Face à l'Info (Émission du 06/02/2024)

  • il y a 7 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:00:00 -Quel bazar sur ce plateau avant le générique.
00:00:04 Heureusement qu'il y a un générique pour équiper le silence.
00:00:08 -On respecte.
00:00:09 -Vous respectez le téléspectateur, mais pas moi.
00:00:12 -Oh !
00:00:14 -Pas bien de cafeté.
00:00:15 -Fishing for compliments.
00:00:17 Ça va, Simon ?
00:00:18 -Ça va très bien, comme tous les soirs sur ce beau plateau.
00:00:21 -On n'a pas besoin de Minute Info, alors.
00:00:24 -On n'est pas venus pour rien, quand même.
00:00:26 -Allez, la Minute Info, juste à quinelle.
00:00:28 -Toutes ces chers téléspectateurs, une libération des otages
00:00:30 détenus à Gaza est éliminante.
00:00:32 En tout cas, le Premier ministre du Qatar affirme ce soir
00:00:35 avoir reçu une réponse positive du Hamas sur un projet d'accord
00:00:38 qui conduirait à une pause dans les combats
00:00:40 et une libération des otages.
00:00:42 Les marches du monument emblématique du Sacré-Coeur
00:00:45 ont été peintes aux couleurs du drapeau palestinien.
00:00:48 Une peinture géante, vous pouvez le voir sur ces images,
00:00:50 sur toute la longueur des escaliers qui mènent à cet édifice.
00:00:53 Un graffiti "Free Gaza" a également été réalisé
00:00:56 en haut de cet escalier.
00:00:58 Et puis, le prince Harry est arrivé à Londres
00:01:00 pour rendre visite au roi Charles III.
00:01:02 Il devrait se rendre au chevet de son père
00:01:04 dans sa résidence londonienne de Clarence House.
00:01:07 Atteint d'un cancer, le souverain de 75 ans
00:01:09 a reçu son premier traitement hier.
00:01:11 Il devrait donc s'absenter de la vie publique
00:01:13 pour une durée encore indéterminée, cher Christian.
00:01:16 -Merci, Simon Guilin.
00:01:18 Et au sommaire ce soir, s'il faut lire un sondage IFOP
00:01:22 pour découvrir que les Français font de moins en moins l'amour,
00:01:26 il faut peut-être se pencher sur le livre de la journaliste Noemi Al-Youwa
00:01:31 pour mieux comprendre pourquoi il faut sauver l'amour.
00:01:34 Le célibat n'a jamais été aussi élevé,
00:01:37 le nombre de célibataires,
00:01:38 observons la politisation de l'intime,
00:01:41 la pathologisation du sentiment,
00:01:43 la criminalisation du masculin,
00:01:46 ces nouvelles morales qui tuent l'amour,
00:01:49 le couple, la famille et donc la natalité.
00:01:52 On se posera toutes les questions
00:01:54 avec l'édito de Mathieu Boccuti.
00:01:56 Alors que 75% des Français pensent que les élus LFI
00:02:01 n'ont pas leur place à la cérémonie d'hommage
00:02:03 aux victimes français du Hamas de Meir Zewalid,
00:02:06 selon un sondage CSA pour CNE,
00:02:10 alors qu'une enquête du Média Factuel
00:02:12 démontre chiffre à l'appui l'obsession
00:02:15 de certains députés LFI pour Israël,
00:02:17 alors que LFI s'est démarquée depuis 4 mois
00:02:21 en refusant de reconnaître le Hamas
00:02:23 comme une organisation terroriste,
00:02:25 les élus LFI doivent-ils se rendre à la cérémonie
00:02:29 contre la volonté des familles des victimes,
00:02:32 provocation au Coésio National,
00:02:34 l'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:36 Le roi Charles III est apparu pour la première fois en public
00:02:40 depuis l'annonce de son concert il y a 24 heures,
00:02:43 donc cet après-midi.
00:02:45 Il affiche et affirme du coup sa volonté de transparence
00:02:49 sur son état de santé, mais beaucoup se posent encore
00:02:51 beaucoup de questions sur son état réel.
00:02:53 Après moins d'un an et demi sur le trône britannique,
00:02:58 il a commencé son traitement, le sort s'acharne sur lui,
00:03:02 selon certains britanniques.
00:03:04 Marc Menon nous rappelle quel est ce roi
00:03:07 en attente de trône pendant 70 ans.
00:03:10 L'assaillant de la gare de Lyon a été placé
00:03:14 en détention prévisoire, il a été mis en examen
00:03:16 pour tentative d'assassinat.
00:03:18 L'acte n'a pas été reconnu comme terroriste,
00:03:21 mais une très forte dimension psychiatrique
00:03:24 se dessinerait dans le dossier.
00:03:27 Qu'en est-il des autres accusés, victimes de troubles psy,
00:03:32 comme dans le cas du meurtre de Lola,
00:03:34 le cas des bébés d'Annecy, l'attentat de Birak M
00:03:37 ou encore celui qui a visé et tué Dominique Bernard,
00:03:40 le décriptage de Charlotte Dornelas.
00:03:43 Et puis, c'est une évidence, mais il a fallu combien
00:03:46 de ministres de la culture pour oser le déclarer ?
00:03:50 C'est la base même de notre démocratie,
00:03:54 la pluralité des opinions.
00:03:56 Rachida Dati, invitée de Sonia Mabrouk sur CNews,
00:03:58 a déclaré que le service public doit refléter
00:04:01 la diversité des opinions.
00:04:04 Que pourrait-on espérer pour que renaisse
00:04:06 la liberté d'expression et de création ?
00:04:09 L'édito de Mathieu Bocouté.
00:04:11 Une heure pour prendre un peu de hauteur
00:04:12 sur l'actualité avec nos mousquetaires,
00:04:14 c'est maintenant.
00:04:16 (Générique)
00:04:28 - Bonsoir à tous.
00:04:29 Marc Menand est prié de se taire pour la première chronique.
00:04:32 Vous avez déjà parlé sur Europe 1 ce matin.
00:04:33 Nous allons parler d'amour.
00:04:35 - Heureusement que Pascal Praud m'invite à l'Europe 1 le matin.
00:04:39 - Je t'inquiète.
00:04:42 Mathieu, comment allez-vous ?
00:04:43 - De l'humeur constante et joyeuse.
00:04:45 - Alors qu'on apprend par un sondage IFOP
00:04:48 que les Français font de moins en moins l'amour,
00:04:50 Mathieu Bocouté, on se demandera ce soir
00:04:52 s'il faut réellement s'en surprendre.
00:04:55 D'ailleurs, il y a quelques semaines, le 18 janvier,
00:04:57 je crois la journaliste Noémie Aliyoua
00:04:59 publiait son livre "Sauvez l'amour, la terreur
00:05:03 jusque sous nos draps", que vous avez aimé,
00:05:05 que vous avez lu.
00:05:06 Alors, telle est la mission que nous allons vous confier
00:05:09 ce soir en tant que sociologue.
00:05:11 Expliquez-nous l'effondrement du désir
00:05:15 dans le pays du désir.
00:05:17 - Oui, nous quittons nos domaines habituels,
00:05:19 convenons-en pour un instant.
00:05:21 Mais c'est très intéressant parce que le dossier de l'IB
00:05:24 était consacré à une question toute simple,
00:05:26 c'est sommes-nous contemporains d'une forme de récession
00:05:30 sexuelle en France et plus largement
00:05:32 dans le monde occidental ?
00:05:33 Quelques chiffres sont donnés, plus d'un quart des 18 à 24 ans
00:05:39 n'ont eu aucun rapport sexuel, et qui avaient déjà fait
00:05:41 l'amour dans leur vie, n'ont eu aucun rapport sexuel
00:05:44 au cours de la dernière année.
00:05:46 C'est cinq fois plus qu'en 2006.
00:05:49 Et plus largement, quelle que soit la tranche d'âge,
00:05:53 les Français sont de moins en moins nombreux
00:05:55 à s'adonner aux activités horizontales.
00:05:57 Disons-ce comme ça.
00:05:58 Dans un pays qui a pourtant la réputation de fonctionner
00:06:00 sur un autre registre, je dis en tant qu'étranger.
00:06:03 (rires)
00:06:04 Cela dit, ce n'est pas une exclusivité française.
00:06:08 Dès 2018, aux États-Unis, était apparue la formule
00:06:12 de la récession sexuelle.
00:06:14 Et ce qu'on constatait, c'est que chez les plus jeunes,
00:06:17 encore une fois, les pratiques sexuelles étaient
00:06:19 moins nombreuses, les partenaires moins nombreux,
00:06:22 et finalement, le désir, en fait.
00:06:24 Parce qu'à travers tout ça, on peut bien recenser
00:06:26 les galipettes des uns et des autres, en quand, comment,
00:06:29 de quelle manière, avec qui et comment.
00:06:30 Mais en dernière instance, la question, ce qu'on voit,
00:06:32 c'est qu'il y a une forme de...
00:06:34 Le désir circule moins dans la société.
00:06:36 Le désir est presque en panne.
00:06:38 Donc derrière même cette récession sexuelle
00:06:40 dont on nous parle, le fait que finalement,
00:06:42 les gens sont de moins en moins portés vers l'autre,
00:06:43 c'est ça, donc, et bien derrière ça,
00:06:45 il y a une panne, une récession du désir en tant que tel,
00:06:48 une panne du désir de l'autre.
00:06:50 Alors qu'est-ce qu'on peut trouver
00:06:51 comme explication derrière cela?
00:06:53 Là, je m'éloigne assez rapidement des indications...
00:06:55 - Excusez-moi, Marc Menon prend des notes.
00:06:57 - Oui. - Vous aurez droit à la parole.
00:06:59 - Ensuite, il sera professeur pour corriger tout ça.
00:07:01 Mais qu'est-ce qu'on peut trouver comme explication?
00:07:03 Et là, je m'éloigne un peu de Libé,
00:07:05 dont les explications me semblent un peu saugrenues.
00:07:06 J'y reviendrai à la fin.
00:07:07 Donc, mais je propose trois grands registres d'explications.
00:07:11 Le premier, c'est évidemment la révolution technologique
00:07:13 dont nous sommes les contemporains.
00:07:15 La libération sexuelle des 50 dernières années,
00:07:17 à moins, on pourrait y revenir, mais libérer le désir
00:07:20 qu'elle n'a libéré en toutes circonstances les pulsions.
00:07:24 Et que permet aujourd'hui la porno
00:07:26 partout disponible en toutes circonstances?
00:07:28 Vous avez un moment de pulsion, et bien,
00:07:30 vous prenez votre ordinateur,
00:07:31 et entre vous, votre ordinateur et votre main,
00:07:34 l'histoire se règle assez rapidement.
00:07:36 Et nul besoin d'aller vers l'autre,
00:07:38 nul besoin de séduire, nul besoin de se préparer,
00:07:41 nul besoin de se parfumer,
00:07:42 nul besoin de s'habiller correctement,
00:07:44 de quoi que ce soit.
00:07:45 Il suffit simplement d'être sur l'ordinateur.
00:07:47 Donc, la révolution technologique,
00:07:49 et j'ajouterais par rapport à ça,
00:07:50 parce qu'on le voit, et ça va au-delà de la porno, en fait,
00:07:53 la révolution des écrans.
00:07:54 C'est une chose qui est souvent racontée
00:07:55 dans les enquêtes sur la vie sexuelle
00:07:56 des uns et des autres aujourd'hui.
00:07:58 Imaginons un rapport entre deux adultes,
00:08:00 deux... on s'entend?
00:08:02 Et là, soudainement, pendant l'acte,
00:08:04 apparaît une notification, un texto, un SMS.
00:08:07 Il n'est pas interdit de croire que l'acte...
00:08:09 Interruption pour consulter le SMS.
