Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, ravie de vous retrouver pour Face à l'info ce soir, ce n'est pas Maureen Vidal mais Barbara Durand.
00:06Bonsoir ma belle Barbara, ça va ?
00:07Bonsoir Christine, très bien merci, ravie d'être avec vous.
00:10Nous aussi.
00:11Et à la une de l'actualité, dans l'enquête sur la mort du petit Emile,
00:15les garde à vue des quatre membres de sa famille, dont ses grands-parents maternels, se poursuivent.
00:20Depuis hier matin, ils sont entendus pour homicide volontaire et recèlent deux cadavres.
00:25Une décision devrait tomber d'ici peu pour trancher entre une remise en liberté ou un déferment devant injuste
00:32puisque la garde à vue ne peut pas dépasser les 48h.
00:35Dans l'affaire du petit Grégory, de nouvelles expertises ordonnées l'an dernier n'ont rien donné.
00:40Ces analyses portées notamment sur des traces d'ADN trouvées sur les cordelettes qui entouraient le corps de l'enfant.
00:46Ses parents restent confiants dans la justice et leurs avocats déterminés.
00:51Voici ce qu'a confié l'un des avocats du couple Villemin.
00:54Enfin, il nous faut le Groenland.
00:57Nouvelle déclaration choc du président Trump avant la visite polémique dans deux jours sur place de J.Devins.
01:03Des propos qui tombent très mal puisque le Danemark avait félicité il y a peu Washington sur sa décision de limiter sa visite sur place à une base militaire américaine.
01:14De quoi raviver la colère du territoire autonome danois.
01:19Merci beaucoup ma chère Barbara.
01:22Et au sommaire ce soir, Jordan Bardella et Marion Maréchal sont en Israël pour un voyage inédit.
01:29Une visite critiquée par le président Ducriff, par le président de la LICRA.
01:34Le Rassemblement National n'est plus le Front National.
01:36Se défend Jordan Bardella.
01:38Va-t-on vers une dégoulisation réussie ?
01:41L'édito de Mathieu Lecôte.
01:43C'est ce soir, tard au demain matin, peut-être à la fin des gares d'Avul qu'on devrait en savoir plus dans l'affaire du petit Émile.
01:49La mort tragique de l'enfant a ému les français et suscité un intense intérêt médiatique et quelques polémiques.
01:56L'analyse de Jean-Sébastien Ferjou.
01:59L'ancien champion du monde de boxe Maïar Mondchipourné en Iran est revenu sur CNews ce matin sur le port du voile dans le sport.
02:07En déclarant que c'était l'étendard des frères musulmans.
02:10Teddy Rayner avait lui appelé à la tolérance sur le port du voile.
02:15Le regard de Marc Menor.
02:18Alors que Gabriel Cluzel sera notre invité ce soir pour parler de son livre sur la famille et la natalité.
02:24Nous nous intéresserons, nous nous demanderons pourquoi il ne se passe rien sur ce sujet.
02:29Malgré la volonté d'Emmanuel Macron qui avait évoqué l'idée d'un réarmement démographique.
02:34Le décryptage de Charlotte Dornelas.
02:37Et puis on s'arrêtera sur l'enquête du FIGA du magazine Frontières.
02:41Dans son nouveau numéro particulièrement provocateur.
02:44Il est consacré à LFI.
02:46Présenté comme le parti de l'étranger.
02:48L'édito de Mathieu Bocoté.
02:51Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
02:55C'est parti !
03:11Avant d'elle nous dire adieu.
03:23Avant d'elle nous dire adieu.
03:26Est-ce que c'est fini nous deux ?
03:29Alors, qu'est-ce que c'est beau !
03:32On ne parle pas à Marc Menor mais si ça vous dit quelque chose.
03:35Je vais vouloir me dire adieu.
03:38Vous dire adieu et vous mettez les mains comme ça.
03:41Si cette chanson vous dit quelque chose dans les tripes.
03:45Hashtag face à l'info.
03:47Pourquoi ?
03:48Parce que exceptionnellement.
03:50Vous nous dites qu'on dit tout le temps de mauvaises nouvelles.
03:52Ce soir on aura une bonne nouvelle.
03:54Jeanne Manson sera notre invitée en deuxième partie d'édition.
03:59C'est elle qui chante.
04:00Elle a bercé l'enfance de combien d'entre nous ?
04:02L'adolescence, la jeunesse, celle de Marc Menor.
04:04La mienne aussi.
04:06On la recevra dans un instant, évidemment.
04:08Gabrielle Cluzel, vous l'avez compris pour son livre qui sort aujourd'hui.
04:11Yes Kids.
04:12D'abord, c'est un voyage historique qui a lieu en ce moment même en Israël.
04:17Pour Jeanne Dane, Bardella et Marion Maréchal.
04:21Pour les principaux intéressés, cela permet de mettre derrière eux,
04:24une fois pour toutes, les accusations d'antisémitisme.
04:27Pour d'autres, c'est un véritable scandale.
04:30Mathieu Bocoté, quelle sera, selon vous, la portée de ce voyage ?
04:35Alors, assurément, c'est une rupture.
04:37Et je note d'abord et avant tout que c'est à ce point, une rupture,
04:40que plusieurs autorités morales qui brandissent depuis des années
04:44la lutte antifasciste et antiraciste disent
04:48que c'est scandaleux la présence de Jordane Bardella et de Marion Maréchal là-bas.
04:53Je note notamment, je pense que c'est le président du CRIF, si je ne me trompe pas,
04:56qui a dit ce qui est absolument scandaleux,
04:58c'est que le RN n'a non seulement jamais fait la critique de son héritage historique,
05:03ce qui est un peu étonnant comme déclaration quand on se souvient
05:05que Marine Le Pen a congédié son père autour de cette question,
05:08et ajoute, le RN ne critique jamais un journal comme Rivarol.
05:12Ça, c'est encore plus étonnant parce que la rupture entre Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen
05:16s'opère en 2015, je ne me trompe pas, autour d'une interview accordée dans Rivarol.
05:20Donc, vous savez, des fois, les autorités morales, ça oublie de se renseigner minimalement.
05:25Ils sont habitués à répéter les exclusions, exclusions, exclusions.
05:28Ils ne prennent pas la peine de vérifier s'ils ont raison à l'exclure.
05:31Quoi qu'il en soit, c'est un voyage majeur,
05:33parce que ce n'est pas un voyage seulement d'alliés potentiels dans la vie politique israélienne
05:38du RN ou de l'IDL, le parti de Mario Maréchal,
05:41c'est une invitation de l'État israélien.
05:44C'est une invitation très officielle du gouvernement israélien
05:47qui dit vous êtes les bienvenus, car vous êtes désormais nos alliés.
05:52Il y a aujourd'hui la question de l'antisémitisme qui est renaissante dans le monde.
05:57Il dit dans cette grande lutte, dans cette bataille, vous êtes de notre côté.
06:01Nous, État d'Israël, qui sommes peut-être plus qualifiés que d'autres pour définir
06:05qu'est-ce que l'antisémitisme ou non, nous considérons que vous êtes nos alliés
06:09dans cette bataille, vous Bardella, vous Mario Maréchal.
06:12Alors, c'est une double rupture, d'abord, effectivement, pour le RN.
06:16Le RN qui a porté longtemps la marque des déclarations, des provocations,
06:21les dérapages de Jean-Marie Le Pen, désormais, ces provocations ne suffisent plus
06:27à définir l'identité internationale et politique du RN.
06:31On traite désormais cela comme de l'histoire ancienne qui n'engage plus le RN d'aujourd'hui.
06:37Le RN, d'ailleurs, utilise différentes formules en disant
06:40nous sommes le dôme de fer des Juifs de France, nous sommes le bouclier des Juifs de France,
06:46ce qui par ailleurs, il faut voir la portée de cette phrase,
06:48c'est-à-dire que les Français Juifs ont besoin d'un bouclier aujourd'hui.
06:51Donc, à qui sera le bouclier, c'est une question tragique.
06:54Mais le RN dit nous, nous porterons à votre défense.
06:57Bardella dit, c'est assez étonnant par ailleurs, le RN n'est plus le FN.
07:02Je note de mémoire qu'il avait d'abord adhéré au FN avant qu'il ne devienne le RN.
07:06Donc, il faudrait que je comprenne par ailleurs ce qu'il voyait dans le FN lorsqu'il y a adhéré
07:10et lorsqu'il dit ce n'est plus du tout ce que nous sommes aujourd'hui,
07:12c'est une question en parenthèse.
07:15Par ailleurs, double rupture, j'ai dit avec le RN, mais plus encore avec le nom Le Pen.
07:19Le nom Le Pen, qui était vu comme le nom maudit par excellence,
07:23le nom n'a jamais marqué par l'association à l'antisémitisme dans le débat public.
