Face à l'Info (Émission du 06/11/2023)

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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 - 19h, c'est l'heure, installez-vous, c'est Face à l'Info, dans un assent Isabelle Piboulot, mais juste avant, regardez.
00:00:06 Chut, c'est entre nous, ça va sortir jeudi.
00:00:11 C'est le nouveau livre de Mathieu Bocote, le totalitarisme sur le goulang aux éditions La Cité.
00:00:18 On ne dit plus rien, on en reparlera jeudi, le jour de sa sortie, mais on est fiers de vous.
00:00:23 - Merci, évidemment, chère Christine.
00:00:25 - La Minute Info, Isabelle Piboulot.
00:00:27 - Près d'un mois après le début de la guerre entre Israël et le Ramas, au moins 40 Français ont été tués.
00:00:34 8 sont toujours portés disparus parmi eux des otages, a annoncé Elisabeth Born, ajoutant que leur libération reste une priorité.
00:00:42 Pour rappel, au moins 240 personnes sont retenues par le Ramas à Gaza.
00:00:46 Après le suicide du jeune Lucas, la cour d'appel de Nancy a relaxé aujourd'hui les 4 élèves poursuivis pour des faits de harcèlement.
00:00:53 Le caractère odieux de propos qui avaient été tenus par les prévenus a été relevé,
00:00:58 mais la cour pointe l'absence de lien de causalité avec le suicide du collégien.
00:01:03 Lucas, à 13 ans, s'était donné la mort le 7 janvier dernier à Epinal, dans les Vosges.
00:01:07 Et puis, Donald Trump au tribunal de New York pour se défendre lors d'un procès civil pour fraude qui menace son empire immobilier.
00:01:15 Dès son entrée dans le palais de justice de Manhattan, l'ancien président américain s'en est pris à la procureure de l'État de New York.
00:01:21 Laetitia James lui réclame 250 millions de dollars de réparation.
00:01:26 Et merci à Isabelle Lapiboulot.
00:01:29 Et au sommaire ce soir, inversion de valeur.
00:01:33 Les prières en public dans le pays de la laïcité.
00:01:38 Voici la photo qui fait polémique, mais qui en réalité ne choque plus personne tant la laïcité a perdu de sa splendeur en France.
00:01:44 Une prière musulmane collective en plein aéroport de Roissy, alors qu'il existe des salles de prière.
00:01:50 Une prière musulmane collective en plein aéroport de Roissy, alors que la guerre israél-amas cristallise la société française.
00:01:57 L'édito de Mathieu Bocoté.
00:01:59 Inversion de valeur, la loi sur l'immigration veut récompenser les clandestins qui travaillent dans les métiers en tension.
00:02:08 Le nouveau projet de loi est examiné au Sénat à partir d'aujourd'hui.
00:02:11 Gérald Darmanin défend un texte ferme, juste et efficace.
00:02:14 Mais ce texte va-t-il vraiment durcir les conditions d'entrée en France ?
00:02:18 Réduire l'immigration, décourager l'immigration, contrôler l'immigration ?
00:02:22 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
00:02:24 Inversion de valeur, la maire de Paris, qui se veut la plus exemplaire en matière d'écologie, a un bilan carbone explosif.
00:02:34 Après avoir augmenté les taxes foncières de 52% notamment pour appliquer ses engagements climat.
00:02:40 Après avoir plus que doublé la dette de la ville de Paris depuis son arrivée.
00:02:44 Après avoir limité la circulation dans la capitale, Anne Hidalgo revient d'un voyage de trois semaines à Tahiti qui fait polémique.
00:02:52 La destination la plus chère, voyage à 60 000 euros.
00:02:56 Le voyage le plus loin, 13 voyages à l'étranger depuis janvier.
00:03:00 Mais elle ne s'est pas rendue sur le site de l'épreuve de surf des G.I.O. où tous l'attendaient.
00:03:05 Le regard de Marc Menand.
00:03:07 Inversion de valeur, la France accueille des mosquées et plusieurs d'entre elles se retournent contre la France.
00:03:14 Le Parisien a eu accès à une note des renseignements territoriaux qui alerte sur les méthodes utilisées par la mouvance salafiste pour déstabiliser plusieurs mosquées en France.
00:03:23 Quelle est la réalité de cette offensive ? Le décryptage de Charlotte d'Ornellas.
00:03:27 Inversion de valeur, les juifs sont attaqués et ce sont les musulmans qui veulent se défendre.
00:03:33 Tahab Ouafs appelle les musulmans à s'organiser au niveau politique, médiatique et physique.
00:03:39 Pourtant contrairement aux juifs, français, aucun musulman n'est menacé en France.
00:03:44 Pas un commerce musulman n'a vu sa porte incendiée.
00:03:47 Pas un immeuble où vivent les musulmans n'a été désigné comme tel au moyen d'un tag ou avec un croissant islamiste.
00:03:52 Pas un seul musulman n'a été traité de nazi dans la rue par des citoyens juifs en colère.
00:03:57 L'édito de Mathieu Beaucotter.
00:03:59 Inversion de valeur toujours, c'est le ministre de la justice lui-même qui se retrouve devant la justice.
00:04:07 Une première en France, procès inédit, accusé de prise illégale d'intérêt.
00:04:11 Il est le premier membre du gouvernement à être jugé dans l'exercice de ses fonctions sous la Vème République.
00:04:17 Les éditorialistes nous donneront leur avis.
00:04:20 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires.
00:04:23 On commente, on décrypte, on analyse et on commence.
00:04:27 *Musique*
00:04:40 - Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver ce soir. Comment allez-vous ? Le Mousquetaire, la liberté, je vous ai vu en haut du Figaro Mag.
00:04:46 - Très heureux du titre de mousquetaire que vous nous avez accordé.
00:04:49 - Oui, ça m'est arrivé un soir comme ça, à l'époque où il y avait Zemmour, le mot mousquetaire.
00:04:53 Ça vous va bien en fait, je vous trouve à tous, à tous les quatre, c'est vrai.
00:04:56 - Comment ça vous va bien ? - C'était une belle inspiration.
00:04:58 - Oui, une inspiration, c'est vrai, qui dure jusqu'à maintenant.
00:05:00 Je trouve que vous portez haut le flambeau de la liberté d'expression.
00:05:05 *Rires*
00:05:07 - Vous êtes notre riche lieu.
00:05:09 *Rires*
00:05:11 - Oh là là, bravo, bravo à tous. Ravi de vous retrouver ce soir.
00:05:14 En tout cas, c'est une photo qui a fait réagir sur les réseaux sociaux
00:05:19 et qui a obligé Mathieu Beaucotter, les plus hautes autorités à réagir.
00:05:22 Celles de musulmans pratiquant une prière collective à Roissy-Charles-de-Gaulle,
00:05:27 alors qu'on y trouve déjà des salles de prière.
00:05:30 Que comprendre de ces prières publiques ?
00:05:32 Ont-elles un lien avec les présentes tensions ?
00:05:36 - C'est le moins qu'on puisse dire, mais pour bien les éclairer,
00:05:39 nous allons faire un petit détour vers l'histoire récente,
00:05:43 l'histoire récente qui peut nous éclairer.
00:05:46 Polémique en France, 2010, si je ne me trompe pas, 2010,
00:05:50 Marine Le Pen dénonce des prières publiques de musulmans dans les rues de Paris.
00:05:57 Elle s'en inquiète, elle dit que c'est contraire à la laïcité,
00:05:59 elle présente ça comme un geste d'occupation de l'espace public,
00:06:04 et ses adversaires disent « vous comparez ça à l'occupation allemande ».
00:06:07 Elle dit « non, je parle de l'occupation de l'espace public ».
00:06:10 Comment réagit-on à l'époque lorsque Marine Le Pen dénonce les prières dans l'espace public ?
00:06:15 Vous allez voir comment le débat a évolué en quelques années.
00:06:18 François Baroin, qui est le porte-parole du gouvernement à l'époque,
00:06:21 nous dit « provocation supplémentaire de Marine Le Pen,
00:06:25 le père et fille ont de tout temps et en tout lieu, en toute circonstance,
00:06:29 expliqué que la gauche et la droite c'était blanc bonnet ».
00:06:31 Et là, il nous dit finalement, elle représente le nationalisme qui est la haine des autres
00:06:36 pour avoir dénoncé des prières publiques.
00:06:39 Il y avait aussi Jean-François Copé, qui représentait la droite de l'UMP à l'époque,
00:06:43 qui dit « il faut arrêter de se mentir,
00:06:45 c'est exactement la même personnalité que celle de son père,
00:06:49 c'est exactement les mêmes techniques que son père, les mêmes amalgames,
00:06:52 il faut bien dire les mêmes propos ».
00:06:54 Donc on comprend par là que Jean-François Copé assimilait à l'époque
00:06:57 la critique des prières de rue au point de détail, c'est ce qu'on en comprend.
00:07:02 La gauche ne se faisait pas oublier.
00:07:04 Vous allez voir, il y a un lien entre ça et l'aéroport,
00:07:06 il faut juste voir comment un saut conceptuel a eu lieu.
00:07:09 Stéphane Lefol, figure importante du Parti Socialiste, nous dit
00:07:13 « Marine Le Pen sort l'horriflame fasciste,
00:07:16 elle déborde son père sur le terrain de l'extrémisme ».
00:07:18 Marine Le Pen, pire que Jean-Marie Le Pen, fasciste pour avoir dénoncé les prières de rue.
00:07:24 Et dernier que je cite comme ça pour le plaisir de la chose,
00:07:27 c'est Arvind Désir et Pierre Moscovici qui avaient dit
00:07:29 « on ne peut pas transiger sur les valeurs avec le Front National
00:07:33 et que ce sont des propos dignes des tribunaux ».
00:07:36 Alors ça, dénoncer des prières de rue en France en 2010, c'est ça que ça vous valait.
00:07:40 2017, la querelle revient, encore une fois,
00:07:43 mais à ce moment-là, les LR s'en mêlent un peu en disant « c'est quand même un petit problème ».
00:07:47 Et là, on bascule aujourd'hui, voyant où en est le débat.
00:07:50 - 13 ans plus tard.
00:07:51 - Exactement. Il y a cette photo qui est prise par Noël Lenoir,
00:07:53 qui est une ancienne ministre du gouvernement français,
00:07:56 et là, une réaction intéressante, très intéressante d'Astrid Panossian Bouvet,
00:08:01 qui est probablement une des représentantes de la meilleure part de la Macronie,
00:08:04 qui est très attachée à la laïcité, qui s'inquiète,
00:08:07 qui s'inquiète de ce que ça veut dire, je cite son tweet.
00:08:10 « Quoi, il y a des lieux de culte spécialement dédiés à l'aéroport ? »
00:08:13 On l'apprend, soit dit en passant.
00:08:15 « Ces pratiques, quelles qu'elles soient, sont tout simplement inacceptables,
00:08:19 aux responsabilités de la police aux frontières,
00:08:21 doivent rappeler les règles qui prévalent en République française, y compris dans nos aéroports.
00:08:25 Donc, une figure de la Macronie, aujourd'hui,
00:08:28 s'indigne et s'inquiète de prières publiques à l'aéroport.
00:08:31 Si on la transpose 13 ans plus tôt, elle aura été traitée de fasciste.
00:08:34 Il faut bien comprendre ce que ça veut dire.
00:08:36 Le débat a évolué, ou la réalité s'est imposée à nous.
00:08:40 Il n'en demeure pas moins que l'accusation de fascisme traîne encore dans le paysage.
