Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:0019h, c'est l'heure. Ça va Mathieu ?
00:00:03Mais toujours !
00:00:04J'ai le droit de dire à Charlotte ce que je pense ?
00:00:05Mais bien sûr !
00:00:06Je la trouve très belle ce soir !
00:00:08Nous la trouvons tous toujours très belle !
00:00:11Non mais des fois vous me dites, ah non, faut pas lui faire trop de compliments !
00:00:14J'ai jamais dit ça !
00:00:15À Charlotte !
00:00:16C'est pour vous taquiner !
00:00:17Ah bah du tout, j'ai eu nombre de compliments, elle est magnifique en toutes circonstances, elle est brillante !
00:00:20Oh elle québécoise !
00:00:22Américaine peut-être quand même ! J'en prends aussi la bombe nucléaire !
00:00:26Ce soir, émission pleine de surprises.
00:00:28Éric Ténéré avec nous.
00:00:29Une galette faite par Charlotte Dornelas est ici et nous attend.
00:00:33Mais avant tout, Maureen avec les infos.
00:00:36Bonsoir ma belle.
00:00:37Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:00:39À l'âne de l'actualité, deux morts et une vingtaine de blessés dans le Nord et le Pas-de-Calais
00:00:43au cours de l'épisode neigeux qui frappe la région.
00:00:46Le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme sont dès ce soir placés en vigilance orange.
00:00:50Neige, verglas, sept autres départements seront placés en vigilance orange pour crues.
00:00:55Le fondateur et gérant du site coco.fr mis en examen six mois après la fermeture judiciaire de la plateforme,
00:01:01Isaac Stadel, est mis en cause pour de nombreuses infractions,
00:01:05dont association de malfaiteurs, proxénétisme aggravé ou encore administration d'une plateforme en ligne
00:01:11pour permettre une transaction illicite en bande organisée.
00:01:14Les deux principaux incendies hors de contrôle à Los Angeles, au moins cinq morts ont été recensés.
00:01:19Plus de 130 000 personnes ont fui ces zones où le vent attise les flammes.
00:01:23Des villas de stars ont été réduites en cendres dans le quartier huppé de Pacific Palisades,
00:01:29comme la maison de Laetitia Hallyday, Anthony Hopkins ou encore Paris Hilton.
00:01:33Des images terrifiantes.
00:01:35Terrifiante, merci beaucoup ma chère Maureen.
00:01:38Et au sommaire ce soir, Elon Musk fait peur à Emmanuel Macron.
00:01:44Elon Musk fait peur à certains en France.
00:01:47Elon Musk fait peur à l'Europe.
00:01:49L'Europe veut même interdire l'accès à son réseau social X en France.
00:01:54En Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni, en France,
00:01:57tous se positionnent pour ou contre ce qu'ils appellent de l'ingérence d'Elon Musk dans les affaires européennes.
00:02:02Pourquoi ? Qu'en est-il réellement ?
00:02:04Est-il coupable de ce qu'on lui reproche ?
00:02:07Et s'il était le révélateur de nos faiblesses politiques, l'édito de Mathieu Bocoté ?
00:02:12Mais pourquoi donc l'Espagne semble inquiète des volontés de Bruno Retailleau de fermer la frontière franco-espagnole
00:02:18et ce avant même que ces mesures ne se concrétisent réellement sur le terrain ?
00:02:23Cette semaine, 780 migrants ont débarqué en 24 heures au Canary.
00:02:27La crise migratoire continue, le nombre d'arrivées de migrants explose
00:02:31et une fois dans l'espace Schengen, ils arrivent en France.
00:02:34L'assouplissement récent des régularisations de clandestins en Espagne
00:02:38pousse la France à réagir. L'analyse d'Éric Tegner.
00:02:42Des juifs visés parce que juifs. On reste toujours dans l'épouvante.
00:02:4710 ans, jour pour jour, après l'attentat de l'Hyper Cacher.
00:02:51Un sondage IFOP avec la fondation Jean Jaurès sur l'importance de la liberté d'expression révèle que
00:02:5876% des Français sont pour cette liberté fondamentale et pour les caricatures.
00:03:04En revanche, chez les 18-34 ans, près de 70% sont contre.
00:03:08Comment peut-on imaginer que la jeunesse soit ainsi en décrochage de ce qui fait notre démocratie ?
00:03:15Le regard de Marc Menand.
00:03:17Il faut dire qu'aujourd'hui, on ne peut plus parler de tout.
00:03:21On ne peut plus rire de tout.
00:03:23Tous se musèlent ou sont muselés.
00:03:25Les humoristes ont vu en 10 ans leur métier bouleversé.
00:03:28Il y a pourtant des résistants comme Régis Maillot.
00:03:30Selon lui, l'humour est une arme contre la posture.
00:03:33L'humour appelle à la réflexion, à ce qu'ils disent.
00:03:36Ne dessinez pas nos prophètes, ça nous fait mal.
00:03:38Il répond, prenez un doliprane.
00:03:40Faut-il faire une liste de sujets interdits ?
00:03:43Faut-il faire une liste de sujets sur lesquels on a le droit de rire ?
00:03:46L'humoriste Régis Maillot est notre invité ce soir.
00:03:50Finalement, le gouvernement ne reprendra pas la proposition d'interdiction du voile pour les accompagnatrices de sorties scolaires,
00:03:57ni pour les étudiantes à l'université qui avaient été faites par le ministre de l'Intérieur.
00:04:02Faut-il y voir une nouvelle ligne de fractures au sein du gouvernement par rapport à cette proposition ?
00:04:07Le décryptage de Charlotte Doranélas.
00:04:10Et puis, Éric Zemmour et Sarah Knafo ont été invités à la vestiture de Donald Trump le 20 janvier à Washington.
00:04:16Pour l'instant, ni Marine Le Pen ni Emmanuel Macron ne l'ont été.
00:04:20Que comprendre de cette percée internationale du président de Reconquête et de sa députée européenne, l'édito de Mathieu Bocotte ?
00:04:29Une heure pour en tout se dire et sans tabou autour de la galette de Charlotte.
00:04:47Oui, elle est là, la galette. C'est Charlotte qui l'a préparée.
00:04:50Elle adore cuisiner. Elle est très bonne cuisinière.
00:04:53Et on va la déguster ce soir.
00:04:56Nous, on n'a pas de problème.
00:04:58Merci beaucoup, Charlotte, pour cette galette qu'on va déguster dans un instant.
00:05:01Regardez comme elle est belle.
00:05:03Je pense que c'est que pour moi.
00:05:06Elle est magnifique. Je ne bouge plus, là.
00:05:09Ah, je peux la montrer, là ?
00:05:11Le chat et la souris.
00:05:13Merci, ma Charlotte.
00:05:14Il y a du rhum, ou pas ?
00:05:16Non, je n'en ai pas mis.
00:05:18Un plaisir à Marc qui, de toute façon, n'en mangera pas.
00:05:21J'ai voulu lui prouver ma bonne foi.
00:05:23On n'en doutait pas.
00:05:25C'est parti. Merci beaucoup.
00:05:27On va recevoir Régis Maillot dans un instant.
00:05:30J'ai choisi un petit extrait.
00:05:32Quelques petites secondes.
00:05:34Plus précisément pour Mathieu Beaucoup.
00:05:36Écoutez.
00:05:38Avant, on avait un tonton raciste.
00:05:40Maintenant, on a un neveu.
00:05:42J'en ai un, moi. Maxence, mon petit neveu.
00:05:44Il est mignon.
00:05:46Il est en fac de déconstruction des colonialistes à Sciences Po.
00:05:49C'est un cluster.
00:05:52Lui, il voit du racisme systémique partout.
00:05:55Le fait que ce soit les Blancs qui commencent aux échecs,
00:05:58pour lui, c'est suspect.
00:06:04On recevra Régis Maillot dans un instant.
00:06:06Peut-on rire de tout ?
00:06:08En tout cas, ça fait rire marmenant.
00:06:10Mathieu Beaucoup, c'est la trame de fond
00:06:12en politique internationale de ce début d'année.
00:06:14On accuse Elon Musk d'ingérence dans les affaires européennes.
00:06:18Au point même où certains en Europe envisagent d'y interdire X.
00:06:23Elon Musk est-il coupable de ce qu'on lui reproche ?
00:06:26Je ne referai pas l'histoire que l'on commence à connaître
00:06:29de l'engagement d'Elon Musk.
00:06:31En fait, tout son parcours qui le conduit aujourd'hui
00:06:34à s'engager dans la politique internationale.
00:06:36Notons simplement qu'il y a au cœur de son action un diagnostic.
00:06:41Elon Musk, manifestement, par les cibles qui sont les siennes,
00:06:44en Grande-Bretagne, Kirstar meurt.
00:06:46Au Canada, Justin Trudeau.
00:06:48En Allemagne, Olaf Scholz.
00:06:50Et auparavant, bien évidemment, Mme Kamala Harris.
00:06:53Et par ailleurs, les partis qu'il soutient.
00:06:55Nigel Farage en Grande-Bretagne, avant de le larguer, cela dit.
00:06:58C'est une amitié compliquée, Elon Musk.
00:07:00L'AFD, ce soir, il interview la chef de l'AFD.
00:07:03Elon Musk, Donald Trump, bien évidemment.
00:07:07Donc, il est dans une stratégie qui consiste à cibler
00:07:10ce qu'on pourrait appeler la classe politique dominante
00:07:13en Occident depuis 30 ans.
00:07:15On peut lui donner plusieurs noms.
00:07:17L'extrême-centre, l'oligarchie mondialiste,
00:07:19le social-libéralisme, le camp des démocrates autoproclamés.
00:07:23Il y a plusieurs manières de la nommer.
00:07:25Mais il constate partout l'échec de cette crise.
00:07:28Alors, je dis des mots qui ne sont pas les siens,
00:07:30mais on en viendrait presque à croire que pour lui,
00:07:32nous sommes en ce moment dans le 1989
00:07:34du système mondialiste et diversitaire.
00:07:37Partout, les dirigeants d'un ordre vermoulu
00:07:39sont en train de tomber, croit-il.
00:07:41Et de ce point de vue, il s'engage contre eux.
00:07:44Dans une logique qui est celle du populisme.
00:07:46On pourrait dire que dans chaque parti,
00:07:48dans chaque pays, il choisit le parti
00:07:51qui est le plus transgressif et qui est le plus capable
00:07:54de faire tomber cette classe politique dominante.
00:07:57Donc, il a attaqué plusieurs...
00:07:59Sur des thèmes, je me permets d'ajouter aussi,
00:08:01on le voit, les questions de liberté d'expression,
00:08:03d'immigration, la question de la sécurité,
00:08:05on en a parlé en Grande-Bretagne.
00:08:07Donc, il intervient sur plusieurs thèmes.
00:08:09Mais il y a un agenda qui est assez marqué,
00:08:11on pourrait dire, de droite nationale conservatrice
00:08:13qui a sa tendance libertarienne forte.
