• il y a 7 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 19h c'est l'heure, ravi de vous retrouver ce soir. Alors c'est le 1er mai, on nous a fait un petit plateau
00:00:06 merveilleux aux petits oignons
00:00:09 Simon Guilin, il est enfin, alors il y a Jean-Sébastien Parzoux, venez, venez, venez, il a vu de la lumière, il est rentré.
00:00:16 - Non, il est au parfum.
00:00:18 - Il est au parfum ? Alors je vous dis, ça sent très très bon sur le plateau parce que voilà, vous recevez peut-être du muguet
00:00:23 par sms, etc. Nous on l'a en direct et ça parfume le plateau. Ça va Jean-Sébastien ?
00:00:28 - Ça va Christine ? - Ravi de vous accueillir ce soir.
00:00:30 - Joyeux 1er mai.
00:00:31 - Merci, bon 1er mai à toute la France. Simon Guilin est en forme, c'est parti pour les enfants du jour.
00:00:35 - En forme, j'ai juste un tout petit cadeau pour vous juste avant de commencer l'émission.
00:00:38 - Ah bon ? Non mais...
00:00:39 - C'est la soirée des happenings.
00:00:41 - Non, c'est sérieux ?
00:00:43 - Oh, c'est trop mignon ça !
00:00:46 - Joyeux 1er mai Christine.
00:00:48 - Oh merci, je vous aime.
00:00:50 - Allez faire l'info quand même.
00:00:52 - C'est bon, c'est bon, j'y vais.
00:00:54 - Il est fort.
00:00:56 - Merci, merci.
00:00:58 - Passe ton manteau, chaud ce qu'il te fait.
00:01:00 - Merci, allez l'info du soir.
00:01:02 - Allez on y va, bonsoir à tous chers téléspectateurs.
00:01:04 121 000 personnes ont défilé aujourd'hui en France à l'occasion de la fête du travail,
00:01:07 dont 18 000 dans les rues de la capitale des Chiffreux,
00:01:10 communiquées ce soir par le ministère de l'Intérieur.
00:01:12 A 18h15, 45 personnes avaient été interpellées par les forces de l'ordre.
00:01:17 Jordan Bardella et Marine Le Pen en meeting à Perpignan aujourd'hui,
00:01:20 tête de liste Rennes pour les élections européennes.
00:01:23 Jordan Bardella a donc choisi le 1er mai pour lancer le compte à rebours.
00:01:26 Le Rassemblement national est largement en tête dans les derniers sondages,
00:01:30 à un petit peu plus d'un mois maintenant du scrutin.
00:01:33 Et puis c'est une première, une porte-parole générée par l'intelligence artificielle,
00:01:37 c'est ce qu'a annoncé le ministère des Affaires étrangères ukrainien ce matin sur X.
00:01:41 Elle sera notamment en charge de commenter les affaires consulaires du pays, chère Christine.
00:01:46 - Merci beaucoup, c'est intéressant parce que la porte-parole de la Maison Blanche,
00:01:50 une d'entre elles, elle est martiniquaise.
00:01:53 - Eh oui, merci beaucoup mon cher Simon Guilain.
00:01:55 Au sommaire ce soir, de moins en moins de manifestants défilent le 1er mai,
00:02:01 et les raisons initiales du défilé s'effacent progressivement à l'image de la gauche elle-même.
00:02:07 Pourquoi n'y a-t-il plus un million de personnes dans la rue,
00:02:12 alors que la question sociale est aussi forte aujourd'hui ?
00:02:15 - Plus la question sociale devient forte, et plus la gauche tourne le dos à ses fondamentaux
00:02:20 pour se tourner vers le triptyque, islamisme, écologie, roquisme.
00:02:25 Pourquoi la gauche a-t-elle perdu la main ?
00:02:27 Pourquoi se divise-t-elle à l'image de Raphaël Glucksmann,
00:02:30 empêché par l'extrême gauche de rejoindre un cortège à Saint-Etienne,
00:02:34 aujourd'hui l'édito de Guillaume Bigot.
00:02:37 Alors qu'on a vu des drapeaux palestiniens dans les défilés aujourd'hui,
00:02:41 Ayatollah Khamenei, guide de la révolution islamique iranienne,
00:02:46 a publié aujourd'hui un 2ème tweet de soutien aux étudiants américains et occidentaux occupants des universités.
00:02:53 Qui tire vraiment les ficelles dans cette cause palestinienne ?
00:02:57 Qui veut la déstabilisation des démocraties occidentales ?
00:03:00 Quels sont les relais de cette stratégie en France ?
00:03:03 Comment expliquer que le régime iranien trouve des alliés ou des interlocuteurs ici chez nous ?
00:03:08 L'analyse de Jean-Sébastien Ferjou.
00:03:10 Le 1er mai, c'est la Saint-Joseph, patron des travailleurs.
00:03:14 Mais qu'en est-il des travailleurs aujourd'hui ?
00:03:17 Il n'y a jamais eu autant de Français payés au SMIC depuis plusieurs décennies,
00:03:21 près d'un Français sur cinq.
00:03:23 D'un côté, il y a les assistés.
00:03:25 De l'autre, il y a cette catégorie de travailleurs qui se lèvent le matin,
00:03:28 sans pouvoir vivre de son travail, avec un salaire qui ne couvrant rien leurs besoins.
00:03:32 Est-ce là l'encouragement au travail aujourd'hui ?
00:03:35 Le regard de Marc Menand.
00:03:37 Le père de Matisse a ému la France entière aujourd'hui.
00:03:41 Il a publié sa lettre d'adieu à son fils de 15 ans sur les réseaux sociaux.
00:03:45 « Tu ne méritais pas ça. Tu étais un vrai gentil, un trop gentil même,
00:03:49 qui n'avait pas les armes pour ces fréquentations qui t'attiraient depuis quelques semaines. »
00:03:54 On essaie d'ailleurs un peu plus sur la dangerosité repérée avant le meurtre de Matisse
00:03:58 du jeune afghan et de sa famille.
00:04:00 Malgré cette dangerosité, le meurtrier présumé de Matisse ne pouvait être expulsé.
00:04:05 « Comment se fait-il qu'on garde des réfugiés dangereux ?
00:04:08 Pourquoi est-il impossible de les expulser ? » Le décryptage de Gabriel Cluzet.
00:04:12 Et puis l'Occident blanc, pourra-t-il se racheter de sa culpabilité liée à l'esclavage ?
00:04:18 Il y a quelques jours, le président portugais a annoncé vouloir payer la dette de son pays
00:04:23 vis-à-vis de son passé colonial.
00:04:25 Il faut dire qu'un juge de l'ONU a exhorté plusieurs pays à payer plus de 100 000 milliards de dollars
00:04:31 au titre du plus grand crime de l'humanité, le coup de poing final de Guillaume Bigot.
00:04:37 Pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires,
00:04:41 100 000 milliards de dollars pour les victimes de l'esclavage,
00:04:44 je pense que je vais envoyer un petit courrier.
00:04:47 Avoir un peu d'argent dans ma vie. Allez, c'est parti !
00:04:52 [Générique]
00:05:03 Tout de suite, Marc Menand est jaloux, il dit que ses antèbres ont été esclaves aussi.
00:05:07 Oui, mais attends, on parle d'esclaves noirs, là, non ?
00:05:10 Ah oui, donc nous...
00:05:12 Ah, ça va être toute la discussion de Guillaume Bigot dans un instant.
00:05:15 Il faut pas dévoiler le coup de poing final.
00:05:18 Marc Menand, comment allez-vous ?
00:05:20 Très bien.
00:05:21 Qu'est-ce que ça vous évoque ? Ça sent bon, ce soir.
00:05:23 On est content de vous revoir, Jean-Sébastien.
00:05:25 J'allais anticiper, si certains ont des allergies.
00:05:27 Ah non, pas du tout.
00:05:29 Je vous préviens, j'ai permis fortement.
00:05:31 On n'a pas d'allergie au bonheur dans cette émission.
00:05:34 Marc Menand, le premier mai, ça vous évoque quoi ?
00:05:36 Ah, le premier... Vous voulez vraiment que je vous raconte toute l'histoire ?
00:05:39 Non, non, non.
00:05:41 Merci, bonhomme.
00:05:42 Mais non, mais puisqu'on parlait de l'esclavage, c'est quand même les conditions
00:05:45 de l'ouvrier durant tout le XIXe siècle.
00:05:48 La naissance du capitalisme, des horaires épouvantables.
00:05:51 15, 16 heures par jour, le travail d'élage de 5 ans.
00:05:55 Et ça, ça mobilise les uns et les autres.
00:05:57 Il y aura une première manifestation aux Etats-Unis en 1886 à Chicago.
00:06:03 Ça tourne mal.
00:06:05 Et de là, en 1890, la deuxième Internationale Socialiste décrète le 1er mai.
00:06:12 En fait, j'ai déjà compris que si je ne suis pas là, il n'y a pas de problème.
00:06:15 Vous tenez les reines, il y va, notre Marc.
00:06:19 Aujourd'hui, c'est le 1er mai.
00:06:21 Nous travaillons, mais avec bonheur.
00:06:23 Moi, je vous offre vraiment à tous ce beau petit muget, plein de bonheur à vous.
00:06:27 Et surtout, plein de bonheur à la France.
00:06:29 Vraiment, je l'ai tweeté aujourd'hui.
00:06:30 Plein de bonheur à la France. Je pense qu'elle en a besoin.
00:06:32 Guillaume Bigot, on va commencer avec vous.
00:06:34 Nous sommes le 1er mai, donc la fête des travailleurs.
00:06:36 Je disais tout à l'heure aussi des syndicats, des partis de gauche
00:06:40 qui devraient célébrer leur unité, en théorie.
00:06:44 Or, comme on le voit ce 1er mai, la gauche apparaît, encore une fois, divisée.
00:06:49 On l'a vu avec Raphaël Glucksmann ce matin et Elle est fille, l'extrême gauche,
00:06:53 qui l'a empêchée de rejoindre le cortège à Saint-Etienne.
00:06:56 Oui, on peut commencer par un double constat.
00:06:59 C'est-à-dire que la gauche, elle est divisée et elle est faible.
00:07:01 Et peut-être qu'il y a un lien entre le fait qu'elle soit divisée et le fait qu'elle soit faible.
00:07:06 Je pense qu'il y a des liens dans les deux directions.
00:07:09 Et ces divisions, on les a vues ce matin avec l'expulsion un peu malhumilitarie de Raphaël Glucksmann.
00:07:14 Partons du 1er constat. La gauche, elle est faible.
00:07:18 Alors, elle est faible, d'abord, dans les urnes.
00:07:20 On est maintenant loin du temps de gloire, de la nuppesse, de l'arrogance de la nuppesse
00:07:26 et de la domination, d'ailleurs, de Elle est fille sur les autres partis de gauche à travers la nuppesse.
00:07:31 Ça a l'air d'être un lointain souvenir.
00:07:33 Et peut-être ceci expliquant cela parce que Place Publique et Raphaël Glucksmann
00:07:37 sont en train de doubler Elle est fille, déjà beaucoup plus haut qu'Elle est fille.
00:07:41 Donc, ça pourrait expliquer l'agressivité d'Elle est fille.
00:07:44 Mais on se dit, somme toute, pourquoi Jean-Luc Mélenchon a-t-il bordélisé sa propre nuppesse
00:07:50 et l'a fait voler en éclats ?
00:07:52 Parce que si la gauche est maintenant faible, alors on se dit,
00:07:56 mais les petits partis qui ne sont même pas certains, d'ailleurs,
00:07:59 ce n'était pas le cas du Parti communiste la dernière fois ou aux dernières européennes,
00:08:02 d'atteindre la barre des 5%, d'être représentés au Parlement européen.
00:08:05 C'est vrai du Parti communiste, c'est vrai aussi de l'Europe écologie des verts
00:08:08 qui, normalement, est assez fort aux mandes européennes.
00:08:10 Et normalement, ils portent même le nom "Europe" dans leurs propres sigles.
00:08:14 Donc, tous ces gens-là, parce qu'ils sont faibles, un peu comme des petits poussins,
00:08:17 ils devraient se mettre ensemble sous l'égide de Elle est fille.
00:08:20 Mais pas du tout, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
00:08:22 En fait, en général, quand on n'a plus que des miettes, on est extrêmement tendu.
00:08:26 Quand on joue sa survie, on est dans le chacun pour soi.
00:08:29 Donc, la gauche, elle est faible parce qu'elle est divisée.
00:08:31 C'est vrai aussi dans les entreprises, finalement.
00:08:33 Les syndicats n'ont plus recettes.
00:08:35 Les syndicats, la dernière fois, n'ont pas pu s'opposer ou bloquer la réforme des retraites.
00:08:39 Et donc, il y a un affaiblissement général de la gauche.
00:08:42 Et je pense qu'ensuite, la gauche, elle est évidemment divisée.
00:08:45 La faiblesse divise, mais aussi, il faut dire, la division fait la faiblesse.
00:08:49 La division fait la faiblesse, c'est ce qu'on voit au plan syndical.
00:08:52 La CGT avait une obsession, c'était l'unité.