07:29Le nom Le Pen est désormais un nom associé à la lutte contre l'antisémitisme avec Marion Maréchal.
07:35Ce n'est pas un détail non plus.
07:37Comment l'expliquer ? Il y a évidemment le passage des générations.
07:39Vous savez, il y a des gens qui aujourd'hui sont conscients,
07:42que nous ne sommes plus, pendant la Deuxième Guerre mondiale,
07:44que le monde a changé, que nous ne sommes plus contemporains des nazis
07:48et que l'antisémitisme aujourd'hui ne vient pas de l'Europe, mais de l'extérieur de l'Europe.
07:52Je pense que plusieurs...
07:53Ouh, c'est installé en Europe, mais c'est installé sans qu'on ne l'y invite.
07:57Alors, quoi qu'il en soit, changement d'époque assurément.
08:00Et, c'est un autre élément qu'on doit se demander,
08:03tous ceux qui disent que cette visite est scandaleuse
08:05et la présence de Maréchal et la présence de Bardella
08:08parce que ces partis n'ont pas vraiment rompu avec l'antisémitisme,
08:11la question que je leur poserais, c'est, d'accord,
08:14à quel moment considérez-vous qu'ils auront rompu véritablement?
08:17Qu'est-ce que Maréchal, qu'est-ce que Bardella ont besoin de faire de plus
08:22pour que vous croyez finalement à la sincérité de leur lutte contre l'antisémitisme?
08:27Est-ce que c'est possible?
08:28Ce que l'on comprend par ailleurs, c'est que pour les contempteurs de ces deux figures politiques,
08:33derrière eux, ce n'est pas seulement la lutte contre l'antisémitisme qu'il faut condamner,
08:37c'est le refus de l'immigration massive et c'est le coup qu'on nous fait depuis 40 ans.
08:40Si vous êtes contre l'immigration massive, en fait vous êtes antisémite.
08:43Cette espèce d'association, elle est probablement en train d'exploser.
08:47Qu'est-ce qui se dit par ailleurs en Israël aujourd'hui, à la fois chez Bardella, chez Maréchal,
08:51mais aussi chez ceux qui les invitent?
08:53Nous avons un ennemi commun. L'ennemi commun aujourd'hui, c'est l'islamisme.
08:58L'ennemi commun, c'est aussi son complice, l'islamo-gauchisme.
09:01Un islamisme qui remet en question l'existence même de l'État d'Israël,
09:05un islamisme qui par ailleurs veut conquérir l'Europe.
09:08Donc, convergence des visions.
09:10J'ajouterais une autre convergence qui est importante.
09:12L'État d'Israël est un État qui ne se contente pas de se définir
09:15comme un État de droit désincarné avec des valeurs républicaines.
09:19Il s'assume comme État juif, donc un État identitaire,
09:22un État qui assume une identité historique pluris, centenaire, plurimillénaire même.
09:27Eh bien, les partis dits « nationalistes », « nationaux conservateurs »,
09:31la droite nationale en Europe dit, il faut aussi assumer notre identité dans nos États.
09:35Donc, il y a peut-être une convergence de visions.
09:38Par ailleurs, il y a peut-être une forme d'instrumentalisation mutuelle.
09:42La droite nationale se fait adouber en Israël dans la lutte contre l'antisémitisme
09:47et Israël se trouve des alliés en Europe.
09:49Ça fait partie du calcul, mais qui en politique ne s'instrumentalise pas.
09:53Allons plus loin, Mathieu.
09:55Ce renversement d'alliances visibles à l'international
09:58risque-t-il de se traduire dans la politique française et européenne ?
10:02Moi, il y a une scène qui m'a frappé, c'est Marion Maréchal et Arnaud Clartefel
10:06qui sont ensemble et qui pleurent ensemble sur le lieu du massacre,
10:11de Ravieux le massacre.
10:14C'est une scène, la petite fille Le Pen et le fils Clartefel,
10:18qui pleurent ensemble autour de cette scène.
10:20On appelle ça une scène de réconciliation nationale, soyons honnêtes.
10:23Qu'on soit d'accord ou non avec leur propos ensuite.
10:25Par ailleurs, je crois que ça nous permet de comprendre ce voyage,
10:28une forme de cartographie des menaces aujourd'hui.
10:31Comment chacun voit les menaces ?
10:33Pour la gauche radicale en France, quelle est la menace principale ?
10:36C'est ce qu'ils appellent l'extrême-droite, le fascisme renaissant.
10:39Pour l'extrême-centre, c'est le populisme, l'ennemi intérieur,
10:42avec la Russie comme ennemi extérieur.
10:44Et pour la droite nationale, c'est l'islamisme et l'immigration massive.
10:47Quel rôle joue Israël dans cette cartographie des menaces ?
10:51Pour la gauche radicale, Israël, c'est le laboratoire du prochain fascisme.
10:54C'est là qu'ils voient les choses, ils accusent de génocide.
10:56Pour l'extrême-centre, c'est un ancien allié qui n'en est plus vraiment un
10:59et dont on doit se débarrasser sans le dire vraiment, on le constate.
11:02Et pour la droite nationale, c'est vu souvent comme un allié
11:04dans le présent choc des civilisations.
11:06Alors, faut-il en conclure, au terme de ce voyage,
11:08que les accusations d'antisémitisme cesseront une fois pour toutes ?
11:12Là-dessus, je ne crois pas.
11:14Pour une raison simple, quand vous lancez des accusations,
11:16elles n'ont pas à être fondées.
11:17L'essentiel est de tâcher la réputation de celui que vous attaquez.
11:20On a quand même cherché à faire depuis deux, trois, quatre ans
11:23d'Éric Zemmour un antisémite.
11:25Éric Zemmour, qui est juif, je le rappelle comme ça, ça peut être un détail.
11:28Éric Zemmour, on l'a présenté comme le juif antisémite.
11:30On l'a présenté comme le juif pétainiste
11:32parce qu'il avait proposé une lecture, qu'on peut partager ou non,
11:35de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
11:36On l'a présenté comme un pétainiste, lui qui s'est toujours voulu gaulliste.
11:39Donc, on l'a traité de juif de service, de juif antisémite.
11:42De la même manière, Marine Le Pen s'est fait accuser d'antisémitisme aussi
11:47parce qu'elle critiquait le capitalisme financier et le cosmopolitisme.
11:50C'est pas mal.
11:51Donc, de ce point de vue, quand on veut accuser quelqu'un d'antisémitisme
11:53ou de racisme ou de fascisme,
11:54aujourd'hui, ce sont des termes détachés de toute réalité
11:57qu'on colle sur quelqu'un pour le discréditer la plupart du temps.
12:00Pas tout le temps, je le précise.
12:01La manifestation, il y a quelques jours, il y avait peut-être quelques critiques
12:04quand on a vu la caricature de Cyril Hanouna.
12:06Mais globalement, les partis de la droite nationale qui ont lavé leur histoire,
12:10les accusations continueront de pleuvoir
12:12parce qu'en politique, il ne s'agit pas d'être honnête,
12:14il s'agit de tuer son ennemi.
12:16En parlant d'Israël, on va faire juste un saut en face à Gaza
12:20juste pour vous signaler qu'il y a plusieurs centaines de Palestiniens
12:23qui ont manifesté contre le Hamas au nord de Gaza.
12:26Des slogans tels que le Hamas dehors
12:29ou encore Hamas terroriste ont été scandés lors du rassemblement.
12:33Ce sont des images inédites
12:36et une manifestation plutôt historique
12:40contre le Hamas.
12:43Jean-Sébastien Ferjeux, un plaisir de vous avoir ce soir.
12:46On est ravis de vous avoir.
12:48On va parler avec vous de la mort tragique du petit Émile
12:51qui a ému, on en a parlé hier aussi,
12:54et suscité un immense intérêt médiatique
12:57et quelques polémiques.
13:00Oui, exactement, quelques polémiques liées au traitement par les uns ou les autres
13:03de ce fait divers.
13:05On a reproché notamment à des médias ou à des personnalités de droite
13:08de s'être émus du fait qu'on ait pu mettre en cause
13:11le contexte familial du petit Émile
13:14et notamment la religion catholique ou la pratique religieuse conservatrice
13:17qu'aurait la famille du petit Émile.
13:20Derrière tout ça, la question c'est qu'est-ce qu'un fait divers ?
13:23Qu'est-ce qu'un fait de société ?
13:26La semaine dernière, notre consoeur et ami Eugénie Bastier
13:29faisait dans le Figaro et sur Europe
13:32une définition que j'avais trouvée très bonne.
13:35Un fait divers, c'est ce dont la gauche considère
13:38que ça risque de faire monter Marine Le Pen dans les sondages.
13:41Un fait de société, c'est ce qui permet d'organiser une manifestation
13:44sur la place de la République et d'être invité dans une émission du service public.