00:08:15Ensuite, il vient de franchir un cap, selon plusieurs,
00:08:19en décidant d'intervenir pour l'AFD en Allemagne.
00:08:22Parce que l'AFD en Allemagne, aujourd'hui,
00:08:24on peut dire que c'est le Jean-Marie Le Pen
00:08:26des années 80-90 en France.
00:08:28C'est le grand repoussoir, c'est le grand diabolisé.
00:08:31L'AFD, c'est un parti qui est souvent nazifié,
00:08:34aujourd'hui, en Allemagne et ailleurs.
00:08:36Donc, c'est un parti qu'on assimile régulièrement
00:08:38au Troisième Reich.
00:08:40Je précise que ce parti le conteste fermement.
00:08:42Je dis qu'on n'a rien à voir avec ça.
00:08:44On est un parti libertarien,
00:08:46on est un parti national ou patriote, si on le veut.
00:08:48On est un parti conservateur, mais on n'a rien à voir
00:08:50avec le Troisième Reich.
00:08:52Et ce que fait Mosque, en acceptant d'abord
00:08:54de soutenir l'AFD, ce qu'il a fait tout récemment,
00:08:56en disant que c'est la dernière chance de l'Allemagne.
00:08:58Et ce soir, en interviewant Alice Weidel,
00:09:00qui est la candidate aux élections de février,
00:09:02elle dit, je vais vous interviewer
00:09:04sans vous diaboliser.
00:09:06Je vais vous interviewer comme si vous étiez un parti normal.
00:09:08Et les gens vous regarderont avec un autre oeil
00:09:10que le prisme médiatique
00:09:12qui consiste à avoir chez chacun de vos membres
00:09:14une petite moustache inquiétante et une mèche inquiétante tout autant.
00:09:16Alors, il y a cette idée
00:09:18de normaliser un parti
00:09:20qui, pour l'instant, ne l'est pas.
00:09:22Alors, dans les chanceleries, un peu partout,
00:09:24et dans les médias, on s'inquiète beaucoup
00:09:26de l'ingérence d'Elon Musk. On dit que c'est un milliardaire
00:09:28qui prend, qui utilise sa fortune
00:09:30et ses moyens
00:09:32pour intervenir dans les différentes
00:09:34situations nationales
00:09:36pour imposer son agenda.
00:09:38Ce qui n'est pas faux, soit dit en passant.
00:09:40La question qu'on peut se poser
00:09:42toutefois, c'est dans quelle mesure
00:09:44est-ce que ça cause problème avec lui et pas avec d'autres.
00:09:46On a tendance à croire aujourd'hui
00:09:48que les milliardaires sont invités
00:09:50à s'engager en politique pour soutenir
00:09:52l'agenda officiel du régime
00:09:54diversitaire et mondialiste.
00:09:56Mais s'ils s'y opposent,
00:09:58s'ils décident d'entrer en rupture avec la caste
00:10:00oligarchique, alors là, ça cause problème.
00:10:02Je vais vous donner un exemple.
00:10:04Georges Soros, à ce que j'en sais,
00:10:06a multiplié les investissements au fil des ans
00:10:08pour imposer son agenda,
00:10:10notamment en Europe de l'Est,
00:10:12et une personne s'était opposée à cela.
00:10:14Rappelez-vous, Victor Orban
00:10:16en Hongrie s'était opposée
00:10:18à l'intervention de Soros
00:10:20en disant que c'était de l'ingérence
00:10:22étrangère chez lui. Alors devinez
00:10:24qui les élites européennes
00:10:26ont condamné à ce moment-là.
00:10:28Georges Soros ou Victor Orban?
00:10:30Ils ont condamné Victor Orban
00:10:32qui voulait résister à l'ingérence étrangère
00:10:34de Georges Soros
00:10:36et de l'Open Society. Alors, qu'est-ce qu'on voit
00:10:38à travers cela? Ce qu'on reproche
00:10:40à Elon Musk, en fait, ce n'est pas d'intervenir
00:10:42en tant que tel, c'est d'intervenir
00:10:44avec les mauvaises idées, d'intervenir
00:10:46avec le mauvais agenda,
00:10:48d'intervenir à partir d'idées qui ne sont
00:10:50pas autorisées, et avec l'immense
00:10:52puissance qui est celle du réseau social
00:10:54X, Twitter, comme on disait
00:10:56autrefois, mais c'est un réseau qui permet
00:10:58à une parole qui n'est pas
00:11:00autorisée médiatiquement, normalement,
00:11:02de s'exprimer. Donc, c'est un point
00:11:04de vue, c'est une parole non autorisée
00:11:06qui sort du cercle de la respectabilité
00:11:08fixée par les élites
00:11:10et lorsqu'on sort de ce cercle, on a tendance
00:11:12à nommer ça désinformation
00:11:14ou ingérence ou haine
00:11:16selon les circonstances.
00:11:18Jean-Noël Barreau,
00:11:20ministre des Affaires
00:11:22européennes, s'est fait le porte-parole
00:11:24de cette hostilité
00:11:26en envisageant de fermer X.
00:11:28Oui, alors là, en gros, c'est la menace de la fermeture
00:11:30des journaux, qui est un peu l'équivalent de la menace
00:11:32d'interdiction d'un parti politique
00:11:34ou de frapper d'inéligibilité une candidate.
00:11:36Ça commence à être un peu récurrent, d'annuler
00:11:38les résultats des élections qui ne nous plaisent pas.
00:11:40On commence à comprendre la logique.
00:11:42Alors, que nous dit-il? Il nous dit,
00:11:44et on le comprend, la mouvance populiste
00:11:46dans son esprit est partout. Dès lors,
00:11:48le régime doit se radicaliser,
00:11:50frapper fort ceux qui menacent
00:11:52la caste, la nomenclatura,
00:11:54l'oligarchie, la classe politique
00:11:56démocratique autoproclamée.
00:11:58Le système doit s'autodéfendre
00:12:00en se donnant les moyens de le faire.
00:12:02La question qu'on doit se poser, cela dit, c'est
00:12:04qu'est-ce qu'on entend par ingérence?
00:12:06Qu'est-ce qu'on entend par ingérence? Est-ce que c'est
00:12:08parce que, pour l'instant, Trump, que dis-je Musk,
00:12:10n'est pas encore en fonction dans le gouvernement américain.
00:12:12Donc est-ce qu'on considère qu'à partir
00:12:14d'un certain montant d'argent, d'une fortune personnelle,
00:12:16on n'a plus le droit de se mêler de politique?
00:12:18À partir d'un certain nombre de milliards accumulés
00:12:20ou de millions, il faut se taire désormais
00:12:22ou alors ça devient de l'ingérence. Est-ce que c'est ça?
00:12:24Je note qu'avec X,
00:12:26ce que fait Musk, il donne simplement
00:12:28la parole à des gens qui ailleurs ne l'auraient pas.
00:12:30Donc est-ce que l'ingérence consiste à permettre
00:12:32à des gens qui ne devraient pas parler, de parler?
00:12:34C'est une question qu'on peut se poser.
00:12:36Mais la menace est lancée. Fermez, fermez X.
00:12:38Je cite M. Barreau.
00:12:40« Soit la Commission européenne
00:12:42applique avec la plus grande
00:12:44fermeté les lois que nous nous sommes
00:12:46données pour protéger notre espace public,
00:12:48soit elle ne le fait pas et alors
00:12:50il faudra qu'elle consente à rendre
00:12:52aux États membres de l'Union européenne,
00:12:54à rendre à la France la capacité de le faire. »
00:12:56Alors moi je suis fasciné ici.
00:12:58Donc on comprend que du point de vue de M. Barreau,
00:13:00si l'Europe ne fait pas le travail sur une question
00:13:02essentielle de son point de vue, la France est
00:13:04en droit de retrouver sa souveraineté et de faire
00:13:06le travail jugé nécessaire.
00:13:08Question, est-ce que ça s'applique aussi à l'immigration?
00:13:10Est-ce que si on considère que l'Europe a fait faillite sur l'immigration,
00:13:12il est possible de reconquérir la souveraineté
00:13:14perdue, la souveraineté sacrifiée?
00:13:16Quoi qu'il en soit,
00:13:18on voit, c'est une caste
00:13:20aujourd'hui, la caste européiste,
00:13:22qui se dit qu'on doit empêcher,
00:13:24Mosque, de créer
00:13:26par l'ingérence une déstabilisation dans laquelle
00:13:28leurs propres intérêts sont menacés.
00:13:30Ils craignent de tomber dans ce 1989
00:13:32bis, peut-être.
00:13:34Vu les suicides de chez certains jeunes,
00:13:36peut-être que TikTok serait peut-être plus urgent.
00:13:38Elon Musk s'est par ailleurs
00:13:40mêlé d'une polémique entre
00:13:42Donald Trump et les élites canadiennes,
00:13:44qui fait suite à son désir, même fois rappelé,
00:13:46depuis deux semaines, Mathieu,
00:13:48d'annexer le Canada et d'en faire
00:13:50un 51e État américain.
00:13:52Oui, plusieurs amis en ce moment s'inquiètent pour moi,
00:13:54me demandant si je vais terminer l'année 2025 en tant qu'américain.
00:13:56Je les rassure, ce n'est pas
00:13:58le cas, mais je note par ailleurs
00:14:00que Trump, en ce moment, est dans une logique impériale
00:14:02en Amérique du Nord. Donc, il veut
00:14:04annexer le Groenland avec les armes
00:14:06s'il le faut, récupérer le canal de Panama
00:14:08avec les armes s'il le faut, et transformer
00:14:10le Canada en 51e État,
00:14:12pas par les armes, mais par la force
00:14:14économique s'il le faut. Alors, il y a une grande
00:14:16panique en ce moment. Je rassure les gens,
00:14:18on est en ce moment, pour peu qu'on décode un peu,
00:14:20il y a une renégociation des ententes
00:14:22commerciales entre le Canada et les États-Unis en 2026
00:14:24et Trump décide de
00:14:26faire une pression immense
00:14:28pour forcer, en fait, les élites canadiennes
00:14:30à faire des concessions autour de cela.
00:14:32Donc, il n'y aura pas d'occupation du Canada
00:14:34par l'armée américaine. Cela dit,
00:14:36un dernier mot, je termine sur cela.
00:14:38Trump, à ce moment-ci, est peut-être en train de
00:14:40perdre sa capacité d'inspiration
00:14:42pour d'autres pays. Parce que si on se retrouve devant un chef
00:14:44qui annonce qu'il va annexer des pays alliés, c'est comme
00:14:46si la France annonçait qu'elle va occuper le Portugal l'an prochain.
00:14:48Cela créerait des petites tensions.
00:14:50Donc, probablement que Trump, à ce moment précis,
00:14:52est en train de perdre sa capacité
00:14:54à inspirer les alliés lorsqu'il se
00:14:56comporte un peu dans l'esprit de plusieurs,
00:14:58comme Poutine avec l'Ukraine, qui verrait
00:15:00dans son coin du monde, finalement, des territoires
00:15:02annexés pour des raisons géopolitiques. Il se peut
00:15:04qu'il se tire dans le pied, comme on dit souvent.
