Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, c'est l'heure, tout de suite l'info avec Maureen Vidal, bonsoir à tous, bonsoir ma belle.
00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité, le chef présumé du clan Iodal,
00:12un des principaux réseaux de narcotrafiquants à Marseille, a été extradé depuis le Maroc.
00:16Il est arrivé sur le sol français. Félix Bangui va être placé en détention provisoire.
00:21Il va faire partie des 100 plus grands narcotrafiquants qui seront isolés dans la prison de haute sécurité.
00:26Mise en place cet été a annoncé le garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
00:30Deux morts dont un enfant âgé de 2 ans dans une attaque au couteau dans un parc en Allemagne.
00:35L'effroi à Schaffenburg, la police a appréhendé le suspect.
00:39Il s'agit d'un Afghan âgé de 28 ans, connu pour troubles psychiatriques.
00:43Ses motivations ne sont pas encore connues, sa présence sur le sol allemand indigne le chancelier Olaf Scholz.
00:48L'enquête se poursuit.
00:50Donald Trump menace la Russie de sanctions si elle ne trouve pas d'accord maintenant avec l'Ukraine.
00:55Il s'est rassuré qu'il n'aurait pas d'autre choix que d'imposer de hauts niveaux de taxes, de droits de douane et de sanctions
01:00sur tout ce que la Russie vend aux Etats-Unis et à d'autres pays sur son réseau chose sur chose.
01:06Merci ma chère Maureen. On vous a déjà appelé fachos ?
01:10Non, non, autour de la table.
01:13Les bons jours et les mauvais jours ça t'en vient le d'autre aussi.
01:17Rarement en face à face vous noterez.
01:19Intéressant. J'ai une petite pépite à vous montrer.
01:23Dans un instant, d'abord le sommaire.
01:26Ce soir nous recevons Estelle Youssoupha, députée lyotte de Mayotte.
01:32Estelle Youssoupha c'est un nom que nous avons régulièrement entendu depuis le passage notamment du cyclone Shidou.
01:37Elle a été élue à 80% dès le premier tour des législatives.
01:40Plusieurs questions à lui poser ce soir.
01:42La loi d'urgence Mayotte pour la reconstruction a été votée cet après-midi.
01:47Que peut-on en tirer ? Quel budget pour la reconstruction ?
01:51Où en est la loi Mayotte promise ?
01:53Où en est le droit du sol alors que les Etats-Unis cherchent à la suspendre sur leur territoire ?
01:58Des affrontements ont eu lieu entre français maorais et des migrants en ces dernières heures.
02:03Où en est-on ce soir ?
02:05Nous poserons toutes ces questions à Estelle Youssoupha dans un instant.
02:10Sept heures de travail de plus par an non rémunérées pour financer la protection sociale.
02:15Le gouvernement répond que ce n'est pas sa position à ce stade.
02:19Taxer les retraites des plus aisés.
02:22Le gouvernement répond que ce n'est pas sa position à ce stade.
02:26Carcophonie au sein du gouvernement qui avait lui-même lancé ses pistes.
02:30L'occasion pour nous de comparer nos hésitations françaises face à la détermination américaine.
02:36Donald Trump et Emmanuel Macron, deux présidents, deux mandats, deux visions, deux types d'actions.
02:42Macron et Trump, comparaison a-t-elle raison ? L'édito de Mathieu Boccoté.
02:47Alors que commence le forum de Davos, le gouverneur de la Banque de France veut mobiliser l'épargne privée des français
02:53pour le financement de l'Union Européenne.
02:57Récupérons ces 300 milliards a-t-il précisé ?
03:02Une position qui fait polémique, l'analyse détaillée de Gabriel Cluzel.
03:08Le Puy du Fou fait encore parler de lui.
03:10Reconnu à l'étranger comme meilleur spectacle du monde, largement plébiscité par les français.
03:15Ce parc d'attractions subit les pires français bashing de la gauche.
03:22Le dernier en date Pierre Rondeau, économiste proche du Parti Socialiste, qui a déclaré, je cite,
03:27« Le Puy du Fou, c'est lorsque les beaux Flandes rencontrent les plus clandes.
03:32Pourquoi ce mépris des familles françaises ne fait que les éloigner de ses élites ? »
03:37Le regard de Marc Meunon.
03:40Alors que Donald Trump a suspendu l'aide étrangère américaine pour 90 jours,
03:45déclarant que cette aide n'est pas alignée sur les intérêts américains,
03:49on se demandera ce soir pourquoi la France ne suspend-elle pas ses aides à d'autres pays qui ne la respectent pas ?
03:55L'Algérie, la Chine ou encore les Comores qui laissent partir ses habitants sur l'île de Mayotte ?
04:01Le décryptage pointu de Charlotte Dornelas.
04:05Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou, c'est parti.
04:22– Avez-vous déjà été appelé facho ? – Je suis journaliste à CNews.
04:26Facho, journaliste à CNews.
04:28– Vous aussi Charlotte. – Ça a dû m'arriver.
04:31– Voilà, Gabriel. Oui, et vous ? – Bien évidemment.
04:35– Et moi aussi. – J'en ai même été traité de nazi ma chère amie.
04:39– Ah oui, ça c'est encore autre chose.
04:41– Il n'y a pas que nous, il y a Chirac, De Gaulle, enfin…
04:44– Absolument. – Macron.
04:46– Ah oui, très très juste. Alors je vais vous montrer une petite pépite.
04:50Ça vaut le détour, regardez, je vais te trouver ça sur Instagram.
04:53– Tu sais quoi ? J'en ai marre des fachos. – Ah moi aussi j'en ai marre.
04:57– Ils sont partout, c'est une vraie épidémie. – Ouais, je sais.
05:00– Tu parles avec une copine, que tu crois connaître,
05:02et puis d'un seul coup, crac, tu t'aperçois que c'est une vraie facho.
05:06– C'est qui ? – Mirabelle. Tu vois qui c'est, Mirabelle ?
05:08– Euh non, je vois pas, attends. Mirabelle.
05:10Euh, je vois Cerise, Framboise, Clémentine…
05:13– Non, non. – Mirabelle, c'est elle !
05:15– Voilà, voilà. – Putain, Mirabelle !
05:16– On sort du boulot, elle avait une petite faim.
05:18On va dans l'épicerie, elle prend une banane.
05:21Elle attend à la caissière, qui tient-toi bien.
05:27Et racisée.
05:28– Oh ! Mais c'est dégueulasse de faire ça !
05:32– Le malaise qu'elle devait avoir, cette pauvre caissière !
05:34– C'est incroyable ! Putain, mais on vit vraiment les heures les plus sombres, en fait !
05:39– Les plus quoi ? – Ben, sombres !
05:40– Les plus sombres ? Mais tu te rends compte ?
05:43Sombres ! C'est pas parce que c'est sombre, c'est noir, et le noir, c'est le mal !
05:47Mais ça va pas !
05:49– Putain, je suis contaminée aussi. – Ben oui, ben oui.
05:51– Mais c'est horrible. Je deviens facho aussi.
05:54On est tous contaminés, ça se propage à une vitesse.
05:56C'est une véritable peste noire.
05:59– Oh putain, la peste noire !
06:01– Oh !
06:03– Oui.
06:05Y'a faim.
06:08– Il vaut mieux en arrière.
06:09Voilà, on vous voit tous !
06:13Bon, alors, passons aux choses sérieuses.
06:15Ça détend quand même.
06:16Il y a huit ans, Mathieu Bocoté, la France, élisait un jeune président
06:20qui prétendait renouveler la vie politique.
06:23Arrive aujourd'hui le temps de son bilan,
06:25que plusieurs présentent plutôt sous l'angle du déclin.
06:28Il y a quelques semaines, les Américains votaient pour un presque octogénaire,
06:3278 ans, qui semble vraiment engager son pays sur le chemin d'une nouvelle révolution.
06:37Quelle comparaison peut-on faire entre Donald Trump et Emmanuel Macron ?
06:42– En fait, oui, c'est deux trajectoires qu'on peut comparer.
06:45Au-delà des bilans en tant que tels, je pense que c'est vraiment deux trajectoires,
06:48deux visions de deux hommes qui, par ailleurs, ont d'abord commencé à s'estimer.
06:52Ne l'oublions pas, il y avait eu le moment, la quasi-bromance entre les deux,
06:55où les deux cherchaient à être des figures de virilité forte
06:58lorsqu'ils se serraient la main, ainsi de suite.
07:00On s'en souvient.
07:01Et ensuite, on peut constater que le désaccord était profondément inscrit
07:04dès l'origine de leur relation.
07:06Premier élément, Emmanuel Macron se fait élire à la manière d'un jeune homme.
07:09Un jeune homme qui étonne tout le monde, peu connu du public,
07:13peu connu de la population, en fait, peu connu de l'électorat,
07:16mais très intégré aux différentes structures de pouvoir financières,
07:20aux structures de pouvoir de l'Élysée,
07:22les structures de pouvoir de la classe politique française,
07:24les structures de pouvoir du Parti Socialiste,
07:26qui, ne l'oublions pas, avec moins de 2 % de la présidentielle,
07:29contrôlent encore l'ensemble des institutions du pays.
07:31C'est un détail.
07:32Propulsé, soudainement au cœur de la vie publique, à l'avant-garde,
07:36par un système médiatique qui, d'un coup, le voit à la manière d'une nouvelle révélation.
07:41C'est-à-dire, il est propulsé.
07:42Le système médiatique est capable de créer un enthousiasme immense l'entourant,
07:47un enthousiasme tel qu'il est capable d'opérer une forme de contamination dans la population,
07:52qui décide, effectivement, de donner sa chance à ce jeune homme.
07:56Il se présente, ne l'oublions pas, à la manière d'un révolutionnaire.
08:00C'était le titre de son livre, Révolution.
08:02C'est un progressiste, il réclame l'étiquette, il la réclame encore aujourd'hui.
08:06Mais le paradoxe, c'est que ce jeune homme qui est censé tout changer,
08:09ce jeune homme qui est censé incarner la révolution, le changement, la grande transformation,
08:14est en fait, à bien des égards, ce que plusieurs affirment à tout le moins,
08:17il est présenté, c'est la dernière chance du système.
