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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:0019h, ravie de vous retrouver ce soir, d'abord l'info avec la belle Maureen Vindal, bonsoir Maureen.
00:00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la une de l'actualité dans l'affaire des accusations d'agressions sexuelles au collège lycée Notre-Dame de Bétarame.
00:00:14François Bayrou l'assure, il n'est jamais intervenu dans cette affaire, ni de près ni de loin.
00:00:19Devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre affirme qu'en 1998, le gouvernement Jospin avait été tenu informé.
00:00:26Pour autant, il juge inimaginable qu'il n'y ait pas eu de signalement et de poursuite après ces graves accusations.
00:00:31L'Etat condamné par la justice administrative a payé 75 000 euros d'amende aux héritiers d'Yvan Colonna.
00:00:37L'Etat est accusé de manquement fautif de l'administration pénitentiaire après l'agression mortelle du militant corse par un co-détenu à Arles en 2022.
00:00:45L'Etat a proposé 40 000 euros mais la famille a refusé cette proposition et a donc saisi la justice.
00:00:51Volodymyr Zelensky appelle à des pourparlers qui tapent sur la guerre en Ukraine.
00:00:54L'UE, le Royaume-Uni et la Turquie doivent participer à ces discussions, selon le président ukrainien.
00:00:59Une déclaration qui intervient alors que Moscou et Washington s'entretiennent à Riyad.
00:01:03Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a déclaré que tout le monde devra avoir une place à la table des négociations, y compris l'Union européenne.
00:01:11Merci beaucoup à Morène et au sommaire ce soir.
00:01:14Justement Washington et Moscou ont renoué le dialogue lors de pourparlers à Riyad en Arabie Saoudite aujourd'hui, sans l'Ukraine et sans l'Europe.
00:01:25Objectif chercher une solution de paix à six jours du troisième anniversaire de la guerre en Ukraine.
00:01:31Les Etats-Unis veulent-ils uniquement faire plaisir à Vladimir Poutine ?
00:01:36Si les dirigeants européens ont exhorté les Etats-Unis à rester impliqués dans la sécurité en Europe,
00:01:43en quoi les Européens sont-ils condamnés à voir l'histoire se jouer sans eux ?
00:01:48L'Europe, spectatrice, est-elle prise en étau ? L'édito de Mathieu Boccote.
00:01:54Les Européens semblent pour l'instant en désaccord quant à l'envoi de troupes sur le terrain en Ukraine.
00:02:00Trois ans de guerre sans trouver la paix, l'Europe a-t-elle la solution ?
00:02:04L'Europe veut garantir la sécurité de l'Ukraine et si c'était au risque de reprendre la guerre de plus belle,
00:02:09l'envoi des troupes en Ukraine souhaité par certains dirigeants européens va-t-elle nous faire basculer dans la guerre ?
00:02:16Pourquoi personne ne croit en la volonté européenne de faire la paix ?
00:02:20La France peut-elle entrer en guerre ? Les mousquetaires vous donnent leur avis ce soir.
00:02:26Alger a refusé d'admettre sur son sol un de ses ressortissants que la France voulait expulser en application d'une décision de justice.
00:02:34Selon Alger, l'homme n'avait pas de laissé-passer consulaire.
00:02:38Il avait en revanche une carte d'identité algérienne et dans ce cas, pas besoin de laisser passer consulaire.
00:02:43Comment expliquer que la France soit prête à grincer des dents contre les Etats-Unis en Ukraine mais pas contre l'Algérie qui ne respecte pas la France ?
00:02:53L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:56Robert Ménard est-il l'exception française ? Le justicier ou le fauteur de troubles ?
00:03:02Celui qui ne veut pas respecter la loi ou celui qui a une longueur d'avance sur la loi ?
00:03:06Le maire de Béziers a été convoqué par le procureur de la République aujourd'hui dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité qu'il a finalement refusée.
00:03:18Il sera convoqué ultérieurement au tribunal.
00:03:20Comment comprendre cette loi qui oblige un maire à marier un OQTF qui ne devrait donc pas être en France ?
00:03:27Le regard de Marc Menand.
00:03:30Une agression en plein Paris dimanche a vivement fait réagir la gauche.
00:03:35Une vingtaine de personnes encagoulées sont entrées dans un immeuble où se trouve une association de travailleurs immigrés de Turquie.
00:03:42Élus de la ville de Paris, CGT ou encore plusieurs personnalités politiques de gauche se sont révoltés en dénonçant une agression fasciste.
00:03:51Ils ont condamné avec virulence cette agression.
00:03:54Mais plusieurs internautes s'interrogent sur le fait que ces mêmes élus parisiens, ces mêmes politiques de gauche n'ont jamais réagi à la mort d'Elias.
00:04:04Tu es en plein Paris.
00:04:06La mort de Lola.
00:04:07Tu es en plein Paris.
00:04:09La mort de Philippine.
00:04:10Tu es en plein Paris.
00:04:11Pourquoi ? Des décryptages de Charlotte Dornelas.
00:04:14Et puis nous parlerons de la vive émulation politique qui se dresse à droite.
00:04:19Bruno Rotaillot et Laurent Wauquiez briguent la présidence de LR.
00:04:23La droite reprend-elle des couleurs ?
00:04:25Quels sont les enjeux du débat à venir ?
00:04:27L'édito de Mathieu Bocoté.
00:04:29Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
00:04:41Le groupe terroriste du Hamas a annoncé que les corps des enfants Bibas et de leur mère seront remis à Israël ce jeudi.
00:04:56On ne sait pas si c'est vrai mais nos pensées se tournent vers cette famille devenue un véritable symbole en Israël et partout ailleurs.
00:05:05Un symbole de l'amour inconditionnel d'une mère contre la cruauté humaine.
00:05:10Kfir et Ariel ont été enlevés à l'âge de 4 mois et 4 ans.
00:05:14Symbole de l'innocence contre la barbarie.
00:05:17Nous pensons aujourd'hui non seulement à cette famille Bibas mais également aux otages restés à Gaza ainsi qu'aux peuples israéliens.
00:05:27Dans un instant on parlera aussi des suites de Sarah Knafo hier avec ses révélations sur la FD.
00:05:36La réaction d'un ministre délégué à la francophonie, on en parle dans un instant.
00:05:42D'abord Mathieu Bocoté, l'actualité est très vive ce soir.
00:05:46C'est aujourd'hui qu'a commencé en Arabie Saoudite les discussions et négociations entre la Russie et les Etats-Unis à propos de l'avenir de l'Ukraine.
00:05:55A travers elle plusieurs considèrent que les deux empires décident aussi du sort de l'Europe.
00:06:01Est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'on est devant le Yalta du XXIe siècle ?
00:06:08C'est votre première édite.
00:06:09Alors je crois que c'est effectivement la question qu'on se pose parce que la question de l'Ukraine,
00:06:13ici qui est une question à part entière, une question essentielle,
00:06:16sert aussi et pour les Russes et pour les Américains de prétexte pour définir ce qu'on appelle une nouvelle architecture de sécurité en Europe.
00:06:26Pour fixer en fait les termes d'un nouvel ordre à définir en Europe mais pas seulement.
00:06:33Et surtout pour liquider les derniers restes d'un ancien ordre international auquel nous étions habitués.
00:06:39Donc deux puissances, la Russie et les Etats-Unis, regardent la situation et disent comment allons-nous fixer de nouvelles règles.
00:06:46Donc on n'est pas comme en 1945 le partage des zones d'influence, à tout le moins pas maintenant.
00:06:51On n'est pas dans le partage des territoires mais on est dans cette idée qu'il faut un nouvel ordre auquel les Européens devront probablement consentir
00:06:58mais ils ne sont pas invités pour l'instant à participer à sa définition.
00:07:03Je note que dans cette séquence nous sommes dans une triple liquidation.
00:07:07La liquidation de l'ordre wilsonien de 1918.
00:07:11L'ordre wilsonien c'est avec la fin de la première guerre mondiale, la liquidation des empires européens,
00:07:17l'empire austro-hongrois, l'empire ottoman aussi, d'une certaine manière l'Allemagne telle qu'elle se présentait à nous à l'époque,
00:07:23et le remplacement de cet ordre impérial par un monde fait de nations en voie d'autodétermination.
00:07:30Là qu'est-ce qu'on voit, j'y reviendrai, c'est effectivement le retour des empires.
00:07:34Les empires liquidés un siècle plus tard renaissent sous la forme souvent de puissantes civilisations.
00:07:40Deuxièmement, c'est la fin de l'ordre de 1945 où on espérait dans la construction onusienne être capable de réguler les conflits dans le monde.
00:07:48Donc il y a les conflits mais tout sera régulé dans le cadre onusien avec cette espèce de grand fantasme des casques bleus
00:07:55et puis c'était l'idée qu'il fallait transformer tout conflit en ultimement un conflit à résoudre par le droit.
00:08:00C'est derrière nous aussi.
00:08:01Et la fin de l'ordre de 1989, avec la chute de l'URSS du mur de Berlin,
00:08:06avec cette idée que c'était un monde sous le signe d'une gouvernance globale, régulée par le droit, régulée par le commerce,
00:08:15un monde qui liquiderait la guerre une fois pour toutes comme si la guerre, comme si les tensions entre les peuples, les civilisations, étaient derrière nous.
00:08:22Cette illusion, on savait depuis longtemps qu'elle ne tenait plus, mais là aujourd'hui plus personne ne peut s'y accrocher
00:08:29sauf évidemment les derniers européistes, mais on en reparlera.
00:08:32Qu'est-ce qu'on voit en fait? C'est une vieille évidence qui remonte à la surface.
00:08:36La guerre n'est pas un moment dans l'histoire longue de l'humanité, elle appartient à la définition même de la condition humaine.
00:08:41Donc tant qu'il y aura deux unités politiques sur Terre, il y aura la possibilité d'un conflit entre ces deux unités politiques
00:08:47et s'il y avait un monde avec une seule unité politique, la possibilité de la sécession ferait en sorte que la guerre apparaîtrait aussi comme possibilité.
00:08:53Prenons cela comme une évidence, comme le mal insurmontable lié à la condition politique des hommes.
00:08:58Alors, il y a ensuite des questions très pratiques qui vont se poser dans les prochains jours, sur les prochaines semaines, les prochains mois.
00:09:05Premièrement, on en parle aujourd'hui, la question des sanctions.
