Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00 - 19h, c'est l'heure.
00:00:02 Ravie de vous retrouver.
00:00:05 Tout de suite, les titres avec Simon Guylain.
00:00:07 - Bonsoir.
00:00:08 C'est officiel, Elisabeth Borne n'est plus Première ministre.
00:00:12 Elle a remis sa démission cet après-midi à Emmanuel Macron,
00:00:15 qui l'a donc acceptée.
00:00:17 Dans une lettre,
00:00:18 elle juge plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes.
00:00:21 Le nom du nouveau Premier ministre devrait être annoncé prochainement.
00:00:25 Le chef de la diplomatie américaine,
00:00:27 Anthony Blinken, attendu en Israël pour tenter d'apaiser les tensions
00:00:30 et d'empêcher une extension du conflit.
00:00:32 Aujourd'hui, un chef militaire du Hezbollah a été tué
00:00:35 dans une frappe israélienne au Liban.
00:00:37 Selon les autorités libanaises, cet homme jouait un rôle
00:00:39 de premier plan dans les opérations militaires.
00:00:42 Et puis, la porte d'un avion qui s'était arraché en plein vol
00:00:45 a été retrouvée aujourd'hui à Portland, dans l'Oregon,
00:00:47 ce qui devrait bien sûr faire avancer l'enquête.
00:00:49 Vendredi, cette porte d'un Boeing de l'Alaska Airlines
00:00:52 s'était détachée en plein vol, donc, dans le nord-ouest des Etats-Unis.
00:00:55 L'appareil qui transportait 171 passagers et 6 membres d'équipage
00:00:59 était alors à près de 5 000 m d'altitude.
00:01:02 Mais l'avion est rapidement retourné à Portland,
00:01:03 chère Christine, sans faire aucun blessé.
00:01:06 Merci, mon cher Simon.
00:01:09 Les mousquetaires sont là, ravis de vous retrouver.
00:01:12 L'impératrice est là.
00:01:14 - Bonjour, madame. - C'est un plaisir de vous retrouver.
00:01:16 On avait préparé une émission particulière ce soir.
00:01:20 Évidemment, on va faire avec l'actualité.
00:01:22 En ce moment, on va vous écouter chacun sur ce qui se passe.
00:01:25 On va vivre l'actualité en direct.
00:01:27 On va commencer tout de suite par aller à Matignon
00:01:31 rencontrer Florian Tardif,
00:01:33 puisqu'on a appris, Florian Tardif,
00:01:35 qu'Elisabeth Borne a démissionné.
00:01:38 Le gouvernement a aussi démissionné.
00:01:41 Emmanuel Macron a accepté.
00:01:43 Que se passe-t-il à Matignon ce soir ?
00:01:45 - Écoutez, il y a assez peu de mouvements
00:01:49 depuis l'officialisation de cette démission d'Elisabeth Borne.
00:01:52 Il y a une heure, maintenant,
00:01:54 nous avons uniquement, depuis notre arrivée ici,
00:01:57 pu croiser les photographes officiels de Matignon
00:02:00 qui ont pénétré dans cet hôtel de Matignon,
00:02:02 juste derrière moi, il y a quelques minutes, maintenant,
00:02:05 pour prendre une toute dernière photo des lieux,
00:02:07 en compagnie de l'ancienne Première ministre,
00:02:09 qui a présenté sa démission tout à l'heure
00:02:11 au président de la République, suite à un entretien
00:02:14 qu'elle a eu avec ce dernier.
00:02:15 C'était à l'Elysée, en milieu d'après-midi.
00:02:18 Et il y a quelques minutes,
00:02:20 j'en ai parlé à Laurence Ferrari,
00:02:23 de cette lettre de démission d'Elisabeth Borne,
00:02:26 qui en dit long sur les rapports
00:02:28 entre cette dernière et le chef de l'Etat,
00:02:30 lettre que nous vous dévoilons en exclusivité sur CNews,
00:02:33 et qui débute ainsi.
00:02:35 "Monsieur le président de la République,
00:02:36 "vous m'avez fait part de votre volonté
00:02:37 "de nommer un nouveau Premier ministre,
00:02:39 "alors qu'il me faut présenter la démission de mon gouvernement.
00:02:42 "Je voulais vous dire combien j'ai été passionné
00:02:44 "par cette mission."
00:02:45 Alors pourquoi je vous lis cette lettre ?
00:02:47 En partie, tout simplement, pour vous expliquer
00:02:49 qu'Elisabeth Borne souhaitait montrer
00:02:52 dans quoi elle avait été poussée vers la sortie
00:02:56 par le chef de l'Etat.
00:02:57 Ce n'est pas une décision de sa part,
00:02:59 c'est bien une décision d'Emmanuel Macron
00:03:02 de nommer aujourd'hui un nouveau Premier ministre.
00:03:04 Et Elisabeth Borne voulait que cela soit clair.
00:03:06 C'est pour cela qu'elle l'a explicité dans cette lettre.
00:03:09 Reste maintenant une question.
00:03:11 Qui pour la remplacer ?
00:03:12 Il y a bien un nom qui circule ce soir,
00:03:14 celui de Gabriel Attal,
00:03:15 l'actuel ministre de l'Education nationale,
00:03:18 ministre peut-être éphémère, s'il prend la tête,
00:03:20 vous l'avez compris, de l'hôtel de Matignon.
00:03:23 - Merci à Florent Tardif.
00:03:24 On reviendra avec vous
00:03:26 si nous avons des informations supplémentaires.
00:03:28 Tout de suite, place à nos mousquetaires.
00:03:30 Mathieu Bocoté, je me tourne vers vous.
00:03:32 Elisabeth Borne démissionne.
00:03:35 Est-ce une surprise ?
00:03:36 - Non, la rumeur était assez forte ces derniers jours
00:03:38 pour qu'on comprenne qu'elle était bien concrète.
00:03:40 - La dernière des rumeurs, c'était quand même
00:03:42 qu'on n'était pas sûrs qu'elle démissionne.
00:03:44 - Elle démissionne, je dirais plutôt qu'elle se fait démissionner,
00:03:47 me semble plus exact comme formulation.
00:03:49 C'est-à-dire qu'elle voulait rester à tout le moins.
00:03:51 Il y a un jeu de théâtre politique là-dedans.
00:03:53 Elle envoie le signal qu'elle aurait préféré rester.
00:03:56 Elle fait l'histoire de son bilan apparemment remarquable,
00:03:59 mais elle envoie le signal que c'est le président de la République
00:04:01 qui décide et qui décide "je vous tasse,
00:04:04 je veux une nouvelle politique".
00:04:06 Donc, elle permet cet espèce de jeu de théâtre.
00:04:08 Elle remet en scène l'autorité du président de la République.
00:04:10 C'est lui qui décide, ce n'est pas moi qui pars.
00:04:12 Et de ce point de vue, ce sera le symbole
00:04:14 d'un nouveau cap, d'une nouvelle orientation.
00:04:16 Je devine que nous serons obligés dans les 48 prochaines heures
00:04:19 de faire le bilan remarquable de Mme Borne à Matignon.
00:04:22 Je pense qu'on n'est pas obligés non plus de se prêter à cette comédie.
00:04:25 Si on fait le bilan, effectivement, c'est une gouvernance technocratique,
00:04:30 d'abord et avant tout, qui a accentué la rupture
00:04:32 avec la majorité des Français, premier élément,
00:04:34 d'une France plus divisée que jamais,
00:04:36 pas simplement politiquement, mais sociologiquement,
00:04:39 mais culturellement.
00:04:41 On se retrouve avec un gouvernement où, ne l'oublions pas,
00:04:42 la plupart des figures sont des anonymes interchangeables.
00:04:45 Alors, on n'était pas devant un gouvernement très fort.
00:04:47 On était devant une première ministre technocratique,
00:04:49 quelques ministres politiques, Darmanin, Attal, quelques autres.
00:04:53 Et pour le reste, c'était des anonymes interchangeables.
00:04:56 Donc, au final, je ne suis pas certain que l'histoire de Mme Borne
00:04:58 s'inscrive à la manière d'une page glorieuse
00:05:00 dans l'histoire de la Ve République.
00:05:01 Ça ne veut pas dire qu'elle était sans mérite.
00:05:03 Ça ne veut pas dire qu'elle n'avait pas des convictions fortes.
00:05:05 Mais n'oublions pas qu'en dernière instance,
00:05:06 dans une Ve République qui s'essouffle,
00:05:09 son bilan participe aujourd'hui à celui de l'essoufflement.
00:05:12 - Alors, effectivement, vous parlez de bilan.
00:05:14 Vos propos sont un peu délicats,
00:05:17 mais en même temps durs, fermes.
00:05:18 23 à 49,3, 31, une motion de censure.
00:05:23 C'est vrai que son bilan, effectivement,
00:05:26 a un peu laissé des traces plutôt légères, on va dire.
00:05:31 Je vais lire le tweet d'Emmanuel Macron,
00:05:32 puisqu'on a parlé de la lettre de la première ministre à Emmanuel Macron.
00:05:37 "Madame la première ministre a tweeté Emmanuel Macron
00:05:39 il y a à peu près une demi-heure.
00:05:40 Elisabeth Borne, votre travail au service de notre nation
00:05:43 a été chaque jour exemplaire.
00:05:45 Vous avez mis en œuvre notre projet avec le courage, l'engagement,
00:05:49 la détermination des femmes d'État de tout cœur.
00:05:52 Merci."
00:05:53 On rappelle qu'Elisabeth Borne est arrivée le 16 mai 2022.
00:05:56 Elle aura fait à peu près 20 mois à l'Élysée.
00:06:02 Dimitri Pavlenko, votre regard, justement,
00:06:04 sur ce bilan d'Elisabeth Borne et sur cette démission.
00:06:07 Attention, je précise que des Français ne sont pas intéressés.
00:06:13 On commente l'actualité, mais partons déjà du principe
00:06:17 que pour les Français, ça ne changera rien à leur quotidien.
00:06:22 Il va falloir se pencher sur l'histoire aussi de cette démission
00:06:25 et de ce remaniement, parce que ça démarre il y a 7-8 jours.
00:06:28 On ne sait pas trop comment, en fait.
00:06:29 D'un coup, ça bruit dans Paris, dans les rédactions.
00:06:33 "Tiens, il va y avoir un remaniement."
00:06:34 Et ça monte crescendo au fil de la semaine.
00:06:37 Vendredi matin, on nous annonce que c'est pendant les heures qui viennent,
00:06:40 fin de journée ou plus tard.
00:06:41 Et puis on voit que ça s'éternise ce week-end.
00:06:43 Et ce soir, une espèce d'accélération en début d'après-midi.
00:06:46 C'est quand même assez étonnant.
00:06:48 Parce qu'un remaniement, qu'est-ce que c'est ?
00:06:50 C'est quand on cherche l'incarnation d'un nouveau cas politique
00:06:54 qu'on veut donner à son action.
00:06:57 Or, là, on voit que depuis une semaine, les noms qui sortent,
00:07:01 on ne va pas tous les noms passer, mais Sébastien Lecornu,
00:07:03 Gabriel Attal, qui arrive quand même assez tardivement.
00:07:06 On a parlé de Bruno Le Maire.
00:07:07 On a évoqué Julien Denormandie.
00:07:09 On parlera de tous ceux qui peuvent succéder à...
00:07:10 En l'occurrence, Emmanuel Macron, on sentait qu'il ne cherchait absolument pas
00:07:14 une incarnation, absolument pas un successeur,
00:07:17 puisque c'est potentiellement ça, le rôle que joue le Premier ministre,
00:07:21 qui va prendre ses fonctions dans les minutes, les heures, les jours qui viennent.
00:07:25 Parce qu'en plus, c'est ça qui est assez frappant.
00:07:26 C'est qu'il risque d'y avoir une espèce d'intervalle du pouvoir
00:07:29 pendant lequel la Première ministre exécute les affaires courantes,
00:07:32 comme ça se passe en Belgique.