00:08:11 Donc, une plus grande source de désir, en fait,
00:08:13 d'excitation dans la puissance de l'écran,
00:08:15 une plus grande dépendance que dans le plaisir des sens,
00:08:19 le plaisir charnel, le plaisir des corps,
00:08:21 comme on aurait dit autrefois.
00:08:22 Deuxièmement, une dimension culturelle.
00:08:24 Donc, j'ai dit technologique.
00:08:26 La deuxième est culturelle.
00:08:27 Ça, c'est assez intéressant.
00:08:28 C'est que nous sommes dans une époque
00:08:30 d'incertitude de l'identité sexuelle
00:08:32 des uns et des autres.
00:08:33 N'oublions jamais qu'on est dans une époque
00:08:35 où ils sont de plus en plus nombreux
00:08:37 à ne pas savoir s'ils sont garçons ou filles.
00:08:39 Ça part mal quand on est comme ça
00:08:41 pour être capable de se projeter vers l'autre.
00:08:43 Et par ailleurs, un puritanisme nouveau s'est installé,
00:08:46 quoi qu'on en dise.
00:08:47 Un puritanisme qui dit pas d'excès, hein.
00:08:49 Pas d'excès à table, pas d'excès dans l'amour,
00:08:51 pas d'excès dans la vie.
00:08:52 Une vie rangée, une vie cloîtrée,
00:08:54 une vie au formol serait la vie que nous devrions désirer.
00:08:58 Et je note, soit dit en passant,
00:09:00 qu'une critique, et j'y arrive très bientôt,
00:09:02 de l'amour hétérosexuel,
00:09:03 est de plus en plus forte aujourd'hui,
00:09:05 portée il y a quelques années déjà, en 2021,
00:09:07 par Mona Cholet, qui est un peu l'idéologue aujourd'hui
00:09:10 de la déconstruction du désir hétérosexuel.
00:09:12 Et elle nous racontait, par exemple,
00:09:14 qu'il faut développer une sexualité...
00:09:16 Enfin, globalement,
00:09:17 elle serait sous le signe de l'aliénation.
00:09:19 Amour hétérosexuel = aliénation.
00:09:21 Et là, il faudrait déconstruire, justement,
00:09:23 cette aliénation de mille manières.
00:09:25 Je me souviens, soit dit en passant, en 2021,
00:09:27 quand son livre est sorti, de Mona Cholet,
00:09:29 il y avait un dossier dans l'Ebay
00:09:31 qui parlait aussi de cette question,
00:09:33 et où il nous disait qu'il fallait développer,
00:09:35 par exemple, il faut laisser derrière soi
00:09:37 une vision phallocentrée de la sexualité.
00:09:39 Je vous laisse traduire ce que ça veut dire.
00:09:41 - Je réponds pas, moi, mais bon.
00:09:43 - Je vous le traduis.
00:09:44 Plus simplement, quelqu'un dans l'article disait
00:09:46 "Souvent, on couche ensemble sans pénétration."
00:09:48 C'est une femme qui disait ça,
00:09:49 et l'homme disait "C'est formidable,
00:09:51 comme ça, on participe tous les deux à son émancipation."
00:09:54 Ça donne envie.
00:09:55 (rires)
00:09:56 Et, dernier élément...
00:09:57 - On va pas sauver la Nathalie.
00:09:59 - ...c'est le plus important, peut-être,
00:10:01 c'est la dimension idéologique.
00:10:03 C'est-à-dire, l'amour hétérosexuel
00:10:05 est vu aujourd'hui comme un amour fondamentalement coupable.
00:10:08 C'est un amour où l'homme serait tout-puissant,
00:10:11 où la femme serait aliénée,
00:10:13 qui reproduirait les codes de la société patriarcale.
00:10:16 Et d'ailleurs, il y a une formule de Mona Cholet, toujours,
00:10:19 qui disait à l'époque
00:10:20 "Le modèle actuel de l'amour hétéro
00:10:22 ne fonctionne que lorsque les femmes ferment leur gueule."
00:10:25 Je tiens à rassurer Mme Cholet, dans tout couple normal,
00:10:28 l'homme ferme sa gueule.
00:10:29 (rires)
00:10:30 Mais ce qu'on voit, c'est qu'il y a
00:10:32 de la culpabilisation du masculin,
00:10:34 la diabolisation du masculin.
00:10:35 Et je reviendrai dans un instant.
00:10:37 Faites en sorte que la possibilité de se lancer
00:10:39 dans cette belle aventure, pourtant, qui est l'amour,
00:10:41 et le désir, et dans toutes ces modalités,
00:10:43 je veux pas enfermer les gens dans quelques modèles,
00:10:45 mais ils sont de moins en moins nombreux
00:10:47 à vouloir risquer l'aventure.
00:10:48 Et pour comprendre cela,
00:10:49 on peut se tourner vers l'ouvrage dont vous avez parlé,
00:10:51 de Noémie Elioi, "La terreur jusque sous nos draps".
00:10:54 - Et ça, peu de personnes le disent, justement,
00:10:56 la criminisation du masculin.
00:10:57 Quelle thèse défend cet ouvrage, plus précisément,
00:11:00 quand l'auteur, quand elle dit qu'elle veut sauver l'amour?
00:11:03 - Ah ben, c'est une question assez fondamentale.
00:11:05 Elle nous dit, finalement,
00:11:06 ceux qui font le procès de l'amour.
00:11:09 Ceux qui disent, derrière l'amour, il y a l'aliénation.
00:11:11 Ceux qui nous disent, derrière le désir,
00:11:13 il y a l'aliénation.
00:11:14 Ceux qui nous disent, derrière l'homme,
00:11:16 il y a un porc, en toutes circonstances.
00:11:17 Elle nous dit, ces gens-là sont en fait en train
00:11:19 de neutraliser, d'assécher les passions humaines
00:11:23 qui donnent un sens à l'existence.
00:11:25 Elle s'en prend, globalement, à toute une série de concepts
00:11:28 qui sont très à la mode aujourd'hui.
00:11:30 Par exemple, le concept d'emprise.
00:11:32 Moi, je trouve que c'est un des concepts les plus délirants
00:11:34 qu'on a pu rencontrer ces dernières années.
00:11:36 L'emprise, autrefois, on appelait ça...
00:11:38 C'était l'autre nom de l'amour ou du désir.
00:11:40 On rencontre quelqu'un, on ne pense qu'à cette personne,
00:11:43 nous sommes sous emprise.
00:11:44 L'histoire a commencé, on ne pense qu'à retrouver
00:11:46 cette personne, nous sommes sous emprise.
00:11:48 C'était l'autre nom du désir,
00:11:49 c'était l'autre nom de l'hypnose,
00:11:50 c'était l'autre nom de l'emportement.
00:11:51 C'est rajouté, je parle comme Marc Menon.
00:11:53 (rires)
00:11:54 Et ça, c'était plutôt naturel.
00:11:56 On nous présente ça aujourd'hui
00:11:58 comme une forme d'hypnose toxique, détestable,
00:12:02 et on nous dit qu'en fait, il faut rêver
00:12:04 de la transparence intégrale des rapports amoureux.
00:12:07 Mais ça, c'est l'autre nom de la mort de l'amour et du désir.
00:12:10 Moi, j'ai pourtant est-ce que dès qu'on sait intégralement
00:12:12 pourquoi on désire quelqu'un, on ne le désire plus.
00:12:14 Parce qu'on vient d'abolir la part de mystère,
00:12:16 parce que l'autre vient d'être aboli,
00:12:18 parce que l'autre n'est finalement qu'une réponse,
00:12:20 une pulsion chez moi.
00:12:21 Il n'y a pas quelque chose chez l'autre que je cherche à trouver,
00:12:23 que je ne réussis pas à élucider.
00:12:24 La part de mystère qui fait en sorte
00:12:26 qu'on se porte toujours vers l'autre.
00:12:28 La transparence intégrale, c'est la mort de tout.
00:12:30 C'est la mort du politique, c'est la mort de l'économique,
00:12:32 mais c'est aussi la mort de l'amour et du désir.
00:12:35 Nomi Eliof a un procès de trois dimensions
00:12:38 de l'espèce du procès de l'amour aujourd'hui.
00:12:40 La politisation de l'intime.
00:12:42 Elle dit, à un moment donné, on a quand même le droit
00:12:44 de ne pas avoir des patrouilleurs idéologiques
00:12:46 qui vont justement sous nos draps.
00:12:48 - Vous le soulignez souvent d'ailleurs.
00:12:50 - Moi, je déteste les patrouilleurs idéologiques,
00:12:52 quels qu'ils soient.
00:12:53 Fichez-nous la paix sous nos draps, au restaurant,
00:12:55 un peu partout, fichez-nous la paix.
00:12:57 Les contrôleurs de morale me tapent sur les nerfs.
00:12:59 - Mais ça sera du comment, ça, pardon.
00:13:00 - Elle nous dit politisation de l'intime.
00:13:02 Ce qui fait que désormais, il va y avoir la tentation
00:13:04 de voir ce qui se passe jusque dans les rapports.
00:13:06 Est-ce que dans ce type de rapport,
00:13:08 il y aurait aliénation?
00:13:09 Est-ce qu'il n'y a pas à travers ça, emprise?
00:13:11 Est-ce qu'il n'y a pas domination de la femme?
00:13:13 C'est ce qu'on nous dit.
00:13:14 Donc autrement dit, il faut arracher la femme
00:13:16 à la possibilité du désir et de la relation amoureuse.
00:13:18 Deuxième chose, la pathologisation du sentiment.
00:13:20 Ça, c'est fascinant.
00:13:21 C'est-à-dire, derrière cet amour, en fait,
00:13:23 il y aurait une dépendance.
00:13:24 Derrière l'amour, il y aurait l'incapacité d'être soi.
00:13:27 Derrière l'amour, il y aurait l'incapacité
00:13:29 de s'aimer soi-même.
00:13:30 Et on va entendre ce discours-là,
00:13:31 qui est très à la mode aujourd'hui.
00:13:33 Plutôt que d'aimer l'autre, j'ai décidé de m'aimer moi-même.
00:13:36 Non, mais ça, c'est des gens qui rêvent
00:13:37 de se promener avec des porteurs de miroirs autour d'eux.
00:13:39 C'est un ennui mortel.
00:13:40 S'aimer soi-même, s'aimer soi-même,
00:13:42 ça culmine, dans ce que vous savez, avec une main.
00:13:45 Et en dernière instance, il y a, elle nous dit,
00:13:47 la criminalisation du masculin.
00:13:49 Et ça, ou la culpabilisation du masculin.
00:13:51 Et c'est intéressant.
00:13:52 Donc l'homme est toujours présenté comme un porc,
00:13:54 un prédateur.
00:13:55 L'homme est celui qui écrase.
00:13:56 L'homme est celui qui domine.
00:13:57 Et elle nous dit, Noémie Elioi, dans son texte,
00:13:59 dans son livre, dit...
00:14:00 L'amour est une aventure.
00:14:02 C'est toujours asymétrique.
00:14:03 C'est pas un contrat qu'on peut nouer,
00:14:05 comme devant le tribunal.
00:14:07 C'est pas un contrat où toutes les clauses
00:14:09 sont clairement établies.
00:14:10 Il y a une part là-dedans d'envoûtement, je l'ai dit,
00:14:12 de mystère, d'insaisissable.
00:14:14 Et cette part-là, les temps présents tendent à la rejeter.
00:14:17 Le néo-féminisme, les staliniennes en jupon, dit-elle,
00:14:19 sont aujourd'hui... cherchent à tuer ça.
00:14:21 Et elle dit, non, il faut sauver l'amour.
00:14:23 Je vais citer de ce point de vue une très belle phrase
00:14:25 de Clémenceau que j'ai toujours bien aimée.
00:14:27 "Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier."
00:14:30 - Revenons-en à l'enquête de Libé.
