• il y a 11 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Face à l'Info, on est ensemble jusqu'à 20h bien sûr en direct sur CNews, avant tout meilleur vœu à ceux qui n'étaient pas déjà là hier en ce 1er janvier.
00:00:13 Donc je renouvelle tous mes vœux de bonheur et de santé à tous les téléspectateurs de CNews, j'aurai le plaisir de vous accompagner vous le savez toute la semaine pour cette émission en attendant le retour de notre Christine Kelly nationale.
00:00:23 On va faire un point sur l'actualité avec Simon Guillain et puis on va se retrouver tout de suite pour vous présenter le sommaire et saluer les chroniqueurs, à tout de suite.
00:00:30 Bonsoir Julien et bonsoir à tous, après bientôt 3 mois de guerre, les combats se poursuivent aujourd'hui entre l'armée israélienne et les combattants du Hamas.
00:00:37 Et on apprend ce soir que le numéro 2 du Hamas aurait été tué dans une frappe israélienne sur la banlieue de Beyrouth.
00:00:42 Le groupe terroriste annonçait un petit peu plus tôt cet après-midi que les otages israéliens retenus à Gaza ne seront libérés, je cite, "uniquement selon les conditions du Hamas".
00:00:51 En France, l'inquiétude dans le Pas-de-Calais, une nouvelle fois sous les eaux.
00:00:54 Météo France a d'ailleurs placé cet après-midi le département en vigilance rouge pour risque de crues.
00:00:59 Ce matin, les pompiers ont effectué plusieurs évacuations sur place.
00:01:02 Le Nord, le Finistère et la Meurthe-et-Moselle ont été placés en vigilance orange.
00:01:07 Et puis l'année 2023 a été très bonne pour la fréquentation des salles de cinéma.
00:01:11 Près de 181 millions d'entrées ont été enregistrées.
00:01:15 C'est un chiffre en hausse de près de 20% par rapport à l'année précédente.
00:01:18 Super Mario Bros, Avatar et Barbie ont chacun attiré plus de 5 millions de spectateurs.
00:01:23 Et on sait tous ici à la rédaction, Julien, ce n'est plus un secret que vous êtes un grand fan, bien sûr, de Barbie.
00:01:27 De Barbie, mais de Mario Bros également.
00:01:29 Et de vous, surtout, Simon.
00:01:31 Merci beaucoup, cher Simon, pour cette information essentielle, notamment sur les films qui ont cartonné en 2023.
00:01:38 Au sommaire de Face à l'Info, ce soir, la nuit de la Saint-Sylvestre a été calme pour le ministre de l'Intérieur.
00:01:44 Il faut dire, c'est vrai, que les chiffres sont moins importants que l'an passé.
00:01:48 Et pourtant, des forces de l'ordre ont été agressées en France.
00:01:50 Des voitures et du mobilier urbain ont été incendiées.
00:01:53 Une nuit calme, monsieur Darmanin ?
00:01:55 Allez dire ça aux centaines de personnes qui ont retrouvé leur véhicule en cendre hier matin.
00:01:58 Encore une fois, le décalage est abyssal entre les statistiques, les discours et la réalité.
00:02:03 Sommes-nous en train de banaliser l'insécurité du quotidien ?
00:02:05 C'est la question que se posera Mathieu Bocquete dans un instant.
00:02:08 Il est un nouvel OVNI depuis quelques semaines dans le paysage politique international.
00:02:12 Javier Milei, nouveau président d'une Argentine à l'agonie, a décidé de tailler son pays à la tronçonneuse.
00:02:18 Il est passé de la parole aux actes d'ailleurs.
00:02:20 D'évaluation de la monnaie, licenciement de fonctionnaires, santé bradée aux assurances privées
00:02:24 ou encore privatisation de fleurons nationaux.
00:02:26 Milei prescrit une cure néo-libérale à une nation dont 50% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
00:02:32 Fou ou génie ? Choix du désespoir ou au contraire porteur de l'espoir argentin ?
00:02:37 Dimitri Pavlenko livrera son analyse.
00:02:40 Avec Charlotte Dornelas, nous reviendrons sur une affaire abominable.
00:02:44 Hier, une femme de 75 ans a été victime d'un viol à son domicile d'Osoir-la-Ferrière en Seine-et-Marne.
00:02:50 L'individu, de type africain, âgé d'une trentaine d'années, est toujours activement recherché à violer la septuagénaire
00:02:56 avant de lui réclamer 20 euros.
00:02:58 De plus en plus, nos aînés se retrouvent au cœur d'affaires d'agressions sexuelles
00:03:02 toujours plus sordides, toujours plus violentes.
00:03:04 Que nous dit ce phénomène ?
00:03:06 Dans cette analyse avec Charlotte dans la deuxième partie, dans cette actualité sinistre
00:03:10 qui nous met en rupture brutale avec l'esprit des fêtes,
00:03:12 nous nous offrirons une petite parenthèse de légèreté en abordant l'histoire,
00:03:16 mais pas n'importe quelle histoire avec Marc Menant, celle qui nous convoque tous les ans au 1er janvier
00:03:21 à considérer que nous avons franchi un nouveau seuil de l'existence.
00:03:24 Pourquoi célèbre-t-on la nouvelle année un 1er janvier ?
00:03:27 Et depuis quand ça nous ramènera à Catherine de Médicis et l'un de ses fils,
00:03:31 dont on voit un magnifique portrait, le roi Charles IX en 1564 ?
00:03:36 Enfin, pas de fâcheux à l'opéra !
00:03:38 Le soir du nouvel an, à l'opéra de Nice, lors d'un concert gratuit,
00:03:41 des manifestants d'extrême gauche sont venus perturber la venue de Béatrice Venezie,
00:03:45 cheffe d'orchestre italienne qui dirigeait ce jour-là le Philharmonic de la ville.
00:03:48 Depuis l'annonce de sa venue, un collectif d'associations avait lancé la fronde
00:03:52 contre la jeune femme qualifiée de néofasciste.
00:03:54 Que lui est-il reproché ? D'être conseillère du ministre de la Culture du gouvernement Meloni ?
00:03:58 D'être la fille de son père Gabriel Vénézi, ancien dirigeant du parti Forza Nova ?
00:04:02 Parti décrit comme étant néofasciste ? Faut-il être de gauche pour être artiste ?
00:04:06 Mathieu Boccotte nous livrera sa réponse.
00:04:23 L'équipe des Mousquetaires est au complet pour reprendre le terme cher à Christine Kelly
00:04:28 pour ce deuxième Face à l'Info de l'année.
00:04:30 Marc Menand, tout va bien ?
00:04:32 Nous sommes là.
00:04:33 Vous avez la renforme, Marc ?
00:04:34 Oui, l'épée prête à enfourcher.
00:04:37 Prête à enfourcher ?
00:04:38 Oui.
00:04:39 N'y voyez pas de terme grivois.
00:04:41 Pas du tout. Charlotte Dornelan, il ne voit pas de terme grivois.
00:04:44 Bonsoir Charlotte.
00:04:45 Très bonne année à vous.
00:04:47 Très bonne année Dimitri Pavlenko.
00:04:49 Sourire éclatant, ça fait plaisir à voir.
00:04:51 Mathieu Boccotte de retour d'Outre-Atlantique.
00:04:53 Également régénéré et ça fait plaisir.
00:04:56 Je vais d'ailleurs me tourner vers vous.
00:04:57 Dans un premier temps, Mathieu voulait y revenir pour ce premier édito du soir
00:05:01 sur les violences du réveillon de la Saint-Sylvestre.
00:05:03 On l'a dit en somme maire, Gérald Darmanin avait mobilisé un dispositif impressionnant
00:05:07 pour s'assurer que les festivités ne soient pas marquées par des violences
00:05:10 ou tout simplement gâchées par de la casse.
00:05:12 Le lendemain, il s'est donc félicité du calme de cette soirée.
00:05:16 Mais est-ce qu'il avait raison de le faire ?
00:05:17 Qu'est-ce que cela dit plutôt de notre rapport ici en France à l'insécurité ?
00:05:22 Alors la première chose, vous l'avez noté avec raison,
00:05:25 d'immenses moyens ont été mobilisés pour éviter en fait soit des émeutes,
00:05:31 soit tout simplement de la casse, soit du pillage,
00:05:34 soit tout simplement des violences qu'on n'aurait pas pu prévoir
00:05:37 mais qui semblent inévitables aujourd'hui.
00:05:39 Donc je constate que pour chaque fois qu'il y a un événement important,
00:05:42 mais quelque chose d'aussi banal, d'aussi banal que le 1er de l'an,
00:05:46 il faut mobiliser une force quasi-militaire au cas où la situation nous échapperait.
00:05:53 Je note que sinon tous les pays, pour les grands événements,
00:05:56 il y a toujours un peu plus de sécurité qu'à l'habitude.
00:05:58 Une mobilisation quasi-militaire pour affronter cet événement,
00:06:02 apparemment aussi terrifiant qu'un match Algérie-France qui est le 1er de l'an,
00:06:07 c'est une originalité française.
00:06:09 Donc, dispositif quasi-militaire, les chiffres ont été répétés,
00:06:13 90 000 policiers et gendarmes, 5 000 militaires de l'opération Sentinelle,
00:06:18 des dizaines de milliers de sapeurs-pompiers.
00:06:21 Pourquoi? Pour s'assurer que les gens se souhaitent bonne année paisiblement.
00:06:25 C'est quand même un peu lunaire.
00:06:27 Alors, de quoi cela témoigne-t-il?
00:06:29 D'abord d'une crainte, par ailleurs fondée,
00:06:31 c'est-à-dire que les violences peuvent à tout moment surgir.
00:06:34 Nous savons, quelles que soient les circonstances,
00:06:36 qu'il suffit que ce soit un événement collectif avec un peu d'envergure,
00:06:39 un événement collectif avec un peu d'ampleur
00:06:41 pour que ça dérape, comme on dit, pour que ça explose.
00:06:45 Alors, que s'est-il passé, finalement?
00:06:47 On s'attendait au pire, au moins pire, au presque pire,
00:06:50 mais à tout le moins dans le pire.
00:06:51 Et bien, Gérald Darmanin nous a dit que les choses se sont bien passées.
00:06:54 Mais j'ai le temps.
00:06:55 La formule « se sont bien passées » est un terme qu'on va pouvoir inscrire ensuite
00:06:59 dans le dictionnaire d'Armanin, à côté de termes comme « Kevin et Mathéo »
00:07:03 ou encore « supporter britannique » ou d'autres termes semblables.
00:07:06 Pourquoi? Parce qu'il nous dit premièrement que les choses se sont bien passées.
00:07:09 Seulement 745 véhicules ont été brûlés.
00:07:13 J'aimerais qu'on s'imagine quelque part ailleurs,
00:07:16 dans une démocratie occidentale vraie normale.
00:07:19 Seulement 745 véhicules ont été brûlés.
00:07:21 C'est presque rien.
00:07:23 Il y a 745 malheureux dans les circonstances, c'est quand même pas un détail.
00:07:26 Et c'est une étrange tradition que de détruire le moyen de transport des plus modestes.
00:07:30 Parce qu'on détruit plus fréquemment la voiture des plus modestes
00:07:34 que la BMW protégée.
00:07:35 Surtout les mêmes qui tranquent.
00:07:37 C'est une tradition étonnante que de mettre le feu au pays
00:07:41 pour marquer la nouvelle année.
00:07:43 J'ajoute, une quarantaine d'agents ont été blessés très légèrement
00:07:47 dans leurs interventions.
00:07:48 Et là, on nous dit, c'est intéressant,
00:07:50 que c'est une diminution par rapport à l'an passé.
00:07:54 Donc 745, ce serait une diminution par rapport à l'an passé.
00:07:58 Mais là, deux sources...
00:08:00 - De 10%, je crois.
00:08:01 - C'est ce qu'on nous dit.
00:08:02 Mais là, il y a un petit problème.
00:08:03 D'un côté, F. de Souches, vous savez, la revue de presse
00:08:06 qui fait un travail tout à fait méritoire.
00:08:08 Et de l'autre côté, Valeurs actuelles,
00:08:10 l'hebdomadaire que nous connaissons,
00:08:12 nous sort les chiffres de l'an passé.
00:08:14 Et on nous dit que c'est 690 l'an passé.
00:08:16 Je suis peut-être pas malin en mathématiques,
00:08:18 mais j'avais l'impression que 745, c'était plus gros que 690.
00:08:21 Je me suis peut-être trompé.
