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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Bonsoir à tous, 19h, ravi de vous retrouver ce soir. On parlera évidemment dans cette édition des dernières informations à propos de la petite Louise et de ce suspect en garde à vue dont le profil se dessine.
00:00:17On en parlera avec un édito spécial avec Charlotte Dornelas. On ira sur le terrain aussi avec Michael Dos Santos dans un instant.
00:00:23D'abord, le sommaire. Polémique au sommet d'une plus haute des institutions françaises. Pourquoi la proposition de Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel par Emmanuel Macron fait-elle polémique l'édito de Mathieu Beaucoup ?
00:00:39109 milliards d'euros privés investis dans l'IA en France à MEC Emmanuel Macron. Le sommet sur l'IA se termine aujourd'hui à Paris. En quoi les investissements étrangers conditionnés mettent-ils en péril notre souveraineté ? L'analyse de Gabrielle Cuset.
00:00:57Le syndicat de police nationale Alliance a saisi l'ARCOM. En quoi les propos tenus dans l'émission quotidien sur TMC par le chroniqueur Jean-Michel Apathy déclarant que les policiers faisaient du terrorisme souterrain au sein du ministère de l'Intérieur sont-ils problématiques ? Le regard de Marc Meunon.
00:01:1814 tweets d'Emmanuel Macron sur l'IA en deux jours mais aucun sur Louise. Se désolent les français. Les habitants de l'Essonne sont soulagés. Le profil du suspect se dessine. On a appris que son ADN correspond à celui retrouvé sur le corps de l'enfant. Que peut-on en dire ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:01:39Et puis le scandale de l'USAID. En quoi nous impactent-ils ? Les Etats-Unis ont décidé de fermer le premier pourvoyeur d'aide humanitaire au monde. Un organisme américain qui finance à travers le monde de nombreux titres et journalistes au nom du financement d'une presse libre et démocratique.
00:01:58Nos médias sont-ils si libres qu'on ne le croit ? L'édito de Mathieu Bocoté.
00:02:03Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou. C'est parti.
00:02:08Générique.
00:02:20On va commencer tout de suite avec Michael De Santos. On va le rejoindre à la police judiciaire de Versailles.
00:02:25A propos de Louise, on a appris des nouveaux éléments à propos du suspect. Le principal suspect est toujours auditionné à l'hôtel de police de Versailles. L'étau se resserre, Michael.
00:02:38Oui, Christiane, effectivement. L'ADN de ce jeune homme de 23 ans a été retrouvé sur les mains de Louise, d'après nos confrères du Parisien.
00:02:48O.N.L, c'est son nom. On aurait même commencé à reconnaître son implication lors de son audition.
00:02:53Selon ses dires, le mobile ne serait ni crapuleux ni sexuel. Une information qui n'a pas été confirmée par le procureur de la République.
00:03:02Lui qui va s'exprimer lors d'une conférence de presse demain à 18 heures. Seule certitude pour le moment.
00:03:09Sa garde à vue a bel et bien été prolongée de 24 heures. Comme le permet la loi, les auditions de trois de ses proches vont se poursuivre également.
00:03:18Ses parents, mais aussi sa petite amie qui aurait pu tenter de lui fournir un alibi. Cela n'a pas été encore confirmé pour le moment.
00:03:28Mais une chose est sûre, son récit au début de son audition était pour le moins incohérent.
00:03:33Ce qui pourrait confirmer cette thèse de l'alibi fourni par ses proches.
00:03:38Merci beaucoup, Michael de Santos. On reste en contact avec vous tout au long de cette émission.
00:03:43Si nous avons des informations supplémentaires. Dans un instant, Charles Dornela sera son édito sur le sujet.
00:03:49Peut-être un tour de table, Mathieu Bocoté. Votre regard sur cette information qui bouleverse la France depuis 48 heures.
00:03:57Si ce qu'on nous en dit est exact, ce que l'on sait, c'est que l'individu était connu encore une fois des services des autorités.
00:04:04C'est-à-dire que les autorités savaient qu'un individu dangereux circulait dans la société et on ne l'a pas empêché de nuire.
00:04:12Finalement, c'est lui qui s'est avéré destructeur pour les autres. La saine protection de cet individu, on ne voulait pas frapper.
00:04:19Il a frappé, premier élément. Deuxièmement, je ne peux m'empêcher de voir dans ces meurtres qui se multiplient, cette violence, cette agressivité,
00:04:26quelque chose comme une digue à lâcher. Une digue à lâcher. Une société faite pour contenir la tentation du mal, de la destruction.
00:04:32Il y a des moments dans l'histoire, dans une société, où cette tentation du mal s'empare de certains.
00:04:37C'est une lecture un peu particulière, j'en conviens. Mais cette tentation du mal s'empare et là, on veut détruire, on veut anéantir.
00:04:43Et ça devient presque une drogue univresse. Alors, on en verra davantage, mais j'ai l'impression que ce phénomène, on le voit dans nos sociétés.
00:04:49Dans un instant, on écoutera, juste avant la chronique de Charles Dornela, un voisin de la famille du suspect
00:04:55qui connaît bien les parents et qui est sous le choc dans un instant. D'abord, Gabrielle Couluzel, votre regard aussi sur cette affaire
00:05:02qui émeut la France entière. Hier, vous avez fait un édito poignant là-dessus.
00:05:07Oui, alors, je pense aux parents de cette école, quand même, qui doivent être... Alors, pas les parents, malheureusement, de Louise, qui ont pris perpétuité.
00:05:13Vous savez, c'est ce qu'on entend. On dit, on ne sait pas comment va être condamné le criminel. Mais ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pas d'aménagement de peine
00:05:19pour les parents. Eux, ils prennent perpétuité. Mais je pense aux parents de cette école, des enfants de cette école.
00:05:25Vous savez, ils étaient quand même très, très inquiets. On peut tout imaginer. Ils devaient peut-être se dire, c'est un fou qui va s'attaquer aux autres enfants de l'école.
00:05:32Donc, ce soir-ci, c'est bien confirmé. Si la personne suspectée est bien l'individu qui a tué Louise, eh bien, ils sont soulagés.
00:05:41Donc, je crois qu'il faut penser à eux. Je me dis, mais quel niveau d'abjection, de décivilisation a-t-on atteint, quand on a 23 ans,
00:05:47quand on a un homme pour s'attaquer à une toute petite fille, parce que c'est une toute petite fille à 11 ans, qui n'a aucune défense.
00:05:53Il n'y a rien de plus mignon qu'une petite fille en sixième de plus innocent. Et puis maintenant, c'est le travail de la justice.
00:05:58C'est vrai, il y a sans doute une part d'échec. Je reviens sur les paroles de Linda Kebab ce matin, qui a dit, écoutez, il y a un échec collectif en amont.
00:06:04L'aval, c'est le boulot de la justice. Mais en avant, c'est le boulot du politique. Et il y a eu un échec collectif.
00:06:09Maintenant, j'espère que la justice saura garder sous les écrous ce monsieur et ne pas se laisser émouvoir par les diverses excuses habituelles,
00:06:20parce que, vous savez, il est très jeune. Donc, ça peut durer longtemps.
00:06:24– Charlotte, sans défleurer votre chronique, peut-être un mot ?
00:06:27– Non, mais en effet, il y a le soulagement d'avoir un suspect, l'étau se resserre, on va dire, autour de ce suspect-là,
00:06:34de manière assez évidente, puisqu'on a retrouvé son ADN, sur le corps de Louise.
00:06:39Il y a évidemment le soulagement pour les parents, pour le quartier entier, qui se demandaient s'il y avait un éventuel meurtrier en liberté.
00:06:47Il y a en effet la peine immense de la famille qui est quand même au cœur de toute la réflexion autour de ça.
00:06:53Et puis, il y a l'interrogation sur le profil de ce jeune homme, parce que la seule chose qu'on sache aujourd'hui,
00:06:59alors, il serait connu pour voler violence, mais dans quelle proportion ?
00:07:04Est-ce que c'est de la police ? Est-ce que c'est aussi de la justice ?
00:07:06Ça, ça sera défini un peu plus tard.
00:07:09Mais surtout, ce que l'on sait, puisqu'ils sont en garde à vue aujourd'hui,
00:07:12c'est qu'il avait à la fois une copine et des parents.
00:07:14Un père et une mère, qui étaient donc présents, puisqu'ils ont été interrogés à son domicile.
00:07:18Donc, quel est le ressort ? Est-ce que c'est le mal qui nous frappe et qui nous sidère,
00:07:24parce qu'il génère un mystère ?
00:07:27Ou est-ce qu'il y avait quelque chose dans ce profil qu'on va découvrir
00:07:30et qui va nous reconnecter à une société extrêmement défaillante ?
00:07:35Il y a encore beaucoup d'interrogations, bien sûr.
00:07:38Ce sont les questions qu'on se pose ce soir, Marc, mais non.
00:07:40Société défaillante, sans doute.
00:07:42Mais surtout, ce qui m'épouvante, c'est une société malade.
00:07:48Une société qui se retrouve avec de plus en plus de jeunes
00:07:54qui sont en désespérance, qui n'ont plus le respect d'eux-mêmes,
00:07:57qui s'autodétruisent, qui sont capables de terroriser leurs petits camarades.
00:08:03On pousse l'un ou l'autre à la tentative de suicide.
00:08:07On se scarifie, on a de plus en plus d'usages de la drogue.
00:08:12On a le sentiment qu'il n'y a plus le désir de vivre.
00:08:17On veut détruire pour détruire.
00:08:19Et ça vous échappe, ça vous submerge.
00:08:21Un principe de destruction massif.
00:08:24Et là, ça nous interroge, au-delà du politique,
00:08:27sur ce qui est en train de germer dans notre monde
00:08:30et comment sortir de cette épouvante.
00:08:33Parce qu'il n'y a plus d'avenir possible dans ces conditions.
00:08:35Merci beaucoup.
00:08:37Ici, on voit à l'image qu'on ne voit plus.
00:08:41Epinay, on a vu la rue où habiterait le principal suspect.
00:08:48Le procureur d'Evry est supposé parler demain soir à 18h.
00:08:52La garde à vue des quatre suspects doit être prolongée
00:08:56après heure et jusqu'à demain.
00:08:58On entendra dans un instant le témoignage, comme je vous ai dit.
00:09:01Et Charlotte Dornelas reviendra sur cette information capitale
00:09:06ce soir avec le profil du suspect qui se dessine.
00:09:09L'actualité aujourd'hui, Mathieu Bocoté, a beaucoup fait parler.
00:09:14C'est le profil choisi par Emmanuel Macron
00:09:18pour présider l'une des plus hautes institutions françaises,
00:09:23le Conseil constitutionnel.
00:09:25Il s'agit de Richard Ferrand.
00:09:27Certains dénoncent et font un procès en amitié.
00:09:31Que comprendre ?
00:09:33Le mot amitié est une formule.
00:09:35Encore une fois, je reconnais votre générosité.
00:09:37Je dirais plus méchamment la République des copains.
00:09:39Mais cela dit, vous avez dit qu'au départ,
00:09:42c'était le plus important de la République française.
00:09:44Certains diraient peut-être même le plus important aujourd'hui.
00:09:48Le plus important parce que celui qui préside le Conseil constitutionnel,
00:09:51en dernière instance, fixe les paramètres possibles du débat public,
00:09:56fixe les possibilités de l'action publique.
00:10:00Ce que le pouvoir peut faire, ce qu'il ne peut pas faire,
00:10:04ce qui lui est interdit, de quelle manière consulter le peuple,
00:10:07sur quelles questions consulter le peuple,
00:10:09c'est à cet endroit que ça se décide.
00:10:11Et à bien des égards, pas ailleurs.
00:10:13Alors, Laurent Fabius,
00:10:15quelques mots d'abord sur l'homme qui nous quitte
00:10:17et que certains regretteront et d'autres pas,
00:10:19qui nous quitte politiquement, bien sûr.
00:10:21Laurent Fabius se voulait président de la République.
00:10:24Il a rêvé toute sa vie d'arriver au sommet de l'État.
00:10:27Mais s'il n'a pas eu la plus haute fonction sur le plan formel,
00:10:30il a eu, je le redis,
00:10:32la fonction probablement la plus importante des années présentes.
00:10:35Parce que qu'est-ce qu'il a fait au Conseil constitutionnel?
00:10:39Il a travaillé, à sa manière,
00:10:41à transformer le Conseil constitutionnel
00:10:44en verrou antidémocratique d'excellence.