00:08:55 C'était le parti qui était sorti du sein du Parti communiste
00:08:58 avec ce culte du centralisme démocratique, l'unité, l'unité, l'unité.
00:09:02 Regardez la CGT, même la CGT, elle est éclatée façon puzzle.
00:09:05 La CGT, chacun sa petite entreprise, comme dirait la chanson.
00:09:08 La CGT RATP, par exemple, est cramponnée sur les intérêts corporatistes de la RATP.
00:09:12 A l'intérieur de la CGT RATP, vous avez même maintenant des récriminations, des demandes islamiques.
00:09:18 Donc, vous voyez que même à l'intérieur d'une toute petite cellule syndicale, il y a la division.
00:09:22 Peut-être que si le syndicalisme était plus puissant en France,
00:09:25 s'il y avait un ou deux grands syndicats, peut-être que les salariés seraient davantage syndicalisés.
00:09:29 Et on peut faire le même constat sur le plan électoral.
00:09:32 La division fait aussi la faiblesse sur le plan électoral.
00:09:36 Si la gauche était puissante, peut-être que les électeurs se tourneraient vers la gauche
00:09:40 dans une sorte de réflexe de vote utile, parce que la gauche pourrait incarner une sorte d'alternance.
00:09:45 Et en fait, la gauche ne peut plus incarner une alternance au macronisme.
00:09:48 Et ce qui est assez fascinant, j'ai entendu ça, c'est resté dans mon oreille,
00:09:52 c'est Jordan Bardella qui disait "Nous sommes la seule, nous, parlant du Rassemblement national,
00:09:57 nous sommes la seule véritable alternance en France depuis 1981".
00:10:01 Et la date, évidemment, n'est pas choisie au hasard,
00:10:03 parce que 1981, c'est le moment où il y a eu une alternance quand la gauche est arrivée au pouvoir.
00:10:07 Donc vous voyez, l'espoir de changement radical, s'il n'y a pas d'espoir de changement,
00:10:10 la gauche, par construction, qui incarne le progrès et le changement, elle est morte.
00:10:14 Mais n'y a-t-il pas un formidable paradoxe, Guillaume Bigot,
00:10:17 dans le fait que jamais les inégalités en France ont été aussi fortes,
00:10:23 et peut-être même, d'ailleurs, dans le monde, alors que jamais la gauche n'a paru,
00:10:27 comme vous le disiez, aussi faible et aussi divisée ?
00:10:30 Si, si, il y a assurément un paradoxe.
00:10:32 Il y a assurément un paradoxe.
00:10:33 En théorie, si quelqu'un, un martien, arriverait, il regarderait la situation économique, sociologique, sociale,
00:10:38 il dirait "Mais il y a un boulevard pour la gauche aujourd'hui en France,
00:10:41 et dans beaucoup de pays occidentaux, avec le creusement des inégalités".
00:10:44 Et pourtant, la gauche, elle est dispersée, éclatée façon puste, elle est à terre.
00:10:47 Moi, je pense que pour comprendre ce paradoxe, il faut retourner aux origines de la gauche,
00:10:51 ce qu'on appellerait la gauche d'origine contrôlée,
00:10:54 une époque où l'identité fait recette, allons-y.
00:10:56 Et bien justement, on découvre quoi ?
00:10:58 Mais que la France, alors je ne vais pas faire le topo sur le 1er mai,
00:11:01 Marc nous a expliqué pourquoi, dans tous les pays du monde, on célèbre le 1er mai,
00:11:05 sauf aux Etats-Unis, parce qu'aux Etats-Unis, on tirait déjà sur les travailleurs.
00:11:09 Mais enfin, la France, en fait, c'est le berceau originel de la gauche.
00:11:13 On va dire la vraie gauche, la seule gauche, c'est-à-dire, à mon avis, c'est très simple,
00:11:18 l'union de la gauche du progrès, l'union de la raison et l'union de la question sociale,
00:11:23 les petits, les sans-grave, les injustices.
00:11:25 C'est ça, finalement, la gauche originelle.
00:11:28 Et c'est en France qu'elle naît, avec la Révolution française, bien sûr.
00:11:31 Souvenez-vous que toutes les révolutions du monde ont imité la Révolution,
00:11:35 c'est-à-dire la nôtre.
00:11:36 L'international, c'est un champ inventé par la France, le drapeau rouge,
00:11:39 il a été sur les barricades de la Commune de Paris.
00:11:43 Donc, pour expliquer votre paradoxe,
00:11:45 il faut comprendre ce qui s'est passé entre le 19e et le 20e siècle.
00:11:48 Au moment où apparaît la gauche avec 1789,
00:11:51 il va y avoir une dynamique qui va continuer jusqu'à la chute du mur de Berlin.
00:11:55 Cette dynamique, qu'est-ce que c'est ?
00:11:56 C'est l'apparition, le surgissement de forces politiques, justement de gauche,
00:12:00 question sociale, raison, progrès, avec 1789, c'est la République.
00:12:04 Et puis ensuite, vous n'avez pas plein de mouvements qui vont apparaître
00:12:07 et qui vont décaler, par exemple, l'idée de République, les républicains,
00:12:10 qui vont les décaler vers la droite.
00:12:11 Prenons l'exemple des radicaux.
00:12:13 Le mot radical, la radicalité, veut bien dire ce qu'elle veut dire.
00:12:16 Donc, les radicaux, c'est une demande de gauche sociale,
00:12:19 de raison, qui va décaler la République vers la droite.
00:12:22 Et puis, vous allez avoir le socialisme, qui va faire la même chose.
00:12:24 Il va décaler radicalisme vers la droite.
00:12:26 Et puis, vous allez avoir le communisme.
00:12:27 Le communisme va décaler le socialisme vers la droite.
00:12:30 Jusqu'en 1968, vous avez tous ces mouvements,
00:12:32 ces groupuscules gauchistes, trotskistes, maoïstes,
00:12:35 qui vont faire quasiment passer le Parti communiste,
00:12:37 qui veut arrêter la grève, comme une force quasiment bourgeoise.
00:12:41 Le PAC à droite, ce soir ?
00:12:42 Alors, pas du tout.
00:12:43 Et en réalité, on va revenir sur l'actualité.
00:12:45 On voit bien qu'à partir du moment où le mur de Berlin s'écroule,
00:12:48 ce mythe du Grand Soir, ce mythe de la Révolution,
00:12:51 la possibilité pour les pauvres d'imposer la justice et par la force,
00:12:54 et en même temps en faisant triompher la raison,
00:12:56 ça s'écroule en même temps que le mur de Berlin.
00:12:58 Qu'est-ce qui arrive depuis, au XXe siècle ?
00:13:01 Et on va arriver à la situation d'aujourd'hui.
00:13:03 Eh bien, ce sont des forces politiques nouvelles qui émergent,
00:13:05 des causes politiques nouvelles qui émergent,
00:13:07 mais qui sont indifférentes à la question sociale.
00:13:10 Et probablement d'ailleurs indifférentes à la question du progrès
00:13:12 par la raison et par la science.
00:13:14 L'immigration, c'est une cause qui attache beaucoup la gauche.
00:13:17 Mais l'immigration, on oublie, on le sait,
00:13:19 Georges Marchais tempétait contre l'immigration,
00:13:22 Jaurès aurait tempêté contre l'immigration.
00:13:24 Pourquoi faire concurrence aux travailleurs et faire baisser les salaires ?
00:13:26 Ensuite, l'islamisme. L'islamisme du Hamas qui voile les femmes,
00:13:29 l'islamisme des frères musulmans qui vont bourgeoisiser ses enfants
00:13:31 pour prendre le contrôle, l'islamisme du Qatar,
00:13:34 des milliardaires du Qatar et de l'Arabie Saoudite.
00:13:36 Quel est le rapport avec la gauche ? Aucun rapport.
00:13:38 Quel est le rapport entre l'écologie et la gauche ?
00:13:40 Qu'est-ce que c'est l'écologie en réalité ?
00:13:42 Ce sont des cadres subs, plutôt à l'aise, dans des centres-villes,
00:13:45 qui veulent des pistes cyclables et qui veulent végétaliser
00:13:49 leur environnement urbain.
00:13:51 Et à droite ?
00:13:52 Bien sûr, ils veulent moins de production agricole,
00:13:55 ils l'ont montré, et ils veulent en fait fermer les usines.
00:13:57 En quoi c'est à gauche ? En quoi s'intéresse à la question sociale ?
00:14:00 Le Sociétal, maintenant, qui vient des États-Unis d'Amérique,
00:14:03 qui adore les multinationales avec l'inclusif, etc.
00:14:06 Le Sociétal, qu'est-ce qu'il veut ? La GPA, par exemple ?
00:14:09 C'est-à-dire la marchandisation de l'utérus des femmes ?
00:14:12 En quoi le sort des plus pauvres, ça intéresse les questions sociétales ?
00:14:16 Absolument pas.
00:14:17 Donc en fait, on va reprendre et on va comprendre votre paradoxe.
00:14:20 Le paradoxe, c'est que pourquoi la gauche, elle est faible,
00:14:23 alors même que les questions sociales sont de plus en plus importantes ?
00:14:25 Tout simplement parce que la gauche n'est plus à gauche.
00:14:27 C'est aussi simple que ça.
00:14:29 Rome n'est plus à Rome.
00:14:31 Mais justement, le succès de Raphaël Glucksmann,
00:14:34 entre guillemets, et de sa liste Place République,
00:14:37 est-ce qu'il ne montre pas que cette vieille gauche laïque
00:14:40 résiste encore aujourd'hui ?
00:14:42 Est-ce que cette candidature n'est pas peut-être un espoir pour cette vraie gauche ?
00:14:46 Qu'est-ce que c'est que cette gauche, en fait ?
00:14:49 C'est une gauche social-démocrate, une gauche rocardienne,
00:14:52 on va dire raisonnable, dite de gouvernement.
00:14:55 Moi, je pense que c'est quand même un peu le lobby,
00:14:58 si on regarde ceux qui incarnent cette gauche,
00:15:00 le ministre Cazeneuve de l'Intérieur,
00:15:02 si on regarde, par exemple, Madeleine Walsh,
00:15:05 ce sont un peu des gens qui n'ont pas réussi à se recaser chez Macron,
00:15:09 qui n'ont pas eu un poste chez Macron, c'est ça la vérité.
00:15:12 Je vais dire, je suis peut-être trop dur avec cette gauche.
00:15:14 Glucksmann a du talent, c'est indiscutable,
00:15:17 mais ce qu'il incarne, et pourquoi ça fonctionne,
00:15:20 pourquoi il monte, c'est parce que Mélenchon baisse.
00:15:23 Et pourquoi Mélenchon baisse ? Parce que Mélenchon fait peur.
00:15:26 Il fait peur, bien sûr, depuis les émeutes,
00:15:28 il fait peur encore davantage depuis le 7 octobre,
00:15:31 les Français ont compris que son troisième tour social,
00:15:34 sa bordélisation dans la rue,
00:15:36 pourrait prendre un tour qui n'a aucun rapport avec, vous savez,
00:15:39 l'élévation des salaires après 1936, après les grèves de 1936,
00:15:42 ou l'élévation des salaires après 1968.
00:15:44 J'ai fait une parenthèse, si vous permettez,
00:15:46 Jean-Luc Mélenchon qui a condamné ce qui s'est passé ce matin,
00:15:49 avec Raphaël Glucksmann. Je ferme la parenthèse.
00:15:51 Il a tout à fait condamné ce qui s'est passé,
00:15:53 mais il n'en reste pas moins qu'il a un appel,
00:15:55 ambigu, certes, mais tout de même un appel à la violence,
00:15:57 et un appel au soulèvement des banlieues,
00:15:59 qui, à mon avis, se contrefiche de ces appels au soulèvement.
00:16:01 Mais parce que dans les banlieues, on a des ultra-capitalistes
00:16:03 qui ne veulent pas payer d'impôts et qui vendent de la drogue
00:16:05 pour placer tout ça à Dubaï.
00:16:07 Donc je ne vois pas le rapport avec Jean-Luc Mélenchon.
00:16:09 Mais enfin, passons. En tout cas, on peut dire que la défense
00:16:12 par place publique de la laïcité, oui, il y a peut-être un résidu de gauche,
00:16:15 mais à mon avis, c'est une gauche en quitte, c'est une gauche d'état-chats,
00:16:17 parce qu'ils sont par ailleurs pour l'Europe,
00:16:19 ils sont pour le sceau européen.
00:16:21 Mais à l'intérieur de l'Union européenne,
00:16:23 la laïcité à la française, elle passe complètement à la trappe.
00:16:25 Donc à mon avis, ils sont tout à fait prêts à la liquider.
00:16:28 Autre explication, ça vient du rocardisme,
00:16:30 cette gauche américaine, c'est elle qui a inventé Terra Nova
00:16:33 et la conversion sociétale de la gauche.
00:16:35 On l'a oublié.
00:16:37 Ensuite, Raphaël Glucksmann, et j'en termine là-dessus,
00:16:39 pourquoi il monte ?
00:16:41 Il monte parce qu'Emmanuel Macron baisse en réalité.
00:16:43 Et il y a une énorme proximité entre les idées,
00:16:46 mais aussi l'électorat de Glucksmann et de Valérie Hayé, par exemple.
