Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00Bonsoir à tous, édition spéciale avec le ministre des armées ce soir.
00:07Voici le sommaire.
00:08A l'heure où Moscou confirme avoir frappé l'Ukraine avec un nouveau missile balistique
00:14à moyenne portée, une première.
00:15A l'heure où Vladimir Poutine juge que le conflit a pris un caractère mondial.
00:20A l'heure où des missiles Atak CMS américains ont été tirés depuis Kiev vers la Russie.
00:25A l'heure où le conflit pourrait s'étendre au niveau mondial avec les Etats-Unis, les
00:30Nord-Coréens, l'Europe engagée dans cette guerre.
00:33Va-t-on vers une guerre mondiale ? Quelle place pour la France qui a peu réagi ou pas
00:38réagi du tout depuis la dernière déclaration de Vladimir Poutine ? La France a-t-elle
00:43les moyens d'une guerre mondiale ? Que ferait la France en cas d'attaque nucléaire en
00:49Ukraine ? Pourquoi transférer notre souveraineté nucléaire à l'Union européenne ?
00:54Et puis autre question, l'armée dans les banlieues, l'armée face au narcotrafic ou
00:58encore pour éduquer nos jeunes, comment comprendre cette soif d'armée dans notre société française ?
01:03Beaucoup de questions.
01:04Le grand entretien ce soir avec le ministre des armées Sébastien Lecornu.
01:09Il faut parfois s'arrêter dans les coulisses des auditions pour entendre la réalité du
01:14terrain du narcotrafic.
01:15Le directeur général de la police nationale Louis Logier a expliqué que près de 45 tonnes
01:20de cocaïne ont été saisies en 2024, le double de 2023.
01:23En France, les saisines ont été multipliées par 5 en 10 ans.
01:28Après le cannabis, la cocaïne est la deuxième drogue la plus consommée en France.
01:32Une proposition de loi relative au narcotrafic sera examinée au Sénat en janvier.
01:38Le décryptage de Charlotte Dornelas.
01:40Donald Trump ou le grand remplacement des élites, c'est le titre d'un papier d'Alexandre
01:46Devecchio dans le Figaro.
01:48Derrière les nominations en apparence extravagantes du prochain président américain, n'y aurait-il
01:53pas une vraie stratégie de rupture avec une élite bureaucratique dont les Américains
01:58ne veulent plus ?
01:59Alexandre Devecchio est avec nous ce soir.
02:03Boalem Samsal, interpellé, l'écrivain franco-algérien âgé de 75 ans, ne donnait plus de nouvelles
02:13à ses proches depuis son arrivée à Alger samedi dernier.
02:17Boalem Samsal aurait été arrêté par la police et emprisonné par le régime selon
02:21plusieurs sources dont Marianne, l'analyste de Gabriel Cluzel.
02:24Et puis, si le Diodé est aujourd'hui et comme chaque année, CNews et Face à l'info s'engage
02:30pour cette journée de stage découverte en entreprise pour toute personne en situation
02:34de handicap.
02:35Ce soir, Anne Thaïs, 16 ans, sera notre invitée surprise.
02:40Voilà une heure pour tout se dire avec notre invitée spéciale, le ministre des armes.
02:47Bonsoir Sébastien Lecornu, c'est un plaisir, un honneur pour nous de vous recevoir ce soir
03:05au vu de l'actualité.
03:06Vous êtes ministre des armées, vous avez publié ici à l'image un ouvrage il y a
03:12un mois chez Plon intitulé « Vers la guerre », une réflexion sur les enjeux militaires
03:17actuels.
03:18Vous soulignez l'urgence de repenser notre modèle de défense, on va en parler pendant
03:22ce grand entretien.
03:23D'abord, la CPI, elle émet des mandats d'arrêt contre Benhamin Netanyahou, son ex-ministre
03:31de la Défense et le chef de la branche armée du Hamas.
03:34Benhamin Netanyahou, inculpé pour crime de guerre, on s'y attendait mais là ça a
03:39été confirmé.
03:40Est-ce que, c'est une première pour SES, est-ce que selon vous c'est justifié ?
03:45Il n'appartient pas à un ministre des armées de commenter la décision de la CPI, néanmoins
03:49il peut m'appartenir d'en tirer des conclusions.
03:51La première conclusion que je vois c'est qu'en aucun cas ces mandats d'arrêt qui
03:56sont personnels contre Benhamin Netanyahou et Yoav Galant doivent conduire à remettre
04:00en cause le fait que l'État d'Israël a le droit de se défendre dans une légitime
04:04défense face à cette attaque, on ne le répétera jamais assez, du 7 octobre de l'année
04:08dernière et que ce droit de légitime défense est un droit issu justement du droit international.
04:13Mais la deuxième conclusion c'est que le même droit international dit aussi des choses
04:17et nous le savons, nous Français, parce que notre armée a été amenée à être employée
04:21sur différents théâtres aux opérations extérieures de lutte contre le terrorisme,
04:25doit répondre aussi à des exigences humanitaires, notamment évidemment en matière d'accompagnement,
04:31en matière de lutte contre les famines, en matière d'accompagnement sanitaire et dans
04:34la manière même de faire cette guerre, c'est-à-dire, pardon ce n'est pas très élégant, mais
04:38sur les dommages collatéraux sur les victimes civiles.
04:40Et donc ça, ça sera évidemment à la CPI de faire ce travail, en droit, de justifier
04:45aussi ces mandats d'arrêt pour venir expliquer pourquoi ils ont été émis, moi je ne veux
04:48pas évidemment me prononcer là-dessus, mais il est clair que des explications seront à donner.
04:53Et vous voyez, on est dans un moment où c'est utile aussi de faire la distinction entre
04:56les États, les peuples et leurs dirigeants et l'État d'Israël a le droit de se défendre,
05:02mais les dirigeants de l'État d'Israël doivent faire attention et plus que ça, doivent
05:07tenir compte du droit international et de la manière de faire cette guerre.
05:09Et vous le voyez, c'est mon dernier commentaire, on voit que la situation n'est pas si unanime
05:13que cela à Tel Aviv ou Jérusalem, puisque le limogeage précisément du Hafe Galante,
05:17désormais l'ancien ministre de la Défense, repose sur un dysonsus politique au sein
05:22du cabinet de guerre israélien sur la manière de faire cette guerre.
05:25Donc souvent à Paris, dans les médias ou dans les conversations, on a des choses qui
05:28s'homogénisent beaucoup, on voit que les choses sont beaucoup plus nuancées, y compris
05:32dans le débat politique israélien et sur un sujet clé, dramatique, que sont bien sûr
05:36la question des otages.
05:38La question des otages, en tout cas, c'est vrai qu'on peut se poser la question, est-ce
05:42que c'est nier le droit d'Israël à se défendre ? Vous dites que non, Israël a le droit à
05:46se défendre.
05:47Et c'est important qu'on puisse le comprendre, parce qu'après on se demande, mais qu'est-ce
05:50que la guerre ? C'est-à-dire que vous qui êtes le ministre des armées, donc on va
05:53dire le ministre de la guerre, d'ailleurs ce n'est plus le ministre de la Défense,
05:57c'est intéressant, c'est le ministre des armées.
05:59Comme sous le général de Gaulle.
06:00Le général de Gaulle avait choisi la terminologie ministre des armées, considérant que la
06:04défense nationale concernait tout le gouvernement, et d'ailleurs c'est vraiment au premier
06:08ministre que de l'incarner dans l'esprit du général de Gaulle, et le président Macron
06:11en 2017 a choisi de renommer effectivement le ministère, comme c'était le cas au début
06:15de la seconde guerre multiplique.
06:16Israël a le droit de se défendre, Israël peut mener évidemment des actions armées
06:20pour neutraliser les groupes terroristes, dont le Hamas.
06:24La manière de faire cette guerre est obligatoirement à convoquer, à interroger quand on est une
06:29démocratie.
06:30Puis après, il y a un autre sujet, qui celui-ci n'est pas juridique, il est diplomatique,
06:34et quels sont les objectifs précis de cette guerre, on y reviendra sans doute, puisque
06:37derrière il y a un risque d'escalade régionale, du centre de gravité de Gaza, nous sommes
06:41désormais au Liban, peut-être demain en Syrie ou en Irak, avec des frappes qui sont
06:45directes entre Israël et l'Iran, avec une puissance qui est la république islamique
06:50d'Iran, qui a évidemment un agenda de déstabilisation de l'ensemble de la région.
06:54Donc une fois de plus, il y a cette affaire de CPI, je ne veux pas rentrer dans ce détail
06:57parce que ce n'est pas mon rôle, néanmoins il faut réaffirmer quelques grands principes,
07:01aussi parce qu'il en va de notre propre sécurité à nous français.
07:04J'entends bien M. le ministre, et c'est vrai que ça interpelle, on se demande est-ce
07:07qu'il y a une façon propre de faire la guerre ? Voilà, ce sont des questions qu'on peut
07:11se poser.
07:12Je prends par exemple juste une réaction pour terminer ce chapitre, parce qu'on a
07:15beaucoup de sujets.
07:16Aux Etats-Unis, Michael Waltz, nommé par Donald Trump, conseiller à la sécurité
07:20nationale de la Maison Blanche, dans sa future administration, a promis, je cite, une réponse
07:25forte au biais, je cite, antisémite de la CPI et de l'ONU en janvier.
07:31Alors, vous avez dit que vous n'allez pas commenter.
07:33Vladimir Poutine lui aussi, il a reçu un mandat d'arrêt à son encontre en 2023,
07:37et on va parler justement de Vladimir Poutine et d'un grosse actualité ce soir.
07:41Vous revenez du Golfe, pendant qu'on parle justement du Proche-Orient, il y a un an à
07:46peu près, jour pour jour, vous reveniez déjà d'une tournée au Proche-Orient, envoyée
07:50par le Président, et là vous avez passé quatre jours au Qatar, en Arabie Saoudite,
07:56aux Émirats Arabes Unis, qu'est-ce qui a changé déjà ? Et est-ce que la France est
08:00mieux positionnée au niveau du Proche et Moyen-Orient aujourd'hui pour en faire entendre
08:05sa voix ?