00:08:44 Luc Carvounas, j'espère ne pas défaire son nom,
00:08:49 le maire d'Afforville, dit, faisant référence en sous,
00:08:53 « Une députée de la Nation ne doit pas participer à des expressions maladroites
00:08:57 à ce qui pourrait s'apparenter à de l'islamophobie.
00:09:01 Madame, je vous demande de préciser votre propos, voire de vous excuser. »
00:09:05 Donc, elle doit s'excuser d'avoir contesté la présence des prières publiques à l'aéroport.
00:09:10 Je note qu'autrefois, c'est l'ensemble de la classe politique qui dénonçait.
00:09:13 Aujourd'hui, c'est le représentant d'un parti fossile oublié,
00:09:16 porteur d'une étiquette par « très peu désiré », c'est un socialiste.
00:09:19 Et Augustin de Romanet, figure importante,
00:09:23 c'est le moins qu'on puisse dire de l'aéroport de Paris,
00:09:24 qui a probablement la réaction la plus intéressante.
00:09:26 Je cite, « Il s'agit d'une première regrettable.
00:09:30 Des lieux de culte dédiés existent.
00:09:32 La police aux frontières a l'instruction d'interdire cela et va redoubler de vigilance.
00:09:37 Mais surtout, le quatrième point,
00:09:38 pas nécessaire de monter cet épisode inédit en exergue en ce moment.
00:09:43 Mais tout est là. Donc, il faut traiter ça comme un fait divers, il nous dit.
00:09:46 C'est un fait divers qui n'a pas de signification.
00:09:49 Il ne faut surtout pas accorder une signification politique à des prières dans un aéroport,
00:09:54 en ce moment, alors qu'on dit à la waqba dans les rues,
00:09:57 alors qu'on est dans un moment de tension autour de l'islam.
00:10:00 Il ne faut pas visibiliser ça.
00:10:02 C'est irresponsable de montrer ce qui est arrivé.
00:10:04 Donc, le vieux réflexe du « ne montrez pas ce qui arrive »
00:10:08 demeure dans une partie de nos élites.
00:10:09 C'est une séquence intéressante.
00:10:11 Autrement dit, on nous dit « s'y enculer, il n'y a rien à voir,
00:10:15 vous n'avez rien vu, il n'y a rien à commenter ».
00:10:18 Exactement. Il n'y a rien à voir, rien ne s'est passé,
00:10:21 rien n'a eu lieu, de quoi parlez-vous ?
00:10:24 Et là, on est obligé de reprendre un terme utilisé il y a 13 ans
00:10:28 par Marine Le Pen dans les circonstances,
00:10:30 mais ce n'était pas la seule à l'utiliser, franchement.
00:10:32 Le terme d'occupation.
00:10:33 Et là, je le précise, pour les abrutis qui voudraient tout mélanger,
00:10:36 on ne fait pas référence à la Deuxième Guerre mondiale
00:10:38 si on parle d'occupation du territoire.
00:10:41 Qu'est-ce qui s'opère lorsqu'on essaie d'occuper le terrain,
00:10:44 d'occuper le territoire avec des prières publiques,
00:10:48 comme celle-là, visible à tous ?
00:10:50 C'est une volonté de marquer, de planter le drapeau de l'islam
00:10:53 sur le territoire pour que tous sachent qu'il s'agit désormais
00:10:56 de territoire régi par la norme islamique.
00:10:59 Alors, ces soi-dits en passant, on le voit partout.
00:11:01 On le voit à Londres, on l'a vu à Toronto il y a quelques jours, au Canada.
00:11:05 On le voit en Allemagne, évidemment.
00:11:07 Je reviendrai sur l'Allemagne dans un instant.
00:11:09 Et on le voit en France avec les prières de rue,
00:11:10 parce qu'il y en a toujours eu.
00:11:11 Depuis 2010, ça n'a pas cessé, ces soi-dits en passant.
00:11:14 Et qu'est-ce que ça révèle, tout ça ?
00:11:17 Eh bien, lorsqu'on plante le drapeau,
00:11:18 on passe d'une logique où on pourrait dire l'islam politique,
00:11:22 l'islam tel qu'il se manifeste,
00:11:23 pas l'ensemble de l'islam, évidemment,
00:11:25 réclame d'abord d'être toléré,
00:11:27 avant ensuite d'être normalisé,
00:11:29 avant ensuite d'imposer sa norme.
00:11:31 Je donne quelques exemples qui nous conduiront en Allemagne un instant.
00:11:34 D'abord, il y a la question du voile, évidemment.
00:11:36 Le voile réclame d'abord d'être toléré au nom des droits individuels.
00:11:40 Ensuite, il réclame la reconnaissance.
00:11:42 C'est un symbole identitaire parmi d'autres.
00:11:44 Et lorsqu'il devient la norme sociologique sur un territoire,
00:11:47 il est bien mal vu de ne pas le porter.
00:11:49 De même pour la néerwétir halal.
00:11:51 On l'a vu ces dernières années.
00:11:53 Je crois que c'était au même moment de la présidentielle,
00:11:55 lorsque c'était Zemmour d'ailleurs qui était de passage quelque part dans le 9-3
00:11:58 et qui disait qu'il n'y avait que de la nourriture halal ici.
00:12:00 C'est comme ça.
00:12:01 Donc, lorsqu'un territoire s'islamise,
00:12:03 la culture antérieure en est chassée,
00:12:06 à tout le moins indirectement.
00:12:08 Et là, on touche la question allemande.
00:12:10 Pourquoi je vous parle de l'Allemagne ?
00:12:11 En Allemagne, autrefois de l'Est, on aurait dit
00:12:14 qu'il y a une garderie, une crèche,
00:12:16 qui veut en ce moment changer de nom.
00:12:18 Elle veut se débaptiser.
00:12:20 Quel était ou quel est le nom de cette crèche ?
00:12:22 C'est la crèche Anne Frank.
00:12:24 Anne Frank, on connaît tous.
00:12:25 C'est une jeune fille qui s'était exilée aux Pays-Bas
00:12:28 pendant la Deuxième Guerre mondiale,
00:12:29 qui a tenu un journal lorsqu'elle se cachait des nazis,
00:12:33 mais qui était exterminée avec tant d'autres en 1945 à Bergen-Belsen.
00:12:37 Anne Frank, c'est une figure, c'est une martyr de la Shoah.
00:12:40 Qu'est-ce qu'on voit à ce moment-là ?
00:12:42 Que demandent les gens qui dirigent la garderie, la crèche ?
00:12:46 Ils disent « Est-ce qu'on pourrait changer le nom ? »
00:12:47 Parce que ça entre en contradiction,
00:12:49 ça offense une partie de notre clientèle,
00:12:52 des gens issus de la diversité.
00:12:55 Et des jeunes issus de l'immigration, de la diversité,
00:12:57 qui ne se reconnaissent pas dans cette mémoire.
00:12:59 Et les parents eux-mêmes disent « Est-ce qu'on pourrait avoir une crèche
00:13:02 qui soit davantage à l'image de ce que nous sommes ? »
00:13:05 Alors, premier élément, qui est assez peu en détail,
00:13:07 des gens venus d'ailleurs arrivent et disent
00:13:10 « Votre pays ne nous ressemble pas assez, pourriez-vous le changer ? »
00:13:13 D'ailleurs, il y a un nouveau nom qui est proposé,
00:13:14 c'est les explorateurs du monde.
00:13:16 De Anne Frank à les explorateurs du monde.
00:13:18 Ces gens-là ont un talent dans l'art d'être débiles.
00:13:21 Deuxième élément qui est important,
00:13:24 non seulement les Juifs d'Europe ont été exterminés,
00:13:27 mais désormais le rappel de cette extermination
00:13:30 devient encombrant.
00:13:32 Et pour cela, mieux vaut effacer le souvenir de cette extermination
00:13:36 pour ne pas offenser ou blesser de jeunes musulmans
00:13:40 qui ne se reconnaissent pas dans le récit d'Anne Frank.
00:13:43 Et de ce point de vue, on peut voir que c'est le point culminant, en fait,
00:13:46 de la logique de la Shoah.
00:13:47 C'est non seulement vous n'existerez plus,
00:13:49 mais ensuite on ne se souviendra plus de vous,
00:13:53 et tout cela au nom de la diversité, de l'accueil et de la tolérance.
00:13:57 - Tolérance dans un sens.
00:14:00 Autrement dit, Mathieu Bocote,
00:14:02 la question de la visibilité publique de l'islam
00:14:05 est la grande question révélée, selon vous, par ces prières publiques.
00:14:09 - Mais évidemment, parce que nous ne sommes pas devant une religion de l'intériorité.
00:14:12 Évidemment, l'islam peut se transformer,
00:14:14 les musulmans pratiquants respectent parfaitement les codes de nos sociétés.
00:14:17 Il faut toujours le rappeler, c'est important de le dire.
00:14:19 - Oui, la grande majorité, largement.
00:14:20 - Mais il y a une minorité, ou à tout moment,
00:14:22 une présence significative de gens qui ne respectent pas ces règles.
00:14:26 Et pour qui, justement, on est dans une logique d'occupation de l'espace social.
00:14:30 Il faut visibiliser l'islam au maximum pour forcer la société d'accueil
00:14:33 à s'islamiser culturellement, mentalement.
00:14:36 Et là, un autre détour, je vous l'ai amené en 2010,
00:14:39 je vous l'ai amené en Allemagne, et là, terminale, la Suisse.
00:14:42 On va s'en souvenir en 2009, si je ne me trompe pas,
00:14:46 en Suisse, on prend conscience de la poussée de l'islamisme.
00:14:50 Et qu'est-ce qu'on voit?
00:14:51 Il y a une votation, un référendum qui est porté par la population
00:14:55 sur les minarets, pour interdire la construction de minarets.
00:15:00 On pourrait dire que c'est la forme conquérante de la mosquée.
00:15:02 C'est une volonté surplombante d'affirmer une domination sur un territoire à travers cela.
00:15:06 L'ensemble des élites disent que c'est scandaleux.
00:15:09 Un tel référendum pour interdire la construction des minarets,
00:15:11 c'est dangereux pour la démocratie, les droits de l'homme,
00:15:14 les droits fondamentaux, les engagements internationaux de la Suisse,
00:15:17 alléluia, tout ce que vous voulez.
00:15:18 57% des Suisses, des Elvettes, on dit non, on ne veut pas de minarets aujourd'hui.
00:15:26 En Suisse, on s'y oppose.
00:15:28 C'est ce qui est arrivé.
00:15:31 Le référendum, 57%, les élites ont respecté.
00:15:34 Imaginez-vous un pays où 55% de la population, par exemple,
00:15:37 pourrait voter non à un référendum,
00:15:38 et on déciderait quand même de lui imposer quelque chose.
00:15:41 Je n'imagine pas un tel pays, franchement.
00:15:43 Mais ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui,
00:15:46 qu'en est-il, presque 14 ans après cette votation,
00:15:51 est-ce qu'il n'y a plus de minarets?
00:15:54 On n'a pas construit de nouveaux, mais des mosquées nouvelles se sont construites.
00:15:57 L'islam a continué de croître, un islam toujours aussi pratiquant et militant,
00:16:03 donc qui est encadré juridiquement,
00:16:04 mais ça nous oblige à nous poser une question simple.
00:16:07 Dans quelle mesure le droit, même le plus vigoureux,
00:16:10 dans quelle mesure l'affirmation de nos valeurs,
00:16:12 même de la manière la plus combative,
00:16:14 peut-elle contenir la démographie qui demeure la grande force
00:16:19 qui modèle l'histoire et le destin des peuples?
