Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 -Bonsoir à tous. Ravie de vous retrouver ce soir.
00:05 Comment va Simon Guélin, l'homme du Cap-Vert, revenu à Paris?
00:09 -Je vais extrêmement bien ce soir.
00:11 -Donnez-nous de belles infos.
00:14 -Bonsoir à tous.
00:16 Un mineur de 17 ans a été interpellé dans les Hauts-de-Seine.
00:20 Il est suspecté d'avoir piraté les plateformes numériques
00:23 de plusieurs lycées parisiens.
00:25 Au total, 323 menaces d'attentats ont été recensées
00:28 depuis la semaine dernière en France.
00:30 Plusieurs nations étrangères, dont la Pologne,
00:33 vont envoyer des soldats pour aider à sécuriser
00:36 les Jeux Olympiques de Paris.
00:38 Un renfort alors que la France est en alerte maximale
00:41 face à la menace d'attentats.
00:43 Près d'une semaine après l'attentat de Moscou,
00:46 qui a fait 143 morts, les enquêteurs russes affirment
00:49 que les auteurs de l'attaque avaient des liens
00:52 avec les nationalistes ukrainiens.
00:54 -Merci à Simon Guillain et au sommaire ce soir,
00:58 des JO qui inspirent ou qui inquiètent.
01:01 Plus les jours passent, et moins les Français
01:04 semblent rassurés face à cet événement.
01:07 Mario Maréchal, de son côté, s'inquiète de jeux
01:10 qui ne sont pas ceux de la France, mais de la Seine-Saint-Denis.
01:14 Les JO vont-ils permettre une renaissance du 9-3 ?
01:17 L'édito de Mathieu Boquecote.
01:19 Au lendemain de l'annonce de Gabriel Attal
01:22 sur la réforme de l'assurance chômage,
01:25 on se demandera en quoi elle est utile ou pas.
01:28 Cette réforme, faut-il réduire la durée d'énerméisation des chômeurs ?
01:32 Cette solution toute trouvée,
01:34 n'est-ce pas faire des économies sur le dos des chômeurs ?
01:37 Une décision qui tombe au plus mauvais moment ?
01:40 Le chômage remonte, la croissance qui plonge ?
01:43 L'analyse de Guillaume Bigot.
01:45 L'Etat veut garder la tête haute après l'incident grave
01:48 et le départ du proviseur du lycée Maurice Ravel.
01:51 Envers la jeune fille qui avait refusé de retirer son voile,
01:54 a déclaré le Premier ministre,
01:56 il ne faut pas rester sans rien faire,
01:58 il ne faut pas laisser passer, a-t-il ajouté.
02:01 Mais pour l'instant, la réalité, c'est que l'Etat a plié la tête.
02:04 L'Etat a courbé les chines. L'Etat s'est voilé la face.
02:07 Défaite et capitulation selon Jean-Pierre Aubin sur CNews.
02:10 Pourquoi n'ont-on pas réussi à retenir ce proviseur ?
02:13 S'insurge l'ancien inspecteur de l'Education nationale,
02:16 le regard de Marc Menon.
02:18 A la veille des fêtes de Pâques, l'Eglise catholique constate
02:21 une forte hausse des baptêmes chez les adultes et adolescents.
02:24 Quelques 12 000 adolescents et adultes seront baptisés en 2024,
02:28 un chiffre en nette hausse par rapport à l'année dernière,
02:30 une tendance de fond dont se réjouit les pliscopas français.
02:33 Mais est-ce que cette augmentation
02:35 compense la déchristianisation de la société française ?
02:38 Le décryptage de Charlotte Dornévas.
02:41 Et puis, l'Union européenne, une fois encore,
02:43 fait-elle la promotion des filles voilées ?
02:45 Elle s'en défend dans les mots, mais dans les actes,
02:48 fait tout autrement dans une campagne de promotion
02:50 de l'éducation des jeunes filles.
02:52 La Commission européenne a mis en avant ces deux fillettes voilées.
02:55 Est-ce une décision sans importance ?
02:57 Ou s'agit-il d'une forme de prosélytisme islamiste ?
03:01 L'édito de Mathieu Beaucoup.
03:03 Une heure avec nos mousquetaires, c'est parti.
03:07 (Générique)
03:19 (Musique)
03:25 - On a toujours perdu là.
03:27 (Rires)
03:30 - Ah oui, vous nous célébrez le peu...
03:32 Vous êtes notre carayane.
03:34 Le carayane de l'info, mesdames, messieurs.
03:36 Je vous la présente.
03:38 On aurait pu chanter "La vie en rose" aussi.
03:40 - Oui, on aurait pu.
03:42 - Vous voyez où je vous vois ?
03:45 - Oui, tout à fait.
03:47 En tout cas, je voulais commencer par cette petite musique.
03:49 C'est ma fille qui m'a dit, "Tu sais, maman,
03:51 "elle a entendu ça quelque part, c'est le printemps de Vivaldi."
03:53 Je lui ai dit, "Non, tu dois donner des cours à maman."
03:55 (Rires)
03:56 "Votre printemps commence bien."
03:58 Marc Menand, vous avez déjà perdu votre temps de parole.
04:00 - Parfait. - Charlotte.
04:02 - Je perds souvent. (Rires)
04:04 - Et Guillaume. - Tout est parfait, tout est très bien.
04:06 Ma saison préférée.
04:08 - Oui, c'est vrai. Tout fleurit et tout se passe bien.
04:10 - La sève est là. - Exactement.
04:12 On va parler des JO.
04:14 Avec cette déclaration forte de Marion Maréchal.
04:17 "Pour elle, les Jeux Olympiques seront moins
04:20 "ceux de toute la France que ceux de la Seine-Seine.
04:22 "Ni autrement dit, ces Jeux inquiètent davantage qu'ils n'inspirent."
04:26 Arnid Dalgo, comme le gouvernement, ne voit pas les jours ainsi.
04:29 Il voit dans ces Jeux une chance pour la France.
04:32 Comment, Mathieu Bocote,
04:34 ces Jeux sont-ils devenus la source de tant de conflits
04:37 et de tant d'interprétations différentes?
04:39 - Vous avez tout à fait raison.
04:41 Les Jeux, en fait, deviennent tout autre chose que des Jeux.
04:44 Il ne s'agit plus de l'édition X des Jeux Olympiques,
04:47 comme on en a régulièrement.
04:49 On est, en fait, devant des Jeux qui servent de révélateurs
04:53 à la fois des aspirations différentes qu'il y a pour la France,
04:56 mais aussi des périls qui guettent la France.
04:59 Et chacun, reste à voir qui a raison,
05:01 mais chacun tend voir dans ces Jeux
05:04 une partie du destin français pour le meilleur et pour le pire.
05:07 On pourrait dire que ces Jeux préparent ou sont
05:10 une étape déterminante dans la France d'après.
05:13 Certains diraient "dans la France d'après à la France"
05:16 pour reprendre la formule d'Alain Finkielkraut dans un autre contexte.
05:19 Mais c'est intéressant de voir, autrement dit,
05:21 comment plus on s'en rapproche et plus les inquiétudes augmentent.
05:24 Alors, vous l'avez mentionné,
05:26 enfin, je dirais, c'est un révélateur sociologique et politique.
05:29 Et plus on s'en rapproche, plus on a l'impression que la bascule arrive.
05:32 Alors, vous l'avez mentionné, il y a la phrase de Mario Maréchal
05:35 sur Sud Radio qui dit, et qui reprend de ce point de vue une phrase
05:38 qui avait été lancée par Pierre Sautarell sur Twitter,
05:41 qui dit "ce ne sont pas les Jeux olympiques de la France,
05:44 ce sont les Jeux de la Seine-Saint-Denis".
05:46 Qu'est-ce qu'elle entend par là?
05:48 Alors, on pourrait déjà faire référence à la France d'après la France.
05:51 Pour certains, la Seine-Saint-Denis, c'est la prochaine France,
05:54 c'est l'avenir de la France, c'est ce que doit devenir la France.
05:57 Et quand Mario Maréchal dit ça, elle, c'est pour s'en inquiéter,
06:00 en disant "ce sont les Jeux de la Seine-Saint-Denis,
06:02 voilà le destin qu'on les réserve, voilà à quoi nous devons nous préparer".
06:05 Qu'est-ce qui l'amène?
06:07 Pour certains, en fait, le gouvernement d'ailleurs, mais pas seulement,
06:10 ce sont les Jeux qui permettront de transformer enfin la Seine-Saint-Denis
06:13 en prochaine Californie.
06:15 On connaît le discours, la Seine-Saint-Denis, ce serait la Californie, moins la plage.
06:18 Je suis d'accord sur moins la plage.
06:20 Mais, donc, ce serait les...
06:22 On investirait des milliards, on investirait des ressources immenses
06:25 pour transformer la Seine-Saint-Denis
06:28 et pour finalement la raccrocher à la nation.
06:31 Donc, ce quartier qui est dans une situation...
06:33 Ce département qui est dans une situation de sécession,
06:35 une situation de rupture, une forme de...
06:38 Certains disent, ont-ils raison, une forme de république
06:41 semi-autonome, enclavée et sécessionniste.
06:44 La formule peut être dure, mais on l'a déjà entendue d'une manière ou de l'autre.
06:47 Là, les moyens de l'État immenses, on s'empare des Jeux
06:50 pour dire la Seine-Saint-Denis va réintégrer la nation véritablement
06:53 et ce sera l'occasion de la franciser.
06:56 Alors que certains s'inquiètent plutôt que la France se Seine-Saint-Denis
06:59 dans les prochaines années.
07:01 Marion Maréchal, dans cette déclaration à laquelle je fais référence,
07:04 nous dit, ce ne sont pas ses mots, ce sont les miens ici,
07:07 qu'on nous prépare une France Potemkin.
07:09 Je reviendrai sur le concept de France Potemkin,
07:11 mais pourquoi, par exemple, avec la question d'immigrants?
07:14 Donc, là où des SDF ou des...
07:16 Les différentes catégories administratives qu'on a
07:19 pour nommer ces populations issues de l'immigration
07:22 qui, pour l'instant, on le voit, le gouvernement cherche
07:25 à les évacuer de la Seine-Saint-Denis,
07:27 il les répartit à travers la France.
07:29 Donc, on l'a vu avec Orléans tout récemment.
07:31 Donc, c'est une politique de transfert de population.
07:34 C'est-à-dire, si on pense à l'échelle de l'histoire,
07:36 on est devant un déplacement de population jugée
07:39 circonstanciellement nuisible ou non présentable à la Seine du Monde
07:44 et on décide alors de les répartir un peu partout
07:47 pour qu'elles ne viennent pas gâcher, ce ne sont pas mes mots,
07:51 c'est la logique de ceux qui font ça,
07:53 qu'elles ne viennent pas gâcher le paysage
07:55 au moment où les touristes arriveront,
07:57 pour ne pas que les touristes soient incommodés
07:59 par ce paysage nouveau.
