• il y a 11 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 - 19h c'est l'heure, face à l'info, bonsoir à tous, hier soir nous étions au calme, Marc Menon n'était pas là.
00:00:05 - Effectivement !
00:00:07 - Ce soir c'est une autre ambiance et je vais vous dire ce soir c'est une émission collector puisque vous allez voir
00:00:12 tous nos chroniqueurs seront là ce soir, dans un instant Dimitri Pavlenko remplacera Mathieu Bocoté qui a un impératif.
00:00:19 Il nous dira ou pas où il va mais en tout cas vous aurez une émission spéciale avec Guillaume Bigot,
00:00:24 Charlotte Dornelas, Mathieu Bocoté, Dimitri Pavlenko et j'ai pas oublié quelqu'un ?
00:00:29 - Non, c'est pas grave, c'est pas étonnant, mais vous serez là aussi !
00:00:33 - Je suis là pour vous mettre en valeur, c'est mon métier.
00:00:36 Tout de suite Simon Guillain pour l'info.
00:00:38 - Bonsoir chère Christine et bonsoir à tous. Les Houthis revendiquent une attaque contre un navire américain.
00:00:43 Les rebelles du Yémen affirment avoir tiré des drones et des missiles sur ce navire qui fournissait de l'aide à l'entité sioniste.
00:00:49 Depuis le début de la guerre au Proche-Orient, les Houthis multiplient les attaques en mer rouge.
00:00:54 Des femmes et des jeunes filles interpellées à Kaboul car elles ne portaient pas le hijab, c'est ce qu'a déclaré aujourd'hui un responsable taliban.
00:01:01 Si elles sortent de chez elles, les femmes afghanes doivent obligatoirement porter le hijab,
00:01:05 qui couvre entièrement le corps et ne laisse apparaître que les yeux et les mains.
00:01:09 Et puis l'Allemagne reprend les exportations d'armes vers l'Arabie Saoudite,
00:01:13 levant ainsi un embargo de longue date sur les exportations d'armes à Riyad.
00:01:17 Berlin avait gelé les ventes depuis l'assassinat du journaliste Hamal Khashoggi, c'était en 2018.
00:01:22 L'autorisation porte sur la vente de 150 missiles, chère Christine.
00:01:26 Merci beaucoup mon cher Simon Guillin.
00:01:30 Au sommaire ce soir, il n'y a pas de sécurité sans nos policiers,
00:01:35 il n'y a pas d'ordre républicain sans notre police.
00:01:39 Nous allons continuer à investir dans notre sécurité.
00:01:42 Je ne conçois pas de société sans ordre et sans règles.
00:01:45 Aujourd'hui, déclaration de Gabriel Attal, acte 2 de la mise en scène
00:01:50 pour installer le nouveau Premier ministre et c'est sur le plan de l'ordre, de l'autorité,
00:01:55 aux côtés d'un général d'Armena resté muet.
00:01:58 Va-t-on passer un cap dans la prise en charge de la sécurité des Français ?
00:02:02 Pourquoi certains Français en ont déjà marre de l'ascension de Gabriel Attal ?
00:02:07 L'édito de Mathieu Bocquete.
00:02:10 La colère des agriculteurs n'est pas entendue.
00:02:13 Si l'actualité et Gabriel Attal a tout emporté en début de semaine,
00:02:17 nous allons nous arrêter ce soir sur ce sujet.
00:02:20 Parce que les médias n'en parlent pas.
00:02:22 Pourquoi les médias sont-ils silencieux sur la question ?
00:02:25 Pourquoi les agriculteurs de l'Allemagne, de la Hongrie, des Pays-Bas, de la Bulgarie,
00:02:29 de la Pologne, en France, sont en colère ?
00:02:32 Que dénoncent ces agriculteurs en révolte ?
00:02:35 Jusqu'où peut aller ce mouvement ? Peut-il déclencher une sorte de grand soir agricole européen ?
00:02:40 L'analyse tant attendue de Guillaume Bigot.
00:02:45 Une étude réalisée par l'Institut de sondage Opinion Way, publiée il y a trois jours,
00:02:49 révèle qu'à peine plus d'un Français sur deux est capable de dire
00:02:53 quand a débuté la Révolution française.
00:02:56 Ou bien encore en parlant de la Shoah.
00:02:59 Le sondage révèle de graves lacunes chez les jeunes de 16 à 24 ans en histoire.
00:03:04 Les jeunes français sont donc nuls en histoire ?
00:03:07 Quelles sont les causes de ces carences ?
00:03:10 Quelles conséquences pour la société tout entière ?
00:03:13 Le regard de Marc Meneau.
00:03:16 Autre sujet passé sous les radars de l'actualité, mais que nous allons analyser ce soir.
00:03:21 Les chrétiens assassinés, piétinés, dans le plus grand silence international et national.
00:03:26 Une récente vidéo montre des djihadistes au Cameroun,
00:03:29 s'attaquer aux chrétiens pour venger le sang de nos frères versés en Palestine, je cite.
00:03:34 À Noël, 200 chrétiens tués au Nigeria.
00:03:37 Et puis à Paris, dans une autre mesure, c'est un appel à la prière musulmane,
00:03:41 chantée dans une église catholique en France.
00:03:43 Provocation dans l'indifférence générale.
00:03:45 Qu'en comprendre de cette haine contre les chrétiens,
00:03:48 avec la complicité du silence médiatique ?
00:03:51 Le décryptage de Charles de Tornellas.
00:03:54 Et puis nous terminerons avec des révélations chocs.
00:03:57 On va parler démographie.
00:03:59 L'INSEE a récemment publié les derniers chiffres des naissances.
00:04:02 Ils sont alarmants.
00:04:04 On n'a jamais autant, aussi peu fait d'enfants en France depuis 1946.
00:04:08 Qu'est-ce que cela nous dit de l'avenir de la population française ?
00:04:11 D'autant plus que jamais autant de Français n'ont quitté la France depuis la Révolution française.
00:04:16 Le décryptage de Dimitri Pavlenko qui viendra nous voir dans un instant.
00:04:20 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur la réalité avec cette émission.
00:04:25 Collectors, ce soir avec tous nos mousquetaires. C'est parti.
00:04:28 (Générique)
00:04:40 - Bonsoir à tous. Marc Menance la raconte. Il a déjeuné avec Éric Zemmour ce midi.
00:04:45 - Ah mais voilà alors. Maintenant je vais avoir tout le monde contre moi.
00:04:48 - Mais non, on a l'habitude. - Vous y étiez déjà tout le monde contre moi.
00:04:51 - On a l'habitude. Comment il va ?
00:04:53 - Eh ben il va très bien le petit bonhomme.
00:04:55 - Bon. Mais enfin.
00:04:57 - D'ailleurs vous n'étiez pas là hier. Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:04:59 - Eh ben hier l'autoroute... - D'accord. Merci.
00:05:01 - L'autoroute elle était fermée parce qu'il y a eu trois flocons de neige.
00:05:05 Alors on a appelé le Québec. Ils ont débloqué pour aujourd'hui.
00:05:08 - Ils ont eu un mètre-vingt centimètres. Et ils ont rigolé.
00:05:11 - Non mais Marc Menance ce genre d'excuses ne passe pas.
00:05:13 Vous avez envie de rouler dans la neige. On vous connaît très bien.
00:05:16 - Ah oui oui oui. - La prochaine fois vous trouvez un autre mot d'excuses.
00:05:18 - D'accord. - On a parlé beaucoup de jeunesse. Donc vous en avez manqué.
00:05:21 Mais on s'arrêtera pas.
00:05:23 - Je peux m'absenter ces jours-là.
00:05:25 - Mais non. Vous êtes le plus jeune d'entre nous. Vous savez bien.
00:05:29 Allez un petit sonore pour commencer. Écoutez Gabriel Attal qui parle de la sécurité des Français.
00:05:34 - C'est des actes que je veux rappeler. Un investissement majeur qui a été conduit ces dernières années.
00:05:41 Encore par Gérald Darmanin récemment avec la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur
00:05:46 qui nous a permis de recruter depuis 2017 plus de 14 000 forces de sécurité.
00:05:52 D'investir massivement dans les moyens de la sécurité dans notre pays.
00:05:56 Évidemment nous allons poursuivre cet investissement parce que c'est ce que nous devons aux Français
00:06:02 encore une fois qui aspirent à pouvoir vivre sereinement dans notre pays.
00:06:06 Il n'y a pas d'ordre républicain sans notre police.
00:06:09 - Pas d'ordre républicain sans notre police. Beaucoup de questions à vous poser ce soir.
00:06:14 Mon cher Mathieu, depuis lundi la France est en effervescence politique.
00:06:18 On ne parle que de Gabriel Attal. Pas nous ce soir. On parle de tous les sujets.
00:06:22 On parle de la formation de son gouvernement qu'on attend.
00:06:26 C'est censé donner un nouveau souffle à Emmanuel Macron.
00:06:28 C'est censé aussi consacrer la stature du jeune Premier ministre.
00:06:32 C'est à la fois ce climat médiatique sur lequel vous voulez vous plonger.
00:06:37 - Oui parce que nous sommes en fait au cœur d'un rituel médiatique consacré à la production du prochain souverain.
00:06:46 La scène qu'on a vue est très importante. Pourquoi?
00:06:49 Parce qu'on veut nous envoyer le signal qui est très clair apparemment
00:06:53 que Gabriel Attal sait quelles sont les priorités des Français.
00:06:56 Il sait autour de quelles questions il doit se construire et c'est la question de la sécurité.
00:07:01 Il a tout à fait raison de faire ça.
00:07:04 J'en comprends donc, vous me permettrez d'en tirer une première leçon plus générale,
00:07:07 que nos élites comprennent et savent très bien ce que souhaite l'immense majorité de la population.
00:07:13 Et de temps en temps, lorsqu'il faut transformer le jeune prince en prochain souverain,
00:07:18 on est capable d'envoyer des signaux médiatiques à la population pour dire
00:07:22 « Regardez, on a compris ce que vous souhaitez. Regardez, nous avons compris vos attentes. »
00:07:27 Je devine que le pouvoir, qui est un pouvoir subtil, comprend aussi quelles sont les attentes
00:07:31 en matière non seulement de sécurité, mais d'immigration, mais par rapport à l'Union européenne.
00:07:36 Je devine qu'ils enverront d'autres signaux, à moins que la construction du prochain prince
00:07:40 s'opère seulement sur la question de la sécurité et de l'école.
00:07:43 Quoi qu'il en soit, c'était la scène première. Le message est envoyé.
00:07:47 Et là, ce qui est donc autrement dit, Gabriel Attal, sera l'homme de l'ordre, l'homme de la sécurité.
00:07:52 Il y a quelque chose d'un peu tragique d'ailleurs pour Gérald Darmanin dans les circonstances,
00:07:55 condamné au silence avec celui qui s'empare de ses dossiers pour se construire politiquement.
00:08:01 J'en parlais hier, je crois que dans les prochains mois, nous aurons droit, dans les médias,
00:08:05 au récit de leur rivalité à l'horizon de 2027.
00:08:09 Premier élément à dire. Deuxième élément, et je précise que c'est important de s'intéresser à Gabriel Attal,
00:08:14 je comprends ceux qui en ont marre qu'on ne parle que de ça, mais par ailleurs, c'est un vrai sujet,
00:08:18 c'est un nouveau premier ministre, il va donner une nouvelle orientation au pays, peut-être.
00:08:21 Prenons ça au sérieux. Ce qui est agaçant, et ça je pense qu'il faut s'intéresser à l'agacement
00:08:27 du commun des mortels devant le récit des 48-72 dernières heures.
00:08:32 Et quel est cet agacement? C'est qu'on sent d'avance, on sait d'avance quel sera le récit
00:08:37 qui nous sera raconté. Alors, le premier élément, ça va être l'espèce de mise en valeur,
00:08:44 on comprend, ce n'est pas un homme sans valeur, mais là, ça va être la mise en valeur,
00:08:47 et chacun, je le disais, va chercher son petit compliment.
00:08:50 Et celui qui ne sera pas capable de formuler son petit compliment aura l'impression de ne pas participer
00:08:54 à la société de cour, or il y a encore quelque chose de ça en France, le côté société de cour.
