Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00Les mousquetaires sont là, bonsoir, 19h c'est l'heure, Simon Guilin qui se croit mousquetaire.
00:07Bonsoir Simon, quelles sont les infos du soir ?
00:12Bonsoir Christine et bonsoir à tous chers téléspectateurs.
00:15Benoît Jacot et Jacques Doyon sont toujours en garde à vue.
00:18Ils sont entendus depuis hier matin à la brigade de protection des mineurs.
00:22Les deux cinéastes sont accusés de violences sexuelles, notamment par l'actrice Judith Godrech.
00:26Les deux hommes qui continuent de contester ces accusations.
00:29La justice annule la fermeture du collège musulman de Nice.
00:32Le tribunal administratif a confirmé que les erreurs de comptabilité ne justifiaient pas la fermeture de cet établissement scolaire.
00:39Le collège Avicenne de Nice accueille une centaine d'élèves.
00:42Et puis Éric Ciotti dénonce les appels à contrer le Rassemblement National.
00:45C'est l'alliance de la Carpe et du Hérisson, un barrage ridicule et grotesque a-t-il affirmé aujourd'hui.
00:50Le président des Républicains dénonce également les accords entre les candidats du camp présidentiel et ceux du Nouveau Front Populaire.
00:58Merci Simon. Et au sommaire ce soir, le front républicain a-t-il fonctionné ?
01:05Le RN peut-il encore obtenir la majorité absolue ?
01:11Si oui, comment ? Ce sera le tour de table des journalistes, éditorialistes, mousquetaires mouscots ce soir.
01:18Ça y est, les listes ont été déposées, plus de 200 désistements ont été orchestrés.
01:24Seul objectif, empêcher le RN d'avoir une majorité absolue.
01:27Et ce, malgré le cri des urnes, malgré le vote inédit des Français pour ce parti.
01:32Le RN fait peur aux rappeurs, peur aux médias, peur aux intellectuels, peur aux universités, peur à tous, sauf aux électeurs.
01:41Ces Français qui ont décidé de braver l'interdit, de jouer de leur liberté de vote,
01:46il faut maintenant corriger leur vote. Que redoutent ainsi ceux qui dénoncent le RN, l'édito de Mathieu Bocoté.
01:54Ils étaient une menace de guerre civile, ils deviennent des alliés de la Macronie.
02:00Les désistements perturbent les lignes politiques habituées.
02:04Plus ils sont nombreux, plus ils fragilisent le RN.
02:07Voilà qui pousserait des électeurs à l'abstention au vote blanc ou au nul.
02:13Les électeurs qui se sentent souvent lésés.
02:15Ces désistements orchestrés dans le dos des électeurs sont-ils républicains ?
02:20En quoi peut-on parler de hold-up électoral ?
02:23Un sénateur, LR, propose d'interdire ces désistements. L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:31Il y a des sujets dont personne ne parle en ce moment.
02:35Comme à Cherbourg, ce candidat LR-RN, violemment agressé par des antifas.
02:42Il est qualifié pour le second tour des législatives.
02:45Nicolas Conquet dénonce une normalisation des violences politiques par l'extrême-gauche.
02:53Comme si le RN méritait d'être frappé.
02:56Personne ne dit rien. Cette apologie de la violence par le silence.
03:01Violence légitimée, le regard de Marc Menand.
03:04Violence légitimée contre le RN également dans les médias.
03:08Le bulldozer médiatique jette toutes ses forces dans la campagne des législatives.
03:14Les universités sortent de leurs devoirs de réserve pour dire non au RN.
03:19Les journalistes sortent de leur déontologie pour dire non au RN.
03:23Le bulldozer des médias, le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:29Violence légitimée contre le RN également.
03:32Une vingtaine de rappeurs crient leur appel à la haine contre le RN.
03:38Mais ils disent faire de la violence artistique.
03:41Appel au meurtre, appel à la haine, appel au viol, appel à la guerre.
03:46Violence légitimée, l'édito de Mathieu Bocoté.
03:49Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité.
03:52Non, non, on entre dans la bibliothèque de l'info avec nos mosquetaires.
03:57Allez, c'est parti.
04:12Un petit peu de musique pour commencer ?
04:14Allez, un petit peu de musique.
04:15C'est Chaotique, un rappeur qui a fait cette musique cette nuit.
04:18Il paraît que ça marche bien, écoutez.
04:22Je vous dis que vous n'avez pas à m'empêcher d'entrer dans mon local.
04:26C'est Jean-Luc à la mer, Jean-Luc à la montagne.
04:29Magicien, il manipule les cerveaux en campagne.
04:31Il fait rêver les smicards, les sans-papiers et les tricards.
04:33Il leur fait croire que la monnaie tombera du ciel comme au Qatar.
04:35Bâtard, j'rigole. Fêtard, j'picole.
04:37Jean-Luc finira gueule de bois dans la rigole.
04:39Où est Louis ? Il est là.
04:41Putain qu'il est con, il va chercher des voix auprès des gamins en seconde pour l'élection.
04:44Personne lui a dit que le droit de vote était à 18 ans.
04:46Rimal lui a dit, elle avait le keffiat entre les dents.
04:48Bon, d'accord, j'envoie l'avent d'abord.
04:50D'abord, Amas égale terrorisme.
04:52Rimal n'est pas. D'accord.
04:53Voilà, ça fait beaucoup rire.
04:55Il n'y a pas d'appel à la haine.
04:57Il n'y a pas d'appel au viol.
04:59En tout cas, ça fait rire.
05:01On embrasse Chaotique qui a fait cette chanson.
05:03Peut-être qu'on aura le temps de l'écouter encore un peu tout à l'heure.
05:05Puisque ça fait rire Marc Menon.
05:07Histoire de garder une bonne ambiance sur ce plateau.
05:10Je disais un tour de table dans un instant sur le RN.
05:12Peut-il encore obtenir la majorité absolue ?
05:15Si oui, comment ? On en parle dans un instant.
05:17Et puis j'ai des petites vidéos à vous montrer.
05:19Ouh, tenez-vous bien.
05:21Je pense qu'il faudra regarder en replay.
05:23Tellement elles sont succulentes.
05:25D'abord, Mathieu Boccoté.
05:27Ça y est, les listes ont été déposées.
05:29Pas une voix pour le RN.
05:31Tel est le message martelé
05:33par une très grande partie de la classe politique depuis dimanche.
05:37Il s'agit de faire barrage,
05:39on en a parlé hier, à tout prix.
05:41Mais barrage à quoi ?
05:43Au nom de quoi ?
05:45Quelles sont les convictions communes au bloc macroniste
05:47et au bloc des gauches ?
05:49Alors, il faut justement le dire,
05:51et c'est l'élément central.
05:53Cette convergence des macronistes
05:55et du bloc des gauches était prévisible.
05:57Elle était prévisible si on regarde
05:59les tendances lourdes des différentes familles idéologiques,
06:01si on regarde le rôle,
06:03on pourrait dire halluciné,
06:05de ce qu'ils appellent l'extrême droite dans le paysage politique.
06:07On y revient. Tout, tout, tout
06:09peut se justifier s'il s'agit
06:11de vaincre l'extrême droite, entre guillemets.
06:13Donc ne soyons pas surpris.
06:15Voyons ensuite de quelle manière
06:17ceux qui s'unissent le justifient.
06:21Je me réfère à des figures
06:23pour la première partie que l'on juge
06:25généralement plutôt modérées,
06:27donc pas la gauche de la majorité
06:29ou pas la gauche macroniste,
06:31mais des gens qu'on reconnaît comme étant généralement raisonnables,
06:33quels arguments ils mobilisent
06:35pour dire faisons barrage.
06:37Le premier,
06:39parce qu'on en a beaucoup parlé aujourd'hui,
06:41c'est Bruno Le Maire.
06:43Bruno Le Maire qui se faisait harceler
06:45depuis quelques jours.
06:47On lui disait vous n'êtes pas à la hauteur,
06:49vous êtes du mauvais côté de l'histoire, vous nous faites honte.
06:51On s'en souvient Marine Tourdelier pleurait, pleurait,
06:53faire pleurer Marine Tourdelier
06:55c'est impardonnable.
06:57Alors il a décidé de clarifier les choses dans le Figaro.
06:59Je cite le passage qu'il a retenu sur Twitter,
07:01mais il en dit davantage dans le Figaro.
07:03Arrêtons de tourner autour du pot.
07:05Le RN est un danger pour la République.
07:07Sa remise en cause
07:09de la loyauté des binationaux est révoltante.
07:11Revenir sur le droit du sol
07:13pour le droit du sang est une insulte
07:15à notre esprit universel.
07:17Faites donc le compte de tous ceux
07:19dont nous aurions ainsi perdu la contribution
07:21à la grandeur de la France.
07:23Pas une voix ne doit aller au RN.
07:25Donc Bruno Le Maire, qui représentait un peu
07:27l'aile droite de la majorité,
07:29qui est un homme plus cultivé que la moyenne,
07:31nous sort dans les circonstances deux choses.
07:33Le premier élément, il reprend la polémique
07:35fabriquée de toutes pièces sur la double nationalité.
07:37Comme si tout le débat
07:39sur l'immigration en France depuis 40 ans
07:41culminait dans la question de la binationalité
07:43pour certains emplois publics.
07:45Toute cette question s'épuise là.
07:47Et il nous dit aussi qu'il faut faire le décompte
07:49de tous ceux dont la France se serait privée
07:51des binationaux.
07:53Pardonnez-moi, des gens qui seraient passés
07:55par le droit du sang plutôt que le droit du sol.
07:57Tous ceux dont elle se serait privée ainsi,
07:59ce serait catastrophique. Il nous le dit.
