Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, c'est l'heure, je n'ai pas de voix donc haussez un petit peu le volume, c'est comme ça, j'ai mes petites pastilles, tout va bien se passer, si jamais je mange en même temps, ne vous étonnez pas.
00:13Bonsoir Mathieu Devese, La Minute Info.
00:15Bonsoir Christine et bonsoir à tous. A la une, l'examen du budget de l'Etat a commencé aujourd'hui en commission à l'Assemblée.
00:22La commission des finances a officiellement demandé le pouvoir d'enquêter sur les dérives budgétaires.
00:26Selon l'exécutif, le déficit public pourrait atteindre les 6% du PIB cette année.
00:31Le bois de Boulogne a été le théâtre d'une nouvelle agression au moins d'un mois après le meurtre de Philippine.
00:36Une jeune femme de 19 ans a déposé plainte pour une tentative de viol.
00:39Elle dit avoir été agressée lundi en fin de journée alors qu'elle courait dans le bois.
00:43Elle s'est débattue et a réussi à prendre la fuite.
00:46Une enquête a été ouverte. Enfin, pour être tout à fait complet, on vient d'apprendre dans l'affaire de Philippine que le suspect refuse d'être extradé vers la France.
00:55Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté son plan de victoire lors d'un discours très attendu devant le Parlement ukrainien.
01:02Un discours dans lequel il a exclu toute concession territoriale à la Russie et appelé l'Occident à renforcer son aide.
01:08Ce plan de victoire sera à l'agenda des discussions de l'OTAN. Demain, ce sera à Bruxelles.
01:14Merci mon cher Mathieu Devese.
01:16Et au sommaire ce soir, Samuel Paty.
01:19C'était il y a 4 ans, jour pour jour.
01:22C'était un père de famille, un frère, un fils, un enseignant.
01:27Ce jour marquera à jamais, on peut dire, la première décapitation sur le sol français de ces derniers temps.
01:33Nous avons tous été saisis d'effroi.
01:35A-t-on connu un sursaut depuis ?
01:37Des hommages perturbés, perturbés par des cris à la Roqueballe.
01:42Des piscines réservées au Burkini dans la dernière actualité.
01:45A-t-on connu un sursaut français depuis ?
01:48L'édito de Mathieu Bockcôté.
01:50La présidentielle américaine c'est dans 3 semaines.
01:53La société américaine est en crise identitaire.
01:56Qu'en est-il de la France ?
01:57Elle est en sécession.
01:59Qu'en est-il de la France ?
02:00Donald Trump en 2016 a lancé le débat sur la souffrance de l'homme blanc paupérisé.
02:04Ce soir, notre chroniqueur mystère est un avocat écrivain.
02:08Il a écrit son premier ouvrage sur Donald Trump, son dernier sur Kamala Harris.
02:12Trois questions ce soir.
02:14Quels sont les septèmes de cette société en proie aux crises identitaires ?
02:17Pourquoi Donald Trump représente le sauveur pour certains ?
02:20Sécession aux Etats-Unis, la France pourrait-elle suivre ?
02:23Et puis, quelles sont les qualités de Donald Trump et les défauts de Kamala Harris ?
02:28L'analyse d'Olivier Piton, le chroniqueur mystère de ce soir.
02:33Le dernier condamné à mort pour blasphème en France n'est plus le chevalier de la barre,
02:38exécuté en 1766 à Abbeville.
02:42C'est désormais Samuel Paty, exécuté en 2020 à Conflans-Sainte-Honorine.
02:46Voilà les propos de Michael Paty, sa sœur.
02:49La révolution avait uni la France sur les grands principes républicains.
02:53Il n'y avait plus de blasphème.
02:55Et aujourd'hui, certains restaurent cette barbarie.
02:58L'exécution. L'exécution pour blasphème.
03:01Le regard de Marc Menand.
03:03Le jour anniversaire de la mort de Dominique Bernard,
03:06et juste avant celui de Samuel Paty,
03:10un député LFI a choqué par ses propos, je cite,
03:14« les premières victimes du terrorisme sont des musulmans ».
03:18Cette information est-elle réellement exacte ?
03:21En quoi l'inversion qui consiste à souligner que les musulmans sont victimes
03:25ne correspond pas vraiment à la réalité ?
03:29Installez-vous pour la démonstration, le décryptage de Gabriel Cluzel.
03:34Et puis, l'improbable, très probable loi sur l'immigration,
03:38souhaitée par Bruno Retailleau, cristallise déjà.
03:41On apprenait hier que le ministre de l'Intérieur
03:43n'exclut pas de classer les frères musulmans
03:46en organisation terroriste et de les interdire.
03:49Plusieurs pays l'ont déjà fait, pas la France.
03:51Est-ce une mesure qui pourrait correspondre
03:54au sursaut que la France attend, l'édito de Mathieu Beaucoupet ?
03:58Une, pour tout se dire, avec nos mousquetaires et notre chroniqueur mystère.
04:16Une émission qui ne manquera pas de cachet.
04:19Monsieur est en forme. J'en prends de temps en temps.
04:22J'ai une petite pastille dans la bouche, mais je crois que ça s'entend pas.
04:25Alors, notre invité mystère.
04:27On profite de cette semaine anniversaire
04:29pour ouvrir un peu la porte à des inconnus.
04:31Plus pour très longtemps.
04:33Olivier Piton, vous êtes avocat français aux Etats-Unis.
04:37Vous êtes élu français des Etats-Unis.
04:39Vous êtes auteur de nombreux ouvrages.
04:41Le premier ouvrage, c'était
04:43La nouvelle révolution américaine, sur Donald Trump.
04:46Et votre dernier, sur Kamala Harris, la conquérante.
04:49Beaucoup de questions à vous poser au cœur
04:51et à trois semaines de la campagne américaine.
04:54D'abord, Mathieu Bocoté.
04:56J'ai l'impression que même l'anniversaire,
05:00le triste anniversaire a déjà été balayé par l'actualité.
05:03On va s'installer et on va encore commémorer Samuel Paty.
05:07Samuel Paty et Dominique Bernard,
05:09qui est un anniversaire qui ne s'est pas passé
05:12comme on l'aurait souhaité.
05:14En Indre-et-Noir, trois élèves ont saisi,
05:17ont ainsi, pardon, interrompu
05:20l'hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard
05:24au cri de Alaa Ouakbar.
05:26De même, un père de famille s'est opposé à l'hommage.
05:29Ce 16 octobre nous avait saisi des froids,
05:33il y a quatre ans.
05:34Y a-t-il eu un sursaut depuis ?
05:36Je vais vous donner tout de suite la réponse,
05:38mais ensuite je dirai pourquoi j'y arrive.
05:39Non.
05:40Hélas, hélas, ni sursaut républicain,
05:43comme on dit, encore moins sursaut français, hélas.
05:46Peut-être est-il possible, cela se dit.
05:48Assurément, il pourrait venir,
05:50mais pour l'instant, on est encore probablement
05:52enfermés dans un mauvais diagnostic.
05:55Alors, les événements, le refus de commémorer
05:57la mort de Samuel Paty et celle de Dominique Bernard,
06:00on commence à y être habitués, en quelque sorte.
06:02C'est pas la première fois.
06:04C'est pas la première fois parce que devant cette mort,
06:06on ne veut pas oublier.
06:07On ne veut pas oublier, on veut en garder le sens.
06:09On veut y voir une mort sacrificielle.
06:11On veut y voir la mort d'un homme tombé
06:13au champ d'honneur aujourd'hui,
06:14bien qu'on ne devrait pas tomber au champ d'honneur
06:16quand on est professeur, quand on est enseignant.
06:18On ne devrait pas risquer au travail de se faire décapiter.
06:22On ne devrait pas risquer une rafale.
06:24On ne devrait pas risquer un coup de poignard.
06:26On ne devrait pas risquer un coup de couteau.
06:28Mais c'est la réalité aujourd'hui de tant et tant d'enseignants.
06:31Rappelez-vous, on en parlait il y a quelques jours.
06:33Plusieurs milliers aujourd'hui ont besoin
06:35de protection particulière lorsqu'il y a menaces
06:38qui leur sont lancées.
06:39Gardons ça à l'esprit.
06:40Alors, ce dont il est question ici,
06:42donc vous avez évoqué les cas dans l'Indre-et-Loire,
06:4478 au total pour l'instant.
06:47Parce que nous savons, à la grandeur du pays,
06:49parce que nous savons que d'ici quelques semaines,
06:52toutes les informations vont remonter
06:54dans le discours public, aux autorités,
06:57et on comprendra que le rejet de la mémoire de Samuel Paty
07:00était encore plus fort qu'on ne voulait l'avouer le premier jour.
07:04Parce que chaque fois, on cherche à diminuer, tempérer
07:07pour se donner l'impression qu'on progresse
07:09et ensuite la réalité nous rattrape.
07:12Mais vous me permettrez d'inscrire ce rituel entravé
07:16à la lumière d'une réflexion un peu plus large
07:19sur les visions contrastées de l'histoire et de la mémoire.
07:22Vous allez voir où est-ce que je vais avec ça.
07:24Pensons par exemple, résumons ça ainsi,
07:27la victoire des uns et la défaite des autres.
07:30Et lorsque certains pleurent leur mort,
07:32d'autres chantent leur victoire.
07:34Et ayons cela à l'esprit,
07:36prenons par exemple le cas de la Reconquista,
07:38qui est un événement historique majeur à la Reconquista,
07:40la reconquête essentiellement de la péninsule ibérique,
07:43qui est le rejet de l'islam.
07:45À l'époque, on disait ça ainsi.
07:47La reconquête de la chrétienté en Espagne,
07:49c'est la possibilité d'en finir en fait
07:51avec la pénétration musulmane en Espagne,
07:53qui avait commencé en Europe,
07:54qui avait commencé plusieurs siècles plus tôt.
07:56Et 1492, la Reconquista,
07:58c'est un événement traditionnellement vu comme majeur,
08:01majeur dans le monde occidental.
