Face à l'Info (Émission du 23/11/2023)

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:00:00 -Face à l'info, Simon Guélin, bonsoir à tous.
00:00:02 -Bonsoir, Charlotte.
00:00:04 Bonsoir, Charlotte, et bonsoir à tous.
00:00:06 C'est un investissement présenté comme historique
00:00:09 par l'Elysée. Emmanuel Macron a officialisé à Chartres
00:00:12 un investissement de plus de 2 milliards d'euros
00:00:15 de l'entreprise danoise Novo Nordisk,
00:00:18 spécialisée dans la production de médicaments
00:00:20 pour le diabète et l'obésité.
00:00:22 A la clé de la création de plus de 500 nouveaux emplois,
00:00:25 le projet devrait être finalisé en 2028.
00:00:28 -Le président iranien Ebrahim Raisi a affirmé
00:00:30 qu'il n'aurait réalisé aucun de ses objectifs
00:00:33 en plus de 40 jours de guerre.
00:00:35 Le cessez-le-feu temporaire, nous devons dire
00:00:38 que le peuple palestinien et la résistance
00:00:41 ont obtenu une grande victoire, a-t-il ajouté.
00:00:44 L'OMS s'inquiète d'une hausse des maladies respiratoires en Chine.
00:00:47 L'OMS demande à la population chinoise
00:00:50 de prendre des mesures de protection.
00:00:52 Les autorités chinoises attribuent cette augmentation
00:00:56 à la COVID-19 ainsi qu'à la circulation
00:00:58 d'agents pathogènes connus.
00:01:00 -Il n'y a pas que Charlotte, il y a aussi Christine.
00:01:03 Charlotte est avec nous ce soir.
00:01:05 Tu peux aller t'asseoir tranquillement là-bas.
00:01:08 Elle travaille au Café Joyeux
00:01:10 puisque aujourd'hui, c'est la cinquième édition
00:01:13 du "Duo Day".
00:01:14 "Duo Day", vous savez, ce qui permet l'opération
00:01:18 ou qui permet aux personnes porteuses de handicap
00:01:21 d'être en collaboration avec des entreprises.
00:01:24 Alors, Charlotte, tu as 37 ans.
00:01:26 C'est ta toute première télé...
00:01:28 On va pas parler de ton expérience à France 2.
00:01:31 Tu es passée dans les trésors de France 2.
00:01:34 Mais tu travailles au Café Joyeux.
00:01:36 Qu'est-ce que le Café Joyeux ?
00:01:38 -En fait, c'est des gens qui sont en situation de handicap
00:01:41 sur...
00:01:42 Trisomie 21...
00:01:45 En cognitif...
00:01:52 On emploie plein de personnes handicapées.
00:01:54 -D'accord. Alors, c'est dans un café...
00:01:57 -Inside.
00:01:58 -Quelle est ta fonction ?
00:02:00 Qu'est-ce que tu fais sur place ?
00:02:02 -En fait, je fais de la cuisine, de la caisse,
00:02:05 de la plonge, du service,
00:02:08 préparation plateau.
00:02:10 -Formidable.
00:02:12 Alors, tu es venue avec Antoine.
00:02:14 Antoine, quel est votre rôle, vous, au Café Joyeux,
00:02:17 avec notre jolie Charlotte ?
00:02:19 -Alors, moi, je suis... Bonsoir, je suis manager réseau.
00:02:22 J'accompagne les équipes sur le terrain au quotidien,
00:02:26 dans leur journée.
00:02:27 Et voilà.
00:02:29 -Ne vous inquiétez pas, on fera notre sommaire.
00:02:32 On a pas oublié de passer à l'info.
00:02:34 C'est important, car l'année dernière,
00:02:36 on avait reçu Inès sur ce plateau.
00:02:38 Je sais que tu as deux frères et soeurs
00:02:41 qui sont plus âgés que toi.
00:02:42 -Oui.
00:02:43 -Qu'est-ce que ça t'a fait d'avoir travaillé
00:02:46 avec tes handicaps ?
00:02:47 D'abord, quels sont-ils ?
00:02:49 -Euh...
00:02:50 -Aphasique.
00:02:51 -Aphasique, dyspraxie et dyslexique.
00:02:55 Et problème neurovisuel.
00:02:58 -Qu'est-ce que ça a changé pour toi de travailler, finalement,
00:03:01 d'avoir un emploi ?
00:03:03 -En fait, ça m'a changé pour me déplacer en transport,
00:03:07 pour me débrouiller toute seule.
00:03:09 J'ai fait la part des choses,
00:03:12 j'ai coupé le lyrien avant.
00:03:15 -Oh, trop chou.
00:03:16 Par contre, pas avec l'amoureux, car tu as rencontré
00:03:19 ton amoureux au Café Joyeux.
00:03:21 -Chut !
00:03:22 -On n'en dit pas plus, ça sert aussi à ça.
00:03:24 C'est la première fois qu'un Café Joyeux
00:03:26 est créé dans une entreprise à Canal.
00:03:29 -Oui, absolument. C'est un comptoir joyeux.
00:03:31 On est hyper heureux qu'un grand groupe
00:03:35 comme Canal+ ait choisi
00:03:38 un café-restaurant inclusif,
00:03:42 parce que l'objectif de Café Joyeux...
00:03:44 -A l'image, c'est Inès qu'on avait l'année dernière.
00:03:47 On l'avait reçue pour le Diodé.
00:03:49 -On aime bien le Diodé, nous.
00:03:51 -Et oui, du coup, l'objectif,
00:03:53 c'est l'inclusion dans le milieu ordinaire
00:03:56 en encourageant la rencontre par le travail.
00:03:59 Donc Café Joyeux emploie et forme
00:04:02 des personnes différentes, uniques.
00:04:06 Et cette différence, comme l'a dit Charlotte,
00:04:09 on peut l'appeler le handicap ou encore la trisomie ou l'autisme.
00:04:12 Nous, on préfère dire que cette différence,
00:04:14 on l'appelle l'extraordinaire.
00:04:16 -Tu te sens extraordinaire, ma belle ?
00:04:18 -En quoi ? -En tout.
00:04:20 -Tu sais que pour nous aussi, tu es extraordinaire.
00:04:23 Tu as vraiment fait une belle ouverture d'émission.
00:04:26 On est très fiers de t'avoir ce soir.
00:04:28 Est-ce qu'on peut commencer l'émission ?
00:04:30 Tu restes avec nous ? -Oui.
00:04:32 -Tu vas écouter l'édito de Mathieu Beaucoupter.
00:04:34 Je t'ai emmené un petit cadeau, juste pour toi.
00:04:38 -Le chocolat.
00:04:39 -Ca t'a plait, tiens.
00:04:40 -Je donne à Mathieu qui te transmette.
00:04:43 -Je peux pas le garder ?
00:04:45 -Vous mangez pas tout, Mathieu.
00:04:47 -On vous connaît.
00:04:48 On vous connaît.
00:04:49 Je rappelle quand même qu'il y a
00:04:51 près de 7 millions de personnes en France porteuses de handicap.
00:04:56 Call a du O'Day, c'est une journée exceptionnelle,
00:04:59 qui permet aux personnes porteuses de handicap
00:05:01 d'être introduites dans les entreprises.
00:05:04 C'est un vrai plaisir pour nous.
00:05:06 Ma belle Charlotte, juste avant de faire le sommet,
00:05:09 on fera le sommet de l'émission,
00:05:11 j'ai noté toutes les personnes dyslexiques,
00:05:13 comme Steven Spielberg,
00:05:15 comme Cher, comme Jennifer Aniston,
00:05:17 comme Gustave Flaubert, comme Johnny Hallyday,
00:05:20 comme Einstein, qui étaient dyslexiques.
00:05:22 Et toi, je sais que tu ne sais pas lire ni écrire.
00:05:25 -Je sais lire et écrire, mais...
00:05:28 -Un peu. Difficilement.
00:05:30 En tout cas, rien ne t'empêche d'avoir un formidable avenir.
00:05:33 D'accord ?
00:05:35 Tu es sûre de ça, en tout cas.
00:05:36 Merci. Reste avec nous.
00:05:38 Tu me donneras une note sur l'édito de Mathieu Beaucoupter.
00:05:42 C'est parti pour le sommaire ce soir.
00:05:44 Si perquisitions ont eu lieu aujourd'hui
00:05:47 dans l'enquête sur la mort de Thomas Crépaul,
00:05:50 on s'intéressera ce soir à cette marche pour Thomas,
00:05:53 qui a été interdite à Lyon hier soir.
00:05:55 On s'intéressera plus généralement à ce climat général
00:05:58 qui s'est installé en France,
00:05:59 plongé dans l'antisémitisme, dans les attaques au couteau.
00:06:03 De quoi ce climat est-il le nom, l'édito de Mathieu Beaucoupter ?
00:06:07 L'avocat Thibaud de Montréal a alerté ce matin sur CNews
00:06:12 sur le risque d'une fracture entre la classe gouvernante et le peuple
00:06:15 sur le risque de guerre civile après l'attaque meurtrière de Crépaul.
00:06:19 Il est intéressant de noter qu'un influenceur nommé Bassem
00:06:23 alerte lui aussi sur les mêmes risques.
00:06:25 Français d'origine du Maghreb, il lui condamne l'acte des voyous,
00:06:29 mais explique que s'il faut aller à l'affrontement,
00:06:31 il sera de l'autre côté.
00:06:33 Qu'est-ce que cela dit ?
00:06:35 Comment apaiser l'analyse de Guillaume Bigot ?
00:06:39 Marc Menand s'arrête ce soir sur cette France qu'il a vue changer.
00:06:42 "Moi, Marc, j'ai vu disparaître le civisme en France.
00:06:46 "Moi, Marc, j'ai vu disparaître les petits bals de campagne
00:06:50 "où tout se passait bien.
00:06:51 "Moi, Marc, j'ai vu disparaître le respect du policier."
00:06:55 Le regard de Marc Menand sur la transformation de la France
00:06:58 et de nos campagnes pour arriver au drame de Crépaul,
00:07:01 le cri du cœur de Marc Menand.
00:07:03 Alors qu'une réforme de la garde à vue est imposée par Bruxelles,
00:07:08 on s'arrêtera pour bien comprendre ce que cela changera
00:07:11 pour nous en France.
00:07:12 Les neuf suspects dans l'affaire de Crépaul
00:07:14 sont en ce moment en garde à vue.
00:07:16 Que va-t-on savoir après ces gardes à vue ?
00:07:19 On sait que le principal suspect avait l'interdiction
00:07:22 de détenir une arme depuis fin septembre,
00:07:24 qu'il a été condamné à deux reprises
00:07:27 pour recel de vol et port d'arme blanche.
00:07:29 Pourquoi n'est-on pas surpris
00:07:32 de décryptage de Charlotte Dornelas ?
00:07:35 Et puis les élections aux Pays-Bas
00:07:37 suscitent un tremblement de terre en Europe.
00:07:39 Gert Wilders remporte les législatives.
00:07:42 Personnage clivant, dit-on, souverainiste, dit-on,
00:07:45 climato-sceptique, dit-on,
00:07:47 mais pourra-t-il former une coalition pour gouverner
00:07:50 l'un des pays fondateurs de l'Union européenne ?
00:07:53 Le résultat était-il prévisible ?
00:07:55 Et puis, en quoi les Pays-Bas ont-ils servi de laboratoire
00:07:59 du nouveau populisme européen ?
00:08:01 L'édito de Mathieu Bocouty.
00:08:04 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité
00:08:06 avec nos mousquetaires et nos deux invités de marque.
00:08:08 C'est parti.
00:08:10 Ravie de vous retrouver,
00:08:24 même si on s'est déjà vus il y a quelques instants.
00:08:27 Alors, Mathieu Bocouty,
00:08:30 dans l'enquête sur la mort de Thomas A. Kripal,
00:08:34 six perquisitions ont eu lieu aujourd'hui
00:08:35 dans les domiciles de Romand-sur-Isère,
00:08:38 rappelant que neuf suspects sont en garde à vue.
00:08:41 On va en parler, justement, des gardes à vue avec vous, Charlotte.
