand, une enquête Cluster 17 pour Le Point
00:31:00 montre que ceux qui utilisent le plus les services de livraison de repas à domicile
00:31:04 sont les électeurs d'extrême-gauche.
00:31:08 C'est un raccourci, mais vous avez raison sur les chiffres.
00:31:14 C'est-à-dire qu'avant tout, ceux qui font appel pour grignoter tranquillement chez eux
00:31:20 à l'heure qu'ils le décident, plein jour, en pleine nuit, l'après-midi, etc.
00:31:26 Ce sont avant tout, d'après ce sondage, des gens extrêmement à gauche
00:31:31 et qui représentent 5% de la population.
00:31:36 Donc c'est un tout petit nombre.
00:31:38 Et à eux seuls, ils sont 29% à appeler, soit Uber Eats, Deliveroo, JusteFast...
00:31:48 Moi je suis un peu perdu.
00:31:50 Et ce sont les trois sociétés qui sont sollicitées
00:31:55 pour que l'on puisse avoir ce petit caprice du ventre à l'instant que l'on souhaite.
00:32:00 Jusque-là, tout va bien.
00:32:02 Sauf que si on était des êtres responsables, de vrais citoyens,
00:32:07 on devrait obligatoirement s'interroger sur les conditions de ceux que l'on sollicite,
00:32:13 ceux dont on utilise les services.
00:32:16 Et là on découvrirait quoi ?
00:32:18 Même sans aller fouiner un peu trop dans les profondeurs des dossiers sociaux,
00:32:24 on sait que la situation de ces gens est extrêmement désastreuse.
00:32:31 Pourquoi ?
00:32:32 Déjà parce que ce ne sont pas des salariés
00:32:34 qui ne rêvent pas d'avoir la sécurité de l'emploi en étant bien traités.
00:32:39 Là en l'occurrence, c'est une perversité incroyable.
00:32:42 Parce qu'on vous dit "Mais un london ! Vous n'avez pas de boulot !
00:32:45 Mais soyez libre ! Ce sont des esclaves ceux qui ont un patron !
00:32:49 Là vous allez être entrepreneur indépendant.
00:32:53 Entrepreneur indépendant !
00:32:55 Vous n'avez pas envie de vous lever aujourd'hui ?
00:32:57 Vous ne vous levez pas !
00:32:58 Vous avez envie de dire "Quand vous voulez, tiens j'ai une heure, je vais bosser,
00:33:02 deux heures après j'arrête."
00:33:03 Vous serez l'homme qui ne connaît pas la moindre contrainte.
00:33:08 C'est extraordinaire !
00:33:10 Donc il faut faire appel à ces gens-là.
00:33:12 Après, essayons de savoir comment ils sont payés.
00:33:16 En général, ils arrivent à toucher entre 8 euros et 12 euros par heure.
00:33:22 Mais attention, vous ne les gagnez pas comme ça les 8 ou 12 euros par heure.
00:33:26 D'abord, il y a une petite partie qui vous est versée de façon théorique
00:33:33 au moment où vous allez chercher la marchandise chez le restaurateur.
00:33:38 Après, il faut faire le trajet.
00:33:40 Alors là, il y a plusieurs choses.
00:33:42 Soit vous pouvez avoir un petit indice de prime au nombre de kilomètres parcourus
00:33:48 ou à la minute, parce qu'il y a un temps à tenir.
00:33:52 Et puis après, au moment de la livraison.
00:33:55 L'ensemble fait donc, si vous avez bien réussi et fait cela plusieurs fois dans l'heure,
00:34:01 vous arrivez à 8 euros.
00:34:03 Ou si vous avez été un pédalant un peu furieux se préparant pour le Tour de France,
00:34:08 là, banco, vous avez carrément 12 euros par heure.
00:34:11 Il ne faut pas rigoler avec ces choses-là.
00:34:12 Et en plus du muscle, vous êtes en pleine santé.
00:34:15 D'ailleurs, c'est ce qu'on vous demande.
00:34:16 Si vous voulez travailler pour ces sociétés-là, vous vous dites, attention,
00:34:19 est-ce que vous êtes vraiment un solide gaillard ?
00:34:22 Vous avez quel âge ? Je serais déjà recalé, forcément.
00:34:25 Eh bien, ce sont ces principes-là qu'il faut qu'on ait avec des individus
00:34:31 qui sont les damnés du travail.
00:34:34 Mais quand vous commandez, vous devriez avoir un minimum d'attention par rapport à ça.
00:34:40 Ou alors sinon, vous êtes d'extrême gauche et vous utilisez ce type de service.
00:34:46 Alors, il faut remarquer aussi que ce sont souvent des jeunes, avant tout,
00:34:51 de 24 à 30 ans, qui sont diplômés.
00:34:54 Ce ne sont pas des abrutis, ce sont des diplômés.
00:34:56 Ce sont des gens qui sont plutôt de l'élite et cadres et qui vivent donc plutôt bien.
00:35:05 Et ces gens-là…
00:35:06 Mais en général, ils n'ont pas de papier, ils sont issus d'immigration ?
00:35:09 Ah non, là, je vous parle du client.
00:35:10 Ah, pardon.
00:35:11 Je vous parle du client.
00:35:12 Donc, le client, c'est celui qui fait appel.
00:35:14 Je viens de vous faire son portrait.
00:35:16 Et celui-là, quand vous le rencontrez, il dit "Mais Yordan Mar, c'est dégueulasse,
00:35:20 comment on traite ? Je suis d'extrême gauche, c'est dégueulasse, il faut changer le monde,
00:35:24 ce sont des exploiteurs, allons camarades, etc.