08:01 Là, on pourrait dire l'angle mort de tout ça,
08:03 c'est évidemment qu'on décide de les répartir.
08:05 Donc, si ce sont des populations qui sont difficiles d'intégration,
08:08 des populations aux comportements souvent inquiétants,
08:11 des populations qui ne cadrent pas avec les exigences esthétiques
08:14 ou éthiques ou sociales ou économiques de la Seine-Saint-Denis
08:17 en temps olympique, on décide de les répartir
08:19 un peu partout sur le territoire national.
08:21 Et là où ils sont répartis, le commun des mortels répond
08:24 « Ah oui, vraiment, mais c'est quoi exactement ?
08:26 C'est un transfert de population et nous,
08:28 on doit les accueillir comme une richesse ? »
08:30 Si c'est une richesse, gardez-les !
08:32 Si c'est une richesse, pourquoi voulez-vous à tout prix
08:34 nous l'offrir ? Il y a des limites à la générosité,
08:36 soyez un peu égoïstes, gardez vos richesses !
08:38 Donc, il y a cette inquiétude, et d'autant que l'argument
08:41 qui veut qu'on doit prendre prétexte des JO
08:43 pour réparer, pour accélérer, pour mettre en place la logique
08:46 et accélérer la logique de répartition des populations
08:49 à travers la France, chaque région, chaque territoire,
08:52 chaque ville, chaque village étant appelé à prendre
08:55 sa part du fardeau, c'est ainsi qu'on se le représente,
08:58 je ne dis pas que c'est le cas, chaque région devra
09:00 prendre sa part du fardeau, donc les JO deviennent
09:02 un accélérateur de cette logique de répartition
09:04 des populations à travers le pays.
09:07 Donc il y a quelque chose d'un peu inquiétant là-dedans.
09:09 Ensuite, les JO annoncent quelque chose,
09:12 et ça je pense qu'on en a parlé à quelques reprises ici,
09:14 mais il faut y revenir, c'est important.
09:16 On crée une forme d'état d'exception généralisée
09:19 pour les JO. Donc on se dit, alors là, on a vu aujourd'hui
09:22 une querelle autour de la sécurité, y a-t-il des menaces
09:25 d'attentats dans le cadre des JO, des menaces très graves,
09:28 on a même entendu, mais c'était démenti, je prends la peine
09:30 de le dire, l'idée qu'il faudrait un plan B dans l'organisation
09:33 de la cérémonie d'ouverture, on redoute un attentat
09:36 aux larmes de guerre. Encore une fois, c'était démenti,
09:39 mais le fait que la rumeur circule nous en dit beaucoup
09:42 sur les inquiétudes des uns et des autres. Et on se demande,
09:45 est-ce que finalement, on décide d'offrir la France,
09:47 de l'exposer à la scène du monde pour qu'il y ait
09:49 la possibilité d'un massacre? Certains s'en inquiètent,
09:52 et dans le monde qui est de l'autre, s'inquiéter de la possibilité
09:54 d'un massacre, ce n'est pas de la paranoïa,
09:56 c'est de la saine prudence. Donc, élément 1 sur la sécurité,
10:00 la possibilité de l'attentat. Donc la sécurité,
10:03 il faut avoir une sécurité maximale pour l'éviter.
10:05 Mais y a l'étape supplémentaire, et on en a parlé à quelques reprises,
10:09 je le disais, des populations, ceux qui vivent à Paris,
10:12 y a encore des gens qui vivent à Paris, qu'on demande,
10:14 voulez-vous s'il vous plaît, ne pas trop nous encombrer?
10:17 Promenez-vous avec un code QR dans vos quartiers.
10:20 Pourriez-vous, s'il vous plaît, ne pas trop embêter?
10:22 Pourriez-vous, autrement dit, vous contenter non plus
10:25 d'être habitant de votre ville, mais spectateur des JO,
10:28 pour ne pas déranger? Donc on parlait de la question
10:30 du code QR, rappelez-vous le moment où on a parlé
10:33 pendant quelques heures avant qu'il y ait une sévère correction
10:35 gouvernementale, parce que personne n'aurait dit ça,
10:37 on aurait dit ça du confinement olympique.
10:39 Donc l'idée qu'il faudrait que les populations s'adaptent
10:42 aux temps olympiques, comme on s'est adapté aux temps covidiens.
10:45 Donc la population locale doit s'adapter au jeu,
10:48 parce qu'elle est de trop dans le paysage,
10:50 parce qu'elle est de trop dans le portrait.
10:52 Par ailleurs, on en a parlé des billets gratuits
10:54 pour que les gens de la Seine-Saint-Denis puissent
10:56 y assister le plus possible. Pour ce qui est des Français
10:58 hors Seine-Saint-Denis, sont-ils les bienvenus?
11:01 C'est une question que plusieurs se poseront.
11:03 Donc on a l'impression que c'est une forme de ceux
11:05 qui s'inquiètent de, quelquefois, de prendre
11:07 de grandes répétitions, en la grande répétition
11:09 vers la société de contrôle. Je ne dis pas ça.
11:11 Mais je dis que manifestement, ces jeux participent,
11:14 c'est l'occasion pour plusieurs d'accélérer la marche
11:17 vers une société qui n'est plus une société de liberté
11:20 mais d'autorisation, vers une société où on décide
11:23 de contrôler les populations, on répartit les désirables
11:26 et les indésirables, on oublie chacun à faire sa part
11:28 au nom d'un bien comme un supérieur,
11:30 mais le bien comme un supérieur ici, c'est moins celui
11:32 de la France que celui des Jeux.
11:34 Donc au total, au terme de tout cela,
11:36 on a l'impression que ces jeux servent en fait,
11:38 c'est un moment d'accélération, je reprends ma formule,
11:41 pour faire la France d'après,
11:44 qui serait peut-être la France d'après la France.
11:46 - En tout cas, c'est vrai qu'il y a eu beaucoup de démentis,
11:48 mais juste là, à 19h, on a appris, par exemple,
11:50 pour les menaces contre les lycées,
11:53 que Nicole Belloubet, elle suspend la messagerie
11:56 dans tous les ENT à titre représentatif
11:58 à cause de toutes les menaces.
11:59 On parlera de l'éducation avec vous.
12:01 Tout ça pour dire qu'on est quand même dans un contexte
12:03 où on se pose beaucoup de questions.
12:05 Vous avez parlé du QR code,
12:07 il paraît que ce n'est pas du tout au point,
12:09 ils n'ont toujours pas trouvé d'application,
12:10 je ferme la parenthèse.
12:11 - Il faudra faire mieux.
12:12 - Oui, pour l'instant, il reste encore quelques mois quand même.
12:14 - Ils y partiendront.
12:15 - Mathieu, vous avez parlé de France Potemkin,
12:17 je pense que nos téléspectateurs connaissent,
12:19 mais qu'est-ce que vous entendez par là ?
12:21 - C'est un concept sur lequel il faut revenir de plus en plus.
12:24 On le sait, l'idée de Potemkin,
12:26 c'est une France qui serait purgée de tous ses éléments,
12:30 une partie de la France,
12:32 transformée en fait en décor de film, en décor de cinéma.
12:35 Auparavant, c'était la notion de voyage Potemkin en URSS,
12:39 si on présentait aux voyageurs internationaux,
12:41 on disait "Regardez, ici, tout est parfait, tout va bien,
12:43 il y a des travailleurs heureux, tout est merveilleux,
12:45 tout fonctionne bien."
12:46 Et si on s'écartait un peu du parcours officiel prévu,
12:49 on découvrait une autre Russie.
12:51 Dans les circonstances, on va nous présenter une Seine-Saint-Denis,
12:54 mais plus largement une France, les quartiers protégés,
12:56 ce sera merveilleux, ce sera propre,
12:58 ce sera délivré des soucis qu'on pouvait y associer.
13:01 Et on a vu cette phrase importante, il y a quelques mois,
13:03 de Laurent Nunez, si je ne me trompe pas,
13:05 qui disait "Ne vous inquiétez pas, le niveau de sécurité va être,
13:07 ce sont mes mots, ce ne sont pas les siens, mais c'est l'idée,
13:09 va être élevé pour assurer la sécurité aux touristes
13:12 qui seront présents sur place."
13:13 Et là, on a envie de dire "Oui, mais les gens qui habitent là,
13:15 avant, pendant et après les touristes,
13:17 est-ce qu'ils ont droit au même niveau de sécurité
13:19 ou est-ce que finalement, encore une fois,
13:20 c'est une population secondaire?"
13:22 Donc France Potemkin, pourquoi?
13:24 C'est une France qui est aseptisée,
13:26 une France protégée de la réalité,
13:29 une France qu'on offre au monde à la manière d'un décor,
13:31 un décor Émilie and Paris, mais version olympique,
13:34 et on dit "Regardez, telle est la France que nous vous offrons."
13:37 Mais la France réelle, qu'en est-il à travers cela?
13:39 Elle devient spectatrice du destin de la France à travers les JO.
13:43 On lui dit "Vous n'êtes plus la bienvenue."
13:45 Je note que ce n'est pas réservé à la France, tout ça.
13:48 La Potemkinisation, concept nouveau,
13:50 des grandes villes occidentales, on le voit de plus en plus.
13:54 Allez à Vienne, allez à Prague, allez...
13:56 Paris a encore une vie française à Paris
13:59 parce que le pouvoir politique est ici, le pouvoir culturel,
14:02 mais plusieurs grandes villes connaissent un destin welbeckien,
14:05 version la carte et le territoire.
14:07 Donc on dit l'Europe, finalement, on vide de ces populations.
14:10 Vous allez trouver très, très peu,
14:12 par exemple, dans le cœur historique de Vienne,
14:14 très peu d'Autrichiens, dans le cœur historique de Prague,
14:16 très peu de Tchèques.
14:18 Mais vous avez une population touristique qui occupe tout l'espace.
14:21 Qui sont les seuls à avoir les moyens de vivre
14:23 dans les grandes métropoles européennes aujourd'hui?
14:25 C'est aussi une élite très, très riche,
14:27 des élites mondialisées plus que prospères.
14:30 Et leur personnel, leur domestique qu'ils ont fait venir d'à travers le monde,
14:33 parce qu'ils voulaient pas payer le personnel de maison trop cher
14:36 en appelant les locaux.
14:37 Donc on fait venir le personnel de maison à travers le monde.
14:40 On appelle ça des migrants qui sont présentés
14:42 comme des chances pour la France,
14:43 ou à tout de moins des chances pour les riches de France
14:45 qui ne veulent pas payer trop cher le petit personnel.
14:47 Donc ça, ce sont les métropoles qui se présentent à nous.
14:50 Et les classes moyennes sont évacuées, ne sont plus présentes.
