• il y a 7 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 - 19h, c'est l'heure. Que des mots d'amour ici.
00:04 Au tour sur le plateau de "Face à l'Info".
00:06 Je vous le dis pas, Marc Menand, qui dit qu'il aime bien Simon Guilin.
00:10 Simon Guilin, vous êtes prêt pour l'info ?
00:12 - Je suis prêt. - Vous aimez bien Marc Menand ?
00:14 - Je l'adore. - Vous préférez qui est autour ?
00:16 - Vous. - Ben oui.
00:18 - Et de très loin. - Moi, j'aurais dit Charlotte.
00:21 - Allez, la Minute Info, c'est parti.
00:24 - Bonsoir, chère Christine, et bonsoir à tous.
00:26 Après 5 jours de négociations en Egypte,
00:29 la France a été trouvée sur une trêve humanitaire
00:31 dans la bande de Gaza.
00:33 La délégation du Hamas a quitté la ville du Caire.
00:35 Mais l'ambassadeur américain en Israël
00:38 indique que les négociations n'étaient pas rompues.
00:40 Nicole Belloubet annonce un assouplissement
00:43 dans la mise en place de groupes de niveau au collège
00:46 en français et en mathématiques.
00:48 La ministre de l'Education nationale
00:50 souhaite préserver des moments en classe entière.
00:53 Cette réforme, très contestée,
00:55 voulue par Gabriel Attal, est prévue dès la rentrée prochaine.
00:58 La FDJ veut transformer les bars tabac en lieu de refuge
01:01 pour les femmes victimes de harcèlement dans la rue.
01:04 Après plusieurs expérimentations concluantes,
01:07 la FDJ va proposer une formation à près de 30 000 commerçants
01:10 pour être en mesure d'accueillir ces victimes.
01:13 - Voilà qui désole Marc Menand.
01:15 Merci beaucoup, chère Simon. - Vive la démocratie !
01:18 - On en est là. - Au sommaire, ce soir,
01:20 alors qu'Emmanuel Macron réunissait les chefs de parti à l'Elysée
01:25 pour évoquer la situation en Ukraine,
01:27 il leur a expliqué qu'il n'y avait aucune limite,
01:30 aucune ligne rouge au soutien de la France à l'Ukraine
01:33 en guerre contre la Russie.
01:35 Aujourd'hui, c'est Moscou qui a fait entendre sa voix.
01:38 Emmanuel Macron a accroi l'implication directe de la France
01:41 dans le conflit, a déclaré le porte-parole du Kremlin
01:44 en quoi cette réunion pourrait-elle peser
01:46 sur le débat mardi à l'Assemblée nationale
01:49 et mercredi au Sénat sur le sujet, l'édito de Mathieu Bocotte.
01:53 C'est la nuit prochaine
01:55 que le président américain Joe Biden
01:57 donnera son traditionnel discours sur l'Etat de l'Union,
02:00 son dernier avant la présidentielle de novembre,
02:03 et Donald Trump, de son côté, a remporté une large victoire
02:07 lors du Super Tuesday.
02:08 Nikki Haley, sa dernière rivale au sein des Républicains,
02:11 a jeté l'éponge.
02:12 Les Etats-Unis sont déjà très divisés,
02:15 la folle campagne épuise.
02:17 Est-ce que le pays est au bord du gouffre,
02:20 au bord de plusieurs fractures ?
02:22 L'analyse de Guillaume Bigot.
02:24 - Gabriel Attal a étrillé les députés insoumis
02:27 à l'Assemblée nationale hier.
02:28 Les appelons les "faux soyeurs de la laïcité".
02:31 On s'arrêtera sur les 38 propositions-choc
02:34 de la commission du Sénat pour protéger les professeurs,
02:38 le personnel éducatif des pressions, menaces et agressions.
02:42 Parmi elles, interdire les signes religieux ostentatoires
02:46 durant les sorties scolaires, réduire la laïcité à l'école.
02:50 N'est-ce pas là l'erreur fondamentale ?
02:53 Le regard de Marc Menand.
02:55 54 % de la délinquance sur la voie publique à Nice
03:00 et le fait d'étranger a révélé le préfet des Alpes-Maritimes
03:04 suite à une question d'un député.
03:06 Hugues Moutou a osé dire la vérité des chiffres
03:10 et des faits auxquels il est confronté.
03:12 Il a ajouté que pour combattre cette criminalité,
03:15 260 délinquants et étrangers ont été expulsés depuis 2023,
03:19 conformément aux instructions de Gérald Darmanin.
03:22 Les Alpes-Maritimes sont un cas intéressant à analyser
03:25 avec les solutions mises en place,
03:27 mais comment être efficace contre ceux qui accusent
03:30 de stigmatiser les étrangers sans s'attarder sur les autres causes
03:33 de la délinquance de décapitage de Charlotte Dornelas ?
03:37 Je sais qu'on va me traiter de raciste,
03:39 mais les individus issus de l'immigration
03:42 agressent plus les femmes.
03:43 Ce sont les propos de la militante féministe Marguerite Stern
03:47 dans une interview à Livre Noir.
03:49 Les plaintes n'ont pas tardé.
03:51 Elle a été auditionnée par la police suite à une plainte de SOS Racisme
03:55 pour avoir établi un lien entre certaines immigrations
03:58 et les agressions de femmes.
03:59 Pourtant, elle dit que ce sont des faits.
04:02 Sommes-nous devant une tentative de censure ?
04:04 L'édito de Mathieu Boquete.
04:06 Une heure avec nos mousquetaires en pleine forme ce jeudi soir.
04:10 On commente, on décrypte, on analyse. C'est parti.
04:13 Musique de tension
04:15 ...
04:25 -Comment allez-vous ? -Toujours bien.
04:27 -Charlotte ? -Je crois que Marc a besoin
04:30 de vacances. -Faut pas déconcentrer.
04:33 On adore l'aventure, en revanche.
04:35 J'ai un petit truc pour vous. Une petite vidéo.
04:38 -Ah. -Je pense que ça va vous plaire.
04:40 Aujourd'hui, je me suis dit que je l'offre en cadeau.
04:43 C'est le ministre italien des Affaires étrangères,
04:46 à l'occasion du congrès du Parti populaire européen,
04:50 qui s'est exprimé à propos de l'affiche
04:52 et la polémique à propos de l'affiche.
04:54 Écoutez-le.
04:56 -Je vais le dire en langue française.
04:59 C'est pas une bonne idée d'effacer la croix...
05:03 des invalides.
05:06 C'est pas une bonne idée
05:09 d'effacer notre histoire et notre identité
05:12 pour envoyer un message aux autres.
05:16 Mais aucun musulman,
05:18 aucun juif n'aurait effacé son histoire.
05:22 Parce que le respect, si nous ne le respectons pas nous-mêmes,
05:27 les autres ne jamais respecteront les Européens.
05:30 C'est pas laïcité, c'est stupidité.
05:34 La laïcité, c'est autre chose.
05:36 Moi, je crois en la laïcité.
05:39 La laïcité, c'est pas effacer l'histoire,
05:41 c'est pas effacer l'identité.
05:43 Personne n'est obligé
05:45 à dire "je suis chrétien".
05:48 Nous, nous sommes chrétiens.
05:50 Parce que notre parti est un parti chrétien-démocrate,
05:52 démocrate-chrétien.
05:54 On ne peut pas renoncer à notre identité.
05:57 Voilà pourquoi je suis vraiment déçu
06:01 pour cette image.
06:02 J'espère qu'ils vont changer les choses en France.
06:06 Parce que, comme je l'ai dit, on ne peut pas changer l'histoire.
06:09 La croix est là, on ne peut pas l'effacer dans une photo.
06:11 Je sais pas, il est direct, Charlotte.
06:16 Oui, les Italiens ont un peu moins de mal avec ça
06:18 que les Français, ça s'explique beaucoup par l'histoire.
06:21 Mais il dit quelque chose d'intéressant,
06:22 il dit "c'est nous qui nous autodénigrons,
06:24 "c'est nous qui retirons la croix".
06:25 Personne ne nous le demande et personne ne le ferait
06:27 avec ses signes religieux.
06:29 Mais il met un point sur quelque chose d'intéressant,
06:31 c'est que nous avons honte de nous-mêmes.
06:33 En premier lieu, évidemment, l'attraction ne peut arriver.
06:36 Ensuite, je me fie à la droite européenne telle qu'elle est.
06:39 Donc dans dix ans, un tel discours sera jugé d'extrême droite
06:42 et cet homme, peut-être pas lui, mais son héritier,
06:44 s'excusera de l'avoir tenu, en disant "finalement,
06:46 "on est d'accord avec l'Europe fléchée avant la prochaine Europe".
06:49 Bon, on va pas faire de tour de table,
06:50 on va rentrer tout de suite dans le sujet,
06:52 parce qu'on a beaucoup... Oui ?
06:53 Vous avez parlé de la laïcité.
06:54 Je suis surpris de l'Europe, ce monsieur.
06:56 Vous avez parlé de la...
06:57 Vous avez parlé de la laïcité et stupidité
06:59 dans un instant éventuel.
07:00 Vous allez nous en parler.
07:02 Quitte à ce qu'on repasse un petit extrait.
07:04 Mais d'abord, d'abord, d'abord, Mathieu Bocoté,
07:07 Emmanuel Macron, il a fait le pari de placer
07:09 la question de l'Ukraine au cœur des élections européennes.
07:13 On reste un peu, justement, dans l'Europe,
07:15 et veut obliger donc les chefs de partis à se positionner
07:18 sur le sujet.
07:19 Il les a reçus aujourd'hui dans le même esprit.
07:21 Il a rencontré hier les anciens présidents de la République.
07:24 Est-ce qu'on doit s'attendre à ce que les élections européennes
07:27 se transforment finalement en référendum,
07:29 finalement, sur l'Ukraine ?
07:30 C'est ce que cherche à faire très explicitement
07:33 le président de la République.
07:35 Et on comprend pourquoi.
07:36 Je reviendrai dans un instant,
07:37 mais c'est un enjeu qui lui est favorable.
07:39 Il cherche à provoquer l'effet drapeau.
07:42 À tout le moins, il croit que ça lui est favorable.
07:44 Il veut centrer le débat autour de cela
07:46 et capter pour lui le monopole du patriotisme
07:49 en excusant les autres,
07:50 qui ont normalement l'étiquette patriote,
07:52 d'être des défaitistes.
07:53 On reviendra sur tout ça.
07:54 Mais il y a un point de départ.