00:08:23 Donc, j'essaie de comprendre l'amélioration de la situation.
00:08:26 Peut-être est-ce une lecture inversée des chiffres.
00:08:28 On nous a dit, finalement, que le 690, en fait,
00:08:31 est un chiffre temporaire de l'an passé.
00:08:33 Et au final, c'était 811.
00:08:36 Donc, il y a un jeu sur les chiffres.
00:08:38 Ce qu'on peut retenir dans les circonstances,
00:08:40 c'est que simplement, le communiqué de presse
00:08:42 était déjà écrit.
00:08:44 "Ça s'est très bien passé ce soir.
00:08:46 Trouvez-moi les chiffres qui le confirment."
00:08:48 C'est quand même quelque peu étonnant.
00:08:50 Et j'ajoute, depuis, en fait,
00:08:52 il y a eu la séquence de communiqué de presse,
00:08:54 "Ça s'est bien passé, vous voyez, tout va bien,
00:08:56 vous voyez, il y a pas de souci, vous voyez..."
00:08:58 On a la situation en main.
00:09:00 Ensuite, toute une série d'événements plus que tragiques
00:09:02 remontés à la surface, mais qui n'ont pas fait partie
00:09:04 du récit médiatique dominant.
00:09:06 L'un d'entre eux, un homme a été poignardé
00:09:08 sur le pont de l'Irak-Haïm,
00:09:10 là où il y a eu l'attentat terroriste
00:09:12 il y a quelques semaines, sévèrement poignardé
00:09:14 à plusieurs reprises, d'une manière comme une autre,
00:09:16 de dire "nous nous aimons".
00:09:18 Alors, et donc, d'autres événements semblables
00:09:20 de véritable violence,
00:09:22 mais qui n'ont pas été intégrés
00:09:24 dans le grand récit médiatique du "Ça s'est bien passé".
00:09:26 Alors, j'y reviens, parce que ça me semble important.
00:09:28 On est dans un moment très particulier
00:09:30 où les statistiques ont une fonction purement politique.
00:09:32 Elles doivent confirmer la thèse
00:09:34 que l'on avance initialement.
00:09:36 Donc, trouvez-moi les stats qui disent que ça va bien,
00:09:38 et les stats me conviendront.
00:09:40 Donc, il y a eu, on le sait, Kevin et Mathéo,
00:09:42 c'était la manière de nommer les jeunes manifestants.
00:09:44 Il y a eu les supporters britanniques.
00:09:46 Et maintenant, il y a le concept de "Ça s'est bien passé"
00:09:48 pour expliquer qu'il y a une hausse des chiffres,
00:09:50 mais en fait, c'est une baisse des chiffres.
00:09:52 Et finalement, ça s'est bien passé,
00:09:54 puisque 745 voitures seulement ont brûlé.
00:09:56 Ce serait une mauvaise journée.
00:09:58 - Mais le traitement de ces informations
00:10:00 au-delà de la communication ministérielle,
00:10:02 ne nous en dit-il pas beaucoup
00:10:04 sur l'évolution des Français
00:10:06 dans leur rapport à la sécurité?
00:10:08 - Oui, et à l'insécurité, surtout.
00:10:10 Moi, je pense qu'il y a un élément central
00:10:12 à travers cela, et sur lequel il faut revenir,
00:10:14 c'est que nous nous sommes habitués
00:10:16 à l'idée d'une société très violente.
00:10:18 Nous vivons désormais
00:10:20 dans le registre de l'insécurité permanente.
00:10:22 Et on a souvent parlé,
00:10:24 depuis 6 mois, vous le noterez,
00:10:26 sur ce plateau, depuis un peu plus longtemps,
00:10:28 autour du concept de fait divers.
00:10:30 Je me souviens d'une époque pas si lointaine
00:10:32 où un fait divers, c'était un chien écrasé.
00:10:34 Depuis quelques années, un fait divers,
00:10:36 c'est quelqu'un qui se fait trancher
00:10:38 la tête à la hache, par exemple.
00:10:40 Je donne un exemple, ça a purement fantasmé,
00:10:42 mais des exemples très réels, c'est Thomas
00:10:44 qui se fait poignarder, c'est la petite Lola,
00:10:46 on peut multiplier ça.
00:10:48 Donc, on a accepté l'idée
00:10:50 que nous sommes dans une société
00:10:52 et surtout qu'il n'y a pas vraiment
00:10:54 moyen de sortir de cette hyper-violence,
00:10:56 que cette hyper-violence,
00:10:58 elle est durable. Ce que disait un peu à sa manière
00:11:00 Laurent Burton dans La France orange mécanique,
00:11:02 un livre qu'on redécouvre 10 ans plus tard.
00:11:04 Dieu sait qu'on a insulté Laurent Burton pour ce livre.
00:11:06 On l'a fascisé, extrême-droitisé,
00:11:08 quasi-nazifié. Puis qu'est-ce qu'on voit finalement,
00:11:10 c'est que dans son livre, il n'avait pas
00:11:12 globalement tort. Quoi qu'il en soit,
00:11:14 j'y reviens, nous acceptons l'idée
00:11:16 d'être dans une société hyper-violente
00:11:18 et on ne croit plus possible de réparer
00:11:20 les mécanismes sociaux de base
00:11:22 qui permettraient justement de faire
00:11:24 diminuer la violence fondamentalement.
00:11:26 Qui permettrait de reciviliser
00:11:28 les moeurs. Ce qui permettrait
00:11:30 de vivre dans une société où il est normal,
00:11:32 par exemple, pour une femme, de prendre les transports
00:11:34 sans risquer de se faire agresser.
00:11:36 De se promener le soir avec
00:11:38 je ne sais quel costume,
00:11:40 avec une montre, un sac de cadeau,
00:11:42 faites ce que vous voulez, sans risquer de se faire agresser.
00:11:44 Nous avons accepté l'idée
00:11:46 que ce n'était plus la situation.
00:11:48 Nous avons accepté l'idée en fait que nous avons besoin
00:11:50 en toutes circonstances d'une démonstration
00:11:52 maximale de la puissance publique
00:11:54 non pas pour, je dirais,
00:11:56 régler la cause profonde des violences,
00:11:58 mais contenir leur expression.
00:12:00 Mais là, il ne faut pas oublier,
00:12:02 ce 1er janvier était pensé à la lumière
00:12:04 des Jeux olympiques qui viennent.
00:12:06 Et il ne faut pas oublier, pour les Jeux olympiques,
00:12:08 on a dit que c'était presque une répétition.
00:12:10 On a dit que c'était presque une répétition.
00:12:12 J'adote que depuis le début de la séquence olympique,
00:12:14 on nous a annoncé le code QR
00:12:16 pour se promener librement
00:12:18 dans certains quartiers de Paris.
00:12:20 On nous a parlé, avant de ne plus en parler,
00:12:22 de confinement olympique,
00:12:24 qui était le frère jumeau du confinement
00:12:26 covidien et du confinement climatique
00:12:28 d'après-demain.
00:12:30 Alors, qu'est-ce qu'on voit?
00:12:32 C'est qu'on est dans un moment de radicalisation autoritaire
00:12:34 pour assurer la sécurité des uns et des autres.
00:12:36 Et je ne dis pas, soit dit en passant,
00:12:38 que les mesures ne sont pas nécessaires.
00:12:40 Parce que quand on arrive à un certain moment
00:12:42 de dégradation du lien social,
00:12:44 est-ce que c'est nécessaire d'avoir des moyens d'exception?
00:12:46 Ce que je redoute, toutefois, c'est qu'on s'enfonce
00:12:48 dans l'exception, on s'enfonce dans l'habitude
00:12:50 de cette régulation quasi-militaire
00:12:52 des mœurs de la vie ordinaire,
00:12:54 en fait, et que chaque grand événement,
00:12:56 le 1er de l'an, mais pourquoi pas
00:12:58 Pâques demain, pourquoi pas la fin nationale,
00:13:00 c'est déjà le cas, mais pourquoi pas
00:13:02 n'importe quelle compétition sportive,
00:13:04 et finalement n'importe quelle journée de la vie,
00:13:06 se vit sous le signe de l'état d'exception
00:13:08 avec un encadrement quasi-militaire
00:13:10 de l'existence quotidienne.
00:13:12 C'est pas certain qu'il faille s'y habituer.
00:13:14 - Vous croyez que tous les Français ressentent ce que vous présentez
00:13:16 comme un virage répressif?
00:13:18 - Tous, non, mais pourquoi?
00:13:20 Qu'est-ce qu'on a vu depuis 6 mois?
00:13:22 On a vu, et plus que ça, depuis 2 ans,
00:13:24 mais vraiment depuis 6 mois, ce qu'on appelle
00:13:26 la question de l'immigration qui est centrale à travers tout ça,
00:13:28 c'est le mot qu'il ne faut pas
00:13:30 prononcer, mais qui est pourtant central
00:13:32 en cela.
00:13:34 On dit que sur NoChime,
00:13:36 on s'est mis à découvrir l'existence
00:13:38 de l'insécurité et de l'immigration depuis quelques semaines
00:13:40 parce qu'il constatait que lorsqu'on fuit le réel,
00:13:42 le commun immortel fuit cette chaîne.
00:13:44 Je dis ça, je dis rien.
00:13:46 - Vous êtes pas sur les confrères.
00:13:48 - Non, pas les confrères.
00:13:50 Depuis 6 mois, à peu près, environ,
00:13:52 et 2 ans pour l'essentiel,
00:13:54 on a cherché à interdire la dite
00:13:56 mouvance identitaire. On peut apprécier ou non,
00:13:58 la question n'est pas là, mais
00:14:00 elle organise des colloques, on interdit.
00:14:02 Elle organise des manifestations, on interdit.
00:14:04 Elle veut faire des slogans pour se porter à la défense
00:14:06 de Thomas ou de Lola, on interdit.
00:14:08 Donc, les interdictions se multiplient
00:14:10 pour interdire une mouvance
00:14:12 qui, globalement, s'oppose
00:14:14 justement aux effets
00:14:16 qu'elle croit destructeurs
00:14:18 de l'immigration massive dans tous les domaines
00:14:20 de l'existence collective. Donc, cette mouvance,
00:14:22 on est absolument intraitable avec elle.
00:14:24 On frappe, on interdit,
00:14:26 on dissout s'il le faut.
00:14:28 De l'autre côté, qu'est-ce qui s'est passé
00:14:30 le 8 décembre à Paris dans le cadre des débats
00:14:32 sur la loi immigration? Eh bien, une manifestation
00:14:34 de clandestins et de sans-papiers
00:14:36 qui protestaient contre la loi.
00:14:38 Et ça, ils ont pu protester et défiler dans les rues
00:14:40 sans aucun souci de se faire interdire
00:14:42 ou dissoutre, quoi que ce soit. C'est absolument
00:14:44 passionnant. Si vous êtes un citoyen français
00:14:46 qui s'oppose à l'immigration massive
00:14:48 et qui s'y oppose dans les règles, dans le droit,
00:14:50 qui fait le lien
00:14:52 à ton roi raison, on en discutera,
00:14:54 entre immigration et insécurité, si vous en parlez
00:14:56 publiquement dans la rue, vous risquez la dissolution,
00:14:58 vous risquez l'interdiction politique,
00:15:00 vous risquez la pénalisation politique.
00:15:02 De l'autre côté, si vous êtes
00:15:04 sur le territoire sans en avoir le droit,
00:15:06 vous défilez sur le territoire en
00:15:08 expliquant "je ne devrais pas être ici,
00:15:10 j'y suis sans en avoir le droit", l'État
00:15:12 vous laisse tranquille dans de telles circonstances.
00:15:14 Donc, vous ne pouvez pas
00:15:16 vous opposer à la loyade migratoire, mais
00:15:18 la loyade migratoire a le droit, quant à elle, de défiler
00:15:20 dans les rues. Ça nous rappelle
00:15:22 un véritable deux-point de mesure dont on parle
00:15:24 souvent, mais dans les circonstances, on voit
00:15:26 où l'État décide d'utiliser la force,
00:15:28 non pas pour empêcher
00:15:30 la transformation du pays, mais pour lutter
00:15:32 contre ceux qui veulent empêcher la mutation
00:15:34 démographique de la France.
00:15:36 - Mathieu Boccoté, pour ce constat.
00:15:38 Merci beaucoup, Mathieu, pour ce premier édito
00:15:40 de la soirée.
00:15:42 Ça vous fait rager ? Non ? On avance ?
