Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00 - On a un petit problème. On a un problème ce soir.
00:00:03 C'est-à-dire qu'on a vu que la ministre...
00:00:06 Bonsoir, pardon !
00:00:07 [Rires]
00:00:08 Mais que la ministre de la Culture a envers la possibilité d'avoir des postes à des gens de la diversité.
00:00:14 Donc je vous annonce ce soir que...
00:00:16 - C'est notre dernière !
00:00:17 - Non mais moi...
00:00:18 - Y'a que vous qui restez !
00:00:19 - Non mais c'est moi qui pars, je serai peut-être nommée...
00:00:21 Je vais postuler, parce que si on fonctionne la couleur de peau...
00:00:23 - Ah !
00:00:24 - Donc vous êtes éliminée !
00:00:25 - Ils auront tout éliminé !
00:00:26 - Bah oui, nous c'est notre dernière !
00:00:27 Au revoir, chers amis !
00:00:28 - On va en parler, j'ai moins besoin de vous entendre...
00:00:31 - Elle vous laisse pas partir !
00:00:32 - Ça peut être intéressant...
00:00:33 [Rires]
00:00:34 - C'est peut-être la dernière !
00:00:35 - Non, non, non !
00:00:36 - La minute info, Simon Guilain. Bonsoir !
00:00:38 - Bonsoir, Christine, et bonsoir à tous.
00:00:40 La fête de Hanoukka sous très haute surveillance.
00:00:42 Gérald Darmanin a demandé à tous les préfets une extrême vigilance pour cette fête juive qui doit durer huit jours.
00:00:48 Le ministre de l'Intérieur a rappelé le niveau très élevé de la menace terroriste en France.
00:00:52 Le Danemark adopte une loi qui interdit les autodafés du courant.
00:00:56 Le but est d'enrayer la vague de profanation de livres saints observés ces derniers mois au Danemark
00:01:01 et qui ont d'ailleurs entraîné des tensions dans plusieurs pays musulmans pendant l'été.
00:01:05 Et puis la Cour de Cassation a rejeté le pourvoi d'un agriculteur de l'Oise
00:01:09 condamné à verser plus de 100 000 euros de dommages et intérêts à des riverains.
00:01:13 Ces derniers se plaignent du bruit et de l'odeur de ces vaches, chère Christine.
00:01:17 [Rires]
00:01:18 - Pardon, je sais pas si de vraies infos, Simon Guilain...
00:01:22 [Rires]
00:01:24 - La vache fait du tord aux voisins, c'est de l'antichérétisme.
00:01:27 - Merci Simon.
00:01:28 - On a pas la chance de respirer la tranquillité électrique partout.
00:01:31 - Je peux commencer le sommaire ? Je sens que tout le monde est au sommaire ce soir.
00:01:35 Au nom du barrage ORN, ne parlons pas des prénoms.
00:01:39 Au nom du barrage ORN, ne regardons pas le réel.
00:01:43 Crépole, Lola ou plus récemment Fabienne Lalille.
00:01:46 Au nom du barrage ORN, mettons en avant les supporters anglais.
00:01:50 Les Kevin, les Mathéo.
00:01:52 Au nom du barrage ORN, il n'y a pas de lien entre la délinquance et l'immigration.
00:01:57 Pendant ce temps, toute cette stratégie ne bénéficie-t-elle pas à l'extrême gauche ?
00:02:03 L'édito de Mathieu Beaucote.
00:02:05 Deux mois jour pour jour après les massacres du 7 octobre,
00:02:08 les violences sexuelles subies par les femmes ce jour-là
00:02:11 ne trouvent aucune féministe pour les défendre, pas un mot.
00:02:14 Ces violences sexuelles que l'on voit aussi en France,
00:02:17 comme le viol de Cherbourg ou encore Fabienne, l'infirmière retraitée à Lille,
00:02:21 la petite Lola, pourquoi ?
00:02:22 Ces violences sexuelles ailleurs ou ici ne trouvent aucune porte-parole féministe.
00:02:26 Alors que par exemple, le baiser volé du président de la Fédération de foot espagnole
00:02:32 alimentait les polémiques, pourquoi taire les réelles atrocités ?
00:02:37 L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:39 CNews a reçu le grand prix de la presse internationale pour l'année 2023.
00:02:45 Un prix pour la couverture étendue des conflits armés internationaux
00:02:49 et leur analyse sur tous les aspects, je cite, c'était ce lundi 4 décembre.
00:02:54 France Info TV, Charlie Hebdo, France Culture ont également été primés
00:02:58 par l'association de la presse étrangère.
00:03:00 Mais le journalisme français est-il donc récompensé dans toute sa diversité ?
00:03:07 Le regard de Marc Le Nom.
00:03:09 Armand, le tueur de Birak M, voulait venger ses compatriotes musulmans.
00:03:14 De la même façon, il y a un mois à Bruxelles, un homme avait tué deux personnes.
00:03:18 Pourquoi tuer lorsque des courants sont brûlés ?
00:03:21 Pourquoi tuer lorsque des caricatures ont été diffusées ?
00:03:24 Pourquoi vouloir venger des musulmans ?
00:03:26 En quoi la guerre à masse israél justifie-t-elle de venger des musulmans dans le monde ?
00:03:32 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:35 Et puis, cette polémique autour d'un éventuel confinement olympique pour les JO cet été.
00:03:40 Le préfet conseillerait plus de télétravail, de prendre des congés plus tôt.
00:03:44 Les franciliens sont clairement invités à s'organiser différemment durant cette période.
00:03:49 Le journal Le Monde a même affiché les mots de confinement olympique.
00:03:53 Puis a publié un rectificatif en enlevant le mot confinement face à la polémique.
00:03:58 Que comprendre de cette solution de limiter les déplacements des franciliens
00:04:03 pour éviter la saturation dans les transports ?
00:04:06 L'édito de Mathieu Beaucoupet.
00:04:08 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires.
00:04:12 C'est parti ce soir.
00:04:14 Ravie de vous retrouver ce soir. On commence tout de suite.
00:04:29 Qu'est-ce qu'il y a ?
00:04:31 Je sais pas ce que j'adore.
00:04:33 Vous aviez peur que, suite à la déclaration de la ministre,
00:04:38 que pendant le générique, on nous ait demandé de partir ?
00:04:41 C'est moi qui vais partir. Je serai nommée pour ma couleur de peau.
00:04:45 Enfin, je vais postuler.
00:04:49 On va voir ça tout à l'heure.
00:04:52 On vous garde quand même.
00:04:54 Je vais le dire parce que le téléspectateur ne va pas comprendre.
00:04:56 On va en parler tout à l'heure. La ministre Rima Abdoulmalak, la ministre de la Culture,
00:04:59 a précisé qu'elle entendait...
00:05:03 Il lance un programme, voilà, "Nommez la relève",
00:05:05 qui veut nommer 101 personnes de 25 à 40 ans.
00:05:08 Ah ouais, j'avais pas tout lu.
00:05:10 Vous êtes trop jeunes.
00:05:12 Pour promouvoir plus de diversité et d'égalité des chances à la tête des établissements culturels.
00:05:17 Budget 1 million d'euros.
00:05:19 Formation 2 ans qui sera dispensée par Sciences Po,
00:05:21 avec du mentorat et des accompagnements personnalisés.
00:05:24 Ça commencera en septembre 2024.
00:05:26 Je pense que vous êtes exclus pour la couleur, moi par l'âge.
00:05:30 En tout cas, on en parlera tout à l'heure pour savoir ce que vous en pensez.
00:05:33 D'abord, Mathieu Bocoté, c'est une formule qui revient en boucle.
00:05:37 Et il ne faudrait pas donner le prénom des agresseurs pour faire le jeu du RN.
00:05:43 On en parle régulièrement.
00:05:45 Il ne faudrait pas faire des statistiques ethniques pour ne pas faire le jeu du RN.
00:05:49 Il ne faudrait pas parler d'insécurité pour ne pas faire le jeu du RN.
00:05:52 Il ne faudrait pas donner d'importance aux faits divers pour ne pas faire le jeu du RN.
00:05:56 Mais quel est le sens de cette formule qui tourne en boucle,
00:05:58 non pas uniquement pendant la présidentielle,
00:06:01 mais aussi maintenant, et qui fait taire en fait la réalité de la société ?
00:06:05 Je reprends votre formule très exactement.
00:06:07 Alain Finkielkraut avait dit il y a plusieurs années,
00:06:09 c'est une formule qui me semblait assez forte,
00:06:11 une bonne partie du système politique a fait le cadeau du réel au RN.
00:06:15 C'est-à-dire que le réel donnant raison, selon plusieurs,
00:06:19 à ce que pourraient être compris comme étant les thèses du RN, la grille de lecture du RN,
00:06:23 mieux vaut censurer le réel plutôt que nommer un réel
00:06:27 qui pourrait faire l'affaire d'un parti marqué du seau de l'infamie.
00:06:32 C'est le point de départ de la réflexion, et vous avez raison,
00:06:35 c'est une forme de faire le jeu dû.
00:06:37 Faire le jeu dû, on l'entend tout le temps.
00:06:39 Le point de départ de tout cela, c'est qu'on pourrait presque faire un détour historique.
00:06:44 Rappelez-vous au temps de l'URSS glorieuse, quand on apprenait des choses sur l'URSS,
00:06:50 les camps, les dissidents qui étaient persécutés, la vie qui était complètement écrasée, la famine,
00:06:55 faites la liste de tout ça, il ne faut pas en parler parce que ça ferait le jeu de l'Occident capitaliste.
00:07:01 Et ça risque de faire en sorte que le commun des mortels serait désenchanté par rapport à l'URSS,
00:07:07 par rapport à la promesse communiste.
00:07:09 De la même manière, aujourd'hui, pour ne pas nous amener à douter,
00:07:13 parce que ça vient ensemble, à douter du monde merveilleux de la diversité heureuse,
00:07:18 il faut taire les événements qui pourraient nous amener à douter de la diversité heureuse,
00:07:23 les faits divers dont on parle souvent,
00:07:25 mais aussi il faudrait éviter tous les thèmes dans le débat public
00:07:29 qui pourraient légitimer le diagnostic et plus encore les propositions du Rassemblement national.
00:07:36 Donc je donne quelques exemples, parce que c'est ce que j'appelle ces jours-ci,
00:07:38 en honneur à la concurrence, la théorie du pain béni.
00:07:41 Après Crépole, ce qu'ils ont dit, c'est du pain béni pour le RN.
00:07:46 Ces gens-là, dans leur cerveau, qu'on pourrait dire poliment malades,
00:07:49 quand un jeune homme tombe et se fait poignarder parce qu'il était blanc,
00:07:53 parce qu'on a voulu le tuer, parce qu'on voulait planter du blanc,
00:07:57 leur première réaction, c'est pas de dire « c'est horrible »,
00:07:59 leur première réaction, c'est de dire « zut, ça va faire monter le RN ».
00:08:02 C'est quand même exceptionnel.
00:08:04 Donc c'est la théorie du pain béni.
00:08:06 De la même manière, on va nous dire les chiffres de l'immigration,
00:08:09 on ne doit pas trop en parler, parce que ce serait du pain béni pour le RN,
00:08:13 ou l'extrême droite, parce qu'ils appellent ça comme ça.
00:08:15 Ou encore, le comportement de LFI ou de Mélenchon,
00:08:18 ce serait du pain béni pour le RN.
00:08:20 Donc encore une fois, il ne s'agit pas de savoir ce qu'on pense ou non de la stratégie de Mélenchon,
00:08:24 on s'en souvient lorsque ses députés se sont présentés à l'Assemblée nationale,
00:08:27 habillés comme s'ils sortaient de quatre jours de vadrouille,
00:08:30 de manière un peu malheureuse, après leur élection.
00:08:33 On a dit « ah là là, ils ne portent pas de cravate, ils sont mal habillés,
00:08:35 ils ont l'air mal propres, ils ont l'air sales ».
00:08:37 Certains disaient ça, moi je ne dis pas ça, évidemment.
00:08:39 On disait « ça va faire le jeu du RN qui lui porte la cravate ».
00:08:41 Ah bon, comme quoi, vous voyez, le jeu du RN, c'est dans tout,
00:08:43 c'est même dans un col de cravate.
00:08:45 Alors, ça c'est l'argument 1.
00:08:47 L'argument 2 est encore plus grand.
