Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la une de l'actualité, le suspect qui a hébergé
00:12la jeune Morgane durant les deux semaines de sa disparition a été mis en examen, écroué
00:16pour viol et soustraction de mineur.
00:18L'homme de 21 ans aurait avoué lors d'une audition avoir eu une relation sexuelle consentie
00:23avec Morgane, 13 ans.
00:24Pour rappel, la majorité sexuelle en France est fixée à 15 ans.
00:28Des mobilisations partout en France pour l'emploi et l'industrie.
00:32Avant même la nomination du nouveau Premier ministre, les syndicats exigent de répondre
00:36à l'urgence sociale.
00:37Les annonces de plans sociaux se succèdent dans les grandes entreprises, les petites
00:41structures et dans de nombreux secteurs partout sur le territoire.
00:44La Roumanie et la Bulgarie admisent au sein de l'espace de libre circulation Schengen
00:49à partir du 1er janvier.
00:50Les pays de l'Union Européenne ont donné leur accord, une décision historique après
00:54des années d'attente.
00:56Les deux pays vont désormais bénéficier de la levée des contrôles aux frontières
00:59terrestres.
01:00Merci Maureen et au sommaire ce soir, en attendant la nomination du nouveau Premier ministre
01:06d'un instant à l'autre, regardons l'actualité en face ce soir.
01:10Votre autorité parentale pourrait vous être retirée en cas de refus de la transition
01:16de votre enfant mineur.
01:18C'est le Figaro qui nous l'apprend, la Haute Autorité de Santé réclame un accès gratuit
01:24à la transition de Jean Portous à partir de 16 ans, l'édito de Mathieu Beaucoup.
01:29Ce soir, le regard inédit de Régis Le Sommier sur les évolutions en Syrie.
01:34Le directeur de la rédaction d'Omerta s'est rendu plusieurs fois sur place.
01:38Comment Bachar el-Assad voyait-il la France, pays victime du Bataclan ? Quel impact de
01:43la chute de Bachar el-Assad pour la France à l'heure où, dans une tribune, six anciens
01:48combattants français en Syrie écrivent une lettre ouverte pour alerter sur les menaces
01:53sur la France ? Régis Le Sommier.
01:56L'ARCOM confirme l'exclusion des chaînes C8 et NRJ12 de la TNT à partir du 1er mars
02:032025.
02:04Parmi les 11 chaînes retenues pour être diffusées sur la TNT, CMITV du milliardaire
02:10Tchek Daniel Kretinsky ou FTV du groupe Ouest France, à l'heure de la fermeture de C8,
02:16Marc Menand, qui était au tout début de la création de Direct 8, nous racontera cette
02:21aventure.
02:23Comment la drogue déferle dans les campagnes françaises, point de deal à la ferme, cannabiculture
02:30dans les granges, Le Figaro nous révèle aujourd'hui le nombre des affaires liées au trafic et
02:34aux reventes qui a explosé de 67% en 10 ans dans les territoires européens et urbains,
02:40le décryptage de Charlotte Dornet.
02:42Et puis c'est une histoire qui passionne les États-Unis en ce moment, celle de Luigi
02:47Johnson qui a battu en pleine rue à New York Brian Thompson, le PDG de la plus importante
02:53société d'assurance privée aux États-Unis, plusieurs indouches héroïsent le tueur et
03:00Nathalie Arthaud en France s'est même montrée très compréhensive envers lui en y voyant
03:04une forme de justicier individuel, la gauche et la haine des riches, faut comprendre l'édito
03:09de Mathieu Boccotti.
03:10Une heure avec nos mousquetaires pour en tout se dire, il s'entame.
03:17Alors d'abord, juste avant les chroniques, on va faire un tour à l'Élysée puisqu'Emmanuel
03:32Macron doit arriver d'un instant à l'autre, peut-être vers 19h30 et annoncer un nouveau
03:37premier ministre.
03:38On va joindre Augustin Donadio, vous êtes à l'Élysée, alors tous les indicateurs
03:43sont ouverts, une fois encore, pour la nomination de premier ministre ce soir.
03:50Oui Christine, tous les indicateurs sont ouverts, à commencer par son voyage présidentiel
03:56en Pologne qui a été courté, décision a été prise ce midi de rentrer plus tôt
04:01ici à Paris, il devait se rendre cet après-midi dans le musée de l'insurrection, mais il
04:06n'en est rien, le chef de l'État a décidé de rentrer à l'Élysée, peut-être pour
04:10annoncer le nom de son ou de sa prochaine première ministre, ce que je peux vous dire
04:15c'est qu'il avait promis il y a maintenant 48 heures au chef de parti, c'était mardi
04:18dernier, de nommer un premier ministre dans les 48 heures, ce soir nous arrivons au terme
04:23de ces 48 heures, alors va-t-il le faire ? Emmanuel Macron est le maître des horloges,
04:29vous le savez, c'est lui qui décide de son emploi du temps, il est en tous les cas attendu
04:33ici à Paris, aux alentours de 19h30, 19h15, nous serons évidemment ici avec bande baguette
04:41pour vous annoncer la moindre avancée dans cette nomination du premier ministre.
04:46Nous ne raterons rien grâce à vous mon cher Augustin Donatien, merci beaucoup.
04:51On continue, le Figaro nous apprend aujourd'hui que la Haute Autorité de Santé, Mathieu
04:57Bocoté, veut donner le feu vert à la transition de genre pour tous et dès l'âge de 16
05:03ans, révélation choc Mathieu. Alors c'est un rapport qui tout à la fois surprend et
05:09ne surprend pas, il ne surprend pas parce qu'on comprend que l'époque pousse vers cela,
05:13l'époque nous incite de plus en plus à dissocier ce qu'ils appellent notre identité de genre,
05:19notre ressenti de genre et de l'autre côté notre sexe biologique qui est traité de plus
05:25en plus comme un résidu des temps anciens, d'une humanité antérieure, un résidu réactionnaire.
05:31Mais cela dit, qui surprend pourquoi? Parce que partout aujourd'hui en Occident, on le
05:36voit en Grande-Bretagne, on le voit en Suède, on le voit aux États-Unis aussi à certains
05:40moments, on se questionne en se disant est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de fou, un
05:43peu du docteur terrifiant lorsqu'on décide de changer l'identité sexuelle, l'opération
05:49de changement de sexe, les thérapies hormonales de changement de sexe en général et pour
05:54les mineurs en particulier, est-ce qu'il n'y a pas une folie à travers tout cela?
05:58Dans ce qu'on facilite.
05:59Mais bien sûr. Et là, qu'est-ce qu'on voit ici exactement? La France décide de ne pas
06:03tenir compte en ce moment de ce qu'on appelle en ce moment cet appel à la prudence. La
06:08France voit tout le moins la haute autorité de santé qui n'est peut-être pas non plus
06:12le club d'experts le plus neutre que l'on puisse penser. Alors, quelles sont les recommandations
06:17de ce rapport qui nous a été révélé par le Figaro, par Paul Sujit? Je vais me tenir
06:21assez près de l'article parce que c'est très finement fait. Ensuite, j'ai lu le rapport
06:25et c'est aussi fou que le dit Paul Sujit. Je prends la peine de le dire.
06:28L'idée est la suivante. Comment accueillir une personne, un jeune à partir de 16 ans,
06:34qui se présente aux autorités médicales en disant, vous savez, je suis peut-être
06:38un garçon biologiquement, mais je me prends pour une fille, ou l'inversement, comment
06:43accueillir une telle personne? Comment le système de santé doit l'accueillir?
06:47La première chose, c'est de prendre au sérieux immédiatement cette auto-déclaration d'une
06:53identité de genre différente du sexe. De quelle manière? Autrement dit, prendre au
06:57sérieux. Je ne dois pas vous dire, franchement, mon cher Antoine, tu n'es pas Antoinette.
07:02Au fond, regarde-toi dans le miroir, puis dans quelques jours, ça va aller. Puis peut-être
07:06tout simplement, tu passes de mauvais jours. Non, non, non. On prend au sérieux immédiatement
07:10comme si celui, celle ou celui qui se présente aux autorités, on doit prendre au sérieux
07:17ce qu'il nous dit, comme s'il était arrivé un moment tel dans sa conversion de genre
07:21qu'il fallait l'accompagner. De quelle manière? D'abord, tout de suite, en créant un environnement
07:25favorable à la transition, en acceptant ses pronoms. Donc, si vous vous présentez à
07:29moi en disant, je ne suis plus Christine, je suis Christophe, et appelez-moi par ailleurs
07:33Yel, parce que je ne suis pas non plus devenu un garçon, je suis dans l'entre-deux, mais
07:37je veux quand même avoir une thérapie hormonale, une mastectomie, je suis censé vous dire
07:42avec plaisir, Christophe Yel. Je suis censé prendre au sérieux ce que vous me dites et
07:46ne pas le remettre en question parce que ça consisterait à nier votre autonomie.
07:51Deuxième étape, parce qu'il y a toute une série d'étapes là-dedans. Il faut considérer
07:56que cette demande va de soi. Donc, il ne faut pas supposer qu'elle peut être le signe
08:02d'un trouble psychique, d'un trouble psychologique, d'un trouble psychiatrique. Cette idée,
08:07quelque peu étrange à l'échelle de l'histoire de l'humanité, qu'on n'aurait pas le...