00:09:08Depuis plusieurs mois, de plusieurs années maintenant, la Russie est la cible de sanctions.
00:09:13La Russie le dit aujourd'hui, elle espère en l'espace de quelques semaines, quelques mois, lever l'essentiel des sanctions qui pèsent sur elle,
00:09:21ce qui veut dire qu'elle doit faire des sacrifices de son côté.
00:09:23Aujourd'hui même, les autorités européennes en appellent de leur côté à de nouvelles sanctions contre la Russie.
00:09:28Que faire de ces sanctions dont l'Europe a été à bien des égards la victime collatérale ?
00:09:33Il ne faut jamais oublier de ce point de vue que l'Europe a joué à la roulette belge avec les sanctions contre la Russie,
00:09:39c'est-à-dire six balles dans le canon et on tire, on regarde ce que ça donne.
00:09:42On se souvient de l'inflation, de l'EDF, je baisse, j'éteins, je décale, etc.
00:09:46Exactement, donc vous avez raison, l'Europe a payé le prix des sanctions qu'elle voulait administrer à la Russie.
00:09:51Deuxièmement, la question des concessions territoriales.
00:09:54Rappelez-vous, il y a quelques mois encore, quelques années assurément,
00:09:57quelques mois on disait que l'Ukraine doit non seulement reconquérir le territoire perdu,
00:10:01mais regagner l'acclimé et certains espéraient, à la manière des ultimes néoconservateurs,
00:10:07que les défaites de la Russie feraient tomber Poutine et permettraient une démocratisation accélérée de la Russie.
00:10:13On constate que ce n'est pas le cas aujourd'hui, que ce ne sera pas le cas demain, non plus qu'après-demain.
00:10:18Il va falloir accepter demain des concessions territoriales,
00:10:22ce qui est contraire complètement à la logique qui était la nôtre depuis plusieurs décennies.
00:10:29Désormais, la force va créer une réalité et le droit va l'enregistrer.
00:10:34Autrement dit, l'intégrité territoriale des États n'est plus l'évidence que l'on croyait.
00:10:40C'est le retour des rapports de force dans leur pure brutalité dans le monde.
00:10:44De l'autre côté du monde, en Amérique du Nord, les Américains remettent en question eux-mêmes
00:10:50le droit à l'intégrité territoriale des pays lorsqu'ils veulent par exemple s'emparer militairement du Groenland.
00:10:54Deux empires avec des ambitions territoriales, militaires envisagées.
00:10:59C'est vraiment un monde nouveau.
00:11:01Alors, on pourrait se dire, quel sera le sort de l'Ukraine dans tout ça ?
00:11:04Que reste-t-il pour l'Ukraine ?
00:11:06Zelensky se dit, est-ce qu'on pourrait participer à la négociation qui nous concerne, s'il vous plaît ?
00:11:11Une négociation sur l'Ukraine, sans les Ukrainiens, est-ce que ce n'est pas un problème ?
00:11:15Et les puissances, notamment les Russes, disent, ça viendra.
00:11:19Mais pour l'instant, vous n'êtes pas les bienvenus.
00:11:22L'argument donné, manque pas de sel, c'est lorsqu'on entend Poutine dire,
00:11:26est-ce que Zelensky est vraiment légitime comme président de l'Ukraine ?
00:11:30Parce que son élection aurait dû être renouvelée au mois de mai, mais c'est la loi martiale, donc il n'y a pas d'élection.
00:11:34Est-ce vraiment un président légitime, Zelensky, dit Vladimir Poutine ?
00:11:38C'est quand même, ça manque pas de culot.
00:11:40À ce niveau, la Russie donner des leçons de démocratie à l'Ukraine, OK.
00:11:44Quoi qu'il en soit, il y a une part, au-delà de cet espèce d'argument qui relève de la pure provocation,
00:11:49là où il y a une vérité qui se révèle, c'est qu'on disait depuis longtemps,
00:11:53c'est une guerre, certes, entre l'Ukraine et la Russie, mais c'est aussi une guerre entre l'Ukraine et le monde occidental.
00:11:58Et la Russie est le terrain de cette guerre, l'Ukraine est le terrain de cette guerre,
00:12:03et on envoie un peu la confirmation ici.
00:12:05C'est-à-dire, on dit aux Ukrainiens, vous reviendrez vous manifester lorsque ce sera votre tour,
00:12:10mais pour l'instant, vous n'êtes pas nécessaire. C'est ce qu'on pourrait appeler...
00:12:14Et d'ailleurs, les Russes disent, jamais l'Ukraine ne pourra adhérer à l'OTAN, on le savait.
00:12:19Elle peut adhérer éventuellement à l'Union européenne, ça nous dérange pas.
00:12:23Ce qui nous ramène au début du conflit, quand on parlait de l'éventuelle finandisation de l'Ukraine,
00:12:28c'est-à-dire un État tampon, un État qui serait lié au monde occidental,
00:12:32à bien des égards, mais qui serait une zone de neutralité, non engagée dans l'OTAN,
00:12:36qui permettrait à la Russie de reconstituer son empire, sa logique sur ce qu'elle appelle l'étranger proche.
00:12:43Que dit la Russie depuis des décennies ?
00:12:45Oui, absolument, c'est le point de tension depuis la fin de la guerre froide.
00:12:48Qu'est-ce qu'on voit à travers tout ça ? J'y reviens, c'est l'ordre international de notre temps qui se dévoile.
00:12:53Un ordre avec plusieurs empires, un ordre avec plusieurs zones de puissance,
00:12:57un ordre sans règle universelle, un ordre dans lequel les Européens sont pour l'instant plutôt absents pour différentes raisons.
00:13:04Ces négociations sans l'Europe ne sont-elles pas l'occasion pour elle de sortir de sa torpeur ?
00:13:11C'est ce que disent les européistes fervents, mais on verrait que ce n'est pas si simple que ça.
00:13:16Qui sont les Européens en question ?
00:13:18J'y reviens dans un instant. En fait, l'histoire, cela dit, de l'effacement de l'Europe.
00:13:21Imaginons-nous, il y a un peu plus d'un siècle, puis même avant ça, l'Europe était le continent au cœur du monde.
00:13:26L'Europe, depuis le 15e siècle, s'est déployée à travers le monde, a structuré le monde à partir de sa réalité.
00:13:32De 1492 à la fin du 20e siècle, avec la création des États-Unis autrefois, l'Europe, devenue l'Occident, c'est la civilisation au monde.
00:13:41Qu'est-ce qu'on a vu en l'espace d'un siècle ? C'est l'autodestruction de la civilisation européenne.
00:13:46D'abord, la guerre civile européenne, pour reprendre la formule d'un historien de 1914 à 1945,
00:13:51l'autodestruction de l'Europe avec deux guerres mondiales qui vont se poursuivre par ailleurs avec la guerre froide.
00:13:57La décolonisation, ne l'oublions pas, c'est la perte de la puissance impériale de l'Europe.
00:14:01Il fut un temps où l'Europe dominait militairement à travers le monde et assumait sa souveraineté partout.
00:14:06L'Europe a consenti à la décolonisation, elle a renoncé à exercer sa puissance à travers le monde,
00:14:12mais elle a oublié une chose, c'est qu'au moment où l'Europe renonçait à ses empires, de nouveaux empires se constituaient.
00:14:17Au moment de la guerre froide, les Russes avaient leur propre empire, il ne faut pas se tromper,
00:14:21c'était derrière le pacte de Varsovie, c'était l'Europe de l'Est, c'était l'empire du communisme.
00:14:24Et les Américains, sous les traits de la croisade démocratique, ont aussi exercé un impérialisme post-1945.
00:14:32Donc l'Europe renonçait à l'impérialisme, mais d'autres empires naissaient,
00:14:36mais l'Europe ne voulait pas les reconnaître comme tels, parce qu'elle les voyait comme des protecteurs ou comme des ennemis lointains.
00:14:41Par ailleurs, c'est une période où la contre-colonisation commençait.
00:14:45La contre-colonisation avec les vagues migratoires en Europe, avec aussi la poussée de l'islam.
00:14:49Donc il y a toujours une puissance dominante.
00:14:51L'Europe a voulu, dans la deuxième moitié du XXe siècle, renoncer à la puissance.
00:14:55Ce qu'elle a constaté, c'est que la puissance, elle la subissait, elle s'exerçait sur elle.
00:15:00Elle a cru au commerce, elle a cru au droit, elle a renoncé à son identité civilisationnelle.
00:15:04Aussi, le point culminant de ça, c'est 2005.
00:15:062005, au moment de la discussion sur la constitution européenne,
00:15:09le refus de mentionner les racines chrétiennes de l'Europe,
00:15:12parce que ça fait en sorte que l'Europe ne serait pas assez inclusive pour tout le monde.
00:15:16Donc l'Europe, pour se constituer, effaçait sa marque spécifique.
00:15:19Ça ne donne pas des nations fortes ou des empires forts.
00:15:22Et on pourrait même dire que, par ailleurs, politiquement, l'Europe, on dit, l'Europe devrait se mobiliser.
00:15:26Mais l'Europe, c'est des intérêts très contradictoires en ce moment.
00:15:29Si vous êtes un balte, si vous êtes un polonais, vous n'avez pas le même regard sur la Russie
00:15:34que si vous êtes un portugais, si vous êtes un français, si vous êtes un italien.
00:15:38Donc comment, quand on dit que l'Europe doit se manifester dans ce conflit,
00:15:42doit-elle le faire à partir de l'intérêt du monde tel qu'on pense chez les baltes,
00:15:47en Pologne, au Portugal ou en France?
00:15:50D'ailleurs, tous n'étaient pas invités hier soir.
00:15:52Ce n'est pas un détail non plus.
00:15:54Ce n'est pas un détail parce qu'on était conscient que les intérêts étaient contradictoires.
00:15:57Et je note que derrière cela, plusieurs se disent, mais la guerre est imminente, la guerre est imminente.
00:16:02Les Russes ne veulent pas simplement prendre l'Ukraine, on le sait,
00:16:05mais ils veulent s'emparer de l'Europe au grand complet.
00:16:07Ils justifient alors dans leur esprit l'idée de l'unité européenne enfin désirée,
00:16:10comme si finalement la guerre à l'Est devenait le prétexte de la fédéralisation à l'Ouest.
