• il y a 11 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 - Vous avez été très nombreux à nous suivre hier soir
00:00:03 et on tenait à vous remercier au nom de tous les mousquetaires.
00:00:07 Merci pour votre fidélité depuis plus de 4 ans.
00:00:10 Ça vaut le coup d'être dit de temps en temps.
00:00:13 On aime aussi Simon Guillin qui nous donne une petite info
00:00:16 tous les soirs.
00:00:18 - Moi aussi je vous aime, chère Chréstie.
00:00:21 Bonsoir à tous.
00:00:23 Un jeune homme de 20 ans s'est rendu à la police
00:00:26 et a été placé en garde à vue après le meurtre
00:00:29 de son père ce soir à Saint-Denis.
00:00:32 La mairie a renforcé la sécurité sur place.
00:00:35 Un arrêté a été pris interdisant tout regroupement
00:00:38 et attroupement jusqu'à lundi prochain.
00:00:41 Le jeune homme est décédé sur la ligne 13 du métro parisien.
00:00:44 Jusqu'à 15 cm de neige dans le nord de la France,
00:00:47 5 cm en région parisienne.
00:00:49 Soyez très prudents sur la route avec des risques de verglas
00:00:52 sur une bonne partie du territoire.
00:00:55 7 départements sont toujours en vigilance orange
00:00:58 et en retard.
00:01:00 Un footballeur a été renvoyé en Israël après avoir réclamé
00:01:03 la libération des otages retenus dans la bande de Gaza.
00:01:06 Eden Karsev, qui évoluait dans le club turc de Bazak Seyir,
00:01:09 a été prêté au Maccabi Tel Aviv.
00:01:12 Lundi, un autre joueur israélien a dû quitter la Turquie
00:01:15 pour avoir brandi un message en soutien aux otages.
00:01:18 - Merci beaucoup Simon.
00:01:21 Et au sommaire ce soir, Emmanuel Macron a valorisé la culture
00:01:24 pour tous à Saint-Denis.
00:01:27 Avant-hier, le chef de l'État déclarait que le RN
00:01:30 est le parti du mensonge.
00:01:32 Et de son côté, à Davos, comme un écho peut être au président
00:01:35 de la République, un discours n'est pas passé inaperçu.
00:01:38 C'est celui d'Ursula von der Leyen qui déclarait
00:01:41 que le grand danger c'est la désinformation.
00:01:44 Mais qui les visait ? Les réseaux sociaux comme XXTwitter
00:01:47 sont montrés du doigt. Mais sur le fond,
00:01:50 la présidente de la Commission européenne ne s'inquiète-t-elle pas
00:01:53 en clair de la montée du populisme qu'elle présente
00:01:56 et de la démocratie ? L'éditeur de Mathieu Beaucotter.
00:01:59 "Laissez nos utérus en paix,
00:02:02 stop aux injonctions natalistes,
00:02:05 le président veut mettre nos ventres au service de l'État,
00:02:08 le corps des femmes n'est pas une arme."
00:02:11 Les réactions de certains féministes, et je dis bien certains
00:02:14 parce qu'il y a aussi des hommes, ne se sont pas fait attendre,
00:02:17 montaient au créneau pour expliquer que l'État cherchait
00:02:20 à s'approprier leur utérus. Je cite
00:02:23 "Les femmes font ce qu'elles veulent et il n'y a pas d'enjeu national
00:02:26 à faire des enfants." Pourquoi la politique nataliste
00:02:29 du président qui parle de "réarmement démographique"
00:02:32 suscite un tel toulé chez les féministes ?
00:02:35 Sommes-nous voués à ne plus aller plus loin ?
00:02:38 Ne plus en parler ? L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:41 Wauquisme, genre,
00:02:44 écriture inclusive, cité contre la baillade
00:02:47 et raciste, pouvait-on lire par exemple
00:02:50 sur un mur un soir de "Woke Party" en septembre
00:02:53 à l'école normale supérieure Paris-Saclay ?
00:02:56 Des slogans anti-police, des chants anarchistes,
00:02:59 une école sous influence, nous verrons
00:03:02 donc comment la future élite républicaine
00:03:05 est, dès sa formation, décérébrée
00:03:08 par la cancel culture, le regard de Marc Menand.
00:03:11 L'école privée,
00:03:14 Stanislas, se voit dans la tourmente,
00:03:17 on a appris que la ministre de l'éducation y a inscrit ses enfants ?
00:03:20 La mairie de Paris suspend un financement de près
00:03:23 d'un million et demi d'euros ? Que reproche-t-on à cette école
00:03:26 connue pour ses résultats brillants ? Des cours de catéchisme
00:03:29 obligatoires ? La séparation entre garçons et filles
00:03:32 dans les classes ? Des propos homophobes et anti-avortement ?
00:03:35 Que comprendre ou comment chercher
00:03:38 à déstructurer ce qui fonctionne dans une école
00:03:41 où les parents sont libres d'adhérer ou pas
00:03:44 mais se battent pour inscrire leurs enfants ?
00:03:47 Le décriptage de Charlotte Dornelas.
00:03:50 Et puis Mathieu Beaucotter veut souligner ce soir la double posture
00:03:53 de la gauche morale. D'un côté Bruno Souleau
00:03:56 qui a lancé un appel à manifester avec 200 autres personnalités
00:03:59 ce dimanche contre la loi immigration
00:04:02 et de l'autre le camping improvisé en plein Paris
00:04:05 de Mathilde Panot et de certains de ses amis de gauche
00:04:08 qui ont rejoint des SDF après avoir quitté
00:04:11 le luxueux restaurant du 7ème arrondissement
00:04:14 de Paris. - Chut !
00:04:17 L'édito de Mathieu Beaucotter.
00:04:20 Une heure pour prendre un peu de hauteur avec nos mousquetaires.
00:04:23 On commente on écrit, on annonce.
00:04:26 Bonsoir à tous, comment allez-vous ?
00:04:37 - Très bien. - Très bien. - Si vous allez bien. - Par les deux schistes
00:04:40 encore plus brillants qu'à l'accoutumée, nous sommes là
00:04:43 dans la péatitude totale.
00:04:46 Merci à tous. - Merci d'être venu, je sais
00:04:49 que j'aurais pas du mal à être remplacé dans cette émission.
00:04:52 - Petillance de l'esprit, t'as vu.
00:04:55 - Et la fête de l'esprit. J'ai beaucoup de choses à voir avec vous ce soir.
00:04:58 Je sais pas si je commence tout de suite avec Emmanuel Macron
00:05:01 et Rachida Dati ou si on en parle dans un instant.
00:05:04 On fait un déplacement en Seine-Saint-Denis. Dans un instant. D'abord.
00:05:07 - Ursula, question réponse toute seule.
00:05:10 Ursula von der Leyen, Mathieu Bocoté, était à Davos
00:05:13 cette semaine. Elle y a prononcé
00:05:16 un discours sur les grands enjeux du monde pour 2024
00:05:19 et a voulu y identifier
00:05:22 le grand péril des prochaines années
00:05:25 et plusieurs seront surpris par son propos
00:05:28 que vous allez nous décortiquer capital.
00:05:31 - Oui, en fait, c'est un discours très important de madame
00:05:34 Ursula von der Leyen parce qu'il annonce
00:05:37 le prochain tournant autoritaire
00:05:40 de ce qui se fait passer aujourd'hui pour la démocratie libérale
00:05:43 qui n'est plus qu'une démocratie libérale falsifiée.
00:05:46 Un point d'abord avec Emmanuel Macron parce que vous allez voir
00:05:49 tout ça en boîte. Vous savez, Emmanuel Macron, dès son élection
00:05:52 2017, s'était déjà préoccupé.
00:05:55 Si c'était pas lui, c'est les gens qui gouvernaient pour lui.
00:05:58 On se souvient du désir qu'il avait annoncé de faire
00:06:01 des agences des fake news, des informations
00:06:04 certifiées et des fake news.
00:06:07 Il est très étrange que l'État pouvait, par une agence, dire
00:06:10 voilà ce qui est une vraie information, voilà ce qui est une fausse information.
00:06:13 Ensuite, il avait laissé l'idée de côté, heureusement.
00:06:16 Mais on constate que ça fait un moment qu'Emmanuel Macron et d'autres
00:06:19 de la mouvance qu'il assied à le Bloc central, l'extrême centre,
00:06:22 ça fait un bon moment qu'ils ont comme idée, dans cette tendance,
00:06:25 de reprendre le contrôle sur non seulement le débat public
00:06:28 mais sur le récit médiatique de la vie politique,
00:06:31 sur le récit de la vie collective.
00:06:34 On se souvient, au moment des émeutes, une idée qui a percé ici,
00:06:37 encore une fois, ça n'a pas été retenu, mais on verra la fois suivante,
00:06:40 quand on disait aux prochaines émeutes, contrôle des réseaux sociaux,
00:06:43 contrôle de WhatsApp, contrôle de Twitter, pour éviter, disait-on,
00:06:46 que des jeunes ici et là puissent se donner rendez-vous grâce aux réseaux sociaux.
00:06:49 Dans les faits, pour éviter qu'un récit des événements soit autre
00:06:52 que le récit officiel, qui, comme il nous l'a dit, bien évidemment,
00:06:55 n'a rien à voir avec l'immigration. Donc il fallait évidemment éviter
00:06:58 qu'un autre récit puisse se mettre en place. Et normalement,
00:07:01 quel est l'ennemi des dirigeants aujourd'hui, quand il vient le temps
00:07:04 de maîtriser l'information? C'est Twitter. Parce que Twitter, j'y reviendrai,
00:07:07 ne croit pas à l'information régulée en fonction de critères idéologiques,
00:07:10 mais croit à la liberté d'expression maximale,
00:07:13 ce qui déplait un peu à nos dirigeants. Alors pourquoi je vous dis tout ça?
00:07:16 Parce que Mme von der Leyen nous a dit, je la cite,
00:07:19 c'est fondamental, mot pour mot,
00:07:22 « Notre principal sujet de préoccupation
00:07:25 pour les prochaines années n'est pas le conflit
00:07:28 ou le climat. C'est la désinformation
00:07:31 et la mauvaise information suivie de près par la polarisation
00:07:34 au sein de nos sociétés. »
00:07:37 Et elle dit, ces risques, ces risques,
00:07:40 ces informations, ces fausses informations, risques,
00:07:43 cette désinformation de compromettre notre capacité à affronter les grands enjeux.
00:07:46 C'est très intéressant de voir. Donc elle nous dit, le climat, non.
00:07:49 L'Ukraine, non. L'effondrement climatique
00:07:52 dont on nous parle, non. Les inégalités, non. L'immigration, non.
00:07:55 Non, l'important, c'est la maîtrise du débat public.
00:07:58 Elle dit « nous », qui est le « nous » d'Mme von der Leyen?
00:08:01 Je devine qu'elle se prend pour l'humanité ou à tout le moins pour sa frange éclairée.
00:08:04 Mais elle est un peu plus précise, elle est à Davos quand même.
00:08:07 Elle dit, c'est la communauté des affaires et des démocraties.
00:08:10 Comme s'il y avait une espèce de lien naturel
00:08:13 insurmontable entre les intérêts du milieu des affaires
00:08:16 et la démocratie libérale aujourd'hui.
