• il y a 8 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 - 19h, c'est l'heure. Ravi de vous retrouver ce soir.
00:04 Il fait beau, il fait chaud sur le plateau de Face à l'Info, n'est-ce pas ?
00:08 - Oui ! - Torride !
00:09 - C'est vous le soleil ? - Oui.
00:12 - Vous serez payé plus cher. - Merci.
00:14 - Je parlerai à la direction.
00:17 Mathieu Deveuze, comment allez-vous ce soir ?
00:20 - Très bien, merci. - Alors, on commence par la Courneuve ?
00:23 - Exactement. A la une, donc, une marche blanche organisée cet après-midi à la Courneuve,
00:27 à Sainte-Sainte-Denis, plusieurs centaines de personnes présentes lors de ce rassemblement
00:31 à l'initiative de la famille de Wanis.
00:33 Le cortège est arrivé au Berviliers, sur les lieux du drame,
00:36 où ce jeune de 18 ans est mort la semaine dernière après un refus d'obtempérer.
00:40 Un réseau national de fraude aux côtes de la route a été démantelé dans les bouches du Rhône.
00:45 Plus de 1 000 candidats l'auraient obtenu contre quelques centaines d'euros.
00:49 Et sans passer l'épreuve, bien sûr, au total, 19 personnes ont été arrêtées.
00:53 Quatre d'entre elles soupçonnées d'être les organisateurs seront jugées le 12 avril.
00:58 Enfin, c'est peut-être une solution à la pénurie chronique de dons d'organes.
01:02 Des chirurgiens américains ont transplanté un rein de porc sur un patient vivant.
01:06 Le patient est âgé de 62 ans et souffrait d'insuffisance rénale chronique.
01:11 Et une semaine après l'opération, il est en bonne santé.
01:14 - Merci, mon cher Mathieu.
01:17 Et au sommaire ce soir, 53 % des Français se disent favorables
01:22 à l'emploi de statistiques ethniques dans la lutte contre la criminalité.
01:27 Sujet plutôt tabou en France puisque ces statistiques sont interdites aujourd'hui.
01:31 Qu'est-ce que ce débat révèle des mutations profondes de la société française ?
01:36 Est-ce que ces chiffres permettraient d'en finir avec la dissimulation du réel ?
01:42 En a-t-on réellement besoin finalement ?
01:44 L'édito de Mathieu Boquete.
01:46 Alors que dès le départ d'Emmanuel Macron de Marseille,
01:52 les points de deal ont été reconstitués dans le quartier de la Castellane,
01:57 alors que le président de la République diffusait des photos de lui en tant que boxeur,
02:02 nous allons nous arrêter ce soir sur la part de communication dans la politique.
02:07 N'est-elle pas devenue un moyen de diversion permanente ?
02:11 L'analyse de Guillaume Bigot.
02:14 Alors qu'Aya Nakamura est l'artiste francophone la plus écoutée au monde,
02:19 le français est la cinquième langue la plus parlée dans le monde,
02:23 nous nous arrêterons sur la journée internationale de la langue française qui avait lieu hier
02:27 où en sommes-nous de notre langue aujourd'hui ?
02:30 À la Commission européenne, au JO, en France, dans le monde,
02:33 saccage ou détricotage ?
02:35 Le regard de Marc Menand.
02:38 Deux semaines après l'audition des magistrats au Sénat sur le narcotrafic en France,
02:44 des magistrats qui ont eu des mots très durs pour décrire la réalité des faits de leur quotidien,
02:49 on apprend que Eric Dupond-Moretti a sermonné ces magistrats.
02:52 "Je n'aime pas les discours de défaitisme" s'agace le garde des Sceaux.
02:56 Il leur est reproché d'avoir présenté un tableau trop sombre de la lutte contre le trafic de drogue.
03:01 Est-ce la chasse contre le réel, contre la vérité ?
03:06 La vérité doit-elle disparaître ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:10 Et puis nous nous arrêterons dans deux pays pour analyser leur méthode face à l'immigration.
03:15 La Suède, où une députée très favorable à l'accueil des réfugiés déclare maintenant avoir changé d'avis
03:20 et tient même à s'en excuser.
03:22 "Nous nous sommes fondamentalement trompés sur la question de l'immigration".
03:26 Et puis nous passerons également par l'Italie, avec Giorgia Meloni
03:30 qui contrairement à ce qui a été annoncé jusque-là,
03:32 a réussi à faire baisser les derniers chiffres de l'immigration de 70%.
03:36 Quelle leçon pouvons-nous en tirer ? L'édito de Mathieu Boccoté.
03:41 Une heure avec nos mousquetaires, on commente, on décrypte, on analyse et c'est parti !
03:47 "Je vais vous demander de faire un discours.
04:02 Je vous signale tout de suite, Mesdames et Messieurs, que je vais parler pour ne rien dire.
04:07 Je sais, vous pensez, s'il n'a rien à dire, il ferait mieux de se taire.
04:12 Oui, c'est trop facile.
04:14 C'est trop facile.
04:15 Vous voudriez que je fasse comme tous ceux qui n'ont rien à dire et qui le gardent pour eux ?
04:20 Eh bien non, Mesdames et Messieurs, moi quand je n'ai rien à dire, je veux qu'on le sache.
04:25 Je veux en faire profiter les autres.
04:27 Et si vous-même, Mesdames et Messieurs, vous n'avez rien à dire, eh bien on en parle.
04:32 On en discute, je ne suis pas ennemi du colloque.
04:35 Mais me direz-vous, si nous parlons pour ne rien dire, de quoi allons-nous parler ?
04:40 Eh bien de rien."
04:42 - De rien !
04:43 Alors ce soir, ce sera une dédicace spéciale pour Marc Menand puisqu'il va parler de la langue française,
04:48 la journée de la langue française qui avait lieu hier.
04:51 Donc on fera un...
04:53 On va vous laisser à la parole dans un instant sur ce sujet.
04:56 Vous avez parlé d'Ayane Amoura, j'imagine ?
04:58 - Oui, oui, un petit mot.
05:00 - Juste comme ça.
05:00 - Alors, une majorité de Français favorables aux statistiques ethniques.
05:05 La France devrait-elle faire usage de ces statistiques ?
05:09 Il n'est pas considéré favorablement par les médias,
05:12 mais trouve de plus en plus de partisans, Mathieu Bocoté.
05:15 Ils sont 53% à les souhaiter désormais, selon un sondage CSA Pensez News.
05:19 En quoi ce débat révèle-t-il les mutations profondes de la société française ?
05:24 - Alors, je note que 53% c'est une majorité, mais ce n'est pas une majorité écrasante.
05:29 Premier élément, donc ça témoigne, je pense, des ambiguïtés,
05:32 cette majorité réelle, mais qui n'est pas une majorité écrasante.
05:36 Ça témoigne des points d'interrogation qui sont nombreux
05:40 dans l'esprit du commun des mortels quand vient le temps de parler
05:42 des statistiques ethniques, parce qu'effectivement,
05:44 c'est beaucoup plus complexe qu'on ne le pense.
05:47 Les statistiques ethniques, on peut dire oui, non,
05:49 mais au final, qu'est-ce qui se cache derrière ça ?
05:51 Parce que les termes en fait, en ces matières sous infiniment,
05:54 cachent beaucoup de complexité.
05:57 Le premier élément, cela dit, c'est une majorité.
05:59 On peut croire qu'une majorité de Français se réclame,
06:01 souhaite les statistiques ethniques sur le mode coup de pression,
06:05 c'est-à-dire cesser de nous cacher la réalité.
06:08 Nous savons que les mots ne recouvrent plus la réalité des choses.
06:12 Nous savons notamment, et je reviendrai, que la référence à la nationalité
06:16 ne nous dit plus suffisamment de choses sur le parcours des uns et des autres.
06:20 Quand je lisais il y a quelques jours que des islamistes belges
06:23 voulaient faire sauter la tour Eiffel,
06:26 encore une fois les Belges.
06:27 Donc là, on comprend que le mot belge ici...
06:30 - Je ne sais pas pourquoi tout le monde sourit.
06:32 - C'est le problème.
06:34 Vous savez, le commun des mortels a appris depuis longtemps
06:37 à décoder la novlangue.
06:39 Donc quand, par exemple, le vocabulaire ordinaire
06:41 a intégré le mot "les Suédois"
06:43 pour parler de certains problèmes d'insécurité,
06:45 qu'est-ce qu'on entendait par là ?
06:47 C'était une manière de dire ce qu'on n'avait pas le droit de dire
06:50 en le disant autrement.
06:53 Donc le commun des mortels a acté déjà
06:55 à tout moment de l'incapacité d'un certain universalisme républicain
06:59 à décrire la réalité française.
07:02 On critique en fait l'effet de distorsion juridique
07:05 de la référence exclusive à la nationalité.
07:08 Encore après le Bataclan, j'en ai souvent parlé ici,
07:10 mais moi ça m'a toujours obsédé, on se dit
07:12 comment se fait-il que des jeunes Français
07:14 aient tiré sur d'autres Français ?
07:16 C'était pas exactement...
07:18 C'était pas des jeunes Français qui tiraient sur d'autres Français.
07:22 C'était des jeunes Français qui avaient une réalité d'identité
07:24 en tant que Français, mais qui ne se vivaient pas comme Français,
07:27 qui n'avaient pas la culture française,
07:29 et chez qui l'écart entre la nationalité administrative
07:32 et la nationalité existentielle ou identitaire était tel
07:35 que c'était de véritables Français de papier dans les circonstances.
07:38 On reproche à l'État, avec raison,
07:41 de chercher à cacher la réalité des temps présents.
07:44 On pourrait avoir comme point de repère
07:47 Cologne en 2015-2016, rappelez-vous.
07:51 Avec les vagues de migrants qui arrivent,
07:52 on est devant des agressions qui sont commises
07:54 pour l'essentiel par des migrants,
07:56 et l'État retient les infos pour ne pas exciter
07:58 les peurs supposées d'une population
08:00 qu'on accuse de xénophobie.