00:15:44 - Avançons, avançons, avançons, mais prenons
00:15:46 la précaution de regarder qui est derrière nous.
00:15:48 - Eh bien justement, derrière moi, ou plutôt
00:15:50 devant moi, Dimitri Pavlenko.
00:15:52 Je me disais qu'il était en forme, Marc Menon.
00:15:54 Alors, Dimitri a réussi
00:15:56 à trouver un pays qui va
00:15:58 moins bien que la France.
00:16:00 - Oui, il y en a des pays qui vont moins bien que la France.
00:16:02 C'est le cas de l'Argentine, objectivement.
00:16:04 Très objectivement. L'Argentine qui a d'ailleurs
00:16:06 un nouveau président qui s'appelle
00:16:08 Javier Milei. Ce nom vous dit
00:16:10 peut-être déjà quelque chose. Il vient de présenter
00:16:12 deux textes pour tenter de ranimer
00:16:14 l'économie du pays qui est ravagée,
00:16:16 on le sait depuis longtemps, par l'inflation. Il n'a pas
00:16:18 bonne presse. Javier Milei, Dimitri, son style
00:16:20 déplait, c'est le moins qu'on puisse dire
00:16:22 là encore. Le choc libéral qu'il promet à son
00:16:24 pays va entraîner la récession, estiment
00:16:26 d'ailleurs de nombreuses experts. Qu'en dites-vous ?
00:16:28 - Oui, mais ça doit être la tronçonneuse.
00:16:30 Je pense que c'est la tronçonneuse. - Drôle d'image quand même.
00:16:32 - Ça fait peur aux journalistes, ça fait peur aux experts.
00:16:34 Mais bizarrement, ça a beaucoup plu aux Argentins.
00:16:36 C'est intéressant ça. Et on dirait que
00:16:38 nos confrères journalistes sur lesquels il ne faut pas taper,
00:16:40 eux, ils ont un peu oublié ça.
00:16:42 Les Argentins ont élu
00:16:44 Javier Milei, et bien élu. Vous allez voir ça.
00:16:46 Alors l'Argentine, je rappelle rapidement,
00:16:48 c'est 40 millions d'habitants sur un
00:16:50 pays qui est vaste, comme 5 fois la France.
00:16:52 Géant des céréales et de la
00:16:54 viande. C'est le 4ème producteur mondial
00:16:56 de lithium, qui est un métal indispensable
00:16:58 pour les batteries électriques des
00:17:00 voitures.
00:17:02 C'est aussi des réserves énormes potentielles
00:17:04 de gaz de chi. C'est la 3ème
00:17:06 économie d'Amérique latine.
00:17:08 Mais c'est aussi 150%
00:17:10 d'inflation l'année dernière.
00:17:12 C'était déjà 100% en 2021.
00:17:14 Et en fait,
00:17:16 l'inflation à deux chiffres, ça dure comme ça
00:17:18 depuis 2007. Et si on prend
00:17:20 pour 40 ans, il n'y a pas eu une année
00:17:22 d'inflation faible,
00:17:24 comme nous, on a pu en connaître pendant
00:17:26 des années, voire des décennies.
00:17:28 En 1989, en
00:17:30 Argentine, vous avez 5000%
00:17:32 d'inflation. L'année suivante, en 90,
00:17:34 vous avez plus de 1000% d'inflation.
00:17:36 Et pour la casser, cette inflation,
00:17:38 à l'époque, il faut
00:17:40 provoquer une énorme récession qui va mettre
00:17:42 un quart du pays au chômage.
00:17:44 C'est un pays qui tombe comme ça de caribre
00:17:46 dans cela, sur le plan économique, depuis fort longtemps.
00:17:48 Vous avez un Argentin
00:17:50 sur deux qui vit aujourd'hui
00:17:52 sous le seuil de pauvreté. Pensez quand même
00:17:54 que la grande fierté de l'Argentine dans les années
00:17:56 60-70, c'est sa grande classe moyenne.
00:17:58 C'était ça, la fierté
00:18:00 de l'Argentine. C'était un pays,
00:18:02 Javier Millei l'a beaucoup dit,
00:18:04 on l'a reproché, on a dit qu'il mentait, c'est pas vrai.
00:18:06 Il dit que dans les années 20, c'était un des 10 pays les plus riches
00:18:08 du monde, l'Argentine. Ça, c'est factuellement
00:18:10 documenté. - Mais c'était il y a 100 ans.
00:18:12 - Voilà, mais c'était il y a 100 ans. Et 70%
00:18:14 des jeunes Argentins, aujourd'hui, rêvent d'une chose,
00:18:16 c'est d'émigrer. L'État
00:18:18 argentin a fait 9 fois défaut sur sa
00:18:20 dette en 40 ans. On peut se demander s'il y a pas un problème
00:18:22 de compétence quand même à la tête du pays.
00:18:24 Et l'Argentine a sur le dos
00:18:26 une dette de 44 milliards
00:18:28 de dollars contractée auprès du FMI
00:18:30 il y a 5 ans. C'est le plus gros prêt
00:18:32 jamais accordé par le FMI.
00:18:34 Et alors, parmi les autres
00:18:36 problèmes, au-delà de la compétence
00:18:38 technocratique, si je puis dire, vous avez
00:18:40 aussi le clientélisme et la
00:18:42 corruption. C'est une tradition d'ailleurs dans toute
00:18:44 l'Amérique latine, la corruption qui
00:18:46 pourrit l'Argentine des pieds
00:18:48 jusqu'à la tête. La vice-présidente Christina Kirchner
00:18:50 a été condamnée l'an dernier à 6 ans de prison
00:18:52 pour corruption. Elle n'est pas en
00:18:54 prison parce qu'elle a un mandat
00:18:56 mais ça paraît ahurissant.
00:18:58 Et donc en 20 ans, les Argentins
00:19:00 ont à peu près tout essayé.
00:19:02 Ils ont essayé le dirigisme,
00:19:04 ils ont essayé le libéralisme, de gauche
00:19:06 de droite, et en fait c'est de pire en pire.
00:19:08 Et puis voilà ce type un peu loufoque
00:19:10 c'est vrai que cette tête de... Moi je trouve qu'il a une tête de rockeur
00:19:12 un peu rapide avec ses roues
00:19:14 flaquettes. Prof d'économie...
00:19:16 - On ne peut pas lui faire un jour.
00:19:18 - Non mais c'est vrai moi je trouve... - Non à Dick Rivers oui.
00:19:20 - Ni à l'un ni à l'autre. Pardon Dimitri.
00:19:22 - Non mais prof d'économie
00:19:24 qui fait cloner ses chiens, qui se
00:19:26 vante de pouvoir passer 3 mois sans éjaculer
00:19:28 quand il a une partenaire. Enfin il est un peu
00:19:30 bizarre Javier Milei et surtout
00:19:32 il se présente devant l'électeur avec sa
00:19:34 tronçonneuse, sa grosse tronçonneuse et il dit
00:19:36 en substance avec ça
00:19:38 "si ça ne marche pas, c'est peut-être
00:19:40 qu'on n'y est pas allé assez fort". Voilà.
00:19:42 C'est ça le message qu'envoie Javier Milei
00:19:44 qui est le dégagisme fait homme.
00:19:46 Il dit tout ce qui est de gauche et communiste
00:19:48 avec ces mots là et donc
00:19:50 le 19 novembre il est élu avec
00:19:52 55,5% des suffrages. C'est le
00:19:54 président argentin le mieux élu
00:19:56 depuis le retour de la démocratie en 1983
00:19:58 quand même. Et alors d'emblée qu'est-ce qu'il
00:20:00 fait ? Il réduit le nombre de ministères de
00:20:02 18 à seulement 9
00:20:04 énorme cure d'austérité budgétaire
00:20:06 et le 20 décembre, donc 10 jours seulement
00:20:08 après son investiture, il présente un
00:20:10 mégadécret de nécessité
00:20:12 et d'urgence. Donc ça c'est une disposition
00:20:14 qui est offerte par
00:20:16 la constitution argentine.
00:20:18 Décret qui va modifier
00:20:20 près de 300 normes d'un bloc
00:20:22 et là il vient de dévoiler en plus un projet
00:20:24 de loi supplémentaire de 664
00:20:26 mesures. Donc vous avez en gros
00:20:28 un paquet de 1000 mesures qui a été déployé
00:20:30 en deux textes.
00:20:32 Paquet présenté comme la loi des bases
00:20:34 et point de départ pour la
00:20:36 liberté des Argentins.
00:20:38 Le reset, le retour à zéro.
00:20:40 Et qu'est-ce qu'il y a plus précisément si on se penche sur ces
00:20:42 deux textes ? Alors ça dépote tous
00:20:44 azimuts, je ne vais pas pouvoir vous donner l'ensemble des mesures
00:20:46 mais enfin en substance. Vous avez d'abord
00:20:48 l'abrogation de l'encadrement des loyers
00:20:50 et du contrôle des prix des denrées
00:20:52 essentielles. Alors oui, on va dire que c'est
00:20:54 évidemment populaire quand il y a beaucoup d'inflation
00:20:56 quand on dit on va plafonner le prix des
00:20:58 pâtes, plafonner le prix des loyers,
00:21:00 c'est-à-dire qu'en France c'est ce qu'on a fait
00:21:02 et c'est ce qu'on a fait dans toute l'Europe en partie à cause de
00:21:04 l'inflation. Le problème c'est qu'en fait
00:21:06 ça fait à peu près 4000 ans qu'on est
00:21:08 au courant que ces mesures-là ça ne marche pas. En fait
00:21:10 quand vous plafonnez les prix, qu'est-ce que ça fait ?
00:21:12 Ça décourage les vendeurs, ça les fait
00:21:14 fuir, ça provoque des pénuries,
00:21:16 ça bloque totalement l'investissement. Prenez le
00:21:18 marché immobilier par exemple. Si vous bloquez les
00:21:20 loyers, vous vous empêchez de répercuter
00:21:22 l'inflation, quel est l'avantage d'être
00:21:24 un investisseur dans ces cas-là ? Ça sert à quoi d'acheter
00:21:26 des appartements pour les mettre en location ?
00:21:28 Je vous le dis, on le sait depuis la Grèce antique
00:21:30 ça et depuis même encore avant. On s'est
00:21:32 rendu compte que 4000 ans en arrière
00:21:34 déjà, déjà on avait fait l'expérience
00:21:36 du contrôle des prix et que ça ne fonctionnait pas.
00:21:38 Mais tout le monde s'y est remis parce que c'est populaire
00:21:40 auprès de l'électeur. Et ben voilà
00:21:42 Javier Millei, il a ce courage de celui
00:21:44 qui sait, qui a quelques notions
00:21:46 d'économie, pour dire stop
00:21:48 à cette folie. Il a aussi interdit d'ailleurs
00:21:50 les aides publiques sur les factures d'énergie. Coucou
00:21:52 Emmanuel Macron, vous voyez ?
00:21:54 Évidemment vous allez me dire c'est impopulaire.
00:21:56 Millei veut aussi privatiser 41
00:21:58 entreprises publiques. Alors l'équivalent de
00:22:00 Total Energy, un gros géant pétrolier
00:22:02 public. Air France, SNCF
00:22:04 La Poste, une grande banque
00:22:06 argentine. Il ne veut pas
00:22:08 privatiser Air France. L'équivalent argentin
00:22:10 d'Air France.
00:22:12 Plus anecdotique, alors j'ai trouvé ça très intéressant
00:22:14 parce que très révélateur. - Kilos !
00:22:16 privatiser Air France.
00:22:18 Très révélateur de ce qu'est l'Argentine
00:22:20 il veut permettre aux clubs de football
00:22:22 professionnels de devenir des
00:22:24 sociétés anonymes. Parce que figurez-vous que
00:22:26 les grands clubs de football argentins, Boca Junior
00:22:28 River Plate, etc. Ce sont
00:22:30 des associations sans but lucratif.
00:22:32 Alors on se dit "bon c'est formidable
00:22:34 c'est des associations". Oui mais ça a
00:22:36 comme effet pervers que c'est une
00:22:38 démocratie locale et donc une espèce de populisme
00:22:40 footballistique qui dirige le football et
00:22:42 les talents argentins. Lionel Messi
00:22:44 depuis quand n'a-t-il pas joué en Argentine ? Si il joue
00:22:46 sous le maillot argentin. - Oui, il n'a jamais joué en club avec l'Argentine.