00:16:21 - Merci Mathieu.
00:16:22 De mon côté, Marc, maintenant, Pétaine,
00:16:24 j'aimerais vous entendre sur le fait que nous sommes dans un pays laïque,
00:16:28 où ça n'existait pas avant, mais des mosquées ont été construites,
00:16:33 des salles de prière, pardon, ont été construites
00:16:34 à l'aéroport, à la demande des musulmans.
00:16:37 Alors il faut rappeler qu'il y a aussi synagogue, chapelle, etc.
00:16:40 Mais les musulmans ont demandé des mosquées.
00:16:43 Et pourquoi est-ce qu'on arrive au point de ne pas respecter
00:16:46 ces salles de prière qui existent justement à l'aéroport,
00:16:49 et de prier comme ça largement dans un contexte aussi attendu?
00:16:54 Comment est-ce qu'on en arrive?
00:16:56 - Parce que c'est cette infiltration si bien dénoncée par Mathieu
00:16:59 dans son édito, depuis plus de 20 ans, 30 ans, au fur et à mesure.
00:17:04 Ça commence véritablement sur la place publique,
00:17:07 avec l'histoire de Creil et les deux petites gamines.
00:17:10 Et alors les uns et les autres qui sourient,
00:17:12 "Oh, deux petites gamines, on va pas en faire un scandale, c'est amusant."
00:17:16 Déjà, c'est pas amusant de voir des gamines qui s'astreignent
00:17:18 à se priver de liberté alors qu'elles sont au collège.
00:17:22 Et depuis, ça n'a cessé d'amplifier.
00:17:24 De droite et de gauche, les politiques voulaient fermer les yeux
00:17:28 et vous étiez traités de racistes.
00:17:30 Alors je vois pas où est le racisme de s'opposer à la montée d'une religion.
00:17:34 Parce que le racisme, c'est autre chose,
00:17:37 et donc dénier le principe même de laïcité.
00:17:40 - Charles-André Nélas, la France a fait preuve de tolérance
00:17:43 avec la création justement de ces salles de prière.
00:17:47 - Ah bah oui, non mais c'est sûr, la possibilité de prier là,
00:17:50 mais je pense que c'est ça le différentiel qu'on a du mal à comprendre,
00:17:53 c'est la question, l'intérêt on va dire, d'une conquête géographique en réalité.
00:17:58 C'est-à-dire se montrer, tout le monde a envie de...
00:18:01 Enfin je veux dire, n'importe quelle bataille pour conquérir l'espace public,
00:18:05 ça n'est que ça tout le temps, c'est l'histoire de l'humanité d'ailleurs.
00:18:07 Et là en l'occurrence c'est ça, et nous on veut le voir sous l'angle de la laïcité
00:18:11 qui n'est même pas conçu par les personnes dont on parle en fait.
00:18:14 Ce n'est même pas un concept compris, on va dire.
00:18:18 - Bon Dimitri, on va changer de sujet avec vous,
00:18:20 puisque le Sénat examine depuis cet après-midi...
00:18:25 J'aime bien comment vous vous haussiez les sourcils,
00:18:27 c'est pas vraiment changer de sujet selon vous.
00:18:28 (Rires)
00:18:31 - Par contre j'ai une petite notion du langage corporel assez développée.
00:18:35 (Rires)
00:18:36 Le Sénat examine depuis cet après-midi le fameux projet de loi immigration, Dimitri.
00:18:41 Les débats s'accroupent autour du fameux article 3
00:18:44 qui prévoit de créer une carte de séjour destinée aux sans-papiers,
00:18:48 travaillant dans les métiers dits "en tension".
00:18:51 Alors ce qu'on aimerait savoir avec vous, c'est la portée globale du texte.
00:18:55 Va-t-il permettre, comme le promet son intitulé,
00:18:59 de contrôler l'immigration, d'améliorer l'intégration ?
00:19:03 - Est-ce que le texte va tenir ses promesses ?
00:19:05 Bon, on va commencer par l'article 3,
00:19:07 vous allez voir, ça va nous permettre de dérouler un fil.
00:19:09 A ce stade, cet article prévoit, donc vous l'avez dit,
00:19:13 qu'un clandestin qui est en France depuis au moins 3 ans,
00:19:17 et qui lors des 24 mois précédents, les deux dernières années,
00:19:20 a travaillé pendant 8 mois au moins dans un métier ou une région en tension.
00:19:25 Alors les métiers en tension, on dit toujours la restauration,
00:19:28 l'entretien, vous avez le bâtiment,
00:19:31 technicien en mécanique, ingénieur informatique,
00:19:33 en bâtiment, travaux publics, chef de chantier,
00:19:35 infirmier, infirmière, couvreur, etc.,
00:19:37 géomètre, tuyauteur, des métiers en tension, il y en a vraiment énormément.
00:19:42 Bon ben voilà, celui qui travaille dans l'un de ces métiers,
00:19:44 qui a fait 8 mois lors des deux dernières années,
00:19:47 il se présentera à la préfecture, et automatiquement,
00:19:50 on lui délivrera une carte de séjour d'un an qui sera renouvelable,
00:19:54 et ce sera un document, un passeport de travail,
00:19:56 vous voyez, un document de travail, enfin,
00:19:58 une autorisation de travail complète, comme n'importe quel national,
00:20:01 comme n'importe quel étranger qui est en situation régulière,
00:20:05 alors qu'aujourd'hui, c'est l'employeur qui doit enclencher
00:20:08 cette démarche de régularisation, donc l'idée est d'affranchir,
00:20:11 si vous voulez, le sang-papier de cette tutelle patronale.
00:20:14 Alors, ce n'est pas le seul nouveau titre de séjour
00:20:18 qu'il est prévu de créer dans ce texte.
00:20:20 Vous en avez un autre qui est encore plus intéressant,
00:20:22 parce que là, on parle d'un titre qui sera pluriannuel,
00:20:24 valable plusieurs années, baptisé "Talent, profession médicale et de la pharmacie".
00:20:29 Donc là, ça vise les médecins, les sages-femmes,
00:20:32 les chirurgiens dentistes, les pharmaciens,
00:20:34 et tout ce que j'appelle les étrangers à forte valeur ajoutée,
00:20:36 c'est-à-dire les diplômés au-delà du master,
00:20:39 notamment les créateurs d'entreprises, ceux qui travaillent dans la recherche,
00:20:42 dans le développement, etc., ceux qui viennent se former en France
00:20:45 et qui, parfois, repartent, cela, l'idée étant de les garder.
00:20:48 On les a formés, on a investi sur eux,
00:20:50 ça a coûté de l'argent à la société française,
00:20:52 l'idée qu'ils n'aillent pas faire la fortune des États-Unis ou du Canada, par exemple.
00:20:56 Bon.
00:20:57 Encore mieux, encore un autre titre de séjour nouveau,
00:21:01 les demandeurs d'asile originaires des pays qui sont considérés comme non sûrs par l'OFPRA.
00:21:06 L'OFPRA, donc, est l'office qui détermine si vous avez le droit à l'asile ou pas.
00:21:10 Donc, ces pays, ça va être le Yémen, ça va être l'Afghanistan,
00:21:13 ça va être l'Érythrée, ça va être la Syrie, etc.
00:21:15 Eh bien, ceux-là, dès lors qu'ils auront déposé une demande d'asile en France,
00:21:18 automatiquement, ils pourront travailler en France,
00:21:20 alors que d'habitude, il faut attendre au moins six mois de procédure.
00:21:24 Là, tout de suite, dès qu'ils seront en France, ils auront...
00:21:27 - Dans les métiers en tension ? - Dans les métiers...
00:21:30 Oui, oui, mais ça n'est pas... Je ne sais pas.
00:21:32 Ça, vous me posez une colle. Je ne sais pas.
00:21:34 Parce que ce texte, honnêtement, j'ai repéré... Il y a beaucoup de flou.
00:21:36 Il y a beaucoup de choses, de détails, il y a des intentions...
00:21:39 - Et puis, il va évoluer. - Et on imagine que les choses vont être précisées au fur et à mesure.
00:21:42 Bon, voilà.
00:21:44 Voilà donc trois nouveaux sésames pour venir travailler en France,
00:21:47 qui viennent s'ajouter à notre régime français des titres de séjour,
00:21:52 qui est déjà pléthorique.
00:21:53 Le sénateur, les Républicains, François-Noël Buffet,
00:21:55 qui est un très, très bon connaisseur du sujet immigration,
00:21:58 lui, il appelle ce régime des titres de séjour l'Hydre aux 187 têtes.
00:22:02 Vous en avez trois de plus. Notre Hydre a donc désormais 190 têtes.
00:22:06 Elle aurait pu en avoir une 191e.
00:22:08 Vous avez un think tank, j'ai découvert ça en lisant le Figaro.
00:22:11 Think tank, le sens du service public qui lui suggère
00:22:13 d'ouvrir tous les emplois peu attractifs de la fonction publique
00:22:17 que les Français ne veulent pas occuper ou qui sont mal payés
00:22:20 aux étrangers non-européens aussi.
00:22:23 Voilà, c'est encore une idée.
00:22:24 La créativité en la matière, en matière de titres de séjour, elle est infinie.
00:22:28 Sachant que c'est déjà possible pour un étranger non-européen
00:22:31 de travailler à la préfecture ou à la mairie
00:22:33 sous forme en tant qu'agent contractuel.
00:22:37 Alors, la différence, c'est qu'à l'issue du projet de loi,
00:22:39 s'il est voté en l'état, on va vous demander un certain niveau de français,
00:22:42 pas trop difficile quand même, il ne faudrait pas exagérer,
00:22:44 de connaître un peu la culture et l'histoire de France
00:22:47 et de vous engager à respecter les principes de la République.
00:22:49 Mais en fait, le signal global sur l'immigration en France
00:22:53 reste totalement inchangé.
00:22:55 Qu'est-ce que vous entendez par signal, c'est-à-dire ?
00:22:58 Le signal, c'est que la France garde la porte grande ouverte.
00:23:01 C'est ça le signal.
00:23:02 Et qu'elle a besoin de main d'oeuvre étrangère pour tous ses métiers,
00:23:06 ses emplois que les Français ne voudraient plus occuper.
00:23:08 Mais il ne faut pas le dire trop fort.
00:23:10 Et d'ailleurs, la machine à minimiser, elle est déjà lancée à plein régime.
00:23:13 Qu'est-ce qu'on entend dire sur ce fameux article 3 ?
00:23:17 Vous savez, ça va concerner quoi ?
00:23:19 7000 postes, 7000 clandestins.
00:23:22 Donc c'est rien, c'est dérisoire.
00:23:24 7000 sur 800 à 900 000 clandestins.
00:23:28 Près d'un million de gens qui, en France, vivent sans papier.
00:23:31 Alors ça, ce chiffre, c'est intéressant parce qu'on a eu une officialisation implicite
00:23:34 du nombre de clandestins en France, parce que l'administration nous dit
00:23:38 nous avons 413 000 à la louche, je crois que c'est ça le chiffre, Charlotte,
00:23:41 je crois que c'est ça, 413 000 bénéficiaires de l'aide médicale d'État.
00:23:45 C'est cette aide qui permet à un étranger, un clandestin qui n'a pas les papiers,
00:23:48 d'accéder à l'hôpital et à la sécurité sociale.
00:23:52 413, sachant qu'on nous dit qu'un clandestin sur deux la demande, l'AME.
00:23:57 Vous faites la multiplication, 413 000 fois 2,
00:24:00 allez à la louche, 850 000.