08:02 Donc l'État se dit, je ne peux pas laisser circuler
08:04 de telles informations, qu'en ferait cette plèbe haineuse
08:07 que nous devons gouverner ?
08:09 Quand on entend aussi sur un autre registre,
08:11 au moment du débat sur l'immigration,
08:13 la Cour des comptes, qui refuse de donner des informations,
08:15 qui les donne après le débat,
08:17 le commun des mortels se dit, mais qu'est-ce qu'on nous cache ?
08:20 Et là, on n'est pas sur la question des statistiques ethniques,
08:21 mais on est sur ce sentiment très vif
08:23 et confirmé à de nombreuses reprises
08:25 que l'État décide de retenir les infos.
08:28 Donc là, on dit, on va mettre un peu de pression,
08:30 et les statistiques ethniques, c'est une manière
08:32 d'envoyer le signal, donnez-nous les réalités
08:34 que vous voulez cacher.
08:36 Réalités qu'on cache quelquefois, qui est à produire des fake news.
08:38 C'est pas pour rien que Kevin et Mathéo
08:40 sont apparus aussi rapidement dans le langage ordinaire
08:42 pour parler des émeutiers d'aujourd'hui et de demain.
08:45 Le commun des mortels s'est approprié ces deux mots
08:48 et lorsqu'on dit qu'il y a plusieurs Kevin et Mathéo,
08:50 tout le monde comprend ce qui se dit,
08:52 tout le monde comprend qu'on n'a pas le droit de nommer une réalité
08:54 et qu'on est obligé de faire cette blague quasi-soviétique
08:57 pour avoir le droit de nommer ce qu'on a dans le pays.
09:00 Il y a le coup de pression, donc,
09:02 et il y a aussi, je crois, un aveu.
09:04 Un aveu dans la population, c'est-à-dire nous savons
09:06 que nous sommes rendus là.
09:08 On préférerait, la France, une conscience nationale républicaine
09:10 très forte, mais le fait est qu'on constate
09:12 que cette conscience ne correspond plus à la réalité
09:14 des choses en bien des lieux.
09:17 Qu'est-ce que j'entends par là?
09:18 Le fait ethno-racial, et je le dis sans m'en réjouir,
09:21 je le précise, mais le fait ethno-racial est aujourd'hui
09:24 implanté en France, comme partout en Occident,
09:26 et on constate que chez plusieurs des populations
09:28 issues de l'immigration, la conscience ethno-raciale
09:31 ou religieuse, même, quelquefois, est plus forte
09:33 que la conscience nationale française.
09:35 Ce qui fait que bien des Français de vieille origine,
09:38 eux-mêmes en viennent à se dire, bon,
09:40 quelle est ma part d'identité ethno-raciale?
09:42 Ce qui fait qu'on a vu le terme blanc réapparaître
09:46 pendant longtemps, alors que ce n'était pas un terme
09:47 qui était très courant dans le vocabulaire politique français.
09:49 Les Français ne se vivaient pas comme blancs en tant que tel.
09:52 De ce point de vue, à la rigueur, la conscience raciale
09:54 est beaucoup plus forte dans le monde anglo-saxon.
09:56 Mais là, quand on a aujourd'hui des gens qui se disent
09:59 en tant que racisé ci, en tant que racisé ça,
10:01 le peuple historique français en vient à se demander,
10:03 mais nous, qui sommes-nous?
10:05 Donc, le fait ethno-racial est en train de transformer
10:08 nos sociétés, qu'on le veuille ou non,
10:10 et ça nous force, quelquefois, à le mentionner.
10:14 Et il ne l'a pas transformé par pure pression idéologique.
10:16 L'idéologie a joué un rôle.
10:18 Mais quand vous avez tout à la fois l'émigration massive,
10:20 plus l'effondrement des systèmes d'intégration,
10:23 plus un différentiel culturel très élevé
10:25 entre le pays d'origine, quelquefois la civilisation d'origine,
10:28 et la France, eh bien, inévitablement,
10:31 la conscience civilisationnelle, ethno-raciale, religieuse,
10:34 vous appelez ça comme vous souhaitez,
10:35 tend à prendre plus de place que la conscience nationale.
10:38 Alors, on a tout ça devant nous.
10:40 Donc, le commun est mortel lorsqu'il dit
10:43 "donner les statistiques ethniques".
10:44 Il ne dit pas "je les souhaite ardemment".
10:46 Il dit "pourrions-nous au moins nommer
10:47 ce qu'on a devant les yeux?"
10:48 Est-ce qu'on pourrait simplement
10:49 caractériser ce qu'on a devant soi?
10:51 Parce que sinon, quand on cherche à le caractériser,
10:54 on peut se retrouver devant les tribunaux.
10:55 Rappelez-vous, il y a un éditorialiste
10:57 qui est devenu un homme politique
10:58 qui, pour avoir osé quelques observations
11:00 sur le lien de délinquance de certains groupes,
11:02 et, donc, délinquance de certains groupes culturels particuliers,
11:06 s'est retrouvé devant les tribunaux pour ça.
11:08 On peut se retrouver dans les tribunaux
11:11 avec quelques observations statistiques,
11:12 soit liées pour des statistiques
11:14 qui existent du langage de l'État
11:16 ou tout simplement qui relèvent du sens commun.
11:18 Donc, on se dit "est-ce qu'on pourrait au moins dire les choses,
11:20 nommer ce qu'on voit, clarifier ce qu'on voit?"
11:22 Ces statistiques nous permettraient en fait
11:24 de nommer une réalité et de cesser
11:26 de multiplier les contorsions dans la novlangue
11:28 pour dire ce que nous vivons.
11:30 Donc, ça, c'est ce qu'on pourrait appeler
11:31 l'argument derrière ce 53 %, je crois.
11:34 - Pour que ça puisse être indiscutable.
11:36 Alors, pourquoi certains, finalement,
11:39 s'opposent à ces statistiques?
11:40 Est-ce qu'il n'y a pas de bonnes raisons de s'en méfier?
11:42 - Il y en a de très bonnes.
11:43 Et c'est pour ça que là-dessus, je dis que le 53 %
11:46 est aussi l'aveu d'une perplexité.
11:48 Parce que, bon, sur le coup,
11:50 on se dit "statistiques ethnoraciales" ou "raciales".
11:52 C'est plutôt simple.
11:53 Il y a les Blancs, les Noirs, les Asiatiques,
11:55 les Arabes, les Latinos.
11:57 C'est quoi exactement les catégories?
11:59 Mais là, c'est déjà assez compliqué en tant que tel.
12:01 Parce que ces catégories-là, très rapidement,
12:03 on se rend compte qu'elles sont en bonne partie
12:04 construites administrativement
12:07 et elles sont construites politiquement, juridiquement.
12:08 Et là, lesquelles catégories utiliser?
12:10 Je vais vous donner un exemple, mais vraiment très personnel.
12:13 Au Canada, l'origine ethnique est mentionnée.
12:16 L'origine ethnique, qui est la mienne,
12:18 dans le recensement canadien, mon origine...
12:20 - C'est elle.
12:21 - Non, mais je suis d'origine ethnique française.
12:24 Donc, la norme, le français, chez nous...
12:27 Je pourrais aussi déclarer "origine ethnique canadienne",
12:29 si je le souhaitais.
12:30 Mais ça, c'est vraiment
12:31 les constructions administratives de l'État canadien.
12:33 Mais l'origine est donc, chez nous,
12:35 dans le vocabulaire des statistiques ethniques canadiennes,
12:37 français est une identité ethnique d'origine.
12:39 Donc, vous comprenez que c'est d'un pays...
12:41 Ah! Si on disait aux Français,
12:42 vous savez, le français est une identité ethnique,
12:44 ça peut provoquer quelquefois
12:46 une réaction assez surprenante.
12:48 Donc, premier élément, selon le pays où vous vous trouvez,
12:51 la référence aux identités ethniques
12:53 est beaucoup plus complexe qu'on ne le croit.
12:55 Les catégories, même, ne vont pas de soi.
12:57 Asiatique, asiatique.
12:58 On sait que c'est une catégorie souvent utilisée.
13:00 Mais là, je vais passer...
13:01 Un truc que j'ai pas fait depuis longtemps,
13:02 je vais faire mon argument au SS 117.
13:04 C'est qui... C'est quoi la formule?
13:06 C'est lesquels les Chinois qui étaient alliés aux nazis
13:09 pendant la Deuxième Guerre mondiale.
13:10 Les Japonais. Ah! Chou blanc.
13:12 Ce qu'on entend par là, c'est que vous avez...
13:14 Si on est en Occident, la catégorie asiatique,
13:17 OK, on voit à peu près ce que ça veut dire,
13:19 mais entre les Japonais, les Coréens, les Chinois
13:22 et parmi les Chinois différents groupes ethniques,
13:24 là, vous avez...
13:25 - Les Thaïlandais ou les Polynébiens.
13:27 - Alors là, vous avez...
13:28 Vous créez une illusion de continuité
13:30 qui est pas particulièrement conforme à la réalité.
13:33 La statistique ethnique, plutôt que la statistique nationale
13:36 dans de telles circonstances, est trompeuse.
13:38 Un asiatique, c'est pas...
13:40 C'est très... Un noir. Le terme noir.
13:42 Entre le malgache, entre l'haïtien,
13:44 entre le noir américain, en...
13:46 Là, vous faites la liste de tous les pays.
13:47 - Le séché-lois, le marco-muguerre.
13:49 - Donc, vous créez une unité qui n'existe pas.
13:52 Et en plus, si vous vous intéressez un peu
13:54 aux communautés d'origine de ces gens
13:56 dans leur pays d'origine,
13:57 vous constatez que l'origine ethnique
13:59 entre groupes, du même groupe racial vu de loin,
14:01 peuvent être assez contrastés.
14:03 Entre groupes "noirs", entre guillemets,
14:05 vous pouvez avoir des différences ethniques
14:07 très, très fortes.
14:08 Et derrière ça, le mot noir,
14:09 qui crée un effet d'homogénéité,
14:11 est un mot menteur, parce qu'il vient abolir
14:14 des appartenances ethniques tribales
14:15 qui sont quelquefois beaucoup plus fortes.