08:06Très clairement, ce qui a changé en un an, c'est que d'un drame épouvantable qu'était
08:11l'attaque terroriste du Hamas sur Israël et de la guerre dont nous parlions à l'instant,
08:16un an plus tard, la question est de savoir si la guerre va devenir régionale.
08:19C'est évidemment la question de l'escalade entre l'Iran et Israël, où c'est évidemment
08:26l'Iran qui a pour projet natif depuis la révolution des Mollahs que de vouloir détruire
08:31l'État d'Israël, et un agenda en mauvais français de proxy, d'auxiliaire, les outils
08:35au Yémen, on pourra y revenir, mais les actions de déstabilisation sont brutales évidemment
08:39en Merouge, le Hezbollah au Liban, des milices chiites qui sont en Syrie et en Irak, et les
08:43pays que vous avez cités, et dont l'énorme pays en taille qu'est l'Arabie Saoudite,
08:47des pays plus petits, mais potentiellement exposés parce que producteurs de gaz ou
08:52de pétrole, les Émirats Arabes Unis, le Qatar, ne regardent qu'une seule chose, c'est
08:56évidemment quelle est la déstabilisation suivante que l'Iran peut organiser sur la
09:02région.
09:03Et donc il y a eu l'élection américaine, on va sans doute y revenir, mais il est clair
09:06que dans cette manière de gérer la désescalade, au-delà de trouver des solutions politiques
09:11évidemment pour la question palestinienne, au-delà de traiter la question de la souveraineté
09:16du Liban, enfin beaucoup de sujets évidemment sont sur la table, la plupart de ces pays
09:20regardent Paris et regardent la France en disant comment vous pouvez nous aider à
09:24protéger notre souveraineté et à protéger notre sécurité, et là évidemment on y
09:28a un intérêt commun.
09:29Et que répond Paris ? Qu'est-ce que vous leur répondez ?
09:31La première chose qu'ils nous demandent, c'est l'engagement de nos forces armées,
09:34c'est souvent méconnu de celles et ceux qui nous regardent, mais aux Émirats Arabes
09:37Unis on a une énorme base, de plus d'un millier d'hommes, c'est le président Sarkozy
09:41qui l'avait décidé, interarmées, marines, armées de l'air et armées de terre, qui
09:46viennent mettre en œuvre un accord de défense et de sécurité, et d'ailleurs c'est déjà
09:49arrivé que les outils qui exercent des menaces depuis l'Yémen frappent les Émirats
09:56Arabes Unis et que l'armée française s'est engagée pour protéger ce pays.
09:59La deuxième des choses, ce sont des armes, et parfois on a des donneurs de leçons qui
10:03nous expliquent qu'il ne faudrait pas exporter d'armes.
10:05Je rappelle que notre modèle souverain, gaullien, repose sur l'exportation d'armes.
10:09Si on n'exporte pas d'armes, on ne sait pas financer notre modèle, on ne saurait
10:13pas se payer le rafale si on ne vend pas des rafales à l'étranger, et il se trouve
10:17que ces pays, Qatar, en fonction des années, en ce moment les sanctions sur la Russie
10:23font que la Russie descend dans le classement, mais oui, parce qu'ils envahent notre modèle
10:26souveraineté.
10:27Il n'y a pas d'autonomie française s'il n'y a pas de vente d'armes, et donc ces
10:29principaux pays que je viens de vous citer, ils ont besoin des armes françaises, parce
10:33que acheter à Paris, c'est aussi acheter une diplomatie de respect de leur propre souveraineté,
10:39et c'est pour ça que ces pays sont par exemple des pays qui ont acheté des canons
10:42César, du matériel terrestre, des bateaux, et surtout évidemment ce qui est potentiellement
10:47le plus visible, des avions de chasse rafale.
10:49Et donc derrière, il y a tout un agenda de sécurité qui en dépend, qui correspond
10:54aussi à des entraînements, actuellement au Qatar vous avez un entraînement régional,
10:58donc il faut bien mesurer que c'est l'ensemble de la région qui se mobilise sur un exercice
11:01naval ou terrestre, et sur lequel la France aussi est engagée.
11:04Peu de pays européens le font, et si j'ose dire, peu de pays occidentaux le font à ce
11:09point.
11:10Donc c'est notre histoire sur laquelle nous sommes attendus.
11:12On avait beaucoup parlé de souveraineté, je vais vous poser la question dans un instant
11:15de la souveraineté, défendre la souveraineté des autres c'est bien, mais défendre notre
11:20souveraineté, j'aimerais vous poser des questions là-dessus dans un instant.
11:23D'abord, l'actualité ce soir qui s'accélère avec Vladimir Poutine qui a interrompu les
11:28programmes ce soir, et qui déclare, il affirme que la Russie est prête à tous les scénarios
11:34dans le conflit avec l'Occident et l'Ukraine, il déclare qu'avec les frappes de missiles
11:38occidentaux en Russie, le conflit en Ukraine a pris un caractère mondial, vous parliez
11:44tout à l'heure de l'extension d'un conflit au proche Moyen-Orient, là on est sur un
11:48autre front.
11:49Moscou n'exclut pas de frapper les pays dont les armes sont utilisées par l'Ukraine
11:55en Russie, et beaucoup d'actualités qui s'accélèrent à plus de quelques mille
12:00jours et deux jours du déclenchement de la guerre en Ukraine.
12:04Va-t-on, monsieur le ministre, et là, clairement, on n'a pas encore entendu Emmanuel Macron
12:10s'exprimer sur cette question-là depuis ses derniers rebondissements, va-t-on vers
12:15une troisième guerre, et quelle est la position claire de la France à l'heure qu'il est ?
12:20On permettrait de répondre d'abord sur ce qui s'est peut-être passé cette nuit,
12:25et ensuite de vous répondre sur l'état dans lequel nous nous trouvons avec beaucoup
12:28de précision.
12:29Nous sommes en train souverainement, là encore, c'est-à-dire avec nos propres outils de
12:33renseignement et nos propres états-majors, de documenter avec précision l'éventuel
12:38tir qui a été opéré cette nuit.
12:41La deuxième des choses, c'est que ce n'est pas la première fois que le président russe
12:45instrumentalise sa dissuasion nucléaire, déjà parce qu'il fait cette guerre en Ukraine
12:50par l'instrumentalisation de cette dissuasion, et qu'il sait évidemment que cela peut peser
12:54sur un certain nombre d'opinions publiques en Occident.
12:57La troisième des choses, parce que seulement nous, Français et Européens, nous sommes
13:00trop auto-centrés sur nous-mêmes, mais il ne faut pas que les opinions publiques, les
13:06médias, les élites européennes sous-estiment à quel point l'engagement des forces nord-coréennes
13:11auprès des forces armées russes change la donne.
13:14Pour Washington, que l'administration sortante démocrate ou l'administration entrante
13:19républicaine, le fait qu'une puissance aussi déstabilisatrice que la Corée du Nord,
13:25proliférante sur le terrain nucléaire, déploie plus de 10 000 hommes, ce qui en
13:30grammaire militaire est un signalement absolument majeur sur le théâtre ukrainien, en tout
13:36cas entre la Russie et l'Ukraine, en Russie, est un énorme, en mauvais français, game-changer.
13:42Et donc, il ne faut pas penser que Washington et que les différentes forces alliées vont
13:47laisser passer cela, parce que clairement, c'est escalatoire, et la décision du président
13:52Poutine d'avoir cette aide nord-coréenne, clairement traduit une sous-estimation de
13:58l'impact que cela peut avoir, non seulement sur les Européens, mais surtout sur les Américains.
14:03Et ça veut dire que, nous appelons très clairement, et ça sera fait, mais au-delà
14:07même des Européens, je pense que des pays comme l'Inde, comme la Chine, des pays de
14:12ce qu'on appelle abusivement le sud global, vont avoir à cœur dans les jours qui viennent
14:17de dire au Kremlin, et de dire clairement à Moscou, que cet engagement nord-coréen
14:22doit être reconsidéré.
14:24Vous avez un espace au Roi Atlantique, l'OTAN, quoiqu'on en pense, il existe depuis l'après-seconde
14:29guerre mondiale, et pour la première fois, vous avez le glissement d'un pays d'extrême
14:35Asie, d'extrême Orient, la Corée du Nord, avec tout ce que l'on sait sur elle, qui
14:39déploie des soldats aux portes de l'Europe, et ça c'est quelque chose qu'il ne faut
14:42pas sous-estimer.
14:43C'est vrai que ça fait 11 000 hommes, c'est pas d'hier, et j'ai l'impression que là
14:51justement, c'est un élément déclencheur, vous êtes en train de nous expliquer à ne
14:54pas négliger, mais c'est quand même assez récent, la réaction de Washington, la réaction
15:01de Joe Biden.
15:02C'est toujours pareil, en matière militaire, on ne réagit pas à des intentions, il y a
15:05eu des déplacements à Pyongyang, on voit des accords de défense qui ont été signés
15:10entre les deux pays, qui du reste doivent nous interroger aussi sur les transferts
15:15de technologie éventuellement entre Moscou et Pyongyang, et n'oubliez pas le lien avec
15:18Téhéran, ne soyons pas scolaires en regardant Proche et Moyen-Orient d'un côté, Ukraine
15:22de l'autre, et Pacifique Nord de l'autre, c'est le même monde, et donc on voit bien
15:26qu'il y a une accélération depuis cet été, pour répondre à votre question, et singulièrement
15:30depuis ces dernières semaines, et vous avez une administration américaine, sortante, mais
15:35vous voyez bien aussi les prises de parole des républicains, j'insiste sur ce point
15:38pour faire réfléchir aussi l'opinion française, qui disent, là, on est sur un tournant majeur.