00:14:33 Faut-il reprendre le constat d'une récession sexuelle?
00:14:37 - J'irais plus loin, franchement.
00:14:39 Je parlerais d'une forme de fatigue existentielle,
00:14:41 de récession existentielle.
00:14:43 On nous dit, notamment dans l'enquête de Libé,
00:14:45 vous savez, il y a rien de...
00:14:47 Certes, il y a peut-être moins de désirs,
00:14:49 il y a moins de sexualité, il y a moins d'aventures,
00:14:51 d'histoires, faites tout ce que vous voulez,
00:14:53 mais il y a de la tendresse.
00:14:55 On a la tendresse de ses amis, de ses proches, de ses copains.
00:14:57 Et on peut être tous tendres ensemble.
00:14:59 Quel horrible horizon, "tendre ensemble".
00:15:01 Ce ne sont pas leurs mots, ce sont les miens.
00:15:03 Et donc, et je cite, c'est exceptionnel,
00:15:05 "des sources d'affection et de tendresse
00:15:08 constituent des soutiens et accompagnent le chemin de chacun."
00:15:11 N'est-ce pas là l'essentiel? Peut-être pas, non, en effet.
00:15:14 Ensuite, ça va plus loin, dans l'enquête de Libé,
00:15:16 il y a presque un aveu inconscient,
00:15:18 où ils nous disent que l'idéologie
00:15:20 de la déconstruction des sexes a fini par tuer le désir.
00:15:24 Et ça, je le cite, c'est absolument fascinant,
00:15:26 en un mot, je ne vais pas lire trop longtemps, c'est génial.
00:15:29 "Un homme anti-féministe aura un discours
00:15:32 "qui liera beaucoup sa masculinité à son activité sexuelle.
00:15:36 "Ceux qui sont féministes, au contraire,
00:15:38 "ont une sexualité plus sobre."
00:15:40 Je ne dis pas le contraire, mais c'est Libé qu'ils disent,
00:15:43 pas les réacs, cette fois-là.
00:15:45 Ensuite, au final, je vous dirais que derrière ça,
00:15:47 pour moi, qu'est-ce que je vois?
00:15:49 C'est une vie cloîtrée sans transcendance.
00:15:51 On rêve de télétravailler chez soi sans aller au boulot
00:15:53 pour rencontrer des gens, on se parle sur les réseaux sociaux
00:15:55 et nos amis sont virtuels.
00:15:57 Si on a faim, on ne va pas au resto,
00:15:59 on se commande de la bouffe chez soi qu'on se fait livrer.
00:16:01 Si on a un désir, on va sur un site porno
00:16:03 ou, à la rigueur, on fait une rencontre Tinder
00:16:05 qu'on congédie immédiatement ensuite.
00:16:07 Et si on veut un moment culturel, on se tourne vers Netflix,
00:16:10 qui est une forme de prison dans laquelle...
00:16:12 en fait, n'importe quel site de streaming.
00:16:14 On se tourne vers ça et on se dit,
00:16:16 "Ah, ben là, j'ai mon soulagement, j'ai pas eu à sortir de chez moi."
00:16:18 C'est une vie, c'est l'homme atomisé,
00:16:20 c'est l'homme enfermé en lui-même.
00:16:22 Et de ce point de vue, je dirais que notre société
00:16:25 n'est plus une de liaisons, en tous les sens du terme,
00:16:28 mais c'est une société de la déliaison.
00:16:30 Et de ce point de vue, c'est de l'ennui mortel.
00:16:32 - Mais Marc Menance a justement fait un tout-ce-qu'on-veut,
00:16:35 quand-on-veut, comme-on-veut, c'est à la liberté.
00:16:37 Vous qui êtes attaché à la liberté.
00:16:39 - Ben oui, mais il faut s'ouvrir à la transcendance.
00:16:42 Or, Mathieu a fort bien démontré qu'aujourd'hui,
00:16:45 on a placé les gens sous une sorte de camisole morale
00:16:49 dont il est impossible de sortir.
00:16:51 J'ai beaucoup aimé, comme Mathieu a dit,
00:16:53 une vie au formol.
00:16:55 Je voudrais lui demander comment il écrit ça.
00:16:57 (Rires)
00:17:00 On est vraiment dans le déclin.
00:17:04 Mais quand on dit à une femme, tu peux quand même pas
00:17:07 aller avec cet homme et connaître les 30,
00:17:09 mais tu te rends compte, il t'exploite en réalité.
00:17:12 Il va prendre du plaisir. Mais comment ça ?
00:17:14 On se donne du plaisir.
00:17:17 On est dans ce qu'il y a de plus beau.
00:17:20 Là, je prendrais presque un propos religieux.
00:17:23 C'est-à-dire, Dieu a inventé l'extase, si Dieu existe,
00:17:27 et cet extase, ce moment du souffle,
00:17:30 où on est dans l'éparpillement, où l'âme, l'esprit, le corps...
00:17:34 - C'est le moment de la création.
00:17:36 - C'est le moment du plaisir.
00:17:38 Après, il peut y avoir la création, ce n'est pas garanti.
00:17:41 Ce qui est vrai, c'est qu'il y a un instant
00:17:43 où on est là, on s'est donné le meilleur.
00:17:45 - Calmez-vous, calmez-vous.
00:17:47 - C'est la pétillance, pas que de l'esprit.
00:17:50 - Merci, mon cher Marc. Quel envolé.
00:17:52 Votre regard. Ensuite, on donnera la parole de la sagesse.
00:17:56 - Ça me paraît assez clair, ce que racontent Mathieu et Forjust.
00:18:00 C'est-à-dire que c'est une idéologie individualiste,
00:18:04 donc narcissique, qui fait que l'individu est seul face à son désir.
00:18:08 Et ce qu'il refuse, finalement, c'est l'altérité, c'est l'autre.
00:18:11 Et cette société, si on réfléchit un peu,
00:18:13 sans faire trop référence à la théorie psychanalytique,
00:18:16 on se rend compte que c'est une société dans laquelle le masculin a disparu.
00:18:20 Pourquoi le masculin a disparu ? Parce que c'est le féminin qui engendre.
00:18:24 Mais le féminin ne veut pas se séparer de ce qui l'a engendré.
00:18:27 Et c'est le masculin, dans la théorie de Freud,
00:18:29 qui coupe, qui fait la séparation.
00:18:31 Donc ça, ça me paraît évident que c'est une...
00:18:33 Cette idéologie du narcissisme, c'est l'idéologie du désir,
00:18:36 du contrôle du désir, et une idéologie dans laquelle
00:18:39 tout le monde est une femme comme les autres.
00:18:41 Le deuxième phénomène, c'est qu'évidemment,
00:18:43 c'est pas parce qu'on a compris d'où vient cette idéologie
00:18:46 qu'on peut s'en abstraire, enfin, en sortir d'une certaine façon.
00:18:50 Cette idéologie n'est pas venue de nulle part.
00:18:52 Elle est venue du traumatisme, des totalitarismes nazis et bolcheviques
00:18:56 qui ont percuté la société occidentale.
00:18:58 - Là aussi ? - Mais bien sûr !
00:19:00 En fait, quand vous êtes victime d'un accident de voiture,
00:19:03 vous ne vous rendez pas nécessairement compte pourquoi,
00:19:05 dès que vous voyez une voiture, vous avez peur.
00:19:07 En fait, le masculin a été exalté, la loi, l'ordre, la puissance
00:19:10 a été exaltée par les totalitarismes et dégénérée par les totalitarismes.
00:19:14 Et maintenant, il y a une peur panique de ça.
00:19:16 Et on dit "Oh, on ne fait plus la guerre, l'autre,
00:19:18 on va se faire des câlins, etc."
00:19:20 C'est la société des bisounours et des herbivores.
00:19:22 Et évidemment, un, on sait quand ça va se finir,
00:19:24 on ne fait plus de gosses et on va se faire bouffer, c'est une certitude.
00:19:27 - Charlotte d'Autregard.
00:19:29 - Non mais simplement, l'homme et la femme, enfin,
00:19:31 l'homme avec un grand H aujourd'hui, il n'est pas seulement seul,
00:19:33 il est aussi triste, et je pense qu'il faut lier ça.
00:19:36 - Il y a un lien.
00:19:37 - Évidemment, la tristesse est une conséquence de cette solitude,
00:19:40 mais l'individualisme seul, on a du mal à le comprendre.
00:19:43 Mais la liberté, précisément, elle s'éteint dans la tristesse
00:19:46 parce que la relation n'est pas un choix, c'est un besoin.
00:19:50 C'est pour ça que l'homme est si triste,
00:19:52 et c'est pour ça qu'il n'y a plus d'altérité.
00:19:54 Ce n'est pas la baisse de la sexualité,
00:19:56 ce n'est pas, moi, je conteste un peu le mot puritanisme, pourquoi ?
00:20:00 Pas parce que je suis d'accord avec tout l'exposé,
00:20:02 simplement, on a l'impression que c'est un choix en raison d'une morale.
00:20:06 Ce n'est pas un choix, c'est une fatigue.
00:20:08 Et là, je rejoins absolument, je pense que c'est plus une fatigue.
00:20:10 Ce n'est pas un cadre moral qui s'impose,
00:20:12 c'est une forme de nouvelle morale qui épuise.
00:20:16 Ce n'est pas un choix individuel,
00:20:18 c'est pour ça que ce n'est pas le terrain de la liberté.
00:20:20 C'est un épuisement total qui se retrouve dans les chiffres de la dépression,
00:20:24 tout simplement, c'est pour ça que je disais,
00:20:26 seul et triste, c'est lié.
00:20:28 Et en revanche, et c'est là où je conteste absolument ce que dit Libé,
00:20:31 on n'a pas remplacé ça par une société de tendresse,
00:20:33 on a précisément remplacé ça par une société de plus en plus violente.
00:20:36 Parce que la sexualité est une pulsion de vie,
00:20:39 et que si vous retirez la vie, il reste la pulsion.
00:20:42 Il faut bien qu'elle s'exprime quelque part.
00:20:44 Donc je pense que tous ces sujets se lient, évidemment, les uns aux autres.
00:20:48 - Mais oui ! - Générique de fin.
00:20:51 - Mais l'euphorie après l'extase !
00:20:54 C'est-à-dire qu'il y a quelque chose qui vous emporte !
00:20:57 Mais non ! Mais c'est formidable !
00:20:59 - On n'arrivera pas à éteindre le désir de voir plus longtemps.
00:21:01 Charlotte Déclercède, de façon lumineuse.
00:21:04 Et il faut redonner le sourire à ces gamins qui baissent la tête constamment.
00:21:08 - Formidable, à vous tous, en tout cas.
00:21:10 On a beaucoup de sujets.
00:21:12 Je rappelle que vendredi soir, 19h, nous allons être en débat,
00:21:16 à la salle Gavot, je le dis ouvertement, parce qu'il n'y a plus de place.
00:21:19 De toute façon, on joue à guichet fermé, on va dire.
00:21:21 Avec Charlotte Dornelas, Mathieu Bocoté, Noemi Alhuia,
00:21:25 Franck Ferrand, Marc Menand, Sonia Mabrouk,
00:21:28 tous ensemble pour parler de cette liberté.
00:21:31 - La préscience de Christine Kelly.
00:21:33 - Comment ? - La préscience de Christine Kelly.
00:21:35 - Les as qui sont alignés.
00:21:37 - Et on va parler de tout ça, justement, de cette liberté d'aimer.
00:21:39 Je rappelle que les bénéfices de la soirée vont aux familles monoparentales.
00:21:42 Vraiment, on n'a rien à cacher.
00:21:44 On se rencontre avec grand plaisir à la salle Gavot, vendredi, 19h.
00:21:47 On aurait tellement de choses à dire sur le sujet.
00:21:50 Continuons avec vous, Guillaume Bigot.
