Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE
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00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour Enquête d'Esprit.
00:04 Quatre mois après les émeutes du début de l'été, les médias s'interrogent.
00:08 La faute est-elle attribuée au manque de père chez les jeunes fauteurs de troubles, des ados,
00:13 pour la plupart qui étaient dehors en pleine nuit ?
00:15 Mais il est vrai aussi que la paternité a mauvaise presse, et ce depuis bien longtemps.
00:19 Et même dans le domaine spirituel, pourtant une figure centrale de la foi chrétienne,
00:24 Dieu le Père serait le grand absent, en apparence en tout cas.
00:27 Mais de quoi parle-t-on ? Un père fouettard, ou bien faut-il changer de regard sur Dieu et l'appeler Papa ?
00:33 Quant à la fraternité, elle est employée à toutes les sauces, mais on oublie que sans père, il n'y aurait pas de frère.
00:38 Tout cela, nous en parlons aujourd'hui dans Enquête d'Esprit avec nos invités,
00:42 un curé de paroisse à Paris, l'abbé Philippe de Mestre, qui accompagne les pères de famille,
00:46 et puis un religieux carme, le frère Didier-Marie Gollet,
00:49 qui a beaucoup étudié la figure de Sainte-Thérèse d'Elysieu et son abandon à Dieu le Père, justement.
00:54 Et puis Stephen Gunnell sera avec nous également, auteur-réalisateur,
00:57 qui a vécu une expérience de conversion à la miséricorde du Père.
01:01 Et puis, vous le savez, cette émission est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
01:06 On en parle donc tout de suite après les infos de Somaïa Labidi.
01:22 Bonjour Somaïa, et on commence par parler avec vous de la future loi sur l'avortement
01:26 qui sera dans la Constitution et évidemment la réaction de l'Église catholique.
01:30 Absolument, Henrik, vive réaction du côté des évêques de France, réunis cette semaine à Lourdes.
01:35 C'est le cas de Mgr Ayer, évêque de Bayonne, écoutez.
01:39 Mais c'est encore légaliser un peu plus le crime abominable,
01:46 comme l'a rappelé le Concile Vatican II, de l'avortement ou de l'infanticide.
01:51 Les catholiques ne peuvent pas accepter ça.
01:54 C'est une violence contre les enfants à naître, qui sont les plus vulnérables,
01:58 les plus innocents, qui sont discriminés par la Constitution.
02:03 Ce qui est impossible, puisque la Constitution est là pour garantir l'appartenance à une nation
02:09 et dans laquelle nous sommes nécessairement tous solidaires.
02:13 Les chefs religieux sont aussi vent debout contre la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté.
02:19 Au cœur de la vie, un documentaire sur le sujet va être diffusé sur C8.
02:24 Pour son producteur Bernard de la Villardière, l'euthanasie serait source de profondes inégalités.
02:30 Je pense que cette loi, sous couvert de progressisme, risque d'introduire une autre inégalité
02:36 dans une société qui est malade de l'individualisme, de la solitude, d'une déperdition du lien social
02:44 et qui va faire que le malade va se retrouver isolé face au corps médical, face à l'hôpital,
02:49 face parfois à une famille qui n'en peut plus, face aussi aux contraintes budgétaires.
02:54 Parce que, comme vous le savez, c'est en fin de vie qu'on coûte très cher à la sécurité sociale.
02:59 Et donc je crains que finalement cette possibilité ne devienne un impératif plus ou moins diffus
03:06 auprès des gens qui sont en fin de vie.
03:09 La statue de la Vierge de la Flotte en Grey a été déboulonnée de l'espace public en début de semaine
03:15 suite à la décision du Conseil d'État.
03:17 La mobilisation de l'association Touche pas à ma statue n'aura pas suffi.
03:21 La mairie cherche désormais un repreneur.
03:24 Le récit d'Éloi Rochebrune.
03:26 Notre-Dame n'est plus sur son socle, disparue de l'espace public.
03:31 Pourtant le combat continue pour l'association Touche pas à ma statue.
03:35 Le week-end dernier, ses défenseurs du patrimoine avaient enchaîné la Sainte Vierge.
03:39 Ses chaînes avaient ensuite été fixées au sol grâce à du béton.
03:42 La statue, le Conseil d'État a demandé à ce qu'elle soit retirée.
03:46 Et en signe de protestation, on est allé à l'essence du problème,
03:50 le fait de pouvoir la retirer.
03:52 Et on s'est dit qu'en ajoutant une chaîne, un peu de béton,
03:54 ça allait rendre un peu difficile cette tâche.
03:56 Ça aura au moins permis à cette statue de ne pas être déboulonnée dans l'oubli.
04:00 Et ça permettra à tout le monde d'entendre parler de celle-ci avant qu'elle aille ailleurs.
04:04 Une action symbolique qui n'aura pas empêché les services communaux de la retirer deux jours plus tard,
04:09 mettant un terme à presque deux ans de batailles juridiques entre la mairie
04:13 et une association de défense de la laïcité.
04:15 On se retrouve aujourd'hui avec des gens qui,
04:18 aux cris de laïcité, aux cris de lutte contre le racisme,
04:22 aux cris de plein de choses, vont demander à oublier notre passé,
04:26 à détruire notre passé, notre culture, notre civilisation, notre religion,
04:30 toutes ces choses qui font la France.
04:32 La mairie de La Flotte en recherche maintenant un repreneur.
04:35 Les membres de l'association Touche pas à ma statue souhaitent donc la racheter
04:39 pour selon eux défendre la culture française.
04:42 Et puis on termine ce journal avec cette exposition du trésor de Notre-Dame
04:47 dans les galeries du Louvre.
04:48 Plus d'une centaine d'oeuvres sont à découvrir.
04:51 Plongée dans cette divine exposition avec Louis Lallement.
04:55 Ce reliquaire de la couronne d'épines du Christ aurait pu ne jamais être exposé.
05:00 Il fait partie du trésor sauvé par les pompiers lors de l'incendie de Notre-Dame
05:05 en avril 2019.
05:06 Dans les couloirs du Louvre, plus de 120 oeuvres nous font remonter le temps
05:10 jusqu'au Moyen-Âge.
05:12 Le trésor, il faut comprendre qu'il a été fondu sous la révolution en 1792.
05:18 Pour la période antérieure à la révolution, le défi de l'exposition
05:22 était de réussir à évoquer ce trésor à travers des gravures, des tableaux,
05:28 des manuscrits.
05:29 Autre objet phare, cette couronne commandée par Napoléon
05:32 pour son sacre à Notre-Dame.
05:34 Le reste du trésor, on le doit en grande partie à Eugène Viollet-le-Duc,
05:38 architecte du Second Empire.
05:40 C'est surtout sous le Second Empire, à partir du moment où Notre-Dame
05:44 est restaurée et la Sarek Christi reconstruite par Viollet-le-Duc,
05:47 qu'un nouveau trésor, en harmonie avec le style de l'architecture, voit le jour.
05:54 C'est à ce moment-là que Viollet-le-Duc dessine des objets très spectaculaires
05:58 qui sont présents dans l'exposition, comme cette ostensoire exposition
06:02 qu'on peut voir à ma gauche, ou des reliquaires d'un style gothique
06:07 en harmonie avec la cathédrale.
06:09 L'exposition est ouverte au public jusqu'au 29 janvier.