13:47C'est ce regard que nous portons sur les choses.
13:50Mais il y a en quelque sorte une troisième catégorie.
13:53La catégorie qui est contestée, la catégorie de ceux dont les uns disent
13:56qu'il ne s'agit que d'un fait divers et ceux dont les autres disent
13:59qu'il s'agit d'un fait de société.
14:02Maintenant, si on en arrive à des morts d'enfants,
14:05pourquoi est-ce qu'il peut y avoir une différence entre le cas du petit Émile
14:08et d'autres cas tragiques que nous avons connus ces derniers temps ?
14:11Parce que là, il s'agit de la question entre polémiquer sur l'auteur des faits
14:14ou polémiquer finalement sur la victime et sur la famille
14:17et les caractéristiques de la victime. Et ça n'a rien à voir.
14:20Parce que dans un cas, on a entendu certainement des dérapages absolus
14:23sur des gens qui, partant d'un fait divers en particulier
14:26ou d'un fait tragique en particulier, mettaient en cause toute une communauté.
14:29Mais là, on a mis en cause en quelque sorte la famille.
14:32Alors qu'en l'état, en tout cas, on ne sait pas s'il y a un coupable du reste,
14:35mais la famille était mise en cause parce qu'elle était.
14:38Et là, c'était la mise en cause de la victime.
14:42Je ne me souviens pas que dans d'autres faits divers, on ait mis en cause des victimes
14:45en raison de leur religion ou en disant que finalement, c'était moins grave
14:48parce qu'elles avaient X ou X religions.
14:51S'il y a bien un cas auquel on peut facilement penser, vous montriez des images
14:54de la Rêve, finalement, en Israël, le 7 octobre.
14:57Les Juifs, victimes de viols, ça n'intéresse pas
15:00tout un certain nombre, y compris de féministes, dans ce pays.
15:03Donc je pense que finalement, ce qu'il faut retenir,
15:06ce n'est pas tellement toutes ces polémiques-là, si nous réagissons en tant que société
15:09et les morts d'enfants sont particulièrement tragiques.
15:12Je pense qu'on n'a pas besoin d'être parent ou pas parent pour être ému
15:15par la mort d'un enfant. Ce qui peut changer les choses,
15:18c'est qui meurt de quoi et sur quoi pouvons-nous agir.
15:21Élargissons. Combien d'enfants meurent chaque année en France
15:24et de quoi ?
15:27Justement, figurez-vous que c'est assez difficile de trouver des statistiques
15:30parce que fort heureusement, ça reste très limité,
15:33le nombre de morts d'enfants. Quand on regarde les données
15:36de l'INSEE et de l'INED, c'est curieusement en dessous de 25 ans.
15:39Il y a chaque année un peu plus de 6 000 personnes en dessous
15:42de 25 ans qui meurent. Si on le prend par l'autre bout,
15:45il y a beaucoup de morts chez les mineurs qui arrivent dans la première année
15:48et ça, c'est fortement lié à la mortalité néonatale,
15:51qui d'ailleurs, il est bon de le signaler,
15:54a baissé pendant tout le XXe siècle.
15:57On était à 141 pour mille, c'est-à-dire 141 enfants mourant
16:00avant l'âge d'un an pour mille naissances en 1900-1901.
16:03Nous sommes maintenant à 3,7,
16:06alors que ça stagne, en gros, ça a même légèrement remonté
16:09ces dernières années. Donc ça, c'est un vrai sujet.
16:12C'est un vrai fait de société. Pourquoi la natalité,
16:15ne parvenons-nous, alors que nous sommes assez nettement au-dessus
16:18de la moyenne européenne ?
16:21Pour partie, c'est dû, figurez-vous, au progrès de la médecine
16:24parce que la médecine permet de sauver des grands prématurés
16:27qui seraient morts-nés en quelque sorte avant
16:30mais qui, malheureusement, ne survivent pas.
16:33Si on raisonne par tranche d'âge, chez les enfants de 0 à 1 an,
16:36le risque est très faible, mais un peu plus élevé,
16:39c'est 30 pour 10 000. Ensuite, ça descend à l'âge de 10 ans.
16:42C'est là où vous avez le moins de risque de mortalité.
16:45On est à un risque de 1 pour 10 000 enfants de mourir.
16:48Et ensuite, ça remonte, sachant que si on en vient
16:51aux morts violentes, les 15-25 ans sont dans ce pays
16:54les personnes les plus exposées aux homicides.
16:57Après, il faut essayer de distinguer entre les homicides
17:00dans des circonstances extérieures à la famille
17:03et les homicides dans des circonstances familiales.
17:06Là encore, c'est très difficile de trouver des statistiques.
17:09Ça serait entre 20 et 30 enfants, malheureusement,
17:12qui mourraient hors contexte familial, mais jusqu'à 72 enfants.
17:15Il y avait une étude du ministère de la Justice
17:18qui mourait chaque année au sein de leur famille.
17:21C'était 60 enfants en 2022, dernier chiffre disponible.
17:25Après, on peut le mettre en perspective avec d'autres chiffres.
17:28Il y a 450 enfants ou mineurs qui meurent chaque année
17:31d'accidents, de ce qu'on appelle les accidents de la vie courante.
17:34Sur ces 450 enfants, 250 sont vraiment des accidents
17:37de la vie domestique, avec par ordre d'importance
17:40les noyades, suffocations, les chutes et les incendies.
17:43Ça vous donne une idée un peu des ordres de grandeur.
17:46Il y a bien plus d'enfants qui meurent dans des accidents,
17:49bien fort heureusement, qu'il y a d'enfants qui meurent
17:52dans des homicides. En revanche, nous avons un problème
17:55avec les morts dans un contexte familial.
17:58Un enfant, tous les 5 jours, c'est tout, sauf négligeable.
18:01La Commission nationale consultative des droits de l'homme
18:04disait que probablement ce chiffre-là est sous-estimé,
18:07notamment chez les tout-nouveaux-nés.
18:10Il y a des choses dont on ne sait pas bien distinguer.
18:13S'agissait-il d'un homicide ou d'un accident ?
18:16Il y a des cas où on ne sait pas bien distinguer
18:19le syndrome du bébé secoué.
18:22La Commission nationale consultative des droits de l'homme
18:25disait que ça pouvait être jusqu'à 400 enfants chaque année
18:28qui mourraient du syndrome du bébé secoué.
18:31Malheureusement, les statistiques manquent.
18:34Une dernière question. Quelles sont les causes de décès
18:37sur lesquelles on pourrait réellement agir ?
18:40C'était une des recommandations de la Commission nationale consultative
18:43des droits de l'homme dont je vous parlais à l'instant.
18:46Il est difficile de distinguer les statistiques
18:49parce que ça permet de mieux distinguer les faits.
18:52Dans les statistiques, il est difficile de distinguer
18:55des enfants qui vont mourir dans le suicide de leurs parents
18:58ou des enfants qui ont été tués dans le cadre d'un conflit conjugal.
19:01Deuxième point, si on sait de quoi on parle,
19:04c'est de former les personnels de santé
19:07à repérer tout ce qui peut permettre d'éveiller l'attention
19:10sur la situation dans laquelle se trouve un enfant
19:13et former les personnels éducatifs au sens large
19:16pour savoir repérer toutes les situations de violences familiales
19:19parce que malheureusement, elles ne sont pas toujours très discernables
19:22à l'œil nu parce que les enfants ont tendance à protéger leurs parents.
19:25Merci pour cette enquête parce que c'est vrai
19:28que c'est très difficile d'avoir des informations
19:31sur les décès des enfants intrafamiliales notamment.
19:34On va marquer une pause et puis on revient dans un instant
19:37avec Marc Menand, avec Charlotte Dornelas,
19:40avec Gabriel Kuzel, avec Jane Munson.
19:46Retour sur le plateau de Face à l'Info.
19:49L'ancien champion du monde de boxe Maïar Mondchipour
19:52né en Iran est revenu ce matin sur le voile dans le sport
19:55Marc Menand en déclarant
19:58que c'était l'étendard des frères musulmans
20:01alors que Teddy Rayner avait lui appelé
20:04à la tolérance sur le port du voile.
20:08Oui, parce que c'est essentiel.
20:11Et merci à cet ex-champion du monde de coq
20:14des poids coq en boxe
20:17Maïar Mondchipour
20:20parce qu'il nous rappelle la réalité.
20:23Il y a une sorte de volonté chez certains
20:26et en particulier chez les trois ministres des sports
20:29qui se sont succédés depuis quelques années.
20:32A chaque fois, le voile paraît être une sorte de magie
20:35une liberté suprême accordée aux femmes
20:38pour être dans le sport.
20:41Et c'est repris par Teddy Rayner.