14:17 De même, le mot blanc.
14:18 Le mot blanc, oui, c'est un blanc.
14:20 Mais entre les Russes et les Ukrainiens,
14:21 en ce moment, vous croyez que le mot blanc
14:23 nous dit quelque chose?
14:25 Ou dans ce cas-là, l'identité nationale
14:27 est pas plus forte que l'identité raciale?
14:29 Alors, on va nous dire quelquefois, oui,
14:31 les groupes ethniques, c'est entre la race et la nation.
14:33 J'entends l'argument, mais on voit que c'est compliqué,
14:36 surtout que ces catégories-là
14:37 sont souvent produites à l'administration.
14:39 Aux États-Unis, les browns,
14:41 les "browns", c'est les latinos, d'accord?
14:44 Mais chez les latinos,
14:45 vous avez pas exactement la même chose
14:47 chez les Mexicains, chez les Péruviens,
14:49 chez les Salvadoriens.
14:50 En ce moment, les Salvadoriens,
14:51 on s'y intéresse beaucoup.
14:52 C'est pas exactement...
14:53 Si vous parlez de la criminalité brown,
14:55 ça veut rien dire.
14:56 Si vous parlez de la criminalité salvadorienne,
14:58 c'est pas la même chose que la criminalité,
15:00 dites, péruvienne.
15:01 Et les Français...
15:02 Je parlais de mon origine ethnique française
15:04 reconnue par l'État canadien,
15:05 mais qu'est-ce qu'on fait en France, ici?
15:07 Est-ce que la catégorie français,
15:09 l'origine française, a un sens?
15:10 J'ai rien contre, si on veut l'utiliser,
15:12 mais ça va être compliqué pour les Outre-mer.
15:14 Donc, j'utilise toutes...
15:15 Je fais toutes ces nuances-là,
15:16 pas pour faire le petit malin qui dit
15:18 "Ha, ha, ha, ha, regardez, tout est compliqué,
15:20 j'ai compris la complexité des choses."
15:21 Je dis que c'est difficile
15:22 intégrer de telles statistiques
15:25 dans la technique de l'État.
15:28 J'ajoute une chose,
15:29 dès lors que vous avez de telles catégories,
15:31 vous avez la tentation très vive et très rapide
15:33 de créer, d'enfermer les gens
15:35 dans leur catégorie ethnique.
15:36 Donc, vous êtes un échantillon représentatif
15:38 d'un groupe davantage qu'un individu.
15:40 Et au-delà de ça,
15:41 eh bien, il y a la tentation ensuite
15:43 de distribuer les gens
15:44 en voulant qu'ils soient représentatifs.
15:45 Donc, dans ce groupe,
15:46 est-ce qu'il y a assez de Noirs,
15:47 est-ce qu'il y a assez d'Asiatiques,
15:48 est-ce qu'il y a assez de Blancs,
15:49 est-ce qu'il y a assez...
15:50 Et là, ça devient compliqué.
15:51 Parce qu'encore une fois, je l'ai dit,
15:52 il y a toutes ces subdivisions,
15:58 et vous croyez avoir simplifié les choses
16:00 alors que vous les avez complexifiées,
16:02 dis-je, considérablement.
16:03 - Alors, finalement, utile ou nuisible?
16:05 - Je dirais inévitable, indispensable
16:08 et malheureusement inévitable et indispensable.
16:10 Parce qu'après avoir fait toutes ces nuances
16:12 qui ne me semblent pas inutiles,
16:14 au final, qu'est-ce qu'on voit?
16:16 Le parti du déni est tellement fort en France aujourd'hui.
16:20 Le parti du déni qui explique
16:22 qu'il n'y a pas de basculement démographique,
16:24 pas du tout, ça ne veut rien dire
16:25 que le peuple historique ne devienne pas minoritaire chez lui.
16:28 Là, on a beau entendre ça,
16:29 on a beau entendre les arguments des uns des autres,
16:31 on a quelquefois un fait massif.
16:32 L'immigration change la composition de la population
16:35 et ça change de peuple.
16:37 On le sait.
16:38 Mais le déni est tel que si vous osez le mentionner,
16:41 on peut présenter ça comme un propos haineux.
16:43 Est-ce qu'il est possible de mentionner la réalité des choses
16:45 sur la question de délinquance et immigration?
16:48 On le sait, il y a des choses,
16:50 des réalités qu'on ne peut pas mentionner,
16:51 qu'on filtre, en fait, qu'il filtre ici et là
16:53 dans le langage des policiers,
16:54 dans le langage des forces de l'ordre,
16:56 mais on ne peut pas le mentionner publiquement.
16:57 Est-ce que tout simplement pour la clarté des choses,
16:59 ça ne serait pas utile d'une manière ou de l'autre
17:01 simplement pour savoir où nous en sommes?
17:03 Le succès relatif dans l'intégration
17:06 des différents groupes culturels,
17:07 c'est une variable intéressante à savoir.
17:09 Donc en ayant tout ça à l'esprit,
17:11 je dirais que surtout,
17:12 ce sera un gain dans la description du réel,
17:14 malgré toutes les nuances que j'ai faites,
17:15 et ce sera aussi un gain en matière de liberté d'expression.
17:17 Si jamais un éditorialiste qui se lance en politique
17:19 dit tel groupe, tel groupe,
17:21 et sont surreprésentés dans telle délinquance,
17:23 on ne dira pas si c'est bien ou si c'est mal.
17:25 On va dire si c'est vrai ou si c'est faux.
17:27 Et si c'est faux, on dira que vous êtes un mauvais analyste.
17:29 Si c'est vrai, on dira qu'est-ce qu'on fait devant ça.
17:31 - Merci beaucoup pour votre analyse
17:33 et votre regard de sociologue important sur ces questions.
17:37 J'ai une petite affiche à vous montrer,
17:39 mais pas tout de suite.
17:40 J'hésite parce que personne ne parle de cette affiche.
17:42 Je ne sais pas si je la pose maintenant, plus tard,
17:44 je ne sais rien.
17:45 Je vous fais attendre un petit peu parce que franchement,
17:48 c'est une affiche qui m'a plutôt...
17:51 J'ai été surprise par cette affiche.
17:53 Oui, on me fait des oreillettes con là.
17:55 On l'a, mais on la garde.
17:56 On va la montrer tout à l'heure.
17:58 - On va ménager ses effets.
18:00 - Oui, on va ménager ses effets.
18:02 En plus, j'ai envie que Charlotte réagisse sur cette affiche.
18:04 On va parler un peu du chef de l'État,
18:07 avec vous, mon cher Guillaume,
18:09 puisque alors qu'après le départ d'Emmanuel Macron de Marseille,
18:14 tout de suite, les points de deal ont été reconstitués.
18:18 Dans le quartier de Castellane.
18:20 On a vu hier ces diffusions
18:23 des photos du président de la République en tant que boxeur.
18:26 Les questions qu'on va se demander aujourd'hui,
18:28 est-ce que...
18:30 Quelle est l'importance de la communication
18:33 dans la vie du politique aujourd'hui ?
18:35 Est-ce que ça aide la politique ?
18:38 Est-ce que ça plombe la politique ?
18:40 Est-ce que ça remplace la politique ?
18:42 - Vaste sujet.
18:45 Il faut commencer par un point.
18:48 Prenons Marseille.
18:50 Et par un personnage, prenons le chef de l'État.
18:53 Là, typiquement, il y a une intention de communication très forte.
18:57 C'est-à-dire de se rendre à Marseille,
19:01 ce qu'il a fait mardi, je crois.
19:03 Et il n'a pas été n'importe où.
19:05 Il a été à la Castellane,
19:07 qui est supposée être la cité la plus gangrénée
19:09 par le trafic de stupéfiants, la plus dure.
19:11 Et il n'a pas été seul.
19:13 Il a été avec Gérald Darmanin, avec tout un aéropage.
19:17 Et quelle était l'intention ?
19:18 Son intention, c'est de dire, communication,
19:21 il n'y a pas de territoire perdu de la République.
19:24 L'État, c'est moi, après tout.
19:26 C'est vrai, sous la Ve République, il incarne l'État.
19:28 Donc j'y vais et je serai bien accueilli.
19:31 Ensuite, il y a l'idée aussi, je pense,
19:34 de mettre en scène les opérations Place Nette.
19:39 Et là, il y avait même une adaptation,
19:41 à la bonne dimension pour Marseille.
19:43 Marseille en grand, donc là, c'est Place Nette en grand.
19:46 Place Nette XXL. Et montrer en lançant
19:48 l'opération Place Nette XXL que ça allait fonctionner.
19:51 Pourquoi ? Parce qu'on le sait,
19:53 on l'avait évoqué, Charlotte notamment,
19:55 il y a 4 magistrats qui se sont exprimés
19:58 devant une commission parlementaire.
19:59 Ils ont dit à Marseille notamment, en général,
20:01 l'État français est en train de perdre la guerre
20:03 contre les narcotrafiquants.
20:05 Donc il y avait besoin de réagir, donc de communiquer.
20:08 Ensuite, on est en pleine campagne européenne
20:11 et on peut imaginer qu'il y a un certain nombre
20:13 de ses adversaires qui disent que le bilan
20:15 en matière de régalien, comme on dit,
20:17 en particulier de lutte contre le trafic de stupéfiants,
20:20 on est guère brillant.
20:21 Et donc, il y a cette intention de faire
20:23 une démonstration de force en se rendant à Marseille.
20:25 Le résultat, qu'est-ce que c'est ?
20:27 Trop de com', tu la com'.
20:28 C'est une séquence un peu Potemkin à l'arrivée.
20:31 On a un mauvais épisode de "Plus belle la vie".
20:34 D'abord, cette visite soi-disant surprise,
20:36 bien sûr qu'elle était sécurisée, bien sûr qu'elle était préparée.
20:39 Et puis, on a surtout le réel qui déborde du cadre.
20:42 Bien sûr, il y a eu du soleil, les gens étaient souriants, etc.
20:44 Mais enfin, on entend quand même des choses incroyables.
