Face à l'Info (Émission du 01/07/2024)

  • il y a 2 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:0019h, c'est l'heure, ravi de vous retrouver ce soir. Simon Guillain pour les infos du soir, bonsoir Simon, avec les chaussettes bleues.
00:08Bonsoir chère Christine et bonsoir à tous chers téléspectateurs. L'une des victimes touchée par balle lors d'un mariage samedi est décédée,
00:14portant le bilan à 2 morts et 4 blessés. Dans la nuit de samedi à dimanche, 4 personnes qui assistaient à ce mariage ont été visées par plusieurs hommes armés.
00:22Il pourrait s'agir d'un nouveau règlement de compte sur fond de trafic de drogue.
00:26Au lendemain du premier tour des législatives, Gabriel Attal met en pause la réforme controversée de l'assurance chômage.
00:32Une réforme dénoncée par l'alliance de droite mais aussi celle de gauche, prévue pour entrer en vigueur le 1er décembre.
00:38Elle devait être enterrinée par un décret au journal officiel.
00:41Et puis Giorgia Meloni s'est réjouie du score du Rassemblement National au premier tour des législatives.
00:46La première ministre italienne a affirmé, je cite, « la tentative constante de diaboliser les gens qui ne votent pas à gauche est un piège dans lequel tombent de moins en moins de gens. »
00:56Merci beaucoup mon cher Simon.
00:58Et au sommaire ce soir, la France est comme assommée ce soir.
01:03La majorité, en voie de disparition, fait des alliances avec son pire ennemi d'hier, NFP.
01:09Le Nouveau Front Populaire qui embrasse les alliances de la majorité.
01:13Un seul mot d'ordre, tout sauf le RN.
01:15Tiens, un refrain qui revient et qui revient encore, tout sauf le RN.
01:19Un refrain que les français connaissent bien.
01:22Le RN est arrivé en tête comme aux européennes, comme le prédisaient les sondages, avec un score inédit.
01:27Plus que jamais, le RN est donc à abattre.
01:30C'est donc parti pour une semaine antifasciste et un Nouveau Front Républicain.
01:35L'édito de Mathieu Beaucoupté.
01:37La Macronie est assommée ce soir.
01:40C'est l'une des premières leçons de ce premier tour.
01:43Une Macronie écrasée par le score inédit du RN qu'elle a pourtant cherché à combattre par tous les moyens.
01:48Menace de guerre, menace de guerre civile, dissolution, élection, disparition.
01:52Certains pensent déjà à la démission.
01:54Et si la Macronie renaissait avec une alliance avec certains à gauche et à droite ?
01:59Trois heures de réunion aujourd'hui à l'Elysée,
02:01mais les visages défaits des ministres de la majorité dévoilent le pessimisme et la cacophonie des consignes.
02:07La majorité peut-elle renaître avec des raisonnables du centre gauche ?
02:12Contre la majorité électorale, l'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:17La France est divisée ce soir.
02:19D'un côté, ceux qui n'ont eu de cesse de prôner le chaos, la violence, le non-respect des urnes,
02:24le non-respect de la Ve République, l'indulation du communautarisme et du séparatisme.
02:29De l'autre, une France qui réclame de l'ordre, de la sécurité, une République respectée, pleine et entière.
02:35Le cri de la France qui ne veut pas mourir face au cri d'une France qui est prête à s'engloutir, à s'évanouir.
02:41Le regard de Marc Menand.
02:44Les Français sont assommés ce soir.
02:46306 triangulaires.
02:48Le feuilleton des désistements a commencé comme une trahison à ceux qui ont pourtant voté pour eux.
02:53Plus de 24 heures pour trouver des alliances, plus d'une centaine de désistements ont déjà eu lieu,
02:58avec comme seul objectif empêcher le RN d'accéder au pouvoir,
03:02quitte à plonger le pays dans un monde ingouvernable.
03:05Enfin, une France ingouvernable.
03:07De quoi ce détricotage des élections est-il le nom ?
03:10Cette volonté de faire tomber un à un les députés RN,
03:14alors que les Français ont fait massivement leur choix.
03:17Pourquoi ne pas respecter le choix des urnes et organiser l'invisibilité des Français et de leur vote ?
03:23Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:26Le LR n'est pas effacé ce soir.
03:30Et maintenant, que fait-on si on est LR ?
03:33Une alliance avec RN ?
03:35Une alliance avec les macronistes ?
03:37Alors qu'hier soir, les Républicains ont obtenu un meilleur score que prévu,
03:41ils existent encore et peuvent jouer de leur influence.
03:44Quels enjeux historiques pour LR peuvent-ils aider le RN à basculer vers une majorité absolue ?
03:52L'édito de Mathieu Bocquete, une heure avec nos mousquetaires.
03:55Je ne dis plus prendre de la hauteur, parce que tout le monde prend de la hauteur.
03:58On entre dans la bibliothèque de l'info. C'est parti !
04:12Comment allez-vous ce soir ?
04:16Très bien, merci beaucoup.
04:18Mathieu Bocquete, depuis hier soir, un terme s'est réintroduit dans le vocabulaire politique, le terme « barrage ».
04:28Les appels viennent de partout pour que prenne forme un grand fonds républicain
04:33et que s'engage une semaine antifasciste faisant écho à la quinzaine anti-Le Pen.
04:39Le Pen, souvenez-vous de 2002, à quoi peut-on s'attendre dans les jours qui viennent, mon cher Mathieu ?
04:45À une semaine antifasciste, c'est-à-dire le bruit de bottes.
04:49Apparemment, la droite la plus extrême serait au seuil du pouvoir
04:53et dès lors, on en appellera, ce sera le coup de clairon pour dire « il faut l'abattre ».
04:57Revenons sur certaines déclarations d'hier soir qui nous disent bien l'état d'esprit de la majorité.
05:06Parce que tout se joue en ce moment dans cette majorité prête à converger avec le NFP.
05:11C'est quand même important.
05:13D'abord Emmanuel Macron, figure centrale, c'est l'un des thunes, qui nous dit
05:17« face au RN, l'heure est un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour ».
05:25Ce qui veut dire, si on croit que les mots ont un sens,
05:28que ceux qui sont pour le RN ou le RN ne sont ni démocrate ni républicain.
05:34Donc, on vient d'exclure, d'expulser du périmètre de la République et de la démocratie 12 millions de Français.
05:42Un parti autorisé, un parti autorisé, légal.
05:45Oui, mais apparemment autorisé, légal, mais pas légitime. On y reviendra.
05:49Donc, 12 millions de Français ne sont plus les bienvenus dans le débat politique, sauf s'ils votent autrement.
05:54Gabriel Attal, lui, a plainté hier pour le désistement à peu près généralisé.
06:00On voit que la doctrine va évaluer des candidats de la majorité, lorsque nécessaire, pour LFI.
06:05Pour faire barrage au RN, encore une fois.
06:08Et cette fois, plutôt que de parler du rassemblement clairement démocrate et républicain, il a parlé de l'honneur.
06:13C'est au nom de l'honneur qu'il était nécessaire de bloquer le RN.
06:17Donc, on comprend que les électeurs qui ont fait le choix du RN, ou qui le feront, font le choix du déshonneur.
06:23Il faut les prendre au sérieux quand ils parlent de politique.
06:26Ça va plus loin. Par exemple, je donne un exemple, j'aurais pu en prendre plusieurs, parce que les désistements ont déjà commencé.
06:32La méthode est la suivante. Ceux qui sont en troisième position se disent, je me retire pour permettre aux candidats du NFP de battre le candidat du RN.
06:43Je donne l'exemple d'Albam Branlon, qui dit, je ne confonds pas adversaires politiques et ennemis de la République.
06:51Ce soir, j'annonce retirer ma candidature au profit de François Ruffin pour faire barrage au RN.
06:58Ennemis de la République. Ces gens, comme dirait l'autre, ont le goût des mots creux.
07:03On est devant des gens qui nous disent ennemis de la République.
07:06Donc, ce n'est pas adversaires politiques. Ce n'est même pas adversaires de la République.
07:10C'est ennemis de la République. Donc, j'en comprends que le RN est monarchiste.
07:13Ou pour une autre option, mais j'aimerais savoir quel est le sens d'ennemis de la République.
07:17C'est important, mais peut-être que Mme Branlon n'est plus disponible pour nous éclairer.
07:21Ensuite, la Macronie a plusieurs choses à nous dire. Hier, sur CNews, on en avait deux, par exemple.
07:27Deux représentants du système de la Macronie qui ne s'entendaient pas. Ils n'avaient pas reçu le même mémo, manifestement.
07:32Le premier nous dit faire barrage pour des raisons morales essentielles contre le RN.
07:38Et d'ailleurs, ce n'est pas un parti républicain.
07:41Le deuxième qui se présente nous dit, mais quelques minutes plus tard,
07:44faire barrage pour des raisons programmatiques contre le RN, mais pas pour des raisons morales.
07:50Par ailleurs, je dis donc qu'il n'y a pas de raisons morales de s'opposer au RN.
07:53Je n'ai pas dit ça, il y a des raisons morales aussi. Mais il y en a ou il n'y en a pas, on ne savait pas exactement.
07:57Mais je note que les macronistes, généralement, ne savaient pas, hier soir, quoi penser.
08:01Autant de macronistes, autant de macronismes, autant de lignes distinctes,
08:06et avec un président qui peut-être ne sait pas exactement où s'orienter.
08:09Là, c'est très important, il y a la question de LFI qui s'impose ici.
08:13Et pas seulement du NFP, mais de LFI en particulier.
08:16Certains disent d'accord, il faut faire barrage au RN, mais doit-on voter ou non pour la LFI?
08:21Certains disent, ça dépend quel LFI.