20:44Alors, c'est un champion exceptionnel
20:47c'est un homme qui a une envergure
20:50on ne pourra attendre de sa part
20:53que lorsqu'il se prononce en dehors de cette logique sportive
20:56il est le temps de la réflexion.
20:59Or, j'ai repris ses propos
21:02Plutôt que de s'acharner sur une seule et même religion
21:05on perd notre temps quand on voit dans le sport
21:08chez les voisins, dans d'autres cultures
21:11tout se passe bien et ça ne dérange personne.
21:14Il y aurait plus d'égalité dans le sport
21:17il faut plus d'égalité dans le sport.
21:20Comment peut-on parler de plus d'égalité dans le sport
21:23en légitimant le voile ?
21:26Comment peut-on après
21:29parler d'autres cultures dans le sport
21:32qui seraient des cultures remarquables
21:35alors que dans nombre de pays, les femmes
21:38et les pays avant tout islamistes
21:41ces femmes n'ont pas l'accès au sport
21:44elles sont interdites de stade
21:47elles ne peuvent même pas être spectatrices.
21:50Enfin, il faut quand même bien regarder
21:53celles qui se battent dans ces pays-là
21:56pour avoir le désir de pratiquer le sport
21:59on en revient, il dit, sur les règles du sport initial
22:02mais la règle du sport initial
22:05c'est à l'article 51
22:08de la charte olympique
22:11cette charte prohibe
22:14tout signe et inscription
22:17politique ou religieuse
22:20c'est d'une clarté, d'une limpidité incroyable
22:23que les Jeux Olympiques de l'antiquité
22:26que le fameux parent de Coubertin a voulu faire renaître
22:29c'était quoi ?
22:32On était dans la pratique d'un sport
22:35où le corps était mis en avant
22:38dans son expression la plus suprême
22:41c'est-à-dire que les Jeux Olympiques se déroulaient
22:44totalement nus, intégralement nus
22:47c'était pas de l'exhibition
22:50c'était l'esthétisme au corps
22:53qui est une sorte de référence d'une beauté absolue
22:56et dans le geste, il ne faut pas connaître l'entrave
22:59alors imaginez
23:02quand on fait du judo, là on peut pardonner
23:05le champion du monde, 5 fois champion olympique
23:08parce que vous avez besoin d'un kimono
23:11vous chopez l'eau par le kimono
23:14mais si vous faites de la gymnastique
23:17expliquez-moi comment vous allez être libre
23:20et avoir les mêmes chances de gagner que votre adversaire
23:23parce que là il y a besoin de cette légèreté des corps
23:26mais même dans le football
23:29si vous avez un voile sur la tête, essayez de récupérer un ballon
23:32avec un tissu sur la tête
23:35vous n'aurez pas l'efficacité de cette tête libre
23:38de cette tête au vent
23:41alors il faudrait quand même que tout le monde aujourd'hui se pose des questions
23:44sur cette référence française étonnante
23:47que nos aïeux nous ont donné
23:50c'est-à-dire que les femmes puissent, oui, être dans les respects
23:53quelle est cette imposture
23:56qui consiste à dire que la liberté
23:59est de pouvoir permettre à certaines
24:02de se contraindre, de ne plus avoir de liberté
24:05c'est un sophisme épouvantable
24:08et pourtant on continue à le tonner de partout
24:11et c'est là où Maillard Monshipour
24:14nous rappelle à la réalité
24:17il vient d'Iran
24:20il sait ce qui s'est passé dans ces pays-là
24:23alors on disait le chat, oui c'était une épouvante
24:26il y avait les milices, il y avait des choses dramatiques
24:29mais néanmoins les femmes étaient en liberté
24:32et l'autre jour il y avait un grand reportage sur Arte
24:35où on voyait ce qui s'est passé
24:38les gens de gauche qui disaient
24:41vive Khomeini, vive Khomeini
24:44et maintenant ils confessent, on s'est fait avoir
24:47il n'y a plus rien
24:50et il y a un film qui sort qui s'appelle
24:53lire Lolita à Téhéran
24:56et là on change du sport
24:59mais on a deux femmes formidables qui sont des actrices
25:02je vais malheureusement sans doute écorcher leur nom
25:06vous êtes femme d'une beauté étonnante
25:09et Zahra Amir
25:12ces femmes se sont battues pour essayer
25:15de vivre selon notre référence
25:18c'est-à-dire l'esprit des lumières
25:21échapper à tous les carcans, que la femme puisse rayonner
25:24et ne plus être sous le dictat de la religion
25:27permettez-moi de terminer comme ça, le verset 30
25:30sourate 32, la femme qui montre ses atouts
25:33dès qu'elle sort de chez elle, partage tous les péchés
25:36de tous les regards de ceux
25:39qui se lui sont adressés
25:42voilà ce qu'est le code religieux
25:45alors quand Teddy Rieder nous dit
25:48on fixe une religion, donnez-moi une autre religion
25:51qui aujourd'hui cherche à imposer
25:54se faire reconnaître comme le dit
25:57Maillard-Montchicourt, donc une sorte d'infiltration
26:00tranquille
26:03il a quand même fait un petit tweet pour calmer les choses
26:06je lui dis de réfléchir
26:09et qu'il revienne à prématuration
26:12et qu'il adhère aux propos de Maillard-Montchicourt
26:15merci beaucoup
26:18mon cher Marc, régulièrement
26:21nous abordons la question de la chute de la natalité en France
26:24d'ailleurs on va accueillir Gabrielle Cluzel pour son livre
26:27aujourd'hui Yes Kids, on en parlera avec elle
26:30et dans un instant on va recevoir Jeanne Monson
26:33qui nous a fait rêver avec ses chants exceptionnels
26:36et elle nous parlera de son amour pour la langue française et pour la France
26:39alors Charlotte Dornelas, on parle tout le temps de la chute de la natalité en France
26:42Emmanuel Macron avait évoqué l'idée
26:45d'un réarmement démographique sans que rien ne se passe vraiment
26:48première question, comment l'expliquer ?
26:51il y a en effet le mouvement de la chute de la démographie
26:54Gabrielle Cluzel va nous faire sa réponse
26:57au No Kids, parce qu'on en parle beaucoup
27:00on parle à la fois de la chute de la natalité et du mouvement No Kids
27:03comme s'il s'était emparé de tous les esprits
27:06entre les deux il y a quand même une réalité qui existe
27:09cette chute de la natalité s'est accompagnée de manière macro
27:12comme on dirait en économie
27:15d'un discours assez destructeur vis-à-vis de la famille
27:18en général, d'abord dans la dimension du couple
27:21la solidité de sa stabilité qui continue à être citée
27:24comme des conditions sine qua non à l'arrivée d'un enfant
27:27il y a eu tout un mouvement
27:30qui a associé la liberté à la jouissance
27:33qu'elle soit sexuelle ou pas, à la jouissance de l'individu
27:36à la consommation sans engagement et au divorce
27:39c'est assez frappant de voir que la question du divorce n'a pas été
27:42abordée dans le débat public comme une possibilité
27:45accordée évidemment à des adultes
27:48comme une question de liberté, et de liberté uniquement
27:51ça a été revendiqué au nom de la liberté
27:54ensuite il y a eu la question vis-à-vis de l'enfant
27:57l'enfant a été perçu, et dans l'histoire de l'humanité c'est encore vrai
28:00partout ailleurs qu'en Occident, comme un don
28:03l'enfant est un don et il est reçu comme tel
28:06chez nous il est devenu un choix, un projet
28:09ce qui le rend beaucoup plus impressionnant à assumer
28:12alors on comprend l'idée, la question du projet
28:15la question de l'enfant désiré
28:18mais c'est plus impressionnant à assumer, pourquoi ?