00:16:16Tout ça est bien récent, en tout cas.
00:16:18Finalement, dernière question, Mathieu Naudy, revenons à les négociations de Riad.
00:16:22N'acte-t-elle pas un changement d'époque, une histoire qui se déroule sous nos yeux?
00:16:27Vous avez tout à fait raison, je pense que c'est ça.
00:16:29Devant nous aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit?
00:16:31Retour vers l'âge impérial, je l'ai dit.
00:16:33Fin de l'universalisme juridique et moral, il va falloir le reconnaître.
00:16:36L'Europe qui se définit simplement par le culte de l'État de droit
00:16:39va devoir un jour se demander, est-ce qu'elle n'a pas autre chose que l'État de droit
00:16:43pour avoir une identité, pour avoir une puissance?
00:16:45Et ça, pour l'instant, c'est la question à laisser de côté.
00:16:47Je note par ailleurs que la scène qu'on voit en ce moment,
00:16:49elle est le théâtre d'une double instrumentalisation.
00:16:53D'un côté, dans nos démocraties, la crise ukrainienne permet aux camps de l'extrême centre
00:16:59que l'on connaît, la mouvance qui est en fait très, très, très patriotique pour l'Ukraine,
00:17:04mais absolument antinationale pour la France.
00:17:06L'extrême centre nous dit, tous ceux qui ne sont pas d'accord avec notre lecture des événements,
00:17:10vous êtes des traîtres.
00:17:11Vous êtes soumis à Trump, vous êtes soumis à Poutine, vous êtes des lâches, vous êtes des traîtres.
00:17:16Donc, c'est l'instrumentalisation de la crise en Ukraine pour dire,
00:17:20il faut mater les dissidents à l'intérieur.
00:17:22Et de l'autre côté, je l'ai dit, c'est l'instrumentalisation de cette crise
00:17:26pour justifier la fédéralisation accélérée de l'Europe en disant,
00:17:30il nous faut, par exemple, on va nous dire,
00:17:32il nous faut intervenir en Ukraine, avoir des troupes européennes
00:17:36qui assuraient la protection au terme des accords de paix.
00:17:40On nous dit sous drapeau européen.
00:17:43Pas le temps, mais avec un drapeau européen.
00:17:45Je ne savais pas l'existence de l'armée européenne.
00:17:47Si elle existe, c'est bien à mon insu, comme dirait l'autre.
00:17:50Donc, on est ici devant une volonté de s'emparer d'une crise
00:17:54pour diminuer encore plus l'existence des nations
00:17:57et constituer cette Europe souveraineté, cette Europe puissance,
00:18:00cette Europe impériale, à laquelle rêvent l'extrême-centre,
00:18:03à laquelle rêvent les héritiers de Jean Monnet,
00:18:05à laquelle rêvent des gens comme Raphaël Glucksmann.
00:18:07Et de ce point de vue, c'est, c'est presque un écho à ce que dit G. Levens,
00:18:12les peuples européens disent, s'il vous plaît,
00:18:14on ne veut pas davantage d'empire européen,
00:18:17pourrions-nous préserver notre existence nationale?
00:18:19Certains disent, profitons de cette crise pour dire, on existe,
00:18:22et en disant qu'on existe, permettre à la caste de survivre un dernier moment,
00:18:25la caste européiste, qui dit, qui prend prétexte de cette guerre
00:18:28pour préserver, maintenir ses privilèges et défendre à tout prix.
00:18:31La question que tout le monde se pose ce soir,
00:18:34on va se la poser dans un instant, on fera un tour de table,
00:18:37a-t-on un pied dans la guerre? Va-t-on vers la guerre?
00:18:41Si on en voit des troupes au sol, on en parle dans un instant,
00:18:44on fera un tour de table.
00:18:46Gabriel Cluzel, âgé, a refusé d'admettre sur son sol
00:18:52de ses ressortissants que la France voulait être expulsée
00:18:56en impliquant une décision de justice.
00:18:58Selon Alger, l'homme n'avait pas de laissé-passer consulaire.
00:19:02Il avait en revanche une carte d'identité algérienne
00:19:06et dans ce cas, pas besoin de laisser passer consulaire.
00:19:09Comment expliquer que la France soit prête à grincer des dents,
00:19:13on vient de le voir avec Mathieu Bocoté, en Ukraine,
00:19:16mais pas contre l'Algérie qui ne respecte pas la France?
00:19:21Vous avez raison, c'est la seule question ce soir.
00:19:24Je serais peut-être encore plus dure que vous,
00:19:27je dirais jusqu'à quand la France va-t-elle se laisser humilier
00:19:30par l'Algérie? Il s'agit cette fois d'un Algérien de 30 ans
00:19:34qui avait été condamné en mai par le tribunal de Tonnan-les-Bains
00:19:37à 6 mois de prison pour vol, recel et port d'armes blanches
00:19:41avec plusieurs faits à son actif.
00:19:44A sa sortie de prison, le préfet de Savoie a prononcé
00:19:48une obligation de quitter le territoire.
00:19:50Il a été placé le 19 novembre, ça fait un petit moment déjà,
00:19:53dans un centre de rétention administrative à Lyon.
00:19:56Le temps passant, la limite, vous savez, c'est 90 jours,
00:19:59en arrivant, on a donc décidé de l'expulser.
00:20:02Normalement, c'était facile, vous avez raison,
00:20:04puisqu'il n'y avait pas de problème de laisser passer consulaire
00:20:07dans la mesure où il avait une carte d'identité à jour, valide,
00:20:10donc tout allait bien, il était Algérien.
00:20:13Il a été embarqué, escorté par des policiers
00:20:16au bord d'un vol pour l'Algérie, et il s'est posé au rang
00:20:18dans la nuit du 10 au 11 février.
00:20:20Déjà, le transfert a été très compliqué,
00:20:22on apprend ça par la tribune de Lyon.
00:20:24L'homme a insulté, craché et mordu un policier.
00:20:27Il s'est par ailleurs auto-mutilé avec une brosse à dents aiguisée,
00:20:31je n'en sais pas plus, je vous répète ce que j'ai vu,
00:20:33et il a dû être sanglé et équipé d'un casque pour prendre la viande.
00:20:37Vous voyez, le voyage a dû être un peu mouvementé.
00:20:41Il faut savoir que le tume mutilation, ça fait partie des faits qui sont commis,
00:20:47qui sont connus du reste par les OQTF.
00:20:49Pour éviter d'être embarqué dans l'avion, c'est même Brigitte Klinkert,
00:20:54je ne sais pas comment on dit, oui, ça doit être ça,
00:20:56la députée Renaissance, dans son rapport sur l'immigration clandestine,
00:21:00qui le raconte.
00:21:01Et donc, les deux agents de police racontent, on arrive au rang,
00:21:05là-bas, le type est pris en main pendant 10 minutes,
00:21:09et puis on nous explique qu'il ne pourra pas rester.
00:21:12Donc, retour à l'envoyeur, vous repartez avec lui.
00:21:16Donc, les deux policiers sont repartis,
00:21:18vous voyez, celui qui avait été mordu, agressé, etc.,
00:21:20il devait être vraiment très content,
00:21:21ils sont repartis en France et ils ont donc atterri à Orly à 6 heures.
00:21:26Et vous voyez, quand je lis ça, j'avais été surpris, je suis un petit aparté,
00:21:31mais vous savez, avant de réembarquer dans l'avion à Paris,
00:21:34mais aussi à Munich, Vence avait insisté pour aller voir
00:21:39les policiers et les gendarmes, les policiers en Allemagne
00:21:41et les gendarmes en France, pour prendre une photo avec eux
00:21:44et les saluer, et je pense qu'il a peut-être conscience
00:21:47de ce que vivent les forces de l'ordre dans un état faible,
00:21:51et sans doute a-t-il voulu les soutenir.
00:21:54Alors, cette parenthèse étant terminée,
00:21:57si on met bout à bout tous les billets d'avion,
00:22:00il faut quand même 6 billets d'avion, vous avez retenu,
00:22:03parce que l'aller-retour pour 6.
00:22:06Le personnel pour accompagner, sachant que quand ça fonctionne,
00:22:09ça coûte déjà 4400 euros par personne éloignée,
00:22:12c'était le calcul de la Cour des comptes de janvier dernier.
00:22:15Elle dit encore que c'est sous-évalué, mais là il y a en plus
00:22:17un coup d'épée dans l'eau, donc vous imaginez le coût,
00:22:20on va le mettre en prison, parce que je crois qu'il a été déjà rejugé,
00:22:23puis en centre de rétention administrative, 600 euros par jour.
00:22:26Je rappelle que le minimum vieillesse, pour qu'on ait une petite comparaison,
00:22:29c'est 1000 euros par mois, soit à peu près 30 euros par jour.
00:22:33Donc il y a de quoi être assez révolté.
00:22:36On va marquer une pause, on va revenir sur les propositions,
00:22:39parce qu'il y a quand même des propositions pour améliorer tout cela.
00:22:42Bruno Rotaillot en a fait part, on va se poser un peu sur ces propositions.
00:22:46On parlera aussi de cette passe d'armes que personne n'a vue
00:22:50entre Sarah Knafo et le ministre délégué à la francophonie,
00:22:54sur les chiffres qui ont été révélés hier soir,
00:22:56qui sont sur le cifre de l'AFD.
00:22:58Dites-moi s'il est encore en maintenance le site.
00:23:00On en parle dans un instant, on marque une pause.
00:23:02A tout de suite.
00:23:06Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:23:08Beaucoup de sujets abordés ce soir.
00:23:10Revenons sur l'Algérie.
00:23:14On parlait de Bruno Rotaillot qui propose des solutions.
00:23:18Lesquelles ?
00:23:19Des solutions pour pouvoir expulser vers l'Algérie.
00:23:23Il propose des solutions, mais pour le moment, c'est un peu tiède.
00:23:28Dans une note à ses services, le cabinet du ministre de l'Intérieur
00:23:31explique qu'il s'agit d'une exigence supplémentaire et nouvelle d'Air Algérie,
00:23:36d'exiger ce laisser-passer consulaire en plus de la carte d'identité.
00:23:41La solution du cabinet du ministre, c'est d'exiger une attestation par écrit
00:23:45et en cas de refus de délivrance d'un écrit,
00:23:48c'est-à-dire qu'il faut que la personne qui demande ce laisser-passer consulaire
00:23:52en plus fasse un écrit et que si jamais il ne veut pas faire cette attestation,
00:23:57on demande le nom, l'identité du chef d'escale.
