• il y a 7 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 Laurent Fabius, dans Le Monde, vient de le rappeler.
00:04 Selon lui, la Constitution, Mathieu Bocoté, est incompatible avec ce qu'on appelle la préférence nationale.
00:11 Ce qui l'amène à trancher simplement cette question.
00:14 Il faut l'exclure du débat, puisque les juristes qu'il a consultés le déclarent.
00:21 Mais Laurent Fabius, Mathieu Bocoté, est-ce qu'il ne tranche pas ici d'une manière simple,
00:25 c'est une question bien plus profonde, bien plus complexe ?
00:28 Est-ce qu'il ne pousse pas ainsi son le vouloir des Français à se questionner sur la Constitution ?
00:32 Tel est votre premier édito.
00:34 Je crois effectivement, si on explique sans cesse à un peuple, j'y reviendrai, mais j'annonce ma conclusion,
00:40 que sa Constitution l'empêche de faire ce qui est nécessaire pour sa survie,
00:44 on risque de convaincre ce peuple de remettre en question sa Constitution.
00:48 Ça je pense que c'est le point de départ et le point d'arrivée de la réflexion.
00:51 La deuxième étape, c'est de se dire que Laurent Fabius, ces derniers temps,
00:55 il porte comme un multi-récidiviste de l'antidémocratie.
00:58 Il multiplie les déclarations qui témoignent de son peu de considération
01:02 pour ce qu'on appelait traditionnellement la souveraineté populaire,
01:06 pour ce qu'on appelait traditionnellement le respect de la volonté du peuple.
01:09 Il se présente aujourd'hui comme l'homme qui fera barrage à un peuple qui pourrait devenir fou, selon lui.
01:16 Il se présente aujourd'hui comme l'homme qui verrouillera les institutions
01:19 contre un peuple qui pourrait vouloir autre chose que ce qu'il ne souhaite lui-même.
01:23 Alors le contexte, nous le savons, c'est la pression populaire et politique de plus en plus forte
01:29 pour tenir un référendum sur l'immigration.
01:31 Un référendum sur l'immigration, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:33 Ça veut dire donner au pouvoir, donner à l'État, les moyens de mener une politique,
01:39 de reprendre en main le phénomène migratoire.
01:42 C'est pas "Êtes-vous pour l'immigration ? Oui, oui, non, peut-être, dans un monde idéal."
01:45 Non, c'est donner à l'État les pouvoirs de faire ce qu'il ne peut pas faire en ce moment.
01:51 Alors, Laurent Fabius intervient très clairement.
01:54 En fait, je dirais une chose, le pouvoir traite manifestement,
01:57 mais c'est pas seulement vrai en France,
01:59 traite la question de l'immigration comme aujourd'hui la question subversive par excellence.
02:03 Et c'est vrai partout en Occident, on le voit en Irlande, on le voit aux États-Unis,
02:07 on le voit en Suède, on le voit partout, on le voit en Grande-Bretagne.
02:10 L'immigration, si vous la remettez en question, dans son caractère massif,
02:13 c'est que vous remettez en question le fondement du régime.
02:15 C'est comme contester le marxisme en Union soviétique, finalement.
02:18 Alors, si on regarde la chose concrètement, que nous dit Laurent Fabius,
02:21 c'est une intervention en deux temps.
02:23 La première, on s'en souvient, c'est au moment de la loi Immigration.
02:26 Lorsqu'à la demande du président de la République, par ailleurs, il ne faut pas l'oublier,
02:30 Laurent Fabius a décidé de sanctionner, de retoquer des articles de la loi Immigration
02:35 en jugeant que c'était contradictoire avec la Constitution.
02:38 Au terme d'un long débat parlementaire, au terme d'un long débat politique,
02:43 où les forces politiques relevant de l'élection, donc choisies par le peuple,
02:46 avaient voté une loi très insuffisante, la plupart en convenaient,
02:50 mais qui était un pas dans la bonne direction.
02:52 Le premier pas sur trois mille pas, mais néanmoins un premier pas.
02:56 Laurent Fabius a dit "non, ça ne rentre pas dans le périmètre de la Constitution,
03:01 je vous sanctionne, ma légitimité, à moi, Laurent Fabius, figure éminente,
03:05 exceptionnelle de la Ve République, je suis en position de vous retoquer".
03:10 Et il disait à l'époque, les juristes qu'on a consultés nous disent que c'était légitime.
03:14 Deuxième offensive, plus récente, c'est contre l'idée justement du référendum sur l'immigration.
03:20 Et là son argument est exceptionnel, on en parlait un peu hier d'ailleurs,
03:23 selon les juristes, ça n'entre pas dans le cadre des articles constitutionnels prévus sur le référendum.
03:29 Dès lors, il nous explique, c'est fascinant, que la question de l'immigration n'est pas une question sociale.
03:33 Donc l'immigration, si j'en comprends bien les réflexions de ce puissant penseur,
03:37 n'a rien à voir avec le logement, n'a rien à voir avec le travail,
03:41 n'a rien à voir avec l'emploi, n'a rien à voir avec la sécurité,
03:44 n'a rien à voir avec la possibilité pour les Français de vivre dans leur propre culture.
03:47 L'immigration serait une question à part, tout à fait à part,
03:50 qui n'aurait rien à voir avec tous les domaines de la vie sociale.
03:54 Et dès lors, par une espèce de raisonnement juridique tortueux,
03:58 un raisonnement de jésuite constitutionnaliste, il en arrive à la conclusion que,
04:03 eh bien non, c'est pas possible de faire un référendum sur cela,
04:06 et plus encore, si vous le souhaitez, c'est que vous ne respectez pas l'état de droit,
04:10 vous ne respectez pas la démocratie telle qu'il l'entend lui-même.
04:14 Donc on est dans ce moment de bascule dans l'histoire où vouloir consulter le peuple
04:17 sur une question que le peuple juge fondamentale,
04:20 et donner au peuple, par ses représentants, la possibilité de prendre en main cette question,
04:24 ce serait le point culminant de l'antidémocratie. Ils appellent ça le populisme.
04:28 Alors, il nous dit, c'est assez intéressant, parce qu'on pourrait répondre,
04:33 mais c'est une question d'identité, c'est une question de l'existence même du peuple français.
04:36 Si la constitution entre en contradiction avec ce que plusieurs jugent être leur identité,
04:40 il y a une crise de légitimité.
04:42 Réponse de Laurent Fabius, qui est une réponse habermasienne,
04:44 habermasienne au sens de Jürgen Habermas, le philosophe allemand
04:47 qui proposait le patriotisme constitutionnel, déjà cité par Emmanuel Macron positivement,
04:52 soit dit en passant, Habermas dit, l'identité d'un peuple tient à sa constitution.
04:57 Dès lors, si vous remettez en question la constitution, vous remettez en question son identité,
05:02 et son identité n'existe pas à l'extérieur de la constitution.
05:05 C'est formidable, on dirait un raisonnement digne de François Pignon,
05:09 mais il n'en demeure pas moins que... mais c'est quand même grave...
05:12 - Mignon. - Je connais ma cinématographie française.
05:15 Donc, on nous explique, puisque vous n'êtes que votre constitution,
05:19 et que vous n'êtes rien d'autre que votre constitution,
05:21 dès lors, votre identité n'est pas en question.
05:23 Il fallait y penser.
05:24 Et deuxième argument, qui est un argument, celui-là tiré un peu de Pierre Rosanvalon,
05:27 qui n'est pas cité cette fois.
05:29 Rosanvalon, un autre penseur important de la deuxième gauche en France,
05:31 dit, le peuple n'existe que dans sa construction institutionnelle.
05:34 Donc, autrement dit, le peuple, dans son identité, sa culture, ses mœurs,
05:37 c'est une catégorie résiduelle.
05:39 Qui ne compte pas, le peuple, c'est ses institutions, Rosanvalon,
05:42 ou sa constitution, Habermas.
05:44 Au final, qu'est-ce qu'on voit à travers cela ?
05:46 On décide de dissoudre le peuple réel français.
05:49 Le peuple réel, j'entends la population historique française,
05:52 et tous ceux qui s'y sont agrégés, évidemment.
05:54 On vient dissoudre conceptuellement, on vient dissoudre théoriquement,
05:57 on vient dissoudre intellectuellement l'existence d'un peuple
06:00 qui réclame, quant à lui, le droit d'exister.
06:02 Et il arrive, je le précise, que le peuple ne soit pas convaincu
06:05 par la démonstration de son inexistence.
06:07 De temps en temps, le peuple dit, j'existe néanmoins,
06:09 vous avez beau m'expliquer que je n'existe pas, j'existe.
06:12 Ça, c'est ce qu'on appelle le populisme pour cette gauche.
06:15 Par ailleurs, Laurent Fabius nous dit, parce qu'il sent bien grouiller la population,
06:18 il sent bien que quelque chose pourrait arriver,
06:20 par exemple, une élection qui ne serait pas conforme à ses souhaits.
06:23 Eh bien, il se présente à la demande du monde.
06:26 Sur un entretien dans Le Monde, de ce dont je parle ici,
06:28 on lui demande, le conseil constitutionnel,
06:31 est-il assez armé pour jouer des vigies en cas de pouvoir illibéral ou autoritaire ?
06:36 Il nous répond, je n'ai jamais été partisan de la politique de l'autruche.
06:39 Autrement dit, si le peuple vote mal,
06:42 le conseil constitutionnel sera le dernier bastion
06:45 de ce qu'il appelle l'état de droit.
06:47 L'état de droit, ça n'a plus rien à voir, on l'aura compris ici,
06:50 avec les libertés publiques.
06:52 Les libertés publiques, nous y tenons tous absolument.
06:54 Elles sont vitales, elles sont au cœur de notre civilisation.