00:07:33 Et parfois, ça dure des mois.
00:07:34 Dans le cas belge, ce ne sera sûrement pas le cas en France.
00:07:37 Pour revenir à votre question sur le bilan d'Elisabeth Borne,
00:07:40 c'est surtout le bilan d'Emmanuel Macron et le bilan de la crise politique
00:07:44 sortie des urnes des législatives, à savoir d'une majorité qui est
00:07:48 en fait une minorité, de l'impossibilité finalement d'avoir une action
00:07:52 gouvernementale efficace où chaque projet de loi, c'est la crise.
00:07:56 Il faut chercher des alliances tantôt à gauche, tantôt à droite,
00:07:59 avec des motions de censure.
00:08:00 Vous l'avez rappelé, Christine.
00:08:01 Une majorité relative, difficile à gérer.
00:08:04 Finalement, Elisabeth Borne, qui en plus, on le sait,
00:08:07 était un second choix pour Emmanuel Macron.
00:08:09 Il voulait Catherine Vautrin.
00:08:10 Et de Catherine Vautrin, qui était étiquetée à droite,
00:08:13 on disait "elle est formidable, Catherine Vautrin",
00:08:16 c'est ce qu'on disait Emmanuel Macron, parce que c'est Jean Castex
00:08:18 avec des robes à fleurs.
00:08:19 Il y a ce fantasme Castex du collaborateur idéal finalement
00:08:22 pour Emmanuel Macron, qui ne lui fait pas d'ombre, qui est sympa.
00:08:25 Quand on mange avec lui, ça se passe bien, etc.
00:08:26 Et puis finalement, son entourage lui impose quelque part
00:08:30 quelqu'un dont il ne veut pas.
00:08:31 Elisabeth Borne, qui n'a pas du tout cette jovialité,
00:08:35 cette bonhomie qu'il recherchait peut-être,
00:08:38 qu'il avait trouvé chez Jean Castex.
00:08:40 Et voilà.
00:08:41 Donc moi, je trouve que taper sur Elisabeth Borne
00:08:43 est peut-être un petit peu déplacé,
00:08:46 parce que finalement, le bilan de son action politique
00:08:48 est assez médiocre, vous l'avez dit.
00:08:49 C'est surtout le bilan de l'échec d'Emmanuel Macron,
00:08:52 avoir reconstitué véritablement une majorité
00:08:55 au moment des législatives, il y a un an et demi.
00:08:58 - Effectivement, certains disaient qu'elle avait
00:09:00 des interventions désincarnées, qu'elle n'était pas très présente.
00:09:03 Mais c'est vrai qu'elle était quand même là
00:09:05 pour appliquer la politique d'Emmanuel Macron.
00:09:07 Charlotte Dornier, on reçoit à l'instant la réaction d'Éric Zemmour.
00:09:11 Il y a peu de réactions, les réactions arrivent petit à petit.
00:09:13 Emmanuel Macron n'endormira aucun Français avec son remaniement.
00:09:18 C'est un peu ce qu'on disait il y a quelques secondes.
00:09:20 Vous pouvez remanier une fois par jour, en même temps,
00:09:23 vous obtiendrez toujours le "en même temps".
00:09:26 On ne remanie pas le vide, le flou, le zigzag,
00:09:29 selon Éric Zemmour.
00:09:31 Qu'est-ce que vous pensez, justement, de cette réaction d'Éric Zemmour
00:09:33 par rapport au remaniement ?
00:09:34 Parce que c'est vrai qu'il y a quand même un sacré décalage
00:09:37 entre cette effervescence dans les rédactions
00:09:43 et cette indifférence chez les Français.
00:09:47 - C'est une illustration de plus de ce qui passionne parfois
00:09:50 les rédactions, notamment politiques,
00:09:51 ce n'est pas forcément ce qui passionne le reste du pays.
00:09:54 Il n'empêche que ces mises en scène pour que,
00:09:56 précisément, ça fasse parler.
00:09:57 C'est-à-dire que les journalistes ne se sont pas passionnés
00:09:59 par la chose tout seuls.
00:10:01 Initialement, ça sort de...
00:10:02 Enfin, ce sont des bruits politiques qui sortent en premier.
00:10:06 Mais là où...
00:10:07 Mais ça rejoint d'ailleurs ce que disait Dimitri.
00:10:09 La seule question qui se pose, c'est pour quelle politique ?
00:10:11 En fait, un remaniement n'a de sens que si on veut vraiment
00:10:13 soit clore un dossier, soit changer de cap,
00:10:16 soit avoir une nouvelle priorité.
00:10:17 Et en l'occurrence, quand Emmanuel Macron
00:10:19 choisit Élisabeth Borne à l'époque, il choisit aussi...
00:10:22 Alors, il choisit Élisabeth Borne, qui vient du Parti socialiste,
00:10:25 pour une réforme des retraites, qui, en l'occurrence,
00:10:27 n'intéresse au tout début que les Républicains.
00:10:29 C'était déjà très étonnant.
00:10:30 Et ensuite, en second temps, pour une loi immigration
00:10:33 qu'il remet entre les mains de Gérald Darmanin,
00:10:35 sachant pertinemment qu'il n'y a pas deux mots
00:10:37 sur lesquels Gérald Darmanin et Élisabeth Borne sont d'accord.
00:10:39 - Et qui est voté par le Rassemblement national.
00:10:41 - Et qui est voté par le Rassemblement national à la fin,
00:10:43 réécrit par les LR.
00:10:44 Donc, c'est vrai que c'est Emmanuel Macron
00:10:47 qu'on n'arrive pas à comprendre politiquement, vraiment pas.
00:10:49 Donc, Élisabeth Borne, c'est-à-dire que tout ce que...
00:10:53 Toute l'absence de qualité, ce que disait Mathieu,
00:10:55 le fait que ce soit une techno, ultra-techno extrêmement froide
00:10:58 qui a du mal à faire de la politique,
00:10:59 elle a été choisie précisément pour ça.
00:11:01 Donc, c'est à Emmanuel Macron qu'il faut le "reprocher".
00:11:05 Il a dépolitisé ce poste-là en nommant Élisabeth Borne,
00:11:09 qu'il a nommé exactement pour ce qu'elle a fait,
00:11:11 et notamment au détriment de certains autres ministres
00:11:14 qui sont, eux, les plus politiques de son gouvernement.
00:11:16 C'est franchement à n'y rien comprendre
00:11:17 sur ce que veut Emmanuel Macron lui-même.
00:11:20 - On va aller, avant de vous écouter, Marc Menand,
00:11:25 voir Élodie Huchard et Florian Paume,
00:11:27 qui sont à l'Education nationale,
00:11:29 puisque celui qui est en tête de liste, on va dire,
00:11:33 pour éventuellement remplacer Élisabeth Borne et Gabriel Attal,
00:11:37 en savait-vous plus, pour l'instant,
00:11:39 Élodie, sur cet éventuel succès ?
00:11:42 - On n'en sait pas encore plus, Christine,
00:11:47 mais en tout cas, on commence à avoir des avis
00:11:49 de certains autres membres du gouvernement.
00:11:51 Il y a quelques minutes, un collègue de Gabriel Attal
00:11:53 du gouvernement me disait que ce serait une très bonne idée
00:11:55 parce qu'il incarne pour nous l'anti-Bardella.
00:11:58 On rappelle que Gabriel Attal vient à l'origine du Parti socialiste.
00:12:02 Il s'est engagé aux côtés d'Emmanuel Macron
00:12:04 dès les débuts du mouvement.
00:12:05 Il a abandonné le Parti socialiste
00:12:07 quand Emmanuel Macron s'est présenté à l'élection présidentielle.
00:12:10 Il a occupé plusieurs postes au sein de ses gouvernements.
00:12:13 D'abord, il a été secrétaire d'Etat à la Jeunesse,
00:12:16 puis porte-parole pendant deux ans,
00:12:17 et on sait combien c'est un poste à la fois difficile,
00:12:19 un bon poste, certes, pour se faire remarquer,
00:12:21 mais il ne faut pas faire de vagues.
00:12:23 Gabriel Attal a été apprécié pour toujours porter la parole
00:12:25 du gouvernement sans jamais faire un pas de côté.
00:12:27 Il a été aussi en charge des comptes publics,
00:12:29 et puis, depuis le mois de juillet, ici, à l'Education nationale.
00:12:32 C'est un ministre, nous dit-on, qui aime le débat,
00:12:35 qui est beaucoup plus politique et beaucoup plus visible,
00:12:37 sans doute que ne l'était Elisabeth Borne.
00:12:39 Alors, évidemment, dans son entourage, pour l'instant,
00:12:41 rien ne filtre, mais on voit bien que les rumeurs vont bon train,
00:12:44 aussi, du côté des députés.
00:12:46 Une bonne majorité d'entre eux estiment que ça pourrait être
00:12:48 une bonne idée d'avoir un ministre plus politique
00:12:51 qui s'entend bien, aussi, avec la majorité à l'Assemblée nationale,
00:12:54 parce qu'on sait que les combats, si c'est effectivement Gabriel Attal,
00:12:57 vont être durs, à mener, et que c'est important
00:12:58 qu'il soit respecté dans la majorité.
00:13:01 -Merci beaucoup pour ces informations.
00:13:04 On reviendra vous voir, Élodie Huchard,
00:13:07 si nous avons des informations supplémentaires.
00:13:10 Je viens avec vous, Marc Menon.
00:13:12 Alors, pour information,
00:13:13 j'étais au ministère de l'Education nationale aujourd'hui.
00:13:16 J'ai appris quelques petites infos, toutes petites,
00:13:18 mais je vais vous les partager d'un instant à l'autre.
00:13:21 -Oh, le sens du suspect !
00:13:22 -Non, mais il faut être quand même dans l'action,
00:13:23 il faut savoir un petit peu ce qui se passe,
00:13:25 et nous, on veut tout savoir.
00:13:26 Donc Gabriel Attal, on va revenir, effectivement,
00:13:29 longuement, aussi, sur son portrait.
00:13:31 Est-ce que vous avez envie de revenir sur, déjà,
00:13:34 Elisabeth Borne, avant de revenir sur Gabriel Attal ?
00:13:36 -Oui, parce que... -Et ensuite, on va parler
00:13:37 de Mathilde Panot.
00:13:38 -On a l'impression que c'était, dès le départ,
00:13:40 une ministre par intérim.
00:13:42 Constamment, elle n'a jamais été installée.
00:13:45 Constamment, on disait, "Elle va disparaître."
00:13:47 La moindre Borne, si je puis dire,
00:13:50 annonçait le départ d'Elisabeth Borne.
00:13:54 Et dans tout cela, on sentait bien
00:13:56 qu'elle était simplement la marionnette du président.
00:14:00 Il lui demandait d'être au sacrifice.
00:14:03 Elle incarnait une présence,
00:14:05 mais ne portait aucune idée en tant que telle.
00:14:08 Elle devait subir, subir, subir, tenir le plus longtemps.
00:14:12 Et si elle vacillait, eh bien, on agitait
00:14:16 cette disparition prématurée.
00:14:17 On n'a jamais eu l'impression que cette dame
00:14:20 pourrait même tenir un an.
00:14:22 J'ai la sensation que c'est miraculeux
00:14:25 qu'elle ait pu se maintenir pendant 20 mois,
00:14:28 car constamment, ça brûlait,
00:14:30 pour reprendre ce terme très joli, ce très beau verbe de Dimitri,
00:14:34 ça brûlait de cette idée de disparition
00:14:36 de cette dame bien frêle,
00:14:38 et qui, malheureusement, eh bien, n'avait qu'un caractère
00:14:41 qui correspondait à son physique.
00:14:43 -On avait eu l'impression qu'au dernier remaniement,
00:14:46 on avait voulu la maintenir au pouvoir
00:14:49 uniquement pour dépasser le mandat d'Edith Cresson.
00:14:52 Elle est restée un an, on se rappelle,
00:14:54 du 15 mai 91 au 2 avril 92.