00:24:00J'avoue que je n'ai pas très bien compris.
00:24:02Qu'est-ce qu'on en fait une fois qu'on a le nom ?
00:24:05On prend son carnet de correspondance et on écrit un mot pour sa maman.
00:24:08C'est quand même assez particulier, ça ne fait pas très sérieux.
00:24:10On se dit encore une fois, mais jusqu'à quand va-t-on laisser l'Algérie humilier la France ?
00:24:17Il dit, Bruno Rotaillot, oui, il y a un accord qui va être signé.
00:24:21Il a raison, avec l'Union Européenne, entre l'Union Européenne et l'Algérie,
00:24:26auquel l'Algérie tient énormément.
00:24:28Donc, il faut faire en sorte que l'Union Européenne lève le stylo.
00:24:32C'est son expression pour ne pas signer ce traité.
00:24:38Et ainsi, tant que l'Algérie n'aura pas libéré Boalem-Sansane,
00:24:42il n'y aura pas de signature et comme ça, ils vont voir ce qu'ils vont voir.
00:24:46Mais partons, on ne peut pas lui manquer de respect,
00:24:48mais ça fait un peu…
00:24:50Chéri, fais-moi peur, là aussi.
00:24:52On n'a pas l'impression que ça fasse peur à quiconque.
00:24:55Et ces petites promenades d'OQTF qui prennent un vol,
00:24:59qui reviennent, ces petites balades pour leur frère prendre l'air,
00:25:02c'est des provocations qui restent absolument impunies.
00:25:05Et parce que ces provocations restent impunies,
00:25:07l'Algérie se dit, pourquoi on se fatiguerait avec Boalem-Sansane ?
00:25:11Vous savez, vous connaissez la fameuse phrase
00:25:13« Verrait-on le général de Gaulle ? » etc.
00:25:16qu'on utilise souvent.
00:25:17Là, j'ai envie de dire,
00:25:18« Verrait-on Donald Trump se faire balader de cette façon ? »
00:25:21Eh bien, j'ai l'impression que non, quand même.
00:25:23Alors, le français ordinaire se dit quoi ?
00:25:26Il se dit, pourquoi ne bannit-on pas Air Algérie des aéroports français ?
00:25:30Parce qu'en attendant, j'imagine qu'on a payé les six voyages dont je vous parlais.
00:25:34Et pourquoi, une fois que l'Algérien est sur le tarmac,
00:25:38pourquoi ne le laisse-t-on pas ?
00:25:39Il est en Algérie.
00:25:40Pourquoi on replie gentiment les bagages avec lui dedans
00:25:43pour repartir en France ?
00:25:44C'est un peu dur tout ça, non ?
00:25:45Pardon, mais…
00:25:46C'est ce qu'aurait fait Trump, selon vous.
00:25:48C'est ce qu'aurait fait Trump, mais ça me paraît assez évident.
00:25:52Et pourquoi ne mettons pas en œuvre d'autres solutions,
00:25:55celles suggérées notamment par l'ancien ambassadeur en Algérie,
00:25:58Xavier Driancourt ?
00:25:59Et là, c'est incompréhensible.
00:26:01Peut-être parce que le gouvernement algérien
00:26:04pourrait déclencher à distance les banlieues.
00:26:06Moi, je ne vois pas d'autres explications.
00:26:08Vous voyez, on parle de l'ingérence américaine,
00:26:10mais l'ingérence algérienne, c'est encore au-dessus.
00:26:12Et Xavier Driancourt a expliqué mille fois ce qu'on pourrait faire
00:26:15pour inverser le rapport de force.
00:26:17Donc ce fameux rapport, ce fameux traité de 68,
00:26:21cet accord de 68, voilà.
00:26:23Alors celui-là, on en parle le matin, à midi, le soir,
00:26:26et il ne se passe absolument rien.
00:26:28La dénonciation des lettres d'échange de 2017
00:26:33qui permet à des diplomates d'Alger
00:26:35de se déplacer en France sans autorisation,
00:26:37sans visa.
00:26:38On pourrait refuser de façon souveraine des visas,
00:26:41par exemple des visas étudiants.
00:26:42Vous savez, les Algériens, ils ne se gênent pas.
00:26:44Il y a des Pieds-Noirs qui voulaient aller entretenir
00:26:47les tombes de leurs ancêtres.
00:26:49On leur a dit non, vous ne pouvez pas.
00:26:51Pourquoi ? Parce que l'Algérie est souveraine,
00:26:53elle n'a pas à vous dire pourquoi.
00:26:54Donc on pourrait faire la même chose.
00:26:56Vous voyez, même les journalistes ne peuvent pas aller en Algérie.
00:26:59Il n'y a que Mediapart qui a le droit d'y aller
00:27:01quand il veut enquêter sur Kamel Daoud.
00:27:03Donc tout cela n'est pas mis en place.
00:27:06On va évidemment arrêter l'aide au développement.
00:27:08Cela paraît un préalable indispensable.
00:27:11Et pourquoi pas bloquer les transferts d'argent
00:27:14façon Western Union qui vont vers l'Algérie.
00:27:17On pourrait même dire que pour la France,
00:27:19c'est un manque à gagner.
00:27:20Cet argent n'est pas dépensé en France.
00:27:21Donc après tout, ça se justifierait.
00:27:24Et ce que je trouve fou, c'est qu'il y a un mois,
00:27:26des Algériens manifestaient dans les rues de Lyon
00:27:29pour demander que soit débaptisée la rue Bugeau.
00:27:33Alors moi, je vous demande une minute,
00:27:35est-ce que vous voyez des Français manifester en Algérie
00:27:38pour demander que soit débaptisée une rue portant le nom,
00:27:41par exemple, de quelqu'un du FLN ?
00:27:43Evidemment, bien sûr que non.
00:27:46Et ils sont forts parce que nous sommes faibles.
00:27:48Et évidemment que les Français se le disent
00:27:50parce que c'est une réalité.
00:27:52Ce n'est plus la Macronie, c'est la Moucronie.
00:27:54C'est mou tout ça.
00:27:56Moi, je vois la députée macroniste Brigitte Klinker,
00:27:59toujours elle, qui a fait un rapport fort intéressant
00:28:03sur le sujet, sur l'immigration clandestine et sur les OKTF,
00:28:09et qui dit qu'avec les pays comme l'Algérie
00:28:11qui refusent de reprendre leur OKTF,
00:28:13il faut faire, je cite,
00:28:15« une plateforme de dialogue politique,
00:28:17structuré et permanent ».
00:28:19Là, on est sauvés.
00:28:21C'est sûr qu'avec ça, on va faire peur à l'Algérie.
00:28:25Et vous savez, il y a une expression,
00:28:27je voudrais terminer par là,
00:28:28qui s'appelle « battre le chien devant le loup ».
00:28:31Je ne sais pas si vous connaissez.
00:28:33En battant le chien, on vise à donner un avertissement aux loups.
00:28:36C'est ce que fait un peu Donald Trump.
00:28:38Quand il fait tomber un couperet sur quelqu'un,
00:28:41le pays voisin se dit « oula, je vais me tenir à carreau
00:28:44parce que ça pourrait tomber sur nous ».
00:28:47Nous, on se laisse battre, en réalité, par un petit pays
00:28:50et on espère faire peur ensuite,
00:28:52montrer ses muscles, je ne sais pas,
00:28:54à la Russie, aux États-Unis, aux loups,
00:28:56donc aux gros pays,
00:28:58alors qu'on fait « coucou, je panie avec l'Algérie ».
00:29:00Évidemment que nous ne sommes absolument pas crédibles,
00:29:04voire nous frisons le ridicule.
00:29:07– On adore vos expressions.
00:29:09Merci beaucoup, vos expressions imagées.
00:29:11Merci beaucoup, Gabrielle.
00:29:13Dans un instant, un tour de table,
00:29:15si on va tomber à la guerre,
00:29:16si on envoie des troupes au sol,
00:29:18un tour de table avec nos mousquetaires.
00:29:20Et dans un instant, Charlotte Bernélas,
00:29:22on va parler avec vous de Bruno Rotailleau,
00:29:26ou plutôt de cette agression qui a eu lieu dans Paris.
00:29:29Mais je vais vous faire écouter maintenant,
00:29:31pour préparer déjà votre chronique,
00:29:33parce que Bruno Rotailleau a été interpellé justement
00:29:36sur cette agression dite « fasciste » à l'Assemblée nationale.
00:29:40Écoutez sa réponse à Raphaël Lardon.
00:29:44– S'il y a un combat qui devrait nous réunir,
00:29:46c'est le combat contre la violence,
00:29:48c'est le combat contre le fascisme,
00:29:51contre le nazisme, contre l'extrême droite
00:29:53et aussi contre l'ultra-gauche.
00:29:56Nous ne supporterons aucune violence, aucune violence.
00:30:03Il y avait, il y a encore, il y avait, il y a encore,
00:30:08une gauche républicaine, une gauche,
00:30:11j'étais hier par exemple à visiter le Raid,
00:30:15tout près de Paris, qui fut une création de Pierre Jox.
00:30:19Oui, il y avait cette gauche républicaine
00:30:22qui faisait honneur à notre démocratie, à notre nation.
00:30:26Eh bien je peux vous dire que mon bras ne faiblira pas
00:30:29lorsqu'il faudra dissoutre des groupes qui pratiquent la violence,
00:30:33d'où qu'ils viennent, de l'extrême droite comme de l'ultra-gauche.
00:30:37Croyez-moi, quand on aime la France,
00:30:40on rejette toute violence d'où qu'elle vienne.
00:30:44– On parlera de cette agression dite « fasciste » avec vous,
00:30:47Charlotte Dornelas, pour savoir un peu
00:30:50pourquoi est-ce que tous les politiques élus de gauche
00:30:53sont vent debout contre cette agression,
00:30:56mais ils se taisent par rapport à d'autres agressions.
00:30:59Marc Menand, on va parler avec vous de Robert Ménard.
00:31:02Est-il l'exception française ?