00:16:51 C'est elle-même qui le dit, les électorats sont proches.
00:16:53 Il vote quasiment comme un seul homme au Parlement européen.
00:16:56 Donc quand on est pour l'accélération du fédéralisme européen,
00:17:01 d'ailleurs, n'oublions pas que pour Raphaël Glucksmann,
00:17:04 les origines sont toujours intéressantes, et pour la gauche,
00:17:06 et pour Raphaël Glucksmann, il a commencé dans l'entourage
00:17:08 de Nicolas Sarkozy, ses premiers pas en politique.
00:17:11 Donc je pense que le succès de Raphaël Glucksmann,
00:17:13 ce n'est pas du tout le succès de la question sociale,
00:17:15 ce n'est pas du tout le retour à la gauche des origines,
00:17:18 et je pense que le XXIe siècle n'est malheureusement plus
00:17:20 le siècle de la question sociale et du progrès,
00:17:23 c'est le siècle de l'identité et de l'individu.
00:17:25 Et l'identité et l'individu, à mon avis, c'est tout,
00:17:27 sauf la raison et le progrès.
00:17:29 Je vous sens piétiné.
00:17:32 Oui, parce que...
00:17:33 Piafé, plutôt.
00:17:34 Oui, parce que quand on dit que Glucksmann représente la laïcité,
00:17:37 il ne représente pas la laïcité.
00:17:39 Il est dans la continuité de Benoît Hamon,
00:17:41 avec des femmes voilées, et ils sont pour.
00:17:43 Alors où est la laïcité là-dedans ?
00:17:45 C'est-à-dire qu'on est avec des gens qui sont les porteurs du wauquisme,
00:17:49 qui sont les porteurs de ces courants venus de l'autre côté de l'Atlantique,
00:17:54 mais je ne vois pas du tout où on peut les situer
00:17:57 dans cette logique d'un héritage foncier de la gauche.
00:18:01 Je crois que Raphaël Glucksmann, malgré tout,
00:18:03 s'inscrit dans une gauche assez républicaine,
00:18:05 et c'est d'ailleurs cet électorat qui peut-être s'y retrouve,
00:18:08 même si quand on regarde le détail de sa liste, c'est tout le paradoxe.
00:18:11 Parce que je pense que beaucoup d'électeurs,
00:18:13 peut-être peuvent se macroniser, peut-être même de droite,
00:18:15 pourraient se sentir tentés par Raphaël Glucksmann,
00:18:17 moins quand ils regardent le reste de ce qu'il y a sur sa liste.
00:18:20 Alors, pardon, je vais répéter ce que j'ai dit hier.
00:18:28 Je pense que cette gauche, la gauche de Raphaël Glucksmann,
00:18:32 pour paraître bien élevée, propre sur elle,
00:18:34 et plus fréquentable que celle wauquiste,
00:18:38 a accouché de cette autre gauche.
00:18:42 Aujourd'hui, elle ne la reconnaît plus, mais on en est bien à l'origine.
00:18:45 Je crois que faire une scission entre les deux,
00:18:48 c'est leur faire bien de l'honneur,
00:18:50 et les dédouaner un peu vite, en réalité.
00:18:52 Il y a une vraie filiation.
00:18:54 Il y a une vraie filiation, mais ils se sont quand même séparés,
00:18:56 comme les communistes et les socialistes se sont séparés
00:18:58 à partir d'une matrice commune.
00:18:59 L'important n'est pas tant ce qu'ils ont fait,
00:19:01 mais je suis d'accord avec vous, Gabrielle,
00:19:03 on peut raisonnablement plaider le fait qu'ils soient les auteurs
00:19:06 de la nouvelle gauche, mais enfin, l'important,
00:19:08 c'est ce qu'ils disent aujourd'hui, et l'important,
00:19:10 c'est ce qui passera demain.
00:19:11 J'ai peut-être pas été assez clair, mais effectivement,
00:19:13 c'est la gauche américaine qui a inventé Terra Nova,
00:19:15 on est tous d'accord.
00:19:16 En attendant, c'est le Rassemblement national
00:19:18 qui est en tête pour les européennes,
00:19:20 et aujourd'hui, ce 1er mai a été marqué par un meeting
00:19:23 à Perpignan où Jordane Bardella et Marine Le Pen
00:19:27 se sont affichés pour la première fois
00:19:29 depuis le début de cette campagne.
00:19:31 On va voir quelques petites images.
00:19:32 En fait, normalement, théoriquement,
00:19:34 ils ont dévoilé les 35 premiers noms de la liste européenne.
00:19:37 Marine Le Pen a notamment prôné une Europe sociale.
00:19:41 Voilà, c'était juste pour parler un petit peu de l'actualité.
00:19:44 On aimerait bien faire un tour de table, mais bon,
00:19:46 on va continuer, on a beaucoup de sujets.
00:19:48 Jean-Sébastien Ferjou, j'aimerais vraiment qu'on s'arrête
00:19:50 sur votre sujet ce soir, parce que vous qui êtes
00:19:53 à la tête d'Atlantico, vous avez travaillé ce dossier.
00:19:56 Alors, on a vu aujourd'hui des drapeaux palestiniens
00:19:59 dans les défilés aujourd'hui.
00:20:01 L'Ayatollah Khamenei, guide de la révolution islamique iranienne,
00:20:06 il a publié aujourd'hui un 2e tweet,
00:20:08 on avait montré le premier ici, aux étudiants américains,
00:20:11 de soutien aux étudiants américains et occidentaux
00:20:14 qui occupent les universités.
00:20:16 Première question, qu'est-ce qu'il exprime exactement
00:20:19 et quelles conclusions, selon vous, on peut tirer
00:20:22 de ce tweet de cet Iranien ?
00:20:25 D'ailleurs, il en a publié toute une série aujourd'hui,
00:20:28 l'Ayatollah Khamenei, ce qui montre bien que les mobilisations
00:20:30 dans les universités occidentales, ça l'intéresse.
00:20:32 Moi, ce que ça m'inspire dans un temps,
00:20:34 c'est quand même un peu comme si Pablo Escobar,
00:20:36 l'Ayatollah Khamenei qui se préoccupe du bien-être
00:20:39 des étudiants occidentaux, c'est un peu Pablo Escobar
00:20:42 se préoccupant des ravages de la vapoteuse.
00:20:44 C'est à peu près du même ordre.
00:20:46 On me revient d'ailleurs à esprit, cette définition
00:20:48 qui était rentrée dans le dictionnaire de l'Académie française
00:20:50 en 1694, pour le mot "tartuffe", un coquin se servant
00:20:54 du manteau de la religion, dit autrement
00:20:57 une personne hypocrite.
00:20:59 Mais qu'est-ce qu'il dit véritablement ?
00:21:01 Déjà, il ne parle absolument pas de mobilisations
00:21:04 pro-palestiniennes, il parle bien de manifestations
00:21:07 anti-israéliennes. Les Perses aiment beaucoup
00:21:09 les félins, mais on voit qu'il sait au moins
00:21:11 appeler un chat un chat de ce point de vue-là.
00:21:13 Après, qu'est-ce qu'il dit politiquement dedans ?
00:21:15 Parce qu'il développe la vision qui est celle de l'Iran
00:21:17 en disant "en réalité, il faut demander aux Palestiniens
00:21:20 s'ils veulent supporter l'expression qu'ils emploient,
00:21:22 les sionistes, sur le territoire de la Palestine".
00:21:26 Donc c'est un peu, finalement, la rhétorique
00:21:28 de "un seul État", un seul État avec, on le sait,
00:21:30 quand même, malheureusement, une majorité de Palestiniens
00:21:32 qui, vraisemblablement, ne sont pas en faveur
00:21:34 du maintien d'Israël, s'ils avaient le choix.
00:21:37 C'est là où il y a toute l'ambiguïté, d'ailleurs.
00:21:40 Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est que,
00:21:42 ce que je vous disais tout à l'heure, c'est
00:21:44 pourquoi s'intéressent-ils autant à ces manifestations-là ?
00:21:46 Eh bien, les services de renseignement sont en train
00:21:48 de commencer à se poser la question s'il n'y a pas
00:21:50 la main de l'Iran derrière, non pas forcément
00:21:52 l'organisation, mais à minima, peut-être,
00:21:54 la manipulation de ces mouvements qu'on a vus
00:21:57 se développer aux États-Unis, comme en France.
00:22:00 Ça a été confirmé à Emmanuel Razavi,
00:22:02 je ne sais pas si vous le connaissez,
00:22:04 qui est un grand reporter, qui collabore avec Paris Match,
00:22:06 qui a publié un livre passionnant
00:22:08 qui s'appelle "La face cachée d'Emmola".
00:22:10 Les services de renseignement iraniens lui ont confirmé
00:22:13 que, effectivement, depuis le 7 octobre,
00:22:15 ils s'étaient intéressés à manipuler les mobilisations
00:22:18 dans les pays occidentaux.
00:22:20 Alors, pourquoi le font-ils ?
00:22:21 Ils ont un double objectif, un objectif assez évident
00:22:23 de soutien au Hamas, de soutien au Hamas,
00:22:25 finalement, dans la guerre des nerfs,
00:22:27 la guerre psychologique, qui est celle que le Hamas
00:22:29 mène face à Israël pour essayer de conquérir
00:22:32 les âmes ou les cœurs des Occidentaux.
00:22:35 Ce qui n'était pas forcément si évident que ça sur le papier,
00:22:37 parce que les Iraniens sont chiites,
00:22:39 le Hamas est un mouvement sunnite,
00:22:41 et que les chiites et les sunnites, en général,
00:22:43 entretiennent des relations extrêmement hargneuses,
00:22:46 pour ne pas dire plus.
00:22:48 Simplement, quand on regarde l'ayatollah Khomeini,
00:22:50 pour le coup, le prédécesseur de l'ayatollah Khamenei,
00:22:53 celui qui avait fondé, qui avait inspiré
00:22:55 la révolution islamique en 1979,
00:22:57 lui, il dit s'être beaucoup inspiré de Sayyed Khoubd.
00:23:00 Et Sayyed Khoubd, c'est qui ?
00:23:01 C'est l'un des principaux théoriciens des frères musulmans.
00:23:04 Donc, ça explique, comme le Hamas est lui-même
00:23:06 inspiré des frères musulmans, ça explique cette alliance.
00:23:09 Deuxième objectif, c'est la déstabilisation
00:23:11 des démocraties occidentales.
00:23:13 Les services russes, on le sait,
00:23:15 ce sont les services secrets russes
00:23:17 qui forment les services secrets iraniens.
00:23:19 Ils se sont, là aussi, regroupés ces dernières années
00:23:22 pour essayer de déstabiliser les démocraties occidentales,
00:23:24 non pas qu'ils veuillent forcément mener des révolutions ici,
00:23:27 mais ils savent qu'appuyer sur toutes les fractures
00:23:30 dans les opinions occidentales, c'est nous fragiliser
00:23:33 face à ce nouvel axe des régimes autoritaires
00:23:35 dans lequel, justement, on compte l'Iran, la Russie,
00:23:39 pour partie la Chine, pour partie la Turquie.
00:23:42 Jean-Sébastien Ferjot, comment expliquer
00:23:45 que le régime iranien arrive à trouver, justement,
00:23:48 des alliés, voire des interlocuteurs à minima,
00:23:51 ici, en France, en Europe ?
00:23:53 En plus, en connaissant la férocité intérieure
00:23:56 et son hostilité farouche aux démocraties occidentales.
00:23:59 Ce que vous venez de dire, on ne comprend pas ce paradoxe.
00:24:01 Oui, parce qu'il faut le rappeler, pour les Iraniens,
00:24:03 en tout cas pour le régime iranien,
00:24:05 les Molas, les Etats-Unis, c'est le grand Satan,
00:24:07 et la France, c'est le petit Satan.
00:24:09 Donc, dans leur liste d'ennemis, nous sommes proches
00:24:12 de ce que représente aussi Israël à leurs yeux.
00:24:14 Mais comment jouent-ils ?
00:24:16 Ils jouent sur trois types de profils, finalement,
00:24:18 les naïfs, ou en tout cas ceux qui sont animés
00:24:20 de bon sentiment, parce que, évidemment,
00:24:22 la mobilisation pour la cause palestinienne
00:24:24 est une cause en soi parfaitement légitime.
00:24:26 Évidemment qu'on ne peut que se sentir remplis
00:24:29 d'émotion ou d'effroi quand on voit
00:24:31 ce que subissent les civils palestiniens,
00:24:33 mais sauf que là, ils essayent de les manipuler.
00:24:35 La deuxième cible, ce sont des mouvements
00:24:37 dans les milieux universitaires, des personnalités
00:24:39 plutôt issues de l'extrême gauche.
00:24:41 Et on entend, d'ailleurs, prenez-y faite attention,
00:24:44 il faut écouter les slogans employés,
00:24:46 ce sont bien souvent, mot pour mot,
00:24:48 les slogans qui sont émis par le régime iranien.
00:24:51 Les communiqués de la France insoumise,
00:24:53 quand on a lu les communiqués de la France insoumise
00:24:55 après le 7 octobre, bien souvent,
00:24:57 il y avait, mot pour mot,
00:24:59 ce qui était dit par le régime iranien.