20:46 Des jeunes qui interpellent le président de la République.
20:49 Calmez vos petits CRS.
20:51 On entend quelqu'un qui interpelle le président de la République,
20:54 un jeune homme qui lui dit "Oui, mais attention, Gaza,
20:56 il faut changer de politique, sinon ça va déborder dans les cités",
20:59 avec une espèce de chantage comme ça.
21:01 Et on sait que le président de la République,
21:03 il adore reprendre la balle au bon,
21:05 il adore mettre les points sur les i, avoir raison, etc.
21:08 Là, il passe son tour quand même.
21:10 Il regarde un peu la pointe de ses souliers et il avance.
21:12 Et le pire se produit surtout après la visite.
21:15 Et qui montre que cette démonstration de force,
21:17 c'est tout, sauf une démonstration de force.
21:18 C'est à la fin une démonstration de faiblesse.
21:20 Parce que sitôt le chat parti, si j'ose dire,
21:22 les souris se remettent à danser.
21:24 Vous l'avez dit, il y a toutes sortes d'individus
21:26 pas très recommandables qui se sont exprimés.
21:28 On va retourner au charbon.
21:30 "Charbon" dans le jargon, c'est-à-dire qu'ils ont leur point de deal.
21:32 Depuis les prisons, certains ont dit
21:34 "De toute façon, cette opération, et puis rien, c'est pareil."
21:36 Au point que le préfet, qui vient d'être installé sur place,
21:41 Pierre-Edouard Collier, a dû tenir une conférence de presse
21:44 pour expliquer qu'il n'y a pas de retour des points de deal.
21:47 Alors pourquoi le dire si c'est le cas ?
21:49 Et en fait, surtout, le bilan, si on fait le bilan
21:51 de cette opération XXL dans toutes les bouches du Rhône,
21:54 avec 900 policiers et 900 gendarmes mobilisés,
21:57 on a quoi à l'arrivée ?
21:58 On a 120 personnes interpellées, mais surtout 8 kilos de cannabis.
22:01 8 kilos de cannabis.
22:03 L'estimation, c'est 500 tonnes par an qui rentrent en France.
22:07 On a 300 grammes de coke.
22:10 L'estimation, c'est 150 tonnes par an.
22:12 Heureusement que c'était une opération XXL,
22:14 sinon on aurait peut-être eu un micron ou un microgramme,
22:17 une feuille de résine de cannabis qui aurait été trouvée, je ne sais pas.
22:20 Donc le bilan est très très modeste, tellement qu'on puisse le dire,
22:22 et en termes de communication, c'est catastrophique.
22:24 Alors j'aime bien parce que vous, il y a une photo qui vous a fait bondir
22:27 en termes de communication, on en a un peu parlé hier,
22:29 on va en parler dans un instant,
22:31 puisque pour vous, il y aurait peut-être un lien
22:33 entre la diffusion de cette photo d'Emmanuel Macron en train de boxer
22:37 le lendemain de cet échec, on va dire,
22:40 du déplacement du chef de l'État à Marseille.
22:43 On marque une pause, on revient dans un instant
22:45 pour en parler avec Guillaume Bigot.
22:47 Retour sur le plateau de Face à l'Info dans un instant
22:54 avec Marc Menon, on parlera de la langue française.
22:58 Hier, c'était la journée de la langue française avec Charlotte Dornelas.
23:01 Charlotte était en coulère ce matin.
23:03 Non mais vous étiez en coulère.
23:05 Quand elle a vu les propos contre Éric Dupond-Moretti
23:08 et ses propos lorsqu'il a repris les magistrats,
23:11 et on va en parler tout à l'heure, c'est très intéressant,
23:14 on va essayer de comprendre pourquoi dans un instant.
23:17 - Et avec vous, Mathieu, pour terminer...
23:19 - En plus, il énerve, Charlotte.
23:21 - Non, mais parce que les magistrats, vous vous rappelez,
23:23 sur le narcotrafic, ils avaient dit des réalités
23:25 et Éric Dupond-Moretti a taclé, si vous permettez l'expression,
23:29 ces magistrats, et voilà, ça ne l'a pas mis en bonne humeur.
23:33 - On parlera avec vous, Mathieu, de deux exemples de l'immigration,
23:37 à la fois Georgia Meloni, personne n'en parle,
23:39 baisse de 70% l'immigration,
23:41 et aussi une députée suédoise qui dit
23:43 "Tiens, avant j'étais pour l'immigration, pour faire simple,
23:47 maintenant je suis pour... excusez-moi".
23:49 C'est bien clair ?
23:51 - On a compris.
23:53 - On a compris.
23:55 D'abord, et dans un instant, je vous montre une petite image,
23:59 vous l'avez deviné sur les réseaux sociaux,
24:01 c'est complètement indomptable sur les réseaux sociaux,
24:04 mais je vais montrer une petite affiche dans un instant.
24:06 Guillaume Bigot, vous, ce qui vous a énervé,
24:09 c'est le long domaine de la visite un peu peurâtée
24:12 du président de la République, qui a publié sur les réseaux sociaux
24:16 des photos de lui en train de boxer.
24:18 Est-ce que pour vous c'est un hasard ?
24:20 - Non, ce n'est pas tellement que ça m'a énervé,
24:22 je suis simplement fait la réflexion qu'il y avait
24:25 un télescopage de communication, pour rester sur la thème de la communication,
24:28 et que c'était quand même curieux,
24:30 et que exactement comme le déplacement à Marseille
24:35 devait être une preuve de force et finalement une démonstration de faiblesse,
24:38 là, la publication de cette photo, je me dis que c'est la même chose.
24:41 Parce que ça a l'air de n'avoir rien à faire, finalement.
24:44 Le président qui boxe et le président qui déambule à la Castellane,
24:47 ça n'a aucun rapport.
24:49 Mais moi, je crois que ces deux images, elles essayent,
24:51 ces deux séquences, comme disent les communicants,
24:53 d'essayer de dire la même chose, d'apporter la même démonstration.
24:56 C'est-à-dire qu'on a un président fort,
24:58 on a un président musclé, on a un président combatif,
25:01 on a un président qui ne lâche rien,
25:03 il est déterminé, il est infatigable, et il va y arriver.
25:06 Et je pense que dans les deux cas, ça débouche sur le message inverse.
25:09 Alors on en a parlé pour Marseille, là, pour le cas de la boxe,
25:12 c'est ma lecture, évidemment, très personnelle.
25:14 Peut-être pensent-ils que ça le met en valeur,
25:16 c'est comme l'équivalent des statues équestres pour Louis XIV.
25:18 Moi, je ne crois pas, je vois plutôt un homme seul,
25:21 qui est en transpiration, qui fait un effort,
25:25 qui frappe dans un sac, disons,
25:27 est-ce qu'il est combatif, est-ce qu'il est agressif ?
25:29 C'est une question de sensibilité personnelle.
25:32 Est-ce qu'il est infatigable, est-ce qu'il est au bout du rouleau ?
25:34 Là aussi, je vous laisse avoir la réponse par vous-mêmes.
25:37 Est-ce qu'il est déterminé ou est-ce que c'est un homme
25:39 extrêmement frustré par le réel et donc qui a besoin de se défouler ?
25:43 C'est presque le seul pouvoir qu'il a, c'est de taper dans un sac.
25:46 Et finalement, sa politique s'est tapée dans le vide depuis 2017.
25:49 Je ne sais pas.
25:50 Moi, je trouve qu'en tout cas, cette image, elle est presque inquiétante.
25:53 Et ça me rappelle une lecture que j'ai faite,
25:55 un jour, de Ludovic Vigognes.
25:58 Et il cite Brigitte Macron qui dit "il me fait peur".
26:03 S'agissant de son mari, pourquoi il me fait peur ?
26:05 Ils étaient à la lanterne, c'était avant le deuxième tour
26:07 et il passe son temps à boxer au point où ça fait peur à son épouse
26:11 et il se fait même mal à la main.
26:13 Donc moi, mon interprétation, elle est subjective.
26:15 C'est que ça ne donne pas du tout une impression de puissance,
26:18 de sérénité, de solidité.
26:20 Je pense que c'est plutôt raté.
26:21 Alors, ce n'est que mon interprétation subjective
26:23 et je ne suis pas le plus grand macroniste devant l'éternel, disons.
26:26 Oui, je pense.
26:28 - Je ne vois pas.
26:29 - J'essaie de le cacher.
26:30 Mais heureusement d'ailleurs, pour la chaîne.
26:32 - Chacun son avis.
26:34 - Non, non, bien sûr, bien sûr.
26:35 Mais je ne suis pas convaincu par le président depuis le départ.
26:38 Mais là, je pense que je ne suis pas le seul.
26:41 C'est-à-dire que si on regarde sur les réseaux, notamment,
26:43 ça quand même suscite...
26:44 Je ne parle pas des opposants politiques, c'est normal,
26:45 ils font leur métier.
26:46 Mais c'est le rejet, l'agacement, l'incompréhension,
26:48 voire l'hilarité.
26:49 Et je ne suis pas sûr qu'en publiant ces photos,
26:51 le but, c'était de déclencher un fou rire, vous voyez ?
26:53 - Moi, je trouve virilité.
26:55 Moi, je trouve cette photo très virile.
26:57 - Point du féminin.
26:58 Vous savez qu'il y a de plus en plus de femmes qui font de la boxe,
27:00 donc ce n'est pas spécialement la virilité.
27:02 - Non, mais là, lui...
27:03 - Je n'aimerais pas avoir ses bras quand même.
27:04 - Moi, j'ai moins bien dans ses bras.
27:06 - Ah non, vous n'êtes plus comme ça.
27:08 - Non, mais bon, c'est sûr.
27:09 - Je trouve que c'est musclé.
27:10 - Vous seriez moins sexy.
27:11 - Ça fait un peu...
27:12 On est toujours en train de dire que le masculin, il disparaît,
27:15 la virilité.
27:16 - Un peu de virilité.
27:17 Je ferme la parenthèse.
27:18 Toute cette communication présidentielle...