06:57 L'état de droit, ici, c'est la possibilité
07:00 de se mettre à l'abri, justement, du peuple,
07:02 dont on réduit la volonté à des humeurs.
07:05 Mais Laurent Fabius ne dit pas que la Constitution ne peut pas bouger.
07:08 Il est même fier de constater qu'elle peut évoluer.
07:10 C'est ce qu'il appelle la stabilité évolutive.
07:12 J'adore les concepts de Laurent Fabius.
07:14 Et dans les circonstances, il nous donne l'exemple, par exemple,
07:17 de l'IVG dans la Constitution.
07:18 Ça, c'est une évolution permise, autorisée, légitime.
07:22 Ou alors, plus intéressant, il nous dit, c'est formidable,
07:25 il parle de démocratie participative.
07:27 On pourrait aussi envisager des adaptations
07:30 concernant l'articulation entre démocratie représentative
07:33 et démocratie participative.
07:35 Beaucoup de citoyens souhaitent pouvoir s'exprimer davantage.
07:38 Le fonctionnement moderne d'une démocratie ne peut pas être
07:40 « on vote une fois tous les cinq ans pour une personnalité
07:42 et rendez-vous dans cinq ans ».
07:44 OK.
07:45 Donc là, si le peuple veut s'exprimer sur l'immigration,
07:48 par exemple, est-ce que c'est possible? Non.
07:50 Alors, les gardiens de la Constitution soudainement interviennent.
07:52 - Touche pas.
07:53 - Non, pas touche pas. Interdit. Mauvais. Wesh.
07:55 Et il y a quelque chose d'assez intéressant là-dedans,
07:58 c'est que finalement, la démocratie participative,
08:01 si on connaît un peu ce lexique, ça veut dire la démocratie des lobbies.
08:04 C'est la démocratie des groupes qui prétendent se substituer
08:07 au parti, se substituer au peuple.
08:09 Et les groupes, rappelez-vous les grandes consultations
08:12 qu'aime le pouvoir en ce moment, pour remplacer en fait
08:15 les élections, remplacer les référendums.
08:17 Donc, on nous explique qu'on pourrait faire participer
08:19 davantage des lobbies à la vie démocratique,
08:21 mais le peuple directement consulté,
08:23 Dieu nous garde d'une telle hérésie.
08:25 - Et ça coûte cher quand même ces lobbies.
08:27 On en parlera avec Charlotte dans un instant.
08:29 Alors revenons à Mathieu Beaucotter directement sur l'immigration.
08:32 L'ancien Premier ministre, Edouard Balladur,
08:34 dans un texte fleuve pour le Figaro, a développé un point de vue
08:37 qui ne recoupe en rien celui de Laurent Fabius.
08:40 C'est étonnant.
08:41 - J'en suis rendu à ce moment dans ma vie un peu étonnant
08:43 que je n'avais pas prévu, où je confesse une tendresse immense
08:45 pour Edouard Balladur.
08:47 Je me dis que finalement, c'est lui qui aurait dû être élu en 95.
08:49 Moi, je me souviens, en 95, j'étais passionné par Chirac.
08:51 Je m'en veux, je me repars.
08:53 L'autre, il sait que ça sert à quelque chose.
08:55 Franchement, il avait la tête assez bien faite.
08:57 Sur à peu près tout. L'autre avait la gueule de l'emploi.
08:59 Lui avait quand même la tête bien faite pour cela.
09:01 Et j'y reviens dans le texte du Figaro, assez...
09:03 Ah oui, on a des passions comme ça.
09:05 Mais je note des choses assez intéressantes
09:07 parce que dans ce texte fleuve,
09:09 mais un texte remarquable de clarté,
09:11 c'est un texte qui est à la fois un testament politique,
09:13 on l'aura compris, mais c'est un homme de 95 ans
09:15 qui se tient à dire, je ne veux pas quitter ce monde
09:17 sans avoir indiqué le chemin de redressement pour mon pays.
09:20 Et il a cette phrase sur l'immigration
09:22 que je me permets de citer.
09:24 Parce que franchement, si Édouard Balladur est un populiste,
09:26 moi je ne sais plus exactement ce qui existe en ce monde.
09:28 J'y reviens.
09:30 S'agissant de la réglementation de l'immigration,
09:32 c'est à la France de décider souverainement
09:34 qui est compétent pour ce faire.
09:36 Cela ne peut être que le peuple français,
09:38 auteur exclusif de nos institutions.
09:40 En la matière,
09:42 il n'y a de légitimité que la sienne.
09:44 La décision revient au référendum
09:46 afin de modifier la Constitution
09:48 et de préciser les pouvoirs de chacun.
09:50 Il y a beaucoup de choses là-dedans.
09:52 Premièrement, on comprend que ce n'est pas l'Europe
09:54 qui doit prendre en charge l'immigration.
09:56 Édouard Balladur était partisan de Maestric,
09:58 mais dans le texte, plus largement,
10:00 il disait que Maestric était sur quelques points en particulier.
10:02 C'était une Europe assez minimaliste
10:04 par rapport à ce qu'elle est devenue.
10:06 Donc là, il y a deux choses.
10:08 Premièrement, il dit que ce n'est pas l'Europe de gérer ça.
10:10 Deuxièmement, c'est aux Français par référendum.
10:12 Autrement dit, Édouard Balladur,
10:14 qui était, par ailleurs, si je peux me permettre,
10:16 un proche de Pompidou, ce n'est pas un détail,
10:18 donc un contemporain presque des origines de la Ve République,
10:20 nous dit que l'appel au peuple est légitime.
10:22 Et ce qu'on voit en fait dans la Constitution,
10:24 aujourd'hui, telle qu'interprétée par M. Fabius,
10:26 c'est une évolution
10:28 auto-référentielle de la Constitution
10:30 où des juristes ont confisqué la Constitution,
10:32 soutenus par une partie
10:34 de la nomenclatura, de l'oligarchie présente,
10:36 qui ont pris la Constitution
10:38 en disant « c'est nous, ce ne sera pas vous ».
10:40 Et Balladur, dans les circonstances,
10:42 dit « non, non, non, le peuple compte,
10:44 ça ne doit pas se situer au niveau européen,
10:46 ça ne doit pas se situer au pouvoir des juges,
10:48 le référendum est légitime,
10:50 et non seulement légitime, mais nécessaire.
10:52 Et de ce point de vue, je crois,
10:54 Balladur révèle la tension entre l'intérêt national
10:56 et l'intérêt d'une caste
10:58 qui s'est emparée de la France
11:00 et qui prétend la défendre en l'appelant État de droit.
11:02 Je trouve que ce choc entre deux premiers ministres,
11:04 Balladur et Fabius,
11:06 est un choc assez révélateur sur deux
11:08 conceptions différentes de l'État,
11:10 deux conceptions différentes même de la France.
11:12 - Vous avez souvent parlé d'une crise de régime,
11:14 depuis deux ans,
11:16 dans vos livres d'ailleurs aussi,
11:18 cette crise de régime n'est-elle pas d'abord
11:20 une crise institutionnelle ?
11:22 - Institutionnelle et constitutionnelle,
11:24 j'en suis venu à cette conclusion,
11:26 mais ce n'est pas que ça.
11:28 Une crise de régime, c'est d'abord la crise des élites.
11:30 La crise des élites qui sont débordées
11:32 par des problèmes historiques immenses
11:34 qu'elles ne sont même pas capables,
11:36 enfin, elles ne sont pas capables d'y répondre
11:38 parce qu'elles ne sont pas capables de les imaginer.
11:40 C'est probablement le signe
11:42 d'une fatigue existentielle et intellectuelle
11:44 des élites, qu'on passe d'abord
11:46 d'élites qui pensent le monde en termes d'histoire,
11:48 de civilisation, de peuple, de culture,
11:50 et au terme de l'épuisement existentiel,
11:52 Rome est tombée, tout tombera un jour,
11:54 au terme de l'épuisement existentiel,
11:56 on a des gens qui réfléchissent en termes de slogans,
11:58 même pas électoraux,
12:00 et des catégories administratives secondaires
12:02 et des statistiques qu'ils ne comprennent pas.
12:04 Donc, c'est une crise des élites qui confirme
12:06 aujourd'hui leur médiocrité pour l'essentiel,
12:08 avec des exceptions près, évidemment.
12:10 Mais la crise est constitutionnelle, pourquoi?
12:12 Parce que Laurent Fabius, j'y reviens,
12:14 c'est notre homme aujourd'hui,
12:16 explique aux Français que leur constitution
12:18 ne leur permet plus de faire ce qu'ils jugent
12:20 nécessaire pour leur survéculer,
12:22 ils multiplient les arguments contorsionnés,
12:24 mais au final, le résultat, c'est quand même un peuple
12:26 qui se fait expliquer qu'il n'est plus en droit
12:28 de reprendre en main sa vie politique.
12:30 Alors Fabius intervient en disant
12:32 oui, il y a des procédures
12:34 de modification attendues pour la constitution
12:36 si vous le souhaitez vraiment,
12:38 mais elles sont à ce point complexes
12:40 qu'elles correspondent en fait à un verrouillage institutionnel,
12:42 un verrouillage constitutionnel.
12:44 La constitution est en fait devenue
12:46 autoréférentielle, c'est devenu l'objet
12:48 de la propriété privée d'une caste
12:50 et d'une élite qui ne veut plus
12:52 partager le pouvoir avec les Français.
12:54 Alors, à l'échelle de l'histoire, qu'est-ce qu'on voit
12:56 avec tout ça? Je le disais, on a voulu dissoudre
12:58 conceptuellement le peuple, le dissoudre théoriquement,
13:00 mais le peuple a décidé d'exister
13:02 quand même, même si on lui expliquait qu'il n'existait pas.
13:04 Quel est le scénario qu'on peut avoir devant soi?