08:24C'était le discours, par exemple, de Mme Braun-Pivet, qui dit qu'ils ne sont pas tous pareils chez LFI.
08:29C'est intéressant comme argument, parce qu'on nous disait d'abord pas de LFI,
08:33mais on peut voter pour ceux qui se sont alliés avec LFI.
08:38C'est intéressant, LFI, on les accuse d'antisémitisme, c'est une formule qui revient souvent.
08:42Les gens de la majorité les ont accusés d'antisémitisme.
08:45Donc, ils accusent légitimement, dans leur esprit, les gens du PS, du Parti communiste et des Verts,
08:51de s'être alliés avec des antisémites consciemment.
08:54Ils sont prêts à s'allier avec ceux qui se sont alliés avec les antisémites.
08:58C'est une logique, on pourrait dire, sur nos termes techniques de collaboration.
09:01C'est-à-dire, si vous êtes prêts à vous allier avec des antisémites ou avec les alliés des antisémites, c'est quand même grave.
09:06Mais là, on nous dit, parce que la raison électorale exige de relativiser ces principes,
09:10on nous dit qu'on va faire le tri parmi les LFI, ceux qui sont fréquentables et ceux qui ne le sont pas.
09:15Donc là, on essaie de comprendre la ligne.
09:17On pourrait leur demander, de bonne foi, pourriez-vous faire la même chose avec les gens du RN?
09:21Peut-être qu'il y en a un ou deux ou trois, quatre humains fréquentables parmi ces centaines de RN galeux et insupportables.
09:27Il doit y en avoir deux ou trois qui sont quand même des humains fréquentables,
09:30qui mériteraient peut-être de ne pas être traités comme des déchets.
09:32Mais pour l'instant, cette hypothèse n'a pas été considérée.
09:35Je note, soit dit en passant, que quand on parle de LFI, on a beaucoup, beaucoup parlé de l'antisémitisme ces derniers temps.
09:40Mais ce n'est pas que ça, LFI.
09:42C'est aussi un parti qui, par exemple, est contre l'interdiction de la baïa.
09:46C'est un parti ouvertement révolutionnaire, tendance 1793.
09:50C'est un parti qui est favorable au braquage fiscal.
09:53Mais laissons les LFI de côté.
09:55Les écolos, qui sont apparemment très républicains.
09:58Ils ont des larmes républicaines, vous avez vu Mme Condély aujourd'hui,
10:01qui aurait pu, comme on dit en anglais, « cry me a river ».
10:04C'est quoi en français?
10:05Ça veut dire « pleure-moi une rivière ».
10:07C'est-à-dire qu'elle aurait pu remplir une piscine olympique de ses larmes républicaines.
10:11C'était touchant.
10:12Or, qu'est-ce qu'on voit?
10:13Il ne faut pas oublier que nos amis écolos, quant à eux, se montrent favorables.
10:17Marie Toussaint l'avait dit au moment des Européennes.
10:19Ils sont favorables au Burkini, par exemple.
10:21C'est une chose légitime.
10:23Quand on regarde les mairies écolos, ça va assez loin.
10:26Mais apparemment, c'est républicain du point de vue du pouvoir, du point de vue de la Macronie.
10:30Donc, on peut s'allier avec tous ces gens.
10:33Petite chose, soit dit en passant,
10:35Jean-Luc Mélenchon plaide aussi pour le désistement favorable à la Macronie
10:39lorsque c'est possible de faire battre quelqu'un du RN.
10:42Donc là, on arrive à ce moment où il y a une convergence du macronisme et du mélenchonisme
10:48qui convergent pour faire battre le RN.
10:50L'extrême centre et la gauche radicale convergent.
10:53Ce sont des noces d'intérêts.
10:54Mais la plupart des mariages, il y a à la fois de la passion et de l'intérêt en un mariage.
10:58Il ne faut jamais se tromper.
10:59Donc, on est ici peut-être dans un mariage d'intérêts,
11:01mais poussé par une passion commune.
11:03La passion anti-RN.
11:05La passion antifasciste, entre guillemets.
11:07Parce que, et ça, il ne faut pas l'oublier,
11:09le logiciel antifasciste, moi, ça fait des années que j'entends dire
11:12ça ne fonctionne plus, il n'est plus efficace.
11:14Il est très efficace, le logiciel antifasciste.
11:17Même dans les résultats, on sent qu'il y en a.
11:19Mais ça a fonctionné.
11:20Mais ça a fonctionné.
11:21Et regardez toutes les associations qui se mobilisent depuis une semaine, deux semaines
11:26et qui se mobiliseront dans la semaine qui vient.
11:28Plusieurs rappeurs aujourd'hui, 200 philosophes.
11:30Exactement.
11:31Les universités, les collèges d'établissements supérieurs.
11:33Moi, je fais toujours la liste là-dessus.
11:35Les cruciverbistes, les unijambistes du Pas-de-Calais.
11:38Il ne faut pas les oublier, probablement.
11:40Les derniers lèpreux de Marseille.
11:42Toutes les catégories vont appeler à voter nécessairement contre le RN.
11:47Ça en est assez fascinant.
11:49Mais qu'est-ce qu'il y a d'idéal?
11:50C'est que ça a des effets.
11:52Imaginez quelqu'un qui...
11:54On parle en ce moment d'Mbappé,
11:57les grands sportifs vont se rassembler de l'équipe de France pour dire...
12:00On décide quelle position on va prendre.
12:02Personne ne s'imagine qu'ils sont en train de se dire de quelle manière ils vont soutenir le RN.
12:05On comprend la question, c'est de quelle manière vont-ils s'y opposer.
12:08Donc, on prend ça pour acquis parce que le prix à payer pour quelqu'un dans l'espace public
12:12qui confesserait quelque chose comme une absence de dégoût pour le RN,
12:17il le paierait très cher.
12:19Donc, l'idée est la suivante.
12:21On a une politique, dans la prochaine semaine, sous le signe de l'injonction morale.
12:25Soit vous rejoignez le front républicain,
12:27et alors on vous applaudit.
12:29Vous êtes un admirable personnage.
12:31Sinon, vous devenez un ami du fascisme.
12:33Je note, quand j'entends la Macronie,
12:35qu'elle ne nous dit pas
12:37« Donnez-nous la majorité ».
12:39Ils ont une forme de rapport au réel qui les amène à comprendre qu'ils ne l'auront pas.
12:42Ils disent qu'il ne faut pas de majorité demain.
12:45Il ne faut pas de majorité.
12:47Donc, il faut que l'Assemblée soit ingouvernable.
12:49Que veut dire une Assemblée ingouvernable?
12:51Un transfert inévitable du pouvoir vers le Président de la République
12:53et une reconduction par jeu institutionnel des pouvoirs d'Emmanuel Macron.
12:58Donc, voyez un peu la crise dans laquelle nous sommes engagés.
13:02Ce qui est certain, c'est que l'alliance LFI,
13:04ou plus largement NFP, et la Macronie,
13:06c'est le fait politique des 24 dernières heures
13:09qui ne surprendra que ceux qui n'avaient pas compris que cette alliance existait déjà.
13:14Toutes sortes d'alliances autour de toutes sortes de questions.
13:17Je n'ai vu aucune alliance et aucun parti politique, aucun homme politique se dire
13:21qui veut s'allier pour aider la France, aimer la France, sauver la France.
13:26Personne.
13:27Petite politique, petite boule.
13:29Leur raisonnement est le suivant.
13:30Pour eux, aimer la France, c'est battre le RN.
13:33Une fois que c'est fait, on va tout faire pour sauver la France.
13:36En battant le RN, ça va de soi.
13:38Vous parlez de semaine antifasciste, Mathieu Bocoté.
13:41Le rassemblement hier soir, place de la République, en donnait-il une bonne image?
13:45J'ai une petite vidéo à vous montrer.
13:47Petite pépite.
13:48Non, dans un instant, pas tout de suite.
13:50Vous savez ce que c'est que l'agra?
13:53Le mépris.
13:54Je vous montre ça dans un instant.
13:55Je vous laisse continuer d'abord.
13:57Alors, on pourrait parler des deux antifascismes.
14:00Il y a l'antifascisme mondain, l'antifascisme professionnel, l'antifascisme de salon,
14:04l'antifascisme des employés du service public qui disent une chose en public et une autre en privé.
14:09On les connaît quand même.
14:10On ne va pas donner leur nom, mais on les connaît.
14:11On ne va quand même pas faire semblant qu'on ne les connaît pas.
14:13Donc ça, c'est l'antifascisme mondain.
14:15Mais on a vu un autre visage de l'antifascisme, place de la République.
14:19Et c'est vraiment...
14:20C'est l'image de la France de demain, si ce bloc l'emporte.
14:24D'un côté, les « Européens », je ne sais plus comment les appeler, qui étaient là,
14:28c'était globalement des Européens aux cheveux bleus, à l'identité de genre indéterminé,
14:33qui étaient là, qui étaient rassemblés.
14:35Et sur le mode...
14:36C'est le fameux « no pasaran ».
14:38C'est-à-dire que l'ensemble du Wauquistan, de cette partie de Paris, était rassemblé de manière assez gênante.
14:44À côté, des banlieues qui sont mobilisées politiquement, clairement, dans les circonstances.
14:50Donc, d'un côté, vous avez le drapeau des différentes nuances de LGBTQI+, tout ça.
14:57Et de l'autre côté, vous avez le drapeau de la Palestine, mais aussi les drapeaux algériens,
15:02mais aussi différents drapeaux qui...
15:04On pourrait être étonné de les voir mobilisés le soir d'une élection française.
15:08Ça fait penser à l'élection de François Hollande.
15:10Mais qu'est-ce qu'on voit là?
15:11On voit l'image de la France de demain.
15:13Donc, d'un côté, des individus qui portent la haine de soi.