14:53 Et à travers cela, je cite ici Anne Rosanchère,
14:56 qui en parlait ce matin sur France Inter,
14:58 elle dit à travers ça, l'écologisme vient rajouter une dimension à ça.
15:02 Parce qu'on veut chasser les automobiles,
15:03 on ne veut plus les automobiles,
15:04 et par ailleurs les transports en commun ne sont plus à la hauteur.
15:07 Donc les villes ont tendance à se sensulariser,
15:10 deviennent des cités-états délivrés de ce fardeau insupportable
15:14 que sont les peuples et les nations.
15:15 Et de ce point de vue, encore une fois,
15:17 se pourrait-il que les JO accélèrent ce mouvement?
15:20 Certains vont même jusqu'à questionner ces grands événements
15:23 dans lesquels ils voient une manifestation d'esprit de la démesure,
15:27 dont il n'y a pas le courage de pointer un angle mort du débat.
15:30 Je crois, je crois.
15:31 C'est-à-dire là, effectivement, il y a une part de démesure.
15:32 Vous savez, les présidents autrefois,
15:33 puis pas si autrefois que ça,
15:34 voulaient associer à leur présidence, à leur règne même,
15:37 d'autres fois les grands souverains,
15:39 des grands travaux pharaoniques
15:41 qui témoigneraient de leur présence durable en ce monde.
15:43 Nous ne sommes plus dans l'ère du durable,
15:45 nous sommes dans l'ère du liquide.
15:47 Donc qu'est-ce qu'on cherche à faire à tout prix?
15:49 Ou de l'éphémère?
15:50 Eh bien, on veut faire de ces grands événements,
15:52 de ces grandes fêtes,
15:53 de ces grands moments, ces grandes fêtes,
15:55 et là, ça devient des travaux pharaoniques de notre temps.
15:57 S'est organisé telle Coupe du Monde,
15:59 s'est organisé les JO,
16:00 s'est organisé tel événement sportif,
16:02 et là, la planète festive, version Philippe Murray,
16:06 pourra dire, eh bien, voilà l'œuvre de ce grand président,
16:08 de ce grand maire, de ce grand ministre, tout ça.
16:10 Il nous aura créé un grand événement,
16:12 mais certainement pas des travaux pharaoniques.
16:14 Donc c'est des travaux pharaoniques éphémères.
16:16 Tant et tant et tant d'argent pour un petit moment.
16:20 Par ailleurs, est-ce que ces fêtes nombreuses
16:22 qui se multiplient un peu partout en Occident,
16:24 est-ce que franchement, les JO,
16:26 c'est encore une manifestation de fidélité à l'idéal olympique?
16:29 On peut en douter.
16:31 Est-ce que ces grands événements du capitalisme mondialisé,
16:33 parce que c'est quand même de ça dont on parle,
16:35 ne contribuent pas à créer une civilisation nouvelle,
16:38 donc l'interconnexion des grandes métropoles,
16:40 et quant au commun des mortels, je le redis,
16:42 on lui demande d'être spectateur de sa vie.
16:44 Alors les Français devant les JO, qu'est-ce qu'on voit
16:46 quand on passe les micros? Ils ne sont pas très enthousiastes.
16:49 Pour la plupart, ils les subissent davantage qu'ils ne les attendent,
16:51 ou ils les attendent à la manière d'un mauvais sort.
16:53 Vous connaissez beaucoup de gens qui disent
16:55 « Les JO, formidables! Je les attends avec tant d'enthousiasme! »
16:58 C'est plutôt les JO, bon, on va s'y préparer,
17:00 on va essayer de fuir Paris à temps,
17:02 on va essayer de quitter Paris à temps,
17:04 on développe des stratégies de survie
17:06 pour ne pas être écrasé par la pesanteur des JO.
17:08 On a l'impression d'être dans un roman de Jean Raspail,
17:10 « Fuyons là-bas au loin, au moins nous éviterons le mal. »
17:13 Au moins nous éviterons le mauvais carnaval.
17:15 - Merci pour votre regard. Vous serez où pendant cette...
17:19 - Je ne serai pas à Paris.
17:20 - Qui vous a offert cette cravate?
17:22 - Pardon?
17:23 - Qui vous a offert cette cravate?
17:24 - Ah non, non, ça n'est pas...
17:25 Elle ressemble à une cravate que vous m'avez déjà offerte,
17:27 mais c'est une autre. Mais vous avez l'œil.
17:29 - Qui est comme un copier en fait.
17:30 - En fait, comme tant de gens.
17:32 - C'est la coquette qu'il nous a offerte.
17:34 - C'est la coquette qu'il nous a offerte.
17:36 - Pour cacher, voilà.
17:38 - Gabriel Attal était en déplacement à l'usine de L'Oréal,
17:42 embouillé aujourd'hui dans le cadre des annonces
17:45 du séminaire du gouvernement sur le travail.
17:47 Et il est revenu sur son entretien d'hier,
17:50 où il a été contraint, Guillaume Bigaud,
17:53 d'aborder des questions qui fâchent.
17:55 L'explosion de la dette, le dérapage du déficit public.
17:57 Quelle est la solution envisagée par le Premier ministre
18:00 pour réduire ce déficit public?
18:02 - Après la jonction avec l'édito de Mathieu,
18:04 les Jeux Olympiques, à chaque fois, ça déborde du budget.
18:07 Donc ce n'est pas quelque chose qui va nous aider
18:09 à contrôler les finances publiques.
18:12 Effectivement, le Premier ministre, hier soir,
18:14 dans son entretien, qu'est-ce qu'il a dit?
18:17 Il a dit qu'en fait, on ne pouvait plus nier
18:20 le dérapage des finances publiques.
18:22 Parce qu'il y a eu une sous-estimation de la croissance,
18:24 le déficit est beaucoup plus important que prévu.
18:27 Mais par ailleurs, comme on a tout un contexte économique,
18:30 avec des taux d'intérêt qui augmentent,
18:32 donc retrouver de l'argent, ça va coûter plus cher,
18:35 une croissance qui ralentit,
18:37 donc on va davantage moins être capable de rembourser.
18:40 On a une sorte de mur de la dette qui monte devant nous,
18:43 qui est à 110% du produit intérieur abruti.
18:45 Par ailleurs, et là, M. Attal l'a dit également,
18:48 on a tellement maintenant de prélèvements obligatoires,
18:51 on est le record des pays de la zone euro,
18:52 qu'on ne peut plus augmenter les impôts.
18:54 Donc la seule issue, c'est de réduire les dépenses.
18:56 Et Bruno Le Maire vous a dit -10 milliards.
18:58 Non, non, M. Attal, hier, il n'a dit pas -10 milliards,
19:01 -22, -25 milliards.
19:03 Il faut trouver ça tout de suite.
19:05 Quelle solution ? La solution est toute trouvée.
19:07 On va passer l'indemnisation des chômeurs de 18 mois à 12 mois,
19:11 donc moins 6 mois.
19:12 Et en fait, le Premier ministre, en faisant ça,
19:14 il se dédie d'abord, parce que c'est le même Gabriel Attal
19:17 qui, le 27 février dernier, nous expliquait
19:19 qu'il est curieux de vouloir réformer pour la 3e fois en 6 ans
19:23 les règles de l'indemnisation du chômage.
19:25 Gabriel Attal parlant.
19:27 Surtout que la conjoncture est flottante,
19:29 croissance mauvaise, remontée du chômage,
19:31 et que vis-à-vis des seniors,
19:32 les entreprises méritent beaucoup de reproches.
19:34 Fin de citation.
19:36 Ah ben ça, je ne vous le fais pas dire, M. Attal.
19:38 Sauf qu'on en est là.
19:39 Et le gouvernement se dédie une 2e fois,
19:41 puisque nous avions vendu...
19:42 Vous diriez "oui, alors..."
19:43 Parce que toutes ces réformes ont abouti à quoi, déjà ?
19:45 À baisser la durée d'indemnisation de 20%,
19:48 et à baisser l'indemnisation déjà de 25%,
19:51 avant ce prochain coup de rabot.
19:52 Moi, vous avez dit "mais ce n'est pas grave,
19:53 parce que c'est la flexi-sécurité".
19:55 C'est quoi cette histoire ?
19:56 C'est simple.
19:57 Si le chômage remonte, si la croissance se réduit,
20:00 ne vous inquiétez pas,
20:01 on augmentera les indemnités de chômage
20:04 et on augmentera la durée.
20:05 Et là, on s'aperçoit que le chômage remonte.
20:07 Et qu'est-ce qui se passe ?
20:08 On réduit encore la durée d'indemnisation.
20:10 Donc vraiment, on nous prend un peu pour des imbéciles.
20:14 Et en plus, espèce d'effet de manche assez curieux,
20:18 un peu digne d'une maternelle,
20:20 M. Attal, ce qu'il dit, il dit à la fin
20:22 "mon objectif, ce n'est pas de m'en prendre
20:24 à tel ou tel individu ou au chômeur".
20:26 Ah ben j'espère bien qu'il ne s'est pas pour...
20:28 s'il n'a pas pris cette décision pour faire de la peine
20:31 à Jean-René qui est chômeur en fin de droit.
20:33 Enfin, ça n'a aucun sens.
20:35 Alors, est-ce que sur le plan économique, social
20:37 et même politique,
20:38 cette décision arrive au bon moment, là ?
20:41 Au pire.
20:42 Au pire.
20:43 Je pense que c'est vraiment une folie.
20:44 C'est une folie sociale d'abord
20:46 parce qu'on est sortis d'une séquence
20:48 quand même assez compliquée,
20:49 on l'a oublié, qui nous a d'ailleurs coûté très cher,
20:51 y compris en termes d'endettement,
20:52 de ralentissement de la croissance
20:53 et d'activité économique,
20:54 qu'est la séquence des retraites.
20:56 Et il y a un lien entre cette décision
20:58 qui est prise par M. Attal quasiment sur un coin de table
21:00 parce qu'il faut tout de suite trouver des milliards.
21:02 En fait, ça va mettre le feu aux poudres
21:04 et c'est déjà le cas aux syndicats.
21:05 Ça va recréer une unanimité des syndicats.
21:08 Alors là, je vous annonce que la CGT, FO,
21:10 CFE, CGC, CFDT, CFTC, il n'en manque pas.
21:12 Ils sont tous outrés.
21:14 Alors pourquoi ils sont outrés ?
21:15 Parce qu'il est question de baisser
21:16 la durée d'indemnisation de chômeurs
21:18 qui sont pour beaucoup d'entre eux des seniors
21:20 qui n'ont justement pas retrouvé de job derrière
21:22 à cause de la réforme des retraites.
21:24 Donc, ils sont outrés.
21:25 Mais ça ne suffit pas.
21:26 Il y a aussi une unanimité maintenant,
21:27 une levée de boucliers de la classe politique.
21:29 Alors, la politique, évidemment, c'est de la mauvaise foi.
21:31 Ils sont forcément contre le gouvernement.