00:15:06– Merci beaucoup. Dans un instant, on parlera de Donald Trump
00:15:08qui invite Eric Zemmour. – Oui, bien sûr.
00:15:10– On en parlera. Si vous voulez lire un peu
00:15:12un livre sur Elon Musk
00:15:14qui a été un carton
00:15:16et qui est republié,
00:15:18n'hésitez pas, en tout cas.
00:15:20– Très réussi, c'est une excellente biographie.
00:15:22– Il paraît que c'est le biographe
00:15:24des génies, on l'appelle Walter Isaacson.
00:15:26J'ai vu ça.
00:15:28– Je sais que le livre est passionnant.
00:15:30– Il veut qu'on fasse un livre informatique.
00:15:32– Calmez-vous, calmez-vous.
00:15:34Eric Tegner, l'Espagne du Premier ministre
00:15:36Pedro Sanchez
00:15:38semble inquiète des dernières
00:15:40mesures envisagées par Bruno Rotaio
00:15:42concernant la frontière franco-espagnole.
00:15:44Qu'est-ce qui se passe concrètement sur place ?
00:15:46– Oui, on a appris ce matin, Christine,
00:15:48grâce au Figaro, que le gouvernement socialiste
00:15:50espagnol regarde avec beaucoup
00:15:52d'inquiétude la politique migratoire
00:15:54voulue et mise en place par Bruno Rotaio.
00:15:56Donc déjà, s'ils sont inquiets
00:15:58et s'ils ont peur, c'est que c'est plutôt bon signe.
00:16:00Alors, le gouvernement espagnol
00:16:02et les ONG, elles sont complètement
00:16:04effrayées des évolutions des derniers
00:16:06mois et des dernières semaines. C'est le journal
00:16:08El País qui en parle. Le journal El País,
00:16:10c'est plutôt proche des socialistes.
00:16:12Et dedans, l'un des avocats de SOS Racisma,
00:16:14c'est le SOS Racisme local
00:16:16là-bas, estime qu'il y aura beaucoup plus
00:16:18de contrôles qui seront bien plus
00:16:20rigides à la frontière justement
00:16:22franco-espagnole et relate également
00:16:24comment des policiers espagnols
00:16:26locaux se plaignent du renforcement
00:16:28justement de ce type de contrôle.
00:16:30Alors justement, aujourd'hui, pendant qu'on voit que l'Italie
00:16:32ferme heureusement ses portes
00:16:34avec justement le gouvernement
00:16:36de Giorgia Meloni et que de l'autre côté
00:16:38Rotaio justement, il veut mettre fin
00:16:40à un petit peu cette France open bar.
00:16:42L'Espagne, elle, elle fait office
00:16:44au sein de l'Europe vraiment d'un ovni.
00:16:46C'est-à-dire qu'ils ouvrent complètement
00:16:48leurs frontières aux légaux et aux illégaux.
00:16:50Alors déjà, il faut comprendre le contexte
00:16:52dans lequel on est. Ces dernières
00:16:54années, l'archipel espagnol
00:16:56des Canaries a été le théâtre d'une
00:16:58véritable déferlement de
00:17:00clandestins. On a notamment, par exemple,
00:17:02dans la nuit de mardi à mercredi,
00:17:04c'est-à-dire en 24 heures, eu
00:17:06180 migrants qui ont débarqué
00:17:08sur la petite île d'El Hierro
00:17:10dans les Canaries. Donc c'est très impressionnant.
00:17:12La semaine dernière, les chiffres officiels
00:17:14de l'année 2024 sont tombés.
00:17:16C'est une augmentation de 12,5%
00:17:18des arrivées de migrants
00:17:20dans cet archipel des Canaries.
00:17:22On est sur 43 000 clandestins.
00:17:24C'est impressionnant. 63 000
00:17:26sur l'ensemble justement des côtes
00:17:28espagnoles. Pour donner un référentiel
00:17:30un petit peu à ceux qui nous écoutent ce soir,
00:17:32la plus grave crise, c'était la
00:17:34crise des pirogues en 2006.
00:17:36Et là, on a des chiffres qui sont
00:17:38largement supérieurs. Alors ce n'est pas un hasard
00:17:40parce que c'est aussi le fruit d'une
00:17:42politique justement espagnole
00:17:44qui ouvre véritablement la voie
00:17:46à cette immigration depuis l'arrivée du Premier
00:17:48ministre Pedro Sanchez qui a
00:17:50en novembre dernier, donc il y a à peine deux mois,
00:17:52ouvert la voie justement à des
00:17:54régularisations massives grâce
00:17:56à un nouveau type de titre de séjour
00:17:58qui sera mis en place au mois de mai prochain
00:18:00grâce auquel on pourra avoir justement
00:18:02jusqu'à 900 000
00:18:04régularisations de clandestins sur les trois
00:18:06prochaines années. Quels peuvent-être
00:18:08concrètement les répercussions
00:18:10de cet assouplissement des régularisations
00:18:12de clandestins en Espagne
00:18:14pour nous en France ?
00:18:16Alors c'est très simple. Déjà l'Espagne est voisine
00:18:18de la France et en raison
00:18:20de Schengen, ces nouveaux régularisés
00:18:22pourraient très librement justement
00:18:24circuler et s'installer
00:18:26sur notre territoire et paradoxalement
00:18:28même si un jour, nous Français,
00:18:30on leur avait refusé un titre
00:18:32de séjour et donc ça met à mal
00:18:34justement notre capacité de contrôler
00:18:36nos frontières et donc c'est dans ce contexte
00:18:38espagnol que Bruno Retailleau, il propose
00:18:40justement ces mesures de renforcement
00:18:42des contrôles. L'idée c'est de ne pas
00:18:44voir ces dizaines de milliers de migrants qui vont être
00:18:46régularisés dans les mois à venir
00:18:48sur notre territoire et pour ça, qu'est-ce qu'il a
00:18:50voulu justement Bruno Retailleau ? C'est
00:18:52mettre en place une réforme de la
00:18:54Directive Retour de 2008.
00:18:56On sait à quel point on a une problématique en France
00:18:58de l'application des OQTF, c'est le
00:19:00même problème au niveau européen, avec
00:19:02un taux d'exécution des expulsions
00:19:04de seulement 18,5%.
00:19:06Il a réussi à faire l'unanimité
00:19:08lors du Conseil des Ministres de l'Intérieur
00:19:10et convaincre Ursula de
00:19:12Van der Leyen de modifier cette
00:19:14directive dans les mois à venir.
00:19:16On sent que Bruno Retailleau en ce moment veut agir
00:19:18sur tous les fronts, on en parlera d'ailleurs dans un instant
00:19:20avec Charles-Antoine Hélas. Comment analysez-vous
00:19:22sa pro-activité y compris
00:19:24à l'international sur cette question
00:19:26des flux migratoires ?
00:19:28Justement pour vous, j'ai pu contacter
00:19:30ce midi le cabinet du ministère
00:19:32de l'Intérieur pour essayer d'avoir un petit peu des
00:19:34éclairages sur leur politique et leur
00:19:36avis vis-à-vis de cette stratégie face
00:19:38aux Espagnols. Alors à côté de
00:19:40la renégociation justement de la Directive Retour
00:19:42mais qui va prendre beaucoup de temps parce que
00:19:44c'est la lourdeur européenne, justement
00:19:46le souhait de Bruno Retailleau
00:19:48c'est aussi de tenir un discours de politique
00:19:50et culturel qui soit fort
00:19:52à destination des pays de départ,
00:19:54à destination des pays du Maghreb
00:19:56et des pays africains. Alors sans
00:19:58vouloir être simpliste, il a totalement raison
00:20:00justement sur ce point parce que
00:20:02le gouvernement socialiste espagnol
00:20:04il cesse de dire finalement Bienvenido
00:20:06à l'ensemble des clandestins
00:20:08ça nous fait penser un peu à l'appel
00:20:10d'Angela Merkel en 2016 lorsqu'elle
00:20:12accueillait justement ses Syriens ou encore
00:20:14Anne Hidalgo et donc Bruno Retailleau
00:20:16aujourd'hui son cabinet est très heureux par exemple
00:20:18de voir que de nombreux articles
00:20:20sont publiés dans les pays du Maghreb
00:20:22ou dans les pays d'Afrique pour dire
00:20:24que la France aujourd'hui est en train de
00:20:26fermer ses frontières. Alors évidemment il ne faut pas être naïf
00:20:28on n'y est pas du tout, l'Europe n'est pas
00:20:30encore crédible sur ce sujet, notamment
00:20:32en raison de notre système social
00:20:34mais c'est plutôt intelligent sur
00:20:36ce point. Pour avoir par exemple
00:20:38moi-même interviewé un passeur
00:20:40de migrants à Saint-Louis, au Sénégal
00:20:42il s'appelle Abdoulaye, il était passeur depuis
00:20:442006. Il me disait comment l'ensemble
00:20:46justement des Sénégalais là-bas
00:20:48sont au courant des aides sociales
00:20:50en France qui évidemment c'est attractif
00:20:52il me disait que alors que
00:20:54au Sénégal ils sont obligés de payer
00:20:56lorsqu'ils vont à l'hôpital en France ce n'est pas
00:20:58le cas, il faisait évidemment référence
00:21:00à l'AME. Alors malgré tout
00:21:02derrière tout ça il reste une grosse épine dans le pied de
00:21:04Bruno Retailleau bien entendu. C'est l'absence
00:21:06de cap clair pour son gouvernement
00:21:08qui brouille le message mais enfin
00:21:10on peut malgré tout saluer la stratégie
00:21:12et espérer qu'il y ait quelques résultats.
00:21:14Merci beaucoup pour votre regard
00:21:16c'est vrai que Bruno Retailleau envisage
00:21:18de, il pense qu'il voudrait
00:21:20on attend effectivement que tout ça se
00:21:22concrétise. On va marquer
00:21:24une pause et on continue dans un instant
00:21:26avec Marc Menand, avec Charlotte
00:21:28Dornelas et la galette de Charlotte
00:21:30et on reçoit Régis Maillot dans un instant, à tout de suite
00:21:36Retour sur le plateau de Facial Info dans un instant
00:21:38nous allons recevoir Régis Maillot
00:21:40peut-on rire de tout cet humoriste qui
00:21:42semble être un humoriste résistant
00:21:44on va écouter un petit extrait de son spectacle
00:21:46à nouveau ridicule et sainterol
00:21:48sur comment appréhender la question du genre
00:21:50au quotidien
00:21:52aujourd'hui pour dire bonjour
00:21:54à son voisin de palier sans le vexer
00:21:56faut faire un BTS LGBT
00:21:58ça va Thierry ?
00:22:00oui oui, 8 mois, c'est bien
00:22:02garçon ou fille ? on sait pas, c'est l'enfant qui décidera
00:22:04de son sexe à la naissance
00:22:06bon ben je suis allé me faire tester le genre
00:22:10j'arrive dans la boutique
00:22:12je tombe sur la vendeuse
00:22:14gaétan ?