00:10:47Son esprit, et il l'a dit à plusieurs reprises,
00:10:49c'est nous sommes dans une société
00:10:51travaillée par ce qu'il appelle l'extrême droite,
00:10:54travaillée par une tentation populiste,
00:10:56travaillée par des pulsions identitaires,
00:10:58tout le vocabulaire, on le connaît,
00:11:00et les institutions dont il se voulait gardien
00:11:03avaient pour fonction d'empêcher
00:11:06cette protestation populaire,
00:11:08que d'autres diraient démocratique,
00:11:10de mordre sur la vie politique.
00:11:12Il se voyait comme l'homme
00:11:14qui allait mater cette insurrection,
00:11:16verrouiller les institutions,
00:11:18empêcher le peuple de se mêler de ce qui le regarde
00:11:20ou ne le regarde pas,
00:11:22selon le point de vue qu'on adoptera.
00:11:24Alors, il quitte aujourd'hui,
00:11:26il est remplacé par Richard Ferrand,
00:11:28ce qui confirme...
00:11:30Qui serait.
00:11:32Très probablement.
00:11:34Mais ça confirmerait, à tout moment,
00:11:36l'emprise du Parti socialiste
00:11:38canal historique
00:11:40sur les institutions de ce pays.
00:11:42Parce qu'il faut bien comprendre
00:11:44que le Parti socialiste,
00:11:46s'il a été vaincu dans les urnes à répétition,
00:11:48contrôle encore l'ensemble
00:11:50des grandes institutions.
00:11:52Je dis canal historique, c'est-à-dire
00:11:54le Parti socialiste issu de la Mitterrandie,
00:11:56ou encore dans sa branche trocardienne,
00:11:58contrôle encore
00:12:00les institutions du pays,
00:12:02même s'il est désavoué par le peuple.
00:12:04Alors, pourquoi cette nomination est-elle
00:12:06si importante? Richard Ferrand,
00:12:08s'il est nommé, sera là
00:12:10pour 9 ans. Pour 9 ans,
00:12:12qu'est-ce que ça veut dire? Non seulement,
00:12:14il survivra à Emmanuel Macron,
00:12:16politiquement, mais il survivra
00:12:18très probablement, factuellement,
00:12:20au président qui suivra.
00:12:22Donc, la fonction qui est confiée à Richard Ferrand,
00:12:24avec le profil qui est le sien,
00:12:26parce que c'est pas non plus l'image de la neutralité incarnée,
00:12:28la fonction qui lui est confiée,
00:12:30c'est de poursuivre le travail
00:12:32de Laurent Fabius, qui avait déjà dit,
00:12:34je le redis au moment de la séquence 2021-2022,
00:12:36Fabius avait vu
00:12:38monter la revendication pour un
00:12:40référendum sur l'immigration
00:12:42ou sur la réforme des institutions.
00:12:44Et Fabius avait dit, c'est à propos de Zemmour
00:12:46et de Le Pen à l'époque. Et qu'est-ce qu'il dit?
00:12:48Il dit non, il n'y en aura pas de référendum comme ça.
00:12:50Je serai celui
00:12:52qui fera obstacle au référendum.
00:12:54Le Conseil constitutionnel,
00:12:56c'est le temple du droit,
00:12:58c'est le temple de l'état de droit
00:13:00et tant que je le dirigerai,
00:13:02et mon successeur, on le comprend, sera dans cet esprit,
00:13:04il n'y aura pas de consultation
00:13:06sur l'immigration,
00:13:08il n'y aura pas de consultation populaire sur l'immigration
00:13:10et sur les institutions.
00:13:12D'ailleurs, faut-il rappeler que
00:13:14lorsqu'il y a eu la loi immigration,
00:13:16le Conseil constitutionnel s'est permis
00:13:18de manière un peu inattendue intellectuellement
00:13:20d'empêcher, d'abord de censurer
00:13:22des articles importants de cette loi
00:13:24et quand on a parlé de la possibilité
00:13:26d'un référendum, d'initiative populaire
00:13:28partagée sur l'immigration,
00:13:30il a dit aussi non, on ne peut pas parce que
00:13:32apparemment que l'immigration n'est pas une question sociale
00:13:34ou économique,
00:13:36ce qui est assez étonnant quand même
00:13:38d'un certain point de vue.
00:13:40Alors qu'est-ce qu'on voit? La fonction historique
00:13:42de Fabius et la fonction de son successeur,
00:13:44ça a été de verrouiller les institutions,
00:13:46d'empêcher la possibilité
00:13:48du référendum et de ce point de vue,
00:13:50ça correspond à la dialectique historique
00:13:52des temps présents. Alors qu'est-ce qu'on a vu
00:13:54ces dernières années? Plus le peuple se révoltait
00:13:56et plus on cherchait à empêcher le peuple
00:13:58de traduire sa révolte politiquement.
00:14:00J'en donne trois exemples.
00:14:02À l'Assemblée nationale, on le sait,
00:14:04avec le Front républicain, je pense que c'est fascinant,
00:14:06la fédération des proscrits
00:14:08et des vaincus pour empêcher les révoltés
00:14:10de se faire entendre. Au Conseil constitutionnel,
00:14:12je l'ai dit avec le verrouillage référendaire
00:14:14et dans les médias, je trouve,
00:14:16c'est fascinant. Si on regarde ce qui se passe
00:14:18sur le service public, ce qu'il faut faire
00:14:20d'un point de vue sociologique et ethnologique,
00:14:22je ne sais pas si vous avez vu ce débat
00:14:24il y a quelques jours sur le droit du sol.
00:14:26Je crois que c'était sur la 5 encore,
00:14:28toujours sur la 5, mon canal préféré.
00:14:30Qu'est-ce qu'on voyait? Il y avait toute une série
00:14:32de gens qui débattaient de la possibilité
00:14:34du droit du sol, de la question de l'immigration,
00:14:36de quelle manière l'immigration change le pays.
00:14:38Une invitée associée à la gauche républicaine,
00:14:40Rachel Binas, et là, elle était associée
00:14:42au journal Marianne, pour dire, un instant,
00:14:44de la modification du paysage culturel,
00:14:46social, anthropologique, identitaire,
00:14:48qui est le sien, et autour de la table,
00:14:50ricanements, moqueries, incapacité
00:14:52de prendre au sérieux la simple
00:14:54expression d'une inquiétude sur
00:14:56le service public. Donc, on organise
00:14:58des débats pour expliquer que le débat ne devrait pas
00:15:00avoir lieu. Donc, tout ce qui relève du régime
00:15:02a pour fonction, en ce moment, d'empêcher
00:15:04le peuple d'être entendu, du conseil
00:15:06constitutionnel au service public, en passant
00:15:08par l'Assemblée nationale. On peut dire que le régime
00:15:10se radicalise au rythme où il est désavoué
00:15:12et cette nomination participe à ce mouvement.
00:15:14Pendant que vous parlez
00:15:16du service public,
00:15:18dans un instant, je vous ferai écouter
00:15:20un petit échange à l'Assemblée nationale
00:15:22où la ministre de la Culture s'est énervée
00:15:24à propos de Marouane
00:15:26l'humoriste Ben Lazar, qui était
00:15:28sur France 5. Vous allez voir un échange
00:15:30où Eric Zemmour,
00:15:32Raphaël Arnaud parle d'Eric Zemmour,
00:15:34on voit aussi qu'on parle d'Arabes,
00:15:36etc. Un échange
00:15:38où la ministre s'est énervée, on va voir
00:15:40un instant pourquoi. Revenons à nos moutons.
00:15:42Cette nomination
00:15:44à la présidence
00:15:46du conseil constitutionnel,
00:15:48Mathieu Bocoté, est-ce qu'elle ne relativise
00:15:50pas la vision sacralisée
00:15:52que nous avons aujourd'hui
00:15:54de l'État de droit ?
00:15:56C'est le moins qu'on puisse dire. Soyons très honnêtes,
00:15:58Richard Ferrand est probablement
00:16:00un homme de qualité, je ne le connais pas personnellement,
00:16:02il a un long parcours politique. Ce qui est certain,
00:16:04c'est que ce n'est pas l'incarnation du vieux sage.
00:16:06On est devant le vieux
00:16:08briscard, le vieux roublard,
00:16:10on est devant l'homme
00:16:12qui est l'aventurier politique, on est devant
00:16:14l'apparatchik, on est devant le technocrate, on est devant
00:16:16ce qu'on voudra, mais on n'est pas devant le vieux sage.
00:16:18On est un homme qui est choisi
00:16:20pour sa fidélité au régime, on est devant
00:16:22un homme qui est choisi pour son appartenance
00:16:24au PS canal historique qui s'est prolongé
00:16:26dans la macronie, car n'oublions jamais que la macronie
00:16:28c'est la poursuite du PS par d'autres moyens.
00:16:30Ça, il ne faut jamais l'oublier.
00:16:32Et on est devant un homme qui,
00:16:34il sera nommé avec ses convictions.
00:16:36Donc quand on va nous chanter dans quelques jours,
00:16:38quelques semaines, quand le Conseil constitutionnel va encore
00:16:40une fois empêcher le peuple français de se prononcer sur une question
00:16:42importante, on va nous dire c'est l'état du droit
00:16:44et le droit se présenterait à nous à la manière
00:16:46d'une révélation divine, une révélation objective,
00:16:48sans interprétation possible.
00:16:50Le droit se pose à nous
00:16:52tel 2 plus 2 égale 4. Il va falloir
00:16:54rappeler que si le Conseil constitutionnel
00:16:56est indépendant institutionnellement,
00:16:58ça ne veut pas dire qu'il soit
00:17:00sans orientation idéologique,
00:17:02sans biais idéologique,
00:17:04sans orientation politique,
00:17:06clairement. Il faut le rappeler,
00:17:08c'est le rapport au droit qui se pose
00:17:10avec ça. On est dans des sociétés
00:17:12qui ont accordé un tel pouvoir
00:17:14au Conseil constitutionnel ou l'équivalent
00:17:16au cours suprême dans nos sociétés,
00:17:18ces institutions ont accordé un tel pouvoir
00:17:20au juge que le juge prétendant
00:17:22interpréter le droit, mais en fait
00:17:24créer du nouveau droit. On ne se contente plus
00:17:26d'interpréter le droit tel
00:17:28que le souhaitait le législateur,
00:17:30c'est-à-dire le législateur passe une loi
00:17:32et on décide de l'interpréter à la lumière
00:17:34de l'intention du législateur. On n'est plus du tout
00:17:36dans cette logique-là, on est rendus à ce point
00:17:38dans la spéculation créatrice dans
00:17:40l'interprétation du droit que le super
00:17:42législateur dans nos sociétés, c'est le juge
00:17:44ou c'est, dans ces circonstances-là,
00:17:46ce sont les fameux sages du Conseil constitutionnel,
00:17:48on peut dire la même chose du Conseil d'État.
00:17:50De ce point de vue,
00:17:52il faut rappeler l'histoire
00:17:54de l'évolution du Conseil constitutionnel
00:17:56sous la Ve République. À l'origine,
00:17:58le Conseil constitutionnel, 1958,
00:18:00ensuite la Ve République, qui suivra
00:18:02la fondation de la Ve République,
00:18:04c'est le contrôle formel de la loi.
00:18:06Globalement, c'est le contrôle formel de la loi.
00:18:08C'est tout simple, c'est sa fonction,
00:18:10d'autant que la République gaullienne est une République
00:18:12exécutive, une République qui croit au pouvoir
00:18:14politique. Si on avait expliqué au général
00:18:16de Gaulle que des juges comme ça se permettaient
00:18:18d'harnacher sa politique en fonction
00:18:20de leur propre conception du droit,
00:18:22qu'elle est contre sa conception lui-même de la Constitution
00:18:24qu'il avait inspirée, le général de Gaulle
00:18:26aurait été surpris. Et Michel Debré
00:18:28aussi, je crois. Alors, qu'est-ce qu'on voit
00:18:30à partir de 1971? Il faut le rappeler, c'est important.
00:18:32À partir de 1971, il y a
00:18:34une forme de coup de force opéré par le Conseil
00:18:36constitutionnel qui s'auto...