00:35:27 Tiens, au fait, on se fait une petite bouffe ?
00:35:29 Ben, attends, on va plus le cas, là.
00:35:31 Délivre-nous bien.
00:35:32 Et ainsi, il va arriver, tout en sort, parce qu'il a un temps à tenir,
00:35:35 surtout si vous soyez servi à peu près chaud.
00:35:38 Eh bien, ceux-là, forcément, ils viennent d'où ?
00:35:40 C'est pour ça aussi que souvent, on a tendance à dire "Oui, le travailleur immigré, c'est une feignasse".
00:35:46 Ben là, ce n'est pas une feignasse.
00:35:48 C'est le gars qui veut travailler quoi qu'il arrive.
00:35:51 Il est venu du bout du monde avec tous les risques que cela comporte dans des conditions dramatiques.
00:35:57 Il a réussi à trouver le petit filon qui le met en rapport avec ces sociétés-là.
00:36:03 Et voilà comment, eh bien, il est assigné à un travail permanent
00:36:08 pour un rendement qui aboutit à peu près à 1 600 euros par mois.
00:36:13 Donc, si je fais appel à ça, que je me veux le révolutionnaire qui rêve du monde meilleur,
00:36:19 ça veut dire que je suis simplement dans une imposture morale,
00:36:22 que je prends une posture et que je veux, moi, bien me sentir avec mon âme.
00:36:29 Il suffit d'aller défiler camarades et de dire remarquablement quand même
00:36:34 que par exemple, à France Insoumise, il y en a 56% qui sont contre l'utilisation de cela.
00:36:41 Et chez les Verts, il y en a 33% qui sont contre l'utilisation de ce genre de service.
00:36:49 Alors après, il y a une sorte d'inversion qui se fait.
00:36:52 Là, on a parlé de ceux qui viennent pour les repas.
00:36:55 Et puis, vous avez Amazon. Vous savez, j'ai vu ça, je le veux tout de suite.
00:37:01 Parce qu'on est devenu tellement infantilisé, c'est qu'on ne peut pas attendre trois jours.
00:37:06 Alors, j'appelle à Amazon. Et là encore, les conditions sont épouvantables.
00:37:12 Et on s'aperçoit...
00:37:14 – Je peux vous taquiner ? – Oui.
00:37:15 – Vous mettez tout sur la responsabilité de celui qui fait appel là, le consommateur.
00:37:19 – Ben oui. – Et pourquoi pas justement sur les lois ?
00:37:21 Sur l'État ? Sur...
00:37:23 – Ben l'État déjà, c'est que les conditions d'emploi des gens, souvent, sont des clandestins.
00:37:27 Alors on peut se dire... Comment ça peut être toléré de la même façon ?
00:37:32 – Oui mais il y a les plateformes américaines, mais le gouvernement est couché devant ces plateformes.
00:37:36 – Et vous avez également les ateliers clandestins qui fabriquent des robes
00:37:41 qui seront vendues sur le net, chez Chain, Boho, des sociétés comme ça.
00:37:47 Pour 15 euros, vous avez la petite robe toute pimpante.
00:37:50 Mais sur des ateliers, vous venez le matin, on vous dit "Aujourd'hui, il y a du travail, il n'y a pas de travail".
00:37:54 Vous pouvez travailler 18 heures par jour, 6 euros, 7 euros, c'est épouvantable avec des gens
00:37:59 qui sont là simplement à tenter de survivre.
00:38:03 On est dans l'indignité de l'être humain.
00:38:08 Et c'est là où nous sommes tous responsables, car à chaque seconde, nous devrions nous interroger.
00:38:15 Et quand les politiques vous disent "cherchez du travail, vous en trouverez,
00:38:19 il suffit de traverser la rue", il y en a qui ont dit ça, je ne connais pas les noms,
00:38:22 mais il y en a qui l'ont dit, et bien ça aboutit à quoi ?
00:38:26 Ça aboutit qu'on cherche simplement à mettre en concurrence tous ceux qui doivent travailler
00:38:32 et c'est toujours celui qui a le plus faim qui se retrouve exploité.
00:38:37 – Merci pour votre regard Marc Menand.
00:38:39 On apprend qu'un sénateur, le sénateur de Loire-Atlantique, est en garde à vue,
00:38:42 soupçonné d'avoir drogué une députée en vue d'une agression sexuelle,
00:38:46 il lui a donné de l'ecstasie, on suivra un peu le développement de tout ça,
00:38:49 on parlera dans un instant de la pédocriminalité avec vous.
00:38:52 J'aimerais vous faire réagir sur ce sondage.
00:38:54 67% des Français se disent favorables à la suppression des minima sociaux pour les étrangers.
00:39:00 La France, pays le plus taxé au monde, avec 35% du PIB qui va d'ailleurs aux dépenses de protection sociale.
00:39:07 Les Français sont fatigués de travailler, de payer pour ceux qui ne cotisent pas,
00:39:12 et qui viennent uniquement, on l'entend souvent, pour les prestations sociales,
00:39:15 ça vous choque, Charlotte ?
00:39:17 Je pense que c'est compréhensible, ce chiffre-là il s'explique par une chose,
00:39:22 en effet c'est ce que vous disiez, on est extrêmement taxé, imposé,
00:39:27 et les gens finissent par se dire "mais pourquoi faire ?"