13:06 C'est pas certain, mais c'est une possibilité
13:08 qu'un pouvoir, un parti qui serait accusé
13:10 d'être populiste, prend le pouvoir
13:12 et là, qu'est-ce qui arrive?
13:14 Eh bien, il décide de faire un référendum sur les sujets
13:16 sur lesquels il n'a pas le droit de faire un référendum.
13:18 Et là, qu'est-ce qu'on voit?
13:20 C'est un choc de légitimité.
13:22 Un choc de légitimité entre ceux qui disent
13:24 non, non, non, vous n'avez pas le droit, nous sommes les gardiens de l'état de droit
13:26 et ceux qui disent non, mais nous avons fait appel
13:28 au peuple. Ce choc de légitimité,
13:30 ces deux visions irréconciliables
13:32 de la cité, ces deux conceptions irréconciliables
13:34 de la démocratie, on sort à ce moment
13:36 d'une conception étroite, pour ne pas dire
13:38 désincarnée du droit, on tombe
13:40 au cœur du politique.
13:42 C'est 1958 bis
13:44 pour ceux qui s'intéressent à l'histoire.
13:46 Et de ce point de vue, c'est assez fascinant
13:48 de vue de l'extérieur, la France connaît régulièrement
13:50 des crises constitutionnelles où elle doit
13:52 refonder ses institutions,
13:54 redonner du pouvoir au pouvoir,
13:56 et se redonner la capacité d'agir.
13:58 Il se peut que 2027
14:00 annonce quelque chose comme nouveau,
14:02 1958, un bras de fer entre des
14:04 parties, entre des idées, entre des hommes.
14:06 Reste à voir qui l'emportera.
14:08 - Merci beaucoup Mathieu pour votre regard
14:12 détaillé sur ces questions.
14:14 Dans un instant, on regardera l'échange entre
14:16 François-Xavier Bellamy et Louis Bouillard
14:18 qui a été très intéressant,
14:20 tendu, mais constructif,
14:22 on va dire, devant Sciences Po Paris
14:24 cet après-midi. D'abord, Dimitri,
14:26 la flamme olympique arrive en France
14:28 dans 24 heures à bord du Bellem
14:30 à Marseille. Les trois mâts
14:32 font route depuis Athènes, ils doivent accoster
14:34 en rade de Marseille. On suivra évidemment
14:36 l'événement demain sur CNews.
14:38 Autre événement olympique cette semaine,
14:40 à caractère sécuritaire,
14:42 l'ouverture ce vendredi
14:44 de la plateforme d'inscription en ligne pour pouvoir
14:46 circuler à l'intérieur de certaines zones olympiques.
14:48 C'est le grand retour des autorisations
14:50 de circuler sous forme de QR-code.
14:52 Oui, Marc Menon, il a des boutons.
14:54 - Il a la vie.
14:56 Vous vous rappelez des attestations vaccinales ?
14:58 - Personne n'a oublié.
15:00 - Je sais que ce n'est pas le cas
15:02 de tout le monde.
15:04 On s'est mis à voir, on en a vu affleurir,
15:06 c'est une vieille technologie,
15:08 94, mais c'est vrai que le Covid
15:10 a été un accélérateur. On s'est mis à en voir sur les tables
15:12 de restaurants pour consulter les menus
15:14 avec votre téléphone. Il y en a absolument
15:16 partout. C'est très facile à générer,
15:18 il y a plein d'associations qui utilisent le QR-code,
15:20 il n'y a pas que les marques.
15:22 C'est facile à scanner avec un téléphone,
15:24 ça a d'innombrables usages,
15:26 mais ça a conservé cette connotation
15:28 sécuritaire. En effet, depuis le Covid,
15:30 c'est devenu le symbole
15:32 de la société de surveillance.
15:34 Un des symboles de la société de surveillance,
15:36 au même titre que, par exemple, la caméra.
15:38 Le ministère de l'Intérieur a choisi d'y avoir recours
15:40 pour son plan de sécurité
15:42 des Jeux olympiques. Il l'a présenté
15:44 au début du mois d'avril.
15:46 Il faudra
15:48 présenter ce QR-code si l'on
15:50 veut pénétrer dans certaines zones
15:52 protégées, soit les lieux de cérémonie,
15:54 les lieux des épreuves sportives ou bien
15:56 les lieux de vie des athlètes. Là, par exemple,
15:58 vous voyez à l'écran
16:00 ces périmètres
16:02 de différentes couleurs.
16:04 Pour la période cruciale du 18
16:06 au 26 juillet, c'est-à-dire
16:08 la semaine qui précède
16:10 la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques.
16:12 Vous voyez qu'on ne parle pas d'un petit périmètre.
16:14 Vous avez tout le corridor de la Seine
16:16 dans Paris et un corridor assez
16:18 vaste. Vous voyez qu'il y a différentes couleurs.
16:20 Vous avez les sites de compétition,
16:22 ce seront les zones grises. Vous avez
16:24 les zones rouges qui seront
16:26 les zones d'accès où vous ne pourrez pas
16:28 pénétrer à port d'un véhicule à moteur.
16:30 Les sites de compétition, c'est noir.
16:32 Exactement. Il y en a d'autres.
16:34 Je crois qu'il y en a... Parce que ça, c'est vraiment pour la période
16:36 du 18 au 26, avant la cérémonie
16:38 d'ouverture. Vous aurez d'autres zones.
16:40 Là, vous voyez, pendant les
16:42 compétitions sportives, dans Paris.
16:44 Sachez qu'il y a d'autres sites olympiques hors de
16:46 Paris. Vous en avez sur Versailles, vous en avez sur
16:48 Marseille, vous en avez à Lille, etc.
16:50 Voilà.
16:52 Pour circuler dans ces zones,
16:54 il vous faudra ce fameux QR code,
16:56 soit en format papier
16:58 que vous aurez imprimé, soit dans
17:00 votre téléphone, exactement comme dans l'appli
17:02 anti-Covid.
17:04 J'ai constaté que je l'ai toujours.
17:06 Je n'ai jamais fait un film avec cette application.
17:08 Je ne l'ai jamais eue.
17:10 Voilà.
17:12 Voilà, effectivement, à quoi va servir ce
17:14 QR code. Il faut bien comprendre
17:16 ce que ça signifie,
17:18 ce QR code. Ça veut dire que pendant les
17:20 Jeux olympiques, dans ces zones
17:22 gris, rouge, bleu,
17:24 la règle, par défaut,
17:26 ce n'est pas la liberté de circuler.
17:28 C'est précisément la règle inverse,
17:30 l'interdiction d'aller circuler
17:32 librement, quel que soit votre statut.
17:34 C'est-à-dire que vous soyez en train de travailler, que vous habitez
17:36 le quartier concerné, que vous soyez
17:38 un touriste. Personne ne passe
17:40 si vous n'avez pas le fameux QR code.
17:42 L'exception, c'est la liberté.
17:44 Exactement, Christine, c'est ça.
17:46 Ou bien certaines professions très particulières,
17:48 secouristes, médecins, etc.
17:50 Peut-être les taxis.
17:52 Peut-être aussi si vous avez un billet
17:54 pour les Jeux olympiques, à condition que ce soit une épreuve du jour,
17:56 etc. Donc, voilà. Ça, ça nous
17:58 vient directement de la
18:00 législation après les attentats
18:02 de 2015, où on avait offert,
18:04 créé la possibilité pour les préfets
18:06 d'instaurer ce qu'on appelle des
18:08 périmètres de protection. C'est comme la vidéo
18:10 protection. Ce n'est pas de la vidéosurveillance, non, c'est de la
18:12 vidéosurveillance, c'est la vidéo protection. Donc là, on ne parle pas de périmètre
18:14 de surveillance, on parle de périmètre de protection
18:16 pour des grands événements. Mais dans
18:18 les faits, vous avez bien compris, qu'on parle
18:20 là de bulles de suspension
18:22 ou peut-être plutôt simplement, on va dire, de
18:24 restriction du régime normal
18:26 des libertés publiques que l'on va créer
18:28 donc pendant ce temps olympique.
18:30 Dans un instant, on va continuer.
18:32 Je vous demanderai comment est-ce qu'on fera pour
18:34 avoir ce QR code. Est-ce que vous avez des
18:36 petits passe-droits pour nous ?
18:38 Enfin, surtout pour Charlotte.
18:40 - On marque, mais non !
18:42 - Pas de passe-droits, on lutte !
18:44 - On marque une pause, dans un instant,
18:46 on revient avec Charlotte Dornelas,
18:48 le coup du progressisme en France,
18:50 avec Mathieu Bocoté sur
18:52 les propos de Joe Biden, à propos
18:54 de la xénophobie pour la Chine,
18:56 le Japon, la Russie,
18:58 l'Inde, on voit ça dans un instant. Et puis avec vous,
19:00 on parlera des 70 ans de Deng Bianfu
19:02 avec un homme, un homme, un héros.
19:04 On marque une pause, à tout de suite.
19:08 - Retour sur le pinceau de Face à l'Info.
19:10 Vous nous parliez du QR code. À quoi va-t-il servir ?
19:12 - Oui. Je vous l'ai dit, ces zones QR code,
19:14 ces zones où il sera nécessaire
19:16 de le présenter, ce fameux QR code,
19:18 ce sont des zones
19:20 qui sont un petit peu des zones,
19:22 je ne vais pas dire extraterritoriales, mais où en fait,
19:24 les règles de droit est inversées. C'est-à-dire que le principe
19:26 de libre circulation, eh bien, justement,
19:28 ce sera le régime d'exception.
19:30 Je précise que c'est quand même très
19:32 encadré juridiquement. Je ne vous fais pas
19:34 à la liste de tous les textes, mais il y a déjà eu deux lois
19:36 olympiques. Vous en avez une en 2018.