00:24:01 C'est quand même intéressant. On apprend des choses comme ça par déduction.
00:24:05 On a encore mieux le nouvel argument des Républicains,
00:24:08 les soi-disant intransigeants qui considèrent...
00:24:11 - On a 1,2 milliard. - Non, ça c'est le coût.
00:24:14 Ça c'est le coût annuel. Alors d'ailleurs, il y a des gens qui m'ont repris la semaine dernière
00:24:16 en me disant "vous vous trompez Dimitri Pavlenko, c'est pas 1,2 milliard,
00:24:20 l'AME c'est le triple".
00:24:21 Oui, parce qu'en fait ce sont des enveloppes qui sont triennales,
00:24:24 qui sont votées pour trois ans.
00:24:25 Donc en fait c'est ça, c'est le milliard 2.
00:24:28 En progression de presque 5% chaque année, voyez.
00:24:31 Encore pire que notre déficit, ça va encore plus vite.
00:24:33 Encore plus intéressant, le nouvel argument des Républicains,
00:24:36 les soi-disant intransigeants qui veulent la peau de l'article 3.
00:24:39 Le Cannes a enchaîné,
00:24:41 révélé comme ça mercredi dernier que les mêmes députés qui heurent au scandale,
00:24:44 qui nous disent "attention l'article 3 c'est un appel d'air",
00:24:47 sont ceux qui démarchent en fait les préfets
00:24:50 pour obtenir des régularisations de clandestins
00:24:53 à la demande d'entreprises de leur circonscription.
00:24:55 Donc ces députés vont voir le préfet et disent
00:24:58 "voilà j'en ai 100, j'en ai 200, 300, etc."
00:25:00 Olivier Marlex par exemple, qui était ce matin l'invité d'Europe 1 et CNews,
00:25:04 comme ça nous révèle que la semaine dernière, 200 clandestins
00:25:08 qui travaillent dans le bâtiment sur les chantiers olympiques,
00:25:10 les chantiers des Jeux olympiques,
00:25:12 ont été régularisés comme ça.
00:25:14 Donc sous-entendu il n'y a pas besoin d'article 3,
00:25:15 parce qu'en réalité la machine à régulariser massivement
00:25:18 de manière industrielle,
00:25:20 elle existe déjà sans qu'on ait besoin de l'article 3.
00:25:23 Vous voyez, très concrètement.
00:25:25 - Alors c'est intéressant parce qu'on va voir avec vous dans un instant que
00:25:27 lorsqu'on dit "contrôler l'immigration",
00:25:30 ça ne veut pas dire justement la réduire ou la décourager.
00:25:33 Et on va se poser plusieurs questions autour de la table dans un instant
00:25:36 autour du ministre de la Justice, qui est devant la Justice,
00:25:39 mais autour de ces métiers en tension.
00:25:41 Mais c'est assez intéressant de se poser quand même la question.
00:25:44 - Ils testent !
00:25:45 - Comment ?
00:25:46 - Ils testent !
00:25:47 - Et puis ces métiers en tension, je ne sais pas, mais quelle solution ?
00:25:51 C'est-à-dire qu'effectivement il y a des métiers
00:25:54 qui sont libres, qui sont disponibles, qui ne sont pas...
00:25:57 - Mais payez les gens bien, payez les gens correctement.
00:25:59 Vous allez voir qu'il y aura moins de tension.
00:26:00 - Voilà, mais tout le monde l'a dit depuis un moment,
00:26:02 pourquoi est-ce que ce n'est pas appliqué ?
00:26:03 Vous allez nous dire, on en parle tout à l'heure.
00:26:04 Marc, une pause à tout de suite, c'est pas normal tout ça quand même.
00:26:07 - Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:26:13 On a appris tout à l'heure que Guillaume Meurice annonce à l'AFP
00:26:18 avoir reçu un avertissement de Radio France
00:26:20 après ses propos sur Benjamin Netanyahou,
00:26:26 sans prépuce, on en avait parlé,
00:26:28 donc je tenais à vous partager l'information.
00:26:29 Donc dans un instant, on parlera avec Marc Manon de quoi déjà, mon cher Marc ?
00:26:34 - On va parler d'une histoire un peu clandestine,
00:26:37 il ne faut pas trop en parler.
00:26:38 - Donc Anne Hidalgo, 60 000 euros.
00:26:40 Avec vous Charlotte, on parlera de ces salafistes qui infiltrent les mosquées,
00:26:46 puisque le Parisien a eu accès à une note de renseignement,
00:26:50 et on apprend beaucoup de choses très intéressantes.
00:26:52 Avec vous Mathieu Bocoté, un sujet assez particulier,
00:26:55 Tahab Ouage, qui appelle un peu indirectement à avoir des milices privées.
00:26:59 C'est-à-dire, et c'est intéressant de se poser la question,
00:27:00 de savoir les musulmans ne sont pas attaqués physiquement,
00:27:03 ce sont les juifs qui le sont, tagués, etc.
00:27:06 et ce sont les musulmans, par la voix de Tahab Ouage,
00:27:08 qui demandent à être, à s'armer, entre guillemets,
00:27:13 de façon politique, médiatique et physique.
00:27:17 Je dis bien entre guillemets.
00:27:18 À suivre.
00:27:19 On était en train de parler de ces métiers en tension,
00:27:22 et de la loi sur l'immigration qui arrive aujourd'hui au Sénat, Dimitri Pablenco,
00:27:26 et vous étiez en train de nous expliquer,
00:27:27 s'il faut bien vous comprendre,
00:27:29 que rien n'est fait, réellement, au bout du bout.
00:27:33 Contrairement peut-être à ce qu'a dit Gérald Darmanin cet après-midi,
00:27:35 pour décourager l'immigration.
00:27:37 Mais oui, parce qu'en fait, il y a une subtilité sémantique.
00:27:40 Contrôler l'immigration, dans la bouche du ministre,
00:27:42 ça ne veut pas dire la réduire ou la décourager.
00:27:45 Non, ça veut dire la contrôler, ça veut dire mieux la gérer,
00:27:47 voire l'encourager, en fait.
00:27:49 C'est le contraire total du message qui nous est envoyé depuis plusieurs semaines.
00:27:52 On a fait disparaître Olivier Dussopt, le ministre du Travail,
00:27:55 qui était censé incarner la jambe emploi, si vous voulez, la jambe intégration.
00:28:00 On n'a plus que Gérald Darmanin, et donc on allait voir ce qu'on allait voir.
00:28:02 En réalité, le but n'est absolument pas de réduire
00:28:06 l'attractivité migratoire de la France.
00:28:08 Bien au contraire, le volet intégration, par exemple.
00:28:11 On nous dit, on va exiger des étrangers
00:28:15 un examen de langue française.
00:28:17 Mais alors, qu'est-ce qui est écrit dans le texte de loi ?
00:28:19 Pour partir du texte de loi, on va demander à ces étrangers de,
00:28:22 je cite, "comprendre des conversations suffisamment claires".
00:28:26 Autrement dit, à vous, francophones, de faire l'effort de clarté,
00:28:31 de vous faire comprendre de l'étranger qui maîtrisera sommairement le français.
00:28:35 Même le volet fermeté fait douter.
00:28:38 Je vous donne un exemple.
00:28:39 Il est prévu dans le texte de faciliter l'expulsion des illégaux
00:28:42 condamnés pour des crimes passibles d'au moins 10 ans de prison.
00:28:44 Autrement dit, quand même, il faut y aller pour se faire expulser.
00:28:46 10 ans de prison, rendez-vous compte, on est dans le registre du crime,
00:28:50 vraiment du délit de très très haut niveau.
00:28:52 Parce que même cela, en fait, depuis 20 ans,
00:28:54 depuis la suppression de la double peine,
00:28:56 on les garde, on ne peut pas expulser quelqu'un
00:28:59 qui vient de faire sa peine de prison.
00:29:01 Mais qu'est-ce qui va se passer si notre étranger,
00:29:03 condamné à 10 ans de prison, a une femme et des enfants en France ?
00:29:08 Il va saisir le juge et il invoquera le droit à la vie de famille,
00:29:12 qui est un droit fondamental en France.
00:29:14 Et des juges cassent des décisions d'expulsion sur ce motif-là.
00:29:18 Je ne vois pas ce que la loi va changer à ça.
00:29:20 Un autre angle mort, et celui-là c'est le plus important,
00:29:22 les dérogations qui sont accordées aux trois pays du Maghreb,
00:29:25 c'est-à-dire la Tunisie, le Maroc et l'Algérie.
00:29:27 Surtout l'Algérie, ces trois pays-là,
00:29:29 pesant à eutroi 50% des demandes de visas en France.
00:29:34 Bon, et ils ont des statuts préférentiels,
00:29:35 les ressortissants de ces trois pays-là,
00:29:37 en matière de séjour et de travail en France,
00:29:39 ils se retrouvent en fait littéralement mis à l'abri du texte.
00:29:42 Je vous donne un exemple.
00:29:43 Un franco-algérien, il épouse une Algérienne,
00:29:46 il la fait venir en France, elle devient française.
00:29:48 Il lui a transmis la nationalité.
00:29:51 Est-ce qu'il va y avoir un contrôle du niveau de français,
00:29:54 du contrôle du niveau de langue, etc.?
00:29:56 Absolument pas.
00:29:57 Le contrôle des conditions d'intégration est exclu
00:29:59 en ce qui concerne les Algériens, en vertu de l'accord de 1968.
00:30:03 Ce fameux accord que certains voudraient supprimer ou renégocier.
00:30:06 Voilà, aucun contrôle non plus des conditions d'intégration.
00:30:09 Si on fait jouer le regroupement familial,
00:30:11 vous faites venir vos vieux-parents,
00:30:12 qui ne parlent pas un maths français,
00:30:13 vous les faites venir d'Algérie, comme ils sont Algériens,
00:30:16 ils sont exonérés de ce contrôle d'intégration.
00:30:19 Autre exemple, livré par Xavier Driancourt,
00:30:22 notre ancien ambassadeur de France en Algérie.
00:30:23 Je vous recommande son livre "L'énigme algérienne".
00:30:25 Il donne l'exemple de la kafala.
00:30:27 La kafala, en droit musulman,
00:30:28 ce n'est pas tout à fait une adaptation,
00:30:30 c'est plus une délégation d'autorité parentale.
00:30:33 Par exemple, vous me confiez, Christine,
00:30:34 vous êtes en Algérie, vous me confiez votre fils ou votre fille,
00:30:37 je reçois l'autorité parentale jusqu'à sa majorité.
00:30:40 En France, c'est reconnu dans le droit français depuis 1989.
00:30:44 Alors ça, en Algérie, ça donne lieu à beaucoup, beaucoup de fraudes
00:30:48 pour faire venir des enfants mineurs en France,
00:30:50 qui, une fois majeurs, une fois naturalisés, devenus français,
00:30:54 font jouer le regroupement familial
00:30:55 et font venir leurs vieux-parents, les cousins, etc.
00:30:57 Vous voyez, ça marche comme ça.
00:30:59 Il arrive que le consulat français, connaissant le système de fraude,
00:31:03 refuse des kafalas en disant "non, ça ne fonctionne pas".
00:31:05 Là, c'est formidable, le juge français
00:31:08 souvent va annuler le refus du consulat
00:31:12 au motif qu'il n'appartient pas à l'administration consulare française
00:31:15 de contester le bien fondé d'une décision de justice algérienne.
00:31:19 Autrement dit, notre justice française
00:31:21 est en train de nous expliquer qu'un juge algérien,
00:31:24 il a un pouvoir, finalement, de laisser passer sur le territoire français
00:31:27 supérieur à celui du consulat français.