08:20C'est-à-dire, le système réussi, un système politique croulant, un système politique décomposé,
08:26des élites qui sont pour la plupart épuisées, trouvent en lui l'instrument pour ripolliner,
08:31pour reprendre une formule qu'affectionne le président de la République,
08:33pour ripolliner un système politique qui, effectivement, était quelque peu épuisé.
08:38Et, que fait-il? Il rassemble l'ensemble des élites qui veulent à tout prix se maintenir en place
08:44et il s'appuie sur ces élites pour être capable de se propulser, être au premier rang,
08:49comme nous l'avons vu depuis sept ans.
08:52Donald Trump, c'est un autre profil.
08:54C'est un vieil homme, d'abord et avant tout, disons-le, il a 78 ans en ce moment, si je ne me trompe pas,
08:58ce qui n'est pas déshonorant, mais ce n'est pas une petite jeunesse,
09:01qui a vécu toute sa vie sous l'œil du public.
09:04C'est le contraire d'Emmanuel Macron, qui est sorti un peu de nulle part avant de nous impressionner tous.
09:08Dans le cas de Donald Trump, on le voit sous l'œil du public depuis toujours.
09:12C'était un homme d'affaires à succès, c'était ensuite un homme de télévision qui a mis de l'avant son style,
09:18c'est un homme de l'entertainment à l'américain, mais toujours considéré,
09:23c'est un milliardaire aussi, ce n'est pas un détail,
09:25considéré avec méfiance par les élites auxquelles il appartenait ou voulait appartenir.
09:29On l'a toujours traité comme le vilain petit canard de son environnement.
09:33Il y était, mais n'en était pas vraiment.
09:35Il voulait en être, mais on ne voulait pas vraiment de lui.
09:38Donc c'est le contraire de l'homme parfaitement intégré à un système
09:41qui est capable de le propulser et de l'imposer à tous.
09:45En 2016, je l'ai dit, rupture politique explicite, confirmée en 2024,
09:50c'est le contraire d'un progressiste.
09:52C'est un conservateur déclaré, un homme de droite,
09:56on pourrait même dire aujourd'hui un contre-révolutionnaire en quelque sorte,
10:00parce qu'il prétend déconstruire la révolution qui a été menée aux États-Unis,
10:04non seulement depuis 4 ans, mais probablement depuis plusieurs décennies.
10:08Et en 2016, il était plutôt seul, on s'en souvient.
10:11Aujourd'hui, plutôt que de récupérer une élite déjà disponible,
10:14ce qu'il a cherché à faire en 2016, mais il s'est retourné contre lui,
10:17aujourd'hui, qu'est-ce qu'il fait ?
10:18Il a créé une nouvelle élite, depuis 4 ans, qui le soutient.
10:21C'est le contraire du rassemblement des Français respectables,
10:24de bonnes familles, qui sont déjà au sommet du pouvoir,
10:27et qui se partagent des places depuis toujours.
10:29Il a créé une nouvelle élite pour le soutenir.
10:32Rajoutons les contrastes.
10:34Emmanuel Macron, c'est l'ancrage dans les grandes villes,
10:36c'est l'incarnation du citoyen, du monde,
10:38à tout le moins ceux qui le soutiennent se voient ainsi probablement.
10:41Donald Trump, c'est l'ancrage dans le heartland, comme on dit,
10:44la France périphérique, ou les États-Unis périphériques,
10:47les États-Unis, l'Amérique profonde, comme on dit souvent.
10:50Le rapport à l'identité, qui est assez intéressant.
10:52Emmanuel Macron, on connaît sa phrase presque fournatrice,
10:55il n'y a pas de culture française.
10:57On se rappelle de sa déclaration à la télévision américaine,
11:00lorsqu'il disait que l'histoire française portait une part de culpabilité,
11:03et qu'il était nécessaire de la réécrire justement pour se dégager
11:06des fautes qui avaient été celles de la France.
11:08On se rappelle aussi de ses propos sur la colonisation,
11:10crime contre l'humanité.
11:12Donald Trump, dans son discours, et ça c'est assez intéressant,
11:14on l'a entendu le soir même de l'inauguration,
11:17non seulement il veut porter la fierté américaine,
11:20mais il se réclame même de l'histoire du pays,
11:23des pionniers du pays, de ceux qui ont fondé le pays
11:25au temps des 13 colonies.
11:27Et de ce moment fondateur, qui a été beaucoup diabolisé
11:29depuis 40-50 ans, en disant que l'Amérique était finalement
11:32l'autre nom du génocide des Amérindiens.
11:34Il dit non, ce n'est pas que ça, et nous assumons cette histoire.
11:37Et quand on débaptise des choses, il leur redonne leur nom ancien.
11:40C'est assez intéressant aussi, d'un côté on a eu,
11:43avec Emmanuel Macron, un homme qui croyait, on pourrait dire,
11:46à l'idéologie diversitaire, il la mettait de l'avant,
11:48pour le meilleur et pour le pire, c'était sa conviction.
11:50Donald Trump cherche aujourd'hui à faire tomber,
11:53dans sa politique, les différentes catégories raciales,
11:57genrées, et ainsi de suite, en disant, nous ne croyons
11:59qu'à la méritocratie.
12:01Puis même dans leur rapport à l'optimisme, ça change.
12:03Emmanuel Macron, c'est la jeunesse, donc théoriquement,
12:05c'est l'optimisme. Mais plus ou moins, Emmanuel Macron,
12:07c'est celui qui dit, la France va bien en ce moment,
12:09mais si vous confiez le pouvoir à la bande qui vient,
12:11ça va s'effondrer, d'ailleurs la démocratie va partir.
12:14Trump a une espèce de discours contraire.
12:16Il dit, la France, les États-Unis sont actuellement décadents,
12:19mais ils peuvent renaître, s'ils renouent avec
12:21leur identité profonde.
12:23Et ensuite, leur rapport à la volonté politique
12:25est assez contrasté. Emmanuel Macron nous dit,
12:28ça se dit en deux temps, élection un, je défends le système,
12:32mais je suis une force de modernisation.
12:34Il était capable d'entraîner des gens dans cette dynamique.
12:37Élection deux, majorité négative, je me fais élire
12:40pour que l'autre ne passe pas, mais je n'ai d'autres
12:42programmes que de ne pas être l'autre.
12:44Donald Trump, première élection, accident électoral,
12:48généralement considéré comme tel.
12:50Élection deux, mandat révolutionnaire,
12:52ou à tout le moins qui se veut tel.
12:54De ce point de vue, on est devant deux trajectoires,
12:56deux rapports au monde très différents,
12:58et probablement, ça donne deux bilans différents.
13:00Alors, parlons de leurs idées directement,
13:02Mathieu Bocoté, ont-ils des points de contact, néanmoins ?
13:05Non. Pas beaucoup, disons, pas beaucoup.
13:08La grande idée d'Emmanuel Macron, qu'est-ce que c'est ?
13:11C'est l'Europe. C'est-à-dire, et ça, je pense,
13:13ceux qui disent qu'Emmanuel Macron n'a pas de conviction
13:15se trompent. Il a une conviction très forte,
13:17et c'est la construction de l'Europe.
13:19Ce qui veut dire que chaque occasion doit être bonne
13:21pour porter l'Europe. C'était d'abord la COVID,
13:23le COVID, ensuite, c'était l'Ukraine,
13:26et aujourd'hui, c'est Donald Trump.
13:28L'élection de Donald Trump est une raison supplémentaire
13:30de faire un pas en avant au nom de l'Europe.
13:32Donc, c'est une conception très forte de la souveraineté
13:34européenne et de l'empire européen.
13:36Donald Trump, c'est la souveraineté nationale,
13:38c'est le moins qu'on puisse dire, un attachement
13:40à la souveraineté nationale. Il ne tolère aucune
13:42forme de puissance en surplomb des États-Unis.
13:44Le rapport à l'action publique,
13:46ce n'est pas un détail. Emmanuel Macron,
13:48de ce point de vue, représentatif des élites
13:50politiques européennes, croit aux régulations
13:52qui se multiplient. Il croit à cela,
13:54et c'est incarné aujourd'hui par la figure du
13:56Green Deal dont on parle beaucoup en Europe.
13:58Trump est dans une logique
14:00de dérégulation généralisée.
14:02Donc, il faut libérer les forces du pays.
14:04Ça peut avoir des excès, soit dit en passant.
14:06Lorsqu'il décide de faire sauter les protections
14:08entourant les développements d'intelligence artificielle,
14:10moi, je suis le premier inquiet.
14:12L'intelligence artificielle pourrait tous nous transformer,
14:14nous, êtres humains de chair et dos,
14:16en technologies périmées.
14:18Donc, il y a de bonnes raisons de se méfier quelquefois
14:20de l'esprit prométhéen des Américains.
14:22Deux dernières réflexions. Emmanuel Macron,
14:24par rapport à l'immigration. Lorsqu'on
14:26dit qu'il faut quand même contenir les flux,
14:28il y en a beaucoup, l'argument, c'est
14:30Aznavour, Montand, ils ont fait la France,
14:32on ne peut quand même pas s'en passer.
14:34Trump amorce aujourd'hui,
14:36qu'on s'en désole ou qu'on s'en réjouisse, ça appartient
14:38à chacun, ce que certains appellent la remigration.
14:40Ou à tout le moins,
14:42il dit qu'il faut stopper les flux et qu'on doit faire repartir
14:44ceux qui n'ont pas vocation à être ici,
14:46sur le plan juridique, bien évidemment.
14:48Alors, de ce point de vue, qu'est-ce qu'on voit ? C'est peut-être deux psychologies
14:50collectives qui se dévoilent à travers deux hommes.
14:52D'un côté, l'impression
14:54d'un système qui n'est plus capable de se renouveler
14:56et qui, derrière une apparente,
14:58une évidente jeunesse, n'est plus capable
15:00de se projeter dans l'avenir autrement que dans le souvenir
15:02d'une gloire passée, qu'on n'est plus capable de transformer
15:04en projet, en France peut-être.