19:38 Vous en avez une qui est passée l'année dernière,
19:40 le 19 mai 2023. Et alors,
19:42 outre le QR code, je vous ai fait un petit peu
19:44 la liste de tous les dispositifs
19:46 sécuritaires ou de surveillance
19:48 qui vont être déployés pendant la période
19:50 olympique. Pour certains, déjà un petit peu avant
19:52 et surtout, ça va durer un petit peu après. Ça va
19:54 traîner en longueur au-delà des Jeux olympiques.
19:56 Par exemple, il va y avoir
19:58 plus d'agents que d'habitude qui vont avoir accès
20:00 aux images de vidéo protection,
20:02 de vidéo protection, vidéo surveillance.
20:04 Donc, les agents de la RATP, des agents
20:06 de la SNCF, etc. On va
20:08 instaurer, si vous voulez suivre
20:10 les rencontres dans les fan zones, vous savez,
20:12 les fan zones, c'est le nouveau truc, des zones sécurisées
20:14 où on peut célébrer
20:16 la victoire, on peut suivre
20:18 les compétitions. Bon, pour rentrer,
20:20 il faudra passer au filtre d'une
20:22 procédure de criblage, comme on dit,
20:24 c'est-à-dire une enquête administrative de sécurité
20:26 où on vérifiera si vous n'avez pas
20:28 d'antécédents judiciaires. On peut se reprendre pour les
20:30 attentats, non ? Ah mais absolument !
20:32 Je dis juste qu'on va muscler
20:34 considérablement le dispositif
20:36 d'observation, de surveillance de la
20:38 population. Je dis ça sans paranoïa
20:40 aucune, c'est objectif ce que je vous dis.
20:42 Mais sachez que si vous allez dans la fan zone,
20:44 une enquête administrative sera déployée sur vous.
20:46 Sommaire, évidemment, il y a tellement de monde.
20:48 - N'y allez pas. - Non, je n'irai pas.
20:50 - Si vous allez au stade aussi, vous allez aussi
20:52 passer sous l'œil probablement de ce qu'on appelle
20:54 les scanners corporels. Ça, c'est nouveau, bientôt
20:56 il y en aura partout, les body scans.
20:58 Alors, j'ai récemment re-regardé
21:00 le film "Total Recall"
21:02 qui date d'il y a un certain nombre d'années, une trentaine
21:04 d'années. À un moment, Arnold Schwarzenegger
21:06 passe à travers un de ces body scans, c'est-à-dire un truc
21:08 intégral où on vous voit
21:10 votre squelette et on voit absolument tout.
21:12 Ça fait gagner du temps, ça évite la palpation
21:14 de sécurité. Alors, si vous ne refusez
21:16 le scanner corporel,
21:18 vous aurez droit à une palpation
21:20 classique. Mais sachez que ce genre
21:22 de dispositif qu'on a dans nos aéroports,
21:24 c'est en train d'être déployé maintenant
21:26 dans les stades. Une autre technologie
21:28 de surveillance qui va être déployée,
21:30 alors ça, c'est vraiment la jurisprudence Stade de France,
21:32 finale de la Ligue des Champions,
21:34 vous vous rappelez, le supporter anglais.
21:36 La loi va autoriser
21:38 ce qu'elle appelle la VSA,
21:40 la Vidéo Surveillance Automatisée
21:42 ou Algorithmique, c'est-à-dire en fait
21:44 des caméras. Alors,
21:46 ce n'est pas de la reconnaissance faciale, elle ne sera pas
21:48 habilitée à reconnaître un visage
21:50 en fonction de données qui seraient placées
21:52 dans une base de données, non. En revanche,
21:54 la caméra pourra identifier des événements
21:56 indéterminés, type mouvement de foule,
21:58 sac abandonné
22:00 ou encore des comportements suspects.
22:02 On a déjà eu ça, d'ailleurs, je le précise, pendant la Coupe du monde
22:04 de rugby à l'automne 2023.
22:06 Ça n'est pas tout à fait nouveau et
22:08 la loi olympique de mai 2023
22:10 permet de déployer
22:12 cette technologie sur toutes les manifestations
22:14 sportives ou récréatives.
22:16 Alors, c'est quoi une manifestation récréative ?
22:18 Ça peut être tout et n'importe quoi. Ça peut être
22:20 la fête du village ou au concert de Madonna
22:22 au Stade de France, vous voyez.
22:24 Donc, c'est déjà très large.
22:26 Pour revenir à... Ah oui ! Et cette
22:28 VSA, ça reste expérimental
22:30 jusqu'au 31 mars 2025.
22:32 Donc, vous voyez, on est vraiment bien après la fin
22:34 des Jeux olympiques. Alors, pour revenir
22:36 à notre petit QR code, pour être
22:38 précis,
22:40 il n'y a rien dans la loi olympique de l'année
22:42 dernière concernant le QR code. Ça sera
22:44 probablement l'objet d'un décret ad hoc
22:46 et le gouvernement aurait
22:48 tout aussi bien pu dire
22:50 pour entrer dans ces fameuses zones grises,
22:52 rouges ou bleues dont je vous parlais tout à l'heure,
22:54 vous présentez une pièce d'identité,
22:56 vous présentez une attestation de domicile.
22:58 Eh ben non, on a fait le choix du QR code.
23:00 Pourquoi ? Parce que c'est plus simple, tout simplement.
23:02 Alors,
23:04 j'ai une dernière question pour vous ou pas ?
23:06 Oui, comment on va faire pour l'avoir ce QR code ?
23:08 Ah oui, comment est-ce qu'on va faire ?
23:10 Pour revenir à notre plateforme
23:12 qui ouvre donc vendredi, il faudra vous inscrire
23:14 dans cette plateforme. Vous voyez, c'est là
23:16 qu'en fait, c'est le cœur de notre sujet,
23:18 QR code. Ça veut dire que pour l'avoir
23:20 ce QR code, vous allez devoir verser
23:22 dans la fameuse base de données vos données
23:24 personnelles d'identité dans une base,
23:26 dans un fichier JOSOLYMPIQUE
23:28 dont vous ne savez pas ce qu'il sera
23:30 fait après, s'il sera recoupé avec
23:32 d'autres, qui va y avoir accès, etc.
23:34 C'est le sujet qu'on a
23:36 sur tous les fichiers de données.
23:38 Mais c'est pas du tout banal
23:40 quand même de donner ces informations.
23:42 Et regardez, c'est News Europe 1,
23:44 nous sommes dans ce périmètre. Nous n'aurons pas le choix
23:46 pour venir travailler. Nous serons
23:48 obligés de donner ces informations
23:50 pour avoir notre petit QR code. Même vous, Marc Meneau,
23:52 vous n'aurez pas le choix, sinon vous n'entrerez pas.
23:54 Je suis en grève.
23:56 C'est tout l'argumentaire qui est déployé autour.
23:58 On nous dit, "Bah oui, mais regardez,
24:00 c'est plus simple que la carte d'identité que vous risquez
24:02 d'oublier chez vous. C'est un fluidifiant sécuritaire."
24:04 Le QR code, c'est ça.
24:06 C'est un mot et deux mots, mais c'est l'idée
24:08 qui est mise en avant. Et c'est toujours
24:10 comme ça avec les technologies de surveillance.
24:12 La dynamique d'adoption des technologies
24:14 de surveillance, c'est toujours la même. On vous dit,
24:16 "Si ça n'a rien passé pendant l'événement,
24:18 c'est grâce aux nouveaux outils. Mais si s'est passé
24:20 quelque chose, c'est ce qu'il va falloir
24:22 renforcer ces fameux outils."
24:24 La question est de savoir, qu'est-ce qu'il y a après le QR code ?
24:26 C'est quoi l'étape suivante ?
24:28 C'est tout simplement la reconnaissance
24:30 faciale.
24:32 On se dit, en France, ça n'est pas la Chine.
24:34 C'est extrêmement encadré.
24:36 Tout ce que je vous ai dit sur les vidéos-surveillances,
24:38 les fameuses VSA,
24:40 ne permet pas pour le moment ces technologies.
24:42 Mais elles existent, elles sont technologiquement efficaces,
24:44 elles sont disponibles.
24:46 La Chine nous offre un exemple flagrant de cela.
24:48 C'est le contrôle d'identité
24:50 absolu, automatique,
24:52 permanent, panoptique, etc.
24:54 Là, c'est le fluidifiant ultime.
24:56 Vous n'avez même plus de QR code
24:58 à scanner. Donc le discours, c'est
25:00 de dire, aujourd'hui, on ne va pas vers ça.
25:02 Mais sachez que, quelques semaines seulement
25:04 après la loi olympique, le Sénat
25:06 a adopté une proposition de loi en ce sens
25:08 pour permettre des
25:10 expérimentations de reconnaissance faciale.
25:12 Ça, par exemple, a été expérimenté au carnaval
25:14 de Nice en 2019,
25:16 jurisprudence attentat de 2016.
25:18 A l'époque, on nous expliquait
25:20 que c'était pour retrouver des enfants perdus
25:22 ou bien identifier des personnes
25:24 recherchées. On était déjà à ce
25:26 stade-là. Et il ne faut pas
25:28 dire que ça n'arrivera jamais.
25:30 Parce que, regardez, je vous donne un exemple.
25:32 Le fichage génétique.
25:34 Dans les années 90, le fichage génétique
25:36 s'était réservé au crime sexuel.
25:38 Qu'est-ce qu'on constate ? C'est que le périmètre des infractions
25:40 qui sont susceptibles d'ouvrir droit
25:42 à l'enregistrement de ces fameuses empruntes génétiques
25:44 ne cesse de s'étendre. Quand sera-t-il
25:46 de la reconnaissance faciale ?
25:48 Peut-être pas dans un an, mais dans 5 ans,
25:50 dans 10 ans. On ne sait pas pour le moment.
25:52 1984.
