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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Merveilleuse année à tous, 19h c'est l'heure, toute l'équipe de Face à l'info vous souhaite la bonne année, oui ou non ?
00:07Santé, fortune et gloire !
00:09Ah ouais, fortune et gloire, santé !
00:11Et Charlotte aussi, tout le monde, Marc.
00:13Et tout ce que vous souhaitez par ailleurs.
00:16On a compris, Gabriel aussi, tout le monde est ok.
00:19Et Maureen aussi, excellente année ma jolie Maureen.
00:24Merci Christine, excellente année à vous aussi.
00:27À la une de l'actualité, l'influenceur sous OQTF Imad Tintin placé en détention provisoire avec mandat de dépôt ce lundi.
00:34Il est passé en comparution immédiate pour provocation au terrorisme.
00:37Son avocat a demandé un délai de défense qui lui a été accordé.
00:40Le procès se déroulera du coup le 5 mars prochain.
00:44L'influenceur avait appelé au meurtre, à la torture et au viol en France.
00:48Renforcer la sécurité des grands rassemblements, c'est la demande faite au préfet par Bruno Retailleau face à la menace terroriste qui pèse sur le monde occidental.
00:56Le ministre de l'Intérieur demande de conserver une vigilance maximale.
00:59L'attentat de Macdebourg en Allemagne et celui de la Nouvelle Orléans aux Etats-Unis pendant les fêtes de fin d'année inquiètent l'Europe et les Etats-Unis.
01:07Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé sa démission.
01:10Il restera à son poste le temps que son parti trouve un successeur.
01:14Près de 10 ans après son arrivée au pouvoir, Justin Trudeau était sous pression depuis des semaines alors que les élections législatives se profilent et que son parti est au plus bas dans les sondages.
01:24Merci infiniment ma chère Maureen.
01:26Et au sommaire ce soir, qu'est-ce que ces viols de masse commis en Grande-Bretagne ?
01:32Des crimes survenus entre 1980 et 2010 sur plusieurs milliers de jeunes filles blanches qui ont été violées par des gangs composées d'Indo-Pakistanais.
01:43Ces faits d'ampleur, d'une ampleur inouïe, ont-ils été étouffés par les médias et le gouvernement britannique au nom du vivre ensemble ?
01:51Les mécanismes du mensonge, l'édito de Mathieu Beaucoup.
01:56Si en Grande-Bretagne ces faits de viol en masse ont été étouffés dans les médias, qu'en est-il de ce qui s'est passé à Milan en Italie ?
02:05Les médias là aussi n'en parlent quasiment pas.
02:08La presse belge rapporte qu'un groupe de jeunes liés-le-joie, partis fêter le nouvel an en Italie, a été agressé sexuellement à Milan.
02:16Ils décrivent une soirée de cauchemar.
02:18Après Cologne-Milan, même si l'ampleur n'est pas la même, personne n'a oublié ces viols de Cologne que les médias avaient également évité.
02:26À l'heure de Me Too, comment peut-on expliquer que ces faits soient si peu relayés dans les médias ?
02:31L'analyse de Gabrielle Cluzel.
02:33Aujourd'hui c'est le jour de l'Épiphanie.
02:36Mais qu'est-ce que l'Épiphanie ?
02:38C'est une fête catholique qui commémore la manifestation de Jésus enfant au roi mage venu l'adorer.
02:44Et on la célèbre en dégustant la galette des rois.
02:47La meilleure apprentie pâtissière de France, âgée de seulement 18 ans, est à l'origine de la galette des rois portée à l'Elysée ce soir.
02:54Elle passera nous voir dans Face à l'info.
02:56Juste après, la franski perpétue son excellence en art culinaire.
03:00La jeunesse du travail manuel qui travaille dur et qui se lève tout.
03:04Le regard de Marc Menand.
03:06Dix ans après les attentats de Charlie Hebdo, l'épercachère et le Bataclan, qu'est devenue la France ?
03:12Cette France qui, lors d'une manifestation sans précédent, était descendue dans les rues en janvier 2015 pour dire non aux attentats.
03:20Comment en est-on passé des attentats contre des journalistes, des juifs, des jeunes, à ce que nous voyons aujourd'hui ?
03:26Des appels au meurtre en France, ouvertement sur les réseaux sociaux.
03:30Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:32Et puis, de qui et de quoi ces influenceurs algériens sont-ils le nom ?
03:36Ceux-là même qui, aujourd'hui, tiennent des propos anti-français.
03:40Multiplient les appels à la violence, même la pire, contre les français.
03:44Le régime algérien tente-t-il de provoquer des troubles en France ?
03:48Comme l'a affirmé un réfugié politique, l'édito de Mathieu Beaucoup.
03:52Une heure, avec une mousquetaire. C'était quoi la formule déjà ?
03:56J'ai tout dit récentement.
03:58Merci, c'est parti.
04:12Ça sert à ça, les vacances.
04:14Une heure avec les mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
04:18Eh ben voilà !
04:20Merveilleuses années, encore une fois. Vraiment, quel plaisir de vous revoir.
04:24On peut envoyer le générique de fin, on est bien.
04:26On a fini, on est bien.
04:28Bon allez, trêve de plaisanteries.
04:30Merveilleuses années à vous aussi qui nous suivez tous les soirs.
04:32D'abord, Mathieu Beaucoup, Justin Trudeau a démissionné ce soir.
04:36Face à la crise politique que traverse le Canada, première question comme ça.
04:40Ce n'était pas vraiment prévu, mais on vient de découvrir ça.
04:43Comment analyser la chute de ce Premier ministre au Canada ?
04:47Alors, Justin Trudeau était véritablement en fin de parcours.
04:50Les élections fédérales canadiennes qui étaient annoncées probablement au printemps,
04:55ou plus tard à l'automne, il est 30 points ou 20 points derrière le premier,
04:59le parti conservateur de Pierre Collier, qui lui est clairement premier en ce moment.
05:03Donc, tout le monde convenait qu'il allait à la catastrophe avec son parti.
05:06Par ailleurs, Justin Trudeau, pourquoi était-il rejeté autant par l'électorat ?
05:10C'est un homme qui, par exemple, a conduit le Canada à une catastrophe migratoire incroyable
05:14qui a déstabilisé le pays dans son ensemble.
05:17C'est un homme qui a conduit le pays à un endettement immense
05:20qu'on a tendance à sous-estimer de l'extérieur.
05:22C'est un homme qui a transformé le Canada en Wauquistan.
05:25Et ça, il faut voir que beaucoup de Canadiens en ont marre de cela.
05:28Donc, qu'est-ce qu'on voit ?
05:29Avec les transitions de genre, faites la liste de tout ce qu'on connaît en ces matières,
05:32le Canada était devenu des programmes spécialisés pour les entrepreneurs noirs,
05:36donc des programmes racialement orientés pour être capable de financer l'entreprise.
05:40Donc, on était devant un gouvernement qui était fondamentalement rejeté par les Canadiens
05:44et qui a été déstabilisé par ailleurs par l'arrivée de Donald Trump,
05:47pas encore au pouvoir, mais déjà presque dans l'attente du pouvoir.
05:50Il déstabilise Trudeau.
05:52Donc, il est en très mauvaise situation aujourd'hui.
05:55S'il aurait pu, si le Parlement avait été convoqué,
05:58il aurait pu être renvoyé à une forme de motion de censure à la canadienne,
06:02il aurait pu avoir des élections très bientôt,
06:04mais là, il a réussi à jouer avec le Parlement, avec les règles parlementaires
06:07pour tenir jusqu'au mois de mars, avoir un successeur,
06:09faire en sorte qu'aux prochaines élections,
06:11ce ne soit pas lui qui se fasse battre dans le Parti libéral, mais un autre.
06:14Mais quoi qu'il en soit, c'est une crise qui est à la grandeur de l'Occident.
06:17Vous noterez tous les leaders d'extrême-centre.
06:19Tous les leaders d'extrême-centre ont tendance à tomber aujourd'hui en...
06:23Pas tous.
06:24Vous avez tout à fait raison, mais il y a un effet domino.
06:26Donc, il y a une nouvelle classe politique qui émerge.
06:28On y reviendra cette semaine, mais c'est un événement important.
06:30On y reviendra.
06:31Quand on pense à Olaf Scholz, quand on pense à la France,
06:34quand on analyse tout ce qui se passe en Occident,
06:36on va s'arrêter dessus cette semaine.
06:38Alors, c'est une histoire dont nous avions parlé,
06:41déjà face à la fois à plusieurs reprises,
06:43et qui est remontée à la surface depuis le début de l'année.
06:46Ce sont ces viols massifs de jeunes filles,
06:49issues de la jeunesse ouvrière britannique blanche,
06:52organisés par des gangs pakistanais
06:55spécialisés dans l'esclavage sexuel.
06:58En quoi, Mathieu Bocoté, les méthodes utilisées
07:01pour dissimuler ce scandale au fil des années vous interpellent?
07:04En fait, je crois que nous sommes devant un crime massif,
07:07dissimulé, un crime à grande échelle sur plusieurs décennies,
07:11et qui révèle en fait jusqu'où la Grande-Bretagne a décidé,
07:14simplement pour préserver à tout prix l'utopie du vivre ensemble,
07:18l'utopie diversitaire, la Grande-Bretagne a fait le choix
07:21de sacrifier une génération de jeunes femmes
07:24qui ont été persécutées.
07:26Je vais ramener simplement les faits de base qu'on a tendance à oublier
07:29et que certains esprits culottés osent présenter
07:31comme une théorie du complot.
07:33D'abord les faits, et ensuite l'analyse.
07:35Premier élément, c'est une histoire qui s'étale sur plusieurs décennies,
07:38vous l'avez dit en présentation, c'est pas une histoire récente.
07:41C'est une histoire qui s'étale sur plusieurs décennies,
07:43et ceux qui voulaient connaître cette histoire
07:45dès le début des années 2000-2010, surtout, pouvaient savoir.
07:49Ça perçait ici dedans dans les médias,
07:51mais ensuite ça perçait comme un article et on n'en parlait plus ensuite.
07:54C'est une histoire qui en 2017-2018, on en a vu son ampleur,
07:58première ampleur avec les scandales de Telford,
08:00dont on a souvent parlé sur ce plateau,
08:02où on apprenait, comme vous l'avez dit,
08:04que des gangs pakistanais avaient organisé l'esclavage sexuel
08:07de jeunes filles de la classe ouvrière blanche britannique.