00:25:02 Donc on voit bien qu'il y a une espèce
00:25:04 d'aminima, de convergence idéologique.
00:25:08 Et puis, le dernier point,
00:25:10 il s'appuie sur les réseaux islamistes
00:25:12 et notamment ceux des frères musulmans,
00:25:14 ou les réseaux du Hamas en Europe,
00:25:16 parce que là encore, il y a une continuité
00:25:18 assez évidente.
00:25:19 Florence Bergeau-Blacker, que vous connaissez,
00:25:21 vous savez, cette chercheure au CNRS,
00:25:23 menacée pour avoir justement publié un livre
00:25:25 sur les frères musulmans, le confirmait,
00:25:27 on a repéré Elias Dimzalen
00:25:30 à la manifestation de Sciences Po.
00:25:33 Alors je ne vous dis pas que lui
00:25:35 est en relation avec le régime iranien,
00:25:37 mais enfin, il était présent à cette manifestation.
00:25:39 Comment se définit ce monsieur ?
00:25:41 Lui, il dit qu'il est un influenceur communautaire
00:25:43 et politique musulman, et que d'ailleurs,
00:25:45 il préfère l'éthique d'islamien à celle d'islamiste.
00:25:47 On lui laisse le choix des mots de ce point de vue-là,
00:25:50 mais on voit bien que tous ceux qui sont en lutte
00:25:52 contre ce qu'ils appellent l'islamophobie,
00:25:54 et qui est en réalité une manière
00:25:56 de contester la laïcité, parce qu'encore une fois,
00:25:58 il est parfaitement légitime de défendre les musulmans
00:26:00 en tant que personnes,
00:26:02 il est aussi possible de critiquer l'islam
00:26:04 en tant que foi, que confession, qu'idéologie,
00:26:06 aussi bien qu'on peut critiquer le judaïsme,
00:26:08 le christianisme, le libéralisme, le communisme,
00:26:10 tout ce qu'on veut, c'est la conception
00:26:12 de la laïcité et de la liberté d'expression.
00:26:15 Mais cette stratégie d'alliance, elle est très intéressante
00:26:17 parce que ça évoque quoi ?
00:26:19 Et Emmanuel Razavi, dont je vous parlais tout à l'heure,
00:26:21 le raconte très bien. La révolution islamique en Iran,
00:26:23 elle a commencé comme ça, en 1978.
00:26:25 Elle a commencé comme ça, dans les universités,
00:26:28 par cette alliance entre l'extrême-gauche
00:26:31 et les islamistes.
00:26:33 Il y avait à l'époque un communiste iranien
00:26:35 qui s'appelle Sultan Zadeh,
00:26:37 et qui avait théorisé ça, il disait
00:26:39 "Les ennemis de mes ennemis sont mes amis".
00:26:42 En plus, ils s'étaient rencontrés bien souvent
00:26:44 dans les prisons, puisqu'ils étaient tous opposants au Shah.
00:26:47 Sauf qu'une fois que la révolution a eu lieu,
00:26:49 les ennemis de mes ennemis, une fois qu'il n'y a plus l'ennemi,
00:26:51 deviennent ennemis eux-mêmes.
00:26:53 Et l'ayatollah Remeni, il ne lui a pas fallu longtemps
00:26:55 pour émettre une fatwa qu'ils aient tous condamnés à mort.
00:26:57 Soit dit, en passant d'ailleurs, ceux qui sont venus aider
00:26:59 à la répression féroce à l'époque,
00:27:01 étaient les militants palestiniens de l'OLP.
00:27:04 Jean-Sébastien, le terme "islamo-gauchiste"
00:27:08 a été fortement contesté
00:27:10 par un certain nombre d'universitaires
00:27:12 et même le CNRS.
00:27:14 Comment expliquer cette contestation,
00:27:17 alors que la seule histoire iranienne
00:27:19 suffit à en établir l'existence ?
00:27:23 C'est une très bonne question.
00:27:26 Merci beaucoup.
00:27:28 Il n'y avait pas de réalité scientifique à ce concept.
00:27:31 Comme je viens de vous l'expliquer, en réalité,
00:27:33 ça date d'il y a très longtemps.
00:27:35 Parce que le fameux sultan Zadeh, figurez-vous
00:27:37 qu'il s'appelait Haftis Mikhaëlian,
00:27:39 et que dans les années 10, il est parti en URSS,
00:27:41 qu'il a rencontré Lénine,
00:27:43 qu'il est devenu conseiller de Lénine
00:27:45 et qu'ensuite, il est devenu le représentant
00:27:47 du parti communiste iranien.
00:27:50 Et c'est lui qui a théorisé cette alliance
00:27:52 entre les islamistes et l'extrême-gauche radicale.
00:27:56 Et c'est comme ça qu'ils ont pris le pouvoir en 1979.
00:28:00 Après, ça n'est pas qu'une histoire iranienne.
00:28:03 C'est aussi une histoire française,
00:28:05 parce que la révolution iranienne elle-même
00:28:07 a une composante française.
00:28:09 Elle a été réfugiée à Nofle-le-Château,
00:28:11 dans les Yvelines.
00:28:13 En France, l'Ayatollah Khomeini a été soutenu
00:28:15 par Jean-Paul Sartre.
00:28:17 Jean-Paul Sartre, philosophe, co-fondateur de Libération,
00:28:19 qui faisait partie du comité de soutien
00:28:21 à l'Ayatollah Khomeini.
00:28:23 A été soutenu par Michel Foucault.
00:28:25 Vous savez, le philosophe Michel Foucault,
00:28:27 militant des droits homosexuels.
00:28:29 C'est un peu étonnant, parce que l'Ayatollah Khomeini,
00:28:31 dans son livre, qui était le programme de la révolution,
00:28:33 il disait qu'il voulait tuer tous les homosexuels.
00:28:35 Mais enfin bon, le Seigneur a des voies impénétrables,
00:28:38 dit-on.
00:28:40 Mais effectivement, il y a une dimension française.
00:28:42 Et cette dimension française, elle n'était pas que en 1979.
00:28:44 Elle est encore aujourd'hui.
00:28:46 Le fameux Elias Demzalen, dont je vous parlais tout à l'heure,
00:28:48 je vous invite à aller voir,
00:28:50 sur la chaîne YouTube du NPA.
00:28:52 Vous savez, le NPA, le nouveau parti anticapitaliste.
00:28:54 Celui d'Olivier Besancenot, de Philippe Poutou.
00:28:56 Ce même NPA, qui après le 7 octobre,
00:28:58 a félicité le Hamas.
00:29:00 Ils ont mis en ligne
00:29:02 une conférence dans laquelle
00:29:04 Elias Demzalen explique justement
00:29:06 toute cette alliance entre
00:29:08 l'extrême-gauche et l'islamisme.
00:29:10 Il expose tranquillement
00:29:12 tout son programme d'islamisation de la France,
00:29:14 de la Palestine et d'ailleurs du monde entier.
00:29:16 Tout en se félicitant qu'à gauche,
00:29:18 il y ait des gens pour les soutenir.
00:29:20 Il a pu parler des indigénistes.
00:29:22 Vous savez, le parti indigéniste, ce fameux parti
00:29:24 qui considérait que Jean-Luc Mélenchon était une prise de guerre.
00:29:26 Il se félicite tout haut.
00:29:28 D'autres nous disent,
00:29:30 mais non, évidemment, ça n'existe pas.
00:29:32 Je ne sais pas,
00:29:34 effectivement, si ça n'existe pas,
00:29:36 quelle autre preuve il faudrait.
00:29:38 D'autant que, regardons ce qui se passe à l'heure actuelle,
00:29:40 il y a aussi en même temps que ces manifestations,
00:29:42 une résurgence des affaires de voile.
00:29:44 On l'a vu avec Géox,
00:29:46 on le voit à un certain nombre d'endroits en France,
00:29:48 on l'a vu encore sur Mediapart,
00:29:50 il y a deux jours avec Mariam Pouget-Touf,
00:29:52 vous vous souvenez, cette leader de l'UNAFID,
00:29:54 qui était voilée,
00:29:56 ce qui est son droit le plus strict,
00:29:58 mais on voit une espèce de mobilisation.
00:30:00 Elle apparaissait d'ailleurs aux côtés
00:30:02 des auteurs du fameux livre sur les musulmans,
00:30:04 des français musulmans qui quittent la France,
00:30:06 auteurs dont un certain nombre d'experts
00:30:08 comme Mohamed Sifawi, Naïm Bestanji et autres
00:30:10 ont établi qu'ils étaient eux-mêmes proches
00:30:12 des frères musulmans et qu'ils reprennent curieusement
00:30:14 la rhétorique des frères musulmans,
00:30:16 ce qui ne veut pas dire évidemment qu'il ne puisse pas y avoir
00:30:18 de racisme ou de discrimination dont seraient victimes les musulmans en France.
00:30:20 Je lance un concours, peut-être, sur Twitter, Christine,
00:30:22 puisque l'islamo-gauchisme n'existe pas,
00:30:24 selon nos éminents universitaires,
00:30:26 d'un comment appelé
00:30:28 cette alliance-là,
00:30:30 dont pourtant certains ne se cachent absolument pas
00:30:32 et qui existe, comme je vous le disais,
00:30:34 pas depuis deux ans, mais depuis quasiment
00:30:36 un siècle.
00:30:38 Je sais que Marc a envie de réagir, on fera un tour de table
00:30:40 en attendant d'un instant à l'autre,
00:30:42 on aura un point du préfet de police
00:30:44 de Paris, Laurent Nunez,
00:30:46 sur le bilan
00:30:48 des manifestations aujourd'hui, donc je peux vous interrompre
00:30:50 à tout moment. Marc, vous avez envie de réagir
00:30:52 par rapport à ça ?
00:30:54 Oui, il y a beaucoup de choses à dire.
00:30:56 Un petit mot pour chacun.
00:30:58 C'est formidable.
00:31:00 Sauf que la complicité
00:31:02 vis-à-vis de
00:31:04 l'islam et de Khomeini
00:31:06 débordait largement la gauche.
00:31:08 C'est-à-dire, Khomeini retourne en Iran
00:31:10 grâce à Giscard d'Estaing,
00:31:12 c'est avec nos finances publiques.
00:31:14 Et quand on lisait la presse, à l'époque,
00:31:16 en 1978, là, effectivement,
00:31:18 avant tout, la presse de gauche,
00:31:20 on présentait Khomeini comme
00:31:22 une sorte d'incarnation
00:31:24 bouddhiste.
00:31:26 Vous me prenez en photo en disant "c'est extraordinaire",
00:31:28 allez voir cet homme devant son arbre,
00:31:30 il prie, c'est un saint.
00:31:32 Michel Poucault avait dit que c'était un saint.
00:31:34 Vous me prenez le mot, voleur.
00:31:36 C'est un saint.
00:31:38 C'est un homme que nous devons copier.
00:31:40 Il représente l'avenir de l'humanité
00:31:42 parce qu'il a
00:31:44 cette incandescence spirituelle.
00:31:46 Donc aujourd'hui, Gabriel Kuzel,
00:31:48 lorsqu'on voit tout ce qui se passe,
00:31:50 aujourd'hui 1er mai, des drapeaux palestiniens
00:31:52 dans les défilés, tout ça pour ça,
00:31:54 tout ça vient de là.
00:31:56 - Oui, quel rapport avec la fête du travail ? Il va falloir qu'on m'explique, j'ai pas tout compris,
00:31:58 avec les drapeaux palestiniens.
00:32:00 Ce qui est intéressant, c'est que c'était déjà la même rhétorique
00:32:02 parce que le chat a été accusé, finalement,
00:32:04 d'avoir été trop occidental.
00:32:06 On l'a accusé de beaucoup de péchés,
00:32:08 mais en réalité, on lui a reproché
00:32:10 d'avoir occidentalisé son pays
00:32:12 et d'être lui-même très
00:32:14 occidental. Et moi, quand je vois
00:32:16 Ercilia Soudé qui soutient les Molas,
00:32:18 vous savez, elle les avait défendus,
00:32:20 le Mola était drôlement content d'avoir ce soutien de poids,
00:32:22 je me dis, mais c'est quand même
00:32:24 un oxymore, l'islamo-gauchisme,
00:32:26 la gauche qui est extrêmement libertaire,
00:32:28 progressiste en matière de mœurs, comment peut-elle
00:32:30 s'accommoder de
00:32:32 ce qui se passe en Iran ?
00:32:34 - J'ai beaucoup aimé, dans la chronique de Jean-Sébastien,
00:32:36 le fait de rappeler que derrière l'Iran,
00:32:38 il y a la Russie. C'est d'ailleurs ce qui rend la situation
00:32:40 dangereuse parce que l'Iran est un pays très faible,
00:32:42 le régime a sa population à dos,
00:32:44 mais par contre, il y a une grande frontière
00:32:46 avec la Russie et une porosité, d'ailleurs,
00:32:48 et une influence de la Russie
00:32:50 sur l'Iran qui a des pions
00:32:52 à avancer en affaiblissant l'Occident.