00:22:18une bretonne en transition
00:22:20c'est quoi ton genre ?
00:22:22je fais hétéro
00:22:24ah non ça c'est terminé, ah pu hétéro
00:22:26hétérosexualité c'est
00:22:28comme les moteurs thermiques en 2035
00:22:30y en aura plus, ah bon ?
00:22:32voilà dans un instant on recevra
00:22:34Régis Maillot et on lui demandera
00:22:3610 ans après Charlie, est-ce qu'on peut rire de tout ?
00:22:38je pense que non, est-ce qu'on peut parler de tout ?
00:22:40je pense que non, mais quelles sont les limites ?
00:22:42que se posent les humoristes ?
00:22:44on se posera la question dans un instant
00:22:46Marc Menon, on reste toujours justement
00:22:48dans l'épouvante, 10 ans après
00:22:50Aliper Kachère, il y a un sondage
00:22:52IFOP avec la fondation Jean Jaurès
00:22:54sur l'importance de la liberté d'expression
00:22:56révèle que 76%
00:22:58des français sont pour
00:23:00cette liberté fondamentale
00:23:02et pour les caricatures et étonnamment
00:23:04les 18-34 ans
00:23:06chez les 18-34 ans
00:23:08près de 70% sont contre
00:23:10comment peut-on imaginer
00:23:12que la jeunesse soit ainsi
00:23:14en décrochage de ce qui fait
00:23:16le fondement même de notre démocratie ?
00:23:18Régis
00:23:20Maillot va avoir du mal à convaincre
00:23:22les jeunes, entre
00:23:2418-34 ans, 64%
00:23:26estiment qu'on ne peut pas rire de tout
00:23:2825-34 ans
00:23:3071%
00:23:3271%
00:23:34estiment qu'on ne peut pas rire
00:23:36de tout, mais plus grave
00:23:38encore, pour moi c'est même pas grave
00:23:40c'est abject
00:23:4231% des jeunes
00:23:44estiment aujourd'hui
00:23:46avec le résultat
00:23:48de l'horreur qui s'est
00:23:50produite il y a
00:23:5210 ans, et bien 31%
00:23:54estiment que les caricatures
00:23:56n'auraient pas dû être
00:23:58publiées, voilà
00:24:00les réalités
00:24:02alors, notons aussi
00:24:04que l'électorat de la France
00:24:06insoumise est constitué
00:24:08pour moitié de jeunes
00:24:10de moins de 35 ans
00:24:12comme quoi certains propos ne seraient pas du tout
00:24:14à de l'électoralisme, non
00:24:16c'est de la pensée franche et bien
00:24:18construite, et moins de la moitié
00:24:20des deux tiers
00:24:22de ces jeunes soutient
00:24:24la liberté d'expression
00:24:26comme quoi ils ne veulent simplement
00:24:28qu'une sorte de rouleau compresseur
00:24:30entendre la bonne parole du
00:24:32grand prêtre, et 30%
00:24:34de ces jeunes, 30%
00:24:36estiment que
00:24:38c'est la loi religieuse
00:24:40qui devrait avoir la prééminence
00:24:42sur notre façon
00:24:44de vivre, pour eux c'est essentiel
00:24:46on ne rit pas de la religion
00:24:48alors comment peut-on en être arrivé là
00:24:50déjà la première évidence c'est
00:24:52l'échec de l'école
00:24:54l'école c'est là où on doit
00:24:56vous former à la lecture
00:24:58dès le départ, Victor Hugo, rien qu'en disant
00:25:00Victor Hugo ça va vous éclairer un peu
00:25:02ça va vous bousculer dans ce qu'on
00:25:04essaie de vous enfourner dans le crâne
00:25:06ça va créer quelques lésions
00:25:08dans le béton
00:25:10du conditionnement, bon
00:25:12ça serait un premier point mais on n'imagine
00:25:14même plus le libre-abri
00:25:16c'est simplement la capacité
00:25:18à réfléchir, ça signifie
00:25:20aujourd'hui que
00:25:22l'école ne permet
00:25:24pas à un jeune
00:25:26de pouvoir exister
00:25:28en dehors d'une intime conviction
00:25:30et cette intime conviction
00:25:32est liée avant tout
00:25:34à sa croyance, il n'y a rien
00:25:36à avoir là-dedans, ça détermine
00:25:38quoi ? Quand je dis
00:25:40la croyance, ça peut
00:25:42s'étendre, on en revient à ce que
00:25:44disait Régis Maillot
00:25:46dans l'extra il y a deux secondes
00:25:48au genre, c'est
00:25:50l'indigénisme
00:25:52etc, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
00:25:54vous avez une sorte
00:25:56d'intuition
00:25:58ou de conditionnement
00:26:00environnemental qui vous propose
00:26:02à adhérer à un groupuscule
00:26:04qui s'auto-alimente et c'est
00:26:06un effet de meute qui se produit
00:26:08il n'est plus question
00:26:10d'écouter autre chose alors que la
00:26:12liberté d'expression, il faut la redéfinir
00:26:14la liberté d'expression
00:26:16c'est quoi ? C'est surtout
00:26:18d'entendre quelque chose qui va
00:26:20vous égratigner, il ne peut pas y avoir
00:26:22de liberté d'expression
00:26:24si quand Mathieu
00:26:26essaie de s'exprimer, j'ai dit
00:26:28tu m'offusques comme un garçon, tu vas prendre mon point
00:26:30sur la gueule à la fin parce que c'est ça le drame
00:26:32si on n'est pas capable d'entendre
00:26:34l'autre, c'est le petit point
00:26:36rageur qui s'exprime et uniquement
00:26:38ça d'où les logiques de
00:26:40violence. Je fais une parenthèse, que répondez-vous
00:26:42par exemple à ceux qui disent que ce qui se sera assemblé
00:26:44pour célébrer la mort de
00:26:46Jean-Marie Le Pen, c'est la liberté d'expression ?
00:26:48Eh bien d'une certaine façon
00:26:50je dirais que oui c'est une liberté d'expression
00:26:52Il y a eu des appels au meurtre ?
00:26:54Ah non, c'est là
00:26:56la seule limite de la
00:26:58liberté d'expression, c'est
00:27:00l'appel au meurtre. Il faut admettre
00:27:02La loi, le racisme
00:27:04C'est-à-dire qu'il faut admettre
00:27:06d'être dérangé dans
00:27:08nos petits conforts, etc. Et le grand
00:27:10drame, c'est que depuis des décennies
00:27:12et j'ai vu ça s'infiltrer dans les médias
00:27:14depuis 50 ans que j'y suis
00:27:16dans un premier temps, il y avait
00:27:18je dirais, une pensée dérangeante
00:27:20qui se multipliait
00:27:22Donc c'était la logique même
00:27:24de toutes les
00:27:26potentialités d'envisager
00:27:28dans n'importe quel domaine
00:27:30d'autres solutions que
00:27:32la pensée dominante. Et là non
00:27:34on a fait appel aux experts
00:27:36Et c'est quoi les experts ?
00:27:38Eh bien c'est admettre en filigrane qu'il y a
00:27:40une vérité, une vérité
00:27:42qui est indubitable, qui ne peut
00:27:44pas être discutée. Alors il suffit
00:27:46d'avoir un titre ronflant, vous êtes docteur
00:27:48en ceci, docteur en cela, etc.
00:27:50Et à partir de là vous ne pouvez plus discuter
00:27:52Mais c'est oublié que
00:27:54dans chaque compartiment de réflexion
00:27:56il y a des oppositions
00:27:58et que c'est pas spécialement
00:28:00la théorie qui s'est imposée
00:28:02à un instant T que cette théorie
00:28:04est vérité. Et après
00:28:06donc les médias sont tout contents
00:28:08de ne pas déranger
00:28:10Alors on s'installe
00:28:12dans un mâchemalot comme ça
00:28:14une sorte de postillonnade
00:28:16tranquille-œuvre et
00:28:18si vous êtes
00:28:20muselé, complotiste
00:28:22vous êtes muselé
00:28:24homophobe, vous êtes
00:28:26muselé obscurantiste
00:28:28si vous sortez de la
00:28:30possibilité d'admettre
00:28:32qu'il y a d'autres
00:28:34manières d'envisager ce qui
00:28:36est admis par l'ensemble
00:28:38parce que notre pensée
00:28:40aujourd'hui c'est celle
00:28:42des tripes, c'est celle de
00:28:44du cœur, il n'y a plus que
00:28:46l'émotion, alors plutôt que de réagir
00:28:48à des attentats, réagir à
00:28:50je ne sais trop quel phénomène de société
00:28:52en le classant, on va
00:28:54mettre des petites bougies
00:28:56on est là et on pleure
00:28:58ce qui est extraordinaire quand vous avez des interviews
00:29:00dans ces moments là, on peut comprendre en plus
00:29:02qu'il y a une empathie pour des gens
00:29:04qui ont souffert de quelque chose d'abominable
00:29:06mais c'est pas ça qui ressort
00:29:08à chaque fois vous avez une personne
00:29:10ou deux qui vous disent
00:29:12j'ai imaginé si ça
00:29:14m'était arrivé à moi, donc vous ne m'aimez
00:29:16plus dans la sincérité
00:29:18de l'adhésion au malheur de l'autre
00:29:20en disant oui c'est terrible, non
00:29:22et si ça m'était arrivé à moi
00:29:24donc on ne vit plus qu'avec son petit nombril
00:29:26et dans le petit nombril
00:29:28il n'y a pas de place pour la liberté
00:29:30d'expression, d'où cette
00:29:32dictature et qui est encouragée
00:29:34constamment par les médias
00:29:36et heureusement, d'une certaine façon, même si
00:29:38on doit s'en plaindre, qu'il y a les réseaux
00:29:40sociaux, parce que ces réseaux sociaux
00:29:42alors d'un côté ils en ferment
00:29:44puisque ce prosélytisme
00:29:46de meute peut
00:29:48s'auto-nourrir, mais d'un autre côté
00:29:50néanmoins c'est là où de temps
00:29:52en temps vous savez qu'à l'autre pente
00:29:54ou sur l'autre canal
00:29:56il y en a d'autres qui pensent
00:29:58autrement que vous, et déjà
00:30:00c'est admettre qu'il y ait une idée de pensée
00:30:02mais c'est penser avec un
00:30:04E et ne pas penser avec un
00:30:06A, or là à chaque fois qu'on a
00:30:08l'ego touché
00:30:10et bien on se sent
00:30:12pensé et on a besoin
00:30:14donc d'être dorloté, pauvre
00:30:16petit bonhomme, mais non, oui t'as le
00:30:18droit de faire ce que tu veux, voilà
00:30:20ne dis pas ça, ça peut
00:30:22blesser. Merci pour votre
00:30:24regard sur la liberté d'expression
00:30:26vous parlez de réseaux sociaux,
00:30:28liberté d'expression, on a appris aussi
00:30:30aujourd'hui que l'influenceur algérien
00:30:32Boalem N, mis en
00:30:34cause pour incitation à la haine
00:30:36via une vidéo sur les réseaux sociaux
00:30:38aurait été expulsé aujourd'hui
00:30:40il serait actuellement dans l'avion pour l'Algérie
00:30:42a dit que son avocat
00:30:44Charlotte Dornelas, donc dans un instant
00:30:46dans le prolongement de ce que vous dites
00:30:48on va recevoir Régis Maillot, l'humoriste qui
00:30:50en quelque sorte, moi j'appelle comme ça un peu
00:30:52un résistant de la liberté d'expression
00:30:54on peut se permettre de l'appeler comme ça, et on lui posera
00:30:56la question de savoir ce qui est
00:30:58devenu aujourd'hui, cette liberté d'expression
00:31:00pour les humoristes notamment. Charlotte
00:31:02Dornelas, finalement, le gouvernement
00:31:04ne reprendra pas la proposition
00:31:06d'interdiction du voile
00:31:08pour les accompagnatrices des sorties
00:31:10scolaires, ni pour les étudiantes
00:31:12à l'université, qui avait
00:31:14été faite par le ministre de l'Intérieur
00:31:16faut-il y voir une nouvelle ligne de
00:31:18fracture au sein du gouvernement
00:31:20par rapport à cette proposition ?