00:39:29 C'est toute l'histoire de l'État recul de plus en plus de ma vie,
00:39:33 l'hôpital des ménages, l'école de mes enfants fermes, l'État s'éloigne de moi on va dire,
00:39:39 et donc là évidemment sur cette question précise, on se dit des minima sociaux pour des étrangers,
00:39:44 alors qu'en plus pèse assez lourd la question de l'immigration,
00:39:47 dont l'inquiétude pour l'avenir de ce pays, vous rejoignez les deux, la réponse ne m'étonne pas.
00:39:53 Le commun est mortel a compris depuis longtemps qu'il existe une telle chose qu'une pompe aspirante,
00:39:57 c'est-à-dire que plus l'État offre des possibilités pour ceux qui arrivent,
00:40:00 plus ils seront nombreux à arriver.
00:40:02 Et de l'autre côté l'État qui est aussi un véritable Dracula fiscal,
00:40:06 qui vampirise la population avec des impôts et des impôts et des taxes et des taxes et des impôts,
00:40:11 et des contributions, le commun est mortel se dit un jour stop s'il vous plaît.
00:40:15 Mais pour l'instant il dit davantage s'il vous plaît que stop.
00:40:17 - Puis-tu sur nous faire le lien entre le commun est mortel et l'État ?
00:40:21 - Oui, allez-y parce que je vais vous faire réagir sur un autre sujet.
00:40:24 - Oui, non, non, mais c'est en deux mots, c'est dire par rapport au sujet que je viens de traiter c'est quoi ?
00:40:28 Ben c'est la conséquence.
00:40:30 Est-ce que l'on veut effectivement qu'il y ait des pauvres bougres qui soient dans ces conditions infectes,
00:40:34 et que fait-on pour eux ?
00:40:36 Donc c'est là où il faut prendre une position pour qu'ils ne viennent pas nourrir un rêve qu'il est impossible de leur offrir.
00:40:42 - Non mais ce que la gauche a voulu en instaurant cette protection sociale, c'est la solidarité,
00:40:46 c'est-à-dire qu'on paye et on récupère ce qu'on a payé si on rencontre le risque,
00:40:50 le risque de maladie, le risque de chômage, etc.
00:40:52 Là ça n'a rien à voir, ce que les eunuques euro-libéraux ont fabriqué c'est la mendicité.
00:40:56 En fait ça n'a rien à voir, donc c'est insultant en plus.
00:40:58 Donc si on n'a pas de bras, pas de chocolat, si on ne paye pas on n'a pas de cotisation, c'est normal.
00:41:02 Si on ne cotise pas, on n'a pas d'aide.
00:41:04 - Des Nantais, petite réaction avant de passer à votre sujet Charlotte,
00:41:08 des Nantais saufusque des décors iconoclastes installés pour Noël.
00:41:12 Je ne sais pas, on sent déjà la pression contre Noël.
00:41:14 Arrivée à Grand-Pas, à Nantes, la mairie assume son approche multiculturelle.
00:41:19 Au programme, une mère Noël, féministe en jogging.
00:41:23 Non mais en plus ils disent que l'esprit de Noël est multiculturel, il n'est plus unique,
00:41:28 mais laisse la place à toutes les confessions ou non-confessions,
00:41:31 parce que ces moments féeriques devraient assembler tout le monde sous le même drapeau de la créativité.
00:41:36 - L'esprit non.
00:41:37 - C'est exactement ça.
00:41:38 Vous avez parfaitement mis en scène la débilité d'une telle représentation.
00:41:41 Mais c'est ce qu'on appelle aux États-Unis la guerre contre Noël.
00:41:45 La guerre contre Noël, elle se mène depuis 30 ans,
00:41:47 et c'est la lutte contre Noël, c'est la volonté de décristianiser intimement nos sociétés,
00:41:52 de faire tomber les symboles les uns après les autres.
00:41:54 Les fêtes de Noël deviennent les fêtes de fin d'année,
00:41:56 les fêtes du printemps et ainsi de suite.
00:41:59 Donc c'est la volonté de neutraliser, d'aseptiser existentiellement nos sociétés,
00:42:03 et la guerre contre Noël en est un visage marquant.
00:42:06 - Oui, mais ça va plus loin que ça encore, parce que c'est ce que vous venez de décrire.
00:42:09 Puisque il y a la mère Noël, et pourquoi pas le père Noël en porte-jartel ?
00:42:13 - Et pourquoi pas le diable Noël, le trans Noël ?
00:42:15 - Voilà, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est ce transgenre qui va…
00:42:19 Enfin moi, je suis quand même un libertin, je suis quelqu'un très ouvert sur le problème d'essence.
00:42:23 Mais là, on est dans l'indécence.
00:42:25 Il y a quelque chose qui est inimaginable, inconcevable.
00:42:29 On ne respecte plus l'être humain en tant que tel.
00:42:33 On peut avoir des fantaisies de fantasmes, mais pas sur la place publique.
00:42:38 Et on n'arrive pas à cette déconstruction de la société.
00:42:42 - Allez-vous, regardez, voilà, ça c'est Noël 2022, ça sera pareil, Noël 2023.
00:42:49 Envoyez-nous un petit hashtag, face à l'info, si vous allez fêter Noël, et pourquoi.
00:42:53 Parce que là, une petite pression.
00:42:55 - On est perdus là.
00:42:56 - Une petite pression pour ne pas fêter Noël.
00:42:58 Un petit hashtag face à l'info.
00:42:59 Dites-nous si vous allez fêter Noël, pourquoi…
00:43:01 Vous êtes des résistants, si vous fêtez Noël.
