Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Enquête d'Esprit sur CNews et Europe 1.
00:04A l'heure où tous les repères fondamentaux ont volé en éclats,
00:07la confession redeviendrait-elle un lieu essentiel,
00:10un thermomètre du combat contre les passions humaines ?
00:13Dans une société qui aspire au fond à la paix et à la véritable libération,
00:18l'enjeu se cacherait-il dans le secret des confessionnaux,
00:21au plus intime de la vie de chacun ?
00:23Dans cette émission, nous plongerons donc au cœur de l'âme humaine,
00:26de ses tourments mais aussi de sa grandeur
00:28et surtout de la possibilité d'être pardonné par Dieu.
00:32Tout cela, bien sûr, avec nos invités,
00:35dans un instant, pour cette émission qui est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
00:52Et pour commencer les informations religieuses de la semaine,
00:54avec vous Éloi Rochebrine, bonjour.
00:56Le Vatican vient de publier les chiffres des catholiques dans le monde.
01:00Le détail avec vous.
01:02Bonjour Aymeric, bonjour à tous.
01:04Les catholiques sont désormais 1,4 milliard selon les chiffres
01:07publiés par le Vatican jeudi dernier,
01:10une hausse de 1,15% par rapport à 2023
01:14qui s'explique notamment par le dynamisme du continent africain
01:18et l'augmentation de son nombre de prêtres.
01:21Le nombre de catholiques en Europe est en quasi-stagnation,
01:24plus 0,2% par rapport à 2023.
01:28Le nombre de catholiques augmente et les persécutions à leur encontre aussi.
01:33Au Nigeria, un séminariste a été assassiné.
01:36Andrew Petter avait 21 ans.
01:38Il a été tué après avoir été enlevé par des hommes en armes le 3 mars dernier.
01:43L'aide à l'Église en détresse, alerte sur l'insécurité galopante dans ce pays d'Afrique
01:48où les chrétiens sont particulièrement visés.
01:50Arnaud Dandinier revient de deux semaines en mission sur place.
01:54Les kidnappeurs ont une sorte de marketing un peu macabre
01:58et donc ils savent que s'ils enlèvent un chrétien,
02:02toute la communauté chrétienne qui est très solidaire
02:06se réunira autour de ce chrétien pour réunir la rançon et la payer.
02:12Sur ces rançons, nous on a vu pas mal de familles, si vous voulez,
02:15qui ont été obligées de vendre tous leurs biens pour payer la rançon
02:19et maintenant vivent dans le total dénuement.
02:21Le kidnapping est en train de devenir un sport national au Nigeria.
02:24Il y a un mot qui est sur toutes les lèvres quand on parle avec les Nigérians là-bas,
02:29c'est les bandits, les bandits, les bandits.
02:32C'est une préoccupation, une espèce de psychose, si vous voulez.
02:35Est-ce qu'on peut prendre cette route ?
02:37Est-ce que cette route est sûre ou est-ce qu'on ne peut pas la prendre ?
02:40Retour en France où un prêtre de 96 ans a été lâchement agressé lundi dernier
02:44dans son presbytère de l'église Saint-Joseph à Cambrai.
02:47Récit de son calvaire, Augustin Donadieu.
02:50Nous sommes le lundi 17 mars dernier,
02:52le vieil homme est à son domicile au presbytère Saint-Joseph de Cambrai
02:56lorsque deux individus s'introduisent chez lui sans aucune empathie, sans aucun honneur.
03:00Ces derniers portent plusieurs coups au visage de l'abbé,
03:03mais il ne s'arrête pas là, il le ligote à une chaise,
03:06il lui scotche un ruban adhésif sur la bouche.
03:09Une fois l'homme âgé neutralisé, les deux individus dérobent plusieurs objets.
03:13Un tableau de chéquier, un calice, c'est les vases sacrés qu'on utilise durant la messe notamment.
03:18Selon Valeurs Actuelles, qui cite l'une de leurs sources policières,
03:21les deux agresseurs parlaient une langue étrangère qui reste à déterminer.
03:25C'est un fidèle de la paroisse qui a découvert l'abbé et qui a alerté les secours.
03:30L'homme de 96 ans, je rappelle son âge puisque c'est très important, a été transporté à l'hôpital.
03:35En état de choc, bien sûr, son pronostic vital n'est pas engagé.
03:39Une enquête pour séquestration, violence aggravée et vol aggravé a été ouverte
03:43et confiée à la division de criminalité territoriale.
03:46Les responsables de cette lâche agression n'ont pour l'heure pas encore été interpellés ni identifiés.
03:52Les catholiques ont fêté mercredi dernier la Saint-Joseph,
03:55une solennité qui célèbre le père adoptif de Jésus, patron de l'église universelle et patron de Bastia en Corse.
04:02Tous les ans, une foule de Bastiais se réunit pour le fêter.
04:05Reportage de Christina Luzzi.
04:09Une rue noire de monde, une ferveur intacte.
04:12Chaque année, la fête de Saint-Joseph rassemble des centaines de fidèles à Bastia.
04:16Figure centrale de la foi insulaire, sa dévotion résonne particulièrement dans notre époque,
04:21comme l'explique le cardinal François Bustillot.
04:24Dans une société où il y a beaucoup de méfiance, on a besoin de retrouver la confiance.
04:29A travers des figures du passé, des figures belles comme Saint-Joseph,
04:33où il se met en route, il fait confiance au Seigneur.
04:36Et pour une société vivant l'enfer de la méfiance, retrouver la confiance, c'était mon honneur.
04:42Une confiance qui se traduit aussi en actes.
04:45François-Louis Carbone, immenuisier du quartier, transforme chaque année son atelier en buvette le temps de la fête,
04:50pour une initiative solidaire.
04:52Depuis 2018, avec un groupe d'amis, on récolte des fonds,
04:58parce que c'est uniquement la buvette qui a permis de restaurer la cloche historique de Saint-Joseph.
05:08Comme l'a souligné le pape François lors de sa visite en Corse,
05:11cette ferveur incarne la piété populaire, un élan sincère du peuple vers le sacré,
05:16où tradition, solidarité et dévotion s'entrelacent avec harmonie.
05:21Et pour terminer, le week-end dernier, la 160ème nuit de prière pour l'unité s'est déroulée,
05:26à Saint-Sulpice, à Paris.
05:28Des centaines de personnes se sont réunies pour prier au programme chapelet, adoration, louanges et messe.
05:34Autre événement marquant de cette soirée, la vénération du manteau de Saint-François d'Assise.
05:39C'est la fin de votre journal.
05:41Emric, c'est à vous pour la suite d'Enquête d'Esprit.
05:44Merci Éloi Rochebrune.
05:45Tout s'acconfesse dans Enquête d'Esprit aujourd'hui.
05:48À quoi sert le sacrement de confession ?
05:50Plus sérieusement, Père Michel Desplanges, bonjour.
05:52Bonjour.
05:53Merci d'être avec nous.
05:54Vous êtes le recteur du sanctuaire Notre-Dame-du-Lau.
05:57C'est dans les Hautes-Alpes.
05:58Et c'est là que la jeune Benoîte Rancurel a bénéficié d'apparitions mariales,
06:03qui ont duré 54 ans.
06:04C'est quand même un record dans l'histoire.
06:06C'était au 17ème siècle.
06:07Et qui est devenu un sanctuaire justement particulièrement dédié à la miséricorde,
06:11au sacrement de réconciliation ou à la confession, comme on l'appelle,
06:14selon ses différents noms.
06:15Vous nous en parlerez.
