• il y a 10 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour ce tout premier Face à l'Info de l'année 2024.
00:00:07 Avant tout, bien sûr, à vous téléspectateurs de CNews, tous mes voeux de bonheur, de santé surtout,
00:00:12 pour cette année qui démarre aujourd'hui. On fait bien sûr aussi un coucou très amical à Christine Kelly,
00:00:18 qui je l'espère peut-être nous regarde de là où elle est. Vous la retrouverez bien sûr lundi prochain
00:00:22 et on l'embrasse tous en cette nouvelle année. On fait un point tout de suite sur l'actualité de ce lundi
00:00:28 avec Mathieu Devese et on se retrouve pour vous présenter le sommaire et les chroniqueurs du soir. A tout de suite.
00:00:33 Bonsoir Julien, bonsoir à tous. Trois personnes sont en urgence absolue après un incendie à Paris.
00:00:38 Le sinistre s'est déclaré peu après 13h dans un immeuble de la rue Pierre Picard, c'est dans le 18e arrondissement de la capitale.
00:00:44 Trois autres personnes sont en urgence relative. L'origine du sinistre n'est pas encore connue.
00:00:50 Près de 30 000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en traversant la Manche.
00:00:54 Ce sont les chiffres de 2023 dévoilés aujourd'hui par le ministère de l'Intérieur.
00:00:58 Un bilan en forte baisse par rapport à 2022 qui avait été une année record.
00:01:03 Des chiffres suivis de près au Royaume-Uni où les gouvernements successifs ont promis de reprendre le contrôle des frontières après le Brexit.
00:01:11 Enfin, les petits excès de vitesse ne feront plus perdre de point sur le permis de conduire.
00:01:15 La mesure est entrée en vigueur aujourd'hui. Elle concerne les excès de moins de 5 km/h.
00:01:20 Des infractions qui seront désormais sanctionnées d'une contravention pouvant aller de 68 à 135 euros.
00:01:26 Merci beaucoup, cher Mathieu.
00:01:30 Au sommaire de ce premier Face à l'info de 2024 lors de ses 7e voeux à la Nation.
00:01:35 Le président de la République s'est distingué par l'absence d'annonce hier soir, mais s'est montré très satisfait de lui-même.
00:01:41 En dépit d'une année très difficile pour les Français, marquée par l'inflation, par des crises politiques majeures,
00:01:46 le président de la République est-il plus intéressé par la politique européenne, par l'image française à l'international, plutôt qu'au quotidien de ses compatriotes ?
00:01:54 C'est la question que se posera Guillaume Bigot dans quelques secondes.
00:01:57 Que ce soit sur le front de la guerre en Ukraine ou dans l'enclave de Gaza au Proche-Orient,
00:02:01 2024 risque d'être encore rythmée par ces deux conflits majeurs.
00:02:05 La nuit d'août nouvel an a été marquée par de nouveaux bombardements sur l'Est ukrainien.
00:02:09 Alors que le Hamas, lui, a illuminé le ciel de Tel Aviv de ses roquettes à minuit pile hier en Israël,
00:02:14 combien de temps cela peut-il encore durer ? Quelles conséquences pour un ordre mondial déjà complètement renversé ?
00:02:20 Régis Le Sommier nous répondra ce soir.
00:02:23 Russie, Ukraine, Etats-Unis, mais aussi le Sénégal ou encore l'Inde, le Parlement européen également.
00:02:28 2024, c'est aussi l'année de toutes les élections avec des conséquences pour nous ici en France.
00:02:33 Quel doit être le positionnement français sur ces différents changements qui se profilent ?
00:02:36 Faut-il continuer à soutenir l'effort de guerre ukrainien ?
00:02:39 Ces changements auront-ils une influence sur une pression migratoire de plus en plus forte ?
00:02:43 Ce sera l'édito de Michel Taubes.
00:02:45 Tout autre chose avec Olivier Dartigolle ce soir avec nous.
00:02:48 Comme chaque année, à la date où nous sommes, nombreux sont ceux qui prennent de bonnes résolutions.
00:02:54 Comme chaque année, d'ici un mois, nous les aurons tous oubliés.
00:02:56 Une initiative pourtant semble convaincre de plus en plus de Français.
00:03:00 Le Dry January consiste à passer le mois de janvier sans boire la moindre goutte d'alcool.
00:03:04 Il n'est pas soutenu officiellement par les autorités publiques de santé, pardon,
00:03:08 mais il existe désormais dans une douzaine de pays depuis cinq ans en France.
00:03:12 Et vous, êtes-vous prêt à réfléchir, à reconsidérer votre rapport à l'alcool ?
00:03:16 On fera un petit tour de plateau d'ailleurs autour de cette question.
00:03:19 Et puis, il est le seul dans le top 50 après le classement IFOP pour le journal du dimanche,
00:03:25 Jordan Bardella, 30ème, et la personnalité politique préférée des Français à 28 ans,
00:03:30 le président du Rassemblement national depuis novembre 2022,
00:03:33 arrivant tête de certains classements annexes aussi,
00:03:35 comme celui des personnes votant pour le RN.
00:03:39 Plus qu'une surprise, la présence de Jordan Bardella dans ce classement est un exploit,
00:03:43 tant les Français semblent se détacher de leur politique.
00:03:46 Guillaume Bigot, là encore, apportera son analyse.
00:03:49 Et comment ils vont les mousquetaires en ce premier jour de l'année, Guillaume ?
00:04:06 Tout va bien ? Guillaume Bigot ? Un petit tour des résolutions ou pas ?
00:04:09 Non, je ne veux pas vous dire ça quand même.
00:04:11 C'était déjà l'an dernier les résolutions.
00:04:13 En même temps, je l'ai dit il y a deux secondes, on les oublie tous au 1er février.
00:04:16 Olivier D'Artigolle, comment allez-vous ?
00:04:17 Toute l'année, j'ai une vie monacale.
00:04:19 Bien sûr, vous êtes en plein dry january, donc on va voir comment ça se passe avec vous.
00:04:23 Régis Le Sommier ? Toujours pas de cravate en 2024 ?
00:04:26 Toujours pas de cravate, mais toujours dry january, qui a commencé il y a deux ans.
00:04:29 Ah oui, oui.
00:04:30 Et qui ne s'est pas arrêté.
00:04:31 Je suis sûr.
00:04:32 Et Michel Taubes, la cravate orange, toujours de rigueur en 2024.
00:04:35 Tout va bien pour vous ?
00:04:36 Comme votre stylo.
00:04:37 Mais d'ailleurs, puisqu'on va parler de janvier sec, on est allé tout à l'heure, n'est-ce pas ?
00:04:42 Je vous souhaite un très bon millésime 2024.
00:04:46 Et pour vous, et tous les téléspectateurs.
00:04:48 Merci, merci pour les téléspectateurs.
00:04:50 Merci beaucoup Michel d'être avec nous ce soir.
00:04:52 C'est Guillaume qui commence ce soir, qui ouvre les hostilités.
00:04:56 Le président Macron, Guillaume, souhaite que 2024 soit un millésime français.
00:05:01 Donc c'est une fois par décennie que l'on célèbre la libération de 44.
00:05:05 Une fois par siècle que l'on accueille les JO.
00:05:08 Une fois par millénaire que l'on restaure une cathédrale.
00:05:10 Donc, selon lui, 2024 sera l'année de la célébration des fiertés françaises.
00:05:14 Ça devrait réjouir le patriote que vous êtes, cher Guillaume.
00:05:18 Alors, oui et non.
00:05:19 Parce que c'est vrai qu'on a l'impression que le président de la République a compris
00:05:25 ce que c'est de dire Château-Briant en disant qu'il faut mener les Français par les songes.
00:05:30 Mais en fait, j'ai quand même, j'éprouve une sorte de gêne quand on égrène ces fiertés ou pluriel.
00:05:35 Même peut-être d'ailleurs le terme fierté, les fiertés, c'est la marche des fiertés.
00:05:39 C'est la marche des lobbies LGBT, je crois, dans les grandes capitales du monde.
00:05:44 La gay pride.
00:05:45 La gay pride, des carnavals comme ça.
00:05:48 Alors ça va être l'année des fiertés françaises.
00:05:50 On va faire tourner les fiertés françaises.
00:05:52 Et puis quand on regarde de près ce à quoi il fait allusion en matière de fierté française.
00:05:59 La première chose qui est frappante, c'est que ce sont des fiertés qui appartiennent au passé.
00:06:03 Notre-Dame, c'est bien d'avoir reconstruit Notre-Dame.
00:06:05 C'était quand même mieux d'avoir construit Notre-Dame.
00:06:07 C'est une fierté extraordinaire.
00:06:08 Mais ça date de 1163.
00:06:10 La langue française, l'unifier en France sur le territoire.
00:06:14 Premier pays du monde qui unifiait sa langue d'ailleurs, c'est bien.
00:06:16 Mais c'est François 1er, c'est 1510.
00:06:19 Ensuite, on se dit, bon, les Jeux olympiques, formidable.
00:06:23 De Coubertin, il a réinventé dans le monde moderne les Jeux olympiques.
00:06:25 Oui, mais en 1896, pas en 2024.
00:06:29 La libération, c'est bien, mais ça a déjà quasi 80 ans, 1944.
00:06:33 Et puis en plus, c'est pas que les Français, c'est pas que les Parisiens qui se sont libérés, c'est les alliés.
00:06:37 Et donc, la deuxième raison pour laquelle on est un peu gêné aux entournures,
00:06:41 c'est que ces symboles de fierté, il le veut d'ailleurs, il le revendique, ils sont internationaux.
00:06:46 Ils ne sont pas que français.
00:06:48 Les Jeux olympiques, c'est international par définition.
00:06:50 Ce sont les nations qui vont gagner des médailles, qui auront des motifs de fierté.
00:06:54 J'espère que nos athlètes seront nombreux.
00:06:56 Ensuite, le français, parce qu'il va y avoir un sommet de la francophonie, c'est aussi un motif de fierté.
00:07:00 Mais le français n'appartient plus qu'à la France et qu'aux Français,
00:07:03 il y a des centaines de millions de locuteurs du français dans le monde, même Notre-Dame.
00:07:07 Notre-Dame, c'est le symbole aussi pour l'Église catholique.
00:07:10 En grec, ça veut dire universel.
00:07:11 Mais en plus, Notre-Dame, c'est le patrimoine mondial.
00:07:15 Et donc, c'est pas si étonnant que ça.
00:07:17 On a trouvé ça étonnant que le président de la République parle devant une vue,
00:07:21 disons, du Jardin de l'Elysée, où on a en arrière-plan plein de drapeaux internationaux,
00:07:27 les drapeaux de plein de pays, le drapeau des Nations Unies,
00:07:30 - Ça a beaucoup fait parler, ça. - des Jeux Olympiques, le drapeau de l'Union Européenne,
00:07:34 et notamment le drapeau français, mais vraiment perdu au milieu de tous les drapeaux.
00:07:39 Donc on a vraiment l'impression d'un président qui célèbre les fiertés françaises
00:07:42 pour mieux affirmer sa dimension de président international, de président européen,
00:07:47 de président mondial, de président cosmopolite, enfin bon bref.
00:07:50 On sait plus trop où il habite.
00:07:51 Guillaume, tout de même, quand même, il a cette expression qui est très forte,
00:07:55 il appelle la France, je le cite,
00:07:57 "à être digne de l'indéfinissable splendeur de ceux qui sont destinés aux grandes entreprises".
00:08:02 C'est du patriotisme, quoi d'autre ?
00:08:05 Ah bah ça, c'est une très très belle expression,
00:08:07 cette indéfinissable splendeur de ceux destinés aux grandes entreprises.
00:08:12 Bon, c'est pas du Macron, c'est du Flaubert, c'est très enthousiasmant, c'est vrai,
00:08:16 mais cette idée que les Français sont capables de choses, d'étonner le monde,
00:08:21 sont des bâtisseurs de cathédrales, ou que "impossible n'est pas français" comme dit l'adage populaire,
00:08:26 ça c'est davantage, au risque de me répéter, relié, connecté au passé.