00:08:19 Et je précise, on n'est pas exactement ici dans le patron de PME en région.
00:08:22 On est plutôt dans les grandes entreprises qui aujourd'hui
00:08:25 prétendent fixer le cours de l'histoire dans nos démocraties.
00:08:28 Et elle nous dit, nous, nos intérêts, aux dirigeants
00:08:31 et à la communauté des affaires, c'est de reprendre le contrôle
00:08:34 de l'information. Parce que quand de mauvaises informations circulent,
00:08:37 mésinformations, désinformations,
00:08:40 quand des informations qui s'inscrivent dans un autre récit médiatique
00:08:43 que celui décidé par nos dirigeants circulent,
00:08:46 ça peut compromettre le cours des choses démocratiques.
00:08:49 Elle nous dit d'ailleurs, il faut rebâtir la confiance.
00:08:52 Rebâtir la confiance. Qu'est-ce que ça veut dire par là?
00:08:55 C'est-à-dire qu'en ce moment, on ne croit plus les grands médias.
00:08:58 Mais pour quelle raison douterait-on de certains d'entre eux?
00:09:01 Je me demande! Mais quoi qu'il en soit,
00:09:04 elle constate qu'on n'y croit plus. Donc il faut rebâtir la confiance.
00:09:07 Donc elle est consciente du fait qu'un sentiment
00:09:10 est forcément insurrectionnel par rapport aux médias dominants.
00:09:13 Et pourquoi cette année en particulier?
00:09:16 Parce qu'elle nous dit 2024, c'est une année cruciale dans le monde.
00:09:19 C'est une année où une bonne partie de l'humanité va être en élection,
00:09:22 et notamment les élections européennes
00:09:25 et les élections américaines.
00:09:28 Et les élections, c'est toujours un peu dangereux.
00:09:31 Parce qu'on ne sait jamais exactement ce que les gens vont faire.
00:09:34 C'est probablement la dernière chose qu'on ne peut pas maîtriser.
00:09:37 On peut les publiciter, on peut maîtriser les tribunaux,
00:09:40 on peut maîtriser l'administration, mais cette espèce de résidu
00:09:43 des temps anciens qui s'appelle le droit de vote,
00:09:46 la possibilité pour le commun et mortel d'infléchir le cours de l'histoire,
00:09:49 ça, on ne le maîtrise pas encore complètement.
00:09:52 Mais il se peut que les gens votent mal.
00:09:55 Et elle s'inquiète. Quel est le traumatisme originel?
00:09:58 Depuis quand, en fait, nos bonnes élites généreuses et bienveillantes
00:10:01 se passionnent-elles pour la question du contrôle de l'information?
00:10:04 - Le double traumatisme originel.
00:10:07 C'est ma double radicalité conceptuelle à moi.
00:10:10 Donc, depuis le double traumatisme originel, c'est le Brexit et Trump.
00:10:13 Le Brexit n'aurait pas dû passer. Il était entendu qu'on accepte
00:10:16 le référendum parce qu'on est obligés, mais en dernière instance,
00:10:19 ça va passer, puis le référendum sera traversé
00:10:22 en forme d'épreuve technique. Mais le référendum va devenir
00:10:25 un résultat inattendu. Et ensuite, Trump aussi, on le sait,
00:10:28 à sa première élection. Et quelle était l'explication principale,
00:10:31 pas seulement des sondeurs, mais des grands théoriciens de la démocratie?
00:10:34 À l'origine de ces deux élections, il y avait une baisse
00:10:37 des informations de la population. La population s'abreuvait
00:10:40 à des sources d'informations illégitimes, ce qui l'a conduit
00:10:43 à mal voter, ce qui est une forme, en fait, de dégradation civique.
00:10:47 Donc, à la lumière de cette préoccupation,
00:10:50 Mme von der Leyen est assez claire. Elle dit qu'il faut reprendre
00:10:53 le contrôle, il faut distinguer les informations, les bonnes
00:10:56 des mauvaises, les vraies des fausses, celles qui sont importantes
00:10:59 et celles qui ne le sont pas, pour éviter que le débat public
00:11:02 ne se dérègle. Et elle donne d'ailleurs, je préfére à Davos,
00:11:05 on dit grand mal de Twitter. Je le disais il y a un instant,
00:11:08 "ex", comme on dit aujourd'hui. Pourquoi? Parce que l'information
00:11:11 ne circule pas de la même manière que le souhaiterait nos dirigeants.
00:11:14 Tout peut s'y dire. Et ça, c'est dangereux. Ce qui fait d'ailleurs
00:11:17 que de temps en temps, il y a des menaces de la part de commissaires
00:11:20 européens, de ministres français qui disent qu'on va chasser
00:11:23 Twitter d'Europe. Oui, bonne idée. - On est bien fait.
00:11:26 - Le président de la Commission, Thierry Breton, une figure importante
00:11:29 de la Commission européenne, nous avait dit, vous savez,
00:11:32 l'acte européen sur les médias numériques, dont on a beaucoup
00:11:35 parlé ces derniers mois. Il avait dit, grâce à cet acte,
00:11:38 notamment ce qui va être possible de proscrire sur les réseaux sociaux,
00:11:41 ce sont les appels au soulèvement et à la rébellion.
00:11:44 Les appels au soulèvement. Mais qu'est-ce qu'un appel au soulèvement?
00:11:47 C'est très intéressant. C'est une question qui me passionne.
00:11:50 - Pas tous. - Il faut y avoir un tri à faire.
00:11:53 Quelqu'un l'aidait pour les Gilets jaunes. Quelqu'un dit que les Gilets jaunes
00:11:56 ont raison. Est-ce que c'est un appel au soulèvement? Faut-il le bannir?
00:11:59 La marche contre les retraites, la réforme des retraites, je devine
00:12:02 qu'on l'aurait autorisée. Ça, c'est permis, quand même.
00:12:05 Voter pour le RN, le plaidoyer pour le RN ou pour Mme Mélanie
00:12:08 ou pour M. Farage lorsqu'il était en politique ou pour les différents
00:12:11 partis populistes en Europe. Est-ce que c'est un appel à la rébellion?
00:12:14 Voter, l'appel à voter pour reconquête. Est-ce que c'est un appel à la rébellion?
00:12:17 Là, on sait que Thierry Breton, en fait... Et là, on s'était dit,
00:12:20 est-ce qu'il s'était échappé? C'est une formule, quelquefois,
00:12:23 on parle davantage qu'on le sait. Et non, c'était dans le texte européen.
00:12:26 C'était dans le texte européen, cette idée qu'il fallait, aujourd'hui,
00:12:29 se permettre d'interdire, de proscrire, de censurer
00:12:32 les propos qui relèvent de l'appel au soulèvement.
00:12:35 Donc, ce que l'on voit, c'est qu'on a des élites fondamentalement apeurées.
00:12:38 Apeurées parce que ce qu'elles appellent l'insurrection populiste,
00:12:41 ce qu'elles appellent le soulèvement des passions, la parole décomplexée,
00:12:44 mais ce qui est en fait la révolte des peuples qui ne veulent plus
00:12:47 exactement du destin qu'on leur réserve. Et qu'est-ce qu'on peut faire?
00:12:50 Qu'est-ce qu'on doit faire dans les circonstances?
00:12:53 Eh bien, il faut justement reprendre le contrôle de l'information
00:12:56 pour formater le débat public de telle manière qu'il donne
00:12:59 inévitablement un résultat. Et pour ceux qui veulent dire autre chose,
00:13:02 condamnation aux marges avant de mettre des condamnations à autre chose.
00:13:05 - Notre totalitarisme sans le goulag.
00:13:08 - Excellent livre. - Excellent livre.
00:13:11 - M. Lavenderlien ne s'inquiète-t-elle pas de la montée du populisme
00:13:14 lors des élections européennes? Populisme qu'elle présente
00:13:17 comme l'ennemi de la démocratie?
00:13:20 - Je pense fondamentalement que c'est ça. Il faut être sérieux.
00:13:23 C'est-à-dire, on se souvient très bien du concept de Mme Vanderlien.
00:13:26 Je l'ai souvent cité parce que c'est important.
00:13:29 Quand on a parlé des Italiens, elle a dit que si ça tourne mal,
00:13:32 nous avons les instruments nécessaires pour, autrement dit, mater la rébellion
00:13:35 des gens qui auraient le culot de mal voter. Alors, je pense qu'on est
00:13:38 dans le même état d'esprit. On nous dit qu'il faut sauver la démocratie
00:13:41 contre le populisme, il faut sauver la démocratie contre la mésinformation
00:13:44 et la désinformation. Mais qu'est-ce que ça veut dire?
00:13:47 Leur définition de la démocratie, qu'est-ce que c'est?
00:13:50 Ils appellent ça l'état de droit. C'est le gouvernement des juges,
00:13:53 c'est l'immigration massive, c'est le multiculturalisme, c'est le néo-féminisme
00:13:56 et c'est la déconstruction de toutes les identités traditionnelles.
00:13:59 Ça, c'est leur définition de la démocratie. Donc, si vous êtes contre
00:14:02 le programme que je viens de vous présenter, vous êtes contre la démocratie.
00:14:05 Je reviens un instant. Emmanuel Macron, Charlotte nous en parlait hier,
00:14:08 lorsqu'il s'inquiète, par exemple, du fait que quand on regarde les informations
00:14:11 sur un téléphone comme ça et qu'on ne le passe pas nécessairement
00:14:14 par un journal officiel bien connu, autorisé, eh bien, on risque
00:14:17 de ne pas hiérarchiser les informations comme nos dirigeants le souhaiteraient
00:14:20 et on risque alors de mal voter. Ça nous ramène à la question
00:14:23 des faits divers dont on a tant parlé ici. Qu'est-ce qui fait paniquer
00:14:26 le régime avec les faits divers? C'est que tous ces éléments-là
00:14:29 débordent encore une fois du cadre médiatique autorisé,
00:14:32 du récit de la mondialisation heureuse, du récit de la diversité heureuse.
00:14:35 Donc, de quelle manière on peut censurer aujourd'hui?
00:14:38 C'est ça, la question. Jusqu'à tout récemment, on censurait en disant
00:14:41 « raciste, raciste, raciste », et ça fonctionne de moins en moins parce qu'à peu près
00:14:44 tout le monde finit par être raciste aujourd'hui. Leur nouveau concept
00:14:47 pour bannir, c'est conspirationnisme et fausses nouvelles et désinformation.
00:14:50 Donc là, ils reprennent. C'est fascinant parce que pendant quelques années,
00:14:53 la gauche nous disait que l'information, l'essentiel, c'est pas qu'elle soit
00:14:56 vraie ou fausse, mais qu'elle soit correcte moralement ou qu'elle ne le soit pas.
00:14:59 On ne peut pas dire ça. C'est scandaleux. C'est contre nos principes.
00:15:02 Et aujourd'hui, une certaine gauche récupère la question de la vérité,
00:15:06 mais en disant « puisque vous êtes dans la post-vérité, dans les fausses nouvelles,
00:15:10 puisque vous êtes dans tout cela, votre discours ne doit pas être autorisé
00:15:13 médiatiquement, donc au nom d'une forme d'épuration d'espace public
00:15:16 au nom de la vérité, on en appelle dans les faits à la purge de tous les discours
00:15:21 qui contredisent l'orthodoxie diversitaire et celle de la gouvernance globale. »
00:15:25 - Il faudra suivre tout ça, à la fois au niveau européen et aussi en France.