00:18:38qui s'autodonne, je veux dire,
00:18:40qui s'approprie sans en avoir le droit
00:18:42théoriquement des pouvoirs
00:18:44en disant, désormais, on va interpréter
00:18:46le droit, non plus selon la fonction
00:18:48historique qui est la nôtre, mais à partir,
00:18:50disons-le, de la... je le redis,
00:18:52de la Déclaration des droits de l'homme
00:18:54de 1789, du préambule
00:18:56de la Constitution de 46, d'autres éléments,
00:18:58et qu'est-ce qu'on... à partir de là, on peut
00:19:00tirer toutes les conclusions que l'on veut du droit
00:19:02dès lors qu'on élargit le spectre
00:19:04interprétatif. En deux mots,
00:19:06on va le dire en français ordinaire,
00:19:08à partir du... plus on interprète le droit,
00:19:10à partir de principes généraux,
00:19:12plus on est capable de faire dire ce qu'on
00:19:14veut au droit. Et c'est ce qu'on a vu.
00:19:16Et c'est ainsi que s'est opéré un coup de force.
00:19:18C'est ainsi que s'est opéré presque un coup d'État
00:19:20à l'intérieur des gestions de la Ve République.
00:19:22C'est pour ça que quand on parle de la Ve République,
00:19:24aujourd'hui, j'aimerais savoir de laquelle on parle.
00:19:26Celle du général de Gaulle ou celle de Laurent Fabius?
00:19:28Je crois que... ou de Richard Ferrand, peut-être,
00:19:30demain. Je ne suis pas certain que ça soit
00:19:32la même Ve République.
00:19:34Et il n'y a pas de continuité
00:19:36institutionnelle, il n'y a même pas de continuité
00:19:38démocratique dans l'histoire de la Ve. Il y a un coup de force
00:19:40maquillé derrière l'idée d'une
00:19:42progression du droit. Et d'ailleurs, vous le noterez,
00:19:44au fil du temps, le politique s'est
00:19:46permis, pour d'étranges raisons, de toujours
00:19:48confier plus de pouvoir ensuite au Conseil constitutionnel,
00:19:50mais sans jamais consulter
00:19:52vraiment le peuple sur la question.
00:19:54Sur la question de l'immigration, parce qu'on y revient,
00:19:56c'est aujourd'hui la question la plus fondamentale,
00:19:58on pourrait dire
00:20:00la nature même, sur le plan
00:20:02historique, du peuple français. Les Français
00:20:04n'ont jamais, jamais été consultés.
00:20:06C'est fascinant, et on explique non seulement
00:20:08qu'ils n'ont pas été consultés, mais c'est une
00:20:10bonne chose qu'ils n'aient pas été consultés, parce qu'ils
00:20:12ne devraient pas avoir leur mot à dire sur cette
00:20:14question, leur avis sur cette question.
00:20:16De ce point de vue, comment parler encore sérieusement
00:20:18de démocratie?
00:20:20Faut-il comprendre, Mathieu Bocoté,
00:20:22que la réforme des institutions est désormais
00:20:24incontournable?
00:20:26On l'avait abordée la semaine dernière sur le référendum.
00:20:28Ah ben voilà, vous avez tout à fait raison.
00:20:30Alors, si on est heureux de la situation présente,
00:20:32bien sûr que non. Si on pense que tout va bien
00:20:34et qu'il est bien de ne pas consulter le peuple,
00:20:36parce que le peuple est une bête inquiétante,
00:20:38avec des pulsions dérangeantes,
00:20:40il est bien de ne pas le consulter.
00:20:42Si on est fidèle à cette idée un peu ancienne qui s'appelle
00:20:44la démocratie, manifestement, il y a une
00:20:46contradiction aujourd'hui entre ce qu'ils
00:20:48appellent l'état de droit et qui est en fait
00:20:50la tyrannie d'une caste maquillée
00:20:52derrière un culte constitutionnel
00:20:54et, de l'autre côté, une conception
00:20:56véritable de la souveraineté populaire. Je note,
00:20:58soit dit en passant, que Richard Ferrand
00:21:00avait dit qu'il lui était favorable au fait qu'Emmanuel
00:21:02Macron puisse faire un troisième mandat
00:21:04à la présidence de la République. Je suis persuadé qu'il n'y a aucun
00:21:06lien entre le fait qu'il soit nommé là et qu'il ait
00:21:08déjà affirmé cela, mais c'est quand même
00:21:10étonnant. Il avait dit, à ce moment-là,
00:21:12il faut s'opposer à tout ce qui entrave la souveraineté
00:21:14populaire. Je ne suis pas certain qu'il applique
00:21:16ce principe à la question de la consultation sur l'immigration.
00:21:18Cela dit, vous vous posez la question
00:21:20est-ce que la réforme des institutions est inévitable?
00:21:22C'est la question de quel référendum se tiendra.
00:21:24Imaginons, c'est le scénario.
00:21:26Fabius disait, je crois, avant-hier,
00:21:28il dit, pour qu'il y ait un référendum
00:21:30sur les institutions, il faut qu'il y ait un consentement
00:21:32des deux chambres. Globalement, il nous explique
00:21:34que tout est bloqué formellement.
00:21:36Quand on veut à tout prix bloquer
00:21:38un système, qu'est-ce qui se passe? Le déblocage
00:21:40se fait de manière quelquefois plus musclée qu'on ne le souhaiterait.
00:21:42Et c'est moi ce que je redoute. Dieu sait
00:21:44que je ne le souhaite pas. Mais ce que je redoute,
00:21:46c'est un moment où deux légitimités s'affrontent.
00:21:48D'un côté, un président nouvellement élu
00:21:50associé à la droite nationale globalement
00:21:52qui dirait, je veux faire ce référendum.
00:21:54On lui dit, vous n'avez pas le droit de le faire.
00:21:56Il dit, je le fais néanmoins. On dit, vous ne pouvez pas.
00:21:58Il dit, je le fais. Comme de Gaulle en 1962,
00:22:00je crois. C'est ce qui s'est passé.
00:22:02C'est arrivé en 1962. De Gaulle a fait ça,
00:22:04a imposé un référendum
00:22:06que le conseil constitutionnel ne voulait pas.
00:22:08Mais il se pourrait que ça se passe encore
00:22:10demain dans des circonstances semblables.
00:22:12Un choc incisionnel,
00:22:14cette fameuse crise de régime dont on parle souvent.
00:22:16Et je terminerai avec cette phrase.
00:22:18On le voit aux États-Unis en ce moment.
00:22:20Quand il y a une crise de régime, quand des légitimités contradictoires
00:22:22s'affrontent, on le voit avec Elon Musk,
00:22:24la question de l'État profond,
00:22:26l'État administratif. À qui revient le pouvoir?
00:22:28Mais ce qu'on voit, c'est que ça fait des situations de plus en plus
00:22:30tendues, de plus en plus conflictuelles.
00:22:32Peut-être reste pourtant le visage de la démocratie
00:22:34aujourd'hui.
00:22:36Donc Emmanuel Macron, il pousse l'un de ses
00:22:38fidèles, comme vous l'avez exprimé,
00:22:40à ce poste de président
00:22:42du Conseil constitutionnel.
00:22:44Laurence Wisniewski, elle est proposée par la présidente de l'Assemblée nationale.
00:22:46Yael Bouane privée.
00:22:48Et Gérard Larcher appuie la candidature de Philippe Bas.
00:22:50Les trois candidats devront désormais
00:22:52passer l'épreuve des auditions parlementaires.
00:22:54Celles-ci sont programmées le 19 février,
00:22:56mercredi prochain,
00:22:58s'agissant de l'Assemblée nationale.
00:23:00Mais en général, c'est le président qui gagne.
00:23:02C'est la raison pour laquelle ça fait autant polémique.
00:23:04Votre deuxième édito est sur l'UCED.
00:23:06Juste dites-moi en une phrase,
00:23:08votre deuxième édito est capitale,
00:23:10parce que ça fait quand même cinq jours que vous avez envie d'en parler.
00:23:12Pour une raison toute simple, nous avons appris
00:23:14que les États-Unis finançaient à travers une agence
00:23:16de développement, comme on dit aujourd'hui,
00:23:18un nombre considérable de titres de presse
00:23:20ou de journalistes à travers le monde.
00:23:22Et donc l'argent directement fourni
00:23:24par les États-Unis, pour des titres de presse
00:23:26ou des journalistes, et quand ce financement
00:23:28américain est remis en question, on nous dit
00:23:30que la presse indépendante et libre
00:23:32est remise en question et mise en danger
00:23:34par la fin du financement américain.
00:23:36Je ne peux m'empêcher de trouver ça loufoque.
00:23:38On veut entendre
00:23:40votre développement
00:23:42sur le sujet. Juste avant,
00:23:44Gabriel Cluzel,
00:23:46en général c'est le lundi que je dis
00:23:48ce qui se passe dans les églises, mais hier
00:23:50on avait beaucoup d'actualités.
00:23:52Je ne peux pas ne pas vous parler de la dégradation
00:23:54des églises de France et des actes
00:23:56de christianophobie, très rapidement,
00:23:58qui continuent dans le plus grand des silences.
00:24:00Comme l'église Saint-Paul à Grenoble
00:24:02qui a été touchée.
00:24:04Alors ici, vous voyez à l'image, c'est l'église
00:24:06de Limay, dans les Yvelines.
00:24:08Dimanche, lors de la messe, un individu
00:24:10a volé le téléphone du prêtre avant de dégrader
00:24:12les lieux en déféquant
00:24:14à plusieurs endroits au sein de l'église.
00:24:16Ou encore, ce matin,
00:24:18l'église Saint-Paul à Grenoble
00:24:20qui a été touchée par un incendie.
00:24:22Une victime a été retrouvée
00:24:24dans l'église. Elle est en urgence
00:24:26absolue. On avait parlé
00:24:28avec vous de la hausse
00:24:30de 30% des incendies
00:24:32des églises. C'était un chiffre
00:24:34européen. C'était important
00:24:36pour moi de vous rappeler
00:24:38cela. Dans un instant, on reviendra avec les derniers
00:24:40développements sur l'affaire Louise
00:24:42avec Charlotte Dornelas. D'abord,
00:24:44Gabriel Cluzel, aujourd'hui
00:24:46se termine le sommet
00:24:48international sur l'IA,
00:24:50sur la France. Sur ce plan,
00:24:52autant rivaliser un peu avec les États-Unis.
00:24:54Emmanuel Macron a annoncé
00:24:56un projet, un grand projet
00:24:58à 109 milliards d'euros d'investissement
00:25:00privé. Je disais tout à l'heure 13 à 14
00:25:02tweets en 48 heures
00:25:04par un seul sur Louise.
00:25:06Se désolent les Français et les internautes.
00:25:08La question qu'on va se poser
00:25:10avec vous, Gabriel Cluzel,
00:25:12c'est en quoi
00:25:14ce sommet de l'IA,
00:25:16cet investissement,
00:25:18notamment investissement
00:25:20étranger, peut-il
00:25:22attaquer la souveraineté
00:25:24de la France ?
00:25:26Bien nuire à la souveraineté de la France.
00:25:28C'est un sujet, on a beaucoup parlé de ce sommet
00:25:30mais personne n'a évoqué, me semble-t-il
00:25:32ou pas grand monde,
00:25:34cette idée de souveraineté qui est pourtant
00:25:36majeure. On ne peut pas dire que l'IA va être l'enjeu
00:25:38des 100 prochaines années et se moquer
00:25:40éperdument de l'aspect souveraineté.
00:25:42Pour raconter un peu, pendant
00:25:44deux jours, de fait, les chefs d'État
00:25:46des plus grands pays du monde
00:25:48et des grands noms
00:25:50de la tech se sont retrouvés au Grand Palais.
00:25:52Il n'y avait pas Elon Musk,
00:25:54comme l'an dernier en Angleterre,
00:25:56mais Emmanuel Macron s'est consolé
00:25:58en co-président de ce sommet
00:26:00avec le premier
00:26:02ministre indien, M. Modi.
00:26:04On a eu le vice-président
00:26:06américain, M. Vance
00:26:08est intervenu ce matin.
00:26:10Pas trop accueilli ?
00:26:12Pas tellement accueilli, il y a eu une petite polémique.
00:26:14Pour le déjeuner, ils se sont un peu rattrapés, mais c'est vrai qu'il est arrivé,
00:26:16il a un peu frappé, il a vu de la lumière
00:26:18à l'Élysée et il ne savait pas trop
00:26:20où était la porte d'entrée, il n'a pas été tellement accueilli.
00:26:22Mais après, ça s'est mieux passé.