07:56 C'est une double séquence en ce moment
07:58 qui touche à la fois à la politique étrangère
07:59 et à la politique intérieure.
08:01 Et on ne sait pas laquelle des deux logiques
08:03 est la plus importante.
08:05 Politique étrangère, très certainement,
08:07 avec ce rappel qui me semble nécessaire
08:10 dans le cas présent.
08:11 Je ne suis pas de ceux qui pensent
08:13 qu'il faut envoyer des troupes sur le terrain.
08:14 Personnellement, pour moi, c'est une idée
08:16 exagérément audacieuse.
08:18 Il y aurait d'autres manières de le dire.
08:19 Mais, de l'autre côté, il faut quand même reconnaître,
08:21 il ne faut pas oublier le partage des rôles.
08:23 La Russie demeure l'agresseur dans cette histoire.
08:26 Et la Russie demeure une puissance
08:28 qui peut demain élargir l'agression.
08:31 On parle évidemment de la question de l'Ukraine,
08:33 mais aussi des minorités russes
08:34 présentes dans les États au pourtour de la Russie.
08:37 La Russie a envoyé quelques signaux
08:38 comme quoi elle pourrait vouloir intervenir
08:40 pour protéger les minorités russes
08:42 et ainsi densifier son pourtour
08:45 et reconstituer le glacier russe d'autrefois.
08:48 Gardons ça à l'esprit.
08:49 Ce n'est pas...
08:50 Ce n'est pas dans l'américanophilie
08:52 ou l'autanophilie bête
08:54 que de rappeler que la Russie peut avoir une telle politique.
08:56 Une fois que c'est dit,
08:57 quels sont les enjeux de politique étrangère en ce moment?
09:00 Le premier, c'est absolument un affrontement entre deux pays,
09:04 la Russie et l'Ukraine.
09:05 Je précise qu'aucun autre pays
09:07 n'est engagé directement dans cette guerre,
09:11 sauf ceux qui veulent s'y engager directement.
09:13 C'est-à-dire la Russie a agressé l'Ukraine
09:15 et des pays occidentaux ont décidé
09:17 de lier leur destin au destin ukrainien.
09:20 Mais c'est de leur propre volonté.
09:22 D'autant que l'Ukraine n'étant pas membre de l'OTAN,
09:25 c'est une forme d'annexion symbolique de l'Ukraine à l'OTAN
09:27 que de dire qu'on va se porter à sa défense
09:29 comme si elle était membre de l'OTAN.
09:30 Premier élément.
09:32 Deuxième élément,
09:33 ça nous montre à quel point,
09:34 et c'est en lien avec le premier élément,
09:36 à quel point l'Occident vit aujourd'hui
09:38 dans un univers mental mondialisé.
09:40 On en est venu à croire que dès qu'une démocratie
09:43 est touchée quelque part dans le monde,
09:44 alors elles sont toutes touchées au même instant.
09:47 Et il y a de plus en plus de difficultés pour les pays,
09:49 sauf peut-être pour les États-Unis,
09:51 à identifier leur propre intérêt national très rapidement.
09:54 Si on dit que la démocratie est touchée quelque part,
09:56 alors on se sent obligé d'aller sans mêler,
09:59 directement ou indirectement.
10:01 Donc on est passé de l'intérêt national
10:03 à la croisade démocratique.
10:04 C'est un héritage des années 90.
10:07 Autre élément qui est important là-dedans,
10:08 la question de l'OTAN.
10:09 Je le disais, est-ce que finalement,
10:12 l'OTAN a décidé d'annexer symboliquement l'Ukraine
10:14 en disant que quand on s'en prend à l'Ukraine,
10:16 on s'en prend quand même un peu à l'OTAN.
10:18 Une alliance militaire n'est pas censée être dans le flou.
10:21 Une alliance militaire n'est pas censée être dans le vague.
10:23 Et décider de faire comme si l'Ukraine était dans l'OTAN,
10:27 alors qu'elle n'y est pas,
10:28 ça consiste à créer un flou qui peut se retourner contre soi,
10:32 on le voit en ce moment,
10:33 avec la difficulté de fixer une ligne stratégique.
10:35 Et ça croise la question des États-Unis, bien évidemment,
10:38 qui, eux, dans les circonstances, ont profité...
10:41 Alors, je dis pas qu'ils l'ont fait, qu'il n'y a que du mal,
10:43 mais ils ont profité de la présente séquence depuis deux ans
10:47 pour remettre un pied en Europe,
10:48 alors que l'histoire tendait à les pousser un peu hors de l'Europe.
10:52 C'est important de le mentionner. Politique intérieure, maintenant.
10:54 Et ça, je pense que c'est peut-être plus important
10:56 dans la présente séquence.
10:58 L'objectif, c'est de s'assurer que les Européennes
11:00 ont pu se balayer globalement
11:02 l'espèce de dynamique insurrectionnelle
11:04 qui traverse l'Europe et particulièrement la France.
11:06 Une dynamique insurrectionnelle
11:08 qui est portée beaucoup sur les questions d'immigration.
11:11 Et là, quel est le lien, ainsi, directement ?
11:13 Il suffit de se souvenir de 2022.
11:15 Quand la question ukrainienne a été au coeur de la présidentielle,
11:18 ça a favorisé Emmanuel Macron.
11:19 Il y a eu l'effet drapeau, il y a eu
11:21 "on va soutenir le président"
11:22 dans cette séquence historique tragique.
11:24 Rappelez-vous les législatives avec l'effet Stade de France.
11:27 L'effet Stade de France, ça favorise le RN
11:29 et ça favorise l'arrivée d'un contingent de députés du RN
11:32 beaucoup plus élevé qu'on pouvait le croire,
11:34 parce que là, la politique intérieure primait.
11:36 Donc, on peut croire qu'un des calculs du parti au pouvoir,
11:39 de la majorité, c'est que si les questions intérieures
11:42 qui vont, je dirais, de Crépole à l'immigration massive
11:45 en passant par la déstabilisation du pays,
11:46 en passant par le sentiment de dépossession de tant de Français,
11:50 eh bien, si tout ça prime, ça va favoriser l'opposition.
11:53 Si on peut jouer l'effet drapeau sur la politique étrangère,
11:56 alors là, c'est bonne carte, disent-ils, pour la Macronie.
12:00 J'ajoute une chose qui n'est pas un détail.
12:02 Il y a les Européens,
12:03 qui auront une autre séquence électorale ensuite,
12:04 mais depuis 2017, à mon avis,
12:07 les Français ont été privés systématiquement
12:09 de leurs élections nationales.
12:10 En 2017, élection complètement parasitée,
12:13 on le sait, par l'affaire Fillon.
12:15 C'est quand même...
12:16 À l'échelle de l'histoire, c'est dramatique, ce moment-là.
12:18 Les Français, après deux ans d'attentat,
12:20 et davantage si on inscrit la séquence Méra,
12:22 après des années d'attentat,
12:23 les Français ont été privés de leur élection
12:25 pour débattre finalement d'une affaire de costumes,
12:28 et ainsi de suite, qui a complètement déréglé la vie politique.
12:30 2022, l'élection a été laissée de côté,
12:33 en quelque sorte, à la fois par l'effet ukrainien,
12:35 qui s'est substitué aux enjeux nationaux,
12:37 et aussi par la dynamique antifasciste,
12:39 encore une fois mobilisée,
12:41 parce que si vous avez une élection fascisme, pas fascisme,
12:43 on laisse de côté le reste.
12:45 Et ça fait un bon moment que les Français,
12:46 lorsqu'ils veulent se prononcer sur l'état de leur pays,
12:49 tout le système médiatique et politique
12:51 met en place d'autres enjeux
12:53 pour détourner le sens des élections.
12:55 Donc, ayons tout ça à l'esprit.
12:57 C'est une double séquence, je dis intérieur-extérieur.
12:59 Je crois que la politique intérieure prime.
13:01 - Très intéressant à analyser.
13:02 La porte-parole du gouvernement
13:03 a accusé plusieurs partis d'opposition
13:06 de ne pas partager la vision du président de la République,
13:09 à savoir que la Russie ne doit pas l'emporter.
13:11 Est-ce vraiment le cas?
13:13 - Oui, c'est un peu étrange, cette déclaration-là.
13:15 J'ai cherché à comprendre ce qu'elle voulait dire.
13:16 Donc, la Russie ne doit pas l'emporter.
13:18 Gabriel Attal dit soutenir...
13:20 Le RN soutient davantage la Russie que l'Ukraine.
13:23 Alors, moi, je veux savoir qu'est-ce que ça veut dire
13:25 soutenir la position du président de la République
13:28 dans les circonstances,
13:29 que la Russie ne doit pas l'emporter.
13:30 Je vais juste détailler les critères
13:31 qui nous permettraient de savoir la position des uns et des autres.
13:34 Est-ce que ça consiste à dénoncer l'invasion?
13:36 Premier élément, ça fait deux ans plus tard,
13:38 j'ai l'impression que tout le monde le fait,
13:39 mais allons-y. Dénoncer l'invasion.
13:41 Si je suis en accord avec les sanctions,
13:43 ou en désaccord avec les sanctions, si c'est le cas,
13:46 est-ce que je m'inscris à l'extérieur
13:48 du périmètre républicain et présidentiel
13:49 fixé par Emmanuel Macron?
13:51 Si je suis en désaccord, je dis pas que c'est le cas,
13:53 mais je donne un cas hypothétique,
13:55 avec l'envoi des armes,
13:56 avec l'envoi d'armes défensives ou offensives,
13:58 est-ce que je me situe à l'extérieur
14:00 du périmètre présidentiel et républicain d'Emmanuel Macron?
14:03 Si je suis contre l'envoi des troupes au sol,
14:06 est-ce que je m'inscris à l'extérieur
14:08 du périmètre présidentiel et républicain d'Emmanuel Macron?
14:10 Si je ne crois pas qu'aucune limite ne doit être fixée,
14:13 si je refuse cette idée qu'il n'y a plus de ligne rouge
14:15 et qu'on doit s'autoriser mentalement
14:17 toutes les possibilités,
14:18 si je dis non, il faut quand même qu'il y ait des lignes rouges,
14:20 est-ce que je suis à l'extérieur du périmètre
14:22 présidentiel et républicain d'Emmanuel Macron?
14:25 Si je me dis, si je soutiens que l'idée
14:27 d'une alliance militaire ferme entre la France et la Russie,
14:30 dans les circonstances présentes,
14:31 il y a là-dedans une audace qui relève presque de la témérité,
14:35 et d'une témérité qui consiste à se jeter dans le feu
14:37 en pensant qu'on ne va pas se brûler,
14:38 est-ce que je me situe à l'extérieur du périmètre
14:40 présidentiel et républicain d'Emmanuel Macron?