08:10J'insiste sur tous ces termes parce que ce sont les termes du débat.
08:13Blancs, pakistanais, en France on a une forme de pudeur
08:15quand on vient de nommer ces termes-là.
08:17En Grande-Bretagne, en ce moment, il n'y a aucune pudeur,
08:19on commence à nommer les choses telles qu'elles sont.
08:21Là où il y a une nouveauté, et elle est double,
08:23c'est qu'on prend conscience ces jours-ci, ces semaines-ci,
08:26on parlait auparavant de 1400 jeunes filles qui avaient été ainsi violées.
08:30Et on constate qu'aujourd'hui, selon toute probabilité,
08:32le phénomène est d'une bien plus grande ampleur.
08:35On parle maintenant de la possibilité de dizaines de milliers
08:38de jeunes femmes ainsi persécutées, ainsi violées, ainsi torturées,
08:42si ce n'est pas davantage.
08:44Mais pour l'instant, assurément, plusieurs dizaines de milliers de jeunes femmes.
08:47Et je vous invite, je ne le présenterai pas moi-même,
08:49parce qu'il y a quand même des limites à l'indécence, à l'horreur,
08:51mais je vous invite à lire le mauvais sort dans les rapports d'enquête qui circulent,
08:55les rapports journalistiques qui ont été réservés à ces jeunes filles
08:58qui ont été véritablement souvent torturées.
09:00Pas simplement, je veux dire, simplement violées.
09:02Oui, violées, mais torturées.
09:04Il y a quelque chose là-dedans qui relève d'une volonté d'humiliation,
09:08de blessure, une volonté de conquête, de destruction.
09:11Et on voit cela remonter à la surface.
09:14Ce qu'on voit aussi, c'est qu'on le savait.
09:17Les Britanniques le savaient.
09:18Ces jeunes filles souvent dénonçaient, disaient voilà ce qui m'arrive,
09:20voilà c'est tragique.
09:22Eh bien souvent on disait, un instant, il ne faut pas en parler trop,
09:25parce que ça va alimenter la haine raciale ou la xénophobie
09:29à l'endroit des Pakistanais, population de l'Empire,
09:31qui se sont installés en Grande-Bretagne.
09:33Donc mieux vaut se taire.
09:35Mieux vaut se taire.
09:36Donc ça c'était les policiers, c'était les services sociaux,
09:38c'était une partie des tribunaux,
09:39c'est une partie de la classe politique qu'on voit aujourd'hui.
09:41Donc un véritable scandale de dissimulation programmée
09:45d'un crime de masse.
09:47Je reviens sur la chose d'un instant.
09:49Il s'agissait aussi de crimes racialement motivés.
09:51Alors il faut l'avoir à l'esprit.
09:53Donc on a une pudeur à parler de ça en France ou ailleurs,
09:56mais on était donc l'exploitation explicite
09:59par un groupe ethnique identifiable
10:01d'un autre groupe, la population blanche locale.
10:04C'est en tant que jeunes filles blanches qu'elles étaient.
10:06Ça a été prouvé, c'est réel.
10:08Alors c'est parce que oui, c'était prouvé, documenté,
10:10et là on pourrait dire les derniers tenants du
10:13« non, non, non, c'est pas vrai, ils existent encore,
10:15mais ils sont de moins en moins nombreux. »
10:16Maintenant on cherche à réécrire l'histoire autrement,
10:18mais les faits sont là.
10:20C'est absolument tragique.
10:22J'ai dit qu'il y a eu une dissimulation.
10:24Il y a eu aussi, par ailleurs, quelques courageux.
10:26On a déjà parlé sur ce plateau, il y a quelques semaines,
10:28sinon quelques mois déjà, de Tommy Robinson.
10:30On en a parlé.
10:31En Grande-Bretagne, on le présente comme un activiste
10:33d'extrême droite terrifiant, un voyou, un nervi...
10:36Voyou, assurément, mais pas que.
10:38C'est quelqu'un qui fondamentalement a cherché
10:40à dénoncer ces viols de masse à l'endroit
10:45des jeunes femmes de classe ouvrière blanche britannique.
10:49Et pour cela, à travers différentes ruses juridiques,
10:51on a fini par le coffret.
10:53C'est un prisonnier politique, Tommy Robinson,
10:55tout comme auparavant, on pourrait dire qu'en 1968,
10:57celui qui avait anticipé tout ça,
10:59Enoch Powell, a été le premier diabolisé d'Occident
11:02pour avoir parlé des risques de l'immigration massive
11:05et du choc des cultures.
11:07Alors, qu'est-ce qui se dévoile à travers ça?
11:09C'est à travers ces rapports où la dimension ethnique,
11:12sexuelle, raciale est présente,
11:14qu'il y a un esprit de conquête qui se dévoile.
11:16Et c'est cette part qu'on peine à nommer,
11:18mais qui est pourtant bien réelle.
11:19Part ethnique, raciale...
11:21Vous parlez de conquête. Pourquoi conquête?
11:23Qu'est-ce que vous entendez par là?
11:24Alors, c'est vraiment la dimension occultée.
11:26Alors, on pourrait dire...
11:27Allons-y avec certaines observations désagréables.
11:29Certaines cultures ont,
11:31il faut le reconnaître à l'échelle de l'histoire,
11:33un rapport autre qu'en Occident à la pédophilie.
11:36La pédophilie existe dans certaines cultures.
11:38Elle est institutionnalisée comme pratique.
11:40C'est atroce, mais ça existe.
11:42Donc, quand il y a un choc entre une culture
11:44pour laquelle c'est normal et une autre pour laquelle ce n'est pas,
11:46ça ne peut provoquer en tant que tel déjà
11:48qu'un choc culturel, un choc civilisationnel.
11:51Ensuite, chez ces gangs,
11:53il faut bien noter, quand on lisait
11:55un des termes utilisés souvent...
11:57C'est ce que ressentent les journaux britanniques.
11:59Quand on a eu le temps de deviner ces jeunes femmes,
12:02C'est un jeune salope blanche, en gros.
12:04Et la dimension raciale était explicite et motivée.
12:07C'est ce qui fait que plusieurs analystes disent
12:09qu'on est dans une logique de conquête.
12:11Logique de conquête, c'est-à-dire un revanchisme
12:13contre-colonial racialement orienté
12:16sur le mode, vous nous avez dominés autrefois,
12:18nous vous dominons aujourd'hui.
12:20Et comment allons-nous vous dominer?
12:22En dominant vos femmes,
12:24que vous n'êtes même pas capables de protéger.
12:26En humiliant vos femmes, que vous n'êtes pas capables de protéger.
12:28En persécutant vos femmes,
12:30que vous n'êtes pas capables de protéger.
12:32Et on peut dire qu'à l'échelle de l'histoire,
12:34quand on est dans une logique d'invasion,
12:36je ne dis pas de l'immigration, mais des gangs
12:38indo-pakistanais, surtout pakistanais,
12:40ces gangs étaient, eux, dans cette logique
12:42de revanchisme, dans cette logique
12:44de conquête territoriale.
12:46Et dans cette logique de conquête,
12:48s'emparer du corps des femmes est une constante
12:50dans l'histoire. Cologne, c'était ça.
12:52On n'a pas osé le nommer, mais Cologne, c'était ça.
12:54Et un peu partout en Occident,
12:56on constate aujourd'hui que ce revanchisme racial,
12:58il existe. Alors, vous me direz peut-être
13:00avec raison, mais ce vocabulaire racial,
13:02il est troublant, il est agaçant,
13:04on n'est pas fait pour penser dans ces termes-là
13:06aujourd'hui en Occident. Et vous avez raison,
13:08le monde occidental a préféré, et c'est ce qui fait
13:10sa noblesse, je crois, la conscience culturelle,
13:12la conscience nationale, la conscience
13:14civilisationnelle à la conscience raciale.
13:16Et ça, c'est notre force.
13:18C'est ce qui fait que des gens de différentes origines
13:20peuvent être dans le même pays, dans la même nation.
13:22Mais il faut constater qu'ailleurs, dans le monde,
13:24cette conscience raciale existe encore aujourd'hui
13:26et elle commande encore
13:28certains comportements sociaux.
13:30Et dans cet esprit, l'humiliation
13:32de ces jeunes femmes et de l'humiliation
13:34à la torture au pire,
13:36qu'est-ce qu'on voit? Il y avait cette orientation
13:38qui est documentée, j'insiste, par la presse
13:40britannique. C'est ça qui est terrible. C'est pas
13:42l'interprétation que je rajoute à partir de faits
13:44qui nous échapperaient. Mais on peine à la
13:46nommer. Par ailleurs,
13:48ce n'est pas exclusif à la Grande-Bretagne.
13:50Pensez, je l'ai dit, à Cologne
13:52en 2016-2017, en la nuit du Nouvel An.
13:54Pensez à ce qui s'est passé aussi en Suède
13:56quelques fois. Pensez à cet événement dont
13:58on avait parlé en Italie
14:00il y a quelques années,
14:02où il y avait encore cette dimension qui était
14:04ethno-raciale dans les comportements sociaux.
14:06Et le viol comme technique de conquête
14:08et d'humiliation, le 7 octobre
14:10en Israël, le viol des
14:12populations, en fait, des femmes juives, des femmes israéliennes
14:14par le Hamas. Donc c'est une technique
14:16de guerre à l'échelle de l'histoire. On pourrait
14:18dire que nous sommes ici devant des crimes de guerre
14:20en quelque sorte. Mais pour peu qu'on soit capable de nommer
14:22cette guerre. Et cette guerre est celle de ces
14:24gangs, de ces gangs portés par une volonté
14:26d'humilier, de dominer
14:28la société, la société d'accueil.
14:30Et de ce point de vue, l'antiracisme a été
14:32un masque qui nous a empêché de nommer
14:34la réalité des choses.
14:36Et je pense qu'aujourd'hui, toutes les sociétés occidentales
14:38se demandent quoi faire avec cela. Le récit
14:40médiatique, d'ailleurs, en est troublé.
14:42Vous avez parlé du traitement médiatique
14:44de cette affaire au Royaume-Uni. Dans un instant,
14:46on parlera avec Gabriel Cluzel
14:48de ce qui se passe à Milan
14:50dans le prolongement de Cologne.
14:52Comment
14:54le sujet est abordé en France, Mathieu?
14:56Parce que vous parliez de cette pudeur
14:58de gazelle que nous avons
15:00d'employer certains mots. Alors, en France
15:02et je vous dirais un peu ailleurs dans le monde occidental,
15:04premièrement, il y a le déni.