08:11que notre sexe nous serait étranger, que notre corps nous serait étranger, que notre
08:15identité n'aurait rien à voir avec notre humanité sexuée. Désormais, cela va de
08:20soi. Et je dis, je cite, l'identité de genre ne doit pas faire l'objet d'une évaluation
08:26psychiatrique spécifique. Autrement dit, vous me dites que vous êtes Christophe Yel ou
08:34Christophe Yel. Parfait, je ne pose pas de question. Donc, il ne faut pas que je me demande
08:38ni individuellement ni collectivement qu'est-ce qui fait qu'une personne aujourd'hui et tant
08:42de jeunes personnes, surtout, se présentent devant la médecine en demandant qu'on change
08:46leur sexe. Troisième étape, il faut engager la thérapie hormonale rapidement. Donc, il
08:53ne faut pas prendre trop de temps. Vous vous présentez, il faut le plus rapidement possible
08:57engager cette thérapie pour que vous ne doutiez pas trop longtemps. Imaginez qu'après, vous
09:01êtes pris pour Christophe pendant quelques jours, vous redeveniez Christine. Ce serait
09:05une perte sur le champ de bataille dans la conquête des nouveaux transgenres. Donc,
09:09dès que Christine devient Christophe et que vous vous présentez à moi médecin, je dois
09:14vous prescrire le plus rapidement possible la thérapie hormonale, même si vous avez
09:1816 ans. Je cite, « La mise sous hormone des personnes trans qui la demandent, après une
09:25information éclairée, doit se faire le plus rapidement possible. » C'est quand même
09:29particulier. Donc, on ne doute pas. Il n'y a pas d'hésitation. Il n'y a pas de moment
09:33de doute. Il n'y a pas de période de réflexion. On passe à la thérapie hormonale. On pourrait
09:38appeler ça aussi une opération chimique de modification du sexe, mais je devine que
09:41la formule serait trop brutale. Ensuite, il y a la chirurgie. Christine, désormais Christophe,
09:48veut se faire raser les seins.
09:49Oui, j'ai l'impression que je vais finir par être un garçon, ça aussi.
09:52Quelle forme est-elle?
09:53Il y a des cobayes ce soir. Vous êtes vos cobayes. Donc, vous en avez assez d'avoir
09:58des seins. C'est comme ça. Vous en avez assez. Donc, il faut facilement vous donner accès
10:05à la chirurgie qui permettra de raser, de vous retirer les seins. Donc, il faut comprendre
10:12ça. L'opération chirurgicale doit être facile. Donc, je cite « ces chirurgies »
10:16– il appelle ça, en fait, c'est génial – « des chirurgies d'affirmation de genre
10:20», même pas de changement de sexe. Regardez le vocabulaire. Donc, ce n'est pas on change
10:23votre sexe, c'est que votre genre ressenti, imaginez, est plus important que votre nature
10:28biologique sexuée. Dès lors, on va affirmer votre ressenti dans votre corps en ayant ce
10:33que votre corps est réellement. Alors, quoi qu'il en soit, on en arrive à l'étape.
10:36Donc, vous voulez vous faire raser les seins, vous voulez tout ça. Alors, qu'est-ce que
10:40c'est tout ça? Féminisation ou masculinisation faciale, rhinoplastie, contouring du visage,
10:48menton, mâchoire, cartilage thyroïdien, front et implantation de cheveux, remodelage
10:53des partymoles, greffe de cheveux, ainsi que des chirurgies thoraciques, mammectomies ou
10:58au contraire, pose de prothèses mammaires. Parce que si on est devant un Christophe qui
11:02veut devenir Christine, c'est possible aussi, il faut lui donner les moyens d'avoir des
11:05prothèses mammaires qui lui permettra de se sentir Christine. En complément, dépilation
11:10aux trans qui en font la demande, évidemment. Mais d'abord, on se dit bon, peut-être les
11:14adultes, c'est normal pour eux, les adultes, qu'ils s'en soient rendus bien dans leur vie,
11:17mais les mineurs, qu'est-ce qu'on fait avec les mineurs? Eh bien, à partir de 16 ans,
11:20il n'y a plus de souci. À partir de 16 ans, vous êtes les bienvenus dans cette opération.
11:25Ah oui, en passant, tout ça doit être gratuit. L'État doit assurer. Donc, vous savez, il
11:29y a une crise financière, une crise budgétaire, une crise immense en France aujourd'hui, mais
11:33on va trouver de l'argent pour jouer à Frankenstein. Donc, qu'est-ce qu'on voit là-dedans? Je
11:38cite, et je cite ici notre ami Paul Sujit, « Pour toutes ces recommandations, la Haute
11:44Autorité de Santé recommande d'envisager les demandes de mineurs âgés de 16 à 18
11:47ans ayant achevé leur puberté au même titre que les demandes des adultes, y compris les
11:53interventions chirurgicales, donc la chirurgie du thorax. Seule la chirurgie génitale est
11:58soumise à une légère réserve. » Donc, ça, ça veut dire que si vous avez un pénis
12:02et que vous voulez avoir un vagin ou l'inverse, eh bien, ça, il y a une petite réserve quand
12:05même. Il ne faut pas que le mineur décide seul. Donc, qu'est-ce qu'on fait? On va consulter
12:11un groupe d'experts qui est pour l'essentiel composé de militants spécialistes et d'idéologues
12:17du genre. Donc, devinez quel sera le résultat de cette consultation. Et là, c'est à ce
12:24moment que je vais me dire, vous l'avez bien dit, dans mon dernier livre, j'avais dit,
12:27j'adore avoir raison. Donc, dans mon dernier livre, j'avais dit, un jour, quand les parents
12:36connaissent Christine depuis toujours, puis dans leur tête, Christine ne peut pas devenir
12:39Christophe. Ça n'a pas de sens.
12:40Justement, j'ai ma famille qui m'envoie des petits sms.
12:43Ça ne les concerne pas, eux.
12:45Ils me disent qu'ils sont de poules.
12:47Et moi, je me prends pour un ours. D'ailleurs, souvent, j'en suis un. Alors, dans cela,
12:53qu'est-ce qui se passe-t-il? Eh bien, il y a l'autorité parentale. Est-ce que les parents
12:56peuvent dire, désolé, vous arrêtez ça tout de suite. Il y a quand même des saintes
12:59limites à permettre une telle mutilation physique, psychique de mon enfant. Désolé,
13:03vous n'en prendrez pas à mon enfant. Je suis son père. Je suis sa mère. Vous n'avez pas
13:07le droit de faire ça.
13:08Ah! Ah! Ah! Si vous vous opposez à la transition de genre de quelqu'un parce que c'est la chose
13:13la plus importante sur Terre, l'absence de soutien parental, je cite toujours, peut dégrader
13:19la santé mentale et mettre en danger la personne concernée.
13:23Donc, si je ne vous accompagne pas, moi, votre père, si je ne vous accompagne pas, vous,
13:27Christine de 16 ans qui veut devenir Christophe, je ne vous accompagne pas, c'est que dans
13:30les faits, je fais de la maltraitance parentale contre vous.
13:33Et qu'est-ce qu'on fait alors? Je cite toujours la haute autorité. Un signalement pouvant
13:38aller jusqu'à une délégation partielle d'autorité parentale, voire une déchéance
13:42de l'autorité parentale ou une émancipation. Parce que je ne veux pas vous laisser vous
13:46faire mutiler par des docteurs qui vont vous trancher les seins, qui vont vous remodeler,
13:50qui vont faire de vous un objet de laboratoire, un enfant cobaye, eh bien, je perds mon autorité.
13:55Donc, on voit qu'il y a une confiscation des enfants par l'État et le dispositif politico-médical
14:01qui dit désormais, si vous ne laissez pas vos enfants se faire broyer par l'idéologie,
14:06nous vous les retirerons. Et pour ceux qui auraient des doutes, peut-être
14:10il y a des moments où on se doute, est-ce que vraiment je suis d'un autre sexe que le
14:13mien? Pardon, ils ne font pas la confiscation
14:14des enfants quand ils ont des lèvres comme… Il ne faut pas tout mélanger, c'est le progrès.
14:19Moi, j'appelle ça, c'est sacrifier les enfants au Dieu progrès.
14:21Vous savez, à l'échelle de l'histoire, on a souvent sacrifié des enfants et notre
14:24époque n'est pas aussi originale que ça. Eh bien, dans cela, si vous avez des doutes,
14:29on va vous confier à une association, généralement composée de militants trans, qu'on va présenter
14:33comme des experts pour dire, bon, vous devez vous délivrer de ça.
14:36Au final, tout ça s'est présenté, je le précise, comme un consensus scientifique.
14:39C'est la science qui parle en ce moment. Ce n'est pas de l'idéologie, ce n'est
14:42pas de l'opinion, c'est la science qui parle.
14:46Ça fait peur, votre science.
14:48Tout cela semble, en effet, inquiétant.
14:51Mathieu, est-ce qu'il ne faut pas voir là le signe d'une idéologisation de la médecine ?
14:56Je crois.
14:57La médecine, on veut tous y faire confiance, spontanément.
15:00Vous êtes malade, je suis malade, on va voir le médecin et on veut qu'il nous soigne.
15:03On est habitués à ça.
15:04Oui, et puis c'est plutôt normal.
15:05C'est-à-dire, docteur, je vais mal, pouvez-vous… Normalement, on va mieux quand on va voir
15:08le médecin.
15:09Sauf lui.
15:10Oui, je sais.
15:11Je pense à mon ami Marc qui, lui, a des réserves sur cela.
15:12Mais de ce point de vue, le scepticisme de Marc est approprié ici.
15:15Parce que la question qu'on doit se poser, c'est ce que faisait Marc, d'ailleurs,
15:19dans son dernier livre, c'est comment se produit le consensus médical et scientifique.
15:25Comment, par exemple, parce qu'on nous dit que tout ça est scientifique.
15:27On nous dit que tout ce que je vous ai expliqué, c'est scientifique, c'est fondé sur la science.
15:30Donc, taisez-vous, bande de gueux, bande d'incultes et bande d'ignorants qui ne savaient pas
15:34qu'on peut changer de sexe et se faire raser les seins gratuitement par l'État parce
15:37qu'on en a envie.
15:38Bande de gueux intolérants d'extrême droite, probablement.
15:41Eh bien, qu'est-ce qu'on doit faire?
15:43Comment se produit ce consensus scientifique?
15:45Donc, la première chose à faire, je crois, c'est que de plus en plus sur des questions,
15:48on pourrait dire ces questions liées au changement d'identité de genre, on devrait questionner
15:52cette prétention de la médecine et rajouter de plus en plus des guillemets, des points
15:55d'interrogation autour de la médecine.
15:57Première chose.