00:14:57 Mathilde Panot, réaction.
00:14:59 Borna démissionnée, laissant derrière elle 23-49-3
00:15:02 et une démocratie, je cite, "salement amochée".
00:15:06 Peu importe par qui le monarque la remplacera,
00:15:08 nous exigeons un vote de confiance au Parlement.
00:15:12 C'est ce vote qui organise la vie politique dans le pays,
00:15:15 à l'Assemblée, entre la majorité,
00:15:16 qui soutient le gouvernement et l'opposition.
00:15:19 Nous déposerons une motion de censure.
00:15:21 Je reviens sur ce que disait tout à l'heure Mathieu Bocote,
00:15:24 c'est-à-dire que les oppositions,
00:15:26 Mathilde Panot, Eric Zemmour, sont déjà dans les starting blocks,
00:15:29 peu importe qui sera nommé,
00:15:31 nous, on est déjà dans l'opposition.
00:15:33 -Chacun est dans son rôle, ça, on le comprend bien.
00:15:36 Je note cela dit, parmi les propos rapportés par Élodie Huchard,
00:15:39 on dit de...
00:15:42 J'allais l'appeler Valls, mais selon Attal,
00:15:44 qu'il est respecté dans la majorité.
00:15:48 C'est une présence politique qui compte.
00:15:50 Quoi qu'on en dise, le jour où il est installé à Matignon,
00:15:53 il commence à penser à 2027.
00:15:54 On aura droit, dans les prochaines années,
00:15:57 s'il est bien nommé, à la chronique,
00:15:59 un peu comme d'autres temps, on avait vu Balladur-Chirac,
00:16:02 là, on aura droit à Darmanin et Valls,
00:16:05 qu'est-ce que j'ai là ? Attal, donnez-moi.
00:16:07 -C'est pas du tout le même propos.
00:16:09 -J'en suis conscient.
00:16:11 -Qu'est-ce que Gabriel Attal vient de la gauche ?
00:16:14 -Mais... Il y a encore.
00:16:16 Mais je note une chose qui me semble assez intéressante,
00:16:19 c'est qu'on se demandait si la Macronie était capable
00:16:22 d'engendrer une figure politique de succession.
00:16:26 Et on peut dire que Gabriel Attal représente un peu...
00:16:30 C'est un politique qui incarne la Macronie dans un nouveau visage.
00:16:34 C'est pas un techno comme un autre.
00:16:35 C'est important de le dire.
00:16:37 Je reviens sur le respect.
00:16:38 Respecté dans la majorité,
00:16:40 mais aussi capable de respecter l'autre moitié du pays.
00:16:42 Je pense que la grande faiblesse de Mme Borne,
00:16:45 parce que je comprends que la tentation,
00:16:46 c'est de dire que rien n'est de sa faute,
00:16:48 tout était de la faute du président,
00:16:50 elle avait sa propre carte à jouer.
00:16:52 C'est elle qui, au moment du débat sur la réforme des retraites,
00:16:55 décide d'attaquer Charles de Courson en disant
00:16:57 "Comment pouvez-vous oser vous fier à cet homme
00:17:00 "qui était contre le mariage pour tous ?"
00:17:02 Elle revient à la querelle il y a 10 ans
00:17:04 pour exécuter politiquement quelqu'un qu'elle n'appréciait pas.
00:17:07 C'est elle qui a péténisé Marine Le Pen
00:17:09 en nous ramenant la Deuxième Guerre mondiale
00:17:11 dans un débat qui portait pas exactement sur ça.
00:17:13 C'est elle qui, au moment de l'affaire de Crépole,
00:17:16 si je ne me trompe pas, invite à la dignité
00:17:18 le commun des mortels qui aurait envie d'exprimer pacifiquement
00:17:21 sa colère devant un massacre
00:17:23 qui était un massacre sous le signe du racisme anti-blanc.
00:17:26 Donc, je comprends bien que Mme Borne
00:17:29 était au service d'une autre politique que la sienne,
00:17:31 mais elle avait sa propre carte à jouer,
00:17:33 elle avait son propre discours, sa propre sensibilité,
00:17:36 et elle a contribué, j'y reviens parce que ça me semble important,
00:17:38 à radicaliser la fracture,
00:17:41 non seulement entre la classe politique et la population,
00:17:43 côté technocrate,
00:17:44 mais par son mépris qui venait de son parcours socialiste,
00:17:47 et bien son incapacité à respecter le fait que 40 quelques pourcents,
00:17:51 et peut-être davantage aujourd'hui, de la population
00:17:53 seraient prêtes à voter pour un autre camp que le sien
00:17:56 qu'elle avait tendance à regarder
00:17:58 du haut de sa splendeur morale.
00:18:00 Je reviens sur la politique parce que ça compte.
00:18:02 La suite pour Emmanuel Macron,
00:18:03 c'est d'être capable d'avoir une figure plus politique qu'on ne le dit.
00:18:06 Il ne peut pas se représenter,
00:18:08 il ne peut pas se contenter d'un mini-lui,
00:18:10 il ne peut pas se contenter d'un mini-clone.
00:18:12 Il a besoin de quelqu'un qui aura son autonomie relativement,
00:18:14 sans quoi Emmanuel Macron verra
00:18:17 que ce sera le contemporain de sa fin de règne,
00:18:19 et il sera sous le signe de l'impuissance.
00:18:21 Donc il a besoin de donner du pouvoir à celui qui suivra,
00:18:23 pour ne pas être lui-même condamné à l'impuissance et à la fin de règne.
00:18:26 - Elodie Houchard nous disait que Gabriel Attal était l'anti-Bardella,
00:18:31 l'arme anti-Bardella d'Emmanuel Macron.
00:18:33 - Ça c'est intéressant, ça nous rappelle encore une fois
00:18:35 à quel point l'ensemble de la vie politique du pays
00:18:37 tourne autour du RN,
00:18:39 c'est-à-dire plus loin du RN, moins loin du RN,
00:18:41 par rapport au RN, le charisme du RN,
00:18:43 c'est assez renversant de voir qu'encore aujourd'hui,
00:18:46 alors qu'est-ce que j'en sais,
00:18:47 la candidature à la présidence de la République,
00:18:48 la prochaine fois c'est Marine Le Pen,
00:18:49 c'est pas Jordan Bardella,
00:18:50 eh bien il faut se définir en fonction de la prochaine étape prêtée au RN.
00:18:54 Donc le jour où la vie politique française sera capable de voir le RN
00:18:57 comme un élément parmi d'autres,
00:18:58 mais non pas comme le facteur autour duquel tout doit tourner,
00:19:01 on aura dit, on y verra un progrès dans le pluralisme.
00:19:03 - Moi je trouve que c'est intéressant quand même,
00:19:05 parce qu'il y a pas mal de choses à dire.
00:19:07 D'abord, il y a un sondage qui était paru hier,
00:19:10 je sais plus dans quel journal,
00:19:11 mais qui disait que si on devait changer de Premier ministre,
00:19:15 celui qui arrivait en tête auprès des Français,
00:19:17 c'était Gabriel Attal.
00:19:19 Donc si c'est bien lui qui entre à Matignon,
00:19:22 c'est intéressant parce que ça veut dire qu'Emmanuel Macron
00:19:24 suivrait a priori le choix des Français.
00:19:26 Avec peut-être ce regret de se dire,
00:19:28 bon il avait bien démarré à l'éducation nationale,
00:19:30 quand même chantier prioritaire, l'école,
00:19:31 et puis bon au bout de cinq mois,
00:19:33 on nous le sort pour d'autres choses intéressantes,
00:19:37 Premier ministre bien sûr,
00:19:38 mais vous voyez, il y aura peut-être ce regret,
00:19:40 Attal, à l'éducation nationale.
00:19:42 Ce que je trouve intéressant,
00:19:43 c'est l'idée aussi de l'opposer à Jordan Bardella,
00:19:46 qui fait figure un peu de le grand espoir
00:19:48 de la vie politique française.
00:19:50 Bardella fédère bien au-delà des rangs du RN,
00:19:54 il est capable d'aller chercher des gens
00:19:56 que n'arrivera sans doute jamais à conquérir Marine Le Pen,
00:19:59 ça c'est intéressant.
00:20:00 Et Gabriel Attal en face, il serait un peu l'arme à lui opposer.
00:20:05 Et on dit de lui que c'est un politique.
00:20:07 Et alors c'est marrant,
00:20:08 parce que quand on dit un politique,
00:20:09 a priori auprès des Français,
00:20:10 ce n'est pas vraiment un compliment.
00:20:12 Mais qu'est-ce qui fait de lui en fait un profil ?
00:20:13 On dit un fin politique.
00:20:14 Oui, oui, un fin.
00:20:15 Mais alors quand on reprend un peu le parcours,
00:20:16 regardez, quand il était au budget par exemple,
00:20:19 le budget, ce n'est quand même pas le poste le plus sexy d'un gouvernement,
00:20:22 qu'est-ce qu'il allait faire ?
00:20:23 Rappelez-vous, il avait sorti des formules du style
00:20:25 "en avoir pour ses impôts",
00:20:26 "on va lutter contre la fraude fiscale".
00:20:28 Vous voyez, d'un coup, il rendait sa matière intéressante,
00:20:31 attractive, il trouvait des angles
00:20:33 pour aller chercher les Français,
00:20:35 là où il se disait que ça allait leur taper dans les oreilles.
00:20:38 Quand il arrive à l'école,
00:20:40 qu'est-ce qu'il fait ?
00:20:41 D'abord, il reconnaît la nullité de l'école française aujourd'hui,
00:20:44 ce qu'aucun ministre avant lui de l'éducation n'avait osé faire.
00:20:46 À chaque fois, on trouvait des raisons de dire
00:20:48 que finalement c'était moins nul que ce qu'on croyait.
00:20:51 Non, lui, il accepte le constat et il se dit
00:20:53 "on va se battre pour remonter ça".
00:20:54 Il fait l'interdiction de la baïa,
00:20:56 il disait des formules "je crois aux forces de l'écrit".
00:20:59 On a l'impression d'entendre du François Mitterrand
00:21:01 quand on entend ce genre de choses.
00:21:02 Vous voyez, donc c'est intéressant,
00:21:03 c'est quelqu'un qui est captivant,
00:21:05 il arrive à attraper finalement son auditoire.
00:21:08 C'est ça qui fait de lui un personnage intéressant.
00:21:11 En revanche, sur l'intérêt pour Emmanuel Macron
00:21:15 de le placer, lui, à Matignon,
00:21:16 Mathieu a raison.
00:21:17 C'est-à-dire qu'on va tout de suite se dire avec Gabriel Attal,
00:21:20 est-ce qu'il est en train de mettre sur orbite
00:21:22 celui qui pourrait lui succéder en 2027 ?
00:21:24 Est-ce qu'il pourrait, un président de la République
00:21:26 très interventionniste, qui n'aime pas trop déléguer,
00:21:28 qui en fait, a priori, n'aurait même pas besoin d'un Premier ministre ?
00:21:31 Emmanuel Macron, il aime bien s'occuper de tout.
00:21:33 - La Ve République, c'est un peu ça.
00:21:35 - Mais oui, mais quelque part, Emmanuel Macron,
00:21:37 s'il fait ce choix de Gabriel Attal,
00:21:39 va faire le choix d'un Premier ministre
00:21:40 qui potentiellement va lui nuire, va lui faire de l'ombre.
00:21:43 Ce qu'il n'avait pas supporté que fasse, par exemple,
00:21:46 Édouard Philippe, avant lui.
00:21:48 Qu'on avait découvert politique.
00:21:49 Parce qu'à la base, Édouard Philippe,
00:21:51 bon, c'était un...
00:21:52 Quand il arrive Premier ministre, personne ne sait qui c'est.
00:21:54 On sait que c'est un jupéiste, qu'il est maire du Havre,
00:21:57 mais qui connaît Édouard Philippe ?