15:06Ça, c'était plus vrai il y a quelques temps.
15:08C'est la théorie conspirationniste d'extrême droite.
15:10C'est ce qu'on nous sortait. Un journaliste, d'ailleurs, du Times
15:12racontait, ça circule sur les réseaux sociaux,
15:14quand la nouvelle, il l'apprend au début 2010.
15:16Il dit, je ne peux pas parler de ça, ça va être du
15:18pain béni pour l'extrême droite.
15:20Là, le fait est qu'il y a tellement de faits qui ressortent
15:22qu'il se dit, je vais être obligé d'en parler,
15:24même si ça va être du pain béni pour l'extrême droite.
15:26La théorie du déni ne fonctionne plus vraiment
15:28aujourd'hui. La deuxième
15:30manière de le traiter,
15:32c'est qu'on décide de mettre l'accent sur Elon Musk.
15:34Elon Musk, il a évidemment contribué à faire ressortir
15:36l'histoire publiquement.
15:38Qu'est-ce qui s'est passé? Musk a dit
15:40tout ça est scandaleux.
15:42Vous savez qu'il y va un peu rapidement dans ses commentaires,
15:44mais sur le fond des choses, il a mis l'accent
15:46sur ses viols. On dit, Elon Musk
15:48aujourd'hui, c'est un homme d'extrême droite.
15:50On le voit, il a joué un rôle pour Trump,
15:52il est pour la FD aujourd'hui. Donc, on ne met pas
15:54l'accent sur l'histoire de ces jeunes filles violées et massacrées.
15:56On met l'accent sur Elon Musk.
15:58Diversion classique. Exactement. Et puisqu'il appelle
16:00à la libération de Tommy Robinson,
16:02Free Tommy Robinson, comme on dit,
16:04regardez, en plus, il est coupable de tout.
16:06L'histoire change. Aujourd'hui, je note
16:08que Keir Starmer, le premier ministre britannique,
16:10dit lui justement que c'est de la désinformation qu'il y a autour de ça.
16:12Il ne dit pas que les crimes sont de la désinformation.
16:14Il dit que la manière dont Musk les présente
16:16est de la désinformation. Mais vous voyez un peu le traitement.
16:18Il y a aussi, ça c'est amusant,
16:20c'est Mme Loiseau qui a utilisé ce terme-là,
16:22mais ce n'est pas la seule, en parlant d'ingérence étrangère.
16:24Donc, Musk s'indignant
16:26du traitement réservé à ces jeunes femmes.
16:28Plusieurs dizaines de milliers sur quelques
16:30décennies. En parler, le vrai scandale,
16:32c'est qu'Elon Musk en parle. C'est de l'ingérence étrangère
16:34apparemment. C'est quand même culotté.
16:36Et l'autre réaction qui est assez étonnante,
16:38c'est de nous dire, oui, on le savait déjà, parce qu'effectivement,
16:40je vous l'ai dit, des informations filtraient ici et là au fil du temps.
16:42Mais c'est un gros fait divers.
16:44On ne va quand même pas en parler ici. Souvent, on en a déjà parlé
16:46il y a 12 ans dans un article en note de votre page.
16:48Je ne voulais quand même pas qu'on en parle encore aujourd'hui.
16:50Bon. Ensuite, le dernier élément
16:52que je veux mentionner avant de terminer
16:54cette chronique qui brise le cœur de mon point de vue,
16:56c'est, ça nous en dit beaucoup
16:58sur le traitement réservé aux femmes
17:00dans l'expérience diversitaire
17:02qu'on nous impose aujourd'hui. Dans la forme
17:04modérée, parce qu'on constate que les femmes sont les premières
17:06victimes de cette expérience diversitaire.
17:08Dans la forme modérée, on demande aux femmes, elles doivent
17:10normaliser leur comportement pour s'adapter
17:12aujourd'hui à l'insécurité. Habillez-vous autrement,
17:14promenez-vous autrement, comportez-vous autrement.
17:16Donc, intériorisez l'idée que votre société
17:18n'est plus sécuritaire.
17:20Deuxième, la forme la plus banale,
17:22c'est l'insécurité quotidienne qui pousse
17:24à l'autodéfense. Parce qu'on peut se faire
17:26agresser en toutes circonstances par
17:28des personnes qu'on croise dans la rue. Nous avons
17:30reçu ici, je crois, Claire Gironimi,
17:32qui nous avait parlé de cette expérience.
17:34Elle n'est pas la seule. C'est aussi le cas de Philippines,
17:36tant d'autres. Et la forme extrême, en Grande-Bretagne,
17:38c'est l'institutionnalisation du viol de masse
17:40comme instrument de domination culturelle
17:42et raciale. Alors, qu'est-ce qu'on voit
17:44à travers cela? C'est que le sort des femmes, finalement,
17:46on nous disait que ça intéressait tout le monde,
17:48mais l'intéresse-t-il vraiment
17:50lorsque les victimes sont blanches, entre guillemets,
17:52et lorsque le persécuteur
17:54ne l'est pas? Est-ce que ça nous intéresse
17:56encore dans ce cas-là? On considère que c'est une fausse nouvelle,
17:58au pire encore, une nouvelle qu'on doit laisser de côté,
18:00parce qu'elle peut faire le jeu de l'extrême droite.
18:02Nous ne laissons pas de côté,
18:04nous nous intéressons, nous,
18:06à ces sujets qui passent un peu sous la trappe
18:08et dans le prolongement de votre édito,
18:10Mathieu. Voilà un autre dont quasiment
18:12personne ne parle, et cela interpelle aussi,
18:14Gabriel Cluzel. La presse
18:16belge rapporte
18:18qu'un groupe de jeunes Liégeois
18:20partis fêter le Nouvel An
18:22en Italie a été agressé
18:24sexuellement à Milan.
18:26Ils décrivent une soirée de
18:28cauchemar après Cologne-Milan.
18:30Pourquoi à l'heure de Me Too
18:32et on vous croit,
18:34ces faits sont-ils si peu
18:36relayés dans les médias aujourd'hui?
18:38Vous avez raison, on voit
18:40que les traditions
18:42festives en Occident sont en train de changer,
18:44en Europe en tout cas,
18:46il y avait les langues de belle-mère,
18:48les cotillons, les chapeaux pointus,
18:50aujourd'hui il y a les tirs de mortier, ça on le sait depuis
18:52quelques années, et puis
18:54aussi les agressions sexuelles,
18:56ça c'est le
18:58point saillant, mais zut, il ne faut
19:00surtout pas le dire, ça c'est vraiment
19:02interdit. Alors donc ces jeunes Liégeois
19:04s'étaient rendus sur la place
19:06principale de Milan, Piazza
19:08del Duomo, avec la cathédrale,
19:10la statue équestre de Victor Emmanuel,
19:12ce n'était pas une banlieue
19:14malfamée, vous voyez, des conseillers aux
19:16touristes, parfois il y a des touristes qui s'aventurent dans des
19:18endroits peu fréquentables,
19:20et là non, pas du tout,
19:22mais ils ont très vite
19:24senti que ça n'allait pas être
19:26le Nouvel An de la dolce vita italienne,
19:28vous voyez, ils ont très vite senti une ambiance
19:30très très lourde,
19:32et il y a une jeune étudiante en particulier
19:34qui s'appelle Laura, alors je ne sais pas si on va pouvoir l'entendre,
19:36on va l'écouter, et qui témoigne,
19:38elle expliquait que des jeunes ont créé des
19:40mouvements de foule en
19:42procédant à des tirs de mortier,
19:44c'était très dangereux, très inquiétant,
19:46elle trouvait l'ambiance très lourde, elle a même dit,
19:48alors pas dans le témoignage que nous allons
19:50écouter, mais dans un autre journal,
19:52dans d'autres médias, c'était une ambiance
19:54d'attentat, vous voyez, on avait l'impression qu'il y avait
19:56un attentat, donc je trouve que ce mot
19:58était vraiment
20:00intéressant, et là, il a
20:02commencé à y avoir, dit-elle, des mains baladeuses,
20:04et elle dit qu'il y avait peu d'Italiens,
20:06il y avait beaucoup de
20:08migrants, de jeunes
20:10d'origine étrangère avec leur drapeau de leur
20:12pays, Palestine, Turquie, Irak,
20:14Pakistan, donc elle raconte
20:16ceci. On écoute Laura.
20:18C'était vraiment
20:20un regard noir qu'on ressentait comme
20:22de la haine et de la violence, comme si
20:24ce geste était prémédité,
20:26il savait ce qu'il faisait, et pour
20:28le coup, ce regard nous a traumatisés,
20:30je pense, pour notre vie entière.
20:32Ce qu'on a ressenti, c'est ce sentiment
20:34d'impuissance, autant de notre part, mais également
20:36de la part des forces de l'ordre
20:38qui étaient sur place, je pense
20:40en sous-effectif, malheureusement, mais
20:42ils n'étaient pas capables de nous aider, et du moins
20:44n'ont rien fait, en tout cas, pour nous
20:46sauver de cette misère, malgré
20:48nos hurlements et notre témoignage
20:50après que le drame se soit déroulé.
20:52Gabrielle Cluzel,
20:54pourquoi, dites-vous,
20:56vous voulirez peut-être réagir
20:58à son témoignage ? Oui, simplement, ce que je voulais dire,
21:00ce qui est très frappant, c'est qu'ils se sont adressés à la police
21:02et la police leur a dit
21:04« on ne peut rien faire », elle leur a dit « ciao ».
21:06Est-ce qu'elle se sentait en sous-effectif ?
21:08C'est quand même assez frappant.
21:10Ça a vraiment été très loin, c'est son expression,
21:12il y a eu des attouchements sous leurs sous-vêtements
21:14de façon extrêmement intime,
21:16elles ont eu la peur de leur vie, il y avait des femmes qui pleuraient,
21:18pas seulement de leur groupe, il y avait deux garçons
21:20d'un groupe qui essayaient de les défendre qui n'y arrivaient pas
21:22et c'est un monsieur, vous savez,
21:24il y en a en Italie aussi,
21:26il y en a en France, un brave homme
21:28devenu un homme brave,
21:30elle le disait, un quinquagénaire à peu près,
21:32dont la femme s'était fait également agresser,
21:34et qui a sauvé sa femme et qui l'a sauvée elle en même temps,
21:36il lui a tendu la main et il a sorti
21:38de cet endroit dans lequel
21:40elle était encerclée
21:42et elle dit « il m'a sauvée ».