08:03C'est une victoire.
08:05Aujourd'hui, certains sont désolés, mais bon.
08:07C'est une victoire majeure,
08:08mais n'oublions pas que du point de vue musulman,
08:11de la civilisation musulmane, c'est une défaite.
08:13Là où nous avons gagné,
08:15ils ont perdu en quelque sorte dans cette histoire,
08:17toujours reconduite du choc des civilisations,
08:20notre victoire et leur défaite,
08:22ce qui appelle de leur côté leur revanche.
08:25Ne l'oublions pas.
08:26De la même, certains veulent recouvrir tout ça aujourd'hui,
08:29l'histoire de l'Espagne musulmane,
08:31à travers le mythe de l'Andalousie,
08:33mais ça relève véritablement de la reconstruction mémorielle
08:36sur le mode du vivre ensemble heureux.
08:38Je rappelle ça en détail.
08:40Ensuite, un autre exemple plus récent.
08:42Dien Bien Phu.
08:43Dien Bien Phu, pour les Français, c'est une défaite.
08:46Pour les Vietnamiens, c'est une victoire, évidemment.
08:50Je note, soit dit en passant,
08:52que la mouvance décoloniale en France
08:54a cherché à nous convaincre ces dernières années
08:56que les Français devaient voir dans Dien Bien Phu
08:59leur victoire aussi.
09:01Pourquoi?
09:02Parce que ce serait la victoire des principes de liberté,
09:04d'égalité.
09:05Ils ont demandé aux Français de renoncer
09:07au regard français sur leur propre histoire
09:09pour embrasser un regard vietnamien.
09:11Renoncez à votre propre histoire.
09:13Alors, où est-ce que je vais avec tout ça?
09:15Vous l'aurez compris.
09:16Pour nous, je dis nous, nous Français,
09:18nous Européens, nous Occidentaux,
09:20la mort de Samuel Paty, c'est une catastrophe,
09:22c'est atroce, c'est absolument insoutenable,
09:24c'est une décapitation, c'est une peine de mort exécutée
09:27contre un homme qui ne faisait que son travail.
09:30Pour les islamistes, c'est une victoire.
09:33Pour les islamistes,
09:34l'assassinat de Samuel Paty est une bonne nouvelle
09:37parce que non seulement on a exécuté un mécréant,
09:40mais aussi on a semé la peur en France en disant
09:43voilà le sort qui vous sera réservé
09:45si vous voulez vivre en français.
09:47Pas seulement vivre en républicain,
09:49vivre en français.
09:51Si vous voulez vivre en France,
09:52selon les mœurs françaises,
09:54vous risquez la peine de mort
09:56qui sera administrée par l'islamisme
09:58dans ses différents visages,
10:00dans ses différents courants.
10:01Donc ça, Samuel Paty, nous pleurons.
10:04Il y a un rituel pour que nous n'oublions pas cet homme.
10:07Chaque année, on cherche à se dire
10:09qu'il y a quelque chose à conserver de cet héritage.
10:11N'oublions pas que de l'autre côté,
10:13chez les islamistes, ils applaudissent.
10:15De la même manière, le Bataclan,
10:17je me permets de le dire aussi parce que c'est important,
10:20c'est Nicolas Battini, dont j'ai déjà parlé ici,
10:22qui a raconté ça dans son livre Le sursaut corse.
10:24Nicolas Battini avait été en prison,
10:26sur le mode prisonnier politique,
10:28il s'était livré à des actes violents par ailleurs
10:30dans le cadre de l'indépendantisme corse révolutionnaire.
10:33Et là, il est en prison.
10:35Un des rares Européens, dirait-on,
10:37pour reprendre le vocabulaire d'aujourd'hui.
10:39Et lorsqu'il y a l'attentat du Bataclan,
10:41qu'est-ce qu'il voit?
10:42La prison est composée essentiellement
10:44de populations d'origine autre.
10:46Qu'est-ce qu'on voit?
10:47Eh bien, les gens, dit-il,
10:49applaudissent au moment du Bataclan.
10:51Ils se réjouissent au moment du Bataclan.
10:53Ils y voient victoire contre les infidèles
10:55et les mécréants et la France qui domine.
10:57Ils applaudissent au moment
10:59où on mitraille le commun des mortels au Bataclan.
11:02Gardons ça à l'esprit.
11:04Notre défaite, à ce moment-là,
11:06leur victoire, celle des islamistes
11:08qui disent, enfin, on a été capable
11:10de les attaquer sur leur territoire,
11:12dans leur quartier.
11:13Et rappelez-vous les communiqués de l'époque
11:15où on disait, on a été capable à la fois
11:17de s'en prendre au croisé.
11:18C'est comme ça qu'ils nous appellent.
11:20On oublie que nous avons les origines chrétiennes,
11:22mais eux ne l'oublient pas.
11:23Et on a été capable aussi de massacrer les décadents.
11:25C'est ainsi qu'ils nous voient.
11:26C'est ainsi qu'ils avaient frappé le Bataclan.
11:28C'est ainsi qu'ils avaient attaqué en terrasse.
11:30Alors, est-ce qu'on comprend bien
11:32ce dont il est question ici,
11:34de notre point de vue?
11:35De notre point de vue, Samuel Paty,
11:37ça se veut un sursaut.
11:39On se dit, on ne peut plus tolérer cela jamais.
11:41Ça doit être le point de départ de notre Renaissance.
11:43La seule manière de donner un sens à sa mort,
11:46c'est de ne plus jamais capituler.
11:48De l'autre côté,
11:50ils ont tué Samuel Paty.
11:52Ils ont tué Dominique Bernard.
11:54Ils ont imposé un climat de terreur.
11:56Ils en imposent toujours davantage.
11:58Et nous vivons dans la peur de la prochaine frappe.
12:00Alors, la question qu'on peut se demander,
12:02avant, après, avant, après,
12:03Philippine, avant, après, Lola, avant, après,
12:05Dominique Bernard, avant, après,
12:07Samuel Paty, avant, après,
12:09y a-t-il eu un sursaut?
12:10Telle est la question.
12:12Alors, justement, posons la question,
12:13y a-t-il eu un sursaut?
12:15Depuis un sursaut que tous attendaient.
12:17C'est une formule d'Alain Finkiel-Cranton
12:19qui parle du parti du sursaut.
12:21Et je trouve que c'est une belle formule, franchement.
12:23Reste à voir ce qu'on entend par sursaut.
12:25Est-ce qu'un sursaut,
12:27ça consiste à multiplier les minutes de silence,
12:29les marches blanches, les hommages républicains?
12:31Est-ce que c'est vraiment ça, un sursaut?
12:33Je n'en suis pas certain.
12:35Moi, la politique de la bougie,
12:37la politique de la peluche,
12:39je ne dis pas que c'est ça, l'hommage à Samuel Paty,
12:41mais trop souvent, depuis 10 ans,
12:43devant les attaques répétées de l'islamisme assassin,
12:45nous avons eu la politique de la peluche.
12:47Et on a dit, à vos armes, à vos balles,
12:49à vos sabres, à vos haches,
12:51nous répondrons par nos larmes.
12:53Mais ça ne suffit pas.
12:55Les larmes ne suffisent pas.
12:57Donc, il y a eu la tentation du sursaut
12:59sur le mode humanitaire,
13:01les incantations républicaines.
13:03Je pense qu'on constate tous aujourd'hui
13:05que ça ne fonctionne pas.
13:07Il y a l'autre version du sursaut,
13:09c'est ce que dit Mikaël Paty,
13:11qui est la soeur de Samuel Paty,
13:13qui sort un livre, Le cours de M. Paty.
13:15Je me permets d'en parler parce que je suis en train de le lire.
13:17Je ne l'ai pas terminé, mais c'est franchement intéressant.
13:19Le livre pour lequel,
13:21le cours pour lequel on l'a descendu,
13:23on l'a décapité,
13:25c'est ce livre-là.
13:27Elle met ça en contexte, c'est assez poignant.
13:29Elle nous dit qu'on ne peut pas se contenter,
13:31dit-elle, de défendre nos valeurs.
13:33Il faut les promouvoir,
13:35les assurer leur promotion de manière décomplexée.
13:37Quatre ans après l'assassinat
13:39de mon frère, dit-elle,
13:41une grande colère m'habite,
13:43celle d'avoir perdu du temps,
13:45faute d'avoir été entendue.
13:47Ni réveil, ni sursaut,
13:49et nos ennemis ont encore
13:51gagné du terrain.
13:53Donc, elle dit, on ne peut pas se contenter de se défendre.
13:55Il faut contre-attaquer, il faut promouvoir nos valeurs.
13:57C'est évidemment
13:59compréhensible, je partage son point de vue,
14:01mais j'irai un peu plus loin.
14:03Promouvoir les valeurs, ça, c'est limite
14:05comme politique. C'est une forme de
14:07réduction politique à la
14:09pédagogie. Dans les faits,
14:11nous sommes devant des gens
14:13qui souvent ont compris nos valeurs.
14:15Ils les ont compris et
14:17ils n'en veulent pas. Ce n'est pas
14:19un défaut de communication et un défaut
14:21de compréhension qu'il y a chez
14:23les islamistes. C'est un refus
14:25fondamental de l'être
14:27occidental, de l'être français,
14:29de l'identité qui marque notre
14:31civilisation dans ces différentes manifestations.
14:33C'est un refus profond de ce
14:35que nous sommes. Plus on leur explique
14:37qui nous sommes et plus ils veulent en finir avec nous.
14:39Ayons ça à l'esprit. Je parle des
14:41islamistes ici. Rappelons que
14:43l'islamisme, ce n'est pas seulement le terrorisme.
14:45L'islamisme, dans une logique
14:47de conquête qui dépasse le terrorisme,
14:49on en parlera dans un instant à propos de Bruno Retailleau.
14:51Mais de ce point de vue, il faut se le dire clairement.