06:16Avec nous également le père Gaspard Trappelet.
06:18Bonjour mon père.
06:19Bonjour.
06:20Merci d'être avec nous.
06:21Vous êtes le prêtre de la société Jean-Marie Vianney
06:23et auteur d'un petit livre très didactique,
06:26« La joie de la confession »,
06:27publié chez Les Choix Éditions, bien sûr.
06:30Vous nous en parlerez.
06:31Puis Jean-Christophe Perardel est avec nous.
06:32Bonjour.
06:33Bonjour Aymeric.
06:34Vous êtes consultant dans le domaine scolaire,
06:36particulièrement dans l'enseignement privé.
06:38Et vous avez connu un retournement total, on peut le dire,
06:40lors d'une confession sur les routes de Chartres,
06:42lors d'un pèlerinage.
06:43Vous nous raconterez cette expérience.
06:45Et puis bien sûr Véronique Jacquet est avec nous.
06:47Bonjour Véronique.
06:48Bonjour Aymeric.
06:49Bonjour à tous.
06:50On va parler d'une confession,
06:51d'un converti et d'une confession célèbre,
06:53celle de Charles de Foucault, Saint Charles de Foucault.
06:56Alors la confession, justement,
06:58est-ce un sacrement en danger de disparition ?
07:01On peut se poser la question quand on regarde les chiffres,
07:03puisque en 1952, la moitié des catholiques en France
07:08se confessaient au moins une fois par an,
07:09ce que demande l'Église.
07:101974, c'est 29%.
07:13Et 1983, dernier chiffre en date, 14%.
07:16Ce serait encore sans doute moins aujourd'hui.
07:19Première question, Père Krappelet,
07:21pourquoi est-ce que la confession s'est perdue selon vous ?
07:23Il me semble que c'est simplement parce qu'on en parle moins
07:26et que pourtant chez les jeunes,
07:28il y a un enthousiasme extraordinaire pour ce sacrement.
07:30Une fois qu'on a compris que c'est Dieu qui est à l'œuvre
07:32et tout comme à la messe,
07:33le pain et le vin deviennent le corps et le sang du Christ,
07:35dans la confession, Dieu nous refait à neuf.
07:38Et il n'y a rien dans le monde
07:40qui nous permette comme ça d'être rénové,
07:42de repartir.
07:43Donc c'est vraiment pour l'enthousiasme,
07:45l'espérance, ça dynamise.
07:48Et je pense que si on ne le sait pas,
07:50eh bien on n'y va pas,
07:52parce qu'on a un a priori de quelque chose de vieux,
07:56moralisateur.
07:58Et moi j'ai constaté que quand on en parle avec enthousiasme,
08:01eh bien au contraire,
08:02les confessionnaux sont pris d'assaut.
08:04C'est ce qu'on va essayer de voir aujourd'hui.
08:06Père Desplanches, pendant le Covid,
08:07c'était il y a cinq ans très exactement,
08:09des prêtres avaient imaginé,
08:11dans le monde entier,
08:12de confesser les gens qui étaient dans leur voiture
08:14pour respecter les distances de sécurité,
08:17comme on dit.
08:18Est-ce que ça veut dire que cette créativité a montré aussi
08:20que malgré tout ça restait vital ?
08:22Oui, ça a été un phénomène pour un temps.
08:24Mais je pense que ce qui est vital,
08:26c'est notre besoin à tous de nous sentir aimés.
08:29Et le jour où on arrive à dépasser nos peurs
08:34et à déposer dans la confiance le secret de notre vie,
08:38on dépasse nos peurs et on grandit en humanité.
08:42Jean-Christophe Perardel,
08:44il y a un historien, Guillaume Cuchet,
08:46dont la thèse est que la déchristianisation,
08:49la perte du sens de la foi,
08:51est liée aussi à la perte du sens du sacrement de la confession.
08:55C'est votre expérience,
08:57ou en tout cas, votre sentiment également ?
08:59Oui, et je pense que si les personnes
09:02connaissaient ce sacrement,
09:04je pense à nos auditeurs,
09:05à nos spectateurs qui écoutent en ce moment,
09:07c'est d'ailleurs pour ça que je suis là,
09:08pour essayer de les convaincre,
09:10en tout cas pour ceux qui ont du mal,
09:11et c'est normal parce que c'est quelque chose d'humain,
09:14qui fait qu'on y va un petit peu à reculons,
09:16et on n'est pas forcément,
09:18comment on dit, à confesse,
09:20de gaieté de cœur,
09:22parce que forcément on retourne sur soi-même.
09:24Mais ce qui est sûr, c'est que ce sacrement,
09:26s'il était plus connu,
09:27il rendrait certainement les gens beaucoup plus heureux.
09:29On va voir comment,
09:30parce que ce qui est intéressant aussi,
09:32c'est que malgré cette désaffection,
09:34qui est relative mais quand même,
09:36il y a des lieux-ressources en France,
09:38regardez notamment à Saint-Louis-Dantin,
09:40l'église Saint-Louis-Dantin à Paris,
09:42et puis ensuite nous irons également à Notre-Dame-du-Lot,
09:44dont vous êtes le recteur, père des planches,
09:46pour comprendre justement ce qui s'y joue.
09:48Regardez ce reportage signé Loiroche-Brune.
09:53À Saint-Louis-Dantin, la file d'attente est longue
09:56dans le couloir de la Miséricorde.
09:58Même chose dans l'église,
09:59les confessionnaux tournent à plein régime.
10:01Une équipe de prêtres reçoit les fidèles.
10:03Le père Jean-Marc est curé de la paroisse.
10:06Je pense que l'offre crée la demande,
10:08parce que depuis 1969,
10:10ce lieu attire de plus en plus de monde.
10:13Et en permanence, je pense qu'il y a entre
10:15100 et 150 confessions par jour,
10:18avec une trentaine de prêtres qui se relaient
10:20de manière très minutieuse,
10:22et tout un agenda qui est organisé
10:24pour qu'en permanence, il y ait 3-4 prêtres
10:26à l'écoute des gens.
10:28Et ça attire beaucoup de monde, effectivement,
10:29au-delà même du diocèse de Paris.
10:31Dans son confessionnal,
10:32le père Jean-Bernard est à l'écoute.
10:34Chaque personne est invitée à avouer ses péchés
10:36et le prêtre donne le pardon de Dieu.
10:38On a besoin de pouvoir déposer son âme en Dieu,
10:42de pouvoir recevoir cette assurance du pardon,
10:46et de retrouver la pureté de Dieu.
10:49Et c'est une belle expérience pour les gens.
10:51Des gens qui viennent nombreux,
10:52en particulier pendant le carême,
10:54un temps de pénitence.
10:56A la confession, on se cherche une relation avec le Christ,
10:59une relation avec le Seigneur.
11:01On ressort parfois en pleurs.
11:03On sent qu'on a besoin vraiment de ce pardon
11:06pour aussi avancer dans notre vie de chrétien.
11:10Il faut essayer de libérer un peu ses entraves.
11:13Et on en a.
11:15Tout le monde en a.
11:16J'en ai.
11:17Prendre son joue, porter son joue avec lui,
11:20et puis d'échanger son fardeau contre le sien.
11:23C'est un bon programme.
11:24A Saint-Louis-Dantin, le sacrement de réconciliation
11:27est proposé 7 jours sur 7, de 8h à 20h.
11:32Voilà, 150 confessions par jour,
11:34ça doit faire rêver plus d'un curé de paroisse en France, je l'imagine.