15:58Parce qu'on ne demande pas à la médecine de soigner ici.
16:00Vous avez un cancer, vous avez une maladie, vous avez ci, vous avez ça, on vous soigne.
16:04Là, on ne veut pas soigner, on demande à la médecine de fabriquer l'homme nouveau.
16:07C'est une médecine soviétique.
16:09C'est une médecine, j'oserais même dire, je ne vais pas aller jusqu'à la comparaison,
16:12vous l'avez à l'esprit, c'est une médecine qu'on peut pratiquer dans des camps pour être
16:15capable de fabriquer l'homme nouveau.
16:16Donc, on fabrique l'homme nouveau, mais on présente ça comme une conquête de la sociale-démocratie.
16:20Et cette idéologie, ne l'oublions pas, elle est très avancée dans la société.
16:25De quoi parlait-on récemment?
16:26Charlotte nous en parlait.
16:28L'enseignement sexuel à l'école.
16:30Spontanément, on se dit tous oui.
16:32Si c'est pour, en effet, éviter les pièges du porno, éviter les ITS, très bien.
16:38Mais quand on voit qu'une promotion de la théorie du genre, de l'idéologie du genre
16:42à l'école, c'est fait pour déstabiliser l'identité psychique des jeunes générations,
16:47pour les amener à se questionner sur leur identité sexuelle, pour les pousser demain
16:52devant ces docteurs militants qui, quant à eux, veulent changer l'identité des enfants
16:59physiquement, qui vont mener les opérations chimiques et chirurgicales pour mener cette
17:03opération.
17:04Donc vous voyez que de ce point de vue, c'est une offensive idéologique que l'on voit à
17:07l'école, qui pousse à partir de l'école des enfants jusque vers ces médecins un peu
17:12étonnants, et tout ça est légitimé par cette haute autorité de santé qui apparemment
17:16est irreprochable.
17:18Dernière question devant tout cela.
17:19Vous appelez donc un retour à la prudence?
17:21Non, non, non.
17:22La prudence, c'est une posture de centriste mou qui veut pleurer sa défaite.
17:26Non, non, non.
17:27Parlons de ça ce soir.
17:29Non, moi j'en appelle en fait à une contre-offensive résolue et décomplexée contre la théorie
17:36et l'idéologie du genre qui aujourd'hui s'est présentée à nous.
17:39En quoi doit-on être simplement prudent devant quelqu'un qui vous dit que finalement un
17:43homme peut accoucher?
17:44Quelqu'un qui vous dit qu'un homme peut accoucher, c'est soit un menteur, soit un fou, soit un
17:48idéologue malveillant, mais ce n'est pas quelqu'un, on ne doit pas dire prudent, on
17:52doit dire c'est dangereux comme propos.
17:54Il faut résister à cette idéologie qui sacrifie dans les faits les enfants au Dieu
17:59progrès, homologe du progrès.
18:01Je pense que cette résistance, elle doit être combative, donc il faut décrypter ce
18:04vocabulaire.
18:05Il ne faut pas faire semblant que tout cela va de soi.
18:07Il ne faut pas considérer qu'il va de soi, qu'on peut mutiler psychiquement ou physiquement
18:11des enfants, des adolescents.
18:13On ne doit pas considérer que ça va de soi.
18:15On doit remettre en question la base de tout cela.
18:17Parce que pour l'instant, avec les associations pro-idéologie du genre dans les écoles,
18:21nous sommes devant des gens qui sont accueillis dans les écoles pour faire la promotion de
18:25cette idéologie qui les conduira ensuite demain à la thérapie hormonale et l'opération
18:29chirurgicale.
18:30Nous sommes devant une forme d'envoûtement idéologique.
18:33Notre travail n'est pas d'être prudent, mais de travailler au désenvoûtement d'une
18:36génération qui est aujourd'hui victime d'une opération d'ingénierie sociale et
18:39idéologique qui a pour vocation de créer l'homme nouveau.
18:41On sait ce que ça donne l'homme nouveau, ça donne l'homme défiguré.
18:46Et dans tout cela, on dérembourse des médicaments.
18:50Pour financer ça.
18:52Si vous soignez, si vous souffrez, si vous avez mal, sacrifiez-vous.
18:55On a une opération de changement d'être humain à mener.
19:00Merci beaucoup pour votre regard.
19:01On vous sent très motivés sur la question.
19:07Régis, on est très contents de vous avoir ce soir.
19:09On va parler un peu de la série.
19:11Vous êtes directeur de la rédaction de l'Umerta.
19:14Si on vote magazine, on va le montrer pour une fin.
19:17Non, je rigole.
19:20Mais c'est votre dernière couverture avec Sonia Mahboub.
19:27À l'heure où on craint Régis.
19:29Votre regard est intéressant pendant ce soir.
19:31Vous avez été à plusieurs reprises en Syrie.
19:33Vous avez interrogé Bachar el-Assad.
19:35Vous avez un regard particulier, un regard de terrain.
19:38Et à l'heure où là, aujourd'hui, on s'interroge beaucoup sur la menace islamiste en France.
19:43D'abord, est-ce que la chute de son régime et sa fuite vous ont surpris ?
19:47Déjà, pour commencer.
19:48Oui, clairement.
19:51Même s'il y avait des signes à bon coureur
19:53qui montraient que la société syrienne était à bout.
19:58Elle était à bout de souffle.
20:00Elle était cadenassée dans un système de sanctions d'abord.
20:06Et qu'il y avait véritablement une usure du pouvoir.
20:09On a pu voir des gens avec qui, par exemple,
20:12moi j'avais eu des contacts à une certaine époque.
20:15Presque envoyer des messages en disant
20:18on n'en peut plus d'Assad.
20:20Ce qu'on ne voyait pas avant.
20:22Vous aviez les fidèles du régime.
20:23Et puis vous aviez l'opposition.
20:25L'opposition qui...
20:27Il y avait une opposition, on va dire, démocratique.
20:30Mais vous aviez surtout une opposition djihadiste
20:33qui se trouvait dans la province d'Idlib.
20:36sur les fondamentaux d'il y a 8 ans.
20:39Parce qu'il y a 8 ans, la guerre de Syrie s'était arrêtée.
20:43Et ce qui était vraiment assez incroyable,
20:46c'est que pendant ces 8 années,
20:48la Syrie est devenue un véritable trou noir médiatique.
20:51On n'a plus du tout parlé de ce pays.
20:53Abandonnée par la communauté internationale.
20:56Tout à fait.
20:57Et alors, la fuite d'Assad, moi j'avais...
21:00Vous savez, quand je l'ai interviewée,
21:02je lui avais demandé, je lui avais posé la question
21:04est-ce que vous avez peur ?
21:05Parce que les circonstances de cette première interview
21:08que j'avais faite en novembre 2014
21:10étaient très particulières.
21:11La Syrie était véritablement dans un...
21:14La situation était catastrophique
21:16pour Bachar el-Assad à l'époque.
21:18Quand je me souviens d'être allé en Syrie,
21:21il y avait un village sur la gauche de la route
21:23qui était tenu par l'opposition.
21:25Un autre village sur la droite
21:26qui était tenu par l'opposition.
21:27Et en gros, le gouvernement ne tenait plus que la route.
21:30Il ne tenait plus que 20% du pays
21:32en novembre 2014, quand je le rencontre.
21:35Et une question qui me vient à l'esprit
21:37quand je le vois comme ça,
21:38serein, dans son...
21:41Ça s'était passé dans une petite...
21:44Une sorte de pavillon dans la banlieue de Damas.
21:47Pas du tout dans le palais présidentiel,
21:49vous savez, qui est immense
21:50et qui domine toute la ville.
21:52Je lui avais demandé s'il avait peur
21:54de finir comme Kadhafi ou comme Saddam Hussein.
21:57Et il m'avait répondu,
21:59sur la métaphore du capitaine
22:00qui sera le dernier à quitter le...
22:02Et donc, quand j'ai vu qu'il était parti,
22:03je me dis, voilà, je constatais
22:05qu'il a fui à Moscou,
22:07qu'il n'a pas attendu.
22:08Moi, je m'attendais à ce que lui,
22:10ses fidèles, fassent un baroud d'honneur
22:13ou au moins qu'il y ait une lutte
22:15comme ça avait été le cas à cette époque
22:18où les unités syriennes,
22:20le Hezbollah, les Russes
22:22qui étaient revenus en renfort
22:23avaient fini par consolider le régime
22:25et lui avaient permis de regagner
22:27et de pratiquement gagner la guerre,
22:29si vous voulez.
22:30Les rebelles ayant été enfermés,
22:32expulsés dans cette fameuse province d'Idlib
22:34d'où ils ont rejailli un fameux 27 novembre
22:37pour faire un véritable blitzkrieg.
22:40Donc, ce qui s'est passé, en fait,
22:42si vous voulez, moi, je pense
22:43que c'est pendant ces huit années,
22:45la Syrie n'a connu aucune amélioration
22:48de la situation.
22:49Quand il y a une guerre, d'habitude,
22:50il y a une circonstance économique
22:52qui fait que le pays se relève après.
22:54Là, pas du tout,
22:55parce qu'il y a eu des sanctions partout
22:57et puis surtout parce que l'Iran,
22:59par exemple, voisin, lui,
23:01s'est réussi à contourner les sanctions
23:04et à faire en sorte
23:05qu'il y ait une administration qui continue.
23:07Avec Bachar al-Assad,
23:08ça ne s'est pas produit
23:10et les gens ont fini par lui faire porter le chapeau,
23:13même ceux qui lui avaient été fidèles, je pense.
23:15Et donc, ça s'est écroulé.
23:17Voilà l'explication.
23:19Alors, on va marquer une pause
23:20et lorsqu'on reviendra,
23:21c'est pour nous expliquer aussi
23:23ce qui nous intéresse,
23:24c'est la France, l'Europe
23:26et comment est-ce que,
23:28parce que vous l'avez rencontré Bachar al-Assad
23:30après le Bataclan.
23:31Tout à fait.
23:32Comment Bachar al-Assad voyait la France
23:34après le Bataclan ?