00:32:54 Ça, c'est tout à fait vrai. Mais il y a un deuxième point,
00:32:56 moi, je ne voudrais pas non plus que
00:32:58 l'arbre cache la forêt parce que l'influence
00:33:00 de l'Iran en France, sans doute, elle est importante,
00:33:02 mais l'influence du Qatar, où est-ce que
00:33:04 le Hamas était ? Sinon, Qatar, avec qui
00:33:06 on a signé des accords ? Avec qui ?
00:33:08 Qui va envoyer des gens ici
00:33:10 pour sécuriser les Jeux Olympiques ?
00:33:12 Le Qatar, pas l'Iran. - Et juste un dernier mot,
00:33:14 vraiment, le livre d'Emmanuel Razavi sur la face
00:33:16 cachée des Molas est passionnant.
00:33:18 Merci beaucoup. Donc on rappelle
00:33:20 aujourd'hui 1er mai, on va rejoindre
00:33:22 le préfet de police Laurent Luniez
00:33:24 sur la manifestation aujourd'hui et le bilan.
00:33:26 - Voilà, donc...
00:33:30 Bonjour, pour faire
00:33:32 un bilan de la manifestation du 1er mai
00:33:34 qui s'est tenue à Paris,
00:33:36 qui a réuni 18 000 personnes.
00:33:38 Donc une manifestation, d'ailleurs,
00:33:40 qui a permis aux organisations syndicales
00:33:42 de défiler dans le calme,
00:33:44 même si nous avons eu à nouveau des incidents
00:33:46 à gérer dans ce qu'on appelle
00:33:48 le précortège, c'est-à-dire un précortège qui se forme
00:33:50 devant la manifestation
00:33:52 et qui a rassemblé jusqu'à 4 500 personnes,
00:33:54 qui sont incluses dans les 18 000.
00:33:56 Donc c'est 18 000 personnes,
00:33:58 dont 4 500 personnes
00:34:00 dans le précortège. Donc on a eu
00:34:02 des forces de l'ordre qui, comme d'habitude,
00:34:04 étaient très au large, en appliquant
00:34:06 le schéma national
00:34:08 du maintien de l'ordre public
00:34:10 qui est souhaité par le ministre de l'Intérieur.
00:34:12 Donc nous étions très au large, dans un processus
00:34:14 de désescalade, comme d'habitude.
00:34:16 Et puis nous avons eu à intervenir
00:34:18 une première fois sur le cortège
00:34:20 qui allait de République à Nation
00:34:22 en passant par la Bastille.
00:34:24 Donc nous avons eu à intervenir une première fois
00:34:26 entre République et Bastille
00:34:28 pour des dégradations de
00:34:30 magasins, de commerces. Donc nous sommes intervenus
00:34:32 pour y mettre un terme.
00:34:34 Et donc nous avons dispersé les fauteurs
00:34:36 de trouble. Le calme est revenu.
00:34:38 Le cortège a pu reprendre son
00:34:40 cours. Et puis, dans un
00:34:42 deuxième temps, après la place de la Bastille,
00:34:44 il y a eu plusieurs tentatives de dégradation
00:34:46 de commerces qui, grâce à l'intervention des
00:34:48 forces de l'ordre, ont pu être empêchées.
00:34:50 Mais il a fallu intervenir à de nombreuses reprises
00:34:52 puisque dans ce pré-cortège, on a dénombré
00:34:54 jusqu'à 500 à 600
00:34:56 éléments très radicaux
00:34:58 appartenant pour une grande partie d'entre eux
00:35:00 à la mouvance d'ultra-gauche et qui étaient très
00:35:02 déterminés à en découdre, essentiellement avec
00:35:04 les forces de l'ordre, bien sûr, et à dégrader des commerces.
00:35:06 Et donc nous sommes intervenus pour empêcher
00:35:08 tout cela. Malheureusement, il y a eu
00:35:10 un véhicule qui a été incendié, dont l'habitacle
00:35:12 a été incendié, les personnes
00:35:14 souhaitant attirer les forces de l'ordre pour
00:35:16 venir éteindre ce véhicule
00:35:18 et donc de nouveau se confronter avec elles.
00:35:20 Et nous avons eu des dégradations
00:35:22 d'un commerce McDonald.
00:35:24 Mais pour le reste,
00:35:26 les incidents ont été systématiquement
00:35:28 empêchés. Et je veux évidemment
00:35:30 en remercier les forces de sécurité
00:35:32 intérieure, ceux de la préfecture de police,
00:35:34 les gendarmes mobiles qui étaient engagés,
00:35:36 les membres des compagnies républicaines
00:35:38 de sécurité qui étaient engagés,
00:35:40 les sapeurs-pompiers également de Paris
00:35:42 qui sont intervenus à de nombreuses reprises
00:35:44 pour éteindre des feux de poubelle. On a eu
00:35:46 quatre feux de poubelle. Certes, ce n'est pas beaucoup, mais il fallait
00:35:48 intervenir au milieu d'une foule qui était parfois
00:35:50 hostile. Et donc je veux évidemment
00:35:52 remercier l'ensemble des forces
00:35:54 de sécurité intérieure mobilisées
00:35:56 pour cette manifestation. On a
00:35:58 13 effectifs
00:36:00 qui sont légèrement blessés
00:36:02 mais qui ont quand même dû être conduits en milieu hospitalier,
00:36:04 notamment 9 gendarmes mobiles
00:36:06 et 4 policiers. Et donc
00:36:08 voilà, je veux évidemment remercier l'ensemble
00:36:10 des forces de sécurité intérieure pour leur engagement
00:36:12 en ce 1er mai, qui ont permis
00:36:14 comme à chaque fois dans les manifestations
00:36:16 que les cortèges syndicaux
00:36:18 puissent se dérouler sans heurts
00:36:20 en réussissant à écarter
00:36:22 et à empêcher de nuire les fauteurs
00:36:24 de troubles qui, dans le pré-cortège, je le dis,
00:36:26 je tiens à le souligner, étaient extrêmement
00:36:28 nombreux. Voilà ce que je voulais
00:36:30 vous déclarer encore une fois. Je souhaite
00:36:32 vraiment, je remercie vraiment
00:36:34 l'ensemble des effectifs de la préfecture
00:36:36 de police et tous ceux qui sont placés
00:36:38 sous mon autorité, notamment les CRS et les gendarmes
00:36:40 mobiles, pour leur engagement.
00:36:42 Vous avez pu suivre en direct
00:36:46 le point de presse du préfet de police
00:36:48 qui a expliqué
00:36:50 à quel point les manifestants
00:36:52 ont été maîtrisés,
00:36:54 qui félicite l'excellent travail
00:36:56 des forces de l'ordre. On a pu le remarquer
00:36:58 effectivement ce soir.
00:37:00 Donc on voulait absolument vivre
00:37:02 ce moment du bilan des manifestations en direct.
00:37:04 C'est vrai que lorsque ça ne va pas, on le dit,
00:37:06 et lorsque c'est maîtrisé, et lorsque les forces de l'ordre font un...
00:37:08 Qu'est-ce qu'il y a, Marc, maintenant ?
00:37:10 - C'est dire que
00:37:12 depuis que M. Munez
00:37:14 est là, il y a quand même une différence
00:37:16 avec l'allemand. C'est-à-dire
00:37:18 qu'il y avait beaucoup d'incidents
00:37:20 et ça dégénérait sous l'allemand. Et là,
00:37:22 vous voyez, apparemment, ils maîtrisent mieux ces hommes.
00:37:24 - Voilà. - L'allemand est à la préfecture de police,
00:37:26 c'est jamais bon signe. - Moi, j'ai été quand même frappée
00:37:28 parce que, je ne sais pas si vous avez vu cet extrait
00:37:30 qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux,
00:37:32 il y a une camionnette qui a brûlé, quand même,
00:37:34 il faut quand même le dire. - Oui, il l'a dit.
00:37:36 - Et la personne qui en était propriétaire
00:37:38 est une restauratrice
00:37:40 et une créatrice de vitraux.
00:37:42 Elle était désolée parce qu'elle devait partir sur un chantier
00:37:44 le lendemain, et j'ai vraiment été frappée par cette opposition
00:37:46 symbolique entre la France du Grand Soir
00:37:48 qui détruit et la France du Petit Matin
00:37:50 qui construit. - Tout à fait.
00:37:52 Justement, la France du Petit Matin qui construit.
00:37:54 On fait un lien direct avec votre chronique,
00:37:56 Marc Menand, puisque
00:37:58 on se disait,
00:38:00 je le disais en titre tout à l'heure, qu'il n'y a jamais eu
00:38:02 autant de Français
00:38:04 au SMIC depuis plusieurs décennies.
00:38:06 17%,
00:38:08 plus de 17%, ça fait
00:38:10 près d'un Français sur cinq. Et Marc Menand,
00:38:12 on a envie de vous entendre aujourd'hui, c'est la fête du travail,
00:38:14 la Saint-Joseph,
00:38:16 on a envie de comprendre
00:38:18 qui sont ces travailleurs qui se lèvent
00:38:20 le matin, comme disait Gabriel,
00:38:22 qui vont travailler, qui font cet effort,
00:38:24 qui ne sont pas dans la cistana et pour autant,
00:38:26 ils n'arrivent pas à vivre
00:38:28 et à joindre les deux bouts. Il faut penser
00:38:30 à eux ce soir. Comment en es-tu arrivé là ? Beaucoup de questions.
00:38:32 - Beaucoup de questions et puis
00:38:34 ça complète un peu
00:38:36 ce que nous évoquons depuis tout à l'heure, à savoir
00:38:38 pour autant,
00:38:40 il n'y a pas beaucoup de gens
00:38:42 dans la rue, tel que
00:38:44 ça pouvait se passer
00:38:46 au XIXe siècle, pour dire
00:38:48 "Attendez les gars, maintenant on est en train de crever,
00:38:50 faites quelque chose pour nous."
00:38:52 Il y a une sorte de résignation
00:38:54 à cet état alors que
00:38:56 la souffrance est là patente.
00:38:58 Je ne ferai pas très attention à ce que je dirai
00:39:00 parce que malheureusement, ma spontanéité m'emporte
00:39:02 mais néanmoins, je demande
00:39:04 à Jean-François d'intervenir
00:39:06 si je disais une bisette. - Jean-Sébastien.
00:39:08 - Jean-Sébastien, pardon, je n'avais pas le droit de dire Jean-François.
00:39:10 Et alors,
00:39:12 revenons à cette notion.
00:39:14 C'est le salaire brut
00:39:16 tel qu'il apparaît
00:39:18 pour ces gens qui touchent le SMIC.
00:39:20 1766 euros
00:39:22 et 92 centimes.
00:39:24 C'est important parce que pour certains,
00:39:26 quand on a une certaine tranche,
00:39:28 les 92 centimes, on s'en moque un peu.
00:39:30 Chez eux, ça commence à compter
00:39:32 les 92 centimes.
00:39:34 Et ça fait du net à
00:39:36 1399,69.
00:39:38 1,3%
00:39:42 d'augmentation.
00:39:44 Quand on dit 1,3% quand même...
00:39:46 - 1398,69.
00:39:48 - Et j'ai dit ?
00:39:50 - 1399,69. C'est pas bien grave. Continuez, mon chéri.
00:39:52 - Ah, je me trompe sur les centimes, c'est ça ?
00:39:54 - Non, sur le...
00:39:56 - On arrive à lire.
00:39:58 - C'est pas grave. Vous avez donné un petit euro en plus.
00:40:00 Votre chronique est très importante.
00:40:02 - Oui, oui, non mais on est d'accord ?
00:40:04 - Dites-nous. - Pardon.
00:40:06 Et dans cette logique-là,
00:40:08 on affiche 1,3%.
00:40:10 Et si véritablement
00:40:12 la hausse des prix
00:40:14 est importante, on monte
00:40:16 de 2%. Il y a un automatisme
00:40:18 afin de combler
00:40:20 le trou. Mais vous vous rendez
00:40:22 compte, on parle de pourcentage
00:40:24 sur des salaires aussi faibles.
00:40:26 Quand on regarde dans la réalité,
00:40:28 c'est du 10, 15,
00:40:30 20 euros, c'est-à-dire
00:40:32 même pas de quoi faire un panier
00:40:34 quand vous passez à la caisse,
00:40:36 au magasin. Et c'est cela
00:40:38 qui est terrifiant.
00:40:40 Et là, on est dans les dépenses
00:40:42 du quotidien. Mais quand vous avez
00:40:44 un tel salaire,
00:40:46 que vous cherchez à vous loger
00:40:48 dans une grande ville,
00:40:50 regardons le prix des loyers.
00:40:52 Vous n'avez pas le moindre
00:40:54 20 mètres carrés ou 25 mètres carrés
00:40:56 en région parisienne
00:40:58 à moins de 800 euros.
00:41:00 Alors, 800 euros
00:41:02 que vous retirez de 1 300,
00:41:04 le chiffre qui est affiché, je ne vais pas me tromper deux fois,
00:41:08 il reste quoi pour
00:41:10 le quotidien ?
00:41:12 Mais vous avez aussi, dans ce
00:41:14 plan de travail,
00:41:16 le temps de transport qui est énorme.