00:26:24Je le dis, parce que ça fait toujours plaisir,
00:26:26il est allé aux Invalides et il a commencé son discours
00:26:28en disant que c'était
00:26:30un magnifique,
00:26:32la France est un magnifique pays,
00:26:34et il a mis un gant blanc pour toucher l'épée
00:26:36de Lafayette. Ça, c'était
00:26:38le petit passage
00:26:42patriotique pour nous.
00:26:44On imagine que ce catholique
00:26:46fraîchement converti passera peut-être par Notre-Dame.
00:26:48Pourquoi je parle de ça ?
00:26:50Parce qu'Emmanuel Macron a comparé
00:26:52ce qu'il voulait faire pour l'IA
00:26:54à la stratégie de Notre-Dame.
00:26:56Il a dit, on va faire exactement la même chose,
00:26:58on va aller très vite,
00:27:00l'approche de Notre-Dame
00:27:02sera adaptée pour les data centers,
00:27:04pour les autorisations
00:27:06mises sur le marché,
00:27:08pour l'intelligence artificielle et l'attractivité.
00:27:10Il a dit ça en anglais.
00:27:12On comprend qu'en fait, il va un peu s'asseoir
00:27:14sur la lourdeur des procédures.
00:27:16Vous savez, c'est ce qui avait permis
00:27:18à Notre-Dame d'être rapidement reconstruite.
00:27:20Il y avait une émotion au départ.
00:27:22Il y avait les racines chrétiennes
00:27:24de la France qui parlaient.
00:27:26Il se dit qu'il a réussi là
00:27:28et ça lui a donné des ailes.
00:27:30Je crois qu'il est aiguillonné aussi par Donald Trump.
00:27:32Il se dit, il fait plein de choses aux Etats-Unis,
00:27:34je vais essayer de faire des trucs aussi.
00:27:36Il a dit, nous simplifions
00:27:38toutes les procédures.
00:27:40L'idée de départ est assez vertueuse
00:27:42parce qu'il ne veut pas louper le virage
00:27:44de l'intelligence artificielle.
00:27:46Vous savez que l'UE a complètement
00:27:48loupé le virage Internet.
00:27:50C'est même M. Draghi qui l'a dit
00:27:52en septembre. Est-ce que vous savez,
00:27:54parce que je trouve que c'est quand même intéressant,
00:27:56que la France a failli inventer
00:27:58Internet. Deux doigts d'inventer Internet
00:28:00à la fin des années 60. Je vous le raconte
00:28:02parce que j'ai l'impression que personne ne le sait.
00:28:04Vous n'étiez pas née. Oui, c'est ça.
00:28:06S'il vous plaît.
00:28:08En ce jour spécial,
00:28:10vous avez le droit de me le dire.
00:28:12Normalement, Marc connaît.
00:28:14L'armée américaine a inventé
00:28:16un réseau informatique qui s'appelait Arpanet
00:28:18et qui deviendra Internet en 1990.
00:28:20En même temps, il y a un monsieur,
00:28:22un polytechnicien qui s'appelle Louis Pouzin,
00:28:24qui a inventé un système qui s'appelait
00:28:26les cyclades et qui fonctionnait
00:28:28de façon très similaire.
00:28:30Les cyclades fonctionnaient même mieux qu'Arpanet.
00:28:32Arpanet s'est inspiré
00:28:34des cyclades.
00:28:36C'était sous Giscard d'Estaing.
00:28:38Pourtant, il était polytechnicien lui-même.
00:28:40Je n'aime pas dire du mal de Giscard d'Estaing parce qu'à chaque fois,
00:28:42il y a un gentil monsieur qui m'écrit pour me dire
00:28:44du mal de Giscard d'Estaing.
00:28:46Il est gentil parce qu'il m'envoie un bouquin à chaque fois.
00:28:48Je ne sais pas s'il nous entend.
00:28:50Je suis quand même obligée.
00:28:52Il a préféré un système
00:28:54Giscard d'Estaing qui a abouti
00:28:56au Minitel. Vous comprenez,
00:28:58c'est quand même un peu raté.
00:29:00S'il n'avait pas eu forcément du flair sur ce coup-là.
00:29:02C'est raconté dans le livre
00:29:04Louis Pouzin, l'un des pères d'Internet.
00:29:06Il faut rendre à César ce qui est à César
00:29:08et à la France ce qui est à la France.
00:29:10Pourquoi n'y a-t-il pas plus de coopération
00:29:12européenne ? Emmanuel Macron est pourtant
00:29:14un européiste convaincu.
00:29:16En matière d'intelligence artificielle,
00:29:18l'Europe a fait exactement ce qu'elle sait faire
00:29:20et elle est même championne du monde.
00:29:22Elle a tout de suite réglementé.
00:29:24Elle a encadré, limité,
00:29:26interdit, histoire de bien
00:29:28être sûre qu'elle n'allait pas développer
00:29:30l'intelligence artificielle.
00:29:32C'est vrai que l'intelligence artificielle pose
00:29:34de vrais sujets, mais elle l'a finalement
00:29:36tué dans l'oeuvre d'une certaine façon.
00:29:38Même si Ursula von der Leyen a dit aujourd'hui
00:29:40qu'elle allait investir 200 milliards
00:29:42dans l'intelligence artificielle.
00:29:44Elle aussi a été piquée au vif.
00:29:46Par exemple,
00:29:48l'Union européenne réclame
00:29:50une intelligence artificielle frugale,
00:29:52décarbonée,
00:29:54qui permette
00:29:56de ne pas abîmer l'environnement.
00:29:58C'est fou comme il y a toujours les écolos
00:30:00qui traînent quelque part en Europe.
00:30:02C'est un peu comme les socialistes
00:30:04qui ne représentent rien dans l'électorat,
00:30:06mais ils nous dirigent tous.
00:30:08C'est vertueux dans l'absolu,
00:30:10mais vous dites bien que les USA et la Chine,
00:30:12pendant ce temps, s'assoient largement dessus.
00:30:14Emmanuel Macron parle du reste
00:30:16de cette intelligence artificielle
00:30:18frugale en disant que nous sommes
00:30:20en pointe dessus. Et vous savez pourquoi ?
00:30:22Nous sommes en pointe sur cette intelligence artificielle frugale
00:30:24grâce, je vous le donne en mille,
00:30:26au nucléaire.
00:30:28Le nucléaire, c'est l'énergie décarbonée
00:30:30par excellence. Emmanuel Macron en est tout content
00:30:32et par pure charité chrétienne,
00:30:34on ne va pas rappeler quand même les mots
00:30:36d'Elizabeth Borne à la fermeture
00:30:38de Fessenheim. Elle était extrêmement
00:30:40heureuse de cette fermeture.
00:30:42Bref. Cette fois,
00:30:44Emmanuel Macron a décidé de
00:30:46faire cavalier seul,
00:30:48donc de laisser de côté l'Europe.
00:30:50C'est quand même étonnant pour un européiste
00:30:52comme lui, vous avez raison. On pourrait se dire
00:30:54« Félicitons-nous-en ! »
00:30:56Sauf qu'il fait cavalier
00:30:58presque seul. En fait, il n'est pas tout à fait
00:31:00seul. Il n'est même pas du tout seul.
00:31:02Parce que les capitaux français ne suffisent
00:31:04pas à financer l'intelligence artificielle.
00:31:06Donc il va chercher des capitaux
00:31:08étrangers. Nous y voilà.
00:31:10Nous sommes dans le cœur du sujet.
00:31:12Il annonce 109 milliards
00:31:14d'investissements privés.
00:31:16Il dit que toute proportion gardée
00:31:18est comparable aux 500 milliards
00:31:20américains. C'est vrai. Si on compare nos pays, c'est vrai.
00:31:22Sauf que c'est purement arithmétique, ça.
00:31:24Parce que d'où viennent ces fonds ?
00:31:26La différence, je vous explique, c'est que le projet
00:31:28Stargate des Etats-Unis, c'est un projet
00:31:30cohérent, avec une
00:31:32vision, une stratégie de puissance américaine
00:31:34montante, et embarquant
00:31:36dans la fusée la dimension
00:31:38souveraineté. Donc ça sera
00:31:40financé par des grandes entreprises de la tech
00:31:42et des processus conçus par
00:31:44une entreprise américaine. Alors, il y a
00:31:46une exception. Il y a quand même
00:31:48le cadre
00:31:50japonais de la tech qui s'appelle Softbank
00:31:52qui a promis d'investir 100 milliards.
00:31:54Mais c'est vrai que vous savez que les Américains,
00:31:56ce qui les intéresse, c'est de
00:31:58damer le pion des Chinois et compter sur les Japonais
00:32:00pour damer le pion des Chinois. S'il y en a deux qui ne se
00:32:02réconcilieront pas, ce sont ceux-là.
00:32:04Donc ça ne va pas poser de problème à Donald
00:32:06Trump dans cette course
00:32:08à l'IA.
00:32:10Le mot fusée,
00:32:12c'est la stratégie du moonshot.
00:32:14C'est ce qu'on appelle le moonshot.
00:32:16Mathieu traduirait ça
00:32:18beaucoup mieux que moi, mais c'est
00:32:20en fait le lancement vers la Lune. C'est quand on a
00:32:22un grand projet bien structuré
00:32:24avec une vraie stratégie et des objectifs
00:32:26concrets, donc il nous parle de santé, et puis aussi
00:32:28les surmarches. Donc, intelligence
00:32:30artificielle et la souveraineté
00:32:32de la France, en quoi ?
00:32:34En France, donc,
00:32:36qu'est-ce qu'on va faire et avec qui ?
00:32:38Eh bien voilà, justement, je vous le demande. Qu'est-ce qu'on va
00:32:40faire et avec qui ? Parce que nous, ce n'est pas la stratégie
00:32:42du moonshot, c'est la stratégie
00:32:44du wet finger, le doigt mouillé.
00:32:46Vous voyez ?
00:32:48Non mais c'est vrai ?
00:32:50On parlait souveraineté.
00:32:52Doigt mouillé.
00:32:54Alors, avec Emmanuel Macron,
00:32:56on ne sait pas trop où on va. Surix,
00:32:58il a évoqué son partenariat avec
00:33:00les Émirats arabes unis. On le voit
00:33:02sur le perron de l'Elysée, avec
00:33:04Mohamed Ben Zayed Alimlayan,
00:33:06dit MBZ, qui est un de ses amis,
00:33:08qu'il appelle mon ami.
00:33:10Et on peut lire, les Émirats arabes et la France
00:33:12engagent une grande coopération. On va
00:33:14fonder un grand campus dédié
00:33:16à l'IA. Et le montant
00:33:18investi par les Émirats
00:33:20annoncé, donc, ce serait de
00:33:2230 à 50 milliards d'euros.
00:33:24Oui, c'est ça.
00:33:26Si l'on prend la fourchette haute, 50 milliards,
00:33:28ça fait donc près de la moitié
00:33:30de l'investissement. Alors, on sait aussi que
00:33:3215 milliards seront donnés par le Canada,
00:33:34pour un data center à Cambrai, très bien.
00:33:36Il y a aussi des
00:33:38investisseurs américains,
00:33:40hauteur de 15 milliards, et puis aussi des investisseurs
00:33:42français, mais on les avait oubliés, ceux-là.
00:33:44C'est un peu la pointe. Ils sont
00:33:46entre 15 et 20
00:33:48milliards. J'ai un peu calculé ça
00:33:50à la louche, mais vous voyez, ils ne dépassent pas,
00:33:52finalement, les investisseurs américains.
00:33:54Donc, la part des fonds privés français,
00:33:56c'est moins de 20 %
00:33:58quand les Émirats arabes donnent
00:34:00près de la moitié.
00:34:02Si on parle en termes d'emploi et de foncier,
00:34:04c'est intéressant, mais si on parle en termes
00:34:06de souveraineté, c'est quand même un vrai sujet.
00:34:08Je vous rappelle que pendant la crise
00:34:10Covid, on n'a parlé que de ça, y compris
00:34:12en matière de santé, pour ces
00:34:14data centers, on parle de santé.
00:34:16On a oublié ce que disait
00:34:18De Gaulle, on n'a pas d'amis, on a
00:34:20des intérêts. Et les
00:34:22Émirats arabes, ce n'est pas l'armée du salut,
00:34:24ils attendent un retour. Alors, qu'est-ce qu'ils attendent
00:34:26comme retour ?
00:34:28On dit, oui, ils ne veulent pas faire que de lits de
00:34:30hydrocarbures, ils veulent diversifier leur économie.