11:37Peut-être plusieurs réactions sur ce qui vient d'être dit,
11:40parce que c'est intéressant, je trouve.
11:42Notamment, Jean-Christophe Pérardelle,
11:43on a entendu un des prêtres dire, finalement,
11:46à travers la confession,
11:47on retrouve la pureté du cœur.
11:49C'est ce que vous expérimentez également ?
11:51Ah oui, c'est la grande lessive, comme on pourrait dire.
11:54Alors évidemment, on vient plus ou moins régulièrement.
11:59Ce qui est sûr, c'est que je pense qu'il faut y aller,
12:01essayer de se forcer, en tout cas,
12:03y aller au moins régulièrement, je dirais une fois par mois.
12:06C'est dans la durée que ça se joue ?
12:08Oui, et puis, si à un moment donné,
12:11vous sentez que vous avez vraiment péché
12:14sur un point particulier qui vous pèse d'ailleurs,
12:17en disant, ah oui, là, vraiment, j'ai fait un faux pas,
12:20le danger, c'est d'attendre.
12:23Parce qu'en fait, l'expérience montre que ça se cumule
12:28et que l'un péché en entraîne un autre.
12:31La perte de la grâce fait que, de fait, on décline.
12:35Si j'avais un conseil à donner, c'est de se dire,
12:38j'étais à Saint-Louis-d'Antin, justement, mercredi dernier,
12:42il y avait du monde, effectivement,
12:44et on voit bien qu'à l'occasion d'une fête,
12:46par exemple, comme Saint-Joseph,
12:48c'est aussi un moment, au milieu du carême,
12:50de refaire cette lessive salutaire.
12:53Père Krappelet, on a entendu aussi dans le reportage
12:56qu'il s'agit de se libérer de ses entraves.
12:59C'est un des buts de la confession, selon vous ?
13:02Oui, parce que le but, évidemment, dans la vie,
13:05c'est de vivre de joie, d'amour,
13:07et puis de développer toutes nos capacités.
13:10Le Seigneur nous a donné, on a tous des talents
13:12qui sont à faire fructifier,
13:14et en fait, nos péchés nous referment sur nous-mêmes,
13:17nous rendent tristes.
13:19Le curé d'Ars disait, si j'étais triste,
13:20j'irais tout de suite me confesser.
13:22Et ce que je vois chez tous les jeunes que j'accompagne,
13:24c'est qu'ils repartent dans une dynamique de joie
13:28et de fait, au lieu d'être entravés,
13:31ils dynamisent tout ce qu'ils ont.
13:34C'est un peu comme si Seigneur, chacune de nos vertus,
13:37chacune de nos capacités, de nos dons,
13:39il les nettoie, puis il les rend meilleurs.
13:42Et c'est lui qui fait le travail, finalement.
13:44On va rentrer dans le détail tout à l'heure, bien sûr.
13:46Père Desplanches, est-ce que finalement,
13:48l'exemple de Saint Louis d'Antin
13:50ou de votre sanctuaire Notre-Âme du Lot
13:52montrent qu'à l'heure, malheureusement,
13:54de la désaffection de ce sacrement,
13:56quand on le propose, les gens adhèrent,
13:58les gens viennent, l'offre crée la demande, comme on dit ?
14:01On ne peut en faire le reproche à personne,
14:03les pauvres curés courent partout,
14:05mais les sanctuaires prennent aujourd'hui
14:07une importance capitale
14:09pour les personnes qui cherchent
14:12à relire leur vie,
14:14à repartir dans l'existence
14:17et faire face aux difficultés de l'existence.
14:19Les sanctuaires sont des lieux
14:21où, 7 jours sur 7, 365 jours par an,
14:23il y a quelqu'un qui est là pour vous recevoir.
14:25Je sais qu'au sanctuaire, qui est dans ce magnifique
14:27paysage de montagne derrière vous,
14:29il faut y aller, mais on fait les kilomètres
14:31parce qu'on sait que là,
14:33on pourra être écoutés, entendus
14:35et recevoir cette paix de l'âme
14:37dont on a tellement besoin.
14:39Véronique Jacquet ?
14:41Oui, Père Desplanches, on est dans une société
14:43qui a perdu le sens du péché,
14:45donc ce n'est pas évident pour tout un chacun
14:47de comprendre pourquoi, fondamentalement,
14:49il faut se confesser.
14:51Est-ce que vous avez des gens qui sont loin de l'Église,
14:53Père Desplanches, de venir à Notre-Dame-du-Lot ?
14:55Je crois que très profondément,
14:57de fait, c'est ce que nous rencontrons,
14:59nous avons tous besoin de relire notre vie.
15:01À l'occasion d'un événement,
15:03d'un deuil,
15:05on a besoin de relire sa vie.
15:07Et finalement,
15:09quand on se met à relire
15:11les événements de notre existence,
15:13on découvre
15:15notre pauvreté, nos limites.
15:17En fait, on a besoin de plus.
15:19L'être humain est ainsi fait
15:21pour plus grand.
15:23Et si vous voulez, à l'heure où,
15:25on en parle à la télévision,
15:27où une nouvelle chasse l'autre, où le temps
15:29est complètement bousculé,
15:31pouvoir se poser,
15:33relire les choses
15:35face à la montagne
15:37et enfin goûter la paix,
15:39c'est un cadeau que personne
15:41ne peut vous offrir, personne d'autre que le Seigneur.
15:43Il y a les sanctuaires,
15:45on va revenir sur Notre-Dame-du-Lot dans un instant.
15:47Juste avant, Jean-Christophe Perradel,
15:49vous parlez des pèlerinages,
15:51vous allez nous raconter après la pub
15:53votre expérience, mais est-ce que là aussi
15:55ce sont des lieux, ou en tout cas
15:57des démarches, qui font que
15:59la confession est facilitée,
16:01favorisée ?
16:03Je pense qu'on ne devient pas chrétien tout seul, c'est pas nouveau.
16:05Et de fait,
16:07ces grands rassemblements,
16:09on l'a vu, je me souviens,
16:11quand j'étais jeune, les JMJ de 97,
16:13il y avait eu un renouveau
16:15important
16:17après ces JMJ à Paris.
16:19Et de fait, ces grands rassemblements,
16:21je pense que les prêtres pourraient en témoigner aussi,
16:23sont vraiment,
16:25et je l'ai vécu...
16:27C'est l'effet d'entraînement ?
16:29L'effet d'entraînement, oui, quand vous êtes non-chrétien,
16:31que vous observez ce qu'il y a autour de vous,
16:33qu'est-ce qui fait marcher ces gens,
16:35qu'est-ce qui fait prier ces gens,
16:37cette jeunesse surtout, c'est ça qui marque le plus,
16:39et une ambiance,
16:41et puis surtout,
16:43les pèlerinages particulièrement,
16:45comme vous le disiez pour la confession,
16:47vous avez ce silence
16:49qui revient dans des moments de méditation,
16:51en marchant dans un paysage,
16:53comme on le voit autour de nous,
16:55ça donne envie de venir,
16:57qui vous porte,
16:59et qui vous oblige à rentrer en vous-même.
17:01Le problème du monde, aujourd'hui, c'est le bruit
17:03qui fait que, je demande,
17:05je fais du câté aujourd'hui
17:07à des élèves en apologétique,
17:09et je leur dis,
17:11dites-moi, est-ce qu'il y avait bien du silence
17:13chez vous, quand vous êtes tout seuls,
17:15est-ce qu'il y a du silence ? Mais non, en fait,
17:17ils ont toujours quelque chose, une écoute,
17:19un téléphone ou je ne sais quoi,
17:21et donc le silence, c'est un bien ultra-précieux,
17:23et ce silence, il vous rapproche de Dieu.