00:41:18 C'est-à-dire que beaucoup de gens
00:41:20 ont trois quarts d'heure, une heure,
00:41:22 une heure et demie le matin, plus une heure,
00:41:24 une heure et demie le soir,
00:41:26 la journée de travail pour ce
00:41:28 salaire-là et les enfants.
00:41:30 Alors après, on dit, vous vous intéressez
00:41:32 beaucoup aux familles monoparentales,
00:41:34 mais que fait-on
00:41:36 des enfants dans ces conditions-là
00:41:38 quand vous ne pouvez pas vous présenter
00:41:40 à l'heure de la sortie de l'école ?
00:41:42 Bien, c'est le désastre
00:41:44 que l'on note un peu partout.
00:41:46 À savoir, cette errance
00:41:48 qui tourne à la désespérance
00:41:50 et qui entraîne les gamins
00:41:52 dans un système
00:41:54 destructeur, et pour eux,
00:41:56 et pour la société.
00:41:58 Alors, comment...
00:42:00 Moi, je ne suis pas économiste,
00:42:02 mais comment peut-on rester
00:42:04 dans cette logique de salaire
00:42:06 aussi bas ?
00:42:08 N'oublions pas non plus la partie du travail
00:42:10 au noir, parce que
00:42:12 M. Attal disait,
00:42:14 il y a un mois,
00:42:16 il disait, on a 1,2 milliard
00:42:18 de redressements
00:42:20 et ça montre
00:42:22 bien que le travail au noir... Mais moi, j'ai
00:42:24 trouvé, en 2019,
00:42:26 le Haut Conseil
00:42:28 pour le finossement de la protection sociale
00:42:30 disait qu'il y avait
00:42:32 6 milliards de déficits
00:42:34 par rapport
00:42:36 à ce travail au noir dans la
00:42:38 rentabilité des caisses
00:42:40 de l'État, puisque théoriquement, si vous êtes déclaré,
00:42:42 vous devez avoir
00:42:44 une partie qui passe
00:42:46 dans les rétributions
00:42:48 sociales. Nous avons
00:42:50 aussi, dans toute cette logique-là,
00:42:52 les petits... Là, on s'émerveille
00:42:54 du Muguet, on a raison,
00:42:56 mais le nombre d'emplois qui se font
00:42:58 sur les saisonniers.
00:43:00 Or, la rétribution
00:43:02 du saisonnier se fait
00:43:04 avec le SMIC,
00:43:06 un SMIC horaire de 9 euros
00:43:08 à peu près, net, mais
00:43:10 c'est un travail très temporaire.
00:43:12 Alors, vous pouvez passer du Muguet
00:43:14 après attendre la saison des pêches,
00:43:16 la saison des fraises, vous pouvez
00:43:18 avoir la partie sur
00:43:20 les pommes, les poires, etc.
00:43:22 Mais vous êtes en train de courir
00:43:24 ici et là. Comment, dans ces
00:43:26 conditions, avoir une vie sociale ?
00:43:28 Je crois que notre société
00:43:30 est véritablement très
00:43:32 malade. Il est normal qu'il y ait
00:43:34 une prime, un encouragement
00:43:36 à ceux qui osent investir
00:43:38 pour créer de l'emploi,
00:43:40 mais quand l'emploi aboutit
00:43:42 à une telle désespérance,
00:43:44 à un tel étiage
00:43:46 de rentabilité,
00:43:48 il y a quelque chose qui ne va pas. Quelle solution
00:43:50 trouver ? Je n'en sais rien.
00:43:52 Mais n'oublions pas aussi, et c'est là
00:43:54 où la part de l'immigration joue un
00:43:56 grand rôle, parce que
00:43:58 le BTP, alors j'ai retrouvé aussi
00:44:00 des chiffres, c'est 5,8%
00:44:02 de gens qui
00:44:04 travaillent au Black, vous avez
00:44:06 la restauration, etc.
00:44:08 Et c'est là où on est dans la concurrence
00:44:10 de la misère. On va chercher
00:44:12 ceux qui arrivent, on leur
00:44:14 dit "débrouillez-vous, on ne veut pas savoir
00:44:16 quel est votre quotidien, c'est la
00:44:18 restauration, ce sont dans les emplois
00:44:20 certains aussi qui ont la
00:44:22 bien enti, mais pour
00:44:24 engager la petite baby-sitter, pour
00:44:26 engager quelqu'un qui vous fait la cuisine,
00:44:28 on le paye au noir. Mais dans
00:44:30 ces conditions, vous ne favorisez pas
00:44:32 l'emploi de ceux qui n'attendent
00:44:34 qu'une chose, de pouvoir être
00:44:36 dans le désir de se lever
00:44:38 le matin, et d'avoir la sensation
00:44:40 d'être respecté. Car quand
00:44:42 vous avez de telles sommes, vous n'êtes pas
00:44:44 respecté, vous ne vous sentez pas, vous ne
00:44:46 pouvez pas être mobilisé. Quand on
00:44:48 dit "certains traînassent", bah oui
00:44:50 comment ne pas traînasser ?
00:44:52 Il y a des emplois qui
00:44:54 vous coûtent plus cher avec le
00:44:56 temps de transport que si vous restez chez
00:44:58 vous en attendant les aides. Quelle est
00:45:00 cette façon
00:45:02 d'envisager une situation
00:45:04 sociale ? Et la gauche, et là
00:45:06 on revient à l'édito
00:45:08 de notre camarade Bigot tout à l'heure,
00:45:10 la gauche qui se
00:45:12 focalise sur certains points,
00:45:14 l'indigénisme, de quoi
00:45:16 on peut souffrir, etc.
00:45:18 Il n'y a plus du tout cet
00:45:20 appel au social, cette
00:45:22 réalisation de l'espoir
00:45:24 des plus démunis, ils ne
00:45:26 combattent pas pour ça, ils combattent
00:45:28 pour un petit univers qui est
00:45:30 bien loin des réalités.
00:45:32 - Merci beaucoup
00:45:34 Marc Menand, et je disais qu'en fait
00:45:36 la Saint-Joseph Artisan le 1er mai
00:45:38 c'est un patron des travailleurs.
00:45:40 Et il y a
00:45:42 beaucoup de sujets que j'aimerais qu'on aborde
00:45:44 encore aujourd'hui, peut-être juste
00:45:46 un mot, Gabrielle, avant votre chronique
00:45:48 sur Isabelle Surply, je voulais
00:45:50 qu'on puisse l'entendre et tout, mais je ne sais pas si on aura
00:45:52 le temps, on n'aura peut-être pas le temps, qui est
00:45:54 menacée de mort, c'est la seule femme,
00:45:56 en tout cas la première, on espère, la dernière
00:45:58 femme élue
00:46:00 menacée de mort, et
00:46:02 on n'en parle pas, juste un mot.
00:46:04 - Oui, c'est assez
00:46:06 terrifiant, Isabelle Surply,
00:46:08 elle est conseillère régionale, elle c'est une mère
00:46:10 de famille, je le précise parce qu'elle a aussi
00:46:12 peur pour ses enfants qui ont été aussi
00:46:14 menacés, et
00:46:16 elle fait l'objet, depuis qu'elle a
00:46:18 dénoncé de
00:46:20 un imam, comme rien, qui a été
00:46:22 inculcée, puis
00:46:24 une mosquée milligurieuse
00:46:26 pour laquelle
00:46:28 elle a des preuves
00:46:30 d'hérives islamistes,
00:46:32 eh bien, elle est
00:46:34 menacée, on trouve des
00:46:36 tags sur des écoles privées,
00:46:38 il y en a même eu dans des écoles publiques,
00:46:40 on menace de l'égorger, on menace
00:46:42 en même temps les Arméniens et les Azéries,
00:46:44 et c'est vrai qu'elle est très seule,
00:46:46 je me demande quel féministe
00:46:48 va se saisir de cette affaire,
00:46:50 je n'en vois aucune. - On ne voulait pas
00:46:52 en parler, même si on en a parlé
00:46:54 beaucoup sur ces news depuis ce matin,
00:46:56 dans un instant juste après votre chronique, on fera un tour de table
00:46:58 sur une question,
00:47:00 est-ce que la France est un
00:47:02 pays de racistes
00:47:04 dégénérés ? On en parle dans un instant,
00:47:06 pardon, mais c'est quelqu'un
00:47:08 qui pose la question, tout en subtilité,
00:47:10 et on fera le suspense
00:47:12 sur votre réponse.
00:47:14 - On peut avoir des surprises sur toi et Marc Menand,
00:47:16 non je rigole !
00:47:18 - On fera un tour de table, non parce que la question
00:47:20 elle est importante et on terminera avec...
00:47:22 - C'est surtout pas le Gorafi qui a proposé ça en fait.
00:47:24 - On en parle.
00:47:26 Gabriel Cluzel, on va aborder
00:47:28 avec vous
00:47:30 Matisse, aujourd'hui
00:47:32 nous avons été tous émus
00:47:34 par la lettre du père de
00:47:36 Matisse tué à Châteauroux
00:47:38 par un jeune afghan
00:47:40 de 15 ans qui a ému,
00:47:42 tu ne mérites pas ça, personne ne mérite ça,
00:47:44 mais surtout pas toi, à crier
00:47:46 le père de Matisse aujourd'hui
00:47:48 sur les réseaux sociaux,
00:47:50 et une lettre vraiment très très très
00:47:52 très émouvante qu'il appelle, il appelle son fils
00:47:54 Matou, et qui
00:47:56 nous a vraiment émus, et aujourd'hui
00:47:58 nous avons désormais un peu plus
00:48:00 sur le profil du meurtrier
00:48:02 présumé de
00:48:04 Matisse, et là on veut
00:48:06 essayer de comprendre avec vous ce soir
00:48:08 pourquoi, en sachant
00:48:10 qu'il est violent,
00:48:12 en sachant qu'il est dangereux,
00:48:14 qu'on n'arrive pas à expulser
00:48:16 un profil tel que celui-là.
00:48:18 Exactement, alors il a 15 ans, il appartient
00:48:20 à une fratrie de cinq, il est né à
00:48:22 Kaboul, et alors il s'est arrivé, moi j'ai des
00:48:24 sources divergentes sur ce sujet,
00:48:26 en France pour certains en 2014, pour d'autres
00:48:28 en 2017, mais quoi qu'il en soit, avant
00:48:30 2021, avant l'accession
00:48:32 des talibans au pouvoir,
00:48:34 et c'est une famille bien connue
00:48:36 des services de police,
00:48:38 des membres des forces de l'ordre, des policiers
00:48:40 disent même qu'ils préfèrent
00:48:42 l'éviter, si vous avez entendu Louis Dragnel
00:48:44 sur ce sujet, c'est très intéressant,
00:48:46 l'éviter parce qu'ils se font
00:48:48 insulter et qu'ils préfèrent ne pas
00:48:50 risquer de perdre, ils préféraient ne pas
00:48:52 risquer de perdre leur nerfs avec
00:48:54 ce garçon.
00:48:56 Les adolescents qui l'ont contoyé,
00:48:58 interrogé par les médias, notamment
00:49:00 notre reporter de Boulard-Voltaire, corroborent
00:49:02 cette description, et puis il avait
00:49:04 publié aussi des vidéos anti-policiers,
00:49:06 on le voyait
00:49:08 brandir un drapeau
00:49:10 à l'Afghan, et puis
00:49:12 on le voyait aussi brandir un couteau à la recherche
00:49:14 d'on ne sait quel ennemi dans une
00:49:16 cité, et puis il avait été, et ça c'est
00:49:18 vraiment tout à fait objectif, visé par
00:49:20 deux procédures liées à des vols
00:49:22 de portable avec violence,
00:49:24 sous menace d'un couteau, les deux, et assorti
00:49:26 pour l'une d'elles à une mise en examen
00:49:28 et à un contrôle judiciaire dont tout le monde conviendra
00:49:30 qu'il n'a pas été très efficace, très probant.
00:49:32 Alors sa mère,
00:49:34 vous savez sa mère est aussi mise en cause dans cette affaire,
00:49:36 elle a été remise en liberté sous contrôle
00:49:38 judiciaire, elle a été mise
00:49:40 en examen pour violence volontaire sur personnes
00:49:42 vulnérables, je lis le
00:49:44 communiqué du procureur,
00:49:46 pour avoir asséné des gifles
00:49:48 à la victime, donc c'est quand même
00:49:50 assez impressionnant, elle est décrite
00:49:52 par ceux qui la connaissent comme quelqu'un d'instable
00:49:54 et de vindicatif,
00:49:56 son audition aurait été compliquée, notamment
00:49:58 en raison de la barrière de la langue,
00:50:00 donc ça fait à minima
00:50:02 7 ans qu'elle est en France,
00:50:04 peut-être 10, et
00:50:06 le français est toujours une langue
00:50:08 étrangère pour elle.
00:50:10 Voilà les premiers éléments.
00:50:12 - Alors on va aller plus loin,
00:50:14 Gabrielle, parce que même si le contexte
00:50:16 cette fois n'est pas terroriste,
00:50:18 on peut, et vous avez
00:50:20 trouvé des similitudes avec
00:50:22 l'assassin de Samuel Paty et celui de Dominique
00:50:24 Bernard. - Exactement, c'est très frappant.