15:18En fait, ce sont les résultats, en fait, de notre époque.
15:20C'est la déconstruction incarnée dans des corps et des esprits.
15:23Donc, les cheveux bleus.
15:24Et de l'autre côté, les islamo-gauchistes.
15:28Ou à tout moment, les islamistes, quelquefois.
15:30Ou à tout moment, des gens qui sont dans un rapport d'hostilité sur le mode de l'indigénisme des coloniales par rapport à la France.
15:36Et qui, tous ensemble, disent « no pasaran ».
15:38« No pasaran », dans le slogan antifasciste espagnol.
15:41Ce que je note à travers ça, c'est qu'il y avait un vote communautariste.
15:45Un vote communautariste très fort.
15:47Moi, je vois dans le vote, parce que vous avez vu en Seine-Saint-Denis,
15:49le taux d'appui, ou dans les banlieues, le taux d'appui à LFI est encore gonflé par rapport aux élections précédentes.
15:56J'y vois la traduction politique des émeutes de l'an passé.
15:59C'est-à-dire que les émeutes se sont prolongées politiquement.
16:02Et ça se prolonge politiquement dans un parti qui devient le vecteur militant du communautarisme et c'est LFI.
16:08Avec lequel, néanmoins, on peut s'allier, sauf deux ou trois individus, puis encore l'on verra.
16:13N'oublions pas qu'à travers ça, il y a une véritable haine pour le RN qui s'est exprimé.
16:18Surtout pour ses électeurs.
16:19Et moi, j'y reviens, il ne s'agit pas d'être pour ou contre le RN.
16:21Les gens font bien leurs préférences politiques.
16:23Mais vomir 12 millions d'électeurs, les traiter comme des malpropres,
16:27les traiter comme des infréquentables, des gueux, des bouseux, c'est autre chose.
16:31Mais il semble que certains, en ce moment, ne peuvent pas contenir leur haine.
16:35Et les électeurs du RN auront leur haine.
16:37Ils seront détestés publiquement.
16:39Et ce sera bien vu.
16:41Mais que se passera-t-il si le RN l'emporte ?
16:44Juste avant, je ne peux pas résister.
16:45Je vous montre quand même cette petite dame qui était à la manifestation hier.
16:49Regardez, écoutez quelques secondes.
16:53Est-ce que c'est le RN qui va nous foutre la hagra ?
16:55Et là, c'est nous qui allons nous leur mettre la hagra !
16:59On va mettre la hagra !
17:01Qui sème la hagra, récolte l'intifada !
17:05Qui sème la hagra, récolte l'intifada !
17:09Qui sème la hagra, récolte l'intifada !
17:12Qui sème la hagra, récolte l'intifada !
17:17Qui sème la hagra, récolte l'intifada.
17:20Donc j'ai cherché la hagra, ça veut dire le mépris.
17:22Mais vous notez, ce sont les conquérants qui parlent.
17:24Moi, je vois cette scène-là.
17:25Il y a des conquérants et des conquis.
17:27C'est-à-dire les conquérants qui sont fiers avec l'uniforme du conquérant.
17:30Et de l'autre côté, avec le drapeau.
17:33Et de l'autre côté, vous avez les conquis.
17:35L'uniforme du conquérant.
17:37Je parle ici de cette volonté militaire.
17:39Évidemment, je ne fais pas d'amalgame.
17:41Il y a plein de gens tout à fait respectables.
17:43Mais il y avait néanmoins des gens qui étaient là dans une perspective de combat.
17:46Il s'agit d'humilier la France, de gagner contre elle.
17:49Parce que c'est traité de cette manière.
17:51Mais vous avez raison, revenons-y.
17:53Si le Bloc national l'emporte, parce que ça dépasse le RN aujourd'hui,
17:58à l'échelle de l'histoire, on pourrait y voir une forme de mai 81 de la droite nationale.
18:02C'est-à-dire une famille politique qui, jusqu'ici, n'avait pas accès aux responsabilités,
18:07accéderait et ferait son grand test électoral, son test de gouvernement.
18:12Est-elle capable de gouverner?
18:14Ce serait pour plusieurs.
18:15Je comprends que pour beaucoup, le RN, c'est la catastrophe, c'est l'enfer,
18:19c'est le fascisme qui revient.
18:21Il y a des millions de Français, 12 millions de Français, c'est quand même quelques-uns.
18:25La haine, c'est un espoir.
18:28Il ne faut pas oublier que pour plusieurs, c'est un espoir.
18:31Il faut au moins l'avoir à l'esprit.
18:33Mais ce serait aussi, et j'insiste là-dessus, une victoire populaire,
18:37cette fois contre un régime et la société civile.
18:40Parce que si vous êtes capable de l'emporter, malgré, je le disais,
18:42le Conseil constitutionnel, le Conseil d'État, la société civile,
18:47l'immense majorité des médias qui sont dans un travail de propagande et de rééducation,
18:52il s'agit véritablement d'une révolte populaire.
18:55Et on pourrait dire à l'échelle de l'histoire qu'on rejoue la question du tiers-État.
18:58Il y a la noblesse, ça finalement c'est la classe politique aujourd'hui.
19:02Il y a le clergé, ce sont les médias et les universités.
19:05Et il y a le tiers-État, c'est le peuple qui se mobilise, mais sans les bourgeois cette fois.
19:09Un dernier mot, une séquence politique en trois ans va s'ouvrir,
19:13qui va culminer en 2027.
19:15On verra ce que ça donnera.
19:16Mais ce qui est certain, c'est quels que soient les résultats dimanche prochain,
19:19les trois prochaines années politiques ne seront pas apaisées.
19:22Ce seront des années de haute intensité existentielle et politique en France.
19:28Dimitri, l'une des leçons de ce premier tour des législatives,
19:32c'est le rétrécissement spectaculaire de l'alliance macroniste.
19:37Les projections lui prédisent entre 60 et 90 sièges dans le futur hémicycle,
19:41c'est-à-dire 3 à 4 fois moins que les 245 sièges dont elle disposait dans la précédente assemblée.
19:47Malgré cela, Emmanuel Macron est convaincu de pouvoir emporter 150 sièges
19:52et se trouver des alliés à gauche, à droite, pour former une éventuelle coalition.
19:57Est-ce qu'il a raison d'y croire ?
19:59Avant de vous répondre, vous avez parlé de rétrécissement du macronisme.
20:02On va regarder les chiffres.
20:03Mathieu a dit 12 millions d'électeurs pour le RN.
20:05On les a, c'est les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur.
20:08Je vous ai d'abord mis en parallèle les scores de la majorité présidentielle de juin 2022,
20:15les dernières législatives d'il y a deux ans, et du premier tour hier.
20:19C'est hier soir, 6 425 217 voix pour les candidats de Ensemble,
20:26ce qui représentait 20,4% des suffrages exprimés.
20:30Maintenant, on va voir 2022, il y a deux ans en arrière.
20:35Voilà, ça va s'afficher, 5 857 561 voix.
20:40Vous me dites, c'est bizarre pour un rétrécissement, il y avait 400 000 voix de moins il y a deux ans qu'hier.
20:45Oui, mais avec 400 000 voix de moins, on faisait 25,75% des suffrages exprimés il y a deux ans.
20:51Ça, vous voyez, c'est l'écart de participation énorme, presque 20 points quand même,
20:55entre les législatives de 2022 et le premier tour hier.
20:59Donc en fait, c'est un rétrécissement qui est relatif.
21:02Tandis que, vous allez voir les chiffres des autres formations politiques, des autres blocs,
21:06l'Alliance des Gauches, donc en 2022, elle fédérait 5 836 000 voix.
21:12Le score d'hier, 8 974 000, pratiquement 9 millions.
21:16Et donc, ça ne fait que 2,3% de plus en termes de suffrages exprimés.
21:21Mais enfin, c'est une augmentation de 50% de la surface électorale
21:25de l'Alliance des Gauches en l'espace de deux ans.
21:28C'est considérable, plus 50%.
21:30Bon, maintenant, on va voir le Rassemblement national et ses alliés.
21:34Le Bloc national, on va l'appeler comme ça, qui a pratiquement triplé de taille.
21:38J'ai mis triplé, mais je me suis trompé, c'est 2,5 fois.
21:41Passé de 4 250 000 voix au premier tour 2022 à 10 628 000,
21:48si vous additionnez les voix du Rassemblement national et des amis d'Éric Ciotti,
21:53qui apportent un tribut de 1 200 000 suffrages supplémentaires en faveur du Bloc national.
21:59Alors là, c'est spectaculaire, parce qu'y compris en termes de suffrages exprimés,
22:03c'est considérable, on passe de 18,7% à plus de 33%.
22:08Ça veut dire qu'hier, vous avez 32 millions d'électeurs qui sont allés voter
22:12sur 49 millions d'électeurs en France.
22:15Ça veut dire que le Premier parti de France demeure l'abstention quand même.
22:1916 millions de Français ne sont pas allés voter.
22:21Mais bon, revenons à notre Bloc national.
22:23Vous avez un électeur sur trois qui est allé voter,
22:26qui a choisi un candidat de Marine Le Pen ou d'Éric Ciotti.
22:30Donc voyez en fait le rétrécissement du macronisme.
22:32C'est pas l'effondrement de la base électorale d'Emmanuel Macron.
22:35Il a gagné 10% d'électeurs en deux ans.
22:38Non, c'est qu'en face, il a vu surgir deux énormes falaises électorales,
22:42alors une qui est plus haute que l'autre, celle de droite est montée beaucoup plus haut
22:46que celle qui était de la gauche, mais qui menacent aujourd'hui
22:49d'écraser le macronisme qui se retrouve littéralement pris en étau
22:53dans cet espace qu'il considérait pouvoir écarter et faire disparaître les extrêmes.