15:42Donc le rôle de la France dans cette affaire, c'est évidemment de mobiliser aussi tous
15:46les partenaires qui parlent directement et souvent à la Russie, parce qu'on le voit
15:50bien, Vladimir Poutine peut infléchir les choses en reconsidérant sa position sur la
15:55Corée du Nord, mais c'est escalatoire, et évidemment il va falloir lutter contre cette
15:59escalade par tous les moyens.
16:00Oui, c'est ce qu'a dit Emmanuel Macron, qu'il prend une posture escalatoire, donc
16:05vous nous dites que la France est en train d'examiner effectivement la nature de ce
16:08missile.
16:09Lui, Vladimir Poutine, il a confirmé ce soir que c'est bien un missile bastique.
16:13L'intérêt pour lui de faire ça, je l'imagine, c'est donc de tirer un avantage politique,
16:18tactique, voire stratégique.
16:19Et dans l'opinion publique, c'est ce que vous dites.
16:21De toutes les évidences, le signal, il est adressé, s'il y a une déclaration médiatique,
16:26c'est évidemment fait pour inquiéter les opinions publiques, et donc j'aimerais répondre
16:29à la deuxième partie de votre question.
16:31Je forme un vœu.
16:32Va-t-on vers une troisième guerre ?
16:35J'aimerais qu'on fasse quelque chose pour nous, Français, c'est qu'on arrête de passer
16:38d'un état extrême à l'autre, c'est-à-dire soit d'une énorme inquiétude en disant
16:42« Oh là là, c'est terrible, c'est la troisième guerre mondiale », à quasiment
16:45instantanément un autre statut qui peut parfois nous conduire à une forme de déni
16:49sur la réalité des menaces.
16:50Et c'est un peu pour ça que j'ai écrit ce livre, qui est la mise en page de mes notes
16:53en fait.
16:54« Vers la guerre », je sais pas.
16:55Depuis deux ans, cet été, j'ai mis en page patiemment l'ensemble de mes notes
16:59depuis deux ans pour essayer de démontrer, vers la guerre, point interrogation, que nous
17:02ne sommes pas en guerre, mais que nous ne sommes plus en paix comme nous l'avons connu.
17:07C'est-à-dire en fait, fin de la guerre froide, chute du mur de Berlin, dissolution
17:10du pacte de Varsovie, au fond des années qui ont été consacrées à la lutte contre
17:15le terrorisme, qui reste malheureusement toujours d'actualité, la lutte contre le terrorisme
17:18islamiste du Sahel, en passant par l'Asie centrale et le Levant, c'est évidemment
17:23un enjeu absolument majeur, y compris sur notre propre territoire, on pourrait y revenir
17:27sur les questions liées à l'Afrique parce que c'est un enjeu majeur, y compris d'ailleurs
17:30pour prévenir des flux migratoires importants, mais en plus, on a un agenda de rapprochement,
17:35je le redis, Téhéran, Moscou, Pyongyang, une remise en cause de ce que nous croyons
17:39établi depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on est dans un état, un peu entre
17:42les deux, dans lequel un pays comme le nôtre peut être défait sans être envahi, et c'est
17:47ce que j'essaie d'expliquer, menace cyber, remise en cause du droit international de
17:51circuler notamment sur le terrain maritime, je le dis à dessein ici, on a besoin de garder
17:56nos souverainetés en Outre-mer, notre capacité à amener...
17:59Vous parlez d'Outre-mer dans le livre, et l'importance de l'Outre-mer.
18:02Est-ce que ce qu'il se passe en Mer Rouge a un impact énorme ? Enorme ! On a un grand
18:05pays exportateur, on parle de nos agriculteurs, on est aussi un pays qui importe beaucoup
18:10de choses, on est un grand pays de commerce, on est un pays qui a des routes maritimes
18:13qui doivent rester ouvertes vers nos territoires d'Outre-mer, pour ne prendre que ces exemples,
18:16la menace que fait peser les outils sur le trafic maritime en Mer Rouge a un impact colossal
18:21sur notre économie, les menaces de militarisation de l'espace, je le disais à votre micro
18:25il y a un an de cela, ici même, malheureusement en un an on voit bien qu'on va vers un durcissement,
18:32générations, en tout cas les êtres humains ou les citoyens français de 2024-2025 connaîtront
18:39potentiellement une forme de guerre des étoiles, c'est-à-dire un satellite capable de neutraliser,
18:43de détruire un autre satellite dans l'espace, donc on va vers évidemment un monde beaucoup
18:49plus compliqué, beaucoup plus dangereux, mais de grâce, ne passons pas d'une situation
18:53d'insouciance qui parfois nous a fait du mal dans notre histoire à un sentiment de
18:59grande fébrilité en disant oh là là c'est la troisième guerre mondiale, soyons français,
19:03si je peux me permettre comme le général de Gaulle nous l'a appris à l'être, c'est-à-dire
19:06à être prêts et à regarder les menaces telles qu'elles sont, à nous réarmer moralement,
19:11budgétairement, industriellement, je pourrais aussi y revenir évidemment, et je pense que
19:16c'est la feuille de route qu'est la nôtre, et qui doit d'ailleurs nous rassembler en
19:19dépit des divergences politiques ou du climat politique français.
19:22Juste avant de parler justement du budget et du réarmement industriel, vous dites
19:28qu'on n'est pas en guerre, mais est-ce que par exemple vous pouvez nous affirmer que
19:32des missiles français, comme Scalp, n'ont pas été utilisés en Ukraine ? Parce que
19:36la France a vendu des missiles en Ukraine, est-ce qu'ils ont été utilisés ? Est-ce
19:41que là on sait s'ils ont été utilisés ?
19:42Alors moi je renvoie à ce que le Président de la République a dit en Allemagne, et je
19:44n'ai pas de commentaire nouveau à faire, on assume une ambiguïté là-dessus, et je
19:48pense que c'est…
19:49La France a une grande discrétion là-dessus.
19:50Mais je pose la question.
19:51La France, c'est la singularité française, et je pense qu'elle est bonne, et qu'elle
19:54ne date pas d'Emmanuel Macron, et qu'elle est ancienne, et que nous avons raison de
19:57la poursuivre.
19:58Nous aidons l'Ukraine, nous faisons ce qu'il faut pour que l'Ukraine puisse se défendre.
20:02J'insiste, ce n'est pas que pour l'Ukraine que nous le faisons, c'est aussi pour notre
20:05propre sécurité et pour les intérêts français, parce que j'entends monter dans le débat
20:08public, on a des problèmes d'argent, faut-il continuer d'aider l'Ukraine ? Bon, en
20:12plus je vous rappelle que l'argent qu'on y met, nous, profite aux industries françaises
20:15qui produisent des armes en France, à la différence des autres pays européens, que
20:19nous l'avons toujours dit, nous ne faisons rien qui abîme notre défense, et nous ne
20:22faisons rien qui soit escalatoire, et donc je renvoie à ce qu'a dit le Président
20:25de la République, pardonnez-moi, en Allemagne, sur la question de ces frappes.
20:28Et quelle serait la réponse de la France en cas d'attaque nucléaire en Ukraine ?
20:31Là aussi, je suis ministre des armées d'une puissance nucléaire, je ne fais pas de casuistique
20:35avec des cas pratiques ou des cas théoriques.
20:37Donc vous réservez votre réponse ?
20:39Nous, on est une vieille puissance, avec une doctrine nucléaire qui est exposée par
20:44le Président de la République à chaque quinquennat, qui protège nos intérêts vitaux, on a une
20:48société conventionnelle qui peut se déployer, on a une diplomatie, et donc dans la tradition
20:52française, vous ne trouverez aucun ministre de la Défense depuis Pierre Mesmer, ou Pierre
20:56Guillaumat, les deux premiers ministres des armées du Général de Gaulle, jusqu'à
20:59aujourd'hui, qui répondrait à la question d'un cas pratique ou d'un cas théorique
21:02sur ce qui pourrait se passer, et c'est d'ailleurs au Président de la République qui a lui
21:05seul d'y répondre.
21:06Et c'est d'ailleurs pour ça que le Général de Gaulle a voulu une élection sur une phrase
21:09universelle directe du Président, et d'ailleurs, ce sera aussi pour ça qu'en 2027 ou en 2026,
21:15il faudra aussi poser plus de questions aux candidats à la présidentielle sur ce qu'ils
21:18comptent faire en matière militaire, en matière stratégique, parce que c'est au Président,
21:23à lui ou à elle, seul, que l'on remet ses clés.
21:25En tout cas, Simon Devin a de poser des questions, et Monsieur le Ministre, si vous permettez,
21:29a-t-on, vous avez déjà posé la question, mais là encore plus, a-t-on les moyens de
21:33faire la guerre en Ukraine ? A-t-on les moyens de donner des armes en Ukraine ? A-t-on les
21:37moyens de faire face à une éventuelle tension mondiale, puisqu'on l'a vu justement que
21:44plusieurs fronts sont en train de s'allumer, même si nous ne sommes pas complètement en
21:47guerre.
21:48Sommes-nous prêts ? A-t-on les moyens financiers ?
21:49Je le redis, l'aide à l'Ukraine, on le fait aussi beaucoup parce qu'on a fait le choix
21:55politique de remettre beaucoup de moyens pour nos propres armées, ce qui nous permet de
21:59sortir du matériel ancien des armées françaises et de le donner aux Ukrainiens, matériel
22:04que nous aurions quand même sorti du format des armées françaises s'il n'y avait pas
22:08eu la guerre en Ukraine.
22:09Il faut bien le redire, on a trouvé un point d'équilibre qui me semble assez unique par
22:13rapport aux autres pays.
22:14La question, est-ce qu'il faut se réarmer ? Oui, nous n'avons pas le choix et que malheureusement
22:19ces fameux dividendes de la paix que l'on croyait complètement établis pour toujours
22:23sont derrière nous et que malheureusement certains gouvernements sont allés trop loin
22:26dans la coupe sur les budgets militaires et qu'on a un appareil militaire et industriel
22:31à reconstruire.