00:08:44 Et puis, alors que la marche pour Thomas
00:08:47 a été interdite à Lyon hier soir,
00:08:49 cela a beaucoup fait réagir,
00:08:51 beaucoup restent dans l'interrogation de cette décision,
00:08:54 dans l'interrogation de ce climat général
00:08:57 qui s'est installé depuis Kripal,
00:08:58 et plus largement, cette France qui subit des agressions au couteau,
00:09:02 cette France qui subit de nombreux actes antisémites,
00:09:05 une France dans un climat particulier.
00:09:07 De quoi ce climat est-il le nom?
00:09:09 - Je vous dirais, ça fait un peu plus de deux ans
00:09:12 que je suis ici durablement,
00:09:14 on va reposer, installé de manière permanente.
00:09:16 - Un immigré, quoi.
00:09:17 - Oui, on appelle ça un ex-patri, c'est différent.
00:09:19 (rires)
00:09:21 - C'est égal pour les deux.
00:09:22 - Un ex-patri, c'est-à-dire quelqu'un qui, un jour, va repartir.
00:09:24 (rires)
00:09:25 Or, qu'est-ce qu'on voit ?
00:09:27 J'ai rarement vu un tel écart,
00:09:29 un tel écart entre les faits tels qu'ils se présentent à nous
00:09:32 et le récit médiatique et politique des événements.
00:09:35 Il suffit d'avoir, je dirais, des yeux pour voir,
00:09:39 des oreilles pour entendre,
00:09:40 une capacité minimale à comprendre ce qui se passe,
00:09:42 on voit les faits,
00:09:43 et on a l'impression, pour peu qu'on soit soucieux
00:09:46 de l'exactitude des faits,
00:09:48 d'être dans un moment de dédoublement.
00:09:50 Comme si on vivait dans deux univers parallèles,
00:09:53 d'un côté, la réalité,
00:09:54 et de l'autre, la manière dont on nous raconte la réalité
00:09:57 pour ne pas nous raconter la réalité.
00:10:00 Alors, je donne certains faits qu'on a connus cette semaine,
00:10:02 mais je veux les rappeler
00:10:03 pour voir ensuite comment on cherche à les oblitérer.
00:10:06 Charlotte va revenir sur le profil des délinquants en question,
00:10:10 des agresseurs, dans son édito, donc je passe sur le détail,
00:10:13 sachant qu'ils étaient, pour la plupart,
00:10:14 identifiés par les autorités.
00:10:16 Donc, nous savions que ces individus étaient à problème.
00:10:19 Nous les savions dangereux.
00:10:21 Nous les savions menaçants,
00:10:23 ce qui empêchait personne de les laisser en liberté.
00:10:25 Je garde ça à l'esprit.
00:10:27 Ensuite, certains des événements qui me semblent importants.
00:10:30 C'est Amory Brelet, de Valeurs actuelles, qui nous dit,
00:10:33 je le cite, à propos du profil des individus,
00:10:36 "Les sept individus interpellés à Toulouse
00:10:38 sont de type nord-africain.
00:10:39 Certains sont français, dont le principal suspect,
00:10:42 confie une source judiciaire à Valeurs actuelles."
00:10:44 La question de l'origine, entre guillemets,
00:10:46 n'épuise pas, évidemment, le dossier,
00:10:49 mais c'est une donnée pertinente, à certains égards,
00:10:52 pour savoir ce qui s'est passé
00:10:53 pour comprendre les tensions intercommunautaires en France.
00:10:56 Il faut lire certains journaux et suivre certaines chaînes télé
00:10:59 pour le savoir.
00:11:00 Sinon, j'y reviendrai, c'est une information
00:11:02 que l'on juge non pertinente,
00:11:03 parce qu'elle n'est à peu près... On ne l'entend nulle part.
00:11:06 Ce n'est pas un détail.
00:11:07 -Et si vous permettez, dès lundi soir,
00:11:10 en passant deux coups de fil, on savait, un,
00:11:13 qu'ils étaient tous connus des services de police,
00:11:15 et deux, qu'ils étaient connus des services de police,
00:11:17 et deux, qu'ils étaient, comme le dit là, aujourd'hui,
00:11:20 Amory Brelet, de type nord-africain, mais français.
00:11:23 -Et vous noterez, soit disant passant,
00:11:25 que Stanislas Rigaud a dit sur un autre plateau,
00:11:27 il a dit "je fais le pari",
00:11:29 bon, question de ce type, entre guillemets,
00:11:31 eh bien là, on était scandalisés.
00:11:33 Apparemment, c'est un propos absolument inimaginable
00:11:35 qu'avait lancé Rigaud.
00:11:36 Deuxième élément qui est important,
00:11:38 on le sait, la formule a été utilisée,
00:11:40 il y avait le côté...
00:11:42 C'était une expédition programmée,
00:11:44 une expédition résolue.
00:11:46 Ce n'est pas seulement des gens qui sont rassemblés au hasard
00:11:48 et qui portaient dans leur poche, sans s'en rendre compte,
00:11:50 un couteau, il y avait une dimension programmée.
00:11:53 Ça, nous le savons.
00:11:54 Donc, on n'est pas sur le mode Rix de Village,
00:11:57 on est... Je me permets d'y revenir, c'est important.
00:11:59 C'est une expédition programmée pour cibler des gens,
00:12:02 et on le sait si on a lu "Le Dauphiné libéré",
00:12:04 et on le sait si on écoute...
00:12:06 Si on regarde CNews, on écoute deux, trois autres choses,
00:12:08 on sait qu'il y avait l'intention de planter du blanc.
00:12:12 Ou alors, on devrait le savoir, parce qu'on en parle très peu ailleurs.
00:12:15 Autre élément, ils étaient armés de couteaux,
00:12:18 et j'y reviens parce que c'est important,
00:12:19 le racisme anti-blanc est revendiqué dans les circonstances.
00:12:22 Mais si vous n'avez pas le souci des faits,
00:12:24 et que vous vous contentez du récit médiatique dominant
00:12:27 qui est proposé, si je peux me permettre,
00:12:29 un peu ailleurs que sur ce plateau,
00:12:31 eh bien, on vous dira d'abord que c'est un fait divers
00:12:33 qu'il ne faut surtout pas surinterpréter.
00:12:36 C'est un fait divers tragique, un fait divers abominable,
00:12:39 un fait divers absolument terrifiant,
00:12:41 mais il ne faut d'aucune manière chercher à l'inscrire
00:12:44 dans une perspective plus large.
00:12:46 Et si vous cherchez à le faire,
00:12:48 vous êtes déjà coupable de crimes pensés,
00:12:51 comme aurait dit Orwell.
00:12:53 Deuxième élément, vous savez,
00:12:55 et on nous dit sur cette intervention qu'on doit attendre l'enquête,
00:12:58 comme on l'a fait, bien évidemment, pour Nahel,
00:13:00 comme on l'a fait pour George Floyd,
00:13:01 comme on l'a fait chaque fois que les systèmes médiatiques
00:13:03 considèrent qu'attendre l'enquête est superficiel,
00:13:06 superflu secondaire.
00:13:08 Deuxième élément, nous sommes devant des jeunes,
00:13:10 Charlotte nous le rappelait, je crois, hier avant-hier,
00:13:12 qu'on a d'abord présenté, je crois que c'était l'AFP,
00:13:14 j'espère ne pas me tromper, comme des troubles faites.
00:13:17 Vous savez, le choix des mots est important.
00:13:18 L'AFP n'aime pas le mot terroriste pour parler du Hamas.
00:13:21 On a compris pourquoi, ils nous ont expliqué.
00:13:23 De la même manière, ils aiment pas le mot
00:13:25 "bande raciste capable d'agression au couteau",
00:13:29 ils préfèrent le mot "trouble faite".
00:13:31 Est-ce que ça voudrait dire que l'AFP est une ligne éditoriale ?
00:13:33 Je ne saurais l'imaginer, mais certains pourraient le croire.
00:13:36 Ensuite, autre élément, on nous a répété sans cesse
00:13:39 qu'il s'agissait d'un événement parmi tant d'autres
00:13:41 parce que les tensions dans les fêtes populaires sont si nombreuses.
00:13:44 Donc c'est une bataille comme il y en a tant en France.
00:13:46 Donc, circuler, il n'y a rien à voir.
00:13:48 Soit dit en passant, soit dit en passant,
00:13:49 si c'est vrai, c'est assez inquiétant.
00:13:50 Si on nous explique, comme l'ont fait certains députés de gauche
00:13:53 ou de la gauche radicale,
00:13:54 que ça arrive tout le temps des gens qui se promènent avec des couteaux
00:13:56 pour poignarder des gens à la fin d'une fête,
00:13:58 c'est encore plus inquiétant que je ne le pensais.
00:14:01 Et dernier élément, on a appris, évidemment,
00:14:03 qu'au cœur de la semaine, le véritable danger,
00:14:05 c'est la récupération dite par la dite extrême droite.
00:14:07 Trois dernières petites notes avant la suite.
00:14:10 Dupont-Moretti, le ministre Dupont-Moretti,
00:14:13 a considéré que l'utilisation du mot "razia"
00:14:15 était un mot condamnable.
00:14:17 Donc voilà un nouveau terme qu'il ne faut pas utiliser.
00:14:19 Mme Borne a considéré que la décence exigeait
00:14:23 de s'en tenir à une interprétation sous le signe du fait divers.
00:14:26 Et M. Véran considère que tout relève de la récupération
00:14:29 dès lors qu'on se demande si ça ne s'inscrit pas
00:14:30 dans un contexte plus large.
00:14:32 Donc, il y a un désaccord interprétatif,
00:14:34 un désaccord politique, un désaccord de fond
00:14:37 entre ce que l'on voit et le récit,
00:14:39 les événements tels qu'ils nous sont racontés.
00:14:41 Et donc, une marche blanche est tolérée
00:14:43 si elle est silencieuse, descente,
00:14:45 c'est-à-dire qu'elle ne nomme pas ce qui s'est passé.
00:14:48 Mais si vous voulez vous mobiliser de manière plus militante
00:14:51 pour condamner ce qui s'est passé,
00:14:52 alors là, là, là, ça ne sera pas permis.
00:14:55 - Alors, dans un instant, je vais aussi vous demander
00:14:57 de réagir à ce qu'a dit l'avocat de quatre des mises en cause
00:15:01 qui dit qu'ils étaient une soirée pour essayer
00:15:03 de passer un peu de bon temps.
00:15:04 Je vous repose la question dans un instant.
00:15:05 - Peut-être aussi le passer du bon temps de leur point de vue.
00:15:07 - Alors, d'abord, d'accord, d'abord la manifestation d'hier à Lyon
00:15:12 qui a été interdite. Qu'est-ce que ça vous évoque ?
00:15:14 - C'est très intéressant, non ?
00:15:16 Donc, une manifestation interdite.
00:15:18 Alors, je le précise, vous savez,
00:15:19 moi, je suis contre l'interdiction
00:15:20 des manifestations en général.
00:15:21 Je l'ai dit sur ce plateau,
00:15:22 j'étais contre l'interdiction des manifestations
00:15:24 pro-palestinienne, pro-Hamas.
00:15:26 Donc, qu'on se comprenne bien,
00:15:27 moi, je suis très libéral en la matière.
00:15:29 Mais je le suis aussi lorsqu'on parle d'une manifestation
00:15:31 comme celle d'hier.
00:15:32 Interdite pourquoi ? À Lyon.
00:15:34 Alors, c'était donc les organisateurs
00:15:35 qui étaient liés à la mouvance identitaire
00:15:37 et se présentaient comme un collectif citoyen
00:15:39 contre l'ensauvagement de nos villes et villages
00:15:42 qui lancent un rassemblement pour la mémoire de Thomas
00:15:44 assassiné ce week-end par des racailles.
00:15:46 Les autorités ont décidé de l'interdire.
00:15:47 Et hier, des forces de police nombreuses,
00:15:49 plusieurs dizaines de policiers,
00:15:51 étaient mobilisés pour interdire
00:15:53 cette manifestation scandaleuse.
00:15:54 Ce qui nous rappelle à quel point les forces policières,
00:15:56 on en fait bon usage en ce pays.