28:21parce qu'on ne peut plus se permettre d'y voir seulement une pulsion de vie
28:24il faut le préparer, ça veut dire avoir un métier
28:27considérer toute la logistique et toutes les questions matérielles
28:30considérer la question et l'avenir potentiellement du couple
28:33quand vous avez dans le même mouvement une fragilité de ces couples-là
28:36ça rentre en jeu évidemment
28:39et enfin il y a eu un discours vis-à-vis de la femme elle-même
28:42avec un discours assez contradictoire
28:45qui réduit la question de la grossesse à un sujet extrêmement féminin
28:48notamment quand on parle de ces mon-corps
28:51et donc c'est un sujet qui ne concerne que la femme
28:54et en regrettant en parallèle que les hommes ne soient pas suffisamment impliqués
28:57dans les conséquences de cette même grossesse
29:00à savoir la venue de l'enfant au monde
29:03donc il y a un mouvement assez contradictoire aussi vis-à-vis de l'enfant lui-même
29:06et de la grossesse et de sa venue au monde
29:09donc la question de la grossesse de manière générale a voulu se libérer de la famille
29:12de l'attachement et à travers la famille de l'attachement et de la dépendance
29:15et il y est parvenu
29:18et pourtant ce week-end vous savez on avait reçu
29:21une femme qui a organisé le forum Viva sur la question de la famille
29:24et ce forum a demandé à commander un sondage à l'IFOP
29:27ce week-end et il y a deux chiffres qui retiennent l'attention
29:30quand on pose la question au sondé en cas de coup dur voire d'accident de la vie
29:33vers qui voulez-vous vous tourner
29:37et 40% d'entre eux, il y avait deux réponses possibles
29:40répondent un ami, 40% seulement répondent un ami
29:43par rapport au chiffre de 73%
29:46et à la question de savoir avec quoi rime l'arrivée d'un enfant dans une famille
29:4990% des français répondent c'est une source de bonheur
29:52et ce qui est intéressant c'est que d'abord ça transcende tous les clivages politiques
29:55et que le chiffre atteint 93%
29:58chez les parents d'un enfant
30:01donc ça se confirme quand vous avez eu l'enfant
30:05et ça atteint même 98%
30:08chez ceux qui ont plusieurs enfants
30:11donc plus largement le désir d'enfant
30:14qui est mesuré encore une fois par des études IFOP
30:17pour l'Union Nationale des Associations Familiales
30:20demeure aujourd'hui à 2,39 enfants
30:23et dans les faits nous n'en avons qu'1,8
30:26donc il y a un différentiel entre les enfants que nous avons
30:29et les enfants que nous désirons
30:32Vous n'avez aucune contrainte dans un monde merveilleux
30:35combien d'enfants aimeriez-vous avoir ?
30:38Emmanuel Macron avait abordé un sujet relativement tabou
30:41d'ailleurs on avait vu des hurlements en réponse chez certains
30:44en y répondant par la seule question de l'infertilité
30:47la question de l'infertilité est une question importante
30:50évidemment mais c'est loin d'être le seul sujet
30:53et c'est finalement peut-être pas le plus pertinent sur le terrain politique
30:56Alors sur quel sujet faudrait-il s'attarder ?
31:00On se laisse impressionner par des militants qui expliquent
31:03que le fait d'avoir un enfant ne regarde que soi
31:06c'est évidemment vrai individuellement mais collectivement c'est absolument faux
31:09c'est-à-dire que les enfants qui naissent dans un pays
31:12c'est juste accessoirement l'avenir de ce pays-là
31:15donc évidemment que ça regarde un peu tout le monde
31:18et en 2012 la question avait été posée dans un sondage
31:21Pourquoi est-ce que vous voudriez un enfant ?
31:24et alors 42% des sondés répondaient
31:27qu'il s'agissait d'un épanouissement personnel
31:3042% c'est assez peu finalement
31:33et 68% que ça permettait d'aimer et d'être aimé
31:36c'est un apprentissage pour aimer et être aimé
31:39je pense que dans un pays à ce point déprimé comme le nôtre
31:42c'est pas anecdotique de voir ça, vous allez me dire
31:45c'est pas beaucoup plus politique, en tout cas c'est difficile d'y répondre
31:48c'est vrai mais plus largement le fait qu'un pays ait ou non des enfants
31:51change tout, ça change la question du modèle économique
31:54le modèle social, ça change évidemment la question de l'avenir du pays
31:57et ces dernières semaines on voulait absolument réarmer
32:00alors cette fois-ci c'était le vrai réarmement du pays
32:03parce qu'on a eu beaucoup de réarmement, on l'avait dit, il y a eu le réarmement démographique
32:06mais se réarmer pour les guerres à venir, ça nécessite aussi d'avoir des enfants
32:09qui demain seront des jeunes parce qu'on ne fait pas la guerre avec des octogénaires
32:12avec tout le respect que je leur dois
32:15il ne l'est pas encore
32:18il a 45 ans
32:21les études scientifiques, les débats, les analyses et les travaux des sociologues
32:24c'est de quoi auriez-vous besoin
32:27pour avoir le nombre d'enfants que vous souhaitez
32:30c'est quand même une question, il n'y a pas de scandale dans cette question
32:33vous faites savoir dans les études que vous voudriez plus d'enfants
32:36que ce que vous avez, de quoi auriez-vous besoin
32:39et cette question a été posée la dernière fois en 2016
32:42en tout cas dans ce que j'ai trouvé, par cette même union des associations familiales
32:45et les gens répondent dans l'ordre
32:48un logement adapté
32:51ensuite la question de la stabilité du couple arrive
32:54puis un travail stable et assez d'argent pour élever cet enfant
32:57il y a donc une omniprésence, je mets de côté la question de la stabilité du couple
33:00et encore, une omniprésence du poids des raisons matérielles
33:03qui pousse aussi à repousser la première grossesse
33:06qui entre en compte dans la question de l'infertilité
33:09plus vous avez des enfants tard, plus cette question se pose
33:12toutes ces questions sont évidemment importantes
33:15aux yeux du politique
33:18et sur la question du développement personnel
33:21on parle souvent d'éducation, d'instruction
33:24et du retour en grâce de l'autorité, de la question de l'effort
33:27du dépassement de soi, du bonheur comme un peu plus qu'une jouissance personnelle
33:30c'est-à-dire le fait que la frustration
33:33nous insupporte de manière générale
33:36et sur la question du sujet du couple, ça n'est pas anecdotique
33:39ces sujets-là dans l'éducation, il existe aujourd'hui des mairies
33:42qui mettent en place des accompagnements des couples, qui les proposent
33:45évidemment, personne n'est obligé, c'est pas votre mairie qui vous dit
33:48à partir de demain vous allez venir pointer pour savoir où en est votre couple
33:51évidemment, ils le proposent, c'est une évidence
33:54et beaucoup ont trouvé ça ridicule, réac, atroce
33:57mais il y a des personnes, évidemment personne n'y est obligé
34:00mais il y a des personnes qui en rêvent de cet accompagnement
34:03et si on peut les aider à le faire, qu'est-ce qu'il y a de ridicule
34:06à chercher une stabilité affective, familiale
34:09spécialement avec beaucoup d'implications budgétaires
34:12s'il faut parler extrêmement trivialement
34:15et il y a évidemment la question des politiques familiales, il y a eu une augmentation
34:18un peu circonstancielle des naissances entre 94 et 2008
34:21et ça correspond à une période
34:24où il y avait des politiques familiales volontaires
34:27et qui parfois se déploient à des endroits où on ne les attend pas
34:30il y a évidemment la question du logement, la conciliation entre vie pro
34:33et la vie de famille, les conditions du travail
34:36le chômage évidemment, les années suivantes ont été l'inverse
34:39la politique familiale a été détricotée voire méprisée
34:42en plus d'une crise du logement évidemment
34:45gravissime aujourd'hui.
34:48Merci Charlotte pour cette enquête sur cette chute de la natalité
34:51on va continuer à en parler avec Gabriel Cluzel
34:54nous avons le plaisir d'accueillir notre mousquetaire qui est notre invité ce soir
34:57première invitée ce soir, dans un instant ça sera
35:00Jean Manson, alors c'est aujourd'hui que paraît son dernier ouvrage
35:03Gabriel Cluzel, qu'est-ce que vous êtes magnifique
35:06quel plaisir de vous recevoir, tenue de mousquetaire
35:09c'est un petit à mon bouquin
35:12alors je disais
35:15je vous présente, femme au front parlé
35:18inimitable, à l'esprit vif, journaliste chroniqueuse
35:21reconnue, Gabriel Cluzel, vous êtes une voix
35:24qui porte dans les médias, vous êtes
35:27votre capacité à aborder des sujets sérieux avec humour
35:30votre capacité qui a su séduire un certain public large
35:33et vous vous distinguez par votre front parlé, votre engagement
35:36pour les valeurs qui font la France, pourquoi je dis ça, c'est parce que Gabriel
35:39dès qu'on commence votre livre, on est plongé dans votre identité
35:42dans votre front parlé et dans votre humour, c'est incroyable
35:45dès les premières mots, dès les premières lignes
35:48et c'est comme ça, vous jouez avec les mots, avec l'humour
35:51il est exceptionnel, je l'ai lu hier soir, je ne lis pas souvent
35:54je l'ai lu hier, il m'a beaucoup plu, il se lit avec plaisir
35:57alors d'abord, ce livre a une réponse
36:00à ceux qui déconstruisent la famille
36:03en quoi la famille est-elle importante, on vient de commencer à en parler un peu avec Charlotte
36:06oui alors tout d'abord, je voulais dire que vous avez parlé
36:09de faits de société tout à l'heure, je vais parler du dénigrement
36:12de la maternité, qui me paraît très important
36:15mais je ne parle pas des cas individuels, je ne veux blesser personne
36:18je sais qu'il y a mille raisons de ne pas avoir d'enfant et je tiens à le dire
36:21au préalable, c'est vrai que
36:24ce livre, alors on me dit, pourquoi en anglais ?