22:32Notre force, c'est qu'on n'a pas attendu la guerre en Ukraine par rapport à d'autres
22:35pays européens, ça nous est désagréable, pour se réarmer puisque dès 2017, le président
22:39de la République avait fait ce réarmement budgétaire mais aussi industriel, aussi
22:43moral, il faudrait y revenir, c'est important et vous voyez là, j'ai porté au parlement
22:47une copie où les budgets des armées vont augmenter 3 milliards d'euros l'année prochaine.
22:52Maintenant il faut que les parlementaires prennent leur responsabilité et le votent
22:54parce que s'il n'y a pas de budget...
22:55Pour atteindre 50 milliards.
22:56Oui, c'est-à-dire que lorsque Emmanuel Macron a été élu président de la République en
23:002017, nous étions un peu au-dessus de 30 milliards d'euros et le budget sera à terminaison
23:05doublé autour de 68 milliards d'euros, c'est une impérieuse nécessité.
23:08Tout le monde reconnaît que là vous avez eu une action imparable, mais est-ce suffisant ?
23:16Au moment où nous nous parlons, non, sinon je ne proposerais pas que ça continue d'augmenter.
23:20Et vous savez ce qui est compliqué, c'est qu'à la fois il va falloir être bon sur
23:24les menaces anciennes, je parlais du terrorisme, donc il n'y a pas de raison de faire évoluer
23:29notre armée en abandonnant les capacités à lutter contre le terrorisme, y compris
23:32en matière de renseignement par exemple, que par ailleurs vous avez les menaces plus
23:36anciennes qui se réaffirment, il n'y a aucune raison de ne pas investir dans la
23:40dissuasion nucléaire, qui certes coûte un peu d'argent, mais en même temps les
23:43euros qu'on met en 2025 sur la dissuasion nucléaire, ça permet d'avoir une dissuasion
23:47nucléaire qui fonctionne dans 20 ans, je le dis aussi à nos concitoyens et concitoyennes
23:50qui nous regardent, on est bien content il y a 20 ou 30 ans d'avoir eu des responsables
23:54politiques et des militaires qui ont fait les bons choix sur la dissuasion nucléaire
23:57pour aujourd'hui.
23:58Puis en même temps il va falloir conquérir des capacités nouvelles, je parlais du spatial,
24:01je parlais du cyber, mais je vais vous dire c'est une chance pour le pays, parce que
24:05derrière ça nous permet de développer une industrie de défense, parce que derrière
24:07quand vous avez une innovation en matière de défense, elle a souvent une répercussion
24:11en matière civile, vous avez plus de 200 000 salariés dans les industries de défense
24:15de notre pays.
24:16Donc on ne peut pas dire souveraineté sans être en conquête de celle-ci, ça ne se
24:20décrète pas, ça se conquiert.
24:22En parlant de souveraineté, ensuite on parlera juste de la soif de l'armée dans la société
24:26française, souveraineté, souveraineté monsieur le ministre, on a l'impression que le chef
24:31de la République veut partager notre souveraineté militaire, veut partager notre souveraineté
24:37nucléaire, veut partager, soyons clairs, notre arme atomique, lorsqu'on l'entend régulièrement
24:42lors de son discours à la Sorbonne, parler en des termes ambiguës, monsieur le ministre,
24:46vous confirmez ou pas ?
24:47Ça me permet de le faire avec beaucoup de force.
24:49Le président de la République a dit que la dissuasion nucléaire protège nos intérêts
24:54vitaux venant d'une menace étatique, s'il devait résumer la doctrine en une phrase,
24:58telle qu'exprimée par Emmanuel Macron mais aussi ses prédécesseurs.
25:01Et le président de la République a dit que ses intérêts vitaux avaient une dimension
25:04européenne.
25:05Tous les opposants nous sont tombés dessus en disant « Ah, il veut partager le bouton,
25:08il veut partager nos sous-marins, etc. » Mais il n'en est rien.
25:11C'est dire que nos intérêts vitaux sont par définition plus larges que nos propres
25:16frontières.
25:17Et je veux vous dire une chose, on voit aussi que dans nos élites politiques, on a un problème
25:20de culture générale de plus en plus préoccupant.
25:22Jacques Chirac avait dit, comme président de la République, que de plus en plus nos
25:27intérêts vitaux, il y avait une communauté de destin entre Européens et que nos intérêts
25:31vitaux s'entremêlaient.
25:32Le général de Gaulle, on peut être plus gaulliste que le général de Gaulle, ça
25:35arrive pour certains aujourd'hui d'une manière assez curieuse et tout à fait étonnante,
25:38alors qu'ils l'ont combattu en son temps.
25:39Le général de Gaulle est encore plus direct.
25:41Dans une instruction écrite aux armées, il considérait que les intérêts vitaux
25:46français en 1964 étaient engagés si l'Allemagne de l'Ouest ou le Benelux étaient touchés
25:50ou attaqués.
25:51Donc en fait, là aussi, arrêtons de faire du France bashing et de nous flageller.
25:55Certains ont porté le projet du partage et de la dissuasion.
25:58Ce n'est pas le cas de ma famille politique, ce n'est pas le cas du gouvernement de Macron.
26:01Donc Emmanuel Macron ne le dit pas carrément.
26:03Il réaffirme quelque chose qui était évident pendant la guerre froide et qui peut-être
26:07avec le temps a été oublié, c'est-à-dire que les intérêts vitaux français ne sont
26:12pas comprimés ou enfermés dans le seul territoire national.
26:15Après, ceux qui critiquent Emmanuel Macron, il faut qu'ils expliquent qu'ils veulent
26:18changer la doctrine s'ils étaient présents dans la République et qu'ils reviendraient
26:21sur De Gaulle, Chirac, Macron aujourd'hui, sur cette conception et cette approche de
26:25la doctrine.
26:26Mais j'y reviens, à nous de poser les questions, moi responsable politique, vous comme journaliste,
26:30Christine Kelly, au futur candidat à l'élection présidentielle en disant mais qu'est-ce
26:33que vous proposez en la matière ? Parce que fondamentalement, la dissuasion n'appartient
26:37qu'à une seule personne dans notre Constitution, elle a été d'ailleurs beaucoup organisée
26:41comme telle, c'est au président de la République.
26:43Mais c'est un sujet trop grave pour qu'il soit caricaturé parce que pendant la campagne
26:46des Européennes, on a eu des débats, à ne pas en finir, sur est-ce que le chef des
26:50armées, c'est une fonction honorifique ou pas, je pense que nos 200 000 militaires
26:53sont tombés de leur chaise lorsqu'ils ont entendu ce débat parce que chaque militaire
26:56sait très bien qui est le chef, c'est le propre même de notre organisation militaire
27:00et il en est de même pour notre doctrine nucléaire.
27:02Elle est trop importante pour nous protéger, pour se permettre, c'est pour ça faisons
27:08des débats qui soient de bon niveau et dignes et merci de me poser la question, ça me permet
27:12aussi de redire les choses à nos concitoyens et nos concitoyens.
27:14La France est plus grande qu'elle ne l'est vraiment, c'est ça aussi l'héritage gaullien.
27:18Pardon, je m'en veux de ne pas avoir rebondi sur une question sur le budget très rapidement.
27:22Est-ce que là vous craignez le budget actuel parce que vous êtes battu pour avoir un meilleur
27:25budget pour l'armée, inédit, qu'est-ce que vous craignez, qu'est-ce qui peut se passer là ?
27:29Au moment où je vous parle, la copie est plutôt respectée, même si je fais très
27:33attention à ce qui peut se passer à l'Assemblée nationale et au Sénat, après je ne vais pas
27:36vous mentir, si la France ne devait pas avoir de budget, ça aurait une répercussion terrible
27:41pour le ministère des armées, je peux donner deux exemples, des revalorisations importantes
27:45pour nos soldats, sur la solde, qui sont prévues dans l'augmentation de l'année prochaine,
27:49s'il n'y a pas cette augmentation, je ne sais pas comment je peux les mettre en heure,
27:52des choses aussi parfois très délicates, y compris pour le très long terme, c'est l'année prochaine
27:56que je signe les premiers bons de commande pour le porte-avions de nouvelle génération,
28:00s'il n'y a pas les sommes, on ne pourra pas commander ce porte-avions l'année prochaine
28:03dans les temps, au chantier de Saint-Nazaire, et donc avec aussi les impacts industriels
28:08que cela peut avoir, et ça peut même décaler la livraison du porte-avions dans le temps,
28:12dans les années 2036-2037, donc là aussi, moi j'invite chaque député, chaque sénateur,
28:17à aussi faire preuve de responsabilité, notre système politique redevient plus parlementaire
28:21qu'avant, c'est sans doute aussi une bonne nouvelle pour plein de raisons,
28:25mais ça veut dire aussi qu'il faut que chaque parlementaire se sente responsable,
28:27y compris sur les sujets de défense.
28:28Monsieur le ministre, je ne vais pas vous quitter sans une dernière question sur l'armée,
28:32cette soif de l'armée, on la voit tout le temps, je vous l'avais posée l'année dernière,
28:35souvenez-vous, alors là je vois par exemple un sondage de juillet 2024,
28:41CSA pour Seigneurs GD d'Europe 1, 70% des Français sont favorables au recours de l'armée
28:46pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers difficiles, monsieur le ministre.
28:50On a une soif de l'armée à l'éducation nationale, on a une soif de l'armée,
28:54on voit que des cadres, des militaires deviennent cadres,
28:57on a une soif de l'armée dans toute la société, qu'est-ce qu'il faut comprendre ?
29:00Il y a une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle dans tout ça, dans ces sondages.
29:03La bonne nouvelle c'est qu'il y a de la confiance dans l'institution militaire
29:06et dans les valeurs qu'elle porte, dans l'efficacité, dans la probité de nos soldats,
29:11dans leur capacité à mener leur mission à bien, à tenir.