00:21:53 75% des Français pensent que les élus LFI
00:21:56 n'ont pas leur place à la cérémonie d'hommage aux victimes français du Hamas.
00:22:01 Demain aux Invalides, selon un sondage CSA, CNN, le JDD.
00:22:05 Emmanuel Macron rendra hommage aux 42 victimes françaises du 7 octobre,
00:22:09 ainsi qu'aux otages.
00:22:13 Mais 5 familles victimes du Hamas ont écrit au président
00:22:17 pour lui demander d'interdire la présence d'élus LFI à cet hommage.
00:22:22 Mathilde Panot a fait savoir qu'elle se rendrait à la cérémonie.
00:22:26 Est-ce de la provocation de la part de LFI,
00:22:29 ou bien est-ce que LFI veut jouer le jeu de la cohésion nationale ?
00:22:33 Ce que disent ces familles me semble frapper au coin du bon sens.
00:22:40 Ce sont 5 familles, il y a 42 victimes, ce ne sont pas toutes les familles.
00:22:46 Permettez-moi de dire que, en général,
00:22:48 quand on a subi une telle affliction et une telle douleur,
00:22:52 on n'est pas nécessairement en état d'exprimer son indignation.
00:22:56 Que je sache, il n'y a aucune famille qui a défendu la présence de LFI.
00:23:01 Je crois même que le président d'Israël devait être présent à la cérémonie.
00:23:04 Peut-être que ça n'a pas de rapport avec la présence de LFI,
00:23:07 mais peut-être qu'il s'est décommandé.
00:23:10 Ce qui est sûr et certain, c'est que LFI se sont auto-invités.
00:23:14 Ils ont joué un peu les troubles hommage.
00:23:16 Un hommage, ça doit être solennel.
00:23:18 Et pour être solennel, ça doit être consensuel.
00:23:20 C'était l'hommage de la nation, moyen de marquer l'unité de la nation,
00:23:23 pour 42 franco-israéliens, ça aurait été des franco-algériens ou des franco-américains,
00:23:27 c'est la même chose, ce sont des Français tout de même,
00:23:29 qui ont perdu la vie dans ce qui est quand même l'attentat le plus sanglant
00:23:32 après Nice et le Bataclan.
00:23:35 Et là, ce que disent les familles est très clair.
00:23:37 C'est-à-dire qu'ils disent que c'est indécent et illogique.
00:23:40 Et on ne peut pas séparer les deux. Pourquoi ?
00:23:43 Parce qu'en fait, ils se sont exclus tout seuls, LFI,
00:23:46 puisqu'ils ont dit que ce n'est pas du terrorisme.
00:23:48 Or, qu'est-ce que c'est que cette cérémonie ?
00:23:50 Cette cérémonie, c'est un hommage à des victimes d'un acte de terrorisme.
00:23:53 Est-ce qu'ils n'ont pas le droit, par exemple, de se rattraper ?
00:23:56 Peut-être. Sauf qu'ils ne l'ont pas fait.
00:23:58 Est-ce qu'ils ne veulent pas participer pour se "rattraper" ?
00:24:02 On marque une pause ?
00:24:04 Et vous me direz dans un instant.
00:24:06 Et puis on va parler aussi des chiffres éloquents
00:24:08 qui montrent à quel point c'est une obsession.
00:24:10 Et que ce chiffre est une obsession pour beaucoup de députés LFI.
00:24:13 On marque une pause et on en parle dans un instant.
00:24:15 À tout de suite.
00:24:17 Retour sur la plate-forme "Face à l'Info".
00:24:21 À la veille de la commémoration de cet octobre,
00:24:25 un hommage aux victimes, plutôt.
00:24:28 Pourquoi, Guillaume Bigot, LFI ne revient pas sur ce qu'ils ont dit et son tête ?
00:24:35 Est-ce que cela n'aurait pas été mieux que LFI n'y aille pas,
00:24:38 ne se présente pas à cette cérémonie, à la demande des familles ?
00:24:42 C'est vrai que ces persistes des signes se sont enferrés dans quelque chose
00:24:47 en disant que le Hamas n'était pas une organisation terroriste.
00:24:50 Et ils auraient pu mettre un pot d'eau dans leur vin.
00:24:53 Ce n'est pas ce qu'ils ont fait.
00:24:54 Encore très récemment, Jean-Luc Mélenchon a dit
00:24:56 "Non, non, mais ce n'est pas du tout un pogrom,
00:24:58 parce qu'en réalité le Hamas a ciblé des Israéliens et pas des Juifs."
00:25:01 Quiconque a entendu ou vu ces images épouvantables,
00:25:04 il y a un type qui téléphone à sa famille,
00:25:06 un terroriste du Hamas, et qui dit "Ça y est, j'ai tué mon premier Juif,
00:25:09 je suis super content."
00:25:10 Donc ce n'est pas des Israéliens en tant qu'Israéliens.
00:25:13 Mais bon, il n'y a que Mélenchon qui n'a pas voulu voir ou entendre,
00:25:16 mais on sait qu'il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
00:25:18 Alors donc la question que vous posez est
00:25:20 pourquoi il s'entête et pourquoi il y a cette contradiction ?
00:25:23 C'est-à-dire pourquoi à la fois il s'entête et en même temps il veut participer ?
00:25:25 Moi je pense que ce double langage, ce double discours,
00:25:27 c'est parce qu'il y a un double électorat.
00:25:29 Parce qu'il y a deux électorats dans LFI en fait.
00:25:31 Il y a un électorat de Bobo, de Centreville,
00:25:34 qui est un peu ce qu'on appelle les "baptous fragiles",
00:25:37 c'est-à-dire des gens qui sont un peu "Ah bah quand même,
00:25:40 Mélenchon il a été un peu dur sur le 7 octobre, etc.
00:25:42 Quand même nous on est humanistes,
00:25:44 on condamne les uns, on condamne les autres, alors quand même."
00:25:47 Et donc là, il sent bien qu'il faut lâcher un peu du lest.
00:25:49 Mais en même temps, en même temps, l'autre électorat sur lequel il mise,
00:25:52 et sur le plus dynamique sur le plan démographique,
00:25:54 c'est l'électorat Issami, c'est l'électorat indigéniste.
00:25:57 Celui-là est rompu non seulement à la Takia,
00:25:59 mais surtout celui-là, il leur envoie aussi un message de radicalité.
00:26:02 "On ne s'excuse pas, s'excuser c'est s'accuser."
00:26:06 Donc ils envoient le message en disant "On ne plie pas face au système."
00:26:09 Et je pense que ça renvoie à des raisons plus profondes
00:26:12 de ce discours de LFI qui est quand même très dur.
00:26:14 On sent que là il y a un noyau dur.
00:26:16 En dehors de faire ami-ami avec des islamistes,
00:26:19 il y a quand même cette dimension vraiment d'extrême-gauche, radicale.
00:26:25 Chez Mélenchon c'est indiscutable.
00:26:28 Mais on ne comprend pas pourquoi finalement il tient absolument à dire
00:26:31 que le Hamas n'est pas une organisation terroriste.
00:26:34 Moi de mon point de vue, en faisant l'avocat du diable,
00:26:36 c'est quand même aussi un discours américain un peu bas de gamme
00:26:38 de dire "Le mal c'est le terrorisme."
00:26:40 Donc on fait la guerre au terrorisme à la bouche.
00:26:42 Les SS pour moi c'était quand même des monstres absolus.
00:26:45 Ils représentaient le 3ème Reich, ils représentaient un État,
00:26:47 ce n'était pas une organisation terroriste.
00:26:49 Donc c'est un peu débile de mettre une étiquette si vous voulez.
00:26:52 Mais ce n'est pas pour les dédouaner ou pour éviter de les accuser
00:26:55 que Jean-Luc Mélenchon ne veut pas leur coller une étiquette de terroriste.
00:26:58 C'est plus pervers que ça.
00:27:00 Il dit que ce sont des soldats d'une cause perdue,
00:27:02 enfin pas des soldats d'une cause perdue,
00:27:04 ce sont des soldats qui sont mal comportés.
00:27:06 Il dit "On va pouvoir mobiliser la catégorie du droit international
00:27:09 qui est le crime de guerre."
00:27:11 C'est-à-dire que les soldats du Hamas se sont peut-être mal comportés
00:27:13 le 7 octobre, crime de guerre,
00:27:15 et ça lui permet de faire un renvoi dos à dos,
00:27:17 c'est-à-dire entre la cause et les conséquences,
00:27:19 entre l'attaque du 7 octobre et la riposte israélienne.
00:27:22 C'est-à-dire, crime de guerre du Hamas, crime de guerre de Tsaïl.
00:27:25 Et mieux encore, dans sa logique à lui,
00:27:27 il n'y a pas crime de guerre pour Tsaïl, ce qui n'est pas encore établi,
00:27:30 il y a génocide.
00:27:33 C'est la thèse qu'il défend et c'est la thèse de ce que le LFI défend en permanence.
00:27:39 Et je pense qu'au fond, il y a quand même une lecture,
00:27:41 une vision du monde qui est non seulement complotiste,
00:27:43 mais qui est bien sûr teinté d'un fumet assez immonde d'antisémitisme,
00:27:48 c'est la défense de Corbyn,
00:27:50 mais c'est aussi David Guiraud qui va en Algérie,
00:27:52 qui dit que vous savez, il n'y a que les médias occidentaux,
00:27:54 sous-entendus aux mains des juifs,
00:27:56 pour raconter que le 7 octobre, c'est les Palestiniens.
00:27:59 On est entre nous, on sait bien que c'est les Israéliens qui ont fait ça directement.
00:28:03 Donc après, ils ont tenté de faire machine arrière, mais c'est trop tard.
00:28:06 Jean-Luc Mélenchon, ça avait déjà été témoignage de personne à l'intérieur de l'LFI,
00:28:10 m'avait dit que les propos qu'il tient sont parfois insensés,
00:28:12 mais complètement insensés, au point où ses lieutenants lui disaient
00:28:14 "Non mais il ne faut pas dire ça Jean-Luc en public,
00:28:16 vraiment ça va être très mauvais pour nous".
00:28:18 Et puis de temps en temps, il se coupe.
00:28:20 Jean-Luc Mélenchon, je vous rappelle qu'il avait dit
00:28:22 "Oh mais alors, évidemment, dans la dernière ligne droite de la présidentielle,
00:28:24 on va nous faire papivoise, on va nous faire une méra".
00:28:26 C'est-à-dire qu'en fait, on va, sous-entendu,
00:28:28 il y a des forces obscures qui tirent les ficelles
00:28:30 et qui inventent des attentats.
00:28:32 C'est ça qu'il est en train de dire, et ça je pense qu'il y croit
00:28:34 de manière absolument sûre et certaine.
00:28:37 - Et puis vous avez, vous vouliez noter aussi l'enquête de Factuel,
00:28:40 qui montre aussi l'obsession.
00:28:42 - Absolument.
00:28:43 - Qui montre l'obsession de l'LFI.
00:28:44 C'est intéressant de voir comment 86% des tweets de David Guiraud,
00:28:48 par exemple sur l'international concernent Israël,
00:28:50 80% de ceux de Aymeric Caron, 90% de ceux de Thomas Porte,
00:28:55 l'Ukraine, le Yémen, Taïwan, Elytrée, passent un peu aux oubliettes.
00:28:59 - C'est ça. Alors le mâle, le mâle absolu avec un grand M,
00:29:02 c'est Israël.
00:29:04 - C'est intéressant de voir un peu...
00:29:05 - C'est Israël, Israël tient tout, etc.
00:29:07 Ils sont complètement obsédés.
00:29:08 Et par ailleurs, on voit bien que c'est pas tellement cohérent
00:29:11 sur le plan même défendre, on va dire, l'islam ou les musulmans,
00:29:15 si on veut flatter un électorat musulman.