00:43:04 Charles-Aubert Nélas, il faut que les musulmans rompent avec une partie de l'islam,
00:43:09 celle qui n'est pas compatible avec la France, a déclaré hier soir sur CNews Eric Zemmour,
00:43:14 reprenant l'exemple des juifs en France.
00:43:16 Mais de quoi parle-t-il concrètement ? Est-ce possible ?
00:43:19 Beaucoup de questions à se poser.
00:43:20 - Déjà, la première chose, c'est qu'en effet, il a repris cet exemple-là.
00:43:23 Alors, Eric Zemmour, on avait déjà beaucoup parlé,
00:43:25 notamment d'ailleurs sur ce plateau à l'époque où il officiait.
00:43:28 Mais plusieurs personnes ont évoqué cette partie-là,
00:43:32 cette histoire-là de l'histoire de France,
00:43:35 en disant, puisqu'on a réussi une fois, c'est peut-être ça qu'il faut reprendre comme exemple.
00:43:39 Alors, déjà, on va s'attarder sur de quoi on parlait exactement à l'époque.
00:43:43 Alors, c'est évidemment la phrase de Clermont-Tonnerre,
00:43:45 à l'époque où je regardais Face à l'info.
00:43:48 Je l'ai entendu de nombreuses fois sur ce plateau.
00:43:51 "Il faut tout refuser aux juifs comme nation et tout accorder aux juifs comme individus."
00:43:56 Alors, évidemment, c'est une phrase qu'on peine un peu à comprendre aujourd'hui,
00:43:59 où chaque individu peut quasiment se revendiquer nation à lui tout seul, tous les jours.
00:44:04 C'est les revendications permanentes que l'on voit.
00:44:06 Et après tout, si moi, ma culture, c'est ça,
00:44:08 et si moi, je décide que je suis ci,
00:44:10 et si moi, je décide que demain, je serai autre chose.
00:44:12 Donc, là, il faut penser qu'on était dans un monde un peu plus raisonnable
00:44:15 sur la distinction entre la personne et la nation.
00:44:18 Et l'idée, c'était de différencier la liberté de culte,
00:44:22 de conscience et de pensée des individus, en effet,
00:44:26 et de n'assumer comme nation en France
00:44:28 que la France sur le terrain des us et coutumes.
00:44:32 Donc, c'était assez simple comme distinction.
00:44:34 Et en 1806, donc on est quelques années plus tard, évidemment,
00:44:38 Napoléon convoque une assemblée représentative des communautés juives.
00:44:42 Alors, il le fait à l'époque.
00:44:43 Ce qu'il faut voir, c'est qu'à l'époque, en France,
00:44:45 il y a deux très grosses communautés juives, on va dire,
00:44:48 une qui est à Bordeaux, assez assimilée, et une qui est dans l'Est,
00:44:51 qui est beaucoup plus communautaire, on dirait aujourd'hui,
00:44:55 beaucoup plus communautaire dans sa manière de vivre.
00:44:57 Et il y a des dissensions entre ces deux communautés,
00:45:00 et vis-à-vis des Français, notamment dans l'Est.
00:45:03 Donc, c'est déjà pour une raison d'inquiétude, on va dire,
00:45:06 de l'unité du pays que Napoléon se pose cette question.
00:45:09 Et alors, il pose des questions à ces assemblées.
00:45:11 Mais les questions, franchement, on les voit aujourd'hui,
00:45:14 on dit "oui, personne n'a été aussi maltraité que nous".
00:45:16 Alors...
00:45:17 - Faites-nous...
00:45:18 - Non mais il pose une liste de questions, il leur dit, en fait,
00:45:21 "c'est simple, vous allez me répondre extrêmement clairement,
00:45:23 est-ce qu'il est possible, en gros, cette liste de questions
00:45:25 visait à poser une question essentielle,
00:45:27 est-ce qu'il est possible que nous vivions ensemble
00:45:29 et que nous disions "nous" tous ensemble, c'est-à-dire "nous" français ?
00:45:33 Alors, il pose des questions sur les mœurs,
00:45:34 il pose la question de la polygamie, la question du divorce,
00:45:37 la question du mariage avec un chrétien ou une chrétienne.
00:45:40 Ensuite, il aborde la question de la citoyenneté.
00:45:44 Les Français sont-ils pour vous des frères ou des étrangers ?
00:45:47 La France est-elle vue comme votre patrie, votre première patrie ?
00:45:51 Est-ce que vous êtes prêts à mourir et à vous soumettre aux lois de ce pays ?
00:45:55 Ensuite, il pose la question de l'organisation du culte.
00:45:58 Qui va nommer les rabbins ?
00:45:59 Quel est le pouvoir des rabbins sur la population juive ?
00:46:02 Est-ce que ce pouvoir relève des textes religieux
00:46:05 ou de la coutume dans l'histoire du judaïsme ?
00:46:09 Et ensuite, la question économique et sociale.
00:46:11 Existe-t-il des professions interdites par votre religion ?
00:46:14 Est-ce que vous pratiquez l'usure vis-à-vis de vos frères ?
00:46:17 Est-ce que vous seriez prêt à le faire vis-à-vis des étrangers ?
00:46:19 Vous voyez, ce sont des questions extrêmement concrètes qui sont posées à l'époque.
00:46:23 Globalement, les assemblées répondent "oui".
00:46:26 Alors, il y a une réserve qui est faite sur le mariage mixte,
00:46:28 c'est-à-dire avec un chrétien, et sur la question de l'usure.