29:14La mauvaise nouvelle, ça veut dire aussi que nos concitoyens et nos concitoyens
29:17n'ont pas forcément toujours saisi, je le dis avec prudence mais avec fermeté néanmoins,
29:22le rôle exact de nos armées.
29:24Être militaire, c'est non seulement pouvoir, s'il le faut, être tué pour son pays,
29:30mais c'est aussi, je l'avais dit à votre micro et je le redis, tuer sur ordre.
29:34Et donc par définition, le militaire est un peu à part dans la société.
29:37Alors après, que l'armée soit appelée à la rescousse parce qu'on a le sentiment
29:42que telle ou telle administration ne fonctionne pas comme on le souhaiterait,
29:44que tel ou tel service public ne fonctionne pas comme on le souhaiterait,
29:47c'est ce que j'appelle dans mon livre,
29:48est-ce que l'armée doit devenir la béquille de la société ?
29:51Je ne le souhaite pas, s'il y a un problème à l'école, il faut réformer l'école,
29:54il ne faut pas appeler l'armée à la rescousse.
29:56D'ailleurs, personne ne se songerait de demander à l'éducation nationale
29:59un rôle qui ne serait pas le sien.
30:00Donc le soldat se dit, moi on m'envoie lutter contre Daesh en Syrie et en Irak,
30:04mais en même temps, dès qu'il y a une grève des éboueurs,
30:06des maires écrivent aux ministres des armées en disant
30:08« est-ce qu'on peut mobiliser l'armée pour ramasser les poubelles ? »
30:10Bon, donc je pense que...
30:11Le président a choisi le général Georges Jolin pour Notre-Dame,
30:13sans lui on n'y serait pas arrivé.
30:14Mais il était général à la retraite.
30:16En revanche, merci de me le dire, est-ce que nos soldats,
30:20quel que soit leur grade et leur parcours,
30:22peuvent donner un coup de main ou mieux s'engager
30:25après avoir rendu le service des armes ?
30:27Oui, avec Éric Dupond-Moretti,
30:28on avait expérimenté quelque chose que je souhaite voir poursuivre,
30:31qu'est l'encadrement de mineurs délinquants par des militaires,
30:34mais pas des militaires qui servent actuellement sous les drapeaux,
30:38des jeunes retraités, des sous-officiers d'expérience,
30:42tout juste retraités.
30:43Vous savez que dans les armées, les âges de retraite,
30:45pour de bonnes raisons évidemment,
30:47ne sont pas les mêmes que sur les autres régimes.
30:49Et évidemment, souvent il y a une deuxième carrière
30:51pour ces soldats et ces militaires.
30:52Et là, pour le coup, évidemment, il faut pouvoir poursuivre cela.
30:55Mais j'insiste, une fois de plus,
30:57la militarité est quelque chose de sacré,
30:59ce n'est pas du folklore, les valeurs, le sport,
31:01la camaraderie, la solidarité,
31:04tout ça, c'est pour obéir à quelque chose de fondamental,
31:07c'est la réussite de la mission.
31:08Et on l'a dit pendant toute cette émission,
31:10les menaces extérieures ne manquent pas.
31:12Et donc, il faut aussi bien regarder que notre armée
31:15de se tourner vers les menaces qui pèsent sur le pays,
31:17qui viennent de l'extérieur du pays,
31:19et pas de l'intérieur du pays.
31:19Les menaces graves.
31:21Un tout petit pas de côté, Yacine Bellatare,
31:24juste un mot là-dessus,
31:26on ne peut pas ne pas vous poser la question,
31:27c'est votre amie, ce n'est pas votre amie ?
31:29Merci aussi parce que j'ai vu que ça a fait beaucoup parler
31:32et sur ce plateau et sur les réseaux sociaux.
31:35J'étais à Rabat dans la délégation du président de la République
31:38et je ne le connais pas.
31:39Et d'ailleurs, comme je ne le connais pas, je ne l'ai pas reconnu.
31:41Il est venu me complimenter sur un passage média.
31:45Donc j'ai été chaleureux parce que, figurez-vous,
31:46tous les hommes politiques ne sont pas antipathiques.
31:47Il a dit qu'il vous connaît.
31:49Oui, ça, bref, j'en ai beaucoup à dire.
31:52Mais voilà, donc moi, pour le coup, je ne le connais pas.
31:55Peut-être m'a-t-il croisé dans le passé.
31:57En tout cas, c'est un événement et il aura fallu ces news
31:59et les images de ces news le soir
32:01pour que je puisse comprendre de qui il s'agissait.
32:03Après, je pense que je le reconnaîtrai à l'avenir maintenant.
32:06En tout cas, monsieur le ministre,
32:07merci de nous avoir fait l'honneur d'être sur ce plateau
32:09à l'heure qu'il est, avec les tensions
32:12qu'il y a au niveau de la Russie en Ukraine
32:14et aussi au Proche et Moyen-Orient.
32:16Merci infiniment.
32:17On rappelle notre livre Vers la guerre.
32:19Espérons et tenez-nous au courant
32:21que nous n'irons pas, nous, en tout cas, vers la guerre.
32:24Je ne sais pas si les Français en ont envie.
32:26Merci encore, monsieur le ministre.
32:27On marque une pause, on reçoit les Mousquetaires.
32:29A tout de suite.
32:33Retour sur le plateau de Face à l'info
32:35avec nos Mousquetaires qui nous ont rejoints.
32:37Alexandre Devecué est avec nous ce soir.
32:39Bonsoir.
32:39Ravi de vous retrouver.
32:41On va parler de votre article dans Le Figaro aujourd'hui.
32:43Gabrielle Cluzel, Charlotte Dornelas.
32:45Et nous avons, nous avons Anne Thaïs.
32:49Alors, vous avez pris la place de Marc Menand, c'est sympa.
32:52Alors, Marc Menand a été retenu parce qu'il est resté sous la neige.
32:57Il est en train de fêter Noël avant l'heure.
32:59Nous avons profité pour le remplacer par Anne Thaïs.
33:02Elle a 16 ans et comme c'est le jour du Duo Day,
33:05c'est un vrai honneur de vous recevoir.
33:09Tu permets que je te tutoie ?
33:10Est-ce que tu seras plus à l'aise si je te tutoie ?
33:13Alors, elle nous a, elle a visité le loco de CNews, d'Europe 1.
33:17Elle a regardé un peu la façon dont on travaille.
33:19Et le Duo Day, c'est un jour où on accueille des personnes porteuses de handicap.
33:24Anne Thaïs, tu as 16 ans.
33:25Parle-nous de toi.
33:26Tu es en quelle classe ?
33:28Je suis à Stade.
33:30Oui.
33:31Le 16ème.
33:34Oui.
33:35Et je suis en, en, en lycée.
33:40Oui.
33:40Tu es en seconde ?
33:42Oui.
33:44Alors, tu es en seconde et tu es en classe Ulysse, si j'ai bien compris.
33:47C'est une classe spécialisée pour des enfants porteurs de handicap.
33:51Oui.
33:52Tu as beaucoup d'amis dans ta classe ?
33:53Oui.
33:54Alors, c'est intéressant parce que de temps en temps, tu vas dans ta classe
33:56et tu vas aussi dans la classe où les autres enfants ne sont pas porteurs de handicap.
34:00Vous faites des échanges.
34:03Oui.
34:04Pour le dessin.
34:05C'est bien ça ?
34:06D'accord.
34:07Et là, en ce moment, il paraît que tu fais un petit stage de cuisine.
34:10Je me suis renseignée sur ça.
34:13C'est ça, ça te plaît ?
34:14Oui.
34:15Parle-moi de ta famille.
34:16Tu as combien de frères et soeurs ?
34:18Trois grands frères.
34:19Tu les aimes bien ?
34:21Pas trop.
34:21Ils te taquinent.
34:24C'est des grands frères.
34:25C'est des grands frères.
34:26Et tu as, pardonnez-moi, on prend juste, comme elle prend la place de Marc,
34:29maintenant, on en profite.
34:31Tu voulais me poser des questions.
34:33N'hésite pas à me poser les questions que tu veux.
34:36Dis, vas-y ma chérie.
34:38Où ?
34:39Même une ou deux, si tu veux.
34:41On est là avec toi.
34:46Celles que tu veux.
34:48Même une.
34:49Choisis.
34:51Pourriez-vous me parler de votre métier ?
34:55Qu'est-ce que vous préférez dans le métier de journaliste ?
35:03Dans le métier de journaliste, je préfère passer des moments comme celui-là avec toi.
35:07L'humanité.
35:08Écouter l'autre.
35:09C'est important.
35:10Le métier de journaliste, c'est poser des questions.
35:12Deux oreilles, une bouche.
35:14Poser des questions.
35:16Et être humain.
35:17Ça te va comme réponse ?
35:18Oui.
35:19Tu voulais une autre question ?
35:21Vas-y ma chérie.
35:23Quelles sont les qualités pour être journaliste ?
35:29Non, pour être journaliste ?
35:32Les qualités pour être journaliste, je pense qu'il faut s'intéresser à tout,
35:35s'intéresser à l'autre, avant soi,
35:38et toujours se remettre en question et se dire qu'on ne sait rien.
35:42À partir du moment où on sait qu'on ne sait rien, on est un bon journaliste.
35:45Tu n'es pas d'accord avec moi ?
35:46Il y a une question que tu m'as posée en coulisse, c'est est-ce que j'ai le trac ?
35:49Et je t'ai dit que je n'ai jamais le trac, puisqu'on dit que le trac vient avec le talent.
35:59En tout cas, c'est un honneur pour nous de te recevoir, notre cher Anne Thaïs.
36:03Je vais te raccompagner si tu veux bien.
36:05On est très très très content de participer, de s'engager.
36:09Ces news avec cette journée du O.D.
36:11C'est 27 613 du O.D. créés en 2023, 45 849 candidats en 2023.
36:18Et nous aussi, nous faisons à notre part et avec le plus grand des bonheurs.