00:08:31 Parce que le président, dans ses voeux, il distingue, c'est assez logique d'ailleurs,
00:08:35 le passé du présent du futur.
00:08:37 Si on parle du présent dans ses voeux, on n'est plus là dans l'indéfinissable splendeur.
00:08:43 C'est plutôt quelque chose de "c'est terre à terre",
00:08:46 c'est beaucoup moins grandiloquent et beaucoup moins enthousiasmant.
00:08:48 Pourquoi ? Parce qu'il évoque le besoin de réarmer, le réarmement militaire,
00:08:52 le réarmement civique, le réarmement de l'école, le réarmement des services publics.
00:08:56 Mais s'il faut réarmer donc, c'est qu'on était désarmés auparavant.
00:08:59 Et à la fin, on aura quoi ? 10 ans d'avance ? Mais 10 ans d'avance sur qui ?
00:09:03 10 ans d'avance par rapport à quoi ? Sur les États-Unis ? Sur la Chine ? J'en doute un peu.
00:09:06 Sur quoi ? Sur l'intelligence artificielle ? J'en doute aussi beaucoup.
00:09:09 Non, on aura 10 ans d'avance, dit-il, sur l'écologie et la construction européenne.
00:09:14 Et là, on retrouve les grandes entreprises, le grand dessin, comme dirait Jacques Delors,
00:09:21 qu'il cite d'ailleurs, et on retrouve un objectif peut-être à la hauteur de la France.
00:09:26 Mais il est très paradoxal cet objectif.
00:09:28 Parce que qu'est-ce que c'est que cette grande entreprise ?
00:09:30 Qu'est-ce que c'est que cette grande mission qu'il assigne à la France ?
00:09:33 C'est se diluer dans le grand tout européen, fusionner dans l'Europe,
00:09:38 disparaître, c'est comme une sorte de métampsychose.
00:09:40 Vous disparaissez pour renaître sous une autre forme.
00:09:44 C'est bien. Et là, on retrouve ce terme de souveraineté européenne.
00:09:48 Souveraineté européenne, c'est la cigarette qui dégage les bronches.
00:09:50 La souveraineté européenne, qu'est-ce que c'est ?
00:09:52 C'est une, en fait, juridiquement…
00:09:53 Ça n'existe pas.
00:09:54 Ah ben, c'est une forfaiture. Si, ça existe.
00:09:56 Si c'était à prendre au pied de la lettre, notamment par le gardien de la Constitution
00:10:01 qui est le président de la République, c'est une forfaiture, puisque la souveraineté,
00:10:03 elle appartient au peuple, et donc c'est une souveraineté populaire et nationale.
00:10:06 Sûrement pas européenne, donc c'est un oxymore.
00:10:08 Donc si on a de la souveraineté européenne, on n'a plus de souveraineté.
00:10:10 Enfin, telle qu'on en parlait depuis 1789.
00:10:13 Souveraineté nationale.
00:10:14 Exactement, et on parle des constitutionnels, de souveraineté nationale.
00:10:17 Donc, cette histoire de puissance et d'indépendance, par définition,
00:10:21 ça exclut que ça soit transféré à l'Europe.
00:10:24 Donc, vous voyez, c'est ça, c'est là où c'est très paradoxal.
00:10:26 Et on a quasiment un exercice qui est presque le contre-pied absolu
00:10:30 de celui que j'ai réécouté du général de Gaulle en 1969.
00:10:33 Si nous, Français, disait de Gaulle pendant ses voeux de 1969,
00:10:37 si nous, Français, nous ne sommes pas actuellement...
00:10:41 - 1968, pour l'année 69.
00:10:43 - Ce sont les voeux de 68... - Du 31 décembre 68.
00:10:46 - Exactement. - Merci cher Olivier.
00:10:48 - Le 1er janvier 69 aussi.
00:10:50 Si nous, Français, nous ne sommes pas actuellement une nation gigantesque,
00:10:53 nous n'en avons pas moins à jouer dans le monde, disait-il,
00:10:56 un rôle à l'avantage de tous les peuples.
00:10:59 Un rôle qui soit bien à nous. Il faudrait souligner "bien à nous".
00:11:02 Donc le nôtre, pas celui de l'Europe, pas celui de la souveraineté européenne.
00:11:05 Et ajouter de Gaulle pour enfoncer le clou,
00:11:07 cela implique que nous restions indépendants.
00:11:11 Indépendants, donc souverains, donc pas européens.
00:11:13 Merci, fermez le banc.
00:11:15 - Est-ce que vous auriez jusqu'à dire qu'Emmanuel Macron
00:11:18 brandit les motifs de fierté française comme des lots de consolation
00:11:22 pour faire d'une certaine manière diversion
00:11:25 par rapport à la perte de souveraineté de la nation,
00:11:27 la notion de puissance, de souveraineté,
00:11:29 elle n'est plus française, elle est juste européenne ?
00:11:32 C'est ça que vous dites ce soir ?
00:11:33 - Je crois qu'il y a un mécanisme comme ça de compensation.
00:11:36 C'est une sorte de tour de passe-passe, de bonto,
00:11:38 qui fait furieusement penser à ce qu'avait fait Louis-Philippe en son temps.
00:11:41 Et c'est un discours qui est, à mon avis, assez dangereux.
00:11:43 Je vais essayer de vous l'expliquer.
00:11:44 Il nous refait le coup de Louis-Philippe.
00:11:46 Emmanuel Macron, pourquoi ?
00:11:47 Parce que Louis-Philippe, c'est un roi,
00:11:49 il a raconté toute l'histoire,
00:11:50 mais il remonte sur le trône en 1830,
00:11:52 fait partie des rois de la Restauration.
00:11:54 Et il est tenu un peu par les puissances européennes
00:11:56 qui ont très peur que la France redevienne souveraine,
00:11:59 redevienne indépendante, redevienne une puissance.
00:12:01 Et donc la France est un peu mise sous tutelle ou sur curatelle
00:12:03 par les grandes puissances européennes déjà.
00:12:05 Et Louis-Philippe, il sent ce danger.
00:12:07 Il ne veut pas que la France redevienne.
00:12:10 Il faut arrêter la furia francese.
00:12:12 Donc qu'est-ce qu'il fait ?
00:12:13 Il va sortir des sortes de hochets tricolores
00:12:16 pour calmer un peu l'exigence de patriotisme
00:12:20 ou le besoin de grandeur ou d'objectifs
00:12:22 qui transcendent les Français.
00:12:23 Donc il va ramener les cendres de Bonaparte,
00:12:25 par exemple.
00:12:26 Il va transformer le château de Versailles
00:12:28 en un château dédié à toutes les gloires de la France.
00:12:31 Et c'est un moyen, en quelque sorte,
00:12:33 d'empailler, de muséifier l'histoire de France.
00:12:35 L'histoire de France n'est plus une langue vivante,
00:12:37 ça devient une langue morte.
00:12:39 Enfin, c'est ce qu'il essaie de faire.
00:12:40 Louis-Philippe, il ne va pas être déçu du voyage
00:12:42 puisqu'ensuite il y aura 1848 et il va sauter.
00:12:44 Mais enfin, il pense faire ça.
00:12:45 Et de la même façon, le président de la République,
00:12:47 en distribuant ses gris-gris tricolores,
00:12:49 il pense lui aussi raffermir son autorité, son pouvoir.
00:12:52 Il dit dans ses voeux, il a raison,
00:12:54 qu'il y a un besoin d'autorité et d'autorité de l'État.
00:12:57 Mais il ne comprend pas une chose,
00:12:59 c'est que plus il y a souveraineté européenne,
00:13:01 qu'il appelle le séveu,
00:13:02 et moins il y a de fierté française.
00:13:04 Plus il y a de souveraineté européenne,
00:13:06 et moins il y a d'autorité de l'État,
00:13:07 moins il y a d'autorité, de prestige,
00:13:09 de pouvoir de la France,
00:13:10 jusque dans les salles de classe.
00:13:12 Si la France n'est plus maître chez elle,
00:13:14 elle n'est plus qu'un valet,
00:13:16 elle n'est plus que subordonnée.
00:13:17 Et en fait, c'est pour bien comprendre
00:13:19 ce dont il est question,
00:13:20 et ce que veut faire le président de la République,
00:13:22 et ce que veut faire toute notre classe d'urgence depuis 40 ans,
00:13:24 c'est une entreprise folle.
00:13:25 C'est comme les fusions acquisitions
00:13:27 qu'il pratiquait dans la banque Rothschild.
00:13:28 Qu'est-ce que c'est qu'une fusac ?
00:13:29 Quand vous avez un PDG,
00:13:31 le PDG, c'est le numéro 1 de l'entreprise.
00:13:33 L'entreprise, elle se gouverne elle-même.
00:13:35 Donc le PDG, il a beaucoup de pouvoir et de prestige.
00:13:38 Mais si l'entreprise, elle fusionne avec d'autres,
00:13:40 elle est rachetée par exemple,
00:13:41 eh bien le patron en question,
00:13:43 même s'il reste là, en général il ne reste pas,
00:13:45 mais même s'il reste là, il n'a plus de prestige.
00:13:47 Il n'a plus de pouvoir.
00:13:48 Les gens ne le regardent plus du tout de la même façon en réalité.
00:13:51 Le seul prestige, le seul pouvoir dont dispose Emmanuel Macron,
00:13:54 c'est d'être élu par les Français au nom de la France.
00:13:57 Donc en proclamant la souveraineté européenne,
00:13:59 il scie la branche sur laquelle il est assis.
00:14:02 Et il éprouve lui-même le besoin de compenser cette fierté blessée
00:14:05 en distribuant ses gris-gris patriotiques,
00:14:08 en faisant la parade des fiertés françaises.
00:14:11 Mais si les Français ne sont plus maîtres chez eux,
00:14:15 évidemment, ça va poser un grave problème.
00:14:17 Et là, ce que dit Emmanuel Macron dans ses voeux,
00:14:19 c'est la culture, l'architecture, le patrimoine,
00:14:23 la France par cathème en fait.
00:14:25 Donc ça c'est très bien, vive la France,
00:14:27 par contre pour les affaires sérieuses, pour la politique,
00:14:29 pour la puissance, voire Bruxelles, voire Washington.
00:14:32 Vous êtes dur, cher Guillaume.
00:14:34 Réaliste.
00:14:35 Ça commence bien 2024.
00:14:37 En tout cas, on est plein d'optimisme et de certitude
00:14:40 pour notre souveraineté retrouvée.
00:14:42 Un mot de plus, il est très facile de retrouver la souveraineté,
00:14:45 c'est juste de dire non à l'Europe, et comme par réenchantement...
00:14:48 Est-ce qu'il n'y a pas plus dur que de dire non à l'Europe, justement ?
00:14:51 Non, paradoxalement, je crois que c'est beaucoup plus difficile
00:14:54 de gouverner un peuple contre lui-même.
00:14:56 Mais ça se fait depuis 40 ans et c'est assez compliqué.
00:14:58 Non, en tout cas, il y a une certaine Europe,
00:15:00 et les Français l'ont faite.
00:15:02 Il peut y avoir des coopérations décidées entre nations,
00:15:05 sans transfert de...
00:15:06 Bien sûr.
00:15:07 Mais c'est ce que les Français avaient décidé en 2005.
00:15:10 D'où la fierté de l'UBC.
00:15:11 D'une manière assez nette.
00:15:13 Exactement.
00:15:14 Ça vous réussit bien, le Droit de Januaire et vous.
00:15:16 Vous avez l'esprit clair, ce soir.
00:15:18 Merci Guillaume pour ce premier éditeau.
00:15:20 Olivier Dardigolle qu'on va retrouver dans quelques minutes
00:15:22 après la pause.
00:15:23 D'abord, je me tourne vers Régis Le Sommier
00:15:25 pour cette deuxième intervention.
00:15:27 Ce soir, Régis, on parle international,
00:15:29 mais des questions internationales qui nous intéressent directement,
00:15:32 bien sûr.