00:15:28 Est-ce qu'il n'y a pas quand même quelque chose à retenir du discours de J. Lavenderlé
00:15:32 à une dernière question ?
00:15:33 - Oui, elle nous dit qu'elle s'inquiète, par exemple, des mauvais usages
00:15:36 de l'intelligence artificielle aujourd'hui en démocratie. Je suis tout à fait d'accord
00:15:39 avec ça. Je note que le premier à s'être permis de trafiquer le discours
00:15:43 d'une candidate sur le mode de l'intelligence artificielle à l'horizon des prochaines
00:15:48 européennes, c'est les « vœux nulles », c'est Loïc Signor de Renaissance
00:15:51 qui avait fait ça avec les vœux de Marine Le Pen en la faisant parler russe.
00:15:55 C'était une blagounette, on a bien compris, mais on a vu d'où venait, à ce moment-là,
00:15:59 de manière un peu étonnante, la menace entre guillemets.
00:16:02 Mais là, la question, c'est comment on va avoir le droit d'interpréter les événements.
00:16:05 Le président de la République, Emmanuel Macron, nous a dit avant-hier, par exemple,
00:16:09 que les émeutes n'avaient rien à voir avec l'immigration. Il nous l'a dit.
00:16:14 Si je pense le contraire, et si j'amène des faits, est-ce que c'est une fausse nouvelle ?
00:16:17 Je veux savoir, est-ce que c'est de la désinformation ? Est-ce que c'est de la mésinformation ?
00:16:21 J'aimerais savoir quels sont, on va prendre une série de faits assez intéressants,
00:16:25 et je veux savoir chaque fois si c'est de la désinformation.
00:16:27 Quand on parle de fraude sociale, on en a parlé souvent ici,
00:16:29 si je m'inquiète de la fraude sociale, est-ce que c'est de la désinformation ?
00:16:31 Est-ce que c'est de la mésinformation ? Je pourrais encore une fois donner des exemples.
00:16:35 Quand on s'inquiète aujourd'hui du débat autour du climat,
00:16:37 et on dit qu'au nom de la lutte contre les changements climatiques, très bien,
00:16:41 on risque toutefois d'amener une régression des libertés publiques.
00:16:43 Si je m'inquiète de ça, est-ce que je suis dans la mésinformation ou la désinformation ?
00:16:47 J'aimerais le savoir. Donc vous voyez les deux pôles de la censure aujourd'hui.
00:16:51 Discours haineux d'un côté, et de l'autre côté, on vous accusera d'être conspirationniste,
00:16:55 on vous accusera d'être dans la désinformation ou la mésinformation.
00:16:58 Et Mme von der Leyen a dit tout ça de manière tout à fait décomplexée,
00:17:02 juste un peu enrobée, mais de manière assez décomplexée.
00:17:05 Donc l'appel à la régulation publique des discours sous le signe de la censure
00:17:09 est la nouvelle étape aujourd'hui de la démocratie rayonnante.
00:17:12 Merci pour votre regard, Mathieu Beaucoté.
00:17:14 On parle effectivement de la désinformation, mais on ne parle pas par exemple
00:17:17 de la volonté de doper la culture, de forger le discernement,
00:17:22 de forger le bon sens, etc.
00:17:24 Et Emmanuel Macron, il était aujourd'hui, sa première sortie,
00:17:27 avec Rachida Dati, ministre de la Culture, il était à Saint-Denis.
00:17:31 On va écouter son regard sur la culture, j'ai envie de vous entendre juste après.
00:17:36 J'étais ici il y a quelques années pour les travaux, les avancées,
00:17:42 on va continuer de se battre pour que la culture soit possible partout.
00:17:45 Et ici un maire qui s'est battu de manière formidable.
00:17:48 Je suis très heureux qu'on ait ces ateliers Médicis ici à Clichy.
00:17:51 On a développé aussi des microfolies, on pourra y revenir tout à l'heure,
00:17:54 je vous dirai deux mots.
00:17:55 Et voilà, ce sera l'une de ses missions principales,
00:17:58 c'est aussi de vraier cette culture accessible partout,
00:18:01 et que plus personne puisse se dire "ce n'est pas fait pour moi".
00:18:04 Culture accessible partout, c'est Clichy, hein, pas Saint-Denis.
00:18:07 Votre regard, Mathieu Beaucoté ? Il y a quelque chose à vous montrer après.
00:18:10 Je vous dirai que le propre de la culture, c'est qu'elle ne soit pas accessible partout,
00:18:14 sans effort. Le propre de la culture, c'est que c'est aussi un travail de l'esprit,
00:18:17 comme dirait Marc, et de ce point de vue, si on nous dit "on va aller là, à l'atelier,
00:18:20 et ça va très bien se passer", derrière le principe de la démocratisation de la culture,
00:18:24 dans les faits, il nous dit que l'avenir de la France est en banlieue.
00:18:27 Qu'est-ce que vous évoque le fait d'emmener Rachida Dati, ministre de droite,
00:18:32 à Clichy-Soubois, parler de la culture, la culture à tous ?
00:18:35 Je sors un peu Rachida Dati de l'équation,
00:18:38 enfin en tout cas le qualificatif ministre de droite de l'équation,
00:18:41 il emmène la ministre de la culture, en effet. Je note d'abord que le "pour tous",
00:18:44 c'est toujours dans les mêmes quartiers, en fait, c'est pas "pour tous",
00:18:46 c'est "pour ces quartiers-là". C'est vraiment, c'est le ressort politique.
00:18:50 Et après, c'est vrai que la phrase "il faut que la culture soit possible pour tous",
00:18:54 je rejoins un peu l'analyse de Mathieu, c'est-à-dire que,
00:18:58 qu'il y ait une volonté de la France d'offrir la culture et de la permettre à tous,
00:19:03 c'est une très bonne chose, et évidemment à Clichy, comme ailleurs.
00:19:06 Maintenant, il faut être d'eux, en fait, pour qu'il y ait une rencontre
00:19:09 entre la culture et des personnes, et il faudrait aussi qu'on s'attarde
00:19:12 sur le fait que certains préfèrent d'autres cultures que la nôtre,
00:19:15 et le regarder en face, en réalité.
00:19:17 Et puis, je vous donne la parole dans un instant, et puis c'est surtout pas du tout nouveau.
00:19:21 Écoutez Rima Abdelmahade.
00:19:22 Non, bien sûr.
00:19:23 Cette politique culturelle que je veux vivante, ouverte à tous,
00:19:28 ancrée dans tous les territoires, va pouvoir se déployer grâce à ce budget
00:19:33 historiquement haut, cette année, dans la continuité de l'élan impulsé,
00:19:39 déjà depuis plusieurs années, depuis l'élection d'Emmanuel Macron.
00:19:43 Culture à tous, culture à tous.
00:19:45 Aurélie, attendez, je vous donne la parole.
00:19:47 Aurélie Filippetti, aussi ministre de la Culture, en 2012,
00:19:49 pendant une interview du 22 mai 2012, a dit sur TV5MONDE
00:19:52 "La culture, c'est une liberté fondamentale, une liberté pour l'individu,
00:19:55 et c'est une liberté collectivité, donc elle doit être accessible à tous."
00:19:58 Votre regard.
00:20:00 Mais la culture, c'est le flamboiement du verbe, vous les entendez ?
00:20:03 Là, c'est deux ministres, mais alors l'autre, qui est en train de lire
00:20:08 son petit quicket, elle arrive à peine à déchiffrer.
00:20:11 Mais moi je ne comprends pas, pourquoi est-ce qu'on est obligé de dire
00:20:13 "la culture ouverte à tous" ?
00:20:14 Mais non, mais...
00:20:15 C'est pas la base, toute la politique de l'Etat, c'est ouverte à tous.
00:20:18 Mais c'est le symbole, il faut aller à la comédie française,
00:20:21 il faut que le président se dise "voilà".
00:20:23 Moi j'ai dit que le théâtre était pour tous les enfants.
00:20:26 Un jour, ils seront tous là, en train de voir les comédiens.
00:20:29 C'est-à-dire qu'il y a des lieux symboliques.
00:20:32 Ils parlent souvent de symbole.
00:20:33 Le symbole, pardon, je respecte Clichy, mais c'est pas l'institut médiciste
00:20:38 de Clichy qui représente cet élan, cet enthousiasme.
00:20:42 Il faut aussi leur parler.
00:20:43 Ils ne le représentent pas, je comprends ce que vous voulez dire.
00:20:46 C'est un message qu'ils veulent faire passer.
00:20:48 Après, le message sur les émeutes, c'est un message qu'ils veulent faire passer.
00:20:51 Oui, mais c'est le président de la République qui va dans les lieux,
00:20:54 qui représente cela dans leur ampleur.
00:20:57 Je sais bien que l'héritier symbolique des Rois de France doit toucher les écruels.
00:21:00 Mais enfin, nous faire croire que parce qu'ils se déplacent avec Rachida Dati à Clichy,
00:21:05 la culture va inonder les jeunes qui habitent Clichy,
00:21:09 c'est complètement... Qui peut croire une chose pareille ?
00:21:12 De plus, il faut quand même rappeler des évidences.
00:21:15 Clichy s'est reliée par les transports en commun à l'une des plus grandes capitales culturelles du monde.
00:21:19 Vous avez du théâtre, vous avez du cinéma, vous avez des bibliothèques,
00:21:22 vous avez tout ce que vous voulez.
00:21:24 Donc ces jeunes, ils ont en plus le pass culture comme tous les jeunes en France,
00:21:28 mais sauf qu'ils peuvent vraiment s'en servir à une très grande échelle.
00:21:31 Et là, il faudrait leur offrir la culture sur un plateau,
00:21:34 alors qu'il y a énormément de jeunes dans la France périphérique qui n'ont rien.
00:21:38 Et les enfermer dans leur ghetto définitivement.
00:21:41 C'est incroyable.
00:21:43 On parlera culture dans un instant avec vous, il y a beaucoup de choses à dire.
00:21:47 Écoutons un petit chapitre sur les féministes, Sandrine Rousseau.
00:21:53 La question de la natalité, on a l'impression que c'est une espèce d'affaire d'État.
00:21:58 On a l'impression que les utérus des femmes sont une affaire d'État.
00:22:01 Alors je le rappelle, les utérus des femmes ne sont pas une affaire d'État.
00:22:04 Chaque femme est libre de choisir de faire des enfants ou de ne pas en faire.
00:22:08 Il n'y a pas d'enjeu national à ce qu'il y ait des enfants.
00:22:11 Parce que ce type de discours-là, ce sont des discours qu'on a vus dans les pires périodes de notre nation
00:22:16 où on prenait le ventre des femmes comme quelque chose de l'ordre de la politique publique.
00:22:21 C'est assez difficile à comprendre.
00:22:25 Qu'est-ce que vous pensez, vous, Guillaume Bigot, de ces réactions
00:22:29 suscitées par certaines féministes comme Sandrine Rousseau
00:22:31 qui sont montées au créneau pour expliquer que l'État donc chercherait à s'approprier leur utérus
00:22:35 après les informations, la politique de natalité d'Emmanuel Macron,
00:22:40 plutôt soft comme politique d'ailleurs.