00:21:58 - Jean Castex aussi.
00:21:59 - Jean Castex, encore plus.
00:22:01 - Et vous parlez justement du sondage à propos de Gabriel Attal
00:22:05 et de différents sondages.
00:22:06 Selon le dernier baromètre politique Ipsos-Le Point,
00:22:09 publié en décembre 2023,
00:22:11 décembre, là, Gabriel Attal prend la première place
00:22:13 du classement des personnalités politiques.
00:22:15 Et c'est vrai que c'est là que ça peut être éventuellement
00:22:19 un danger pour Emmanuel Macron.
00:22:20 Emmanuel Macron prend un risque.
00:22:21 - Et Jordane Bardella, seule politique dans le top 50
00:22:25 des personnalités préférées des Français, quand même.
00:22:26 - Exactement.
00:22:28 - Pour montrer que beaucoup de personnes ne s'attendaient pas,
00:22:30 non plus à, ne s'attendent pas à voir Gabriel Attal,
00:22:34 personnalité politique préférée des Français, en tout cas,
00:22:37 selon ce sondage, être nommé à Matignon.
00:22:41 Alors, je vais prendre quand même, vous montrer comment
00:22:45 Matignon est illuminé aux trois couleurs, en ce moment,
00:22:47 du drapeau français.
00:22:48 - Ah ! C'est nouveau !
00:22:51 - Intéressant.
00:22:52 - Intéressant.
00:22:53 - Arrivés des invités pour un pot de remerciements,
00:22:58 Matignon, certains disent, enfin, non, c'est pas certains,
00:23:01 c'est moi qui dis, enfin, aux couleurs de bleu, blanc, rouge,
00:23:04 le drapeau français, puisque le drapeau français n'est pas tellement
00:23:06 en ordre de sainteté, en ce moment.
00:23:08 Charlotte Dornelas.
00:23:10 - Non, mais sur la question de Gabriel Attal, pour réagir,
00:23:13 vous disiez tout à l'heure, les Français se sentent loin
00:23:16 de ces questions de remaniement.
00:23:17 Et pour cause, c'est-à-dire qu'on a un ministre qui est là,
00:23:20 en l'occurrence, très jeune, est passé par plusieurs postes,
00:23:24 arrive à l'Éducation nationale après Papendiaïe,
00:23:26 avec un changement de cap qui est absolument stupéfiant
00:23:29 sur les priorités à l'école, et qui est arrivé au mois de juillet,
00:23:33 c'est-à-dire il y a quelques mois, et un Emmanuel Macron
00:23:35 qui nous dit, lors de ses voeux, que l'école est la priorité absolue,
00:23:40 que c'est le rétablissement de l'autorité.
00:23:42 Donc, il conforte la ligne adoptée par Gabriel Attal,
00:23:45 qui a eu le temps de poser trois jalons,
00:23:48 et de ne pas aller au bout.
00:23:50 Comment voulez-vous que, finalement, on prenne le poste,
00:23:54 politiquement, des différents ministres au sérieux,
00:23:57 si même l'idée arrive ?
00:23:59 Alors, on verra ce qu'il en est.
00:24:00 Par ailleurs, sur la deuxième partie de "c'est un très bon argument"
00:24:03 au sein de la Macronie, parce que ce serait un anti-Bardella,
00:24:07 si Gabriel Attal est aussi apprécié, depuis qu'il est arrivé
00:24:09 à l'Éducation nationale, c'est pourquoi exactement ?
00:24:11 Il a interdit la BAYA ?
00:24:12 J'aimerais bien qu'on demande son avis à Jordan Bardella
00:24:15 sur ce qu'il en pense, juste accessoirement.
00:24:16 Il veut, peut-être, remettre en cause le collège unique.
00:24:20 Alors, on n'y est pas, mais cette question...
00:24:21 Il avance la question du redoublement,
00:24:23 la question de l'autorité à l'école,
00:24:24 la question, éventuellement, de l'uniforme.
00:24:26 C'est un programme qui est, évidemment, celui des LR,
00:24:29 de reconquête du Rassemblement national.
00:24:31 C'est beaucoup plus un anti-Papendiaïe qu'un anti-Bardella.
00:24:34 Donc, moi, j'aimerais bien savoir, à la fin, que veulent...
00:24:36 Je reviens à mon idée de base.
00:24:37 Mais quel est le cap, réellement, qui est fixé ?
00:24:41 Donc, évidemment que ce n'est pas une question de qualité personnelle
00:24:43 des uns et des autres, à qui on trouvera des qualités,
00:24:46 à la fois politiques, même techniques,
00:24:48 ou de bons ministres, ici et là.
00:24:50 C'est vraiment une question, mais à la fin, on finit par se dire...
00:24:52 Mais c'est un ballet pour nous occuper, en réalité.
00:24:55 Je comprends que ce sentiment vienne à la tête d'énormément de gens.
00:24:58 - Moi, ce qui me paraît intéressant,
00:25:01 c'est le premier qui ait osé prendre véritablement
00:25:05 une décision marquante.
00:25:08 C'est-à-dire que depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir,
00:25:12 on est, en même temps, dénoncés, il y a quelques instants,
00:25:15 par Zemmour, mais il y a un personnage.
00:25:19 On peut même dire qu'à droite, depuis des années,
00:25:24 la laïcité s'est étiolée, elle ne voulait plus rien dire.
00:25:27 On était dans l'enterrinement de cette multiplication
00:25:32 des communautés, et il n'était pas question de heurter
00:25:36 X ou Y, chapelle-chapelle, entre guillemets.
00:25:39 Et lui, il arrive et dit "il y a la laïcité".
00:25:43 Et il impose ce que l'on estimait comme étant la guerre des vêtements.
00:25:48 Comment ça, on va avoir une police des vêtements ?
00:25:50 Il dit "il n'y a pas de police des vêtements,
00:25:52 il y a une République, on va respecter la République".
00:25:54 Ça, c'est unique, c'est le ministre le plus courageux,
00:25:59 le plus ministre, si je puis dire,
00:26:01 depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir.
00:26:03 Alors après, quand on dit le mettre en orbite pour la suite,
00:26:08 si on regarde ceux qui ont été premiers ministres
00:26:11 et qui pensaient avoir ensuite une possibilité d'ouverture sur l'Elysée,
00:26:16 ça se termine toujours par un échec.
00:26:19 - Oui, d'accord, mais par exemple,
00:26:21 René-François Fillon, premier ministre,
00:26:24 ça le met en orbite pour être présidentiable.
00:26:26 - Non mais c'est pas ça, je dis qu'aucun n'est devenu président.
00:26:29 - Chirac l'a été, mais plus tard.
00:26:32 - Oui, mais plus tard.
00:26:34 Il n'y a jamais eu quelqu'un qui était en place,
00:26:38 souvenez-vous, Balladur, etc.
00:26:40 - M. Ospin, etc.
00:26:42 - Donc, à partir de là, je pense que pour lui,
00:26:45 il a beau être jeune, c'est pas véritablement une opportunité
00:26:49 pour pouvoir gagner ce poste s'il l'ambitionne.
00:26:53 - Alors, je sais que vous avez envie de réagir, Mathieu Bocote,
00:26:56 mais rappelons, je réagis à ce que vous disiez,
00:26:59 effectivement, Charlotte, à la fois, on se dit que c'est quand même
00:27:02 un peu dommage, on ne comprend pas le fait qu'il réussisse
00:27:05 quasiment tout à l'éducation nationale,
00:27:09 qu'il arrive, donc quel message ça envoie,
00:27:12 et en même temps, est-ce qu'on ne peut pas se demander,
00:27:15 justement, peut-être, est-ce que ce n'est pas lui qu'il faut nommer,
00:27:18 parce qu'il réussit tout, parce que lorsqu'il était porte-parole
00:27:21 du gouvernement en plein Covid, pas de faute,
00:27:25 au budget, pas de faute, ici, à l'éducation nationale,
00:27:28 comme vous avez dit, pas de faute, il montre justement
00:27:31 qu'il incarne l'autorité, qu'il incarne justement
00:27:34 la prise de décision, il incarne la définition de la laïcité,
00:27:38 la compréhension, et il avait justement attaqué de gros dossiers
00:27:41 à l'éducation nationale, comme aujourd'hui,
00:27:44 où on commençait, par exemple, les cours d'empathie.
00:27:47 - Oui, bon, ça, c'est une autre chose, mais vous savez,
00:27:50 s'il s'agit de trouver un successeur à Gabriel Attal,
00:27:53 à l'éducation, qui soit porteur d'une conception ferme
00:27:57 et républicaine, comme on dit, de l'école, il n'en manque pas,
00:28:00 on peut l'y trouver, la question n'est pas là.
00:28:03 Moi, ce qui me frappe, Charlotte pose une question
00:28:06 qui est assez cynique, mais le CAP, en fait, c'est une caste
00:28:09 qui veut à tout prix conserver le pouvoir devant l'émergence
00:28:13 d'une élite de remplacement qui est pas associée au RN,
00:28:16 disons ça comme ça, parce qu'on n'est plus dans un scénario
00:28:19 historique où il y a le parti de gouvernement, l'opposition,
00:28:22 on s'échange le pouvoir aux 5 ans ou 7 ans, et ça va ainsi.
00:28:25 - Vous êtes en train de nous dire qu'il va la mettre
00:28:29 à une dissolution? - Oh non, pas du tout, je constate
00:28:32 simplement que devant l'émergence de l'alternative politique
00:28:35 peu importe les positions politiques que l'on prendra,
00:28:38 on les prendra pour que la caste se maintienne au pouvoir,
00:28:41 et ça, c'est vu au moment de la présidentielle.
00:28:45 Emmanuel Macron, du 1er tour, c'est un discours qui était
00:28:48 compatible avec les LR les plus conservateurs, Emmanuel Macron,
00:28:51 du 2e tour, il sauvait la République contre les fascistes
00:28:54 encore une fois, et peut-être un autre discours
00:28:57 qui était quasi mélenchoniste. Donc il faut prendre au sérieux
00:29:01 l'idée que ce qu'on appelle l'extrême centre, ou peu importe
00:29:04 le discours, et son contraire, il est indifférent au discours
00:29:07 qu'il tient, la fonction du discours, c'est de lui permettre
00:29:10 de rester au pouvoir. Et de ce point de vue, quand on sait
00:29:13 les préférences, pourquoi Gabriel Attal est-il populaire
00:29:17 aujourd'hui, c'est parce qu'il embrasse les idées de la grande
00:29:20 majorité des Français. Et là, vous voyez le scénario.
00:29:23 - Il parle à tout le monde? - Normalement, ce sont des
00:29:26 questions centrales. S'il y a une question qui fait consensus,
00:29:29 mis à part au ministère de l'Éducation, c'est bien les
00:29:33 préférences de diagnostic à l'école. Et là, pour une rare fois,
00:29:36 on a un ministre qui tient un discours qui n'est pas diabolisé
00:29:39 par les médias, qui reprend les préférences fortes de la majorité
00:29:42 des Français contre un système déréglé. C'est la combinaison
00:29:45 gagnante pour être populaire. N'importe qui pourrait devenir
00:29:49 populaire dans de telles circonstances. Or, il a son charisme
00:29:52 personnel, ce n'est pas un détail, mais voyons ce qui se joue
00:29:55 à travers ça. Et je le redis, si on veut un successeur à Attal
00:29:58 pour être capable de mener une politique très forte à l'éducation,
00:30:02 il faut que ça soit un défi. - On a parlé de son âge,
00:30:05 parce qu'il a été le plus jeune un peu partout. Il serait,
00:30:08 s'il est nommé le plus jeune Premier ministre.
00:30:11 Nous avons Manon Aubry, LFI en ligne.
00:30:14 Je prends le tweet de Sandrine Rousseau, qui déclare au moment
00:30:17 de la démission d'Elisabeth Borne, "Je pense au gâchis inouï
00:30:21 qu'a été la loi immigration. La Première ministre a vendu son âme
00:30:24 pour garder son poste. Elle n'a plus aujourd'hui ni l'un ni l'autre."