00:15:33 2024, marquera-t-elle l'heure de vérité
00:15:36 dans le conflit russo-ukrainien, dans un premier temps ?
00:15:39 Dans cette riposte israélienne à Gaza, également ?
00:15:42 Deux questions que vous vouliez évoquer ce soir, cher Régis.
00:15:46 Je vais rester dans la tonalité réaliste de mon camarade Guillaume Bigot.
00:15:51 Avant de commencer cette chronique, je voulais faire un petit détour
00:15:56 par les États-Unis et vous poser une question.
00:15:58 Savez-vous quel est aujourd'hui le temps d'antenne
00:16:01 qu'une chaîne comme CNN consacre à la couverture du conflit ukrainien ?
00:16:06 Aucune idée, je vous espérais quelques minutes ou heures par jour.
00:16:10 Je vais vous donner mon pourcentage.
00:16:12 C'est depuis l'attaque du 7 octobre.
00:16:15 La couverture de l'Ukraine de CNN,
00:16:17 qui représentait 8% de la totalité de ses programmes,
00:16:20 est tombée à moins de 1%.
00:16:22 Donc, en fait, l'Ukraine est éclipsée des médias américains.
00:16:26 D'une manière générale, occidentaux, d'ailleurs.
00:16:29 On va en parler.
00:16:31 Ce qui est assez incroyable, d'ailleurs, parce que, souvenez-vous,
00:16:35 aujourd'hui, évidemment, le monde a les yeux rivés sur Gaza.
00:16:38 Aujourd'hui, dans la France, compte le nombre de ces voitures brûlées
00:16:41 au cours du réveillon de la Saint-Sylvestre.
00:16:44 Et puis l'Ukraine, on l'oublie complètement.
00:16:46 Alors, ce qu'il faut dire, c'est que ce n'est pas faute
00:16:48 de s'y intéresser autrefois.
00:16:50 Et sans aller très loin, rebobinons, rambobinons,
00:16:53 par exemple, le fil du temps pour se retrouver en juin dernier,
00:16:56 juin dernier, les rédactions entières scrutaient le moindre signe
00:17:00 annonciateur de la contre-offensive ukrainienne.
00:17:02 Celle-ci tardait à se matérialiser.
00:17:04 On l'avait annoncée pour le printemps.
00:17:06 Finalement, elle a eu lieu l'été.
00:17:08 Et à l'époque, pas un jour sans qu'on annonça une victoire,
00:17:11 une avancée de Kiev qui consistait en réalité à quelques champs
00:17:15 de blé conquis ou un village au nom imprononçable.
00:17:19 De leur côté, on annonçait que les Russes étaient au plus bas.
00:17:22 Ils allaient à la catastrophe, ils n'étaient pas motivés.
00:17:25 Leur morale était dans les chaussettes.
00:17:27 Ils combattaient, certains disaient, avec un fusil pour deux soldats.
00:17:30 Ou alors, ils ne savaient pas du tout pourquoi ils combattaient.
00:17:33 Mais on avait analysé, il y a eu la conquête de Bakhmout,
00:17:38 qui avait été analysée comme une victoire à la pire use.
00:17:41 Le groupe Wagner avait sacrifié des hordes de prisonniers.
00:17:44 Et les experts nous assuraient,
00:17:46 Bakhmout n'a aucune importance stratégique.
00:17:48 Alors, on a remarqué quand même que le matériel qu'on avait donné aux Ukrainiens,
00:17:53 il brûlait aussi, comme les chars russes autrefois.
00:17:56 Les Léopard 2 flambant neuf, les Bradley ont commencé à s'accumuler dans les champs.
00:18:02 On a dit, oui, c'est une nécessaire adaptation de l'armée ukrainienne
00:18:05 aux nouveaux matériels livrés par l'OTAN.
00:18:08 La percée n'est qu'une question de jours, puis de semaines, puis de mois.
00:18:12 Et puis, il y a eu un épisode majeur, l'épisode Prigojin.
00:18:14 Alors ça, oui. Vous vous souvenez, Julien, sa rébellion, là, tout à coup,
00:18:18 devait faire tomber Poutine.
00:18:20 On avait même érigé un moment Prigojin, c'était complètement incroyable,
00:18:24 comme homme providentiel, celui qui allait terrasser l'autocratie russe.
00:18:28 On a un peu vite oublié la nature mafieuse et criminelle du personnage,
00:18:31 mais c'était pas grave, il fallait... ça y est, c'était le début de la fin.
00:18:35 Je me souviens, je vais citer, je vais pas le citer, mais un général sur une chaîne concurrence
00:18:40 qui avait dit "le régime de Poutine est en décomposition,
00:18:43 Prigojin est quelqu'un qui aime l'odeur de la viande pourrie, il la sent."
00:18:47 Rien que ça.
00:18:48 - Et on sait comment l'histoire s'est terminée pour Prigojin.
00:18:50 - Tout à fait.
00:18:51 - En ce début d'année, où est-ce qu'on en est exactement ?
00:18:53 - Alors justement, il faut se rendre à l'évidence, Prigojin est mort,
00:18:56 la percée ukrainienne ne s'est jamais matérialisée,
00:18:59 les nouvelles qui nous viennent du front ne sont pas bonnes,
00:19:01 la neige et le froid se sont installés.
00:19:03 Le 13 juin, un autre commentateur, que je ne citerai pas, mais je citerai le titre de son papier,
00:19:10 "L'Ukraine ébrèche les premières lignes de défense russe."
00:19:13 En réalité, l'armée ukrainienne ne les a jamais atteintes,
00:19:16 ses soldats courageux, sans couverture aérienne pour les épauler,
00:19:19 les épauler sont morts dans les champs de mines à leurs pieds,
00:19:22 et aujourd'hui c'est le silence, les éditorialistes s'intéressent peu,
00:19:26 ça date des villes comme Avdivka, Marinka, Ljubičkoupianka, ou Zaporozhe,
00:19:31 ce fameux front sud, vous savez, où presque la totalité des gains qui ont été faits par les ukrainiens à l'été,
00:19:37 ont été, en quelques semaines, effacés par les russes.
00:19:39 Les ukrainiens aujourd'hui sont en position de défense, ils se replient vers des lignes,
00:19:44 il y a également, on peut citer la brouille, entre le président Zelensky, son chef d'état-major,
00:19:49 Zalouzhny, qui est devenu public, avec des ambitions qui s'aiguissent des deux côtés, présidentielles.
00:19:54 - Et on verra avec Michel qu'il y a des élections, justement, en 2024, en Ukraine.
00:19:58 - Exactement, donc il y a des arrières-pensées, et l'Ukraine est terriblement face à la tentation d'une mobilisation générale.
00:20:03 On commence à voir, on le voit sur les réseaux sociaux, mais c'était peu marqué à l'époque,
00:20:08 le recrutement forcé, qui donne nier à des scènes incroyables, où des militaires arrêtent des civils en pleine rue,
00:20:14 pour les enrôler de force.
00:20:16 Alors, les frontières de l'Ukraine, il faut savoir, elles sont désormais fermées,
00:20:20 pour tous ceux qui sont en âge de combattre et qui voudraient s'exiler.
00:20:23 Mais, à noter, les frontières russes, elles ne le sont pas,
00:20:26 et les russes n'ont pas eu besoin de recourir à une mobilisation.
00:20:30 Donc c'est très différent, le conflit commence à être déséquilibré,
00:20:35 et en fait, ces déséquilibres, par exemple, on note, oui, la Russie a une armée plus importante,
00:20:42 a plus d'habitants, l'Ukraine pas assez, les armements respectifs, on compare les armements respectifs des deux pays,
00:20:47 et ce qui est incroyable, c'est que ces déséquilibres n'avaient pas été notifiés lorsque le conflit a démarré.
00:20:53 Notre optimisme guerrier était tel qu'on s'était imaginé que, en équipant les Ukrainiens, au départ,
00:20:59 avec des roquettes Javelin et des Enlo, c'est-à-dire avec des bazookas contre des chars et de l'artillerie,
00:21:05 eh bien, ça suffirait à repousser les Russes.
00:21:08 Cet enthousiasme, en fait, a été préjudiciable, je pense, pour les Ukrainiens.
00:21:13 Aujourd'hui, même les Ukrainiens en veulent aux médias occidentaux d'avoir affiché cet optimisme outrancier,
00:21:20 de leur avoir dit "vous avez gagné", et en réalité, ce n'est pas ce qui s'est passé.
00:21:25 On n'a pas de boule de cristal, évidemment, Régis, mais comment imaginer 2024 ?
00:21:30 Alors, bon, la guerre en Ukraine, elle a quand même fait, il faut le souligner, déclencher par la Russie
00:21:34 des centaines de milliers de morts, coûté des centaines de millions de dollars de part et d'autre.
00:21:40 Alors, il y a des fortes chances que le front se stabilise.
00:21:43 L'Ukraine connaît un problème de production d'armement.
00:21:47 Elle n'est pas aussi... On sent que la fourniture de ces mêmes armements par l'étranger est en train de s'améniser.
00:21:53 La Russie, elle, elle est quasiment rentrée dans une économie de guerre,
00:21:57 donc son industrie d'armement fonctionne à plein.
00:22:00 Elle a réussi aussi à ne pas souffrir des effets des sanctions, de façon significative,
00:22:06 et puis à ces opinions publiques qui s'essoufflent, on le voit bien aux États-Unis.
00:22:09 Le gouvernement Biden croise le fer avec l'opposition républicaine hostile à les nouvelles livraisons d'armes.
00:22:15 Même les faucons les plus durs, souvenez-vous, Lindsey Graham, qui disait "Oui, il faut, bec et ong, soutenir l'Ukraine",
00:22:22 commence à donner des signes de désintérêt.
00:22:25 En Russie, le nombre des morts commence à faire réagir les familiens,
00:22:30 mais cela ne suffit pas à faire chuter la popularité de Poutine.
00:22:34 Il y a une question très simple et très claire, c'est l'Ukraine peut-elle encore gagner ou encore rivaliser avec cette Russie ?
00:22:42 Vous avez fait un tableau en effet extrêmement noir, mais tout n'est pas perdu pour l'Ukraine, qui n'a pas dit son dernier mot.
00:22:47 Il semble acquis quand même que les objectifs des frontières de 91, de rétablir ces frontières en incluant le Donbass et la Crimée,
00:22:55 s'éloignent ou soient devenus irréalistes.
00:22:58 Sur le front, les Russes n'ont pas fait de percées significatives.
00:23:01 L'Ukraine est mise en mode défensif et le front ne s'est écroulé nulle part.
00:23:05 Le problème majeur, à mon sens, auquel nous sommes tous confrontés depuis le début de cette guerre,
00:23:10 c'est qu'on ne connaît pas vraiment les intentions des Russes.
00:23:13 C'est toujours le cas pour cet hiver, on ignore s'ils préparent une nouvelle offensive.
00:23:18 Depuis le départ, ils disent peu de choses.
00:23:20 Donc on dresse des hypothèses que l'on présente comme des objectifs,
00:23:23 ensuite on spécule dessus, on en tire des conclusions, sauf qu'en fait tout est basé sur du vent et à chaque fois on se plante.
00:23:30 Et malheureusement 2024 pourrait donc nous réserver d'autres surprises sur le front de cette guerre qui dure depuis trop longtemps déjà.
00:23:37 Du côté de Gaza, également, l'autre conflit majeur qui nous intéresse ces derniers mois, où en est-on, cher Régis ?
00:23:45 Alors, de niveau, on est en plein dans l'offensive.
00:23:48 Je vais parler du contexte régional qui est important, mais sur la guerre à proprement parler,
00:23:56 l'armée israélienne est aujourd'hui en plein dans le dur de la guerre urbaine.
00:24:00 Et cette guerre urbaine, à la différence peut-être des épisodes précédents,
00:24:04 que ce fût Alep, Mossoul ou des villes comme ça, où il y a eu des sièges,
00:24:09 il y a deux plans significatifs et qui compliquent les choses.
