Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, ravie de vous retrouver ce soir sur Face à l'Info, d'abord le JT avec Maureen Vidal, bonsoir Maureen.
00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité, fin des consultations pour aujourd'hui à l'Elysée.
00:13LR espère un accord pour empêcher que le prochain gouvernement soit censuré.
00:17Côté écologiste, il déplore que le camp macroniste n'est prêt à aucun compromis ni aucune concession.
00:22Quant à Emmanuel Macron, il a constaté une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du RN
00:27et a réitéré sa volonté de ne pas dissoudre l'Assemblée d'ici 2027.
00:31La jeune Morgane retrouvée vivante en Normandie, disparue depuis le 25 novembre dans les Côtes d'Armor.
00:37La collégienne de 13 ans a été retrouvée dans un foyer de jeunes travailleurs à Coutances.
00:41Un homme qui l'hébergait a été placé en garde à vue, en bonne santé physiquement.
00:45Les circonstances de sa disparition doivent être éclaircies.
00:48Et en Syrie, les rebelles ont nommé un de leurs responsables comme Premier ministre de transition.
00:54Il s'agit de Mohamed al-Bashir. Il dirigera le gouvernement jusqu'au 1er mars.
00:58Le Qatar a établi le premier canal de communication avec le groupe à la tête des rebelles.
01:03Merci ma chère Maureen et au sommaire ce soir.
01:08Acte 1, votez. Acte 2, revotez. Acte 3, avançons sans vos votes.
01:16Aujourd'hui et peut-être un jour à marquer d'une pierre blanche dans la démocratie française.
01:22Le président de la République en quête d'un nouveau Premier ministre a reçu tous les partis politiques à l'Elysée sauf le RN et l'FI.
01:30A-t-il raison d'exclure ces partis ? Ceux-là même qui ont fait chuter le précédent gouvernement ?
01:35Mais alors pourquoi recevoir le PS et le PCF qui ont voté la censure ?
01:40Alors qu'Emmanuel Macron veut nommer un Premier ministre dans les 48 heures, la conclusion des consultations du jour se résume en une phrase.
01:47Tout sauf le RN. Les 11 millions de citoyens qui ont voté RN sont-ils réduits au silence ?
01:53L'édito de Mathieu Bocoté.
01:55Ce soir nous vous proposons un regard inédit, une image inédite, une photographie de l'Assemblée nationale sans le front républicain de l'entre-deux tours des législatives.
02:08Une infographie réalisée par Boulevard Voltaire.
02:11Et on se posera cette question. Est-ce la dissolution qui a rendu la France ingouvernable ou est-ce le front républicain ?
02:18Les réponses en chiffres. Dans un instant, l'analyse de Gabrielle Cluzel.
02:24L'incroyable histoire de la mairie de Poitiers, ville qui vient d'échapper à un attentat islamiste.
02:30Trois jeunes radicalisés ont été interpellés.
02:34Ils faisaient référence à l'État islamique ainsi qu'au groupe djihadiste des forces rebelles syriennes.
02:40Impliqués dans la récente chute de Bachar el-Assad, ces trois Français islamistes envisageaient également de rejoindre la Syrie.
02:47Mais pourquoi donc visait-il la ville de Poitiers ?
02:50À cause de la bataille de Poitiers.
02:52Bataille au cours de laquelle Charles Martel avait stoppé la progression des musulmans en 1732.
03:01Le regard de Marc Menon.
03:04Chacun a en mémoire le Bataclan.
03:0624 heures après la décision de plusieurs pays européens de fermer leurs portes aux réfugiés syriens, la France n'a toujours pas fait son choix.
03:13Faut-il y voir une trop grande prudence devant un risque djihadiste de la part des pays européens ?
03:18Quelle est la réelle menace djihadiste qui vise la France ?
03:22Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:25Et puis les félicitations dans le monde occidental de la chute de Bachar el-Assad ont progressivement laissé place à l'inquiétude.
03:32Une fois que l'on se rend compte que les dix rebelles étaient en fait des islamistes.
03:37Cela nous oblige à revenir sur une question fondamentale.
03:40L'aveuglement occidental permanent devant l'islamisme.
03:44L'édito de Mathieu Bocoté.
03:47Une heure avec le mousquetaire pour tout ce dia et sans tabou.
03:54Bonsoir à tous. L'actualité est chargée.
04:06J'ai beaucoup de choses à vous montrer.
04:09Des petits sonores.
04:10Plein de choses à discuter avec vous.
04:12D'abord, le plus important, j'ai acheté un petit cadeau pour les trois filles.
04:16Je vous appelle les 3B.
04:18Black, blonde et brune.
04:20Excusez-nous les garçons.
04:22Les trois filles ?
04:24Oui, moi aussi.
04:26Vous êtes déjà servie.
04:28Oui, mais je veux quand même avoir des boucles d'oreilles de Noël.
04:31Ça peut changer.
04:33C'est mignon comme tout.
04:35Qu'est-ce que vous préférez, Gabrielle ?
04:37Qu'est-ce que vous préférez, Charlotte ?
04:39Le sapin.
04:41C'est vous qui désignez.
04:43Je vais réfléchir.
04:45En fonction de vos édits.
04:47Ça, c'est pour Noël.
04:49Ça vous fait plaisir ?
04:51C'est le premier cadeau de Noël.
04:53Voilà, j'ai lancé ce soir les 3B.
04:57Black, brune, blonde.
04:59Maintenant, la boucle.
05:01J'aimerais absolument vous faire écouter avant Mathieu Bocoté.
05:06On va analyser cela avec vous.
05:08Cette journée très importante.
05:10Les réactions de ceux qui sont sortis des consultations à l'Élysée aujourd'hui.
05:16Écoutons d'abord Marine Tondelier.
05:19Le président de la République a insisté plusieurs fois sur le fait qu'il s'engageait tous à ne plus se mettre dans les mains du RN.
05:31A ne plus s'appuyer sur le RN pour gouverner.
05:33Sage nouvelle.
05:35Sage décision.
05:37Ils savent aussi où ça les a conduits.
05:39Gardons cela à l'esprit.
05:41Je vous fais écouter un deuxième sonore.
05:46Il s'agit d'Olivier Faure lorsqu'il l'arrivait aux discussions à l'Élysée.
05:51Le premier acquis des discussions que nous avons eues jusqu'ici, c'est d'avoir sorti l'extrême droite de ce rendez-vous.
05:58Et d'avoir permis d'une certaine façon à celles et ceux qui aspirent à diriger de ne plus le faire sous la pression de l'extrême droite.
06:07À un moment où nous étions arrivés à cette confusion totale avec un premier ministre qui assumait un dialogue construit avec l'extrême droite.
06:17Et qui avait même donné le pont à Marine Le Pen dans un communiqué resté maintenant célèbre.
06:21Gardons cela à l'esprit.
06:25J'y reviendrai.
06:27Et dernier sonore, celui de Marine Le Pen ce matin.
06:32Il y a une forme de mépris.
06:34Mais de ce mépris, je fais mon miel.
06:37En ce sens que cela ne m'atteint pas.
06:40Je ne suis pas sûre que cela atteigne d'ailleurs nos électeurs.
06:43Cela ne démontre qu'une chose.
06:45C'est que Emmanuel Macron considère la démocratie à géométrie variable.
06:50Être reçu à l'Élysée, pour faire quoi ?
06:53Pour me proposer d'être dans un gouvernement ?
06:55La réponse est non.
06:56Le président de la République le sait.
06:58Il n'a pas jugé bon d'inviter le RN à ses agapes.
07:04Où il s'agit de se partager les postes.
07:07Et toi, quel ministère ?
07:09Est-ce que tu accepterais d'être là ?
07:11Nous sommes dans l'opposition.
07:13Et j'ai envie de vous dire, après cet après-midi, nous sommes la seule opposition.
07:18Mathieu Bocoté, comment comprendre l'absence de ces deux partis lors de ces consultations à l'Élysée ?
07:25Vous avez tout à fait raison de commencer par cela.
07:28C'est-à-dire cette double absence au cœur de cette journée.
07:32Double absence dans un moment voué à la constitution, ne l'oublions pas, d'un gouvernement d'union nationale.
07:39C'est le principe, l'union nationale à l'horizon.
07:42C'est une union nationale qui se constituera en bannissant à peu près un Français sur deux.
07:48C'est l'union nationale sans la nation concrète.
07:51Comparons les concepts.
07:53L'union nationale, ça vient sans l'ERN et sans l'EFI.
07:56Donc, j'en comprends que l'union nationale est moins inclusive que le front républicain,
08:00qui lui incluait au moins l'EFI, mais pas l'ERN.
08:03Mais au final, tout ça devrait s'effacer devant l'arc républicain,
08:07qui, selon l'ancien Premier ministre Gabriel Attal, intègre tous les partis présents à l'Assemblée,
08:16mais selon M. Armand, ne les intégrait pas.
08:19J'essaie de comprendre le cap doctrinal de ces gens rassemblés,
08:24mais j'en comprends une chose.
08:26Leur définition de la nation fonctionne à la soustraction.
08:29Plus on veut unir la nation, plus il faut en chasser les Français.
08:32Plus on veut rassembler la nation, plus il faut se délivrer de ces encombrants que sont les Français.
08:38C'est la formule qu'on prête à quelqu'un.
08:40Que la France serait belle sans les Français.
08:42J'ai l'impression que c'est ce que se dit en ce moment une bonne partie de la classe politique.
08:48C'est le principe de l'épuration permanente, finalement.