00:30:27 Est-ce la tonalité de votre réaction ce soir?
00:30:30 - Oui, globalement, je pense que tous ceux qui nous regardent,
00:30:33 c'est un feuilleton médiatique, le remaniement,
00:30:37 mais la vérité, c'est qu'on sait que ça ne va pas changer grand-chose
00:30:40 que celui qui décide. C'est Emmanuel Macron,
00:30:43 vous pouvez changer les courtisans si le roi reste le même.
00:30:46 En l'occurrence, c'est Emmanuel Macron.
00:30:49 Ça ne va pas changer les réponses aux préoccupations principales,
00:30:53 que ce soit la hausse des prix qui continue,
00:30:56 les services publics qui sont à la dérive, on l'a vu,
00:30:59 pendant les vacances, tous les services d'urgence qui sont fermés.
00:31:02 Et puis, sur Elisabeth Borne elle-même, vous savez,
00:31:05 ça reste celle qui est la record woman du nombre de 49,3, 23,
00:31:09 donc c'est celle qui a abîmé la démocratie
00:31:12 et qui a abîmé aussi nos droits sociaux.
00:31:15 La réforme des retraites, la réforme du RSA, etc.
00:31:18 - Michel Rocard, c'était 28 quand même.
00:31:21 Et selon vous, Gabriel Attal, qui serait en ce moment
00:31:25 le premier ministre, qui serait le premier ministre,
00:31:28 qui serait en passe de remplacer Elisabeth Borne,
00:31:31 est-ce que pour vous il ferait consensus ?
00:31:34 J'ai bien entendu ce que vous dites, que ça ne change rien
00:31:37 pour vous qu'il y ait la démission ou pas d'Elisabeth Borne.
00:31:41 Est-ce que Gabriel Attal pourrait, selon vous, donner
00:31:44 une autre tonalité à ce gouvernement, une autre impulsion ?
00:31:47 - Moi, je vais être assez franche avec vous.
00:31:50 La seule question que je me pose à cette heure,
00:31:53 c'est de savoir si le nouveau gouvernement,
00:31:57 parce que dans toutes les démocraties du monde,
00:32:00 quand il est formé, il vient obtenir la confiance
00:32:03 auprès du Parlement, qui est le cadre démocratique élu
00:32:06 où siègent les députés, ce que n'a pas fait Elisabeth Borne.
00:32:09 C'est la question que je pose à Gabriel Attal.
00:32:13 Peut-il au moins faire honneur à la démocratie ?
00:32:16 Auquel cas, sinon, de notre côté, à la France insoumise,
00:32:19 nous déposerons une motion de censure pour dire très clairement
00:32:22 au gouvernement qu'il ne peut pas gouverner contre le Parlement,
00:32:26 contre les représentants du peuple,
00:32:29 et au-delà des désaccords politiques que je peux avoir
00:32:32 avec Gabriel Attal, qui est peut-être un des représentants
00:32:35 de la première heure du macronisme, donc en termes de chambardement,
00:32:38 je pense qu'on peut repasser. Mais c'est la question
00:32:41 que je pose aujourd'hui, et que tous démocrates,
00:32:45 quelles que soient les opinions politiques des éditorialistes
00:32:48 que vous avez sur votre plateau, vont-ils se soumettre
00:32:51 à un vote de confiance comme le font tous les Premiers ministres
00:32:54 et demander un vote de confiance ? Est-ce que pour vous,
00:32:57 au lieu d'une démission, d'un changement de gouvernement,
00:33:01 une dissolution aurait peut-être été plus courageux ?
00:33:04 - C'est clair que le gouvernement a fait face à un échec.
00:33:09 C'est celui de ne pas avoir de majorité à l'Assemblée nationale.
00:33:12 Emmanuel Macron peut user autant de Premiers ministres
00:33:15 qu'il le souhaite. La suite et les prochains mois,
00:33:19 on les connaît. C'est des lois qui sont passées au forceps,
00:33:22 ça coûte 49,3, et donc la longue liste de 49,3 de ce quinquennat
00:33:26 va continuer. Et si le gouvernement veut gouverner
00:33:30 dans un cadre qui fonctionne, une démocratie mature,
00:33:34 alors oui, une des solutions, c'est de repousser devant les urnes.
00:33:39 En tout cas, je pense qu'il ne faut jamais avoir peur
00:33:42 de la démocratie. Ce n'est pas à moi d'appeler à une dissolution.
00:33:45 Mais disons que ça aurait été un acte plus démocratique,
00:33:48 plus responsable que celui de nommer un nouveau gouvernement
00:33:52 de cap. Vous avez vu peut-être aujourd'hui
00:33:56 qu'un grand film a eu la Palme d'or,
00:34:03 l'équivalent de la Palme d'or a été primé,
00:34:06 "Anatomie d'une chute". Moi, j'ai un peu le sentiment
00:34:09 d'une Macronie qui est l'anatomie d'une chute,
00:34:12 qui ne sait pas vraiment où ils vont.
00:34:15 Là, on s'est gosé depuis des heures, vous aussi,
00:34:18 j'ai beaucoup de respect pour vous, les journalistes sur le plateau,
00:34:21 depuis des heures d'antenne, à essayer de savoir
00:34:24 quelles sont les indiscrétions. Mais la réalité, c'est qu'il n'y a pas
00:34:27 de véritable changement de cap. Et il est temps d'avoir, je pense,
00:34:31 une expression démocratique. Et s'il n'y a pas de vote
00:34:34 de confiance à l'Assemblée nationale, s'il n'y a pas de dissolution,
00:34:37 alors la prochaine échéance démocratique, c'est le 9 juin
00:34:40 lors des élections européennes, où ce sera l'occasion
00:34:43 que tout un chacun puisse s'exprimer sur ses choix politiques
00:34:47 qui ont été faits par Emmanuel Macron, qui détruisent
00:34:50 nos droits sociaux. - Merci Manon Gris,
00:34:53 heureux député LFI qui demande plus de démocratie
00:34:56 et qui dit que nouveau changement sans changement de cap,
00:34:59 pour elle, ce n'est pas un changement et qui demande
00:35:03 plus de démocratie et un vote de confiance,
00:35:06 comme on l'a vu tout à l'heure. Revenons, Mathieu Bocote,
00:35:09 sur le cas de Gabriel Attal. On ne sait pas si c'est lui
00:35:12 qui sera nommé. Ce sera peut-être Sébastien Lecornu,
00:35:15 qui tient aussi la corde en deuxième position
00:35:19 pour l'instant. Je le disais tout à l'heure,
00:35:22 il a 34 ans, il serait le plus jeune
00:35:25 à être nommé.
00:35:28 Il avait normalement des voeux à la presse hier
00:35:31 qui ont été annulés. Il devait faire un 20h de France 2 hier
00:35:35 qui a été annulé. Selon mes informations,
00:35:38 qui ne sont pas du tout connues, mais il a été reçu
00:35:41 en catimini par le chef de l'État, vendredi,
00:35:44 par une porte dérobée. Ce sont les informations
00:35:48 qui sont disponibles sur le site. On sait qu'il aurait pu avancer
00:35:51 avec le chef de l'État sur une éventuelle nomination
00:35:54 en tant que Premier ministre. On se dit à la fois,
00:35:57 Mathieu Bocote, que les Français ne sont pas
00:36:00 du tout intéressés par ce changement.
00:36:03 En même temps, lorsqu'on voit qu'il y a eu un changement
00:36:07 à l'éducation nationale, il y a eu un réel impact
00:36:10 dans la vie des Français. Vous voyez ce que je veux dire ?
00:36:13 A la fois, on se dit que la vie politique ne nous intéresse pas,
00:36:16 qu'il n'y a pas de changement possible, qu'est-ce que ça impactera
00:36:19 dans nos vies ? On a vu qu'on a changé Papendiaïe,
00:36:23 on a mis Gabriel Attal, tout de suite, il n'y a pas de concret
00:36:26 à l'éducation nationale. - Les Français ont des attentes
00:36:29 immenses à l'endroit de la politique, on pourrait dire,
00:36:32 mais des attentes si souvent déçues qu'elles se sont converties
00:36:35 en cynisme. Mais quand vous avez un politique qui arrive
00:36:39 et qui fait à peu près ce qu'il dit, et là, il ne s'agit pas
00:36:42 de transformer Gabriel Attal en saint, la question n'est pas là,
00:36:45 il a dit, vous me dites toujours que c'est impossible, je vais le faire.
00:36:48 Donc il a réhabilité le volontarisme politique,
00:36:51 il a réhabilité le bon sens, il a réhabilité une conception
00:36:55 plus classique de l'école, ensuite, on peut être en désaccord
00:36:58 avec lui sur bien des choses, la question n'est pas là,
00:37:01 mais il a construit sa popularité et sa légitimité en rompant
00:37:04 avec l'idéologie dominante, en rompant avec le discours
00:37:07 dominant de l'éducation et en rompant avec les interdits
00:37:11 qui entourent l'action politique. - Il a vendu que c'est possible ?
00:37:14 - C'est pas possible, on veut limiter, c'est pas possible,
00:37:17 l'Europe ne veut pas, le ci, le ça, on veut baisser la dette publique,
00:37:20 c'est pas possible, baisser significativement les impôts,
00:37:23 c'est pas possible, empêcher, pas la burqa, mais le voile islamique
00:37:27 à l'école, alors c'est possible apparemment, mais c'était impossible
00:37:30 la veille, donc finalement, c'était pas impossible, c'est qu'on ne voulait pas.
00:37:33 Et je pense que les Français, qui sont un peuple très politique,
00:37:36 mais plus largement un peu partout en Occident, il y a des attentes
00:37:39 envers le politique, mais le politique toujours déçoit,
00:37:43 veut rééduquer le peuple qu'il juge toujours grossier, bouseux,
00:37:46 inadéquat, inadapté, retardataire, avec des prix jugés,
00:37:49 et là on a un ministre qui dit "non non, vous n'êtes pas indécis,
00:37:52 vous aviez raison", contre la caste qui vous dit le contraire.
00:37:55 Bon ben, on comprend comment il a construit sa crédibilité,
00:37:59 sa popularité, sa légitimité, reste à voir s'il peut appliquer
00:38:02 la chose sur d'autres dossiers. - Il dit pas "vous avez raison"
00:38:05 contre la caste. - Il agit comme tel.
00:38:08 - Oui, mais par contre c'est vrai, il agit comme tel,
00:38:12 et ce qu'on n'avait pas vu depuis fort longtemps, Marc l'a dit tout à l'heure,
00:38:15 c'est qu'il a assumé sa décision, il a assumé une décision
00:38:18 ministérielle, il a dit "j'interdis la baïa", il a pas renvoyé ça
00:38:21 sur les proviseurs, les chefs d'établissement,
00:38:24 non non, il a pris la décision à son compte,
00:38:27 et c'est de ça dont finalement on lui est gré.
00:38:31 Alors après, je voudrais juste revenir sur ce que disait Manon Aubry
00:38:34 quand elle appelle au vote de confiance, parce qu'évidemment,
00:38:37 c'est de bonne guerre, elle fait ce que tout parti d'opposition
00:38:40 peut potentiellement piéger le potentiel nouveau Premier ministre,
00:38:43 parce que qu'est-ce qui va se passer très concrètement ?
00:38:47 C'est que ça va être le même jeu qu'on a connu
00:38:50 ces 18 derniers mois, avec la répétition
00:38:53 d'émotions de censure, où je vous rappelle quand même,
00:38:56 il y a quelques mois de cela, ça a failli passer
00:38:59 à 9 voix près, donc ça va être l'occasion
00:39:03 de tout de suite placer le Premier ministre, quel qu'il soit,
00:39:06 Gabriel Attal ou un autre, en difficulté, en situation de faiblesse.
00:39:09 Il y a aussi la question du moment, pourquoi un remaniement maintenant ?