08:01On peut y verser le raisonnement. Est-ce qu'on peut faire
08:03la liste de tous ceux que la France a eus
08:05malgré son désir, malgré son vouloir
08:07à cause du droit du sol? Autrement dit,
08:09combien de français artificiels ont pu être
08:11fabriqués avec le droit du sol dans ces mauvais
08:13usages? Est-ce qu'on peut faire
08:15le décompte aussi, par exemple,
08:17dans le décompte de différentes statistiques
08:19de l'incivilité depuis 15 ans,
08:2130 ans, 40 ans? On pourrait le demander
08:23à Bruno Le Maire. Mais on comprend,
08:25il nous dit, le message est lancé, pas une voie
08:27pour l'ORM. Et ainsi, il s'achète un passeport
08:29républicain. Toujours Le Maire,
08:31ça c'est intéressant, cette campagne électorale
08:33est hors sol,
08:35est hors valeur et hors sol.
08:37Toutes les contraintes matérielles ont disparu
08:39comme par magie. Les finances, la compétition
08:41économique mondiale, le climat, la guerre en Europe.
08:43Alors je pose la question, faut-il désors relativiser
08:45le résultat des élections? Si finalement,
08:47cette élection est presque sans valeur,
08:49est-ce que le gouvernement, l'Assemblée
08:51qu'on pourrait en tirer, si c'est pas exactement celle
08:53souhaitée par M. Le Maire, est-ce qu'elle est sans valeur?
08:55Mme Astrid Panosian-Bouvet,
08:57pour qui j'ai beaucoup d'estime, je prends la peine de le dire,
08:59a un argument un peu
09:01semblable. Elle nous dit,
09:03elle devient la majorité.
09:05Tous mobilisés autour des valeurs républicaines
09:07pour le second tour, menons le combat
09:09contre le RN, tout en
09:11dénonçant LFI et ses complaisances
09:13antisémites. Traduction,
09:15le RN est l'ennemi prioritaire
09:17et dénonçons par ailleurs
09:19les complaisances antisémites de nos alliés contextuels.
09:21Donc on sait
09:23qu'on a des alliés antisémites,
09:25on assume d'avoir des alliés antisémites,
09:27on accepte d'avoir des alliés antisémites, mais on va
09:29dénoncer nos alliés antisémites pour faire
09:31l'hommage à ceux d'en face qui sont
09:33apparemment le plus grand mal
09:35possible. Donc on le voit ici, on accepte
09:37l'alliance avec des antisémites tout en
09:39dénonçant les éléments de cette alliance.
09:41C'est étonnant, je me permets de le dire.
09:43Xavier Bertrand, jamais décevant,
09:45qui, lui, a décidé
09:47de soutenir
09:49une candidate
09:51de l'Union de la Gauche, en fait,
09:53du Nouveau Front Populaire,
09:55et il est félicité pour cela.
09:57Il est félicité pour cela par Yann Brozat,
09:59qui est l'expression la plus
10:01sectaire, à mon avis,
10:03du parti communiste français aujourd'hui.
10:05Donc ça, c'est vraiment l'image de la droite républicaine,
10:07la droite domestiquée,
10:09la droite qui est tellement heureuse de se faire féliciter
10:11par les communistes,
10:13la droite qui est une forme de la droite républicaine,
10:15qui est une gauche de plus, en faisant ça comme ça,
10:17mais il était félicité par le communiste Brozat
10:19aujourd'hui, quoi qu'il en soit.
10:21Raphaël Glucksmann, quant à lui, qu'on dit homme d'idées,
10:23homme de programme, j'ai même entendu dire
10:25qu'il était philosophe, c'est tout dire,
10:27nous dit, c'est un référendum
10:29contre l'extrême-droite.
10:31Et là, il y a des formules intéressantes.
10:33Le programme économique du Front Populaire
10:35n'a plus la moindre importance,
10:37non plus que les provocations
10:39de Jean-Luc Mélenchon.
10:41Donc le programme économique
10:43n'a plus d'importance. Je devine que les discours
10:45qui nous disaient qu'on allait à la ruine ne comptent plus.
10:47La ruine ne compte plus.
10:49Les provocations de Jean-Luc Mélenchon, ce qu'il nomme
10:51gentiment ici, ce qu'il y a quelques semaines,
10:53il présentait ça comme des provocations potentiellement
10:55antisémites. Elles n'ont plus
10:57aucune importance. Le réel n'a plus d'importance
10:59parce que c'est un référendum contre
11:01l'extrême-droite, ce qui nous rappelle la loi
11:03que j'ai édictée.
11:05Aucun malheur qui peut frapper la France
11:07ne serait plus grand
11:09que l'éventuelle accession de
11:11l'extrême-droite au pouvoir.
11:13On le voit vraiment, peu important,
11:15guerre nucléaire, invasion de Sauterelle,
11:17épidémie, quoi que ce soit, c'est grave
11:19seulement si ça favorise l'avènement de l'extrême-droite
11:21au pouvoir. Alors là, il faut dénoncer.
11:23On en arrive à la question des désistements aujourd'hui.
11:25Qui est le nouveau collabo en France ?
11:27C'est celui qui refuse le
11:29désistement. Celui qui refuse le désistement
11:31est vu comme un traître à la République.
11:33On se rassurera, ils ne sont pas si nombreux à le
11:35refuser.
11:47J'ai vérifié, j'ai cherché à voir.
11:49Est-ce que c'est la violence ? Probablement
11:51pas, parce qu'ils acceptent de s'allier
11:53avec le NFP, qui est
11:55l'allié de milices violentes
11:57sous le signe des antifas, en guillemets,
11:59et qui s'est assumé en tant que tel.
12:01Donc, qui s'allie au NFP ?
12:03S'allie avec des gens qui acceptent la violence
12:05politique. Donc, je devine que ce n'est pas la violence
12:07qui leur cause problème. La crainte
12:09du non-respect de la démocratie, je devine
12:11que ce n'est pas le cas, parce que Mme Binet,
12:13ne l'oublions pas, a appelé avec d'autres
12:15en disant qu'il serait nécessaire de peut-être paralyser
12:17le pays si jamais on n'aime pas
12:19le résultat des élections.
12:21L'antisémitisme ?
12:23Manifestement pas. Mme Panazian-Bouvel
12:25l'a dit, elle est prête à s'allier avec des antisémites
12:27tout en les dénonçant. Courage.
12:29La préférence nationale ?
12:31Je veux bien,
12:33mais je n'ai pas entendu qu'ils remettaient en question
12:35de leur côté l'exception culturelle
12:37française, qui est l'expression politique
12:39la plus avancée de la préférence nationale.
12:41Donc, ce n'est pas ça qui les dérange.
12:43L'identitarisme, comme on dit aujourd'hui,
12:45je ne crois pas.
12:47Ils n'hésitent pas à s'allier avec le parti, par exemple,
12:49de Mme Obono. Mme Obono, qui est l'expression
12:51militante des fameux indigènes
12:53de la République sur le plan politique,
12:55elle exprime cette tendance-là.
12:57Donc, ça ne les dérange pas.
12:59La complaisance pour la Russie, peut-être.
13:01Je ne crois pas, quand on regarde les filles, encore une fois.
13:03Et le totalitarisme, je note que Mme
13:05Bron-Pivet plaide pour l'alliance avec les communistes.
13:07En matière de totalitarisme, c'est quand même pas mal.
13:09Donc, qu'est-ce qu'ils ont ?
13:11Qu'est-ce qu'ils détestent tant
13:13au RN qu'ils amènent être capables de tous s'allier ?
13:15Je pense que fondamentalement,
13:17c'est le refus du national.
13:19C'est le refus de la nation
13:21pensée comme identité historique.
13:23C'est le refus du peuple historique français.
13:25C'est le refus d'une définition
13:27enracinée de la nation.
13:29C'est le refus d'une définition
13:31de l'être humain ancré dans une culture
13:33qui n'a pas vocation
13:35ni à se dissoudre dans l'universel absolu,
13:37ni à consentir à la noyade migratoire.
13:39Au fond, le rejet,
13:41on pourrait dire, c'est une forme,
13:43j'utilise le mot à dessein,
13:45d'antinationnisme primaire.
13:47On accepte la nation
13:49dans le bloc des gauches, tout comme
13:51dans le bloc du centre,
13:53à condition de la définir
13:55strictement dans une forme républicaine
13:57désincarnée. Mais dès lors qu'on touche
13:59le peuple historique français,
14:01il est considéré comme un problème.
14:03C'est un problème qu'on doit dépasser.
14:05Je crois vraiment que le refus d'une définition
14:07identitaire de la nation, c'est au cœur de tout ça.
14:09M. Mélenchon l'exprime à sa manière,
14:11mais quand on l'entend, on dénonce
14:13une conception rance de la nation,
14:15nostalgique, enracinée, identitaire.
14:17C'est toute une manière de dire
14:19que le peuple français est de trop.
14:21Pourrait-il consentir à son dépassement historique
14:23et alors nous accepterions de l'aimer?
14:25Le deuxième élément, c'est que
14:27entre le bloc des gauches et
14:29le centre macroniste,
14:31il y a un désaccord de méthode,
14:33mais pas de philosophie. On est devant
14:35des progressistes de gauche ou des progressistes
14:37centristes, mais globalement,
14:39même lecture de l'histoire, dépassement
14:41des nations, dépassement des solidarités
14:43naturelles ou organiques pour le choix
14:45de l'étatisme et de l'individualisme,
14:47tout à la fois. Conception technocratique
14:49de la politique, méfiance
14:51envers le peuple qui est toujours
14:53suspecté d'avoir des instincts primaires
14:55un peu bêtes. Ça s'exprime différemment.
14:57Au centre, on préfère les technocrates.
14:59À gauche, on préfère les avant-gardes éclairées
15:01militantes, mais dans les deux cas,
15:03on se méfie du peuple réel
15:05qui est toujours accusé d'avoir toutes les phobies
15:07du monde, d'être rétrograde, et ainsi de suite.
15:09Et donc, il y a une convergence
15:11philosophique. Il y a une divergence
15:13programmatique, mais une convergence philosophique.