23:36On marque une pause et on en parle.
23:41On retourne sur le plateau de Face à l'info
23:43avant de vous donner la parole.
23:45On apprend à l'instant
23:46qu'Emmanuel Macron est arrivé à Paris
23:48en revenant de Pologne
23:50et alerte à AFP
23:51que le Premier ministre sera nommé
23:53vendredi matin et non pas ce soir.
23:55Enfin, si Dieu veut.
23:56Il commencera peut-être lundi.
23:58C'était déjà mardi,
24:00ensuite il était 48 heures.
24:04Donc, nous poursuivons
24:06notre ligne éditoriale
24:08parallèle à,
24:10en tout cas, ce qui touche vraiment
24:12les Français en attendant que la politique
24:14se décrispe, on va dire.
24:16Vous étiez en train de nous expliquer,
24:18enfin la question que je voulais vous poser,
24:20c'était comment
24:22Bachar al-Assad, que vous avez rencontré
24:25voyait-il la France
24:27après le Bataclan
24:29et comment voyait-il cet attentat ?
24:31Ce qui est intéressant,
24:33c'est une question qui est souvent posée
24:35à propos de Bachar al-Assad,
24:37c'est son éducation au départ très occidentale.
24:39C'est quelqu'un qui a fait,
24:41quand il était phthalmologiste à Londres,
24:43quand il a fait ses études là-bas,
24:45il venait faire des stages à Paris.
24:47Donc, en fait, il connaît très très bien
24:49toute la culture occidentale
24:51et quand il est revenu à la faveur
24:53de la mort de son frère et qu'il a pris
24:55le pouvoir, que son père lui a légué
24:57le pouvoir, à l'époque
24:59il avait été, on va dire, coaché par Jacques Chirac
25:01qui avait vu
25:03en Bachar al-Assad
25:05une promesse
25:07d'une Syrie nouvelle, moderne,
25:09ça c'était le début. Ensuite,
25:11il a été ressuscité par Nicolas Sarkozy
25:13autour du projet
25:15de l'union de la Méditerranée, on se souvient
25:17qu'il était venu à Paris. Donc, si vous voulez,
25:19c'est quelqu'un qui connaît très très bien la France.
25:21Moi, à l'époque, je faisais cette interview
25:23pour Paris Matchs et il m'a raconté que son père
25:25lui amenait Paris Matchs
25:27toutes les semaines. Le français, d'ailleurs, était
25:29sa première langue. Bon, il ne la parlait
25:31plus trop, mais il parlait surtout l'anglais
25:33mais c'était sa première langue. Donc, si vous voulez,
25:35par rapport à
25:37ce qui a pu se passer pendant la guerre
25:39et l'attitude de la France, ce qu'il avait,
25:41moi, il me l'a répété,
25:43vraiment, il avait une dent contre nous,
25:45c'est que nous avions fourni,
25:47selon lui, et c'est vrai que certains
25:49il y a eu des livraisons
25:51d'armes à des groupes rebelles dits
25:53modérés et qui ont fini
25:55dans des mauvaises mains de groupes moins modérés,
25:57on va dire. Donc, il nous reprochait
25:59énormément d'avoir envoyé
26:01des armes
26:03à l'opposition et à l'époque
26:05où, après Daech,
26:07à l'époque, je me souviens
26:09qu'il nous reprochait de soutenir les Kurdes.
26:11Alors, je lui ai dit, les Français
26:13sont venus en appui aux Kurdes
26:15avec des troupes, on a aidé
26:17les Kurdes qui combattaient
26:19Daech. J'ai dit, c'était ça
26:21le sens de leur mission. Et là, il me rétorque,
26:23il me dit, soutenir
26:25le terrorisme et déployer
26:27des forces militaires dans le but d'occuper un pays,
26:29c'est la même chose. Donc, en fait,
26:31il nous considérait pratiquement
26:33à égalité
26:35avec les terroristes.
26:37Mais ce qui est intéressant, je l'avais aussi interrogé
26:39sur la présence des djihadistes français
26:41en Syrie. Vous savez que la plupart
26:43sont aujourd'hui du côté
26:45des Kurdes, dans la zone du Rojava
26:47au nord-est, mais qu'il y en a aussi
26:49du côté de Bachar el-Assad
26:51dans les prisons syriennes. Et j'avais demandé
26:53est-ce que vous avez
26:55des Français,
26:57il avait refusé de confirmer,
26:59mais il m'avait dit que s'il y en a,
27:01ce qui est très intéressant avec Bachar el-Assad, c'est qu'on a toujours
27:03l'impression qu'il est un peu
27:05détaché de ce qui se passe.
27:07Il donne cette illusion-là,
27:09mais en réalité, c'est lui
27:11qui est aux commandes. Donc, s'il voulait
27:13me le dire, il me l'aurait dit, il ne me l'a pas dit.
27:15Par contre, il m'a dit que tout étranger
27:17ayant participé à la lutte contre son pouvoir
27:19serait jugé selon des lois
27:21syriennes. On peut imaginer
27:23que ces Français, et je crois qu'il y en a
27:25d'après ce qui se dit,
27:27qui auraient été dans les prisons,
27:29la fameuse prison de Sednaya,
27:31dont on parlera,
27:33puisque je lui ai posé
27:35la question sur Sednaya à l'époque,
27:37où on est en train de retrouver des horreurs
27:39qui ont été commises sous son règne.
27:41Une boucherie, comme on dit.
27:43D'abord, quel type de personnage vous avez rencontré
27:45et puis, est-ce qu'il avait l'air de contrôler la situation ?
27:47Alors, c'est ça la vraie question.
27:49D'abord, je trouvais que
27:51Bachar el-Assad était très
27:53téfale, je vais dire. On pouvait lui poser
27:55absolument toutes les questions,
27:57mais il répondait soit de manière évasive,
27:59soit en utilisant cette métaphore, quand on l'accusait
28:01personnellement, que lui incarnait
28:03la Syrie, et que tous les malheurs de la Syrie
28:05en fait le touchaient, et qu'il
28:07était une sorte de bouclier
28:09pour son peuple.
28:11Ça, c'était
28:13l'espèce
28:15de pare-feu classique.
28:17Donc, quand je l'ai interviewé sur Sednaya,
28:19et les horreurs qui s'y déroulaient,
28:21en fait, qui étaient déjà connues à l'époque,
28:23notamment
28:25l'enfermement des prisonniers
28:27dans le noir pendant des années,
28:29parfois des familles entières,
28:31et ce qui est intéressant, c'est que j'ai eu l'occasion
28:33de voir aussi certains groupes
28:35rebelles qui ont régné sur des parties
28:37de la Syrie qui avaient des prisons
28:39tout aussi sordides. Je pense en particulier
28:41à Jéchal Islam, qui régnait
28:43sur la ville de Douma, et leur prison
28:45s'appelait Taoubi, et même les autres
28:47rebelles
28:49avaient été enfermés dans cette prison
28:51avec le même type de torture,
28:53c'est-à-dire, on vous enferme dans le noir
28:55pendant des années.
28:57Je lui avais cité
28:59le documentaire extrêmement
29:01incroyable qu'avait réalisé notre
29:03consoeur Manon Loiseau, qui s'appelait
29:05Chris Silencieux, et qui affirmait,
29:07je lui avais dit, on dit
29:09qu'il y a des viols systématiques
29:11pratiqués sur les prisonniers.
29:13Il ne s'attendait pas à cette question.
29:15En fait,
29:17j'avais l'impression que,
29:19si vous voulez, il était conscient
29:21de ces horreurs, mais qu'il n'intervenait
29:23assez peu dedans, parce qu'en fait,
29:25il s'agissait, et c'est ça qui est terrible,
29:27de pratiques assez anciennes, propres
29:29au régime bassiste syrien,
29:31et ces histoires de torture
29:33entre minorités, vous savez, ça a égréné
29:35toute l'histoire de la Syrie, la domination
29:37des alaouites sur les sunnites,
29:39qui est vraiment,
29:41disons, la matrice
29:43de la Syrie. A une époque,
29:45les sunnites ont dominé les alaouites
29:47et pratiquaient des tortures.
29:49Donc, en fait, si vous voulez, il y a eu
29:51une sorte d'inversion des dominants
29:53avec les dominés, et tout ça,
29:55évidemment, existait
29:57depuis très longtemps.
29:59Au début, je me suis demandé
30:01si, je ne croyais pas,
30:03lors de ma première interview, que c'était lui
30:05qui était vraiment au commande de la guerre. Vous savez,
30:07on disait, il y a la vieille garde bassiste
30:09qui est là, il y a le Hezbollah derrière,
30:11il y a les iraniens, mais en fait,
30:13au fur et à mesure, je me suis rendu compte que c'était bien
30:15lui qui était au commande,
30:17mais il restait plus déconnecté,
30:19je dirais, que son père ne l'avait
30:21été en son temps. Le père,
30:23Afez, lui était un fils de paysan
30:25alaouite pauvre, il a été le premier
30:27dans sa famille à aller à l'école,
30:29mais il connaissait parfaitement les rouages
30:31ethno-religieux qui sont
30:33particuliers à ce pays,
30:35et notamment, je disais,
30:37ce rapport crucial entre cette minorité
30:39alaouite au pouvoir, les autres
30:41minorités, donc
30:43le clan Assad dominant, une sorte
30:45de, on va dire,
30:47de mosaïque de peuple
30:49et d'ethnie. Voilà. – Dernière question,
30:51Régis, vous le retrouvez,
30:53c'était en 2014, mais vous le retrouvez,
30:55donc en 2019, après
30:57que ces armées ont conquis la Syrie
30:59à 80%, qu'est-ce qui avait changé
31:01à ce moment-là ? – Damas était silencieuse,
31:03en 2019, j'arrivais d'un Beyrouth
31:05en ébullition, parce qu'une révolution
31:07avait commencé à Beyrouth,
31:09vous savez, pour moi, à chaque fois que j'allais en Syrie,
31:11soit pendant la bataille d'Alep, soit pendant
31:13celle de Palmyre, ou la Routa
31:15également que j'ai couverte, quand je revenais,
31:17Beyrouth, c'était le sas de décompression,
31:19on avait passé
31:2115 jours dans le froid
31:23à Alep, pour nous journalistes, c'était une sorte de…
31:25et là, c'était l'inverse, donc plus
31:27un tir, il y avait encore des combats dans le nord,
31:29et déjà,
31:31Mohamed… comment ?