22:58Au passage, et après je continuerai à développer,
23:00c'est qu'on voit que l'abstention, on disait que c'était un réservoir pour la gauche.
23:04Et bien pas seulement, c'est aussi et surtout un réservoir pour le Rassemblement national.
23:08On marque une pause. On revient dans un instant pour comprendre un petit peu
23:13est-ce que le macronisme bougera encore ?
23:16A tout de suite.
23:18Retour sur le plateau de Face à l'Info, on continue avec Dimitri.
23:23Mais quand même, les records mensuels historiques pour CNews en ce mois de juin.
23:27Première chaîne Info, première chaîne TNT, cinquième chaîne nationale,
23:32plus forte progression de toutes les chaînes, plus forte progression des chaînes TNT.
23:36Pas mal, hein ?
23:37Pas mal.
23:38Vraiment, bravo.
23:39Empressons-nous de fermer cette show.
23:41Qui veut fermer CNews ?
23:45On va en parler.
23:46Bravo à tous nos téléspectateurs, en tout cas, qui nous suivent régulièrement.
23:49Dimitri, vous nous disiez que la Macronie, vous nous donniez les chiffres,
23:53était en train de disparaître.
23:55Les chiffres augmentent, mais elle est écrasée par deux grands blocs qui ont surgi.
23:59Est-ce que la Macronie bouge encore ? Et est-ce qu'elle pourrait encore bouger ?
24:02Oui. La preuve, c'est que finalement, vous avez vu, elle a gagné des électeurs en deux ans,
24:06mais nettement moins que le bloc de gauche et le bloc nationaliste.
24:11Malgré cela, est-ce que vous dites que la Macronie bouge-t-elle encore ?
24:14Oui, et c'est la force du macronisme, c'est qu'il ne s'avoue pas vaincu,
24:18et il imagine même de pouvoir contourner les lois de la gravité électorale
24:22pour continuer à exercer le pouvoir en échafaudant des coalitions allant,
24:27par exemple, Yael Brown-Pivet, l'ex-président de l'Assemblée nationale,
24:30vient de dire des communistes jusqu'aux républicains.
24:33C'est un peu baroque comme attelage.
24:35Ce sont ceux-là même qui brocardaient l'alliance des gauches
24:39en disant une espèce d'attelage de gens qui n'ont absolument rien à se dire,
24:42des écologistes, la France insoumise, des pro-palestiniens, des décroissants, etc.
24:47Les macronistes imaginent de pouvoir former une espèce de grande coalition débattue,
24:53mais débattue raisonnable, pour former une gentille majorité gouvernementale
25:00qui viendrait contrer la méchante majorité électorale.
25:04Les méchants, je fais exprès d'en parler à ce moment-là,
25:06parce que le journal Les Jours, qui n'aime pas trop ces news,
25:09qui passe son temps à arriver de fermer ses news,
25:11qualifiait cet après-midi les électeurs du RN les méchants,
25:14en disant mais qui sont les méchants,
25:16et en décortiquant un petit peu la sociologie des électeurs du RN,
25:21je referme la parenthèse.
25:23Vous voyez, tout ça est un peu démocratiquement douteux de se dire
25:27on va peut-être pouvoir arriver à conserver le pouvoir,
25:30bien que nous n'ayons pas la majorité à l'Assemblée nationale.
25:34Plus que douteux.
25:35Oui, bien sûr, mais c'est assez conforme au logiciel de l'extrême-centre.
25:40Je voulais en venir là.
25:42Mathieu nous a souvent parlé déjà de l'extrême-centre.
25:44Emmanuel Macron s'est lui-même revendiqué de l'extrême-centre
25:47lors de la dernière campagne présidentielle en avril 2022.
25:50C'est quoi l'extrême-centre ?
25:52Vous avez deux auteurs qui ont beaucoup travaillé sur ce sujet-là,
25:55à qui le Figaro notamment a tendu la plume ces derniers jours,
26:00Alain Gérard Slama, philosophe,
26:02et l'historien Pierre Cerna, qui a beaucoup travaillé sur cette notion d'extrême-centre.
26:05Vous allez voir, c'est assez intéressant, ça va loin.
26:07C'est quoi l'extrême-centre ?
26:08C'est un peu bizarre comme attelage de mots.
26:10Le centriste, a priori, est quelqu'un qui est pondéré, modéré, raisonnable,
26:15et il pourrait en même temps être extrémiste.
26:19Donc c'est la politique, l'extrême-centrisme je peux dire,
26:23qui se dit apoliticienne, qui se dit
26:25moi je ne suis ni de gauche, ni de droite, je suis autre chose.
26:28C'est le sauveur qui vient imposer la stratégie du juste milieu.
26:32L'historien Pierre Cerna distingue trois traits typiques de l'extrême-centre,
26:36et je pense que vous allez reconnaître le macronisme.
26:39D'abord, premier trait, la modération.
26:41L'extrême-centre est modéré, ou en tout cas il est prétendument modéré,
26:45alors que dans les faits il est implacable.
26:47Pourquoi ? Parce que pour être modéré,
26:49il faut dire que tous les autres, ceux qui ne sont pas comme lui,
26:52sont des extrémistes, par définition.
26:56C'est donc une modération qui va avoir tendance à caricaturer
26:59et à disqualifier tout ce qui est en dehors de lui.
27:02Et on a un exemple très concret aujourd'hui avec le fameux arc républicain.
27:05Aujourd'hui, si vous n'êtes pas macroniste, vous n'êtes pas dans l'arc républicain.
27:08Vous votez pour la France insoumise,
27:10vous votez pour un gentil socialiste comme Raphaël Glucksmann,
27:13vous votez pour les LR, vous êtes limite dans l'arc républicain.
27:16Les LR on va vous tolérer, mais au cas par cas,
27:18c'est aussi une des expressions du moment.
27:20Mais vous voyez, l'argument massue de l'extrême-centrisme,
27:23c'est de dire c'est moi ou le fascisme, c'est moi ou le chaos.
27:27C'est moi ou les ennemis de la République, comme disait tout à l'heure Mathieu.
27:30Ce n'est pas très modéré comme terme, mais ça vous situe.
27:34Vous êtes au milieu, et tout ce qui est en dehors de vous,
27:36ce sont les extrêmes.
27:38Autre caractéristique de l'extrême-centrisme,
27:40le girouettisme.
27:42Le girouettisme, c'est quoi ?
27:44Comme il est insaisissable sur le plan idéologique,
27:46c'est-à-dire que dans un même texte,
27:48il est capable de défendre la régularisation des sans-papiers
27:50et en même temps d'indirectisement des conditions d'expulsion,
27:52typiquement la loi immigration de l'automne dernier,
27:55ou alors une loi immigration qui se revendique de droite
27:58et trois mois plus tard, une loi sociétale
28:00qui se revendique de gauche sur la fin de vie.
28:02Voilà, le girouettisme, c'est ça.
28:04Vous attirez des opportunistes, forcément,
28:06au nom du pragmatisme, au nom de l'action.
28:09Tout ça, évidemment, va faciliter les débauchages.
28:12Et en cela, le macronisme est absolument emblématique.
28:15C'est une auberge espagnole qui accueille à la fois
28:18les sincérités et les carriérismes.
28:20Vous avez les deux profils au sein de la macronie.
28:23Troisième élément qui vous caractérise
28:26le centre extrême ou l'extrême centre,
28:28c'est que comme il est mou idéologiquement,
28:31on va dire plastique pour ne pas l'insulter,
28:33il se croit fondé à monopoliser le pouvoir
28:36parce qu'il est convaincu que l'alternance gauche-droite,
28:39c'est stérile et voire dangereux.
28:41Donc il est tout de suite contraint,
28:43notre extrême centriste, quand il prend le pouvoir,
28:45d'utiliser le pouvoir exécutif
28:47de façon extrêmement forte.
28:49Et là vous pensez à quoi ?
28:50Le recours aux ordonnances, le 49-3,
28:52le fait qu'avec une majorité relative,
28:54on continue à gouverner,
28:56on trouve des moyens d'y parvenir
28:58ou encore à ce que l'on lisait par exemple hier
29:00dans le journal du dimanche,
29:01mais je crois que Charlotte va en parler dans un instant,
29:03à savoir qu'Emmanuel Macron organise tout un mouvement
29:05de mutation, de promotion dans la haute fonction publique
29:09pour s'assurer de préserver des leviers
29:11au cas où Jordan Bardella deviendrait Premier ministre.
29:14Vous voyez c'est une forme subtile d'autoritarisme
29:17mais pour la bonne cause,
29:18parce qu'on prétend faire tout ça
29:20pour défendre la démocratie,
29:21ce qui est un peu bizarre.
29:22Dire je vais défendre la démocratie,
29:24mais en l'affaiblissant.
29:26Pierre Cerna, notre historien,
29:28a observé que l'extrême centre
29:30a surgi à plusieurs reprises dans l'histoire de France
29:32et c'est souvent à la suite de graves crises
29:35des familles politiques classiques
29:37qui étaient la gauche et la droite.
29:38Il cite par exemple le directoire, 1795,
29:42qui est un surgissement, une poussée extrême centriste
29:45après la période épuisante,
29:47les excès de la grande terreur.
29:49Le consulat de Bonaparte aussi,
29:51c'est une forme d'extrême centre qui prend le pouvoir.
29:53La restauration en 1815,
29:56Louis-Philippe en 1830
29:58et il va même jusqu'à classer dans cette catégorie-là
30:00le général de Gaulle en 1958,
30:03le coup d'État gaullien.
30:05C'est cette figure de l'homme
30:07qui se met au-dessus des partis
30:09et qui prétend par une méthode exécutive très forte
30:11restaurer une forme d'ordre.