00:46:31 Mais Napoléon, à ce moment-là, se dit, il sait,
00:46:34 parce que "se dit", je ne sais pas, mais il sait, en tout cas dans l'histoire,
00:46:37 que ce n'est pas une loi qui aura le pouvoir de changer la manière de vivre des personnes.
00:46:42 Ça, c'est intéressant.
00:46:43 Déjà, à l'époque, il se dit "une loi ne suffira pas".
00:46:45 Donc, il convoque, à la suite de ces assemblées, le fameux "grand sanhedrin",
00:46:49 donc essentiellement des autorités juives, des rabbins,
00:46:51 et il leur donne cinq recommandations.
00:46:54 Il leur dit "à la fin, vous vous réunissez, et à la fin, je veux,
00:46:57 un, une distinction claire entre ce qui relève de la foi et des obligations envers l'État.
00:47:01 Vous distinguez vous-même ces deux choses-là,
00:47:04 la question de l'organisation du culte, les conditions d'exercice de l'industrie et du commerce,
00:47:09 l'interdiction de payer, ça c'est incroyable,
00:47:11 l'interdiction de payer un remplaçant pour le service militaire.
00:47:14 Les citoyens français, de manière générale, peuvent payer un remplaçant.
00:47:18 Et donc, les Juifs disent, à l'époque,
00:47:20 "vous êtes gentils, mais là, on va pouvoir nous en demander plus, et d'ici".
00:47:23 Parce que, précisément, il y a un gros problème d'unité dans le pays,
00:47:27 donc là, temporairement, il faut que vous prouviez que si,
00:47:29 vous êtes capable de faire encore plus que les autres.
00:47:32 Il leur demande ça, quand même, vous voyez ce qui se passe.
00:47:35 Et, alors, bon, là, c'est l'idée napoléonienne originale,
00:47:38 il dit, il faut, on va, non, il revient sur son idée de mariage mixte,
00:47:41 en disant que c'est le seul moyen qu'à la fin, ça fasse un seul peuple,
00:47:44 c'est cette question-là.
00:47:45 Et donc, il veut imposer un quota de mariage mixte,
00:47:48 qu'il fixe à un tiers des mariages dans la communauté juive.
00:47:50 Bon, alors là, c'est tollé absolu,
00:47:52 les gars disent, "bon, vous êtes gentils, mais quand même,
00:47:55 on va se marier avec qui on veut, si vous voulez bien".
00:47:57 Et donc, Napoléon cède sur cette question,
00:48:00 mais sur le reste, il gagne absolument sur tout.
00:48:02 Et il y a la fameuse création, à cette époque-là,
00:48:04 des consistoires partout en France pour organiser le culte.
00:48:07 Les Juifs sont obligés d'abandonner tout signe distinctif,
00:48:10 interdiction d'adopter un nom de famille d'origine hébraïque.
00:48:14 Le prénom, je ne vous en parle même pas,
00:48:16 il faut évidemment le choisir dans le calendrier,
00:48:18 mais même le nom de famille.
00:48:19 Parler le français est obligatoire,
00:48:21 adopter les mêmes vêtements, les mêmes vêtements.
00:48:23 On est sur des choses extrêmement concrètes.
00:48:25 Pour que nous vivions tous de la même manière,
00:48:27 il faut que nous nous reconnaissions les uns dans les autres.
00:48:30 Et le but, assumé à l'époque,
00:48:33 que les Juifs deviennent des Français comme les autres,
00:48:35 avec les mêmes droits, les mêmes devoirs et les mêmes mœurs.
00:48:38 Donc c'est évidemment une entreprise d'unification du pays
00:48:42 et non pas de discrimination,
00:48:44 comme on l'entend toute la journée, aujourd'hui.
00:48:46 Et la foi, se voir réduite, a une question en effet personnelle,
00:48:51 parce que dans la culture en France,
00:48:53 on dit "oui, mais c'est très inégal,
00:48:55 parce qu'il y a des jours fériés qui sont catholiques".
00:48:57 Oui, parce que la culture en France, la culture française,
00:49:00 est imprégnée du culte qui est initialement chrétien en France.
00:49:04 Donc c'est une inégalité de base,
00:49:06 une inégalité de quinze siècles d'histoire, excusez-nous.
00:49:09 - Alors, quelle serait, donc Napoléon 1806,
00:49:14 la transposition de telles mesures à l'islam ?
00:49:17 On l'a vu, qu'est-ce qu'il y a ?
00:49:18 - Non, non, je trouve ça très bien, je vois vos paroles.
00:49:21 - Non, non, mais c'est intéressant.
00:49:23 Donc Napoléon 1806, ce qu'il fait avec le judaïsme,
00:49:26 et maintenant, qu'est-ce qu'il y aurait si on transposait ça avec l'islam ?
00:49:30 - En fait, on l'a transposé ensuite à des individus,
00:49:34 c'est-à-dire qu'on a transposé, ça s'appelait l'assimilation,
00:49:37 et il y a encore des gens aujourd'hui qui le choisissent.
00:49:39 Le problème, c'est qu'on a abandonné nous le modèle.
00:49:42 Donc aujourd'hui, pour s'assimiler,
00:49:44 il faut une force de caractère individuelle très forte,
00:49:47 parce qu'il faut d'abord, c'est d'abord assez violent en effet,
00:49:49 de s'assimiler à un autre pays.
00:49:51 C'est-à-dire inscrire ses propres enfants,
00:49:53 les déraciner de son arbre généalogique,
00:49:56 pour les inscrire dans un arbre généalogique
00:49:58 qu'on embrasse par amour, par choix, par volonté.