00:22:43 Quel regard portez-vous sur ces réactions des féministes ?
00:22:48 C'est doublement hors-sujet. Elles nous parlent des heures les plus sombres.
00:22:52 Je rappelle que c'est quand même l'alliance des gaullistes et des communistes
00:22:54 qui a déployé la politique de natalité la plus forte que la France ait connue.
00:22:57 C'est hors-sujet. Ensuite, c'est doublement hors-sujet parce qu'il n'est pas question.
00:23:01 Personne n'a parlé dans la politique de natalité, pas le président de la République
00:23:05 et pas aucune politique de natalité dans aucune démocratie du monde
00:23:09 ne prévoit de forcer les femmes à faire des enfants.
00:23:12 Sauf à ce que Mme Rousseau soit plus féministe que les femmes elles-mêmes
00:23:15 et qu'elle s'arroge le droit de parler au nom de toutes les femmes.
00:23:19 Les femmes qui ont le droit de faire des enfants, qui ont envie de faire des enfants,
00:23:21 elles ont encore le droit de faire des enfants, Dieu merci.
00:23:24 Et l'État peut se préoccuper de les aider, d'une part.
00:23:26 Mais d'autre part, c'est vraiment distinguer deux plans.
00:23:28 Le plan individuel, après tout, c'est le choix des femmes de faire des enfants,
00:23:32 de ne pas faire des enfants.
00:23:33 Et l'État n'a pas à se mêler de ce choix individuel,
00:23:36 de la dimension collective de ce choix, de l'impact collectif de ce choix.
00:23:41 Et quand on est président de la République ou dans responsabilité dans un pays,
00:23:45 ça a un impact colossal, cette affaire de natalité, de démographie,
00:23:49 collectivement, d'une certaine façon.
00:23:51 Ça c'est sûr.
00:23:52 Or le point de vue qu'utilise Mme Rousseau,
00:23:54 c'est non seulement un point de vue ultra féministe,
00:23:56 d'être plus féministe que les femmes,
00:23:57 mais en plus un point de vue hyper individualiste.
00:24:00 Et finalement, elle ne veut pas que quelqu'un se préoccupe d'un phénomène collectif.
00:24:06 Ça nous ramène aussi, l'autre raison d'être de Mme Rousseau, si je puis dire,
00:24:11 c'est quand même de militer dans un parti écologiste.
00:24:13 Et donc peut-être qu'elle se soucie aussi de venir de la planète,
00:24:16 du manque de ressources, de la surpopulation, etc.
00:24:19 Et c'est ça qui l'amène à avoir un discours qu'on peut appeler de malthusien.
00:24:23 C'est un vieux discours.
00:24:24 Aux origines d'ailleurs du libéralisme économique,
00:24:27 c'est l'idée qu'il pourrait y avoir pas assez de nourriture
00:24:31 ou pas assez de ressources par rapport à la population qui exploserait.
00:24:34 Donc il y a cette vieille angoisse.
00:24:36 Et donc on peut se dire, Mme Rousseau, elle réagit, bon,
00:24:39 il y a un côté individualiste, mais tout de même, c'est par altruisme.
00:24:42 Elle ne veut pas, elle se préoccupe de la planète.
00:24:44 C'est un argument qu'on entend souvent.
00:24:46 Pourquoi faire des enfants dans un monde aussi dangereux ?
00:24:48 Et quand on regarde des sondages, pourquoi les femmes en France,
00:24:51 certaines femmes en France, ne veulent pas faire d'enfants ?
00:24:53 D'abord, on constate qu'il y en a beaucoup.
00:24:55 Il y a un sondage, Elle, Ifop, il y a un tiers des femmes interrogées
00:24:58 qui disent qu'elles ne veulent pas faire d'enfants.
00:25:00 Et pourquoi elles ne veulent pas faire d'enfants ?
00:25:01 Effectivement, il y en a 39% qui mettent en avant la surpopulation,
00:25:05 le réchauffement climatique, les guerres.
00:25:07 Mais il y en a 50% qui invoquent l'épanouissement individuel, personnel.
00:25:12 Donc on voit bien que le malthusianisme, c'est à la fois lié à l'écologisme radical,
00:25:17 mais c'est aussi lié, finalement, à une forme d'hyper-individualisme
00:25:20 et peut-être, peut-être, je vais dire, de nihilisme.
00:25:23 Vous savez, c'est le syndrome...
00:25:24 - On va marquer une pause parce que j'ai beaucoup de questions à vous poser.
00:25:28 Est-ce qu'il n'apparaît aussi quelque part raison, Sandrine Rousseau ?
00:25:31 Est-ce que c'est aussi à l'état de s'intéresser de ce qui se passe dans notre lit ?
00:25:35 On se pose la question ?
00:25:36 - On y va.
00:25:37 - On réfléchit pendant la pub.
00:25:38 A tout de suite.
00:25:40 - Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:25:45 Dans un instant, on parlera avec Mathieu Beaucoupte de ce qui s'est passé.
00:25:49 Les LFI qui ont rejoint, après avoir quitté un luxueux restaurant de Paris
00:25:54 dans le 7e arrondissement, ont rejoint les SDF et après sont repartis.
00:25:56 On en parlera de cette double imposture de la gauche morale.
00:25:59 Avec vous, on va s'immiscer dans l'élite, la formation d'élite républicaine
00:26:03 et on va voir ce qui s'y trame avec Charlotte Dornelas.
00:26:06 On va s'immiscer dans les coulisses de Stanislas.
00:26:09 Trop qu'à trop, trop d'excellence, trop de bons résultats.
00:26:12 Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:26:13 On va essayer de comprendre quoi, concrètement, puisque cette école est dans le viseur en ce moment.
00:26:18 Plusieurs questions, Guillaume Bigot.
00:26:20 On parlait des féministes après la politique affichée, nataliste d'Emmanuel Macron.
00:26:25 Est-ce que c'est vraiment au chef de l'État, à l'État, de s'occuper de ce qui se passe sous la couette ?
00:26:30 Et en même temps, est-ce que ce n'est pas normal pour un pays de se préoccuper de la démographie ?
00:26:35 Sûrement pas à l'État, de ce qui se passe sous la couette,
00:26:37 contrairement à ce que Mme Rousseau et d'autres pourraient imaginer, d'ailleurs,
00:26:40 pouvaient imaginer et formuler.
00:26:42 Mais par contre, de se préoccuper des effets de ce qui se passe sous la couette dans le pays,
00:26:46 bien sûr, parce que ces effets sont colossaux, en fait.
00:26:49 Le seuil, l'indicateur clé, c'est le taux de fécondité, le nombre d'enfants par femme.
00:26:54 Si ça descend en dessous de 2,1, ça veut dire que les générations ne sont pas renouvelées.
00:26:59 Quand l'homme et la femme qui ont conçu un enfant, maintenant, ce n'est pas nécessairement le cas, meurent,
00:27:03 eh bien, ils sont remplacés par deux enfants.
00:27:07 C'est ça que ça veut dire 2,1.
00:27:09 Or, si vous n'atteignez pas ce seuil de renouvellement des générations,
00:27:13 non seulement la population peut diminuer, d'ailleurs, ce n'est pas très grave,
00:27:16 on est en surpopulation, mais ça a un effet de vieillissement de la population.
00:27:21 Et quand vous descendez en deçà d'un certain seuil, démographe par exemple, de 1,5 enfants par femme,
00:27:25 la pente va être très difficile à remonter.
00:27:27 Personne n'en parle.
00:27:29 On sait dans l'histoire ce que ça peut donner quand les populations explosent,
00:27:33 et donc quand elles rajeunissent, ça donne des guerres, des révolutions.
00:27:36 Personne ne parle d'un univers démographique de la Terre entière.
00:27:39 Au Japon, par exemple, en Corée, on est en dessous d'un enfant par femme.
00:27:43 C'est irrécupérable.
00:27:45 Vous pouvez oublier le nom Corée.
00:27:47 Dans un siècle, la Corée va quasiment disparaître.
00:27:49 Pourquoi c'est irrécupérable ?
00:27:51 Parce qu'en fait, ça a des effets économiques d'auto-effondrement.
00:27:55 Imaginez demain que, par exemple, un Chinois va pousser les chaises roulantes de deux vieux Chinois,
00:28:01 quand il y aura 60% de la population chinoise qui sera extrêmement âgée.
00:28:05 Qu'est-ce qui va se passer en termes de psychologie, en termes de représentation de l'avenir,
00:28:08 en termes d'investissement, en termes de rapport à la technologie ?
00:28:11 Tout ça est quasiment irrécupérable.
00:28:13 C'est un phénomène massif, et donc merci au président de la République d'en avoir parlé pour une fois.
00:28:18 En même temps, on a l'impression que les femmes qui souhaitent avoir des enfants
00:28:23 ne sont pas pour autant très enthousiasmées par rapport aux propositions du chef de l'État.
00:28:27 Ça, c'est moins qu'on puisse dire. L'accueil était assez frais.
00:28:30 D'abord, il y a des réactions qui sont un peu dubitatives.
00:28:33 J'ai noté cette réaction d'un couple apparemment assez modeste qui disait
00:28:37 "Nous voulons bien avoir des enfants, mais nous ne sommes pas propriétaires,
00:28:40 nous n'avons pas d'argent, nous n'avons pas de solution de gare,
00:28:43 on travaille tous les deux et on rentre à 19h."
00:28:45 Alors, monsieur le président de la République, qu'est-ce que vous ne comprenez pas là-dedans ?
00:28:48 C'est une réaction un peu agacée.
00:28:51 Dans le Figaro, il y a une certaine Charline qui apparemment voulait des enfants avec son compagnon
00:28:55 et qui a appris que le président de la République voulait réduire la durée du congé parental
00:28:59 et elle dit "Je souhaitais un troisième bébé, bon là je vais peut-être renoncer."
00:29:03 Donc ça ne commence pas très fort, si vous voulez, l'effet d'entraînement des mesures du président de la République.
00:29:08 Ensuite, ces réactions sont assez compréhensibles. Pourquoi ?
00:29:12 Parce qu'il n'est question que de lutter contre l'infertilité en général,
00:29:15 il est question de revoir le congé parental en le réduisant, peut-être en augmentant la rémunération,
00:29:20 mais rien n'est chiffré, rien n'est précis.
00:29:22 Vous savez, en Macronie, c'est très simple, quand il s'agit de réduire les dépenses et les aides,
00:29:26 ça c'est très précis, mais en général, quand il y a des aides, ce n'est pas du tout précis.
00:29:29 Ensuite, ce réarmement démographique que nous présente Emmanuel Macron,
00:29:33 il ressemble vraiment à une capitulation nataliste quand on le regarde de près.
00:29:37 D'abord, le congé parental, mais pardon, mais ça n'a pas de rapport vraiment avec la démographie
00:29:41 ou qu'indirectement ou avec la natalité, parce que c'est surtout un enjeu d'égalité homme-femme.
00:29:45 Il a dit "on va le réduire et on va permettre aux hommes de mieux en profiter", mais ce n'est pas le sujet.
00:29:50 Si on regarde ce qui se passe en Allemagne, il y a 67% du revenu qui est pris en charge par un congé paternité.