36:27pourquoi vous ne parlez pas français ? c'est une réponse au livre No Kids
36:30vous savez, ce livre qui a été traduit en 11 langues
36:3340 raisons de ne pas avoir d'enfant
36:36Corinne Maier qui l'a écrit, a été élue
36:39femme la plus influente de l'année 2016
36:42et le New York Times a dit que c'était l'héroïne
36:45de la contre-culture, alors ça c'est quand même une vaste blague parce qu'il n'y a rien
36:48de plus consensuel aujourd'hui que le dénigrement de la maternité
36:51c'est plutôt la maternité qui est transgressive
36:54et donc il me semblait important
36:57d'en parler, alors on me dit, est-ce que c'est un essai ? est-ce que c'est un témoignage ?
37:00c'est un essai sur une matière que je connais
37:03c'est plus facile de parler de ce que l'on connait
37:06j'ai mis les mains dans le cambouis si j'ose dire
37:09donc voilà, c'est un sujet
37:12qui me tient à coeur, alors c'est vrai que j'essaie d'y mettre
37:15de l'humour, j'essaie de le rendre un peu corrosif et vigoureux
37:18parce que dès qu'on parle de maternité, il y a un côté un peu niais
37:21d'ailleurs Corinne Maier à la télévision récemment
37:24elle disait j'en ai marre de l'idéalisme niais
37:27sur la maternité, vous avez toujours un côté un peu cucu
37:30un peu nunuche, donc j'ai évité
37:33enfin j'ai essayé d'éviter cette écaille
37:36mais cela me rend triste aussi parce que je vois beaucoup de jeunes filles
37:39extrêmement conditionnées
37:42par cette idée qu'il ne faudrait pas avoir d'enfant
37:45pour des raisons écologiques, économiques, psychologiques
37:48et c'est aussi bien une petite musique
37:51qu'une grosse amphare, je vais vous donner un exemple
37:54peut-être la semaine dernière, rien que la semaine dernière
37:57il y a eu un article
38:00enfin une étude belge qui s'est répandue dans toute la presse
38:03expliquant que quand vous avez un enfant
38:06c'est plus de 250 000 euros
38:09jusqu'à ses 25 ans, donc on vous explique que c'est une maison
38:12et que vous avez trois enfants, vous vous dites
38:15j'ai planté trois maisons, je vais vous demander comment vous avez un toit sur votre tête
38:18et une chaîne concurrente a fait tout un dossier
38:21alors ça je trouve que c'est vraiment l'étage au-dessus sur le regret maternel
38:24et j'ai trouvé ça extrêmement violent
38:27bien sûr qu'on peut être fatigué, qu'on peut être déprimé, inquiet
38:30dans sa maternité, mais dans un pays
38:33qui a interdit la fessée, quelle fessée psychologique
38:36pour un enfant d'entendre dire par sa mère qu'il regrette de l'avoir mis au monde
38:39quel regret de l'avoir mis au monde, et en fait je vous le dis franchement
38:42c'est faux, archi faux dans la réalité
38:45vous dites d'issu AD les jeunes filles de devenir mère
38:48est une maltraitance, mais comment on peut
38:51nourrir son enfant, ses enfants, lorsque le travail
38:54ne paie plus en France, gamme réelle, soyons concrètes
38:57oui c'est vrai, vous avez raison, il y a un vrai sujet
39:00économique, et vous noterez
39:03par exemple, et moi cela m'a beaucoup choqué, que dans tout ce débat
39:06sur la réforme des retraites, on n'a pas parlé
39:09des mères, des mères qui doivent
39:12concilier une vie professionnelle et une vie
39:15familiale, parfois au détriment de leur
39:18travail, et qui puisque cet enfant va
39:21intéresser la société, si j'ose dire, puisque
39:24ce sera le prochain pourvoyeur de retraite, et bien
39:27devrait être aidé, je vous parlais de ces articles
39:30de presse, la conclusion quand on disait
39:33ça coûte beaucoup d'argent d'avoir un enfant, ce n'était pas
39:36il faudrait avoir une politique familiale adaptée pour permettre
39:39aux parents de compenser cette dépense, puisque
39:42c'est un bienfait pour eux, c'est beaucoup de joie, mais c'est aussi
39:45utile à la société, la conclusion c'était, dis donc
39:48ça remet en cause le désir d'avoir des enfants, n'est-ce pas
39:51donc si vous voulez, votre question est tout à fait
39:54pertinente, mais ce n'est pas du tout sous cet angle là qu'elle est abordée
39:57de façon habituelle aujourd'hui
40:00Alors vous dites, vous déconstruisez, donc ceux qui déconstruisent la famille
40:03je disais, en quoi faut-il sacrifier sa carrière
40:06sacrifier son corps, la maternité empêche-t-elle
40:09de voyager, vous répondez à toutes ces questions
40:12Oui, parce que j'ai été très heurtée par le livre
40:15qui a contribué, le livre miroir si j'ose dire
40:18et notamment par une espèce d'entourloupe, c'est-à-dire
40:21que tout son propos fait
40:24comme si l'enfant restait à l'âge de 18 mois toute sa vie
40:27donc si à 25 ans il est toujours
40:30dans une chaise haute et que vous êtes obligé de lui donner la cuillère
40:33c'est qu'il y a un problème, donc elle vous décrit
40:36un univers un peu apocalyptique qui vous empêche de voyager
40:39qui vous empêche de sortir, ça c'est vrai
40:42pour les premiers mois, et par exemple je vais vous donner un exemple très précis
40:45elle dit avec les enfants, c'est le dîner de cons tous les jours
40:48parce qu'évidemment quand ils ont 18 mois, vous êtes entre la banane écrasée
40:51et le petit suisse, mais je peux vous assurer
40:54quand vos enfants grandissent, et je peux en témoigner, s'ils me regardent
40:57ils le savent, s'il y a un dîner de cons, le con c'est vous
41:00parce qu'à l'âge où ils passent au cribe
41:03de leur intelligence et de leur sens critique, tout ce que vous leur avez
41:06inculqué, et bien ils vous posent
41:09des questions, c'est pire que face à l'info
41:12donc c'est au contraire
41:15extrêmement enrichissant, donc il y a
41:18un conditionnement des jeunes filles
41:21qui me paraît très délicat, parce que finalement
41:24elles renoncent à quelque chose qu'elles ne connaissent pas
41:27et je vais vous donner une information que n'ont peut-être pas ceux qui nous regardent
41:30c'est que la ligature des trompes, qui est quand même quelque chose d'extrêmement
41:33définitif aux femmes d'accord, et bien c'est remboursé
41:36à 100% par la sécurité sociale
41:39pour les jeunes filles majeures de 18 à 26 ans
41:42c'est compris dans la contraception remboursée, alors il y a 4 mois
41:45de délai de réflexion, les forces à 4 mois de délai de réflexion
41:48mais convenez que 4 mois de réflexion pour
41:51renoncer absolument à sa maternité de façon définitive
41:54c'est quand même extrêmement court.
41:57J'ai lu, j'aime bien le chapitre consacré à la puérophobie
42:00alors, je ne savais pas ce que c'était, vous savez ce que c'est
42:03Jean-Sébastien ? Vous non plus Mathieu ?
42:06Non mais c'est vrai, je ne connaissais pas du tout, c'est la peur excessive ou irrationnelle
42:09des enfants et des nourrissons.
42:12Oui, c'est-à-dire que notre société développe cette phobie
42:15ce que je voulais dire par là c'est qu'aujourd'hui
42:18toutes les phobies, on fait la chasse aux phobes
42:21Jean-Philippe Muray, mais cette phobie là finalement
42:24elle est autorisée, je dirais presque que c'est une phobie
42:27d'ailleurs au sens étymologique du terme, c'est une peur plus qu'une haine
42:30comme on ne sait plus ce qu'est l'enfant
42:33vous savez la société par exemple
42:36c'est une somme d'humains, donc elle est comme les humains, nous sommes une société
42:39de personnes âgées, vous savez quand on est parent
42:42on a des jeunes enfants, on est habitué au niveau sonore
42:45on est habitué à marcher sur des perruques de Playmobil sous le tapis
42:48on est habitué au désordre, mais quand on est grand-parent
42:51parfois c'est difficile d'accueillir des enfants
42:54parce qu'on a l'ordre dans la maison, on a le silence etc
42:57notre société est devenue ces personnes âgées
43:00une société qui ne sait plus ce que sont les enfants
43:03et qui les accepte finalement assez mal ou qui en a peur
43:06Dernière question Gabrielle, est-ce que vous n'êtes pas un peu
43:09seule à crier dans le désert ?
43:12Ecoutez, dans les médias...