27:20 Ne me regardez pas comme ça.
27:22 Il y a Mathieu Bocoté qui se dit,
27:24 "Elle déraille complètement Christine Kélly ce soir."
27:26 - Oui, oui, oui.
27:27 - Toute cette communication.
27:28 Dernière question présidentielle, au fond.
27:30 C'est pour convaincre ou faire diversion ?
27:34 Les Français se sont-ils habitués ?
27:36 - Alors, incontestablement, ils se sont habitués.
27:38 C'est sûr et certain.
27:39 Je crois que l'idée qui aurait...
27:41 C'était ce que vous avez vendu le président Macron en 2017.
27:44 C'est-à-dire, il y aurait une parole maîtrisée,
27:46 une parole rare, une communication jupitérienne
27:49 qui contrastait, d'ailleurs, avec le président trop normal
27:51 ou qui contrastait avec l'omniprésident trop effervescent.
27:54 C'est terminé.
27:55 Très vite, d'ailleurs.
27:56 Après la fête de la musique, après les selfies gênants,
27:59 après McFly, Carlito, etc.
28:00 Je pense que la désacralisation de la fonction présidentielle,
28:04 à côté François Hollande, c'était riche lieu.
28:07 De la même façon, les provocations verbales
28:10 qui viennent me chercher,
28:12 certains ne foutent rien, ils ne sont même rien.
28:15 "Je vais les emmerder", etc.
28:17 À côté, le président Sarkozy, c'est quelqu'un
28:19 qui était totalement dans le self-control,
28:21 maître de lui.
28:22 Je pense que jamais aucun président n'avait autant parlé,
28:25 et ça fait penser à Raymond Deveau,
28:26 d'ailleurs, autant parlé aussi longtemps
28:28 et surtout pour ne rien dire,
28:29 et même quand il n'avait rien à dire.
28:31 Et ça ne l'a pas empêché de parler extrêmement longtemps.
28:33 Et donc, je crois que les Français sont habitués.
28:35 Ils sont habitués à toutes ces manies,
28:37 ce côté mise en scène devant des tentes militaires
28:40 au moment du Covid, sur le porte-avion,
28:42 en tenue d'aviateur, en bras de chemise,
28:44 avec une bière à la main, comme un personnage de série.
28:46 Ils se sont habitués à tous les gadgets,
28:48 c'est-à-dire le Grand Débat, la Convention citoyenne,
28:50 la Réunion de Saint-Denis,
28:51 les expressions assez pompeuses et creuses aussi, d'ailleurs,
28:53 millésimes français, grammaire d'action, réarmement,
28:57 les volte-faces, ne nous étendons pas,
28:59 baisse des dépenses d'armement,
29:00 doublement des dépenses d'armement,
29:01 fin des centrales nucléaires,
29:02 on réouvre des centrales nucléaires,
29:03 autant mort cérébrale, plus autant que l'OTAN,
29:05 quoi qu'il en coûte, on réduit la dette, etc.
29:07 Tout ça, les Français sont habitués.
29:09 Mais là, je crois qu'il y a quelque chose de nouveau,
29:11 c'est la véritable saturation de l'espace médiatique.
29:14 C'est un peu comme une drogue,
29:15 c'est-à-dire qu'il faut augmenter constamment,
29:16 du point de vue du président de la République,
29:18 on a l'impression qu'il est accro,
29:19 il faut augmenter la dose de communication médiatique.
29:21 Et ce qui est nouveau, c'est qu'on a passé, à mon avis,
29:24 très largement le seuil de l'indifférence,
29:26 peut-être atteint vers 2022, là, au moment de la réélection,
29:29 où on a perdu, on le voit dans les audiences des émissions, etc.,
29:32 où on a perdu l'habitude de s'intéresser à ce qu'il dit
29:35 ou à ce qu'il fait.
29:36 Et là, on est à un autre stade, à mon avis, de l'irritation.
29:39 Et surtout, ce que je trouve inquiétant,
29:40 pour répondre à votre question,
29:41 c'est qu'on pourrait imaginer
29:42 qu'il y a une forme de stratégie de diversion, en effet.
29:45 Mais peut-être le plus inquiétant,
29:47 c'est qu'il y a une volonté de convaincre à toute force,
29:51 c'est-à-dire de reprendre constamment la parole,
29:53 de ne jamais lâcher le micro,
29:55 un peu comme on le voit sur ces images de boxe,
29:57 ce que mes enfants appelleraient un forceur.
29:59 C'est un forceur, il faut absolument convaincre les gens,
30:01 même s'ils ne sont pas d'accord.
30:02 Et ça, je trouve que c'est un peu...
30:04 Le personnage devient un peu inquiétant.
30:06 Mais ce n'est que mon avis de citoyen.
30:07 - Qui a envie de réagir là-dessus ? Marc ?
30:09 - Oui, c'est-à-dire...
30:10 - Vous ne montrez pas vos muscles, là.
30:12 - Non, mais forcément, quelqu'un qui fait du sport, ça m'agrait.
30:16 Mais il ne leur reste pas moins que...
30:18 Ce n'est pas l'image d'un président,
30:21 même si on avait le président Sarkozy
30:24 qui faisait son petit footing.
30:26 Là, il y a une sorte de surexposition,
30:28 c'est-à-dire que ce besoin d'essayer de démontrer
30:33 qu'on n'est pas inactif, que la situation générale
30:36 nous met dans une sorte d'ensablement,
30:40 eh bien non, on ne se laissera pas bloquer,
30:43 on ne se laissera pas embourber.
30:44 On agit toujours, on agit toujours.
30:46 - D'accord.
30:47 - Coutinesque aussi.
30:48 - Je vais vous montrer. Merci pour votre regard.
30:50 Je vais vous montrer la petite affiche dont je vous parlais.
30:52 On a beaucoup parlé de l'affiche des JO,
30:53 où la Croix avait disparu sur le Dôme des Invalides,
30:57 sur la cathédrale de Louvel.
30:58 Et ici, c'est l'affiche de la Foire à Agen, cette année.
31:02 La foire aura lieu du 30 mai au 2 juin.
31:05 Trois croix manquent à la pelle sur cette affiche.
31:10 Ce document a été réalisé à partir d'une photo aérienne.
31:14 Elle a été présentée sous forme de dessin.
31:18 Mais c'est quand même assez stupéfiant.
31:20 Et puis la municipalité plaide la bonne foi.
31:24 - Ils n'ont pas eu le temps d'effacer le drapeau.
31:27 - Ces villages gourmands, ils ont été croqués.
31:30 - Non, mais très sincèrement.
31:33 - Ce n'est plus surprenant.
31:35 Je veux presque au-delà de l'intention des uns des autres,
31:37 en l'intention du type pour les JO.
31:39 Là, il y a une tendance lourde qui est cette idée
31:42 d'effacer le plus possible tout ce qui relève
31:44 de la marque chrétienne en ce pays.
31:46 - En plus de prendre les gens pour les imbéciles.
31:48 - Ça, ce n'est pas nouveau.
31:50 - C'est la base.
31:52 - Mais il y a quelque chose...
31:53 On commet l'effacement.
31:55 Autrefois, on le faisait en prétendant ne pas le faire.
31:57 Et là, aujourd'hui, il y a l'argument.
31:59 - Oui, c'est une erreur. C'est une bonne foi.
32:01 Mais la fois suivante, dans 5 ans, dans 10 ans,
32:04 ils vont dire oui, on les a effacés,
32:06 mais heureusement, c'était nécessaire.
32:07 Diversité et vivre ensemble.
32:09 - Incroyable. Charlotte ?
32:10 - La bonne foi pour effacer des croix.
32:12 - Vous réagissez un peu tard.
32:15 - Je joue la corde.
32:17 - Ce qui est quasiment comique dans le ridicule,
32:20 c'est qu'à la fin, ils font quand même une affiche
32:23 pour repréhender la ville avec une église
32:25 parce qu'il n'y a pas trop le choix.
32:27 C'est ce qu'on reconnaît vraiment, une église en France
32:29 qui est la base d'un village français.
32:32 - Mais du coup, on est face à la croix.
32:34 Retrouvez-vous au milieu de ça.
32:36 C'est évident, c'est l'église au milieu du village.
32:38 Ça a même fait une expression.
32:40 Mais quand même, on est face à la croix
32:42 parce qu'on est nous, mais pas vraiment nous.
32:44 Il y a un malaise, un gros malaise.
32:46 - C'est intéressant parce que Mitterrand, c'était l'affiche.
32:48 Il y avait bien l'église, mais il y avait bien la croix.
32:51 - Exact.
32:53 - Beaucoup de choses ont changé depuis.
32:56 Marc Menon va partir avec vous de la langue française.
32:59 Est-ce que la langue française disparaît comme les croix ?
33:02 Est-ce que la langue française est en train de disparaître sous nos pieds ?
33:05 On a fêté, célébré hier...
33:07 Enfin, certains ont célébré parce que plus personne n'en parle.
33:10 La langue française, c'était la journée de la langue française.
33:13 C'est la 5e langue la plus parlée au monde.
33:16 Et où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
33:18 Lorsqu'on parle de la Commission européenne,
33:20 lorsqu'on parle justement des JO,
33:22 on a l'impression là aussi que c'est une sorte de destructuration,
33:25 de destruction de la langue française, comme les croix.
33:28 Car demain, vous recevez le prix Richelieu de la langue française.
33:32 - La défense de la langue française.
33:34 - Ça vous rend tous les jours...
33:36 - Au téléspectateur.
33:38 - Voilà. Festival de francophonie pendant 6 mois.
33:41 C'est une volonté de la présidence. Bien encore.
33:44 Et alors, quand on lit, quel est le but ?
33:47 Là, pendant 6 mois,
33:49 on devrait être dans la passion de la langue française.
33:52 On devrait chacun, je dirais, ouvrir les dictionnaires,
33:56 se mettre à feuilleter les livres de poésie,
33:59 entonner le verbe.
34:01 Pourquoi ? Eh bien, le thème, c'est créer, innover, entreprendre en français.