00:31:22Sur le point de la ligne de fracture au sein du gouvernement
00:31:24c'est pas clair du tout, puisque
00:31:26la, comment dire, la
00:31:28déclaration de la porte-parole du gouvernement
00:31:30elle était à la fois ambiguë
00:31:32et arithmétique, je m'explique
00:31:34elle a expliqué d'abord
00:31:36dans un premier temps que Bruno Retailleau s'était
00:31:38exprimé à titre personnel, donc elle a l'air
00:31:40de dire qu'ils ne sont pas d'accord avec Bruno
00:31:42Retailleau, et dans le même temps
00:31:44elle explique que l'absence probable de majorité
00:31:46au Parlement empêcherait d'y aborder le sujet
00:31:48donc
00:31:50à la fin on ne sait pas très bien ce qu'en pense
00:31:52le gouvernement, ni même s'il y a une pensée
00:31:54du gouvernement dans son entièreté
00:31:56Si vous permettez
00:31:58je souligne encore le fait, on en parlait
00:32:00tout à l'heure, que Bruno
00:32:02Retailleau, il a beaucoup de jolies phrases
00:32:04mais derrière, effectivement
00:32:06c'est le problème de majorité
00:32:08au Parlement, de manque de majorité au Parlement
00:32:10voilà, on ne reste pas dans les intentions
00:32:12Pour être clair, on a un gouvernement
00:32:14qui a une mission particulière, parce que c'est pas un gouvernement
00:32:16qui est constitué pour appliquer sa politique
00:32:18ou la politique voulue par le Premier ministre
00:32:20en l'occurrence, c'est un gouvernement
00:32:22qui a pour mission de trouver une majorité
00:32:24d'abord sur un budget, et éventuellement sur
00:32:26autre chose derrière, avec une assemblée
00:32:28qu'on a largement commentée comme étant difficile
00:32:30à manoeuvrer, donc c'est vrai que c'est extrêmement
00:32:32particulier, vous avez raison
00:32:34mais du côté de Bruno Retailleau
00:32:36la déclaration était plus claire
00:32:38puisqu'il expliquait que les accompagnatrices
00:32:40de sorties scolaires, c'est un peu
00:32:42un serpent de mer ça aussi, mais ne devaient pas
00:32:44être voilées, puisque les sorties
00:32:46organisées dans le cadre
00:32:48de l'école, relevaient de l'école hors les murs
00:32:50et donc de l'école quand même, et comme
00:32:52le voile n'est pas autorisé à l'école
00:32:54il devait être interdit, donc c'est finalement
00:32:56un argument de laïcité appliqué, si je puis dire
00:32:58à laquelle il a ajouté toutefois
00:33:00un jugement moral du voile tout court
00:33:02puisqu'il explique qu'il serait
00:33:04je cite, un étendard pour l'islamisme
00:33:06et un marqueur de l'infériorisation
00:33:08de la femme par rapport à l'homme
00:33:10raison pour laquelle sans doute
00:33:12il a également évoqué l'université
00:33:14en ce qui concerne l'interdiction du voile
00:33:16alors il y a eu une réaction immédiate notamment
00:33:18de la France Insoumise, alors j'ai cité
00:33:20Antoine Léaumant, vous savez le député de la France Insoumise
00:33:22qui répond que cela reviendrait
00:33:24je cite encore, à interdire aux femmes
00:33:26musulmanes qui le portent de faire
00:33:28des études supérieures, soit exactement
00:33:30ce qu'on reproche à juste titre aux talibans
00:33:32fermez les guillemets
00:33:34mais on réalise par les déclarations opposées
00:33:36qu'on connaît un peu par coeur, que personne n'est
00:33:38vraiment très cohérent sur ce sujet en réalité
00:33:40alors pourquoi
00:33:42vous dites que personne n'est cohérent, les cohérents
00:33:44sont opposés mais ils existent quand même
00:33:46du côté de Bruno Retailleau
00:33:48on se demande pourquoi le voile, s'il est
00:33:50réellement, tel qu'il le dit, un étendard
00:33:52pour l'islamisme et un marqueur
00:33:54de l'infériorisation de la femme
00:33:56la question de son notarisation tout court
00:33:58se pose en France en réalité
00:34:00c'est pas tellement une question d'école ou pas
00:34:02soit c'est une question de laïcité
00:34:04stricte, c'est un vêtement religieux
00:34:06et donc à l'école c'est interdit
00:34:08soit c'est clairement une condamnation morale
00:34:10de ce qu'il représente et alors la question
00:34:12se pose tout court en France
00:34:14du côté d'Antoine Léaumant
00:34:16on s'agace un peu
00:34:18du pourrissement systématique
00:34:20du débat que génère leur
00:34:22réaction, ce ne sont évidemment
00:34:24pas les femmes, quoi qu'ils pensent de la déclaration
00:34:26de Bruno Retailleau, ce ne sont pas les femmes
00:34:28qui sont visées ou interdites d'entrer à l'université
00:34:30c'est évidemment la question du port du voile
00:34:32qu'elles ont sur la tête et là en l'occurrence c'est
00:34:34Antoine Léaumant qui a l'air de confondre le voile et les femmes
00:34:36qu'il porte, donc c'est un peu gênant
00:34:38quant à la comparaison qu'il fait
00:34:40avec les talibans, il devrait réussir
00:34:42à comprendre, je pense si on se parle
00:34:44calmement, il devrait réussir à comprendre que
00:34:46les talibans
00:34:48interdisent non pas l'université aux femmes
00:34:50non voilées, mais l'université aux femmes
00:34:52tout court et ensuite
00:34:54ils interdisent l'absence du port du voile
00:34:56donc ce n'est pas exactement une
00:34:58comparaison qui est judicieuse
00:35:00en l'occurrence, mais les incohérences
00:35:02de l'un et de l'autre
00:35:04relèvent en réalité d'un débat
00:35:06qui est contraint d'un côté par
00:35:08le concept de laïcité
00:35:10puisqu'on porte à croire dans le débat
00:35:12que finalement, puisque c'est un objet
00:35:14religieux, on veut l'interdire et en même temps on en fait
00:35:16une condamnation morale qui dépasse de loin le cadre
00:35:18du strict objet religieux
00:35:20et biaisé de l'autre côté
00:35:22par le concept de liberté individuelle
00:35:24qui nie la possibilité même
00:35:26de l'existence de mœurs communes
00:35:28donc on a un débat qui est sans cesse
00:35:30fossé, on va dire, entre les deux
00:35:32parce qu'en effet le voile est une
00:35:34obligation islamiste, on l'a bien remarqué
00:35:36dans tous les pays où il est obligatoire
00:35:38mais s'il est une obligation islamiste
00:35:40beaucoup d'autorités musulmanes
00:35:42régulièrement nous disent
00:35:44qu'il relève de la liberté individuelle
00:35:46on nous explique souvent que c'est le libre
00:35:48choix des femmes de le porter, les autorités
00:35:50musulmanes le font elles-mêmes
00:35:52la France ne considérant pas, jusqu'à
00:35:54preuve du contraire, les obligations islamistes
00:35:56le débat
00:35:58n'est donc pas directement religieux
00:36:00puisque ça relève du choix individuel
00:36:02on pourrait finalement dire que le débat est
00:36:04vestimentaire, il est donc
00:36:06culturel ce débat-là, puisque ça
00:36:08ne relève pas de la décision des
00:36:10autorités religieuses
00:36:12or la question pourrait dès lors se poser
00:36:14différemment, si l'islam
00:36:16donc si la pratique
00:36:18de sa foi, de sa religion
00:36:20accorde aux femmes le choix de le porter ou non
00:36:22ça n'atteint pas
00:36:24à la foi ou à la pratique religieuse
00:36:26de poser la question
00:36:28de faire un choix en vertu des mœurs
00:36:30du pays, donc sur la
00:36:32question culturelle, sans même aller
00:36:34sur le terrain moral, moi je ne vais pas en l'occurrence
00:36:36dans le terrain moral dans ma description
00:36:38donc en vertu des mœurs du pays
00:36:40encore faudrait-il les identifier
00:36:42Jean-Luc Mélenchon avait répondu à cette
00:36:44question il y a quelques années en disant
00:36:46mais oui, mais les mœurs
00:36:48évoluent dans un pays, c'est absolument
00:36:50vrai, les mœurs évoluent, notamment les mœurs
00:36:52vestimentaires, elle avait pris l'exemple des chemises à fleurs
00:36:54ou des costumes de bain, vous savez
00:36:56c'est vrai, les mœurs évoluent, mais si
00:36:58on regarde au fil du temps, les mœurs elles évoluent
00:37:00collectivement, elles évoluent
00:37:02collectivement et par le biais
00:37:04du nombre, sur la question de l'évolution
00:37:06collective, là on voit bien que c'est une
00:37:08évolution communautaire
00:37:10la question du port du voile, comme on se le pose
00:37:12la question du burkini à la piscine, ne
00:37:14concerne pas une évolution des mœurs françaises
00:37:16elle concerne les mœurs
00:37:18d'une communauté en France
00:37:20en l'occurrence, et c'est
00:37:22donc si les mœurs évoluent différemment
00:37:24dans différentes communautés, c'est donc bien qu'il y a
00:37:26fracturation communautaire en France
00:37:28et qu'il n'y a plus de mœurs
00:37:30françaises qui évoluent
00:37:32a fortiori lorsque le voile
00:37:34est défendu ou attaqué