06:13 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
06:16 Tout de suite, votre émission Enquête d'Esprit avec Emeric Pourbet et ses invités.
06:20 Merci beaucoup, Somaya.
06:22 Pourquoi est-ce important aujourd'hui particulièrement de retrouver
06:25 la figure de Dieu comme Père ?
06:27 On en parle aujourd'hui dans Enquête d'Esprit avec le frère Didier-Marie Gollet.
06:31 Bonjour. - Bonjour.
06:32 Merci d'être avec nous.
06:33 Vous êtes religieux de l'ordre des Carmes, ancien provincial de France,
06:36 ancien prieur à Lisieux, auteur d'un ouvrage spirituel sur la prière du Notre-Père.
06:42 On en parlera.
06:43 Ça s'appelle "Quand vous priez, dites..."
06:45 Trois petits points.
06:46 "...dites Notre-Père", bien sûr, aux éditions du Carmel.
06:48 Et puis la figure de Sainte-Thérèse de Lisieux vous marque aussi beaucoup,
06:51 notamment dans cette relation avec Dieu le Père.
06:55 On en parlera.
06:56 Avec nous également l'abbé Philippe de Mestre.
06:58 Bonjour, merci d'être avec nous.
06:59 Vous êtes curé de la paroi Saint-André de l'Europe à Paris.
07:02 Vous avez accompagné beaucoup de pèlerinages de pères de famille
07:05 et donc réfléchi à cette question de la paternité.
07:08 Vous avez publié notamment cet ouvrage "La voix des hommes,
07:11 de l'adolescence à la paternité, une quête du masculin".
07:14 C'est publié chez Arteges.
07:16 Et puis avec nous également Stephen Gunnell.
07:18 Bonjour, merci d'être avec nous.
07:19 Emeric.
07:20 Vous êtes auteur-réalisateur et vous sortez en ce moment même
07:25 une seule chaire pour une vraie libération sexuelle.
07:28 C'est la vision chrétienne de la sexualité,
07:31 produit par Crea Filmmakers en coproduction avec KTO et Sage.
07:36 Et vous avez aussi, vous nous le raconterez,
07:38 une expérience de conversion à la miséricorde du Père justement.
07:43 Et c'est très important.
07:44 Alors, première question et premier constat que l'on peut faire.
07:48 En tout cas, c'est une question que je vous pose, Père Philippe de Mestre.
07:51 Est-ce qu'aujourd'hui la paternité est une réalité abîmée ?
07:54 Abîmée peut-être depuis 200 ans, si l'on en croit en tout cas Balzac.
07:59 Balzac qui disait "En coupant la tête à Louis XVI,
08:02 la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille".
08:05 On pourrait citer Freud aussi, "Il faut tuer le père".
08:08 Bref, il y a toute une littérature jusqu'à aujourd'hui
08:11 qui révèle finalement cette crise de la paternité.
08:14 Oui, on peut se demander si le programme de la modernité,
08:16 ça n'a pas été justement de régler son compte à la figure du père.
08:20 Alors après, c'est aussi une histoire vieille comme l'humanité
08:23 parce qu'on pourrait relire l'histoire du péché originel
08:26 comme l'histoire du père nié.
08:29 Vous savez, c'est Jésus qui fait le plus beau commentaire
08:34 du péché originel avec l'histoire de l'enfant prodigue.
08:38 L'enfant prodigue qui dit à son père
08:40 "Donne-moi la part d'héritage qui me revient".
08:43 C'est-à-dire, je prends l'héritage qui vient, je prends la création,
08:46 je prends le monde, mais je ne veux plus avoir de relation avec toi.
08:50 Normalement, l'héritage, on le reçoit après la mort du père.
08:53 Donc j'anticipe la mort du père.
08:55 Et donc, on a la première histoire dont Jésus nous parle
08:58 d'une rupture de l'alliance filiale.
09:02 Et d'ailleurs, c'est intéressant parce que la fin de la parabole
09:04 nous dit que l'autre, vous savez, l'autre fils aîné,
09:08 lui vivait dans la maison du père, mais comme un étranger avec son père.
09:12 Et du coup, il y a un problème
09:15 et c'est peut-être ce problème que Jésus vient résoudre.
09:18 C'est pour ça qu'il est venu sur Terre, c'est pour rétablir
09:20 la relation filiale qui était abîmée.
09:22 On va voir cela bien sûr.
09:24 Steven Guenel, vous, vous avez eu d'abord un père qui était...
09:28 Les relations naturelles, je dirais, de père à fils,
09:31 ne sont pas toujours simples.
09:32 Ça a été votre cas avec un père copain.
09:35 Est-ce que vous constatez vous-même aujourd'hui que vous êtes père de famille ?
09:39 Ces limites de la paternité humaine, justement.
09:42 C'est un quotidien pour moi.
09:44 On est confronté à nos limites dans la mesure où on n'est jamais suffisamment père.
09:49 Et nos enfants me font être père aussi,
09:54 et apprendre à être père.
09:56 Et pour ça, j'ai besoin d'un repère, justement,
09:59 pour essayer toujours de me reconvertir et de rester dans les clous,
10:03 faire ce qu'il faut, être bienveillant, présent,
10:05 un petit peu tout le contraire de ce que je n'ai pas reçu
10:08 quand j'étais plus jeune, en effet, avec ce papa artiste,
10:12 pigeon voyageur, et qui, une fois de temps en temps,
10:15 venait par-ci, par-là, et me disait "moi, je ne suis pas ton papa, je suis ton copain".
10:19 Donc c'était difficile, après, en effet, moi, par rapport à la figure paternelle,
10:23 de me construire.
10:24 Et ça a été l'objet de nombreuses souffrances au cours de mon existence, de ma jeunesse.
10:30 Mais aujourd'hui, grâce au mariage, mon épouse,
10:33 avec qui je ne fais qu'une seule chaire, en tout cas on s'efforce,
10:36 me munifie, en fait.
10:38 Et en effet, après, il y a la conversion, la foi,
10:41 et tout ça, m'essayer de me rétablir et de me construire,
10:44 en tant qu'homme, donc en tant qu'époux, en tant que père,
10:47 et en tant que moi-même, en fait.
10:49 C'est vrai que ça correspond aussi, sans doute, à une période,
10:52 celle des années 68-70, j'aurais cité Jacques Brel,
10:56 c'est assez éloquent, qui dit "la paternité n'existe pas,
10:59 c'est une vue de l'esprit, il est pratiquement impossible
11:02 d'établir un dialogue véritable avec ses enfants".
11:04 C'est quand même assez fort.
11:05 Didier m'a rigolé, heureusement, il y a des exceptions.
11:07 C'est le cas notamment de Thérèse de Lisieux.
11:10 Là, on est à la fin du 19e siècle.
11:11 On est à la fin du 19e siècle, et on a une fille qui va être aimée
11:16 de son père et de sa mère, et qui va avoir, dans la figure
11:19 de son père, un merveilleux exemple.
11:21 Elle dit souvent que quand elle voulait voir comment prier les saints,
11:25 elle regardait son père.
11:27 Mais en fait, elle appellera d'ailleurs, à la fin de sa vie,
11:30 "le bon Dieu, papa le bon Dieu", un peu en référence à son Louis,
11:34 à son roi, qu'elle aimait tant et qu'il aimait tant.