21:33 Oui, enfin là, que la gauche soit contre ce genre de mesures,
21:35 on peut à la rigueur facilement l'anticiper.
21:37 LFI, le PCF, le PS, M. Ford dit
21:40 le cynisme tranquille de M. Attal
21:42 qui pointe ceux qui ont eu le malheur
21:44 de perdre leur emploi, mais à droite aussi.
21:46 Marine Le Pen parle d'une escroquerie
21:48 pour faire les poches des Français
21:49 pour renflouer les comptes de l'État.
21:51 Et même LR, qui pourtant est très fan
21:53 de ce genre de mesures, Olivier Marlex,
21:55 qui dit en 2024, l'assurance chômage
21:59 sera excédentaire de 3 milliards.
22:00 Et il a raison.
22:01 Où croyez-vous que le gouvernement
22:03 propose un effort aux chômeurs âgés ?
22:05 Tellement c'est choquant.
22:06 Et donc, c'est en plus économiquement absurde
22:08 pour terminer.
22:09 C'est-à-dire que ça va nous rapporter des clopinettes.
22:11 L'endettement est de 110 milliards.
22:13 Il faudrait trouver au moins 20 milliards.
22:16 Ça va rapporter quelques pauvres milliards.
22:18 Ça ne suffira pas à résorber le déficit.
22:20 Mais il est possible aussi que ça diminue
22:22 les revenus de certains.
22:23 Et donc, ça pèse encore sur la croissance,
22:25 sur la consommation.
22:26 Donc, ça aggrave même le déficit.
22:27 Alors, je ne comprends pas.
22:28 Cette décision, elle est politiquement,
22:30 socialement inflammable.
22:32 Pourquoi est-ce qu'il veut l'imposer ?
22:33 Vous me répondez juste après la pause.
22:35 A tout de suite.
22:37 Retour sur le plateau de Face à l'info.
22:43 Guillaume Bigot était en train de nous expliquer
22:46 à quel point la réforme de l'assurance chômage,
22:48 ce n'est pas le bon moment.
22:50 Ce n'est pas la bonne mesure a priori.
22:52 Mais je ne comprends pas pourquoi faire cette réforme.
22:55 Question logique, pourquoi s'acharner
22:57 si ce n'est pas le bon moment et si c'est dangereux ?
22:59 Il veut l'imposer avant l'été.
23:01 Oui, à toute blinde, si vous me passez l'expression.
23:05 Non.
23:06 Fausse note, vive Anne Guide.
23:11 Trois tonnes de Guide.
23:13 Je pense qu'il y a trois erreurs fondamentales.
23:15 Et il y a trois raisons.
23:17 Et ces raisons correspondent à ces erreurs.
23:19 D'abord, il y a une part de cynisme politique là-dedans.
23:21 C'est-à-dire que les chômeurs,
23:23 ils ont pensé, M. Attal, ils n'ont pas de syndicat,
23:25 même si on a vu que les syndicats allaient quand même les défendre.
23:28 Il y a l'idée que finalement, les classes moyennes,
23:31 alors évidemment, l'électorat du macronisme
23:34 ne s'intéresse assez peu, à mon avis, aux soirs des chômeurs,
23:37 et pas nécessairement concernés.
23:39 Les classes moyennes non plus, pensait-il,
23:41 ce n'est pas le style gilet jaune.
23:42 Donc ils se disent, ce n'est pas très dangereux politiquement.
23:44 Mais ils ont oublié Tocqueville.
23:46 C'est-à-dire que l'égalité, c'est la passion politique centrale des Français.
23:50 Je pense que même le patronat français trouve quand même assez choquant,
23:53 alors que les dividendes de 2023 ont atteint un montant record en France.
23:56 63 milliards de dividendes,
23:59 de ne pas mettre les actionnaires à contribution
24:02 pour combler le déficit,
24:04 mais de mettre, parce que M. Bruno Le Maire a dit,
24:06 on ne peut pas décemment taxer les dividendes.
24:10 Ce n'est pas possible, ce ne serait pas décent.
24:12 Mais par contre, taxer les chômeurs en fin de droit, ça c'est décent.
24:14 Il n'y a pas de problème.
24:15 Le tout, avec une leçon de M. Attal sur le travail,
24:18 les gens qui critiquent ne sont pas pour la France du travail.
24:20 Quand on reçoit des dividendes, évidemment l'argent travaille,
24:23 mais ce n'est pas directement les gens qui les perçoivent qui travaillent.
24:25 Deuxièmement, je pense qu'il y a l'idée d'implorer,
24:28 je dirais l'indulgence vis-à-vis de la France et l'endettement de la France
24:32 d'organismes étrangers,
24:34 parce que, un peu comme si vous venez dans la Grèce antique,
24:37 on faisait des sacrifices d'animaux pour que les dieux soient favorables.
24:41 Donc là, on voudrait que les dieux du marché soient favorables,
24:43 les agences de notation soient favorables,
24:45 et que les taux ne s'élèvent pas trop.
24:47 Et donc, on fait un petit sacrifice de chômeurs.
24:50 Alors, on s'attend, et M. Attal s'attend,
24:52 à ce que les agences de notation,
24:53 Moody's, Fich's, Standards & Poor's, etc.,
24:56 ne dégradent pas trop la note de la France.
24:57 Mais en fait, leur raisonnement est absolument mécanique et chiffré.
25:00 Donc bien sûr que ça ne suffira pas,
25:02 et qu'ils vont quand même dégrader la note de la France.
25:04 Ensuite, il y a l'idée d'obéir à la tutelle de Bruxelles.
25:06 Parce que je vous annonce qu'on a beau célébrer les valeurs de la République
25:09 matin, midi, soir, ce n'est plus vraiment une république la France.
25:11 C'est comme quelqu'un qui est mis sous tutelle ou sous curatelle.
25:14 On a une curatelle, d'accord ?
25:15 Et donc, notre curatelle juridique, qui tient nos cordons de la bourse,
25:18 exactement comme quelqu'un mis sous tutelle,
25:20 eh bien, c'est Bruxelles, c'est la Commission.
25:22 Donc, le gouvernement, tel un petit écolier,
25:23 va envoyer sa petite note.
25:24 Alors qu'on n'a pas des bonnes notes, on a fait du déficit,
25:26 on va se faire taper dessus le 17 avril.
25:28 Et alors, incroyable, la Commission européenne va attendre
25:31 qu'on passe les élections européennes,
25:33 pour répondre et savoir si on va, oui ou non,
25:37 avoir une procédure pour déficit excessif.
25:39 Et bien sûr, comme on aura déjà plus d'argent,
25:41 on va peut-être nous coller des amendes.
25:42 Vous voyez, c'est tout à fait logique, bien sûr.
25:44 Et enfin, je pense, la dernière raison, c'est que M. Attal veut absolument
25:47 afficher le plein emploi.
25:49 C'est une obsession, avec un raisonnement assez simple.
25:51 Il y a 12 mois d'indemnisation en Allemagne, le chômage est à 3,1%.
25:55 Il y a 18 mois d'indemnisation du chômage en France,
25:58 et le chômage est à 7,5%.
26:00 Donc, si on baisse la durée d'indemnisation,
26:02 bien sûr, on va créer des emplois.
26:04 Puisqu'on vous explique qu'il y a 350 000 emplois
26:06 qui ne sont pas pourvus, les entreprises cherchent...
26:08 Ce qui est tout à fait vrai, d'ailleurs.
26:09 C'est tout à fait vrai.
26:10 Il y a juste 6 millions de personnes en France qui ne travaillent pas.
26:13 Donc, il y a peut-être une petite inadéquation, par ailleurs.
26:16 Et vous savez, c'est vraiment le problème de la poule et de l'œuf, d'abord,
26:18 qui est la cause de quoi.
26:19 Mais surtout, c'est la bêtise de...
26:21 Il suffit de traverser la rue pour trouver de l'emploi.
26:24 Par ailleurs, sur ces 6 millions de personnes qui ne travaillent pas en France,
26:27 il n'y en a que 40% qui sont indemnisés.
26:29 Et il y a la moitié de ceux qui sont indemnisés
26:31 qui sont déjà en dessous du seuil de pauvreté.
26:32 Mais bon, ça ne serait pas décent de taxer les dividendes, je comprends.
26:36 - Et parenthèse, les sénateurs et les députés ont augmenté leurs salaires.
26:40 - C'est sûr.
26:41 Ce serait indécent, sinon.
26:42 - Quelles pourraient être, selon vous, les solutions pour rembourser la dette ?
26:46 - Moi, je pense qu'il faut sortir de ce genre de repère orthonormé, abscisse ordonné,
26:49 qui emprisonne la cervelle de nos dirigeants de gauche, de droite,
26:52 et maintenant du mix, là, ni gauche, ni droite, les deux ensemble.
26:56 C'est-à-dire qu'en France, il y a ce qu'on pourrait appeler une préférence pour la dette.
27:00 Alors, ça peut être assez bizarre, cette préférence pour la dette.
27:02 C'est-à-dire préférence pour la dette avec, notamment, bizarrement,
27:05 la volonté constante de la rembourser.
27:07 Passé un certain seuil, aucune dette n'est remboursable.
27:09 En réalité, aucun État n'a jamais remboursé sa dette, sauf la Roumanie-Tschaoutzskou.
27:13 Mais ils s'en souviennent encore.
27:14 Et, en fait, s'acharner à vouloir rembourser la dette,
27:16 quand on a des taux d'intérêt élevés et quand on est en récession,
27:19 c'est juste suicidaire.
27:21 Ça s'appelle les sables mouvants.
27:22 C'est-à-dire que vous vous endettez pour rembourser la dette.
27:25 Plus vous avez de dette, plus vous vous endettez.
27:26 Plus vous vous endettez, plus vous avez de dette, et ainsi de suite.
27:28 C'est le phénomène du sur-endettement.
27:30 Et l'État français en est là.
27:31 Et pourquoi il y a cette préférence pour la dette ?
27:33 Ça découle, à mon avis, de ce que j'appellerais la préférence étrangère
27:36 de l'économie française.
27:37 C'est quoi cette préférence étrangère ?
27:39 C'est qu'au lieu de drainer, ce qu'ont fait tous les grands chefs d'État en France,
27:42 l'épargne des Français, pour relancer la machine économique en France,
27:44 non, c'est « choose France ».
27:46 C'est-à-dire qu'on veut attirer les capitaux étrangers.
27:48 Ensuite, il y a une préférence évidente pour les entreprises les plus puissantes
27:51 et les plus productives en France, nos champions nationaux, le CAC 40, en réalité.
27:55 Pourquoi ?
27:56 Pour produire à l'étranger, pour des marchés étrangers.
27:59 C'est encore une préférence étrangère.
