• il y a 8 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcription
00:00 -Silence. Il est 19h. On va commencer.
00:03 -Biam, dame.
00:04 -On commence avec 1 minute 30 de retard,
00:07 mais c'est pas une raison pour parler beaucoup.
00:09 19h01, 30 secondes.
00:12 La Minute Info, Simon Guila. Bonsoir.
00:15 -Bonsoir, chère Christine.
00:17 Bonsoir, chers téléspectateurs.
00:19 Un homme a été interpellé après l'agression antisémite
00:22 survenue samedi à Paris.
00:24 Il est soupçonné d'avoir frappé et traité de sale juif
00:27 un sexagénaire à la sortie d'une synagogue.
00:30 Il a reconnu son agresseur sur des photos.
00:32 L'Etat de New York déploie des militaires
00:34 dans le métro pour lutter contre la criminalité.
00:37 1000 soldats sont mobilisés, annonce le gouverneur démocrate
00:41 de l'Etat de New York.
00:42 Cette mesure fait suite à une fusillade mi-février
00:45 dans une station du Bronx qui avait fait un mort et cinq blessés.
00:49 Et puis, Simone Veil, Joséphine Baker et Marie Curie
00:52 figueront désormais sur les pièces de 10, 20 et 50 centimes d'euros.
00:56 La mairie de Paris a dévoilé ces nouvelles pièces
00:59 qui seront progressivement mises en circulation d'ici cet été.
01:03 C'est la première fois depuis le passage à l'euro
01:05 que la France change l'apparence de ces pièces jaunes.
01:08 -Merci, Simon Guélin, pour ces informations ce soir.
01:11 Belle coupe de cheveux.
01:13 Au sommaire, ce soir,
01:15 alors que le média factuel nous rappelle aujourd'hui
01:19 que l'Etat verse 110 millions d'euros par an
01:21 d'aide à la presse écrite,
01:23 on s'arrêtera sur l'acte européen, sur la liberté des médias.
01:27 Personne n'en parle.
01:28 Mais ce texte se dessine en ce moment au niveau européen.
01:31 Il sera voté mardi prochain à Strasbourg.
01:34 En France, les Etats généraux de l'information, eux aussi,
01:37 sont en cours.
01:38 Quelles sont les réelles menaces de la liberté de la presse aujourd'hui ?
01:43 L'édito de Mathieu Beaucotter.
01:45 Alors que François Hollande a été reçu à 18h à l'Elysée
01:49 et que Nicolas Sarkozy vient d'arriver,
01:52 l'objectif, parler de la situation de la France
01:54 et de la guerre en Ukraine, on se demandera où on en est.
01:57 La France, une semaine avant un vote au Parlement
02:00 et à la veille d'une réunion avec les oppositions,
02:03 ne reviendront sur les propos du chef de l'Etat.
02:05 Il ne faut pas être lâche.
02:07 Analyse, Guillaume Bigot.
02:09 Changement de sponsor pour la Ligue de première division de football
02:14 en France.
02:15 McDonald aurait croqué l'ancien partenaire Uber Eats
02:18 et deviendrait, on le saura le 21 mars,
02:21 la marque étalon apparaissant dans toutes les rencontres du championnat.
02:25 À l'heure des JO, cela pose-t-il question sur l'influence des annonceurs,
02:28 non pas dans la logique purement sportive,
02:30 mais sur l'influence de leur image qui concerne un public
02:33 où les jeunes ont une grande part, le regard de Marc Menon.
02:37 Que se passe-t-il à l'éducation nationale ?
02:40 Un professeur menacé de mort à cause du port du voile d'une élève,
02:44 un directeur frappé dans son établissement,
02:46 des images dignes des émeutes de l'été dernier
02:49 à Cachan dans le Val-de-Marne avec des slogans anti-France,
02:53 des slogans de haine contre la police, contre l'État,
02:56 des événements pour le moins effrayants.
02:58 Pourquoi toujours cette violence
03:00 qui s'invite dans nos établissements scolaires ?
03:02 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:04 Et puis, Mathilde Pannot, députée LFI à l'Assemblée nationale,
03:08 ne sait pas où se situe la Palestine
03:11 par rapport au Jordain qu'elle défend.
03:13 La Palestine qu'elle défend, apparemment,
03:16 selon une interview sur Public Sénat.
03:17 Je ne comprends pas votre question.
03:19 En quoi est-ce important ?
03:21 Pourquoi des téléspectateurs ont été choqués ?
03:23 L'édito de Mathieu Bobcoté ce soir. C'est parti.
03:26 Pour une heure avec nos mousquetaires,
03:29 Guillaume Bigot est avec nous ce soir.
03:31 Guillaume Bigot est avec nous ce soir.
03:46 Vous savez, avant de commencer, réécoutons Mathilde Pannot.
03:51 Elle est timide.
03:52 -Cet État de Palestine,
03:53 il se situe à l'est ou à l'ouest du Jordain ?
03:56 Du fleuve Jourdain. -Pourquoi cette question ?
04:00 -Pour savoir où vous situez l'État de Palestine à venir.
04:03 -Nous, nous nous appuyons sur les résolutions de l'ONU.
04:06 -Oui, mais physiquement, géographiquement,
04:09 vous le situez où, cet État de Palestine ?
04:11 -Je ne comprends pas votre question.
04:13 Je m'appuie exactement sur les résolutions de l'ONU.
04:16 -Vous êtes d'accord avec moi ?
04:17 -Je m'appuie exactement sur les résolutions de l'ONU.
04:20 -Géographiquement, c'est à l'ouest du Jordain ?
04:23 Du fleuve Jourdain ?
04:24 -Je ne sais pas ce que vous essayez de me faire dire.
04:26 Je ne vais pas aller vers des choses...
04:29 -Où vous situez l'État de Palestine ?
04:31 -Sur le droit international, point sur le droit international,
04:34 sur ce qui a été dit sur le droit international.
04:36 -On en parle dans un instant avec vous, Mathieu Boccotte.
04:41 D'abord, connaissez-vous l'Européenne Media Freedom Act ?
04:46 C'est l'acte européen sur la liberté des médias.
04:50 Personne n'en parle.
04:51 Ca se passe au niveau européen.
04:53 Vous le connaissiez ? -J'en ai entendu parler.
04:55 -Ca se passe au niveau européen. -Je suis un peu obsédé par eux.
04:59 -Vous surveillez beaucoup l'Europe, apparemment.
05:01 Un vote aura lieu mardi.
05:03 Alors qu'ici, en France, Mathieu Boccotte est l'actualité
05:06 au niveau de la presse et de la commission d'enquête,
05:09 notamment contre CNews, ou encore à la charge de RSF,
05:12 notamment contre CNews,
05:14 on se posera une question essentielle.
05:16 Où en est la liberté de la presse en France et en Europe ?
05:19 Est-elle aussi garantie qu'on la firme ?
05:22 -Je vous donne une réponse claire. Certainement pas.
05:25 Il faut se méfier de tous ceux qui prétendent défendre
05:29 de manière institutionnelle, aujourd'hui,
05:31 le pluralisme, l'indépendance des médias,
05:34 leur liberté éditoriale, parce que lorsqu'ils disent cela,
05:38 normalement, ils disent le contraire des mots qu'ils utilisent.
05:41 On l'a vu dans la séquence RSF.
05:44 Ceux qui prétendent défendre le pluralisme,
05:46 sont ceux qui sont en guerre contre le pluralisme,
05:49 qui cherchent à détruire les manifestations concrètes et réelles
05:53 du pluralisme, mais il faut aller effectivement au-delà de RSF.
05:57 Bien qu'on retrouvera la trace de RSF
05:59 au fil de la présentation...
06:01 Ils sont assez... Ils sont surprenants.
06:04 La manie du fichage, c'est... Je reviens.
06:07 Mais ce qui est intéressant, c'est de voir à quel point
06:10 un dispositif se met en place, au niveau européen,
06:13 donc au niveau des nations, qui ont pour fonction de reproduire
06:16 de manière administrative et juridique
06:19 les exigences et les dictates de Bruxelles.
06:21 Un dispositif se met en place pour encadrer et favoriser
06:25 l'indépendance et la liberté de presse.
06:27 On verra ce dont il est question dans quelques instants.
06:30 Alors, ça remonte à septembre 2022.
06:32 En septembre 2022, l'idée, donc cet acte dont vous parlez,
06:36 qui a pour vocation, dit-on, de protéger les journalistes,
06:40 d'assurer l'indépendance des médias,
06:42 d'assurer qu'aucun média public
06:45 ne devrait devenir un organe de propagande.
06:48 Ça part mal pour la France, ça part mal pour France Inter,
06:51 si je peux me permettre pour nos collègues.
06:53 Donc aucun média public ne doit devenir un média de propagande,
06:57 entre autres prescriptions,
06:59 défendre la liberté des journalistes,
07:01 défendre la liberté des rédactions,
07:03 pour s'assurer d'avoir un pluralisme véritable.
07:06 Or... Ah oui, assurer, notamment, j'y reviens tout de suite,
07:09 le financement durable des médias publics.
07:13 Pourquoi ? Parce qu'ils sont présentés tout au fil de ce texte
07:16 comme les seuls garants du pluralisme véritable
07:20 et de la production d'une information fiable et vérifiée.
07:23 Et nous savons, en France, avec raison,
07:26 que si on n'avait que France Inter et France Culture
07:28 pour assurer le pluralisme des médias,
07:31 nous serions dans la société la plus pluraliste du monde.
07:34 Si on se fiait seulement sur France Inter,
07:36 on n'aurait pas besoin de tous les autres médias
07:38 qui seraient assurés et vérifiés.
07:40 Oui, nous le savons.
07:42 Cela dit, le débat évolue,
07:45 et en décembre 2023,
07:48 il y a un accord entre le Parlement européen
07:51 et la Commission européenne pour produire un texte,
07:53 celui dont vous avez parlé, qui sera la semaine prochaine,
07:56 au vote.
07:57 -Mardi, à Strasbourg, il sera voté.
07:59 -Qu'est-ce qu'on trouve à travers tout ça ?