00:34:32Pardon, c'est un peu
00:34:34court. Et on me dit aussi, oui, non,
00:34:36ils ne font que donner
00:34:38l'argent, vous voyez, et puis nous, on fera le reste.
00:34:40Moi, ça me rappelle la phrase de Woody Allen
00:34:42qui disait, chez nous, c'est moi le patron,
00:34:44ma femme, elle ne fait que prendre des décisions.
00:34:46Vous voyez, c'est un peu pareil.
00:34:48Et c'est
00:34:50quand même assez
00:34:52dramatique dans le registre de l'IA, parce qu'évidemment,
00:34:54on peut toujours nous dire, oui, on parlait de
00:34:56Notre-Dame tout à l'heure, il y a eu
00:34:58beaucoup d'investisseurs étrangers dans Notre-Dame,
00:35:00notamment les Américains, qui ont donné
00:35:02près de 20%. Mais
00:35:04on se souvient que
00:35:06en termes de data, quand même, Notre-Dame, à part
00:35:08la liste des paroissiens et des
00:35:10sommes récoltées à la quête, il n'y a pas grand-chose
00:35:12d'autre comme donner. On ne risque pas notre souveraineté.
00:35:14Voilà, exactement.
00:35:16Il envoie autrement notre souveraineté.
00:35:18Et je voulais parler
00:35:20une minute des Émirats arabes, c'est que pour le moment,
00:35:22ils offrent un visage extrêmement
00:35:24sage pour les Occidentaux.
00:35:26Ils ont ripolliné leur façade,
00:35:28les accords d'Abraham, etc.
00:35:30Mais qui peut prévoir la suite
00:35:32de nos relations avec les Émirats arabes dans un
00:35:34Moyen-Orient quand même très
00:35:36trouble, très mouvant,
00:35:38très compliqué, en pleine recomposition ?
00:35:40Ils ont des relations très anciennes avec la Chine,
00:35:42ils se rapprochent finalement de l'Iran
00:35:44et s'éloignent des États-Unis.
00:35:46C'est une autocratie qui est
00:35:48appréciée par l'Occident parce qu'elle tient
00:35:50les frères musulmans à distance, à longueur de gaffe.
00:35:52Mais jusqu'à quand ?
00:35:54Est-ce qu'il n'y a pas des risques
00:35:56d'ingérence, comme avec le Qatar ? Tout cela est-il
00:35:58bien raisonnable ? Mais est-ce que le mot « souveraineté »
00:36:00n'est-il pas un gros mot dans la bouche d'Emmanuel
00:36:02Macron ?
00:36:04Vous vous adaptez à tous
00:36:06les sujets, vous êtes marrante en fait.
00:36:08Non mais c'est pas un sujet facile.
00:36:10Non ? Mais c'est intéressant.
00:36:12Le sujet
00:36:14« souveraineté » est intéressant.
00:36:16C'est vrai. Hier soir, c'était les mamies.
00:36:18Dans un instant,
00:36:20je vais vous faire écouter cet échange
00:36:22à l'Assemblée nationale avec Raphaël Arnaud
00:36:24qui parle d'Éric Zemmour.
00:36:26J'ai envie de vous entendre sur la question.
00:36:28D'abord,
00:36:30hier, il s'est passé
00:36:32quelque chose à propos des
00:36:34policiers. Le syndicat
00:36:36de Police Alliance a saisi l'ARCOM,
00:36:38Marc Menand. En quoi
00:36:40les propos tenus dans l'émission
00:36:42« Quotidien sur un TMC » par le chroniqueur
00:36:44Jean-Michel Apathy, déclarant que les
00:36:46policiers faisaient, je cite, « du
00:36:48terrorisme souterrain »
00:36:50au sein du ministère de l'Intérieur,
00:36:52en quoi ces propos
00:36:54sont-ils problématiques, puisque l'ARCOM
00:36:56a été saisi ? Le mot
00:36:58« terrorisme », ce n'est pas
00:37:00un petit mot anodin.
00:37:02Alors, je m'intéresse,
00:37:04je n'aime pas montrer du doigt un confrère
00:37:06parce qu'on pourrait s'intéresser à mon cas,
00:37:08comme ça, on parlerait beaucoup de moi.
00:37:10Donc, ce n'est pas
00:37:12dans le désir
00:37:14de l'unir. Il n'en reste pas moins
00:37:16que quand on suit, même de
00:37:18façon très lointaine, M. Apathy,
00:37:20on s'aperçoit que
00:37:22il aime bien être le procureur,
00:37:24il aime bien être celui
00:37:26qui représente l'instance morale.
00:37:28Il est le justicier
00:37:30des ondes, celui
00:37:32qui pense bien, qui pense comme
00:37:34il faut. Et n'oublions pas que « Quotidien »
00:37:36s'adresse à des jeunes.
00:37:38À partir de là, on ne peut pas
00:37:40se laisser râler
00:37:42une sorte de négligence dans
00:37:44le vocabulaire. Notons au passage
00:37:46qu'il a été primé pour
00:37:48sa capacité, théoriquement,
00:37:50à pratiquer très bien
00:37:52la langue française.
00:37:54Et c'était en en obtenant,
00:37:56j'ai essayé de façon très lointaine
00:37:58de teinter son accent...
00:38:00Non, mais pas de caricature.
00:38:02La caricature, ce n'est pas
00:38:04une insulte. Ce que veut dire
00:38:06les ch'tis, on s'en amuse,
00:38:08etc. Bref, il a obtenu
00:38:10avec Arlette Chabrot le prix
00:38:12Roland d'Argelès.
00:38:14Ce qui signifie que théoriquement, les mots,
00:38:16il en connaît
00:38:18toute la rigueur
00:38:20et il faudrait qu'il l'applique. Car qu'est-ce
00:38:22que ça signifie, terrorisme ?
00:38:24– Terrorisme souterrain, oui.
00:38:26– Terrorisme, déjà. Terrorisme,
00:38:28c'est l'usage ou la menace
00:38:30d'une forme de violence
00:38:32extrême,
00:38:34intentionnelle,
00:38:36disproportionnée,
00:38:38l'intention d'intimider,
00:38:40de déstabiliser
00:38:42un système, donc,
00:38:44en l'occurrence, le ministère de l'Intérieur.
00:38:46C'est pas rien, le mot terrorisme.
00:38:48Le terrorisme,
00:38:50c'est comment détruire.
00:38:52Le terrorisme, c'est l'une des luttes,
00:38:54l'un des plus grands engagements
00:38:56de la police, justement.
00:38:58Alors, on ne peut pas s'amuser avec des mots comme ça.
00:39:00Il nous faut
00:39:02réhabiliter
00:39:04cette capacité
00:39:06à la rhétorique, être extrêmement
00:39:08précis, surtout à une époque
00:39:10comme la nôtre. Le drame
00:39:12de la petite Louise,
00:39:14mais c'est le petit, également, il y a un mois,
00:39:16le petit Athias, etc.
00:39:18– Il y a 15 jours,
00:39:2010 jours. – C'est-à-dire que
00:39:22la violence ne cesse
00:39:24de submerger le monde,
00:39:26en particulier la France.
00:39:28Et que demande-t-on
00:39:30aux policiers ? On leur demande
00:39:32de faire en sorte
00:39:34que ces digues qui s'effondrent,
00:39:36ils puissent les colmater
00:39:38plus ou moins. – De nous protéger.
00:39:40– Voilà. Et ils le font
00:39:42avec des moyens, souvent,
00:39:44ils ont plutôt la voiture qui tient de la carcasse
00:39:46de la dernière Ferrari.
00:39:48Ils ont également des commissariats
00:39:50tout lépreux, des commissariats
00:39:52où les ordinateurs
00:39:54tombent facilement en panne.
00:39:56Donc ils n'ont pas la capacité
00:39:58à véritablement
00:40:00mener leur action.
00:40:02Alors comment, devant des jeunes, parce que c'est
00:40:04ce public-là, faire en sorte
00:40:06qu'ils soient
00:40:08humiliés, qu'ils soient
00:40:10en quelque sorte placés
00:40:12en situation
00:40:14de dégradement moral ?
00:40:16Ça, c'est injustifiable.
00:40:18Parce qu'on a
00:40:20besoin qu'aujourd'hui,
00:40:22quand un jeune se retrouve devant
00:40:24un policier, qu'il ne lui dise pas
00:40:26« Et toi, tu terrorises, etc.
00:40:28Tu ne représentes rien. » Non.
00:40:30On a besoin que ce jeune
00:40:32ou que les personnes qui, de plus en plus,
00:40:34refusent l'autorité,
00:40:36on n'arrête pas de nous dire « Encore hier,
00:40:38tel personnage
00:40:40a refusé d'obtempérer. »
00:40:42S'il n'y a pas un respect
00:40:44minimum de l'uniforme,
00:40:46c'est un peu comme un match de football.
00:40:48S'il n'y a pas l'arbitre,
00:40:50vous en passez à l'empognade.
00:40:52C'est-à-dire que personne
00:40:54ne se respecte. C'est peut-être dommage.
00:40:56J'aimerais un monde
00:40:58où on n'ait pas besoin d'une autorité
00:41:00qui soit là, qui se dresse devant nous,
00:41:02où chacun pourrait s'autoréguler.
00:41:04Mais ce n'est pas le cas.
00:41:06Alors, au moment où cette jeunesse
00:41:08est dans ses troubles,
00:41:10dans ses décrépitudes morales,
00:41:12où elle se laisse aller
00:41:14à la désintégration, je puis dire,
00:41:16il est temps
00:41:18de faire en sorte
00:41:20que les policiers apparaissent
00:41:22comme des êtres respectables,
00:41:24qu'on ne leur jette pas des cailloux,
00:41:26qu'on ne les menace pas quand ils arrivent
00:41:28à tel ou tel endroit, d'ailleurs,
00:41:30comme pour les pompiers,
00:41:32et que, par conséquent, ce sens du respect
00:41:34qui est indispensable
00:41:36à une société, sur les fondements,
00:41:38en quelque sorte, si vous n'avez pas les piliers,
00:41:40tout s'effondre,
00:41:42il est indispensable
00:41:44que M. Apathy reprenne
00:41:46son petit dictionnaire,
00:41:48que chaque jour,
00:41:50il travaille un tout petit peu,
00:41:52et qu'ainsi, il puisse redorer
00:41:54ses chroniques,
00:41:56en les rendant scintillantes
00:41:58et efficaces, et, je dirais,
00:42:00citoyennes par rapport aux jeunes.
00:42:02– Charlotte Dornelas, est-ce que vous pouvez réagir, peut-être ?
00:42:04Merci beaucoup, Marc,
00:42:06sur ces propos de Jean-Michel Apathy,
00:42:08qui ont poussé
00:42:10le syndicat
00:42:12Police Nationale Alliance
00:42:14à saisir l'ARCOM.
00:42:16Et donc, les propos,
00:42:18en parlant du terrorisme souterrain
00:42:20au sein du
00:42:22ministère de l'Intérieur.
00:42:24– Jean-Michel Apathy use d'un mot
00:42:26qui est d'un excès
00:42:28complètement ahurissant,
00:42:30pour parler, en réalité,
00:42:32de revendications portées, notamment
00:42:34par le syndicat Alliance, puisqu'il pourrait le dire
00:42:36de beaucoup d'autres syndicats, puisqu'ils s'entendent
00:42:38sur plusieurs choses, de syndicats de policiers,
00:42:40je veux dire, ils s'entendent sur plusieurs choses,
00:42:42notamment sur le problème
00:42:44immense qu'est la réponse pénale
00:42:46à leur action policière.
00:42:48Donc, c'est toute la chaîne, on va dire,
00:42:50de leur travail, qui est interrogée en permanence
00:42:52par les syndicats, avec différentes
00:42:54méthodes et différentes manières de le formuler,
00:42:56mais la question reste la même,
00:42:58Jean-Michel Apathy refuse sans doute
00:43:00de voir ce problème-là, on a pourtant
00:43:02affaire à des gens qui sont confrontés
00:43:04à la délinquance et à la criminalité quotidiennement,
00:43:06donc on ferait bien au minimum de les écouter,
00:43:08me semble-t-il.