00:08:58 Là, le premier élément qui va nous être proposé, c'est déjà le récit médiatique actuel,
00:09:03 le duel à venir avec Jordan Bardella. Donc, on peut s'attendre à ce que dans la presse,
00:09:07 dans les prochaines semaines, d'autant qu'on a à l'horizon les Européennes,
00:09:10 il y aura ce récit Bardella-Atal, Atal-Bardella, la nouvelle génération qui perce,
00:09:15 la concurrence des jeunes pour gagner l'appui des Français.
00:09:19 Donc ça, on va avoir droit à ce récit-là. Et je pense qu'on peut, si on a un minimum d'imagination,
00:09:23 annoncer les prochains mois, même les prochaines années médiatiques, à la lumière
00:09:27 de ce remaniement en construction. Donc, le premier élément, ça va être ça pendant un temps,
00:09:31 c'est l'ascension d'Atal. Et là, on va avoir droit à des « une » dans différents hebdos,
00:09:35 en disant « et si c'était lui, c'est lui l'homme qui émerge, l'homme qui fait revivre la Macronie,
00:09:40 le véritable héritier. » Et là, on va nous mettre en scène, en fait, celui qui bouleverse tout.
00:09:45 Ensuite, viendra le temps des tensions, inévitablement, parce qu'en politique,
00:09:48 on monte, mais ensuite, on baisse. Il y aura le récit des tensions, inévitablement,
00:09:52 avec Gérald Darmanin. On peut s'y attendre parce que les deux aspirent à la même chose,
00:09:57 aspirent à la même chose et aspirent à la même chose. Donc, il y aura le récit,
00:10:01 je ne sais pas dans quel journal ça sortira, mais ce n'est pas très original de le prévoir,
00:10:04 le récit Gérald Darmanin remet en question son avenir dans la configuration politique actuelle.
00:10:09 Viendra ensuite, dans quelques semaines ou quelques mois, les tensions possibles
00:10:13 avec Emmanuel Macron. Finalement, l'histoire d'amour politique est presque terminée.
00:10:18 Est-ce que Gabriel Atal veut s'autonomiser d'Emmanuel Macron, qui n'accepte pas
00:10:22 que Gabriel Atal s'autonomise? Après de l'avoir permis, il sera un peu choqué,
00:10:26 il sera un peu choqué d'être éclipsé par son nouveau premier ministre.
00:10:29 On nous racontera ça, j'en suis certain. Ensuite, viendra un autre moment, le nouveau
00:10:33 « Et si c'était lui ? ». Donc, on va finalement se lasser un peu de Gabriel Atal
00:10:36 parce qu'on se lasse de tout en ce monde. Et on va voir émerger des figures
00:10:40 auxquelles on n'avait pas pensé ou des rivaux, Bruno Le Maire ou des figures
00:10:43 auxquelles on n'a pas pensé dans la Macronie. « Et si c'était lui ? » qui vient tout changer,
00:10:47 finalement. Donc là, il y aura le moment de l'affablissement médiatique à venir
00:10:51 de Gabriel Atal. Il y aura aussi, ne l'oublions pas, dans ce récit, puisque Bardella
00:10:55 est essentiel à Atal, qui est essentiel à Bardella dans cette séquence,
00:10:58 il y aura la séquence « Est-ce que Bardella remet en question l'autorité de Marine Le Pen ? »
00:11:03 Surtout, il y a les Européennes et s'il a un bon score aux Européennes, à l'horizon 2027.
00:11:08 Et là, on va nous raconter, nous raconter, nous raconter encore le duel, en fait,
00:11:12 de ces Bardella-Le Pen, mais à l'horizon 2027. Il y aura aussi, ça, ça me paraît évident,
00:11:17 le couplet du « Le RN est encore plus dangereux avec Bardella qu'avec Marine Le Pen ».
00:11:22 Parce que le RN est toujours plus dangereux avec celui qui vient.
00:11:25 Et là, on va nous raconter ça encore une fois, inévitablement.
00:11:28 Puis là, ça va être « Qui peut sauver la République ? » Ça, ça va être la grande question vers 2026.
00:11:32 Et à la fin, il y aura ce moment un peu étrange qu'on va venir, le moment où on va dire
00:11:35 « Et si Macron restait ? » Parce qu'on sait qu'il ne peut pas constitutionnellement,
00:11:38 mais on sait que c'est le fantasme de certains macroniens qu'il reste.
00:11:40 Donc, pendant quelques jours, quelques semaines, ça va venir.
00:11:42 Tout ce récit-là, on le connaît d'avance. Je ne dirais pas qu'il est scénarisé
00:11:46 par je ne sais quelle conspiration. Il est scénarisé par manque d'imagination.
00:11:50 C'est-à-dire qu'on sait à peu près d'avance comment on va nous raconter les événements.
00:11:54 Je note que soit dit en passant, on parlait d'Éric Zemmour un instant,
00:11:56 la force des vrais éditorialistes, c'est un des plus intéressants, je crois,
00:11:59 c'est qu'ils sont capables de raconter un autre récit que celui qui nous est raconté
00:12:02 de manière obligée pendant un certain temps.
00:12:05 Je fais de la politique aujourd'hui, mais ça valait la peine de mentionner le fait que
00:12:08 s'il s'est élevé, c'est qu'il ne se contentait pas de rajouter sa note
00:12:11 dans un concert déjà préparé.
00:12:13 Ensuite, très concrètement, il y a un remaniement.
00:12:15 Il ne faut pas en parler. C'est demain ou plutôt à ce qu'on nous dit jeudi matin.
00:12:19 Trois questions. La première, qui partira?
00:12:22 La deuxième, qui restera? La troisième, qui arrivera?
00:12:25 Qui partira? On connaît déjà certains noms.
00:12:27 Madame Abdelmalak, qui ne sera pas nécessairement pleurée.
00:12:32 Disons ça très honnêtement.
00:12:34 - Papa Marmeneau, on le sait.
00:12:36 - Elle a confondu son rôle de ministre de la Culture
00:12:39 avec ce super responsable des pôles de rédaction en France.
00:12:43 Elle avait un avis sur comment devait se diriger une chaîne d'info.
00:12:46 Elle avait un avis sur qui devait diriger un journal.
00:12:49 Il se peut qu'elle parte.
00:12:51 Il se peut qu'on lui dise non pas au revoir, mais adieu.
00:12:53 Ça reste à voir.
00:12:55 Ensuite, il y a Clément Beaune qui risque de partir.
00:12:57 C'est annoncé pourquoi?
00:12:59 Parce qu'apparemment, on dit qu'il a mal joué ses cartes.
00:13:01 D'un côté, il a dit la loi immigration, c'est terrible, je ne peux pas accepter ça,
00:13:04 ça va trop loin, je démissionne.
00:13:06 Et là, quand il a compris qu'il risquait véritablement d'être éjecté,
00:13:08 il dit je veux rester à tout prix, je n'ai pas fini mon travail,
00:13:10 j'ai encore une tâche à faire.
00:13:12 Alors, dans ces matières, quand on a un poids politique relatif,
00:13:15 il ne faut pas le mettre dans la balance.
00:13:17 Parce qu'on s'en rend, par contre, c'est un peu tragique.
00:13:20 Qui restera?
00:13:22 Ça, c'est intéressant.
00:13:24 Qui sont, autrement dit, les figures avec lesquelles il faut compter?
00:13:27 Ceux qui ont un poids politique qui ne dépend pas simplement de la valeur
00:13:30 accordée par le président de la République.
00:13:32 C'est Bruno Le Maire, qui incarne une continuité économique.
00:13:35 C'est Gérald Darmanin.
00:13:37 Qui s'est imposé aujourd'hui.
00:13:38 C'est quelques autres qui sont là.
00:13:40 Qui sont ceux qui, autrement dit, existent politiquement
00:13:43 au-delà des caprices du prince et du souverain.
00:13:46 C'est important.
00:13:47 Et la troisième étape, qui arrivera?
00:13:50 Alors là, on va voir la capacité d'élargissement de la Macronie.
00:13:55 Qui la Macronie est-elle capable de repêcher
00:13:59 pour être capable de se donner un nouveau souffle?
00:14:01 Et ça, ce sera la question.
00:14:03 Alors, est-ce qu'on doit s'attendre aussi à des nominations surprises?
00:14:06 En fait, on a vu aujourd'hui qu'il y a une nomination surprise qui a été testée.
00:14:11 C'est Marie-Hélène Thoraval, qui, là, c'est la question.
00:14:15 Sera-t-elle ministre?
00:14:16 Sera-t-elle dans l'équipe du prochain gouvernement?
00:14:19 Comme dirait les normands, peut-être ben oui, peut-être ben non.
00:14:22 Mais ce qui est intéressant, c'est de voir quel symbole
00:14:25 on cherche à s'approprier avec Madame.
00:14:29 Le premier élément, c'est qu'elle représente effectivement,
00:14:31 si on est dans une séquence autorité, fermeté, fermeté, autorité,
00:14:34 elle représente ça, assurément.
00:14:36 Et elle, elle incarnait ça avant même d'en faire une carte médiatique.
00:14:39 Faut pas l'oublier.
00:14:41 Ensuite, elle représente une parole décomplexée.
00:14:43 C'est très important. C'est très important, une parole décomplexée.
00:14:46 Je noterai ensuite que la parole décomplexée ne suffit pas
00:14:48 si l'action décomplexée ne suit pas.
00:14:50 Mais elle représente ça, elle représente aussi la capacité,
00:14:53 et ça, c'est important.
00:14:55 Dans la séquence Krépol, Madame Thoraval n'était pas dans le récit médiatique dominant
00:14:59 du "c'est du pain baigné pour le Rassemblement national" et blablabla.
00:15:02 Elle incarnait plutôt la ligne du "y'en a marre, il faut dire les choses clairement,
00:15:06 il faut agir, y'a des racailles qui nous pourrissent la vie,
00:15:08 cessons d'être complaisants envers les racailles".
00:15:10 Imaginons qu'elle soit nommée.
00:15:12 Imaginons qu'elle soit nommée.
00:15:14 Ce qui est une chose qui va être très intéressante, c'est de passer le micro
00:15:16 à tous les ministres de la Macronie en disant
00:15:18 "Que pensez-vous des déclarations de Mme Lamère désormais, Mme Laministre,
00:15:22 que pensez-vous de ses déclarations sur le racisme anti-blanc,
00:15:24 que pensez-vous de ses déclarations sur les racailles, je prédis d'avant".
00:15:27 Ça c'est ma soirée prédiction, c'est mon côté de l'astral.
00:15:29 - Oui, art divinatoire ce soir, Madame du Soleil.
00:15:31 - Je m'y essaie, je tarottise.
00:15:34 Alors, qu'est-ce qu'on va nous voir ?
00:15:36 On va avoir la réponse "Elle a dit ça en d'autres contextes,
00:15:39 ses paroles ne l'engagent pas aujourd'hui".
00:15:42 Mais là on va pouvoir leur poser la question régulièrement,
00:15:44 mais elle a quand même posé ce diagnostic,
00:15:47 c'est parce qu'elle a posé ce diagnostic
00:15:49 qu'elle se retrouve au sommet aujourd'hui.
00:15:51 "Qu'en pensez-vous ? Il va falloir être insistant envers les politiques
00:15:54 qui vont vouloir fuir à tout prix".
00:15:56 Et une fois que les grandes émotions seront passées,
00:15:59 une fois qu'on aura fini le cercle,
00:16:01 on pourrait dire la séquence du "mais il est formidable,
00:16:04 un prince nous est envoyé, un enfant nous est envoyé, merci",
00:16:08 c'est comme on prononce la séquence de Noël,
00:16:10 qu'est-ce qu'il va y avoir ?
00:16:12 Il va y avoir le retour au réel.
00:16:14 Qu'est-ce que c'est le réel ?
00:16:16 La France est toujours aussi divisée,
00:16:18 la France est toujours aussi fracturée,
00:16:20 elle est divisée politiquement, culturellement,
00:16:22 sociologiquement, économiquement,
00:16:24 elle a un sentiment d'impuissance,
00:16:26 et il ne suffit pas que d'avoir quelques mots bien trouvés
00:16:28 pour la redresser.
00:16:30 - Sauf que les Français sont déjà à cette étape
00:16:32 pendant que les médias sont allés passer.
00:16:34 François Bayrou s'est dit inquiet
00:16:36 de l'inexpérience du nouveau Premier ministre,
00:16:38 dernière question, faut-il y voir une lézarde dans la Macronie ?
00:16:41 - François Bayrou, pourquoi parler de François Bayrou ?
00:16:44 C'est une bonne question.