30:13Ce point est un petit peu discutable,
30:15je vois Mathieu qui tord un petit peu le nez.
30:17Pierre Cerna qui est classé
30:19comme un historien plutôt de gauche,
30:21place le général de Gaulle de 1958,
30:23pas au-delà, mais dans la catégorie
30:25des extrêmes centristes comme Emmanuel Macron.
30:27C'est assez intéressant.
30:28Donc ça veut dire que le macronisme n'est pas nouveau en fait ?
30:31Oui, tout à fait.
30:32Il y a une histoire,
30:33il y a une filiation du macronisme
30:36avec d'autres expériences politiques antérieures
30:38qui surgissent à des moments de fatigue
30:40du jeu classique de l'alternance gauche-droite.
30:42Mais il y a un autre point qui est intéressant
30:44à propos de l'extrême-centrisme,
30:46c'est que c'est toujours même éphémère,
30:48ça ne dure jamais très longtemps.
30:50Alors le gaullisme en soi,
30:51il a fallu qu'il mute pour rester au pouvoir.
30:53C'est en ça que c'est intéressant.
30:55Mais à propos d'Emmanuel Macron,
30:56vous avez ce choix tactique d'entre deux tours
30:58qui vient d'être fait,
30:59plutôt que de renvoyer dos à dos les extrêmes
31:01comme c'était le cas pendant la campagne de premier tour
31:04d'Emmanuel Macron jusqu'à vendredi soir,
31:06le discours était le suivant,
31:07ni LFI ni Rassemblement national.
31:09Là, un choix vient d'être fait,
31:11en tout cas de Gabriel Attal,
31:12en tout cas d'Emmanuel Macron.
31:14Tous les barons de la Macronie ne sont pas d'accord,
31:16ceux de droite notamment.
31:17Mais globalement, vous avez ce message,
31:18on vous dit qu'il faudra vous désister,
31:20votez plutôt pour un candidat de gauche
31:22que pour un ennemi de la République,
31:24un candidat du Rassemblement national.
31:26Mais alors est-ce qu'on est encore modéré ?
31:28Est-ce qu'on est encore en centre
31:30quand on fait le choix de la gauche
31:32contre la droite, pardon,
31:35contre l'extrême-droite ennemie de la République ?
31:37Vous voyez, ça devient un petit peu compliqué
31:39de tenir cette ligne de l'hypercentrisme
31:42excluant, qui exclue hors de l'arc républicain
31:45tous ceux qui n'est pas lui.
31:46Et d'ailleurs, on note que
31:50ça suppose de croire que la gauche
31:52est suffisamment faible pour ne pas être
31:54en capacité de prendre le pouvoir.
31:56Il y a aussi un présupposé de la Macronie
31:58à ce sujet-là.
31:59Sans doute voit-il Jean-Luc Mélenchon
32:00plus faible qu'il n'est.
32:02Au passage, je vous rappellerai
32:04que c'est exactement le calcul
32:05qu'Emmanuel Macron faisait
32:06à l'égard de Marine Le Pen,
32:08en disant, je la choisis comme ma meilleure ennemie
32:10parce que jamais elle ne gagnera.
32:12Mais voyez où on en est aujourd'hui.
32:14Marine Le Pen est aux portes du pouvoir,
32:15en tout cas par le truchement de Jordan Bardella.
32:17Donc Emmanuel Macron est en train de refaire
32:19exactement la même erreur.
32:20Alors, je trouvais d'ailleurs intéressant
32:22que quand hier, lorsqu'il prend la parole
32:24aux alentours de 20h15, 20h20,
32:26Jean-Luc Mélenchon a cette phrase terrible
32:28où il élimine complètement de l'équation
32:30le Président de la République,
32:31il dit, c'était quoi sa phrase ?
32:33Ce sera eux le Rassemblement national
32:35où nous et rien au milieu.
32:37Il rétablit le clivage gauche-droite
32:39et nous annonce peut-être
32:41la fin de cette expérience extrême-centriste
32:43qu'est le macronisme dans laquelle
32:45la France est engagée depuis 2017.
32:47On verra dans les semaines à venir
32:48et les mois qui viennent ce qu'il en est
32:50et si cette espèce d'oracle
32:52de Jean-Luc Mélenchon vient à se vérifier.
32:54Merci beaucoup mon cher Dimitri.
32:56Dans un instant avec vous Charlotte,
32:58on va voir un peu
33:00ce détricotage du vote,
33:02ce non-respect du vote des électeurs,
33:05cette invisibilité des Français.
33:07On voit par exemple comment LFI se retire
33:09pour sauver Elisabeth Borne
33:11ou encore comment un macroniste se retire
33:13pour sauver David Guiraud.
33:14On en parle dans un instant.
33:15Juste avant, je vais vous remontrer la vidéo
33:17parce que tout le monde réclame la vidéo
33:18qu'on a déjà passée.
33:19Allez, on vous la remontre.
33:21L'agra, je ne sais pas quoi,
33:23qui sème l'agra et récolte l'intifada.
33:26Il paraît que l'agra, ce n'est pas mépris,
33:28ça veut dire la merde, pardonnez-moi l'expression.
33:30En tout cas, la tonalité est là.
33:35L'agra, c'est nous qui allons nous leur mettre l'agra.
33:41Qui sème l'agra, récolte l'intifada.
33:57Marc Menand, on a deux Frances ce soir.
33:59Une France qui ne veut pas mourir,
34:01une France qui est prête à s'évanouir.
34:03Une France communautaire,
34:05une France qui veut rester la France.
34:08C'est terrifiant, ce que l'on vient de voir.
34:11Ça dépend, il avait une bonne musique quand même, non ?
34:14Oui, il faut aimer ce genre de musique, mais pourquoi pas.
34:17Ça me rappelle ce qui s'est passé dans l'émission,
34:20hier soir sur CNews,
34:21avec Laurence Ferrari et Pierre de Villeneuve
34:25qui recevaient, pour commenter, les résultats.
34:29Et il y a un petit débat qui est apparté
34:32avec un détour sur la place de la République.
34:35Et on découvre, effaré, tous ces drapeaux.
34:38Et Laurence Ferrari qui s'étonne, qui dit
34:40« Mais il n'y a même pas un drapeau français ? »
34:42Et notre consoeur qui est sur place, elle se retourne et dit
34:45« Ah si, si, j'en aperçois un, là-bas. »
34:48Et parmi les invités autour de la table,
34:50il y a Geoffroy Lejeune.
34:52Alors il est consterné, le pauvre Geoffroy Lejeune.
34:55Il est là, et en face de lui, vous avez Paul Vannier.
34:59Il est comme un con, il est tout content.
35:03Et là, ça agace Geoffroy Lejeune qui lui dit
35:07« Ça ne vous gêne pas ? »
35:10« Comment ça, ça me gênerait ? »
35:11« Ça ne me gêne pas du tout ! »
35:13« La France, c'est un pays mélangé. »
35:15Vous vous rendez compte ?
35:16La France est un pays mélangé.
35:20– Ce n'est pas faux, ça ?
35:21– Ça veut dire quoi ?
35:23Ça veut dire que la France n'est pas la France.
35:26Un pays mélangé…
35:27– Un pays mélangé derrière un seul drapeau.
35:29– Non mais là, je vous parle des drapeaux.
35:32On voit cette femme et on vous dit c'est un drapeau mélangé.
35:36Donc il n'y a pas une république,
35:38il n'y a pas liberté, égalité, fraternité.
35:41Il n'y a pas ce qui a fait notre vie communautaire
35:45au sens large du terme depuis deux siècles et demi
35:49avec cet élan républicain.
35:51Tout ça n'existe pas, il n'y a pas de valeur.
35:54Il n'y a pas tout ce qui est né du courant des lumières des philosophes.
35:57Non, il n'y a rien.
35:59Chacun vient faire ce qu'il veut.
36:01Et là, en l'occurrence, ça va plus loin.
36:03Puisque derrière cette femme, personne ne manifeste quoi que ce soit.
36:06Elle est dans une tenue qui représente une culture
36:10qui n'a rien à voir avec la nôtre.
36:12Et tout le monde reprend en chœur.
36:14Ça me fait penser à deux éléments qui me sont venus aux oreilles.
36:19Ce matin, on m'appelle, on me dit « Tiens, hier j'étais à Istres ».
36:22Mon copain me dit « J'étais à Istres hier ».
36:24Elle me dit « Je vais te raconter ça, c'est incroyable ».
36:26On va sur la plage, j'étais avec ma femme et ma fille.
36:30Elles étaient en bikini.
36:32Et à côté de nous arrivent des femmes voilées et des messieurs qui s'installent.
36:38Et au bout d'un instant, l'un de ces messieurs vient en disant
36:41« Vous n'allez pas pouvoir rester comme ça, il faut que vous alliez ailleurs
36:44parce que ça dérange ces dames ».
36:46Non.
36:47Oui.
36:48Et alors une autre petite anecdote, ça ne se passe pas au bout du monde.
36:51Ça ne se passe pas en Seine-Saint-Denis.
36:53Ça se passe à Neuilly-sur-Seine, dans un petit square, à 19h à la fois,
37:00au début du week-end.
37:02Il y a une jeune femme qui est là avec sa petite gamine, 5 ans.
37:05Elle est toute guirette.
37:07Parfois, elle pirouette.
37:09Vous savez, les enfants, ça ne tient pas en l'air.
37:12Elle tourne et on aperçoit sa petite culotte.
37:15Et il y a à côté un enfant de 5 ans et demi,
37:18elle le connaît parce qu'ils vont à l'école ensemble,
37:20qui est accompagnée de sa soeur, 11 ans.
37:22On ne les voit jamais autrement que tous les deux.
37:25Et à ce moment-là, il y a le gamin qui lui dit « Toi, tu vas mettre un choc
37:29parce que demain, je ne veux pas voir ça. »
37:31C'est dégoûtant.