15:15Je vais plus loin, par ailleurs,
15:17il y a aussi, mais ça c'est surtout du point de vue
15:19du centre, tellement d'intérêts
15:21à défendre. Des gens qui sont au pouvoir depuis 40 ans
15:23sinon davantage, ont des intérêts
15:25à défendre, des places à défendre,
15:27des avantages à défendre, des chauffeurs à défendre,
15:29des palais à défendre, des titres
15:31à défendre. Quand on a tout ça
15:33à l'esprit, on est capable de faire
15:35quelques compromis. L'esprit humain
15:37est capable de pragmatisme lorsque il vient de temps
15:39de défendre ses privilèges.
15:41À chaque fois, j'ai une petite musique dans ma tête
15:43et les Français dans tout ça.
15:45Mais qu'ils payent, c'est leur job.
15:47Et on pose une question
15:49fondamentale, Mathieu Bocoté, comment s'explique-t-il
15:51la poussée
15:53de la droite nationale, du coup?
15:55Alors, vous noterez, moi ça me fascine quand on en parle dans les médias,
15:57on nous présente toujours ça comme une force extérieure
15:59qui s'emparerait des Français.
16:01L'extrême droite progresse,
16:03elle avance. On a l'impression qu'on parle
16:05de tanks étrangers qui progresseraient sur le territoire.
16:07On ne parle pas de gens qui
16:09adhéraient à une vision. C'est présenté
16:11comme une forme de possession diabolique.
16:13Les Français se sont laissés envoûter
16:15par les puissances méphistophéliques de l'extrême droite.
16:17Ils se sont laissés envoûter
16:19et dès lors, ils ne savent plus ce qu'ils font.
16:21Qu'est-ce qu'on fait devant quelqu'un
16:23qui s'est laissé envoûter, qui est presque possédé?
16:25Il faut pratiquer une forme de...
16:27D'exorcisme. Exactement, d'exorcisme.
16:29Et là, comment on pratique l'exorcisme?
16:31En répétant sans cesse, jusqu'à ce que les gens comprennent.
16:33Extrême droite, raciste.
16:35Extrême droite, raciste.
16:37On se dit qu'un jour, ils vont comprendre.
16:39Alors, tapez toujours sur la tête.
16:41Donc, on traite ça non pas comme
16:43l'adhésion à un projet politique,
16:45mais on présente ça comme une forme de...
16:47À l'échelle de l'histoire, un moment de grande
16:49irrationalité qu'il faudrait combattre
16:51à coup d'exorcisme
16:53pour chasser le diable sorti
16:55des enfers qui se serait emparé des Français.
16:57Parce qu'à l'arrière,
16:59il y a une théorie modérée.
17:01C'est la théorie de la colère.
17:03Les Français sont en colère.
17:05Ils nous envoient un message.
17:07Mais lequel? On ne nous le dira jamais.
17:09On a compris le message à condition
17:11de ne pas dire
17:13quel message on a compris.
17:15Colère, colère, colère. Donc, les Français seront un peu
17:17des gens pas très intelligents, pas très allumés,
17:19pas très brillants, qui seraient en colère.
17:21Ils s'empareraient du bâton de colère
17:23en disant, regardez, on est très en colère.
17:25Mais on refuse de prendre au sérieux l'idée
17:27qu'ils croient à leur vote.
17:29L'idée qu'il est impossible d'admettre,
17:31c'est l'idée d'un vote d'adhésion.
17:33Un vote d'adhésion, c'est-à-dire
17:35des millions de Français
17:37se reconnaissent dans une vision politique,
17:39finissent par la soutenir,
17:41jamais intégralement.
17:43Les électeurs macronistes ne sont pas 100 % macronistes.
17:45Les électeurs de gauche ne sont pas 100 % de gauche.
17:47Les électeurs de droite ou RM ne sont pas 100 % pour ça.
17:49Mais globalement, ils se reconnaissent dans un projet,
17:51une philosophie.
17:53Mais si on accepte l'idée qu'ils adhèrent vraiment
17:55à ce projet, à ce parti,
17:57à ce mouvement, à cette philosophie,
17:59c'est donc dire qu'ils acceptent consciemment
18:01de voter pour des fascistes,
18:03des nazis. C'est ainsi qu'on les présente.
18:05Et dès lors, le peuple français
18:07se rendrait coupable presque à 40 % potentiellement.
18:09Demain, il y a 45, quand c'est,
18:11pour l'instant, 33, 34, se rendrait coupable
18:13de collaboration avec une idéologie
18:15responsable de crimes contre l'humanité.
18:17Donc globalement, mieux vaut traiter les Français d'idiots,
18:19de possédés. Ça permet d'éviter
18:21de les rencontrer et de les insulter.
18:23— Je vais vous faire écouter
18:25quelqu'un qui est peut-être effectivement
18:27facho, fasciste
18:29d'extrême droite. Si vous fermez
18:31les yeux, si vous écoutez,
18:33c'est peut-être ça.
18:35Mais c'est le président de la République,
18:37François Mitterrand.
18:39— Il y a les immigrés, ceux qui n'ont pas envie
18:41de devenir français, qui veulent rester attachés
18:43à leur pays d'origine.
18:45De deux catégories. Il y a les clandestins.
18:47Et il y a ceux qui sont reconnus
18:49parce qu'ils ont un contrat de travail
18:51et une carte de séjour.
18:53Ceux qui sont clandestins,
18:55il n'y a qu'une seule loi
18:57possible. Il faut...
18:59C'est malheureux pour eux,
19:01mais c'est la nécessité. Il faut qu'ils rentrent
19:03chez eux. Et puis il y a ceux
19:05qui sont là avec leur contrat de travail
19:07et leur carte de séjour. Est-ce qu'il y en a
19:09trop ? Ils se sont installés,
19:11ils ont fondé leur famille très souvent,
19:13ils ont parfois épousé des femmes françaises,
19:15ils ont vécu...
19:17Et ça devient très difficile
19:19de les traiter sans nuance.
19:21Et pourtant, le gouvernement
19:23Morois a pris des dispositions pour
19:25faciliter leur réinsertion dans leur pays
19:27d'origine, leur donnant
19:29certains avantages pour qu'ils puissent
19:31d'eux-mêmes partir.
19:33C'est-à-dire qu'il faut réduire le nombre,
19:35bien entendu.
19:37Ça nous rappelle une chose toute simple.
19:39La gauche d'hier et le centre d'aujourd'hui
19:41et la droite ou l'extrême droite de demain.
19:43C'est comme ça. François Mitterrand dit des propos
19:45de simple bon sens dans les circonstances,
19:47mais aujourd'hui, si quelqu'un le disait,
19:49il serait placé à droite de reconquête.
19:51Donc il faut quand même garder ça à l'esprit.
19:53Je devine par ailleurs que si quelqu'un
19:55dirait ça aujourd'hui à la Mitterrand, on dirait
19:57que cet homme a probablement un passé trouble,
19:59comme Mitterrand, par exemple, qui a eu la Francis,
20:01qui avant d'être résistant, était autre chose.
20:03Ce qui est terrible, c'est que
20:05quand il parle des clandestins, si j'ai eu
20:07une oreille assez fine,
20:09j'ai entendu beaucoup de gens aujourd'hui
20:11qui se présentent comme des
20:13autorités morales.
20:15Il y a une nécessité économique
20:17dans certaines parties
20:19de l'économie,
20:21une nécessité
20:23d'avoir des clandestins.
20:25Sinon, ça ne peut pas tenir.
20:27Ça pose quand même des questions sur notre manière
20:29d'envisager l'économie. Quant au reste,
20:31il dit quoi, le président Mitterrand ?
20:33Il dit, eh bien, oui,
20:35ou vous avez un contrat de travail, vous êtes venu
20:37de façon circonstancielle,
20:39soit vous avez le désir de vous assimiler
20:41et à ce moment-là, vous ferez preuve
20:43de la volonté de demander
20:45la nationalité française, parce que vous serez
20:47français, vous vivrez comme des Français.
20:49On a beaucoup de choses à voir.
20:51Moralité, le président
20:53François Mitterrand serait fâcheux
20:55aujourd'hui, Charlotte Donnel.
20:57Désormais, même le mot clandestin est d'extrême droite.
20:59Déjà, il part mal.
21:01Vous êtes d'accord aussi, Dimitri ?
21:03Je constate, il dit ça en avril 88,
21:05il devait y avoir un petit contexte électoral
21:07qui facilitait ce genre de propos, en vue de rassembler
21:09au second tour.
21:11Ce n'est pas non plus un perroquet,
21:13c'est-à-dire que c'est quand même lui qui l'a dit,
21:15et il est un président, le président du changement.
21:17C'est lui qui le disait.
21:19Dimitri, les candidats qualifiés
21:21ont déposé, ça y est,
21:23leur candidature au second tour des législatives
21:25auprès du ministère de l'Intérieur.
21:27214 désistements, plus il y a des désistements,
21:29plus les chances
21:31des RN
21:33d'avoir la majorité absolue diminuent.
21:35On fera un tour de table dans un instant pour savoir
21:37est-ce que le RN peut encore
21:39avoir la majorité absolue, et si oui, comment.
21:41Depuis dimanche soir,
21:43Dimitri, il y a eu beaucoup de désistements
21:45dits républicains pour faire barrage
21:47au RN. Comment analyser
21:49ces désistements ce soir ?
21:51D'abord, ces désistements sont rendus possibles
21:53par le fait que ce n'est pas parce que
21:55vous êtes qualifié pour le second tour
21:57à l'issue du premier tour que, automatiquement,
21:59vous avez obligation de vous présenter au second tour.
22:01Vous pouvez renoncer, vous pouvez
22:03vous désister, vous n'êtes pas obligé de vous rendre en préfecture.
22:05Là, c'était le mardi à 18h,
22:07d'aller en préfecture et de signaler
22:09au ministère de l'Intérieur que vous
22:11souhaitez participer au second tour.
22:13C'est donc cette fenêtre de tir
22:15qui s'ouvre pour des tractations,
22:17pour des négociations, pour des rapprochements,
22:19et donc pour ces fameux désistements républicains.
22:21C'est l'expression consacrée.