00:22:48 - Donc imaginez que le PSG ou Arsenal
00:22:50 soient des associations à but non lucratif.
00:22:52 Il veut changer ça aussi, Javier Millei.
00:22:54 Dans le champ du droit du travail,
00:22:56 il va offrir l'amnistie aux employeurs
00:22:58 en cas de régularisation du travail au
00:23:00 noir ou en cas de fraude fiscale supérieure
00:23:02 à 100 000 euros. Alors vous allez me dire
00:23:04 c'est une mesure un peu
00:23:06 de faiblesse politique. Non, non c'est du pur pragmatisme
00:23:08 quand dans un pays vous avez 50%
00:23:10 de l'économie qui est en zone grise
00:23:12 qui est en fait de
00:23:14 le secteur informel. Il veut aussi
00:23:16 des sanctions. Alors ça j'ai beaucoup aimé cette mesure.
00:23:18 Pour les organisateurs de manifestations,
00:23:20 vous provoquez de la casse, vous organisez
00:23:22 une manif, il y a de la casse dans le cortège, et bien c'est vous qui payez
00:23:24 et vous risquez même d'aller en prison pour ça.
00:23:26 Il veut aussi rassouplir les règles
00:23:28 en matière légitime défense, etc.
00:23:30 Et alors pour casser l'inflation, puisque
00:23:32 c'est quand même le sujet numéro un des Argentins,
00:23:34 il veut dollariser
00:23:36 l'économie argentine. Alors c'est marrant au moment
00:23:38 où les Russes ou les Chinois veulent dé-dollariser
00:23:40 leurs économies pour casser
00:23:42 leur dépendance aux billets verts.
00:23:44 Lui, Javier Millei, nous dit
00:23:46 non, non, non, je suis prêt à rendre ma souveraineté
00:23:48 monétaire si ça me permet
00:23:50 de sauver économiquement mon pays.
00:23:52 Parce que, en fait, l'analyse qu'il fait,
00:23:54 c'est que pourquoi il y a de l'inflation en Argentine,
00:23:56 pourquoi ça va si mal ? Parce que la Banque Centrale
00:23:58 du pays, qui n'est pas indépendante,
00:24:00 elle fait ce que le politique lui dit.
00:24:02 Donc le politique dit "moi j'ai pas
00:24:04 les ressources nécessaires pour financer mon budget,
00:24:06 je suis en déficit permanent, vous imprimez
00:24:08 des billets, on crée de la masse monétaire,
00:24:10 qu'est-ce que ça fait ? Ben ça génère
00:24:12 de l'inflation, et c'est à la défaveur
00:24:14 des Argentins." Et bien Javier Millei
00:24:16 dit "stop, on arrête ça, ça suffit,
00:24:18 ça suffit". Le problème c'est que quand vous voulez
00:24:20 dollariser votre économie,
00:24:22 il faut que dans les caisses de votre Banque Centrale, vous ayez
00:24:24 du dollar, il n'y en a plus que
00:24:26 21,7 milliards. Alors c'est pas suffisant
00:24:28 finalement pour dollariser votre économie.
00:24:30 Et le paradoxe étant que, en fait, l'économie
00:24:32 du quotidien, l'économie des Argentins,
00:24:34 elle est déjà dollarisée.
00:24:36 Vous payez dans les supermarchés en Argentine
00:24:38 en dollars, vous payez à la station-service
00:24:40 en dollars, vous payez votre loyer aussi d'ailleurs
00:24:42 bien souvent en dollars. On dit que
00:24:44 les Argentins auraient sous le matelas
00:24:46 l'équivalent de 250 milliards de dollars
00:24:48 pour une économie dont
00:24:50 le PIB est de 600
00:24:52 milliards. Et même à la télévision argentine,
00:24:54 pratiquement au rythme de la
00:24:56 météo, c'est à toutes les heures, on vous donne le cours du "blue dollar".
00:24:58 C'est-à-dire, en fait,
00:25:00 le cours informel,
00:25:02 si vous voulez, de la parité entre
00:25:04 le PSO argentin qui ne vaut plus rien
00:25:06 et l'eudollar lui-même.
00:25:08 - Sacré programme que celui de Javier Millei.
00:25:10 Reste à savoir s'il va parvenir à le faire adopter par le Congrès
00:25:12 argentin, parce que ça c'est une autre
00:25:14 paire de manches. Sans parler, vous parliez de ce
00:25:16 record qu'il a fait aux élections,
00:25:18 mais les Argentins sont quand même nombreux dans les rues
00:25:20 à manifester, notamment à Buenos Aires.
00:25:22 - Oui, oui. Alors en fait, pas tant que ça.
00:25:24 On est en image un peu tronquée, on a l'impression que c'est les Gilets jaunes,
00:25:26 que c'est le grand soir en Argentine. Non, non, pas tant que ça.
00:25:28 Vous avez eu plusieurs manifestations, mais
00:25:30 vous avez eu quelques milliers d'Argentins, à l'appel des
00:25:32 syndicats, des partis de gauche, qui sont venus
00:25:34 manifester, mais en fait, ça reste
00:25:36 relativement modeste.
00:25:38 Il y a trois problèmes qu'identifient
00:25:40 les Argentins. Les trois
00:25:42 vices de leur pays, ils le disent de la manière suivante,
00:25:44 c'est l'inflation, c'est la corruption,
00:25:46 et enfin, c'est ce qu'ils appellent la
00:25:48 grietta. La grietta, en Argentin,
00:25:50 en espagnol,
00:25:52 ça veut dire la fissure, la polarisation.
00:25:54 Et Ravien Milehi, si vous voulez,
00:25:56 dans le choix qu'ont fait les Argentins
00:25:58 d'un candidat qui dit "du passé faisons
00:26:00 tableau rase", d'une certaine manière, ce qui est un peu paradoxal
00:26:02 pour un anticommuniste comme lui,
00:26:04 c'est un symptôme de cette polarisation,
00:26:06 mais en même temps, les gens,
00:26:08 on sent, les Argentins, ils ont envie de lui donner
00:26:10 sa chance, parce qu'après tout, quelqu'un
00:26:12 qui affiche une telle volonté,
00:26:14 qui dit en fait "on a peut-être
00:26:16 pas tout essayé", moi je trouve que ça
00:26:18 résonne, dans un pays comme la France, où on a
00:26:20 l'impression d'avoir tout essayé, où il n'y a
00:26:22 plus beaucoup de volonté politique. Alors,
00:26:24 le journal Le Monde, il y a quelques jours, qualifiait
00:26:26 Milehi de "distraction
00:26:28 démagogique pour
00:26:30 un peuple désespéré". Alors moi, j'ai trouvé
00:26:32 la formule humiliante
00:26:34 pour les Argentins, insultante même pour eux,
00:26:36 parce que condamné comme ça,
00:26:38 Milehi par avance, tout simplement parce
00:26:40 qu'en fait, Milehi ne croit pas que l'État
00:26:42 puisse tout, en fait. C'est ça en fait, le reproche
00:26:44 fondamental que l'on fait à Javier Milehi,
00:26:46 et ça tronçonne, c'est comment ça, "mais vous croyez pas
00:26:48 que l'État peut tout faire ?" Eh ben non, il est en train
00:26:50 de nous dire que peut-être même c'est LE problème,
00:26:52 et c'est ça fondamentalement qu'on reproche à Javier Milehi.
00:26:54 Rendez-vous dans quelques mois,
00:26:56 pour faire le bilan de son action politique.
00:26:58 - Oui, parce qu'il vient d'arriver. - Il faudrait-il un Javier Milehi
00:27:00 à la tête de l'État français, ça c'est une toute autre
00:27:02 question à laquelle on ne répondra pas. - Je ne crois pas, François.
00:27:04 - Pas certain non plus. En effet, on va marquer une courte pause,
00:27:06 se retrouver avec la suite des éditos du soir.
00:27:08 La première question qu'on va se poser avec Marc Menand,
00:27:10 c'est pourquoi célébrons-nous la nouvelle année
00:27:12 un 1er janvier ? Je vous avoue que je ne m'étais jamais
00:27:14 posé la question, et pour en avoir discuté avec vous,
00:27:16 je me suis dit que c'est vrai que c'est essentiel
00:27:18 de connaître la réponse. Alors, à tout de suite.
00:27:20 - Charlotte Dornel, Mathieu Bocoté, Dimitri Pavlenko,
00:27:30 Marc Menand, vous l'aurez compris,
00:27:32 le carédas,
00:27:34 tiens, je vais vous appeler comme ça,
00:27:36 le carédas de Face à l'Info, les mousquetaires,
00:27:38 évidemment, je suis le modeste mousqueton,
00:27:40 jusqu'à jeudi.
00:27:42 Avec vous, on pense évidemment
00:27:44 à Christine. Marc Menand,
00:27:46 c'est la deuxième partie, je l'entame avec vous.
00:27:48 On va ouvrir donc une parenthèse
00:27:50 historique. Cher Marc, vous allez
00:27:52 répondre à une question, je le disais avant la pause,
00:27:54 que personne ne s'est jamais posée. Mais quant
00:27:56 aux aurores, aujourd'hui, nous nous sommes parlé,
00:27:58 que vous m'avez proposé ce sujet, je me suis dit "mais oui, c'est vrai,
00:28:00 pourquoi et depuis quand
00:28:02 célébrons-nous la nouvelle année, un 1er
00:28:04 janvier, Marc Menand, nous sommes toutes oui ?
00:28:06 - Alors il faut déjà fouiner l'histoire,
00:28:08 que faisaient les ancêtres, les ancêtres,
00:28:10 les ancêtres remontant à
00:28:12 l'Antiquité. Déjà,
00:28:14 ce que l'on célèbre avant tout,
00:28:16 c'est le solstice d'hiver.
00:28:18 Ah, les bacchanals,
00:28:20 le carnaval,
00:28:22 soudain, on rompt avec les règles établies,
00:28:24 il n'y a plus de hiérarchie,
00:28:26 on folâtre dans les rues, on se laisse
00:28:28 aller à tout,
00:28:30 à toutes les incandescences.
00:28:32 Imaginez, tant
00:28:34 rêver, tant extraordinaire.
00:28:36 - Je ne peux pas imaginer.
00:28:38 - De part du regret.
00:28:40 - Arrêtez, vous allez déraper.
00:28:42 - Et, cette époque
00:28:44 voit par exemple à Babylone
00:28:46 des frasques
00:28:48 inouïes. Et puis, il y a César
00:28:50 qui le 1er fixera
00:28:52 au 1er janvier
00:28:54 le nouvel an.
00:28:56 Il durera durant son règne, on est au moins 46.
00:28:58 Pourquoi ? Parce qu'il y a
00:29:00 un dieu, Janus.
00:29:02 Janus, il a deux faces.
00:29:04 Il regarde derrière, il regarde
00:29:06 devant. Ça signifie quoi ?
00:29:08 Ça signifie qu'il est dans
00:29:10 la section,
00:29:12 le partage
00:29:14 du temps. Et, comme ça
00:29:16 fête, c'est le 1er janvier.
00:29:18 Voilà, nous y sommes.
00:29:20 Alors, en France, vous allez me dire,
00:29:22 apparemment, les Gaulois,
00:29:24 à part le solstice, toujours le solstice,
00:29:26 les équinoxes,
00:29:28 ça ce sont les grandes fêtes.
00:29:30 Et à chaque fois, on oublie.
00:29:32 Oui, oui, mais c'est extraordinaire parce que
00:29:34 quand des sociétés ont trop de
00:29:36 coercition, ont trop
00:29:38 de règles à
00:29:40 observer, il faut
00:29:42 de temps en temps, pour éviter
00:29:44 la révolte, dire pendant 3-4 jours
00:29:46 "Allez-y, tout est permis".
00:29:48 Et là, ensuite,
00:29:50 eh bien, on reprend son rang.
00:29:52 Mais sinon, vous avez l'esclave
00:29:54 qui est en train de devenir, durant ce
00:29:56 temps du carnaval, le roi
00:29:58 servi par son propre maître.
00:30:00 Les
00:30:02 Mérovingiens
00:30:04 vont établir le
00:30:06 nouvel an
00:30:08 le 1er mars. On n'est pas
00:30:10 loin de l'équinoxe, vous voyez, c'est-à-dire, c'est le
00:30:12 printemps, c'est la montée de la sève,
00:30:14 les jours qui s'allongent,
00:30:16 il y a quelque chose de rayonnant,
00:30:18 ça montre que l'avenir
00:30:20 nous appartient à les Mérovingiens.