08:50Donc, chaque fois, il faut retrancher.
08:52Et un jour, lorsque le président de la République sera peut-être seul,
08:55il se dira « Enfin, nous sommes unis. En même temps, je suis en moi-même. »
08:59Il y a quelque chose d'assez fascinant dans cette double exclusion.
09:03Dans le cas du RN, premièrement, ça vaut la peine de le rappeler,
09:06même si c'est une évidence aujourd'hui connue.
09:08C'est le premier parti de France.
09:10Celui qui est capable de rassembler le plus grand nombre de Français
09:14n'est pas jugé légitime au moment d'une discussion démocratique sur la constitution du gouvernement.
09:20Donc, peu importe tout ce qu'on entendra dans les prochains temps
09:23sur le fait qu'on ne méprise pas les électeurs du RN non plus que leurs représentants,
09:28c'est faux. Le mépris est acté. Le mépris est définitif.
09:32On ne juge pas que ces gens sont légitimes,
09:35pour ne serait-ce que participants de conversations sur l'avenir du pays.
09:39Moi, je poserais la question aux organisateurs de l'Union nationale.
09:42Est-ce que, selon vous, les députés du RN appartiennent à la nation ?
09:47Oui ou non ?
09:48Est-ce que les électeurs du RN appartiennent à la nation ?
09:50Oui ou non ?
09:51Dès lors, comment pouvez-vous parler d'Union nationale sans eux ?
09:54Je pense que c'est une question raisonnable à leur poser.
09:58De bon sens.
09:59N'oublions pas, par ailleurs, LFI.
10:01Ce n'est pas mon genre de beauté, LFI,
10:03mais je note qu'on a eu quelque chose d'assez amusant aujourd'hui.
10:06C'est-à-dire qu'une partie de la gauche,
10:08la gauche qui se dit républicaine aujourd'hui,
10:10donc les communistes, 100 millions de morts,
10:12les écolos et les socialistes, fondés par Mitterrand qui a eu la francisque,
10:18donc ces gens rassemblés ensemble,
10:20qui n'existent politiquement à l'Assemblée
10:23que parce qu'un LFI leur a permis d'y entrer.
10:25Ces trois partis seraient décimés électoralement si ce n'était pas des LFI.
10:29Je pense que c'est factuel de le reconnaître.
10:31Sans LFI, sans Mélenchon,
10:33ces trois-là n'existent plus politiquement,
10:35sauf dans quelques réduits ici et là.
10:37Aujourd'hui, ils arrivent à la négociation à l'Élysée
10:43avec cette idée d'exclure ceux qui ont rendu possible leur existence politique.
10:48Dans leur esprit, ils disent
10:51« En fait, c'est la renaissance de la gauche réformiste, sociale, démocrate. »
10:54J'ai lu ça.
10:56Ils vont même jusqu'à dire « LFI, c'est dangereux, c'est l'extrême gauche. »
11:00Alors finalement, l'extrême gauche existe.
11:02Je croyais qu'elle n'existait plus.
11:04LFI, c'est l'extrême gauche.
11:05On doit la tenir éloignée à l'extérieur du cordon sanitaire,
11:09rassembler les éléments républicains.
11:12Ce à quoi Jean-Luc Mélenchon leur a rappelé aujourd'hui, avec justesse.
11:16Il a dit « Si vous êtes là, les enfants, c'est grâce à nous. »
11:19Sans LFI, il n'y en a pas un d'entre vous qui survit.
11:22Alors la question qu'on doit se poser, c'est de quelle manière,
11:24en l'espace de quelques mois, tous ces gens-là vont se rabibocher,
11:27de quelle manière ils vont faire semblant de ne pas s'être détestés
11:30aujourd'hui, hier et demain.
11:33Autre chose.
11:34Notons que LFI, ils ont quand même refusé d'y aller.
11:37Oui, bien sûr.
11:38On ne les veut pas, mais eux-mêmes, ils ont coupé un petit peu le pied.
11:40Ah bien, bien sûr.
11:41Ils ont plutôt bien joué.
11:42En fait, il faut jamais oublier que LFI fait de la politique
11:44de manière assez habile.
11:45On peut les critiquer, mais on doit constater
11:47qu'ils sont efficaces politiquement.
11:49Donc là, on est dans ce scénario un peu étrange
11:51où le peuple, en bonne partie, est renvoyé dans l'opposition.
11:54C'est ce que j'appelle ces temps-ci, de manière un peu moqueuse,
11:56c'est la république antipopulaire contre le peuple antirépublicain.
12:00Donc, on se retrouve avec un peuple chassé de ses institutions
12:03et, de son côté, un peuple qui veut de moins en moins
12:07entendre parler de cette classe politique.
12:09On parlait hier de la Roumanie, les techniques d'annulation électorale
12:12un peu brutales pratiquées dans les Carpathes.
12:15Ici, la méthode est plus civilisée, plus douce,
12:19mais le résultat, elle-même, puisque les électeurs ont mal voté,
12:23nous allons donc faire ce qu'il faut pour annuler les résultats électoraux,
12:27quitte, justement, à ne pas inviter les élus qui portent la parole de leurs électeurs.
12:32La méthode n'est pas la même, la logique est la même,
12:35puisque le résultat des élections nous déplait,
12:38congédions le résultat de ces élections.
12:43La gauche a demandé à Emmanuel Macron de se mettre en retrait.
12:46En même temps, elle semble dire que la négociation avec l'Élysée progresse.
12:50Que comprendre ?
12:51Ah oui, ça, j'ai cherché aujourd'hui à décrypter les signaux.
12:54Qu'est-ce qu'on nous dit par là ?
12:55La première étape, c'est qu'on dit qu'Emmanuel Macron doit être aujourd'hui même plus l'arbitre.
12:59Même plus l'arbitre, c'est une figure qui devrait s'effacer pour le bien de la démocratie.
13:03Je devine que c'est un point de vue qui est partagé à l'extérieur qu'à gauche aujourd'hui,
13:06si on entend les appels à la démission.
13:08Mais ce qui est étonnant de la part de cette gauche,
13:10c'est que ce sont souvent ses représentants les plus minoritaires
13:14qui se comportent de la manière la plus factieuse.
13:16C'est assez particulier.
13:17Donc, il y a M. Ruffin, mais ce n'est pas le seul.
13:19Plusieurs à gauche ont dit, s'il vous plaît, Mme Tondelier parmi d'autres,
13:23ont dit que le président de la République s'efface tout simplement.
13:26Il fait obstacle à la constitution de la seule chose légitime selon eux,
13:30un gouvernement de gauche.
13:32Donc, on nous dit, et on y revient, c'est le retour du gouvernement de gauche,
13:36mais sans, on comprend la rupture avec LFI.
13:39Donc, c'est un gouvernement de gauche qui change de cap,
13:41qui reposera moins sur LFI dans son esprit,
13:44qu'il pourrait envisager d'être toléré par les LR sans pour autant avoir une participation des LR.
13:51Donc, là, c'est une drôle de combinaison qui se présente à nous.
13:54Et ce que je constate avec étonnement, c'est que les LR ne semblent pas s'y opposer fondamentalement.
14:00Les LR disent que ce qui est très important en ce moment,
14:02c'est de ne pas censurer le prochain gouvernement.
14:05Et au nom de la non-censure du prochain gouvernement,
14:08eh bien, nous sommes prêts à accepter l'idée, pour peu qu'il n'y ait pas LFI.
14:12Donc, il y a une espèce de jeu...
14:13– Dans le premier ministre de gauche, vous le sentez ça.
14:16– Je comprends que si le seul enjeu pour les LR,
14:18c'est de ne pas censurer le prochain gouvernement,
14:20donc de le tolérer, un accord de non-censurabilité.
14:23Je pense que c'est le concept du jour.
14:24J'espère que ce concept va mourir ce soir.
14:27Accord de non-censurabilité.
14:29– Parlons français.
14:30– Eux s'y opposent.
14:31Il y a quelque chose d'un peu agaçant là-dedans.
14:34On peut croire, par ailleurs, parce qu'on en a parlé ces derniers jours,
14:38Gauthier Labrette notamment parlait sur notre antenne,
14:43les LR, peut-être que Laurent Wauquiez est heureux de voir les LR
14:48s'auto-éjecter du gouvernement.
14:50Pourquoi?
14:51Parce qu'il y a eu la querelle dont on parlait il y a quelques jours,
14:53on n'en parle déjà plus aujourd'hui,
14:54pour ou contre la présence de Bruno Retailleau au gouvernement.
14:57On a compris que pendant un temps, la direction des LR
15:00se désolait de la présence de Retailleau au gouvernement
15:02parce qu'il montait trop rapidement.
15:04On craignait qu'il devienne le candidat de 2027.
15:07Ce qui fait d'ailleurs que Jordan Bardella, de son côté,
15:09c'était rapporté dans Le Monde, je crois,
15:11disait qu'on ne peut pas le laisser monter comme ça,
15:13il va troubler le jeu politique.
15:15Mais dans son propre camp, un autre qui voulait être,
15:18quant à lui, qu'il veut encore probablement,
15:20être candidat en 2027, se disait aussi,
15:22nous devons nous délivrer de ce Retailleau qui part en fusée.
15:26Que faire dès lors?
15:27Manœuvrer pour s'assurer qu'il ne soit pas dans le prochain gouvernement
15:31et encore moins à l'intérieur.
15:32Quand la manœuvre a été connue publiquement,
15:34on a dit, mais ce n'est pas du tout ce qu'on voulait.