17:25Et de l'intériorité aussi, effectivement,
17:27ce que vous disiez. Alors, le sanctuaire Notre-Âme-du-Lot,
17:29Père des Planches,
17:31ça commence avec des apparitions mariales
17:33en 1664, 17e siècle,
17:35donc dans les Hautes-Alpes,
17:37et ça dure 54 ans,
17:39qui est quand même une durée considérable,
17:41et en 1718, une belle dame apparaît à une bergère,
17:43Benoîte, et lui demande
17:45de construire une église pour la conversion
17:47des pêcheurs, donc ça veut dire que ce lieu,
17:49depuis ce moment-là, il est dédié
17:51à la réconciliation, et vous avez d'ailleurs
17:53un registre, je crois, un journal,
17:55qui tient compte
17:57de ces réconciliations
17:59qui ont lieu là-bas ? Bien sûr,
18:01nous avons toujours des déclarations
18:03de grâces, qui sont
18:05remplies par les pèlerins.
18:07Le plus important, c'est que les premières apparitions,
18:09en fait, sont d'abord silencieuses,
18:11et Marie sourit à la bergère.
18:13En fait, c'est d'abord la visite
18:15du sourire du ciel.
18:17Dans une vie extrêmement difficile,
18:19comme au 17e siècle, dans ces pays très pauvres,
18:21eh bien, il y a d'abord cette
18:23douceur du ciel qui est apportée.
18:25Et, quelques mois après,
18:27à la première apparition
18:29à Notre-Dame-du-Lot,
18:31dans une modeste chapelle, la Vierge
18:33dit à Benoîte, j'ai demandé
18:35le lot à mon fils, et il me l'a
18:37accordé pour la conversion du pécheur.
18:39C'est-à-dire que ce lieu,
18:41la Sainte Vierge l'avait désiré,
18:43et le Seigneur le lui a offert.
18:45C'est un cadeau de Jésus à sa mère.
18:47C'est un cadeau de paix, un cadeau
18:49d'un îlot de douceur
18:51et de consolation pour tous ceux qui peinent
18:53au chemin de la vie.
18:55Mais quel est le rôle de Benoîte Rancurel,
18:57je dirais,
18:59à ce moment-là, et encore aujourd'hui ?
19:01C'est d'accompagner, justement,
19:03cette démarche qui n'est pas forcément facile pour tout le monde.
19:05Benoîte n'est pas religieuse,
19:07Benoîte ne sait ni lire, ni écrire, ni compter,
19:09mais toute sa vie va être au service
19:11de la croissance de la grâce des pèlerins
19:13qui monteront là-haut. Toute sa vie va être
19:15d'accompagner
19:17ceux qui montent jusqu'au confessionnal,
19:19de les aider à réaliser
19:21que leur vie est
19:23abîmée, blessée, et qu'ils peuvent
19:25se relever, qu'ils peuvent repartir
19:27dans la vie, que la grâce de leur
19:29baptême peut revivre,
19:31renaître et refleurir, ça va être
19:33son service. Et ces apparitions
19:35vont durer 54 ans, c'est les plus longues
19:37apparitions du monde reconnues
19:39par l'Église, et c'est en France,
19:41et c'est dans nos Alpes. Et là,
19:43ce lieu de consolation, ce lieu
19:45de guérison, ce lieu de réconciliation,
19:47ce lieu béni
19:49depuis 360 ans est fréquenté
19:51par des foules. – On va en reparler, bien sûr.
19:53Père Krappelet, finalement,
19:55cette notion de pardon, elle est,
19:57je dirais, consubstantielle au
19:59christianisme, et elle est présente, omniprésente
20:01peut-être, même, dans toute la Bible.
20:03– Oui, Dieu veut
20:05en permanence nous
20:07réconcilier avec lui. Voilà, l'homme, c'est
20:09Dieu a créé l'homme libre
20:11pour qu'il puisse, bien sûr, aimer,
20:13s'il n'y a pas de liberté, il n'y a pas d'amour,
20:15aimer avec la liberté, on peut faire
20:17un peu n'importe quoi, et Dieu continue
20:19un peu comme des parents face à un adolescent
20:21qui, tout en étant libre,
20:23décide de partir, Dieu n'abandonne pas,
20:25il veut nous réconcilier.
20:27Et c'est ce qu'il fait en Jésus-Christ, en venant,
20:29mourant sur la croix, mourant pour nous.
20:31Et moi, je suis très frappé du fait que,
20:33dès le soir même de la résurrection, Jésus,
20:35première chose qu'il fait,
20:37recevait ce pouvoir,
20:39recevait l'Esprit Saint, recevait ce pouvoir
20:41de pardonner les péchés, donc il donne aux apôtres
20:43cette possibilité de pardonner
20:45les péchés. Il n'y a que Dieu qui peut pardonner les péchés,
20:47mais il donne ce pouvoir
20:49aux évêques et aux prêtres, pour que,
20:51encore aujourd'hui, on puisse recevoir
20:53le pardon des péchés. Et aujourd'hui,
20:55c'est ce qui est,
20:57quand on recherche un retour aux sources,
20:59on veut aller à la base,
21:01d'où vient cette confession de Jésus
21:03lui-même. Ce n'est pas une invention de l'Église,
21:05a posteriori, c'est important de le dire.
21:07Eh oui, c'est un désir de Jésus
21:09qui a dit, remettez les péchés.
21:11Les premiers chrétiens ont bien compris que, pour remettre
21:13les péchés, il fallait qu'ils les connaissent,
21:15donc il fallait qu'on les dise.
21:17Et c'est l'origine de ce sacrement
21:19de la réconciliation. Et puis, on
21:21reviendra peut-être dessus, mais c'est vrai que la
21:23difficulté, c'est qu'on se dit toujours
21:25que va penser le prêtre ? Voilà. Donc ça,
21:27il faut apprivoiser
21:29cette réalité
21:31et se rendre compte que le prêtre
21:33tient la place de Dieu,
21:35c'est-à-dire, tient pas à la place, mais il est
21:37comme Dieu et il se réjouit.
21:39Et plus on revient de loin,
21:41plus le prêtre se réjouit. Comme un médecin
21:43qui arrive à sauver quelqu'un
21:45qui était dans une situation difficile,
21:47eh bien il se réjouit. En rentrant
21:49chez lui le soir, il est tout heureux.
21:51De même, le prêtre se réjouit. C'est pour ça que
21:53j'aime bien dire que plus on dit
21:55des choses graves, plus le prêtre est content,
21:57il se réjouit.
21:59On va voir cela, justement, la confession
22:01mode d'emploi, parce qu'évidemment, ça peut
22:03effrayer, on peut le comprendre, ce n'est pas
22:05une démarche forcément facile, cette
22:07plongée dans l'intime. Vous restez avec nous,
22:09on se retrouve juste après la pub.
22:14De retour dans Enquête d'Esprit, nous parlons
22:16du sacrement de la confession,
22:18comment se confesser, quel est son mode
22:20d'emploi et à quoi ça sert aussi, bien sûr,
22:22ce sacrement un peu délaissé.