31:33Abou Mohamed Al Jolani
31:35avait assis son pouvoir sur cette région,
31:37c'était la dernière que
31:39contrôlait l'opposition,
31:41Assad ne se doutait absolument pas
31:43que 8 ans plus tard,
31:45les rebelles lanceraient cette fameuse blitzkrieg
31:47qui renverserait son pouvoir.
31:49Dernière chose, j'en rajouterai
31:51sur Bachar el-Assad, à la différence des autres
31:53chefs d'État que j'ai pu interviewer dans ma vie,
31:55comme Bush, Obama,
31:57ou même Lavrov,
31:59chef d'État, enfin, ministre
32:01inamovible des affaires étrangères russes.
32:03Vous la racontez quand même un peu, là.
32:05En fait…
32:07Je me la raconte, mais vous allez comprendre
32:09pourquoi.
32:11Je l'ai été passée de l'œil.
32:13Pour ces chefs d'État et pour
32:15ces personnages, recevoir un journaliste
32:17c'est un exercice périlleux, il faut limiter
32:19le temps, il peut y avoir la petite phrase
32:21qui casse tout. Pour Bachar,
32:23à chaque fin d'interview, il était désireux
32:25de parler. Il me posait des tonnes de questions
32:27sur la France. Je dirais que c'était
32:29incroyable, comme s'il était
32:31conscient que quoi qu'il arrive,
32:33il ne verrait plus jamais le monde extérieur,
32:35ce monde dans lequel il avait vécu,
32:37et qu'il n'aurait peut-être pas quitté
32:39si son frère n'avait pas été tué dans un accident
32:41de voiture. Là, il va devoir
32:43s'accoutumer du monde moscovite
32:45et sans doute pour un petit moment.
32:47Merci beaucoup pour votre regard.
32:49On va en montrer la une,
32:51le numéro de Mertar,
32:53qui vient de sortir.
32:55Qui sort lundi.
32:57Plus à la une, ça a été effacé.
32:59Merci pour votre témoignage
33:01de terrain,
33:03on a besoin d'entendre effectivement
33:05un autre regard que les
33:07dépêches, ou bien que des
33:09on-dit-ça. C'est vraiment de témoignages directs.
33:11Merci infiniment.
33:13Marc Menon, on a appris aujourd'hui que l'ARCOM
33:15confirme l'exclusion des chaînes
33:17C8 et NRJ12
33:19de la TNT à partir du 1er mars.
33:21Parmi les 11 chaînes qui sont retenues,
33:23celles du milliardaire
33:25tchèque Daniel Kretinsky
33:27CMITV, ou encore OFTV
33:29d'Europe Ouest-France.
33:31Alors, vous, vous avez vécu à l'heure
33:33où la chaîne va fermer,
33:35vous avez vécu la naissance
33:37de Direct 8, vous avez été témoin
33:39de cette naissance et de cette
33:41particularité de cette chaîne,
33:43et de cette âme particulière.
33:45C'est une très très belle aventure.
33:47Il faut quand même reprendre les propos
33:49du président de l'ARCOM.
33:51Il a dit,
33:53pour justifier,
33:55c'est pour apporter un plus au paysage
33:57audiovisuel.
33:59L'intérêt de chaque projet pour le public
34:01au regard de l'impératif
34:03prioritaire de pluralisme.
34:05Alors on se dit,
34:07mais alors, allez donc,
34:09pourquoi cette chaîne, c'était pas le pluralisme ?
34:11Ce qui est extraordinaire, pour répondre
34:13à votre question, c'est que dès le départ,
34:15en 2005, fallait quand même
34:17avoir une audace inouïe.
34:19Parce que, dans ce temps,
34:21investir sur la TNT,
34:23c'était être condamné à perdre
34:25de l'argent.
34:27Puisqu'il fallait avoir
34:29une sorte de petite boîte
34:31qui était difficilement diffusée
34:33ici et là, pour espérer
34:35capter le signal de la TNT.
34:37Donc ceux qui se lançaient
34:39dans l'aventure, c'était avec
34:41un esprit, je dirais, de l'aéropostale.
34:43Faire quelque chose de différent.
34:45Et alors là, Vincent Bolloré,
34:47je l'ai rencontré à cette occasion,
34:49il avait à ses côtés Philippe Labraud.
34:51Alors, ce que j'aime aussi,
34:53vous avez cité,
34:55Daniel Kretinsky, on dit
34:57le milliardaire, le milliardaire tchèque.
34:59Alors là, j'ai pris toutes les dépêches,
35:01AFP et compagnie, et quand on parle
35:03de Vincent Bolloré, c'est au mieux
35:05le comment,
35:07l'homme,
35:09le conservateur,
35:11ou alors c'est l'ultra-conservateur.
35:13Mais quand on regarde,
35:15et que l'on a travaillé avec lui,
35:17cet homme ne m'a jamais parlé de Dieu,
35:19il ne m'a jamais parlé de rien,
35:21il ne m'a parlé que d'enthousiasme.
35:23Et la sélection s'est faite
35:25de façon étonnante, en ayant
35:27des petites annonces,
35:29et ils ont testé, avec
35:31Philippe Labraud, chacun
35:33des petits bonhommes, ou petites jeunes filles,
35:35qui pourraient naître
35:37de la pépinière, et révéler leur talent.
35:39Et alors,
35:41quand vous êtes dans le monde des médias,
35:43vous avez l'autorité supérieure,
35:45même dans les chaînes publiques,
35:47où les gens passent
35:49hautain, ils vous méprisent, et là vous aviez
35:51un homme qui se lançait
35:53dans une aventure,
35:55et qui passait
35:57d'un jeune à l'autre,
35:59d'un technicien à l'autre, qui disait
36:01bonjour, tant et si bien,
36:03c'est pour ça que j'utilise cette métaphore
36:05de l'aéropostale,
36:07c'est comment, ensemble,
36:09on va essayer de créer quelque chose de différent.
36:11Et la folie de l'époque,
36:13c'était tout en direct,
36:15il n'y avait pas une seconde qui échappait
36:17à cette logique, dans un monde
36:19où chacun écrit son petit bout de papier,
36:21rien que pour dire bonjour. Non, là,
36:23c'était comment étonner. On a fait des
36:25émissions sur l'environnement,
36:27Vincent disait, bon, on fait quoi aujourd'hui ?
36:29Et il y avait à chaque fois une trouvaille,
36:31il n'était pas question de dire, dis donc, tu penses à droite,
36:33il ne m'a jamais dit, tu es un anarcho,
36:35je ne sais pas trop quoi, rien du tout.
36:37Il voulait simplement créer quelque chose
36:39et dans le plaisir,
36:41l'audace de la créativité.
36:43C'est ça, cet esprit
36:45de Direct 8.
36:47Il a perdu un fric fou, alors je ne vais pas pleurer,
36:49mais pendant des années, il a perdu
36:51un fric fou, et c'est devenu C8.
36:53Et alors...
36:55C'était en quelle année, Direct 8 ?
36:57Direct 8, c'est 2005. Donc en 2005,
36:59on lui dit, voilà, vous aurez une fréquence,
37:01vous allez investir.
37:03Si vous perdez pendant des années de l'argent,
37:05ce n'est pas pour dire, je vais perdre de l'argent,
37:07puis après, on me donnera ma valise
37:09et je rentrerai chez moi.
37:11C'est un coup de cœur de diffuser effectivement sur la TNT.
37:13C'était le début de la TNT, on ne savait pas si ça allait fonctionner.
37:15Mais c'est incroyable !
37:17Voilà, et bon, il le fait.
37:19C'est pour se dire, si je fais bien
37:21mon travail, voilà. Et apparemment, il a bien
37:23fait son travail, puisque C8
37:25touche aujourd'hui
37:279 millions de téléspectateurs.
37:299 millions. Et quand on
37:31compte, vous avez vu le nombre de chaînes ?
37:33C8 est la 6ème
37:35chaîne, toutes chaînes
37:37confondues. Au passage, je
37:39noterai que CNews,
37:41sans faire trop de bruit au départ,
37:43est monté à la 7ème place. C'est-à-dire,
37:45il y a deux chaînes du groupe Bolloré.
37:47Je ne fais pas le faillot, je regarde simplement
37:49le résultat. Moi, j'ai été prof de
37:51mathématiques, à la fin, il faut savoir ce qui se passe.
37:53Et donc,
37:55que reproche-t-on à C8 ?
37:57Apparemment,
37:59sans doute, d'avoir abrité Cyril Hanouna.
38:01Or, Cyril Hanouna
38:03est un garçon qui a
38:05payé, enfin,
38:077 600 000. S'il a eu
38:09des dérives, elles ont été
38:11sanctionnées. On peut s'étonner qu'aujourd'hui,
38:13on le supprime, et surtout,
38:15pour apporter un plus au paysage
38:17audiovisuel, pour essayer
38:19d'étonner le public.
38:21Mais on n'étonne pas le public quand on est la
38:236ème chaîne, partie
38:25de rien, et qui a
38:27des émissions qui sont nées
38:29à l'époque. Il y a eu une émission sur les animaux
38:31avec les deux charmantes Sandrine
38:33Anizet et Élodie
38:35Ageron. Et ce qui est étonnant,
38:37c'est de voir comment elles sont soutenues.
38:39D'abord, il n'y a pas qu'elles. Un million de
38:41signatures aujourd'hui, pour tenter
38:43un ultime recours
38:45devant le Conseil d'État.
38:47Ces deux jeunes femmes, elles militent pour
38:49la cause animale. Ça concerne beaucoup de gens.
38:51Vous avez vu les scores de la cause
38:53animale aux élections.