36:24Si tu permets, je te raccompagne tranquillement.
36:28On vient te chercher, on vient te chercher.
36:30En tout cas, merci d'être venu nous visiter.
36:33Mesdames et messieurs, je vous prie de bien vouloir accueillir chez vous, Anne Thaïs.
36:39Merci ma jolie. Merci. Merci beaucoup.
36:43C'était important pour nous de prendre quelques minutes au cœur de l'actualité
36:47pour saluer ces initiatives avec ces jeunes porteurs de handicap.
36:51On doit être certainement tous porteurs de handicap, plus ou moins important.
36:57D'abord avec vous, Charlotte Gornélas, le nouveau directeur général de la police nationale.
37:02Louis Logier a annoncé des records dans les saisies de cocaïne.
37:08Quel est son état des lieux sur le sujet de la drogue ?
37:11C'était dans le cadre d'une audition au Sénat.
37:14En effet, il s'est attardé, vous savez, sur les saisies des différentes drogues.
37:19Les saisies, c'est toujours instructif, évidemment, puisque ça révèle le travail policier qui est en cours,
37:24surtout quand il y a une hausse pareille.
37:25Mais ça révèle surtout les quantités qui circulent dans le pays.
37:29Évidemment, les saisies sont toujours proportionnées à la quantité qui circule,
37:33quel que soit le travail policier.
37:35Et on va le voir avec les opérations, vous savez, qu'on a appelées places nettes ces derniers temps.
37:40Il y a certes un harcèlement sur le terrain, mais les grosses saisies,
37:44vous avez eu deux fois plus de 10 tonnes au large des Antilles cette année.
37:49Quand vous avez une saisie de 10 tonnes en même temps,
37:51c'est bien qu'il y a des trafics extrêmement réguliers qui s'intensifient
37:55avec des quantités de plus en plus grosses.
37:57Et donc, un trafic et des trafiquants qui s'adaptent à la mise en place,
38:02là en l'occurrence, de sécurisations plus fortes à l'entrée des ports.
38:06Donc, ils ont dévié les routes et ça, on le voit aussi par le biais des saisies.
38:11Alors, vous le disiez, auditionné par la Commission des lois,
38:13Louis Logier, c'est le nom du nouveau directeur général de la police nationale,
38:18a précisé sur les dix premiers mois de cette année,
38:20c'est 44,8 tonnes de cocaïne qui ont été saisies.
38:24L'année dernière, sur l'ensemble de l'année 2023, c'était 23 tonnes.
38:29Donc, on n'est pas à la fin de l'année encore
38:32et on est au double des saisies de l'année dernière.
38:35Par ailleurs, il précise, comme je vous le disais,
38:37on voit ce qui circule dans le pays,
38:40il précise que la saisie des nouvelles drogues,
38:42c'est lui qui utilise ce mot, sont également en forte hausse,
38:4533% d'augmentation, par exemple, pour les seules amphétamines et méthamphétamines.
38:50Ce sont les drogues dont on parle ces derniers temps,
38:53notamment utilisées dans le chemsex,
38:56ce sont là les nouvelles drogues de synthèse en particulier.
38:59Mais on voit que ces drogues, puisque les saisies sont en constante augmentation,
39:04leur présence est également en constante augmentation.
39:07Et il précise une chose, le nombre de victimes des règlements de comptes
39:10qui sont, dit-il en audition au Sénat, jusqu'à 90% liés au narcotrafic,
39:18ces règlements de comptes, a baissé.
39:20Nous sommes à 43 morts aujourd'hui contre 72 l'an dernier sur la même période.
39:26Alors l'explication la plus « simple » serait d'expliquer que les opérations PlaceNet
39:31nous ont donné tous ces résultats,
39:34aussi bien l'augmentation des saisies que la baisse des règlements de comptes.
39:38Sauf que l'année dernière, souvenez-vous,
39:40au moment des opérations PlaceNet, quand les règlements de comptes augmentaient,
39:44on nous disait que c'est précisément parce qu'on harcèle les points de deal
39:47qu'il y a une augmentation de morts,
39:50puisqu'il y a des guerres de territoires pour reprendre les points de deal
39:53une fois qu'ils ont été cassés.
39:55Donc on comprend évidemment que l'explication, les raisons sont plus complexes.
40:00Il y a une augmentation des saisies parce qu'il y a une augmentation de la consommation
40:04et donc de la circulation des produits en France, c'est la première chose.
40:08Et le nombre de morts est évidemment lié à ces guerres de territoire,
40:11à l'influence de telle sur telle autre sur les points de deal,
40:14notamment les plus lucratifs.
40:16Ce qui est inquiétant en revanche, même si nous avons moins de morts,
40:19c'est que nous en avons désormais dans des petites villes
40:22dans lesquelles c'était inimaginable il y a quelques années.
40:24Donc même avec moins de morts, le trafic et ses conséquences mortelles
40:28s'étend, on va dire, et opère un maillage sur tout le territoire français désormais.
40:34Les opérations PlaceNet, Charlotte Darnelas,
40:36pour autant ont également permis d'arrêter des trafiquants
40:39et le DGPN, directeur général de la police nationale, s'en est également félicité.
40:44Ça c'est une bonne chose.
40:45Alors il l'a dit, en effet, 18 100 trafiquants interpellés en 2023
40:51et cette année, jusqu'à maintenant, 17 300.
40:54Alors vous le savez, c'est un directeur général de la police nationale,
40:58donc lui il fait son travail, il parle des personnes interpellées.
41:01La question serait de savoir, et ce serait intéressant,
41:03que la chaîne pénale parle d'une traite et qu'est-ce qui se passe après l'interpellation.
41:08Ça joue évidemment énormément sur l'avenir du trafic,
41:10mais ça ce n'est pas à lui de le dire, mais donc on n'a pas la réponse.
41:13Et il parle de conséquences incontestables, positives incontestables.
41:17Ce qu'il dit, saisie de 690 armes,
41:20690 armes, je ne sais pas si on se rend bien compte,
41:22mais quasiment deux armes saisies par jour dans le cadre, en l'occurrence, du narcotrafic.
41:27115 véhicules, 7,5 millions d'euros d'avoirs criminels
41:30et plus d'une tonne 7 de stupéfiants.
41:32Donc je vous le disais, sur 44 tonnes, une tonne 7 dans PlaceNet,
41:37ce n'est pas la totalité, évidemment, des saisies.
41:40Mais ce que l'on comprend, et par rapport à PlaceNet,
41:42il y a, un, la souplesse des réseaux.
41:44Je vous le disais, on en parle beaucoup sur ce plateau,
41:46mais l'adaptabilité permanente de ces réseaux.
41:49Et je lisais justement dans la bouche de Lofaz,
41:51vous savez, l'office anti-stupéfiants,
41:54que désormais les saisies,
41:58notamment quand elles sont importantes,
42:00sont considérées dans la comptabilité des narcotrafiquants
42:02comme des droits de douane.
42:04C'est dit entre guillemets, mais donc c'est prévu finalement dans leur comptabilité
42:08et ils importent de plus en plus de drogues
42:10pour envisager ces saisies.
42:12Et évidemment, le seul problème de ces opérations PlaceNet,
42:18c'est que plus vous mettez de bleu sur le terrain,
42:20plus les enquêtes sont difficiles.
42:22Or, le bleu sur le terrain, ça allège évidemment le quotidien des habitants,
42:26ça permet de harceler en effet sur les points de deal,
42:29mais ça rend plus difficile une enquête.
42:31Vous avez besoin de temps d'observer les personnes, par exemple,
42:34de mettre une filature, de mettre une balise, d'écouter les trafiquants.
42:38Et le travail d'enquête permet lui de remonter les réseaux.
42:41Donc c'est la raison pour laquelle l'entourage de Bruno Retailleau a dit
42:44on a beaucoup privilégié le bleu sur le terrain ces derniers temps,
42:48maintenant on va remettre du poids sur la jambe de l'investigation
42:52pour pouvoir remonter les réseaux.
42:53Et on se souvient de Marie-Hélène Thoraval,
42:55vous savez, la maire de Roman-sur-Isère,
42:57qui nous disait le problème des opérations PlaceNet,
42:59c'est qu'elles ne s'attaquent pas à l'influence dans ces quartiers-là.
43:03Et la criminalité, elle se joue sur l'influence.
43:05Les petits, entre guillemets, sont attirés par le plus influent
43:08et aujourd'hui le plus influent est celui qui a le plus d'argent
43:11et donc celui qui prospère le plus dans cette criminalité.
43:14Donc il y a urgence à cibler évidemment ces personnes-là.
43:18Et le directeur général sur ce point s'est félicité
43:22que sur 50 trafiquants identifiés par l'OFAST cette année,
43:2529 ont été interpellés.
43:27Et là, je ramène à ma question précédente.
43:30Interpellés certes, mais que se passe-t-il ensuite ?
43:32La question reste entière.
43:33Donc Bruno Retailleau, vous l'avez dit,
43:35mais le DGPN également a fait plusieurs propositions
43:38pour consolider en effet cette partie investigation
43:41dans la proposition de loi qui sera examinée au Sénat en janvier prochain.
43:45En janvier, il a fait plusieurs propositions.
43:47Merci beaucoup.
43:47À suivre, Charlotte Dornelas.
43:50Pendant ce temps, Andy Kerbera n'a pas démissionné.
43:53Et pendant ce temps, vous parliez d'armes.
43:56On veut désarmer le peu de policiers municipaux qui ont des armes.
44:02Je ne sais pas si je fais Alexandre ou bien Gabriel.
44:06Gabriel, on va parler de Boilems-Emsal.
44:08Je commence par Alexandre.
44:09Vous permettez, je termine avec vous.
44:11Alexandre, on va faire un tour aux Etats-Unis
44:14avec cet article que vous avez fait paraître aujourd'hui dans le Figaro.
44:18Après sa victoire surprise, Donald Trump nomme son administration.