00:16:46 - Il avait fait le cornu.
00:16:48 - Il représente le moment inaugural de la Macronie
00:16:51 qui pouvait vraiment gagner.
00:16:53 Sans François Bayrou, en 2016-2017,
00:16:55 Emmanuel Macron ne peut pas nécessairement devenir président.
00:16:58 C'est parce que Bayrou s'est effacé
00:17:00 qu'Emmanuel Macron est devenu président.
00:17:02 C'est important de le rappeler.
00:17:04 Il a été laissé de côté assez rapidement
00:17:06 pour différentes raisons.
00:17:08 C'est le cocu malheureux de la Macronie.
00:17:10 Il a servi en fait de tremplin,
00:17:12 et ensuite on a oublié le tremplin.
00:17:14 Mais il ne doute pas de son destin, de sa vocation.
00:17:16 Qu'est-ce qu'il dit ?
00:17:18 Sa position, lorsqu'il dit "je craigne inexpérience",
00:17:20 il dit "devant nous tant de jeunesse,
00:17:22 dans la vingtaine, dans la trentaine,
00:17:24 la France a besoin d'un président qui réconcilie,
00:17:26 un président qui incarne la sagesse,
00:17:28 un président qui sait rassembler,
00:17:30 et ce sera moi, le démocrate chrétien en fin de carrière,
00:17:32 qui sera capable de vous rassembler
00:17:34 si je deviens président, parce qu'il joue la carte
00:17:36 de la grande sagesse contre la jeunesse non expérimentée."
00:17:39 On pourrait lui répondre poliment,
00:17:41 je termine sur ça,
00:17:43 que la génération Bayrou, c'est la génération
00:17:45 qui a vu la France changer d'identité,
00:17:47 changer de culture, perdre une partie importante
00:17:49 de son identité, avoir un bouleversement
00:17:51 démographique qui transforme le pays,
00:17:53 qui le crépolise à bien des égards.
00:17:55 Donc il n'est pas certain qu'il y ait une nostalgie
00:17:57 de ce type d'expérience aujourd'hui.
00:17:59 Et pour le reste, n'oublions pas l'élément central
00:18:01 de cette analyse, l'enjeu en ce moment,
00:18:03 ce n'est plus l'alternance entre deux partis,
00:18:05 c'est la possibilité d'une alternative
00:18:07 entre une classe politique et l'émergence
00:18:09 d'une autre classe politique, on le voit partout en Europe.
00:18:11 Est-ce que Gabriel Attal sera relevé ce défi ?
00:18:13 C'est assez intéressant, ce sera à suivre.
00:18:15 - Merci beaucoup pour votre regard,
00:18:17 mon cher Mathieu.
00:18:19 Quand les agriculteurs meurent, le pays meurt.
00:18:21 Sans nous, les assiettes restent vides.
00:18:23 Voilà des slogans
00:18:25 des agriculteurs en colère en Allemagne.
00:18:27 Alors nous avions déjà parlé,
00:18:29 ici, exceptionnellement, d'ailleurs nous sommes
00:18:31 les seuls à en parler, de la révolte des agriculteurs
00:18:33 en France. C'était vous qui en aviez parlé
00:18:35 justement, Guillaume Bigot. Désormais le moment
00:18:37 se répand un peu partout en France,
00:18:39 pardon, en Europe.
00:18:41 Expliquez-nous ce qui se passe
00:18:43 dans tous ces pays européens
00:18:45 que, je reprends ma question de la
00:18:47 dernière fois, c'est la même.
00:18:49 Que se passe-t-il avec les agriculteurs
00:18:51 en Europe ? - Ce qu'on avait
00:18:53 déjà évoqué, c'est-à-dire qu'en effet
00:18:55 ceux qui nous nourrissent sont en train
00:18:57 d'être affamés par
00:18:59 le système. Et comme vous le savez,
00:19:01 ce sont vraiment un peu des forçats de la
00:19:03 faim, comme dit la chanson.
00:19:05 Et ils se sentent non seulement
00:19:07 acculés économiquement, mais abandonnés,
00:19:09 voire méprisés par la société.
00:19:11 Et en effet, c'est le même mécanisme
00:19:13 en Hongrie, en Pologne, aux Pays-Bas,
00:19:15 chez nous, et en Allemagne. Mais en Allemagne,
00:19:17 ça prend un tour particulier pour
00:19:19 deux raisons. D'abord, c'est beaucoup
00:19:21 plus puissant, beaucoup plus spectaculaire,
00:19:23 beaucoup plus violent aussi. Il y a le ministre de l'Economie,
00:19:25 le maire allemand, qui a été bloqué
00:19:27 sur un ferrier en mer du Nord. Il ne pouvait
00:19:29 pas débarquer. Il y avait quand même vraiment
00:19:31 une force. Il y a eu des blocages
00:19:33 d'autoroutes également. On voit
00:19:35 aussi ces images. C'est très spectaculaire.
00:19:37 Il y a eu jusqu'à hier, il y a eu 100 000 tracteurs
00:19:39 en Allemagne qui ont été sur tout le territoire.
00:19:41 C'est gigantesque. Je ne sais pas s'il y a un seul tracteur
00:19:43 qui manquait à l'appel.
00:19:45 Il y a eu des blocages d'autoroutes. Enfin, voilà.
00:19:47 C'est beaucoup plus puissant et beaucoup plus spectaculaire.
00:19:49 Et puis, ça prend un tour politique.
00:19:51 Ça prend un tour politique parce que le chancelier
00:19:53 Scholz sent vraiment
00:19:55 que c'est quasiment
00:19:57 incontrôlable. Et il a
00:19:59 décidé de reporter
00:20:01 la suppression d'une subvention
00:20:03 au diesel. C'est vrai que les agriculteurs ont absolument
00:20:05 besoin du diesel. C'est le GNR.
00:20:07 Ça fait subventionner en Allemagne, comme chez nous,
00:20:09 et différentes subventions
00:20:11 à l'outillage des agriculteurs.
00:20:13 Et donc, le chancelier Scholz a décidé
00:20:15 de reporter. Reporter ! C'est-à-dire en
00:20:17 2026, ça devait se faire tout de suite. Sur un
00:20:19 jonction de l'Union Européenne, ça ne se fera qu'en
00:20:21 2026. Mais ça ne suffit pas pour
00:20:23 désarmer le mouvement. Et désormais, le mouvement
00:20:25 prend un tour politique. Ils exigent la démission
00:20:27 du chancelier Scholz.
00:20:29 Et ils ne sont absolument pas seuls.
00:20:31 - Alors, les agriculteurs français
00:20:33 reprochent, et pas que, aux médias
00:20:35 de ne pas parler de ce moment de révolte
00:20:37 des agriculteurs européens. Pourquoi ?
00:20:39 - C'est vrai. On essaie de le comprendre.
00:20:41 En tout cas, ça peut être une impression.
00:20:43 On en avait parlé le 14 décembre.
00:20:45 Ici même, c'est vrai, c'est les mouvements
00:20:47 en marche sur la tête.
00:20:49 On avait essayé de défendre leur cause, qui me
00:20:51 semble vraiment très très noble et très juste
00:20:53 et même vitale.
00:20:55 Mais, vous avez raison,
00:20:57 il n'y a pas beaucoup de médias qui parlaient nécessairement du
00:20:59 mouvement. Et je pense que les agriculteurs
00:21:01 légitimement se sentent un peu
00:21:03 abandonnés et frustrés par
00:21:05 une espèce de
00:21:07 silence médiatique. Pourquoi ?
00:21:09 D'abord parce que
00:21:11 ils jouent vraiment leur survie économique.
00:21:13 J'insiste. Beaucoup d'entre eux sont
00:21:15 vraiment au point
00:21:17 de déposer le bilan,
00:21:19 d'être totalement ruinés par ce qui est en train de se passer.
00:21:21 Et, en plus,
00:21:23 ils ont cette conscience d'être des lanceurs d'alerte.
00:21:25 Ils savent que si l'agriculture européenne s'effondre,
00:21:27 alors il va y avoir des conséquences en chaîne,
00:21:29 la souveraineté alimentaire étant
00:21:31 la plus incroyable,
00:21:33 et la plus définitive,
00:21:35 il y aura des tas d'effets en chaîne.
00:21:37 Ils ont l'impression d'être d'intérêt général
00:21:39 ou d'utilité collective et que ça n'intéresse
00:21:41 personne. Et quand ils voient la
00:21:43 feuilletonisation jusqu'à plus
00:21:45 soif dans les grands médias, par exemple
00:21:47 l'histoire du testament d'Alain Delon,
00:21:49 c'est passionnant le testament d'Alain Delon, peut-être sur Gala,
00:21:51 mais quand la souveraineté
00:21:53 alimentaire est en cause, ça devient quand même un peu compliqué.
00:21:55 Aussi, il faut dire que les médias
00:21:57 français parlent davantage du mouvement en Allemagne,
00:21:59 des agriculteurs en Allemagne,
00:22:01 que du mouvement des agriculteurs français.
00:22:03 C'est choqué. Moi j'ai vérifié, ces deux
00:22:05 derniers jours, il y a une quinzaine de médias, de grands médias
00:22:07 nationaux en France, qui ont parlé de ce mouvement
00:22:09 mais du mouvement allemand. Et peut-être aussi,
00:22:11 il y a une pointe d'envie aussi de la part des agriculteurs
00:22:13 français parce qu'apparemment, les syndicats
00:22:15 allemands sont beaucoup plus efficaces
00:22:17 et sont beaucoup plus percutants
00:22:19 que les syndicats français.
00:22:21 Il faut dire que c'est la FNSEA qui essaie de calmer un peu les choses.
00:22:23 Et je pense que leur énervement
00:22:25 il est dû
00:22:27 aussi au fait qu'on les traite systématiquement
00:22:29 en Allemagne comme en France comme dans tous les pays européens
00:22:31 de populistes, populistes d'extrême droite
00:22:33 pour reprendre le
00:22:35 vocabulaire consacré. On dit
00:22:37 qu'ils saccagent l'environnement. Ce sont
00:22:39 des gens qui roulent sur leur tracteur
00:22:41 en fumant des gitanes de maïs,
00:22:43 OGM d'ailleurs maintenant le maïs,
00:22:45 importé du Canada. Et on considère
00:22:47 aussi que ce sont des gens égoïstes, qui ont des revendications
00:22:49 purement catégorielles. Ce qui est effectivement
00:22:51 assez scandaleux. - Mais alors
00:22:53 qu'est-ce que dénoncent justement
00:22:55 ces agriculteurs en révolte ?
00:22:57 Jean-Yves Rian,
00:22:59 je vais vous faire un droit de marque maintenant parce qu'il me dit qu'il le dit trop
00:23:01 souvent justement. - A chaque fois
00:23:03 c'est 5 euros.
00:23:05 - J'ai dit ça depuis 30 ans.
00:23:07 - Eh bien oui, on va gommer. - Mais c'est très juste.
00:23:09 - C'est très juste.
00:23:11 Que dénoncent ces agriculteurs en révolte ?
00:23:13 - Ça je bois du petit lait.
00:23:15 Peut-être du petit lait ukrainien, je ne sais pas.
00:23:17 Mais ce qui est sûr, c'est que
00:23:19 le cœur de leur problématique,
00:23:21 pratiquement tous les mots des
00:23:23 agriculteurs européens, pas seulement français,
00:23:25 viennent des
00:23:27 oukazes de Bruxelles.
00:23:29 Et pas seulement des oukazes de Bruxelles,
00:23:31 des contradictions, des injonctions
00:23:33 contradictoires et mortelles qui leur sont
00:23:35 imposées par Bruxelles.
00:23:37 On peut simplifier en disant qu'il y a 3 quoi qu'il en coûte.
00:23:39 Il y a un 3 quoi qu'il en coûte européen
00:23:41 et jusqu'à ce que mort s'ensuive de toute l'agriculture
00:23:43 européenne. Le premier quoi qu'il en coûte
00:23:45 c'est la transition énergétique. Alors ça a pris
00:23:47 comme ça un matin, Ursula von der Leyen,
00:23:49 peut-être qu'elle a été à Davos, je ne sais pas
00:23:51 quand on lui a dit qu'il fallait faire ça. Donc c'est le Green Deal.
00:23:53 Tout de suite, c'est le Green Deal. Alors Green Deal
00:23:55 c'est-à-dire une flopée de taxes, une flopée
00:23:57 de normes qui vont s'abattre tel des
00:23:59 sauterelles sur les agriculteurs européens.