38:55Eh bien, quand vous vous tournez vers
38:57ceux qui s'intéressent à nos petites bébêtes,
38:59ils disent, mais quand même,
39:01si vous n'êtes plus là,
39:03tous les mauvais traitements
39:05qui sont infligés à ces
39:07espèces animales,
39:09eh bien, il n'y aura plus rien derrière.
39:11C'est l'un des exemples
39:13parmi les autres. Donc,
39:15on a le choix
39:17d'un milliardaire,
39:19c'est terrifiant d'être un milliardaire,
39:21mais on gomme un milliardaire
39:23pour prendre un autre milliardaire qui, lui, est
39:25tchèque. Vous avez donc un type qui est en
39:27Bretagne, qui un jour
39:29se met à se lancer
39:31avec cet esprit d'aventure
39:33qui est très spécifique à la France,
39:35qui réussit son opération
39:37et soudain, il y a un coup de sifflet,
39:39on lui dit, les milliards qui ont été perdus,
39:41alors que vous commencez à rentabiliser
39:43les effets, on s'en fout, vous rentrez
39:45chez vous parce que ça n'intéresse personne,
39:47vous n'êtes que la sixième chaîne. C'est quand même
39:49fou, non ? Alors,
39:51dans cette
39:53offense aux téléspectateurs,
39:55ne peut-on pas penser
39:57qu'on est dans un régime
39:59qui, pour faire plaisir à Mathieu,
40:01relève d'une forme de
40:03soviétisme où on a des décisions
40:05plus qu'arbitraires et on n'arrive
40:07même pas à les masquer en trouvant
40:09le petit élément qui pourrait dire, ah bah oui,
40:11si je réfléchis, effectivement, à nous-là,
40:13on aime ou on n'aime pas, mais le gaillard,
40:15il a réussi à faire venir à lui
40:17tous ces gens, et on ne peut pas dire qu'il soit
40:19d'un courant politique, parce que
40:21quand on regarde même un tout petit peu
40:23ces émissions, on a l'impression que tout le monde
40:25peut aller s'y exprimer. Voilà.
40:27C'est ce que j'avais à dire.
40:29– Charlotte, votre regard peut-être sur
40:31C8, vous n'étiez pas là
40:33au début, mais peut-être le regard aujourd'hui
40:35sur la fermeture de la chaîne.
40:37– Moi, ce qui me fascine, c'est les mots
40:39qui sont utilisés dans la justification, c'est-à-dire
40:41qu'il y a un retournement de situation, qu'on explique
40:43qu'on n'est pas d'accord, ça va trop loin,
40:45il y a des propos qui sont tenus, parce que
40:47la question des sanctions de l'ARCOM,
40:49honnêtement, sur certains propos
40:51qu'on a entendus 15 fois sur d'autres plateaux,
40:53ils ne sont pas sanctionnés ailleurs, c'est objectif.
40:55Et par ailleurs, vous avez parfois
40:57des propos, le rapporteur de l'ARCOM
40:59explique qu'il n'y a pas de problème sur ces propos,
41:01et l'ARCOM sanctionne quand même.
41:03Qui décide ? Vous savez, le mot
41:05indépendance est censé clore le débat, c'est exactement
41:07comme la Haute Autorité de Santé, Autorité indépendante.
41:09Vous pouvez être indépendant
41:11du pouvoir qui s'exerce, et ne pas
41:13être indépendant d'une idéologie.
41:15C'est quand même deux choses qui sont possibles.
41:17Donc les mots utilisés, venir nous dire en dernier recours
41:19tout ça c'est pour le pluralisme,
41:21c'est quand même vraiment stupéfiant,
41:23franchement.
41:25Je me demande, voyant cela, si ceux qui parlent ainsi
41:27savent qu'ils mentent, ou est-ce qu'ils sont
41:29tellement prisonniers de leur idéologie
41:31qu'ils croient vraiment servir le pluralisme
41:33en effaçant une voix différente.
41:35Il y a quelque chose, je reprends
41:37les mots de mes collègues, il y a quelque chose de soviétique là-dedans.
41:39C'est une volonté de mater une voix
41:41dissidente, on peut tolérer une certaine
41:43diversité dans la vie publique, mais là ça devenait
41:45trop important, c'était un trop grand succès,
41:47il fallait mater ces huit, tout comme
41:49en d'autres circonstances, au début des années 80,
41:51on a voulu mater le Figaro magazine, tout comme
41:53ensuite on a pu vouloir mater Valeurs actuelles,
41:55tout comme il y a eu la tentation de casser
41:57ces news, donc c'est la logique d'un pouvoir
41:59et de ce point de vue, moi vous savez, j'aime faire
42:01des économies, donc non seulement je veux abolir
42:03la haute autorité de la santé, mais si on abolissait l'ARCOM
42:05théoriquement, pour encadrer ça
42:07et faire un truc strictement réglementaire, mais qui prétend
42:09ne pas avoir un contenu idéologique pour structurer
42:11à sa manière l'offre publique,
42:13je ne serais pas contre.
42:15Juste un petit mot, Christine ?
42:17Je me ferais l'avocat du diable quand même, parce que
42:19l'ARCOM c'est basé sur plusieurs sanctions.
42:21Oui, mais d'accord, mais
42:23simplement,
42:25moi j'ai été sur toutes les chaînes,
42:27grandes, petites, des médias, j'ai été
42:29sur toutes les radios, même les radios d'État,
42:31l'endroit où j'ai été
42:33le plus libre, et je le jure,
42:35sur la tête de ce qui m'est plus cher,
42:37mes enfants, jamais
42:39je n'étais aussi libre qu'en travaillant
42:41dans ce groupe.
42:43Je peux paraître comme un faillot, mais je pense que j'ai rien
42:45à perdre à mon âge, si je le dis,
42:47c'est en toute liberté.
42:49Mais sur la question des sanctions, vous avez raison, il se base sur des sanctions.
42:51Le problème, c'est que comment se donnent ces sanctions ?
42:53Sur quels critères ?
42:55Évidemment, le système se nourrit lui-même,
42:57et on ne sait pas exactement
42:59comment sont saisis, puisqu'ils nous disent que ce n'est pas forcément
43:01les téléspectateurs, on peut avoir énormément de
43:03signalements, l'ARCOM
43:05ne saisit pas forcément,
43:07donc il y a un flou initial,
43:09et ensuite, quand ça devient la justification,
43:11c'est un petit peu gênant.
43:13Ça m'a rappelé
43:15tous les débats
43:17autour de CNews,
43:19CNews était accusée d'absence de pluralisme,
43:21alors qu'en fait, la chaîne a toujours
43:23été ouverte à toutes les opinions,
43:25on a nous-mêmes débattu avec des gens
43:27de LFI, etc.,
43:29dans son histoire, donc c'était
43:31ces espèces de choses que j'ai l'impression
43:33qu'on plaque sur quelque chose,
43:35donc on veut qu'ils disparaissent,
43:37et vous avez raison, Marc, vous évoquiez
43:39Vincent Bolloré, moi j'ai remarqué à chaque fois
43:41que quand on en parle positivement,
43:43c'est l'homme d'affaires français,
43:45et c'est souvent le milliardaire breton,
43:47alors moi, moi qui suis breton, ça m'affecte
43:49aussi, parce que je me dis, ça y est, on essaye
43:51de lui trouver, c'est le milliardaire breton,
43:53on ne sait pas pourquoi,
43:55conservateur,
43:57ça devient, oui, un obscur allié
43:59des curés, etc.,
44:01non mais c'est quand même intéressant,
44:03d'être sémantique. Un dernier mot, en fait,
44:05on nous dit, c'est beaucoup de signalements,
44:07les signalements, on parle, j'appelle ça de la délation,
44:09c'est l'appel à la délation pour
44:11sanctionner des propos qui sortent du couloir
44:13de l'opinion légitime établie, un,
44:15et deux, l'idée même qu'on puisse être sanctionné,
44:17une chaîne quelle qu'elle soit, pour des propos
44:19qui s'y tiennent, à coût de centaines de milliers de dollars,
44:21d'euros pardon, ou de millions,
44:23moi l'idée même de sanction des propos
44:25dans la vie publique, me semble encore une fois
44:27quelque peu soviétoïde.
44:29Et on a été traité nazi.
44:31La fermeture d'une chaîne
44:33est toujours terrible dans une démocratie,
44:35et je pense évidemment
44:37aux salariés, 400 personnes,
44:39voire 1500 indirects,
44:41qui travaillent avec C8.
44:43Alors, on continue, Charlotte, pardon,
44:45j'ai un peu empiété sur votre
44:47timing, mais le Figaro
44:49s'est procuré un bilan de la Gendarmerie nationale
44:51et titre sur la déferlante
44:53de la drogue dans nos
44:55campagnes françaises. Faut-il
44:57s'étonner d'une telle cartographie ?
44:59Honnêtement, il est
45:01impossible de s'en étonner. En tout cas, quand on a
45:03un peu de suite dans les idées, vous savez qu'on travaille
45:05un sujet et qu'on y revient régulièrement.
45:07Mais on est quand même toujours surpris
45:09par l'ampleur d'abord de ce mal qui dévore
45:11les villes de manière absolument évidente,
45:13les campagnes, la tranquillité
45:15désormais de tous, et surtout
45:17les cerveaux de tous les consommateurs. On se dit
45:19à force, mais quand va-t-on comprendre
45:21en réalité que là,
45:23la guerre doit se mener sur absolument tous les fronts.
45:25Et quand je dis ça, c'est-à-dire pas seulement
45:27entre les mains de la police et la gendarmerie,
45:29ça doit se mener sur absolument tous les fronts.
45:31Mais quand je dis que c'est impossible
45:33de s'en étonner si on est un petit peu sérieux,
45:35c'est que le 27 novembre dernier,
45:37on se souvient, il y avait eu un rapport
45:39de la Cour des comptes qui donnait deux informations
45:41sur ce sujet qui nous occupent.