08:01 Il s'agit d'assurer la défense du pluralisme,
08:04 de s'assurer que les médias s'inscrivent
08:07 dans une défense maximale du pluralisme
08:09 et de la liberté éditoriale,
08:10 mais dans un esprit plus large, je cite le texte,
08:14 dans le cadre du plan d'action
08:16 de la Commission pour la démocratie européenne.
08:19 C'est important, les médias sont là pour défendre la démocratie.
08:22 Je vais citer juste un peu plus loin.
08:24 "Une feuille de route visant à lutter
08:26 contre la montée des extrémismes
08:29 et le risque d'ingérence étrangère
08:31 dans les scrutins électoraux."
08:32 Sachant que nos amis de Bruxelles et d'autres
08:35 ont tendance à assimiler les forces dites populistes,
08:38 le RN, Reconquête, mais aussi LFI,
08:40 on les présente comme des forces extrémistes,
08:43 on doit simplement comprendre que les médias sont invités, ici,
08:47 à faire un travail de propagande actif
08:50 contre les forces que le système,
08:52 que le régime nomment extrémistes.
08:55 Donc, qu'on se comprenne bien,
08:56 défendre l'indépendance et la liberté de presse,
08:58 c'est le principe de référence.
09:00 Concrètement, mobilisation de ces médias
09:03 contre des forces politiques légales,
09:06 autorisées, qui reçoivent l'appui de millions d'Européens,
09:10 mais puisqu'elles sont étiquetées extrémistes par le régime,
09:13 les médias, au nom du pluralisme
09:15 et de l'indépendance éditoriale, doivent lutter contre elles.
09:18 - Et rappelons bien, au niveau européen.
09:20 - J'y arrive dans un instant,
09:21 parce que c'est absolument fondamental de le rappeler.
09:24 Parmi les propositions qu'on trouve dans ce...
09:27 dans cet acte européen,
09:29 il y a notamment l'idée qu'il faudrait centraliser
09:32 l'équivalent de l'ARCOM dans chaque pays
09:34 au niveau européen
09:36 pour créer un espace public européen intégré.
09:41 Donc, c'est intéressant.
09:42 Les espaces publics nationaux sont jugés un peu désuets.
09:46 Et c'est au niveau européen, encore une fois,
09:48 qu'on doit encadrer la liberté de presse.
09:50 Vous noterez.
09:52 Donc, les nations, encore une fois,
09:53 sont décrétées espaces secondaires,
09:55 parce que la vie... Donc, l'Europe, encore une fois, nous dit,
09:58 voilà à quel niveau les questions importantes doivent se poser,
10:01 doivent se régler.
10:02 Et même s'il y a une diversité de cultures médiatiques
10:05 dans les différents pays européens,
10:06 même s'il y a une diversité de cultures nationales,
10:08 une diversité de cultures du débat,
10:09 l'Europe veut centraliser au niveau, donc, de Bruxelles,
10:13 l'équivalent de l'ARCOM.
10:14 Donc, c'est une perte de souveraineté médiatique
10:17 pour la France. C'est quand même majeur.
10:20 Et on en parle très peu, vous avez raison de le dire.
10:22 On s'inquiète notamment des différentes manières
10:24 dont les États aujourd'hui...
10:26 Et ça, je donne des exemples qui nous sont proposés
10:29 par l'Europe et les européistes.
10:31 Des exemples de la perte de la liberté
10:33 ou de l'indépendance éditoriale aujourd'hui en France.
10:36 Pas en France, pardonnez-moi, en Europe.
10:38 Par exemple, lorsque certains médias sont soutenus
10:42 par la publicité, et plus particulièrement
10:44 par la publicité gouvernementale.
10:46 Eh bien, imaginons que le gouvernement
10:48 ou les différentes instances gouvernementales,
10:50 il n'en manque pas aujourd'hui,
10:51 puisque le sous-département de machin et chose
10:54 trouve les moyens d'avoir de l'argent donné à des médias
10:56 d'une manière ou d'une autre, c'est le mode de contrôle,
10:57 il ne faut pas se tromper.
10:58 Quand il y a la publicité gouvernementale,
11:00 ça permet à un média de vivre, ou quelquefois,
11:02 si on ne lui en donne pas, ça l'asphyxie.
11:04 Eh bien, est-ce que l'argent donné sur le mode publicitaire
11:07 favorise certains médias ou d'autres ?
11:09 L'Europe nous dit sans inquiéter.
11:11 Gardons ça à l'esprit.
11:13 On s'inquiète aussi, et là, ça, ça ne parle pas du tout
11:15 de la France, je vous rassure.
11:17 On s'inquiète du pouvoir des États
11:19 en matière d'autorisation de diffusion
11:22 qui peut menacer l'indépendance des médias.
11:24 Par exemple, on s'inquiète, en Pologne,
11:27 c'était un projet de loi qui visait à interdire
11:29 la propriété non européenne des médias.
11:31 Donc, tac.
11:32 Mais il y a aussi, je cite,
11:34 "En Hongrie, le Conseil des médias avait refusé
11:38 de prolonger la licence de la radio indépendante
11:41 Club Radio, la forçant à quitter les ondes."
11:44 Vous imaginez un pays européen démocratique
11:47 qui, parce qu'il jugerait une ligne éditoriale
11:50 contraire à l'idéologie dominante,
11:52 on la forcerait à quitter les ondes ?
11:54 C'est inimaginable en France.
11:56 Je n'imagine pas ça.
11:57 Si ça se passait ailleurs,
11:58 je suis persuadé qu'on le dénoncerait.
12:00 En Hongrie, on le dénoncerait.
12:02 Mais si ça se passait en France,
12:03 je suis persuadé que tout le monde se mobiliserait
12:06 pour dénoncer l'idée de chasser des ondes
12:08 une télé ou une radio qui est jugée par certains
12:11 à l'écart de l'orthodoxie idéologique.
12:14 Donc, c'est le genre de choses dont on s'inquiète.
12:16 Mais comme je vous le dis souvent de manière moqueuse,
12:19 on s'inquiète de la montée des empires autoritaires
12:22 partout dans le monde, avec raison,
12:23 mais on ne se demande pas si nos propres démocraties
12:26 deviennent plus autoritaires.
12:27 Parmi les choses qui sont proposées,
12:29 et là, je l'annonce à la manière d'une espèce de teaser,
12:31 comme on dit en anglais,
12:32 on est à préenche de nos amis de RSF.
12:34 Donc, quelles sont les solutions proposées par cet acte ?
12:39 Assurer le financement stable et durable des médias publics.
12:41 Ce sont les seuls gardiens du pluralisme
12:44 et de l'indépendance des médias.
12:45 Gardons ça à l'esprit,
12:46 parce qu'il se peut que les gens qui écrivent ça
12:48 ne vivent pas dans le même monde que nous.
12:49 C'est possible aussi.
12:50 Encadrer la concentration des médias
12:53 pour éviter que trop de médias se retrouvent
12:54 dans les mains d'une personne ou d'une autre,
12:56 ce qui pourrait déstabiliser la vie médiatique.
12:59 Je l'ai dit, remplacer toutes les arcommes du monde
13:02 par une arcomme européenne.
13:04 Et là, il y a une question importante
13:06 qui se pose aujourd'hui.
13:07 Dans la lutte, vous savez, contre la désinformation,
13:09 les fake news, il y a les réseaux sociaux.
13:10 Beaucoup d'informations passent aujourd'hui
13:13 par les réseaux sociaux.
13:14 Donc, comment distinguer un média fiable,
13:17 un média valable,
13:19 qui ne sera pas perpétuellement critiqué,
13:21 un média dont on reconnaît la légitimité
13:23 sur les réseaux sociaux,
13:25 et un autre qu'il faudrait encadrer beaucoup plus
13:27 dans l'idée du contrôle des plateformes?
13:29 Eh bien, pour cela,
13:31 cette législation européenne veut se fonder
13:33 sur, je cite, un indice
13:36 qui est le Journalism Trust Initiative,
13:38 qui est... c'est une norme pour fonder la qualité,
13:43 on pourrait dire la crédibilité au nom des médias.
13:45 Et qui a produit cette norme
13:47 qui permet de ficher les médias
13:49 qui sont recommandables ou non?
13:51 Nos amis de RSF.
13:53 Nos amis de RSF ont produit un indice...
13:56 - Parlez pour nous.
13:57 - Moi, j'ai que des amis, surtout.
13:59 Moi, j'aime tout le monde.
14:00 - Mais c'est au niveau européen, ça?
14:01 - Oui, c'est pris en charge.
14:02 Donc, la norme de RSF est prise en charge
14:05 dans l'idée de ficher de manière...
14:09 quels sont les médias crédibles
14:10 et ceux qui ne le sont pas.
14:11 Donc, RSF a gagné, à certains égards,
14:13 le pouvoir de ficher les médias.
14:15 Donc, j'espère bien qu'on comprend
14:16 qu'à travers tout ça,
14:17 l'appel au pluralisme, dans les faits,
14:19 c'est un appel à l'encadrement médiatique généralisé.
14:22 - Très intéressant. Deux questions.
14:24 Parlons de RSF,
14:25 leur directeur général, Christophe Deloy,
14:27 dirigeant les États généraux de l'information en France,
14:29 puisqu'on a parlé, là, au niveau européen.
14:31 Je rappelle que lorsque j'étais au CSA,
14:33 on appliquait les directives.
14:35 C'était ça, on applique les directives européennes
14:37 et on oblige les médias français
14:38 à appliquer les directives européennes.
14:39 Donc, c'est intéressant de partir de l'Europe
14:41 pour venir à ce qui se passe en France.
14:43 À quoi doit-on s'attendre
14:45 par rapport à ces États généraux?
14:46 - Je me ferai plus bref dans la deuxième partie
14:48 de l'éditorial, parce que vous allez comprendre l'idée.
14:51 Les États généraux de l'information
14:53 se présentent officiellement.
14:54 Le motif, c'est comment,
14:55 dans un monde en mutation technologique
14:57 pour le monde des médias,
14:59 avec un effondrement des revenus publicitaires notamment,
15:01 comment assurer la survie d'un pluralisme médiatique?