15:06Et de l'autre côté, l'Amérique trumpienne,
15:08on croyait qu'il était fini,
15:10on croyait qu'il était foutu, on croyait même que l'Amérique
15:12était en train de se décomposer sous nos yeux.
15:14Peut-être sommes-nous, et nous sommes nombreux
15:16et de surpris, devant quelque chose qui pourrait
15:18s'appeler peut-être une renaissance, mais on verra
15:20car ne nous trompons jamais par ailleurs.
15:22Même les hommes politiques qui suscitent quelques espoirs
15:24finissent souvent par décevoir.
15:26Merci pour cette comparaison.
15:28Elle est donc bien raison.
15:30Mon cher Mathieu, dans un instant,
15:32on recevra la députée Eliott de Mayotte-Estelle-Youssoupha.
15:34Je vous propose d'écouter
15:36un petit extrait d'hier
15:38à l'Assemblée nationale où elle parle
15:40d'affrontements entre
15:42migrants qui invahissent des bâtiments
15:44publics et qui caillassent
15:46des Français sur place.
15:48Vous avez
15:50une situation migratoire explosive.
15:52On a eu ce week-end
15:54à Mayotte
15:56quasiment des affrontements
15:58entre
16:00une partie de la population et des
16:02migrants qui continuent à arriver
16:04et qui sont en train de monopoliser
16:06les bâtiments publics. Et vous,
16:08grandiose,
16:10appel d'air. Faisons savoir,
16:12faisons savoir,
16:14dans la représentation nationale,
16:16que c'est open bar,
16:18que c'est open bar et que comme ça,
16:20on continue les délivrances de papiers.
16:22On dit à Mayotte
16:24vous êtes à genoux, vous n'avez
16:26plus de toit, vous n'avez pas d'hôpital,
16:28il n'y a plus rien qui fonctionne,
16:30mais il faut continuer à accueillir.
16:32Le cri
16:34de la souffrance de Mayotte,
16:36Estelle Youssoupha, sera notre invitée
16:38dans un instant. La loi
16:40d'urgence depuis le cyclone
16:42Chidou a été votée cet après-midi
16:44et on en parlera avec elle. D'abord,
16:46le gouverneur de la Banque de France
16:48veut récupérer les 300 milliards
16:50de l'épargne privée
16:52des Français pour
16:54financer l'Union
16:56Européenne. Alors ça fait polémique,
16:58d'autant plus qu'il est à Davos.
17:00Exactement. Remettons peut-être
17:02dans le contexte.
17:04François Villeroy
17:06de Gallo, le gouverneur de la Banque de France,
17:08rebondit après un discours
17:10d'Ursula von der Leyen
17:12au forum de Davos.
17:14Il y a des ironies de l'histoire. Pendant que
17:16Donald Trump s'installe
17:18et lance son offensive,
17:20nos élites mondialisées se retrouvent
17:22à ce fameux forum de Davos
17:24avec Philippe de Villiers, appel laboratoire
17:26planétaire de la déconstruction.
17:28Dans sa bouche, c'est sans doute pas un compliment.
17:30Ursula von der Leyen
17:32est une espèce de grande
17:34prêtresse de cette grande messe.
17:36Le gouverneur de la Banque de France la cite.
17:38Alors qu'est-ce qu'elle a dit Ursula von der Leyen ?
17:40Elle a dit que nous,
17:42Européens, nous tiendrons à nos
17:44valeurs et aux règles du droit.
17:46Alors on a compris, nous, Européens,
17:48c'est comparé à eux, Américains,
17:50et nos valeurs, c'est
17:52opposé à leurs valeurs. Donc il y a deux
17:54systèmes de valeurs. Et elle rajoute
17:56simplement, nous devons être
17:58plus offensifs dans la façon de les
18:00défendre. Et ensuite seulement,
18:02elle parle d'innovation et
18:04de croissance. Donc l'objectif premier,
18:06c'est de défendre nos valeurs,
18:08enfin les valeurs d'Ursula von der Leyen
18:10qui sont donc opposées à
18:12celles des Américains. Et c'est là
18:14que le gouverneur de la Banque de France
18:16jette un pavé dans la marque
18:18qui a suscité beaucoup de commentaires.
18:20Il dit, il y a une ressource dont
18:22on ne parle jamais, c'est l'épargne privée.
18:24Et il continue,
18:26récupérons, récupérons dans
18:28la rousse, ça veut dire reprendre
18:30quelque chose qui est à soi. On a l'impression que cet argent a été
18:32prêté aux Français, vous voyez.
18:34Il y a une ressource dont on ne parle jamais, l'épargne privée.
18:36Récupérons ces 300 milliards
18:38pour faire face aux besoins d'investissement
18:40que nous avons en Europe.
18:42Notamment, rajoute-t-il, dans la
18:44transition climatique et la transition
18:46numérique. Donc on voit que le climatique
18:48passe avant le numérique, c'est confirmé, c'est pas
18:50le même système de valeurs. On se souvient que
18:52Donald Trump, lui, a quitté
18:54les accords de Paris sur le climat.
18:56Alors l'épargne des Français est donc un objet
18:58de convoitise. Pourquoi ?
19:00Écoutez, parce qu'elle est très importante, vous l'avez
19:02dit. Il y a un
19:04taux d'épargne qui est passé
19:06de près de 15% en 2019
19:08à près de 18%
19:10en 2024. Donc ça, ce sont les chiffres de l'INSEE.
19:12Et c'est un sujet suivi
19:14précisément par la Banque de France
19:16qui a fait en novembre dernier une infographie.
19:18Et on voit très bien qu'en plus, dans la
19:20zone euro, globalement ça a augmenté
19:22mais les Français sont vraiment les meilleurs élèves.
19:24Donc c'est très
19:26frappant. Et la Banque de France
19:28raconte du reste que ce serait lié à
19:30l'incertitude qui pousse
19:32donc les Français
19:34à l'épargne. Donc on a
19:36la cigale Europe
19:38qui louche, on voit bien, sur les
19:40économies, maintenant que la bise est venue,
19:42de la fourmi
19:44française. Alors
19:46pour sa défense, le gouverneur
19:48de la Banque de France n'est pas
19:50le seul ni le premier à parler de cette épargne
19:52et de la convoiter.
19:54Alors attention, il ne s'agit pas de la confisquer,
19:56il explique qu'il s'agit de la flécher
19:58comme on dit pudiquement.
20:00Et Emmanuel Macron avait dit peu ou prou
20:02la même chose à Davos l'an dernier. Il avait dit
20:04on a besoin d'avoir une Europe de
20:06l'investissement beaucoup plus forte et
20:08il avait rajouté notre continent à beaucoup
20:10d'épargnes et cette épargne est mal allouée.
20:12Et puis en plus
20:14d'Emmanuel Macron, il y avait aussi, il y a quelques semaines
20:16et ça aussi, ça avait suscité énormément
20:18de réactions sur les réseaux sociaux,
20:20Jean-Pierre Fourcade, vous savez,
20:22c'est un ancien ministre
20:24de Giscard,
20:26de Valéry Giscard d'Estaing.
20:28Alors je ne sais pas,
20:30je vais tout vous dire,
20:32sans doute.
20:34On peut quand même lui prêter des crédits
20:36puisqu'il faisait partie du dernier gouvernement
20:38sans dette, si l'on peut dire.
20:40Et il évoque ce sujet et il dit, bah oui,
20:42ce serait bien de faire comme le Japon,
20:44c'est l'épargne des Japonais qui finance
20:46le déficit budgétaire, donc
20:48il entend faire en sorte que
20:50l'épargne des Français renfloue
20:52la dette d'une certaine façon.
20:54Rien de très choquant
20:56vu du point de vue de Jean-Pierre Fourcade,
20:58c'est les bons du trésor,
21:00l'emprunt piné, on connaît tous ces
21:02emprunts nationaux
21:04et du reste, son argumentaire est
21:06assez audible parce qu'il dit
21:08il vaudrait mieux que la dette
21:10soit détenue par des Français plutôt que
21:12par des étrangers. Et puis
21:14quand on est financé par les marchés,
21:16c'est pas très bon pour les agences
21:18de notation, on est sous la coupe des agences de notation.
21:20Donc c'est vrai qu'il y a un enjeu de souveraineté
21:22et ça serait plus
21:24sécurisant d'avoir des créanciers
21:26français. Alors pourquoi ces propositions
21:28suscitent-elles la colère chez un nombre
21:30non négligeable de Français ? Oui, alors
21:32pourquoi ils réagissent ? Certains diraient pourquoi
21:34ils sur-réagissent ? Parce qu'ils sont inquiets.
21:36Ils sont terriblement inquiets et
21:38on va faire la genèse de cette inquiétude.
21:40Ils sont inquiets pour leur avenir, pour celui de leurs enfants
21:42parce que la France est en train de s'effondrer
21:44et pourquoi elle est en train de s'effondrer ?
21:46Parce que les gouvernements précédents, et l'Europe
21:48non plus n'y est pas pour rien, a fait en sorte
21:50qu'elle s'effondre. Et aujourd'hui, ceux qui ont contribué
21:52à cet effondrement lui expliquent
21:54écoutez, donnez-moi votre épargne,
21:56on va la gérer, ça va bien
21:58se passer, comme dirait l'autre. Et évidemment
22:00il y a quelque chose de profondément
22:02angoissant.
22:04C'est vrai que pour faire un investissement
22:06une angoisse payante.
22:08Voilà.
22:10Et c'est vrai pour tous les investissements
22:12dans les entreprises, en l'occurrence
22:14dans l'entreprise France. Il faut avoir
22:16confiance dans l'entreprise, on regarde son bilan.
22:18Bah écoutez, pardon, mais le bilan il n'est pas terrible.
22:20Le précédent contrôleur de gestion
22:22il écrivait des bouquins à l'eau de rose
22:24visiblement plutôt que de s'occuper de ses comptes.
22:26Il nous avait promis de mettre l'économie russe
22:28à genoux, c'est la nôtre qui s'est
22:30couchée.