00:31:04Est-ce que c'est le sauveur, le justicier, le fouteur de troubles,
00:31:07celui qui ne veut pas respecter la loi,
00:31:09ou bien celui qui a une longueur d'avance sur la loi,
00:31:12puisque le maire de Béziers a été convoqué
00:31:14par le procureur de la République aujourd'hui,
00:31:16dans le cadre d'une comparution immédiate,
00:31:19non pas une comparution immédiate,
00:31:20mais sur reconnaissance préalable de culpabilité
00:31:24qu'il a finalement refusée, qu'en est-il ?
00:31:27– Dans les hypothèses, vous avez oublié « victime ».
00:31:29Ne serait-il pas la victime d'un État de droit ?
00:31:33Ah, l'État de droit, on a des lois, on en a de plus en plus,
00:31:37et théoriquement, nous devrions les appliquer.
00:31:40Alors, que se passe-t-il à la mairie de Béziers au début juillet 2023 ?
00:31:46Il y a un couple qui sollicite Robert Ménard, le maire,
00:31:50avec la belle branderole bleue-blanc-rouge,
00:31:55pour les unir dans le mariage.
00:31:58Il se trouve que l'homme, à 23 ans, il est matelot de profession,
00:32:03donc il va et vient, il est fou amoureux d'une jeune femme,
00:32:08tout du moins, il le dit, qui s'appelle Eva et qui a 30 ans.
00:32:13Et donc, ils doivent convoler,
00:32:16sauf que ce monsieur a écopé d'une OQTF.
00:32:22Alors Robert Ménard reçoit celle qui devrait devenir la future mariée,
00:32:27et il essaie de lui expliquer que la situation n'est pas possible,
00:32:32il s'aperçoit qu'elle l'enregistre,
00:32:34et que ses propos risquent d'être utilisés contre lui.
00:32:37Néanmoins, il maintient sa position, il dit
00:32:40« Votre mariage, pour moi, il y a une suspicion de mariage blanc,
00:32:45c'est-à-dire que vous voulez éviter que ce monsieur Mustapha
00:32:50retourne en Algérie grâce au mariage. »
00:32:53Il devrait faire appel au procureur, parce que dans ces cas-là,
00:32:57c'est le procureur qui décide si effectivement
00:33:00cette suspicion de mariage peut être retenue,
00:33:03et qu'il n'y ait pas l'union effectuée par le maire.
00:33:08La situation est presque claire,
00:33:11sauf qu'il y a dans la loi plusieurs éléments.
00:33:15La jurisprudence du 20 novembre 2003 du Conseil constitutionnel.
00:33:20Que dit-elle ?
00:33:22Le caractère irrégulier d'un étranger ne peut faire obstacle à son mariage.
00:33:28Par ailleurs, l'article 2 et 4 de la Déclaration des droits de l'homme
00:33:33et du citoyen de 1789
00:33:37consacrent le mariage comme étant une liberté fondamentale.
00:33:41Par conséquent, on ne peut pas refuser de marier,
00:33:45ce qui signifie que Robert Ménard serait en faute.
00:33:50Il y a quand même une chose qui m'étonne,
00:33:53parce que si on reste dans cette idée d'un étranger, un clandestin,
00:33:58apparemment la loi, pour le moment, n'empêcherait pas l'union.
00:34:03Reste qu'il y a quand même le QTF.
00:34:06Alors la question à se poser, on est dans un état de droit.
00:34:09Vous êtes maire. Le maire, il est quoi ?
00:34:12Il est officier de police.
00:34:14En tant qu'officier de police, si vous avez une personne
00:34:18qui doit quitter le territoire qui se présente devant vous,
00:34:21vous n'êtes pas en train de lui demander si elle doit ou elle désire se marier,
00:34:26mais vous lui demandez de suivre ce qui a été déterminé par la loi
00:34:32et par conséquent de s'en aller.
00:34:35Éventuellement, vous le faites enfermer dans une sorte de rétention.
00:34:39Vous ne pouvez pas l'admettre dans l'office de représentant le droit,
00:34:46c'est-à-dire la mairie, pour l'unir.
00:34:48Enfin, à mon sens, il y a là une aberration.
00:34:51Ou alors, il se trahirait lui-même en tant qu'officier de police.
00:34:56Eh bien, ça, ça n'est jamais évoqué.
00:34:58J'ai lu tous les papiers possibles dans la presse.
00:35:02Aujourd'hui, tout le monde parle de l'étranger
00:35:05et que par conséquent, cette femme qui a été accueillie chez nos confrères
00:35:09pleure en disant « on me brise le cœur »
00:35:11parce que depuis, cet homme a été éconduit.
00:35:14Le QTF a été exécuté 15 jours après le refus du mariage.
00:35:19Mais pourquoi on ne met pas en avant cette histoire de QTF ?
00:35:23Puisque là, le maire a une sorte d'obligation par rapport à son statut.
00:35:31Ou alors, il faut supprimer les QTF.
00:35:34Non, j'ai l'impression.
00:35:36Un QTF ne veut rien dire si vous ne pouvez pas exiger son application.
00:35:42Alors, il y a un autre cas qui a été évoqué chez nos confrères du Figaro.
00:35:47C'est celui d'un maire udéï qui est dans le nord, à Hautemont.
00:35:50Il s'appelle Stéphane Villemotte.
00:35:53Il s'est retrouvé dans la même configuration.
00:35:55Sauf que là, c'était une union qui durait depuis plus de 20 ans.
00:35:58Il y avait même eu des enfants.
00:36:00Et c'était l'ancien président de la mosquée qui voulait s'unir avec cette femme
00:36:06qui était sa compagne d'existence.
00:36:08Reste que, il y avait eu des plaintes de violence dans ce couple.
00:36:13Cet homme était connu pour appeler à des comportements anticonstitutionnels,
00:36:21la violence permanente, récusant les lois françaises, etc.
00:36:27Connaissant celui qui était considéré comme son beau-père.
00:36:33Bref, cet homme était d'une violence totale.
00:36:36Et il écape lui aussi du QTF.
00:36:39Alors, on porte plainte contre le maire qui refuse, comme Robert Ménard, d'exécuter le mariage.
00:36:47Et à ce moment-là, il y aura une traduction devant le tribunal.
00:36:53Mais elle arrive un peu tard.
00:36:55Alors, il n'est pas condamné car il s'agissait d'une procédure d'urgence.
00:36:59Et le tribunal a estimé qu'il n'y avait plus d'urgence.
00:37:03Et que sur les autres faits, le monsieur avait été réexpédié en Algérie.
00:37:09Alors, ça montre quoi ?
00:37:11Qu'on est dans un monde de folie où les lois se contredisent.
00:37:14Où chacun fait jouir, ou appliquer ce qui arrange son idéologie.
00:37:21Mais que par conséquent, les lois s'annihilent.
00:37:24Et que là, on est avec Ubu.
00:37:27Et il est temps que l'on réagisse et qu'on sorte de ce délire.
00:37:30C'est pourquoi d'ailleurs, le sénateur centriste de la Somme, Stéphane Demili,
00:37:37demande à ce que l'on applique ce qui est en haut Danemark.
00:37:41À savoir, un étranger qui n'a pas le droit de séjourner en France
00:37:46ne puisse pas se marier avec la personne de son choix.
00:37:50Le sénateur que vous avez évoqué fait une proposition de loi
00:37:53qui va être examinée jeudi pour interdire, je cite, un mariage en France
00:37:57lorsque deux époux, l'un des futurs époux, résident de façon irrégulière sur le territoire.
00:38:02Une rapide réaction peut-être Charlotte ?
00:38:04Non mais c'est bien, ça va permettre de répondre à la question.
00:38:06Puisque ce que répondrait, j'imagine, le conseil constitutionnel,
00:38:09c'est que vous avez d'un côté le droit fondamental, le mariage,
00:38:11qui s'applique à tous les individus, puisqu'il n'y a pas de citoyenneté
00:38:14quand on examine le droit.
00:38:15Et de l'autre côté, un bien commun à préserver,
00:38:18notamment le respect d'une décision administrative, en l'occurrence l'OQTF,
00:38:21et que ça ne compte pour rien devant ce qui est identifié par le conseil constitutionnel
00:38:26comme le droit fondamental de tel ou tel.
00:38:28Mais votre opposition, elle est évidente.
00:38:30C'est-à-dire que que fait le maire devant deux obligations qui se portent à lui,
00:38:33dont une qui est réclamée, en l'occurrence pour Robert Ménard,
00:38:36par les citoyens qui l'ont élu.
00:38:38C'est une évidence absolue, il a été élu notamment sur ce sujet-là.
00:38:41Donc que fait-on de ça ?
00:38:43Et on revient encore une fois sur la question démocratique,
00:38:46le respect des promesses et des raisons pour lesquelles les uns et les autres sont élus.
00:38:51C.F. Jésus-Vence, j'ai rien dit.
00:38:54On fera un petit tour de table dans un instant sur la guerre.
00:38:58Après votre chronique, on fera aussi un petit point sur la petite passe d'armes
00:39:03entre Sarah Knafo et le ministre délégué à la francophonie, Sarah Knafo,
00:39:07qui a fait des révélations hier soir sur notre plateau.
00:39:11On reprendra deux, trois révélations et on verra ce qu'a répondu le ministre de la francophonie,
00:39:15qui parle de grosses manipulations.
00:39:18On en parle dans un instant.
00:39:19D'abord, Charlotte Dornelas, avant-hier, une agression a vivement fait réagir à la CGT
00:39:24et plusieurs figures médiatiques et politiques de gauche.
00:39:27Plusieurs ont même fait un communiqué à l'occasion,
00:39:30ce qui arrive rarement en cas d'agression, même mortelle.
00:39:34Que s'est-il passé exactement ?
00:39:36On va voir le déroulé pour pouvoir ensuite analyser la manière dont certains ont réagi,
00:39:41cette fois-ci, et pas d'autres.
00:39:43C'était le 16 février, 10e arrondissement de Paris.
00:39:46Une vingtaine ou une trentaine, le parquet et la préfecture ne sont pas d'accord,
00:39:50de personnes cagoulées arrivent, munies de tessons de bouteilles, nous dit-on,
00:39:54et pénètrent dans la cour d'un immeuble où se situe l'association des travailleurs immigrés de Turquie.
00:39:59Dans cette association, ce jour-là, il y avait la projection d'un film
00:40:03réalisé par un collectif antifasciste.
00:40:06C'est au moment où la projection de ce film a commencé, quelques temps après,
00:40:10que l'agression a eu lieu.