14:53L'islamisme
14:55vient... Je le dis souvent ici,
14:57mais je prends la peine de le dire à chaque fois. Je ne suis pas de ceux
14:59qui confondent islam et islamisme. Je ne suis
15:01pas de ceux qui, par ailleurs,
15:03font croire qu'il n'y a aucun lien entre islam et islamisme.
15:05Et l'islamisme arrive chez nous
15:07dans les bagages de l'immigration
15:09massive. Il n'y a aucun
15:11sens à vouloir lutter contre l'islamisme en France
15:13si on ne lutte pas contre l'immigration massive.
15:15Qui consent à l'immigration
15:17massive, consent à l'importation
15:19de l'islamisme en France? Ça, il va falloir
15:21qu'on se le rentre dans la tête et qu'on le comprenne
15:23vraiment. Qui consent
15:25à l'immigration massive, consent
15:27à l'islamisme en France?
15:29Parce que c'est absurde
15:31de se dire qu'on va faire venir des islamistes,
15:33mais ensuite on va les convertir en bons républicains.
15:35Ils vont lire France Tireur, ils vont lire un éditorial
15:37de l'extrême-centre, des polémistes
15:39comme ça. Franchement, la République, c'est une bonne idée.
15:41C'est merveilleux, je n'y avais pas pensé,
15:43mais laissez-nous nous convertir maintenant.
15:45Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
15:47Il n'y a pas que des islamistes dans l'immigration massive.
15:49Mais vous avez tout à fait raison. Je prends la peine de le dire.
15:51L'islam n'est pas l'islamisme.
15:53L'islamisme n'est pas
15:55le tout de l'immigration massive.
15:57Mais une fois que c'est dit, vous ne pouvez pas avoir l'une
15:59sans avoir l'autre. Et j'ajoute que, même
16:01s'il n'y avait pas d'islamisme, l'immigration massive,
16:03même de Norvégiens, de Danois ou de Suédois,
16:05ça débalancerait une société, soit dit en passant.
16:07Il ne faut jamais oublier
16:09que le débalancement démographique entraîné
16:11par l'immigration massive, c'est vrai qu'aux États-Unis,
16:13on parle beaucoup d'immigration.
16:15C'est de l'immigration hispanique dont on parle.
16:17Et pourtant, on en parle parce qu'on craint justement
16:19la submersion culturelle, aussi aux États-Unis,
16:21le pays le plus puissant de notre temps.
16:23Donc, j'y reviens. En France, aujourd'hui,
16:25il y a des territoires qui, géographiquement,
16:27refusent la culture, la loi, l'identité française.
16:29En France, il y a des territoires
16:31qui se sont constitués en petites
16:33républiques islamistes autonomes
16:35qui défient sans cesse la France.
16:37Et j'y reviens,
16:39la démographie fait l'histoire.
16:41Rien, rien, rien ne changera cela.
16:43Quand vous changez de peuple, vous changez de culture,
16:45vous changez d'identité, et dans le cas français,
16:47vous perdez la laïcité, nous ne sommes pas
16:49devant un choc des valeurs. Nous sommes devant
16:51un choc des peuples, des civilisations,
16:53des cultures. Si on n'est pas capable d'en faire
16:55le bon diagnostic, on ne pourra pas mener ensuite
16:57la bonne politique.
16:59Et puisqu'on est un jour
17:01de commémoration de
17:03décapitation, un jour
17:05où Marie-Antoinette aussi a été
17:07décapitée, je veux
17:09remercier le juge qui a condamné
17:11un des hommes qui m'a menacé
17:13de décapitation et qui rêvait de voir ma tête
17:15rouler et tomber. Et je veux
17:17condamner fermement ce journaliste
17:19qui, sur les réseaux sociaux,
17:21donne un écho
17:23en me ciblant. Et aujourd'hui,
17:25ma fille a été menacée en pleine rue
17:27et je dis non. Elle a 10 ans
17:29et qu'on doit respecter la famille des gens
17:31et réfléchir avant de dire
17:33n'importe quoi. Restons dans le
17:35registre de l'islamisme. On apprenait
17:37Mathieu Bocoté que le maire du Bourget
17:39avait ouvert la piscine municipale
17:41aux femmes en Burkini.
17:43Y a-t-il un lien à faire entre
17:45cette histoire et ce dont nous parlons
17:47déjà depuis quelques minutes ?
17:49Bien sûr que si. Sursaut ou pas sursaut ?
17:51Bien sûr que si. C'est-à-dire
17:53qu'encore une fois, l'islamisme ne veut pas dire
17:55terrorisme. Je dirais d'ailleurs que les frères musulmans
17:57ne sont pas fondamentalement des spécialistes du terrorisme.
17:59C'est pas leur créneau. Ils croient à la conquête
18:01démographique et pacifique et juridique
18:03de notre civilisation. Et une des manières
18:05d'imposer cette conquête, c'est la
18:07conquête du corps des femmes par le voile.
18:09On en a souvent parlé. Par le Burkini.
18:11Le Burkini qui est cette innovation des 10 dernières années
18:13qui permet d'afficher la conquête des plages,
18:15la conquête des piscines municipales,
18:17la conquête encore une fois même des espaces récréatifs
18:19les plus inattendus. Alors qu'est-ce qui s'est passé
18:21au Bourget ? Je résume. La piscine
18:23était fermée apparemment parce que c'était impossible
18:25de l'utiliser cette journée-là, trop de chlore.
18:27Personne ne peut y aller. Mais qu'est-ce qu'on découvre
18:29soudainement ? Elle est réservée pour des gens,
18:31pour une association, et il y a des femmes
18:33en Burkini, en Burkini
18:35qui sont à la piscine cette journée-là.
18:37Alors là, il y a quand même quelque chose.
18:39On nous cache quelque chose.
18:41On questionne le maire. Il dit « Ah, je suis surpris.
18:43Je croyais que c'était dans le cadre
18:45d'une opération pour des femmes
18:47qui portent des costumes appropriés
18:49suite à une chirurgie
18:51pour le cancer du sein. » Donc c'est dans le cadre
18:53d'Octobre-Rose ou Mauve-Octobre-Rose.
18:55Donc c'est dans ce cadre-là.
18:57Je suis tout à fait surpris.
18:59Islamisme, Burkini.
19:01Je n'en crois rien,
19:03dit-il. Je suis surpris.
19:05Qu'on nous permette de ne pas le croire, ou à tout le moins
19:07qu'on nous permette de douter sérieusement
19:09de sa version.
19:11Qu'est-ce qu'on doit voir dans ce qui s'est passé au Bourget ?
19:13Un accommodement raisonnable,
19:15mais dans l'effet déraisonnable,
19:17envers des pressions, des pressions démographiques
19:19et islamiques pour obliger
19:21les autorités françaises
19:23à capituler devant une revendication
19:25qui relève de la conquête
19:27de l'espace public par un des symboles
19:29forts les plus agressifs aujourd'hui,
19:31le Burkini. Le Burkini, c'est la burqa
19:33appliquée à la piscine. Il faut juste qu'on le comprenne.
19:35Et donc, dans nos sociétés,
19:37nous sommes invités aujourd'hui à accepter
19:39cette marque. Je dirais
19:41qu'un territoire où le Burkini est la norme
19:43est un territoire qui est perdu pour son pays,
19:45pour la France, pour le peuple français.
19:47Un territoire où le Burkini est la norme,
19:49j'oserais dire ça, est un territoire
19:51où on risque de pratiquer beaucoup moins
19:53l'hommage à Samuel Paty.
19:55– Merci pour votre regard
19:57et dans un instant, on parlera avec vous
19:59en deuxième partie de
20:01la Loi Rotailleux sur l'immigration.
20:03Je n'y crois pas trop, mais bon,
20:05vous allez nous en parler. Olivier Piton,
20:07ça va, vous vous sentez bien parmi nous ?
20:09– Je me sens extrêmement bien. – Vous n'avez pas mal à la gorge ?
20:11J'ai des petites pastilles, j'ai pas d'oreilles,
20:13j'ai pas d'os, j'ai une petite pastille,
20:15ça va la gorge ? – Pour l'instant, ma gorge,
20:17ça va. – Comment vous vous sentez parmi nous,
20:19dans notre petite famille ? Parce qu'attention,
20:21on n'ouvre pas la porte comme ça à tout le monde.
20:23– Moi, je vous voyais à la télévision, à travers YouTube,
20:25parce que c'est comme ça que je vous regardais,
20:27et donc de vous voir en vrai, ça me fait vraiment plaisir.
20:29– Vous nous regardez depuis les Etats-Unis ?
20:31– Je suis un grand fan et je regarde très souvent
20:33votre émission depuis très longtemps aux Etats-Unis, absolument.
20:35– Vous l'avez payée ?
20:37– On parlera de l'enveloppe tout à l'heure.
20:39– Vous êtes avocat français aux Etats-Unis,
20:43vous êtes élu des Français des Etats-Unis,
20:45et vous êtes auteur de nombreux ouvrages,
20:47je le disais, le premier sur Donald Trump,
20:49la nouvelle révolution américaine,
20:51et le dernier sur Kamala Harris, la conquérante.
20:53Alors, beaucoup de questions à vous poser ce soir,
20:55mais je vais me résumer en trois questions.
20:57Premièrement, Donald Trump, vous dites,
20:59a lancé le débat sur l'homme blanc paupérisé en 2016.
21:05Est-ce qu'on peut dire qu'à travers ces élections américaines,
21:07aujourd'hui, la question identitaire est encore au cœur du débat ?
21:13– Absolument.
21:15Pour faire un résumé, il y avait une sorte de consensus
21:17au sein de la société américaine,
21:19que ce soit du côté des démocrates ou des républicains,
21:21à considérer que la question identitaire ne se posait pas.
21:23On était en particulier, lors des élections américaines,
21:27toujours sur des problématiques plutôt économiques.
21:29Et la question identitaire n'est en fait apparue qu'à l'occasion,
21:35de mon point de vue, de deux moments majeurs,
21:37avec le temps de maturation qu'il a fallu.