34:07 Profiter de ces 6 mois pour célébrer la francophonie,
34:10 alors là, c'est un peu plus abscond,
34:13 comme une force de transformation du monde,
34:16 de solution pour le monde face à des défis globaux.
34:24 Il faut que ce soit incarné par des figures inspirantes.
34:28 Alors là, forcément, on pense à qui ?
34:31 On pense à Aya Nakamura.
34:34 - Allez, courage ! - Nakamura.
34:36 Alors, moi, je suis pas ici pour savoir
34:39 si cette jeune femme, elle n'est pas légitime en tant que chanteuse.
34:43 Un artiste fait ce qu'il veut.
34:45 Et puis, les chansons yéyés, elles étaient pas toujours très synodes non plus.
34:49 Mais là, on la prend pour incarner la langue française.
34:53 Elle pourrait être blanche, elle pourrait être de n'importe quelle couleur.
34:56 Ça n'a rien à voir avec son origine.
34:58 C'est ce qu'elle transporte.
35:00 Et je dis, l'artiste fait ce qu'il veut,
35:03 il peut faire grin, grin, il peut même être muet.
35:06 On a eu le mime Marceau.
35:07 Donc, c'est pas ça l'important.
35:09 Mais incarner la langue française.
35:11 - Et comme elle est l'artiste francophone la plus écoutée dans le monde,
35:14 ça dit beaucoup de choses.
35:15 Et c'est de la notion qu'on a de la langue française.
35:18 - Oui, mais là, c'est quoi ?
35:20 C'est éventuellement un rythme.
35:22 C'est quelque chose qui n'a rien à voir avec la langue.
35:24 Alors on dit, elle est francophone.
35:26 Moi, je veux bien que ce soit francophone de dire "jaja",
35:29 de dire, bah oui, comment, "did", etc.
35:33 J'avais noté quelques expressions.
35:35 Et encore, là, ça peut s'amuser en tant qu'artiste.
35:39 Mais non pas en tant qu'incarnation de la langue française.
35:43 Le hiatus, il est là.
35:45 Mais alors, je dirais qu'elle n'est pas la première à se rendre coupable de ça.
35:48 C'est la généralité, malheureusement, de nos jours.
35:51 Il suffit d'avoir quelques tentatives d'incursion
35:55 dans ce qui se dit ici ou là.
35:57 Alors si vous allez sur les réseaux sociaux,
35:59 on peut entendre "MDR".
36:01 Alors "MDR", ça veut dire, moi je suis obligé de noter,
36:04 "morderie".
36:05 - On va vous aider.
36:06 - Après, "ah bah quand même, j'ai pas envie de connaître ça".
36:09 Vous avez "lol", alors on vous sort "lol".
36:11 On est en pleine conversation.
36:13 Après, ça veut dire quoi ?
36:15 - Beaucoup de rire, on va faire ça.
36:17 - Ah bon d'accord, on est toujours en train de se marrer.
36:19 Je préfère me marrer en français.
36:20 Alors, après, vous avez "kiffé",
36:22 vous avez enfin, nombre d'expressions
36:25 qui tiennent plus du borborygme ou de le nomatopée.
36:29 C'est-à-dire que la langue, où est-elle ?
36:32 Mais on est de quoi, nous ?
36:34 Quelle est notre identité ?
36:36 C'est la langue.
36:38 Sans la langue, il n'y a pas le terreau,
36:41 il n'y a pas la racine, on ne peut pas croître.
36:45 Et par conséquent, nous sommes en train de nous effondrer.
36:49 Il suffit de prendre les livres de littérature
36:51 qui connaissent un grand succès, à part Sylvain Tesson.
36:54 Eh bien, pour la plupart, c'est du mièvre.
36:57 C'est de la langue qui est tombée.
36:59 Et la grande fantaisie du temps,
37:02 c'est de prendre des mots que l'on étire,
37:05 on étire dans leur sens.
37:07 Et ça permet comme ça d'avoir l'illusion
37:10 d'une expression cohérente.
37:13 Mais elle n'existe pas.
37:14 La pertinence de la pensée, elle a totalement disparu.
37:16 Les professeurs n'existent pas ça.
37:18 D'ailleurs, que se passe-t-il depuis très longtemps ?
37:20 Moi, ça m'a toujours énormément effusqué.
37:23 Moi, j'enseignais les mathématiques,
37:24 d'autres étaient avec la philosophie, le français.
37:27 Alors, quand ils avaient des élèves,
37:29 ils les notaient sur une démonstration
37:32 en fonction des citations.
37:34 Mais ça, c'est être perroquet.
37:36 C'est pas du tout pratiquer la langue.
37:39 C'est pas donner le goût du mot.
37:41 C'est pas donner l'ivresse, la jubilation de la pensée.
37:45 Et ça, ça passe par toutes ces petites briques
37:48 qu'il faut aller collecter, qu'il faut aller butiner,
37:50 avoir son cahier de bobcalubulaire,
37:52 dès le plus jeune âge.
37:54 Alors, que faire ?
37:55 Pour faire en sorte, non pas,
37:57 comme le dit la présidence,
37:59 créer, innover, entreprendre en français.
38:02 J'aime bien parce qu'il faut faire tout ça.
38:04 Et quand le président se présente sur une estrade
38:07 aussitôt qu'il y a quelques étrangers,
38:09 hop, fini la langue française.
38:12 Je parle English.
38:13 Ah, c'est féroce, ça, de parler English.
38:17 Mais c'est pas récent non plus.
38:18 Ça vient de ma génération.
38:20 Moi, j'étais là, c'était Brel, c'était Brassens,
38:23 c'était Reggiani, c'était Ferrat, c'était Ferré.
38:26 Ah ben oui, mais j'étais un plouc.
38:28 J'étais un pauvre type.
38:30 Tout ce qui venait, c'était de l'autre côté de l'Atlantique,
38:33 ah, le rock !
38:34 Oh, le rock ! On sent diable !
38:37 On savait pas du tout ce qu'il disait, c'était un tintouin.
38:40 Mais c'était pas grave, il fallait être branché.
38:44 Et en étant français, vous ne l'étiez plus.
38:46 Et c'est de tout cela que nous payons les conséquences aujourd'hui.
38:50 Nous n'avons pas su garder ce qui fait l'homme
38:54 la capacité à l'expression.
38:56 Ce goût qu'il donne aux gamins,
38:59 le plaisir de briller devant ses copains.
39:03 C'est donc la nécessité, aujourd'hui,
39:07 de réintroduire dans les écoles, pourquoi pas tous les matins,
39:10 une petite poésie à lire.
39:13 Avoir également les cours de théâtre.
39:17 Et puis tiens, on se fait une dictée,
39:19 non pas pour dire "tu as un camp, tu as fait encore 15 fautes",
39:22 mais simplement pour être dans cette jouissance
39:25 de la subtilité de l'accord,
39:27 à une époque où il n'y a plus le moindre temps.
39:30 On est avec, on va, je sais pas si vous avez remarqué
39:33 dans les conversations, on va, on va, on va.
39:35 Il n'y a plus de futur, il n'y a plus de passé.
39:38 Et il y a un tintouin qui nous vient aux oreilles
39:41 qui fait qu'on a l'impression d'être dans l'échange
39:45 alors qu'on est dans une vague communication.
39:48 Est-ce que vous voulez quand même quelque chose d'extraordinaire,
39:51 nous autres, les mouscotaires, ici ?
39:53 Grâce à vous, Marge Gercastine.
39:55 - Moi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
39:57 - Parce que c'est vous qui nous avez baptisé les mouscotaires.
39:59 - Oui, c'est vrai.
40:01 - Eh bien, on essaie d'être à la hauteur,
40:03 en ayant une langue brillante,
40:05 et c'est pourquoi nous pratiquons les scrims, les mouscotaires.
40:08 Et quel est le seul sport qui a pour vocabulaire
40:11 le seul vocabulaire ?
40:13 C'est les scrims.
40:15 Alors c'est "en garde", "parade", "on touche".
40:19 Eh oui, la langue française, on passe tous à l'écrive,
40:22 on y va et on se laisse emporter.
40:25 C'est à la place de la boxe, monsieur le Président,
40:28 les scrims, votre prochain sport.
40:31 - Merci beaucoup, mon cher Marc.
40:35 Alors j'ai des petites palpitations
40:37 parce qu'on apprend à l'instant la mort de Frédéric Mitterrand
40:40 à 76 ans.
40:42 Je l'apprends à la part de Luffy Garaud,
40:45 l'ancien ministre de la Culture, animateur de télévision,
40:48 fan de cinéma, et décédé à l'âge de 76 ans.
40:52 - Et puis alors lui, il aimait la langue.
40:54 - C'est exactement ça.
40:56 C'est touchant, puisque j'ai travaillé un peu avec lui
40:59 et c'est assez émouvant.
41:01 En tout cas, penser à toute sa famille,
41:04 on salue effectivement la carrière de cet homme de culture.
41:09 - Charlotte Bernelas, on passe à votre chronique.
41:13 En évoquant la visite d'Emmanuel Macron,
41:15 Charlotte à Marseille,
41:16 vous évoquez le rôle du ministre de la Justice.
41:19 Or, Éric Dupond-Moretti a pris la parole à Marseille,
41:21 notamment pour encadrer les magistrats
41:23 qui avaient un discours trop défaitiste.
41:25 Alors, vous savez, avant de commencer,
41:27 je vais vous faire écouter une des magistrates
41:29 qui a été reprise par Éric Dupond-Moretti.
41:31 On écoute ce qu'elle disait devant la commission du Sénat.
41:34 - Le narcotrafic touche en premier lieu la ville de Marseille
41:39 Je pense que Marseille est la seule ville de France
41:42 gangrénée à ce point par le trafic de drogue,
41:45 l'économie souterraine que ce trafic induit
41:48 et les règlements de comptes qui en découlent.
41:50 Il me semble que cette ville a basculé
41:53 comme aucune autre dans le narcotrafic.
41:55 - Alors, justement, comment comprendre cet épisode,
41:58 puisque elle dit le réel, ce qu'elle voit,
42:01 et elle se fait remonter les bretelles par le ministre de la Justice.