00:31:29 Voilà.
00:31:30 Ça, le projet de loi immigration, actuellement, ne dit rien.
00:31:33 En fait, c'est un texte à trous
00:31:34 qui demanderait, en fait, beaucoup plus de choses,
00:31:36 des offensives diplomatiques,
00:31:38 des choses sur les mineurs étrangers, isolés.
00:31:41 Pareil, il n'y a pratiquement rien dans le texte.
00:31:43 Et, en fait, l'article 3, qui est présenté comme l'anomalie du texte,
00:31:48 en réalité, c'est le cœur du projet gouvernemental.
00:31:51 Merci beaucoup, Dimitri, pour votre décryptage.
00:31:54 Enquête à trous, mais nous, on va rentrer dans les trous,
00:31:56 quand même, régulièrement.
00:31:57 On va regarder un peu ce que ça donne à chaque fois.
00:32:00 Gérald Darmanin a déclaré cet après-midi
00:32:03 que le défi du siècle, c'est la question migratoire.
00:32:06 Il a déclaré que les Français sont préoccupés par l'immigration
00:32:09 et parler d'immigration, c'est parler au français.
00:32:12 Il y a une sorte de décalage, d'après ce que vous avez expliqué,
00:32:15 entre ce qui est dit et le texte en lui-même,
00:32:17 qu'on suivra, bien évidemment.
00:32:19 J'aimerais peut-être vous entendre un tour de table
00:32:21 à propos de cette particularité.
00:32:22 C'est inédit, sous la Ve République,
00:32:25 un ministre en exercice, jugé par la Cour de justice de la République,
00:32:32 Mathieu Bocoté, ou bien...
00:32:34 Mathieu Bocoté, l'héritier du Pomeraitis,
00:32:37 dont garde des Sceaux est jugé, à partir d'aujourd'hui,
00:32:39 pour prise illégale d'intérêt.
00:32:40 Il est soupçonné d'avoir utilisé sa fonction de ministre
00:32:43 pour régler des comptes avec quatre magistrats
00:32:46 avec qui il avait eu des différends quand il était avocat.
00:32:49 Ce que je disais en titre, Mathieu Bocoté,
00:32:51 c'est qu'au-delà même du fond, ce qui peut choquer,
00:32:54 c'est qu'on est dans une totale inversion.
00:32:57 Et maintenant, il n'y a plus de limite à l'inversion.
00:33:00 Un ministre de la justice jugé en plein exercice de ses fonctions ?
00:33:04 Je dirais l'absence de limite dans tous les domaines.
00:33:07 C'est-à-dire l'uris des juges qui se donnent le droit,
00:33:10 quelquefois, de cibler le ministre dans les circonstances.
00:33:13 Nicolas Sarkozy, un ancien président,
00:33:16 on cherche à lui faire la peau, disons les choses comme telles.
00:33:19 Aujourd'hui, il y a ce sentiment de toute puissance des uns des autres.
00:33:22 Et je vois vraiment une forme à travers cela,
00:33:24 quoi qu'on en dise, on peut être très critique envers du Pomeraitis,
00:33:26 mais il y a une volonté d'en finir,
00:33:28 presque une revanche d'une institution contre un homme qui l'a troublé.
00:33:31 - Dimitri ?
00:33:32 - Ecoutez, cette institution de la cause de justice de la République,
00:33:35 elle est très décriée, elle devait être supprimée.
00:33:37 Elle est toujours là.
00:33:38 Elle est toujours là, on juge un ministre en exercice.
00:33:40 Alors sur le fond du dossier, est-ce que lui-même a voulu se venger des juges ?
00:33:43 En fait, moi, ce que je trouve terrible, c'est qu'on est dans un huis clos.
00:33:46 Les politiques contre les juges, et inévitablement, les deux y perdront.
00:33:50 Les deux y perdront, parce que ce règlement de compte,
00:33:51 il se déroule sous les yeux des Français.
00:33:53 - Oui, oui, la France qui perd, les Français qui perdent.
00:33:55 - Bah ouais.
00:33:56 - Non mais la question, moi, en fait, je n'ai pas accès,
00:33:59 là en l'occurrence, à ce dossier-là.
00:34:00 Il y a la question de l'image, en effet, comme vous le dites,
00:34:02 mais la question de l'image, on la règle comment ?
00:34:05 C'est-à-dire que c'est la poule et l'œuf.
00:34:06 C'est-à-dire, est-ce que ce sont les juges qui poursuivent ce qu'ils jugent être...
00:34:10 Enfin, qui a été vu par le parquet comme un délit ?
00:34:16 Ou est-ce que c'est le ministre qui passe devant la cour ?
00:34:19 Et par ailleurs, le sentiment de toute puissance,
00:34:21 je l'élargis très largement aux hommes politiques qui se retrouvent devant les tribunaux.
00:34:24 C'est peut-être aussi parce qu'il y a un sentiment de toute puissance
00:34:26 dans la classe politique que certains se retrouvent devant les tribunaux.
00:34:30 - Non mais en plus, pour aller dans le sens de mes camarades,
00:34:33 c'est que les juges qui vont le juger ont été nommés par Dupond-Moretti.
00:34:39 C'est-à-dire que voilà...
00:34:40 - C'est ça toute la partie qui l'a arrêté.
00:34:41 - Voilà. Et puis après, il y a des députés et des sénateurs.
00:34:45 On est vraiment dans l'entre-soi, mais il n'est pas jugé comme tout citoyen.
00:34:49 Or, s'il se rend coupable de choses indécentes,
00:34:52 de choses inadmissibles pour la démocratie,
00:34:55 il devrait rendre compte devant le tribunal, comme tout à chacun.
00:34:59 Eh bien, ce n'est pas le cas.
00:35:01 - Merci pour votre regard. On parlait d'inversion de valeur.
00:35:04 Et comme je le disais en titre, là aussi, inversion de valeur.
00:35:06 Alors, on a la maire de Paris, Anne Hidalgo,
00:35:10 qui est la plus offensive en matière de lutte pour l'écologie.
00:35:16 Et qui est dans une grande polémique puisqu'elle revient de voyage à Tahiti,
00:35:20 trois semaines, 60 000 euros à Ponton ce soir.
00:35:22 Elle a fait un communiqué de presse pour expliquer son voyage.
00:35:27 Très sincèrement, Marc Benoît, on ne comprend pas.
00:35:30 - Ah ben, parce que vous êtes de mauvaise foi.
00:35:33 Si vous faisiez du vélo à Paris, vous économisez forcément la taxe carbone.
00:35:39 Vous pouvez le lever beaucoup moins que les autres.
00:35:41 Ça vous permettrait de faire des petits sauts de puce, comme Mme Hidalgo.
00:35:45 Elle a fait, depuis qu'elle est réélue, 20 voyages.
00:35:47 Ça correspond à quoi ? 51 tonnes de CO2.
00:35:51 Mais elle, elle pédale le reste du temps.
00:35:53 Donc voyez, ça lui fait un petit capital.
00:35:54 - Et en moyenne, pour un Français, c'est 11 tonnes par an.
00:35:57 - Non mais voilà. Donc on est dans l'aberration.
00:36:00 La plus totale, et c'est surtout le motif.
00:36:02 C'est-à-dire qu'il y a deux choses.
00:36:04 Il y a ce qui était murmuré,
00:36:06 car depuis que l'affaire est apparue dans la presse,
00:36:10 révélée par le Canard enchaîné,
00:36:11 on a l'impression quand même que, heureusement, le Canard,
00:36:13 il est souvent là pour revenir sur le bec.
00:36:15 Parce que sinon, nombre de choses n'existeraient pas.
00:36:17 Si j'écoute là encore, tout à l'heure, Dimitri,
00:36:19 c'est grâce à lui, le Canard, qu'on avait découvert l'affaire.
00:36:23 - N'en faites pas trop non plus.
00:36:25 - Non mais c'est pour dire, là, en l'occurrence,
00:36:28 c'est le Canard qui, le 25, parle de ce voyage,
00:36:32 et que l'on découvre que, le 21,
00:36:35 elle aurait dû assister à ce qui était,
00:36:38 soi-disant, le motif de son voyage,
00:36:41 à savoir aller vérifier ce qui se trame à Tahiti
00:36:45 pour la fameuse vague qui accompagnera le surf.
00:36:49 Ah ! Alors, on n'avait pas besoin d'elle,
00:36:51 parce qu'on avait déjà Tony Estranquet,
00:36:53 qui s'y était rendu, la ministre des Sports,
00:36:56 qui s'y était rendue,
00:36:57 mais c'est tellement difficile, sans doute, l'installation,
00:37:00 qu'il faut plusieurs officiels pour aller vérifier.
00:37:03 Si c'est à Pithiviers, ça intéresse moins, sans doute,
00:37:05 parce qu'à Pithiviers, on est sûr de l'affaire,
00:37:07 moins quand on est là-bas.
00:37:09 Et puis, il y a également, dans cette logique,
00:37:13 eh bien, le fait qu'il y avait une association
00:37:17 qui est contre les travaux.
00:37:18 C'est peut-être pour ça aussi que ça mobilise autant de personnes.
00:37:21 Ces gens estiment qu'écologiquement parlant,
00:37:23 ce n'est pas bien d'avoir ce site à Tahiti
00:37:27 pour accueillir la fameuse vague.
00:37:30 Alors, le 21, on dit, il serait bon que vous ne vous présentiez pas,
00:37:35 parce que ça risque d'entraîner des troubles.
00:37:38 Et hop, elle disparaît !
00:37:40 Elle disparaît sur un voyage personnel.
00:37:41 - Ah oui, à cause des manifestations. - Voilà.
00:37:43 - Il faut dire que lorsque les Tahitiens manifestent,
00:37:45 par exemple, ils ont manifesté contre l'installation de mosquées,
00:37:47 ça a été très efficace.
00:37:48 Je termine la parenthèse.
00:37:49 - Ah ben oui, mais ils n'ont pas été si virulents que ça,
00:37:52 parce que le 22, on a le premier adjoint de la maire de Paris
00:37:56 qui, lui, officiellement, la représente
00:37:59 et qui se rend sur le site pour voir où on en est.
00:38:02 Et où est-elle passée, clandestine ?
00:38:05 Eh bien, elle s'est rendue voir sa fille à l'île de Ré-Y-Éta.
00:38:11 Ah oui, mais là, c'est sur ses fonds personnels.
00:38:14 Alors, vous imaginez ce que tout cela a engendré
00:38:18 comme questionnement, d'autant que Mme Hidalgo,
00:38:21 qui adore, comme beaucoup de politiques aujourd'hui,
00:38:23 être sur les réseaux sociaux, elle se prend en photo.
00:38:26 Je suis à côté de ci, je suis à côté de ça, voilà ce que je fais.
00:38:29 Et là, pendant trois semaines, le silence absolu.
00:38:33 Et ce qui apparaît sur X, eh bien, ce sont les manifestations
00:38:37 en faveur du vélo, en faveur de toutes les initiatives
00:38:41 qui existent dans la ville de Paris et que l'aurait dû présider.
00:38:44 Et entre autres, eh bien, il y avait une très grande réunion
00:38:47 sur la circulation lors des Jeux olympiques.
00:38:50 Parce que oui, on est quand même inquiet de ce qui va se passer
00:38:54 quand on connaît la situation en temps normal à Paris.
00:38:57 Comment pourra-t-on se déplacer si l'on est automobiliste
00:39:02 et même en dehors pour aller d'un point à l'autre de la capitale ?