15:36En fait, on souhaite avoir M. Retailleau au gouvernement.
15:39Pendant ce temps, à gauche, on a décidé d'élargir
15:43le périmètre de l'infréquentabilité.
15:45Donc, non seulement maintenant,
15:47ce n'est pas de R.N. au gouvernement, on s'en doutait,
15:49mais c'est aussi, Retailleau est désormais incompatible
15:52avec les valeurs de la République.
15:54De ce point de vue, il y a quelque chose d'un peu étonnant
15:56qui s'est passé, finalement, depuis quelques mois,
15:58c'est que désormais, M. Retailleau,
16:00qui a un parcours politique qu'on connaît aujourd'hui,
16:03eh bien, qui est la figure qui s'est distinguée,
16:05depuis quelques mois, c'est lui la star du gouvernement,
16:08c'est lui qui s'est distinguée,
16:09eh bien, tous s'entendent à gauche comme à droite
16:12pour l'éjecter parce qu'ils semblent troubler
16:14le calcul des uns et des autres.
16:16À quoi devons-nous nous attendre dans les prochains jours,
16:19dans les prochains 48 heures ?
16:21Je l'évoquais plus tôt, la possibilité,
16:23il ne se peut pas que je me trompe,
16:25il y a tellement de calculs bizarres qui se font ces temps-ci.
16:27On est là pour discuter.
16:29Mais qui aurait prédit Michel Barnier,
16:31on s'en souvient, on avait tous les choix.
16:33Qui aurait prédit François Hollande président un an avant ?
16:35Vous avez raison, c'est le début de l'âge de l'absurde.
16:38Alors, en tout respect.
16:41Mais j'y reviens,
16:44il se peut qu'on ait un gouvernement de gauche
16:47s'appuyant finalement sur le club des mal-aimés de la République,
16:51la fédération des proscrits,
16:53les partis autoproclamés républicains
16:55qui n'ont de force aujourd'hui que dans le refus conjugué
16:58de ce qu'ils appellent leurs extrêmes à gauche comme à droite.
17:01Mais vous avez noté, le cartel des réprouvés par la population
17:06mais adoubé par les institutions,
17:08il est de plus en plus étroit.
17:10Il est de plus en plus limité.
17:12Ce qui nous rappelle que c'est un gouvernement potentiel
17:15avec un pilier populaire assez limité.
17:17Ce que vous appelez les minorités.
17:19Voilà.
17:20Emmanuel Macron a souligné aujourd'hui,
17:23il aurait souligné,
17:24qu'il n'aurait pas de dissolution avant 2027.
17:27Petite parenthèse.
17:28Dernière question, Mathieu Bocoté.
17:30Est-ce que le RN peut sentir un gagnant ou un perdant de cette séquence ?
17:34Les deux.
17:35Imaginons qu'on a un gouvernement de gauche,
17:38après deux mains nommées.
17:40À l'intérieur, on se retrouve avec qui ?
17:42Olivier Faure, ministre de l'Intérieur.
17:44Ne nous interdisons pas de rêver.
17:46Ou Sandrine Rousseau, pourquoi pas ?
17:48Sandrine Rousseau au budget.
17:49Imaginez quand même.
17:50Si on se retrouve avec un gouvernement de gauche
17:52que le RN ne peut pas censurer
17:54parce qu'il avait le pouvoir de la censure sur le précédent gouvernement.
17:57S'il n'a pas le pouvoir de censure sur le gouvernement qui vient,
18:00je ne suis pas certain qu'on dira que le RN a triomphé par sa stratégie.
18:04C'est une chose.
18:05Ensuite, ça ne veut pas dire qu'il avait tort de le censurer.
18:07Ça veut simplement dire que je ne suis pas certain
18:09qu'au final les électeurs du RN vont se réjouir
18:11d'avoir un gouvernement de gauche non censurable
18:14dans les prochains jours, si c'est le cas.
18:16De l'autre côté, le RN est aujourd'hui le parti d'opposition
18:21au sens majusculaire.
18:23Ce n'est pas une opposition dans le système.
18:25On le traite comme l'opposition hors système.
18:28On le traite comme le parti de l'infréquentabilité absolue.
18:31On le traite comme les derniers résidus infréquentables
18:34d'un monde qu'on doit bannir.
18:35Le RN est dans cette position un peu étrange.
18:38Quand tout un système se coalise contre un élément,
18:41quand tout un système dit que cet élément,
18:44tous contre lui, haro sur le personnage,
18:46le résultat, c'est que ça devient la grande alternance.
18:49Ce parti devient le refuge pour tous ceux qui disent
18:51que je préfère l'opposition à la classe politique
18:53telle qu'elle est aujourd'hui, avec ses petites combines
18:55et manigances.
18:56Dès lors, ce parti d'opposition peut en profiter.
18:58En deux références, en 1958, c'est parce que les gaullistes
19:02étaient véritablement exclus du jeu de la Ve République
19:05qu'ils ont pu se constituer aussi.
19:07Il y avait aussi les communistes à l'époque.
19:09Forme de jeu du RPF au communiste, du RN au LFI aujourd'hui.
19:12Il y a une forme de parenté structurelle.
19:14Lorsqu'on est frappé d'interdit ainsi,
19:16il est possible qu'on devienne le parti de la grande alternance
19:19quand la crise véritable arrive.
19:21Plus récemment, en Italie, rappelons-nous le gouvernement
19:23technique auquel tous avaient participé, sauf qui?
19:26Madame Mélanie.
19:27Qui gouverne aujourd'hui l'Italie?
19:29Madame Mélanie.
19:33Sans parler des Etats-Unis et Donald Trump.
19:35Ah oui.
19:37Gabriel Cluzel, on va montrer des images inédites ce soir.
19:40Alors là, c'est très intéressant.
19:42Parce que personne n'a encore sorti cette image de l'Assemblée nationale
19:46s'il n'y avait pas eu ce front républicain de l'entre-deux-deux.
19:51Alors on entend dire un peu partout, par les commentateurs,
19:53dans les médias, qu'Emmanuel Macron soit responsable
19:56du caractère ingouvernable de la France,
19:58que c'est sa dissolution qui nous a plongé dans le chaos.
20:01Première question, qu'en est-il réellement?
20:03Est-ce que ce n'est pas plutôt ce front républicain
20:05qui, en tordant le bras à la démocratie,
20:07a empêché une majorité de se dessiner?
20:10Oui, alors on entend répéter qu'un psychotachisme paresseux
20:14de la part des commentateurs, tant politique que médiatique.
20:17Deux choses donc.
20:19C'est la dissolution d'Emmanuel Macron qui a bloqué la France.
20:23La dissolution de l'Assemblée, rappelons-le.
20:26Et puis la France est divisée en trois blocs d'égale importance.
20:30Irréconciliable et qui rôde donc la France ingouvernable.
20:34Le bloc central, le bloc de gauche, le bloc de droite.
20:37Très bien.
20:38Écoutez, pour une fois, je vais prendre la défense d'Emmanuel Macron
20:41parce qu'on accuse donc sa dissolution d'avoir suscité le blocage.
20:47Mais en réalité, vous avez raison de le dire,
20:50on va le prouver par des chiffres, c'est le front républicain.
20:53Et il l'a déjà dit en filigrane.
20:55Lui, il l'a dit pour se défendre et pour se justifier.
20:57Il l'a dit le 5 décembre dernier.
20:59On ne l'a pas forcément compris.
21:01Le lendemain de la motion de censure, vous savez, il est passé,
21:05il est intervenu à 20 heures et il a expliqué cela.
21:09Il a dit qu'il a fait un peu la généalogie de toute cette affaire.
21:12Il a rappelé que le 9 juin dernier, il s'était adressé aux Français
21:17pour annoncer cette dissolution de l'Assemblée.
21:20Il a jugé, et il le dit là aussi explicitement,
21:23que cette décision était inéluctable parce que le résultat des Européennes
21:28montrait un attrait pour les extrêmes.
21:31Ils avaient placé les extrêmes en tête.
21:33Et en particulier, il a une large avance pour le Rassemblement national.
21:37Donc, il avait opéré cette dissolution prenant acte
21:41que l'Assemblée n'était plus représentative de la France.
21:46Il a rajouté, cependant que j'ai bien compris que je n'avais pas été compris.
21:51Voilà, le même mot pour exprimer une idée.
21:55Beaucoup me l'ont reproché et continuent à me le reprocher.
21:58Mais il dit, en faisant cela, j'ai redonné la parole aux Français
22:02et je pensais que c'était nécessaire.
22:03Et sur ce point-là, comment lui donner tort ?
22:05L'Assemblée, de fait, n'était plus représentative
22:08de la réalité politique de la France.
22:11Mais le problème, c'est la suite.
22:13Pour rendre hommage aux Européennes. Rappelons-le.
22:15Oui, parce que c'était le vote des Européennes.
22:17Vous l'avez dit, mais j'aime bien le son.
22:19Vous avez raison, absolument.
22:21Après, les Européennes.
22:23Alors, il explique, vous, aux électeurs,
22:26vous avez pris massivement vos responsabilités en allant voter.
22:29C'est vrai qu'ils sont allés voter massivement aux élections législatives.
22:33Et là, il parle des désistements réciproques de plusieurs parties.
22:36Des désistements réciproques par plusieurs parties qu'il ne nomme pas.
22:40On les connaît, ceux qui ont fait des désistements réciproques.
22:43C'était en réalité le Front républicain.
22:45C'était tout l'objet du Front républicain.