00:15:58 Pour être capable d'interdire une manifestation
00:16:00 de gens qui veulent protester
00:16:01 contre le sort réservé à Thomas,
00:16:02 n'oubliez pas de mobiliser le plus de policiers possible.
00:16:05 Ils sont alors essentiels, absolument.
00:16:07 C'est ce que je comprends.
00:16:09 Pourquoi a-t-elle été annulée ?
00:16:11 Parce que la préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes
00:16:14 avait ses raisons.
00:16:15 Je cite le tweet en question, où on explique pourquoi.
00:16:18 "Face aux tentatives de récupération,
00:16:22 "aux slogans xénophobes et provocations à la haine
00:16:25 "susceptibles d'être prononcées..."
00:16:28 C'est intéressant, quand même.
00:16:29 "...mais aussi aux risques de confrontations violentes,
00:16:32 "le rassemblement prévu ce soir à 19h à Lyon
00:16:34 "est interdit par arrêté préfectoral."
00:16:37 Ça, c'est absolument passionnant.
00:16:38 On va juste relire ensemble.
00:16:40 Donc, "aux tentatives de récupération".
00:16:42 On aurait compris que si on dit
00:16:43 que ce n'est pas un fait divers, un fait de civilisation,
00:16:45 un fait d'insécurité globale, c'est de la récupération.
00:16:48 Interdit de le dire.
00:16:49 "Aux slogans xénophobes."
00:16:50 On comprend que c'est faire le lien entre immigration et délinquance.
00:16:53 "Aux provocations à la haine."
00:16:54 Je cherche encore où est la provocation à la haine
00:16:56 lorsqu'on se désole du fait que quelqu'un a été poignardé.
00:16:59 Le moins important, là, "susceptible d'être prononcé."
00:17:02 Donc, rien ne s'est passé.
00:17:03 Aucune action condamnable n'a eu lieu.
00:17:05 Mais puisqu'on redoute que des propos condamnables soient tenus,
00:17:09 on interdit d'avance l'événement.
00:17:11 Et on redoute des confrontations violentes.
00:17:13 De quelles confrontations parle-t-on ?
00:17:15 Des bandes de racailles qui décideraient d'attaquer
00:17:17 les manifestants en question ?
00:17:19 Je devine qu'encore une fois, ce serait une rixe si on les attaquait.
00:17:21 Mais c'est intéressant.
00:17:23 Donc, parce qu'on redoute que des propos soient tenus
00:17:25 dans un événement, on décide de l'interdire.
00:17:28 Et ça, ça s'inscrit dans une trame de fond.
00:17:30 Je vais aller plus assez brièvement ici.
00:17:32 C'est l'interdiction de plus en plus visible
00:17:35 de ce qu'on appelle la mouvance identitaire.
00:17:36 Mouvance identitaire, on peut aimer ou non, la question n'est pas là.
00:17:39 La question est que c'est une mouvance
00:17:40 qui existe dans la société française.
00:17:42 Et ces événements sont de plus en plus fréquemment interdits
00:17:45 parce qu'on la soupçonne toujours de déviations idéologiques.
00:17:49 Donc, ça fait référence à la dissolution de génération identitaire,
00:17:53 le sort réservé à Argos,
00:17:55 réellement, la manifestation, rappelez-vous,
00:17:57 contre l'installation d'un camp de migrants.
00:17:59 Eh bien, on avait dit qu'on interdit
00:18:00 parce que c'est l'extrême droite qui veut organiser.
00:18:02 Au nombre de gens qu'on accuse d'être d'extrême droite dans ce pays,
00:18:04 ça va être compliqué. On va commencer à interdire beaucoup de choses.
00:18:07 Le colloque Dominique Vellaire, qu'on avait annulé,
00:18:09 il y a quelques mois,
00:18:10 parce qu'elle pourrait s'y tenir des discours contraires
00:18:13 à la loi Pleven.
00:18:14 Donc là, c'est rendu.
00:18:15 On est dans cette espèce d'environnement mental
00:18:17 où la possibilité que se tiennent des discours
00:18:20 qui contreviennent à l'idéologie dominante
00:18:22 telle qu'elle s'est codifiée juridiquement,
00:18:24 justifie désormais l'interdiction d'événements.
00:18:27 Alors, en la matière, je dirais qu'encore une fois,
00:18:29 c'est bien la preuve que la diversité, telle qu'on la connaît,
00:18:32 est une richesse du point de vue de la liberté d'expression.
00:18:34 - Le contexte est aussi à l'antisémitisme.
00:18:37 On parle ainsi d'une flambée d'insultes antisémites
00:18:40 dans les taxis parisiens.
00:18:42 Est-ce que ces phénomènes sont liés, selon vous ?
00:18:45 - Je crois que oui.
00:18:46 Alors, en gros, je cite l'article, ça vient du canard enchaîné,
00:18:49 comme quoi de temps en temps, il peut faire quelque chose.
00:18:51 Alors, il raconte une scène qui se passe
00:18:53 dans les suites du 7 octobre.
00:18:56 Donc, quand arrive leur tour,
00:18:57 c'est une famille qui arrive de Tel Aviv à Orly.
00:19:00 Quand arrive leur tour, le chauffeur du van
00:19:02 qui leur est attribué refuse de les faire monter.
00:19:04 Sale juif aurait-il lancé au père de famille ?
00:19:07 Je devine que c'est explicitement antisémite
00:19:09 ou peut-être qu'on va nous dire que finalement,
00:19:11 il ne faut pas exagérer.
00:19:12 Avant d'ajouter, comme si cela ne suffisait pas,
00:19:15 "Si je ne t'avais pas pris, je t'aurais égorgé,
00:19:17 "toi, ta femme et tes enfants."
00:19:19 Ça, on appelle ça, mes amis, le vivre ensemble.
00:19:21 Alors, ce qui est intéressant là-dedans,
00:19:23 c'est qu'on apprend ensuite que les cas se sont multipliés.
00:19:25 Je ne pense pas que c'est le cas de tous les taxis, évidemment.
00:19:28 Mais les cas se sont suffisamment multipliés
00:19:29 pour que ça devienne inquiétant.
00:19:31 Alors, moi, j'ai deux hypothèses,
00:19:32 et vous me direz laquelle vous retenez,
00:19:34 mais je suis honnête, je pose les deux hypothèses.
00:19:36 Première hypothèse, il y a eu une embauche massive récemment
00:19:39 dans les taxis de Paris de chauffeurs néo-morassiens.
00:19:42 Ça m'apparaît tout à fait évident.
00:19:43 Ou des fidèles tardifs du maréchal Pétain
00:19:45 qui sont embauchés dans les taxis
00:19:47 et qui ne peuvent pas s'empêcher d'insulter les Juifs qui y entrent.
00:19:51 C'est une hypothèse, il faut la prendre au sérieux.
00:19:53 Il y aurait une autre hypothèse
00:19:54 qui voudrait dire que ce soit le flambé d'antisémitisme islamiste
00:19:57 tel qu'on l'a connu ces derniers temps.
00:19:59 Mais on nous a dit que cette hypothèse-là n'était pas sérieuse
00:20:01 parce qu'il ne fallait pas caractériser l'antisémitisme.
00:20:04 J'en viens donc à l'hypothèse qu'il s'agit d'un antisémitisme
00:20:06 néo-morassien dans les taxis de Paris.
00:20:08 C'est évident, non ? Ça va de soi.
00:20:10 Mais si ce n'était pas le cas, si mon hypothèse n'est pas la bonne,
00:20:13 ça voudrait donc dire que l'antisémitisme
00:20:14 qui frappe la France aujourd'hui
00:20:16 n'est pas sur le mode d'une vague indifférenciée
00:20:19 qui frapperait tout le monde
00:20:19 et qui marquerait certaines communautés en particulier.
00:20:23 Pas tous les membres de ces communautés, évidemment,
00:20:25 mais ça serait davantage présent dans ces communautés,
00:20:27 comme l'a déjà dit Georges Ben Soussan.
00:20:29 De ce point de vue, et là c'est là que se croisent les deux éléments,
00:20:32 du racisme antifrançais à l'antisémitisme
00:20:34 tel qu'on le connaît aujourd'hui,
00:20:36 les deux se croisent et il est difficile de nommer les deux.
00:20:39 Dernier détour par la question que vous avez posée
00:20:42 sur le propos de l'avocat qui disait
00:20:44 que les quatre jeunes étaient là simplement pour s'amuser.
00:20:47 - Essayer de passer un peu de bon temps.
00:20:50 - Oui, peut-être pour certains d'entre eux,
00:20:51 une manière de passer un peu de bon temps,
00:20:52 s'étabasser du français lorsque c'est possible.
00:20:54 Je devine que c'est une activité,
00:20:56 c'est une activité qui est permise dans leur état d'esprit.
00:20:58 Ils sont plus joyeux lorsqu'ils tabassent
00:20:59 que lorsqu'ils ne tabassent pas.
00:21:00 C'est une interprétation qui n'est probablement pas la bonne,
00:21:02 mais je m'en serais voulu de ne pas l'avancer.
00:21:05 - Merci beaucoup Mathieu Bocoté.
00:21:06 Ça va Charlotte ? - Oui.
00:21:07 - Tu tiens le coup ? - Oui.
00:21:09 - C'est pas trop difficile comme actualité ?
00:21:11 Tu donnes une bonne note à Mathieu Bocoté ?
00:21:12 - Merci, je te donne un petit chocolat.
00:21:14 - Reste encore un petit peu avec nous si tu veux bien,
00:21:19 et Antoine aussi si vous le voulez bien.
00:21:21 On va parler avec Guillaume Bigot qui est juste à côté de toi.
00:21:26 Alors Guillaume Bigot, l'avocat Thibault de Montbréal,
00:21:28 ce matin chez Sonia Mamrouk sur CNews,
00:21:31 a alerté sur le risque d'une fracture
00:21:33 entre la classe gouvernante et le peuple, je cite,
00:21:36 sur le risque de guerre civile.
00:21:37 Après l'attaque meurtrière de Crépole,
00:21:40 il est intéressant de nommer qu'un influenceur nommé Bassem
00:21:43 alerte lui aussi sur les mêmes risques.
00:21:46 Il est français d'origine du Maghreb,
00:21:47 il condamne les actes voyants,
00:21:49 mais il explique que s'il y a affrontement,
00:21:51 il passera de l'autre côté.
00:21:53 On va s'interroger là-dessus, on va essayer de comprendre.
00:21:55 Vous avez vu cette vidéo, elle est pleine de contradictions,
00:21:58 en quoi est-elle inquiétante ?
00:22:00 Effectivement, face à l'attaque de Crépole,
00:22:03 l'influenceur franco-tunisien qui s'appelle Bassem,
00:22:07 alerte, commence par tenir un discours de solidarité.
00:22:10 Mais en fait, plus on avance dans la vidéo et plus on gratte,
00:22:13 et plus ça devient vraiment assez inquiétant.
00:22:16 Alors dans son style très quartier populaire,
00:22:19 comme dirait Jean-Luc Mélenchon, très trash aussi,
00:22:22 Bassem commence par dénoncer l'ignominy du meurtre du jeune Tonoma.
00:22:26 Voilà ce que ça donne.
00:22:28 "Salam alaykoum, les gens." Je ne vous passe l'accent.
00:22:30 "C'est terrible ce qui est arrivé au petit Thomas.
00:22:33 "Que Dieu veille sur son âme.
00:22:35 "J'ai un message à faire passer à sa famille.
00:22:37 "Je suis anéanti et meurtri avec vous.
00:22:39 "Je suis peut-être de la même origine et de la même religion
00:22:42 "que ces gens-là, mais je suis meurtri pour vous."
00:22:44 Alors jusque-là, tout va bien, c'est impeccable, il n'y a rien à dire.
00:22:48 Mais en réalité, vous allez voir, la suite ne laisse pas d'inquiéter.
00:22:51 D'abord, il l'exprime...
00:22:52 - Pardon, mais c'est déjà bien, je trouve.
00:22:56 - Oui, c'est très bien, ça commence très bien.
00:22:58 - C'est courageux.
00:22:59 - Vous allez voir, la suite va être un peu plus inquiétante.