22:24Nous sommes avec le père Michel Desplanches,
22:26il est recteur du sanctuaire Notre-Dame-du-Lau,
22:28c'est dans les Hautes-Alpes, qui est
22:30particulièrement dédié à la réconciliation,
22:32avec le père Gaspard Crappelet,
22:34qui est auteur de La Joie de la Confession,
22:36publié chez Yeshoua Éditions,
22:38et puis Jean-Christophe Perardel, qui a connu
22:40un retournement lors d'une confession
22:42sur les routes de Chartres, il nous en parlera,
22:44et puis bien sûr Véronique Jacquier, qui nous
22:46parlera de Charles de Foucault. Charles de Foucault,
22:48un converti, une confession célèbre
22:50dans l'histoire. Alors, quand on parle de confession
22:52aujourd'hui, bien sûr, l'actualité, c'est aussi
22:54que ce sacrement, en tout cas son secret,
22:56est remis en cause, et notamment
22:58aux Etats-Unis récemment,
23:00on se souvient du film
23:02de Hitchcock, La Loi du silence,
23:04où un prêtre était lié par le secret
23:06de la confession, et qui risquait
23:08sa vie, qui a risqué sa vie pour avoir confessé
23:10un assassin, et donc aujourd'hui,
23:12eh bien, notamment lié aux questions
23:14d'abus sexuels, de maltraitance d'enfants,
23:16ce secret est remis en cause
23:18par les pouvoirs publics, aux Etats-Unis,
23:20je le disais, en Australie, mais partout ailleurs aussi.
23:22L'Église, elle, y tient
23:24comme quelque chose d'absolu.
23:26Pourquoi, Père Michel Desplanches, est-ce que
23:28l'Église s'y oppose vraiment fermement ?
23:30L'Église ne fait
23:32pas que s'opposer. L'Église, elle,
23:34constate que l'intimité
23:36aimante
23:38est nécessaire
23:40pour une
23:42croissance de notre humanité.
23:44Ça demande de la pudeur, ça demande de la
23:46retenue, ça demande
23:48aussi,
23:50comment dire, du temps.
23:52Et tout ça
23:54ne peut pas s'exposer.
23:56À l'heure où nous sommes, on s'imagine que la
23:58transparence est la plus grande garantie
24:00de la vérité,
24:02de la paix.
24:04Or, on se rend compte que
24:06si on veut la paix
24:08à l'intérieur et avec les autres,
24:10les choses sont plus nuancées
24:12et il y a besoin de discrétion
24:14dans un monde de bruit,
24:16comme vous le disiez tout à l'heure.
24:18Ils ont besoin de la discrétion et du goût du silence.
24:20C'est important pour la vérité
24:22de notre humanité.
24:24Pourquoi, justement,
24:26cette inviolabilité du secret de la confession ?
24:28En fait, en raison
24:30de l'inviolabilité de la conscience.
24:32Tout le monde est d'accord
24:34pour dire le respect
24:36absolu de la conscience de quelqu'un.
24:38Et là, il s'agit simplement d'un
24:40élargissement de la conscience, c'est-à-dire que pour
24:42élargir sa conscience, on intègre une autre
24:44personne, un témoin de Dieu,
24:46pour pouvoir réfléchir.
24:48Mais c'est inviolable
24:50comme la conscience.
24:52D'ailleurs, si le prêtre pouvait parler,
24:54évidemment, les assassins
24:56et autres ne le diraient pas,
24:58ne diraient pas leur péché.
25:00Donc, on ne résoudrait pas la question.
25:02Au contraire, il me semble, et c'est mon expérience,
25:04le fait que des gens
25:06qui portent quelque chose de lourd
25:08puissent
25:10garantir le secret,
25:12puisque le secret est garanti, le disent.
25:14Ils sont en confiance, ils peuvent le dire.
25:16Et parce qu'ils ont libéré la parole,
25:18on peut les aider.
25:20Et moi, plusieurs fois, il y a eu des personnes comme ça
25:22qui, parce qu'ils l'ont dit, ont fait
25:24ce chemin qui ont permis justement
25:26d'aller faire la vérité, non seulement à l'intérieur,
25:28mais à l'extérieur, d'aller voir les gendarmes.
25:30Tout à fait.
25:32C'est très important. Je crois que c'est très important
25:34de souligner ce que vous venez de dire.
25:36Parce que
25:38quand on a touché à ses limites
25:40et à sa pauvreté,
25:42à ce moment-là, on peut réagir.
25:44On peut rebondir. Mais il faut arriver au fond
25:46de la piscine, quoi.
25:48Véronique Jacquet, pardon.
25:50Oui, c'est parce qu'il y a le secret de la confession
25:52qu'il y a justement quelque chose de sacré
25:54dans la confession. Briser ce secret,
25:56ce serait sacrilège, en quelque sorte, non ?
25:58Père Desplanches.
26:00Dans l'histoire, ça ne s'est pas passé comme ça
26:02tout de suite. Puisque d'abord,
26:04il y avait la discipline du pêcheur public.
26:06Et on traversait la ville
26:08pieds nus, la corde au cou.
26:10Ça, c'était dans les premiers siècles.
26:12Dans les premiers siècles.
26:14Et jusqu'au Moyen-Âge, en fait.
26:16En 1215, c'est au 4e Concile de Latran
26:18que la confession
26:20telle que nous la connaissons
26:22commence à se mettre en place. Mais jusqu'à la fin du Moyen-Âge,
26:24il y a encore des pénitents publics
26:26qui, le mercredi décembre,
26:28sont renvoyés de la communauté
26:30et qui sont réintégrés le jeudi saint,
26:32juste avant la fête de Pâques.
26:34Et souvent avec des pénitences lourdes.
26:36Aujourd'hui,
26:38nous avons besoin
26:40dans notre
26:42monde
26:44très transparent, comme je disais tout à l'heure,
26:46où tout doit être idyllique.
26:48Mais non, la conscience
26:50a besoin de l'intime. Et l'intime
26:52est un besoin aujourd'hui qui est criant.
26:54Alors justement, Jean-Christophe
26:56Perardel, j'aimerais que vous nous racontiez
26:58votre expérience en la matière.
27:00Votre première confession. Vous aviez
27:02alors 24 ans, vous étiez étudiant,
27:04athée, baptisé mais athée,
27:06mais en recherche
27:08intellectuelle, et vous participez donc
27:10à ce pèlerinage de Chartres
27:12à la Pentecôte.
27:14Comment êtes-vous passé
27:16en un instant, quasiment,
27:18de « pour moi la religion, c'est du fanatisme »
27:20à « je vais me confesser ».
27:22C'est quand même pas banal.
27:24Oui.
27:26Alors évidemment, c'est facile d'en parler après.
27:28Je vais essayer de vous raconter la manière
27:30dont ça s'est passé.
27:32Donc j'ai effectivement, par des amis,
27:34été entraîné à venir
27:36sur l'aspect d'ailleurs un petit peu sportif.
27:38Vous voyez, j'étais sportif à l'époque.
27:40Et on me disait « 100 kilomètres pour toi,
27:42c'est facile ».
27:44Et puis ce groupe d'amis, donc vous voyez,
27:46j'étais pas tout seul.
27:48Donc je participe
27:50à ce pèlerinage, je décide
27:52de m'inscrire, et effectivement
27:54c'est après un processus quand même
27:56où je me pose des questions et mon athéisme
27:58commence à être fragile.
28:00Et notamment, je passe d'abord
28:02par des réflexions que j'ai comprises après,
28:04c'est-à-dire sur des questions apologétiques.
28:06La présidence de la foi.
28:08Voilà.
28:10Et donc j'arrive dans ce pèlerinage
28:12qui est quand même assez exceptionnel,
28:14qui continue à être exceptionnel,
28:16avec une foule immense,
28:18et je m'introduis donc
28:20avec les pèlerins au milieu
28:22de ce pèlerinage.