22:32Et puis adhérer, trouver un investissement
22:34dans une Europe qui vote
22:36majoritairement à droite et même très à droite
22:38pour soutenir les values
22:40comme elle dit d'Ursula von der Leyen
22:42c'est quand même assez
22:44osé.
22:46Alors pour le moment il y a des
22:48incitations, évidemment il n'y a rien d'obligatoire
22:50mais je rappelle quand même, et ça aussi
22:52c'est profondément angoissant, que
22:54Sandrine Rousseau, elle,
22:56avait évoqué l'idée de
22:58rendre cette épargne
23:00contraignante, de forcer
23:02les Français à prêter. Alors je vous
23:04accorde que Sandrine Rousseau n'est pas au gouvernement
23:06et visiblement elle n'est pas prédite, mais elle est néanmoins
23:08députée, elle est une élue
23:10de la nation, et un journaliste lui avait dit
23:12mais vraiment, vous êtes prêts
23:14à contraindre les Français ? Elle avait dit
23:16oui, on est prêts
23:18à contraindre les Français. Et dernier
23:20point, parce que je trouve que c'est intéressant,
23:22vous savez, il y a le taux du livret A
23:24qui baisse actuellement.
23:26Et ça aussi c'est une incitation
23:28à
23:30maigrir le bas de laine.
23:32Et vous savez ce qu'avait dit Éric Lombard ?
23:34Il avait dit, la baisse du taux de livret A
23:36vient du souhait du gouvernement de favoriser
23:38la consommation des ménages, mais aussi
23:40de soutenir l'investissement, et notamment
23:42de stimuler la construction de
23:44logements sociaux. Super, on étrangle
23:46les propriétaires à petit feu, on construit
23:48des logements sociaux. Pendant ce temps,
23:50Donald Trump investit 500 milliards dans
23:52Stargate. On connaît
23:54pas bien l'intelligence artificielle, mais la bêtise
23:56naturelle, très très bien en France.
23:58On marque une pause ?
24:00On revient tout de suite.
24:04Dans un instant, on recevra
24:06Estelle Youssofa, députée
24:08Lyotte de Mayotte. On peut lui poser
24:10toutes les questions qu'on peut
24:12imaginer autour de l'actualité, alors
24:14que la loi d'urgence pour Mayotte
24:16a été votée cet après-midi,
24:18adoptée. Marc Menon,
24:20pourquoi le Puy du Fou
24:22fait-il encore parler ce soir ?
24:24Vous avez pas vu la déclaration
24:26de Monsieur Rondeau ?
24:28Ah, Monsieur Rondeau, il est très bien, parce que
24:30il utilise des termes qui montrent
24:32que, pour lui, le Puy du Fou,
24:34c'est même pas digne de la foire
24:36du trône. C'est un économiste proche
24:38du Parti Socialiste. Voilà, et qui dit,
24:40alors j'ai plus la phrase
24:42exacte. Il a déclaré, je cite,
24:44le Puy du Fou, c'est lorsque, on voit ici,
24:46Beaufland rencontre
24:48Plouckland. Voilà, c'est
24:50extraordinaire. Alors non seulement, c'est un
24:52affront vis-à-vis... Mais la fin est encore bien.
24:54Oui, s'instruire, il s'arrête au
24:56croisement d'une bibliothèque
24:58et ils ont le sentiment de s'instruire,
25:00mais ils s'arrêtent au McDo.
25:02C'est terrifiant, parce que, en l'occurrence,
25:04il y a toute une déremarche
25:06derrière le Puy du Fou. Alors je vais faire
25:08l'avocat de De Villiers, pas besoin
25:10de moi. Parce que
25:12la démarche, elle est extraordinaire.
25:14Et quand on attaque le Puy du Fou, c'est
25:16comme si on attaquait les trois mousquetaires.
25:18Vous savez ? Parce qu'on dirait, comment ça ?
25:20Qu'est-ce qu'il nous raconte, Dumas ?
25:22Ça n'a rien à voir avec l'histoire, ces trois mousquetaires,
25:24c'est Dumas. Sauf que les trois mousquetaires,
25:26ça fait rêver, ça emballe
25:28l'esprit et ça permet aux gamins
25:30de chercher à comprendre
25:32ce qui s'est passé sous Richelieu,
25:34ce qui s'est passé sous Louis XIII
25:36et de découvrir
25:38la vie de nos ancêtres.
25:40Et la démarche de De Villiers, elle était la même.
25:42Alors en 1977,
25:44il découvre le château du Puy
25:46du Fou, qui date de l'époque
25:48de François Ier.
25:50Il n'a jamais été terminé.
25:52Il a eu un coup de foot devant
25:54ces ruines et la plume
25:56le taquine, il décide
25:58de faire un petit poème et de ce poème,
26:00il montra un spectacle
26:02pour faire revivre ces ruines.
26:04Alors forcément, on le sait,
26:06tout un chacun, quand on lit
26:08les livres de Philippe De Villiers,
26:10il a la fibre vendéenne,
26:12il ne fait pas spécialement
26:14dans la nuance, mais ce qu'il
26:16propose, c'est d'être
26:18dans l'histoire, avec la
26:20manière dont on vivait. Forcément,
26:22quand il dit que les aristocrates
26:24et le peuple étaient là dans l'amour
26:26le plus idéal,
26:28on n'imagine pas une seule seconde
26:30que cela puisse
26:32avoir lieu.
26:34Même encore aujourd'hui,
26:36il y avait une différence entre les gueux
26:38et les nantis. Mais
26:40la manière dont ils vivaient,
26:42est-ce que la Vendée a dû subir
26:44avec les fureurs
26:46de Thurot ?
26:48Il est évident que ça, ça ne se discute
26:50pas. Il met tout ça en scène
26:52et il réussit, dès l'année
26:541978, à mobiliser
26:56toute la région. Et ça, c'est le deuxième
26:58aspect très intéressant.
27:00Dans une région où il n'est pas
27:02facile de mobiliser les uns
27:04et les autres et de créer un tissu
27:06économique, il arrive à trouver
27:08600 personnes, 600 gueillards,
27:10qui derrière lui s'engagent
27:12bénévolement. Et aujourd'hui encore,
27:14vous avez 6190
27:16personnes qui, tous les
27:18ans, sont là à participer
27:20à un spectacle. Ça donne un élan
27:22formidable. Il a même créé une académie
27:24où les mômes, plutôt que d'être dans
27:26le désespoir, vont à l'école
27:28et apprennent
27:30le sens
27:32du spectacle et de
27:34l'histoire. Et ça, c'est formidable.
27:36Et au fur et à mesure, ça s'est multiplié
27:38et c'est devenu un parc d'attractions.
27:40Au-delà de ce spectacle
27:42de grande réussite la première année,
27:44il y a eu 80 000 personnes.
27:46Et il me paraît que maintenant, on est pratiquement à 500 000.
27:48C'est extraordinaire !
27:50Et reconnu dans le monde entier. Oui !
27:52Et avec des scènes ! Alors je parlais
27:54des trois mousquetaires, il y a un spectacle sur
27:56les mousquetaires, il y a de la faux-connerie,
27:58etc. Et il y a un
28:00emballement chez les gamins.
28:02Et comment peut-on
28:04condamner ça ? Et comment imaginer
28:06qu'aujourd'hui, le pass culture
28:08ne permette pas
28:10à ces enfants d'aller
28:12rêver, de se révéler
28:14je dirais, à l'histoire. C'est invraisemblable.
28:16Alors les ministres,
28:18Mme Rachida Dati, etc.
28:20Oui, il faut voir, effectivement, c'est un peu bizarre.
28:22Ça ne devrait même pas se
28:24discuter. C'est-à-dire la même chose
28:26avec le château de
28:28Saint-Ferjo. Ce sont des gens
28:30qui nous permettent, avec des imperfections,
28:32mais c'est pas une leçon d'histoire
28:34qu'ils nous proposent. C'est simplement
28:36de découvrir ce
28:38que nous sommes, sur le fond,
28:40l'esprit français,
28:42et l'incandescence
28:44de la mémoire.
28:46Ça n'a rien à voir avec une leçon d'histoire.
28:48Charlotte, en 10 secondes, ça vous a fait
28:50réagir ? C'est quoi ce choc,
28:52en fait, entre les Français qui vont
28:54en masse sur place, l'étranger qui reconnaît
28:56la puissance de ce spectacle ?
28:58Il y a même eu un spectacle...
29:00C'est même 2,3 millions de visiteurs
29:02par an désormais. Oui, mais je parlais
29:04du spectacle uniquement, le grand spectacle.
29:06Et une partie des élites
29:08critiques, c'est quoi ?
29:10C'est l'attachement à la France. Ils racontent l'histoire
29:12comme une épopée, en réalité. C'est ça, son vrai rapport
29:14à l'histoire, et donc comme un souffle immense
29:16d'amour du passé pour continuer
29:18à l'aimer et d'être le maillon d'une
29:20chaîne et d'une aventure extraordinaire.
29:22Petit rappel,
29:24il y a eu tout un temps, lorsqu'Emmanuel Macron
29:26voulait s'approprier le thème de l'identité française
29:28politiquement, qu'est-ce qu'il a fait ? Il s'est rendu
29:30au cul du fou pour marquer sa réconciliation
29:32avec cette part de l'histoire, comme quoi
29:34ça peut emporter des gens de tous les camps
29:36qui appartiennent au même peuple.
29:38Moi je suis très frappée par le mépris
29:40de classe dans l'expression
29:42qui a été utilisée, c'est quand même
29:44assez terrifiant, ils nous parlent
29:46d'égalité à longueur de journée
29:48et là, c'est
29:50des mots d'une grossièreté absolue
29:52pour qualifier les
29:54spectateurs du puits du fou.