00:50:01 Donc c'est quand même un processus
00:50:05 qui demande de l'investissement d'abord,
00:50:07 et peut-être un peu d'aide.
00:50:08 Bon ben nous, on a dit, on ne va non seulement pas vous aider à le faire,
00:50:11 mais on va plutôt assumer le contraire.
00:50:14 Donc c'est tout simplement cette question-là,
00:50:15 préférer séparer dans la religion,
00:50:17 ce qui relève en effet de la foi,
00:50:20 et ce qui relève de la loi,
00:50:22 puisque pour le coup, le judaïsme et l'islam ont en commun
00:50:25 d'avoir une orthopraxie, c'est-à-dire une loi
00:50:27 qui dicte aussi beaucoup de choses
00:50:29 dans la manière de vivre quotidiennement.
00:50:31 Donc là-dessus, c'est assez similaire.
00:50:33 Mais pour cela, il faut d'abord que la France elle-même
00:50:35 tranche un débat intérieur, c'est-à-dire en interne.
00:50:38 Quel modèle ?
00:50:40 Est-ce que c'est le modèle multiculturel ?
00:50:43 C'est-à-dire, est-ce que la France est un espace
00:50:46 qui est en permanente évolution
00:50:48 et qu'un siècle d'histoire ne font rien,
00:50:50 puisque ce sont les gens qui sont là,
00:50:52 dans une espèce de hall
00:50:54 destiné à changer en permanence,
00:50:56 ou est-ce que ces quinze siècles d'histoire
00:50:58 disent quelque chose de la continuité historique
00:51:00 du peuple de souche
00:51:02 et de tous les gens qui s'y agrègent ?
00:51:04 Mais cette question-là, c'est déjà une guerre culturelle,
00:51:07 si je puis dire, à l'intérieur de la France.
00:51:09 Donc comment voulez-vous qu'une décision pareille soit prise ?
00:51:11 Puisque la guerre, elle fait déjà rage à ce moment-là.
00:51:14 Et par ailleurs, il est impossible,
00:51:16 et c'est pour ça que je reprends ce que j'ai détaillé
00:51:18 sur 1806 Napoléon, comme vous disiez,
00:51:21 il est impossible de lutter contre les discriminations
00:51:25 tout en faisant de ces discriminations personnelles
00:51:29 une revendication.
00:51:31 Là vraiment, je ne vois pas l'équation,
00:51:33 je ne vois pas comment on peut y arriver.
00:51:35 C'est-à-dire que tout ce qu'on appelle une discrimination,
00:51:37 c'est ce qui permet de distinguer,
00:51:39 de discriminer, ce qui permet d'être différent,
00:51:41 d'être vu différemment.
00:51:43 Si vous revendiquez en permanence
00:51:45 votre manière de vous habiller, de manger,
00:51:47 de vous vêtir, les jours où vous allez à l'école,
00:51:49 les jours où vous n'y allez pas,
00:51:51 la manière dont vous vous comportez, la langue que vous parlez,
00:51:53 les gloires que vous revendiquez
00:51:55 et les défaites que vous infligez au pays d'accueil,
00:51:59 si tout ça est une revendication permanente,
00:52:01 alors la discrimination, c'est-à-dire le moyen de différencier,
00:52:04 devient une revendication.
00:52:06 Bon courage à partir de là pour faire l'unité d'un pays.
00:52:08 Ça va être très compliqué.
00:52:10 Donc on a déjà des choses très précises,
00:52:12 on va dire le modèle que l'on veut pour la France
00:52:14 à dessiner entre nous.
00:52:16 C'est-à-dire que si c'est Noël,
00:52:18 une espèce de cerf improbable de toutes les couleurs,
00:52:20 moi aussi j'arrête.
00:52:22 Enfin, je ne vois pas bien l'intérêt de s'assimiler là, franchement.
00:52:24 Donc c'est déjà cette question-là qu'il faut trancher préalablement.
00:52:26 Est-ce qu'on est encore capable de donner du sens
00:52:28 à ce que nous sommes ?
00:52:30 Dernière question, moralité.
00:52:32 Du coup, Charlotte, vous semblez quand même
00:52:34 complètement sceptique sur la faisabilité
00:52:36 d'une telle mesure avec l'islam, par exemple.
00:52:38 Je suis sceptique aujourd'hui,
00:52:40 pour plusieurs raisons qui rendent assez incomparables
00:52:42 les situations dans le temps,
00:52:44 et surtout inopérant ce discours
00:52:46 même extrêmement volontariste.
00:52:48 Il y a plusieurs choses.
00:52:50 D'abord, un, à l'époque,
00:52:52 Napoléon permet en parallèle
00:52:54 la liberté de culte, parce que c'est
00:52:56 quelque chose qui est une évidence pour tout le monde.
00:52:58 Aujourd'hui, c'est quelque chose que l'on a tendance à confondre.
00:53:00 On voit de la même manière un voile
00:53:02 dans une sortie scolaire et la construction d'une mosquée.
00:53:04 Alors, évidemment, ça n'est pas la même chose.
00:53:06 C'est dans le débat public
00:53:08 qu'il y a une peur globale de l'islamisation
00:53:10 de manière générale.
00:53:12 Et donc, la distinction n'est pas la même.
00:53:14 Ensuite, plus largement,
00:53:16 un, à l'époque, Napoléon, c'est une légitimité
00:53:18 et une autorité fortes.
00:53:20 Je ne m'attarde pas sur ce que sont
00:53:22 la légitimité et l'autorité de nos responsables politiques.