00:24:01 Alors même que l'agriculture
00:24:03 européenne est déjà la plus décarbonée
00:24:05 du monde, la plus propre du monde, il y a
00:24:07 de plus en plus de contraintes.
00:24:09 Évidemment, sinon ce ne serait pas drôle, ces contraintes
00:24:11 ne s'appliquent pas aux concurrents
00:24:13 de l'Union européenne.
00:24:15 Aux agriculteurs,
00:24:17 aux agricultures et aux produits agricoles concurrents.
00:24:19 Le deuxième quoi qu'il en coûte c'est le soutien
00:24:21 inconditionnel à l'Ukraine
00:24:23 qui a des effets directs et indirects.
00:24:25 Indirectement, bien sûr, ce sont
00:24:27 les sanctions qui ont été prises contre
00:24:29 l'énergie, le gaz notamment,
00:24:31 qui a un effet sur
00:24:33 les fertilisants, on a
00:24:35 besoin de gaz. Le diesel qui est indispensable,
00:24:37 on l'a rappelé, à l'activité
00:24:39 agricole. Et ça coûte
00:24:41 parfois très cher. En Allemagne, notamment,
00:24:43 il y a des boucliers énergétiques pour empêcher l'économie
00:24:45 allemande de complètement s'écrouler. Et les Allemands
00:24:47 sont en train, et il y a les Scholz,
00:24:49 commencent à vouloir rembourser un peu cet
00:24:51 allotement dû au soutien à l'Ukraine
00:24:53 et aux effets des sanctions.
00:24:55 Et qu'est-ce qu'il a fait le chancelier Scholz ? Il a commencé par retirer
00:24:57 les subventions aux agriculteurs.
00:24:59 Évidemment, d'où la colère des agriculteurs.
00:25:01 Et puis, plus directement,
00:25:03 il y a le fait qu'il y a un soutien indirect
00:25:05 à l'Ukraine à travers le fait qu'il n'y a pas
00:25:07 de droit de douane des produits agricoles
00:25:09 ukrainiens. C'est une grosse puissance agricole
00:25:11 l'Ukraine et que les prix
00:25:13 sont imbattables. Et bien sûr, il n'y a aucune norme.
00:25:15 Et puis, enfin, le dernier quoi qu'il en coûte
00:25:17 c'est le quoi qu'il en coûte du
00:25:19 libre-échange intégral, mondial,
00:25:21 avec la volonté d'étendre
00:25:23 toujours plus le marché.
00:25:25 Nouvelle-Zélande,
00:25:27 Canada, etc. Et au nom du
00:25:29 Dieu marché, non seulement on va ouvrir
00:25:31 les marchés européens à des denrées agricoles qui n'ont pas
00:25:33 du tout les mêmes contraintes que les
00:25:35 agriculteurs européens. Et au nom du
00:25:37 Dieu marché, on va interdire aux États de subventionner
00:25:39 leur agriculture de plus en plus. Et au nom
00:25:41 du Dieu marché, on va surtout empêcher
00:25:43 les États de taxer, par exemple,
00:25:45 l'agroalimentaire ou les grandes
00:25:47 industries, ou la
00:25:49 grande distribution, qui répercutent
00:25:51 les marges sur les consommateurs
00:25:53 et les agriculteurs, et dont les profits
00:25:55 n'ont jamais été aussi gras.
00:25:57 On va marquer une pause, on va continuer à en parler.
00:25:59 On a compris que
00:26:01 c'est surtout contre tout ce qui
00:26:03 se passe avec la Commission européenne, avec l'Union
00:26:05 européenne. On va essayer de fouiller pour
00:26:07 comprendre, est-ce que ça peut faire tâche d'huile ?
00:26:09 Est-ce qu'il peut y avoir un grand soin
00:26:11 des agriculteurs ? Parce que, comme vous dites, c'est capital
00:26:13 pour notre alimentation, pour notre quotidien.
00:26:15 On va essayer de continuer à se poser
00:26:17 des questions. Mathieu Beaucoté, vous nous quittez
00:26:19 pour l'instant exceptionnellement bon. C'est pour votre
00:26:21 livre, donc on est gentil avec vous, exceptionnellement.
00:26:23 Dimitri Parvenco va vous remplacer.
00:26:25 On aura une émission, comme je dis,
00:26:27 "Collector", c'est génial, on aura tout le monde ce soir.
00:26:29 Excellente conférence.
00:26:31 - Merci, évidemment. - Et on vous retrouve demain
00:26:33 à 19h. Merci, mon cher Mathieu.
00:26:35 On marque une pause, et je vais poster une petite photo
00:26:37 de nous tous sur Twitter. Regardez, pendant
00:26:39 la pub. La pub aussi, regardez quand même.
00:26:41 [Rires]
00:26:43 - Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:26:45 Je disais, une émission "Collector".
00:26:47 Mathieu Beaucoté était en première partie.
00:26:49 Dimitri Parvenco nous a rejoints pour cette
00:26:51 deuxième partie. Ravis de vous revoir.
00:26:53 C'est tellement génial de tout vous avoir.
00:26:55 Je suis en effervescence.
00:26:57 Je peux parler ou bien...
00:26:59 J'ai dit, je suis en effervescence
00:27:01 parce que vous êtes tous là. Maintenant, vous pouvez parler.
00:27:03 [Rires]
00:27:05 - On parlait des agriculteurs, me semble-t-il.
00:27:07 - Non mais... Oui.
00:27:09 - Qu'on se voyait rarement avec Dimitri.
00:27:11 - C'est ça. Voilà. C'est toujours là que vous
00:27:13 commencez la semaine, il termine, etc.
00:27:15 Alors, les agriculteurs, on se disait
00:27:17 à quel point, effectivement,
00:27:19 les médias n'en parlent pas. Je vais vous poser la question
00:27:21 jusqu'où peut aller ce mouvement.
00:27:23 Mais vous voulez terminer ce que vous disiez tout à l'heure
00:27:25 sur le fait qu'on n'en parlait pas beaucoup. Il est raison,
00:27:27 justement, de ce silence.
00:27:29 - Très brièvement, il se pose la question,
00:27:31 ces agriculteurs un peu partout en Europe,
00:27:33 ils se demandent si l'Union Européenne,
00:27:35 objectivement, elle agit contre
00:27:37 leurs intérêts. Donc, elle agit contre
00:27:39 l'intérêt des Européens. Ils finissent,
00:27:41 sans verser un complotiste, par un certain nombre de questions.
00:27:43 Est-ce qu'on ne veut pas les ruiner ?
00:27:45 Est-ce qu'on ne veut pas les ruiner pour s'accaparer leur terre ?
00:27:47 C'est un vieux fantasme du
00:27:49 monde paysan, c'est le retour de la féodalité,
00:27:51 finalement. Et, encore une fois,
00:27:53 ils se posent des questions, ils ont le droit.
00:27:55 Pourquoi l'Europe, alors même qu'on nous a
00:27:57 expliqué que la guerre en Ukraine changeait tout, etc.,
00:27:59 que c'était stratégique, la souveraineté,
00:28:01 pourquoi l'Europe s'ingénie à faire
00:28:03 planter de l'agrocarburant ou des
00:28:05 éoliennes à la place de la nourriture ? C'est quand même bizarre.
00:28:07 Pourquoi, effectivement, ils voient bien que des grands groupes
00:28:09 financiers, notamment anglo-saxons, rachètent
00:28:11 des terres en Ukraine ? Donc, ils se demandent si on n'est
00:28:13 pas dans un nouveau monde dans lequel
00:28:15 il n'y a plus un néo-servage,
00:28:17 un nouveau modèle économique avec des plateformes,
00:28:19 on n'a plus de droit de propriété, on a un droit d'usage.
00:28:21 Donc, ça, ça les inquiète beaucoup,
00:28:23 et à mon avis, à juste titre.
00:28:25 - Alors, justement, pardon, j'enlève le "justement".
00:28:27 Ma dernière question,
00:28:29 jusqu'où peut aller ce mouvement
00:28:31 qui a commencé en France, qui s'est
00:28:33 élargi en Europe ? Est-ce qu'il peut faire
00:28:35 tâche d'huile ? Est-ce qu'on peut arriver à un grand soir
00:28:37 des agriculteurs européens ?
00:28:39 - Une sorte de paysan de toute l'Europe,
00:28:41 unissez-vous. Je pense qu'il faut
00:28:43 distinguer ce qui est possible, ce qui n'est pas possible,
00:28:45 et même ce qui est souhaitable et pas souhaitable. Ce qui est tout à fait
00:28:47 possible et assez probable, c'est qu'il y ait en effet
00:28:49 tâche d'huile, c'est qu'il y ait contagion en France. D'abord, parce que le
00:28:51 mouvement existe déjà en France,
00:28:53 que la FNSOA essaie de le canaliser un peu,
00:28:55 mais en réalité, plus ça se développe en Allemagne, plus ça risque
00:28:57 d'arriver ici. C'est sans doute une des premières crises
00:28:59 que va devoir... ou une crise dont
00:29:01 on est sûr que va devoir gérer
00:29:03 M. Attal, c'est pratiquement des
00:29:05 bonnets rouges de le retour.
00:29:07 Bon, ensuite, comme
00:29:09 c'est les mots des agriculteurs
00:29:11 et français européens viennent de l'Europe, et que
00:29:13 les élections européennes se pointent, je pense
00:29:15 qu'il serait quand même avisé de la part des partis politiques
00:29:17 de s'emparer de la question, c'est sûr. Mais
00:29:19 après, attention, il y a quand même un risque
00:29:21 là-dedans, et il y a quelque chose qui n'est pas
00:29:23 possible, voire même pas souhaitable. D'abord, le Parlement européen
00:29:25 n'a de Parlement que le nom.
00:29:27 Il a très peu de pouvoir
00:29:29 comparé au Parlement de la tradition
00:29:31 parlementaire. C'est un Parlement assez
00:29:33 décoratif, il n'a pas le droit d'initiative, on parle,
00:29:35 on parle, on fait des déclarations, c'est un truc
00:29:37 de blabla, en fait. Il n'y a pas de parti européen,
00:29:39 il n'y a pas d'agora européenne, il n'y a pas d'opinion
00:29:41 publique européenne, et évidemment, il n'y a pas de peuple européen.
00:29:43 Et donc, il n'y aura pas, à mon avis, de ruse
00:29:45 de la raison européenne, comme aurait pu dire une sorte
00:29:47 d'Aigle aujourd'hui, c'est-à-dire qu'il ne va pas y avoir
00:29:49 tous les antieuropes
00:29:51 qui vont s'allier à l'intérieur des institutions
00:29:53 européennes pour faire l'Europe
00:29:55 contre Bruxelles, d'une certaine façon.
00:29:57 Et il y a un risque à ça,
00:29:59 il y a un véritable piège, pourquoi ? Parce qu'en fait,
00:30:01 tous les eurosceptiques, en fait, et tous les
00:30:03 partis contre le système, ont
00:30:05 très très peur d'être taxés d'eurosceptiques,
00:30:07 et qu'on les soupçonne
00:30:09 de Frexit, etc., et d'autres coups
00:30:11 tordus. Et donc, qu'est-ce qu'ils font ? Ils se
00:30:13 rallient aux institutions européennes. Et
00:30:15 moralité de l'histoire, ça finit en mélonite, et ça
00:30:17 conforte, évidemment, la mélonite, c'est l'eau de
00:30:19 boudin, c'est-à-dire, c'est rien du tout,
00:30:21 et ça finit par conforter et par
00:30:23 solidifier la construction
00:30:25 européenne. Et puis, les peuples européens et les agriculteurs
00:30:27 européens n'ont pas les mêmes intérêts.
00:30:29 Les agriculteurs français, par exemple,
00:30:31 se font tailler des croupières par les agriculteurs
00:30:33 bataves, allemands,
00:30:35 espagnols, etc. Donc,
00:30:37 sans verser dans le complotisme, et pour terminer,
00:30:39 il serait quand même temps de relier les points,
00:30:41 de comprendre que résoudre la crise migratoire
00:30:43 à l'intérieur de l'Europe, c'est impossible, résoudre la crise
00:30:45 agricole à l'intérieur de l'Europe, c'est impossible,
00:30:47 résoudre la crise énergétique, etc.,
00:30:49 vous avez compris la démonstration.