00:23:02 D'abord, il exprime sa solidarité
00:23:04 à l'égard de ce qu'il appelle le peuple blanc.
00:23:07 Bon, peuple blanc, je ne sais pas s'il est tout à fait
00:23:09 complètement représenté sur ce plateau,
00:23:11 mais pour lui, c'est un peuple blanc, OK ?
00:23:13 Et il exprime sa colère vis-à-vis des meurtriers
00:23:16 parce qu'ils n'ont pas respecté ce qu'il préconise,
00:23:18 c'est-à-dire le "chacun chez soi".
00:23:20 Alors, ça donne ça.
00:23:22 Quand on vous dit que chacun et chaque chose doit rester à sa place,
00:23:25 les blancs sont entre eux, ils font leur soirée.
00:23:29 C'est pas pour que vous veniez leur casser les "c",
00:23:32 trois petits points, cinq même.
00:23:34 Est-ce que ces gens-là viennent ivres dans nos mariages à nous ?
00:23:39 Non, ils ne viennent pas, il n'y a que vous.
00:23:42 Encore plus inquiétant, ils prônent la vengeance.
00:23:44 Ils disent aux fameux blancs, "faites ce que vous avez à faire,
00:23:48 "ce n'est pas moi qui vais pleurer ces jeunes-là."
00:23:50 Et ils appellent à nettoyer, je cite,
00:23:53 "toutes les vermines chez nous parce que trop c'est trop,
00:23:56 "wallah, j'ai honte."
00:23:58 Et plus inquiétant encore, gradation dans l'inquiétude,
00:24:01 ils annoncent la guerre civile.
00:24:03 "Mesdames et messieurs", quasiment au cercle pindère,
00:24:06 "mesdames et messieurs, ça va tourner à la guerre civile."
00:24:08 Alors, là, ça devient vraiment fou et on bascule dans le surréaliste,
00:24:12 c'est que tout en annonçant que la guerre civile
00:24:14 va être déclenchée par des individus
00:24:16 que lui-même identifie comme absolument odieux,
00:24:19 il dit qu'il sera solidaire des agresseurs
00:24:22 et parce qu'il sera solidaire de sa communauté.
00:24:24 "Wallah, je suis français patriote,
00:24:26 "mais je serai obligé d'être du côté de ma communauté."
00:24:29 Donc, à contre-coeur, on va se clasher.
00:24:32 Et pourtant, quand j'étais jeune, avec les Blancs,
00:24:34 on était comme ça, il fait.
00:24:36 Donc, tout en comprenant l'engrenage de la guerre tribale,
00:24:39 j'en arrête là,
00:24:40 Bencem choisit de céder à cette logique tribale.
00:24:42 Il préfère son ethnie, sa religion, contre son pays.
00:24:46 -Alors, c'est intéressant parce que ces propos sont,
00:24:50 voilà, peut-être maladroits, pas forcément inquiétants.
00:24:52 On va écouter aussi Thibaud de Montbréal, ce matin,
00:24:55 sur ces news chez Sonia Mambrouque, sur ce sujet.
00:24:59 -Tous les sondages sur les questions régaliennes
00:25:03 montrent que le choc d'autorité,
00:25:04 c'est mon expression, mais ça résume beaucoup de choses,
00:25:07 est attendu par plus de 70 % des Français.
00:25:09 Si l'Etat, si l'exécutif n'est toujours pas capable
00:25:12 de le comprendre, si en même temps,
00:25:13 il continue à paralyser l'action publique,
00:25:15 mais c'est ça qui arrivera.
00:25:17 Vous savez, mais regardez, dans tous les pays
00:25:19 où l'Etat est faible, c'est ça qui est arrivé.
00:25:21 Je dis que c'est la prochaine étape.
00:25:23 Et c'est précisément ce risque qu'il faut empêcher
00:25:25 en prenant des mesures qui sont des mesures drastiques.
00:25:28 -C'est intéressant, parce que les deux sont
00:25:31 sur la même longueur d'onde.
00:25:32 -Alors, ils ont pas exactement du même point de vue.
00:25:36 Je pense que Thibaud de Montbréal, que je connais très bien,
00:25:38 prône l'unité du pays.
00:25:40 Il est pas dans une logique communautaire,
00:25:41 si vous voulez, pas du tout, bien au contraire.
00:25:43 -En tout cas, il voit, comme lui,
00:25:45 qu'il y a quelque chose qui se passe sur le terrain
00:25:47 en France. -Ce que dit Bassem en témoigne.
00:25:49 De toute façon. Alors même qu'il aurait des intentions,
00:25:52 de bonnes intentions, ou un bon réflexe,
00:25:54 ce qu'il dit est très inquiétant.
00:25:56 -Alors, on va marquer une pause et on va continuer
00:25:59 dans un instant pour analyser justement tout cela avec vous.
00:26:03 Je remercie Charlotte d'être venue avec nous.
00:26:06 On va garner notre Charlotte principale la reine
00:26:09 de l'émission.
00:26:10 Et on va vous remercier.
00:26:12 Merci beaucoup, Mabel, d'avoir présenté le début
00:26:15 de cette émission avec nous.
00:26:17 Bon duodé, excellente journée, bonne suite au Café Joyeux.
00:26:20 Et bisous à ton amoureux que tu as rencontré
00:26:23 au Café Joyeux.
00:26:24 Et merci beaucoup, Antoine, de continuer à accompagner
00:26:27 la belle Charlotte au Café Joyeux.
00:26:31 Bravo pour ce que vous faites. -Merci beaucoup.
00:26:33 -On a une très forte pensée pour toutes les personnes
00:26:36 porteuses de handicap en France,
00:26:38 quel que soit votre handicap.
00:26:40 On pense très fort à vous et on sait que vous êtes nombreux
00:26:43 aussi à nous suivre.
00:26:44 On marque une pause et on revient tout de suite
00:26:46 avec Guillaume Bigot pour la suite.
00:26:47 Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:26:53 On va parler dans un instant avec vous,
00:26:56 Marc Menand, de votre regard sur cette France
00:26:58 qui a complètement changé.
00:27:00 -C'est deux siècles et demi.
00:27:02 (Rires)
00:27:04 -Vous êtes notre doyen et vous vous permettrez
00:27:06 de nous donner un petit peu votre regard
00:27:09 qui a changé sur la France.
00:27:11 Avec Charlotte, on regardera un petit peu cette analyse
00:27:13 alors que neuf suspects sont en garde à vue,
00:27:16 cette analyse du changement de la garde à vue
00:27:18 qui vient de la Commission, qui vient de Bruxelles,
00:27:20 qui est appliquée en France.
00:27:22 On va essayer d'analyser tout ça avec vous.
00:27:24 Rappelons qu'on surveille d'un instant à l'autre.
00:27:27 Si on a des informations à propos de la libération des otages,
00:27:30 on a appris aujourd'hui que 13 otages
00:27:32 devraient être libérés, donc finalement, demain.
00:27:35 On n'en parle pas plus ce soir puisqu'on attend évidemment
00:27:37 que ça se concrétise.
00:27:39 On n'a pas d'informations supplémentaires.
00:27:42 On espère que ça se fera demain avec la trêve et la libération
00:27:45 qui débuteront normalement demain vendredi à 7h,
00:27:48 heure locale, affirme le Qatar.
00:27:51 Et le ministre des Affaires étrangères du Qatar
00:27:53 m'a promis de m'envoyer un message
00:27:57 pour me dire le nombre... Non, mais je rigole pas.
00:27:59 Le nombre de Français qui seraient libérés demain
00:28:04 dès qu'il a l'information.
00:28:05 Donc si j'ai l'information, je la partage avec vous en direct.
00:28:08 Je pense que c'est ce qui nous intéresse aussi ce soir.
00:28:10 Je reviens avec vous, Guillaume Bigot,
00:28:12 sur ce dont nous parlions avec cette vidéo
00:28:15 de l'influenceur Bassem qui rappelle à quel point
00:28:19 il condamne ce qui s'est passé à Crépole
00:28:22 et en même temps, il sent, comme Thibault de Montbréal,
00:28:24 on l'a dit, venir quelque chose de tendu
00:28:28 sur le terrain en France
00:28:31 que nient, on va dire, les pouvoirs politiques.
00:28:34 On en a déjà parlé depuis un moment.
00:28:36 Il explique que lui, il est Français d'origine tunisienne,
00:28:40 et il explique comment, petit à petit,
00:28:42 il a vu les choses changer,
00:28:43 ne serait-ce que lui, son propre point de vue, c'est-à-dire ?
00:28:46 -Il a évolué vers une forme de séparatisme.
00:28:48 Moi, ça me touche autant plus que j'ai grandi
00:28:50 avec des Bassem, en réalité.
00:28:51 On a à peu près 10 ans de différence.
00:28:54 Alors, qu'est-ce qui s'est passé et qui est, finalement, Bassem ?
00:28:57 En réalité, Bassem, c'est effectivement un Français
00:29:00 issu de l'immigration tunisienne qui s'est, comme on dit, ré-islamisé.
00:29:05 Alors, il a 370 000 abonnés sur YouTube.
00:29:07 Ça ne fait pas, lui, le représentant autorisé
00:29:09 de la communauté musulmane en France, bien sûr que non.
00:29:12 Mais je pense qu'il exprime quelque chose dans cette remarque-là,
00:29:16 quelque chose qui est, finalement, typique de l'islam,
00:29:19 c'est-à-dire ce qu'on appelle en arabe la "fitna",
00:29:22 c'est-à-dire la tendance de l'islam à se diviser.
00:29:24 Division sunnite, chiite, division arabe berbère,
00:29:27 division algérien, marocain.
00:29:28 Il y a, comme ça, une perpétuelle tendance à la division.
00:29:31 Et en même temps, il y a toujours une exigence.
00:29:34 Il faut revenir à l'unité de la "oumma".
00:29:36 C'est ce que dit, un peu en creux, Bassem,
00:29:39 sans peut-être s'en rendre compte.
00:29:41 Nous sommes divisés, nous, les musulmans,
00:29:43 d'ailleurs, il les charge, mais vous, les Blancs, les Français,
00:29:46 vous pourriez nous unir, en quelque sorte, involontairement.
00:29:49 Deuxième examen de qui est Bassem, finalement,
00:29:54 c'est un Français qui, à mon avis,
00:29:55 est aliéné par le communautarisme américain.
00:29:58 C'est sûr. D'abord, c'est un ancien rappeur.
00:30:00 Il évoque les mecs vraiment chauds des quartiers de Valence
00:30:03 et de Montélimar.
00:30:04 Montello, parce que Montélimar, ça fait plus ghetto.
00:30:08 Il est complètement dans cette ambiance-là.
00:30:10 Il y a une espèce de lavage de cerveau dans sa génération
00:30:13 par tout ce qui est anglo-saxon, notamment le racisme anglo-saxon,
00:30:16 tout en se proclamant musulman,
00:30:18 puisque l'islam a des tas de défauts, comme toutes les religions,
00:30:21 mais il n'est pas raciste.
00:30:23 Et lui, là, il dit, attention,
00:30:25 "Moi, j'interdis aux musulmans noirs de toucher mes sœurs maghrébines."
00:30:29 "Le noir, c'est mon frère en religion, quand il est musulman,
00:30:33 "mais il n'est pas destiné à devenir mon beau-frère."
00:30:35 Donc on est complètement dans cette idéologie anglo-saxonne.
00:30:38 Et puis, troisièmement, Bassem, il faut le dire,
00:30:41 c'est le produit de l'idéologie gouvernementale
00:30:44 martelée, fracassée pendant 30 ans,
00:30:46 à j'ai continu, c'est-à-dire valoriser toutes les origines,
00:30:50 qu'il s'agisse des origines régionales,
00:30:52 "Je suis fier d'être corse, basque, les origines religieuses,
00:30:56 "je suis fier d'être musulman",
00:30:57 ou alors les origines nationales ou ethniques,
00:31:00 "je suis fier d'être algérien, berbère", etc.
00:31:03 Et avec une dévalorisation symétrique et parallèle,
00:31:06 bien sûr, du patriotisme français et de l'identité française,
00:31:09 ce qui nous réunit, à part le sport, c'est interdit.