25:54 Merci beaucoup
25:56 Dimitri pour ce point
25:58 précis,
26:00 en tout cas sur le QR code et tout ce qui
26:02 nous attend. Dans un instant,
26:04 on parlera de
26:06 François-Hervé Bellamy et Louis Bouillard.
26:08 Je vais vous montrer juste une petite séquence
26:10 du président de la République
26:12 rapidement sur les familles monoparentales.
26:14 Il s'est exprimé au magazine Elle et il propose
26:16 d'ouvrir un débat sur l'instauration
26:18 d'un éventuel devoir
26:20 de visite pour les pères
26:22 en situation de monoparentalité
26:24 puisque ce sont les femmes qui, en général, ont la
26:26 charge des enfants. Je propose
26:28 de l'écouter quelques instants.
26:30 85% des familles
26:32 monoparentales, qui sont 1,7
26:34 million, sont des femmes.
26:36 On a essayé d'améliorer les choses, les pensions alimentaires,
26:38 le rôle de la caisse d'allocations
26:40 familiale, le fait que ce soit automatique,
26:42 qu'on puisse aller prélever sur
26:44 justement les revenus du père
26:46 et donc je crois que la situation s'est améliorée
26:48 même si elle reste très difficile. Néanmoins,
26:50 ça ne doit pas s'arrêter là.
26:52 Je veux qu'on puisse ouvrir ce débat
26:54 qui est au fond à la fois un débat
26:56 sur la parentalité et un débat sur
26:58 l'égalité entre les femmes et les hommes
27:00 qui est celui d'instaurer un devoir
27:02 de visite, un devoir d'accompagnement
27:04 jusqu'à l'âge adulte
27:06 des enfants.
27:08 La première demande des familles
27:10 monoparentales, c'est surtout la garde d'enfants.
27:12 C'est intéressant, d'ailleurs, d'en faire des horaires
27:14 décalées. En tout cas, sachez que je
27:16 présente un documentaire sur ces 8 dimanches
27:18 12 mai à 23h10
27:20 soyez nocturne sur les familles monoparentales
27:22 et sur leur demande réelle, concrète
27:24 et vous verrez si c'est en adéquation
27:26 avec ce que propose le chef de l'État
27:28 mais c'est une bonne avancée en tout cas de s'en
27:30 inquiéter. Bien, bien
27:32 une foussette il y a 70 ans
27:34 le disait en titre marquement
27:36 et ce qui est inédit cette année
27:38 c'est que c'est la première fois qu'un ministre
27:40 français est invité en 70 ans
27:42 Sébastien Lecornu est sur place
27:44 et vous allez vous intéresser, vous,
27:46 à un personnage, notamment
27:48 à une équipe de parachutistes.
27:50 Alors bien sûr c'est la défaite française
27:52 mais derrière la défaite française, il y a la notion
27:54 du héros, le général Bigeard.
27:56 Bigeard qui n'est
27:58 surtout pas général encore à cette
28:00 époque, c'est un parcours
28:02 invraisemblable, Bigeard.
28:04 Lorsqu'il est tout gamin
28:06 il est issu d'une famille populaire
28:08 et son avenir c'est simplement
28:10 la banque, en partant de rien
28:12 coursier mais peut-être qu'un jour il serait
28:14 chef d'agence. En 1936
28:16 il a 20 ans, le service
28:18 militaire, deuxième classe
28:20 mais il en sort avec deux petits galons
28:22 de sous-officiers, il est caporal-chef
28:24 et puis il y a la guerre
28:26 la première guerre, celle de
28:28 1939 si je puis dire
28:30 qui se termine mal, il sera
28:32 fait prisonnier et de là
28:34 il s'évade et ensuite
28:36 il entre dans les troupes
28:38 qui se battent, bref, un
28:40 véritable héros et il entre dans
28:42 l'armée définitivement, il
28:44 sera parachutiste. Alors
28:46 la première fois où il se
28:48 distingue là-bas, en
28:50 Indochine, c'est qu'il se retrouve
28:52 avec ses bougres, "ah cet homme-là"
28:54 il sait leur donner du courage
28:56 il parle toujours de
28:58 fraternité, il dit "messieurs
29:00 il faut avoir le sens
29:02 non pas que de la patrie
29:04 le sens de
29:06 ce qui nous unit, la solidarité
29:08 l'uniforme, notre
29:10 orgueil, ne jamais
29:12 fléchir, un pas
29:14 toujours faire un pas
29:16 encore un pas
29:18 et si on doit reculer
29:20 le courage de
29:22 repartir de zéro
29:24 ensemble, on peut mourir
29:26 mais mourir dans la dignité
29:28 et il se retrouve une
29:30 première fois donc
29:32 encerclé par les vietnimes
29:34 ils sont
29:36 là, acculés
29:38 ils vont devoir se rendre
29:40 dans une
29:42 charge invraisemblable
29:44 avec 60 gaillards
29:46 il s'échappe et les
29:48 voilà dans la jungle sans le moindre repère
29:50 pendant 8 jours
29:52 il marche, il marche
29:54 où est passé Bijard à l'état-major ?
29:56 on part du principe
29:58 qu'il faut maintenant accepter
30:00 que l'ensemble de
30:02 l'escadron a disparu
30:04 ils resteront
30:06 dans la liste des héros
30:08 et puis il apparaît Bijard
30:10 il a sauvé ses hommes
30:12 pas un somme
30:14 pas un seul
30:16 laissé derrière
30:18 alors quand la situation devient
30:20 dramatique, que la France
30:22 sent qu'elle est en perdition
30:24 tout se joue à bien bien fou, en pleine
30:26 jungle, on est à 20 km du Laos
30:28 c'est à 80 km de la Chine
30:30 15 000 bonhommes
30:32 qui sont là, entassés
30:34 encerclés
30:36 par qui on ne sait pas trop
30:38 les vietnimes forcément
30:40 ils ont
30:42 cette force patriotique
30:44 ils veulent chasser
30:46 les français, leur espoir
30:48 c'est le communisme
30:50 il y a Ho Chi Minh, il y a Jappe, ils ont été formés
30:52 en France
30:54 et dans cette jungle
30:56 où rien n'est repérable
30:58 ils s'infiltrent, tels des fourmis
31:00 alors ils ont quelques vieux
31:02 camions soviétiques pour
31:04 transporter les parties les plus lourdes
31:06 de
31:08 véritables engins de destruction
31:10 avec lesquels ils canarderont
31:12 les français, et puis il y a les vélos
31:14 et puis il y a la marche à pied, et chacun
31:16 avec son petit morceau, et on recompose
31:18 tout ça, on est comme des termites
31:20 on s'enterre
31:22 et on prépare l'invasion
31:24 cette invasion
31:26 elle a lieu le 13 mars
31:28 à 17h15
31:30 soudain
31:32 les premiers bombardements
31:34 il y a des légionnaires
31:36 qui se trouvent face
31:38 à cette première attaque
31:40 ils explosent
31:42 on voit 4 gaillards qui réussissent
31:44 à s'en sortir
31:46 et qui luttent contre un envahissement
31:48 c'est le début de l'exemple
31:50 on appelle
31:52 Bizarre, on a besoin
31:54 de ces
31:56 parachutistes, ils seront
31:58 600
32:00 qui sont soudain
32:02 largués au dessus de cette
32:04 cuvette, cette cuvette en destruction
32:06 il y a déjà des cadavres
32:08 un peu partout, les petites
32:10 collines sont hérissées, on les a
32:12 on leur a donné un nom féminin
32:14 Isabelle, Béatrice
32:16 tous ces noms où on meurt
32:18 face
32:20 à l'adversaire
32:22 qui lui de toute façon
32:24 ne compte pas ses morts, on les
32:26 piétine du côté des vietnines
32:28 on s'en moque, ce qui compte
32:30 c'est d'abattre les français
32:32 on fléchit, on fléchit
32:34 et puis soudain la rumeur, ils ont
32:36 largué Bizarre, ils ont
32:38 largué Bizarre, et là il faut prendre
32:40 les mémoires de Bizarre
32:42 ils disent c'est un véritable
32:44 enfer dans lequel on est dégringolé
32:46 ça nous canarde de partout
32:48 les mortiers, et on est là, on
32:50 rampe, et on va s'organiser
32:52 la lutte durera
32:54 50 jours
32:56 50 jours où les copains
32:58 tombent les uns derrière les autres
33:00 et il faut trouver
33:02 les mots pour les encourager
33:04 un pas, un pas
33:06 encore, toujours un pas
33:08 ils ont ça dans la tête, l'orgueil
33:10 l'uniforme, ne jamais
33:12 baisser les bras
33:14 malheureusement la situation
33:16 et bien comment on peut tenir
33:18 les munitions commencent à manquer
33:20 il y avait une piste, cette piste
33:22 elle a été détruite depuis longtemps
33:24 on envoie des avions et ils ne peuvent
33:26 pas véritablement approcher, il y a les
33:28 pluies, il y a les fumées, tout
33:30 est en destruction, c'est un véritable
33:32 enfer
33:34 qui est là dans lequel les hommes
33:36 le consument les uns derrière les autres
33:38 les colis, ils tombent chez les vietmines
33:40 et puis
33:42 et bien la situation
33:44 est véritablement critique
33:46 à partir du début mai
33:48 Bijart est là, dans le QG
33:50 toujours à
33:52 donner de la voix, des coups
33:54 de gueule, il ne faut pas faiblir
33:56 et puis le 7 mai, ça fait
33:58 24 heures, le nuit, la jour
34:00 on a faim, on a soif
34:02 se tumulte un vraisemblable
34:04 des copains qui explosent
34:06 il faut tenir, il faut tenir, jamais
34:08 on y sera
34:10 le drapeau blanc
34:12 mais la submersion est trop forte
34:14 ils s'infiltrent, ils viennent
34:16 de partout et enfin
34:18 et bien il faut
34:20 admettre qu'on ne pourra pas tenir
34:22 détruisez tout
34:24 et c'est Bruno
34:26 qui envoie le message, Bruno
34:28 c'est son surnom
34:30 et c'est le surnom de celui
34:32 du moine qui a créé
34:34 l'échartreux, car il a la foi à Bijart
34:36 et quand il doit
34:38 se rendre, et bien
34:40 il garde son béret, il refuse
34:42 de lever les mains
34:44 ils sont entourés
34:46 et ils sont faits prisonniers
34:48 notons au passage qu'il y a une femme qu'il faut
34:50 citer, c'est Geneviève
34:52 de Galard, petite bonne femme
34:54 de 28 ans, elle est là
34:56 dans l'enfer, car elle est infirmière
34:58 et elle essaie en tenant
35:00 la main, en ayant un dernier
35:02 souffle de murmure auprès
35:04 de ceux qui expirent, de les encourager
35:06 et avec elle,
35:08 20 prostituées thaïlandaises
35:10 qui l'aident. - On aurait pu s'en passer, merci beaucoup
35:12 - Non, ça montre le courage
35:14 ça montre
35:16 simplement, voilà, c'est pour ça que je lis
35:18 - Le courage avec les prostituées, ouais, ouais, bravo
35:20 - Non, mais ces femmes-là étaient là et
35:22 elles aident à la...