00:39:12 Parce que tout à l'heure, vous avez dit, effectivement,
00:39:15 il y a eu un remaniement à l'été, on a dit on garde Elisabeth Borne,
00:39:19 parce qu'il n'y avait aucune utilité finalement à la brûler,
00:39:22 à la cramer avant de voter le budget. - Et les européennes aussi.
00:39:25 - Il y avait surtout la séquence budgétaire, où on sait que c'est
00:39:28 beaucoup de 49.3, et voilà, qu'est-ce qu'on dit ?
00:39:31 Qu'a dit tout à l'heure Manon Aubry, c'est Madame 49.3,
00:39:35 Elisabeth Borne, dans l'esprit des Français aussi, ça finit par infuser.
00:39:38 Et la question des élections européennes, et le mandat de Gabriel Attal,
00:39:41 ça va être quoi pendant les six prochains mois ?
00:39:44 Enfin si c'est lui, encore une fois, on n'en a toujours pas la confirmation.
00:39:47 Ça va être de faire campagne contre Jordan Bardella,
00:39:51 contre le Rassemblement National, qui est donné à 28-30%.
00:39:54 Mais finalement, le talonné de quelle manière ?
00:39:57 Je reviens aussi à ce que disait Charlotte tout à l'heure,
00:40:00 c'est quelque part en singeant cet M, en allant chercher sur cet M-là,
00:40:03 en disant, regardez, il y a une alternative peut-être plus présentable,
00:40:07 anti-européenne, peut-être un peu plus business-friendly,
00:40:10 si je puis dire, pardonnez-moi l'anglicisme,
00:40:13 que le Rassemblement National de Jordan Bardella.
00:40:16 Mais ça en dit long quand même aujourd'hui sur le baricentre
00:40:19 de la vie politique française. Emmanuel Macron aurait-il compris
00:40:23 que de gouverner à gauche aujourd'hui, c'est aller à la défaite électorale,
00:40:26 finalement, potentiellement. C'est ça aussi que dit l'éviction
00:40:29 d'Elisabeth Borne ce soir.
00:40:32 - Il n'empêche que qui Elisabeth Borne et qui Gabriel Attal
00:40:36 sont les plus élus de l'Assemblée nationale.
00:40:39 - Oui, il y a une question qui me tourne en tête.
00:40:42 On se demande si Emmanuel Macron devrait changer de cap.
00:40:45 J'ai dit ce que j'en pensais, c'est-à-dire que ça témoigne
00:40:48 du fait qu'on est devant un bloc qui est prêt à dire tout
00:40:51 et n'importe quoi pour s'améliorer au pouvoir.
00:40:55 Mais notez aussi que ça en dit beaucoup sur une certaine limite
00:40:58 du macronisme. Prenez Marine Le Pen. On dirait, pourrait-elle
00:41:01 changer de cap? On sait à peu près ce qu'elle pense.
00:41:04 Elle a une évaluation de 10 ans.
00:41:07 Là, quand on dit de cette homme politique, il pourrait dire
00:41:11 une chose et son contraire. Il peut emprunter le discours
00:41:14 qu'il souhaitera, c'est le changement de cap.
00:41:17 Ça en dit quand même beaucoup sur la plasticité de ses convictions
00:41:20 et ça nous règne un point central dont on aurait pu parler ce soir.
00:41:23 Il y a une conviction centrale chez Emmanuel Macron,
00:41:27 c'est l'Europe. Pour le reste, tout est accessoire.
00:41:30 - Dans un instant, je vous ferai réagir. Juste avant,
00:41:33 des informations supplémentaires. Moi, j'ai appris aujourd'hui
00:41:36 que Gabriel Attal avait été reçu vendredi par une porte dérobée
00:41:39 à l'Elysée. L'auriez-vous vu dans les parages?
00:41:43 - Écoutez, chère Christine, toute la journée,
00:41:46 on a surveillé la sortie du palais de l'Elysée.
00:41:49 Maintenant, nous surveillons l'entrée.
00:41:52 On essaie de voir s'il y a une délégation,
00:41:55 une quelconque délégation qui ferait son apparition ici
00:41:59 au palais présidentiel. Rien pour le moment.
00:42:02 - Vous l'avez dit, il y a eu plusieurs consultations
00:42:05 de la part du chef de l'Etat ces derniers jours.
00:42:08 Lui qui a alimenté un suspense avant de le rompre.
00:42:11 C'était à 18h, précisément, via un tweet
00:42:15 où il a remercié Elisabeth Borne et annoncé officiellement
00:42:18 la démission de sa première ministre.
00:42:21 On a eu un communiqué de la part de l'Elysée.
00:42:24 C'est la seule communication que nous avons eue pour le moment
00:42:27 qui nous indique que la première ministre assure les affaires courantes
00:42:31 et nous attendons maintenant toute l'interrogation.
00:42:34 Qui sera le prochain Premier ministre
00:42:37 et surtout, quelle allure aura ce remaniement ?
00:42:40 Est-ce qu'on aura un remaniement d'ampleur ?
00:42:43 Je vous rappelle qu'il y a environ une quarantaine de ministres
00:42:47 dans le gouvernement actuel. Est-ce qu'Emmanuel Macron
00:42:50 va être tenté de réduire ce gouvernement ?
00:42:53 Et autour de quel Premier ministre ?
00:42:56 Le nom de Gabriel Attal est celui qui revient
00:43:00 parmi les autres ministres. On se dit peut-être
00:43:03 que Gérald Darmanin, Nunez ou Odea Castellar
00:43:06 ne devraient pas être touchés par rapport à l'équipe des JO.
00:43:09 On se dit que ceux-là pourraient rester.
00:43:12 Gérald Darmanin, par exemple.
00:43:15 - Avec ma réaction à moi, au début,
00:43:19 parce que le nom de Gérald Darmanin a circulé pour changer de ministère
00:43:22 ou en tout cas, quitter potentiellement le ministère de l'Intérieur.
00:43:25 J'ai réagi un peu comme Gabriel Attal
00:43:28 à l'Education nationale. Evidemment qu'il y a des profils
00:43:31 pour les remplacer qui sont sur la même ligne.
00:43:35 Je suis absolument d'accord avec Mathieu.
00:43:38 Est-ce que simplement le poste de ministre est pris au sérieux ?
00:43:41 On ne peut pas prendre la tête du ministère de l'Education nationale
00:43:44 en disant qu'on va révolutionner en prenant des décisions
00:43:47 et ne pas les suivre. Il y a quelque chose qui,
00:43:51 dans la vie de nous tous, n'existe pas.
00:43:54 On ne prend pas un poste pour trois mois en se disant
00:43:57 "je vais reprendre la main de Gérald Darmanin".
00:44:00 Quand j'ai appris ça, je me suis dit
00:44:03 "à six mois des Jeux olympiques, c'est original".
00:44:07 Il y a beaucoup de gens, vous parliez de Laurent Nunez,
00:44:10 qui travaille évidemment sur le dossier Jeux olympiques
00:44:13 et qui peut reprendre la main à la limite de Gérald Darmanin.
00:44:16 Il vient de voter la loi immigration.
00:44:19 Ça pourrait être un changement de dossier aussi.
00:44:23 Mais on a du mal à se positionner en se disant
00:44:26 "les ministres ou les changements de ministres sont choisis à partir de quoi ?"
00:44:29 Et là, on retombe en effet sur la réponse de Mathieu.
00:44:32 On a l'impression que ce n'est pas d'abord une volonté
00:44:35 de se dire "on a défini les priorités,
00:44:39 "on va mettre des personnes qui vont assumer ces priorités-là,
00:44:42 "qui seront d'accord aussi entre elles".
00:44:45 Depuis la première élection d'Emmanuel Macron,
00:44:48 on n'a jamais eu un gouvernement unanime sur un seul point
00:44:51 jugé important par le chef de l'État lui-même.
00:44:55 Je reprends ce mot de cap.
00:44:58 En effet, il y a la question du changement de cap au sein du macronisme.
00:45:01 C'est vrai que c'est original, déjà,
00:45:04 comme ce fameux "en même temps", le problème politique au début.
00:45:07 Mais là, aujourd'hui, on ne sait même plus ce que c'est,
00:45:11 à part faire 30 minutes de sport par jour.
00:45:14 On ne sait pas quel est le cap fixé par le président de la République lui-même.
00:45:17 - C'est le grand problème.
00:45:20 On n'a jamais su où voulait aller Emmanuel Macron.
00:45:24 Et ça n'a jamais changé.
00:45:27 Et là, ce qui est terrible, et vous avez raison tous les trois,
00:45:30 c'est qu'on a l'impression de gens qui sont entre eux,
00:45:33 autour d'une table, et puis il faut bien faire quelque chose.
00:45:36 Alors, tu vas prendre ça, tu vas prendre ça,
00:45:39 mais on est dans un petit monde tout feutré,
00:45:43 un monde pour qui tout va bien, on est au pouvoir
00:45:46 avec les satisfactions du pouvoir, les petits klaxons
00:45:49 qui vous permettent de traverser Paris rapidement,
00:45:52 qu'est-ce qui fait rêver, qu'est-ce qui fait lever le peuple ?
00:45:55 Oui, les prix augmentent, oui, il y a le problème des logements,
00:45:59 oui, il y a le problème de l'immigration, c'est invraisemblable,
00:46:02 tout ce qu'il devrait y avoir comme petite graine à faire lever.
00:46:05 Et là, il n'y en a pas une.
00:46:08 Et la question que posait tout à l'heure Marion Aubry, elle a raison,
00:46:11 ou Manon Aubry, pardon, c'est le fait que, quoi qu'il arrive,
00:46:15 ce gouvernement ne pourra jamais compter sur une majorité.
00:46:18 Comment peut-on donc affirmer même demain
00:46:21 enfin une politique, une direction,
00:46:24 en sachant que derrière, eh bien, il y a une embuscade
00:46:27 qui est prête constamment à vous bloquer ?
00:46:31 Là, on est dans une impasse.
00:46:34 - Alors, il y a une ministre dont on n'a pas encore parlé,
00:46:37 c'est la ministre de la Culture, Marc Menon.
00:46:40 - Ah ben, la ministre de la Culture, de toute façon, elle nous manquera pas.
00:46:43 - Il n'est pas dit qu'elle parte. - Non mais non.
00:46:47 - Ne vous emballez pas, Marc. - Ah oui, ne vous emballez pas.
00:46:50 - La présidence, c'est à vous. - Pour y remplacer Elisabeth Borne.
00:46:53 - Pardon, Charlotte ? - Pour y remplacer Elisabeth Borne ?
00:46:56 - Je ne sais pas, on a qu'à lancer un nouveau...
00:46:59 - Elle a eu un sacré désaveu l'autre jour de la part du chef de l'État.
00:47:03 - Mais également, on avait Bachelot avant.
00:47:06 Donnez-moi une seule ministre de la Culture
00:47:09 qui ait fait vibrer le monde du théâtre,
00:47:12 le monde du cinéma,
00:47:15 qui nous ait permis de croire qu'il y ait quelque chose
00:47:19 qui soit créatif. On est là avec des personnes,
00:47:22 même chose, qui de temps en temps prennent une position de principe
00:47:25 qui va toujours dans le sens de la cancel culture,
00:47:28 être dans la justification de tous les abandons républicains,
00:47:33 mais où est la véritable sève ?
00:47:37 C'est quand même extraordinaire, on représente la France.
00:47:40 La France, c'est la culture. La France, c'est pas essayer
00:47:43 d'imposer un principe économique. La France, c'est de dire
00:47:46 que nous sommes la fête de l'esprit, et ça, nous le démontrons.
00:47:49 Eh bien, on en est loin depuis des années,
00:47:53 depuis les années Macron.
00:47:54 - Alors, on va parler d'Emmanuel Macron,
00:47:57 on va voir un petit peu ce matin justement la vidéo qu'il a postée,
00:48:00 qui a beaucoup fait parler, où il a incité, Marc Menand,
00:48:03 vous serez d'accord avec le chef de l'État, à faire du sport.