00:53:24 Ensuite, c'est un courage.
00:53:26 À l'époque, Napoléon est extrêmement critiqué.
00:53:28 Il est seul dans sa démarche.
00:53:30 Il est très volontariste,
00:53:32 mais il faut beaucoup de courage.
00:53:34 Ensuite, pour assimiler, je vous le disais,
00:53:36 il faut savoir à quoi et quand vous avez une religion,
00:53:38 là, en l'occurrence, sur la question de la religion,
00:53:40 qui est très conquérante, contre une société
00:53:42 d'accueil qui conjugue à la fois
00:53:44 son propre dénigrement,
00:53:46 et Napoléon, on sait quelque chose, quelques siècles plus tard,
00:53:48 quelques années plus tard, son propre dénigrement
00:53:50 et la repentance,
00:53:52 là, c'est pareil, vous ne gagnez pas, c'est impossible.
00:53:54 Et ensuite,
00:53:56 il y a la contrainte juridique, tout simplement.
00:53:58 À l'époque, 1905 n'est pas passé par là
00:54:00 et les cultes étaient subordonnés à l'État,
00:54:02 donc vous pouviez exiger de les organiser,
00:54:04 et surtout, le nombre.
00:54:06 À l'époque, on parle de 0,02% de la population.
00:54:10 Aujourd'hui, au bout d'un moment,
00:54:12 quand vous avez
00:54:14 un modèle extrêmement fort
00:54:16 en face d'un modèle qui s'auto-dénigre
00:54:18 en permanence, l'assimilation,
00:54:20 elle ne se fait pas dans le bon sens.
00:54:22 Parce que vous assimilez à ceux qui vous attirent.
00:54:24 Et une culture vivante,
00:54:26 même fondée sur un culte,
00:54:28 est beaucoup plus attirante qu'une culture
00:54:30 qui, d'abord, se désagrège
00:54:32 et en plus est haïe par ses propres enfants.
00:54:34 - Napoléon, 1806.
00:54:36 Dernier sujet,
00:54:38 on va parler du film
00:54:40 "Sound of Freedom".
00:54:42 Tout le monde critique
00:54:44 complotisme extrême, droite, tombe,
00:54:46 boit le sang des enfants. Vous allez tout nous dire.
00:54:48 Mais d'abord, je veux quand même
00:54:50 mettre ça dans le contexte de la pédocriminalité.
00:54:52 Est-ce que toutes les critiques qu'il y a autour du film,
00:54:54 ce n'est pas justement pour
00:54:56 cacher ou ne pas parler de la pédocriminalité.
00:54:58 Je tiens, par exemple,
00:55:00 juste la dernière actualité, le pédophile
00:55:02 multirécidiviste
00:55:04 Francis Évrain a condamné
00:55:06 en 2009 à 30 ans de prison pour avoir
00:55:08 enlevé, séquestré, violé le petit tennis
00:55:10 de 5 ans, on s'en souvient, a changé
00:55:12 de nom, il vient de changer de nom, grâce à la loi
00:55:14 du Pontmoretti votée en 2022.
00:55:16 Il prépare sa sortie de prison, il a reconnu
00:55:18 avoir violé une quarantaine de victimes
00:55:20 au cours de sa vie. Je ne sais pas
00:55:22 quelle maman qui ne surveille pas son enfant,
00:55:24 ne présente pas sa petite fille dès l'âge de 2 ans
00:55:26 et aussi son petit garçon, fait attention
00:55:28 à la pédocriminalité,
00:55:30 évidemment avec des mots d'enfant
00:55:32 et pour préserver son enfant.
00:55:34 Est-ce que la sortie
00:55:36 de ce film n'a pas été
00:55:38 rendue inaudible, qui est sortie hier
00:55:40 "Sounds of Freedom", pour cacher justement
00:55:42 cette pédocriminalité ? Quel est votre regard ?
00:55:44 Je ne crois pas. Si je peux me permettre,
00:55:46 je vais raconter un peu la controverse autour de ce film
00:55:48 pour voir à quel moment la controverse apparaît.
00:55:50 Le point de départ, c'est un film
00:55:52 qui est remonté il y a quelques années d'ailleurs,
00:55:54 mais qui n'est sorti que tardivement
00:55:56 cet été aux États-Unis. C'est un film
00:55:58 qui raconte l'histoire d'un ancien agent
00:56:00 des services de renseignement
00:56:02 de sécurité, et qui s'engage
00:56:04 dans une croisade pour libérer
00:56:06 des enfants victimes
00:56:08 de réseaux pédocriminels dans ce cas-là,
00:56:10 et qui va jusqu'au Honduras pour les libérer.
00:56:12 Et au final, c'est un film
00:56:14 qui se veut une ode à cet homme
00:56:16 qui s'est engagé,
00:56:18 après des méthodes qui sont les siennes,
00:56:20 capable de libérer ses enfants victimes
00:56:22 de cette chose absolument atroce qu'est la pédophilie.
00:56:24 Ça, c'est le film en tant que tel.
00:56:26 Ensuite, il y a ce qu'on pourrait appeler
00:56:28 les amis inattendus du film,
00:56:30 les amis involontaires
00:56:32 du film, à tout le moins du point de vue même du réalisateur.
00:56:34 D'abord, il y a l'acteur,
00:56:36 Jim Cazaville. Pour ceux qui s'en souviennent,
00:56:38 il jouait le comte de Monte Cristo dans la version américaine
00:56:40 du comte de Monte Cristo, et ensuite,
00:56:42 il a joué le rôle de Jésus dans The Passion,
00:56:44 le film de Mel Gibson sur la vie du Christ.