00:08:49 Quand vous avez, par exemple, le phénomène migratoire absolument immétrisé,
00:08:54 on va nous dire « oui, plus l'immigration rentre, plus ça pourrait faire le jeu du RN,
00:08:58 et plus encore le Bataclan ».
00:09:00 Là, je suis distant, je distingue les deux événements qui ne sont pas de la même nature.
00:09:03 Après le Bataclan, on dit, ou encore Charlie Hebdo,
00:09:05 « cette catastrophe atroce fera le jeu du RN aussi, encore une fois ».
00:09:09 Ce qui me fascine là-dedans, c'est qu'aucune catastrophe qui peut frapper la France
00:09:14 ne sera aussi grande que la catastrophe que serait l'arrivée du RN au pouvoir.
00:09:18 Donc, Bataclan 1, Bataclan 2, Bataclan 3, Bataclan 4,
00:09:22 en tant que tel, c'est tragique, mais ce ne sera jamais aussi tragique
00:09:26 que si le RN prenait le pouvoir.
00:09:28 Alors là, on est en droit de se demander, mais quelle est la nature de cette bête si atroce
00:09:32 que peu importe les circonstances, rien ne serait pire pour le destin de la France
00:09:36 et l'avenir de la France que si le RN prenait le pouvoir.
00:09:38 On est incapable de voir ce parti, qui est pourtant critiquable sur tant et tant de points,
00:09:43 comme un parti légitime.
00:09:45 Vous savez, on peut être pour et contre telle proposition des socialistes.
00:09:47 On peut être pour et contre des verts.
00:09:49 Pas des RPR, ça n'existe plus.
00:09:51 Des LR, voilà.
00:09:53 Mes ancêtres un peu trahissants.
00:09:55 Bon, mais quand vient le temps du RN, l'argument n'existe plus.
00:10:00 Vous noterez que quelquefois, il y a des arguments qui sont avancés par le RN.
00:10:03 On peut dire, oui, ça se tient, ça ne se tient pas, ça c'est intelligent, ça ne l'est pas.
00:10:06 Mais l'argument du RN n'est jamais un argument.
00:10:09 L'argument du RN est une ruse.
00:10:11 L'argument du RN, parce que là, c'est cette idée, ça c'est après la théorie du pain béni,
00:10:15 c'est la théorie du masque.
00:10:16 Il y aurait une vraie nature du RN,
00:10:19 ce serait le parti héritier des vaincus de la Deuxième Guerre mondiale.
00:10:23 Ce serait l'éternel retour des fidèles du maréchal Pétain,
00:10:27 l'éternel retour des collabos,
00:10:29 l'éternel retour de ceux qui marchent au pas de loi,
00:10:32 l'éternel retour des admirateurs du manteau de Mussolini.
00:10:35 Ça, ce serait véritablement la base du RN,
00:10:38 et le RN, donc peu importe ce que le RN dit,
00:10:40 peu importe ses arguments,
00:10:42 peu importe sa vision des choses,
00:10:43 peu importe son diagnostic,
00:10:45 même si vous trouvez que ça peut se dé...
00:10:47 c'est légitime à certains moments,
00:10:48 c'est que vous vous laissez bluffer.
00:10:49 Parce que dans les faits, ces arguments ne sont pas des arguments,
00:10:52 ils ne sont que des espèces de...
00:10:54 on pourrait dire des pirouettes verbales
00:10:55 pour nous détourner de sa vraie nature.
00:10:58 Alors, qu'on se comprenne bien ici, je le redis,
00:11:00 il ne s'agit pas de plaider pour ou contre le RN ici,
00:11:02 ce n'est pas du tout l'enjeu.
00:11:04 Il s'agit de savoir pourquoi, dans le positionnement politique français,
00:11:07 c'est le seul parti dont les arguments ne doivent pas être entendus.
00:11:11 Parce que c'est ça l'enjeu.
00:11:12 Quand on entend un argument d'un autre parti,
00:11:13 on se dit « Ah, il faut lui répondre ».
00:11:14 Le RN, on se dit « Il ne faut pas débattre avec lui ».
00:11:17 Parce que dès lors que vous acceptez de débattre avec le parti,
00:11:20 c'est que vous légitimez son existence.
00:11:22 Si vous légitimez son existence,
00:11:24 vous acceptez donc que c'est une composante de la vie démocratique française.
00:11:27 Contre cela, il n'y a qu'une seule solution,
00:11:30 le cordon sanitaire,
00:11:31 pour éviter à tout prix d'être contaminé par lui.
00:11:33 Avant de rebondir sur la référence au fascisme,
00:11:37 on a donc l'impression que toute la politique française
00:11:42 tourne autour de ce barrage,
00:11:45 au lieu de régler les réels problèmes de la société.
00:11:49 C'est le parti qu'on poussoie.
00:11:51 C'est le parti autour duquel est structuré l'ensemble de la vie politique.
00:11:54 Vos positions politiques,
00:11:56 celles de Marx, celles de Charlotte,
00:11:57 seront jugées en fonction de leur proximité ou non avec le RN,
00:12:01 et en fonction de leur proximité idéologique.
00:12:03 Est-ce qu'elles font le jeu ?
00:12:05 Donc les arguments, on ne juge pas vos positions en elles-mêmes.
00:12:08 Tout comme on ne juge pas la position du RN en elle-même.
00:12:11 Ce qu'on veut savoir, c'est de quelle manière on favorise son avènement au pouvoir.
00:12:14 Parce que je le dis, aucune catastrophe qui pourrait frapper la France
00:12:18 ne serait plus grande que la catastrophe d'une arrivée du RN au pouvoir.
00:12:21 Bataclan 1, Bataclan 2, Bataclan 3, c'est pas grave, on en fera 25,
00:12:25 c'est toujours moins grave que si le RN arrivait au pouvoir.
00:12:27 Revenons à la référence au fascisme.
00:12:30 Est-ce qu'elle n'est pas usée, finalement,
00:12:31 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale,
00:12:33 puisqu'on y revient tout le temps ?
00:12:34 Le commune immortel pourrait se dire ça.
00:12:36 Ce serait une bonne idée de se dire
00:12:37 peut-être qu'on a changé de contexte historique.
00:12:39 Peut-être qu'effectivement, plus personne ne marche aux pas de loi dans les rues,
00:12:42 sauf 12 ou 15 ou je ne sais trop quel imbécile
00:12:44 qui ont la nostalgie des régimonies.
00:12:46 Parce que j'en sais, le nazisme est vaincu, le fascisme est vaincu.
00:12:49 Mais pas du tout, nous vivons dans une anachronie permanente.
00:12:53 Nous sommes obligés de débattre politiquement
00:12:56 comme sous une situation contemporaine d'une autre époque qui n'est plus la nôtre.
00:13:00 Ça, c'est quand même le point de départ.
00:13:02 Alors, on nous dit que l'antifascisme, c'est important.
00:13:04 C'est important, non ?
00:13:05 Alors, on est tous antifascistes, je le précise.
00:13:07 Quand il s'agit d'être contre le fascisme, on est tous prêts à signer, tous prêts à marcher.
00:13:11 Mais le problème, c'est que le fascisme est mort depuis un temps.
00:13:13 Donc, comment être antifasciste dans une époque où le fascisme est mort ?
00:13:17 C'est quand même un problème.
00:13:18 Alors, il y a deux méthodes.
00:13:19 Soit quand vous croisez trois oseaux de la fameuse ultra-droite,
00:13:22 vous leur donnez un traitement médiatique national
00:13:24 pour donner l'impression que la contre-révolution est à vos portes,
00:13:27 argument un.
00:13:28 Mais argument deux, ça implique surtout
00:13:30 de comprendre ce qu'est la vraie nature de l'antifascisme historiquement.
00:13:34 L'antifascisme, il ne faut jamais l'oublier, c'est d'abord, historiquement,
00:13:37 une technique de propagande communiste stalinienne
00:13:41 qui nous vient des années 1920, mais surtout des années 1930,
00:13:43 qui ne consistait pas à combattre le fascisme,
00:13:47 mais qui consistait à assimiler au fascisme
00:13:50 tous ceux qui combattaient le socialisme et le communisme.
00:13:52 Il faut vraiment avoir ça à l'esprit.
00:13:54 L'antifascisme, ça ne sert pas à désigner les ennemis du fascisme,
00:13:58 mais ceux qui assimilent, ceux qui s'opposent au communisme et au socialisme.
00:14:02 Si on n'a pas ça à l'esprit, on ne comprend pas la suite.
00:14:05 Qu'est-ce que c'est la suite?
00:14:06 La même matrice, puis ça a vraiment laissé une empreinte profonde, je crois,
00:14:09 dans la conscience politique française.
00:14:11 Une bonne partie de la conscience politique française
00:14:13 est encore façonnée, étrangement, par des techniques de propagande
00:14:16 qui venaient de la belle époque du commune terme.
00:14:18 Dans cet esprit, aujourd'hui, le combat contre l'extrême droite,
00:14:22 qu'est-ce que c'est?
00:14:23 Ça sert à assimiler à l'extrême droite, donc aux héritiers du fascisme,
00:14:27 tous ceux qui ne se rallient pas à la nouvelle étape du progrès officiel.
00:14:31 Tous ceux qui ne partagent pas la lecture de la diversité heureuse.
00:14:35 Tous ceux qui ne croient pas que la société actuelle va dans la bonne direction.
00:14:38 On nommera droite républicaine une gauche 15 minutes en retard.
00:14:42 On nommera droite républicaine une gauche pâle, une gauche au ralenti.
00:14:46 Et on nommera extrême droite ceux qui disent
00:14:48 « Mais peut-être que la direction proposée n'est pas la bonne. »
00:14:50 Et de la même manière, vous le noterez, à partir des années 80,
00:14:52 cette matrice s'est réactivée, dans le combat contre le R.N. évidemment,
00:14:56 mais surtout dans l'antiracisme.
00:14:57 Dans l'antiracisme qui ne consistait pas à lutter contre le racisme,
00:15:00 mais à assimiler au racisme, dis-je, tout ce qui relevait de la nation.
00:15:06 Mais cet interdit, est-ce qu'il n'est pas aujourd'hui fragilisé
00:15:11 à l'horizon de la présidentielle de 2022, Raphaël Eintoven,
00:15:14 cet intellectuel associé à la mouvance centriste, on le sait,
00:15:17 disait qu'entre Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen,
00:15:21 il choisirait Marine Le Pen finalement, mais en se pinçant le nez.
00:15:24 Est-ce que ce n'est pas le signe justement d'une transformation des paramètres de la vie publique ?
00:15:29 Alors, il l'a dit en effet, mais Dieu qu'il s'est excusé de l'avoir dit.
00:15:34 Dieu qu'il s'est excusé, parce qu'on lui a reproché,
00:15:37 on lui a dit "alala vous avez dérapé, c'est inacceptable,
00:15:39 comment avez-vous pu oser dire cela ?"
00:15:41 Donc d'abord il s'est excusé, mais à coup de pas,
00:15:44 mais à coup de pas, il s'est rougi les genoux.
00:15:46 Je précise que j'ai de l'estime pour Eintoven,
00:15:48 je pense que c'est un penseur stimulant dans le débat public,
00:15:50 mais je marque mon désaccord avec lui sur ça,
00:15:52 parce qu'il y a quelques jours, dans Franc-Tireur,
00:15:55 le bulletin idéologique de la Macronie, appelons-ça comme ça,
00:15:58 de la Macronie radicalisée, il explique qu'il a changé d'idée.
00:16:01 Aujourd'hui, nous dit-il, il ne voterait plus pour le RN,
00:16:05 en fait pour Marine Le Pen plutôt que pour Mélenchon.
00:16:07 Pourquoi ? Parce que c'était le choix qu'on lui proposait,
00:16:09 Mélenchon ou Marine.
00:16:10 Il dit désormais "LFI face au RN, c'est le grand guignol face au grand danger."
00:16:16 Donc là on comprend, LFI c'est le guignol, c'est le carnaval,
00:16:20 c'est pas sérieux, le RN c'est le grand danger.
00:16:23 Donc là on vient de rééquilibrer les menaces.
00:16:25 Le titre, en passant, de Franc-Tireur cette semaine,
00:16:28 c'est "La vague brune en Europe".
00:16:30 Donc il y a une vague nazie en Europe.
00:16:32 Et je dis en un mot son argument, qu'on va y être présent,
00:16:35 et je termine là-dessus.