21:39Le premier point, c'est la modification démographique
21:43de la population américaine à partir d'une loi,
21:45une loi en 1965 qui a été votée,
21:47qui s'appelle l'Immigration and Citizenship Act,
21:51et qui a ouvert les possibilités d'immigrer aux États-Unis,
21:55quelle que soit votre origine, votre origine géographique,
21:59votre origine de genre, votre origine socioprofessionnelle, etc.
22:03Et à partir de ce moment-là, alors que contrairement aux idées reçues,
22:07on avait une société américaine plutôt d'un niveau qui se maintenait,
22:11qui était plutôt très majoritairement d'origine européenne,
22:14on a eu, à partir de 1965, une augmentation d'une population
22:17qu'on va qualifier de diverse.
22:19Alors, je parlais de maturation, je vais arriver au deuxième point.
22:22Le deuxième point, c'est évidemment la lutte en faveur des droits civiques
22:25dans les années 60.
22:27Alors, ce n'est pas tellement la lutte pour l'égalité qui pose problème,
22:29puisqu'effectivement, la société américaine était relativement en retard sur le sujet,
22:33mais c'est le fait qu'on est passé d'une volonté d'égalité
22:37à la mise en place d'un terme qui est devenu extrêmement célèbre chez nous,
22:41la discrimination positive.
22:43Autrement dit, c'est ce qu'on a appelé pendant un moment le coup de fil,
22:46c'est-à-dire qu'il y avait des gens, population locale,
22:49blanche, puisqu'on parlait du mot tout à l'heure,
22:52qui effectivement avaient suivi le cursus de la progression
22:57qui permettait aux enfants de devenir et de mieux réussir
23:01que les parents et ainsi de suite.
23:03Et puis, du fait de la discrimination positive
23:05et du fait de la modification démographique,
23:07eh bien, au bout du compte, on a eu ce sentiment étonnant
23:11au sein de la majorité blanche, c'est qu'en fait,
23:13il y avait plus de difficultés à obtenir un certain nombre de choses,
23:17un certain nombre de prérogatives, qu'une autre population,
23:20nouvellement arrivée, arrivait à obtenir beaucoup plus rapidement.
23:22Donc, vous dites que tout est parti de là,
23:25la cristallisation ensuite de la crise identitaire,
23:28et Donald Trump a révélé le débat.
23:30On en parle dans un instant.
23:32Et puis, comme vous avez écrit, pardon, j'ai pas de voix,
23:34mais comme vous avez écrit sur Donald Trump,
23:36j'ai envie que vous nous donniez dans un instant
23:38les qualités de Donald Trump, dont personne ne parle,
23:40et j'aimerais que vous nous donniez les défauts de Kamala Harris,
23:42dont personne ne parle.
23:44On marque une pause à tout de suite avec notre chroniqueur mystère.
23:51Retour sur le plateau de Face à l'info.
23:53Avant de continuer avec notre chroniqueur mystère,
23:55deux informations ce soir.
23:57La première, c'est que Philippine,
23:59le tueur présumé de Philippine,
24:01qui en a retrouvé en Suisse,
24:03refuse son extradition.
24:05Trois points de suspension.
24:07La deuxième information du soir, c'est le corps de Lina,
24:09la jeune fille de 15 ans,
24:11qui a été retrouvée.
24:13Elle avait disparu le 23 septembre 2023.
24:15Elle a été retrouvée dans la Nièvre,
24:17et le corps de l'adolescente
24:19a été retrouvé dans une zone boisée,
24:21isolée dans la région de Nevers,
24:23immergée dans un cours d'eau,
24:25en contrebas de Talus,
24:27a éduqué le procureur de la République
24:29de Strasbourg.
24:31Comme nous avons beaucoup parlé de ces informations,
24:33je voulais absolument vous en parler.
24:35Revenons avec vous, notre chroniqueur mystère,
24:37avec Olivier Piton,
24:39avocat, écrivain, élu des Français à l'étranger.
24:41Vous étiez en train de nous expliquer
24:43comment Donald Trump est devenu
24:45le révélateur,
24:47le déclencheur de la prise en compte,
24:49prise de conscience de la crise identitaire.
24:51Vous nous expliquez que tout a commencé
24:53avec la discrimination positive,
24:55et après, que s'est-il passé ?
24:57Modification démographique dans les années 60,
24:59mise en place de la discrimination positive,
25:01et vous avez un combo,
25:03ou une sorte de combo perdant,
25:05qui, au bout de 50 années,
25:07crée un sentiment de frustration
25:09et de perte d'identité
25:11auprès de la population encore majoritaire,
25:13qui est la population blanche.
25:15Et arrive quelqu'un qui réussit
25:17quelque chose de tout à fait incroyable
25:19en 2015-2016,
25:21parce qu'en fait, cette population-là,
25:23et on le voit dès 2015,
25:25avec la campagne en particulier d'Hillary Clinton,
25:27elle est complètement sous les radars, on n'en parle plus.
25:29C'est une population qui est encore majoritaire,
25:31la population blanche, mais elle ne fait plus du tout
25:33recette,
25:35on ne va pas la chercher,
25:37on estime qu'elle est acquise.
25:39Donald Trump arrive et assume totalement
25:41de tenir un discours identitaire,
25:43et d'une certaine manière,
25:45il met le doigt sur les mots
25:47dont souffre cette population blanche,
25:49dont je rappelle qu'elle est actuellement
25:51majoritairement touchée
25:53en termes de problématiques de drogue,
25:55il y a énormément de mal-logement,
25:57il y a de plus en plus de paupérisation
25:59dans ces populations, on aura peut-être l'occasion
26:01de reparler de la répartition des votes aux Etats-Unis,
26:03et Donald Trump n'est certainement pas
26:05la cause, il est la conséquence
26:07de ce réveil identitaire, et donc il va
26:09fracasser littéralement
26:11le consensus sur lequel vivait
26:13la gauche américaine et la droite américaine,
26:15si tant est qu'on puisse parler de gauche et de droite
26:17depuis les années 60, en assumant
26:19un discours absolument
26:21radical, et qui lui permet de l'emporter
26:23dès 2016, face à
26:25l'ultra-favorite Hillary Clinton.
26:27Vous dites aussi que la société
26:29américaine est en sécession,
26:31pourquoi ?
26:33Et évidemment, est-ce qu'on
26:35retrouverait peut-être les mêmes symptômes
26:37ici en France ?
26:39Elle est en sécession parce qu'effectivement,
26:41il y a des populations qui deviennent extrêmement
26:43diverses avec les mêmes difficultés que l'on
26:45peut connaître en France, et il y a un
26:47élément supplémentaire qui entre en ligne de compte et qui
26:49explique cette sécession, c'est la
26:51guerre culturelle que mène actuellement
26:53le parti républicain pour essayer
26:55cette sorte de contre-offensive culturelle
26:57que mènent les républicains vis-à-vis
26:59de la gauche démocrate et
27:01surtout de la gauche progressiste entre guillemets
27:03woke, qui tient aussi bien les campus,
27:05on l'a vu à l'occasion de Gaza, que
27:07d'une certaine manière l'intelligentsia américaine
27:09depuis à peu près 30 ou 40 ans, et dont vous avez
27:11en rajout, en ajout
27:13si vous voulez, des éléments à la fois
27:15démographiques, des changements de règles
27:17où on tente à favoriser une partie
27:19de la population par rapport à l'autre, point sur lequel
27:21d'ailleurs on est revenu, et c'est plutôt une bonne nouvelle,
27:23eh bien il y a cette contre-offensive
27:25culturelle qui évidemment,
27:27mettant en danger,
27:29et ça, ça fera plaisir à Mathieu Bocquete, mettant en
27:31danger la citadelle absolument
27:33hégémonique de la gauche culturelle
27:35aux Etats-Unis, comme ailleurs en Europe et en
27:37France, effectivement se rebelle et on
27:39assiste à une véritable sécession,
27:41à un clivage extrêmement profond
27:43et on pourrait même, en le caricaturant
27:45à peine, expliquer que les urbains votent
27:47plutôt démocrates, les ruraux votent plutôt républicains,
27:49les femmes votent plutôt démocrates,
27:51les hommes votent plutôt républicains, les jeunes votent
27:53plutôt démocrates, les anciens
27:55votent plutôt républicains, et ça n'est
27:57même pas de la caricature, c'est-à-dire que c'est
27:59vraiment la réalité, le pays est coupé en deux
28:01et on verra à l'occasion
28:03de cette élection, puisqu'on est dans les
28:05marges d'erreur, donc il est très difficile de faire
28:07un pronostic, on verra laquelle de ces
28:09deux Amériques, puisqu'on en est là, va
28:11réussir à l'emporter, sachant que,
28:13derrière ce qui va se passer, que ce soit
28:15de la victoire de Kamala Harris ou de la victoire
28:17de Donald Trump, on aura une révolution
28:19soit conservatrice,
28:21soit progressiste,
28:23incontestablement. Vous ne m'avez pas répondu
28:25sur la France, peut-être qu'il y a de la France.
28:27Pour parler de la France, il y a
28:29toujours d'énormes différences, il y aura toujours
28:31d'énormes différences entre les
28:33Etats-Unis, l'Amérique du Nord d'une part et l'Europe
28:35et la France d'autre part, ceci étant évidemment
28:37qu'on voit des similitudes. On voit des similitudes
28:39d'une part sur les deux premiers points que j'ai cités,
28:41c'est-à-dire d'abord
28:43une arrivée de population extra-européenne
28:45qui, d'une certaine manière,
28:47modifie l'équilibre dans lequel la France
28:49se trouvait. Deuxièmement, des règles aussi
28:51qui tendent à favoriser un certain
28:53nombre de pratiques,
28:55de comportements qui énervent,
28:57qui irritent, je rappelle la manière dont ça s'est
28:59passé par exemple avec les gilets jaunes.