11:38 Il y a vraiment une circulation d'amour entre elle et son père
11:41 qui lui donne cette vision de la paternité qui est très intéressante.
11:46 - Cependant, Père Philippe de Maître, est-ce qu'on peut totalement
11:48 décalquer cette paternité humaine, avec ses limites, on vient de le voir,
11:51 avec la paternité divine, ou est-ce qu'il y a des différences ?
11:55 - Il y a une différence fondamentale, c'est qu'on n'est pas Dieu le Père,
11:59 et il n'y a qu'un seul Père.
12:00 Vous savez, Jésus dit à un moment, "N'appelez personne père sur terre".
12:03 Parce que vous n'avez qu'un seul Père, votre Père qui est dans les cieux.
12:07 Alors pourquoi est-ce qu'on appelle encore son papa, papa, ou monsieur l'abbé,
12:11 ou mon père ? Justement parce qu'il y a une source, la paternité de Dieu,
12:16 et il y a des canalisations, si j'ose dire, donc il y en a qui montrent
12:19 la direction du Père, et comme souvent, quand on montre la direction du Père,
12:23 le Père charnel, le Père spirituel, eh bien on le trahit en même temps.
12:28 Et c'est tout le travail de la conversion, c'est de passer de l'image que j'ai du Père,
12:34 qui est forcément blessé, alors il y a le Père copain,
12:37 alors le Père copain, ça me renvoie à une image de Dieu, bon, sympa, quoi,
12:41 mais impuissant, quoi. - Un peu débonnaire.
12:43 - Oui, celui comme monsieur et fille, moi je ne peux pas imaginer que Dieu me regarde.
12:48 La parole de Jésus qui dit "Même les cheveux de votre tête sont comptés",
12:52 je ne peux pas imaginer puisque mon papa ne m'a jamais vraiment regardé.
12:56 Alors il y a le Père fouetard, comme vous dites, c'est un peu moins fréquent aujourd'hui,
13:00 mais en fait tout ça, ça a brouillé notre image, comme si on avait,
13:04 il y avait au plus profond du cœur humain, une soif, un désir de rencontrer le Père.
13:09 "Montre-nous le Père, cela nous suffit", c'est l'apôtre Philippe qui dit ça,
13:13 enfin il n'y tient plus, quoi, ça fait trois ans que Jésus leur parle du Père,
13:16 et il dit "Maintenant montre-nous le Père, cela nous suffit".
13:19 - Et Jésus est venu pour cela, on peut le dire, frère Didier m'a rigolé.
13:22 - Oui, tout à fait, il est venu pour nous conduire au Père, et ça c'est quelque chose de fondamental.
13:28 Jésus ne nous attire pas à lui-même, mais il est là pour que nous devenions fils du Père,
13:34 dans le fils unique qu'est le Christ, et ça c'est extraordinaire.
13:38 - Cette paternité de Dieu, est-ce une spécificité chrétienne ?
13:42 On pourrait avoir tendance à le penser, mais écoutez, on va entendre le rabbin de Neuilly,
13:48 Michael Azoulay, qui nous parle de la relation au Père dans la Torah du judaïsme.
13:53 - On a une prière très connue par exemple, qui s'appelle "Avi no malkeinu",
13:57 qui veut dire "Notre Père, notre Roi", et donc ça définit déjà deux types de relations différentes,
14:03 c'est-à-dire que vous avez notre Père, donc c'est la relation de l'amour inconditionnel
14:08 d'un Père vis-à-vis de son fils, de son enfant, mais en même temps il y a aussi la notion de Roi,
14:12 qui renvoie quand même à la notion de justice, ça veut dire qu'on est quand même redevable à Dieu
14:17 d'un certain comportement, et c'est pas parce que des fois avec le Père,
14:21 on peut se permettre une certaine privauté, une familiarité, mais c'est quand même notre Roi aussi,
14:26 donc ça met une distance aussi nécessaire, et c'est propre au judaïsme d'ailleurs,
14:30 d'avoir cette relation à la fois d'amour, mais aussi de rigueur, et d'ailleurs le Père c'est aussi ça,
14:35 parce qu'un Père c'est aussi l'amour, mais c'est aussi la loi, c'est celui qui pose un cadre,
14:40 qui pose des limites dans sa famille au niveau des enfants.
14:44 Une réaction là-dessus, les uns les autres ?
14:47 Moi j'ai l'image qui me vient déjà depuis un petit moment, quand on prépare cette émission,
14:52 vous m'avez contacté, on en revient d'ailleurs à cette jolie image de la création d'Adam,
14:58 au péché originel en fait, il y a une fracture, il y a une séparation due au péché,
15:04 le premier réflexe d'Adam c'est de se tailler, c'est de se planquer,
15:08 donc de couper la relation avec le Père, parce que la honte, parce que la tristesse,
15:12 parce que le malaise, réaction du Père, réaction de Dieu, premier cri de Dieu,
15:18 dans la parole de Père, "Mon fils où es-tu ? Adam où es-tu ? Ma création où es-tu ?"
15:26 Et on entend, quand on fait horizon cette lecture, on entend Dieu qui crie comme un Père
15:32 qui cherche désespérément son fils en fait, et c'est ce qu'il fait depuis après les siècles et des siècles,
15:37 jusqu'à ce que Jésus arrive et nous permette de revivre cette communion, cette union,
15:42 Saint Paul le dira plus tard dans ses lettres aux Ephésiens, chapitre 2, verset 3,
15:47 "Par lui nous avons libre accès au Père, dans un même esprit."
15:52 Père Philippe de Maestre.
15:53 Oui c'est vrai que le cri de Dieu le Père, c'est pas "Adam qu'as-tu fait ? Je t'ai vu, qu'as-tu fait ?"
16:00 C'est "Adam où es-tu ?"
16:01 Pour le punir.
16:02 C'est ça ?
16:03 Pour le punir.
16:04 En fait il dit "Adam où es-tu ? Moi ce que je veux c'est un coeur à coeur avec mon fils."
16:09 Et la première réaction d'Adam c'est la honte. La honte c'est-à-dire qu'on se cache du Père.
16:15 Et il y a cette parole que tu puisses citer d'Ephésiens, il y a aussi Hébreux qui dit
16:20 "Nous pouvons nous avancer avec assurance vers le trône de la gloire de Dieu."
16:24 Donc vaincre en fait le mal le plus profond qui est dans le cœur de l'homme, la peur de Dieu comme Père.
16:31 C'est très paradoxal, à la fois j'aspire du plus profond de mon être à la révélation d'une paternité,
16:36 c'est même pas seulement la révélation intellectuelle, c'est l'expérience d'une relation paternelle,
16:41 et en même temps j'en ai peur. J'en ai peur au plus profond de moi-même.
16:45 Et pour finir et conclure un peu justement par rapport à l'expérience vécue et toutes les expériences qu'on filme
16:51 depuis des années avec mon épouse à travers nos films, ce qui permet de faire dissoudre en nous,
16:55 de faire vraiment chasser la peur en nous, de nous tourner vers Dieu Père, c'est le Christ.
17:01 C'est le Christ qui vient fendre en nous par sa miséricorde, sa tendresse, sa patience, sa douleur, sa bonté,
17:08 vient, j'ai envie de dire un petit peu, libérer en nous cette espèce de chape de plomb,
17:15 l'image qu'on a de Dieu, donc l'image qu'on a du Père, tout ça vient disparaître,
17:20 et donc du coup c'est ce qui nous permet en effet de nous retrouver face à lui et d'accueillir l'amour de Dieu.