00:39:07 C'était plus important d'aller voir si la vague se manifestait ou pas.
00:39:12 Alors, celle-là, ça l'a rendue amère, cette histoire de vague.
00:39:15 – Qu'est-ce que tu veux dire ?
00:39:16 – Ça l'a rendue tellement amère qu'elle a cru qu'il était nécessaire
00:39:20 de faire un petit communiqué.
00:39:22 Il est apparu il y a trois quarts d'heure, le communiqué.
00:39:24 Alors, elle ne parle plus du tout de la fameuse vague, non, non.
00:39:28 Elle s'est rendue sur place parce que depuis 2017, avant sa réélection,
00:39:34 elle avait eu une invitation pour se rendre à l'Île-aux-Pins.
00:39:38 L'Île-aux-Pins, c'est là que se sont retrouvées Louise Michel
00:39:42 et nombre de communards.
00:39:44 Et il y a eu, en 2021, une inauguration d'une rue en hommage aux communards.
00:39:53 On peut s'interroger, en 2021, elle avait été réélue.
00:39:57 Si véritablement il fallait rendre hommage aux communards,
00:40:01 elle a quelques temps de retard.
00:40:03 C'est quand même bizarre comme situation.
00:40:06 Et puis après, elle ajoute dans ce communiqué, vous savez,
00:40:09 il y a 53 000 agents qui travaillent pour la ville de Paris.
00:40:13 On le sait parce que quand on connaît les prix et le débours de la capitale,
00:40:18 il faut bien que ça se dépense quelque part.
00:40:20 On est passé de 4 milliards et quelques à pratiquement 7 milliards.
00:40:24 Vous voyez, donc, il y a un gros trou.
00:40:26 Il y a 53 000 personnes et parmi les 53 000,
00:40:30 il y en a 6 000 qui sont originaires de l'outre-mer.
00:40:35 Alors, si on doit faire plaisir à ces employés de l'outre-mer,
00:40:39 il faut prévoir un voyage en Martinique, un voyage en Guadeloupe,
00:40:45 un voyage en Guyane parce que je pense même
00:40:49 que les gens de Martinique et de Guadeloupe
00:40:53 sont sans doute plus nombreux à travailler dans la capitale
00:40:56 que ceux de Tahiti.
00:40:58 Donc, on peut prévoir quelques voyages.
00:41:00 Après, elle dit aussi, je voudrais organiser pour 2024 une nuit blanche.
00:41:07 Vous savez, la nuit blanche, c'est le jour où les musées,
00:41:09 tout est ouvert gratuitement.
00:41:11 Eh bien, que ce soit lié en même temps avec l'outre-mer.
00:41:13 Alors, il faut bien aller sur place.
00:41:15 Voilà le délire dans lequel...
00:41:17 - L'outre-mer a bon goût.
00:41:18 - Non, mais c'est quand même difficile.
00:41:19 Elle dit mais tout ça, c'est transparent.
00:41:21 Quand vous dites 60 000 euros, ça se décompose entre les billets d'avion
00:41:26 et puis également le prix des déplacements, donc hôtel, restaurant.
00:41:32 Il y en a 18 000 pour hôtel, restaurant et pratiquement 40 et quelques 000
00:41:37 pour les avions.
00:41:39 Mais apparemment, donc elle s'est déplacée parce que c'était pour le bien
00:41:43 de la ville de Paris.
00:41:44 Ça, c'était jamais vu qu'un maire de Paris aille défendre l'image
00:41:48 de la ville là-bas au bout du monde.
00:41:50 Mais toujours est-il qu'elle a trouvé qu'il était normal
00:41:54 de payer son voyage retour.
00:41:56 C'est généreux de sa part.
00:41:58 On se demande pourquoi.
00:42:00 Il est indiqué aussi que le petit saut de puce sur l'île où séjourne
00:42:04 sa fille a été, lui, réglé par les deniers de la maire.
00:42:09 On la remercie.
00:42:10 Peut-être que c'était un petit voyage à 200 euros aller-retour,
00:42:14 grand maximum, mais elle a pensé que ça devait sortir de sa propre poche.
00:42:20 Voilà où nous en sommes dans ces tribulations.
00:42:23 Pendant ce temps-là, les petits rats, eh bien, ils continuent,
00:42:25 ce ne sont pas ceux de l'opéra, ils continuent à courir dans Paris.
00:42:29 Il y en a pratiquement 4 millions, soit le double des Parisiens.
00:42:34 Il y a 260 000 logements qui sont libres et on ne sait pas comment
00:42:38 faire en sorte qu'ils réapparaissent sur le marché.
00:42:41 Et puis si vous allez ici et là, c'est le plus beau camping
00:42:45 de l'Europe.
00:42:46 D'ailleurs, les Anglais disent l'homme le plus sale de l'Europe,
00:42:51 c'est Paris.
00:42:53 Et bien, vous avez les campements autour du périphérique,
00:42:56 ici et là, de ces pauvres bougres et qui, là, ça ne dérange personne.
00:43:00 - Donc, moralité, vitesse limitée à 30 km/h à Paris,
00:43:04 des voitures sorties de Paris, des ZF initiées depuis 2015 et tout,
00:43:09 mais on va le plus loin possible de Paris en avion.
00:43:13 Et je rappelle que les tarifs en éco, c'est 3 000 euros pour aller à Tahiti
00:43:17 et en business, c'est 8 000 à 10 000 euros le billet.
00:43:19 - Et puis partout, les petits travaux, vous savez,
00:43:22 Paris est devenu moche comme il n'est pas permis.
00:43:24 Si vous pouvez vous promener rue de Rivoli, à 1h du matin,
00:43:28 il y a encore des embouteillages, comme ça vous voyez merveilleusement bien
00:43:31 les jardins d'étuilerie parce qu'il n'y a plus qu'une seule route
00:43:34 alors qu'il y a quatre voies pour les vélos.
00:43:37 - Ah oui, ou douze, ou douze.
00:43:39 Le Parisien, pas le Parisien, le Parisien, le Parisien,
00:43:43 le Parisien journal, ma chère Charlotte, a eu accès à une note
00:43:47 des renseignements territoriaux qui alerte sur les méthodes utilisées
00:43:53 par la mouvance salafiste pour déstabiliser plusieurs mosquées en France.
00:43:58 Quelle est la réalité de cette offensive ?
00:44:02 - Alors, la note des renseignements, décryptée par les journalistes du Parisien,
00:44:07 explique d'abord, selon les renseignements, c'est un courant qui est aujourd'hui
00:44:10 officiellement minoritaire dans les mosquées en France
00:44:13 puisqu'il y a 119 mosquées qui auraient basculé,
00:44:16 c'est le vocabulaire qui est utilisé, qui seraient sous la coupe des salafistes,
00:44:20 sur les 2018 qui sont recensées aujourd'hui en France.
00:44:23 Mais, précise la note, il y a une grosse rupture générationnelle.
00:44:28 Les jeunes sont beaucoup plus attirés, on va dire,
00:44:30 par cette lecture plus littérale, on va dire, des textes islamiques.
00:44:33 La note souligne par ailleurs qu'en cinq ans, ces cinq dernières années,
00:44:37 la hausse des mosquées touchées par cette offensive salafiste,
00:44:40 par cette tentative de noyautage, disent-ils, a augmenté de plus de 50%.
00:44:45 Alors, il est juste que le phénomène n'est pas concerté à l'échelle nationale,
00:44:48 mais qu'il est réel, on va dire, dans plusieurs mosquées en même temps.
00:44:51 C'est-à-dire que c'est un phénomène à la fois générationnel et qui prend de l'ampleur.
00:44:55 Et ça n'est pas nouveau, on avait déjà vu ces tentatives de noyautage,
00:44:59 mais ce qu'on comprend avec à la fois l'augmentation et la jeunesse
00:45:02 de cette offensive, que c'est donc l'avenir potentiellement de ces mosquées.
00:45:07 Alors, il y a cette page, dans cette note, qui compile les différents exemples
00:45:10 par lesquels ces offensives se font.
00:45:13 En 2023, la note précise qu'il y a une vingtaine de mosquées
00:45:17 qui ont été ciblées, c'est essentiellement dans le Grand Est
00:45:20 et en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:45:22 Et alors, les offensives, elles se font très différemment.
00:45:24 Alors, on se dit, comment est-ce qu'ils prennent le pouvoir dans une mosquée ?
00:45:27 En fait, c'est assez simple.
00:45:28 D'abord, ça se fait dans des mosquées plutôt petites, en moyenne, c'est 350 fidèles.
00:45:32 C'est des mosquées plutôt petites, et ils s'engouffrent dans les brèches possibles dans ces mosquées.
00:45:37 La première chose, et c'est la première porte d'entrée, on va dire,
00:45:40 c'est l'absentéisme des présidents d'associations.
00:45:42 Souvent, les mosquées sont adossées à des associations,
00:45:44 et l'absentéisme des présidents d'associations, c'est soit les raisons de santé,
00:45:47 soit parce que ce sont des personnes assez âgées qui ont désormais pris leur retraite
00:45:51 et qui sont parties vivre leur retraite au Maghreb, nous précise la note.
00:45:54 Donc, ils ne sont plus là pour gérer l'association,
00:45:56 donc d'autres prennent la place de manière assez naturelle.
00:45:59 Ensuite, il y a la question de la mauvaise gestion,
00:46:01 des procédures judiciaires qui visent telle ou telle dans la mosquée,
00:46:04 et c'est l'occasion pour la France + Salafiste
00:46:07 de prendre ce prétexte-là pour convaincre les fidèles
00:46:09 qu'il est temps de changer de tête à la tête de la mosquée.
00:46:13 Et ensuite, il y a la stratégie légaliste,
00:46:15 celle qu'on décrypte souvent ici, à peu près dans toutes les sphères de la société,
00:46:18 elle existe aussi dans les mosquées.
00:46:20 Alors là, c'est l'utilisation, je cite,
00:46:21 "du cadre légal associatif comme moyen de pression".
00:46:24 Par exemple, alors il y a un exemple qui m'a fait rire,
00:46:26 parce qu'ils font très attention que les délais légaux, par exemple,
00:46:31 soient respectés pour la tenue d'une assemblée générale dans la mosquée,
00:46:34 et si vous avez un jour de plus, ils disent
00:46:36 "Ah, ça annule tout, il faut refaire les élections",
00:46:38 et là, ils se présentent parmi les élections,
00:46:40 et finalement, ils accélèrent des périodes de transition
00:46:43 qui sont propices, évidemment, à leur accès potentiellement
00:46:46 au pouvoir dans les mosquées.
00:46:48 Donc là, c'est évidemment pas par amour du droit,
00:46:50 je souris parce qu'on le voit avec à peu près tout.
00:46:53 À chaque fois qu'il y a la question de ce droit extrêmement bureaucratique
00:46:56 que nous avons, tout le monde se met dans les brèches,
00:46:58 et bien dans les associations qui sont dans les mosquées également,
00:47:02 et alors parfois, plus marginal,
00:47:04 il y a la question de l'affrontement même physique,
00:47:06 alors c'est des interruptions extrêmement bruyantes de prêches
00:47:09 qui sont jugées trop modérées ou pas au goût des salafistes,
00:47:12 et c'est des affrontements, ça monte dans les tours,
00:47:14 et donc il y en a un premier qui met un coup,
00:47:16 ça vous permet de porter plainte, et donc d'évincer la personne
00:47:19 dont vous voulez par exemple prendre la place.