29:56Ça a donné une impulsion dans
29:58nombre de petites communes, ils s'inspirent du
30:00puits du fou, ils recréent le village
30:02à l'identique, un petit village
30:04ordonné, ils ont vécu comme ça,
30:06ils ont fait revivre l'histoire du village
30:08et ça vient de cette idée
30:10de Devilliers. Il y a une chose dont je suis
30:12sûre, c'est que l'homme qui parle n'a jamais mis les pieds au puits du fou
30:14parce qu'avoir l'idée de la comparaison avec le McDo, c'est quand même
30:16vraiment... Il témoigne de son intelligence
30:18et de son élégance morale et de sa noblesse d'âme
30:20comme tous les socialistes d'ailleurs.
30:22En tout cas, Philippe Devilliers, plus de 200 000 livres
30:24vendus, un spectacle meilleur, un spectacle
30:26du monde, enfin c'est intéressant. On fera un débat
30:28sur les aristocrates et les bourgeois plus tard.
30:30La différence entre les deux, c'est quand même...
30:32Non mais Marc Menand,
30:34merci beaucoup pour ce souffle que vous avez donné
30:36à cette
30:38chronique. Charlotte Dornelas,
30:40alors parmi, avant de recevoir
30:42Estelle Youssoupha dans un instant, parmi les
30:44décrets signés par Donald Trump, certains s'inquiètent
30:46d'un arrêt
30:48de l'aide au développement.
30:50Ce qui est intéressant, c'est que
30:52il arrête l'aide au développement
30:54pendant 90 jours et on va se poser
30:56la question dans un instant, nous, qu'est-ce qu'on fait pendant ce temps-là ?
30:58Oui, c'est intéressant parce que
31:00il arrête pendant 90 jours
31:02avec un but précis, examiner
31:04cette aide au développement pendant
31:06les 90 jours parce qu'elle ne serait, je le cite,
31:08plus alignée, pas alignée
31:10sur les intérêts américains et dans de nombreux
31:12cas, contraires aux valeurs américaines.
31:14Donc l'idée est de réévaluer
31:16cette aide avec deux enjeux en tête.
31:18Un, l'efficacité de cette aide.
31:20Deux, la cohérence avec la
31:22politique étrangère des Etats-Unis.
31:24Alors,
31:26les responsables de ces programmes
31:28et de leur développement doivent donc examiner,
31:30suspendre tous les nouveaux
31:32accords, suspendre
31:34le déblocage, le décaissage, on va dire,
31:36de l'argent, en attendant d'être sûr.
31:38Il a précisé lui-même qu'au cas par cas,
31:40certains projets pourraient être examinés
31:42d'ici les 90 jours.
31:44Mais évidemment, on peut comprendre l'inquiétude dans le monde.
31:46Pourquoi ? Parce qu'en 2023, le budget,
31:48en l'occurrence de l'aide au développement américaine,
31:50c'est 68 milliards
31:52de dollars répartis dans 204
31:54pays. Vous savez, on avait déjà parlé de l'aide au
31:56développement. Tout le monde imagine l'aide humanitaire.
31:58Ça n'est pas que ça. C'est en
32:00partie parfois de l'aide humanitaire, mais c'est du
32:02développement économique, des initiatives
32:04de santé et les initiatives
32:06que les Américains, on adore, appellent
32:08les initiatives pro-démocratiques
32:10dans différents pays. Vous voyez, il y a
32:12beaucoup de choses très différentes. Et
32:14dans l'ordre des pays les plus aidés l'année dernière,
32:16il y a l'Ukraine en premier lieu, Israël ensuite,
32:18la Jordanie, l'Égypte et l'Afghanistan.
32:20Mais ce qui est intéressant
32:22dans la déclaration de Donald Trump, c'est le
32:24militarisme, je reprends le mot de Mathieu,
32:26et le but de cette remise à plat.
32:28Ça n'est pas nouveau chez Trump. Il l'évoquait
32:30déjà en 2016, en 2017.
32:32En 2018, devant les Nations Unies,
32:34il déclarait, à l'avenir,
32:36nous n'accorderons de l'aide étrangère qu'à
32:38ceux qui nous respectent et franchement,
32:40qui sont nos amis. Son secrétaire
32:42d'État, Marco Rubio, a précisé
32:44chaque dollar que nous dépensons
32:46doit être justifié par la réponse à trois
32:48questions simples. Cela rend-t-il
32:50l'Amérique plus sûre, l'Amérique plus
32:52forte et l'Amérique plus prospère ?
32:54Finalement, il recentre
32:56l'aide au développement investi partout
32:58dans le monde, en fonction des intérêts américains.
33:00Question, Charlotte de Neves, est-ce qu'on peut
33:02se poser les mêmes questions que la France ? Ces trois questions
33:04que vous avez soulignées.
33:06Certains se les posent, en tout cas, c'est certain,
33:08en vue de réexaminer l'aide. Vous savez, quand
33:10il s'agit de défendre l'aide au développement ou de
33:12l'augmenter, en général, on nous dit,
33:14c'est souvent sur le terrain de l'immigration,
33:16il nous dit, il faut bien développer ces pays-là
33:18si vous ne voulez pas que les gens viennent.
33:20Donc, en réalité, tout le monde a en tête
33:22l'idée, en tout cas au moment de
33:24vendre l'aide au développement,
33:26que ça sert les intérêts des Français et l'intérêt
33:28de la France. Donc, évaluer
33:30cette efficacité devrait choquer
33:32personne puisqu'on nous la vend en permanence sur ce
33:34terrain, un, de l'efficacité, deux,
33:36des intérêts. Mais évidemment, au moment où vous voulez la
33:38réévaluer, le débat change un peu.
33:40Alors, certains, ceux qui veulent la remettre en cause,
33:42il y a un peu plusieurs raisons. D'abord,
33:44certains s'arrêtent sur le caractère parfois
33:46extrêmement idéologique et carrément
33:48néocolonialiste de cette aide au développement
33:50et de la manière dont elle est imposée.
33:52Vous voyez, par exemple, dans le développement
33:54des études,
33:58des stages, organisés dans les camps de réfugiés
34:00sur l'égalité de genre. Bon, là, si on
34:02n'est pas dans le néocolonialisme idéologique
34:04le plus parfait, parce que je pense que le
34:06camp de réfugiés, je ne sais pas où,
34:08à côté d'un pays en guerre, l'égalité de genre
34:10version les universités progressistes des
34:12États-Unis, là, on est sur
34:14deux mondes assez différents. Donc ça, par exemple,
34:16c'est évidemment un argent
34:18qui manque, en l'occurrence à la France,
34:20puisqu'on parle cette fois-ci de la France, il n'est pas
34:22illégitime d'interroger la dépense de dépenses
34:24permises par la contribution
34:26des Français, au moment où on se pose
34:28la question, jour après jour,
34:30du manque d'argent et d'où on peut le trouver.
34:32C'est une question de justice élémentaire,
34:34évidemment. Ensuite, l'essentiel des
34:36critiques vient surtout de la dépense de ces
34:38aides dans des pays qui nous sont
34:40ouvertement hostiles. Quand le
34:42Pakistan avait lancé sa diatribe
34:44anti-France,
34:46notamment sur le terrain de l'islamophobie,
34:48c'est le moment où on avait augmenté l'aide pour les aider
34:50après des inondations. On comprend très bien le ressort,
34:52mais peut-être faut-il au minimum exiger
34:54un peu de réciprocité. Évidemment,
34:56le cas dont nous parlons beaucoup ces temps-ci,
34:58c'est l'Algérie, que nous aidons dans son
35:00développement et qui ne nous aide pas exactement
35:02à recueillir les fruits de
35:04cette aide en Algérie.
35:06Et arrive enfin l'efficacité,
35:08question quand même extrêmement
35:10légitime, des investissements. On en
35:12avait également parlé ici, vous savez,
35:14après l'étude de Guillaume Bigot. Et
35:16quelles études, pour quels résultats
35:18et quels contrats reviennent, par exemple,
35:20à la France ? Parce que si on fait des études
35:22pour savoir quels investissements il faut mettre en place,
35:24et que c'est la Chine, par exemple, qui récupère les contrats,
35:26peut-être qu'on peut se poser la question
35:28de la manière dont nous le mettons en place.
35:30Alors, nous en avions évoqué également,
35:32chaleure de l'enlace, au sujet de Mayotte,
35:34dont nous parlerons dans un instant avec
35:36Estelle Youssoupha. Et pour quelles
35:38raisons on en avait parlé ? On en avait
35:40parlé puisque nous avons développé
35:42et accentué notre aide aux comores,
35:44ces dernières années. D'ailleurs, Estelle Youssoupha en avait
35:46beaucoup parlé. Les comores
35:48qui nient jusqu'à notre souveraineté sur
35:50l'île. Non seulement, ils n'ont aucune
35:52coopération sur la question
35:54migratoire, mais ils nient même la souveraineté
35:56de la France, qu'ils envisagent
35:58très clairement, et c'est leur stratégie
36:00absolument évidente, de récupérer par une
36:02colonisation de peuplement qui est mise
36:04en place ces dernières années. Les accords,
36:06ils ont été signés en 2019. Là encore,
36:08des accords vendus précisément
36:10sur le terrain migratoire. Nous allons
36:12aider les comores, ils vont
36:14nous aider sur le terrain migratoire.
36:16150 millions d'euros engagés,
36:18augmentés depuis pour atteindre 250
36:20millions d'euros engagés dans les comores,
36:2226 projets,
36:2410 secteurs d'intervention, la santé,
36:26les écoles, l'eau, les infrastructures,
36:28la mise en place d'une assurance maladie
36:30généralisée. En bref,
36:32tout ce qui manque cruellement
36:34aujourd'hui à Mayotte, et en
36:36février dernier, le gouvernement
36:38comorien
36:40parlait de la soi-disant appartenance
36:42de l'île de Mayotte à la France, en
36:44remerciement. Peut-être
36:46faut-il, en effet, s'interroger.