42:04 - Déjà, il y a un indice qui plaide pour ces magistrats,
42:08 c'est que ça fait des années, on l'a dit plusieurs fois,
42:10 mais que les policiers, dans une certaine mesure,
42:13 les trafiquants et les habitants, racontent eux la même histoire.
42:16 Exactement la même histoire.
42:17 C'est-à-dire que les policiers parlent d'impuissance,
42:19 déplorent une impuissance dans l'absence de suivi de leur travail.
42:22 Les trafiquants, eux, exposent au grand jour leur impunité.
42:26 Tout à l'heure, Guillaume nous parlait de ces trafiquants
42:28 interrogés depuis leur prison.
42:29 Je rappelle que les portables sont interdits en prison.
42:31 Ils font des interviews depuis leur cellule
42:33 pour expliquer qu'ils ont bien rigolé devant la télé.
42:35 Je cite, fermez les guillemets.
42:37 Donc l'impunité, elle n'est juste que dans leur cellule de prison.
42:40 Et les habitants, eux, parlent d'abandon.
42:43 Mais par ces mots et donc ces perceptions différentes,
42:46 en raison des situations différentes,
42:47 ils racontent cette même histoire de l'emprise incroyable
42:51 que le trafic de drogue a dans leur vie.
42:54 Et c'est vrai à Marseille, et par ailleurs,
42:55 désormais, dans les autres villes de France,
42:57 on parle de marseillisation.
42:58 Quant à Marseille, on parle de mexicanisation.
43:00 Tout ça, très encourageant pour la suite,
43:03 ou alors ça provoquera le réveil vital.
43:05 Bon, se sont ajoutés à ces récits-là,
43:08 celui des magistrats.
43:09 Les magistrats, on les entend extrêmement rarement.
43:12 Pourquoi ? Parce que d'abord, ils ont un droit de réserve,
43:14 ils ne s'expriment pas très directement.
43:16 En tout cas, pas à leur poste, comme ça.
43:18 Il y a des syndicats de magistrats qui s'expriment.
43:20 Certains ont un discours tellement politisé.
43:23 Je note, d'ailleurs, qu'ils ne sont jamais rappelés à l'ordre
43:25 dans les mêmes termes,
43:26 alors qu'ils ont un discours extrêmement politisé
43:28 qui, lui, contrevient à leur droit de réserve.
43:31 Et là, nous avions des magistrats...
43:32 Encore une fois, vraiment, cette audition, elle est disponible.
43:34 C'est possible de la regarder.
43:35 Il n'y avait aucun règlement de compte politique personnel
43:38 avec tel ou tel.
43:39 Il y avait un exposé assez froid, c'est vrai inquiet,
43:43 d'une situation avec des magistrats
43:45 qui n'ont quand même aucun intérêt à expliquer
43:47 qu'ils ont du mal à faire leur travail.
43:49 Et par ailleurs, Eric Dupond-Moretti a expliqué
43:51 qu'il avait, lui, rencontré des magistrats
43:54 qui n'étaient pas des fétistes, qui ont voulu,
43:56 mais passer des heures à expliquer à ce point
43:59 la difficulté de leur travail
44:01 et leur inquiétude devant l'emprise du trafic de drogue,
44:04 c'est précisément ne pas être des fétistes.
44:06 - Et qui sont auditionnés sous serment.
44:08 - Et par ailleurs, c'est ça, le problème.
44:10 C'est qu'on a un exposé froid d'une situation
44:13 avec une convocation par des sénateurs
44:15 auxquels ils ne peuvent pas déroger.
44:18 Ils sont obligés d'y venir.
44:19 Et par ailleurs, ils prêtent serment avant de parler.
44:22 Donc, soit, encore une fois,
44:23 c'est un peu ce que disait Mathieu tout à l'heure,
44:25 soit ce qu'ils disent est vrai, soit ce qu'ils disent est faux.
44:28 Mais avoir un ministre qui vient nous expliquer derrière
44:30 qu'ils ont tort de le dire, ça ne suffit pas.
44:33 Pourquoi ont-ils tort de le dire ?
44:35 J'aimerais avoir la réponse à cette question.
44:37 Eric Dupond-Moretti, vous l'avez dit,
44:39 s'est invité sans presse, avait-il précisé,
44:42 auprès de ses magistrats.
44:43 Et alors là, c'est La Provence, un journal local,
44:45 qui fait parler un des participants
44:47 qui, on comprend bien après la soufflante
44:49 que les magistrats se sont pris, a préféré garder l'anonymat.
44:51 Alors, ouvrez les guillemets, ça a été une boucherie.
44:54 La réunion n'a tourné qu'autour des propos tenus devant la commission
44:57 et a donné lieu à 20 minutes de lynchage public.
44:59 Eric Dupond-Moretti restait plus de 20 minutes.
45:02 On dit ensuite qu'il y a eu une discussion sur les propositions
45:05 qui ont été faites, mais clairement, il y a 20 minutes
45:07 qui ont été consacrées à un lynchage.
45:09 La chancellerie a tenté de tempérer sur le ton qui avait été utilisé,
45:12 mais Eric Dupond-Moretti, en interview,
45:14 a totalement assumé ce recadrage.
45:17 La chancellerie assume un recadrage.
45:19 Et il évoque un des "propos malheureux"
45:22 et des magistrats qui ont eu tort de dire ça,
45:24 notamment sur deux points.
45:26 Sur le terme de "guerre" que les trafiquants sont en train de gagner
45:29 et qui risquent de gagner,
45:31 et, deuxième chose, sur la corruption latente,
45:34 qui est extrêmement inquiétante.
45:35 On reviendra sur la corruption,
45:36 mais la seule question qui se pose, en l'occurrence,
45:39 est de savoir est-ce que cette guerre risque d'être perdue, oui ou non ?
45:43 Est-ce qu'il y a des signes ?
45:45 C'est-à-dire que les Pays-Bas et la Belgique
45:47 ont déjà basculé dans quelque chose d'extrêmement inquiétant.
45:50 C'est pas loin, c'est des pays comparables,
45:52 notamment dans le système et la justice qui est mise en place,
45:55 et dans la manière dont le trafic s'exporte.
45:58 Donc, c'est pas lunaire de se poser la question
46:02 du basculement, à quel moment ça bascule.
46:04 Or, ça se fait sur un terrain de la guerre, évidemment.
46:06 Par ailleurs, le gouvernement lui-même parle de guerre,
46:08 et la question de la corruption est évidemment très importante.
46:10 La deuxième chose,
46:11 alors là, c'est le Figaro qui rapporte les propos de La Réunion,
46:14 et Eric Dupond-Moretti aurait dit aux magistrats
46:17 "Par vos propos, vous avez fait le jeu de l'extrême droite qui les utilise.
46:22 Que vais-je dire aux Français
46:24 que nous avons augmenté vos moyens budgétaires de 60 % pour rien ?
46:28 "
46:28 Alors là, il y a une gêne encore plus grande devant un message pareil.
46:31 Parce que, un, on se fiche du résultat électoral
46:34 d'un constat fait sous serment par des magistrats
46:37 convoqués par des sénateurs.
46:39 Franchement, le résultat électoral, et je vais même plus loin,
46:42 si le fait que ces magistrats sous serment disent quelque chose
46:45 sans que personne nous dise c'est faux,
46:47 mais ils n'auraient pas dû le dire,
46:49 et que ça a pour conséquence de faire monter l'extrême droite,
46:52 quel est le message derrière ? Je ne comprends pas bien, en fait.
46:56 Si on dit que c'est l'extrême droite qui se saisit de ces sujets-là
46:58 et que donc il ne faut pas en parler
47:00 parce que ça risquerait d'avoir pour résultat
47:02 le choix de l'extrême droite par certains Français,
47:04 c'est encore plus inquiétant que de dire réellement la situation.
47:07 Et l'autre moyen de ne pas faire monter l'extrême droite
47:10 pour Eric Dupond-Moretti, pour les adversaires de cette extrême droite,
47:13 c'est peut-être de se saisir précisément du sujet
47:16 et d'éviter d'avoir des ailleurs et d'être dans le déni.
47:19 Et en l'occurrence, je le répète,
47:21 les magistrats n'ont fait aucun commentaire politique partisan,
47:25 évidemment, dans cette audition.
47:26 Et par ailleurs, quand Eric Dupond-Moretti dit
47:28 "Qu'est-ce que je vais dire aux Français ?"
47:30 Alors, les Français d'études en sondage et de sondage en études
47:33 confient exactement la même inquiétude
47:35 devant la manière dont la justice est rendue en France.
47:38 Donc c'est une inquiétude qui est très largement partagée
47:40 et notamment dans les quartiers en question
47:43 où les gens s'inquiètent de plus en plus
47:45 de l'impunité des trafiquants qui leur pourrissent la vie.
47:48 - Elle est vraie, pourtant, que Marseille a été particulièrement
47:51 doutée ces dernières années
47:54 et que le budget de la justice a augmenté.
47:55 N'est-il pas normal que le ministre le rappelle ?
47:58 - Alors, c'est parfaitement vrai.
48:00 Il a donné les chiffres.
48:02 Il y a des dizaines de magistrats en plus, des greffiers.
48:04 Tout ça est absolument vrai.
48:06 Mais les magistrats eux-mêmes ont commencé leur audition par ça,
48:09 en disant "Il est vrai que l'augmentation a été très forte."
48:12 Et cette question de budget et de moyens,
48:15 elle est très intéressante dans la manière dont elle est abordée
48:18 parce que, et c'est vrai bien plus largement que la justice,
48:21 à chaque fois qu'on demande des moyens,
48:23 le monde n'y voit que des moyens financiers ou humains.
48:26 Mais il y a aussi la question de rendre correctement la justice.
48:29 C'est pas simplement, et c'est en tout cas l'interrogation
48:32 de ces magistrats, est-ce que nous rendons correctement la justice
48:35 en appliquant le droit tel qu'il est aujourd'hui ?
48:38 C'est une question qui est évidemment première
48:40 dans la manière dont on conçoit précisément le droit.