00:16:36 "Certes, la France insoumise défend le désordre et la non-mexité,
00:16:39 autrement dit le racisme en passant,
00:16:41 mais c'est peu de choses à côté du RN,
00:16:44 un vieux parti corrompu et moralisateur,
00:16:47 dont l'antique racisme anti-juif ou anti-arabe
00:16:51 est mal masqué par un républicanisme opportun."
00:16:54 Et là les critiques de même nature s'additionnent.
00:16:57 Je dirais que de ce point de vue, si Raphaël Enthoven,
00:17:00 qui est un homme de qualité, je le redis,
00:17:02 veut se faire pardonner de ce qu'il a dit il y a deux ans et demi,
00:17:04 il a été assez loin.
00:17:05 Je pense qu'on peut lui pardonner,
00:17:06 il ne faut plus lui reprocher ce qu'il a dit.
00:17:07 Il dit exactement le contraire aujourd'hui, je peux le comprendre.
00:17:10 Et un dernier mot, parlant de Marine Le Pen,
00:17:13 "Le RN est à la botte d'une candidate sédicieuse,
00:17:16 extrémiste, notoirement incompétente
00:17:18 et soumise aux oligarques."
00:17:20 Devant cela, j'ai l'impression que finalement c'est le diable.
00:17:23 On croyait que le RN avait été diabolisé
00:17:25 pour cause de déclarations de Jean-Marie Le Pen
00:17:28 sur la Deuxième Guerre mondiale.
00:17:29 Finalement, ce n'est pas le cas.
00:17:30 On comprend que c'est la nature même du parti,
00:17:32 au-delà de ces déclarations,
00:17:33 même lorsqu'elles sont reniées,
00:17:34 qui justifient sa mise à l'écart,
00:17:36 comme quoi la politique en France
00:17:37 est encore aujourd'hui une poursuite de l'exorcisme
00:17:39 par d'autres moyens.
00:17:40 - Charles-André Lassus, j'ai bien compris.
00:17:43 Toute la politique française tourne autour de ce barrage au RN.
00:17:48 Pendant ce temps, des Crépoles, des Lollas, des Fabiennes,
00:17:52 dans l'indifférence "générale".
00:17:56 Est-ce que cette indifférence ne fait pas toute la stratégie
00:18:00 de l'extrême-gauche en silence ?
00:18:02 - Vous dites dans l'indifférence générale, vous avez raison.
00:18:08 Vous avez mis des guillemets,
00:18:09 parce qu'en effet, il y a des gens qui s'y intéressent.
00:18:11 Mais surtout, l'indifférence générale
00:18:13 est très relativisée dans le pays lui-même.
00:18:15 Parce qu'il y a une donnée que ces gens-là n'analysent pas
00:18:18 en se plaçant sur un terrain uniquement moral,
00:18:20 quand il s'agit de parler du RN,
00:18:22 pour ou contre le RN en général, et non pas une mesure.
00:18:25 C'est qu'il y a de plus en plus de Français
00:18:27 qui, eux, ont décidé de voter pour le RN.
00:18:29 Qu'est-ce qu'on fait de cette information ?
00:18:31 Elle n'arrive jamais.
00:18:32 Quand vous la posez par ce biais-là aux personnes
00:18:34 qui vous disent "en effet, c'est le diable",
00:18:36 ils vous disent "ah non, mais je distingue les électeurs".
00:18:38 Mais alors, du coup, vous distinguez les électeurs.
00:18:40 Les électeurs ne sont pas diaboliques,
00:18:42 mais ils sont quoi, complètement idiots, du coup ?
00:18:43 - Possédés.
00:18:44 - Oui, possédés.
00:18:45 Mais là où vous avez raison, c'est que pendant ce temps-là,
00:18:48 il y a en effet un discours à l'extrême-gauche
00:18:52 qui est toujours, lui, relativisé par rapport au vrai danger
00:18:56 qui serait le RN.
00:18:57 Et le retournement de Raphaël Enthoven sur ce terrain
00:19:00 est absolument spectaculaire.
00:19:02 Parce que si Marine Le Pen est exactement ce qu'il écrit,
00:19:05 qu'est-ce qui lui a pris il y a deux ans ?
00:19:07 Moi, j'aimerais bien savoir, mais alors, il y a deux ans,
00:19:08 il s'est passé quoi dans votre tête pour que vous disiez ça ?
00:19:11 Qu'est-ce que vous avez identifié comme danger
00:19:13 ou comme opposition, pour le coup, argumentée ?
00:19:16 C'est une question qui ne...
00:19:17 - C'est très vrai, cet antifascisme de carnaval,
00:19:20 c'est vraiment la feuille de vigne du système
00:19:22 qui a échoué en tout.
00:19:24 Et on retire ça, il n'y a plus rien, en fait, on est d'accord.
00:19:26 Et je suis complètement aligné sur cette dénonciation
00:19:29 de l'anachronisme.
00:19:30 Ils mettent des lunettes pour noir et blanc
00:19:32 pour se reprojeter dans les heures les plus sombres
00:19:34 et jouer à ce carnaval factice.
00:19:37 Par contre, il y a un effet qu'on ne voit pas,
00:19:38 c'est que c'est des deux côtés.
00:19:40 C'est-à-dire que l'extrême-droite, le fascisme, le nazisme,
00:19:44 l'extrême-droite ont disparu,
00:19:45 mais de l'autre côté, le communisme a disparu.
00:19:47 Ce qu'on appelle l'extrême-gauche, le communisme,
00:19:49 qu'est-ce que c'est ?
00:19:50 C'est trois composantes.
00:19:51 C'est une composante écologiste,
00:19:53 c'est-à-dire la défense de bobos privilégiés
00:19:55 qui gagnent bien leur vie,
00:19:56 et qui veulent des trottinettes électriques
00:19:58 et des murs végétalisés.
00:19:59 C'est, deuxièmement, faire le bonheur des patrons
00:20:01 pour faire venir des migrants pour faire baisser les salaires.
00:20:04 Et c'est, troisièmement, porter les valises de l'islamisme,
00:20:08 c'est-à-dire la seule extrême-droite en France.
00:20:10 - On a beaucoup de sujets à aborder.
00:20:11 Une autre question pour aller encore un peu plus loin.
00:20:14 Personne ne se dit que Jean-Luc Mélenchon peut être au pouvoir ?
00:20:17 - Bah, c'est-à-dire que...
00:20:19 - C'est-à-dire qu'il y a seulement Marine Le Pen,
00:20:22 c'est le chiffon rouge.
00:20:23 - Avant, son axe de folie, oui, mais là...
00:20:25 - M'en prenant ensuite, Mathieu, en ce moment...
00:20:27 - Déjà parce que Marine Le Pen...
00:20:28 - J'ai beaucoup de questions.
00:20:29 - Non, oui, mais par deux fois,
00:20:30 elle est quand même arrivée en position d'obtenir le trône.
00:20:33 Alors que Mélenchon...
00:20:34 Ah, mais non, mais Mélenchon, il est là,
00:20:37 il récupère tout un courant d'opposition,
00:20:41 mais à la fin, ce qui rassure tout le monde inconsciemment,
00:20:44 c'est qu'il est dans l'impossibilité de conquérir.
00:20:48 Donc il est celui qui donne...
00:20:50 Enfin, c'est mon analyse, je...
00:20:52 - Non, non, bien sûr.
00:20:53 - Non, mais je vous ai dit...
00:20:55 Il est là, il est l'agitateur,
00:20:58 et dans un monde où il n'y a plus d'idées,
00:21:00 il est aussi la grande gueule.
00:21:01 Et je pense que les gens aiment le verbe.
00:21:04 Alors, il est d'une grossièreté inouïe de temps en temps,
00:21:07 mais d'autres moments, il fait voltiger les mots.
00:21:11 Et ça, chez les gens,
00:21:12 il y a quelque chose qui leur fait plaisir.
00:21:14 Et je pense que c'est ce qui lui vaut encore un petit crédit,
00:21:18 alors qu'il n'existe plus, même dans son propre groupe.
00:21:22 - Dernier mot.
00:21:23 - En fait, pour reprendre à faire avec ce que vous dites,
00:21:25 Enthoven, dont j'ai parlé, dit pourquoi on doit,
00:21:27 en dernière instance, avoir davantage peur du RN que de l'FI ?
00:21:30 Parce que l'FI, jamais, jamais ne pourrait prendre le pouvoir.
00:21:33 Donc, c'est sa réponse.
00:21:34 On pourrait dire, de l'autre côté,
00:21:35 imaginons un deuxième tour où l'FI se retrouve...
00:21:37 réussit à traverser le deuxième tour.
00:21:38 Je ne crois pas qu'il l'emporterait au deuxième,
00:21:40 mais je suis certain que le jour où l'FI perdrait le deuxième tour,
00:21:43 l'appel au chaos, la tentation du chaos serait très présente.
00:21:46 Je crois que Jean-Luc Mélenchon est un homme
00:21:48 qui s'épanouit dans l'insurrection,
00:21:49 la possibilité du chaos, l'érotisme de la révolution.
00:21:52 Et de ce point de vue,
00:21:53 je ne crois pas qu'il accepterait sa défaite.
00:21:56 - Guillaume Bigot, alors que des révélations
00:21:58 sur les viols et les violences extrêmes
00:22:00 subis par les femmes israéliennes le 7 octobre,
00:22:03 je rappelle que nous sommes deux mois, jour pour jour,
00:22:05 après le massacre du 7 octobre,
00:22:08 les témoignages continuent d'affluer.
00:22:10 Les féministes ne semblent pas se sentir du tout concernées.
00:22:14 Alors, on voit Gérard Depardieu, les autres, tout le monde,
00:22:18 Stéphane Plaza, bien sûr,
00:22:20 le baiser volé du président de la Fédération française du football.
00:22:23 - Très grave.
00:22:24 - Par contre, l'atrocité des viols, on n'entend personne ?
00:22:27 - En tout cas, pas les néo-féministes dites intersectionnelles.
00:22:30 Effectivement, le slogan de #MeToo,
00:22:33 l'un des slogans de #MeToo, c'est "on vous croit".
00:22:35 Et le "on", ce sont les femmes.
00:22:37 Parce que ce sont des femmes, on les croit.
00:22:39 D'ailleurs, on peut discuter de ce principe.
00:22:41 Et il y a un mot dièse, un hashtag, comme on dit,
00:22:43 qui a fait fureur aux États-Unis, c'est #MeToo,
00:22:46 "unless you're a Jew".
00:22:47 Ça veut dire "vous aussi, on vous croit,
00:22:49 sauf si vous êtes une juive".
00:22:51 Alors pourquoi ?
00:22:52 Précisément parce que ce principe de confiance
00:22:54 et de sororité ne s'applique pas
00:22:56 aux Israéliennes.
00:22:58 Et pourtant, le 7 octobre,
00:23:00 s'il y a le mot de féminicide à un sens,
00:23:02 c'est quand même le 7 octobre
00:23:04 qui prend toute son atroce épaisseur.
00:23:06 C'est des jeunes femmes, des petites filles,
00:23:09 des femmes enceintes, on a arraché des fœtus
00:23:11 à des femmes enceintes.
00:23:12 Je ne veux pas rentrer dans le glauque,
00:23:14 mais on a coupé des seins à des femmes
00:23:16 pendant qu'on les violait.
00:23:18 C'est vraiment martyrisé, comme ce n'est pas permis.
00:23:20 Ça montre d'ailleurs une espèce de haine du féminin,
00:23:23 une haine absolument féroce.
00:23:25 On sait que par ailleurs, il y a un djihad sexuel
00:23:27 et on sait aussi qu'en temps de guerre,
00:23:29 le viol est une arme.
00:23:31 C'est une arme pour humilier,
00:23:33 et c'est une arme pour coloniser le ventre de l'ennemi,
00:23:35 ou alors au contraire, pour l'empêcher de se reproduire.
00:23:38 Et donc c'est assez normal que les pro-Hamas,
00:23:40 finalement, qui envers et contre les profs,
00:23:43 d'ailleurs, produits par les violeurs eux-mêmes,
00:23:45 qui ont filmé leurs propres exactions,
00:23:47 les partisans du Hamas ne veulent pas y croire.
00:23:50 Ce qui est évidemment le plus choquant,
00:23:51 c'est ces néo-féministes.