00:40:12Il y a deux personnes, mais une notamment, qui a été agressée très violemment.
00:40:16Il y a des vidéos frappées alors qu'elle était au sol, par plusieurs personnes,
00:40:20transportées à l'hôpital, avec une possible plaie à l'arme blanche.
00:40:24Là, c'est le parquet qui parle.
00:40:26Son pronostic vital était engagé au moment où il est parti.
00:40:30Finalement, il est sorti dans la nuit, avec deux jours d'ITT.
00:40:34Il y a six personnes qui ont été interpellées dans la foulée, placées en garde à vue,
00:40:38gardes à vue prolongés, et ils sont de l'ultra-droite.
00:40:42C'est toujours le parquet qui nous l'explique.
00:40:44Par ailleurs, il y a plusieurs personnes sur place qui m'ont expliqué
00:40:47qu'il y avait des stickers du club de Boulogne,
00:40:49donc des ultras d'ultra-droite de club de foot.
00:40:54– PSG ? – Oui, voilà.
00:40:56Mes compétences footballistiques s'arrêtent là.
00:40:59Mais ils sont connus évidemment pour ça, et notamment pour la violence
00:41:03dont ils sont capables.
00:41:05Certains sont capables.
00:41:06La police a été ouverte immédiatement pour tentative d'homicide volontaire.
00:41:09La victime s'est exprimée assez rapidement.
00:41:12Elle a dit qu'il ne fallait pas s'attendre à grand-chose
00:41:14de la part de la justice et de l'État,
00:41:16mais il veut malgré tout que l'État prenne ses responsabilités
00:41:19et dissolve en l'occurrence, pourquoi pas, ce groupe.
00:41:22Il y a eu dans la foulée, vous allez voir pourquoi je détaille
00:41:25la manière dont les gens ont réagi petit à petit.
00:41:28Dans la foulée, il y a eu de nombreuses réactions, vous l'avez dit,
00:41:31de personnalités qui en appellent à une réaction ferme
00:41:34de l'État et de la justice.
00:41:36Je vous donne quelques exemples.
00:41:38Un député écolo de l'arrondissement qui dit, dans cet acte,
00:41:41la lutte antifasciste et l'interculturalité sont visées.
00:41:44C'est une énième attaque contre les immigrés,
00:41:47jetée en pâture dans certains discours publics.
00:41:50Et le député antifa Raphaël Arnault, qu'on a entendu tout à l'heure,
00:41:54dénonce, quant à lui, une attaque d'une violence inouïe,
00:41:57fermez les guillemets, et tous ont appelé à un rassemblement
00:42:01qui s'est tenu hier à Paris, pendant lequel Bruno Retailleau
00:42:05a été accusé de permettre cette violence.
00:42:08Le lien a été fait sans aucun problème.
00:42:11Des réactions qui sont loin du relativisme habituel
00:42:14qui prévaut pour de très nombreuses agressions,
00:42:17même mortelles, vous l'avez dit, ce qui n'est pas le cas
00:42:20dans cette affaire, dès lors que les rôles,
00:42:23celui de la victime comme celui des agresseurs,
00:42:26sont distribués différemment.
00:42:29– Ces réactions ne sont-elles pas normales devant une agression pareille ?
00:42:32Est-ce qu'il n'est pas normal que les responsables politiques
00:42:35appellent au refus de la violence qui s'exerce ainsi,
00:42:38si on font d'opposition politique ou idéologique ?
00:42:41– Elles sont évidemment compréhensibles, mais dans votre question,
00:42:44la question est de savoir si elles sont normales.
00:42:46Si par « normales » on entend « conformes à la norme »,
00:42:48elles ne sont pas normales dans la bouche des gens
00:42:50qui ont parlé depuis quelques jours.
00:42:52Qu'on s'entende bien, elles sont compréhensibles encore une fois,
00:42:54mais ce sont des personnes qui, d'habitude,
00:42:56ne réagissent pas de la même manière.
00:42:59Cette fois-ci, une agression, même sans mort ni blessé grave,
00:43:03relève de l'insupportable et non de la triste banalité
00:43:06de ce qui a toujours existé.
00:43:08Or, si certaines violences aujourd'hui en France
00:43:10n'ont pas toujours existé,
00:43:12celles entre l'extrême gauche et l'extrême droite,
00:43:14malheureusement, ce n'est clairement pas nouveau.
00:43:16Est-ce que ça rend la chose supportable ? Non, apparemment.
00:43:18Pour des violences qui sont encore moins « traditionnelles »,
00:43:22ne faut-il pas les juger, elles aussi, insupportables ?
00:43:25Thomas, qui avait été victime dans une rixe, nous avait-on dit,
00:43:29on avait utilisé le mot « rixe », pourquoi ?
00:43:31Pour pouvoir dire qu'il y en a toujours eu,
00:43:33il y a toujours eu des rixes, fermez le banc,
00:43:35il n'y a plus rien à voir.
00:43:37Cette fois-ci, encore une fois, en appeler à l'État
00:43:39ne relève pas de la récupération,
00:43:41mais de la réaction spontanée de personnes
00:43:43qui ne comprennent pas ce qui s'est passé
00:43:45et qui veulent que cela cesse.
00:43:47Ni la victime, ni ses parents n'ont été appelés
00:43:51pour condamner une éventuelle récupération.
00:43:54S'adresser à l'État en lui demandant que cesse cette violence-là,
00:43:58c'était normal, ce n'était pas de la récupération.
00:44:01Cette fois-ci, en appeler à la fermeté de la justice
00:44:04ne relève pas du populisme judiciaire,
00:44:06comme on a pu le voir dans d'autres situations.
00:44:09La dissolution qui est réclamée n'est plus un abus de pouvoir
00:44:12en toutes circonstances, puisqu'elle est réclamée cette fois-ci,
00:44:15et dire son absence de confiance dans la justice,
00:44:17je rappelle les propos de la victime,
00:44:19ne pas s'attendre à grand-chose de la part de la justice et de l'État,
00:44:22dire son absence de confiance dans la justice n'est plus fasciste,
00:44:25puisque d'habitude, ça l'est.
00:44:27Cette fois-ci, un député peut juger,
00:44:29avant toute réponse donnée par l'enquête,
00:44:32puisque l'enquête vient de débuter,
00:44:34que la lutte antifasciste et l'interculturalité sont visées.
00:44:38Pourquoi ? Parce qu'il juge que c'est évident
00:44:40par le déroulé de cette agression.
00:44:42Cette fois-ci, il ne faut plus attendre l'enquête
00:44:44et ça ne relève pas non plus de la récupération.
00:44:47Quand des victimes, par exemple, reprenons le cas de Thomas,
00:44:51plusieurs victimes entendaient que certains voulaient planter du blanc,
00:44:54personne ne les a cru, il fallait attendre la fin de l'enquête,
00:44:57enquête qui elle-même ne leur a pas donné plus de crédit que ça.
00:45:01Cette fois-ci, la violence n'est plus le ressort d'expression
00:45:04d'un mal-être, d'une lutte contre l'oppression,
00:45:07mais un outil insupportable.
00:45:10Et la société n'est plus du tout responsable de cette violence.
00:45:13La société génère toutes les violences, mais pas celle-là.
00:45:15Celle-là est imputable aux gens qui l'ont exercée
00:45:18à l'idéologie dont ils se revendiquent.
00:45:21Les émeutiers, eux, dans la bouche des mêmes personnes,
00:45:23n'étaient que des révoltés.
00:45:25Le mot même d'émeutier était refusé
00:45:27et les antifas en manifestation qui, convenons-en,
00:45:29sont capables d'une immense violence,
00:45:31se battent, eux, contre l'ordre, le capitalisme.
00:45:34Et ça n'est plus pareil, ça n'est pas un sujet.
00:45:36Cette fois-ci, la violence n'est pas d'abord un problème de patriarcat.
00:45:40Souvenez-vous quand Philippine est morte.
00:45:42Philippine, elle est morte.
00:45:44Ça n'avait aucun rapport avec le QTF de son agresseur.
00:45:47Le problème, c'était les hommes.
00:45:49C'était le patriarcat.
00:45:50Là, dans cette agression, personne ne nous a dit que le problème,
00:45:52c'était les hommes.
00:45:53Le problème, c'est l'extrême droite, revendiquée par ses agresseurs.
00:45:56Cette fois-ci, le rassemblement qui a eu lieu dans la foulée
00:45:59n'a pas été jugé illégitime.
00:46:01Souvenez-vous que celui qui avait eu lieu après Lola
00:46:03avait été condamné par l'intégralité de ces personnes-là.
00:46:06Ça avait même donné un reportage intitulé
00:46:08« La fabrique du mensonge » sur le service public.
00:46:11Cette fois-ci, Bruno Retaio qui n'a jamais,
00:46:14et je le mets en lettre capitale,
00:46:16vendiqué la moindre violence,
00:46:17on l'a même entendu dans le son,
00:46:18il les condamne toutes, ces violences politiques.
00:46:21Et rendu responsable de cette violence,
00:46:23l'instrumentalisation n'existe plus.
00:46:26Et plus personne ne la craint.
00:46:27Je note que Bruno Retaio a répondu,
00:46:29alors qu'à Paris, ces derniers jours,
00:46:31la maire qui a écrit un communiqué,
00:46:33dans l'affaire d'agression qui nous occupe,
00:46:35a stoppé un conseil parce que quelqu'un
00:46:38dans son conseil municipal avait accusé,
00:46:40non pas elle-même, mais l'idéologie,
00:46:42notamment sur la justice,
00:46:44d'avoir armé le bras des agresseurs d'Elias.
00:46:46Pourquoi ? Parce qu'ils s'étaient déjà retrouvés dans la justice,
00:46:49qui n'étaient pas encore intervenus.
00:46:51Le seul fait d'évoquer ce regard sur la justice,
00:46:54cette idéologie judiciaire, a stoppé le conseil.
00:46:56Cette fois-ci, on accuse directement Bruno Retaio lui-même,
00:46:59mais là, ça n'est plus pareil.
00:47:01Et cette fois-ci, enfin, même isolé,
00:47:03cette agression ne relève pas du tout du fait divers,
00:47:06mais de la preuve que l'extrême droite
00:47:08dans laquelle on a rangé beaucoup d'autres gens
00:47:10que ces agresseurs,
00:47:11est un danger pour toute la société.