28:00 Et la troisième préférence étrangère, c'est que plutôt que d'augmenter les salaires
28:04 pour des jobs qui ne trouvent pas preneur,
28:06 évidemment on préfère, ce que disait et expliquait Mathieu aussi,
28:08 faire venir une main d'œuvre, bon marché,
28:11 c'est les fameux métiers en tension, ce qui évite d'élever les salaires.
28:13 Voilà, c'est ça cette préférence.
28:15 Et cette préférence, on peut l'analyser sous un autre prisme,
28:18 ce qu'a fait l'historien Pierre Vermeren,
28:19 c'est grosso modo une préférence pour la consommation
28:22 contre la préférence pour la production.
28:25 Et donc quand vous préférez la consommation à la production,
28:27 quand vous, chaque année qui passe, vous consommez plus et vous produisez moins,
28:30 structurellement, vous vous endettez.
28:32 C'est inévitable.
28:33 Mais ceux qui profitent du système, les profiteurs du système,
28:36 ils ne veulent absolument pas toucher à certaines dépenses.
28:39 C'est pour ça qu'ils ne veulent pas toucher à certaines dépenses.
28:41 Alors, ils ne veulent pas toucher aux dépenses liées à l'immigration, bien sûr,
28:44 ça maintient à flot la croissance dans une logique de fuite en avant,
28:48 puisque c'est cette immigration, cet apport d'immigration
28:50 qui permet surtout en période de démographie basse
28:53 de maintenir un peu la consommation.
28:55 Et donc ça économiserait 14 milliards,
28:57 mais ça, ils ne veulent absolument pas en entendre parler.
28:59 Ils ne veulent pas parler, on en a parlé suffisamment,
29:01 de lutter contre la fraude sociale et fiscale,
29:03 ce qui rapporterait au moins 60 milliards.
29:05 Ils ne veulent pas cesser de financer à fond perdu l'Europe.
29:08 Je vous rappelle que la contribution nette est de 13 milliards en 2023.
29:12 Ils ne veulent pas toucher au marché européen d'électricité
29:16 avec des marges bénéficiaires d'entreprises bidons à hauteur de 42 milliards.
29:20 Et enfin, pour boucler la boucle,
29:22 ils ne veulent surtout pas toucher au système de la BCE,
29:25 qui fait que vous ne pouvez pas refinancer la dette des États.
29:28 Vous êtes obligés d'emprunter sur les marchés,
29:30 donc de vous sur-endetter.
29:31 Et ça, ça va juste coûter cette année à la France 50 milliards.
29:34 C'est l'un des principaux postes de dépenses de l'État.
29:37 Moralité de l'histoire, le gouvernement poursuit une politique d'appauvrissement volontaire,
29:41 d'endettement volontaire, qui est masqué par quelques coups de bambou
29:45 ou quelques coups de griffe sur les chômeurs ou sur les personnes les plus modestes.
29:48 Merci votre analyse, mon cher Guillaume.
29:52 L'État, qui veut garder pourtant la tête haute
29:56 après l'incident grave et le départ du proviseur du lycée Maurice Ravel,
30:01 l'État va porter plainte pour dénonciation calomnieuse envers la jeune fille
30:05 qui avait porté plainte, qui avait refusé de retirer son voile, pardon.
30:10 Je vous propose d'écouter et de réécouter, avant votre chronique parmenant sur ce sujet,
30:14 Jean-Pierre Robin, qui était l'invité de Sonia Mabrouk sur CNews ce matin.
30:18 Je suis persuadé que pour les islamistes, c'est une victoire,
30:22 et qu'ils la savourent comme telle.
30:25 Qu'une jeune fille, par le simple fait de provoquer un proviseur,
30:31 réussisse à le faire démissionner de son poste
30:36 et à le faire quitter de ce poste, est pour eux une victoire certaine.
30:42 Et pour la République, un épisode peu glorieux.
30:45 Qu'on n'ait pas réussi à retenir ce proviseur, à le protéger,
30:49 et à faire en sorte que, dans cet affrontement,
30:53 qui avait été provoqué, qui était voulu, qui était volontaire,
30:56 ce ne soit pas l'école qui l'emporte, la République qui l'emporte,
31:00 mais ses adversaires, ses adversaires résolus,
31:03 c'est quand même quelque chose qu'on peut appeler comme certain une capitulation,
31:09 en tout cas une défaite.
31:10 Défaite et capitulation selon l'ancien inspecteur de l'Education nationale.
31:16 Votre regard ? Je lisais un article du Figaro tout à l'heure
31:19 qui disait que tout a commencé, comme dans l'affaire Samuel Paty, sur un mensonge.
31:24 Ah oui, mensonge. La jeune fille aujourd'hui dit "j'ai menti".
31:28 Alors c'est extraordinaire. Elle a menti.
31:30 On porte plainte parce qu'elle s'est donc rendue coupable d'une accusation frauduleuse.
31:36 Et quand vous lisez les papiers dans la presse, on parle d'altercation.
31:41 Alors il faudrait peut-être reprendre le sens des mots, on ne l'a plus aujourd'hui.
31:44 Une altercation, je rencontre Mathieu, je suis de mauvaise humeur,
31:47 et pour une fois, toc, on se chicane.
31:50 Ça c'est une altercation. Mais là c'est une rébellion.
31:53 C'est-à-dire que vous avez un proviseur qui détient l'autorité,
31:57 et il demande à une jeune fille d'appliquer le règlement.
32:01 Elle dira après qu'il l'a molestée, etc.
32:05 En plus, elle entre dans le mensonge.
32:07 Et alors, la honte de l'État, parce que le Premier ministre est là,
32:11 on est solide, on est solide, on est solide.
32:14 Que dit la ministre de l'Éducation, Nicole Belloubet ?
32:18 Il est en retrait, il est actuellement en autorisation spéciale d'absence
32:23 jusqu'au mois de juillet, jusqu'à la date de sa mise en retraite.
32:27 C'est quand même fabuleux ! Quel courage !
32:30 Il est en retrait ! Mais la retraite, quand la retraite devient-elle une victoire ?
32:35 Vous vous rendez compte ? C'est monumental comme affront.
32:39 Et alors si on reprend les propos de M. Aubin.
32:43 Je le suis depuis très longtemps, M. Aubin, vous pensez le laicard ?
32:47 Ah ouais, je fricote intellectuellement avec lui.
32:51 Alors il dit, aujourd'hui dans les établissements,
32:54 de quoi peut-on être témoin ?
32:57 C'est pas uniquement que des professeurs aient la peur d'aborder une matière.
33:04 Ce sont même les termes de certaines choses,
33:07 les valeurs fondamentales, la liberté d'expression,
33:10 la lutte contre l'homophobie, l'antisémitisme, la mixité, c'est un affront.
33:16 L'égalité entre filles et garçons, c'est intolérable.
33:20 Et alors après, il dit, vous savez, les petites expressions,
33:24 vous savez, qui nous viennent comme ça.
33:26 Par exemple, "Ceci est votre Bible".
33:29 "Ouh, papapapa, ceci est votre Bible".
33:32 Après, "Tu es écrit comme un cochon".
33:35 Intolérable.
33:36 On peut plus dire ça.
33:38 Ah mais non, non, non, non, ça risque de déraper.
33:41 En plus, quand on est "tu es écrit comme un cochon",
33:44 on pourrait dire "t'arrives à bon port", comme il faut pas mal de fautes d'orthographe.
33:48 Il pourrait se révolter pour rien, vous voyez.
33:50 Mais c'est un véritable fléau que nous rencontrons.
33:54 Et surtout, où est l'école ?
33:56 Parce que l'école, oui, c'est apprendre les mathématiques.
33:59 Oui, c'est apprendre l'histoire.
34:01 Mais c'est surtout apprendre à raisonner.
34:04 C'est apprendre à forger son libre-arbitre.
34:07 C'est même le fondement même de l'école publique.
34:12 Alors où est le libre-arbitre
34:14 quand on ne peut plus exercer le minimum, je dirais,
34:18 de civisme en application de ses propres cours ?
34:22 Ça signifie que les élèves, aujourd'hui, arrivent à l'école,
34:27 mais ils sortent d'une communauté dans laquelle ils se sont enfermés,
34:31 dans laquelle ils vivent,
34:33 et même quand ils franchissent la porte,
34:35 ils ne sont pas ailleurs.
34:37 Ils ne sont pas en train de venir profiter
34:40 d'un des enseignements les plus extraordinaires qu'ils soient,
34:44 qui est l'enseignement que nous devons à nos ancêtres,
34:47 sur cette capacité à réfléchir.
34:49 Non !
34:50 On doit réfléchir en fonction d'un critère religieux.
34:54 Et là, c'est consternant, parce qu'en sport, c'est pareil.
34:58 Le jeune va demander à ne pas prendre une douche avec les camarades,
35:03 tout guilliré, tous à poil,
35:05 comme on le faisait en chantant une chanson.
35:07 Non, c'est indécent.
35:09 Il faut mettre le voile, etc., etc.
35:12 C'est-à-dire qu'on vit en dehors de la République.
35:16 Et vous avez tous les politiques qui sont là, unanimes,
35:20 à pleurnicher sur ce qui s'est passé avant-hier.
35:23 Mais ils pleurnichent sur quoi ?
35:25 - Pas tous, mais beaucoup.
35:26 - Non, mais enfin, majoritairement.
35:28 Oh, c'est lamentable, on ne devrait pas tolérer ça.
35:31 Mais quand vous reprenez toutes leurs déclarations,
35:33 ils ne cessent de dire que quand vous demandez
35:36 à ce qu'il y ait une laïcité appliquée,
35:39 alors ils vont chercher un adjectif.
35:41 Oui, mais il faut que ce soit une laïcité positive.
35:43 Oui, il faut l'adapter.
35:45 Donc, ce n'est plus une laïcité.
35:47 Et quelles que soient les tendances droite-gauche,
35:49 et c'est ça qui me fait plaisir, monsieur Aubin,
35:51 c'est qu'il est de gauche, il est viscéralement de gauche,
35:55 comme je peux l'être.
35:56 Et c'est cet esprit républicain que l'on a souhaité
35:59 et qui a permis d'entrer en fraternité
36:03 avec les chrétiens, les catholiques,
36:06 qui se sont rangés dans cette idée,
36:08 même si ça a été douloureux pour eux.
36:10 Il y a eu des siècles, je dirais,
36:12 de guerre intellectuelle, culturelle,
36:15 au sein de la même nation,
36:17 pour faire émerger un principe réconciliateur,
36:20 un principe de vivre ensemble,
36:23 qui aujourd'hui est bien hainier.
36:25 Et tant qu'on n'aura pas le courage
36:27 de dire maintenant que la laïcité s'applique partout,
36:30 c'est pas le petit endroit où, effectivement,
36:33 on essaie de se repositionner en fonction d'une utopie,
36:36 parce que ça devient une utopie.
36:38 Non.
36:39 C'est une façon de vivre,
36:41 c'est une chance que vous offrons.