00:29:17 Enfin, on sait bien que la Chine, ce que la Chine inflige aux musulmans
00:29:21 est terrifiant, par exemple.
00:29:22 Absolument terrifiant avec le phénomène des Oigours.
00:29:24 Mais non, Jean-Luc Mélenchon, lui, conteste la mondialisation.
00:29:27 Au cœur de la mondialisation, il y a les banques américaines,
00:29:29 au cœur des banques américaines, trois petits points, suivez mon regard.
00:29:31 Ce qui est complètement abruti, d'ailleurs,
00:29:33 parce que quand on connaît un peu le système bancaire financier américain,
00:29:36 quand on connaît l'antisémitisme de la finance,
00:29:38 de la haute finance américaine, c'est un peu débile, mais bon, c'est pas grave.
00:29:43 Alors, Guillaume Bigot, pourquoi le président de la République,
00:29:46 garant de l'unité nationale, il ne demande pas clairement à LFI de s'abstenir ?
00:29:52 Parce qu'on comprend, par les lignes, qu'ils auraient bien aimé
00:29:57 qu'ils ne viennent pas pour, effectivement, ne pas créer de troubles à l'ordre public.
00:30:01 Exactement. La défense du président de la République, elle est simple.
00:30:03 Elle a l'air d'être de bon sens.
00:30:05 Il s'abrite derrière le protocole.
00:30:08 Il dit, ben non, le protocole fait que je dois inviter les chefs de parti,
00:30:11 je dois inviter les présidents de groupe, je dois inviter les présidents de commission,
00:30:14 donc forcément, des élus LFI, merci, au revoir, fin de non recevoir aux familles.
00:30:19 C'est pas comme si Emmanuel Macron, c'était quelqu'un qui ne pouvait pas s'affranchir du protocole.
00:30:23 C'est pas comme si c'était intimide, voyez.
00:30:24 C'est pas comme si c'était quelqu'un qui prenait un mois pour nommer tout le gouvernement, par exemple.
00:30:27 C'est pas son genre. On sait qu'il respecte toutes les règles, c'est sûr.
00:30:31 En fait, je pense que le président de la République, il s'est un peu piégé tout seul.
00:30:34 Pourquoi ? Parce qu'il a voulu faire le malin, faire son hommage à lui.
00:30:38 Il a attendu tellement après le 7 octobre pour faire son hommage,
00:30:41 que plus il attendait et plus l'hommage devait être officiel.
00:30:44 Et effectivement, maintenant, il n'y a pas de bonne solution.
00:30:47 C'est-à-dire, s'il dit à LFI de ne pas venir, il va être accusé par les partisans d'LFI
00:30:51 et les électeurs de LFI de faire le jeu de certains lobbies.
00:30:54 S'il dit, il donne raison aux familles, et d'ailleurs à 75% des Françaises,
00:30:58 ce que révèle le sondage, qui sont de bon sens,
00:31:01 il dit aux gens de LFI de ne venir pas, c'est effectivement,
00:31:04 il ne respecte pas le protocole et on va l'accuser de porter atteinte à l'unité du pays.
00:31:09 Et cet argument de l'unité du pays est incroyable, parce qu'il ne le formule pas comme ça.
00:31:13 Mais on comprend qu'il envoie, qu'il répond aux familles,
00:31:16 je ne ferai pas ce que vous me demandez, c'est-à-dire je ne vais pas demander,
00:31:19 même pas d'ailleurs leur interdire, il ne peut pas, mais au moins demander formellement
00:31:23 à ce que les gens de LFI... Il ne peut pas, il ne le dit pas,
00:31:26 mais le sous-texte, c'est pour ne pas porter atteinte à l'unité du pays.
00:31:29 Or, souvenez-vous qu'au lendemain quand même du 7 octobre,
00:31:32 enfin quelques semaines après le 7 octobre, il y a eu cette grande manifestation
00:31:35 de lutte contre l'antisémitisme, pour stopper la montée de l'antisémitisme.
00:31:39 Le président de la République avait des tas de raisons de ne pas y aller.
00:31:42 Il ne va généralement pas aux manifestations, pourquoi pas faire une exception ?
00:31:47 Voilà, s'il va à celle-là, il va à d'autres.
00:31:49 Deuxièmement, le président de la République pouvait craindre, effectivement,
00:31:52 que, disons, des lobbies pro-israéliens durs récupèrent la manif.
00:31:56 Il avait des tas de raisons, mais la raison qu'il a invoquée officiellement,
00:32:00 alors que personne ne lui demandait de justifier son absence,
00:32:03 c'est la suivante, et elle est surréaliste.
00:32:05 "Je ne veux pas participer à cette manifestation pour ne pas porter atteinte à l'unité du pays."
00:32:10 C'est stupéfiant ! Et là, pour la même raison, il dit non aux familles,
00:32:15 et encore plus fou, pour la même raison, il va y avoir maintenant,
00:32:19 alors comble dû en même temps, l'Élysée va appeler un second rassemblement mémoriel.
00:32:24 Ne me demandez pas ce que c'est, je ne parle pas l'inspecteur des finances courant,
00:32:28 je ne sais pas ce que ça veut dire dans leur langage confus de comptable Bac +15,
00:32:33 mais rassemblement mémoriel, qu'est-ce que ça signifie ?
00:32:36 Ça signifie qu'il va faire un rassemblement pour faire le pendant à l'hommage aux victimes du 7 octobre,
00:32:42 en mémoire à ceux qui sont tombés sous les bombardements à Gaza.
00:32:45 Mais pardon, les bombardements à Gaza, il y a eu deux pauvres, malheureux enfants,
00:32:49 les pauvres, qui sont morts, qui étaient français, enfin franco-palestiniens,
00:32:52 mais ce sont des victimes collatérales du 7 octobre, pour le reste ce ne sont pas des français,
00:32:56 donc pourquoi faire un hommage, on ne sait pas.
00:32:58 Mais en fait, pour la même raison, s'il ne peut pas dire non à l'FI,
00:33:02 s'il n'a pas été à cette manifestation, et si maintenant il fait un rassemblement mémoriel,
00:33:06 c'est pour la même raison, ce n'est pas la République de l'émotion, c'est la République de la lâcheté.
00:33:10 Votre regard Mathieu Bocoté, faut-il que l'FI s'abstienne,
00:33:14 ou bien est-ce que vous comprenez la volonté de cohésion nationale ?
00:33:18 Je comprends d'abord les familles, en ces matières,
00:33:21 ensuite, vous savez, moi j'ai une réaction un peu particulière,
00:33:24 moi je crois que si vous êtes un élu démocratique,
00:33:27 vous avez les mêmes droits que tous les autres, dans les circonstances,
00:33:30 et je n'ai jamais été favorable à l'autre cordon sanitaire,
00:33:32 donc je ne suis pas favorable à celui-là,
00:33:34 une fois que c'est dit, il n'est pas interdit de s'interdire quelques fois,
00:33:37 au nom de la décence, de participer à un événement où on n'est pas invité.
00:33:42 Oui, c'est le mot qui me venait, décence, avoir la décence de s'abstenir,
00:33:47 c'est-à-dire je suis dans la dignité, je compatis,
00:33:50 nous sommes avec vous, mais nous ne nous présenterons pas
00:33:53 pour ne pas vous déplaire, pour ne pas vous blesser.
00:33:56 Je vais vous faire gagner du temps, je suis 100% d'accord avec Mathieu,
00:33:59 du début à la fin de son intervention, voilà.
00:34:02 Marc ?
00:34:04 Merci pour votre regard, merci Guillaume Bigot,
00:34:09 on suivra ça demain en direct sur CNews à partir de 11h.
00:34:13 Marc Menand, le roi Charles III,
00:34:16 est apparu pour la première fois cet après-midi en public
00:34:19 depuis l'annonce de son cancer, on l'a découvert ici en direct hier soir,
00:34:23 on sent qu'il affirme un peu sa volonté de transparence,
00:34:27 même si on ne sait pas tout effectivement sur quel cancer,
00:34:29 ni l'état du cancer, et on a envie de s'intéresser
00:34:33 sur le profil de ce roi que certains appellent le roi maudit,
00:34:38 que certains Britanniques disent que le sort s'acharne sur lui.
00:34:42 Rappelez-nous un peu, quel est ce roi ?
00:34:45 On avait eu l'occasion d'en parler en attente de trône pendant 70 ans.
00:34:49 Moi j'avoue que c'est un personnage qui me fascine.
00:34:52 Et alors apparemment il n'est pas superstitieux,
00:34:55 car vous le savez, il n'était pas obligé,
00:34:58 bien qu'étant Charles, de prendre le titre de roi Charles III,
00:35:03 dans la lignée de qui ? De Charles Ier, qui a été assassiné.
00:35:07 Charles II, qui était le fils de Charles Ier,
00:35:11 qui a été condamné à l'exil pendant 10 ans,
00:35:15 suite à ce qui avait été infligé à son père, ce drame absolu.
00:35:21 Et ce personnage, Charles II, était le cousin de Louis XIV,
00:35:27 donc il passe une partie de sa jeune, de son enfance, à Versailles.
00:35:33 Il reviendra, connaîtra des difficultés,
00:35:36 parce que la guerre aux Pays-Bas, etc.
00:35:39 Mais oser s'appeler Charles III avec de tels précédents,
00:35:45 c'est s'affranchir de cet esprit qui rôde plus ou moins chez tout un chacun,
00:35:51 en disant "oublions les mauvais esprits et ouvrons-nous à quelque chose de plus limpide".
00:35:57 Alors c'est un garçon qui est introverti.
00:36:01 Sa maman ne s'est pas beaucoup intéressée à lui.
00:36:05 Il était ensuite placé dans un collège
00:36:10 où il a dû subir la difficulté d'être le prince héritier,
00:36:17 puisqu'il devient prince héritier, dès l'âge de 3 ans.
00:36:21 Et les gamins qui sont là, à côté de lui,
00:36:24 ce garçon qui a un désir, je dirais, d'ouverture,
00:36:28 mais pas uniquement aux autres, sur le monde.
00:36:32 Il aime mirer la nature, il regarde derrière les grandes vitres.
00:36:36 Le soir, oui, il se renferme dans sa chambre, il voit les oiseaux.
00:36:41 Il est emporté par cette atmosphère
00:36:45 où le monde serait un monde presque idyllique.
00:36:49 C'est une sorte de rêveur,
00:36:51 ce qui le fera ensuite devenir un peintre de talent.
00:36:55 Il est dans le désir de faire apparaître sur l'étoile,
00:37:01 en aquarelle, les paysages.
00:37:04 Et surtout, il se toque de la nature.
00:37:07 Et dès 1970, il décide de faire en sorte que le monde ait un avenir.
00:37:15 Et imaginez, à l'époque où on est dans l'élan du progrès,
00:37:19 où tout le monde dit "c'est formidable, ravageons les champs,
00:37:22 c'est des trucs pour Péquenaud, etc."
00:37:24 Il faut que nous possédions le monde.
00:37:27 Lui, il dit "non, mais là, on n'a pas des arbres, c'est sinistre,
00:37:31 on fait disparaître des haies, c'est criminel."
00:37:34 Et puis, où passent les espèces qui nichaient partout ?
00:37:39 Plus grave encore, il voit se soustraire à ses yeux
00:37:45 ce paysage d'harmonie qui était suit celui de la campagne anglaise.
00:37:50 Alors, il pestifère contre ce monde de modernité
00:37:54 qui est en train de s'ériger.
00:37:56 Ce qui fait que, quand il sera contraint à attendre 70 ans
00:38:03 que le trône puisse enfin lui être offert,
00:38:06 il n'aura de cesse de montrer que l'homme a un devoir,
00:38:11 savoir s'inscrire dans l'harmonie avec la nature.