00:23:52 Là, je pense qu'elles ont violé, en fait,
00:23:54 la mémoire de leurs sœurs israéliennes,
00:23:56 ni plus ni moins.
00:23:57 Alors pourquoi ?
00:23:58 C'est cette fameuse notion d'intersectionnalité.
00:24:00 Mathieu nous en parle souvent.
00:24:02 C'est quoi cette intersectionnalité ?
00:24:03 C'est-à-dire, c'est encastrer, emboîter les luttes,
00:24:06 les unes contre les autres,
00:24:08 notamment la lutte pour le droit des femmes, le féminisme.
00:24:12 C'est une déclinaison pour eux
00:24:14 de la lutte contre l'impérialisme,
00:24:16 contre la domination du mâle, blanc, hétérosexuel,
00:24:19 dominant, etc., occidental,
00:24:21 dont Israël est le représentant, finalement, étant pointe.
00:24:25 Voilà, donc au nom de la lutte pour les raciser,
00:24:27 eh bien, on va fermer les yeux un peu
00:24:29 à ce qui est arrivé aux Israéliennes.
00:24:31 C'est un peu des effets secondaires, si vous voulez, de cette lutte.
00:24:34 Donc, ce n'est pas très grave, c'est un acte de résistance.
00:24:36 Et ce point de vue abominable,
00:24:38 il a traversé l'Atlantique.
00:24:39 On a eu une tribune dans le journal Le Média en ligne
00:24:43 qui parlait d'une propagande qui manipule le signifiant féministe.
00:24:47 Ah oui, ces gens-là ne savent pas parler français.
00:24:49 C'est un autre des effets.
00:24:51 Il y a beaucoup de confusion dans leur tête.
00:24:53 Ils jargonnent, mais on voit ce que ça veut dire.
00:24:55 Et ils parlent de "pinkwashing".
00:24:57 "Pink", j'imagine que c'est la couleur rose.
00:24:59 Ces gens-là ne veulent pas attribuer des couleurs aux hommes et aux femmes.
00:25:01 Enfin, ils le font quand même.
00:25:02 "Pinkwashing" du gouvernement israélien.
00:25:04 Et encore plus grave, le 25 novembre,
00:25:06 il y avait une marche contre les violences faites aux femmes.
00:25:09 Et il y a 200 pauvresses qui se sont crues autorisées
00:25:12 à marcher pour la dignité de ces Israéliennes
00:25:15 qui ont été littéralement massacrées parce que femmes.
00:25:17 Et elles ont été encerclées par le NPA.
00:25:19 Et elles ont heureusement été protégées par les CRS.
00:25:21 Donc je pense que ce néo-féminisme intersectionnel,
00:25:23 là, il a perdu, à mon avis, son âme ce jour-là.
00:25:26 On va voir en France, justement, l'atrocité.
00:25:30 On a parlé de Fabienne.
00:25:31 On voit l'atrocité des crimes sexuels qui ont été commis sur elle et sur d'autres.
00:25:37 Est-ce qu'il y a un lien ?
00:25:38 Et pourquoi, justement, les mêmes féministes,
00:25:40 on ne les entend pas du tout ?
00:25:41 On marque une pause, on revient.
00:25:42 On va parler de la ministre de la Culture.
00:25:43 On va parler de Jean-Luc Mélenchon.
00:25:45 Il a dit une phrase intéressante à propos des juifs.
00:25:49 On en parle dans un instant.
00:25:50 À tout de suite.
00:25:51 - Chéri, nous sommes en direct.
00:25:55 Ils ont passé la pub à parler communisme.
00:25:57 - Ah, il faut écouter la pub, en plus ?
00:25:59 - Non, mais maintenant, c'est vrai.
00:26:01 Arrêtez de parler du communisme.
00:26:03 Bon, ça va ? On peut continuer ?
00:26:06 - Oui.
00:26:07 - Je ne voulais pas qu'on corrige, mais non.
00:26:08 - Non, non.
00:26:09 On fera un débat, là, si vous voulez, un jour,
00:26:12 ensemble, en live, pour que les téléspectateurs puissent chier.
00:26:14 Revenons, Guillaume Bigot, à ces féminismes,
00:26:18 à ces atrocités, ces crimes sexuels
00:26:21 qui ont été commis en Israël.
00:26:23 Est-ce qu'il y a une certaine signature,
00:26:25 je mets entre guillemets, en France,
00:26:27 de ces crimes sexuels, et surtout,
00:26:29 de ce silence des féministes ?
00:26:32 - On va voir qu'on peut retrouver quelque chose
00:26:35 qui s'en approche, dans l'atrocité, justement.
00:26:38 Mais ce qui est vraiment, moi, qui m'étonne beaucoup,
00:26:40 c'est que ce néo-féminisme, en fait,
00:26:42 il s'intéresse à quoi ?
00:26:43 Il s'intéresse à ce qu'il appelle
00:26:44 les violences faites aux femmes.
00:26:45 Alors, c'est un grand chapeau, c'est un grand sac.
00:26:47 Et ce qui le passionne par-dessus tout,
00:26:49 et là où ces néo-féministes
00:26:50 montent au créneau en permanence,
00:26:51 c'est quand il est question de people,
00:26:53 quand c'est bling-bling,
00:26:54 et quand, en plus, en général, c'est pas jugé.
00:26:56 Alors là, l'affaire Coé, l'affaire Bedos,
00:26:58 l'affaire Abad, il n'y en a que pour ces gens-là.
00:27:00 Est-ce que c'est parce que c'est tactique ?
00:27:02 Parce que, comme ça, ça fait buzzer leur cause, probablement,
00:27:04 cette bonne guerre.
00:27:05 - La récupération politique ?
00:27:06 - Exactement.
00:27:07 Mais parce que c'est aussi idéologique.
00:27:09 C'est parce que leur démonstration CQFD,
00:27:11 ils ont montré que le mâle blanc hétérosexuel, etc.,
00:27:14 a un contrôle symbolique de la société.
00:27:16 Donc, ces gens-là abusent de leur pouvoir, etc.
00:27:18 On connaît par cœur ce discours.
00:27:20 Mais moi, ce qui m'étonne,
00:27:21 c'est qu'à côté de cette fascination
00:27:23 et de ces sur-engagements au service,
00:27:25 on va dire, d'un féminisme dans les magazines People,
00:27:28 il n'y a plus personne, en réalité.
00:27:30 Alors aussi, autre remarque, pardon,
00:27:32 il y a aussi une attention, une concentration
00:27:35 sur les violences à l'intérieur du couple,
00:27:37 quand c'est conjugal, quand c'est dans l'intimité.
00:27:39 Or, on sait que c'est assez difficile de lutter contre ça, d'ailleurs.
00:27:42 Et, en réalité, on a par exemple, là,
00:27:44 la femme du directeur de Sciences Po
00:27:46 qui porte plainte pour violences conjugales.
00:27:48 Les néo-féministes sont au créneau.
00:27:50 Mais, en réalité, il s'avère que lui,
00:27:52 il a aussi porté plainte contre sa femme
00:27:54 pour violences conjugales.
00:27:55 Mais ça n'a aucune importance, c'est la parole des femmes.
00:27:58 Et, en fait, encore une fois, ce qui est fascinant,
00:28:00 c'est que là, quand il y a, pour le coup,
00:28:03 des cas qui sont absolument documentés, avérés,
00:28:06 de viols et de violences très graves réelles,
00:28:09 là, vous n'entendez plus du tout les néo-féministes.
00:28:12 C'est silence radio.
00:28:14 L'explosion des viols de rue, par exemple, à Paris,
00:28:17 phénomène extrêmement inquiétant.
00:28:19 J'ai recensé, là, au cours des six derniers mois,
00:28:21 il y avait deux brésiliennes, une mexicaine, une anglaise.
00:28:23 Vous avez entendu des néo-féministes parler de ça ?
00:28:25 Silence.
00:28:27 Cette tendance est absolument épouvantable.
00:28:29 Des viols de femmes très âgées,
00:28:31 dans les EHPAD ou même dans la rue.
00:28:33 Le 14 février, une femme de 95 ans a cliché "violer".
00:28:35 Vous avez entendu les néo-féministes en parler ?
00:28:37 Silence.
00:28:38 Le 4 mai, une octogénaire à la Courneuve.
00:28:40 Vous avez entendu les néo-féministes ?
00:28:41 Silence radio.
00:28:42 Plus grave encore, et là, on revient sur votre remarque très juste,
00:28:45 il y a quelque chose qui est assimilable
00:28:47 à cette espèce de violence inouïe
00:28:51 et d'atrocité de barbarie contre les femmes en tant que femmes.
00:28:54 Parce que c'est pire que des viols,
00:28:55 c'est des viols accompagnés de barbarie.
00:28:57 On a le calvaire de Mégane le 4 août.
00:28:59 Silence radio des néo-féministes.
00:29:01 On a Fabienne, 67 ans, le 18 octobre.
00:29:05 Là, pardon, mais je vais être obligé de rentrer dans le détail,
00:29:08 elle s'est fait violer, non seulement violer,
00:29:10 mais sa main a été tranchée,
00:29:11 7 coups de couteau dans le vagin,
00:29:13 elle a été scalpée.
00:29:14 Est-ce que ça intéresse les néo-féministes ?
00:29:16 Ah non, elles sont sur le "mansplaining"
00:29:18 et sur des sujets vraiment brûlants.
00:29:20 Très important pour défendre les femmes.
00:29:22 Alors vous dites que, pour les néo-féministes intersectionnels,
00:29:25 le combat pour l'égalité et la dignité des femmes
00:29:28 s'abîme souvent dans des luttes purement idéologiques,
00:29:31 symboliques, idéologiques ou folkloriques.
00:29:34 Oui, un peu, et puis je crois qu'on peut vendre la mèche aussi,
00:29:37 parce qu'il y a ce silence, en fait.
00:29:39 Il y a une influenceuse ex-femmaine,
00:29:42 donc très, très néo-féministe,
00:29:43 qui a vendu la mèche,
00:29:44 elle s'appelle Marguerite Stern,
00:29:45 et j'ai retrouvé son "x".
00:29:47 Elle dit "En 2015, face au viol de masse
00:29:50 commis par des migrants à Cologne,
00:29:52 je n'ai rien dit,
00:29:53 par peur de stigmatiser une population
00:29:56 au détriment des femmes".
00:29:58 Donc je pense que là, tout est dit.
00:30:00 Et effectivement, parce qu'il y a ce risque-là,
00:30:02 je pense qu'elle se concentre sur des luttes absolument
00:30:05 folkloriques, symboliques, dérisoires.
00:30:07 Madame la maire de Paris s'est occupée
00:30:10 de changer les plaques du boulevard de Rochechouart
00:30:13 pour refaire une plaque pour dire que c'est Marguerite de Rochechouart.
00:30:16 Mais en quoi ça va améliorer la situation concrète des femmes ?
00:30:19 En quoi de mettre des points "e" partout,
00:30:22 ça va améliorer la situation concrète des femmes ?
00:30:24 En quoi lutter de toutes ses forces
00:30:27 contre le fait que le masculin, ce serait le neutre en français,
00:30:30 ça c'est très très très grave.
00:30:32 Donc avec ces petits points "e", on va faire des danses
00:30:34 "botti", ça s'appelle comment ?
00:30:36 Le "botti-thérapie".
00:30:38 Alors on va se dandiner du popotin,
00:30:40 c'était ça l'inauguration de la campagne EELV,
00:30:43 qui sont à fond dans l'intersectionnalité,
00:30:45 puisqu'il y a une continuité entre la lutte des violences
00:30:47 faites aux femmes, alors complètement symbolique,
00:30:49 évidemment, pas réelle,
00:30:51 et puis la lutte contre le réchauffement climatique,
00:30:53 et donc là, pendant 20 minutes,
00:30:55 elles ont assisté à un spectacle
00:30:57 où il y a effectivement des femmes racisées
00:30:59 qui ont dansé avec des shorts en lycra
00:31:01 et qui ont montré leur face,
00:31:03 mais ça n'a juste aucun sens,
00:31:05 et on se demande à quoi ça sert.
00:31:07 On dirait des danses pour empêcher de faire tomber la pluie,
00:31:09 en fait c'est des danses, on dirait,
00:31:11 c'est des danses pour lutter contre le patriarcat.
00:31:13 Donc plus on se dandine du popotin,
00:31:15 voilà, on fait la danse du cul-cul comme ça,
00:31:17 fin du patriarcat et fin d'extrême droite.