36:43 Ne vous sentez pas humiliés, ne vous sentez pas victimes.
36:46 Nous cherchons simplement à vous offrir
36:49 ce qu'il y a de plus beau.
36:51 Il y a Nathan Devers, qui vient souvent dans les émissions,
36:54 qui a écrit un livre qui vient de sortir
36:57 et qui est passionnant,
36:58 qui s'appelle "Penser contre soi-même".
37:01 Il a connu, je dirais, cette période intense,
37:04 que chacun, même La Fontaine, ça lui est arrivé,
37:07 soudain, la révélation,
37:09 "Et vous vivez selon votre foi, et uniquement selon votre foi."
37:14 En ne rencontrant que des gens qui ont votre foi,
37:17 il s'est aperçu qu'il était en train de quitter la société
37:21 et qu'il était en train de perdre son libre arbitre.
37:24 Et dans ce livre merveilleux,
37:25 il raconte son parcours pour pouvoir se reconquérir
37:28 et avoir ce devoir de lutter avec soi.
37:31 Car la véritable liberté, c'est pas de vivre selon ses instincts,
37:34 pas de vivre selon un conditionnement sans s'interroger.
37:38 À chaque seconde, il nous faut savoir ce qui se trame en nous.
37:42 Est-ce que ça correspond vraiment à un sens, je dirais,
37:47 éthique de la liberté ?
37:51 - Pendant que vous nous emmenez à la réflexion de penser contre soi...
37:58 Laissez-moi terminer. - Oui, oui.
38:00 - Penser contre soi-même,
38:03 où en êtes-vous de votre religiosité, votre relation à Dieu ?
38:07 Puisqu'on va parler des baptêmes dans un instant.
38:09 Avez-vous été baptisé, par exemple ? - Oui, tout à fait.
38:12 - Est-ce que vous pensez contre vous-même, par exemple, sur ce genre de sujet ?
38:15 - Mais moi, je passe ma vie à m'interroger dans tous les domaines.
38:18 Donc si je regarde l'univers, je me dis qu'on est quand même bien petits.
38:21 Moi, je n'exclus pas qu'il y ait un Dieu créateur.
38:24 - Non, non, non. - Mais je ne demande pas...
38:26 - Non, je demande que vous réfléchissiez. - Mais heureusement.
38:29 Sinon, je serais vraiment un connard à ma façon.
38:32 - Non, non, je vous en prie. Pas de gros mots.
38:34 Guillaume Bigot, vous êtes baptisé ?
38:37 On va parler des baptêmes dans un instant.
38:39 Vous pouvez être baptisé d'une autre religion.
38:41 - Oui, j'ai été baptisé, mais je n'ai pas fait de communion, par contre.
38:45 - Et vous ? - Baptisé, première communion, confirmation.
38:48 - Ah oui ? Et baptisé bébé ? - Oui.
38:51 - Et vous, bébé aussi ? - Probablement, je n'en ai pas le souvenir.
38:54 - Ah oui, d'accord. Et vous, ma chère Charlotte ?
38:57 - Pas du tout, Charlotte.
38:59 - Moi, j'ai été baptisée à l'âge de 12 ans. Et vous, pas du tout ?
39:04 - Mais si, je vous ai dit ! - Ah oui, pardon, excusez-moi.
39:06 - J'ai été baptisé, c'est la grand-mère.
39:08 - La grand-mère, tu faisais de l'orifice. - Voilà.
39:11 - Envoyez-moi un petit hashtag face à l'info.
39:13 Dites-moi si vous avez été baptisé.
39:15 J'ai l'impression que tout le monde a été baptisé,
39:17 même s'ils deviennent certains laïcs comme vous.
39:20 Mais #facealinfo, dites-moi si vous avez été baptisé.
39:23 Vous, téléspectateurs de Face Info, surtout les fidèles de Face Info.
39:26 - Les fidèles de l'Église catholique !
39:28 - Les fougères, les jokers, les systalléats, les timas,
39:32 qui nous suivent tous les soirs sur les réseaux sociaux.
39:35 - Les fidèles croissés et multipliés.
39:37 - On ne va pas parler des fidèles de l'Église catholique, ma chère Charlotte,
39:40 parce que là, on est à l'approche de Pâques,
39:43 et il y a la conférence des évêques de France,
39:45 a présenté son enquête annuelle sur les adultes et les adolescents
39:48 qui seront baptisés dans la nuit, donc de samedi à dimanche.
39:51 Et surprise, les chiffres explosent.
39:54 Concrètement, que représentent ces conversions aujourd'hui ?
39:58 - Alors, en effet, la conférence... - "Baptême" veut dire "conversion".
40:00 - C'est par le biais du baptême qu'on est en effet marqué,
40:03 qu'on rentre dans l'Église catholique, donc on marque la conversion.
40:06 La conversion du cœur peut se faire...
40:08 En général, avant, c'est un cheminement.
40:10 Entre le moment où on demande à rentrer dans l'Église
40:12 et le moment où on est baptisé, en général,
40:14 la durée moyenne, c'est deux ans.
40:16 Donc l'Église demande précisément un véritable discernement
40:20 au moment d'entrer dans l'Église.
40:23 - Et pourquoi on ne baptise pas les nourrissons ?
40:25 - Ah, c'est la même question.
40:27 - Justement, "adulte", c'est un choix qui est personnel,
40:29 et "nourrisson", c'est comme on apprend à ses enfants, par exemple,
40:32 à parler français, on n'attend pas d'avoir leur avis.
40:35 Donc c'est un regard aussi sur la transmission, précisément, de la religion.
40:38 Quand vous pensez que c'est le trésor le plus important de votre foie,
40:41 en général, ça fait partie des choses que vous donnez à vos enfants.
40:44 Donc il y a une déchristianisation, notamment par le biais du baptême,
40:47 chez les enfants, mais dans les premiers siècles,
40:49 les baptêmes d'adultes se faisaient déjà dans la nuit de Pâques,
40:51 puisque la nuit de Pâques, évidemment, c'est le passage de la mort à la résurrection,
40:55 donc de la mort à la vie, et c'est ce que signifie le baptême.
40:59 Alors, chaque année, depuis plus de 20 ans,
41:02 la Conférence des Églises de France, je vous le disais,
41:04 fait une enquête sur les cathécumènes, sur ces adultes,
41:07 ou ces jeunes adultes, qui demandent le baptême pour essayer de comprendre
41:10 qui ils sont, etc. Et cette année, donc ça fait quand même quelques années,
41:14 elle dit qu'on a des résultats jamais atteints depuis la création de cette enquête-là.
41:18 Alors, il y a plusieurs choses qui ressortent, on va dire, de cette enquête, cette année.
41:23 Un, les cathécumènes, donc les cathécumènes, c'est ceux qui demandent le baptême adultes,
41:28 sont de plus en plus nombreux, et l'explosion date de la période post-Covid.
41:32 Et ça revient dans la bouche de tous ceux qui accompagnent, qui demandent le baptême,
41:35 qui... les évêques, qui disent... - Très intéressant.
41:38 - Parce que chaque personne qui demande le baptême écrit une lettre à l'évêque
41:41 pour expliquer pourquoi, et la période post-Covid, ajoutée à ça,
41:44 elle évoque l'augmentation de la violence, le retour de la guerre.
41:48 La période post-Covid, c'est évidemment la souffrance, la maladie, la mort
41:51 qui reposent la question des fins dernières, mais c'est aussi les limites de la technique
41:55 qui devaient prendre la place de la religion.
41:59 Et on a eu une augmentation du nombre de demandes de 23% en 2023,
42:03 et ça passe la barre de 31% cette année.
42:05 On a plus de 7000 adultes qui demandent le baptême, et plus de 5000 adolescents,
42:09 adolescents, c'est entre 11 et 17 ans, qui demandent également le baptême,
42:14 donc plus de 12 000 personnes cette année.
42:16 La deuxième chose, c'est qu'ils sont de plus en plus jeunes,
42:19 c'est-à-dire que les étudiants, aujourd'hui, composent un tiers, quasiment,
42:22 des jeunes adultes qui demandent à être baptisés.
42:25 Avant le Covid, ils ne représentaient qu'un peu plus de 20%.
42:28 Il y a une véritable vitalité dans les territoires ruraux, c'est quasiment 30%.
42:32 Ça, c'est étonnant, parce que, précisément, c'est là où l'Église...
42:35 On voit, maintenant, les prêtres ont 28 clochers à gérer,
42:38 donc c'est vraiment pas l'Église institutionnelle,
42:40 et par ailleurs, beaucoup de prêtres et d'évêques expliquent que,
42:43 vu ce qui a traversé l'Église ces dernières années,
42:45 et notamment la question des abus sexuels,
42:47 quand vous leur posez la question "Est-ce que c'est jeunes ou c'est moins jeunes, d'ailleurs,
42:51 qui viennent demander le baptême, vous parlent des abus sexuels, ils disent "jamais".
42:54 Pourquoi ? Parce que c'est pas une rencontre avec l'Église institutionnelle,
42:57 c'est pas ça leur sujet, c'est évidemment une rencontre beaucoup plus personnelle,
43:01 avec le Christ, en l'occurrence, ou par le biais de l'histoire de l'Église,
43:06 ou par le biais des enseignements, de l'écriture,
43:08 mais pas par l'Église institutionnelle.
43:10 Donc c'est une question qui ne vient jamais, ce qui est aussi étonnant, vu de l'extérieur.
43:14 Sur les origines, alors on a des origines ouvrières et employées sur le mouvement social,
43:20 qui représentent quand même plus de 30% des personnes qui demandent le baptême,
43:23 mais c'est en légère baisse au profit des professions supérieures et indépendantes,
43:27 qui là sont passées de 12 à 25% en 10 ans.
43:30 Donc c'est aussi dans ces catégories-là.
43:32 Et alors, ils sont de plus en plus ignorants de toute culture chrétienne dans l'éducation,
43:37 mais de moins en moins quand ils arrivent pour demander le baptême,
43:40 parce qu'ils passent, en général, avant de passer la porte de l'Église,
43:44 par les réseaux sociaux et Internet, où ils se posent beaucoup de questions.
43:47 Donc ils disent que c'est très étonnant, parce qu'il n'y a pas de culture reçue,
43:49 mais il y a une culture, finalement, apprise,
43:52 et on a 5% de toutes ces cathéques humaines qui viennent, eux, de l'islam, en France,
43:57 aujourd'hui, et 1% d'autres religions.
44:00 Et alors, évidemment, ça n'altère pas la déchristianisation globale du pays,
44:05 puisque on a un nombre de baptêmes d'enfants qui est en diminution constante depuis quelques années,
44:11 et on a moins de 6% des Français qui se revendiquent, qui se disent, plus exactement, catholiques pratiquants.