00:47:14Vous voulez vous dire que certains redécouvrent
00:47:16le caractère insupportable du recours systématique à la violence ?
00:47:19Malheureusement, ils ne le découvrent ni ne le redécouvrent.
00:47:22Ils examinent les circonstances avant de parler.
00:47:25Ils examinent les circonstances dans lesquelles s'exerce la violence
00:47:28avant de savoir quoi en dire.
00:47:30La violence déchaînée contre des innocents,
00:47:32que ce soit que certains invoquent la question de l'immigration,
00:47:35la question des décisions judiciaires ou administratives,
00:47:38ou la question de la récidive,
00:47:40notamment devant la justice,
00:47:42relève systématiquement du fait divers.
00:47:44Il ne faut pas aborder ces questions-là.
00:47:46La violence récurrente de l'extrême gauche
00:47:48dans les manifestations ou à Sainte-Sauline
00:47:50relève de la riposte légitime.
00:47:53C'est ça le narratif qui est utilisé.
00:47:56La violence ahurissante du trafic de drogue
00:47:58est évincée au profit de la question de la santé publique,
00:48:02comme si l'une annulait l'autre.
00:48:04Bref, la violence n'est jamais prise pour elle-même,
00:48:07sauf quand la victime de cette violence
00:48:11est un des siens, un des leurs, en l'occurrence,
00:48:14et qu'on peut assimiler l'agresseur à l'opposant politique.
00:48:19Raphaël Arnault, et je prendrai juste cet exemple-là,
00:48:21puisqu'il s'est exprimé en l'occurrence,
00:48:23il est cofondateur de La Jeune Garde,
00:48:25qui n'a jamais renoncé dans les propos
00:48:28à la violence contre l'extrême droite,
00:48:30ce qu'ils appellent l'extrême droite.
00:48:32Ils jugent à l'inverse ici que l'attaque
00:48:34était d'une violence inouïe.
00:48:36Donc la violence est légitime pour défendre ses idées,
00:48:38puisque la violence qu'on a vue là,
00:48:40moi je n'ai pas de problème à parler de violence inouïe,
00:48:42mais c'est exactement celle dont usent les antifas,
00:48:44par exemple dans les manifestations.
00:48:46Elle est légitime donc pour les siens,
00:48:48elle n'est accordée à personne d'autre.
00:48:50Mais je note qu'il n'est pas le seul dans cette situation,
00:48:52parce que c'est facile de se focaliser sur Raphaël Arnault.
00:48:54Je vais prendre encore l'exemple de Raphaël Arnault,
00:48:56mais dans sa circonscription.
00:48:58L'opposant de la maire socialiste d'Avignon
00:49:00avait initialement jugé qu'il représentait,
00:49:02je la cite, une gauche ultra-violente
00:49:04dans laquelle je ne me reconnais pas.
00:49:06Elle n'avait donc pas apporté son soutien à Raphaël Arnault
00:49:08au premier tour, et dans l'entre-deux tours,
00:49:10elle a rallié Raphaël Arnault.
00:49:12Son ultra-violence est devenue légitime,
00:49:14pourquoi ? Parce que cette violence réelle
00:49:16devenait relative devant la violence symbolique
00:49:18de celui qu'on a renvoyé
00:49:20dans le camp de l'extrême droite.
00:49:22Donc à elle seule, cette agression devient
00:49:24un événement politique dans une France
00:49:26saturée de violence, qui reste priée
00:49:28de ne rien n'en conclure d'autre.
00:49:30Très belle analyse
00:49:32sur la notion de la violence.
00:49:34Merci beaucoup Charlotte pour votre regard.
00:49:36Avec Mathieu, on va se tourner vers
00:49:38cette émulation à droite
00:49:40entre Bruno Retailleau
00:49:42et Laurent Wauquiez. D'abord,
00:49:44j'ai envie de vous entendre sur la guerre
00:49:46parce que votre édito était passionnant
00:49:48et on a envie de se demander
00:49:50est-ce que la France peut entrer en guerre
00:49:52en envoyant des troupes au sol ?
00:49:54L'Europe a-t-elle la solution ?
00:49:56Est-ce que là, on est au bord de la guerre
00:49:58et de l'entrée en guerre ?
00:50:00C'est la question que les Français
00:50:02se posent ce soir lorsqu'on regarde
00:50:04notre analyse, c'est-à-dire
00:50:06cette histoire qui se déroule sous nos yeux
00:50:08à double vitesse, l'Europe d'un côté
00:50:10les États-Unis et Moscou d'autre.
00:50:12On a l'impression qu'une partie
00:50:14des élites européennes et françaises
00:50:16ne souhaitent pas la fin du conflit
00:50:18en Ukraine en fait. C'est-à-dire que pour eux
00:50:20c'est l'occasion, plus ce conflit
00:50:22se prolonge et plus c'est l'occasion
00:50:24de plaider pour une
00:50:26souveraineté européenne plutôt qu'une souveraineté nationale
00:50:28et ils ont l'impression
00:50:30en ce moment, puisque les négociations de paix
00:50:32ont commencé, ils ont l'impression d'être laissés de côté
00:50:34et leur manière d'intervenir
00:50:36dans le débat c'est de dire guerre, guerre,
00:50:38guerre, guerre. Bon, c'est un peu étonnant.
00:50:40Je résumerais d'une simple formule
00:50:42pour ceux-là, ils sont décalés
00:50:44historiquement, ils n'ont pas la puissance
00:50:46de leurs ambitions et par ailleurs
00:50:48ils seraient prêts, j'ai entendu Keir Starmer dire
00:50:50on est prêts à envoyer des troupes au sol. Dans les circonstances
00:50:52on appelle ça jouer avec le feu néanmoins.
00:50:54Oui c'est ça, jouer avec le feu, d'autant plus que
00:50:56Gabrielle Cléa, je me tourne vers vous, on voit
00:50:58qu'il y a une certaine, tous ne sont pas d'accord
00:51:00au niveau européen
00:51:02pour envoyer des troupes au sol, c'est ce qui pourrait
00:51:04peut-être freiner un peu, mais selon
00:51:06vous, est-ce que
00:51:08envoyer des troupes au sol, ça serait la mauvaise
00:51:10solution pour aller vers la paix ?
00:51:12Non mais écoutez, moi j'avoue que ça me fait
00:51:14très peur, parce que quelque chose me dit que ce
00:51:16ne seront pas les enfants ou
00:51:18ceux qui eux-mêmes appellent à la guerre
00:51:20qui iront se battre là-bas.
00:51:22Nous sommes face à des
00:51:24gouvernants qui pour la plupart n'ont pas fait de
00:51:26service militaire et mon grand-père me disait, on romantise
00:51:28beaucoup la guerre tant qu'on ne l'a pas faite.
00:51:30Et après, on est très économe de
00:51:32la vie des soldats et
00:51:34quand arriveront les premiers cercueils,
00:51:36peut-être que là,
00:51:38on pensera autrement. La question est de savoir
00:51:40et c'est le dernier point, si on veut envoyer
00:51:42des troupes au sol pour se battre contre les russes,
00:51:44dans quel cas ce serait assez fou, disons-le,
00:51:46ou pour servir de force d'interposition, avec
00:51:48quel drapeau ? Celui de l'OTAN, Mathieu l'a dit,
00:51:50ou celui de l'Europe, mais
00:51:52personne, encore une fois,
00:51:54n'a envie d'aller mourir pour l'Europe,
00:51:56on meurt pour sa patrie, on ne meurt pas pour l'Europe.
00:51:58Je crois
00:52:00surtout qu'il y a
00:52:02un double foyer.
00:52:04D'un côté, ces gens
00:52:06qui se sentent exclus
00:52:08dans l'un des moments
00:52:10les plus intenses de notre époque
00:52:12pour mettre fin à une guerre.
00:52:14On dit, on n'a pas besoin de vous, vous n'existez pas.
00:52:16On apprend à l'instant
00:52:18que, dans une alerte AFP,
00:52:20que, redites-moi à l'oreillette, Emmanuel
00:52:22Macron dit qu'il ne va pas envoyer des troupes,
00:52:24qu'il ne s'apprête pas à envoyer des troupes au sol.
00:52:26Voilà. Intéressant.
00:52:28Donc, dans un premier temps, il faut
00:52:30dégorger, vous voyez, il faut s'égauziller
00:52:32en disant, mais on fera quelque chose.
00:52:34Mais dans la réalité, c'est impossible.
00:52:36On envisageait, alors,
00:52:38quand il y avait des projections, c'était
00:52:40150 000 hommes qui devraient être
00:52:42mobilisés. Qui serait
00:52:44parmi les plus
00:52:46déterminés à envoyer des troupes ?
00:52:48Maintenant, le président de la République
00:52:50vient de dire non, mais c'était
00:52:52les Anglais, peut-être les Français,
00:52:54les Suédois, etc. Mais pas l'Allemagne.
00:52:56Et avec quelles armes, en plus ?
00:52:58On n'a pas les moyens.
00:53:00On ne pourrait pas tenir deux jours
00:53:02s'il y avait véritablement des échanges
00:53:04de feu, et l'ensemble
00:53:06des pays européens achètent des armes
00:53:08aux Américains. Dernier mot, rapidement, avant
00:53:10qu'on parle de Sarah Knafo, merci beaucoup pour votre regard.
00:53:12La première chose, la question qui se pose
00:53:14sur la question de la sécurité, c'est que faire
00:53:16sans le parapluie américain ? Parce que là, tout à coup,
00:53:18on est un peu nus. Donc ça, c'est une question
00:53:20qui se pose indépendamment du conflit
00:53:22ukrainien. Sur le conflit ukrainien, moi, j'ai la même
00:53:24question que depuis trois ans, avec quel but
00:53:26stratégique ? Quand on fait la guerre,
00:53:28on sait ce qu'on va chercher. Or, aujourd'hui, c'est
00:53:30la seule chose qui n'est pas abordée, en l'occurrence,
00:53:32par les Européens. C'est quand même étonnant.
00:53:34Merci, en tout cas, pour
00:53:36votre regard sur ce sujet.
00:53:38Et on tombe pile dans l'actualité avec ce que
00:53:40dit Emmanuel Macron. Mais on suivra
00:53:42tout ça de très très près.
00:53:44Nous avons reçu Sarah Knafo hier.