00:30:22 Et puis, Charlemagne se
00:30:24 présente. Charlemagne, il est de l'autre
00:30:26 côté du Rhin, vous le savez bien,
00:30:28 c'est un conquérant, il n'est pas de chez nous,
00:30:30 mais néanmoins, il s'accapare
00:30:32 le territoire, impose sa loi,
00:30:34 et il se décrète
00:30:36 empereur, et se fait élire
00:30:38 empereur, un 25
00:30:40 décembre, pour pouvoir être
00:30:42 d'autant plus sous les
00:30:44 auspices du seigneur. Et ça devient
00:30:46 le 25 décembre,
00:30:48 le premier de l'an.
00:30:50 Forcément, les changements
00:30:52 de dynastie, nous
00:30:54 arrivons au Capetien. Alors
00:30:56 le Capetien, ça fait plaisir à Charlotte,
00:30:58 il pense à Pâques.
00:31:00 - Pourquoi particulièrement à Charlotte ? - Parce que à Pâques,
00:31:02 et la Pâques permettrait
00:31:04 le samedi saint...
00:31:06 - C'est une grande histoire.
00:31:08 - Le samedi saint devient
00:31:10 le premier jour de l'année.
00:31:12 Le seul problème, c'est que
00:31:14 le premier, le samedi
00:31:16 saint, il n'est pas fixe.
00:31:18 Alors il y a une sorte d'oscillation
00:31:20 de 20 jours.
00:31:22 Tout ça pose des problèmes
00:31:24 administratifs. Accélérons le temps,
00:31:26 et trouvons-nous sous
00:31:28 Henri II, qui disparaît
00:31:30 lors d'un tournoi. Il se fait embrocher.
00:31:32 - Jusqu'à Henri II, c'est pas vraiment...
00:31:34 - Ah ben non, et puis selon les régions,
00:31:36 on a...
00:31:38 Chacun y va
00:31:40 de son petit Teddy.
00:31:42 Henri II
00:31:44 est victime
00:31:46 de son tournoi. Son jeune fils,
00:31:48 François II,
00:31:50 lui succède. Malheureusement,
00:31:52 au bout d'un an, qui bonhomme,
00:31:54 il disparaît, et c'est son frère,
00:31:56 Charles IX, qui est sur le trône.
00:31:58 Oh, il n'a que 10 ans, le gamin !
00:32:00 - Là, on est quoi ? Au début du XVIe siècle ? - On est, voilà,
00:32:02 on est en 1560, à peu près.
00:32:04 - Deuxième moitié du XVIe siècle.
00:32:06 - Et la disparition
00:32:08 de ce petit François
00:32:10 place le gamin sur le trône,
00:32:12 et c'est Catherine de Médicis.
00:32:14 On oublie la grandeur
00:32:16 de Catherine de Médicis. C'est certainement
00:32:18 l'une des plus grandes dames de notre
00:32:20 histoire. Elle a fait front
00:32:22 aux guerres de religion, guerres
00:32:24 qui
00:32:26 sèment une
00:32:28 cisanie permanente sur le
00:32:30 territoire. Il faut trouver les bonnes
00:32:32 lois pour essayer de faire en sorte
00:32:34 que la tolérance qu'avait eue
00:32:36 François Ier pour les protestants
00:32:38 soit enracinée. Alors on va
00:32:40 voter le
00:32:42 droit pour les protestants
00:32:44 de culte, mais en dehors
00:32:46 des grandes villes. Il y aura
00:32:48 un massacre en 1562,
00:32:50 massacre
00:32:52 qui est mené
00:32:54 par le duc de Guise.
00:32:56 Le duc de Guise, il se présente à Vassy,
00:32:58 on lui dit "mais dis-donc, il y a les protestants
00:33:00 qui sont là, en grande
00:33:02 cérémonie".
00:33:04 Il dit "mais c'est intolérable". Il envoie ses
00:33:06 hommes, il n'est pas question
00:33:08 d'arrêter l'office et là,
00:33:10 on trucide, on trucide. Et nous
00:33:12 voilà de nouveau dans la guerre.
00:33:14 Et comment affirmer
00:33:16 le trône d'un jeune roi alors
00:33:18 que le pays se déchire ? Catherine de
00:33:20 Médicis décide un grand
00:33:22 tour de France. Aller de
00:33:24 ville en ville avec la cour
00:33:26 et son enfant et de dire
00:33:28 "nous sommes tous
00:33:30 du même peuple, nous devons
00:33:32 une sorte de fraternité, nous devons
00:33:34 nous reconnaître".
00:33:36 Et les voilà qui cheminent
00:33:38 à 16 000 chevaux. C'est sur
00:33:40 plus de 50 kilomètres
00:33:42 que la cour s'étale.
00:33:44 Il y a les chariots dans lesquels on a
00:33:46 placé la vaisselle,
00:33:48 l'éteinture, les meubles.
00:33:50 Et quand ils arrivent
00:33:52 dans une ville,
00:33:54 on dresse les arcs de
00:33:56 triomphe. Les rues sont gorgées
00:33:58 de fleurs et on applaudit
00:34:00 à tout rompre. Parmi les pages,
00:34:02 il y a un petit bonhomme, oh, il est mignon comme
00:34:04 tout. Il sent un peu l'ail.
00:34:06 Il s'appelle Henri, Henri de Navarre.
00:34:08 Il fait partie donc
00:34:10 de la garde rapprochée
00:34:12 du jeune roi Charles IX.
00:34:14 Et puis il y a un escadron,
00:34:16 l'escadron noir. Ça c'est Catherine de
00:34:18 Médicis. Dans ce monde de
00:34:20 tension, dans ce monde de
00:34:22 haine, il est bon d'avoir des espions.
00:34:24 Alors elle a formé les jeunes filles
00:34:26 les plus belles, le refrain
00:34:28 "la culture la plus flamboyante"
00:34:30 afin que les hommes
00:34:32 cherchent à les courtiser. Oh,
00:34:34 n'y voyez point mal.
00:34:36 Satanique, individu.
00:34:38 Non, c'est simplement de l'amour
00:34:40 platonique qu'elle espère
00:34:42 afin que ces gens
00:34:44 puissent obtenir les informations
00:34:46 qui permettent de déceler
00:34:48 éventuellement la volonté d'attenter
00:34:50 à la vie du roi ou à des
00:34:52 membres de la cour.
00:34:54 Et on se retrouve
00:34:56 dans le Roussillon, dans un
00:34:58 château. Et là pendant trois
00:35:00 semaines, on festoie, on se laisse
00:35:02 aller, c'est extraordinaire.
00:35:04 Les grandes ripailles bien évidemment.
00:35:06 Mais, Michel de
00:35:08 l'Hôpital, qui est le Premier Ministre en quelque
00:35:10 sorte, avait fait enteriner
00:35:12 au début de l'année, au moment où il avait
00:35:14 accordé les possibilités
00:35:16 de culte aux protestants,
00:35:18 il avait envisagé que le premier
00:35:20 janvier devienne
00:35:22 le début de l'année afin qu'il
00:35:24 n'y ait pas tous ces problèmes
00:35:26 d'administratif.
00:35:28 Parce que vous voyez bien que d'une région à l'autre
00:35:30 on n'a pas les mêmes dates. On ne sert plus.
00:35:32 Et là quand on chemine, on s'aperçoit
00:35:34 qu'on n'est pas tout à fait
00:35:36 dans la même harmonie.
00:35:38 Et là le roi
00:35:40 décide, l'édit du
00:35:42 Roussillon, et qui fait du
00:35:44 premier janvier la date
00:35:46 du début de l'année.
00:35:48 Quelques semaines plus tard,
00:35:50 on sera à Aix-en-Provence.
00:35:52 Aix-en-Provence, il y a un personnage extravagant
00:35:54 qui est là, qui se présente
00:35:56 avec ce barbe. Sa barbe, il s'appelle
00:35:58 Nostradamus.
00:36:00 Quand il aperçoit le petit page dont je vous ai parlé
00:36:02 il y a quelques instants,
00:36:04 il se tourne vers la reine
00:36:06 et il dit "Celui-là..." - Il a mauvaise haleine.
00:36:08 - Oui, non mais celui-là aura...
00:36:10 - C'est l'ail. - Oui, aura
00:36:12 l'héritage de tous
00:36:14 les Valois. Épouvante !
00:36:16 Elle qui est très superstitieuse.
00:36:18 Ça signifie que ses fils,
00:36:20 il y en a d'autres derrière,
00:36:22 Charles IX, il y a entre autres
00:36:24 celui qui sera Henri III.
00:36:26 Eh bien, tous ses fils
00:36:28 vont disparaître
00:36:30 et c'est Henri le protestant
00:36:32 qui sera sur le trône.
00:36:34 Voilà ce qui se passe à Aix.
00:36:36 Le tour de France dure
00:36:38 deux ans et ensuite
00:36:40 il y aura la Saint-Barthélemy.
00:36:42 Saint-Barthélemy
00:36:44 qui est exécutée, si je puis dire,
00:36:46 quatre jours
00:36:48 après le mariage
00:36:50 d'Henri, Henri de Navarre,
00:36:52 avec
00:36:54 la petite Margot,
00:36:56 Marguerite, celle qui était
00:36:58 dans les jupettes,
00:37:00 si je puis dire, de l'escadron noir.
00:37:02 Pourquoi Margot ?
00:37:04 Eh bien parce que c'est une ribaude
00:37:06 dans le vocabulaire
00:37:08 du peuple et son frère,
00:37:10 Charles IX, qui était un peu fou,
00:37:12 eh bien l'avait surnommée Margot.
00:37:14 C'est comme ça qu'elle deviendra
00:37:16 la reine Margot.
00:37:18 Voilà, vous savez à peu près tout.
00:37:20 - J'ai déjà parlé de ce que j'ai entendu.
00:37:22 - C'est pas mal.
00:37:24 - Jamais je me suis posé la question
00:37:26 de pourquoi est-ce qu'on fait ça.
00:37:28 Pour moi c'était logique.
00:37:30 - Eh bien non.
00:37:32 - Tout est une explication.
00:37:34 - J'ai une question pour vous.
00:37:36 Où est-ce que vous avez trouvé
00:37:38 l'information que le page
00:37:40 Saint-Élaïe ?
00:37:42 - Ah bah parce que...
00:37:44 Déjà c'est une information,
00:37:46 mais quiconque s'intéresse à Henri IV
00:37:48 et à son baptême, son grand-père
00:37:50 prit la petite gousse d'ail
00:37:52 et badigeonna les lèvres
00:37:54 car c'était la façon
00:37:56 d'éviter que les infections
00:37:58 des virus viennent frapper
00:38:00 le petit bonhomme.
00:38:02 - J'imaginerais que janvier venait de Janus.
00:38:04 - Eh bah voilà.
00:38:06 - Il est essentiel ce rapport.
00:38:08 Merci et bravo, cher Marc Menand,
00:38:10 pour cette parenthèse historique.
00:38:12 Donc, dit délicat,
00:38:14 transition, parce que le sujet
00:38:16 que je vais aborder avec Charlotte
00:38:18 ensemble dans quelques secondes,
00:38:20 il est particulièrement...
00:38:22 - Glauque ?
00:38:24 - Glauque, oui, je cherchais le mot,
00:38:26 mais vous l'avez trouvé avant moi.
00:38:28 Les agressions sexuelles ou viols,
00:38:30 Charlotte, ne sont pas rares en France.
00:38:32 Ça, on en a tous bien conscience,
00:38:34 malheureusement, mais certains retiennent
00:38:36 plus encore notre attention.
00:38:38 La vôtre, ce soir, comme celui de cette femme,
00:38:40 âgée de 75 ans, le matin du 1er janvier.
00:38:42 Que s'est-il passé ? Et faut-il s'en inquiéter, surtout ?
00:38:44 - Déjà, il faut peut-être s'inquiéter de, là aussi,
00:38:46 notre habitude. C'est-à-dire qu'on voit passer ça,
00:38:48 je dis rapidement les faits, je ne vais pas rentrer
00:38:50 dans le détail, mais c'est en Seine-et-Marne,
00:38:52 cette fois-ci, un homme d'une trentaine d'années
00:38:54 qui rentre par la fenêtre ou par une porte
00:38:56 mal fermée à 7h du matin.
00:38:58 Il tombe d'abord sur le mari handicapé
00:39:00 qui ne peut pas bouger dans son lit, qui hurle
00:39:02 donc en voyant cet homme qui rentre dans la maison.