00:31:19 Non mais on est dans un asile de fous.
00:31:21 Et alors moi ça me fait furieusement penser
00:31:23 à la formule de Sandrine Rousseau
00:31:25 qui disait à ses célèbres,
00:31:27 qu'est-ce que fait le système,
00:31:29 il prend des femmes racisées,
00:31:31 le corps des femmes racisées, il les utilise puis il les jette.
00:31:33 Et qu'est-ce qu'ils ont fait d'autres, LV ?
00:31:35 Et à mon avis, non seulement ça,
00:31:37 mais ça permet surtout de cacher, c'est plus pervers,
00:31:39 ça permet de cacher les atrocités réelles
00:31:41 commises contre des femmes, justement,
00:31:43 racisées, comme ils disent.
00:31:45 Le repassage des seins, l'infibulation,
00:31:47 mais qu'est-ce qu'il y a de pire
00:31:49 que la violence faite aux femmes à un sens ?
00:31:51 Est-ce que l'excision d'une adolescente
00:31:53 sans anesthésie, il y a pire que ça ?
00:31:55 Non ? Mais je vous annonce
00:31:57 qu'il y a 7% des femmes en Seine-Saint-Denis
00:31:59 qui ont été excisées. Allô, on parle
00:32:01 de bothythérapie, on parle de quoi ?
00:32:03 On parle de mansplaining,
00:32:05 ou de mettre des points E partout ?
00:32:07 Ou on parle de ça, de la réalité ?
00:32:09 Et donc, pendant qu'il s'agit
00:32:11 d'inscrire l'IVG dans la Constitution,
00:32:13 par exemple, alors que personne ne remet
00:32:15 en cause l'IVG, voilà, personne,
00:32:17 eh bien, voilà, les cas comme,
00:32:19 vous savez, Chahénez,
00:32:21 cette mère de famille de 3 enfants de 31 ans,
00:32:23 brûlée vive parce qu'elle voulait vivre
00:32:25 à la française, néo-féministe,
00:32:27 silence radio. Voilà, ça se dit comment,
00:32:29 Tartuffe, en inclusif ?
00:32:31 Merci beaucoup pour votre regard,
00:32:35 Guillaume Bigot.
00:32:37 J'ai envie de vous entendre,
00:32:39 Guillaume, mais vous aussi, au tour de la table,
00:32:41 sur ce dont je parlais tout à l'heure.
00:32:43 Sur Jean-Luc Mélenchon dans un instant,
00:32:45 la ministre de la Culture,
00:32:47 Emma Abdoul-Malak, qui a lancé
00:32:49 un programme nommé "La Relève"
00:32:51 qui veut former 101 personnes de 25
00:32:53 à 40 ans, un pour chaque département,
00:32:55 pour promouvoir plus de diversité
00:32:57 et d'égalité des chances
00:32:59 dans des établissements culturels.
00:33:01 Marc Menon, votre regard,
00:33:03 déjà, sur...
00:33:05 C'est pour promouvoir un peu, justement,
00:33:07 et que les personnes seront sélectionnées en fonction
00:33:09 de leur couleur de peau pour avoir plus de diversité.
00:33:11 Il y aurait un humour grinçant,
00:33:13 comment c'est 101 ?
00:33:15 101, c'est les 101 Dalmatiens.
00:33:17 Alors, ça fait quand même... Vous voyez,
00:33:19 c'est une vie de chien, c'est quoi ?
00:33:21 C'est terrifiant d'avoir ce nombre
00:33:23 qui apparaît,
00:33:25 qui n'a aucune raison en tant que telle,
00:33:27 et puis le reste, ça signifie
00:33:29 qu'on est en plein racisme.
00:33:31 Vous, vous avez réussi.
00:33:33 Vous avez réussi. Non, mais non.
00:33:35 Quand je dis "vous",
00:33:37 vous êtes allés à côté de moi, il aurait pu y avoir
00:33:39 une autre personne
00:33:41 qui est dans cette origine
00:33:43 différente et remarquable de par sa
00:33:45 couleur de peau. Vous l'avez fait
00:33:47 sans avoir un avantage.
00:33:49 C'est-à-dire que vous étiez dans la compétition
00:33:51 qui nous concerne
00:33:53 tous, quel que soit
00:33:55 notre milieu. Alors, il y a ceux qui bénéficient
00:33:57 du relationnel, qui auront
00:33:59 le petit coup
00:34:01 de relation
00:34:03 qui le propulsera
00:34:05 à un poste, mais les autres,
00:34:07 c'est sur sa valeur que l'on doit être reconnu.
00:34:09 Et je veux que les uns
00:34:11 et les unes
00:34:13 qui aujourd'hui sont comme vous,
00:34:15 ils puissent démontrer leur qualité.
00:34:17 Quand vous dites "vous entrerez à Sciences Po
00:34:19 parce que vous êtes de telle couleur
00:34:21 et que vous n'aurez pas
00:34:23 à subir le même concours
00:34:25 que les autres", eh bien c'est une dévalorisation
00:34:27 de ces personnes-là.
00:34:29 - Guillaume et Mathieu, justement, sur le sujet. - Alors, Marc a raison.
00:34:31 C'est histoire de relève, je ne sais pas combien a coûté la facture
00:34:33 McKinsey, mais honnêtement, c'est un abaissement
00:34:35 total de la Déclaration des droits de l'homme.
00:34:37 Article 6, hein, "tous les citoyens
00:34:39 sont égaux, sont également admissibles
00:34:41 à toute dignité, place et emploi public
00:34:43 selon leurs capacités,
00:34:45 pas leur couleur de peau, ni leurs origines,
00:34:47 et sans autre
00:34:49 distinction que celle de leur vertu et de leur talent".
00:34:51 Donc, elle est en train d'affirmer
00:34:53 que la couleur de peau ou l'origine,
00:34:55 c'est une vertu en tant que telle. Moi, j'appelle ça
00:34:57 du racisme, et donc, ils ne
00:34:59 déçoivent jamais les macronneux, en fait.
00:35:01 C'est-à-dire que promouvoir les racisés
00:35:03 dans une démarche raciste
00:35:05 par anti-racisme, là, c'est du pur génie.
00:35:07 Je vais un petit peu encore plus
00:35:09 loin, Mathieu Boccote.
00:35:11 Est-ce qu'on peut... Est-ce que c'est pas
00:35:13 une bonne volonté de la part
00:35:15 de la ministre de la Culture qui...
00:35:17 Ou on peut peut-être reprocher peut-être à la France
00:35:19 de ne pas être suffisamment dure avec les
00:35:21 délinquants issus de la diversité,
00:35:23 pour ne pas dire de l'immigration,
00:35:25 et la France, peut-être, de ne pas être
00:35:27 assez valorisante avec les personnes
00:35:29 qui font des choses bien,
00:35:31 on va dire, dans la société, et que
00:35:33 c'est sa volonté, peut-être, de les valoriser.
00:35:35 - Vous savez, vous me pardonnez, mais la théorie
00:35:37 de la bonne volonté de ceux qui sont à l'origine
00:35:39 des pires désastres, je l'achète de moins en moins.
00:35:41 - Pourquoi vous dites ça? - Parce que c'est un principe
00:35:43 de sélection raciale. On nous dit,
00:35:45 selon votre couleur de peau, on vous embauche
00:35:47 ou on vous embauche pas. Il doit avoir un mot
00:35:49 pour parler de ça, mais il me vient pas à l'esprit.
00:35:51 Euh... Non, ça me dit principe
00:35:53 de sélection raciale. - Racisme.
00:35:55 - À l'échelle de l'histoire, on a connu ça.
00:35:57 Or, Guillaume, je reprends ce que dit
00:35:59 Guillaume, parce que quand on connaît la théorie
00:36:01 de la couleur de peau américaine, qui manifestement
00:36:03 soit inspire, soit influence la ministre,
00:36:05 pour eux, la couleur de peau est une capacité.
00:36:07 Si vous êtes blanc, c'est une capacité,
00:36:09 ils appellent ça le privilège blanc,
00:36:11 et inversement, si vous êtes pas blanc,
00:36:13 vous êtes dans une situation d'infériorité
00:36:15 structurelle et systémique. On doit dès lors
00:36:17 vous nommer selon votre couleur de peau
00:36:19 pour corriger une société qui serait fondée.
00:36:21 C'est leur discours sur la suprématie blanche.
00:36:23 Dans leur esprit, ne l'oublions pas,
00:36:25 la suprématie blanche est à l'origine de la République.
00:36:27 Alors, je dis pas que la ministre le pense elle-même.
00:36:29 Je sais qu'elle est lu assez pour ça. Mais ce que je sais,
00:36:31 c'est qu'elle propose aujourd'hui un principe
00:36:33 de sélection raciale pour nommer
00:36:35 des responsables de l'administration en France.
00:36:37 Personnellement, je confesse avoir
00:36:39 des réserves sur l'idée d'un principe de sélection raciale.
00:36:41 - Charlotte Dornélas, pour vous aussi, c'est du racisme
00:36:43 ou bien c'est plutôt de la discrimination positive ?
00:36:47 - Le problème, la discrimination positive,
00:36:50 par le...
00:36:52 factuellement, c'est une forme de racisme
00:36:54 puisqu'on choisit les gens ou on les refuse
00:36:56 en fonction de ça. - C'est vrai, comme disait Marc Menon,
00:36:58 on ne valorise pas par rapport à la compétence
00:37:00 indifféremment de la couleur de peau.
00:37:02 - C'est toute la discussion entre ceux qui veulent des quotas
00:37:04 et ceux qui n'en veulent pas. Et on pourrait faire le même,
00:37:06 d'ailleurs exactement le même analyse
00:37:08 sur la question des femmes et cette question de la parité
00:37:10 en permanence, où à la fin on dit "bah oui, mais toi,
00:37:12 c'est extrêmement désagréable d'ailleurs
00:37:14 de finir sur ce terrain-là".
00:37:16 Mais au-delà de ça, je pense qu'il y a quelque chose
00:37:18 qui exaspère
00:37:20 la population française de manière générale.
00:37:22 C'est le côté... Parce que par ailleurs,
00:37:24 première chose, c'est interdit.
00:37:26 C'est juste, accessoirement.
00:37:28 C'est illégal ce que propose la ministre.
00:37:30 Et donc, on le voit, on le voit pas,
00:37:32 on le prend en compte, on le prend pas en compte,
00:37:34 on le dit, on le dit pas selon les situations.
00:37:36 Au bout d'un moment, c'est exaspérant.
00:37:38 - En deux secondes, il faut se rappeler que Christophe Castaner,
00:37:40 au nom de Black Lives Matter, avait dit
00:37:42 "à certains moments, la loi doit s'effacer
00:37:44 devant l'émotion universelle".
00:37:46 Cette fois-là, on nous dit "au nom d'un principe
00:37:48 de justice supérieure, le droit français doit s'effacer".
00:37:50 Peut-être est-ce un principe de méthode de gouvernement
00:37:52 pour certains. - Au nom de la singerie de l'Amérique.
00:37:54 - Merci beaucoup. J'ai beaucoup de questions
00:37:56 encore à vous poser, puisque dans un instant,
00:37:58 on va vous faire réagir à Jean-Luc Mélenchon,
00:38:00 qui a accordé un grand entretien
00:38:02 à la revue
00:38:04 "Orient 21", c'est ça ?
00:38:06 Qui dit "je me sens abandonné
00:38:08 par ceux que j'ai défendus
00:38:10 toute ma vie". Il parle des Juifs.