22:47Et c'est en réalité ce Front républicain qui empêchait d'avoir une majorité.
22:50Parce que, rappelons-le, pour rester au deuxième tour des législatives,
22:55il faut avoir 12,5% des inscrits.
22:59Et du fait de la forte participation au premier tour des élections législatives,
23:03il aurait pu y avoir, au deuxième tour, beaucoup de candidats en lice.
23:07Mais ce n'est pas ce qui s'est passé du fait du Front républicain.
23:11210 candidats se sont désistés à gauche et dans le camp présidentiel.
23:17On va marquer une pause pour bien s'arrêter sur cette carte inédite,
23:21sur cette image inédite de l'Assemblée nationale.
23:24S'il n'y avait pas eu ce Front républicain, à tout de suite.
23:31Retour sur le plateau de Face à l'Info.
23:33Pendant la publicité, les 3 B ont choisi leur boucle d'oreille.
23:36La black, la brune et la blonde.
23:38Alors moi, j'ai choisi les sapins.
23:40Moi aussi les sapins.
23:41Les gros sapins et les petites boules qui font du bruit.
23:45Voilà.
23:46Vous savez, on s'occupe pendant la pub.
23:49C'est un plaisir.
23:50Ça ne vous donne pas, les garçons, la tournure ?
23:52Non, pas du tout.
23:53Vous me dites que je ne vais pas revenir.
23:56Gabrielle Cluzel, on était en train d'analyser quelque chose d'exceptionnel
24:00qu'on n'a jamais vu.
24:01L'Assemblée nationale, le visage de l'Assemblée nationale,
24:05s'il n'y avait pas eu le Front républicain.
24:07Où en sommes-nous ?
24:08Oui, exactement.
24:09C'est une question que personne ne s'est posée.
24:11Personne ne s'est dit, mais qu'est-ce serait-il arrivé
24:13s'il n'y avait pas eu le Front républicain ?
24:15Et en réalité, on se rend compte que ce bazar,
24:18et je reste polie, je pense à un autre mot qui commence par B,
24:21est dû à ce Front républicain.
24:24Et donc, le principal responsable, finalement,
24:26serait moins Emmanuel Macron que Gabriel Attal,
24:30qui en a été l'artisan.
24:32Et puis aussi, évidemment, les partis qui s'y sont prêtés.
24:36Alors, comment vérifier ces assertions ?
24:39Nous sommes penchés sur des chiffres.
24:42C'est la société Data Realis qui fait des cartes interactives,
24:45qui l'a fait en exclusivité pour Boulevard Voltaire.
24:48Alors, nous avons imaginé qu'aucun désistement,
24:51on a repris la situation, aucun désistement n'est possible
24:55pour le deuxième tour.
24:57Vous savez, c'était une proposition de loi déposée
25:01par le sénateur LR Stéphane Rudulier.
25:03Il avait dit, écoutez, ces magouilles-là d'entre deux tours,
25:07ça tue la démocratie.
25:09Donc, ce qu'il proposait, c'est qu'on ne puisse pas
25:12déposer un dépôt de candidature,
25:15voilà, déposer une candidature, pardon,
25:18pendant l'entre-deux-tours.
25:19Vous avez 12,5% des inscrits,
25:22vous êtes au deuxième tour automatiquement.
25:25Si vous en avez en dessous, évidemment, vous êtes éliminés.
25:27Et donc, ça permet...
25:28Moi, je n'ai pas continué cette proposition de loi.
25:30Eh bien, écoutez, j'ai regardé, je n'ai pas vu d'avancement
25:33sur le sujet, mais la proposition était intéressante.
25:35Il l'a fait pendant l'entre-deux-tours.
25:37Elle ne pouvait pas aboutir avant le deuxième tour,
25:39mais néanmoins, ça permettait de donner un souffle à la démocratie.
25:45Qu'est-ce qui vous gêne, Marc ?
25:46Non, non, qu'il l'ait fait entre les deux tours.
25:48Il aurait fallu qu'il anticipe.
25:49N'anticipons pas, n'anticipons pas.
25:51Oui, ben, c'est mieux que rien.
25:53Voilà, c'est mieux que rien.
25:55Donc, nous avons imaginé que cette proposition
25:57ait été acceptée et nous avons donc projeté
26:00ce qui aurait pu se passer.
26:01Alors, je veux bien quand même dire les limites de cette enquête
26:05parce que ces cartes interactives, elles ont toujours des limites.
26:07C'est-à-dire que même si vous avez un candidat qui se maintient,
26:10vous pouvez imaginer que certains soient dans une démarche
26:12de vote utile malgré le maintien du premier candidat.
26:16Ça, c'est une chose.
26:17Et puis, les reports, alors nous nous sommes appuyés
26:19sur des sondages de reports.
26:21Les reports sont toujours un peu aléatoires.
26:24Il reste la patte humaine, évidemment.
26:26Une extrémiste, la décision de chacun.
26:27Donc, convenons que cette projection,
26:29elle a évidemment ses limites,
26:31mais elle donne des grandes indications.
26:34Alors, on a aussi imaginé, pour rassembler le bloc de droite,
26:38c'est-à-dire le bloc centriste qui a trouvé à s'entendre,
26:40le bloc de gauche qui a trouvé à s'entendre,
26:42on a imaginé que LR et RN,
26:45alors c'est vraiment, soyons fous,
26:47ne se désistent pas les uns pour les autres,
26:50on a dit qu'il n'y aurait pas de désistement,
26:52mais que dans le cas où l'un des deux serait éliminé,
26:55au vu de la porosité de leurs idées en matière d'immigration
26:58et de sécurité, d'autorité, de méritocratie,
27:01de souveraineté, que sais-je encore,
27:04celui qui est arrivé le dernier et éliminé
27:09pourrait éventuellement appeler le candidat malheureux
27:12pour le LR ou RN arriver en tête.
27:15C'est la seule liberté que nous avons prise
27:17n'ayant pas vraiment de vision sur le report de ces candidats.
27:22Quel est le résultat de cette carte électorale fictive ?
27:25Une majorité absolue émerge-t-elle ?
27:28Eh bien oui, une majorité absolue émerge,
27:31et met à mal l'hypothèse qu'il y aurait
27:34trois blocs équivalents,
27:37et c'est ça qui est intéressant,
27:39parce qu'on nous le serine tellement qu'on finit par le croire.
27:42C'est difficile d'appeler du reste le camp de droite,
27:45puisque vous savez que le RN n'est pas d'accord
27:48avec ce qualificatif,
27:50on peut les appeler les patriotes,
27:52mais le camp LR trouverait ça assez connoté,
27:56mais néanmoins on peut imaginer que leur centre
27:59sur Negrev-Ragelique,
28:01leur unité de mesure c'est la France,
28:03comparée aux autres pour lesquels c'est plutôt le monde ou l'Europe,
28:06donc on pourrait parler de patriotes et de droite,
28:09pour réunir ce bloc de droite.
28:13On peut peut-être voir une projection,
28:16ça c'est 100 francs républicains,
28:18le RN aurait 276 sièges,
28:21contre 126 aujourd'hui,
28:23LR-RN 43 sièges,
28:26contre 16 aujourd'hui,
28:27Diverdroite 20,
28:28LR 18,
28:29alors c'est vrai qu'ils sont perdants,
28:31contre 46 aujourd'hui,
28:32le total du bloc patriote de droite,
28:35appelons-le comme on veut,
28:36serait de 358,
28:39vous voyez, 358.
28:41Pour la gauche,
28:43alors là c'est beaucoup plus réduit,
28:45le total du bloc de gauche,
28:46165.
28:48Vous voyez, notamment les socialistes,
28:50ils passeraient à un député,
28:52ils en ont 66 aujourd'hui,
28:53c'est moins drôle forcément.
28:55Le total du bloc centriste,
28:5754,
28:58contre 166 aujourd'hui,
29:00pour la coalition présidentielle.
29:02Vous voyez un petit peu la différence.
29:05Alors on a cette carte sur le site de Vouloir Volter,
29:07si vous voulez vous intéresser,
29:08de façon plus précise à la méthodologie,
29:10notamment sur les reports de voix,
29:12parce que c'est intéressant,
29:13mais ce serait peut-être un peu fastidieux.
29:15C'est une carte interactive aussi.
29:16Alors c'est une carte interactive,
29:18je ne sais pas si vous l'avez cette carte,
29:19non vous avez juste l'hémicycle.
29:21On en fait des compliqués un peu de l'avant.
29:23Très bien, mais la couleur,
29:25et par département,
29:27mais ça fait une carte d'ensemble,
29:29de la France avant et après
29:32cette carte fictive,
29:35cette projection fictive
29:37d'une assemblée sans front républicain.
29:40Alors par exemple,
29:41Elisabeth Borne et Franck Rister,
29:42ils sont battus par leurs adversaires,
29:44RN et LRRN,
29:46et RN conquiert ses premiers sièges
29:49en Bretagne,
29:51et au Pays basque.
29:52Donc on voit donc une assemblée
29:54majoritairement à droite,
29:56patriote, selon l'adjectif que l'on choisit,
29:59puisqu'ils sont à 62% de l'assemblée.
30:03La majorité absolue, rappelons-le,
30:06c'est 289 députés.
30:08On nous dit ça à longueur de journée,
30:10il n'y a pas de majorité absolue,
30:11donc c'est ingouvernable.
30:12S'il n'y avait pas eu de front républicain,
30:13il y aurait eu une majorité absolue.
30:15Déjà le RN, si vous dites que le RN
30:17sans le front républicain
30:19serait déjà à 276 députés.