17:26 Et donc forcément d'expérimenter Dieu Père.
17:29 Frère Didier m'a rigolé juste avant la pause.
17:31 Oui, pour rebondir sur la parole du rabbin en fait, je crois que Jésus est un bon juif,
17:36 et en fait notre Père qu'il nous donne est vraiment enraciné dans la prière juive,
17:41 et je crois que vraiment on a, il y a une prière qui est judéo-chrétienne quelque part,
17:46 parce que vraiment on a un Dieu qui est un Dieu d'alliance et qui veut nouer une alliance avec nous.
17:52 On va voir cela justement, cette fameuse prière bien sûr du Notre Père,
17:56 que veut-elle dire et que nous dit-elle, et comment vivre aussi de cette relation,
18:00 faire l'expérience de cette relation à la paternité divine, et bien pour cela bien sûr vous restez avec nous.
18:06 De retour dans Enquête d'Esprit, nous parlons de la paternité divine,
18:13 la relation avec Dieu vécue comme de père à fils,
18:17 et bien nous sommes en compagnie pour cela du frère Didier Marie Gollet,
18:21 qui est carme, de l'abbé Philippe de Mestre et de Stephen Gunnell,
18:25 auteur-réalisateur notamment d'un DVD qui sort en ce moment même,
18:29 Une seule chair pour une vraie libération sexuelle, c'est produit par Creafilm Makers.
18:34 Alors la question de Dieu comme père, il faut revenir peut-être Père Philippe de Mestre,
18:40 sur la nouveauté que constitue par rapport au judaïsme,
18:43 notamment on a entendu tout à l'heure le rabbin de Neuilly,
18:46 la nouveauté du christianisme dans cette relation des fidèles au Père.
18:50 Mais c'est vrai que dans le judaïsme, dans l'Ancien Testament, la relation père-fils est centrale.
18:55 Dieu est un père pour son peuple, qui l'éduque, qui le conduit au désert,
18:58 qui lui fait expérimenter la joie de se mettre debout, de recevoir un nom,
19:02 c'est l'expérience paternelle, et puis aussi dans la cellule familiale,
19:06 le rôle très très important de la relation père-fils,
19:09 notamment dans la liturgie de la Pâque, mais en même temps,
19:13 c'est une relation qui n'est pas donnée pleinement.
19:16 Et il y a une chose qui est très étonnante dans la prière du Notre Père,
19:19 moi je me suis toujours interrogé, parce que vous savez,
19:21 les apôtres demandent un moment à Jésus, apprends-nous à prier,
19:25 c'est-à-dire qu'apprends-nous les mots de la prière ?
19:28 Non, puisqu'ils avaient les mêmes, ils allaient à la synagogue,
19:30 ils priaient les psaumes, donc ils savent prier.
19:33 Jésus a choisi des religieux autour de lui.
19:36 Donc en fait, il ne nous demande pas...
19:38 On a la prière du Notre Père qui s'affiche sur l'écran.
19:40 Voilà, il ne demande pas à Jésus des nouveaux mots.
19:42 Et en fait, si on prend la prière du Notre Père, à peu près chaque proposition
19:47 est un condensé de ce qu'il y a déjà dans l'Ancien Testament.
19:50 Mais la Révolution, c'est les deux premiers mots.
19:52 Quand vous priez, dites "père", dites "abba".
19:56 C'est-à-dire que vous dites la même chose, mais à un père.
19:59 Parce que maintenant, vous avez le droit, puisque moi, le fils unique,
20:02 je vous ai donné accès.
20:04 Donc, appropriez-vous cette relation paternelle.
20:07 Alors, c'est intéressant ce point.
20:09 - Et voilà, c'est avec le cœur, c'est ça que ça veut dire ?
20:11 - Avec le cœur, oui. L'esprit qui nous a été donné, dit Paul Romain,
20:14 n'est pas un esprit de crainte, de peur, mais un esprit qui nous fait crier "abba, papa".
20:19 Je voudrais juste vous faire un petit témoignage.
20:21 - Allez-y, bien sûr.
20:22 - Je suis rentré dans un avion, on a fait trois heures d'avion,
20:25 et il y a une petite fille, vous savez, à l'âge où elle a des problèmes dedans,
20:28 qui a hurlé dans les bras de son papa pendant trois heures.
20:31 Alors, vous voyez, elle mettait à l'épreuve son père.
20:34 Et le pauvre père, il avait 200 personnes qui le regardaient de travers.
20:39 Et je me disais, en fait, elle n'a pas un esprit de peur, de soumission.
20:43 Elle crie "abba", parce qu'elle a mal, et elle éprouve la patience de son père.
20:49 Est-ce que moi, dans ma relation à Dieu le Père, j'ai cette même assurance,
20:53 cette même vérité, quand je prie les psaumes,
20:56 quand je prie les mêmes prières que celles qui ont été apprises
20:59 à nos grands frères dans la foi, qui sont les juifs,
21:03 est-ce que je le vis avec cette assurance que le Père est là ?
21:09 - Frère Didier-Marie Gollet, il y a cet exemple de Sainte-Thérèse de Lisieux,
21:12 dont vous avez commencé à nous parler, puisqu'elle avait une relation très privilégiée
21:16 avec son père naturel, biologique, mais néanmoins,
21:19 elle avait une autre relation encore avec le Père divin, Dieu le Père,
21:24 puisqu'elle pleurait en disant la prière du Notre Père.
21:27 - On a le témoignage de sa soeur Céline, soeur Geneviève,
21:31 qui entre pour voir Thérèse, et qui la trouve en larmes,
21:36 et Thérèse lui répond simplement "je suis en train de méditer le Notre Père,
21:41 c'est si bon de dire à Dieu qu'il est Père".
21:44 Et à la fin de sa vie, elle l'appellera Papa le Bon Dieu.
21:46 Mais je crois qu'il y a une parole de l'Évangile qui pour moi est très importante
21:51 dans notre relation au Père, c'est quand Jésus dit à Marie-Madeleine
21:55 "je vais vers mon Père et votre Père".
21:58 Il est le Père de Jésus d'une manière particulière,
22:01 mais ce Père de Jésus, il devient le nôtre.
22:05 Et ce que j'aime beaucoup, moi, c'est que je ne dis pas "mon Père",
22:08 mais je dis "notre Père", c'est-à-dire que c'est toujours en corps constitué,
22:12 en Église, qu'on se tourne vers lui.
22:14 - C'est en cela que personnellement, et ce que je trouve confondant,
22:20 c'est en effet cette notion de Dieu Père qui n'est pas abstraite
22:25 ou de la littérature ou de la mandoline ou de la poésie.
22:29 C'est vraiment quelque chose que tu peux vivre dans le quotidien
22:33 de façon incarnée, quand Jésus dit dans l'Évangile de Jean au chapitre 14
22:38 "je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne va au Père sans passer par moi".
22:43 Et en effet, à force de vivre du Christ dans les sacrements,
22:48 la prière, la foi, les actes, la mission, tout ça,
22:52 en effet, on grandit et il y a cette proximité consolante.
22:56 Je ne sais pas si... Je ne pensais pas le dire,
22:58 mais je vais vous témoigner d'une petite expérience récente.