21:44J'ai trouvé ça très fort,
21:46elle dit « je ne serais pas là pour en témoigner aujourd'hui ».
21:48Vous vous rendez compte ?
21:50Elle a vraiment eu peur pour sa vie.
21:52Et évidemment, tout cela
21:54revient à
21:56ces fameux viols de Cologne
21:58dont on a mis
22:00beaucoup de temps, beaucoup de temps
22:02à parler. Alors on les appelle
22:04les viols de Cologne, mais il faut savoir
22:06qu'il y en avait eu en 2015
22:08également à Hombourg
22:10et dans 12 autres villes d'Allemagne,
22:12c'est pas rien. Alors pour revenir à Milan,
22:14il faut savoir qu'en 2022 aussi, il y avait eu des
22:16viols à Milan,
22:18enfin des viols, non, des agressions sexuelles
22:20donnant les mots justes,
22:22sur cette même place
22:24sur laquelle se sont
22:26trouvées en difficulté les Liégeois.
22:28Mais pour revenir à Cologne, là pour le coup,
22:30il y a eu des vols, des agressions sexuelles et des viols.
22:32Et ça c'est extrêmement important.
22:34Il y a eu donc dans de nombreuses villes
22:36un document publié
22:386 mois plus tard par la police,
22:40parle de 2000 hommes. Vous vous souvenez ? 2000 hommes,
22:42la plupart d'origine maghrébine,
22:44qui auraient agressé 1200 femmes
22:46à Cologne,
22:48à Hombourg et dans d'autres villes
22:50allemandes. Et vraiment là aussi,
22:52je ne vais pas décrire les scènes de chaos,
22:54je vais faire comme Mathieu, je vais vous renvoyer
22:56ceux qui nous regardent à la description
22:58qui en a été faite, mais c'est absolument
23:00édifiant et les autorités allemandes
23:02ont souligné la similitude avec
23:04un type
23:06d'agression sexuelle, un modus operandi
23:08qui s'est passé plastarire
23:10au Caire notamment,
23:12pendant le printemps arabe et qui s'appelle
23:14le Taharouch Gamea, qui est une forme d'harcèlement
23:16sexuel de femmes dans les foules.
23:20Pardon ?
23:22Oui, je disais que les autorités allemandes
23:24avaient fini par établir
23:26cette similitude.
23:28Et pourquoi vous avez fini ? Là aussi la vérité
23:30elle a mis du temps à éclater.
23:32Oui, parce que ce qui marque dans toutes ces affaires,
23:34comme en Angleterre, Durette,
23:36et c'est ce que l'histoire retiendra,
23:38et vraiment notre époque aura de quoi
23:40avoir honte, c'est un peu
23:42tous ces petits cailloux qui marquent
23:44la descente vers la décivilisation.
23:46Vous vous souvenez, c'était le mot utilisé par
23:48Emmanuel Macron, et c'est vraiment cela.
23:50C'est un phénomène de décivilisation.
23:52Les femmes sont détroussées,
23:54les femmes sont violentées par des bandits
23:56de grands chemins. On pensait que cela
23:58n'arriverait plus. Et ce qui est marquant,
24:00c'est l'immense lâcheté des politiques,
24:02de la plupart des politiques,
24:04de la plupart des médias, et même parfois
24:06de la police qui renâcle
24:08à en parler, qui conjointement
24:10garde le silence, et en fait, ils ne commencent
24:12à en parler comme en Angleterre, quand sur
24:14les réseaux sociaux, cela devient trop
24:16difficile à occulter.
24:18Et là, les journaux allemands avaient été
24:20mis en cause, et ils avaient dit, ils avaient renvoyé
24:22la responsabilité, c'est le Bild
24:24qui a raconté ça sur
24:26les forces de police,
24:28les forces de police qui avaient dit à ces médias,
24:30oui, nous on a des ordres pour
24:32ne pas signaler ces agressions.
24:34Mais ça ne finit pas là,
24:36parce qu'on s'est rendu compte,
24:38je vais peut-être terminer là-dessus
24:40avant la publicité, on s'est rendu compte
24:42qu'à la faveur de ces viols de colonne,
24:44qu'il y avait eu quelques mois auparavant,
24:46un festival de musique
24:48en Suède,
24:50et la police suédoise avait
24:52décidé de cacher ces agressions sexuelles
24:54commises par des migrants,
24:56un festival qui s'appelait We are Stockholm,
24:58et deux années successives, il y avait eu
25:00des agressions, et la police avait décidé
25:02de ne pas les dévoiler
25:04pour éviter de stigmatiser
25:06les migrants.
25:08Incroyable, silence médiatique,
25:10pourquoi ce silence médiatique,
25:12pourquoi cacher ces agressions sexuelles
25:14et ces viols, on continue d'en parler
25:16dans un instant, et puis une petite surprise
25:18pour vous, c'est la galette des rois,
25:20à tout à l'heure.
25:24Retour sur le plateau de Face à l'Info,
25:26j'ai vérifié pendant la pub, la petite surprise
25:28est arrivée, je vais la chercher
25:30dans un instant, elle va
25:32venir dans un instant.
25:34Gabriel Cluzel, nous parlions dans la foulée
25:36de la chronique de Mathieu
25:38de ces agressions sexuelles,
25:40de ces viols, dont personne ne parle
25:42dans les médias, et notamment
25:44à Milan, alors comment les Français, eux,
25:46ils traitent ce qui s'est passé,
25:48ce qui se passe,
25:50on a un retour sur le plateau un peu
25:52gênant, juste
25:54pour la technique. Comment les Français, eux,
25:56traitent cette information ?
25:58C'est intéressant de voir qu'en France aussi, ça a été
26:00complètement occulté, les grands
26:02médias ont mis un temps infini
26:04à en parler, c'était une rumeur, voire
26:06c'était une invention de l'extrême droite,
26:08on connaît la chanson. Le Monde,
26:10c'est l'anniversaire,
26:12ils en ont parlé le 6 janvier,
26:14le premier article sur les viols de Cologne,
26:16et d'ailleurs, puisqu'on a dit qu'il y avait
26:18plusieurs villes allemandes qui étaient touchées, et même du reste
26:20des villes, ça je ne l'ai pas dit, mais en Finlande
26:22aussi, il y avait eu cette année-là
26:24divers viols pour le Nouvel An,
26:26ils ont attendu l'épiphanie, c'était plus long
26:28que des romages à dos de chameau,
26:30il leur a fallu une semaine pour que
26:32l'information arrive
26:34de l'Allemagne, de Cologne,
26:36jusqu'à la France, et pour la première fois,
26:38ils en ont parlé. Il faut se souvenir que
26:40la féministe Caroline de Haas, c'est pas rien,
26:42elle est quand même chargée
26:44de faire toute
26:46une formation contre les violences
26:48faites aux femmes dans les écoles de commerce, par exemple,
26:50et ailleurs, elle est
26:52fondatrice d'Osez le féminisme, elle a été
26:54ancienne conseillère d'un ministre
26:56des droits des femmes, et bien à l'époque,
26:58elle avait tweeté, ceux qui me disent que
27:00les agressions en Allemagne sont dues à l'arrivée
27:02des migrants, deux points,
27:04je cite, allez déverser votre merde
27:06raciste ailleurs. Alors, c'est un peu
27:08nuyeux parce que c'était les femmes agressées elles-mêmes
27:10qui le disaient, donc là, il n'y a plus de
27:12on vous croit, me too,
27:14nous toutes, il n'y a plus personne, visiblement.
27:16Et la militante indigéniste
27:18Uria Butelja, quant à elle, elle avait carrément
27:20dit que ça n'avait pas existé.
27:22Même Libé avait été obligée quand même
27:24de la recadrer et de lui dire si ça
27:26a un peu existé, il faut bien le dire.
27:28Mais bien avant
27:30ces viols, en France aussi,
27:32il y avait une omerta, je ne sais pas si vous vous souvenez
27:34de cette journaliste qui s'appelle Caroline
27:36Sins, elle racontait
27:38sur Slate.fr
27:40comment au moment
27:42du printemps arabe
27:44sur la place Tahrir, elle avait été violée
27:46au moment d'un reportage,
27:48et elle expliquait que sa rédaction ne
27:50voulait pas qu'elle témoigne au retour.
27:52Peut-être parce que ça a égratigné l'image,
27:54sans doute.
27:56Et donc on lui disait,
27:58on lui avait dit non, non, tu n'as pas le
28:00recul suffisant pour témoigner de ce que tu as subi.
28:02Alors pourtant,
28:04Gisèle Pellicot,
28:06elle a témoigné à visage découvert, personne ne lui a fait
28:08de réflexion de ce type, ni pour les
28:10actrices, victime de viol.
28:12On peut citer encore en 2012, alors là ça se passe
28:14plutôt en Belgique, Sophie Peters, une jeune étudiante
28:16qui avait fait, je ne sais pas si vous vous souvenez,
28:18un reportage pour montrer tout le sexisme
28:20dans la rue de Bruxelles. Elle avait mis
28:22une caméra cachée, et elle avait montré
28:24que les hommes l'insultaient si elle ne répondait pas
28:26à leur avance, et on l'avait accusée de laisser
28:28s'inviter le racisme
28:30dans le débat.
28:32C'était plus elle la victime, c'était elle le bourreau.
28:34On peut parler,
28:36vous l'avez évoqué, mais on peut citer son nom,
28:38la jeune germano-israélienne
28:40Shani Louk, qui a vraiment
28:42laissé dans la différence quasi
28:44absolue les féministes, en tout cas
28:46vraiment le minimum syndical.
28:48Et puis j'ai été très intéressée aussi par la déclaration
28:50en novembre 2023
28:52de Sarah Daniel, qui est une journaliste
28:54du Nouvel Obs, qui avait écrit un livre qui s'appelle
28:56La Putain du Califat, et qui raconte
28:58le martyr
29:00d'une jeune chrétienne, Marie,
29:02qui a été arrêtée,
29:04vendue, violée,
29:06traitée comme une esclave sexuelle.
29:08Et elle disait, Sarah
29:10Daniel,
29:12c'est bizarre, il y a beaucoup de médias que mon livre
29:14n'a pas intéressé.
29:16Pourtant, c'était une enquête très
29:18poussée. Et puis on peut enfin citer
29:20tout ce qui s'est passé autour de
29:22Lola et Philippine.