00:24:13 C'est-à-dire que vous avez un objectif en surface et vous avez un objectif en sous-sol.
00:24:18 Et le Hamas qui contrôle Gaza depuis 2005 a largement eu le temps de percer,
00:24:25 je crois que l'armée française donnait le chiffre d'à peu près 1300 tunnels.
00:24:29 Donc, il y a véritablement deux axes infiniment compliqués pour l'armée israélienne
00:24:34 qui vont requérir des sacrifices nombreux.
00:24:37 Il faut se rappeler quel a été le coût humain, par exemple, du contrôle des tunnels
00:24:42 construits par les nord-vietnamiens et le Vietcong pendant la guerre du Vietnam pour l'armée américaine.
00:24:48 L'armée américaine a dû aller dans les tunnels.
00:24:52 Il va falloir que l'armée israélienne commence à y aller.
00:24:55 On a de plus en plus d'images d'ailleurs.
00:24:58 On est face à une armée israélienne qui est extrêmement bien équipée,
00:25:01 qui domine la guerre moderne, c'est la start-up nation, il y a de quoi à peu près tout vérifier.
00:25:07 Mais avec ce contexte urbain bâti par le Hamas en surface,
00:25:11 c'est-à-dire depuis 15 ans, toute l'architecture urbaine des villes de la bande de Gaza
00:25:16 a été conçue pour attirer une armée occupante dans le combat urbain.
00:25:21 C'est-à-dire dans le pire des combats.
00:25:23 Pour le moment, l'armée israélienne progresse, mais elle progresse lentement.
00:25:27 Netanyahou ne le cache pas, personne ne le cache, ça va être une guerre longue.
00:25:30 Et c'est là où se pose le problème.
00:25:33 La guerre risque de s'étendre, le Hezbollah au nord d'Israël,
00:25:37 les outils en mer rouge, les mini-chiites,
00:25:40 mais le problème principal, Julien, c'est la donne humanitaire.
00:25:43 C'est-à-dire la riposte israélienne à Gaza est sanglante,
00:25:46 elle touche des milliers de civils et une grosse partie de l'opinion mondiale,
00:25:49 qui est désormais acquise à la cause palestinienne.
00:25:51 Alors acquise non, mais en tout cas réclame un cessez-le-feu.
00:25:53 C'est parce que j'ai évoqué la France.
00:25:55 Je termine d'une phrase, mais en fait, elle ne tient pas en cause,
00:25:58 en compte l'origine de la guerre, voire oublie volontiers,
00:26:02 les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre.
00:26:05 Et le problème, c'est qu'un allongement de ce conflit
00:26:08 ne fera qu'amplifier le phénomène.
00:26:10 L'objectif israélien d'éradiquer le Hamas
00:26:13 se fait désormais face à une opinion mondiale hostile.
00:26:16 Et c'était peut-être finalement ça, l'objectif du Hamas,
00:26:19 en lançant ses attaques terroristes du 7 octobre.
00:26:22 Merci beaucoup, cher Régis Le Sommier.
00:26:24 On comprend que les incertitudes sont immenses pour cette année qui commence,
00:26:28 que ce soit sur le front est-européen,
00:26:31 et de cette guerre entre l'Ukraine et la Russie,
00:26:33 et bien sûr, cette riposte qui s'intensifie toujours à Gaza par Tsahal,
00:26:37 après cette attaque terroriste du 7 octobre dernier.
00:26:40 On va marquer une courte pause,
00:26:41 s'intéresser à trois autres questions,
00:26:44 autour de Michel Taub, Olivier D'Artigolle et Guillaume Bigot.
00:26:46 Dans un instant, Michel Taub, 2024, l'année de toutes les élections,
00:26:49 le dry januari façon Olivier D'Artigolle, alors ça, ça promet,
00:26:53 et puis Guillaume Bigot qui va nous rappeler que Jordan Bardella
00:26:56 est le seul personnage politique présent dans le classement,
00:26:59 dans le top 50 des personnalités publiées par le JDD.
00:27:02 Courte pause, on se retrouve dans Face à l'Info, à tout de suite.
00:27:05 Face à l'Info, en compagnie de Régis Le Sommier,
00:27:10 Michel Taub, Olivier D'Artigolle, Guillaume Bigot,
00:27:12 encore une fois, si vous nous rejoignez seulement maintenant
00:27:14 pour cette deuxième partie de la première de l'année,
00:27:17 mes meilleurs voeux pour 2024, le bonheur, la santé.
00:27:20 Un gros bisou, bien sûr, à Christine Kelly,
00:27:22 que vous retrouverez dès lundi.
00:27:24 Je ne fais que la petite transition
00:27:26 pour laisser quelques jours de repos à notre chère Christine.
00:27:30 Guillaume Bigot et Régis Le Sommier
00:27:32 nous ont proposé leur chronique dans la première partie.
00:27:35 Je me tourne vers Michel Taub, désormais,
00:27:37 et sa fantastique cravate, évidemment.
00:27:40 Elle ne lâchera jamais, 2024, 2025,
00:27:42 elle sera toujours là, il n'y a pas de problème.
00:27:44 Michel, on va retrouver notre sérieux.
00:27:46 Vous vouliez vous pencher ce soir sur des événements clés
00:27:48 qui vont rythmer cette année 2024.
00:27:50 Elle va être riche en élections.
00:27:52 Elle pourrait avoir des impacts sur la politique étrangère de la France
00:27:55 ou sur la vie quotidienne des Français.
00:27:57 Beaucoup, beaucoup d'élections présidentielles
00:27:59 sont annoncées cette année dans différents endroits stratégiques du globe.
00:28:03 Tout à fait, il y a une trentaine d'élections présidentielles
00:28:05 et d'élections législatives dans le monde entier.
00:28:07 Ça va concerner presque la moitié, entre un tiers et la moitié de la population mondiale.
00:28:11 2024 pourrait être une année stratégique.
00:28:13 Pour rebondir sur ce que disait Régis Sommier en parlant de l'Ukraine,
00:28:18 c'est une double année d'élections en 2024,
00:28:21 puisqu'il y a l'élection présidentielle en Russie,
00:28:23 avec Vladimir Poutine qui a déjà annoncé sa candidature
00:28:25 et qui est évidemment archi-favori d'une élection gagnée d'avance.
00:28:30 Et en Ukraine, c'est également l'année des élections,
00:28:33 mais là, il y a beaucoup plus de suspense
00:28:35 parce que le président Zelensky a déjà laissé entendre
00:28:38 un fort possible report de ces élections pour raisons de guerre.
00:28:42 Mais ça fait partie des enjeux dont on va parler.
00:28:45 Et puis évidemment, les élections européennes,
00:28:48 c'est la première élection dont je voudrais parler.
00:28:50 Mais finalement, ce que je dirais, c'est que l'enjeu des élections européennes de juin prochain,
00:28:54 c'est ce que disait Guillaume tout à l'heure,
00:28:56 c'est-à-dire de quelle souveraineté voulons-nous ?
00:28:59 Est-ce que ce sera une souveraineté nationale, très recentrée sur le national ?
00:29:03 C'est un peu ce qu'incarne évidemment Marine Le Pen, Éric Zemmour et quelques autres candidats.
00:29:08 Ou alors une souveraineté beaucoup plus ouverte à l'Europe ?
00:29:11 Et c'est évidemment ce que représente Emmanuel Macron.
00:29:13 Donc je pense que Guillaume a bien résumé l'enjeu principal
00:29:17 qui va être celui de l'élection présidentielle.
00:29:20 Après, il y a d'autres élections.
00:29:22 Il y en a une dont on parle peu, mais qui est quand même importante.
00:29:25 Emmanuel Macron se rend fin janvier,
00:29:27 alors c'est de nouveau le président voyageur et internationaliste,
00:29:31 se rend en Inde pour une visite officielle.
00:29:34 Il sera l'invité d'honneur pour la fête nationale indienne.
00:29:37 Et je pense que c'est une bonne initiative, un pays très important
00:29:41 qui est en train de devenir, qui est déjà la première population mondiale,
00:29:46 dépasser la Chine, et sur le point peut-être d'ici quelques années
00:29:50 de rattraper la Chine également en termes de puissance économique.
00:29:53 Et il se trouve que le président sortant, Narendra Modi,
00:29:57 est donné archi-favori des élections législatives.
00:30:01 Vous imaginez un peu en Inde, première démocratie au monde.
00:30:05 L'élection va se dérouler sur tout un mois, tout le mois de mai,
00:30:08 tellement l'enjeu, l'organisation logistique est considérable.
00:30:12 - Ils sont plus d'un milliard les Indiens.
00:30:14 - Et il se trouve que Narendra Modi, qui est très critiqué,
00:30:17 c'est un nationaliste, on va dire, très très convaincu,
00:30:21 est très francophile.
00:30:23 On se rappelle que le 14 juillet dernier,
00:30:25 les troupes indiennes ont défilé sur la Champs-Elysées.
00:30:28 Et il y a une proximité entre la France et l'Inde qu'il faut saluer
00:30:31 et qui fait partie peut-être des cartes que nous pouvons jouer,
00:30:34 notamment dans le duel dans lequel on est tout petit,
00:30:38 entre les Etats-Unis et la Chine.
00:30:41 - En attendant de voir l'Inde devenir une puissance économique de premier plan,
00:30:45 puisqu'on en parle de ses puissances, ce sont surtout des élections
00:30:48 dans la première puissance économique mondiale,
00:30:51 auxquelles nous sommes suspendus au mois de novembre prochain.
00:30:54 Donc ça nous laisse quand même quasiment un an,
00:30:56 en tout cas 11 mois, les Etats-Unis bien sûr.
00:30:59 - Oui, et en fait l'élection a déjà commencé.
00:31:02 Si ce n'est qu'elle est peut-être déjà jouée,
00:31:04 lorsqu'on regarde les études d'opinion,
00:31:06 Donald Trump est donné archi-favori.
00:31:09 Il a près de 50 points d'avance sur ses rivaux républicains,
00:31:13 face auxquels d'ailleurs il refuse de débattre,
00:31:15 tellement il est convaincu d'être réélu.
00:31:17 Et donc le duel Joe Biden-Donald Trump risque fort de se reproduire.
00:31:22 Mais c'est sur quoi moi je voulais insister,
00:31:24 et là ça permet de rebondir là aussi sur les éditos de Guillaume et de Régis,
00:31:30 c'est que l'enjeu de l'élection présidentielle américaine
00:31:33 impacte directement sur la politique européenne.
00:31:37 Qu'on le veuille ou non, on a beau vouloir avoir une vision gaullienne,
00:31:40 c'est-à-dire très recentrée sur la souveraineté française,
00:31:43 la réalité c'est que ce qui se passe aux Etats-Unis
00:31:47 reprend un rôle central sur le destin de l'Europe
00:31:50 et notamment sur le conflit entre la Russie et l'Ukraine.
00:31:53 On voit bien qu'aux Etats-Unis déjà,
00:31:55 les républicains rechignent et freinent des cas de fer
00:31:59 à redonner des budgets à l'armée ukrainienne.
00:32:02 Alors c'est pas tellement pour des raisons d'ailleurs d'influence sur l'Europe,
00:32:05 c'est pour des raisons de débat interne aux Etats-Unis,
00:32:09 puisqu'en fait les républicains subordonnent leur soutien à l'armée ukrainienne
00:32:14 aux règlements de questions sur les questions migratoires,
00:32:18 et les républicains reprochent aux démocrates de ne pas arriver à fermer les frontières
00:32:24 qui vont du Mexique aux Etats-Unis,
00:32:26 question migratoire dont on connaît aussi les difficultés que l'on voit sur le sol européen.
00:32:31 Donc effectivement la question de l'élection présidentielle américaine
00:32:34 nous concerne directement parce que la question qui va se poser,
00:32:37 et il y a déjà une petite musique qui est en train de s'instaurer
00:32:40 aux certains dirigeants européens, Emmanuel Macron l'a dit lui-même,
00:32:43 il a dit que si jamais les Etats-Unis devaient prendre du recul par rapport au soutien à l'Ukraine,
00:32:48 l'Europe devrait continuer à soutenir l'Ukraine.