28:24Et les autres ne savaient pas,
28:26dans lequel j'étais, ne savaient pas que j'étais
28:28pas du tout pratiquant.
28:30Et j'allais dire, j'ai fait vie ma vie.
28:32C'est-à-dire que je me suis intégré,
28:34je me suis pris au jeu,
28:36on est pris au jeu, j'ai pris le livret
28:38du pèlerin,
28:40je marche,
28:42je souffre.
28:44Et puis, et surtout
28:46j'entends ses méditations,
28:48ses prières, ses moments de silence,
28:50la nature. Voilà, je pense que c'est vraiment
28:52ce pèlerinage de Chartres que je connais
28:54très bien, eh bien, il est un
28:56lieu de grâce pour finalement
28:58aller vers la confession, qui est de toute façon
29:00un point d'orgue, qui est répété
29:02pendant trois jours à tous les pèlerins.
29:04Et donc, pour la faire
29:06court, d'accord ?
29:08Je vous remercie.
29:10J'ai beaucoup de choses à dire, mais voilà,
29:12je vais aller à l'essentiel.
29:14Je suis donc le lundi
29:16de la Pentecôte, le dernier jour,
29:18évidemment, je voyais tous ces groupes
29:20qui allaient se confesser, etc., j'avais quand même
29:22un peu compris de quoi il en retournait.
29:24J'avais pas la conscience
29:26d'ailleurs de cette question, à l'époque
29:28du secret
29:30de la confession.
29:32J'avais vraiment une confiance absolue
29:34en le prêtre, sans en avoir conscience.
29:36Et donc, je me retrouve
29:38un peu derrière
29:40le chapitre, je marche
29:42et puis finalement, je me fais,
29:44sans le vouloir vraiment, je me retrouve
29:46au niveau du prêtre qui était entre les deux,
29:48et il me prend, il était comme vous mon père,
29:50juste à ma gauche, j'arrive à côté
29:52de lui, et puis il me prend le bras
29:54et il me dit, bon, vous venez vous confesser
29:56mon fils ? Et là, je dois dire,
29:58j'ai pas réfléchi et
30:00j'étais voulu faire ce pèlerinage.
30:02Et en toute liberté, j'ai dit, bah oui.
30:04J'ai dit juste, comme ça, je suis vraiment
30:06désolé, mais moi je me suis jamais
30:08confessé de ma vie. Je sais,
30:10je comprends ce qui va se passer,
30:12mais je ne sais pas du tout faire,
30:14donc je connais aucune prière, voilà, j'étais vraiment un novice.
30:16Et il me dit, mais ne vous inquiétez pas,
30:18voilà, vraiment, il était
30:20quelqu'un de très calme,
30:22de très doux,
30:24et qu'il m'a dit, en marchant,
30:26voilà comment on va faire,
30:28je vais vous poser plein de questions,
30:30et ces questions,
30:32et je pense que vous êtes prêts, je me souviens,
30:34toutes ces questions, vous allez
30:36devoir y répondre en vérité.
30:38Voilà, donc il m'a posé beaucoup de questions,
30:40vous imaginez, donc j'avais quand même
30:4224 ans, j'avais une vie derrière moi,
30:44et j'ai répondu en toute honnêteté,
30:46en toute vérité,
30:48mais vraiment de manière très facile,
30:50vraiment, et à un moment donné,
30:52il me pose une question,
30:54et vraiment il me met la main
30:56sur mon bras, et voilà,
30:58et c'est vrai que les larmes sont venues,
31:00enfin il y a une espèce de retournement,
31:02oui, beaucoup d'émotions, voilà,
31:04le sportif est devenu très fragile,
31:06et à ce moment-là,
31:08il m'a dit, écoutez,
31:10est-ce que vous avez encore autre chose à dire ?
31:12J'ai dit, écoutez, non.
31:14Et à ce moment-là, il me dit, je vais vous donner le sacrement
31:16de l'absolution,
31:18et au moment où
31:20il a dit ce sacrement
31:22avec moi, il continue
31:24à me tenir le bras,
31:26et il m'a donné ce sacrement,
31:28et je peux dire que de ce moment précis,
31:30vraiment,
31:32ça a été une conversion ? Complètement,
31:34et alors ça s'est fait, parce que je m'en suis rendu compte
31:36surtout immédiatement après,
31:38en rejoignant ce chapitre, j'étais vraiment
31:40dans un autre monde, c'est le cas de le dire,
31:42et un sentiment de paix très important,
31:44et depuis ce temps-là,
31:46jamais j'ai douté,
31:48mais vraiment, jamais,
31:50et donc c'est pour ça que j'encourage les gens
31:52qui étaient sceptiques comme moi,
31:54de vraiment se bouger,
31:56j'allais dire, je le dis surtout aussi pour les hommes,
31:58parce que souvent, les hommes, c'est le sein de femme
32:00qui ont vu d'abord le Christ,
32:02les hommes, voilà, ils ont un petit peu leur orgueil,
32:04ils jouent les gros bras, etc.,
32:06et peut-être qu'ils n'ont pas envie,
32:08effectivement, d'entrer dans une église.
32:10Eh bien, je leur conseille de rentrer,
32:12de faire cette prière simple,
32:14« Mon Dieu, si vous existez, faites-vous connaître de moi »,
32:16vraiment au plus profond,
32:18voilà,
32:20et à partir du moment où ils cherchent, ils vont trouver,
32:22c'est sûr, donc voilà.
32:24– Réaction, père Desplanches, merci beaucoup pour votre témoignage.
32:26– C'est important que ce soit au cours d'un pèlerinage,
32:28c'est-à-dire avec d'autres,
32:30parce que dans la formule même d'absolution,
32:32c'est par le ministère de l'Église
32:34qu'ils vous donnent le pardon et la paix,
32:36c'est-à-dire que c'est toujours
32:38le pardon de Dieu passe par l'Église,
32:40passe par une communauté,
32:42passe par une assemblée de prières,
32:44et c'est vrai que dans les pèlerinages,
32:46c'est très fort,
32:48c'est des choses qu'on vit extrêmement fort.
32:50– Mais ça pose aussi une question,
32:52pourquoi est-ce qu'il faut se confesser à un prêtre,
32:54pourquoi on ne peut pas se confesser directement à Dieu,
32:56père Crappelet ?
32:58– Eh bien, en fait, si Dieu l'a voulu,
33:00d'abord on voit chez tous les psychologues
33:02que c'est important de pouvoir dire les choses,
33:04on le dit, et en disant les choses,
33:06on va se pécher et on le pose à extérieur de soi,
33:08donc déjà on respire,
33:10ça fait du bien, déjà rien que ça,
33:12et puis il y a l'objectivité aussi
33:14du pardon de Dieu.
33:16Bien sûr on peut demander pardon à Dieu,
33:18mais on ne sait pas, on n'a pas de nouvelles,
33:20on n'est pas sûr, et ce qui est extraordinaire
33:22dans ce pardon qu'on reçoit,
33:24comme ça vient d'être expliqué,
33:26c'est que le prêtre, qui n'est qu'un pauvre type,
33:28mais qui a reçu ce pouvoir,
33:30au nom de Dieu et au nom de l'Église,
33:32donne ce pardon,
33:34on est pardonnant du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
33:36et on est pardonnant, on a cette objectivité du pardon
33:38qui met dans la joie, c'est pour ça qu'il y a un avant
33:40et un après, c'est que c'est objectif.
33:42Véronique Jacquet.