00:38:12 "Jamais nous n'avons manqué
00:38:14 à notre devoir, ni au principe
00:38:16 qui le fonde". Alors, il parle
00:38:18 justement des Juifs. Alors, on va faire un petit temps de table
00:38:20 sur cette réaction de Jean-Luc Mélenchon,
00:38:22 qui surprend un peu ce soir. Avant tout,
00:38:24 on va parler avec vous de CNews, qui a reçu
00:38:26 un prix, le grand prix de la
00:38:28 presse internationale 2023, un prix
00:38:30 pour la couverture étendue
00:38:32 des derniers conflits
00:38:34 armés internationaux, et leur à l'analyse
00:38:36 sur tous les aspects. Et c'était
00:38:38 lundi, France Info TV a eu un prix,
00:38:40 Charlie Hebdo, France Culture a eu
00:38:42 un prix, justement, de l'association de la presse
00:38:44 étrangère. On voit ici notre équipe qui a été
00:38:46 récupérer ce prix. Mais la question que j'ai envie
00:38:48 de vous poser, Marc Menand, c'est que CNews,
00:38:50 liberté d'expression,
00:38:52 c'est un de notre leitmotiv,
00:38:54 le journalisme français,
00:38:56 est-ce qu'il est là ? Donc, on prouve
00:38:58 que le journalisme français est récompensé
00:39:00 dans toute sa diversité, pour
00:39:02 rebondir sur le mot. - Bien,
00:39:04 heureusement que les étrangers, nos confrères
00:39:06 étrangers, sont là, pour nous
00:39:08 louer, puisque les autres, au contraire,
00:39:10 nous jettent l'opprobre,
00:39:12 car on est dans un béni-oui-oui, un
00:39:14 pré-chi-pré-chin d'une pensée
00:39:16 institutionnalisée. Ça rejoint
00:39:18 tout ce que nous disons depuis le début
00:39:20 de l'émission. C'est-à-dire que si vous
00:39:22 n'êtes pas dans cette doxa,
00:39:24 où vous devez vous parer d'une sorte
00:39:26 d'auréole
00:39:28 d'un faux
00:39:30 humanisme, eh bien
00:39:32 vous devenez un obscurantiste,
00:39:34 vous devenez
00:39:36 un fasciste, et il est impossible
00:39:38 de pouvoir
00:39:40 simplement mener votre travail
00:39:42 en toute indépendance,
00:39:44 ce qui est le fondement même
00:39:46 de notre métier. J'ai eu la chance
00:39:48 quand j'ai débuté, d'être
00:39:50 au contact de ceux qui étaient les
00:39:52 continueurs d'Albert Londres,
00:39:54 de Joseph Kessel, j'ai rencontré
00:39:56 Yves Courrières, j'ai rencontré
00:39:58 Jacques Paoli, c'était des maîtres.
00:40:00 Déjà, ils avaient une possession
00:40:02 du vocabulaire, un goût de la
00:40:04 culture au quotidien, c'était des gens qui
00:40:06 ne quittaient jamais les livres,
00:40:08 et ces personnages-là étaient dans
00:40:10 la curiosité, et la curiosité
00:40:12 à laquelle
00:40:14 ils ajoutaient le scepticisme.
00:40:16 C'est-à-dire que quel que soit l'événement,
00:40:18 la pensée
00:40:20 auxquelles ils étaient
00:40:22 confrontés, ils y mettaient
00:40:24 un point d'interrogation,
00:40:26 le doute comme en science,
00:40:28 est-ce qu'il y a une bonne
00:40:30 raison de croire ce qui est
00:40:32 en train d'être diffusé ?
00:40:34 Est-ce que nous ne devons pas déjà
00:40:36 intellectuellement nous opposer
00:40:38 à ce qui est affirmé,
00:40:40 asséné, et qui semble
00:40:42 une évidence ? Or aujourd'hui,
00:40:44 on est dans la gang de l'évidence.
00:40:46 Il n'est pas question de
00:40:48 pouvoir réfléchir. Tout ce que nous avons dit
00:40:50 depuis tout à l'heure,
00:40:52 est intolérable pour les gens
00:40:54 qui ont créé ce goulag
00:40:56 de la pensée, pour reprendre le titre
00:40:58 du livre de notre
00:41:00 ami Mathieu. - C'est vrai qu'à la fois,
00:41:02 ces news sont récompensés, et à la fois,
00:41:04 on entend ça ou là, que ces news,
00:41:06 il n'y a pas de journaliste. - Mais non, mais c'est extraordinaire !
00:41:08 Alors, je ne vais pas vous donner
00:41:10 où je l'ai volé, mon numéro,
00:41:12 je venais d'ailleurs, néanmoins,
00:41:14 c'est 36 156.
00:41:16 Bon, alors j'en ai vu passer des générations
00:41:18 de journalistes, et
00:41:20 jusqu'à présent, j'avais l'impression d'être
00:41:22 dans une sorte d'unité. - Qu'est devenu
00:41:24 le journalisme aujourd'hui ? - Eh bien, le journalisme,
00:41:26 je vous ai dit, c'est simplement
00:41:28 être le porteur
00:41:30 d'une pensée générale,
00:41:32 et la seule
00:41:34 manière
00:41:36 de devoir échapper
00:41:38 à ce qui est édicté,
00:41:40 vous balance aussitôt
00:41:42 dans l'extrême droite. Je suis contre
00:41:44 l'écriture inclusive. Extrême droite !
00:41:46 Je suis pour la défense
00:41:48 de la dignité des femmes, la vraie dignité
00:41:50 des femmes, c'est l'édito
00:41:52 de notre Guillaume.
00:41:54 Eh bien, je suis un facho.
00:41:56 C'est-à-dire que tout ce qui fait
00:41:58 la force
00:42:00 de notre héritage des Lumières,
00:42:02 de nous vouloir dignes de Voltaire,
00:42:04 de Diderot, d'être
00:42:06 aussi compagnon
00:42:08 moral de Gambetta, de ceux
00:42:10 qui ont fait cette presse
00:42:12 extraordinaire de la Troisième République,
00:42:14 cette presse qui apparaît
00:42:16 en 1881 et qui
00:42:18 devient la sœur de celle
00:42:20 née au moment de la Révolution
00:42:22 où tout était permis. On était
00:42:24 dans le débat d'idées. Aujourd'hui, il n'y a
00:42:26 plus de débat d'idées. Il y a une
00:42:28 assignation à être dans l'idée
00:42:30 dominante, rampante,
00:42:32 et cela, c'est intolérable.
00:42:34 Vous l'avez vu pendant
00:42:36 le Covid, par exemple. Le moindre
00:42:38 propos en disant "mais le masque
00:42:40 avant, il était
00:42:42 inutile", du jour au lendemain,
00:42:44 sans la moindre agitation
00:42:46 d'un événement nouveau, il devient
00:42:48 dangereux. Enfin,
00:42:50 de ne pas le porter. Après,
00:42:52 c'était tout à fait normal
00:42:54 de devoir porter, dans un pays
00:42:56 qui incarne les droits de l'homme,
00:42:58 un QR code pour
00:43:00 entrer dans un restaurant et on vous
00:43:02 le fermait sans que ça ne choque personne.
00:43:04 Et au niveau des
00:43:06 virus, vous avez écouté
00:43:08 les commentaires des uns et des autres,
00:43:10 ils laissaient parler les spécialistes,
00:43:12 personne n'a cherché
00:43:14 à savoir ce qu'était un virus,
00:43:16 comment ce virus se transmettait, etc.
00:43:18 C'est-à-dire qu'il y a une curiosité légitime
00:43:20 que les journalistes n'ont plus,
00:43:22 ils font appel aux experts
00:43:24 et que des experts qui
00:43:26 servent la pensée dominante. - Trois mots.
00:43:28 Comment vous qualifieriez le journaliste,
00:43:30 par exemple, le journaliste de C'est N'Ose ?
00:43:32 En trois mots, trois qualités.
00:43:34 - Liberté, déjà. Un appel
00:43:36 à la personnalisation
00:43:38 et à une émulation entre les uns
00:43:40 et les autres. Ici,
00:43:42 il n'y en a pas un qui pense pareil.
00:43:44 On a des moments où on s'épouse,
00:43:46 mais vous avez Julien Dray
00:43:48 qui apparaît à un autre endroit,
00:43:50 c'est l'antenne la plus dense en personnalité
00:43:52 de tous les milieux.
00:43:54 Et ce qui est extraordinaire, les étrangers nous
00:43:56 reconnaissent ça, et pourtant,
00:43:58 dans notre pays, si vous passez
00:44:00 C'est N'Ose, pour certains,
00:44:02 c'est la honte des hontes,
00:44:04 c'est d'échouar, c'est d'être condamné
00:44:06 à ne plus pouvoir paraître
00:44:08 en société et surtout
00:44:10 sur Internet,
00:44:12 d'être forcément
00:44:14 la bête noire.
00:44:16 Bah oui,
00:44:18 si vous passez...
00:44:20 Ah pardon, il ne fallait pas dire bête noire,
00:44:22 il fallait dire la bête.
00:44:24 - Je le dirai à la ministre.
00:44:26 - Alors,
00:44:28 en tout cas, c'est N'Ose a été
00:44:30 donc récompensé, et on
00:44:32 félicite évidemment toute l'équipe
00:44:34 de la rédaction. Rapidement, un tour de
00:44:36 table avant votre sujet, Charlotte Dornelas,
00:44:38 sur ses propos de Jean-Luc Mélenchon,
00:44:40 critiqué, on en a parlé
00:44:42 tous ces jours-ci pour
00:44:44 ses critiques envers Hôtel-Créef,
00:44:46 ses critiques envers les Juifs,
00:44:48 et il se défend d'avoir,
00:44:50 je cite, "manqué à son devoir" envers la
00:44:52 communauté juive, à qui il reproche de l'avoir
00:44:54 "abandonné", je cite.
00:44:56 "Je me sens abandonné parce que j'ai défendu
00:44:58 toute ma vie." Réaction.
00:45:00 Pourquoi ça vous fait sourire ?
00:45:02 - Non mais, Jean-Luc Mélenchon,
00:45:04 si je comprends bien, se présente historiquement comme un
00:45:06 protecteur de la communauté juive, qui
00:45:08 renierait aujourd'hui son protecteur.
00:45:10 Je ne savais pas qu'il avait eu cette fonction historiquement,
00:45:12 et aujourd'hui, ces larmes me semblent
00:45:14 quelque peu étranges.
00:45:16 - Non mais c'est surtout que, je pense
00:45:18 qu'il parle de son engagement sur l'antisémitisme
00:45:20 dans les années où il était engagé
00:45:22 notamment à gauche sur ce terrain-là, etc.
00:45:24 D'abord, un, il a changé d'esprit-cours.
00:45:26 - Exactement, il dit "historiquement, la communauté juive
00:45:28 avait fait le choix juste et judicieux de la gauche."
00:45:30 - Voilà. Mais simplement,
00:45:32 Jean-Luc Mélenchon, il y a des propos
00:45:34 qui lui sont reprochés ces dernières semaines,
00:45:36 des positionnements, des mots
00:45:38 qui ne sont pas employés,
00:45:40 et qui lui sont reprochés, en effet.
00:45:42 - Enfin, historiquement,
00:45:44 je pense que la gauche avait aussi fait le choix
00:45:46 de la communauté juive juste et judicieuse,
00:45:48 c'est un peu changé. En réalité,
00:45:50 si on déplace, je sais pas,
00:45:52 s'il y a 10 millions d'immigrants
00:45:54 bouddhistes qui viennent en France et qui prennent
00:45:56 la nationalité française, moi je pense que
00:45:58 M. Mélenchon va se déguiser en bonze,
00:46:00 en moine, bouddhiste, c'est sûr, et certains,
00:46:02 zen. En réalité, ça me fait penser à cette publicité,
00:46:04 vous savez, il faut boire ou choisir,
00:46:06 il faut conduire. Là, je pense qu'on va avoir le vote
00:46:08 islamiste, et être aimé
00:46:10 de la communauté juive, il va falloir choisir, quand même.
00:46:12 - Moi, je me sens abordonné en tant que laïcaire
00:46:14 par Mélenchon
00:46:16 et par la gauche.
00:46:18 - Je veux dire que ces gens ne cessent
00:46:20 de louer cette partition
00:46:22 de notre société, de favoriser
00:46:24 la montée d'une religion
00:46:26 et donc de condamner
00:46:28 ceux qui sont des musulmans
00:46:30 entrant dans la citoyenneté,
00:46:32 eh bien, pour eux,
00:46:34 ce sont des traîtres à leur religion
00:46:36 car ils n'affichent pas
00:46:38 la baïa,
00:46:40 ils n'affichent pas le voile,
00:46:42 etc. Et ça, c'est la liberté
00:46:44 absolue pour une femme rayonnée
00:46:46 et blanche, plondeur, n'ayez pas le droit
00:46:48 de penser comme vous le souhaitez.
00:46:50 - Merci beaucoup.
00:46:52 - Il nous a abandonnés, Mélenchon.
00:46:54 - Je vais parler pour vous.
00:46:56 - Qu'est-ce que c'est ? - Charlotte Dornelas,
00:46:58 avant de parler avec vous du confinement,
00:47:00 serons-nous confinées pour les Jeux olympiques ?