00:37:36sur le terrain moral, se pose
00:37:38donc la question du nombre, la deuxième question
00:37:40de l'évolution des mœurs, c'est la question du nombre
00:37:42or là il existe une réalité qui mérite
00:37:44d'être regardée avec attention pour
00:37:46l'avenir, lorsqu'une
00:37:48femme décide librement donc
00:37:50selon la
00:37:52formule, de retirer son voile
00:37:54pour prouver qu'il s'agit de son choix
00:37:56on se souvient Eric Zemmour avait demandé
00:37:58à une femme de retirer son voile pendant la campagne
00:38:00en lui disant puisque c'est un choix vous pouvez le retirer
00:38:02cette femme, de manière assez habile d'ailleurs
00:38:04avait prouvé qu'elle était libre
00:38:06de le porter ou non et elle avait retiré son
00:38:08voile, que s'est-il passé ? Elle a été
00:38:10agonie d'injure, littéralement
00:38:12agonie d'injure pendant les jours qui ont suivi
00:38:14la même chose était arrivée à la petite jeune fille
00:38:16vous saviez qui avait fait The Voice, qui avait expliqué
00:38:18des années après qu'elle avait finalement retiré
00:38:20le voile parce qu'elle pensait que c'était une liberté
00:38:22et qu'elle s'était fait également
00:38:24insulter, donc les réactions à ce
00:38:26moment là sont assez inexistantes pour
00:38:28défendre la liberté de le porter
00:38:30ou non
00:38:32Un dernier mot peut-être
00:38:34sur, en quelques secondes
00:38:36sur plusieurs musulmans
00:38:38qui se sentent traqués en permanence par
00:38:40ces différents débats, par exemple l'acteur
00:38:42Roch Dizem, il a dit qu'il s'inquiétait
00:38:44ces jours-ci que le mot musulman
00:38:46fasse désormais peur et que cela provoque des
00:38:48discriminations, est-ce que ça c'est pas possible
00:38:50de l'entendre aussi ça ? Mais il dénonce une
00:38:52tendance, mais bien sûr que c'est possible de l'entendre d'ailleurs
00:38:54on l'entend, on le prend au sérieux, il dénonce
00:38:56une tendance à l'amalgame, dit-il, qui ferait
00:38:58de la communauté musulmane, pardon, un
00:39:00bloc monolithique, pourquoi pas
00:39:02mais à qui faut-il le
00:39:04reprocher exactement, c'est la question
00:39:06que je pose, quand des islamistes, parce que
00:39:08c'est ça l'histoire qui a fait peur ces
00:39:10dernières années, quand des islamistes frappent en France
00:39:12il n'y a pas les mêmes plaintes
00:39:14à l'égard des islamistes, il faudrait
00:39:16demander aux islamistes
00:39:18des comptes sur précisément le bloc
00:39:20monolithique qu'ils font et qui génère en effet
00:39:22de la peur, et au-delà de la question islamiste, il a
00:39:24dit quelque chose qui m'a beaucoup intéressée, je le fais en une seconde
00:39:26il parlait de sa participation au film
00:39:28Indigène, souvenez-vous, et il dit
00:39:30il a permis de poser un regard différent sur l'histoire
00:39:32et toute une génération a pu revendiquer
00:39:34ce passé-là, tu ne peux pas t'épanouir
00:39:36si tu n'as pas de passé
00:39:38le problème c'est que donner un passé à
00:39:40revendiquer, qui n'est pas un passé commun
00:39:42en France, mais un passé
00:39:44contre la France, un passé de revendication
00:39:46contre la France, ça permet à certains
00:39:48jeunes de revendiquer ce
00:39:50passé contre la France, et ça
00:39:52affaiblit considérablement le passé
00:39:54des français, dont les ancêtres
00:39:56à l'époque étaient eux-mêmes français
00:39:58donc il ne faudrait pas voir l'attachement
00:40:00de beaucoup de français à l'histoire
00:40:02de leurs ancêtres et à ce dont ils héritent
00:40:04et la crainte devant l'importation
00:40:06d'autres histoires parfois contradictoires
00:40:08il serait sans doute possible de ne pas y voir du rejet
00:40:10mais en réalité de l'attachement
00:40:12ce fameux attachement au passé qui est nécessaire
00:40:14en effet pour s'épanouir
00:40:16Merci beaucoup
00:40:18ma Charlotte pour votre regard
00:40:20dans un instant on parlera d'Éric Zemmour
00:40:22qui a invité l'investiture de Donald Trump
00:40:24le 20 janvier, on reçoit tout de suite
00:40:26Régis Maillot, installez-vous
00:40:28notre cinquième chroniqueur du soir
00:40:30ravi de vous recevoir, je vous présente
00:40:32Éric, Mathieu, Charlotte
00:40:34Marc, vous allez bien ?
00:40:36Formidable
00:40:38Petit conseil pour la galette
00:40:40je suis dans la team
00:40:42sur la plaque de four à 100°C
00:40:44en chaleur tournante
00:40:46C'est la galette de Charlotte, c'est elle qui a tout fait
00:40:48donc là c'est elle qui cuisine
00:40:50pour nous de temps en temps, vous avez choisi votre jour
00:40:52Oui, j'espère que j'aurai la fève
00:40:56Régis Maillot, vous êtes un humoriste
00:40:58je disais un peu un humoriste
00:41:00je ne sais pas comment dire, un peu résistant
00:41:02bien connu, vous êtes au théâtre des Deux Annes à Paris
00:41:04vos nouveaux spectacles s'appellent
00:41:06Les Nouveaux Ridicules
00:41:08est-ce que je peux vous poser la question
00:41:10à laquelle vous répondrez non
00:41:12j'imagine ?
00:41:14Peut-on rire de tout 10 ans après Charlie Hebdo ?
00:41:16Surtout pour vous, les humoristes
00:41:18qu'est-ce qui a changé pour vous en 10 ans ?
00:41:20Oui, est-ce qu'on peut rire de tout ?
00:41:22Oui, mais il faut quand même avoir une bonne mutuelle
00:41:24parce que
00:41:26c'est devenu un petit peu compliqué
00:41:28c'est vrai que depuis
00:41:30Charlie, humoriste et régulièrement
00:41:32classé dans la catégorie
00:41:34des métiers à risque, on est je crois
00:41:36entre surfeur à La Réunion et prof d'histoire
00:41:38en ZEP
00:41:40c'est vrai que c'est compliqué
00:41:42il y a encore quelques temps, quand on faisait
00:41:44une plaisanterie qui était mal reçue
00:41:46parce qu'une plaisanterie peut être mal reçue
00:41:48on vous fusille tout court
00:41:50c'est ça qui est un petit peu inquiétant
00:41:52donc on prend nos précautions
00:41:54mais on n'a pas à les prendre finalement
00:41:56on a à rester libre
00:41:58mais c'est vrai qu'il y a une petite chape morale
00:42:00qui s'installe tranquillement
00:42:02Et de quoi on ne peut plus rire ?
00:42:04Par exemple, de quoi on ne peut plus rire ?
00:42:06En fait
00:42:08on peut rire finalement de tout
00:42:10Qu'est-ce que vous avez supprimé dans vos spectacles ?
00:42:12Parlons franchement, on est direct
00:42:14J'ai supprimé ce qui n'était pas drôle
00:42:16ça m'a fait un peu de boulot
00:42:18oui c'est vrai exactement
00:42:20d'ailleurs je me remercie de m'avoir accueilli
00:42:22parce que j'ai arrêté l'humour
00:42:24Mathieu Bocoté va dire que je n'avais jamais vraiment débuté
00:42:30Qu'est-ce que vous auto-censurez ?
00:42:32En spectacle, je ne m'auto-censure pas du tout
00:42:34Sur les médias, c'est différent
00:42:36Je ne vous crois pas
00:42:38C'est différent parce que
00:42:40quand on est dans une émission de radio
00:42:42j'ai fait beaucoup de radio, de la télévision
00:42:44etc
00:42:46on va chez les gens
00:42:48alors que quand on est sur scène
00:42:50c'est eux qui viennent chez nous, on est dans notre salon
00:42:52donc il y a une convention du rire
00:42:54et il y a cette catharsis qui est déjà là
00:42:56donc là, on ne se censure pas
00:42:58au contraire, on a une mission
00:43:00de révélateur, de vigie
00:43:02et d'aller sur toutes les vaches sacrées
00:43:04qui sont changeantes et qui sont nouvelles
00:43:06Vous dites que l'humour est une arme
00:43:08contre l'imposture, j'ai lu ça dans le journal du dimanche
00:43:10Oui
00:43:12C'est une posture aussi
00:43:14l'humour, c'est une posture contre les imposteurs
00:43:16c'est ce que disait Pierre Dac
00:43:18d'être contre tout ce qui est pour et pour ce qui est contre
00:43:20c'est ça qui est intéressant
00:43:22donc les bourgeois d'un jour
00:43:24deviennent les bourgeois
00:43:26les provocateurs du lendemain
00:43:28donc on est là
00:43:30on est une vigie, on a nos petites cibles
00:43:32qui varient, donc en ce moment
00:43:34il y en a quelques-unes qui m'amusent
00:43:36avec ces nouveaux ridicules, ces vendeurs de
00:43:38moraline qui sont très sympathiques
00:43:40ces vertueux de salon
00:43:42c'est marrant parce qu'on est passé de
00:43:44il est interdit d'interdire à ton propos
00:43:46est problématique, on est passé
00:43:48de l'intersectionnalité
00:43:50de l'international à l'intersectionnalité
00:43:52de je suis Charlie
00:43:54à je suis Charlie mais
00:43:56ça c'est, pour un humoriste
00:43:58c'est assez intéressant
00:44:00Je suis allée voir votre spectacle
00:44:02et j'ai beaucoup rigolé du début à la fin
00:44:04C'était vous hein ?