22:23En l'occurrence, il faut remarquer
22:25qu'en 2022, les dernières
22:27législatives, celles dont on a déjà parlé hier,
22:29vous avez eu,
22:31il y a deux ans de cela, deux triangulaires
22:33seulement pour le second tour. Seulement deux
22:35triangulaires. Pourquoi ? Parce qu'il y en a
22:37une participation qui était assez faible,
22:39donc un assez faible
22:41nombre de candidats, de
22:43troisième candidat qualifiés dans les circonscriptions.
22:45Plus vous avez de monde qui participe,
22:47plus vous avez de chances de réunir les 12,5%
22:49des inscrits dans votre circonscription
22:51qui vous permettent de vous qualifier pour le
22:53second tour. Là, on avait à l'issue
22:55du premier tour, dimanche,
22:57plus de
22:59300 circonscriptions, avec
23:01trois, voire quatre candidats
23:03qualifiés pour le second tour.
23:05C'est énorme ! Et dans ces circonscriptions,
23:07vous en avez 299
23:09qui comptent un candidat du Rassemblement National,
23:11qui est d'ailleurs, au passage, souvent
23:13arrivé en tête. Donc, ce qui a déclenché
23:15ce qui est de coutume maintenant
23:17à chaque élection, quand il s'agit du Rassemblement National
23:19et avant du Front National,
23:21la machine antifasciste s'est
23:23tout de suite mise en route dès 20h01,
23:25avec, comme Modorne, vous l'avez tous entendu,
23:27pas une voix pour le Rassemblement
23:29National. Alors, c'est un peu excessif
23:31comme Modorne, quand on se souvient quand même,
23:33je vous avais donné le chiffre hier, que Marine Le Pen
23:35et ses candidats, au premier tour, ont rassemblé
23:37le chiffre historique de 10 millions
23:39700 milles suffrages
23:41sur les noms des candidats proposés par le RN
23:43et par ses alliés. Donc, une voix sur
23:45trois exprimée dimanche dernier
23:47est allée au Rassemblement National
23:49et à ses alliés. Alors, le véritable
23:51objectif des appels au désistement, vous avez bien
23:53compris, c'est d'empêcher le RN
23:55de décrocher la majorité absolue,
23:57les fameux 289 sièges.
23:59On va marquer une pause
24:01et on reviendra dans un instant
24:03pour savoir est-ce que le RN peut encore avoir
24:05la majorité absolue. Est-ce que
24:07effectivement ces désistements condamnent
24:09le RN à ne pas
24:11avoir la majorité ? On parlera avec vous
24:13de cette fameuse chanson,
24:15Nos Passaranes. Avec vous, mon cher Mathieu,
24:17nous, on a passé la chanson en chaotique. On vous mettra
24:19un petit extrait encore si vous faites hashtag
24:21Face à l'info et que vous le réclamez. A tout à l'heure.
24:23On marque une pause.
24:25Oui,
24:27vous avez voulu
24:29qu'on vous rejoue la petite musique.
24:31On va la jouer tout à l'heure, celle de Chaotique.
24:33Oh, j'ai des petits biscuits pour vous encore.
24:35Le hip-parade de 19h.
24:37Une petite vidéo. Vous avez
24:39Mémiterrand ? Vous allez
24:41adorer genre marcher dans un instant.
24:43D'abord, Dimitri,
24:45ça remonte à quand
24:47cette logique de désistement
24:49entre les deux tours au nom du Front
24:51républicain ? On a l'impression que c'est récent.
24:53Alors, j'ai fait un peu d'archéologie politique.
24:55J'ai trouvé mention. Non, mais c'est vrai.
24:57Parce que je me suis dit, je me suis demandé,
24:59le Front républicain s'est daté, ça c'est
25:011956, c'est Jean-Jacques Servan-Schreiber
25:03qui avait baptisé de la sorte
25:05une coalition de centre-gauche qui avait été formée
25:07pour contrer les Poujadistes.
25:09Et cette coalition de centre-gauche de 1956,
25:11baptisée le Front républicain,
25:13elle va décrocher une majorité
25:15relative. Donc, ça va fonctionner.
25:17Or, ceci dit, ça ne va pas durer longtemps parce que
25:19c'est la chute de cette coalition-là
25:21qui va entraîner celle de la Quatrième République.
25:23Donc, il y a un aveu de faiblesse
25:25implicite, déjà, si vous voulez,
25:27dans cette logique de Front républicain.
25:29J'ai trouvé mention d'un
25:31désistement républicain, donc véritablement
25:33la formule qui est employée aujourd'hui
25:35depuis trois jours, écrit tel quel
25:37désistement républicain dans
25:39des journaux pour les législatives de
25:411902. Non. 1902.
25:43On est juste après l'affaire Dreyfus. Marbonne en venait de naître.
25:45Et bien...
25:47Et on a à l'époque... 1902. Oui, 1902.
25:49Désistement républicain.
25:51On a à l'époque deux Frances qui sont face à face.
25:53Et un bloc des gauches
25:55va se réunir dès 1899
25:57dans la perspective de ces législatives
25:59de 1902, en se
26:01coalisant, ces gauches-là, juste avant
26:03le scrutin, et par des désistements aussi
26:05dans l'entre-deux-tours. Donc, vraiment, les deux
26:07mécaniques qu'on a vues se mettre
26:09en place pour ces législatives-là, c'est-à-dire
26:11mécanique de coalition puis de désistement
26:13dans l'entre-deux-tours, parce qu'on avait
26:15le même mode de scrutin, c'est-à-dire
26:17une unie nominale à deux tours.
26:19Et ça va permettre à ce bloc
26:21des gauches de conserver le pouvoir
26:23en battant les droites, à qui
26:25la victoire était pourtant promise, mais ces droites
26:27étaient parties en ordre dispersé.
26:29Le bloc des gauches a réussi à déjouer
26:31il n'y avait pas les sondages, mais en tout cas
26:33à déjouer la logique politique qui voulait
26:35que la droite remporte ces législatives.
26:37Et d'ailleurs, ce sont les premières élections
26:39où la gauche va se nommer
26:41telle qu'elle va se qualifier de la gauche.
26:43Mais on comprend bien que c'est déjà aussi
26:45une victoire qui est d'ordre défensif.
26:47Défensif, voilà. Ça nous montre bien que la logique
26:49de désistement, c'est la même
26:51que pour la formation de coalition
26:53qu'on a vu pour le Nouveau Front Populaire,
26:55ou il y a deux ans pour la NUPES, il y a cette idée
26:57de se partager les circonscriptions
26:59entre partis politiques
27:01amis pour éviter la dispersion des suffrages.
27:03On est là clairement
27:05dans une logique défensive. Quand un candidat
27:07de gauche se désiste pour un macroniste
27:09et réciproquement, c'est d'ailleurs
27:11même un stade supplémentaire, ce qu'on voit dans l'entre-deux-tours,
27:13c'est comme si les coalitions
27:15se coalisaient, des coalitions de coalitions
27:17contre le Rassemblement National. Donc encore une fois,
27:19on a un aveu de faiblesse
27:21implicite. Alors pour revenir à aujourd'hui,
27:23à notre situation de 2024,
27:25la consigne de désistement, la première
27:27elle est partie d'où ? Elle est partie de la gauche, de Jean-Luc Mélenchon.
27:29Je crois qu'il est 20h10 ou 20h15
27:31quand il prend la parole à l'issue
27:33du premier tour,
27:35et il donne clairement la consigne.
27:37Le candidat du Nouveau Front Populaire
27:39qui est arrivé
27:41troisième dans sa circonscription
27:43où le RN est arrivé en tête,
27:45il se retire. Et le premier à avoir donné
27:47l'exemple, c'est Noé Gauchard,
27:49candidat à la France Insoumise dans la sixième
27:51circonscription du Cap de Calvados,
27:53c'est celle d'Elisabeth Borne,
27:55et il se retire au profit de l'ancienne
27:57Première Ministre. Et tant pis si la France
27:59Insoumise avait qualifié Elisabeth Borne pendant
28:01la bataille des retraites d'ennemi du peuple.
28:03Les ennemis de mes amis sont mes amis.
28:05Vous notez au passage que
28:07tous ces retraites gauches,
28:09ils vont probablement sauver dimanche pas mal de
28:11macronistes. Mais est-ce que
28:13les macronistes vont renvoyer l'ascenseur ? C'est la question
28:15qu'évoquait Mathieu à l'instant.
28:17On voit qu'ils ne sont pas d'accord, les macronistes.
28:19Vous avez les macronistes de gauche qui disent, bah oui, évidemment,
28:21désistement républicain, désistement, désistement,
28:23barrage au RN. Et les macronistes de droite
28:25qui sont beaucoup plus mitigés.
28:27Je crois que la phrase de Bruno Le Maire ce matin,
28:29il dit qu'il ne fait pas barrage
28:31au RN avec les valeurs
28:33de la France Insoumise. Donc ça lui pose
28:35problème. Mais vous voyez cette pression
28:37très forte qui est exercée par la gauche.
28:39Je vous donne quelques exemples. Vous avez Laurent Berger,
28:41par exemple, qui est grande autorité morale
28:43à gauche, l'ancien patron de la CFDT,
28:45qui met en garde contre, je le cite, tout accroc
28:47dans le désistement républicain.
28:49Vous voyez ce tweet de Raphaël Glucksmann
28:51qui nous dit, en fait c'est pas une élection,
28:53vous avez rien compris, c'est pas une législative,
28:55c'est un référendum
28:57pour ou contre l'extrême droite.
28:59Il vous situe
29:01l'enjeu quand même extrêmement haut.
29:03Vous avez le journal Le Monde qui tient à jour
29:05un compteur des désistements en temps réel
29:07et un compteur
29:09des maintiens malgré le RN.
29:11Donc c'est quand même un peu
29:13culpabilisant pour les candidats
29:15qui ne joueraient pas le jeu
29:17des désistements.
29:19Et vous avez des internautes de gauche
29:21qui, alors j'ai trouvé ça génial,
29:23qui dressent des listes de macronistes
29:25alliés du fascisme.