29:01Et donc, il est possible,
29:03en tout cas, on reprend la phrase
29:05de Gérard Collomb, c'est-à-dire que
29:07on est côte-à-côte,
29:09il ne faudrait pas un moment où un autre se retrouver face-à-face.
29:11On n'est pas dans la situation américaine,
29:13il n'y a pas de candidat à la présidentielle en France
29:15qui risque trois fois de se faire assassiner.
29:17Mais dans les termes,
29:19dans la manière, les postures dont ça se passe,
29:21il y a effectivement un risque
29:23de similitude.
29:25À un moment ou à un autre, on peut y arriver, oui, effectivement.
29:27En tout cas, il faut être extrêmement vigilant.
29:29Il faut être extrêmement vigilant. On rappelle
29:31qu'on est à trois semaines de l'élection
29:33présidentielle américaine.
29:35Vous avez écrit un livre
29:37sur Donald Trump, plusieurs livres,
29:39et un aussi sur Kamala Harris en ce moment.
29:41Kamala Harris est la conquérante. Moi, je veux vous poser
29:43une question. Quelles sont les qualités
29:45de Donald Trump, puisque personne ne parle
29:47de ses qualités, s'il y en a ?
29:49Et quels sont les défauts de Kamala Harris,
29:51puisque personne ne parle de ses défauts, s'il y en a ?
29:53Comme je dis toujours, quand on arrive
29:55à être président des États-Unis, c'est tellement long
29:57et c'est tellement dur, c'est qu'on a forcément des qualités.
29:59Sa première qualité, ce que je disais tout à l'heure,
30:01c'est qu'il est la voix de ceux qui n'ont pas de voix.
30:03Et donc, c'est très important. Il a réussi
30:05à symboliser,
30:07à devenir une sorte de
30:09représentant de héros
30:11dans tous les sens et dans toute l'orthographe
30:13du terme, de populations
30:15qui étaient oubliées. Son deuxième,
30:17il ne faut pas l'oublier non plus,
30:19sa deuxième grande qualité, c'est qu'il a un incroyable
30:21sens de la communication.
30:23C'est un showman, ça, on le sait.
30:25Son troisième
30:27avantage, et c'est peut-être
30:29celui qui m'a le plus frappé,
30:31c'est
30:33l'incroyable
30:35instinct politique qu'il peut avoir.
30:37Je vais vous donner un exemple que j'ai vécu.
30:39On est en avril 2018,
30:41il y a la visite d'État d'Emmanuel Macron.
30:43Il est reçu par Donald Trump
30:45à la Maison Blanche.
30:47Emmanuel Macron fait un discours assez convenu
30:49sur l'amitié éternelle franco-américaine,
30:51le premier allié, etc.
30:53C'est le premier à parler puisque c'est l'invité.
30:55Et puis Donald Trump parle derrière. Donc on est tous autour
30:57sur la pelouse et on le regarde,
30:59il est à peu près une quinzaine de mètres.
31:01Et à ce moment-là, il prend la parole.
31:03On est en début du mois d'avril 2018
31:05et sa première phrase, c'est de dire
31:07« Je rends hommage au lieutenant-colonel
31:09Beltrame, qui a été assassiné
31:11par les islamistes, un vrai héros
31:13de la France, et je salue ici sa mémoire. »
31:15Je le cite,
31:17ce point-là, parce que ça concerne les Français,
31:19c'était tellement inattendu.
31:21On ne s'attendait tellement pas à cela
31:23de la part d'un président américain.
31:25En plus, ça n'était pas dans le discours,
31:27puisque le traducteur avait un peu de mal.
31:29C'est toute sa force,
31:31sa capacité à être capable de s'adapter
31:33à son auditoire et avoir un sens politique
31:35absolument inné, ce qui le rend
31:37absolument redoutable.
31:39Et Kamala Harris, a-t-elle des défauts ?
31:41Son principal défaut à Kamala Harris,
31:43elle en a deux, de mon point de vue.
31:45D'abord, c'est qu'on recherche toujours sa vision.
31:47Que pense-t-elle
31:49ou que veut-elle de l'Amérique pour les 20 prochaines années ?
31:51On est dans de l'eau tiède,
31:53on est presque dans du en même temps,
31:55d'une certaine manière, c'est-à-dire qu'on attend,
31:57on espère, de sa part, qu'un moment ou un autre,
31:59elle fixera une sorte de cap,
32:01comme je le disais, une vision sur ce qu'est l'Amérique.
32:03Elle a un certain nombre de valeurs,
32:05elle l'a prouvé, qui sont des valeurs de gauche progressiste,
32:07mais on n'a pas de souffle,
32:09on n'a pas d'idée de ce qu'elle pourrait être.
32:11Puis le deuxième point, et ça c'est beaucoup plus institutionnel,
32:13et pardon, c'est l'avocat qui parle,
32:15c'est qu'elle n'a été élue par aucun délégué.
32:17C'est-à-dire que, que ce soit en 2020,
32:19où elle s'est retirée avant la primaire,
32:21ou en 2024, où évidemment,
32:23les délégués ont été élus sur le nom
32:25de Joe Biden,
32:27elle est dans cette situation tout à fait paradoxale
32:29de ne pas avoir été élue par les délégués.
32:31Même que c'est à la limite
32:33de la démocratie,
32:35le fait qu'elle ait surgi ainsi
32:37dans la campagne.
32:39Des avocats républicains ont déposé un certain nombre de recours,
32:41qui ont été d'ailleurs rejetés,
32:43mais incontestablement,
32:45c'est en filigrane dans la discussion,
32:47qu'est-ce qui fait que tu as été élu
32:49dans ton propre parti,
32:51pour aujourd'hui prétendre te présenter
32:53à l'élection présidentielle américaine.
32:55Voilà ces deux principaux défauts de mon point de vue.
32:57Merci infiniment,
32:59mon cher Olivier Piton, pour ce regard
33:01à trois semaines de la présidentielle
33:03qu'on suivra, un petit mot peut-être Mathieu Bocoté,
33:05parce que je sais que vous suivez beaucoup cette campagne aussi.
33:07Qui va gagner ?
33:09Je ne serai pas un pronostic en la matière,
33:11mais ce que je note, cela dit,
33:13c'est que c'est moins une campagne entre les républicains et les démocrates
33:15que contre l'ensemble de l'establishment américain,
33:17pour l'essentiel,
33:19et Trump, qui est dans notre rôle,
33:21du candidat insurgé. Il faut bien voir les choses,
33:23c'est-à-dire que l'immense majorité des médias
33:25ont soutenu le putsch,
33:27c'est le terme que j'utilise, de Kamala Harris,
33:29dans les circonstances,
33:31et pour ce qui est de Donald Trump, qui a ses limites,
33:33Dieu sait qu'il en a, malgré tout, il réussit chaque fois à survivre
33:35politiquement, et ça c'est une vraie qualité en politique
33:37d'être capable de toujours renaître.
33:39À suivre, merci en tout cas.
33:41Le dernier condamné à mort
33:43pour blasphème en France
33:45n'est plus le chevalier à Delabarre,
33:47exécuté en 1766
33:49à Abbeville, c'est désormais
33:51Samuel Paty, exécuté en 2020
33:53à Confluence-et-Hollorène.
33:55C'est ce que dit Michaël Paty, la sœur
33:57de Samuel Paty. La révolution,
33:59Marc Menand, avait uni la France
34:01sur les grands principes républicains.
34:03Il n'y avait plus de blasphème, et aujourd'hui,
34:05il y a des individus, on le voit, qui restaurent
34:07cette barbarie.
34:09Alors il faut revenir dans le contexte.
34:11Le XVIIIe siècle,
34:13il y a la fin du règne
34:15de Louis XIV, qui est plutôt
34:17sinistre, lugubre, avec
34:19Madame de Maintenon
34:21qui avachie,
34:23je dirais, l'enthousiasme que
34:25le peuple a pu tenir
34:27à un moment donné.
34:29Le roi disparaît,
34:31on a la Régence, et là on entre dans une sorte
34:33d'extravagance,
34:35et on est à l'époque où les philosophes
34:37sont en train de s'imposer, dans les salons,
34:39mais pas uniquement dans les salons,
34:41il y a quelque chose de guilleret,
34:43qui enchante les fins esprits.
34:45On a vraiment l'impression d'échapper
34:47à un carcan, ce carcan religieux
34:49que les bigots, si je
34:51puis dire, ceux qui étaient du côté de Madame
34:53de Maintenon, essayaient
34:55de maintenir. Et ça, ça prospère,
34:57ça prospère. Alors ça dérange
34:59ceux qui veulent rester
35:01dans cette religiosité extrême.
35:03C'est tout important, tout ce que je vous dis là,
35:05le contexte pour comprendre
35:07comment on arrive, et avec
35:09ce symbole du Chevalier de la Barre.