15:04 Donc, ça, cette raison-là, théoriquement,
15:05 tout le monde pourrait se mettre d'accord là-dessus.
15:07 Mais si on prend la peine de regarder
15:09 ce qui se trouve dans la démarche de RSF,
15:12 le contexte quand Emmanuel Macron a pris la peine de dire,
15:14 le président de la République a pris la peine de dire
15:17 que les États généraux de l'information,
15:18 ce n'était pas sans lien
15:19 avec la nomination inquiétante de Geoffroy Lejeune
15:22 à la tête du JDD,
15:24 donc il y a un lien entre les deux dans leur esprit,
15:25 pas dans le mien, dans leur esprit,
15:27 eh bien, on peut comprendre dans ces États généraux
15:29 une volonté aussi d'encadrer,
15:32 de manière quelque peu autoritaire,
15:34 il faut bien le dire,
15:35 le pluralisme désiré par l'État.
15:38 C'est-à-dire qu'il y a deux manières de penser le pluralisme.
15:40 Soit il jaillit de la société,
15:41 de la diversité des courants, de la diversité des mouvements,
15:44 de la diversité des journaux,
15:45 ou l'État décide de fixer le pluralisme
15:48 ou qu'il entend le pluralisme autorisé
15:50 avec ses propres étiquettes,
15:52 gauche, droite, centre, extrême-gauche,
15:53 extrême-droite, populiste, pas populiste,
15:55 donc il y a les catégories
15:57 qui sont fixées de manière autoritaire
15:59 ou c'est un pluralisme plus spontané.
16:01 Et je note que la démarche, pour l'instant,
16:03 des États généraux nous conduit
16:05 à une organisation jacobine, en quelque sorte,
16:08 du pluralisme désiré par l'idéologie dominante.
16:11 Et je fais le lien, vous me le pardonnerez,
16:13 avec le financement public des médias.
16:15 Donc il est significatif, les aides publiques à la presse.
16:18 Je suis pas contre ça, je pense que c'est nécessaire
16:20 de soutenir d'une manière ou de l'autre les titres de presse.
16:21 - C'est écrit, tu en rappelles bien.
16:23 - Mais il y a beaucoup d'argent, ça, là-dedans.
16:24 Et je note que... - 110 millions par an.
16:26 - C'est quand même un peu de notre argent.
16:28 Or, il y a quand même quelque chose d'intéressant là-dedans,
16:29 c'est que certains titres sont plus favorisés que d'autres.
16:32 Et quels sont les deux titres très favorisés ?
16:34 Mais le plus favorisé, en toute proportion gardée,
16:36 c'est "L'Humanité".
16:37 "L'Humanité", ce titre qui, historiquement,
16:39 nous le savons, a soutenu le stalinisme,
16:41 a soutenu le communisme totalitaire,
16:43 donc ce titre admirable du point de vue du pluralisme,
16:45 eh bien, il est tout à fait soutenu.
16:47 Ce qu'on doit comprendre, en passant,
16:48 c'est qu'un journal communiste, donc avec un passé totalitaire,
16:52 s'il ne se fiait qu'à ses lecteurs, serait mort aujourd'hui.
16:54 Il est tenu en vie artificiellement par les fonds publics,
16:58 donc globalement, vos impôts et les miens.
16:59 Et ceux de Charlotte, ceux de Marc, ceux de Guillaume.
17:01 Nous finançons le maintien d'une ligne éditoriale
17:04 communiste, militante, dans l'espace public.
17:07 C'est intéressant de savoir que ce courant-là
17:09 n'existe aujourd'hui que sur le mode Dracula,
17:12 c'est-à-dire il prend le sang qu'il n'est pas capable
17:14 de générer par lui-même.
17:16 Donc gardons ça à l'esprit sur le mode...
17:19 Il y a un deux poids deux mesures dans le financement de la presse
17:21 qui est assez inquiétant et qui est pas sans lien
17:23 avec le pluralisme qu'il prétend défendre.
17:25 - Dernière question, 10 secondes.
17:27 On a beaucoup de sujets, pardon, Mathieu,
17:28 mais finalement, quelles sont les principales menaces réelles
17:31 sur la liberté de la presse aujourd'hui?
17:33 - Bien, alors, très bien, je l'ai dit,
17:34 l'encadrement administratif et autoritaire du pluralisme,
17:37 c'est un vrai danger.
17:38 Ensuite, la volonté de filtrer les informations
17:40 sur le mode qu'est-ce qui est fake news
17:42 et qu'est-ce qui ne l'est pas.
17:43 Dans les faits derrière la lutte contre les fake news,
17:45 il y a la volonté de dire quelles informations
17:47 peuvent passer dans l'espace public
17:48 et lesquelles ne doivent pas passer dans l'espace public.
17:51 Je raconte en trois secondes un événement
17:52 qui s'est passé au Canada pendant la pandémie.
17:54 Il y avait des facteurs,
17:55 mais là, on parle même pas des médias informatiques.
17:57 Il y a des facteurs qui disaient
17:57 on ne veut pas passer tel journal dans les maisons,
17:59 c'est le Epoch Times,
18:01 parce qu'il y a des fake news là-dedans.
18:02 Donc, il se donnait le pouvoir de dire
18:04 quel journal on passe ou non.
18:06 C'est important quand même.
18:08 Ensuite, vous savez, on en a parlé il y a quelques temps,
18:10 l'idée sur le service public de donner des primes
18:12 pour ceux qui veulent parler avec enthousiasme
18:14 de l'Europe et de la diversité.
18:15 Certains croiraient que c'est une information orientée.
18:18 Évidemment, il y a la tentation des commissions
18:19 McCarthy, Nouveau-Georges,
18:21 de faire un procès directement pour certaines chaînes privées
18:23 que l'on voudrait fermer
18:24 parce que l'idéologie dominante
18:26 juge qu'elles sont à l'extérieur du créneau médiatique autorisé.
18:29 Peut-être est-ce aussi une menace.
18:31 - Merci, Mathieu, pour cette analyse
18:34 très pédagogique depuis l'Europe jusqu'à...
18:37 En passant par ce petit acte européen
18:40 sur la liberté des médias dont personne ne parle.
18:42 - Chut !
18:43 - Peut-être que pendant le Covid, il y a eu la tentation
18:45 d'avoir un site pour trier les bonnes et les mauvaises informations.
18:48 - Encore ? - Chut !
18:49 - Il n'y avait pas besoin de l'appliquer.
18:50 (Rires)
18:51 - Chut !
18:53 - On va passer à votre sujet.
18:54 Là, tout le monde en parle.
18:55 François Hollande sort à l'instant,
18:58 enfin, il est sorti il y a à peu près 15 minutes,
19:00 de l'Élysée où il a rencontré Emmanuel Macron
19:03 pour parler de la situation de la France
19:06 et de cette volonté du chef de l'État
19:10 d'aller un peu plus loin avec l'Ukraine.
19:11 Écoutez François Hollande.
19:13 - OK.
19:14 Il est très important,
19:15 et c'est ce que j'ai dit à Emmanuel Macron,
19:18 qu'il y ait le consensus le plus large
19:22 pour le soutien à l'Ukraine.
19:25 C'est-à-dire sur tout ce qui peut être l'aide matérielle,
19:27 l'aide militaire,
19:30 au niveau de la France et au niveau européen.
19:33 C'est ça qui peut faire réfléchir Vladimir Poutine.
19:37 - C'est bien.
19:38 L'actualité est donc chargée sur la guerre en Ukraine.
19:42 Aujourd'hui, les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN
19:44 se concertent avec leur homologue ukrainien.
19:47 François Hollande, je le disais, et Nicolas Sarkozy,
19:50 en ce moment,
19:51 sont reçus par Emmanuel Macron
19:53 et reçoivent demain les chefs de parti en format Saint-Denis.
19:58 On a besoin de votre décryptage, Guillaume Bigot,
20:00 mais d'abord, revenons sur les propos tenus hier à Pringue
20:04 par Emmanuel Macron, qui en surprit, voire choqué.
20:07 On écoute.
20:08 - Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe
20:13 où il conviendra de ne pas être lâche.
20:16 On ne veut jamais voir les drames qui viennent.
20:20 On ne veut jamais voir ce qui se joue.
20:22 Et je crois que nos deux pays
20:26 ont conscience de ce qui est à l'oeuvre en Europe.
20:30 Du fait que la guerre est revenue sur notre sol,
20:32 que des puissances devenues inarrêtables
20:34 sont en train d'étendre la menace,
20:38 chaque jour, de nous attaquer nous-mêmes davantage.
20:41 Et il nous faudra être à la hauteur de l'histoire.
20:44 - Le président joignait quasiment des alliés,
20:46 donc à se reprendre face à Vladimir Poutine.
20:49 Inarrêtable, votre regard.
20:52 - C'est un peu la logorée d'Emmanuel Macron,
20:54 je pense, qui est inarrêtable,
20:55 parce que nous sommes à un moment de notre Europe.
20:58 C'est très intéressant, cette expression.
21:00 C'est un moment de notre histoire,
21:01 mais un moment de notre...
21:03 L'Europe, c'est comme une expression géographique.
21:04 Et c'est justement, d'ailleurs, pour sortir de l'histoire.
21:06 Mais passons.
21:07 Pourquoi il y a quelque chose de...
21:10 Il faut expliquer pourquoi c'est curieux.
21:12 Moi, je pense que ça traduit,
21:14 de la part du président de la République,
21:14 à la fois une frustration et une vexation.
21:17 D'abord, il faut rembobiner et se rappeler de la séquence,
21:20 si j'ose dire, la réunion du 27 février,
21:22 format des 27 Etats membres de l'Union européenne à l'Elysée.
21:26 À ce moment-là, qu'est-ce que propose la France,
21:30 et donc le président de la République, à ses partenaires ?
21:32 L'envisage, il étudie la possibilité
21:34 de déployer des troupes au sol,
21:36 notamment des troupes européennes,
21:38 le long de la frontière avec la Biélorussie,
21:40 mais en Ukraine, sur le territoire ukrainien.
21:42 Comme disent les anglo-saxons, c'est "boots on the ground".
21:44 Là, pour le coup, on est sur le terrain.