29:27C'est-à-dire tous ceux qui refusent de se
29:29désister. Et vous avez ainsi
29:31même cité Loïc Signor
29:33par exemple dans le Val-de-Marne,
29:35Maude Bréjon, etc. Je ne sais pas, j'avais relevé
29:37un tweet, je ne sais pas si on va le voir, mais
29:39c'est quand même extrêmement virulent. On voit que l'heure
29:41n'est pas à la finesse, très clairement.
29:43Et le mieux, c'est Mathilde
29:45Pannot, hier, qui interpellait
29:47les réfusniques du désistement en leur demandant
29:49Mathilde Maude Bréjon.
29:51Alliée du fascisme, deux points,
29:53Maude Bréjon, c'est quand même désignée telle qu'elle.
29:55Et Mathilde Pannot qui disait
29:57clairement hier, vous préférez quoi ? Vous préférez
29:59Hitler ou le Front Populaire ?
30:01Le vieux slogan, bon voilà, encore une fois
30:03on maximise l'enjeu
30:05avec une hyper-diabolisation
30:07et une hyper-fascisation
30:09de tous les candidats qui ne joueraient pas le jeu du désistement.
30:11Mais est-ce que ça marche ça, Dimitri,
30:13finalement ? Bah écoutez,
30:15214 désistements, vous avez donné le chiffre
30:17tout à l'heure face au Rassemblement National.
30:19Vous avez autour de 35-40
30:21candidats qui se maintiennent
30:23dans leur circo malgré le Rassemblement National.
30:25Ce qui fait qu'on va passer de plus
30:27de 300 triangulaires, je vous le disais
30:29dimanche soir 20h,
30:31il y en aura moins de 100 dimanche prochain.
30:33Et on va avoir plus de
30:35400 duels. Alors évidemment, pour le candidat
30:37qui va se retrouver en tête à tête
30:39avec un adversaire du Rassemblement National,
30:41il va avoir plus de chances de l'emporter que s'il y avait
30:43un troisième larron,
30:45il y avait une triangulaire dans sa circonscription.
30:47Alors la revue Le Grand Continent,
30:49qui est plutôt à gauche, qui est plutôt européiste, etc.,
30:51a osé, je dis bien osé,
30:53une projection affirmant que
30:55s'il n'y avait pas eu de désistement,
30:57c'était sûr, le Rassemblement National
30:59décrochait dimanche prochain
31:01la majorité absolue. Il y aurait eu plus de 300 sièges.
31:03Alors là c'était terminé, ça voulait dire Jordan Bardella
31:05à Matignon, la fin du monde, vous voyez ce que je veux dire ?
31:07S'il y avait un barrage généralisé
31:09ce dimanche, alors vous voyez,
31:11il n'est pas parfait notre barrage,
31:13si je puis dire, mais il est
31:15quand même assez haut, il est quand même assez
31:17costaud, 214 désistements.
31:19Bon ben là,
31:21il y a de fortes chances que le RN
31:23soit condamné à la majorité relative.
31:25Donc oui, ça marche le barrage, mais,
31:27vous voyez, il y a quand même un côté sauf-qui-peut
31:29là-dedans qui est un peu choquant,
31:31c'est un peu l'ultime artifice défensif
31:33pour barrer la route au RN.
31:35C'est quoi le projet ?
31:37C'est de bloquer la volonté populaire.
31:39Est-ce que se désister, ça n'est pas tordre une élection ?
31:41Alors voilà, moi ce que je voudrais dire pour terminer,
31:43c'est que le Président voulait une clarification,
31:45ce sont les mots qu'il employait,
31:47donc la clarification elle est simple, on a une France qui
31:49électoralement penche incontestablement
31:51à droite. À quoi ça rime
31:53si par le jeu des accords locaux
31:55on se retrouve avec demain peut-être une Assemblée nationale
31:57et peut-être un gouvernement qui penche
31:59à gauche ? Il y a une sorte de hold-up
32:01électoral potentiel là-dedans.
32:03Alors vous avez un sénateur, les Républicains,
32:05Stéphane Lerue-Dulier dans les bouches du Rhône,
32:07qui vient de déposer une proposition de loi,
32:09il dit finalement, le problème c'est qu'on a cette
32:11possibilité dans l'entre-deux-tours
32:13de renoncer à se présenter, ce qui ouvre la voie,
32:15la porte à ces négociations et à ces
32:17désistements. Peut-être qu'il faudrait
32:19supprimer cette possibilité. Vous êtes qualifié
32:21pour le second tour, vous vous présentez au second tour,
32:23point barre, c'est comme ça.
32:25Apparemment ce n'est pas tout à fait constitutionnellement
32:27faisable, je ne suis pas expert en la matière,
32:29c'est à creuser, mais le problème c'est
32:31Benjamin Morel, qui est
32:33expert en droit constitutionnel, faisait le rapprochement
32:35dans un papier très intéressant, une interview,
32:37dans laquelle il comparait la situation actuelle avec
32:39la 4ème République. Il était
32:41interdit de s'allier pendant la 4ème République
32:43aux communistes, qui pesaient 25 à
32:4530% des voix, et aux gaullistes,
32:47qui pesaient 15%. Donc vous aviez comme ça
32:4940 à 45% de l'électorat
32:51qui était excommunié de l'espace
32:53gouvernemental par des jeux de combinaisons.
32:55Vous voyez, c'est exactement la situation du
32:57Rassemblement National aujourd'hui. Donc on a quand même
32:59un vrai problème aujourd'hui
33:01de représentation de l'électorat
33:03au niveau du pouvoir, et au niveau de l'Assemblée nationale
33:05notamment. Merci beaucoup
33:07Dimitri. Dans un instant,
33:09vous avez entendu François Mitterrand,
33:11vous entendrez Georges Marchais,
33:13on vous remettra chaotique, puisque vous avez insisté
33:15pour l'avoir, hashtag face à l'info,
33:17d'abord, chut,
33:19il y a des sujets dont personne ne parle en ce moment,
33:21comme à Cherbourg,
33:23mon cher Marc Menand,
33:25un candidat LRRN qui a été
33:27violemment agressé par les antifas.
33:29Alors ça, ça serait l'inverse, tout le monde
33:31en parlerait, mais ça, il vaut mieux pas en parler.
33:33Que s'est-il passé ? C'est extraordinaire
33:35parce que depuis tout à l'heure, j'écoute mes camarades
33:37attentivement, comme tous les jours,
33:39ils le méritent, et
33:41on a
33:43un mot qui revient en permanence, c'est
33:45la haine. Qui attise
33:47la haine ? Apparemment, ce sont
33:49quand même plus les gens de gauche,
33:51alors que ces gens de gauche disent
33:53qu'ils représentent la haine,
33:55ils sont la haine, c'est l'extrême droite.
33:57Vous voyez qu'il y a déjà quelque chose
33:59qui n'est pas très clair dans le débat.
34:01Et dans les quelques
34:03échos de campagne qui nous viennent
34:05depuis quinze jours, à chaque fois
34:07qu'il y a eu une agression,
34:09telle qu'elle est remontée très difficilement
34:11jusqu'à nos oreilles,
34:13il n'en reste pas moins que la victime
34:15est toujours un homme de l'extrême droite.
34:17Alors en l'occurrence,
34:19il s'appelle Nicolas Conquer.
34:21On est à Cherbourg, et hier soir,
34:23vous avez la place du théâtre
34:25de Cherbourg, les terrasses,
34:27tout le monde est là à 19h,
34:29en train de reprendre le petit verre,
34:31et surtout, on est rivés devant
34:33les écrans géants,
34:35car c'est le match,
34:37le match de football
34:39France-Belgique.
34:41Et puis,
34:43ils ont profité de l'aubaine
34:45pour essayer de raccoler
34:47quelques voix. Il faut dire qu'ils sont arrivés,
34:49Nicolas Conquer, il est arrivé
34:51deuxième du
34:53premier tour, derrière
34:55Anna Pick, qui avait été élu
34:57de gauche PS en 2015,
34:59ensuite, elle avait quitté
35:01ce rôle,
35:03volontairement, et elle s'est
35:05représentée en 2022,
35:07et à nouveau, elle a conquis la place.
35:09Et c'est une conseillère
35:11d'éducation. Cet homme-là, c'est très intéressant,
35:13parce que,
35:15dans le débat depuis quelques jours,
35:17il y a les fameux
35:19binationaux.
35:21Je vous le donne en mille,
35:23il se trouve que cet homme
35:25est binational.
35:27C'est un Américain, qui est en même temps
35:29Français.
35:31Alors oui, il a d'abord
35:33représenté Reconquête,
35:35il est le porte-parole de républicains
35:37expatriés en France.
35:39Ce sont ceux qui essaient de mobiliser
35:41les électeurs américains
35:43vivant en France,
35:45lors des élections. Autant dire qu'actuellement,
35:47il a quand même pas mal de
35:49labeur à tenir
35:51pour remplir le rôle
35:53qui est le sien. Et donc, cet homme
35:55est avec ses gaillards,
35:57ils viennent de terminer,
35:59on se brasse, vous savez,
36:01la collate d'amitié, et on est prêt à partir.
36:03Il faut savoir que
36:05Cherbourg a presque un côté parisien.
36:07C'est-à-dire qu'on a défoncé les chaussées,
36:09les voiries sont là,
36:11vous avez partout des petits tas de pavés,
36:13c'est la réfection,
36:15et on espère bien que Strasbourg
36:17sera plus rutilante.
36:19Et là, Cherbourg.
36:21Ah pardon, excusez-moi.
36:23Et alors, pof, soudain,
36:25les pavés se mettent à voler
36:27sur les
36:29personnes qui sont en train
36:31de se dissiper, qui sont en train
36:33de se quitter, et
36:35le futur député
36:37tel qu'il l'espère,
36:39uniquement candidat pour le moment,
36:41se prend quelques pavés
36:43sur les épaules.