00:39:04 Ça attire l'attention de sa femme,
00:39:06 qui est dans une autre chambre, qui se lève
00:39:08 et qui est violée par cet homme
00:39:10 en présence donc de son mari, qui ne peut pas bouger.
00:39:12 Dans l'horreur, on est à peu près au maximum, je pense.
00:39:15 Et ensuite, après le viol, vous l'avez fait remarquer
00:39:18 dans le sommaire, il lui demande 20 euros.
00:39:20 Il y a quelque chose d'à la fois de dérisoire
00:39:22 et d'abominable, en fait, dans cette demande.
00:39:24 Puis il fuit.
00:39:26 C'est un homme, vous l'avez dit, de type africain
00:39:28 qui est aujourd'hui recherché.
00:39:30 Et ça retient notre attention parce que
00:39:32 en réalité, c'est inimaginable.
00:39:34 C'est aussi simple que ça, je pense.
00:39:36 Et en même temps, c'est pas si rare que ça.
00:39:38 C'est-à-dire que j'ai pris, franchement,
00:39:40 vous tapez simplement "viol personnes âgées" en France,
00:39:44 vous avez des dizaines, vraiment,
00:39:46 d'articles qui sortent ici et là en France.
00:39:49 Une femme de 67 ans violée et agressée
00:39:51 violemment dans les Yvelines il y a quelques mois,
00:39:53 elle, on lui a volé deux bagues et sa carte bleue, par exemple.
00:39:56 Une femme de 93 ans qui est morte au CHU d'Argenteuil.
00:40:00 Après une autre de 95 ans,
00:40:02 les deux ont été violées par le même homme
00:40:04 et elles en sont mortes quelques jours plus tard.
00:40:06 Une femme de 70 ans agressée,
00:40:09 tentative de viol à Tours sur les marches de son domicile.
00:40:12 Une femme de 83 ans à 17h30 par deux jeunes hommes.
00:40:16 En l'occurrence, ils étaient, eux, Algériens.
00:40:18 Pareil, qui lui demande 50 euros en liquide en partant.
00:40:21 Une femme de 95 ans à son domicile.
00:40:23 C'est pas rare.
00:40:25 C'est pas rare et les profils se répètent.
00:40:27 Il est impossible d'être exhaustif ni de rentrer dans le détail.
00:40:30 On avait parlé de cette femme, Fabienne,
00:40:32 qui avait, elle, à peine 70 ans,
00:40:34 à Lille et qui avait été littéralement massacrée,
00:40:37 elle a eu aussi des sévices sexuels,
00:40:39 elle en était, elle aussi, morte.
00:40:41 Et là où ça doit nous inquiéter,
00:40:43 c'est qu'il y a des profils qui se détachent
00:40:45 très clairement dans ces affaires.
00:40:47 D'abord, ils sont plutôt jeunes,
00:40:49 alors que les victimes, elles, sont très âgées.
00:40:51 Ils sont assez souvent étrangers,
00:40:54 très largement marginaux et assez récemment arrivés.
00:40:57 Ils sont non seulement étrangers,
00:40:58 mais arrivés dans les vagues migratoires,
00:41:00 on va dire, assez récentes.
00:41:01 Et ce sont des profils qui, par ailleurs,
00:41:04 se multiplient sur le terrain de la psychiatrie.
00:41:06 Vous verrez pourquoi j'insiste là-dessus.
00:41:08 Parce qu'évidemment, il y a des troubles psychologiques
00:41:11 ou psychiatriques qui sont graves
00:41:13 et qui sont décelés chez eux.
00:41:15 Et ça s'inscrit dans l'augmentation d'une violence
00:41:17 de plus en plus barbare,
00:41:18 notamment à l'égard des plus vulnérables.
00:41:20 Il y a l'horreur du viol,
00:41:22 il y a l'horreur du viol sur personnes handicapées,
00:41:24 sur enfants ou sur personnes âgées,
00:41:26 qui... C'est pas que c'est moins grave pour la victime,
00:41:30 et que c'est plus grave pour la victime,
00:41:31 c'est qu'on sent bien qu'il y a quelque chose
00:41:33 d'encore plus barbare, surtout dans la répétition,
00:41:35 à l'échelle d'une société, évidemment.
00:41:37 Donc là, en l'occurrence, nous avons des personnes vulnérables,
00:41:40 qui sont non seulement des femmes,
00:41:41 mais aussi des enfants et des personnes âgées.
00:41:43 Mais Charlotte, comment comprendre que nous en parlions aussi peu,
00:41:46 que ces sujets peinent vraiment à prendre la place
00:41:48 qu'ils méritent dans notre actualité ?
00:41:50 Il y a plusieurs raisons à cela.
00:41:51 Il y en a une qu'on a souvent évoquée ici,
00:41:54 c'est la question des victimes elles-mêmes.
00:41:56 La question des victimes, d'abord, il faut le dire,
00:41:59 et c'est atroce, et c'est vrai pour toutes les victimes,
00:42:01 quand il n'y a pas d'image,
00:42:02 il y a en général moins d'indignation,
00:42:05 en tout cas, ça prend moins de place médiatiquement.
00:42:07 Je dis ça parce qu'on avait vu à Cannes, par exemple,
00:42:09 cette femme être renversée par des adolescents,
00:42:12 ça avait ému le pays entier, alors qu'elle n'était,
00:42:14 c'est horrible ce que je veux dire,
00:42:15 mais elle n'était que renversée dans la rue,
00:42:17 et non pas violée à domicile.
00:42:18 Forcément, à domicile, vous avez...
00:42:19 - Le gamin qui lui volait de l'argent,
00:42:20 qui lui volait une somme dérisoire...
00:42:22 - C'était déjà insupportable.
00:42:24 Là, en l'occurrence, des viols à domicile,
00:42:26 évidemment, on ne risque pas d'avoir des images.
00:42:28 Mais vous avez aussi le, comment dire,
00:42:30 on le sait dans les affaires de viol et d'agression sexuelle,
00:42:32 les plaintes sont relativement rares
00:42:34 par rapport au nombre d'agressions qu'il y a.
00:42:37 C'est encore pire, si je puis dire,
00:42:39 chez les personnes âgées,
00:42:40 d'abord parce que le choc est démultiplié,
00:42:43 et que, comme toute victime d'agression sexuelle,
00:42:47 elles ont du mal à en parler,
00:42:48 mais la communication est extrêmement difficile
00:42:50 avec les enquêteurs, notamment, vous voyez,
00:42:52 des enquêteurs, un des policiers à qui j'ai posé la question,
00:42:54 il me dit, avec les personnes âgées,
00:42:56 c'est extrêmement difficile, d'abord parce qu'elles ont honte,
00:42:58 mais de manière exponentielle,
00:43:00 alors que c'est déjà quelque chose qui est assez présent.
00:43:02 - La sidération qui doit être...
00:43:03 - Il y a la sidération absolument terrible,
00:43:05 et en général, l'échange se fait via les familles,
00:43:08 qui elles-mêmes ont du mal à communiquer.
00:43:10 Donc en général, c'est le mutisme absolu,
00:43:12 et elles sont, par ailleurs, souvent âgées,
00:43:14 donc handicapées par la maladie ou par l'âge, tout simplement,
00:43:17 et que quand vous ouvrez une enquête,
00:43:21 évidemment, avec le juge d'instruction,
00:43:22 ce sont des poursuites extrêmement longues,
00:43:24 fastidieuses, on le sait, c'est pour vrai pour toutes les victimes,
00:43:27 quand vous avez 90 ans, vous imaginez bien que c'est compliqué.
00:43:30 Il y a la question aussi des agresseurs,
00:43:32 ça on l'a aussi beaucoup abordé,
00:43:34 qui en disposent très clairement,
00:43:36 c'est pour ça que je me suis attardée sur leur profil,
00:43:38 c'est pas tellement le fait qu'ils soient jeunes,
00:43:39 c'est le fait qu'ils soient souvent étrangers,
00:43:41 et qu'il y ait un terrain de barbarie vraiment atroce,
00:43:45 et nous savons malheureusement que sur ce terrain-là,
00:43:48 la défense des femmes dépend très largement de leurs agresseurs.
00:43:51 On a parlé récemment des viols,
00:43:53 enfin des horreurs qui ont été commises,
00:43:55 notamment en Israël,
00:43:57 on avait parlé des viols de colonne,
00:43:59 on parle assez régulièrement sur cette antenne
00:44:02 des viols et des agressions sexuelles dans le métro parisien,
00:44:05 qui sont des sources du ministère de l'Intérieur,
00:44:07 très largement dues, là encore une fois,
00:44:09 à des étrangers, en l'occurrence assez récemment arrivés,
00:44:13 et il y a une troisième donnée,
00:44:15 qui est donnée par Maître Karine Durieux-Dibolt,
00:44:17 qui est une avocate spécialisée dans la défense de ces victimes très âgées,
00:44:21 et qui parlait récemment,
00:44:23 on peut jeter ça comme ça dans le débat,
00:44:26 et qui parle de la question de la pornographie,
00:44:28 et de la pornographie notamment,
00:44:30 vous savez, sur les réseaux, le dark web,
00:44:33 la pornographie évidemment non autorisée,
00:44:36 qui met de plus en avant des actes sexuels
00:44:39 de jeunes hommes sur des femmes très âgées.
00:44:41 Et elle prend l'exemple d'un site
00:44:43 qui a des centaines de millions de visites mensuelles,
00:44:45 qui est évidemment non autorisé,
00:44:47 et sur lequel on trouve les publicités,
00:44:49 entre deux vidéos que vous consommez,
00:44:51 et les publicités qui vous incitent à,
00:44:53 je ne vais pas vous donner les termes exacts,
00:44:55 parce que j'avais envie de vomir en les lisant,
00:44:57 mais qui vous incitent très clairement à avoir des relations sexuelles,
00:45:00 avec ou sans consentement, sur des personnes âgées,
00:45:02 sur un cerveau déjà fragile,
00:45:04 vous imaginez les dégâts que ça peut faire, évidemment.
00:45:07 - Comment est-ce qu'on répond à cette violence,
00:45:09 si on n'arrive pas vraiment à l'aborder,
00:45:11 que les victimes ne portent pas plainte,
00:45:13 que les troubles psy sont aussi récurrents ?
00:45:16 - Je pense qu'il y a une chose qu'il faut reconnaître avec humilité,
00:45:19 c'est qu'on ne peut pas régler tous les problèmes du monde,
00:45:21 il y en a certains qui sont très compliqués,
00:45:23 puis là on est devant une espèce de mal tellement brut,
00:45:26 qu'il nous désarme dans une certaine mesure.
00:45:29 Mais il y a une chose à retenir, notamment du profil,
00:45:32 c'est que ces affaires sont suffisamment rares,
00:45:36 pour que nous n'ayons pas à craindre la généralisation absurde,
00:45:40 mais suffisamment régulières pour qu'on s'y intéresse sérieusement.
00:45:43 Or, nous avons en effet des profils jeunes,
00:45:45 mais souvent étrangers, avec des problèmes psychiatriques lourds.
00:45:52 - Des antécédents.
00:45:54 - Avec des antécédents psychiatriques lourds.
00:45:56 Vous savez, c'est cette fameuse question du déséquilibre.
00:45:58 Or là, il y a quelque chose que, par exemple,
00:46:00 nous n'avons pas regardé en face au moment de voter cette loi immigration,
00:46:03 c'est que, notamment sur la question des demandes d'asile,
00:46:06 le trouble psychiatrique aujourd'hui chez un étranger,
00:46:09 s'il n'a pas les moyens, si ça n'existe pas dans son pays,
00:46:12 si le soin n'existe pas dans son pays,
00:46:15 ou s'il n'a pas les moyens d'y aborder,
00:46:17 c'est une des raisons de l'asile.
00:46:19 Ça rend inexpulsable et ça pèse sur les services psychiatriques français.
00:46:24 Or, personne n'aura la mêlée honnêteté de dire que nos services psychiatriques
00:46:28 sont en mesure d'accueillir plus de gens encore
00:46:30 que ce que la France compte de malades sur ce terrain-là.
00:46:34 Nous avons des services absolument débordés.
00:46:36 Or, nous allons sur le terrain de la générosité,
00:46:39 et nous continuons à vouloir faire de ce problème psychiatrique
00:46:43 une raison de droit d'asile.