43:15Je suis sur votre planète, on est peut-être deux au moins
43:18mais est-ce que ça sert vraiment ?
43:21Alors déjà il y en a d'autres, vous avez reçu je crois Ilysse Le Cor
43:24qui est journaliste de JDD qui est tout à fait dans ce sens-là
43:27mais au-delà de ça, et c'est peut-être ce que je trouve hypocrite
43:30c'est qu'il y a beaucoup de femmes dans l'intimité
43:33quand elles vous font leur confidence, qui n'osent pas le dire
43:36parce que vous êtes traitée aussitôt de pétainiste
43:39aimer les enfants c'est être pétainiste, il va falloir qu'on m'explique pourquoi
43:42et bien des femmes politiques qui intimement sont heureuses
43:45de leur vie de famille. Est-ce que vous savez que Sandrine Rousseau
43:48est une mère de famille nombreuse ?
43:51Et pourtant c'est une dénataliste
43:54croyante mais pas pratiquante
43:57Trois enfants si je vous ai bien lues
44:00Je me permets de le dire parce qu'elle l'a dit dans les médias
44:04Merci beaucoup
44:07Je vais terminer avec une phrase qui m'a beaucoup plu
44:10en acceptant de renoncer à la maternité
44:13la femme a abdiqué, et une autre phrase
44:16nier l'instinct maternel c'est donner
44:19à laisser passer aux hommes pour l'ignorer
44:22Oui, alors ça j'ai peur d'occuper
44:25de dépasser mon temps pour l'expliquer
44:28mais je pense que si les féministes étaient honnêtes
44:31c'est une ultime entourloupe du patriarcat
44:34Merci infiniment de nous avoir donné cette exclusivité
44:37en avant-première le jour même de la sortie de votre livre
44:40Merci de m'avoir reçu Christine, je suis heureuse d'avoir
44:43fait cette surface à l'info
44:46À offrir à toutes les jeunes mamans, les jeunes filles
44:49pour avoir la vraie vision de le monde
44:52Et au père aussi
44:55Merci pour ce rectificatif
44:59Droit de réponse absolument
45:06Un immense plaisir maintenant aussi de recevoir
45:09tenez-vous bien, une actrice, chanteuse, francophone
45:12américaine, amoureuse de la France
45:15qui a marqué ses 50 dernières années
45:18Jane Manson, c'est un plaisir
45:21Et pour moi aussi, merci beaucoup
45:24pour votre invitation
45:27Vous avez bouleversé la France, amené moi à un collectif
45:30pas Mathieu Bocoté, il ne connait pas toutes les chansons
45:33mais il va découvrir ce soir, avant de nous dire adieu
45:36on a entendu un extrait tout à l'heure
45:39La Chapelle d'Harlem, Vita-Vi, Fais-moi danser
45:42689 chansons, 29 albums
45:45le dernier en date qui vient de sortir
45:48c'est encore une fois, alors j'ai tout écouté dans mon bain
45:51C'est vrai ? C'est gentil
45:54J'aime beaucoup, alors on va écouter un petit extrait peut-être encore
45:57d'Avant de nous dire adieu, et ensuite je vais vous demander
46:00ça c'est votre nouvel album, mais Avant de nous dire adieu, ça a tellement marqué la France
46:03On écoute un petit extrait, vous l'avez ou pas ma belle France ?
46:06On écoute un extrait, ensuite je reviens
46:25Oui, c'est fini
46:28Cette justesse dans la voix
46:31cette justesse, ce timbre de voix
46:34et surtout, cet amour de la France
46:37cet amour de la langue, cet amour du français
46:40Pourquoi ?
46:43Je crois que c'était mon destin de le faire
46:46quand j'étais jeune
46:49j'ai beaucoup aimé le cinéma français
46:53les histoires d'amour, et donc j'ai décidé un jour
46:56de partir de l'Amérique avec ma guitare
46:59et une valise pleine de bouquins pour le théâtre
47:02parce que j'étais comédienne là-bas au départ
47:05et à 24 ans, j'ai quitté l'Amérique
47:08pour venir en France
47:11et j'étais tellement charmée
47:14par la beauté déjà de la France
47:17et c'est arrivé très vite pour moi
47:21avec le disque Barclay
47:24avec les marounis
47:27Ici à l'image, on vous voit en Corse
47:30c'est dans votre dernier album
47:33une chanson que vous avez tournée en Corse
47:36vous avez chanté avec des Corses
47:39pour montrer votre amour de la France
47:42Oui, c'est la Corse, c'est l'île de beauté
47:45c'est un endroit magnifique et j'étais tellement heureuse
47:49J'ai beaucoup d'amis que je dis bonjour à tous mes amis corses
47:52et surtout à un que j'aime beaucoup
47:55Ah bon ?
47:58Vous avez un amoureux encore ?
48:01Ça arrive dans la vie
48:04et donc cette chanson est un peu la preuve
48:07et il est sur le bateau d'ailleurs
48:10Ce qui m'intéresse, c'est que vous avez quitté les Etats-Unis
48:13attirée par la France
48:17parce que j'aimais beaucoup le cinéma français
48:20et finalement, un an plus tard, j'ai fait deux films en France au départ
48:23et un an plus tard, j'avais vendu un million de disques
48:26avec Jean Rodard et Michel Mallory
48:29qui est corse d'ailleurs
48:32et donc je ne pouvais plus quitter la France
48:35donc j'ai appris la France en chantant
48:38Le français ?
48:41J'ai appris le français en chantant
48:44et la joie de vivre, c'était quelque chose d'autre
48:47fantastique, j'ai vécu aussi en Mexique toute ma jeunesse
48:50et donc j'ai déjà été un peu plus
48:53dans la cosmopolite
48:56façon de vivre comme en France
48:59et donc j'ai accepté la France très vite
49:02parce que vous m'avez accepté
49:05Oui, on vous a accepté
49:08et quelle différence vous trouvez entre la France des années 75-80 ?
49:11Nous on en parle tout le temps
49:14C'est une autre génération, avec Marc on peut le dire
49:17On avait beaucoup plus de liberté
49:23On avait beaucoup plus de liberté
49:26et puis je crois que la culture
49:29de notre époque des années 60 et 70
49:32était tellement riche dans la musique
49:35que ce n'était pas possible
49:38de ne pas aimer ce qu'on faisait
49:41aimer la musique et être libre avec cette musique
49:44Aujourd'hui on est un peu plus restreinte dans la musique
49:47parce que c'est difficile avec Internet aujourd'hui
49:50il n'y a plus de maison d'X que vraiment qui aide les artistes
49:53en tout cas les entiers
49:56et donc on est un peu à nous-mêmes
49:59à créer tout ce qu'on fait, ce dernier album
50:02qu'on a montré
50:05Qu'est-ce qui vous manque dans la France d'aujourd'hui ?
50:08Là par exemple vous allez le 19 avril faire un gala
50:11avec l'office du Thérèse Marat-Mathuel
50:14que vous visitez la France et qu'est-ce qui vous choque ?
50:17Moi je trouve que la France c'est le plus beau pays de l'Europe
50:20c'est le patrimoine français
50:23je pense que je la défends plus que presque les français
50:26parce que c'est d'une beauté
50:29à chaque fois que je vois quelque chose
50:32je me dis mais qu'est-ce que c'est beau
50:35c'est ce que j'aime de la France
50:38il y a d'autres choses là aujourd'hui avec certaines choses politiques
50:41si on peut se dire
50:44qui sont un peu plus compliquées
50:47la vie est devenue beaucoup plus compliquée
50:50beaucoup plus violente je trouve
50:53et un peu malheureusement individualiste
50:56comme on dit ça pour les enfants, pour tout le monde
50:59c'est un peu comme ça aujourd'hui
51:02et ce qui est regrettable quelque part
51:05c'est que la culture est un peu en berne pour moi
51:08et la politique a beaucoup plus de place que la culture
51:11dans votre dernier album j'aime bien
51:14vous avez chanté Ave Maria
51:17un Ave Maria spécial ?