14:43 Donc, qu'est-ce que ça veut dire ne pas être aligné
14:45 sur le président de la République en ce moment?
14:47 Est-ce que ça veut dire qu'on doit être d'accord avec...
14:48 Là, il y a la séquence en ce moment, l'escalade.
14:51 Qui ne suit pas l'escalade
14:52 devient automatiquement un pacifiste municois?
14:55 Genre, il va falloir quand même être un peu clair.
14:56 Je note que tous les partis aujourd'hui
14:58 ont condamné Emmanuel Macron.
14:59 Est-ce que tous les partis, sauf ceux de la majorité,
15:01 sont aujourd'hui extérieurs au périmètre présidentiel
15:04 et républicain d'Emmanuel Macron?
15:06 Et qu'est-ce que ça veut dire refuser
15:07 que Vladimir Poutine gagne?
15:09 Encore une fois, c'est une question un peu compliquée.
15:10 Est-ce que ça veut dire qu'il faut militer
15:12 pour une reconquête intégrale des territoires perdus
15:14 par l'Ukraine depuis le début de la guerre?
15:16 Est-ce qu'on considère que tant que le territoire
15:17 n'est pas regagné intégralement,
15:19 ça veut dire qu'on est complice de Poutine?
15:22 Est-ce que ça implique la reconquête de la Crimée?
15:24 J'aimerais le savoir, parce que la question de la Crimée
15:26 est une question qui n'est pas un détail ici.
15:28 Est-ce que ça veut dire qu'on est conscient,
15:30 on accepte l'idée d'une guerre longue,
15:32 d'une guerre très longue,
15:34 une guerre à laquelle on s'habituerait en quelque sorte,
15:37 non pas au cœur de l'Europe, mais aux confins de l'Europe?
15:39 Et est-ce que ça veut dire...
15:40 Ça, c'est une chose qui me semble assez importante.
15:42 Si, si, si, on en vient à se dire,
15:44 on refuse la possibilité de l'affrontement direct
15:46 avec la Russie,
15:48 est-ce que c'est déjà une forme d'esprit de collaboration
15:50 et de capitulation pour les gens de la majorité?
15:52 Est-ce que, pour être véritablement dans l'esprit,
15:53 on refuse que Vladimir Poutine gagne?
15:55 Est-ce que ça veut dire qu'on est comme certains,
15:57 on a déjà entendu par certains ministres
15:59 des Affaires étrangères en Occident,
16:00 est-ce que ça veut dire qu'on milite
16:02 pour le changement de régime à Moscou?
16:03 Est-ce qu'on dit, il n'y aura de paix que si Poutine tombe?
16:08 Autrement dit, est-ce que Poutine doit devenir
16:10 le prochain Saddam Hussein, le prochain Gaddafi?
16:12 Est-ce que c'est comme ça qu'on doit voir les choses?
16:13 Si on voit les choses ainsi,
16:15 est-ce qu'on n'est pas en train de prendre,
16:16 on verra, une...
16:18 tout faire pour courir à l'affrontement nucléaire?
16:20 Parce que si la seule manière de sortir de la guerre,
16:22 c'est faire tomber le tyran à Moscou,
16:24 eh bien, on est certain, on est certain
16:25 d'aller à la guerre nucléaire.
16:26 - Et d'ailleurs, Moscou a fait entendre sa voix aujourd'hui
16:29 par le porte-parole du Kremlin, qui a déclaré
16:32 qu'Emmanuel Macron accroît l'implication directe
16:35 de la France dans le conflit en Ukraine.
16:38 Autre question, mais n'y a-t-il pas un risque
16:40 à se montrer faible devant la Russie?
16:43 - Mais bien sûr, mais moi, je pense,
16:45 je ne suis pas du tout de psychologie pacifiste.
16:47 Moi, je crois au rapport de force,
16:49 je crois au rapport de puissance,
16:51 mais cela dit, et là, je reprends la formule de Peggy,
16:53 reprise par Finkelkraut,
16:55 je ne veux pas me tromper d'heure,
16:56 je ne veux pas me tromper d'époque.
16:58 Qu'est-ce que ça veut dire?
16:59 C'est-à-dire que nous ne sommes pas en ce moment en 1938,
17:03 ou 39, et toutes les références abusives
17:06 à la Deuxième Guerre mondiale nous détournent, je crois,
17:09 de la situation présente.
17:10 C'est-à-dire, on n'est pas...
17:12 Quand on dit qu'il faut trouver une solution de paix
17:13 qui ne va pas jusqu'à faire tomber Poutine,
17:16 on n'est pas en train de rééditer Munich,
17:18 on est en train de tenir compte de ce que ça veut dire
17:19 une guerre globale à l'ère nucléaire.
17:21 J'avais l'impression que ça comptait.
17:22 On n'a pas simplement des Messerschmitts
17:24 qui sont des espèces de biplans avancés devant nous.
17:27 On est devant un monde qui est tout autre,
17:29 qui n'est plus celui de la guerre mécanisée,
17:30 qui est celui de la guerre nucléaire.
17:31 Je le dis comme ça, ça me semble pas une détaille.
17:33 Nous ne sommes plus à l'époque de la guerre froide non plus,
17:36 où deux empires idéologiques s'affrontent
17:38 et l'un d'entre eux doit tomber parce que son modèle est périmé.
17:41 Nous ne sommes plus dans cette époque,
17:43 non plus dans celui des croisades démocratiques des années 90-2000
17:47 qui nous ont conduits en Irak, qui nous ont conduits en Libye,
17:49 qui ont conduit le monde, à ce que j'en sais,
17:51 à une théorie du domino infernal,
17:53 c'est-à-dire globalement les interventions américaines
17:55 depuis l'Irak, et on pourrait même remonter un peu avant,
17:58 sont des interventions qui ont semé le chaos dans le monde.
18:01 Entre Moscou et Washington, je préfère Washington,
18:04 mais je note que Washington est parfaitement capable
18:06 de semer le chaos dans le monde, il ne faut pas l'oublier.
18:08 - Avec quelques mensonges au passage.
18:09 Disons-le, disons-le, pendant qu'on y est.
18:11 - Tous les politiques en ce monde,
18:12 on mentit, même les démocrates.
18:14 - C'était de sacrés mensonges.
18:15 - En ces matières, je pense que tous les politiques,
18:18 quels qu'ils soient, évoluent dans l'univers du mensonge.
18:21 Ensuite, dans quelle époque sommes-nous?
18:23 Nous sommes dans une époque multipolaire,
18:26 dans une époque avec des États civilisationnels,
18:28 dans des époques où il n'y aura pas de paix définitive
18:32 sous le signe de la réconciliation kantienne.
18:34 Ça n'arrivera pas, il faut l'accepter.
18:36 Ce qu'il peut y avoir, c'est une atténuation des conflits,
18:39 une paix froide, une paix sans enthousiasme,
18:41 une paix qui n'est pas habermatienne ou kantienne,
18:44 une paix qui ne permettra pas de dire
18:45 "yaouh, l'humanité est ancienne, rassemblez,
18:47 en fait, rassemblez, kumbaya, tout va bien."
18:49 Non, ça, ça n'arrivera pas.
18:51 Mais ce qu'on peut espérer, c'est une atténuation des conflits
18:53 et éviter la transformation d'un conflit local
18:55 en conflit global.
18:57 Je ne suis pas certain que dans la dynamique présente,
18:59 l'appel à "il n'y a plus de limites,
19:01 on doit toujours aller plus loin"
19:03 correspond à une lecture adéquate de notre époque
19:05 avec le type de conflit qu'elle ouvre devant nous.
19:08 - Rappel, mardi, débat à l'Assemblée,
19:11 mercredi, débat au Sénat,
19:13 qu'on suivra évidemment avec attention.
19:16 Merci, Mathieu, pour votre regard.
19:17 Puis dans un instant, vous me direz
19:19 si vous la jugez raciste ou pas.
19:21 Marguerite Stern, la féministe par rapport à ses propos,
19:25 qui rejoignent un petit peu peut-être ceux du préfet
19:27 des Alpes-Maritimes, il n'est pas poursuivi.
19:30 J'aimerais bien comprendre tout ça,
19:31 mais si vous voulez, spécialiste.
19:33 Guillaume Bigot, c'est la nuit prochaine
19:35 que le président américain Joe Biden
19:37 va faire son discours de l'Union,
19:39 très attendu, en général, son dernier,
19:41 avant la fin de son mandat
19:42 et avant la présidentielle de novembre.
19:44 Et là, on est dans une séquence Donald Trump
19:47 qui rafle tout, Nikki Haley, ça y est, elle a jeté l'éponge,
19:50 il est en train de gagner.
19:52 Donc ça y est, on a nos deux finalistes ?
19:55 Oui, on peut dire ça comme ça,
19:57 mais avant même ce qu'on appelle aux Etats-Unis
19:59 le super mardi, qui est un temps fort de ces primaires
20:02 qui s'est déroulé ce mardi,
20:03 qui a confirmé ses deux favoris, finalement,
20:06 il n'y avait pas non plus énormément de suspense.
20:08 Mais peut-être que pour nos téléspectateurs,
20:10 pour planter un peu le décor,
20:11 on va donner quelques clés de lecture
20:13 de cette élection présidentielle américaine,
20:14 qui est quand même des rappels peut-être
20:16 pour certains qui sont quand même une élection très différente.
20:19 Ce n'est pas une élection au suffrage universel direct,
20:21 ils n'élisent pas directement le président, les Américains,
20:24 ils élisent des délégués, des grands électeurs
20:29 dont le nombre varie en fonction des Etats.
20:32 Et parce qu'il y a une logique démocratique,
20:35 mais aussi une logique d'Etat.
20:36 Donc en fonction des Etats, ils ont plus ou moins de grands électeurs,
20:38 les grands électeurs ensuite votent entre eux.
20:39 Donc c'est un suffrage universel indirect,
20:41 c'est la première chose à savoir.
20:42 La deuxième chose à savoir, c'est que c'est un marathon très long.
20:44 C'est un processus qui étend presque sur un an,
20:46 ça a démarré au mois de janvier, et il y a en fait deux phases.
20:48 Il y a une phase de pré-élection, on l'appelle les primaires,
20:51 et la phase d'élection.