00:47:02 Tout le monde en parle. Alors, on va voir,
00:47:04 effectivement, votre réaction sur la question
00:47:06 du confinement olympique,
00:47:08 fermé des guillemets, mais le monde
00:47:10 a osé ses termes, ensuite,
00:47:12 ils ont fait un rectificatif, on verra tout ça.
00:47:14 Les terroristes de Bir Hakeim,
00:47:16 Charlotte Dornelas, comme beaucoup d'autres,
00:47:18 ont voulu, je cite, "venger
00:47:20 les musulmans qui meurent
00:47:22 dans le monde". D'autres évoquent souvent
00:47:24 que les musulmans sont les premières victimes
00:47:26 de l'islamisme dans le monde.
00:47:28 De quoi parle-t-on exactement ?
00:47:30 - C'est vrai qu'il y a eu une immense confusion
00:47:32 dans ces déclarations, l'une et l'autre,
00:47:34 qui ne sont pas tenues, évidemment, par les mêmes personnes.
00:47:36 Alors, d'abord, cette question de vouloir
00:47:38 venger les musulmans, parce qu'en effet,
00:47:40 le terroriste de Bir Hakeim
00:47:42 a parlé des musulmans, notamment en Palestine
00:47:44 et en Afghanistan, nous a-t-il dit ? Donc on va s'arrêter
00:47:46 sur les exemples qu'il donne, parce que c'est vrai
00:47:48 que c'est une phrase qui revient souvent. Alors, d'abord,
00:47:50 un, en Palestine. Aujourd'hui, ce qu'il est
00:47:52 en train de se passer, c'est que les victimes
00:47:54 qui existent, qui sont musulmanes,
00:47:56 ne sont pas visées en tant que
00:47:58 musulmanes, aujourd'hui, dans la guerre
00:48:00 qui a lieu. Elles sont victimes,
00:48:02 essentiellement musulmanes, d'une
00:48:04 volonté de détruire le Hamas, qui, lui,
00:48:06 a visé, sciemment
00:48:08 et volontairement, des civils,
00:48:10 israéliens, en l'occurrence, parce qu'ils étaient
00:48:12 israéliens. Donc, il y a
00:48:14 aussi, je vais prendre un autre exemple, que tout le monde comprenne,
00:48:16 à Gaza, il y a des chrétiens,
00:48:18 qui existent à Gaza, qui vivent à Gaza.
00:48:20 Il y en a certains qui sont morts, là, dans la guerre, dans les
00:48:22 bombardements, notamment de l'armée
00:48:24 israélienne. Personne n'aurait l'idée
00:48:26 de penser ou de dire que ces
00:48:28 victimes sont mortes, aujourd'hui, parce qu'elles
00:48:30 étaient chrétiennes, à Gaza. C'est
00:48:32 évidemment pas ce qu'il est en train
00:48:34 d'arriver dans la guerre
00:48:36 qui est menée. Ensuite, en Afghanistan,
00:48:38 c'est une histoire longue, je ne vais pas refaire toute l'histoire de l'Afghanistan,
00:48:40 il y a eu des guerres menées entre
00:48:42 puissances, sur le dos,
00:48:44 parfois des Afghans, comme sur le dos de beaucoup
00:48:46 d'autres personnes, en effet,
00:48:48 mais pas parce qu'ils étaient musulmans,
00:48:50 en l'occurrence, ils ne mouraient pas pour ça,
00:48:52 dans la guerre. Et ensuite, là,
00:48:54 en ce moment, prendre l'exemple de l'Afghanistan, alors que
00:48:56 les talibans ont pris le pouvoir, c'est sûr,
00:48:58 il y a des musulmans qui souffrent
00:49:00 en Afghanistan, il y en a même beaucoup,
00:49:02 par la prise de pouvoir
00:49:04 des talibans, eux-mêmes.
00:49:06 Donc, là, encore une fois,
00:49:08 les civils qui meurent ne sont pas
00:49:10 morts parce qu'ils étaient musulmans.
00:49:12 Donc, vouloir venger des musulmans,
00:49:14 c'est-à-dire des musulmans qui seraient morts parce qu'ils sont
00:49:16 musulmans, déjà, il y a une confusion
00:49:18 immense. Mais on retrouve dans ces
00:49:20 déclarations le propre du terrorisme,
00:49:22 c'est-à-dire vouloir cibler des
00:49:24 civils pour tenter d'influencer
00:49:26 une politique générale. Donc, on cible
00:49:28 des civils en France pour influencer
00:49:30 le gouvernement français qui serait
00:49:32 complice du gouvernement israélien
00:49:34 qui tue des musulmans.
00:49:36 Mais cette technique, elle est utilisée partout
00:49:38 dans le monde, notamment dans les pays
00:49:40 musulmans, puisque le but
00:49:42 du terrorisme, c'est d'imposer la charia
00:49:44 et que certains gouvernements, même
00:49:46 musulmans, dans des pays musulmans,
00:49:48 refusent la charia. Donc, cet
00:49:50 islamisme, il tue aussi beaucoup,
00:49:52 beaucoup, beaucoup de musulmans
00:49:54 dans le monde. Donc, finalement, ces terroristes
00:49:56 qui prétendent venger des musulmans
00:49:58 adhèrent à une idéologie qui est, elle-même,
00:50:00 responsable de la mort de beaucoup
00:50:02 de musulmans dans le monde.
00:50:04 Et on arrive à la deuxième partie de votre question.
00:50:06 Donc, les personnes qui,
00:50:08 à l'inverse, nous disent à chaque fois qu'il y a un attentat
00:50:10 terroriste, les musulmans sont les
00:50:12 premières victimes du terrorisme.
00:50:14 Alors, c'est vrai que dans le monde,
00:50:16 c'est vrai, mais là encore,
00:50:18 ils ne sont pas visés par le terrorisme
00:50:20 parce qu'ils sont musulmans. Ils sont
00:50:22 visés, un, parce qu'ils sont jugés
00:50:24 mauvais musulmans, pas assez musulmans,
00:50:26 c'est-à-dire ne voulant pas instaurer
00:50:28 la charia dans leur pays. Ils sont
00:50:30 parfois les victimes civiles
00:50:32 que le terroriste vise pour atteindre
00:50:34 l'État qui lui refuse
00:50:36 l'installation de la charia ou la lecture islamiste
00:50:38 de l'islam dans ses pays.
00:50:40 Donc, vous visez le pays, les institutions ou l'État
00:50:42 par le biais des civils, qu'ils soient
00:50:44 musulmans ou pas. Il y a un cas
00:50:46 dans lequel les musulmans sont visés en tant que musulmans,
00:50:48 notamment par l'islamisme,
00:50:50 c'est dans la guerre entre sunnites et chiites.
00:50:52 Mais là, seuls des musulmans sont impliqués, encore une fois,
00:50:54 dans cette guerre, quand des sunnites
00:50:56 sont visés par des chiites ou l'inverse.
00:50:58 En effet, c'est comme ça. Alors en France, par exemple,
00:51:00 on avait appris qu'à Nice,
00:51:02 vous savez, le 14 juillet, pendant
00:51:04 cet attentat sur la promenade de Nice,
00:51:06 que près d'un tiers des victimes
00:51:08 de ce terroriste étaient musulmanes.
00:51:10 Qui pourrait
00:51:12 lire cette information en se disant
00:51:14 "elles ont été visées ce 14 juillet-là
00:51:16 parce qu'elles étaient musulmanes".
00:51:18 Il faudrait vraiment être particulièrement malhonnête
00:51:20 pour avoir cette lecture-là.
00:51:22 Non, le 14 juillet, sur la promenade de Nice,
00:51:24 des Français étaient visés, des Français
00:51:26 qui assistaient au feu d'artifice
00:51:28 du 14 juillet, qui était la fête nationale.
00:51:30 Il se trouve que parmi eux, il y avait en effet
00:51:32 des musulmans qui ont été visés pour la même
00:51:34 raison que les autres, c'est-à-dire parce qu'ils étaient
00:51:36 là le 14 juillet pour la fête nationale
00:51:38 française. Donc il y a en effet
00:51:40 une immense confusion qui est entretenue
00:51:42 d'un côté comme de l'autre sur
00:51:44 ces déclarations. - Allons plus loin.
00:51:46 Est-ce que ceux qui affirment
00:51:48 que les musulmans sont les premières victimes du terrorisme
00:51:50 ont raison ? - Dans le monde,
00:51:52 c'est indiscutable en termes
00:51:54 d'ampleur, pour une raison
00:51:56 assez simple. C'est que l'islamisme,
00:51:58 pour agir, a besoin
00:52:00 d'un bain islamique pour se développer.
00:52:02 Donc, ils prospèrent
00:52:04 évidemment dans les pays musulmans
00:52:06 plus facilement. On le voit absolument
00:52:08 dans tous les pays musulmans qui ont une composante
00:52:10 islamiste contre laquelle ils essayent de
00:52:12 se battre. Ils ont toujours la même
00:52:14 ambition, donc imposer la charia.
00:52:16 Donc oui, la population est visée
00:52:18 pour déstabiliser les États. Les islamistes
00:52:20 utilisent la terreur sur la population
00:52:22 massivement musulmane pour
00:52:24 atteindre l'État et prendre la place
00:52:26 des autorités. Donc oui, il y a
00:52:28 énormément, et dans le monde c'est absolument
00:52:30 gigantesque, de morts
00:52:32 musulmans par le biais du terrorisme.
00:52:34 Maintenant, il faut
00:52:36 voir quand et pourquoi cette phrase
00:52:38 est prononcée en France, puisque
00:52:40 c'est ça qui nous occupe en l'occurrence dans les
00:52:42 attentats qui nous frappent. Parce que en
00:52:44 France, c'est clairement faux.
00:52:46 En France, les musulmans
00:52:48 ne sont pas les premières victimes du terrorisme.
00:52:50 C'est absolument pas le cas dans le monde. Ça n'est pas
00:52:52 vrai en France. Il arrive, et j'ai donné
00:52:54 l'exemple à Nice, que des musulmans meurent
00:52:56 de l'islamisme en France,
00:52:58 mais ils ne sont pas la majorité, factuellement.
00:53:00 Et par ailleurs, il est arrivé
00:53:02 aussi dans certains attentats qu'ils soient même
00:53:04 épargnés pour cette seule raison. On a eu des
00:53:06 exemples où ils posaient la question
00:53:08 avant aux personnes de savoir s'ils étaient
00:53:10 musulmans ou pas. Mais surtout
00:53:12 quand on entend cette phrase prononcée en France,
00:53:14 elle a en réalité une visée politique.
00:53:16 Il ne s'agit pas de vous donner l'information que
00:53:18 tant de pourcents de victimes du
00:53:20 terrorisme dans le monde sont des musulmans.
00:53:22 L'idée, c'est d'entretenir en France
00:53:24 cette idée que ça n'a rien à voir avec l'islam.
00:53:26 La preuve, les musulmans sont les
00:53:28 premières victimes de l'islamisme.
00:53:30 Mais c'est précisément là que réside
00:53:32 la contradiction. Si les musulmans
00:53:34 sont les premières victimes
00:53:36 de l'islamisme à l'échelle du monde,
00:53:38 c'est précisément parce que l'islamisme
00:53:40 se développe de manière beaucoup
00:53:42 plus rapide dans un bain
00:53:44 islamique beaucoup plus large. Donc oui,
00:53:46 l'islamisme se développe beaucoup plus vite dans les pays
00:53:48 à majorité musulmane, précisément
00:53:50 parce que ce sont des pays
00:53:52 à majorité musulmane.
00:53:54 Donc c'est précisément parce qu'il y a
00:53:56 un lien entre
00:53:58 l'existence d'une communauté musulmane,
00:54:00 l'islam dans un pays,
00:54:02 et l'islamisme, que les musulmans
00:54:04 en sont les premières victimes dans le monde.
00:54:06 Donc en fait, la véritable,
00:54:08 la phrase juste qu'il pourrait
00:54:10 prononcer, c'est que partout dans le monde
00:54:12 et en France évidemment, il y a des musulmans
00:54:14 qui n'ont rien à voir avec
00:54:16 l'islamisme, et il y a surtout des musulmans
00:54:18 qui portent une lecture de l'islam
00:54:20 qui n'a rien à voir avec celle
00:54:22 qui est celle de l'islamisme.