00:30:51 - Vous avez travaillé aussi sur la question, votre regard,
00:30:53 Dimitri, vous en avez beaucoup parlé, enfin, peu parlé,
00:30:55 mais tous les soirs, pendant la semaine. - Je trouve que
00:30:57 Guillaume a dit quelque chose d'intéressant, il a dit
00:30:59 en France, on parle plus de la
00:31:01 mobilisation des agriculteurs allemands
00:31:03 que des agriculteurs français. Je crois qu'il y a un
00:31:05 fantasme, en fait, de cette
00:31:07 mobilisation allemande, parce
00:31:09 qu'elle est absolument massive, elle est
00:31:11 impressionnante, et elle gagne,
00:31:13 effectivement, c'est une victoire pour les agriculteurs,
00:31:15 ils ont fait reculer le gouvernement,
00:31:17 le gouvernement allemand, et je pense qu'il y a
00:31:19 une envie d'un tel succès
00:31:21 de nos agriculteurs, qui sont aujourd'hui, mais
00:31:23 personne, enfin, je veux dire, ils n'intéressent personne,
00:31:25 malheureusement, parce qu'ils sont peu nombreux,
00:31:27 parce que les médias sont en ville et
00:31:29 s'intéressent aux causes urbaines et les causes agricoles
00:31:31 sont méconnues aujourd'hui, et je pense
00:31:33 qu'aujourd'hui, il y a cette dimension-là qui est
00:31:35 assez intéressante. - Merci beaucoup, on va
00:31:37 continuer à suivre ce dossier, en tout cas.
00:31:39 Marc Menand, une étude réalisée par
00:31:41 l'Institut de sondage Opinion Noé, publiée
00:31:43 il y a trois jours, mais on va en parler
00:31:45 ce soir, révèle qu'à peine plus
00:31:47 d'un jeune Français sur deux est capable
00:31:49 de dire quand a débuté la
00:31:51 révolution française, ou
00:31:53 bien la Shoah, qu'est-ce
00:31:55 que la Shoah ? Le sondage révèle
00:31:57 de graves lacunes chez les Français
00:31:59 de 16-24 ans, qui sont
00:32:01 complètement, on peut le dire, nuls en histoire.
00:32:03 Quelles sont les causes ? Quelles sont
00:32:05 les conséquences ? - Alors, on passe de
00:32:07 la culture à l'inculture, si je
00:32:09 puis dire, et ce qui est dramatique
00:32:11 dans tout ça, il y a plusieurs facteurs.
00:32:13 Le premier, il y en a un qui est conjoncturel.
00:32:15 Le fameux Covid,
00:32:17 avec des jeunes qui se sont retrouvés
00:32:19 privés de cours,
00:32:21 à distance, et pour
00:32:23 beaucoup, le décrochage. Quelque chose
00:32:25 qui les a minés. En plus,
00:32:27 une sorte d'ambiance
00:32:29 générale, une atmosphère,
00:32:31 qui les a plongés dans l'angoisse, d'où
00:32:33 la montée des antidépresseurs. Ça, c'est
00:32:35 pour le factuel. Mais il y a quelque chose de
00:32:37 beaucoup plus grave qui existe depuis
00:32:39 des années, c'est la
00:32:41 déperdition du goût des mots,
00:32:43 la déperdition d'aller à l'école
00:32:45 pour s'enchanter.
00:32:47 Et pour certains,
00:32:49 eh bien, attendre du
00:32:51 professeur une
00:32:53 éducation, ou disons,
00:32:55 un cours qui correspond
00:32:57 à ses propres convictions.
00:32:59 C'est-à-dire que si je vais
00:33:01 en sciences naturelles, eh bien,
00:33:03 on ne peut pas me parler
00:33:05 de tel sujet, parce que ça
00:33:07 m'offense au nom de ma conviction
00:33:09 religieuse. En histoire, mais comment
00:33:11 ça ? On ne va pas parler
00:33:13 de ce qui s'est passé, de la montée
00:33:15 de la chrétienté, parce que
00:33:17 moi, je suis musulman.
00:33:19 Donc, s'il vous plaît, faites attention à moi.
00:33:21 En conséquence,
00:33:23 vous ne pouvez plus aborder, même
00:33:25 la guerre de 40,
00:33:27 avec toutes les subtilités, le
00:33:29 drame de la Shoah. Alors, ce qui est intéressant de
00:33:31 son sondage, c'est que vous avez
00:33:33 80%, 85% des
00:33:35 jeunes qui savent qu'il y a
00:33:37 eu des chambres à gaz,
00:33:39 mais, ce qui est terrifiant,
00:33:41 vous n'en avez que 30%
00:33:43 qui connaissent
00:33:45 la solution finale.
00:33:47 C'est-à-dire, ils savent qu'il y a eu des
00:33:49 chambres à gaz, à quoi ça servait ? On en
00:33:51 sert, il y a pas 100 autres choses. Vous vous
00:33:53 rendez compte ? Et puis après, en filigrane,
00:33:55 on découvre que
00:33:57 69% sont
00:33:59 sur leur portable
00:34:01 8 heures par jour.
00:34:03 83%
00:34:08 3 heures par jour. Alors, forcément,
00:34:10 ils ne lisent plus.
00:34:12 Et si on ne lit plus,
00:34:14 eh bien, on mâchouille. On mâchouille quoi ?
00:34:16 Les expressions qui sont en
00:34:18 circulation. Alors, il y a
00:34:20 par exemple, tout un langage,
00:34:22 c'est plus un langage, c'est un code qui s'est
00:34:24 établi. On ne parle plus aujourd'hui. Vous avez
00:34:26 les réponses toutes faites comme si on était
00:34:28 des ordinateurs en
00:34:30 inter-échange. Alors, j'ai dit de ça
00:34:32 "Faire belek",
00:34:34 "Choc bar",
00:34:36 "Chap chap". - Qu'est-ce qu'il dit ?
00:34:38 - Je ne veux même pas traduire, je ne veux même pas savoir.
00:34:40 - On ne comprend rien. - On ne comprend
00:34:42 rien. Et alors, vous avez des gens de mon âge
00:34:44 qui disent
00:34:46 "Nous, on n'apprend pas ça parce que
00:34:48 il faut quand même qu'on reste dans le coup". Eh bien, moi, je suis un vieux
00:34:50 con, je ne serai pas dans le coup. Je veux mes
00:34:52 mots, je veux la subtilité de la langue.
00:34:54 - Ah, donc, il ne faut pas de groum. - Mais si ! Parce que
00:34:56 de temps en temps... Et puis, il y a les mots
00:34:58 imposteurs. Il y a un petit livre qui est sorti de
00:35:00 Frédéric Lepage, "Les mots envahisseurs".
00:35:02 C'est, je dirais, le grand
00:35:04 remplacement du vocabulaire. Les mots
00:35:06 valises. Alors, il avait
00:35:08 fait des reportages
00:35:10 énormément de grandes séries animalières.
00:35:12 Il s'est intéressé aux espèces
00:35:14 invasives. Alors, il parle des mots
00:35:16 ragaudins, des mots
00:35:18 fourmis de feu, etc.
00:35:21 Ceux qui arrivent et qui dévorent, par
00:35:23 exemple. Il n'y a plus qu'un gros. Alors,
00:35:25 un gros, ça veut dire énorme, gigantesque,
00:35:27 considérable, démesuré,
00:35:29 géant,
00:35:31 immense, et encore
00:35:33 d'autres. C'est-à-dire qu'il n'y a plus qu'un seul mot
00:35:35 pour tout ça. Compliqué.
00:35:37 Tout est compliqué aujourd'hui. Il n'y a plus
00:35:39 de difficile, il n'y a plus de nuance. C'est compliqué.
00:35:41 Une fois que vous avez dit ça,
00:35:43 tout s'arrête. Alors, il est temps
00:35:45 de quoi ? Il est temps
00:35:47 de redonner le goût de la lecture
00:35:49 pour se faire... Oublions les ordinateurs
00:35:51 à l'école ! Plus d'ordinateurs,
00:35:53 un petit micro quand même, ça c'est bien pour se faire
00:35:55 entendre. Et,
00:35:57 après, c'est de faire en sorte
00:35:59 que les gamins aient envie
00:36:01 d'être devant un livre. Et le livre,
00:36:03 comme l'histoire, l'histoire, il ne faut pas
00:36:05 la raconter de manière,
00:36:07 je dirais, où, quand on était
00:36:09 petit, on nous apprenait
00:36:11 les dates sans avoir
00:36:13 le côté croustillant. L'histoire,
00:36:15 ce sont des hommes faire
00:36:17 vivre les individus, les grandes figures.
00:36:19 - C'est même pas dans les livres d'histoire,
00:36:21 maintenant, la terreur. Mais quelles sont les conséquences
00:36:23 maintenant ? - Eh bien, il n'y a plus de pensée !
00:36:25 - La conséquence, voilà, pour la société, parce que c'est un
00:36:27 danger pour la société. - Mais c'est plus que ça !
00:36:29 C'est-à-dire que, si vous n'avez pas les mots,
00:36:31 vous allez mener une démonstration
00:36:33 philosophique ou même un échange,
00:36:35 où vous avez la jubilation,
00:36:37 de dire "mais attends, faut que je te démonte quand même,
00:36:39 parce que tu peux pas penser ça". Non, non !
00:36:41 J'ai dit de ça, je vais faire
00:36:43 belek ! Non mais, enfin, vous vous rendez compte,
00:36:45 on est dans l'onomatopée !
00:36:47 On est dans le boring, crac, crac,
00:36:49 crac, crac, etc. Il n'y a plus
00:36:51 cette jouissance !
00:36:53 Nous sommes les Français,
00:36:55 nous sommes des
00:36:57 héritiers de Voltaire, de Diderot,
00:36:59 etc. Et on est dans
00:37:01 un enfermement de tribus !
00:37:03 C'est-à-dire que chacun a son petit langage !
00:37:05 Et tout ça se retrouve dans la
00:37:07 cellule du réseau
00:37:09 social.
00:37:11 Il n'y a plus que 22% de ces
00:37:13 jeunes-là, qui regardent les grandes
00:37:15 chaînes d'information pour les journaux
00:37:17 télévisés. C'est-à-dire que vous apprenez
00:37:19 l'info, alors vous allez me dire "dans les grands journaux
00:37:21 télévisés, il n'y a peut-être pas toujours
00:37:23 les bonnes informations, mais il y a
00:37:25 un minimum de professionnalisme". Là,
00:37:27 vous avez l'influenceuse
00:37:29 qui décide, l'influenceuse
00:37:31 elle va vous dire, vous verrez que
00:37:33 c'est grosse lèvre, elle va vous dire quelle est
00:37:35 l'actualité, ce que l'on doit en penser
00:37:37 et comment on doit se diriger
00:37:39 dans l'existence. Vous vous rendez compte ?
00:37:41 On est dans l'affliction la plus totale.
00:37:43 - Dernier mot en 30 secondes.
00:37:45 Je reviens peut-être sur...
00:37:47 Je pense que même ces jeunes n'ont pas
00:37:49 conscience que le fait de ne pas
00:37:51 connaître l'histoire a
00:37:53 une conséquence dramatique sur
00:37:55 leur vie, sur la société. - Bien évidemment !
00:37:57 - Vous voyez ce que je veux dire ? - Parce qu'ils ne peuvent pas...
00:37:59 - Ils n'ont pas envie ! Ça ne les intéresse pas !
00:38:01 Sur l'histoire ! Sur l'histoire !
00:38:03 - Si vous n'avez pas les mots, rien ne peut vous intéresser.
00:38:05 Donc il faut redonner ce goût-là.
00:38:07 Et comment faire ? Le petit Gabriel Attal,
00:38:09 il faisait 9 ans du théâtre.
00:38:11 Il faut refaire du théâtre à l'école.
00:38:13 Il faut donner des cours d'éloquence.
00:38:15 Il faut que l'on soit là, dans
00:38:17 ces envolées qui font
00:38:19 qu'à un instant, c'est la fête de
00:38:21 l'esprit qui vous emporte.
00:38:23 Il faut qu'il y ait une association
00:38:25 entre le ministère
00:38:27 de l'Éducation Nationale, le ministère
00:38:29 de la Culture,
00:38:31 et même le ministère du Sport. Il faut qu'on soit
00:38:33 des petits Grecs ! Un corps sain dans
00:38:35 un esprit sain. Voilà la solution.
00:38:37 - Restons français.
00:38:39 - Oui mais... - On a compris.