36:45La police, avertie,
36:47se précipite, l'incident
36:49n'est pas clos pour autant, on a
36:51quelques arrestations, et ils portent
36:53plainte pour
36:55agression sur la place
36:57publique. Alors ce qui est extraordinaire,
36:59c'est que là,
37:01on pourrait penser, parce que
37:03en plus, on a
37:05l'image du sport actuellement,
37:07les Jeux Olympiques, la Coupe d'Europe,
37:09le sport, c'est
37:11le respect de l'adversaire.
37:13Alors qu'il y a un petit mot,
37:15chers confrères, chers amis,
37:17ou chers adversaires,
37:19nous sommes de tout coeur avec vous, rien !
37:21Pas un mot, ni de
37:23candidat horizon, ni du
37:25candidat scientiste, ni de
37:27Madame Anapik. Alors il y en a un qui
37:29a essayé, en revanche, de le consoler,
37:31c'est celui qui est à l'origine
37:33de son parachutage, parce que c'est
37:35vrai qu'il n'est pas de Cherbourg,
37:37il vit à Paris, il est
37:39consultant et dans une
37:41grande multinationale.
37:43C'est classique, complètement, il n'est pas
37:45le seul, en l'occurrence. Et c'est
37:47Éric Ciotti qui lui
37:49dit, c'est terrible
37:51ce qui vous est arrivé, et l'État se
37:53doit de faire régner l'ordre,
37:55et permettre le libre exercice
37:57démocratique. Alors ça nous rappelle
37:59à l'une des thématiques
38:01qui a cours aujourd'hui, et qui a sans doute
38:03beaucoup mobilisé les Français,
38:05c'est sur cette violence
38:07telle qu'elle se manifeste ici
38:09et là. Mais donc,
38:11la conclusion de cet incident
38:13en tant que tel, c'est qu'il y a bien
38:15un climat qui
38:17emporte les passions,
38:19et réduit les individus
38:21à être simplement
38:23des gens
38:25de haine
38:27en tant que tel,
38:29simplement parce que vous êtes du
38:31Rassemblement National, vous êtes
38:33un ennemi de la République. Alors, ça fait référence
38:35à un article
38:37parlu dans Le Monde. Ils sont près
38:39de mille historiens,
38:41et avec des noms quand même importants.
38:43Patrick Boucheron,
38:45Pierre Nora, Mona Ozouf,
38:47qui disent, c'est terrible,
38:49il faut surtout se défier
38:51de ce qui va nous arriver.
38:53Le RN s'inscrit ainsi
38:55dans l'extrême droite française,
38:57farcenée par le nationalisme
38:59xénophobe et raciste.
39:01Alors déjà, pour des intellectuels,
39:03il y a quelque chose qui m'étonne.
39:05Parce que xénophobe,
39:07ça veut dire qu'on est contre l'étranger.
39:09Raciste, théoriquement,
39:11ça n'existe plus le mot, parce que c'est xénophobe.
39:13Le racisme, depuis longtemps,
39:15il est admis qu'il n'y a
39:17pas de race. Donc le racisme,
39:19c'est ce que l'on applique
39:21aux gens qui appartiennent à une religion.
39:23Et on est contre celui
39:25qui veut manifester son désir
39:27de religion. Est-ce que ça, c'est
39:29véritablement quelque chose
39:31d'insupportable,
39:33d'intolérable ? Est-ce qu'il n'y a pas
39:35là une prise en compte
39:37à avoir ? Et puis,
39:39il y a également, en appelant,
39:41parce qu'ils disent mieux Mélenchon
39:43que le RN, Mélenchon
39:45qui, dans son discours de Dimanche soir,
39:47disait que la langue française,
39:49c'est presque une imposture. Je déforme
39:51un peu ses propos, mais la langue française
39:53n'est pas une référence en soi.
39:55Donc des intellectuels admettent
39:57de voter pour quelqu'un
39:59qui vient piller, en l'occurrence,
40:01ce qui permet à l'esprit,
40:03qui est l'esprit universaliste,
40:05de s'exprimer au mieux,
40:07à savoir notre idiome.
40:09– Merci, Marc, pour votre analyse.
40:11On parlera de la haine
40:13envers le RN.
40:15Dans un instant, avec vous et la chanson
40:17de Nopa Saran,
40:19dont on parle beaucoup. Quelques petites
40:21notes de musique
40:23de l'autre chanson, un autre
40:25rappeur, mais celui-ci est accusé d'être
40:27raciste et facho d'extrême-droite.
40:29La totale.
40:31– Je vous dis que vous n'avez pas
40:33à m'empêcher d'entrer dans mon local.
40:35La République, c'est moi !
40:37C'est Jean-Luc à la mer, Jean-Luc à la montagne.
40:39Magicien, il manipule les cerveaux en campagne.
40:41Il fait révéler ce micar, le sans-papier électrique.
40:43Car il leur fait croire que la monnaie tombera du ciel
40:45comme au Qatar. Bâtard, je rigole.
40:47Fait tard, je picole. J'ai envie de finir
40:49un gal de bois dans la rigole. – Où est Louis ?
40:51– Il est là. Putain, qu'il est con. Il va chercher les voix
40:53auprès des gamins en seconde pour l'élection.
40:55Personne lui a dit que le droit de vote était à 18 ans.
40:57– Voilà, ça fait sourire, c'est pas
40:59bien méchant. En tout cas,
41:01l'autre chanson ne fait pas du tout
41:03sourire et elle est bien
41:05dure. Et d'ailleurs, vous nous direz
41:07de quoi cette chanson est-elle
41:09le nom dans un instant. Vous avez entendu
41:11François Mitterrand parler,
41:13je cite, un peu comme un facho
41:15on dirait aujourd'hui. Écoutez quelques
41:17secondes de Georges Marchais.
41:22– Il faut stopper l'émigration officielle
41:25et clandestine.
41:27Il est inadmissible
41:29de laisser entrer
41:31de nouveaux travailleurs immigrés en France
41:33alors que notre
41:35pays compte près de
41:372 millions de chômeurs
41:39français et immigrés.
41:41– Voilà,
41:43tout ça pour dire que si on écoute
41:45François Mitterrand,
41:47Georges Marchais, ils sont tous, entre guillemets,
41:49d'extrême droite,
41:51fachos, tout ce qu'on veut. J'ai une question pour vous,
41:53le RN peut-il encore avoir
41:55une majorité absolue ?
41:57Avec ces 214 désistements,
41:59plus il y a des désistements, vous voyez, moins ils ont
42:01une chance d'avoir une majorité
42:03absolue. Est-ce que le front
42:05anti-RN a fonctionné ? Est-ce qu'il n'y a
42:07plus aucune chance ? Un tour de table.
42:09– Pour l'instant, ce qu'on voit, c'est un régime
42:11qui se défend contre une insurrection populaire
42:13et qui est prêt à tout, des
42:15désistements républicains jusqu'à la possibilité
42:17du fameux coup d'État administratif dont on
42:19parle aujourd'hui pour empêcher la volonté
42:21populaire de se traduire politiquement.
42:23Ensuite, est-ce que c'est possible
42:25si la population est à ce point
42:27déconnectée des institutions et l'inverse,
42:29qu'elle décide de ne pas suivre
42:31les consignes du régime, les obligations
42:33morales indiquées par l'espèce de
42:35campagne médiatique à temps plein
42:37sur le mode de l'antifascisme qu'on voit en ce moment ?
42:39Est-ce que la révolte peut aller au-delà du bassin électoral
42:41RN ? On verra. – C'est possible.
42:43– Rien n'est impossible dans ce monde,
42:45mais je suis pas certain que ce soit probable.
42:47– Oui, c'est très difficile parce que
42:49ça dépendra du nombre de gens qui vont voter.
42:51On a bien vu que ça jouait énormément sur l'élection.
42:53Parenthèse, pardonnez-moi Charlotte, comme je vois pas
42:55par exemple les réserves de voix,
42:57je vois qu'il y avait 9-10 millions, Dimitri nous
42:59en parlait, pour le RN à ce
43:01premier tour, mais par exemple,
43:03au deuxième tour, il y avait 13 millions
43:05de personnes qui ont voté pour le RN.
43:07Peut-être que là, il peut y avoir
43:09un sursaut, non ? – Oui, en face
43:11d'Emmanuel Macron, c'était le cas.
43:13Ces réserves de voix, par ailleurs,
43:15elles sont difficiles à
43:17jauger, puisque d'une élection
43:19à l'autre, il y a un renforcement de ce vote-là
43:21qui laisse passer un message bien au-delà
43:23même du projet du RN.
43:25Et par ailleurs, il y a une troisième chose
43:27que personne n'a l'air de commenter ces derniers jours,
43:29c'est qu'au-delà des désistements d'appareils,
43:31personne ne peut voir
43:33quel sera le comportement des électeurs
43:35en face de tel ou tel
43:37dans les duels
43:39qui resteront dans ces circonscriptions.
43:41Donc c'est vrai que c'est difficile quand même de l'imaginer,
43:43c'est beaucoup plus difficile
43:45aujourd'hui de l'imaginer,
43:47mais donc la réponse n'est pas évidente.
43:49– Non mais le RN a déjà gagné,
43:51ce qu'il faut bien comprendre, c'est que l'enjeu du barrage
43:53républicain, c'est de limiter cette victoire,
43:55c'est d'affaiblir la victoire du RN.
43:57Il y a quelque chose qui a changé fondamentalement,
43:59c'est que je crois qu'aujourd'hui les électeurs du RN,
44:01d'abord, ils ne sont plus otages
44:03de ces tabous
44:05qui pèsent depuis des années,
44:07voire des décennies,
44:09le racisme, le spectre de la seconde guerre mondiale,
44:11vous êtes des nazis, etc.
44:13C'est en train de tomber. Et vous savez quoi ?
44:15Je pense qu'aujourd'hui les électeurs du RN
44:17se disent peut-être pour la première fois,
44:19on peut gagner, on peut gagner.
44:21On a vu hier que le bond de participation de 20 points
44:23par rapport à 2022,
44:25il est allé à la gauche, c'est vrai,
44:27et massivement aussi sur le RN,
44:29ça c'est assez nouveau.