36:48Merci beaucoup
36:50Charlotte Danelas. On va accueillir
36:52tout de suite Estelle Youssoupha
36:54en direct sur le plateau. Merci beaucoup
36:56de venir nous rejoindre. Installez-vous
36:58à côté de nous. Vous êtes députée
37:00Lyotte de Mayotte. Estelle Youssoupha,
37:02c'est un nom qu'on connaît
37:04très bien et qu'on entend très régulièrement
37:06depuis le passage du cyclone Chido
37:08à Mayotte. Vous avez été élue,
37:10rappelons-le, à 80%
37:12dès le premier tour sur place. Plusieurs
37:14questions à vous poser ce soir. On fera un tour
37:16de table parce que tous les chroniqueurs ont des questions
37:18à vous poser. D'abord,
37:20la loi d'urgence Mayotte
37:22a été votée à la quasi
37:24unanimité cet après-midi.
37:26Que peut-on en tirer ?
37:28Quasi unanimité mais abstention
37:30de LFI et des écoles.
37:32Abstention de LFI et des écologistes.
37:34Et des écologistes.
37:36Sur la loi d'urgence Mayotte.
37:38Sur la loi d'urgence Mayotte, LFI et les écologistes
37:40ont choisi de s'abstenir.
37:42C'est-à-dire, oui, il faut assumer.
37:44Voilà, mais je pense que
37:46comme c'est officiel, je pense
37:48qu'il faut assumer.
37:50Ça nous dit, quand vous êtes dans la détresse,
37:52vous comptez vos amis.
37:54Qui sont vos amis, justement ?
37:56Qui sont nos amis ? Les millions de Français
37:58qui ont très très très
38:00généreusement donné pour Mayotte.
38:0240 millions d'euros récoltés
38:04à la Fondation de France, c'est un geste
38:06d'une générosité incroyable.
38:08C'est les uns et les autres, les amis dans
38:10les médias, c'est ceux qui
38:12nous permettent de faire porter la voix de Mayotte.
38:14Et là, c'est l'écrasante
38:16majorité de l'Assemblée nationale
38:18qui a voté la loi d'urgence.
38:20Qui a dépassé ses différents politiques
38:22parce que c'est une quasi-unanimité
38:24pour ceux qui veulent bien voter
38:26qui est très rare maintenant.
38:28Même s'il y a eu
38:30des échanges parfois vifs,
38:32il y a eu quand même beaucoup de bienveillance
38:34pour Mayotte. Et maintenant,
38:36le sujet, c'est qu'on aille au bout
38:38au niveau du Sénat.
38:40On a réussi à obtenir
38:42des avancées qui sont très importantes.
38:44Il y avait un amendement sur
38:46l'expropriation avec des règles
38:48dérogatoires totalement exorbitantes
38:50qui étaient accordées
38:52à l'État. Et ça, on a réussi
38:54à le supprimer. J'espère que
38:56le Sénat ne va pas modifier ça.
38:58On a réussi à faire voter aussi des pouvoirs
39:00dérogatoires pour l'État
39:02pour détruire les bidonvilles.
39:04Probablement augmenter le délai de la loi Elan.
39:06Donc, vraiment
39:08des pouvoirs exceptionnels là-dessus.
39:10Ça, j'espère aussi que les sénateurs
39:12vont le garder. Et puis, on a obtenu
39:14d'enlever
39:16la possibilité d'installer des modulaires
39:18c'est-à-dire des containers climatisés
39:20pour abriter tout le monde
39:22sans même l'aval des propriétaires
39:24ou des communes.
39:26Et là aussi,
39:28j'espère que le Sénat va suivre,
39:30mais il y a aussi des mesures économiques très importantes.
39:32On a réussi à garantir
39:34que 30% des marchés
39:36iraient aux entreprises
39:38mahoraises, à minima.
39:40Alors, il y en a beaucoup qui se disent
39:42oui, mais Estelle, on aurait pu demander
39:44plus, sauf que c'est complètement anticonstitutionnel
39:46pour respecter
39:48le libre marché.
39:50Et donc, si on
39:52allait jusqu'à 50%
39:54ce que certains souhaitaient,
39:56ça aurait été retoqué au Conseil constitutionnel
39:58et on se serait retrouvé
40:00sans aucune faveur pour les entreprises
40:02mahoraises. Je sais qu'il y a des mesures
40:04comme ça et des finesses
40:06parlementaires qui sont un peu
40:08compliquées, mais moi je pense que c'est
40:10un bon début. Le sujet,
40:12une fois qu'on aurait réussi à faire voter ça,
40:14sera vraiment la question
40:16de la reconstruction et de la loi Mayotte.
40:18Quel budget pour la reconstruction ?
40:20Où en est la loi Mayotte ?
40:22Après, j'ai beaucoup de questions, il y a eu des affrontements, on en parlera.
40:24Il n'y a pas eu de budget qui a été voté
40:26pour la reconstruction, donc ça c'est
40:28quand même un gros point d'interrogation.
40:30On est en train d'aboutir dans la loi de
40:32finances et je ne comprends pas
40:34l'approche du gouvernement là-dessus.
40:36Et puis, les mesures
40:38migratoires, elles ne sont pas dedans.
40:40Et nous, on voit les bidonvilles repousser,
40:42on a tous les jours des arrivées de COASSA,
40:44on a demandé
40:46en vain au gouvernement de suspendre
40:48la délivrance de permis
40:50de séjour à Mayotte et de l'examen
40:52des droits d'asile sans aucune suite.
40:54Donc si vous voulez, quand il n'y a plus de
40:56radars, les bateaux qui devaient
40:58protéger, pour protéger
41:00la frontière et qu'on laisse
41:02la préfecture continuer
41:04à délivrer des papiers, si vous voulez, pour nous,
41:06on considère que c'est un appel d'air. Tous les élus
41:08ont demandé au gouvernement d'agir là-dessus
41:10et il n'y a eu aucune réaction.
41:12Donc si vous voulez, on est satisfait
41:14et en même temps très frustré
41:16parce qu'on a l'impression qu'on perd du temps
41:18et il y a beaucoup de questions qui restent quand même
41:20sans réponses parce que la loi Mayotte, ça fait
41:2218 mois que les élus maorais ont travaillé
41:24dessus. C'était une promesse du président
41:26Macron. On change de gouvernement,
41:28il y a des péripéties à Paris, certes, mais
41:30nous, la situation, elle se dégrade sur le terrain, on a besoin
41:32d'agir. Estelle Youssoufa, après je laisse la parole
41:34à Mathieu, on fait un tour de table, chacun pose des questions.
41:36Comment vous pouvez expliquer
41:38cette perte de temps ?
41:40On vous entend très régulièrement crier,
41:42hurler à cette détresse. On voit
41:44ces maorais sur place hurler,
41:46attendre du secours,
41:48souffrir de cette
41:50submersion migratoire.
41:52Vous avez évoqué
41:54justement ces affrontements
41:56de migrants qui ont envahi
41:58des bâtiments publics et qui ont caillassé
42:00des maorais et des français sur place.
42:02Comment on ne peut pas vous entendre ?
42:04Alors, les problèmes auditifs
42:06de certains, je ne saurais pas vous répondre,
42:08je ne suis pas médecin. Néanmoins,
42:10je pense que, autant nous
42:12à Mayotte, on a le courage de tenir,
42:14de se battre et de survivre, autant ici,
42:16franchement, certains de mes
42:18interlocuteurs manquent clairement de courage, ça c'est clair.
42:20Ils sont toujours en train de se trouver
42:22des excuses. Nous, on n'arrête pas
42:24d'expliquer et à tous nos
42:26interlocuteurs, Chido,
42:28le cyclone, c'est
42:30une page blanche
42:32tragique, mais c'est une page blanche pour
42:34reconstruire Mayotte correctement.
42:36Maintenant, tout le monde est face à ses
42:38responsabilités.
42:40Là, il n'y avait plus
42:42un seul bidonville, il n'y avait plus rien
42:44debout. Les laisser
42:46repousser, laisser
42:48les frontières ouvertes, continuer à délivrer
42:50des papiers, c'est que, quelque part,
42:52l'État est quand même dans une passivité
42:54quasi complice avec l'immigration
42:56clandestine et les bidonvilles.
42:58Juste à un moment, il faut dire les choses.
43:00Nous, on est scandalisés,
43:02mais scandalisés qu'on laisse
43:04les pillages,
43:06les destructions des bâtiments publics
43:08pour laisser pulluler les bidonvilles
43:10qui ont été détruits. On a eu
43:12la preuve par le cyclone que les bidonvilles sont
43:14extrêmement dangereuses. Non seulement ce sont des
43:16occupations illégales, mais c'est dangereux
43:18pour leurs habitants. Et là,
43:20passivité, qui pour nous
43:22équivaut à de la complicité, donc
43:24non, on ne comprend pas.
43:26Moi, je pense aussi que
43:28la pression de l'opinion,
43:30elle change tout pour Mayotte.
43:32Parce que nous, on est très peu,
43:34on est moins
43:36d'un demi-million sur notre île.
43:38Vous pensez bien, on est loin de tout le monde,
43:40loin de tous. Le fait que
43:42l'opinion publique, le fait que
43:44les médias s'indignent
43:46et le font savoir, ça a fait sortir
43:48le gouvernement
43:50de son inertie, l'État de manière
43:52générale, parce qu'en fait, on voit que de gouvernement
43:54de couleur politique, c'est toujours la même chose.
43:56Le moins on en fait, le mieux on se porte.
43:58Mayotte, la situation,
44:00elle est gravissime, ça demande du courage.
44:02Il y aura des choix difficiles à faire.
44:04Et en fait,
44:06on sent que tout le monde est paralysé,
44:08tout le monde est figé dans ses
44:10postures, alors que la situation
44:12exige du courage.
44:14Moi, je n'ai pas dit qu'elle était facile.
44:16Je n'ai pas dit qu'elle était facile. Je dis simplement
44:18que là, on ne peut pas continuer
44:20à nous dire, amènons les pauvres
44:22migrants, parce que vous avez très
44:24très bien, Charlotte, expliqué le
44:26deal malsain avec les Comores.
44:28On finance la coopération
44:30avec les Comores, on était à
44:3227 000 reconduites à la frontière.
44:34150 millions d'euros plus tard, on est à
44:3624 000 reconduites à la frontière. Plus on
44:38les paye, moins ils reprennent leur ressortissant.