00:44:06Oui c'était moi au fond de la salle
00:44:08Je ne vous crois pas
00:44:10lorsque vous dites que vous ne vous auto-censurez pas
00:44:12même dans votre spectacle
00:44:14vous jouez même avec le fait que
00:44:16vous ne pouvez pas tout dire
00:44:18même à la fin aussi vous dites que
00:44:20vous tenez l'humour pour
00:44:22rester debout, parce que pour vous
00:44:24comme vous dites c'est un moyen
00:44:26de survie, mais j'ai vraiment l'impression
00:44:28que vous auto-censurez
00:44:30avec ce personnage, vous dites voilà je suis obligé de faire attention
00:44:32Oui, là c'est
00:44:34la dramaturgie du
00:44:36personnage, puisque c'est un personnage
00:44:38qui arrive et qui veut s'ouvrir
00:44:40au nouveau monde, donc je suis allé voir
00:44:42ma conjointe, je lui ai dit je vais me déconstruire
00:44:44elle m'a dit t'es même pas terminé
00:44:46et donc
00:44:48je rentre dans ce
00:44:50monde merveilleux du progrès
00:44:52où je rencontre ma petite nièce
00:44:54qui est formidable, qui veut
00:44:56être activiste écolo, c'est les nouveaux
00:44:58coeurs purs de l'écologie
00:45:00elle balance de la bouffe sur les oeuvres d'art
00:45:02c'est formidable ça
00:45:04de la peinture sur Van Gogh
00:45:06de la purée sur
00:45:08les tableaux
00:45:10sont mieux nourris dans les musées
00:45:12que les vieux dans les Ehpad, il faut le savoir maintenant
00:45:14c'est bien
00:45:16Mark me donne une question, ensuite Mathieu
00:45:18Le fait
00:45:20de rire comme ça, est-ce qu'à un
00:45:22moment donné vous n'avez pas au contraire envie
00:45:24d'en rajouter, parce qu'il y a une nécessité
00:45:26quand on voit cette société qui se replie de plus
00:45:28en plus, une société dans laquelle
00:45:30les bien-pensants
00:45:32imposent leur dictature
00:45:34est-ce que vous ne dites pas, je vais sortir
00:45:36la grenade de la déflagration
00:45:38on est un peu
00:45:40des sales gosses
00:45:42quand on nous empêche de faire
00:45:44quelque chose, on a évidemment envie de le faire
00:45:46et
00:45:48c'est vrai qu'aujourd'hui
00:45:52l'humour c'est d'épaissir le trait
00:45:54et le ridicule est tellement fort
00:45:56qu'on est obligé d'être presque dans l'outrance
00:45:58et dans l'exagération
00:46:00oui de temps en temps on a envie de
00:46:02c'est l'esprit d'ailleurs un peu hara-kiri
00:46:04c'est ça qui est intéressant
00:46:06c'est d'aller trop loin
00:46:08sinon ça n'a aucun intérêt
00:46:10Peut-être y a-t-il un territoire réservé pour l'humour
00:46:12aujourd'hui, une liberté d'expression
00:46:14autorisée pour les humoristes
00:46:16mais dès qu'on sort du domaine de l'humour
00:46:18on parle de la liberté d'expression aujourd'hui, les lois sont
00:46:20nombreuses pour dire si t'as pas le droit de dire ça
00:46:22délit d'opinion pour ci, pour ça, est-ce que
00:46:24ces lois qui se sont multipliées
00:46:26et qui interdisent tel et tel et tel propos
00:46:28ça vous inquiète ?
00:46:30il n'y a pas tant de lois que ça
00:46:32depuis les lois Aguesso finalement
00:46:34c'est plutôt des lois morales
00:46:36qui s'imposent
00:46:38qui conduisent au tribunal
00:46:40oui qui conduisent au tribunal ou au tribunal médiatique
00:46:42oui c'est inquiétant, évidemment
00:46:44toute forme de
00:46:46si aujourd'hui
00:46:48le silence devient la plus raisonnable
00:46:50des opinions, autant partir
00:46:52directement en dictature
00:46:54on y est
00:46:56il y a une forme de
00:46:58dictature un peu morale
00:47:00mais c'est vrai, moi j'ai un copain
00:47:02il est comique en Corée du Nord
00:47:06bon il bosse pas beaucoup
00:47:08il est mime sans bras
00:47:10parce qu'ils lui ont même enlevé ça
00:47:12mais si on en arrive là
00:47:14c'est un peu gênant
00:47:16donc la liberté d'expression, on en parle beaucoup
00:47:18mais je pense que c'est un peu comme l'amour
00:47:20il n'y a pas de liberté d'expression, il n'y a que des preuves d'amour
00:47:22et donc c'est à nous
00:47:24les humoristes
00:47:26de faire preuve au quotidien
00:47:28de cette liberté d'expression, avec sourire
00:47:30parce qu'on est là pour amuser
00:47:32pour révéler
00:47:34on parlait des dessins de Charlie
00:47:36si un dessin de Charlie choque, c'est tant mieux
00:47:38s'il fait rire, tant mieux aussi
00:47:40il n'est pas là pour moraliser, on révèle
00:47:42vous parlez des dessins de Charlie, je vais vous donner un autre exemple
00:47:44il y a peut-être, il y a quelques années
00:47:46il y a eu aussi un procès contre Valeurs Actuelles
00:47:48pour d'autres dessins qui étaient celles d'un député au Bonneau
00:47:50et là soudainement les dessins de Charlie étaient autorisés
00:47:52mais les dessins de Valeurs Actuelles ne l'étaient pas
00:47:54est-ce que de ce point de vue, la cause de la liberté d'expression
00:47:56ce n'était pas aussi de défendre Valeurs Actuelles ?
00:47:58oui, oui, forcément
00:48:00il faut savoir
00:48:02comment dire
00:48:04s'amuser de tout
00:48:06surtout quand on est dans la caricature
00:48:08si ces dessins avaient été
00:48:10révélés comme racistes ou discriminatoires
00:48:12très bien, mais grosso modo
00:48:14c'était
00:48:16peut-être pas dans le cadre d'un journal satirique
00:48:18mais
00:48:20le privilège où l'humour est reconduit
00:48:22oui, mais c'est bien d'avoir ce petit privilège
00:48:24je ne vous l'accorde pas, j'aimerais avoir
00:48:26la même liberté que vous
00:48:28oui, vous l'avez, vous avez une liberté médiatique
00:48:30etc, mais moi
00:48:32le privilège, notre privilège
00:48:34on n'a pas un privilège d'humoriste
00:48:36d'ailleurs, maintenant comme tout le monde est fragile
00:48:38moi j'ai arrêté l'autodirision
00:48:40parce que je suis trop sensible
00:48:42il y avait quand même un petit privilège
00:48:44et il reste encore un petit privilège
00:48:46il y avait les provocateurs
00:48:48bon, il y a Jacques Maillot, mais il y avait
00:48:50Coluche, Jean Rian
00:48:52Jean Rian, etc
00:48:54et là on se dit quand même
00:48:56et ils avaient, même si souvent le courant
00:48:58d'air les enlevait du Média
00:49:00ils étaient en place
00:49:02ils rejaillissaient ailleurs
00:49:04et aujourd'hui il n'y a plus d'humoristes
00:49:06véritablement dans les médias
00:49:08oh il y en a, bah si en fait, Jean-Michel Apathy
00:49:12sur France Inter, il ne faut pas vraiment rire
00:49:14on est dans une sorte de convenance
00:49:16oui, mais ça c'est, je vais dire
00:49:18en fait, chaque médium
00:49:20finalement, amène son
00:49:22on est en train de perdre
00:49:24Charlotte
00:49:26c'est ça qui m'inquiète depuis tout à l'heure
00:49:28je suis perturbé
00:49:30on commence à s'habituer
00:49:32donc oui, des humoristes
00:49:34il n'a pas tort, c'est à dire qu'avant
00:49:36régulièrement dans les émissions télé
00:49:38on avait régulièrement un humoriste qui venait
00:49:40maintenant, on est tellement sanctionné
00:49:42on est tellement sensible à tout
00:49:44que maintenant on a peur de venir
00:49:46d'inviter un humoriste
00:49:48dans les émissions télé
00:49:50peur de tout peut-être
00:49:52porter à confusion
00:49:54prêter à confusion, à censure, etc
00:49:56donc les humoristes à la télévision, à la radio
00:49:58sont en nombre réduit
00:50:00aujourd'hui
00:50:02ce qui est intéressant finalement, ça serait de retrouver
00:50:04des vraies émissions, comme on fait peut-être
00:50:06sur Paris 1ère depuis un moment
00:50:08avec nos amis aux satiristes
00:50:10c'est des vraies émissions d'humour
00:50:12c'est vrai qu'aujourd'hui
00:50:14les humoristes, les comiques sont partout
00:50:16mais l'humour est un peu nulle part
00:50:18ça devient un peu un bruit ambiant
00:50:20Radio a son
00:50:22comique de service
00:50:24pseudo-comique
00:50:26il ne faut pas déranger
00:50:28oui, il ne faut pas déranger
00:50:30il faut être plus ou moins dans une ligne
00:50:32mais est-ce qu'une vraie émission
00:50:34d'humour, de satire
00:50:36c'est ça qui est intéressant
00:50:38moi j'ai fait beaucoup d'émissions aussi
00:50:40où j'ai été dans des matinales
00:50:42que ça soit sur Inter
00:50:44ou RTL pendant longtemps
00:50:46vous avez été viré ?
00:50:48oui, j'ai été viré de partout
00:50:50est-ce qu'on vous engage pour ce que vous êtes
00:50:52et on vous vire pour la même chose ?
00:50:54mais ce n'est pas forcément
00:50:56très marrant non plus de faire toujours
00:50:58un papier à côté
00:51:00de sujets très sérieux
00:51:02dans une ambiance un petit peu compliquée
00:51:04l'humour aussi c'est un contexte
00:51:06Charlotte Dornelas
00:51:08je vais essayer de vous y arriver
00:51:10vous disiez tout à l'heure
00:51:12avant on nous fusillait du regard
00:51:14maintenant on nous fusillait tout court
00:51:16c'est vrai pour le terrain de l'islamisme
00:51:18le triste anniversaire
00:51:20qu'évoquait Christine nous le prouve
00:51:22mais au-delà de ça vous disiez
00:51:24il y a des nouvelles morales
00:51:26ce ne sont pas des morales qui tuent
00:51:28en tout cas pas physiquement
00:51:30mais qui peuvent empêcher de travailler
00:51:32et qui peuvent tuer une carrière
00:51:34vous disiez qu'on a changé de sujet
00:51:36quels sont les nouveaux sujets pour vous
00:51:38identifiés qui sont extrêmement
00:51:40dangereux ?
00:51:42il y avait les sujets
00:51:44effectivement sur les questions
00:51:46de genre
00:51:48qui sont devenus très
00:51:50sensibles
00:51:52donc il faut forcément
00:51:54s'en amuser parce que ce n'est pas parce qu'on vous impose
00:51:56une vérité qu'elle doit être
00:51:58partagée par tous
00:52:00donc on en rit
00:52:02dans 10 ans vous irez en prison
00:52:04je donne un exemple, Mario Maréchal
00:52:06a contesté au moment des Césars
00:52:08de prix de cinéma européen
00:52:10l'acteur qui était autrefois homme
00:52:12dit désormais femme, il y a eu une opération
00:52:14pour moi ce n'est pas une femme, c'est un homme
00:52:16elle est poursuivie dans les tribunaux aujourd'hui
00:52:18ce n'est pas le tribunal médiatique, ce sont les vrais tribunaux
00:52:20c'est grave non ?
00:52:22elle est poursuivie pour ça ?
00:52:24si elle est poursuivie
00:52:26on verra bien
00:52:28si la justice fait son cours là-dessus
00:52:30il faut montrer que les lignes bougent
00:52:32le pauvre on l'assaille de questions
00:52:34le fait qu'elle se retrouve devant la justice
00:52:36ce n'est pas ça le problème ?
00:52:38oui parce que
00:52:40en fait c'est effectivement
00:52:42la morale d'une époque
00:52:44est toujours un petit peu
00:52:46à tendance un peu à charger
00:52:48il y a une forme d'inquisition
00:52:50est-ce qu'aujourd'hui
00:52:52parce qu'en général ils perdent
00:52:54devant la 7ème cour ils perdent presque toujours
00:52:56mais en revanche est-ce que ce n'est pas le tribunal
00:52:58médiatique
00:53:00le véritable censure ?