35:24 Je trouve qu'il n'y a pas de honte
35:26 voilà - Oui, je trouve pas
35:28 On aurait pu s'en passer
35:30 François-Xavier Bellamy
35:32 a tenu tête, je vous le disais
35:34 tout à l'heure à Louis Boyard
35:36 devant Sciences Po, cet après-midi
35:38 écoutez, ça vaut le détour
35:40 - Moi je veux demander à monsieur Bellamy
35:42 est-ce que lui, il condamne ce qui est
35:44 actuellement en train de se passer à Gaza ? Il est incapable
35:46 de dire qu'il condamne ce qui se passe à Gaza
35:48 - Vous êtes en train de quoi ? - Si jamais vous... - Ah non, monsieur Boyard
35:50 - Ah, donc vous vous condamnez ?
35:52 - Je condamne, évidemment
35:54 cette situation qui a plongé
35:56 la population palestinienne en enfer
35:58 et le premier responsable de cette situation
36:00 c'est le Hamas, monsieur Boyard
36:02 - Il va bien falloir réussir à obtenir un cessez-le-feu, monsieur
36:04 - Eh bien pour ça, il faut que le Hamas libère les océans qu'il détient
36:06 - Aujourd'hui, à Gaza
36:08 il y a un drame humain absolu
36:10 qui est causé d'abord
36:12 et avant tout par le Hamas
36:14 - En fait, la vérité c'est que vous venez parler de vous alors que ces étudiants
36:16 ils sont en train de parler d'une guerre qui horrifie la France entière
36:18 - Non, moi je viens de parler de tous les étudiants sans faute
36:20 qui sont révoltés de ce que vous êtes en train de faire
36:22 - Vous avez un peu d'honneur et un peu de fierté pour votre pays
36:24 - Vous ne pouvez pas laisser la France se rendre complice d'un challenge au Ségur
36:28 - Parce que des gens qui sont incapables depuis le 7 octobre
36:30 de dire que le Hamas est une organisation terroriste
36:32 n'ont aucun honneur
36:34 - Incroyable, Mat, tu es de mon côté
36:36 - Premièrement, quel courage de François-Xavier Bellamy
36:38 d'aller dans ces circonstances
36:40 Courage physique, ça compte, hein
36:42 voir toute une série de gens qui veulent le dégommer
36:44 Courage physique, ensuite courage intellectuel
36:46 d'aller rappeler certaines vérités élémentaires
36:48 et par ailleurs, le contraste
36:50 entre François-Xavier Bellamy et Louis Boyard
36:52 la politesse m'interdit de le commenter
36:54 mais je dirais que sur le plan intellectuel
36:56 c'est comme si c'était une guerre entre les Etats-Unis
36:58 et puis un pays inexistant
37:00 une province perdue
37:02 et avec l'arme nucléaire d'un côté
37:04 et de l'autre côté, je ne sais pas, des petits cailloux
37:06 - De toute façon, vous avez envie de réagir rapidement
37:10 - Oui, écoutez, moi ce qui me frappe, c'est qu'il va chercher le débat
37:12 il va chercher le débat
37:14 que Louis Boyard refuse
37:16 parce que il a François-Xavier Bellamy juste à côté de lui
37:18 et il s'adresse aux caméras
37:20 - Parce qu'il n'a pas les moyens
37:22 - Et moi c'est ça que je retiens de cette séquence-là, c'est que
37:24 François-Xavier Bellamy cherche le débat
37:26 et pas l'affrontement stérile, c'est ça qui est intéressant
37:28 c'est trop rare aujourd'hui dans notre société
37:30 - Dans un instant, à Mathieu Bocoté
37:32 on va parler de cette accusation
37:34 xénophobie du président américain
37:36 contre la Chine, l'Inde, la Russie
37:38 on en parle dans un instant. D'abord, un livre
37:40 est sorti, Charlotte Dornelas, il y a quelques jours
37:42 chez l'Artilleur qui s'intitule
37:44 "Le vrai coup du progressisme"
37:46 deux journalistes analysent ce que coûte
37:48 cette orientation politique aux français
37:50 comment s'y sont-ils pris
37:52 et de quoi s'agit-il concrètement ?
37:54 - C'est vrai que quand on entend progressisme, ça recouvre
37:56 quand même beaucoup de réalités très différentes
37:58 tout le monde pourrait se revendiquer du progressisme à un moment
38:00 sur une idée, et là ils le conçoivent
38:02 en gros ces deux journalistes, et moi c'est ce que j'ai trouvé
38:04 intéressant, c'est qu'ils partent du principe que
38:06 le progressisme ce n'est pas une évolution
38:08 normale et naturelle de la politique
38:10 mais bien un choix initialement
38:12 philosophique devenu choix politique
38:14 qui est une succession à partir
38:16 d'une vision de l'homme, de la place de l'homme
38:18 dans la société, et de la place
38:20 de la société dans l'histoire, si je devais
38:22 résumer un peu les différents aspects
38:24 et que la succession de ces
38:26 choix politiques donne une société
38:28 donne aussi des combats qui se jouent aujourd'hui
38:30 et que tout ça se fait à grand renfort
38:32 d'argent. Eux, leur enquête, c'était
38:34 de savoir combien ça coûte aujourd'hui
38:36 alors, évidemment, la notion
38:38 de progressisme de manière générale
38:40 elle repose sur l'idée
38:42 qu'il existe un sens de l'histoire
38:44 et que ce sens est quasiment naturel
38:46 que l'histoire se déroule dans un sens
38:48 et qu'on ne peut pas l'empêcher
38:50 c'est eux qu'on teste précisément
38:52 que ce sens soit naturel
38:54 et donc ils soulèvent la question politique
38:56 qu'il y a derrière. Alors, évidemment
38:58 le sens de l'histoire pour le progressisme
39:00 il suit le progrès, comme son nom l'indique
39:02 et il se trouve que le XXe siècle
39:04 a été assez décevant pour certaines parties
39:06 du progressisme, sur le plan
39:08 technique, évidemment, il a déçu
39:10 au minimum, ça revient, on voit le progrès
39:12 technique prend énormément de place
39:14 et suscite beaucoup de débats, mais il a beaucoup
39:16 déçu. Le progrès politique, Marc nous disait
39:18 tout à l'heure pour eux, le communisme était l'espoir
39:20 il y a eu aussi une grosse déception sur le progrès
39:22 politique, évidemment, mais
39:24 il reste le progrès
39:26 l'idée de suivre un progrès moral
39:28 qui lui serait naturel
39:30 au fil de l'histoire, on serait de plus en plus moraux
39:32 je vais donner un seul exemple pour comprendre ça
39:34 c'est le rapport à l'histoire, le rapport au passé
39:36 tout simplement, le passé
39:38 jusqu'encore
39:40 des générations assez proches de nous
39:42 le passé éclairait
39:44 voire mettait en garde le présent
39:46 on se servait du passé précisément pour comprendre
39:48 qui l'on était, mais pour savoir aussi les
39:50 erreurs et les bontés
39:52 comment les éviter
39:54 ou les reproduire quand c'était des
39:56 bonnes choses. Aujourd'hui, on a le rapport
39:58 exactement contraire
40:00 dans la phase avancée
40:02 du progressisme, le présent
40:04 est la norme et on se
40:06 sert du présent pour juger le passé
40:08 c'est très étonnant en fait, comme rapport quand même
40:10 à ce qui était, nous étions des héritiers
40:12 nous sommes désormais les juges de ceux qui nous ont
40:14 précédés. Donc là, c'est
40:16 pour moi l'exemple type de la supériorité
40:18 morale qui accompagne
40:20 la supériorité morale présumée, qui
40:22 accompagne certains esprits progressistes
40:24 ensuite, la deuxième chose, je pense plus
40:26 profondément sur l'homme et la société
40:28 il assimile initialement le progressisme
40:30 la base, il assimile la liberté
40:32 à la déliaison, l'homme n'est plus
40:34 lié à rien, ni à la
40:36 religion évidemment, ni à la
40:38 culture qui l'entoure, ni même
40:40 à la nature, et on le voit désormais, on avait
40:42 plaisanté sur les écolos qui
40:44 prétendent défendre la nature mais en même temps sont pour
40:46 la GPA, vous voyez que l'homme lui
40:48 est délié de tout ce qui le
40:50 précède ou de tout ce qui s'impose
40:52 à lui. C'est l'idée de base
40:54 il n'est plus que lui-même, il n'a plus
40:56 aucun besoin fondamental que ce
40:58 qui ne se définit pour lui-même
41:00 donc les frontières, les limites, les
41:02 données, ce qui est donné, l'identité
41:04 la généalogie, qui étaient des constantes
41:06 anthropologiques jamais remises en cause
41:08 sont désormais criminalisées, initialement
41:10 et philosophiquement. Donc
41:12 si l'homme est une patte modelable à l'infini
41:14 interchangeable, seul maître
41:16 de ce qu'il veut être
41:18 et bien vous avez la disparition
41:20 totale des communautés naturelles
41:22 et même de l'idée même de la communauté qu'est
41:24 la société dans ce qu'elle a de commun
41:26 à quoi se conjugue, et là
41:28 c'est très spécifique à la fin
41:30 de la Seconde Guerre mondiale, une détestation
41:32 absolue de ce modèle
41:34 c'est pas simplement qu'il faut progresser
41:36 c'est qu'il faut le détester et donc le détruire
41:38 et là apparaît la revendication
41:40 permanente de tout ce qui
41:42 est minoritaire, tout ce qui est
41:44 minoritaire perçu non pas comme une quantité
41:46 parce qu'il y a peu de gens, mais comme une qualité