45:43Un, 7% des communes
45:45regroupent 90% des mises en cause,
45:47ça d'accord,
45:49et deux, cette concentration dans les centres urbains
45:51ne doit pas masquer, je cite le rapport,
45:53la réalité de l'emprise du trafic
45:55sur l'ensemble du territoire français,
45:57puisqu'il touche 79%
45:59des communes, par le biais des affaires
46:01qui ont été traitées. 79%
46:03des communes, alors on va dire oui d'accord,
46:05mais bon, il y en a énormément en Ile-de-France
46:07et il y en a 3-4, par exemple, en Lauser.
46:09Mais ça commence toujours par 3-4,
46:11à partir du moment où c'est là, c'est peut-être précisément
46:13le moment où il faut s'en inquiéter. Donc,
46:15en effet, ces chiffres, on les avait.
46:17Au printemps dernier,
46:19et les téléspectateurs de Facial Info le savent bien,
46:21il y a eu la fameuse commission d'enquête
46:23du Sénat qui insistait
46:25à son tour sur, je cite encore,
46:27l'intensification du trafic
46:29dans les zones rurales et les villes moyennes
46:31jusqu'à présent épargnées par la violence.
46:33Donc, il y avait cette inquiétude qui était portée
46:35par plusieurs personnes auditionnées
46:37par les sénateurs, avec un chiffre
46:39dans ce rapport-là. On trouve désormais
46:41dans les campagnes françaises 800 à
46:43900 000 consommateurs quotidiens
46:45de cannabis.
46:47Donc, qu'est-ce qui se passe quand vous avez
46:49800 à 900 000 consommateurs
46:51quotidiens de cannabis ?
46:53L'œil des trafiquants s'ouvre immédiatement,
46:55de manière progressive,
46:57évidemment. Ils s'invitent dans les campagnes
46:59et on a déjà vu le phénomène dans les villes.
47:01À partir du moment où vous avez du cannabis,
47:03vous avez des offres et
47:05ils sont extrêmement doués en marketing.
47:07Les gendarmes, en l'occurrence, expliquent
47:09qu'ils ont exactement le même marketing
47:11que les grands supermarchés,
47:13c'est-à-dire un marketing extrêmement offensif
47:15qui vous fait des offres en permanence.
47:17Donc, avec le cannabis, cette fois-ci, on vous offre
47:19un peu de cocaïne et puis une fois que vous en avez pris une fois,
47:21vous avez envie d'y regoûter, ou un peu d'héroïne,
47:23ou un peu d'ecstasie. Donc, on vous fait des propositions
47:25et vous créez également
47:27évidemment le marché.
47:29Ensuite, le rapport
47:31de la gendarmerie que vous citiez,
47:33qui est détaillé par Le Figaro,
47:35qui confirme en effet cette tendance.
47:37Le nombre des affaires liées au trafic
47:39et aux reventes a explosé de 67%
47:41en 10 ans dans les territoires
47:43ruraux et périurbains, donc dans les fameuses
47:45zones gendarmerie. Et plus de
47:472200 dossiers sont traités en 2023.
47:492200 dossiers,
47:51c'est beaucoup quand même sur une année, dans les zones
47:53gendarmerie uniquement. Évidemment,
47:55toutes les grandes villes étant en zone police.
47:57Les procédures pour usage
47:59de stupéfiants ont bondi de 63%.
48:01L'année dernière, c'est
48:0384 500 infractions
48:05à la consommation des stupéfiants.
48:07Et vous voyez bien,
48:09et on le dit régulièrement, c'est quand même pas la priorité
48:11ni de la police, ni de la gendarmerie.
48:13Ça fait beaucoup d'infractions
48:15qui sont répertoriées.
48:17Nous seulement, nous avons des consommateurs,
48:19mais il y a évidemment les dealers qui ont suivi
48:21et donc la violence qui s'invite avec,
48:23c'est-à-dire une succession d'enlèvements,
48:25de séquestrations, de règlements de comptes
48:27qu'on croyait réservés à
48:29quelques grandes villes ou grandes
48:31banlieues de certaines villes
48:33et qui arrivent désormais dans des villages de 300,
48:35500, voire 1000 habitants.
48:37Ça arrive désormais dans ces villages-là.
48:39Alors Charlotte,
48:41comment expliquer un tel mouvement de conquête
48:43des campagnes relativement épargnée
48:45il y a encore juste quelques années ?
48:47Il y a d'abord une question qui surplombe
48:49toutes les autres, évidemment, et qui donne le vertige
48:51et qui concerne une société tout entière,
48:53c'est quel manque vient combler cette drogue ?
48:55C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, une telle consommation
48:57devrait interroger à la fois
48:59les philosophes, les hommes politiques, tous les religieux,
49:01les éducateurs,
49:03absolument tout le monde devrait
49:05se pencher là-dessus, parce qu'étant donné
49:07les méfaits désormais connus qu'elle génère,
49:09désormais observables,
49:11à la fois évidemment comme conséquence
49:13dans la société, mais surtout
49:15simplement les cerveaux, les personnes,
49:17on a tous dans notre entourage connu une personne
49:19qui a été ravagée, plus ou moins directement,
49:21par la drogue et même
49:23par le cannabis, j'insiste là-dessus,
49:25quitte à passer pour une vieille conne, je m'en fous
49:27complètement.
49:29Peut-être pas Régis, mais nous on est en face.
49:31Non mais même sur ce sujet,
49:33et les ravages sont
49:35désormais connus. Outre cette question
49:37qui surplombe évidemment tous les autres
49:39et qui est celle qui n'est jamais abordée
49:41par ailleurs, il y a des raisons
49:43plus prosaïques, on va dire, de cette
49:45expansion du trafic de drogue.
49:47La porte-parole de la Gendarmerie nationale
49:49explique qu'il y a un de plus en plus de
49:51consommateurs, confère la question
49:53précédente, des prix de plus en plus
49:55faibles, par la force des choses,
49:57et une population
49:59en zone gendarmerie qui a augmenté
50:01ces 10 dernières années de 2 millions de personnes.
50:032 millions de personnes qui sont essentiellement
50:05les plus précaires chassés de plus en plus
50:07des villes, qui se retrouvent donc éloignés
50:09des villes, et les fameux néo-ruraux
50:11qui par ailleurs veulent
50:13interdire le champ du coq.
50:15Petite caricature.
50:17Mais les fameux néo-ruraux,
50:19mais c'est surtout évidemment les déclassés
50:21qui se...
50:23qui s'installent à la campagne.
50:25Et la vice-présidente de l'Association
50:27des maires ruraux de France,
50:29qui est par ailleurs la référente sur la lutte
50:31contre la délinquance et la radicalisation,
50:33donne une autre donnée importante.
50:35Elle dit d'abord, un, dans les campagnes,
50:37il y a les consommations excessives
50:39de drogue, enfin excessives, c'est-à-dire
50:41massives, pardon, de drogue dans les rêves
50:43partis, qui par définition sont souvent à la campagne.
50:45Donc là, évidemment, ça fait aussi monter des chiffres.
50:47Et elle dit, mais ces dernières années,
50:49énorme inquiétude, une augmentation
50:51considérable de la consommation de poudre,
50:53c'est-à-dire la cocaïne, dans des situations
50:55de précarité épouvantable,
50:57avec des jeunes qui dévisent totalement
50:59le terme qu'elle utilise,
51:01qui dévisent totalement, donc déscolarisés.
51:03Tout ça est à destination
51:05de ceux qui rendent la chose assez
51:07romantique, et on en a vu ces
51:09derniers jours. L'autre explication,
51:11encore une fois, dans la liste des
51:13explications assez, enfin,
51:15prosaïques, on va dire,
51:17c'est la violence du trafic, qui est désormais
51:19largement documentée, notamment dans les cités,
51:21vous savez, des grandes villes, on parle beaucoup de Marseille,
51:23c'est vrai, dans beaucoup d'autres grandes villes,
51:25ainsi que le harcèlement des points de deal,
51:27vous savez, ces opérations de harcèlement sur les points
51:29de deal, organisées cette fois-ci
51:31par la puissance publique,
51:33faute de pouvoir s'imposer dans le trafic des
51:35cités, à la fois parce que le harcèlement est plus fort,
51:37le harcèlement policier est plus
51:39fort, et parce que ça fait monter
51:41la violence des trafiquants entre eux
51:43qui se disputent, vous savez, jusqu'à
51:45tuer les différents
51:47points de deal, vous allez dans des zones
51:49à la fois plus calmes et moins surveillées
51:51par la force des choses, puisque le
51:53phénomène est plus nouveau. Et alors là, la livraison
51:55s'organise via les réseaux
51:57sociaux. Là, dans le rapport,
51:59il est dit que l'ubérisation dans les campagnes représente
52:01désormais 37% de la marchandise,
52:03donc c'est une part conséquente. Donc l'ubérisation,
52:05c'est soit vous prenez contact sur les réseaux
52:07sociaux, on vous donne un point de rendez-vous dans
52:09tel hangar, à telle ferme, à tel
52:11coin de rue, soit c'est carrément la livraison
52:13à domicile qui a explosé dans les villes
52:15et les campagnes depuis la période
52:17du Covid.
52:19Et un point de deal fermé à la campagne, c'est-à-dire
52:21une ferme où l'on retrouve par exemple ça,
52:23il est reconstitué quelques kilomètres plus loin,
52:25un peu plus profondément
52:27dans la campagne. En tout cas, ce rapport
52:29est une confirmation, la pieuvre
52:31est bien tentaculaire.
52:33Et quelle est par conséquent
52:35la réponse des gendarmes à ce
52:37phénomène d'ampleur dans nos campagnes ?