35:11Le 7 août 1765,
35:13on est à Abbeville,
35:15on a un jeune garçon
35:17qui a 19 ans,
35:19et avec quatre
35:21gaillards à ses côtés,
35:23ils sont là, ils vont,
35:25ils viennent, ils chantent des
35:27chansons, et soudain,
35:29jaillit un
35:31cortège religieux,
35:33avec des moines et des prêtres,
35:35et au lieu
35:37de baisser chapeau, il est vrai
35:39qu'il pleut, alors on pourrait trouver des
35:41circonstances atténuantes, mais point
35:43de circonstances atténuantes,
35:45ces énergumènes doivent
35:47être maudits. Quelques temps plus tard,
35:49que se passe-t-il ? Eh bien,
35:51sur le Pont-Neuf, là où
35:53il y a un calvaire,
35:55avec le Christ en majesté,
35:57au matin, on découvre
35:59qu'un bras de cette statue
36:01a été brisé, que la couronne
36:03d'épines a disparu,
36:05et donc, on a
36:07molesté l'image
36:09du Christ. C'est infâme, c'est inadmissible,
36:11et on est coterie,
36:13il faut trouver les coupables, et les
36:15punir de façon plus
36:17que violente, il faut que ce soit
36:19exemplaire. Alors là,
36:21s'ajoutent des petites
36:23intrigues régionales,
36:25toujours est-il que,
36:27revient dans les conversations,
36:29et au moment de l'enquête, les énergumènes
36:31qui chantaient des chansons
36:33rablaisiennes, et qui étaient là
36:35ne pas baisser chapeau devant
36:37le cortège, ce sont
36:39eux, ce sont eux, les
36:41responsables. Ils sont arrêtés,
36:43certains ont eu le temps
36:45de décaniller,
36:47mais le chevalier de la barre,
36:49il se dit qu'on est dans un monde où
36:51l'intelligence est en train de poindre,
36:53il a toujours dans sa poche, et d'ailleurs,
36:55on retrouvera un exemplaire
36:57dans sa chambre,
36:59le dictionnaire philosophique
37:01de Voltaire, ah, Voltaire, Diderot,
37:03il se tournicote la tête avec ça,
37:05il ne se méfie pas,
37:07il se dit que ce n'est pas possible,
37:09et pour autant, il sera
37:11condamné à mort,
37:13perdre la tête,
37:15et son dossier
37:17doit être examiné à Paris,
37:19et à Paris, le Parlement
37:21enterrine la décision, tout le monde
37:23est au fuscant en disant que ce n'est pas possible,
37:25enfin, pour quelque chose où il n'y a
37:27aucune preuve, à part qu'ils
37:29n'avaient pas ôté le chapeau,
37:31mais ce ne sont pas eux, et d'ailleurs, il dit
37:33jamais nous nous sommes rendus
37:35coupables de cette
37:37atrocité du manque
37:39de respect à des
37:41symboles religieux,
37:43le roi refuse
37:45la grâce, et on demande
37:47à Charles-Henri Samson de se rendre
37:49habile pour pouvoir
37:51exécuter le chevalier,
37:53et alors,
37:55il est dans l'hôtel
37:57de ville, il demande
37:59à rencontrer son bourreau,
38:01il lui dit, monsieur,
38:03surtout que ma tête
38:05ne tombe pas
38:07en ayant subi
38:09l'infamie d'une
38:11décapitation
38:13mal exécutée, vous savez,
38:15les morts, on s'en méfie pas
38:17assez, dans l'autre tombe, je pourrais
38:19vous nuire, ça qui prouve jusqu'au dernier
38:21moment, il est là, il joue
38:23le mariole, et quand il monte
38:25sur l'échafaud, il n'est
38:27pas question encore de guillotine, on vous
38:29tranche la tête avec l'épée,
38:31il demande à
38:33vérifier que l'épée est bien
38:35tranchante, et les quatre aides
38:37de Samson
38:39le placent sur le
38:41billot, mais là, il refuse,
38:43il dit, je resterai debout,
38:45je ne suis pas coupable,
38:47et Samson accepte
38:49de prendre le risque de lui trancher
38:51la tête à la volée.
38:53Voilà comment cet homme
38:55disparaît accusé
38:57de blasphème, accusé
38:59d'impitié, d'ailleurs il était marqué
39:01sur un petit panneau qu'il portait
39:03sur son buste, impie,
39:05blasphématoire,
39:07sacrilège, abominable,
39:09et exécrable, un môme
39:11de 20 ans. Et quand
39:13on regarde dans l'histoire, qu'est-ce qui se passe ?
39:15Eh bien, ce n'est qu'en
39:171793 que
39:19disparaît l'abolition
39:21du crime d'Hérésie. Oui, ça a été la
39:23révolution, vous l'avez dit tout à l'heure, il y a
39:25cette mutation qui se fait, ces
39:27idées des lumières, la philosophie qui doit
39:29l'emporter sur tout. Alors on n'a pas
39:31le temps de détailler, mais
39:33contrairement à ce que certains disent, c'est pas
39:35soudain, la religion est interdite. Non !
39:37D'ailleurs, on demande aux prêtres de devenir jureurs.
39:39Simplement, on se défie de l'Église,
39:41non pas de la croyance. Toujours est-il
39:43que Charles X, lui,
39:45voudra réimposer les
39:47symboles religieux. On aura la même chose
39:49avec Mac Mahon
39:51qui veut imposer
39:53la famille, la patrie et la religion
39:55et Gambetta qui est son
39:57ennemi. Tout ça, ça aboutit à quoi ?
39:59Eh bien, à cette pacification, à cette
40:01laïcité en 1905.
40:03Et le symbole de quoi ?
40:05De ça, c'est quoi ? Eh bien, c'est
40:07qu'en 1905, on
40:09dresse là-haut, au Sacré-Cœur,
40:11une statue en
40:13hommage aux Chevaliers
40:15de la Barre. Que les uns et les autres
40:17qui disent arrêtez,
40:19soyez tolérants, comprennent bien
40:21ce qui a été le cheminement
40:23pour aboutir à une unification
40:25d'un peuple, un peuple qui acceptait
40:27qu'il y ait des croyances, mais qu'en
40:29aucun cas, on n'affichait
40:31ces croyances et il serait bon
40:33que ceux qui ne sont pas capables
40:35de vivre selon
40:37ce grand principe, eh bien oui,
40:39se retirent et que les autres s'assimilent.
40:41Quel est votre regard, justement ?
40:43Je parlais de
40:45Marie-Antoinette, aujourd'hui c'est l'anniversaire
40:47de sa décapitation.
40:49Samuel Paty, quel est votre regard
40:51sur la décapitation en France aujourd'hui ?
40:53Même si on a bien compris ce que vous avez dit.
40:55La décapitation aujourd'hui,
40:57elle est effective.
40:59Il y a eu Dominique Bernard,
41:01et à tout moment, et malheureusement ce que vous avez
41:03vécu cet après-midi, même si ce sont des propos
41:05en l'air, il y a des gens qui sont
41:07capables d'avoir comme ça
41:09l'indécence
41:11de dire
41:13demain je te fais la peau au nom
41:15de tes idées. Voilà où on en est.
41:17Et vous avez un monde politique dans sa
41:19grande globalité
41:21et les journalistes
41:23du PAF en général
41:25mais également dans les journaux, qui disent
41:27oui mais il faut comprendre, etc.
41:29Soyons tolérants. Vous vous rendez compte
41:31où nous en sommes ?
41:33La révolution a quand même décapité aussi.
41:35Non mais je n'ai pas dit
41:37que la révolution a décapité dans tous les
41:39clans.
41:43Gabrielle Cluzel,
41:45peut-être qu'on va essayer de démanteler
41:47une petite fake news avec vous.
41:49La scène se déroule
41:51le jour de l'anniversaire de Dominique Bernard
41:53et quelques jours avant celui de
41:55Samuel Paty, puisque c'est aujourd'hui,
41:57c'est le moment choisi par un député LFI
41:59Antoine Léaumant, pour déclarer
42:01je cite, les premières victimes
42:03des actes terroristes sont les musulmans
42:05qui sont visés d'une
42:07manière honteuse.
42:09De quoi parle-t-il au juste ?
42:11Alors oui, en effet, on se demande
42:13ce qu'il est en train de raconter.
42:15On se gratte la tête
42:17parce que c'est évidemment
42:19faux et je vais
42:21vous le montrer. Alors je vous renvoie un excellent
42:23attrait, parce qu'il faut rendre à César ce qui est à César,
42:25de Jean Caste sur
42:27BV, dans Boudwar Voltaire,
42:29qui s'est penché sur la question.
42:31Alors Samuel Paty et Dominique Bernard
42:33ne sont pas musulmans, ça c'est une réalité.
42:35Les victimes du Bataclan
42:37ont été tués, et ça
42:39Daesh l'a dit dans sa revendication,
42:41parce qu'ils étaient
42:43vus comme des croisés, comme l'a dit
42:45Mathieu, c'est pas parce qu'eux-mêmes ne se voyaient pas comme des croisés
42:47qu'ils n'étaient pas perçus comme croisés par d'autres.
42:49Le père Hamel, ça se passe de commentaire.
42:51Les victimes de la
42:53cathédrale à Nice, également.
42:55Alors c'est vrai qu'il y a eu
42:57des musulmans tués pendant
42:59l'attentat sur la promenade
43:01des Anglais à Nice.
43:03Mais c'était un attentat aveugle
43:05qui ne ciblait pas spécialement
43:07les musulmans, qui ciblait
43:09l'ensemble de la population qui était là à ce moment-là.
43:11Mais c'est vrai qu'il y avait 33 victimes sur 84
43:13qui étaient musulmanes. Mais si on prend
43:15le reste des attentats,
43:17Salah Desslam l'a précisé de façon
43:19extrêmement claire,
43:21nous avons attaqué les mécréants, a dit-il
43:23lors du procès des attentats du
43:2513 novembre, si nous avons touché des
43:27musulmans, ce n'était pas notre intention.
43:29Il dit même aux frères d'une victime
43:31qui étaient là,
43:33si nous avons tué votre sœur, c'était un accident.
43:35On ne vise pas
43:37les musulmans, on ne vise que
43:39les mécréants. Il y a même
43:41un jeune homme présent au Bataclan,
43:43c'est un témoignage dans le Parisien, dans un article
43:45qui s'appelle « Attentats à Paris dans l'enfer du Bataclan ».
43:47Il y a même un
43:49jeune homme qui était assez mat de peau
43:51et
43:53un témoin raconte qu'il l'avait visé
43:55et puis ils se sont repris. Ils ont pensé
43:57qu'il était issu du Maghreb et ils ont
43:59dit « toi tu es
44:01des nôtres » et ils ont tiré sur un
44:03autre jeune à ses côtés.
44:05L'Ingouche
44:07qui a tué Dominique Bernard, lui aussi
44:09il a été très clair sur le choix de sa cible.
44:11Il a traité les
44:13Français de peuples de l'âge, c'est de
44:15mécréants. Donc
44:17c'est vrai que Jean-Yves Le Drian avait dit, je ne sais pas
44:19si vous vous souvenez, c'était en Égypte,
44:21en 2017, au lendemain d'une attaque dans
44:23une mosquée en Égypte, qu'il avait dit « les
44:25premières victimes des attentats,
44:27du terrorisme, sont des musulmans ».