20:52 Et donc là, on est en plein dans cette première phase,
20:54 avec ce Super Mardi, la phase de primaire.
20:57 Et là, ce n'est pas tous les Américains qui sont appelés aux urnes,
20:59 ce sont les sympathisants des démocrates
21:01 et les sympathisants des Républicains qui vont voter,
21:05 et ils ne vont même pas voter directement pour des candidats,
21:07 ils vont voter pour des délégués.
21:09 Et c'est un processus assez long parce que ça va aboutir
21:12 18 juillet pour les Républicains,
21:15 convention de Milwaukee, ils vont désigner leur candidat,
21:17 22 août pour les démocrates,
21:19 convention de Chicago, ils vont désigner leur candidat.
21:21 Mais en réalité, il n'y a pas de suspense.
21:23 Pourquoi il n'y a pas de suspense ?
21:24 D'abord parce que c'est un président sortant, Joe Biden,
21:26 et en général, le président sortant, c'est le candidat naturel du parti.
21:30 Ensuite, parce que...
21:32 Bon, il y a ce Super Tuesday qui donne quand même plus que la tendance
21:37 parce que c'est 15 États, c'est donc un tiers des délégués,
21:40 c'est une formule accélérée de primaire,
21:43 et là, on a vu que même si Joe Biden était un peu vieux,
21:46 même s'il y a eu beaucoup de votes blancs,
21:47 il a quand même fait quasiment le grand chelem.
21:49 Sur 15 États, il a raflé 15 États sur 15.
21:51 Il n'y a que les Samoas,
21:53 une sorte de territoire d'outre-mer du Pacifique américain,
21:55 qui ont voté contre lui.
21:56 Pour Trump, c'est la même chose.
21:58 Trump, il a beau être clivant, radical et tout ce qu'on veut,
22:01 sur 16 États, il en a raflé 15, 15 sur 16, un score énorme.
22:05 Alors, il y a un État qu'il n'a pas décroché tout de même,
22:07 on va quand même en dire un mot,
22:09 parce que c'est le Vermont et c'est sa rivale,
22:11 Nikki Haley, la républicaine.
22:14 Alors, pourquoi c'est intéressant ?
22:15 Parce que quasiment tous les gens qui se retournent contre Donald Trump,
22:18 c'étaient les anciens collaborateurs de Donald Trump.
22:20 Donc, déjà, ça, c'est pas terrible pour lui.
22:22 Mais en plus, cette Nikki Haley, elle ne l'a même pas ralliée.
22:26 Normalement, on est dans un parti, là, le parti républicain,
22:29 si on perd, on se rallie, quoi.
22:31 Et elle, elle a dit non, je lui souhaite bonne chance, bien sûr,
22:34 mais la politique consiste à rallier les gens à sa cause,
22:37 non à les en détourner.
22:38 Sous-entendu, c'est quand même quelqu'un d'extrêmement clivant,
22:41 Donald Trump.
22:42 Et donc, voilà, il faut maintenir l'unité du pays.
22:45 - Alors, si les deux favoris et donc les deux candidats
22:48 sont déjà connus,
22:50 est-ce qu'on ne peut dire, à l'heure qu'il est,
22:52 que Donald Trump est déjà quasiment réélu
22:55 47e président des États-Unis ?
22:58 - Vous savez, quand il y a des élections,
23:01 il y a quand même un aléa.
23:02 On ne peut pas... C'est les trucs des sondeurs, les sondages.
23:05 Là, les sondages sont quand même très, très en faveur de Donald Trump.
23:07 Il a vraiment une avance très...
23:09 Vraiment considérable, quasiment écrasante sur Joe Biden.
23:12 Mais tant qu'une élection n'est pas jouée, elle n'est pas jouée.
23:15 Ensuite, Joe Biden, c'est un vieux politicien
23:18 qui est assez retort.
23:19 Alors, il y aura un discours sur l'État de l'Union.
23:21 C'est peut-être un discours aussi...
23:22 On verra l'État du président, d'ailleurs, plus tôt.
23:25 Et aussi, plus tôt.
23:26 Mais enfin, disons que Joe Biden,
23:29 il part avec quand même un inconvénient,
23:31 en dehors de son âge, ses périodes un peu de...
23:33 où il ne peut pas trop cacher sa sénilité,
23:35 c'est le fait que les promesses, finalement, du trumpisme,
23:39 les promesses économiques du trumpisme,
23:41 notamment le protectionnisme,
23:42 notamment la relance dans les technologies,
23:45 dans les infrastructures, c'est tout le contraire
23:46 de la politique économique européenne.
23:48 Ici, la politique économique, ça consiste à casser la croissance
23:51 et à faire des trucs d'escargot pour protéger les rentiers.
23:54 Aux États-Unis, ils injectent massivement de l'argent
23:56 et ils font de la croissance.
23:57 Donc, ça marche plutôt très bien.
23:58 Ils font du protectionnisme, ça marche très bien.
23:59 C'est ce qu'a fait Biden.
24:01 Mais Biden, il se lance dans la guerre en Ukraine,
24:02 qui n'est pas très populaire.
24:04 Et Biden, surtout, il a laissé la bride à l'immigration
24:08 et ça lui est vraiment, vraiment reproché.
24:10 Donc, on peut dire que Trump est très, très favori.
24:12 On va marquer une pause et puis on va voir un peu
24:14 au niveau des problèmes judiciaires,
24:16 parce qu'on voit que Donald Trump, il saute tous les obstacles.
24:19 Mais est-ce qu'il va y arriver ?
24:21 Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'il y aura quand même
24:23 des petites embûches encore.
24:25 On marque une pause. À tout de suite.
24:26 Beaucoup de sujets ce soir.
24:32 On parlera dans un instant de beaucoup de choses.
24:35 Mais restons sur Donald Trump.
24:37 Restons sur Donald Trump, on était avec vous.
24:39 Une question directe.
24:41 Oui.
24:42 On voit que toute la voie est quasiment tracée pour Donald Trump.
24:46 Trop beau pour être vrai.
24:47 C'est ça. Est-ce que le système
24:49 peut vraiment laisser Donald Trump gagner ?
24:54 Déjà, il contrôle, et ce n'était pas le cas la dernière fois,
25:00 le parti républicain.
25:01 Parce que la dernière fois, il a quand même réalisé un exploit.
25:04 Il a été élu contre les démocrates.
25:06 Il a été élu contre la presse.
25:07 Et il a été élu contre le parti républicain, qui était contre lui.
25:10 Cette fois-ci, il le contrôle.
25:11 Il le contrôle, il a ce qu'il appelle les RINO,
25:14 c'est-à-dire les Republican In Name Only,
25:17 les républicains qui ne sont que de nom.
25:19 Et là, il les a mis dehors, il les a chassés, il a fait une purge.
25:22 Ensuite, on l'accuse de népotisme, mais il s'en fiche,
25:25 lui, rien ne l'arrête.
25:27 Donc, il a nommé sa fille, sa belle-fille, pardon,
25:30 Laura Trump, à la tête du parti.
25:33 Et il y a son stratège aussi qui l'aide.
25:37 Il contrôle les patrons républicains du Sénat.
25:42 Il a changé le sénateur, en fait.
25:44 Il a poussé à démissionner l'autre, et il y en a un qui est à sa main.
25:47 Et il a le speaker de la Chambre, qui est pro-Trump.
25:50 Donc, ça fait déjà, il a un bon contrôle, disons, du système,
25:52 on va dire, politique, politicien américain.
25:55 Deuxième chose,
25:57 il y avait évidemment ces histoires d'affaires judiciaires.
25:59 C'était la meilleure carte du système,
26:02 pour répondre à votre question, pour l'empêcher.
26:05 Et en fait, il y avait, disons, le plus grave là-dedans,
26:08 puisqu'il y a quatre affaires,
26:10 91 chefs d'inculpation, etc.
26:12 Le plus grave, c'était quoi ? C'était de le rendre inéligible.
26:16 Le rendre inéligible, il y avait une première possibilité,
26:19 c'était d'arriver à ce qu'un tribunal déclare
26:23 qu'il ne bénéficiait pas de l'immunité présidentielle
26:26 au moment des émeutes du Capitole, le 6 janvier 2021.
26:29 Et là, les durées de recours, etc.,
26:32 font qu'on ne va pas rentrer dans les détails judiciaires,
26:36 mais ça ne sera pas tranché par les tribunaux avant l'élection.
26:39 Donc là-dessus, il est tranquille.
26:41 Deuxième chose qui était potentiellement très grave,
26:44 erreur système,
26:45 c'est que certains États, le Colorado, le Maine,
26:47 les Cours suprêmes, c'était remonté jusqu'aux Cours suprêmes,
26:51 ce qu'est-ce que c'est, ce quatorzième amendement ?
26:53 Ça a été fait, justement, à la fin de la guerre civile,
26:57 pour empêcher des gens qui participent à une insurrection
26:59 de se porter candidat, d'être candidat.
27:02 Donc si on avait pu invoquer le quatorzième amendement contre lui,
27:05 il n'était pas candidat.
27:07 Et là, la Cour suprême des États-Unis,
27:09 la Cour suprême fédérale de Washington, a dit non,
27:11 les États fédérés ne peuvent pas se mêler de ça
27:13 et ne peuvent pas empêcher un candidat
27:15 d'être candidat à l'élection nationale.
27:16 Donc il est tranquille. Il reste quoi ?
27:19 Parce qu'en fait, les démocrates, ils ont vu très large.
27:22 Les démocrates, vraiment, ils n'ont pas été de main morte,
27:26 ils ont même été de gaieté de cœur.
27:27 Ils ont pris tous les prétextes possibles et imaginables.
27:30 Donc ça, c'était des choses assez graves
27:31 qui méritaient d'être discutées devant les tribunaux.
27:33 Mais cette histoire d'actrice pornographique
27:35 avec qui il a peut-être passé un peu de bon temps
27:38 et il a dû indemniser la fille pour pas qu'elle parle,
27:41 en quoi c'est grave, c'est complètement...
27:43 C'est un péché vénial, politiquement, en tout cas,
27:45 par rapport au reste.
27:46 De la même façon qu'il ait ramené
27:48 des documents confidentiels chez lui,
27:50 il y a beaucoup de présidents qui l'ont fait aussi.
27:52 Ils ont essayé de faire feu de tout bois.
27:54 Et qu'est-ce que ça a fait ?
27:55 Ça l'a nourri, au contraire.
27:57 Et il s'en nourrit.
27:58 Et il se présente maintenant comme le candidat de la dissidence.