48:43 Et si le droit ne permet plus de rendre justice correctement
48:46 aux Français, aux victimes de ces trafiquants
48:49 et donc à la société tout entière,
48:51 c'est une interrogation légitime
48:53 et derrière cette interrogation, c'est aussi les moyens
48:56 de rendre la justice qui sont interrogés.
48:58 Les magistrats ont reconnu cette dotation
49:01 qui est objectivement extraordinaire à Marseille
49:03 depuis quelques années et ils se sont précisément inquiétés
49:06 du fait que ça ne suffise pas sans aborder d'autres questions,
49:09 notamment celle du système et de la vision
49:12 avec laquelle on rend aujourd'hui la justice.
49:15 Et donc vous pouvez ajouter tous les magistrats que vous voulez
49:18 et c'est absolument nécessaire aujourd'hui à Marseille
49:21 comme partout ailleurs, il reste pourtant des questions
49:24 posées par ces magistrats.
49:25 La multiplication des recours,
49:27 les délais impossibles à tenir,
49:29 les vices et nullités qui augmentent
49:31 à chaque fois que la procédure est changée,
49:33 les trafics depuis les prisons,
49:35 les aménagements et remises de peine
49:37 qui affaiblissent la peine prononcée par des magistrats eux-mêmes.
49:41 Toutes ces questions demeurent, si vous multipliez par 10,
49:44 le nombre de magistrats.
49:45 Donc c'est aussi la question des moyens donnés à la justice
49:48 pour être rendus correctement
49:50 et je vous interroge philosophiquement la vision que l'on a de la justice
49:53 et la vision dont on rend justice
49:55 notamment sur le terrain du trafic de drogue.
49:58 Et par ailleurs, toutes les questions soulevées par les magistrats,
50:01 simplification de la procédure pénale,
50:02 promesse d'Emmanuel Macron.
50:04 Les cours d'assises spéciales,
50:05 Eric Dupond-Moretti explique lui-même
50:07 qu'il y est favorable sur les narcotrafiquants.
50:10 Le statut du repenti, Eric Dupond-Moretti répond,
50:13 on y travaille.
50:14 La prison, il parle de progrès dans les prisons
50:17 et dit qu'il y a des interrogations légitimes.
50:19 En Sud, on sectionne tous ces sujets.
50:21 Le lundi, on parle de prison.
50:23 Le mercredi, on parle de la simplification de la procédure pénale.
50:26 La semaine d'après, on parle des cours d'assises spéciales.
50:28 Pourquoi pas ? Mais tout ça n'a rien à voir.
50:30 Le vrai problème de ces magistrats,
50:32 c'est qu'ils ont pris tous ces sujets en disant
50:34 on risque de perdre la guerre
50:36 parce que tout ça dessine une manière dont nous pensons la justice
50:39 qui ne fonctionne pas.
50:41 C'est ça qui leur est reproché,
50:42 puisque si je prends les sujets un à un,
50:44 personne ne le conteste, sauf la question de la corruption.
50:47 Eric Dupond-Moretti s'est énervé en disant
50:49 que c'est insultant de parler de corruption,
50:51 de risque de corruption latente.
50:53 C'est insultant pour ceux qui travaillent.
50:55 Je note par ailleurs que les magistrats auditionnés
50:57 travaillent toute la journée sur ce sujet.
50:59 Eux-mêmes travaillent, donc ils s'insultent eux-mêmes,
51:01 j'imagine, quand ils s'inquiètent.
51:03 C'est un peu inquiétant.
51:05 Et là, encore une fois, je repose la question.
51:07 Est-ce que les cas de corruption existent-ils ou non ?
51:09 Nous en avons eu 1 000 exemples.
51:11 Je ne vais pas m'attarder dessus,
51:13 mais en juillet dernier, à Cayenne,
51:15 11 policiers adjoints mis en examen.
51:17 La semaine dernière, à la prison du Réau,
51:19 on a soupçonné d'avoir délibérément commis des erreurs
51:21 qui permettaient de libérer les prisonniers.
51:23 On a des maires, des élus, des dockers, des nourrices,
51:26 même la population.
51:28 Et une note d'analyse signée par le ministère de l'Intérieur
51:30 en octobre 2022 nous annonçait qu'il y avait
51:33 un nombre de dossiers de corruption clôturé
51:35 en augmentation de 46 %.
51:37 Et la procureure de Paris, en 2022, parlait dans Le Monde,
51:40 je la cite, "l'infiltration de nos sociétés
51:42 par les réseaux criminels dépasse toutes les fictions".
51:45 Procureure à Paris.
51:47 Donc la corruption est une inquiétude très largement partagée.
51:51 Donc ce n'est pas de l'imagination.
51:52 Par exemple, je ne vois pas très bien pourquoi les magistrats de Marseille
51:54 auraient imaginé une corruption qui n'existe pas
51:56 juste pour s'insulter eux-mêmes en réalité
51:59 dans le travail qu'ils font.
52:00 Donc si on continue dans le déni par rapport à l'inquiétude,
52:03 à l'inquiétante réalité, ça ne risque pas de s'arranger.
52:07 - Dans une interview sur notre chaîne Info ce matin,
52:10 Eric Dupond-Moretti a tenu à accuser les consommateurs de cannabis
52:14 d'avoir en clair du sang sur les mains eux aussi.
52:17 - Oui, et il a raison indiscutablement.
52:18 Tous ceux qui participent de ces trafics
52:20 participent à ce que ce trafic génère.
52:23 C'est absolument indiscutable.
52:25 Simplement, cette accusation agressive devrait être la prévention
52:29 qu'il y a dans les collèges extrêmement tôt.
52:32 Comprenez que si vous commencez à tomber là-dedans,
52:34 vous participez, en effet, des barbecues,
52:36 des gamins de 13 ans qui se font tirer dessus,
52:38 qui se prennent une balle dans la tête
52:39 ou qui finissent grillés dans des coffres de voitures
52:41 parce qu'on en est là, en l'occurrence à Marseille.
52:45 Et il y a juste une précision dans le discours d'Eric Dupond-Moretti,
52:47 c'est qu'il nous explique que c'est une affaire de bobos
52:49 et de bourgeois qui fument un joint le samedi soir.
52:51 Je crains qu'il ait quelques décennies de retard,
52:53 en l'occurrence sur la consommation de cannabis et de drogue en général.
52:57 On a une très large partie de la population
53:00 qui, en effet, consomme aujourd'hui de la drogue.
53:03 On a 45% de la population qui a déjà fumé du cannabis,
53:07 1,3 million de consommateurs réguliers.
53:09 Ce n'est pas juste une question de bobos le samedi soir
53:12 dans les beaux quartiers parisiens.
53:14 Malheureusement, ça a très largement dépassé ce niveau-là.
53:16 Et par ailleurs, on a remplacé la question répressive en France
53:20 de la consommation par une amende,
53:22 en l'occurrence qui recouvrait en plus à 60%,
53:24 malgré les promesses d'Emmanuel Macron,
53:26 qui devraient être en passe, vous savez,
53:28 il voulait payer directement sur le terrain.
53:30 Et aujourd'hui, cette amende n'est que contraventionnelle.
53:33 Donc, clairement, la répression s'est affaiblie sur la consommation.
53:35 Donc, là encore, le discours est contradictoire.
53:38 Et on aimerait aussi que l'énervement du ministre de la Justice
53:43 ne s'adresse pas seulement aux consommateurs.
53:44 Et encore une fois, je partage ce qu'il a dit.
53:46 Mais simplement que cette énervement soit au moins égal
53:50 envers les magistrats, les consommateurs et les trafiquants
53:54 qui sont capables de tirer pour tuer des gamins de 13 ans.
53:57 Ce serait un minimum, me semble-t-il.
53:59 - Je vous avais dit qu'elle était énervée.
54:02 Merci beaucoup, Charlotte, pour votre regard
54:05 et vos précisions détaillées.
54:07 Donc, je rappelle, on l'a appris tout à l'heure,
54:11 que le président Éric Mitterrand,
54:12 ancien ministre de la Culture, est mort à 76 ans.
54:15 Il a lutté pendant plusieurs mois contre un cancer agressif.
54:18 Grand cinéphile, personnalité inclassable.
54:22 Il avait annoncé en avril 2003 être malade,
54:25 sans donner plus de précisions.
54:28 Et Marc Menand nous rappelait tout à l'heure
54:30 que c'était un homme qui aimait beaucoup la langue française.
54:33 - Oui, mais c'est ça.
54:35 Il suffit de réécouter.
54:38 Et c'est cet enflamment qui le caractérisait.
54:40 - Merci beaucoup.
54:42 Mathieu Bocoté, une députée suédoise,
54:45 a beaucoup fait réagir.
54:47 Alors qu'elle était très favorable à l'accueil des réfugiés,
54:50 elle déclare maintenant avoir changé d'avis.
54:53 Elle tient même à s'excuser.
54:55 Elle est désormais pour une politique migratoire stricte.
54:58 Est-ce que c'est la voie de la raison ou de l'expérience ?
55:00 - Ce qui est intéressant, c'est que c'est une jeune femme.
55:02 Louise Medger vient d'un parti tout à fait modéré.
55:06 On pourrait dire le parti, bon, en fait, le parti des modérés en Suède,
55:09 qui est le centre droit et tendance modérée du centre droit.
55:12 Et elle nous dit...
55:14 Hier, j'applaudissais l'arrivée des migrants.
55:16 C'était formidable, ça transformait notre pays.
55:18 C'est une bonne nouvelle.
55:20 Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'elle constate ?
55:22 Elle dit...
55:24 Elle nous dit...
55:26 Elle nous dit...
55:28 Elle nous dit...
55:30 Elle nous dit...
55:32 Elle nous dit...
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58:51 et surtout à une téléspectatrice très fidèle qui s'appelle Sistalea qui vient d'avoir un petit bébé qui s'appelle Noé. On l'embrasse très fort.
58:58 Tout de suite, L'heure des produits, avec Pascal Praud qui rend hommage à Frédéric Météor.
59:03 [SILENCE]