52:39C'est souvent, et c'est vrai aussi pour les policiers,
52:41d'ailleurs c'est le travail des forces de l'ordre qui révèle
52:43l'ampleur du trafic. Vous savez, ils ont une
52:45idée du nombre de saisies
52:47qu'ils font, c'est-à-dire à
52:49engagement constant, si les saisies
52:51augmentent considérablement, c'est qu'évidemment, le
52:53produit qui circule en France a lui aussi
52:55augmenté considérablement. L'an
52:57dernier, ils ont interpellé 7800 trafiquants
52:59pour 44,2
53:01millions d'avoirs criminels directement
53:03liés au trafic. Donc vous voyez qu'il y a aussi
53:05évidemment beaucoup d'argent déjà en jeu
53:07dans les zones gendarmerie et hors
53:09douane, les gendarmes ont intercepté près de
53:1110 tonnes de résine de cannabis,
53:133,7 tonnes de cocaïne et
53:15230 kilos d'ecstasy
53:17et l'inventivité dans les drogues
53:19est sans limite. Ils ont également saisi
53:212,2 millions de cachets
53:23de drogues de synthèse. On avait parlé
53:25du fait que le pays
53:27était désormais abreuvé de ces drogues
53:29de synthèse toutes plus dangereuses les unes que les autres.
53:31Eh bien 2,2 millions de cachets
53:33pris notamment
53:35dans une prise record au fond de l'Isère,
53:37non loin de Grenoble.
53:39Et il y a également une explosion de la
53:41cannabiculture, on le citait tout à l'heure,
53:43100 000 pieds de cannabis saisis en 2023
53:45et c'est en constante augmentation
53:47notamment ces dernières années,
53:49et on trouve, et la gendarmerie insiste,
53:51on trouve surtout de tout
53:53partout. Donc c'est pas
53:55simplement un débat sur la question de la cannabiculture,
53:57on trouve de tout partout
53:59grâce à ces fameuses opérations de marketing
54:01et le tout est géré par
54:03des nébuleuses qui sont locales, plus
54:05petites et donc encore plus souples que les
54:07gros trafiquants, mais qui par
54:09contre ont importé dans les campagnes la violence.
54:11Un seul chiffre dans le Grand Est qui est très
54:13touché évidemment en raison de la proximité avec les frontières,
54:1532 règlements de comptes répertoriés
54:17par les gendarmes l'année dernière, 4 morts
54:19et le phénomène des jambisations, vous savez
54:21on tire dans les jambes du trafiquant
54:23d'en face, le tout dans des zones,
54:25je ne précise gendarmerie, alors on a un général
54:27de gendarmerie qui conclut avec cette phrase qu'on a entendu
54:29dans la bouche de beaucoup d'autres gens avant lui
54:31les stupéfiants ont pris une ampleur telle qu'ils sont
54:33devenus un facteur de déstabilisation
54:35de notre société. Il est temps
54:37de... il est plus
54:39que temps de réagir.
54:41Merci pour votre regard et pendant ce
54:43temps, Andy Kerbra, le député
54:45qui, voilà,
54:47fait un flagrant délit d'achat de drogue
54:49à un mineur, n'a toujours pas démissionné.
54:51Si c'est un
54:53exemple, en tout cas c'est un mauvais exemple.
54:55Alors je rappelle l'information du soir avant de vous donner
54:57la parole pour la dernière chronique, Emmanuel
54:59Macron est bien arrivé ce soir de
55:01Pologne, il est à l'Elysée en ce moment,
55:03on attendait le nom de Premier ministre ce soir
55:05mais ça sera demain a priori
55:07à suivre bien sûr sur
55:09ces news. Mathieu Bocoté,
55:11c'est une histoire qui passionne les Etats-Unis,
55:13elle est lourde de leçons, je trouve.
55:15En ce moment, c'est celle de Luigi
55:17Mangione, je ne sais pas si je prononce bien,
55:19qui a abattu en pleine
55:21rue à New York, Brian
55:23Thompson, le PDG
55:25de la plus importante société
55:27d'assurance santé privée aux Etats-Unis.
55:29Alors plusieurs à gauche
55:31héroïsent cet homme et même
55:33Nathalie Arthaud qui va même plus loin
55:35et qui... elle dit
55:37que c'est un justicier individuel.
55:39Que comprendre ? On a l'impression que c'est
55:41le symbole de la haine des riches.
55:43Ah oui, je suis d'accord, il y a quelque chose
55:45là-dedans et de la violence extrême de la gauche
55:47radicale. Alors prenons tous les éléments,
55:49nous avons cet homme qui,
55:51qui a 26 ans, Luigi Mangione,
55:53qui abat dans la rue.
55:55Dans la rue, le PDG de cette entreprise,
55:57Brian Thompson, on l'attrape,
55:59il y a une chasse à l'homme,
56:01je précise que Brian Thompson, c'est un homme blanc,
56:03ce n'est pas un détail dans les circonstances,
56:05parce qu'abattre un homme blanc, ça peut être
56:07une action vertueuse, nous ne l'oublions pas dans
56:09l'esprit de certains.
56:11J'en reviens avec quelques détails.
56:13Il est abattu dans la rue, par
56:15Mangione, après une chasse
56:17à l'homme, on le retrouve à 500 kilomètres
56:19de New York, on le découvre,
56:21on a la photo, il y a déjà une espèce
56:23de phénomène d'enthousiasme pour
56:25le bel assassin. Plusieurs disent,
56:27on le voit sur les réseaux sociaux, il est beau.
56:29Et d'un coup, il est presque héroïsé,
56:31parce qu'il est beau. On n'est pas devant une petite crapule
56:33avec des tonnes de boutons au visage,
56:35on est devant un bel assassin. Et le bel assassin,
56:37dès lors, il y a une part romantique
56:39dans tout cela, d'autant qu'on apprend,
56:41dans le discours, qu'il aurait
56:43assassiné Thompson, pour quelle raison?
56:45Pour dénoncer le fait que les sociétés
56:47d'assurance privée ne prendraient pas en charge
56:49suffisamment aux États-Unis les soins
56:51de santé des Américains.
56:53Donc, on présente ça, désormais,
56:55comme un justicier, un justicier
56:57individuel, qui fait
56:59payer les riches, en disant,
57:01un exemple, toi, tu paieras pour
57:03tous les autres. Dans lui-autant, on l'avie.
57:05Absolument, mais brutalement dans la rue.
57:07Et ça traverse l'Atlantique. Et en France,
57:09que nous disent les gens de l'Utouvrière,
57:11de Nathalie Arthaud,
57:13ça c'est l'extrême gauche,
57:15le terme n'est pas abusif dans les circonstances,
57:17je la cite,
57:19« L'assassinat de ce PDG a mis en lumière
57:21la politique criminelle des assurances
57:23qui, pour le profit, condamne à mort
57:25des milliers de malades aux USA,
57:27en refusant de prendre en charge leurs soins.
57:29Mais pour abattre ce système,
57:31il ne faudra plus que l'acte d'un
57:33justicier individuel.
57:35On est quand même ici dans la légitimation
57:37de la violence meurtrière,
57:39en expliquant qu'elle est insuffisante,
57:41elle ne suffit pas, mais c'est un justicier
57:43qui s'exprime, et l'assassinat,
57:45c'est le PDG qui s'en rendait coupable.
57:47La gauche légitimise,
57:49donc, ici, je vous comprends bien,
57:51l'exécution sommaire d'un homme dans la rue.
57:53Absolument, absolument. Au-delà du phénomène
57:55d'enthousiasme débile sur les réseaux sociaux
57:57aux États-Unis, on dit, ah,
57:59on prend presque pour Robin Desbois, c'est étonnant.
58:01Robin Desbois, à la rigueur, prenait pour redistribuer.
58:03Là, il prend la vie.
58:05Donc, on est davantage devant quelque chose
58:07qui ressemble à la bande à Bader.
58:09On est devant quelque chose qui ressemble
58:11aux Brigades Rouges, aux actions directes.
58:13On est devant la légitimation de l'assassinat
58:15de celui qui, par sa situation,
58:17il ne mérite même pas un procès,
58:19il ne mérite même pas une...
58:21Rien du tout. On se permet de l'assassiner
58:23pour des raisons politiques.
58:25Alors, vous me direz, est-ce que c'est nouveau, ça?
58:27Non. Je vais me permettre de citer quelqu'un
58:29d'un journal français et qui nous disait ce qu'il pensait
58:31de la peine de mort pour des raisons politiques.
58:331973, Jean-Paul Sartre,
58:35un entretien avec la revue L'Actuel.
58:37On demande à Sartre,
58:39sans parler de combat de rue ou d'action
58:41à force ouverte, vous restez personnellement
58:43un partisan de la peine de mort politique.
58:45Et je vais vous citer Sartre parce que ça vient
58:47avec ça. Oui, dans un pays
58:49révolutionnaire où la bourgeoisie aurait été
58:51chassée du pouvoir, les bourgeois
58:53qui fomenteraient une émeute ou un complot
58:55mériteraient la peine de mort. Non que
58:57j'aurais la moindre colère contre eux.
58:59Il est naturel que les réactionnaires agissent dans leur propre intérêt.
59:01Mais un régime révolutionnaire
59:03doit se débarrasser d'un certain nombre d'individus
59:05qui le menacent et je ne vois pas d'autre
59:07moyen que la mort. On peut toujours
59:09sortir d'une prison. Les révolutionnaires
59:11de 1793 n'ont probablement
59:13pas assez tué et ainsi
59:15inconsciemment servi un retour à l'ordre
59:17puis la restauration.
59:19Qu'est-ce qu'on est devant ça? On est devant un aveu.
59:21La gauche radicale au fond d'elle-même est pour la
59:23peine de mort, pour peu qu'on l'exerce
59:25contre ceux qu'elle déteste et pour peu qu'elle soit exercée
59:27par des groupes révolutionnaires auxquels on pardonnera
59:29tout, en toutes circonstances, parce
59:31qu'ils ont tué les bonnes personnes au nom des
59:33bonnes raisons. C'est une logique terroriste
59:35et aujourd'hui en France, une figure politique
59:37qui compte s'est permis de légitimer
59:39cette pensée, ce geste terroriste.
59:41Incroyable. Merci beaucoup Mathieu.
59:43Merci Régis. C'était un plaisir de vous
59:45avoir ce soir. Merci Charlotte. Merci
59:47Marc. Excellent suite de programme.
59:49L'heure est pour deux.