28:01 Voilà, il dit "Joe Biden, c'est comme un président du tiers monde
28:04 qui essaie de me disqualifier en me mettant hors-jeu,
28:07 en m'empêchant de candidater."
28:08 Il a cette formule incroyable.
28:10 Il dit "chaque fois que des démocrates radicaux,
28:13 des marxistes, des communistes, des fascistes..."
28:15 Oui, il ne fait pas dans le détail.
28:17 "Des fascistes me mettent en accusation,
28:20 c'est un honneur."
28:21 Pourquoi c'est un honneur ?
28:22 "Parce que je suis un culpé pour vous, pour ma base."
28:25 Donc, vous voyez, il arrive vraiment à s'en nourrir.
28:28 Donc, je pense qu'il n'est pour l'instant pas arrêtable.
28:31 - Est-ce que la manière dont ce scrutin s'engage vous inquiète ?
28:34 Parce qu'on en parlait un peu pendant la publicité entre nous,
28:38 et on peut dire les choses aussi à l'antenne.
28:40 Est-ce que vous pensez que cette élection peut fracturer
28:43 les États-Unis ?
28:44 Et même, on se disait que les États-Unis sont déjà fracturés.
28:48 - C'est sûr.
28:49 Moi, je connais bien les États-Unis.
28:51 Je connais pas mal de gens qui m'informent.
28:53 En fait, il y a toujours, dans les élections américaines,
28:56 une ambiance un peu, disons, de kermesse,
28:58 une ambiance un peu festive.
29:00 C'est des élections légères.
29:01 De toute façon, c'est Pepsi-Cola, Coca-Cola.
29:03 C'est quasiment LR contre le PS, enfin voilà,
29:06 ou contre Renaissance.
29:07 Donc, on a Pepsi contre Coca.
29:09 Donc là, finalement, dans les élections américaines,
29:12 on se rend compte que là, il y a une ambiance très grave.
29:15 Il y a une ambiance de veillée d'armes,
29:17 une ambiance tendue, violente, en fait.
29:19 Pourquoi ? D'abord, on pourrait dire
29:21 que les candidats sont au pied du mur.
29:23 Ils ont plus tellement...
29:24 Ils ont plus rien à perdre, d'une certaine façon.
29:27 Par exemple, Donald Trump, s'il perd la présidentielle,
29:30 sa fortune, à mon avis, s'évapore,
29:32 et il peut finir en prison, sûrement.
29:34 Donc, il a pas le droit de perdre.
29:36 Joe Biden, 81 ans, c'est son dernier tour de piste.
29:38 Il le dit, "Je suis en croisade contre le mal.
29:41 "Je n'ai plus rien à perdre, je vais tout donner."
29:44 Donc, il y a quelque chose comme ça.
29:46 Les deux candidats se disent, c'est moi ou le chaos.
29:49 Normalement, c'est à ça que sert la démocratie,
29:51 la politique en général, mais la démocratie,
29:53 c'est la polémique.
29:55 C'est la même étymologie en grec que la guerre.
29:57 C'est la guerre des mots.
29:59 Donc, ça vide les querelles, les tensions, les passions.
30:02 Mais cette fois-ci, la démocratie à l'américaine
30:04 ne servira pas à cet objectif. Pourquoi ?
30:06 Parce que chacun des deux candidats dit l'autre triche.
30:09 Il fausse la démocratie. Il fausse les élections.
30:13 Du côté de Trump, c'est clair.
30:15 Trump dit, de toute façon, c'est l'Etat profond,
30:18 avec des pédophiles, des gens qui veulent dépeupler
30:20 l'humanité à coups de vaccins, de Troisième Guerre mondiale.
30:24 En fait, ces gens-là sont capables de tout.
30:26 Comme leurs buts sont inavouables, dit-il à ses partisans,
30:29 tous les coups sont permis, donc ils trichent.
30:32 Donc, la dernière fois, ils ont triché et vont tricher à nouveau.
30:36 Côté Biden, c'est la même chose.
30:37 Il y a le mépris de classe pour les électeurs de Trump,
30:41 c'est-à-dire les rednecks, ceux qui ont le cou rouge,
30:44 les gens qui ne sont pas très éduqués,
30:46 qui décrivent comme des fanatiques des gens influençables,
30:49 le panier des déplorables dont parlait Clinton.
30:52 Il y a le mépris des électeurs, mais il y a aussi,
30:55 je dirais, la disqualification, la délégitimation
30:58 de la personnalité de Trump.
30:59 On dit, cet homme, c'est un fou furieux.
31:02 S'il arrive à nouveau dans la Maison-Blanche,
31:05 il va chercher à se venger.
31:06 S'il arrive à nouveau, une Américaine m'avait dit
31:09 qu'on ne pourra pas le sortir déjà en 2020,
31:12 qu'il faudra envoyer des infirmiers psychiatriques
31:15 pour le dépôt. C'est ça, les démocrates.
31:17 Ca crée une tension, et elle peut déboucher en fracture ouverte.
31:21 C'est Manichéen, c'est le bien contre le mal
31:23 dans les deux camps.
31:25 Je pense qu'en plus, chaque camp est prêt à aller jusqu'au bout,
31:28 et ça peut devenir un affrontement armé.
31:30 Aux Etats-Unis, dans la Constitution,
31:33 il y a le droit du port d'armes,
31:35 mais aussi d'appartenir à des milices bien organisées.
31:38 Ca vient de l'origine des Etats-Unis.
31:40 Ils ne sont pas du tout une démocratie comme nous.
31:43 Pour eux, ils pensent qu'ils ont la Constitution
31:46 pour les protéger du gouvernement.
31:48 Ca peut déboucher en guerre civile.
31:50 Il y a déjà eu une guerre civile de 61 à 65.
31:52 Ca a fait 700 000 morts.
31:54 Ca pourrait recommencer.
31:55 -Impressionnant.
31:57 On suivra tout ça de près,
31:59 avec notre regard outre-Atlantique.
32:02 Merci, Guillaume Bigot.
32:04 Alors que Gabriel Attal a étrié,
32:06 il y a les députés soumis à l'Assemblée nationale,
32:09 les appelants "fossoyeurs de la laïcité".
32:11 Vous avez écrit "La laïcité dévoilée".
32:14 J'aime bien citer votre livre,
32:15 parce que ça reste quand même un de vos chevaux de bataille.
32:20 -Oui.
32:21 -On s'arrêtera sur les 38 propositions-choc
32:23 de la commission du Sénat
32:25 pour protéger les professeurs, le personnel éducatif,
32:28 des pressions, des menaces, des agressions.
32:30 Parmi ces propositions,
32:32 interdient le voile lors des sorties scolaires.
32:34 Vous, vous êtes interpellé par le fait
32:37 de réduire la laïcité uniquement à l'école.
32:39 -Oui, parce que ça pose quand même les questions fondamentales.
32:43 On va essayer de décliner avant d'arriver à ce point,
32:46 je dirais, plaque tournante de la réflexion.
32:49 Déjà, il y a, et c'est quand même extrêmement rare,
32:52 les proviseurs qui sont descendus dans la rue,
32:54 il y a deux jours, ou c'était hier...
32:57 -Avant-hier. -Avant-hier, avant-hier.
32:59 Et ils s'appelaient n'importe quoi.
33:01 Eh bien, des menaces,
33:02 menaces de plus en plus virulentes contre eux.
33:06 Il y a également des menaces qui sont exécutées.
33:13 Et il y a de plus en plus d'atteintes à la laïcité.
33:18 Ce qui est intéressant, c'est de noter que la sœur de Samuel Paty,
33:24 Mikaël Paty, avait écrit au président du Sénat pour dire,
33:29 "Leur mort a servi à rien."
33:31 Leur mort à qui ? A son frère.
33:32 Et puis, également, Dominique Bernard.
33:35 Et là-dessus, le président du Sénat a organisé une commission
33:41 pour essayer de faire le point.
33:42 Que se passe-t-il exactement ?
33:44 Alors, il y a eu deux rapporteurs,
33:46 François-Noël Buffet et Laurent Laffont.
33:49 45 auditions ont été menées,
33:52 et puis on s'est rendus dans divers établissements
33:54 sentir ce qui se passait véritablement,
33:57 quels étaient les points d'achoppement.
34:00 Est-ce que c'était aussi grave que ce que certains hurlaient ?
34:04 On n'est plus en train de clamer, on est en train d'hurler.
34:07 Il y a une sorte de désespérance.
34:09 Et on est allés aussi plus loin au Sénat,
34:12 parce que les premiers éléments montraient
34:15 qu'on était dans une situation de plus en plus détériorée.
34:19 On a mené une agora avec pour thème
34:21 "La laïcité menacée, République en danger".
34:26 Et il faut remarquer que les violences endémiques,
34:30 c'est-à-dire qu'il y a encore dans cette commission,
34:33 des violences endémiques qui entraînent
34:36 10 % de violence
34:39 dans les écoles primaires,
34:41 avec des menaces sur 38 000 instituteurs
34:45 ou professeurs des écoles.
34:46 Je suis à l'ancien registre, donc je dis "instituteurs",
34:49 mais maintenant, c'est "professeurs des écoles".
34:51 Dans le secondaire, on monte à 12 % de violence,
34:54 violence directe,
34:56 et 58 500 professeurs qui sont concernés.
35:01 Alors, forcément, il y a les résolutions,
35:04 les propositions de sanctions,
35:07 et parmi celles-ci, on dit "Tiens, prenons par exemple
35:10 "celle qui, théoriquement, doit permettre de lutter
35:14 "contre l'absentéisme scolaire",
35:16 un absentéisme qui se multiplie,
35:20 et en particulier dans certaines périodes.
35:22 On arrive au moment du Ramadan,
35:24 vous avez des élèves qui disparaissent,
35:26 et théoriquement, les sanctions sont importantes.
35:29 Alors, la première, c'est de la babiole,
35:31 enfin, bon, ça dépend, c'est 135 euros,
35:35 mais ça peut monter jusqu'à 35 000 euros
35:38 et deux ans de prison si on estime
35:41 que l'enfant est trop souvent soustrait
35:44 au système scolaire
35:45 et que ça met en péril son éducation.
35:48 Donc, on se dit "C'est extraordinaire".
35:50 Alors, il faut une loi qui pénalise les violences
35:54 et que l'on risque, là aussi, la prison et des sanctions énormes.
35:57 Et puis, vous avez l'UNSA,
35:59 qui est le grand syndicat des professeurs,
36:02 qui dit "Non, ça sert à rien".