23:02 C'est un peu délicat, donc je ne vais pas rentrer dans les détails,
23:08 mais cette maman qui a prié pour son fils il y a 25 ans,
23:13 parce qu'elle était dépassée, elle ne savait plus quoi faire
23:16 pour le sortir de la merde, pardonnez-moi l'expression,
23:19 qui a prié Dieu que ce Seigneur est venu sauver,
23:23 dans cette petite chapelle sainte-tritahanis où j'ai fait l'expérience de la miséricorde.
23:27 Cette même maman, ce même "papa",
23:31 ne me demandez pas pourquoi ça me dépasse, je n'ai pas les réponses,
23:35 c'est pour moi fou, ces mêmes parents qui ont prié pour moi
23:39 pour que Dieu me sauve, aujourd'hui ne me parlent plus.
23:43 Pour des raisons que j'ignore, peut-être une maladresse de ma part,
23:48 ouais je péchais, je ne sais pas, et il n'y a plus de dialogue,
23:52 donc il y a presque même le jeu du diable,
23:54 parce qu'il n'y a plus de communication, il y a division,
23:57 et donc je me retrouve encore un peu "orphelin",
24:00 et je me dis, mais où est-ce que je vais trouver la consolation ?
24:03 Et je la retrouve mystiquement et incroyablement
24:07 dans cette consolation où je me tourne vers le Père,
24:10 qui est fidèle et qui me dit, quand bien même une mère
24:13 pourrait abandonner son fils, moi, Dieu, ton Père,
24:16 je ne t'abandonnerai pas, vois, ton nom est marqué
24:19 dans la paume de ma main.
24:21 Voilà jusqu'où Dieu, Père, nous aime.
24:24 Et aujourd'hui, 25 ans plus tard, c'est moi qui prie pour ma maman,
24:28 pour mon papa, pour qu'un jour il y ait cette réconciliation
24:31 et que Dieu fasse une merveille encore,
24:33 et soit source de témoignages et de miracles pour eux.
24:36 Merci pour ce témoignage, Père Demesse,
24:38 peut-être une réaction sur ce Dieu de consolation,
24:41 ce Père de consolation.
24:42 Encore une fois, ce n'est pas forcément l'image qu'on peut en avoir
24:45 quand on lit la Bible, un Dieu qui se met en colère,
24:47 un Dieu qui demande vengeance ou qui est jaloux.
24:50 Là, on a une autre image de Dieu.
24:52 Est-ce qu'il faut changer de regard sur Dieu, sur Dieu le Père ?
24:54 En tout cas, vous voyez, on a derrière nous l'image
24:57 de la représentation de Michel-Ange,
24:59 et vous voyez le doigt de Dieu le Père
25:01 qui effleure le doigt d'Adam.
25:03 Et en fait, vous savez, c'est comme dans le Vénicréator,
25:06 le doigt de la droite du Père, le doigt de la droite du Père.
25:09 Donc le Père agit par sa droite qui est Jésus,
25:12 mais pour aller jusqu'au bout, pour toucher comme un chirurgien
25:15 le cœur là où personne ne peut toucher,
25:18 et où on a été blessé.
25:20 En fait, c'est l'histoire de notre vie,
25:21 on a été blessé par nos parents,
25:23 même si nos parents étaient parfaits,
25:24 on n'a pas de parents parfaits,
25:26 mais on a été blessé dans cette soif la plus profonde de notre cœur
25:29 de faire l'expérience de la paternité de Dieu.
25:32 Et on a tous été blessé, comme tu le dis, Stephen,
25:36 et donc on doit aller vers l'original.
25:39 - Et on blesse. - Et on blesse.
25:42 - Par mission, et on blesse aussi.
25:44 - Voilà, il n'y a que l'Esprit du Père
25:46 qui peut visiter cette zone de notre être,
25:48 et c'est ça la consolation en fait.
25:49 L'Esprit Saint consolateur,
25:51 ce n'est pas simplement la consolation d'une maman pour son enfant.
25:54 Oui, le Père a des sentiments maternels,
25:57 le livre d'Isaïe le dit,
25:59 il parle des entrailles maternelles,
26:01 de l'hystérus qui se retourne pour ses enfants,
26:03 mais c'est surtout une expérience, la consolation.
26:06 Le Père peut nous rejoindre dans les zones les plus profondes
26:09 et les plus blessées que nul main humaine,
26:12 nul doigt humain ne peut rejoindre sans ajouter à la blessure.
26:17 - Mais mon Père, quand on dit,
26:19 quand on parle de Dieu, miséricorde,
26:22 Dieu la tendresse, Dieu l'amour,
26:24 mais c'est Dieu justice aussi.
26:26 Alors Dieu colère, Dieu justice,
26:28 moi ce que je trouve fascinant,
26:30 quand je m'expérimente dans le Notre Père,
26:32 le quotidien, la prière, ma relation à Lui,
26:34 je constate qu'Il ne blesse pas.
26:37 Il écoute, Il accueille, en effet, Il fait justice,
26:40 Il fait faire réfléchir, donc Il appelle à la conversion,
26:43 donc à un changement profond de mon attitude,
26:45 de mes mauvaises habitudes, mon péché, etc.
26:48 Mais toujours dans une grande délicatesse,
26:50 juste, sans état d'âme,
26:53 je t'ai dit de ne pas manger du fruit.
26:55 Tu as mangé du fruit, t'es morte.
26:57 Voilà. Mais je suis là.
26:59 Et je viendrai te chercher.
27:01 C'est le seul qui ne coupe pas la relation.
27:03 - Frère Didier m'a rigolé.
27:05 - Dans une lettre à la bébélière,
27:07 la petite Thérèse, Thérèse Delizieux, lui dit
27:09 "J'espère autant de la miséricorde de Dieu
27:12 que de sa justice."
27:14 Elle tient les deux.
27:16 - C'est ce que disait un peu le rabbin tout à l'heure.
27:18 C'est la loi et la consolation, la miséricorde.
27:20 - Et puis il y a la colère. Moi j'aime beaucoup la colère.
27:22 Parce que la colère, quand on est en colère,
27:24 c'est qu'on est encore en relation.
27:26 Et donc Dieu ne coupe pas la relation.
27:28 - On a le droit d'être en colère.
27:30 Même quelqu'un, si on voit que notre enfant se détruit,
27:32 ça nous met en colère.
27:34 Alors tout le jeu de la colère de Dieu,
27:36 c'est que la colère ne se déchaîne pas contre son enfant,
27:38 mais contre ceux qui blessent son enfant.
27:40 Dieu hait le péché par amour du pécheur.
27:43 Nous trop souvent, on coupe la relation
27:46 et on retourne notre colère contre la personne
27:48 qui nous a déçus.
27:50 Et ça c'est peut-être le propre de la paternité de Dieu.
27:52 C'est qu'elle assume une colère
27:54 dont on n'a pas idée en fait.
27:56 - Parce que c'est la colère de celui
27:58 qui met tout en œuvre pour garder la relation
28:00 avec cet enfant qui lui dit "tu es mort pour moi".
28:04 - Qui ira jusqu'à livrer son fils pour cela.
28:06 - Jésus se met en colère.
28:08 Donc si je vois Jésus se mettre en colère
28:10 avec les marchands du Temple,
28:12 je vois Dieu se mettre en colère.