00:46:45 D'abord, c'est de la folie, c'est de l'orgueil,
00:46:49 c'est évidemment pas de la générosité,
00:46:51 surtout pas pour les femmes, en l'occurrence,
00:46:53 mais même pour leurs victimes de manière générale,
00:46:56 puisque les déséquilibrés ne frappent pas que sur le terrain sexuel,
00:46:59 et pas que sur le terrain sexuel pour les personnes âgées.
00:47:02 Et je dis ça, c'est un point, cette question du problème psychiatrique
00:47:07 qui est encore plus fort, on va dire,
00:47:09 chez les immigrés notamment, illégaux, de ces dernières années,
00:47:12 que dans la population générale, c'est un sujet ultra renseigné,
00:47:15 jusqu'à l'Organisation mondiale de la santé,
00:47:18 qui a rendu les chiffres, alors évidemment,
00:47:20 il y a mille et une raisons pour ça,
00:47:22 il y a le parcours de vie désastreux de ces personnes-là,
00:47:25 la question de la violence vécue et transmise
00:47:28 dans les sociétés d'origine, le rapport à la femme, tout simplement,
00:47:31 la volonté de conquête qui existe chez certains d'entre eux
00:47:35 et dans certaines sociétés reconstituées dans lesquelles ils habitent ici,
00:47:40 le rapport à la femme tout court,
00:47:42 la gestion des pulsions sexuelles qui n'est pas éduquée de la même manière,
00:47:45 non seulement dans toutes les cultures, mais dans toutes les familles, évidemment,
00:47:48 et tout ça en même temps, dans le parcours de quelqu'un
00:47:52 qui n'a pas du tout le même rapport à la violence tout court
00:47:57 et le même rapport à la femme, ça donne un désastre absolu.
00:48:00 Que cette question ne soit jamais évoquée.
00:48:02 Alors là, évidemment, on atteint des...
00:48:04 - Des extrêmes. - Des extrêmes avec les personnes âgées,
00:48:06 mais de manière générale, quand le ministère de l'Intérieur lui-même
00:48:09 a des chiffres de surreprésentation étrangère sur la question des violences faites aux femmes,
00:48:13 que ce ne soit même pas un sujet de débat dans le pays...
00:48:17 - Surtout pas un sujet pour la néo-féministe.
00:48:19 - Non, mais justement, elle n'impose pas ce sujet-là,
00:48:21 c'est-à-dire que soit on veut traiter la question des violences faites aux femmes
00:48:24 en commençant par les plus graves, ça me semble assez logique,
00:48:27 soit on ne veut pas traiter les violences faites aux femmes
00:48:31 quand les agresseurs sont difficiles à digérer politiquement,
00:48:34 en quel cas on se fout de la gueule du monde, pour le dire simplement.
00:48:37 - Terrible et vertigineux, constat fait par Charlotte Dornalas.
00:48:40 Vous voulez y apporter un commentaire, Mathieu ?
00:48:42 - Non, mais en fait, je suis absolument d'accord lorsqu'elle parle de la question psychiatrique.
00:48:45 La question psychiatrique, d'un point de vue occidental, habituel,
00:48:48 la psychiatrie, ça concerne quelques personnes,
00:48:51 et on ne parle pas d'effondrement psychique ou psychiatrique généralisé,
00:48:54 soit de communautés, soit de sociétés.
00:48:56 Or, je crois qu'on est de plus en plus entrés dans une société
00:48:58 qui, par la banalisation de la violence, qui, par l'effondrement du lien social,
00:49:02 qui, par une forme de relativisme fou qui engendre sa part de fanatisme,
00:49:06 eh bien, il y a un effondrement, non seulement de la raison,
00:49:08 mais des mécanismes élémentaires d'appréhension du réel
00:49:10 dans une partie croissante de la société,
00:49:12 et ça touche certaines communautés en particulier.
00:49:14 - Puis c'est la question du vivre ensemble, d'une manière générale,
00:49:16 qui est à chaque fois reposée à travers des cas comme ceux
00:49:19 qui sont abordés ce soir par Charlotte Dimitri.
00:49:21 - Oui, mais je crois aussi qu'il y a un discours
00:49:25 qui est porté en Occident de manière générale.
00:49:28 Luc Ferré en parlait ce matin chez Sonia Mabrouk,
00:49:30 de dire la satisfaction du bonheur tout de suite, ici et maintenant.
00:49:34 Et donc, quand on voit les profils, par exemple,
00:49:37 je pense aussi à ce type qui est né en Afghanistan,
00:49:41 qui a embrassé une fillette de 7 ans.
00:49:43 - Qui a été jugée en comparution immédiate ce soir,
00:49:45 on aura les infos d'ailleurs, d'ici quelques minutes.
00:49:47 - On n'est pas dans sa tête, on n'est pas dans son esprit,
00:49:49 mais on se dit, mais qu'est-ce qui se dit, en fait,
00:49:51 quand il arrive en France, sur ce qui lui est permis de faire ?
00:49:55 - C'est ce que Charlotte disait, c'est vraiment cette culture,
00:49:57 le rapport à l'autre, le rapport à la femme,
00:50:00 le rapport à la société dans les cultures d'origine,
00:50:03 font une partie, en tout cas...
00:50:05 - La pression non-interdite qui se volatilise comme ça
00:50:07 lorsqu'il est en France et en Occident.
00:50:08 - Pour répondre à cette question, quand on regarde la question
00:50:10 des dossiers qui sont traités devant la justice,
00:50:12 notamment des agressions sexuelles ou du mauvais traitement,
00:50:15 on va dire, des femmes sur le terrain sexuel,
00:50:17 souvent les avocats de ces hommes-là, quand ils sont étrangers,
00:50:20 invoquent un décalage culturel.
00:50:22 Mais prenons-le au sérieux, moi, je veux bien que ça soit
00:50:25 un argument au tribunal, mais que ce soit pas
00:50:27 un véritable débat politique.
00:50:29 C'est lunaire, en réalité.
00:50:30 - Mais, en fait, si je peux me permettre...
00:50:32 - Et Marc Diorama aussi, allez-y.
00:50:33 - Il faut penser, par exemple, à Telford en Grande-Bretagne.
00:50:36 On l'a un peu oublié, mais on s'en souvient,
00:50:38 c'était des gangs pakistanais qui organisaient véritablement
00:50:41 le système de procession de viols massifs
00:50:44 de jeunes filles "locales", entre guillemets,
00:50:47 parce que la "conquête du bien local",
00:50:49 pardonnez la formule héléatrose,
00:50:51 mais la conquête des femmes locales intégrées dans ce système
00:50:54 était vue comme une forme de succès.
00:50:56 Et on sous-estime, et ça, je pense, c'est une vieille loi
00:50:59 anthropologique qui a été négligée ces dernières années
00:51:01 parce qu'on traite l'anthropologie aujourd'hui
00:51:03 de manière un peu étrange, mais lorsqu'on est dans une forme
00:51:06 de choc, soit des tribus, des peuples, des nations,
00:51:08 des civilisations, l'exercice premier de la souveraineté
00:51:11 s'exerce sur le corps des femmes de l'autre camp,
00:51:14 en guillemets. La "conquête du corps des femmes"
00:51:16 devient un élément central d'affirmation de sa puissance
00:51:19 contre l'autre groupe qui n'est pas assez fort
00:51:21 pour défendre ses femmes.
00:51:23 Donc, j'ai parlé de Telford, mais on peut penser aussi
00:51:26 le moment tournant pour moi, et Charnotte l'a évoqué
00:51:28 très justement, c'est Cologne. Quelque chose s'est passé...
00:51:31 - On va appeler un téléspectateur en ce moment.
00:51:33 - C'est dans le... - Focafon, en 2017, je crois.
00:51:35 - Oui, oui, exactement. - 2017.
00:51:37 - De mémoire, c'était... - C'est six ans plus tard.
00:51:39 - De mémoire, oui. C'était des... - Pendant une semaine,
00:51:41 c'était à Cologne. - Des "migrants",
00:51:43 on va dire, qui s'étaient jetés une forme de chasse aux femmes.
00:51:46 - C'est ça. - Et la réaction de la maire
00:51:48 de la ville avait dit "Tenez-vous à un bras de distance".
00:51:51 C'est exceptionnel. Tout comme on a pu dire
00:51:54 à la Chapelle Pajole, rappelez-vous, il y a quelques temps,
00:51:57 c'est simplement parce que les trottoirs sont pas assez grands
00:52:00 et il y a une forme de proximité telle
00:52:02 que les femmes en paient le prix.
00:52:04 Donc, on est devant un acte d'agression, souvent,
00:52:06 pas tout le temps, évidemment, et même pas pensée,
00:52:09 mais instinctif, qui est primaire,
00:52:11 et qu'on n'est pas capable de comprendre
00:52:13 comme tel dans notre civilisation en Plessy.
00:52:15 - Marc, un dernier mot sur ce sujet.
00:52:17 - Déjà, deux mots. Le premier, c'est ce que disait Charlotte,
00:52:20 à savoir les atrocités que vivent certains individus
00:52:23 qui sont ravagés psychologiquement,
00:52:25 et qui arrivent ici,
00:52:27 il n'y a pas la moindre possibilité d'accueil.
00:52:29 C'est-à-dire qu'ils vont... - Et de prise en charge.
00:52:32 - Ils ne se rendent même plus compte.
00:52:34 Ils sont dans la négation d'eux-mêmes.
00:52:36 Vous avez des gamins qui vivent dans la barbarie la plus absolue
00:52:39 en assistant à des scènes immondes.
00:52:42 Dès l'âge de 4 ans, 5 ans,
00:52:45 ils vivent dans ces systèmes d'absolue barbarie.
00:52:51 - Des représentations. - Et ils arrivent là.
00:52:53 Donc, ils n'ont pas de point de repère.
00:52:55 Et le dernier point, qui n'est pas négligé, quand même,
00:52:58 c'est ces sites. Comment est-il possible d'avoir des sites
00:53:01 où ce que nous racontait Charlotte,
00:53:04 vous avez la possibilité d'aiguillonner des individus
00:53:10 pour aller précipiter l'horreur ?
00:53:14 C'est quand même invraisemblable.
00:53:16 On ne peut pas me dire qu'on ne peut pas fermer ce genre de site.
00:53:19 Ce n'est pas possible.
00:53:21 Il y a quand même la possibilité de fermer un propriétaire.
00:53:24 - Notamment le dark web, c'est incontrôlable.
00:53:27 - À ce moment-là, plus rien n'est possible.
00:53:29 - Je ne dis pas que plus rien n'est possible.
00:53:31 Mais réguler le web, c'est déjà compliqué.
00:53:33 Le dark web, ce web sous-marin...
00:53:38 - On doit pouvoir pas agiter.
00:53:41 - Oui, après, ça nous dépasse peut-être beaucoup.
00:53:44 Mais on est face à quelque chose d'assez vertigineux.
00:53:48 Merci pour cette chronique, Charlotte Dornay.
00:53:51 Je me tourne pour finir vers Mathieu Bockcôté,
00:53:53 pour le deuxième édito de Mathieu,
00:53:55 l'extrême-gauche intolérante.
00:53:57 - Qu'est-ce que vous racontez, Mathieu Bockcôté ?
00:53:59 - Même à l'Opéra, le concert de la Saint-Sylvestre
00:54:02 s'est vu interrompu à Nice,
00:54:04 suite à l'intervention de militants
00:54:06 qui se réclament de l'antifascisme.
00:54:08 Autrement dit, l'Opéra a été pour quelque temps
00:54:10 déstabilisé par l'extrême-gauche.
00:54:12 C'est sur cet événement que vous souhaitiez revenir.
00:54:15 - Dont on a un peu parlé aujourd'hui,
00:54:17 mais parce qu'il n'est pas sans intérêt.
00:54:19 Je résume les événements.
00:54:21 L'Orchestre philharmonique de Nice,
00:54:23 qui est dirigé par Béatrice Venez,
00:54:26 et qui accueille...
00:54:28 Je ne veux pas cacher son nom.
00:54:30 Elle accueille une femme,
00:54:32 qui est une figure importante dans le milieu de la musique classique.
00:54:35 Une femme chef d'orchestre,
00:54:37 qui par ailleurs, et là, les éléments biographiques sont importants,
00:54:40 est les "conseillère technique"
00:54:42 pour le ministre de la Culture en Italie,
00:54:44 d'un gouvernement que l'on dit en Italie de centre-droit,
00:54:47 mais parce qu'on pratique l'impérialisme culturel
00:54:49 par rapport aux Italiens, de ce point de vue, ici, à la FP.