41:48 les femmes sont par exemple perçues comme
41:50 une minorité, ce qui quantitativement n'a aucun sens
41:52 donc le seul fait d'appartenir
41:54 à une minorité qualitative
41:56 fait de vous la personne
41:58 la personne qui peut tout revendiquer
42:00 tant qu'elle affaiblisse le modèle
42:02 de référence qui lui est haïssable
42:04 donc le modèle de référence, en l'occurrence
42:06 l'histoire, les sociétés naturelles
42:08 la France, et ce besoin d'identité
42:10 et d'affiliation, et là on voit
42:12 et j'en arrive à la fin, et je pense que c'est intéressant pour comprendre
42:14 ce qui est financé par ce biais là
42:16 derrière, c'est que le besoin
42:18 de commun, le besoin d'enracinement
42:20 est tellement puissant qu'une fois
42:22 que vous avez cet individualisme
42:24 très libéralisé on va dire, vous n'avez plus que
42:26 des individus qui, eux, peuvent revendiquer
42:28 au nom de leur minorité, et ils se
42:30 réattachent à une identité qui n'est plus
42:32 un commun, mais clairement un fanatisme
42:34 chacun définit le sien
42:36 et donc si possible
42:38 l'orientation sexuelle, la question
42:40 de la race qui revient en permanence dans le débat
42:42 en fonction de ce que je juge important
42:44 je l'impose dans le débat public, et il doit
42:46 être la nouvelle norme, il ne s'agit plus de choix
42:48 individuel permis par la liberté
42:50 mais d'imposition tyrannique
42:52 en fait, de ce que l'on a défini pour soi
42:54 pour tous, voilà ce qui est
42:56 devenu, en tout cas pour moi et je pense
42:58 dans une certaine mesure quand même pour ces auteurs
43:00 le progressisme, et derrière
43:02 cette enquête là, eux ce qui les intéresse c'est de dire
43:04 beaucoup de français s'y opposent, et on le voit
43:06 par le seul processus démocratique
43:08 simplement on continue à le financer, certes
43:10 il y a des philanthropes extrêmement riches
43:12 qui font ce qu'ils veulent de leur argent, mais par
43:14 le biais de l'argent public et contre l'avis
43:16 des français, et bien souvent même
43:18 de leurs représentants élus, et c'est
43:20 ça qu'il y a derrière l'enquête de ces deux
43:22 journalistes. Alors comment ces journalistes arrivent-ils
43:24 à chiffrer ces dépenses ? Comment
43:26 peuvent-ils en déduire que le processus
43:28 souvent critiqué ces dernières années
43:30 est finalement largement financé ?
43:32 Alors ils chiffrent, alors ils s'intéressent
43:34 eux à l'argent public, ce qui est évidemment intéressant
43:36 on va dire dans le débat, ils le chiffrent à 7,8
43:38 milliards d'euros chaque année
43:40 donc ce subventionnement
43:42 du progressisme
43:44 et ils distinguent trois grandes
43:46 familles qui sont subventionnées
43:48 par l'argent public et qui défendent
43:50 cette idéologie
43:52 telle qu'elle est devenue aujourd'hui.
43:54 Un, les groupes de pression.
43:56 Alors ce qu'ils appellent les groupes de pression, c'est une partie
43:58 des associations et des ONG
44:00 aujourd'hui qui sont financés.
44:02 Ils donnent un exemple, les villes de plus de 30 000
44:04 habitants en France, leur allouent
44:06 1,2 milliard d'euros par an
44:08 et ils ont par ailleurs calculé que l'État
44:10 verse annuellement à ces
44:12 associations et ONG
44:14 au moins 340 millions d'euros
44:16 de manière directe ou indirecte
44:18 et ils participent donc
44:20 par ce biais là, parce que les associations sont toujours
44:22 financées au nom de leur rôle social
44:24 qui parfois dévie dans la place qu'ils prennent
44:26 dans la société. La deuxième grande famille
44:28 ce sont les corps d'État qui ont dévié
44:30 de leur mission initiale, là encore une fois
44:32 et là je pourrais raccrocher très directement à la chronique de
44:34 Mathieu au tout début, qui ont dévié
44:36 de leur mission initiale pour promouvoir
44:38 cette idéologie progressiste
44:40 et ses évolutions. Ils citent les syndicats
44:42 qui ont par exemple 180 millions
44:44 de subventions et 1,8 milliard
44:46 d'aides indirectes. Évidemment c'est pas le principe
44:48 du syndicalisme, c'est à dire
44:50 le corps intermédiaire qui est remis en cause
44:52 mais ce qu'ont fait les syndicats, certains syndicats
44:54 de cette mission initiale pour
44:56 finalement peser politiquement dans le débat
44:58 voire devenir une force de blocage.
45:00 Ils citent France Télévisions
45:02 là encore une fois, c'est pas le principe
45:04 d'un service public, c'est ce qui est devenu
45:06 ce service public avec 2,5 milliards
45:08 de dotations quand même.
45:10 La question des aides à la presse
45:12 et ce qui en convient, la question du cinéma
45:14 et évidemment toutes les commissions dont on parle
45:16 régulièrement, Commission nationale
45:18 consultative des droits de l'homme, le Haut Conseil
45:20 à l'égalité, la délégation interministérielle
45:22 à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme
45:24 et la haine anti-LGBT
45:26 et enfin la troisième grande famille
45:28 c'est, alors là c'est assez intéressant
45:30 c'est la destruction de valeur
45:32 par les idées progressistes.
45:34 L'exemple qui prenne c'est assez intéressant
45:36 c'est l'évolution de la législation
45:38 sur la légitime défense.
45:40 En disant finalement c'est un exemple qui est pris
45:42 mais avant quand vous attaquiez
45:44 vous aviez le risque de l'attaque, que vous faisiez
45:46 prendre l'attaque que vous commettiez
45:48 et le risque de la défense.
45:50 Et peu à peu, l'idée de la protection
45:52 de la défense a contraint
45:54 les règles de la légitime défense
45:56 c'est pas que ce soit bien ou mal, c'est simplement
45:58 qu'aujourd'hui il n'y a plus que le risque de l'attaque
46:00 que vous maîtrisez complètement
46:02 et donc là c'est l'évolution en gros des législations
46:04 sur le travail policier et judiciaire
46:06 dont on parle régulièrement.
46:08 Mais ces associations ont un rôle social
46:10 et les corps d'Etat
46:12 ont le devoir de lutter contre la
46:14 discrimination, est-ce que c'est pas justement
46:16 ce qu'on leur demande ?
46:18 Par exemple, il y a trois choses à mon avis. Un, le rapport à la culture
46:20 je pense éclaire le problème.
46:22 La culture évidemment nécessite
46:24 une grande liberté, même quand elle est subventionnée
46:26 je dirais même plus, surtout quand elle est
46:28 subventionnée, il lui faut une grande liberté.
46:30 Et regardez ce qui est devenu
46:32 le rapport à la culture.
46:34 C'est exactement le même rapport qu'à l'histoire.
46:36 Elle n'est plus une
46:38 manière d'offrir à des intelligences
46:40 une manière de sortir du présent
46:42 et de l'idéologie qui les enferme
46:44 par le biais de la culture qui nous a précédés
46:46 et même de la création culturelle aujourd'hui.
46:48 C'est que non seulement aujourd'hui elle passe
46:50 à la moulinette idéologique quand
46:52 elle existe aujourd'hui, c'est
46:54 la relecture des ouvrages,
46:56 c'est le cinéma qui a des
46:58 périmètres idéologiques gardés
47:00 et elle s'attaque également à ce qui l'a
47:02 précédé. Et là c'est la réécriture des
47:04 ouvrages, la censure
47:06 de certaines pièces de théâtre qui contreviennent.
47:08 Donc vous n'avez plus
47:10 le rôle de la culture
47:12 d'ouvrir son intelligence à d'autres choses
47:14 sans le prisme moral.
47:16 Donc vous voyez que là on comprend qu'il y a
47:18 une déviation par
47:20 rapport au rôle initial de ce que devait être la culture
47:22 et de dire ça, je ne remets
47:24 pas en cause la liberté, j'essaye
47:26 même à mon avis de la défendre. La deuxième
47:28 chose, et vous le disiez, c'est le rôle social des
47:30 associations. Par exemple, le rôle social
47:32 c'est l'aide aux personnes ou la lutte contre
47:34 la discrimination en fonction de ce que sont
47:36 les personnes. Mais aider
47:38 une personne, indépendamment de ce
47:40 qu'elle est, est une chose différente que
47:42 de prendre le prétexte de l'aide à la personne
47:44 pour promouvoir
47:46 un discours politique, par exemple
47:48 le fait que
47:50 le changement politique par rapport à
47:52 l'immigration. Aider une personne
47:54 sans se soucier de sa situation administrative
47:56 ne veut pas dire vous donner un blanc-seing
47:58 pour pouvoir lutter de toutes vos forces
48:00 et parfois avec une force de blocage extrêmement
48:02 forte, contre une décision politique
48:04 de restriction. Et la dernière chose,
48:06 ce sont les corps d'État, vous le disiez,
48:08 qui imaginent que contrôler le respect des droits
48:10 humains revient à accompagner
48:12 toute revendication minoritaire.