00:47:21 C'est assez marginal, on va dire, dans ces histoires,
00:47:23 mais ça existe aussi, mais la chose qu'on peine à voir,
00:47:27 c'est que ces offensives, c'est un peu comme quand Mathieu nous explique
00:47:30 le mot "stratégie électorale".
00:47:32 S'il y a une stratégie électorale, c'est qu'il y a un électorat potentiel.
00:47:35 Si vous prenez la tête d'une mosquée et que les fidèles vous suivent,
00:47:37 c'est qu'il y a des fidèles aussi pour ce retournement,
00:47:41 on va dire, ou pour ce changement de lecture, en l'occurrence salafiste.
00:47:45 - Alors de quoi faut-il s'inquiéter, Charlotte Darnelas,
00:47:47 exactement devant ce constat des services de renseignement en France ?
00:47:52 - Moi je vais vous dire franchement, quand j'ai lu cette note,
00:47:54 j'ai eu envie de répondre "et alors ?"
00:47:56 Il faut savoir ce qu'on veut en fait dans ce pays,
00:47:58 c'est-à-dire que... Pourquoi est-ce que je dis "et alors",
00:48:00 c'est quoi le salafisme en fait ?
00:48:02 Le salafisme, c'est une conception de la piété musulmane, en soi.
00:48:06 C'est une manière de lire littéralement le Coran,
00:48:08 c'est une manière de revenir à la manière dont les compagnons du prophète vivaient.
00:48:13 Je fais simple, mais en gros c'est ça.
00:48:15 C'est pas une qualification criminelle, le salafisme.
00:48:17 Ça n'a pas été interdit, le salafisme en France.
00:48:20 Donc on leur dit "c'est quoi votre problème ?"
00:48:22 En fait, on lit cette note et on se dit "on a des autorités dans ce pays
00:48:25 qui sont excessivement paradoxales quand même".
00:48:27 Parce que 1) en effet, le salafisme, d'abord, n'est jamais défini,
00:48:31 il n'est pas interdit à ce que je sache,
00:48:33 par ailleurs on aurait du mal à l'interdire avec le flou qui est autour de ça.
00:48:38 Et par ailleurs, ça ne veut évidemment pas dire terrorisme,
00:48:40 ça ne veut surtout pas dire recours à la violence.
00:48:43 Dans le monde musulman, les salafistes sont opposés aux djihadistes,
00:48:45 par exemple, parce qu'ils ont une lecture de la piété musulmane qui est semblable,
00:48:50 mais les salafistes refusent le recours à la violence.
00:48:53 Qu'est-ce qu'on fait de cette information ?
00:48:54 Que veut dire "salafisme" dans cette note ?
00:48:57 Par ailleurs, on comprend que ce qui inquiète dans le salafisme,
00:49:01 c'est une conception de l'homme et de la femme,
00:49:03 une conception du rapport à la religion,
00:49:05 une conception du rapport au reste de la société
00:49:08 qui, elle, n'est pas musulmane ou salafiste,
00:49:10 et tout ça n'est pas nécessairement légalement répréhensible,
00:49:15 c'est moralement à la limite discutable,
00:49:17 mais que peuvent faire les autorités sur ce terrain-là ?
00:49:20 Donc que faire de la donnée que le salafisme inquiète
00:49:24 parce qu'en fait il est difficilement compatible avec notre manière de vivre ?
00:49:27 La question est un peu vertigineuse pour des autorités politiques,
00:49:30 si je puis me permettre, elle arrive un peu tard surtout.
00:49:32 Elle arrive un peu tard parce que quand on a un président de la République,
00:49:35 Emmanuel Macron, qui nous dit "moi, c'est pas mon métier",
00:49:37 et il a parfaitement raison,
00:49:39 d'expliquer à un croyant qu'il doit être modéré,
00:49:41 d'expliquer que sa croyance doit être modérée
00:49:43 ou que sa foi doit être modérée.
00:49:45 Il a raison, c'est pas son métier,
00:49:46 par ailleurs je sais pas comment il s'y prendrait.
00:49:48 Mais si on nous dit que le salafisme, c'est une lecture littérale
00:49:52 des textes de l'islam,
00:49:54 de quoi a-t-on peur exactement ?
00:49:56 Du salafisme ou des textes de l'islam lus de manière littérale ?
00:50:00 Ça, personne ne répond à cette question, certainement pas dans la note.
00:50:03 Alors quels sont les torts exactement des salafistes ?
00:50:06 Je pose la question, mais simplement quand on voit
00:50:08 à quel point ça nous inquiète, on se dit
00:50:10 est-ce qu'il n'était pas un peu plus prudent
00:50:12 de se poser la question avant d'accueillir des personnes
00:50:15 de qui on a par ailleurs glorifié les origines
00:50:18 en expliquant qu'elles avaient toute leur place
00:50:20 et qu'il fallait évidemment qu'elles puissent vivre dans ce pays,
00:50:23 qu'elles puissent trouver la place
00:50:24 et qu'on pointait du doigt ceux qui rappelaient
00:50:26 que ce serait bien qu'on cultive le commun
00:50:29 plutôt que les origines de telle ou telle.
00:50:31 Donc une fois qu'on a fait ça pendant 40 ans,
00:50:33 venir au bout de 40 ans en disant
00:50:34 "alors on vous a dit de rester comme vous étiez, mais en fait non,
00:50:37 en fait on va changer quelques trucs quand même
00:50:38 parce qu'il y a des choses qui ne nous vont pas",
00:50:40 c'est un peu tard, surtout avec le nombre,
00:50:42 surtout avec la question démographique.
00:50:44 Et quand par ailleurs, vous vous inquiétez de cette question-là,
00:50:47 tout en poursuivant l'importation de personnes
00:50:51 qui revendiquent cette lecture-là,
00:50:53 qui encore une fois n'est pas légalement répréhensible,
00:50:56 c'est simplement une différence de conception du monde
00:50:58 et de la vie en société.
00:51:00 Et bien comment est-ce que vous traitez cette question-là ?
00:51:03 Donc un, il faudrait, si la question est générationnelle,
00:51:06 comme le précise la note,
00:51:07 que ça n'ait pas le rôle de l'autorité politique
00:51:09 d'expliquer comment vivre et comment lire un texte,
00:51:12 comment vivre de sa foi et comment vivre sa religion.
00:51:15 Mais que la question inquiète malgré tout
00:51:17 au point de faire des notes régulières
00:51:18 par les services de renseignement,
00:51:20 c'est juste l'histoire de notre inconséquence.
00:51:22 Enfin, quand je dis notre inconséquence, je suis gentille,
00:51:24 je nous mets tous dedans.
00:51:25 C'est l'histoire de l'inconséquence
00:51:27 de nos autorités politiques
00:51:28 qui se posent les questions après,
00:51:30 enfin trop tard, en réalité trop tard,
00:51:33 et surtout pas dans le bon ordre.
00:51:34 Parce qu'elles finissent par reprocher
00:51:35 de manière extrêmement floue.
00:51:36 Vous avez une note sur le salafisme,
00:51:38 il n'y a aucune définition,
00:51:39 on ne sait pas très bien comment le politique va s'y prendre,
00:51:41 qu'est-ce que ça veut dire exactement,
00:51:42 est-ce que c'est une question de, comment dire,
00:51:45 d'ordre public ? Non.
00:51:47 Est-ce que c'est une question de mœurs ?
00:51:49 Oui, évidemment.
00:51:50 Comment est-ce qu'on passe les mœurs par la loi ?
00:51:52 La question reste entière.
00:51:53 Et quand, en parallèle, vous continuez à importer des gens
00:51:56 qui ont des mœurs différentes,
00:51:58 c'est que vraiment, non seulement vous êtes inconséquent
00:52:00 depuis le début, mais que vous la poursuivez
00:52:02 par les lois que vous proposez jusqu'à aujourd'hui.
00:52:05 Et c'est moi ce qui m'a, on va dire, interpellée
00:52:09 dans cette note qui a évidemment vocation
00:52:12 à tous nous inquiéter.
00:52:13 Votre argumentation est saisissante.
00:52:16 Parce qu'on ne s'attend pas à voir le salafisme,
00:52:18 la façon dont vous décrivez.
00:52:20 Et c'est très important de décrire, effectivement,
00:52:23 de prendre la réalité du mot salafisme.
00:52:26 Alors, est-ce que ce n'est pas, Charlotte Dornalas,
00:52:28 fondamentalement inquiétant de constater toutefois
00:52:31 une montée en puissance du salafisme ?
00:52:33 Pour vous donner un exemple, il y a des pays,
00:52:35 la majorité musulmane par exemple,
00:52:37 où on espère, ou même on provoque la salafisation
00:52:41 de la jeunesse musulmane pour réduire le risque terroriste.
00:52:45 Donc vous voyez que tout est relatif, en fait,
00:52:47 cette question "tout est très, très, très relatif".
00:52:49 Parce que nous, évidemment, si en France, on en arrive à se dire
00:52:51 "on va tenter de salafiser les jeunes musulmans
00:52:53 pour éviter le dyadisme", c'est que vraiment, déjà,
00:52:56 c'est compliqué pour nous.
00:52:57 Mais on a aussi la question qui s'ajoute
00:52:59 de la question des frères musulmans.
00:53:00 Or, entre les salafistes et les frères musulmans,
00:53:01 il y a une vraie bataille qui se joue sur l'islam.
00:53:04 Donc on comprend que tous ces mots dans notre tête
00:53:06 renvoient un petit peu à la même chose,
00:53:07 c'est-à-dire l'islamisme, voire même pourquoi pas le terrorisme.
00:53:10 Et que finalement, on comprend mal ce qui est en train de nous arriver
00:53:13 puisque de toute façon, on n'a pas voulu le voir, ni le comprendre.
00:53:16 La vérité, c'est que notre inquiétude vis-à-vis de ça,
00:53:19 elle est composée.
00:53:20 C'est-à-dire, elle est composite.
00:53:21 Il y a plusieurs choses qui nous inquiètent.
00:53:22 Le terrorisme, évidemment, et là, l'autorité politique
00:53:26 peut intervenir sur la question de la sécurité publique,
00:53:29 des intérêts supérieurs de la nation,
00:53:31 tout ce dont on parle en permanence.
00:53:32 Et ensuite, la question de l'islamisation sans le terrorisme,
00:53:35 c'est-à-dire la conquête agressive du pays.
00:53:38 La conquête agressive, ça veut dire rapide et extrêmement volontaire.
00:53:41 C'est par exemple l'exemple que nous prenait Mathieu tout à l'heure.
00:53:44 Mais les questions qui concernent l'emprise culturelle,
00:53:47 ce qu'on appelle l'islamisation du pays,
00:53:49 l'islamisation par le nombre et par les mœurs,
00:53:52 c'est pas spécialement l'apanage ni des terroristes ni des islamistes.
00:53:55 Pas du tout.
00:53:56 C'est simplement la question du nombre de musulmans fut-il
00:53:59 les plus pacifiques du monde.
00:54:01 Donc, c'est une question, encore une fois,
00:54:03 de ce que nous voulons pour le pays.
00:54:05 Et la question de l'islam tout court, elle est également double.
00:54:07 Il y a d'abord, un, la conquête démographique
00:54:09 par le nombre, tout simplement.
00:54:11 Ce qui, là, évidemment, n'est pas du tout répréhensible sur les personnes.
00:54:14 Simplement, il faut le penser, parce que ça change le visage d'un pays.
00:54:17 Et il y a la question des interrogations
00:54:19 sur les ambiguïtés de l'islam lui-même.
00:54:21 Et là, je renvoie à la condamnation récente de l'imam de Bocquer.