00:31:12 Et donc, en fait, on a quoi ?
00:31:13 On a, évidemment, un peu cette impression
00:31:16 que la France est privée de courage, de force,
00:31:19 elle est dévalorisée,
00:31:21 au profit d'une Europe omnitolérante
00:31:23 et totalement pleutre, en vérité.
00:31:25 C'est-à-dire ce fameux concept d'État de droit,
00:31:28 droit contre l'État.
00:31:29 Et Bassem ne comprend pas,
00:31:31 parce que lui, il passe de "la France n'a plus le droit de se défendre",
00:31:34 ce qui est vrai avec l'État de droit,
00:31:35 à "la France ne sait plus se défendre" ou "n'ose plus se défendre".
00:31:39 Et là, il confond autre chose aussi.
00:31:40 Beaucoup confondent avec lui ce qui est une marque de civilisation,
00:31:44 le fait que les Français attendent de l'État,
00:31:46 que l'État montre sa force.
00:31:47 Ils ne veulent pas, eux, se faire justice eux-mêmes.
00:31:50 Et lui, il prend ça pour de la faiblesse.
00:31:52 Mais attention, à l'arrivée, il risque d'être vraiment déçu.
00:31:54 En fait, pour puiser,
00:31:56 pour trouver un modèle de force et d'héroïsme,
00:31:58 il faut aller chercher ailleurs qu'en France.
00:32:00 Soit puisant sa religion, son pays d'origine,
00:32:03 sa culture régionale.
00:32:04 La France, la République, n'est plus qu'une chiffemole,
00:32:07 une espèce de paillasson, une victime par destination.
00:32:09 Le problème, c'est que beaucoup de gens de sa génération,
00:32:12 trop en tout cas, et pas seulement, j'insiste,
00:32:15 issus d'immigration, pas du tout,
00:32:16 ont cette même impression, en réalité.
00:32:19 Et ils tendent au miroir à se définir
00:32:21 comme la racaille se définit par sa couleur de peau,
00:32:24 noire, arabe, ou par sa religion, chrétien.
00:32:27 Il faudrait réduire l'identité française
00:32:29 à la couleur de peau ou à la religion.
00:32:31 Et en fait, l'idée aussi de ranger tous les musulmans
00:32:35 dans le même sac, sauf exception, on connaît la chanson,
00:32:38 je pense que c'est profondément antipolitique,
00:32:40 car la politique, c'est divisé pour régner,
00:32:43 et surtout, ça entre en résonance
00:32:44 avec le message subliminal de Bassem.
00:32:46 "Nous sommes divisés, mais vous, les Blancs,
00:32:49 "vous, les Français, vous pouvez nous réunir."
00:32:51 Il faudrait lutter contre une espèce de chianlie séparatiste,
00:32:54 la remettre au pas ou la dégager,
00:32:57 et évidemment, au nom de l'indivisibilité du peuple français,
00:33:00 et ça comprendrait beaucoup de gens issus de l'immigration
00:33:03 et beaucoup de musulmans, et pas faire une espèce de club
00:33:06 des Blancs apeurés, des "faces de craie",
00:33:08 qui vont se constituer en contre-tribus.
00:33:10 C'est voué à l'échec.
00:33:12 -L'islamologue Florence Bergeau-Blackler
00:33:14 a aussi commenté sur les réseaux sociaux cette vidéo
00:33:18 précisant qu'elle a une odeur de guerre civile.
00:33:21 La guerre civile est-elle inévitable et déjà perdue ?
00:33:25 -Alors, certains voudraient nous en persuader,
00:33:28 et il faut dire qu'il y a des raisons objectives d'avoir peur.
00:33:31 Ce qui s'est passé à Crépole montre qu'on peut légitimement
00:33:34 avoir peur de ce séparatisme armé couteau.
00:33:37 On peut avoir peur de la propagation de l'islamisme,
00:33:40 c'est tout à fait légitime, et on ne peut qu'éprouver
00:33:43 une sorte de colère, finalement, pas une sorte,
00:33:45 d'ailleurs, une colère tout court.
00:33:47 Charlotte nous a montré un très bel exemple hier,
00:33:49 et elle avait raison, contre un Etat municois,
00:33:52 un Etat qui se couche en permanence,
00:33:54 et qui a une sorte d'impuissance, et cette impuissance
00:33:57 semble nous diriger tout droit vers la guerre civile.
00:34:00 Je comprends ça, mais il faut aussi se dire
00:34:02 que si un pouvoir normal, au sens démocratique du terme,
00:34:05 qui correspondrait au vœu, au moins de 60-70 % des Français
00:34:08 arrivés aux affaires, les choses pourraient revenir
00:34:11 dans l'ordre assez rapidement.
00:34:13 On pourrait avoir une répression juste et normale,
00:34:16 et on pourrait avoir un arrêt des flux migratoires.
00:34:19 On va dire que c'est foutu, c'est trop tard,
00:34:21 la guerre civile va éclater, etc.
00:34:23 Je plaide pour sortir du fantasme, pour aller vers le réel.
00:34:26 Je sais que ça intéresse peu de gens, le réel,
00:34:29 mais il est très important.
00:34:30 En France, alors qu'il est, en 2023,
00:34:33 il y a moins de racailles que de forces de l'ordre
00:34:35 et de militaires additionnés, soit 450 000 plus 35 000 réservistes.
00:34:39 Dans le réel, même une estimation absolument apocalyptique
00:34:43 et délirante qui verrait tous les jeunes de banlieue
00:34:47 suivre un drapeau du séparatisme, etc.,
00:34:51 on aurait quoi ?
00:34:52 Admettons, soyons fous,
00:34:54 tous les hommes de l'immigration musulmane, etc.,
00:34:57 rejoignant une espèce d'armée séparatiste fantasmagorique,
00:35:01 on aurait 2 millions de personnes.
00:35:03 Il y a 30 000 armes dans les banlieues.
00:35:05 On va multiplier ça par 2, on va dire qu'il y a 60 000 armes.
00:35:08 Admettons qu'il y ait 60 000 armes.
00:35:10 450 000 personnes sont armées et entraînées
00:35:13 dans les forces de l'ordre, mais surtout,
00:35:15 de 20 à 50 ans, en âge de se battre,
00:35:18 il y a 12 millions de Français
00:35:20 qui seraient prêts à faire le coup de feu.
00:35:22 Il faut arrêter avec ce délire que la France est déjà foutue,
00:35:25 elle s'est effondrée, va s'effondrer, etc.
00:35:28 La France a fait sauter le palais des Tsars à Moscou.
00:35:31 C'est pas un pays qui va s'écrouler
00:35:33 face à quelques espèces de zozo dépenaillés
00:35:35 avec des couteaux qui crient à l'Akbar.
00:35:38 Donc, je pense que si la guerre civile éclate,
00:35:40 ce qu'à Dieu ne plaise,
00:35:42 elle tournerait rapidement au massacre des séparatistes.
00:35:45 Je conseille de manière extrêmement calme
00:35:48 et de rester absolument calme,
00:35:49 parce qu'à chaque fois qu'une minorité séparatiste
00:35:53 s'est levée, elle a fini écrasée.
00:35:55 -Et personne, personne, personne ne souhaite...
00:36:00 -Bien sûr que non.
00:36:01 -...une complication sur le terrain.
00:36:03 -Surtout pas. -On appelle tous à l'apaisement.
00:36:06 -Vive l'unité. -Vive l'unité.
00:36:08 On parlera des Pays-Bas, puisque ce personnage
00:36:11 qui a remporté les élections législatives
00:36:14 fait beaucoup parler de lui aux Pays-Bas.
00:36:17 J'ai hâte d'avoir votre regard, Mathieu,
00:36:19 pertinent sur la question.
00:36:21 Vous m'avez dit que vous avez entendu
00:36:23 beaucoup d'anéries à son sujet pendant la journée.
00:36:26 Vous allez mettre les points sur les Imacs.
00:36:28 On va s'arrêter avec vous sur votre cri du coeur.
00:36:31 Cette France... C'est vrai.
00:36:33 -Vous vous appelez à mes souvenirs.
00:36:35 On est là pour la soirée. -On va réduire un peu.
00:36:38 On a envie. Vous êtes le noyen.
00:36:40 Vous avez seulement un an de moins que moi.
00:36:42 Mais pour nous dire un peu, cette France que vous avez vue
00:36:46 verser, cette campagne que vous avez vue changer,
00:36:49 ces balles de campagne que vous avez vues
00:36:52 qui étaient, à l'époque, et même moi,
00:36:54 agréables, et aujourd'hui se transforment,
00:36:57 il y a encore eu une agression aujourd'hui.
00:36:59 Quel est votre regard sur cette France
00:37:02 qui change à une vitesse grand V ?
00:37:04 -C'était la France républicaine.
00:37:06 C'est pas un fantasme.
00:37:07 C'était donc la France de la liberté,
00:37:10 de l'égalité et de la fraternité.
00:37:13 Ce mot n'était pas vain.
00:37:14 La fraternité, c'était la capacité d'accueillir.
00:37:18 Et alors, il y avait même un esprit de dérision.
00:37:21 Moi, j'ai vécu à 50 km de Paris,
00:37:24 dans un petit village qui existe encore,
00:37:26 qui s'appelle Melan,
00:37:28 et il y avait quelques Arabes qui étaient là,
00:37:31 et on les accueillait dans leur originalité.
00:37:35 Il y avait un esprit de dérision,
00:37:38 et il n'était pas question de voir en eux...
00:37:41 On pensait même pas.
00:37:42 J'ai pas de souvenirs d'avoir même pensé à l'islam.
00:37:45 Ils étaient là, ils apprenaient le français.
00:37:49 Ils étaient dans ce désir
00:37:51 de vivre avec nous dans l'impulsion de la modernité.
00:37:55 Ca aussi, c'est important.
00:37:57 C'est l'impulsion de la modernité.
00:37:59 A l'époque, nous étions tous des citoyens.
00:38:02 On est allés à l'école, pourquoi ?
00:38:04 Pour apprendre.
00:38:05 Alors, on avait la blouse,
00:38:06 et puis, on allait s'enchanter.
00:38:08 Et les grands-parents qui avaient été difficilement à l'école...
00:38:12 Ils savaient à peine écrire.
00:38:14 "C'était mon garçon."
00:38:15 Il fallait avoir le certificat d'étude,
00:38:18 parce qu'avec les mots, on peut tout.
00:38:21 Et ça, c'est essentiel,
00:38:22 parce que c'était cette transmission
00:38:25 qui envahissait les âmes
00:38:27 et qui aiguillonnait les esprits.
00:38:31 Alors, il y avait aussi une civilité.
00:38:33 C'était incroyable, cette civilité.
00:38:36 Je n'ai jamais vu mes grands-parents
00:38:38 fermer leurs portes.
00:38:41 La clé restait sur la porte.
00:38:43 On partait avec le vélo, hop,
00:38:47 on posait le vélo pour revenir deux heures après.
00:38:49 Le vélo, il était toujours là.
00:38:52 Vous jouiez au ballon, le ballon n'allait pas disparaître.
00:38:55 Il allait revenir.
00:38:57 Mais pourquoi il y avait tout ça ?
00:38:59 Déjà, la densité de population.
00:39:01 Si on revient aux campagnes, c'était une densité
00:39:04 qui était bien amoindrie
00:39:06 par rapport à ce qui se passe aujourd'hui.
00:39:09 Il n'y avait pas d'entassement.
00:39:11 Il n'y avait pas non plus toute la modernité.
00:39:13 C'est-à-dire que moi, j'ai vu l'électrification des campagnes.
00:39:17 Mais dans mon plus jeune âge,
00:39:20 je n'ai pas 80 ans, à 60 km de Paris,
00:39:24 dans tous les quartiers, il n'y avait pas l'électricité.
00:39:26 Il n'y avait pas l'eau courante.
00:39:28 On prenait le bro pour aller chercher l'eau au bout de la rue.
00:39:32 Le téléphone, c'est...
00:39:34 Il y avait un gars qui avait le téléphone au bout de la rue.
00:39:36 Et là encore, dans un principe de fraternité,
00:39:40 éventuellement, vous pouviez aller toquer chez le bourgeois
00:39:43 pour téléphoner.