30:21Oui, RN et LRRN, c'est-à-dire Ciotti,
30:23est déjà à 319,
30:25sans même rajouter le LR classique,
30:29si j'ose dire.
30:30Donc non, la France n'est pas ingouvernable,
30:33elle n'est pas divisée
30:37en trois groupes équivalents,
30:39ce n'est pas vrai,
30:40c'est une vision qui nous a été donnée
30:42par le front républicain
30:43qui a tordu le bras à la démocratie.
30:46Et ce désir de sécurité,
30:50d'ordre, d'autorité,
30:52de souveraineté, de frontière,
30:54de méritocratie, que sais-je encore,
30:56pourrait être mis en œuvre,
30:58ne resterait pas un vœu pieux,
31:00si ce front républicain
31:02n'avait pas opéré sa petite magouille.
31:05Ce n'est pas moi qui l'appelle comme ça,
31:06c'est M.Rudulier,
31:08quand il a déposé sa loi
31:10parlant de ses désistements.
31:13Qui a envie de réagir à cette information,
31:16cette carte interactive ?
31:17Mathieu ?
31:18Je dirais, paradoxalement,
31:20le front républicain veut dire quelque chose.
31:22C'est ce dessus que je critique sans cesse.
31:25Il est efficace.
31:26Il est efficace,
31:27et il témoigne du fait
31:28que beaucoup de gens se sont mobilisés
31:30pour faire barrage.
31:31Moi j'entendais depuis des années
31:32que la diabolisation ne fonctionnait plus,
31:34que le front républicain ne fonctionnait plus.
31:36Quand on le met en place,
31:37il fonctionne encore.
31:38Pourquoi les électeurs
31:39ont réagi positivement
31:40à la rhétorique du front républicain ?
31:42Il faut quand même se poser la question,
31:44quelles que soient les spéculations
31:45qu'on fait sur un autre scénario.
31:46Parce que ça reste une arme démocratique.
31:48C'est une arme politique
31:49qui existe assurément.
31:50Politique antidémocratique.
31:52C'est tout à fait possible.
31:53Mais qu'est-ce qui fait en sorte
31:54que les électeurs répondent encore à ça ?
31:56Je crois que c'est la question
31:57que le RN a préféré ne pas se poser
31:59depuis quelques mois.
32:01Gabriel Attal,
32:02quand tu l'as interrogé,
32:03pour justifier son accommodement,
32:06il explique que la menace n'est pas la même
32:08puisque le RN risque d'avoir une majorité.
32:10C'est exactement la raison
32:11pour laquelle ils l'ont fait.
32:12Ils savaient très bien, en effet,
32:14qu'il y avait un risque de majorité
32:16dans le pays.
32:17Et c'est précisément
32:18pour empêcher la seule majorité possible
32:20qu'ils ont mis en place ce front républicain.
32:21Reste que le comportement des électeurs
32:23a rendu possible l'existence
32:25de trois blocs,
32:26non pas dans le pays,
32:27mais à l'Assemblée.
32:28Ce qui m'a toujours offusqué
32:29depuis que je suis gamin
32:30et que j'envisageais de voter,
32:31c'est le fait qu'il y a un second tour.
32:33Parce que je pars du principe
32:34qu'on n'est pas là.
32:35À l'américaine, presque.
32:36Oui, mais on vote.
32:38On a fait un choix.
32:40Et à partir de là,
32:41il se dégage.
32:42Sinon,
32:43pas bientôt vraiment,
32:44on entre dans le système de magouille.
32:46Je crois qu'il faudrait réfléchir
32:49à ce type de décision
32:51de changer totalement nos habitudes.
32:53Je dirais une chose,
32:54moins la France gouverne démocratiquement,
32:57plus elle se gouverne au Conseil constitutionnel
33:00et dans l'ensemble des autres autorités
33:02ou des instances semblables,
33:04plus elle se gouverne à l'Europe.
33:05Donc disons-nous que pour l'extrême-centre,
33:07une France qui ne se gouverne plus
33:09à partir de sa majorité populaire,
33:11ce n'est pas une si mauvaise nouvelle que ça.
33:15Merci beaucoup, Gabriel,
33:17pour ce regard exclusif
33:19et pour ces news effacées à l'info.
33:22Marc Menon,
33:23c'est une incroyable histoire
33:24sur laquelle on va s'arrêter aujourd'hui.
33:26L'incroyable histoire de la mairie de Poitiers.
33:29C'est une ville qui vient d'échapper
33:30à un attentat islamiste.
33:31Il y avait trois jeunes radicalisés
33:33qui ont été interpellés.
33:35Ils faisaient référence à l'État islamique,
33:37notamment un groupe djihadiste
33:38des forces rebelles syriennes
33:40impliquées dans la récente chute de Bachar el-Assad.
33:42On parlera de la Syrie dans un instant
33:44avec Charlotte et avec Mathieu.
33:46Ces trois Français islamistes
33:48envisageaient de rejoindre la Syrie.
33:50Intéressant, tout ça,
33:51à l'heure de l'actualité.
33:52Mais pourquoi ils ont visé par cet attentat
33:56la ville de Poitiers,
33:58uniquement par rapport à Charles Martel ?
34:01Souvenons-nous, 732,
34:03c'est lui qui avait arrêté
34:04la progression des musulmans.
34:06Oui, alors si on fait l'histoire,
34:09on n'a pas énormément de documents
34:12puisqu'on ne sait même pas
34:14le lieu exact où la bataille s'est déroulée.
34:18Il semblerait que ce soit
34:20à un point qui s'appelle Mousset,
34:22Mousset à côté de Poitiers.
34:25On appelle ça Mousset la bataille.
34:27Et chez les musulmans,
34:29comment appelle-t-on cette bataille ?
34:31C'est très intéressant.
34:32C'est la bataille du pavé des martyrs.
34:36C'est dire que ceux qui sont rigoristes,
34:40ceux qui se disent,
34:42à un moment donné,
34:43il y a eu cette fulgurance,
34:46car entre l'instant où le prophète dit
34:49qu'il nous faut, en quelque sorte,
34:51ramener les mécréants à la foi
34:54et qu'il ordonne la conquête,
34:57on a, dès 711,
35:00la péninsule ibérique qui est prise.
35:03Vous vous rendez compte ?
35:04711, c'est-à-dire qu'il n'y a même pas un siècle.
35:07C'est en 60 ans que les musulmans,
35:10dans cet élan de foi fanatique,
35:14ont réussi à conquérir des territoires énormes.
35:18Alors que se passe-t-il en France ?
35:20Parce que sinon, on ne comprend pas grand-chose.
35:22La France, à ce moment-là, ce n'est pas la France.
35:24On a fait faire avec France une carte.
35:30Et cette carte, voilà.
35:31Vous voyez, la France, c'est à la fois l'Aquitaine,
35:34la Bourgogne, la Neustrie, l'Austrasie, etc.
35:37La Petite-Bretagne.
35:38On est en 730, à peu près.
35:40On est en 730.
35:41Vous étiez déjà nés, on le sait.
35:42Oui, bien évidemment.
35:43C'est pour ça que je peux vous raconter l'histoire.
35:45La même blague tous les soirs.
35:48C'est bien comme ça que tout le monde comprend.
35:52C'est très intéressant parce que la France n'est pas la France.
35:55La France n'est pas la France.
35:56Et on a eu Dagobert.
35:57Ça, pour tout un chacun, Dagobert, la petite chansonnette,
36:00ça vous permet de vous situer.
36:02Le drame, c'est que Dagobert, il n'a pas de descendance
36:06capable de prendre la succession du trône.
36:09Et c'est là que l'on a les fameux rois fainéants.
36:13Alors les rois fainéants ne sont pas ceux qui sont en train
36:17de se laisser alanguir dans je ne sais trop quelle situation.
36:21Ce sont des gamins qui sont trop petits.
36:23Et on a les maires du palais qui s'accaparent le pouvoir.
36:27Ils gouvernent pour eux.
36:28Et on place les gamins, on les met dans des monastères, etc.
36:32Et émergent, ce sont les pépins, la descendance des maires du palais.
36:40Et l'un d'eux aura un fils avec une concubine.
36:44Et ce gamin, il s'appelle Charles.
36:46Et ce petit Charles, il voudrait bien prendre la place de son frère,
36:51enfin de bifrère, qui est le successeur officiel.
36:55Et la femme de ce pépin le fait mettre en prison.
37:01Il s'évade, il gagne l'Austrasie.
37:03Et ensuite, il fait une sorte de coup d'État.
37:06Et enfin, il obtient le pouvoir.
37:09Dans le même temps, nous avons les musulmans
37:13qui piafent un peu de l'autre côté des Pyrénées,
37:15qui se disent qu'il faudrait peut-être oser le grand élan.
37:18On aura des prises de beaucoup de villes, ne pas oublier.
37:23On aura plusieurs fois Narbonne qui tombera, la Provence.
37:27Et on franchit les Pyrénées.
37:29On arrive à battre Eudes à Toulouse.
37:36Et ensuite, on montre Bordeaux est saccagé.
37:39Et hop, la galopade.
37:41Ils ont des petits chevaux.
37:42Vous savez, les petits chevaux arabes.
37:43Avec ça, on va très très vite.
37:45Et Eudes appelle Charles et lui dit il faut m'aider.
37:49On n'est pas du tout dans l'idée d'un territoire.
37:52On est avec des francs.
37:53Ce sont des francs, donc des tribus en quelque sorte,
37:57qui se sont accaparés de grands territoires.