00:54:24 Alors, on a eu tous des débats, sur tous les plateaux du monde,
00:54:27 tous les hommes politiques, sur l'imam de Bocquer.
00:54:29 Il faut quand même viser l'islamisme.
00:54:32 Et on a bien eu raison de le condamner.
00:54:34 Alors, viser l'islamisme, ça correspond à quoi ?
00:54:36 Cet imam, il a posté sur Facebook, entre guillemets,
00:54:39 un hadith de la sunna de l'islam.
00:54:41 Entre guillemets.
00:54:43 Ça veut dire qu'il a pris la partie d'une phrase,
00:54:45 qui est comprise dans les petits livres,
00:54:47 dans les trois livres, j'ai vérifié ce week-end,
00:54:49 dans les trois livres du sunnisme dans le monde,
00:54:52 qui sont les plus distribués, cette phrase existe.
00:54:54 Cette phrase, je la rappelle quand même,
00:54:56 vous combattrez les juifs et aurez le dessus sur eux,
00:54:58 de sorte que la pierre dira aux musulmans,
00:55:00 voici un juif caché derrière moi, viens le tuer.
00:55:02 Alors, évidemment qu'il y a des musulmans
00:55:04 qui interprètent eux-mêmes les textes.
00:55:06 Mais nous n'avons pas d'autorité, ni dans le sunnisme,
00:55:08 ni dans aucune frange de l'islam.
00:55:10 Donc avec qui nous discutons et avec qui nous tranchons cette question ?
00:55:12 Il y a un tribunal qui vient d'expliquer
00:55:14 qu'il y avait une partie des textes,
00:55:16 même une petite partie des textes de l'islam,
00:55:18 qui en l'occurrence, était incompatible avec la France.
00:55:20 Qu'est-ce qu'on fait de cette information ?
00:55:22 Vraiment, moi j'aimerais bien savoir,
00:55:24 qu'est-ce qu'on fait de cette information ?
00:55:26 Personne ne répond.
00:55:28 Qu'est-ce qu'on fait de ces informations ?
00:55:30 Merci beaucoup Charlotte Dornelas.
00:55:32 Cette information nous interpelle.
00:55:34 Ta'a Bouhafs est une figure connue de la vie politique à gauche.
00:55:36 Certains le décrivent comme un symbole de l'islamo-gauchisme.
00:55:38 Hier, sur X Twitter, il a lancé un appel assez particulier,
00:55:40 en invitant les musulmans de France à s'organiser
00:55:42 pour assurer un peu leur autodéfense.
00:55:44 Et c'est sur cet appel qu'on voulait revenir.
00:55:46 Ta'a Bouhafs, ne l'oublions pas,
00:55:48 qui était candidat présumé pour la France insoumise
00:55:50 aux élections,
00:55:52 a été élu candidat à la France insoumise
00:55:54 en 2016.
00:55:56 Il a été élu candidat à la France insoumise
00:55:58 en 2017.
00:56:00 Il a été élu candidat à la France insoumise
00:56:02 aux élections législatives.
00:56:04 Et il n'a pas été retenu. Pourquoi ?
00:56:06 Parce qu'il avait une accusation,
00:56:08 en guillemets "metoo", de ce genre,
00:56:10 qui n'a pas été retenue, soit dit en passant.
00:56:12 Et les cadres de la France insoumise ont dit
00:56:14 "on ne peut pas t'avoir à cause de ça,
00:56:16 mais dis que tu te retires à cause des violences
00:56:18 et des propos racistes que tu subis."
00:56:20 On voit ici toute l'honnêteté de ces gens.
00:56:22 Alors que dit-il ? Je le cite mot pour mot.
00:56:24 C'est un appel à la milice.
00:56:26 "Puisque la sécurité des musulmans
00:56:28 ne semble pas être la préoccupation de personne
00:56:30 ou si peu de monde,
00:56:32 en tout cas clairement pas celle du gouvernement,
00:56:34 les musulmans vont devoir
00:56:36 sérieusement organiser
00:56:38 leur propre défense politique,
00:56:40 physique, médiatique."
00:56:42 Ah, moi je retiens un mot ici. Physique.
00:56:44 Qu'est-ce que c'est ? Ça veut dire, selon lui,
00:56:46 les musulmans sont aujourd'hui en danger
00:56:48 en France, physiquement. Ils seraient menacés
00:56:50 de partout. Et ils devraient
00:56:52 organiser des milices d'autodéfense
00:56:54 pour assurer leur défense.
00:56:56 Contre qui ? Contre qui ?
00:56:58 Ah ben, il donne la réponse.
00:57:00 "Se défendre contre les groupes nazis
00:57:02 qui veulent nous tuer."
00:57:04 Ah, les groupes nazis qui circulent en France
00:57:06 et qui veulent tuer les musulmans, nous dit-il.
00:57:08 Et quand on lui dit "Vous avez pas la vision un peu
00:57:10 peut-être paranoïaque des choses ?" Il répond.
00:57:12 "Que ce soit clair,
00:57:14 dans mes expressions publiques,
00:57:16 je ne compte pas ménager les petites susceptibilités
00:57:18 coloniales qui voudraient nous dicter
00:57:20 chacun de nos mots. Conseil,
00:57:22 ne vous fatiguez même pas sous mes tweets,
00:57:24 nous avons 132 ans d'expérience
00:57:26 dans les veines et dans la tête." Donc ce qui est intéressant,
00:57:28 c'est que ce monsieur qui est né en Algérie, si je ne me trompe pas,
00:57:30 de grands-parents qui étaient combattants
00:57:32 FLN. Donc des gens qui sont battus pour l'indépendance
00:57:34 de leur pays, mais qui voient leur progéniture
00:57:36 le quitter. C'est original, comme point de vue, quand même.
00:57:38 Et qu'est-ce qu'il dit ? Il importe
00:57:40 la mémoire algérienne en France pour dire
00:57:42 "Nous vivons, nous Arabes,
00:57:44 nous Musulmans, nous...
00:57:46 Imaginez le "nous". "Nous vivons dans une
00:57:48 situation de persécution telle que
00:57:50 nous avons besoin de milices d'autodéfense."
00:57:52 Qu'est-ce que ça veut dire les milices d'autodéfense ?
00:57:54 Il faut être clair. Ça veut dire, c'est une logique
00:57:56 de partition qui va jusqu'au bout d'elle-même.
00:57:58 Sur ce territoire, le nôtre,
00:58:00 l'État n'aura plus le monopole
00:58:02 de la violence légitime, puisque
00:58:04 l'État ne nous défend pas.
00:58:06 Nous allons nous défendre
00:58:08 nous-mêmes, nous aurons nos milices,
00:58:10 nous exercerons le monopole
00:58:12 de la violence légitime chez nous.
00:58:14 Et je laisse de côté en passant la défense politique
00:58:16 et médiatique.
00:58:18 Enfin, ils ont déjà le service public
00:58:20 pour la défense, quand même.
00:58:22 Et pour ce qui est de la politique, je ne sais pas, est-ce que c'est le parti musulman ?
00:58:24 Mais ce qui est certain, défense physique,
00:58:26 appel à la milice.
00:58:28 - Selon vous, est-ce que c'est un appel
00:58:30 à la violence ?
00:58:32 - Ah, c'est une excellente... Je dirais que c'est un
00:58:34 appel au droit à exercer
00:58:36 la violence soi-même. C'est ça, la donnée
00:58:38 centrale, ici. Nous sommes devant des gens qui nous
00:58:40 disent... "Nous sommes dans un..."
00:58:42 Ils nous disent des milices nazis, mais il faut être sérieux, là.
00:58:44 Dans son esprit, il n'y a pas de groupe nazi
00:58:46 un peu partout en France, aujourd'hui.
00:58:48 Dans son esprit, la société est organisée
00:58:50 de telle manière que c'est une organisation
00:58:52 raciste de persécution des musulmans.
00:58:54 Ça, c'est sa vision du monde.
00:58:56 Dès lors, les groupes dont il nous parle
00:58:58 sont des... C'est le système colonial.
00:59:00 Donc, pour lui, les groupes...
00:59:02 Les milices dont il nous parle, ce sont des groupes
00:59:04 d'autodéfense, des
00:59:06 coloniaux, contre la violence
00:59:08 coloniale française.
00:59:10 Violence coloniale que la France exercerait
00:59:12 contre ses propres populations, en son propre pays.
00:59:14 Je pense qu'un jour... Vous savez,
00:59:16 le colonialisme, aujourd'hui, dans nos pays, c'est le droit
00:59:18 pour un peuple d'imposer chez lui sa propre culture.
00:59:20 On est rendu fou, quand même. Mais quoi qu'il en soit,
00:59:22 il réclame donc le droit d'aller
00:59:24 très loin. Le droit de se
00:59:26 défendre lui-même, autrement dit, le droit d'utiliser la violence
00:59:28 physique, c'est le mot qu'il utilise,
00:59:30 physique, contre ceux, les milices
00:59:32 nazis, mais pas seulement. Et si on lui demande
00:59:34 de définir les milices nazis, si on lui demande
00:59:36 de définir les forces qui persécutent les musulmans
00:59:38 aujourd'hui, eh bien, on comprend, en fait,
00:59:40 ce qu'il réclame, c'est le droit de faire sécession.
00:59:42 Alors, je le dirais en un mot, droit de sécession,
00:59:44 droit de transformer les quartiers
00:59:46 en petites républiques islamo-gauchistes,
00:59:48 droit pour ces petites républiques islamo-gauchistes
00:59:50 d'exercer non seulement contre l'extérieur,
00:59:52 mais contre la population qui les compose,
00:59:54 les règles auxquelles elles devront se soumettre
00:59:56 pour vivre désormais tel que
00:59:58 l'entend M. Boivre, qui parle de la référence
01:00:00 aux musulmans, donc je devine que ces républiques seront
01:00:02 des musulmanies, je sais pas exactement comment elles sont nommées,
01:00:04 mais ce qui est intéressant, c'est qu'il réclame,
01:00:06 c'est la logique de la partition
01:00:08 qui arrive jusqu'au bout d'elle-même, jusqu'au bout
01:00:10 où on réclame la violence physique pour soi,
01:00:12 le monopole de la violence physique légitime
01:00:14 réclamé par M. Tabouaf, c'est intéressant.
01:00:16 - Sans être menacé physiquement.
01:00:18 - Ah, mais il faut le rappeler, à ce que j'en sais,
01:00:20 ces derniers temps, ce sont les juifs qui sont quand même
01:00:22 la cible en France de différentes persécutions,
01:00:24 mais quand on décide d'avoir un rapport au monde inversé,
01:00:26 quand le réel est la catégorie de trop
01:00:28 que l'on peut congédier pour vivre selon
01:00:30 ses fantasmes, on peut alors s'imaginer
01:00:32 la France comme une grande république islamophobe
01:00:34 et comment y parvient-on ? Parce qu'on nomme
01:00:36 islamophobie le refus qu'a la France
01:00:38 de se laisser islamiser, mais ça c'est autre chose.
01:00:40 - Ah là là, merci beaucoup Mathieu Beaucotter,
01:00:42 c'est intéressant parce qu'on termine l'émission
01:00:44 mais on a vu que selon le réseau,
01:00:46 sur le réseau social Twitter,
01:00:48 les propos les plus haineux,
01:00:50 les plus violents sont
01:00:52 en Europe, sont en France,
01:00:54 on a envie de se poser beaucoup de questions.
01:00:56 Excellente suite de programme, tout de suite, Pascal Praud.
01:00:58 Merci à tous !
01:01:00 Merci à tous !