00:38:15 Alors, il a un domaine à 170 km de Londres,
00:38:20 ce domaine de 440 hectares, c'est gigantesque.
00:38:24 Il y place un potager et puis il fait attention aussi
00:38:29 aux espèces en voie de disparition.
00:38:31 Alors, j'ai noté les vaches shetlandes,
00:38:34 il y a les boeufs d'Aberdine et Gors,
00:38:37 il y a les brebis de Suffolk, les cochons rouges,
00:38:40 et tout ça, il fait en sorte qu'ils puissent s'épanouir.
00:38:43 Il a le goût du respect de l'animal, mais de façon sincère.
00:38:49 C'est-à-dire qu'à l'époque, on le prend pour un fou,
00:38:52 on le prend pour un attardé.
00:38:54 Et pour autant, il veut même que ces animaux
00:38:57 bénéficient de traitements qui ne soient pas chimiques.
00:39:02 Quand il regardait cette nature se polluer,
00:39:06 le plastique partout, il a ses propos, il dit
00:39:10 "C'est sinistre quand on voit ce qui lui arrive aujourd'hui,
00:39:14 nous ne faisons que multiplier les cas de cancer.
00:39:17 Regardez comment il les explose.
00:39:20 C'est lié à notre environnement."
00:39:23 Et sa façon de vivre, c'est de s'inscrire dans le bio.
00:39:27 Alors il n'aura dans son potager que des présentations bio.
00:39:32 Mais il va créer une marque bio aussi.
00:39:35 Alors vous allez dire "Il ne devrait rien lui arriver."
00:39:38 Oui, parce que c'est beaucoup plus compliqué.
00:39:41 Si vous mangez trop de sucre, je ne connais pas la manière
00:39:44 de s'alimenter du roi Charles III, mais il ne suffit pas
00:39:47 de manger bio pour pouvoir se voter la santé.
00:39:51 Et donc cet homme a toujours fait preuve d'un courage inouï.
00:39:55 Pourquoi il a été honi à un moment donné ?
00:39:58 Parce qu'on avait idéalisé sa petite princesse Diana,
00:40:01 mais il ne l'avait pas choisie.
00:40:03 Elle lui était imposée alors que son coeur
00:40:05 était déjà tenu par Camilla.
00:40:07 Et je dirais que c'est le prince de l'amour,
00:40:10 car jamais, jamais il n'a dévié de cette femme.
00:40:13 Il a fini par la retrouver.
00:40:15 Et quand son ex-femme disparaît, il prend attention à ses enfants.
00:40:22 Il les fait venir à ses côtés et il essaie de les sauver
00:40:27 de cette submersion qui est celle de la tristesse infinie
00:40:31 d'avoir perdu sa maman.
00:40:33 Cet homme donc, il a un côté non seulement charitable,
00:40:38 il s'est intéressé aux plus démunis.
00:40:40 Il a offert plus d'un million d'emplois
00:40:43 à des gamins qui n'avaient pas d'avenir.
00:40:45 En 1997, il vient à Paris.
00:40:49 On le trouve à Clichy-sous-Bois,
00:40:57 où là il rend visite aux plus démunis,
00:41:00 aux banques alimentaires, il va dans une cité
00:41:03 pour voir la doyenne, lui demander comment elle vit.
00:41:06 Et tout ça, c'est pas du bluff.
00:41:08 Il aime l'homme et aujourd'hui,
00:41:10 après un an et demi de pouvoir,
00:41:13 il était en train de conquérir le coeur de son peuple.
00:41:17 Voilà cet homme qui me touche beaucoup
00:41:20 et dans son combat, il sera grand
00:41:23 et on ne peut que lui citer, forcément, de s'en sortir.
00:41:27 - Un bon rétablissement.
00:41:29 - Un beau bonhomme.
00:41:31 - Merci Marc.
00:41:33 Dans un instant, avec vous Mathieu,
00:41:35 on va aborder Rachida Dati.
00:41:37 Et puis ses propos, moi je suis très...
00:41:40 En tant qu'ancien membre du CSA, je suis très surprise
00:41:42 qu'il ait fallu attendre plusieurs ministres
00:41:44 pour dire que le ciel est bleu quand il est bleu.
00:41:47 C'est-à-dire que la liberté d'expression,
00:41:50 la pluralité des opinions pour le service public,
00:41:53 pour tous les médias, on en parle dans un instant.
00:41:55 D'abord, Charlotte, on va s'installer
00:41:57 parce que ça vaut le détour.
00:41:59 Et vous allez répondre à des questions
00:42:01 que beaucoup de personnes se posent depuis un moment.
00:42:03 On a appris aujourd'hui que la pathologie psychiatrique
00:42:06 de l'auteur de "L'Assaillon" de la "Gare de Lyon"
00:42:08 n'a pas joué dans son rôle de passage à l'acteur.
00:42:10 Je n'ai pas très bien compris, parce qu'on dit
00:42:12 que ça a quand même pesé, mais ça n'a pas joué.
00:42:14 Vous allez nous expliquer?
00:42:16 - C'est toujours un peu l'histoire.
00:42:18 - Et encore une fois, l'empressement
00:42:20 à se cacher derrière les troubles psychiatriques
00:42:22 n'épuise pas le sujet.
00:42:24 On va regarder ce qui s'est passé avec les autres cas.
00:42:26 Pour savoir un peu ce qu'ils sont devenus.
00:42:28 - C'est ça. Là, en l'occurrence,
00:42:30 dans cette affaire de la "Gare de Lyon",
00:42:32 nous avons le parquet
00:42:34 qui a expliqué
00:42:36 que le suspect a affirmé,
00:42:38 devant le juge d'instruction,
00:42:40 qu'il voulait "s'en prendre à des Français"
00:42:42 en raison de leur appartenance à la nation.
00:42:44 Donc là, avec un minimum de vocabulaire,
00:42:46 c'est littéralement un francocide.
00:42:48 C'est littéralement ça.
00:42:50 Il voulait tuer des gens,
00:42:52 non pas parce qu'il les connaissait,
00:42:54 il les a pas choisis, mais simplement parce qu'ils étaient français.
00:42:56 C'est ce qu'il dit,
00:42:58 donc, devant le juge d'instruction.
00:43:00 Ensuite, on a l'ouverture
00:43:02 d'une information judiciaire,
00:43:04 c'est un autre fait qui nous est donné,
00:43:06 pour, ouvrez les guillemets encore une fois,
00:43:08 "tentative d'assassinat et de violence avec arme
00:43:10 aggravée par la circonstance que les actes
00:43:12 qui ont été précédés, accompagnés
00:43:14 ou suivis, de propos qui établissent
00:43:16 en raison de leur appartenance, vrai ou supposé,
00:43:18 à une prétendue race, ethnie,
00:43:20 nation ou religion déterminée".
00:43:22 Voilà, il est mis en cause
00:43:24 aujourd'hui pour ça.
00:43:26 Voilà qui est nettement plus tangible,
00:43:28 vous l'avouerez, en tout cas pour nous,
00:43:30 dans la chaîne pénale, dans ce qui est
00:43:32 pris en compte par la chaîne pénale,
00:43:34 que son état psychiatrique, sur lequel tout le monde
00:43:36 a discerné, sans en connaître, le début
00:43:38 du quart du huitième de ce dont il s'agissait
00:43:40 en l'occurrence.
00:43:42 Et il a été en garde à vue,
00:43:44 initialement, examiné, son état a été
00:43:46 jugé compatible d'abord, ensuite,
00:43:48 je vous ai expliqué hier, il a fait un passage
00:43:50 à l'infirmerie psychiatrique
00:43:52 de la préfecture pour être examiné
00:43:54 un peu plus en détail par
00:43:56 un psy qui, le lendemain,
00:43:58 pas huit ans après, le lendemain,
00:44:00 a estimé que son
00:44:02 état était bien compatible avec
00:44:04 la garde à vue. Aujourd'hui, son état,
00:44:06 il est compatible aussi avec la mise
00:44:08 en examen et surtout la mise en détention provisoire.
00:44:10 Il n'est pas envoyé dans un hôpital
00:44:12 psychiatrique. Donc, s'il n'y a
00:44:14 ni altération, ni abolition,
00:44:16 ce que peut-être le juge
00:44:18 d'instruction découvrira au fil de la mise en examen,
00:44:20 mais là, en l'occurrence, le déséquilibre
00:44:22 n'entre pas en compte dans la considération
00:44:24 de ce que fait la chaîne pénale
00:44:26 qui se pose une seule question. Est-ce que, oui
00:44:28 ou non, il est responsable de ses actes ?
00:44:30 Il a reconnu, et là, c'est un autre
00:44:32 fait, il a reconnu son acte,
00:44:34 la préméditation, et
00:44:36 par ailleurs, préméditation que l'on sait
00:44:38 longuement mûrie par les vidéos
00:44:40 publiques auxquelles nous avons
00:44:42 tous eu accès.
00:44:44 Donc, qu'est-ce qu'il faut de plus exactement
00:44:46 pour au minimum donner tout ça
00:44:48 avant d'évoquer la question du suivi psychiatrique ?
00:44:50 Notons que, en l'occurrence,
00:44:52 vous disiez, il y a des cas qui reviennent souvent,
00:44:54 c'était exactement le même
00:44:56 refrain avec l'assaillant de Birakeim,
00:44:58 qui là, en l'occurrence, c'était
00:45:00 du terrorisme islamiste,
00:45:02 mais il était... Les choses qu'on savait,
00:45:04 on a beaucoup insisté, et même les autorités
00:45:06 politiques, c'est pas seulement médiatique,
00:45:08 ont beaucoup insisté sur le fait qu'il était
00:45:10 déséquilibré
00:45:12 psychologiquement. Un, il était
00:45:14 suivi par la DGSI. Alors, contrairement
00:45:16 à ce qu'avait dit le ministre de l'Intérieur à l'époque,
00:45:18 il n'était pas suivi en raison de ses troubles psychiatriques.
00:45:20 La DGSI ne suit pas
00:45:22 les gens qui sont suivis par un psy.
00:45:24 La DGSI suit pour radicalisation islamiste.
00:45:26 Donc, il était suivi pour cette raison.
00:45:28 Il était déjà condamné. Or, en France,
00:45:30 on ne condamne pas les fous,
00:45:32 et un suivi psychologique ne veut pas dire qu'on est
00:45:34 fou, c'est la deuxième chose.
00:45:36 Et il a été capable, et à Birakeim
00:45:38 c'était pareil, de préparer, d'organiser
00:45:40 et de revendiquer son acte
00:45:42 à des moments différents. Donc, on n'a pas
00:45:44 quelqu'un qui vrille
00:45:46 tout à coup pendant trois minutes. Et par ailleurs,
00:45:48 le suivi psychologique, puisque c'est ça
00:45:50 la chose tangible qu'on a, c'est qu'il avait un suivi
00:45:52 psychologique. Moi, je ne connais pas le détail de ce
00:45:54 suivi, et qu'il prenait des médicaments.
00:45:56 Le suivi psychologique, en France, ça concerne
00:45:58 des millions de Français. La prise de médicaments,
00:46:00 on s'en désole assez, concerne également
00:46:02 des millions de Français. Est-ce
00:46:04 que cette question du suivi
00:46:06 psychologique, étant donné le nombre de gens que
00:46:08 ça concerne, est-ce que c'est plus ou moins
00:46:10 déterminant dans le passage à l'acte
00:46:12 qu'une idéologie proférée,
00:46:14 confessée et revendiquée, qui
00:46:16 appelle à tuer ? Je pose simplement
00:46:18 la question dans le discours que l'on
00:46:20 porte sur ces
00:46:22 différents drames.
00:46:24 - Le profil psychiatrique
00:46:26 avait également été évoqué pour
00:46:28 Mohamed Mogoudshof,
00:46:30 l'islamiste d'Arras, qui avait
00:46:32 assassiné le professeur Dominique Bernard.