00:32:50 Ça n'est pas gagné pour des raisons à la fois financières,
00:32:53 pour des raisons stratégiques, pour des raisons de soutien militaire,
00:32:56 et donc peut-être que le destin de l'Ukraine,
00:32:59 ou du conflit entre l'Ukraine et la Russie,
00:33:01 se jouera peut-être certainement aux Etats-Unis.
00:33:05 Dans l'issue de l'élection américaine, Donald Trump,
00:33:08 qui est inégalable, a dans une interview il y a quelques semaines,
00:33:12 dit qu'il réglerait le conflit entre l'Ukraine et la Russie en une journée.
00:33:17 En une journée.
00:33:18 Tout simplement parce qu'il dit avoir de très bonnes relations avec Zelensky et Poutine,
00:33:24 et que par ces bonnes relations, il arriverait à les mettre tous les deux d'accord.
00:33:28 Je pense qu'il va un petit peu vite en besogne,
00:33:30 mais c'est une réalité, on peut le regretter,
00:33:33 au nom évidemment de la souveraineté européenne ou nationale de nos pays européens,
00:33:39 mais le sort de l'Ukraine va en partie se jouer à Washington.
00:33:44 Et puis il y a encore une élection présidentielle qui nous concerne encore plus directement, j'ai envie de dire.
00:33:49 Oui.
00:33:50 Alors laquelle ?
00:33:51 Le Sénégal.
00:33:52 Le Sénégal.
00:33:53 Alors pourquoi je voudrais parler du Sénégal ?
00:33:54 Parce que le 25 février prochain, il y a l'élection présidentielle au Sénégal,
00:33:58 et comme vous le savez, la France a une influence certaine,
00:34:01 une présence importante en Afrique,
00:34:03 mais laquelle présence a beaucoup diminué et a beaucoup perdu ces derniers mois,
00:34:07 au Niger, pas plus tard qu'il y a dix jours,
00:34:10 les troupes françaises ont quitté le Niger,
00:34:13 l'ambassadeur Sylvain Hitté avait été quasiment pris en otage,
00:34:16 et a quitté le Niger,
00:34:18 nous avons fermé l'ambassade de France au Niger,
00:34:21 ce qui est rarissime,
00:34:22 ça fait des décennies que la France n'avait pas été contrainte de fermer une ambassade,
00:34:27 et effectivement en Afrique, on est en très grande perte de vitesse.
00:34:30 Et il y a deux pays qui jouent un rôle stratégique dans cette relation particulière entre la France et l'Afrique,
00:34:36 c'est la Côte d'Ivoire, pour les élections en 2025,
00:34:38 et c'est le Sénégal en 2024,
00:34:41 or il y a un candidat qui est très largement favori,
00:34:47 quand vous discutez avec des Sénégalais,
00:34:49 il y a très peu d'études d'opinion,
00:34:51 mais il y a des études un peu, on va dire, souterraines qui le montrent,
00:34:54 c'est un candidat qui est très très hostile à la France,
00:34:57 il prétend le contraire,
00:34:59 mais c'est Ousmane Souko,
00:35:03 qui est une sorte de Mélenchon sénégalais,
00:35:06 alors un jeune, il est très très jeune,
00:35:08 il est dans une stratégie d'insurrection contre le pouvoir,
00:35:12 c'est un opposant historique à Macky Sall,
00:35:14 et le président sortant, Macky Sall,
00:35:16 qui est assez proche de la France,
00:35:18 qui est dans une relation assez classique entre l'Afrique et l'Europe,
00:35:22 ne peut pas se représenter,
00:35:24 il aurait bien voulu se représenter,
00:35:25 mais finalement il y a renoncé,
00:35:26 et c'est vrai que son opposant historique est donné largement favori,
00:35:30 alors on saura fin janvier,
00:35:32 si cet opposant historique peut se présenter à l'élection présidentielle,
00:35:36 et le conseil constitutionnel sénégalais a été saisi,
00:35:39 mais s'il est validé, il y a un risque certain qu'il gagne,
00:35:42 et sa victoire,
00:35:44 pourra avoir des conséquences très importantes
00:35:47 dans le relâchement des relations privilégiées entre la France et l'Afrique.
00:35:51 Concrètement, quand on dit, et on le voit en bas de notre écran,
00:35:55 ce serait l'élection de tous les dangers,
00:35:57 concrètement, quel genre de répercussions ?
00:35:59 Ça pourrait apporter au-delà d'une hostilité, on va dire,
00:36:03 entre des chefs d'État et...
00:36:05 Alors, il y a la présence culturelle de la France en Afrique,
00:36:08 Emmanuel Macron annonce un sommet de la francophonie
00:36:11 à Villeray-Cotterey en octobre prochain,
00:36:14 la réalité c'est que notre influence est en perte considérable,
00:36:18 sur le plan économique,
00:36:19 au Niger, Areva, devenu Orano depuis,
00:36:23 produisait de l'uranium,
00:36:25 et l'avenir de cette production est largement remis en question,
00:36:29 au Sénégal, comme dans de nombreux pays africains,
00:36:34 la principale conséquence concrète que je vois dans les débats
00:36:37 franco-français qui nous anonyment tous les jours,
00:36:40 c'est la question migratoire,
00:36:42 parce que la pression migratoire de populations africaines
00:36:45 vers l'Europe est directement indexée
00:36:47 sur la gouvernance de ces pays africains.
00:36:50 Or, tous les pays africains où il y a eu des coups d'État,
00:36:53 où l'arrivée au pouvoir de personnes hostiles
00:36:56 à la France, à l'Occident, à l'Europe,
00:36:58 a des conséquences directes sur l'accroissement des flux migratoires,
00:37:02 c'est ça la réalité.
00:37:03 La réalité c'est que la plupart de ces dirigeants,
00:37:06 derrière un discours très démagogique,
00:37:08 en fait, ça les arrange très souvent
00:37:10 de voir leur population prendre le chemin,
00:37:13 non pas de l'exil,
00:37:14 mais de la recherche d'un avenir économique meilleur,
00:37:18 et donc moins il y a de bonnes gouvernances dans ces pays africains,
00:37:21 nous aurons la possibilité d'avoir une emprise
00:37:24 sur ces flux migratoires,
00:37:26 n'en déplaise à nos gouvernants qui nous parlent
00:37:29 d'une loi sur les migrations, d'un accord européen.
00:37:31 Non, la réalité c'est que si le Sénégal
00:37:34 venait à choisir souverainement
00:37:37 l'aventure avec un tel candidat...
00:37:39 - Que disent les sondages d'opinion au Sénégal ?
00:37:41 - Alors les sondages, c'est difficile d'abord d'avoir des sondages,
00:37:43 parce qu'il n'y a pas les mêmes moyens...
00:37:45 - Il a une vraie chance de l'emporter.
00:37:47 - Il a une vraie chance de l'emporter.
00:37:49 Il a, la semaine dernière, réussi à faire l'unité
00:37:51 de la plupart des opposants à Macky Sall,
00:37:53 pas tous, mais quand même la plupart.
00:37:55 Il est dans une vraie dynamique.
00:37:57 Il a fait beaucoup de prises,
00:37:59 il y a également ces derniers mois qui lui ont donné,
00:38:01 j'ai envie de dire, une aura et un soutien populaire très très large.
00:38:03 Et donc effectivement, il fait partie des favoris,
00:38:06 et je pense que ça risquerait d'entraîner
00:38:09 une très très forte révolution de la relation
00:38:11 entre la France et l'Afrique.
00:38:13 - Merci cher Michel Taubes.
00:38:15 C'est vrai, Guillaume, peut-être en un mot,
00:38:17 on vient de l'entendre avec cet édito de Michel,
00:38:19 d'un point de vue géopolitique et migratoire,
00:38:22 j'ai envie de dire, également, cette année 2024,
00:38:24 et charnière.
00:38:26 - Et charnière, c'est vertigineux,
00:38:28 on parle souvent de l'effondrement de la démocratie
00:38:30 dans le monde, mais je crois qu'il y aura plus de 3 milliards
00:38:32 d'êtres humains qui vont voter, peut-être pas autant,
00:38:34 parce qu'ils n'ont pas tous l'âge de voter,
00:38:36 mais enfin, on voit bien que même les États
00:38:38 les plus autoritaires sont obligés de reconnaître
00:38:40 la force du principe démocratique.
00:38:42 - Oui, Régis ?
00:38:44 - Non, moi je reviendrai sur la question de la France,
00:38:46 par rapport justement au Sénégal.
00:38:48 Si le Sénégal rentre dans une hostilité à la France,
00:38:51 c'est le dernier précaré,
00:38:53 enfin, je vais dire, il y a encore
00:38:55 la Côte d'Ivoire,
00:38:57 mais globalement, c'est la fin...
00:38:59 - Mais tout ça pourrait s'effondrer un peu comme un château de cartes,
00:39:01 c'est ça qu'on comprend.
00:39:03 - La vraie question, c'est qu'il faut savoir...
00:39:05 - Il est déjà en cours d'effondrement.
00:39:07 - Est-ce que ce candidat, s'il remporte l'élection,
00:39:09 va être dans le même état d'esprit que la junte
00:39:11 qui s'est installée au Mali, au Niger, au Burkina Faso ?
00:39:13 - Le portrait qu'en dépeint Michel est pas...
00:39:15 - Pas très engagant.
00:39:17 - On le dit aussi proche de beaucoup d'islamistes.
00:39:19 Et au Sénégal, il y a aussi une islamisation
00:39:21 très très forte de la société sénégalaise,
00:39:23 qui est contraire d'ailleurs à toute l'histoire du Sénégal,
00:39:25 mais enfin, ça fait partie des évolutions récentes.
00:39:27 Donc non, effectivement, vous avez raison
00:39:29 de parler d'un château de cartes,
00:39:31 et ce château de cartes, il est extrêmement fragile
00:39:33 et fragilisé.
00:39:35 - Juste un mot, parce que c'est très important,
00:39:37 cette question de notre influence en Afrique.
00:39:39 Imaginez quand même que l'armée française
00:39:41 à Paris, elle est obligée de faire des appels
00:39:43 d'offres internationaux pour se fournir elle-même.
00:39:45 Mais par contre, nous obligeons les Etats africains
00:39:47 à n'acheter que français.
00:39:49 Il y a quelque chose d'absurde là-dedans,
00:39:51 et si on ne se respecte pas nous-mêmes,
00:39:53 comment voulez-vous que nos amis africains nous respectent ?
00:39:55 - C'est une réflexion qui pourrait se faire
00:39:57 sur beaucoup de plans, j'ai l'impression,
00:39:59 cher Guillaume, on en parlait d'ailleurs avec vous tout à l'heure.
00:40:01 Sans aucune transition, je me tourne...
00:40:03 Bah oui, parce que là, transition, je ne vois pas comment j'aurais pu faire.
00:40:05 Je me tourne vers Olivier.
00:40:07 Tiens, qu'est-ce qu'il y a dans votre petit gobelet, Olivier ?
00:40:09 - Du café. - Ce soir.
00:40:11 - Vous avez du café, vous êtes sûr ? - Oui, de toute façon, j'ai apporté
00:40:13 des étils au test, on va faire... - Vous n'avez rien rajouté.
00:40:15 - Il n'y a pas de drogue. - Pourquoi est-ce que je demande
00:40:17 ce que contient le gobelet d'Olivier D'Artigolle ?
00:40:19 Parce que monsieur D'Artigolle a décidé
00:40:21 de nous parler d'un phénomène qui est en train
00:40:23 de se pérenniser, d'année après année,
00:40:25 et qui commence les premiers janvier.
00:40:27 Depuis cinq ans, ça s'appelle le "dry january".
00:40:29 Je vais la faire en française, oui,
00:40:31 le mois de janvier sec, comme le rappelait
00:40:33 Michel Taub tout à l'heure.