00:54:24 Mais l'islamisme est bien une lecture
00:54:26 que l'on peut juger bonne ou
00:54:28 mauvaise de l'islam, et donc
00:54:30 ce lien existe bien. Donc ils veulent
00:54:32 dire par cette phrase
00:54:34 exactement l'inverse de ce que
00:54:36 cette phrase finalement
00:54:38 renferme en réalité comme réalité.
00:54:40 - Alors pourtant c'est inter-infime qu'il existe
00:54:42 bien une islamophobie,
00:54:44 notamment en Europe et en France, dont souffrent
00:54:46 les musulmans. - Bon, et alors là,
00:54:48 parce que ça vient en effet très rapidement
00:54:50 dans le débat, les musulmans
00:54:52 meurent de l'islamisme, c'est vrai,
00:54:54 et par ailleurs,
00:54:56 l'islamisme génère
00:54:58 une islamophobie et donc met en danger
00:55:00 les musulmans. Alors là, honnêtement,
00:55:02 le continuum qu'on
00:55:04 trouve souvent dans le débat, il est clairement
00:55:06 malhonnête, et c'est même plutôt l'exact
00:55:08 contraire que l'on observe dans le monde.
00:55:10 Il existe de réelles discriminations
00:55:12 et persécutions à l'égard des musulmans
00:55:14 dans le monde. On les trouve notamment en Chine
00:55:16 et en Inde. En Chine, parce que
00:55:18 c'est vrai de toutes les minorités
00:55:20 religieuses, et en Inde, parce que toutes les
00:55:22 minorités qui ne sont pas l'hindouisme
00:55:24 souffrent en effet de ces persécutions
00:55:26 et de ces discriminations.
00:55:28 En France, il y a la composante
00:55:30 laïcité française,
00:55:32 c'est-à-dire que d'abord c'est un cadre
00:55:34 d'exercice des religions, et en plus
00:55:36 il y a une tradition historique française
00:55:38 d'hostilité à la religion catholique
00:55:40 dans l'histoire, et donc
00:55:42 il y a une lecture particulière
00:55:44 de la place de la religion dans la société.
00:55:46 Je note à ce sujet, si on refait
00:55:48 l'histoire de la laïcité à la française,
00:55:50 que l'islam aujourd'hui ne subit pas
00:55:52 le quart du huitième du dixième
00:55:54 de ce qu'a subi le catholicisme, pour mettre
00:55:56 tout le monde, pour que les gens se prennent compte
00:55:58 un petit peu de ce qui s'est passé par rapport
00:56:00 à la laïcité. En revanche, sur la discrimination
00:56:02 des musulmans,
00:56:04 c'est clairement indécent d'évoquer
00:56:06 l'islamophobie. Je vais vous faire une petite liste.
00:56:08 Il existe en France une liberté de culte
00:56:10 pour les musulmans au même titre,
00:56:12 exactement que toutes les religions.
00:56:14 Le mariage, en France, est absolument
00:56:16 libre pour tous, sans considération
00:56:18 de religion. Il existe une possibilité
00:56:20 de construire et d'avoir des lieux de culte
00:56:22 pour les musulmans, comme pour tous
00:56:24 les autres pratiquants en France.
00:56:26 Il est possible de parler de la foi
00:56:28 islamique, de sa foi islamique à un non-musulman
00:56:30 en France.
00:56:32 Il est possible, pour un converti,
00:56:34 de garder son héritage,
00:56:36 d'être enterré selon le rite de la religion
00:56:38 dans lequel il est converti.
00:56:40 En l'occurrence, l'islam, par exemple, vous vous convertissez demain à l'islam,
00:56:42 vous êtes enterré selon ce rite-là.
00:56:44 Il existe un droit des individus
00:56:46 en France à se convertir à l'islam.
00:56:48 Il existe un droit de circuler
00:56:50 avec un Coran, deux Corans, quatre Corans
00:56:52 dans votre sac, si vous voulez, en France.
00:56:54 Il n'y a absolument aucune restriction, dans aucun
00:56:56 métier, sur l'embauche des musulmans
00:56:58 ou des autres. Alors, si je vous fais cette
00:57:00 liste, c'est parce qu'en revanche, c'est
00:57:02 exactement, toute cette liste,
00:57:04 ce qui arrive aux minorités
00:57:06 non-musulmanes dans beaucoup de pays musulmans.
00:57:08 Donc, ça, il faudrait quand même
00:57:10 que cette question de la réciprocité, elle soit bien dans la tête
00:57:12 de beaucoup de gens, et je précise
00:57:14 par ailleurs, que ces minorités
00:57:16 sont, en général, pour la plupart,
00:57:18 elles ne sont pas arrivées récemment par le biais
00:57:20 de l'immigration avec une volonté de vivre
00:57:22 telle qu'elles veulent vivre dans un autre pays.
00:57:24 Elles sont, en général, de souche aux convertis
00:57:26 dans leur pays.
00:57:28 Donc, ça fait une toute petite différence
00:57:30 et sur la question de la réciprocité,
00:57:32 je veux vous assurer qu'on est loin, loin, loin
00:57:34 du compte.
00:57:36 - Merci beaucoup, Charlotte Dornelas,
00:57:38 pour votre regard.
00:57:40 Merci beaucoup. Dernier
00:57:42 sujet, Mathieu Beaucoupté.
00:57:44 On apprenait aujourd'hui que le gouvernement
00:57:46 envisage, dans le cadre des Jeux olympiques
00:57:48 à Paris, la mise en place
00:57:50 d'un confinement olympique. Alors, le monde
00:57:52 a évoqué le mot "confinement olympique",
00:57:54 le monde a ensuite s'excusé,
00:57:56 a rectifié, a enlevé le mot "confinement
00:57:58 olympique". Mais allant dans le fond,
00:58:00 sur le fond, est-ce qu'il fallait s'attendre
00:58:02 justement à une telle proposition?
00:58:04 Comment les Français risquent-ils de réagir?
00:58:06 De quoi s'agit-il concrètement? - Je crois que le commun
00:58:08 immortel a réagi comme j'ai réagi lorsque j'ai vu ça.
00:58:10 C'est comme dire en anglais "over my dead body",
00:58:12 c'est-à-dire "jamais de ma
00:58:14 sainte vie".
00:58:16 Alors, j'explique pourquoi. Parce qu'on voit
00:58:18 cette...
00:58:20 On voit cette proposition arriver et elle n'est pas
00:58:22 étonnante. Alors, comment elle se présente à nous?
00:58:24 On nous dit qu'on s'attend à un tel déversement
00:58:26 de touristes à Paris, une force d'occupation
00:58:28 touristique qui est au service
00:58:30 du capital mondialisé,
00:58:32 arrive à Paris et ce sera
00:58:34 pas possible tout simplement d'assurer la
00:58:36 gestion des transports.
00:58:38 Si les transports sont
00:58:40 utilisés comme ils le sont en ce moment,
00:58:42 le système va craquer. - D'ailleurs, si vous permettez,
00:58:44 pendant que vous parlez, on va regarder les images
00:58:46 très rapidement de Châtelet. - Bien sûr. - Aujourd'hui,
00:58:48 Châtelet, Gare du Nord, RER,
00:58:50 bloqués aujourd'hui de midi à
00:58:52 18h à peu près, en raison d'une fuite d'eau
00:58:54 qui est pertinente, le trafic RER
00:58:56 à BD complètement interrompu,
00:58:58 un couac incroyable
00:59:00 aujourd'hui dans Paris. - Et les jeux ne sont pas commencés.
00:59:02 Alors, qu'est-ce qui est intéressant? Là, on se dit
00:59:04 il faut prendre des mesures. On apprend,
00:59:06 donc la formule va fuiter par le...
00:59:08 par le canard enchaîné,
00:59:10 qu'on se dit, bon, donc les gens devraient rester
00:59:12 chez eux de préférence, ne pas trop circuler.
00:59:14 Ils devraient faire du télétravail.
00:59:16 Pourrait-il prendre leurs vacances un peu
00:59:18 avant? Pourrait-il, autrement dit, ce que les Français
00:59:20 qui habitent Paris pourraient ne pas encombrer exagérément
00:59:22 les Jeux Olympiques, s'il vous plaît? - Mais payez les 52%
00:59:24 quand même, hein. - Ah, non, mais c'est
00:59:26 que c'est plus vous les gens importants aujourd'hui.
00:59:28 Les gens importants, ce sont les touristes mondialisés
00:59:30 qui font en sorte qu'on va transformer Paris en ville
00:59:32 strictement Disneyland, où il n'y aura plus
00:59:34 ces encombrants que sont les Parisiens.
00:59:36 D'ailleurs, on a déjà commencé le travail. On a liquidé
00:59:38 les bouquinistes au bord de la Seine.
00:59:40 Ça, c'était trop. C'était le vieux
00:59:42 Paris à l'ancienne. Dégage!
00:59:44 Dégage, vieux Paris! Alors là, on est là-dedans.
00:59:46 On nous dit... Non, mais le mot confinement climat...
00:59:48 pas climatique, pardonnez-moi. Le mot confinement,
00:59:50 on l'a dit. - On l'a dit. - Le confinement
00:59:52 olympique ne viendra pas. On comprend que...
00:59:54 D'accord, vous n'utilisez pas le mot,
00:59:56 mais comprenons que les mesures que vous proposez sont
00:59:58 dans cet état d'esprit. Surtout que,
01:00:00 il y a quelques jours, Marc en parlait,
01:00:02 on nous a quand même proposé un QR code
01:00:04 à Paris pour les Parisiens
01:00:06 au moment des Jeux olympiques. Donc, pour circuler
01:00:08 dans sa propre ville, pour aller chez soi,
01:00:10 pour aller dans un commerce près de chez soi,
01:00:12 il faut présenter le Blanchine. Il faut présenter
01:00:14 le QR code de circonstance. Alors, quand on a
01:00:16 ça à l'esprit, on comprend que l'imaginaire
01:00:18 du confinement n'est manifestement pas étranger
01:00:20 au gouvernement, et je dis au pluriel,
01:00:22 partout dans le monde occidental aujourd'hui,
01:00:24 comme s'il s'agissait peut-être d'une méthode de gestion
01:00:26 pour qui certains aient l'air de l'avenir.
01:00:28 - Dernier mot, est-ce qu'on est en train de basculer
01:00:30 dans une société du confinement permanent?
01:00:32 - Exactement. Je pense que c'est la crainte
01:00:34 qu'on est en droit d'avoir. On a eu le confinement
01:00:36 covidien, et là, il y a un moment de bascule.
01:00:38 On s'est rendu compte que nos sociétés,
01:00:40 une partie de l'appareil technocratique,
01:00:42 considèrent que c'est un mode de gestion
01:00:44 efficace des populations lorsqu'on s'inquiète
01:00:46 un peu de la circulation de scie et de sablon.
01:00:48 Alors, qu'est-ce qu'on voit? Il y a le confinement
01:00:50 olympique qui a été retiré, proposé retiré.
01:00:52 Le QR code, est-ce qu'ils vont le retirer?
01:00:54 C'est en passant, je suis curieux.
01:00:56 Donc, moi, je redoute deux choses.
01:00:58 Dans une société où chaque grand événement
01:01:00 accouchera finalement de son propre QR code
01:01:02 et de la possibilité chaque fois d'un confinement,
01:01:04 et quand la crise climatique sera...
01:01:06 occupera une telle place dans le débat public,
01:01:08 l'appel au confinement climatique,
01:01:10 j'en suis certain, sera constant,
01:01:12 sera brutal, et ceux qui s'opposeront
01:01:14 au confinement climatique seront...
01:01:16 et au passeport climatique, et à tout ce qui vient
01:01:18 comme mode de gestion d'une population réfractaire,
01:01:20 seront traités alors de néo-complotistes,
01:01:22 probablement hostiles en plus à Gaïa,
01:01:24 la sainte planète. Alors, soyons...
01:01:26 prenons au sérieux de telles propositions.
01:01:28 Ils ont retiré le mot, peut-être.
01:01:30 Est-ce qu'ils ont l'intention d'appliquer la chose?
01:01:32 Je le redoute.
01:01:34 - Merci, Mathieu, Guillaume,
01:01:36 Marc et Princesse Charlotte.
01:01:38 Excellent épisode d'hopo-ram,
01:01:40 Pascal Praud, le RDFo2.
01:01:42 - Merci.
01:01:43 ...