00:53:46Vous avez été tous très nombreux à rebondir
00:53:48sur les informations qu'elle a données.
00:53:50Je les reprends. Par exemple,
00:53:52l'AFD, l'argent qui a été donné,
00:53:54que donne l'AFD, et de l'argent
00:53:56qui pourrait être, on va dire,
00:53:58économisé. Alors, c'est
00:54:00public, c'est sur le site de l'AFD, qui est tombé
00:54:02en maintenance. Dites-moi s'il est en réparation depuis.
00:54:04Exemple, restauration écologique
00:54:06du district de Pégnant
00:54:08à la province de Fujian.
00:54:1040 millions
00:54:12d'euros. Suis en 20 ans.
00:54:14Protection de la source du fleuve
00:54:16de Pyongyang et développement
00:54:18durable de, je sais pas quoi,
00:54:20en Chine. 65 millions
00:54:22d'euros sur 20 ans.
00:54:24Autre exemple, institutionnaliser,
00:54:26mettre à l'échelle la budgétisation
00:54:28sensible du genre
00:54:30en Jordanie. C'est la France qui paye.
00:54:3251 millions d'euros
00:54:34de 2022 à 2025.
00:54:36Je vous ai pris ces
00:54:38quelques exemples qui ont été donnés par
00:54:40Sarah Knafo hier. Et pourquoi je voulais
00:54:42vous en parler, c'est que le ministre
00:54:44délégué à la francophonie, je cherche
00:54:46son nom dans mes fiches,
00:54:48a réagi et a
00:54:50parlé de grosses manipulations
00:54:52de la part de Sarah Knafo.
00:54:54Alors je tenais évidemment à
00:54:56dire la réaction
00:54:58du gouvernement et
00:55:00la réaction aussi de Sarah Knafo qui vient
00:55:02de répondre qu'elle n'a parlé hier que de données
00:55:04publiques. Elle n'a pas dit le quart
00:55:06de la moitié de ce que savent
00:55:08les agents de l'AFD.
00:55:10Elle a expliqué aussi
00:55:12qu'il fallait lire les données publiques.
00:55:14De 87% des
00:55:16aides publiques au développement sont faites
00:55:18sous forme de dons. Et elle a dit
00:55:20également qu'elle trouve normal,
00:55:22est-ce qu'on trouve normal de prêter
00:55:24alors que nous sommes endettés à 3200
00:55:26milliards.
00:55:28Ces gens marchent sur la tête. C'est la
00:55:30réaction de Sarah Knafo
00:55:32au ministre délégué
00:55:34à la francophonie. Alors j'invite
00:55:36le ministre délégué à la francophonie à venir
00:55:38sur notre plateau, ça serait génial de l'avoir
00:55:40qu'on puisse discuter. Il est maorais,
00:55:42on pourrait parler de beaucoup de sujets.
00:55:44En tout cas, ça c'est
00:55:46très intéressant à suivre et vous pouvez
00:55:48regarder sur le site
00:55:50de l'AFD, s'il fonctionne.
00:55:52Dernier sujet
00:55:54Mathieu Bocoté, la droite est parvenue
00:55:56depuis quelques mois à revenir
00:55:58dans le jeu politique
00:56:00et ces débats
00:56:02engagent de nouveau l'ensemble de la vie
00:56:04politique française, Thomas Tégnoy,
00:56:06la course à la présidence DLR.
00:56:08D'un côté Bruno Retailleau, de l'autre
00:56:10Laurent Wauquiez. On avait promis de parler un peu
00:56:12de tout cela et de parler de Laurent Wauquiez.
00:56:14En fait, ce qui est intéressant, c'est que la
00:56:16droite redevient sujet d'intérêt.
00:56:18C'est-à-dire, on la croyait écartelée
00:56:20à jamais, donc d'un côté neutralisée
00:56:22dans le macronisme, de l'autre condamnée
00:56:24à être avalée par le bloc national porté
00:56:26par Marine Le Pen et avec
00:56:28d'abord la séquence Retailleau,
00:56:30c'est-à-dire le fait que c'est l'événement
00:56:32politique des derniers mois, l'homme politique des derniers
00:56:34mois, ça remet le projecteur
00:56:36sur LR et sur
00:56:38l'ensemble de la famille politique LR,
00:56:40d'autant qu'il y a, on l'a dit, une course à la
00:56:42direction pour savoir qui sera
00:56:44finalement le patron du parti.
00:56:46Les ambitions des uns et des autres sont connues, mais mettons
00:56:48l'accent sur un élément qui nous échappe
00:56:50souvent, c'est la convergence des visions
00:56:52politiques de Retailleau et de
00:56:54Wauquiez, la convergence des diagnostics.
00:56:56Rappelez-vous, il y a quelques mois, Laurent Wauquiez
00:56:58avait dénoncé avec énergie
00:57:00ce qu'il appelait l'hégémonie des
00:57:02cours suprêmes, donc il parlait de
00:57:04multiétagés juridiques et administratifs
00:57:06qui neutralisent la souveraineté
00:57:08populaire en France. Wauquiez dit
00:57:10cette perte de souveraineté populaire, elle est fondamentale
00:57:12et il nous faut reconstruire
00:57:14la souveraineté populaire sans quoi
00:57:16la France est perdue. Donc, il posait la question
00:57:18du régime. Que dit Bruno
00:57:20Retailleau depuis six mois, sept mois,
00:57:22à peu près, enfin depuis plus longtemps, mais depuis
00:57:24qu'il est aux
00:57:26affaires? Eh bien, il insiste
00:57:28sur cette question, tu sais que les décideurs
00:57:30ne sont plus connectés au peuple,
00:57:32il en appelle au référendum sur l'immigration,
00:57:34il dit vous n'avez pas le droit de le faire, il dit il faut le faire,
00:57:36vous n'avez pas le droit, il faut le faire.
00:57:38Donc il dit il faut redonner sa place à la
00:57:40souveraineté populaire dans les circonstances.
00:57:42Donc c'est intéressant de voir que même s'ils n'ont,
00:57:44ils ont chacun des ambitions propres, eh bien il y a
00:57:46une convergence de diagnostic qui se fait à droite
00:57:48sur cette idée que les institutions,
00:57:50aujourd'hui, ne permettent plus
00:57:52d'exprimer la volonté des
00:57:54Français. Je note par ailleurs
00:57:56que pour la première fois depuis longtemps,
00:57:58le RN, ou à tout moment certains au RN, pas tous
00:58:00le RN, devant la droite ne se contente plus
00:58:02de la regarder de haut, mais cherche à l'anéantir
00:58:04politiquement. C'est d'un côté,
00:58:06il y a le tir, la mouvance
00:58:08Bardella qui dit on reconnait la sincérité
00:58:10de Bruno Retailleau, mais par ailleurs,
00:58:12et des autres, mais par ailleurs,
00:58:14on le croit impuissant politiquement dans son gouvernement.
00:58:16On a eu Jean-Philippe Tanguy hier qui a commencé
00:58:18à parler de droite réactionnaire et ainsi de suite,
00:58:20en parlant comme un homme de la
00:58:22gauche assez radicale pour diaboliser
00:58:24Retailleau et ce qu'il représente et les LR plus largement.
00:58:26Donc, tout ça pour dire que LR
00:58:28revient au coeur du jeu politique,
00:58:30il reste à voir pour la suite, mais autour
00:58:32d'une critique assez forte de la
00:58:34perte d'esprit de la Ve République.
00:58:36Une fois connu le nouveau président
00:58:38des LR, est-ce que la question de la division
00:58:40de la droite ne demeurera-t-elle
00:58:42pas entière?
00:58:44Absolument d'accord. D'un côté, le NFP,
00:58:46qui est un peu... il va mal aujourd'hui,
00:58:48mais le NFP a su s'unir lorsqu'il
00:58:50le fallait. À chaque élection. La droite,
00:58:52elle, est divisée et continue,
00:58:54quoi qu'on en dise, de reconduire l'interdit
00:58:56pour du RN, c'est-à-dire l'alliance
00:58:58possible avec le RN. Ça demeure
00:59:00un interdit. On dit on veut leurs électeurs,
00:59:02on veut leurs idées, mais on ne veut pas ce parti-là.
00:59:04Ce que je comprends, c'est le jeu politique.
00:59:06La question qui se posera probablement,
00:59:08probablement, à celui qui
00:59:10gagnera la course à la direction de LR
00:59:12est une question politique assez difficile
00:59:14et on ne sait pas comment ils y répondront.
00:59:16Imaginons tout simplement un deuxième
00:59:18tour. Marine Le Pen aurait traversé
00:59:20l'épreuve, aurait traversé l'épreuve
00:59:22de la volonté de l'éjecter juridiquement du jeu
00:59:24politique. Marine Le Pen est au deuxième tour
00:59:26et contre elle, il y a Édouard Philippe.
00:59:28Ce n'est pas inimaginable
00:59:30comme duel de deuxième tour
00:59:32en 2027. Dans ce scénario,
00:59:34celui qui dirigera les LR,
00:59:36à ce moment-là, qui choisira-t-il
00:59:38dans ce deuxième tour? Édouard Philippe
00:59:40et le Bloc central ou le Bloc national
00:59:42et Marine Le Pen? Je pense que sur
00:59:44cette question, du choix qui viendra dans un
00:59:46tel scénario, ça dira beaucoup de choses
00:59:48sur ce que veut dire en ce moment la reconstruction
00:59:50de la droite, de la rhétorique à la politique.
00:59:52Très intéressant cette émulation à droite.
00:59:54Merci beaucoup Mathieu Bocoté.
00:59:56Je rappelle l'information de la soirée,
00:59:58c'est qu'Emmanuel Macron
01:00:00assure que la France ne
01:00:02s'apprête pas à envoyer des troupes
01:00:04au sol belligérantes.
01:00:06C'était l'objet de notre débat.
01:00:08Le maintien de la paix, ce serait éventuellement possible
01:00:10parce que belligérante, le mot n'est pas neutre.
01:00:12Belligérante, le mot n'est pas neutre. Exactement, j'ai tilté
01:00:14au sujet du mot belligérante. On n'aurait pas terminé
01:00:16notre timing, qu'on aurait fait encore un tour de table.
01:00:18Tout de suite, Pascal Praud, l'heure des
01:00:20102, excellente suite de programmes à tous.