38:00Et Charles descend et les voilà dans l'affrontement.
38:04Quelques escarmouchadures, sept jours.
38:07Et le siège débute le jour du Ramadan.
38:12À la tête de ces musulmans, on a Abd al-Rahman.
38:17Il est le descendant du grand-oncle du prophète.
38:22C'est très important.
38:23Ce sont les Omeyad.
38:24Et les Omeyad aujourd'hui en Syrie, vous avez encore la place des Omeyad.
38:29C'est-à-dire que dans l'esprit de musulmans,
38:33cette lignée du prophète à partir du grand-oncle
38:38joue un rôle déterminant dans la propulsion, je dirais,
38:42de votre quotidien et de l'idée de la foi et de ce qui s'est passé.
38:46Et cet homme-là, Abd al-Rahman, est tué au moment de la grande bataille.
38:52Il se prend une flèche en pleine tête et dans la nuit,
38:55l'ensemble de ses troupes se carapatent.
38:59Charles ne s'appelle pas Martel.
39:02Pourquoi on l'appellera Martel ?
39:03Parce qu'à force de reporter des victoires,
39:05les historiens apparaîtront qu'il frappe comme un marteau.
39:09Donc Charles Martel.
39:11Et il aura pour descendant Pépin le Brèf.
39:15Pépin le Brèf qui est le père de Charlemagne.
39:18Et Pépin le Brèf terminera la conquête pour établir un royaume beaucoup plus grand.
39:24C'est-à-dire que Charles Martel est passé de la Neustrie à quelque chose
39:29où la Bourgogne, l'Aquitaine, tout ça, sont tombés dans son escarcelle.
39:34On a presque là déjà un début de royaume.
39:37Et Pépin le Brèf ayant chassé tout le monde,
39:40on aura ensuite Charlemagne qui finira, je dirais, le travail.
39:45Notons quand même qu'à cette époque, il y a encore tellement de païens en France,
39:50donc des gens qui refusent de suivre la chrétienté, les langues christiques,
39:58que Pépin le Brèf mène des campagnes énormes
40:01pour aller contrarier ceux qui mènent de grands messes sur les tombes de leurs ancêtres
40:08parce qu'il y a beaucoup de place pour les dieux et également de culte aux morts.
40:12Merci pour ce récit.
40:15Un petit point quand même, c'est qu'aujourd'hui à Poitiers,
40:18on a osé avoir des rues portant, elles ont été débaptisées,
40:24portant les noms des leaders du Hamas à Poitiers.
40:30Et dans cette ville, vous avez la mairesse qui dit,
40:34mais écoutez, c'est formidable, nous sommes l'exemple même
40:38de l'unification de différentes cultures.
40:41Voilà où nous en sommes et apparemment,
40:44on trouve qu'effectivement, c'est la bataille du pavé des martyrs.
40:49Mais qui sont les martyrs ?
40:51Merci beaucoup.
40:52Donc la ville de Poitiers visée par un attentat islamiste
40:56parce que Charles Martel a arrêté en 732 la conquête des musulmans.
41:04Alors ces trois Français islamistes, je rappelle,
41:07islamistes, ils voulaient rejoindre la Syrie, étudiants,
41:12ils voulaient rejoindre la Syrie et ils faisaient référence à l'État islamique
41:15ainsi qu'au groupe djihadiste des forces rebelles syriennes
41:18impliquées dans la récente chute de Bassar al-Assad.
41:21Un seul lien justement avec la chronique de Charlotte
41:24puisque nous évoquions hier, Charlotte la récente,
41:26la réaction immédiate de plusieurs pays européens
41:28qui ont décidé hier, il y a 24 heures, de suspendre l'examen des demandes d'asile.
41:34En France, toujours rien.
41:35Faut-il voir déjà de la part de ces pays européens
41:38une prudence, voire une trop grande prudence,
41:41devenue un risque djihadiste ?
41:44C'est vrai qu'on va étudier le mouvement inverse
41:46parce qu'on parle beaucoup de l'immigration des Syriens vers l'Europe
41:49et on ne leur a pas envoyé nos meilleurs éléments,
41:51si vous voyez ce que je veux dire.
41:52Pendant toutes ces années de guerre, on a eu beaucoup de départs en France
41:55et le fait que les plus jeunes se remémorent évidemment
41:59par ce qui vient de se passer,
42:01la Syrie est une terre d'instauration, de califat,
42:04en effet, dans la tête de tout cela.
42:06Nous, on va étudier le mouvement inverse,
42:08c'est-à-dire, qui est évidemment plus massif,
42:10celui des Syriens qui viendraient en Europe.
42:13Alors déjà, le retour des réfugiés syriens
42:16qui sont déjà en Europe et ailleurs d'ailleurs,
42:18vers la Syrie, était déjà au cœur des discussions
42:21avant la chute de Bachar el-Assad.
42:24C'était la discussion à la dernière réunion du Conseil européen en octobre.
42:29C'est déjà une question qui avait été évoquée.
42:31C'est l'objet de la confrontation entre la Turquie et Bachar el-Assad
42:35depuis des années, sous l'égide de la Russie.
42:37Vous savez qu'en gros, il y a 6 à 7 millions de Syriens
42:40qui sont en dehors de la Syrie depuis le début de la guerre.
42:43Quasiment 50% sont en Turquie.
42:46En Europe, il y a quasiment 18%.
42:4812% au Liban, qui est un tout petit pays,
42:51et le reste réparti ailleurs dans le Moyen-Orient.
42:54Donc ça fait beaucoup de gens, évidemment,
42:56et tous les pays confrontés à cet afflux
42:59rêvaient du retour de ces Syriens en Syrie.
43:02La décision avait déjà été prise par le Danemark en 2021
43:06d'étudier la possibilité de retour dans les zones sûres qui existaient en Syrie.
43:13En juillet dernier, vous avez une dizaine d'États membres de l'Union européenne
43:17dont l'Autriche et l'Italie, par exemple,
43:20qui avaient demandé la normalisation des relations avec le gouvernement syrien
43:24pour renvoyer d'éventuels réfugiés syriens dans les lieux sûrs en Syrie,
43:28les lieux qui étaient désormais épargnés par la guerre.
43:31Et depuis 2019, la guerre commence en 2011,
43:35vous avez 600 000 Syriens qui ont fait une demande d'asile en Europe
43:40et 80 à 90% l'ont obtenue.
43:43Le revirement aujourd'hui ne se fait pas pour des raisons de sécurité,
43:47il se fait évidemment par rapport à la question migratoire,
43:50mais personne n'évoque dans les pays le risque, par exemple,
43:53d'infiltration djihadiste, on va y revenir.
43:55Simplement, qu'est-ce que disent les pays ?
43:57Tous un peu à leur manière, c'est que les pays européens
44:01estiment qu'ils ne sont plus capables d'examiner les risques
44:05qui légitiment l'accord du statut d'asile.
44:10En réalité, vous savez que pour demander l'asile et pour l'obtenir,
44:13il faut que les risques soient avérés.
44:15Tous ces Syriens, dans l'immense majorité, ont obtenu l'asile,
44:18soit parce qu'ils ne voulaient pas faire le service militaire
44:22qui était obligatoire en Syrie,
44:24soit parce qu'ils étaient opposants politiques
44:26et donc qu'ils craignaient de retourner en Syrie
44:28et de subir les foudres du régime syrien.
44:31C'est l'immense majorité des cas.
44:34Donc évidemment, maintenant que le régime est tombé,
44:36le régime pour lequel ils ont obtenu l'asile,
44:38les pays disent non seulement un,
44:40certains disent qu'on va réexaminer les raisons de l'asile
44:42et la deuxième chose,
44:44on va évidemment suspendre l'examen de ces demandes d'asile
44:48étant donné qu'on ne comprend pas bien pour l'instant la situation.
44:50On comprend que le régime est tombé,
44:52on ne comprend pas exactement ce qui va se passer dans les mois à venir.
44:55Mais c'est différent d'une prudence initiale sur les gens qui pourraient arriver.
44:59C'est deux choses différentes.
45:01Et évidemment, c'est ce flou qui prévaut.
45:04La réaction de l'Allemagne, c'est quand même important de le noter,
45:06l'Allemagne, c'est à peu près un million de Syriens qui sont accueillis,
45:09elle est assez révélatrice, c'est qu'il y a des élections en Allemagne.
45:12Et l'AFD s'est développée,
45:14notamment l'AFD, le parti d'extrême droite en Allemagne,
45:17s'est développée sur cette question,
45:19notamment dans les urnes,
45:21elle a été plébiscitée après l'accueil de ce million de réfugiés en 2016.
45:26Donc l'Allemagne évoque aujourd'hui,
45:28et enfin probablement pour beaucoup d'Allemands,
45:31l'incertitude qui n'a jamais prévalu ces dernières années.
45:35Parce que je note quand même une chose,
45:37c'est que si on ne sait pas ce qu'il va devenir demain,
45:39parce qu'on a du mal à comprendre qui sont réellement ces rebelles,
45:42hier, c'était précisément l'opposition,
45:45donc potentiellement ces rebelles qu'on accueillait.
45:47La prudence n'était pas de mise,
45:49alors si on ne sait pas aujourd'hui ce qu'ils peuvent faire,
45:51on ne savait pas non plus hier, j'en déduis.
45:53Donc vous voyez que la prudence n'est pas exactement ce qui a guidé les pays.