00:38:41 - Je crois que ce que disait Marc est essentiel.
00:38:43 Et en fait, quand on est amnésique,
00:38:45 ça arrive à des individus, après un accident,
00:38:47 ils sont amnésiques, ils ne savent pas d'où ils viennent.
00:38:49 Cette amnésie, elle est très gênante, ça crée des tas
00:38:51 de troubles de la personnalité. C'est tout à fait vrai
00:38:53 au plan collectif. Si une société est amnésique,
00:38:55 si elle ne sait plus rien de son passé,
00:38:57 elle va en plus avoir le besoin de construire quelque chose,
00:38:59 et là, le wokisme, l'indigénisme,
00:39:01 l'islamisme, etc., tout ça se répand
00:39:03 dans le vide.
00:39:05 Ce sont des vides troupeaux.
00:39:07 - Vous avez dit à votre épouse que c'est moi qui vous ai offert le col roulé,
00:39:09 ou pas ? - Ah, faut tout dire ?
00:39:11 Non, je plaisante. Non, c'était au sujet
00:39:13 de... - C'était lorsque Bruno
00:39:15 Le Maire mettait... - Exact.
00:39:17 - J'avais offert à tous les garçons un col roulé.
00:39:19 Ah, vous aussi, ma belle Charlotte, j'avais offert
00:39:21 un col roulé. Merci de le porter,
00:39:23 Charlotte, elle porte les banques d'oreilles.
00:39:25 - Charlotte,
00:39:27 on va passer avec vous à un sujet,
00:39:29 merci beaucoup, mon cher Marc,
00:39:31 à un sujet tétanisant.
00:39:33 Et un autre sujet dont on ne parle pas.
00:39:35 Les chrétiens.
00:39:37 Une récente vidéo postée
00:39:39 sur les réseaux sociaux, on va commencer par ça,
00:39:41 montre des djihadistes qui se réclament
00:39:43 de l'État islamique au Cameroun,
00:39:45 qui s'attaquent aux chrétiens pour,
00:39:47 je cite, "venger le sang de nos frères
00:39:49 versés en Palestine".
00:39:51 Récemment, les chrétiens d'Afrique sont la cible
00:39:53 de massacres dans une indifférence
00:39:55 générale, et c'est ce sur lequel
00:39:57 on va s'arrêter ce soir. - Et alors,
00:39:59 comme d'habitude, j'ai envie de dire,
00:40:01 parce que... Alors, on en a souvent
00:40:03 parlé ici, assez régulièrement, de la persécution
00:40:05 des chrétiens dans le monde. En Afrique,
00:40:07 c'est absolument stupéfiant, mais c'est par dizaines,
00:40:09 voire par centaines, que
00:40:11 les chrétiens sont massacrés, et c'est probablement
00:40:13 le continent sur lequel ça fait le moins
00:40:15 de bruit. C'est-à-dire qu'on a
00:40:17 focalisé un peu notre attention sur
00:40:19 le chrétien d'Orient ces dernières années,
00:40:21 par le biais notamment d'une...
00:40:23 comment dire... d'une saisie
00:40:25 du sujet par certains
00:40:27 responsables politiques, qui ont amené le sujet
00:40:29 sur la table et qui ont obligé tout le monde à se pencher
00:40:31 dessus, mais alors, en Afrique, là, ça n'intéresse
00:40:33 vraiment personne. Alors là,
00:40:35 la vidéo en question, elle rappelle
00:40:37 une chose. D'abord que l'État islamique est très présent
00:40:39 en Afrique. On s'était habitué à l'État islamique
00:40:41 en Irak, mais il a fait beaucoup de petits
00:40:43 en Afrique. Il y en a beaucoup, beaucoup, qui se
00:40:45 revendiquent de l'État islamique. Vous avez également
00:40:47 Al-Qaïda, vous avez le fameux Boko Haram
00:40:49 aussi en Afrique,
00:40:51 mais l'État islamique
00:40:53 n'a qu'une idée en tête,
00:40:55 depuis le début, et pour toujours,
00:40:57 et encore aujourd'hui, c'est d'instaurer un
00:40:59 califat partout dans le monde, et donc
00:41:01 d'instaurer la charia, très concrètement,
00:41:03 donc la loi islamique, sauce
00:41:05 État islamique, donc la version la plus
00:41:07 énervée, en l'occurrence, de la charia,
00:41:09 pour instaurer un califat
00:41:11 mondial. Ça concerne tout le monde,
00:41:13 et partout. Et en Afrique,
00:41:15 puisqu'il y a beaucoup de soldats,
00:41:17 on va dire, et de groupes djihadistes
00:41:19 qui attaquent ici et là, dans plusieurs pays en Afrique,
00:41:21 ils ensanglantent beaucoup de pays.
00:41:23 Alors on a beaucoup parlé du Nigeria,
00:41:25 on va y revenir parce qu'ils ont payé
00:41:27 le prix fort au moment de Noël, mais il y a
00:41:29 le Mozambique, le Cameroun,
00:41:31 récemment, où en effet, on a vu des
00:41:33 soldats se dresser,
00:41:35 et parler, en l'occurrence, de ce qui se passe
00:41:37 en Palestine, pour se venger
00:41:39 sur les citoyens de leur
00:41:41 pays en Afrique. Alors évidemment,
00:41:43 dans nos têtes, on se dit, bon là, il y a une confusion
00:41:45 qui est assez dramatique, qui rappelle
00:41:47 en réalité, qu'ils rappellent
00:41:49 à chaque fois qu'ils visent un infidèle,
00:41:51 et en particulier un chrétien, en disant
00:41:53 qu'ils se vengent pour leurs frères de Gaza,
00:41:55 l'unicité de leur combat à travers
00:41:57 le monde. C'est leur seule obsession,
00:41:59 et c'est la chose qui les lie, et qu'ils rappellent
00:42:01 évidemment sans cesse.
00:42:03 Alors, cet appel,
00:42:05 pour informer jusqu'au bout les gens qui
00:42:07 nous écoutent, l'État islamique, et un de ses
00:42:09 porte-parole, a récemment fait toute
00:42:11 une déclaration
00:42:13 à propos de Gaza. Alors, ils attaquent
00:42:15 notamment les alliés
00:42:17 d'Israël, ou alors
00:42:19 les non-alliés des Palestiniens
00:42:21 dans cette guerre. Ils attaquent par exemple
00:42:23 énormément l'Iran, en disant que finalement
00:42:25 ils font faire la guerre aux Palestiniens, mais qu'ils s'investissent
00:42:27 pas. Donc vous voyez, ils ont beaucoup d'ennemis, c'est extrêmement
00:42:29 large. Mais ils appellent aussi
00:42:31 à tuer partout dans le monde
00:42:33 les mécréants, les chrétiens,
00:42:35 les juifs, qui sont
00:42:37 dans leur lecture tous des alliés,
00:42:39 contre l'instauration du califat.
00:42:41 Ils ciblent notamment et nommément
00:42:43 Paris. Ils appellent leurs soldats
00:42:45 à venir tuer partout,
00:42:47 tout le temps, sous tous les cieux,
00:42:49 disent-ils, c'est leur expression, pour venger
00:42:51 les Palestiniens. Et je rappelle à toute
00:42:53 fin d'utile que le dernier en date qui a
00:42:55 frappé sur le pont de Bir Hakeim
00:42:57 avait enregistré une vidéo de revendication et
00:42:59 d'affiliation à l'État islamique. Donc tout
00:43:01 ça n'est pas simplement une idée
00:43:03 un peu en l'air. Et il faut
00:43:05 comprendre qu'il y a une particularité
00:43:07 des chrétiens qui sont dans des pays
00:43:09 soit majoritairement musulmans, soit avec
00:43:11 une forte composante musulmane,
00:43:13 c'est qu'ils sont perçus par la frange
00:43:15 la plus radicale. Ils sont perçus
00:43:17 non seulement comme des mécréants,
00:43:19 comme tous ceux qui ne sont pas musulmans, mais également
00:43:21 comme des croisés, c'est le terme qui revient toujours,
00:43:23 c'est-à-dire comme des alliés malgré eux
00:43:25 d'un Occident qui est détesté.
00:43:27 Boko Haram, ça veut dire
00:43:29 quand même contre l'occidentalisation
00:43:31 de l'éducation. C'est ça que ça veut dire.
00:43:33 Donc il y a évidemment une guerre
00:43:35 qui est menée à l'Occident,
00:43:37 l'Occident étant perçu comme les États-Unis
00:43:39 et les chrétiens étant perçus comme les alliés des Américains.
00:43:41 Ce qui est quand même assez lunaire, globalement,
00:43:43 dans tous les pays dont on parle.
00:43:45 Mais c'est en l'occurrence pour ça qu'ils sont visés
00:43:47 et pour ça qu'ils payent un prix extrêmement lourd.
00:43:50 Alors nous avons déjà parlé de la situation
00:43:52 catastrophique des chrétiens
00:43:54 du Nigeria, ici on en parle
00:43:56 assez régulièrement, mais Noël
00:43:58 a été un théâtre
00:44:00 particulièrement sanglant sur place.
00:44:02 Oui, alors pendant tous les jours qu'on suivit Noël,
00:44:04 le 5 janvier un peu plus récemment, on a eu une attaque
00:44:06 qui a fait au moins 6 morts, dont 2 prêtres qui ont été
00:44:08 assassinés très directement dans le nord-est
00:44:10 du pays. Alors pour faire simple,
00:44:12 le Nigeria est coupé en deux, on va dire,
00:44:14 et tout le nord, il y a beaucoup d'États
00:44:16 qui sont soumis aujourd'hui à la charia,
00:44:18 il est très majoritairement musulman,
00:44:20 et le sud est plutôt
00:44:22 chrétien,
00:44:24 même majoritairement chrétien. Et tout au milieu,
00:44:26 vous avez une ceinture où vous avez
00:44:28 beaucoup de chrétiens, mais aussi des musulmans
00:44:30 qui vivent parfois dans des villages
00:44:32 qui sont mixtes. Et c'est à cet endroit-là
00:44:34 qu'entre le 23 et le 26 décembre,
00:44:36 vous avez quasiment 200 morts,
00:44:38 plus de 300 blessés,
00:44:40 et des milliers de personnes qui ont été
00:44:42 forcées à l'exil en raison
00:44:44 d'attaques qui ont été coordonnées
00:44:46 sur plusieurs villages chrétiens
00:44:48 pendant tous les jours qui ont
00:44:50 entouré, on va dire,
00:44:52 la fête de Noël. On a eu des personnes
00:44:54 abattues très directement, ils sont rentrés dans les villages
00:44:56 et ils ont abattu les personnes qu'ils croisaient,
00:44:58 des églises et des maisons brûlées,
00:45:00 des cliniques qui ont été attaquées, voire brûlées,
00:45:02 et toutes les récoltes pillées.
00:45:04 Et alors, j'insiste sur les récoltes, alors là,
00:45:06 vous avez eu des manifestations depuis lundi
00:45:08 justement pour demander la sécurité,
00:45:10 des manifestations de chrétiens qui sont allés dans les villes
00:45:12 demander qu'on les protège,
00:45:14 et depuis plusieurs années, vous avez
00:45:16 des... comment dire...
00:45:18 à ces affrontements, vous avez des raisons ethniques,
00:45:20 on a les peuls d'un côté qui sont plutôt
00:45:22 musulmans et les bi-rhommes qui sont
00:45:24 chrétiens, qui s'affrontent pour
00:45:26 des raisons, un, ethniques, deux,
00:45:28 religieuses, et trois, climatiques.
00:45:30 Alors, on les dit climatiques, en réalité, c'est que
00:45:32 tous ceux qui sont dans le désert aujourd'hui
00:45:34 recherchent des terres cultivables
00:45:36 que l'on trouve notamment dans la ceinture
00:45:38 où vivent ces chrétiens qui ont été
00:45:40 massacrés. Mais je cite le prêtre du
00:45:42 diocèse, en l'occurrence, qui a assisté au massacre
00:45:44 de ses fidèles, qui disait la messe de Noël
00:45:46 le matin et qui a perdu des fidèles
00:45:48 qui ont été tuées l'après-midi même dans le village,
00:45:50 il a témoigné par le biais de l'aide à l'église en détresse
00:45:52 et il dit "Pour ceux qui croient que ce conflit
00:45:54 n'est pas religieux, la date choisie pour
00:45:56 cette dernière attaque prouve qu'il s'agit
00:45:58 clairement d'un conflit religieux,
00:46:00 le fait que cela ait lieu à Noël
00:46:02 et le ciblage délibéré des chrétiens
00:46:04 dans une communauté mixte où les musulmans
00:46:06 ne sont pas attaqués, porte clairement
00:46:08 toutes les caractéristiques d'un conflit religieux".