00:43:10– Merci beaucoup, dans un instant,
00:43:12le suspect dans l'affaire
00:43:14de la petite Louise avec Charlotte Dornelas,
00:43:16d'abord, je vais vous faire écouter
00:43:18cet échange que vous avez parlé
00:43:20à l'Assemblée Nationale, entre
00:43:22Rachida Dati et la députée LFI
00:43:24Amrani, une semaine environ
00:43:26après l'éviction à l'antenne
00:43:28télé,
00:43:30sur France Télévisions, de l'humoriste
00:43:32Merwan Benlazar, la ministre de la Culture
00:43:34s'est énervée, aujourd'hui,
00:43:36à l'Assemblée Nationale, elle a été interpellée,
00:43:38écoutez bien, par le député
00:43:40LFI Raphaël Arnaud,
00:43:42qui fait une comparaison avec Éric Zemmour,
00:43:44il est question
00:43:46d'arabes, d'Éric Zemmour,
00:43:48échange au cœur de l'Assemblée Nationale
00:43:50à propos d'une éviction
00:43:52qui fait polémique, écoutez.
00:43:54– Madame la ministre,
00:43:56êtes-vous désormais directrice
00:43:58des programmes de l'audiovisuel
00:44:00public ? Allez-vous admettre
00:44:02que cette éviction relève d'une censure
00:44:04islamophobe, purement et simplement ?
00:44:06Ou allez-vous continuer à nous faire
00:44:08croire que la plus grande menace
00:44:10pour la République est un bonnet,
00:44:12une barbe et un pull trop grand sur France 5 ?
00:44:14– A-t-il écrit des propos,
00:44:16ou tenu des propos
00:44:18par le passé, qui peuvent heurter, choquer,
00:44:20blesser ? Oui.
00:44:22– Évitez vos propos !
00:44:24– Ses propos…
00:44:26– Évitez vos propos !
00:44:28– Ses propos…
00:44:30– Évitez vos propos !
00:44:32– Évitez vos propos !
00:44:34– Non mais, soit je vous réponds,
00:44:36soit vous écoutez ma réponse,
00:44:38soit vous arrêtez. Enfin, c'est pas possible.
00:44:40Vous me parlez d'un humoriste,
00:44:42vous me parlez de Zemmour.
00:44:44On parle pas de la même chose.
00:44:46Il a été condamné.
00:44:48Est-ce qu'on parle de condamnation ?
00:44:50Je parle pas de propos.
00:44:52Ils sont pas qualifiés à pénalement.
00:44:54Alors on arrête.
00:44:56Mais vous allez m'écouter.
00:44:58Et vous allez m'écouter jusqu'à la fin.
00:45:00Donc est-ce que les propos étaient répréhensibles ? Non.
00:45:02Est-ce que les propos étaient choquants ? Oui.
00:45:04Alors, je veux redire,
00:45:06la liberté de recrutement et de choix
00:45:08des animateurs et des journalistes,
00:45:10c'est l'antenne et la production.
00:45:12Ça n'est pas moi.
00:45:14Ensuite, là où je rejoins votre indignation,
00:45:16rien ne justifie une déferlante de haine.
00:45:18Rien ne justifie le racisme.
00:45:20Rien ne justifie l'essentialisation systématique.
00:45:22Je vous le dis.
00:45:24Je vous le dis.
00:45:26Alors, pour conclure,
00:45:28juste pour conclure,
00:45:30je veux aussi dire,
00:45:32que vous l'avez rappelé,
00:45:34rien ne justifie l'essentialisation systématique.
00:45:36Faudrait aussi que l'humoriste
00:45:38arrête de dire qu'il a été viré par une arabe.
00:45:44Très honnêtement,
00:45:46c'est un peu ce foutoir parlementaire.
00:45:48C'est-à-dire, premièrement,
00:45:50j'aimerais savoir c'est quoi la distinction que fait Rachida Dati
00:45:52entre l'essentialisation systématique
00:45:54et donc une essentialisation circonstancielle qui serait permise.
00:45:56Je sais juste pas de quoi elle parle, premier élément.
00:45:58Deuxièmement, qu'est-ce que Zemmour vient faire là-dedans ?
00:46:00Troisièmement, ensuite, vous nous expliquez qu'il y a une liberté
00:46:02pour l'antenne de choisir ses gens, tout en expliquant
00:46:04que les propos choquants peuvent faire en sorte qu'on n'embauche pas
00:46:06quelqu'un plutôt qu'un autre.
00:46:08Depuis quand les condamnés n'ont pas le droit à l'antenne ?
00:46:10Qui a purgé sa peine.
00:46:12Je suis absolument d'accord, mais j'ajouterais une chose,
00:46:14c'est qu'on voit ce que veut dire,
00:46:16quand le politique décide de multiplier les règles asymétriques
00:46:18pour permettre la liberté d'expression
00:46:20de l'un et pas de l'autre,
00:46:22il est possible sur France Inter, mais pas sur la télé,
00:46:24tout ça, en fait, on voit, c'est le règne de l'arbitraire,
00:46:26c'est le règne du « selon ma préférence,
00:46:28je t'autorise, si je ne t'aime pas, dégage ».
00:46:30Moi, je voudrais se frapper de voir
00:46:32que Rachida Dati, qui, en principe,
00:46:34est quelqu'un avec beaucoup de verbes,
00:46:36et de verbes aussi,
00:46:38est dans une position défensive.
00:46:40C'est fou,
00:46:42on dit long sur le magistère de la gauche,
00:46:44elle se justifie, elle défend,
00:46:46elle dit « oui, mais c'est vrai qu'il ne faut pas être,
00:46:48il ne faut pas stigmatiser ».
00:46:50Moi, ce que je trouve scandaleux, c'est que ce monsieur
00:46:52soit toujours sur le service public, sur France Inter,
00:46:54c'est ça qui est absolument scandaleux.
00:46:56Tous ces gens-là, ils se disent féministes, ça ne les a pas dérangés,
00:46:58tous les tweets, vous imaginez ?
00:47:00Si quelqu'un de droite avait dit « il faut renvoyer les femmes
00:47:02à la cuisine », de toute façon, moi, je ne veux pas de femmes
00:47:04parmi ceux qui me suivent.
00:47:06Mais là, visiblement,
00:47:08ça ne pose de problème à personne. Ce qui est scandaleux,
00:47:10c'est qu'on a toujours cet humoriste
00:47:12et avec nos impôts, vous voyez ?
00:47:14Le rapport à la justice
00:47:16de manière très, très générale,
00:47:18c'est-à-dire comment rend-on la justice, comment rend-on justice
00:47:20aux personnes, est très intéressant.
00:47:22Vous disiez le rapport à la condamnation ou pas.
00:47:24C'est-à-dire que là, en l'occurrence,
00:47:26l'extrême-gauche, celle qui est en train de hurler dans
00:47:28l'hémicycle, et de manière
00:47:30beaucoup plus large, n'a aucun
00:47:32problème à faire des chasses à l'homme,
00:47:34quelle que soit la raison, à leur faire perdre leur
00:47:36boulot sur des propos, des dénonciations,
00:47:38des comportements qui ne sont pas vérifiés,
00:47:40qui ne sont pas passés par les tribunaux.
00:47:42Et ils prennent comme exemple le contraire, une personne qui est
00:47:44condamnée, en raison
00:47:46de certains propos, mais pas condamnée
00:47:48par la justice, dont c'est le métier,
00:47:50à ne plus s'adresser
00:47:52aux Français par le biais
00:47:54de n'importe quel média. Vous voyez que la justice
00:47:56n'a aucun intérêt pour eux,
00:47:58n'y a aucune légitimité. C'est leur
00:48:00vision arbitraire, en effet, de tel ou tel
00:48:02qui compte, et c'est vrai en toutes
00:48:04circonstances. C'est aussi simple que ça, en réalité.
00:48:06Alors déjà, moi, tout à l'heure,
00:48:08on parlait de
00:48:10sens du vocabulaire.
00:48:12On ne peut pas faire
00:48:14d'islamophobe le
00:48:16synonyme de racisme.
00:48:18Le racisme n'a rien
00:48:20avec la condamnation
00:48:22du prosélytisme
00:48:24pour une religion.
00:48:26Or, de quoi s'agit-il en l'occurrence ?
00:48:28C'est de faire
00:48:30en sorte que nous soyons
00:48:32dans un système de laïcité,
00:48:34que la religion
00:48:36ne peut pas s'exprimer en dehors
00:48:38éventuellement d'un propos
00:48:40sur un domaine précis,
00:48:42mais il n'est pas question que
00:48:44il y ait une volonté
00:48:46de gagner à sa cause
00:48:48un nombre de personnes.
00:48:50Or, c'est ce que fait El-Essi
00:48:52lors des élections, c'est ce que fait
00:48:54en l'occurrence ce monsieur
00:48:56quand il se présente
00:48:58sur une antenne. Il veut faire passer
00:49:00une idéologie, et ça,
00:49:02ce n'est pas du racisme.
00:49:04Quand on condamne cela, on veut simplement
00:49:06que la République applique
00:49:08son principe de laïcité.
00:49:10C'est peut-être un gros mot,
00:49:12mais c'est essentiel.
00:49:14Pendant qu'Andy Kerbrad, député LFI,
00:49:16pris en flagrant délit
00:49:18d'achat de drogue entre les mains
00:49:20de mineurs, est toujours député.
00:49:22On va écouter,
00:49:24avant de parler de qui est le suspect dans l'affaire
00:49:26Louise, on va écouter
00:49:28très rapidement l'extrait
00:49:30d'un voisin de la famille
00:49:32du suspect, et on s'arrête
00:49:34sur le profil du suspect.
00:49:36Je connais ses parents,
00:49:38je les connais très bien.
00:49:40Vous êtes amis ?
00:49:42Oui, on est pratiquement amis.
00:49:44On se connait bien, on est voisins, on a des très bons rapports de voisinage.
00:49:46Vous êtes totalement surpris
00:49:48par ce qui s'est passé ?
00:49:50Je suis plus que surpris, je suis bouleversé.
00:49:52J'y crois même pas.
00:49:56Charlotte Dornelas,
00:49:58on a appris, on voit que l'enquête
00:50:00est en train de s'accélérer.
00:50:02Le soulagement pour les habitants
00:50:04de l'Essonne, les tous se resserrent
00:50:06autour du profil du suspect
00:50:08qui est en garde à vue prolongée
00:50:10jusqu'à demain avec trois autres suspects.
00:50:12Qui est ce suspect
00:50:14dont on parle ce soir ?
00:50:16Il s'appelle Owen L.
00:50:18Il a 23 ans, ce suspect.
00:50:20La seule chose
00:50:22que l'on sache, c'est qu'en effet,
00:50:24il est dans une famille avec son père et sa mère
00:50:26qui sont également en garde à vue,
00:50:28qu'il a une petite amie qui est également en garde à vue.
00:50:30Il est connu de la police et non pas de la justice.
00:50:32Il est simplement connu de la police
00:50:34et, avec une précision, on nous dit
00:50:36qu'il est connu pour des délits mineurs, je ne sais pas lesquels,
00:50:38et pour un fait de violence,
00:50:40et je ne sais pas la nature de ce fait de violence non plus.
00:50:42Mais il y a une chose à noter, simplement,
00:50:44c'est qu'évidemment, quand on dit connu de la police ou de la justice,
00:50:46ça peut vouloir dire beaucoup de choses différentes.
00:50:48Simplement, vous vous souvenez que le week-end
00:50:50a commencé par le placement en garde à vue
00:50:52d'un autre jeune homme avec
00:50:54sa copine également.
00:50:56Lui avait été reconnu initialement.
00:50:58Les policiers ont la vidéosurveillance
00:51:00depuis le premier jour.
00:51:02Cet homme en doudoune
00:51:04suit la petite Louise.
00:51:06C'est à partir de cette vidéo qu'ils ont essayé
00:51:08de chercher le suspect.
00:51:10Et les policiers de la BAC, en l'occurrence,
00:51:12avaient d'abord désigné, à partir
00:51:14de la vidéo, le premier homme
00:51:16qui avait été placé en garde à vue.
00:51:18Donc, ils n'ont pas immédiatement reconnu ce jeune-là.
00:51:20Je dis ça pour dire qu'il était connu
00:51:22de la police, mais pas comme
00:51:24un délinquant notoire, apparemment. Sinon, il l'aurait
00:51:26reconnu immédiatement. C'est à ça
00:51:28que servent, notamment, et on le dit
00:51:30souvent, les contrôles d'identité
00:51:32régulier, servent aussi, pour la police,
00:51:34à connaître leur population éventuellement délinquante.