00:40:35 Dites-nous tout. - Chaque année,
00:40:37 le même jour, c'est-à-dire le 1er janvier,
00:40:39 à peu près dans la même temporalité, c'est la fin de la matinée,
00:40:41 mon frère, que je salue,
00:40:43 me téléphone pour me dire
00:40:45 qu'il va donc
00:40:47 engager le mois de janvier
00:40:49 sans alcool. Il m'annonce ça
00:40:51 comme s'il partait tel un grand
00:40:53 aventurier vers des terres inconnues.
00:40:55 - Parce que de février à décembre, c'est plus compliqué.
00:40:57 - L'année dernière, je pense qu'il m'avait
00:40:59 appelé vers le 10 janvier pour m'annoncer
00:41:01 sa rédition, mais... - Sa rédition, non.
00:41:03 - Tout ça pour vous dire
00:41:05 qu'il n'y a pas que les vœux présidentiels
00:41:07 qui peuvent être secs
00:41:09 et vides, mais
00:41:11 y compris, moi, sans alcool.
00:41:13 C'est quelque chose, là, je l'ai pris avec légèreté,
00:41:15 mais sérieux, ça vient donc
00:41:17 que c'est la 5e édition pour notre pays.
00:41:19 C'est une opération qui a été importée
00:41:21 de Grande-Bretagne,
00:41:23 avec une première édition en 2013.
00:41:25 Elle est soutenue par de très nombreuses associations,
00:41:27 une soixantaine,
00:41:29 mais contrairement à la journée sans tabac,
00:41:31 je découvre ça aujourd'hui, l'État n'est pas
00:41:33 partenaire officiel. - Qu'est-ce que c'est exactement,
00:41:35 précisément, de ne plus boire
00:41:37 une seule goutte d'alcool du 1er au
00:41:39 31 janvier ? Ou 30 janvier, d'ailleurs, je sais plus.
00:41:41 - 31 janvier. - 31 janvier.
00:41:43 - Il essayait de gagner un jour, mais bon.
00:41:45 - Vous savez, je suis pas...
00:41:47 - Le petit-fils de vignerons
00:41:49 du Sud-Gironde que je suis
00:41:51 et qui apprécie, par ailleurs, de temps en temps
00:41:53 un bon verre de vin, une bonne viande,
00:41:55 non, j'arrête, ça a été fait, vous le confirme,
00:41:57 il est proposé de faire une
00:41:59 pause d'alcool après
00:42:01 les fêtes et de faire l'expérience
00:42:03 de la vie sans
00:42:05 ce produit, de mesurer et
00:42:07 de questionner sa propre consommation,
00:42:09 de mesurer les bienfaits
00:42:11 sur sa santé, je vais le dire tout à l'heure,
00:42:13 ils sont nombreux, selon
00:42:15 des spécialistes, plus
00:42:17 d'un adulte français sur 5
00:42:19 dépasse les plafonds
00:42:21 de consommation d'alcool recommandés.
00:42:23 - Est-ce que vous pouvez nous rappeler quels sont les
00:42:25 plafonds, justement, les limites à ne pas dépasser ?
00:42:27 - Alors, pour Santé Publique France,
00:42:29 au maximum, 10 verres
00:42:31 par semaine, - Ah, j'ai cru que c'était
00:42:33 par Uber, pardon !
00:42:35 - Restez tranquille,
00:42:37 - Non, mais ça va très bien ! - Donc, un maximum
00:42:39 de 10 verres par semaine,
00:42:41 2 verres par jour, et des jours
00:42:43 de la semaine, c'est là où c'est important,
00:42:45 sans consommation. - Bien sûr. - Il existe, d'ailleurs,
00:42:47 des applications, j'en ai chargé une
00:42:49 pour préparer cette intervention,
00:42:51 que vous pouvez donc mettre
00:42:53 sur vos téléphones,
00:42:55 avec en plus le nombre de pas
00:42:57 qu'on fait par jour, on a l'impression d'avoir un petit drone
00:42:59 en permanence au-dessus de nos têtes,
00:43:01 mais ces applications,
00:43:03 j'ai regardé ça, peuvent vous
00:43:05 encourager tout au long de ce mois de janvier,
00:43:07 vous proposent des questionnaires
00:43:09 pour évaluer votre propre consommation,
00:43:11 votre niveau de dépendance,
00:43:13 vous pouvez avoir tout au long de janvier des encouragements,
00:43:15 des conseils, des astuces,
00:43:17 et témoignages. Il y a y compris
00:43:19 la possibilité
00:43:21 de faire le décompte
00:43:23 des verres non buts, et de calculer
00:43:25 l'argent et les calories économisées.
00:43:27 Il faut préciser que cette campagne
00:43:29 ne concerne, je le dis là très sérieusement,
00:43:31 ne concerne pas les personnes
00:43:33 alcoolodépendantes qui ont besoin d'un accompagnement
00:43:35 bien évidemment
00:43:37 de professionnels. Pour le
00:43:39 professeur Amine Beniamina,
00:43:41 psychiatre, addictologue,
00:43:43 je cite, "le défi de janvier
00:43:45 est un challenge positif à relever
00:43:47 en famille, entre amis
00:43:49 ou entre collègues, chacun est libre
00:43:51 de le faire à sa manière,
00:43:53 le défi positif n'est bien évidemment pas
00:43:55 d'interdire, de culpabiliser
00:43:57 ou de faire de la morale, mais bien d'analyser
00:43:59 nos capacités de contrôle."
00:44:01 Il y a des effets immédiats ?
00:44:03 Pour ce même médecin, c'est une réalité
00:44:05 sur le bien-être. Un regain
00:44:07 d'énergie, une meilleure concentration,
00:44:09 un sommeil beaucoup
00:44:11 plus réparateur, une baisse
00:44:13 de la tension artérielle, y compris une perte
00:44:15 de poids, et c'est prouvé scientifiquement
00:44:17 après cette pause,
00:44:19 notre consommation d'alcool baisse,
00:44:21 car nous avons pu l'observer
00:44:23 et donc en prendre conscience.
00:44:25 Les effets sont positifs, même si
00:44:27 la pause n'a pas été totale.
00:44:29 Il s'agit d'une démarche pour notre société,
00:44:31 ça, il fallait le rappeler bien évidemment,
00:44:33 la France reste l'un des pays où l'on consomme
00:44:35 le plus d'alcool, avec 43 millions de
00:44:37 consommateurs réguliers, et avec des conséquences
00:44:39 lourdes en termes de santé publique.
00:44:41 Une baisse générale de la consommation permettrait une diminution
00:44:43 des maladies, foie, cancer,
00:44:45 accidents masculaires cérébraux,
00:44:47 maladies cardiaques, et des hospitalisations.
00:44:49 Ce chiffre étonnant, l'alcool est la première
00:44:51 cause d'hospitalisation, et la
00:44:53 deuxième cause de mortalité
00:44:55 évitable en France, après
00:44:57 le tabac, avec environ
00:44:59 45 000 décès par an. - C'est très suivi
00:45:01 ce dry januari ? - Alors,
00:45:03 environ 10% des français
00:45:05 déclarent y participer, ce qui n'est pas rien.
00:45:07 Parmi les jeunes, cette participation
00:45:09 monte à 35%.
00:45:11 Les femmes y participent davantage.
00:45:13 Cela permet aussi de reconsidérer
00:45:15 l'importance de l'alcool, de sa place dans nos
00:45:17 vies sociales et professionnelles, parce
00:45:19 qu'il peut y avoir la petite pression...
00:45:21 C'est la pression fiscale.
00:45:23 J'ai tellement l'habitude d'aborder ces
00:45:25 sujets... - Ah oui, il a très bien eu la pression
00:45:27 fiscale. - C'est une longue histoire.
00:45:29 - Je ne dirai rien sur l'évasion et l'optimisation
00:45:31 fiscale de ce soir, rassurez-vous.
00:45:33 - C'est pour ça que l'État nous soutient professionnellement, parce que les pertes
00:45:35 fiscales sont considérables. - Eh bien oui, et bien sûr,
00:45:37 parce que l'État touche énormément
00:45:39 d'argent à chaque fois que l'alcool
00:45:41 est vendu. - C'est évident, mais donc, il peut y avoir
00:45:43 la pression sociale, qui fait que
00:45:45 si on est invité par les amis, on peut pouvoir
00:45:47 dire "écoute, passe cette
00:45:49 semaine où je suis pris",
00:45:51 pour ne pas justement être tenté par
00:45:53 une consommation... - Madson a eu un couteau sous la gorge
00:45:55 pour boire un verre de vin. - L'idée selon laquelle
00:45:57 on ne pourrait pas faire la fête ou
00:45:59 faire honneur à une invitation
00:46:01 sans consommer d'alcool, je pense qu'il faut chasser
00:46:03 ces représentations-là. Cette
00:46:05 année, une première étude française, ça c'est très
00:46:07 intéressant et prévu, par le Centre hospitalier
00:46:09 du Vitanier à Lyon.
00:46:11 Ils vont se pencher
00:46:13 avec des questionnaires sur les profils des participants
00:46:15 afin d'évaluer les facteurs
00:46:17 de réussite et l'impact sur la consommation et le bien-être
00:46:19 des participants.
00:46:21 Pour ceux qui démarrent le défi aujourd'hui même,
00:46:23 une bonne nouvelle, en Thaïlande
00:46:25 et en Australie, le défi dure
00:46:27 trois mois. - Ah oui. - A la fin,
00:46:29 si on a le temps, donc, mais on a un peu
00:46:31 le temps, je poserai des questions
00:46:33 à nos invités. - Bah, allez-y !
00:46:35 - Ça s'appelle "Audit".
00:46:37 C'est recommandé par l'OMS,
00:46:39 ça se trouve donc sur Internet très rapidement.
00:46:41 En une quinzaine
00:46:43 de questions, vous pouvez
00:46:45 mesurer votre rapport
00:46:47 à l'alcool et à sa consommation
00:46:49 assez rapidement et après vous avez
00:46:51 un petit bilan
00:46:53 qui ne remplace en rien le bilan que peuvent
00:46:55 effectuer des professionnels.
00:46:57 - Vous l'avez fait, ce test ? - Oui. - Ça va ?
00:46:59 - Ça va. - Ça se passe bien ? - Il peut y avoir
00:47:01 quelques progrès, mais la situation n'est pas désespérée.
00:47:03 Je sais que certains d'entre vous
00:47:05 ont fait
00:47:07 cette expérience-là et qu'elle a été marquante.
00:47:09 - Qu'est-ce qu'on en a parlé avant ? - Quelle expérience ?
00:47:11 - De ce test ? - Moi, j'ai fait le dry.
00:47:13 J'avais un peu triché à l'époque
00:47:15 parce que... - Ah, c'est ça ? C'est pour ça
00:47:17 quand je vous rencontrais, vous aviez la main comme ça ?
00:47:19 - Vous avez vu depuis... - Je suis pas bien.
00:47:21 - Non, en fait, moi, ce mois,
00:47:23 j'avais pas fait un dry januari, j'avais pris
00:47:25 le mois de février parce qu'il était plus court. - Ah oui, d'accord.
00:47:27 - Et en me disant, je me suis
00:47:29 senti tellement bien à la fin du januari... - Vous avez fait un wet januari ?
00:47:31 Pour ceux qui ne comprennent pas, c'est l'inverse de dry.
00:47:33 - Depuis, j'ai complètement arrêté de boire.
00:47:35 J'ai complètement arrêté de boire depuis 2 ans.
00:47:37 En février, ça sera la deuxième année.
00:47:39 Et alors, par contre, ce que je peux vous dire,
00:47:41 c'est que la pression sociale
00:47:43 quand vous êtes dans une soirée
00:47:45 et que vous ne buvez pas...
00:47:47 Rendez-vous compte, en France,
00:47:49 on doit être le seul pays au monde où quand quelqu'un
00:47:51 ne boit pas, on se dit "mais qu'est-ce qui se passe ? Tu es malade ?
00:47:53 Il y a un truc qui va pas."
00:47:55 C'est énorme, énorme, la pression.