00:50:26 En effet, Abdullah
00:50:28 Anzoroff, l'assassin âgé de 18 ans de Samuel
00:50:30 Paty à Confluence-Santonorine, est un citoyen
00:50:32 russe d'origine tchétchène,
00:50:34 et il bénéficiait du statut
00:50:36 de réfugié accordé à ses parents
00:50:38 alors qu'il était mineur.
00:50:40 Il était connu des services de police pour des
00:50:42 faits de dégradation de biens publics et de
00:50:44 violences en réunion commises
00:50:46 durant sa minorité.
00:50:48 Après l'assassinat, Samuel Paty,
00:50:50 son père, je ne sais pas si vous vous en souvenez, peut-être s'était
00:50:52 félicité auprès d'un
00:50:54 youtubeur tchétchène, d'un influenceur tchétchène
00:50:56 de l'acte de son fils, alors là,
00:50:58 pour le coup, la famille a fini par être
00:51:00 expulsée, mais évidemment
00:51:02 trop tard. Et puis,
00:51:04 passons à l'assassin de Dominique
00:51:06 Bernard, donc c'est l'assassin Ingouche,
00:51:08 âgé de 20 ans,
00:51:10 Mohamed Bogouchkov, donc à Arras,
00:51:12 il est arrivé sur le sol français
00:51:14 avec sa famille à l'âge de 5 ans.
00:51:16 Alors, on se souvient là aussi, sans doute
00:51:18 que sa famille avait été déboutée,
00:51:20 vous vous souvenez peut-être du droit d'asile, mais des
00:51:22 associations s'étaient, évidemment,
00:51:24 opposées à
00:51:26 cette expulsion, donc ils étaient restés.
00:51:28 Et la famille vivait vraiment
00:51:30 dans un islamisme
00:51:32 radical d'atmosphère.
00:51:34 L'un de ses frères, avant le drame, avait été
00:51:36 interpellé par ce qu'impliquait dans un
00:51:38 projet d'attentat contre
00:51:40 l'Elysée, rien que ça, en 2019,
00:51:42 et condamné pour cela à 5 ans de prison.
00:51:44 Et quant à l'auteur
00:51:46 des faits, étant arrivé en France avant ses 13 ans,
00:51:48 de toute façon, il ne pouvait être expulsé
00:51:50 en raison de la protection absolue
00:51:52 d'éloignement dont il bénéficiait du
00:51:54 fait de son âge. Alors, si je dois résumer
00:51:56 les 3 cas, alors vous l'avez dit, évidemment, il y en a 2
00:51:58 terroristes, le dernier non, mais
00:52:00 nous avons affaire à des environnements
00:52:02 familiaux, issus de cultures très
00:52:04 éloignées de la nôtre, c'est le moins qu'on puisse dire,
00:52:06 inintégrés, malgré le
00:52:08 nombre d'années passées sur notre sol,
00:52:10 et s'étant fait connaître défavorablement
00:52:12 des services de police
00:52:14 avant les crimes commis.
00:52:16 Alors, 2 familles étaient bénéficiaires du droit
00:52:18 d'asile, la dernière ne l'était pas, mais finalement,
00:52:20 ça ne changeait pas grand-chose, elles étaient restées.
00:52:22 Toutes 3 bénéficiaient des
00:52:24 largesses sociales diverses et variées
00:52:26 de la France, en dépit de leur
00:52:28 comportement inquiétant caractérisé.
00:52:30 - Alors, pourquoi,
00:52:32 en dépit de ces signaux, comme vous
00:52:34 dites, Gabrielle Cluzel, et du contrat moral, on va dire,
00:52:36 de bonne conduite, qui devrait unir,
00:52:38 on va dire, tacitement, celui qui est accueilli
00:52:40 et le pays qui accueille,
00:52:42 ces familles étaient-elles toujours en France ?
00:52:44 C'est la question que beaucoup se posent. - Oui, parce que
00:52:46 si nos dirigeants géraient la France
00:52:48 en bon père ou bonne mère de famille, cette
00:52:50 expression a disparu du code civil, mais
00:52:52 néanmoins, elle est dans l'esprit de chacun,
00:52:54 soucieux de la protection de leurs
00:52:56 citoyens, comme des parents de ceux de leurs
00:52:58 enfants, ils auraient évidemment fait en sorte
00:53:00 que ces familles accueillies généreusement
00:53:02 soient renvoyées illico chez
00:53:04 elles à la première incartade. Des
00:53:06 parents envoyés qui accueilleraient des étrangers
00:53:08 et mettant en péril leurs propres enfants
00:53:10 seraient accusés d'être des parents indignes et
00:53:12 irresponsables. Alors, en toute logique, si je
00:53:14 poursuis le raisonnement, on serait en droit
00:53:16 de dire que nos dirigeants en la matière
00:53:18 sont indignes et irresponsables. Alors, je voulais
00:53:20 faire d'ailleurs une petite remarque. On invoque
00:53:22 souvent la charité
00:53:24 chrétienne, on convoque
00:53:26 le pape François, on appelle son magistère
00:53:28 pour convaincre des Français réconciltrants
00:53:30 à l'accueil. On se souvient
00:53:32 tout d'un coup qu'ils ont un fonds chrétien, des racines
00:53:34 chrétiennes, des choses qu'on oublie tout le reste du
00:53:36 temps, et on essaie de faire jouer cette fibre.
00:53:38 Sauf que le philosophe
00:53:40 Chesterton avait bien raison de dire que notre monde
00:53:42 moderne est empli de vertus chrétiennes
00:53:44 devenues folles, car la charité, ce n'est pas cela.
00:53:46 Et je rappelle
00:53:48 ce mot d'un père
00:53:50 abbé du Barouk en 2015.
00:53:52 J'ai lu sur un site qui s'appelle Aletheia.
00:53:54 Vous savez, les
00:53:56 bénédictins, c'est Saint-Benoît, lors de Saint-Benoît
00:53:58 les abbénies bénédictines ont une vocation
00:54:00 d'accueil. Ils disaient
00:54:02 "l'accueil charitable de l'étranger n'est pas
00:54:04 sans condition, car Saint-Benoît
00:54:06 exigeait aussi des moines un peu de prudence".
00:54:08 Et écoutez bien, si un hôte
00:54:10 se montre revendicatif
00:54:12 et indiscret, on doit le congédier.
00:54:14 Donc je crois qu'il faut arrêter d'instrumentaliser
00:54:16 la charité chrétienne.
00:54:18 La parenthèse est fermée.
00:54:20 - Alors la vérité
00:54:22 est que nous sommes toujours à pieds et poings liés.
00:54:24 Gabriel Cluzel, en dépit de la loi
00:54:26 immigration qui a occupé l'actualité
00:54:28 pendant plusieurs semaines et des mois.
00:54:30 Est-ce qu'on peut faire quelque chose ? On ne peut rien faire.
00:54:32 - C'est une montagne qui a accouché
00:54:34 d'une souris. Je pense que vous l'avez dit plusieurs fois ici.
00:54:36 Et d'abord,
00:54:38 il faut le souligner, en raison des contradictions internes
00:54:40 de ceux qui étaient censés la porter.
00:54:42 Et je vais vous apporter la preuve par Gérald Darmanin.
00:54:44 En novembre
00:54:46 2023, au moment où le Sénat
00:54:48 abordait l'examen de l'article 9
00:54:50 du projet de loi immigration. Vous savez, le Sénat
00:54:52 avait à cœur de
00:54:54 rendre la procédure d'expulsion
00:54:56 plus simple. Gérald Darmanin avait
00:54:58 déclaré, il avait l'air tout à fait favorable,
00:55:00 par an, il y a 2500 étrangers
00:55:02 délinquants que j'arrive à faire expulser
00:55:04 du territoire français
00:55:06 et 4000 étrangers que je n'arrive pas
00:55:08 à faire expulser parce qu'il y a des exceptions,
00:55:10 des réserves.
00:55:12 Donc cet article 9, comme l'article
00:55:14 10, visait à lever
00:55:16 ces exceptions.
00:55:18 Et il parlait là d'individus,
00:55:20 parce que ça nous ramène à la description que vous avez faite tout à l'heure,
00:55:22 d'étrangers dangereux, c'est-à-dire
00:55:24 condamnés ou menaçant l'ordre public.
00:55:26 Plus largement, des individus défavorablement
00:55:28 connus. On est vraiment dans ce
00:55:30 cadre-là. Alors, pour être juste, il y a eu quand même
00:55:32 quelques modifications, simplifications des
00:55:34 procédures, mais assez dérisoires
00:55:36 au regard de l'enjeu.
00:55:38 Et en même temps, le
00:55:40 même Gérald Darmanin, le 26 juillet
00:55:42 2022, sur BFM, il déclarait
00:55:44 "Il faut le dire aux Français,
00:55:46 il y a des gens qui ne sont pas expulsables,
00:55:48 des gens qui viennent de Syrie et d'Afghanistan.
00:55:50 J'assume, on ne va pas
00:55:52 expulser en Syrie et en Afghanistan
00:55:54 aujourd'hui des gens parce qu'on considère
00:55:56 qu'on n'a pas de relation à avoir
00:55:58 avec des dictatures comme des talibans."
00:56:00 Alors il expliquait "De toute façon, on n'a pas d'avion.
00:56:02 Le but du jeu, c'est qu'ils
00:56:04 fassent quand même leur peine de prison ici
00:56:06 et qu'ensuite, on puisse les surveiller." Vous voyez, il rejoignait
00:56:08 un petit peu Sandrine Rousseau. Et il
00:56:10 continuait "C'est une limite que j'ai
00:56:12 avec le Rassemblement National, par exemple,
00:56:14 de ne pas expulser un Afghan
00:56:16 chez les talibans, voilà", disait-il.
00:56:18 Et là encore, il rajoutait, et je trouve ça important
00:56:20 de le souligner, "Quand bien même,
00:56:22 ils auraient commis des crimes
00:56:24 très graves."
00:56:26 Alors, c'est très paradoxal
00:56:28 et kafkaïen parce qu'en attendant, certains
00:56:30 Afghans continuent de se voir notifiés des
00:56:32 OQTF. C'est ce que nous explique la
00:56:34 CIMAD sur son site. Donc,
00:56:36 ils sont envoyés
00:56:38 dans des centres de rétention administrative.
00:56:40 Je rappelle qu'un centre de rétention administrative,
00:56:42 ça coûte aux contribuables 690
00:56:44 euros par jour et
00:56:46 par migrant,
00:56:48 et par personne, plutôt,
00:56:50 dans ce centre.
00:56:52 Alors, ça a même dû augmenter avec l'inflation.
00:56:54 Mais c'est sans issue
00:56:56 puisque c'est des gens que, de toute façon, on ne peut pas
00:56:58 expulser. Alors, vous me direz, au moins, quand ils sont dangereux,
00:57:00 ça permet de les tenir à l'écart, mais est-ce que c'est
00:57:02 une solution ? - Alors, justement, que faire ?
00:57:04 En deux mots, pour terminer. - Eh bien, la France,
00:57:06 elle est vraiment incapable d'expulser,
00:57:08 consciente des écarts culturels, énormes,
00:57:10 et religieux. Le Quai d'Orsay dissuade
00:57:12 depuis bien longtemps les Français, bien avant
00:57:14 l'arrivée des talibans en Afghanistan,
00:57:16 enfin, au pouvoir
00:57:18 en Afghanistan,
00:57:20 il dissuade évidemment les Occidentaux
00:57:22 de se balader là-bas. Il y a des enjeux
00:57:24 de terrorisme, des sécurités sous-tendues.
00:57:26 La France devrait être très
00:57:28 regardante quant à l'accueil de
00:57:30 populations provenant de ces pays,
00:57:32 et les demandeurs d'asile devraient être orientés, en toute
00:57:34 part, vers des pays plus proches
00:57:36 culturellement, où les demandeurs eux-mêmes ne seront pas
00:57:38 d'ailleurs choqués par
00:57:40 le hiatus existant, le hiatus
00:57:42 culturel. Eh bien, il n'en est rien.
00:57:44 Depuis 2018,
00:57:46 les Afghans sont les premiers
00:57:48 bénéficiaires du droit d'asile en France.
00:57:50 La France est
00:57:52 un pays beaucoup plus accueillant que d'autres pays
00:57:54 européens, par exemple l'Allemagne. Alors, on dit que, par
00:57:56 exemple, quand ils se retrouvent déboutés
00:57:58 dans certains pays européens, ils viennent frapper
00:58:00 la porte en France. Alors,
00:58:02 en attendant, ben écoutez, que fait-on ?
00:58:04 Rien. Le gouvernement compte sur
00:58:06 la placidité des Français,
00:58:08 modelés par des siècles de
00:58:10 civilisation,
00:58:12 pour éviter que les Marches Blanches
00:58:14 se transforment en colère noire.
00:58:16 - Marche Blanche qui aura lieu
00:58:18 samedi, en mémoire
00:58:20 du jeune Matisse. Effectivement,
00:58:22 Marche Blanche au lieu d'une
00:58:24 colère noire. Merci à Gabriel
00:58:26 pour votre regard. Un tour de table avant votre dernier,
00:58:28 qui va peut-être lancer votre chronique aussi,
00:58:30 parce qu'on a vu aujourd'hui
00:58:32 que la journaliste Nassira El-Mohadem
00:58:34 a qualifié sur X
00:58:36 la France de pays raciste
00:58:38 dégénéré.