36:03 On l'a bien vu, puisque l'absentéisme scolaire existe toujours.
36:07 Là, ça sera pareil. Non !
36:09 Il faut essayer de convaincre les parents.
36:12 Ce à quoi vous avez une professeure d'anglais
36:14 qui se trouve en Seine-Saint-Denis,
36:16 "convaincre les parents".
36:18 On a tous les ans, par exemple, un règlement intérieur,
36:22 et on demande aux parents de le lire et de le signer.
36:26 Les trois quarts ne le lisent pas,
36:28 parce qu'ils ne le savent pas lire,
36:30 et donc, ils ne le signent pas.
36:32 On voudrait aussi imaginer une charte d'engagement
36:35 au début de chaque année scolaire.
36:37 "Vous garantissez que votre enfant fera ci, ça",
36:40 "ce n'est pas possible, ça sert à rien".
36:43 Et après, vous avez...
36:44 On en arrive au cas où on est à la fois
36:48 sous le registre de l'école, ce qui est la laïcité,
36:51 mais les sorties.
36:53 Et là, comme ça s'est passé il y a quelques jours,
36:56 l'élève arrive avec son voile et dit
36:58 "Je suis en sortie, en plus, c'est une sortie volontaire,
37:01 "je n'ai pas à enlever mon voile."
37:03 C'est-à-dire qu'on arrive à cette folie totale,
37:07 à savoir que l'élève est dans une sorte de dichotomie,
37:11 schizophrénie, à un moment,
37:13 il peut être sous sa foi, vivre selon sa foi,
37:17 et puis, soudain, il ne peut plus l'être,
37:20 tout en étant avec son professeur, quand il a passé certains murs.
37:23 On arrive à quoi ?
37:25 On arrive à faire en sorte que la laïcité,
37:28 ça devient un lieu où on peut,
37:31 et où on doit s'y configurer,
37:34 c'est-à-dire que vous avez des chapelles,
37:37 des chapelles de laïcité,
37:39 des refuges de laïcité,
37:41 on a des refuges contre le harcèlement.
37:43 Vous vous rendez compte, dans une démocratie,
37:46 la FDJ dit "Nous, on va faire des petits refuges."
37:49 Vous êtes en sécurité, quelqu'un vous harcèle un peu trop,
37:53 vous venez dans le bureau de tabac.
37:55 Et là, la laïcité, c'est pareil.
37:57 Vous avez des endroits où vous êtes dans la laïcité.
38:00 Mais alors, ça veut dire quoi ?
38:02 Le président Larcher dit maintenant, la République,
38:05 "Il faut véritablement qu'il y ait la laïcité
38:08 "qui s'inscrive dans les écoles."
38:10 Mais s'il n'y a que des endroits précis,
38:13 que dans les entreprises, même,
38:15 les entreprises doivent veiller à ce qu'il y ait un règlement
38:18 dans lequel on vous soustraie
38:19 à la possibilité d'afficher des signes religieux,
38:23 c'est une aberration.
38:24 Il faut enfin qu'on ait du courage,
38:27 qu'on cesse d'écouter ces faux soyeurs,
38:31 que sont même des personnages aussi crédibles
38:35 que Régis Debray, qui a écrit dans un livre
38:37 que la laïcité, il ne s'agit pas de laïciser la société,
38:42 ce serait une erreur.
38:45 C'est également Kloud Askolovitch, ce grand prophète d'intellectuel,
38:50 qui a écrit "La laïcité", ce mot malheureux,
38:53 devenu une camisole idéologique,
38:54 pendant ce temps grandit une France musulmane.
38:57 C'est le contraire de la laïcité.
39:01 Donc il nous faut maintenant oser.
39:03 Oser quoi ?
39:04 Eh bien avoir une république laïque,
39:07 pas une école laïque.
39:09 Une république laïque, sinon ça signifie
39:12 que notre principe fondamental n'existe pas en tant que tel.
39:16 Il est temps de se réveiller, les garçons.
39:19 Et vous, mesdames, qui êtes ceux qui régissez notre république
39:24 et qui voulez que nous vivions tous ensemble.
39:27 On ne peut vivre ensemble que si, une bonne fois pour toutes,
39:31 on confine l'affichage de la foi à des lieux restreints.
39:36 Ce n'est pas la laïcité qui doit devenir une religion
39:39 en ayant sa petite sapelle pour être exercée.
39:42 -Question oui ou non. Vous êtes pour la croix sur les G.O. ?
39:46 -Ca n'a rien à voir. -Oui ou non ?
39:48 -Si c'était une croix...
39:50 Si c'était une croix sur les G.O., je dirais non.
39:53 Mais si c'est une croix sur les invalides,
39:55 je dis oui. Ce sont deux choses différentes.
39:57 -Je vous propose de réécouter le ministre italien
40:00 des Affaires étrangères. Laïcité ou stupidité,
40:03 c'est en lien direct avec ce que vous venez de dire.
40:06 Il faut que l'Etat puisse affirmer ses positions
40:09 sur certains sujets.
40:10 C'est la voix du ministre italien des Affaires étrangères.
40:13 -Je vais le dire en langue française.
40:17 C'est pas une bonne idée d'effacer la croix
40:20 des invalides.
40:23 C'est pas une bonne idée
40:26 d'effacer notre histoire et notre identité
40:29 pour envoyer un message aux autres.
40:34 Mais aucun musulman, aucun juif
40:37 aurait effacé son histoire.
40:39 Parce que le respect, si nous ne le respectons pas nous-mêmes,
40:44 les autres ne jamais respecteront les Européens.
40:47 -Plus rien à ajouter.
40:50 Je vous propose de passer à un autre sujet
40:53 pour écouter...
40:54 Pour qu'on puisse parler des narcovilles,
40:56 puisque des magistrats ont tiré la sonnette d'alarme
40:59 pour sauver Marseille face aux narcotrafics.
41:02 Nous sommes en train de perdre la guerre
41:04 contre les trafiquants à Marseille.
41:06 Ils ont été auditionnés mardi et mercredi au Sénat.
41:11 Je vous propose d'écouter le président
41:13 judiciaire de Marseille hier au Sénat.
41:15 -C'est l'Etat qui se trouve en situation de vulnérabilité
41:19 face à des trafiquants qui disposent, eux,
41:21 d'une force de frappe considérable
41:23 sur le plan des moyens financiers, humains, technologiques
41:27 et même législatifs.
41:29 -On a perdu la guerre ?
41:30 -Deux choses. La première, c'est que, vous savez,
41:33 on a dans notre corps des bactéries.
41:35 Vous allez me dire "quel rapport ?"
41:37 On ne peut pas éliminer les bactéries.
41:40 C'est les "bonnes bactéries" qui vont détruire les autres.
41:43 D'une certaine façon, il y a toujours,
41:45 entre l'Etat, dans n'importe quel Etat du monde,
41:48 à toutes les époques de l'histoire,
41:50 si vous ne laissez pas un minimum de criminalité à bas bruit
41:53 détruire l'autre criminalité, vous n'y arrivez pas.
41:56 Il y a un angélisme qui peut être absolument redoutable.
41:59 -Je ne serai plus prosaïque, si je peux me permettre.
42:02 Des baronies se constituent,
42:04 des souverainetés, souveraineté narcotique,
42:07 appelons-ça comme ça, des narco-Etats
42:09 au niveau de Marseille et ailleurs.
42:12 L'Etat est chassé de ce territoire.
42:14 Il donne des prestations sociales, mais il n'exerce plus la souveraineté.
42:18 C'est un objet de reconquête territoriale,
42:20 mais qui ne se joue pas sur 10 ans, pas sur 5.
42:23 C'est une longue tâche.
42:25 -C'est terrifiant, parce que ce n'est pas uniquement sur des points locaux.
42:29 Notre société, la planète, est gangrénée
42:32 par les grands trafiquants, les gangs japonais,
42:35 les gangs napolitains, etc.
42:38 C'est terrifiant. On dirait même
42:40 que l'économie globale,
42:43 s'il n'y avait pas le réinvestissement de l'argent sale
42:47 en blanchiment, cette économie s'effondrerait.
42:50 Vous vous rendez compte de comment ils ont réussi à gangréner le système ?
42:53 -Là, dans la déclaration, celle-ci, du magistrat qu'on a entendue,
42:58 il nous dit que les trafiquants ont plus de moyens que l'Etat,
43:02 des moyens logistiques et des moyens législatifs.
43:05 C'est étonnant, dans la bouche d'un magistrat.
43:08 Ils disent des choses qui peuvent être changées
43:11 par une volonté politique.
43:13 Ils disent qu'il faut un univers carcéral dur
43:16 pour les trafiquants de drogue,
43:18 parce qu'aujourd'hui, ils continuent leur trafic
43:21 et ils commanditent des assassinats depuis la prison.
43:24 Ils demandent à simplifier la procédure
43:27 en accusant notamment certains avocats
43:30 de ces grands délinquants,
43:32 en disant qu'ils ne s'attaquent que sur la forme
43:34 pour essayer de faire de l'annuité.
43:37 C'est extrêmement inquiétant.
43:38 Il parle de la corruption à basse intensité,
43:41 et notamment de ces nullités dans les procédures,
43:43 qui sont soit le fruit de l'incompétence
43:46 avec une procédure difficile, soit le fruit de la corruption.
43:49 Il y a de quoi inquiéter, mais aussi mobiliser le politique.
43:52 -Inquiéter, mobiliser le politique, sévérité.
43:55 On va voir trois mots qui peuvent servir dans votre chronique.
43:59 Le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutou,
44:02 on a déjà parlé de lui, il se fait remarquer par sa sévérité.
44:06 -Poigne. -Poigne.
44:07 Il a récemment fait réagir en publiant le taux d'implication
44:10 d'étrangers dans la délinquance de son département.
44:13 Qu'apprend-on concrètement ?
44:15 -On apprend que les étrangers sont mis en cause
44:18 dans plus de la moitié des cas dans les deux grandes agglomérations.
44:23 Ils donnent deux chiffres. Nice, 54,10 %.
44:26 On parle des personnes de nationalité étrangère.
44:29 Et Cannes, 53,03.
44:31 C'est 4,7 points de plus que l'année précédente.
44:37 Non seulement ils sont surimpliqués,
44:39 mais surtout, c'est en forte augmentation.
44:41 Dans le détail, à Nice,
44:43 82,77 % des vols à la tire sont commis par des étrangers.
44:48 C'est un peu plus de 76 % à Cannes.
44:50 Sur les vols avec violence, c'est 61,8 % à Nice
44:55 et 68,4 % à Cannes.