00:39:44 Puis alors, le jeudi, si vous aviez été sage,
00:39:47 vous aviez le droit d'aller voir Jean Nohain à la télévision
00:39:50 l'après-midi, toujours chez le fils du bourgeois.
00:39:52 -Vous êtes en train de nous dire que la modernité
00:39:54 a entraîné l'insécurité ?
00:39:56 -La modernité a entraîné le fait que nous ne soyons plus des citoyens.
00:40:01 On a fait que les individus n'ont plus la motivation
00:40:05 de l'instruction.
00:40:06 Il y avait partout des...
00:40:09 des moyens pour apprendre la musique.
00:40:12 Il y avait un enchantement
00:40:15 qui faisait que l'être humain avait un avenir.
00:40:17 On était dans l'esprit des Lumières.
00:40:20 Il n'y avait pas encore cette américanisation
00:40:22 qui fait qu'on ne vit que pour posséder, posséder, posséder.
00:40:25 On ne possédait pas.
00:40:26 Il n'y avait pas ça.
00:40:28 Et ça induisait quoi ? Un principe de solidarité.
00:40:31 Le petit vieux qui habitait tout seul,
00:40:33 on le laissait pas comme ça.
00:40:35 On allait toquer.
00:40:36 "Dis, grand-père, t'as besoin qu'on aille chercher ton charbon ?"
00:40:39 On descendait à la cave, on allait chercher le charbon.
00:40:42 Il y avait donc tout ce système qui existait.
00:40:46 -Alors oui. Pardon ?
00:40:47 -Quand l'étranger arrivait, c'était pareil.
00:40:50 Et il était considéré...
00:40:53 On n'allait pas le laisser tout seul.
00:40:55 Eventuellement, on lui communiquait les premiers mots de français
00:40:58 pour qu'il soit dans notre musicalité.
00:41:01 -Il y a un point aussi qui vous interpelle beaucoup,
00:41:05 c'est cette évaporation du respect de l'autorité.
00:41:08 Et on voit, par exemple, à Crépole,
00:41:10 que c'est une succession d'incivilités
00:41:14 qui ont été tolérées, qui donnent,
00:41:16 qui arrivent justement à ce massacre,
00:41:19 à un coup de couteau et certains poignardés dans le dos.
00:41:22 Et vous dites que s'il y avait encore un respect de l'autorité,
00:41:26 on n'en serait pas là.
00:41:27 -Oui, mais c'était une autorité...
00:41:29 C'était une autorité, je dirais, de présence.
00:41:32 Vous aviez le gardien de la paix, il était avec son bâton.
00:41:35 Et le gardien de la paix, il représentait une autorité.
00:41:38 Mais si vous commettiez une infraction,
00:41:41 le gars n'arrivait pas en disant "Paf, vous êtes puni",
00:41:44 en disant "Monsieur l'agent, excusez-moi,
00:41:46 "mais j'ai raté la droite, j'ai mal mis mon clignotant,
00:41:49 "attention, vous allez être verbalisés."
00:41:52 Et c'était pas de la négociation, il y avait de la compréhension.
00:41:55 Les gendarmes, on était au quotidien avec les gendarmes.
00:42:00 Donc ils représentaient l'autorité quand ils se présentaient,
00:42:03 mais c'était pas quelque chose d'hermétique.
00:42:05 Il y avait une humanité, il n'y a plus d'humanité.
00:42:08 Alors comment ça s'est délité ?
00:42:10 Déjà parce que, quand je vous explique tout ça,
00:42:13 nous étions loin des quartiers.
00:42:15 Il n'y avait pas de cités.
00:42:17 Et j'ai vu poindre les premières cités,
00:42:20 j'ai vu celles qui s'érigeaient,
00:42:22 et au fur et à mesure, elles ont monté en étage,
00:42:25 et on a enfermé les gens dans ce qui était des ghettos.
00:42:29 C'est terrible, parce que ça faisait rêver,
00:42:32 d'abord d'être dans la cité, car nous n'avions pas le confort.
00:42:36 Il y avait aussi des cités d'urgence.
00:42:38 Tellement d'immeubles avaient été abattus pendant la guerre,
00:42:42 les victimes collatérales de la guerre.
00:42:44 Il y a des villes comme Caen qui ont disparu.
00:42:48 Il y avait donc des gens qui vivaient dans des sortes de bidonvilles.
00:42:53 Et sortir de ces bidonvilles, c'était aller dans les HLM.
00:42:57 Mon grand-père appelait ça les cabanes à lapins.
00:42:59 Parce que, néanmoins, dans le bon sens,
00:43:02 des paysans, des gens, des petites gens,
00:43:05 on se disait qu'on ne pouvait pas vivre entassés comme ça.
00:43:08 Et être entassé, c'est être dans l'enfermement,
00:43:11 dans la déshumanisation,
00:43:13 qui est amplifiée par le désir de consommer,
00:43:15 et on oublie le plaisir de l'esprit,
00:43:18 on oublie le plaisir de l'enchantement,
00:43:20 le plaisir de rencontrer l'autre.
00:43:22 -Merci beaucoup, Marc Benan,
00:43:24 pour votre regard sur ces années qui ont changé.
00:43:26 Je vous ai emmené un petit cadeau.
00:43:28 C'est juste avant la chronique de Charlotte Dornelas.
00:43:32 C'est une crèche.
00:43:33 C'est pour votre petit sapin. J'ai emmené un pour chacun.
00:43:37 Vous prenez pour Charlotte aussi ?
00:43:39 -Il y a le santon Bernard Tapie dedans ?
00:43:41 -Non, mais...
00:43:43 Merci beaucoup, mon cher Mathieu.
00:43:45 C'est pour mettre au pied de votre sapin.
00:43:47 C'est important d'avoir...
00:43:49 Moi, j'ai commencé à faire mon sapin.
00:43:51 -On peut en avoir Jésus au pied de son sapin.
00:43:54 -Même ma grand-mère,
00:43:55 il y avait le crucifix et nous, on bouffait du curé.
00:43:58 -A chacun sa crèche.
00:43:59 Charlotte Dornelas, dans un instant,
00:44:01 Mathieu Boqueteau en parlera avec vous du Pays-Bas.
00:44:04 C'est important de savoir ce qui se passe.
00:44:06 Charlotte Dornelas, nous savons un peu plus
00:44:09 sur les suspects interpellés à la suite du drame survenu à Crépole.
00:44:12 Ils sont toujours en garde à vue.
00:44:14 On a appris beaucoup d'informations.
00:44:16 -Il y a eu neuf interpellations.
00:44:18 Il y en a sept qui ont été interpellées à Toulouse,
00:44:21 dans le sud de Toulouse.
00:44:22 Le Parisien nous apprend qu'à priori, ils étaient en train de fuir.
00:44:26 Le procureur nous l'a dit.
00:44:28 Le Parisien précise vers l'Espagne ou le Maghreb.
00:44:31 Ils étaient parmi ces neuf interpellés.
00:44:35 Certains profils étaient, la formule est désormais célèbre,
00:44:38 connus des services de police et de justice,
00:44:41 ce qui, malheureusement, n'a étonné personne.
00:44:44 Il faut s'arrêter sur les profils,
00:44:46 car il y a des raisons pour lesquelles ils sont connus
00:44:49 qui sont de gravité objectivement différentes.
00:44:52 Il y en a deux, les deux derniers, donc sept, à Toulouse.
00:44:55 Les deux derniers ont été interpellés
00:44:57 dans le secteur de Romand-sur-Isère.
00:44:59 Il y a trois mineurs de plus de 16 ans
00:45:01 qui ont été interpellés.
00:45:03 Surant, on ne sait pas grand-chose.
00:45:05 Les mineurs, la communication, c'est très compliqué.
00:45:08 Ensuite, on a le premier majeur qui est mis en cause,
00:45:11 qui est le principal suspect,
00:45:13 du coup mortel, porté à Thomas.
00:45:16 Lui a 20 ans.
00:45:18 J'aime bien, parce que dans le récit qu'on nous a fait,
00:45:22 ces derniers jours,
00:45:23 il y a des choses qu'on dit et des choses qu'on ne dit pas.
00:45:26 Donc là, on nous précise... Il est majeur.
00:45:29 Pour les majeurs, on peut avoir le prénom, le nom, l'âge,
00:45:32 le sexe, le lieu de naissance, tout ça.
00:45:36 Alors là, on a l'âge, 20 ans, la nationalité, il est français.
00:45:41 On apprend qu'il ne vient pas de la cité,
00:45:45 mais qu'il habitait dans le centre de Romand-sur-Isère,
00:45:47 et puis c'est tout. Voilà.
00:45:50 - Beaucoup de personnes disent sur les réseaux sociaux
00:45:52 "quel est son prénom ?"
00:45:53 - Oui, mais on comprend que...
00:45:55 En fait, dans certaines communications,
00:45:58 c'est ça qui rend les gens fous.
00:45:59 Dans certaines, vous avez le prénom, le nom entier,
00:46:02 ou la première lettre du nom, où le prénom a été changé,
00:46:05 ou on vous dit d'où il vient, ou pas.
00:46:07 Il y a un manque de franchise qui, par ailleurs,
00:46:10 est le plus gros moteur de...
00:46:12 de la... Comment dire ?
00:46:14 L'essentialisation,
00:46:16 qu'à force, ça rend les gens fous.
00:46:18 Mais vraiment, on sait qu'on se moque de nous.
00:46:21 C'est pénible.
00:46:22 Donc, revenons à ce garçon de 20 ans.
00:46:25 Il a un casier judiciaire, il a deux condamnations
00:46:28 par ordonnance pénale, donc il a des peines d'amende.
00:46:31 Un, pour recel de vol,
00:46:32 deux, pour port d'armes blanches sans motif légitime.
00:46:35 On nous précise quand même le port d'armes,
00:46:37 parce qu'on vous dit "catégorie D",
00:46:38 moi, perso, je ne sais pas ce que ça veut dire.
00:46:39 Donc là, on nous précise, c'est poignard ou couteau poignard.
00:46:42 C'est pas un couteau de cuisine,
00:46:43 c'est pas un opinel pour aller faire un pique-nique.
00:46:46 Un, pour port d'armes blanches sans motif légitime
00:46:48 et une peine complémentaire d'interdiction de détenir
00:46:50 ou de porter une arme pendant deux ans,
00:46:52 qui lui a été notifiée en septembre dernier.
00:46:54 C'est assez frais, quand même, comme notification.
00:46:56 Ensuite, vous en avez deux qui ont 19 ans,
00:46:58 qui ont des casiers vierges, qui étaient inconnus des services.
00:47:01 Un qui a 20 ans, qui avait été condamné
00:47:02 à un travail d'intérêt général pour stupes
00:47:06 et, enfin, infractions sur la législation
00:47:09 sur les stupéfiants.
00:47:10 Et une amende pour délit routier.
00:47:14 Ensuite, vous en avez un de 21 ans, qui a deux mentions au casier.
00:47:17 Peine amende, pareil, suspension du permis de conduire
00:47:19 pour infraction routière, sursis probatoire de deux ans
00:47:22 pour des faits de violences aggravées.
00:47:24 C'est peut-être la condamnation la plus grave
00:47:27 qu'on ait parmi tous ces gens-là.
00:47:28 Sursis probatoire qui a été exécutoire en mars dernier.
00:47:31 Donc, il est en plein dans son sursis probatoire.
00:47:33 Et un de 22 ans, qui a également deux mentions.
00:47:36 Lui, c'est emprisonnement avec sursis pour outrage et menaces
00:47:38 sur personne dépositaire de l'autorité publique,
00:47:41 conduit sans permis et du travail d'intérêt général
00:47:43 pour infraction délictuelle au code de la route.
00:47:46 Donc, le procureur nous explique, à partir de tout ça,
00:47:50 que leurs gardes à vue doivent, je cite,
00:47:52 "concourir à établir ou confirmer l'implication et le rôle
00:47:55 des individus interpellés dans les faits de Crépole
00:47:57 ou, pour certains, dans la fuite des individus impliqués à Crépole",
00:48:02 puisque c'est également, évidemment, quelque chose qui peut être puni.