00:58:40 Après la publication d'un article
00:58:42 révélant l'interdiction
00:58:44 du port de casque ou de collant
00:58:46 dans le football, dans l'objectif
00:58:48 de limiter les entorses à la laïcité,
00:58:50 la France
00:58:52 est-elle un pays de
00:58:54 raciste dégénéré ?
00:58:56 Jean-Sébastien Ferjou, vous avez l'imprimant,
00:58:58 notre invité ce soir.
00:59:00 Nassira El-Mohadem est française, donc j'imagine
00:59:02 qu'elle doit parler d'elle-même, ou s'inclure
00:59:04 dans le portrait qu'elle fait
00:59:06 du pays. Plus sérieusement,
00:59:08 je pense qu'il y a beaucoup de racisme,
00:59:10 enfin, à minima, une forme de paternalisme
00:59:12 chez un certain nombre de gens qui, précisément,
00:59:14 voudraient que,
00:59:16 à raison de leurs origines,
00:59:18 on ne pose aucune question à certains
00:59:20 ou qu'on ne les critique pas assez valables
00:59:22 pour Rima Hassan. Un certain nombre de gens disent
00:59:24 "Mais si vous lui posez une question, c'est que ça relève
00:59:26 du racisme". Non, ça ne relève pas du racisme.
00:59:28 Précisément, traiter les gens,
00:59:30 tous les citoyens français, de la même manière
00:59:32 et en l'espèce, ce que visait
00:59:34 Nassira El-Mohadem, c'est le principe de la laïcité.
00:59:36 Donc attendre que tous les citoyens
00:59:38 français, quelles que soient leurs origines,
00:59:40 quelles que soient leurs confessions, respectent
00:59:42 la laïcité, ça ne relève pas,
00:59:44 à une surprise, du racisme,
00:59:46 et encore moins de la dégénérescence.
00:59:48 Je pense que Jean-Sébastien Ferjou a raison.
00:59:50 Elle est française, c'est très français de dire ça.
00:59:52 Cette haine de soi,
00:59:54 ce masochisme, surtout dans la classe
00:59:56 dirigeante française, c'est assez classique.
00:59:58 Écoutez Jean-Michel Apathy,
01:00:00 qui veut raser Versailles par haine de la grandeur
01:00:02 française. C'est un vieux classique français
01:00:04 de se détester soi-même.
01:00:06 Mais là, il y a quelque chose d'autre.
01:00:08 J'ai vu d'ailleurs, que je ne connaissais pas cette dame
01:00:10 qui ne mérite pas tellement d'être connue, apparemment,
01:00:12 c'est une "European Young Leader".
01:00:14 Comme son nom ne l'indique pas,
01:00:16 tout ce qui est "European", c'est complètement
01:00:18 anglo-saxon, américain, comme tout ce qui est européen,
01:00:20 évidemment. Et donc je pense que c'est une
01:00:22 "Americanouyard", c'est-à-dire qu'elle rêve
01:00:24 de l'Amérique, mais elle est conte d'une
01:00:26 ignorance crasse. Elle oublie que Thomas Jefferson
01:00:28 disait que tout homme libre, un des fondateurs
01:00:30 des États-Unis, un tout homme
01:00:32 de culture à deux patries, la sienne
01:00:34 et la France, elle ignorait qu'au moment où les Noirs
01:00:36 ne rentraient pas dans les bus aux États-Unis,
01:00:38 ici, il y avait des ministres noirs. Tout ça, elle ne sait
01:00:40 rien de tout ça, parce qu'elle est américanisée
01:00:42 jusqu'à l'os, comme notre classe dirigeante.
01:00:44 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de racisme, de là à dire
01:00:46 qu'il y a des gens...
01:00:48 Non mais, il peut être tout fort,
01:00:50 mais le pays, quelle qu'il soit
01:00:52 la couleur de la population d'origine,
01:00:54 qui n'a pas des manifestations
01:00:56 racistes. On a même
01:00:58 des gens qui, entre eux,
01:01:00 ils sont blancs,
01:01:02 et bien ils se détestent entre eux.
01:01:04 Alors, il faut arrêter
01:01:06 de plaquer ce nom en permanence.
01:01:08 Mais où ? Guillaume a raison.
01:01:10 Le grand drame, c'est celui de l'inculture.
01:01:12 Tous ces gens
01:01:14 parlent de cet esclavage, comme s'ils
01:01:16 en étaient eux-mêmes victimes.
01:01:18 Mais l'ensemble de la population
01:01:20 a été victime de ces exclusions
01:01:22 sociales que j'ai évoquées tout à l'heure,
01:01:24 qui montrent la
01:01:26 dureté, que dis-je,
01:01:28 le martyr qui était celui
01:01:30 des Français
01:01:32 au 19e siècle,
01:01:34 quand ils n'étaient pas dans une
01:01:36 certaine catégorie sociale.
01:01:38 Et cela, dès l'âge de 5 ans.
01:01:40 Alors, lisez un peu, tenez par exemple
01:01:42 Norbert Truquin, c'est les mémoires
01:01:44 d'un prolétaire au 19e.
01:01:46 - Merci. Rapidement.
01:01:48 - Moi, je ne vois pas pourquoi on devrait se justifier
01:01:50 de cette déclaration
01:01:52 absolument insultante
01:01:54 et odieuse. Moi, ce que j'ai remarqué
01:01:56 sur son compte Twitter, et vous le mettez du reste en bandeau,
01:01:58 c'est que cette personne est
01:02:00 journaliste chez France Inter. Il y en a qui se font virer
01:02:02 pour avoir fait l'ombre du début d'un quart de projet
01:02:04 de bouquin.
01:02:06 Et elle, visiblement, elle insulte
01:02:08 les auditeurs à l'aîtresse de raciste dégénéré.
01:02:10 Ça passe crème. J'ai un peu de mal à...
01:02:12 - France Inter, d'ailleurs, c'est raciste, alors le nom.
01:02:14 - Bon. Merci, en tout cas, pour votre
01:02:16 regard. Ça fait partie des sujets
01:02:18 que nos téléspectateurs voulaient
01:02:20 qu'on traite et ça a beaucoup interpellé.
01:02:22 En tout cas, peut-être un lien avec votre dernière
01:02:24 chronique. Coup de poing, mon cher Guillaume.
01:02:26 En 2 minutes 30 secondes, le 18 avril
01:02:28 aux Etats-Unis, une vingtaine d'organisations
01:02:30 non gouvernementales ont
01:02:32 invité les pays ex-colonisateurs
01:02:34 à indemniser les pays ex-colonisés.
01:02:36 La France est mise en demeure
01:02:38 à rembourser. On en a déjà parlé un peu rapidement ici
01:02:40 à par exemple 150 milliards à Haïti.
01:02:42 Le président portugais, lui,
01:02:44 a expliqué qu'il allait indemniser les pays étrangers
01:02:46 des crimes coloniaux
01:02:48 commis par son pays, Angola,
01:02:50 Guinea-Bissau, Cap Vert.
01:02:52 En quoi cette indemnisation
01:02:54 de l'esclavage ferait-elle oublier
01:02:56 le passé ? Que pensez-vous ?
01:02:58 - D'abord, c'est complètement injuste.
01:03:00 Totalement injuste
01:03:02 parce qu'on ne fait pas payer les fils
01:03:04 ni les petits-fils
01:03:06 des crimes des pères, des grands-pères, des aïeux,
01:03:08 etc. Ça n'a aucun sens.
01:03:10 Même les crimes contre l'humanité,
01:03:12 certes, sont imprescriptibles,
01:03:14 jusqu'au moment où les bourreaux
01:03:16 et les victimes meurent.
01:03:18 Ça n'a juste aucun sens. Ensuite, c'est absurde.
01:03:20 On va rembourser qui ?
01:03:22 Et quand on se pose la question de qui rembourser, d'ailleurs,
01:03:24 on découvre que c'est scandaleux.
01:03:26 L'argent, et vous parliez des smicards tout à l'heure,
01:03:28 Marc, l'argent des smicards français
01:03:30 va être viré directement sur le compte des millionnaires
01:03:32 par exemple
01:03:34 qui sont archi-corrompus, qui contrôlent
01:03:36 Haïti ou qui contrôlent Malgascar.
01:03:38 On va prendre l'argent des smicards pour les virer chez des millionnaires
01:03:40 qui contrôlent ces pays du tiers-monde.
01:03:42 C'est absurde, c'est complètement absurde.
01:03:44 - Alors, selon vous,
01:03:46 mon cher Guillaume Bigot,
01:03:48 les Européens ne doivent pas assumer
01:03:50 une responsabilité particulière dans l'esclavage
01:03:52 et dans la colonisation ? - Non, ça c'est encore des idées
01:03:54 rances des américanooyards. C'est complètement
01:03:56 grotesque. Il faut rappeler que l'Occident,
01:03:58 un, n'a pas le monopole de l'esclavage.
01:04:00 On le sait, il y a eu la traite islamique, il y a eu la traite
01:04:02 interne à l'Afrique. À Athènes, il y avait
01:04:04 déjà des esclaves. Ça n'a aucun rapport avec le monde occidental
01:04:06 contemporain. Deuxièmement,
01:04:08 l'Occident n'a pas non plus le monopole
01:04:10 de l'impérialisme. Je rappelle que
01:04:12 les Arabes n'avaient rien à faire au Maghreb.
01:04:14 C'est un empire arabe qui s'est installé là-bas.
01:04:16 Les Perses, l'Empire ottoman, etc.
01:04:18 Le paradoxe, en fait, si on cherche quelque chose
01:04:20 qui soit propre à l'Occident, on peut le trouver.
01:04:22 C'est que l'Occident est le seul empire
01:04:24 qui se soit décolonisé alors même
01:04:26 qu'il avait toujours le pouvoir. Et l'Occident,
01:04:28 oui, il y a une caractéristique de l'Occident, c'est d'avoir
01:04:30 aboli l'esclavage et même d'ailleurs proclamé
01:04:32 l'égalité des hommes. Ça, c'est une caractéristique occidentale.
01:04:34 J'en vois pas d'autres. L'Occident
01:04:36 "blanc", je mets "blanc" entre guillemets,
01:04:38 est-ce qu'il ne devrait pas se sentir coupable ?
01:04:40 Non, parce qu'il y a vraiment
01:04:42 un micmac qui explique très bien,
01:04:44 un black micmac, c'est-à-dire comme le film
01:04:46 Tocqueville dans "La démocratie en Amérique", c'est qu'il y a
01:04:48 une confusion mentale qui est opérée entre
01:04:50 la question du racisme à l'égard notamment des Noirs
01:04:52 et l'esclavage. Pourquoi ? Tocqueville
01:04:54 le dit, quand on affranchissait un esclave
01:04:56 à Athènes, il avait généralement la même couleur que ses maîtres.
01:04:58 Et donc plusieurs générations après,
01:05:00 on voyait pas la différence. Tandis que dans
01:05:02 le Nouveau Monde en Amérique,
01:05:04 effectivement, Tocqueville disait "attention,
01:05:06 il y aura abolition de l'esclavage, mais comme les
01:05:08 anglo-saxons sont racistes, ils sont pas mélangés
01:05:10 avec leurs esclaves, donc il y a toujours des gens qui sont
01:05:12 séparés, et donc ils vont porter eux-mêmes
01:05:14 les stigmates de cette histoire, et en plus
01:05:16 les autres vont les regarder comme des anciens esclaves.
01:05:18 C'est pour ça qu'il y a ce mélange propre à l'esclavage
01:05:20 quant à la colonisation.
01:05:22 Mais là, c'est absurde. Enfin, je vous rappelle que
01:05:24 la France, la Gaule, était
01:05:26 une colonie romaine. La colonisation,
01:05:28 c'est pas seulement un empire, c'est un empire
01:05:30 qui résulte d'un décalage historique.
01:05:32 En fait, c'est les visiteurs à l'envers.
01:05:34 Quand quelqu'un habite dans le futur, et qu'il arrive
01:05:36 dans une civilisation du passé, il y a automatiquement
01:05:38 un phénomène de colonisation, c'est vieux comme le monde.
01:05:40 Donc tout ça est grotesque, et ça repose
01:05:42 complètement sur l'inculture et la bêtise
01:05:44 crasse, et encore une fois, cette
01:05:46 américanisation insupportable.
01:05:48 - C'était la colère de Guillaume Bigot ce soir.
01:05:50 Merci à Jean-Sébastien Ferjot d'être venu
01:05:52 nous voir, on aime bien quand vous venez nous voir.
01:05:54 Merci Gabriel, merci Marc.
01:05:56 Demain, Charlotte Dornelas revient.
01:05:58 Ouh, ça nous fera plaisir.
01:06:00 Même si on vous aime tous, hein, bien sûr.
01:06:02 Excellent suite de
01:06:04 programme, tout de suite l'heure des pro 2.
01:06:06 Et bon 1er mai à la France.
01:06:08 *rire*