33:44Le pardon est-il automatique ?
33:46On n'est pas obligé de donner l'absolution ?
33:48Comment ça se passe ?
33:50Si on vous confesse une énormité,
33:52est-ce que vous êtes en droit de dire,
33:54non là ça ne va pas, je ne peux pas vous donner l'absolution ?
33:56Est-ce que Dieu peut tout pardonner ?
33:58Le fameux péché contre le Saint-Esprit,
34:00Jésus dit qu'il ne peut pas être pardonné,
34:02le refus de la conversion,
34:04c'est-à-dire que si on dit les choses pour se vanter
34:06et sans aucun regret,
34:08là, il ne peut pas y avoir de pardon.
34:10Il s'agit de se convertir,
34:12c'est pour ça que l'Esprit-Saint est représenté
34:14par une colombe, parce que la colombe peut
34:16tourner la tête de l'autre côté, c'est ça se convertir,
34:18c'est changer complètement de direction.
34:20Si on refuse de changer de direction,
34:22si on garde ses positions,
34:24évidemment, ce n'est pas possible.
34:26Mais à partir du moment où on regrette
34:28vraiment et on a le désir de réparer,
34:30alors là, Dieu nous ouvre grand les bras,
34:32comme on le voit dans toutes les paraboles.
34:34Alors Véronique, il y a une confession
34:36célèbre dans l'histoire, récente,
34:38c'est celle de Charles de Foucault,
34:40racontez-nous.
34:42Oui, c'est le grand bouleversement de la vie
34:44de Charles de Foucault, une mise à genoux
34:46et une confession renversante.
34:48Alors l'homme, en fait, a eu une vie
34:50très agitée, très débauchée,
34:52il a été orphelin très jeune, il a perdu la foi
34:54à l'adolescence, il a été très indiscipliné
34:56au sein de l'armée, mais il a passé
34:58trois ans au Maroc et il a été marqué
35:00par la foi, la ferveur des musulmans.
35:02Et donc ça ne remplit pas son vie d'intérieur
35:04mais il sent intuitivement que ce qui
35:06lui manque, c'est une relation à Dieu
35:08et donc souvent il répète
35:10« Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous
35:12connaisse », ce que vous avez effectivement
35:14vous aussi connu
35:16M. Perardel. Alors à Paris,
35:18fin octobre 1886,
35:20alors qu'il rentre du Maroc, il a 28 ans,
35:22il se dirige à l'église Saint-Augustin,
35:24il souhaite rencontrer l'abbé
35:26Huvelin, alors première raison
35:28parce que c'est le directeur de conscience de sa cousine
35:30Marie de Bondy, dont il est
35:32très proche, et seconde raison,
35:34c'est le prêtre qui a la réputation
35:36d'un intellectuel,
35:38il est normalien, il est agrégé d'histoire,
35:40le tout Paris catholique se presse
35:42à ses conférences. Donc il voit
35:44l'abbé sortir du confessionnal et il se présente
35:46« Je suis Charles de Foucault,
35:48j'aimerais que vous me parliez de Dieu,
35:50je voudrais avoir des lumières sur lui et sur la foi
35:52catholique ». « Confessez-vous »
35:54lui dit l'abbé Huvelin
35:56« Mais je ne suis pas venu pour ça »
35:58lui dit Charles de Foucault, lui il veut discuter, c'est tout
36:00« Confessez-vous » insiste l'abbé
36:02alors Charles de Foucault comprend qu'il n'aura
36:04de réponse, c'est ça qui est important,
36:06qu'il n'aura de réponse qu'en se mettant
36:08à genoux et il confesse
36:10une vie d'erment et de faute
36:12et l'abbé Huvelin lui donne l'absolution
36:14ensuite il lui donne la communion
36:16et il va accompagner la vocation et le parcours
36:18de sainteté de Charles de Foucault
36:20ce dernier, dix ans de son confesseur
36:22avec le temps il est devenu mon meilleur ami
36:24et il est devenu saint également
36:26puisqu'il a été canonisé récemment
36:28merci beaucoup Véronique, une réaction
36:30peut-être Jean-Christophe Perardelle
36:32parce que sur le fait que justement
36:34le prêtre lui dise « mettez-vous à genoux »
36:36est-ce que le plus dur finalement dans la confession
36:38on parlait de la honte tout à l'heure
36:40n'est pas justement de se mettre à genoux
36:42oui c'est
36:44de faire
36:46cette attitude
36:48d'aller vers le prêtre
36:50et les valises sont lourdes
36:52et parfois elles sont
36:54copieuses
36:56et donc on a du mal à entrer
36:58à se mettre à genoux
37:00et c'est pour ça qu'il y a vraiment ce retour sur soi
37:02c'est un peu comme l'enfant prodigue
37:04qui repart en arrière
37:06donc c'est une parabole de l'évangile
37:08voilà, Benoît XVI
37:10je l'ai découvert après, Benoît XVI disait que s'il y avait eu juste
37:12une parabole
37:14celle-ci est le résumé de la foi catholique
37:16donc avec ce pardon
37:18de l'enfant prodigue
37:20qui est parti avec son héritage
37:22et qui revient
37:24la tête basse parce qu'il a tout perdu
37:26voilà, on se souvient qu'à la fin
37:28de la parabole d'ailleurs c'est le père qui va vers le fils
37:30et non pas l'inverse
37:32et bien c'est ce moment où il dit
37:34j'entre en moi-même
37:36il entra en lui-même
37:38il se dit, il revoit sa vie
37:40effectivement ça c'est difficile
37:42et c'est pour ça que j'ai parlé au tout début
37:44du silence, du pèlerinage etc
37:46de rentrer dans une église
37:48de trouver un moyen pour s'arrêter
37:50on prend le film
37:52à l'envers et on regarde
37:54sa vie et petit à petit la grâce
37:56agira, c'est sûr
37:58père Crappelet puis père Desplanches
38:00je trouve que le moment le plus difficile aussi
38:02quand je demande toujours aux gens
38:04c'est quand même de dire
38:06c'est le fait qu'il y a un prêtre
38:08parce qu'on se dit toujours qu'est-ce qu'il va penser
38:10et alors moi j'aime bien prendre l'exemple du lac de montagne
38:12quand il y a encore le glaçon au milieu du lac
38:14et que l'eau est à 2 degrés
38:16comment faire un plouf ?
38:18on prend de l'eau, on se la met sur la nuque
38:20et ensuite on y va
38:22au niveau du prêtre, j'aime bien
38:24ce que font beaucoup de jeunes en disant
38:26c'est difficile pour moi
38:28je vais commencer par le plus difficile
38:30ou plus audacieux, un étudiant qui m'avait dit
38:32ce que je vais vous dire est grave
38:34je le sais, donc c'est pas la peine
38:36de me faire la morale
38:38et après on peut y aller
38:40le plus difficile c'est ça, c'est de se lancer
38:42il se passe, père Desplanges, techniquement
38:44lors d'une confession, est-ce que
38:46véritablement on peut dire que les péchés
38:48disparaissent ?