00:51:36Là, il n'a pas été reconnu
00:51:38tout de suite. Ça nous donne aussi un indice,
00:51:40on va dire, sur la manière dont il était
00:51:42connu. On nous dit qu'il était également
00:51:44accro aux jeux vidéo.
00:51:46Ce sont des voisins de l'entourage
00:51:48qui l'ont dit. Et cela a
00:51:50généré, en effet, la sidération chez les voisins.
00:51:52C'est quelque chose qu'on voit souvent. On l'a vu souvent.
00:51:54Il était gentil. Il me portait mes valises.
00:51:56Il me disait bonjour. Ça ne veut pas dire
00:51:58grand-chose de ce qu'il est, réellement,
00:52:00évidemment. Certains ont dit
00:52:02qu'il avait, certes, de mauvaises fréquentations.
00:52:04Là, c'est pareil. Je ne sais pas
00:52:06ce qu'entendaient les voisins.
00:52:08Les mauvaises fréquentations, ce n'est pas la même chose dans la bouche
00:52:10de ma grand-mère que dans la bouche d'un policier
00:52:12qui est, depuis 20 ans, spécialisé dans la criminalité.
00:52:14Vous voyez ce que je veux dire ?
00:52:16Je ne sais pas ce que veulent dire ces mauvaises fréquentations.
00:52:18Probablement des petits...
00:52:20de la racaille du coin,
00:52:22on va dire.
00:52:24Et l'élément de départ,
00:52:26évidemment, c'est qu'il est reconnu, sur les vidéos,
00:52:28par des voisins, notamment, qui ont
00:52:30signalé le fait qu'il reconnaissait
00:52:32ce jeune homme. Et comment
00:52:34est-ce qu'il a été confondu ? Parce que,
00:52:36vous l'avez dit, cette guerre d'avis qui est prolongée aujourd'hui
00:52:38est beaucoup plus sérieuse,
00:52:40non pas que les précédentes n'étaient pas
00:52:42sérieuses en soi, mais là, on a un suspect.
00:52:44Les taux se resserrent autour
00:52:46de ce suspect, ce qui n'avait pas été le cas
00:52:48pour les suspects précédents. Parce que,
00:52:50vous le savez, sur le corps de la petite Louise, de l'ADN
00:52:52a été prélevé sur ses mains, de l'ADN
00:52:54étranger avait été prélevé sur ses mains.
00:52:56Et là, en l'occurrence, une fois
00:52:58que ce jeune homme a été signalé
00:53:00comme étant potentiellement celui de la vidéo,
00:53:02les policiers se sont présentés à son
00:53:04domicile, ils l'ont interrogé,
00:53:06ils ont prélevé son ADN, et ils
00:53:08sont repartis, ils ont également posé des questions
00:53:10à l'entourage, donc sa mère, son père
00:53:12et sa copine, et
00:53:14ils sont repartis. Ils sont venus
00:53:16l'interpeller plus tard, et ils ont
00:53:18interpellé encore plus tard
00:53:20sa mère, son père et sa copine
00:53:22pour non-dénonciation de crime, parce que
00:53:24en réalité, déjà à ce moment-là,
00:53:26ils avaient menti.
00:53:28En tout cas, il y avait
00:53:30énormément de contradictions dans
00:53:32leurs déclarations, donc c'est
00:53:34pour ça qu'ils ont été placés en garde à vue.
00:53:36Donc voilà ce qu'on sait, on va dire, sur
00:53:38le suspect lui-même, c'est-à-dire pas grand-chose
00:53:40en tout cas pas grand-chose du ressort
00:53:42qui peut pousser à un acharnement
00:53:44tel que décrit par les enquêteurs
00:53:46sur le corps d'une petite fille de 11 ans.
00:53:48Alors, est-ce que
00:53:50ces personnes peuvent
00:53:52être condamnées si le suspect
00:53:54s'avère être le bon pour cette
00:53:56non-dénonciation de crime ? On parle notamment
00:53:58à priori de la mère,
00:54:00entre autres, du suspect principal.
00:54:02De la mère du père, également, qui sont tous les deux
00:54:04en garde à vue, et c'est quelque chose dont on n'a pas
00:54:06l'habitude d'entendre parler,
00:54:08la garde à vue pour non-dénonciation de crime,
00:54:10c'est quand même rarissime, et en l'occurrence
00:54:12ça fait deux fois qu'on l'a dans cette affaire,
00:54:14puisque hier, le jeune homme qui avait été arrêté
00:54:16avec sa mère, qui était
00:54:18également poursuivi pour non-dénonciation de crime,
00:54:20donc ça fait deux fois dans une même histoire.
00:54:22Tous ceux qui ont été placés en garde à vue
00:54:24avant ceux qui le sont actuellement,
00:54:26c'est-à-dire le premier couple et
00:54:28le garçon et sa mère hier
00:54:30sont absolument... Il y a la cessation
00:54:32de toute poursuite, ils ont été mis absolument hors de
00:54:34cause. C'est pas une stratégie policière
00:54:36pour garder le temps de la garde à vue, c'est
00:54:38qu'ils ont pu prouver qu'ils n'étaient
00:54:40pas sur place. De manière générale,
00:54:42en France, il n'existe pas d'obligation
00:54:44générale de dénoncer les
00:54:46infractions que l'on connaît.
00:54:48Ça n'est pas du tout une obligation,
00:54:50sauf dans deux cas précis,
00:54:52quand il est possible de prévenir ou de
00:54:54limiter les effets du crime, d'une part,
00:54:56ou quand les auteurs
00:54:58sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes
00:55:00qui pourraient être empêchés si nous
00:55:02les signalons. Dans ces deux cas
00:55:04particuliers, si l'on ne va pas voir la police
00:55:06et la justice, on risque
00:55:08trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende
00:55:10quand même. Mais il existe
00:55:12une sorte d'immunité familiale,
00:55:14c'est-à-dire que ne peuvent pas être
00:55:16poursuivis dans ces cas-là,
00:55:18les parents en ligne directe du suspect
00:55:20et leurs conjoints, les frères et sœurs
00:55:22et leurs conjoints, ainsi que le
00:55:24conjoint ou la personne qui vit de manière
00:55:26évidente en situation maritale.
00:55:28Pour tous ces gens-là, il y a une
00:55:30immunité, vous ne pouvez pas être poursuivis,
00:55:32si c'est votre fils qui se retrouve, que vous
00:55:34ne dénoncez pas, vous ne pouvez pas être poursuivis,
00:55:36ainsi que les personnes qui sont astreintes
00:55:38au secret, vous savez, professionnels,
00:55:40on parle à la fois les psychologues, certains médecins,
00:55:42les prêtres, on avait parlé du secret de la confession,
00:55:44tous ceux qui sont reconnus par le code pénal,
00:55:46eux non plus ne sont pas tenus
00:55:48de dénoncer, mais il y a une exception à ça,
00:55:50c'est quand il s'agit de mineurs ou de
00:55:52personnes vulnérables, là, dans
00:55:54ces cas-là, l'exception n'existe que
00:55:56pour les personnes qui sont astreintes au secret,
00:55:58il n'y a plus de mère, ni de père, ni de
00:56:00frère, ni de sœur, quand il y a
00:56:02une atteinte qui est faite sur un mineur,
00:56:04une atteinte grave, évidemment, qui est faite sur un mineur,
00:56:06il n'y a plus aucune exception, sauf
00:56:08celle que j'ai énoncée,
00:56:10et quand c'est sur mineurs de 15 ans,
00:56:12ou de moins de 15 ans, comme c'est le cas de Louise,
00:56:14la peine encourue est de 5 ans d'emprisonnement
00:56:16et 75 000 euros d'amende,
00:56:18donc oui, les 3 personnes qui sont aujourd'hui en garde à vue
00:56:20risquent quelque chose devant la justice
00:56:22pour non-dénonciation de crime.
00:56:26Comment expliquer que les enquêteurs
00:56:28aient d'abord été voir cet homme et son entourage
00:56:30et ont laissé passer du temps avant de le
00:56:32mettre en garde à vue ?
00:56:34Oui, ça c'est quelque chose qu'on se demande comment le comprendre,
00:56:36le temps de la garde à vue, il est
00:56:38court, et il est extrêmement limité,
00:56:40là c'est 48 heures dans ce cas-là,
00:56:42alors ça peut paraître assez étonnant,
00:56:44il y a des cas dans lesquels c'est 4 jours de garde à vue,
00:56:46vous pouvez prolonger jusqu'à 4 jours,
00:56:48par exemple quand c'est commis en bande organisée,
00:56:50par exemple un vol en bande organisée
00:56:52est quand même moins grave que le massacre d'une jeune fille,
00:56:54donc c'est des priorités
00:56:56qui devraient se poser aux législateurs,
00:56:58on se demande parfois comment améliorer le travail,
00:57:00ou faciliter le travail des enquêteurs, là nous avons
00:57:02une piste, mais en l'occurrence,
00:57:04dans le temps de la garde à vue, tout va extrêmement vite,
00:57:06par exemple, même quand vous arrivez à craquer
00:57:08un téléphone portable, craquer le code du téléphone
00:57:10portable, pour exploiter
00:57:12le téléphone portable, c'est 3 heures minimum,
00:57:14pour ensuite exploiter les données
00:57:16une fois que vous les avez récupérées,
00:57:18c'est 3 heures de plus, ça fait 6 heures
00:57:20sur un temps de garde à vue de 48 heures, vous voyez,
00:57:22tout prend énormément de temps, attendre l'avocat ça prend
00:57:24du temps, faire venir un médecin,
00:57:26notifier les droits à la personne,
00:57:28chaque acte des enquêteurs doit être
00:57:30rédigé, doit avoir, obtenir
00:57:32l'aval du procureur, donc il faut appeler
00:57:34le procureur, le joindre, obtenir son
00:57:36aval, vous voyez 48 heures c'est extrêmement court,
00:57:38comme ils avaient de l'ADN,
00:57:40là c'est une supposition de ma part, mais comme
00:57:42ils avaient de l'ADN sur le corps de Louise,
00:57:44ils sont venus chercher l'ADN, en essayant
00:57:46de le tester pour ne pas perdre du temps
00:57:48de garde à vue, en attendant les résultats,
00:57:50par exemple, de l'ADN, donc
00:57:52en effet, la réalité de la
00:57:54complexification de la garde à vue,
00:57:56d'abord la complexification bureaucratique,
00:57:58et de l'invitation
00:58:00dans les enquêtes des téléphones portables
00:58:02et de la vidéosurveillance qui sont très longues
00:58:04à exploiter, devraient
00:58:06en effet poser la question aux législateurs
00:58:08du temps de la garde à vue, qui est dénoncé
00:58:10par beaucoup de policiers comme parfois
00:58:12extrêmement courte dans ce genre d'affaires.
00:58:14Et puis, une dernière
00:58:16question,
00:58:18comment expliquer que
00:58:20certains habitants,
00:58:22certains français expriment leur colère,
00:58:24la peur, l'exaspération,
00:58:26en liant à
00:58:28ce drame, sans pour autant
00:58:30connaître tout
00:58:32sur le suspect,
00:58:34parce qu'on voit qu'on s'approche un peu du profil
00:58:36du suspect, on en sait beaucoup plus,
00:58:38et même s'il avoue, pendant sa garde à vue
00:58:40jusqu'à demain, il peut aussi
00:58:42revenir sur ses aveux, on l'a vu à plusieurs reprises,
00:58:44on n'est jamais sûr que ce soit lui
00:58:46tant qu'il n'est pas condamné, et comment
00:58:48expliquer cette exaspération montante ?
00:58:50En effet,
00:58:52on connaît des choses sur le profil de cet agresseur,
00:58:54mais l'inconnu reste
00:58:56le ressort, qu'est-ce qui s'est passé exactement,
00:58:58qu'est-ce qui, en lui, lui a permis
00:59:00de commettre un geste aussi atroce,
00:59:02et je précise, à toute fin
00:59:04utile, puisque certains
00:59:06invitent dans le débat en disant, vous savez, c'est la bataille
00:59:08en permanence, est-ce qu'il est issu de l'immigration ? Ah bah non,
00:59:10il n'est pas issu de l'immigration, mais qu'est-ce que vous répondez à ça ?
00:59:12Et tout le monde se renvoie la balle dans une sorte de
00:59:14ballet relativement indécent par rapport à
00:59:16l'horreur du crime, et de toute part,
00:59:18je le précise, simplement la question
00:59:20qui se pose d'habitude
00:59:22n'est pas la question de savoir d'où viennent
00:59:24les gens, ou qui sont-ils
00:59:26génétiquement, la question c'est pas ça.