29:24Vous vous souvenez, c'était absolument
29:26interdit, sous peine
29:28d'être traité de vieux récupérateurs
29:30d'extrême droite.
29:32Interdit donc de dire que
29:34le meurtrier de Lola était
29:36une Algérienne sous OQTF,
29:38et que le meurtrier de Philippine
29:40était un Marocain sous OQTF.
29:42Vous vous souvenez de la réaction de Anne Hidalgo
29:44qui avait dit « je suis glacée »
29:46par une affiche qui
29:48le disait. Donc on voit bien qu'il y a
29:50une cause supérieure à la femme. Aujourd'hui,
29:52les femmes sont laissées en race campagne
29:54par l'Occident, qu'elles
29:56n'espèrent plus être défendues.
29:58Elles ne sont plus la priorité.
30:00Elles doivent s'effacer.
30:02Il y a donc une grille idéologique
30:04extrêmement forte. Alors moi, j'ai entendu
30:06Emmanuel Macron dire ce soir,
30:08et je terminerai par là, que Hélène Mescq
30:10a soutenu une nouvelle internationale
30:12réactionnaire. Écoutez, il faut
30:14quand même convenir
30:16qu'il y a une internationale
30:18progressiste, qu'on peut définir
30:20du reste, puisque Barack Obama
30:22avait soutenu la candidature d'Emmanuel
30:24Macron, à l'époque personne n'avait parlé d'ingérence,
30:26du reste, qui a
30:28décidé d'occulter
30:30toutes ces affaires et de laisser,
30:32encore une fois, les femmes
30:34sur le bas-côté, et c'est proprement
30:36choquant. Nous aurons
30:38un vote, je pense,
30:40sur le regard de l'histoire de notre génération.
30:42Incroyable.
30:44Merci beaucoup, Gabrielle.
30:46Merci aussi, Mathieu, pour ces sujets.
30:48Je pense, par exemple, au tweet de Sarah Knafo,
30:50qui a fait 18 000 vues,
30:52300 000 vues.
30:54Ils foncent dans la foule,
30:56avec leur voiture, ils s'attaquent aux familles,
30:58sur des marchés de Noël, ils tirent
31:00avec des kalachnikovs dans des concerts,
31:02ils agressent des jeunes femmes sans défense.
31:04Mais n'oubliez pas, la haine et l'intolérance,
31:06c'est vous.
31:08Avant de passer à votre
31:10chronique...
31:12Je serai un peu plus divertisseur.
31:14Oui, on parle de tout,
31:16on n'ose parler de tout, ce n'est pas toujours facile.
31:18Un petit mot juste sur Marine Le Pen,
31:20qui est en déplacement à Mayotte pour 48 heures,
31:22afin de rencontrer la population touchée
31:24par le cyclone Chidoul, il y a trois semaines.
31:26Il faut l'entendre pour le croire,
31:28des femmes, noires,
31:30voilées, musulmanes,
31:32qui appellent Marine Le Pen
31:34à l'aide.
31:36Vous êtes notre
31:38espoir en quelque sorte.
31:40Vous êtes notre porte-voix.
31:42Je sais que vous n'êtes pas en responsabilité.
31:44Vous le serez certainement un jour.
31:46On le souhaite.
31:48Mais déjà, on voit
31:50tout ce que vous faites
31:52dans les médias, on vous suit,
31:54on voit comment vous avez pris
31:56la question de Mayotte à bras le corps.
31:58En tout cas, voilà,
32:00chacun sa réflexion.
32:02Aujourd'hui, c'est l'Épiphanie,
32:04un jour de l'Épiphanie.
32:06Mais qu'est-ce que l'Épiphanie ?
32:08C'est une fête catholique qui commémore
32:10la manifestation de Jésus.
32:12Pour vous, l'athée et le laïc,
32:14donnez-nous bien les fers.
32:16On la célèbre en dégustant
32:18la galette des rois. Dans un instant,
32:20une petite surprise pour vous, une jeune fille.
32:22Elle a 18 ans. Elle est exceptionnelle.
32:24Elle s'appelle Layla. C'est une étoile
32:26montante de la pâtisserie française.
32:28Layla van der Vliet.
32:30Elle a 18 ans, je disais.
32:32Elle est la meilleure apprentie
32:34pâtissière de France.
32:36Elle travaille en ce moment
32:38chez Alain Ducasse auprès du chef
32:40Émeric Pinard, au restaurant
32:42de l'hôtel Les Hérèles à Versailles.
32:44On la recevra dans un instant.
32:46Chut ! Elle ne dit rien à personne.
32:48Marmonnant la galette des rois,
32:50c'est quoi l'Épiphanie ?
32:52Alors, c'est un mélange.
32:54C'est un mélange.
32:56Il y a la fête catholique
32:58et puis il y a quelque chose
33:00de beaucoup plus ancien.
33:02Dans les évangiles,
33:04il n'y a que Matthieu qui parle
33:06des rois mages. C'est 70 ans, 90 ans
33:08après la naissance du Christ.
33:10Et alors, il écrit Jésus-Christ.
33:12Je passe le contrôle de mes deux amis
33:14Gabriel et Gérard.
33:16Je suis à bonne distance de claques.
33:22Jésus-Christ, né à Btm
33:24de Judée. Voici que des mages
33:26arrivèrent à Jérusalem disant
33:28« Où est le roi des Juifs ? »
33:30L'étoile qu'ils avaient vue
33:32à l'Orient allait
33:34devant eux jusqu'à illuminer
33:36l'endroit où le petit être
33:38venait de naître.
33:40Et ça donc, c'est uniquement
33:42dans l'Évangile selon
33:44Matthieu. Et pendant
33:46des siècles, il n'y a pas d'autres
33:48éléments que cela. Il n'y a pas de nom.
33:50Il n'y a rien.
33:52Et au XIIIe siècle, on a un manuscrit
33:54signé de Jacques de Voragine
33:56qui a
33:58dit « Voilà, mais ils ont des noms ! »
34:00Il y a Gaspard qui nous vient
34:02d'Inde et lui, il apporte
34:04de l'encens. L'encens,
34:06c'est simplement l'hommage
34:08à la divinité.
34:10Après, vous avez Melchior.
34:12Il nous vient de Perse.
34:14Et lui, il porte l'or. L'or
34:16de la royauté. Et enfin,
34:18on a Gaspard
34:20qui nous vient
34:22qui nous vient. Merci des...
34:24Je veille, je veille.
34:26Elle cherche vraiment à m'envoyer une directe.
34:28Non mais Marc,
34:30nous sommes là pour vous apprendre
34:32sur les rois mages.
34:34Nous, on est avec vous.
34:36Balthazar nous vient d'Arabie
34:38et lui, il vient avec l'encens.
34:40L'amir. L'amir, ça sert
34:42à embaumer. Et ça, c'est le symbole
34:44de la résurrection.
34:46Voilà le côté
34:48catholique. Et Marco Polo
34:50dans son livre, le fameux
34:52livre Les Merveilles du Monde,
34:54dit mais moi, à Sabah,
34:56j'ai vu, j'ai vu la tombe
34:58des rois mages. Alors forcément,
35:00c'est authentifié. Mais en revanche,
35:02l'histoire, elle existait bien avant.
35:04Comme toujours, on revient aux fameuses
35:06Saturnales. Mais non, mais non,
35:08c'est pas gênant.
35:10Heureusement que
35:12nous avons une sorte de continuité
35:14depuis les aubes de l'humanité
35:16et on s'aperçoit qu'il y a toujours une croyance
35:18quelle qu'elle soit.
35:20Donc il y a un esprit, je dirais,
35:22il y a une spiritualité chez
35:24chaque être humain, même ceux qui, comme moi,
35:26flambent d'un certain athéisme.
35:28Alors, que se passait-il
35:30à cette époque-là ? Il y avait
35:32au moment de ces Saturnales,
35:34le solstice d'hiver, une grande
35:36galette dans laquelle
35:38on mettait une fève.
35:40Et celui qui
35:42trouvait la fève sous le palais
35:44devenait prince, prince
35:46des Saturnales. Et pendant
35:4824 heures, voire 48 heures,
35:50il avait droit de réaliser
35:52toutes ses fantaisies. L'esclave
35:54devenait celui
35:56qui dominait le monde. C'est formidable.
35:58C'est une sorte de catharsis.
36:00Durant 48 heures, vous pouvez être humilié
36:02pendant le reste de l'année.
36:04Ce jour-là, c'est vous qui trônez.
36:06Et au Moyen-Âge, que se passe-t-il ?
36:08Au Moyen-Âge, il y a
36:10toujours les galettes et là,
36:12c'est beaucoup plus trivial. Quand on
36:14partage le gâteau, il y a bien
36:16la fève. Et celui qui mange
36:18la fève, c'est lui qui paye la tournée.
36:20Alors forcément, vous aviez
36:22tendance à croquer la fève
36:24pour que ça ne vous coûte rien. Et c'est là
36:26que l'on a inventé
36:28la fameuse petite fève
36:30en faïence, parce que vous ne pouviez plus
36:32la croquer. Et par conséquent, vous étiez
36:34obligés de payer la tournée.
36:36La frangipade !
36:38La frangipade !
36:40C'est à l'époque de Catherine de Médicis.
36:42N'oubliez pas également que
36:44c'est en ce temps-là que nous avons
36:46le premier de l'an qui
36:48est fixé au
36:501er janvier. Et la frangipane
36:52vient du conte Césare
36:54frangipani, un
36:56italien, et qui donc
36:58bénéficie de cette terre d'abondance
37:00où il y a des
37:02amendes. Mais tout ça, ça nous met
37:04quoi en évidence ? C'est la
37:06capacité des artisans
37:08à travailler la matière. Les champions
37:10de ces
37:12éléments festoyants qui
37:14sont nos papilles.
37:16Il y en a un que j'ai rencontré qui s'appelle
37:18Alain Chartier, qui a été, parce que là on va recevoir
37:20une petite jeune fille,
37:22meilleur ouvrier, meilleur
37:24apprenti. Il a commencé comme ça,
37:26c'était un gamin, il était brillant à l'école,
37:28mais il ne rêvait que d'une chose, c'était
37:30de devenir pâtissier. Alors,
37:32il devient meilleur
37:34apprenti. Ensuite, il sera
37:36champion
37:38du monde de pâtisserie.
37:40Moff, c'est-à-dire celui
37:42qui a la ceinture
37:44du savoir-faire.
37:46Il faut démontrer toutes ses capacités.