00:47:57 - Et moi, je veux dire, qu'il faille alerter et être un petit peu
00:47:59 sérieux sur les questions d'alcool,
00:48:01 en termes de santé publique, évidemment.
00:48:03 Chacun l'entend et le comprend
00:48:05 bien aisément. Mais je me pose
00:48:07 une question, très honnêtement.
00:48:09 Pourquoi arrêter de boire
00:48:11 complètement ? Il y a quand même une forme
00:48:13 de convivialité. Moi, je me souviens, je ne sais pas si c'était
00:48:15 une légende urbaine ou si c'est vérifié, mais je me souviens
00:48:17 que quand j'étais plus jeune, j'entendais cette
00:48:19 forme d'adage ou des gens qui disaient
00:48:21 "un verre de rouge par jour, c'est bon pour la santé."
00:48:23 Par exemple. Alors, je ne sais pas si ça a jamais été
00:48:25 vraiment vérifié médicalement, mais j'ai
00:48:27 toujours entendu ça. Pourquoi est-ce qu'il faut arrêter
00:48:29 de nettoyer ? Pourquoi arrêter de nettoyer ?
00:48:31 Pourquoi ne pas boire ? L'abstinence
00:48:33 totale permet un "reset" pour votre
00:48:35 organisme qui est...
00:48:37 Après, dans ce que j'ai
00:48:39 pu lire, il n'y a pas une approche
00:48:41 très accusatrice, moralisatrice
00:48:43 qui serait insupportable, mais ça invite
00:48:45 à d'abord interroger sa propre
00:48:47 consommation et à pouvoir la réduire sur le mois
00:48:49 de janvier. Ce qui peut
00:48:51 autoriser la dégustation d'un
00:48:53 Sentez-teuf ou d'un Jurençon
00:48:55 pendant le temps vive, que je vous conseille.
00:48:57 Non, mais il y a une part de plaisir
00:48:59 dans la consommation d'alcool. C'est vrai qu'encore
00:49:01 une fois, je ne veux pas être trop
00:49:03 franchouillard, parce que...
00:49:05 Mais bon, c'est vrai qu'il y a une tradition, une culture
00:49:07 française du partage, de la confidentialité,
00:49:09 évidemment dans la mesure du raisonnable,
00:49:11 parce que c'est important de...
00:49:13 Je ne suis pas du tout en train de faire l'apologie
00:49:15 de l'alcool à profusion, parce que c'est évidemment...
00:49:17 Pour moi, la doctrine, elle est très sain. Plutôt
00:49:19 qu'un jeune... C'est la mode des jeunes
00:49:21 dans plein d'aspects
00:49:23 de nos vies. Moi, je m'en tiens
00:49:25 tout simplement à une doctrine qui est connue de tous
00:49:27 les Français, consommer avec modération.
00:49:29 - Bien sûr. - Et je pense que, effectivement,
00:49:31 de s'abstenir de boire pendant deux, trois jours,
00:49:33 effectivement, c'est peut-être une hygiène qu'on peut
00:49:35 avec l'âge, à partir d'un certain âge,
00:49:37 prendre, mais l'essentiel, c'est de boire avec modération,
00:49:39 c'est-à-dire avec plaisir.
00:49:41 - D'ailleurs, ne finissez pas votre verre
00:49:43 qui est devant vous, cher Michel, parce que
00:49:45 je vais vous garder jusqu'à la fin de l'émission.
00:49:47 - Je sais, je vais taquiner. - Il y avait un auteur américain,
00:49:49 dont j'ai oublié le nom, mais je me souviens du titre du livre,
00:49:51 "The French Paradox". - Si vous avez oublié, c'est que
00:49:53 ça n'a pas forcément bien marché, là, votre histoire.
00:49:55 - Si, si, si, si. Qui nous avait expliqué,
00:49:57 que le fait de consommer tous les jours
00:49:59 un peu de vin, c'était bon pour le cœur,
00:50:01 il y avait tout un... Voilà.
00:50:03 - Est-ce que c'est vrai, ça ? C'est la question
00:50:05 que je posais il y a cinq minutes. J'ai toujours entendu ça.
00:50:07 Un bon verre de rouge par jour, c'est bon pour la santé.
00:50:09 - Les centenaires, je vous dis, il y a des petits verres de vin
00:50:11 tous les jours. - C'est vrai ?
00:50:13 - Il y aura des sentiers occidents, notamment, dans les études
00:50:15 scientifiques, disons que tout au contraire...
00:50:17 - Il y a quand même une sorte de puritanisme,
00:50:19 d'hygiénisme et de bébéification totale.
00:50:21 Voilà. Qu'est-ce que c'est la démocratie ?
00:50:23 Un citoyen, c'est quelqu'un qui est son propre tyran,
00:50:25 qui a avalé la tyrannie et il n'a pas besoin
00:50:27 d'un maître pour dire "Fait ici, vous faites ça".
00:50:29 - Il n'y a pas d'injonction non plus, hein, Guy.
00:50:31 On l'a bien compris. L'État n'est pas derrière,
00:50:33 d'ailleurs, cette initiative. - Non, mais il y a cette autre
00:50:35 campagne qui avait marché très, très fort.
00:50:37 Un verre, ça va. Deux verres, bonjour les dégâts.
00:50:39 - Oui, c'est vrai. - Voilà, encore une fois,
00:50:41 consommer avec modération, c'est comme toutes les choses
00:50:43 de la vie, je pense que c'est...
00:50:45 - Après, accordons quand même à certaines campagnes publiques.
00:50:47 - C'est une manière de vivre.
00:50:49 - Certaines campagnes publiques ont eu leur efficacité
00:50:51 et tant mieux. Moi, sur ma génération,
00:50:53 quand je suis étudiant, c'est les années 80,
00:50:55 on avait des consommations
00:50:57 qu'aujourd'hui, les jeunes n'ont pas.
00:50:59 Et heureusement, quand ils prennent la voiture
00:51:01 en sortant d'une boîte, il y en a toujours
00:51:03 un qui ne boit pas ou il fait attention,
00:51:05 ou il reste... J'ai l'impression
00:51:07 qu'on a un progrès là-dessus, très bien.
00:51:09 - Dans le siècle, on buvait beaucoup plus en France qu'aujourd'hui.
00:51:11 - C'est vrai. - Bon.
00:51:13 - Eh ben, on va aller boire un coup après l'émission.
00:51:15 - Vous le faites, vous, le drap de general, alors ?
00:51:17 Ah, vous aviez quoi ? Qu'est-ce que vous vouliez nous donner ?
00:51:19 - Des alcool tests pour voir vos réactions.
00:51:21 - C'est vrai ? Vous voulez qu'on les fasse ?
00:51:23 - Non, je plaisante pas. - Je peux en faire un ?
00:51:25 - Je vais faire un effort, selon moi, de janvier,
00:51:27 mais sans tomber dans zéro verre.
00:51:29 - Vous avez vraiment un alcool test sur vous, là ?
00:51:31 - Non. - Ah, d'accord, je croyais.
00:51:33 - C'était pour voir vos réactions. - Bon, merci, Olivier.
00:51:35 Vous revenez demain ?
00:51:37 Parce que je vais vous faire souffler dans le ballon, demain, si vous revenez.
00:51:39 - Non, demain, je serai sur l'heure des produits.
00:51:41 - Ah, d'accord, bon, très bien.
00:51:43 C'était une très bonne chose, également.
00:51:45 Un dernier édito,
00:51:47 avec Guillaume Bigot.
00:51:49 Guillaume, on revient à des considérations
00:51:51 un peu plus politiques, un peu plus proches
00:51:53 de l'actualité habituelle
00:51:55 sur nos antennes. Il est le seul dans le top 50.
00:51:57 Alors, on a découvert ça il y a quelques jours,
00:51:59 d'après le classement IFOP pour le journal du dimanche,
00:52:01 Jordan Bardella a donc
00:52:03 30e de ce classement et la personnalité
00:52:05 politique préférée des Français.
00:52:07 C'est une surprise et c'est aussi
00:52:09 un exploit parce que
00:52:11 c'est le seul politique présent.
00:52:13 On sait que le désamour entre les Français
00:52:15 et leur personnage politique est de plus en plus grand.
00:52:17 - Ah, c'est un... - Ça vous a surpris, vous ?
00:52:19 - Oui, c'est même, en effet,
00:52:21 c'est presque plus davantage
00:52:23 un exploit qu'une surprise parce que
00:52:25 la politique a mauvaise presse,
00:52:27 les politiques encore davantage.
00:52:29 Enfin, on voit bien à quel point c'est très, très
00:52:31 compliqué d'inciter
00:52:33 les gens à voter, par exemple.
00:52:35 On a l'impression qu'on parle à des
00:52:37 grands brelés, qu'on leur dit d'aller faire des UV.
00:52:39 C'est bon, on s'est fait avoir une fois, deux fois,
00:52:41 trois fois, on ne peut plus y aller. Donc, les politiques
00:52:43 ont mauvaise presse et là, il fait partie
00:52:45 des personnalités tout courts qui sont
00:52:47 les plus appréciées. Ce qui est d'autant plus étonnant
00:52:49 que, comme tout le monde sait,
00:52:51 il est très jeune. Alors, ce n'est pas une qualité en soi
00:52:53 d'être jeune. - 28 ans, hein ? - D'aucun dirait,
00:52:55 c'est presque la seule maladie dont on est à peu près sûr de guérir.
00:52:57 Mais enfin, c'est quand même
00:52:59 étonnant parce que c'est un gars de 28 ans
00:53:01 et je pense qu'il a cette force
00:53:03 de faire de ses, presque de ses
00:53:05 handicaps, on peut dire des forces. C'est-à-dire,
00:53:07 il y a un côté Mozart de la politique. C'est parce qu'il a
00:53:09 28 ans que les gens sont babas,
00:53:11 médusés dans sa capacité. D'ailleurs,
00:53:13 dans les différentes épreuves, parce qu'il y a un peu comme
00:53:15 dans l'athlétisme, les différentes épreuves en politique.
00:53:17 Vous avez l'exercice du débat, l'exercice
00:53:19 du discours, l'exercice
00:53:21 des petites
00:53:23 phrases, etc. Et là, il y a un côté vraiment
00:53:25 assez Mozart. Enfin, la valeur
00:53:27 n'attend pas le nombre des années. Et puis,
00:53:29 encore une fois, il arrive à faire de ses
00:53:31 de ses handicaps des atouts parce que
00:53:33 justement, c'est pas un techno
00:53:35 qui est passé par les grandes écoles. C'est pas
00:53:37 le petit homme gris qui plaît tant
00:53:39 à décrier notre ami Pascal Praud.
00:53:41 Il y a quelque chose comme ça. Il
00:53:43 revendique et ses origines modestes.
00:53:45 Il n'a pas fait beaucoup d'études. Il a arrêté ses études
00:53:47 pour coller des affiches, faire de la politique et du militantisme.
00:53:49 Mais précisément,
00:53:51 il en fait une force. Et il y a
00:53:53 quelque chose là-dedans qui est...
00:53:55 Vous voyez, je suis resté dans la même partie.
00:53:57 J'y croyais depuis le départ. Je collais des affiches
00:53:59 et je suis resté dans
00:54:01 une sorte de sillage.
00:54:03 On l'a vu il y a un instant, mais on va le revoir avec
00:54:05 France Goldfarb en régie. C'est vrai que
00:54:07 Jordan Bardella est le premier politique
00:54:09 dans ce classement. Elle a 30ème place
00:54:11 devant Gabriel Attal. On voit que Marine Le Pen
00:54:13 est 61ème.
00:54:15 Je voulais qu'on réaffiche ce
00:54:17 classement pour vous poser cette question. Jordan Bardella,
00:54:19 en ce 1er janvier
00:54:21 2024, constitue-t-il
00:54:23 un risque pour Marine Le Pen
00:54:25 dont on sait tous
00:54:27 évidemment qu'elle est la candidate naturelle de son
00:54:29 parti pour 2027 ?
00:54:31 Politique, il ne faut jamais dire jamais.
00:54:33 À mon avis,
00:54:35 si une occasion...