00:54:52 On essaie de dire que c'est un gouvernement d'extrême-droite.
00:54:54 On n'est même pas capable de respecter les Italiens
00:54:56 dans la manière dont ils ont parlé de leur propre parti.
00:54:58 Donc, premièrement, on dit que cette femme,
00:55:00 elle est conseillère de gouvernement d'extrême-droite,
00:55:03 et son père était lui-même dirigeant d'un parti néofasciste.
00:55:08 Alors là, on applique aussi un deuxième critère,
00:55:11 qui est celui de la culpabilité héréditaire.
00:55:13 Si votre père pense cela,
00:55:15 c'est donc que vous êtes vous-même coupable de ces pensées.
00:55:18 La culpabilité héréditaire.
00:55:20 Au XXe siècle, on a connu ça, mais c'était sur une autre logique.
00:55:22 Alors, quoi qu'il en soit, on le sait qu'elle arrive.
00:55:25 Et des militants antifas, et je reviendrai sur cette étiquette.
00:55:28 - Parce que ça faisait plusieurs semaines qu'elle était annoncée.
00:55:30 - Bien sûr, elle était annoncée, et soit dit en passant,
00:55:32 c'était à Limoges au mois d'avril.
00:55:35 Il y avait eu la même chose.
00:55:37 Donc, des militants antifas, encore une fois,
00:55:39 disent « Nous n'acceptons pas sa venue.
00:55:41 Nous manifestons contre la présence de cette chef d'orchestre
00:55:44 dont la simple présence relève d'une banalisation du fascisme
00:55:47 de l'extrême-droite, alléluia, tout ce que vous voulez. »
00:55:49 Or, dans cette logique, c'est particulier,
00:55:52 parce qu'ils arrivent à Nice,
00:55:55 et là, c'est 4 ou 5 zozos, il faut quand même le dire,
00:55:58 qui sont là « Non pas sa rande, le fascisme ne passera pas,
00:56:01 le fascisme n'a pas sa place à l'opéra. »
00:56:03 Des méthodes, je ne veux pas généraliser,
00:56:05 mais proprement fascistes, historiquement,
00:56:07 décidaient de paralyser un événement,
00:56:09 comme les communistes étaient bons aussi pour ça,
00:56:11 de paralyser un événement, d'essayer d'empêcher un événement.
00:56:14 Et ce qui est intéressant ici, c'est que c'est une méthode
00:56:17 qui était théorisée, cela dit, par Marc Bré.
00:56:20 Marc Bré, qui est-ce? C'est probablement un des intellectuels
00:56:23 de la mouvance Antifa, les plus importants aujourd'hui,
00:56:26 parce qu'il a passé, on pourrait dire, du stade de l'Antifa,
00:56:29 vous savez, cette espèce de jeune abouton aux cheveux bleus,
00:56:31 qui n'est pas très heureux dans la vie,
00:56:33 qui dit qu'il s'oppose aux fascistes pour être capable
00:56:35 de canadiser son mal de vivre.
00:56:37 Marc Bré, lui, dit « En un instant, l'antifasciste doit miser
00:56:40 sur des méthodes violentes pour faire en sorte
00:56:43 qu'un tel événement, la première fois où on se scandalise
00:56:46 contre les militants Antifa, qui ont dit « Dégagez,
00:56:48 c'est pas la foule », d'ailleurs, ce que fait la foule,
00:56:50 elle a hué les imbéciles en disant « Fichez le camp,
00:56:52 on est venus écouter un concert », mais Marc Bré dit
00:56:54 « Non, mais la deuxième fois, il y a 8 militants ou 10 militants,
00:56:56 la troisième fois, ça commence à être un problème,
00:56:58 puis les gens s'habituent à l'idée que telle personne,
00:57:00 tel événement, tel conférencier, tel parti,
00:57:03 il va avoir de la casse, donc mieux vaut ne pas y aller. »
00:57:06 Ce sont des techniques d'infréquentabilisation des gens.
00:57:08 - Oui, c'est que ça fonctionne.
00:57:10 - Mais ça finit toujours par fonctionner.
00:57:12 Ce n'est pas un détail. Sur les réseaux sociaux,
00:57:14 ça fonctionne, mais dans la vraie vie, ça fonctionne.
00:57:16 On a vu la conférence de Julien Pasquet,
00:57:18 mais on vous colle une sale réputation,
00:57:20 et là, on sait qu'il risque d'avoir de la casse.
00:57:22 Il est tout à fait possible que 10, 20, 30, 50, 100 personnes
00:57:24 décident de ne pas y aller parce qu'on dit
00:57:26 « Il va y avoir de la casse ».
00:57:28 Ces méthodes-là, elles sont banalisées aujourd'hui.
00:57:30 J'ajoute, je prends la peine de le dire chaque fois,
00:57:32 ne l'oublions jamais que l'antifascisme a été théorisé.
00:57:34 Historiquement, ce n'est pas le fait de lutter
00:57:36 contre le fascisme, mais d'assimiler au fascisme
00:57:38 toute forme d'opposition au socialisme ou au communisme.
00:57:40 Je tenais à le rappeler pour la 3e fois.
00:57:42 - Cette question est essentielle, Mathieu.
00:57:44 Le monde de la culture est-il condamné
00:57:46 à toujours subir le joug de la gauche
00:57:48 la plus radicale ?
00:57:50 - Je ne crois pas.
00:57:52 Je comprends pourquoi on se pose cette question-là.
00:57:54 Effectivement, la culture subventionnée,
00:57:56 la culture étatisée, la culture de l'état culturel
00:57:58 dont parlait Marc Fumaroli
00:58:00 dans un ouvrage qui est un véritable classique.
00:58:02 Marc Fumaroli disait le propre
00:58:04 de la création culturelle.
00:58:06 La véritable création culturelle,
00:58:08 c'est que c'est un acte fondamentalement individuel
00:58:10 et collectif, évidemment,
00:58:12 parce qu'on est plongé dans une culture,
00:58:14 la culture allemande, la culture française,
00:58:16 la culture italienne, la culture lettonne, faites la liste.
00:58:18 Et à partir de cette culture, vous créez quelque chose,
00:58:20 mais la création culturelle
00:58:22 est profondément individuelle.
00:58:24 Qu'est-ce qu'on voit
00:58:26 avec l'état culturel subventionné ?
00:58:28 On crée véritablement à partir de catégories
00:58:30 administratives en fonction des exigences
00:58:32 d'un art nouveau.
00:58:34 On a eu au 20e siècle le réalisme socialiste,
00:58:36 on a aujourd'hui le réalisme diversitaire,
00:58:38 on produit des œuvres d'art
00:58:40 dans une fonction idéologique,
00:58:42 dans une fonction thérapeutique,
00:58:44 dans une fonction militante,
00:58:46 et évidemment, pour reprendre...
00:58:48 J'allais dire des gros mots.
00:58:50 Je citerai, ce n'est pas moi qui utilise le terme,
00:58:52 c'est...
00:58:54 Je perds même son nom quand je le dis,
00:58:56 c'est le belge Simon Leys,
00:58:58 qui parlait du réalisme socialiste
00:59:00 en appelant ça des étrons prolétariens.
00:59:02 - C'est bien de le citer. - Ce ne sont pas mes mots,
00:59:04 ce sont les siens. Je dirais qu'aujourd'hui,
00:59:06 on a de la laideur, de la laideur à répétition,
00:59:08 et l'État culturel,
00:59:10 l'État qui subventionne,
00:59:12 l'État qui ne cherche pas à créer
00:59:14 les conditions de la création culturelle,
00:59:16 mais qui croit créer lui-même,
00:59:18 avec la caste de cultureux,
00:59:20 avec la caste de gens qui se croient capables
00:59:22 de produire la culture autorisée,
00:59:24 ça, effectivement, c'est le domaine
00:59:26 de la gauche radicale. Mais pour peu
00:59:28 qu'on aime véritablement la culture,
00:59:30 et qu'on s'inscrive dans la longue histoire
00:59:32 de la culture, que ce soit la musique,
00:59:34 le théâtre, vous avez assurément
00:59:36 des élans qu'on dirait aujourd'hui transgressifs,
00:59:38 il y avait surtout à transgresser à l'époque.
00:59:40 Mais aujourd'hui, on est dans une forme
00:59:42 de transgression autoréférentielle
00:59:44 qui ne s'intéresse qu'à elle-même.
00:59:46 Et quel est le point d'aboutissement de tout ça?
00:59:48 C'est une autodestruction.
00:59:50 L'artiste veut créer en transgressant.
00:59:52 Ça donne l'image de l'art contemporain
00:59:54 où vous avez une pièce,
00:59:56 vous mettez une banane, vous la laissez pourrir.
00:59:58 - Et vous vous mettez pris. - Pendant quelques jours,
01:00:00 vous avez une chaise, vous prenez un téléphone
01:00:02 et vous vous mettez des coups de marteau.
01:00:04 Cela représente autrement la consommation.
01:00:06 - Et ça coûte 100 000 euros.
01:00:08 - Et ça peut valoir très cher.
01:00:10 Donc devant cela, je dirais
01:00:12 puisque c'est un art nihiliste
01:00:14 qui fonctionne à l'autodestruction,
01:00:16 le point d'aboutissement de tout cela,
01:00:18 c'est que l'artiste lui-même se prend
01:00:20 pour son oeuvre d'art, et là ça donne
01:00:22 une esthétique de la laideur absolument
01:00:24 terrifiante que l'on peut voir aujourd'hui.
01:00:26 Des gens qui prennent le lait pour le beau
01:00:28 et qui célèbrent cette laideur
01:00:30 et qui veulent une réalité la plus radicale.
01:00:32 Mais devant cela, est-ce que la gauche culturelle
01:00:34 est condamnée à nous imposer cette dictate?
01:00:36 Je ne crois pas, car qui se réconcilie
01:00:38 avec la longue culture européenne
01:00:40 et son déploiement à travers le monde à partir de 1492?
01:00:42 Cette culture est une culture immense
01:00:44 et pour peu qu'on se réconcilie avec elle,
01:00:46 on ne dira pas qu'on est entre la gauche, la droite,
01:00:48 il y a la gauche et la France.
01:00:50 Il y a la gauche et la civilisation occidentale.
01:00:52 Parce que la gauche est en elle-même
01:00:54 une civilisation qui se veut une anticivilisation.
01:00:56 Je ne parle pas de la redistribution de l'argent,
01:00:58 mais cette espèce d'obsession métaphysique
01:01:00 de la déconstruction aboutit au fait
01:01:02 qu'on a 4, 5, 6, 10 imbéciles
01:01:04 qui décident d'interrompre un concert de la Saint-Sylvestre
01:01:06 parce qu'on décide d'accuser le père de la fille
01:01:08 de ne pas être gentil.
01:01:10 Mais au final, de tout cela, qui se réconcilient
01:01:12 avec la culture dans ses profondeurs,
01:01:14 regarde ces gens-là et dit "pauvre malappris, pauvre imbécile".
01:01:16 - La loi des minorités, parfois,
01:01:18 qui tente de s'imposer.
01:01:20 Merci à tous les quatre.
01:01:22 C'était parfait ce petit face à l'info en votre compagnie.
01:01:24 Marc, où allez-vous?
01:01:26 - Je ne vais pas donner des notes à mes camarades.
01:01:28 - Pourquoi fait-on le Nouvel An...
01:01:30 Ah, pardon.
01:01:32 Ça a déjà été fait. Excusez-moi.
01:01:34 - Merci d'avoir bien dormi.
01:01:36 - C'était parfait.
01:01:38 On va se retrouver demain avec grand plaisir.
01:01:40 Merci aux téléspectateurs.
01:01:42 Une grosse bise à Christine Kelly qui revient lundi.
01:01:44 Je le rappelle parce que je vois sur les réseaux sociaux
01:01:46 les gens qui se demandent quand Christine reviendra.
01:01:48 - Vous avez vu, ce n'était pas vous.
01:01:50 - Elle sera là très vite.
01:01:52 On a beaucoup de points communs avec Christine,
01:01:54 je ne sais pas.
01:01:56 Pascal Praud, dans une poignée de secondes,
01:01:58 pour l'heure des pro 2.
01:02:00 Je vous souhaite une très belle soirée.
01:02:02 J'aurai le plaisir de vous retrouver à 22h pour Soir Info.
01:02:04 Rendez-vous avec Pascal et on se retrouve tout à l'heure.
01:02:06 Bonne soirée.