00:46:34 Or, le Parisien a récupéré son audition
00:46:36 devant le juge d'instruction.
00:46:38 Que faut-il en retenir aujourd'hui ?
00:46:40 - Là encore, on avait évoqué en effet un déséquilibre
00:46:42 psy, et notamment son père,
00:46:44 qui avait été retrouvé en Arménie
00:46:46 au moment où il avait parlé, il avait condamné
00:46:48 le geste tout en expliquant dans la foulée
00:46:50 que son fils avait des problèmes psychologiques,
00:46:52 qu'il se disputait souvent avec sa mère,
00:46:54 et on a appris notamment qu'il se
00:46:56 disputait avec sa mère, parce que sa mère disait
00:46:58 régulièrement son attachement à la
00:47:00 France, et que son fils ne le supportait pas.
00:47:02 Et que la France était l'ennemi de l'islam.
00:47:04 Le père met tout ça dans un même paquet,
00:47:06 tout en condamnant le geste de son fils.
00:47:08 Bon, alors, le seul parcours du père
00:47:10 suffirait à déséquilibrer n'importe quel
00:47:12 gamin dans le monde. Ça c'est sûr et certain.
00:47:14 Donc par ailleurs, que des histoires personnelles
00:47:16 affectent gravement l'équilibre
00:47:18 notamment psychologique d'un enfant,
00:47:20 c'est indiscutable. Que la justice
00:47:22 prenne ça en compte, c'est une marque de civilisation
00:47:24 à laquelle il ne faut pas renoncer.
00:47:26 J'en conviens absolument.
00:47:28 Mais à la fin, il reste un acte
00:47:30 et une responsabilité. C'est cette seule
00:47:32 responsabilité qui va être examinée,
00:47:34 et des déséquilibres, il y en a
00:47:36 évidemment des plus ou moins grands qui touchent,
00:47:38 j'allais dire, au fond du fond,
00:47:40 sans connaître le détail, on est tous un peu
00:47:42 déséquilibrés, forcément, par la vie,
00:47:44 par l'éducation,
00:47:46 par les souffrances
00:47:48 qu'il y a à subir dans la vie.
00:47:50 Moi, le degré de déséquilibre, je ne le connais pas.
00:47:52 La nécessité d'un suivi psychologique,
00:47:54 je ne le connais pas dans le détail pour ces assaillants.
00:47:56 En revanche, l'idéologie qui revendique
00:47:58 au moment de tuer, elle, elle est
00:48:00 renseignée. Elle, il y a des livres pour la comprendre.
00:48:02 Et elle existe indépendamment du suivi
00:48:04 psychologique de tel ou tel.
00:48:06 Et cet assaillant,
00:48:08 donc Dara, cette fois-ci,
00:48:10 il était en face du juge d'instruction en novembre dernier,
00:48:12 et en effet, le Parisien a eu accès aux auditions.
00:48:14 Et que dit-il ? Ouvrez les guillemets.
00:48:16 "C'était planifié. Les moyens utilisés,
00:48:18 ce qu'il y avait dans mes mains, le jour
00:48:20 choisi, l'emplacement et la cible
00:48:22 étaient intentionnelles."
00:48:24 Il dit ça, on est plusieurs
00:48:26 jours après. Je n'ai plus la date
00:48:28 en tête exactement, mais c'est
00:48:30 longtemps après. Il a eu le temps de réfléchir, quand même,
00:48:32 depuis. Et alors, pourquoi cette cible
00:48:34 qui était intentionnelle ? Il précise
00:48:36 "Il n'y avait aucun différent
00:48:38 personnel." C'est pas un fou
00:48:40 qui va tuer quelqu'un. "Il n'y avait
00:48:42 aucun différent personnel. Dominique Bernard
00:48:44 était prof de français. C'est l'une des matières
00:48:46 où l'on transmet la passion, l'amour,
00:48:48 l'attachement du système en général,
00:48:50 de la République, de la démocratie, des droits
00:48:52 de l'homme, des droits français et
00:48:54 mécréants." Moi, ce discours-là,
00:48:56 on ne peut pas passer l'année à
00:48:58 le cibler en disant qu'il est dangereux
00:49:00 et quand quelqu'un
00:49:02 le met en acte et donc
00:49:04 vérifie la dangerosité, dire "Oui, non, mais ça n'a rien à voir."
00:49:06 Ben non, c'est évidemment
00:49:08 lié, quel que soit, par ailleurs,
00:49:10 encore une fois, je le répète, l'état psychologique
00:49:12 de cet homme. Par ailleurs, il détaille
00:49:14 aussi le repérage, les lectures,
00:49:16 la préparation, le choix du vendredi
00:49:18 pour aller frapper, parce que c'est un jour
00:49:20 important dans l'islam, dit-il. La cible
00:49:22 identifiée, donc, la revendication qui est
00:49:24 extrêmement claire, et l'envoi de sa
00:49:26 revendication à six destinataires
00:49:28 qu'il avait choisis, dont il fait la
00:49:30 liste, et qui explique, c'est vrai, ils étaient plutôt
00:49:32 axés à droite, dit-il, parce
00:49:34 qu'ils étaient concernés, on va dire.
00:49:36 Ben là, c'est pareil, il y a quand même une analyse
00:49:38 aussi de qui il va cibler, à qui il va envoyer
00:49:40 sa revendication, pour quoi faire, donc c'est
00:49:42 même politique. On comprend que ce n'est pas l'œuvre
00:49:44 d'un fou. Le déséquilibre
00:49:46 ne veut pas dire un fou, encore une fois.
00:49:48 Et par ailleurs, les enquêteurs répètent
00:49:50 qu'ils n'expriment aucun
00:49:52 regret, donc ça n'est pas un passage à vide
00:49:54 non plus. On a déjà vu des gens
00:49:56 basculer dans une abolition totale
00:49:58 du... - Dissernement,
00:50:00 du jugement ? - Dissernement, pardon, et
00:50:02 trois jours après, ne pas expliquer leur geste,
00:50:04 n'être même pas capable de se souvenir de ce qu'ils
00:50:06 avaient fait. Là, c'est pas du tout, du tout,
00:50:08 du tout, l'histoire que l'on a.
00:50:10 Il explique que l'incarcération de son grand frère,
00:50:12 qui était incarcéré pour une
00:50:14 histoire d'attentat qui visait l'Elysée,
00:50:16 qui avait été déjouée, donc déjà, sur ce
00:50:18 terrain-là, était un déclencheur pour lui.
00:50:20 Il s'est mis à lire le Coran, notamment les passages
00:50:22 violents, dit-il, des, je cite,
00:50:24 "récits sur les conquêtes de l'Islam à
00:50:26 l'époque du prophète". Ça va plaire à
00:50:28 Matthieu, qui nous parle souvent de cette notion de
00:50:30 "conquête", précisément. Il le dit,
00:50:32 pourquoi ne l'entendons-nous
00:50:34 pas, en fait, tout simplement ? Et
00:50:36 ensuite, il dit "puis les actualités
00:50:38 terroristes". Et s'il n'exprime aucun regret,
00:50:40 alors là, c'est le plus beau, pour quelqu'un
00:50:42 qu'on décrit comme fou parce que c'est plus facile,
00:50:44 il finit par réfléchir, nous dit-il,
00:50:46 ouvrez les guillemets, ce côté
00:50:48 de la morale, est-ce que c'est bien,
00:50:50 mal, mérité ? Je suis en train
00:50:52 d'y penser. Comment j'ai pu
00:50:54 aiguiser cet état d'esprit ?
00:50:56 Il faut quand même une sacrée intelligence
00:50:58 pour précisément prendre du recul et essayer de se dire
00:51:00 à quel moment je me suis
00:51:02 mis là-dedans. Je ne sais pas du tout quelle est
00:51:04 la sincérité de ce propos. Je ne discute
00:51:06 pas du tout de la sincérité, je dis juste que
00:51:08 là aussi, il faut une intelligence claire
00:51:10 et pas du tout de folie pour
00:51:12 réussir à poser la question
00:51:14 de la propagande et
00:51:16 de ses effets. Par ailleurs, toute
00:51:18 guerre révèle des
00:51:20 personnes qui sont prises
00:51:22 en effet dans une propagande de guerre, précisément,
00:51:24 et qui finissent par commettre ce que l'on appelle
00:51:26 des crimes de guerre. Faut-il cesser de les juger
00:51:28 parce que la folie les a pris
00:51:30 en raison de la propagande ? Je ne crois pas
00:51:32 que tout le monde communierait à ça. C'est exactement
00:51:34 une guerre qui nous est menée, donc c'est exactement
00:51:36 ça en l'occurrence que l'on trouve
00:51:38 dans ses propos.
00:51:40 - Une autre affaire, Charlotte Dornel,
00:51:42 ça avait mis en lumière un profil psychiatrique
00:51:44 lourd, le drame absolu
00:51:46 arrivé à la petite Lola.
00:51:48 Son borreau
00:51:50 avait été présenté comme une femme
00:51:52 déséquilibrée, encore une fois.
00:51:54 Qu'en est-il aujourd'hui ?
00:51:56 - Alors là, vous voyez, dans l'affaire de Lola
00:51:58 et je lirais l'affaire
00:52:00 d'Annecy, l'homme qui avait été
00:52:02 poignardé des bébés, et pas seulement,
00:52:04 à Annecy, là, en l'occurrence,
00:52:06 on n'a pas de revendication idéologique
00:52:08 claire, il n'explique pas pourquoi
00:52:10 ils sont passés à l'acte comme ça,
00:52:12 et même là, vous allez voir que la justice
00:52:14 est beaucoup plus prudente que le discours
00:52:16 que l'on entend ici et là, encore une fois,
00:52:18 politique ou médiatique. Cette femme
00:52:20 algérienne qui a tué Lola,
00:52:22 elle est toujours mise en examen à l'heure où on parle
00:52:24 pour meurtre et viol avec acte de torture
00:52:26 et de barbarie sur mineurs de moins de 15 ans.
00:52:28 Point. Pas en raison d'un déséquilibre
00:52:30 psychiatrique. Ça n'est pas indiqué.
00:52:32 La deuxième chose, c'est qu'elle est en détention
00:52:34 provisoire depuis octobre 2022,
00:52:36 donc depuis l'acte,
00:52:38 et elle a été transférée l'année dernière
00:52:40 dans une unité pour malades difficiles
00:52:42 d'un hôpital psychiatrique,
00:52:44 sans changement de statut de la part de la justice.
00:52:46 Donc elle est toujours
00:52:48 jugée apte à la détention provisoire.
00:52:50 Il se trouve que cette détention se fait dans un hôpital.
00:52:52 J'insiste sur les mots,
00:52:54 parce que la justice, dans l'état actuel
00:52:56 de l'enquête, n'a pas établi
00:52:58 que ce déséquilibre psychiatrique
00:53:00 altérait ou abolissait
00:53:02 son discernement. Si la justice,
00:53:04 qui a toutes les pièces du dossier entre les mains,
00:53:06 ne le fait pas, je ne vois pas à quel moment
00:53:08 on va le faire à sa place. Et ensuite,
00:53:10 en effet, la question psychiatrique,
00:53:12 par ailleurs,
00:53:14 le fait que cette femme,
00:53:16 aujourd'hui, soit placée en unité,
00:53:18 c'est notamment en raison de son comportement
00:53:20 en détention provisoire. Elle avait été placée
00:53:22 initialement en détention provisoire en prison.