00:54:37 Je pense qu'il fait partie de ces grandes forces.
00:54:39 Parce qu'à force de sondage en sondage en sondage,
00:54:41 si vous avez un Jordan Bardella qui devance toujours
00:54:43 la grande patronne du RN,
00:54:45 même si évidemment c'est lui le président officiellement
00:54:47 de ce groupe,
00:54:49 il va falloir se poser la question, peut-être, non ?
00:54:51 Peut-être un peu tôt pour dire s'il fait partie
00:54:53 de ces grandes forces politiques. On a plutôt cette impression
00:54:55 qu'il fait partie de ces grandes forces politiques et comme tous
00:54:57 ces grands animaux politiques, ils ont
00:54:59 vraiment le sens du "kairos",
00:55:01 du moment opportun. Et donc c'est au moment
00:55:03 opportun. Alors évidemment, si
00:55:05 Marine Le Pen est blessée, si elle a un problème, etc.,
00:55:07 je suis sûr qu'il sautera peut-être
00:55:09 sur l'occasion. Mais en même temps,
00:55:11 on pourrait se dire aussi que c'est le calcul
00:55:13 qu'a fait le président Macron
00:55:15 pendant les rencontres de Saint-Denis. Il a un peu
00:55:17 donné son brevet de baptême républicain.
00:55:19 En plus, à Saint-Denis, c'est assez drôle.
00:55:21 Il a dit "il est formidable", etc.
00:55:23 Pourquoi ? Bien sûr, pour...
00:55:25 C'était un phénomène de vase
00:55:27 communiquant et pour stimuler
00:55:29 son appétit.
00:55:31 Moi, je pense que ça peut être aussi un problème
00:55:33 parce que finalement,
00:55:35 ce qui est étonnant, c'est qu'il a l'air
00:55:37 assez consensuel et rassurant
00:55:39 alors même que le RN, le principal
00:55:41 problème du RN,
00:55:43 c'est justement d'apparaître un peu
00:55:45 trop clivant et incapable
00:55:47 de rassembler. Mais moi,
00:55:49 je pense que non, c'est pas un problème. Pourquoi ?
00:55:51 Parce que justement, c'est probablement un très grand
00:55:53 politique et qu'il sent que son heure n'est pas venue.
00:55:55 Il sent aussi que ce serait une très grave
00:55:57 foudre politique d'apparaître comme quelqu'un
00:55:59 de déloyal et
00:56:01 de mordre la main
00:56:03 qu'il n'a pas nourrie mais enfin qu'il a
00:56:05 propulsée. Enfin, dernière
00:56:07 raison aussi de ne pas être trop
00:56:09 inquiet du côté de Marine Le Pen,
00:56:11 c'est qu'on peut être dans ce classement
00:56:13 des personnalités très appréciées par les Français.
00:56:15 Ça a été le cas de Simone Veil pendant
00:56:17 des décennies et des décennies. C'est une femme
00:56:19 que les Français admiraient, à mon avis, à juste titre.
00:56:21 Pour autant, elle n'a pas réussi à conquérir
00:56:23 le pouvoir. Elle n'a même pas voulu le faire d'ailleurs.
00:56:25 Quel est le sens, alors, véritable, selon vous,
00:56:27 de la présence de Jordan Bardella dans ce classement
00:56:29 des personnalités ? Et je rappelle à nos
00:56:31 téléspectateurs que c'est un classement des personnalités
00:56:33 d'une manière très générale dans
00:56:35 lequel il est dans le top 50,
00:56:37 il est le seul politique dans ce top 50.
00:56:39 Moi, je tirerais deux conclusions. D'abord, la première
00:56:41 c'est que la fameuse France périphérique,
00:56:43 la France laissée de côté, etc.,
00:56:45 c'est le diagnostic de Christophe Guillouis, le géographe, il a raison,
00:56:47 elle a gagné en "soft power".
00:56:49 C'est-à-dire qu'elle a maintenant
00:56:51 un visage, elle est représentée.
00:56:53 Il incarne complètement ça. Il incarne
00:56:55 cette France totalement populaire qui donne
00:56:57 des prénoms anglo-saxons
00:56:59 à ses enfants, qui est vraiment
00:57:01 la France laissée de côté, etc. Elle a gagné
00:57:03 du galon et sa crédibilité
00:57:05 et sa représentativité dans la cité.
00:57:07 Le deuxième commentaire, très simple,
00:57:09 c'est qu'il a 28 ans et que l'autre homme politique
00:57:11 qui monte, qui monte, qui monte,
00:57:13 il s'appelle Gabriel Attal, il a 34 ans.
00:57:15 Autre commentaire, en 2017,
00:57:17 quand le président Macron a été élu, il avait moins de 40 ans.
00:57:19 Or, si on prend un peu
00:57:21 de recul, et on a parlé de cette année 2024
00:57:23 qui va être une année d'élections, on voit
00:57:25 que partout des gens très très âgés
00:57:27 gouvernent, partout dans le monde, sauf
00:57:29 en France. Donc il y a une sorte d'exception française.
00:57:31 Joe Biden, 81 ans.
00:57:33 Donald Trump, 77 ans.
00:57:35 Lula, 78 ans. Xi Jinping,
00:57:37 70 ans. Poutine, 71 ans.
00:57:39 Et donc, je veux y voir
00:57:41 comme une sorte de... Est-ce que
00:57:43 c'est du jeunisme ? - J'ai le Premier ministre canadien qui est quand même très jeune aussi,
00:57:45 Justin Trudeau. Justin Trudeau, je sais
00:57:47 jamais comment il faut le prononcer. - Oui, c'est...
00:57:49 - Quand on est francophone, il faut dire Justin.
00:57:51 - Si vous dites "Justine", les Québécois vont vous dire...
00:57:53 - Oui, oui, pour la francophonie,
00:57:55 c'est pas très bon. - Je suis pas sûr qu'il ait vraiment...
00:57:57 - C'est pas forcément le meilleur contre-exemple, mais... - Je suis pas sûr qu'il ait vraiment
00:57:59 marqué l'histoire, à part sur sa capacité
00:58:01 à changer de costume toutes les 3 ou 4-5 minutes.
00:58:03 Mais voilà.
00:58:05 En réalité, il y a peut-être quelque chose comme une sorte
00:58:07 d'aspiration
00:58:09 au changement, au changement
00:58:11 de génération, au changement de
00:58:13 classe dirigeante, presque au changement sociologique.
00:58:15 Et peut-être, peut-être, je reviens
00:58:17 sur le premier édito, un dur désir
00:58:19 de durée de notre nation millénaire.
00:58:21 - Guillaume Bigot, pour ce dernier édito.
00:58:23 Je vous voyais réagir, Olivier.
00:58:25 - Non, nous verrons. C'est-à-dire
00:58:27 très haut, très tôt.
00:58:29 Frédéric Dhabi, pour l'IFOP, dit que
00:58:31 c'est spectaculaire. Du jamais vu,
00:58:33 on a rencontré aussitôt
00:58:35 Tony Truante sur les 50 premiers
00:58:37 du JDD.
00:58:39 Avec, en effet, le 9 juin
00:58:41 qui apparaît
00:58:43 sous les plus bons
00:58:45 auspices pour lui. Aujourd'hui, les sondages
00:58:47 le donnent 10 points
00:58:49 au-dessus de la liste macroniste.
00:58:51 On se souvient, à l'élection
00:58:53 européenne précédente,
00:58:55 que la Macronie avait
00:58:57 réussi à faire touche-touche.
00:58:59 Mais là, on ne sait pas la manière dont ça peut se passer.
00:59:01 Et on a vu sur
00:59:03 les voeux présidentiels que
00:59:05 le camp Macron
00:59:07 ait tenté de refaire le camp de la raison
00:59:09 contre le chaos. Je ne sais pas si la redite
00:59:11 de ça pourra fonctionner autant.
00:59:13 Il y a, ça se dit
00:59:15 à bas mot, au sein du RN, aujourd'hui,
00:59:17 quand même un rendez-vous judiciaire
00:59:19 sur les
00:59:21 assistants
00:59:23 parlementaires européens.
00:59:25 Difficile,
00:59:27 rugueux pour Marine Le Pen, parce que les sommes
00:59:29 sont beaucoup plus considérables
00:59:31 que le procès qui a impacté
00:59:33 le MoDem et sur lequel
00:59:35 la décision sera rendue le 5 février.
00:59:37 Il y a de l'inégibilité
00:59:41 avec sursis pour François Bayrou.
00:59:43 Mais là, les sommes sont beaucoup plus considérables
00:59:45 concernant le dossier RN.
00:59:47 Il y a donc des choses le concernant.
00:59:49 Mais les Français aiment aussi...
00:59:51 Il y a une forme de pacte aussi, je crois,
00:59:53 entre Marine Le Pen et Jordan Bardella, sur 2027.
00:59:55 Si elle est élue, il est Premier ministre.
00:59:57 Ça, c'est quelque chose qui est...
00:59:59 Et c'est la première fois que le nom d'un dirigeant du RN
01:00:01 a été évoqué pour Matignon, sans que cela
01:00:03 ne suscite dans le pays...
01:00:05 Après, il y a un dernier point.
01:00:07 Le peuple français, qui est un peuple très politique,
01:00:09 peut avoir aussi envie
01:00:11 de personnalités
01:00:13 qui ont plus de cicatrices que de peaux,
01:00:15 pour reprendre une expression.
01:00:17 Il y aura aussi, peut-être, appéré l'épisode macronien,
01:00:19 l'envie d'avoir
01:00:21 des figures
01:00:23 avec de l'expérience. Mais peut-être
01:00:25 que je me trompe. - Justement. - Allez, un ou deux derniers commentaires
01:00:27 avant de rendre l'antenne à Eliott Deval et l'heure des Pro 2.
01:00:29 - En complément, par rapport à ce que disait Olivier,
01:00:31 oui, il ne faut pas oublier non plus que
01:00:33 le RN était arrivé en tête
01:00:35 de très peu la première fois,
01:00:37 mais il avait quand même battu la Macronique. - Bien sûr.
01:00:39 - Là, on est avec des proportions
01:00:41 de 10 points. - 30 de 20.
01:00:43 - Et c'était Jordan Bardella, à l'époque, qui avait mené la liste.
01:00:45 - Michel ? - En tout cas, l'intérêt certain
01:00:47 des adversaires du camp, on va dire,
01:00:49 nationaliste, est de semer la division.
01:00:51 Déjà, Eric Zemmour avait fait
01:00:53 trembler, on va dire,
01:00:55 les droits de nationalistes
01:00:57 lors de la précédente élection présidentielle.
01:00:59 Beaucoup voudraient, peut-être, un peu vite,
01:01:01 que Jordan Bardella vienne
01:01:03 là aussi perturber l'ascension
01:01:05 irrésistible de Marine Le Pen
01:01:07 vers le pouvoir. Donc, voilà.
01:01:09 Est-ce qu'il calmera ses ardeurs ? - La suite au prochain épisode,
01:01:11 j'ai envie de dire, comme on dit.
01:01:13 C'est la fin de ce premier.
01:01:15 Face à l'info de l'année, vous avez été parfaits.
01:01:17 Merci, les amis. - Merci.
01:01:19 - Vous m'avez bien porté pour ma première
01:01:21 en lieu et place de notre chère Christine Kelly,
01:01:23 qu'on embrasse encore une fois.
01:01:25 J'espère qu'elle nous regardait, Christine.
01:01:27 Si tu nous regardais, je me permets de tutoyer Christine Kelly.
01:01:29 N'hésite pas à nous faire part
01:01:31 de ce que tu as pensé de ce rendez-vous.
01:01:33 En tout cas, je suis ravi d'avoir pu passer
01:01:35 cette heure avec vous. Je vous retrouverai
01:01:37 tout au long de la semaine. Encore une
01:01:39 très, très, très belle année, une merveilleuse
01:01:41 année 2024 à tous les spectateurs
01:01:43 de CNews. La santé, c'est bête à dire,
01:01:45 mais c'est tellement important.