44:40Et puis, entre temps, ils ont invité
44:42la Russie et la Chine dans la danse
44:44et donc ça a augmenté les ingérences
44:46étrangères à Mayotte. De la même manière,
44:48ce qui fait que, je pense, le reste du
44:50pays s'identifie très fort à ce
44:52qui se passe à Mayotte, c'est
44:54l'inertie. On ne supporte plus
44:56le décalage entre les discours
44:58et
45:00ne se passe rien. On a quand même des
45:02visites ministérielles qui se succèdent et on
45:04nous dit, mais oui, vous aurez de l'eau, oui,
45:06on va rouvrir les écoles, non, non, la
45:08violence diminue. Et puis, en fait,
45:10affrontements dans nos établissements
45:12scolaires qui sont occupés par des migrants
45:14qui défectent dans les salles de classe
45:16mais qui détruisent tout.
45:18Vous avez des familles
45:20qui viennent se battre pour dire, on va
45:22occuper nos écoles et virer ces migrants
45:24pour que nos enfants aient un
45:26avenir. On n'a plus de toi
45:28Notre combat, c'est ça.
45:30Alors, évidemment, les Françaises et les Français regardent
45:32et se disent, mais si on n'arrive pas
45:34à gérer 375 kilomètres
45:36carrés qu'on n'arrive pas à administrer,
45:38on ne peut pas administrer le reste du pays. C'est ça le sujet.
45:40On a beaucoup de questions à vous poser.
45:42Non, mais je sens en vous...
45:44Oui, pardon, je suis passée...
45:46Non, mais cette flamme...
45:48Et c'est pour ça, j'ai des frissons.
45:50Cette flamme qui vous envahit, cette souffrance
45:52que vous venez de nous témoigner, mais j'aimerais
45:54bien que chacun d'entre nous puisse vous poser
45:56des petites questions. On commence par Mathieu,
45:58ensuite Gabriel, Marc et Charlotte.
46:00Alors, dans le même esprit,
46:02Fabien Roussel, le 18 décembre,
46:04disait, sur les 100 000 personnes
46:06de cette île que l'on traite d'étrangers,
46:0880 % sont de l'île d'Anjouan,
46:10qui est à quelques kilomètres de Mayotte.
46:12Beaucoup sont sous les tôles. Ce ne sont pas
46:14des étrangers, ce ne sont pas des immigrés.
46:16Ces Anjouanais font partie du peuple
46:18comorien. C'est un seul et même peuple.
46:20Ils parlent la même langue, ils ont la même
46:22couleur de peau, ils ont la même culture,
46:24ils sont tous musulmans.
46:26Ce ne sont pas des étrangers les uns pour les autres.
46:28Que vous inspire cette déclaration ?
46:30En fait, c'est l'espèce de discours
46:32à gauche qui conteste le fait que Mayotte
46:34est française depuis 1841
46:36et que, évidemment, les frontières
46:38sont un choix politique.
46:40Une frontière n'est pas naturelle, c'est une
46:42construction.
46:44Les Comores sont un archipel
46:46géographique, personne ne le nie,
46:48mais comme les Antilles, c'est originaire
46:50Christine. Ça ne l'empêche pas d'avoir
46:52sur les Antilles différents pays
46:54et personne ne va contester qu'ils parlent
46:56créole, qu'ils se connaissent, qu'ils sont voisins.
46:58Ce n'est pas le sujet.
47:00Le sujet, c'est que Mayotte a choisi de rester
47:02dans la République. Mayotte a
47:04refusé l'indépendance et ce n'est
47:06pas la proximité géographique
47:08qui justifie un seul et même destin
47:10politique. En l'occurrence,
47:12si c'était ça, la France, ce serait
47:14aussi la Wallonie et la Suisse romande.
47:16Vous voyez ? Juste à un moment,
47:18il faut arrêter dans l'ineptie.
47:20Le sujet, ce n'est pas d'être voisin.
47:22Le sujet, ce n'est pas d'avoir la même couleur de peau
47:24parce qu'à ce jeu-là, on n'est pas
47:26non plus dans la République si on est
47:28noir ou si on est jaune. On va dans
47:30les délires de ce qu'on est en train d'entendre.
47:32On se permet un discours
47:34sur Mayotte qui est d'une rare abjection.
47:36On est en train de sous-entendre que
47:38Mayotte, quand elle a choisi de rester française,
47:40on est victime du syndrome de Stockholm
47:42et que la gauche sait beaucoup mieux que nous notre destin.
47:44C'est, pour des
47:46obsédés du consentement, refuser
47:48notre choix. C'est nous dire
47:50qu'on ne sait pas, nous, ce qui est bon pour
47:52nous. Mais que, ici,
47:54certains qui ont décidé
47:56que l'avenir de Mayotte, c'est l'écomort
47:58point trait, qu'on n'est pas digne
48:00de rester français. Parce qu'en fait, c'est un peu ça qu'on nous dit.
48:02On peut avoir voté
48:04et été consulté à de multiples
48:06reprises, à être très très clair
48:08démocratiquement dans nos choix de rester
48:10dans la République. On a une
48:12partie du paysage
48:14politique qui considère que
48:16on va nous imposer la décolonisation.
48:18Alors ce discours qui se veut décolonial,
48:20pour vous, il est néocolonial ?
48:22Il est incroyablement violent. C'est une
48:24forme de colonialisme. On nous dit qu'on n'est pas capable
48:26de choisir notre destin. Et que quand
48:28on a voté, même si c'était pour l'indépendance,
48:30ce qu'ont fait les voisins,
48:32nous, notre vote à nous, ne vaut pas la peine.
48:34Il y a des votes qui valent plus la peine qu'eux autres.
48:36Quand les Comoriens ont choisi l'indépendance,
48:38ça, la gauche les reconnaît. Mais quand nous, on dit
48:40non merci, on dit mais vous êtes bien sûr.
48:42Puis on repose la question à Mayotte
48:44et on continue, on persiste et on signe.
48:46On dit non, on reste français.
48:48Et on sait parfaitement quel est notre choix.
48:50Et les bonhommes continuent et instillent
48:52ce discours qui est, mais qui est,
48:54mais qui nous rend dingue à Mayotte.
48:56Dingue ! Parce qu'en fait,
48:58on est en train de nous dire, vous ne savez pas,
49:00vous ne comprenez pas,
49:02c'est tellement mieux les Comores, c'est sûr,
49:04c'est Singapour et Dubaï. C'est un pays
49:06où, quand même, on tire sur la population
49:08qui est en haut de tous les classements de corruption.
49:10Et ça, c'est le destin
49:12que nous propose,
49:14nous recommande la gauche bienveillante,
49:16bien pensante, très aimante.
49:18Vous voyez, c'est une forme de haine
49:20contre les Mahorais français
49:22qui est délirante.
49:24C'est-à-dire que nous, on n'arrive plus à faire face
49:26à un discours pareil. Là, vous imaginez
49:28qu'on est à terre,
49:30parce que Mayotte est à terre, on n'a plus un toit.
49:32C'est l'opportunité que saisit
49:34une partie de la gauche pour se dire
49:36autant qu'on envoie un petit peu plus de migrants.
49:38C'est-à-dire que quand ils connaissent
49:40la crise migratoire, ils se disent
49:42les Mahorais sont fin fond du trou,
49:44on va profiter de leur détresse pour accélérer
49:46la crise chez eux. Voilà.
49:48Et quand je vous dis qu'on reconnaît ses amis,
49:50c'est que quand ils s'abstiennent sur la loi d'urgence,
49:52on comprend bien
49:54où est leur vision
49:56de ce qu'est Mayotte
49:58et pourquoi est-ce qu'ils rejettent ce département
50:00qui se bat pour rester français.
50:02Oui, vous avez évoqué
50:04le déni
50:06ou l'immobilisme, en tout cas, sur la question migratoire.
50:08Est-ce qu'au fond, on ne craint pas
50:10en évoquant le problème migratoire
50:12à Mayotte, d'ouvrir une boîte de Pandore
50:14qui forcera à se préoccuper
50:16de façon très sérieuse du problème
50:18migratoire au vu de ses conséquences
50:20à Mayotte
50:22dans la métropole ?
50:24Et ce qui est assez insupportable pour certains,
50:26la simple évocation de cette idée.
50:28Je pense effectivement qu'il y a une partie
50:30de la classe politique qui ne veut pas
50:32regarder en face ce qui se passe
50:34au niveau migratoire.
50:36La question de Mayotte est instrumentalisée
50:38de tous les côtés. C'est ça aussi.
50:40C'est-à-dire que le discours
50:42qu'utilise une partie de la gauche sur l'immigration,
50:44elle va le projeter sur Mayotte
50:46au mépris de la réalité.
50:48La réalité migratoire
50:50à Mayotte, c'est la moitié de la population
50:52qui est étrangère. C'est comme s'il y avait 35 millions
50:54d'étrangers dans l'Hexagone.
50:56C'est ça la proportion
50:58à Mayotte. On n'est pas
51:00du tout dans cette situation ici,
51:02mais pourtant, on regarde
51:04de très loin en se faisant peur.
51:06Mais à aucun moment, on ne se dit
51:08qu'est-ce que ça induit comme
51:10mesure, qu'est-ce que ça exige.
51:12C'est pour ça que je dis qu'il faut faire
51:14preuve de courage. C'est qu'à un moment,
51:16on ne peut pas nous dire à nous tout le temps
51:18Mayotte, dans le canal du Mozambique,
51:20est toujours prisonnière de sa géographie.
51:22La République est une
51:24indivisible. On refuse de faire des exceptions
51:26chez vous. On en fait tout le temps
51:28pour Mayotte. Moi, je rappelle que
51:30les visas qui sont livrés à Mayotte, par exemple,
51:32fixent les étrangers à Mayotte.
51:34On ne fait pas partie de l'espace Schengen.
51:36À Mayotte, il n'y a pas la moitié
51:38des prestations sociales qui existent dans l'Hexagone.