00:53:02la censure effectivement
00:53:04avant on venait d'en haut
00:53:06aujourd'hui c'est un peu nous
00:53:08on est tous devenus des petits empereurs romains
00:53:10on a le pouce vers le bas
00:53:12on se signale
00:53:14j'aime bien la notion de signalement
00:53:16c'est la délation joyeuse
00:53:18et ça oui c'est pas très confortable
00:53:20mais on est là pour lutter
00:53:22est-ce que cette idée
00:53:24que dans le fond l'humour est là pour bousculer
00:53:26les gens ce n'est pas surjoué
00:53:28dans la mesure où aujourd'hui il y a une offre
00:53:30très diversifiée du nombre d'humoristes
00:53:32que dans le fond ceux qui vont par exemple
00:53:34venir vous voir au spectacle ils savent un petit peu
00:53:36sur quelle ligne vous êtes
00:53:38et si vraiment ils attendaient d'être bousculés
00:53:40vous pourriez leur faire la blague par exemple
00:53:42d'être remplacé par un humoriste de France Inter
00:53:44je ne suis pas certain que ça leur fasse plaisir
00:53:46est-ce que souvent on explique que c'est la faute des médias
00:53:48des autres, est-ce que vraiment votre public
00:53:50il est prêt et il serait prêt
00:53:52à être bousculé mais à tous les niveaux ?
00:53:54Dernier mot
00:53:56prisonnier de son personnage
00:53:58Oui il y a beaucoup de clientélisme
00:54:00dans l'humour, moi j'essaie de ne pas trop
00:54:02en faire et d'être
00:54:04fidèle à ma désobéissance
00:54:06la désobéissance d'un jour
00:54:08ne sera pas celle forcément de demain
00:54:10parce que justement
00:54:12on a un petit rôle de vigie
00:54:14et puis comment dire
00:54:16les bourgeoisies d'un jour
00:54:18qu'elles soient de gauche ou de droite
00:54:20de temps en temps basculent
00:54:22Merci Eric
00:54:24merci à vous pour vos questions
00:54:26et c'est vrai à la fin de votre spectacle
00:54:28vous dites que vous tenez l'humour pour
00:54:30rester debout
00:54:32et c'est important de rester debout
00:54:34Restez avec nous
00:54:36la dernière chronique de Mathieu Bocoté
00:54:38Eric Zemmour et Sarah Knafo
00:54:40seront présents lors de l'investiture
00:54:42ils ont été invités lors de l'investiture de Donald Trump
00:54:44le 20 janvier à Washington
00:54:46qu'est-ce qu'on peut comprendre de cette percée internationale
00:54:48du président de Reconquête et de sa députée européenne ?
00:54:50Première chose je note qu'Eric Zemmour
00:54:52ne se contente pas de paradis devant le tribunal médiatique
00:54:54il est toujours devant les vrais tribunaux eux
00:54:56comme quoi la morale de notre temps mord juridiquement
00:54:58donc ça est peut-être une des raisons
00:55:00pour lesquelles il se retrouve cela dit
00:55:02à Washington, il se retrouvera à Washington
00:55:04alors je m'explique
00:55:06Zemmour traverse des moments difficiles
00:55:08il y a eu sa percée politique 2021
00:55:102022 on connait les circonstances
00:55:12ensuite plusieurs remettent en question
00:55:14sa pertinence, sa légitimité
00:55:16peut-il encore tenir ?
00:55:18Eh bien il sera avec Sarah Knafo
00:55:20et ce seront les deux seuls français
00:55:22présents à l'inauguration
00:55:24de Donald Trump
00:55:26autrement dit Donald Trump choisi dans chaque
00:55:28pays en quelque sorte, voilà mes interlocuteurs
00:55:30voilà ceux qui appartiennent à ce qu'Emmanuel
00:55:32Macron appellerait probablement
00:55:34l'internationale réactionnaire
00:55:36et dès lors qui sont les représentants
00:55:38de l'internationale réactionnaire en France
00:55:40selon Donald Trump qui vient de remporter
00:55:42son pari de son côté, c'est Eric Zemmour
00:55:44et c'est Sarah Knafo
00:55:46on peut dire politiquement en France
00:55:48il traverse un moment difficile
00:55:50mais il trouve à renaître
00:55:52à travers la scène internationale
00:55:54à travers le point
00:55:56central de la vie politique mondiale
00:55:58pour les prochaines semaines, ce qui se passe
00:56:00à Washington. Alors est-ce que c'est une intervention
00:56:02du Saint-Esprit ou du Bon Dieu
00:56:04qui l'ont conduit là ? Pas vraiment, peut-être
00:56:06mais à tout le moins j'ai des explications plus mondaines
00:56:08quant à moi, plus terrestres et lesquelles
00:56:10eh bien il faut se souvenir que cet été
00:56:12Sarah Knafo a fait
00:56:14un stage, enfin pas un stage, excusez-moi
00:56:16une formation au Claremont Institute
00:56:18le Claremont Institute qui est en Californie
00:56:20c'est probablement de tous les think tanks
00:56:22conservateurs américains
00:56:24c'est assurément un des plus intéressants
00:56:26c'est un think tank où il y a du vrai travail de fond
00:56:28et elle a fait une formation là-bas
00:56:30donc qu'est-ce qu'elle avait ? Elle a cultivé
00:56:32des réseaux conservateurs américains
00:56:34je note que la droite nationale
00:56:36en France aujourd'hui ne se veut pas toujours conservatrice
00:56:38la droite nationale en France
00:56:40refuse l'étiquette conservatrice
00:56:42alors qu'est-ce qu'on voit ? Il y a le courant
00:56:44national conservateur qui est celui de
00:56:46Reconquête, qui est celui d'Émour, qui est celui de
00:56:48Knafo, qui est celui d'autres personnes
00:56:50est aujourd'hui dans cette dynamique qu'on voit un peu
00:56:52partout dans le monde, peut-être l'interlocuteur
00:56:54à tout le moins pour les trompiens
00:56:56qui sont en responsabilité
00:56:58je note que pour l'instant
00:57:00Marine Le Pen n'est pas invitée
00:57:02ce qui ne veut pas dire qu'elle ne le sera pas, on verra
00:57:04quelle est la suite des choses parce que c'est pas non plus une figure mineure
00:57:06de la vie politique française, on ne l'oubliera pas
00:57:08autre chose qu'on doit noter
00:57:10chaque figure importante
00:57:12de la droite nationale en France trouve le moyen
00:57:14d'avoir un écho à l'étranger
00:57:16qui permet de légitimer sa position en France
00:57:18donc dans le cas d'Éric Zemmour
00:57:20c'est avec la figure de Trump, il faut le noter
00:57:22sans Knafo, les deux font la paire
00:57:24dans les circonstances les moins qu'on puisse dire
00:57:26dans le cas de Marine Le Pen
00:57:28c'est le lien avec Victor Orban
00:57:30qui lui a appliqué un programme national
00:57:32conservateur
00:57:34Marine Le Pen ne se veut pas conservatrice
00:57:36mais elle est alliée avec Victor Orban
00:57:38et ils ont mené un travail commun
00:57:40donc elle a un écho en Hongrie
00:57:42et dans le cas de Marion Maréchal c'est avec
00:57:44Madame Mélanie en Italie
00:57:46donc qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui à travers cette triple référence
00:57:48des droites nationales françaises
00:57:50ça nous dit une triple inspiration
00:57:52et trois chemins possibles
00:57:54pour l'avenir de la droite nationale en France
00:57:56Valeurs Actuelles vient de publier
00:57:58un grand entretien avec Éric Zemmour
00:58:00d'ailleurs comment s'inscrit-il dans ce nouveau
00:58:02contexte? Franchement c'est un entretien
00:58:04de très grande qualité, c'est intéressant parce que
00:58:06Zemmour et c'était sa force et ça demeure sa force
00:58:08trouve le moyen de situer le présent
00:58:10dans le temps long de l'histoire
00:58:12et il dit par exemple longtemps
00:58:14la France a influencé les États-Unis
00:58:16longtemps la France était la puissance intellectuelle
00:58:18qui inspirait les États-Unis
00:58:20il se dit depuis un certain temps convenons-en
00:58:22les États-Unis influencent beaucoup
00:58:24la France, influencent beaucoup l'Europe
00:58:26et ce qu'il dit, il dit la vague
00:58:28Trumpienne va d'une manière ou de l'autre
00:58:30déferler en Europe
00:58:32elle le fait déjà dans certains pays, le moins qu'on puisse dire
00:58:34donc il dit il y aura des conséquences pour tout cela
00:58:36et dans son programme, dit-il
00:58:38et bien moi mon objectif c'est d'être
00:58:40capable de porter cette vague à la
00:58:42française, donc en tout cas elle ne sera pas en France comme en Espagne
00:58:44comme en Suède, mais cette vague sera portée
00:58:46il ajoute une chose
00:58:48c'est un esprit insurrectionnel
00:58:50qu'il porte, il nous dit notre époque
00:58:52a une tentation totalitaire, c'est une tentation
00:58:54totalitaire absolument inquiétante
00:58:56donc il dit il faut dépolitiser, rappelez-vous
00:58:58on en avait parlé ici, il faut faire reculer
00:59:00considérablement le rôle de l'État
00:59:02dans nos sociétés, oxygéner les sociétés
00:59:04restaurer une liberté la plus complète
00:59:06et il termine en disant
00:59:08et ça c'est important, je crois
00:59:10pour l'instant je suis engagé dans ce combat parce que je me sens
00:59:12le meilleur pour porter mes idées
00:59:14mon programme, ce à quoi je crois, si quelqu'un d'autre
00:59:16peut le porter, il le portera, il n'y a pas
00:59:18de soucis, je suis à un moment particulier
00:59:20de l'histoire de mon pays et je porte ce programme parce que
00:59:22personne d'autre ne le porte, je suis un combattant
00:59:24dit-il, au-delà même d'un intellectuel, d'un journaliste
00:59:26je suis un combattant, ça vaut la peine de lire cet entretien
00:59:28Merci à beaucoup
00:59:30Mathieu, merci à tous
00:59:32on va déguster la galette
00:59:34de Charlotte, qu'elle nous a cuisinée
00:59:36vraiment spécialement
00:59:38pour nous, Régis Maillot, on vous retrouve au théâtre
00:59:40des deux ânes, merci beaucoup
00:59:42à Paris, merci
00:59:44beaucoup d'être venu nous voir, par contre il n'y aura pas de galette
00:59:46pour vous, non, non
00:59:48vous êtes au régime, la part du roi, la part
00:59:50du fou du roi, puisque vous insistez
00:59:52vous prenez celle de Marc, il ne mange pas
00:59:54de sucre, excellente suite de programme, Pascal
00:59:56Pro et nous, la galette