00:46:10 Donc il y a une dimension
00:46:12 religieuse que certains, en effet, veulent gommer,
00:46:14 il n'y a pas que celle-là, mais
00:46:16 elle s'ajoute, et en effet, dans ces villages-là, c'est pour ça que
00:46:18 j'incitais sur le fait qu'ils étaient mixtes,
00:46:20 c'est que les musulmans n'ont pas du tout
00:46:22 été visés, les peuls non plus,
00:46:24 donc ni sur le terrain ethnique, ni sur le terrain
00:46:26 religieux, ils n'ont été visés.
00:46:28 Et par ailleurs, pour élargir un peu et pour
00:46:30 rappeler quelle est la situation du Nigeria aujourd'hui,
00:46:32 on a le record du plus grand nombre
00:46:34 d'enlèvements de chrétiens au Nigeria,
00:46:36 juste sur l'année qui vient
00:46:38 de s'écouler, on a 5259
00:46:40 chrétiens qui ont été enlevés dans le monde
00:46:42 et visés pour ça, enlevés pour ça,
00:46:44 on va dire, 4726
00:46:46 étaient nigérians. Donc tout
00:46:48 se passe aujourd'hui, le plus gros des persécutions
00:46:50 extrêmement sanglantes se
00:46:52 passe au Nigeria, en 17 ans,
00:46:54 vous avez 53 prêtres qui ont été enlevés,
00:46:56 16 qui ont été tués, et en 20 ans
00:46:58 vous avez plus de 60 000 chrétiens
00:47:00 qui ont été tués au Nigeria,
00:47:02 en 20 ans, et 5 millions
00:47:04 de déplacés dans le pays.
00:47:06 C'est pas anecdotique, me semble-t-il,
00:47:08 ce qu'il est en train de se passer, et par ailleurs,
00:47:10 7 personnes sur 8 qui sont tuées
00:47:12 par ces groupes violents, qu'ils soient criminels
00:47:14 ou djihadistes, sont chrétiens.
00:47:16 7 sur 8. Vous voyez qu'il y a quand même une dimension
00:47:18 religieuse qui ne peut échapper
00:47:20 à personne. - Et les chiffres sont
00:47:22 impressionnants, impressionnants. Au même
00:47:24 moment, Charlotte, c'est dans
00:47:26 une autre vidéo,
00:47:28 qui a fait réagir en France, celle
00:47:30 d'un appel à la prière
00:47:32 musulmane chanté, au sein
00:47:34 même d'une église catholique en France.
00:47:36 Que s'est-il passé exactement ?
00:47:38 - Alors la vidéo, elle date du 11 novembre
00:47:40 dernier, c'était dans l'église de la
00:47:42 Comité à Paris, et en effet,
00:47:44 on voit un homme, Angel Abba, s'approcher
00:47:46 du pupitre, il y a un orchestre
00:47:48 qui est là, qui est en train de jouer de la musique,
00:47:50 et qui vient et qui chante l'appel à la prière. L'appel à la
00:47:52 prière, c'est un crédo, une sorte de crédo
00:47:54 musulman, donc c'est-à-dire
00:47:56 ça dit la foi du musulman, et ça
00:47:58 appelle à la prière, et donc à la conversion
00:48:00 avec une vérité qui n'est pas la vérité, en l'occurrence
00:48:02 professée par l'église catholique, donc au sein d'une
00:48:04 église catholique. C'est, on va dire,
00:48:06 pour un profane, c'est original, et pour un
00:48:08 catholique, c'est une profanation, c'est le mot qui est
00:48:10 utilisé quand vous avez des statuts cassés,
00:48:12 par exemple, l'église parle de vandalisme, parfois.
00:48:14 Là, en l'occurrence, c'est une profanation, puisque
00:48:16 une autre vérité que celle qui est enseignée
00:48:18 par l'église est proclamée
00:48:20 comme une prière dans une église.
00:48:22 Pour vous dire, il a fallu, à la
00:48:24 suite de cet appel à la prière, que le
00:48:26 diocèse, donc que le prêtre en question,
00:48:28 dise une messe de réparation. On
00:48:30 ressacralise les lieux après cet
00:48:32 appel à la prière, donc c'est pas du tout pris à
00:48:34 la légère, mais en l'occurrence, c'était la paroisse
00:48:36 qui avait accepté ce
00:48:38 spectacle,
00:48:40 on va dire. Pourquoi ? Parce que c'est une messe
00:48:42 qui a été écrite, en l'occurrence, à
00:48:44 l'époque de la guerre du Kosovo,
00:48:46 et en fait, comme elle s'intitule
00:48:48 "Messe pour la paix", personne ne s'est
00:48:50 méfié, sauf que l'énorme problème,
00:48:52 ce qu'il y a derrière cette histoire,
00:48:54 on va dire, c'est que, un,
00:48:56 ça avait déjà été le cas, cette messe
00:48:58 avait déjà été donnée, en l'occurrence, aux
00:49:00 invalides, voilà, l'homme armé, on le voit, une messe pour la paix.
00:49:02 Et en l'occurrence, dedans, il a intégré
00:49:04 l'appel à la prière musulman, ça avait déjà
00:49:06 été fait à Saint-Louis des Invalides, alors à l'époque,
00:49:08 c'était le ministère des Armées qui a
00:49:10 la charge de l'église de Saint-Louis des Invalides
00:49:12 qui avait accepté ça, et le
00:49:14 diocèse aux armées, pareil, avait réagi
00:49:16 en disant que c'était absolument intolérable, que c'était
00:49:18 pas possible de le faire. Pourquoi ? Parce que
00:49:20 quand vous chantez l'appel à la prière,
00:49:22 partout où l'appel à la prière est
00:49:24 entendu dans le monde musulman, c'est terre islamique.
00:49:26 Donc il faut... Et alors,
00:49:28 je cite le prêtre, parce que c'est intéressant,
00:49:30 le prêtre de la Trinité a dit que
00:49:32 il a lui-même évoqué dans le communiqué qu'il a fait
00:49:34 des commentaires en langue arabe sur les réseaux
00:49:36 sociaux qui, en gros, revendiquent
00:49:38 la conquête d'une église en
00:49:40 France, qui est symboliquement, vous l'imaginez,
00:49:42 c'est la traînée de poudre dans tout
00:49:44 ce monde-là, et il évoque,
00:49:46 je le cite encore, "un malentendu imputable
00:49:48 à l'ignorance dont font souvent preuve les occidentaux".
00:49:50 Et je pense que c'est ça, la véritable
00:49:52 information derrière cette histoire, c'est que
00:49:54 pour moi, il y a moins une ignorance qu'une espèce
00:49:56 de naïveté qui finit par devenir coupable.
00:49:58 Parce que 1) il y a le symbole,
00:50:00 évidemment, 2) c'était pas
00:50:02 la première fois, 3) il y a des concerts qui sont
00:50:04 prévus dans d'autres églises et qu'à l'heure où on parle,
00:50:06 on n'a pas eu tellement de
00:50:08 réactions, c'est un symbole extrêmement
00:50:10 fort qui est offert à
00:50:12 ceux qui parlent précisément de conquête
00:50:14 en permanence, là c'est le symbole
00:50:16 absolument ultime, et par ailleurs,
00:50:18 il est revendiqué comme tel.
00:50:20 Et, à l'inverse,
00:50:22 il n'y a aucune revendication
00:50:24 de seulement une réciprocité,
00:50:26 c'est pour ça que je fais le lien avec les massacres, évidemment
00:50:28 c'est incomparable, sur le fond, que les choses soient
00:50:30 claires, là où je fais le lien, c'est qu'il n'y a jamais
00:50:32 de revendication de réciprocité
00:50:34 dans le traitement. C'est-à-dire qu'on
00:50:36 vit en France avec un débat public
00:50:38 rythmé en permanence par l'islamophobie
00:50:40 parce qu'on nous parle d'Abaya à l'école
00:50:42 et les mêmes autorités qui, à l'autre
00:50:44 bout du monde, les autorités religieuses
00:50:46 qui, à l'autre bout du monde, accusent la France d'islamophobie
00:50:48 à cause d'une histoire d'Abaya
00:50:50 à l'école, sont muettes sur ce qui se passe
00:50:52 au Nigeria. Et à la fin,
00:50:54 on est récompensés par un appel à la prière
00:50:56 dans une église, dans le cœur de Paris.
00:50:58 Il y a un moment, il va falloir vraiment qu'on réalise
00:51:00 que derrière les symboles, il y a
00:51:02 vraiment une volonté de conquête, assumée
00:51:04 par certains, très clairement assumée.
00:51:06 Certains chrétiens parlent même d'un appel
00:51:08 à la haine. Est-ce qu'on peut aller jusque-là ?
00:51:10 L'appel à la haine
00:51:12 dans l'appel à la prière, c'est compliqué quand même
00:51:14 de le voir comme ça. Moi, je
00:51:16 décèle pas l'intention de celui qui a
00:51:18 chanté. En revanche, la volonté
00:51:20 de subversion par le biais de cet appel
00:51:22 à la prière dans une église, ils savent très bien ce qu'il fait.
00:51:24 Ils savent très bien
00:51:26 évidemment ce qu'ils font et par ailleurs, il ne permettra
00:51:28 pas le début du huitième, du
00:51:30 millième de l'inverse.
00:51:32 Ça, c'est sûr. - Non mais ce qui est étonnant,
00:51:34 c'est que quand on écoute les propos du pape,
00:51:36 il aurait presque pu encourager
00:51:38 ce type de manifestation. - L'appel à la prière
00:51:40 dans une église, peut-être pas, mais en effet,
00:51:42 il y a parfois une
00:51:44 perception de relativisme
00:51:46 et par ailleurs, dans le dialogue interreligieux
00:51:48 qui est en permanence porté par les chrétiens, il y a
00:51:50 parfois une confusion
00:51:52 qui confine au relativisme
00:51:54 en effet, dans certains discours.
00:51:56 - Merci pour votre éclairage
00:51:58 sur la question.
00:52:00 Dimitri, autre sujet
00:52:02 choc ce soir, la démographie.
00:52:04 C'est important de se poser
00:52:06 avec des chiffres de l'INSEE, les chiffres
00:52:08 de naissances sont
00:52:10 alarmants en France. On n'a jamais
00:52:12 aussi peu fait
00:52:14 d'enfants en France depuis 1946.
00:52:16 - Oui, on va les voir, vous allez voir au mois de
00:52:18 novembre. C'est les derniers chiffres consolidés
00:52:20 qu'on a produits par l'INSEE.
00:52:22 Nous avons fait 1877
00:52:24 bébés en moyenne par jour.
00:52:26 Donc ça fait 56 000 bébés dans le mois.
00:52:28 C'est 3000 de moins,
00:52:30 c'est-à-dire 5% qu'un an
00:52:32 auparavant. Pour vous situer,
00:52:34 c'est quand même considérable, 5%
00:52:36 de baisse en l'espace d'un an. Et novembre
00:52:38 2023 a été
00:52:40 le 17ème mois consécutif
00:52:42 au cours duquel il y aurait eu
00:52:44 moins de naissances que le même mois
00:52:46 un an auparavant. Je ne sais pas si c'est clair pour vous.
00:52:48 Ça veut dire qu'on a eu moins de bébés
00:52:50 en novembre 23
00:52:52 qu'en novembre 22, et en octobre
00:52:54 23, on a eu moins de bébés qu'en octobre
00:52:56 22, et ainsi de suite, comme ça pendant 17 mois
00:52:58 à recul. Voilà.