51:20Oui, Ave Maria Corse déjà
51:23il vient de Jean-Paul Poletti
51:26dans les années 98
51:29et j'ai fait chanter Ave Maria
51:32et je chante beaucoup dans les gospels et les églises
51:35j'ai chanté un mois dans les 600 églises en France
51:38et c'est pas fini parce que je vais continuer avec mon groupe de gospel
51:41c'est une façon de parler, de donner de l'espoir
51:44de donner la joie aux gens qui viennent me voir
51:47et surtout un peu de la foi en Dieu
51:50je peux le dire
51:53si on est dans un pays laïque
51:56pour moi il y a toujours quelqu'un au dessus qui me guide
51:59on sent dans vos chansons cet amour
52:02pour Dieu, mais cet amour pour l'autre, cet amour pour la France
52:05dans votre dernier album, si quelqu'un a une dernière question
52:08n'hésitez pas, j'ai aimé Tu m'as aimé
52:11ce titre là, quand j'avais peur, si peur de tout
52:14et que j'étais à genoux, j'ai aimé D'où viennent les larmes
52:17qui traversent nos vies, j'ai aimé Mère Phallus du Thon
52:20j'ai aimé Hervé Maria, j'ai aimé Écoute dans le Vent
52:23j'ai adoré S'envoler, c'est ma préférée
52:26c'est mignon ça, ah oui vous dites S'envoler, S'envoler
52:29S'envoler, voler, voler
52:32enchaîner à la liberté, à la dignité
52:35à la vérité
52:38j'ai pris 3 ans pour faire ce disque
52:41parce que je cherchais des musiques, j'ai composé quelques chansons
52:44et puis c'était
52:47des moments où j'avais
52:50beaucoup de chagrin, beaucoup de difficultés dans la vie
52:53et donc cet album m'a beaucoup beaucoup aidée
52:56à sortir de cette ombre de laquelle j'ai vécu
52:59pendant 3 ans, dernièrement
53:02donc là maintenant j'ai Alzheimer vis-à-vis de ces 3 ans
53:05qui sont passés, et maintenant c'est mon nouveau disque
53:08qui compte. Oui on sait que ça n'a pas été facile
53:11des soucis de santé etc, beaucoup de soucis, mais vous êtes là
53:14vous êtes pétillante de vie, pétillante de bonheur
53:17parce que j'aime la vie, la vie est tellement importante
53:20pour tous, et puis la paix aussi
53:23Est-ce que cette plume taquine
53:26elle vous a permis de surmonter
53:29ces 3 ans de noir ? Est-ce que cette création là
53:32c'est ce qui est le ressort ? Mais bien sûr
53:35parce que je suis une personne déjà très positive, je me laisse pas avoir
53:38et puis je suis totalement irrescente de tout ce qu'on m'a raconté
53:41donc j'ai mis ma force
53:44et ma joie et mon amour
53:47et mon espoir que peut-être les gens vont m'entendre
53:50avec des nouvelles choses et des choses qui sont positives
53:53Merci infiniment Jean Monson
53:56Est-ce que vous avez envie de rester pour écouter la dernière chronique
53:59de Mathieu Bocoté ? Avec plaisir
54:02Et je fais d'ailleurs mes 50 ans de chansons
54:05donc au mois de janvier je serai entrée à Nantes
54:08et je ne sais pas exactement la date, 2006
54:112026
54:17J'ai quand même le trac avec vous
54:20Vous avez été parfaite, exceptionnelle
54:23pétillante de bienheur
54:26Tout le monde me donne beaucoup de compliments sur vous aussi
54:29C'est gentil, merci
54:38Mon amour est là
54:41Je sais pas, mais elle est puissante
54:44J'envoie la merci
54:47Merci, retour à l'actualité
54:50On a appris aujourd'hui que le nouveau gouvernement autrichien
54:53a annoncé son intention de mettre fin au regroupement familial
54:56des réfugiés pour protéger, je cite
54:59le pays face à l'afflux de ces dernières années
55:02C'est une première dans l'Union Européenne
55:06On termine avec vous, Mathieu Bocoté
55:09Le magazine Frontières sort dans quelques jours un nouveau numéro
55:12consacré à LFI
55:15Consacré à LFI et présenté comme le parti de l'étranger
55:18C'est important parce que le titre en lui-même
55:21est révélateur, c'est une formule
55:24C'est le moins qu'on puisse dire
55:27Ce qui est intéressant c'est de l'inscrire dans l'histoire
55:30On pourrait retourner à la révolution
55:34Ceux qui quittaient la France pour fuir la terreur révolutionnaire
55:37comme revenant en France dans les fourgons de l'étranger
55:40La formule remonte au patriotisme révolutionnaire
55:43Après la Deuxième Guerre Mondiale
55:46on connaît probablement cette formule de Guy Mollet
55:49à propos du Parti Communiste
55:52Les communistes ne sont pas à gauche, ils sont à l'Est
55:55Autrement dit, les communistes étaient présentés non pas comme un parti de gauche
55:58mais comme le parti de Moscou
56:02Général De Gaulle, à la même époque, présente les communistes
56:05comme les séparatistes au service aussi
56:08d'une puissance étrangère
56:11Comme quoi c'est une accusation récurrente
56:14C'est l'autre nom de l'accusation de trahison
56:17Dans le contexte plus contemporain, la formule du parti de l'étranger
56:20revient au moment des européennes de 79
56:23mais dans la bouche de Jacques Chirac
56:26dans un texte célèbre, L'appel de Cochin
56:30Comme toujours quand il s'agit de l'abaissement de la France
56:33le parti de l'étranger est à l'oeuvre
56:36avec sa voix paisible et rassurante
56:39Français ne l'écoutez pas
56:42c'est l'engourdissement qui précède la mort
56:45C'est une formule qui revient
56:48Maintenant c'est pour parler des européistes
56:51Dans quelle mesure est-ce que la formule peut s'appliquer à LFI ?
56:54Voyons les traits objectifs qui pourraient nous dire oui ou non
56:58LFI c'est le parti qui aujourd'hui par son chef
57:01Jean-Luc Mélenchon, nous dit
57:04nous sommes le parti du grand remplacement
57:07étiquette revendiquée
57:10nous sommes le parti de nouvelle France qui ne sera plus la France d'hier
57:13C'est un marqueur, c'est-à-dire nous voulons sacrifier le peuple historique français
57:16pour faire advenir un peuple nouveau
57:19Deuxième référence qui pourrait peut-être servir à justifier ce propos
57:22LFI est un parti très nationaliste
57:26C'est le nationalisme algérien, version Rima Hassan
57:29C'est le nationalisme pour Gaza, pour les palestiniens
57:32C'est l'ensemble des tribus
57:35de l'attribut politique LFI
57:38Mais qu'est-ce qu'on voit à travers cela ?
57:41C'est la volonté de revendiquer le drapeau à condition que ce ne soit pas le drapeau français
57:44Ou alors à condition que ce soit le drapeau de la nouvelle France
57:47Certains diraient que c'est un parti qui s'est rendu coupable
57:50de complicité avec l'islamo-gauchisme
57:53Une forme de nouvelle collaboration dirait ses ennemis
57:56Je ne reprends pas ce terme à Magui
57:59Mais je note que plusieurs, par exemple le philosophe Michel Onfray
58:02dit que c'est le parti aujourd'hui de l'islamo-gauchisme, de la nouvelle collaboration
58:05Certains pourraient ajouter aussi que c'est un parti qui a renoncé
58:08à conquérir ce qu'on pourrait appeler les Français historiques
58:11et qui aujourd'hui n'espère construire son électorat
58:14que dans les quartiers de l'immigration
58:17qu'ils traitent comme des quartiers qui n'ont pas vocation à s'intégrer
58:20Parce que moins ils s'intégreront, plus ça pourra fournir des troupes électorales
58:23pour LFI, c'est leur calcul
58:26Et un dernier mot sur ça, n'oublions pas les indigénistes qui disent que LFI
58:29c'est une prise de guerre au service de la mouvance décoloniale
58:32Alors je ne tranche pas si c'est le parti de l'étranger ou non
58:35Je dis simplement que ces indices pourraient nous laisser croire que la une de frontières
58:38n'est pas complètement effondée
58:41On ne dit pas tant que LFI est un parti souverainiste à sa manière
58:44Mais être souverainiste n'est-ce pas une manière d'être patriote ?
58:47C'est un souverainisme un peu vide en fait
58:50C'est un souverainisme, on dit, contre la construction européenne
58:53Donc on l'entend, il faut prendre ça au sérieux
58:56C'est genre là votre nom quand il y a un référendum
58:59où on cherche à imposer une constitution à un peuple qui n'en veut pas
59:02Mais c'est un souverainisme souvent sans identité
59:05C'est un souverainisme qui donne l'illusion du patriotisme
59:08en chantant la forme, la souveraineté, sans le contenu de l'identité française
59:11Et soyons honnêtes, la ligne souverainiste de gauche à LFI
59:14C'est un souverainisme individuel, clin d'oeil à notre ami Jean-Luc
59:17Et de ce point de vue, la forme sans contenu, ça donne l'idée suivante
59:20Est-ce qu'une France souveraine, mais islamisée
59:23Une France qui serait la république islamique française
59:26Mais intégralement souveraine en 2050, en 2100
59:29Ce serait encore la France ? LFI vous dirait oui
59:32Je crois que ça permet de répondre à notre question de départ
59:35Merci votre analyse Mathieu Beaucoupté
59:38Jean-Sébastien, merci infiniment d'être venu nous voir
59:42Je vous aime
59:45Moi aussi je vous aime