28:14 Qu'il me voit, voit le Père.
28:16 Donc il y a un moment donné où,
28:18 quand tu vois que ça peut aussi péter sévère,
28:20 il faut le savoir.
28:22 - C'est là toute notre difficulté.
28:24 C'est-à-dire qu'il faut qu'on lutte
28:26 contre le péché tout en aimant le pécheur.
28:28 Et c'est pas si spontané
28:30 parce qu'on agglutine souvent la personne
28:32 avec l'acte qu'elle pose.
28:34 Or il faut réussir à distinguer
28:36 la personne elle-même
28:38 qui est créature de Dieu
28:40 et qui est aimée à ce titre-là
28:42 et qui commet des actes qui sont répréhensibles.
28:44 J'ai le droit de dire "ça c'est pas bien"
28:46 mais la personne elle-même,
28:48 je dois garder un amour infini pour elle.
28:50 - Alors on va s'intéresser à présent
28:52 un peu plus en détail
28:54 à cette prière du Notre-Père
28:56 qui est la prière chrétienne par excellence
28:58 avec l'itinéraire de l'abbé Carmignac
29:00 qui a beaucoup travaillé sur la traduction
29:02 du Notre-Père.
29:04 Rencontre avec son disciple
29:06 Éloi Rochebrune.
29:08 - Pour les traductions liturgiques.
29:10 - Dans son salon de Viroflé,
29:12 Roger Le Manne a ressorti les archives.
29:14 Malgré ses 99 ans,
29:16 il conserve précieusement
29:18 un héritage bien particulier.
29:20 Celui d'un prêtre,
29:22 l'abbé Jean Carmignac
29:24 qui a consacré sa vie
29:26 à l'étude des textes sacrés.
29:28 Le jour de notre entretien,
29:30 Roger Le Manne se rappelle d'un homme plein de bonté.
29:32 - Très calme,
29:34 toujours souriant.
29:36 Voilà sa photo,
29:38 toujours souriant.
29:40 - Reconnu pour ses travaux,
29:42 il participe à la traduction des textes liturgiques
29:44 en français, conséquence
29:46 du Concile Vatican II.
29:48 Ses recommandations sont peu écoutées,
29:50 ce qu'il vit comme un drame spirituel.
29:52 En 1969,
29:54 il publie son oeuvre majeure,
29:56 une thèse sur le Notre-Père.
29:58 Des travaux inspirés par sa traduction
30:00 des fameux manuscrits de Coumbrane,
30:02 comme nous le rappelle Roger Le Manne
30:04 qui a conservé l'introduction de la thèse.
30:06 - C'est tout à fait par hasard.
30:08 En 1958,
30:10 je faisais la traduction
30:12 des hymnes de Coumbrane.
30:14 Au bout de peu de temps,
30:16 je me suis rendu compte
30:18 que Marc est écrit en hébreu.
30:20 J'en arrivais à la conclusion suivante.
30:22 Marc, Matthieu
30:24 et les documents utilisés par Luc
30:26 ont été rédigés dans une langue
30:28 sémitique,
30:30 hébreu ou araméen.
30:32 - Il propose donc une version différente
30:34 du Notre-Père et récuse particulièrement
30:36 cette phrase de la nouvelle traduction
30:38 "Ne nous soumets pas à la tentation",
30:40 un combat spirituel
30:42 qui apparaît dans les documents
30:44 conservés par son ami.
30:46 - Que faire ? J'ai passé toutes les soirées
30:48 à réfléchir en me disant
30:50 je ne peux tout de même pas
30:52 laisser passer un texte pareil
30:54 qui est un blasphème,
30:56 "Ne nous soumets pas à la tentation",
30:58 qui outrage Dieu et ne veut pas
31:00 porter atteinte à la foi des gens.
31:02 - Des désaccords profonds
31:04 qui lui valurent le mépris de nombreux
31:06 de ses contemporains,
31:08 ceux qu'il vécut avec une grande humilité
31:10 ne voulant jamais entrer en conflit
31:12 avec ses évêques.
31:14 Ça ne ferait pas avancer
31:16 le règne de Dieu.
31:18 - A sa mort en 1986,
31:20 est fondée l'association
31:22 des amis de l'abbé Carmignac
31:24 qui entend faire connaître l'œuvre spirituelle
31:26 du prêtre.
31:28 Roger Lemann en est la mémoire vive.
31:30 Dans trois semaines, il fêtera ses 100 ans.
31:32 - Voilà cet hommage signé
31:34 Éloi Rochebrune.
31:36 Père Philippe de Mestre, cette question
31:38 de la traduction d'une des phrases
31:40 qu'on dit actuellement
31:42 "ne nous laisse pas entrer en tentation"
31:44 c'est une vieille histoire mais qui a vraiment
31:46 un enjeu extrêmement fort puisque
31:48 on a eu d'abord "ne nous laissez pas
31:50 succomber à la tentation" puis "ne nous soumets
31:52 pas à la tentation" puis aujourd'hui "ne nous laisse pas
31:54 entrer en tentation". Quel est l'enjeu
31:56 derrière ça ? Ça veut dire que Dieu peut nous tenter ?
31:58 Ou nous laisser nous tenter ?
32:00 - Oui, c'est Maurice Zundel qui disait cette phrase.
32:02 Il disait "beaucoup de croyants
32:04 donnent à Dieu le visage qu'ils ne voudraient pas
32:06 pour leur pire ennemi".
32:08 La vraie question qui se pose, la conversion,
32:10 c'est changer de regard.
32:12 Changer de regard sur qui ? Sur Dieu le Père.
32:14 On a tous en nous
32:16 un fantasme et
32:18 on a projeté des expériences négatives
32:20 de l'autorité, de la paternité,
32:22 des relations humaines sur Dieu.
32:24 Et en fait, tout le travail que Jésus
32:26 fait et le travail que l'Esprit Saint
32:28 fait dans notre cœur, c'est de
32:30 nous purifier de ces
32:32 idoles, c'est-à-dire des projections sur Dieu le Père
32:34 et de nous redonner
32:36 une vraie appréhension du Père.
32:38 Alors on comprend que la précision
32:40 de la traduction du Notre Père soit
32:42 très importante. Moi je suis bouleversé par ce témoignage.
32:44 Je ne connaissais pas là cette
32:46 affaire. Je me souviens d'un
32:48 pour sourire un peu, mais
32:50 c'était André Frossard, vous savez, qui avait
32:52 écrit... - Lui-même un converti. - Voilà.
32:54 Et il avait écrit un truc un peu délicieux,
32:56 c'était "Les 39 preuves de l'existence du diable".
32:58 C'est le diable qui écrit
33:00 à ses sbires.
33:02 Et au moment de la traduction
33:04 justement qui a été critiquée
33:06 par l'abbé Carmignac, c'est le diable
33:08 qui prend la parole et qui dit "J'ai réussi
33:10 20 siècles pour faire croire
33:12 aux hommes que
33:14 c'est Dieu le Père qui soumet
33:16 à la tentation et non pas moi".
33:18 Vous voyez l'inversion diabolique.
33:20 Et en réalité c'est vrai que cette traduction
33:22 était très problématique.
33:24 Est-ce que Dieu soumet ses enfants à la tentation ?
33:26 Alors, précision de saint Thomas d'Aquin,
33:28 si je puis me permettre. - Allez-y, allez-y,
33:30 bien sûr. - Il y a
33:32 un diable qui tente,
33:34 il tente pour nous faire chuter.