00:48:05 Et le procureur nous précise, par ailleurs,
00:48:07 que d'autres personnes restent à identifier
00:48:10 ou à localiser et à interpeller.
00:48:12 Donc, ils ne sont pas les seuls impliqués,
00:48:13 à la fois dans l'attaque de Crépole
00:48:16 et dans la fuite des individus qui étaient à Crépole.
00:48:19 Alors, que pensez-vous de ces profils
00:48:21 et de la réponse qui devrait leur être apportée ?
00:48:24 Alors, je vais citer le pédopsychiatre Maurice Berger.
00:48:26 Vous savez qu'on a souvent cité sur ce plateau,
00:48:28 qui a répondu, parce qu'on dit souvent,
00:48:30 "Oui, mais vous n'êtes pas spécialiste,
00:48:31 mais vous n'en savez rien."
00:48:32 Alors, lui, il est spécialiste.
00:48:34 Et bizarrement, personne ne le fait parler.
00:48:35 C'est très original. Enfin, peu de médias le font parler.
00:48:37 Lui, il est pédopsychiatre et il a travaillé
00:48:40 en centre éducatif fermé pendant une quarantaine d'années.
00:48:42 Donc, ce genre de gamins délinquants et délinquants violents,
00:48:46 parce que pour arriver en centre éducatif fermé,
00:48:47 il faut déjà inquiéter, quand même, de manière assez conséquente,
00:48:50 il les connaît par cœur.
00:48:52 Il les connaît par cœur, il a écrit des ouvrages
00:48:54 qui sont extrêmement intéressants,
00:48:55 notamment sur l'évolution de ces mineurs,
00:48:58 parce que là, en l'occurrence, ce sont des mineurs,
00:49:00 qui rentrent dans ces centres éducatifs fermés.
00:49:03 Et il a une critique intéressante des mots,
00:49:06 des termes "ensauvagement" et "déscivilisation",
00:49:08 que moi, je ne peine pas à utiliser,
00:49:09 mais il dit que ce n'est pas la société toute entière qui sent sauvage,
00:49:13 ce sont certains membres au sein de cette société,
00:49:16 et ils ne sont pas tellement décivilisés,
00:49:18 ils ne l'ont jamais été par leur éducation.
00:49:21 Et il explique ça en disant qu'il y a non seulement un manque d'empathie,
00:49:27 mais croissant ces dernières années,
00:49:29 dans les jeunes qu'il a eus en audition,
00:49:31 enfin, pas en audition, en...
00:49:33 - En entretien. - Oui, en entretien,
00:49:35 c'est ça, dans ces centres-là.
00:49:36 Il dit que, à l'empathie,
00:49:38 s'est ajoutée une absence totale de considération pour la vie,
00:49:41 alors la vie d'autrui mêle à l'heure,
00:49:43 or c'est par le biais de la considération qu'on a pour sa propre vie,
00:49:47 par le biais de son éducation, qu'on arrive à comprendre
00:49:49 que la relation à autrui est importante,
00:49:51 et donc un déficit élémentaire d'éducation.
00:49:54 Il nous dit qu'il a entendu extrêmement régulièrement
00:49:57 ces dernières années les phrases de jeunes qui en avaient tué,
00:50:01 qui avaient tué des personnes,
00:50:02 il entendait "de toute manière, il serait mort un jour ou l'autre",
00:50:06 ou alors "oui, il est mort, il est mort".
00:50:08 Donc ça, c'est des phrases qui prouvent ce qu'il explique.
00:50:11 Il dit pas "je l'ai entendu une fois et ça m'a stupéfait",
00:50:13 il dit "je l'ai entendu de plus en plus".
00:50:15 Et, par ailleurs, il explique, lui aussi,
00:50:18 que c'est le constat de l'incapacité de nos dirigeants
00:50:21 à imposer les mesures nécessaires
00:50:23 pour matérialiser le rétablissement de l'autorité.
00:50:26 Donc beaucoup de gens parlent du rétablissement de l'autorité,
00:50:29 on peine à le matérialiser.
00:50:31 Donc là, en gros, l'idée de la décivilisation,
00:50:34 l'idée, justement, de l'absence de civilisation des individus
00:50:38 qui pêchent par le manque d'éducation,
00:50:41 c'est l'apprentissage, dès le début,
00:50:43 de ce qui est permis et défendu,
00:50:44 et dit-il, sur un terrain moral, bien sûr,
00:50:47 mais également avec le code pénal.
00:50:50 Et là, il dit "il est important que des jeunes apprennent que",
00:50:53 vis-à-vis de l'État, donc par le biais de l'école,
00:50:56 "que si tu fais ça, tu risques ça".
00:50:59 Et matérialiser l'autorité,
00:51:01 c'est dire "si tu fais ça, tu risques ça",
00:51:04 mais qu'il le risque réellement.
00:51:06 C'est-à-dire que quand il le fait, il le risque réellement.
00:51:09 Et là, l'autorité de l'État est matérialisée.
00:51:12 Vous savez, tous les parents du monde savent ça.
00:51:14 Quand on disait "à trois, si tu ne vas pas te coucher"...
00:51:17 On n'a plus le droit de donner de fessé,
00:51:19 tu seras privé de dessert.
00:51:20 "Un, deux, trois, si vous faites ça 15 fois par jour,
00:51:23 il n'y a jamais de trois, et après, personne ne va se coucher."
00:51:26 C'est pareil, finalement, avec l'autorité de l'État.
00:51:29 Et lui précise, l'exemple est saisissant
00:51:32 dans l'affaire qui nous occupe,
00:51:33 "un couteau sans raison légitime est puni par le code pénal
00:51:37 d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende."
00:51:40 Et lui, je le cite là,
00:51:42 "en 40 ans de pratique auprès de mineurs violents.
00:51:44 "Je n'ai jamais vu appliquer cet article de loi
00:51:47 "alors que tous les jeunes admis au centre éducatif renforcé
00:51:50 "où je travaillais avaient un couteau sur eux
00:51:52 "dès qu'ils sortaient en permission de cet établissement."
00:51:55 Donc, cette phrase, évidemment, on peut leur dire,
00:51:57 on peut leur apprendre, on peut leur dire "tu risques ça",
00:51:59 jamais il ne l'a vue en 40 ans auprès de ces jeunes-là.
00:52:03 Bon, ben voilà, on se dit, au bout d'un moment,
00:52:05 le sentiment d'impunité, ne cherchez pas d'où il vient.
00:52:08 Et lui, son grand concept, c'est la butée,
00:52:10 notamment chez les plus jeunes,
00:52:12 c'est-à-dire la butée immédiate et la décision de quelqu'un,
00:52:16 en l'occurrence du juge, mais la décision de quelqu'un.
00:52:18 Or, ces dernières années, on a eu deux réformes.
00:52:20 Un, une loi qui a interdit les courtes peines
00:52:23 aux premiers actes de délinquance violente.
00:52:25 Or, c'est précisément celui-là qui compte.
00:52:27 C'est la première butée, c'est-à-dire,
00:52:28 bon, là, je ne peux pas aller plus loin.
00:52:30 Et deuxièmement, une réforme de la justice des mineurs,
00:52:32 vous savez, qui prévoit une première audience rapide
00:52:36 où on dit "est-ce que tu es coupable ou non ?"
00:52:38 Et ensuite, une audience beaucoup plus tard
00:52:41 qui donne la peine.
00:52:42 Mais imaginez le gamin, on lui dit "tu es coupable",
00:52:45 et six mois, huit mois, dix mois, un an après,
00:52:48 selon, évidemment, l'état de nos tribunaux,
00:52:50 on lui dit "tu vas prendre une peine pour quelque chose
00:52:53 qui, à 15 ans, lui est déjà passé par-dessus la tête."
00:52:56 Donc, voilà, l'urgence, c'est la butée,
00:52:58 et toutes les décisions vont exactement dans l'autre sens
00:53:01 pour notre justice.
00:53:02 - Sur cette question de la réponse pénale,
00:53:04 Charlotte Dornelas se pose souvent la question
00:53:06 de la procédure pénale, et une information récente
00:53:09 a retenu votre attention concernant la garde à vue.
00:53:11 Laquelle ? - Oui, alors, ce n'est pas
00:53:12 directement lié à l'affaire qui nous occupe.
00:53:14 En revanche, c'est lié au fonctionnement général
00:53:17 de la chaîne pénale, qui est évidemment lié, lui,
00:53:20 à l'affaire qui nous occupe.
00:53:22 Alors, on a entendu des milliers de policiers,
00:53:24 même des magistrats, nous expliquer que la chaîne pénale,
00:53:27 la procédure pénale, était parfois ubuesque,
00:53:30 extrêmement chronophage, et qu'elle s'alourdissait
00:53:32 au fil des années au détriment de l'enquête de fond,
00:53:35 des actes d'enquête, qui permettent donc à la fois
00:53:38 la résolution des enquêtes, et donc de faire des dossiers solides
00:53:41 qui peuvent tenir devant la justice.
00:53:42 Parce qu'on accable très souvent les magistrats,
00:53:44 mais un magistrat qui a un dossier qui n'est pas constitué
00:53:47 correctement en vertu de la procédure pénale
00:53:49 ne peut pas faire autrement.
00:53:51 Quand un avocat soulève un vice de procédure pénale
00:53:54 qui est prévu par la loi, il ne peut pas faire autrement
00:53:56 que de le considérer.
00:53:58 Or, Emmanuel Macron lui-même, en septembre 2021,
00:54:01 avait donné trois mois aux gardes-vaisseaux
00:54:03 pour simplifier la procédure pénale,
00:54:05 justement, faisant ce même constat que je fais ce soir,
00:54:08 mais que font tous les acteurs de la procédure pénale.
00:54:11 Et une information assez inaperçue, on va dire,
00:54:14 mais à faire plaisir à Guillaume Bigot,
00:54:15 le 15 novembre dernier, le gouvernement a déposé
00:54:18 un projet de loi, une procédure accélérée,
00:54:19 parce qu'il s'agit de mettre la France en conformité
00:54:22 avec les exigences de la Commission européenne,
00:54:25 notamment, alors il y a plein de sujets, c'est assez fourre-tout,
00:54:28 mais notamment sur le cas de la procédure pénale.
00:54:30 Et il y a deux décisions qui sont prises.
00:54:32 Un, quand vous êtes en garde à vue,
00:54:33 vous pouvez appeler quelqu'un.
00:54:35 Or, la loi française dit, vous pouvez appeler vos parents,
00:54:37 un frère ou une sœur,
00:54:39 les personnes avec qui vous vivez, ou votre employeur.
00:54:43 Et la Commission dit, c'est une restriction
00:54:45 de la liberté et des droits de la défense,
00:54:47 et donc, il oblige le gouvernement français,
00:54:49 qui, donc, acte la chose,
00:54:52 a écrit désormais dans la loi que ce pourra être un tiers,
00:54:55 vous pouvez appeler un tiers en garde à vue,
00:54:57 quel qu'il soit.
00:54:59 Donc, moi, la question que je pose,
00:55:00 c'est, on peut appeler aussi un complice en garde à vue ?
00:55:02 Parce que c'est quand même la question
00:55:02 qui vient immédiatement à l'esprit,
00:55:04 puisqu'il n'y a plus aucune restriction dans l'appel.
00:55:06 La deuxième décision, c'est que, vous savez, en garde à vue,
00:55:10 une garde à vue, c'est limité dans le temps.
00:55:11 Là, on a 96 heures, la plupart des gardes à vue, c'est 24 heures.
00:55:14 Pendant ce temps-là, c'est l'enquête,
00:55:16 normalement, les actes d'enquête doivent être faits.
00:55:18 Or, le temps de l'enquête diminue
00:55:20 au profit du remplissage de paperasserie.
00:55:24 Et là, on nous dit, au bout de deux heures,
00:55:26 vous avez deux heures pour que l'avocat du prévenu,
00:55:28 qui est désormais en garde à vue, puisse arriver.
00:55:30 Et là, la décision, c'est de dire,
00:55:32 "Si au bout de deux heures, l'avocat n'est pas là,
00:55:34 "vous ne pouvez toujours pas commencer l'audition,
00:55:35 "il faudra saisir le bâtonnier
00:55:37 "qui vous enviera un avocat commis d'office."