44:29Alors en Égypte, de fait, l'État
44:31islamique s'attaquait à d'autres
44:33musulmans, mais pas que, puisque les
44:35Coptes aussi en ont fait les frais.
44:37Mais en France, évidemment,
44:39ce n'est absolument pas
44:41le cas. Alors comment
44:43ce député NFI
44:45peut-il affirmer que les premières victimes des
44:47actes terroristes sont les musulmans
44:49et qu'ils sont honteusement visés ? Pourquoi ?
44:51Eh bien écoutez, parce qu'en fait nous avons mal compris.
44:53Nous avons pensé que... Voilà, c'est notre faute.
44:55Nous avons pensé qu'il entendait par
44:57« victime d'actes terroristes » des morts,
44:59des vies sacrifiées. Eh bien pas
45:01du tout, ce n'est pas du tout ce qu'il veut dire. Il ne parle pas
45:03de victime par égorgement
45:05ou par balle, il parle de victime
45:07par stigmatisation,
45:09ce qui est apparemment plus
45:11grave encore pour lui, puisqu'il parle de
45:13« premières victimes ». Voilà, je le cite,
45:15il faut quand même entendre sa phrase, « les
45:17premières victimes des actes terroristes
45:19sont les musulmans qui sont visés d'une
45:21manière honteuse par les
45:23gens qui justement... » Alors je vous demande
45:25de prêter un peu d'attention à ce « justement » parce qu'il
45:27renvoie à son propos précédent que je
45:29vous ai expliqué, « par
45:31justement ceux qui
45:33essaient de faire un lien entre musulmans et
45:35terrorisme islamiste ». Alors si on
45:37comprend ce terme de « premières victimes »
45:39qui semble établir
45:41une espèce d'échelle dans les victimes,
45:43eh bien Samuel Paty et Dominique
45:45Berthard sont des victimes secondaires.
45:47Les premières victimes, ce sont
45:49les musulmans, victimes de
45:51stigmatisation.
45:53Et qui
45:55commet ces actes
45:57de stigmatisation, et c'est là que
45:59on revient au « justement »,
46:01eh bien il l'a dit avant, ce sont
46:03toutes les lois sur la question de la
46:05laïcité et qui, je cite,
46:07« cible nos compatriotes musulmans ».
46:09Donc si vous voulez, c'est assez grave
46:11parce que si on tire le fil
46:13de la logique, la loi séparatisme
46:15serait plus
46:17grave qu'un égorgement,
46:19si on comprend bien. Donc vous imaginez
46:21l'effet que peut faire sur un esprit fragile
46:23de tels propos.
46:25Comment
46:27peut-il sembler mettre
46:29sur un même pied une exécution
46:31physique collective
46:33et une stigmatisation supposée
46:35sans réalité matérielle ? Parce qu'il faut
46:37bien comprendre le logiciel d'extrême-gauche.
46:39C'est très important, c'est un logiciel
46:41très manichéen, avec deux touches.
46:43Il y a « opprimé » et « oppresseur ».
46:45Alors je sais qu'il n'y a pas de
46:47bon ton de ne pas parler d'islamo-gauchisme
46:49parce que ça vexe tout un tas de gens.
46:51Néanmoins, il y a un vrai point commun
46:53entre les islamistes et l'extrême-gauche
46:55et les wauquistes, peut-on dire aussi.
46:57C'est
46:59cette façon de tirer de façon
47:01de trier
47:03de façon binaire et définitive un individu
47:05en fonction de ce qu'il est et non pas
47:07de ce qu'il fait. On pourrait même dire que c'est
47:09civilisationnel comme perception de
47:11l'homme. Vous savez, pour un islamiste,
47:13un jeune du Bataclan, c'est comme
47:15le Père Hamel, c'est un croisé.
47:17Mais on pourrait dire que pour le Hamas,
47:19un jeune de la Rev Parti,
47:21c'est comme un jeune, vous savez, juif orthodoxe
47:23assassiné à Itamar en 2011,
47:25c'est bonnet blanc et blanc bonnet. Pareil,
47:27le kibout de Béry, qui pouvait être
47:29assez progressiste, ouvert
47:31au palestinien, c'est pareil.
47:33Aucune différence. Pour eux, ce sont
47:35des juifs. Eh bien, à gauche,
47:37c'est peu ou prou la même chose. C'est-à-dire que
47:39les musulmans sont des victimes par
47:41essence, quoi que certains d'entre eux
47:43fassent.
47:45Et les français, en revanche,
47:47comme Dominique Bernard et Samuel Paty, sont
47:49par nature pas des victimes
47:51par essence, pas des victimes a priori.
47:53Et en fait, ce logiciel,
47:55il est toléré depuis des dizaines
47:57d'années. Des dizaines d'années en France,
47:59il fonctionne sans que personne n'y trouve
48:01à redire. Je vais vous donner un exemple.
48:03Pendant la guerre d'Algérie, le FLM,
48:05c'était des
48:07opprimés, les pieds noirs, même si
48:09on leur faisait le sourire
48:11des gabiles, même si on les égorgeait.
48:13C'étaient des oppresseurs. Et vous vous souvenez
48:15de la phrase de Rimasane, de Fanon,
48:17qui a été citée récemment.
48:19Je vous le dis,
48:21pour ceux qui auraient oublié, pour le coloniser,
48:23la vie ne peut n'être que du cadavre en décomposition
48:25du colon. Sartre avait fait aussi
48:27une introduction très remarquée. Je ne vais pas
48:29vous répéter parce qu'on la connaît assez.
48:31Et ça n'avait choqué personne.
48:33Sartre continue d'être étudié
48:35à l'école. Il n'y a absolument aucun problème.
48:37Mathieu parlait de Diane Bienfou.
48:39Les jeunes soldats qui revenaient
48:41d'Indochine étaient considérés
48:43comme des oppresseurs. On pouvait
48:45cracher sur leur cercueil, faire
48:47tomber les civières. Vous savez ce que faisait la CGT.
48:49C'était des pauvres gamins de 20 ans qui avaient
48:51été envoyés là par un État
48:53français qui leur avait donné l'ordre
48:55de le faire. Eh bien, on considérait
48:57qu'ils étaient très méchants.
48:59Et on peut dérouler le fil
49:01jusqu'à maintenant. Je ne sais pas si vous vous souvenez,
49:03au moment de l'assassinat de Samuel Paty,
49:05sur un blog hébergé par Mediapart,
49:07il y avait eu un papier
49:09qui avait fait couler beaucoup d'encre,
49:11parce qu'il était intitulé
49:13« Exécution sommaire, nouvelles normes
49:15en matière de terrorisme ».
49:17Et était établi un parallèle
49:19entre la barbarie des policiers
49:21et la barbarie du terroriste.
49:25Je ne sais pas si vous vous souvenez,
49:27mais l'individu, l'assassin
49:29de Samuel Paty, avait des armes
49:31factices. Il n'était pas armé
49:33de véritables armes. En tout cas,
49:35les policiers ne savaient pas qu'ils n'avaient pas d'armes.
49:37Et donc, l'auteur de ce texte
49:39s'appuyait sur cet argument.
49:41Alors, quand même, Mediapart avait rétropédalé,
49:43avait dit « c'est qu'un pote sur
49:45l'un de nos blogs, ils avaient pris leur distance ».
49:47Mais néanmoins,
49:49c'est une réalité.
49:51Et vous savez,
49:53ces comparaisons
49:55très douteuses, elles sont récurrentes
49:57à la France insoumise.
49:59On les relève peu, comme dirait notre ami
50:01Golnadel, c'est le privilège rouge.
50:03On les relève peu,
50:05mais elles sont vraiment très fréquentes.
50:07J'en mets pour preuve
50:09une saillie récente de Sandrine Rousseau.
50:11Sandrine Rousseau,
50:13vous avez sans doute lu ce qui s'était passé.
50:15Il y a un journal,
50:17elle a amené à commenter, elle aussi,
50:19l'assassinat de Dominique Bernard.
50:21Et il y a un journaliste qui lui dit
50:23« pensez-vous qu'il y a
50:25l'offensive d'un courant islamiste radical
50:27à l'éducation nationale ? »
50:29Alors, Sandrine Rousseau,
50:31elle réfléchit et elle dit aussitôt,
50:33elle trouve la parade,
50:35« il y a une offensive de tous les
50:37conservatismes sur l'école.
50:39Il y a aussi une offensive des conservateurs
50:41catholiques. » Alors, le
50:43journaliste, assez judicieux, lui dit
50:45« oui, mais enfin, les conservateurs catholiques,
50:47ils n'assassinent personne. »
50:49Et elle, elle contre-attaque.
50:51En tout cas, ils retirent
50:53les livres des bibliothèques.
50:55C'est vrai qu'égorger
50:57et retirer les livres des bibliothèques, c'est vraiment pareil.
50:59Ça fait tout à fait le même effet.
51:01Et du reste,
51:03au vu du sort réservé à Doramouto
51:05et Marguerite Stern
51:07sur les livres, je pense
51:09que ces amis sont
51:11assez forts également pour enlever
51:13les livres des bibliothèques. Mais passons.
51:15Donc, Sandrine Rousseau, vous voyez,
51:17ouvre un grand fourre-tout
51:19du relativisme. Mais vous savez,
51:21c'est un peu ridicule, ça prête à rire.
51:23Mais c'est très grave et très important.
51:25Non, ça prête pas à rire, franchement.
51:27Parce que c'est tellement énorme
51:29que ça fait rire. Je vois sur les réseaux sociaux,
51:31les gens s'en amusent, font des petites plaisanteries.
51:33Mais en réalité, c'est très grave.
51:35Parce que ça, c'est
51:37un relativisme mortifère.
51:39Si égorger son prochain,
51:41c'est pas plus grave que de retirer un bouquin.