33:36 Dieu le Père éprouve
33:38 comme un père, non pas pour
33:40 nous faire chuter mais pour nous faire grandir.
33:42 Je passe un examen, si je l'ai
33:44 réussi je suis content, parce que
33:46 j'ai grandi. Si je l'ai raté, ça peut
33:48 me faire apprendre des choses sur moi-même
33:50 et donc grandir aussi. Là où ça
33:52 se corse, c'est que Dieu le Père
33:54 peut utiliser les tentations du diable
33:56 puisque dans le Christ
33:58 il est devenu Seigneur de toute puissance.
34:00 Il peut utiliser
34:02 les tentations du diable pour en faire des occasions
34:04 de croissance et d'épreuve.
34:06 Voilà. - Des fameuses tentations.
34:08 - Voilà. Donc Dieu le Père, oui,
34:10 c'est un père, il nous éprouve. Parfois il est
34:12 dur, il nous donne des claques
34:14 évangéliques. C'est
34:16 pas très populaire aujourd'hui
34:18 parce que
34:20 on préférait parfois une espèce d'image
34:22 un peu évanescente d'un gentil
34:24 Dieu impuissant. Mais c'est Dieu le Père
34:26 tout puissant. - Il reste tout puissant.
34:28 - Oui, mais on lui demande de ne pas être
34:30 emporté par l'épreuve.
34:32 C'est ça la traduction. "Ne
34:34 permets pas que l'épreuve nous emporte."
34:36 Alors, je veux dire,
34:38 l'épreuve, comme être humain, on est
34:40 obligé, on ne peut pas se passer
34:42 d'épreuve comme être humain, mais on
34:44 demande à Dieu qu'il soit le rocher,
34:46 le roc sur lequel je suis fondé
34:48 qui fait que l'épreuve ne m'emportera
34:50 pas et que, comme vous le dites, je vais
34:52 grandir. - Stephen Gunnell,
34:54 as-tu une réaction ? Est-ce que
34:56 dans la tentation, justement, qui, comme le
34:58 disait le frère, et finalement
35:00 existe au sein de chacun de nous,
35:02 le recours au Père est
35:04 une aide très
35:06 précieuse ? - C'est le...
35:08 Alors, je vais parler encore... Pardonnez-moi
35:10 pour ma paroisse, je vais prêcher un peu par ma paroisse.
35:12 En tant que "missionnaire"
35:14 avec notre petite boîte de prod' avec mon épouse,
35:16 où on arrive à essayer de mettre en lumière
35:18 de nombreux témoignages sur des sujets
35:20 divers et variés,
35:22 c'est
35:24 une succession d'épreuves, en fait.
35:26 Parce qu'en effet, le diable ne veut pas
35:28 qu'il y ait des missionnaires, le diable
35:30 ne veut pas que nous évangélisions,
35:32 le diable ne veut pas que nous annoncions
35:34 la vérité, le Christ,
35:36 le salut, la vie éternelle.
35:38 Et donc, forcément, constamment,
35:40 il y a des barrages, il y a des portes
35:42 qui se ferment, il y a des combats,
35:44 on appelle ça des combats.
35:46 Si, de toute façon,
35:48 si c'est un projet de Dieu,
35:50 il se fera.
35:52 Donc, en partant de là, il y a juste
35:54 une posture à avoir, qui est de se mettre
35:56 comme Thérèse, dans les bras du Seigneur,
35:58 dans les bras du Père, dans le cœur de Jésus,
36:00 et de laisser faire les choses.
36:02 Après, c'est vrai que les épreuves, bon...
36:04 - Justement, on va en regarder
36:06 un extrait de votre dernier
36:08 documentaire, ça s'appelle "Une seule
36:10 chère",
36:12 c'est sorti en DVD
36:14 ces jours-ci, avec votre épouse.
36:16 Regardez cet extrait, et puis
36:18 vous réagissez ensuite.
36:20 - J'ai toujours
36:22 profondément cette angoisse du divorce
36:24 qui me poursuit sans arrêt,
36:26 qui me hante, et on décide de faire une préparation
36:28 à un mariage. Et donc, lors de cette retraite,
36:30 moi, je dis au Seigneur,
36:32 si tu existes,
36:34 dis-moi comment on fait pour ne pas divorcer.
36:36 D'un coup, là, Dieu, le Père,
36:38 me parle, et il me dit
36:40 "Jérôme, tu es mon enfant
36:42 bien-aimé, en toi
36:44 je mets tout mon amour."
36:48 Je fais l'expérience physique
36:50 de sa présence,
36:52 je suis comblé.
36:54 - Et guéri aussi.
36:56 - Et totalement guéri, totalement restauré
36:58 dans ma dignité d'enfant bien-aimé
37:00 du Père. C'est d'une puissance inouïe,
37:02 c'est nucléaire,
37:04 c'est au coeur
37:06 de la matière.
37:08 - En fait, dans cette expérience,
37:10 je l'ai vu plus changer dans nos relations
37:12 intimes.
37:14 Je trouvais que
37:16 tout était plus doux,
37:18 en fait.
37:20 Pardon.
37:22 Et c'est vrai que quand tout est pacifié,
37:24 tout est ajusté,
37:26 c'est tellement un lieu
37:28 de... c'est tellement bon.
37:30 - C'est à chaque fois
37:32 une union qui est un...
37:34 qui scelle
37:36 un mariage.
37:38 - Une réaction, frère Didier-Marie Gollet,
37:40 cette puissance de Dieu, de la paternité divine
37:42 qui vient consoler le coeur de l'homme.
37:44 - Oui. - C'est très concret, avec des effets.
37:46 - C'est extrêmement concret.
37:48 Ça rejoint pour ma part une expérience que j'ai vécue
37:50 il y a 40 ans,
37:52 à peu près. J'étais dans une
37:54 abéie, et à la fin de l'Eucharistie
37:56 que célébrait un pauvre moine
37:58 dans un des petits coins de l'abéie,
38:00 j'ai senti un amour immense
38:02 m'envahir.
38:04 Et je devenais
38:06 quelqu'un pour Dieu.
38:08 Et Dieu devenait, à ce moment-là,
38:10 quelqu'un pour moi.
38:12 Et j'avais besoin d'aller
38:14 le clamer, alors que j'étais dans une abéie,
38:16 il fallait rester en silence, mais
38:18 je débordais de
38:20 cette expérience d'être aimé.
38:22 - Merci pour votre témoignage également.
38:24 Père Philippe de Metz, comment on reconnaît la voix du Père,
38:26 finalement ? - Oui, c'est très important parce que dans
38:28 l'Évangile, la voix du Père se fait entendre.
38:30 Trois fois. Et il dit
38:32 toujours la même chose, c'est toujours très court.
38:34 Il y a le baptême, donc il s'adresse
38:36 à Jésus. "Tu es mon fils
38:38 bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour."
38:40 Après, il va dire à la transfiguration
38:42 "Celui-ci est mon fils bien-aimé,
38:44 en qui j'ai mis tout mon amour."
38:46 Il y a trois choses pour reconnaître la voix du Père,
38:48 et que c'est pas la voix de l'adversaire
38:50 ou la voix d'autres
38:52 choses qui parlent
38:54 à ma psychologie.