00:29:58 67% du revenu. Et ça concerne les hommes et les femmes.
00:30:02 Ça n'a absolument pas enrayé le déclin démographique de l'Allemagne.
00:30:05 Donc on sait par avance que cette mesure n'aura pas d'effet.
00:30:07 Deuxième mesure incroyable, l'infertilité. Là aussi, c'est vraiment parler d'un problème qui est un problème grave,
00:30:13 qui concerne beaucoup de Français. 3,3 millions de couples en France qui ont du mal à avoir des enfants.
00:30:18 C'est un problème très douloureux, mais ça ne rate que très peu d'effet sur le taux de natalité.
00:30:23 Pourquoi ? Parce qu'en fait, il y a des pathologies parfois.
00:30:27 C'est présenté comme une maladie, on va lutter contre cette maladie qui provoque l'infertilité.
00:30:30 Mais en réalité, le facteur numéro un, c'est le recul de l'âge du premier enfant.
00:30:35 En fait, une fois que vous avez un enfant, vous pouvez avoir des enfants tard.
00:30:39 Par contre, si vous reculez l'âge du premier enfant, il y a une espèce de barrière biologique.
00:30:43 Dans le National Geographic, il y avait des données très importantes.
00:30:46 La fécondité maximale est aux alentours de 20 ans et on a complètement oublié ça.
00:30:50 Tomber enceinte pour la première fois, avant 30 ans, 85% de chance de tomber enceinte dans l'année.
00:30:55 Avant 30 ans, 35 ans, 66%. Donc ça descend. Et à 40 ans, 44%.
00:31:01 Or, on sait que les femmes, elles veulent reculer et c'est leur liberté, mais en même temps, elles rencontrent une barrière.
00:31:07 Donc, cette lutte contre l'infertilité n'aura que peu d'effet en réalité sur la relance démographique.
00:31:12 J'avais une autre question pour vous ?
00:31:15 Il me semble qu'il y en avait une, si vous voulez.
00:31:18 Alors, continuez.
00:31:20 Dernière question, en ce qui est interrogé, Charlotte. J'ai une petite question pour vous, ma belle Charlotte.
00:31:25 Oui, on peut se poser la question des solutions qu'il faudrait mettre en place pour vraiment relancer la natalité.
00:31:32 Une bonne politique de natalité.
00:31:33 Exactement. On peut écarter ce qui ne marche pas. En Hongrie, ils ont essayé de remettre des salaires pour les femmes qui restent chez elles.
00:31:40 C'est une solution tout à fait louable pour les femmes qui préféraient ne pas bosser et rester chez elles.
00:31:45 Mais enfin, ça n'a pas beaucoup d'effet. Ils ont dépensé beaucoup d'argent. Ils sont passés de 1,2 à 1,5.
00:31:49 Ils ne sont pas remontés vraiment proche du seuil de renouvellement des générations.
00:31:53 Il y a une autre solution aussi qu'on a, nous, expérimenté, qui ne marche pas du tout.
00:31:57 C'est-à-dire de réserver les aides à la natalité, les incitations financières et fiscales, les réserver aux familles les plus modestes.
00:32:03 C'est ce qu'a fait François Hollande. Alors, ça semblait de bon sens, parce que les gens les plus riches n'ont pas nécessairement besoin des allocations familiales.
00:32:09 Il y avait aussi ce mécanisme de caution familiale.
00:32:11 Dès lors que François Hollande a fait ça, tout de suite, la démographie s'est effondrée en France.
00:32:16 Le taux de natalité s'est effondré en France.
00:32:18 En fait, le grand démographe Alfred Sauvir expliquait parfaitement qu'une politique de natalité ne doit jamais être une politique sociale.
00:32:26 Parce que pour la nation, le fait que les gens riches et les gens pauvres aient des enfants, c'est bon pour la nation dans son ensemble.
00:32:36 Et donc, il y a quelque chose qui marchait très bien, c'est la politique de natalité française.
00:32:40 Ça permettait aux femmes françaises de travailler et d'avoir des enfants.
00:32:43 Pourquoi on l'a cassé ? C'est vraiment mystérieux.
00:32:45 Il faudrait évidemment revenir au caractère universel des allocations familiales,
00:32:49 remettre en place le caution familiale tel qu'il existait avant.
00:32:52 Ça marchait.
00:32:53 Et puis, une politique de la petite enfance.
00:32:55 Il faut des crèches.
00:32:56 Alors, le président Macron dit oui, il y aura 200 000 places de crèches en 2030, sauf que la profession est très peu attractive.
00:33:02 Il parle d'un service public de la petite enfance, sauf que la privatisation des crèches avance à vitesse grand V
00:33:09 et que ces entreprises veulent de moins en moins exiger de diplômes pour les gens qui sont recrutés,
00:33:14 et donc qui sont recrutés à un prix, à un salaire plus bas.
00:33:18 Et enfin, enfin, je pense qu'il faudrait évidemment aider les PME qui ont beaucoup plus de mal que les grands groupes
00:33:24 à gérer les politiques de natalité à l'intérieur, enfin, l'effet de la natalité dans leur rang.
00:33:30 Pour terminer, je pense qu'il faudrait surtout rompre avec des discours qui sont nihilistes et anxiogènes
00:33:35 et qui disent ne faites pas d'enfants parce que demain, c'est la fin du monde.
00:33:38 Quand j'étais jeune, "Nos Futurs" c'était un slogan de punk.
00:33:41 Là, c'est le slogan et de LV et de Davos, manifestement.
00:33:45 Un peu d'insouciance, un peu de légèreté dans cette vie.
00:33:48 Et de joie.
00:33:49 Charlotte, est-ce que la solution ne serait pas de libéraliser, de développer la PMA, la GPA ?
00:33:54 Je ne vois pas à quel moment ce serait une solution, outre le débat sur la PMA et la GPA eux-mêmes.
00:34:01 Je ne vois pas à quel moment ce serait une solution à une réponse de personnes qui ne veulent pas d'enfants,
00:34:05 soit pour des raisons d'individualisme, soit pour des raisons d'épanouissement personnel,
00:34:09 soit parce qu'ils ont besoin d'un accompagnement dans les premiers mois, dans les premières années de la naissance de l'enfant,
00:34:16 notamment économiquement.
00:34:18 Toutes ces questions-là, l'artificialisation de la procréation ne répondrait pas.
00:34:24 Et par ailleurs, je pense que sur le fond, il y a la question de l'élan vital,
00:34:28 de la nécessité de se survivre à soi-même, qui est là pour le coup une question qui dépasse la sphère politique seule.
00:34:34 Il y a un petit point, c'est le fait qu'il y ait de moins en moins chez les hommes de sécrétion de sperme liée à notre environnement.
00:34:43 Oui, mais ça, on en a parlé.
00:34:44 Oui, mais on a parlé de l'infertilité, mais là, en l'occurrence, c'est simplement lié à notre environnement,
00:34:52 avec une pollution chimique, donc on est victime de ça sans s'en rendre compte.
00:34:57 Le chef de l'État, il y a pensé à ça, justement, sur le côté de la fertilité.
00:35:02 Les femmes aussi, l'endométriose, etc., il y a beaucoup de sujets.
00:35:05 J'aimerais qu'on parle un peu de Karim Benzema, qui devrait quitter l'Arabie Saoudite.
00:35:09 Je ne sais pas si on aura le temps, avec vous d'abord, pour voir si on a le temps, on parle de Karim Benzema.
00:35:13 "Wauquisme", genre, "écriture inclusive", Marc Menand, "Si t'es contre la baïa, t'es raciste", pouvait-on lire, par exemple,
00:35:22 "Sur un mur, un soir de Wauqu-Parti", c'est comme ça que ça s'appelle en septembre,
00:35:26 à l'école supérieure de Paris-Saclay, ce sont des slogans antipolisques.
00:35:31 On a vu des chants anarchistes, une école sous influence.
00:35:34 On va voir avec vous comment cette future élite républicaine est désinformation,
00:35:40 on va dire, décérébrée par la cancel culture. Comment est-ce possible ?
00:35:43 Il faut rappeler que cette école normale, c'est en quelque sorte l'équivalent pour l'Église du séminaire.
00:35:51 C'est-à-dire qu'on forme, non pas les curés, mais les hussards noirs,
00:35:57 comme les instituteurs au début de la Troisième République, ceux qui vont tenir la République,
00:36:06 ceux qui vont faire en sorte qu'elle existe dans tous ses grands principes.
00:36:11 Il y a une sorte de fierté, il y a un engagement.
00:36:14 On n'entre pas théoriquement dans cette école-là comme on choisit une petite destinée
00:36:21 avec l'ambition d'une rémunération plus ou moins glorieuse.
00:36:26 Là, on veut servir l'État. Servir l'État, c'est grand, c'est beau.
00:36:30 Alors c'est extraordinaire parce que vous avez évoqué cette fête du début de l'année,
00:36:36 fête qui est organisée par les étudiants LGBTQ, on va bientôt utiliser une lettre supplémentaire.
00:36:46 On en a déjà plusieurs.
00:36:48 Les écolos, etc.
00:36:50 Et alors, c'est bien parce que vous dites, ça s'appelle la boueau-partie K.O.K.A.R.D.E.
00:36:59 C'est-à-dire que vous entrez dans la fonction publique.
00:37:02 Là où c'est la République dans toute sa puissance, donc la langue française.
00:37:07 Et vous faites une fête qui s'appelle la woke party K.O.K.A.R.D.E.
00:37:13 Déjà, il y a une anomalie dans ce que vous devriez représenter
00:37:19 et avoir au fond de vous dans les tripes.
00:37:21 Comment être dans la fierté de l'expression ?
00:37:25 Et après, vous avez eu raison, c'est de parler de ce qui se passe dans cette organisation.
00:37:31 Première chose, vous avez une sorte de comité d'inquisition.
00:37:34 Quelles seront les chansons qui seront entonnées ?
00:37:38 Alors moi, à mon époque, quand on était dans les grandes écoles, c'était les chansons payardes, etc.
00:37:43 Mais non, mais c'était rablaisien, c'était une sorte de joie de vivre.
00:37:47 Personne n'aurait pensé à la sexualité.
00:37:49 Les filles chantaient avec nous, il n'y avait rien.
00:37:51 Là, non.
00:37:52 Il faut s'apercevoir éventuellement s'il y a un propos qui peut blesser ou écorner l'image même de la femme.
00:38:00 Pas l'image de l'homme, parce que les chansons payardes, parfois, elles ont aussi des bons...
00:38:04 Non, non, que l'image de la femme.
00:38:06 Ça, c'est un premier point.
00:38:07 Après, il y a ces fameux slogans.
00:38:09 Si tu es contre la baïa, tu es raciste.
00:38:13 C'est quand même extraordinaire.
00:38:15 Vous représentez la République, la laïcité.
00:38:18 C'est-à-dire qu'au contraire, il devrait se dire, c'est formidable,
00:38:22 l'État est en train de faire en sorte que nous nous remplaçons
00:38:26 dans ce qui était les fondements même de la République.
00:38:29 Mais là, il est encore plus fou.
00:38:31 Rappelons, ce sont ceux qui sont là pour gérer le quotidien dans les institutions partout sur le territoire.
00:38:40 Tout le monde déteste la police.