21:47 Et pourquoi ? Pour soulager les...
21:49 Mais sans combattre, pour soulager les troupes ukrainiennes,
21:51 pour que les troupes ukrainiennes puissent combattre vers le sud,
21:55 là où il y a les combats.
21:56 C'est déjà une proposition assez incroyable,
21:59 parce qu'on n'est pas à l'abri d'une provocation
22:01 de la part des Russes, de la part des Ukrainiens,
22:02 et ça déclenche un engrenage.
22:03 Évidemment, les Européens disent non. Non, c'est non.
22:06 Ensuite, Emmanuel Macron et les autres, certains autres,
22:09 insistent pour que l'Allemagne livre ses missiles à longue portée,
22:12 les missiles Taurus.
22:13 Et là, l'Allemagne dit nein.
22:15 Ensuite, c'est la proposition du président tchèque, je crois,
22:18 800 000 obus, on a trouvé 800 000 obus
22:20 sur le marché international, peu importe où,
22:23 et on va les livrer tout de suite à l'Ukraine.
22:25 Et là, les 27 disent non, on ne fait pas ça
22:27 avec l'argent de l'Europe.
22:28 Donc, on peut comprendre la frustration d'Emmanuel Macron,
22:31 mais un président, quand même, ne devrait pas dire ça.
22:34 Il ne devrait pas dire ça, parce que qu'est-ce qu'il laisse entendre ?
22:37 Que les Alliés sont lâches.
22:38 D'abord, première chose, l'esprit de défaite rôde,
22:42 dit le président de la République, mais pas chez nous.
22:44 Ah bon, pas chez nous ? Mais alors, chez qui ?
22:45 Évidemment, les Alliés se sont sentis insultés.
22:48 Ils l'ont mal pris, mais c'est normal.
22:50 Mais rendez-vous compte, l'Allemagne,
22:51 qui a donné 17 milliards à l'Ukraine,
22:53 comment peut-elle entendre que la France lui fasse la leçon
22:56 et la traite de lâches, alors qu'elle n'a donné que 3 milliards ?
22:59 Deuxièmement, ça étale les divisions des Alliés.
23:02 Et ça fait, évidemment, le jeu de Poutine.
23:05 Ça alimente la rhétorique de Trump et des isolationnistes
23:08 aux États-Unis qui ne veulent plus s'engager.
23:10 Bien sûr, on le comprend.
23:11 Et ça oblige, en plus, justement, les Alliés,
23:14 et la France elle-même, à préciser leurs limites.
23:17 On va marquer une pause pour continuer sur ce sujet
23:21 qui devient vraiment au cœur de l'actualité,
23:24 cette guerre en Ukraine avec la Russie
23:27 et qui revient vraiment dans notre actualité,
23:30 peut-être même politique, peut-être même électorale.
23:33 On marque une pause.
23:34 On retourne sur le plateau de Face à l'Info.
23:38 Vous allez nous parler de Matine Panot et de la Palestine
23:41 à l'est, au nord, au sud, ou bien au sud-ouest du Jourdain.
23:44 Vous nous direz, puisqu'elle n'a pas su répondre à "Sciences publiques",
23:47 on a essayé d'aller plus loin
23:48 pour comprendre ce que cela signifie,
23:50 c'est ce qui nous intéresse.
23:52 On parlera avec vous du football,
23:54 on parlera avec vous, Charlotte, de l'éducation nationale
23:59 et de tout ce qui se passe en ce moment.
24:00 Revenons avec l'information du jour.
24:03 Nicolas Sarkozy est reçu en ce moment même à l'Élysée par Emmanuel Macron.
24:07 On a repris les propos d'Emmanuel Macron
24:10 sur le fait que les Alliés seraient "lâches",
24:13 et vous nous disiez que c'était grave pour trois raisons.
24:16 Je peux les reprendre assez rapidement.
24:19 C'est-à-dire que c'est insultant pour les Alliés.
24:22 Deuxièmement, ça étale les divisions au profit de la Russie des Alliés.
24:26 Et la troisième raison, c'est que ça oblige non seulement les Alliés,
24:30 mais aussi la France, à dire jusqu'où ils ne vont pas aller.
24:32 C'est la formule du cardinal de Retz qu'adorait citer François Mitterrand,
24:36 c'est-à-dire qu'on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens.
24:38 Là, Emmanuel Macron est sorti de l'ambiguïté à ses dépens,
24:40 aux dépens de la France, aux dépens des Alliés,
24:42 aux dépens de l'Ukraine.
24:43 Qu'est-ce que ce serait l'ambiguïté stratégique ?
24:45 Ça aurait consisté à ne rien dire
24:47 pour laisser Poutine craindre des choses qui sont cachées.
24:51 Deuxièmement, ça aurait consisté à faire des choses sans le dire.
24:55 C'est ça, la véritable ambiguïté stratégique.
24:56 C'est un fort qui fait ça.
24:59 Là, c'est un acteur.
25:00 Donc qu'est-ce qu'il fait ? Il dit ce qu'il ne peut pas faire.
25:03 Et en plus, après, il est obligé de rétro-pédaler.
25:04 Donc il étale sa vulnérabilité et sa faiblesse.
25:06 C'est l'inverse de l'esprit stratégique.
25:10 Et pire encore, il oblige les autres,
25:12 pour le contester, ce qu'ont fait les Américains,
25:14 ce qu'ont fait les Allemands, etc.,
25:15 à admettre qu'ils ne feront jamais ça.
25:18 Donc, vous voyez, au total, à l'arrivée,
25:20 on a divisé, on a affaibli pour rien,
25:23 sinon pour faire l'intéressant, peut-être, je ne sais pas.
25:25 Vous êtes sûr qu'il n'y a pas peut-être une stratégie
25:28 cachée d'Emmanuel Macron qu'on ne comprend pas aujourd'hui
25:30 et qu'on comprendra demain ?
25:31 Moi, je crois comprendre,
25:32 c'est mon interprétation toute personnelle,
25:34 pour le coup, qu'Emmanuel Macron,
25:36 il y a une sorte de transformisme diplomatique
25:38 ou de transformisme géopolitique chez ce personnage,
25:41 mais parce qu'on est parti quand même
25:44 à l'origine d'un Emmanuel Macron,
25:47 pas chef de file des pacifistes,
25:48 mais enfin, quand même, il ne voulait pas humilier la Russie,
25:51 un Emmanuel Macron qui est le chef de file des Vatanguerre
25:54 et qui veut aller jusqu'à déployer des troupes au sol.
25:56 Donc, pourquoi ce transformisme ?
25:57 Parce que je pense que le personnage se cherche un rôle.
26:00 Ce qu'il veut faire, c'est faire irruption dans l'histoire.
26:03 Ça, c'est sûr. Et comme il n'y arrive pas,
26:05 il cherche par tous les moyens à trouver un décor,
26:08 une scène, une posture, une tirade qu'il mettrait en valeur.
26:11 Nous ne sommes pas aux portes de la guerre, selon vous.
26:14 Emmanuel Macron n'est-il pas lucide lorsqu'il dit, par exemple,
26:18 "Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe
26:22 où il conviendra de ne pas être lâche."
26:24 On n'est pas au bord de la guerre ? Certains disent qu'on l'est.
26:26 Soyons prudents.
26:27 Peut-être que le président de la République
26:28 a des informations, finalement, qu'on n'a pas.
26:30 On peut toujours être prudent,
26:31 mais je pense que cette posture de vouloir jouer,
26:35 finalement, au Churchill de l'Europe,
26:38 ça fait penser vraiment au film "Podium".
26:39 Certains se prenaient pour Johnny Hallyday, etc.
26:42 Il y a quelque chose là-dedans qui est factice,
26:45 mais ça ne serait pas grave, d'une certaine façon.
26:47 Sauf que là, c'est aussi dangereux.
26:49 Pourquoi c'est factice ?
26:50 Parce que c'est une posture factice
26:52 parce que, surtout, elle est complètement,
26:54 me semble-t-il, anachronique.
26:56 Vous voyez, on reproche à Poutine, à juste titre,
26:58 de vouloir dénazifier l'Ukraine.
26:59 C'est complètement hors sujet.
27:01 Pourquoi, nous, on tombe là-dedans ?
27:02 Pourquoi on veut absolument que Poutine soit Hitler ?
27:05 Moi, je pense que Poutine, il ressemble plus à Staline, d'ailleurs.
27:07 Et comparaison pour comparaison,
27:08 Churchill, je rappelle, s'est allié à Staline
27:10 pour se débarrasser d'Hitler.
27:11 Et que Poutine, accessoirement, nous a aidés à nous débarrasser d'Haech.
27:14 Enfin, fermons la parenthèse.
27:16 Donc, moi, je pense qu'on se trompe de guerre.
27:17 On a souvent, d'ailleurs, cette tendance en France
27:19 d'avoir une guerre de retard.
27:21 C'est-à-dire qu'en 14-18, on était sur la guerre de 70.
27:24 Moralité de l'histoire, on s'est planté.
27:25 En 39-40, on était sur la guerre de 14-18.
27:28 C'est la défensive.
27:29 Moralité, c'est fini en tragédie.
27:30 Et en 2024, on veut rejouer, voilà,
27:33 Munich, 39-45, etc.
27:36 Et on va évidemment se planter parce que c'est un anachronisme total.
27:38 Si l'histoire nous sert à quelque chose,
27:40 je pense que ça ressemble davantage à la guerre civile américaine,
27:42 toute proportion gardée,
27:43 ou ça ressemble plutôt, je dirais, à l'explosion de l'ex-Yougoslavie,
27:46 si l'Ukraine, c'est l'ex-Yougoslavie.
27:48 Ça ressemble plus à ça qu'à autre chose.
27:50 En tout cas, c'est une posture qui est très dangereuse aussi, à mon avis,
27:53 parce que c'est une posture idéologique.
27:55 L'idéologie, ça nous sort de la réalité.
27:57 L'idéologie, ici, c'est quoi ? C'est l'européisme.
28:00 C'est-à-dire qu'on nous dit que nous avons des intérêts vitaux en Ukraine.