37:48Vous préparez le concours pendant deux ans,
37:50vous levez à 4h30, 5h du matin.
37:52Il faut fabriquer comme si
37:54vous étiez un véritable sculpteur,
37:56c'est incroyable. Et ensuite, il sera
37:58champion du monde de glace.
38:00Alain Chartier, il est à Vannes,
38:02en Bretagne.
38:04Et voilà la merveilleuse
38:06carrière que, je l'espère,
38:08embrasera dans quelques
38:10années, ou suivra, la jeune
38:12fille que vous allez maintenant accueillir, ma chère
38:14félicité. Oui, on va l'accueillir. Merci beaucoup
38:16Marc, pour votre regard.
38:18Alors, c'est Laëlia,
38:20Vandervliet, elle a
38:2218 ans. Et on veut,
38:24avec Gabriel, on a parlé un peu de ça,
38:26on voulait valoriser la
38:28jeunesse qui travaille dur. Oh, elle est là.
38:30Quel plaisir.
38:32Quel plaisir de vous recevoir.
38:34C'est Fanny.
38:36Un plaisir de vous recevoir.
38:38Alors, restez là, juste devant la caméra.
38:40Moi, je ne me mets pas bien loin.
38:42Alors, vous revenez à l'instant de l'Elysée,
38:44où vous étiez, vous avez été reçu
38:46par le Président de la République,
38:48parce que vous avez gagné
38:50le concours de Meilleur Apprenti
38:52Pâtissière de France. Quel effet ça fait ?
38:54C'est un
38:56vrai plaisir d'avoir été invité
38:58là-bas, en rapport
39:00au concours, parce que c'est vraiment une mise
39:02en avant des métiers de l'artisanat,
39:04du savoir-faire français.
39:06Et c'est vraiment
39:08impressionnant d'être là, avec
39:10tous ces meilleurs ouvriers de France,
39:12tous ces professionnels aguerris,
39:14devant le Président de la République, pour partager
39:16la galette, cette tradition.
39:18Ce qu'on aime avec vous et ce qu'on a envie
39:20de valoriser avec l'équipe de Face à l'Info,
39:22c'est cette jeunesse qui travaille
39:24dur, à 18 ans,
39:26qui travaille avec les mains, souvent
39:28des métiers qu'on ne valorise pas
39:30suffisamment. Et on voulait
39:32absolument vous féliciter, en tout cas,
39:34pour ce parcours qui vous attend, et ce parcours
39:36que vous avez déjà commencé à réaliser.
39:38Et qu'est-ce qui vous attend
39:40alors, demain ?
39:42Qu'est-ce que
39:44vous avez envie de faire, du coup, demain ?
39:46J'aimerais bien faire la galette
39:48à la maison, avec toute ma famille.
39:50C'est ce que je vais faire moi-même.
39:52Voilà, parce que là, je suis en vacances.
39:54C'est plus l'opposition face à Christine Kelly ou face au Président de la République ?
39:56Non, mais...
40:00En tout cas,
40:02Laélia, j'ai bien prononcé
40:04votre nom, et vous êtes donc
40:06au restaurant d'hôtel
40:08Les Irelles, à Versailles.
40:10Voilà, en tout cas,
40:12la frangipane, la galette
40:14des rois, c'est vraiment l'excellence française,
40:16l'essence de la cuisine française. C'est un plaisir
40:18pour nous de vous recevoir. Merci
40:20infiniment d'être passée nous voir.
40:22Et on vous donne toute notre énergie de Face à l'Info
40:24pour continuer. Vraiment,
40:26vous êtes exemplaire pour nous. Je vous laisse partir.
40:28Vraiment, vous nous laissez la petite galette.
40:30Voilà, c'est pour nous.
40:32Merci infiniment, ma belle.
40:34Et bonne continuation.
40:36Ça, c'est la France. C'est la France qu'on aime.
40:38N'est-ce pas ?
40:40Oui, sûr.
40:42Franchement, les meilleurs apprentis de France
40:44et leurs aînés, les meilleurs ouvriers de France,
40:46c'est un monde exceptionnel. Ça existe dans plein de métiers.
40:48Et vous parlez,
40:50moi, ça me colle les larmes aux yeux à chaque fois.
40:52Ils ont une précision. Ils ont un savoir-faire
40:54hallucinant. Oui, mais ce sont de véritables artistes.
40:56Ils doivent fabriquer
40:58des sculptures.
41:00Après, on note selon
41:02la rapidité du geste,
41:04la précision, l'originalité.
41:06Tout cela sous
41:08un jury extrêmement sévère.
41:10Il y a certaines années, c'est tous les 4 ans
41:12meilleurs ouvriers de France. Eh bien, certaines années,
41:14où il n'y en a pas un seul
41:16qui obtient le titre.
41:18Donc, c'est vraiment du travail d'exception.
41:20Moi, je suis très épatée par la simplicité
41:22de cette jeune fille. C'est vrai qu'elle fait partie
41:24de la France qui se lève tôt et qui travaille.
41:26Vous voyez, c'est des corps de métier dans lesquels,
41:28du reste, on n'a pas peur de mettre en avant
41:30le mérite, le talent, la sélection,
41:32alors qu'on a l'impression que c'est interdit partout
41:34ailleurs. Je crois que c'est important de mettre en avant
41:36aussi l'intelligence de la main
41:38et cet artisanat.
41:40C'est magnifique. C'est les arts
41:42de vivre à la française. Et moi, ça me parle.
41:44Formidable. C'est vrai. J'aime bien ce que vous
41:46dites. La France du mérite,
41:48le travail, etc. Merci infiniment
41:50de me l'avoir suggéré. C'est vous qui me l'avez suggéré.
41:52On est très contents de l'avoir reçu.
41:54La frangipane, ce n'est pas moi.
41:56Je précise qu'il y en a qui ne sont pas la frangipane.
41:58Mais nous, c'est frangipane.
42:00Et méfiez-vous parce que
42:02certains mettent du rhum, c'est que la frangipane
42:04n'est pas terrible.
42:06Vous voulez en faire une délicieuse avec du rhum ?
42:08Mais oui. D'ailleurs,
42:10Charlotte va nous en faire une.
42:12On va retomber.
42:14Oui, oui, Charlotte, oui !
42:16Consommation excessive est perdue.
42:18Mathieu, dans un instant,
42:20on va parler
42:22de ces influenceurs algériens
42:24et puis de
42:26Cohn-Bendit qui parlait du grand remplacement.
42:28C'est sérieux ?
42:30On en parle dans un instant.
42:32D'abord, Charlotte,
42:34où en est-on de la menace terroriste 10 ans après
42:36Charlie Hebdo ? Bruno Rotailleau a envoyé
42:38aujourd'hui une note au préfet pour renforcer
42:40la sécurité des grands
42:42rassemblements après les voitures bêlées en Allemagne
42:44et aux Etats-Unis. Le ministre de l'Intérieur
42:46en appelle ce soir à la vigilance
42:48maximale. Demain,
42:50Charlotte, ce sera le triste anniversaire
42:52de l'attentat contre Charlie Hebdo
42:54et d'une longue série qui va endeuiller
42:56la France. Beaucoup se demandent
42:58ce qu'il reste de la France, ce qu'il reste
43:00de ce « Je suis Charlie »
43:02après une décennie.
43:04C'est une question qui est un peu difficile.
43:06J'ai l'impression que c'est devenu un slogan. Tout le monde se pose
43:08la question « Est-ce qu'on est encore Charlie ? » et personne ne répond
43:10très sérieusement à cette question. C'est-à-dire,
43:12qu'est-ce que veut dire ce slogan ?
43:14C'est pour ça que la question
43:16est un peu difficile parce qu'il veut dire plusieurs choses à la fois.
43:18Je pense qu'il est nécessaire de les distinguer
43:20pour comprendre où nous en sommes.
43:22D'abord, évidemment,
43:24sans doute le sens
43:26le plus spontané de ce slogan,
43:28la raison pour laquelle
43:30un journal qui, à l'époque, avait très peu de lecteurs
43:32a rassemblé extrêmement largement
43:34derrière ce slogan « Je suis Charlie »,
43:36c'était tout simplement le soutien
43:38à une rédaction décimée.
43:40Il ne s'agissait pas de savoir ce qu'on pensait
43:42de Charlie Hebdo, il s'agissait simplement
43:44de dire que nous voulions vivre dans un pays
43:46où on ne meurt pas pour ce que l'on dit,
43:48écrit ou dessine, que ce soit
43:50à Charlie Hebdo ou ailleurs.
43:52Et là, en l'occurrence, c'était la rédaction de Charlie Hebdo
43:54qui était décimée. Et nous l'avons
43:56vérifiée à chaque attentat.
43:58Ce soutien, vous savez, d'ailleurs, le slogan a été
44:00repris assez régulièrement
44:02« Je suis Nice ».
44:04On l'a eu plusieurs fois.
44:06On l'a vérifiée avec un petit bémol
44:08endogène quand même, c'est-à-dire
44:10qu'il y a désormais, il y avait déjà
44:12il y a 10 ans, mais il y a désormais, et de manière
44:14peut-être plus inquiétante, une partie
44:16de la population présente en France
44:18ou française qui continue
44:20à penser qu'ils l'ont bien mérité
44:22s'agissant de Charlie, mais beaucoup plus largement
44:24que Charlie. C'est-à-dire que
44:26finalement, les attentats terroristes
44:28ne sont pas ce qui les inquiète le plus
44:30pour le dire gentiment, voire
44:32qui les soutiennent. Eux ou d'autres,
44:34eux, Charlie Hebdo ou d'autres,
44:36on a vu et on en a déjà parlé
44:38l'extension de la protection policière
44:40ces dernières années pour toute critique.
44:42Alors qu'elle soit dans la caricature,
44:44mais même qu'elle soit rationnelle,
44:46un débat entre intelligence adulte,
44:48un débat où l'on avance des arguments,
44:50et bien même sur ce terrain-là,
44:52certains sont placés sous protection policière.
44:54On en a parlé ces dernières années.
44:56Voilà pour, on va dire, le sens
44:58le plus spontané de ce soutien,
45:00de ce slogan « Je suis Charlie ».