51:40C'est d'ailleurs l'argument
51:42qui est servi pour maintenir
51:44Mayotte dans le sous-développement,
51:46en nous disant, vous comprenez, on ne va pas développer Mayotte,
51:48ce serait une pompe aspirante. Vous imaginez ça ?
51:50On vous dit ça en Corse,
51:52ou on vous dit ça
51:54dans le sud-ouest de la France, en disant, mais vous vous rendez compte,
51:56l'Espagne est trop pauvre, on ne va pas vous développer.
51:58Ça pourrait un petit peu les déséquilibrer.
52:00Mais à aucun moment, on ne se permet ce discours.
52:02Mais par contre, sur la question migratoire,
52:04évidemment que
52:06nous, on demande l'abrogation
52:08du droit du sol et la fin
52:10du droit d'asile à Mayotte.
52:12Parce que, compte tenu de notre proximité
52:14géographique, on ne peut être
52:16qu'une porte d'entrée, c'est l'évidence.
52:18Comprenez ? On ne peut pas
52:20nous dire, on ne va pas appliquer
52:22ça, parce que ça nous embête
52:24un tout petit peu à Paris.
52:26Moi, je peux tout entendre, mais
52:28on est dans un état qui fait
52:30systématiquement...
52:32Mais regardez,
52:34là, mon gros point d'interrogation,
52:36c'est la miche LR à l'Assemblée
52:38nationale qui va être débattue
52:40dans quelques jours.
52:42Et en fait, les républicains
52:44qui ont décidé de proposer
52:46une limitation du droit du sol
52:48à Mayotte, alors que ça fait des
52:50années qu'ils militent pour l'abrogation.
52:52Moi, je ne comprends pas le moins-dix ans
52:54alors qu'il me semble,
52:56moi, j'en suis convaincue,
52:58le cyclone Chido met tout le monde face à ses responsabilités.
53:00Charlotte Dornelas.
53:02Moi, j'ai une question très précise, parce que vous évoquiez
53:04les écologistes
53:06notamment qui se sont abstenus.
53:08Ils ont expliqué qu'ils étaient ulcérés
53:10par certaines mesures qui relevaient de l'obsession
53:12xénophobe, on connaît le discours.
53:14Ils en ont cité une, par exemple,
53:16le conditionnement de la vente de tôle à un justificatif
53:18d'identité. J'aimerais qu'on s'arrête
53:20sur cet exemple précis, parce que je crois qu'on ne réalise
53:22pas de manière générale dans quel état est Mayotte.
53:24Eux, apparemment, encore moins.
53:26Mais sur cet exemple précis,
53:28est-ce que vous pouvez nous développer, en fait, quelle est la situation
53:30qui vous pousse, justement, à prendre ce genre
53:32de décision précise ?
53:34Alors, en fait,
53:36les bidonvilles sont construits
53:38de tôles. Donc, partout,
53:40ça pullule. Pendant le cyclone,
53:42les tôles ont volé et sont
53:44devenues des objets contondants qui étaient extrêmement
53:46dangereux. Il y a d'ailleurs des amputations
53:48suite au cyclone, etc.
53:50Donc, ce n'est pas un petit détail.
53:52Le sujet, c'est que,
53:54en fait,
53:56les bidonvilles, ce sont des constructions
53:58illégales sur des terrains privés
54:00ou publics.
54:02Les matériaux,
54:04en fait, nous, ce qu'on souhaite, c'est que
54:06les personnes ne puissent plus avoir accès
54:08à ces matériaux sans présenter un
54:10titre de séjour ou une pièce d'identité.
54:12Évidemment que ce ne sera pas la solution magique,
54:14ce n'est pas la panacée, mais il faut
54:16quand même qu'on arrive à limiter
54:18cette espèce de folie délirante
54:20où on est spectateur
54:22de la pousser comme des champignons
54:24des bidonvilles.
54:26Alors, ils ne vont pas que dans les magasins.
54:28Les personnes qui sont en train de construire des bidonvilles,
54:30les étrangers, en grande majorité en situation
54:32irrégulière, sont venus
54:34dans les maisons
54:36pendant le cyclone et juste après,
54:38jusqu'à maintenant, piller les maisons
54:40et les bâtiments publics pour prendre
54:42les matériaux, les tôles en l'occurrence,
54:44pour aller reconstruire à quelques dizaines de mètres
54:46les bidonvilles.
54:48Donc on ne peut pas regarder
54:50les bras ballants, ce que fait la gauche
54:52en l'occurrence à certains égards,
54:54en disant je condamne, je condamne les bidonvilles
54:56et puis quand on dit qu'on essaie de prendre des mesures
54:58pour empêcher leur construction,
55:00ah mais non, surtout pas, il faut laisser faire le business.
55:02Non mais il y a une chose,
55:04comment peut-on admettre que l'on reconstruise
55:06des bidonvilles, qu'ils soient légaux ou pas légaux ?
55:08Que peut-on faire pour avoir
55:10des constructions qui soient là
55:12en train d'être érigées ?
55:14Comment vous pouvez avoir une sorte de plan
55:16d'occupation des sols,
55:18et en n'oubliant pas que Mayotte
55:20ne peut pas effectivement accueillir au-delà d'un certain
55:22quota parce que vous manquez d'eau.
55:24C'est-à-dire que...
55:26C'est pas que d'eau, on n'a pas d'espace.
55:28C'est une île, c'est 375 km2.
55:30Donc en fait on ne peut pas construire.
55:32Sur la question du foncier que vous posez, il y a un gros problème
55:34de cadastre, l'État n'a pas mis
55:36les moyens pour réussir à faire
55:38une question de foncier qui soit
55:40à peu près cohérente, mais la question
55:42des bidonvilles que vous posez,
55:44et c'est une partie du divorce
55:46avec certains collègues,
55:48c'est-à-dire que moi je n'entends pas
55:50que l'on laisse entendre
55:52qu'à Mayotte les bidonvilles sont acceptables
55:54alors qu'on les a détruits à Nanterre,
55:56on les a détruits au port,
55:58à la Réunion, on les a détruits aux Antilles.
56:00A aucun moment
56:02la République n'a accepté
56:04que prospère l'habitat indigne et insalubre.
56:06C'est la dignité humaine, enfin !
56:08Que ne prospère l'habitat indigne et insalubre.
56:10Et en fait, c'est là
56:12où je ne comprends plus
56:14et moi je ne reconnais pas la gauche,
56:16à cet égard, elle prend des positions
56:18par rapport à Mayotte
56:20qui ne sont même plus dogmatiques,
56:22elles sont incompréhensibles.
56:24Ce n'est pas possible de dire je défends les droits de l'homme
56:26et donc je défends les bidonvilles.
56:28Il n'y a aucune dignité à vivre dans un bidonville,
56:30c'est dangereux et c'est illégal
56:32parce que ce sont
56:34le droit, la propriété privée
56:36et protégé par la Constitution.
56:38Ces terrains sont la propriété
56:40de quelqu'un ou d'une institution publique.
56:42Il nous reste une minute.
56:44Vous avez évoqué la gauche, une autre force politique
56:46qui a une certaine importance à Mayotte, c'est le Rassemblement National
56:48qui est particulièrement populaire à Mayotte.
56:50Comment l'expliquez-vous ?
56:52Le Rassemblement National,
56:54je ne fais pas partie du Rassemblement National,
56:56je n'épouse pas leurs idées,
56:58mais je constate que Marine Le Pen,
57:00comme d'autres membres éminents de son parti,
57:02quand ils viennent à Mayotte, ils passent plusieurs jours.
57:04Mais j'en comprends que les Mahorais
57:06épousent les idées du RN.
57:08Mais d'abord, c'est un parti qui travaille
57:10sur le terrain.
57:12Ils viennent sur place et ils font campagne.
57:14Les Mahorais sont des électeurs comme les autres.
57:16La deuxième chose, c'est que
57:18le RN, son sujet,
57:20c'est l'immigration.
57:22C'est le problème principal à Mayotte.
57:24Ce n'est pas du tout le seul, loin de là.
57:26Mais c'est le principal problème parce que l'immigration clandestine
57:28déstabilise toute la politique publique à Mayotte.
57:30Moi, j'ai toujours expliqué
57:32à tous les partis
57:34qui viennent me poser des questions
57:36ou des scores que font le RN.
57:38Faites une offre politique
57:40qui correspond à la réalité des difficultés
57:42à Mayotte.
57:44Si vous laissez le monopole
57:46de la question migratoire
57:48à Mayotte au RN,
57:50ils vont faire des scores.
57:52Moi, ce que je ne comprends pas,
57:54et ça a encore été le cas lors des élections européennes,
57:56c'est le fait, par exemple, que Mme Ayer
57:58ou le candidat Mélenchon
58:00survolent Mayotte pour aller faire campagne
58:02à la Réunion et ne viennent pas.
58:04On ne peut pas, après avoir des candidats,
58:06que ce soit à Renaissance ou des partis,
58:08comme Renaissance ou les socialistes
58:10ou les écolos, qui viennent dire
58:12à Mayotte, vous êtes tous des extrémistes,
58:14des xénophobes, vous votez RN, faites campagne,
58:16proposez un programme, parlez aux préoccupations.
58:18À titre d'exemple,
58:20LFI, j'en conclue là-dessus,
58:22a travaillé beaucoup
58:24la question de l'eau.
58:26Il a travaillé pour les Antilles et pour Mayotte.
58:28Sans faire campagne,
58:30LFI a fait des très gros scores à Mayotte.
58:32Comprenez, c'est vraiment
58:34une question programmatique. Si on s'intéresse
58:36à la question de l'immigration,
58:38de l'insécurité,
58:40du problème structurel de l'accès à l'eau
58:42et d'autres, évidemment que les autres parties
58:44feront un programme. Le sujet, c'est de travailler
58:46Mayotte comme un territoire de la République
58:48pour lequel il faut répondre
58:50avec une réponse programmatique.
58:52Merci infiniment. Merci vraiment.
58:54Merci pour nous avoir éclairés sur tant de sujets.
58:56Courage. On est avec vous.
58:58Excellente suite d'opéra.
59:00On va voir des pro 2 tout de suite. Merci encore.