00:48:07 - Bonjour à tous, on est à J-200 des Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:48:10 Nous allons accueillir en France
00:48:13 les Jeux Olympiques et Paralympiques les plus décarbonés de l'histoire,
00:48:16 des Jeux Verts qui respectent les accords de Paris.
00:48:19 On va accueillir les Jeux paritaires, avec autant de sportifs que de sportives.
00:48:23 On aura des délégations de sportifs olympiques et paralympiques
00:48:26 d'exception, avec, je l'espère, beaucoup de médailles françaises.
00:48:29 Et je vous invite tous à faire 30 minutes chaque jour,
00:48:33 au moins, de sport.
00:48:34 - Mathieu, et ensuite Marc. Vous avez fait vos 30 minutes ?
00:48:38 - Oui, oui, oui, c'est ma résolution du Nouvel An.
00:48:41 Je croyais, mais je me trompais peut-être, que les Français
00:48:44 avaient voté pour un président de la République et non pas pour un coach sportif.
00:48:47 D'autre part, je n'ai rien contre le style Rocky Balboa.
00:48:50 J'aime beaucoup les films de Rocky Balboa,
00:48:53 mais je ne croyais pas qu'il était président de la République.
00:48:56 Le grand écart entre un homme qui, théoriquement, veut faire l'Europe,
00:48:59 contrôle potentiellement la bombe atomique,
00:49:01 et de l'autre côté se transforme en coach en disant
00:49:04 "Nous aurons des Jeux Verts paritaires, mais n'oubliez pas de faire du sport,
00:49:08 et n'oubliez pas non plus d'embrasser votre grand-mère".
00:49:11 C'est assez fascinant. Est-ce qu'on est véritablement...
00:49:14 Je trouve que les Français, je pense encore une fois,
00:49:17 ont des attentes par rapport au président de la République,
00:49:20 qui ne sont pas dans cet étrange rôle qu'a joué Emmanuel Macron aujourd'hui.
00:49:23 Lui, qui par ailleurs aime tant les symboles.
00:49:27 C'est toujours ça qui m'étonne. C'est un homme qui aime les symboles.
00:49:30 On l'a vu avec l'hommage rendu à Jacques Delors,
00:49:33 avec le drapeau européen qui surplombait le drapeau français.
00:49:36 On comprend son attachement aux symboles.
00:49:40 - Je vais vous parler peut-être, Nicolas Dupont-Aignan,
00:49:43 qui dit à l'instant "Première bonne nouvelle depuis le début de l'année".
00:49:46 Après 23-49-3, en seulement 20 mois,
00:49:49 Elisabeth Borne démissionne.
00:49:52 Je cite malheureusement "Emmanuel Macron reste président".
00:49:55 - Oui, mais ce sera toujours du sport.
00:49:59 Mais moi déjà, je trouve pathétique de venir en maillot pour vous parler de sport.
00:50:02 Enfin, il est le président de la République.
00:50:05 Et là, il fait semblant de sortir des vestiaires.
00:50:08 Il y a pas de Jeux olympiques verts.
00:50:11 Il n'y a pas de ces grandes manifestations à travers le monde,
00:50:15 Coupe du monde, etc. On n'est plus dans le vert.
00:50:18 On est dans un gigantisme qui est préjudiciable
00:50:21 à l'écologie, entre guillemets,
00:50:24 avec tous les désastres sur la vie des Parisiens,
00:50:27 sur la vie des Français.
00:50:31 Les Français vont être les seuls à ne pas pouvoir assister
00:50:34 aux Jeux olympiques. En revanche, il y a un petit point
00:50:37 où, oui, je pense qu'il est pas mauvais,
00:50:40 alors qu'autant d'enfants aujourd'hui sont en surpoids,
00:50:43 plus de 60 %, qu'un président dise
00:50:47 "Il serait bon que nous fassions du sport".
00:50:50 Mais au-delà de dire "Il serait bon que vous fassiez du sport",
00:50:53 il ferait bien de demander aux ministres
00:50:56 qui sont concernés, à la fois le ministre de l'Education,
00:50:59 le ministre du Sport, de faire en sorte
00:51:03 qu'effectivement, il y ait une mobilisation.
00:51:06 Et que l'on puisse, demain, retrouver cet élan,
00:51:09 qui est un élan très français.
00:51:12 N'oublions pas que les Jeux olympiques,
00:51:15 les nouveaux Jeux olympiques, ont été relancés
00:51:19 par Pierre de Coubertin. C'est pas rien.
00:51:22 - Que pourrait devenir la loi immigration, selon vous,
00:51:25 avec un changement à la tête du gouvernement ?
00:51:28 - Pourquoi ça changerait ?
00:51:31 Si il y a un changement de casting pour un changement de cap,
00:51:35 c'est parce que les fondamentaux de la politique macroniste
00:51:38 ne vont pas changer. La politique économique va rester à peu près
00:51:41 la même. La loi immigration, elle est entre les mains
00:51:44 du Conseil constitutionnel. On sait qu'elle va se faire ratiboiser
00:51:47 et qu'il en restera peut-être 50, 60, 70 %.
00:51:51 On a beaucoup parlé d'Alain Delon, c'est un temps,
00:51:54 mais c'est que tout change pour que rien ne change.
00:51:57 Je suis un peu désespéré, parce que là, on consomme
00:52:00 du temps d'antenne. Emmanuel Macron nous impose
00:52:04 de ne pas faire de changement de cassement de la loi.
00:52:07 - Vous avez un mouvement historique des agriculteurs en Allemagne.
00:52:10 Ils bloquent les routes. - On avait prévu d'en parler.
00:52:13 - Ils sont rejoints par les routiers.
00:52:16 Et ça, c'est des choses qui, aujourd'hui, intéressent les Français,
00:52:19 les gens qui nous regardent et qui se disent "bon sang,
00:52:23 pourquoi est-ce qu'ils nous prennent la tête, si je puis dire,
00:52:26 avec un parlait comme ça, potentiellement de Gabriel Attal
00:52:29 ou d'un remaniement d'un gouvernement qui ne nous satisfait pas ?
00:52:32 L'action politique, parce que la majorité, aujourd'hui,
00:52:35 ne permet pas de mener le programme.
00:52:39 Quel était le programme d'Emmanuel Macron, d'ailleurs ?
00:52:42 On ne sait toujours pas. Il n'y a pas eu de programme.
00:52:45 C'est peut-être la raison pour laquelle, aujourd'hui,
00:52:48 il n'a pas sa majorité. Si on tire le fil comme ça,
00:52:51 on se dit "mais où est le sens, finalement, de tout ça ?"
00:52:55 Moi, c'est ça qui, quelque part, ce soir, m'agace un petit peu.
00:52:58 La loi Immigration est entre les mains du Conseil constitutionnel.
00:53:01 Entre loi Immigration et probablement...
00:53:04 On en a eu 30, pourquoi pas 31, après tout ? En 30 ans.
00:53:07 - En tout cas, c'est ce que suggère la Cour des comptes.
00:53:11 - Oui, c'est assez intéressant. On voit un peu...
00:53:14 Je reviens souvent sur l'hypothèse de la fin de régime.
00:53:17 Qu'est-ce que c'est, une fin de régime ?
00:53:20 C'est une classe politique incapable de se renouveler
00:53:23 autrement qu'en ramenant chaque fois le niveau à la baisse
00:53:27 et incapable de porter un véritable projet politique.
00:53:30 L'Europe + le multiculturalisme + l'immigration massive.
00:53:33 Je ne suis pas certain que ce soit un projet porté par les Français.
00:53:36 La crise de régime est là. Vous avez un régime en désaccord
00:53:39 dans ses orientations idéologiques avec les préférences populaires
00:53:43 les plus lourdes et constantes de la population.
00:53:46 Ajoutez à ça le fait qu'on est dans...
00:53:49 C'est un trait assez français, hélas, de la diabolisation systématique
00:53:52 de l'adversaire pour faire en sorte que les adversaires,
00:53:55 qui représentent quand même près de la moitié du pays,
00:53:59 ne soient pas les plus nombreux.
00:54:02 C'est-à-dire que les gens qui sont dans le milieu de la crise
00:54:05 ne sont pas les plus nombreux.
00:54:08 C'est-à-dire que les gens qui sont dans le milieu de la crise
00:54:11 ne sont pas les plus nombreux.
00:54:15 C'est-à-dire que les gens qui sont dans le milieu de la crise
00:54:18 ne sont pas les plus nombreux.
00:54:21 C'est-à-dire que les gens qui sont dans le milieu de la crise
00:54:24 ne sont pas les plus nombreux.
00:54:28 - On va passer dans cette séquence-là.
00:54:31 On voit qui gouverne véritablement.
00:54:34 On vous donnera les informations qui sont dites
00:54:37 que vous êtes capables de consommer ou non.
00:54:40 Mais si ce sont des informations qui risquent de vous faire mal penser,
00:54:43 on ne vous les donnera pas.
00:54:47 C'est un principe de rétention d'informations
00:54:50 dans un contexte démocratique.
00:54:53 On décide de priver les électeurs, priver les élus
00:54:56 et de les faire mal penser.
00:54:59 - Dans ce que vient de dire Mathieu,
00:55:03 ne pas oublier que le président Macron ne cesse d'afficher,
00:55:06 vous l'avez fait remarquer tout à l'heure,
00:55:09 le drapeau européen.
00:55:12 On est en train de parler de barater sur qui va gouverner la France.
00:55:15 Mais on ne cherche plus à gouverner la France
00:55:19 puisqu'on est rallié à l'Europe.
00:55:22 C'est l'Europe qui doit tout nous imposer.
00:55:25 On peut les calmer, mais de toute façon,
00:55:28 on fait ce que l'on veut.
00:55:31 Vous pouvez voter demain, vous pouvez faire n'importe quoi,
00:55:35 on s'en moque, on veut une Europe qui est un système immeuble
00:55:38 qui ne doit plus avoir la moindre nuance de politique.
00:55:41 On est dans le monde d'une économie conquérante
00:55:44 et il n'y a que ça qui compte, l'immigration.
00:55:47 Tout ça permet de nourrir cette économie galopante.
00:55:51 Et n'oublions pas,
00:55:54 il y a quand même un point.
00:55:57 Comment admettre qu'un président de la République
00:56:00 soit élu avec aussi peu de votants ?
00:56:03 Est-ce qu'il n'y aurait pas là une loi à envisager
00:56:07 pour que, si il n'y a pas un minimum de gens dans les urnes,
00:56:10 l'élection doit être revotée ?
00:56:13 -Charlotte Dornelas,
00:56:16 on est en train de se dire qu'on est un peu imposé
00:56:19 par le rythme de l'actualité.
00:56:23 On a prévu le drapeau européen,
00:56:26 encore Moscou-Vicy, encore plein de sujets.
00:56:29 Mais on en parlera demain, je vous rassure.
00:56:32 J'ai envie de vous demander, Charlotte,
00:56:35 de l'Europe qui nous engloutit.
00:56:39 -L'Europe !
00:56:42 -Que veulent les Français ?
00:56:45 A quoi sert le gouvernement ?
00:56:48 Ne sommes-nous pas dans une impasse ?
00:56:52 A l'heure qu'il est, je pense que jamais
00:56:55 de l'histoire de la Ve République,
00:56:58 on a vu des Français désintéressés par un remaniement.
00:57:01 -Les années passantes, on voit bien
00:57:04 que même au moment d'aller aux urnes,
00:57:07 il y a une abstention considérable,
00:57:11 même à l'élection présidentielle,
00:57:14 ce qui est peut-être la nouveauté ultime.
00:57:17 Est-ce qu'on va se réintéresser à la question européenne ?
00:57:20 Certains le disent, parce qu'il y a beaucoup de sujets
00:57:23 qui se sont invités de manière assez spectaculaire,
00:57:27 notamment de décisions européennes qui se sont imposées.