00:56:46 Jim Cazaville dit
00:56:48 que ce film n'est pas qu'un film,
00:56:50 c'est en fait un appel
00:56:52 au soulèvement contre
00:56:54 un système pédocriminel mondialisé,
00:56:56 peut-être même sataniste,
00:56:58 disent certains,
00:57:00 qui organiserait la traite des enfants
00:57:02 et qui ferait finalement
00:57:04 au coeur de ce système mondialisé,
00:57:06 lié aux élites démocrates américaines,
00:57:08 il y aurait le système pédophile mondialisé.
00:57:10 C'est une thèse
00:57:12 qui est portée aussi par la mouvance QAnon aux États-Unis.
00:57:14 Entre vous et moi,
00:57:16 on est ici dans du délire intégral.
00:57:18 On est ici devant une forme d'hallucination
00:57:20 idéologique à la puissance 1000.
00:57:22 Où naît la controverse
00:57:24 autour de ce film?
00:57:26 Je reviens sur le film en tant que tel,
00:57:28 si vous le regardez, on parle des médias.
00:57:30 Lisez Le Monde.
00:57:32 - Personne n'a vu le film.
00:57:34 - Oui, en Amérique du Nord, vous le voyez cet été.
00:57:36 Mais les médias qui l'ont vu,
00:57:38 Le Point, France Info,
00:57:40 Le Monde, qui sont pas exactement...
00:57:42 On est souvent en désaccord
00:57:44 avec Le Monde et tout ça, France Info.
00:57:46 Tous disent que le film en lui-même
00:57:48 n'est pas un film conspi.
00:57:50 Le film en lui-même n'est pas un film
00:57:52 dit complotiste.
00:57:54 D'ailleurs, l'idée du réseau mondial pédophile,
00:57:56 sataniste, buveur du sang d'enfant
00:57:58 au nom de la dénochrome,
00:58:00 c'est pas présent dans le film.
00:58:02 C'est absent du film.
00:58:04 Il y a un point de rencontre inattendu
00:58:06 entre ces soutiens qui surinterprètent
00:58:08 le film et le film en lui-même
00:58:10 qui dit...
00:58:12 C'est un film plutôt banal.
00:58:14 C'est ni un avet, ni un chef-d'oeuvre,
00:58:16 disons-ça poliment. On est devant un film
00:58:18 ordinaire comme on en produit tant à Hollywood.
00:58:20 Et je note cette chose qui n'est pas un détail,
00:58:22 et je reviendrai, c'est que je lui ai parlé
00:58:24 de Jim Cazaville, l'acteur, qui lui dit
00:58:26 justement que ce film est un porteur d'une cause.
00:58:28 Et le réalisateur du film dit...
00:58:30 Un instant, calme-toi! Tu es en train de déformer
00:58:32 mon film! Tu surinterprètes mon film!
00:58:34 Pardonnez la formule grossière,
00:58:36 tu fous le bordel! Mon film n'est pas
00:58:38 un film militant dans cet état d'esprit.
00:58:40 C'est un conflit entre le réalisateur
00:58:42 et l'acteur principal, et ensuite, je l'ai dit,
00:58:44 il y a une charge politique sur laquelle on peut revenir.
00:58:46 - Mais alors d'où vient le souci? D'où vient la polémique?
00:58:48 - Justement, la polémique vient du fait que...
00:58:50 Parce qu'on se dit, est-ce que c'est un film complotiste
00:58:52 qui arrive en France? Est-ce que c'est un film
00:58:54 qui sera au service de l'extrême droite?
00:58:56 Et là, on arrive à ce moment.
00:58:58 C'est que le film en lui-même
00:59:00 a été un peu oublié dans cette controverse.
00:59:02 - Mais c'est ça, on parle pas du tout du sujet.
00:59:04 On parle pas de la paix de criminalité, on parle pas de tout ça.
00:59:06 - Mais tout dépend de la manière dont on en parle.
00:59:08 Le film est une dénonciation féroce en lui-même.
00:59:10 Imaginons le film lui-même de la paix de criminalité.
00:59:12 Il y a pas de doute là-dessus.
00:59:14 Le problème, c'est lorsque...
00:59:16 - Oui, mais les critiques ne parlent pas de ça.
00:59:18 - Mais à partir de cette horreur singulière,
00:59:20 il y a cette récupération de cette réalité atroce,
00:59:22 la paix de criminalité,
00:59:24 pour la réinscrire dans une théorie.
00:59:26 Dieu sait que j'abuse pas du terme "complotiste" en général,
00:59:28 mais là, pour une fois, le terme est approprié.
00:59:30 Une théorie conspire,
00:59:32 hallucinée et hallucinante.
00:59:34 Et on récupère cette réalité tragique
00:59:36 au service d'une vision complètement fantasmée
00:59:38 de l'ordre mondial.
00:59:40 Et où est le scandale, où est la polémique,
00:59:42 où est la controverse?
00:59:44 Les gens discutent très peu du film et discutent beaucoup
00:59:46 de la théorie qui a, par ailleurs, porté le film
00:59:48 et qui a fait son succès aux États-Unis.
00:59:50 - Comme souvent. Merci, Mathieu.
00:59:52 Merci, Guillaume, Charlotte, Marc.
00:59:54 Souriez. Vous êtes filmés.
00:59:56 Excellent suite de programme. L'heure des pro 2.
00:59:58 (rires)
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