28:04 Pourquoi ? Parce que par idéologie,
28:06 l'intérêt vital stratégique de la France s'étend d'abord à toute l'Europe,
28:10 ce que je conteste, et deuxièmement,
28:12 en plus, l'Ukraine ayant fait acte d'adhésion pour rentrer dans l'Europe,
28:15 ça y est, maintenant, la guerre de l'Ukraine,
28:17 c'est notre guerre puisque c'est notre Europe.
28:19 On est dans une dérive idéologique complète.
28:22 Et en fait, là où ça devient extrêmement dangereux,
28:24 c'est qu'en plus, ces gens sortent du réel parce que...
28:26 Je répète que l'Ukraine n'est pas au cœur de l'Europe,
28:29 elle est aux confins de l'Europe.
28:30 L'Ukraine est un État-frontière entre un monde byzantin,
28:33 déjà un peu asiatique dans son rapport au pouvoir qu'est la Russie,
28:36 qui n'est pas complètement européenne.
28:37 L'Ukraine est partagée et à la frontière de l'Europe,
28:40 mais pas au cœur de l'Europe. C'est délirant de dire ça.
28:43 Deuxièmement, l'Ukraine n'est même pas membre de l'Union européenne,
28:45 même pas membre de l'OTAN.
28:47 On voit que l'idéologie peut provoquer des guerres.
28:48 Souvenons-nous, au XIXe siècle, Napoléon III avait des idées.
28:52 Le principe des nationalités, ce n'est pas un mauvais principe.
28:55 Poussé jusqu'au fanatisme, il a réussi quand même à unifier l'Allemagne
28:58 et à créer un État extrêmement dangereux pour la France.
29:02 L'Allemagne unifiée qui s'est retournée contre nous en 1418.
29:05 Donc on voit bien que l'idéologie, c'est très dangereux.
29:07 Quand on quitte le réel, on se cogne contre le réel, comme disait Lacan.
29:10 Ensuite, le plus important, c'est qu'il y a une asymétrie de motivation
29:14 qu'on ne maîtrise pas bien.
29:15 Pour l'Ukraine, on comprend parfaitement que ces gens
29:18 défendent leur foyer, leur famille, leur terre.
29:20 Des gens sont complètement attachés à l'indépendance de l'Ukraine.
29:23 J'ajoute, pour être clair, je ne suis pas du tout poutinophile,
29:26 qu'il y a des Ukrainiens qui sont russophiles,
29:29 qui sont russes d'origine,
29:30 mais qui n'ont pas envie d'être rattachés à la Russie.
29:33 Je peux les comprendre d'une certaine façon.
29:35 Je peux comprendre, mais on doit aussi admettre que pour la Russie,
29:38 pour les Russes, que ça nous plaise ou que ça ne nous plaise pas,
29:41 ce n'est pas une affaire comme une autre.
29:43 C'est une affaire avec énormément d'affect,
29:45 énormément d'irrationalité.
29:47 Navalny, le héros. Très bien, Navalny.
29:50 Il a déclaré, Navalny,
29:52 "L'Ukraine et la Russie, nous sommes une seule nation."
29:55 D'accord ? Solzhenitsyn, prix Nobel de la paix.
29:58 Prix Nobel de la paix, qu'est-ce qu'il a dit ?
30:00 Il a dit "Jamais la Russie ne trahira les millions de Russes
30:04 "qui sont en Ukraine."
30:05 Donc, à un moment, il faut prendre le réel en compte.
30:08 Allô, il y a la réalité.
30:10 Je pense que c'est une affaire très dangereuse
30:12 et qui a une asymétrie d'investissement.
30:14 Il y a un fantasme de Bobo et des centaines de milliers de morts.
30:17 On ne joue pas dans la même catégorie.
30:20 Le président réunit les chefs du parti à Saint-Denis demain.
30:25 Pourquoi, selon vous ? Pour leur dire quoi ?
30:28 C'est une bonne question.
30:30 Je pense qu'il y a au moins trois intentions
30:32 de la part du président de la République.
30:34 La première, c'est qu'il faut préparer...
30:37 C'est le format Saint-Denis, mais c'est à l'Elysée.
30:41 C'est au format Saint-Denis, mais à l'Elysée,
30:43 car ça avait été fait à Saint-Denis dans l'école de la Légion.
30:47 Le nom est resté.
30:48 Les technocrates adorent les trucs comme ça.
30:51 Donc, premièrement, je pense que c'est préparer les partis
30:54 au débat qui va avoir lieu la semaine prochaine,
30:57 mardi et mercredi.
30:58 Il peut même suffire d'un vote au sujet d'un texte
31:01 que j'ai lu, "L'accord de sécurité entre la France et l'Ukraine".
31:04 Je comprends que le président de la République
31:07 essaie de convaincre les partis, car il va du boulot.
31:10 Quand on lit ce texte, on tombe des nues.
31:12 Je ne vais pas tout lire, mais la sécurité de l'Ukraine
31:15 fait partie intégrante de la sécurité de l'Europe
31:18 et de la région euro-atlantique.
31:20 Donc, on est vraiment dans l'illustration parfaite,
31:23 avec ce texte, de cette fuite en avant idéologique,
31:26 hors de la réalité.
31:28 Encore, on nous explique qu'avec cet accord,
31:30 on va améliorer la sécurité de la France,
31:32 en passant un accord de défense avec un pays qui est en guerre,
31:36 contre une puissance nucléaire.
31:38 Et ça va améliorer la sécurité de la France.
31:41 Mais ça se mélange, là-haut, je pense.
31:43 Et l'idée, c'est quoi ?
31:44 C'est qu'en réalité, on explique aussi qu'on va...
31:47 Bien sûr, aider l'Ukraine, mais qu'un jour,
31:49 les industries de défense de l'Ukraine vont aider la France.
31:53 Mais là, c'est irrationnel.
31:54 On va donner un argent qu'on doit emprunter à l'Ukraine
31:57 et des armes qu'on n'a pas pour nos armées,
32:00 en s'engageant pour 10 ans.
32:02 Et pour 10 ans, on va aider l'Ukraine,
32:04 dans ce texte noir sur blanc,
32:06 à récupérer ses frontières d'avant 2014.
32:08 Même les Américains n'en sont pas là.
32:10 Ensuite, dernière chose,
32:12 on va aider l'Ukraine à intégrer les institutions atlantiques,
32:16 donc il n'y aura plus jamais de paix possible avec la Russie.
32:19 C'est préparé à huis clos, cette opération,
32:21 puisque le débat à l'Assemblée nationale,
32:24 c'est un débat public,
32:25 là, c'est à huis clos.
32:27 Peut-être que le président va en profiter
32:29 pour montrer des images de la direction du renseignement militaire,
32:33 des interceptions de la DGSE ou de nos alliés.
32:35 Il va partager des informations.
32:37 Mais avec qui ?
32:38 Avec ceux qu'il traitait de troupes de Poutine,
32:41 c'est-à-dire le Rassemblement national et la France insoumise.
32:45 Là aussi, ça se mélange un peu.
32:47 Il y a quelque chose de très gênant,
32:49 c'est qu'il veut utiliser, c'est la dernière chose,
32:52 cette histoire d'Ukraine dans une perspective électoraliste,
32:56 en faire une affaire pour rallier les gens, etc.
32:58 Je pense que ça peut marcher,
33:00 mais ça ne va pas marcher en sa faveur.
33:02 Je pense qu'il va réussir à en faire un enjeu électoral
33:06 en dressant tous les partis contre lui.
33:08 Et quand il a dit "la défaite rôde",
33:10 je pense qu'elle rôde surtout à l'Elysée pour les Européennes.
33:14 - Merci pour votre regard, Guillaume Bigot,
33:16 sur tout ce qui se passe entre la Russie, l'Ukraine et la France.
33:20 Marc Benand, changement de sponsor
33:22 de la Ligue de 1re division de football en France.
33:25 Jusque-là, tout va bien. C'est pas très face à l'info.
33:28 (Rires)
33:29 Mais c'est McDonald qui devrait remplacer Uber Eats.
33:32 On s'ouvrira le 21 mars.
33:34 C'est la question que nous, on se pose derrière tout ça,
33:37 à l'heure des JO.
33:38 On se demande si ça pose pas question
33:41 sur l'influence des annonceurs,
33:43 sur l'influence de leur image,
33:44 qui concerne un public où les jeunes ont une grande part,
33:48 le football.
33:49 - C'est le football, mais ça peut se généraliser
33:52 à tous les sports.
33:53 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, déjà,
33:55 c'est l'argent, j'enfonce une porte ouverte,
33:58 qui, effectivement, submerge tous les grands sports
34:02 et qui, en quelque sorte,
34:05 fait passer la logique de la structure sportive
34:10 en tant que telle,
34:11 avec des clubs dépassionnés,
34:13 derrière ces intérêts financiers.
34:16 Aujourd'hui, vous avez des présidents
34:19 qui achètent des clubs de football,
34:21 qui deviennent les patrons de ces clubs de football
34:24 afin de rayonner, soit pour un plaisir personnel,
34:26 soit pour servir une image,
34:29 qui est celle de leurs intérêts.
34:31 Mais la ville concernée n'a plus rien à voir avec ça.
34:35 Et par conséquent,
34:36 ceux qui se battent pour un drapeau,
34:38 les supporters qui s'agitent en disant "Allez l'OM !"
34:42 "Allez !"
34:43 Encore l'OM, c'est un sponsor français.
34:48 C'est une compagnie maritime.
34:50 Mais quand vous criez "Vive le PSG",
34:52 c'est le Qatar qui apparaît.
34:54 Donc, vous voyez, il y a un dysfonctionnement.
34:57 Or, on sait aujourd'hui l'influence capitale
35:00 de ces sponsors dans l'esprit des jeunes.
35:03 Alors, McDonald's, bah oui,
35:06 c'est un peu gênant.
35:08 Ça peut donner la frite, c'est sûr,
35:09 mais d'un autre côté, il faut regarder...
35:12 -Ca fait réagir. -Voilà.
35:14 Et dans le même temps...
35:15 -Il y a une sorte d'image, même si...
35:17 -Non, mais il n'y a pas que ça.