37:32Voilà où nous en sommes, à Neuilly.
37:35Alors, ça pourrait paraître comme ça, anecdotique,
37:38mais vous vous rendez compte ?
37:39Les événements tels qu'on les perçoit, et après, on dit
37:43qu'il y a des gens qui sont des ordures, qui sont des racismes.
37:46C'est quoi le racisme, en l'occurrence ?
37:49C'est de faire en sorte que des personnes qui viennent de l'étranger,
37:54en étant imprégnées, pour certains, d'un espoir,
37:58de se dire « Nous vivrons avec cette liberté qui nous est offerte.
38:03Nous allons apprendre la langue. »
38:05Non, non, non, non, non.
38:07On leur dit « Vous allez vivre en France,
38:10mais vous ne vivrez pas comme des Français.
38:12Il n'est pas question que vous soyez des Français. »
38:14C'est-à-dire que si vous affirmez ça,
38:18eh bien, vous n'êtes pas raciste.
38:20Non, non, non.
38:21Vous respectez les gens qui viennent d'ailleurs,
38:23qui doivent rester d'ailleurs et dans leur quartier.
38:26Vous vous rendez compte de ce principe d'aversion,
38:28cette folie dans laquelle on est inscrite,
38:30et des gens qui se disent de gauche, humanistes,
38:33voilà ce qu'ils défendent.
38:34C'est monstrueux.
38:36Alors, forcément, je vais reciter Sabrina Medjéber
38:40ou Anan Mansouri, qui s'est présentée à Lyon.
38:43Ces femmes-là, qui sont là, accrochées à cet espoir,
38:47républicains, on ne leur dit surtout pas
38:50parce que vous devez rester selon l'identité
38:54qui est vos origines.
38:56Vous vous rendez compte ?
38:57C'est inadmissible.
38:58Alors, ça va beaucoup plus loin que ça.
39:00Aujourd'hui, 1er juillet, ça nous rappelle quoi ?
39:05Si on fait un peu d'histoire, 1766.
39:081766, c'est l'exécution du Chevalier de la Barre.
39:13Pourquoi exécuter ?
39:15Eh bien, parce qu'il a blasphémé
39:18et également pour impiéter.
39:21Mais on en est là.
39:23C'est-à-dire que si vous n'avez pas une surestime,
39:28un sur-respect pour la religion,
39:30vous devenez le personnage exécrable infasciste.
39:34Et ça nous rappelle quoi ?
39:36Eh bien, ça nous rappelle que Charlie Hebdo,
39:39aujourd'hui qui est plutôt dans ceux qui condamnent ça,
39:41il y a encore un principe d'inversion,
39:43ils ont été attaqués par le comité français du culte musulman
39:47pour blasphème.
39:48C'est-à-dire que ce comité qui se veut tout à fait respectable,
39:52il attaque un journal pour sa liberté d'expression
39:56en disant que le blasphème, dorénavant, ne doit pas exister.
40:00Voilà où nous sommes en somme.
40:02Vous parliez tout à l'heure des philosophes.
40:04L'écriture inclusive.
40:05Alors, il y a des petits mouvements avignons aujourd'hui,
40:08les artistes qui sont là, qui disent
40:10on ne peut pas laisser comme ça,
40:12si à la fin du spectacle, il faut qu'on dise
40:14sachez voter.
40:16Mais ces gens-là, ils ne se posent pas la question.
40:18Comment vous allez jouer du Molière, du Shakespeare, du Corneille,
40:21en écriture inclusive ?
40:23Vous allez philosopher en écriture inclusive ?
40:26Mais vous vous rendez compte comment on est en train de tuer
40:29cette langue fabuleuse qui permet les plus belles pensées
40:33et les plus subtiles.
40:34Et puis après, il y a,
40:37ils étaient hier soir, place de la République,
40:41les LGBT.
40:43Alors, vive l'homosexualité.
40:46Moi, je n'ai rien contre, je défends complètement
40:48cette liberté-là.
40:50Mais alors, là où il y a un paradoxe,
40:52c'est que si on prend par exemple
40:54le collectif Origines de LFI,
40:57sur son site Facebook en 2015,
41:00il écrivait
41:02« On ne peut pas en vouloir à un croyant d'être homophobe
41:06si sa religion l'est ».
41:08C'est donc la religion
41:10qui a la prééminence sur l'individu.
41:13On est quand même loin de la République.
41:15C'est pour eux qu'on demande de voter.
41:17Et ce sont les gens du RN qui sont des fachos.
41:20Voilà, ça va encore un peu plus loin.
41:22Vous avez Ali Guy Houyan.
41:25Je ne sais pas si ça se prononce comme ça.
41:27On l'a placé comme adversaire de Raquel Garrido,
41:32qui a été dégriffée.
41:35Pas mal dégriffée.
41:37Elle a été dégriffée.
41:39Il a soutenu l'imam Inkesef.
41:42Vous savez qu'il a été renvoyé en Tunisie.
41:45Que disait-il, lui, cet imam ?
41:48Il disait « Je condamne l'homosexualité.
41:52Chez nous, elle n'est pas la bienvenue.
41:56Les textes sont clairs, précis.
41:59L'homosexualité n'a pas cours en islam. »
42:03Je pourrais vous parler également de M. Mélenchon,
42:06qui soutenait trois agents de la RATP,
42:10qui avaient traité de tous les noms,
42:12avec des termes immondes,
42:14un homme qui était leur collègue
42:17et qui était homosexuel.
42:20Et alors, malgré ces invectives d'une grossièreté inouïe,
42:24il vient les soutenir parce qu'ils étaient menacés de licenciement.
42:27Et il dit quoi, M. Mélenchon ?
42:29Il dit « Enfin quand même !
42:31On n'est pas dans un salon de thé !
42:33On est là pour lutter !
42:35On n'est pas un gala ! »
42:36Ça vous rappelle pas les petites réflexions de la semaine dernière sur la police ?
42:40Voilà où nous en sommes aujourd'hui.
42:42Mais si vous vous effarez de tout cela,
42:44vous devenez un facho, quel que soit votre vote.
42:48– Merci beaucoup pour votre regard.
42:50Et puis un facho, en parlant de facho,
42:52Hitler est très à la mode en ce moment.
42:55Écoutez Mathilde Panot.
42:58– Lorsque vous voyez des macronistes
43:00qui dans nombre d'endroits sont en troisième position
43:03et font ce qui était déjà fait à l'époque,
43:06c'est-à-dire plutôt Hitler que le Front Populaire
43:09et qui cette fois-ci, là aussi, refusent de choisir.
43:11Quand vous avez des candidats du Rassemblement National
43:14qui expliquent que Hitler n'aurait pas assez tué de tsiganes,
43:18eh bien vous ne pouvez jamais faire un signe égal
43:21avec n'importe quel autre candidat.
43:23– Réélu dès le premier tour Mathilde Panot.
43:26– Il faut qu'elle reprenne les textes que je viens de lire.
43:29Par rapport aux Eiffel, c'est pas mal.
43:32– Merci beaucoup mon cher Marc.
43:34Charlotte Dornelas, plus de 10 millions d'électeurs
43:37ont voté pour le Rassemblement National, un score inédit.
43:41Et puis on voit ce détricotage qui a lieu vote par vote,
43:45c'est-à-dire conscription par conscription plutôt,
43:48élu par élu, RN par RN, etc.
43:51Élu RN par élu RN pour les empêcher d'accéder au pouvoir.
43:55On dirait qu'au nom de la démocratie, on tue la démocratie.
43:59Déjà comment comprendre cet engouement pour le Rassemblement National ?
44:04– C'est vrai que Dimitri nous donnait tout à l'heure
44:06le détail des chiffres et de l'évolution des chiffres.
44:09On a un RN globalement qui est passé de 18,6 en 2022
44:14à 33,1 hier soir avec une participation qui a augmenté de 20 points.
44:18Donc avec une participation considérable pour des élections législatives,
44:22en tout cas dans la période politique actuelle.
44:24Donc le score du Rassemblement National est très haut
44:27avec une mobilisation très forte.
44:29Donc Emmanuel Macron qui nous disait,
44:31souvenez-vous le soir des élections européennes,
44:34que le message était clair sans jamais nous expliquer
44:37quel message était si clair que ça.
44:39Eh bien le message était, j'imagine, plus clair encore hier soir
44:43puisqu'il était confirmé.
44:45Et après les réjouissances, et alors toute la soirée d'hier,
44:48après les réjouissances, parce que vous savez jusqu'à 20h
44:51on ne peut parler que des chiffres de la participation.
44:53Donc il était de bon ton, quel que soit le camp politique,
44:57de se réjouir de cette participation, de ce retour aux urnes,
45:00de cette victoire démocratique, de cette mobilisation des Français.
45:04Et sans transition à 20h01, s'est opéré immédiatement
45:08un rappel à l'ordre moral, tout sauf le Rassemblement National.
45:11Donc il n'y a pas du tout eu le temps de l'analyse,
45:14de justement le retour aux urnes,
45:16qui a conforté un message que certes beaucoup ne veulent pas entendre,
45:19mais que les Français ont confirmé.
45:21Donc là, depuis l'extrême gauche jusqu'à la droite de la Macronie,
45:25à l'intérieur de la Macronie,
45:27le rappel à l'ordre a été absolument immédiat,
45:30comme un réflexe, et un réflexe qu'on connaît depuis de longues années.
45:33Et la question pour certains, quand c'était pourquoi,
45:36la réponse était parce que, globalement franchement,
45:39il y en a qui n'étaient pas capables d'aller beaucoup plus loin que cette réponse-là.
45:42Alors nous expliquer parce que la République et la démocratie,
45:45moi j'aimerais vraiment bien que quelqu'un prenne le temps de développer cette question-là.