00:38:43 Tout le monde déteste la police.
00:38:45 Voilà ce que l'on entonne dans une fête qui sacralise l'entrée dans cette grande école.
00:38:53 Et alors, c'est encore plus étonnant, c'est qu'ils sont tous plus ou moins mélanchistes.
00:38:58 C'est-à-dire que si vous avez...
00:39:00 -Mélanchoniste ?
00:39:02 -Oui, enfin moi je le fais plus court.
00:39:04 Pas la peine de perdre du temps.
00:39:06 -Mélange tout de toute façon.
00:39:08 -Mais si vous avez un petit hiatus, vous dites, ah tiens j'ai entendu Zemmour hier,
00:39:13 rien que d'avoir dit Zemmour, vous êtes un facho.
00:39:16 Ah mais vous êtes infréquentable, vous êtes mis à l'index.
00:39:20 Voilà où nous en sommes dans l'école de la République.
00:39:24 Or non seulement vous représentez ce qu'il y a de plus fâcheux théoriquement
00:39:30 dans l'idée même d'une démocratie, la République française,
00:39:34 et la démocratie c'est le débat.
00:39:37 Là, il n'y a pas de débat si vous êtes un tout petit pa pa pa pa pa pa interdit.
00:39:42 Après, il y a le côté, alors là vraiment sexiste.
00:39:45 C'est-à-dire qu'on est dans la mixité,
00:39:48 mais il est marqué si tu mets tes mains sur mes hanches, ma main sur la gueule.
00:39:54 Voilà, c'est-à-dire que dire à une copine, dis-donc t'es mignonne aujourd'hui,
00:40:00 comme il m'arrive de vous dire, ah vous êtes rayonnante ma chère Christine aujourd'hui,
00:40:04 ça c'est un propos sexiste, c'est un propos raciste.
00:40:08 -Mais je vous gifle aussi.
00:40:10 -Oui c'est vrai mais j'aime ça, alors ça s'arrange.
00:40:15 Et alors ça va encore plus loin, il y a des zones,
00:40:19 ils ont envisagé de faire des zones d'interdiction d'accès pour les cisgenres.
00:40:28 Vous savez bien ce que c'est qu'un cisgenre, vous qui nous écoutez un cisgenre,
00:40:31 ce sont les trois individus qui sont face à vous,
00:40:34 c'est-à-dire qu'ils se considèrent comme des mâles blancs
00:40:37 et ils n'ont pas de doute sur leur identité sexuelle.
00:40:40 Un cisgenre ne peut pas se retrouver partout au contact de jeunes dames,
00:40:45 des copines, ou avec des êtres vulnérables, on ne sait pas qui est l'être vulnérable.
00:40:51 Vous vous rendez compte ?
00:40:52 Alors néanmoins ça a fait un petit tapage, on a organisé un vote
00:40:56 et 66% des élèves se sont élevés contre cette mesure,
00:41:00 mais qui était quand même envisagée.
00:41:03 Un prof a été interpellé parce qu'il avait dit "mademoiselle",
00:41:06 mais quel est cet outrage, vous avez dit "mademoiselle".
00:41:09 On est en pleine, là je reprends le mot tout à l'heure de notre ami Mathieu,
00:41:14 on est en pleine épuration, c'est-à-dire qu'on est dans la suspicion permanente
00:41:19 d'être dans l'observation de la doxa dominante de cette "cancel culture"
00:41:27 et si vous n'avez pas cette appartenance bien revendiquée,
00:41:31 vous ne pouvez pas être le serviteur à venir de la Grande République française
00:41:36 avec cette image partout dans le monde de la liberté, de l'égalité, de la fraternité.
00:41:42 Vous vous rendez compte d'où on en est ?
00:41:45 Et ça va plus loin que ça, c'est que l'on a un professeur,
00:41:48 moi je l'aime beaucoup parce qu'il est très brillant, c'est Gilles Kepel.
00:41:51 Il a écrit des livres formidables, il est islamophobe,
00:41:55 pas islamophobe, il est spécialiste de l'islam,
00:42:00 et il est considéré comme islamophobe,
00:42:03 tout simplement parce qu'il pose des questions
00:42:06 que nous nous posons tous légitimement sur le rayonnement et l'influence de cette religion.
00:42:12 Et bien il avait encore deux ans à tenir sa chair,
00:42:16 elle lui a été supprimée parce qu'il offense ceux qui ont justement cette idée,
00:42:22 j'ai repris votre expression, un adverbe justement,
00:42:25 l'idée de servir avant tout l'identitaire.
00:42:32 Ce n'est donc plus dans l'école qui est là pour le collectif qui l'emporte,
00:42:37 mais simplement le petit particularisme et l'identitaire.
00:42:41 Voilà où nous en sommes, dans les grandes écoles,
00:42:44 j'aurais pu vous parler de Sciences Po, Grenoble, etc.,
00:42:46 il y avait toute une carte à égrener les situations.
00:42:49 C'est bien de s'arrêter quand même de temps en temps sur ces écoles,
00:42:52 et de cette école à l'école privée Stanislas, il n'y a qu'un pas.
00:42:55 On change d'ambiance.
00:42:56 On change d'ambiance, deux salles, deux ambiances, on en parle dans un instant.
00:42:58 Une petite parenthèse rapide quand même, même si on a peu de temps,
00:43:01 j'aimerais vous entendre un petit mot sur Karim Benzema, qu'on aime beaucoup,
00:43:04 qui est critiqué depuis plusieurs semaines en Arabie Saoudite.
00:43:08 Vous savez qu'il avait été parti en Arabie Saoudite,
00:43:10 il est critiqué sur place parce qu'il a été écarté par son club
00:43:14 et son entraîneur Marcelo Galliardo pour avoir manqué la reprise.
00:43:18 Il était attendu vendredi par le club, il ne s'est pas présenté.
00:43:21 Se trouvant à l'Île Maurice, il n'aurait pas pu rentrer à priori à cause du cyclone sur place.
00:43:25 Dans ce club de Jeddah, depuis au moins, depuis moins de six mois,
00:43:29 il avait déjà manqué plusieurs entraînements en fin d'année à cause d'une blessure au pied
00:43:34 qui n'a pas été confirmée par le club.
00:43:36 Bref, les rumeurs de son départ d'Arabie se multiplient.
00:43:40 Karim Benzema souhaiterait revenir en Europe.
00:43:43 Qu'est-ce que cela vous évoque ?
00:43:45 C'est amusant, c'est amusant.
00:43:47 Avoir cru trouver son bonheur en s'exilant en Arabie Saoudite,
00:43:49 il fallait y penser quand même.
00:43:50 Ou à tout le moins, il fallait savoir compter.
00:43:52 Et là, il revient, il veut revenir chez lui.
00:43:55 Dans un jeu, j'espère qu'il ne voudra pas islamiser la France
00:43:58 et ressentir enfin chez lui comme il l'était en Arabie Saoudite.
00:44:00 À moins qu'il le veuille déjà, mais je ne suis pas certain.
00:44:02 Guillaume Bigot.
00:44:03 J'hésite de savoir s'il fuit l'Arabie Saoudite parce qu'il a été victime d'islamophobie sur place,
00:44:09 de xénophobie, de racisme, je ne sais pas.
00:44:11 Peut-être que c'est son ami Darmanin qui lui manque aussi.
00:44:13 Marc.
00:44:14 Ce qui est extraordinaire, c'est que dans les vestiaires,
00:44:16 il était le premier à demander à ce qu'il y ait un instant de prière.
00:44:19 Et il a dit "je suis heureux de gagner l'Arabie Saoudite
00:44:23 parce que là enfin, je vais pouvoir vivre selon mes convictions.
00:44:27 Je serai un homme libre".
00:44:29 C'est extraordinaire.
00:44:30 C'est un peu comme ces jeunes filles qui sont parties là-bas en Syrie
00:44:34 et puis après, elles ont brûlé leur papier, mais il faut qu'elles reviennent tout en portant…
00:44:40 Charlotte.
00:44:41 Non mais il y a, outre la question du football et de ses intermoments avec le club,
00:44:48 en effet, il ne supportait pas la critique ici.
00:44:50 Il était impossible de le critiquer ici sans être islamophobe ou raciste.
00:44:54 Alors j'aimerais bien savoir quel est le qualificatif quand il est critiqué en Arabie Saoudite.
00:44:57 Ça m'intéresserait en fait.
00:44:58 On suivra ce dossier.
00:44:59 En tout cas, revenons en France.
00:45:01 Depuis que la ministre de l'Éducation nationale a parlé de la scolarisation
00:45:04 de ses enfants à l'école privée Stanislas, privée catholique sous contrat,
00:45:09 cette école est sous le feu des projecteurs et plusieurs accusations traînent dans le débat public
00:45:14 au point que la mairie de Paris a annoncé suspendre sa dotation.
00:45:17 Que se passe-t-il, Charlotte ?
00:45:18 Voilà, on entend beaucoup de bêtises.
00:45:20 Donc on va refaire les choses parce que, bon, on a tous compris qu'Amelie Oudéa Kastéra avait ses enfants à Stan.
00:45:23 Ça, ça n'a échappé à personne.
00:45:25 Mais là, en l'occurrence, les accusations, on va dire, ne sont pas liées directement.
00:45:28 Alors elle a mis en effet le projecteur sur cette école, mais il se trouve qu'il y avait des articles accusatoires
00:45:33 qui étaient sortis sur Stanislas en février 2023, qui accusaient l'établissement d'être, je cite,
00:45:38 sexiste, homophobe et autoritaire.
00:45:40 Et le ministre de l'Éducation nationale de l'époque, Pap Ndiaye, avait saisi l'inspection générale de l'éducation
00:45:46 et réclamé une enquête administrative.
00:45:48 Donc pendant deux mois, en gros, vous avez quatre inspecteurs qui ont été présents dans les locaux de Stanislas,
00:45:54 qui ont entendu une centaine de personnes, la direction, les professeurs, les éducateurs, les cadres administratifs,
00:45:59 les élèves et les parents.
00:46:01 Donc ils ont entendu beaucoup de monde et ils ont transmis leurs résultats à l'été 2023, cet été,
00:46:06 à la direction de l'établissement et à la rue de Grenelle, dans laquelle habitait désormais Gabriel Attal.
00:46:12 Ce rapport-là, il n'a pas été rendu public parce qu'ils ne sont jamais rendus publics,
00:46:17 ces rapports administratifs, c'est Mediapart qui a publié le rapport.
00:46:21 Alors j'entends partout que c'est le rapport de Mediapart, ce n'est pas le rapport de Mediapart,
00:46:24 c'est le rapport de l'inspection générale qui a été dévoilé par Mediapart.
00:46:28 Et dans ce rapport, il y a une liste de préconisations.
00:46:31 Mais d'abord, un, aucune confirmation des accusations initiales,
00:46:35 qui étaient dans la presse et qui ont provoqué le rapport.
00:46:37 Et deux, aucune demande de sanction à l'égard de l'établissement.
00:46:41 Il y a donc des recommandations, sans qu'on sache exactement ce que veut dire ce mot,
00:46:45 est-ce qu'il soit explicité, est-ce qu'une recommandation, c'est "est-ce qu'on viendra vérifier dans deux mois que vous l'avez fait",
00:46:50 est-ce que c'est un conseil, est-ce que c'est "nous on aurait fait comme ça, mais après tout, vous pouvez faire comme vous voulez".