48:14 Là, on a un énorme
48:16 problème, c'est que lutter, par exemple, pour les droits humains,
48:18 le fait de venir s'installer en France ou de
48:20 devenir Français n'est pas un droit humain.
48:22 Et pourtant, on a la défenseure
48:24 des droits qui nous dit régulièrement, qui s'oppose
48:26 aujourd'hui au projet
48:28 de loi des Républicains sur le changement
48:30 de minorité des enfants. Il ne s'agit pas
48:32 là, en l'occurrence, de son rôle premier.
48:34 Et de la même manière, quand le Conseil d'État
48:36 juge qu'une question est bonne ou
48:38 non pour le législateur
48:40 sur la question de l'immigration,
48:42 je ne pense pas que ce soit directement lié
48:44 au contrôle de la Constitution, qui est
48:46 initialement son rôle premier.
48:48 Merci beaucoup, brillante
48:50 démonstration. Merci beaucoup.
48:52 Charlotte Dornelas. Joe Biden.
48:56 Non, je regardais justement
48:58 non une information qui tombait en même temps
49:00 qu'il y a un lien avec ce que vous venez de dire,
49:02 mais je n'ai pas envie de prendre le temps
49:04 d'en parler, ce n'est pas bien grave. Joe Biden
49:06 a encore gaffé, à moins qu'il
49:08 n'ait tout simplement, dit le fond de sa pensée,
49:10 Mathieu Bocotte, qui est aussi celle
49:12 des élites américaines, il a accusé
49:14 le Japon, mais pas que le Japon, la Chine,
49:16 l'Inde, la Russie, de xénophobie
49:18 puisqu'ils ne reçoivent pas de migrants
49:20 et de réfugiés. Alors, avec le Japon,
49:22 c'est une chose particulière que c'est un État allié.
49:24 C'est une démocratie. Donc là, c'est plus
49:26 particulier. Joe Biden, point de départ
49:28 parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas faire
49:30 semblant que Joe Biden a toute sa tête.
49:32 Mais on va faire semblant
49:34 qu'il l'a parce que son propos, cette fois,
49:36 recoupe le discours dominant des Américains.
49:38 Alors, qu'est-ce qu'il nous dit ? C'est dans le cadre
49:40 d'un événement de levée de fond du Parti
49:42 démocrate pour la présidentielle. Il dit
49:44 « Regardez la prospérité des pays,
49:46 qui dépendent généralement de leur adhésion
49:48 à l'immigration massive.
49:50 Regardez inversement les pays qui ont refusé
49:52 l'immigration massive ou qui ne s'en réclament pas
49:54 et ils en paient le prix en matière de prospérité. »
49:56 Donc oui, la Russie, l'Inde,
49:58 l'Inde c'est déjà plus compliqué, c'est une démocratie quand même,
50:00 c'est la Chine et le Japon.
50:02 Le Japon qui est quand même un allié des États-Unis
50:04 depuis la Deuxième Guerre mondiale, depuis 1945.
50:06 C'est une alliance même privilégiée.
50:08 Donc Biden insulte les
50:10 Japonais en disant « Vous êtes xénophobes.
50:12 Ne pas accepter l'immigration massive = la xénophobie. »
50:14 C'est intéressant quand même
50:16 comme grille de lecture. Et c'est à ce moment
50:18 que je dis qu'on doit aller au-delà de la
50:20 sénilité présumée de Joe Biden parce
50:22 qu'on doit... ça correspond effectivement
50:24 à la vision des élites américaines.
50:26 Je me permets, qui vont
50:28 au-delà de la question de l'immigration, qui correspond
50:30 au multiculturalisme extrême des Américains.
50:32 Je prends l'exemple de Barack Obama
50:34 qui lui avait toute sa tête. Et Barack Obama
50:36 dans son discours du CAIR, on tente de l'oublier,
50:38 avait sermonné les Européens.
50:40 Il avait sermonné les Européens. Pourquoi ?
50:42 Notamment la France en particulier
50:44 à cause de sa laïcité en disant
50:46 « Ce n'est pas conforme à notre éthique de la diversité,
50:48 notre éthique de la démocratie que de permettre
50:50 par exemple l'interdiction du voile islamique
50:52 à l'école ou ailleurs. »
50:54 Donc Barack Obama,
50:56 lui, il dit la même chose. Dans un autre contexte,
50:58 il plaide pour une diversité intérieure maximale
51:00 engendrée par l'immigration massive.
51:02 De même, on peut dire
51:04 que les Américains tendent, et ce n'est pas
51:06 les seuls, il y a une forme de correspondance entre
51:08 Washington et Bruxelles sur ça, les pays
51:10 impériaux tendent à vouloir reproduire
51:12 le modèle diversitaire un peu partout
51:14 et les Américains se prennent pour le modèle
51:16 à partout reproduire sur la planète.
51:18 C'est une réussite intégrale, on le sait généralement.
51:20 Et les Américains, de ce point de vue,
51:22 disent que les pays qui ne font pas le même choix
51:24 de leur définition de la nation, leur définition
51:26 de la culture, leur définition de l'identité
51:28 seraient en carence démocratique.
51:30 Et là c'est intéressant, donc quelle est la définition de la démocratie ?
51:32 C'est ça l'enjeu derrière ça.
51:34 Pour les Américains, ça touche beaucoup moins aujourd'hui
51:36 à la souveraineté populaire, on s'en méfie,
51:38 aux libertés publiques, on s'en méfie.
51:40 Ça touche davantage tout ce
51:42 qui touche à l'univers de la diversité.
51:44 Diversité ethno-culturelle,
51:46 diversité sexuelle,
51:48 toutes les questions trans dont on parle beaucoup aujourd'hui.
51:50 Pour les Américains,
51:52 le critère démocratique, c'est l'adhésion
51:54 au régime de la diversité maximale.
51:56 Donc la signification de la démocratie
51:58 change complètement.
52:00 Et ce qui amène, Joe Biden a accusé
52:02 les Japonais, par exemple, parce qu'ils ont une conception
52:04 plus culturelle, plus historique
52:06 de la nation, d'être xénophobes.
52:08 C'est une belle manière de traiter ses alliés.
52:10 Comment justement les alliés japonais
52:12 ont-ils accusé Reception ?
52:14 (rires)
52:16 Ils sont susceptibles peut-être.
52:18 Peut-être qu'ils n'ont pas envie de se faire sermonner par un pays qui est en train de couler.
52:20 Mais c'est quand même ça la question.
52:22 Ils demandent poliment aux Américains
52:24 de se mêler de leurs oignons. Ils expliquent poliment
52:26 à Joe Biden, poliment, qu'il n'a peut-être pas
52:28 compris les subtilités de la société
52:30 japonaise. Il n'a peut-être pas compris
52:32 l'importance de la cohésion sociale
52:34 dans l'organisation politique
52:36 et culturelle du Japon.
52:38 Peut-être que Joe Biden n'a pas compris que le Japon n'était
52:40 pas un État de plus des États-Unis.
52:42 Il pouvait se vivre autrement. C'est audacieux.
52:44 Et ça nous rappelle, si je peux me permettre,
52:46 parce qu'ils ont été plus loin, ils ont dit
52:48 "Regardez ce qui se passe en Europe occidentale,
52:50 regardez ce qui se passe aux États-Unis, vous trouvez que l'immigration massive
52:52 ça fonctionne bien ? Vous regardez l'Europe
52:54 occidentale aujourd'hui, vous dites l'immigration massive
52:56 c'est une réussite, franchement on en veut plus !
52:58 Alors non, manifestement c'est pas le cas.
53:00 Donc il y a une critique aujourd'hui
53:02 en Europe centrale aussi, soit dit en passant.
53:04 Regarde l'Europe occidentale, on se dit "Est-ce que c'est vraiment ce qu'on veut comme modèle ?"
53:06 Le Japon dit "Je ne suis pas certain
53:08 que vous êtes en position de nous faire la leçon."
53:10 Et de ce point de vue, ça permet
53:12 de relativiser une thèse dont on parle souvent,
53:14 on dit que nos sociétés sont très très très attractives.
53:16 Elles demeurent le modèle absolu.
53:18 Je pense qu'il y a une nuance à faire. Elles sont très
53:20 attractives effectivement pour les populations issues
53:22 de l'immigration, qui arrivent ici, qui
53:24 profitent, dis-je,
53:26 d'un transfert de richesse massive sous le signe de la
53:28 redistribution sociale des natifs
53:30 aux immigrés, c'est vrai.
53:32 Elles sont attractives aussi, je dirais,
53:34 pour les élites mondialisées qui en profitent,
53:36 mais de l'intérieur, les sociétés
53:38 occidentales, vous noterez, la tentation
53:40 de la fuite existe aujourd'hui. Combien sont-ils
53:42 aujourd'hui à se dire "Je vais quitter la France,
53:44 je vais quitter d'autres pays, ainsi de suite"
53:46 parce que nos sociétés sont peut-être moins désirables
53:48 qu'on ne le croit aujourd'hui,
53:50 hélas, elles ne sont certainement pas en position
53:52 de faire la morale en matière diversitaire
53:54 ailleurs sur Terre, ça c'est certain.
53:56 - Merci beaucoup. - Oncle Joe.
53:58 Comme en disant le 52 en Russie.
54:00 - Merci à tous.
54:02 Excellent suite d'opéra, "Leur des pro 2".
54:04 [Rires]
54:06 *rire*