45:48La démocratie, je ne vois pas à quel moment elle est sauvée,
45:51quand on veut, par tous les moyens possibles,
45:53empêcher le résultat des urnes,
45:55et même pas prendre le temps de l'analyser,
45:57à personne d'être d'accord, simplement de l'analyser,
45:59de comprendre précisément ce message.
46:01Et la République, en l'occurrence,
46:03en effet, je ne sais pas s'ils sont impérialistes ou monarchistes,
46:06ou s'ils sont anti-républicains,
46:08et que c'est interdit,
46:10parce qu'il y a parfois des partis monarchistes
46:12qui se présentent aux élections, notamment européennes, en France.
46:14Même eux, ils sont autorisés.
46:16Je ne sais pas très bien le Rassemblement National,
46:18c'est quoi le problème, directement sur le terrain de la République.
46:21Ce serait intéressant que quelqu'un, enfin, nous explique cela.
46:24Le tout, en sauvant les électeurs du Rassemblement National,
46:28extrêmement nombreux,
46:30en tentant de les sauver de l'infamie
46:32de laquelle on affuble le Rassemblement National,
46:34par une pirouette qui, là encore, est impossible.
46:36Parce que quand ça fait 40 ans
46:38que vous usez de la même rhétorique
46:40contre le Rassemblement National,
46:42contre le Front National d'abord,
46:44puis contre le Rassemblement National,
46:46exactement la même rhétorique en l'assimilant,
46:48on vient de le voir avec Mathilde Panot,
46:50au nazisme pour les plus subtils d'entre leurs adversaires,
46:52les électeurs, soit ils sont complètement idiots,
46:54quand ça fait vraiment 40 ans,
46:56ils ne peuvent plus être surpris,
46:58soit ils sont complètement idiots,
47:00soit ils sont eux-mêmes complices
47:02de ce dont on dénonce au Rassemblement National.
47:04Ils sont nazis, mais leurs électeurs, ça n'a rien à voir,
47:06et évidemment, à eux, on parle,
47:08et à eux, on ne les insulte pas,
47:10objectivement, ce n'est pas une alternative à leur discours.
47:12Donc là aussi, il faudrait aller jusqu'au bout.
47:14Et la majorité présidentielle
47:16a rendu assez évidente
47:18cette manipulation par son comportement hier.
47:20Pourquoi ?
47:22Il ne s'agissait pas,
47:24quand ils se sont mis à parler,
47:26de désaccords politiques et donc d'alliances nécessaires,
47:28ce qui est toujours le cas,
47:30et ce dont tout le monde est libre, évidemment,
47:32d'un second tour, en particulier les électeurs,
47:34et certains semblaient l'avoir oublié hier soir.
47:36Mais là, on a eu affaire
47:38à un vaste mouvement absolument irrationnel
47:40par rapport à la situation politique
47:42que nous vivons depuis deux ans
47:44et depuis quelques mois,
47:46en particulier,
47:48si ce n'est au regard des forces en présence.
47:50Et c'est finalement Gabriel Attal qui a été le plus clair.
47:52Gabriel Attal a dit
47:54« pas une voix au Rassemblement National », comme tout le monde,
47:56et il a précisé
47:58« comme la France insoumise ne peut pas gagner »
48:00Alors là, je renvoie à Dimitri,
48:02ne peut pas gagner jusqu'à quand, je ne sais pas,
48:04« comme la France insoumise, cette fois-ci, ne peut pas gagner,
48:06alors on va réfléchir à des désistements
48:08sur le nouveau Front populaire de manière générale. »
48:10Mais là, ce n'est plus tellement
48:12moral comme argument, si je puis me permettre.
48:14Là, ce qu'il est en train de nous expliquer,
48:16c'est que le seul moyen pour que nous restions au pouvoir
48:18sans cohabitation,
48:20comme ce ne sera pas du côté de la gauche,
48:22alors il faut empêcher le RN,
48:24quitte à s'allier à la gauche, de manière circonstancielle,
48:26pour pouvoir rester au pouvoir.
48:28Donc, un, l'argument moral tombe immédiatement,
48:30il est simplement pratique,
48:32et le but est de conserver le pouvoir,
48:34quitte à s'allier
48:36avec des gens
48:38envers qui la majorité
48:40a fait le plus de reproches émoraux
48:42et programmatiques
48:44ces derniers mois.
48:46Donc, on a du mal à s'y retrouver.
48:48Et la deuxième chose, c'est que, évidemment, cela prouve
48:50que le message envoyé par les Français
48:52et même, pour aller plus loin,
48:54des deux côtés du Bloc central
48:56n'a pas du tout eu de place hier.
48:58Mais les Français étaient absolument
49:00inexistants dans cette affaire.
49:02Nous avons eu des réflexes par rapport au RN,
49:04une absence de réflexes par rapport au reste,
49:06parce que c'était beaucoup d'arrangements,
49:08le tout pour, en effet, du côté de la majorité,
49:10conserver le pouvoir.
49:12Mais le message envoyé par les Français,
49:14le message politique,
49:16les sujets portés par les Français dans les urnes,
49:18encore une fois, d'un côté comme de l'autre,
49:20parce que le Nouveau Front Populaire était quand même assez haut,
49:22lui, il a disparu des écrans
49:24pendant toute la soirée.
49:26– Invisibilité des Français.
49:28Mais n'est-il pas compréhensible, Charlotte Dornelas,
49:30que la majorité rappelle des désaccords profonds
49:32avec le Rassemblement national
49:34alors qu'il est aux portes du pouvoir ?
49:36– Évidemment que si.
49:38Bien sûr que quand le Rassemblement national
49:40est sur le point, potentiellement,
49:42d'entrer en cohabitation,
49:44évidemment que les désaccords politiques
49:46ont leur place le soir d'un premier tour
49:48quand il s'agit de convaincre une semaine après.
49:50Mais ce n'est pas ce qui a été fait.
49:52Hier, on n'avait pas l'exposé
49:54de désaccords politiques concrets exposés aux Français,
49:56on a eu une question de principe répétée
49:58à l'envie pendant toute la soirée.
50:00Pas une voix ORN,
50:02et on discute avec tous les autres.
50:04En fonction, c'est le fameux cas par cas,
50:06on discute potentiellement avec tous les autres,
50:08même au sein de la France Insoumise,
50:10puisque c'était le Mystique Rillière,
50:12même au sein de la France Insoumise,
50:14et de toute façon avec tous ses alliés.
50:16Et en effet, Mathieu avait raison de rappeler
50:18que les écologistes passent à travers les mailles du filet
50:20et que les mêmes reproches qu'à la France Insoumise
50:22leur étaient faits sur beaucoup de sujets.
50:24Donc on n'est pas sur le terrain des idées,
50:26des choix, des propositions,
50:28mais simplement sur le terrain du réflexe,
50:30pas une voix pour l'ORN.
50:32Alors on va prendre un exemple très concret
50:34pour comprendre à quel point ce cordon
50:36n'a pas de sens politiquement.
50:38Dans les décomptes officiels
50:40du ministère de l'Intérieur,
50:42le Rassemblement National
50:44obtient 29,2%
50:46hier soir. Pourquoi ?
50:48Parce que le ministère de l'Intérieur a décidé
50:50dans les étiquetages des différents,
50:52de mettre à part les candidats
50:54qui suivent Éric Ciotti, donc les candidats LR-RN
50:56qui ont suivi Éric Ciotti,
50:58qui eux sont décomptés sous l'étiquette
51:00« Union de l'extrême droite ».
51:02Donc,
51:04quand vous additionnez les deux, vous avez le score
51:06dont tout le monde parle hier pour l'ORN.
51:08Donc hier,
51:10avant qu'Éric Ciotti rejoigne l'ORN,
51:12Éric Ciotti était président des Républicains,
51:14à qui la majorité
51:16fait des appels du pied du matin au soir
51:18et encore depuis hier soir.
51:20Donc, Éric Ciotti, il y a dix jours,
51:22était un potentiel d'ébauchage individuel pour la majorité.
51:24Depuis dix jours,
51:26il y a un cordon infranchissable
51:28politiquement. Ils n'ont pas une idée en commun.
51:30C'est impossible d'imaginer
51:32faire un gouvernement avec lui.
51:34Alors, est-ce qu'on est réellement sur une question
51:36d'idées et de principes ?
51:38Ou est-ce qu'on est évidemment
51:40sur une question de réflexes ?
51:42Par ailleurs, pas une voix ORN.
51:44Alors là, pour le coup, on intègre Éric Ciotti.
51:46Il n'y a plus de distinction.
51:48L'alliance est absolument impardonnable
51:50pour l'ORN et pour Éric Ciotti.
51:52Il n'y a pas de cas par cas
51:54dans ce cas-là, mais pas
51:56pour ceux qui ont fait alliance,
51:58parfois au sein de LFI et autour de LFI.
52:00Et je rappelle que quand, par hasard,
52:02il y a un argument qui sort sur l'ORN,
52:04en général, c'est le profil des personnes
52:06qui sont à l'origine du parti,
52:08de quelques personnes à l'origine du parti,
52:10de qui tout le parti, voire une partie des électeurs,
52:12est donc responsable
52:14pour toujours et à jamais.
52:16Et là, aujourd'hui, des profils jugés
52:18problématiques par la majorité aujourd'hui
52:20au sein de LFI n'empêchent pas l'alliance
52:22avec les autres de LFI, aujourd'hui, en temps réel.
52:24C'est original aussi comme argumentaire.
52:26Et par ailleurs, politiquement,
52:28si on reprend simplement
52:30le début de ce deuxième quinquennat,
52:32on a le poids politique de Gabriel Attal
52:34qui repose sur deux mesures.