44:17 Mais finalement, quand on voit ça, c'est d'autant plus étonnant, ces chiffres du baptême,
44:20 puisque s'il y a une déchristianisation globale,
44:22 et une rupture dans la transmission de cette culture chrétienne,
44:26 puisque beaucoup de baptisés disent qu'ils arrivent de familles qui sont sans religion,
44:30 il y a encore quelques années, ils disaient de culture catholique,
44:32 maintenant, ils se disent sans religion, donc il n'y a vraiment aucune transmission.
44:35 Et si on devait résumer un peu les histoires, qui sont très difficiles d'abord à résumer, évidemment,
44:40 il y a des réponses qui sont cherchées à une insécurité matérielle, morale, spirituelle, évidemment,
44:46 et même culturelle, et un regain, on va dire, notamment chez les plus jeunes, d'une recherche de sens,
44:52 qui profite aussi, on va dire, et assez naturellement, à l'Église catholique.
44:56 On va écouter une jeune fille, Léila, qui explique son rapport au baptême. Elle s'appelle Léila.
45:05 J'ai l'impression qu'on est de plus en plus dans un monde où on ne trouve pas de sens,
45:12 où il y a une sorte de malaise spirituel, là je reprends les mots de Santé Tuperie,
45:17 mais je suppose que les gens sont en quête de sens, chacun trouve la voie qui lui correspond,
45:25 et le christianisme, le catholicisme, particulièrement, répond à beaucoup de questions,
45:31 donc je suppose que c'est pour ça.
45:33 Voilà, elle donne ses raisons. Cette année, Charlotte Dornelas, l'étude de Saratio le rejoué
45:38 par le patrimoine religieux, justement, c'est intéressant, puisque c'est une étonnante démarche.
45:44 Est-ce qu'on peut vraiment lier les deux ?
45:46 Cette année, il y avait les états généraux du patrimoine religieux, donc ils ont profité,
45:50 et surtout, ils m'expliquaient tout à l'heure qu'ils ont fait cette démarche-là,
45:55 parce qu'ils se sont rendu compte ces dernières années que les catechumens qui arrivaient,
45:58 il y avait une proportion très significative, ils disaient la première fois,
46:01 c'est vraiment par le biais du patrimoine culturel religieux qu'ils ont eu le premier contact,
46:06 parce que précisément, ça ne se fait pas dans la famille, ou avec les amis,
46:09 ou même dans le débat public, on va dire.
46:11 - Un coup de fou dans une église. - Exactement.
46:13 Et alors, un tiers des diocèses, on va dire, qui sont interrogées aujourd'hui,
46:18 et qui, sur les raisons du catechuménat, expliquent que le patrimoine a joué un rôle majeur
46:23 dans la demande de baptême.
46:25 Alors, il y a des réponses dans cette étude qui étonneront certaines personnes,
46:28 et d'autres absolument pas. J'allais vite comprendre.
46:31 D'abord, il est question de patrimoine immobilier.
46:33 Alors là, les mots qui reviennent tout le temps, c'est un environnement rassurant,
46:37 une présence, un repère, une intrigue qui est là, mais qui a toujours été là,
46:41 c'est finalement l'église au milieu du village, tout simplement.
46:44 C'est finalement l'église qu'on voit tout le temps, en même temps, on ne se demande jamais,
46:48 puis tout à coup, on se dit, tiens, je vais rentrer, et certains y entrent,
46:51 et finissent par y rester. Le beau, également, et alors là, c'est très intéressant,
46:55 parce que les jeunes sont les plus touchés par ce patrimoine immobilier,
46:59 et ils disent tous préférer les églises romanes ou gothiques aux églises modernes ou récentes.
47:04 Donc là aussi, il y a une inscription, évidemment, par rapport au beau,
47:07 et également un enracinement, même dans l'histoire, dans cette recherche de l'histoire
47:11 de l'église et de la France, en ce qui nous concerne.
47:14 Il y a le patrimoine immobilier, alors tout ce qu'ils appellent les crucifix,
47:17 les vitraux, les statues, les tableaux, ça revient souvent dans nos débats,
47:21 et là, il y a la question de qu'est-ce qu'il y a derrière ces vitraux, un vitrail,
47:24 la lumière par un vitrail, parfois, ça peut être simplement ça.
47:27 Alors évidemment, c'est pas ça, l'histoire de la relation,
47:30 mais c'est ça qui se dit, mais qui est derrière, qui a fabriqué ça, mais pourquoi ?
47:33 Et donc, la question de la transcendance arrive.
47:35 Il y a le patrimoine immatériel, et alors là, le mot qui revient tout le temps,
47:39 c'est la recherche du silence.
47:41 C'est le silence qui est recherché dans les églises,
47:43 et c'est beaucoup de gens passent la porte d'une église pour simplement trouver du silence,
47:47 qui est la première porte vers une vie intérieure possible ou imaginable.
47:50 Et il y a aussi la question des fêtes populaires,
47:53 puisque les fêtes populaires en France sont souvent liées à un saint régional
47:57 ou dans tel village qui est mis sous la protection d'un saint au XIIe siècle.
48:01 Il y a des fêtes qui perdurent jusqu'à aujourd'hui,
48:03 et c'est parfois à cette occasion-là.
48:05 Alors, il y a plusieurs raisons de cette médiation, on va dire, du patrimoine,
48:08 parce que c'est évidemment une médiation plus qu'une explication.
48:10 Il y a un "pourquoi" et "comment".
48:12 Finalement, qui a construit des cathédrales aussi grandes ?
48:15 Donc voilà, on se pose tout à coup la question.
48:18 Un deuxième tiers qui parle du dépassement,
48:21 qui ouvre à la transcendance,
48:23 c'est-à-dire que tout ça me dépasse, évidemment, devant une cathédrale,
48:25 on est tous un peu comme ça, surtout quand elle brûle,
48:27 souvenez-vous du soir où Notre-Dame a brûlé,
48:29 où il y avait des sclérations...
48:31 - Tout le monde s'est mis à chanter "Ave Maria", même ceux qui n'étaient pas catholiques.
48:33 - ...au pied de Notre-Dame.
48:35 Pour 22%, il y a une expérience qui est de l'ordre du sensible,
48:38 la première fois en rapport avec le patrimoine.
48:41 Et il y en a 13% des baptisés qui répondent
48:44 qu'ils ont tout simplement eu l'impression, à l'intérieur d'une église,
48:46 d'être au bon endroit.
48:47 J'ai bien aimé cette réponse, je l'ai trouvée belle.
48:49 Ils avaient l'impression d'être au bon endroit,
48:51 il y a l'enracinement dans les siècles,
48:52 il y a toujours la présence de la grand-mère.
48:54 La présence de la grand-mère, il y a beaucoup de gens qui arrivent
48:56 et qui disent "en fait, c'est le souvenir de ma grand-mère,
48:58 tout à coup j'ai cherché des réponses à mes questions
49:00 et je me suis souvenu que ma grand-mère,
49:02 donc gloire aux grands-mères,
49:04 qui peuplent souvent en ce moment,
49:06 et la question des fins dernières qui revient.
49:10 Inlassablement, la question de la mort, évidemment,
49:12 où on cherche une question,
49:14 et si les religions ont bien une réponse à apporter en plus,
49:16 c'est celle, évidemment, de la mort.
49:18 - Alors #facealinfo, continuez à nous envoyer,
49:20 je vois que vous êtes beaucoup, vous avez été baptisé,
49:22 devenu athée aussi après, attention,
49:24 je vous vois petit coquin.
49:26 - J'ai fait 8 jours dans un monastère,
49:28 j'ai fait une retraite 8 jours dans un monastère,
49:30 à Gonagobi, 8 jours de silence.
49:32 - Vous avez réussi à vous taire pendant 8 jours ?
49:34 - 8 jours de silence.
49:36 - Prenez ça comme exemple.
49:38 - Public compromise.
49:40 - Dernière question, félicitations, bravo Marc.
49:42 Je ne sais pas si je serais capable.
49:44 Sait-on, Charlotte Dornelas,
49:46 si ce phénomène existe ailleurs dans le monde ou non ?
49:48 Cette explosion des baptêmes.
49:50 - J'ai posé la question sur l'Europe,
49:52 il n'y a pas de chiffre très précis,
49:54 c'est un phénomène qui s'observe,
49:56 mais je ne peux pas vous dire dans quelle proportion,
49:58 et pour les mêmes raisons, évidemment,
50:00 dans le monde occidental,
50:02 mais dans le monde en général,
50:04 le christianisme est en expansion permanente
50:06 ces dernières années,
50:08 on atteint aujourd'hui 2,5 milliards de fidèles,
50:10 le christianisme, c'est catholicisme, orthodoxie
50:12 et protestantisme, en France, c'est moins présent,
50:14 surtout l'orthodoxie,
50:16 les protestants sont présents,
50:18 mais dans le monde, c'est 2,5 milliards,
50:20 et l'église catholique,
50:22 parce que je vous dis, les chiffres sont parfois difficiles à obtenir,
50:24 mais l'église catholique, en l'occurrence,
50:26 qui tient des registres assez précis depuis très longtemps,
50:28 a enregistré, par exemple, une augmentation
50:30 de 16 millions de baptêmes en 2021
50:32 à travers le monde, donc c'est en augmentation,
50:34 il y a une grosse progression en Afrique,
50:36 mais également en Asie,
50:38 beaucoup, et il y a une expansion de la culture
50:40 et du rite, ce qui ne veut pas dire
50:42 nécessairement, et c'est ce dont témoignent
50:44 certains de ces messages,
50:46 qu'il y a un suivi derrière,
50:48 évidemment, dans la pratique, et le centre
50:50 de gravité du christianisme
50:52 s'est déplacé, il était en Europe pendant
50:54 très longtemps, il est désormais beaucoup dans la vitalité
50:56 en Amérique latine et dans la démographie
50:58 en Afrique, évidemment,
51:00 et certaines ONG spécialisées,
51:02 qui sont spécialisées dans l'accompagnement des
51:04 chrétiens persécutés, vous savez, on en avait souvent parlé,
51:06 notent que les pays où la persécution est
51:08 la plus forte, constatent une dynamique
51:10 particulièrement forte,
51:12 également dans la conversion,
51:14 ils prenaient en exemple, par exemple,
51:16 l'Iran, où l'ONG
51:18 protestante, porteuse ouverte,
51:20 estime aujourd'hui le nombre de convertis
51:22 à plus d'un million en Iran, où les
51:24 chrétiens sont persécutés et n'ont absolument
51:26 aucune visibilité possible,
51:28 bon là, le sang des martyrs,
51:30 ce n'est pas nouveau dans l'histoire de l'Église,
51:32 mais ça se constate encore aujourd'hui,
51:34 donc oui, il y a une expansion, à la fois de la persécution,
51:36 mais aussi
51:38 de la conversion.
51:40 Très intéressant, merci beaucoup.