00:53:00 Ça vous situe en fait
00:53:02 la tendance baissière. Et si vous en doutez
00:53:04 de cette tendance baissière, parce qu'on se dit "Oh, c'est
00:53:06 peut-être un accident de quelques mois", regardez
00:53:08 la courbe des naissances depuis
00:53:10 1957. Donc là,
00:53:12 vous voyez naissance et
00:53:14 décès. La courbe des naissances,
00:53:16 au début de la courbe à gauche
00:53:18 de l'écran, 1957,
00:53:20 les années 60-70, vous êtes dans ce qu'on appelle
00:53:22 le "baby boom". Revenons à
00:53:24 la partie droite, c'est-à-dire
00:53:26 vous observez cette bosse
00:53:28 qui situe un mini-baby
00:53:30 boom aux alentours des
00:53:32 années 2005-2010, où là,
00:53:34 on a un niveau des naissances annuels qui est de l'ordre de
00:53:36 830 000. Et puis
00:53:38 après, une pente déclinante. Vous la voyez très
00:53:40 nettement à partir de 2012, 2011,
00:53:42 2012, 2013. D'ailleurs, c'est intéressant de constater
00:53:44 que c'est au moment de la crise,
00:53:46 la grande crise économique, la crise de l'euro,
00:53:48 que véritablement, on voit qu'on est sur
00:53:50 une pente descendante. Et
00:53:52 2022, donc la dernière année
00:53:54 consolidée, c'est tout simplement
00:53:56 le plus petit nombre de naissances
00:53:58 depuis 1946.
00:54:00 Vous voyez ? Voilà.
00:54:02 C'est l'information que l'INSEE a
00:54:04 mise en avant, ça, lorsqu'elle a publié
00:54:06 ces chiffres. Donc c'est pas sur l'année 2023,
00:54:08 on ne les a pas encore totalement, mais vraiment,
00:54:10 on sait que 2023 sera une mauvaise
00:54:12 année, sur le plan du nombre de naissances.
00:54:14 Mais, et c'est l'information que je souhaitais mettre en relief
00:54:16 ce soir, c'est qu'en fait, cette baisse,
00:54:18 elle aurait été sans doute beaucoup
00:54:20 plus forte sans le secours
00:54:22 de l'immigration. Et ça, vous voyez,
00:54:24 ça n'est pas mis en valeur. Pourquoi ?
00:54:26 Parce que c'est politiquement sensible.
00:54:28 Coucou, Pierre Moscovici. Vous voyez,
00:54:30 c'est exactement la même logique que ce rapport
00:54:32 que le premier président de la Cour des Comptes
00:54:34 a décidé de mettre sous le boisseau pendant
00:54:36 près d'un mois, estimant que
00:54:38 ça risquait de créer, pas de la confusion,
00:54:40 mais disons d'introduire des pensées
00:54:42 contraires à l'esprit
00:54:44 que lui souhaiterait qu'on ait.
00:54:46 Donc c'est un peu du même ordre. Mais alors, il se trouve
00:54:48 que l'INSEE, en fait, publie des chiffres
00:54:50 détaillés des naissances selon
00:54:52 le pays de naissance des parents.
00:54:54 Et c'est ces chiffres-là qu'on va
00:54:56 voir, qui sont des statistiques officielles,
00:54:58 mais qui en fait ne sont jamais commentées, et comme généralement
00:55:00 nous n'avons que le commentaire des choses,
00:55:02 eh bien nous n'avons pas forcément
00:55:04 les chiffres. Voilà, vous les voyez à l'instant.
00:55:06 Alors, vous allez me dire
00:55:08 "Des naissances selon le pays
00:55:10 de naissance des parents, ça ressemble peut-être un peu à des statistiques
00:55:12 ethniques, ça. Et je croyais que c'était interdit
00:55:14 les statistiques ethniques." En fait, non.
00:55:16 Parce que depuis les années 2000, il se trouve que l'INSEE
00:55:18 a introduit dans ses grandes
00:55:20 enquêtes des questions sur le pays de naissance
00:55:22 des parents. Alors, tout ça est parfaitement
00:55:24 légal, et on peut remercier d'ailleurs la démographe
00:55:26 Michèle Tribala, qui s'est battue
00:55:28 au nom de la connaissance pour
00:55:30 rendre possible le fait de savoir
00:55:32 les enfants, la nationalité
00:55:34 des parents. Ça, avant, on ne
00:55:36 l'avait pas. Et c'est louable
00:55:38 de le savoir, parce qu'il se trouve que
00:55:40 dans son camp, dans le camp des démographes, des scientifiques,
00:55:42 on parle de gens qui font de la science,
00:55:44 des gens comme François Héran,
00:55:46 comme Hervé Lebrasse, qui sont cités comme des grandes
00:55:48 références dans la démographie française,
00:55:50 et bien eux ne voulaient pas que ces données soient rendues
00:55:52 publiques. Ils ne voulaient pas savoir, en fait, pourquoi,
00:55:54 parce qu'ils disaient "c'est faire le jeu
00:55:56 du Front National". Voilà. Ça, c'était
00:55:58 dans les années 90. Alors, il se trouve
00:56:00 qu'ironie de l'histoire, ces statistiques
00:56:02 de nationalité, subitement,
00:56:04 sont devenues très recherchées, très à la mode. Pourquoi ?
00:56:06 Parce que ça permettait de nourrir
00:56:08 les politiques de lutte contre les discriminations.
00:56:10 Et donc, vous voyez comment une science,
00:56:12 la démographie, se fait
00:56:14 pervertir, comme cela, depuis 25 ans,
00:56:16 au nom de l'antiracisme,
00:56:18 dans un sens d'obstruction, puis de
00:56:20 promotion dans un second temps. Alors, revenons à nos naissances.
00:56:22 C'est bien qu'on ait mis le tableau, parce qu'il n'est
00:56:24 pas évident à lire. Donc,
00:56:26 grâce au chiffre de l'État civil, qu'est-ce qu'on voit ?
00:56:28 C'est qu'il s'est opéré, en fait, une transformation
00:56:30 essentielle en l'espace
00:56:32 d'un quart de siècle. Vous regardez en 2000.
00:56:34 En 2000, vous avez,
00:56:36 sur un total de 775 000
00:56:38 naissances, vous en avez 601 000, c'est-à-dire
00:56:40 77,6 %
00:56:42 qui sont des bébés
00:56:44 nés de deux parents, eux-mêmes
00:56:46 nés en France. Et le reste, 22,4 %.
00:56:48 Donc, ce sont des bébés qui
00:56:50 avaient au moins un parent né à l'étranger.
00:56:52 2022, mais constatez la différence,
00:56:54 c'est que sur 687 000 naissances,
00:56:56 468 000
00:56:58 sont de deux parents nés en France,
00:57:00 et vous avez un bond spectaculaire
00:57:02 du groupe des
00:57:04 enfants ayant au moins un parent
00:57:06 né à l'étranger. Notre part
00:57:08 des enfants ayant deux parents
00:57:10 nés en France est passée, en l'espace de 20 ans,
00:57:12 de 77,6 à 68 %,
00:57:14 moins 10 points.
00:57:16 Et cette progression, elle se fait sur
00:57:18 l'autre groupe. Vous voyez, ça,
00:57:20 ce sont des données qui sont absolument spectaculaires,
00:57:22 qui nous montrent, en fait, une mutation.
00:57:24 Un système de vases communicants.
00:57:26 C'est-à-dire que derrière le total dont on dit, oh, bon, il y a une baisse des naissances,
00:57:28 point barre, il n'y a rien d'autre à dire.
00:57:30 Vous voyez, si, il y a quelque chose à dire, parce qu'il s'opère
00:57:32 un changement qui passe inaperçu
00:57:34 si l'on ne prend pas le temps de regarder
00:57:36 le détail des chiffres,
00:57:38 par groupe, en fait, de naissances. Ce qui n'apparaît pas,
00:57:40 c'est ce que je ne vous ai pas mis pour une question de clarté
00:57:42 du tableau, c'est que le groupe
00:57:44 qui progresse le plus en dynamique
00:57:46 dans le nombre de naissances, c'est le groupe
00:57:48 des enfants ayant leurs deux parents
00:57:50 nés à l'étranger, et notamment
00:57:52 hors Union européenne, c'est-à-dire essentiellement Afrique.
00:57:54 - Qui font le plus d'enfants en France.
00:57:56 Chiffre de l'INSEE. Mais alors, qu'est-ce que
00:57:58 ça nous dit de l'avenir de la population
00:58:00 française, et est-ce que la baisse
00:58:02 des naissances justifierait une politique
00:58:04 nataliste, comme le préconise
00:58:06 la droite ? - Alors, ce que ça nous dit,
00:58:08 c'est que d'un côté, vous avez une jeune génération de Français
00:58:10 qui procréent de moins en moins, et qui
00:58:12 manifestement ne veut plus faire
00:58:14 beaucoup d'enfants. On en fait un, allez, on en fait deux,
00:58:16 puis on s'arrête là. Maximum, quand on fait des enfants.
00:58:18 Je veux dire, je ne vais pas vous parler de ma vie, mais moi,
00:58:20 j'ai beaucoup de mes amis qui, à 40 ans
00:58:22 passés, n'ont absolument pas l'intention d'avoir des
00:58:24 enfants au cours de leur existence. Ça devient
00:58:26 extrêmement banal.
00:58:28 C'est pas dans leur projet de vie. Voilà.
00:58:30 De l'autre, vous avez une population d'immigration
00:58:32 qui, elle, en revanche, fait beaucoup d'enfants.
00:58:34 Et quand on dit "étranger", vous avez
00:58:36 bien saisi l'effacement
00:58:38 de la contribution européenne, au profit
00:58:40 de l'Afrique. Donc, si vous combinez
00:58:42 cette mutation
00:58:44 de la natalité française
00:58:46 à une poursuite de l'immigration
00:58:48 massive, 270 000
00:58:50 titres de séjour accordés en moyenne
00:58:52 chaque année depuis 2017 en France
00:58:54 à des immigrés hors
00:58:56 Union européenne. 270 000, c'est la moyenne.
00:58:58 Eh bien, vous avez un scénario
00:59:00 de mise en minorité du peuple
00:59:02 historique français sur son sol à un horizon
00:59:04 de 1070.
00:59:06 Ça, c'est ce que dit, par exemple, le professeur Pierre Albertini
00:59:08 qui avait publié un long papier dans le Figaro, il y a quelques
00:59:10 mois, de ça. Donc, concernant l'urgence
00:59:12 d'une politique nataliste, c'est-à-dire les
00:59:14 incitations monétaires ou par
00:59:16 des aides directes, c'est-à-dire le fait tout simplement
00:59:18 d'avoir des crèches, des places en crèche, tout bêtement,
00:59:20 vous en tirez vos propres
00:59:22 conclusions. C'est qu'en réalité, c'est
00:59:24 une partie seulement de la population
00:59:26 française qu'il faudrait stimuler, en fait,
00:59:28 dans son effort de reproduction
00:59:30 ou tout simplement de rester en France. Parce que ça, c'est
00:59:32 une autre donnée du problème qui passe inaperçue.
00:59:34 La France a rarement,
00:59:36 n'a jamais pratiquement été une terre d'émigration
00:59:38 dont on partait parce que la vie
00:59:40 était plus... l'herbe était plus verte ailleurs.
00:59:42 C'est pas le cas de l'Allemagne, c'est pas le cas de la Suède
00:59:44 ou de l'Irlande, on est partis massivement aux États-Unis.
00:59:46 En France, il n'y a pas eu de mouvement similaire.
00:59:48 Sauf aujourd'hui. Aujourd'hui,
00:59:50 vous avez un sondage Opinion Way pour Économie
00:59:52 Matin, au sein de le tour de Noël, qui est sorti
00:59:54 qui montrait que 54%
00:59:56 des 18-24 ans,
00:59:58 54% veulent
01:00:00 quitter la France, veulent partir, faire leur vie
01:00:02 ailleurs. On a 100 000
01:00:04 à 120 000 jeunes qui
01:00:06 émigrent chaque année de France depuis
01:00:08 10 ans. Et ce sont surtout
01:00:10 des diplômés. Ce sont des électeurs d'Emmanuel
01:00:12 Macron, beaucoup en fait, qui partent.
01:00:14 Et qui vont faire quoi ? La fortune
01:00:16 fiscale, la fortune démographique
01:00:18 finalement d'autres pays
01:00:20 que la France. Ça explique en partie
01:00:22 notre tableau, notre effondrement
01:00:24 de la natalité en France.
01:00:26 Merci infiniment Dimitri.
01:00:28 Merci d'être venu pour cette exposé...
01:00:30 Ça valait le coup. Ah, ça valait le coup. Exposé choc.
01:00:32 Merci à tous pour cet excellent
01:00:34 numéro de FacialInfo. On va en replay.
01:00:36 Tout de suite, l'heure des pro 2
01:00:38 avec Pascal Praud. Excellent suite de programme.
01:00:40 Merci.
01:00:41 [SILENCE]