44:24Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les personnalités effasées
44:28sont plus qu'inattendues.
44:29Oui, Christine Kelly, imaginez-vous dans quelques années
44:34remplacer Sébastien Lecornu, ministre de la Défense Christine Kelly.
44:39Je plaisante parce qu'effectivement, le nouveau ministre de la Défense
44:44de Donald Trump, Pete Exet, n'est autre qu'un animateur star de télévision.
44:49Il travaille pour la chaîne Fox News et il était animateur
44:53de l'émission Fox and Friends,
44:56l'une des émissions les plus regardées de la chaîne conservatrice.
45:00Et quand on lui reproche son manque d'expérience,
45:03il rappelle qu'il est tout de même un vétéran de l'Irak et de l'Afghanistan.
45:08Ce que vous n'êtes pas encore.
45:10Parce qu'on oublie de dire qu'il est quand même militaire.
45:12Il est quand même militaire.
45:13C'est pour ça que je le précise.
45:15Mais ce n'est pas le seul à avoir créé la surprise.
45:19Pas dans le casting de Donald Trump, qui, il faut bien le dire,
45:22est aussi ébouriffant que sa coupe de cheveux.
45:25Eh bien, il y a également Linda McMahon, ex-patronne du catch américain,
45:30qui est au ministère de l'Éducation nationale.
45:33Il y a eu Matt Gaetz, qui finalement a renoncé
45:36parce qu'il devait être au ministère de la Justice,
45:38mais il était lui-même visé par Sains Affairs,
45:41ce qui l'affichait quand même un peu mal.
45:43Une autre star de la télé, l'ancien chirurgien Mehmet Oz,
45:48qui avait un programme effectivement sur la santé
45:51et qui pilotera le programme public d'assurance maladie américain.
45:56Et bien sûr, Robert Kennedy, qui était un peu plus attendu
45:59et qui sera carrément au ministère de la Santé,
46:02mais qui avait des positions très critiques sur la politique sanitaire
46:05et qui s'assume comme vaccino-sceptique.
46:07Très anti-vaccin.
46:08Comment est-ce que vous expliquez ces choix ?
46:09Est-ce que ça reflète, on dit, la folie ?
46:12Certains disent de Donald Trump, au contraire, une réalité.
46:15Oui, certains observateurs mettent ça sur le côté incontrôlable de Donald Trump
46:19et c'est vrai qu'il est imprévisible,
46:21ou expliquent que ce sont des personnalités choisies pour leur loyauté.
46:25Effectivement, moi, je pense que c'est une explication trop simpliste
46:28et qu'il y a un projet derrière ça, qu'il y a une pensée.
46:32Peut-être pas Donald Trump lui-même,
46:33même s'il a un instinct et une vision politique,
46:36mais tout autour de lui, il y a des gens qui ont une vision
46:39et qui veulent la mener à bien.
46:40Et je crois que cette vision, c'est de rompre, tout simplement,
46:43avec la bureaucratie traditionnelle de Washington.
46:47Ça a été théorisé, notamment, dans un livre de Kevin Roberts,
46:51qui est patron du principal think-tank conservateur américain.
46:55Un livre qui est sorti juste après l'élection de Donald Trump
47:00et qui s'appelle « Reprendre Washington pour sauver l'Amérique ».
47:03Donc, l'idée est qu'il faut en finir avec une élite, si vous voulez, technocratique,
47:08qui n'est plus en phase avec l'Amérique d'aujourd'hui.
47:13Donc, Donald Trump, en fait, a été élu sur une stratégie anti-système,
47:18de rupture avec le système,
47:21qu'il rompt, justement, avec le système.
47:23Ça n'a rien d'étonnant.
47:24Alors, est-ce qu'on peut se poser, quand même, la question de la compétence ?
47:28On peut se la poser, effectivement.
47:31Bien que, si on regarde bien les dossiers, c'est parfois plus complexe qu'on ne le dit.
47:37Mais je crois qu'en tout cas, le fait que ce ne soient pas forcément des experts
47:43qu'on a l'habitude de voir à Washington, ça ne n'effraiera pas les Américains.
47:47Parce que, je le disais, si Donald Trump est arrivé au pouvoir,
47:50c'est parce que le système, à tort ou à raison, est totalement décrédibilisé
47:54et que les experts, les élites mondialisées,
47:57qui ont gouverné le pays pendant une quarantaine d'années,
48:00sont totalement décrédibilisés.
48:02Donc, je crois que tous les procès en incompétence ne fonctionneront pas,
48:07de la même manière que tous les procès qui ont été intentés à Donald Trump
48:11en disant qu'il était fou, qu'il était irresponsable,
48:13qu'il était incompétent aussi, n'ont pas fonctionné.
48:17Dans votre chronique, Alexandre de Vécu,
48:19vous allez jusqu'à parler de grands remplacements des élites.
48:22Oui, je crois effectivement que c'est le projet de Donald Trump,
48:27en tout cas, faire émerger une élite de substitution,
48:31en finir effectivement avec une élite qui n'a peut-être plus les réponses
48:35et en faire émerger une autre.
48:37On a beaucoup cité les profils extravagants,
48:40mais il y a deux profils qui sont très intéressants
48:42et qui sont deux facettes, à mon avis, de l'élite qui est en train d'émerger.
48:45C'est le profil de J.D. Vance, qui est le vice-président,
48:51et qui, lui, pour le coup, est un pur produit de la méritocratie,
48:55qui a fait les plus grandes universités américaines,
48:58mais qui, en même temps, a écrit un best-seller expliquant d'où il venait.
49:02Il vient d'une famille de Renneck de l'Ohio,
49:05donc il connaît bien l'Amérique populaire,
49:07et sa nomination est une revanche pour cette Amérique-là,
49:10cette Amérique profonde.
49:11Et de l'autre côté, on a Elon Musk,
49:14mais qui est aussi une figure de self-made man,
49:16un entrepreneur qui a réussi,
49:18et ça, aux États-Unis, c'est quelque chose qui parle.
49:21Dans l'imaginaire américain, il témoigne du fait que là,
49:24si vous voulez, l'élite de la tech est aussi une élite ascendante
49:27par rapport aux élites technocratiques et financières.
49:30Il faut bien voir que l'histoire est faite de cycles.
49:34Il y a un philosophe italien, Vilfredo Pareto,
49:39je terminerai là-dessus,
49:41qui explique que l'histoire est un cimetière d'élites,
49:43que c'est souvent une minorité qui lutte pour prendre le pouvoir
49:46et qui ensuite décline.
49:48Et je crois qu'on est là-dedans,
49:50on est à la fin d'une crise de régime
49:52et on a une élite émergente qui est en train d'apparaître.
49:55Il faut bien voir que pendant la Révolution française,
49:56par exemple, l'aristocratie regardait la bourgeoisie ascendante
50:01comme une bande de parvenus.
50:03Et c'est un peu comme ça que les démocrates
50:05regardent l'entourage de Trump, la caste émergente de Trump.
50:10Mais peut-être que dans quelques années,
50:12effectivement, ce sera la nouvelle élite.
50:14Donc peut-être que Christine Key,
50:16et c'est un phénomène, c'est ça que j'allais dire,
50:18dans toutes les démocraties occidentales.
50:20C'est pour ça que je dis que vous avez peut-être une chance
50:23si vous voulez postuler au ministère de la Défense.
50:26Chacun son dossier, chacun son créneau.
50:30Je rappelle juste que Mathieu Bocoté n'est pas là
50:32parce qu'il a fait un petit tour au Québec,
50:34j'allais dire au Canada.
50:35Il revient jeudi prochain.
50:37Voilà, donc il nous manque et on pense à lui.
50:39Je sais que vous connaissez,
50:40ça fait le lien avec la chronique de Gabriel Guzel,
50:43vous connaissez Mualem Sanz, on va en parler.
50:46Oui, sans doute, Gabriel aussi.
50:48D'ailleurs, oui, c'est un grand écrivain algérien.
50:51C'est une personnalité éminemment sympathique
50:53et surtout très courageuse,
50:54qui a dit beaucoup de vérités sur le régime algérien,
50:57sur la situation de la France,
50:59qui est parfois, selon lui, comparable à l'Algérie.
51:03Il est apparemment retenu par la police algérienne.
51:07Et donc voilà, c'est bien de lui exprimer tout notre soutien.
51:11Je crois que tous les défenseurs de la liberté d'expression
51:14devraient le faire.
51:15Et ça montre, encore une fois,
51:16à quel point ce régime est un régime quasiment totalitaire aujourd'hui,
51:20qui ne tolère plus de contradictions
51:24et qui enferme les écrivains.
51:26C'est un régime qui est pris en tenaille,
51:28je dirais, entre une dérive autoritariste et une dérive islamiste.
51:31Et je laisse la parole à Gabriel.
51:33Oui, donc vous disiez, c'est une information de Marianne,
51:35enfin plusieurs informations.
51:36Oui, on a confirmé au Figaro et également,
51:39il a disparu depuis quelques jours.
51:42Il est probablement retenu dans les prisons algériennes.
51:45Donc l'écrivain franco-algérien, il aurait été arrêté.
51:49Il ne donne plus de nouvelles, Gabriel Cluzel, depuis samedi.
51:53Et ce matin, nombre de ses amis ont fait part de leur inquiétude
51:56sur les réseaux sociaux.
51:57Pourquoi avaient-ils des raisons de se faire du souci ?
52:00Oui, ils ont des raisons d'être inquiets.
52:01Mais à vrai dire, tous ceux qui connaissent Boalem Sansal,
52:03à chaque fois qu'il repartait en Algérie,
52:05se faisaient du souci pour lui, pour être tout à fait honnête.
52:09C'est quelqu'un, au début, pour lequel tout semblait bien partir.
52:14Parce qu'avant d'être écrivain et après avoir été enseignant-chercheur,
52:18il a été haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien.
52:22Et puis tout s'est corsé quand il est devenu écrivain.