00:53:24 C'est son comportement. Ce qu'elle a fait endurer
00:53:26 à une gamine innocente
00:53:28 peut provoquer aussi des troubles
00:53:30 du comportement. Ça, je veux bien l'imaginer
00:53:32 aussi. Donc la psychologie
00:53:34 de cette femme est au cœur de l'enquête, en effet,
00:53:36 mais la première expertise disait,
00:53:38 je cite encore, "aucun trouble psychique
00:53:40 ou neuropsychique ayant aboli
00:53:42 ou alterné son discernement". Et pourtant,
00:53:44 le médecin qui écrit ça dit
00:53:46 "les faits sont bel et bien en rapport
00:53:48 avec un trouble grave et complexe de sa
00:53:50 personnalité, mais qui n'a pas altéré".
00:53:52 La seule question qui se pose,
00:53:54 c'est "est-ce qu'elle savait, au moment de le faire,
00:53:56 que c'était bien ou mal ?". C'est ça
00:53:58 l'enjeu de la responsabilité. Est-ce qu'elle
00:54:00 était elle-même et est-ce qu'elle savait que c'était mal ?
00:54:02 Le seul fait qu'elle fuit, en général, c'est ce qu'on vous dit,
00:54:04 elle sait faire la distinction
00:54:06 entre les deux. Là, en l'occurrence, dans ce genre
00:54:08 d'affaires graves, il y a deux ou trois expertises,
00:54:10 voire même un collège d'experts
00:54:12 qui se penchent dessus, on ne va peut-être pas
00:54:14 donner la réponse, avant cette histoire.
00:54:16 Et par ailleurs, je note que,
00:54:18 en l'occurrence, dans l'affaire de Lola,
00:54:20 cette question de la psychologie n'écrase
00:54:22 pas toutes les questions qui s'étaient posées.
00:54:24 Et figurez-vous qu'en travaillant sur ce sujet,
00:54:26 j'ai découvert une interview, et je finirai avec ça,
00:54:28 une interview de papa de Lola,
00:54:30 du papa de Lola, qui a
00:54:32 fait une interview qui est...
00:54:34 Vous voyez, rien qu'au d'en parler,
00:54:36 c'est une interview qui m'a brisé le cœur.
00:54:38 Il l'a fait au 1 an de la mort
00:54:40 de Lola, donc il y a quelques mois.
00:54:42 Elle est passée complètement inaperçue, elle a été sur M6 et RTL.
00:54:44 Et il dit dans cette vidéo, cette phrase,
00:54:46 "Si elle avait été expulsée plus tôt,
00:54:48 le malheur ne serait peut-être pas arrivé."
00:54:50 Je laisse cette phrase en suspens.
00:54:52 C'est son père qui la prononce. Quand vous vous souvenez
00:54:54 du sketch
00:54:56 qui a entouré les gens qui
00:54:58 posaient la question
00:55:00 du statut de cette femme,
00:55:02 son père la prononce. Je note que ça a fait
00:55:04 beaucoup moins de bruit que quand d'autres
00:55:06 se sont émus du calvaire de cette petite fille.
00:55:08 - Et que tout le monde
00:55:10 parlait de récupération.
00:55:12 - Exactement.
00:55:14 - Dernière partie. Ce matin,
00:55:18 sur CNews, la ministre de la Culture,
00:55:20 je ne sais pas
00:55:22 comment expliquer.
00:55:24 Ça fait longtemps qu'on attendait quelques propos comme cela.
00:55:26 Écoutez.
00:55:28 - Le soutien des Français.
00:55:30 - Oui. - Mais s'il veut garder ce soutien
00:55:32 des Français, effectivement, il faudra
00:55:34 à un moment donné que ce
00:55:36 service public soit le reflet
00:55:38 de la diversité des opinions des Français.
00:55:40 - Mais il ne l'est pas encore. C'était ma question.
00:55:42 - Ma réponse, il faut que ce service
00:55:44 public reflète la diversité des opinions.
00:55:46 - C'est un objectif à atteindre.
00:55:48 - Mais que ce soit les opinions,
00:55:50 la culture, il faut effectivement...
00:55:52 Et moi, j'en appelle à la déontologie de chacun.
00:55:54 - Elle a dénoncé le rookisme
00:55:56 dans lequel elle voit une nouvelle censure.
00:55:58 Certains y voient peu de choses,
00:56:00 mais d'autres accueillent cela comme une bouffée d'air frais.
00:56:02 Et c'est à cette déclaration, Mathieu Bocote,
00:56:04 que vous voulez consacrer votre deuxième édito.
00:56:06 - Oui, il y a deux interprétations possibles
00:56:08 de ce qu'a dit Rachida Dati ce matin.
00:56:10 La première, ce qu'on pourrait dire,
00:56:12 c'est qu'elle a dit des choses vraies,
00:56:14 mais c'est peu de choses. C'est-à-dire dire que le
00:56:16 wokisme est une censure. Aujourd'hui, c'est ce qu'on appelle,
00:56:18 de mon côté de l'Atlantique, le minimum syndical.
00:56:20 C'est-à-dire, on en demande... C'est pas
00:56:22 beaucoup de dire cela, mais
00:56:24 sachant le contexte dans lequel elle évolue,
00:56:26 en effet, c'est une bouffée
00:56:28 d'air frais. Pourquoi ?
00:56:30 Parce qu'on sait qui elle remplace.
00:56:32 Madame Abdelmalak,
00:56:34 celle qui rêvait de fermer des chaînes télé,
00:56:36 celle qui se prononçait sur qui doit diriger
00:56:38 tel journal ou non, celle que
00:56:40 personne ne regrette qu'elle le sache.
00:56:42 Sauf, évidemment,
00:56:44 ses amis de la gauche radicale.
00:56:46 Alors, devant cela, Rachida Dati
00:56:48 arrive et c'est le bon sens qui parle
00:56:50 sur cette question, sur la question du wokisme.
00:56:52 Ensuite, sur la question
00:56:54 du service public, je trouve cela à la fois
00:56:56 intéressant et intriguant.
00:56:58 Intéressant, pourquoi ? Parce qu'elle a
00:57:00 tout à fait raison d'en appeler au pluralisme
00:57:02 sur le service public. Ce qui veut dire,
00:57:04 il y a un sous-entendu, si elle dit
00:57:06 le service public doit être pluraliste,
00:57:08 elle ne va... ça présuppose
00:57:10 qu'il ne l'est pas en ce moment. Bon, on l'a compris.
00:57:12 Mais la question que je me pose, c'est
00:57:14 qu'est-ce que ça veut dire, dès lors, être
00:57:16 pluraliste pour le service public ?
00:57:18 Est-ce que ça consiste à dire qu'il faut
00:57:20 embaucher désormais des journalistes marqués
00:57:22 à droite ? Si c'est le cas,
00:57:24 ça consiste à reconnaître implicitement
00:57:26 et même explicitement que les journalistes
00:57:28 du service public en ce moment sont marqués à gauche.
00:57:30 C'est quand même le point de départ.
00:57:32 Ça consiste à dire que certains présentateurs,
00:57:34 certains animateurs, qui occupent
00:57:36 beaucoup de place sur les services publics,
00:57:38 sont eux-mêmes marqués idéologiquement.
00:57:40 Donc, l'illusion
00:57:42 d'objectivité, Rachida Dati
00:57:44 avec, je pense,
00:57:46 une interprétation exagérément généreuse,
00:57:48 dit que les Français sont très attachés
00:57:50 au service public.
00:57:52 J'en sais rien. Mais ce que
00:57:54 je sais, ça l'a dit, c'est que ceux qui bénéficient
00:57:56 de la prébande du service public et qui
00:57:58 contrôlent cet instrument de propagande
00:58:00 qui sert, en fait, à imposer
00:58:02 un discours au commun et mortel, eux sont très
00:58:04 attachés à leurs privilèges, sans
00:58:06 le moindre doute. Donc, qu'est-ce que ça
00:58:08 veut dire, pluraliser le service public ?
00:58:10 Est-ce que ça veut dire, et là je vais faire
00:58:12 un lien avec ce que disait Gabriel Attal,
00:58:14 Gabriel Attal a dit, hier, je crois,
00:58:16 qu'il faut en finir l'arc républicain, c'est tous les partis
00:58:18 qui sont à l'Assemblée nationale. Ah, c'est très intéressant.
00:58:20 Ça veut dire qu'il n'y a plus de cordon sanitaire.
00:58:22 Est-ce que ça veut dire, dès lors, que
00:58:24 sur le service public, on pourrait retrouver
00:58:26 des éditorialistes ou des chroniqueurs
00:58:28 ou des journalistes qui soient
00:58:30 de la sensibilité du parti qui a eu
00:58:32 42 % au deuxième tour de la présidentielle ?
00:58:34 Je pose la question.
00:58:36 Ou alors, mais là, ou alors, est-ce que
00:58:38 c'est une sélection des thèmes ? C'est une question intéressante.
00:58:40 Est-ce qu'il y a des thèmes de gauche, des thèmes
00:58:42 de droite ? On sait que ceux qui rêvent de fermer
00:58:44 certaines chaînes télé nous expliquent qu'il y a des thèmes
00:58:46 de gauche et des thèmes de droite, et les thèmes de droite
00:58:48 sont subjectifs et les thèmes de gauche sont objectifs.
00:58:50 On l'avait compris. Mais je pose
00:58:52 vraiment la question, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:58:54 Diversifier les journalistes, diversifier les thèmes,
00:58:56 avouer que pour l'instant, la plupart sont les militants
00:58:58 qui se cachent derrière le journalisme. Je suis curieux
00:59:00 de savoir comment, concrètement, elle peut poser
00:59:02 cette question. - Concrètement, justement,
00:59:04 que pourrait-on espérer pour que
00:59:06 renaisse la liberté d'expression et de création ?
00:59:08 - Alors, ça, ça dépasse largement
00:59:10 Rachida Dati. On s'entend, c'est une question de régime.
00:59:12 C'est-à-dire qu'il faut faire... Dans un monde libéral
00:59:14 normal, il faudrait faire tomber toutes les lois
00:59:16 qui relèvent du délit d'opinion et qui servent
00:59:18 aujourd'hui à poursuivre les uns les autres sur le mode
00:59:20 du propos haineux. Je pense que c'est la première chose.
00:59:22 Il faudrait faire... priver
00:59:24 les associations du droit de se porter
00:59:26 partie civile dans différents procès sur le mode
00:59:28 "nous, on décide de se sentir
00:59:30 insulté pour lui, on décide de faire tel ou tel
00:59:32 procès". Il faudrait limiter les procès
00:59:34 en ces matières à ce qui touche à la...
00:59:36 à la diffamation et à l'appel
00:59:38 à la violence. Pour le reste, plus aucun
00:59:40 procès pour les tenues, les propos
00:59:42 tenus dans l'espace public.
00:59:44 Ça, c'est éditorial Mathieu-Bob Côté,
00:59:46 "Vision libérale de l'espace public".
00:59:48 Mais bon, je pense qu'on en est pas là.
00:59:50 Pour l'instant, Rachida Dati donne son
00:59:52 programme. Qu'est-ce qu'elle nous dit? Elle dit
00:59:54 "Je vais convoquer les responsables de la culture et je vais leur dire
00:59:56 le wokeisme, c'est terminé. La liberté
00:59:58 d'expression et de création, c'est au programme."
01:00:00 On sait qu'elle dit ça au moment où il y a eu
01:00:02 la cabale des imbéciles incultes
01:00:04 contre Sylvain Tesson. Il faut le garder à l'esprit.
01:00:06 Je suis trop sévère. Les incultes,
01:00:08 simplement. Et de ce point de vue,
01:00:10 autrement dit, elle nous dit "L'État est là,
01:00:12 aussi bien en faire bon usage pour défendre
01:00:14 les libertés. Ce n'est pas un mauvais programme.
01:00:16 Si elle le maintient, on dirait bravo."
01:00:18 - L'État est là.
01:00:20 Merci Mathieu. Merci Guillaume, Charlotte,
01:00:22 Marc. Vive l'amour!
01:00:24 Excellent titre de programme. Pascal Prohet,
01:00:26 ses invités.
01:00:28 [SILENCE]