00:59:28La question c'est de savoir, est-ce que la
00:59:30politique menée aurait pu
00:59:32d'une quelconque manière empêcher
00:59:34ce qui est arrivé ? Ca peut être la politique
00:59:36pénale quand ce sont des personnes qui auraient dû être
00:59:38en prison par exemple. Ca peut être la politique
00:59:40d'immigration quand ce sont des personnes
00:59:42qui ont été accueillies sans aucune
00:59:44considération du nombre, de
00:59:46l'accueil et du suivi des personnes. Ca peut
00:59:48être la prise au sérieux de nos propres
00:59:50règles quand il y a une décision administrative
00:59:52d'interdiction du territoire,
00:59:54judiciaire ou administrative,
00:59:56d'interdiction ou d'obligation de quitter le territoire français
00:59:58et qu'elle n'est pas respectée.
01:00:00C'est cette question-là, donc c'est la question politique
01:00:02qui est interrogée en permanence parce que
01:00:04c'est encore plus insupportable
01:00:06quand on se dit qu'il y a quelqu'un de responsable
01:00:08de la présence sur
01:00:10les lieux du crime d'une personne qui n'aurait pas dû
01:00:12y être. Voilà quelle est la
01:00:14question qui est posée d'habitude.
01:00:16Ca n'est pas moins monstrueux parce que
01:00:18le suspect en l'occurrence s'appelle Owen
01:00:20et que son nom de famille est bien français.
01:00:22Personne ne dit que c'est plus ou moins
01:00:24monstrueux en fonction du nom de famille de la personne.
01:00:26Simplement la question politique se pose
01:00:28différemment. Là la question qui va se poser
01:00:30c'est est-ce qu'en effet il était connu de la police
01:00:32suffisamment pour que quelqu'un
01:00:34doive intervenir ?
01:00:36Mais au-delà de ça, les hommes politiques
01:00:38doivent comprendre une chose. Si la colère est
01:00:40telle, si la France ne réagit
01:00:42plus devant le meurtre d'une enfant
01:00:44par sidération mais par saturation
01:00:46parce que c'est ça qui nous arrive, nous ne sommes
01:00:48plus sidérés, nous sommes saturés de cette
01:00:50information, là il y a une
01:00:52urgence vitale à se saisir
01:00:54du sujet, quelles que soient
01:00:56les spécificités dans telle ou telle
01:00:58affaire. On parle souvent de la
01:01:00violence des mineurs, on parle moins des mineurs
01:01:02ceux qui ne subissent aujourd'hui en France.
01:01:04D'abord la violence des mineurs s'exprime souvent
01:01:06envers d'autres mineurs, c'est la première chose
01:01:08et on parle ici du harcèlement scolaire,
01:01:10ici de la prostitution des mineurs,
01:01:12ici des violences intrafamiliales
01:01:14et finalement vous avez des gamins qui sont
01:01:16victimes
01:01:18absolues et martyrs
01:01:20de toutes parts et on est en permanence
01:01:22en train de se demander si ce n'est pas
01:01:24de la récupération ou si une politique a quelque chose à dire
01:01:26dessus quand autant
01:01:28d'enfants en France
01:01:30sont victimes, oui j'espère que le politique
01:01:32a quelque chose à dire dessus et
01:01:34dans cette histoire nous verrons
01:01:36s'il y a une responsabilité en plus de la
01:01:38culpabilité évidemment de l'assassin
01:01:40qui lui revient en premier lieu.
01:01:42Merci d'avoir parlé aussi
01:01:44franchement et directement
01:01:46sans tabou sur cette indécence
01:01:48sur l'origine
01:01:50des suspects et que ça dépasse
01:01:52effectivement tout ça. Mathieu Bocoté,
01:01:54la dernière question,
01:01:56personne n'en parle
01:01:58dans les médias, le scandale de
01:02:00l'UCED, dites-nous en quoi ça
01:02:02peut nous impacter nos médias,
01:02:04nous en France directement.
01:02:06On est devant une histoire qui appartient
01:02:08à la séquence
01:02:10Trump, la séquence Mosque. Globalement
01:02:12on le sait, Trump et Mosque
01:02:14ont dit, on veut couper dans les dépenses
01:02:16de l'État, on veut tailler dans les dépenses de l'État,
01:02:18on veut travailler à la hache, on veut travailler à la tronçonneuse,
01:02:20on veut véritablement
01:02:22faire en sorte que l'État dépense beaucoup moins
01:02:24et pour ça il faut aller voir les différents postes budgétaires
01:02:26ou les différentes agences de l'État
01:02:28notamment. Parce que l'enjeu aux États-Unis
01:02:30quand on parle de l'État non seulement profond mais
01:02:32administratif, ce sont ces métastases
01:02:34administratives qui se sont multipliées
01:02:36au fil des décennies, ces agences
01:02:38pseudo-indépendantes qui dans les faits
01:02:40ne sont redevables envers personne
01:02:42et qui mènent leur propre politique souvent,
01:02:44leur propre biais idéologique, leur propre orientation
01:02:46qui ne dépendent plus du tout de la démocratie.
01:02:48Qu'est-ce qu'on a vu?
01:02:50Mosque avec une équipe de petits génies informatiques,
01:02:52des gens qui comprennent un langage
01:02:54qui nous est pas familier du tout je pense à personne,
01:02:56on dit on va rentrer notamment
01:02:58à l'USAID. USAID donc c'est une grande
01:03:00agence finalement, l'équivalent un peu de l'AFD en France,
01:03:02pas en Allemagne, mais l'équivalent de l'AFD
01:03:04en France, donc l'Agence Française du Développement
01:03:06version américaine avec les moyens qui sont
01:03:08ceux des États-Unis. On va voir
01:03:10quels sont les projets financés
01:03:12par USAID.
01:03:14C'est le premier pourvoyeur d'aide humanitaire au monde.
01:03:16C'est pour ça que dire aide humanitaire
01:03:18c'est une manière gentille de dire les choses.
01:03:20Ensuite il y a la manière de voir concrètement ce que ça veut dire.
01:03:22Je vous donne un exemple parmi tant d'autres,
01:03:24c'est lui qui m'a amusé, je sais qu'un programme
01:03:26par exemple a été mis de l'avant
01:03:28pour financer l'égalité de genre
01:03:30dans l'armée jordanienne.
01:03:32Juste comme ça, donc l'argent du contribuable
01:03:34américain de Milwaukee, de Chicago,
01:03:36de Boston, de Washington,
01:03:38eh bien on prend son argent pour financer
01:03:40l'égalité de genre dans l'armée jordanienne,
01:03:42entre autres. Mais le scandale du jour
01:03:44c'est un peu différent, c'est
01:03:46on a vu que l'État américain à travers
01:03:48cette agence, et je pose la question
01:03:50est-ce qu'on peut croire que ces agences ne sont pas
01:03:52coordonnées avec d'autres agences responsables du renseignement,
01:03:54financent à travers le monde
01:03:56de nombreuses publications.
01:03:58Alors je donne les chiffres apportés par le
01:04:00Columbia Journalism Review,
01:04:026200 journalistes
01:04:04appartenant à 700 médias
01:04:06dans 30 pays différents
01:04:08ont bénéficié directement ou indirectement
01:04:10de ces subventions versées par
01:04:12USAID, selon un document autrefois
01:04:14publié sur le site de USAID mais qui a disparu
01:04:16depuis. Comme ça.
01:04:18Ce qui est intéressant là-dedans,
01:04:20c'est que la crise de... parce que là, Trump dit
01:04:22on gèle les fonds, on n'envoie plus d'argent comme ça.
01:04:24Dans une société qui
01:04:26s'inquiète incroyablement de nos sociétés
01:04:28de l'ingérence étrangère, rappelez-vous la séquence
01:04:30Elon Musk. Elon Musk a une opinion sur ce qui se passe
01:04:32en Allemagne, c'est de l'ingérence étrangère, bon.
01:04:34Là, quand on voit les États-Unis
01:04:36utiliser les moyens que sont les leurs
01:04:38pour financer certains types
01:04:40de presse, certains journaux, il reste à voir lesquels,
01:04:42je ne veux pas accuser personnellement,
01:04:44puis il y a différentes méthodes, il y a financement direct,
01:04:46financement indirect, les méthodes sont nombreuses.
01:04:48Quand les Américains décident de
01:04:50structurer ainsi l'offre médiatique
01:04:52dans différents pays pour des raisons
01:04:54que l'on peut croire au moins partiellement liées à leurs intérêts,
01:04:56est-ce qu'on entend alors
01:04:58dénonciation de l'ingérence étrangère américaine
01:05:00ou que non? C'est pas ça le thème du jour.
01:05:02Le thème du jour,
01:05:04c'est... ça m'a fasciné, je le résume
01:05:06ici, on s'inquiète, la presse libre
01:05:08et indépendante dans le monde est compromise
01:05:10par la fin du financement américain.
01:05:12La presse libre et indépendante
01:05:14est compromise par la fin du financement américain.
01:05:16Là, je trouve qu'on atteint quand même, il y a quelque chose
01:05:18de lunaire. Donc le financement américain,
01:05:20ça garantit la liberté et l'indépendance,
01:05:22ça ne donne pas un biais, ça ne donne pas une orientation,
01:05:24ce n'est pas de l'ingérence
01:05:26de ce point de vue, comme si on était
01:05:28encore aux belles heures de la guerre froide, où les Américains
01:05:30finançaient un peu partout la presse libre,
01:05:32comme on dit, qui ne servait encore une fois jamais
01:05:34à leurs intérêts. Je crois qu'on nous prend
01:05:36pour des idiots.
01:05:38Une telle opération serait-elle possible en Europe?
01:05:40Je pense qu'elle serait d'abord tout nécessaire.
01:05:42En un mot, je dirais, vous savez comment
01:05:44s'est raconté cet événement-là dans la presse internationale,
01:05:46mais aussi aux États-Unis,
01:05:48cette volonté qu'on a, en fait,
01:05:50de marquer une transparence réelle dans les dépenses
01:05:52de l'État, notamment à USAID, on présente ça comme
01:05:54une forme de coup d'État intérieur.
01:05:56Donc, remettre en question des agences
01:05:58pseudo-indépendantes, pseudo-autonomes,
01:06:00qui dépensent sans arrêt l'argent du contribuable
01:06:02dans d'autres pays pour orienter la presse,
01:06:04c'est un coup d'État.
01:06:06Donc, on n'a pas le droit de remettre en question
01:06:08la technostructure ou l'État profond.
01:06:10Cela dit, est-ce que ce serait possible en Europe?
01:06:12Ce serait absolument nécessaire, parce qu'on va comprendre
01:06:14une chose, et je terminerai là-dessus.
01:06:16On a quelquefois l'impression, les intellos,
01:06:18que la bataille dans une société, c'est entre des idées.
01:06:20Les idées de gauche, les idées de droite se battent
01:06:22dans le ciel des idées, puis un jour, quelqu'un gagne.
01:06:24Non, non, non, non, non. Les idées sont soutenues
01:06:26par des institutions, des fondations, par des millions,
01:06:28par des milliards, et par des États.
01:06:30Le travail institutionnel, étatique, qui fournit,
01:06:32par exemple, l'Union européenne aujourd'hui,
01:06:34qui soutient considérablement certaines idées
01:06:36en Europe ou d'autres, ça favorise certaines causes,
01:06:38ça en défavorise d'autres.
01:06:40Intéressons-nous aux sources financières
01:06:42du gauchisme culturel,
01:06:44il se pourrait que l'histoire du monde
01:06:46s'écrive autrement.
01:06:48Comme aujourd'hui, ce sont les 20 ans
01:06:50de la loi du 11 février
01:06:52sur le handicap
01:06:54pour l'intégration des personnes handicapées,
01:06:56j'aimerais juste saluer
01:06:58un de nos fidèles téléspectateurs
01:07:00qui s'appelle sur Twitter Philippe2408,
01:07:02il est porteur d'un handicap,
01:07:04il est seul, sans famille,
01:07:06et on voudrait lui témoigner toute notre affection.
01:07:08Tous les téléspectateurs,
01:07:10les chroniqueurs de Face à l'info sont avec moi
01:07:12pour l'encourager dans son handicap.
01:07:14Excellente suite de programme,
01:07:16l'heure des profs de Pascal Praud.

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