45:58Huit pays ont annoncé faire pareil,
46:01donc suspension le temps de,
46:03le temps de savoir exactement ce qu'il se passe.
46:05Et parfois ça fonctionne dans l'autre sens.
46:07On a vu, on en a parlé hier,
46:09l'Autriche, c'est 95 000 Syriens qui ont été accueillis,
46:1212 000 demandes d'asile en cours d'études en Autriche,
46:15et l'Autriche a annoncé l'organisation d'expulsion,
46:20en disant que beaucoup ont été accueillis en raison du régime en place,
46:23le régime n'est plus en place, il va falloir rentrer en Syrie.
46:26Mais la Suède, à l'inverse, qui a accueilli 200 000 Syriens,
46:29a annoncé au contraire qu'elle suspendait les expulsions
46:32parce qu'elle ne savait pas quelle était la situation sur place.
46:35Vous voyez que c'est dans les deux sens également.
46:37Et la Norvège, elle a apporté les éléments de compréhension basiques,
46:41elle dit que cette suspension signifie que le pays ne rejettera
46:45ni n'accordera les demandes d'asile des Syriens
46:47qui ont demandé l'asile en Norvège pour le moment.
46:50Tant qu'on ne sait pas, on attend.
46:52Et cette suspension, elle est en réalité en raison de la convention de 1951
46:57qui est relative au statut de réfugié de l'ONU,
47:00la cessation du statut de réfugié.
47:02Donc pour que nous n'accordions plus le statut de réfugié aux Syriens,
47:05il faut des changements fondamentaux qui sont, je cite,
47:08« durables et non de nature temporaire dans le pays ».
47:11Donc il faut attendre de voir ce qu'il va se passer.
47:14La France, vous l'avez dit, a annoncé travailler sur une suspension
47:17des dossiers d'asile en cours, on n'en sait pas beaucoup plus,
47:19c'est le pays le moins clair de ceux qui ont pris la parole.
47:22Et l'OFPRA, qui est chargé d'examiner ces demandes d'asile en France,
47:25a dit, comme toujours en cas de situation évolutive,
47:27cela peut conduire à suspendre provisoirement la prise de décision,
47:31étant donné évidemment qu'il est impossible d'examiner les motifs d'asile invoqués.
47:36Donc incertitude, certains pays prennent des décisions,
47:40d'autres n'en prennent pas.
47:42Tout le monde se base en tout cas sur l'incertitude.
47:44Mais qui est concerné exactement, Charlotte Dernelas, en France ?
47:48Et faut-il en effet s'inquiéter de la situation ?
47:51Alors, en France, il y a 45 000 Syriens qui sont bénéficiaires d'une protection.
47:55Il y en a diverses, vous savez, quand vous n'obtenez pas le statut de réfugié,
47:59vous pouvez obtenir une protection subsidiaire,
48:01et de toute façon, si votre pays est en guerre, vous ne pouvez pas être expulsé.
48:05Donc il y a des statuts de protection différents, mais il y en a 45 000.
48:08Il y a à peu près 4 500 demandes d'asile de Syriens en 2023,
48:122 500 en 2024, et il y en a 700 qui sont en cours.
48:16La suspension de l'examen concerne ces 700 personnes uniquement.
48:20Évidemment, pas celles qui précèdent.
48:22Mais la question, on se dit, est-ce qu'il faut s'inquiéter ?
48:25Mais la question plus précise, c'est de quoi faut-il s'inquiéter exactement en Syrie,
48:30puisque l'inquiétude initialement examinée pour ces demandes d'asile,
48:34c'était le régime en place, qui n'est plus en place.
48:37Donc la question se pose sur le risque djihadiste.
48:41Le risque djihadiste, non pas tellement de ce qui pourrait arriver,
48:45je vous parle de l'examen des pays aujourd'hui,
48:47non pas tellement de ce qui pourrait arriver, de ceux qui pourraient arriver en Europe,
48:52mais de ceux qui ont pris le pouvoir en Syrie,
48:54et qui pourraient provoquer la fuite de Syriens qui les fuiraient à leur tour.
48:58Mais hier, on accueillait ces mêmes personnes au titre de l'asile,
49:01et donc potentiellement aussi des gens dont on ignore tout aujourd'hui.
49:05Ça avait été tellement négligé, souvenez-vous,
49:07que certains avaient été passés par le flux de réfugiés en 2016,
49:12et certains que l'on avait retrouvé au Bataclan.
49:14Or, quelques mois plus tôt, la ligne, c'était un fantasme d'extrême droite,
49:19le fait que des djihadistes puissent passer par ce flux-là.
49:23Or, on a appris ces derniers jours que, par exemple,
49:26le Djoulani qui a pris le pouvoir aujourd'hui en Syrie,
49:29qui a un comportement qui, aujourd'hui, ne pose aucun problème en Syrie,
49:32il faut le dire, il y a quelques mois,
49:34quand il avait quitté Daesh pour fonder HTS,
49:38il avait renoncé, par exemple, au djihad international.
49:40C'était une des raisons pour lesquelles il scissionnait avec Daesh.
49:43Mais ça ne l'a pas empêché d'être en contact avec, par exemple,
49:46Anzorov, qui avait trouvé là-bas une oreille attentive
49:49pour ces projets d'Anzorov, étant celui qui a tué Samuel Paty.
49:53Vous voyez, les frontières entre tout ça sont quand même assez...
49:57Il est prudent d'attendre, en effet, de voir ce que ça va devenir.
50:00Et on se souvient aussi du reproche qui avait été fait à l'époque
50:03à Manuel Valls, qui était ministre de l'Intérieur,
50:05parce qu'il avait refusé la collaboration entre les services
50:08de renseignement français et syrien,
50:10alors même que des Français de nationalité française
50:13avaient rejoint la Syrie pour faire le djihad,
50:15et que potentiellement d'autres allaient soit revenir,
50:17soit venir tout court.
50:19Les relations diplomatiques avec la Syrie,
50:21elles avaient été rompues en 2012,
50:23en raison notamment du comportement du gouvernement syrien,
50:26à Homs en particulier.
50:28Et l'échange de renseignements également.
50:30Pourquoi ? Parce que la Syrie conditionnait
50:33l'échange de renseignements entre les deux pays
50:35au rétablissement des relations diplomatiques.
50:38Aujourd'hui, c'est une question qui revient,
50:40notamment que l'on reproche à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
50:42Mais la question, elle est discutable au minimum.
50:45Est-ce qu'en effet, il était possible de reprendre
50:48les relations diplomatiques pour obtenir des échanges
50:51de renseignements et potentiellement protéger
50:53la communauté française ?
50:55J'ai posé la question différemment.
50:57Je pense que le groupe HTS qui a pris le pouvoir,
51:00aujourd'hui, il est classé comme organisation terroriste
51:02par la France. Ce ne sont donc pas des amis.
51:05Or, il se trouve que la diplomatie n'est pas d'abord
51:07faite pour parler à des amis. Parce que sinon,
51:09évidemment, on n'aurait pas besoin de se prendre
51:11autant la tête. Et qu'a dit Emmanuel Macron
51:13après avoir eu Olaf Scholz au téléphone ?
51:15Qu'ils étaient prêts à envisager, sous condition,
51:18une coopération avec les nouveaux dirigeants
51:21qui sont actuellement, dont le mouvement est actuellement
51:23classé terroriste. Pourquoi ? Précisément pour essayer
51:26de suivre la situation sur place.
51:28Ce n'est pas absurde de se poser la question
51:31de la légitimité de relations au profit, d'abord,
51:34des Français. On peut très bien défendre nos intérêts
51:36en premier, ça peut nous arriver. Et ce n'est pas
51:38absurde de le faire. La réalité, c'est que l'inquiétude
51:41sur ces flux migratoires aurait dû être de mise
51:43depuis le premier jour. Parce que, depuis le premier jour,
51:46c'est l'instabilité et l'opacité de la situation
51:49qui prévaut.
51:51Très intéressant de nous rappeler, effectivement,
51:53que Manuel Valls avait refusé la collaboration
51:56avec la Syrie, pour savoir un petit peu
51:58qui arrivait en France. Dernière question, Charlotte.
52:00Est-ce qu'il faut désormais craindre un afflux de migrants
52:02avec ce même risque qu'on avait à l'époque ?
52:05Les plus cohérents, on va dire, dans la lecture aujourd'hui,
52:08pas les plus coréens, les pauvres n'ont rien à voir avec ça,
52:11les plus cohérents dans cette histoire,
52:14ce sont en réalité les Autrichiens.
52:16Les Autrichiens qui envisagent directement,
52:18qui disent non seulement on suspend les demandes futures
52:20d'asile, mais aujourd'hui on envisage le retour
52:22de Syriens qui ont été accueillis en raison
52:25du risque que leur faisait courir le régime en place
52:27qui vient de tomber, donc ce ne sont plus eux qui risquent.
52:30Parce que le principe d'une guerre civile,
52:32c'est que ceux qui risquaient potentiellement
52:34leur vie hier en raison d'Assad au pouvoir,
52:38sont aujourd'hui ceux qui ont « gagné » la guerre,
52:42et donc ceux qui risquent leur vie potentiellement demain
52:45ne sont plus les mêmes.
52:47Par définition, dans une guerre civile,
52:49il y a un camp qui gagne, c'est l'autre qui risque
52:51potentiellement sa vie. Encore une fois, on l'a dit,
52:53ça n'est pas le cas aujourd'hui, mais ça pourrait le devenir.