51:42 Alors il y a plusieurs tweets, je ne sais pas,
51:44 on va en voir peut-être un ou deux, je ne sais pas
51:46 ce que vous avez, moi je vois
51:48 "Baptisé, communié, confirmé", je vois
51:50 "Au terme d'un
51:52 long cheminement il y a plus de 50 ans",
51:54 tiens, je m'apprête à
51:56 demander le baptême. - Ah mais dans la
51:58 Cathédrale, vous en avez qu'en 80 ans. - Ah oui ?
52:00 - Ah oui, oui, oui, oui, quel cheminement ?
52:02 - Donc... - Oui.
52:04 - Marc, il s'interroge.
52:06 - Charlotte est à l'affût.
52:08 - Merci à tous,
52:10 en tout cas, pour vos
52:12 messages, merci pour ce point,
52:14 Charlotte, à la veille de ce
52:16 week-end, Pascal.
52:18 La Commission européenne,
52:20 Mathieu Bocoté, dans une campagne de
52:22 promotion d'éducation,
52:24 d'éducation,
52:26 de la promotion de l'éducation
52:28 des jeunes filles, a mis
52:30 en avant deux fillettes
52:32 voilées. Alors, pour les uns,
52:34 il s'agit d'une décision
52:36 sans importance, le voile est
52:38 désormais intégré à nos mœurs, pour les
52:40 autres, il s'agit d'une forme de prosélytisme
52:42 islamiste. Laquelle
52:44 de ces deux analyses vous semble la plus
52:46 convaincante, cher Mathieu ? - Les deux ne sont pas
52:48 nécessairement contradictoires. - On va revoir la photo.
52:50 - C'est-à-dire, oui, c'est assez intéressant, parce que
52:52 le prétexte, et il faut y revenir,
52:54 c'est la Commission européenne,
52:56 les instances de l'Europe, plus largement, veulent faire
52:58 la promotion de l'éducation des jeunes filles.
53:00 Ce qui est en soi une cause
53:02 tout à fait noble, l'éducation des jeunes filles
53:04 à travers le monde, c'est assurément la meilleure manière
53:06 d'assurer le progrès, non seulement de ces jeunes filles,
53:08 mais des sociétés. Donc, on comprend
53:10 que l'Union européenne, si elle veut
53:12 se donner une mission, ce n'est pas une si mauvaise mission.
53:14 Elle n'est pas obligée de s'en donner, mais tant qu'elle s'en donne une,
53:16 ce n'est pas mal. Mais ensuite, l'Union européenne
53:18 dit, nous, et là, je
53:20 déploie le raisonnement, il faut
53:22 interpeller les jeunes filles dans les régions
53:24 du monde où elles ont moins accès à l'éducation.
53:26 Dans cette logique, les jeunes filles
53:28 dans le monde musulman, et plus encore
53:30 dans certaines parties du monde musulman, ont moins accès
53:32 à l'éducation que
53:34 les jeunes hommes, on pourrait dire
53:36 de manière extrême, c'est-à-dire l'Afghanistan,
53:38 mais ailleurs, donc, on veut avoir
53:40 une représentation convaincante de ces
53:42 jeunes filles qui n'ont pas accès
53:44 à l'éducation. Jusqu'ici,
53:46 on peut dire, ça se tient,
53:48 entre guillemets. Mais quand on connaît
53:50 par ailleurs l'Union européenne,
53:52 on comprend que ces messages
53:54 sont moins destinés, justement,
53:56 à ces jeunes filles, au loin,
53:58 là-bas, au loin, mais ces messages,
54:00 ces campagnes de mise de l'avant
54:02 du voile, de la normalisation
54:04 des fillettes voilées, parce qu'on ne
54:06 parle pas ici de femmes qui ont 20 ans,
54:08 30 ans, 40 ans, on pourrait par ailleurs critiquer
54:10 le voile en toutes circonstances, mais on parle
54:12 de fillettes voilées.
54:14 Et c'est à ce moment qu'on comprend
54:16 que ces messages, en fait,
54:18 sont destinés aux sociétés européennes
54:20 pour les amener
54:22 à se réconcilier ou
54:24 à accepter ou célébrer
54:26 le voile comme symbole
54:28 identitaire. Et à travers,
54:30 et je reviens parce que c'est important, mais je reviendrai dans un instant,
54:32 les fillettes, c'est-à-dire, comprenez,
54:34 on est passé du voile
54:36 qui apparaissait comme un symbole assez étrange
54:38 quand même, qu'on pouvait critiquer. Ensuite,
54:40 on s'est dit, oui, mais il s'impose seulement chez les adultes,
54:42 il ne s'impose pas chez les enfants. On a constaté
54:44 ensuite qu'il s'imposait plus tôt
54:46 en Occident que dans les pays musulmans
54:48 souvent, à la manière d'un marqueur
54:50 identitaire pour marquer l'appropriation
54:52 culturelle, l'appropriation communautariste
54:54 des jeunes filles pour dire, voilà
54:56 à quelle communauté elles appartiennent.
54:58 Et ce n'est pas la communauté nationale.
55:00 Donc le fait de voiler des fillettes n'est pas un détail
55:02 là-dedans. Donc il y a deux éléments qu'on peut voir.
55:04 Le premier, c'est ce qu'on peut appeler la normalisation
55:06 du voile comme symbole
55:08 de la transformation démographique
55:10 européenne. Kéléna Daly,
55:12 vous connaissez cette commissaire européenne, probablement
55:14 la plus soviétique d'entre toutes,
55:16 nous a invité. C'est la commissaire à l'égalité.
55:18 Il faut toujours se méfier de ce qu'on cache derrière ce mot
55:20 égalité. Eh bien, c'est elle qui disait
55:22 la population de l'Europe,
55:24 la composition démographique de l'Europe s'est
55:26 transformée considérablement
55:28 depuis la fin des années 70.
55:30 Ah bon? Je pensais que c'était faux.
55:32 Et nous devons chérir
55:34 cette transformation. Ah ben merci.
55:36 Donc c'était faux, mais maintenant qu'on est obligé
55:38 de constater que c'est vrai, il faut dire que c'est bien.
55:40 Et dès lors, il faut trouver un symbole
55:42 pour marquer
55:44 cette évolution, et le voile est le symbole
55:46 de cette évolution revendiquée.
55:48 Mais c'est aussi, et toujours dans l'esprit de Mme Dali,
55:50 rappelez-vous, on a parlé ici
55:52 du texte de la Commission européenne,
55:54 du Parlement européen aussi,
55:56 sur la conscience historique européenne.
55:58 L'Europe comme civilisation
56:00 coloniale, prédatrice, raciste,
56:02 islamophobe, tout le tralala.
56:04 Dès lors, brandir le voile, c'est un peu
56:06 à la canadienne. Ça consiste à dire
56:08 voilà le symbole, le voile est le symbole
56:10 de notre ouverture à l'autre.
56:12 Plus nous nous ouvrons au voile,
56:14 plus nous sommes ouverts à la diversité.
56:16 Et le voile devient le symbole
56:18 de la diversité que nous
56:20 embrassons, que nous chérissons.
56:22 Et là, il y a cette équation qui s'impose
56:24 partout, partout en Occident,
56:26 et ça c'est l'effet du monde anglo-saxon.
56:28 Vous voulez embrasser la liberté,
56:30 embrassez le voile. Si vous n'embrassez
56:32 pas le voile, vous êtes hostiles
56:34 à la liberté. De ce point de vue,
56:36 l'Union européenne, avec une telle campagne,
56:38 nous montre à quel point elle est profondément
56:40 pénétrée d'une idéologie américaine
56:42 ou présente nord-américaine,
56:44 ou canadienne, ou anglo-saxonne.
56:46 - Pourtant, l'Union européenne, je disais tout à l'heure,
56:48 contestait l'idée, récemment,
56:50 selon laquelle elle ferait la promotion
56:52 du voile allemand, du coup?
56:54 - Oui. - Ah bon? - Oui, oui, il faut être sérieux.
56:56 À un moment donné, alors, on n'est pas
56:58 idiot à temps plein.
57:00 Là, on est devant
57:02 des gens qui mettent de l'avant
57:04 sans cesse le voile.
57:06 J'insiste, je le redis. Des fillettes voilées.
57:08 On veut nous faire accepter.
57:10 Ces campagnes de promotion sont destinées, non pas,
57:12 aux contrées lointaines dans le monde,
57:14 elles sont destinées aux Européens eux-mêmes,
57:16 pour les amener à accepter
57:18 ce symbole de la fillette voilée,
57:20 et c'est une technique de propagande
57:22 et de conditionnement des populations
57:24 à laquelle nous sommes habitués.
57:26 Il s'agit d'imposer un symbole,
57:28 et on sait que ça va choquer les populations.
57:30 Encore une fois, les gens,
57:32 ceux qui fondent de telles campagnes
57:34 savent qu'il y aura une réaction.
57:36 Ils ont déjà le logiciel d'explication.
57:38 Si ça réagit mal,
57:40 c'est bien la preuve que ces populations
57:42 ont besoin d'encore plus de fillettes voilées,
57:44 parce que c'est le signe qu'elles seraient racistes,
57:46 qu'elles seraient islamophobes, qu'elles seraient fermées,
57:48 qu'elles seraient xénophobes, et tout le tralala.
57:50 - Donc, vous êtes contre-productif?
57:52 - Ça dépend. De leur point de vue, non,
57:54 parce que du point de vue des élites européistes,
57:56 l'idée, c'est si on décide d'imposer sans cesse ce symbole
57:58 des élites diversitaires,
58:00 et la population réagit mal,
58:02 c'est la preuve qu'il faut en rajouter toujours davantage.
58:04 Ces campagnes se justifient sans cesse
58:06 du fait qu'elles sont contestées.
58:08 Ce qu'on voit, c'est que dans la population,
58:10 si l'opposition est réelle, c'est une opposition passive.
58:12 C'est une opposition passive.
58:14 Et on s'habitue,
58:16 on aura beau se compter tout ce qu'on veut,
58:18 nous nous habituons peu à peu à ces symboles.
58:20 Et de ce point de vue,
58:22 certaines personnes résistent.
58:24 Vous savez, Mme Bergeau-Blaclair nous a parlé
58:26 de l'infiltration des frères musulmans à Bruxelles.
58:28 Je pense qu'il faut en parler.
58:30 François-Xavier Benhamy a lutté contre cela,
58:32 notamment, dans une tradition de travail à Bruxelles.
58:34 Il reste à voir si d'autres parlementaires
58:36 sont pas si nombreux.
58:38 - Merci beaucoup Mathieu et Guillaume, Charlotte, Marc.
58:40 Excellent week-end, Pascal.
58:42 Lundi, exceptionnellement, je ne suis pas là.
58:44 Charlotte non plus.
58:46 Mais Elodie Huchard sera là,
58:48 et les autres musclotaires seront là.
58:50 Excellent week-end à tous.
58:52 Tout de suite, l'heure des pros de Pascal.