52:36L'interdiction de la baïa à l'école
52:38pendant son passage au ministère
52:40de l'éducation nationale
52:42et l'expérimentation de l'uniforme.
52:44Pour information,
52:46ce sont deux propositions qui étaient défendues
52:48par l'ORN, combattues jusqu'à aujourd'hui
52:50par la France insoumise. La réforme des retraites,
52:52on a vu, elle a été assez commentée,
52:54une inflexion possible
52:56au Rassemblement national, en tout cas dans le détail
52:58du texte, une abrogation à la seconde
53:00de la victoire pour LFI.
53:02Sur la loi immigration,
53:04l'ORN a voté cette loi immigration
53:06pendant que LFI jouait les symboles
53:08de la terreur avec certains ministres
53:10de la majorité et un président
53:12de la République qui nous disait la semaine
53:14dernière que le gros problème
53:16du programme du Nouveau Front Populaire
53:18c'est qu'il était, je cite,
53:20immigrationniste. C'était peut-être le seul moment où Emmanuel
53:22Macron a montré pendant la campagne
53:24qu'il avait vraiment compris le message des électeurs.
53:26Refermons la parenthèse sur la
53:28question de l'antisémitisme, évidemment terrain moral,
53:30la condamnation a été incessante
53:32envers LFI ces derniers mois
53:34et au sein de la majorité
53:36on a reconnu une bonne tenue
53:38au Rassemblement National et évidemment
53:40sur le rôle de l'Assemblée, le parlementarisme
53:42étant un des traits souvent
53:44affublés à l'extrême droite.
53:46Il y a eu pendant ces deux ans une dénonciation
53:48permanente de certains députés LFI dans leur
53:50comportement, ce qui n'a pas été le cas
53:52du côté du Rassemblement National
53:54et je ne vais pas développer sur la police,
53:56les émeutes, les attentats,
53:58le séparatisme, où il n'y a pas
54:00une seule chose. Alors reposons la question,
54:02sur quoi repose exactement cette barrière
54:04infranchissable ?
54:0610 secondes pour terminer, le mot de la fin,
54:08vous parliez d'invisibiliser les français,
54:10mais est-ce qu'il est seulement possible de comprendre le message
54:12avec des blocs qui finissent par être assez forts
54:14finalement tous les trois ?
54:16Oui, les trois, franchement aucun score n'est ridicule
54:18dans ces trois blocs, mais en démocratie
54:20le plus un suffit à l'emporter,
54:22le plus un est au Rassemblement National
54:24et il faudrait poser la question sérieusement,
54:26sur l'année qui vient de s'écouler
54:28seulement, on pourrait dire sur les 30
54:30qui viennent de s'écouler, mais sur la dernière année,
54:32est-ce que quelqu'un croit sérieusement
54:34dans ce pays que Pétain a joué
54:36un rôle plus fort dans le résultat du Rassemblement National
54:38hier, que les émeutiers à un an,
54:40que les coups de couteau quotidien
54:42qu'on commente, que
54:44le trafic de drogue
54:46qui génère des morts à peu près
54:48tous les jours dans beaucoup de villes de France,
54:50que l'augmentation de la délinquance
54:52à peu près partout jusque dans les campagnes
54:54et évidemment
54:56il se joue sur ces questions-là, ce vote-là,
54:58c'est les seuls sujets qui n'ont pas été
55:00comment dire, commentés hier
55:02et c'est peut-être le sujet qui sépare le plus
55:04le bloc de gauche du bloc de droite
55:06notant que la majorité
55:08choisit la gauche à ce moment-là.
55:10Et entre Simis et LR,
55:12ont-ils un rôle
55:14majeur aujourd'hui ?
55:16Ils l'espèrent, on les regardait
55:18hier, que vont-ils dire ?
55:20Entre d'un côté
55:22Bardella Premier Ministre, de l'autre
55:24Mélenchon Premier Ministre, allait-il
55:26trancher en disant la politique c'est l'art de choisir
55:28le moindre mal. Mais ils ne nous ont pas
55:30surpris, heureusement, c'est-à-dire qu'ils
55:32se sont réfugiés dans le ni ni une forme de
55:34tergiversation qui se prend pour un courage
55:36sophistiqué. LR signature.
55:38Donc ils nous ont dit
55:40nous refusons l'extrême gauche
55:42mais nous refusons aussi la démagogie
55:44de l'autre côté, dès lors nous ne tranchons
55:46pas et de toute façon les électeurs
55:48sont libres de voter pour qui ils souhaitent.
55:50Certains y verront, je l'ai dit, une forme de
55:52sophistication dans la lâcheté,
55:54d'autres y verront une forme de courage en misant sur l'avenir
55:56en refusant de se compromettre avec les méchants
55:58des deux côtés. Mais, il y a quand même
56:00une originalité dans la présidente élection, c'est qu'il y a
56:02quand même le bloc de gauche, qui est un bloc de gauche
56:04radical, a un projet assez clair.
56:06Jean-Luc Mélenchon, hier soir, a précisé
56:08encore une fois sa conception de la nation française.
56:10Il a dit, de mémoire,
56:12ce n'est pas une race, très bien,
56:14en effet, ce n'est pas une religion,
56:16donc on comprend sur le plan historique ce qu'il veut dire,
56:18ce n'est pas une langue, ce n'est pas une langue,
56:20la nation c'est un contrat politique
56:22et ce n'est qu'un contrat politique.
56:24Le problème, et c'est ça là,
56:26le peuple français, le problème c'est que si
56:28le contrat politique de M. Mélenchon est refusé
56:30par des millions de français, sont-ils encore
56:32français, sont-ils encore dans la nation
56:34ou sont-ils dans l'anti-France ?
56:36Je soupçonne, M. Mélenchon, de mon racisme.
56:38C'est grave, ça, quand même.
56:40Allons plus loin. Nos amis LR nous disent
56:42qu'on a évolué dans nos arguments,
56:44on refuse, dans les circonstances, de voter
56:46pour autre chose que la bouée de saut.
56:48En fait, les derniers rescapés LR,
56:50ils doivent survivre à la manière d'une famille politique
56:52qui sauvera le pays demain, parce que
56:54c'est leur argument. Ils se disent, imaginons
56:56que Bardella rentre à Matignon,
56:58au final, il va se planter,
57:00il va décevoir, et d'ailleurs, ce sera l'occasion
57:02pour nous, on suppose que c'est le calcul
57:04peut-être de LR, ce sera l'occasion
57:06pour nous de reprendre le tout
57:08et de nous imposer à la manière d'un souverain
57:10dans un champ de ruines.
57:12Tout le monde mise sur l'échec au lieu de miser sur la construction.
57:14On mise sur le plus grand échec possible, parce que
57:16devenir roi d'un champ de ruines, c'est toujours mieux
57:18qu'être baron dans un pays en reconstruction.
57:20Il faut avoir le sens des priorités.
57:22Mettre des ruines, c'est quand même pas mal.
57:24Et tout ça, apparemment, au nom du gaullisme.
57:26Mais en conservant leur indépendance,
57:28ne sont-ils pas fidèles
57:30ainsi à l'héritage du gaullisme?
57:32C'est ce qu'ils disent.
57:34Moi, je me suis toujours voulu gaulliste, franchement,
57:36mais j'ai l'impression que c'est un terme qui ne veut plus rien dire aujourd'hui.
57:38Je note, soit dit en partant que le gaullisme
57:40a été instrumentalisé par la gauche radicale.
57:42J'entendais hier M.
57:44Bompard dire
57:46lorsque la droite était gaulliste,
57:48elle aurait refusé toute forme d'alliance avec l'ERN.
57:50Donc le gaullisme est aujourd'hui
57:52la droite réinventée,
57:54version LFI,
57:56pour mieux la domestiquer.
57:58Et on disait, vous n'êtes pas gaulliste.
58:00Et c'est assez étonnant, parce qu'il y a trois options
58:02qui se présentent aujourd'hui.
58:04Soit le parti de la nation, qui se revendique comme tel,
58:06soit le parti de la soumission de la nation
58:08à l'Europe, au moins son intégration,
58:10ou le parti de l'effacement de la nation
58:12dans le bain migratoire.
58:14Et je note qu'au nom du gaullisme, aujourd'hui,
58:16c'est un peu tranché.
58:18Alors, ils disent, on se joindra à la résistance plus tard.
58:20Vous savez, c'est l'idée.
58:22Ils nous disent, lorsqu'on sera à l'Assemblée,
58:24peut-être ce sera l'occasion de finalement former une majorité.
58:26Et ça, c'est moi et De Gaulle, c'est Giraud,
58:28si je peux me permettre les références historiques.
58:30Donc ils sont Giraudiens.
58:32Dernière note, je me permets de le citer parce que c'est important,
58:34parce que c'est l'intellectuel organique du pécrécisme,
58:36Charles Consigny, qui a dit
58:38« L'extrême droite, c'est une lèpre.
58:40Ce sont les mauvaises passions, les haines absurdes,
58:42ce sont des violences d'État, une faillite intellectuelle,
58:44morale et politique, jamais démentie dans l'histoire.
58:46Pour tout patriote, le choix est évident,
58:48voter contre le RN.
58:50Donc une lèpre,
58:52donc des lépreux.
58:54Comparer une option politique qu'on n'aime pas
58:56à une maladie, une forme de contamination,
58:58on n'a qu'à nous, dans le XXe siècle.
59:00C'est effectivement une référence
59:02à la Deuxième Guerre mondiale,
59:04mais ce n'est pas le camp des Alliés qui parlait comme ça.
59:06La surenchère dans la haine
59:08d'un parti légitime et autorisé.
59:10Merci beaucoup.
59:12Merci, merci, merci.
59:14Excellente suite de programme, l'un des pro deux.
59:16Merci à tous.

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