44:31Donc je crois que la victoire elle est déjà là,
44:33mais tout va dépendre de son ampleur.
44:35Ce qui est intéressant,
44:37ce sont les deux éléments
44:39que vous avez rediffusés,
44:41François Mitterrand et
44:43Georges Marchais.
44:45C'est-à-dire que ce sont
44:47des personnages qui ont marqué
44:49l'histoire, ce sont des personnages
44:51qui représentaient la gauche,
44:53qui ont propulsé
44:55la gauche au pouvoir
44:57en 1981,
44:59et ces gens aujourd'hui
45:01seraient considérés comme des
45:03fachos, seraient considérés comme des représentants
45:05du RN.
45:07Ça pose quand même des questions, mais sans doute
45:09que ça agite beaucoup chez des gens
45:11d'un certain âge,
45:13une réflexion au moment du vote.
45:15Donc à la question en bas de l'écran,
45:17le RN peut-il encore avoir
45:19une majorité absolue, vous dites oui.
45:21Tout dépend des électeurs.
45:23Depuis deux jours, c'est la stupeur
45:25dans le monde médiatique qui accompagne
45:27très largement le monde politique
45:29dans son appel au barrage.
45:31Que faut-il retenir de ce traitement
45:33de l'information électorale ?
45:35On cherche depuis quelques mois
45:37le déséquilibre dans la manière
45:39d'informer, le manque de mesures.
45:41Alors là, on devrait être servis,
45:43parce que l'extrême droitisation
45:45médiatique
45:47avec laquelle certains de nos confrères
45:49essayent de se faire peur tout le reste de l'année
45:51est assez relatif ces derniers jours.
45:53Par ailleurs, je reprends vos exemples
45:55de François Mitterrand et Georges Marchais,
45:57je ne sais pas où ils ont trouvé l'idée de parler de ça,
45:59parce qu'à l'époque, il n'y avait pas ces news.
46:01Je ne sais vraiment pas où ils ont trouvé cette idée-là,
46:03parce qu'apparemment, c'est ça qui explique
46:05l'intérêt pour cette question.
46:07On voit en effet
46:09nombre de médias qui appellent clairement
46:11à accompagner le barrage
46:13contre un parti politique qui est
46:15non seulement autorisé, mais que
46:17la majorité des Français qui se sont exprimés
46:19ont décidé de mettre en tête.
46:21Donc, il y a un engagement qui ne traduit
46:23pas des choix différents de sujet,
46:25un ton différent dans le commentaire,
46:27une hiérarchie différente de l'actualité
46:29en raison des enjeux électoraux.
46:31Non, il y a un parti pris
46:33partisan qui domine
46:35aujourd'hui dans l'espace médiatique.
46:37Notons donc que le refus de l'engagement
46:39politique, et donc
46:41partisan, est très largement
46:43hémiplégique dans le monde médiatique,
46:45sans que ça ne gêne aucune
46:47instance, ni aucun
46:49de nos confrères qui, par ailleurs, sont gênés le reste du temps.
46:51On reproche, par exemple,
46:53à des sujets, à des choix de sujets
46:55et à une hiérarchie de l'information
46:57de faire le jeu du Rassemblement
46:59national, et donc de faire de la politique.
47:01On parle de choix de sujet.
47:03Mais,
47:05on considère qu'il n'y a pas du tout
47:07d'engagement partisan trop fort
47:09ou déséquilibré ou dans le manque de mesures
47:11quand il y a directement un choix
47:13partisan, en l'occurrence,
47:15contre le Rassemblement national.
47:17Donc là, le métier journalistique
47:19d'explication des sujets,
47:21d'explication des programmes, voire même
47:23contestation de certaines mesures,
47:25ou l'explication
47:27de ce qu'il s'est passé dans les urnes,
47:29non, on préfère condamner.
47:31Ça doit être plus objectif, j'imagine,
47:33sur le terrain médiatique.
47:35Le tout contre entre 30 et 33%
47:37des Français
47:39qui ont confirmé leur vote à 3 semaines
47:41d'intervalle. Ça devrait quand même
47:43être le cœur du sujet, évidemment
47:45médiatique, ne serait-ce que pour dégager
47:47les sujets qui amènent à ce vote,
47:49quitte à expliquer ensuite
47:51que le Rassemblement national
47:53n'a pas les mêmes réponses. Évidemment, chacun le commente
47:55exactement comme il veut.
47:57Ensuite arrive la question, dans cet espace-là,
47:59du service public, qui, lui,
48:01est tenu. Là, je fais un commentaire
48:03sur le comportement d'habitude
48:05et le comportement ces jours-ci.
48:07Le service public, lui, est tenu à un équilibre
48:09idéologique, si possible, en tout cas
48:11un équilibre partisan.
48:13On a vu des revues de presse,
48:15hier et aujourd'hui,
48:17faites par la même personne,
48:19c'est important de le préciser,
48:21qui font la part belle au titre qui, en effet, s'engage
48:23contre l'ORN. Vous allez me dire qu'ils n'ont pas trop de choix.
48:25Il n'y a à peu près que ça.
48:27Ils attaquent Emmanuel Macron au passage.
48:29C'est très marrant. La manière d'attaquer
48:31Emmanuel Macron, c'est qu'il a osé donner
48:33la parole aux Français. C'est finalement ça, le reproche
48:35qu'on lui fait ces derniers jours.
48:37Il nous a vraiment mis dans l'embarras
48:39les résultats parce que, je les cite,
48:41ils ont dit
48:43« Comment imaginer que les Français pourraient renier
48:45ce qu'ils ont déjà confirmé une fois ? »
48:47Et en plus, on s'indigne de la participation
48:49qui, en plus, donne de la légitimité plus forte
48:51que dans d'autres élections
48:53à ces futurs députés.
48:55On cite les journaux qui pensent encore
48:57qu'il est possible de ne pas donner
48:59une majorité au ORN. C'est évidemment un engagement
49:01dans la manière de le faire.
49:03Et il y a
49:05deux incises, on va dire, dans cette revue
49:07de presse. C'est un, Le Figaro, que l'on cite
49:09pour expliquer qu'il dit
49:11qu'il y a beaucoup de choses à reprocher au RN
49:13mais il critique également le Front de Gauche
49:15en citant, par exemple,
49:17l'antisémitisme du Front de Gauche
49:19et on trouve, quand même, dans le commentaire
49:21qu'il en rajoute un peu beaucoup.
49:23Et on cite également Télérama
49:25qui a été se préoccuper
49:27des électeurs du RN qui, en résumé,
49:29ils ont écouté, c'est France Bleu
49:31Provence, je crois, ils ont écouté
49:33le Standard
49:35et donc les électeurs RN sont
49:37résumés en deux sortes d'électeurs.
49:39Il y a les pauvres, financièrement,
49:41un peu perdus. Alors on précise
49:43qu'on ne les juge pas dans notre immense bonté.
49:45On ne les juge pas. Et ensuite
49:47il y a des excités et énervés qui sont donc,
49:49je cite, peu constructifs.
49:51Voilà les électeurs du RN
49:53au milieu de cette condamnation
49:55ce qui n'est évidemment pas le cas des rappeurs
49:57dont vous parliez tout à l'heure et dont Mathieu va nous parler
49:59qui, eux, s'engagent contre le RN. Eux sont apparemment
50:01constructifs, j'imagine, en opposition
50:03dont on est ravis d'annoncer le clip
50:05lundi et sur lequel on ne revient pas
50:07mardi. C'est pour ça que je vous précise, c'est la même
50:09personne. On ne revient pas dessus
50:11le lendemain. Alors Mathieu va
50:13s'attarder sur ce clip de rap dans un instant
50:15mais vous y voyez le signe d'un
50:17déséquilibre médiatique
50:19plus général. Oui, alors c'est
50:21vrai, Mathieu va nous parler plus
50:23du clip mais vous l'avez cité tout à l'heure,
50:25on parle d'appel au viol, de violence, d'insulte,
50:27de diffamation, de valorisation
50:29de la drogue et de son trafic, de
50:31valorisation du port d'armes et de son trafic
50:33également, donc, de la défense des OQTF
50:35par exemple, puisque c'est indigné de la présence
50:37de quelqu'un sous OQTF, c'est
50:39Rassemblement National, des violences
50:41contre la police, bref, de la haine pure
50:43de l'antisémitisme, bien sûr, sans aucun
50:45détour dans ce clip-là.
50:47Et dans la presse, on lit
50:49ces phrases-là ce matin. Punchline
50:51après punchline, des artistes
50:53qui ne mâchent pas leurs mots,
50:55le ton est à la colère, le
50:57ton guidé, comme d'habitude, par la dépêche
50:59initiale de l'AFP,
51:01je cite un ton souvent incisif,
51:03truffé de punchline contre Jordan Bardella,
51:05dénonçant le passé de l'extrême-droite
51:07et des violences policières.
51:09Point à la ligne.
51:11Seul Le Monde et
51:13le Parisien qui s'est repris dans la journée en expliquant
51:15qu'il ne voulait pas minimiser certaines paroles
51:17qui étaient violentes, Le Monde nous dit,
51:19évoque, des mots souvent excessifs,
51:21voire insultants,
51:23et le vrai problème de tout ça, c'est que ça risque,
51:25je cite encore, de brouiller le message.
51:27C'est ça le vrai problème de toute cette affaire.
51:29Et personne n'évoque
51:31la préparation des violences que ça pourrait augurer.
51:33Parce que peut-être qu'électoralement, beaucoup de gens ont dit
51:35que ce sera contre-productif électoralement.