00:55:39 Donc, ça fait perdre du temps,
00:55:40 et c'est encore des papiers à remplir.
00:55:42 Et là, je termine, mais simplement,
00:55:44 le gouvernement joint une étude d'impact sur ce projet de loi.
00:55:47 Et le gouvernement dit, "Cette décision est, je le cite,
00:55:50 "susceptible d'avoir un impact sur le déroulement des enquêtes,
00:55:53 "dont les auditions réalisées en garde à vue
00:55:54 "constituent des actes essentiels."
00:55:57 Alors, le gouvernement se veut rassurant.
00:55:58 Les conséquences sont, je cite encore,
00:56:00 "limitées par la désignation d'un avocat commis d'office."
00:56:04 OK, on comprend, il y aura un avocat commis d'office,
00:56:06 donc on pourra reprendre les auditions.
00:56:08 Mais cette décision, je cite encore,
00:56:10 "sera susceptible d'augmenter la charge administrative
00:56:13 "et procédurale reposant sur les services enquêteurs."
00:56:16 Soit l'exact contraire de ce qu'Emmanuel Macron avait promis,
00:56:19 parce que nous ne voulons pas expliquer à la Commission européenne
00:56:21 que nous ne pouvons plus continuer à nous tirer des balles dans le pied.
00:56:25 Quoi qu'on pense de ces décisions,
00:56:26 il est certain que cette simple identification
00:56:29 à tout ce que nous demande la Commission,
00:56:30 alors que nous savons, alors que le gouvernement dit lui-même
00:56:32 que c'est une mauvaise idée, ça relève de la folie.
00:56:36 Il y a un pays qui va peut-être sortir de l'Union européenne,
00:56:38 ce sont les Pays-Bas. On en parle juste avant.
00:56:40 Je veux bien, pardonnez-moi, je prends sur votre temps
00:56:41 pour vous montrer une image.
00:56:43 C'est important, ça s'est passé aujourd'hui à Dublin.
00:56:45 Cinq personnes, dont un homme, ont été attaquées au couteau
00:56:49 devant une école. Un homme, une femme, trois enfants
00:56:53 blessés dans une attaque au couteau devant une école
00:56:55 dans le centre-ville de Dublin.
00:56:57 Il y a un enfant qui est grièvement blessé.
00:56:59 On ne pouvait pas ne pas dire un mot rapidement.
00:57:03 Les élections aux Pays-Bas, Mathieu Bocoté,
00:57:05 suscitent un tremblement de terre en Europe.
00:57:07 Le résultat était-il prévisible ?
00:57:09 Alors, j'entends aujourd'hui, si je me fie au commentariat,
00:57:13 que c'était absolument imprévisible
00:57:15 et que les Pays-Bas étaient probablement le pays
00:57:17 le moins susceptible de connaître un tel résultat électoral.
00:57:20 Je vous avouerais que ceux qui disent cela connaissent assez mal...
00:57:23 C'est normal de mal connaître l'histoire des Pays-Bas,
00:57:25 mais tant qu'à en parler, aussi bien à connaître un peu.
00:57:27 Or, il y a un point de départ, donc c'était prévisible
00:57:31 dans la mesure où, si on compte...
00:57:32 Je ne parle pas du récit immédiat des élections,
00:57:35 mais la tendance lourde de la vie politique néerlandaise
00:57:37 est une des plus intéressantes, je reviendrai,
00:57:39 depuis le début des années 2000.
00:57:41 À l'origine, on pourrait dire de Geert Wilders,
00:57:43 qui est le chef aujourd'hui, qui sera peut-être demain...
00:57:45 - On a vu à l'image tout à l'heure.
00:57:47 - Le premier ministre néerlandais.
00:57:49 À l'origine, il y a un mort, mais qui n'est pas lui.
00:57:51 Je m'explique, 2002, Pim Fortuyn.
00:57:54 Pim Fortuyn, qui est oublié aujourd'hui,
00:57:56 c'est un professeur de sociologie homosexuel.
00:58:00 Je prends la peine de le dire, parce qu'il le revendiquait.
00:58:02 Marqué à gauche, qui tardivement dans sa vie,
00:58:05 qui avait un engagement politique, dit
00:58:07 la question de l'immigration devient absolument centrale
00:58:10 aux Pays-Bas. Le pays est en train de s'islamiser.
00:58:12 On verra que la question de l'islamisation
00:58:14 est centrale aux Pays-Bas.
00:58:15 Immigration, oui, mais islamisation, plus encore.
00:58:17 Et il fait campagne sur ça, et il va se faire assassiner
00:58:20 par un militant d'extrême gauche qui dit...
00:58:23 Fortuyn est en train de canaliser une haine
00:58:25 contre les musulmans.
00:58:26 Il ne doit pas pouvoir continuer son oeuvre, entre guillemets,
00:58:30 je l'abat. Et 2004, aussi, soit dit en passant,
00:58:32 Théo Van Gogh, qui a connu un mauvais sort
00:58:34 pour des raisons semblables.
00:58:37 Donc, il y a un espace qui se dégage aux Pays-Bas
00:58:39 dès le début des années 2000 sur la question de la critique
00:58:41 de l'islamisation.
00:58:43 Geert Wilders a un autre parcours.
00:58:45 Son parcours, lui, c'est qu'il vient de la droite classique.
00:58:47 On pourrait dire qu'il vient des LR.
00:58:49 Et il rompt avec les LR, vous comprenez l'image,
00:58:52 sur la question de l'immigration et de l'islamisation.
00:58:55 Dans un contexte, par ailleurs, le contexte politique néerlandais,
00:58:59 qui est beaucoup plus favorable à l'émergence
00:59:01 de nouvelles forces politiques que c'est le cas en France.
00:59:04 Donc, ce système proportionnel, il est plus facile,
00:59:07 l'innovation politique est plus facile.
00:59:09 Il y a une carrière politique, ça fait plus de 20...
00:59:11 Ça fait à peu près 25 ans qu'il est au Parlement, Geert Wilders.
00:59:14 Quand j'entends dire "c'est le Trump néerlandais",
00:59:17 quoi qu'on en pense, c'est idiot.
00:59:19 Je m'explique. C'est-à-dire que, premièrement,
00:59:20 est-ce qu'on est obligé de lire l'ensemble de la vie politique
00:59:22 des pays européens à la lumière de ce qui se passe aux États-Unis?
00:59:25 Est-ce qu'on peut désaméricaniser minimalement notre grille
00:59:28 de lecture de la vie politique européenne?
00:59:30 Est-ce que c'est possible?
00:59:31 Parce que c'est le seul repère dont on dispose,
00:59:34 c'est-à-dire qu'on connaît plus grand-chose.
00:59:35 Et de ce point de vue, oui, il y a un programme.
00:59:37 À la rigueur, le point de comparaison,
00:59:38 ce sera dans l'extravagance.
00:59:40 J'ai lu ici et là les cheveux.
00:59:41 L'argument capillaire en matière politique, ça doit exister.
00:59:44 Mais ce que l'on voit, c'est le programme qui est assez marqué.
00:59:49 Et là, effectivement, souverainiste, vous l'avez dit,
00:59:51 une volonté sinon de rompre avec l'Union européenne.
00:59:53 Il faut jamais oublier que les Néerlandais
00:59:54 avaient voté contre aussi la Constitution européenne.
00:59:57 Il ne faut pas l'oublier.
00:59:58 Donc, en 2005, une rupture avec l'Union européenne,
01:00:02 surtout une volonté de reprendre en main la souveraineté du pays,
01:00:05 d'appliquer une rupture complète
01:00:07 sur les questions du droit d'asile,
01:00:09 politique migratoire, et ainsi de suite.
01:00:10 Donc, pas simplement une variable d'ajustement.
01:00:12 Un changement de philosophie.
01:00:14 Et en quoi Geert Wilders représente un basculement,
01:00:17 c'est que ce n'est pas simplement un autre homme politique.
01:00:19 On l'aime ou pas, la question n'est pas là.
01:00:20 C'est que ce n'est pas seulement un autre homme politique
01:00:22 qui arrive, c'est porteur d'une possibilité de remplacement
01:00:25 de la classe politique par une autre.
01:00:27 Vous savez, les grands changements dans la vie politique d'un pays,
01:00:29 c'est lorsque, normalement, au jeu de l'un gang, l'autre gang,
01:00:32 puis ils s'échangent les postes,
01:00:33 au bout de 40 ans, 30 ans, 50 ans, quand sais-je,
01:00:35 il y a un basculement et une autre classe politique apparaît.
01:00:38 Et de ce point de vue, le basculement est là,
01:00:39 c'est une rupture radicale avec le multiculturalisme,
01:00:42 l'islamisme et tout ça, mais il y a un détail de plus
01:00:44 que je vous dirai.
01:00:45 - En quoi, alors, vous allez nous dire ?
01:00:47 On prend les Pays-Bas, ils ont servi de laboratoire
01:00:50 du nouveau populisme européen.
01:00:52 - Alors, c'est un populisme qui plairait à Marx,
01:00:53 c'est un populisme, en plus, un populisme menantien,
01:00:56 c'est un populisme libertaire.
01:00:57 L'argument des... Parce que vous savez,
01:00:59 souvent, les mouvements populistes viennent
01:01:00 de mouvances plus conservatrices.
01:01:02 Aux Pays-Bas, c'est autre chose.
01:01:04 L'argument, c'est que nous avons ici une culture libertaire.
01:01:06 Nous avons ici une culture qui est fondée
01:01:08 sur la maximisation des libertés.
01:01:09 Nous avons une culture qui est sous le signe
01:01:11 de la déconstruction des vieilles normes culturelles européennes.
01:01:15 On pourrait dire que c'est une culture quasiment libertarienne.
01:01:17 On le voit dans le rapport notamment aux drogues,
01:01:18 et ainsi de suite.
01:01:20 Que reproche-t-on à l'islam dans cet état d'esprit ?
01:01:22 On dit que l'islam arrive et nous impose
01:01:24 un mode de vie exagérément conservateur
01:01:27 qui nous empêche d'être libertaires
01:01:29 à notre propre manière.
01:01:30 Donc, l'islam, on le critique non seulement
01:01:32 parce que c'est une civilisation étrangère,
01:01:34 mais parce que ce serait un facteur de traditionnalisation
01:01:37 de la société néerlandaise.
01:01:39 Donc, à la différence d'un populisme
01:01:40 centré sur une défense classique de l'identité nationale,
01:01:43 ce qui est aussi le cas aux Pays-Bas,
01:01:44 j'insiste, ils plaident pour le primat
01:01:46 de la culture néerlandaise,
01:01:47 l'originalité de la chose, en fait,
01:01:48 c'est que c'est un populisme culturellement gauchiste.
01:01:51 C'est-à-dire, ils ne doivent pas, entre guillemets, arriver.
01:01:54 Pourquoi ? On ne doit pas se laisser islamiser
01:01:55 parce qu'on veut avoir la culture
01:01:57 la plus individualiste possible.
01:01:59 Donc, c'est l'originalité du populisme néerlandais
01:02:01 depuis une vingtaine d'années environ.
01:02:03 C'est... Gerd Walders a pris le relais.
01:02:06 Et de ce point de vue, c'est intéressant de voir la suite.
01:02:08 Tous ceux qui nous expliquent
01:02:09 que tout ça a été absolument imprévisible
01:02:10 devraient de temps en temps ouvrir un livre d'histoire.
01:02:13 - Merci, Mathieu, pour votre regard.
01:02:16 Merci à tous.
01:02:17 Merci beaucoup à Charlotte,
01:02:19 qui était avec nous tout à l'heure, 37 ans,
01:02:22 et qui travaille au Café Joyeux.
01:02:24 On était très contents de l'accueillir.
01:02:25 J'ai eu un vrai coup de coeur pour elle.
01:02:26 On a beaucoup discuté ensemble.
01:02:27 J'ai eu un vrai coup de coeur pour elle.
01:02:28 Merci à tous pour cette émission.
01:02:30 tout de suite Pascal Proust et ses invités. Excellente soirée.