38:50techniquement, je ne sais pas si c'est technique
38:52mais ce que je sais
38:54c'est ce qui se passe
38:56ce qui se passe
38:58c'est dans la foi
39:00c'est que la grâce qu'on a reçue au baptême
39:02c'est-à-dire le don de l'amour
39:04le don de la foi
39:06le don d'espérer que le Seigneur
39:08a mis dans notre cœur le jour de notre baptême
39:10tout cela peut s'épanouir
39:12et fleurir comme un homme en Dieu
39:14au printemps, puisque vous le voyez
39:16derrière moi, et bien oui
39:18au cœur de l'hiver, alors que la neige
39:20est encore sur les montagnes
39:22le printemps peut faire surgir
39:24les plus belles fleurs
39:26ça, techniquement
39:28si vous voulez, en donnant
39:30l'absolution
39:32le prêtre permet à la grâce
39:34de reverdir
39:36et ça c'est rare dans le monde
39:38c'est pas un retour en arrière
39:40c'est pas un retour en arrière
39:42c'est un saut en avant
39:44c'est un saut d'espérance
39:46et de joie
39:48qui est offerte
39:50et ça c'est très important
39:52parce qu'on reste sur nos regrets
39:54sur nos mémoires, le mal qu'on a fait
39:56mais c'est demain qui compte
39:58c'est l'avenir qui compte
40:00et ce qui est en cause dans ce sacrement
40:02c'est une vie meilleure
40:04et ça c'est ce que nous souhaitons tous
40:06il y a quelques minutes qui nous restent
40:08avant la fin de cette émission
40:10j'aimerais qu'on s'interroge parce que
40:12le titre de votre ouvrage s'appelle
40:14La joie de la confession
40:16et c'est vrai que c'est deux termes
40:18qu'on n'associerait pas forcément spontanément
40:20expliquez-nous pourquoi de votre point de vue
40:22la confession est une joie
40:24d'ailleurs le pape François parle de ce sacrement de la joie
40:26d'abord joie de Dieu
40:28parce que Dieu dit qu'il y a plus de joie
40:30pour un pécheur qui revient vers lui
40:32que pour 99 juges qui n'ont pas besoin de confession
40:34on se réjouit énormément parce qu'il nous aime
40:36et qu'on revient vers lui
40:38et quand on aime quelqu'un
40:40ça c'est la première chose, joie de Dieu
40:42il y a la joie du prêtre, moi j'aime beaucoup le dire
40:44les prêtres
40:46on se dit
40:48à quoi je sers quelques fois
40:50mais quand on sert
40:52à remettre les gens dans la joie
40:54dans ce qu'ils sont vraiment pour porter des fruits
40:56c'est pour ça qu'on se réjouit
40:58et souvent je me dis
41:00pour remonter le moral d'un prêtre
41:02il fallait se confesser
41:04et puis joie de celui qui se confesse
41:06parce que comme on l'a bien dit
41:08on repart
41:10à l'aventure
41:12on était un peu déprimé, abattu
41:14et là on repart à neuf
41:16et la troisième joie, ce sont les autres
41:18et ça, toute âme qui s'élève
41:20élève le monde
41:22de fait
41:24un jour un fiancé
41:26je discute avec lui et je lui dis
41:28j'ai une bonne idée de cadeau
41:30c'est que tu ailles te confesser
41:32et de fait
41:34il l'a fait
41:36le fait que soi-même
41:38en se retrouvant en paix
41:40et rayonnant et joyeux
41:42ça attire tout le monde vers le haut
41:44et moi dans les camps je propose
41:46au départ je proposais le sacrement de la confession
41:48à la fin d'un camp
41:50parce qu'il fallait le temps de se préparer
41:52comme à la fin d'un pèlerinage
41:54et bien ensuite je me suis mis à le proposer
41:56dès le deuxième jour
41:58et c'est assez extraordinaire
42:00comment on apporte la joie
42:02aussi aux autres à travers ce sacrement
42:04ça veut dire aussi père Desplanches
42:06que finalement ce sacrement de la confession
42:08ça se joue dans l'intime et ça rejaillit
42:10sur toute la société
42:12c'est très important parce que nous sommes accablés
42:14de mauvaises nouvelles, d'angoisse, de peur
42:16de catastrophes
42:18et on a l'impression d'être vraiment
42:20écrasé par le poids du mal
42:22et chaque conversion
42:24chaque petit pas qui nous fait
42:26progresser dans l'amour
42:28fait relever le niveau de tous
42:30spirituellement c'est ça, c'est la communion des saints
42:32nous sommes solidaires
42:34dans le péché mais nous sommes solidaires dans la grâce
42:36c'est à dire que ça fait remonter
42:38le niveau de tout le monde et il ne faut pas avoir peur
42:40de faire remonter le niveau de tout le monde en ce moment
42:42Jean-Christophe Perardel
42:44oui juste
42:46quand mon épouse sent que
42:48je suis agaçant
42:50je comprends qu'il faut que j'y aille
42:52que ça remet les choses
42:54dans le cadre et tout le monde en profite
42:56vous y allez régulièrement ?
42:58parce que l'église demande une fois par an
43:00mais est-ce que c'est suffisant ?
43:02je pense que c'est le service minimum
43:04après évidemment
43:06je m'adresse surtout à des personnes
43:08qui sont loin et peut-être qui hésitent
43:10ça peut leur paraître difficile
43:12de se dire qu'on va enchaîner, que ça va être compliqué
43:14l'important c'est de mettre le premier pas
43:16et le premier pas
43:18dans un confessionnal fera qu'il y en aura
43:20beaucoup d'autres parce qu'effectivement on aura trouvé
43:22la joie et ce nouveau départ
43:24comme vous l'avez si bien exprimé
43:26pour la suite
43:28est-ce que finalement on ne dit pas toujours la même chose ?
43:30à quoi ça sert ?
43:32je m'intéresse beaucoup là-dessus
43:34parce qu'on ne dit jamais la même chose
43:36puisque un acte, un péché
43:38c'est un acte qu'on a fait, on croit que c'est une théorie
43:40mais non c'est un acte que j'ai fait dans le temps
43:42et ça c'est unique
43:44et c'est pourquoi je trouve que
43:46quand on se confesse il ne faudrait pas être trop général
43:48si on dit simplement un truc général
43:50je suis orgueilleux, le prêtre peut dire moi aussi
43:52tout le monde peut dire moi aussi
43:54alors que si je dis
43:56j'ai laissé traîner
43:58mon devoir de maths
44:00j'ai eu 20 sur 20, j'ai laissé traîner sur mon bureau
44:02pendant 15 jours
44:04là c'est précis
44:06et on ne refait jamais la même chose
44:08merci beaucoup
44:10ce sera le mot de la fin, je renvoie à votre livre
44:12La joie de la confession aux éditions Yeshua
44:14et puis votre dernier livre
44:16Libre pour aimer en vérité
44:18dans un autre domaine
44:20merci au père des planches
44:22donc il faut aller au sanctuaire du lot dans les Hautes-Alpes
44:24et souvenons-nous que
44:26un prêtre c'est toujours une chance pour les autres
44:28merci beaucoup Jean-Christophe Perdel
44:30pour votre témoignage
44:32merci à Véronique
44:34il faut renvoyer aussi sur une lecture de France Catholique
44:36oui bien sûr avec sa une
44:38Comment sauver nos clochers
44:40on vous raconte les bonnes idées
44:42pour faire vivre les églises
44:44et non pour ça les détruire
44:47merci beaucoup Véronique
44:49merci Aurélie Lucano et aux équipes techniques de CNews
44:51la semaine prochaine dans Enquête d'Esprit
44:53nous parlerons de l'itinéraire étonnant
44:55du père Pierre de Porcaro
44:57qui a été interné dans les camps
44:59pendant la seconde guerre mondiale
45:01et à travers son exemple c'est l'église aussi
45:03dans cet enfer des camps
45:05que nous vous raconterons
45:07merci d'avoir été à l'écoute
45:09et à la semaine prochaine