52:55Alors, Jean-Noël Barraud, notre ministre à nous,
52:58l'a dit en ces termes, il a dit
53:00qu'il y avait un espoir que les réfugiés syriens
53:02dans le Moyen-Orient et peut-être bientôt en Europe
53:04puissent enfin rentrer dans leur pays.
53:06Donc finalement, je reprends les termes de Mathieu hier,
53:08la remigration n'est pas toujours un drame
53:10et le statut de réfugié est d'abord un statut d'exil
53:12temporaire, c'est-à-dire que si la guerre est finie,
53:14on peut imaginer un retour.
53:16Mais la Commission européenne a déjà fait savoir
53:18que les retours devaient être volontaires.
53:20C'est la base, ils doivent être volontaires
53:22et pour la suite, évidemment, par définition,
53:24on ne sait pas, le chef, on en a parlé hier
53:26et passé par Daesh, Al-Qaïda, Al-Nosra
53:29et désormais HTS, ce ne sont pas
53:31les djihadistes qui, a priori, vont fuir en premier.
53:33À moins qu'il ait réellement
53:35changé cet homme et qu'il ne concède
53:37absolument aucun espace
53:39vital aux djihadistes qui étaient
53:41ses amis d'hier. Mais en effet,
53:43la situation est difficilement lisible et par rapport à hier,
53:45c'est encore moins lisible, c'est le
53:47genre de coup d'État le plus improbable
53:49de ces dernières années. On a le Parti Basse
53:51qui est le parti fondateur du régime,
53:53ce qui dépasse évidemment un homme.
53:55Le Parti Basse a dit
53:57soutenir la phase de transition.
53:59Le chef des rebelles, le fameux
54:01Djoulani, il s'est entretenu hier avec l'ex-premier
54:03ministre de Bachar el-Assad
54:05pour, je cite, coordonner la transition
54:07du pouvoir. Et enfin, le Parlement syrien
54:09qui était en place hier et qui est encore
54:11en place aujourd'hui, parce que c'est toujours le gouvernement
54:13d'hier qui est en place aujourd'hui,
54:15a annoncé, je cite, respecter
54:17la volonté du peuple syrien.
54:19Donc, comme les djihadistes d'autrefois
54:21se comportent bien ces derniers jours,
54:23on se pose la question, est-ce que c'est un accord préalable ?
54:25Est-ce que c'est une transition qui avait été prévue ?
54:27Est-ce que c'est un miracle de terroristes
54:29devenus sages et démocratiques ?
54:31Est-ce que c'est une stratégie qui pourrait aboutir
54:33à une situation dramatique ?
54:35Les Européens ont raison, il est urgent d'attendre.
54:41Mathieu Bocoté,
54:43on a vu qu'avec la chute de Bachar el-Assad,
54:45le monde occidental s'est précipité
54:47pour saluer leur enthousiasme.
54:49Enthousiasme qui s'est estompé
54:51petit à petit lorsque les dix
54:53rebelles se sont avérés islamistes.
54:55Est-ce que cela,
54:57et c'est ce que vous allez nous expliquer,
54:59et j'attends avec passion et impatience
55:01justement votre analyse,
55:03est-ce que ça ne relève pas
55:05de l'aveuglement de l'Occident sur l'islamisme
55:07depuis bien longtemps ?
55:09Depuis très longtemps, vous avez tout à fait raison de le dire,
55:11remontons aux années 50,
55:13et je pourrais remonter avant.
55:15Dans les années 50, pourquoi je fais référence à cela ?
55:17Parce que la guerre froide,
55:19parce que les Américains,
55:21ils veulent voir sur la carte du monde
55:23quels sont leurs alliés potentiels
55:25pour tenir tête aux soviétiques,
55:27pour tenir tête aux communistes.
55:29Que se dise-t-il assez rapidement ?
55:31Que l'islam peut être une force
55:33contre le communisme athée,
55:35peut être une force à mobiliser
55:37contre justement le communisme.
55:39Donc, alliance, alors je ne dis pas que c'est une alliance
55:41avec un traité et tout ça,
55:43mais dès les années 50, il y a une forme de complicité intellectuelle
55:45ou stratégique plus exactement
55:47entre les États-Unis et les frères musulmans notamment.
55:49Et on pourrait dire
55:51qu'il y a une forme de complaisance
55:53qui va traverser l'histoire
55:55entre le leadership américain et les frères musulmans
55:57qui sont toujours vus comme des alliés
55:59de circonstances possibles.
56:01Ensuite, il y a les moments de lucidité.
56:03Mais depuis les années 50, nous le savons.
56:05Fin des années 70, début 80,
56:07en Afghanistan.
56:09N'oublions pas que les Américains considèrent
56:11que les Moudjahidines sont leurs alliés
56:13pour faire encore une fois résister aux communistes
56:15et vont soutenir significativement
56:17une résistance islamiste
56:19contre les communistes.
56:21Et encore une fois, on se dit que ce sont des alliés parmi d'autres,
56:23ça ne nous concerne pas, ils ne nous dérangent pas,
56:25jouons cette carte comme on le peut.
56:27Premier élément, aveuglement américain.
56:29C'est le propre des Américains
56:31souvent d'avoir une conscience
56:33faible de la diversité des civilisations.
56:35Ils ont l'impression que tout être humain sur Terre
56:37est un Américain en devenir.
56:39Et ils peinent à comprendre que soutenir des islamistes,
56:41ce n'est pas simplement soutenir l'équivalent des chrétiens évangélistes
56:43un peu ailleurs sur Terre.
56:45Évangélique.
56:47Vous avez raison de le dire.
56:49Deuxième élément,
56:51il y a une forme d'inflexion
56:53avec le thiermondisme.
56:55Le thiermondisme, c'est autre chose,
56:57mais c'est cette idée que l'islam
56:59et l'islamisme seraient plus encore
57:01une force de libération
57:03dans la dynamique de décolonisation.
57:05Et le point tournant,
57:07nous le savons, mais ça commence avant ça,
57:09c'est Khomeini évidemment.
57:11En Iran, la révolution islamiste
57:13est finalement une très bonne nouvelle
57:15du point de vue de l'émancipation des peuples.
57:17Certains intellectuels, on l'a souvent dit, mais ne l'oublions pas,
57:19Michel Foucault, qu'on nous présente aujourd'hui
57:21comme un des plus grands intellectuels du 20e siècle,
57:23va accueillir très positivement cette révolution
57:25qui était censée, selon lui,
57:27être capable de réparer la faille
57:29entre le spirituel et le politique en Occident.
57:31L'islam version Khomeini avait sa réponse.
57:33Et ensuite,
57:35on pourrait parler des prêtres arabes.
57:37Encore une fois, formidables les islamistes.
57:39Mouvement de libération.
57:41Plus compliqué que ça finalement.
57:43Et le retour des talibans en 2021, si je ne me trompe pas.
57:45Encore une fois, on se dit,
57:47ils ont promis d'être modérés. Ne nous inquiétons pas.
57:49Ils ont promis d'être modérés. Une promesse de talibans,
57:51c'est quand même sérieux.
57:53Encore une fois, ce qu'on voit,
57:55c'est qu'il y a une capacité perpétuelle
57:57d'émerveillement, déception dans la pensée occidentale.
57:59Puisque nous ne prenons pas au sérieux
58:01le fait que l'islam est une autre civilisation
58:03et l'islamisme, un fondamentalisme
58:05vraiment différent qui est en guerre avec nous,
58:07nous ne parvenons pas à le comprendre.
58:09Nous sommes toujours surpris qu'ils n'agissent pas exactement
58:11comme nous lorsqu'ils prennent le pouvoir
58:13quelque part.
58:15Les sociétés occidentales n'ont-elles pas fait preuve
58:17aussi d'aveuglement devant
58:19l'islam à l'intérieur même de leurs frontières ?
58:21Ah ben oui, ça c'est le moins qu'on puisse dire.
58:23On a l'impression que lorsque l'islam
58:25migre en Occident, nous sommes persuadés
58:27que ça se transformera immédiatement en religion
58:29occidentale comme les autres. On va se mettre
58:31non seulement à croire comme
58:33les occidentaux. On va accepter la sécularisation
58:35des pratiques religieuses.
58:37On va accepter en France la laïcité.
58:39On a l'impression que traverser une frontière,
58:41c'est se décharger de son bagage existentiel
58:43et historique. Mais ce n'est pas le cas.
58:45Rémi Brague nous a déjà dit, le grand historien
58:47et le grand philosophe nous dit que l'islam n'est pas
58:49qu'un christianisme un peu plus oriental.
58:51C'est une autre civilisation que nous peinons à comprendre
58:53et trop souvent l'islamisme.
58:55L'islamisme en Occident formule ses revendications
58:57dans le langage des droits individuels
58:59mais des revendications
59:01collectivistes, collectives, politiques,
59:03idéologiques et une fois que le
59:05rapport de force est changé, une fois que
59:07les islamistes ne sont plus
59:09minoritaires, nous sommes moins dans une logique
59:11des droits individuels que d'imposition d'une norme
59:13nouvelle qui ne doute pas d'elle-même.
59:15Et ça ce n'est pas dans 50 ans, c'est aujourd'hui
59:17dans plusieurs quartiers dans le monde occidental.
59:21Bruyante analyse. Merci beaucoup mon cher Mathieu.
59:23Merci Gabrielle, Charlotte, Marc.
59:25Excellente suite de programme avec
59:27Pascal Praud et mettez des boucles d'oreilles.
59:29Les 3 B vous embrassent.
59:31La black, la blonde et la brune.
59:33Excellente suite de programme.