35:19 Les informations, parfois, elles se conjuguent.
35:22 Et aujourd'hui, vous aviez Olivia Grégoire,
35:25 ministre déléguée.
35:27 C'est pas un petit ministre.
35:28 Ministre déléguée, chargée des petites, moyennes entreprises,
35:32 du commerce, de l'artisanat et du tourisme.
35:36 Déjà, ça fait une belle carte de visite.
35:38 Et donc, Olivia Grégoire attirait l'attention,
35:43 suite à un sondage qui a été mené par Harris Active,
35:47 59 % des jeunes entre 15 et 24 ans,
35:54 59 % mangent au moins une fois par semaine
35:57 dans des fast-foods,
36:00 c'est-à-dire chez McDonald's et ses concurrents,
36:03 Quick, etc., etc.
36:05 Je ne vais pas tous les nommer,
36:06 mais c'est préjudiciable à la santé de ces jeunes.
36:10 Et ça va même plus loin que ça.
36:12 C'est-à-dire que les fruits et légumes,
36:14 la plupart ne sont pas capables de faire la différence
36:17 entre un concombre et une courgette.
36:19 On n'est pas obligés d'être pechno,
36:21 même dans un pays où les ancêtres l'étaient en majorité.
36:25 Il n'en reste pas moins que ça pose des questions.
36:28 Après, 89 %, au lieu de manger des fruits et des légumes,
36:32 66 % ne mangent pratiquement jamais de fruits et de légumes.
36:37 Une fois de temps en temps,
36:39 on sait l'importance,
36:41 les campagnes de publicité sont là pour nous le rappeler,
36:44 c'est indispensable d'avoir ces apports,
36:46 parce que sinon, c'est préjudiciable à notre santé.
36:50 89 % mangent avant tout des pâtes, du riz, des pommes de terre.
36:54 Et ça conduit à quoi ?
36:55 À d'autres enquêtes.
36:57 Je ne veux pas me fâcher avec mon ami Mathieu.
37:00 -Moi, j'espère que... -Publicieux.
37:02 -Ah, bon, quand même !
37:03 Rires
37:05 Un Français sur deux est en surpoids,
37:07 et vous avez chez les jeunes 18,9 %,
37:10 donc entre 10 et 12 ans,
37:12 18,9 %, soit presque 19 %,
37:15 qui sont en surpoids,
37:17 et presque 3 % qui sont en obésité.
37:20 On n'est pas là pour faire un procès.
37:22 Malheureusement, c'est leur santé,
37:24 c'est leur dynamisme qui est mis en cause.
37:27 Or, qui sont les sponsors ?
37:29 Vous avez donc, en l'occurrence, McDonald's.
37:32 Mais quand vous étendez aux autres sports,
37:35 le premier sponsor mondial, c'est Red Bull.
37:38 Red Bull, 63 millions par an de sponsoring.
37:43 Le deuxième sponsor, c'est Coca-Cola, 60 millions.
37:48 Il y a 270 marques de boissons pétillantes,
37:53 qui ne sont pas des boissons alcoolisées,
37:55 mais qui contiennent beaucoup de sucre,
37:57 ce sont des apports déséquilibrants
38:00 pour la santé de ces jeunes,
38:02 et ce sont eux qui règnent sur le monde sportif.
38:05 Ca signifie qu'à chaque seconde,
38:07 quand le jeune se met devant son téléviseur,
38:10 il reçoit ces images qui l'encouragent
38:13 à être dans la déviance par rapport à sa santé.
38:17 Et ça, forcément, ça ne peut qu'interpeller
38:20 la ministre chargée de toutes les fonctions
38:24 que je vous ai citées,
38:26 mais ça devrait également alerter la ministre de la Santé.
38:30 Voilà où nous en sommes aujourd'hui.
38:32 Donc le sport, c'est théoriquement
38:35 ce qui doit motiver les enfants,
38:37 leur permettre de quitter un autre fléau,
38:39 mis en évidence depuis quelque temps,
38:41 et le président Macron l'avait raison,
38:44 sur l'utilisation des portables, des tablettes,
38:47 et la télévision, où il y a quoi ?
38:49 Dans les publicités destinées aux jeunes,
38:51 l'appel à ces consommations de ce sponsoring.
38:54 Et c'est donc une sorte de déliquescence
38:57 dans un vivier qui devrait être celui, au contraire,
39:00 qui propulse la jeunesse, qui leur donne de l'espoir,
39:03 qui leur donne le désir de connaître
39:06 une sorte d'émancipation physique et intellectuelle,
39:10 et malheureusement, eh bien voilà à quoi ça aboutit.
39:13 Je ne vous parlerai pas des Jeux olympiques,
39:16 mais quand on regarde les budgets colossaux
39:19 de ces grandes opérations,
39:21 on s'aperçoit que là encore,
39:23 ce sont avant tout les grandes multinationales
39:26 et celles qui sont négatives pour la santé,
39:28 qui s'imposent.
39:29 -C'est intéressant, il y a un paradoxe
39:32 avec ces marques et le sport.
39:34 Nous, on aime bien les marques.
39:36 -Mais non, mais c'est pas... -Je peux parler aussi ?
39:39 On sait jamais.
39:40 -Non, non, je vous donne un mot.
39:42 -On aime bien les marques,
39:44 parce qu'on ne vit que de la publicité,
39:46 mais je veux dire par là que c'est intéressant
39:48 de voir comment ces marques-là ont été chassées
39:51 de petit à petit des écrans pubs.
39:53 Par exemple,
39:54 les marques comme Coca-Cola sont interdites
39:57 de faire de la publicité,
39:58 par exemple le soir,
40:00 ou bien autour d'un programme pour enfants, etc.
40:03 Ce qui se comprend.
40:04 -Bien évidemment.
40:05 -Il y a des chutes.
40:06 -C'est là où il y a une éthique par rapport au sport.
40:10 Regardez, les cigarettes et l'alcool,
40:13 théoriquement, n'ont plus à apparaître dans le sport.
40:16 Pour autant, l'Arkham ne dit rien sur le fait
40:18 que sur les podiums, on secoue toujours
40:21 du champagne, ou dans la dernière étape
40:23 du Tour de France, on sert du champagne
40:25 dans le peloton. -On est le pays
40:27 le plus strict au monde en matière de publicité.
40:29 Libérez la pub !
40:31 On est le seul pays au monde où on ne voit personne
40:33 qui mange ou qui boit devant un écran.
40:36 Le seul pays au monde.
40:37 Quel que soit l'écran, un appareil,
40:39 un téléphone, un smartphone, un ordinateur,
40:42 on est très strict, Norman,
40:43 sur la publicité.
40:45 Merci pour votre regard, et vive le sport !
40:47 Charlotte Dornelas,
40:49 regardons, pendant que je fais mon lancement,
40:51 les images qui ont choqué.
40:53 Ces derniers jours, des lycées ont fait la une
40:55 avec des événements effrayants.
40:57 Quelles sont ces histoires ?
40:59 Qu'en sait-on ? Depuis hier, on voulait en parler,
41:02 mais on ne comprend pas.
41:03 Est-ce le départ de Gabriel Attal qui a tout lâché ?
41:06 Je veux dire, c'est très inquiétant.
41:09 -Gabriel Attal était ministre
41:10 quand beaucoup des élèves de l'Education nationale
41:13 participaient aux émeutes.
41:15 Malheureusement, ce n'est ni une accusation
41:17 ni un sauvetage. Le problème est plus profond
41:20 que la nomination de tel ou tel.
41:21 Vous avez raison, vous avez fait le lien
41:24 dans le sommaire entre ces images et les émeutes.
41:27 C'est indiscutablement le lien que tout le monde a fait.
41:30 C'est l'éternel recommencement de ces jeunes
41:33 qui montrent d'une violence complètement hallucinante.
41:36 Plusieurs affaires se sont ajoutées les unes aux autres
41:39 ces derniers jours, de nature différente,
41:41 mais qui se passent toutes dans ou à proximité des écoles,
41:45 et qui concernent toutes des écoliers scolarisés
41:47 dans l'Education nationale.
41:49 Vous avez un, le lycée Maurice Ravel,
41:51 dont on a parlé, dans le 20e arrondissement de Paris,
41:55 mais qui, malheureusement, a mis en lumière
41:57 une histoire qui concerne, à mon avis,
41:59 beaucoup de professeurs partout en France.
42:02 C'est ce qu'ont dit les recteurs qui manifestaient hier.
42:05 C'est une altercation entre un proviseur
42:07 qui a demandé à une jeune femme en BTS
42:09 de retirer son voile pour rentrer dans l'établissement
42:13 et de faire la loi. C'était pas une initiative du proviseur.
42:16 Il demandait que la règle soit respectée.
42:18 Vendredi, non seulement cette jeune femme a refusé de le faire,
42:22 donc elle a été exclue,
42:24 mais vendredi, des jeunes ont bloqué le lycée
42:26 en soutien à cette jeune fille.
42:28 Les cours ont été suspendus toute la journée.
42:31 Ca dépasse de loin la volonté d'une jeune fille dans l'école.
42:34 Il y a eu des menaces de mort en ligne,
42:36 accompagnées d'accusations d'islamophobie.
42:39 On sait désormais comment ça peut se terminer.
42:42 On ne peut plus dans l'innocence par rapport à ce genre de parcours.
42:45 La jeune fille a déposé une plainte
42:48 pour violence sans interruption, sans ITT.
42:52 Elle ne pouvait pas déposer plainte pour autre chose.
42:55 Il lui demandait de se conformer à la loi.
42:58 Une enquête a été ouverte pour cyberharcèlement
43:00 à la suite des menaces de mort.
43:02 L'affaire a pris de l'emploi.
43:04 Nicole Belloubet, actuelle ministre de l'Education nationale,
43:07 s'est rendue sur place.
43:09 Elle a fait la déclaration à la fois...
43:11 On a l'impression, comment dire, rhétorique, systématique.
43:15 Ce sont des attaques inacceptables.
43:17 À force d'expliquer qu'elles sont inacceptables depuis 20 ans,
43:20 on les accepte, puisqu'on vit désormais avec.
43:23 C'est quasiment quotidien.