44:57 Les vols avec effraction, c'est les mêmes proportions.
45:00 Sur le trafic de drogue,
45:02 il prend l'exemple du quartier des Moulins,
45:04 dont on a beaucoup parlé.
45:06 Il en avait déjà parlé et il donne des chiffres précis.
45:09 Il y a 603 placements en garde à vue l'an passé
45:11 sur les points de deal, des gens directement prélevés
45:14 par les forces de police.
45:16 72 % des personnes interpellées,
45:18 donc la main-d'oeuvre sur le terrain,
45:20 est de nationalité étrangère.
45:22 Autre détail important, parmi eux,
45:24 38 %, presque 40 % sont des mineurs étrangers,
45:27 les fameux MNA.
45:29 Et Hugues Moutou, qui est le préfet,
45:31 dès son arrivée, il avait évoqué cette question-là.
45:34 Les Alpes-Maritimes ont la spécificité
45:36 d'être un département frontalier.
45:38 - On peut montrer la carte pour voir à quel point,
45:41 là où est placé ce département.
45:44 - C'est ça.
45:45 - Il a oublié de la sortir.
45:46 - Il gère en même temps le passage frontière,
45:49 l'arrivée des mineurs étrangers.
45:51 Il peut faire le lien entre ces trois sujets-là.
45:56 Et il disait dès le début
45:59 que certains mineurs et étrangers tout court,
46:01 vrais ou faux mineurs,
46:03 sont pris en charge dès la frontière
46:05 par des groupes criminels
46:07 qui échappent plus facilement à la justice,
46:09 surtout s'ils sont mineurs,
46:11 pour les raisons que l'on connaît,
46:13 et qui sont plus difficilement traçables
46:15 et surtout inconnus des services de police
46:17 qui travaillent sur la délinquance locale.
46:19 Quand vous venez d'arriver, vous n'avez pas vos papiers,
46:22 vous êtes difficilement traçable.
46:24 A chaque conférence de presse,
46:25 Hugues Moutou rappelle,
46:27 en s'adressant notamment à la jeunesse locale,
46:29 en lui disant qu'il n'y a aucune autre issue
46:33 à ce trafic-là que la prison,
46:35 ou encore pire, le cercueil.
46:37 C'est un discours qui ne devrait pas être
46:39 que dans la bouche des préfets,
46:40 quand vous voyez qu'il s'ajoute au trafic de stupéfiants
46:43 à la frontière le trafic d'êtres humains.
46:45 Ce serait bien que des associations
46:47 qui se préoccupent de ces personnes
46:49 se chargent aussi d'assumer ce discours-là.
46:51 De manière générale, il souligne,
46:53 et c'est la raison pour laquelle il communique,
46:56 dans cette augmentation, des prédations crapuleuses
46:59 et des vols commis par les ressortissants étrangers.
47:01 Il communique sur la délinquance de voie publique,
47:04 celle qui se passe dans la rue et qui est surinvestie,
47:07 par rapport au nombre qu'il y a, par ces étrangers.
47:09 C'est pour ça qu'il répond immédiatement
47:11 en disant qu'à cette délinquance-là,
47:13 il ne faut pas répondre par la prison,
47:15 mais par l'expulsion systématique,
47:17 qu'on comprenne qu'il n'y a aucun désir
47:20 de donner une seconde chance à quelqu'un
47:22 qui a accueilli déjà avec des flux massifs
47:24 dans cette délinquance.
47:26 Par ailleurs, vous comprendrez que quelqu'un
47:28 que vous mettez sur un point de deal,
47:30 s'il risque l'expulsion plutôt qu'un mini passage en prison,
47:34 dans certains cas, c'est beaucoup moins intéressant
47:36 de tabler sur cette personne-là en particulier.
47:39 S'il donne ça, je vous donne deux chiffres
47:42 qui sont donnés par la préfecture.
47:44 2023, c'est 44 000 interpellations à la frontière,
47:46 plus 10 % par rapport à l'année précédente,
47:49 et la mise à l'abri des mineurs étrangers
47:52 est passée en 2019 de 138 personnes,
47:55 juste sur le mois d'août 2019,
47:57 138 personnes.
47:58 En 2023, sur le mois d'août, on est à 961.
48:01 Vous voyez l'augmentation.
48:03 C'est évidemment devenu une filière
48:05 utilisée par les réseaux de passeurs en amont
48:09 et de criminels en aval.
48:11 C'est l'exposition du phénomène de criminalité
48:13 et surtout de son augmentation qui a de quoi inquiéter,
48:16 car il n'y a aucune raison que ça s'arrête tout seul.
48:19 Si personne ne le fait,
48:21 et quand il doit répondre de cette communication,
48:24 le préfet dit qu'il faut commencer par prendre la mesure
48:28 de ce qui se passe sur le terrain pour afficher des solutions efficaces.
48:31 "Efficaces", ça veut dire "adaptées à la réalité de la criminalité".
48:35 On en parle souvent,
48:36 mais parfois, on a des normes tellement vieilles...
48:38 C'est ce que nous disaient les magistrats sur le trafic de drogue.
48:42 Si nous n'adaptons pas nos normes et notre manière de rendre la justice
48:46 à la réalité de la criminalité,
48:48 eh bien, évidemment, on passe à côté
48:50 et simplement, l'implication des délinquants étrangers
48:54 augmente en zone police, donc en ville,
48:56 et en zone gendarmerie, donc dans des zones plus rurales.
48:59 Donc, il y a clairement lieu de s'inquiéter.
49:02 Derrière ces pourcentages d'augmentation d'une année sur l'autre,
49:05 il y a des victimes.
49:06 Quand vous avez "vol avec violence",
49:08 ça veut dire "une personne violentée", pas simplement volée.
49:11 Et en 2023, c'est 16 335 faits
49:14 qui sont déclarés.
49:16 Vous avez 992 gardes à vue,
49:18 699 mis en cause dans ces gardes à vue qui sont étrangers.
49:22 Donc, c'est vraiment une proportion, une anomalie statistique.
49:26 - Le constat est fait.
49:28 Quelle solution il propose, lui, pour mettre tout ça en place ?
49:32 On sent qu'il a une volonté d'avancer sur ces sujets.
49:34 - Sur ce terrain, précisément,
49:36 lui répond par la volonté d'expulsion.
49:39 C'est pour ça qu'il a communiqué beaucoup sur ce sujet.
49:42 Il note une inflexion doctrinale majeure,
49:45 notamment impulsée dans ces fameuses lettres
49:48 envoyées aux préfets régulièrement, notamment par Gérald Darmanin.
49:52 C'était un sujet très traité dans la loi immigration.
49:55 L'inflexion doctrinale en question,
49:57 c'est qu'en gros, avant,
49:59 comme il y a une procédure extrêmement compliquée
50:02 et une mobilisation des services de préfecture
50:04 pour un dossier d'expulsion inimaginable,
50:07 sauf par les téléspectateurs de Face Info,
50:10 on leur en parle souvent,
50:12 mais c'est évidemment une implication immense.
50:15 Souvent, l'administration ne lançait même pas la procédure,
50:18 tellement persuadée que l'expulsion n'arriverait pas.
50:21 L'inflexion doctrinale, c'est que désormais,
50:23 on leur demande, et la volonté politique se trouve là,
50:26 en attendant les changements sur la procédure elle-même,
50:28 en tout cas des changements un peu plus significatifs,
50:30 de pousser tous les dossiers jusqu'au bout
50:33 et qu'ensuite, chacun prenne ses responsabilités.
50:36 Il communique, il dit qu'il y a plus de 260 délinquants étrangers
50:39 qui ont été expulsés.
50:40 C'est plus que les années précédentes,
50:42 c'est encore moins que la réalité de cette délinquance.
50:45 Lui, jusque-là, c'est indispensable
50:46 pour envoyer le message sur la délinquance étrangère.
50:49 Désormais, en centre de rétention administrative,
50:51 on met d'abord les délinquants avant les étrangers,
50:54 simplement en situation irrégulière.
50:55 Il le dit, c'est d'autant plus important
50:57 parce qu'en ce moment, la situation est plutôt calme
51:00 sur les flux migratoires.
51:01 Plutôt calme pour la préfecture des Alpes-Maritimes,
51:04 c'est 300 à 400 interceptions par semaine.
51:07 Ça va peut-être vous paraître beaucoup,
51:09 mais cet été, on était à 200 ou 250 par jour.
51:13 Donc, ils disent "en temps calme",
51:14 c'est-à-dire maintenant, on va mettre en place
51:17 une maîtrise de ces flux,
51:19 et notamment par le biais de la délinquance,
51:21 pour pouvoir tenter de se préparer
51:23 au moment où la tempête reviendra.
51:25 Si elle revient, ce qui ne manquera pas,
51:28 probablement, d'arriver.
51:30 -Alors, "temps calme",
51:31 j'aime bien, on aime bien entendre ça, "temps calme", "accalmie",
51:34 mais comment expliquer, justement, cet "accalmie"
51:36 et surtout, comment la préfecture se défend-elle
51:38 contre ceux qui l'accusent de stigmatiser les étrangers
51:41 sans s'attarder sur d'autres causes de cette délinquance ?
51:45 -Sur la question de l'accalmie migratoire,
51:47 on va dire, il y a, un, la saison météorologique,
51:49 tout simplement, qui ne favorise pas les passages
51:52 et en mer et par les cols montagneux,
51:54 c'est la première chose, évidemment.
51:55 Et la deuxième chose que souligne la préfecture,
51:57 ce qui n'est pas négligeable,
51:59 c'est les accords bilatéraux passés par l'Italie.
52:02 On dit souvent que Giorgia Melloni n'a rien réussi.
52:04 La préfecture des Alpes-Maritimes dit
52:06 que très clairement, ce qui a changé,
52:08 c'est les accords, un, sur l'examen des demandes d'asile
52:10 en Albanie, ce qui a été accepté par le Parlement albanais,
52:13 et la deuxième chose, c'est les accords bilatéraux,
52:15 donc directement entre l'Italie et la Tunisie et la Libye,
52:19 avec une explosion des interceptions
52:21 au départ de ces pays-là et non pas à l'arrivée,
52:24 parce que vous savez que sinon, la prise en charge est obligatoire.
52:27 Ensuite, il y a une véritable interrogation
52:29 sur la décision récente dont on avait parlé du Conseil d'Etat
52:31 qui oblige la préfecture à laisser 30 jours
52:34 à la personne qui est interpellée à la frontière
52:36 pour partir d'elle-même avant de réagir.