00:46:54 On ne sait pas très bien.
00:46:56 Et ces recommandations, il y en a quelques-unes qui sont techniques, d'autres qui sont beaucoup plus précises
00:47:00 et qui concernent, bien au-delà de Stanislas, les établissements privés catholiques sous contrat.
00:47:07 Et alors réagissant, puisque en effet vous avez évoqué Anidal Goh, réagissant au bruit médiatique,
00:47:12 cette fois-ci, et non pas au rapport qui a été publié, la Ville de Paris a annoncé la suspension provisoire de son financement.
00:47:18 Alors pourquoi suspension provisoire ? Parce que c'est tout simplement la loi qui l'oblige à financer
00:47:22 tous les établissements qui participent du service public d'éducation, dont les établissements privés sous contrat.
00:47:28 Elle précise que c'est 1,3 million d'euros pour l'année 2023.
00:47:31 Alors le contribuable finance le service public d'éducation, dans lequel il y a les établissements sous contrat,
00:47:37 qui, je le précise quand même, coûtent moins cher que les établissements publics.
00:47:41 C'est très logique puisque les parents eux-mêmes donnent de l'argent.
00:47:43 Mais donc c'est simplement de l'argent qui finance tous les établissements,
00:47:47 donc elle n'aura pas le choix que de le financer quand même.
00:47:51 Donc c'est une réaction, là aussi, de communication.
00:47:54 Et on ne peut s'empêcher de remarquer que la mairie est moins gênée de financer d'autres associations
00:47:59 ou d'autres mouvements qui, eux, sont accusés parfois de commettre des actes illégaux,
00:48:05 en tout cas de les soutenir, je pense évidemment aux associations qui oeuvrent parfois en Méditerranée,
00:48:10 qui ont été accusés parfois de proximité, on va dire, gênante avec les passeurs,
00:48:16 pour favoriser l'immigration illégale. Je le note quand même.
00:48:20 Quelles sont les griefs que l'on retrouve dans le rapport et dans les médias
00:48:25 contre l'établissement Stanislas, concrètement ?
00:48:27 Alors ce rapport, il dit à la fois beaucoup de bien de l'établissement par le biais des gens qui ont été entendus,
00:48:32 et il cible certaines choses. Il évoque avant tout l'excellence des résultats,
00:48:37 et il précise une chose un peu intéressante, c'est un indice de position sociale
00:48:41 qui est supérieur au reste de l'académie d'Île-de-France, aux primaires et aux collèges,
00:48:45 mais inférieur en prépa. C'est-à-dire que les élèves qui arrivent en prépa,
00:48:49 ils ont un indice de position sociale inférieur.
00:48:52 Donc ça casse un peu l'idée d'un entre-soi total, notamment économique,
00:48:57 et je note par ailleurs que l'indice de position sociale est bien inférieur
00:49:00 aux établissements publics Henri IV ou Louis Legrand, précisons-le, quand même.
00:49:05 Ce n'est pas que ça le sujet, et je précise aussi que les gens riches ont le droit de mettre leurs enfants à l'école.
00:49:10 Je ferme la parenthèse.
00:49:11 Ensuite, il précise qu'il y a un manque de parité parmi les élèves.
00:49:15 Alors ça, ça m'a fait rire, maintenant on va aller chercher la parité parmi les élèves.
00:49:18 Donc il dit que le soulèvement de la mixité, puisque c'est dans les années 90 que Stan est devenu mixte,
00:49:23 n'est pas complètement abouti, puisqu'il n'y a pas de parité dans les élèves.
00:49:26 Donc il va falloir choisir maintenant les élèves en fonction de la parité.
00:49:28 Bon. Il note qu'il ne recueille aucun témoignage de propos homophobes tenus par les enseignants,
00:49:33 et seulement, ouvrez les guillemets, quelques retours font état d'interpellation de cette nature entre élèves.
00:49:39 Alors je précise que dans les stades de foot aussi, c'est pas à Stan,
00:49:42 dans probablement toutes les écoles, les cours de récréation du monde,
00:49:46 et probablement ne le font-ils pas sous le sujet des enseignants qui, eux, ne tiennent pas ses propos.
00:49:50 Donc là aussi, fin du dossier.
00:49:51 C'est intéressant de détailler, de préciser, parce qu'on lit un peu tout et n'importe quoi, comme vous dites.
00:49:54 Ensuite, il note des exigences vestimentaires plus grandes pour les filles.
00:49:57 Il y a beaucoup d'exigences vestimentaires à Stanislas.
00:50:00 On ne vient pas habiller comme on veut à Stanislas.
00:50:03 Les garçons, par exemple, doivent mettre des pantalons longs toute l'année,
00:50:06 les baskets sont interdites, les pulls doivent être sans capuche.
00:50:08 Et alors, il note que les exigences vestimentaires, la liste est plus longue pour les filles.
00:50:12 Et alors, la réponse du directeur de Stan, dans le rapport, puisqu'il avait été entendu, m'a fait rire.
00:50:17 Il a dit "oui, parce qu'elles sont plus créatives sur ce terrain".
00:50:20 Et j'ai trouvé la réponse parfaite, parce qu'en fait, on comprend très bien au moment où il le dit,
00:50:24 que c'est pas complètement faux.
00:50:25 D'ailleurs, on avait eu des débats sur les croc-toc, sur les abayas, de l'autre côté.
00:50:28 Donc c'est bien cette créativité-là.
00:50:31 Et par ailleurs, je note aussi qu'on exige de Stan qu'il respecte la différence.
00:50:35 Et bien, est-ce que le respect de la différence n'impose pas un traitement différent,
00:50:38 de situation différente, en l'occurrence, les tenues vestimentaires des filles et des garçons ?
00:50:42 Il note aussi que l'obligation d'assister aux cours de formation chrétienne n'est pas conforme à la loi.
00:50:47 Ça, c'est un des gros, gros points.
00:50:49 Précisant toutefois que les élèves y trouvent un intérêt, qu'ils soient catholiques ou non, dans leurs auditions.
00:50:54 Et ensuite, il y a une interrogation sur la réalisation effective du programme des enseignements,
00:50:58 en lien avec l'éducation à la sexualité.
00:51:00 C'est l'autre gros sujet.
00:51:03 Et par ailleurs, il note que les élèves aiment leur établissement dans leur immense majorité,
00:51:06 que les parents sont de deux catégories.
00:51:08 Soit des catholiques, des parents catholiques qui choisissent d'apporter cette formation en plus de l'instruction,
00:51:13 soit des parents non-catholiques qui acceptent pour bénéficier du reste,
00:51:17 c'est-à-dire autorité, excellence, exigence, résultat, qualité du climat scolaire,
00:51:21 ce qui aujourd'hui n'est pas rien.
00:51:23 Donc vous avez 14 recommandations qui suivent, qui sont parfois en effet techniques,
00:51:27 mais qui plus largement dessinent le retour d'une guerre,
00:51:29 qui est non seulement scolaire, mais beaucoup plus largement entre l'Église et l'État.
00:51:33 Je vous dis franchement, dans les recommandations, c'est très clairement cette guerre-là qui se dessine derrière.
00:51:37 Alors justement, quoi comprendre de ces attaques ?
00:51:39 Poser la catechèse, établir la distinction homme-femme,
00:51:43 ou parler d'éducation affective plutôt que sexuelle,
00:51:46 serait contraire donc aux valeurs de la République ?
00:51:50 Oui, c'est ce qui est expliqué dans le rapport, qui précise par ailleurs
00:51:52 qu'il ne faut pas qu'il y ait des propos tenus qui soient contraires aux valeurs de la République,
00:51:55 voire pénalement répréhensible.
00:51:57 J'aimerais vraiment qu'on explicite cette phrase, parce que pénalement répréhensible, je comprends très bien,
00:52:01 contraire aux valeurs de la République, sans les préciser, ça devient un peu compliqué.
00:52:04 Il y a trois gros sujets, on va dire, vous l'avez dit, la catechèse, donc l'instruction religieuse,
00:52:09 les enfants disent toujours "on va au cathé", ça s'appelle l'instruction religieuse.
00:52:13 Et alors la question qui se pose derrière, c'est comment exiger que ceux qui fondent la vision éducative
00:52:18 de cet établissement, à savoir l'anthropologie chrétienne,
00:52:21 donc c'est cette définition-là de l'anthropologie chrétienne qui fonde le projet éducatif de cette école,
00:52:27 qui par ailleurs réussit, notons-le quand même,
00:52:29 comment exiger que cette vision-là soit une donnée facultative dans un établissement qu'on peut ne pas choisir ?
00:52:38 Il est possible de ne pas aller dans cet établissement.
00:52:40 Donc ça, c'est la question évidemment qui se fonde derrière.
00:52:42 Il ne s'agit pas de... Dans ces cours, on n'expose pas les vérités de la foi auxquelles on oblige de croire.
00:52:49 Ce serait absurde. La seule exigence et la seule obligation, c'est la liberté de conscience.
00:52:53 Et là, tout le monde s'entend évidemment de là-dessus.
00:52:56 Dire à tous n'est pas obligé à croire, évidemment.
00:52:59 Et connaître cette instruction religieuse qui, par ailleurs, a irrigué ce pays pendant des siècles et des siècles,
00:53:06 ça n'est pas adhérer au plus profond de son cœur.
00:53:08 C'est deux choses différentes.
00:53:10 Simplement, comment est-ce qu'on peut prétendre sauver la liberté
00:53:14 en interdisant l'accès à la connaissance de cette instruction religieuse,
00:53:18 que d'autres en d'autres temps appelaient le fait religieux,
00:53:20 en précisant toutefois que c'est un choix qui est présenté à l'inscription et donc fait par les parents ?
00:53:26 Ce n'est pas imposé en plus de l'instruction dans un établissement qui ne dirait rien.
00:53:30 La transparence est totale sur ce terrain-là.
00:53:33 Il y a une phrase aussi qui est intéressante à noter.
00:53:35 Le rapport dit "l'accueil des élèves doit se faire sans distinction d'origine, d'opinion ou de croyance".
00:53:42 Mais à ça, il faudrait peut-être ajouter le corollaire.
00:53:45 Est-il possible d'exiger en retour le respect du projet éducatif présenté au moment de l'inscription ?
00:53:51 Est-ce qu'il est possible de mettre les deux jambes en même temps ?
00:53:53 Ensuite, il y a la question de l'éducation à la sexualité,
00:53:56 qui fait couler beaucoup d'encre dans la presse évidemment.
00:53:59 Il est précisé "grossesse non désirée, IST, VIH, SIDA, afin de ne pas porter atteinte à la santé des élèves".
00:54:05 Là encore, il y a une différence de vision dans l'éducation à la sexualité.
00:54:09 Il y a une vision éducation affective et l'éducation sexuelle.
00:54:13 Et Stanislas, comme l'Église catholique de manière assez générale,
00:54:17 préfère favoriser l'apprentissage de la maîtrise de la sexualité en amont
00:54:23 et donc la maîtrise affective de sa sexualité,
00:54:26 plutôt que de se limiter aux effets non désirés de cette sexualité.
00:54:30 Donc ça, en l'occurrence, pour des catholiques, ce n'est pas très original.