51:43Je vous laisse imaginer, là aussi,
51:45ce que les esprits fragiles
51:47peuvent en tirer en termes de conclusions.
51:49Mais vous savez, ce discours
51:51de victimisation hémiplégique,
51:53il a un fusée partout
51:55dans la société.
51:57Je vais vous donner deux exemples qui vont peut-être vous choquer,
51:59mais c'est pas grave.
52:01Le premier, c'est que
52:03quand, par exemple, on parle de narcotrafic
52:05dans une cité ou d'insécurité,
52:07il faut toujours commencer par dire,
52:09si vous voulez avoir un totem d'immunité,
52:11les premiers qui en souffrent
52:13sont ceux
52:15issus de l'immigration qui sont dans cette cité.
52:17Les premiers qui en ont souffert,
52:19ce sont quand même
52:21les avant-premiers occupants qui ont quitté
52:23le quartier parce qu'ils ont souffert
52:25d'un communautarisme effréné.
52:27Mais les victimes
52:29françaises historiques, celles-là, on n'a pas le droit
52:31de les évoquer. Et de la même façon, dernier point,
52:33Bruno Retailleau, qui a pourtant
52:35des phrases extrêmement courageuses,
52:37qui fait couler beaucoup d'encre,
52:39quand il dit « l'immigration n'est pas une chance
52:41pour la France », eh bien, il se sent obligé
52:43de rajouter « dans la mesure
52:45où nous ne pouvons pas accueillir
52:47dignement les migrants ».
52:49En réalité, c'est la dignité
52:51et les souffrances de ceux
52:53qui sont des victimes par essence qui comptent,
52:55mais peut-être qu'il y a aussi des souffrances
52:57parmi la population qui accueillent
52:59et qu'on a le droit aussi de s'en préoccuper.
53:01Merci
53:03infiniment, Machia Gabriel,
53:05pour cette démonstration.
53:07Et maintenant, dernière partie
53:09avec vous, Mathieu.
53:11Depuis le début de la semaine, on parle beaucoup de cette loi
53:13immigration de Bruno Retailleau
53:15et on apprenait hier que le ministre de
53:17l'Intérieur n'exclut pas de classer
53:19les frères musulmans en organisation
53:21terroriste et de les interdire.
53:23La France ne serait pas le premier pays
53:25à le faire et c'est à ce sujet que vous voulez
53:27consacrer votre deuxième édito.
53:29Absolument, et un mot d'abord sur la loi immigration.
53:31Ce que dit Bruno Retailleau, c'est « je veux
53:33non pas plus que ce que la loi immigration
53:35qui avait été votée, mais je veux cette loi immigration
53:37avant qu'elle ait été
53:39retoquée par le Conseil constitutionnel
53:41à l'invitation notamment du Président de la République ».
53:43Donc, il dit à travers cela
53:45« la souveraineté du Parlement
53:47est plus importante que la
53:49décision arbitraire du Conseil
53:51constitutionnel ». Pour ceux qui savent
53:53lire, il réitère
53:55son propos sur « l'état de droit »
53:57en disant « on n'est pas dans l'état de droit aujourd'hui, on est dans
53:59le gouvernement des juges et c'est l'Assemblée qui devrait
54:01décider ». Je prends la peine
54:03de le dire parce que ça n'a pas été noté suffisamment
54:05aujourd'hui, je crois. Ensuite, vous avez
54:07raison de nous y conduire,
54:09Bruno Retailleau veut parler des
54:11frères musulmans. On en parlait hier, rappelez-vous,
54:13avec le texte remarquable de Pierre Vermeuren.
54:15Eh bien, il nous dit
54:17qu'il faut prendre au sérieux cette organisation,
54:19d'autant qu'il l'a frappée d'interdit,
54:21si possible. Il y pense.
54:23La France ne serait pas le premier pays à le faire. Dans le monde arabe,
54:25c'est même fréquent. En Égypte, en
54:27Arabie Saoudite, aux Émirats Arabes Unis,
54:29en Europe, en Autriche, on l'a fait aussi.
54:31On l'a fait aussi en Autriche.
54:33Pourquoi veut-on,
54:35il l'a même constaté comme organisation terroriste,
54:37mais ce terme n'est pas suffisant.
54:39Pourquoi veut-il frapper
54:41d'interdit possiblement les frères musulmans ?
54:43Parce que la lutte contre l'islamisme
54:45ne se réduit pas à la lutte contre le
54:47terrorisme islamiste. Ça, il va falloir
54:49qu'on le comprenne. La lutte contre le terrorisme
54:51islamiste, c'est une lutte qui relève des services
54:53de sécurité. La lutte
54:55contre l'islamisme, c'est la lutte contre
54:57une idéologie portée par une démographie,
54:59soutenue par des organisations
55:01qui cherchent à conquérir
55:03par la base la société
55:05française en cherchant
55:07à exercer une emprise communautaire
55:09sur les musulmans
55:11de France pour les convertir
55:13à l'islam des islamistes.
55:15Donc, s'en prendre aux frères musulmans,
55:17ça consiste, et c'est ce qu'il nous dit,
55:19je le cite, « Je n'écarte rien.
55:21Il faut particulièrement nous méfier
55:23de cet antrisme islamiste qui
55:25se déploie dans les associations,
55:27les clubs de sport, les écoles,
55:29jusque dans les collectivités territoriales.
55:31Cet islamisme à bas bruit
55:33veut et peut déstabiliser
55:35notre société. Les élections municipales
55:37de 2026 arrivent à grands pas.
55:39Comment ferons-nous la constitution
55:41de listes communautaristes? »
55:43C'est fondamental, ce qu'on nous dit ici.
55:45On nous dit que l'islamisme a à ce point pénétré
55:47la société française de l'intérieur
55:49qu'il est à la veille de pouvoir présenter
55:51des listes communautaristes à la Belge,
55:53si je peux me permettre,
55:55le destin belge de la France.
55:57C'est pas un compliment.
55:59Et qu'est-ce qu'on voit à travers cela?
56:01Bruno Retailleau dit qu'il est possible
56:03de lutter contre cela, parce que si on ne le fait pas,
56:05on laisse à l'islamisme le privilège
56:07de lutter contre l'islamisme.
56:09Et là, c'est intéressant, parce que ça amène
56:11un nouveau regard sur la question régalienne.
56:13Qu'est-ce qu'on a souvent dit ici, et avec raison?
56:15Trop souvent, la puissance régalienne
56:17aujourd'hui en France est retournée
56:19contre les Français. Contre les Français
56:21qui veulent se défendre contre la submersion migratoire,
56:23contre l'islamisme, contre le racisme anti-blanc.
56:25Eh bien, on utilise l'État pour les faire taire.
56:27On dissout leurs associations.
56:29Génération identitaire,
56:31on en a déjà parlé.
56:33On interdit les événements,
56:35on débloque les conférences où on veut parler de ces questions.
56:37On frappe de persécutions bancaires,
56:39souvent, en se disant en passant,
56:41les militants qui se battent justement
56:43pour défendre, au nom de la liberté d'expression,
56:45le droit des femmes, notamment.
56:47Ça, je pense qu'on en a souvent parlé.
56:49Eh bien, qu'est-ce qu'on voit là?
56:51Retailleau nous dit, l'État va se battre
56:53contre son véritable ennemi, ceux qui nous ont
56:55déclaré la guerre, les frères musulmans,
56:57l'islamisme organisé et à cravate,
56:59l'islamisme cravaté. Il comprend de ce point de vue
57:01que le droit doit s'adapter
57:03à un nouvel ennemi,
57:05que le droit doit s'adapter à la société
57:07nouvelle dans laquelle nous vivons
57:09et que le politique doit suivre.
57:11Il ne doit pas s'enfermer dans le monde d'hier.
57:13Les progressistes devraient cesser de vivre dans le passé.
57:15Ils devraient s'adapter au temps présent
57:17et à l'ennemi qu'on a devant nous
57:19aujourd'hui.
57:21Est-ce qu'une mesure
57:23correspondant au sursaut
57:25dont vous parliez dans votre premier édito,
57:27est-ce que ça suffirait?
57:29Rien ne suffirait, mais à tout le moins,
57:31il y a quelque chose à faire.
57:33Franchement, c'est sérieux.
57:35Frapper les islamistes des frères musulmans,
57:37il y a deux choses à dire.
57:39D'un côté,
57:41l'immigration massive, on la stoppe.
57:43Une fois qu'on l'a stoppée, il y a par ailleurs
57:45une organisation interne de l'islamisme en France,
57:47ce qu'on appellerait l'islamisme déjà là.
57:49Décider de prendre au sérieux
57:51cette organisation, c'est frapper
57:53leur organisation politique.
57:55C'est frapper des organisations subversives.
57:57C'est frapper des organisations qui pratiquent
57:59un dentrisme clandestin.
58:01Donc c'est, on pourrait dire à l'échelle de l'histoire,
58:03c'est l'équivalent,
58:05je pousse la comparaison un peu loin,
58:07autant du communisme conquérant
58:09et triomphant, il fallait limiter
58:11le travail de pénétration qui venait
58:13de l'Union soviétique et d'autres pays qui cherchaient
58:15véritablement à s'implanter en France
58:17en contrôlant de l'intérieur la société française.
58:19De la même manière, contre l'islamisme
58:21triomphant, la forme n'est pas la même,
58:23l'usage légitime de la souveraineté
58:25contre la souveraineté islamiste qui se constitue en France,
58:27oui c'est un geste de sursaut,
58:29il en faudra bien d'autres, mais ça, franchement,
58:31c'en est un.
58:58Merci beaucoup d'avoir été avec nous,
59:00merci mon cher Mathieu,
59:02merci Gabriel, merci Marc,
59:04voilà ce qu'on pourrait dire aujourd'hui, 16 octobre,
59:0616 octobre 2020,
59:08n'oublions pas, la liberté d'expression
59:10a été décapitée.
59:12Excellente suite de programme avec Pascal Praud.