00:57:30 On l'a beaucoup vu dans le débat sur la loi immigration,
00:57:33 étant donné que plusieurs partis, LR et le RN,
00:57:36 ont beaucoup imposé dans le débat cette question
00:57:39 de la prévalence du droit européen sur le droit français.
00:57:43 C'est une question éminemment politique.
00:57:46 En effet, le rapport au gouvernement
00:57:49 que Emmanuel Macron impose dans son discours,
00:57:52 il n'a jamais trompé personne, il ne changeait d'avis là-dessus,
00:57:55 il ne parle que de souveraineté européenne depuis le 1er jour.
00:57:59 À l'inverse de ça, il nous dit qu'on va réindustrialiser la France,
00:58:02 on va reprendre la souveraineté sur le terrain médicamenteux,
00:58:05 pharmaceutique, sur le terrain de la défense.
00:58:08 On a vu au moment de la guerre en Ukraine que ce n'était pas le cas.
00:58:11 Donc oui, peut-être que les élections européennes
00:58:15 peuvent être le moment d'un vrai débat.
00:58:18 Et là, pour le coup, Emmanuel Macron aura besoin d'une arme antibardée,
00:58:21 parce que là, il y a un véritable désaccord.
00:58:24 Autant tout à l'heure sur la question de l'éducation,
00:58:27 pour répondre à votre question, Emmanuel Macron,
00:58:31 il est comme tout le monde, comme Gabriel Attal,
00:58:34 il save de sondage et d'étude en étude, il save pertinemment
00:58:37 ce que veulent la majorité des Français.
00:58:40 En l'occurrence, sur l'école, c'est pas compliqué, lire, écrire, compter,
00:58:43 ça fait des années et des années que tout le monde le répète.
00:58:47 On parlait du vote, plus personne ne vote, ensuite on ira à Matignon.
00:58:50 Ceux qui nous regardent se disent "Vous parlez d'un sujet
00:58:53 qui ne nous intéresse pas, ça reste quand même notre vie,
00:58:56 on n'est pas intéressé par l'actuel gouvernement,
00:58:59 on n'est pas intéressé par la feuille de route,
00:59:03 on n'a pas d'autre choix à la limite que de voter pour Emmanuel Macron,
00:59:06 puisque c'est ce qui s'est passé à la dernière présidentielle".
00:59:09 Qu'est-ce qui reste aux Français ? Quelle arme dans leurs mains ?
00:59:12 - Oui, c'est une question difficile que vous posez,
00:59:16 mais un des gros ressorts de l'abstention, c'est le découragement.
00:59:19 Le découragement devant l'impuissance du politique lui-même.
00:59:22 On en parle énormément sur ce plateau, on dissèque justement cette impuissance,
00:59:26 parce que ce n'est pas une fatalité.
00:59:28 Il y a moyen, sur le terrain politique, de récupérer une certaine puissance,
00:59:31 c'est-à-dire un pouvoir de décision, il ne s'agit pas de puissance pour la puissance,
00:59:35 c'est un pouvoir de décision à l'échelle nationale.
00:59:38 Certains pays l'ont fait, l'Allemagne l'a fait,
00:59:41 l'Allemagne qui est quand même le point d'aboutissement
00:59:44 et qui est le modèle en permanence, l'Allemagne l'a fait sur le terrain,
00:59:47 notamment industriel, économique.
00:59:50 On a vu le Danemark, qui a été cité en exemple par Olivier Véran,
00:59:53 là encore, j'aimerais bien savoir ce que veut ce gouvernement,
00:59:56 parce qu'Olivier Véran qui revient du Danemark et qui dit "c'est formidable,
00:59:59 c'est incroyable, les lois sont géniales", et on lui dit "pourquoi exactement ?
01:00:02 Ça a fait baisser l'extrême droite". On avait dû dire "mais c'est une obsession".
01:00:06 Est-ce que vous voulez régler la question de l'immigration parce que les Français le demandent
01:00:09 et parce que par ailleurs, quelle que soit l'avis des différents Français sur cette question,
01:00:12 la maîtrise des flux qui entre et qui sort de son pays,
01:00:15 c'est la base évidemment de la preuve de sa souveraineté ?
01:00:18 Alors sur le terrain théorique, on nous dit "non, la souveraineté est européenne",
01:00:22 en même temps Olivier Véran revient des étoiles dans les yeux du Danemark en disant "c'est formidable".
01:00:26 Donc évidemment, le Français qui regarde ça, on est tous un peu pareil,
01:00:29 on se sent découragé. D'ailleurs, c'est exactement le mot qu'utilisait Dimitri tout à l'heure.
01:00:34 Donc la question c'est en effet, je pense que les élections européennes
01:00:37 sont paradoxalement beaucoup plus intéressantes sur l'avenir de la puissance politique
01:00:42 que d'autres élections intermédiaires.
01:00:45 - Je vous fais réagir dans un instant Dimitri, on va voir Florian Tardif qui est à Matignon.
01:00:49 Je vais vous demander une question pour terminer qu'on n'a pas abordée pour l'instant.
01:00:53 Quel est le rapport de Gabriel Attal avec cette feuille de route qui pourrait être,
01:00:58 on disait l'arme anti-Mardela, face à l'immigration, face à l'extrême droite ?
01:01:03 On se rappelle par exemple qu'Elisabeth Borne, elle n'avait même pas voulu serrer la main,
01:01:07 elle ne citait pas, par exemple Marine Le Pen dès son discours général à l'Assemblée nationale,
01:01:12 quelle pourrait être la feuille de route, l'attitude de Gabriel Attal
01:01:16 par rapport à des questions comme la sécurité, l'immigration, etc.
01:01:20 Florian Tardif, vous êtes à Matignon, on a commencé avec vous il y a quelques instants
01:01:25 avec cette lettre de démission d'Elisabeth Borne qu'elle a envoyée au président de la République
01:01:30 et on a appris en cours des missions que c'est une lettre qui ressemble beaucoup
01:01:34 à celle du 15 mai 1991, la lettre de démission de Michel Rocart
01:01:39 au président de la République, François Mitterrand.
01:01:43 – Oui, à l'époque c'était François Mitterrand qui était à la tête du pays
01:01:48 et on a noté, effectivement, en relisant avec beaucoup d'attention
01:01:52 la lettre de la première ministre que je vous dévoilais tout à l'heure sur notre antenne,
01:01:56 qu'elle ressemblait à celle de Michel Rocart.
01:01:59 Pourquoi c'est important et c'est intéressant ?
01:02:02 Tout simplement parce qu'à l'époque déjà Michel Rocart avait voulu signifier à la Nation
01:02:07 et plus précisément aux journalistes, c'était même un terme qu'il avait utilisé face à eux,
01:02:11 j'ai été liré qu'il n'avait pas démissionné, que c'était une décision de François Mitterrand.
01:02:17 Et pourquoi c'est intéressant ce soir ?
01:02:19 Tout simplement parce que, là encore, Elisabeth Borne a repris un terme
01:02:23 utilisé à l'époque par Michel Rocart, alors qu'il me faut ce soir présenter
01:02:28 la démission de mon gouvernement, je voulais vous faire part
01:02:31 et vous dire combien j'ai été passionné par cette mission.
01:02:34 Alors pourquoi reprend-elle peu ou prou le terme utilisé à l'époque par Michel Rocart ?
01:02:39 Tout simplement pour expliquer, là encore, ce soir que non,
01:02:42 ce n'est pas une décision de sa part de démissionner,
01:02:45 c'est bien une décision de la part d'Emmanuel Macron,
01:02:48 qui l'a poussé très certainement durant cet entretien qu'ils ont pu avoir
01:02:53 cet après-midi à l'Elysée, qui l'a poussé donc vers la sortie.
01:02:56 Merci Florian Tardif, on a bien compris, deux salles, deux ambiances.
01:03:01 Dimitri Pavlenko.
01:03:02 Il y a quand même une sacrée différence avec Michel Rocart,
01:03:05 c'est qu'il était très populaire au moment de partir de Matignon,
01:03:08 ce qui n'est absolument pas le cas d'Elisabeth Borne,
01:03:10 qui parle avec, je crois, 23% d'opinion favorable, c'est quand même très très faible,
01:03:14 Emmanuel Macron étant lui aussi extrêmement faible, je crois qu'il a 29% d'opinion favorable.
01:03:20 Juste pour rebondir sur ce que disait Charlotte à propos du voyage d'Olivier Véran,
01:03:24 qui est intéressant, c'est de l'aveu quand on dit "je trouve cette loi formidable"
01:03:28 et c'est l'extrême droite, l'aveu que l'objectif ultime, c'est bien la conservation du pouvoir
01:03:32 et pas la satisfaction des besoins et des envies de la volonté populaire.
01:03:38 Gabriel Attal, pour reboucler avec lui, pourquoi il est intéressant aujourd'hui,
01:03:43 pourquoi c'est son nom qui sort ?
01:03:44 Parce que justement, il incarne ce renouveau de la volonté politique,
01:03:47 "je veux, donc je peux", voilà, "je veux restaurer l'autorité à l'école,
01:03:52 et donc je le fais en interdisant la barrière et j'assume ma décision".
01:03:55 Et donc, en ce qui concerne la feuille de route, je ne pense pas qu'elle va beaucoup changer,
01:03:59 on verra la touche que lui voudra mettre, évidemment, dans son action gouvernementale.
01:04:03 En revanche, ça va être plutôt dans la méthode.
01:04:05 Est-ce qu'il va arriver à aller chercher les députés sur la droite, notamment, pour élargir la base de la Macronie,
01:04:12 qui est quand même aujourd'hui extrêmement étroite et resserrée ?
01:04:14 Dernière question en une minute, Mathieu Bocote.
01:04:17 Une question que je posais tout à l'heure,
01:04:18 quelle sera, quelle pourrait être, si Gabriel Attal est nommé en tant que Premier ministre,
01:04:24 sa feuille de route, son attitude face à l'immigration, la sécurité,
01:04:27 des questions qui intéressent les Français ?
01:04:29 Globalement, tout le contraire de ce que fait la classe politique depuis 40 ans.
01:04:32 C'est pas inimaginable, il ne faut jamais oublier...
01:04:34 S'il voulait, s'il voulait.
01:04:35 Vous savez, la Vème République est fondée à l'origine sur un changement de cap fondamental.
01:04:39 Un général qui prend le pouvoir avec un coup d'État qui se présente comme un grand coup démocratique,
01:04:43 et qui prend le pouvoir pour faire l'Algérie française,
01:04:46 et qui largue l'Algérie en se disant "nos deux destins doivent se séparer".
01:04:49 Donc, en matière de changement de cap, on en a connu dans l'histoire.
01:04:51 De ce point de vue, que pourrait être un changement de cap ?
01:04:53 Il pourrait dire "je vous ai compris", sans toutefois faire de mauvais clés d'œil à ce moment,
01:04:57 et dire "j'ai compris que la grande majorité des Français veulent rompre avec l'immigration massive,
01:05:01 j'ai compris qu'ils préfèrent le droit national au droit européen,
01:05:04 j'ai compris qu'ils veulent restaurer une école de la continuité et du bon sens".
01:05:07 Est-ce qu'il fera ça ? J'en doute.
01:05:09 Mais s'il veut, cette feuille de route, elle existe, elle est disponible.
01:05:12 Reste à s'en emparer, on verra.
01:05:14 C'est le 8 janvier 1958 que De Gaulle prend le pouvoir.
01:05:19 Ah oui, ah bah voilà !
01:05:21 Quelle belle chute ! Merci d'être venu.
01:05:24 Merci à tous pour cette émission, on a suivi l'actualité.
01:05:28 Demain, on verra comment l'actualité se présente.
01:05:31 On a beaucoup de choses à partager avec vous.
01:05:33 Excellente suite de programme tout de suite à l'heure des Produits avec Pascal Praud.
01:05:36 Ciao !
01:05:36 [Musique]