00:54:34 C'est assez connu et c'est par ailleurs aussi présenté au moment de l'inscription.
00:54:38 Je rappelle qu'il n'est pas obligatoire d'être scolarisé à Stan.
00:54:41 Et la dernière question, c'est la question des femmes et des violences sexistes.
00:54:45 Et là encore, l'égale dignité des personnes est évidente pour tous,
00:54:49 mais l'établissement refuse et assume de refuser que cette égalité devienne indifférenciation.
00:54:56 Et on comprend que c'est à partir de ce refus de l'indifférenciation que les avis divergent.
00:55:00 Ce n'est pas sur l'égale dignité des personnes, qu'ils soient hommes ou femmes, évidemment,
00:55:04 ni quels que soient les actes qu'ils posent. C'est la question de l'indifférenciation des sexes.
00:55:10 On le voit en permanence dans le débat public.
00:55:12 Il se trouve que Stanislas n'a pas les mêmes options sur ce terrain-là que Mediapart.
00:55:18 Il n'y a rien d'étonnant, aucune libération non plus, d'ailleurs.
00:55:21 Et il y a une phrase qui, moi, m'a beaucoup étonnée.
00:55:23 La place des garçons, qui sont plus nombreux dans certaines classes,
00:55:26 et une culture de la non-mixité, parce qu'il existe des classes non-mixtes,
00:55:30 qui peuvent favoriser un climat propice à l'homophobie.
00:55:33 Déjà, il n'y a aucune affirmation dans cette phrase.
00:55:35 Je veux dire, comprennent qui pourra.
00:55:37 Mais donc, on comprend derrière cette phrase, qui est quand même très nébuleuse,
00:55:40 que c'est évidemment la question de l'altérité sexuelle,
00:55:43 et de la compréhension de cette altérité, et de ce qui en découle,
00:55:46 qui est le cœur, on va dire, un des cœurs de la guerre.
00:55:50 Il faut aussi un projet éducatif pour renforcer l'égalité fille-garçon,
00:55:55 et le respect des différences.
00:55:57 Mais donc là, s'il faut respecter les différences,
00:55:59 à quel moment il faut que le respect de ces différences se fasse dans l'indifférenciation
00:56:02 entre les hommes et les femmes, et la question des violences sexistes.
00:56:06 Et alors là, c'est intéressant de se pencher sur le mot,
00:56:08 puisque là, en l'occurrence, c'est le refus d'un agenda politique.
00:56:11 On parle de lutte contre les violences tout court,
00:56:14 parce que l'anthropologie chrétienne, qui est au cœur du projet éducatif,
00:56:17 encore une fois, de Stan,
00:56:19 refuse le recours à la violence contre la dignité de toute personne.
00:56:23 Et on comprend que c'est derrière aussi le vocabulaire,
00:56:25 et Mathieu nous en parle tout le temps,
00:56:26 derrière le vocabulaire, vous avez aussi une vision anthropologique,
00:56:29 qui n'est pas la même à Stan qu'ailleurs.
00:56:31 Et la véritable question qui se pose, pour répondre en une seconde à votre question,
00:56:35 c'est est-ce que l'enseignement de l'Église tout court,
00:56:37 bien au-delà de Stan, et bien au-delà de tous les établissements privés,
00:56:40 devra prouver sa compatibilité avec les valeurs de la République,
00:56:44 qui évolue sans cesse, puisqu'on y intègre en permanence
00:56:47 la question, par exemple, de l'altérité sexuelle,
00:56:49 apparemment recoupe les valeurs de la République.
00:56:51 Qui les définit ? Selon quel gouvernement ?
00:56:54 Est-ce que ça change en fonction des gouvernements,
00:56:55 ou des gens qui sont placés dans les gouvernements ?
00:56:57 Par ailleurs, est-ce que ça relève du pénal ?
00:56:59 C'est pour ça que je vous citais cette phrase tout à l'heure.
00:57:01 Ou de la liberté de conscience, voire même d'expression ?
00:57:04 Il faudrait une bonne fois pour toutes discerner ces terrains-là.
00:57:07 Ce qui est sûr, c'est que derrière ce rapport, c'est bien la guerre,
00:57:10 une vieille vieille guerre, un autre guerre, Marc,
00:57:12 entre l'Église et la République,
00:57:14 qui se dessine vraiment de manière un peu stupéfiante.
00:57:17 - Excellente analyse.
00:57:19 Mathieu Bocoté, vous voulez souligner la double imposture de la gauche morale.
00:57:23 Alors d'un côté, on a Bruno Solo, et certains amis qui veulent,
00:57:27 appellent à manifester contre la loi immigration ce week-end.
00:57:30 Et de l'autre, on a LFI, qui après un super restaurant luxueux
00:57:34 dans le 6e arrondissement de Paris, va soutenir les SDF.
00:57:37 Qu'est-ce que vous voulez dire derrière tout ça ?
00:57:39 - Il y a deux éléments intéressants.
00:57:40 D'abord, Bruno Solo, je n'ai pas envie d'en dire du mal en tant que tel,
00:57:42 ne serait-ce que parce qu'il joue le rôle d'Ivan dans La Vérité si je m'en deux.
00:57:46 Et pour cela, je lui pardonne tout.
00:57:48 Mais je ne lui accorde pas néanmoins une forme de préscience morale et intellectuelle
00:57:52 qui fait en sorte que parce qu'il est Ivan dans La Vérité si je m'en deux,
00:57:54 dès lors, je suis obligé de penser qu'il est intelligent
00:57:56 quand il parle des choses de la cité.
00:57:58 Or, il était là pour nous expliquer qu'avec deux sans autres personnalités,
00:58:01 c'est un appel à manifester contre la loi immigration.
00:58:04 Je vais citer des extraits.
00:58:06 C'était sur la 5, évidemment, la chaîne de propagande du service public.
00:58:09 Il y en a d'autres, mais c'est la plus explicite.
00:58:11 Je vais avec quelques citations.
00:58:13 Pourquoi il s'oppose à la loi immigration ?
00:58:16 « Et puis mince, on est en France. On est en France, quoi.
00:58:20 Il y a une sorte de tradition de fraternité, d'accueil dans ce pays,
00:58:24 qui est bafouée et au nom d'un électoralisme assez effrayant. »
00:58:28 Phrase 1. On va décortiquer ça.
00:58:30 Phrase 2. « C'est indigne d'un gouvernement démocratique. »
00:58:33 C'est intéressant. Il peut définir, notre ami Bruno Solon,
00:58:37 la dignité du gouvernement démocratique.
00:58:39 « Une loi unique et presque illégitime. »
00:58:42 On n'est pas loin de Vichy, là, si je comprends bien.
00:58:44 « Quelle est la distinction entre presque illégitime et illégitime ? »
00:58:47 C'est intéressant.
00:58:48 « Puis en plus, je ne savais pas si c'était un économiste, ensuite,
00:58:50 parce qu'il nous dit qu'il faut distinguer entre les économistes,
00:58:53 les vrais économistes, qui condamnent la loi,
00:58:56 et pas les économistes idéologues de la fachosphère. »
00:58:59 Fin de la citation. « Qui sont-ils ? »
00:59:01 Qui sont les économistes idéologues de la fachosphère ?
00:59:03 Et peut-il m'expliquer sur quels critères il décide de distinguer les deux ? »
00:59:06 Je ne doute pas de ses compétences économiques, mais bon, passons.
00:59:09 Ensuite, on voit, ils sont tous sur le...
00:59:12 Il ajoute « On cherche un bouc émissaire aux difficultés du vivre ensemble. »
00:59:16 Je note qu'il reconnaît les difficultés du vivre ensemble.
00:59:18 C'est déjà surpris.
00:59:19 Ensuite, décortiquons ses affirmations.
00:59:22 Premièrement, il dit qu'il utilise tout simplement des mots dont le sens lui échappe.
00:59:26 Soyons sérieux.
00:59:27 C'est-à-dire qu'il utilise des mots de fachosphère.
00:59:29 Qu'est-ce que la fachosphère vient faire là-dedans ?
00:59:31 Donc, il utilise des mots à la manière de marqueur de signalement moral.
00:59:35 « Regardez, j'appartiens au bon camp.
00:59:37 Regardez, j'utilise les mots qui témoignent de mon humanisme,
00:59:39 à la différence de vous, les pechnos, bouseux, qui pensez autre chose. »
00:59:43 Deuxièmement, c'est le plus intéressant, l'appel à la France et l'appel à la tradition.
00:59:47 Ce qu'il nous dit, c'est que pour que la France reste la France,
00:59:49 ah, ça revient, elle doit accueillir toujours plus d'immigrés.
00:59:53 Donc, pour que la France demeure la France, il faut toujours plus d'immigrés.
00:59:56 Il fallait y penser. Mais lui, il y a pensé.
00:59:59 Et en dernière instance, il fait mépris pour la démocratie
01:00:01 parce qu'il dit que tout ça, c'est par pur électoralisme.
01:00:03 Je suppose donc qu'il considère que la majorité de la population
01:00:06 souhaite une loi plus forte en matière d'immigration.
01:00:10 Dès lors, il serait intéressant que Bruno Solow nous explique,
01:00:14 je me trompe de nom encore une fois,
01:00:15 il serait intéressant qu'il nous explique pourquoi la population désire une telle loi
01:00:18 et pourquoi le pouvoir cherche à y répondre.
01:00:21 - Et ce n'est pas son lien avec le camping improvisé en plein Paris
01:00:24 de Mathilde Panot et de certains de ses amis de gauche hier soir.
01:00:27 - C'est une belle scène, en fait.
01:00:28 D'abord, elle avait faim. Je la comprends, moi aussi, j'ai toujours faim.
01:00:31 Donc, elle était dans un bon resto avant d'aller faire son expérience tourisme SDF.
01:00:35 Parce qu'elle voulait ensuite... Bon, elle a un peu menti.
01:00:37 Parce que ce qu'on a compris, c'est qu'elle a dit
01:00:39 « Je regarde la conférence du président de la République à partir du camping. »
01:00:43 Mais ce n'était pas exactement vrai.
01:00:44 C'était plutôt à partir d'une bonne brasserie du 7e,
01:00:46 mais une fois, le ventre bien plein.
01:00:48 On a bu un peu quand même, parce qu'il faut se préparer à traverser les épreuves.
01:00:51 Il y a eu l'épreuve tourisme SDF.
01:00:53 Vivons avec eux le temps d'une soirée pour savoir ce que cela représente.
01:00:57 Qu'est-ce que c'est, sinon, encore une fois, du signalement moral à l'État pur.
01:01:00 Plus encore, Madame qui accueille l'immigration massive, qui plaide en sa faveur,
01:01:04 crée les conditions d'une crise véritablement sanitaire à Paris, d'une crise réelle.
01:01:09 Et ensuite, elle va embrasser tout cela en disant
01:01:11 « Regardez, je vous aime dans le désastre que j'ai contribué à créer. »
01:01:14 Sur quoi c'est une authentique femme de gauche.
01:01:16 - Une posture morale de la gauche.
01:01:19 Merci Mathieu, merci Guillaume, Charlotte, Marc, Menon.
01:01:22 L'heure dépend d'eux. Merci à tous.
01:01:25 Merci.
01:01:26 Merci.

Recommandations