45:02Ensuite, la deuxième partie
45:04qui avait provoqué beaucoup de débats
45:06à l'époque, c'est l'identification
45:08à Charlie. Évidemment, quand on dit
45:10« Je suis Charlie », ça a l'air de dire
45:12« J'embrasse et je suis réellement
45:14Charlie Hebdo », et donc tout ce que défend
45:16Charlie Hebdo. Alors là, je pense
45:18qu'il y aurait eu
45:20un intérêt à le faire il y a 10 ans,
45:22et pendant 10 ans, et à le refaire aujourd'hui,
45:24il n'y a pas besoin précisément
45:26de lire Charlie ou d'abonner tous ses petits-neveux
45:28pour être français.
45:30De la même manière qu'il n'y a pas besoin de
45:32faire des caricatures ou de les dessiner
45:34pour être quelqu'un de libre.
45:36Simplement, la question, c'est de savoir est-ce qu'il est possible
45:38de le faire en France ? C'est la seule question
45:40qui est posée.
45:42Certains aiment, d'autres détestent,
45:44et le débat est évidemment permis.
45:46Ce qui a le droit d'être attaqué,
45:48puisqu'on a beaucoup insisté sur ce droit,
45:50a évidemment le droit d'être défendu.
45:52Et je pense que c'est ces deux choses-là
45:54qui doivent être dites, et évidemment
45:56c'est ce qui a permis, derrière ce
45:58slogan, un débat qui était parfois un peu faussé.
46:00Je me souviens, à l'époque,
46:02il y avait une ministre qui avait dit
46:04on va traquer tous les gens qui ne sont pas Charlie.
46:06Et il y avait certaines personnes qui n'étaient sincèrement
46:08pas Charlie Hebdo, parce que Charlie Hebdo
46:10choisit de critiquer. On voit bien leur édito,
46:12par exemple, demain, dans le journal historique
46:14qui sort demain, où ils disent,
46:16ils ont lancé un journal de caricatures
46:18contre Dieu, ils disent qu'ils veulent attaquer,
46:20continuer à attaquer Dieu, et ils finissent en disant de toute façon
46:22attaquer ce qui n'existe pas. Il y a des gens qui ne sont pas
46:24d'accord avec ça. C'est également permis,
46:26évidemment, et c'est important
46:28de le dire. Et ensuite,
46:30la dernière chose qu'il y a derrière ce slogan,
46:32c'est évidemment la défense d'un principe,
46:34celui de la liberté de
46:36s'exprimer. Et là, je pense que nous avons
46:38un principe qui est particulièrement
46:40malmené ces dernières années, et bien
46:42au-delà de la question terroriste,
46:44évidemment, on a vu
46:46des gens sortir des Kalachnikovs
46:48subitement, et on a été tous absolument
46:50terrorisés, c'était le but, évidemment,
46:52de ce qui se passait à Charlie Hebdo,
46:54puis ailleurs, puisqu'on avait déjà
46:56été touchés avant, on se souvient de Mohamed Merah,
46:58mais on a été beaucoup touchés après,
47:00mais sans menace de mort, cette question
47:02de savoir qu'est-ce qu'il est possible de dire
47:04ou non, on le voit ces dernières années,
47:06et de manière insistante, certaines
47:08idées ne peuvent pas être
47:10défendues de la même manière que les autres. Or,
47:12la défense de la liberté d'expression, c'est pas la
47:14défense d'un corpus d'idées qui, accessoirement,
47:16sont les siennes. C'est la défense
47:18de pouvoir exprimer des idées
47:20et de pouvoir y répondre, de pouvoir
47:22argumenter, de pouvoir échanger,
47:24et de pouvoir débattre.
47:26Quitte à choquer, bien sûr.
47:28Donc, certaines idées, mais là, on voit bien
47:30qu'on n'en est même pas au point
47:32de, est-ce que ça choque ou pas ?
47:34C'est même dans le débat, des idées
47:36qui sont défendues extrêmement calmement
47:38et rationnellement, sont immédiatement
47:40transformées en idées qui choqueraient.
47:42Mais si on les étale réellement dans le débat,
47:44ça ne choque personne. On peut ne pas être d'accord,
47:46mais elles ne sont pas réellement choquantes
47:48ou provocantes. On dit, oui, vous provoquez. Non,
47:50je ne suis pas d'accord avec vous. Je ne cherche pas
47:52à vous provoquer. Je ne suis pas d'accord avec vous.
47:54C'est quand même deux choses assez différentes.
47:56Or, certaines idées sont bannies,
47:58moquées, criminalisées, judiciarisées.
48:00Évidemment, c'est l'outil
48:02que l'on utilise à ce moment-là.
48:04Et il y a plusieurs mouvements qui, là, se joignent.
48:06Alors, il y a le mouvement terroriste,
48:08je le mets de côté. Ils prennent les armes
48:10et ils sont capables de tuer. C'est évidemment
48:12ce auquel on pense dix ans après Charlie.
48:14Mais les autres mouvements, c'est la tentation
48:16individuelle, ce que j'ai appelé la tentation
48:18individuelle à la censure, qui peut
48:20prendre une dimension politique.
48:22C'est le fait de ne pas
48:24supporter l'idée qui n'est pas la sienne,
48:26de poursuivre toute caricature,
48:28de judiciariser
48:30l'humour, la caricature ou le
48:32propos qui déplaît. On va dire
48:34que c'est tout ce qui se décline en phobes.
48:36Ces dernières années, vous allez sur le terrain
48:38anthropologique et vous dites, est-ce qu'on peut
48:40interroger rationnellement et calmement la question
48:42du devenir de la famille ? C'est phobe.
48:44Vous êtes homophobe, en l'occurrence,
48:46à l'époque. Est-ce que c'est
48:48intelligent de,
48:50sans réfléchir, proposer
48:52la transition de genre à tous les gamins
48:54de 5 ans ? C'est transphobe. C'est terminé, c'est transphobe.
48:56Est-ce qu'il est possible d'interroger
48:58les conséquences d'une importation
49:00massive de personnes porteuses d'une
49:02culture étrangère, qui parfois est vraiment
49:04différente de la nôtre ? C'est xénophobe.
49:06Terminé. Et on
49:08connaît évidemment la chose par cœur. Est-ce que
49:10on peut interroger l'état de la
49:12bureaucratie de l'Union européenne aujourd'hui ?
49:14Vous êtes europhobe. Est-ce qu'il est
49:16possible d'interroger le problème de
49:18l'obésité qui est galopante aujourd'hui
49:20dans les pays développés ?
49:22Vous êtes grossophobe. Fermez le banc. Vous voyez
49:24que ces mots qui sont
49:26posés sur des idées qui peuvent être dites sans
49:28insulter personne, calmement,
49:30avec de vraies interrogations
49:32et parfois de vraies réponses,
49:34vous les classez dans la partie
49:36des phobes, et c'est une censure
49:38extrêmement redoutable. J'insiste là-dessus,
49:40c'est extrêmement redoutable. Quand
49:42évidemment, vous expliquez que certaines idées
49:44n'ont pas le droit de citer. La deuxième tentation,
49:46c'est la tentation que j'ai appelée étatiste,
49:48institutionnelle, on pourrait dire, de définir
49:50la vérité. On l'a vue.
49:52Monsieur nous en a souvent parlé dans cette
49:54émission, mais c'est vrai à l'échelle française,
49:56c'est vrai à l'échelle européenne, c'est vrai à l'échelle
49:58mondiale même. Certains veulent
50:00définir la vérité au niveau étatique
50:02et renvoient à
50:04la fake news ou au complotiste tout ce qui
50:06diffère de la manière dont ils
50:08présentent les informations,
50:10l'actualité. C'est pas simplement
50:12différent, ce serait
50:14carrément faux. Et ensuite, la tentation
50:16wokiste qu'on a beaucoup renseigné ces dernières
50:18années aussi, qui est là d'invisibiliser
50:20carrément les mots, les périodes de
50:22l'histoire, les réalités ou les
50:24personnes très directement, quand elles insistent,
50:26qui indisposent ou qui
50:28contreviennent à la lecture officielle
50:30qui est faite. Donc, dix ans après, vous voyez que le
50:32chemin est sans doute plus tortueux
50:34encore qu'il ne l'était.
50:36Vous disiez, Charlotte Dornelas, que c'était aussi l'anniversaire
50:38d'année noire marquée
50:40par le terrorisme. Où est-ce qu'on en est
50:42sur ce point ? Déjà, en effet,
50:44c'est pas simplement des objets d'études
50:46ou de chroniques ou de débats
50:48ou d'informations. Ce sont des centaines
50:50de familles qui sont soit endeuillées
50:52soit blessées. Il y a eu beaucoup de blessées aussi
50:54qui sont marquées évidemment à vie dans leurs chaires.
50:56On a vu cette année un rescapé
50:58de Charlie Hebdo et un autre du Bataclan
51:00se suicider en évoquant
51:02cette raison-là. Vous voyez que dix ans après,
51:04pour certaines personnes, c'est encore
51:06tout simplement une histoire charnelle, évidemment.
51:08Ensuite, la menace terroriste est bien réelle
51:10et toujours présente. Vous avez cité le ministre de l'Intérieur
51:12tout à l'heure.
51:14Avec un échec cuisant qui est rappelé par beaucoup
51:16d'autorités, cette menace terroriste,
51:18ce terrorisme islamiste, en l'occurrence,
51:20attire de plus en plus
51:22de jeunes et de très jeunes
51:24en France. La menace est désormais très
51:26largement endogène. Elle existe encore
51:28de manière projetée, mais elle est très largement endogène
51:30et elle attire des jeunes
51:32et avec une certitude,
51:34c'est bien la France que le terrorisme
51:36islamique cherche à changer
51:38radicalement, sans aucune discussion.
51:40Au moment de Charlie Hebdo, certains l'ont rappelé
51:42aujourd'hui, il y a beaucoup de gens
51:44qui se sont dit que c'est atroce, on les défend,
51:46mais on n'est pas caricaturistes.
51:48Et puis après,
51:50quand c'était dans une école juive,
51:52on se dit que c'est horrible,
51:54on les défend,
51:56et puis après, ça devient dans une terrasse
51:58de café, ça devient dans une église, ça devient un prêtre...
52:00Et aujourd'hui, on prie que ça ne
52:02nous tombe pas dessus.
52:04Exactement, et tout le monde
52:06a compris que c'est la France, dans tout ce qu'elle représente,
52:08des professeurs, évidemment, des forces
52:10de l'ordre, tout ce qu'elle représente,
52:12ou alors la petite
52:14française qui boit
52:16une bière, ou un café,
52:18ou un jus d'orange, à la terrasse
52:20d'un café. Donc là, il n'y a plus personne,
52:22n'est plus concernée, évidemment.