52:38 Là, si les flux migratoires reprennent comme ils étaient cet été,
52:42 ça risque d'être la catastrophe,
52:43 parce que c'est l'abolition plus récente de la frontière.
52:46 Et ensuite, concernant...
52:47 Voilà pour la question de l'académie des flux migratoires,
52:50 et la question des attaques,
52:53 là, le préfet répond simplement...
52:55 D'abord, un, est-ce que c'est une réalité qu'il faudrait taire
52:58 parce que certains ne veulent pas l'entendre ?
53:00 Ce sont des chiffres, des statistiques,
53:01 et il n'y a rien de plus brut, on va dire, que ça.
53:05 Deuxième chose, est-ce que c'est une donnée plus pertinente,
53:08 et la question est plus intéressante,
53:09 est-ce que c'est une donnée plus pertinente que d'autres
53:12 sur le terrain de l'action,
53:13 c'est-à-dire de la réponse à cette délinquance ?
53:16 Or, quelles ont été les accusations proposées,
53:20 on va dire, à l'encontre du Gmoutou ?
53:22 Un, on l'accuse de dire que ce ne sont pas des hommes,
53:25 j'ai entendu ça dans la bouche d'un de nos confrères.
53:27 Alors, c'est exact, et d'ailleurs, on le souligne souvent,
53:29 la délinquance est majoritairement le fait d'hommes.
53:32 Mais qu'est-ce que fait un préfet de cette information ?
53:35 Il propose la castration chimique de la délinquance,
53:38 il propose d'enfermer les hommes en prévention,
53:40 je ne sais pas, mais il n'y a pas de réponse d'un préfet,
53:43 on ne va pas interdire les hommes, parce qu'ils font de la délinquance.
53:46 Deuxième chose, c'est Cédric Héroux, le militant pro-migrant,
53:48 qui lui dit, forcément, il y a plus d'étrangers,
53:52 parce que vous interpelez pas dans les centres-villes,
53:54 vous interpelez dans les quartiers où il y a plus d'étrangers.
53:58 Alors, en général, quand il y a...
53:59 Là, on parle de délinquance sur la voie publique,
54:01 donc beaucoup de flagrant délit.
54:03 En général, les policiers interviennent sur des flagrants délits,
54:04 sur des faits, pas sur des personnes ou des quartiers.
54:07 Ils sont appelés sur un fait,
54:08 et d'ailleurs, si ça suit devant la justice,
54:10 c'est parce que le fait est confirmé,
54:12 pas parce que la personne est de telle couleur de peau
54:14 ou qu'elle vient de tel pays ou que sa situation administrative
54:16 est celle-ci.
54:17 Et d'ailleurs, il y a beaucoup d'interpellations
54:19 dans le centre-ville, notamment à Nice et à Cannes,
54:21 et ensuite, on l'accuse de ne pas s'attarder sur la pauvreté,
54:24 et là, évidemment, quand on a des réponses
54:25 qui s'appellent "politique de la ville",
54:27 "aide sociale", "développement urbain",
54:29 il y a évidemment une réponse qui est faite sur la pauvreté.
54:31 D'ailleurs, je note que beaucoup de pauvres ne sont pas délinquants,
54:34 et que donc, il y a bien une autre explication qui s'ajoute,
54:37 et quand vous avez un département dans lequel les entrées explosent,
54:39 le nombre de mineurs étrangers explose,
54:41 et qu'il y a cette anomalie statistique
54:43 sur le nombre d'implications d'étrangers,
54:45 si vous ne prenez pas en compte cette donnée-là,
54:47 c'est que vous êtes irresponsable ou alors confit d'idéologie,
54:50 au détriment des victimes.
54:51 -Incroyable.
54:52 Merci beaucoup pour votre analyse, Charlotte Dornelas.
54:55 Peut-être qu'il y a un lien, quand même,
54:57 parce que lorsqu'on voit que le préfet des Amériques-Maritimes
55:00 dit que 54 % de la délinquance sur la voie publique à Nice
55:03 est le fait d'étrangers, Gérald Darmanin aussi l'a dit,
55:06 enfin, ce sont des choses qu'on constate,
55:07 alors là, il y a quelqu'un pour qui ça ne passe pas.
55:09 Ça ne passe pas du tout.
55:11 L'activiste féministe Marguerite Stern,
55:14 de passage à Livre Noir, a voulu établir un lien
55:17 entre la violence contre les femmes et l'immigration,
55:21 en affirmant notamment qu'on retrouvait proportionnellement
55:24 plus d'individus, membres de certaines communautés immigrées,
55:28 on va dire, que d'autres parmi les agresseurs.
55:30 Elle dit que les immigrés agressent plus les femmes,
55:33 pour en dire les choses clairement,
55:34 et elle est traînée devant les tribunaux aujourd'hui,
55:37 plainte de racisme.
55:39 Est-ce qu'on est là devant une tentative de censure ?
55:41 Et pourquoi on sent deux poids, deux mesures ?
55:44 Je ne comprends pas.
55:45 -Tentative de censure, prise en charge par les institutions.
55:48 -Elle-même a dit que ce sont des faits.
55:50 -Voilà. 16 juillet 2023,
55:52 elle dit ça dans un passage à Livre Noir,
55:54 vous savez, le média internet bien connu.
55:57 Elle pointe notamment, elle prend la décision,
55:59 je ne parlerai pas d'immigration extra-européenne,
56:01 elle dit "je vais pointer", ce sont ses mots,
56:03 "immigration africaine et musulmane", dit-elle.
56:06 Donc ça, pour avoir dit cela,
56:08 on l'accuse d'avoir stigmatisé
56:11 les gens d'origine africaine, musulmane,
56:13 donc les différentes communautés qu'elle mentionne,
56:15 en disant, le fait de les mentionner
56:17 en prétendant qu'il y a une vérité statistique
56:19 qui se révélera à travers ça,
56:21 ça relève, nous dit,
56:22 parce que c'est SOS Racisme qui décide de se mobiliser
56:24 pour la sanctionner,
56:26 ça relève de l'injure publique envers un groupe de personnes
56:30 en raison de l'origine et provocation publique
56:32 à la discrimination, à la haine ou à la violence
56:35 à l'égard d'un groupe de personnes.
56:36 Bon, vous comprenez l'idée.
56:37 - Ils ont peut-être raison.
56:39 - Non, mais moi, tout ce que je note là-dedans,
56:41 c'est que si, et je reviendrai,
56:43 la question est de savoir est-ce que le vrai critère,
56:45 c'est la conformité idéologique
56:47 au récit de la diversité heureuse
56:49 ou est-ce que c'est le vrai ou le faux ?
56:51 Moi, si Margaret Thurman dit des faussetés,
56:54 il faut arrêter avec tout ça, c'est faux, c'est faux.
56:56 Si c'est vrai, c'est vrai, même si c'est désagréable.
56:58 Je prétends pas trancher, je dis que le critère de vérité
57:00 devrait être plus important que le critère
57:01 de conformité idéologique.
57:03 Je note que c'est ce qu'elle répond,
57:05 parce qu'elle est partie devoir la police,
57:07 et là, elle s'est justifiée en donnant quelques exemples,
57:10 en disant un homme qui a été socialisé en Égypte
57:13 ou en Afghanistan ou en Iran,
57:15 dans un pays où la culture n'est pas particulièrement conforme
57:19 à notre conception de l'émancipation féminine,
57:21 a de plus grandes chances d'avoir des chèmes culturelles
57:24 dans la tête, qui va le pousser dans une société libérale
57:27 comme le monde occidental, qui pourrait le pousser
57:29 à avoir des comportements contraires à la liberté
57:32 ou à l'émancipation des femmes.
57:33 Soit, en gros, la femme est dans...
57:35 respecte les mœurs traditionnelles,
57:37 soit elle est disponible sexuellement,
57:39 parce qu'on considère qu'elle est une femme
57:42 de petites vertus, disons ça comme ça.
57:44 Elle dit... elle propose des faits.
57:46 Elle dit "j'ai peut-être tort, j'ai peut-être tort",
57:48 mais elle dit "sur ces faits-là, je ne reculerai pas".
57:52 Et moi, ce qui me frappe à travers tout ça,
57:54 et j'y reviens, c'est la question n'est pas de savoir
57:56 si c'est un propos qui choque,
57:57 si c'est un propos qui est une provocation ou quoi que ce soit.
57:59 Est-ce que c'est vrai ou c'est faux?
58:01 Moi, c'est la seule question qui m'intéresse.
58:02 - Alors, vous dites qu'il s'agit d'une police idéologique.
58:05 - Oui. - Qu'est-ce que vous entendez
58:06 par "police idéologique"? - Ben oui, c'est exactement ça.
58:09 C'est exactement ça dont on doit parler,
58:11 c'est-à-dire que le SOS racisme se présente
58:13 dans les circonstances financées par l'État.
58:15 Il ne faut pas l'oublier, il y a de l'argent de l'État là-dedans.
58:17 Vos impôts, nos impôts à tous servent à financer...
58:20 Déjà, moi, ça me choque toujours la question des impôts.
58:21 Servent à financer des gens dont la fonction consiste
58:25 à traîner devant les tribunaux ceux qui disent des propos,
58:29 peut-être des vérités, ça serait savoir, des propos qui déplaisent.
58:33 Donc, leur fonction, ça consiste non pas à répondre aux arguments,
58:36 ce qui serait le code d'une société libérale,
58:37 mais à dire ça, ça heurte l'orthodoxie
58:40 et vous devez aller devant les tribunaux.
58:42 Les services de l'État sont mobilisés,
58:44 ils légitiment la démarche de SOS racisme.
58:47 Donc, il y a un dispositif techno-juridique
58:50 financé par l'État qui est là pour produire
58:53 non seulement de la censure, mais aussi de l'auto-censure.
58:56 Parce que vous voyez ce qui arrive à Marguerite Stern,
58:57 vous vous dites la prochaine fois,
58:58 si j'ai quelque chose à dire de semblable,
59:00 je vais me taire moi-même,
59:02 je vais pas être de peur d'être sanctionné.
59:05 Donc, j'y reviens, auto-censure, négation de la vérité,
59:08 police de la pensée, police idéologique,
59:11 reste à voir si tout cela est conforme
59:12 à la démocratie libérale que nous chérissons.
59:14 – Ça nous parle beaucoup tout ça.
59:16 Merci, merci à tous.
59:18 Excellente suite de programme, l'heure des prodos.
59:20 merci à bientôt !

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