38:56 C'est d'abord une parole de bénédiction.
38:58 Donc le Père bénit
39:00 toujours son enfant.
39:02 Donc si c'est pas de la bénédiction, c'est pas
39:04 le Père, premièrement. Deuxièmement,
39:06 c'est de
39:08 "je tue". Il s'adresse à nous
39:10 directement. Il s'adresse à moi directement
39:12 comme à une personne. Je suis individué.
39:14 J'ai un nom, c'est celui
39:16 qui me donne un nom. Le papa, c'est
39:18 celui qui déclare à la mairie le nom
39:20 de l'enfant. Et puis,
39:22 surtout, c'est une parole de bénédiction
39:24 personnelle. Troisièmement, inconditionnelle.
39:26 Et c'est très intéressant,
39:28 parce qu'au moment où Jésus
39:30 entend cette parole, au moment du baptême,
39:32 vous savez, quand il sort des eaux du Jourdain,
39:34 "Tu es mon fils bien-aimé, en qui
39:36 j'ai mis tout mon amour", si vous voulez reconnaître
39:38 la voix, non pas
39:40 du Père, mais de l'adversaire,
39:42 lui, il arrive, vous savez, dans le désert
39:44 et il lui dit "si tu
39:46 es le fils de Dieu". C'est-à-dire
39:48 qu'il met une condition.
39:50 "Si tu es le fils de Dieu, alors tu
39:52 dois transformer les pierres en pain". Et Jésus lui dit
39:54 "Dégage, je le suis,
39:56 j'ai pas à le prouver,
39:58 je le suis inconditionnellement".
40:00 Et là, vous avez vraiment le critère
40:02 pour reconnaître ce qui vient du Père
40:04 de toutes les manières dont il peut
40:06 s'adresser, ça peut être ce que vous avez reçu,
40:08 ce que tu as reçu, ça peut être
40:10 une rencontre, ça peut être une parole
40:12 que je reçois dans la Bible. Est-ce qu'elle
40:14 obéit à ces critères-là ?
40:16 - Stephen Gunnell, est-ce que c'est ce que vous avez
40:18 vécu lors de votre conversion ?
40:20 - On va dire... - Avec la miséricorde ?
40:22 - Oui, exactement.
40:24 Beaucoup de joie, beaucoup d'amour
40:26 et des larmes, voilà,
40:28 qu'on n'arrivait pas à contenir, en effet.
40:30 Et voilà, juste pour rebondir
40:32 aussi, pour exprimer un petit peu
40:34 aux téléspectateurs qui vont découvrir l'émission
40:36 et ce petit extrait
40:38 de ce film "Une seule chair",
40:40 il faut savoir que Jérôme, dans son enfance, est de l'inceste,
40:42 abu
40:44 par un prêtre,
40:46 violé par un prêtre,
40:48 d'une sexualité
40:50 complètement pétée,
40:52 une humanité complètement cassée
40:54 et d'où cette peur, justement,
40:56 de l'engagement dans son mariage, etc.
40:58 Et donc, du coup, ce cri vers Dieu,
41:00 "Si tu es Dieu, si tu existes,
41:02 dis-moi comment te dire."
41:04 Et là, il y a ce cri
41:06 du fils vers le père
41:08 qui vient tout restaurer à ce moment-là.
41:10 Et en effet, notre monde,
41:12 on le voit,
41:14 regardez l'actualité,
41:16 notre monde crève, notre monde
41:18 meurt, justement, de ce
41:20 manque de relations entre
41:22 Dieu le père et Dieu sa créature,
41:24 Dieu son enfant. - Et ses enfants.
41:26 L'expérience de Sainte-Thérèse de Lisieux,
41:28 c'est celle de la confiance
41:30 totale à Dieu le père.
41:32 - La confiance infinie.
41:34 Dès qu'elle a 14 ans et demi,
41:36 avec l'affaire Pranzini,
41:38 elle demande un signe, elle prie pour Pranzini,
41:40 alors que tout le monde demande qu'il soit
41:42 guillotiné, et elle dit
41:44 "J'avais une confiance
41:46 infinie en la miséricorde du père."
41:48 - Elle a été exaucée.
41:50 - Elle a été exaucée et elle gardera...
41:52 - Pranzini a embrassé le crucifix avant d'être
41:54 guillotiné.
41:56 - Un dernier mot, Père Philippe de Metz, puisqu'on arrive
41:58 à la fin de cette émission.
42:00 Le lieu où l'on peut retrouver aussi
42:02 cette présence du père, et encore une fois,
42:04 c'est un petit peu mal connu,
42:06 c'est dans l'Eucharistie, où la prière
42:08 du prêtre s'adresse directement
42:10 à Dieu le père.
42:12 - Quand vous entrez dans une église, moi je pose la question
42:14 aux téléspectateurs, vers
42:16 quoi, vers qui se tourne votre âme ?
42:18 Est-ce que c'est Saint Antoine de Padoue parce que vous avez
42:20 perdu vos clés ? Est-ce que c'est la Vierge Marie
42:22 parce que vous avez lu Saint-Louis-en-Enfant ?
42:24 - C'est très bien, mais en fait, il faut savoir
42:26 que l'orientation fondamentale
42:28 de notre âme, elle est pour Dieu le père.
42:30 On dit "lex orandi,
42:32 lex credendi", c'est-à-dire la loi
42:34 de la prière liturgique, en fait,
42:36 détermine la loi, la règle
42:38 de ma vie de foi.
42:40 Eh bien, si vous regardez
42:42 le sommet de la prière liturgique,
42:44 qui est la messe,
42:46 99,9%
42:48 des prières sont adressées
42:50 à Dieu le père
42:52 par Jésus dans l'Esprit Saint.
42:54 C'est-à-dire que
42:56 on doit se demander
42:58 quelle est la place du père dans ma vie spirituelle
43:00 aujourd'hui ? Est-ce qu'il a la première
43:02 place ? Et est-ce que Jésus est d'abord
43:04 celui, le cœur de Jésus,
43:06 ce lieu dans lequel je suis
43:08 introduit, qui me donne accès librement
43:10 au père dans la puissance
43:12 de l'Esprit Saint ? - On se quitte sur cette question
43:14 que chacun peut se poser. Merci
43:16 à tous les trois pour vos témoignages
43:18 et vos réflexions. Frère Didier-Marie
43:20 Gollet, je cite le titre
43:22 de votre ouvrage
43:24 "Quand vous priez, dites"
43:26 "notre Père", la prière du "notre Père".
43:28 C'est aux éditions du Carbell,
43:30 Père Philippe de Mestre, "La voix des hommes",
43:32 "De l'adolescence à la paternité, une quête
43:34 du masculin" chez Artej, et puis
43:36 Steven Guenel, le DVD
43:38 qui est sorti le 20 octobre, "Une seule chair pour
43:40 une vraie libération sexuelle",
43:42 produit par Crea Filmmakers,
43:44 coproduction KTO et Sage.
43:46 Merci encore. Merci à vous d'avoir
43:48 suivi cette émission, à Aurélie Lucano
43:50 et aux équipes techniques de CNews.
43:52 Et puis la semaine prochaine, nous parlerons de la Bible,
43:54 en quoi est-elle vraiment
43:56 la parole de Dieu ? Et pour l'heure,
43:58 l'info continue sur CNews.
44:00 Merci d'avoir regardé cette vidéo !