52:24Mais à croire, ou à faire croire plus exactement,
52:26que la société française était tout entière
52:28unie pour rejeter le terrorisme,
52:30on n'a pas voulu voir l'augmentation
52:32de cette sécession sur le sujet
52:34précis du terrorisme.
52:36Et on a vu, évidemment, ça se développe
52:38beaucoup dans une partie d'une population
52:40issue de l'immigration qui est en tout point
52:42déracinée, et qui se cherche une nouvelle
52:44affiliation qu'elle a trouvée très largement,
52:46on l'avait vu notamment dans les départs en Syrie,
52:48et qui a dépassé
52:50même la population issue de l'immigration.
52:52On le voit avec cette question des influenceurs
52:54dont Mathieu va nous parler
52:56dans une seconde. Là, c'est une haine
52:58de la France extrêmement
53:00débridée,
53:02et qui a, non seulement des abonnés,
53:04mais des soutiens. Depuis qu'ils ont été arrêtés,
53:06des gens s'en étonnent, s'en émeuvent,
53:08et continuent à attaquer la France.
53:10On voit des gamins qui menacent, évidemment,
53:12des profs qui se taisent, et la frontière entre
53:14l'islamisme intimidant et celui
53:16qui tue s'est clairement brouillée
53:18ces dernières années. Je pense que le premier,
53:20l'islamisme intimidant, a largement gagné,
53:22et il crache désormais son venin partout,
53:24mais on a vu dans l'affaire Samuel Paty
53:26qu'il pouvait fournir les armes du second.
53:28Dans le cas de l'attentat
53:30contre Charlie Hebdo, les terroristes étaient pourtant
53:32français. Charlotte Dornelas, en un mot,
53:34est-ce que nos débats récurrents sur l'immigration
53:36ont un lien avec ce sujet ?
53:38Oui, alors beaucoup le rappellent aujourd'hui,
53:40ces derniers temps, ils étaient administrativement français,
53:42c'est indiscutable, mais dans la même phrase,
53:44on explique qu'ils avaient fait allégeance à Al-Qaïda,
53:46ou à l'État islamique. Donc leur allégeance,
53:48leur nationalité de cœur,
53:50leur adhésion, elle n'était évidemment
53:52pas pour la France, mais contre la France.
53:54Et leur papier n'y changeait rien, évidemment,
53:56un peuple ne se reconnaît pas
53:58à ses papiers uniquement,
54:00et la meilleure preuve, c'est précisément l'État islamique
54:02qui, en quelques mois, a réussi à
54:04fédérer un peuple avec des centaines
54:06de nationalités différentes,
54:08autour d'un projet, d'un mode de vie,
54:10d'une revendication, et d'une manière,
54:12et d'un drapeau. Finalement, évidemment,
54:14le sujet migratoire s'est imposé au moment
54:16du Bataclan, vous savez, certains des terroristes
54:18étaient arrivés dans le flux migratoire, mais plus largement.
54:20Il est difficile de continuer
54:22à avoir l'orgueil de croire que nous allons préserver
54:24la paix et la prospérité que
54:26certains viennent sincèrement
54:28chercher en France, alors que
54:30nous avons déjà des problèmes de haine
54:32pure,
54:34chez certains jeunes, soit
54:36assimilés à l'envers, des jeunes français qui
54:38s'assimilent à l'islamisme, soit parfois
54:40à la deuxième, troisième, quatrième
54:42génération de l'immigration,
54:44peut-être, ce devrait être
54:46notre problème
54:48numéro un aujourd'hui.
54:50Très, très intéressante
54:52chronique, Charlotte.
54:54Une question, Mathieu.
54:56Effectivement, comment en est-on
54:58arrivé là, lorsqu'on pense à ces influenceurs
55:00algériens ? Alors, vous avez fait raison
55:02de le mentionner, deux influenceurs en tant que tel,
55:04le troisième aujourd'hui, soit dit en passant,
55:06qui font l'actualité, pourquoi ?
55:08Parce qu'ils en appelaient aux pires
55:10violences, aux plus extrêmes sévices
55:12à l'endroit de la France et des français,
55:14et qui détestent fondamentalement la France,
55:16où par ailleurs ils se trouvent. Bon.
55:18Normalement, quand on déteste un pays où on se trouve,
55:20on appelle ça des conquérants ou des envahisseurs.
55:22On peut les traiter, ces deux-là, tout le moins comme ça.
55:24Ce qui est intéressant, cela dit,
55:26en fait, c'est deux questions qui se détachent.
55:28La première, en tant que tel,
55:30on pourrait se dire que c'est deux zigotos,
55:32deux racailles numériques, deux petits voyous,
55:34deux agités. Le problème, c'est lorsqu'ils ont
55:36quelquefois des centaines de milliers
55:38de gens qui les suivent, et qui les suivent
55:40justement pour cela.
55:42Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est qu'on trouve
55:44dans ce pays, une population
55:46réceptive à l'endroit d'un discours
55:48qui dit qu'on doit maudire la France,
55:50la vomir, la violer,
55:52l'humilier, la tuer.
55:54Donc ça, c'est un problème. Voilà des gens
55:56qui sont sur ce territoire, mais qui manifestement
55:58ont un rapport d'hostilité envers ce territoire
56:00ou qui sont sensibles à un discours
56:02qui dit qu'on doit piétiner, violer, massacrer,
56:04humilier la France. Premier élément.
56:06Deuxième, c'est en lien avec la question
56:08de l'antisémitisme aussi, à certains égards. Rappelez-vous,
56:10quand on dit qu'une certaine partie dans la gauche radicale
56:12tient un discours antisémite pour des raisons
56:14électoralistes, ça présuppose qu'un électorat
56:16qui est réceptif à l'antisémitisme aujourd'hui.
56:18Lequel ?
56:20Ensuite, autre question,
56:22la question de l'instrumentalisation
56:24par le régime algérien. La question se pose
56:26aujourd'hui. Alors, les preuves restent,
56:28puisque l'hypothèse est posée, il faut constater
56:30qu'aujourd'hui, on s'inquiète de l'ingérence
56:32étrangère assez facilement.
56:34Et le mosque est devenu apparemment le symbole
56:36de l'ingérence étrangère. Mais est-ce qu'on pourrait
56:38s'inquiéter de l'ingérence algérienne,
56:40de l'ingérence marocaine, de l'ingérence turque,
56:42de l'ingérence chinoise,
56:44de l'ingérence de ces pays qui ont toujours
56:46la même stratégie, utiliser
56:48la diaspora, la communauté présente
56:50dans ce pays, pour la mobiliser
56:52en fonction de leur intérêt d'origine ou contre
56:54le pays d'accueil, souvent un pays
56:56européen. De ce point de vue, ces influenceurs
56:58algériens sont révélateurs
57:00de questions beaucoup plus graves.
57:02Et Mathieu, vous tenez
57:04pour enclencher cette émission à évoquer
57:06brièvement la déclaration de
57:08Daniel... Pardon !
57:10De Daniel Koumbé. Dites-moi, c'est assez surprenant,
57:12de grand remplacement, je ne comprends pas.
57:14J'ai trouvé ça fascinant, il y a peut-être un lien
57:16entre les deux.
57:18Daniel Koumbé le dit hier soir sur
57:20LCI, il nous dit
57:22à propos de Mayotte, il s'inquiète de l'immigration
57:24en Mayotte, et là je cite
57:26« Il faut freiner et rendre
57:28impossible cette immigration
57:30qui est un grand remplacement de la population. »
57:32Il a dit le mot grand remplacement.
57:34Ah oui, là j'ai été soufflé, parce que
57:36là je me suis dit il y a deux choses possibles.
57:38Il a dit grand remplacement de la population.
57:40Oui, je cite, moi j'ai l'habitude de citer, je suis un citeur
57:42compulsif avec des guillemets.
57:44Alors, il dit ça. Donc, là,
57:46ce qu'il nous dit premièrement, c'est que le concept
57:48de grand remplacement en lui-même
57:50n'est pas condamnable. Il n'est pas condamnable,
57:52c'est une question de circonstance, parce qu'il nous dit plus loin
57:54dans les vidéos, c'est bon pour Mayotte.
57:56C'est peut-être pas bon pour d'autres situations, mais c'est
57:58bon pour Mayotte. J'en conclue donc,
58:00première chose, que le concept de grand remplacement
58:02en lui-même, selon Daniel Koumbé,
58:04dit, n'est pas condamnable, mais il faut
58:06savoir dans quelles circonstances
58:08il s'applique. J'en conclue aussi
58:10que ce n'est pas un concept
58:12conspirationniste. On dit souvent, pour
58:14disqualifier ce concept, oui, mais vous laissez croire
58:16qu'il y a une volonté qui organiserait
58:18secrètement des grands mouvements de population.
58:20Il dit pas ça. Il parle simplement de
58:22submersion migratoire. Donc, Daniel Koumbé
58:24légitime le concept de grand
58:26remplacement. On ajoute une chose,
58:28on dit en plaçant, rappelez-vous notre ami Fabien Roussel,
58:30qui disait, oui, c'est le même peuple Mayotte,
58:32les Comores, c'est le même peuple, c'est la même culture,
58:34et ainsi de suite. Donc, il parle de grand remplacement
58:36à l'intérieur d'un même ensemble culturel,
58:38même s'ils n'ont pas la même nationalité.
58:40Quand une vague migratoire immense
58:42s'abat sur un pays, un continent,
58:44qui est en plus d'une autre culture, d'une autre civilisation,
58:46d'une autre religion, d'une autre nationalité,
58:48est-ce que le concept de grand remplacement s'appliquerait
58:50pour parler de l'Europe d'aujourd'hui?
58:52Je n'en sais rien, mais ce que je sais,
58:54c'est que selon Daniel Koumbé, ce n'est donc pas
58:56un concept en soi conspirationniste
58:58d'extrême droite. De ce point de vue,
59:00je pose la question, y a-t-il désormais
59:02un front commun entre Daniel Koumbé
59:04et Renaud Camus? La question se pose.
59:06— Il s'est fait gronder par Sandrino Rousseau.
59:08— Ah mais on s'est toujours grondé par Sandrino Rousseau.
59:10Tout le monde s'en fout.
59:12— Merci infiniment, mon cher Mathieu.
59:1421h, ne ratez pas
59:16l'émission de Gauthier Lembret. Elle ne se rate pas.
59:1820h, ne ratez pas non plus Pascal Praud.
59:20À demain.