52:25Il était très critique avec le gouvernement algérien.
52:31Il dénonçait un pays verrouillé et vérolé par la corruption.
52:35Il se moquait des autocrates algériens.
52:38Il dénonçait, parce que c'est son grand cobalt, la langue française aussi,
52:40l'arabisation de l'enseignement en Algérie.
52:44Il y a plusieurs livres.
52:45Il y a notamment le premier, c'est Post-Restante Algée,
52:48qui lui a valu d'être insultée, censurée, conspuée.
52:53Le deuxième, c'était Dis-moi le Paradis.
52:56Alors là, il a été renvoyé du ministère dans lequel il travaillait,
52:58comme ça, c'était clair.
52:59Et le dernier, il y en a eu d'autres,
53:01mais ceux qui ont vraiment conduit à sa descente aux enfers,
53:04si j'ose dire, en Algérie,
53:06c'est Le Village de l'Allemand, en 2008, dans lequel il comparait,
53:09alors c'est une histoire vraie pourtant, tirée d'une histoire vraie,
53:11mais il comparait l'islamisme et le nazisme.
53:14Là aussi, il a été censuré.
53:16Ça, c'est en 2008.
53:17En 2008 aussi, il a suscité la polémique
53:20parce qu'il y avait, dans le monde arabe,
53:22un boycott du Salon du Livre en France,
53:26parce que l'invité d'honneur était Israël.
53:28Et lui, il est venu comme un seul homme.
53:31Il faut voir que c'est quelqu'un qui a eu une dizaine de prix
53:34pour son œuvre.
53:36C'est un grand écrivain francophone
53:39qui a fait rayonner le français pour des essais, des nouvelles.
53:43Et dans 2013, le grand prix de la francophonie de l'Académie française.
53:46Vraiment un grand écrivain.
53:48Mais le plus grave crime aux yeux du régime algérien,
53:54est-ce que ce n'est pas cela au fond, son amour pour la langue française ?
53:58Oui, vous savez, en tant qu'omposant politique,
54:00c'est presque un Solzhenitsyn algérien.
54:02Il n'a pas été en Sibérie.
54:03On le souhaite de ne pas connaître le même sort.
54:06Mais néanmoins, il s'oppose vraiment en opposant.
54:08Et ce qu'il caractérise, c'est qu'il est très amoureux de la langue française.
54:13Vous savez, il pourrait écrire comme le pied noir.
54:15Alors dire cela, c'est déjà le condamné.
54:17Albert Camus, ma patrie, c'est la langue française.
54:20Et son dernier livre, pour lequel je l'ai reçu,
54:22mais je crois qu'Alexandre de Vecchio également,
54:24qui s'appelle « Le français, parlons-en » aux éditions du Serre.
54:27Il parle de notre langue, avec un tiré et des majuscules,
54:31comme on dit, Notre-Dame.
54:33Et il dit, un peu comme le pape Jean-Paul II avait dit,
54:35« France, qu'as-tu fait de ton baptême ? »
54:37Il dit « France, qu'as-tu fait de ta langue française ? »
54:39Et il fait vraiment un plaidoyer pour la langue française.
54:42Il dit que c'est la langue de la puissance, de la liberté,
54:45de la beauté, de la connaissance, de la diplomatie,
54:48de la séduction, de l'art de vivre, de la légèreté.
54:50Il trouve que la France dilapide son héritage.
54:52Il dénonce aussi l'abandon du latin et du grec.
54:56Et puis, il dit aussi que la langue, c'est un outil géopolitique.
54:59Et puis, comme il est un peu taquin, si j'ose dire,
55:02mais malheureusement, je ne crois pas que le gouvernement algérien
55:05ait le sens de l'humour.
55:05Il dit souvent qu'à chaque fois qu'on parle d'Algérie,
55:10c'est un hommage rendu à la langue française,
55:11puisque c'est la France qui a trouvé ce nom-là,
55:14qui a inventé ce nom.
55:16Alors, il évoque aussi régulièrement l'Algérie d'hier,
55:19d'aujourd'hui, de demain, de ce carburant inépuisable
55:22qui semble être la détestation de la France.
55:24Mais vous savez ce qu'il m'a dit un jour ?
55:26Il m'a dit, vous savez, la France, elle s'est rendue compable d'un seul crime,
55:29elle a trop aimé l'Algérie.
55:30Donc évidemment, ce n'est pas le discours officiel.
55:32Vous en conviendrez.
55:34Mais il est aussi pour la France un lanceur d'alerte.
55:37Il est très, très puissant là-dessus.
55:39Il insiste, il dit, vous êtes naïfs, vous êtes inconséquents.
55:43Et il nous met en garde contre les graves malheurs qui nous guettent.
55:46Si cette arrestation a été confirmée, Gabrielle Cluzel,
55:51est-ce que la France devrait intervenir ?
55:53Oui, alors il se trouve que Boilem Sansel vient d'obtenir la nationalité française.
56:01Il ne l'aurait pas eu, qu'on aurait pu dire que ce droit d'asile,
56:04pourtant si dévoyé par ailleurs, c'est à lui qu'il aurait fallu l'accorder.
56:08S'il en était un auquel il aurait fallu garder, ça aurait été celui-là.
56:10Alors il y a plusieurs personnalités cet après-midi qui ont appelé déjà,
56:15qui ont fait part de leur inquiétude et qui ont appelé la France
56:17à faire pression sur le gouvernement algérien,
56:20notamment Édouard Philippe, David Linard, mais il y en a eu d'autres.
56:24Mais faire pression sur l'Algérie, la France, malheureusement, elle ne sait pas faire.
56:27Ça, l'Algérie, dans l'autre sens, ça se passe très bien.
56:29Elle sait bien faire pression sur le régime algérien.
56:32Alors on peut dire quand même qu'il y a eu une exception avec la reconnaissance
56:37de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental,
56:39mais pour le reste, rien du tout.
56:41Je vous rappelle quand même, il y a deux jours, je trouve ça assez symbolique,
56:45que l'ambassadeur de France en Algérie, au nom d'Emmanuel Macron,
56:49a déposé une germe sur la tombe de Larbi Ben Midi.
56:54Vous savez, c'est le militant du FLN qui a fomenté, entre autres,
56:59l'attentat terroriste du Milkafe en Algérie, qui a fait des morts, des blessés,
57:03notamment deux petites filles qui ont été amputées.
57:04Donc c'est quand même assez particulier d'aller fleurir des monuments du FLN.
57:08Il y a une relation quand même qui est très troublante entre la France et l'Algérie.
57:14Et puis, vous savez, il y a aussi le souvenir de la décennie noire avec beaucoup d'enlèvements.
57:19Il y en a eu également pendant la guerre d'Algérie.
57:22Est-ce que vous savez qu'il y a quand même, je voulais retrouver le chiffre exact,
57:252375 disparus côté français pendant la guerre d'Algérie,
57:28dont la famille n'a jamais eu de nouvelles ?
57:30Toujours pas.
57:31Alors moi, je veux bien qu'on ouvre les archives, mais il faut les ouvrir de tous les côtés.
57:35Et la décennie noire, c'était aussi la décennie noire, évidemment, des enlèvements.
57:39Donc c'est pour ça que ce grand silence de Boilem-Sensal,
57:43même si encore une fois, rappelons-le, les informations, rien n'est confirmé,
57:47est prodigieusement inquiétant parce que ça s'inscrit dans un paysage politique tout à fait particulier.
57:55– Merci pour votre regard.
57:57Peut-être, Charlotte, vous le connaissez aussi, il est assez connu, peut-être un mot là-dessus.
58:01Ensuite, j'ai une question à vous poser sur une information qui vient de tomber.
58:04– Non mais en effet, la question qui se pose, c'est la relation à l'Algérie.
58:07Boilem-Sensal est plus libre, peut-être même, que le gouvernement français ces dernières années,
58:11par rapport à ce qui est son pays, puisqu'il est français depuis peu,
58:16amoureux de la France depuis toujours et Algérien de naissance aussi.
58:21Donc on voyait chez lui une liberté, et si c'est cette liberté qui est menacée aujourd'hui,
58:24j'espère que la France aura le courage de défendre un de ses enfants.
58:28– À suivre, on a appris, il y a quelques instants,
58:31que le meurtrier présumé de Lélian de Jean Guadeloupéen,
58:36un employé municipal tué à Grenoble le 6 septembre dernier,
58:41a été interpellé aujourd'hui au Portugal.
58:45L'agent municipal, souvenez-vous, avait reçu deux balles au thorax
58:49en tentant de retenir le suspect qui venait de provoquer un accident de la route.
58:54Qu'est-ce que ça vous évoque, Charlotte Dornay, là, si on vient de l'apprendre ?
58:57– Il y a une chose qui est sûre, c'est que ça évoque la fuite du suspect qui avait tiré.
59:03– Longue fuite.
59:04– Longue fuite, en effet, qu'il a été retrouvé,
59:06et que les suites judiciaires seront intéressantes à suivre en l'occurrence,
59:11et que cette fuite signe, encore une fois, s'il le fallait,
59:15la preuve que le maire avait parlé un peu vite en parlant de balles perdues.
59:17Souvenez-vous, cette balle perdue, dont il avait parlé,
59:21il avait parlé de victimes collatérales,
59:23là, en l'occurrence, il y a non seulement une volonté de tuer
59:26au moment de sortir cette arme, de viser cet homme,
59:28et en plus, la lâcheté de fuir après l'avoir tué.
59:33– Et rappelons qu'en parlant de fuite, Mohamed Amra court toujours.
59:37En tout cas, voilà pour les dernières informations du soir.
59:40Merci Alexandre Devecchio, la semaine prochaine, vous êtes avec nous aussi, mardi.
59:43– Eh bien, je crois, oui.
59:44– Avec grand plaisir, merci Gabriel, merci Charlotte.
59:48Excellente fuite d'opérame, l'heure des pros de Pascal Praud.
59:53– Sous-titrage ST' 501