43:24 On ne les accepte pas moralement, mais dans les faits.
43:28 On ne change pas suffisamment notre manière de réagir
43:31 pour qu'elles soient inacceptées.
43:33 -On n'y arrive pas. -Très clairement.
43:36 Des mesures ont été prises pour protéger le proviseur.
43:40 La deuxième affaire, ces derniers jours,
43:42 c'est dans le Val-de-Marne, le lycée Polyvalente-Cachan.
43:46 C'est des images.
43:47 Là, des élèves ont organisé un blocus
43:50 pour dénoncer l'état de leur établissement.
43:53 Ils organisent un blocus, et le blocus dégénère.
43:56 Je n'appelle pas ça un blocus qui dégénère.
43:58 C'est un blocus qui devient autre chose,
44:01 une espèce d'attaque sauvage, notamment sur le lycée
44:04 et aux alentours du lycée,
44:06 notamment par une centaine d'individus cagoulés et armés,
44:10 dont certains étaient extérieurs au lycée.
44:12 Il n'y a pas de lien direct avec l'état des murs ou des plafonds.
44:17 Il y a des éléments extérieurs.
44:19 Des cocktails molotov sont jetés dans l'établissement.
44:22 Certains ont fabriqué des cocktails dans leur sac,
44:25 des poubelles incendiées, des voitures retournées,
44:28 une voiture de police notamment attaquée,
44:31 ainsi que des insultes à la police, au pays,
44:34 à l'établissement, à peu près, qui vous voulez.
44:37 Par ailleurs, aujourd'hui, dans le lycée,
44:39 on voit la crainte du retour de ces casseurs dans l'établissement.
44:43 On a déjà vu ça.
44:44 Ce n'est pas la première fois qu'on voit ces images
44:48 ni la crainte exprimée de l'arrivée de ces casseurs.
44:51 D'autres affaires ont fait un peu moins de bruit,
44:54 mais qui ont de quoi nous inquiéter,
44:56 à proximité de l'établissement Victor Hugo.
44:58 C'est à Paris, mais c'est des histoires
45:01 qu'on a vues dans d'autres villes de France.
45:04 J'entends les noms de ces établissements,
45:06 ça me fait encore plus mal.
45:08 L'établissement Victor Hugo,
45:10 dans le 4e arrondissement de Paris,
45:12 un adolescent sort à 16h le vendredi de son lycée
45:15 et est passé à tabac, victime d'une expédition punitive,
45:19 nous dit-on.
45:20 Une dizaine d'individus d'un autre lycée
45:22 l'attendent à la sortie,
45:24 le pourchassent, le mettent au sol,
45:26 ils sont 10 contre 1,
45:28 et il y en a un qui revient avec un couteau et un marteau
45:31 et qui lui donne des coups de marteau sur le crâne.
45:34 Il n'est plus en état d'urgence absolu,
45:37 son pronostic vital n'est plus engagé,
45:39 mais il est parti.
45:41 Une source policière dit
45:42 qu'une altercation aurait eu lieu plus tôt,
45:45 3 adolescents auraient été blessés à l'arme blanche.
45:48 C'est ces fameuses affaires de bandes,
45:50 de rixes entre lycées,
45:52 la fameuse guerre des territoires,
45:54 qui va jusque dans les lycées et parfois dans les collèges.
45:57 La multiplication des affrontements
46:00 entre mineurs a été constatée dans la capitale,
46:03 mais partout ailleurs,
46:04 il y a eu des délinquances, notamment violentes.
46:09 L'adjoint à la sécurité du maire du 15e arrondissement dit
46:12 "Cela fait plusieurs jours que nous avons des soucis
46:15 "entre des jeunes de quartiers voisins."
46:17 On est au plein coeur de Paris.
46:19 Il parle d'un contexte d'alerte rixes extrêmement important.
46:24 Vous avez les alertes attentat, les alertes rixes,
46:27 avec pareil, des couleurs, selon la gravité de la situation.
46:32 On a eu une bousculade dans un lycée du 20e arrondissement
46:35 sur fond de grève, qui s'est notamment attaqué
46:38 à un proviseur non désiré par l'équipe enseignante,
46:41 une COU et l'intervention des pompiers.
46:43 La semaine dernière, c'était dans les Yvelines,
46:46 le retour d'un adolescent de 14 ans,
46:48 il est expulsé de son lycée en raison de menace de mort
46:52 à l'encontre d'une de ses professeurs.
46:54 Il revient dans le lycée où il n'a pas le droit d'être,
46:57 il revient voir sa prof et la menace de mort en langue arabe,
47:01 c'est ce qu'il précise, et il est... Pardon.
47:04 Il se rend au commissariat,
47:06 car ils l'ont cherché le jour même,
47:08 et il est convoqué devant le juge en 3 mois, à 14 ans.
47:11 3 mois, c'est loin.
47:13 C'est loin de l'acte qu'il a commis il y a 9 mois,
47:15 qui a valu son excusion et qui ne l'a pas suffisamment,
47:19 comment dire, intimidé,
47:20 pour qu'il prenne la peine de revenir dans cet établissement.
47:24 -C'était très rapide.
47:25 Ces affaires sont difficilement comparables
47:28 dans le déroulé des événements.
47:30 C'est toujours une violence qui s'invite à l'école
47:33 et qui inquiète de nombreux professeurs.
47:35 -Et c'est nouveau, surtout,
47:37 parce qu'on a des professeurs qui regardaient
47:40 d'un très mauvais oeil, en tout cas dans leur expression publique,
47:43 qui regardaient d'un très mauvais oeil
47:46 la question même de la sécurité aux abords de l'école
47:49 ou même à l'intérieur de l'école,
47:51 et qui désormais la réclament en permanence.
47:54 Hier, vous avez 163 chefs d'établissement
47:56 de Paris intra-muros.
47:58 Ils sont 380 en tout.
48:00 Vous en avez quand même 163 qui viennent manifester
48:03 à la suite des menaces de mort proférées au lycée Maurice Ravel
48:06 et qui disent eux-mêmes que ces altercations,
48:10 je cite, "sont loin d'être exceptionnelles".
48:13 Déjà, pour qu'ils se déplacent en aussi grand nombre,
48:16 c'est quand même rarissime.
48:18 Et qu'ils nous expliquent que c'est loin d'être exceptionnel,
48:21 ça l'est aussi.
48:22 On a dans Corse Matins le témoignage d'une jeune femme,
48:26 en banlieue lyonnaise, on la voit à l'écran.
48:28 Elle est mutée en banlieue lyonnaise.
48:31 Elle retourne en Corse avec une grave dépression en prime.
48:34 C'est ce qui la reconduit en Corse.
48:36 Elle parle d'une descente aux enfers.
48:38 Je vais vous la citer.
48:40 "On ne nous prépare pas à recevoir des menaces de mort
48:43 "et des insultes par un élève de 2 m,
48:45 "ni à voir des élèves se masturber en cours,
48:48 "ni à en voir un qui essaie d'étrangler son camarade,
48:51 "à retrouver son rétroviseur cassé
48:53 "parce qu'on a dit à l'un d'eux d'enlever sa casquette
48:56 "et de la mettre en place."
48:58 Je pense que son témoignage vaut toutes les analyses du monde.
49:01 Cette femme explique qu'elle avait peur de faire cours.
49:04 Elle est mutée en Seine-Saint-Denis.
49:06 C'est le problème des mutations de professeurs
49:09 qui ont 20 ans, une expérience très faible,
49:11 et qui se retrouvent dans des banlieues très difficiles,
49:15 notamment sur le terrain scolaire.
49:17 Elle n'y reste qu'une semaine.
49:18 Elle est retournée en Corse.
49:20 Elle a passé l'habilitation en langue corse
49:23 pour être sûre de n'être mutée qu'en Corse.
49:26 C'est le problème.
49:27 Dans le même temps, on a une étude qui nous apprend,
49:30 et tout le monde fait semblant de s'étonner,
49:32 que depuis 2021, il y a une forte augmentation
49:35 du nombre d'élèves inscrits dans le privé.
49:37 On était à 35 % pendant 15 ans, on est passé à 38,6 % à la rentrée,
49:41 et selon les naissances, on pourrait passer à plus de 50 % d'élèves
49:45 dans quelques années, quand les enfants qui naissent
49:48 seront arrivés à l'âge du collège.
49:51 Plutôt que de tenter d'affaiblir cette question du privé,
49:54 on peut regarder pourquoi les parents se ruent sur ça.
49:57 Il y a des questions scolaires, mais surtout, désormais,
50:00 des questions d'évitement, de l'insécurité,
50:03 qui règne dans trop d'établissements.
50:06 -Et de manque d'autorité.
50:08 C'est une question d'autorité qui revient à l'école.
50:11 Est-ce qu'on arrive à savoir quoi faire
50:13 devant une telle situation ?
50:15 -On a du mal. Il est extrêmement tard.
50:17 Il n'y a aucune solution miracle.
50:19 Avec une annonce ou une disposition, on changerait tout.
50:23 Je dis ça sans aucun affaiblissement d'une quelconque annonce.
50:29 Ca passe aussi par des symboles extrêmement forts.
50:32 Et nous avons, un, à l'égard des mineurs,
50:34 puisque là, on parle massivement de mineurs,
50:37 un vrai problème de justice.
50:39 Je disais tout à l'heure, cet élève, il a 14 ans,
50:42 c'est très jeune, il se fait virer de son établissement
50:45 pour avoir menacé de mort sa prof.
50:47 Il revient 9 mois après, il rentre dans l'établissement
50:50 dans lequel il a été viré, il n'a pas le droit de mettre les pieds,
50:54 il retourne menacer sa prof de mort, il se présente à la police
50:57 et il est, comment dire, convoqué devant le juge dans 3 mois.
51:02 Or, vous avez beaucoup de pédopsychiatres,
51:05 notamment qui accompagnent des jeunes délinquants,
51:08 notamment Maurice Berger, dont on parle souvent,
51:11 qui vous disent qu'à cet âge-là, il faut frapper immédiatement,
51:14 frapper judiciairement, immédiatement,
51:17 avec, si possible, des courtes peines,
51:19 immédiates et certaines.