51:37En revanche, le public auquel s'adresse ce clip,
51:39lui pourrait être tenté par la violence
51:41puisque, évidemment, c'est
51:43Le Monde culturel qu'on lui présente
51:45pour répondre. Dans ce clip, on traite des femmes
51:47de putes, on appelle à les frapper,
51:49à violer la mère de Jordan Bardella,
51:51par exemple. Rappelons que
51:53les mêmes, qui aujourd'hui nous expliquent, nous parlent
51:55de ton incisif, étaient capables de lancer
51:57une cavale contre un député qui parlait de Madame
51:59le Ministre. Vous vous souvenez
52:01qui avait fini par une retenue sur salaire
52:03quand même du député en question
52:05sur la question et qui se part
52:07de rouge à lèvres, évidemment, pour lutter
52:09contre le sexisme.
52:11Donc la plupart des médias
52:13ne se contentent pas de rien dire
52:15un peu gênés devant ce clip.
52:17Non, ils ajoutent les rappeurs
52:19qui se sont engagés, au reste de
52:21tous les grands courageux qui participent
52:23à ce barrage contre le RN.
52:25C'est significatif pour une raison.
52:27Ça révèle que le récit médiatique sert
52:29un intérêt qui est autre que celui
52:31de l'information et l'exemple
52:33en l'occurrence est extrêmement flagrant.
52:35De la même manière qu'à chaque fois qu'on demande
52:37de préciser ce qui inquiète au RN,
52:39vous remarquerez qu'on va toujours sur un terrain
52:41anthropologique
52:43en disant que ce sont des ennemis du progressiste
52:45qui en l'occurrence pour le RN est
52:47assez peu vrai aujourd'hui. Et on prend
52:49comme exemple la Pologne,
52:51où le parti qui était au pouvoir précédemment
52:53était conservateur, ce qui n'est pas le cas
52:55aujourd'hui sur beaucoup de mesures
52:57du RN. Là c'est pareil,
52:59la réalité n'existe plus
53:01et pourtant ce sont des sujets apparemment
53:03interdits d'en parler. Le RN
53:05dans une large mesure accompagne le mouvement
53:07progressiste, mais apparemment ceux qui voudraient
53:09le discuter, eux, n'ont même pas le droit
53:11de l'imaginer. Donc c'est
53:13en effet, on bloque toute réalité
53:15et tout débat possible. Mais si ces
53:17journalistes, Charlotte Dornelas, considèrent
53:19en effet le RN comme une menace,
53:21comme beaucoup d'autres personnes,
53:23est-ce qu'ils n'ont pas raison
53:25de parler, de s'engager ?
53:27Le problème c'est qu'ils
53:29pourraient le faire, en effet, s'ils considèrent
53:31que c'est une menace existentielle et que c'est un cas de conscience,
53:33mais alors pas au nom de la démocratie.
53:35La majorité peut avoir tort, mais dans ces cas-là, il ne faut pas
53:37expliquer qu'on sauve la démocratie en luttant
53:39contre le résultat des urnes. Donc il faut
53:41assumer, on lutte en l'occurrence contre la
53:43démocratie. Pas au nom de la liberté
53:45non plus, quand on dénie à certains de ses
53:47confrères le choix de choisir des sujets,
53:49quand soi-même on se permet de choisir des
53:51candidats. Pas au nom non plus
53:53de la lutte contre la division, alors que
53:5533% des Français
53:57sont carrément sortis de l'idée même de la
53:59respectabilité élémentaire.
54:01Et surtout, on n'explique pas
54:03en récitant une prière contre la division,
54:05la violence et la haine,
54:07on ne se refuse pas d'aller
54:09expliquer ou de donner la parole à des Français
54:11qui expliquent leur vote précisément
54:13par quoi ? Par la montée en France
54:15de la division, de la violence
54:17et de la haine. Il y a quand même un fossé
54:19là, qui devrait intéresser
54:21le journaliste qui se respecte parce que la
54:23manipulation est là. On nous explique aujourd'hui
54:25ce que serait le danger du RN de manière
54:27extrêmement abstraite, et tout
54:29le reste de l'année, on est absolument
54:31capable d'identifier quels faits
54:33et quelles informations font
54:35le jeu du RN. En général, ce sont des faits
54:37extrêmement concrets. Il s'agit de violence,
54:39il s'agit de délinquance, il s'agit de
54:41trafic de drogue. C'est évidemment
54:43malhonnête de faire croire qu'on ne comprend
54:45pas quel est ce ressort là
54:47aujourd'hui, et ensuite
54:49une fois qu'on a fait ce travail là, on peut
54:51en conscience aller expliquer pourquoi
54:53par exemple les constats sont faux, les solutions
54:55seraient mauvaises, et interroger
54:57les autres candidats sur les réponses
54:59qu'ils voudraient apporter à ces problèmes,
55:01à moins que l'on considère que la violence dans le pays
55:03n'est pas un problème, mais là aussi, c'est
55:05un parti pris qu'il faudrait assumer.
55:07Merci beaucoup Charlotte Dornelas.
55:09On en vient à cette
55:11chanson de plusieurs rappeurs,
55:13ils sont 22, il faudrait même dire qu'il y a 500,
55:15600 rappeurs en France, il y a 130
55:17qui sont répertoriés officiellement,
55:19ce ne sont que 22 rappeurs, mais la chanson
55:21est violente Mathieu Bocoté.
55:23Moi je vais me permettre de citer des extraits
55:25simplement, et je dirai ensuite comment les médias
55:27voudraient qu'on parle de ces extraits.
55:29Allons-y. Premier extrait,
55:31Jordan, t'es mort.
55:33Jordan Bardella, t'es mort. On nous explique
55:35ensuite dans différents journaux
55:37qu'en fait il faut contextualiser cette
55:39formule, que ça réfère à tout autre chose
55:41qu'une menace de mort contre Jordan Bardella.
55:43Donc contextualisons, Jordan
55:45t'es mort, ça veut pas dire qu'on veut flinguer
55:47Bardella. D'accord.
55:49Deuxièmement, ça c'est intéressant,
55:51le monde est contrôlé par des
55:53illuminés, comme dans
55:55les Illuminati, entre guillemets, et là
55:57il y a dans le même registre, tous des francs-maçons,
55:59espèce de francs-maçons,
56:01tu te nourris du sang que tu consommes.
56:03Ça c'est quand même, c'est
56:05l'imaginaire, si j'étais un journaliste de gauche,
56:07c'est l'imaginaire propre de l'extrême droite.
56:09Mais là apparemment c'est pas grave, c'est même un cri
56:11tout à fait courageux, on est dans le conspirationnisme
56:13de base le plus crétin quand même.
56:15Ensuite, vive
56:17la Palestine de la Seine au Jordan.
56:19Vous aurez noté
56:21qu'on vient d'annexer un bout de France
56:23qui appartient désormais à l'État de Palestine
56:25que veulent reconnaître par ailleurs
56:27plusieurs. Donc est-ce que l'État de Palestine
56:29que plusieurs reconnaissent aujourd'hui intègre la Seine
56:31ou le territoire
56:33qui l'environne? C'est une question que je pose.
56:35Alors là on est quand même sur le mode
56:37de base aussi. Si les fachos passent,
56:39je sors mon gros calibre.
56:41On devine, c'est pas une métaphore, c'est qu'ils veulent
56:43flinguer des gens. On sort pas son calibre pour rien,
56:45c'est pour tuer des gens. Appel au meurtre.
56:47Là, on décide de s'en prendre dans la merde
56:49de quelqu'un. C'est vraiment, il y a des gens bizarres qui
56:51baisent la mère à Bardella.
56:53On devine qu'elle ne serait pas consentante.
56:55Je vous dis ça comme ça, on est à l'époque du MeToo quand même.
56:57Donc c'est quand même un appel au viol, disons-le néanmoins.
56:59Et ensuite, ça c'est
57:01Marine et Marion
57:03députent un coup de bâton
57:05sur ces chiens en route.
57:07Alors je veux savoir, est-ce que ça se dit aussi bien avec
57:09Marine Tondelier et Sandrine Rousseau?
57:11Cette phrase-là, est-ce qu'on renèrerait les mêmes réactions
57:13médiatiques si on décidait de dire
57:15Marine Tondelier et Sandrine Rousseau députent
57:17un coup de bâton sur ces chiens en route?
57:19Tout le monde condamnerait.
57:21Mais là, puisque ça touche Marine Le Pen
57:23et Marion Maréchal, on ne condamne pas.
57:25Ce sont certains extraits. Il y en aurait
57:27beaucoup d'autres choses à dire, mais ce sont quand même
57:29les pépites.
57:31Mathieu Bocoté, je suppose que la presse
57:33largement dénonce cet appel
57:35à la violence, cette misogynie revendiquée.
57:37Mais on célèbre plutôt, je vais vous donner
57:39quelques citations. Libé,
57:41une variété d'angles assez enthousiasmante.
57:43Le Parisien,
57:45bourré de punchlines incisives.
57:47Une punchline incisive comme
57:49Marine et Marion députent un coup de bâton
57:51sur ces chiens en route. Je souligne que ça,
57:53c'est Mme Marie Poussel qui a écrit
57:55cette phrase, des punchlines incisives.
57:57Marie Poussel, qui est une femme,
57:59considère qu'un coup de bâton
58:01sur ces chiens en route, c'est une punchline incisive.
58:03Mais même les inrocs
58:05incisives dans ses paroles.
58:07Une dernière citation exceptionnelle qui vient de Libé,
58:09qui nous parle de la méthode journalistique de ce journal,
58:11qui vient de Marie Cloque.
58:13Il y a fort à parier que deux ou trois punchlines
58:15qu'on ne citera pas ici,
58:17pour ne pas prémarcher le travail aux détracteurs,
58:19seront immanquablement
58:21extraites du contexte pour discréditer
58:23le projet dans sa globalité.
58:25Donc pour Libé, ne pas faire circuler l'info
58:27volontairement, c'est un choix journalistique
58:29parce que ça pourrait servir le camp
58:31d'en face. C'est le journalisme de gauche
58:33et ses méthodes. Mais qu'on m'explique par ailleurs
58:35quel est le contexte approprié pour dire
58:37«Marine et Marion, des putes!
58:39Un coup de bâton sur ces chiens en route!»
58:41C'est quoi le contexte qui rend ces paroles légitimes?
58:57Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org