51:21 Là, on voit bien que c'est l'impunité
51:23 qui règne dans la tête d'un gamin de 14 ans.
51:26 Il faut de toute urgence adapter les normes
51:29 par lesquelles nous rendons la justice
51:31 à la réalité délinquante des mineurs aujourd'hui.
51:34 On se dit qu'on a dans la tête le mineur qu'on connaît,
51:37 qui est tout mignon, et on se dit qu'on ne va pas
51:40 renforcer les sanctions pour lui.
51:42 Mais le mineur, c'est pas lui qui est concerné par les sanctions,
51:46 car la loi est faite pour ceux qui la transgressent,
51:49 et les mineurs qui réaffirment la loi
51:51 sont faits pour ceux qui la transgressent.
51:54 Pour les mineurs de 2 m qui poussent la preuve
51:56 quand elles rentrent dans l'école.
51:58 C'est ça, évidemment, les mineurs délinquants,
52:01 qui sont capables d'une violence inouïe,
52:04 de sortir un couteau et d'attaquer un inconnu.
52:06 Et la deuxième chose, c'est réaffirmer l'autorité
52:09 à l'école comme ailleurs,
52:11 en cessant de mettre sur un pied d'égalité
52:14 l'élève et le prof, le délinquant et le policier.
52:17 Par principe, il n'y a pas de pied d'égalité.
52:20 Que la justice, dans le coeur d'un tribunal,
52:22 écoute toutes les parties, c'est normal,
52:25 dans le débat public.
52:26 C'est un retournement, notamment au coeur de l'école.
52:29 C'est pour ça que je précisais que les professeurs
52:32 sollicitent la sécurité.
52:34 C'est une vraie révolution philosophique
52:37 pour beaucoup d'entre eux.
52:38 Il y a plus qu'urgence, on va dire, de réagir.
52:41 -Merci beaucoup, Charlotte,
52:43 pour votre enquête, on va dire.
52:45 #facealinfo, vos réactions sur ces différentes chroniques.
52:49 On va réécouter Mathilde Bannos,
52:51 monsieur au public Sénat.
52:53 -Pour le plaisir.
52:55 -Cet État de Palestine,
52:58 il se situe à l'est ou à l'ouest du Jourdain ?
53:01 Du fleuve Jourdain.
53:02 -Pourquoi cette question ?
53:04 -Pour savoir où vous situez l'État de Palestine à venir.
53:08 -Nous, nous nous appuyons sur les résolutions de l'ONU.
53:11 -Mais physiquement, géographiquement,
53:13 où est-ce que vous appuyez cet État de Palestine ?
53:16 -Je ne comprends pas votre question.
53:18 Je m'appuie sur les résolutions de l'ONU.
53:21 -Géographiquement, c'est à l'ouest du fleuve Jourdain ?
53:24 -Je ne sais pas ce que vous essayez de me faire dire.
53:27 -Où vous situez l'État de Palestine ?
53:30 -Sur le droit international, point.
53:32 Sur ce qui a été dit sur le droit international.
53:35 -C'est une scène virale sur les réseaux sociaux.
53:38 Ce passage, Mathilde Bannos a été soumis
53:41 à une sorte d'interrogatoire par le journaliste Steve Jourdain.
53:45 Qu'est-ce qui gênait, en fait, au fond ?
53:48 -Deux ou trois choses.
53:50 On peut participer, il n'y a rien de plus agréable
53:53 que de participer à un lynchage.
53:55 La vie humaine est ainsi faite.
53:57 Aujourd'hui, tout le monde riait de Mathilde Bannos.
54:00 Pourquoi se priver du plaisir de rire de quelqu'un ?
54:03 -Ca peut arriver à tout le monde. -J'y arrive.
54:06 Mais là, il y a le plaisir de participer à une lapidation.
54:09 -C'est un accueil. "Tu connais pas ta géographie."
54:12 On comprend.
54:14 Bien franchement, et j'y reviendrai,
54:17 la question posée par le journaliste
54:19 peut inspirer une réaction légitime.
54:21 "Qu'est-ce que vous voulez dire exactement ?"
54:24 "On sait de quoi on parle, où est située la Palestine."
54:27 "Qu'est-ce que vous voulez dire exactement ?"
54:30 Il insiste et on sent une perplexité.
54:32 "Qu'est-ce que vous voulez dire exactement ?
54:35 "Je ne comprends pas le sens de votre question."
54:38 On voit que le journaliste, en fait,
54:40 décide de créer un moment de télévision
54:43 où il veut jouer, et c'est pour ça que j'y arrive,
54:46 un peu le malin.
54:47 -Il veut jouer le malin. -On s'entend.
54:50 -Il peut... -Il fait son moitié.
54:52 -Vous allez voir. -Je me tais.
54:54 -D'un côté, il y a Mathilde Bannos.
54:56 -C'est combien coûte le ticket de métro,
54:59 la baguette de train ? Je me tais.
55:01 -Je comprends ce type de questions
55:03 qui permettent de mettre en valeur un journaliste
55:06 qui serait probablement dans l'anonymat.
55:09 Il cherche à faire dans les circonstances
55:12 "Je connais le dossier, vous ne le connaissez pas,
55:15 "je suis supérieur, et vous vous tribuchez
55:17 "sur une question aussi simple que celle-là."
55:20 On peut croire que Bannos ne sait pas exactement
55:23 où est la Palestine par rapport au journaliste,
55:26 mais on peut croire aussi que devant une question
55:29 qui est, très honnêtement, lunaire,
55:31 ce journaliste ne sait pas...
55:33 -On a mis la carte pour Marc Menon.
55:36 -C'est plus clair.
55:37 Là, qu'est-ce qu'on voit à travers cette scène-là ?
55:40 C'est une volonté de créer un moment de télé artificiel
55:45 qui met en valeur le journaliste en position de professeur
55:51 qui reprend le mauvais élève trop idiot
55:54 pour savoir quelque chose d'élémentaire.
55:56 Mais on peut avoir comme autre hypothèse
55:59 que Bannos n'a pas compris la question
56:01 parce que c'était une question franchement lunaire.
56:05 On connaît des journalistes, des spécialistes de la matinale,
56:08 je pense à l'un d'entre eux,
56:10 qui aimaient tellement ça poser des petites questions
56:13 de combien a varié le coût de l'essence ces dernières semaines
56:17 entre le mois d'avril et le 12 mai.
56:19 "Vous connaissez pas votre dossier."
56:21 Dans ces moments-là, c'est un désir de vedettariat.
56:24 Je préfère se mettre en valeur dans les événements
56:27 en créant un malaise plutôt que de poser une question.
56:30 -De temps en temps, ça permet de voir
56:33 que les deux sont déconnectés de la réalité.
56:36 Je ne veux défendre personne,
56:37 mais vous défendez Mathilde Bannos.
56:40 -N'exagérons rien, mais un petit peu.
56:42 Je pense que ceux qui m'écoutent de temps en temps
56:45 savent que j'ai pas de sympathie exagérée pour Mathilde Bannos.
56:49 -Vous avez tous les droits.
56:51 -On est chez elle devant la fine fleur
56:53 de la pensée politique française.
56:55 Mais ce qu'on voit à travers ça, ce sont des scènes
56:58 de plus en plus récurrentes, de plus en plus fréquentes.
57:02 Ce qui est d'ailleurs agréable, c'est la mise en valeur
57:05 du journaliste dans le rôle du professeur pinailleur
57:09 qui n'aime rien tant que reprendre le moiselle d'élève
57:12 pour dire "Regardez, c'est moi qui est supérieur,
57:15 "et vous êtes mauvais."
57:17 C'est une volonté de créer le buzz, mais un buzz artificiel.
57:20 Il y a des questions sur lesquelles on peut vérifier
57:23 la connaissance des politiques.
57:25 Mais dans les circonstances où vous m'auriez posé la question,
57:30 je n'aurais pas eu l'impression qu'un journaliste
57:33 veut m'infliger une leçon de géographie.
57:36 Il ne me demande pas 2+2=4, il me demande un autre sens.
57:39 Je demande à préciser.
57:41 C'est pour ça que Mathilde Bannos me semble un élément secondaire.
57:45 La vérité de l'histoire, ce sont les journalistes inquisiteurs,
57:49 les journalistes professeurs, les journalistes moralisateurs,
57:53 qui se croient toujours plus brillants que tout le monde.
57:57 Ils sont suffisamment cultivés, instruits,
58:00 pour retourner le questionnaire vers les journalistes.
58:03 Chaque fois qu'ils nous posent une question,
58:06 "N'êtes-vous pas inquiétés de la montée de l'extrême droite?"
58:10 Quand en avez-vous par là?
58:12 Il serait légitime pour des politiques
58:15 suffisamment construits intellectuellement
58:18 de jouer au même jeu que ce journaliste.
58:21 Il serait légitime pour un politique
58:24 de retourner la question et de vérifier l'état de la connaissance
58:28 des différents dossiers par des journalistes qui se croient
58:32 si malins parce qu'ils ont appris 15 minutes d'avance
58:35 l'information qu'ils veulent infliger.
58:38 Je suis persuadé, ça n'arrivera pas souvent,
58:42 c'est à peu près où se trouve la Palestine.
58:45 Elle a quand même compris à peu près où ça se trouvait.
58:49 Mais tous ces journalistes qui sont tellement fiers
58:53 qu'ils connaissent tout,
58:54 ils ridiculisent leur propre profession
58:57 et créent un sentiment de révolte légitime
59:00 qui dit "faites votre travail" plutôt que de jouer au petit.
59:04 -C'est pas Mathieu Pannot qui a été ridiculisé.
59:08 -Je sais qu'il m'a exaspéré.
59:10 Quand j'ai vu la scène, je pensais pas me prendre d'affection
59:14 le temps de quelques minutes pour Mathieu Pannot.
59:18 Et c'est arrivé!
59:20 -Merci beaucoup, Mathieu Bocotter, bon journaliste.
59:24 C'est des gens qui ne savent rien.
59:26 Excellente suite de "L'un des pros 2" avec Pascal Praud.
59:30 *Bruit de pas*